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Mensuel Février 2013 - N°99 - Ed.resp. Miguel Angel Espinosa, Rue du Collège 27 - 1050 Ixelles Mexique SUR LES ORDURES DE MEXICO FLEURIT UN MARCHÉ ILLÉGAL La cloche d’Alberto Alvarez donne le signal: un à un, les habitants de la Condesa, un quartier du centre de Mexico, déposent leurs ordures dans deux énormes barils montés sur roulettes. Au passage, ils lâchent 2 à 10 pesos (de 12 à 60 centimes d’euro) de pourboire. “ Le tri des pou- belles rapporte beaucoup plus “, insiste Alberto : un gant et une casquette pour seul uniforme, ce balayeur de 48 ans n’est pas salarié par la ville. Comme lui, 8 000 “ volontaires “ épaulent au noir les employés municipaux qui collectent chaque jour les 12 000 tonnes de déchets de cette méga- lopole de 20 millions d’habitants. Du ramassage au tri, ce marché parallèle s’élève à plusieurs di- zaines de millions d’euros par an. Á un carrefour, Alberto déverse sa récolte dans un camion poubelle puis se hisse à l’intérieur même de la benne. Cartons, papiers, canettes de soda, bouteilles de plastique... Le butin est empaqueté puis empilé sur le toit du véhi- cule. “ On aide juste mon cousin, Carlos, qui est chauffeur municipal. La vraie mafia, on la trouve dans les centres de tri “, glisse Alberto. Le tri, éreintant et mal payé La tournée terminée, direction la décharge du quartier, où les acheteurs attendent la march- andise, à deux pas de l’entrée. “ Aujourd’hui, le carton vaut 1 peso (6 centimes d’euro) le kilo, l’aluminium, 14 pesos. Les flacons de parfum de marque s’échangent jusqu’à 100 pesos pièce “, se félicite Carlos, 56 ans, qui porte la combinaison orange des 14 000 éboueurs mu- nicipaux. La ville lui verse un salaire mensuel de 5 000 pesos (environ 300 euros). La vente au noir des matières recyclables lui rapporte bien plus : la recette, environ 35 000 pesos par mois, est ensuite partagée avec ses assistants légaux ou non. Une coquette somme dans un pays où un instituteur empoche environ 4 000 pesos de salaire mensuel. “ Je prends la plus grosse part des bénéfices car j’investis plus. C’est moi qui entretiens le camion pour ne pas perdre une journée dans un atelier municipal “, confie-t-il. Le reste des déchets est ensuite transféré dans un des trois centres de tri con- struits en 1994 par la mairie pour éradiquer les décharges à ciel ouvert.Impossible d’entrer dans ces déchetteries gigantesques, où oeu- vrent plus de 5 000 pepenadores (trieurs) en- tre des montagnes d’ordures. Sur des tapis roulants, ils récupèrent plastique, polyéthylène, verre, fer ou vinyle, dans une atmosphère pestilentielle. “ Un travail éreintant qui multiplie les risques de maladies gastro-intestinales ou respiratoires pour gagner à peine 200 pe- sos (12,30 euros) par jour, reversés en partie à leurs chefs “, explique le sociologue Hector Castillo Berthier. Selon lui, ce second marché du tri génère plus de 40 millions d’euros de chif- fre d’affaires annuel. Le tout net d’impôt... Le principal parrain de ce business ? Cu- auhtemoc Gutierrez de la Torre, président de l’Union des pepenadores de Mexico. Cet ancien député local du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir au xxe siècle pendant soixante et onze ans, a hérité d’un empire. Dans les années 60, son père, Ra- fael Gutierrez, s’est vu offrir par ses amis du PRI la concession du tri des déchets contre le soutien politique de ses troupes. Depuis l’assassinat, en 1987, du “ roi des poubelles “, mère et fils gèrent les affaires. Clientèlisme et corporatisme Pour Hector Castillo Berthier, “ ces caciques ur- bains illustrent le clientélisme politique et le cor- poratisme traditionnel de la société mexicaine. La mairie dépense 900 millions d’euros en traite- ment annuel des ordures. Les véhicules lui ap- partiennent, les centres de tri aussi. Mais pas les bénéfices du recyclage, qui se limiterait à 25 % des déchets. “ Chacun des seize groupements de quartier gère ses poubelles à sa façon. Il manque une politique générale pour rationaliser le système “, constate Julio Trujillo, juriste à la mairie de la capitale. En juillet, Mexico doit fermer un de ses trois énormes centres de tri pour éviter la contami- nation des sols. L’occasion de tordre le cou au marché noir ? “ Si la ville décidait de légal- iser la gestion des déchets, elle devrait aussi régulariser les milliers de “volontaires” et de pepenadores qui travaillent pour elle gratuite- ment, sans statut ni protection sociale “, souligne le syndicaliste Jesus Vital. Sans compter la pression des corporations des éboueurs et surtout des trieurs pour garder la main sur une économie parallèle prospère... Frédéric Bon Journaliste http://lexpansion.lexpress.fr/economie/sur-les-ordures- de-mexico-fleurit-un-marche-illegal_154585.html http://vicenteelquiteno.multiply.com/photos/ album/145/145#photo=7 MENSUEL DE LA MAISON DE L’AMERIQUE LATINE SEUL asbl BELGIQUE BELGIE P.P 1050 BRUXELLES 1/6098 N° 9 9 FÉVRIER 2013 Décharge de Mexico City

