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République du Sénégal Un Peuple-Un But-Une Foi -------------------- MINISTERE DE L’ECONOMIE DES FINANCES ET DU PLAN ---------------------------------------------- DIRECTION GENERALE DE LA PLANIFICATION ET DES POLITIQUES ECONOMIQUES ---------------------------------------------- DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER Annexé au projet de loi de finances 2016 Présenté à l'Assemblée Nationale par Monsieur Amadou BA, Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan

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Page 1: MINISTERE DE L’ECONOMIE DES FINANCES ET DU PLAN · 2020. 2. 19. · Toutefois, les pays émergents et en développement afficheraient une légère amélioration par rapport à l’année

République du Sénégal

Un Peuple-Un But-Une Foi

--------------------

MINISTERE DE L’ECONOMIE DES FINANCES ET DU PLAN

----------------------------------------------

DIRECTION GENERALE DE LA PLANIFICATION ET DES POLITIQUES

ECONOMIQUES

----------------------------------------------

DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES

RAPPORT

ECONOMIQUE ET

FINANCIER

Annexé au projet de loi de finances 2016

Présenté à l'Assemblée Nationale par

Monsieur Amadou BA, Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan

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Octobre 2016

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INTRODUCTION 2

I. L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL 3

II. LES DÉVELOPPEMENTS ÉCONOMIQUES RÉCENTS 5

II1. La situation économique du Sénégal en 2015............................................................5II2. Les tendances pour 2016.............................................................................................12

III. LES PERSPECTIVES POUR 2017 18

III1. Les objectifs..................................................................................................................18III2. Les politiques sectorielles et les reformes clés...........................................................22

III21. Le secteur primaire......................................................................................................22III22. Le secteur secondaire...................................................................................................26III23. Le secteur tertiaire.......................................................................................................29III24. Le quaternaire..............................................................................................................33

IV. LES FINANCES PUBLIQUES 41

IV1. L'exercice budgétaire en 2015....................................................................................41IV11. Les recettes..................................................................................................................41IV12. les dons........................................................................................................................42IV13. Les dépenses................................................................................................................43IV14. le financement.............................................................................................................44IV15. La dette publique.........................................................................................................44

IV2. Les projections à fin décembre 2016..........................................................................44IV21. Les ressources budgétaires..........................................................................................45IV22. Les Dons......................................................................................................................46IV23. Les dépenses budgétaires............................................................................................47IV24. Le Financement...........................................................................................................48

V. LA LOI DE FINANCES DE L'ANNEE 2017 48

V1. Les ressources du budget général...............................................................................48V2. Les dépenses du budget général.................................................................................50

V21. Les dépenses ordinaires................................................................................................50V22. Les dépenses en capital.................................................................................................51

V3. Les comptes spéciaux du Trésor.................................................................................51V4. Le Financement du déficit budgétaire.......................................................................51

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INTRODUCTION

Le Rapport Économique et Financier (REF) est un document d’analyse

macroéconomique qui accompagne le projet de loi de finances que le Gouvernement soumet

chaque année à l’Assemblée nationale. Le présent REF est élaboré dans un contexte marqué, par

la persistance de la morosité de l’économie mondiale exacerbée par le ralentissement de

l’économie chinoise et les incertitudes nées du « Brexit ». Ce contexte conjugué à la situation

géopolitique marquée, notamment, par le retour de l’Iran sur le marché pétrolier, contribue à

maintenir les cours du baril de pétrole à des niveaux relativement faibles en comparaison au

passé. Pour les pays importateurs nets à l’image du Sénégal, la faiblesse des cours du baril est

plutôt une situation favorable, au regard de l’impact positif sur les coûts de production, les

finances publiques, la balance commerciale et le niveau des prix intérieurs. Ainsi, au plan

intérieur, l’activité économique poursuit sa relance, favorisée par la mise en œuvre du Plan

Sénégal Émergent (PSE).

Le présent REF, associé au projet de loi de finances 2017, repose sur le cadrage

macroéconomique 2016-2017. Il reflète la volonté du Gouvernement de poursuivre la mise en

œuvre de son important programme économique décliné dans le Plan Sénégal Émergent (PSE).

Il s’agit, ainsi, de consolider les performances enregistrées au terme de l’année 2015 et de

s’inscrire dans la perspective de porter le taux de croissance du PIB réel au moins à 7% à moyen

terme. Pour ce faire, le Gouvernement mise sur la bonne mise en œuvre des investissements mais

également sur la conduite des réformes nécessaires pour libérer le potentiel de croissance. Dans

cette dynamique, les efforts déjà consentis pour améliorer la sélection des projets, renforcer la

qualité des dépenses et maîtriser les dépenses de fonctionnement, pour créer davantage de

marges budgétaires en vue de la prise en charge des investissements prioritaires, seront

poursuivis.

Le document est articulé autour de cinq parties. Il met en exergue dans ses deux

premières sections respectivement la situation de l’environnement international et l’évolution

récente de la situation économique intérieure. La troisième section du document traite des

objectifs pour l’année 2017 tandis que les principales orientations en termes de politiques

sectorielles et de réformes sont déclinées dans la quatrième section.

La dernière partie du présent document dresse le bilan de la gestion budgétaire de 2015,

les objectifs de la gestion de 2016 et présente les grandes lignes du projet de loi de finances de

l’année 2017.

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I. L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

En 2016, l’économie mondiale devrait croître de 3,1%, soit au même rythme qu’un an

auparavant, témoignant ainsi de la persistance de la faiblesse de la demande mondiale. Cette

progression relativement faible traduit, selon le rapport sur les perspectives de l’économie

mondiale du Fonds monétaire international (FMI) de juillet 2016, les difficultés que connaissent

les pays avancés et certains pays émergents -à l’image de la Chine- et des pays exportateurs de

pétrole.

En effet, le ralentissement économique de la Chine s’est accentué en 2016, avec une

croissance du PIB attendue à 6,6%, soit une perte de 0,3 point de pourcentage par rapport à 2015,

suscitant la réaction des autorités à travers une politique de relance accompagnée d’une

accélération de la croissance du crédit.

En Afrique subsaharienne, l’activité économique devrait afficher un net ralentissement

(1,6% contre 3,3% en 2015), imputable à la conjoncture économique difficile pour certaines

grandes économies de la région, en raison de la baisse des recettes tirées des produits de base.

Toutefois, les pays émergents et en développement afficheraient une légère amélioration

par rapport à l’année précédente, avec un taux de croissance attendue à 4,1% contre 4,0% en

2015, sous l’effet, essentiellement, de la bonne tenue des économies asiatiques et du moyen

Orient.

Dans les pays avancés, l’activité économique décélérerait légèrement (+1,8% contre +1,9%

en 2015), en raison, notamment, des effets du « Brexit » dans la zone euro (+1,6% contre 1,7%

en 2015), mais également, de la contraction de la demande aux États-Unis où la croissance

économique est attendue à 2,2% contre 2,4% un an auparavant. En outre, la relance économique

au Japon tarde à s’installer au vu des prévisions pour l’année 2016 qui tablent sur une croissance

économique de 0,3% contre 0,5% en 2015.

En 2017, la croissance mondiale demeurerait faible (+3,4%), mais tout de même, avec une

amélioration de 0,3 point de pourcentage par rapport à 2016, sous l’impulsion des économies

émergentes et en développement (+4,6% contre 4,1% en 2016). En Afrique subsaharienne, la

croissance devrait se revigorer pour revenir à son niveau de 2015, soit 3,3% contre 1,6% en

2016, en rapport, notamment, avec l’effet positif attendu de la remontée des cours du pétrole

projetée en 2017 sur les pays exportateurs du continent. En effet, cela devrait permettre au

Nigeria de relancer son économie après le choc subi au cours de ces dernières années et de porter

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sa croissance à 1,1% après la récession en 2015 de -1,8%. L’économe sud-africaine se relèverait,

par ailleurs, avec un niveau de croissance projeté à 1,0% en 2017 contre 0,1% en 2016.

En revanche, la croissance serait, globalement, au même niveau dans les pays avancés en

raison du maintien de la faiblesse de la demande mondiale, liée, notamment, à la poursuite du

ralentissement de l’économie chinoise (+6,2% contre 6,6% en 2016). Aux États-Unis, la

croissance se conforterait de 0,3 point de pourcentage en 2017 (+2,5% contre +2,2% en 2016).

Cependant, dans la zone euro, elle ralentirait à 1,4% et en Grande Bretagne à 1,3%, en raison des

incertitudes sur la confiance des ménages et des entreprises ainsi que des marchés financiers

suite au « Brexit ».

S’agissant des échanges commerciaux, le volume d’augmentation du commerce mondial

est resté stable, avec une progression estimée à 2,7% en 2016, en raison de la décélération du

rythme des échanges des pays avancés (+2,6% contre 3,8% en 2015). En 2017, les échanges

commerciaux devraient, néanmoins, s’améliorer au niveau mondial, tirés, principalement, par les

économies émergentes et en développement et la reprise de la demande aux Etats-Unis.

En ce qui concerne les matières premières, les cours ont baissé globalement entre 2015 et

2016. Concernant les produits combustibles, le repli du cours du baril du pétrole (WTI) est

estimé à 15,5% en 2016 comparativement à 2015. Les cours des matières premières hors

combustibles devraient, également, s’inscrire en baisse de 3,8% en 2016. En 2017, il est attendu

une remontée des cours du pétrole de 16,4% pour un prix moyen de 50,0 dollars le baril, sous

l’effet du ralentissement de la production hors OPEP. Toutefois, les cours des matières

premières, hors combustibles, se replieraient en moyenne modestement de 0,6%.

Les prix à la consommation devraient rester, globalement, stables dans les pays avancés,

avec une évolution de 0,7% en 2016 après une progression au rythme de 0,3% l’année dernière.

Cependant, dans les économies émergentes et en développement, l’inflation s’établirait à 4,6%

en 2016 contre 4,7% en 2015. En 2017, l’inflation resterait relevée, dans les pays avancés

(+1,6%), en raison de la remontée attendue des cours du pétrole. En revanche, les prix à la

consommation devraient augmenter moins rapidement, qu’un an auparavant, dans les économies

émergentes et en développement (+4,4%).

S’agissant du marché financier international, il est particulièrement marqué en 2016 par le

relèvement des taux de base de la Réserve Fédérale, la politique d’assouplissement de la BCE et

l’incertitude qui s’est fait montre sur le marché financier après le « Brexit ». Selon le FMI, le

relèvement du taux de fonds fédéraux (aux États-Unis) de 25 points de base en fin d’année 2015

n’a pas eu l’effet escompté sur les conditions financières et sur la croissance des salaires devant

permettre une forte pression sur les prix. Au niveau de la zone euro, l’objectif de diminution des

anticipations inflationnistes a contribué au durcissement des conditions financières par

l’intermédiaire du relèvement des taux d’intérêt réels. La sortie de la Grande Bretagne dans la6

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zone euro a, également, eu des conséquences importantes sur les marchés financiers, surtout au

Royaume-Uni. Elle a, ainsi, augmenté l’incertitude, entrainant davantage la volatilité des

marchés, dans un contexte où les négociations en vue de la sortie ne semblent donner aucun

signal clair. Du côté des économies émergentes, plusieurs pays, notamment, les pays

exportateurs de matières premières ont relevé leur taux directeur pour faire face à la dépréciation

de leur monnaie et aux anticipations inflationnistes. Ces mesures visent à faire face à la récente

remontée des cours des produits de matières premières.

II. LES DÉVELOPPEMENTS ÉCONOMIQUES RÉCENTS

II.1. LA SITUATION ÉCONOMIQUE DU SÉNÉGAL EN 2015

Après une croissance morose sur la période récente, l’économie sénégalaise s’est inscrite

sur une nouvelle trajectoire, suite à la relance qui s’est opérée en 2014. En effet, le contexte de

mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE), avec le démarrage d’importants chantiers

initiés par le Gouvernement a contribué à renforcer le cadre économique interne, en dépit d’un

environnement mondial encore incertain, dominé par la fluctuation des changes et la faiblesse

des cours des matières premières. Ainsi, le raffermissement des investissements publics,

notamment, dans l’agriculture, les infrastructures et l’énergie, conjugué à la relance des

industries et aux performances remarquables du sous-secteur agricole, ont concouru à relever

nettement le taux de croissance du PIB réel estimé à 6,5% au terme de l’année 2015, après 4,3%

un an auparavant. Globalement, le regain de dynamisme enregistré traduit la bonne tenue des

secteurs primaire et secondaire, le secteur tertiaire s’étant plutôt inscrit en ralentissement.

Dans le secteur primaire, l’activité a affiché une hausse de 18,2% en 2015 contre 2,4%

un an auparavant. Ce bond significatif reflète le renforcement de la valeur ajoutée du sous-

secteur agricole, en progression de 31,7% en 2015 contre 1,7% en 2014, à la faveur de la saison

hivernale particulièrement favorable combinée aux moyens dégagés par l’Etat dans le cadre du

Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Sénégalaise (PRACAS). En effet,

dans la perspective, notamment, d’atteindre l’autosuffisance en riz et en pomme de terre à

l’horizon 2017, d’optimiser la filière arachidière et de développer les filières fruits et légumes

ainsi que de diversifier les produits agricoles, le Gouvernement a renforcé son accompagnement

en termes de mise à disposition de semences, d’engrais et de matériels agricoles. Le sous-secteur

a, par ailleurs, tiré avantage de la réalisation des aménagements hydroagricoles dans les zones du

nord et du sud, qui ont permis de renforcer l’exploitation des terres.

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Globalement, les performances enregistrées dans le sous-secteur agricole sont portées

aussi bien par l’agriculture vivrière que celle industrielle estimées respectivement en hausse de

35,4% et 20,9% en 2015.

La performance de l’agriculture vivrière reflète la bonne tenue des production de riz

(+62%), de mil-sorgho (+83%) et de maïs (+70%) associée à l’amélioration de la production

horticole. La production de riz a, particulièrement, bénéficié de l’essor du riz pluvial dont la

production s’est accrue de 161%, à la faveur de la bonne pluviosité combinée aux actions des

autorités dans le cadre du programme d’autosuffisance en riz à l’horizon 2017. La branche

horticole s’est, pour sa part, confortée de 18,0% en 2015 contre 1,6% en 2014 grâce, entre autres,

à la bonne tenue de la production d’oignon (+50,0%), de pomme de terre (+75,8%) et de patate

douce (+41,1%) atténuée, toutefois, par le repli observé dans la production de tomate (-26,7%).

Au niveau de l’agriculture industrielle, les performances relevées sont le résultat,

essentiellement, de la production d’arachide qui est ressortie en hausse de 57% par rapport à la

précédente campagne. Au-delà de la bonne saison hivernale, la filière a tiré avantage de

l’amélioration de la qualité des intrants, en l’occurrence, avec l’augmentation des quantités de

semences certifiées. En revanche, la production de tomate industrielle s’est repliée de 41%, en

liaison avec l’orientation des producteurs de la vallée vers d’autres cultures telles que l’oignon,

le riz ou la patate douce, du fait des contraintes, notamment, liées à la faible demande des

industries de transformation.

Dans le sous-secteur de l’élevage et de la chasse, l’activité a enregistré une progression

estimée à 4,8% en 2015 après une évolution de 4,8% un an auparavant. Cette hausse est,

notamment, portée par le cheptel, dont la production est estimée en 2015 en augmentation de

5,6%. Par ailleurs, le sous-secteur a bénéficié de la bonne orientation des productions de lait et

de volaille.

S’agissant de la pêche, la contraction notée en 2015 (-1,0%), consécutivement aux

contreperformances enregistrées en 2013 et en 2014, reflète la situation de la pêche artisanale

dont les débarquements se sont repliés de 2,8%, sous l’effet, entre autres, des mauvaises

conditions climatiques et du démarrage tardif de la saison. Toutefois, la pêche industrielle s’est

confortée de 7,9%, à la faveur, notamment, de l’augmentation des captures de sardinelles, de

maquereaux et de chinchards.

Dans le secteur secondaire, la consolidation de l’activité s’est poursuivie,

particulièrement, à la faveur du bon comportement des sous-secteurs des matériaux de

construction, des bâtiments et travaux publics (BTP) et de l’énergie, conjuguée à la relance,

notamment, des sous-secteurs de la fabrication de produits chimiques, du raffinage de pétrole, de

la transformation de viande et poisson ainsi que de celui de la fabrication de produits

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alimentaires céréaliers. Ainsi, globalement, le secteur est ressorti en hausse de 7,1 % en 2015,

après une progression de 5,3 % l’année précédente.

