miguelina rivera

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Miguelina Rivera l’unique participante féminine auprès de ses pairs masculins de laIVe Biennale des Caraïbes qui sera inaugurée le 14 novembre prochain au musée d’ArtModerne, a non seulement le privilège de représenter le pays, mais aussi d’élever sacondition d’artiste, qui, en tant que femme, revendique sa place lors de cet évènementdes Caraïbes. Résidente de New York et ayant remporté le prix des « Installations » lors de la XVIIIe Biennale du Concours E.Leon Jimenes avec son oeuvre « Identité », uneoeuvre réalisée avec des fils barbelés, elle a provoqué un véritable choc dans le milieuartistique, autant par l’authenticité du message dominicain et son habileté à créer avec des éléments peu orthodoxes, que par ses ressources techniques personnellesartistiques indiscutables et novatrices.

TRANSCRIPT

Page 1: Miguelina Rivera
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1MIGUELINA RIVERA

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Page 5: Miguelina Rivera

SOMMAIRE:5 INTRODUCTION

6 CURRICULUM VITAE

8 SELECTION D’OEUVRES

10 BOUCLIER

12 RACINES

20 NOTRE PAIN QUOTIDIEN

22 EPINES DU POUVOIR

23 COEUR ARDENT

26 NOSTALGIE D’UN SANS PAPIER

28 CARTE D’IDENTITÉ

30 P[S]CNDO

38 CRITIQUES

40 REVUE DE PRESSE

42 CATALOGUES

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«J’admets, même si je prends le risque d’être mal

interprétée, que le travail de Miguelina Rivera

ne me surprend pas dans l’absolu. Il ne provoque

pas en moi la surprise qui provient de l’incrédulité,

il ne provoque pas la stupeur de ce qui est peu

probable.

En effet il m’étonne, il m’émerveille, et me mets en

alerte, il me désarme et il m’énerve.

Ses pièces me font réfléchir sur l’empreinte,

le dépassement, l’écho de nos actions et

le pourquoi de notre réflexion dans ce monde.

Mais tout cela je l’attendais déjà d’elle.»

SARA HERMANNEx- Directrice du Musee d’Art Moderne, Saint Domingue.

Page 8: Miguelina Rivera

MIGUELINA [email protected]

Née à Saint Domingue, République Dominicaine.

FORMATION1998

Licence des Beaux Arts The Cooper Union for the Advancement of Science and Art, New York.

1995

Diplôme en Sciences Appliquées-Beaux Arts et Illustrations (Cum Laude), Altos de Chavón/La Escuela de Diseño, République Dominicaine.

1989-92

Etudes en Arts Plastiques - Ecole Nationale des Beaux Arts, République Dominicaine.

EXPOSITIONS200724ème Biennale des Arts Visuelsau Musée d’Art Moderne à Saint-Domingue. RD.

Exposition collective “AWAY” Femmes Diaspora créativité et dialogue interculturel Hall Segur UNESCO, Paris, France. 2006/07

Exposition Artenim “Foire International d’Art Contemporain”, Nimes, France.

2005

Exposition publique de la sculpture “Coeur Ardent” sur le parvis de l’Opéra Wallonie de Liège, Belgique.

2002

XIXème Concours des Arts Visuels E. León Jimenes, RD. Exposition Collective “IDEALIST”, Gracie Square Hospital, NY.

2001

Exposition Individuelle “Hogar Dulce Ho-gar”, Centre Culturel d’Espagne, RD.

IVème Biennale des Caraïbes, Musée d’Art Moderne, RD.

2000

XVIIIème Concours des Arts Visuels E. León Jimenes, RD.

1998

“Hombre Vertical”, première exposition indi-viduelle, Cooper Union School of Art, NY.

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1997

Exposition Collective “A Retrospective of Artist”, Oxiel Latin Gallery, New Jersey.

