mesure des compétences et démarche globale de...

283
Alain LABRUFFE Mesure des Compétences et démarche globale de qualité Guide pratique pour évaluer, motiver et perfectionner le personnel

Upload: others

Post on 10-Jan-2020

3 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

Alain LABRUFFE

Mesure des Compétences

et démarche globale de qualité

Guide pratique pour

évaluer, motiver et perfectionner le personnel

Page 2: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

2

Page 3: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

3

© Université Internationale d’Agadir, 2018 Bab Al Madina, Tilila B.P. 8143-Agadir Maroc

www.universiapolis.ma

Dépôt légal : 2018MO2684

ISBN : 978-9954-566-06-0

Page 4: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

4

Publications d’Alain LABRUFFE Systèmes partiels de communication, Mouton Ed., 1972

Psychologie et évaluation de la formation, Encyclopédie Retz, 1975

Audit de l’entreprise communicante, Socrate, 1991

La communication positive, stratégies et techniques, PUB, 1997,

Cinq thèses de communication sociale, PUB, 1998

Les méninges du management, GRH et communication interne, Chiron, 2001

Prévenir et combattre le stress, Chiron, 2002

Réussir les entretiens de sélection, Chiron, 2003

Management des compétences, Afnor, 2003, 2005, 2010

Mesure des compétences, Afnor, 2003

Communication et qualité, le maillon fort, Afnor, 2003

100 Questions pour agir et comprendre Les Compétences, Afnor, 2003

100 Questions pour agir et comprendre Le Management, Afnor, 2004 &

2006

Pour en finir avec le stress, une méditation occidentale, Chiron, 2004

Pour en finir avec les problèmes de communication, Chiron, 2004

100 Questions pour agir et comprendre La Formation des Adultes, Afnor,

2004

Compétences relationnelles, Afnor, 2005

L ‘entretien professionnel, Afnor, 2005

Manager, le kit minute, 30 outils pour progresser, Afnor, 2006

100 Questions pour agir et comprendre Le Management, (édition enrichie),

Afnor, 2006

Le Guide du nouveau formateur, Afnor, 2006& 2008

La communication positive, objectif santé, LEH Editions, 2006

60 tableaux de bord pour la gestion des compétences, Afnor, 2007

Seniors: talents et compétences dans l'entreprise, Afnor, 2007

Trouvez votre emploi, le kit minute, Afnor, 2007

Page 5: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

5

101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor,

2007

Comunicarea-o problema rezolvata,la serviciu si in famille, Ed. Beck,

Bucarest, 2007

Managez, le kit minute, 36 outils pour progresser, Afnor, 2007

Communication interpersonnelle et développement personnel, Isiam-Agadir,

2008

La créativité, ça se manage aussi! Afnor, 2008

GPEC, pour une stratégie durable et adaptable, Afnor, 2008

Entretiens du manager, le kit minute, Afnor, 2008

Recrutement : le kit minute du recruteur, Afnor, 2008

Le Coaching gagnant, Afnor, 2008

Le savoir être, un référentiel professionnel d’excellence, Afnor, 2008

Communication et qualité, le maillon fort, Afnor, 2008

La gestion de competencias. Planteamientos, basicos,practicas y cuadros de

mando, Aenor, Madrid, 2008

Guide des pratiques d’évaluation des personnels de santé, LEH, 2008

Le manager positif, 12 façons de manager en se ménageant, Afnor, 2008

Communication et qualité, le maillon fort (édition revue et enrichie), Afnor,

2008

Les nouveaux outils de l’évaluation du personnel, Afnor, 2009

Le manager « top » performant. Le livre des secrets du petit prince du

Management, Afnor, 2009

Management. Petit guide de survie en milieu hostile, Afnor, 2009

Mieux vivre au travail ! Afnor, 2010

Vous stressez ? Positivez !Afnor, 2010

Seniors. Le plan d’action clés en mains, Afnor, 2010

Développer son capital humain pour séduire et convaincre un recruteur,

Afnor, 2010

Le self management, Afnor, 2010

100 questions pour agir et comprendre : Le management de projet, Afnor,

2011

Les nouveaux outils de l’évaluation des compétences, AFNOR éditions, 2011

Page 6: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

6

Guide psycho pratique pour l’entretien professionnel, AFNOR, 2012

Le développement personnel –Au cœur du management durable, AFNOR

2012

Le kit minute du manager, les 50 clés du management RELATIONNEL (avec

sylvie desqué), AFNOR 2013

Maitriser le changement, AFNOR édition, 2013

Les clés de l’organisation responsable - l’homme au cœur de l’ISO 26000

(avec Nathalie des camps), AFNOR, 2014

Le guide du formateur responsable, 30 fiches et 101 tableaux de bord (avec

Nathalie Descamps), AFNOR éditions, 2015

La communication responsable, collective, «100 questions pour comprendre

et agir», AFNOR éditions, 2016

Seniors en entreprise –RH : le temps de l’action, AFNOR, 2018

Lutter contre les esprits toxiques dans une démanche de responsabilité

sociétale, NFISO 26000, AFNOR, 2018.

© Universiapolis 2018

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque

procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l'autorisation de l'éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont

autorisées, d'une part, les reproductions strictement réservées à l'usage privé

du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d'autre part, les

analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou

d'information de l'œuvre dans laquelle elles sont incorporées.

Page 7: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

7

Page 8: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

8

Remerciements

Ils vont tout droit à Abderahman AMSIDDER dont l’opiniâtreté

et le dévouement ont permis la finalisation de cet ouvrage et qui

diffuse depuis plus de quinze années d’un patient travail de prosélyte

« la communication positive » au Maroc.

Jamal ELACHMIT, un de nos anciens lauréats à Bordeaux,

mérite d’être loué pour la confiance dont il nous a témoigné pour

qu’une collection spéciale soit créée afin de contribuer au

rayonnement de l’approche de la communication positive. Remercions

aussi ses étudiants dont la trentaine de nationalités représentant le

continent africain ont déjà apprécié les vertus de la méthodologie

proposée aussi bien pour l’appliquer un jour d’entretien de sélection

que dans leur activité managériale. Lors de conférences, de séminaires

ou d’interventions improvisées dans l’enceinte de l’ISIAM tous ces

étudiants enthousiastes ont encouragé la détermination de l’auteur à

leur offrir cet outil de travail. Dans le cadre des normes ISO (et

notamment 26000) cette action managériale doit servir de phare à un

management de qualité attendu par tous les salariés du monde qui

veulent le respect de leurs droits fondamentaux, un épanouissement

personnel et une progression continue dans leur itinéraire

professionnel.

Remercions aussi ces managers marocains qui ont fait leurs

premiers pas sur la voie du dialogue difficile et exigeant que

représente cette nouvelle approche concertée de l’évaluation des

compétences pour motiver des collaborateurs engagés dans la

compétition internationale.

Page 9: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

9

Page 10: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

10

SOMMAIRE

Introduction : compétences, management et qualité 9

1 - Rénover la GPEC 13

2 - Le rôle moteur du management 29

3 –Une Méthodologie innovante 43

4 –Cartographier les compétences 65

5 – Référentiel abrégé de l’efficacité personnelle 83

6 - Choisir le personnel 113

7 -Accueillir et intégrer 131

8- Evaluer et perfectionner constamment 145

9- Requinquer les quinquagénaires 165

10 –Evaluer les compétences du savoir être 181

11- Développer la qualité 201

12- Communication et qualité, même réseau 223

Conclusion : Manager les compétences 239

Bibliographie 286

Page 11: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

11

Page 12: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

12

INTRODUCTION

Compétences, management et qualité

La mesure des compétences constitue l’un des quatre piliers à la disposition du management concourant à l’obtention d’un produit et

d’un service de qualité. En effet, il suffit que l’un des acteurs du

système organisationnel ne soit pas compétent et le manifeste dans son action, la réalisation d’une pièce ou d’un dossier, l’accueil d’un client

ou d’un simple visiteur pour que la satisfaction du client final ne soit

pas au rendez-vous. Les compétences sont en effet au cœur de la

stricte application des normes et des procédures qui définissent des unités de savoir et de savoir-faire présidant à la réalisation d’une

activité conforme aux exigences.

Il est donc important de comprendre ce que recouvre cette nouvelle

pratique d’évaluation des compétences qui concrètement doit

permettre à chacun d’utiliser des outils et une méthodologie soutenue par la Commission européenne puis développée depuis une quinzaine

d’années en Europe dans de multiples secteurs d’activités afin d’en

perfectionner constamment les diverses composantes aussi bien au

plan des compétences techniques que des compétences relationnelles.

C’est là le deuxième point central : la qualité d’un produit et d’un

service dépend à la fois des compétences de chacun au niveau requis par l’activité et des compétences relationnelles développées par

chacun des acteurs qui interagit au sein d’un réseau clients

fournisseurs dans lequel chacun a des attentes et des exigences qui doivent être satisfaites par tous les autres et réciproquement.

Le deuxième pilier fondamental de l’obtention de la qualité d’un

produit et ou d’un service découle de la méthodologie propice à la mesure des compétences. Cette évaluation s’effectue en concertation

entre un responsable d’encadrement formé à la méthode et chacun de

ses collaborateurs qui participe ainsi activement à l’évaluation de ses compétences et s’engage ensuite résolument à les perfectionner après

avoir déterminé avec son chef des objectifs de progression qui seront

Page 13: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

13

ensuite (auto)contrôles et amendés au cours de l’activité. Cette

évaluation concertée implique donc que le personnel d’encadrement

ait appris une méthode de communication érigée et diffusée en dialogue généralisé utile à chaque occasion de traitement d’un

problème, de prévention ou de résolution d’un conflit, de négociation,

d’explication, de formation ou de transmission d’une simple

information. La communication positive devient ainsi le second pilier d’une gestion des compétences nécessaire à l’exercice quotidien du

management relationnel.

Le troisième pilier d’une démarche de qualité digne de ce nom réside

dans l‘adoption d’une m d’une méthode de description des fonctions

de l’organisme de travail. Là encore il s’agit de mettre en œuvre une méthode basée sur la concertation et l’évaluation des compétences

afin que toutes les fonctions soient clairement et précisément

identifiées et décrites dans un manuel qui indique à chaque titulaire le

mode d’emploi détaillé de ce qu’il doit faire. Mise en place depuis plus d’une trentaine d’années dans la moitié de l’industrie française

cette description des fonctions permet ensuite de prévoir les

évolutions et surtout de choisir les titulaires de fonction de caractéristiques précisément repérées puis de procéder à toutes les

actions ultérieures de gestion du personnel., de l’accueil au départ à la

retraite en passant par l’entretien annuel d’évaluation qui constitué une étape importante pour l’amélioration continue et la motivation de

chaque acteur de l’organisme. Pour prendre une analogie la

description de fonction est à la fiche ou au profil de poste ce que cet

ouvrage est au sommaire qui le précède : le sommaire donne une idée du contenu alors que chaque chapitre de cet ouvrage détaille les idées

et donne des modes d’emploi précis pour mettre en place et pratiquer

chaque outil proposé.

La conception et la pratique de ces trois piliers au sein d’un organisme

conduisent à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une démarche de qualité de cinquième génération : c’est le quatrième pilier d’une

gestion moderne de l’organisation qui répond à la fois aux exigences

du clients final, aux aspirations fondamentales des salariés ainsi qu’à

l’efficacité économique de l’organisme propulsé au cœur d’une mondialisation dans laquelle chaque organisme doit posséder et

conserver des avantages concurrentiels déterminants tout en se

projetant dans l’avenir afin d‘avoir toujours une longueur d’avance sur la concurrence et de maintenir la motivation de chacun des acteurs du

réseau clients fournisseurs. Cette qualité de cinquième génération

intègre dans une pratique globale les avancées de la normalisation, l’application des normes et procédures en vigueur et notamment la

dernière version 9001/2008, les préconisations de la norme

Page 14: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

14

WD/26000.3 (parue en novembre 2010), la prise en compte des

exigences du réseau clients fournisseurs internes et externes, les

recommandations de l’agenda 21, la réflexion nécessaire sur les répercussions de l’activité dans le temps et dans l’espace ainsi que la

durabilité des ressources disponibles et notamment humaines. Ce

dernier objectif renvoie à la prise en compte des compétences dans

une double perspective métrologique et dynamique, directement liée aux évolutions technologiques et normalisatrices ainsi qu’aux

exigences de la mondialisation.

Page 15: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

15

Page 16: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

16

Chapitre 1

Rénover la GPEC

La GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des

compétences) représente depuis longtemps le serpent de mer de la

GRH (gestion des ressources humaines, traditionnellement axée sur

l’administration du contrat de travail et de la feuille de paie). Cette

approche dynamique de la gestion des personnes réapparaît

cycliquement comme une chimère dans l’espoir d’établir un système

permettant de fixer une fois pour toutes les salariés dans l'alignement

d'une « gestion prévisionnelle des emplois et des carrières » comme ce

fut son appellation originelle….

Cette pratique, rarement mise en place dans les faits, hante cependant

les esprits des organisateurs férus de taylorisme. En outre, elle absorbe

l'énergie des services du personnel qui rêvent de planifier à long terme

les carrières et les trajectoires de ces salariés, tellement difficiles à

gérer dès que leurs exigences s'écartent des sillons tracés par les lois et

règlements qui conditionnent le strict respect des procédures de

l'administration de la feuille de paie. Après the right man at the right

place, slogan de l'organisation stupéfiante (pardon lecteur, il est plus

convenable de dire « scientifique ») du travail voulue par Winston

Taylor1, la place de chacun tout au long d’une vie de labeur devrait

pouvoir être planifiée Ŕ selon cet éminent scientifique - comme dans

les plus purs cauchemars staliniens, ou bien comme dans

l’organisation décrite dans Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley.

Les ingénieurs parviennent parfaitement à réaliser ce prodige pour

prévoir le cycle d'efficacité d'une machine, programmer ses divers

paramètres, établir des cartes de contrôle et planifier sa maintenance

1-La Direction des ateliers est le premier ouvrage qui conduira Taylor à définir les Principles of

Scientific Management en1911 dans lequel l'organisation scientifique du travail est fondée

Page 17: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

17

jusqu'au jour de son remplacement. L’Ordinateur devrait pouvoir

parvenir à un tel prodige…

Dans l’esprit de ses concepteurs, aussi rigoureux organisateurs que

scientifiques autoproclamés, cette planification idéale, basée sur des

abaques faisant coïncider les carrières des salariés avec les emplois

des organismes, aurait pour mission de prévoir la carrière d’un salarié

et ses différentes étapes tout au long du cycle de travail en

franchissant régulièrement des paliers prévus d’avance. Le rêve

suprême de ces maîtres de l'organisation scientifique du travail

consistait même à pouvoir stabiliser, grâce à de savants algorithmes

mathématiques utilisés pour la prévision de l'évolution des salaires,

chaque salarié sur un palier hiérarchique. Dans de tels modèles aussi

artificiels que profondément inhumains, chaque salarié se retrouve

bien calé dans une case d'un organigramme gelé à tout jamais. De

surcroît, cette GPEC prétend l'y maintenir jusqu’à son départ à la

retraite sans tenir compte ni de ses aspirations, ni des évolutions

technologiques, encore moins de ses compétences4. D'ailleurs qui se

soucie actuellement de la mise en œuvre de l'entretien professionnel,

de la rigueur d'un recrutement, de l'intégration des salariés, de

l'employabilité des seniors, de la prise en compte des besoins

fondamentaux des salariés en vue de leur épanouissement ou de

l'implantation de la nouvelle gouvernance dans le secteur santé ?

Vous, lecteur éclairé, certainement, et c'est tant mieux !

Le taylorisme avait réussi-en partie- ce prodige de stabilité (une tâche,

une vie) jusqu'à ce que les experts en stratégie managériale

s'aperçoivent que le producteur était aussi un consommateur avisé qui

avait des exigences de plus en plus poussées, individualisées et

originales. Les experts en organisation des entreprises ne pouvaient

concevoir plus longtemps un service marketing qui chouchoute le

second alors que le service du personnel continuait à enserrer le

premier (le même évidemment) dans une gestion des ressources

humaines qui, pour avoir changé de nom, n'en restait pas moins

carcérale en enfermant chaque salarié dans un carcan en termes de

compétences limitées et d'emploi défini une fois pour toutes.

Un exemple dramatique : en France, en 2008, 110 prisonniers se sont

suicidés dans leur cellule alors que le nombre de salariés qui ont subi

Page 18: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

18

le même sort dans cette même période est estimé à un par jour.

Conclusion : l’entreprise est quatre fois plus carcérale qu’une

prison !...Il est donc grand temps d’enrayer ce fléau et ses prémisses et

de contribuer à changer des structures qui entraînent une telle

pathologie. L’évaluation des compétences et leur gestion devient alors

une mesure prioritaire pour y parvenir et améliorer l’efficacité

économique de l’organisme de travail.

1 – Conception et pratique d'une GPEC rénovée

La terminologie utilisée est tout à fait symptomatique de cette

conception réifiante: la GPEC traditionnelle parle de poste, fixe par

définition, alors que le monde du travail actuel réclame des fonctions,

multiples et évolutives, dont chaque attribution transitoire mérite une

description précise tenant compte d'une multitude de paramètres liés

au contexte, aux compétences et aux relations nécessaires avec

d'autres fonctions et d'autres personnes au sein du réseau clients-

fournisseurs interne et externe propre à chaque organisme. En outre la

GPEC classique envisage des « métiers » dont la définition serait

inscrite dans le marbre pour l'éternité, comme s’il n'y avait qu'un seul

métier de secrétaire ou de mécanicien et que chacun d'eux serait défini

une fois pour toutes dans un profil idéal et immuable. Evidemment, la

fonction de secrétaire médicale d'un patron hospitalo-universitaire

dans un service hospitalier réclame des compétences bien différentes

de celles d'une secrétaire d'un contremaître dans un atelier de

mécanique générale d'un constructeur automobile implanté dans le

royaume.

Dans de tels contextes, la GPEC traditionnelle envisage de gérer des

effectifs d'un organisme en termes statistiques et administratifs pour

équilibrer des masses et souscrire à l'équilibre de la pyramide des

âges. L'homme est alors réduit à un matricule et, s'il ne souscrit pas

aux canons de cette gestion totalitaire, il devient « surnombre »,

étiquette infamante qui le suit jusque sur sa feuille de paie comme

nous avons pu l'observer dans un organisme réputé, avant d’être

poussé vers la sortie parfois sans ménagement. C'est d'ailleurs le cas

(en France) pour les deux tiers des plus de 50 ans qui ont dû quitter

l'emploi qui leur donnait un statut social, une raison d'exister et le

moyen de développer leurs compétences pour se rendre encore utiles,

la retraite venue, dans les innombrables associations qui ne peuvent

Page 19: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

19

survivre et fournir un lien social indispensable sans leurs multiples

talents. Face à cette réalité consternante de cette gestion du personnel,

les discours incantatoires concernant la responsabilité sociétale de

l'entreprise citoyenne semblent bien dérisoires.

Voici un exemple typique de la prose qui accompagne la conception

de cette gestion prévisionnelle telle qu'elle apparaît alors pour la

prévision des salaires selon l'âge et les catégories

socioprofessionnelles (CSP). Le lecteur comprendra alors mieux

pourquoi la GPEC que nous proposons, ses outils, sa philosophie et sa

pratique s'opposent radicalement à une telle conception de l'homme au

travail et de la gestion des ressources humaines.

"On peut décomposer l'augmentation du salaire moyen en un

effet pur d'augmentation des salaires et un effet de composition qui

reflète la modification de la structure par CSP des emplois. On obtient

ainsi :

croissance du salaire moyen effet salaires effet structures

19,9% 9, 1% 10,7

La proportion de la CSP j dans la classe d'âge 55-59 ans, W 55-59 le

salaire moyen de ces travailleurs et W 55-59 le salaire moyen s'établit

ainsi :

w 55-59 = E p (55-49) jw 55-59, j

Autre exemple, pour la gestion des pré-retraités d'autres formules sont

à l'œuvre. Ainsi en supposant qu'un salarié choisisse de prolonger son

activité, il faudra prendre en compte la formule suivante :

R(z) = w (1-à) z + & (z) (D Ŕ z) = wz+Rss(z)

Où z1 est l'âge de la retraite, w& (Z&) la pension, w le salaire"!

Dans ces équations qui prétendent établir la gestion prévisionnelle des

salariés à tout moment de leur carrière, nous sommes bien loin de la

conception d'une gestion personnalisée de l'évolution des compétences

établie en concertation avec chaque salarié au fur et à mesure des

Page 20: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

20

inflexions de sa carrière en fonction des adaptations nécessaires liées

aux évolutions technologiques et fonctionnelles.

Cette conception bureaucratique s'étend dans tous les domaines de

l'organisation en la considérant comme une succession de chiffres à

gérer dont il convient de rendre compte dans des abaques et des

équations à l'aide des modélisations facilitées par un traitement

informatisé. Dénoncée depuis un demi-siècle par Michel Crozier, nous

proposons avec lui une « entreprise à l'écoute ». Celle-ci doit

conduire à une prise en charge individualisée dans laquelle la

connaissance, l'évaluation et le perfectionnement des compétences de

chaque salarié, puis sa nécessaire évolution face à l'évolution

technologique et aux changements de toute nature, voire les

changements prévisibles de sa fonction, sont au centre de la réflexion

managériale et de la pratique organisationnelle. A la grande joie

posthume de Pierre Dac, célèbre comique dont il faut recommander

les « pensées », il s'avère en effet que « tout est dans tout » et

réciproquement et chacun de nous développe des « personnalités

multiples » comme le confirme Bruno Lussato dans « Virus », son

dernier ouvrage2.

Cette révélation implique que ces diverses personnalités peuvent

s'actualiser en fonction des situations diversifiées que la carrière d'une

personne propose tout au long d'une vie. Pour faire encore mieux

pénétrer cette idée dans les esprits des dirigeants, la nouvelle loi sur la

formation tout au long de la vie propose de renforcer cette possibilité

par un perfectionnement continu qui rend possible la mise en pratique

des rôles imposés par les divers moments de la vie professionnelle.

Par ailleurs, la nouvelle norme 26 000 propose de favoriser

l’épanouissement des travailleurs par des actions de formation, de

développement personnel « tout au long de la vie », ajoute la

Commission européenne.

Déjà, au sein de l'organisme constitué en un vaste et dense « réseau

clients-fournisseurs », chaque acteur est à la fois client et fournisseur

de tous les autres acteurs qui composent le réseau jusqu'au client final.

Cette idée est essentielle à comprendre pour envisager une gestion

personnalisée des compétences. Celles-ci évoluent dans le temps en

2 Lussato B., Virus, huit leçons sur la désinformation, Syrtes, 2008

Page 21: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

21

raison de l'évolution des techniques nécessaires pour effectuer une

activité donnée, mais aussi dans l'espace en raison des rôles

différenciés que chaque acteur est appelé à jouer avec ses divers

correspondants dont chacun exige des compétences spécifiques -voire

un niveau différencié pour chacun d'entre eux -adaptés à la demande

de chaque acteur qui se révèle à la fois partenaire et concurrent .

Chaque acteur de ce réseau doit donc apprendre, puis manifester de

façon sensible et adaptée, les diverses compétences exigées par ces

deux rôles génériques (partenaire et concurrent dont chacun peut se

décliner en une multitude de nuances, requérant des niveaux de

compétences adaptées).

Ces rôles évoluent aussi en permanence dans le temps en fonction des

exigences renouvelées du client final, mais aussi en fonction des

exigences particulières de chacun des clients et fournisseurs à qui la

mise en scène de ces rôles s'adresse au cours d'une même journée de

travail. Nous sommes au cœur de la problématique des compétences

que nous voulons démontrer et pour laquelle nous proposons les outils

essentiels de leur gestion dans cet ouvrage. La GPEC constitue un

ensemble de techniques pour gérer -donc prévoir- une évolution

continue, multiple et sans cesse renouvelée des compétences exigées

de chacun au plan technique comme au plan relationnel, au cours de la

carrière comme lors de chaque moment d'une journée de travail.

Ainsi, dans cette conception renouvelée associée à une pratique qui

répond aux besoins fondamentaux des salariés et aux exigences de

l'entreprise mondialisée, nous pouvons proposer une première

définition opérationnelle :

La GPEC peut être conçue et pratiquée sur la base de l'évaluation

concertée, la prise en compte et la prévision des compétences de

toutes les personnes constituant une entité de travail tenant compte de

l 'évolution et de l'adaptation de chaque compétence aux objectifs de

performance définis par l'organisme et à ceux correspondant à

l'épanouissement de chaque salarié dans sa fonction.

Nous pouvons ajouter que, dans notre expérience découlant de cet

axiome, un salarié heureux devient un salarié performant parce que

ses compétences techniques et relationnelles sont ajustées en

permanence et de façon optimale à ce qui est requis par sa fonction et

Page 22: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

22

par la charge de travail qu'elle génère, le conduisant ainsi à stimuler de

façon optimale et continue ses besoins fondamentaux et à entretenir

son système motivationnel.

En outre, la mondialisation a radicalement fait trépasser ce rêve

taylorien d'une compétence unique et immuable, définitivement

accordée à chaque salarié et réduite à sa plus simple non expression au

plan relationnel et à un protocole répétitif au plan technique, comme

l'a bien mis en scène Charlie Chaplin dans Les Temps Modernes. Il

faut désormais, à l’industrie et au commerce, mais aussi à

l’administration comme à l’éducation ou à la santé prévoir, non pas

l’évolution d’un salarié dans un emploi qui entreprendrait alors une

carrière aux paliers prévisibles et pilotés dès l’embauche, mais il faut

anticiper les multiples évolutions des emplois soumis à l’évolution des

technologies comme à l'obsolescence des connaissances d'un salarié. Il

est désormais avéré qu’un ingénieur doit renouveler 80% de son stock

de compétences tous les 5 ans pour être en phase avec l'évolution

technologique alors qu’un informaticien doit se mettre à niveau tous

les six mois pour être en phase avec la demande et la technique. De

façon plus générale, tous les salariés sont impactés par l’avancée de la

normalisation en termes de production et de service mais aussi

d’hygiène, de droits humains fondamentaux ou de développement

durable.

2 – Les compétences au centre de la nouvelle GPEC

En conséquence, il convient de concevoir et d'utiliser des

instruments de mesure des compétences qui permettent d'identifier et

d'évaluer précisément des écarts entre des compétences requises,

maintenant et à terme, dans une fonction et les compétences acquises

par un salarié . Pour parvenir à maîtriser cette double évolution, il

importe de former de façon continue les salariés, comme l’a voulu (en

France) la nouvelle loi sur la formation du 4 mai 2004. Comme la

Commission européenne l’avait impulsé, il convient de favoriser

l’adaptation continue des salariés dans un continuum de compétences

utiles tout au long de leur carrière.

Pour maîtriser ce flux et programmer des formations adaptées à ce

double objectif, nous proposons une méthodologie soutenue par la

Commission européenne qui peut se décliner par les responsables RH

Page 23: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

23

comme par le management à tous les moments de la carrière d’un

salarié d’une part, et pour évaluer les besoins de compétences de

toutes les fonctions d’autre part. Insistons sur le fait qu’un emploi est

une coquille, façon Bernard l’Hermite dans laquelle le salarié va

exercer de multiples fonctions tout au long de sa vie professionnelle.

Pour remplir chacune d’elles, le salarié doit connaître, élargir et

perfectionner un portefeuille de compétences duquel il pourra tirer, au

fur et à mesure des nécessités des évolutions qui lui seront offertes, les

cartes de compétences utiles à remplir la fonction.

La GPEC est alors pilotée conjointement par le salarié et par les

responsables RH et le management de l’organisme. La GPEC que

nous proposons est donc une gestion dynamique construite en

commun entre les responsables d’un organisme et chaque salarié qui

s’accordent pour optimiser des compétences utiles à une fonction en

sachant que les fonctions peuvent évoluer en termes de contenu et de

niveaux de compétences. L’enrichissement perpétuel du portefeuille

de compétences de chaque salarié doit permettre, au fil d’évaluations

annuelles conjointement menées entre le management et chacun de ses

collaborateurs, d’adapter la performance du salarié aux besoins de

l’organisme dans lequel il travaille.

Pour bien manifester la rupture conceptuelle et opérationnelle que

nous proposons, le terme et les pratiques de la GPEC doivent faire

l'objet d'un changement radical déjà amorcé. En ce qui concerne le

sigle GPEC, nous le développons en insistant sur deux dimensions

importantes qui le sous-tendent, la personnalisation d'une part et

l'évolution des compétences d'autre part. Ainsi la GPEC doit être

entendue et pratiquée comme la Gestion Personnalisée de l'Evolution

des Compétences. Si nous proposons de faire évoluer le vocabulaire

c'est aussi pour mieux faire évoluer les pratiques. Ainsi la gestion,

prévisionnelle par essence comme l'indiquait déjà Confucius

(administrer, c'est anticiper), doit être une préoccupation partagée à la

fois par le service ad hoc et par le management à partir de méthodes et

d'outils possédés en commun. Par ailleurs les compétences doivent

faire l'objet d'une conception renouvelée développée dans une

méthodologie redéfinie et validée: c'est ce que nous pouvons proposer,

suite au soutien de la Commission européenne qui, contractuellement,

nous a permis de concevoir et de perfectionner par tous moyens utiles

une méthodologie d'évaluation des compétences à partir de la

Page 24: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

24

construction d'un référentiel spécifique à chaque organisme. Elle s'est

enrichie depuis lors par les applications opérées dans de multiples

secteurs au profit d'un véritable partenariat avec les salariés auxquels

elle est destinée. Ceux-ci peuvent se l'approprier, quels que soient leur

fonction et les services concernés: celui du personnel -évidemment-

mais aussi le management, y trouveront le creuset nécessaire à la mise

en place de cette gestion personnalisée de l'évolution des

compétences.

Est-il besoin de donner des exemples de ces évolutions? Au plan

technologique l'automatisation, la robotisation, la bureautique, les

NTIC (les nouvelles technologies de l'information et de la

communication) et bientôt la domotique puis la pression des

préoccupations environnementales constituent les manifestations les

plus visibles en se diffusant partout jusque dans les foyers. Ces

évolutions impliquent évidemment une mise à niveau des

compétences et l'acquisition de nouvelles, adaptées à la maîtrise de ces

techniques comme c'est le cas pour la bureautique ont la

« convivialité » des équipements reste à démontrer et qui n'exclut pas

des apprentissages à maitriser les subtilités du pack office, facile pour

les jeunes qui sont nés avec, plus difficile pour les plus âgés qui

entrent dans le monde des seniors.

Au plan personnel quelques cas illustrent les incroyables parcours de

personnes que nous gardons en mémoire. Ainsi, entre autres exemples

remarquables, ce Président d'une Mutuelle, qui a commencé sa

carrière avec un certificat d'études en poche en cassant les cailloux du

réseau ferré, est devenu agent de maîtrise tout en en devenant trésorier

de son syndicat et un boursicoteur avisé. Ainsi cet ingénieur conseil,

expert international en biologie auprès de multinationales qui a

commencé sa carrière comme laborantin, a acquis un diplôme

d'ingénieur grâce à des cours du soir, passe ses loisirs à entretenir des

chevaux. Citons aussi le cas de ces ouvriers, confinés au mauvais

milieu d'une chaîne de travail, obligés d'acquérir des compétences

pour programmer des robots et conduire une chaîne automatisée dans

l'industrie automobile ou aéronautique. Nous pourrions multiplier les

exemples.

Que démontrent ces exemples de gens ordinaires que chacun peut

croiser dans la rue ou dans les couloirs de son entreprise, bien loin des

Page 25: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

25

personnalités exceptionnelles du monde de l'économie qui ont

construit des empires industriels et financiers mais qui se rejoignent

dans une même dynamique: celle de l'accroissement, de l'évolution et

de l'adaptation continue de leurs compétences à leur environnement

concurrentiel.

- En premier lieu l'évolution des compétences est nécessaire

pour faire carrière et lui procurer une toute autre impulsion

que l'orientation initiale lui donnait;

- En second lieu la formation continue acquise sous diverses

formes et dans différentes fonctions permet une avancée

sensible et facilite grandement l'ascenseur social en panne par

ailleurs';

- En troisième lieu la détermination personnelle, la volonté et

l'ambition, sont à l'origine de cette évolution des compétences;

- Enfin l'accroissement et la diversification des compétences

sont fortement liés à des intérêts personnels sans rapport avec

la carrière professionnelle.

Il faut aussi remarquer que l'évolution des compétences correspond à

un profond besoin de valorisation et progression personnelle. Lorsque

ce besoin n'est pas pris en compte par l'organisme, il se transforme soit

en passivité, le travail est fait mais la qualité s'en ressent, soit en

pathologie spécifique à la sphère du travail. Elle se manifeste par

divers symptômes allant de la démotivation au sabotage pur et simple

en passant par l'absentéisme, la démission et des troubles

psychosomatiques plus ou moins graves dont le stress est la traduction

endémique la plus massive, le burn out la plaie des personnels de

santé et le suicide le résultat le plus dramatique. La pression

concurrentielle est une donnée majeure du monde du travail qui

pousse les salariés à la limite de leurs compétences voire au delà. Pour

éviter les conséquences de cette pression, il est important que chacun

puisse affiner son degré de maîtrise de chacune des compétences, de

les perfectionner et de les élargir. Mais il est aussi essentiel

d'apprendre des techniques et des méthodes qui facilitent la gestion de

cette pression et la maintiennent à distance. Ces outils sont rassemblés

dans une compétence spécifique que nous dénommons brainpiercing,

Page 26: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

26

ou anticipation mentale, que nous avons détaillée par ailleurs et

introduite dans de nombreux organismes

En outre, il est souvent nécessaire de s'interroger sur la pertinence du

maintien d'une telle pression. Ainsi, quand nous avons étudié les

conditions de travail dans une manufacture d'un Monopole d'Etat il

était évident que les cadences méritaient bien le qualificatif

d' « infernales »: quatre heures sans arrêt, une production de 20 unités

à la minute découlant de gestes répétitifs et dangereux. Nous avons

réussi à prouver, au grand étonnement du polytechnicien, directeur de

cette usine, que la production augmentait en quantité et surtout en

qualité quand des pauses de cinq minutes étaient introduites toutes les

heures. Ce dirigeant nous opposa un premier calcul apparemment

indiscutable: pour une production horaire de 100, quatre heures

fournissent 400; si 5 minutes sont perdues pour chaque heure passée,

ces 15 minutes « perdues » doivent se traduire par une production de

385. L'expérience et le verdict des faits montrèrent que, bien au

contraire, la production était supérieure à 400 pour toutes les ouvrières

concernées. En outre, chaque lot échantillonné contenait un

pourcentage de rejets, mis en évidence par le laboratoire de contrôle,

inférieur au chiffre habituel.

Deux explications viennent à l'esprit: d'une part les pauses permettent

de récupérer sans puiser dans les réserves physiologiques. Par

conséquent le repos introduit de façon régulière casse la cadence et

concourt à augmenter l'efficacité et la vigilance des opérateurs qui

influe sur la dextérité nécessaire à ce type de travail. En second lieu,

intervient « l'effet Mayo». Celui-ci résulte de l'attention qui est portée

(par un conseil extérieur et/ou la Direction) à l'amélioration des

conditions de travail. C'est l'équivalent de l'effet placebo en médecine:

il suffit de s'intéresser à un groupe de travail pour que celui-ci

« récompense » -en quelque sorte- ceux qui manifestent un tel intérêt

en améliorant leur performance, comme l'avait constaté Elton Mayo

en 1928 dans l'atelier Hawthorne de la General Electric. L’effet Mayo

comporte un corollaire ; pour que la performance persiste il faut que

l’attention (la stimulation des quatre besoins fondamentaux :

expression, information, reconnaissance, progression) portée par le

management à ses collaborateurs soit constante. Dans e cas inverse, il

ne sert à rien d’améliorer les conditions de travail car la performance

(quantité et qualité) s’effondre.

Page 27: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

27

De même les enfants, dont les parents s'intéressent à leurs devoirs

scolaires et dont les résultats sont appréciés, obtiennent de meilleures

performances que ceux dont les parents sont indifférents. Google a

ainsi mis en place une organisation du travail où chacun dispose de

20% de temps libre, dont il dispose à sa guise3. Chacun connaît

maintenant les performances extraordinaires de ce groupe où la

pression est prévenue, voire allégée, par une telle latitude. Cette

disposition -parmi bien d'autres- introduit un degré de liberté sensible

qui, loin de déclencher le chaos, permet à chacun de donner le

meilleur de lui-même, à son rythme, et à Google de connaître une

croissance extraordinaire.

3- Une gestion évolutive et personnalisée des compétences

La gestion personnalisée de l'évolution des compétences est

facilitée par ce besoin fondamental de progression partagé par tous

ceux qui travaillent, qui correspond à ce que Masaaki Imai a diffusé

sous le terme de « kaizen », ou amélioration continue15

. En

conséquence, l'entreprise doit dorénavant souscrire à ce profond

besoin des salariés à la fois en l'encadrant et en le favorisant en

fonction des évolutions prévisibles et de la stratégie qui préside à la

réalisation de ses objectifs de production et de service. Autant dire que

cette nouvelle GPEC doit se construire et se développer dans deux

directions majeures: vers le perfectionnement et l'acquisition de

compétences techniques d'une part, vers le perfectionnement des

compétences relationnelles d'autre part. Les dirigeants doivent

comprendre que ces compétences relationnelles, peu développées par

la formation initiale vivifient le premières et donnent toute sa

dynamique et son efficacité au réseau-clients fournisseurs. La GPEC

doit donc concourir puissamment et de façon prioritaire à leur

développement.

Ces deux dimensions de développement et d'expansion des

compétences individuelles sont d'autant plus importantes que chacun

peut constater, à la suite des experts et du gouvernement qui le

proclame ouvertement, que la formation initiale se dégrade. L'Ecole

3

Les salariés ont gratuitement à leur disposition des boissons et des aliments en permanence, un

salon de coiffure, un garage pour entretenir leur véhicule, une crèche pour déposer leurs enfants.

Nos amis trotskystes auront beau jeu de dénoncer l'augmentation de l'aliénation dont ce

personnel est l'objet, dirigé par de jeunes loups capitalistes milliardaires en une décennie.

Page 28: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

28

comme l'Université procurent de moins en moins de savoirs utiles à

l'exercice des compétences professionnelles nécessitées par la vie de

travail, comme en témoigne un ouvrage récent qui analyse le sensible

affadissement du savoir depuis notre entrée dans le XXI° siècle. En

effet, selon ses auteurs, la profonde crise de l'école est liée au décalage

entre les savoirs acquis et les exigences de la vie moderne16

. En outre

ce décalage, accentué par le fait que la disparition de ces « conserves

culturelles » prodiguées par l'école, déjà inutiles du temps d' Alain Ŕle

philosophe- qui les dénonçait après la Seconde guerre mondiale, est

renforcé par la paupérisation des biens culturels à disposition de la

population aussi bien à l'école qu'à l'université, dans la diffusion des

acquis de la recherche comme dans l'amoindrissement de l'accès à la

richesse culturelle accumulée par les musées.

Ce double appauvrissement de la culture générale et des savoirs utiles

pour accéder au monde du travail est accentué par l'effet de la

publigande4 (« ce chewing gum » des yeux comme l'appelait Régis

Debray), délivrée par la télévision auquel les Français consacrent de

plus en plus de temps chaque jour, en moyenne plus de 3 heures 30

(en France, en 2007: 3 heures 43 pour les hommes et 3 heures 19 pour

les femmes). Le racolage des émissions proposées et leur pauvreté

culturelle à l'image des reality shows ou des commentaires des

reporters sportifs, nivelle encore davantage les connaissances par le

bas en affadissant la réflexion et en proposant à l'attention du

téléspectateur un message hypnotique en guise d'information, comme

l’avait mis en évidence le rapport Annenberg de l'Université de

Philadelphie depuis longtemps. Auparavant ces savoirs de base

(calcul, écriture, lecture) correspondaient aux nécessités élémentaires

d'un poste de travail dont les compétences précises étaient limitées à

l'exécution de quelques protocoles simples et de tâches répétitives

dont les mouvements et les temps étaient dictés à la seconde près. Ces

tâches insipides qu'il a fallu essayer vainement « enrichir » par la suite

étaient parfaitement définies parce que parcellisées à l'extrême par le

taylorisme, aussi bien sur des chaînes de production que dans des

bureaux. Ceux qui ont vécu ces situations et les vivent encore dans des

pools de secrétariat ou dans des calls centers savent bien que GRH et

4

La publigande est l'art et la manière dont les medias rendent compte de l'information pour

stimuler nos motivations de base, comme nous l'avons expliqué dans La publigande, ou la

communication pervertie, inCinqthèses de communication sociale, PUB, Bordeaux, 1998

Page 29: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

29

GPEC appartiennent à des contrées auxquelles ils n'ont pas accès par

la faute de dirigeants avides de profits, au management relationnel

déficient et au comportement moyenâgeux.

L'irruption de l'automatisation d'une part, puis celle de la bureautique

d'autre part, devaient bouleverser ces données. Les tâches répétitives

ont été confiées aux automates et aux logiciels et le titulaire d'une

fonction est désormais projeté dans une série d'attributions et de tâches

multiples qui demandent le développement d'un ensemble de savoirs

spécifiques totalement différents les uns des autres. Ces

connaissances, pour être opérationnelles, doivent intégrer une palette

de compétences techniques associées à des compétences

intellectuelles de conception et d'analyse, qui sont confrontées en

permanence à de nouveaux problèmes -ignorés des programmes

d'enseignement- ainsi qu'à des situations interpersonnelles qui

demandent l'exercice et la maîtrise de compétences relationnelles

exercées à leur plus haut niveau. Faute d'accéder à ces deux

dimensions de compétences, les dysfonctionnements techniques sont

démultipliés par les errements du réseau clients-fournisseurs et

l'ensemble de ces désordres alourdissent considérablement la charge

mentale des acteurs du système.

Ainsi l'organisation du travail est-elle passée de tâches répétitives

mono-procédures, comportant la seule exigence d'un savoir basique et

univoque, à des mises en œuvre complexes et stratégiques de

procédures exigeant de multiples compétences. Le salarié n'intervient

plus pour réagir avec dextérité à des consignes de travail simple mais

dans le cadre d'une activité multiforme exigeant un traitement

complexe des informations, impliquant la coopération de nombreux

acteurs du réseau communicationnel et le respect de normes et de

procédures multiples. Ce changement multifactoriel entraîne un

alourdissement considérable de la charge mentale associée à l'irruption

d'une charge affective liée à la pénibilité des relations

interpersonnelles.

Evolution et perfectionnement deviennent alors les maîtres mots de la

méthodologie de la nouvelle GPEC que nous proposons5. Ils

51A l’ origine Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Carrières, puis le terme « carrières » a

été évincé au profit de « compétences », nous préférons lui substituer un autre contenu à la

Page 30: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

30

constituent aussi les objectifs primordiaux auxquels les Directions des

ressources humaines, comme les managers, doivent s'attacher pour

rendre efficace leur organisme et compétitives leurs équipes.

L'élaboration d'une telle stratégie passe par la prise en compte

individualisée de chaque personne tout au long de sa carrière, de son

premier jour lors de son entrée dans l'organisme à son dernier jour lors

de son départ pour prendre une retraite dont le terme s'éloigne

sensiblement et nécessite donc une action nouvelle et adaptée de la

GPEC. Nous pensons que la fidélisation des personnels dépend

essentiellement de cette double prise en charge, et que l'exercice des

différentes actions qui la composent, doivent produire un organisme

de qualité exempt des maux traditionnels qui condamnent nos

entreprises aux dérives constatées dans la gestion traditionnelle des

salariés, axée essentiellement sur l'administration du contrat de travail.

Google est un exemple reconnu de cette gestion dans laquelle l'homme

est véritablement considéré comme le premier capital de l'entreprise.

Tout est conçu pour lui faciliter la vie extraprofessionnelle afin que

ses compétences, son activité et ses objectifs soient exclusivement

centrés sur la performance professionnelle qui conduit -via

épanouissement et performance- à l'ultra-compétitivité de l'entreprise

à laquelle chacun est dédié. Cette gestion montre que profits et liberté

de salariés peuvent se conjuguer pour la plus grande satisfaction des

clients et des actionnaires.

Cette gestion humaniste peut aussi s'appliquer en France comme nous

y avons contribué dans le groupe Elf dans lequel le turn over

s'établissait à 1 pour 1000. Cet indicateur manifestait bien

l'attachement des salariés à une entreprise dans laquelle l'évolution des

compétences et leur adaptation continue aux évolutions

technologiques étaient prises en compte. En effet à l'usine de Lacq,

berceau originel du groupe Elf, puis pompe à finances de son

expansion en produisant -dans les années 1970- l'essentiel de la

consommation française, chacun savait que le gisement aurait une fin

et devrait se reconvertir, soit dans le Groupe grandissant, soit ailleurs.

En conséquence, il était clair pour tout le monde que seul un

perfectionnement continu permettrait d'affronter cette échéance. C'est

mesure des enjeux actuels, des évolutions accélérées de la demande du marché, des technologies

et des demandes des salariés: Gestion Personnalisée de l'Evolution des Compétences dans lequel

la Personne est le centre de cette gestion qui, par définition est prévisionnelle

Page 31: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

31

ce que les dirigeants ont mis en place dans cet établissement comme

fer de lance d'une gestion des personnels branchée sur les évolutions

technologiques prévisibles et les changements inéluctables. En outre,

quand le Groupe a grandi, certains sites ont dû être fermés tandis qu'il

fallait aussi préparer l'expatriation dans certaines filières. Les

compétences de chacun étaient évaluées dès le début de ces processus

pour permettre les changements devenus nécessaires et favoriser les

adaptations des agents et de leurs familles.

Apparaît alors, dans cette pratique avancée, une autre dimension qui

dépasse largement la gestion prévisionnelle des compétences en

intégrant des facteurs contextuels dont la compréhension favorise

encore mieux la gestion de l'évolution des compétences et lui fait

mériter pleinement son qualificatif de « personnalisée ». Cette

dimension nécessite évidemment que cette gestion conserve une

dimension éthique sans laquelle elle perdrait tout son sens: nous y

consacrerons un chapitre et des exemples typiques pour en montrer à

la fois la richesse et les limites. Tout connaître d'une personne au delà

des compétences permet d'aider l'intégration et l'épanouissement du

salarié jusqu'à son dernier jour dans l'entreprise. Cela permet aussi de

l'aider dans des moments délicats qu'elle subit dans sa vie personnelle,

qui font basculer un agent compétent dans la pathologie du travail, si

le service ad hoc n'a pas l'information, mésestime l'utilité de celle-ci

ou n'intervient pas pour faciliter ou restaurer un équilibre fragile entre

vie professionnelle et vie personnelle, l'une dépendant de l'autre et

inversement. Cette pratique RH réclame doigté, éthique et confiance

réciproque pour réussir et rester au service de la personne grâce à un

dialogue permanent.

Une stratégie globale basée sur des actions rigoureuses établies à

partir de l'évaluation des compétences, des fonctions et des personnels

doit conduire à la réalisation de ces objectifs tout en souscrivant aux

besoins fondamentaux des personnels auxquels cette ingénierie des

ressources humaines (IRH) est consacrée parce qu'elle stimule en

permanence les besoins fondamentaux d'information, d'expression, de

reconnaissance et de progression de tous les salariés. C'est l'ambition

de cet ouvrage de donner aux responsables la méthodologie propice à

générer de tels résultats...

Page 32: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

32

Page 33: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

33

Page 34: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

34

Chapitre 2

Le rôle moteur du management

Répondre aux besoins fondamentaux des salariés, tel est cet

objectif central de la gestion personnalisée de l'évolution des

compétences dont tout le reste, attendu par les responsables,

management et service RH, dépend : communication interne,

performance et motivation des salariés, satisfaction de tous les acteurs

du réseau client-fournisseurs jusqu'au client final, performance

économique et croissance pérenne de l'entreprise.

Il est donc essentiel de connaître les raisons pour lesquelles une

personne qui travaille est satisfaite -ou non- de son activité, s'investit

dans celle-ci, adhère aux valeurs de l'entreprise et se déclare motivée

tout en réagissant aux sollicitations du management qui la prend en

charge. La seconde question est de savoir s’il existe des raisons

intrinsèques qui poussent chacun à perfectionner ses compétences, soit

par la pratique professionnelle soit par la formation continue. La

récompense financière est-elle la seule façon (et la seule raison) qui

pousse un salarié à améliorer ses compétences, comme le veut la

pensée managériale traditionnelle ? L’activité est-elle déclenchée

seulement par la coercition et maintenue par la récompense comme

l’idéologie dominante actuelle, même au plan scientifique, le

proclame ?

1 – La compétence déclenche la motivation

La réponse que nous proposons est étayée par le fait qu’il existe

un besoin universel, un élan vital irrépressible et autonome, une

dynamique proprement humaine qui souscrit à notre essence même

d’homme, afortiori dans le contexte organisationnel de la femme et de

l'homme en situation industrieuse. En effet, poser cette double

question concernant les raisons et les excitants de l'investissement

Page 35: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

35

personnel et du perfectionnement des compétences, c’est aussi se

demander quelles sont les motivations qui poussent chacun d’entre

nous à agir, à entreprendre quelque action que ce soit, à s'engager dans

un projet professionnel ou même extraprofessionnel. L’animal, quant

à lui, est régi par ses instincts et par des programmes cérébraux

préétablis qui lui permettent de tout faire et de satisfaire ses besoins

vitaux par la seule mise en œuvre de ces derniers. Seuls les grands

singes sont capables de nouveaux apprentissages, encore faut-il leur

proposer des expérimentations adéquates pour qu’ils apprennent à

attraper une banane avec une perche qui leur est fournie ou extraire un

aliment convoité au fond d'un récipient en y versant de l’eau pour faire

monter le niveau.

Or, l’évolution humaine s’explique par la satisfaction de ce besoin

fondamental qui a poussé l’homme dans sa quête vers le savoir. Cette

recherche l'entraîne, depuis la préhistoire de l'humanité, à

perfectionner ses compétences de façon continue, aussi bien celles qui

lui sont utiles au plan personnel que celles qui le rendent performant

au plan professionnel. Il sait parfaitement que les diplômes ne sont pas

une fin en soi, malgré l'illusion entretenue par l'épouse du docteur

Barrenos qui s'étonne que son médecin de mari veuille continuer à

apprendre alors qu'il est déjà médecin6. Or, la médecine comme la

mécanique, l'informatique ou la bureautique constituent autant de cas

typiques d'une évolution continue du savoir qui nécessite, de la part de

ceux qui en font leur métier, une mise à jour permanente des

compétences relatives à la pratique de ces connaissances.

Quand l'organisme ne lui procure pas cette possibilité, alors le salarié

génère une pathologie spécifique qui dégrade sa performance et sa

relation au sein du réseau-clients fournisseurs. C'est un point capital

que ceux qui s'intéressent à mettre en œuvre la GPEC doivent

comprendre. Pour chaque salarié, même s'il le nie ou le réfute dans un

premier temps parce que le système organisationnel mis en place ne

stimule pas ses autres besoins fondamentaux, il désire apprendre pour

apprendre afin d’améliorer ses connaissances dans un processus infini,

au-delà de l’aspect utilitariste et contingent demandé par sa seule

fonction actuelle. Or, cette connaissance ne prend son sens de co-

naissance au monde, que dans l’élaboration d’un projet qui répond à

6 Asturias M.A, Monsieur le Président, Livre de Poche

Page 36: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

36

des aspirations visant l’épanouissement personnel, lequel passe, dans

notre société, par une reconnaissance professionnelle assise sur un

ensemble de compétences utiles à la collectivité.

Pour un manager comme pour les responsables RH, il est capital

d’avoir le repère suivant : si un adulte entreprend de progresser dans

son travail, c’est pour répondre à des motivations fondamentales qui

mobilisent son énergie. Ces motivations, qui se réalisent dans toute

activité, sont autant de leviers de son action. En les utilisant, le

manager pourra relancer l’intérêt et mobiliser l’attention de ses

collaborateurs, quels que soient les moyens et les contenus de la

fonction exercée. L’excitation de ces motivations est au cœur du

management et Hervé Sérieyx7 dans une enquête récente portant sur

2000 jeunes débutants a montré que c'était l'une des attentes

fondamentales : le manager doit être une source de savoir. C'est ainsi

que la gestion des compétences commence : par l'apport constant

qu'un manager prodigue au quotidien en termes de savoir pour

incrémenter les diverses compétences utiles au niveau requis pour

chacun de ses collaborateurs.

Un jeune salarié débute sa carrière exclusivement pour lui-même, et la

réussit d’autant mieux qu’elle répond à quatre besoins essentiels

stimulés par le manager qui l'encadre. Il en recherche la stimulation

constante aussi dans toutes ses autres activités et relations, mais seul

l’accès au savoir lui permet de les satisfaire sans jamais atteindre la

satiété. Ces quatre besoins -psychologiques- constituent un modèle

unifiévalable dans toutes les actions humaines. Il est constitué des

besoins d’expression, d’information, de reconnaissance et de

progression.

2 - L'objectif central de la GPEC

Aider à stimuler les quatre besoins fondamentaux des salariés et

prendre en compte les attentes et les besoins des salariés en initiant le

management à cette nécessité vitale, telles sont les deux exigences

majeures d’une gestion des compétences axée sur et pour l’Homme.

Cette GPEC (Gestion Personnalisée de l’Evolution des Compétences)

n’a rien à voir avec une gestion administrative des absences, du turn-

over ou de la masse salariale comme la plupart des technocrates

7 Sérieyx H., Jeunes et entreprise, Ed. D’organisation, 2005

Page 37: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

37

l’envisagent8) car elle est à la source du développement des

compétences et de l’épanouissement personnel des salariés.

2.1- Stimuler les quatre besoins fondamentaux

La caractéristique majeure de ce modèle, qui donne son énergie au

système motivationnel de chaque salarié, se fonde sur le repérage de

quatre besoins psychologiques vitaux pour la santé mentale, qui

doivent être stimulés en permanence pour retentir ensuite sur le

dynamisme personnel puis la performance attendue de chaque salarié.

2.1.1- Restaurer et faciliter l’expression

Le premier de ces besoins réside dans l'expression de chacun. Or

l’expression, après avoir été encouragée dans les premiers mois de la

vie d’un enfant par l’entourage, a par la suite été largement inhibée

par la famille, l’école, la société puis l'entité de travail, collègues et

hiérarchie confondus dans la même unanimité répressive. Chaque

personne a de multiples idées, des avis, des opinions, mais le socius

les réprime en permanence. Il appartient donc au management de

restaurer cette expression, de la faire vivre et de l’utiliser comme

moteur du processus d'intégration organisationnelle et

d'épanouissement professionnel. Ce qu’un collaborateur fait ou dit,

surtout un débutant, doit être matière à apprentissage comme le

proposait déjà Fénelon dans Les Aventures de Télémaque. L’accueil

dans la fonction puis la période d'intégration doivent donc réserver la

priorité à cette expression, laquelle devra être sollicitée pour évaluer

ce que sait le collaborateur des attributions, pratiques, normes et

procédures, qu'il doit mettre en œuvre dans sa fonction et que le

management doit contrôler, valider et valoriser. Tout transfert de

compétences doit partir de l’expression des apprenants et l’utiliser

pour baliser la démarche pédagogique.

2.1.2 – Développer l’information

Le deuxième besoin coïncide très exactement avec l’objectif

prioritaire d'un organisme qui consiste à faire circuler l'information:

chaque salarié est mû par un profond besoin d’information, par le

besoin de savoir. Savoir ce qu'il fait et pourquoi il le réalise. Savoir

8 Ledoux, J.P., La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, le guide stratégique,

Afnor, 2008

Page 38: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

38

comment faire et à quoi cela sert. Savoir quels sont ses interlocuteurs

tout au long du réseau clients-fournisseurs. Savoir à quoi cela sert-il

de réaliser une activité au delà de l'horizon fonctionnel qui est le sien.

Savoir quels sont les enjeux, les résultats et les perspectives de

l'organisme pour lequel il se donne...