Pour ce qui est du sous-secteur des matériaux de construction, son dynamisme s’est

conforté en 2015, grâce, notamment, au démarrage de la troisième cimenterie du pays conjugué

à la bonne tenue des commandes. Ainsi, l’activité a progressé de 13,6 % en 2015 contre 7,4 % en

2014, soit un gain de 6,2 points de pourcentage. La bonne marche du sous-secteur reflète, au-

delà de la vigueur de la demande extérieure, la poursuite des activités de construction au niveau

national, avec, notamment, la mise en œuvre des travaux de prolongement de la Voie de

Dégagement Nord (VDN), l’achèvement de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIDB),

l’exécution du projet de pôle urbain initié par le Gouvernement à Diamniadio ainsi que celle du

vaste programme public d’habitat social. Le sous-secteur a, par ailleurs, tiré avantage des

importants projets immobiliers du secteur privé dans le domaine de l’habitat, de l’hôtellerie et de

la construction d’immeubles ou de complexes à vocation de bureaux. Au total, l’activité de

construction est ressortie en hausse de 7,0 % en 2015 contre 11,3 % en 2014. La décélération

observée, par rapport à 2014, traduit, toutefois, entre autres, la fin du programme Millenium

Challenge Account (MCA) qui a permis la réalisation dans les zones du nord et du sud,

d’importants projets routiers et d’aménagements hydro-agricoles.

S’agissant du sous-secteur de l’énergie, il a crû de 6,2 % en 2015 contre 9,7 % un

auparavant. Le ralentissement observé traduit, cependant, les retards enregistrés dans la livraison

de certaines centrales électriques, notamment, la centrale à charbon prévue sur le site de Sendou.

Toutefois, la branche a bénéficié de la mise en service de la Centrale Tobène Power d’une

capacité de 70 mégawatts, au premier trimestre de 2015. Ainsi, tirant profit, du programme de

réhabilitation des capacités de production, la sous-branche « électricité » s’est confortée de 6,1%

en 2015. Dans la sous-branche « eau », la poursuite des investissements, dans le cadre du

programme d’urgence d’alimentation en eau, a permis de renforcer la production de 4,5% en

variation annuelle.

Concernant la fabrication de produits chimiques, la recapitalisation des Industries

Chimiques du Sénégal (ICS), avec l’entrée dans le capital de l’entreprise du groupe Indorama, a

permis de démarrer la réhabilitation de l’outil de production à travers des investissements ciblés.

Dans ce contexte, les productions d’acide phosphorique et d’engrais se sont nettement relancées,

avec des progressions respectives de 32,8 % et 29 %. Globalement, le sous-secteur a enregistré

un bond de 32,4 % en 2015, après une légère hausse de 0,2 % en 2014.

Dans le sous-secteur du raffinage de pétrole, la production a connu un regain, après

l’arrêt technique de maintenance enregisté en 2014. L’activité a, par ailleurs, profité du cours

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favorable du baril de pétrole sur le marché international. Dès lors, reflétant la reprise du

raffinage, les importations d’huiles brutes de pétrole ont progressé de plus de 30% en 2015

comparativement à 2014, tandis que les importations de produits raffinés se sont repliées de

5,8 % sur la même période. Au total, le sous-secteur est estimé en hausse de 35,5 % en 2015,

suite au recul de 13,7% observé, un an auparavant.

Au titre de l’industrie alimentaire, le sous-secteur de la transformation et de la

conservation de viande et du poisson s’est conforté de 8,8 %, en 2015, après une légère

progression de 0,3 % en 2014. Pour sa part, la fabrication de produits alimentaires céréaliers

s’est revigorée de 11,6% (contre +0% en 2014).

Dans ce sillage, l’industrie du tabac a affiché une tendance favorable en 2015, avec une

croissance estimée à 10,5% après une légère progression de 0,4% en 2014. Cette situation a été

favorisée par la reprise des exportations vers les pays récemment touchés par l’épidémie à virus à

« Ebola », en l’occurrence, la Guinée, la Sierra Léone et le Libéria. En effet, au total sur l’année,

les exportations de tabac se sont, globalement, accrues de 17,5% contre un recul de 6,1% en

2014.

Au-delà de ces activités qui ont contribué de manière significative à l’évolution du

secteur secondaire, d’autres sous-secteurs, bien qu’affichant une croissance positive, ont

enregistré une progression moins rapide comparativement à la dynamique globale. Il s’agit,

notamment, du sous-secteur de la métallurgie qui s’est conforté de 5,1% contre une hausse de

3% en 2014. Le sous-secteur du travail de bois, pour sa part, s’est bonifié de 4,2 % après un

repli de 4,1 % en 2014. Toutefois, il continue de subir les contrecoups de la concurrence des

produits importés qui constitue un véritable obstacle à son développement. S’agissant de

l’activité d’égrenage de coton et de fabrication de textiles, elle est ressortie en hausse de 2,1 %

en 2015 après une contraction de 2,5 % en 2014. Cette timide progression reflète les difficultés

structurelles du sous-secteur qui peine, depuis plus d’une décennie, à retrouver sa vigueur

d’antan.

La bonne orientation du secteur secondaire a été, néanmoins, amoindrie par la

décélération voire le repli dans certains sous-secteurs d’activités.

Ainsi, dans le sous-secteur des extractives, l’activité s’est inscrite en stagnation en 2015

après avoir progressé de 6,3 % en 2014. Ce ralentissement est le résultat de la contraction des

productions d’or et d’attapulgite, respectivement de 21,3 % et 7,4 %. La baisse de la production

d’or reflète, entre autres, le niveau défavorable des cours sur le marché international mais

également, les difficultés d’accès aux zones à forte teneur en or dans certains sites d’extraction.

Concernant l’attapulgite, la baisse de la production relevée est imputable au niveau élevé des

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stocks qui a induit une contraction de l’extraction du produit. Toutefois, ces contreperformances

ont été compensées par la bonne tenue de la production de sel (+7,7%), sous l’effet, notamment,

de la demande étrangère. Elles ont, également, été atténuées par la production de phosphate

(+33,7%) qui s’est nettement relancée suite au démarrage de la réhabilitation de l’outil de

production des ICS.

A l’instar des activités extractives, le sous-secteur de la fabrication de sucre et de

confiserie a enregistré une décélération en 2015 avec une progression de seulement 1,4%, suite à

une reprise dynamique (+35,6%) un an auparavant. Ce timide accroissement est le fait de la

production de sucre qui n’a crû que de 1% en variation annuelle. En revanche, les quantités de

sucre importées sur la période se sont confortées de 17,1% pour combler le gap de production.

En ce qui concerne la fabrication de corps gras alimentaires, le repli qui s’est opéré en

2014 s’est accentué en 2015, sous l’effet de la baisse des productions d’huiles brutes et raffinées.

Le repli de de la production d’huile raffinée végétale est, principalement, dû au manque de

matières premières et d’intrants de fonctionnement comme le fuel et la soude caustique. Pour sa

part, la production d’huile brute d’arachide s’est contractée consécutivement à la baisse de

48,3 % du niveau de collectes de graines (59.998 tonnes de graines d’arachide collectées à fin

décembre 2015 contre 116.013 tonnes un an plus tôt). Globalement sur l’année 2015, le sous-

secteur est, ainsi, estimé en baisse de 10,5 % contre un repli de 5,2 % en 2014, témoignant, dès

lors, des difficultés structurelles de la filière qui durent depuis plusieurs décennies.

Pour sa part, le travail de grain s’est rétracté de 10,3% consécutivement à l’année 2014

(−4,8%), en raison des replis dans les productions de farine de blé (−10,2%), d’aliments de

volaille (−11%) et d’aliments de bétail (−10,3%). Les difficultés du sous-secteur sont imputables

à la faiblesse de la demande intérieure conjuguée à l’accès difficile et à la rude concurrence sur

les marchés d’exportation, suite à l’installation de minoteries, dans les pays de la sous-région.

La fabrication du cuir et des produits à base de cuir a suivi la même orientation. En

effet, le sous-secteur s’est contracté de 13,7% en 2015, après une progression de 5,8% un an

auparavant, traduisant, ainsi, les difficultés d’approvisionnement en peaux brutes sur le marché

local conjuguées à une demande intérieure peu dynamique. A cela, s’ajoute le recul des cours du

cuir sur le marché international, lequel n’a pas encouragé l’activité de production.

La tendance baissière dans le secteur secondaire a été, par ailleurs, accentuée par les

replis notés dans la fabrication de boissons (−7,2%), la fabrication de papier et carton (−13,2%)

ainsi que dans la construction de matériels de transports (−5,2%). Pour ce qui est du sous-secteur

de la construction de matériels de transports, l’activité a subi les contrecoups du ralentissement

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de l’économie chinoise qui s’est traduit par un repli des activités de réparation navale, en raison

de la fréquentation moins dynamique des navires au niveau du Port de Dakar.

Au total, dans le secteur secondaire, en dépit de certaines contreperformnances relevées,

l’activité s’est globalement maintenue sur bonne tendance consécutivement à l’année 2014.

Néanmoins, les vulnérabilités demeurent, du fait de la persistance des contraintes structurelles

dans certains sous-secteurs d’activité.

Concernant le secteur tertiaire, l’activité a poursuivi sa décélération consécutivement à

l’année 2014, reflétant, notamment, le ralentissement des activités commerciales et des activités

immobilières combiné à la contraction des services d’hébergement et de restauration. Ainsi, elle

est estimée en progression de 3,8 % contre 4,1 % en 2014 et +4,8% en 2013.

Pour ce qui est des activités commerciales, elles sont estimées en hausse de 3,9 % en

2015 contre 5,4 % l’année précédente. Le ralentissement traduit, essentiellement, le repli du

commerce de véhicules, suite au pic enregistré par les ventes en 2014 à l’occasion du sommet de

la francophonie organisé à Dakar, de même que la faible progression des ventes de carburant au

cours de l’année.

Concernant les activités immobilières, elles ont progressé de 3,4 % en 2015 après une

hausse estimée à 4,7 % en 2014. Pour leur part, les services d’hébergement et de restauration ont

marqué un repli encore plus prononcé qu’un an auparavant, en dépit de la maîtrise de la

propagation de l’épidémie à virus « Ebola » dans la sous-région et de l’annulation du visa

d’entrée sur le territoire national intervenue le 1er mai 2015. Cette situation est le résultat des

problèmes structurels du secteur touristique, dans un environnement mondial encore marqué par

le spectre de la crise, notamment, dans la zone euro. Au total, le sous-secteur est estimé en baisse

de 3,6 % en 2015 après un repli de 0,9 % en 2014.

La timide progression du secteur tertiaire reflète, par ailleurs, la perte de vitesse du sous-

secteur des postes et télécommunications (+3,3% en 2015 contre 2% en 2014)

comparativement au rythme de progression affiché au cours des dernières années. Le taux de

pénétration dans la téléphonie mobile a dépassé la barre des 100%, réduisant, par conséquent, les

marges de progression, dans un contexte de forte concurrence entre les différents opérateurs.

L’activité dans le secteur tertiaire a, cependant, été soutenue par la vigueur des activités

de transport et de services financiers.

S’agissant des transports, le sous-secteur s’est conforté en 2015, avec une hausse de

9,5 % contre une progression de 2,0 % en 2014. La sous-branche « transport terrestre » tire

avantage de l’élargissement du réseau routier conjugué à la poursuite du renouvellement du parc

12

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roulant dans les transports en commun. Dans le transport ferroviaire, l’activité a, entre autres,

bénéficié de la reprise des Industries Chimiques du Sénégal et de la Société Africaine de

Raffinage, à travers l’augmentation des acheminements de produits par les rails.

Au niveau des services financiers, l’activité a crû de 9,0 % en 2015 contre une hausse

estimée à 4,6 % en 2014. La diversification des services bancaires, le développement des

nouveaux systèmes de transferts d’argent, mais également, la facilitation de l’accès au crédit, ont

été profitables au sous-secteur.

Au titre des emplois du PIB, la demande intérieure a affiché une hausse, en termes réels,

de 6,9 % en 2015 contre 3,7 % un an auparavant, tirée essentiellement par l’investissement.

La Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) est ressortie en hausse de 6,1 % en 2015

contre 7,8 % en 2014. Ce ralentissement traduit les lenteurs dans le démarrage de quelques

projets d’investissement public. Ainsi, l’investissement public est estimé en progression de 5,5 %

en 2015 (contre 13,4 % en 2014) tandis que l’investissement privé a affiché un accroissement

évalué à 6,5 % en 2015 contre 5,9 % l’année précédente. Au total, le taux d’investissement,

mesuré par la FBCF, s’est tout de même amélioré en ressortant à 25,8 % du PIB en 2015 contre

25,6 % un an auparavant.

La consommation finale, pour sa part, s’est accrue de 4,9%, après une progression de

5,0% en 2014. Cette progression reflète le renforcement aussi bien de la consommation privée

(+5,0 % contre +5,2% en 2014) que celui de la consommation publique (+4,6% contre 3,9% en

2014). Globalement, la consommation finale est évaluée à 93,2 % du PIB en 2015 contre 94,4 %

en 2014, soit une amélioration de 1,2 point de pourcentage du taux d’épargne intérieure qui passe

de 5,6% en 2014 à 6,8% en 2015.

Concernant la demande extérieure, elle est caractérisée par une hausse, en termes réels,

des exportations de biens et services et des importations, respectivement de 12,7 % et 12,0 % en

2015.

L’inflation, mesurée par l’indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC), a

affiché un niveau de 0,1 % en 2015. Cette évolution traduit, essentiellement, le renchérissement

des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+1,8 %) atténué, toutefois, par la baisse

des prix des services « logement, eau, électricité et autres combustibles » (−2,7 %) et

« transports » (−2,1 %).

En termes de compétitivité-prix, l’économie sénégalaise a enregistré, en 2015, des gains de

compétitivité évalués à 4,5 % par rapport à 2014. Cette performance résulte de la dépréciation du

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franc CFA (−2,6 %) par rapport au panier de monnaies des partenaires, associée au différentiel

d’inflation favorable (−1,9 %).

Les échanges avec l’extérieur ont été également marqués par une amélioration du

compte courant de la balance des paiements. En effet, le déficit du compte courant est passé de

665,9 milliards (8,8% du PIB) en 2014 à 558,7 milliards (6,9% du PIB) en 2015. L’excédent du

compte de capital et d’opérations financières s’est établi à 713,6 milliards, compensant, ainsi,

largement le déficit du compte courant. Au total, le solde global de la balance des paiements est

ressorti excédentaire de 154,9 milliards.

S’agissant de la situation monétaire en 2015, elle s’est traduite par une amélioration des

avoirs extérieurs nets (+154,9 milliards), une augmentation du crédit intérieur de 11,2% et une

expansion de la masse monétaire de 13,4%.

II.2. LES TENDANCES POUR 2016

L’économie sénégalaise a enregistré une bonne performance en 2015, dans un contexte

marqué par une meilleure orientation en termes de politique agricole et une relance des grandes

industries conjuguées à la mise en œuvre des projets de l’État, notamment, en matière

d’infrastructures, au titre du Plan Sénégal Émergent (PSE). En 2016, cette tendance favorable

devrait se consolider à la faveur de la poursuite des efforts consentis par le Gouvernement pour

maintenir la croissance économique à un niveau suffisamment élevé pour atteindre les objectifs

déclinés dans le PSE. Ainsi, le taux de croissance du PIB réel est projeté à 6,6% en 2016,

reflétant, dès lors, le dynamisme des secteurs primaire (+9,9%) et secondaire (+6,8%) de même

que le regain d’activité attendu dans le secteur tertiaire (+5,6%).

Source : DPEE

0,7%

6,7%

2,5%

4,9%

2,4%

4,2%

1,8%

4,4%

3,5%

6,6%

0,0%

1,0%

2,0%

3,0%

4,0%

5,0%

6,0%

7,0%

8,0%

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Evolution du Produit Intérieur Brut (PIB)

14

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Dans le secteur primaire, l’activité est prévue en hausse de 9,9% en 2016 contre 18,2%

un an auparavant. Cette progression serait portée par le sous-secteur agricole et celui de la pêche.

Le sous-secteur agricole devrait tirer profit de la poursuite de la mise en œuvre du Programme

d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS), au titre de laquelle des

actions hardies ont été entreprises, notamment, dans la riziculture où l’objectif du Gouvernement

est d’atteindre l’autosuffisance en 2017. En outre, la bonne mise à disposition des intrants et le

relèvement de leur niveau de qualité sont autant de facteurs qui devraient impacter positivement

la production agricole. Pour ce qui est des semences, des efforts considérables ont été consentis

pour le relever la part des semences certifiées afin de garantir un niveau de rendement meilleur.

S’agissant du matériel agricole, au-delà des subventions, des mesures d’exonération ont été

prises par les autorités pour en faciliter l’accès aux producteurs. Dans ce contexte et sous

l’hypothèse de la poursuite de la maîtrise de la situation phytosanitaire et d’une bonne saison

hivernale, le sous-secteur agricole est projeté à 12,3% en 2016 contre 31,7% un an auparavant,

soit, toutefois, une légère décélération qui traduit les niveaux records atteints lors de la campagne

2015/2016. Cette orientation favorable refléterait la bonne tenue de l’agriculture vivrière,

attendue en hausse de 12,8% (contre une progression de 35,4% en 2015) mais également de

l’agriculture industrielle projetée en amélioration de 10,6% (contre +20,9% en 2015).

