mie - la stabilisation comme voie d'intégration

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Page 1: MIE - La stabilisation comme voie d'intégration

InitiativesSolidarité

N° 102 - Décembre 2013 LA GAZETTE SANTÉ-SOCIAL - 29

MIE : la stabilisation comme voie d’intégrationDans le Pas-de-Calais, France Terre d’asile a développé un dispositif de stabilisation des jeunes migrants, afin de soutenir leur insertion dans la société française.

Favoriser l’inclusion socio-pro-fessionnelle des mineurs isolés

étrangers (MIE) : tel est l’objectif de la maison du jeune réfugié. La structure, qui a ouvert ses portes à Saint-Omer (Pas-de-Calais) en septembre 2012, est financée par le conseil général et gérée par France Terre d’asile.Le Calaisis connaît en effet d’im-portants flux migratoires. En 2009, le département a donc sollicité l’as-sociation pour créer un dispositif d’hébergement et de stabilisation. « Nous effectuons des maraudes dans les camps et les squats », in-dique Jean- François Roger, direc-teur de la maison du jeune réfugié. Cela évite que les mineurs isolés étrangers ne soient amenés par la

police, comme cela était le cas dans le cadre du dispositif d’héberge-ment que le conseil général avait mis en place précédemment, et qui entraînait un taux de fugue proche de 100 %.

Accueil de jourPremière difficulté : trouver un lieu où implanter la structure. « Ce ne pouvait pas être Calais, car la ville est très impactée par les pro-blèmes migratoires, et des adultes malveillants, notamment des pas-seurs, risquaient de récupérer les mineurs », poursuit Jean- François Roger. « Il fallait aussi que la ville soit suffisamment grande, avec des lieux accessibles et concentrés pour per-mettre la stabilisation », ajoute Dany

Marcy, chef du service départemen-tal de l’accueil familial et institu-tionnel. La maison du jeune réfugié

s’installe donc à Saint-Omer. Elle compte 60 places : une moitié relève de l’hébergement d’urgence ; l’autre moitié est répartie dans des apparte-ments semi-autonomes en ville. Un accueil de jour complète le disposi-tif de stabilisation, avec deux pro-fesseurs de français. Au total, 94 % des jeunes migrants stabilisés sont scolarisés. Tous sont inscrits dans les clubs de sport de la ville, ce qui per-met de faciliter leur insertion dans la population locale. Cette année, la maison a accueilli 329 garçons âgés de 15 à 18 ans. Le département envisage mainte-nant de développer un accueil par des familles bénévoles, grâce à la création d’un statut de « tiers de confiance ». n Emilie Lay

OPÉRATEUR France Terre d’asile.

PARTENAIRES Médecins du monde, Emmaüs, Secours catholique, Croix-Rouge fran-çaise, Auberge des migrants, Terre d’errance.

BUDGET DE FONCTIONNEMENT 1,76 million d’euros en 2013.

PARTENAIRE FINANCIER Conseil général du Pas-de-Calais.

CONTACT Jean-François Roger, directeur de la maison du jeune réfugié : [email protected] ou tél. : 03 21 11 61 31.

Quand un centre hospitalier distribue les surplus alimentaires aux démunisLe centre hospitalier du Mans donne 20 à 25 repas par semaine aux plus précaires.

Depuis mai, le centre hospitalier du Mans (Sarthe)redistribue les

surplus alimentaires des dîners pro-duits par son service de restauration à des personnes en grande précarité. Cinq soirs par semaine sont servis gratuitement 20 à 25 repas, dans un restaurant social, l’hôtel Jour et nuit, ouvert par l’association Tarmac. Le service est assuré par trois bénévoles de l’Ordre de Malte. « Les agents de mon service sont particulièrement fiers d’avoir réussi à mener ce pro-jet jusqu’au bout, se félicite Didier Girard, ingénieur en chef du service de restauration. Il nous a fallu trois ans pour aboutir. »

Hygiène et sécuritéL’établissement, qui compte 1 710 lits, sert 3 750 repas par jour. Les plateaux sont élaborés au sein de la cuisine centrale, selon une trentaine de menus différents. Afin de réduire le gaspillage, le CH a mis en place plusieurs procé-

dures : un logiciel pour la prise des commandes auprès des patients, un plan de formation des person-nels, etc. « Malgré tout, nous nous retrouvions avec des surplus, pour-suit Didier Girard. C’est pourquoi j’ai lancé ce projet de don, avec l’aval de la direction. »

La procédure est intégrée dans le plan de maîtrise sanitaire de l’éta-blissement et agréée par la préfec-ture. L’hôpital signe une convention avec ses deux partenaires et les bé-névoles sont formés aux règles d’hy-giène et de sécurité. « Les plateaux du soir sont achevés à 17 heures,

relève Didier Girard. Les produits qui ne peuvent pas être redistribués le lendemain, notamment les plats cuisinés, sont transvasés dans des conteneurs en inox et transportés dans le véhicule isotherme de l’hô-pital jusqu’au restaurant social qui ouvre à 18 heures. Prochainement, le transport sera assuré par l’Ordre de Malte ». n Isabelle Verbaere

Les repas sont servis cinq soirs par semaine, par des bénévoles.

M. D

RO

UIN

PARTENAIRES CH du Mans, Ordre de Malte, association Tarmac.

GAIN Les surplus alimen-taires représentent 7 000 re-pas / an, soit 16 000 euros. Sans l’opération, ces 4,2 tonnes d’aliments au-raient dû être transformées en compost, ou dirigées vers une usine de méthanisation.

CONTACT Didier Girard, ingénieur en chef du service de restauration, tél. : 02 43 43 25 99.