Il convient donc d’utiliser cet appétit, en associant la réponse fournie

par le manager à l’expression de ses collaborateurs précédemment

déclenchée. Le « Pourquoi ? »de l’enfant était inextinguible et s’est

souvent perdu dans les sables de l’ignorance et les bougonnements des

grandes personnes impatientes et bien peu communicantes devant ces

salves de pourquoi aussi pressants qu' intempestifs.

Le management doit comprendre que sa fonction relationnelle est un

moment privilégié pour réactiver ce flot intarissable en le canalisant

avec les autres réponses issues de la série : quoi?, comment ?, qui ?,

quand, où ?, combien ? Il faut y associer une méthodologie propice à

enraciner ce savoir en profondeur: l'écoute active, la disponibilité et le

dialogue en sont les moyens qui peuvent être prodigués lors de

moments privilégiés: l'entretien professionnel, en est le point d'orgue

particulièrement propice à cet échange d'informations ainsi qu'à la

stimulation des autres besoins fondamentaux, à la source de la

motivation et de la performance. Malheureusement, très souvent, le

patron, le chef de service, le chef d’atelier ou le contremaître (et

parfois tous ensemble pour leur propre compte) gardent pour eux à la

fois les informations qu’ils détiennent ou qui leur sont confiées par

leur hiérarchie pour détenir une parcelle de pouvoir supplémentaire et

-pire encore- ils oublient d'informer celle-ci sur les éléments qu'elle a

besoin de connaître. Ces inhibiteurs d’information ont ensuite beau jeu

de reprocher à meurs collaborateurs de ne pas avoir suivi une consigne

ou une règle de travail qu'ils se sont bien gardés de leur donner et

s'étonnent que leur chef soit un rien agacé en découvrant le pot aux

roses. Le système communicationnel étant alors bloqué, de sérieux

problèmes s'ensuivent en termes de fonctionnement, d'efficacité, de

qualité et d'ambiance. L'information est un besoin vital pour tous et sa

diffusion doit répondre à un double impératif :

- une réflexion stratégique d'une part,

Page 39: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

39

- une diffusion élaborée pour être ciblée et répondre à un besoin

personnalisé de chaque acteur du réseau communicationnel

auquel elle est destinée (collaborateur, hiérarchique, collègue,

actionnaire, partenaire) d'autre part.

2.1.3 – Multiplier les signes de reconnaissance

La troisième exigence concerne le besoin de reconnaissance, à

l’origine de l’estime de soi. Être reconnu par son nom à chaque

rencontre, être félicité pour une activité réussie, entendre un

« Bravo ! » pour un dossier remis en temps voulu, écouter un

encouragement d’un collègue ou vibrer aux applaudissements d'une

équipe lors d'une réunion, sont autant de stimulations positives. Elles

gonflent le moi de toute l’ardeur nécessaire pour lui donner force et

vitalité, et permettre de fournir les efforts demandés par la suite.

Saluer la fête d’un collaborateur, favoriser un pot (l'abus d'alcool étant

dangereux, le jus d'orange s'impose réglementairement à l'intérieur de

chaque établissement mais cette prescription du Code du travail ou des

bonnes mœurs semble être souvent occultée!) pour scander une étape

d'un projet ou un anniversaire, sont autant de marques de

reconnaissance dont le manager doit être prodigue. La reconnaissance

est stimulée par ces signes, et leur fréquence est la meilleure

valorisation qui soit pour nourrir le besoin suivant.

2.1.4 – Encourager l’amélioration continue

Ce dernier est fondamental et coïncide parfaitement avec la

participation à une activité et le début d'une carrière: le besoin de

progression. Avec le concours du service RH, le management doit

donc favoriser cette amélioration par tous moyens utiles et, en premier

lieu, par l’apprentissage de modes d’emploi jusqu’alors obscurs ou

mal expliqués. Cette méthodologie doit être développée à toute

occasion de la relation managériale: recueillir rapidement

l’information pertinente dans un dossier, synthétiser un propos par

écrit, rédiger un compte rendu ou un rapport, bien parler en public,

animer un groupe de travail, exposer au des résultats en réunion,

analyser des statistiques, participer à ou animer un brainstorming,

réaliser un tableau ou un schéma pour présenter des données, établir

des critères de décision, analyser ou résoudre un problème en utilisant

Page 40: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

40

un ensemble de techniques associatives et analogiques, constituent un

arsenal de moyens contribuant à l'efficacité personnelle qui sont à la

source de ce besoin.

La réussite et l’évaluation permanente des acquis de l'expérience et

des réalisations professionnelles concourent à stimuler ce besoin de

progression. Le manager aura comme mission essentielle d’indiquer

les objectifs et les résultats concrets qui jalonnent cet itinéraire, tandis

que ses encouragements constants en sont les meilleures illustrations.

La progression est marquée par la conscience de souscrire à des

objectifs définis à l’avance en termes de savoirs, de savoir-faire et de

savoir-être ainsi qu’à des exigences définies en termes de normes de

qualité requises par un processus, une action, un projet, un client, un

fournisseur. Il est clair que la notation traditionnelle issue des

entretiens annuels, calqués sur la notation scolaire et inspirés par

l'organisation taylorienne, ne répond pas à cette nécessité. L'entretien

professionnel, tel qu'il est défini par la nouvelle loi sur la formation du

4 mai 200433

, propose au management une alternative favorable à

stimuler ce besoin de progression, en termes de formation notamment

et d'objectifs de performance renouvelés chaque année.

3 – Comprendre les attentes et les besoins

Pour aller plus loin dans la compréhension des exigences des

salariés utiles pour la pratique de la GPEC, il convient de proposer

une définition différenciée entre les attentes et les besoins. Les lignes

précédentes ont présenté les besoins fondamentaux des salariés vis-à-

vis des stimulations qu'ils attendent de la part du management qui les

prend en charge. La stimulation de ces besoins psychologiques -aussi

vitaux que boire, manger et dormir- déclenchent le système

motivationnel, cet ensemble de forces cachées, plus ou moins

implicites, qui animent chacun de nous. Ces besoins psychologiques

sont vitaux dans le sens où leur stimulation démontre l'attachement

qu'un manager prodigue à chacun de ses collaborateurs. Or cet

attachement constitue un lien vital, au même titre que celui de la mère

vis à vis de son enfant, et se manifeste par une hormone spécifique,

l’ocytocine. Quand ce lien manifeste une carence, comme l'a montré

Page 41: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

41

René Spitz9, de graves perturbations psychologiques et relationnelles

en découlent. En son absence prolongée, la mort s'ensuit comme l'a

démontré la folle expérience de Frédéric II de Prusse qui avait séparé -

dès leur naissance- des bébés de leur mère: seulement nourris et

soignés par des nourrices masquées tous moururent en quelques

semaines.

La relation affective qui unit un manager à ses collaborateurs est donc

à l'origine de la performance de ces derniers. Quand cette relation est

chaleureuse, bienveillante, valorisante, ou seulement régulière et

constructive, la performance est au rendez-vous car les compétences

sont mises en œuvre avec ardeur pour obtenir encore plus

d'encouragement et de reconnaissance. Dans le cas inverse, toutes les

perturbations qui s'ensuivent alimentent la pathologie que chacun peu

couramment constater au sein des organismes de travail et qui ont été

bien décrits depuis longtemps par les médecins du travail et Roger

Amiel35

notamment. Des gisements de productivité pourront être

réactivés au sein des entreprises quand les services RH s'attaqueront

méthodiquement aux dysfonctionnements les plus pénalisants pour

son efficacité. En France sont recensés 8% d'alcooliques, 11%

d'absents qui ne sont en rien une fatalité alors que, par ailleurs, près de

90% des patients consultent un médecin pour soigner le stress dont ils

souffrent. Ajoutons que 52% des femmes se plaignent du harcèlement

sexuel dont elles sont l'objet, tandis que les quinquagénaires (les

jeniors) sont poussés vers la sortie (mépris, arrêt de l'envoi en

formation, discrimination, placardisation) avant l'âge légal de la

retraite -fixé à 65 ans depuis 2003- et seulement 34% d'entre eux

travaillent1036

. Dans ce dernier cas, la mission de la GPEC est toute

tracée: les jeniors sont l'avenir des juniors et la prise en compte de ces

derniers, dès leur embauche et tout au long de leur parcours

professionnel, détermine leur intégration et leur performance quand ils

arriveront à l'âge de la séniorité.

Les attentes peuvent être définies comme des raisons personnelles,

répondant à une psychologique individuelle, qui sont exprimées par

les adultes et qui sont fortement chargées en affectivité. Pour prendre

un exemple courant, le besoin de manger se traduit par une réponse

9 Spitz R., De la naissance à la parole,la première année de la vie, PUF, Paris, 2002

10 Statistique française donnée par l’OCDE

Page 42: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

42

universelle : l’ingestion d’une nourriture. Or en fonction des attentes

individuelles et du plaisir que chacun cherche à éprouver selon ses

envies du moment et sa culture, l’un choisira une côtelette de porc, le

second du couscous et le troisième dégustera une pizza et tous

refuseront farouchement ce qui ne leur convient pas. Il faudra donc se

souvenir d’un vieux dicton « des goûts et des couleurs on ne discute

point » ! Les attentes souscrivent au principe du plaisir et à des valeurs

(« j'ai envie de ») et le besoin à un principe de réalité, basé sur des

faits (« je dois être conforme à des exigences »). Or le principe de

réalité se conjugue aussi avec les contraintes qui enserrent les besoins

et les attentes dans un univers carcéral : le temps, l’argent, les

conditions matérielles, la pression exercée par l'environnement.

Les attentes constituent l’univers mental et affectif de chaque salarié.

Cependant, le manager doit toujours garder à l’esprit les motivations

sous-jacentes qui mobilisent l’énergie de ses collaborateurs, ainsi que

les quatre besoins fondamentaux sur lesquels il fonde son leadership

pour les stimuler, tout en prenant en compte les contraintes dans

lesquelles leur collaboration est inscrite en termes d’argent,

d’organisation et de temps. Il existe aussi l’impérieuse nécessité de

respecter l’objectif : atteindre les résultats assignés en termes de

performance et de qualité. L'atteinte de cet objectif nécessite de plus

en plus d'ajuster le niveau des compétences de chaque collaborateur,

donc de prévoir une double évolution : celle des exigences requises

par les tâches qui leurs sont confiées et celle du niveau de

compétences exercées par le salarié. Les niveaux requis et les niveaux

réellement mis en œuvre doivent être en parfaite adéquation pour

parvenir à un résultat satisfaisant le client final et déterminant la

performance globale de l'organisme.

Dans ces conditions, que reste-t-il des attentes exprimées par les

salariés tout au long de leur carrière ? Sachant que ces attentes

traduisent souvent un désir paradoxal entre le désirable et le possible

(« je veux réussir sans effort » ou « je veux recevoir sans donner »), la

première vertu de leur expression réside dans l’effet cathartique

qu’elle entraîne. Or les attentes des salariés peuvent être

fondamentalement différentes, voire antagonistes. Le manager va

devoir obligatoirement composer en les prenant en compte de façon

individualisée tout en utilisant la dynamique propre à son équipe.

Page 43: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

43

Pour certains salariés, l’expression de leurs attentes intègre l’exigence

d’un effort à entreprendre; pour certains autres, ils voudraient nager

dans un océan de facilité. Certains voudraient travailler isolément,

d’autres se laisser aller à la remorque du groupe. Certains redoutent

des activités qui leur ont laissé un goût d’échec, d’autres confondent

l’analyse des faits avec l’expression des ressentis, d’autres encore se

réfugient dans une expression technocratique ou dans une passivité

qui cache leur incompétence sur un point qu’ils ne veulent pas

dévoiler à quiconque par peur du ridicule. Dans beaucoup de cas, ces

attentes expriment bien autre chose que ce qu’elles ont l’air de dire.

Le manager comme le service RH doivent admettre que derrière

chaque « Je ne veux pas » se cache exactement le souhait inverse :

« Donnez-moi envie, ou une bonne raison de vouloir ».

La mission du management, parfois avec l'aide du service RH consiste

donc à faire apprécier aux salariés ce qu’ils ne désirent pas forcément

a priori, de la même façon qu’un enfant n’aime pas la framboise, les

salsifis ou tel mets exotique car il ne les a jamais goûtés. Développer

et perfectionner ses compétences, c’est donc apprendre à s’ouvrir, à

déguster par l’analyse, à envisager les implications d’une

connaissance parfois amère, à expérimenter des travaux routiniers et

d'autres qui demandent un effort soutenu parsemé de difficultés et de

prises de risque. Cet apprentissage est plus ou moins accompagné par

le service RH et s'effectue sous la houlette bienveillante d'un mentor

éclairé, source de savoir et modèle de comportement: le management.

Cette mise en œuvre des compétences dans des situations toujours

renouvelées constitue une rupture par rapport à ce qui est connu, par

rapport à des acquis de l'expérience.

Pour le titulaire d'une fonction, utiliser l'ensemble de ses compétences

dans une situation ou un projet nouveau implique d'aller aux confins

du possible, en se confrontant en permanence au péril de l'inconnu a

priori insurmontable. Cette expérience des limites doit ensuite profiter

à chacun pour gérer son propre capital de compétences afin de le

perfectionner grâce aux leçons tirées et à la formation complémentaire

entreprise pour partir à l'assaut du prochain projet avec un capital plus

étoffé.

Page 44: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

44

4– Les exigences de la GPEC

Apparaît alors dans cette analyse une dimension supplémentaire

profondément novatrice. La GPEC que nous proposons de mettre en

place dans l'organisation du 3° millénaire est le résultat d'une triple

approche:

- Réalisée de façon prévisionnelle par le service des ressources

humaines qui établit les piliers de cette action d'envergure:

référentiel des compétences, descriptions des fonctions et

construit les procédures nécessaires à l'évaluation et au

développement des compétences: recrutement, intégration,

formation, transfert pour les quinquagénaires (parmi les plus

importantes décrites dans cet ouvrage);

- Facilitée au quotidien par le management à l'aide d’une

évaluation continue des résultats obtenus et des compétences

démontrées, approfondie lors de l'entretien annuel grâce à des

cartes de compétences notamment;

- Vécue et gérée par chaque salarié tout au long de sa carrière et

favorisée par les dispositions légales: exercice du DIF,

entretien professionnel annuel, projet professionnel élaboré à

cette occasion, VAE, passeport formation, bilan de

compétences à 40 ans.

Cette triple alliance suppose une profonde et permanente collaboration

entre toutes les personnes impliquées par la gestion personnalisée de

l'évolution des compétences au sein d'un organisme.

Alain, philosophe et pédagogue, le soulignait dans ses Propos sur

l'éducation 38

: le plaisir n’est pas la recette, mais il faut savoir

saupoudrer le développement et l'élargissement des compétences des

salariés de cet ingrédient goûteux. L’évaluation constante des

résultats, de l'atteinte des objectifs, de la performance et donc des

compétences, effectuée par le management, permet de tester l’impact

de leur apprentissage et de leur perfectionnement sur des attentes

contrariées. Ce ressenti pénalise la progression des compétences

nécessaires à leur application pour atteindre la performance assignée

par des activités, des dossiers, des projets et la satisfaction des acteurs

du réseau-clients fournisseurs jusqu'à celle du client final.

Page 45: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

45

La mission du management relationnel est donc de faire réfléchir

chaque collaborateur, au-delà de la contrariété qu’il éprouve lors d'un

échec ou d'un résultat insuffisant, pour que la détermination des écarts

-ainsi mesurés en concertation lors de séances consacrées à l'analyse

des actions engagées, ou à l'occasion des réunions de mises au point

hebdomadaires notamment, soit une source d'objectif de progression

et stimule l'investissement dans un perfectionnement salutaire. Le

plaisir se révèle alors, pour chaque collaborateur, dans l’appropriation

de la nouveauté acquise et sa démonstration dans un savoir- faire

maîtrisé, qui ont été déterminés en concertation lors d'une rencontre

où l'encouragement et le dialogue remplacent la réprimande et la

sanction.

Les compétences sont au cœur du système organisationnel, ce qui

correspond à la conception d'Edward Deming qui, lui, considérait que

c'était l'homme et en faisait le principe central d'une démarche qualité.

La gestion prévisionnelle de leur évolution constitue un axe

dynamique de sa conception et de sa pratique par le service dédié à la

gestion des ressources humaines, mais il doit aussi être décliné

quotidiennement par le management dans sa mission relationnelle, de

l'embauche du salarié jusqu'à son départ. Cette GPEC rénovée et

triplement assumée au sein de l'organisme est la base de l'efficacité de

celui-ci comme nous voulons le montrer dans cet ouvrage en

proposant les piliers et les outils de sa mise en œuvre.

Le tableau 1 ci-dessous, présenté en conclusion de ce chapitre

introductif, permet au lecteur de se situer dans cette évolution qui

conduit l'organisme d'une gestion administrative de la feuille de paie à

un management des compétences en phase avec les évolutions

prévisibles au plan fonctionnel comme au plan technique afin de

mettre en œuvre cette gestion personnalisée de l'évolution des

compétences que tous les salariés appellent de leurs vœux.

Tableau 1 Ŕ Votre pratique du management des compétences

N Pratique RH Actions Oui Non

1 Les ressources

humaines sont

essentiellemen

Les responsabilités de chacun sont

partiellement définies et rarement

formalisées

Page 46: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

46

t gérées sur le

plan

administratif.

En cas d'absence d'une personne on se

débrouille

On subit des dysfonctionnements du

fait de graves problèmes de

compétence

Chacun fait ce qu'il a à faire sans en

connaître les tenants et aboutissants

2

Les ressources

humaines sont

centrées

autour de la

définition des

responsabilités et de la

formation

Les responsabilités de chacun sont

définies et formalisées par écrit

En cas d'absence d'une personne des

solutions de remplacement sont

prévues

Des méthodes pour recueillir les

besoins en formation du personnel sont

organisées

Un plan de formation est défini, mis en œuvre et revu

3

Les ressources

humaines sont

gérées comme

un processus

en soi et

favorisent une

responsabilisat

ion du

personnel

Les modalités de délégation et la

polyvalence sont définies, organisées et

formalisées

Les compétences sont identifiées sur la

base de la formation initiale et

professionnelle, de l’expérience et du

savoir-faire

L'efficacité des formations et des autres

dispositions (recrutement,

compagnonnage…) permettant de

satisfaire aux besoins de compétences

est mesurée

L'autocontrôle est une pratique

courante et son efficacité est mesurée

Le personnel est sensibilisé sur l’incidence de son travail et sur

l’importance à satisfaire les clients

4

Les ressources

humaines

s’inscrivent

dans une

logique de

développemen

t du capital

humain

Les compétences sont

systématiquement déterminées en

fonction des exigences des clients

La gestion prévisionnelle des emplois

est pratiquée sur la base d'informations

centralisées par le service RH

Un dispositif d’écoute du personnel est

établi, notamment par l'instauration des

entretiens professionnels et des

réunions hebdomadaires de

management

L’organisme évalue la satisfaction et la

motivation de son personnel

Page 47: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

47

Tous les acteurs ont une perception

interne des exigences économiques, du

marché, des enjeux de société… au-

delà des performances techniques

Un processus de management des

connaissances et de capitalisation

d’expérience est défini et déployé

5

La

contribution

du personnel

dans

l'amélioration permanente du

système est

managée

Les ressources humaines visent la

fidélisation du personnel

(employabilité) et la fierté

d’appartenance à l’organisme

Chaque personne a été formée aux

outils de résolution de problèmes, les pratiques au quotidien et contribue à

l'amélioration des processus et des

produits

Le système de management favorise la

contribution et la créativité de chacun

et sa capacité à faire évoluer

l’organisme

Chaque personne a conscience de sa

responsabilité sociétale et le service

RH œuvre dans la perspective de celle-

ci et du développement durable des

compétences de tous en phase avec les

évolutions technologiques et

fonctionnelles

Légende: Cochez OUI ou NON pour chaque proposition la case qui

reflète le mieux la situation dans l'organisme au sein duquel vous

exercez vos talents afin d'établir un premier diagnostic.

Page 48: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

48

Page 49: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

49

Page 50: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

50

Chapitre 3

Une méthodologie innovante

En ce début de XXI° siècle, se concentrent tous les dangers et

surgissent tous les défis majeurs de l’humanité. Au sein des

entreprises et organismes de toute nature et de tout secteur et pour

répondre aux aspirations fondamentales des salariés, aux exigences de

la mondialisation comme aux impératifs de l’efficacité économique, il

est grand temps de mettre en place les piliers formels du

management : descriptions de fonctions, démarche qualité, méthode

de communication et référentiel de compétences. Le temps est aussi

venu de redécouvrir les fondements vertueux qui structurent toute

communauté humaine : l’éthique, le respect d’autrui et la

responsabilité sociétale de chacun à l’égard de tous.

Pour affiner l’analyse des compétences, autant commencer par ce

dernier moyen, déterminant une méthodologie rigoureuse :

l’élaboration d’un référentiel de compétences utiles à toutes les

missions de l’organisme, à l’obtention de la qualité du produit et du

service, à la satisfaction du client final via celle de tous les acteurs du

réseau clients-fournisseurs comme à la performance économique de

l’organisme. L’évaluation par les compétences situe ainsi le

management au niveau des faits et de l’expérience prouvée. Après

l’éthique de la relation qui en constitue le premier principe

fondamental, cette action objective en constitue le second principe

opérationnel. Elle permet au management de sortir de ses

appréciations épidermiques, fortement marquées du sceau de la

subjectivité spontanée et de l’affectivité primitive. Il est nécessaire

aussi de transformer ces impulsions, qui se traduisent de surcroît un

jour d’entretien annuel par une note comme à l’école (vous êtes nuls,

incompétents, sans initiative ni autonomie), pour instaurer et fortifier

Page 51: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

51

une relation concertée, stimulant ainsi les quatre besoins

fondamentaux : expression, information, reconnaissance et

progression.

Cette évaluation concertée est fondée sur l’expérience prouvée de

chaque collaborateur, narrée dans son historique vital et son parcours

scolaire et professionnel. Le manager est donc dans l’obligation

d’apprendre à écouter totalement ce qui est lui est dit et mieux encore

de s’intéresser vraiment à cette histoire unique riche de prouesses,

d’activités et de compétences diversifiées. Cette histoire unique,

extraordinaire et originale peut aussi être enregistrée dans un bilan

d’étape professionnelle ou un passeport formation préparé à l’avance,

comme le suggère (en France) la loi du 4 mai 2004 sur la formation

tout au long de la vie et celle du 11 janvier 2008 concernant la

modernisation du marché du travail. Dans ce dernier cas l’article 6 de

la loi préconise même que chaque salarié pourra produire ce document

à son employeur lors de l’embauche ou des entretiens professionnels

pour l’aider à élaborer son projet professionnel. Cette évaluation

concertée conduit à cartographier les compétences en attribuant une

cotation chiffrée et qualifiée à chacune d’entre elles à partir de l’étalon

de mesure que constitue le référentiel d’une part et de la description de

la fonction détaillée d’autre part. Hélas, dans beaucoup d'organismes

non industriels, celle-ci n'existe pas et n'importe qui peut faire

n'importe quoi à partir d'un vague profil de poste ou quelques lignes

d'une fiche de poste hâtivement rédigées.

Le terme compétence est devenu un de ces mots valises comme les

nomme Hervé Sérieyx2, qui ont perdu tout ou partie de leur sens, à

telle enseigne que chacun les utilise en lui donnant une signification

réduite à son propre usage. Nous pouvons même affirmer qu'il est

devenu un de ces mots-poubelles (cadre, responsable, autonomie,

initiative, urgence, intelligence) qui ne sont plus que les résidus de

leur signification originelle et sont prononcés comme autant de jurons,

balancés à l’emporte-pièce comme des rogatons aux gens qui nous

entourent : « Vous manquez de compétence, vous ne savez rien, vous

êtes incompétent ! ».

En ce qui concerne le terme de compétence et les notions associées, il

convient donc de revenir à définition de la norme FDW 50-183 dont le

Page 52: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

52

mérite est d’éviter cette dérive en fixant un cadre de discussion et

d’exploration.

La compétence est ainsi définie comme une « capacité prouvée par

l’expérience à mettre en œuvre des savoirs, savoir-faire, savoir faire

faire et savoir-être en situation d’exécution. » *

- Le référentiel de compétences est un document identifiant

l'ensemble des compétences utiles à l'organisme dans le

présent et le futur, qu'au plan technique comme au plan

relationnel, comportant la détermination des niveaux de

complexité croissante à l'intérieur de chacune d'elles,

correspondant à des niveaux d'apprentissage et à des degrés de

maîtrise croissants. C'est un outil de facilitation des relations

avec les partenaires de l'organisme et un outil de concertation

lors des évaluations entre un responsable d'encadrement et

chacun de ses collaborateurs. Chaque domaine fait l'objet d'un

référentiel spécifique et l'ensemble des domaines ainsi

référencés est réuni dans un même document à la disposition

de tous les salariés.

- L’évaluation des compétences s’opère par l'utilisation de

différentes méthodes (entretiens individuels, diagnostics par

questionnaires, autodiagnostics, tests, réunions, quiz, QCM).

Pour nous, dans notre pratique courante, la carte des

compétences établie en concertation entre le manager et

chacun de ses collaborateurs se révèle l’outil privilégié de

l’évaluation autant pour dresser le profil des compétences

d’une fonction que pour mesurer les compétences du titulaire

et de mettre en évidence les écarts en termes de ressources et

de déficits. Ceux-ci peuvent alors être aisément transformés

en objectifs de progression en termes d’action et : ou de

formation basé sur un accord entre les interlocuteurs en

présence. Dans ces conditions l’évaluation des compétences

devient un puissant moyen de l’efficacité quotidienne du

management positif.

- Le perfectionnement continu des compétences, une fois

celles-ci régulièrement évaluées, devient une nécessité

d’autant plus cruciale que s’effectue de façon concomitante

une évolution des fonctions auxquelles de nouvelles

compétences et des niveaux plus élevés s’appliquent, ainsi

Page 53: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

53

qu’une évolution technologique rapide qui en rend la maîtrise

obsolète aussitôt qu’elle est acquise.

1 - De l’aptitude à la compétence

Au-delà de sa définition normalisée, cette notion de compétence

mérite un éclaircissement. Il existe une distinction entre compétence et

aptitude, de la même façon qu’il existe un monde entre une promesse

et la réalisation de l’action qui suit. La compétence correspond à

l’actualisation d’un potentiel, d’une aptitude ou d’une capacité

démontrée dans la résolution d’un problème, l’exercice d’une activité,

la maîtrise d’une situation, une démonstration à l’épreuve de

l’expérience.

Ces notions de potentiel, d’aptitude ou de capacité définissent des

virtualités possibles et théoriques (mon automobile est capable

d’atteindre 220 km /h) alors que la compétence décrit et mesure en

termes de savoir-faire, de savoir faire faire et de savoir-être le niveau

opérationnel réellement atteint (ma compétence inclut les limitations

du code de la route, s’adapte aux conditions de circulation et de

météo, souscrit aux injonctions de ma femme qui a peur en voiture ou

du constructeur en période de rodage pour effectivement atteindre 80

km/h sur une départementale).

Dès lors, l’aptitude mesure un idéal théorique alors que la

compétence décrit une réalisation effective dans un domaine

particulier en tenant compte des différents critères du contexte de

l’actualisation du savoir.

1.1 – Des domaines hiérarchisés en niveaux croissants

Le principe méthodologique majeur réside dans le fait que

l’évaluation est conçue en fonction de l’apprentissage nécessaire pour

passer de l’ignorance dans un domaine de compétence inconnu

jusqu’alors (par exemple je ne connais rien au swahili mais si je veux

voyager au Kenya je dois accéder au premier palier constitué par les

formules de politesse d’usage et la trentaine de mots courants pour

faire bonne figure) à un palier supérieur de connaissance. Ainsi de

proche en proche, en apprenant les unités de compétence essentielles

qui composent un niveau de compétence, il est possible, en

progressant de paliers en paliers croissants, d’atteindre un niveau

Page 54: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

54

suprême appelé expertise. (Même si je veux vivre au Kenya le niveau

de maîtrise des situations de communication courante suffira à mon

bonheur).

Cette mesure du niveau de compétence dans un domaine particulier

s’effectue par l’intermédiaire de propositions qui désignent

l’actualisation de la compétence comme : "demande sa route à des

passants",(niveau 2 sur 7 d'une langue étrangère), « rédige un compte

rendu » (niveau 4 en expression écrite) , « stérilise les instruments de

chirurgie » (niveau 3 en asepsie) , « planifie l’emploi du temps d'une

équipe de 25 personnes » (niveau 5 de la gestion du temps). La

compétence est elle-même définie par un ensemble de propositions

constituant des unités théoriques et pratiques, concrètement mises en

œuvre et faisant l’objet d’une description ou d’une manifestation en

termes de savoirs et de savoir-faire, c’est à dire en termes de

connaissances ou de techniques. Ainsi chaque proposition -ou item-

décrivant une unité de compétence a trait à un niveau précisément

repéré dans le tableau hiérarchisé présenté ci-dessous. Ce tableau

constitue la trame d’élaboration et de mesure de tout domaine de

compétence, technique ou relationnel.

En outre, chaque unité de compétence indique un acquis théorique

et /ou pratique qui sous-entend que l’intéressé évalué sait ou sait faire.

L’un et l’autre sont identifiés par un verbe d’action correspondant au

niveau de savoir : rédiger, lire, conduire, préparer, organiser,

animer….

1.2 - Des niveaux structurés en degrés croissants de

maîtrise

Pour affiner l’évaluation, il convient de préciser si ce savoir et

ce savoir-faire sont possédés et pratiqués de façon plus ou moins

aisée. Cette analyse détermine ainsi un affinement en quatre niveaux

distincts qui traduisent à la fois un degré de maîtrise du savoir ou du

savoir-faire ainsi que des paliers d’apprentissage qui conduisent à un

apprentissage, un perfectionnement ou un entraînement spécifique

pour atteindre le palier supérieur (niveau ou degré). Ces degrés de

maîtrise de chaque unité de compétence sont au nombre de 4 :

Page 55: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

55

- au degré 1, le savoir ou savoir-faire évalué est faiblement

maîtrisé ; il se traduit par des hésitations des erreurs, une

approximation ou une maladresse d’énonciation pour le savoir

ou de réalisation pour le savoir faire;

- au degré 2, le savoir est encore hésitant et le savoir-faire se

traduit par une exécution maladroite ou peu agile;

- au degré 3, le savoir et le savoir faire sont acquis et démontrés

avec aisance, fluidité et agilité ;

- au degré 4, savoir et savoir-faire sont parfaitement maîtrisés,

automatisés et le savoir faire est mis en œuvre les yeux

fermés.

Un domaine de compétence concerne une entité complète de

connaissances théoriques et de pratiques concrètes associées,

hiérarchisées en sept niveaux (dans la version complète en 7 niveaux)

qui sont autant de paliers d’apprentissage. Chaque niveau comporte

des unités de compétences relatifs à un savoir et à un savoir-faire qui

peuvent être repérés de façon distincte ou par une même formulation

représentée par un verbe actif : rédige, lit ou anime (et non pas sait

rédiger, sait lire ou sait animer). Le verbe d’action fait référence à

une situation déjà éprouvée alors que ce même verbe précédé de

« savoir » fait référence à une situation -connue certes- mais pas

forcément rencontrée et expérimentée concrètement. Il en est ainsi,

par exemple, de l’item « connaît les soins palliatifs », qui indique plus

une connaissance théorique, alors que l’item « exerce les soins

palliatifs auprès de cancéreux » fait référence à une pratique et un

mode opératoire réellement déjà vécus et à une situation expérimentée

et (plus ou moins) maîtrisée. De même si je dis « je connais les

mouvements du crawl », j'évoque une connaissance théorique alors

que « je nage le crawl » indique une réalité bien différente pour

identifier mon niveau dans le domaine de compétition natation. Dans

ce cas les degrés de maîtrise pourront être aussi mesurés par des temps

de référence: au degré 1, je suis au dessus de 2 minutes pour 50

mètres; au degré 2, je nage cette distance en plus de 1 minute 30; au

degré 3, je suis au dessus de la minute et au degré 4, je frôle le record

du monde, en dessous de la minute.

Page 56: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

56

1.3 – Choisir une version du référentiel de compétence

L’expérience de ces quinze dernières années, assortie de

l’implantation de référentiels de compétences dans de multiples

secteurs d’activité en France et en Europe, ainsi que les exigences des

divers organismes (moyens alloués, temps consacré, budget,

organisation du projet) et la connaissance de la volonté des managers

pour dégager un temps difficilement extensible, conduit à envisager

parmi plusieurs versions méthodologiques, celle qui convient le mieux

à l’efficacité et souscrit aux impératifs de tout cadre surmené : rapide,

simple et opérationnel. Les référentiels peuvent donc être conçus pour

un domaine de compétence considéré en fonction d’une complexité

plus ou moins importante compatible avec le temps disponible.

Dès lors les domaines de compétence peuvent être choisis parmi

quatre versions principales:

- Une version dite complète en sept niveaux et au moins quatre

propositions par niveau, qui constitue en fait l’aboutissement

ultime de la méthodologie en présentant un inventaire détaillé

des savoirs et savoir-faire composant chaque niveau de

compétence concerné. Cette version nécessite des moyens

importants en moyens humains qui s’y consacrent, et en temps

car la rédaction complète du référentiel puis sa validation

peuvent s’étaler sur plusieurs mois voire sur plusieurs

années3;

- Une version dite normale en cinq niveaux et quatre

propositions par niveau qui représente la solution plus rapide

et la moins gourmande en temps et en moyens, permettant une

utilisation courante de la mesure des compétences pour une

fonction ou une personne;

- Une version abrégée en dix niveaux hiérarchisés comportant

une seule proposition par niveau, comme nous l’avons montré

dans 60 tableaux pour la gestion des compétences, constitue

le premier stade d’élaboration et de rédaction d’un référentiel.

Cette version possède l’avantage considérable de constituer

une initiation à la méthodologie. Elle peut être rédigée par

n’importe quel manager en un temps extrêmement court pour

identifier les domaines de compétences utiles à son service.

La rédaction de chaque domaine peut être effectuée en moins

Page 57: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

57

d’une demi-heure et une dizaine de domaines peuvent alors

être référencés en une demi-journée de travail.

Nous présentons pour les lecteurs marocains et à l’usage de tous les

salariés désireux de s’évaluer et d’améliorer leur performance un

référentiel d’efficacité personnelle dans le chapitre 5 de cet ouvrage

- Une version minimale en quatre niveaux et une proposition

synthétique par niveau Cette modalité permet d’entreprendre

un référentiel en repérant les niveaux principaux qui le

composent : les bases, les situations courantes, les situations

difficiles, les situations confiées à un spécialiste, Ce type de

référentiel est particulièrement indiqué dans tous les cas où

temps et moyens sont comptés et nous l’avons utilisé pour

construire le référentiel le plus délicat : celui des compétences

relationnelles, utiles dans tout groupe de travail. Cette version

a aussi l’avantage de pouvoir être réalisée individuellement

par chaque manager pour l’ensemble des domaines de

compétences qu’il possède au meilleur niveau. Pour obtenir le

référentiel de tous les domaines d’un organisme, il suffit de

rassembler les domaines réalisés par l’ensemble des managers

et de les faire homogénéiser et valider par un groupe de travail

dédié à cet effet 5

Ensuite, au fil du temps et des entretiens professionnels en particulier,

cette version minimale pourra être améliorée et enrichie pour

constituer un référentiel utile au service en comportant l’ensemble des

domaines exigés par les diverses fonctions du service.

Autre avantage de cette formule: la formation à cette version peut être

rapidement effectuée et être généralisée à l’ensemble de

l’encadrement d’un organisme : managers, chefs de service et

dirigeants, aux fins de généralisation à moindre coût de temps et de

moyens. Appuyé sur un groupe de travail, ce référentiel peut être

obtenu rapidement, à raison d’une heure par domaine au début puis

deux domaines par heure ensuite…

Page 58: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

58

2 – Le cadre méthodologique des référentiels

2.1 - Maquette de la version complète

Dans toutes les versions proposées, la hiérarchisation des

niveaux est effectuée de façon croissante ou décroissante. Chaque

niveau est numéroté de 1 à 7, de 1 à 5, de 1 à 4, de 1 à 10 ou l’inverse

dans la version complète, chaque niveau est constitué par quatre

propositions (voire davantage si nécessaire) dont chacune identifie le

savoir, le savoir-faire requis ou présenté (par une fonction ou un

titulaire). L’identification de cette version peut être reprise pour les

autres versions.

Tableau 1 - Identification des niveaux d’un domaine de compétence NIVEAU INTITULE COMPETENCES REQUISES

0 IGNORANT Aucune connaissance n'est requise

Aucune connaissance n'est acquise

1 CONNAISSEUR

La compétence pratique n'est pas nécessaire

et le savoir requis nécessite seulement de:

connaître son existence à travers un vocabulaire de base, à définir dans chaque

domaine; maîtriser une seule unité;

reconnaître les éléments matériels du

domaine.

2 UTILISATEUR

La compétence nécessite, outre le

vocabulaire de base, de connaître un

vocabulaire élargi et des définitions, de

réaliser des gestes ou actions simples à partir

de protocoles écrits par ailleurs.

3 GENERALISTE

La compétence nécessite la connaissance

opérationnelle de plusieurs unités de

connaissances (modules, protocoles et

modes d'emploi décrits par ailleurs),

l'accomplissement d'opérations enchaînées, la réalisation d’exercices simples, la maîtrise

de situations simples regroupant plusieurs

unités, la réaction adaptée à une situation en

référence à l'expérience et à des situations

analogues.

4 PROFESSIONNEL

La compétence permet de maîtriser des

situations courantes faisant appel un

ensemble d'unités et de modules élaborés, de

s'adapter à des situations nouvelles grâce à

des normes et à des procédures connues et

précisément référencées dans un manuel,

Page 59: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

59

5 TECHNICIEN

La compétence permet d'affronter et de

maîtriser des situations complexes, difficiles

voire conflictuelles, en utilisant un ensemble

de techniques, de démarches ou de méthodes

spécifiques.

6 SPECIALISTE

La compétence permet de modéliser,

affronter et maîtriser parfaitement toutes les

situations et de les enseigner pour en

améliorer l'efficacité.

7 EXPERT

C'est l'excellence qui permet, au-delà de la

parfaite maîtrise du niveau précédent, de

rechercher, d'innover, de proposer une normalisation et l'établissement de

procédures de référence et d'être reconnu à

l'extérieur, au plan national et international.

2.2 - Elaboration et utilité d’un référentiel

Quelle que soit la version choisie, la construction d’un

référentiel souscrit à la procédure suivante. Il convient de constituer,

sur la base du volontariat et d’une formation méthodologique initiale,

un ou plusieurs groupes de travail, au sein de l’entreprise,

représentatifs du ou des secteurs choisis pour élaborer un référentiel

des compétences. Pour réaliser la construction des versions

simplifiées, il suffit de la volonté d’un manager et de quelques heures

de travail individuel pour entamer le processus qui conduira, à partir

d’un domaine réduit, puis d’un référentiel utile à un service, à un

référentiel complet disponible pour l’ensemble de l’organisme.

Pour employer une analogie, ce référentiel constitue ainsi une étoffe

dans laquelle il conviendra ensuite de tailler les costumes adaptés à

chaque fonction, puis d’étalonner les compétences réellement acquises

par chaque acteur de l’organisme. Chaque fonction sera ainsi

appréciée à partir d’une carte des domaines de compétences

techniques et relationnelles nécessaires à l’accomplissement des

diverses attributions de la fonction. Chaque personne de l’organisme

pourra alors être évaluée en comparant les niveaux acquis dans chacun

des domaines utiles à la fonction, afin de mesurer des écarts en termes

de ressources et de déficits. Les premières permettront de mettre à

disposition de l’organisme telle ou telle personne ressource pour

former, tutorer, diriger ou participer à des projets, voire évolué vers

une fonction nécessitant cette ressource. Les déficits constatés, quant à

eux, pourront être aisément transformés en objectifs de progression et

Page 60: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

60

en action de formation à partir des intitulés qui en identifient

exactement le contenu.

Les référentiels simplifiés peuvent parfaitement être réalisés en toute

autonomie par un manager formé à cet effet. Plusieurs chefs de service

peuvent réaliser les référentiels utiles à leur service et échanger le fruit

de leurs travaux aux fins d’homogénéisation et d’évitement des

doublons .Pour la construction d’un référentiel complet, des groupes

de travail peuvent être constitués par des agents volontaires, motivés

et représentant différentes fonctions. Ils doivent être animés par un

chef de projet désigné par l’établissement. Leurs travaux sont

centralisés et harmonisés au fur et à mesure de leur avancement pour

parvenir à :

- Un recensement de l’ensemble des domaines de compétences

nécessaires au service ou au secteur référencé ;

- Une hiérarchisation de chaque domaine en niveaux croissants

repérés par des critères objectifs et unanimement identifiés en

termes de savoirs, savoir-faire et savoir faire - faire;

- Une rédaction synthétique de chacun de ces critères sous

forme d’une proposition commençant par un verbe actif à la

troisième personne du singulier, renvoyant à un protocole

précisant les modalités d’application ;

- Une rédaction homogène de chaque domaine par recours à un

expert du domaine concerné et par un garant de la

méthodologie. Ce document constitue au fur et à mesure du

travail des groupes, le thésaurus du référentiel. Les domaines

élaborés doivent être tenus à disposition de tous et enrichi au

fil du temps grâce à leur utilisation conjointe, lors des

entretiens annuels, d'appréciation ou professionnels

notamment ;

- Une formalisation adaptée aux buts de l’appréciation selon les

divers modèles présentés dans le ce chapitre.

L’homogénéité est réputée atteinte quand :

- Chaque niveau est identifié par un minimum de quatre ou cinq

items;

- Chaque item commence par un verbe actif (éviter est capable

de, s’occupe de, assure, travaille) conjugué à la 3e personne du

Page 61: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

61

singulier : rédige (indiquant la connaissance détenue par le tenant de

la fonction) ou éventuellement par le substantif présent : rédaction de;

- Il y a continuité de l’apprentissage en passant d’un niveau à un

niveau immédiatement supérieur ;

- Chaque item identifie à la fois une connaissance théorique, un

savoir-faire pratique, une transmission de savoir ou de savoir-faire,

codifiée dans l’une des trois colonnes dans lesquelles chacune de ces

déclinaisons est opérée.

Cette phase de travail doit se conclure chaque année par une

restitution à l’ensemble de l’organisme, via le service RH, afin

d’informer les chefs de service voire l’ensemble du personnel, et

entraîner l’adhésion de nouveaux services tandis que le référentiel est

mis à disposition de l’ensemble du management.

2.3 – La matrice d’analyse d’un domaine de compétence

Elle est présentée ci-dessous pour rédiger chaque domaine de

compétence en tenant compte de la hiérarchisation - du plus facile au

plus complexe - d’une part, et de la distinction en termes de savoir,

savoir-faire et savoir faire d’autre part. Un format A3 (double page)

est conseillé ainsi que l’emploi d’un crayon et d’une gomme dans le

temps de la rédaction en groupe. Ensuite la rédaction sur ordinateur

facilitera l’apport de toutes les précisions utiles, la transformation ou

l'amélioration des formulations puis les validations nécessaires.

Tableau 2 : Matrice constitutive d’un domaine de compétence

NIVEAU

INTITULES des ou

UNITES de

CONNAISSANCE

Savoir Pratique Transfert

1

7

Cette matrice d’élaboration d’un domaine de compétence peut être ensuite utilisée comme une grille d’évaluation qui permet de repérer

les savoirs, savoir-faire et savoir faire acquis par une personne afin

d’identifier et de mesurer les écarts existant en plus, ce qui correspond

à des ressources disponibles. Les écarts peuvent aussi constater des déficits, ce qui correspond à des objectifs de progression à atteindre

Page 62: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

62

moyennant une action d’apprentissage. Les ressources disponibles

pourront alors être utilisées :

- par la personne pour évoluer;

- par l’organisme pour former d’autres personnes.

Tableau 3 : Matrice comparative des compétences fonction/personne

Les objectifs de progression identifiés par des propositions qualifiées

dans le référentiel en termes de verbes actifs serviront à déterminer les

programmes de formation utiles pour la personne concernée. Ces

propositions constitueront autant d’intitulés de formation et de

procédures à maîtriser lors de l’apprentissage. Elle peut aussi être

transformée comme nous le proposons dans le chapitre du référentiel

des compétences du savoir-être en grille d’auto-évaluation indiquant

le savoir acquis, la pratique correspondante et le degré de maîtrise

possédé. Ce degré de maîtrise affine l’évaluation en indiquant quatre

paliers d’acquisition : de 1 hésitant à 4 parfaitement automatisé. Ces

degrés peuvent aussi être des paliers de performance, comme

l'exemple de la natation cité plus haut le montre.

3- Construction d’un référentiel en version complète

Le pré-requis réside bien sûr dans la volonté des dirigeants

concernés (et ou du management) et leur engagement indéfectible

dans une action qui exige un investissement en temps et en moyens

humains.

3.1Ŕ Réaliser un état des lieux

Il s’agit de faire une analyse de la situation existante et de

reformuler les objectifs de départ afin de :

NIVEAU

INTITULE des

UNITES de

CONNAISSANCE

Requis

par la

fonction

Acquis par

la personne

Ecart

déficit

ressource

1

7

Page 63: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

63

a) Procéder à l'état des lieux : audit du service ou de

l'établissement concerné en termes de fonctions, de structure et

d'organisation;

b) Recenser les besoins actuels des secteurs concernés en

termes de compétences;

c) Prévoir les évolutions technologiques et leur impact sur les

fonctions et les compétences requises

d) Etablir des cartes de compétences de certaines populations,

notamment les seniors, pour bonifier leurs compétences et les utiliser

au mieux.

e) Réaliser des cartes de compétences synthétiques d'un service

pour prévoir les évolutions de compétences nécessaires et les

recrutements indispensables tout en mettant en évidence les personnes

ressources et celles passibles d'une impérative mise à niveau dans tel

ou tel domaine de compétence.

3.2- Constitution d’un groupe de projet

Elle consiste à constituer un ou plusieurs groupes de travail de

personnes volontaires, dans des services représentatifs des secteurs

choisis pour les former à la méthodologie du référentiel. Ces groupes

sont animés par un chef de projet qui met en œuvre une méthodologie

adaptée aux objectifs et aux délais. Il peut être aidé par des

responsables qui constituent alors un groupe de pilotage qui va

superviser, aider et valider l’avancement des groupes de travail puis

essaimer la méthodologie au sein de l’organisme.

3.3 - Appropriation de la méthodologie

Les travaux de ces groupes sont régulièrement harmonisés par

l'expert méthodologique pour parvenir à

1. Un recensement de l'ensemble des domaines de compétences

du secteur étudié ;

2. Le choix d’une version simplifiée pour établir la hiérarchie

du référentiel ;

Page 64: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

64

3. Une hiérarchisation de chaque domaine en niveaux,

4. La rédaction de propositions énonçant des caractéristiques

objectives et factuelles, identifiées en termes de savoirs, savoir-faire et

savoir faire - faire (sur le modèle de la grille d'élaboration, dans un

format A3).

3.4 - Expérimentation opérationnelle

Il importe d’engager une expérimentation opérationnelle dans

les services ou établissements volontaires pour :

a) Expérimenter la faisabilité du référentiel ;

b) Affiner le référentiel et les niveaux ;

c) Evaluer les personnels concernés ;

d) Mesurer des écarts entre les compétences requises par une

fonction à un moment donné et les compétences effectivement mises

en jeu par le titulaire de la fonction ;

e) Transformer ces mesures en programmes de formation

adaptés à combler ces écarts ;

f) Former des évaluateurs internes à l'établissement ;

g) Faire l’inventaire de l’ensemble des compétences disponibles

dans un établissement ou dans un secteur d'activité.

3.5 - Consolidation du référentiel

Une fois le référentiel rédigé, il s’agit d’engager une action

réalisée en concertation dans le ou les services volontaires pour

développer la construction du référentiel et consolider les propositions

qui le composent. Une fois l'an, les entretiens professionnels doivent

aussi permettre d’actualiser certains référentiels, de préciser quelques

propositions et d’élaborer de nouveaux domaines. Un groupe de projet

peut être dédié à rassembler des travaux épars, à les homogénéiser

puis à les valider en les consignant dans un livre spécifique à la

disposition de tous, notamment pour établir des descriptions de

fonction et des cartes de compétences.

Page 65: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

65

3.6 -Affiner le référentiel et les niveaux

Par la suite, en fonction du temps disponible ainsi qu’à

l’occasion des entretiens professionnels, l’homogénéisation du

nombre de niveaux peut être améliorée alors que la rédaction peut être

précisée avec des chiffres, des quantités, des adjectifs. L’entretien

annuel devient alors un moment privilégié pour ce faire et préciser

ainsi ce qui est attendu en termes de compétences, de protocoles pour

progresser dans la tenue d’une fonction déterminée.

4- Exemples de différentes versions

Les différentes versions des référentiels doivent être choisies en

fonction du temps et des moyens impartis à un tel objectif. Si un

groupe de projet dédié est mis en place c’est bien évidemment un

référentiel exhaustif qui peut être mis en chantier. A l’inverse, un

manager, qui veut mieux cerner les fonctions et les collaborateurs dont

il a la charge, commencera plus modestement en élaborant un

référentiel réduit en 4 niveaux ou abrégé en 10 propositions dans

chacun des domaines de ses compétences techniques. En outre, dans le

secteur santé, il existe des référentiels de soins infirmiers6 déjà réalisés

et disponibles, qui peuvent être complétés et adaptés à un

établissement particulier du secteur hospitalier. Pour tous les secteurs,

il existe aussi des référentiels concernant le savoir-être qui peuvent

servir de base à l’élaboration de référentiels utiles à tout organisme7.

En résumé seuls les référentiels techniques plus ou moins réduits ou

exhaustifs nécessitent d’être construits par un organisme particulier en

y consacrant les moyens adéquats et la procédure exposée ci-dessus.

4.1– Référentiel en version exhaustive en 7 niveaux

Un référentiel en version exhaustive comporte sept niveaux et

au moins quatre propositions par niveau. Le domaine choisi comme

exemple a été réalisé dans le service imprimerie d’un établissement

d’enseignement supérieur appelé à imprimer et reproduire de

multiples types de documents en grande quantité. Un référentiel

spécifique à ce service a été réalisé par un groupe de travail constitué

à cet effet sous la responsabilité du chef de service et d’une spécialiste

de la méthodologie.

Définition du domaine de compétence « façonnage» : C’est

l’ensemble des connaissances et des pratiques qui déterminent les

Page 66: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

66

différentes formes de finition (livres, plaquettes, dépliants, …) d’un

document imprimé.

Tableau 4 - Domaine de connaissance : Exemple du Façonnage

Nivea

u

Intitulés des Unités de

connaissance

Requi

s

Acquis

1 2 3 4

Ecar

t

Pré-

requi

s

Connaît le service imprimerie, ses

collègues et les besoins de ses clients

1

Possède un vocabulaire de base lié au

façonnage : pliage, encollage, agrafage,

assemblage, massicot, plieuse,

assembleuse, encolleuse…

Effectue un assemblage manuel

Détermine si les machines (plieuse,

assembleuse, encolleuse) sont en

marche grâce au bruit distinctif et au

voyant lumineux

Allume et éteint une machine en appuyant sur un bouton on/off

2

Possède un vocabulaire plus élargi :

couverture enrobée et dos carré collé

(thermo-reliure), pli parallèle, pli

accordéon, pli roulé, pli croisé…

Reconnaît et signale à un tiers les

différentes machines

Reconnaît l’encollage, un pliage simple

en deux (pli parallèle), l’agrafage et

l’assemblage

Connaît et détermine l’endroit où se met

le papier sur les différentes machines

Effectue manuellement l’agrafage et un

pliage simple (cf. ci-dessus)

3

Met du papier dans la machine quand

besoin est

Connaît les formats de base du papier

(A4 & A3)

Connaît les grammages de base du papier (80 & 250)

Effectue le suivi du travail au niveau de

la qualité

Arrête la machine s’il y a un problème

(feuille plissé, couverture décalée) et

appelle une personne plus compétente

pour gérer la situation

Page 67: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

67

4

Utilise toutes les machines et s’adapte

aux situations nouvelles avec l’aide

d’un manuel ou les conseils d’un

technicien

Connaît tous les grammages et tous les

formats de papiers

Effectue des pliages courants (1 pli, 2

plis, pli accordéon, pli roulé, pli croisé)

avec la plieuse

Effectue mécaniquement l’assemblage

Connaît les différentes méthodes de

perforation et de découpe

Réalise tout type de collages manuels

(colle à froid) et mécaniques

Massicote tous les formats de papier

Conseille et informe les usagers (type de

pliage, définition de délais par rapport à la quantité) en fonction de leurs besoins

Entretient ses machines périodiquement

à l’aide d’un document de suivi

5

Planifie et s’adapte à toutes les

situations liées au façonnage (urgentes,

imprévues et complexes) moyennant

discussion avec les utilisateurs

Change la lame du massicot si

nécessaire

Détecte les anomalies (mauvais pli,

couverture mal positionnée) et les

corrige immédiatement

Contrôle constamment la qualité du

document (respect de la présentation…)

Forme un connaisseur aux techniques de

façonnage et l’amène à son niveau

Détecte les problèmes mécaniques et

effectue la maintenance de premier niveau

Anticipe et prépare la bonne réalisation

de son travail (papier posé à plat sur un

support, papier protégé…)

Respecte les règles d’hygiène et de

sécurité sur l’ensemble des machines

(limites du massicot, chutes de papiers,

stockage des produits) et les faits

respecter par autrui

6

Connaît l’ensemble de la chaîne

graphique

Utilise toutes les machines de façonnage

et les optimise au maximum

Page 68: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

68

Suit et contribue à l’évolution des

procédés techniques de façonnage

Forme et encadre un groupe aux

techniques de façonnage

7

Maîtrise l’ensemble de la chaîne

graphique

Résout tout type de situations quelle que

soit la machine, le format du papier…

Décide du choix du matériel et évalue

les coûts

Met au point, rédige et publie des

manuels de référence à usage interne ou

externe

Dirige des recherches visant à

l’amélioration et à l’optimisation des

techniques et procédés de façonnage

Légende :Dans la colonne acquis les notes 1, 2, 3,4 indiquent les

degrés de maîtrise comme défini plus haut :

1= hésitant;

2 = effectué de façon erronée;

3 = réalisé aisément et vite;

4 = exécuté les yeux fermés)

4.2– Référentiel complet en 5 niveaux

Définition du domaine de compétence « hygiène des

locaux » :C’est l’ensemble des connaissances et des pratiques qui

permettent de maintenir un aspect propre et agréable des locaux de

l’établissement hospitalier en éliminant les odeurs et les germes afin

de prévenir les infections nosocomiales dans l’enceinte des

établissements de santé. (Ce domaine peut aussi s'appliquer,

moyennant adaptation, à des établissements agroalimentaires, de

restauration ou des laboratoires).

Tableau 5Ŕ Référentiel complet : Exemple « Hygiène des locaux »

NIVEAU Intitulés des Unités de

connaissance « Hygiène des

locaux »

REQUIS ACQUIS

1 2 3 4

ECART

Pré-

requis

Connaît les contraintes hygiéniques de l’organisation

Page 69: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

69

1

Connaît la topographie de

l'hôpital, le matériel usuel de

ménage, les différents types de

produits et leur appellation

courante (produits à vitres, à

vaisselle, etc...), les différentes

étapes du ménage.

2

Effectue des actions de ménage

simple dans les locaux

communs

Utilise, après explication les

matériels usuels, les différents types de produits.

Informe de son passage dans

chaque lieu nettoyé, par un

message ou un signe distinctif,

les différents intervenants

3

Connaît les caractéristiques

techniques et propriétés

chimiques des produits et

appareils de ménage ;

Connaît le matériel spécifique

et son utilisation ;

Planifie et enchaîne les

opérations de nettoyage

Organise l'entretien des locaux

communs en fonction de leur

nature, par ordre préférentiel.