Dans le sous-secteur de l’élevage, l’activité est attendue en hausse de 5,7% en 2016

contre 4,8% en 2015. Ce regain serait porté, notamment, par la production de lait, d’œuf et de

volaille. La production de lait bénéficierait de l’augmentation de vaches métisses. S’agissant de

la production d’œuf et de volaille, elle profiterait, entre autres, de la maîtrise de la maladie de

« marek » mais également de la vigueur de la demande.

S’agissant du sous-secteur de la pêche, l’activité connaîtrait une reprise après la

contraction notée en 2015. En effet, le sous-secteur se conforterait 13,4% en 2016, sous

l’impulsion de la pêche artisanale et de la pêche industrielle qui ont enregistré, sur les six

premiers mois de 2016, des hausses estimées à +12,5% et +34,1% respectivement. Cette

situation est liée à l’augmentation de l’effort de pêche conjuguée à l’accroissement des captures

de sardinelles, de maquereaux et de chinchards.

Dans le secteur secondaire, l’activité devrait rester dynamique, particulièrement à la

faveur du bon comportement des sous-secteurs des extractives, de la fabrication de produits

alimentaires céréaliers et des matériaux de construction, conjugué au dynamisme des BTP et de

l’énergie mais également à la poursuite de la relance des sous-secteurs de la fabrication de

produits chimiques et du raffinage de pétrole. Ainsi, le secteur est projeté en hausse de 6,8% en

2016, après une hausse de 7,1% l’année précédente.

15

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Au niveau des activités extractives, la relance entamée depuis 2014 se poursuivrait en

2016 avec une hausse attendue à 35,8% (contre 0,0% en 2015). Cette situation est imputable à la

bonne tenue des productions de phosphate et d’or, respectivement projetées à 60% et 34,5%.

Pour ce qui est de l’or, la production a été favorisée, notamment, par l’amélioration du niveau de

productivité, dans un contexte de hausse des cours sur le marché international. Concernant le

phosphate, l’augmentation de la production est le résultat de la relance des Industries Chimiques

du Sénégal grâce aux investissements entrepris, suite à l’arrivée du partenaire indonésien

Indorama, pour réhabiliter l’outil de production. Ainsi, sur les sept (7) premiers de 2016, la

production de phosphate est évaluée à 959 000 tonnes contre un objectif de 1 800 000 tonnes à

fin 2016, soit une hausse de 88% en glissement annuel. Quant à la production de sel, elle devrait

se conforter de 7,2%, en rythme annuel. Cette tendance haussière dans le sous-secteur serait,

toutefois, atténuée par le repli de la production d’attapulgite estimé à 5,2%.

Quant au sous-secteur de la fabrication de produits alimentaires céréaliers, sous l’effet de

la bonne tenue de la demande, il afficherait une progression de 17,5% en 2016 après une hausse

de 11,6% enregistrée un an auparavant.

Pour ce qui est du sous-secteur des matériaux de construction, son dynamisme se

conforterait en 2016, grâce, notamment à la bonne tenue des commandes de ciment. Ainsi,

l’activité devrait afficher une progression de 9,0% en 2016, contre 13,6% en 2015 et 7,4% en

2014. La bonne marche du sous-secteur reflète la vigueur de la demande extérieure mais

également celle des activités de BTP au plan national. Les grands chantiers de l’État concernent,

entre autres, les travaux de prolongement de la Voie de Dégagement Nord sur l’axe CICES-golf

(VDN 2), le pôle urbain de Diamniadio et l’autoroute Thiès-Touba. Les importants programmes

de construction de logements engagés par le secteur privé contribuent, en outre, à renforcer le

dynamisme des BTP. A ce titre, l’activité de construction progresserait de 8,0% en 2016 contre

7% en 2015.

S’agissant du sous-secteur de l’énergie, il devrait progresser de 7,5% en 2016 contre

6,2% l’année précédente. Le gain de croissance projeté traduit, principalement, la bonne tenue de

la production d’électricité grâce à la remise à niveau de certaines centrales combinée à la mise en

service de la Centrale de Taiba Ndiaye (87 MW) et de celle de Cap des Biches (50 MW) dont il

est prévu l’extension des capacités. A cet effet, la production d’électricité ressortirait en hausse

de 8,4% en 2016. Dans la sous-branche « eau », la production se renforcerait de 4,3%, sous

l’impulsion des investissements réalisés dans le cadre du Programme d’urgence pour réduire le

déficit de production, en l’occurrence, dans la région de Dakar.

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Concernant la fabrication de produits chimiques, le redressement de l’activité de

production se poursuit, grâce à la recapitalisation des Industries Chimiques du Sénégal. En effet,

la production d’acide phosphorique a affiché une hausse de 63,6% sur les sept (7) premiers mois

de 2016. Cette tendance serait renforcée par la bonne orientation de la production

pharmaceutique (en hausse de 16% sur les sept (7) premiers mois de 2016). Ainsi, globalement,

le sous-secteur est attendu en hausse de 23,1% en 2016, après une progression de 32,4% en

2015.

Dans le raffinage de pétrole, après un regain de dynamisme enregistré en 2015 suite à

l’arrêt « maintenance » opéré un an auparavant, l’activité se conforterait de 5,4% en 2016 (contre

+35,5% en 2015). La faiblesse des cours sur le marché international a, par ailleurs, contribué à

réduire l’activité purement commerciale de la Société Africaine de Raffinage (SAR), au profit de

l’activité de raffinage, comme en témoigne la hausse des importations d’huiles brutes de pétrole

(+23,2%) sur les sept (7) premiers mois de 2016. Parallèlement, les importations de produits

raffinés ont reculé de 11,3% sur la même période.

La tendance haussière du secteur secondaire serait, par ailleurs, soutenue par la

fabrication de sucre et de confiserie (+5% contre +1,4% en 2015), le travail de grain (+7,5%

contre -10,3% en 2015), le travail de bois (6,3% contre 4,2% en 2015), et la fabrication de

machines (+6,1% en 2016 contre -0,9% en 2015).

S’agissant du travail de grain, elle bénéficierait du regain noté dans la fabrication

d’aliments de volaille, mais également du relèvement de la production de riz décortiqué suite aux

performances enregistrées lors de la campagne 2015/2016. La production de farine de blé

afficherait une timide progression, en liaison avec la montée de la concurrence au niveau des

marchés d’exportation conjuguée au recours au protectionnisme dans certains pays.

Dans la fabrication de tabac, la croissance s’est, cependant, révélée morose en 2016. En

effet, l’activité du sous-secteur ne progresserait que de 0,5% après une hausse de 10,5%

enregistrée un an auparavant. Cette décélération est le résultat de la contraction de la demande

extérieure, sur fond d’adoption de lois anti-tabac dans plusieurs pays africains.

Le dynamisme global affiché par le secteur secondaire a été, en revanche, atténuée par les

contreperformances notées dans certaines branches d’activités.

Dans la fabrication de corps gras alimentaires, les difficultés persistantes de l’Ex

SUNEOR se sont accentuées en 2016, impactant, ainsi, négativement le niveau de production de

l’industrie d’huilerie. En effet, aux difficultés et contraintes structurelles, est venu s’ajouter le

manque d’intrants, notamment, les graines d’arachide. Ainsi, sur les six (6) premiers de 2016,

aucune production d’huile brute d’arachide n’a été réalisée ; la collecte de graines d’arachide

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ayant chuté de 88,1% pour s’établir à 7000 tonnes à fin juin 2016 contre 58 996 tonne à la même

période un an auparavant. Cette contreperformance est le résultat du manque d’encadrement des

exportations de graines d’arachide, qui a favorisé une forte concurrence des acheteurs étrangers,

notamment chinois. Par conséquent, les exportations d’huile brute d’arachide (vers la Chine

essentiellement) se sont repliées pour ressortir à 9 601 tonnes au premier semestre 2016 contre

18 393 tonnes un an auparavant. Par ailleurs, l’introduction dans le marché d’importantes

quantités d’huiles raffinées importées déjà conditionnées a entravé l’écoulement de la production

locale d’huile raffinée végétale produite. Au total, dans ce contexte, le sous-secteur est attendu

en baisse de 34,3% après un repli de 10,5% en 2015.

La fabrication de cuir s’orienterait, également, à la baisse avec un repli de 1,5% en 2016

après une contraction de 13,7% en 2015. Le sous-secteur demeure confronté aux difficultés

d’accès à l’intrant, en raison de la concurrence des asiatiques qui s’approvisionnent sur le marché

local de peaux brutes.

Les sous-secteurs de la fabrication de papier-carton et de la métallurgie se

contracteraient, pour leur part, de 9,0% (contre -13,2% en 2015) et 3,8% (contre +5,1% un an

auparavant), respectivement.

Au total, en dépit de certaines contreperformances relevées, le secteur secondaire

demeure sur une bonne trajectoire de croissance, après une série de contreperformance au cours

des dernières années.

Concernant le secteur tertiaire, il se conforterait de 5,6% en 2016 après une hausse de

3,8% l’année précédente. Ce regain de croissance serait porté, essentiellement, par la bonne

tenue des transports, des services d’hébergement et de restauration, des services financiers et

des activités immobilières.

L’activité de transport est attendue en hausse de 12% contre une progression de 9,5%

l’année précédente. Cette performance serait imputable, notamment, au dynamisme des activités

portuaires, à la faveur des mesures mises en œuvre pour lutter contre la fraude et la surcharge

ainsi qu’en vue de l’allégement des procédures au niveau du port de Dakar. Le transport aérien

afficherait, par ailleurs, une bonne orientation reflétant, entre autres, l’amélioration des activités

touristiques. Le transport routier, pour sa part, continue de tirer profit de l’amélioration la fluidité

du trafic, sous l’effet de l’élargissement du réseau routier, de même que du renouvellement du

parc roulant dans les transports en commun.

S’agissant des services d’hébergement et de restauration, ils enregistreraient une reprise

2016, avec un bond de 9,3% après un recul de 3,6% en 2015. Cette relance reflète au-delà des

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mesures de redynamisation du secteur touristique, en l’occurrence, la suppression du visa

d’entrée et la maîtrise de la propagation de l’épidémie à virus « Ebola » dans la sous-région.

Au niveau des services financiers, l’activité est attendue en progression de 9,5% en 2016

contre une hausse estimée à 9,0% en 2015. Le sous-secteur des services financiers bénéficierait

des efforts consentis pour renforcer la bancarisation et faciliter l’accès aux services bancaires,

dans un contexte de relance de l’activité économique.

Concernant les activités immobilières, elles progresseraient de 6,6% en 2016 après une

hausse estimée à 3,4% en 2015. Ce regain de croissance semble traduire les mesures prises par le

Gouvernement dans le cadre son programme d’habitat social pour faciliter l’accès au logement.

A cela s’ajoute, le dynamisme du secteur privé au regard des importants programmes en cours

d’exécution, notamment, dans la périphérie de Dakar.

L’activité du secteur tertiaire a été, en outre, soutenue par la bonne tenue des activités

commerciales et des postes et télécommunications.

Pour ce qui est des activités commerciales, elles sont projetées en hausse de 4,8% contre

4,9% en 2015. Les ventes seraient portée par le commerce de gros et celui des véhicules.

Dans les postes et télécommunications, la téléphonie mobile et l’Internet mobile

continuent de se développer, à la faveur de la concurrence entre les différents opérateurs.

L’activité du sous-secteur est projetée en hausse de 5% en 2016 (contre +3,3% en 2015), dans un

contexte marqué par un niveau de taux de pénétration dépassant la barre des 100% dans la

téléphonie mobile et l’avènement de la 4G.

Au titre de la demande, la consommation finale devrait s’accroître de 4,8%, après une

progression de 4,9% en 2015, tirée par la consommation publique projetée en hausse de 6,0% en

2016 contre 4,6% en 2015 ; la consommation privée étant attendue en hausse de 4,7%.

Globalement, la consommation finale représenterait 91,4% du PIB en 2016 contre 93,2% en

2015, soit une amélioration de 1,8 point de pourcentage du taux d’épargne intérieure qui

passerait de 6,8% en 2015 à 8,6% en 2016. S’agissant de la Formation Brute de Capital Fixe

(FBCF), elle est attendue en hausse de 7,7% en 2016 contre 6,1% en 2015. Ce regain traduit la

poursuite de l’exécution des projets d’investissements mais également la vigueur des

investissements privés qui bénéficient de l’effet d’entraînement créé par le PSE. Ainsi, le taux

d’investissement, mesuré par la FBCF, ressortirait à 26,0% du PIB en 2016 contre 25,8% un an

auparavant.

Au titre des prix, l’inflation, mesurée par le déflateur du PIB, est projetée à 1,6% en 2016

contre 0,0% l’année précédente, reflétant, principalement, le relèvement des prix dans le secteur

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primaire (+4,9%). Dans les secteurs secondaire et tertiaire, les prix sont projetés en hausse de

0,1% et 1%, respectivement. L’inflation, mesurée par l’indice harmonisé des prix à la

consommation (IHPC), sur les sept (7) premiers mois de l’année 2016 comparativement à la

même période en 2015, est ressortie à 0,8%. Cette timide évolution est le résultat de la baisse des

cours sur le marché mondial.

Pour ce qui est des échanges avec l’extérieur, le déficit du compte courant en 2016 devrait

s’améliorer pour s’établir à 503,3 milliards (5,8% du PIB) contre 558,7 milliards (6,9% du PIB)

un an auparavant, traduisant, ainsi, l’amélioration de la balance commerciale dans un contexte de

relance des industries d’exportation, de renforcement de la production locale et de faiblesse du

cours des produits de base sur le marché international. Compte tenu de l’excédent du compte de

capital et d’opérations financières projeté à 480,8 milliards, le solde de la balance des paiements

enregistrerait un déficit de 22,5 milliards.

III. LES PERSPECTIVES POUR 2017

III.1. LES OBJECTIFS

Le dynamisme de l’activité économique devrait se maintenir à la faveur d’un

environnement interne beaucoup plus favorable, mais également grâce aux investissements

structurants dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent. En outre, l’économie

nationale devrait tirér profit de la mise en œuvre des réformes visant, notamment, à améliorer

l’environnement des affaires. A ce titre, le taux de croissance du PIB réel est, ainsi, projeté à

6,8% en 2017, contre 6,6% en 2016. Ce regain d’activité serait porté à la fois par la bonne

tenue des secteurs primaire, secondaire et tertiaire.

Dans le secteur primaire, l’activité est attendue en hausse de 7,6% en 2017 contre 9,9%

en 2016. Elle serait tirée essentiellement par le sous-secteur agricole. Le sous-secteur de

l’élevage demeurerait, par ailleurs, sur une bonne tendance.

Pour ce qui est du sous-secteur agricole, l’année 2017 constitue une échéance majeure

quant à l’atteinte des objectifs déclinés dans le PRACAS concernant l’autosuffisance en riz, le

développement des filières « fruits et légumes » et la production arachidière. Dès lors, les actions

au profit du sous-secteur seront renforcées en termes de mise à disposition d’intrants de qualité

de même qu’en matière de facilitation de l’accès des producteurs aux matériels agricoles. Le

renforcement de la maîtrise de l’eau à travers, entre autres, les aménagements hydro-agricoles

dans le Delta et la vallée de l’Anambé devrait constituer un atout conséquent dans la réalisation

des objectifs de production de riz. Globalement, sous l’hypothèse d’une bonne saison hivernale,

20

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l’agriculture vivrière et celle industrielle sont projetées, respectivement, 9,8% et 9,3%, soit une

progression globale du sous-secteur agricole attendue à 9,7% en 2017 (contre 12,3% un 2016).

L’activité d’élevage, pour sa part, devrait se renforcer en 2017 de 5,2% contre 5,7% en

2016. Le sous-secteur tirerait avantage de l’amélioration de la santé animale, de l’augmentation

de la productivité mais également de la modernisation des unités de production.

Concernant le sous-secteur de la pêche, la stratégie des autorités est articulée, d’une part,

autour de la gestion et la valorisation durable des ressources halieutiques et, d’autre part, de la

promotion de l’aquaculture. Il s’agit de : réguler l’accès aux ressources halieutiques maritimes et

continentales ; développer des plans d’aménagement des pêcheries et ; de restaurer les

écosystèmes et les plans d’eau douce. Cependant, le problème de la rareté des ressources

continuerait de représenter une contrainte à l’augmentation du niveau des débarquements. A ce

titre, le sous-secteur afficherait une progression timide en 2017, avec une hausse de 3,0 % contre

13,4% en 2016.

Dans le secteur secondaire, l’activité devrait maintenir son dynamisme en 2017, à la

faveur de la poursuite de l’exécution des projets structurants du PSE mais également de la

vigueur des industries. L’activité du secteur est, ainsi, attendue en hausse de 8,1% en 2017 contre

6,8% en 2016. Elle serait tirée, principalement, par la bonne tenue des sous-secteurs des

bâtiments et travaux publics (BTP), des matériaux de construction, du raffinage de pétrole, des

activités extractives, de la fabrication de produits chimiques, des industries alimentaires et de

l’énergie.

