minimag787
DESCRIPTION
Election Jean Pierre SiutatTRANSCRIPT
LE MAGAZINE DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE BASKETBALL
N°787 - janvieR2013 - WWW.FFBB.COM
LE MAGAZINE DE LA FÉDÉRATIONFRANÇAISE DE BASKETBALL Jean-Pierre
Siutatréélu
Président
de la FFBB
Le baSketen Guyane
robert moncLar
L’eurobaSket women
à Vannes
Vous venez d’être élu Président de
la FFBB après deux ans dans cette
même position. Vous considériez-vous
jusqu’à présent comme un "Président
temporaire" ?
Automatiquement puisque je terminais
un mandat en cours, celui d’Yvan Mainini.
Ensuite il y a toujours eu de ma part une in-
terrogation sur ma capacité à présider une
Fédération. Ça ne s’invente pas. D’un autre
côté j’avais une forte volonté de poursuivre
parce que je pense qu’il y a des choses à
faire.
Doit-on s’attendre à de profonds boule-
versements par rapport aux quatre an-
nées écoulées ?
Sur la vision politique ça ne change pas. La
réflexion date du séminaire organisé en fé-
vrier 2009. Elle a été réactualisée en 2011.
J’y ai proposé ma vision du développement
de la FFBB. Ce n’est pas le cas au niveau du
mode de gouvernance. Nous partons avec
une nouvelle équipe. Je ne peux pas dire
que je l’ai choisie puisque nous sommes
sur un mode de scrutin uninominal et pas
de liste. Mais cette équipe me plaît bien. Je
pense également que certains n’ont pas été
élus et méritent d’apporter leur contribu-
tion. Je les solliciterai.
98,49% des voix, quelle importance ac-
cordez-vous à ce chiffre ?
C’est une grande satisfaction. Je me suis
beaucoup investi pendant deux ans. J’ai
multiplié les visites sur le terrain. Même
élu je continuerai car il est important d’être
à l’écoute des territoires. Cela valide les
orientations politiques : développer notre
sport, faciliter la vie des territoires, trouver
les moyens financiers pour assurer ce ser-
vice aux territoires.
"Territoires", ce mot revient constam-
ment dans votre discours…
Ces quatre prochaines années pourraient
déboucher sur une vraie mutation territo-
riale, une vraie révolution culturelle... Il est
plus facile de faire un modèle unique, de va-
loriser ceux qui le suivent et de sanctionner
ceux qui ne le font pas. Je suis un enfant
de la décentralisation et à ce titre je reste
12 BASKETBALLMAGAZINE
"Libérer Les énergies sur Le terrain"
A l’issue de l’Assemblée Générale élective qui s’est déroulée au C.N.O.S.F. à Paris, samedi 8 décembre, Jean-Pierre Siutat a été réélu à la présidence de la Fédération Française de BasketBall, pour un mandat de quatre ans (2012-2016). A l’âge de 53 ans il a été reconduit dans ses fonctions, par l’ensemble des délégués représentants les licenciés.
Propos recueillis par Julien Guérineau, Photos Hervé Bellenger
"Je me suis beaucoup investi pendant deux ans. J’ai muLtipLié Les visites sur Le terrain. même éLu Je continuerai car iL est important d’être à L’écoute des territoires."
PréSiDEncE >
14 BASKETBALLMAGAZINE
persuadé qu’en libérant les énergies sur
le terrain, nous aurons de bons retours. Si
nous comptons 20.000 licenciés en plus par
rapport à l’année dernière, c’est le fruit des
résultats des Équipes de France mais éga-
lement de la mobilisation derrière le projet
fédéral après les élections locales du mois
de juin. J’en suis convaincu. L’autre gros
dossier concerne nos équipes nationales
avec la volonté de pérenniser les résultats.
Il faut tout faire pour aller aux Jeux en 2016.
A quel point cette nouvelle approche des
territoires va-t-elle bousculer le mode de
fonctionnement actuel ?
Des Comités comptent plus de 20.000 licen-
ciés, d’autres moins de 500. On ne peut pas
les mettre sur un même niveau d’activité.
Proposons à chacun d’eux, grand ou petit,
de coopérer avec un territoire voisin dans
une perspective de développement, pour
une meilleure perception des collectivités,
pour des économies d’échelle. Sauf néces-
sité, je ne suis pas favorable à une fusion des
clubs ou des territoires. 1+1 ne fera jamais 2.