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Page 1: Mexique Sur leS ordureS de Mexico fleurit un …...album/145/145#photo=7 MenSuel de la MaiSon de l’aMerique latine Seul asbl BELGIQUE BELGIE P.P 1050 BRUXELLES 1/6098 N 99 FÉVRIER

Mensuel Février 2013 - N°99 - Ed.resp. Miguel Angel Espinosa, Rue du Collège 27 - 1050 Ixelles

MexiqueSur leS ordureS de Mexico fleurit un Marché illégalla cloche d’alberto alvarez donne le signal: un à un, les habitants de la condesa, un quartier du centre de Mexico, déposent leurs ordures dans deux énormes barils montés sur roulettes. au passage, ils lâchent 2 à 10 pesos (de 12 à 60 centimes d’euro) de pourboire. “ le tri des pou-belles rapporte beaucoup plus “, insiste alberto : un gant et une casquette pour seul uniforme, ce balayeur de 48 ans n’est pas salarié par la ville. comme lui, 8 000 “ volontaires “ épaulent au noir les employés municipaux qui collectent chaque jour les 12 000 tonnes de déchets de cette méga-lopole de 20 millions d’habitants. du ramassage au tri, ce marché parallèle s’élève à plusieurs di-zaines de millions d’euros par an.

Á un carrefour, Alberto déverse sa récolte dans un camion poubelle puis se hisse à l’intérieur même de la benne. Cartons, papiers, canettes de soda, bouteilles de plastique... Le butin est empaqueté puis empilé sur le toit du véhi-cule. “ On aide juste mon cousin, Carlos, qui est chauffeur municipal. La vraie mafia, on la trouve dans les centres de tri “, glisse Alberto.

le tri, éreintant et mal payé

La tournée terminée, direction la décharge du quartier, où les acheteurs attendent la march-andise, à deux pas de l’entrée. “ Aujourd’hui, le carton vaut 1 peso (6 centimes d’euro) le kilo, l’aluminium, 14 pesos. Les flacons de parfum de marque s’échangent jusqu’à 100 pesos pièce “, se félicite Carlos, 56 ans, qui porte la combinaison orange des 14 000 éboueurs mu-nicipaux. La ville lui verse un salaire mensuel de 5 000 pesos (environ 300 euros). La vente au noir des matières recyclables lui rapporte bien plus : la recette, environ 35 000 pesos par mois, est ensuite partagée avec ses assistants légaux ou non. Une coquette somme dans un pays où un instituteur empoche environ 4 000 pesos de salaire mensuel. “ Je prends la plus grosse part des bénéfices car j’investis plus. C’est moi qui entretiens le camion pour ne pas perdre une journée dans un atelier municipal“, confie-t-il. Le reste des déchets est ensuite transféré dans un des trois centres de tri con-struits en 1994 par la mairie pour éradiquer les décharges à ciel ouvert.Impossible d’entrer dans ces déchetteries gigantesques, où oeu-