Dans le sous-secteur de la construction, l’activité serait marquée par la poursuite de

l’exécution des grands travaux de l’État, en l’occurrence, l’autoroute Thiès-Touba, la deuxième

section de la Voie de Dégagement Nord sur l’axe Cices-golf, le pôle urbain de Diamniadio,

l’achèvement de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) ainsi que le programme

d’habitat social. A cet effet, le sous-secteur s’inscrirait en progression de 10,5% en 2017 contre

une projection de hausse de 8,0% en 2016.

La bonne marche des activités de BTP impacterait positivement le sous-secteur des

matériaux de construction. Ce dernier tirerait, en outre, avantage de la demande étrangère de

ciment, à la faveur d’une meilleure politique d’exportation mise en œuvre par les opérateurs. Au

regard cet environnement favorable, l’activité du sous-secteur est attendue en progression de

12,0% en 2017.

Pour ce qui est du raffinage de pétrole, la tendance favorable observée devrait se

poursuivre en 2017 avec une hausse projetée à 7,5%, portée par la poursuite du programme de

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développement 2016-2020 de la Société Africaine de Raffinage (SAR). L’activité de raffinage

bénéficierait, par ailleurs, du cours favorable du baril de pétrole, à travers une meilleure gestion

des importations de produits bruts.

Concernant les activités extractives, le redressement de la production de phosphate

devrait se poursuivre, à la faveur de la réduction des incidents techniques liés aux délestages et

aux pannes mécaniques, sous l’effet positif des investissements opérés par les Industries

Chimiques du Sénégal pour rendre l’entreprise plus performante. La remontée du cours de l’or

pourrait, par ailleurs, doper la production locale attendue à plus de 215.000 onces en 2017. Le

dynamisme de la branche serait, également, conforté par l’exploitation du zircon dont la

production est attendue à 65.000 tonnes, soit en amélioration de 27,5% par rapport au niveau

escompté en 2016. Ainsi, globalement, l’évolution du sous-secteur est projetée à 9,5% contre une

prévision de 35,8% en 2016.

Dans la fabrication de produits chimiques, la trajectoire de relance observée depuis 2015,

suite à la recapitalisation des ICS se maintiendrait avec une croissance projetée à 13% en 2017.

La poursuite du programme de réhabilitation de l’outil productif de l’entreprise devrait permettre

de rehausser le niveau de production d’acide phosphorique et d’engrais grâce à une bonne

disponibilité du phosphate. La production d’engrais, pour sa part, serait, en partie, revigorée par

les bonnes perspectives dans l’agriculture, sous l’impulsion de la volonté de l’État de renforcer la

mise à disposition des intrants aux producteurs.

S’agissant des industries alimentaires, la situation devrait s’améliorer dans l’industrie de

l’huilerie à la faveur des dispositions prises par les autorités pour un meilleur encadrement de la

collecte de graines d’arachide. Ainsi, l’activité dans le sous-secteur des corps gras alimentaires

est attendue en progression de 4,9% après une sévère contraction en 2016 (-34,3%). Dans la

transformation et la conservation de viande et poisson, l’activité est prévue en hausse de 6%

contre un repli de 4,9% attendu en 2016, sous l’hypothèse d’un meilleur accès à l’intrant de base

dans la filière « poisson ». Pour leur part, les sous-secteurs de la fabrication de sucre, du travail

de grain et de la fabrication de produits alimentaires céréaliers se renforceraient respectivement

de 5,4%, 6,5% et 7,2%.

Dans le sous-secteur de l’énergie, la réhabilitation des capacités de production de

SENELEC sera poursuivie ainsi que l’élargissement du réseau de production d’électricité, à

travers la mise en service en 2017 de la centrale à charbon de Sendou 1 et d’Africa Energy avec

des capacités respectives de 125 MW et 270 MW. La sous-branche « électricité » bénéficierait,

par ailleurs, des avancées dans le domaine des énergies renouvelables, au titre de la politique de

mix-énergétique. Les réalisations dans le cadre du programme d’électrification rurale seraient, en

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outre, profitables à la sous-branche. Dans le domaine de l’eau, le niveau de production se

conforterait, sous l’effet des investissements visant à combler le déficit entre l’offre et la

demande, en l’occurrence, dans la région de Dakar. Dans ce contexte, le sous-secteur est,

globalement, projeté en hausse de 7% en 2017, contre 7,5% en 2016.

En outre, l’activité dans le secteur secondaire tirerait avantage de la reprise attendue,

notamment, dans la fabrication de cuir (+7,2% contre -1,5% en 2016), la fabrication de papier et

carton (+6,7% contre -9% en 2016) et la métallurgie (+5,9% contre -3,8% en 2016).

Dans le secteur tertiaire, l’activité tirerait profit de la bonne orientation des secteurs

primaire et secondaire. La croissance du secteur est projetée à 6,7% en 2017 contre 5,6% en

2016. Les sous-secteurs des services financiers et des transports poursuivraient leur dynamisme.

Le secteur serait, par ailleurs, tiré par les postes et télécommunications, les services

d’hébergement et de restauration, les activités immobilières ainsi que les activités commerciales.

Pour ce qui est des services financiers, ils sont attendus en hausse de 11,5% en 2017

(contre 9,5% en 2016), traduisant, par conséquent, la bonne tenue des activités bancaires

revigorées par les besoins de financement importants de l’économie, dans un contexte de mise en

œuvre du Plan Sénégal Émergent.

En ce qui concerne le sous-secteur des transports, l’activité devrait se bonifier, profitant

de la dynamique dans l’industrie et le commerce. Au titre du transport routier, l’ouverture des

nouveaux tronçons de l’autoroute à péage sur l’axe Diamniadio-Thiès constituera un facteur

important dans l’amélioration du trafic. A cela s’ajoute, la poursuite de la modernisation et du

renforcement de la compétitivité du Port autonome de Dakar (PAD), conjuguée au démarrage

des activités de la nouvelle compagnie aérienne Air Sénégal. A ce titre, le sous-secteur est

attendu en progression de 13% en 2017, contre 12% en 2016.

Les postes et télécommunications sont, pour leur part, projetées en hausse de 6,5% en

2017 contre 5% en 2016. La téléphonie mobile et l’internet continueront de porter le

développement du sous-secteur à travers l’innovation continue dans le domaine, dans un

contexte d’exploitation de la 4G dont la licence a été vendue au cours de l’année 2016 au

premier opérateur de téléphonie.

S’agissant des services d’hébergement et de restauration, la relance observée à partir de

2016 devrait se poursuivre grâce, notamment, à l’accompagnement de l’Etat visant à rendre le

tourisme sénégalais beaucoup plus compétitif. A moyen terme, l’installation des nouvelles

stations balnéaires de Mbodjiène et de Pointe Sarène ainsi que la promotion de la destination

« Casamance » permettront de rehausser l’activité du sous-secteur qui est attendue en hausse de

8,5% (contre 9,3% en 2016).

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Concernant les services immobiliers, ils sont projetés en accroissement de 5% en 2017.

Le sous-secteur continuerait de tirer avantage des résultats positifs de l’exécution du PSE, par le

biais, notamment, du vaste programme d’habitat social lancé par le Gouvernement, en

particulier, dans le pôle urbain de Diamniadio.

Enfin, les activités commerciales resteraient vigoureuses avec une croissance escomptée à

5%, sous l’effet de la bonne tenue de la demande, dans un environnement marqué par la faible

progression des prix intérieurs.

S’agissant de la demande, la consommation finale est projetée en hausse de 4,6% en

2017, contre une progression de 4,8% en 2016. Elle devrait représenter 89,0% du PIB en 2017

contre 91,4% en 2016, traduisant, en effet, la poursuite de l’amélioration du taux d’épargne

intérieure qui s’établirait à 11% contre 8,6% un an auparavant.

La vigueur de l’investissement public (+9,6%) et de celui privé (+8%) se traduirait par un

regain de croissance de 8,3% de la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) (contre 7,7% en

2016). Par conséquent, le taux d’investissement, mesuré par la FBCF, est attendu à 26,1% en

2017 contre 26,0% en 2016.

L’inflation, mesurée par le déflateur du PIB, pour sa part, est projetée à 2% en 2017

(contre 1,6% en 2016). Elle resterait, ainsi, faible, sous l’effet de la faiblesse des cours

mondiaux, en l’occurrence, celui du baril de pétrole, dans un contexte mondial marqué par le

tassement de la demande, en liaison, notamment, avec le ralentissement de l’économie chinoise.

Au titre des échanges avec le reste du monde, le compte courant devrait présenter, en

2017, un déficit de 517,8 milliards, soit 5,5% du PIB. Ce déficit ne serait financé que

partiellement par l’excédent du compte de capital et d’opérations financières, d’où un déficit du

solde global de la balance des paiements projeté à 19 milliards.

La réalisation des objectifs de politique économique reste tributaire de la mise en

œuvre des politiques sectorielles et des réformes clés notamment dans les domaines de

l’agriculture et de l’énergie.

III.2. LES POLITIQUES SECTORIELLES ET LES REFORMES CLÉS

Au niveau sectoriel, la bonne conduite des politiques et réformes reste déterminante pour

la transformation structurelle de l’économie et l’atteinte des objectifs du Plan Sénégal Emergent.

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III.2.1. LE SECTEUR PRIMAIRE

Le Gouvernement entend poursuivre le développement de l’agriculture, de l’élevage et

de la pêche pour répondre à une triple aspiration : i) renforcer la sécurité alimentaire du Sénégal;

ii) développer des filières intégrées compétitives, à haute valeur ajoutée ; et iii) préserver les

équilibres socio-économiques et dynamiser l’économie rurale. Dans le domaine de l’agriculture,

l’élaboration du Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Sénégalaise

(PRACAS) et son érection comme cadre de référence de la politique agricole en cohérence avec

les orientations du PSE, dénote de la volonté du Gouvernement de faire du sous-secteur un

moteur du développement économique du pays. Dans le sous-secteur de l’élevage, l’objectif

majeur est l’accélération du développement des filières animales, dans une perspective de

réalisation de la sécurité alimentaire, d’amélioration des revenus et de préservation des

ressources naturelles. Les défis sont tout aussi importants dans le sous-secteur de la pêche où la

rareté de la ressource halieutique s’avère, à ce jour, comme étant l’une des principales

conséquences de la surexploitation

II I2 .1.1 Les productions agricoles

Pour augmenter la production et la productivité, la stratégie adoptée repose sur le

Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Sénégalaise (PRACAS), dont les

principaux objectifs sont, entre autres, l’autosuffisance en oignon en 2016, l’autosuffisance en riz

et en pomme de terre à partir de 2017 et l’augmentation de la production d’arachide à 1 million

de tonnes à l’horizon 2017. Les actions prévues visent également à porter les exportations de

fruits et légumes à 157 000 tonnes en 2017. Dans cette perspective, les mesures en cours en

matière de maîtrise de l’eau portent sur : (i) l’augmentation du rythme de réalisation des

aménagements hydro-agricoles axés sur la réhabilitation de 35 000 ha dans la vallée du fleuve

Sénégal et l’Anambé ; (ii) l’extension sur 20 000 ha de bas-fond dans les zones de riziculture

pluviale et ; (iii) les aménagements hydro-agricoles visant le développement de l’exportation des

fruits et légumes sur 10 000 ha dans la vallée du Ngalam et la zone du lac de Guiers.

Dans le domaine de la riziculture, laquelle est en pleine expansion grâce, notamment, à

l’accompagnement de l’Etat, une redéfinition de la contribution des zones de production a été

opérée avec 60% de production en zone irriguée et 40% en culture pluviale au lieu,

respectivement, de 80% et 20% antérieurement. Cette stratégie rend la reconstitution du capital

semencier indispensable. A cet effet, trois canaux ont été ciblés : (i) l’importation de variétés

homologuées au Sénégal ; (ii) la contractualisation avec les organismes internationaux de

recherche et ; (iii) la production endogène.

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En matière d’horticulture, le Sénégal, de par sa position géographique, ses ressources en

terres et en eaux et l'expérience de ses producteurs, dispose d'avantages comparatifs certains dans

la production horticole destinée à l'exportation sur les marchés régionaux et internationaux. La

filière bénéficie, par ailleurs, de l'élargissement de l'Union Européenne, principal débouché de la

production horticole sénégalaise, de l'ouverture sur les marchés américain et russe, mais

également du cadre incitatif de l'UEMOA conjugué aux efforts entrepris par l’Etat dans le cadre

du PRACAS. Ainsi, elle constitue une véritable opportunité pour le Sénégal et doit permettre un

arrimage durable aux marchés globalisés à l’image des pays comme le Maroc, l’Égypte, le

Kenya ou la Côte d’Ivoire qui sont devenus de véritables fournisseurs internationaux de fruits et

légumes. Toutefois, l’atteinte des objectifs fixés, en l’occurrence, dans le cadre du PRACAS

nécessite la levée de certaines contraintes, relatives notamment à l’accès financement adapté et

au foncier sécurisé.

III2.1.2 L’élevage

Les actions du Plan Sénégal Emergent (PSE) dans le domaine de l’élevage visent à

assurer la relance des filières de production et des industries animales, suivant une approche

intégrée favorisant le développement des chaines de valeur. Le développement accéléré des

filières devra s’appuyer sur : (i) l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des

filières animales ; (ii) la création d’un environnement favorable au développement des systèmes

d’élevage ; (iii) le renforcement des infrastructures de transformation, de conservation et de

commercialisation des produits animaux, avec une meilleure intégration dans la filière

industrielle et ; (iv) l’amélioration de la structuration des segments industriels et familiaux des

filières lait local, bétail-viande, aviculture et cuirs et peaux.

Des prérequis pour l’atteinte des objectifs stratégiques ont cependant été identifiés,

lesquels portent sur : (i) la mise en place des infrastructures et équipements pastoraux ; (ii)

l’amélioration de la mise en marché des produits par le renforcement des équipements de

transformation et de commercialisation ; (ii) l’amélioration de la santé animale et des conditions

sécuritaires ; (iii) l’organisation et la professionnalisation des acteurs ; (iv) la disponibilité de

financements appropriés et ; (v) l’application effective du code pastoral.

Au titre des réformes dans le secteur, l’élaboration d’un Code pastoral consensuel a été

identifiée par la Loi d’Orientation agrosylvopastorale (LOASP), comme un des moyens indiqués

pour solutionner le problème lié aux conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs. L’objectif

est de sécuriser les ressources pastorales dans la perspective de la réforme foncière.

L’application effective du Code sur le terrain devrait, notamment, contribuer à une gestion

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consensuelle des ressources naturelles en milieu rural, mais également créer les conditions d’une

plus grande synergie entre l’agriculture et l’élevage.

Aussi, le règlement de la question de la traçabilité du bétail et des produits animaux reste-

t-il déterminant pour le développement de l’élevage au Sénégal, en rapport avec le vol récurrent

de bétail et les abattages clandestins qui posent un problème réel de sécurité pour les moyens

d’existence des éleveurs et de santé pour les consommateurs. Dans ce contexte, une Cellule de

lutte contre le vol a été mise en place pour coordonner les interventions. En outre, dans le cadre

du développement de la filière équine, des acquis majeurs ont été enregistrés dans la prévention

et la lutte contre le vol, avec la vulgarisation de 180.000 livrets sanitaires et signalétiques et

l’identification de 12.000 chevaux par la pose d’une puce électronique, tout cela dans un cadre

réglementaire bien établi.

Dans le domaine des cuirs et peaux, en vue d’impulser durablement et de développer les

exportations et tenant compte de la nécessité de gérer la pollution liée aux déchets liquides et

solides que génère leur traitement, l’Etat a pris l’initiative de renforcer le cadre institutionnel et

juridique de la filière. Ainsi, en adéquation avec les exigences du commerce national et

international et les besoins spécifiques des acteurs, un projet de décret a été élaboré. Ce texte

abroge le décret n° 69-1053 du 23 septembre 1969, qui connaît des limites réelles par rapport au

contexte environnemental et à la valorisation des produits.

III2.1.3 La pêche et l’aquaculture

Le Plan Sénégal Emergent (PSE) identifie le secteur de la pêche et de l’aquaculture

comme undes piliers économiques devant contribuer à « la transformation de la structure de

l’économie dans le sens de soutenir une dynamique de croissance forte et durable».

A cet égard, le Ministère de la pêche et de l’Economie maritime a élaboré une nouvelle

lettre de politique sectorielle de développement (LPSD) de la pêche et l’aquaculture sur une

période de 7ans (2016-2023). Cette LPSD a pour ambition de réformer au préalable la

gouvernance du secteur et du système actuel de gestion. Cette réforme vise à lever les contraintes

culturelles, politiques et institutionnelles, ainsi que celles relatives à la coordination, à

l'organisation et à la disponibilité de ressources humaines avant d’engager les actions prioritaires

de réformes et de développement durable de la pêche et de l’aquaculture sur la période 2016 -

2023.

A cet effet, les actions de développement prioritaires seront mises en œuvre dans les trois

axes stratégiques suivants : axe 1 « Gestion durable des ressources halieutiques et restauration

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des habitats », axe 2 « Développement de l’Aquaculture », axe 3 « Valorisation desressources

halieutiques ».