4

Possède des notions de base

des modes de contamination et peut les enseigner ;

Connaît les types de

désinfection spécifique à

chaque unité ;

Organise l'entretien et la

désinfection en fonction du

moment (encombrement, va et

vient journalier, terminal) en

tenant compte des priorités ;

Eduque à la prévention

familles et usagers à toute

occasion de rencontre et

d’incident critique

Réalise des fiches éducatives à

disposition des visiteurs et intervenants

5

Connaît les modes de

contamination de chaque

germe suivant leur siège ;

Page 70: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

70

Met en œuvre les protocoles

d'isolement et de désinfection

adaptés à des situations

complexes (patient infecté

dans une chambre à 2 ou 3,

patient à haut risque);

Prévient l’entourage (collègues

et visiteurs) des risques de

contamination et des

précautions à prendre

4.3– Exemple de référentiel réduit en 10 niveaux

Définition du domaine de compétence « Veille

technologique » : c’est l’ensemble des connaissances, des recherches,

des réflexions, des procédures et des pratiques qui permettent

d’anticiper sur le devenir des techniques, matériels, normes, produits

et services de l’organisme et de son contexte concurrentiel

(économique, législatif, technique) afin de proposer des solutions

favorisant sa pérennité et son expansion.

Tableau 6 - Référentiel réduit : Exemple « Veille technologique »

Nivea

u

Intitulés des Procédures de veille

technologique Requi

s Acqui

s 1 2 3

4

Ecart

1 Lit les titres de la presse et se tient au courant de l’actualité

2

Étudie la documentation interne de son organisme, les projets en cours, les notes de synthèse, les comptes rendus de réunions

3 Connaît l’avancement des projets concernant son service

4 Lit dans la presse et recherche régulièrement sur le net des articles et informations se rapportant à son activité

5 Se perfectionne dans ses principaux domaines de compétences

6 Se perfectionne sur des sujets connexes à son activité pour échanger avec des collègues, recueillir de nouvelles idées

7

Visite fréquemment des expositions, participe à des congrès, colloques et conférences concernant son secteur

d’activité et s’intéresse à d’autres secteurs d’activité que le sien

8 Participe à des salons spécialisés, à des colloques, à des groupes de recherche et

Page 71: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

71

d’innovation internes et externes pour étudier la documentation recueillie, nouer

des contacts et rédiger des synthèses utiles à son organisme

9

Étudie les informations prospectives concernant son secteur d’activité : législation, nouvelles technologies, innovations de la concurrence, découvertes scientifiques

10

Publie des documents de synthèse et informe sa direction du contexte socio-économique dans lequel se situe son organisme ainsi que des découvertes prometteuses de la concurrence

Score total sur 50 =

Niveau maximum atteint =

4.4 – Référentiel minimal en 4 niveaux

Conçu pour une situation d'évaluation concertée, chaque

domaine recensé dans un référentiel abrégé comporte 8 colonnes:

I- numérotation des niveaux de compétences

II - intitulés de chaque niveau par une proposition synthétique

III- degré 1 de réalisation et de maitrise: faible ou approximative

IV- degré 2 : hésitante ou partielle

V - degré 3 : facilement réalisée,

VI- degré 4 : maîtrise absolue quasi infaillible

VII - F : niveau requis par la fonction

VIII - E : écart entre l'exigence requise par la fonction et le niveau

acquis par le titulaire.

Tableau 6 Ŕ Maquette d’un référentiel abrégé I II III IV V VI VII VIII

N Intitulés des niveaux de

compétence

1 2 3 4 F E

1 procédure de base

2 procédure élaborée, courante

3 procédure complexe, difficile

Page 72: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

72

4 niveau de compétence du

spécialiste

L’exemple du domaine de compétence « accueil »

Définition : c’est l’ensemble des savoirs, savoir-faire et savoir- faire

qui permet de prendre en charge tout public et de satisfaire sa

demande

- Domaines associés: communication, intelligence affective

- Pré-requis : connaissance de l'organisme

Tableau 7 Ŕ Domaine de compétence abrégé « Accueil »

N Intitulés des niveaux de compétence 1 2 3 4 F E

1 Accueille et salue tout visiteur avec des

formules d'usage

2 Renseigne et dirige tout visiteur sur la

personne ou le service compétent

3 Traite tout mécontentement manifesté

par un visiteur

4 Elabore des protocoles permettant d'améliorer l'accueil de

l'établissement

5 –Le choix du référentiel

Ces différents exemples montrent l’extraordinaire souplesse de

la méthodologie qui, selon les besoins et les moyens disponibles

permet de réaliser des référentiels diversifiés du plus complet au plus

réduit. Nous les comparons dans les tableaux 8 et 9 ci-dessous.

Tableau 8 - Comparatif synthétique des référentiels de

Référentiel

ABREGE

MINIMAL

REDUIT

NORMAL

COMPLET

10 niveaux 4 niveaux

1 item par

niveau

4 niveaux

4 items par

niveau

5 niveaux

4 items par

niveau

7 niveaux

4 items et +

par niveau

Page 73: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

73

Tableau 9 Ŕ Comparatif analytique des référentiels

NIVEAU MINIMAL REDUIT NORMAL COMPLET

4 niveaux 1 item par

niveau

4 niveaux 4 items par

niveau

5 niveaux 4 items par

niveau

7 niveaux 4 items et + par niveau

1 Connaissance intuitive

Connaisseur CONNAISSEUR

Définitions+

bases

2 Connaissance théorique

Utilisateur UTILISATEUR

Extension+ gestes

3 Bases (cumul des niveaux 1

et 2)

Pratique opératoire

Généraliste GENERALISTE

Extension+procédures

4 Courant Courant Professionnel PROFESSIONNEL

Extension & situations

courantes

5 Complexe Complexe Technicien TECHNICIE

N Extension et

adaptation aux situations difficiles,

complexes, conflictuelles

6 Spécialiste SPECIALISTE

Reconnaissance+

publications

7 EXPERT Renommée

1 Un décret du 17 septembre 2007 préconise « aux ministères volontaires,

d’abandonner la notation au profit de l’évaluation ».

2 H. Sérieyx, Boussoles pour temps de brume, Village mondial, 2003, p.29

3Management des compétences, construire votre référentiel, Afnor, 2005

4Le savoir-être, un référentiel professionnel d’excellence, Afnor, 2008

5 Guide pour l’évaluation des personnels de santé, LEH, 2008

6Guide pour l’évaluation des personnels du secteur santé, LEH, 2008

7Le savoir-être, un référentiel professionnel d’excellence, Afnor, 2008

Page 74: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

74

Page 75: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

75

Page 76: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

76

Chapitre 4

Cartographier les compétences

1 – Des compétences multiples

Tout le monde est compétent. La compétence n’est pas

dichotomique mais plus ou moins élevée et se fractionne en de

multiples compétences. La compétence est multi-dimensionnelle et

comporte des niveaux différents pour de nombreuses compétences

techniques et relationnelles.

Nous verrons plus loin comment préciser cette triple affirmation pour

qu’elle soit adaptée à la connaissance requise par chaque personne qui

veut faire le point sur l’ensemble de ses savoirs et savoir-faire d’une

part, c’est l’utilité du passeport formation, pour répondre aussi à

l’adéquation entre les compétences requises par une fonction et celles

possédées par une personne qui tient la fonction ou y postule d’autre

part, c’est la carte de compétences qui l’indique.

Enfin il convient aussi d’établir un bilan d’étape professionnelle

qui puise dans l’historique vital et dans l’expérience présente les

éléments nécessaires à réaliser ce point capital pour toute évolution,

changement ou choix professionnel.

Il faudra aussi y rajouter des éléments de décision qu’aucun évaluateur

au monde ne pourra percer à jour ni deviner concernant les réelles

motivations d’une personne, sa détermination et son réel désir à opérer

ce choix. Il n’est pas sur non plus que chacun même en ayant

approfondi la connaissance de soi-même par une intense réflexion ait

la lucidité nécessaire pour y parvenir tellement nous sommes aveugles

sur les moteurs de nos actions et de nos choix. Cependant « celui qui

Page 77: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

77

se connaît et connait bien les autres est en mesure de gagner les cent

prochaine batailles» selon Zun Tzu.

En parcourant cet ouvrage, vous êtes en train d’exercer une

compétence fondamentale : la lecture. En outre vous savez écrire,

calculer, vous exprimer, analyser des situations et prendre des

décisions, vous avez des connaissances en histoire et en géographie,

vous gérez votre budget et votre temps, vous savez faire la vidange de

votre automobile ou changer une ampoule électrique et vous

réussissez la mayonnaise ou tout simplement vous savez faire cuire un

œuf, vous aidez vos enfants à faire leurs devoirs scolaires et vous leur

apprenez à faire du vélo, enfin vous saurez retrouver ce livre rangé

dans votre bibliothèque…

Autant de compétences multiples, variées et parfois inattendues que

vous exercez au quotidien, faites de connaissances, de tours de main,

de pratiques, de transmissions de savoir, de conseils que vous

prodiguez autour de vous. Vous les exercez sans même y réfléchir

mais vous avez dû les apprendre vous-même et vous vous êtes

perfectionné de façon progressive au fur et à mesure de l’expérience.

Vous possédez aussi bien d’autres compétences plus évoluées, plus

techniques qui font partie de votre savoir faire professionnel que vous

soyez plombier, boulanger, cardiologue, infirmier, expert comptable

ou enseignant... Vous êtes passé maître pour certaines d’entre elles et

vous êtes consulté en tant qu’homme de l’art ou sage-femme,

spécialiste réputé ou expert mondialement connu.

Vous vous posez donc la question de savoir comment apprécier votre

compétence ou celle de vos collaborateurs. Vous vous demandez aussi

comment progresser vous-même et faire progresser autrui, comment

transmettre un savoir de façon à ce qu’il puisse être acquis par tous (le

plus grand nombre dans une version réaliste). Vous vous demandez

s’il est possible d’établir le grand livre des compétences et à quoi il

peut vous servir dans votre activité professionnelle d’acteur de

l’organisation, à quelque niveau que vous vous situiez. Vous vous

demandez s’il existe un modèle d’analyse et d’appréciation des

compétences, et de quelle façon construire un tel outil au service

d’une démarche qualité.

Page 78: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

78

Ce sont quelques unes des questions auxquelles prétend répondre cet

ouvrage parmi les cent réponses proposées.

1.1 – Les compétences professionnelles (techniques)

Les compétences professionnelles sont les compétences

techniques en relation directe avec une fonction, un poste une

profession Pour en faire l’inventaire il faut commencez par faire le

point sur toutes les compétences professionnelles, exercées dans votre

métier, votre fonction, au cours de l’activité quotidienne. Il s’agir de

prendre aussi en compte les activités exceptionnelles qui sont sans le

cadre de toute fonction ainsi que celles qui ont été précédemment

mises en œuvre au cours d’une expérience professionnelle antérieure..

L’évaluation des compétences n’est pas une affaire de spécialiste qui

détiendrait une vérité unique et universelle : c’est l’affaire de chacun

de nous qui pouvons, grâce à la méthodologie exposée au premier

chapitre, établir la liste de ses propres compétences puis évaluer le

niveau atteint pour chacune d’elles, en se servant d’un référentiel

abrégé en quatre niveaux dans un premier temps (bases connues,

pratique des situations courantes, maitrise des situations difficiles ou

complexes, reconnu comme un spécialiste) . Cette opération peut aussi

se réaliser en concertation entre deux personnes et moyennant la

formation au dialogue qui sied à l’exercice du management

relationnel, s’effectuer entre un chef de service et chacun de ses

collaborateurs. Chacun peut s’exercer à dresser cet inventaire en

suivant le mode d’emploi que nous conseillons.

Il peut être utile de se référer au modèle du tableau ci-dessous pour

recenser et évaluer les compétences liées à l’exercice de votre

profession, ce que vous savez, ce que vous savez faire, ce que vous

savez transmettre, ce que vous savez montrer, ce que vous savez

enseigner :

- La colonne 1 concerne l’ensemble des domaines de

connaissances et savoirs théoriques que vous possédez.

Exemple de domaine : comptabilité

- La colonne 2 indique l’ensemble des techniques, des pratiques

que vous utilisez. Exemple d’intitulé du niveau atteint : facturation

Page 79: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

79

- La colonne 3 recense l’ensemble des connaissances et des

pratiques, modes d’emploi, tour de main que vous savez transmettre,

montré à autrui Exemple de procédure : lire un bilan simple

- La colonne 4 sera réservée à l’appréciation que vous portez

sur la difficulté pour exercer cette compétence (1) à la maitrise

parfaite (4) selon la cotation suivante:

1 = difficile, 2 = malaisée, 3 = facile, 4 = très facile.

Tableau 1 : Modèle pour les compétences professionnelles

CONNAISSANCE PRATIQUE TRANSMISSION MAITRISE

Comptabilité

3

Facturation

4

Lecture bilan 3

1.2 - Les compétences personnelles techniques

Continuez ce diagnostic en passant en revue toutes les

compétences personnelles que vous déployez chez vous pour bricoler,

jardiner, cuisiner, vous dépenser sur un terrain de sport ou dans des

activités associatives. Même savoir « ne rien faire » relève d’une

compétence (ce qui ne doit pas servir d’alibi aux cancres ni aux

flemmards de tous poils) !

Utilisez le tableau ci-dessous pour recenser et apprécier vos

compétences extra-professionnelles :

- La colonne 1 recense l’ensemble des domaines de

connaissances et savoirs théoriques que vous possédez

Exemple : cuisine

- La colonne 2 indique l’ensemble des techniques, des pratiques

que vous utilisez ; Exemple : sauces,

- La colonne 3 identifie l’ensemble des connaissances et des

pratiques, modes d’emploi, tour de main que vous savez transmettre,

montré à autrui Exemple : mayonnaise

- La colonne 4 sera réservée au jugement que vous avez de la

difficulté pour exercer cette compétence :

Page 80: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

80

1= difficile, 2 = malaisée, 3 = facile, 4 = très facile.

Tableau 2 : Modèle pour les compétences personnelles

Domaine de

CONNAISSANCE

Pratique

TECHNIQUE

Procédure

TRANSMISSION

Degré de

MAITRISE

Cuisine

2

sauces

3

mayonnaise 4

Pour une meilleure compréhension un seul item (unité de

connaissance ou procédure pratique ou de transmission) par case a été

pris en compte, mais la liste complète des sauces peut être établie ainsi

bien sur que les autres procédures de cuisine.

2 - La pratique de la cartographie des compétences

Dans l’utilisation personnelle de l’évaluation, trois cartes

s’avèrent essentielles le passeport formation la carte des compétences

professionnelles et la carte comparative fonction/titulaire:

2.1 - Le passeport formation

Il regroupe l’intégralité des savoirs, des savoir-faire, des savoir

faire faire et savoir être acquis par une personne dans une perspective

évolutive de développement personnel ; on pourrait aussi l’appeler la

banque des compétences personnelles. Elle a été voulue par la loi sur

la formation tout au long de la vie du 4 mai 2004 et doit être proposée

par l’organisme à chacun de ses salariés. Nous la concevons comme

un outil personnel en présentant le modèle ci-dessous à titre

exemplaire.

Le passeport ci-dessous a établi en autoévaluation puis validé en

concertation à partir d’une hiérarchie des compétences en 7 niveaux

croissants et en 4 degrés de maîtrise croissants pour chaque domaine.

Quelques items comme autonomie, responsabilité, initiative ont été

renvoyés dans les tableaux d’évaluation des caractéristiques de

personnalité car ils résultent de compétences formelles techniques ou

relationnelles; d’autres compétences se retrouveront dans le référentiel

du savoir être développé au chapitre 9.

Page 81: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

81

Tableau 3 - Maquette de passeport formation

Nom : Toumi

Prénom : Nadia

Date de naissance : 06/12/1985 Age : 23;6 ans

Situation actuelle : Etudiante Université X

Diplôme : Master Négociation et management interculturels

Date réalisation : 15/07/2008

I II III IV V VI VII VIII

Domaine de compétence

Niveau acquis Degré Maitrise

Source du savoir

Date début

Objectif et moyen : DECIDE* ENTREPRIS

Date Ou durée

Progrès réalisé Niveau atteint

1 Accueil 5,2 Caissière 2003

2 Affirmation de soi

4,3 Personnel, Séjour Erasmus 1 an à Mannheim

2006

3 Allemand 5.3 Université Bordeaux, séjour Erasmus à Université Mannheim traduction

2002 2006

E/Séjour, lecture, écoute, pratique

Master2

4 Anglais 5.2 Université, 2002 E / lecture, écoute, pratique traduction

Master2

5 Artistique

5,3 Conservatoire de Musique, Ecole de

1991 1987

Page 82: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

82

danse

6 Bureautique 4.1 Université, personnel

2002 D C2i (Certificat informatique et internet)

78 Communication

4.3 Université, loisirs, activités, personnel

1984

8 Comptabilité 2.1 Université 2003

9 Correspondance commerciale

5.3 Université 2002 D /Stage

10 Conseil 4,2 Personnel D

11 Danse classique

5,3 Ecole de danse

1987

12 Danse moderne-jazz

5,3 Université 2003

13 Danse salsa 5,3 Bar animation 2004

14 Droit 3,3 Université 2003

15 Economie 4,2 Université 2003

16 Ecoute active 4,3 Personnel, Education, Université

17 Encadrement 4,3 Accompagnatrice d’un échange scolaire en Allemagne

2004

18 Espagnol 1.3 Volkshochschule de Mannheim

2006 D A2

19 Expression écrite

5,3 Rédaction de rapports, dossiers, dissertations

1995

20 Expression orale

4.3 Exposés, projets

21 Gestion 4 ;2 Université, voyages, personnel

22 Gestion du 4.4 Scène (gala) 1987

Page 83: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

83

stress Auditions (piano) Exercices

23 Gymnastique sportive

6.3 Club de gymnastique, Sélectionnée préolympique

1993

24 Interculturelle (connaissance)

5,3 Université étrangère, voyage, diplôme : Master management et négociations interculturels

2005

25 Leadership 4.3 Personnel, cours privés, accompagnatrice

26 Management 4.3 Université, personnel

27 Natation 4,3 Club de plage, puis loisirs

1988

28 Négociation 4.3 Vie courante, Université

29 Organisation 4.3 Université, voyages, galas

30 Pédagogie 4, 2 Enseignement : cours privés maths, allemand, français

31 Piano 5,3 Ecole de musique Conservatoire national de région Auditions, pianiste dans un groupe

1991

32 Solfège (lecture de la

5,3 Ecole de musique et

1992

Page 84: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

84

musique) conservatoire national de région

32 Vente 3,3 Fleurs sur les marchés

1992

34 Veille technologique

5.3 Bibliothèque Université, Recherches sur le net

2005 D

2.2- La carte des compétences professionnelles

Elle s’établit en rapport avec une fonction et recense les

connaissances théoriques et pratiques utiles à une fonction. Associée à

la carte de compétences personnelles requises par celle-ci, elle permet

d’établir une comparaison déterminant des ressources et des déficits

conduisant à des plans d’action et de formation. La carte de

compétences professionnelles peut être scindée en deux volets

technique et relationnel. Elle peut être réalisée à partir du passeport

formation : celui-ci en constitue le réservoir dans lequel les

compétences sont puisées pour être organisée et présentée comme un

costume est taillé à partir d’un coupon de tissu.

Tableau 4 Ŕ Exemple de Carte mixte des compétences Secrétaire

trilingue

I - COMPETENCES PROFESSIONNELLES

1. ANGLAIS 4.3 -Conversations courantes, traductions, langage technique - Civilisation anglaise et américaine

2. ANIMATION 4.3

-Activités manuelles -Activité sportives -Grandes animations pour 200 personnes

3. ACCUEIL 5.4

- Clients mécontents -Accueil physique / téléphonique -Binôme (formation) nouvelles hôtesses de caisse

4. BUREAUTIQUE 6 - Enseignement Word, Excel, PowerPoint, Publisher

5. COMMUNICATION

POSITIVE

4.2

Prévention et gestion de conflits

Entretiens difficiles

Conduite de réunions

Analyse et pratique de la communication positive

3.2

-Comptabilité générale : - Lire et faire un compte de résultats

Page 85: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

85

6. COMPTABILITE - Lire et faire un bilan annuel -Notions de comptabilité analytique

7. DROIT 3.3

-Droit général – Règles de droit –coutume -Droit communautaire -Droit des sociétés – droit commercial

8. ECONOMIE 4.3 -Economie générale -Economie d’entreprise

9. ESPAGNOL 4.3 -Conversations courantes, traductions, langage technique - Civilisation espagnole et latino-américaine

10. ITALIEN 3.4 -Conversation courante - Traductions

11. MARKETING 4.3 - Plan de communication - Etude de marché

12. MANAGEMENT 4.3

- RH - Communication interne - Préparation/animation de réunions - Description de fonction

II - COMPETENCES RELATIONNELLES

13. EXPRESSION

ECRITE 5.4

- Enseignement du français à des élèves de BEPA et de 3e - Participation à des concours nationaux de dictée - Contrôleur de rédaction d’informations sur internet

14. EXPRESSION

ORALE 4.4

- Correction d’exposés - Animations de réunions - Jury d’examens blancs d’oral de rapport de stage BEPA

15 .CREATIVITE 4.3 - Pratique du brainstorming - Séminaire créativité Cegos

16. GESTION DU

STRESS 4.3

- Vitesse de compréhension - Rapidité d’exécution - Karaoké pour 200 personnes en 1semaine - Remplacements professeurs absents le jour même

17. AFFIRMATION DE

SOI

5.3 - Prise de parole en public - Animations pour 5 à 200 personnes

18. LEADERSHIP

4.3

- Management 8 personnes - Présidente du conseil municipal des jeunes de 16 à 18ans

19. ORGANISATION 4.3 - Hiérarchisation des tâches - Gestion du temps de travail - Organisation conférences sur thème sensibles

20. PEDAGOGIE 4.3 - Enseignement français / informatique/ histoire à groupes d’élèves/adultes

2.3 -La carte des compétences comparatives

fonction/titulaire

Il existe aussi des professions exerçant apparemment leur art de

façon solitaire. A ‘examen de leur carte comparative apparait en fait

Page 86: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

86

un réseau relationnel plus étoffé d’une part et un large éventail des

compétences d’autre part comme représenté par le tableau suivant;

Tableau 5- Carte de compétences d’une profession libérale (dentiste)-

Echelle en 7

DOMAINE DE

COMPETENCE NA NR E UNITE DE COMPETENCE

Accueil 5.4 5 ok Reçoit les urgences, les cas

difficiles, les représentants entre

deux patients

Affirmation de soi 5.4 5 ok Connaît l’anatomie faciale (tête et

cou)

Anatomie 6.4 6 ok Convainc le patient à effectuer des

soins

Asepsie 6.4 6 ok Domine complètement la

stérilisation d’un bout à l’autre de la

chaîne des soins

Bureautique 4.3 5 -1 Utilise des logiciels dentaires,

Internet

Comptabilité 4.2 3 +1 Prépare le livre des recettes et des

dépenses

Communication 5.2 5 ok Ecoute et explique en répondant au

besoin du patient et à ses attentes de réconfort,

Entretient des contacts réguliers

avec le prothésiste

Confraternité 5.3 5 ok Entretient des relations

confraternelles avec ses collègues

Coaching 4.3 4 ok Forme un stagiaire et transmet ses

connaissances tout ne conseillant ses

patients

Conseil 6.3 6 ok Prodigue des conseils d’hygiène et

de traitement pour enfants et adultes

Expérience

professionnelle

6.4 6 ok Bénéficie de stages d’études + 35

ans d’exercice

Expression orale 4.3 4 ok S'exprime en face à face avec les

patients

Gestion 4.3 4 ok Effectue la gestion courante de son

propre cabinet et planifie les rendez

vous de sa clientèle

Hygiène 5.4 5 ok Veille à la propreté des locaux et

maintient une stricte hygiène corporelle pour s lui et ses

collaborateurs (tenue, lavage de

mains, etc.)

Intelligence affective 5.4 5 ok Gère ses émotions lorsque les

patients font partie de la famille et

Page 87: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

87

réagit en fonction de la gravité des

situations

Management 3.3 3 ok Dirige et encourage ses deux

collaborateurs

Manuelle (dextérité) 5.4 5 ok Manifeste une extrême précision

Organisation 3.4 3 ok Met en place un planning quotidien

et prévoit les ingrédients,

appareillages et procédures

nécessaires à chaque client

Psychologie 3.4 3 ok S'adapte à chaque client qui

nécessite un soin et une attention

particulière

Recrutement 3.3 4 -1 Choisit ses stagiaires et sa secrétaire

médicale

Veille technologique 5.2 5 -1 Se tient informé des avancées

technologiques et participe à des congrès

La carte suivante est issue du secteur hospitalier et concerne la

comparaison entre les exigences requises par la fonction et les

niveaux acquis par le titulaire afin de mettre en évidence les écarts qui

en découle aussi bien les ressources disponibles pour le service que les

déficits à combler. Une autre colonne pourrait être ajoutée pour faire

état du plan d’action à engager pour à la fois suivre les évolutions

prévisibles de la fonction et tenir le titulaire adapté aux exigences et

aux évolutions de sa fonction.

Tableau 6 - Carte des compétences d’un cadre infirmier

DOMAINE DE

COMPETENCE

NIVEAU

ACQUIS

NIVEAU

REQUIS

ECART+ ou -

INTITULE DE

L’UNITE DE

COMPETENC

E REQUISE

1 - Accueil 5 5 ok Fournisseurs

mécontents par

rapport aux

délais de

paiement, relations presse

et famille

2 - Asepsie 2 3 -1 Connaissance

des procédures et

élaboration de

plaquettes et

documents

3 - Archivage 4 4 ok Connaissance

des procédures et

Page 88: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

88

références

4 - Bureautique 5 4 +1 Travaux sur

tableurs,

graphiques,

statistiques sur les factures qui

manquent,

intranet

5 - Comptabilité 4 4 ok Préparation du

bilan (respect des

dates)

6 -

Communication

6 6 ok Organise et met

en œuvre la

stratégie de

communication

7 - Documentation 4 4 ok Recherche et

gestion des

informations

8 - Expression

orale

5 5 ok Relations face à

face avec le personnel, les

fournisseurs, les

clients,

assemblées et

medias

9 - Expression

écrite

5 5 ok Rapports,

comptes rendus

et rédaction de

messages

sensibles

10- Gestion

administrative

4 4 ok Gestion des

employés et des

fichiers de tous les fournisseurs

et clients

11 - Hygiène 3 3 ok Entretien de son

propre bureau

Gestion des dates

de péremption

12 - Information

(techniques)

6 6 ok Utilisation

journalière et

maîtrise

complète des

techniques de

transmission

d'information

13 - Législation 3 3 ok Information et

Page 89: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

89

application de la

réglementation

14 - Leadership 5 5 ok Reconnue par les

différents

services;

documentation,

accueil, chefs de

service médecine

15 -Management 4 4 ok Encadrement de

l'équipe

16 - Négociation 5 4 -1 Accords avec

fournisseurs et

clients mécontents

17 - Organisation 5 4 -1 Organisation et

répartition des

taches au sein du

service à la

semaine

18 –

Responsabilité

sociétale

3 4 -1 Information du

réseau clients

fournisseurs,

connaissance de

la norme 26000

19 - Soins

infirmiers

3 3 ok Connaissance du

référentiel et des

programmes de

formation

20 -Travail en

équipe

5 5 ok Méthodologie et conduite de

projet

Une colonne supplémentaire pourrait être ajoutée pour faire état du

plan d’action à engager pour à la fois suivre les évolutions prévisibles de la fonction et tenir le titulaire adapté aux exigences et aux

évolutions de sa fonction.

Tableau 7 ŔExtrait d’une carte de progression d’un cadre infirmier

DOMAINES

DE

COMPETENC

E

UNITES DE

COMPETENC

E

NIVEA

U ET

DEGRE

ACQUI

S

NIVEA

U

REQUI

S

OBJECTIFS

DE

PROGRESSIO

N

Accueil du

patient

Gestion des

situations

relationnelles

difficiles et des

5, 3 5

Amélioration et

codification des

principes

d’accueil

Page 90: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

90

prises en charges

compliquées ;

réflexion pluri-

professionnelle ;

Transmission à

la direction des

situations aux

implications

redoutables

existants

Bureautique

Utilisation Word,

Excel, PowerPoint,

logiciels

professionnels

(logiciel de

planning, logiciel

dossier patient),

formations sur

les logiciels

professionnels

4.3 5 Mise à jour

régulière

2.4 -Exemples de cartes de compétence pour des référentiels

réduits

Ce type de cartes de compétences a été élaboré à partir d’un

référentiel réduit en 4 niveaux. Les colonnes ABCD correspondent à

la mesure des a écarts constatés de façon concertée entre l’agent et son

cadre où :

A : indique le niveau requis,

B : l’évaluation de l’agent,

C : le résultat de l’évaluation concertée entre le cadre et l’agent,

D : l’écart constaté qui donne lieu en cas de déficit à une action de

perfectionnement ou de transfert en cas de ressource constatée.

Tableau 8 Ŕ Carte des compétences d’un Educateur (trice)

spécialisé(e)

Domaines Intitulé du niveau maximum

requis

A B C D

1

Accompagnement

des usagers

Evalue et intervient dans la

progression du PI à l'aide

d'indicateurs et d'une réflexion

concertée avec l'équipe

2 Affirmation de soi

Prépare ses interventions pour

présenter et défendre ses (ou

Page 91: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

91

celles de son équipe) idées,

avis et projets de façon

argumentée, structurée et

déterminée

3

Communication

interpersonnelle

Participe et conduit entretiens

et réunions difficiles en

écoutant et répondant aux

protagonistes et en entraînant

l'adhésion

4

Communication

positive

Intervient de façon affirmative

et au niveau des faits pour

faire progresser le dialogue par des synthèses

5 Connaissance

institution

Participe à l'évolution de

l'institution en connaissant et

utilisant ses ressources

6

Créativité

Pratique des méthodes de

production d'idées par

association

(listes, brainstorming,

abécédaire)

7

Discrétion

professionnelle

Connaît et applique le

principe éthique de discrétion

professionnelle et connait les

règles en matière de droits

fondamentaux humains

définis par la norme 26000

8

Ecoute Active

Manifeste les principes de l'écoute active:

acquiescement, interrogation,

reformulation

9 Efficacité

personnelle

Traite des problèmes

complexes et propose des

solutions

10

Emulation

Réfléchit sur son activité afin

d'élaborer et proposer des

améliorations utiles à tous

11

Evaluation des

compétences

Connaît la méthodologie

d'évaluation des compétences

(référentiel et carte de

compétences, description de

fonctions) et établit sa propre carte des compétences et son

passeport formation

12 Hygiène

individuelle

Connaît les sources de

contamination et applique les

protocoles de prévention

Page 92: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

92

13

Intelligence

affective

Conduit un entretien et

participe en réunion en restant

axé sur les faits, sans

antipathie ni sympathie pour

autrui

14

Projet

d’établissement

S'engage activement dans

l'évolution du projet et y

apporte des améliorations

nécessaires avec l'aval de

l'équipe

15

Qualité

relationnelle

Collabore avec aisance,

bienveillance et détermination aux réunions d'équipe et

interservices en gardant le cap

vers des objectifs et des plans

d'action réalistes

16

Qualité globale

Contribue à une réflexion

systémique de la qualité dans

l'institution et participe à

l'élaboration de nouveaux

indicateurs en contribuant à

l'avancée de la normalisation

17

Sécurité

Evalue et prévient les risques

dans son activité

professionnelle

18

Relation de

soutien

Apporte son soutien

inconditionnel à autrui et après analyse en commun de

la situation, le conseille

utilement ou l'aiguille vers des

personnes compétentes:

psychologue,

psychomotricien, assistante

sociale, etc.

19

Soi (connaissance

de)

Connaît et analyse les

situations délicates et les

moyens de les surmonter

(insécurité, anxiété,

relaxation, fatigue, énergie)

20 Temps (gestion

du)

Connait et estime ses temps de réalisation et module son

activité en fonction de son

rythme personnel

21

Travail en équipe

Etudie les dossiers qui lui sont

confiés et fait part de ses avis,

idées, interrogations,

commentaires et prend part

aux décisions collégiales

22 Veille Mène des recherches

Page 93: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

93

technologique extérieures par des visites et

en participant à des colloques,

conférences et congrès afin de

diffuser des pistes

d’amélioration au sein de

l’établissement.

Tableau 9 Ŕ Carte des compétences d’une aide soignante

Domaines Intitulé du niveau maximum

requis

A B C D

1 Accompagne

ment des

usagers

Evalue et suit le PI en fonction de

ses attributions

2 Communicati

on

interpersonn

elle

Echange des informations avec

autrui et accepte de répondre à des

contradictions

3 Connaissance

institution

Connaît le fonctionnement de la

structure et les relations entre les

différents acteurs

4

Discrétion

professionnel

le

Connaît et applique le principe

éthique de secret professionnel et

élabore le manuel des règles de responsabilité sociétale adaptées à

l'organisme

5 Ecoute Active

Connait et maîtrise ses propres

attitudes et préjugés

6 Efficacité

personnelle

Traite des problèmes complexes et

propose des solutions

7

Emulation

Partage ses connaissances avec son

entourage lors de sa participation à

des entretiens et réunions de travail

8

Evaluation

des

compétences

Connaît la méthodologie

d'évaluation des compétences

(référentiel et carte de

compétences, description de

fonctions) et établit sa propre carte

des compétences et son passeport formation

9

Hygiène des

locaux

Connaît les facteurs de propagation

des germes et procède à des actions

de décontamination et de

désinfection

10

Hygiène

individuelle

Analyse les sources de

dysfonctionnements hygiéniques

(bucco-dentaire, corporelle, mains)

et propose des consignes

d'amélioration en vue de la

Page 94: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

94

rédaction d'un manuel spécifique

11

Intelligence

affective

Maîtrise son affectivité dans les

situations les plus courantes pour

continuer sa réflexion et

l'appréhension d'une situation

complexe

12

Législation

Organise les activités dans le cadre

des lois et réglementations en

vigueur

13 Matériel

(gestion du)

Entretient régulièrement le

matériel selon des fiches

prédéfinies

14

Organisation

Prévoit et organise l'environnement

matériel de façon adaptée à ses diverses activités (salle, matériel,

équipements, fournitures)

15

Pédagogie

Connaît et applique les principes

d'apprentissage propres aux

usagers

16

Projet

d’établisseme

nt

Connaît et adhère au projet de

service et d'établissement et

applique les valeurs et principes

correspondants dans son action

quotidienne

17

Qualité

relationnelle

Echange avec les autres équipes

pour transmettre et recueillir des

informations utiles à l'action de

tous

18 Sécurité

Evalue et prévient les risques dans

son activité professionnelle

19 Relation de

soutien

Développe un comportement d'observation et de compréhension

d'autrui

20 Technique

Connaît et pratique les techniques

de base du métier

21 Travail en

équipe

Connaît la méthodologie et souscrit

aux procédures du travail en

équipe

22 Veille

technologiqu

e

Se tient informé sur la vie de

l'organisme et se documente sur sa

profession

Page 95: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

95

Page 96: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

96

Chapitre 5

Référentiel abrégé de l’efficacité personnelle

Les domaines de compétences utiles pour conduire et réussir un

groupe de travail concernent le savoir acquis sur soi, ainsi que les

pratiques relationnelles qui favorisent l’édification de la personnalité

en toute autonomie et responsabilité afin d'entrer en relation avec

autrui, établir la confiance et transformer une rencontre délicate en

une relation de coopération débouchant sur un plan d'action qui

engage chacun des participants au groupe de travail que ce soit dans le

cadre d’un projet ou d’un service.

Les domaines recensés qui servent de fondements procéduraux aux

rencontres dirigées par un manager, chef de projet ou de service,

peuvent faire l’objet d’un perfectionnement continu et d’un

approfondissement en toute occasion grâce à la hiérarchisation (du

plus facile au plus complexe) des dix paliers d'apprentissage qui

composent chacun d'eux.

Nous présentons chacun de ces domaines propices à aider un

responsable d’encadrement dans une perspective évolutive permettant,

à chaque apprenti cadre comme à un manager plus expérimenté, de se

situer sur un palier de progression donné pour chaque domaine de

compétence évalué. Chacun pourra s’évaluer avec précision et

entreprendre ensuite le perfectionnement nécessaire vers le palier

supérieur jusqu'à atteindre une véritable maîtrise de chaque domaine

qui permet d'aborder chaque entretien et chaque réunion de travail,

même les plus difficiles, avec sérénité et de transmettre cette

confiance à autrui.

De la même façon, chaque cadre pourra évaluer chacun des

participants à son équipe avec ces mêmes outils et le faire progresser

en lui donnant des objectifs précisément repérés par les propositions

Page 97: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

97

structurant chacun des paliers de chaque domaine considéré. Ce

perfectionnement passe par la construction d'exercices adaptés et la

programmation d'un entraînement spécifique pour certaines actions

qui méritent d'être répétées, comme c'est le cas dans les entraînements

sportifs de haut niveau. C'est particulièrement utile et nécessaire dans

la maîtrise du stress, du trac, de la respiration, des émotions ou de la

visualisation qui sont à la base d'une compétence majeure en matière

de management, aussi bien pour le cadre que pour ses collaborateurs,

pour le chef de projet et chacun des participants. Le manager pourra

enrichir chacun des domaines et les détailler par d'autres propositions

qui lui paraissent correspondre aux nécessités du perfectionnement

entrepris.

Chaque domaine propose une dizaine de paliers de réalisation dans un

processus spécifique d'apprentissage. Le lecteur pourra compléter

chacune des propositions identifiant un palier d'apprentissage, puis les

affiner afin de mieux se situer par rapport à chacun de ces domaines

de compétences qui lui sont nécessaires pour réussir les situations

d’encadrement ou de travail dont il a la charge. L’introspection, la

recherche historique sur soi, ainsi que la confrontation avec autrui ou

avec des situations, permettent d’analyser la prestation réalisée en

toute occasion et d’en tirer les plans d’action et des exercices

d'entraînement sur tel ou tel aspect qui s’imposent afin d' améliorer tel

ou tel point qui le mérite.

Mieux encore, l'élaboration du passeport formation, voulu par la

nouvelle loi sur la formation1 tout au long de la vie, lui servira à

identifier puis à mesurer chacune des compétences accumulées au fil

du temps et qui serviront à faciliter sa prestation. Il pourra aussi

mesurer les écarts qui le séparent de son objectif d'excellence et mettre

en œuvre les actions et les exercices d'entraînement intensif qui lui

permettront de mieux faire lors de chaque rencontre de travail ou

relation qui suivra.

Dans chacun des domaines présentés, et pour chaque procédure, le

lecteur peut évaluer son niveau et évaluer l'effort à entreprendre pour

se perfectionner en tenant compte du barème ci-dessous établi de 1 à

5en quatre degrés progressifs:

Page 98: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

98

A = 0 : inconnu ; B = 1 : connu mais non utilisé ; C = 3 :

connu et parfois pratiqué ; D = 5 : constamment pratiqué et

perfectionné

Le score global s’établit pour chaque domaine sur un maximum

possible de 50 points. En fonction de ses résultats, le lecteur peut

programmer le perfectionnement nécessaire pour parvenir à un

meilleur niveau de compétence en déterminant l’objectif à atteindre,

après avoir détaillé la formulation proposée par chacun des items. À

cette occasion, les propositions peuvent être complétées et affinées

pour s’adapter aux exigences requises par chaque personne. De même,

lors d’un entretien entre un manager et un collaborateur, les analyses

pourront être établies en concertation et les objectifs d’amélioration

précisés d’un commun accord dans un plan d’action.

1 - Affirmation de soi ou assertiveness

Ce domaine concerne l’ensemble des connaissances, des

pratiques et des techniques qui favorisent la connaissance de soi et

notamment les points forts des caractéristiques personnelles2, afin de

se situer par rapport à autrui, de présenter et de défendre son point de

vue en toute circonstance dans le respect de celui d’autrui afin d’être

reconnu comme quelqu’un de bon conseil.

Cette affirmation de soi conduit à développer la confiance en soi

parfaitement nécessaire pour aborder le désarroi d'un coaché tout prêt

à éprouver la stabilité d'un coach. Elle constitue en outre une

compétence qui soutient le processus de communication, en exposant

des arguments et en défendant son point de vue, tout en prenant en

compte celui d’autrui grâce à la réutilisation de son vocabulaire et

notamment de ses mots clés.

Son installation et son développement se caractérisent par un certain

nombre de procédures et d’exercices d’entraînement dont les

principales sont présentées dans le tableau ci-dessous, des plus

simples au plus complexes.

Tableau 1 - Affirmation de soi ou Assertiveness

Procédures d’affirmation de soi Evaluation

1 Vous vous connaissez et vous êtes fixé des

Page 99: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

99

objectifs réalistes dans la vie.

2 Vous avez conçu un projet vital (professionnel ou

personnel).

3 Vous connaissez vos principales caractéristiques

de personnalité (points forts et faibles).

4 Vous vous décidez facilement au quotidien

5 Vous prenez aisément la parole en public

(exposé, réunion, entretien) et savez exposer

calmement vos idées et défendre vos arguments.

6 Vous êtes déterminé dans vos projets, grâce à un

plan d'action mûrement réfléchi, ou lorsque vous

avez une requête à formuler à quiconque.

7 Vous analysez les arguments contraires d'autrui et

les utilisez pour faire réfléchir autrui à votre point

de vue.

8 Vous entretenez des relations constructives avec

votre entourage professionnel.

9 Vous êtes écouté et respecté dans une réunion ou

dans un entretien délicat.

10 Vous vous sentez parfaitement à votre place dans

la société et reconnu comme un référent dans

votre domaine.

Votre score sur 50

Niveau maximum atteint =

2 - Anticipation mentale ou Brainpiercing

L’anticipation mentale est constituée par l’ensemble des

connaissances, des techniques et des pratiques qui permettent de

prévenir, de réduire et d’éliminer tout ressenti négatif lié à l’anxiété,

au trac, au stress et Ŕ de façon générale Ŕ à des situations difficiles ou

anxiogènes, en opérant des « incrustations mentales » positives3

utilisant des procédures d’ autosuggestion, d’anticipation et de

visualisation.

Cet ensemble de procédures contribue à la communication

interpersonnelle puisqu’elle permet de préparer les relations difficiles

en prévoyant leur déroulement aussi bien sur le plan de la stratégie

que de la maîtrise affective, comme au plan du vocabulaire à utiliser

ou du comportement à adopter qui sont, en quelque sorte, programmés

à l’avance.

Page 100: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

100

Cette compétence intervient puissamment dans la préparation du

coach pour envisager les divers scénarios de la situation, maîtriser son

affectivité contrariée, programmer un état d'esprit favorable à la

relation, ouvert et optimiste, et prévoir les différentes possibilités du

déroulement de la situation afin de se positionner sur une trajectoire

qui en garantit la réussite.

Tableau 2 Ŕ Anticipation mentale ou Brainpiercing

Procédures du Brainpiercing ou anticipation

mentale

Evaluation

1 Vous connaissez et pratiquez l’auto-stimulation

positive (maxime, haïku, poème, prière, représentation

d’une situation plaisante, détente, souvenir agréable,

récompense…).

2 Vous savez programmer et mettre en pratique des

impératifs d’action simple : aies, sois, pense, fais!

3 Vous savez incruster et conserver des images mentales

positives ou agréables pour surmonter une situation

délicate.

4 Vous procédez régulièrement à des incrustations de

mots, des caresses verbales à vous-même et à autrui, et

prodiguez des encouragements fréquents à votre

entourage.

5 Vous parvenez à réaliser une programmation positive

sur une journée entière sans fatigue excessive.

6 Vous visualisez et conduisez mentalement des

situations relationnelles difficiles à venir.

7 Vous transformez facilement des idées négatives en

pensées et formulations positives.

8 Vous visualisez des scenarii futurs dynamiques.

9 Vous réalisez des incrustations d’objectifs vitaux et

des plans d’action à long terme

10 Vous parvenez à réduire -voire annihiler- des

souffrances psychiques et des douleurs corporelles

Votre score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

Page 101: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

101

3 - Communication interpersonnelle

C’est l’ensemble des connaissances, des pratiques et des

méthodes utiles pour :

1. entrer en relation avec autrui et faire progresser la relation à

deux ou à plusieurs, pour que des informations puissent être

recueillies, échangées, acceptées, confrontées ;

2. percevoir et comprendre des divergences de vues, en analyser

les causes et trouver des points d’accord ;

3. aborder et traiter des situations conflictuelles en s’accordant

sur un objectif commun ;

4. définir des plans d’action et obtenir des engagements effectifs

des protagonistes dans toutes les situations d’opposition ;

5. maîtriser toutes les situations difficiles d’opposition, de

divergence, de négociation, d’agressivité, de conflit par une

démarche méthodique de dialogue

Tableau 3 Ŕ Communication interpersonnelle

Procédures de la Communication

interpersonnelle

Evaluation

1 Vous distinguez l’information (contenu du

message) de la communication (processus

relationnel).

2 Vous faites un effort pour donner la parole très vite

et le plus longtemps à votre interlocuteur lors d'un

entretien que vous menez.

3 Vous entrez en relation par des formulations

positives et un comportement ouvert et positif :

corps ouvert, gestes mesurés, regard direct.

4 Vous pratiquez l’écoute active dans les situations

courantes et donnez votre avis en mobilisant

l’attention de votre interlocuteur.

5 Vous concevez et exprimez des messages clairs,

concis, structurés, adaptés à votre interlocuteur en

congruence avec la voix et le corps.

6 Vous maîtrisez le déroulement des entretiens de

recherche d’informations et insistez pour surpasser

Page 102: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

102

les résistances habituelles de l’interlocuteur :

silence, laconisme, idée vague, hésitation,

objection verbale.

7

Vous menez les entretiens courants de façon

constructive (préparation, guide d’entretien,

recherche des ABC, plan, interventions sobres,

grille d’analyse, compte rendu).

8 Vous conduisez vos entretiens dans le respect des

temps, protocoles et ordres du jour, à la satisfaction

de vos interlocuteurs, en leur faisant élaborer un

plan d’action dans lequel chacun s'engage.

9 Vous appréhendez chaque entretien en termes de

stratégies de communication et développez les

scenarii adaptés à la convergence des points de vue

et actions.

10 Vous maîtrisez et prévenez les situations

conflictuelles lors des entretiens délicats grâce à

une méthode de dialogue en obtenant l’adhésion

d’autrui sur des plans d’action suivis d’effet.

Votre score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

4 – « La communication positive »

C’est l’ensemble des connaissances et des pratiques, organisées

en une véritable et authentique méthode de dialogue, qui permettent

de garder un état d’esprit positif pour s’exprimer de façon affirmative,

au niveau des faits, dans toute situation relationnelle afin de mener à

bien, pour les deux protagonistes, la communication qui s’est engagée

pour atteindre un objectif de convergence gagnant-gagnant4.

La communication positive s’impose dans toutes les situations

relationnelles difficiles ou conflictuelles, à forte charge émotionnelle :

quand l’autre ne veut pas, ne sait pas ou dit qu’il ne peut pas, ainsi que

dans tous les cas où il s’agit d’obtenir la coopération d’autrui et son

engagement dans un plan d’action, ou un changement.

La situation de coaching étant exemplaire à ces différents égards, la

communication positive s'impose comme la compétence fondamentale

du coach. Nous y reviendrons dans un chapitre particulier.

Page 103: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

103

Elle est aussi impérative dans toutes les situations de blocage ou de

conflit comme un dernier recours en l’adaptant à la mouvance des

situations et en la pratiquant aussi comme un miroir de l’autre, en

appliquant la célèbre formule « Romain avec les Romains, loup avec

les loups ».

La communication positive se distingue donc très nettement de

l'angélisme auquel certains imaginent la réduire: c'est essentiellement

une méthode pragmatique de prise en charge d'autrui dans les

situations qui l'exigent, pour un manager vis à vis de ses

collaborateurs, comme pour un coach dont c'est la raison d'être

principale s'il veut conduire son client à bon port. Le coach se révèle

être un passeur d'états d'âme.

Tableau 4 Ŕ « La Communication positive »

Procédures de la Communication positive Evaluation

1 Vous adoptez un état d’esprit positif et optimiste

par autosuggestion, visualisation et préparation

mentale.

2 Vous choisissez une syntaxe, un vocabulaire

affirmatif pour vous exprimer à l’oral comme à

l’écrit en relatant des faits précis et chiffrés.

3 Vous valorisez votre interlocuteur fréquemment et

subtilement, surtout en réponse à des objections,

des critiques ou des agressions verbales.

4 Vous transformez les négatifs d’autrui en positif

avec constance et pondération.

5 Vous repérez les mots-clés dans les propos d’autrui

et les réutilisez.

6 Vous exprimez une idée à la fois dans une phrase

courte ponctuée par un silence : sujet, verbe,

complément.

7 Vous encouragez autrui à s’exprimer totalement et

en détail en gardant le cap de la convergence (plan

d’action, décision, solution, engagement).

8 Vous pratiquez des synthèses précises et concises

(résumé en reprenant les mots clés d’autrui,

valorisation, recentrage) tous les 3 ou 4 échanges.

9 Vous prévenez et tempérez tout conflit par une

attitude, des gestes et des mots de conciliation.

Page 104: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

104

10 Vous évacuez la tension et les émotions négatives

dans les situations difficiles à l’aide de Ŕ

notammentŔ la maîtrise de la respiration en évitant

de répondre à des provocations.

Votre score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

5 – Créativité

La créativité est une conduite intellectuelle de détour 5

consistant à mettre en œuvre, dans une démarche opérationnelle,

l’ensemble des connaissances, des pratiques, des techniques qui

conduisent à favoriser la pensée divergente afin de résoudre des

problèmes concrets, difficiles, nouveaux en utilisant à la fois des

méthodes rationnelles et des méthodes faisant appel à l’imaginaire.

Lors du processus communicationnel qui unit le formateur à son

client, la créativité permet de sortir du dogmatisme inhérent à toute

relation pédagogique et du formalisme préconçu par une autorité, pour

s’adapter en permanence aux attentes, besoins et contraintes que

l’écoute active permet de déceler. Il en est de même pour le manager

qui anime une réunion de travail ou pour le coach coincé par la

problématique alambiquée de son client. Le développement de ce

domaine de compétence permet aussi d’avoir recours à un langage

imagé, métaphorique, humoristique qui décontracte une ambiance

relationnelle figée ou tendue. C'est souvent le cas dans les situations

de coaching et de résolution de problèmes ardus voire au cours de

réunion de travail intenses.

La créativité permet surtout, pour le manager, de procéder en

permanence à des renversements de points de vue et à conserver une

optique positive, orientée sur la solution des problèmes exposés, à

répondre à des questions ardues ou à des objections soulevées pour

construire des solutions ou trouver des points de convergence.

Ainsi, de proche en proche, le cours de la communication mènera à la

construction de plans d’action originaux et concrets. Enfin, la

créativité impose au coach la suspension de son jugement (aussi bien

dans son expression que dans sa pensée, ce qui est encore plus

difficile à maîtriser) pendant que le collaborateur s'exprime. De façon

Page 105: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

105

plus générale, le comportement créatif de base prescrit au manager

une règle d'écoute absolue, laissant la place à l'expression totale du

collaborateur afin, dans un deuxième temps, de procéder à un tri qui

permettra d'élucider le propos puis de conduire à un plan d’action

concerté dans lequel le collaborateur décidera de s’engager.

Ce principe se retrouve dans la démarche de la communication

positive comme dans la méthodologie générale de résolution de

problèmes. Toutes deux conduisent à faire d'abord l'inventaire des

informations en passant d'abord au crible les données de la

problématique (quoi, qui, quand, comment, où, pourquoi, combien),

puis à les ordonner pour parvenir à un plan d'action concerté.

Tableau 5 Ŕ Créativité

Procédures de Créativité Evaluation

1 Vous développez votre culture générale et

scientifique hors de votre spécialité

2 Vous procédez avec méthode à l’identification et

à la reformulation des problèmes

3 Vous lisez des ouvrages rompant avec la logique

traditionnelle : fantastique, science-fiction,

mythologie, contes, récits d’autres cultures

4 Vous pratiquez les techniques de base de

résolution de problèmes ; association d’idées,

brainstorming, matrices combinatoires,

renversement d'idées

5 Vous résolvez les problèmes courants avec des

techniques associatives et analogiques

6 Vous pratiquez la visualisation pour tous types

de problèmes, des rencontres, des exposés, des

choix stratégiques

7 Vous pratiquez les analogies biologiques et

scientifiques

8 Vous pratiquez l’identification à l’objet,

l’identification personnelle et le jeu de rôle

9 Vous maîtrisez des états oniriques et de semi-

conscience : rêve éveillé dirigé et visualisation

10 Vous pratiquez la veille technologique dans les

revues, les media et sur le net à l'occasion de la

résolution de problèmes impossibles

Votre score sur 50 =

Page 106: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

106

Niveau maximum atteint =

6 – Culture générale

C'est l'ensemble des connaissances qui permettent d'avoir une

vue générale sur l'ensemble des savoirs existants, tant sur le plan

culturel (littérature, histoire, musique, théâtre, philosophie) que sur le

plan scientifique et technique.

Pour le cadre, une culture générale étendue lui permet de comprendre

plus aisément la problématique du coaché et de proposer des apports

d'ordre culturel qui favorisent sa réflexion et ses choix.

Tableau 6 Ŕ Culture générale

Procédures de Culture générale Evaluation

1 Vous connaissez vos classiques scolaires... et avez tout

oublié!

2 Vous vous tenez au courant des nouvelles du monde.

3 Vous êtes au courant des avancées scientifiques

majeures.

4 Vous lisez ou êtes abonné à diverses revues.

5 Vous vous tenez informé de l'actualité culturelle.

6 Vous visitez des musées, des expositions.

7 Vous participez à des conférences et colloques.

8 Vous organisez des colloques dans votre domaine de

spécialiste.

9 Vous réalisez des tournées ou cycles de conférence sur

vos centres d'intérêts de spécialiste.

10 Vous êtes incollable (de façon générale) sur toute

question culturelle, scientifique ou technique.

Votre score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

7 – Ecoute active

C’est l’ensemble des connaissances, des techniques et des

pratiques qui permettent de prendre en compte puis de répondre de

Page 107: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

107

façon adaptée à tout problème explicite ou implicite émanant d’autrui,

de telle façon à ce qu’il puisse exposer totalement ses idées et

contribuer à y apporter lui-même des solutions concertées.

L’écoute active, par ses manifestations et la subtilité qu’elle requiert,

constitue l’une des bases essentielles de la communication

interpersonnelle. Elle fait l’objet, en tant que rareté et comportement

exceptionnel, d’une reconnaissance unanime de la part d’autrui :« je

me sens écouté(e) » !

Tous les bons auteurs insistent sur cette nécessité, mais est-il si facile

d'écouter totalement autrui au point de focaliser son attention sur ce

qu'il dit en excluant toute idée parasite, toute réflexion sur le passé et

toute anticipation sur l'avenir6? Oui certes, après des centaines

d'entretiens, comme mon premier maître me l'avait précisé

abruptement : "Tu veux travailler avec moi ? Reviens me voir quand tu

auras effectué cinq cents entretiens!...".

Dur mais juste, tant il est vrai que l'écoute souscrit à une démarche

formalisée dans les multiples situations de la vie professionnelle. Il ne

suffit pas d'écouter passivement ou de procéder avec une écoute

flottante. L'écoute active doit faire avancer les protagonistes d'une

situation duelle vers un objectif concret et un plan d'action. A ce titre,

elle devient une véritable compétence basée sur la pratique d'un

ensemble de principes actifs qui sont autant de protocoles.

Leur utilisation savamment dosée et adaptée à la mouvance de

l'expression d'autrui conduit à la pleine compréhension de ses propos,

après un premier temps d'opacité et de confusion tant sa position, son

état d'esprit et sa sérénité sont troublés par la complexité de son

problème.

Tableau 7 - Ecoute active

Procédures de l'Écoute active Evaluation

1 Vous connaissez et vous efforcez de pratiquer

les concepts de base : bienveillance, empathie,

écoute active, non-directivité, entretien,

recherche des attentes, besoins et contraintes,

compréhension, attitude, disponibilité.

2 Vous avez repéré et inhibez vos attitudes

Page 108: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

108

négatives, préjugés personnels et jugements à

l’emporte pièce d’antipathie ou de rejet.

3 Vous acquiescez fréquemment aux propos

d’autrui et gardez le silence pour laisser

s’exprimer et réfléchir autrui.