Je milite pour une coopération. Facilitons
le flux des joueurs, des techniciens, des of-
ficiels. Oublions les guerres de clocher car
nous sommes plutôt en concurrence avec des
sports comme le handball, le badminton, le
futsal.
Fin décembre, la FFBB avait déjà dépassé
son total de licenciés de la saison passée
(468.136). Y-a-t-il encore une marge de
progression dans ce domaine ?
Je vais arrondir les chiffres : 5.000 clubs,
20.000 licenciés en plus. Cela fait 4 licenciés
en plus. Dans l’esprit pourquoi pas 5, 8, 10 ?
Mais bien évidemment nous allons atteindre
un niveau de rupture. Nous le savons. Il faut
donc trouver d’autres solutions pour propo-
ser une offre de pratiques à ceux qui ne sont
pas dans les clubs. Le 3x3 en fait partie. Mais
je crois également beaucoup au sport-santé
pour les personnes plus âgées. L’univers fé-
déral, ce sont des structures et des hommes.
Les structures : les Ligues, les Comités, les
Clubs, demain les Coopérations Territoriales
de Clubs. Les hommes : les joueurs, les tech-
niciens, les officiels, les dirigeants mais aussi
les contacts, qui sont des licenciés hors club.
Regardons précisément comment fidéliser
nos adolescents et nos anciens. J’ai plus de
50 ans et cela me ferait très plaisir, de temps
en temps, de faire du 3x3 l’été avec des co-
pains. J’attends que la FFBB me le propose ;
je serais alors ravi de prendre une licence
pour participer. Je crois en ces offres com-
plémentaires.
Quels messages vous ont transmis les
représentants des clubs lors de vos nom-
breux déplacements ?
Les clubs souffrent parce qu’il y a de moins
en moins de bénévoles, de moins en moins
de soutien public et qu’il n’est pas simple de
trouver des partenaires. Lors de ces élec-
tions, les clubs ont validé notre volonté de
trouver des solutions pour la pérennisation
de leur activité. Si l’évaluation de la situa-
tion est clairement connue, la FFBB devra
proposer un cadre de développement ou de
soutien territorial. Nous mesurerons, dans
quatre ans, le résultat de ces choix.
Quelles sont les nouvelles sources de re-
venus sur lesquelles pourra compter la
FFBB à l’avenir ?
L’évènementiel tout d’abord. La dernière
tournée de l’Équipe de France masculine a
été rémunératrice. Nous pouvons imaginer
mettre en place une tournée estivale de fa-
çon récurrente. Le deuxième axe, ce sont
le marketing et les droits de télévision. Le
dernier contrat avec le groupe Canal a été
revu à la hausse et nous en sommes ravis.
Le troisième axe est lié au développement
du 3x3, des licences Contacts et des tour-
nois qui y seront associés. Enfin, le dernier
concerne le CRM (Customer Relationship
Management). Nous avons, face à nous,
500.000 licenciés et près de 2,5 millions
de pratiquants. Nous devons leur proposer
des services et des produits, par exemple du
textile, de la formation, des places pour des
matches. A cet effet, la boutique de la FFBB
va être totalement revue afin de s’adapter
aux besoins de tous. Je crois également
beaucoup à notre démarche citoyenne car
de plus en plus d’entreprises n’investissent
plus dans des partenariats classiques mais
dans une vraie démarche sociétale. De par
la situation économique, les Fédérations de-
vront se trouver d’autres sources de finan-
cement. Il y a deux ans le budget de la FFBB
était de 20 millions d’euros. Il dépassera les
24 cette année…
Quel est le calendrier post électoral de la
FFBB ?
Le Comité Directeur de janvier a installé
le nouveau Bureau Fédéral. Au sein de la Avec Valérie Fourneyron et Denis Masseglia
PréSiDEncE >
15JAnViEr2013
gouvernance que je souhaite mettre en
place, six vice-Présidents contribueront
fortement à la politique fédérale et assu-
reront une mission de cohérence territo-
riale au sein d’une zone. J’ai également
présenté une feuille de route des quatre
prochaines années, avec en particulier le
grand rendez-vous de février concernant
des assises sur les thèmes des officiels (ar-
bitres et OTM) et des territoires (coopéra-
tions territoriales de clubs).