Le premier axe va permette de mettre en place les bases de développement d’une gestion

responsable et durable de la pêche maritime et continentale. Le deuxième axe, instrument de

diversification de l’offre interne de poisson, met en place les bases d’un développement des

exploitations aquacoles. Quant au dernier axe, il vise à jeter les bases d’une valorisation des

produits halieutiques et d’une production d’une valeur ajoutée sur les segments industriel et

artisanal.

III2.1.4 La gestion des ressources naturelles et de l’environnement

En matière de gestion des ressources naturelles et de l’environnement, l’objectif

majeur du Gouvernement est de maintenir les équilibres des écosystèmes afin d’asseoir les bases

d’un développement économique et social durable et d’améliorer le cadre de vie en milieu urbain

et rural. Ainsi, les stratégies sectorielles, visent à faire face aux principaux défis portant sur : (i)

la prolifération des dépôts sauvages de déchets ménagers et industriels ; (ii) les pollutions, du fait

de la présence de produits chimiques et de substances appauvrissant la couche d’ozone ; (iii)

l’érosion côtière, la dégradation des sols et la réduction des ressources végétales et animales

sauvages et ; (iv) les effets liés aux changements climatiques. Dans cette perspective, cinq

programmes sont retenus, à savoir : (i) l’amélioration de la base de connaissance de

l’environnement des ressources naturelles ; (ii) la lutte contre la déforestation et la dégradation

des terres ; (iii) la conservation de la biodiversité et la gestion des aires protégées ; (iv) la lutte

contre les pollutions, les nuisances et les effets néfastes des changements climatiques et ; (v) le

pilotage, la coordination et le soutien aux services et aux acteurs du secteur.

En termes de réformes, le secteur est marqué au plan institutionnel, notamment, par le

renforcement de la place du secteur dans la constitution et la révision de la lettre de politique du

secteur. Au plan juridique, le secteur a bénéficié de l’adoption de la loi sur les sachets plastiques.

Par ailleurs, la protection du secteur devrait être renforcée avec la loi sur le littoral en cours de

finalisation et la révision en cours du Code forestier, de la chasse et de l’environnement.

III.2.2. LE SECTEUR SECONDAIRE

Dans le secteur secondaire, la politique du Gouvernement demeure axée autour du

développement du tissu industriel et du renforcement de la productivité et de la compétitivité

des entreprises. Dans cette dynamique, le Gouvernement reste déterminé à mener à bien son

vaste programme dans le domaine de l’énergie, afin de réduire les coûts de production, mais

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également dans le secteur industriel avec notamment le développement de nouveaux pôles

industriels.

III2.2.1 L’énergie

Le Plan Sénégal Emergent (PSE) accorde une importance particulière au service

Universel de l'Energie rompre l'inégal accès aux services énergétiques et au Plan de Relance

Intégré de l'Electricité pour soutenir la restructuration de l'économie.. Dans le sous-secteur de

l'électricité, la tendance d’amélioration observée en 2014 s’est confirmée en 2015 grâce au

renforcement de la disponibilité de l’électricité aux ménages et aux entreprises et la baisse du

coût de production du kWh qui est passé de 84 FCFA/kWh à 69 FCFA/kWh, à la faveur de la

baisse des prix du pétrole mais égalementgrâce à la réhabilitation des unités de production de

Senelec ainsi qu’au respect du programme de maintenance. Pour relever le défi d’une fourniture

en électricité en quantité et en qualité aux entreprises et aux ménages, le Gouvernement met en

œuvre sa politique de mix énergétique à l’horizon de 2025 à travers une injection dans le réseau

électrique de plus de 1000 MW. Un plan d’investissement a été confectionné à cet effet. Le

développement des capacités de production prévu est axé essentiellement sur le développement

de dix (10) projets dont les centrales énergies renouvelables entre 2016 et 2018 (230 à 280 MW),

les centrales au charbon entre 2016 et 2019 (715 MW), les centrales dual-fioul en 2016 (123

MW) et l’importation à partir de la Mauritanie (80 à 125 MW). Le démarrage de la mise en

service de nouvelles unités est prévu d’ici à la fin de l’année 2016. Ces unités supplémentaires

pourront tirer à la baisse de façon structurelle le coût moyen de production A cet effet, la centrale

de Tobène Power Dual Fioul a été mise en service en mars 2016 et une capacité additionnelle de

30 MW est aussi prévue pour cette année. Il s’agit de : (i) la centrale duale fioul de Taïba Ndiaye

de 70 MW qui sera portée à 105 MW; (ii) la centrale duale fioul de Cap des Biches de 50

MW mise en service durant le premier semestre et qui sera portée à 85 MW avant la fin de

l’année ; (iii) l’importation de 40 MW à partir de la Mauritanie ; (iv) la mise en service de la

centrale de 20 MW solaire à Méouane et ; (v) la mise en service de la centrale solaire de Bokhol

à Dagana pour 20 MW.

Le Gouvernement s’engage à prendre toutes les dispositions nécessaires

pour la réalisation effective de ces projets. L'entrée en service de ces nouvelles

unités permettrait une augmentation de la production, une baisse des coûts de

production, un dépérissement progressif de la compensation tarifaire versée à29

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SENELEC même s’il faut relever qu’en 2015 la subvention est nulle et, au-

delà, une réduction des coûts pour l'usager. Enfin, le programme national

d’électrification rurale (PNER) visant à atteindre un taux d’électrification

rurale de 60% en 2017 et l’accès universel en 2025 est en cours de mise en

œuvre.

III2.2.2 L’industrie

Dans le domaine de l’industrie, la stratégie adoptée ainsi que les actions et mesures à

mettre en œuvre à court et moyen termes sont clairement définies dans le Schéma Directeur de

Redéploiement Industriel (SDRI). Le SDRI prend en compte toutes les questions relatives,

notamment, à : (i) l’adaptation de la formation professionnelle aux besoins des branches

d’activités industrielles ; (ii) la maitrise des coûts de production ; (iii) la restructuration et la

redynamisation du secteur manufacturier et ; (iv) la recherche de solutions pour les entreprises en

difficultés et les problèmes d’équipement et d’accès au financement des PME/PMI.

Dans le cadre de la mise en œuvre des projets phares du PSE, pour les moyen et long

termes, les principales actions prévues concernent, notamment : (i) la réalisation et le

développement de Plateformes Industrielles Intégrées (PII) et ; (ii) la réussite des paris

industriels. Les plateformes industrielles intégrées comprennent, entre autres, des bâtiments

industriels prêts à l’emploi (avec eau, électricité, téléphone, assainissement, traitement des eaux

usées industrielles) et des espaces aménagés prêts à recevoir des industries (pour les promoteurs

qui souhaiteraient construire eux-mêmes leurs bâtiments). Il est, également, prévu dans ces

plateformes, différents services utiles aux activités industrielles (banque, assurance, guichet

unique, services des douanes, etc.) ainsi que d’autres services pour le développement d’activités

connexes telles que le commerce, la restauration, l’hébergement et les activités culturelles et

sportives. Le premier parc industriel sis à Diamniadio offrira de meilleures conditions pour le

développement et la promotion de l’industrie. La réalisation des paris industriels vise, pour sa

part, à favoriser le processus d’industrialisation autour d’un moteur d’activité à haute valeur

ajoutée à travers, notamment, le renforcement des capacités du tissu industriel sénégalais. La

stratégie en matière de pari industriel intégré consiste à positionner le secteur industriel comme

un levier de croissance économique à très forte potentialité de développement technologique et

de création d’emplois.

Pour favoriser le développement de l’industrie, des mesures d’accompagnement sont

néessaires. Il s’agit notamment de : (i) l’application des mesures de sauvegarde (valeurs de30

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référence, taxes) sur les produits en concurrence avec l’industrie locale ; (ii) la diminution de la

prime fixe sur l’électricité, le coût du kw/h et la réduction des charges salariales en vue de la

baisse des coûts des facteurs ; (iii) la réforme foncière pour la promotion des investissements et ;

(iV) l’amélioration des dispositifs de contrôle aux frontières dans le cadre de la lutte contre la

fraude et la contrefaçon.

III2.2. 3 Les mines

Les orientations de la stratégie de développement du sous-secteur minier sont définies

dans la Déclaration de Politique Minière du 06 mars 2003, et reprises dans le PSE. Celles-ci

s’articulent autour des axes suivants : (i) l’allègement et la simplification des procédures

administratives ; (ii) l’amélioration du dispositif d’incitation à l’investissement minier ; (ii) le

développement de l’exploitation artisanale et de la petite mine ; (iii) la valorisation et la

transformation sur place des produits miniers ; (iv) la protection de l’environnement et ; (v) la

formation des agents et le renforcement des capacités des institutions en charge de la gestion du

secteur minier.

Pour l’exécution de cette déclaration de Politique minière, le secteur s’est doté d’un Code

minier connu sous le nom de loi n°2003-36 du 24 novembre 2003 et son décret d’application.

L’Etat du Sénégal, après avoir procédé à la revue des conventions a décidé de réviser le

Code minier et de mettre en place une politique minière qui tient compte des objectifs de la

nouvelle budgétisation de l’UEMOA basée sur les résultats. A travers ce dispositif, l’Etat

cherche à profiter davantage des retombées de l’exploitation en tenant compte de

l’environnement et des populations affectées par cette activité.

En outre, pour renforcer la connaissance du potentiel minier du pays, le Gouvernement

est en train de mettre en œuvre les projets « Recherche de substances de carrières (basalte,

calcaire, grès, …) dans les régions de Thiès et Louga » et « Actualisation du Plan Minéral du

Sénégal de 1983 ».

Par ailleurs, conscient du rôle du secteur minier dans le développement de l’économie

nationale à travers l’atteinte des objectifs qui lui sont assignés dans le PSE et de la volonté des

nouvelles autorités de renforcer la bonne gouvernance, le Sénégal, après avoir manifesté son

intention d’adhérer,a étédéclaré candidat à la mise en œuvre de l’Initiative pour la Transparence

dans les Industries extractives (ITIE) en 2013.

31

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III.2.3. LE SECTEUR TERTIAIRE

Dans le secteur des services, les efforts du Gouvernement en matière de renforcement des

activités et de relèvement de la production et de la productivité, seront poursuivis conformément

aux orientations déclinées dans le Plan Sénégal Emergent. La bonne mise en œuvre des actions

engagées devrait permettre de réussir le pari de faire du Sénégal un hub dans le domaine des

services.

III2.3.1 Les télécommunications

Suite à la libéralisation du secteur des télécommunications et pour continuer à assurer le

service public, l’Etat du Sénégal a créé à travers la loi 2001-15 portant Code des

Télécommunications, le Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications

(FDSUT) destiné au développement de l’accès/service universel et au financement des charges

de tout service public utile au développement des services de télécommunication et des TIC.

Le FDSUT a adopté un plan stratégique 2015-2017 porté par les deux (2) axes suivants :

(i) axe 1 : accès généralisé des télécommunications à toutes les localités du Sénégal pour le

développement des services de téléphonie voix, internet et les services à valeur ajoutée et ; ii)

axe 2 : généralisation de l'utilisation des TIC dans le secteur de l'éducation pour le

développement de l’accès aux infrastructures et aux équipements TIC dans les écoles et

universités, la formation des enseignants et le développement de contenus numériques

pédagogiques.

Pour l’année 2016, le plan d’actions adopté s’est articulé autour de la poursuite des

projets entamés et le lancement d’une étude sur l’aménagement numérique du territoire. Il s’agit

des projets portant sur : (i) la réalisation d’une étude stratégique pour un aménagement

numérique équilibré du territoire notamment pour assurer d’ici 2020, la disponibilité de l’internet

haut débit dans toutes les localités rurales du Sénégal ; (ii) l’acquisition et l’installation de

stations solaires dans cent (100) localités non électrifiées mais couvertes par les réseaux télécoms

et ; iii) l’exécution de la deuxième phase du projet « connecter les établissements scolaires ».

Au titre du développement du secteur, la portabilité des numéros est devenue effective au

Sénégal depuis le 01 septembre 2015. Cette option, considérée comme essentielle, permet de

promouvoir le développement de la concurrence au profit des consommateurs qui peuvent

migrer vers un opérateur tout en gardant leur numéro de téléphone.

32

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Par ailleurs, dans un contexte de baisse du parc des lignes ADSL au profit du parc

internet mobile, l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a lancé

le dégroupage1 total, qui est un des leviers importants de développement de la concurrence et de

l’innovation dans les télécommunications, et tout particulièrement sur le marché du haut débit.

Avec le dégroupage total, l'ensemble des services Internet et téléphonie sont exclusivement gérés

par l'opérateur alternatif et non plus par l’opérateur historique, propriétaire du réseau local. Les

avantages de cette opération sont, notamment : i) la liberté de choix d’un abonnement; ii) une

concurrence réelle dans les offres commerciales ADSL; iii) l’opportunité d’avoir plus de

services ; iv) un marché de gros dynamique et ; iv) une baisse des tarifs de détail.

III2.3.2. Les transports

La stratégie du secteur repose sur trois principaux axes prioritaires. L’axe 1 porte sur la

poursuite du désenclavement interne et externe du pays, en phase avec la politique nationale

d’aménagement du territoire et l’approfondissement de l’intégration régionale. L’axe 2 est relatif

à l’amélioration de la performance des services de transport de nature à contribuer de façon

déterminante à la compétitivité de l’économie nationale, voire africaine. L’axe 3, pour sa part,

est dédié à la recherche d’une viabilité plus grande du secteur pour l’avènement d’une mobilité

durable des biens et des personnes les plus démunies, notamment en assurant une répartition

équitable du financement des infrastructures et services de transport entre les bénéficiaires

directs et indirects, à travers des mécanismes de financement durable.

En ce qui concerne les objectifs stratégiques au niveau des infrasctructures routières, le

Sénégal pour relever le défi d’une forte croissance doit disposer d’infrastructures structurantes

qui répondent aux meilleurs standards. Dès lors, le Gouvernement se fixe comme objectif de : (i)

intensifier la politique d’entretien et de préservation du patrimoine routier pour maintenir un

niveau de service adapté à l’écoulement du trafic (Programme d’Entretien Routier Annuel) ; (ii)

bâtir un réseau d’échanges structuré pour un développement plus équilibré du territoire et

favoriser l’émergence de pôles d’activités économiques ; (iii) désenclaver les zones à fortes

potentialités et faciliter l’accès des populations aux services sociaux de base à travers un réseau

de routes et pistes rurales et des ouvrages de franchissement; (iv) renforcer l’attractivité et la

compétitivité de l’économie en réalisant des infrastructures d’intégration (corridors) au marché

sous régional et de dynamisation des échanges avec l’extérieur ; (v) développer le réseau

autoroutier pour favoriser l’émergence du pays en permettant la liaison par voies rapides des

1 Le dégroupage total est une opération technique qui permet à un opérateur tiers de disposer de la totalité des bandes de fréquence de la paire de cuivre.

33

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principaux pôles générateurs de croissance et ; (vi) améliorer la mobilité urbaine à Dakar et dans

les grandes villes.

En matière de transport ferroviaire, au-delà de la réhabilitation de l’axe Dakar-Bamako,

le projet phare demeure la mise en place du Train Express Régional devant relié Dakar à

l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) sur une distance de 56 km et pour un coût global

estimé à 500 milliards. En plus de faciliter l’accès à AIBD, la réalisation de ce projet permettra

de relier la capitale sénégalaise au nouveau pôle urbain de Diamniadio mais également de mieux

desservir les localités situées à la périphérie de Dakar.

S’agissant du transport aérien, l’objectif est de faire de Dakar une plateforme aérienne de

référence pour servir les ambitions du Sénégal de devenir un hub de services (médical, tourisme,

sièges régionaux d’entreprises et institutions internationales, éducation-formation) avec la mise

en service de l’AIBD en 2017 et la réhabilitation des aéroports régionaux. Il s’agit de porter la

capacité à 6 millions de passagers à l’horizon 2020 et 10 millions en 2035. En même temps,

l’aménagement d’une aérogare de grande capacité favorisera le développement des secteurs

d’exportation, notamment l’agriculture. Cette stratégie nécessite l’existence d’une compagnie

nationale performante. A cet effet, le Gouvernement a procédé à la dissolution de la compagnie

aérienne Sénégal Airlines et entend mettre en place une nouvelle compagnie baptisée Air

Sénégal.

III2.3.3. Le commerce

Dans le cadre de la mise en œuvre du PSE, une place centrale est accordée au commerce

et à son intégration au niveau de toutes les activités économiques. En effet, le commerce

constitue le principal domaine d’intervention du secteur informel et le principal pourvoyeur

d’emplois en milieu urbain, en particulier pour les femmes et les jeunes. La vision retenue par le

Gouvernement dans ce domaine est de promouvoir le développement des exportations et

d’assurer un approvisionnement correct du marché intérieur à des prix justes permettant, d’une

part, aux opérateurs économiques et aux entreprises d’exercer leurs activités dans un

environnement plus concurrentiel et moderne et, d’autre part, aux consommateurs d’accéder aux

produits de consommation, notamment les denrées alimentaires de base.