MENTIONS ET PRIX2008

Prix d’honneur pour la sculpture «Espinas de Poder», (Epines du Pou-voir). LICC, London International Crea-tive Competition, Londres, GB.

2007

Primée pour la sculpture «A Raiz de que?» (A la Racine de quoi?) lors de la 24ème Biennale d’Arts Visuels au Musée d’Art Moderne, RD.

2005

Lauréate avec la majorité des votes du public pour la sculpture

“Coeur Ardent” à Liège, Belgique.

2002

Lauréate du XIXème Concours d’Art E. León Jimenes avec l’oeuvre

“Espinas de poder”, RD.

2001

Elue pour être la représentante de la République Dominicaine lors de la IVème Biennale des Caraïbes et lau-réate de la meilleure représentation en groupe par pays.

2000

Lauréate du XVIIIème Concours des Arts Visuels E. León Jimenes, avec l’oeuvre “Cédula de Identidad”, RD.

1995

Attribution d’une bourse pour obtention du titre de licenciée en Arts Plastiques à Cooper Union for the Advancement of Science and Arts, NY.

1993

Attribution d’une bourse pour études en Sciences Appliquées - Beaux Arts et Illustration, Altos de Chavón/La Escuela de Diseño, RD.

1992

Mention d’honneur au concours de peinture “Disaster”. Cette oeuvre

“Pour Quoi?” est exposée en perma-nence au Musée International del’Art des Enfants à Oslo, Norvège.

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8 SELECTION D’OEUVRES

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SELECTION D’OEUVRES

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Bouclier-étude HOME SWEET HOME

Technique mixte sur toile150 cms x 150 cms2007

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BOUCLIER

Fil barbelé, lumière hallogèneet oeuf en résine.65 cms x 68 cms x 51 cms2001

…Je ne veux que la paix.

Un nid de paix constructive sur chaque

paume de la main

Un havre de paix

Et peut-être à propos de l’âme

Un essaim de baisers

Et l’oubli. Extrait du poème «Il y a un pays dans le monde»Pedro Mir

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Il s’agit d’un projet de peinture qui vient interroger

de manière abstraite/réaliste le projet d’installation

*A la racine de quoi?.

Cette série de peintures suscite une pluralité de sens

et de sensations AVEC ou SANS la présence

de l’installation et elle crée à la fois un processus

IN/Extenso entre le BI et TRI dimensionnel de l’œuvre.

SEC-I-ARDyptique reversibleAcrylique sur lin75 cms x 48.5 cms2007

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SEC-I-ARDyptique Reversible Acrylique sur lin80 x 232 cms2007

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À LA RACINE dE qUOI?Fil barbelé et lumière hallogène3.5 cms x 1.5 cms x 1.5 cms2006 - 2007

À l’endroit ou à l’envers.

Ciel ou terre.

Énergie brute ou intellectuelle.

Je commence ou finis.

Automne ou printemps.

À l’intérieur ou extérieur.

Je demande ou réponds.

J’agresse ou protège.

Je sème ou récolte.

Légal ou illégal.

À la Racine de quoi ?...

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NOTRE PAIN dE CHAqUE JOURFil Barbelé et lumière hallogène simulant le battement du coeur.132 x 68 x 36 cms2002

Une ancienne tradition culturelle des Caraïbes « consiste à accrocher aux murs de

la cuisine un pain afin qu’il ne manque jamais sur la table…»

A partir de ce mythe, je crée une métaphore en utilisant la dualité catholique de

l’image du cœur du Christ qui saigne et qui est en même temps ou

paradoxalement un pain fait de fil barbelé oxydé dans lequel personne ne pourra y

planter une seule dent.

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COURONNE Fil Barbelé

20 cms de diamètre2002

A présent, j’expose une nouvelle couronne… « Une palissade de barbelé »… qui ne servira à aucune tête et qui s’entrelace, formant plusieurs circonférences délimitant des territoires que nous ne pouvons approcher et qui irradient une lumière céleste.