vrent plus de 5 000 pepenadores (trieurs) en-tre des montagnes d’ordures. Sur des tapis roulants, ils récupèrent plastique, polyéthylène, verre, fer ou vinyle, dans une atmosphère pestilentielle. “ Un travail éreintant qui multiplie les risques de maladies gastro-intestinales ou respiratoires pour gagner à peine 200 pe-sos (12,30 euros) par jour, reversés en partie à leurs chefs “, explique le sociologue Hector Castillo Berthier. Selon lui, ce second marché du tri génère plus de 40 millions d’euros de chif-fre d’affaires annuel. Le tout net d’impôt...

Le principal parrain de ce business ? Cu-auhtemoc Gutierrez de la Torre, président de l’Union des pepenadores de Mexico. Cet ancien député local du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir au xxe siècle pendant soixante et onze ans, a hérité d’un empire. Dans les années 60, son père, Ra-fael Gutierrez, s’est vu offrir par ses amis du PRI la concession du tri des déchets contre le soutien politique de ses troupes. Depuis l’assassinat, en 1987, du “ roi des poubelles “, mère et fils gèrent les affaires.

clientèlisme et corporatisme

Pour Hector Castillo Berthier, “ces caciques ur-bains illustrent le clientélisme politique et le cor-

poratisme traditionnel de la société mexicaine.“ La mairie dépense 900 millions d’euros en traite-ment annuel des ordures. Les véhicules lui ap-partiennent, les centres de tri aussi. Mais pas les bénéfices du recyclage, qui se limiterait à 25 % des déchets. “ Chacun des seize groupements de quartier gère ses poubelles à sa façon. Il manque une politique générale pour rationaliser le système “, constate Julio Trujillo, juriste à la mairie de la capitale.

En juillet, Mexico doit fermer un de ses trois énormes centres de tri pour éviter la contami-nation des sols. L’occasion de tordre le cou au marché noir ? “ Si la ville décidait de légal-iser la gestion des déchets, elle devrait aussi régulariser les milliers de “volontaires” et de pepenadores qui travaillent pour elle gratuite-ment, sans statut ni protection sociale “, souligne le syndicaliste Jesus Vital. Sans compter la pression des corporations des éboueurs et surtout des trieurs pour garder la main sur une économie parallèle prospère...

frédéric BonJournaliste

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MenSuel de la MaiSon de l’aMerique latine Seul asbl

BELGIQUE BELGIE

P.P1050 BRUXELLES

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N° 99FÉVRIER

2013

Décharge de Mexico City

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À carchá et chimó, l’éducation n’a mal-heureusement pas toujours les moy-ens de ses ambitions pédagogiques. les raisons du décrochage scolaire sont multiples. de surcroît, les retards de salaire des professeurs sont énor-mes... Mais les jeunes se cramponnent. certains ont la chance de recevoir une bourse de Plan international. d’autres donnent même des ateliers destinés aux jeunes dans les écoles. Bilan de la situation scolaire en alta Verapaz. A l’école de San Pedro de Carchá, dans le Nord du Guatemala, il y a 200 enfants en maternelle et en primaire. Côté coûts, l’école primaire est gratuite, commence à 7h30 et se termine à 14h30. L’école sec-ondaire, qui dure de 8h à 17h, est divisée en deux cycles de trois ans, le premier ap-pelé « básico », où l’on apprend la lecture, l’écriture, les mathématiques et le sport. Le second cycle secondaire s’appelle le « mag-isterio » et coûte 130 quetzales par mois (ce qui équivaut à environ 130 euros par an par enfant). C’est là que l’enfant choisit une spécialité. Malheureusement, beaucoup d’enfants arrêtent l’école en 3e secondaire par faute de moyens et limitent ainsi leur fu-tures opportunités professionnelles.