Les principales mesures et actions retenues sont axées sur : (i) le développement de

plateformes commerciales et de bourses de produits agricoles ; (ii) la mise en place de magasins

de distribution et la réhabilitation des marchés traditionnels ; (iii) la construction de magasins de

stockage pour les produits destinés à l'exportation en tenant compte des exigences et de la

spécificité de chaque produit ; (iv) la construction de pistes de production et de routes pour34

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l’acheminement des produits aux points de vente et d'embarquement; (iv) le renforcement de la

libre concurrence à travers la levée de la surtaxe sur certains produits, notamment, l’huile

végétale et ; (v) la mise en place de mécanismes et de systèmes d’information et de

sensibilisation des populations sur les marchés intérieur et extérieur.

Par ailleurs, pour accompagner les acteurs du sous-secteur, le Gouvernement poursuivra

les efforts visant, notamment, la formalisation du commerce intérieur par la création de marchés

de gros pour les céréales et les fruits et légumes ainsi que la création de maisons de labellisation

de produits du terroir, notamment dans les zones touristiques.

III2.3.4 Le tourisme

A travers le PSE, le Sénégal ambitionne de promouvoir un tourisme éthique, responsable

et compétitif. L’objectif global de la politique touristique est de permettre au pays d’atteindre le

cap de 3 000 000 de touristes en 2023, avec un objectif intermédiaire de 2 000 000 en 2018. Pour

atteindre les résultats escomptés, trois projets phares sont ainsi retenus : (i) le projet de zones

touristiques intégrées ; (ii) le plan sectoriel de développement du micro tourisme et ; (iii) le hub

aérien régional.

Pour ce qui est du projet de Zones Touristiques Intégrées, il s’agit de mettre en place trois (3)

à six (6) zones de développement touristique intégrées à travers :le développement d’une offre

balnéaire à Pointe Sarène ; le réaménagement de la station balnéaire de Saly Portudal ; le

développement du City Tip et du tourisme d’affaires à Dakar ; la redynamisation du tourisme

culturel ou de découverte haut de gamme à Saint-louis et à Gorée ; le développement

d’écotourisme/aventure autour du parc de Niokolo Koba et ; l’aménagement d’une station haut

de gamme à Joal Finio. Le projet devrait, à terme, mobiliser un investissement de 1110 milliards

de FCFA et générer 120 000 emplois.

S’agissant du Plan Sectoriel de développement du micro tourisme estimé à un coût de 21

milliards de FCFA, il vise particulièrement le développement d’activités à contour local se

greffant autour de l’offre « vol et hôtel » à travers : la mise en œuvre d’un programme de

stimulation de l’entreprenariat touristique ; la création de solutions de financement adaptées ; la

création de zones dédiées au micro-tourisme dans les pôles touristiques et ; la réalisation

d’actions ciblées de communication et de sensibilisation.

Dans le domaine du transport aréien, l’objectif esr de porter la capacité à 6 millions de

passagers à l’horizon 2020 et 10 millions en 2035. En même temps, l’aménagement d’une

aérogare de grande capacité favorisera le développement des secteurs d’exportation, notamment

l’agriculture. Pour cela, le Gouvernement va mettre en place une nouvelle compagnie nationale.

35

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III.2.4. LE QUATERNAIRE

III2.4.1 L’éducation et la formation professionnelle

Le Gouvernement a adopté, en 2013, une Lettre de Politique Générale (LPG) dont la

vision consiste à mettre en place « un système d’éducation et de formation en phase avec les

exigences du développement économique et social, équitable, efficace, efficient, plus engagé

dans la prise en charge des exclus et reposant sur une gouvernance inclusive, une

responsabilisation plus accrue des collectivités locales et des acteurs à la base ». La lettre de

politique prend en charge les différents engagements internationaux et a été opérationnalisée à

travers le nouveau programme sectoriel «Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et

de la Transparence du secteur de l’Education et de la Formation» (PAQUET-EF).

Les objectifs inscrits dans le PAQUET sont : i) améliorer la qualité des apprentissages ;

(ii) renforcer l’équité dans l’accès au système éducatif et ; (iii) promouvoir une gouvernance

transparente. Les priorités portent sur : i) la mise en place du cycle fondamental d’éducation de

base universelle de dix ans ; (ii) la diversification de l’offre éducative et de formation ; (iii)

l’amélioration de la qualité de l’éducation ; ( iv) l’adaptation de l’offre de formation

professionnelle aux besoins du marché du travail ; (v) le renforcement de la déconcentration et

de la décentralisation de la gestion ; (vi) le renforcement du dialogue entre les partenaires de

l’éducation, la société civile et les syndicats ; (vii) le développement progressif de l’utilisation

des langues nationales au-delà de l’alphabétisation fonctionnelle et ; (viii) le renforcement de

l’efficacité du secteur par la rationalisation de l’utilisation des ressources mises à disposition, et

la pacification de l’espace scolaire et universitaire.

III2.4.2 La santé

La politique du Gouvernement en matière de santé s’inscrit dans la dynamique de

l’atteinte des objectifs nationaux et internationaux. Le plan national de développement sanitaire

(PNDS) qui en est l’instrument de mise en œuvre s’articule autour des cinq (05) programmes

suivants : (i) Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent ; (ii) Prévention et

prise en charge de la maladie ; (iii) Renforcement du système de santé ; (iii) Gouvernance

sanitaire et Appui aux groupes vulnérables.

En matière d’offre de service, des avancées sont relevées avec la construction de six (6)

centres de dialyse (Thiès, Diourbel, Sédhiou, Kolda, Louga, Ndioum, Matam et Saint-Louis),

l’élaboration des protocoles de prise en charge des maladies chroniques à soins couteux, la

36

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sélection des districts sanitaires qui doivent mettre en œuvre le programme de dépistage du

cancer du col de l'utérus et la subvention des médicaments anti cancéreux .

Cependant, malgré les performances réalisées, des difficultés liées à l’insuffisance des

ressources humaines, l’accès de certaines zones aux services de santé de base (géographique et

financière), le déficit en équipement ayant freiné l’utilisation des services ainsi que la longue

durée de rupture de médicaments essentiels entre autres. S’agissant du financement de la santé,

bien qu’une amélioration soit notée par rapport à 2014, le nombre de cartes d’égalité des chances

imprimées reste encore faible. Toutefois, la création de l’agence en charge de la Couverture

Maladie Universelle (CMU) devrait permettre de renforcer l’accessibilité financière aux soins de

santé de qualité pour les populations, en particulier celles du secteur informel et du monde rural.

En perspective, la finalisation de la carte sanitaire 2016-2020, document stratégique

respectant les principes de globalité, d’intégration, de proximité, d’équité et de viabilité, d’une

part et l’utilisation des technologies de l’information et de la communication par le biais de la

télémédecine, d’autre part, contribueront à l’amélioration de l’offre.

III2.4.3 La politique de maîtrise de l’eau

Les réformes et orientations stratégiques du secteur de l’eau s’articulent autour de : (i) la

réforme de l'hydraulique rurale avec la création de l'Office des Forages Ruraux (OFOR); (ii) la

mise en place des délégations de service public (DSP) en milieu rural et ; iii) l’élaboration d'une

stratégie nationale pour l’amélioration de la qualité de l'eau.

D’ici à l’horizon 2025, les efforts seront concentrés sur la réalisation d’un accès universel à

un service d’eau potable répondant aux normes de qualité et accessible aux couches les plus

défavorisées, dans un environnement institutionnel adapté. A cela s’ajoute, l’intégration du droit

à l’eau dans le corpus juridique sectoriel, particulièrement avec la promulgation d’un nouveau

Code de l’eau. Aussi, l’accent est mis sur la promotion de la Gestion Intégrée des Ressources en

Eau (GIRE) comme option stratégique conforme à la Vision africaine de l’eau (horizon 2025) et

aux politiques internationales. En outre, la politique du secteur sera orientée vers le renforcement

du partenariat public-privé, de la délégation du service public, de la gestion du patrimoine et du

contrôle de l’exploitation, mais également la mise en place de mécanismes de régulation pour

une gestion efficace des interfaces entre les acteurs.

L’option relative au partenariat public-privé répond aux besoins de professionnalisation de

l’exploitation du service créés par l’expansion du patrimoine de l’hydraulique rurale au cours de

ces vingt (20) dernières années, la complexification des réseaux, et une exigence accrue en terme

de qualité et de niveau de service.

37

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Afin de résoudre durablement le problème de qualité des ressources en eaux souterraines de

certaines zones rurales du pays, résultant de leurs niveaux trop élevés de concentration en fluor

et de salinité, et qui compromet gravement l’alimentation en eau potable des populations

concernées, l’Etat s’est engagé dans la recherche de solutions alternatives aux forages ruraux

motorisés dans les zones où la qualité de l’eau est mauvaise, incluant le transfert d’eau potable et

le traitement des eaux de surface.

Dans les zones où la qualité des eaux souterraines est mauvaise, l’utilisation de systèmes de

traitement de l’eau sera préconisée avec des techniques de traitement et de potabilisation, des

procédés de dilution, de transfert d’eau à grande distance ou à moyenne distance.

Dans le domaine de l’hydraulique urbaine, le processus de la réforme de seconde génération

est lancé avec la fin du contrat d’affermage prévue en décembre 2018.

III2.4.4 La culture

Sur le plan de la culture, la politique définie par le Gouvernement vise principalement la

promotion de l’expression et de la diversité culturelle pour une meilleure contribution à

l’émergence économique et sociale du Sénégal. La politique est matérialisée à travers une lettre

de politique sectorielle dont l’objectif est de faire de la culture un levier de développement

économique et social et de cohésion nationale, de transformation positive des économies et

d’évolution des manières de faire et d’être.

Il s’agit, ainsi, de valoriser le patrimoine matériel et immatériel tout en promouvant la

diversité culturelle. A cela s’ajoute, l’engagement du Gouvernement en faveur du développemet

des compétences et des ressources du secteur et de favoriser l’éducation à la Culture.

La mise en œuvre de la stratégie du Gouvernement repose, globalement, sur deux (2)

programmes : (i) le programme national de développement des industries culturelles et créatives

et ; ii) le programme national de réalisation d’infrastructures culturelles.

III2.4.5 Le sport

Les orientations du Gouvernement dans le domaine du sport déclinées dans le Plan

Sénégal Emergent (PSE) sont matérialisées dans la Lettre de politique sectorielle de

développement du secteur. Celles-ci s’articulent, ainsi, autour de : (i) la construction et la mise

aux normes des infrastructures sportives et ; (ii) l'amélioration de la pratique et le développement

du sport à la base.

38

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La stratégie trace la voie menant vers la résolution des difficultés structurelles auxquelles

le secteur du sport fait face. Il s’agit, en l’occurrence d’améliorer la professionnalisation des

acteurs, l'encadrement des droits d'exploitation audiovisuelle et du sponsoring, la cogestion, le

financement du sport et la valorisation des loisirs sportifs. S’y ajoutent, le renforcement de la

lutte antidopage, de la gouvernance dans le sport mais également, la relance du sport scolaire et

un meilleur encadrement des disciplines sportives traditionnelles. Par ailleurs, l'implication des

collectivités locales et la promotion du sport-santé sont prises en compte dans le cadre de la

nouvelle stratégie. Au titre des réformes, l’objectif est de disposer d’un code des sports en

prenant comme socle, les travaux de la commission de réforme des textes.

III2.4.6 L’Urbanisme et l’Habitat

Le Gouvernement a opéré une véritable rupture en matière de politique d’habitat. Devant

la pression démographique et ses conséquences sur la demande de logement qui dépasse

désormais l’offre, avec un déficit de 300.000 à Dakar (en 2013), le Gouvernement a réagi en

mettant en place un vaste programme d’habitat social dans le but de construire 150.000

logements par an pendant une durée de trois (3) ans.

Cette démarche traduit la volonté de l’Etat de : (i) assurer un meilleur accès des

populations à des parcelles viabilisées, appropriées et adaptées ; (ii) l’amélioration de la qualité

de l’habitat et du cadre de vie en milieux urbain et rural et ; (iii) l’éradication des bidonvilles et

des habitats précaires et le relogement de toutes les familles vivant dans des zones inondables.

Au-delà de l’habitat, le Gouvernement a repensé sa politique d’urbanisation avec pour but

d’ériger d’autres pôles urbains au-delà de Dakar. Ainsi, le pôle urbain de Diamniadio qui

s’inscrit dans cette dynamique devrait jeter les bases d’un développement multipôle grâce,

notamment, à la mise en place des infrastructures nécessaires et l’installation de sites dédiés à

l’accueil d’industries et d’entreprises de divers types. La reproduction du modèle de Diamniadio,

notamment, dans la région de Tambacounda est à l’étude ; la réalisation de ce projet devrait

permettre de renforcer et d’asseoir sur des bases solides, le développement économique et social

équilibré.

III2.4.7 L’emploi

Le Gouvernement a adopté une nouvelle démarche à travers la Nouvelle Politique

nationale de l’Emploi qui doit couvrir la période 2015-2019. L’objecif recherché est, entre

39

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autres, la création d’emplois productifs, durables et rémunérateurs en faveur de l’ensemble des

différentes catégories de demandeurs d’emploi et dans tous les secteurs de l’économie, grâce,

essentiellement, à l’optimisation du rendement de l’économie nationale en termes de création

d’emplois. Il s’agit, également, d’améliorer la nature et la qualité de l’emploi dans l’agriculture

et le secteur informel, d’une part en les rendant à la fois plus productifs, plus rémunérateurs et

plus durables, d’autre part en mettant progressivement en place des systèmes de protection

sociale en faveur des travailleurs occupés dans lesdits secteurs.

Dans cette dynamique, les six (6) stratégies suivantes ont été définies : (i) créer

massivement des emplois dans le cadre des grands projets du chef de l’Etat et dans les systèmes

économiques traditionnels ; (ii) développer des programmes publics spécifiques de création

d’emplois décents ; (iii) développer des programmes d’emploi au niveau local ; (iv) améliorer et

développer des relations formation/emploi ; (v) améliorer l’organisation du marché du travail et

du dialogue social et ; (vi) renforcer les capacités du ministère en charge de l’emploi.

III2.4.8 La sécurité des biens et des personnes

Dans un contexte mondial et sous-régional marqué par l’insécurité grandissante, du fait,

notamment, des menaces liées au terrorisme, le Gouvernement est déterminé à se doter de

l’ensemble des moyens à sa disposition pour préverser l’intégrité territoriale et la sécurité des

biens et des personnes. A cet effet, les effectifs des forces de défense et de sécurité continueront

d’être renforcés pour garantir un climat de paix, facteur important pour la bonne marche des

activités économiques.

Dans ce sillage, les principales actions et mesures engagées portent sur : (i) le

renforcement de la lutte contre la prolifération et la circulation des armes légères ainsi que la

sécurisation des frontières ; (ii) le renforcement des équipements et des moyens d’intervention

des forces de défense et de sécurité ; (iii) l’extension de la police de proximité et du système

d'identification nationale ainsi que le renforcement du personnel ; (iv) l’amélioration de la

formation continue des militaires et paramilitaires et ; (v) la dotation des services de sécurité en

équipements et infrastructures répondant aux besoins identifiés.

Le Gouvernement, par ailleurs, poursuit la mise en œuvre de sa politique en termes de

sécurité de proximité par le biais, notamment, de l’Agence d’Assistance à la Sécurité de

Proximité dont le rôle est, notamment, de : (i) participer à l’élaboration et à la mise en œuvre en

rapport avec les différents acteurs (la police, la gendarmerie, etc.) du Plan National de Prévention

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et de lutte contre la délinquance (PNLD) ; ii) participer à la mise en place de contrats locaux de

sécurité en relation avec les comités départementaux de Prévention et de Lutte contre la

délinquance (CDPLD) ; iii) assurer le recrutement, la gestion des Assistants à la sécurité de

proximité et leur déploiement pour emploi au niveau de la Police, de la gendarmerie et autres

structures de l’État et ; iv) préparer et promouvoir toute étude et réflexion relatives au

développement des activités de police de proximité, surtout dans le domaine de la prévention.

III2.4.9 La protection sociale

En matière de protection des groupes vulnérables, les projets tels que la «Réadaptation à

Base communautaire (RBC)» (appui, fournitures, secours, ré-appareillage etc.), le « Projet

d'Appui aux Personnes Agées (PAPA) », le « Projet d'Appui aux Personnes Atteintes de Lèpre et

Famille (PAPALF) » ainsi que les projets dont celui exécuté par l'ONG "Hellen Keller",

consistant à financer la culture de surfaces cultivables et à racheter le produit de la vente aux

bénéficiaires, sont mis en œuvre en vue d'augmenter le pouvoir d'achat de cette frange de la

population.

Pour ce qui est de la bourse de sécurité familiale, en plus des ménages bénéficiaires

constitués des familles vivant dans l’extrême pauvreté, le Gouvernement a institué l'enrôlement

au programme des bénéficiaires de la carte d'égalité des chances (CEC) et des personnes

handicapées. Cette allocation vise à favoriser l’inscription et le maintien des enfants des ménages

bénéficiaires à l’école, l’assurance de leur prise en charge vaccinale et leur enregistrement à

l’état civil. La mise en œuvre du programme contribuera de manière significative à l’atteinte des

objectifs de scolarisation universelle, de protection des enfants et d’amélioration de leur accès

aux services de santé de base.