4 Vous prenez des notes pour mieux suivre les

propos d’autrui et reformuler ses propos pour

obtenir son assentiment et vérifier sa

compréhension et la vôtre.

5 Vous intervenez par des synthèses pour faire

avancer l’expression d’autrui (résumé,

valorisation, recentrage).

6 Vous demandez des explications

complémentaires, des preuves des dires d’autrui

et le faites réfléchir pour qu’il précise ses

propos.

7 Vous veillez à garder une gestuelle sobre, un

corps ouvert et surveillez votre intonation, votre

regard et vos mimiques.

8 Vous analysez les propos d'autrui en prenant en

compte sa parole et ses gestes.

9 Vous relancez l’expression d’autrui, au-delà des

difficultés apparentes et des blocages

manifestes, en recentrant l’expression sur des

solutions, des décisions, un plan d’action

circonstancié, un engagement précis.

10 Vous acquiescez à des propos contestables,

inattendus ou étonnants et respirez

profondément pour maîtriser votre affectivité

contrariée et vos réponses spontanées.

Votre score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

8 - Efficacité personnelle

L’efficacité est un champ étendu de compétences qui résulte

l’utilisation adaptée de l’ensemble des outils nécessaires à la

réalisation d’une tâche, seul ou en concertation avec les membres

d’une équipe, par la pratique de la lecture, du calcul, de l’écriture et

l'exercice d’une méthodologie d’analyse de problèmes fondée sur une

réflexion approfondie. De multiples autres domaines interviennent

aussi de façon complémentaire dans l’efficacité personnelle : la

Page 109: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

109

bureautique complète utilement le crayon la règle et le compas d’antan

tandis que la veille technologique dopée aux NTIC (nouvelles

technologies d’information et de communication) complète la

documentation traditionnelle Celle-ci permet d’on obtenir une

information instantanée en puisant dans les moteurs de recherche qui

stockent les dernières lois comme des sources étymologiques, des

bizarreries orthographiques comme des références bibliographiques.

Ce domaine de compétence met en évidence le fait que la situation de

coaching est supportée par une méthodologie diversifiée. Celle-ci

permet d’analyser les problèmes qui se posent dans la relation à

propos d’une situation, d’un projet ou d’un différend, de proposer des

méthodes de travail, de disposer des outils de résolution des

problèmes. Ce sont autant de moyens dont la mise en œuvre renforce

l’acuité intellectuelle du coach pour faire avancer le dialogue vers son

débouché obligatoire dans le cadre professionnel : un plan d’action.

Tableau 8 Ŕ Efficacité personnelle

Procédures d’Efficacité personnelle Evaluation

1 Vous lisez rapidement, écrivez facilement, calculez

mentalement couramment et appliquez les

principes élémentaires de gestion de temps

(priorités, plan de journée, estimation des temps)

2 Vous analysez les données d’un problème avant

d’envisager une solution

3 Vous utilisez couramment le traitement de texte

pour rédiger un rapport et présenter les données

graphiques

4 Vous savez prendre des notes en réunion et rédiger

des comptes rendus d’entretiens et réunions

5 Vous repérez rapidement les informations

essentielles dans un texte pour en réaliser -

oralement ou par écrit- une synthèse

6 Vous analysez des données quantitatives avec les

outils statistiques de base : moyenne, écart-type,

tests de corrélation et les représentez

graphiquement

7 Vous utilisez couramment les méthodes de

relaxation, d’autosuggestion positive, de remise en

énergie et de visualisation

Page 110: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

110

8 Vous animez une réunion, menez un entretien,

recueillez des informations en utilisant les

méthodes de travail et les principaux outils qualité

(diagrammes causes-effets, pert, Gantt, Pareto,

brainstorming, ordinogramme, matrices, tableaux)

9 Vous rédigez la synthèse d’un document ou d’un

ouvrage après une lecture allant à l’essentiel dans

un temps imparti (de 15 à 60 minutes)

10 Vous conduisez un groupe de projet en utilisant les

méthodes de résolution de problèmes rationnelles

et créatives

Votre score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

9 - Compétences (analyse et évaluation des compétences)

Ce domaine correspond à l'ensemble des savoirs, savoir-faire,

savoir faire faire nécessaires pour apprécier, mesurer, évaluer les

savoirs et les pratiques essentiels à l'accomplissement de toutes les

activités conduisant à la performance d'un poste, d'une fonction, d'un

projet ou d'une activité.

- Cette évaluation concerne l'ensemble des domaines utiles à

l'exercice efficace de la fonction.

- Chacun des domaines atteint un niveau et un degré de maîtrise

précisément repérés.

La maîtrise totale correspond à un degré 4 de difficulté, c'est à

dire à une grande aisance et rapidité d'exécution en toute circonstance;

- le degré 3 correspond à une grande facilité d'exécution en

toutes circonstances à quelques exceptions près;

- le degré 2 implique une grande concentration, un allongement

des temps d'exécution et quelques approximations;

- le degré 1 se traduit par une réalisation hésitante dans toutes

les situations courantes, avec une forte dégradation de la performance,

Page 111: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

111

voire une impossibilité dans toutes les situations complexes, difficiles

ou exceptionnelles.

L’analyse peut être effectuée de façon individuelle pour un

autodiagnostic tandis que l’évaluation comme l’élaboration

s’effectuent en concertation avec les personnes concernées par le

domaine de compétence.

Tableau 9 - Evaluation des compétences

Procédures d'Evaluation des compétences Evaluation

1 Vous avez effectué l'inventaire de ses domaines de

compétences: techniques et personnelles

2 Vous analysez et évaluez les domaines courants

composant votre propre champ de compétences

3 Vous analysez et rédigez les unités de compétences

essentielles pour chaque domaine connu

4 Vous évaluez précisément les degrés de maîtrise pour

chaque unité de compétence présentée par vous-

même ou une personne évaluée

5 Vous analysez et évaluez les écarts constatés entre un

niveau requis et un niveau présenté par une personne

évaluée et les transformez en besoins de formation

6 Vous établissez des cartes de compétences pour des

personnes et des fonctions

7 Vous établissez des cartes synthétiques de

compétences pour un groupe ou un service

8 Vous constituez un référentiel de compétences

détaillées pour des domaines composant votre champ

de compétences

9 Vous constituez et rédigez un référentiel réduit ou

abrégé de compétences pour des domaines hors de

votre champ de compétences

10 Vous programmez des actions de formation et de

perfectionnement en fonction des écarts constatés

adaptés à chacun des évalués

Votre score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

Page 112: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

112

10 - Expression écrite

Si le cadre sait écouter, il doit aussi savoir écrire et doit d'abord

prendre des notes afin de pouvoir rédiger des synthèses sous forme de

comptes rendus et de rapports plus circonstanciés, soit pour

l'édification de son client, soit pour informer son commanditaire de

l'avancée de sa mission. Tenir un journal de bord exhaustif est aussi

une activité scripturale tout à fait recommandable pour un coach qui

veut garder la trace de ses interventions, se souvenir précisément de ce

qu'il lui a été dit et y réfléchir à tête reposée.

Il lui faut aussi rédiger des programmes d'action et de coaching

ainsi que des projets d'intervention afin de les soumettre à des

responsables de formation, dont il dépend souvent pour le paiement de

ses honoraires qui tombent dans le champ d'application du budget

formation.

Tableau 10 Ŕ Expression écrite

Procédures d'Expression écrite Evaluation

1 Vous prenez des notes avec méthode lors de ses

entretiens de coaching.

2 Vous rédigez des notes simples en structurant vos

idées.

3 Vous concevez et rédigez des plans de travail de

réunions et des guides d’entretiens utiles au

management.

4 Vous élaborez et rédigez des programmes de

séances de travail.

5 Vous rédigez des notes de synthèse d’ouvrages, de

recherche ou de documents.

6 Vous concevez et élaborez des rapports

circonstanciés.

7 Vous concevez et rédigez des programmes de

travail complexes.

8 Vous rédigez des synthèses de multiples entretiens

et réunions.

9 Vous concevez et rédigez des mémentos à usage

documentaire et pédagogique.

10 Vous transmettez des conseils d'écriture adaptés

aux besoins de vos coachés.

Votre score sur 50 =

Page 113: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

113

Niveau maximum atteint =

11 - Expression orale

C’est l’ensemble des connaissances, des pratiques et des

techniques utiles et nécessaires pour prendre et maîtriser la parole en

public, se faire comprendre et convaincre ses interlocuteurs en toute

occasion de la vie professionnelle : entretiens, réunions, exposés,

passations de consignes, explications, téléphone, comptes rendus

oraux, annonces par haut parleur, prestation devant une assemblée.

De l’excellence de l’expression orale dépendent la compréhension de

ce qui est dit, l’attention de l’interlocuteur et sa coopération. Les

différentes caractéristiques de l’expression orale (débit, intonation,

modulation, scansion, silences) auront un impact décisif sur la

communication et la détermination d’autrui dans l’application d’une

procédure ou l’engagement dans un plan d’action.

Tableau 11 - Expression orale

Procédures d'Expression orale Evaluation

1 Vous savez relater un fait simple et transmettre des

consignes habituelles

2 Vous effectuez un compte rendu oral précis

décrivant une tâche particulière, mettant en valeur

les idées et faits essentiels

3 Vous expliquez, de façon interactive, concise et

structurée à un interlocuteur les étapes d’une

procédure

4 Vous exposez un sujet préparé à partir d’un plan et

d’idées-clés assortis de chiffres, faits précis et datés

en apportant des clarifications adaptées aux

demandes d'un interlocuteur

5 Vous évaluez et améliorez votre expression orale en

utilisant une grille d’analyse prédéfinie

6 Vous parvenez à improviser un exposé de l’ordre

d’un quart d’heure sur un sujet connu et préparé, et

réalisez un exposé préparé de 30 minutes

7 Vous vous exprimez en toute occasion (discussion,

intervention en réunion) avec une voix respirée,

articulée, modulée, scandée, au débit régulier,

tonique en utilisant les silences pour rythmer votre

Page 114: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

114

expression et faire réfléchir vos interlocuteurs

8 Vous intervenez dans toute situation orale difficile

(entretien, exposé, négociation) avec aisance,

chaleur et conviction en ayant préparé le contenu de

votre expression en lui donnant un air improvisé

9 Vous vous exprimez dans les situations difficiles et

conflictuelles : opposition, négociation, débat

contradictoire, provocations, et répondez aux

objections avec calme et pondération en valorisant

subtilement votre interlocuteur

10 Vous préparez minutieusement toutes vos

interventions orales selon une démarche méthodique

afin de leur donner une apparence de réflexion

improvisée afin de faire face aux situations inédites

d'entretien et devant des interlocuteurs hostiles

Votre score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

12 – Gestion du temps

C’est l’ensemble des connaissances, des techniques, des

méthodes et des procédures qui, consiste à :

a) fixer les objectifs, estimer les temps et des délais de

réalisation pour les actions à entreprendre pour une période

donnée (jour, semaine, mois, semestre) pour soi et pour autrui ;

b) prévoir et programmer les actions en fonction de priorités ;

c) organiser la mise en œuvre de ces actions ainsi que leur

évaluation en fonction des moyens disponibles, des cycles

d’efficacité et des moyens de récupération pour parvenir à une

performance optimale.

Ce domaine de compétence constitue, en cas de carence (et elles sont

nombreuses dans la plupart des organismes que nous connaissons) une

autre des sources majeures des problèmes de communication dans les

organismes. La méconnaissance de l’analyse et de la fixation des

priorités, comme le submergement occasionné par les urgences,

traduisent bien ces phénomènes en détruisant les meilleures relations

d’un groupe de travail ou d'un service. La planification, l’estimation

des temps de réalisation, la connaissance des cycles d’efficacité

Page 115: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

115

personnelle sont donc les bases d’une gestion de temps réussie ayant

un impact déterminant sur la qualité des communications

interpersonnelles et l’ambiance de travail.

Tableau 12 Ŕ Gestion du temps

Procédures de Gestion du temps Evaluation

1 Vous listez les actions à réaliser pour une

période donnée (jour, semaine, mois, semestre)

et les transcrivez sur un agenda

2 Vous connaissez et respectez le temps alloué et

les délais imposés à chaque tâche

3 Vous commencez votre journée par une maxime

positive (chanson, poème) et consacrez 3 à 5

minutes à l’élaboration de votre plan d’action

4 Vous connaissez vos voleurs de temps et les

moyens d’y remédier

5 Vous définissez les priorités de votre activité en

fonction de critères précis et rédigez

régulièrement un plan d’action priorisé pour une

période donnée (matrice de priorités par jour,

semaine, mois, semestre)

6 Vous réalisez et modulez le plan d’action selon

les priorités et selon un ordre chronologique

établi préalablement pour vous adapter aux

urgences et imprévus

7 Vous tenez compte de votre cycle d’efficacité

pour la répartition des tâches dans le temps et

vous astreignez à des temps et exercices de

récupération et de décontraction (palming, tai

chi, gymnastique de pause)

8 Vous analysez l’activité de chaque période en

examinant les écarts et leurs causes pour ajuster

l’estimation des temps de réalisation des diverses

activités

9 Vous estimez le temps de réalisation de vos

collaborateurs en fonction de leurs niveaux de

compétences

10 Vous utilisez les diverses méthodes de

planification (Pert, Gantt, Grai) et les techniques

graphiques (ordinogrammes, Pareto,

diagrammes)

Page 116: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

116

Votre score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

13 – Intelligence affective

C’est l’ensemble des connaissances, des pratiques et des

procédures qui permettent de dompter l’émotion, pour la transformer

en affectivité résiduelle, qui la rende compatible avec des conduites de

résolution de problèmes et des comportements adaptés à surmonter

des situations à forte charge émotionnelle.

Résumons l’essentiel de la conception qui sous-tend cette définition :

l’émotion est dévastatrice pour la relation et le raisonnement.

Cependant, elle se transforme Ŕen deçà d’un certain seuil, atteint par

des techniques appropriées de purgeŔ en affectivité maîtrisée. La

confiance et le plaisir à la place d’une joie débordante, ou la calme et

la tension vers l’objectif à la place de la colère, conduisent à maîtriser

aussi bien la relation que l’exécution d’une tâche ardue.

Ces processus de remise à niveau de l’émotion en ressenti propice à

l ‘équilibre psychique peuvent alors fortifier l’intelligence et conduire

à la résolution adaptée des problèmes rencontrés. Affectivité et

raisonnement se renforçant mutuellement, il devient donc plus juste de

parler d’intelligence affective.

Tableau 13 - Intelligence affective

Procédures d ' Intelligence affective Evaluation

1 Vous connaissez les situations et les propos qui

contrarient votre affectivité.

2 Vous parvenez à maîtriser votre affectivité dans les

situations les plus courantes : stress léger, contrariété,

douleur légère et restez empathique quand vous

écoutez l’expression d’idées opposées aux vôtres.

3 Vous continuez une conversation qui vous déplaît

pour maintenir une relation satisfaisante et analysez

un problème point par point malgré des objections ou

des contestations.

4 Vous continuez une réflexion et/ou un exposé quand

vous êtes personnellement mis en cause.

Page 117: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

117

14– Leadership

C’est l’ensemble des connaissances, des techniques, des

pratiques et des procédures qui conduit à être accepté et reconnu

comme un leader, quelqu'un dont il faut suivre les idées et les avis, et

qui favorise la motivation d’un groupe de travail en lui permettant

d’atteindre les objectifs de performance qui lui sont assignés à la

satisfaction de chacun de ses membres.

Même quand un responsable d’encadrement possède un statut pour

fonder son autorité, il doit développer une compétence particulière qui

le fait reconnaître par tous ses collaborateurs. Il doit apparaître comme

digne de confiance d’une part et un interlocuteur valable d’autre part

dont les orientations, les opinions, les décisions, si elles sont

discutables et discutées méritent d’être écoutées et suivies d’effet.

5 Vous restez empathique quand vous êtes l’objet de

compliments ou de reproches.

6 Vous conduisez un entretien, axé sur des faits, centré

sur un objectif de convergence à atteindre, avec

détermination, sans sympathie ni antipathie.

7 Vous prévenez un conflit en recadrant la relation sur

un contenu objectif et traitez un conflit émergeant en

entretien ou réunion sans vous impliquer

personnellement ni répondre à des provocations.

8 Vous maîtrisez vos émotions pour les expurger à des

moments opportuns grâce à des techniques

spécifiques de relaxation, de visualisation et de purge

noire.

9 Vous restez impassible et coopératif face à des

agressions en modulant votre voix et gardez un ton

mesuré face à de violentes contradictions.

10 Vous continuez à animer et organiser un travail de

groupe, quelles que soient les oppositions, grâce à

votre maîtrise du dialogue et de la dynamique de

groupe en atteignant l’objectif dans les délais fixés, à

la satisfaction des participants.

Votre score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

Page 118: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

118

Cette compétence doit se manifester à travers des compétences

associées comme l’affirmation de soi et la communication

interpersonnelle. Elle doit être confirmée par des compétences

d’efficacité personnelle que le chef de projet déploie avec pertinence à

toute occasion utile qui facilite le travail de groupe et évite les

tensions, les atermoiements et les impasses.

²Peters et Waterman, auteurs du Prix de l’excellence11

, voient dans le

leadership un des facteurs déterminants du succès : « Nous sommes

pratiquement sûrs que la culture de presque toutes les meilleures

entreprises, qui semble aujourd’hui satisfaire les besoins de

« l’homme irrationnel » a dû s’apparenter au leadership

transformationnel à un moment donné de son histoire ». Nous

rejoignons l’analyse de ces auteurs quand ils affirment que le leader

transformationnel est un personnage doté ou non d’un statut d’autorité

qui :

- Motive et inspire ceux qui l’entourent en donnant un sens à

leur travail ;

- Stimule la créativité des membres de son entourage et favorise

l’innovation;

- Veille à l’équité de traitement de ses collaborateurs tout en

tenant compte des attentes des besoins des contraintes et des

différences de chacun d’eux.

Nous ajouterons aussi que le leader a développé une compétence rare

qui lui permet tout à la fois de « sentir » ce qui se passe dans un

groupe de travail et d’utiliser cette perception empathique pour

mobiliser les énergies et entraîner les participants vers l’efficacité et

l’avancement du travail. D’un autre côté, cette compréhension

s’exerce au double plan affectif et intellectuel : c’est le résultat d’un

niveau d’intelligence affective particulièrement développé qui lui

permet d’utiliser cette compréhension et les décisions qui en découlent

dans le sens qui convient à la cohésion du groupe (facteur essentiel de

l’efficacité) et à l’influence nécessaire pour parvenir à des résultats

satisfaisants pour la performance et la satisfaction des participants.

11

Peters T. et Waterman L., Le prix de l’excellence, Dunod, 1999

Page 119: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

119

À l’opposé d’un pouvoir solitaire, ce nouveau type de leader déploie

son pouvoir de persuasion afin d’établir la confiance, dans un souci

constant d’harmonie et de respect des valeurs humaines.

Tableau 14 - Leadership

Procédures du Leadership Evaluation

1 Vous observez et comprenez les points-clés de

la dynamique d’un groupe et vous êtes

facilement reconnu dans une relation duelle

2 Vous détectez les exigences (ou ABC : attentes,

besoins, contraintes) et ressentis des membres

d’un groupe et a fortiori ceux d'un interlocuteur

3 Vous avez déjà été choisi, élu, désigné porte-

parole ou à la tête d’un groupe

4 Vous inspirez la confiance quand vous arrivez

dans une assemblée, un groupe ou une réunion

et attirez les confidences

5 Vous vous intéressez aux autres : curieux de les

écouter et de les comprendre et manifestez une

attitude bienveillante à l’égard d’autrui

6 Vous êtes fréquemment sollicité pour exprimer

votre avis au sein d’un groupe et exprimez des

idées qui retiennent l’assentiment des membres

d’un groupe

7 Vous recueillez les avis, idées, opinions d'autrui

avant de vous exprimer

8 Vous vous exprimez toujours avec conviction et

clarté quand vous faites une proposition en

public (après l'avoir préalablement notée et

structurée en la numérotant) si elle est

complexe ou nuancée)

9 Vous proposez des solutions qui sont acceptées

facilement par les membres d’un groupe en

discussion ou par votre interlocuteur (même

supérieur hiérarchique) lors d'un entretien

10 Vous êtes crédité d’un fort sentiment de

satisfaction et de crédibilité par votre entourage

professionnel et vous êtes suivi dans vos choix

Score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

Page 120: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

120

15 - Méthodologie

C’est l’ensemble des connaissances, techniques, outils et

pratiques qui permet de concevoir et organiser un programme de

travail ou un projet, de conduire une équipe, de proposer des moyens

de l’efficacité d’un travail personnel ou en groupe en fonction de la

diversité des situations rencontrées et des problèmes posés, ainsi que

de présenter et animer une séance de travail en optimisant les divers

paramètres qui conduisent à son efficacité.

Pour le responsable d’encadrement d’une équipe, d’un groupe de

projet ou d’un service, il lui faudra toujours approfondir ses

connaissances en la matière pour pouvoir proposer la technique, la

méthode, l'outil ou la recette adaptée à résoudre une interrogation et

faciliter la progression de la réflexion de chacun de ses collaborateurs

comme son engagement dans l'action.

Tableau 15 - Méthodologie

Procédures de Méthodologie Evaluation

1 Vous mobilisez votre énergie au niveau requis

par toutes les situations, mêmes les plus

exigeantes, pour surmonter stress et fatigue,

rassembler et structurer vos idées, établir un

plan de travail

2 Vous mobilisez d’emblée l’attention de votre

interlocuteur par la mise en œuvre d’une

stratégie de mobilisation de l'attention utilisant

l’écrit, l’audiovisuel, le mouvement, le plan de

travail

3 Vous procédez par une succession de séquences

de divergence pour faire exprimer librement et

totalement votre interlocuteur avant d’intervenir

par des synthèses (convergence)

4 Vous proposez des jeux pédagogiques et des

exemples métaphoriques en rapport avec le

problème posé pour capter et relancer

l’attention

5 Vous réalisez ou faites réaliser des bilans

réguliers portant à la fois sur le contenu, le

ressenti et les questions de l'interlocuteur

6 Vous recourez aux techniques de créativité

Page 121: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

121

avancées (analogies, identification, etc.) pour

stimuler l’intérêt et l’imagination de votre

interlocuteur

7 Vous puisez dans le stock des techniques de

résolution de problèmes, de conduite de projet

et dans les outils qualité pour favoriser la

réflexion de votre interlocuteur et obtenir plus

d'efficacité

8 Vous favorisez l’interaction, l’activité et

l’autonomie du coaché par des mises en

situation, des jeux de rôles, des études de cas,

des films, des analyses, des simulations, des

corrigés-types et des démonstrations

9 Vous recourez à des techniques de

décompensation et de relaxation pour prévenir

ou libérer les tensions du groupe

10 Vous structurez en permanence l'avancée de la

situation problématique par des formalisations

adaptées : résumés conceptuels, plans d'action,

schémas, matrices, tableaux, graphiques

Votre score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

16 – Organisme (connaissance de l'organisme)

C’est l’ensemble des informations utiles à tous les membres

d’une structure pour connaître l’activité de l’organisme, ses projets et

les fonctions, responsabilités et localisation des personnes qui y

travaillent, en référence au contexte concurrentiel.

Cette connaissance au plus haut niveau est impérative pour un

manager qui prend en charge quelqu'un qui évolue dans un organisme

particulier car le problème qu'il veut traiter est en partie lié aux

interactions entretenues dans le réseau clients fournisseurs, en relation

aussi avec la culture de l'organisme et sa mythologie, en relation

également avec ses objectifs, ses projets et les défis qu'il entreprend

vis à vis de la concurrence, du marché, des évolutions technologiques.

Le rôle des actionnaires, les attentes des consommateurs ainsi que

l'influence de l'ensemble des parties prenantes de l'organisme

interviennent aussi pour la compréhension de chaque acteur dans cet

environnement socio-économique. La connaissance de l'organisme,

Page 122: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

122

dont l’impact sociétal devient de plus en plus prégnant, est donc une

des clés indispensables à l'aide qui peut être apportée à chaque

collaborateur comme pour l’efficacité de chaque manager.

Tableau16 - Connaissance de l’organisme

Procédures de la Connaissance de

l’organisme Evaluation

1 Vous détenez le livret d'accueil et connaissez

les informations relatives au règlement

intérieur, à la topographie des locaux, aux

principes d’hygiène et de sécurité propres à

l’organisme

2 Vous avez établi la description écrite

détaillée de votre fonction ainsi que les

compétences requises par celle-ci et

connaissez l’organigramme général et le

réseau de relations

3 Vous savez qui fait quoi et vous identifiez

l’essentiel des fonctions de chacun de vos

interlocuteurs dans l’organisme dont il

connaît les activités, les produits, services,

les enjeux et les valeurs

4 Vous continuez à vous informer sur les

activités de l’organisme et connaissez ses

orientations stratégiques et ses avantages

concurrentiels

5 Vous avez accès aux référentiels des

fonctions et de compétences de l’organisme

et avez rédigé ceux de vos collaborateurs

6 Vous organisez ou participez à des réunions

de service mensuelles ou hebdomadaires

8 Vous êtes informé des performances de

l’entreprise et connaissez les informations

relatives au bilan social

9 Vous participez et conduisez des projets

nouveaux et vous connaissez

individuellement tous vos clients et

fournisseurs directs

10 Vous êtes informé en priorité des nouvelles

orientations de l’organisme et détenez des

informations confidentielles

Votre score sur 50 =

Page 123: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

123

Niveau maximum atteint =

17 – Pédagogie des adultes

C’est l’ensemble des connaissances, des pratiques, des

techniques et des méthodes qui permet de concevoir des modules et

programmes de formation adaptés aux adultes -dont le niveau de

compétences, les objectifs et les attentes ont été préalablement pris en

compte et mesurés- afin de transmettre des savoirs et savoir- faire

dans un ou plusieurs domaines de compétences, d’animer une

personne lors de séances de coaching ou les groupes en formation

pour les faire parvenir à atteindre leurs objectifs de formation, tout en

évaluant leur apprentissage tout au long du processus de formation et

leur satisfaction jusque dans l’application professionnelle que ces

adultes en font. Dans le cadre de la nouvelle loi sur la formation de

2004 en France, les managers ont une mission de tutorat qui renforce

la nécessité de former les personnels d’une part et leur fait un devoir

de tutorer trois nouveaux embauchés d’autre part.

Tableau 17 - Pédagogie des adultes

Procédures de la Pédagogie des adultes Evaluation

1 Vous avez lu Propos sur l'éducation d'Alain ou

d'autres ouvrages de pédagogie d'adultes

2 Vous connaissez les règles de l'apprentissage

3 Vous maîtrisez les situations courantes du processus

de formation

4 Vous concevez et adaptez le programme aux

demandes du coaché et en fonction de besoins

préalablement évalués

5 Vous adaptez le processus de formation à des

demandes connexes non prévues mais estimées

nécessaires lors de l’évaluation continue

6 Vous encouragez et maintenez une interaction active

et continue avec le coaché

7 Vous prenez en charge et conduit des situations

difficiles de coaching en adaptant le programme, le

processus et les méthodes de travail en fonction des

contestations, résistances et oppositions du client

8 Vous maintenez le cap cognitif tout en traitant les

Page 124: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

124

situations difficiles qui émergent dans la dynamique

du dialogue

9 Vous maîtrisez la dynamique du dialogue lors de

moments conflictuels, comme des évaluations et

bilans fortement chargés en affectivité

10 Vous reconstruisez de façon impromptue le

programme prévu en fonction des nécessités de la

situation et des résistances inopinées du coaché

Score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

18 - Démarche de qualité totale

L’histoire de la qualité montre l’évolution de cette pratique lors

de cinq étapes ou générations distinctes dont les apports croissants se

cumulent:

- le contrôle statistique du produit en fin de chaîne basé sur

l'établissement et le respect de normes et de procédures à

l'aide d'indicateurs;

- le fido-ka ou contrôle effectué par le producteur pour

éliminer les défauts qu’il constate;

- les cercles de qualité ou groupes de travail dont l’objectif est

d’améliorer les procédures et la qualité de la production ;

- le contrôle total (ou Total Quality Control) impliquant tous

les membres du réseau clients/fournisseurs dans un objectif

d’amélioration continue;

- la qualité de 5e génération (ou totale qualité et

communication) intègre les répercussions de la fabrication et de la consommation du produit et /ou du service dans le futur

et dans l’espace (à travers le monde, voire au-del7), donc en

termes de développement durable, de responsabilité globale et d'Agenda 21.

Tableau 18 - Historique de l’évolution de la démarche qualité

TYPE DE

PRODUCTION

DEFINITION et

point de vue de

l’exécutant

CARACTERISTIQUES et

origine de la formule

Page 125: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

125

ARTISANAT

1. QUALITE

ARTISANALE

2.QUALITE

MAXIMALE

3. CHEF

D’ŒUVRE

Je suis mon propre

maître et fournis une

œuvre unique dans

les règles de l’art

- Produit unique au meilleur

rapport qualité/prix

- Produit personnalisé sans souci

de coût

- Les cathédrales et les mosquées

INDUSTRIE

1. TRAVAIL A LA

CHAINE

Je produis et je suis

contrôlé, simple

exécutant je suis

soumis à un chef

- Contrôle externe Production en

quantité sans souci de qualité,

rejets en fin de chaîne

1. PRODUCTION

EN GRANDE

SERIE

Je produis en

appliquant des

standards et suis

pénalisé en cas

d’erreurs

- Contrôle statistique par

échantillonnage Labo ou service

de contrôle

- Mesure de temps et

mouvements

2. FIDO KA Ŕ

Je produis et je

contrôle en

éliminant moi-même

les défauts

Avec l’accord de l’encadrement

un degré de liberté et d’autonomie

est introduit dans le système sans

pénalité

(Toyota, SEITA, décennie 1960)

3. CERCLES DE

QUALITE

Je travaille en petits

groupes pour

améliorer la

production sous la

responsabilité de

l’encadrement et

bénéficie d’une

récompense en

fonction des

résultats

NEMAWASHI (dialogue

généralisé) + RINGI-SHO (mode

d’emploi)

Majors au Japon 1970, Lesieur en

1978 (Sérieyx) SNIAS (Labruffe)

1974

Page 126: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

126

INDUSTRIE

4. TQC : Total

Quality Control

Je travaille au sein

d’un réseau

d’acteurs

interdépendants

selon des normes et

des procédures pour

obtenir une

certification ISO

évolutive

+ RCF : Réseau

clients-fournisseurs

+ TQM : Total

Quality

Management

Edwards DEMING dès 1950

Phil CROSBY décennie 90

5. TQC 5e G : Totale

qualité et

communication de

5° génération

DD : développement

durable

ET : retentissement

de l’activité dans le

temps et dans

l’espace

RSO : responsabilité

sociétale de

l’organisme et de

chacun des acteurs

Bénéficiant des

acquis des

générations

précédentes, j’agis

dans ce cadre global

en perfectionnant

mes compétences,

en visant

l’épanouissement

personnel et le

respect des droits

humains

fondamentaux

Protocole de Rio, 1992

Conception holistique, réticulaire

et systémique d’un réseau de

communication de parties

prenantes qui se superpose au

réseau des acteurs et chacun doit

souscrire aux attentes, besoins et

contraintes de tous les autres en

respectant les normes et

protocoles ISO pour satisfaire le

client final

Norme ISO WD 26 000, 2010

Labruffe 20004 (Communication

et qualité)

Page 127: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

127

Le domaine de compétence intitulé qualité de 5e génération est donc

l’ensemble des connaissances, des normes, des procédures

formalisées, des processus et des actions qui visent à mettre en œuvre

une politique et une démarche globale impliquant tous les acteurs de

l’organisme et les mobilisent de façon permanente pour améliorer :

- la conformité des produits et des services à des normes

d’exécution et aux exigences des personnes tout au long du

« réseau relationnel de partenaires» ;

- l’efficacité du fonctionnement organisationnel liée

notamment aux procédures de travail et à la circulation de

l’information ;

- la performance individuelle de chacun des acteurs du réseau

en termes de compétences, de relations et de management ;

- la pertinence et la cohérence des actions et des indicateurs de

mesure avec les exigences et l’évolution de l’environnement

socio-économique et réglementaire ;

- la connaissance précise des causes des résultats, des

performances, des dysfonctionnements enregistrés tout au

long des divers processus mis en œuvre ;

- la répercussion du produit et/ou du service dans le temps et

dans l’espace.

Le cadre devra donc prendre en compte cette démarche globale pour

comprendre comment le problème spécifique du coaché peut trouver

une solution qui contribue à l'efficacité de l'ensemble du système de

qualité mis en place et au réseau clients-fournisseurs dans lequel il

évolue.

Tableau 18 bis- Démarche de qualité totale

Procédures de qualité totale Evaluation

1 Vous connaissez l’existence d’une politique

de qualité propre à l’organisation (normes,

procédures, contrôle, indicateurs, charte,

Page 128: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

128

certification…)

2 Vous appliquez la démarche qualité propre à

vos tâches, poste, fonction et contrôlez votre

travail dans le respect des procédures à

l’aide d’indicateurs basés sur des critères

écrits définis et acceptés par tous

3 Vous avez réfléchi sur les attentes et les

besoins de vos « clients » et à votre place

dans l’ensemble du « réseau

clients/fournisseurs » pour y répondre de

façon adaptée

4 Vous avez élaboré ou participé à

l’élaboration d’indicateurs propres pour

mesurer et contrôler les différentes

composantes de votre action et les résultats

obtenus et exécutez votre travail en fonction

des procédures établies (règles, normes,

procédures et manuels formalisés)

5 Vous réfléchissez, proposez et mettez en

œuvre des pistes d’amélioration continue en

fonction des écarts constatés (résultats,

attentes, satisfaction, management, relation,

procédures, protocoles, compétences)

6 Vous élaborez et rédigez le manuel

d’assurance qualité rassemblant l’ensemble

des procédures utilisées en concertation avec

vos collègues, fournisseurs et clients

7 Vous initiez et animez des groupes de travail

centrés sur l’amélioration des normes et

procédures et l’intégration des nouvelles

contraintes (GRH, environnement,

développement durable)

8 Vous mettez en place une politique de

qualité totale grâce à une planification

stratégique prenant en compte les exigences

(attentes, besoins et contraintes) des

différents acteurs internes et externes de

l’établissement, de la normalisation existante

et de ses évolutions

9 Vous établissez la liste des actions à

entreprendre pour améliorer la démarche

qualité totale et l’adhésion de tous à celle-ci,

par tous moyens utiles : matériel, formation,

Page 129: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

129

19 - Relation de soutien

C’est l’ensemble des connaissances, des techniques et des

pratiques qui permet de répondre à tout problème psychologique

explicite ou implicite émanant d’autrui, de telle façon à lui apporter le

réconfort moral et le soutien psychologique qu’il attend et sollicite de

façon plus ou moins aiguë (opposition, agressivité, passivité,

réticence, conflit).

Un directeur de thèse, comme un chef de projet, est aussi un coach qui

exerce cette compétence auprès de ses thésards (ou de ses participants

à qui est confiée une mission toujours délicate) qui le sollicite en

pleine nuit (par mail heureusement) : "J'ai perdu mes données et tout

le travail de ces derniers jours s'est envolé, je me suis assoupi sur

l'ordinateur et mon conjoint (ou un collègue) l'a éteint sans

sauvegarder le texte...Je suis prêt à tout laisser tomber, je vous en prie

aidez-moi!". Il faut répondre instantanément pour donner un conseil

utile :"Allez dormir, prenez une journée de repos, occupez vous de vos

enfants".

La relation de soutien, qui manifeste que le collaborateur peut compter

sur son responsable d’encadrement quoiqu'il arrive est une

compétence fondamentale dans les situations de stress que le chaque

salarié est amené à vivre. Elle doit se manifester de façon

information, manuels d’assurance qualité,

publications, recherche d’indicateurs et de

mesure, implications dans le temps et dans

l’espace, responsabilité globale,

développement durable, Agenda 21

10 Vous proposez des indicateurs propres à

évaluer l’ensemble des activités et services

dans cette optique de qualité de

5° génération : structure organisationnelle,

circuits d’information, communication

interne, styles et efficacité du management,

utilisation des ressources en hommes,

équipements et matériels, gestion du temps,

référentiel de compétences, référentiel de

fonctions

Score total sur 50 =

Niveau maximum atteint =

Page 130: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

130

inconditionnelle au plan verbal, et de façon adaptée au plan

opérationnel, pour sortir le collaborateur de l'ornière dans laquelle il se

trouve.

Tableau 19 - Relation de soutien

Procédures de la Relation de soutien Evaluation

1 Vous avez réfléchi à votre conception et à

votre relation à autrui pour mieux analyser vos

attitudes et repérer vos comportements

négatifs et attitudes inadaptées: agression,

critique, détachement, moralisation, jugement,

préjugés, rejet, impulsivité, culpabilité,

autojustification

2 Vous développez une attitude d’observation et

de compréhension d’autrui pour analyser et

décoder ses messages (gestes, mots, attitudes,

voix)

3 Vous connaissez vos limites et savez aiguiller

l’interlocuteur en réelle difficulté relationnelle

sur des personnes compétentes (assistante

sociale, psychologue, service RH).

4 Vous encouragez l’expression d’autrui en cas

de blocage ou de réticence et favorisez son

analyse en toute responsabilité sans manifester

d'intervention négative

5 Vous préparez et conduisez un entretien avec

des personnels en difficulté en utilisant les

attitudes favorables et les interventions

propices en fonction des difficultés rencontrées

6 Vous favorisez la prise de conscience d’autrui

en pratiquant l’effet-miroir et l’empathie pour

le conduire à lui faire prendre des décisions

utiles en toute autonomie

7 Vous conduisez les entretiens difficiles en

maîtrisant vos jugements spontanés, vos

émotions et réactions épidermiques en cas

d’agression, provocation ou violence verbale et

vis-à-vis des sujets sensibles (mort, sexe,

religion, idéologie, politique)

8 Vous facilitez l'engagement de l’interlocuteur

dans l’élaboration et le respect des plans

Page 131: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

131

d’action qui lui conviennent (dans le respect de

la volonté d’autrui, non directif dans le contenu

mais stimulant dans la forme)

9 Vous pratiquez et maîtrisez la relation de

soutien dans ses multiples occasions de

nécessité dans le cadre du travail

10 Vous partagez votre expérience avec vos

collègues de façon régulière afin de coordonner

les efforts de chacun et d’améliorer le travail

d’équipe

Score sur 50 =

Niveau maximum atteint =

20 - Veille technologique

C’est l’ensemble des connaissances, des recherches, des

réflexions, des procédures et des pratiques qui permet d’anticiper sur

le devenir des techniques, matériels, normes, produits et services de

l’organisme et de son contexte concurrentiel (économique, législatif,

technique) afin de proposer des solutions favorisant sa pérennité et son

expansion. Le cadre, s'il veut rester dans la course et se préparer à son

activité éminemment diversifiée, doit exercer cette compétence de

façon permanente.

Tableau 20 - Veille technologique

Niveau Intitulés des Procédures de

veille technologique

Evaluation

1 Lit les titres de la presse et se tient au

courant de l’actualité

2 Étudie la documentation interne de son

organisme, les projets en cours, les notes de

synthèse, les comptes rendus de réunions

3 Connaît l’avancement des projets

concernant son service

4 Lit dans la presse et recherche régulièrement

sur le net des articles et informations se

rapportant à son activité

5 Se perfectionne dans ses principaux

domaines de compétences

6 Se perfectionne sur des sujets connexes à

son activité pour échanger avec des

Page 132: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

132

collègues, recueillir de nouvelles idées

7 Visite fréquemment des expositions,

participe à des congrès, colloques et

conférences concernant son secteur

d’activité et s’intéresse à d’autres secteurs

d’activité que le sien

8 Participe à des salons spécialisés, à des

colloques, à des groupes de recherche et

d’innovation internes et externes pour

étudier la documentation recueillie, nouer

des contacts et rédiger des synthèses utiles à

son organisme

9 Étudie les informations prospectives

concernant son secteur d’activité :

législation, nouvelles technologies,

innovations de la concurrence, découvertes

scientifiques

10 Publie des documents de synthèse et

informe sa direction du contexte socio-

économique dans lequel se situe son

organisme ainsi que des découvertes

prometteuses de la concurrence

Score total sur 50 =

Niveau maximum atteint =

Page 133: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

133

Page 134: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

134

Chapitre 6

Choisir le personnel

1 -Rompre avec la préhistoire

Les compétences du manager relatives au recrutement et au

choix de ses collaborateurs impliquent l'élaboration et le respect de

normes et de procédures qui rompent avec nombre de pratiques

actuelles. Celles-ci font la part belle au feeling, au copinage et à des

techniques relevant d'un autre âge ou d'un autre contexte d'évaluation

(hôpitaux psychiatriques, casernes et autres organismes tayloriens

ayant besoin d'une main d'œuvre docile et se contentant à vie d'une

tâche répétitive). Elles s'accompagnent trop souvent d'incantations

magiques pour donner un sens divinatoire aux données astrologiques,

à la symbolique numérologique, au décryptage graphologique et

autres zozoteries psychotechniques enrobées des oripeaux

informatiques à la mode.

Ces oracles sont délivrés par des « psychopitres » dénoncés depuis

longtemps par Maurice de Montmollin12

. Notre spécialité de recruteur

nous a invité depuis longtemps à éviter ces errements, voire à les

dénoncer13

, d'autant que la Commission européenne nous a offert la

possibilité de développer dans un projet Leonardo da Vinci une

méthodologie plus rigoureuse basée sur la concertation et l'expression

des candidats examinés, pour nous faire part et prouver objectivement,

par des faits tangibles et leur expérience professionnelle, leurs

domaines et niveaux de compétences. Il est d'autant plus important de

réagir que même un certain nombre de sectes proposent ces techniques

d'évaluation des personnes qui confinent à la magie pour s'implanter

dans les entreprises, en les affublant d'une apparence pseudo-

12

Montmollin de M., Les psychopitres, PUF, 1973 13

Labruffe A., Recrutement, le kit minute, Afnor, 2008

Page 135: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

135

scientifique pour convaincre les gogos qui adhèreront ensuite à leur

cause. En outre, lors d'un recrutement, certains choix sont justifiés par

l'appartenance du candidat à des partis politiques, à une religion, ou à

des mouvements idéologiques dans lesquels trois points en triangle ou

un compas servent de signes de reconnaissance et de sésame à une

fonction stratégique.

Pour se démarquer de telles pratiques obscurantistes et manifester sa

réelle responsabilité sociétale, le management relationnel peut alors

être défini comme un ensemble de compétences impulsant des actions

basées sur des méthodes, des normes et des procédures qui s'inscrivent

dans le champ de la normalisation 9000/2001 sous le sigle générique

FDX 50-183. La normalisation en cours avec la nouvelle norme

WD/26000.3 l'invite aussi à respecter trois principes majeurs. Le

recrutement des organismes doit alors s'inscrire dans le cadre du

développement durable des ressources humaines et de la

responsabilité sociétale dont leurs dirigeants se réclament haut et fort :

- le respect des droits humains fondamentaux excluant

notamment l'emploi des enfants et des conditions de travail

insupportables ou indignes;

- le développement personnel et l'épanouissement des salariés

tout au long de leur carrière;

- la formation continue des personnels dès leur entrée en

fonction.

De l'opportunité et de la pertinence de cette compétence dévolue à

l'embauche dépendent à la fois l'épanouissement harmonieux du

candidat dans le réseau clients-fournisseurs propre à l’organisme ainsi

que sa performance nécessaire à l'obtention de la qualité attendue par

le client final. Or ce double enjeu, humain et organisationnel, est loin

d'être perçu par la plupart des dirigeants qui se résolvent à utiliser des

pratiques pour le moins curieuses afin d’opérer ce choix déterminant

pour enrichir le capital des compétences de l'organisme.

Un candidat à l'embauche, homme ou femme, jeune ou plus

expérimenté, ne peut ni se réduire en une équation ou un algorithme

permettant de prévoir son comportement, ni se deviner par le biais de

techniques sans rapport avec ce qu'il peut lui-même directement

exprimer, analyser et vouloir. Il s'agit donc de le faire s'exprimer sur

Page 136: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

136

son vécu et de l'écouter activement, moyennant une formation et des

outils qui facilitent cette action d'observation et d'analyse concertée.

Quant à l'usage des tests psychotechniques à l'utilité fort réduite, ou

celle des inventaires de personnalité aux résultats aussi aléatoires que

pernicieux, ils sont légalement réservés à des psychologues du travail

dûment diplômés d'un master (bac+5)4 . En outre la méthodologie des

compétences étant accessible à tous, quel que soit le niveau culturel,

elle doit servir lors d’un recrutement à établir de façon très précise et

avec l’accord de chaque candidat et sa participation active, une

cartographie comparative des compétences relative à la fonction

postulée.

Or la réalité est bien différente. Pour évaluer des candidats à

l’embauche, défi majeur de la gestion des ressources humaines, de

multiples acteurs prétendent imposer leurs incantations divinatoires:

gourous, cabinets conseils douteux, consultants charlatans et autres

mages aux recettes stupéfiantes rivalisent avec des pratiques obsolètes

et des recettes inadaptées. Ils envahissent ce domaine capital de la

gestion des entreprises au détriment d'une méthode rigoureuse, basée

sur l’évaluation des compétences, qui s'impose tout au long d'un

parcours semé d'embûches et de chausse-trappes...

Le manager doit donc souscrire à une procédure qui rompt avec des

pratiques d’un autre âge et introduire de la rationalité dans cette étape

capitale qui détermine la composition efficace d’une équipe en

fonction de compétences directement utilisables et de caractéristiques

objectives de personnalité prouvées par l’expérience et un

comportement démontré lors des entretiens qui jalonnent la procédure.

Il y faut de la patience, de la rigueur et beaucoup d'humilité dans une

situation où l'écoute, la naïveté et la préparation jouent un rôle capital

pour opérer un choix valide. Le recruteur doit aussi se souvenir que le

candidat a tendance à jouer lui aussi un jeu, celui du chat et de la

souris, et que les jeunes -en particulier- effectuent un simulacre de

soumission pour obtenir une décision en leur faveur, en masquant

leurs réelles motivations.

2– Initier une procédure collégiale

L’embauche d’un collaborateur est certainement l’acte le plus

important du management à la fois pour la performance de

l’organisme, l’harmonie d’un groupe de travail (service, bureau ou

Page 137: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

137

atelier) et l’épanouissement du candidat choisi. A ce titre, ce choix

doit faire l’objet d’une procédure rigoureuse impliquant un groupe de

décideurs réunis sous le terme de « collège de recrutement ».

Ce collège peut comporter plusieurs chefs de service, un responsable

du personnel, le directeur du site ainsi qu’un spécialiste du

recrutement, interne ou externe à l’organisme. Tout au long de la

procédure, ce collège va devoir intervenir à des titres divers pour

évaluer précisément les candidats et choisir celui qui apparaîtra le

mieux adapté au profil de la fonction et aux compétences déterminées

pour celle-ci. La concertation qui régit ce collège permet d’être

d’accord sur le choix opéré afin de faciliter ensuite l’insertion du

candidat retenu.

En outre cette procédure doit être prévue à l’avance pour opérer un

choix dont les différentes étapes sont planifiées en fonction d’un délai

qui offre toutes les garanties de succès: de trois mois pour un poste de

secrétariat à 12 mois pour une fonction de direction. Cette anticipation

doit se faire sur la double base d’une description de fonction

méthodique d’une part et d’une carte des compétences de la fonction à

pourvoir d’autre part. le cout d’une mauvais choix est tel en terme de

qualité, de dysfonctionnement et de problèmes potentiels en tous

genres que cette anticipation, et la préparation qui l’accompagne à

tous les stades de la procédure, justifie amplement d’y consacrer la

vigilance et la rigueur nécessaire, démontrées depuis longtemps dans

les groupes les plus performants comme un acte majeur de la gestion

personnalisée de l’évolution des compétences et une action

déterminante de l’ingénierie des ressources humaines (IRH)

dépendant du management et du service du personnel.

Tableau 1 Ŕ Organisation planifiée d’un recrutement

Etapes Qui Délais

Moyen de

communication

1 Déclenchement de

la procédure de

recrutement

Direction Réalisation

complète

de 3 à

12 mois

Réunion

Constituer un

collège de

recrutement

DRH, chefs

de service,

service RH,

psy interne

1 semaine

Réunion

Page 138: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

138

ou

conseiller

externe

3 Redéfinir la

fonction

Le collège Réunion

4 Afficher le poste à

pourvoir

Service RH Pendant

1 mois

Panneau, mail

5 Recevoir, 1 mois

après, les

candidatures

internes avec

obligation d’en

tenir compte lors

d’entretiens.

Service RH Organisatio

n des

entretiens :

entre 1 et 2

semaines

Entretiens d’

évaluation

6

Concevoir une

annonce externe

pour la presse

DRH,

patron,

spécialiste

Entre 8

et15 jours

pour passer

l’annonce

et 1à 3

semaines

pour

recevoir les

dossiers de

candidature

s.

Conception

Attractive

7 Trier les

candidatures

Secrétaire

service RH

1 semaine Validation DRH

8 Planifier les

rencontres avec le

collège qui Ŕ

parfois- ne

rencontre que les 3

candidats de tête.

Le collège 1 à 2

semaines

Courrier, téléphone

ou mail

9 Recevoir les

candidats

( 6 à 10).

Le collège 1 à 2

journées

Entretiens d’évaluation

10 Choisir les 3

candidats les plus

adaptés.

Au collège,

patron+

compte

rendu.

1 journée Réunion

11 Rédiger le compte

rendu final

Collège 1 semaine Dossier de synthèse

12 Contacter le

candidat pour

savoir sa

DRH 1 semaine Entretien téléphone

ou mail

Page 139: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

139

disponibilité et

finaliser le choix

13 Contractualiser/

phase d’échange

pour accord sur les

termes du contrat

DRH 1 semaine Entretien téléphone ou mail

14 Conclure et signer

le contrat

DRH 1 semaine Fax, poste ou mail

15 Souscrire au

préavis

DRH 1 semaine à

3 mois

Lettre confirmation

16 Intégrer le

candidat choisi

Chef de

service

1 à 6 mois Procédure accueil

Comparez la procédure appliquée dans votre organisme à celle qui et

présentée dans ce tableau et mettez en œuvre les améliorations

possibles aussi bien en termes de planification, de participation que

des moyens mis en œuvre.

3 – Conduire un entretien de recrutement

Chaque entretien représente une rencontre exceptionnelle dont

la réussite est conditionnée par le respect des étapes suivantes:

a) la préparation minutieuse du dossier qui fait l’objet du face à

face, assortie d’une réflexion sur la stratégie à mettre en œuvre pour

aborder autrui, ainsi que le respect de conditions matérielles et

temporelles favorables, les différents scénarios qui en découlent, les

probables objections et les points-clés à aborder, à faire comprendre

voire à défendre, les documents utiles à la progression de l’échange;

b) l’entrée en relation est un moment - clé pour capter l'état

d’esprit d’autrui et situer la relation dans la tonalité affective et

intellectuelle qui convient, mobiliser l’écoute réciproque en se mettant

d’accord sur un objectif facilitant la suite de l’entretien et un ordre du

jour précis;

c) une phase d’expression d’autrui s’ensuit afin de repérer puis

d’approfondir la compréhension de son point de vue et - surtout - de

recueillir toutes les informations qui, au fur et à mesure de l’écoute

prodiguée et de synthèses régulières, conduiront à jeter les bases d’un

accord;

Page 140: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

140

d) le plan d’action est alors construit à partir de la synthèse des

éléments d’information recueillis et de vos propres informations: il

doit satisfaire les deux protagonistes et se traduire par un engagement

validé en commun par un document ou une formulation explicite;

e) la conclusion est constituée par un rapide résumé des propos,

une validation de la décision ou de l’engagement déterminé et une

valorisation du travail accompli au cours de l’échange;

f) la rédaction d’un document de synthèse adressé à autrui scelle

définitivement l’engagement opéré et rappelle à des mémoires

fortement sollicitées les détails de l’accord, la suite à donner ainsi que

le prochain point de rencontre.

Tableau 2 - Guide d’entretien de recrutement

L’ordre des thèmes de l’entretien de recrutement Votre

AVIS

1. Thème général introductif, lancé par le recruteur

"Pour faire le point de votre candidature, à l'issue de cet

entretien et émettre un avis, j'ai besoin que vous me racontiez

trois choses:

1°) ce que vous avez fait jusqu'à présent dans la vie;

2°) ce qui vous amène ici;

3°) comment vous voyez la suite…

2. Historique vital et chronologique du candidat

3. Acquis professionnel : jobs, stages et carrière

4. Expertise technique et compétences prouvées

5. Service militaire et conception de l'armée

6. Raisons des choix du cursus scolaire et professionnel

7. Intérêts et passions

8. Activités personnelles

9. Vision du monde et actualité socio-économique

10. Culture générale et diversification des intérêts

11. Conception de l'équipe et/ou du management

12. Projet à court, moyen et long termes

13. Attentes concernant la fonction postulée et l'entreprise

14. L'attitude de l'entourage par rapport au choix

15. Éléments de personnalité et de comportement

16. Réflexion sur l’orientation professionnelle

Page 141: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

141

17. Souhaits vis-à-vis de l'entreprise et de la hiérarchie

18. Mises en situation analogiques à la fonction

19. Rémunération souhaitée

20. Réflexion finale sur l'entretien et la procédure

Ce guide d’entretien peut être précisé par l’élaboration et l’utilisation

d’un formulaire plus précis qui permet de passer au crible et

d'enregistrer toutes les informations recueillies au cours de l’entretien.

C’est le but de l’exemple du tableau 3 conçu et utilisé pour le

recrutement de vendeurs dans une concession automobile d’un grand

constructeur français.

Tableau 3 Ŕ Formulaire d’entretien de sélection

Fonction : _________Date : ______Lieu :________Vu par : _______ 1 - ETAT CIVIL.

NOM : _________ Prénom : _________________________

NE (E) LE ______ à _____________AGE : ______________

SITUATION Famille : __________SITUATION Conjoint : _________ Enfants : _________________________________________ ADRESSE : ______________________________________________________

Email_____________ Code Postal _____________VILLE :____________________ TELEPHONE Domicile : ________Bureau : ___ Portable :______

2 - FORMATION INITIALE. 3. PERFECTIONNEMENT

4 - PERMIS. Date_________ Points : ____ / 12 5 - SERVICE NATIONAL. 6 -STAGES PRATIQUES. 7 -EMPLOIS. 8 -CONNAISSANCES ET COMPETENCES. 9 -INTERETS ET LOISIRS.

Page 142: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

142

Bricolage Culture Sports Voyages Bureautique/net Association Autres 10 - FAMILLE. 11 - PORTRAIT. 12 -RAISONS CANDIDATURE ET ATTENTES. 13- PROJET PROFESSIONNEL ET EVOLUTION. 14 -PRONOSTIC ET MOYENS D’INTEGRATION. 15 - REFERENCES. 16 -JUSTIFICATIFS PRODUITS. 17 - ELEMENTS MERITANT REFLEXION 18 - IMPRESSION Très favorable O --Favorable O --Très favorable O --Réservé O --Fortes

réserves O Ŕ

VETO O 19 - AVIS DE SYNTHESE. VISA du signataire

4 - Evaluez et comparez les candidats

L'entretien de recrutement est préparé à l'aide de la grille

d'enregistrement ci-dessus (tableau 3) et d'un canevas thématique

(tableau 2) qui permet d'enregistrer des informations et de guider

l'observation. Ces grilles participent à l'évaluation qui doit être affinée

par l'appréciation des caractéristiques de personnalité et

l'établissement d'une carte des compétences dont la méthodologie est

précisée au chapitre 2. L'ensemble de cette évaluation doit être

considérée dans une perspective dynamique car la formation permet

de perfectionner certains points qui méritent d'évoluer et de modifier

certains autres, d'autant que beaucoup de candidats se dissimulent

derrière des apparences qu'il faut percer à jour. Pour cela il est

impératif de répondre de façon certaine à des questions centrales.

Retenons notamment les suivantes:

- Le candidat est-il honnête et fiable?

Page 143: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

143

- Quelles sont ses réelles motivations ?

- Quelle pérennité aura-t-il dans la fonction proposée?