Heureusement, Plan International offre une bourse à six enfants par an par communau-té. Mais attention, ce n’est qu’une bourse partielle Beaucoup d’adolescents travaillent à la plantation d’arbres pour pouvoir payer leurs études secondaires. Plan international : une aide triple mais partielle

Les activités de Plan sont les suivantes : organisation de bourses, recherche de par-rains (envois de cadeaux et de lettres aux enfants), ateliers de sensibilisation. Plan Inter-national va de communauté en communauté et les professionnels se déplacent jusqu’aux écoles pour s’entretenir avec les professeurs et savoir combien de livres sont nécessaires. L’organisation se renseigne sur les besoins et « apporte une aide (matériel scolaire) à 177 communautés guatémaltèques et 700 en-fants » selon un représentant de l’ONG. En outre, Plan International organise l’aide par le biais de parrains, les « patrocinadores». Ceux-ci envoient des lettres qui sont ensuite

traduites vers l’espagnol par Plan et les enfants peuvent y répondre. Certains enfants reçoivent deux lettres par an, d’autres plus. Les parrains envoient parfois des cadeaux (jouets, poupées, crayons, carnets ou sacs à dos). Le jeune Alfredo Caal Ical, 16 ans, est bour-sier grâce à Plan International. Il a reçu, avec 7 autres volontaires, trois jours de formation de l’ONG et les a ensuite dispensés à son école grâce au COCODITO, le mouvement de jeunesse pour lequel il travaille depuis 2 ans. Ces ateliers durent quatre heures et sont ponctués par trois jeux entre chaque atelier. Les droits mis en valeur sont le droit d’étudier, de travailler et de fonder une famille. Mais l’aide de Plan est partielle. L’ONG donne 800 quetzales (soit 80 euros) par an à chaque boursier, ce qui correspond déjà à un peu plus de la moitié de la somme néces-saire. En effet, ses limitations financières vi-ennent du fait que l’aide qu’ils reçoivent est souvent inférieure à celle qu’ils demandent. Plan International se finance grâce aux dons des parrains et donateurs, mais aussi à des fonds du Ministère de l’Education.

offre de cours

A Carchá, les enfants n’ont pas de cours de géographie ni d’histoire ni en primaire ni en secondaire. A Chimó, la situation est différente. « Ils ont également un cours d’études sociales, qui est un mélange de géographie et d’histoire des peuples mayas. Dans la partie géographie, en première an-née primaire, ils voient la géographie de la communauté, de la bourgade. En deuxième année, ils apprennent que la communauté fait partie d’une municipalité. En troisième année, ils le placent dans un département et dans le pays. Entre la quatrième année et la sixième, ils prennent connaissance des autres pays du monde », explique Gertrudis Pop Coc, professeur de primaire. Côté cours, en 2011, le programme était basé sur des manuels scolaires mais cette année ce n’est plus le cas. Selon le profes-seur Antonio Ical Choj, de la communauté de Sabiha (de la localité de Carchá), il en résulte qu’il y a moins d’enfants présents.

A part développer les compétences intel-lectuelles, il y a également une plaine pour faire du sport. Mais les enfants travaillent sur de la terre battue, manquent de matériel spor-tif adéquat ou de tenues appropriées. Néan-

Mensuel Février 2013 - N°99 - Ed.resp. Miguel Angel Espinosa, Rue du Collège 27 - 1050 Ixelles

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Guatemala / éducation En routE vErs la quêtE dEs objEctifs pédagogiquEs

amies ». Dans les écoles de Carchá et de Chimó, il y a souvent plus de garçons que de filles. Ceci est lié à la taille des familles, au manque de revenus pour leur offrir à tous une éducation et à un présupposé ma-chiste, réservant aux petites filles les tâch-es domestiques, la cuisine et l’aide pour s’occuper des plus jeunes de la famille. «On encourage davantage les petits garçons à terminer leur cursus secondaire que l’on ne le fait avec les filles », déplore Gertrudis, professeur dans l’école primaire de Chimó. des professeurs longtemps impayés