Sens des lumières qui amène chacun d’entre nous, les observateurs, à nous approprier un mythe dans notre réalité quotidienne toujours en quête du « pardon ».

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EPINES dU POUvOIR Tubes en métal galvanisé et lumières hallogène.123 cms x 62 cms x 61 cms2002

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Dans ses racines, il renferme un cadeau…l’héritage légué par ses ancêtres liégeois.

Au fil des siècles, les hommes gagnèrent en liberté, ils donnèrent naissance à l’industrie

et ils dotèrent la ville d’infrastructures appropriées véhiculant comme message…

«Avec quelle vitalité construiront-ils le futur des prochaines générations ?»

Il pose aussi la question sans réponse… «Que léguera le siècle prochain à la terre?

MAQUETTE a l’èchelle 1:200

COEUR ARdENTAcier inoxydable, lumières laser, plexi-glass et variateur de lumière simulant un battement de coeur.8,83 mètres et 4,23 tonnes2005

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*Cette œuvre a été réalisée par l’artiste et l’equipe de CMI dans leurs ateliers metallurgiques.

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MANASavon de glycérine avec essence de cannelle 250 cms x 150 cms x 5 cms2001

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Savon de glycérine avec essence de gazon et fil barbelé.250 cms x 150 cms x 5 cms2001

NOSTALGIE d’UN SANS PAPIER

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Le concept de cette œuvre est de créer une intimité étroite entre le sujet et l’objet. Il s’agit de

marquer une identité et d’arriver à concrétiser la sienne. Les objets utilisés, savon en glycérine et

fils de barbelé, furent détournés de leur contexte habituel ce qui leur donne une nouvelle conno-

tation. L’objet fil de barbelé provenait de Juan Gómez une région de Monte Cristi et en contor-

sionnant chaque fil de fer on crée le tout, une trace digitale géante, composée au total de 24

pièces.

Enfin … chaque arc composant notre trace digitale est délimité par une clôture. L’objet savon en

glycérine, fut détourné de son lieu d’origine (le bain) et acquiert la même signification de propreté,

d’hygiène et même de sentiments d’apaisement, mais dans un autre environnement. En utilisant

des pigments, et des essences de cannelle, il n’est plus un simple savon, il sent et se perçoit

comme notre couleur de peau « cannelle».

La fusion de ces deux éléments diamétralement opposés me dévoile une nouvelle conception.

Ensemble ils peuvent se démarquer, être saisis... La colère modérée... La crainte… La punition,

après vingt-cinq « Ave María » et cinquante « Notre Père. ». Accordez-lui un sens, puisqu’il peut

raconter quelque chose de plus.

CARTE d’IdENTITÉ Savon glycérine avec essence de can-nelle et fil barbelé117 cms x 150 cms x 5 cms2000

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Le savon appartient à l’intimité de chaque être hu-main et devient un objet ritualisé. Il a une courte durée de vie. Il est malléable. L’environnement dans lequel il se trouve peut l’altérer. Il offre l’opportunité de se laver ou de se purifier, derenaître symboliquement.

Une fois consommé, il devient un objet transitoire. Son usage quotidien nous fait oublier sa nature première.

En tant qu’élément sculpté, il provoque cette même intimité qui rappelle à la fois la purification et la propreté tout en invoquant une fragilité, sous tendue par la puissance de son apparence trans-lucide et par la particularité de sa lumière et de sa qualité olfactive.

C’est grâce à toutes ces interprétations que l’Objet se transforme en Sujet et en un puissant symbole pouvant questionner la foi, la mortalité, le rite, la nature et l’amour… que l’on retrouve dans le projet d’installation « P(s)cndo ».