- Comment va-t- il s'intégrer dans une équipe de travail?

- Comment accepte-t-il l'autorité ?

- Quelles sont ses relations avec autrui (jeunes, anciens, autre

sexe) ?

- Quel est son objectif dans la vie et son o projet professionnel ?

- Quelles sont ses compétences prouvées et quelles sont celles

qui méritent d'être perfectionnées pour tenir la fonction

proposée?

Cette dernière question est certainement la plus facile à élucider. Au

moindre doute, les précédentes exigent le recours à un expert.

4.1 -Utilisez une grille de mesure

La grille ci-dessous permet de transformer cette observation en

éléments qui peuvent être pris en compte pour apprécier les

caractéristiques les plus évidentes concernant la personnalité du

candidat rencontré. La subjectivité étant difficile à juguler, les critères

analysés permettent de la réfréner et surtout de comparer les candidats

entre eux à partir d'un même filtre (d'amour ou de désamour). La carte

des compétences complète l'arsenal évaluatif pour, non pas opérer le

meilleur choix toujours illusoire, mais pour prendre le risque minimal:

chaque candidat est un pari qui se gagne lors de la période

d’intégration. Nous le détaillerons dans le prochain chapitre.

Tableau 5 - Critères observés lors de l'entretien

A COMPORTEMENT

MANIFESTE Ecart REMARQUES

1 Présentation

2 Aisance relationnelle

3 Coopération

4 Ecoute

5 Ouverture

6 Anxiété

7 Emotivité

8 Dynamisme

Page 144: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

144

9 Détermination

10 Enthousiasme

Score

B ELEMENTS DE

PERSONNALITE

Ecart REMARQUES

1 Confiance en soi

2 Goût des

responsabilités

3 Charisme

4 Intelligence sociale

5 Goût de l’effort

6 Travail en équipe

7 Valeurs morales

8 Ténacité

9 Autonomie

10 Adaptabilité

Score

C MOTIVATIONS Ecart REMARQUES

1 Argent

2 Pouvoir

3 Sécurité

4 Equilibre

personnel/professionnel

5 Esprit de revanche

6 Compétition

7 Avantages matériels et

sociaux

8 Oblativité

9 Formation

10 Estime de soi

Score

D FACTEURS

INTELLECTUELS

Ecart REMARQUES

1 Analyse

2 Idéation

3 Acuité

4 Synthèse

5 Précision de la pensée

6 Plasticité

7 Bon sens, pragmatisme

8 Intérêts culturels

Page 145: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

145

9 Structuration

10 Ampleur de la

réflexion

Score

E COMPETENCES

(exemple : secrétaire

comptable)

Requis Ecart Remarques

1 Accueil 5

2 Bureautique 5

3 Comptabilité 4

4 Communication 4

5 Connaissance du

secteur d’activité

5

6 Documentation 5

7 Leadership 4

8 Qualité (démarche et

procédures)

3

9 Techniques

d’information

4

10 Veille technologique 3

Score

SCORE

Total

4.2- Comparez les candidats entre eux

La carte des compétences comparatives fonction /candidats est

l’instrument privilégié qui permet d’évaluer les compétences de la

fonction ainsi que celles présentées par chaque candidat. Cette

évaluation permet de comparer les candidats par rapport à la fonction

ainsi que les candidats entre eux. Cette analyse permet ensuite de

choisir le candidat dont les compétences fondamentales et les niveaux

acquis se rapprochent le plus des niveaux requis par la fonction. A

titre d’exemple, le tableau 6 ci-dessous présente le cas de candidats

chef d’atelier dans une concession automobile d’une marque

française.

Tableau 6 - Carte comparative des compétences fonction/candidats

Exemple d’un chef d’atelier d’une concession automobile

Page 146: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

146

DOMAINES DE

COMPÉTENCE

REQUIS

PAR

FONCTION

Candidat

A

Candidat

B

Candidat

N

1 Accueil 5 5 4

2 Autorité

(leadership)

5 4 3

3 Automobile

(secteur)

5 1 4

4 Bureautique 3 3 3

5 Connaissance

marque

5 1 5

6 Communication

Interpersonnelle

5 5 4

9 Client (réception) 5 5 4

10 Expression écrite 4 4 2

11 Expression orale 5 4 3

12 Électricité auto 3 4 1

13 Gestion stocks 5 5 5

14 Gestion personnel

(évaluation,

motivation, etc.)

4 4 3

15 Gestion du temps 5 5 5

7 Gestion

financière

5 4 5

8 Management 5 5 4

16 Mécanique auto 4 1 3

17 Négociation 4 4 3

18 Organisation

équipe

5 5 4

19 Recrutement 2 2 2

20 Qualité 5 3 4

TOTAUX 89 74 71

Rappel de la hiérarchisation des compétences (référentiel en 7

niveaux) 5

1 - Bases, connaissances et vocabulaire de bases,

Page 147: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

147

2 - Connaissances et vocabulaire plus élaborés, gestes et actions

simples

3- Pratique de procédures et vocabulaire étendu

4 - Maîtrise des situations courantes

5- Maîtrise des situations difficiles

6 - Spécialiste du domaine

7 - Expert du domaine

4.3 – Rédigez un compte rendu de synthèse

Dans la mesure ou plusieurs personnes sont appelées à

rencontrer un même candidat de façon individuelle ou sous forme de

jury, il est de la plus haute importance qu’elles partagent une même

méthodologie pour évaluer les candidats d’une part (cartes des

compétences, guide d’entretien) et pour formaliser le résultat de cette

évaluation sous forme de compte rendu.

Le tableau 7 ci-dessous propose un exemple de trame. La comparaison

de ces comptes rendus à partir de critères communs permettra au

collège, lorsqu’il se réunira pour en faire la synthèse, de procéder au

choix judicieux le plus objectif et consensuel possible.

Tableau 7- Grille de compte rendu de synthèse

Nom Ŕ Prénom : _________________Date du RDV : _________

Date et lieu de naissance : __ / __ / ___Fonction

Vu par :

1 -ANTECEDENTS.

Formation

Perfectionnement

Carrière

2 - FONCTIONNEMENT INTELLECTUEL (précision,

structuration, compréhension, plasticité).

3 - CARTE DES COMPETENCES TECHNIQUES & RELATIONNELLES.

4 -ELEMENTS DE COMPORTEMENT. (contact, expression,

relation, interaction)

5 ŔMOTIVATIONS& RAISONS EXPLICITES.

6 ŔREMARQUES& INTERROGATIONS.

Page 148: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

148

7 -AVIS DE SYNTHESE. Visa du signataire

5 – Analysez votre performance de manager à l’écoute

Cette grille peut être utilisée dans tous les cas où un manager

est conduit à pratiquer des entretiens en série pour un recrutement,

pour accueillir des nouveaux embauchés ou pour gérer l’entretien

d’appréciation annuel. Dans tous ces cas délicats, cette grille

d’analyse lui permettra de repérer les points favorables au dialogue et

ceux sur lesquels il devra faire attention et progresser lors du prochain

entretien.

Cette évaluation se remplit avant ou après chaque rencontre, selon la

cotation :

+ Si l’item est satisfaisant, réalisé, présent

- si l’item est absent, insuffisant, absent

= si on ne peut répondre de façon certaine + ou –

§ Pour indiquer les objectifs prioritaires de progression

Tableau 8 - Grille de préparation et d’évaluation d’un entretien

D A T E S (D)

ET

ENTRETIENS AVEC (x)

D1

X1

D2

X2

Dn

Xn

A*COMPORTEMENT POSITIF

1 -OUVERTURE CORPS

2 - INTONATION

3 - REGARD

4 - RESPIRATION

B * STRATEGIE

1 - ENTREE EN RELATION

2 - OBJECTIF D’ADHESION INITIAL

3 - CREATIVITE

4 - INTERACTION

C * ECOUTE ACTIVE

1 - AMORTISSEUR

2 - SILENCE ACTIF

3- ENCOURAGEMENT

Page 149: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

149

4 - EMPATHIE

D. PROGRESSION

1- SYNTHESES

2 - EFFET MIROIR

3 - INTERROGATION

4 - ACCORDS

E * CONTROLE AFFECTIF

1 - TRANSFORMATION Ŕ en +

2 - GESTION PROVOCATIONS

3 - PERSEVERANCE / DECISION

4- ENERGIE

SCORE général (somme des +)

Ou total des + moins total des -

1Montmollin de M., Les psychopitres, Puf, 1969

2Bruchon-Schweitzer M-L, Une enquête sur le recrutement en France, Revue européenne de

psychologie appliquée, 41, 9-17, 1991

3Le savoir-être, un référentiel professionnel d'excellence, Afnor, 2008

4Loi de décembre 1992

5 Alain Labruffe, 60 tableaux de bord pour la gestion des compétences, Afnor, 2007

Page 150: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

150

Page 151: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

151

Page 152: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

152

Chapitre 7

Accueillir et intégrer le personnel

A un nouveau, qu'il soit intérimaire, stagiaire, sous-traitant,

embauché en CDI ou nouvellement promu dans un service, il est

impératif de tout lui dire. Il convient donc de prendre le temps

nécessaire pour ce faire, car il s'agit là d'une mission de tutorat qui

échoit aux plus anciens, voire au chef de service. Pour éviter les

problèmes de communication consécutifs à l'absence d'information

(sur la fonction et l’organisme) ,à un défaut de méthode de dialogue

ou à des carences de compétences, il faut informer le nouveau ,

favoriser ses questions et répondre à toutes, mêmes les plus basiques.

Souvenez-vous qu'il n'y a pas de question idiote: ce sont souvent les

réponses ou des réponses approximatives, tronquées, insuffisantes qui

le sont. Oui, il existe même un mode d'emploi pour se servir d'un

trombone; une pile de dossiers possède un ordre de classement

particulier; les habitudes de tel ou tel ne s'inventent pas; le vocabulaire

particulier à un organisme est aussi impénétrable qu'un langage

exotique; l'humeur du boss, comme son style relationnel et ses

moments de stress où il devient inabordable, doivent être connus et

ces derniers évités! Enfin l'ensemble des codes, des règles formelles et

des rituels qui ne se trouvent dans aucun document doivent être

connus et expliqués au nouveau.

Dans ces cas comme dans bien d'autres, chacun se souviendra du

théorème fondamental qui préside au processus de rétention de

l'information et à une communication efficace C = 3 x 2. En premier

lieu, l'information pour être captée, comprise, crue, retenue puis servir

à l'action, comporte trois étapes: une annonce, une explication

dialogique, un résumé. En second lieu, deux supports (ou moyens)

confortent l'acquisition : une explication orale assortie d'un document

Page 153: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

153

écrit... L'information et le dialogue sont basés sur la répétition parce

qu'ils se heurtent en permanence à l'incompréhension, à des préjugés,

à des idéologies et à des perceptions erronées quand il ne s'agit pas de

distraction ou du refus d'écouter ou même de prendre le contrepied de

ce qui est dit. Or, comme l'une et l'autre correspondent aussi à des

besoins humains fondamentaux, il faut sans cesse y souscrire. Pour

nous c'est clair et compris, mais pour autrui ? L'accueil est donc un

moment crucial pour initier ce processus.

L’accueil constitue la première étape d’intégration d’un nouvel

embauché. Elle favorise aussi l’insertion des intérimaires et des

stagiaires dont il faut voir, comme cette Coralie dans une agence de

tourisme, le regard perdu à la moindre question lors de son premier

jour. Quant à ce Laurent, qui a pour mission d’accueillir et de faire

patienter les clients dans cette agence de téléphonie, mieux vaut ne pas

lui demander autre chose que d'écrire votre nom dans un registre après

l'avoir épelé à trois reprises : il ne sait rien sur les produits et service

offerts par la société qui l’emploie : il est gentil. En la circonstance,

c’est le pire des compliments.

Ni formé, ni informé pour remplir les quelques missions ponctuelles

proposées pour débuter, tout nouveau est très vite perdu par la

complexité de la moindre demande d’un de ses collègues. Quant à

celles des clients auxquelles il est confronté, mieux vaut ne pas

épiloguer, sauf à insister sur le double impératif catégorique de la

compétence majeure qu’il doit acquérir : la connaissance de

l’organisme, de ses produits et services. Le second impératif s’énonce

ainsi : tout nouveau doit être pris en mains et tutoré par un ancien pour

lui permettre de s’impliquer, faire face et réussir sa période

d’intégration14

. Rien de tel pour décourager un client que d’avoir

affaire à quelqu’un qui -manifestement- ne sait pas où il habite. Il

vous demande niaisement « Puis-je vous aider ? » alors qu’il ne

s’adresse visiblement pas un handicapé mais à quelqu’un qui souhaite

être renseigné or il ne sait pas répondre à la moindre question sur

l’organisme, ses services et ses produits car il n’a pas reçu

l’information nécessaire pour faire face. Cette étape nécessite donc

14A. Mennechet, Réussir sa période d’essai, Studyrama, 2008

Page 154: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

154

l’exercice d’une véritable compétence de la part du management : le

tutorat des nouveaux.

Le candidat choisi, d'après le processus décrit au précédent chapitre et

sur la base d'une description de fonction modélisée par ailleurs2 et à

partir d'un référentiel des compétences proposé au chapitre 5, doit

maintenant faire ses premiers pas dans l'entreprise. C'est un univers

inconnu et plein d'embûches pour un néophyte. Il doit aussi trouver la

possibilité de faire éclore et épanouir ses besoins fondamentaux:

s’exprimer et donc poser toutes les questions qui déterminent son

adaptation et sa performance, obtenir toute l'information qui lui

permettra de comprendre ce qu'il fait et pourquoi il le fait, être

reconnu dans ses faires et ses dires et, surtout, progresser au sein de la

structure afin de s'accomplir pleinement. Or une précédente enquête,

auprès d'un panel d'entreprises, nous a montré qu'un candidat sur deux

devait se débrouiller avec ses propres moyens sans être ni accueilli ni

formé à son poste de travail3 .

Ce chapitre propose donc de prendre en compte tout nouveau. Au

manager de consacrer le temps nécessaire à cette première étape de

l'intégration d'un nouvel embauché constituée par l'accueil,

déterminant ensuite la formation (au poste et continue). Dans cette

intégration, nous retrouvons les quatre ingrédients de base du

management relationnel : communication, compétences, connaissance

de la fonction et démarche qualité.

1. Recevoir lors d’un entretien

Le chef de service et le responsable des ressources humaines

seront bien inspirés de recevoir le nouvel embauché pour lui

expliquer ce qu’ils attendent de lui, les règles du service et de

l’organisme. Il conviendra aussi d’actualiser la carte des compétences

afin d’établir un plan d’action qui balisera les premiers mois en

insistant sur les points de contrôle.

Le tableau ci-dessous peut leur servir de guide pour tester la réelle

motivation de ce nouveau collaborateur et lui apporter des éléments

d’information complémentaires qui peuvent déclencher ou renforcer la

motivation et l’implication dans le travail.

Page 155: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

155

Tableau 1Ŕ Entraînez vous à détecter des jeunes motivés

Questions à poser à un

nouvel embauché lors de

l’accueil

Quelle est la

réponse fournie

Vous-a-t-il cité

deux arguments

pour y croire

(faits, chiffres,

noms, dates,

preuves)

1 Avez-vous vraiment envie de

travailler ?

2 Qu’est ce qui pourrait vous

motiver durablement ?

3 Quel est votre projet dans la

vie ?

4 Quel est votre projet

professionnel ?

5 Que connaissez-vous de

notre société ?

6 Quelles sont les valeurs

auxquelles vous tenez ?

7 Qu’évoque pour vous les

termes : fidélité, effort,

devoir, engagement, équipe ?

8 Que pensez vous des autres :

les jeunes, l’autre sexe, les

anciens, les collègues,

l’encadrement ?

9 Qu’évoquent pour vous les

termes : courtoisie,

ponctualité, discrétion,

patience, modestie,

émulation

10 Quels sont vos passions,

loisirs, passe-temps favoris ?

11 Que connaissez vous des

contraintes, règles du jeu,

normes et procédures de

l’entreprise en général et de

la nôtre en particulier

12 Que faites vous pour

améliorer votre niveau de

Page 156: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

156

culture générale

13 Quels sont les droits et

devoirs réciproques d’un

salarié et du manager qui le

prend en charge

14 Quelle image avez-vous de

vous ?

15 Que disent les autres de vous

(famille, amis, professeurs)

2 – Organiser un séminaire d’accueil

Les Japonais ont l'avantage de regrouper les candidats en une

fois, après leur réussite aux examens, et les invitent donc d'entrée de

jeu à un séminaire d'accueil. Dans ce séminaire, dont nous pouvons

nous inspirer et qui se retrouve au menu des nouveaux embauchés

dans nombre de sociétés françaises, se côtoient les nouveaux et des

anciens, chefs de service ou représentants de différentes fonctions de

l'entreprise. Au delà d'un programme d'information structuré de

"connaissance de l'entreprise" (qui pourra être réactualisé en fonction

de l'évolution de l'organisation et proposé sous des formes condensées

à des personnels qui en manifesteraient le besoin: reclassés ou mutés

venus d'ailleurs, stagiaires, personnel retour d'expatriation, de longue

maladie ou bien encore après un congé parental) pour présenter

l'entreprise, la priorité est donnée à un échange où les plus anciens

répondent aux questions des nouveaux. Les et les autres commencent

ainsi leur apprentissage relationnel. Cette connaissance de l'entreprise

doit être conçue comme un programme de formation et de

perfectionnement à un véritable domaine de compétence, dont on

s'aperçoit bien qu'il est indispensable pour que les salariés adhérent

pleinement à leur entreprise, à ses règles et à ses valeurs, soient

informés de ses produits et services, de ses performances, de ses

objectifs et de sa politique générale.

Ce séminaire est donc essentiellement conçu et réalisé comme un lieu

de parole où des exposés-discussions sur la sécurité, la production, les

valeurs, la démarche qualité et la charte de la société alternent avec

des échanges plus informels et des questions indiscrètes. Il s'agit de

montrer au nouveau que la parole est permise et bienvenue en toute

occasion. Pendant ce temps, les intervenants veillent à démontrer, par

leur qualité d'animation des échanges et par leur qualité relationnelle,

Page 157: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

157

la capacité d'écoute et d'encouragement du management. Le nouveau

doit se sentir dans une atmosphère propice à son insertion et tout doit

concourir à en faciliter les prémisses. Les Japonais vont même jusqu'à

présenter les syndicats lors de ce séminaire et les trois quarts des

salariés en profitent pour adhérer. Cet investissement militant est une

autre façon pour les futurs managers de se préparer au dialogue social

en ayant connu, de l'intérieur, les partenaires sociaux avec lesquels ils

seront confrontés plus tard et avec lesquels tout échec sera ressenti

comme un déshonneur, selon le MITI (ministère de l'intérieur

japonais).

3 – Concevoir et remettre une documentation spécifique

Une documentation volumineuse est distribuée au nouvel

embauché lors de ce séminaire, qui peut durer trois à cinq jours et

permet au néophyte de compiler et d'étudier une information

circonstanciée. Elle concerne tout ce qui a été écrit concernant

l'entreprise et, par exemple, les jeunes commerciaux d'un constructeur

automobile repartent chez eux avec le descriptif de tous les modèles

qu'ils devront vendre, les tarifs, les catalogues, etc.

La description de fonction fait partie de cette dotation accompagnée

du projet d'entreprise, de la charte des valeurs qui devra être affichée

dans le bureau, du bilan social comportant une mine d'informations et

de chiffres sur l'activité et les performances sociales. Il a fallu plus de

trois années à une société franco-japonaise pour que les salariés

acceptent que cette charte soit affichée dans le hall de l'administration

et encore, à une condition: qu'elle soit rédigée en anglais, compromis

accepté par le dirigeant japonais. Petit à petit le hall s'est enrichi, à la

satisfaction du personnel français, des photos des réalisations

industrielles fournies par le produit de pointe fabriqué dans cette usine

de haute technologie.

4 -Concevoir, actualiser et remettre un livret d’accueil

Le livret d'accueil fait partie de cette documentation

indispensable. Ce dernier a bien évolué au cours de cette décennie

écoulée et nous avons rencontré dans un hôpital psychiatrique un

remarquable document présentant la liste des services ainsi que les

noms, titres, spécialités et téléphone des chefs de service, les noms des

Page 158: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

158

membres de l'équipe soignante, la localisation géographique de

l'ensemble de l'établissement, la charte du patient hospitalisé, des

conseils à la famille etc.. Le tout dans un agréable dépliant en couleurs

et dont la lecture est facilitée par un répertoire, un index et des photos.

Quand il n'atteint pas cette qualité, le livret d'accueil peut être rénové

grâce à l'activité d'étudiants en communication dont il constitue un

excellent exercice de style, des interviews nécessaires auprès des

utilisateurs à la réalisation de la maquette en PAO.

Bien sûr, ce livret d'accueil doit être élaboré à partir de deux sources

d'informations:

1. que souhaite savoir un inconnu appelé à rentrer en contact

avec l'entreprise, afin de répondre à toutes les questions qu'il se pose

de façon claire, structurée et ludique, concernant ladite entreprise;

2. qu'ont à dire tous les représentants des différentes fonctions

de l'entreprise concernant leur activité, et les questions qu'eux-

mêmes se posent encore concernant l'entreprise et les autres

services.

L'une des révélations qui nous avaient le plus frappé en début de

carrière résidait dans un paradoxe apparent: les cadres rencontrés lors

de séminaires de formation déclaraient en effet travailler dans la

même société depuis plus de vingt ans, mais avouaient aussi,

pratiquement dans la même phrase, « ne pas se

connaître »!…Récemment, dans un hôpital régional et une maison de

retraite, j'ai rencontré cette même interrogation alors que le personnel

soignant vivait apparemment par affinité communautaire....Le livret

d'accueil doit réparer cette lacune et indiquer clairement "qui fait

quoi" au sein de l'organisation, quelles sont les liaisons fonctionnelles,

et esquisser l'intensité des réseaux relationnels.

5 - Choisir et affecter un parrain ou un tuteur

Un parrain doit être désigné et affecté à chaque nouvel

embauché dès son premier jour d'embauche. En France, la loi sur la

formation tout au long de la vie du 4 mai 2004 assigne même ce rôle

au manager et lui donne le nom de tuteur. Ce dernier doit pouvoir

initier le bizuth aux arcanes de l'entreprise et à toutes les finesses

relationnelles qu'il s'agit de déployer pour être bien accepté dans un

Page 159: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

159

groupe constitué afin de déjouer tous les pièges communicationnels

qui s'y trament. Le parrain, par son ancienneté et son expérience mises

à disposition du nouveau, doit pouvoir répondre à toutes les questions

posées par ce dernier et l'introduire dans des circuits fermés et ces

lieux convoités "où nul n'entre ici qui ne soit géomètre"15

.

Ce parrain doit aussi être consulté, par la suite, pour des décisions

épineuses ou la réalisation des plans d'action délicats. Cette

articulation, "accueil des nouveaux et prise en charge des futurs

retraités", constituerait une excellente occasion d'utiliser ceux qui sont

au seuil de la retraite dans cette mission éducative, même si cette

pratique de "doublonnage" se réalise dans certains cas, et depuis

longtemps dans le milieu artisanal, pour permettre le transfert des

connaissances. Systématisé, organisé et planifié, ce parrainage aurait

une mission bien plus profitable pour l'entreprise: redonner de

l'énergie aux futurs retraités et leur permettre d'effectuer leurs deux ou

trois dernières années de travail avec fierté et vitalité, en mobilisant

toutes leurs compétences au profit de l'expression de leurs besoins

fondamentaux: expression, information, reconnaissance et

progression.

6 – Effectuer la visite accompagnée du site

La visite de l'ensemble des locaux et des services par le

nouveau, accompagné par le parrain ou le chef de service

d'affectation, doit aussi être au programme de la procédure d'accueil.

C'est l'occasion unique et primordiale d'être présenté à tous et de se

rendre réellement compte de ce qui se passe dans l'entreprise. Le jeune

diplômé d'HEC sera ainsi confronté au bruit des machines d'une usine

et aux conditions de travail où la poussière le dispute au sol glissant

d'huile, le bruit aux vibrations, la lumière blafarde aux couleurs

verdâtres d'un atelier industriel. Le technicien s'insinuera entre les

bureaux paysagés d'un centre administratif et slalomera dans les

ruelles d'un labyrinthe de verre. Le médecin grimpera les escaliers

d'une colonne de distillation en repensant à la validité de ses certificats

d'aptitude tandis que le comptable jouera les équilibristes le long des

passerelles d'une raffinerie en percevant pour un instant le danger et le

vertige cachés derrière des chiffres de production ou le cours du baril

15

4 Aphorisme attribué à Platon qui l’aurait inscrit au fronton de son Académie

Page 160: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

160

de pétrole. L'informaticien sera reçu par une infirmière, bardée de clés

dans le service des urgences d'un hôpital psychiatrique, et sera saisi

d'une sainte frayeur quand un patient de son âge, exsangue, en pyjama

blanc, d'une raideur d'automate halluciné, l'interpellera dans un

langage sans objet avec une voix d'outre-tombe : « Docteur, j'ai à

vous parler! ».

Chacun découvrira ainsi une véritable "cour des miracles" à laquelle le

confinement traditionnel de ses études était loin de le préparer.

Chacun doit bien comprendre par une telle visite qu'il appartient,

solidairement, à un groupe, à un système interdépendant et à un réseau

relationnel où chacun est effectivement "fournisseur et client" de tous

les autres. Cette visite doit contribuer à faire tomber les préjugés inter-

fonctions, les a priori interculturels, et éviter les clivages interservices

où la production s'oppose aux improductifs (à l'usine), les

commerciaux aux sédentaires (à la banque), et le corps médical à

l'administration (à l'hôpital), les volants aux rampants (dans une

compagnie aérienne), et ainsi de suite jusqu'à l'éclatement des

organisations saturées d'individualités égoïstes et d'électrons libres

prétentieux et sa recomposition en une communauté de professionnels

respectueux les uns des autres.

En ce qui concerne les commerciaux, il est vital pour eux que cette

visite se prolonge par celle de quelques clients afin de percevoir les

caractéristiques de la relation avec ceux-ci. Les Japonais font durer

cette visite initiale au delà d'une seule journée, puisque tous les cadres

sont affectés à des postes de travail de base (ouvrier, agent

d'exécution, manœuvre, etc.) pendant plusieurs mois, voire plusieurs

années, afin de bien s'imprégner de ce qui se passe dans une fonction

et surtout d'assimiler le réseau relationnel qui leur sera très utile de

connaître parfaitement dans une fonction ultérieure de management.

Ainsi, des liens ayant été tissés initialement dans de multiples réseaux

formels et informels dans lesquels la communication s'est instaurée,

développée et fortifiée, il devient alors plus facile et rapide d'obtenir

un renseignement ou un service avec toute personne ainsi connue et,

pour soi même, de connaître les différents destinataires de son action

ou de ses décisions.

Page 161: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

161

7 – Procéder à l’installation

L'attribution d'un espace, bureau ou machine, paraît aller de soi

dans cette procédure d'accueil. C'est vrai pour la moitié des entreprises

que nous connaissons. Mais demandez à un stagiaire d'été ou à un

étudiant d'une école en alternance, comment cette affectation

géographique se passe réellement. Dans une majorité de cas, le sésame

est constitué par un laconique "installe toi ici, et débrouille-toi".

L'impétrant doit donc se dépêtrer tout seul en se faisant une place dans

un coin de bureau, récupérer de quoi écrire ou les outils nécessaires à

sa fonction, quand bien sûr quelqu'un a été prévenu de son arrivée.

Vient en mémoire cette extraordinaire dotation initiale d’un

enseignant faite d'une règle, d’une taille crayon, d'une gomme, de

nombreux trombones et d'un assortiment de crayons en tous genres qui

vint, généreusement attribuée par le Directeur du département, plus de

trente ans après son installation à l'Université! Or ce premier endroit

d'affectation va conditionner la suite de l'adaptation, de la

performance et des relations. Ah! La première blouse blanche offerte

avec l'argent emprunté à un parent compatissant n'est pas réservée aux

seuls ronds de cuir de Courteline…

8 – Rencontrer l’administration du service RH

La rencontre avec l'administration du personnel se fait

généralement dans de bonnes conditions. Dans les meilleures, c'est le

directeur du personnel lui même qui conduit un entretien avec le

nouveau pour lui faire remplir un certain nombre de documents, lui

présenter et expliquer son contrat de travail, puis envisager avec lui les

questions administratives principales ainsi que les développements de

carrière éventuels. Il s'agit aussi de répondre à toutes les questions

qu'un nouvel embauché se pose concernant sa rétribution, sa

progression et ses possibilités d'accroître à terme ses responsabilités.

C'est enfin une excellente occasion pour le Directeur des Ressources

Humaines de renforcer la motivation du nouvel employé, et de le

découvrir sous un autre angle que les modalités restrictives de la

procédure d'embauche n'avaient pas permis de mettre à jour.

Page 162: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

162

9 - Faire le point avec le chef de service

L'entretien avec le supérieur direct est enfin d'une importance

capitale, même s'il se passe avant les moments précédents ou

s'intercale à l'intérieur des moments décrits plus haut. S'il ne doit

exister qu'un seul temps dans cette procédure d'accueil, c'est bien

celui-là qu'il faut privilégier car, en outre, il appartient totalement à la

seule responsabilité du manager de le prévoir, de l'organiser et de le

réaliser pour en tirer tous les bénéfices qu'il est en droit d'en attendre.

C'est le moment, là encore, de faire un point capital qui va indexer, en

quelque sorte, l'intégration du nouveau dans l'entreprise. Pour mener à

bien cet entretien, le manager se référera a la procédure proposée pour

l'entretien de recrutement exposé au chapitre 3, ou mieux selon le

canevas de l'entretien professionnel16

car c'est bien de cela dont il

s'agit: apprécier un nouveau collaborateur au début de son insertion

dans l'entreprise. Le manager devrait donc retrouver, au menu de cet

entretien, les mêmes thèmes que dans l'entretien professionnel ou de

recrutement, axés ici sur la compréhension de la fonction par le

collaborateur d'une part, et la compréhension des attentes et du

fonctionnement du collaborateur par le manager d'autre part. C'est lors

de cette rencontre initiale approfondie qu'un véritable contrat de

travail, de coopération relationnelle en quelque sorte, entre deux

personnes, va pouvoir se fonder et se concrétiser dans un plan d'action

précis et planifié où seront déterminées des modalités d'aide, de

contrôle de perfectionnement. A cette occasion, le fonctionnement du

service, son organisation et les modalités précises de collaboration, les

normes et procédures de qualité devraient faire l'objet d'une

information circonstanciée.

Quelle redondance, remarqueront ceux qui comprennent tout du

premier coup. Rappelons le triptyque de la communication: le premier

principe est ternaire: il faut annoncer ce que l'on a à dire, il faut le dire

et il faut le répéter. Le deuxième principe est dialogique: c'est par

l'échange que l'information est transmise Le troisième principe est

contestataire: c'est par les questions, les objections, les réfutations et

les contestations voire les oppositions et, bien sûr, par les réponses

adaptées qui y sont apportées que nous pouvons adhérer, puis

comprendre une information et agir ensuite en toute autonomie et

16

Labruffe A., Entretiens du manager, Afnor, 2008

Page 163: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

163

connaissance de cause. Rajoutons pour être complet que le processus

doit être doublé pour espérer atteindre l’efficacité : oral et écrit,

entretien et compte rendu, téléphone et mail entre autres exemples de

couples complémentaires avec toutes les variantes imaginables.

Ainsi s‘accomplit la mise en pratique du théorème de base du

management positif (Mp) qui découle du précédent, présenté au début

de ce chapitre concernant l'information. Pour être écouté, compris et

obtenir l’engagement dans l’action en pratiquant cette mise en abyme

de l’information (3i), un chef doit appliquer ces principes sur deux

supports ou moyens (2m) puis suivre l’engagement dans l’action qu’il

a obtenu : Mp = 3i x 2m.

Cet entretien d'accueil permettra de mesurer exactement les écarts de

compétences entre celles requises par la fonction et celles réellement

possédées par le nouvel embauché. Cette mesure sera d'autant plus

exacte et profitable qu'elle aura été effectuée avec la coopération

pleine et entière du collaborateur, dont c'est l'intérêt évident de réduire

ces écarts lors de sa période d'insertion grâce à un plan de formation

élaboré en commun avec son supérieur.

10 – Organiser une réception conviviale avec l’équipe de

travail

Un pot d'accueil remporte certainement beaucoup plus de

suffrages que les dispositions précédentes. Il se pratique en effet assez

fréquemment dans nombre de services, bureaux et ateliers confondus.

On a même découvert dans les réfrigérants des gros ordinateurs des

bouteilles réservées à fêter de tels événements, et d'autres aussi, tant

cette tradition du pot, tellement "conviviale, n'est ce pas", est vivace

dans notre pays qui compte, 8% d'alcooliques dans sa population

laborieuse. Ce chiffre grimpe à 28% après le déjeuner. Alors, soit pour

le pot d'accueil, et les mots de bienvenue du patron, mais "dits de gré

sans alcool" : Place aux jus de fruits et à l’eau minérale.

Tableau 1 Ŕ Schéma de la procédure d’accueil d’un nouvel embauché

1. Le nouvel embauché est reçu par son chef de service ainsi que par

celui du service RH pour faire le point préciser les règles et définir un

plan d’action et de suivi de sa période d’intégration.

Page 164: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

164

2. Le nouvel embauché participe à un séminaire d’accueil. au cours

duquel les sujets importants, la démarche qualité, les consignes

d’hygiène et de sécurité lui sont présentés ainsi que les chefs de service.

3. Il reçoit un ensemble de documents concernant l'entreprise : situation

des installations, organigramme, trombinoscope, activités de l'entreprise,

charte des valeurs de l'entreprise, projet de l'entreprise, etc. Il reçoit

également une description de ses fonctions qui lui est expliquée ainsi

que tous documents de travail nécessaires à sa fonction.

4. Il est reçu par le chef de service pendant un entretien d’évaluation

approfondi au cours duquel seront évalués ses compétences ainsi que les

écarts avec les compétences requises aux fins d’établir un plan d’action

et de formation facilitant l’intégration avec dates de suivi, rendez vous

de mise au point.

5. Il est présenté à son parrain ou tuteur qui le prend en charge pendant

sa période d’intégration.

6. Guidé par son parrain ou tuteur, il fait le tour de l'entreprise et

rencontre ses nouveaux collaborateurs, collègues et supérieurs et, si

nécessaire (fonction achats : ou commerciale), il rencontre pendant sa

période d’intégration les clients et fournisseurs principaux.

7. Un plan d'action et d'intégration est déterminé, ainsi que les objectifs

à atteindre pour le nouvel employé.

8. Un suivi du nouveau collaborateur est planifié.

9. Il est installé dans son lieu de travail et doté de ses équipements

(machine, ordinateur, etc.)

10. Une réception conviviale est organisée en son honneur avec son

équipe de travail.

En conclusion de cette procédure, il sera facile en se référant à la

méthodologie graduelle proposée, et par rapport à la présence ou à

l'absence de chacun des éléments indiqués ci-dessus, à quel degré se

trouve positionné l'indicateur « accueil des nouveaux embauchés ».

Après repérage de l'existence de chacune des actions, il sera possible

d'améliorer la procédure d'accueil en mettant en place telle ou telle

action qui paraît la plus propice, voire la plus facile à instaurer.

Page 165: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

165

Pour le manager, la grille de réalisation de l’accueil des nouveaux peut

s'élaborer ainsi:

- Au degré 1 aucune action n'apparaît réalisée valablement;

- Au degré 2, éclosent les actions 3, 6, 9 plus ou moins

formalisées;

- Au degré 3, s'ajoutent les actions 2, 5, 7;

- Au degré 4 toutes les autres actions représentent les points

d'orgue de la procédure d'accueil: l'ensemble des actions sont

abouties, enrichies au fil du temps et font l'objet d'une

véritable stratégie des ressources humaines établie en

concertation avec tous les chefs de service.

2 – L’organisation accueillante

Depuis le retentissement de « Service compris », les vagues de l'

« excellence »à tout prix et les divers développements de la démarche

qualité et de la normalisation qui la précède, jusqu'à cette conception

holistique, réticulaire et systémique, que nous avons définie comme

étant la mission prioritaire du management pour obtenir la qualité des

produits et services et la satisfaction du client final, chacun au sein de

l'organisation, est placé dans un vaste réseau clients-fournisseurs

internes et externes.

L'action de chaque acteur de ce réseau doit être mise en œuvre en

fonction de ses implications dans le temps et dans l’espace en pleine

conscience de sa responsabilité sociétale. Ainsi chacun se doit de

satisfaire les exigences de tous les autres membres du réseau s’il veut

en attendre la réciprocité. Cela implique que chaque acteur soit

compétent c'est-à-dire que chacun connaisse précisément les

compétences et les niveaux requis par sa fonction. C’est au service RH

de mettre en œuvre et d’orchestrer cette gestion des compétences. Il

appartient au management d’en réaliser méthodiquement et

régulièrement l’évaluation dont les écarts constatés mettront à la

disposition de l’organisme des personnes ressources et détermineront

des objectifs d’amélioration en termes d’action et de formation.

Page 166: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

166

L’organisation de l’accueil des nouveaux embauchés mais aussi des

visiteurs, ainsi que de l’ensemble des clients et fournisseurs externes,

rentre de plain-pied dans cette problématique tant les répercussions de

l’accueil ont de conséquences sur l’efficacité du réseau clients-

fournisseurs internes et externes et le développement durable des

ressources humaines qui composent l’organisme. Au-delà de la mise

en place d’une procédure d'accueil des nouveaux embauchés, il

convient d’envisager sa déclinaison avec les autres acteurs du réseau.

Cette action de management des ressources humaines est aussi un

domaine de compétence à part entière, utile à toute l'organisation et

nécessaire, à chacun de ses membres.

Page 167: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

167

Page 168: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

168

Chapitre 8

Evaluer et perfectionner

1 - Entretien d'évaluation et IRH

Pour procéder à une évaluation continue des compétences des

personnels débouchant sur des actions concrètes d’amélioration et des

plans d’action suivis d’effet, l’entretien annuel d’appréciation

constitue le moyen privilégié pour le management d’affirmer son

management relationnel en ayant une vue d’ensemble des ressources

de son service. En France, cet entretien est dit « professionnel » fait

l’objet d’une loi concernant la formation voulue tout au long de la vie

initiée en 2002 par la Commission européenne dans le cadre de

la mobilité des emplois et des compétences au sein de l’Union

européenne ce type d’entretien d’évaluation annuel représente une

mission primordiale du personnel d'encadrement à plusieurs moments

cruciaux de la gestion des ressources humaines qui lui incombe .

Mener un entretien d’évaluation représente donc une compétence

indispensable qui s’inscrit dans la panoplie de l’ingénierie des

ressources humaines (IRH) qui constitue le côté pile de la fonction

managériale dont le coté face (la technique) est totalement

dépendante. Cette compétence va pouvoir s’exercer dans de multiples

situations d’évaluation au cours desquelles un manager est appelé à

rencontrer un collaborateur pour l’évaluer, l’apprécier, mesurer sa

performance. Dans ce type de situation le manager doit :

Choisir un salarié lors de l’embauche et comparer plusieurs

candidats entre eux à partir d'une évaluation circonstanciée

(nous l’avons détaillé au chapitre 5);

Accueillir un salarié et déterminer avec lui un plan

d’intégration (nous l’avons précisé au chapitre 6)

Page 169: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

169

Evaluer chaque année chacun des collaborateurs (c’est l’objet

du présent chapitre) ;

Procéder à des promotions ou à des affectations dans des

tâches ou des projets;

Evaluer les compétences pour déléguer une tâche, choisir un

participant à un projet, confier une mission;

Auditer les capitales compétences des plus de cinquante ans

afin de leur donner un nouveau souffle en facilitant le transfert

de leurs compétences lors de tutorats, formations, missions et

projets

Etablir la carte des compétences de chaque fonction et des

collaborateurs dont il a la charge ainsi que la carte des

compétences de son service.

Dans chacune de ces circonstances, l’évaluation doit être fondée sur

une procédure méthodique, rationnelle, rigoureuse, et des outils

éprouvés qui permettent de prendre une décision en fonction de critères

objectifs et en suivant une trame de rencontre à l’aide de documents

qui guident le manager tout au long de l’entretien. Nous avons vu dans

le chapitre précédent que référentiels et cartes de compétences en sont

les principaux instruments. L’entretien annuel d’appréciation est

représentatif de la procédure à suivre moyennant quelques adaptations

dans tous les types d'entretiens d'évaluation qui conduisent à porter une

appréciation sur une personne, toujours effectuée directement sans

autre truchement que sa parole ou son action directement éprouvée

dans les faits et en concertation avec elle.

L’évaluation doit écarter la subjectivité, la sentimentalité et

l’affectivité spontanée de l’évaluateur grâce à la mise en œuvre d'un

haut niveau d'intelligence affective et d'écoute active, deux

compétences primordiales en matière d'évaluation. Elle s'effectue

alors conjointement avec l’évalué, sur la base d’outils et de critères

objectifs présentant des faits, des normes et des procédures repérables

sur lesquels ce binôme évaluateur-évalué s’accorde et se décide pour

élaborer un plan d’action (choix, progression, perfectionnement,

projet, changement).

L’évaluateur doit être conscient que les critères traditionnels issus des

inventaires ou profils de personnalité ne présentent aucune fiabilité

Page 170: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

170

scientifique et pas davantage les tests psychotechniques ou les

épreuves projectives (dessins, taches d’encre, photos improbables). En

outre, ces critères d’un autre âge cantonnent les évalués dans des cases

préformées qui interdisent tout changement au profit d'un étiquetage

définitif en termes de sociabilité, d'autonomie, d'initiative ou de

créativité. Or l'évaluation doit conduire à préconiser et à accepter des

évolutions. Elle est donc fondée sur un « postulat formateur » pour

lequel chacun peut se perfectionner tout au long de la vie dans quelque

domaine que ce soit moyennant un apprentissage progressif aisément

repérable dans un référentiel de compétences.

Ces critères subjectifs et définitifs, énoncés comme des fatalités

consubstantielles à la personne jugée et condamnée à un verdict sans

appel, doivent céder la place à des cartes de compétences issues de

descriptions de fonctions et de référentiels de savoirs et de savoir-faire

élaborés à partir de normes et de procédures concrètes élaborées en

concertation. Ils conduisent à déterminer des objectifs de progression

dans les domaines techniques et les domaines personnels et

relationnels de compétences. En ce qui concerne les caractéristiques

de personnalité, nous préférons lui substituer un référentiel de

compétences relationnelles qui permet d’évaluer le savoir être en

termes de savoirs et de savoir-faire qui s’étalonnent à partir d’intitulés

pragmatiques, dans la perspective d’un apprentissage et d’un

perfectionnement continu. C’est l’objet du dernier chapitre.

2 - Les supports méthodologiques

Pour toutes ces raisons, et pour réussir la conduite de

l’entretien d'évaluation proprement dit, il importe de posséder,

pratiquer et perfectionner:

- une méthode de communication interpersonnelle qui servira à

toutes les occasions d’évaluation et, plus largement, dans toutes les

situations de face à face délicates ;

- une démarche d’entretien qui intègre la méthode avec toute la

souplesse requise, en respectant des phases précises pour faire

exprimer, échanger et convenir d’un plan d’action sur lequel les deux

parties s’accordent ;

Page 171: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

171

- un guide de conduite -ou canevas d’entretien thématique-

préparé à l’avance comportant l’entrée en matière et les différents

thèmes à aborder avec l’interlocuteur;

- des grilles d’évaluation pour préparer et évaluer sa

performance de manager qui conduit l’entretien;

- un dossier structuré pour enregistrer les informations

obtenues en fonction d’un certain nombre de rubriques qui

développent les thèmes abordés dans l’entretien.

En outre le manager doit détenir et se référer à deux outils

complémentaires :

- la description de fonction (complète ou abrégée) concernant la

personne qu’il évalue ;

-la carte des compétences comparatives fonction /personne

évaluée.

3 - La démarche de l’entretien d’évaluation

Les entretiens formalisés sont des situations relationnelles à

haut risque : quiproquo et conflits sont au programme avec leur

kyrielle de résidus délétères qui pourrissent une ambiance de travail

pendant des semaines, des mois voire des années. Il est donc impératif

d’y accorder toute l’attention nécessaire lors d’une phase préparatoire

qui mérite réflexion, arguments et stratégie.

3.1 - La phase préparatoire

La conduite d’un entretien d’évaluation se prépare.

L’évaluateur devra donc consacrer quelques instants de réflexion à sa

préparation psychologique, matérielle et intellectuelle de l’entretien

qu’il va initier, conduire et conclure en utilisant les outils ci-dessus

(guide, grille, dossier, description de fonction, carte des compétences,

autodiagnostic).

3.1.1 - Au plan psychologique

Le manager aura besoin de toute son énergie afin de mener à

bien ce type d’entretien. Le stress envahissant aussi bien l’esprit que le

Page 172: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

172

corps, la respiration consciente avant et pendant la séance devra être

pratiquée.

Ainsi voix et gestes se poseront, calmement, pour entraîner

l’ouverture du corps et une acuité intellectuelle fluide (sans lapsus ou

trou de mémoire). Associés à un état d’esprit positif, ils permettront à

tout manager d’accueillir l’interlocuteur pour lui montrer qu’il est prêt

à dialoguer1.

3.1.2 - Au plan matériel, le manager veillera à la présence :

- Des dossiers et informations susceptibles d’être utiles ou se

rapportant au type d’entretien (description de fonction, cartes des

compétences, dossier structuré pour recruter ou évaluer):

- D’un nécessaire à la prise de notes (bloc ou carnet de papier,

documents spécifiques pour réaliser dessins, graphiques et schémas,

stylos, feutres et paper board…) ;

- D’une montre qui fonctionne afin de repérer le temps imparti

et restant et de mener l’entretien en fonction du délai imparti grâce à

des interventions fréquentes de synthèse ;

- D’un guide d’entretien rédigé sur une feuille ;

- D’une grille d’analyse et d’évaluation de sa prestation à

remplir avant et après par un signe (+, =, -) ;

- De conditions matérielles propices à l’échange : chaises en

obliques, table ronde, dans un endroit isolé à l’abri du téléphone et des

visites intempestives.

3.1.3 - Au plan intellectuel

Le manager réfléchira sur les différents aspects de l’évaluation

et les questions qu’il se pose par rapport à la personne évaluée

(candidat ou collaborateur) et préparera par écrit :

- le dossier de la personne évaluée ;

Page 173: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

173

-les informations et arguments utiles à faire réfléchir

l’interlocuteur ;

- les objections et leurs réponses;

- une ébauche de conclusion lui permettant de clore l’entretien

sur un plan d’action.

4 - La phase de contact

Il est primordial d’établir un climat de confiance et de détente

pour lancer et réussir le dialogue qui doit conduire à une prise de

décision concertée, un effort, un changement toujours difficiles à

obtenir.

4.1 - Accueillir autrui

L’accueil déclenche le processus d’acceptation de la rencontre:

4.1.1- La Respiration

Elle doit être pleinement contrôlée. C’est elle qui permet la

décontraction musculaire, l’élimination des toxines à l’origine des

tensions et du stress.

Le deuxième bienfait de la respiration concerne l’amélioration

l’efficacité intellectuelle et la gestion de l’affectivité.

4.1.2 - La prise d’Espace

Elle préside aussi à la réussite du dialogue.

- L’espace intellectuel ; c’est notre réflexion qui s’articule sur

des données repérées, donc immédiatement utilisables ;

- L’espace affectif concerne l’attitude positive que nous avons

forgée qui détermine notre niveau d’intelligence affective.

- L’espace géographique dans lequel va se situer la rencontre est

primordial. La distance optimale pour un entretien se situe entre 1 et

1,20 mètre. C’est aussi une distance à l’intérieur de laquelle les

échanges de documents vont pouvoir avoir lieu le plus facilement.

Page 174: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

174

- L’espace corporel a sa pleine importance selon que l’on écoute

ou que l’on parle, selon que l’on est agréé ou que l’on veut manifester

l’intérêt porté à ce qui est dit. Le corps prend donc des positions plus

ou moins enveloppantes, plus ou moins penchées selon les phases du

dialogue.

Légèrement penché en avant j’écoute, plus en avant j’avance des idées

importantes, très en arrière je me protège de l’agression.

- L’espace vocal enfin permet de moduler nos idées selon le

volume, l’intonation, le rythme et le débit.

4.1.3 - Le Regard

Il constitue le vecteur de la communication qui s’instaure et le

moyen qui s’impose pour contrôler les processus.

Le regard donne l’existence à autrui : c’est un moyen de le valoriser et

de nous ouvrir à lui et permet de reconnaître dans quel état il se

trouve, mesurer l’impact que nous faisons sur lui et adapter notre

langage et notre comportement en fonction de l’objectif visé.

En résumé, il est avéré que l’impact de ce qui se dit dépend pour 10%

du contenu du message, pour 60% de l’intonation et pour 30% du

corps.

4.2 - L’accueil

Un accueil préparé est à l’origine de l’efficacité de la rencontre

puisqu’en moins de 2/10° de seconde, nous réagissons soit en

montrant de la sympathie, soit au contraire de l’antipathie.

L’accueil doit se traduire par un « Bonjour » chaleureux, un regard

bienveillant, un sourire, une posture ouverte, une poignée de mains, un

moment de silence qui permet à chacun de se poser, rassembler ses

idées et aux corps en présence de trouver leur « calme place », leur

position respective de confort et leur distance d’interaction optimale

(1 mètre à 1 mètre 20).

4.2.1 - Présenter et faire se présenter

Une fois cette séquence d’accueil achevée, la présentation des

acteurs et de la situation s’impose pour tracer les limites du « triangle

relationnel » dans lequel s’insère le dialogue, cadre dans lequel il doit

rester pour réussir.

Page 175: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

175

MOI ⇨ P1

AUTRUI ⇨ P2

SITUATION ⇨P3 P1 P2

P3

Figure 1 Ŕ Le triangle relationnel

- Moi : celui qui initie l’entretien rappelle brièvement à quel

titre il intervient, quelle est sa mission. Cette présentation personnelle

permet de se situer vis à vis de l’Autre comme un « interlocuteur

valable », et crédible, et de le motiver en lui montrant toute

l’importance que « moi » accorde à la rencontre.

- Autrui : l’interlocuteur doit être impliqué alors et se situer à

son tour. Il ne suffit pas de nommer, encore faut-il préciser ou faire

préciser son rôle, sa mission, ses attentes ;

- La situation : elle constitue le cadre de référence, le contexte

duquel doit émerger un certain nombre de points communs qui

unissent les acteurs. Cela nécessite de faire un rappel historique qui

explique la présente rencontre. Cela permet de repérer les enjeux, les

difficultés et les points de divergence ou d’incompréhension

éventuels.

Exemple d’entrée en matière par un manager pour un entretien

d’évaluation professionnel annuel :

« Bonjour ! (...)

Je suis content de vous voir(…).

Nous travaillons ensemble depuis un an (…),

et nous nous rencontrons aujourd’hui pour faire le point de l’année

(…).

Vous avez préparé le dossier ? (…)

Je vous propose donc de commencer par faire le point sur l’année

écoulée (…)»2

Page 176: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

176

Chaque symbole (…) marque un temps de silence de 3 secondes qui

permet à l’interlocuteur d’intervenir en écho et de prendre la parole.

La séquence se termine par un silence qui conduit l’interlocuteur à

s’exprimer sur le premier thème proposé.

4.2.2 - S’accorder sur un objectif simple

L’objectif d’acceptation, sur lequel les deux protagonistes de

l’entretien peuvent s’accorder spontanément et facilement, est

constitué par une expression verbale d’accroche permettant de

proposer aux interlocuteurs un thème d’échange ou un objectif sur

lesquels ils s’accordent.

Cet objectif initial doit alors être présenté de telle sorte à ce qu'il

entraîne une écoute totale, un intérêt, un accord (« je vous écoute »,

« allez-y », « je vous en prie », « oui »,). Il se doit d’être le plus

interactif possible en utilisant le conditionnel :

« Nous…ensemble »,

« Je…vous »

« Vous…me ».

Les formules qui conditionnent cet accord s'énoncent donc ainsi:

« Je souhaiterais que nous parlions de... »,

« J’aimerais faire le point avec vous sur… »

« Voici la situation (ou l’ordre du jour) … Est-ce que cela vous

convient ? »

« Vous m’avez remis votre dossier, je vous propose de l’examiner

ensemble… »

Fournissons donc à notre interlocuteur une bonne raison de coopérer

avant de lui demander quelque chose de plus ardu. Prenons soin

d’évacuer tout reproche, tout jugement et tous cas attitudes négatives

qui bloquent l’expression d’autrui…

Cette facilitation sera manifestée par l'expression de l'interlocuteur qui

sera ainsi amené à révéler ses attentes, ses besoins et ses contraintes,

Page 177: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

177

et donc ses mobiles, grâce au silence que nous introduisons après cette

formulation incitative.

4.2.3 - Présenter le déroulement des thèmes de l’entretien

La thématique est constituée par l’ensemble des thèmes prévus

à l’ordre du jour, convenus à l’avance et/ou précisés à ce moment-là,

en accord avec l’interlocuteur.

Il est important de choisir ensuite et de commencer par le thème le

plus facile à aborder, toujours dans cette optique positive qui consiste

à faciliter l’expression d’autrui en allant du plus facile au plus ardu.

Ces thèmes auront donc été préparés à l’avance afin de dégager leur

problématique, c’est-à-dire l’ensemble des questions qu’ils peuvent

susciter. Cette analyse nous aura amené à construire et à rédiger

l’argumentaire utile pour chaque thème abordé, ainsi que les

objections probables dont chaque idée peut faire l’objet.

Ainsi après les étapes de présentation basées sur l’interaction, celui

qui conduit l’entretien ou la réunion peut dire :

« J’aimerais (…) que nous fassions le point (…) ensemble (…)

sur notre collaboration de l’année écoulée (…) et vous pourriez

commencer par me raconter (…) ce que vous avez réalisé d’important

(…) au cours de cette année… »

L’expression « j’aimerais » peut être remplacée par tout verbe

exprimant un souhait conjugué au conditionnel. Elle souligne

l’intention d’établir une relation interpersonnelle égalitaire, non

autoritaire, en confiance

Les points de suspension (…) expriment des temps de silence de 2 à 3

secondes, qui permettent aux acteurs de fixer leur attention, de bien

capter l’information et de focaliser leur compréhension.

4.2.4 - Interagir constamment

L’interaction est la base du dialogue. Elle est commandée par

une ouverture de la parole d’autrui dès le premier bonjour qui conduit,

l’autre, en écho à répondre. Cette ouverture, manifestée par un silence

ou une intonation interrogative et un regard d’invite, permet à

Page 178: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

178

l’interlocuteur de s’exprimer. Pour que l’interlocuteur parle, le plus

simple c’est de se taire soi-même. La meilleure des ouvertures est

donc constituée, à l’issue de la formulation précédente, par un silence

de 5 à 7 secondes.

Ce silence est la plus forte sollicitation qui puisse être proposée à un

interlocuteur ; elle l’incite à :

- Analyser ce qui lui a été proposé dans la formulation

« Objectif d’adhésion + Thèmes »

- Rassembler ses idées sur ce thème

- Choisir ses mots et l’enchaînement de ses idées

- Mesurer les enjeux et implications de sa réponse

- Exprimer ce qui lui vient spontanément à l’esprit ou ce qui est

le plus facile à dire

4.2.5 -La phase de déroulement

Il s’agit maintenant de conduire les deux phases centrales de

l’entretien (à partir de ce thème et de cet objectif clairement définis

initialement) aux autres thèmes prévus et aux objectifs de résultats

dévolus à l’entretien : évaluer les compétences d’un collaborateur (ou

d’un candidat) et déterminer un plan d’action et de formation.

Il faut donc gérer la parole de l’Autre et la sienne propre en interaction

constante.

Il sera donc utile d'être attentif dès la première seconde pour capter le

premier mot, et/ou le premier geste, qui équivalent en quelque sorte au

« la » du musicien et représentent ainsi la tonalité majeure de notre

interlocuteur.