Les points que vous venez d’évoquer
sont-ils très éloignés des problématiques
"FaciLitons Le FLux des Joueurs, des techniciens, des oFFicieLs. oubLions Les guerres de cLocher car nous sommes pLutôt en concurrence avec des sports comme Le handbaLL, Le badminton, Le FutsaL."
liées à la pratique du très haut niveau et
notamment des équipes nationales ?
Pour avoir des Équipes de France fortes,
il faut des joueurs et automatiquement il
faut bien qu’ils commencent quelque part.
Ensuite il faut avoir les moyens de les pré-
parer. Même s’il y a un grand écart, tout
est lié. D’autres fédérations en Europe se
contentent d’avoir 10 ou 15.000 licenciés et
ont du très haut niveau. La FFBB ne pour-
rait pas avoir ses résultats réguliers sans
une grande masse de licenciés. On a besoin
de ce réseau.
Quelle est votre position concernant
les changements dans le calendrier in-
ternational acté par la FiBA (ndlr : un
EuroBasket tous les quatre ans, une
coupe du Monde qualificative pour les
Jeux Olympiques, le retour des phases de
qualification en cours de saison) ?
C’est un grand point d’interrogation. La
Direction Technique devra avoir une vraie
réflexion sur la manière d’intégrer ce nou-
veau projet et prendre en compte l’absence
éventuelle de nos futurs joueurs NBA.
ce système va-t-il dévaloriser l’équipe
nationale masculine ?
Cela pose effectivement de sérieux pro-
blèmes vis-à-vis de nos partenaires, des té-
lévisions… Nous serions encore une fois le
seul sport qui ne pourrait pas compter sur
ses meilleurs joueurs.
Avez-vous été consulté sur ce projet
mené, paradoxalement, par Yvan Mainini,
l’ancien Président de la FFBB actuelle-
ment Président de la FiBA ?
En 2009, nous avons organisé en France
des matches de qualification pour l’Euro,
à Pau. Cela nous a permis de comprendre
que jouer ces matches sur le territoire est
très dynamisant. Yvan Mainini et moi-même
pensions qu’il fallait absolument modifier le
calendrier des compétitions pour permettre
à l’équipe nationale de se produire sur son
territoire. Nous avions saisi la FIBA Europe
pour modifier la formule de l’EuroBasket.
Une fois à la FIBA, Yvan Mainini a maintenu
cette réflexion en l’intégrant dans le cadre
de la future Coupe du Monde. Valoriser cet
événement, pourquoi pas, mais je suis scep-
tique sur les fenêtres ciblées pour disputer
les matches de qualification. Elles condam-
neraient de façon quasi automatique la pré-
sence des joueurs NBA. C’est très domma-
geable. Notre marque à la FFBB, ce sont nos
équipes nationales.
comment en arrive-t-on à entériner un
tel projet ?
C’est très simple. 4 zones sont favorables à
cette formule : l’Amérique, l’Océanie, l’Asie
et l’Afrique. Une zone est contre : l’Europe,
uniquement parce que le projet condamne
un EuroBasket sur deux. Les deux vraies na-
tions au Monde lésées par ce système sont
l’Espagne et la France. La FIBA cherche à
développer son produit. Si 4 zones sur 5
Avec Fabien causeur et Mickaël Gelabale
16 BASKETBALLMAGAZINE
sont pour, pourquoi pas ? Depuis le début,
la France a fait part de son inquiétude. Mais
le principe est maintenant entériné.
La construction de grandes salles a long-
temps été au cœur de votre réflexion.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Avec la crise économique actuelle, je
suis soucieux de notre capacité à voir
construites de grandes arenas. J’étais plus
optimiste, il y a deux ans, lors de l’organisa-
tion de la conférence Arenas quand certains
projets émergeaient. Je milite également
pour la construction de salles simples et
polyvalentes, dans le cadre d’un sport pour
tous qui cadre aux orientations du gouver-
nement. C’est positif à une époque où nous
nous battons pour conserver des créneaux
dans nos salles. Des sports comme le hand-
ball ou le badminton ont droit de cité mais
je suis plus agressif vis-à-vis du futsal. Le
lobbying du football est important. Nous, on
ne peut pas faire du basket sur un terrain
de foot.