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P[S]CNDO ETUDESEsquisse23 cms x 31 cms2008

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P[S]CNDO ETUDES «HOMME CAGE» Esquisse de sculpture au centre de petales 23 cms x 31 cms

2007

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P[S]CNDO ETUDESFussain et feutre esquisse20 cms x 20 cms2007

P[S]CNDO ETUDESTechnique mixte sur papier33 cms x 23 cms2008

C’est une installation qui est constituée à sa base par douze pétales d’hibis-cus d’une trentaine de centimètres suspendus par des hameçons de pêche. Chaque pétale est réalisé avec du savon et un arome végétal teint en rouge… Et de par sa nature même...chaque pétale fait allusion à la fois à la langue…

Il s’agit d’une réalisation qui raconte le fait d’être parcouru par des désirs iden-tiques d’aimer ou de ne pas aimer...Le fait de tout vouloir questionner même la nature.

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P[S]CNDO MAQUETTE VIRTUELLE

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P[S]CNDO ETUDESPhoto et impression numérique40 cms x 50 cms2007édition de trois exemplaires

P[S]CNDO ETUDESPhoto et impression numérique40 cms x 50 cms2007édition de trois exemplaires

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P[S]CNDO ETUDESPhoto et Impression numérique40 cms x 50 cms2007édition de trois exemplaires

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P[S]CNDO ETUDESPhoto et Impression numérique40 cms x 50 cms2007édition de trois exemplaires

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REVUE DE PRESSE

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LONdON INTERNATIONAL CREATIvE COMPETITIONConcours international d’arts creatifs à Londres5000 Candidats. 95 pays. 65 élus. 15 finalistes. 12 jurys

1er edition, Grande Bretagne, 2008

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1844 - 2000 ARTE dOMINICANOPintura, Dibujo, Gráfica y MuralAuteur. Jeannette Miller

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1844 - 2000 ARTE dOMINICANOEscultura, Instalaciones, Medios No Tradicionales y Arte VitralAuteur. Jeannette Miller

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ARTE CONTEMPORANEO DOMINICANO EditionTurner Espagne, 2001Auteur Ricardo Ramón Jarne, pages,149-154

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REVISTA LAPIZ 178Espagne, page 100

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Magazine ARQUITEXTO 60, R.Dominicaine,Guadalupe Casasnovas, page 38

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CRITICS

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JOURNAL “HOY”

Article extrait du journal vivir...Un total de 8.833 métres de tuyauterie et 4,231 tonnes caractérisent cette oeu-vre, considérée comme l’une des plus importantes jamais construite par une artiste dominicaine, et une des premières à être exposée sur une place en Europe.

Bien que l’œuvre fut conçue pour décorer la ville lors des fêtes de noël et participant au concours de la Chambre de Commerce de Liège, la ville a voulu l’exposé pub-liquement durant toute l’année, et elle a étudie aussi la possibilité de l’exposer dans l’aéroport de Liège ou à la nouvelle gare de TGV qui sera réalisée en 2007...

01/2007

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REVISITER LA MEMOIREAu Centre Culturel d’Espagne

Miguelina Rivera (1974) est une jeune artiste dominicaine résidente new-yorkaise qui reçut un des prix de la XVIIIe édition du Concours d’art Eduardo Leon Jimenes pour son installation « Carte d’identité » célébré l’an dernier, en 2000, dans les salles d’exposition du Grand Théâtre Régional de Cibao. L’attribution de ce prix à Miguelina Rivera, une artiste qui n’a pas hésité un seul instant à s’afficher comme une représentante de nouvelles tendances expérimentales qui définissent aujourd’hui la nouvelle grammaire plastique artistique de l’art contemporain, a été accueillie et applaudie unanimement, autant par les critiques, puristes, historiens et spécialistes que par les passionnés des plus récentes manifestations plastiques et visuelles de Santo Domingo.