Mobiliser l'énergie de l'autre et le conduire vers un objectif qui nous

agrée à tous deux consiste donc pour l'essentiel, à travers la démarche

proposée, à faire se révéler les mobiles d'autrui en étant attentif à saisir

et à reprendre les mots de passe dans leur formulation positive et,

conjointement, en envoyant des stimulations positives

Page 179: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

179

inconditionnelles : valorisation, encouragement, reconnaissance,

écoute active, empathie, bienveillance, chaleur.

Tableau 1 - Guide d’entretien d’évaluation

1 - Entrée en matière

Exemple : «Pour faire le point de cette année de travail et sur votre projet professionnel, j’aimerais que nous abordions les activités de l’année (…), que nous en analysions les résultats(…), et qu’en fonction de nos points de vue nous élaborions le plan d’action pour l’année prochaine(…). J’aimerais ensuite répondre à toutes les questions que vous vous posez (…).Voulez-vous commencer par les questions, ou par le bilan de l’année ?(…) »

2 - Thèmes de discussion prévus

21 - Expression libre à partir de l’entrée à matière du salarié et écoute du

manager

22 – Suivi des rubriques du document d’appréciation

23 - Mise en évidence des points forts

24 - Analyse des processus de défaillance

25 - Détermination des objectifs de progression

26 - Projet professionnel et ses moyens

3 – Plan d’action

31 - Elaboration du plan d’action

32 - Modalités de suivi

33 - Finalisation et signature du document final

4 – Clôture de l’entretien

41- Résumé des points essentiels acquis (objectifs, plan d’action, suivi)et

prochain rendez vous

42 – Remerciements chaleureux

4.3 - Conduire l’entretien

Pour le manager qui a préparé l’entretien, accueilli et lancé le

dialogue, il convient de mener l’entretien en suivant les conseils ci

dessous qui doivent l’aider à assumer son rôle en montrant ses

qualités d’écoute et sa compétence de communicant.

Page 180: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

180

4.3.1 - Encourager l’expression d’autrui

Il convient de :

- Faire que l’évalué s’exprime complètement sur chaque thème

(à proposer au fur et à mesure et à contrôler impérativement),

- Récapituler au fur et à mesure les points principaux abordés et

les points d’accord,

- Relancer l’entretien par des synthèses qui conduisent à poser

les questions relatives aux pôles d’intérêt dégagés a priori

et/ou en demandant d’approfondir des idées déjà émises mais

imprécises,

- Demander à l’interviewé de préciser sa pensée quand il

s’exprime sous une forme générale, allusive ou sibylline (des

faits, des dates, des noms, des lieux, des chiffres)

- Synthétiser ce qui a été dit et relancer sur un nouveau thème,

- Conclure enfin, en reprenant les points principaux dégagés

lors de l’entretien, vers des perspectives non développées

mais seulement soulevées lors de l’entretien.

Il faut éviter de :

- Juger, en termes de « c’est bien, c’est mal » ainsi que la

douzaine d’attitudes néfastes au dialogue (interprétation,

inquisition, domination, soumission, conseil, décision,

évitement, nihilisme, langue de bois, provocation, ironie,

dérision)

- Couper ou monopoliser la parole,

- Donner son point de vue immédiatement,

- Laisser de trop longs silences (plus de 5 secs.).

4.3.2 - Utiliser les principes d’écoute active

C’est grâce aux Principes Actifs Positifs de l’Ecoute Sensible,

(tableau 2 ci-dessus) que l’entretien progresse en facilitant

l’expression d’autrui :

Page 181: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

181

a- L'acquiescement.

Quoique l’autre dise, un hochement de tête, « hum-hum",

clignement d'yeux, ou un « oui », et toujours accompagné d’un regard

droit sur autrui, bouche entre-ouverte et corps ouvert, rassure et

signifie à l’autre que nous l'écoutons bien et que nous l’acceptons

comme interlocuteur valable.

Tableau 2 Ŕ Principes d’écoute active

PRINCIPES MANIFESTATIONS & FORMULATIONS

1 Acquiescement Hochement de tête, hum, regard direct

2 Silence actif

Deux ou trois secondes de respiration, associées à

l’acquiescement pour réfléchir à ce que dit autrui

et choisir la réponse reprenant le mot clé d’autrui

3 Valorisation

Nommer l’interlocuteur, reconnaître la validité du

point de vue d’autrui par une formule valorisante :

« c’est intéressant »

4 Interrogation

Montrer de l’intérêt en étant naïf et en

questionnant autrui sur ce qu’il dit : faire préciser,

faire expliquer demander des éléments chiffrés,

des preuves, des noms

5 Synthèse

Intervention-clé de la progression du dialogue:

c’est un condensé du déjà dit, une valorisation de ce contenu, une proposition pour avancer dans le

dialogue

6 Transformation

des négatifs

Répondre par une formulation positive reprenant

le mot clé d’autrui « Voici ce que je vous propose

pour y arriver » répond à « je n’y arriverai

jamais »

7 Accord et bilan

des points

d'accord

Se pratique de façon interrogative en attendant

l’acquiescement d’autrui avant de poursuivre :

« Nous sommes bien d’accord sur ce point ?…et

sur celui-ci ? »

b- Le silence fait aussi partie de l'acquiescement dans la mesure

où il permet deux actions importantes: d'abord reprendre sa respiration

et ainsi évacuer la réaction spontanée de colère, d'opposition ou de

panique; ensuite le silence que l'on s'impose favorise la réflexion une

fois le calme rétabli dans le cerveau.

c- La valorisation de l'interlocuteur est une nécessité absolue car

il faut se persuader que ce qu'il dit a toujours -pour lui- un fond de

Page 182: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

182

vérité et nous devons donc le reconnaître. On peut aussi se contenter

de nommer notre interlocuteur, ce qui suffira à son besoin de

reconnaissance.

d- L'interrogation prolonge la parole de l’Autre en lui

demandant d’approfondir sa réflexion, de préciser sa pensée, de

fournir des explications claires et précises.

e- La synthèse représente le principe le plus efficace pour faire

progresser le dialogue et c'est aussi le plus difficile à formuler.

Il s'agit d'une intervention intégratrice comportant quatre éléments :

*un élément relationnel, exprimé par « je…vous », ou « vous…me »,

ou encore « nous…ensemble »;

* un élément de valorisation et d'encouragement;

* un élément reprenant en positif ce qui vient d'être dit;

* une valeur ajoutée recentrant et favorisant une avancée du dialogue.

f- La transformation des négatifs consiste à conserver des

formulations affirmatives surtout en réponses à des formulations

négatives d’autrui, des objections ou des contestations.

Au fameux « je ne suis pas content de vous », ou « je suis mécontent

de vous », l'amateur ou l'ignorant répondra « Ah bon, vous n'êtes pas

content de moi ». En réponse, il devra subir une salve de raisons

auxquelles il ne pourra rien.

Le communicant répondra: « Eh bien, Monsieur, je suis justement là

pour vous contenter, voyons ensemble comment (ou ce que vous

souhaitez) ».

Dans chaque formulation, il s'agit de repérer le négatif (mot, négation,

« ne …pas ») et de l'éliminer mentalement, puis de repérer le mot-clé

(ou son inverse positif) et de le reprendre dans la réponse.

g- Le bilan des accords : le dialogue progresse à partir

d’accords qui ont été scellés et mis en évidence au fur et à mesure.

L’évaluation se bâtit sur un consensus et, dans cette optique, il s’agit

d’être d’accord sur les éléments constitutifs de l’évaluation qui engage

Page 183: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

183

la vie d’une personne et son insertion ou son évolution dans un

organisme.

4.3.4 - Conclure

La conclusion sert à consolider les acquis relationnels et les

faits objectifs établis lors de la rencontre. Elle nécessite de :

- Résumer les points clés abordés précédemment;

- Décider, rappeler l'accord enregistré et ses modalités

d'application et de suivi;

- Evaluer positivement la rencontre;

- Ouvrir, interagir une dernière fois, en redonnant la parole pour

une ultime remarque de l’interlocuteur;

- Saluer, remercier et se donner rendez-vous pour la suite.

Cette conclusion s’effectue dans le temps imparti à l’entretien car le

manager a laissé sous ses yeux une montre afin de gérer le temps au

fur et à mesure de l’entretien. Par ailleurs, il a laissé de côté les sujets

qui se sont révélés porteurs d’une forte charge émotionnelle car ceux-

ci ont tendance à exploser le temps. Il vaut toujours les renvoyer à un

autre moment plus propice car la réflexion les mûrit et les débarrasse

de l’émotion qui rend généralement leur traitement impossible.

5 - Les supports de l’évaluation

Outre un guide d’entretien qui permet de préparer et de

conduire l’entretien en fonction des thèmes d’évaluation prévus, outre

le dossier d’évaluation dont les rubriques et l’organisation est

différente selon le type d’évaluation (entretien de recrutement ou

entretien professionnel), l’évaluation s’articule autour de deux

supports indispensables .

La description de fonction est le mode d’emploi d’une fonction : elle

sert de cadre à l’évaluation d’une personne puisqu’il s’agit de

comparer les attributs d’une fonction et l’adéquation d’une personne

avec ceux-ci.

Page 184: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

184

Les matrices d’évaluation, carte des compétences et inventaire de

personnalité, donnent les points de repères concernant les

compétences nécessaires à l’exécution du poste et détermine des

écarts passibles d’un perfectionnement et révèle des impossibilités

majeures.

5.1 - La description de fonction

La description de fonction est essentielle dans l’analyse

concrète des compétences d’une personne. En effet, elle sert de cadre

à la réalisation des divers processus nécessaires à l’exécution d’une

tâche, aux procédures à réaliser pour chaque action et aux protocoles à

rédiger puis à respecter.

Cette description de fonction, différente d’un profil de poste (très

schématique), ou d’une définition de fonction (insuffisante pour

exécuter concrètement les diverses missions d’une fonction),

comporte une douzaine de rubriques qui vont être déterminées puis

rédigées en commun lors d’un entretien spécifique qui peut être réalisé

ou réactualisé lors de l’évaluation annuelle. Le tableau suivant

présente les diverses rubriques qui structurent ce document et doivent

permettre à chacun de rédiger la description de sa fonction puis celle

de ses collaborateurs sur le même modèle.

Tableau 3 Ŕ Les points-clés de la description de fonction

1Ŕ L’intitulé de la fonction dont chaque terme doit être choisi et défini

précisément : « adjoint de direction commerciale » ;

2 - Le résumé de la fonction souscrit au modèle rédactionnel suivant « sous

les ordres (ou la responsabilité de, à l’initiative de) le tenant de la fonction

réalise trois (à cinq) missions principales à destination de tels

utilisateurs » ;

3 - La position dans la structure, indique la situation hiérarchique du

titulaire de la fonction, le positionnement relatif de ses collègues et de ses

collaborateurs ainsi que les statuts de ses supérieurs N+1 et N+2 ;

4 Ŕ L’infogramme indique le réseau de relations dans lequel évolue le

titulaire, en identifiant la proximité, la fréquence des relations, les supports

et canaux de communication utilisés ;

Page 185: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

185

5 - Les attributions principales de la fonction (entre 7 et 10) précise les

champs d’activité et de responsabilité, voire les objectifs auxquels doit

souscrire la fonction par rapport à l’organisation;

6 - Les informations à disposition de la fonction, celles qui sont reçues,

celles qui doivent être recherchées, celles qui doivent être élaborées, celles

qui doivent être traitées, celles qui doivent être distribuées, celles qui

doivent être stockées :

7 - La carte des compétences requises et des niveaux exigés ;

8 - L’élaboration du plan d’activité et tous les préparatifs nécessités par

chaque action ou l’atteinte de chaque objectif principal (procédures préparatoires au travail);

9 - La réalisation du plan de travail, les ajustements nécessaires, ainsi que

les contrôles effectués pour évaluer les résultats de l’activité et l’améliorer

(processus de réalisation de chaque mission);

10 - Les difficultés liées à la fonction,

11 - Les éléments quantitatifs de la fonction

12 Ŕ Les moyens affectés (humains, matériels, budgétaires)

5.2 - Les matrices d’évaluation

Ils sont au nombre de deux : la carte des compétences

comparative d’une part, la matrice d’évaluation personnelle d’autre

part pour tous les critères qui ne correspondent pas à des compétences

techniques ou relationnelles.

5.2.1- La carte des compétences comparatives

Elle constitue un outil essentiel pour comparer les compétences

requises par une fonction et celles présentées par le titulaire (ou un

candidat à l’embauche). Elles peuvent regrouper ou distinguer les

compétences techniques (mécanique, comptabilité, vente) et les

compétences relationnelles (accueil, communication, leadership)

Voici, présenté ci-dessous, l’exemple d’une carte comparative

élaborée pour l’embauche au poste de secrétaire comptable dans une

PME de la filière bois.

Page 186: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

186

Tableau 4 ŔCarte comparative des compétences fonction /titulaire

DOMAINES DE

COMPETENCES

Requis

Poste

Acquis

candidat Ecart

1 Accueil 4 5 +1

2 Bureautique 4 4 Ok

3 Connaissance du secteur

bois 3 1 -2

4 Communication 4 4 Ok

5 Comptabilité 4 4 Ok

6 Classement 4 4 Ok

7 Expression écrite : 4 4 Ok

8 Expression orale 2 3 +1

9 Gestion du temps 4 4 Ok

10 Qualité (démarche,

normes, procédures) 2 1 -1

Score

35 35

Cotation :

Pour chaque critère, notez + si le critère considéré est en accord

avec ce qui est requis dans la fonction, - si c’est inadapté, = si vous ne

savez pas répondre spontanément.

Cumulez chaque partie pour avoir un score différencié pour A, B, C,

D, E et le score total vous donne un score par candidat Certains

critères absents ou une compétence insuffisante peuvent pénaliser

complètement la candidature.

Dans cet exemple simple les scores globaux (poste et candidate)

coïncident et les déficits estimés peuvent être rapidement comblés.

Moyennant un plan d’action et de formation étalé sur six mois, le

pronostic d’intégration a donc été favorable. Deux ans après la

candidate retenue donne entière satisfaction à son employeur.

Page 187: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

187

5.4 - Le dossier d’entretien d’évaluation

Différent selon qu’il s’agit du dossier d’entretien de

recrutement ou d’entretien professionnel voici la trame du dossier

d’entretien professionnel qui peut être composé d’une dizaine de

rubriques et d’autant de pages.

Voici les rubriques qui structurent un tel dossier3 et dont la rédaction

finale, conjointement réalisée, constituera le compte rendu individuel

qui sera conservé par le manager et son collaborateur, puis transmis en

tout ou partie à la direction des ressources humaines.

Tableau 6 Ŕ La trame du dossier d’évaluation

I - La 1° page du dossier d'appréciation est composée de deux rubriques :

- les renseignements classiques et généraux propres à tout dossier de

renseignements signalétiques.

- l'historique professionnel depuis l'origine de l'insertion dans le monde

professionnel

II Ŕ La 2° page schématise la description de fonction à partir des points

essentiels indiquant :

- 1 l’intitulé et le résumé synthétique de la fonction ;

- 2 la place dans l'organigramme ;

- 3 les responsabilités principales ;

- 4 les finalités majeures ;

- 5 les difficultés principales ;

- 6 les dimensions ou éléments quantitatifs ;

- 7 le réseau relationnel dans lequel évolue le titulaire

III Ŕ La 3° page est dédiée au profil des compétences, à partir de la liste des

différents domaines de compétences utiles à l'organisation en reprenant les

critères de la matrice personnelle et la carte des compétences techniques et

relationnelles

IV -La 4° page compare, à l'aide d'un tableau, les objectifs définis lors du

précédent entretien d »évaluation avec ceux qui ont été effectivement atteints, au cours et à la fin de l'année écoulée.

Page 188: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

188

V - La 5° page comporte un tableau conçu sur le modèle du précédent et

concerne le plan d'action de l'année à venir

VI - La 6° page concerne la formation, action prioritaire dans leplan d'action

qui se dégage de l'entretien d'appréciation :

- L'évolution professionnelle à moyen terme du titulaire,

- Des souhaits de mobilité professionnelle.

VII La dernière page du dossier est consacrée aux conclusions et aux

engagements déterminés sous forme d’un plan d’action, où des espaces

distincts seront réservés au titulaire et au supérieur hiérarchique.

Page 189: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

189

Page 190: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

190

Chapitre 9

Requinquer les quinquagénaires

S’il est une image dévastatrice pour le moral pour des

intéressés, c’est bien celle forgée par l’ensemble des préjugés

colportés au sujet des salariés qui dépassent l’âge fatidique des 50 ans.

Habituellement appelés les « seniors » nous préférons les appeler

« jeniors » pour réserver l’appellation seniors à ceux qui sont partis à

la retraite après l’âge légal fixé depuis 2003 à 65 ans (en France). Non

contents de supporter dans leurs amours le fameux démon de midi ou

les chaleurs de la ménopause, il leur faut supporter l’étiquette

infamante de has been et de radoteurs patentés, plus dans le coup au

plan professionnel. Tout se passe alors comme si les entreprises

procédaient à un grand coup de balai pour évincer les plus de

cinquante ans pour n’y maintenir qu’un jenior sur trois avec la

bénédiction des autorités que nous n’osons pas appeler compétentes.

Un début d’explication à ces jugements à l’emporte pièce est fourni

par un constat consternant: il existe une forte corrélation entre l’envoi

en formation tout au long de la vie et la performance : Quand la

première action décline, la seconde s’effondre pour les populations de

plus de 50 ans, augmentant leur inadaptation supposée et justifiant

ainsi leur éviction massive du monde du travail. Or, les travaux

récents d’Aubert et Crépon17

montrent que la performance d’un salarié

croît jusqu’à 45 ans, se stabilise jusqu’à 50 ans pour décroître ensuite

légèrement. Dans tous les cas, le niveau atteint en fin de cycle actif est

toujours supérieur à ce qu’il était avant 40 ans.

En rapprochant ces deux informations nous pouvons comparer ces

deux informations et comprendre l’intérêt de continuer à former les

jeniors pour maintenir et accroître leur efficacité Ainsi la performance

17

Autume d’A.,

Page 191: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

191

est très faible en début de carrière alors que l’investissement formation

est important et les deux courbes ainsi obtenues plongent à partir de

50 ans, quels que soient les secteurs d’activité.

Il est une autre réalité qu'il s'agit de prendre en compte pour changer

notre façon de voir et décider de mettre en œuvre une politique

dynamique des ressources humaines pour remettre ou maintenir en

selle les jeniors mais aussi les jeunes, au sein et au service des

organismes de travail. Actuellement, en France, il y a 2 actifs pour un

retraité or, au rythme où ce ratio se dégrade il y aura, en 2050, un actif

pour un retraité. Par conséquent, les caisses de retraite étant vides en

2015, et probablement avant si nous laissons la tendance actuelle se

développer en laissant 2 jeniors sur 3 sans travail. Comme nous

l'avons précédemment indiqué et comme le souligne Jacques Attali ;

"pour maintenir le ratio actuel d'actifs par retraité, il faudrait alors

accepter d'augmenter soit les impôts, soit la natalité, soit

l'immigration"18

L'option prise par le gouvernement et applicable dès 2013 outre

l'augmentation des cotisations vieillesse est d'indexer le départ à la

retraite sur l'espérance de vie. Pour les enfants naissant en 2010, cette

espérance s'établit à 77 ans pour les hommes et 84 ans pour les

femmes; elle croît d'un trimestre chaque année5...

1 – Des jeniors dévalorisés

Dans l’entreprise, les générations se croisent, collaborent

fréquemment, mais communiquent difficilement. En effet, les

relations de travail sont parasitées par de nombreux préjugés. Vis-à-

vis des salariés les plus âgés, l’un d’entre eux consiste à déclarer sans

autre forme de procès que, à partir de 50 ans, les plus jeunes ont

affaire à des has been radoteurs, inaptes aux nouvelles technologies et

exempts de tout projet. À l’égard d’un manager chenu, celui-ci est

forcément étiqueté comme autocratique et féodal par ses jeunes

collaborateurs. C’est souvent vrai en général et toujours faux en

particulier, après analyse et élucidation d’un comportement qui n’a

jamais été formé au management relationnel, sauf exception, ni dans

les grandes écoles, ni lors de formations ultérieures proposées par

l’entreprise.

18

Attali J.,

Page 192: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

192

Le manager expérimenté s’est forgé tout seul, sur le tas, de façon

pragmatique, par essais et erreurs, sur les seuls modèles qu’il a pu

copier au cours de sa vie : le maître, le militaire, le mentor. Ce modèle

a été renforcé par le système taylorien mis en place dans tous les

organismes, de l'école à l'industrie en passant par l'administration et

l'hôpital. Cette image de chef, souvent despotique et autocratique,

refusant la discussion, niant et réprimant les besoins psychologiques

fondamentaux des membres de son entourage est parfois renvoyée

dans son foyer, sans aménité, par ses enfants ou son entourage

familial. Or, ce type de management traditionnel provoque désormais

la soumission, la conformité et le découragement chez des cohortes de

subordonnés démotivés et passifs. Ce sont alors autant de

caractéristiques apparentes, montées en épingles par de jeunes

collègues, qui ne font que se renforcer et se rigidifier, passé le cap de

la cinquantaine. En outre, ne pouvant accéder à un autre

comportement basé sur des méthodes et des compétences qui ne sont

pas favorisées par l'envoi en formation (ou qu'il rejette quand il

parvient à suivre de tels stages) , le cadre âgé se replie sur une position

de plus en plus recroquevillée, figeant un comportement dépassé puis

sclérosé, fossilisé dans des structures archaïques de comportement et

de relations, complètement en dysharmonie par rapport aux nouvelles

exigences organisationnelles et, de surcroît, déconnecté des besoins

psychologiques et des attentes des collaborateurs.

Pour faire sauter ce verrou d’incompréhension et ce clivage

dommageable pour l’efficacité de tout organisme, il est nécessaire

d’instaurer et de renforcer une politique d'ingénierie des ressources

humaines (IRH) adaptée à prendre en compte cette population âgée.

La participation du management est capitale pour réussir à positiver

cette situation qui détériore le réseau clients-fournisseurs, détruit le

moral de tous et affaiblit la compétitivité. Dans tous les organismes, il

faut bien comprendre que le report de l’âge légal de la retraite et les

nouvelles dispositions gouvernementales, peu propices à éjecter les

jeniors avant l’heure, imposent dorénavant une prise en compte

offensive de la gestion des quinquagénaires qui voient brusquement

passer leur horizon retraite de quelques années à plus d’une décennie.

La restauration de la valorisation des jeniors et la bonification de leurs

compétences supposent la réalisation prioritaire d'un audit spécifique,

ou des enquêtes dédiées à cette population. Il s’agit d’obtenir d’eux

Page 193: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

193

des informations concernant leurs attentes, leurs espoirs, leurs

ambitions et leurs projets afin de recueillir les moyens d’utiliser leur

expérience et de transférer leurs compétences dûment identifiées et

capitalisées dans une cartographie précise.

Il convient donc d’élaborer une stratégie spécifique dont le

management doit être le garant et le fer de lance sur le terrain,

conduisant à instaurer et développer une ingénierie des ressources

humaines globale à l’intention des jeniors :

- les entretiens professionnels dont nous avons exposé la

méthodologie au chapitre 5, conseillés par la nouvelle loi sur

la formation tout au long de la vie, doivent être mis en place à

leur égard pour identifier précisément leurs compétences et

leurs ressources afin de favoriser le transfert de celles-ci aux

jeunes générations qui succéderont dans leurs fonctions ;

- des missions de tutorat vis-à-vis des nouveaux embauchés en

contrat de professionnalisation, ou des intérimaires et

stagiaires, des jeunes embauchés qui manquent généralement

d’un encadrement stimulant pour découvrir les arcanes de

l’organisation ;

- la capitalisation des compétences doit faire l’objet d’une

procédure spécifique afin que les savoir-faire accumulés par

les jeniors Ŕ par l’expérience ou l’observation7Ŕ puissent

profiter à l’organisme.

La conséquence avantageuse de ces actions de valorisation des

ressources humaines, présentées par les jeniors, est de contribuer à

leur donner une nouvelle impulsion dans leur fin de carrière en

renforçant et bonifiant leurs compétences, en remodelant leur image

auprès de jeunes qu’ils accueillent, en faisant part de leur expérience

dans la conduite des projets. Cette action doit pouvoir réactiver leur

motivation pour affronter les années avant la retraite qu’ils n’avaient

pas prévue si éloignée mais qui deviennent nécessaires pour obtenir

une pension décente. Le manager positif trouve, dans ces quelques

éléments, des arguments de poids à présenter à l’occasion de sa

prochaine rencontre avec les jeniors qu’il encadre, un jour d’entretien

professionnel de reconversion ou de reclassement. Dans la foulée,

cette ingénierie des ressources humaines peut même s'élargir à

Page 194: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

194

l'ensemble de l'organisme, tant le retard actuel de la prise en compte

des salariés est patent et les attentes aiguent. Une fois cette prise de

conscience réalisée et concrétisée dans une action quotidienne des

pratiques de l'ingénierie des ressources humaines présentées dans ce

chapitre comme dans le reste de cet ouvrage, le manager s'apercevra

alors que les compétences étant mieux identifiées, le dialogue étant

devenu constant, la motivation est mobilisée et la performance

augmente.

Le tableau 1 établit la comparaison des atouts entre les jeniors et des

jeunes de moins de trente ans tels qu’ils sont reconnus au sein des

entreprises.

Tableau 1 -Les atouts des jeniors

Raisons du choix pour

recruter un salarié de… .

...moins de 30 ans (plutôt qu’une

personne de plus de 30 ans)

...plus de 50 ans (plutôt

qu’une personne de moins de 50 ans)

Compétences spécifiques 33 67

Meilleures connaissances du monde du travail 7 45

Meilleure conscience

professionnelle 9 42

Moindre nécessité de les former 10 33

Source : OCDE France (2005), p. 105, Enquête emploi des salariés selon l’âge

(ESSA), DARES.

Nota bene : les chiffres indiquent les pourcentages d’opinions favorables.

Remarquons que si la reconnaissance des compétences se situe à un

bon niveau, il apparaît clairement que la formation des jeniors est

nécessaire, même si le score obtenu est supérieur à celui des juniors :

67 % des entreprises estiment insuffisante la formation des

jeniors....mais renâclent à les envoyer se perfectionner ou se former à

de nouvelles technologies et à d'autres domaines de compétences

nécessaires. Ce jugement handicape gravement la progression comme

la réinsertion professionnelle des jeniors, ainsi que leur possibilité

d’accéder aux nouvelles technologies qui demande un effort de

formation et des bases suffisantes pour rendre cet effort efficace.

Page 195: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

195

Rappelons que seuls 10 % des jeniors, qui avaient 18 ans en 1960,

obtenaient le baccalauréat. En outre, chaque année, seulement 13 %

des salariés suivent une formation, comme l’indique l’Insee8. Pour sa

part le CEREQ9 montre que, en ce qui concerne le niveau de

formation selon les tranches d’âge des jeniors entre 50 et plus de 65

ans, le nombre de sans diplôme est supérieur à 42% tandis que le

nombre de ceux possédant un diplôme équivalent ou supérieur au bac

s’établit à 26% et décroît sensiblement avec l’avancée en âge.

Le tableau 1 présenté ci-dessus, révèle que les opinions favorables vis-

à-vis des jeniors concernent quatre domaines principaux, d’où

émergent nettement les compétences spécifiques acquises par cette

population tout au long de leur carrière (outre la connaissance du

monde du travail, la conscience professionnelle et la formation). Il

devient donc impératif d’en faire un bilan circonstancié, et de

posséder un instrument facile à utiliser pour réaliser ce bilan à la fois

pour chaque jenior et pour les entreprises. Trois outils majeurs de la

méthodologie propre aux compétences peuvent être utilisés: les cartes

de compétences, le passeport formation, le bilan de compétences. Ces

outils outre le curriculum vitae et une fiche technique spécifique

doivent aussi permettre de réaliser le bilan d’étape professionnel voulu

par la loi de modernisation du marché du travail du 11 janvier 2008.

Ce travail d’auto-diagnostic et de mise en valeur de ses propres

compétences est d’autant plus important à réaliser pour chaque salarié

tout au long de sa vie professionnelle que les préjugés dont les plus de

50 ans sont l’objet se révèlent nombreux et tenaces, comme le montre

le tableau 2 suivant.

Chacune des opinions défavorables aux jeniors doit donc être reprise

et transformée de façon positive afin de mettre en valeur le critère

dévalorisé par le monde du travail, en y apportant une réponse

circonstanciée, à la fois par les jeniors et par les entreprises. Le rôle du

management dans ce changement d’image est essentiel. Pour les

jeniors il s’agira de mettre au point un argumentaire prouvant leur

mobilité, leur connaissance des nouvelles technologies ou leur

adaptabilité par exemple. Pour les organismes, il conviendra de

développer la communication interne pour mieux faire connaître

l’apport que les jeniors peuvent apporter à son capitale compétence,

au développement de nouveaux projets, à l’exercice de missions dont

Page 196: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

196

leur expérience constitue un atout, entre autres exemples significatifs.

Il sera encore plus démonstratif d'impliquer les jeniors dans les

nombreux projets que l'organisme met en œuvre, dans des missions,

des transferts de compétences auprès des jeunes, en tutorat ou en

formation

Tableau 2 - Les préjugés à l’égard des jeniors

Raisons du choix pour recruter un

salarié de… moins de 30

ans (plutôt qu’une personne plus âgée)

plus de 50 ans

(plutôt qu’une personne jeune)

Motivation plus forte

37 24

Plus grande disponibilité horaire

29 23

Plus grande polyvalence

42 21

Diversification des compétences au sein de l’établissement

34 21

Ambiance dans l’entreprise

26 12

Image de l’établissement par rapport à l’extérieur

18 11

Plus grande mobilité

37 8

Moindre coût salarial

23 8

Meilleure adaptation au changement

51 5

Meilleure adaptation aux nouvelles technologies

56 3

Source : OCDE France (2005), p. 105, Enquête emploi des salariés selon l’âge

(ESSA), DARES.

Nota bene : Les chiffres indiquent les pourcentages d’opinions favorables

Au vu de ces résultats, il est donc nécessaire de démontrer, preuves à

l’appui, que cette population expérimentée, compétente et

consciencieuse (qualités reconnues dans l’image favorable du tableau

1 peut être mobile, adaptable, garante de l’image de l’entreprise et

Page 197: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

197

capable d’accéder aux nouvelles technologies, voire beaucoup plus

compétente dans ces domaines que d’aucuns l’imaginent. En outre, les

jeniors doivent se persuader - et convaincre leur hiérarchie - qu’ils

peuvent être, grâce à leur expérience, leurs compétences techniques et

surtout relationnelles, utilement mis au service de populations

précaires ou handicapées mais aussi des jeunes embauchés comme des

chefs de projets peu expérimentés sous forme de parrains, de référents,

de tuteurs ou de formateurs. Ils peuvent aussi être chargés de missions

particulières auxquelles leur connaissance de l'organisme et leur

expérience du réseau-clients fournisseurs les préparent.

2. - Les compétences des jeniors

L’expérience du recrutement et du reclassement de

quinquagénaires d’une part, et la participation à des entretiens annuels

(d’appréciation, de progrès ou professionnels) concernant cette

population d’autre part, montrent l’extrême richesse du vécu des

jeniors. Leur histoire professionnelle, leurs réalisations personnelles et

les formations accumulées au fil du temps font émerger

l’extraordinaire diversité, la multitude des savoirs et savoir-faire

acquis et l’étonnante plasticité intellectuelle acquise lors de

l'affrontement de multiples situations difficiles et diversifiées.

Rappelons aussi que les derniers prix Nobel de médecine 2006 ont

respectivement 60 et 61 ans et que nombre de grands patrons ont

largement dépassé cet âge. Cette expérience clinique de terrain, et ces

exemples notoires, ont cependant besoin d’être confortés par des

enquêtes statistiques et des audits organisationnels pour détailler les

contenus réels de cette richesse capitalisée par chaque personne et à

disposition de tout organisme. L’analyse des pratiques du

management des compétences des jeniors renvoie à un double constat

plus général.

En premier lieu, celui du vieillissement de la population qui conduit -à

un horizon rapproché d’une dizaine d’années- vers un profond

déséquilibre entre les ressources financières requises par la population

âgée, inactive au plan de l’emploi, et les ressources budgétaires

fournies par la population active. Prenons acte que malgré les

oppositions, les gouvernements successifs de ces dix dernières années

ont entamé un plan d’action d’envergure pour éviter d’aller droit dans

le mur.

Page 198: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

198

Le changement de cap est en cours, orienté par la trentaine de

propositions du rapport d’Autume10

et les récentes dispositions

gouvernementales mais le dérapage est toujours possible, d'autant que

l'implication des organismes pour appliquer ces dispositions parait

bien labile. Cette éventualité peut entraîner une explosion sociale sans

précédent et un choc entre les générations désastreux pour la cohésion

nationale. L’exemple de certains pays comme la Finlande qui ont vécu

une décennie auparavant la même situation précaire, montre que le

redressement est possible : il passe par la remise au travail massive

des jeniors et par la pratique d'une ingénierie des ressources humaines

volontariste de la part des organismes.

En second lieu, tant que les entreprises balbutient leur gestion des

ressources humaines en se contentant -au plan général de la gestion

des carrières des salariés- d’appliquer la loi et le code du travail de

façon instrumentale, il est évident que le management spécifique des

plus âgés ne peut être qu’un greffon stérile, d’autant plus que les

mesures qui prétendent cheminer dans cette nouvelle direction sont le

plus souvent parcellaires, partielles et réductrices. La plupart des

grandes entreprises, même celles qui sont sous la tutelle de l'Etat qui

devraient montrer l'exemple, restent plongées dans la culture du départ

anticipé de jeniors dont il est économiquement rentable de se séparer à

la va-vite.

Gérer c'est prévoir, c'est aussi investir dans le présent pour rentabiliser

cet investissement sur le long terme et garantir la pérennité des

entreprises qui souscriront à cette évidente nécessité: prendre en

charge les plus de cinquante ans. Il s’agit de programmer le maintien

et le développement de leur employabilité à la satisfaction des

intéressés comme dans la perspective de l’amélioration des

performances des entreprises. Actuellement, l'esquisse de cette gestion

prévisionnelle de l'évolution des compétences s'amorce dans certaines

entreprises qui, à 84%, se disent sensibilisées à cet impératif11

. Audit

préalable, groupe de projet, essais d’opérations expérimentales,

mesures ponctuelles saupoudrent l’immense territoire du management

des compétences des jeniors qui exige plus d’ampleur et de constance

dans la conception et la mise en œuvre d un plan d’action organisé et

s’inscrivant dans la durée qui doit contribuer au management des

compétences des seniors. Il s'agit en réalité d'instaurer ou de

perfectionner une ingénierie des ressources humaines spécifique,

Page 199: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

199

branche consolidée des mesures qui doivent concerner chaque salarié

tout au long de sa carrière au sein d’un organisme public ou privé.

Toutes les entreprises sont concernées par le vieillissement de leurs

salariés et notamment les PME. Ayant plus de souplesse et de

réactivité, elles sont plus à même de détecter les salariés qui atteignent

cet âge fatidique afin d'entreprendre une action ciblée et adaptée:

diagnostic des compétences, amélioration des conditions de travail,

perfectionnement et recentrage des compétences, alternance des postes

de travail, investissement dans des projets et des missions utiles à

l'entreprise...

2– Un plan d’action pour bonifier les compétences

2.1– Auditer et organiser

Après la prise de conscience de l’importance du capital des

compétences pour l’efficacité de l’organisme, le management doit se

mettre en devoir de réaliser l’état des lieux des compétences des plus

de cinquante ans dont il a la charge, comme l’y convie d’ailleurs la loi

sur la formation tout au long de la vie à l’occasion de l’entretien

professionnel.. Il doit ensuite organisé le plan d’action qui permettra

d’enclencher un processus dynamique et motivant pour les salariés

ayant franchi le cap de la cinquantaine. Concertation et implication

doivent représenter les ingrédients de la réussite de cette action grâce

à la constitution d’un groupe de projet rassemblant des représentants

des seniors et de l’encadrement, des experts (ergonomes et médecins

du travail).

2.2- Décrire les fonctions

Il s’agit de recenser les fonctions occupées par les seniors ainsi

que celles qu’ils pourraient occuper dans le cadre d’allègement de leur

temps et de leurs conditions de travail, de mobilité ou de nouvelles

missions définis par l’audit initial. Cette action implique toujours en

concertation, notamment à l’occasion des entretiens annuels ou

professionnels, de prendre le temps de redécrire précisément les

Page 200: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

200

fonctions des seniors ainsi que celles qu’ils seraient susceptibles

d’occuper à terme, moyennant un perfectionnement ou une adaptation.

Ces documents, établis en concertation entre le titulaire de la fonction

et son manager selon un modèle type, doivent servir de mode

d’emploi précis de la fonction, en appliquant une méthodologique

maintenant bien connue13

, lors des promotions voire des recrutements

concernant les jeniors. Ceux-ci ont encore plus que leurs cadets besoin

de cadres de travail rigoureux, précis et fiables pour l’exercice de leur

activité professionnelle.

2.3– Evaluer les compétences

Cette évaluation peut être effectuée lors des entretiens

professionnels, ou même par chaque jenior isolément, en suivant la

méthodologie que nous avons proposée au chapitre 2. Elle se traduit

par l’établissement d’une cartographie des compétences au sein d’un

service comme pour l’ensemble de l’organisme. Le passeport

formation se révèle aussi un outil puissant pour capter l’éventail des

connaissances acquises par un jenior. Ce document doit faire émerger

les compétences qui peuvent servir à réactualiser ses missions et lui

servir de viatique dans de nouveaux projets, le tutorat des nouveaux,

le transfert de ses connaissances auprès de jeunes embauchés, ou bien

encore l’essaimage lors d’un envol professionnel extérieur visant à la

création d’un vieux rêve de création d’entreprise.

La cartographie des compétences de tous les jeniors de l’organisme

devient alors un instrument de veille indispensable lors des

promotions, reclassements ainsi qu’un document de base pour le

transfert des compétences ou l’élaboration de plans de formation, dans

la mesure où nombre d’anciens ont les compétences nécessaires pour

devenir d’excellents formateurs.

2.4 – Perfectionner et développer le capitale compétence.

Le développement des compétences est à l’origine de la

satisfaction des quatre besoins fondamentaux de l’homme au travail

en général, et du jenior en particulier. Ce perfectionnement répond au

besoin de progression tout en reconnaissant ses mérites, en lui

Page 201: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

201

permettant de relancer son expression et de lui faire acquérir de

nouvelles informations ainsi qu’un nouveau savoir. Il est alors facile

d’imaginer le retentissement de cette action sur la motivation du

salarié dans son activité professionnelle et le regain de rayonnement

qui peut en découler dans son équipe de travail, dans ses missions,

projets ou autres actions de transfert des compétences ou de tutorat.

2.5 – Confier des missions et projets innovants.

Outre la redéfinition des fonctions dans lesquelles les jeniors

peuvent être affectés, leurs compétences, évaluées et confortées, voire

complétées, peuvent être utilisées dans des missions, des projets, des

procédures ou des expertises dans lesquelles leur expérience et leurs

compétences relationnelles affinées avec le temps, tout au long de leur

carrière antérieure, pourra faire merveille.

Réduire le temps de travail est une mauvaise solution pour la

collectivité comme pour les personnes qui le subissent. Imaginons,

comme exemple emblématique, pour les pompiers qui revendiquent

une juste cessation d’opérationnalité à 55 ans, après évaluation, un

perfectionnement de leurs compétences. Dès lors, des missions de

sécurité civile, d’organisation, d’implantation de nouveaux dispositifs

de contrôle en matière de sécurité et d’incendie des immeubles

doivent être parfaitement jouables et correspondre à leurs attentes :

gagner plus, continuer un travail intéressant, se rendre utile. Au lieu de

cela ce sont les gendarmes (militaires comme la plupart des

pompiers !) et CRS qui leur sont opposés lors des manifestations du

21 novembre 2006 à Paris !

Il est donc temps de changer les rapports de force en rapports de

coopération et d’apprendre à tous à dialoguer en formant en priorité

ceux qui disposent du temps et du terrain propice ensemencé par

l’expérience : les jeniors.

2.6 - Transférer les compétences, tutorer et former

Compagnonnage, tutorat, parrainage, formation sont autant de

moyens utilisables par les anciens pour transférer leurs savoirs et leurs

savoir-faire aux nouveaux. L’acquisition complémentaire des

nouvelles technologies et de la compétence pédagogique doit

permettre aux jeniors de mener à bien cette tâche et de relancer leur

Page 202: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

202

motivation tout en les obligeant à affiner leur acuité intellectuelle, leur

mémoire et leur vigilance grâce à ces activités qui nécessitent de la

préparation, de l’écoute et de la disponibilité,. Ce sont autant de

caractéristiques perdues depuis longtemps par des managers débordés

qui n’ont plus le temps de s’occuper des nouveaux et encore moins

des états d’âme des collaborateurs qui les entourent, lesquels

traduisent cette absence de reconnaissance par de la non-qualité et de

l’insatisfaction chroniques.

2.7 – Communiquer et animer le réseau clients -fournisseurs

Ce concept, au cœur de la démarche qualité, correspond à une

réalité concrète : chacun au sein d’un organisme est à la fois client et

fournisseur de tous les autres. Il doit donc s’efforcer de comprendre

les ABC (les attentes, les besoins et les contraintes et plus

généralement le « dictionnaire ») des autres et y satisfaire en leur

apportant des réponses appropriées. Or, ce réseau d’informations

vitales et de communications interpersonnelles, garant de la

circulation des informations et de l’excellence de la communication

interne vire souvent à l’entropie, par dégradation de l’énergie qui

anime les interactions.

Ce réseau souvent dégradé a donc besoin d‘être réactivé et les jeniors

constituent d’excellents truchements de cette activation. Ils peuvent

être utilisés pour mener des réunions, diriger des entretiens, réaliser

des exposés, présenter des projets et des objectifs essentiels à la vie de

l’organisme, expliquer des informations sensibles et traduire des

messages difficiles aux uns et aux autres, afin que chacun prenne

conscience de son rôle central dans ce réseau communicationnel. Or,

de nombreuses démarches de qualité totale, malgré l’excellence des

procédures, la conformité des produits et services à des normes

rigoureuses, la certification qui les accompagne, n’arrivent pas à faire

vivre et à pérenniser le système car il y manque l’énergie relationnelle

que des hommes-liges peuvent et doivent déployer. C’est en tout cas

ce type de fonction que nous avons pu implanter et expérimenter dans

plusieurs établissements sclérosés par de lourds circuits d’information

et la pratique perverse de petits chefs visant à détourner les

informations à leur seul profit.

Page 203: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

203

Les jeniors ont le profil de compétences idéal -notamment la

connaissance intime des rouages de l’organisation- et les talents

nécessaires (moyennant un choix basé sur la cartographie de leurs

talents et compétences) pour faire sauter ces verrous mis en place par

des structures rigides sur lesquelles se greffent trop souvent les

démarches de qualité totale vides d’humanité.

2.8– Fortifier la motivation

L’émergence et le maintien de la motivation, cette question

lancinante pour tous les salariés, se révèle particulièrement cruciale

pour l’efficacité des jeniors qui voient leurs performances, leur

formation et leurs responsabilités rétrécir comme une vraie peau de

chagrin. L’activation de leur motivation doit être le résultat de

l’ensemble des actions menées Ŕ indiquées ci-dessus car elle est issue

du nouveau rôle et des missions originales confiées aux plus anciens.

La performance comme la motivation s’essoufflent avec le temps. La

première a besoin d’être maintenue par la formation et le

développement des compétences. Or les études, synthétisées dans la

figure 1 de ce chapitre, montrent que l’accès à la formation chute

brutalement à partir de 50 ans. La seconde est puissamment activée

par la stimulation des quatre besoins fondamentaux à laquelle la

formation participe, aidée en cela par de nouvelles responsabilités, des

projets innovants et des missions de confiance, que nous avons

identifiés plus haut. Il y faut ajouter un ingrédient supplémentaire : le

suivi du management pour encourager les jeniors, planifier leur action

et leur proposer ces projets novateurs.

2.9 – Aménager les conditions et le temps de travail

L’analyse de ces deux facteurs doit conduire à l’adaptation des

horaires et des rythmes de travail pour les jeniors qui souffrent le plus

de la pénibilité. Ceux-là ont enclenché un processus de désadaptation

en raison d’horaires décalés (notamment en 3x8, comme nous l'avons

montré dans une usine à feu continu14

), de cadences de production

soutenues ou d’autres sources de difficulté dévoilées par des études

ergonomiques que nous avons menées en leur temps (augmentation

des temps de réaction, dégradation de la dextérité, de la vision et de

l'audition)15

. De nouvelles études adaptées aux situations de travail des

jeniors, doivent déboucher sur des allègements dans l’organisation des

Page 204: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

204

tâches, des temps partiels, voire aussi -comme dans le cas des

pompiers évoqués plus haut- sur des changements de fonction comme

nous y avons contribué dans cette même usine plus récemment.

Dans la mesure où les salariés ont bénéficié, tout au long de leur

carrière, d’un processus régulier de formation continue, d’entretiens

professionnels et de plans d’action pour progresser et se maintenir à

niveau, du développement de leurs compétences sanctionné par

l’acquisition de nouveaux diplômes ou de promotions internes, le

problème s’est trouvé résolu au fur et à mesure de la carrière des

salariés. Ils peuvent alors faire face, en raison de cette progression,

favorisée par la formation, à toute évolution et à tout changement

nécessités par l’irruption de nouveaux métiers, la détection de

nouveaux besoins de la clientèle ou l’émergence de technologies

innovantes.

Dans les cas extrêmes de pénibilité et de tâches routinières sans grand

contenu intellectuel, l’automatisation permet la suppression des postes

les plus contraignants et la polyvalence doit permettre d’éviter la

permanence des contraintes les plus sévères : chaleur, vibration,

poussière, travail à la chaîne, cadences soutenues, exposition à des

environnements délétères.

Dans de nombreux autres cas, la gestion du stress avec l’apprentissage

de techniques de relaxation, ainsi que la gestion du temps avec

l’apprentissage du repérage des priorités s’imposent. Ces acquisitions

doivent concourir à répondre à une profonde demande de la part de

tous les salariés, des jeniors en particulier, qui souffrent de l’intensité

de la pression exercée par le réseau clients-fournisseurs, le traitement

des urgences, les délais à respecter, et la nécessité de plus en plus

aiguë de satisfaire les exigences du client final. Elles font l'objet du

chapitre 8 car elles concernent aussi et surtout le manager souvent

débordé, toujours stressé et qui déclare n'avoir pas le temps de se

ménager.

2.10– Evaluer et bonifier la gestion des jeniors

A l’issue de la mise en chantier des dispositions du plan

d’action déterminé dans ses grandes lignes par les étapes ci-dessus, il

devient nécessaire de tirer les enseignements de ce premier tour de

piste. Ce plan correspond à un premier cycle d’implantation de 3 à 5

Page 205: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

205

ans, au bout duquel de nouvelles mesures peuvent être prises pour

entamer un cycle de consolidation et préciser encore mieux les

fonctions, perfectionner les compétences des nouveaux « jeniors »

comme des anciens. Le plan consolidé pourra alors se poursuivre dans

un processus continu de management des compétences qui va

conduire, au fur et à mesure, à intégrer les plus jeunes. Ensuite, en

raison de l’efficacité ainsi renforcée, il sera possible d’embaucher

davantage de juniors (dont nous avons analysé les exigences dans le

chapitre 4) et de les impliquer grâce à l’investissement des anciens qui

les parrainent, les forment et transmettent leurs compétences.

En résumé, le panorama présenté en creux par les expériences menées

ici et là, ainsi que les velléités manifestées par l’immense majorité des

entreprises (84% se disent préoccupées par les jeniors) indique

l’ensemble des actions qu’il s’agit de mettre en œuvre dans un plan

d’action offensif et déterminé. Il appartient au management de s’en

charger comme priorité pour l’efficacité des équipes en visant trois

objectifs concomitants :

- Parfaire l’épanouissement et satisfaire les attentes des plus

âgés : travailler, augmenter leur revenu, et développer leur

savoir pour que ces jeniors encore performants continuent

ensuite et encore à rester utiles à la société toute entière; cela

fait évidemment partie d'une éminente responsabilité sociétale

de l'organisme et du management ;

- Accroître l’efficacité économique des entreprises par

l’optimisation des compétences tout au long de la carrière et

embaucher des plus jeunes grâce aux gains de productivité

ainsi obtenus ; cela constitue un retour sur investissement

parfaitement acceptable et compréhensible pour toute

entreprise capitaliste;

- Encourager le plein emploi des seniors et donc les motiver le

plus longtemps possible à exercer une activité, afin

d’équilibrer le budget social de l’Etat, puis baisser les charges

et relancer l’emploi de toutes les catégories d’âge; cela rentre

dans la conception du développement durable dont les

entreprises aiment à se prévaloir..

Page 206: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

206

- C’est la mission de l’ingénierie des ressources humaines

dédiée aux jeniors, pris à son compte par un manger positif,

de proposer les méthodes et les pratiques innovantes pour

parvenir à prendre en charge cette population. Quand cette

action sera engagée, la population des plus de cinquante ans

retrouvera le chemin de l’emploi et y trouvera des raisons de

satisfaction, de motivation et d’épanouissement afin de

transmettre son capital de compétences aux plus jeunes.

1Laîné F., Les seniors et la formation continue, Premières synthèses DARES, n°12, mars 2003

2 In Les seniors et l’Emploi en France, La Documentation Française, 2004, p.102 et 104.

3Seniors: talents et compétences dans l'entreprise, Afnor, 2007, p.7

4J. Attali, op.cit., p. 145

5Source Insee

6Alain Labruffe, L’entretien professionnel, Afnor, 2006.

7 Afnor définit la capitalisation comme l’ « action d’accumuler volontairement et de manière

organisée en vue d’un profit ultérieur » et l’expérience comme « le savoir acquis par la pratique

et/ou l’observation, Norme FD X50-190, p 77-78 in Mise en œuvre des ISO 9000, 2002.

8Chiffres Insee.

9 CEREQ, Repenser la formation continue, Développer la formation des « seniors », La

Documentation Française, 2004.

10A. d'Autume, Les seniors et l'emploi en France, la Documentation française, 2005

11Revue Personnel mai 2006

12Alain Labruffe, L’entretien professionnel, Afnor, 2006

13Syvie Desqué, Manager, le kit-minute, Afnor, 2006

14Audit de l'entreprise communicante, Socrate, 1991

15Charge mentale et automatisation des postes de travail, Thèse de 3° cycle, Bordeaux, 1973

Page 207: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

207

Page 208: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

208

Chapitre10

Les compétences du savoir-être

1. Des compétences interpersonnelles

Il découle de l’analyse que nous avons développée dans les

deux chapitres précédents que la qualité du réseau interne clients-

fournisseurs - qui se traduit dans la satisfaction de chaque acteur de ce

réseau jusqu’à celle du client final- dépend pour moitié des

compétences relationnelles déployées par chacun des acteurs et pour

moitié par le déploiement des compétences techniques qui sont à

l’origine du produit et/ou du service. Ces compétences relationnelles

sont aussi appelées par une dénomination générique : le savoir-être.

Chacune d’elles peut être identifiée et hiérarchisée en niveaux

croissants, dans un référentiel élaboré pour l’organisme.

Ce référentiel permettra alors de dresser une carte de compétences

spécifiques à chaque acteur de l’organisme, consignée dans la

description de fonction et actualisée, année après année, lors de

l’entretien professionnel voulu par la loi du 4 mai 2004 sur la

formation tout au long de la vie. Elle conduira aussi à établir une carte

synthétique des compétences par service mettant en évidence les

ressources et déficits ainsi que les nécessités de progression pour

chacun des collaborateurs au plan technique comme au plan

relationnel. Par extension, et cumul de ces cartes de l’ensemble des

services), c’est tout l’organisme qui sera ainsi cartographié favorisant

l’analyse et les décisions du service RH en termes d’action de

formation, d’embauche et de reclassement d’une part, en termes

d’utilisation des ressources pour former, tutorer, identifier des chefs

ou des participants à des projets, promouvoir les personnes ainsi

identifiées.

Page 209: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

209

L’ingénierie traditionnelle de la démarche qualité est basée sur des

normes et des procédures. Or l’avancée de la normalisation met en

pleine lumière des caractéristiques qui ne peuvent plus être

normalisées par des procédures fixées une fois pour toutes et encore

moins quantifiées par des indicateurs chiffrés intangibles. En effet

comment mesurer la responsabilité sociétale d’un organisme ou celle

de chacun de ses acteurs. Cette dernière, en revanche, peut s’évaluer

en termes de qualité communicationnelle découlant des relations

entretenues par les acteurs du réseau clients-fournisseurs. Ainsi peut-

on observer avec l’émergence de cette nouvelle caractéristique dans

le champ de la qualité prise en compte par l’élaboration -en gestation-

de la norme 26 000 une notion bien éloignée des concepts antérieurs.

En réalité ce nouveau critère ne fait que replacer l’Homme au centre

de l’organisation de la démarche qualité comme le souhaitait Deming

dans l’un de ses principes majeurs.

Or ce principe éthique et philosophique avait été très vite occulté par

une pratique techniciste de la démarche qualité en ne retenant que des

principes pragmatiques hâtivement résumés par la fameuse roue

PDCA (Plan, Do, Check, Act). Autre exemple de la résurgence dans

le champ de la qualité de ce que d’aucuns, parmi les ténors de la

finance et du tout économique, prétendent être de vieilles lunes

humanistes prématurément évacuées par les pratiques technocratiques

de la qualité: la norme 26000 préconise la prise en compte des droits

humains fondamentaux !

Est-ce à dire que ces droits que nous croyions depuis belle lurette

entérinés et appliqués a maxima dans des TQC dopés au kaizen ou

sur-vitaminés par l’Agenda 21 par les organismes de pointe Adidas,

Coca Cola, Mac Donald et même Microsoft, voire les groupes du

BTP, les Ciment Lafarge ou Renault (qui se sont engagés les premiers

dans l’Agenda 21) en France ou les majors pétrolières dans le monde

entier… ne les ont même pas appliqués a minima ?

Oui, beaucoup de travailleurs croupissent dans des conditions que les

ergonomes croyaient révolues depuis leur dénonciation par Villermé

au 19° siècle, et pas seulement dans des pays pauvres ou lointains. En

France même, certains travaillent dans des ateliers clandestins,

d’autres s’échinent pour ces multinationales, sans papiers ni feuille de

paie. D’autres Ŕréguliers ceux-là, mais rongés par le burn out- se

Page 210: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

210

suicident en leur sein, tandis que le quart voire la moitié des salariés

français se disent harcelés moralement19

. En 2008, en France, le non

respect de ces droits humains fondamentaux a fait un mort par suicide

chaque jour.

A l’origine de cette pathologie psychosociale typique de la non-qualité

des organismes, nous pouvons affirmer que le management n’est pas

le seul responsable. Nous pourrions même lui accorder le bénéfice de

l’incompétence communicationnelle et de la faiblesse de ses autres

compétences du savoir-être. Ces incompétences notoires ne sont pas

de son fait : elles résultent des carences semées par les grandes écoles

dont il est sorti la tête pleine mais le cœur vide. Plus grave encore :

dans nos organismes, le taylorisme a rendu chacun étranger à l’autre et

aliéné de tous.

L’implantation des techniques de qualité avec leurs sigles poétiques

PDCA, FMEA, AMDEC, SPC (pour en citer quelques uns) puis le

TQC n’ont fait que renforcer le phénomène sous couvert de

management par projet et d’explosion des cloisonnements

hiérarchiques. En effet, l’absence de communication qui noue, bloque

et inhibe les relations internes au sein du réseau clients-fournisseurs

explique pour une large part cette pathologie du système

organisationnel. Il faut bien constater que la pratique habituelle du

TQC a relégué les compétences communicationnelles nécessaires à

son fonctionnement à l’arrière plan, au profit de normes et de

procédures directement branchées sur la dernière ligne du bilan, la

seule qui intéresse les dirigeants et les actionnaires : résultat net après

impôt supérieur à 15% ! Il faut se rendre compte maintenant qu’un tel

ratio est obtenu aux dépens de valeurs morales fondamentales et aux

dépens des salariés. Le dernier exemple en date le montre : le gourou

du Nasdaq est un escroc qui a battu un record absolu avec 50 milliards

de dollars de cavalerie, cautionnée par l’hallucinante cupidité des

dirigeants des grandes banques mondiales qui ont ravagé l’économie

en 2008.