Par ailleurs, le Gouvernement, dans le butde renforcer la protection des groupes

vulnérables, a mis en place un système de couverture maladie universelle à travers le Plan

stratégique de Développement de la Couverture maladie (PSD-CMU) 2013-2017 visant à porter

le taux de couverture de la population à 75% à l’horizon 2017. La stratégie est articulée autour

des axes suivants : le développement de la Couverture Maladie Universelle de base à travers les

mutuelles de santé ; la réforme de l’assurance maladie obligatoire à travers la mise en œuvre du

décret 2012–832 du 07 août 2012 portant organisation et fonctionnement des Institutions de

Prévoyance Maladie (IPM) ; le renforcement des politiques de gratuité existantes (plan sésame,

césarienne, dialyse, etc.) et ; la mise en œuvre de la nouvelle initiative de gratuité des soins pour

les enfants de 0-5ans.41

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III2.4.10 Autres

Dans le cadre du renforcement de la gestion des finances publiques et l’amélioration du

cadre macroéconomique, le Gouvernement poursuit la mise en œuvre du nouveau Programme

Economique et Financier appuyé par l’Instrument de Soutien à la Politique Economique (ISPE)

couvrant la période de 2015-2017, signé en 2015, avec le Fonds Monétaire International (FMI).

A travers ce programme, le FMI accompagne le Sénégal dans la mise en œuvre du PSE. Ainsi, le

programme est articulé autour : (i) de la restauration des marges de manœuvre budgétaires de

l’Etat ; (ii) du renforcement de la gestion des finances publiques et de la gouvernance et ; (iii) de

l’amélioration de l’environnement des affaires.

Au titre de la gestion budgétaire, l’objectif de réduire le déficit public à 3% du PIB à

l’horizon 2019, conformément au Pacte de convergence et de Solidarité à l’échelle de

l’UEMOA, constitue unengagementfortdu Gouvernement. Pour ce faire, au-delà des mesures en

cours visant à élargir l’assiette fiscale et rendre l’administration fiscale plus efficace, l’accent

sera mis sur la maîtrise des dépenses fiscales qui revêt une importance capitale au regard de leur

niveau très élevé. Aussi, le partage de l’information entre les services des impôts et la Douane

devrait-il permettre de renforcer l’efficacité dans le recouvrement et le suivi des contribuables.

En ce qui concerne l’amélioration des recettes douanières, en particulier, les actions seront

davantage portées sur un meilleur suivi des importations du secteur informel de même que sur le

renforcement du suivi du dédouanement des produits porteurs de recettes. Les efforts seront, en

outre, axés dans la rationalisation des dépenses de consommation de l’Etat. A ce titre,

l’augmentation de la masse salariale sera soumise à un contrôle strict.

En matière d’endettement, les empruntsconcessionnels et semi-concessionnels auprès

des bailleurs traditionnels seront privilégiés. L’objectif pour le Gouvernement est de poursuivre

la mise en œuvre d’une poliltique d’endettement raisonable. Dans cette perspective, les services

en charge de la dette publique seront renforcés afin de mobiliser des emprunts aux meilleurs

taux.

Pour ce qui est de la promotion de la bonne gouvernance, les principales actions prévues

visent à renforcer : (i) l’Etat de droit et de la démocratie ; (ii) la promotion de l’intégrité

publique, de la transparence et de la redevabilité ; (iii) la gouvernance locale ; (iv) la

gouvernance des secteurs stratégiques (mines, foncier, éducation, santé, etc.) ; (v) le

développement d’une communication sociale d’appropriation citoyenne de la bonne

gouvernance et ; (vi) la mise en place d’outils d’évaluation de la gouvernance. Devant ces défis42

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importants, l’État a mis en place, entre autres organes, l’Office national de Lutte contre la Fraude

et la Corruption (OFNAC). Le dispositif ainsi mis sur pied conjugué à l’opérationnalisation de la

Cours de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) contribuent à l’amélioration de la

gestion des affaires publiques.

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IV. LES FINANCES PUBLIQUES

IV.1. L'EXERCICE BUDGÉTAIRE EN 2015

Au terme de la gestion de 2015, le déficit budgétaire, dons compris, s’est amélioré de 0,2

point de pourcentage, passant de 384,0 milliards (5,0% du PIB) en 2014 à 387,2 milliards (soit

4,8% du PIB) en 2015.

IV.1.1. LES RECETTES

Les ressources totales se sont inscrites en hausse de 5,2%, passant, ainsi, de 1927

milliards en 2014 à 2026,3 milliards en 2015. Elles sont composées de recettes budgétaires pour

1708,8 milliards, du reliquat au titre des ressources « MITTAL » de 28,2 milliards, de dons pour

un montant de 232 milliards et des ressources du FSE pour 57,4 milliards. L’augmentation des

ressources reflète, principalement, la progression des recettes budgétaires qui a permis de juguler

la réduction des dons et celle des ressources « MITTAL ».

Les recettes budgétaires ont enregistré, globalement, une augmentation de 8,5%

imputable aussi bien aux recettes fiscales (1597,1 milliards) qu’à celles non fiscales (111,7

milliards) en hausse, respectivement, de 7% et 21,1%. Au titre des recettes fiscales, la

progression observée résulte de la bonne tenue des impôts directs (+10%), des impôts indirects

(+6%) ainsi que des droits de douane.

Les impôts directs, mobilisés à hauteur de 456,9 milliards en 2015, ont, ainsi, enregistré

un accroissement de 41,5 milliards (+10%). Cette hausse est attribuable, essentiellement, à la

progression de l’impôt sur les sociétés (147,3 milliards) et de l’impôt sur le revenu (261,1

milliards) respectivement de 10,1% et 11,3%. Le dynamisme de l’activité en 2014 (base de

calcul de l’IS de 2015) ainsi que les actions menées, en 2015, par l’administration fiscale en

termes de contrôle et de suivi, ont contribué à la bonne tenue du recouvrement de l’IS et de l’IR.

S’agissant des impôts indirects, les taxes sur biens et services intérieurs (hors FSIPP) sont

ressorties à 426,5 milliards, soit une progression de 57 milliards (+6%) sur une base annuelle. Ce

redressement traduit les bons niveaux de recouvrement enregistrés sur la TVA intérieure hors

pétrole (+8,9%), la taxe spécifique (+4,5%) et la taxe sur les activités financières (+4,1%) qui

sont ressortis à 241,4 milliards, 107,4 milliards et 47,7 milliards, respectivement. La progression

de la TVA intérieure a bénéficié, globalement, de la baisse des crédits de TVA couplée au

dynamisme de l’activité, notamment, au niveau des industries et des BTP. Néanmoins, des replis

44

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ont été relevés dans la mobilisation de la TVA intérieure pétrole (-1 milliard) et de la

Contribution spéciale des Mines et Carrières (CSMC) (-0,3 milliard).

Les droits d’enregistrement et de timbre sont, pour leur part, ressortis à 66,9 milliards

contre 56,4 milliards un an auparavant, soit une amélioration de 18,6% (+10,5 milliards). Celle-

ci reflète à la fois la bonne tenue des droits de timbre et des droits d’enregistrement qui se sont

accrus respectivement de 35% et 11,6%, pour s’établir à 22,7 milliards et 44,2 milliards.

Au niveau du cordon douanier, les recettes sont évaluées à 578,6 milliards en 2015 contre

545,6 milliards un an auparavant, soit une augmentation de 6,1% (+33 milliards). Cette hausse

est le fait de la TVA à l’import (352,5 milliards) et, dans une moindre mesure, des droits de porte

(226,1 milliards) en progression respectivement de 8,7% et 2,2%.

S’agissant particulièrement des recettes sur les produits pétroliers, elles ont été

globalement recouvrées à hauteur de 288,3 milliards en 2015 contre 270,9 milliards en 2014, soit

une progression de 6,4%. Cette amélioration traduit, principalement, la bonne tenue de la TVA

globale sur le pétrole (128,2 milliards), de la taxe spécifique2 (61,5 milliards) et du FSIPP (68,2

milliards) qui ont enregistré des hausses respectives de 14,1%, 3,2% et 8,9%.

Au total, la pression fiscale est ressortie à 19,8% en 2015, contre 19,2% du PIB en 2014.

Ce relèvement traduit, entre autres, la bonne tenue de l’activité économique, le renforcement des

mesures de contrôle ainsi que les effets de l’élargissement progressif de l’assiette fiscale.

Quant aux recettes non fiscales, elles se sont inscrites en hausse de 21,1% pour se situer

à 111,7 milliards en 2015. Cette amélioration est portée, notamment, par la progression de 17,1

milliards des revenus des domaines, la hausse de 2,1 milliards des dividendes ainsi que par le

recouvrement de la prime « Assurance Risque Climat » pour un montant de 9 milliards en 2015.

Ces progressions ont permis de contenir les baisses de 8,9 milliards et 3,5 milliards intervenues,

respectivement, sur les commissions de transfert (-53,6%) et le « prélèvement spécial sur les

télécoms » (-79,8%).

IV.1.2. LES DONS

En 2015, les dons se sont inscrits en baisse de 8,5% pour se situer à 232 milliards, en

raison d’un faible niveau de mobilisation. Cette contraction a été aussi bien le fait des dons

budgétaires (31,2 milliards) que de ceux en capital (200,8 milliards) qui ont enregistré des replis

de 22,5% et 5,8%, respectivement.

2 Hors Taxe d’Usage de la Route (TUR)45

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IV.1.3. LES DÉPENSES

Les dépenses totales et prêts nets sont ressortis à 2411,5 milliards à fin 2015 contre

2318,7 milliards en 2014, soit un accroissement de 92,8 milliards (+4%). Cette progression

modérée résulte de la hausse des dépenses courantes et des dépenses d’investissement,

respectivement de 6,7% et 0,9%.

S’agissant des dépenses courantes, elles sont passées de 1409,3 milliards à 1504,4

milliards entre 2014 et 2015, soit une progression de 6,7% imputable à la hausse des charges

d’intérêts sur la dette publique, aux dépenses de fonctionnement ainsi qu’aux charges de

personnel. Les paiements au titre des intérêts sur la dette publique ont augmenté de 28,8

milliards (22%) pour s’établir à 159,8 milliards en 2015, sous l’effet essentiellement des intérêts

sur la dette extérieure. Quant aux dépenses de fonctionnement, elles sont évaluées à 818,5

milliards, soit une hausse modérée de 3,2% impulsée par les transferts et subventions qui se sont

confortées de 24,1% pour s’établir à 434,2 milliards. En revanche, les charges de fournitures et

d’entretien se sont inscrites en baisse de 13,3% pour ressortir à 384,3 milliards, en liaison avec la

poursuite des mesures de rationalisation des dépenses publiques.

Pour ce qui est des dépenses de personnel, elles sont chiffrées à 526,1 milliards en 2015

contre 485,4 milliards un an auparavant, soit une progression de 8,4%. Les mesures ont été mises

en œuvre dans le courant de l’année pour contenir l’évolution de la masse salariale. Il s’agit,

notamment, du plafonnement des heures supplémentaires, mais également de la maîtrise de

l’intégration des corps émergents dans la fonction publique. Le ratio ‘’masse salariale rapportée

aux recettes fiscales’’ s’est, dès lors, établi à 32,7% contre 33% en 2014, soit en deçà du plafond

de 35% retenu dans le cadre de la surveillance multilatérale.

Concernant les dépenses d’investissement, elles se sont légèrement accrues de 8 milliards

pour ressortir à 907,2 milliards en 2015. Cette modeste augmentation traduit, entre autres, le

retard dans le démarrage de certains grands projets d’investissement. Elle a été portée par les

dépenses d’investissement sur ressources extérieures, qui se sont établies à 405 milliards, soit

une augmentation de 3,6% (+14,2 milliards) comparativement à l’année 2014. Les dépenses

d’investissement sur ressources extérieures ont été exécutées sous forme de prêts projets pour

204,3 milliards et de dons en capital pour un montant de 200,8 milliards. Quant aux dépenses en

capital sur ressources intérieures, elles ont été exécutées à hauteur de 502,2 milliards en 2015,

soit un repli de 1,2% (-6,1 milliards). Au total, le ratio « dépenses en capital sur ressources

internes rapportées aux recettes fiscales » est ressorti à 31,4%, traduisant, ainsi, les efforts

consistants de l’Etat dans le cadre du financement des investissements publics.

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IV.1.4. LE FINANCEMENT

En 2015, le financement du déficit budgétaire à hauteur de 387 milliards s’est opéré à

travers, notamment, un financement extérieur net à hauteur de 341,4 milliards et un financement

intérieur net de 41,1 milliards. S’agissant du financement extérieur, il a reposé, essentiellement,

sur des tirages sur les prêts à hauteur de 233,8 milliards (dont 29,5 milliards de tirages trésorerie

et 204,3 milliards sur les prêts projets), et la sollicitation du marché sous-régional des titres pour

un montant net de 183 milliards. Quant à l’amortissement de la dette extérieure, elle est ressortie

à 61,7 milliards.

S’agissant du financement intérieur, il s’est traduit principalement par un engagement net

vis-à-vis des banques commerciales de 46,8 milliards et un désengagement de 5,7 milliards à

l’égard de la BCEAO reflétant le remboursement du dépôt koweitien.

IV.1.5. LA DETTE PUBLIQUE

L’encours de la dette publique totale est passé de 4112,9 milliards en 2014 à 4597,7

milliards à fin 2015, soit un accroissement de 11,8% contre une progression de 23,1% un an

auparavant. Quant au ratio de l’encours de la dette publique par rapport au PIB, il est ressorti à

57,1% en 2015 contre 54,4% un an auparavant, soit en dessous de la norme de 70% retenue dans

le cadre du pacte de convergence de l’UEMOA. L’encours est composé de la dette extérieure et

de celle intérieure pour des montants respectifs de 3317,9 milliards et 1279,7 milliards.

Quant au service de la dette publique extérieure en 2015, il a représenté, respectivement,

11,1% des recettes budgétaires et 8% des exportations de biens et services, contre des plafonds

respectifs de 22% et 25% retenus dans le cadre de l’analyse de viabilité de la dette publique.

IV.2. LES PROJECTIONS À FIN DÉCEMBRE 2016

La gestion budgétaire en 2016 s’inscrit dans la poursuite de l’exécution des projets

déclinés dans Plan Sénégal Émergent et de la mise œuvre des réformes identifiées dans le cadre

du programme économique et financier soutenu par l’instrument de soutien à la Politique

Économique (ISPE) 2015-2017. Elle continue de s’articuler autour de la maîtrise des charges de

fonctionnement dans le cadre de la politique de rationalisation des dépenses de consommation de

l’État, au regard de la priorité accordée aux investissements. En termes de mobilisation des

ressources, les efforts sont portés, notamment, sur l’élargissement de l’assiette fiscale de même

que sur le renforcement du contrôle et la maîtrise des dépenses fiscales. Au total, le déficit

budgétaire, dons compris, est attendu à 4,3% du PIB en 2016, contre 4,8% du PIB en 2015, soit

une amélioration de 0,5% de point de pourcentage.

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IV.2.1. LES RESSOURCES BUDGÉTAIRES

Les ressources totales de l’État sont projetées en hausse de 14,3% (+289,9 milliards) ;

elles devraient, ainsi, passer de 2026,1 milliards en 2015 à 2316 milliards en 2016. Elles sont

constituées des recettes budgétaires pour 1892 milliards, des dons à hauteur de 239 milliards, des

ressources du FSE pour 45 milliards et des ressources exceptionnelles pour 140,1 milliards. Les

ressources exceptionnelles mobilisées sont issues, d’une part, de l’opération de « swap » au titre

de la couverture en risque de change de l’Eurobond pour un montant de 40,1 milliards et, d’autre

part, de la contrepartie du renouvellement de la concession et de l’octroi de la licence 4G à la

SONATEL chiffrée à 100 milliards. Compte non tenu des ressources exceptionnelles, les

ressources totales ressortiraient à 2175,9 milliards, correspondant à un accroissement annuel de

7,4%.

S’agissant des recettes budgétaires, projetées en hausse de 10,7%, elles sont réparties en

recettes fiscales pour 1779 milliards (+11%) et en recettes non fiscales pour 113

milliards (+5,9%). La bonne tenue des recettes fiscales est imputable aussi bien aux impôts

directs qu’aux impôts indirects, attendus, respectivement, en hausse de 11% et 9%.