Bien que la décision prise par le Jury concernant l’attribution des Prix du XVIIIe Concours d’Art Eduardo Leon Jimenes fut accueillie par tous avec beaucoup de ferveur, nous ne pouvons nier le fait que par la même occasion, les juges nous déconcertèrent, laissant un goût d’amertume, en ignorant les réalisations individuelles si incondi-tionnelles, significatives et en parfait accord avec les nouveaux enjeux esthétiques, les installations comme celles de « fragment pour 2 M » de Johnny Bonnelly, la sculpture « la traite de noirs », de Soucy de Pellerano, l’œuvre de Marcos Lora Read « Ambar, jutia y tabaco » ou avec la même maladresse d’attribuer le grand prix à Julio Valdez pour son œuvre « Traversées III », dans un contexte où s’imposait l’adjudication de ce prix à l’œuvre exceptionnelle de Miguelina Rivera.

Cette réclamation est basée sur le constat du fait que Miguelina Rivera aborde les matériaux avec une intelligence évidente et avec un voile subtil et poétique pour nous permettre de revisiter les signes de la mémoire et les trans-former en une installation esthétique et spéciale « Carte d’identité ». Il s’agit d’une sculpture suspendue compo-sée de 24 morceaux de savon qu’elle a modelé de ses mains. A l’intérieur de chaque savon sont incrustés des morceaux de fil barbelé oxydé. La disposition des savons semi transparents en forme d’escalier avec des incrustations de fil barbelé suggère l’immensité des empreintes digitales.

L’empreinte personnelle de l’artiste, dessinée, contrastée et imprimée, telle une sorte de « close up » (gros plan ou plan rapproché), est aussi inquiétante qu’évocatrice. L’œuvre dépasse aussi sa simple matérialité, car il y a l’odeur du savon qui vient se mélanger à l’ambiance intimiste et à la dimension spéciale de la réalité que Miguelina Rivera essaie de susciter grâce à sa brillante et audacieuse imagination.

Ainsi, découvrons-nous de façon imprévue le traitement de matériaux comme le savon, le fil barbelé, le bambou, le papier et certains tissus tels que le tulle, la mousseline et la « pelliza » (fourrure), dans une dialectique entre le matériel et le spirituel, le réel et le sensuel, le rustique et la délicatesse, le concret et le caché, la violence et la protection ainsi que le pouvoir et la vulnérabilité qu’il y a dans la poésie plastique et visuelle de Miguelina Rivera. Dans cette poétique, la matière est un symbole qui a été récupéré, réinvité, revitalisé et enrichi de tous les sens que nous pouvons lui trouver. Nous avons de la sorte une parole personnelle plastique exquise qui nous renvoie à une profonde conviction qu’il y a un travail créateur de transformation et d’implication.

Dans la série de réalisations qui composèrent son exposition « FOYER CHER FOYER » récemment exposée au Centre Culturel Espagnol, nous retrouvons ce travail créateur de transformation. Lors de cette exposition, l’artiste nous laissa découvrir son choix de rompre avec les moyens et les langages esthétiques traditionnels. Dans ses travaux, bien que certains aient des titres qui dénotent une certaine intention narrative, comme « Nostalgia de un ilegal », une installation pour laquelle Miguelina Rivera refait usage de savon et de fil barbelé comme elle les avaient utilisés pour son œuvre « Carte d’identité », l’intention de l’artiste consiste principalement à proposer de nouvelles voies d’expression et de nouvelles alternatives de communication à travers l’art. A travers les contenus formels et les objectifs de ses travaux, nous pouvons pénétrer dans le monde de ses sentiments et de ses passions les plus intimes jusqu’aux histoires qui l’ont motivée, mais surtout nous nous attachons à capter sa sensibilité poétique, cette base indispensable et excellente qui nous permettra de profiter de ses orchestrations splendides et élémentaires , afin de pénétrer dans l’immensité de ses réflexions sur la culture à laquelle elle appartient et ses pensées profondes, sans oublier la vitalité de sa personnalité et l’ironie avec laquelle elle assume sa confrontation de la réalité et des rêves.