Par ailleurs, Gertrudis Pop Coc s’insurge : «Nous n’avons pas été payés pendant trois mois et demi par le Ministère de l’Education (Mineduc) ! ». En effet, de janvier à la mi-avril 2012, 444 professeurs n’ont pas reçu leur salaire dans la région d’Alta Verapaz. A partir du 16 avril, les professeurs ont si-gné un nouveau contrat mais ils ne les ont payés qu’à partir de juin. Mais selon la Direction départementale de l’Education, il manquait un accord ministériel pour ap-puyer ce contrat. A niveau national, cela fait 900 professeurs qui n’ont pas été payés (des professeurs de primaire et de mater-nelle) sans compter certains du secondaire. Pléthore de municipalités sont concernées, dont Chahal, Chisec, Cahabón, Raxruha, Fray Bartolome de las Casas, Panzos, Lanquín, toutes situées en Alta Verapaz. Le Ministère de l’Education n’a pas pris la peine de répondre à mes questions.Afin que l’accord ministériel favorable de 2012 puisse être appliqué, la majorité des ensei-

gnants ont fait pression sur le gouvernement au moyen de manifestations. Quatre mani-festations ont eu lieu : deux à niveau départe-mental et deux à niveau national. La dernière manifestation a eu lieu le 5 décembre 2012 grâce au soutien du STEG, le Syndicat des Travailleurs de l’Education. Le 5 janvier, le gouvernement a fini par rémunérer les pro-fesseurs d’Alta Verapaz. Les professeurs du secondaire ont été payés fin décembre et ceux de maternelle et de primaire ont été payés le 5 janvier.

Les professeurs ont donc pu obtenir gtain de cause. Des idées créatives de formations et de cours sont mises en place, mais il reste encore du travail pour atteindre les idéaux d’un enseignement égalitaire et de qualité. Car selon la pédagogie de la maîtrise de Bloom, tous les élèves sont capables de ré-ussir, pour autant qu’on leur laisse le temps nécessaire pour y parvenir.

Laura Hershkowitz,Journaliste

moins, ils disposent d’une balle de football. Les dynamiques coopératives sont mixtes mais les jeunes filles comme les jeunes garçons jouent au football séparément. Mais un cours de plantation d’arbres est même dispensé. Par ailleurs, L’association AROAJ, qui défend les droits des paysans, donne des ateliers de sensibilisation à l’agriculture, aux semences créoles et hybrides.

décrochage

Il y a parfois des échecs à répétition car à par-tir de 10 ans, les enfants travaillent entre deux et quatre heures par jour au champ pour aid-er leurs parents. Cela permet de combler les faibles revenus des familles, mais leur laisse peu de temps pour faire leurs devoirs, même si c’est comme un loisir pour eux. Par ailleurs, selon un professeur, le Ministère de l’Education n’envoie pas les goûters et cela a un effet sur leur concentration. Certains enfants arrêtent l’école entre 15 et 17 ans sans avoir même terminé l’école primaire et avec un grand senti-ment de honte. « Je recommande aux parents que leurs enfants ne travaillent pas plus de deux heures au champ car ils ont besoin de deux heures par jour pour faire leurs devoirs », explique Gertrudis Pop Coc.

« Il y a seulement 10 professeurs dans no-tre école. J’enseigne en troisième primaire à 15 petits garçons et 9 petites filles. Certaines petites filles savent écrire, d’autres pas. Par-fois, les petites filles manquent les cours une ou deux fois par semaine et doivent ainsi rattraper le contenu du cours avec leurs

Comité de rédaction de CASASofía Injoque Palla, Gustavo Nielsen,

Laura Hershkowitz,Paula Marlet,Zoé Maus, Sébastien Hologne,

Aymeric Lehembre

Des remarques et des questions ?