Concernant les impôts directs, ils sont projetés à 507,5 milliards en 2016 après une

réalisation de 455,7 milliards en 2015, soit un accroissement de 51,8 milliards. Cette

augmentation reflète, principalement, les performances attendues au niveau des impôts sur les

revenus (IR) et des impôts sur les sociétés (IS), avec des niveaux de mobilisation prévus à 291,2

milliards et 160,8 milliards, respectivement, soit des hausses de 11,5% (+30,1 milliards) et 9,2%

(+13,5 milliards). Le bon comportement de l’IS est, pour l’essentiel, le résultat de la bonne tenue

de l’activité non agricole en 2015. L’IRVM/IRCM et la taxe sur la plus-value immobilière

s’inscriraient, également, en hausse en s’établissant, respectivement, à 31,6 milliards (+4,3

milliards) et 3,9 milliards (+0,8 milliard). En revanche, la contribution forfaitaire à la charge des

employeurs (CFCE), projetée à 20 milliards, après 20,3 milliards en 2015, ressortirait en repli de

1%, en raison notamment d’un prélèvement supplémentaire de 15% sur le produit de la CFCE au

profit du financement de la formation professionnelle.

Au titre des impôts indirects, les taxes sur biens et services intérieurs (hors produits

pétroliers) projetées à 399,1 milliards, se conforteraient de 51,8 milliards (15%). Cette situation

reflète la bonne dynamique observée sur les recouvrements au titre de la TVA intérieure hors

pétrole, des taxes spécifiques sur la consommation hors pétrole et de la taxe sur les activités

financières qui devraient augmenter, respectivement, de 14%, 14% et 16%, pour s’établir à 285,2

milliards, 48 milliards et 55,4 milliards. Globalement, les taxes intérieures sur biens et services

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tireraient profit de la baisse progressive des crédits de TVA, conjuguée aux actions entreprises

par la DGID pour le renforcement du contrôle et la gestion optimale des prises en charge.

Au niveau du cordon douanier, les recettes sont projetées à 612,4 milliards en 2016

contre 581,1 milliards l’année précédente, soit un accroissement de 5% (+31,4 milliards). La

hausse des recettes douanières serait soutenue intégralement par les taxes prélevées au titre des

produits hors pétrole, lesquelles sont attendues à 482 milliards (répartis en TVA hors pétrole

pour 262,8 milliards et en droits de porte hors pétrole à hauteur de 219,2 milliards), soit une

progression de 37,3 milliards (+8%).

Concernant les recettes pétrolières (y compris FSIPP), elles sont projetées à 332,8

milliards contre 290,2 milliards en 2015, soit une hausse de 42,7 milliards (+15%) reflétant,

principalement, l’évolution des taxes intérieures sur le pétrole, en l’occurrence, le FSIPP (+37,6

milliards), la taxe spécifique sur la consommation des produits pétroliers (+10,5 milliards) et,

dans une moindre mesure, la taxe sur les véhicule (+0,3 milliard) et la TVA intérieure sur le

pétrole (+0,2 milliard). Quant aux recettes pétrolières mobilisées au cordon, elles sont attendues

à 130,4 milliards contre 136,4 milliards un an auparavant, soit un repli de 4% (-5,9 milliards).

Cette situation serait en liaison avec la faiblesse des cours du baril de pétrole, conjuguée à

l’accumulation des arriérés dus par la SENELEC.

Quant aux droits d’enregistrement et de timbre, ils sont projetés à 57,6 milliards contre

64,2 milliards un an auparavant, soit une contraction de 10%. Cette situation traduit,

principalement, l’abandon des droits de visa, lesquels, en 2015, s’élevaient à 5,3 milliards. Ainsi,

compte non tenu des droits de visa, les droits de timbre, évalués à 18,9 milliards, devraient

progresser de 9%. Quant aux droits d’enregistrement, ils sont attendus à 38,7 milliards, soit en

repli de 7% comparativement à l’année précédente.

Au total, la pression fiscale au titre de 2016 ressortirait à 20,4% du PIB, soit au-dessus du

plancher communautaire de 20% retenu dans le cadre de la surveillance multilatérale. Cette

amélioration serait le fait, d’une part, de la vigueur de l’activité économique dans un contexte de

mise en œuvre du PSE et, d’autre part, des mesures de modernisation et de simplification du

dispositif fiscal conjuguées au renforcement des contrôles aussi bien au cordon qu’au niveau

intérieur.

IV.2.2. LES DONS

S'agissant des dons, attendus à hauteur de 239 milliards, ils sont composés des dons

budgétaires pour 35 milliards et des dons en capital projetés à 204 milliards. Les dons devraient

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progresser, ainsi, de 7 milliards par rapport à l'année précédente, à la faveur notamment d'une

amélioration autant des dons budgétaires (+3,8 milliards) que ceux en capital (+3,2 milliards).

IV.2.3. LES DÉPENSES BUDGÉTAIRES

Les dépenses publiques sont prévues à 2688,4 milliards à fin 2016, contre 2411,5

milliards en 2015, soit un accroissement de 276,9 milliards (+11,5%). Cette progression

s’explique par les efforts consacrés au renforcement des investissements et par la bonne maîtrise

des dépenses courantes.

En effet, les dépenses d’investissement devraient s’accroître de 263,2 milliards pour

s’établir à 1170 milliards en 2016. Cette progression est tirée par les dépenses d’investissement

sur ressources internes et, dans une moindre mesure, par celles sur ressources externes, projetées

respectivement à 736,4 milliards (+46,72%) et 434 milliards (+7,1%).Le ratio « dépenses en

capital sur ressources internes rapportées aux recettes fiscales » devrait ressortir, ainsi, à 41,4%

contre 31,4% en 2015. Cette forte hausse reflète, notamment, la poursuite de l’exécution des

projets d’investissement structurants dans le cadre du PSE, ainsi que l’affectation à

l’investissement d’une bonne partie des ressources exceptionnelles perçues dans le cadre de la

LFR de 2016. Les dépenses en capital sur ressources extérieures, pour leur part, sont estimées à

fin 2016 à 434 milliards soit une augmentation de 28,9 milliards.

Quant aux dépenses courantes, elles devraient passer de 1504,3 milliards à 1518 milliards

entre 2015 et 2016, soit une hausse de 13,7 milliards (+0,9%), imputable essentiellement à la

masse salariale, atténuée toutefois par la maîtrise des dépenses de fonctionnement. Ces dernières

sont programmées à 781,4 milliards, soit une diminution de 37 milliards (-4,5%)

comparativement à la réalisation observée en 2015, en liaison, notamment, avec la baisse (-

12,3%) des montants alloués aux charges de fournitures et entretien (336,8 milliards en 2016

contre 384,3 milliards en 2015), amoindrie par la hausse des transferts et subventions (+10,4

milliards ; +2,4%). Cette tendance baissière reflète la mise en œuvre de la politique de

rationalisation des dépenses de consommation publique pour libérer davantage de marges pour

des investissements plus productifs. Quant aux charges d’intérêts sur la dette publique et à la

masse salariale, elles sont projetées respectivement à 164 milliards et 572,6 milliards en 2016, en

hausse de 2,7% et 8,8%. La progression des charges d’intérêts sur la dette est imputable

principalement à la dette intérieure (+44,9 milliards ; +133,4%) ; la dette extérieure ayant connu

comparativement à fin 2015, une baisse 40,6 milliards, soit 32,2% en valeur relative.

Concernant les dépenses de personnel, prévues à 572,6 milliards en 2016, elles

enregistrent une progression de 8,8% (+46,5 milliards). Le ratio de la ‘’masse salariale rapportée

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aux recettes fiscales’’ devrait ressortir à 32,2%, contre 32,9% en 2015 grâce, notamment, à la

poursuite du contrôle strict de l’évolution des charges de personnel.

IV.2.4. LE FINANCEMENT

En 2016, le financement du déficit budgétaire, arrêté à 372 milliards, est pris en charge à

travers un financement extérieur net à hauteur de 328,7 milliards et un financement intérieur net

de 43,7 milliards.

Le financement extérieur repose, essentiellement, sur les tirages chiffrés à 303 milliards

(dont 73 milliards de tirages trésorerie et 230 milliards sur les prêts projets) et les émissions de

titres publics sur le marché sous-régional pour un montant net de 113,1 milliards. En termes de

remboursement, l’amortissement de la dette extérieure est projeté à 87 milliards.

Pour ce qui est du financement intérieur, il est assuré par le biais d’un financement

bancaire net de 170,7 milliards conjugué à un désengagement de 127 milliards en termes de

financement non-bancaire. S’agissant du financement bancaire, les banques commerciales

contribueraient pour un montant de 271,3 milliards.

V. LA LOI DE FINANCES DE L'ANNEE 2017

La loi de finances initiale (LFI) au titre de l’année 2017 est préparée dans le sillage de la

poursuite de la mise en œuvre des projets du Plan Sénégal Émergent et d’accélération des

réformes structurelles. La politique budgétaire s’adossera aux engagements inscrits dans le

programme économique et financier soutenu par l’ISPE, à savoir, notamment, la poursuite de la

maîtrise du déficit budgétaire à travers une politique prudente en matière de finances publiques

et d'endettement. Elle s’appuiera, au niveau des ressources, sur le renforcement de la

mobilisation des recettes fiscales avec l’élargissement continu de l’assiette et la mise en œuvre

d’un plan d’actions pour réduire les dépenses fiscales. En ce qui concerne les charges, la

rationalisation des dépenses de consommation publique sera maintenue afin d’étendre les marges

de manœuvre budgétaire pour renforcer les investissements structurants. Globalement, le déficit

budgétaire est projeté à 3,7% du PIB en 2017, contre une estimation de 4,3% en 2016.

V.1. LES RESSOURCES DU BUDGET GÉNÉRAL

Dans la LFI de 2017, les ressources globales sont programmées à 3307,9 milliards contre

3022,4 milliards pour la LFI de 2016, soit un accroissement de 9,4%. Cette évolution est

imputable, essentiellement, aux ressources du budget général, composées des ressources internes

et des ressources externes, pour des parts respectives de 64,5% et 32,2% des ressources totales.

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Aux ressources du budget général, s’ajoutent les ressources des comptes spéciaux qui

contribuent à hauteur de 3,3%.

Les ressources internes de la LFI de 2017 sont attendues en hausse de 8,8% et passeraient

de 1958,8 milliards à 2132,1 milliards entre la loi de finances initiale de 2016 et celle de 2017.

Elles sont constituées essentiellement de recettes ordinaires hors dons pour 2034,1 milliards, de

dons budgétaires à hauteur de 35 milliards ainsi que de recettes exceptionnelles pour un montant

de 63 milliards.

Les recettes ordinaires hors dons, composées des recettes fiscales (1935,7 milliards) et

des recettes non fiscales (98,4 milliards), devraient ressortir en hausse de 10,9%

comparativement à la LFI de 2016. Elles enregistrent, ainsi, une augmentation de 200,1

milliards, en raison, notamment, des performances attendues en termes de mobilisation des

recettes fiscales.

S’agissant des recettes fiscales, elles devraient progresser de 12,5% comparativement à la

LFI de 2016 et bénéficieraient de la bonne tenue des impôts directs et indirects.

En effet, en termes d’impôts directs, les recouvrements sont attendus à 579 milliards en

2017, soit en progression de 14,1% comparativement à la LFI de 2016. Les impôts directs

seraient composés, essentiellement, de l’impôt sur les sociétés pour 191,5 milliards, des impôts

sur salaires et autres rémunérations pour 328,2 milliards, de l’IRVM/IRCM pour 32,6 milliards,

de la CFCE pour 23 milliards et des recettes au titre de la taxe sur la plus-value immobilière

(TPV) à hauteur de 3,6 milliards.

Pour ce qui est des impôts indirects, ils sont prévus à 1168,9 milliards contre 1097,9

milliards dans la LFI de 2016, soit une amélioration de 6,5%. Ils proviendraient essentiellement

de la TVA pour 712,2 milliards (répartie en TVA hors pétrole pour 603,4 milliards et en TVA

sur le pétrole à hauteur 108,8 milliards) et des droits de porte pour 260 milliards. La taxe sur les

activités financières et les taxes spécifiques sont, pour leur part, attendues respectivement à 62,4

et 112,3 milliards en 2017.

S’agissant, en particulier, des recettes sur le pétrole, elles sont attendues à 318,8 milliards

en 2017 contre 283,8 milliards dans la LFI de 2016. Elles seraient constituées de recettes au titre

du FSIPP, de la TVA, de taxes spécifiques et de droits de porte pour des montants respectifs de

119,5 milliards, 108,8 milliards, 58 milliards et 22,2 milliards.

Les droits d’enregistrements (y compris l’impôt sur le patrimoine) et les droits de timbre

sont programmés respectivement à 46,7 milliards et 21,6 milliards.

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Globalement, la pression fiscale est attendue à 20,4% en 2017. Cette situation reflète,

au-delà des bonnes perspectives de l’activité économique, l’élargissement de l’assiette fiscale,

grâce, notamment, aux réformes relatives à la réorganisation de l’administration fiscale

(modernisation des procédures, interconnexion, etc.) ainsi que les premiers résultats escomptés

de la mise en œuvre du plan d’actions pour la rationalisation des dépenses fiscales.

Les recettes non fiscales devraient, pour leur part, baisser de 12,9% comparativement à la

LFI de 2016, en raison principalement de la baisse de 57% attendue sur les commissions sur les

transferts.

S’agissant des emprunts, ils sont programmés pour un montant de 629 milliards en 2017

contre 531,9 milliards dans la LFI 2016, soit une augmentation de 18,3%.

Pour ce qui est des dons budgétaires, ils sont attendus à 35 milliards, soit en dessous du

montant de 58 milliards arrêtés initialement en 2016.

Quant aux ressources externes affectées à l’investissement, elles sont programmées à 437

milliards en 2017, soit en hausse de 0,7%.

V.2. LES DÉPENSES DU BUDGET GÉNÉRAL

Les prévisions de dépenses du budget général s’établissent à 3307,8 milliards pour

l’année 2017 soit une augmentation de 9,4% par rapport à la LFI de 2016 fixé à 3022,4 milliards.

Elles sont constituées essentiellement de dépenses ordinaires pour un montant de 2035,3

milliards, de dépenses d’investissement évaluées à 1162,8 milliards et des dépenses des comptes

spéciaux à hauteur de 109,8 milliards.

En 2017, l’exécution des dépenses publiques maintiendra sa trajectoire autour de la

maitrise des dépenses de consommation publique associée à un renforcement de la

programmation des dépenses d’investissement afin de soutenir durablement la croissance.

V.2.1. L ES DÉPENSES ORDINAIRES

Les dépenses ordinaires sont programmées à 2035,3 milliards en 2017 contre 1879,4

milliards dans la LFI de 2016, soit un accroissement de 8,3%. Elles sont composées de dépenses

de fonctionnement (autres dépenses courantes) à hauteur de 760,33 milliards, de dépenses de

personnel pour 595 milliards et du service de la dette publique pour 680 milliards.

Les autres dépenses courantes sont réparties en dépenses de fournitures et entretien pour

350,1 milliards et en transferts et subventions pour 410,2 milliards (dont 50 milliards au titre du

FSE).

3 Ce montant intègre les charges courantes du FSE53

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Concernant les dépenses de personnel (traitements et salaires), arrêtées à 595 milliards,

elles affichent une augmentation de 10,6% en valeur relative par rapport à la LFI de 2016. Le

ratio de la masse salariale rapportée aux recettes fiscales devrait, ainsi, ressortir à 30,7% pour la

LFI 2017 contre 31,3% prévu dans la LFI de 2016.

Programmé à 680 milliards pour 2017, le service de la dette publique est en hausse de

14,2% par rapport à la LFI de 2016. Il porte sur des montants de 165,3 milliards au titre des

charges d’intérêts sur la dette et de 514,7 milliards relatif aux amortissements.

V.2.2. LES DÉPENSES EN CAPITAL

Les dépenses d’investissement de la LFI 2017 sont programmées à 1162,8 milliards

contre 1045 milliards prévus dans la LFI de 2016, soit une progression de 11,3% tirée

principalement par les investissements sur ressources internes. En effet, ces dernières sont

arrêtées à 725,8 milliards en 2017 contre une prévision initiale de 611 milliards au titre de la LFI

de 2016. Le ratio des dépenses en capital sur ressources internes rapportées aux recettes fiscales

dans la LFI 2017 ressort, ainsi, à 37,5% en 2017 contre 35,5% dans la LFI 2016.

Quant aux dépenses d’investissement sur ressources extérieures, elles sont prévues à 437

milliards, soit en progression de 0,7% comparativement au montant de 434 milliards programmé

dans la LFI de 2016.

V.3. LES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

Les comptes spéciaux du trésor sont programmés en ressources et en dépenses à 109,8

milliards en 2017 contre 97,7 milliards pour la LFI 2016, soit un relèvement de 12,3%. Le

montant arrêté est réparti, pour l’essentiel, dans les comptes d’affectation spéciale et les comptes

de prêts positionnés respectivement à hauteur de 90,65 milliards et 17,65 milliards.

V.4. LE FINANCEMENT DU DÉFICIT BUDGÉTAIRE

Au total, le solde du budget général est projeté en équilibre au titre de l’année 2017. En

effet, la mobilisation des ressources internes de l’État conjuguée aux tirages sur les prêts ainsi

que les différentes interventions sur le marché financier devraient permettre de prendre en charge

l’exécution des différentes charges de l’État.

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