Amable Lopez Meléndez.commisaire d’art

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MIGUELINA RIVERA, LA FIGURE FÉMININE DE LA BIENNALE

Miguelina Rivera l’unique participante féminine auprès de ses pairs masculins de la IVe Biennale des Caraïbes qui sera inaugurée le 14 novembre prochain au musée d’Art Moderne, a non seulement le privilège de représenter le pays, mais aussi d’élever sa condition d’artiste, qui, en tant que femme, revendique sa place lors de cet évènement des Caraïbes. Résidente de New York et ayant remporté le prix des « Installations » lors de la XVIIIe Biennale du Concours E.Leon Jimenes avec son œuvre « Identité », une œuvre réalisée avec des fils barbelés, elle a provoqué un véritable choc dans le milieu artistique, autant par l’authenticité du message dominicain et son habileté à créer avec des éléments peu orthodoxes, que par ses ressources techniques personnelles artistiques indiscutables et novatrices. Elle a concouru parmi 36 pays des Caraïbes, avec Genero Reyes (Cayuco), Ernesto Rodriguez et Marco Lora Read, appartenant tous à cette mouvance avant-gardiste reconnus comme de véritables inventeurs qui transforment divers matériaux grâce à leurs talents artistiques.

La IVe Biennale d’Art des Caraïbes qui réunira plus de 156 artistes provenant de 36 pays des Caraïbes, mise sur son désir de transformer RD en centre artistique plus élargi, et compte sur un budget de la RD de 5millions de dollars et des récompenses attrayantes.

Il y a aussi de prévu une publication et six médailles d’or qui seront attribuées pour les meilleures réalisations de chaque pays. Seront prises en compte les œuvres bidimensionnelles et les tridimensionnelles (objet trouvé, transformé et sculpture) et des réalisations dans l’espace, des installations et des séries de sculptures.

Miguelina Rivera est issue de l’Ecole Nationale Des Beaux Arts après avoir passée deux ans à l’Ecole Altos de Chavon, elle a étudie aux Etats-Unis à The Cooper Union For the Advancement of Science an art à New York où elle obtient la licence d’art après trois an-nées d’études laborieuses en arts plastiques.

Virginia GorisLe 30 octotbre 2001

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Miguelina Rivera utilise l’idée d’éloignement et celle de la nostalgie à plusieurs reprises. Elle travaille la notion d’éloignement, de la remémoration, et comment les souvenirs deviennent des idées abstraites lorsque nous nous éloignons d’eux temporellement et physiquement.

Son travail pictural ainsi que ses installations sont chargés de spiritualité et de lé-gèreté. Cette idée est renforcée par les matériaux et la technique utilisés. Miguelina ne sélectionne pas seulement des matériaux qui lui viennent à l’esprit et des tradi-tions mais se lance plutôt dans un travail ardu de création afin de les réaliser. Dans le cas des sculptures et des installations de savon, l’artiste réalise un travail de création dés le départ. Elle élabore les savons grâce à un jeu créatif qui ressemble à une sorte de recherche de solutions expia-toires pour réparer des fautes ancestrales. La nostalgie intervient une fois de plus dans la conceptualisation de l’œuvre, deux éléments ap-paremment antagonistes fusionnent pour nous proposer un traité presque philosophique du bien et du mal, le savon et le fil barbelé.

Le travail de Miguelina Rivera est une sorte de puzzle. Solennelle et calme, l’artiste reconstruit sa biographie avec des toiles et des savons. Elle réinvente et analyse le thème de la place de la femme et ses obligations (à travers sa plus complète inter-prétation du ‘que faire’ et les ‘métiers’).

Ses installations défient la notion de gravité, ses réalisations sont suspendues dans les airs pareilles à des voies lactées imaginaires et très limpides.

Avec ses installations, elle poursuit une certaine idée de purification et de prophy-laxie spirituelle provenant de ses origines. Elle nous soumet l’idée d’une suture de blessures qui s’achèvent, une réparation de l’incorrigible.

Sara HermannCritique et historienne d’ArtAncienne directrice du Musée d’Art Moderne, Sto.Dgo.

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