Ecrivez-nous à [email protected]

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courS de francaiSCours du soir, deux niveaux de 40h, chacun, à 95 € niveau i - Lundi et Jeudi de 20h00 à 22h00du 25/03/2013 au 10/06/2013niveau ii - Mardi et vendredi 20h00 - 22h00du 26/03/2013 au 07/06/2013intenSifS de francaiSDeux niveaux de 120h, chacun à 145 €intensif i - Lundi, mercredi et vendredi de 10h -13hdu 22/04/2013 au 29/07/2013intensif ii - Lundi, mercredi et vendredi 14h00 - 17h00du 22/04/2013 au 29/07/2013eSPagnolTrois niveaux de 30h, chacun à 210 €niveau i - Lundi et Mercredi de 18h30 -20h30du 06/03/2013 au 29/04/2013niveau ii - Mardi et Jeudi de 18h30 -20h30du 07/03/2013 au 25/04/2013niveau iii - Mercredi de 18h -21hdu 27/03/2013 au 05/06/2013table de conversation - Mercredi de 18h 30-19h306 séances 35€ à partir de 16/01/2013PortugaiSQuatre niveaux, de 30h chacun à 210 €niveau i - Mercredi et Vendredi de 18h30 - 20h30du 13/03/2013 - 03/05/2013niveau ii - Mardi et Jeudi de 18h30 -20h30 du 07/03/2012 - 25/04/2013niveau iii - Mardi et Jeudi 20h30 - 22h30du 07/03/2012 - 25/04/2013courS de néérlandaiSniveau i (débutant) 40h - 70 € (matériel compris)Mardi et jeudi de 10h-12h du12/03/2013 au 21/05/2013tangoQuatre niveaux de 12 séances, chacun à 85 €niveau 0 - du 14 / 01 / 2013 au 08/04Lundi de19h - 20h...et de 20 à 22h Atelier de Création.Du 16/ 01 / 2013 au 03/04 le Mercredi :niveau i - de 19h - 20hniveau ii - de 20h - 21hniveau iii - de 21h - 22hSalSaniveau i - 6 séances 70 €Mardi 18h30 - 20h00du 26/02/2013 02/04 et du 9/04 au 14/05/2013chorale Koor “anaconda”Répétitions/Répétities les mardis/Elke dinsdag de 20h - 22h ►GRATUITthéâtre d’improvisation Pour jeunes et adultesMercredi de 19h - 20h 50 € le trimestreatelier de théâtre «comedia (in)humana»Mardi de 20h - 22h du 18/09/2012 au 18/06/ 2013 360 € /anStageS theMatiqueS de VacanceSPour les 5/12 ans. De 9h à 16h. Prix : 90 €• PÂqueS : “Les indiens de Patagonie : Les TehueLches” du 2 au 5 avril 2013• L’îLE DE PÂQUES du 8 au 12 avril 2013le Mercredi aPrèS -Midil’espagnol à travers la peinture et la dansede 14h à16h - 90 € par trimestrecapoeira de 13h30 à15h - 70 € par trimestreatelier de peinture expérimentale pour adultesanimé par Maria Canfield Artiste visuelleSamedi de 11h à13h - 80 € par trimestretaller de expresión creativa y poesiaLunes de 18h30 à 20h30 - 320 € l’année (Nov-Juin)atelier d’eVeil MuSical en français et en espagnol. Pour enfants de 5 à 12 ans. Tous les samedis de 13h30 à 15h30. 90 euros le trimestre.

Lettres des AmériquesPar Jean-Michel Klopp

Mensuel Février 2013 - N°99 - Ed.resp. Miguel Angel Espinosa, Rue du Collège 27 - 1050 Ixelles

L’araignée chiromancienne

Anthony PhelpsEd. d’Art le Saborde

Né en Haïti en 1928, An-thony Phelps est poète,

romancier et conteur. Il quitte son pays natal après des études secondaires pour aller étudier la chimie, la céramique et la photographie aux Etats-Unis et au Canada. Aujourd’hui, il poursuit son œuvre et travaille à la diffusion de la littérature haïtienne. Il vient de publier aux « Editions d’Art le Sabord » ( www.lesabord.qc.ca ) son recueil L’araignée chiromancienne. Cheval arabe, lézard dansant, mulet rêveur, criquet sauteur, araignée chiromancienne et autres bestioles in-trigantes peuplent l’univers exotique de Phelps. La mémoire personnelle s’exerce au gré des impressions, des sensations et des expéri-ences. Les mots du poète dévoilent un espace de songes et de mystères, de portraits intimes dans lesquels la faune demeure souveraine.