19

Les chiffres de la pathologie sociale du travail sont difficiles à certifier et varient selon les

sources. Le lecteur pourra se référer à Marie France Hirigoyen pour LeHarcèlement moral dans

la vie professionnelle (La Découverte, 2001) et à Christophe Dejours du CNAM pour Travail,

usure mentale, essaide psychopathologie du travail, (Bayard, 2008).

Page 211: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

211

Ce résultat net comporte quelques bavures. Il ne peut s’obtenir

évidemment qu’au détriment :

- Des droits humains fondamentaux bafoués partout, à des

niveaux certes différents d’intensité mais niés dans tous les cas (même

l’exemple archétypique de Google se révèle à l’égal de Big Brother

derrière l’image léchée d’une entreprise humaniste) ;

- De la responsabilité sociétale de l’organisme dont le concept

est vidé de son (bon) sens ;

- De la troisième préconisation majeure de la norme 26 000 :

qui invite les dirigeants à la nécessaire réflexion sur la prise en compte

des répercussions dans le temps et dans l’espace de l’activité de

chaque organisme et de chacun de ses membres.

Dans ce déni, actuellement dommageable pour la communication

interne comme pour la qualité totale, et dramatique pour l’humanité

toute entière, se conjuguent l’anathème fameux « après moi le

déluge » avec « après moi le dialogue » ! Déjà les chiffres s’affolent

et la montée des océans résultant de l’effet de serre est annoncée par

les experts les plus optimistes à plus d’un mètre d’ici la fin du siècle

(soit un centimètre par an) alors qu’elle ne croissait que de 0, 8

millimètre par an au siècle précédent (dix fois moins)20

.

2 - Un « réseau deux en un »

Pour restaurer la confiance dans ce « réseau deux en un » (le

réseau clients fournisseurs coïncidant avec le réseau de

communications interpersonnelles), il convient de combler le déficit

dont les compétences relationnelles sont l’objet au sein de la plupart

des organismes, même les plus rentables. Nous retrouvons un autre

principe fondamental cher à Deming : donner un violent coup de

fouet à la formation et au perfectionnement de ces compétences. Ce

principe est repris par la nouvelle norme 26000 qui préconise le

développement personnel des salariés par la formation ainsi que par la

Commission européenne qui dès 2002 voulait faire entrer chaque

Européen dans un processus de formation tout au long de la vie. La

loi du 4 mai 2004 formalise cette préconisation tandis que l’article 6

20

Science et vie, La mer monte, n°1090, Juillet 2008, p.48-71

Page 212: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

212

de la loi du 11 janvier 2008 (concernant la modernisation du marché

du travail) incite chaque salarié à établir un bilan d’étape

professionnel régulier afin de le présenter lors de l’embauche ou de

l’entretien professionnel.

Ce coup de fouet formateur passe par l’application de la nouvelle loi

sur la formation tout au long de la vie qui incite à perfectionner les

compétences de tous les salariés tout au long de leur parcours

professionnel. Dans cette réactivation les seniors (nous préférons

appeler « jeniors » les plus de cinquante ans), souvent oubliés par la

formation continue et encore plus souvent négligés par le

management, doivent prendre toute leur place. Ils doivent pouvoir

être sollicités à la fois pour transmettre leurs compétences et bonifier

celles qui doivent l’être pour faire face aux évolutions qui les

attendent jusqu’à leur retraite, forcément retardée au-delà du seuil

actuellement légal de 65 ans depuis la loi Fillon de 2003. Cet âge légal

de départ fait l’objet d’une extraordinaire cécité de la part de toutes les

personnes concernées en refusant d’admettre trois autres

phénomènes évidents:

- L’allongement de la durée de l’espérance de vie d’un trimestre

par année d’une part,

- La décroissance de la pénibilité physique dans de nombreux

secteurs et de nombreux métiers d’autre part ;

- Enfin la meilleure santé de l’ensemble de la population des

seniors (au-delà de 65 ans) puisque la dépendance ne touche que 10%

de cette population : les « zeniors».21

Pour aborder la question de la mesure et du perfectionnement des

compétences relationnelles, il faut garder à l’esprit un fait important.

Les méthodes industrielles nous ont aussi habitué, à travers les cartes

de contrôle par exemple, à admettre des seuils de tolérance en plus et

en moins -par rapport à une norme moyenne- qui correspondent à un

cycle « normal » de fonctionnement d’une machine avec comme

résultat des cotes de tolérance par rapport à une cote moyenne idéale.

21

Cette typologie et l’IRH dédiée aux jeniors est développée dans Seniors, talents etcompétences

dans l’entreprise, Afnor, 2006

Page 213: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

213

En matière de mesure de compétences relationnelles qui mettent en

œuvre des savoirs et des savoir-faire adaptés à des situations

notoirement plus fluctuantes que celles auxquelles les machines, les

automates et les logiciels sont confrontées (ceux-ci ne connaissent pas

des seuils de tolérance et entre 0 et 1, ou OK et non OK, c'est-à-dire la

stricte application du protocole, seule la réponse erreur les concerne) ,

il s’avère nécessaire d’admettre des seuils de tolérance. Ceux-ci

correspondent davantage à la logique floue des réseaux de

communication interpersonnelle qu’à la logique binaire des systèmes

d’information gérés par des algorithmes mathématiques.

Ainsi l’identification de référentiels de compétences relationnelles,

dont dépend l’efficacité du fonctionnement du réseau

communicationnel (et donc du réseau clients-fournisseurs qui

conditionne la satisfaction du client final), exige de la part de

l’utilisateur une adaptation instantanée des procédures ainsi définies,

au contexte humain mouvant constamment évolutif qu’il rencontre.

Pour que le réseau communicationnel fonctionne et que les

compétences qui le conditionnent soient maîtrisées de façon optimale,

l’esprit doit supplanter constamment la lettre et l’art relationnel doit

irradier la technique procédurale.

Ainsi, prenons comme exemple emblématique d’une compétence

insuffisante dans nombre d’organismes, la nécessité de définir

comme norme qu’une réunion de travail commence à l’heure et se

termine à l’heure, l’une et l’autre précisément définies par l’ordre du

jour. Or cette norme apparemment simple, rédigée comme telle dans

le référentiel du domaine de compétence « communication

interpersonnelle », se heurte à une réalité forte résistante faite

d’habitudes et d’impératifs qui échappent le plus souvent à toute

normalisation. La réunionnite qui sévit en France le démontre tous les

jours.

Dans cet exemple comme dans bien d’autres situations relationnelles,

ni la qualité ni la communication attendues par les membres du réseau

-qui arrivent à l’heure et attendent les autres membres pour

effectivement partir à l’heure de ladite réunion- ne correspondent en

rien à leurs attentes, besoins et contraintes (ABC). Ces exigences

n’ayant pas été reconnues (parmi bien d’autres, définies dans le

référentiel de compétences correspondant) comme des impératifs

Page 214: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

214

déterminant la qualité de fonctionnement du groupe de travail en

réunion par les autres participants retardataires, ces acteurs ponctuels

du réseau ne peuvent être satisfaits.

Par voie de conséquence, l’organisme gaspille temps et argent, avec

comme dommages collatéraux une altération de la qualité globale

générée par l’organisme auprès d’une grande partie de ses clients

internes et, probablement aussi, une forte insatisfaction de ses clients

finaux externes avec, en parallèle, un délitement de la communication

interpersonnelle. Ces dégradations de la qualité et de la

communication vont générer entre les membres du réseau, clients et

fournisseurs mécontents d’avoir attendus ou perdu leur temps en

réunion, des « problèmes » récurrents se traduisant par des

oppositions, des conflits voire des manœuvres dilatoires en tous

genres pour perturber le fonctionnement du « réseau deux en un »

(qualité et communication).

Ainsi naissent, croissent et se propagent le harcèlement et toutes les

autres manifestations de la pathologie sociale des organismes dont le

perfectionnement optimal des compétences relationnelles a été

négligé, dénié ou décrédibilisé. La carence qui en découle a fait le lit

d’attitudes individualistes, machistes, autoritaires, massacrantes ou

machiavéliques qui ravagent actuellement les « réseaux deux en un »

de nos organismes. Même les plus performants doivent vérifier que ce

vers n’est pas dans le fruit de leurs profits. Or ce que constatons en

germe lors de formations auprès des jeunes des grandes écoles que

nous fréquentons, la fameuse « génération Y » identifiée par Benjamin

Chaminade22

et étudiée en profondeur par Hervé Sérieyx23

, ne nous

encourage guère à l’optimisme.

C’est bien pour favoriser l’apprentissage de ces normes relationnelles,

puis leur respect, que des tolérances doivent être admises pour que,

petit à petit, chacun puisse se plier avec toute la souplesse requise à

cette exigence de ponctualité qui ne constitue qu’une des multiples

normes auxquelles la réunion, moyen courant de communication, doit

souscrire. L’atteinte de cet objectif nécessite une formation de tous

les acteurs aux arcanes de la conduite de réunion dont les dérives

constituent une source extraordinaire de ressources gaspillées ainsi

22

Chaminade B., Identifiez vos salariés de talents, Afnor, 2006 23

Sérieyx H., Jeunes et entreprise, Ed. d’Organisation, 2005

Page 215: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

215

qu’aux autres compétences relationnelles qui sont associées à

l’efficacité de cette procédure. Dix personnes responsables

d’encadrement réunies avec un quart d’heure de retard sur le

programme prévu, et partant avec une demi-heure de retard

représentent, à 100 euros de l’heure pour ce groupe témoin de

l’incurie générale, un gaspillage de 100 x 10x ¾ heure = 750 euros !

En admettant que trois personnes n’ont strictement rien à faire et

encore moins à dire dans cette réunion, pour deux heures de réunion le

chiffre passe à 2 x 3 x100 = 600 euros de gâchis supplémentaire.

Même en oubliant le coût des trois dossiers de 50 pages inutilement

distribués, le temps de secrétariat passé à convoquer les participants,

le gaspillage dépasse les 1500 euros. Au rythme des réunions qui

ponctuent la vie des organismes, il y a dans leur régulation un

gisement financier extraordinaire à explorer et à rentabiliser avec les

tables de conversion nécessaires pour traduire ce gaspillage en

dirhams.

3 -Le référentiel des compétences relationnelles

Cet exemple à lui tout seul montre l’importance qu’il convient

d’attacher au perfectionnement des compétences relationnelles,

notamment à des procédures aussi particulières et courantes que la

conduite de réunion, procédure courante de la communication

interpersonnelle. Si les coûts induits par l’absence d’apprentissage,

démotivation, charge mentale, burn out d’une part et insatisfaction du

client final sont également pris en compte, il devient impératif de

définir avec précision l’ensemble des procédures qui hiérarchisent

chacune des compétences relationnelles. Commençons par en établir

l’inventaire restreint (15 sur la trentaine de compétences

relationnelles recensées à ce jour) à travers le tableau suivant.

Ce référentiel recense les intitulés de 15 domaines principaux. 24

Il doit

être complété par tous les autres domaines utiles à l'efficacité

professionnelle et notamment par les compétences techniques

disciplinaires de chaque titulaire d’une fonction.

24

Les référentiels de chacun de ces domaines sont détaillés dans Management des compétences,

101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l’entreprise, Le savoir-être, Les nouveaux

outils de l’évaluation des personnels, tous aux éditions AFNOR

Page 216: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

216

Lecture des tableaux : Conçu pour une situation d'évaluation

concertée, chaque domaine recensé dans ce document comporte 8

colonnes:

I - numérotation des niveaux de compétences

II -intitulés de chaque niveau par une proposition synthétique

III - degré 1 de maîtrise: faible ou approximative

IV-degré 2 : hésitante ou partielle

V- degré 3 : facilement réalisée,

VI- degré 4: maîtrise absolue quasi infaillible

VII- F: niveau requis par la fonction ou objectif de progression

personnelle

VIII - E : écart entre l'exigence requise par la fonction et le niveau

acquis par le titulaire.

Tableau 1 Ŕ Hiérarchie d’un référentiel minimal

I II III IV V VI VII VIII

N Intitulés des niveaux de

compétence 1 2 3 4 F E

1 Procédure de base

2 Procédure élaborée, courante

3 Procédure complexe, difficile

4 Niveau de compétence du

spécialiste

Ce référentiel des compétences du savoir être est avant tout un outil de

concertation et d'évaluation propice à une meilleure connaissance de

l'action personnelle de chaque titulaire d’une fonction aux fins de

perfectionnement de la compétence globale nécessaire à

l’accomplissement de sa mission relationnelle.

Page 217: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

217

De même ce référentiel est une base de travail et de réflexion qui peut

être développée et affinée au fil du temps par les propositions de

chacun moyennant la validation de l'expert méthodologique.

Ce référentiel doit servir notamment à toute occasion d'évaluation:

recrutement, entretien annuel ou dans d'autres situations qui

nécessitent de faire le point (défaillances, incidents critiques,

promotion, reconversion, passage dans l'ère des quinquagénaires).

Notamment utilisé lors de l'entretien d’appréciation, ce référentiel doit

être associé aux descriptions de fonctions rédigées pour chaque

membre du personnel dans le cadre de la démarche qualité de

l'établissement.

Chaque proposition correspond à une ou plusieurs procédures qui

peuvent être définies et rédigées dans un document spécifique

complémentaire.

Chaque domaine est associé à d'autres domaines et nécessite des pré-

requis indiqués au fur et à mesure

Dans le tableau 2 les colonnes 1, 2, 3, 4 correspondent au niveau

acquis, OP à l'objectif de progression, E à l'écart constaté lors de

l’évaluation.

Tableau 2 Ŕ Référentiel des compétences relationnelles

DOMAINE Intitulé générique 1 2 3 4 OP E

1 ACCUEIL

Prendre en charge tout usager et

visiteur

2

AFFIRMATION de SOI

Mieux se connaitre

et se situer par

rapport à autrui

3

BRAINPIERCING

Anticiper, se

programmer en

positif et visualiser

4

COMMUNICATION

INTERPERSONNELLE

Echanger avec

autrui en face à face

et en groupe pour se

mettre d’accord et

agir

Page 218: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

218

5

CREATIVITE

Mettre en œuvre

une démarche et une

méthodologie pour

résoudre des

problèmes

impossibles

6

EFFICACITE

PERSONNELLE

Connaître, choisir et

utiliser un ensemble

de techniques qui

facilitent tout travail

seul ou en groupe

7

EMULATION

Pratiquer une

méthode pour

transformer la

compétition en

coopération et servir

d’exemple à autrui

8 EVALUATIONDES

COMPETENCES

Estimer et mesurer

les savoirs et savoir-

faire, de soi et

d'autrui

9

INTELLIGENCE

AFFECTIVE

Mettre en œuvre un

processus de

maîtrise de

l'émotion pour

faciliter et enrichir

les processus

intellectuels

1

0

LEADERSHIP

Mettre en œuvre

une méthodologie

de reconnaissance

par autrui à

l’autorité acceptée

1

1 MANAGEMENT

RELATIONNEL

Mettre en œuvre un

ensemble de

compétences et

d’actions pour

encadrer et motiver

les personnels

1

2

PEDAGOGIE

Pratiquer une

méthode interactive

pour rendre vivant

un apprentissage,

une formation, un

tutorat

Page 219: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

219

1

3 QUALITE

RELATIONNELLE

Mettre en pratique

un savoir faire qui

permet d'être

reconnu d’un

contact agréable et

de bon conseil

1

4 RELATION DE

SOUTIEN

Utiliser un

processus de prise

en charge

psychologique

d'autrui

1

5 CONNAISSANCE DE

SOI

Réaliser un bilan

personnel prolongé

régulièrement

3.1 – Domaine de compétence « accueil »

Définition du domaine : Ensemble des savoirs, savoir-faire et

savoir-faire faire qui permet de prendre en charge tout public et de

satisfaire sa demande

- Domaines associés: communication, intelligence affective

- Pré-requis : connaissance de l'organisme

N Intitulés des niveaux de compétence

Accueil 1 2 3 4 F E

1 Accueille et salue tout visiteur avec des

formules d'usage

2 Renseigne et dirige tout visiteur sur la

personne ou le service compétent

3 Traite tout mécontentement manifesté par un visiteur

4 Elabore des protocoles permettant

d'améliorer l'accueil de l'établissement

3.2 – Domaine de compétence « affirmation de soi »

Définition du domaine: Ensemble des savoirs, savoir-faire et

savoir-faire faire qui permet de mieux se connaître et de se situer au

sein de son groupe de travail.

- Domaines associés: leadership, intelligence affective,

communication positive

Page 220: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

220

- Pré-requis : bilan personnel, cartes de compétences

N Intitulés des niveaux de compétence

« affirmation de soi » 1 2 3 4 F E

1 A réfléchi et connaît ses points forts et ses

objectifs de progression

2 Prend facilement la parole en face à face et

fait part de ses idées, avis, observations,

propositions

3 Prépare ses relations pour présenter et

défendre ses (ou celles de son équipe)

idées, avis et projets de façon argumentée,

structurée et déterminée

4 Instaure et maintient des relations constructives avec les différents

professionnels de l'institution

3.3 – Domaine de compétence « Brainpiercing »

Définition du domaine: Ensemble ses savoirs, savoir faire et

savoir faire pour se programmer de façon optimiste et déterminée afin

d'anticiper toute situation complexe, difficile, conflictuelle ou

stressante (anticipation mentale)

- Domaines associés: gestion du temps, résolution de

problèmes, intelligence affective, créativité

- Pré-requis : communication interpersonnelle, connaissance de soi

N Intitulés des unités niveaux de

compétence « brainpiercing »

1 2 3 4 F E

1

S'exerce aux techniques de décontraction: respiration,

relaxation, gymnastique de pause

2 Se programme pour affronter et

surmonter des situations complexes

ou difficiles

3

S'entraîne à prévoir les situations

difficiles et les scénarios conduisant à les surmonter

Page 221: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

221

4

Anticipe les stratégies propices à

résoudre des problèmes délicats et

visualise les scénarios futurs

propices à leur résolution

3.4 – Domaine de compétence « communication

interpersonnelle »

Définition du domaine : Ensemble ses savoirs savoir-faire et

savoir-faire faire qui permettent, en toute occasion, de dialoguer pour

agir

- Domaines associés: efficacité personnelle, intelligence

affective, brainpiercing

- Pré-requis : préparation (contenu, argumentaire, objections,

stratégie)

N Intitulés des niveaux de compétence

« communication interpersonnelle » 1 2 3 4 F E

1 Echange des informations avec autrui et

accepte de répondre à des contradictions

2 Participe et conduit entretiens et réunions en

petits groupes

3 Participe et conduit entretiens et réunions

difficiles en écoutant et répondant aux protagonistes et en entraînant l'adhésion

4

Prévient et maîtrise toute situation

relationnelle conflictuelle en utilisant une

méthode de dialogue conduisant à un accord et

à un plan d'action accepté dans lequel autrui

s'engage

3.5 – Domaine de compétence « créativité »

Définition du domaine : Ensemble des savoirs, savoir-faire et

savoir-faire faire qui permet de résoudre des problèmes impossibles

grâce à une conduite de détour: imprégnation, distanciation,

renversement, illumination, solution

- Domaines associés: Intelligence affective, communication

- Pré-requis : Anticipation mentale, expression orale

Page 222: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

222

3.6 – Domaine de compétence « Efficacité personnelle »

Définition du domaine: Ensemble des savoirs, savoir-faire et

savoir-faire faire qui regroupe les techniques et procédures (lecture,

écriture, calcul, expression, gestion de temps) qui permettent de traiter

un problème technique ou relationnel avec diligence à la satisfaction

d'autrui et de soi.

- Domaines associés : communication

- Pré-requis : intelligence affective

N Intitulés des niveaux de compétence

« efficacité personnelle » 1 2 3 4 F E

1 Analyse et traite des problèmes simples

utilisant les techniques de base (lecture,

écriture, calcule, expression, priorités)

2 Analyse seul ou en petit groupe des

problèmes demandant la coopération d'autrui

3 Traite des problèmes complexes et propose

des solutions

4 Traite des problèmes complexes en groupe

de projet et rédige des plans d'action

N Intitulés des niveaux de compétence

« créativité » 1 2 3 4 F E

1

Développe son imagination, sa curiosité, sa

plasticité mentale et son idéation par tous

moyens utiles (lectures, vidéo, jeux de mots,

création, bricolage...)

2 Pratique des méthodes de production d'idées

par association (listes, brainstorming, abécédaire et matrices de découverte)

3

Utilise et perfectionne des méthodes de

créativité analogique : directe, biologique,

scientifique, identification à l'objet et

personnelle

4 Résout des problèmes impossibles à l'aide de

méthodes non rationnelles: rêve éveillé, dirigé,

visualisation

Page 223: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

223

L’efficacité personnelle se subdivise en sous-domaines présentés dans

le tableau suivant :

Tableau récapitulatif des sous-domaines de l'efficacité personnelle

Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3 Niveau 4

1

LECTURE Courante Lecture

rapide Dégagement

des idées

clés et du

plan

Dégagement de

résumés et

synthèses

2 ECRITURE Lettre, prises

de notes Note de

service Compte

rendu, bilan Rapport

3 CALCUL 4 opérations Pourcenta

ge,

moyenne

Schémas,

graphiques Statistiques,

probabilités

4 EXPRESSION Prise de

parole à 2 ou

petits groupes

Echange

argumenté Exposé en

groupe Conférence

devant

assemblée

5 GESTION DU

TEMPS

Plan de

journée,

agenda

Priorités,

estimation

des temps

Plan

mensuel,

Pert, Gantt

Imprévus

6 METHODOLO

GIE

Plan de travail Résolutio

n de

problèmes

Travail en

groupe Organisation

d'équipe

7

COMMUNICAT

ION

Echange à 2

ou plusieurs Argument

ation et

défense

d'idées conduite

d'entretien

Présentation

de projet,

conduite de

réunion

Négociation,

prévention et

traitement de

conflits

3.7 – Domaine de compétence « Emulation »

Définition du domaine : Ensemble des savoirs, savoir-faire et

savoir-faire faire qui permettent à chacun de participer activement aux

activités, projet et missions afin d'atteindre les objectifs assignés à une

personne, une équipe, un groupe de travail , un service.

- Domaines associés: communication, efficacité personnelle

- Pré-requis: connaissance de l'organisme, démarche qualité

N Intitulés des niveaux de compétence

« émulation » 1 2 3 4 F E

1 S'astreint à des objectifs et à des plans de

travail quotidiens

Page 224: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

224

2 Partage ses connaissances avec son

entourage lors de sa participation à des

entretiens et réunions de travail

3 Réfléchit sur son activité afin d'élaborer et

proposer des améliorations utiles à tous

4 S'investit et s'engage dans des projets en

faisant partager ses idées et son dynamisme

à on entourage

3.8 – Domaine de compétence « Evaluation des compétences »

Définition du domaine : Ensemble des savoirs, savoir-faire et

savoir-faire faire qui permet d'apprécier, d'évaluer et de mesurer des

connaissances et des pratiques professionnelles pour déterminer des

objectifs de progression structurés et hiérarchisés.

- Domaines associés : communication

- Pré-requis : intelligence affective

N Intitulés des niveaux de compétence

« évaluation des compétences » 1 2 3 4 F E

1

Connaît la méthodologie d'évaluation des

compétences (référentiel et carte de

compétences, description de fonctions) et

établit sa propre carte des compétences et son

passeport formation

2 Etablit sa carte de compétences comparative et

mesure ses écarts pour déterminer ses objectifs

de progression

3

Etablit la carte de compétences comparative de

ses collaborateurs et détermine avec eux leurs

objectifs de progression et les actions y

souscrivant

4

Affine le référentiel des compétences ainsi que

le manuel des procédures et prévoit l'évolution

des compétences nécessaires dans sa fonction et

celles de ses collaborateurs à l'occasion des

entretiens annuels

3.9 – Domaine de compétence « Intelligence affective »

Définition du domaine : Ensemble des savoirs, savoir-faire et

savoir-faire faire qui permet de dompter l'émotion pour la transformer

en affectivité résiduelle utile à bonifier les activités intellectuelles afin

Page 225: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

225

de traiter des problèmes et surmonter des relations à forte charge

émotionnelle.

- Domaines associés: anticipation mentale, communication

- Pré-requis : connaissance de soi

N Intitulés des niveaux de compétence

« intelligence affective » 1 2 3 4 F E

1 Connaît les situations qui contrarient

son affectivité

2 Maîtrise son affectivité dans les

situations les plus courantes pour

continuer sa réflexion et

l'appréhension d'une situation

complexe

3 Conduit entretien et participe en

réunion axé sur les faits, sans

antipathie ni sympathie pour autrui

4 Continue à effectuer un travail à deux

ou en groupe quelles que soient les

oppositions pour parvenir à une

décision ou à un plan d'action accepté de tous

3.10 – Domaine de compétence « Leadership »

Définition du domaine: Ensemble des savoirs, savoir-faire et

savoir-faire faire qui conduisent à être accepté et reconnu

spontanément comme un leader en favorisant la dynamique d'un

groupe de travail pour le conduire à atteindre ses objectifs, décisions,

plan d'action et faire s'engager les participants

- Domaines associés : communication, efficacité personnelle,

affirmation de soi.

- Pré-requis : connaissance de soi, anticipation mentale.

N Intitulés des niveaux de compétence

« leadership » 1 2 3 4 F E

1 Observe et comprend la dynamique de groupe

et repère les attentes, besoins et contraintes de

ses membres

2 Inspire la confiance et calme spontanément les

esprits quand il arrive dans un groupe et attire

les confidences

3

Est sollicité pour donner son avis, une

méthode, une direction, des objectifs, des

solutions lors d'un travail en groupe qui sont

acceptés

Page 226: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

226

3.11 – Domaine de compétence « Management relationnel »

Définition du domaine: Ensemble des savoirs, savoir-faire et

savoir-faire faire qui composent la dimension humaine de tout

personnel d'encadrement pour décider en concertation, motiver, faire

adhérer, faire faire et encourager des collaborateurs en stimulant

constamment leurs besoins fondamentaux d'expression, de

reconnaissance, d'information et de progression.

- Domaines associés: délégation, communication, efficacité

personnelle, affirmation de soi, leadership.

- Pré-requis : compétence technique, intelligence affective.

N Intitulés des niveaux de compétence

« management relationnel » 1 2 3 4 F E

1 S'est formé aux bases du management

relationnel et prodigue écoute et encouragement

2 S'efforce de repérer les ABC (attentes, besoins,

contraintes) de ses collaborateurs et d'y souscrire

lors des entretiens et réunions

3

Connaît et stimule les quatre besoins

fondamentaux de ses collaborateurs dans la

réalisation quotidienne de leur fonction comme

tout au long de leur carrière: expression, reconnaissance, information et progression

4

Elabore et pratique des procédures d'ingénierie

des ressources humaines (IRH) et se

perfectionne en tenant à jour des grilles

d'évaluation et de progression

3.12 – Domaine de compétence « Pédagogie »

Définition du domaine : Ensemble des savoirs, savoir-faire et savoir-

faire faire qui conduit à concevoir, programmer, animer et évaluer des

modules de formation en groupe ou en tutorat afin de transférer des

4

Est crédité d'un fort sentiment de satisfaction

et de crédibilité par son entourage

professionnel qui accepte facilement son

influence

Page 227: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

227

connaissances et des pratiques qui seront appliquées sur le terrain,

dans le cadre d'une fonction.

- Domaines associés : communication, affirmation, anticipation,

créativité, gestion du temps

- Pré-requis: compétence technique, connaissance de

l'organisme, culture générale étendue

N Intitulés des niveaux de compétence

« pédagogie » 1 2 3 4 F E

1 Connaît et applique les principes d'apprentissage

propres aux adultes en formation

2

Conçoit et anime un module ou une session de

formation après avoir transformé un objectif de

formation préalablement mesuré en termes de

compétences en programme de formation

3 Maîtrise la dynamique conflictuelle d'un groupe

pour tenir le cap de l'apprentissage engagé

4 Reconçoit et ajuste de façon impromptue un

programme en fonction des nécessités des

apprenants

3.13 – Domaine de compétence « Facilité relationnelle »

Définition du domaine : Ensemble des savoirs, savoir-faire et savoir-

être qui permet d'être reconnu comme quelqu'un d'agréable, réaliste et

de bon conseil en toutes circonstances de relation avec autrui.

- Domaines associés : Efficacité personnelle, communication

positive, écoute active ;

- Pré-requis : connaissance de soi.

N Intitulés des niveaux de compétence « qualité

relationnelle » 1 2 3 4 F E

1 Connaît les ABC des membres de son équipe et des usagers avec lesquels il est en contact et

adopte à leur égard une attitude d’écoute.

2 Echange avec les autres équipes pour transmettre

et recueillir des informations utiles à l'action de

tous.

3

Collabore avec aisance, bienveillance et

détermination aux réunions d'équipe et inter-

services en gardant le cap vers des objectifs et

des plans d'action réalistes

Page 228: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

228

4 Est réputé pour être d'un abord agréable et

convivial en toutes circonstances afin d'atteindre

des résultats concrets.

3.14 – Domaine de compétence « relation de soutien »

Définition du domaine : Ensemble des savoirs, savoir-faire et savoir-

faire faire qui permet d'aider autrui et de le conseiller dans des

situations psychologiques difficiles.

- Domaines associés : communication, écoute active, efficacité

personnelle

- Pré-requis : intelligence affective

N Intitulés des unités de compétence

« relation de soutien » 1 2 3 4 F E

1 Développe un comportement d'observation et

de compréhension d'autrui.

2

Comprend et encourage l'expression d'autrui

manifestement en difficulté pour faciliter

l'expression de son ressenti voir d'une

souffrance.

3

Apporte son soutien inconditionnel à autrui et

après analyse en commun de la situation, le

conseille utilement ou l'aiguille vers des

personnes compétentes: psychologue,

psychomotricien, assistante sociale, etc.

4

Facilite l'élucidation par autrui de son

problème pour le faire devenir acteur de son

choix et concepteur de sa propre solution

moyennant un conseil et un encouragement

adapté.

3.15 - Domaine de compétence « connaissance de soi »

Définition du domaine : Ensemble des savoirs, savoir-faire et

savoir-faire faire qui permet de connaître et de prévenir ses réactions

émotionnelles, de combattre ses préjugés et de garder un équilibre

psychologique et un comportement stable et adapté en toutes

circonstances

Page 229: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

229

- Domaines associés : Affirmation de soi, intelligence affective,

Brainpiercing ;

- Pré-requis : efficacité personnelle.

N Intitulés des niveaux de compétence 1 2 3 4 F E

1

Connaît son histoire personnelle et ses

caractéristiques majeures de personnalité et de

comportement, points forts et points faibles.

2

A entrepris un effort de compréhension et de

réflexion sur soi pour élucider les situations

princeps à l'origine de la structuration de sa

personnalité.

3

Connaît et analyse les situations délicates et les

moyens de les surmonter (insécurité, anxiété,

relation, fatigue, énergie).

4 A entrepris une action de développement

personnel.

4- La qualité, compétence démonstrative des compétences

Communication et qualité reposent sur des compétences que nous

pouvons définir de façon complète ou minimale. Chacune de ces

compétences nécessite des pré-requis et des compétences associées en

gardant à l’esprit qu’une activité de qualité ne peut être obtenue que

par la mise en œuvre d’une multitude de compétences techniques et

relationnelles. La qualité est avant tout affaire d’état d’esprit et repose

sur des compétences relationnelles qui facilitent l’application de la

démarche proprement technique avec ses normes et ses procédures. Ce

sont ces compétences relationnelles qui garantissent avant tout la

satisfaction de tous les acteurs impliqués jusqu’au client final. En

reprenant la méthodologie du référentiel minimal voici comment se

présente le domaine qualité.

Définition du domaine « qualité » : Ensemble des savoirs, savoir-faire

et savoir faire-faire qui conduit à concevoir et mettre en œuvre une

démarche de qualité globale prenant en compte normes et procédures,

les exigences du réseau clients -fournisseurs jusqu'au client final, les

préconisations de l'agenda 21, les objectifs de développement durable

et de responsabilité sociétale dans le temps et dans l'espace

Page 230: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

230

- Domaines associés : Efficacité personnelle, communication,

management relationnel, veille technologique

- Pré-requis : analyse systémique, connaissance de l'organisme

N Intitulés des niveaux de connaissance « qualité » 1 2 3 4 F E

1

Connaît le vocabulaire de base de la qualité,

applique et fait respecter normes et procédures

propres à son service et consigne les indicateurs et

tableaux de bord.

2

Contribue à une réflexion systémique de la qualité

dans l'institution et participe à l'élaboration de

nouveaux indicateurs en contribuant à l'avancée de

la normalisation.

3

Contribue à la meilleure connaissance du réseau

clients-fournisseurs (internes et externes) jusqu'au

client final et élabore des indicateurs de

satisfaction.

4

Se tient informé de l'avancée de la normalisation et

réfléchit à sa mise en œuvre selon les

préconisations de l'agenda 21, de la norme ISO

3.26000/WD et dans la perspective de l'impact de la

responsabilité sociétale de l'organisme dans le

temps et dans l'espace.

Page 231: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

231

Page 232: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

232

Chapitre 11

Développer la qualité

1- Du contrôle de qualité à la théorie Z

Le fait de considérer la qualité comme un domaine de

compétence utile à l’organisation et à tous ses acteurs représente l’une

des idées majeures de la conception d’une démarche de qualité globale

(dite de 5° génération) que nous défendons, car nous en avons acquis

l’expérience pratique dans un certain nombre d’organismes. En effet,

beaucoup se sont engagés dans une démarche globale intégrant les

dimensions multiples qui en constituent les déterminants essentiels :

du contrôle statistique et de l’application des normes et procédures

jusqu’à la conception prenant en compte le réseau clients-fournisseurs,

l’amélioration continue du système et les répercussions de l’activité

dans le temps et dans l’espace selon les préconisations de la nouvelle

norme ISO WD 26000.3. Cette démarche de qualité globale

multidimensionnelle, systémique et réticulaire va donc bien au-delà de

la définition donnée par la norme ISO 8402 ou même la version

actualisée 9001:2008.

Cette conception holistique se caractérise aussi par une deuxième

idée-force : son exhaustivité conceptuelle et pratique, comme nous

l’avions montré dans l’Audit de l’entreprisecommunicante1en

décrivant « le modèle japonais » qui en est à l’origine.

Cet aspect global est repris par la norme FDX 50-173puis par la

version 9001 : 2008 pour en montrer à la fois ses vertus heuristiques,

expliquer ses succès économiques et servir de référence

(benchmarking) pour toutes les entreprises qui veulent véritablement

mettre en œuvre une démarche globale de qualité vivifiée par

l’alliance entre le développement des compétences et l’amélioration

de la communication interne, interpersonnelle et sociale.

Page 233: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

233

Troisième idée-force : la « qualité » ne peut être atteinte et

perfectionnée que si elle prend en compte l’ensemble des systèmes

dans lesquels une organisation exerce un pouvoir d’action. Ce principe

était déjà présent dans la conception d’Edward Deming dès le début

des années 503et se retrouve vivifié par le kaizen ou « amélioration

continue vers le bien-être »25

.

Établie sur ces principes opérationnels, la théorie Z, que nous

dénommons « qualité totale par le management relationnel », peut

donc se définir comme la mise en place et la dynamisation d’un

ensemble de compétences managériales au sein d’un système structuré

visant à créer la participation de chacun au sein de l’organisation, ainsi

que le développement d’un processus d’amélioration continue

répondant aux exigences de chaque « client » impliqué dans et hors de

l’organisation.

Dans cette conception systémique et réticulaire, est dénommé

« client » toute personne qui attend, de façon explicite ou implicite,

quelque chose d’autrui au double plan factuel et affectif : vous, ami

lecteur, avez besoin d’informations utiles et pratiques sur le

management des compétences et vous attendez de prendre plaisir à

cette lecture. Or, nous avons montré, que chaque personne a des

besoins fondamentaux (expression, reconnaissance, information,

reconnaissance) qui structurent cette double exigence. Dans le cadre

d’un organisme de production ou de service, s’y ajoutent pour chaque

acteur :

- des attentes individualisées en fonction du moment, de telle ou

telle personne avec qui le salarié se trouve placé dans une relation de

travail, de coopération ou de négociation ;

- des besoins spécifiques exprimés en termes de moyens, de

consignes, ou de compétences;

- des contraintes liées à l’ensemble de la situation sociale et

personnelle, amplifiées par les divers éléments du contexte le plus

large.

25

Imai M., Gemba kaizen,Berrett-Koehler Publishers, 2002

Page 234: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

234

Ainsi est constitué le dictionnaire des attentes, des besoins et des

contraintes (ABC), les demandes, les exigences et ainsi de suite…

jusqu’au zeste de fantaisie propre à chaque membre du réseau clients-

fournisseurs du système global de l’organisation. L’ensemble de ces

exigences va déterminer le système global du management (que nous

dénommons « théorie Z » ou encore TQC de 5° génération) et de

l’obtention de la qualité pour chaque unité du système, pour le client

final et pour l’organisme tout entier.

1.2- Les pratiques des acteurs

Cette conception holistique, systémique et réticulaire intègre et

optimise les différentes pratiques existantes concernant :

- la qualité intrinsèque du produit, ce qu’il y a de mieux et se

fait de meilleur ;

- l’établissement et le respect de normes et de procédures dans

la réalisation d’un produit ou d’un service ;

- l’analyse de processus qui permet le repérage, à chaque étape,

d’une source d’amélioration continue ;

- l’utilisation d’outils spécifiques d’analyse et de résolution de

problèmes constatés, tels qu’ils ont été inaugurés par les « cercles de

qualité » des années 80 en France et développés depuis lors ;

- l’état d’esprit et les mesures individualisées et adaptées

comme réponse à l’analyse des exigences du « réseau clients-

fournisseurs » dans lequel chacun des membres du système global se

trouve impliqué.

1.3 - L’efficacité organisationnelle au XXe siècle

Au cours du XXe siècle écoulé, cette conception du

management de la qualité s’est nourrie des apports des courants,

techniques et pratiques que nous présentons, à titre de repères partiels,

dans le tableau suivant (2.1).

Cette évolution est tantôt centrée sur l’efficacité organisationnelle

(technique, procédurale), tantôt sur l’efficacité humaine (relationnelle,

communicationnelle), pour finir par concevoir l’intégration de ces

Page 235: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

235

deux modalités dans une même pratique globale impliquant

l’ensemble de l’organisation. D’après notre expérience de terrain, le

cycle d’implantation d’une telle démarche globale peut être évalué

entre 5 et 10 ans, selon la taille des structures, la pérennité de la

volonté des dirigeants et le secteur d’activité.

Cette pratique inclut une vision éthique et stratégique, aussi bien au

plan interne qu’au plan externe, des différents systèmes qui

nécessitent l’intégration de l’ensemble complexe Ŕ constitué par la

qualité et la communication Ŕ en une démarche cohérente dont le

facteur humain est l’épicentre, et le management l’élément catalyseur.

Tableau 1 Ŕ Un siècle vers la qualité totale

Date Principe Origine

1901 Laboratoire national d’essais de

contrôle qualité

France

1907 Organisation scientifique du travail

F.-W. Taylor /USA

1921 Structure fonctionnelle de

l’organisation

H. Fayol/ France

1922 Control of quality in manufacturing Radford /USA

1926 Département qualité Bell Telephone W.-A. Shewhart

1928 Influence des relations humaines sur

la productivité

E. Mayo/USA

1935 Conception cybernétique N. Wiener/Allemagne

1936 Technique du brainstorming

A. Osborn/USA

1939 Théorie mathématique de

l’information

Shannon &

Weaver/USA

1940 Relation d’aide

C. Rogers/USA

1947 Contrôle statistique de procédé (SPC) E. Deming/USA

1947 Comportement managérial

H. Simon/USA

1950 Mouvement japonais pour la Qualité E. Deming /Japon

1951 Modèle de changement

organisationnel

K. Lewin/USA

1951 Nemawashi et ringi-sho

G. Taguchi/Japon

1951 Concept TQC (Total Quality Control) Feigenbaum/USA

1954 Management du contrôle de qualité : J. M. Juran/Japon

1959 Les motivations au travail

A. Maslow/USA

1962 Cercles d’activité & outils qualité

K. Ishikawa/Japon

Page 236: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

236

1962 Paradigmes et révolution scientifique H. Kuhn/USA

1964 Les deux dimensions du management Blake & Mouton/USA

1964 Introduction du fido-ka chez Toyota

(auto-controle des opérateurs)

Japon

1965 Kaizen : amélioration continue

M. Imai/Japon

1965 Le management rationnel, méthode

APEX

Kepner & Tregoe

1966 Théorie des systèmes ouverts

H. Kahn/USA

1967 Direction participative par objectifs

O. Gélinier/France

1967 Analyse de la valeur

W.-L. Gage/USA

1967 Introduction de l’auto-contrôle à la

Seita

G. Ballan, A.

Labruffe/France

1968 Théorie systémique

Von Bertalanfy/USA

1968 Coût de la qualité

A. Feigenbaum/USA

1969 Les indicateurs sociaux

J. Delors/France

1976 Expérimentation de groupes de

créativité à l’Aérospatiale

A.Labruffe/France

1976 Introduction des cercles de qualité

chez Lesieur

Archier &

Serieyx/France

1979 La qualité c’est gratuit : TQC, zéro

défaut

P. Crosby/USA

1981 Loi Auroux sur l’expression directe

Auroux/France

1982 Le service client Peters &

Waterman/USA

1985 La culture d’entreprise

E. Schein/USA

1985 Leadership et management Bennis & Nanus/USA

1985 Pensée et vision stratégique J.-W. Zimmerman/USA

1986 La transformation des leaders

N.-M. Tichy/USA

1986 « Service compris » Bloch, Hababou,

Xardel/France

1987 Empowerment (responsabilité du

management)

P. Block/USA

1987 La qualité totale par le dialogue E. Dupuy, A.

Labruffe/France

1991 TQM (Total Quality Management incluant le réseau clients-

fournisseurs) à l’université

Oregon State University/USA

1992 Protocole de Rio : agenda 21

Page 237: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

237

1998 Influence des compétences sur la

qualité

A. Labruffe/France

2001 Tous DRH ! J.-M. de Peretti/France

2003 Théorie Z : TQC de 5° génération :

conception spatio-temporelle de la

démarche globale associant qualité et

communication

A. Labruffe/France

2007 Elaboration de la Norme ISO

26000.WD.3 : développement

durable, responsabilité sociétale,

anticipation du produit et du service

dans le temps et dans l’espace

2008 Nouvelle version ISO 9001 :2008 : la qualité est définie comme « la

conformité aux exigences » relatives

au produit et à celles du client prenant

en compte les compétences du

personnel et son environnement de

travail26

2010 Publication de la norme ISO WD

26000 qui reprend les préconisations

du protocole de Rio de 1991 et

recommande au plan humain : le

respect des droits humains

fondamentaux, l’épanouissement des

salariés et la formation continue tout au long de la vie

1.4 - De la « meilleure » à la qualité « optimale »

Dans cette conception holistique et systémique, la notion

traditionnelle de qualité, « ce qui se fait de mieux et de meilleur », se

heurte à des contraintes de temps et de coût. Qui peut encore s’offrir

des chaussures à 30000Dirhams de chez Berlutti, composées par les

meilleurs artisans de la planète, dont le cuir est taillé dans les

meilleures peaux, dans le respect des procédures ancestrales léguées

de père en fils depuis des générations ?

Or, la qualité requise par un consommateur dépend d’un certain

nombre d’exigences parfaitement repérables mais différentes d’un

consommateur à un autre, au menu desquelles nous pouvons citer : le

cuir en tout ou partie, la doublure, la semelle, la hauteur des talons, la

26

Mise à jour de la norme ISO 9001 :2008 http://www.iso.org

Page 238: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

238

taille, la forme, le style, derby ou mocassin, le prix, la souplesse, le

confort, la peur des glissades ou des cors aux pieds, les conditions

d’utilisation, les nécessités d’entretien, la couleur et le goût de

chacun… Pour le consommateur moyen, le budget consenti varie entre

50 et 100 €, ce qui exclut bien évidemment le summum de la qualité

intrinsèque du produit confectionné par il signore Berlutti. On

comprend, à travers cet exemple courant, que la notion de qualité est

la résultante d’un transfert entre un absolu défini de façon monadique5

(peu compatible avec la satisfaction d’un service ou d’une production

de masse) et une réalité acceptable et demandée par un client

nommément identifié, lequel attend un résultat correspondant à

l’optimisation de ses critères de choix à un coût acceptable.

Plus prosaïquement, peut-on encore garantir la qualité traditionnelle à

toutes les étapes du processus qui conduit à avoir dans son assiette un

vrai poulet et à quel prix ? Qui garantira l’origine et la filière du maïs

qui l’a nourri, les normes sanitaires d’élevage et d’abattage, les

normes de conservation ? Un « vrai » poulet élevé dans le respect des

normes traditionnelles, en comptant le temps passé à le soigner et à le

nourrir (27 kilos de maïs en 9 mois de vie, 30 minutes seulement pour

le plumer et le vider !) reviendrait à plus de 200 dirhams le kilo. Dès

lors, il faut bien convenir que la qualité obtenue et acceptée est le

résultat d’un compromis entre des exigences normes-coût

parfaitement contradictoires6. C’est particulièrement vrai dans

l’industrie agro-alimentaire, dont les pratiques sont actuellement bien

loin d’avoir intégré une conception et une pratique de qualité globale,

comme la succession des scandales de cette filière le démontre depuis

une décennie et dont la mélamine dans les produits laitiers ou les

céréales représente le dernier avatar en version chinoise…. Dans ces

conditions, tout concourt à ce que le concept de qualité suprême cède

la place à un concept relativiste de qualité « optimale » (loi de

Martin27

).

Que dire du respect des normes et procédures quand celles-ci ont été

réalisées sur un modèle taylorien dans lequel les tâches sont

parcellisées, chronométrées, payées un salaire ridicule9, effectuées par

27

Ingénieur américain Martin a montré que, à partir d’un certain seuil, toute augmentation de la

qualité du produit de 1% entraine un coût multiplié par 10. Il faut donc accepter d’avoir des

défauts : qui accepterait de payer I million de dirhams une clé USB pour avoir 100% de

fiabilité ? Pour 95 % de fiabilité le consommateur trouvé cet objet à moins de 100 dirhams…

Page 239: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

239

des opérateurs ignorants du reste du système, quand ce n’est pas par

des enfants de quelques favelas asiatiques, des travailleurs clandestins

au fond d’une cave sans confort (en France par exemple !), des

femmes capuchonnées assises en tailleur à même le sol ou même des

prisonniers embastillés passant leur temps à confectionner des tirettes

pour bocaux à cornichons ?

Les normes doivent donc incorporer des éléments éthiques et

respectueux de l’homme au travail pour acquérir leur pleine

signification et faire prendre conscience de la responsabilité sociétale

de chaque travailleur. Il faut aussi que ces normes comportent un

versant environnemental qui garantisse aux générations à venir la

qualité de leur existence, voire Ŕ tout simplement Ŕ leur existence

future. Le système global s’agrandit, aussi bien en termes de

communication que de qualité, à l’ensemble des systèmes dans lequel

est impliquée toute structure de production ou de service en

incorporant une 3e dimension : celle du temps.

Par ailleurs, et c’est surtout valable pour les services, ces normes

doivent toujours être en conformité avec les exigences légitimes du

client. En France, il a fallu une loi récente10

pour que le patient d’un

hôpital soit informé de son dossier de soins ; et encore le message

n’est-il pas toujours passé auprès de quelque surveillante générale de

tel ou tel établissement.

Une autre caractéristique surgit alors : c’est celle de l’adaptation au

client, ainsi qu’à la diversité des situations en ce qui concerne les

services d’une part, et de la nécessité de souplesse en ce qui concerne

les produits d’autre part. Ainsi sont nées les cartes de contrôle qui

prennent en compte les variations intrinsèques de toute production.

Chaque norme admet alors des variations, en moins ou en plus, pour

être conforme au standard car la machine à des cycles de production

irrégulier tout comme l’homme à des cycles de vigilance qui exclut

toute linéarité de sa performance.

L’analyse du processus, comme celle des défaillances du

système, implique des « arrêts sur image », ce qui suppose la mise en

place de groupes de travail utilisant des outils spécifiques pour

objectiver les éléments du système et les améliorer. La vertu de cette

approche est de donner des méthodes qui vont servir par la suite à

Page 240: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

240

toute occasion de travail et de coopération. Le second avantage est de

centrer la réflexion sur les compétences et non sur les responsabilités :

il est plus efficace de modéliser une procédure relative à un savoir-

faire que de s’accuser mutuellement d’une défaillance. D’après

Deming, 94% des défaillances sont liées aux procédures et 6% aux

hommes. Les procédures doivent donc être écrites alors que les

hommes peuvent progresser en étant formés et perfectionnés pour

apprendre et respecter les procédures écrites, tout en s’améliorant

chaque jour davantage dans l’exercice de leurs compétences.

1.5 - Les compétences en préalable

À cet égard, il reste un travail considérable à entreprendre au

sein des organisations qui prétendent s’engager dans une démarche de

qualité. En effet, l’introduction d’une telle action, limitée ou globale,

se heurte à des difficultés essentiellement liées aux compétences12

,

car souvent:

- celles qui sont nécessaires pour mettre en œuvre et maintenir

le système de management de la qualité ne sont pas ou mal

identifiées ;

- les compétences existantes ou nécessaires à l’organisation ne

sont pas recensées ;

- les méthodes d’évaluation des compétences du personnel ne

sont pas utilisées.

- les compétences sont occultées par des jugements à l’emporte-

pièce qui portent sur les relations interpersonnelles ou les savoir être

des acteurs.

La priorité concerne donc l’analyse des pré-requis à toute implantation

d’une démarche qualité. Cette analyse doit s’effectuer en termes de

compétences améliorables, car elle centre les membres de

l’organisation sur leur progression en fonction d’objectifs acceptables,

nécessaires et démontrés en concertation avec le management.

Ces compétences peuvent être parfaitement repérées lors d’une

analyse objective : savoir faire tel ou tel mode d’emploi, protocole ou

procédure grâce à un document rédigé en commun, référentiel des

compétences ou manuel de protocoles dans les cas les plus simples.

Page 241: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

241

Chacun peut dès lors décider d’améliorer sa compétence en

entreprenant l’apprentissage qui en découle, parce qu’il en a compris

la nécessité. Il a pu fonder sa décision sur un engagement et sur des

documents écrits qu’il a pu s’approprier lors de leur élaboration, ou

lors d’un apprentissage visant à les automatiser grâce à des schémas

mentaux qui en facilitent l’exécution.

2. - L’apport essentiel de Deming

Comme dans de nombreux autres domaines de la gestion

humaine, les concepts de base du management global de la qualité13

ont été conçus et énoncés depuis longtemps, aussi bien dans l’Egypte

ancienne et l’Antiquité avec Socrate et Cicéron, qu’au cours du XXe

siècle. Colbert fait de la qualité un argument commercial tandis que

Vauban fait chronométrer les travaux pour définir un temps normal

d’exécution « sans aller trop vite ni se trop se fatiguer », puis les

Encyclopédistes se livrent à une analyse de la division du travail. En

ce qui concerne la conception globale de la qualité, on retrouve chez

Deming les bases du TQC (total quality control), et surtout sa prise en

compte de la nécessité pour le management d’exercer sa mission

relationnelle, d’encouragement et d’écoute.

Pour justifier cette assertion et montrer que Deming n’est pas

uniquement le sauveur de l’économie japonaise, après la reddition

d’Hiro Hito, ni le chantre du contrôle statistique de la production, que

d’aucuns ont voulu retenir de son œuvre, passons en revue les

principes, profondément frappés du sceau de l’humanisme, qui furent

les siens dès l’origine, en 195028

. Ils montrent bien que les règles de la

qualité rejoignent, en les anticipant, celles du management relationnel.

Il est dommage que seuls les principes techniques et instrumentaux de

Deming aient été appliqués en France au détriment de l’état d’esprit.

2.1 – Instaurer une éthique du travail

« Adopter une nouvelle philosophie de l’homme au travail, car

nous sommes entrés dans une nouvelle ère économique. En effet, la

misère de la condition ouvrière et un service indigent ne sont plus

tolérables. Rester compétitif et maintenir l’emploi sont des objectifs

28

Deming E., Hors de la crise, Economica, 2002

Page 242: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

242

conditionnés par l’innovation, la recherche et une amélioration

constante. »

Ce principe montre la dimension majeure du TQC originel ainsi que la

réflexion visionnaire, anticipatrice et toujours actuelle de Deming qui

reprend à sa manière le célèbre « qualité sans conscience n’est que

ruine de… l’entreprise ». L’accent est mis à la fois sur la dimension

humaniste et la philosophie qui doit imprégner le management, tout en

invitant à effectuer des investissements réalisés en amont du produit

ou du service : la recherche et la créativité.

2.2 - Persévérer vers l’objectif

« Créer et maintenir la constance de l’objectif pour améliorer

produit et service »

Notons que ce principe concerne à la fois les processus de production

où les démarches qualité se complaisent très souvent à se cantonner,

mais aussi les « services » (liés à la production ou non). Ceux-ci sont

beaucoup plus difficiles à appréhender en termes de qualité, car ils

requièrent la prise en compte d’attentes psychologiques et d’exigences

fluctuantes de la part d’un même client.

2.3 – Adopter une attitude scientifique

« Utiliser les avancées de la science. Couper la dépendance du

contrôle pour réaliser la qualité. Celle-ci ne provient pas du contrôle

mais de l’amélioration des processus. Il s’agit de construire la qualité

à l’intérieur de la relation produit-processus »

En clair, le contrôle doit être associé à la production au plan

fonctionnel, et se situer en amont ou de façon concomitante à la

fabrication. Les travaux que nous avons pu mener17

dans un Monopole

d’État montrent, à l’évidence, la performance avantageuse produite

par cette pratique, dans la mesure où elle responsabilise les

producteurs et les conduits à corriger immédiatement leurs erreurs. En

outre, elle leur permet de diversifier leurs compétences (préparation,

production, contrôle), mais aussi d’améliorer leur compétence

technique. Dans les services, des procédures automatisées peuvent

souscrire à cet impératif et, dans certains cas, des opérations en double

Page 243: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

243

commande parviennent à cette même finalité à condition que les

équipes constituées soient solidaires.

Les connaissances acquises par les neurosciences sur la perception, la

mémoire, la vigilance, le fonctionnement cérébral, doivent servir à

mettre en place des procédures de travail en conformité avec ces

domaines de connaissance et avec les principes de l’ergonomie. La

conduite des ensembles automatisés comme le travail sur ordinateur

doivent en bénéficier pour éliminer les sources d’erreur dans leur

conception et leur utilisation courante.

2.4 – Evaluer le coût total de la non qualité

« Arrêter de récompenser le travail en fonction du coût d’une

seule tâche de production. Il faut prendre en compte l’ensemble des

coûts induits à tous les stades : conception, achat des matières

premières, planification, production, contrôle, stockage, maintenance,

expédition, retour client, et non pas le seul coût de fabrication. Il faut

rechercher la meilleure qualité à tous les stades et non le moindre coût

apparent »

Que vaut l’économie réalisée sur la maintenance d’un sous-marin

quand ce bâtiment est perdu corps et biens à sa première sortie en

mer ? Sept cosmonautes valent-ils moins que le retour de la navette

Challenger pour changer une tuile du fuselage défaillante ?

L’économie mondiale peut-elle e se passer encore longtemps d’un

contrôle supranational sur les banques et les places boursières en

attendant la prochaine crise ? Pour rester au cœur de notre

problématique (qui concerne essentiellement les organismes de toute

nature et les dirigeants de ces derniers) il convient en effet d’analyser,

dans une perspective systémique, les conséquences d’une tâche sur les

activités qui en découlent et sur les répercussions induites par un

dysfonctionnement, une lacune dans un dispositif, une impasse dans

une procédure, un retard dans un planning, une hésitation lors d’un

protocole de sécurité ou un atermoiement dans une décision ou lors

d’une formation.