L’échec de la candidature à l’EuroBasket
2015 est-il encore dans votre esprit ?
Je suis toujours déçu parce que cela au-
rait pu constituer une belle dynamique en
France. Quand je vois l’UEFA qui prépare un
projet similaire pour 2020 cela me donne
encore plus de regrets. Nous aurions fait
un très bel évènement. La FIBA nous a ap-
prochés pour la Coupe du Monde 2019. Mais
un budget de 45 millions d’euros est très
difficile à trouver dans le contexte actuel.
Je pense que les conditions d’organisation
des grandes compétitions, liées à un cahier
des charges des fédérations internationales
financièrement trop contraignant, doivent
évoluer. On voit d’ailleurs que la Slovénie
ne paiera finalement pas ce qui était prévu
à l’origine pour l’EuroBasket 2013. Je reste
persuadé que le format d’organisation à
plusieurs pays, que nous avions proposé,
est le bon..
"La direction technique
devra avoir une vraie réFLexion
sur La manière d’intégrer
ce nouveau proJet Fiba
et prendre en compte
L’absence éventueLLe
de nos Futurs Joueurs nba."
Avec céline Dumerc lors des JO de Londres 2012
28 BaSKeTBaLLMaGaZine
3
2
30
Pour suivre l’actualité des clubset des équipes de France,revivre les moments historiquesdu basket ou encore retrouverdes conseils techniqueset pratiques.
CaHieRS De L’enTRaîneURle 3x3
La PréParation PhySique De L’équiPe De France De 3x3
accompagner sur 30 minutes de renforcement musculaire, de souplesse, de proprioception, de travail technique ou de récupération.
d’autre part, la qualité de certains sols extérieurs, puis la chaleur des après-midi niçois nous ont conduits à "charger" nos séances matinales en salle, afin d’alléger celles de fin d’après-midi (après 17h) en extérieur.
le travail de gainage, proprioception et souplesse
nous avons inséré et répété ces courtes séquences "prophylac-tiques" à l’intérieur de nos séances basket. Cela pouvait être en entrée de séance, en sortie ("à la carte") ou lors des "sanctions" des exercices d’opposition.
Concernant les étirements, nous réservions un temps pendant lequel les joueurs étaient responsables de leur type et mode d’étirements. il n’y a que les étirements préalables à la compéti-tion que nous dirigions de manière "active".
enfin, il a fallu être vigilant sur la qualité de l’échauffement musculaire en compétition puisque la répétition des matches et la forte chaleur ambiante ont parfois fait oublier aux joueurs de re-solliciter les muscles profonds avant chaque nouvelle rencontre.
concLuSionS, ProSPectiveS
le déroulé de notre compétition et la bonne tenue des 2 groupes ont témoigné d’une préparation physique assez juste. Mais nous n’oublions pas que les masculins ont connu un passage délicat lors du finish de leur finale, et que les autres pays vont désormais tous aborder cette compétition "sérieusement".
la préparation physique de la prochaine campagne devra donc être menée de façon encore plus efficace. Pour cela, il semble que le développement de la PMa doive être accentué. r. Billant et B. Grosgeorge s’y attèlent déjà puisqu’ils cherchent à modéliser les efforts du 3x3. l’utilisation de matériel "portatif" (cordes à sauter, élastiques, coussins waff…) doit également être envisagé de manière accrue sur des sites de pratique variés.
il en va de même pour la récupération où l'emploi de la pressothérapie par exemple, semble avoir du sens vu les charges physiques à encaisser en un laps de temps court.
Pour terminer et pour relativiser notre propos, il convient de noter que les serbes (champions du monde masculin) et les ukrainiens (bronze en masculin et mixte) ont joué l’essentiel de leur compétition à 3 et demi, c'est-à-dire avec une rotation anecdotique du 4e joueur…
le rôle du staff médical
Celui-ci composé de F. tassery (Médecin) et C. lisita (Kiné-sithérapeute) a su offrir des solutions très intéressantes en ce qui concerne la récupération, en particulier sur le stage à l’inseP, par les bains chauds/froids, l'électrostimulation et les massages. Mais ils ont su également être des guides précis concernant la gestion de l’alimentation, de l’hydratation et du sommeil dans les conditions particulières de la compétition d’athènes.