Terre Sauvage N° 287

CollectifEd. Milan

Le magazine « Terre Sau-vage, vivre la nature »

(www.terre-sauvage.com) est une publication que je me dois de dé-couvrir à chaque nouveau numéro. Parmi les contributions de ce N° 287, l’article « Cœurs de nature en Martinique », articulé autour de plusieurs grand thèmes, nous emmène dans les Antilles, en Martinique, à la découverte des lieux les plus étonnants de l’île. De la presqu’île de la Caravelle à celle des îlets de Sainte-Anne, vous vivrez de fortes émotions dans ces réserves naturelles.

Buenos Aires 1965-1975

Oscar AlemanFrémeaux & Associés

Oscar Aleman demeure l’un des plus grands

guitaristes du XX° siècle. Si l’on connaît bien la carrière du jeune Aleman pour avoir été l’une des figures incontournables des clubs de jazz et cabarets parisiens durant l’entre-deux guerres et pour avoir impressionné Django Reinhardt, on connait peu le reste de l’œuvre du génie ar-gentin. Le CD Buenos Aires 1965-1975, publié par « Frémeaux & Associés » ( www.fremeaux.com ) propose de découvrir pour la première fois en Europe deux des derniers enregistre-ments en studio d’Oscar Aleman, réalisés à Buenos Aires. Ce disque allie la fougue du swing et la sensualité des rythmes latins dans lesquels Oscar Aleman, impérissable entertain-er, rayonne de toute sa fraîcheur.

Les chroniques de Wildwood

Colin MeloyEd. Michel Lafon Jeunesse

Il était une fois un pays inter-dit où les animaux avaient

décidé d’imposer leur loi. Le frère de Prue a été kidnap-pé dans son berceau par des corneilles qui l’emmènent dans le Territoire Infranchissable. Avec son ami Curtis, Prue brave l’interdit et ils découvrent un monde magique où des ani-maux, pas toujours bien intentionnés, règnent en maîtres. La mission de sauvetage devient rapidement une lutte pour la libération de la contrée enchantée qu’on appelle Wildwood. « Michel Lafon Jeunesse » ( www.lire-en-serie.com ) vient de publier Les Chroniques de Wild-wood, de Colin Meloy. ( Dès 10 ans ).

La vie cachée de Katarina Bishop

Ally CarterEd. Michel Lafon Jeunesse

Katarina Bishop, quinze ans, est l’auteur du casse

dans le musée le plus sé-curisé du monde. Elle est capable de doubler les voleurs les plus rusés de la planète. Elle vient de recevoir une mission très délicate : récupérer l’émeraude Cléopâtre et la restituer à sa véritable propriétaire. Elle a décidé de ne reculer devant rien. La vie cachée de Katarina Bishop, 2. Criminels d’exception d’Ally Carter, publié chez « Michel Lafon Jeunesse » ( www.lire-en-serie.com ) est un roman au suspense garanti, à destination des ados dès 12 ans.

Tézin, le poisson amoureux

Rose-Esther GuignardEd. de l’Harmattan-Jeunesse

Dans la formidable collec-tion « Contes des 4 Vents

» de l’ « Harmattan Jeunesse » ( www.editions-harmattan.fr/jeunesse ) vient d’être publié en version bi-lingue créole-français un merveilleux conte d’Haïti sous le titre Tézin, le poisson amoureux ( Tezin, pwason anmoure-a ). Avez-vous déjà vu un poisson aux écailles dorées comme le soleil, étincelant de mille couleurs, qui plonge dans la nuit épaisse des entrailles de la rivière pour rapporter la bague d’une petite fille ? Ce poisson c’est Tézin, le Prince des eaux douces, amoureux fou de Mélina. ( Pour les 5 - 8 ans ).