L’actualité récente fourmille de cas exemplaires, du naufrage du

Prestige aux travaux de sécurité des établissements pénitentiaires en

passant par les dysfonctionnements à répétition des trains de la SNCF

en 2008. Dans tous ces cas, la liaison « déficit de communication et

Page 244: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

244

lacune procédurale » est à l’œuvre pour entraîner un désastre qualitatif

d’abord, une catastrophe économique et un camouflet politique

ensuite. Dans les hôpitaux, cette liaison fatale, dans laquelle se

conjuguent Ŕ pudiquement Ŕ les accidents opératoires et les maladies

nosocomiales, conduit à enregistrer vingt cinq mille morts chaque

année en France.

Ainsi, qualité et communication apparaissent indissociablement liées,

dans leur conception comme dans leur mise en œuvre. Leur pratique

dichotomique ou asynchrone conduit à des résultats désastreux : il ne

reste plus au ministre concerné qu’à réunir une cellule de crise pour

comprendre le phénomène et répondre à la question : comment se fait-

il que les procédures Ŕ suite à une alerte météo, par exemple Ŕ ne

fonctionnent pas et que la déficience de la communication entre les

divers organismes concernés ait entraîné la paralysie d’une partie du

pays lors de la retentissante chute de neige du 4 janvier 2003 ? Même

interrogation pour la marée noire ou les inondations à répétition. Dans

tous ces cas, les coûts totaux supportés par la collectivité nationale

sont hors de proportion avec le coût des procédures préventives et les

moyens de communication nécessaires à anticiper le drame.

Comme tous ces exemples le démontrent, et comme le martelait

justement Phil Crosby, « la qualité c’est gratuit »29

: ce ne sont pas les

procédures qualité qui coûtent cher, c’est leur non respect en rapport

avec une nécessaire communication entre tous les acteurs impliqués.

Enfin, il est curieux de constater que les gestionnaires considèrent

comme normal de consacrer au poste recherche et développement,

dans les grandes entreprises, 2% du chiffre d’affaires, alors que ces

mêmes gestionnaires férus d’efficacité et de rentabilité sont réticents

pour investir dans une démarche qualité qui améliore sensiblement les

résultats de l’organisation. En fait, l’investissement dans la qualité est

financé à terme par les économies réalisées par la qualité du produit,

c’est-à-dire par la diminution des rebuts (pour la production),

l’accélération des procédures (pour les services), la satisfaction du

client qui le fidélise et la motivation accrue des personnels grâce au

développement d’une meilleure communication.

29

Phil Crosby a aussi publié La qualité sans larmes. Il est souvent identifié comme l’un des sept

samouraïs de la qualité dont le pape est Edward Deming

Page 245: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

245

En réalité, c’est parce qu’une démarche qualité nécessite des

changements de comportements vis-à-vis d’autrui qu’elle se heurte à

autant de réticences. Elle entraîne aussi des transferts de pouvoir du

chef vers l’exécution, des prises de décision en commun

insupportables pour les egos hiérarchiques, elle généralise

l’information jusque là distillée avec parcimonie. L’alibi facile de

cette résistance se manifeste dans l’invocation du coût d’une telle

action. Au démarrage d’une démarche qualité, il est impératif de

dégager un budget conséquent20

, qui doit être considéré par les

gestionnaires et surtout par les directions comme un véritable

investissement dont le « retour » est exceptionnel. Dans beaucoup de

cas, il se traduit en fait par la survie de l’organisation face à la

concurrence et à la mondialisation.

2.5 Pérenniser l’amélioration continue

« Améliorer constamment et toujours le système de production

et de service, afin d’améliorer la productivité et la qualité, afin de

diminuer constamment les coûts. Trouver les problèmes et leurs

causes. Le management doit travailler constamment pour améliorer les

éléments de ce système. »

Ce principe pointe du doigt la fonction du management qui doit se

centrer sur l’amélioration continue des divers éléments du processus

de production ET de service. Ce principe met donc en évidence deux

points-clés d’une conception globale de toute démarche qualité : le

rôle du management d’une part, et la nécessaire attention portée à la

fois à la production et au service rendu au client final d’autre part.

Cette amélioration passe par le perfectionnement continu des

compétences, c’est-à-dire par l’insertion de chaque membre de

l’organisation dans un système de formation continue. En outre,

l’expérience montre que cette amélioration vise à parfaire les

méthodes, à mieux appliquer celles existantes et à respecter de mieux

en mieux les procédures. Dans certains cas, comme pour les réunions

par exemple, le gisement d’amélioration est inépuisable : que ce soit

pour arriver et commencer à l’heure, traiter chaque sujet de l’ordre du

jour sans polémiquer, respecter le planning, terminer à l’heure et ne

convoquer que des gens concernés pour chaque séance en leur

remettant au préalable -et en temps voulu- des dossiers clarifiant

Page 246: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

246

l’information nécessaire, rédiger un compte rendu succinct et

l’envoyer à chaque participant dans les 48 heures21

.

Ces quelques indicateurs de performance peuvent être déclinés pour

toutes les actions composant une démarche globale de qualité, comme

pour l’exécution de toutes les tâches d’une fonction quelconque. Leur

exploitation fournit un excellent baromètre des améliorations

successives obtenues.

2.6 - Perfectionner les compétences

« Continuer toujours le perfectionnement des compétences

nécessaires à la réalisation du travail. »

Voici encore un principe novateur : il faudra attendre 1971 pour que la

France favorise (timidement) ce principe avec la loi sur la formation

professionnelle30

. Les experts s’accordent à penser que 95% des

connaissances d’un ingénieur deviennent obsolètes en 5 ans. Par

ailleurs, nombre de métiers existant aujourd’hui auront disparu à cette

échéance et de nombreux autres auront émergé. Tous ces faits militent

en faveur d’une refonte complète de notre système de paradigmes

concernant les compétences. Chacune d’entre elles doit constamment

progresser et chaque travailleur doit s’efforcer de diversifier ses

compétences afin d’être en mesure de suivre l’évolution des fonctions.

Le cas des métiers de l’imprimerie ou de l’informatique est

exemplaire mais, en fait, tous les secteurs sont concernés par cette

évolution et la nécessité d’acquérir de nouvelles compétences. Le défi

peut s’énoncer ainsi en ce qui concerne l’amélioration continue des

compétences : rester spécialiste tout en devenant polyvalent. C’est un

principe inverse à celui instauré par le taylorisme triomphant pendant

tout le siècle écoulé, qui a réduit le champ de pensée de tous, et en

particulier la plasticité conceptuelle des dirigeants, à l’égard des

possibilités de l’homme au travail. C’était un principe à l’œuvre dès

l’origine dans les usines japonaises d’après-guerre ; chaque opérateur

passait dans plusieurs postes et tous les cadres passaient dans tous les

postes de travail avant de progresser dans la hiérarchie, comme le

rapporte le MITI23

(ministère de l’Industrie japonais).

30

Labruffe A., L’entretien professionnel, Mettre en œuvre la nouvelle loi sur la formation

professionnelle, Afnor, 2006

Page 247: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

247

2.7 - Instaurer le leadership

« Améliorer la supervision des employés et des managers pour

instituer un management basé sur le leadership. Le but du leadership

est d’aider chacun, d’améliorer les machines et de trouver des astuces

pour effectuer un meilleur travail. »

Ce principe énonce le fait que le leadership est conçu avant tout

comme une compétence relationnelle comme nous l’avons montré au

chapitre précédent. Il est dévolu à chaque membre de l’organisation à

partir du moment où chacun participe activement auprès de tous les

éléments constitutifs du système, de production ou de service, à un

meilleur fonctionnement de l’organisation.

L’application de ce principe fait éclater la notion traditionnelle de

pouvoir, basée sur l’autorité charismatique ou autocratique, en

conférant cette nouvelle forme d’influence à toute personne qui

exerce, grâce à son savoir-faire, une action positive sur l’efficacité de

l’organisation, le moral des hommes, le fonctionnement des machines,

la détection et la mise en œuvre d’idées innovantes.

Si le leadership ainsi défini est l’affaire de tous, il devient une

compétence utile à l’organisation, à laquelle chacun doit accéder,

comme les autres compétences, à des niveaux précisément définis

selon la fonction et le rôle dans l’organisation.

Nous pouvons aussi dénommer ce domaine de compétence

« management relationnel ». Cette compétence est alors à l’origine de

trois caractéristiques attendues par la hiérarchie traditionnelle :

autonomie, initiative et responsabilité. Dans certains secteurs, comme

c’est le cas dans l’administration française, cette nouvelle conception

a du mal à être comprise par des gens enfermés dans un carcan

taylorien, ou des grilles de métiers datant de 1945, et surtout dans une

conception complètement réifiée de l’homme au travail.

2.8 -Établir un climat serein

« Écarter la peur, afin que chacun travaille effectivement pour

l’organisation. »

Page 248: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

248

L’existence de la coercition dans le système traditionnel de production

est fortement redevable à Taylor. Elle se traduit par une peur

multiforme savamment entretenue : peur de ne pas souscrire aux

standards de production, peur de ne pas produire assez dans le temps

imparti, peur de produire moins et moins bien que les collègues, peur

de la sanction en cas d’erreur, peur de l’autorité omnisciente et

omnipotente du patron, peur de l’agression verbale des petits chefs,

peur des jugements à l’emporte-pièce de tous sur n’importe quoi, peur

des fins de mois difficiles, peur de tous les aléas qui risquent

d’entamer la feuille de paie, peur de la maladie liée à la fatigue, peur

de perdre son poste en cas d’incompétence ou de malfaçons répétées

(ou de crise économique), peur (d’une cruelle actualité dans tous les

pays industrialisés) de ne pas jouir d’une retraite promise et méritée,

peur à l’état pur d’employés constamment réprimés dans leur

expression, leur progression, leur reconnaissance et maintenus dans un

état d’ignorance endémique.

Un des moyens pour briser cette ignorance et cette dépendance réside

dans la mise sur pied de trois actions majeures :

- la procédure d’accueil, que nous avons définie en neuf

actions25

;

- un stage de formation spécifique portant sur la connaissance

de l’entreprise ;

- un plan de perfectionnement continu des compétences basé

sur un accroissement méthodique de la culture générale technique,

seule susceptible de suivre les évolutions et de surmonter les ruptures

technologiques.

La connaissance de l’organisation constitue en effet une compétence

majeure, que chaque employé doit posséder à un niveau plus ou moins

élevé, pour comprendre la signification de sa fonction et des tâches

qu’il exécute dans l’ensemble du système organisationnel dans lequel

il baigne.

Cette compétence, une fois acquise, perfectionnée et actualisée en

fonction des évolutions de l’organisation, agit alors puissamment sur

l’amélioration des autres compétences, le respect des procédures et

l’objective qualité, dans la mesure où chacun a pu prendre conscience

Page 249: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

249

de la place éminente qu’il occupe dans le système. Ce domaine de

compétence constitue la brique de base sur lesquelles les autres

compétences vont pouvoir s’imbriquer.

2.9 - Ouvrir la structure

« Briser les barrières entre services : l’organisation doit

travailler comme une équipe solidaire. »

C’est un principe qui sera repris en France dans les années 1980 par

Archier et Serieyx27

et développé dans la notion de maillage. Cette

idée fera malheureusement l’objet d’une confusion tenace entre le

fonctionnement d’une équipe sportive et celui de l’équipe constituée

par l’organisation. On voit encore des sportifs faire des conférences ou

du coaching auprès des managers pour leur livrer les secrets de la

compétition de haut niveau. À quand les contrôles anti-dopage à la

sortie des ateliers et des bureaux ?

Pour être plus conciliant, notons tout de même la différence

fondamentale entre une équipe de mercenaires qui change à chaque

saison d’une part, les compétitions qui visent le court terme et où tous

les moyens sont bons pour devancer un rival d’autre part, et la vie de

l’organisation où la pérennité et le long terme sont privilégiés. La

solidarité de l’organisation s’établit dans la durée grâce à la

concertation continue et à la participation de tous à de multiples

projets d’amélioration de la production et du service rendu.

2.10 - Bannir les slogans !

« Éliminer les slogans, les exhortations, et les injonctions aux

travailleurs pour viser la qualité et la productivité. »

Ce principe a souvent été transgressé par les organisations qui se sont

engagées dans une opération de TQC. Il semblerait que les Japonais

aient été les premiers à proclamer des chartes qualité en 10 points,

tandis que les entreprises françaises, ayant appliqué béatement les

cercles de qualité, se sont empressées de copier ces chartes.

Parmi de remarquables slogans, l’exemple suivant Ŕtrès répandu-

devrait faire réfléchir chaque manager avant de le rappeler à ses

collaborateurs : « considérons chacun de nos clients comme le capital

Page 250: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

250

le plus important de la Société ».Or, chaque collaborateur est aussi,

comme nous l’avons défini dans la conception systémique que nous

proposons, le plus proche client du manager !

On citera aussi, à titre d’exemple, l’adresse d’un grand constructeur

automobile américain installé en France : « la philosophie de la

société Ford consiste à satisfaire aux besoins et aux attentes de la

clientèle par la création et le maintien d’un environnement

encourageant tous les employés, à poursuivre sans relâche,

l’amélioration de la qualité et de la productivité. Ceci doit s’appliquer

aux produits et aux services, dans toute la société Ford, chez ses

fournisseurs et ses concessionnaires ».

Nous pouvons traduire cette déclaration comme étant le résumé de la

« philosophie » de la société Ford. Soit….Dans une entreprise franco-

japonaise, un compromis a finalement été trouvé entre les managers

japonais et les employés français : les dix commandements de la

charte ont été rédigés en anglais, sur du papier gris, dans un cadre

situé à bonne hauteur dans le hall administratif où les opérateurs n’ont

rien à faire, de telle façon à ce que cette charte soit finalement illisible.

2.11 – Instaurer le management relationnel

« Éliminer les standards de fabrication qui portent uniquement

sur des quantités numériques. Les quotas prennent en compte

seulement des chiffres, mais ni la qualité ni les méthodes. Il faut leur

substituer le management relationnel et éliminer le management par

objectifs, éliminer le management qui utilise seulement des chiffres et

des objectifs quantitatifs ».

Nous pouvons traduire ce principe en soulignant le fait que la mission

du management est essentiellement une mission d’explication des

objectifs chiffrés. Cette information fait partie d’une réponse à un

besoin fondamental de tout salarié qui a besoin de comprendre le

pourquoi des objectifs qui lui sont assignés.

Par ailleurs, contrairement au taylorisme, le management relationnel

s’assortit d’objectifs qualitatifs, auxquels le salarié souscrira d’autant

mieux que ses propres attentes (qualitatives) auront été satisfaites par

son chef. Comment la postière peut-elle sourire à son client, si son

chef vient de lui fixer un objectif sans l’expliquer et sans avoir

Page 251: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

251

récompensé ce qui pouvait l’être par un regard, un bravo, un

encouragement ? Le déclencheur de la motivation se niche dans la

relation et se manifeste, de façon positive ou négative, selon le

ressenti de cette relation.

2.12 - Reconnaître l’Homme au travail

« Enlever les barrières existant entre le travailleur et son droit à

être fier de sa condition. »

Il s’agit, dans l’esprit de Deming, de reconnaître le travailleur et

d’encourager la fierté qui était autrefois attachée au travail artisanal.

Ceci correspond au besoin que nous avons indiqué au premier

chapitre, déjà identifié par de nombreux auteurs dont Herzberg28

, pour

qui la reconnaissance est une « motivation de premier ordre ».

Encourager chaque jour, discuter du travail réalisé en connaisseur,

s’efforcer de comprendre le génie propre de chaque personne et

décider en commun des meilleures options en cas de difficulté ou

d’interrogation sur la marche à suivre pour régler un problème analysé

en commun, constitue, pour le manager, la meilleure façon de faire

avancer une production ou un service de qualité. Il manifeste ainsi, par

le dialogue, ses talents de communicant, toujours à l’écoute, prenant

conseil avant d’agir et stimulant par un mot bienvenu la motivation de

chacun. Il considère autrui ainsi : en tant que personne, comme son

égal.

Ceci suppose qu’avant d’être reconnu, chacun soit connu par sa

hiérarchie. Il est donc important de développer des entretiens d’accueil

pour faciliter l’insertion des nouveaux dans un service, mais aussi

pour faire connaissance de façon approfondie avec chacun pour

connaître son histoire, évaluer ses compétences, sonder ses

motivations, faire sincèrement attention au « comment ça va ?29

»

quotidien. Il met ainsi en place et fortifie une relation de qualité qui

autorisera par la suite tous les efforts, déterminera une collaboration

fructueuse et une intégration harmonieuse dans le réseau de relations

de l’organisation.

Page 252: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

252

2.13 - Développer les personnalités

« Instituer un programme vigoureux de formation et de

développement personnel. »

Ce principe audacieux va dans le sens de l’amélioration continue des

compétences. Il le dépasse en proposant des actions de formation

concernant le développement personnel, c’est-à-dire l’acquisition et le

perfectionnement de compétences relationnelles qui vont favoriser le

leadership, tel qu’il est défini plus haut. L’adjectif « vigoureux » met

bien en évidence la nécessité d’une action, à la fois intense et

prolongée, pour atteindre cet objectif qui touche au comportement de

chaque salarié.

Pour y avoir été confronté et avoir eu les moyens d’une telle ambition,

nous connaissons bien toute la difficulté de parvenir à un changement

organisationnel : le cycle de mise en œuvre et de consolidation d’une

telle action est d’une dizaine d’années. A ce moment-là on peut

effectivement parler d’action « vigoureuse » et marquante.

Pour aider le lecteur dans cette voie, nous proposons dans cet ouvrage,

au fil des chapitres, toute une série d’outils et d’instruments de mesure

pour évaluer le management et les membres d’une équipe de travail,

afin de l’aider à progresser dans ce chemin semé d’embûches : le

développement personnel30

.

2.14–Développer la coopération

« Inciter chacun au sein de l’organisation à travailler à

accomplir cette transformation, car c’est l’affaire de tous. »

Ce principe découle du précédent, car si des actions de

perfectionnement des compétences et de changement organisationnel

s’inscrivent dans la durée, alors chacun sera effectivement incité à

accomplir cette transformation en ayant les compétences requises pour

ce faire, à la fois sur le plan des compétences techniques et sur le plan

des compétences relationnelles.

La mise en œuvre de groupes de travail pour élaborer descriptions de

fonctions et référentiels de compétences, comme des formations au

travail en équipe avec les personnels concernés, concourent

Page 253: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

253

puissamment à atteindre cet objectif, comme nous avons pu le

constater dans les organisations où nous avons implanté de telles

actions.

Dans cette optique, faire comprendre à tous les acteurs de

l’organisation qu’ils appartiennent à une même communauté et, qu’à

ce titre, ils sont tous interdépendants, ont des droits et des devoirs

réciproques, constitue l’objectif prioritaire du TQC. Pour parvenir à

l’acceptation de cette conception d’un « réseau clients-fournisseurs »

solidaire, il faut que tous les acteurs de l’organisation, sous

l’impulsion du management, apprennent à se parler et partagent une

méthode de communication que la démarche qualité perfectionnera au

fil du temps.

3 - Elargir le TQC

En conclusion, il faut souligner que, sur les quatorze principes

définis par Deming constituant la trame de la démarche qualité, dix

impliquent peu ou prou la mise en œuvre de la communication en tant

que procédure de transmission de l’information, processus d’adhésion

au changement, méthode d’amélioration des compétences et de

perfectionnement du leadership, et, bien sûr, base éthique de respect

d’autrui et d’authenticité, sans laquelle la communication devient

incantation manipulatoire, propagande stérile et vœu pieu.

Or, les organisations qui se sont référées à Deming (hormis au Japon,

comme nous le démontrons dans le prochain chapitre 3) ont, le plus

souvent, oublié cet état d’esprit et cette nécessité méthodologique

propres à la communication, pour ne retenir que de pâles recettes

axées sur le contrôle de la qualité totale (Total Quality Control), et

non sur une conception totale de la qualité (Total Quality Conception)

voire sur un TQC de cinquième génération qui associe qualité et

communication dans une même démarche globale..

Le TQC est devenu un autre faux ami de la langue anglaise (et du

franglais), dont il faut se méfier en le traduisant en français pour lui

garder tout son sens qualitatif et sa réelle valeur humaine. Un TQC

peut en cacher un autre. Il s’agit de choisir le bon : le Train de la

Qualité Concertée, vecteur de la théorie Z, ou bien encore le TQC de

cinquième génération, qui propose une démarche Totale de Qualité et

de Communication prenant en compte les répercussions et les

Page 254: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

254

problèmes potentiels31

d’un produit et /ou d’un service dans le temps

et dans l’espace.

La qualité s’inscrit dans l’histoire du management, indissociablement

liée à l’histoire de l’organisation du travail et à celle du degré

d’autonomie laissé aux travailleurs. Plus largement cette histoire est

celle de l’amélioration continue des produits et des services

1 Alain Labruffe Communication et Qualité, Afnor, 2008

2 Total Quality Control

3 Réseau Clients Fournisseurs

4 Total quality management

5 Totale Qualité et Communication de 5e Génération

6 Développement Durable

7 Responsabilité Sociétale de l'Entreprise

8 Espace Temps

Page 255: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

255

Page 256: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

256

Chapitre 12

Communication et qualité, même réseau

« Comment voulez-vous que je fasse mieux sans moyens

supplémentaires ? » est une lamentation récurrente, répétée à satiété,

entendue dès qu’il est proposé à un manager d’améliorer sa

performance et celle de son équipe. Il est donc nécessaire de rappeler

que les moyens existent et sont immédiatement mobilisables à

condition de les optimiser et de les faire marcher du même pas. Ils se

résument en deux mots clés qui correspondent à l’exercice conjoint

de deux compétences majeures: communication et qualité. Ces deux

pratiques supposent un même réseau car celui intitulé « clients

fournisseurs » et le réseau de communication correspondent en réalité

aux mêmes acteurs. Il découle de ce constat que ces deux réseaux se

superposent. Pour améliorer la performance sans moyens

supplémentaires, il faut donc que le management positif s’attelle à une

tâche prioritaire qui lui incombe: renforcer les compétences de chacun

des acteurs qui constituent ce « réseau deux en un », compétences

techniques d’une part et compétences relationnelles d’autre part

puisque la force d’un réseau dépend du plus faible niveau de

compétence d’un seul de ses éléments.

De ce fait, le fonctionnement du réseau clients-fournisseurs résulte de

l’opérationnalité de la communication établie entre les membres de ce

réseau. Rappelons que la communication est une compétence définie

par l’ensemble des connaissances et des pratiques mises en œuvre

pour échanger des informations ou des sentiments lors d’un processus

interactif alliant affectivité et contenu d’un message, dont l’objectif est

de se mettre d’accord pour s’engager dans une action concrète et

planifiée satisfaisant les protagonistes.

Page 257: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

257

À travers les interprétations et les applications du management de la

qualité au cours de ces deux dernières décennies en France, dans de

multiples organisations industrielles, de service et même d’éducation

dans lesquelles nous sommes intervenues, nous pouvons tirer un

ensemble d’enseignements reproductibles et de principes d’action

concrète.

1 - Le rôle du management

Il est central dans la mise sur les rails du TQC. Chaque

manager, en charge d’une équipe, d’un service ou d’une entité, doit

s’investir dans quatre actions prioritaires :

- Enregistrer et lister les exigences des employés pour bien

connaître les ABC de chacun et pouvoir y répondre : c’est la base de

la conception qualité comme réponse aux ABC du réseau clients-

fournisseurs;

- Répondre aux exigences répertoriées et aux nouvelles attentes

qui vont poindre, jour après jour, par tout moyen relationnel

approprié : entretien et réunion;

- Passer son temps à encourager et à aider (suivre, contrôler)

chaque collaborateur, ce qui permet d’exercer le leadership nouveau

qui doit supplanter désormais les exhortations et les objectifs

quantitatifs;

- S’exercer dans l’art et la méthode de communication33

qui

permet d’être effectivement à l’écoute, d’encourager les idées des

collaborateurs, de comprendre les différences, de faire adhérer autrui à

des idées neuves tout en étant soi-même perméable à des changements

et, enfin, de prévenir les conflits, voire de les résoudre par la

découverte dialogique de solutions élaborées en commun.

2 - Favoriser l’amélioration continue

Il s’avère qu’il vaut mieux recommander (comme le confirmait

Phil Crosby313

) de changer des centaines de petites choses que de

mettre en chantier de grands changements. C’est ce qui a été montré

en F1 par Jean Todt avec le succès que l’on connaît, contrairement

31

P. Crosby, Op. cit.

Page 258: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

258

aux résultats obtenus par les bouleversements voulus par Alain Prost

sur la même période 1997/2002 : un tiercé de champion du monde

contre une faillite retentissante.

L’actualité récente nous fournit une autre illustration avec la boulimie

de conquête de J.-M. Messier pour faire de Vivendi Universal un

groupe hétérogène contre nature, alors que les grands groupes

s’efforcent de se recentrer sur leur métier de base. Le constat vaut

aussi pour Michel Bon et France-Télécom, qui a pulvérisé des records

de déficit en agglomérant des sociétés hétéroclites35

. Or, au cours de

l’année 2000, cette société dite « de communication », avait mis au

point une originale expérience pour favoriser la communication

interne : une émission de radio, avec un animateur professionnel

connu, où chacun pouvait exposer son point de vue en direct grâce à

son téléphone.

Or, le théorème de base s’est vérifié : la communication (le fait de se

parler) est inversement proportionnelle aux techniques mises en

œuvre pour la propager (C= 1/T). Dans cette optique, la

communication interne doit prioritairement impliquer tous les acteurs

de l’organisation dans un dialogue direct, en face à face (entretiens et

réunions), et le management doit en constituer l’élément moteur et les

techniques doivent être considérées comme des adjuvants. Dans ces

deux cas exemplaires, le concept d’amélioration continue est

confondu avec celui du pouvoir et la qualité éphémère assortie d’une

communication indigente se paie au prix fort : démantèlement du

premier groupe et licenciement de 13000 personnes pour le second.

En réalité, l’amélioration continue concerne le perfectionnement des

hommes et celui des procédures, ainsi que la création de normes et de

procédures dans les secteurs les plus informels de la gestion de

l’entreprise, comme c’est le cas en matière de ressources humaines et

de communication interne (interpersonnelle et sociale) notamment.

L’élément indispensable de cette amélioration continue consiste enfin

à appliquer normes et procédures en respectant, dans ce domaine tout

en nuances et parsemé de cas particuliers, la lettre et l’esprit.

3 - Normaliser les processus

La compréhension de la notion de procédé (ou processus) est au

cœur du TQC (conception totale de la qualité). Un procédé doit être

Page 259: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

259

conçu comme une séquence de tâches conduisant à un but particulier.

Or, chacune de ces tâches implique le respect de protocoles, de modes

d’emplois qui correspondent à un savoir-faire identifiant un niveau

précisément défini dans un domaine de compétence. L’exécution

nécessite l’apprentissage d’un ensemble de connaissances et de savoir-

faire, qui sont d’autant plus assimilables par le travailleur que chaque

savoir-faire a été préalablement repéré dans un référentiel de

compétences.

En outre, les personnes, les méthodes, les moyens et les matières

premières utilisées pour parvenir à l’objectif font partie intégrante du

procédé et doivent être pris en compte pour parvenir à l’objectif de

qualité. Il s’agit d’analyser les processus et les sources de défaillances

à chaque étape, et non d’imputer la responsabilité des défaillances à

des hommes qui appliquent les procédures. Celles-ci doivent donc être

rédigées et faire l’objet d’un apprentissage formalisé pour être suivies,

puis perfectionnées dans leur maîtrise.

Comme nous l’avons indiqué plus haut, Edwards Deming constatait

que 94% des problèmes sont liés aux éléments constituant le processus

et 6% aux personnes réalisant le processus. On note que les

travailleurs sont responsables de leur tâche à l’intérieur d’un système

et ils ont la particularité, si on les y encourage, de trouver les

problèmes, d’analyser les causes de ces problèmes et de procéder à la

mise en œuvre des solutions. Dès lors, comme l’avait indiqué Deming,

les équipes de travail sont encore plus efficaces pour améliorer les

processus afin de résoudre les problèmes constatés.

4 - Motiver les personnels

Il faut convenir que tous les salariés ont des idées, et chacun

d’entre eux représente une source de connaissance et de créativité qui

ne demande qu’à s’épanouir. En effet, ceux qui sont les plus proches

des problèmes quotidiens rencontrés dans leur activité, au pied d’une

machine, ou en relation directe avec un client, ont les meilleures idées

d’amélioration, à condition de leur en laisser l’initiative et d’en

permettre l’expression. Toute répression, sanction ou remarque

intempestive à cet égard stérilisera irrémédiablement le flot créatif,

l’expression, l’autonomie, l’initiative et la prise de responsabilité,

Page 260: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

260

d’où le constat, auto-validant et souvent émis, que « ces gens ne sont

bons à rien ! ».

En réalité, la plupart des employés, même les plus vieux, sont

d’accord pour partager leurs idées avec leurs collègues et les

transmettre à des plus jeunes. À cet égard les préretraités représentent

un filon inexploité sur lequel les organisations doivent se pencher

rapidement en raison du flot de départs prévus entre 2004 et 2010 :

quatre fois plus de départs à la retraite de cadres que dans la décennie

précédente. Sans prise en compte de ce gisement de ressources

d’expériences et de compétences, beaucoup d’entreprises vont subir

de plein fouet une cruelle déperdition de savoir-faire qui va retentir

sur la qualité des produits et des services. Il est donc urgent de

reconnaître, par un rôle spécifique, ces préretraités en favorisant leur

leadership pour les impliquer, notamment, dans la formation des plus

jeunes, la conduite des projets en cours et la transmission des

procédures qualité.

En outre, les gens impliqués dans les décisions sont généralement les

plus investis pour les réaliser. Le management ne peut avoir réponse à

tout, et il doit bien accepter le fait qu’il ne doit pas les avoir toutes. Le

capitaine des pompiers ne peut pas prétendre savoir mieux manier une

lance à incendie (ce n’est pas son rôle) que le pompier dont c’est la

pratique quotidienne. Par contre, il est impératif d’exiger du galonné

de prodiguer des conseils et d’encourager le pompier de base

confronté à l’incendie, et d’être immédiatement présent sur le front de

l’incendie pour diriger effectivement les opérations.

5- Homogénéiser le « réseau qualité et communication »

Esquissons une définition à la fois synthétique et opérationnelle,

à l’issue de ce tour d’horizon. Une nouvelle conception de la qualité,

complexe, mais constitutive du monde dans lequel nous vivons38

,

émerge des expériences tentées à ce jour. La qualité peut ainsi être

définie comme étant liée à la perception du client à partir de la qualité

intrinsèque du produit (qui peut être ou ne pas être perçue, voire

déformée par le client) ET de la qualité du service effectivement rendu

en conformité avec les attentes du client.

Or, que vaut la qualité du service de la Poste quand le timbre est

délivré en ronchonnant ? Que vaut la qualité d’une opération de

Page 261: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

261

l’appendicite réussie quand les repas servis, diététiquement équilibrés,

ne sont pas appétissants pour le patient ? Que vaut un brillant cours

dispensé à l’université, quand le matériel audio-visuel tombe en panne

ou que les pieds des étudiants reposent sur des moutons de poussière

oubliés par un service d’entretien dépassé ? Que vaut la prestation

d’un artisan ou d’un commerçant quand l’accueil n’est pas au rendez-

vous ?

En conséquence, avant de définir de façon univoque la qualité en

fonction de normes, de protocoles et de processus (autant d’actions

impératives pour obtenir un produit « nu » de qualité), il convient de

se poser, au préalable, un certain nombre de questions qui renversent

la définition traditionnelle en se focalisant sur le destinataire :

- Qui sont les clients?

- Quels sont leurs ABC à l’instant T et par rapport au contexte

et à la situation vécue ?

- Quel est le produit, le service, le processus qui répond à ces

exigences ?

- Comment puis-je répondre de façon optimale, sans excès ni

insuffisance, aux attentes des personnes impliquées par le réseau

clients-fournisseurs dont je dépends, pour que le client final obtienne

la qualité « produit-service » qu’il exige ?

- Quelle action est requise pour améliorer mes processus de

travail tenant compte de la complexité et des attentes paradoxales de

mes interlocuteurs au sein du réseau?

- Quelles compétences dois-je exercer et améliorer, sur le plan

technique comme sur le plan relationnel, pour souscrire aux exigences

des acteurs de mon réseau de partenaires (clients-fournisseurs) dans

lequel j’évolue ?

- Quelles conséquences la production et/ou le service offert ont-

ils, dans l’espace et dans le temps, et comment puis-je anticiper des

normes respectueuses de cette nouvelle dimension espace-temps du

système dans lequel mon organisation s’inscrit?

Page 262: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

262

Ce questionnement montre à l’évidence que les interlocuteurs du

réseau de relations, dans lequel chacun s’inscrit, est le même que le

réseau clients-fournisseurs dans lequel chacun doit prendre en compte

les ABC de ses clients. Ainsi qualité et communication sont tributaires

d’un même réseau.

Or, si les procédures qualité sont facilement identifiables (c’est le rôle

de tout manuel d’assurance qualité de les consigner), il s’agit

d’identifier de la même façon les procédures de communication.

Celles-ci sont indissociables des procédures qualité, et elles sont

intimement liées à ces dernières pour alimenter un unique réseau

clients-fournisseurs où chacun doit apprendre une méthode commune

pour communiquer ses ABC et être à l’écoute de ceux d’autrui.

C’est donc l’objectif de ce chapitre de proposer des exemples

performants de procédures communicantes dans toutes les situations

interpersonnelles qui l’exigent, entretiens de tous ordres et multiples

réunions pour l’essentiel. Trop souvent, en effet, ces situations sont

abordées de façon improvisée ou anarchique, en se disant : « on verra

bien ». C’est tout vu : c’est raté. Ces situations improvisées de

communication sont des nids de non qualité absolue. De même, une

organisation qui n’a pas envisagé la qualité dans une conception

globale d’instauration, prenant en compte l’ensemble des acteurs du

système, verra sa démarche contrariée à chaque pas.

Retenons enfin, dans cette esquisse de définition, l’aphorisme proposé

par Phil Crosby39

, « la qualité, c’est faire bien du premier coup ». Ce

qui sera d’autant plus facile à réaliser que les préconisations

précédentes auront été respectées. L’application se complique quand il

s’agit de faire bien pour la tâche primaire, mais aussi pour l’ensemble

du système espace-temps dans lequel est impliquée l’organisation.

6 - Evaluer les compétences

L’une des principales originalités d’une conception systémique

du management total de la qualité, alliant communication et qualité,

réside dans le fait de considérer ces deux corpus comme des

compétences mesurables. Leurs divers composants en termes de

connaissances, de savoir-faire et de savoir faire-faire (les items)

peuvent se hiérarchiser en niveaux croissants, dont chacun constitue

un palier d’apprentissage comme nous l’avons expliqué au chapitre 3.

Page 263: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

263

Grâce à cette perspective métrologique, une personne peut évaluer ses

compétences dans chacun de ces deux domaines et mettre en œuvre

les actions d’information et de formation qui lui permettront de

progresser. De même, chaque manager pourra apprécier ses

collaborateurs et leurs proposer des actions de perfectionnement à

l’aide de la méthodologie proposée dans cet ouvrage.

6.1-Qualité et communication sont des compétences mesurables

La qualité requiert, au-delà d’une philosophie humaniste, un

vaste champ de connaissances et de savoir-faire, tant en termes de

procédures d’exécution et de normes de réalisation qu’en termes de

processus de communication. Elle nécessite de la part du management

beaucoup de qualités pédagogiques pour faire réaliser un véritable

« bond culturel » à des collaborateurs qui n’envisagent souvent la

qualité que dans le contexte de « nudité » du produit.

Dès lors, il faut bien faire comprendre à tous que la qualité est

toujours associée à un service, qu’elle s’obtient à l’occasion d’un

processus récurrent au sein d’un « réseau clients-fournisseurs », grâce

à un lubrifiant spécial qui s’insère à tout moment dans chaque rouage :

la communication interpersonnelle.

Ce double processus ne connaît ni cesse ni repos, puisqu’il est

impliqué dans une spirale d’amélioration continue initiée à la fois par :

- un des besoins fondamentaux de l’homme au travail (besoin

de progression) à l’origine du produit ou du service;

- les exigences du consommateur de plus en plus prégnantes;

- la pression de la concurrence de plus en plus agressive.

Tout concourt donc à ce que la qualité s’inscrive dans un processus

d’amélioration continue. Il en va certainement de même de la

conception de la qualité qui doit désormais envisager la prise en

compte d’exigences systémiques de plus en plus larges pour souscrire

aux exigences de tous les acteurs impliqués par sa réalisation. Ce

constat est probablement valable dans tous les secteurs marchands et

non marchands, de production comme de service. Administrations et

éducation devront y souscrire rapidement aussi car, à la limite de la

qualité, c’est certainement la qualité de citoyenneté, l’appartenance à

Page 264: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

264

une Cité de qualité, qui est en question. Pour en juger, chacun peut

s’étalonner grâce aux grilles d’évaluation des domaines qualité et

communication que nous proposons comme conclusion à ce chapitre.

6.2 - Définition du domaine de compétence « qualité »

Il est possible d’identifier un domaine de compétence à part

entière, utile à l’organisation, et que chaque membre de l’organisation

doit posséder à des niveaux divers en fonction de ses responsabilités.

Cette hiérarchisation en sept niveaux permet à chacun de se

perfectionner et de décider des apprentissages nécessaires pour

progresser.

Ce domaine de compétence est constitué par l’ensemble des

connaissances, des procédures formalisées et des actions qui visent à

mettre en œuvre une politique et une démarche globale qui mobilisent

de façon permanente le personnel pour améliorer :

1- La conformité des produits et des services à des normes

d’exécution et aux exigences de chacun au sein du « réseau clients-

fournisseurs» ;

2- L’efficacité du fonctionnement organisationnel, liée

notamment aux procédures de travail et à la circulation de

l’information;

3 - La performance individuelle de chaque membre du réseau en

termes de compétences, de relations, de responsabilité sociétale et de

management ;

4 - La pertinence des actions et des indicateurs de mesure avec

les exigences et l’évolution de l’environnement socio-économique et

réglementaire.

5 - Les répercussions dans l'espace et dans le temps du produit

et du service ainsi que la responsabilité sociétale d l'organisme et de

chacun de ses acteurs

6 - Le respect des droits humains fondamentaux ainsi que le

développement et l'épanouissement personnel de chacun des acteurs.

7 - L'anticipation du recyclage des produits usagés.

Page 265: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

265

Rajoutons l’injonction mère de la qualité, rappelée par la sagesse de

Monsieur Watanabe qui déclare, après le recul des ventes de 2008,

que le groupe dont il est le Président réussira son redressement à

condition de retrouver les valeurs qui l’ont propulsé au premier rang

des constructeurs automobiles mondiaux : « écouter nos clients et nos

fournisseurs »32

. Or l’écoute est le fondement même de l’efficacité de

la communication, laquelle détermine une action véritablement

adaptée en réponse aux exigences enregistrées lors d’une écoute

méthodiquement entreprise auprès de tous les acteurs du système

organisationnel.

Tableau 2. 4. 3 Ŕ Référentiel du domaine complet « qualité» en 7

niveaux

Niveau Items Savoir Savoir-

faire

Savoir

faire-faire

1

Connaît l’existence d’une

politique de qualité propre à

l’organisation (normes,

procédures, contrôle, indicateurs,

charte).

Connaît la démarche qualité

propre à sa tâche, son poste, sa

fonction.

A réfléchi sur les attentes et les

besoins de ses « clients » et à sa

place dans l’ensemble du

« réseau clients-fournisseurs ».

A élaboré ou participé à l’élaboration d’indicateurs

propres pour mesurer les

différentes composantes de son

action et les résultats obtenus.

2

Exécute son travail en fonction

des procédures établies (règles,

procédures et manuels

formalisés).

Contrôle son travail dans le

respect des procédures par des

indicateurs.

Mesure sa performance grâce à

des indicateurs tenus à jour et la

fait connaître par un document

approprié (tableau, graphique).

32

Journal Sud Ouest du 23 décembre 2008

Page 266: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

266

Réfléchit aux pistes

d’améliorations continues en

fonction des écarts constatés

(compétences, résultats, attentes,

satisfaction, management,

relation, procédures, protocoles).

3

Propose et met en œuvre un plan

d’action global d’améliorations

continues dans sa procédure

fonctionnelle.

Actualise les demandes, besoins,

exigences et contraintes de ses « clients » et interlocuteurs

directs.

Adapte et affine sa réponse en

fonction des nouveaux éléments

d’information obtenus.

Centralise les exigences, leurs

réponses et les écarts dans un

document de synthèse diffusé

dans le service et les autres

services.

4

Recherche les attentes

spécifiques de ses clients et les

inclut dans sa réponse.

Décèle des dysfonctionnements

et y apporte les correctifs.

Synthétise grâce à des

indicateurs l’évolution de sa performance.

Élabore et rédige le manuel

d’assurance qualité rassemblant

les procédures utilisées en

concertation avec ses collègues,

fournisseurs et clients.

Participe à des groupes de travail

visant à l’amélioration des

produits, procédures et services.

5

Élabore les procédures propres

aux actions complexes ou

exceptionnelles.

Réunit ses collègues pour les

informer sur les procédures

exceptionnelles ou complexes et les faire réfléchir sur les

améliorations de procédures

existantes.

Initie et anime des groupes de

travail centrés sur l’amélioration

Page 267: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

267

des normes et procédures

existantes et la mise en place des

nouvelles.

Recherche de nouveaux

indicateurs et affine ceux

existants en fonction de

l’amélioration des connaissances

et des exigences des différents

acteurs.

6

Met en place une politique de

qualité totale grâce à une

planification stratégique prenant en compte les exigences

(attentes, besoins et contraintes)

des différents acteurs internes et

externes de l’établissement en

conformité avec les avancées de

la normalisation

Établit la liste des actions à

entreprendre pour améliorer la

qualité par tous moyens utiles :

matériel, formations, manuels

d’assurance qualité, recherche

d’indicateurs et de mesure.

Établit, centralise et harmonise

les critères d’acceptation et de rejet des produits et de services,

les valeurs des objectifs de

performances, les cartes de

contrôles, les méthodes d’essais

et d’exigences.

Publie des notes de synthèse et

les diffuse à l’ensemble du

personnel et les présente en

réunions pour les exigences les

plus sensibles.

Fait connaître aux partenaires

extérieurs les résultats obtenus.

7

Évalue la politique de qualité

totale et propose des améliorations en fonction des

recherches entreprises en interne

comme en externe.

Propose, suite aux travaux de

groupes dédiés, des indicateurs

propres à évaluer l’ensemble des

activités et services : structure

organisationnelle, circuits

d’information, communication

Page 268: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

268

interne, styles et efficacité du

management, utilisation des

ressources en hommes,

équipements et matériels, gestion

du temps, référentiel de

compétences, descriptions des

fonctions, GPEC, etc.

Recherche, conçoit et

perfectionne des actions et

méthodes innovantes pour

développer l’état d’esprit qualité et organise des colloques de

réflexion impliquant l’ensemble

du personnel.

Se tient informé de l’évolution

des exigences internes et

externes des différents acteurs et

partenaires de l’établissement et

du secteur d’activité en général.

Élabore en concertation avec

l’ensemble des responsables et

diffuse des documents de

synthèse et publie des ouvrages

de référence.

7 - Communication et qualité

Pour finir de justifier notre propos, référons-nous à

l’étymologie de ces deux termes que nous avons rapprochés au sein

d’un même réseau dans ce chapitre parce qu’ils sont intimement liés

dans la pratique organisationnelle et réunis quotidiennement par des

compétences relationnelles identiques.

La qualité (tales qualis) est la propriété d’une chose et la

communication est la prise en charge (cum munus) d’une personne.

Dès lors, à partir de ces étymologies, nous pouvons affirmer et vérifier

que la démarche qualité consiste à réunir des personnes autour d’un

objet de production ou de service pour que, s’entraidant et

communiquant ensemble comme les doigts d’une seule main (cum

manus), les acteurs de l’organisme puissent approprier cette

production ou ce service aux exigences de chaque membre du « réseau

deux en un ».

La démarche qualité suppose le principe de coopération entre salariés

pour permettre la réalisation la plus satisfaisante possible du produit et

Page 269: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

269

du service. Cette coopération, de part son exigence

communicationnelle, va à l’encontre des principes formels du

taylorisme. Comme le rappelle Philippe Zarifian33

, le paradigme de la

coopération suppose une redéfinition sociale des rôles respectifs de

l’individu et du collectif. Or cette nouvelle définition se heurte aux

principes du taylorisme qui excluent formellement une telle

coopération et visent34

, à l’intérieur de règles sociales générales, à

isoler chaque individu à son poste de travail, à couper toute

communication entre les travailleurs et à inhiber voire réprimer toute

possibilité d’expression. Dès lors, les relations de coopération ne

pouvaient être que souterraines, implicites et limitées.

L’association de la démarche qualité visant à l’excellence du réseau

clients-fournisseurs qui en conditionne l’efficacité avec la

communication interpersonnelle entre les membres du réseau, oblige

à transformer l’organisme. Le taylorisme voulait coûte que coûte

éliminer l’humain et le social, interdire « la paresse de l’ouvrier » » et

en langage de l’information, éliminer le bruit. L’organisme mondialisé

doit être conçu comme lieu de production de la pensée, de

l’autonomisation et de l’innovation de chacune des personnes qui le

composent35

.

Georges Archier et Hervé Sérieyx36

soulignent que la fin du

taylorisme, qui sépare ceux qui pensent de ceux qui exécutent, doit

voir émerger la participation généralisée. Chaque membre du

personnel contribue quotidiennement à la qualité du produit, à son

niveau, dans son poste de travail, car (comme le rappelle la norme

FDX 50-183) « chaque acteur doit être compétent » parce que son

action et ses relations exercent une répercussion sur la qualité du

produit et du service. La version 9001 :2008 précise que l’organisme

doit « déterminer les compétences du personnel ayant une incidence

sur le produit afin qu’elles soient en conformité avec les exigences

relatives au produit ». Or dans notre conception réticulaire chaque

33

P. Zarifian, Travail et communication, PUF, 1998, , p.18 34

Quelques cas, notamment les centres d’appel en France, et l’organisation de la production en

Chine comme en Inde (entre autres exemples emblématiques) démontrent que le taylorisme est

toujours d’actualité même et surtout dans l’entreprise fondatrice de cette conception qui

l’Homme au travail depuis l’aube de la révolution industrielle. 35

N. Kridis et C. Lemoine, Communication et entreprise, les hommes, les machines, l’environnement,

L’Harmattan, 2003, p. 40 36

G. Archier et H.Sérieyx, Pilotes du 3° type, Seuil, 1986, pp. 49-45

Page 270: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

270

acteur du réseau est dépendant de tous les autres et, à ce titre, chacun a

une incidence sur le produit et/ou le service. En conséquence chaque

membre du personnel doit connaitre et maîtriser les niveaux de

compétences qui lui sont nécessaires pour effectuer ses multiples

tâches (activités, attributions, missions, fonctions) au niveau requis

par les exigences qui conduisent à la conformité du produit ou du

service afin de satisfaire les exigences du client final via les clients et

fournisseurs intermédiaires du réseau dans lequel il agit.

Au sein du réseau clients fournisseurs, chaque maillon faible doit être

transformé en maillon fort, par la prise en compte de ses exigences,

sociales, cognitives et affectives. La prise en compte de tous les

acteurs de l’organisme par le mangement et le perfectionnement de

leurs compétences relationnelles tend à prouver que la qualité est le

fruit de la communication sociale : qui détient les clés du processus

communicationnel ouvre les portes de la qualité. Cette transformation

de perspective, conjuguant communication et qualité, conduit à la

fiabilité du « réseau deux en un » parce que tous ses membres doivent

être ou devenir compétents pour reconnaître et traiter les exigences

relationnelles et procédurales des autres maillons.

L’objectif de la démarche qualité ne réside pas dans la conception

d’un système qualité mais ans sa mise en forme organisationnelle, ce

qui implique que les acteurs décident de communiquer et que le

management relationnel montre l’exemple de cette volonté de

dialoguer au quotidien37

.En effet, management participatif,

coopération et communication interne sont les vecteurs permettant

une application optimale d’une démarche qualité. En ce sens, ils

impliquent une modification du modèle managérial, où l’Homme

retrouve son véritable positionnement, au centre de ce « modèle

systémique complexe38

».

La démarche qualité provoque des changements organisationnels

évoqués de manière très positive par les qualiticiens : le système

qualité par la clarification organisationnelle et les méthodologies qu’il

apporte faciliterait l’exercice du travail, développerait les compétences

et les responsabilités de chacun, favoriserait les interactions entre les

37

Crozier M., L’entreprise à l’écoute, Seuil, 1994, p.47 38

Domenc M., Le travail au fil de l’âge, Octares editions, 2000

Page 271: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

271

salariés et inciterait à plus d’initiative et plus d’autonomie, bref, plus

de liberté dans le travail et dans le développement personnel39

.

Nous sommes bien loin de la logique taylorienne où l’ouvrier était

« enchaîné » corps et âme à son poste de travail, tel un simple maillon

purement « matériel » de la chaîne de production. Il était alors

considéré comme un simple numéro réagissant docilement à la sirène

qui délimitait le temps de travail. Alors comme le déclarait le

« Directeur de l’Elément humain » d’Aldous Huxley dans « Le

meilleur des mondes », « chez nous, il n’y a pas de problème

humain »40

.

Depuis cette époque qui persiste encore même dans les pats dits

développés et pas seulement dans les contrées qui fournissent la

planète entière avec des produits de faible qualité comme résultat

normal de toute production de masse taylorisée41

, Les quatre

changements individuels les plus notables provoqués par la procédure

qualité sont42

:

La modification des rôles des acteurs

L’exclusion ou la reconversion de certains acteurs

La remise en cause d’habitudes, de modes opératoires avec les

exigences nouvelles de traçabilité

La professionnalisation de tous les acteurs qui développent de

nouvelles compétences dans des espaces se caractérisant à la fois par

de nouvelles contraintes et une autonomie accrue.

Ces changements organisationnels tiennent compte de la dimension

sociale de l’entreprise et du développement personnel de chacun de

ses acteurs.. Certification Qualité et ressources humaines représentent

alors deux valeurs intrinsèques que le management doit prendre en

compte et développer de façon conjointe.

Leurs combinaisons amènent à mettre en œuvre ce que nous

dénommons43

« Total Quality Management de 5ième

génération », soit

39

Domenc M., op.cit., p.1 40

Huxley A., Le meilleur des Mondes, Livre de poche 41

D.Mothé Gautrat, Pour une nouvelle culture d’entreprise, Ed.de la découverte, 1986 42

M. Domenc, op. cit. , p.2 43

A. Labruffe, -60 tableaux de bord pour la gestion des compétences, Afnor, 2006

Page 272: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

272

un modèle idéal de management qualité visant une « Qualité

Globale ». Le produit ou service doit prendre en compte ses

répercussions dans le temps et les processus de communication qui ont

conduit à sa réalisation où le « C » de contrôle est associé au « C » de

communication et conduit à la pérennité de la qualité dans l’espace et

dans le temps.

En conclusion, la mise en œuvre de cette union entre communication

et qualité au sein d’ un réseau commun, sur la base de compétences

relationnelles identiques, doit permettre de revivifier les démarches de

qualité totale tout en donnant au personnel d’encadrement de

nouveaux outils d’évaluation et de motivation des collaborateurs dont

il a la charge. Pour y parvenir, il lui faut d’abord développer ses

compétences proprement relationnelles en s’inspirant du référentiel

proposé au chapitre 8. Ensuite la conception et la pratique d’une

démarche de qualité associant des compétences techniques et des

compétences relationnelles permettront de mettre en œuvre une

démarche de qualité totale vivifiée par les avancées de la

normalisation et les pratiques de la théorie Z.

Cette pratique exhaustive, globale, systémique, réticulaire et

profondément humaniste doit intégrer les préconisations de la

normalisation afin de lui restituer le seul sens qui vaille en termes de

responsabilité sociétale et de développement durable, et dont dépend

en tout premier lieu notre survie en tant qu’espèce : humain .Il

appartient au management, pour être positif et répondre à la nouvelle

mission attendue par les salariés, de conjuguer les pratiques

normatives de la qualité avec l’exercice des compétences

relationnelles qui conditionnent leur application rigoureuse.

Page 273: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

273

Page 274: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

274

Conclusion

Manager les compétences,

C’est satisfaire aux exigences

Basé sur des compétences formalisées et évaluées

constamment, le management devient une nouvelle profession mêlant

étroitement des compétences techniques et des compétences

personnelles, de haut niveau toutes deux. Déjà, si les modes d'emploi

proposés sont appliqués et perfectionnés, si les compétences

relationnelles ainsi que les procédures qui déterminent la réussite des

multiples entretiens (embauche, évaluation, mise au point, analyse

des défaillances) et des multiples réunions sont respectées et, enfin et

surtout, si la réflexion sur soi et les diagnostics sont effectués en

conscience et régulièrement afin d'adapter l'attitude aux exigences

d'autrui, nous aurons fait œuvre utile. Dès lors, le manager sera "pris

dans un jeu humain qui n'est pas prêt de s'achever" pour rependre une

expression de John Saul concernant les relations qui se tissent à

l'échelle planétaire44

.

Il reste une évidence qui doit nous remplir d'humilité et nous pousser à

progresser: l'Autre reste une énigme, et comme le déclarait La

Bruyère, à propos d'un de ses caractères, le philosophe péripatéticien

Straton45

, « une question à jamais indécise ». Le manager doit donc

s'employer à percer cette énigme par l'écoute et le dialogue tant que

l'élucidation à laquelle il doit procéder à son propre égard, l'analyse de

son comportement et la recherche des déclics qui le font agir et réagir

de façon rationnelle et non empathique, ne sera pas réalisée. Est-ce si

facile? Certes non! Faut-il aller consulter un psy ? Pas davantage! Un

coaching bien ciblé peut cependant servir à surmonter quelques

44

Saul .J., Mort de la globalisation, Payot, 2006, p.361 45

2La Bruyère, Les caractères,

Page 275: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

275

écueils ou des situations problématiques et, partant, à élargir encore

l'horizon du manager.

L'Autre reste en effet une énigme alors même qu'il a participé à la

construction de ma personnalité. Quand je rencontre autrui (nous

restons dans le cadre du travail et parlons des collègues, chefs, jeunes

et moins jeunes, tous ces clients et fournisseurs qui constituent mon

réseau relationnel professionnel) ce qui me saute aux yeux et

m'insupporte, c'est justement cette part de lui que j'ai assimilée, ce

portrait en miroir qui m'effraie et me paraît souvent détestable, au

prétexte facile qu'il ne respecte ni les normes ni les procédures que j'ai

pour mission de lui faire respecter.

Or, j'ai intégré une part de ce qu'il est et de ce qu'il me présente en tant

que personnalité, à travers des processus de socialisation communs (la

famille, l'école, le sport, les loisirs). Le parcours éducatif en particulier

a contribué à digérer tant bien que mal nombre de valeurs qui me sont

renvoyées crûment par son comportement, et j'ai tendance

spontanément à les rejeter en les voyants ainsi réfléchies dans l'image

que l'autre me renvoie. L'analyse personnalisée permet alors

d'apprécier si ce que je rejette ainsi chez autrui est différent de ce que

j'ai intégré ou si, justement, c'est ce que j'ai assimilé, à mon esprit et -

parfois- à mon corps défendant, que j'exècre. En tout cas, à l'issue de

cet examen, il devient possible de se redécider pour accepter vraiment

et résolument qui je suis et qui je veux dorénavant être, sans en faire

porter la responsabilité sur autrui.

Il me faudra alors perfectionner patiemment et constamment mes

compétences relationnelles propres au management pour mieux

assumer mon rôle et augmenter mon leadership et donc contribuer, par

cette amélioration personnelle continue Ce faisant je contribuerai

stimuler les besoins fondamentaux de mes collaborateurs et donc à les

motiver tout en les rendant plus épanouis et performants. Une

différenciation claire et nette s'impose donc, car manager c'est d'abord

accepter la différence d'autrui et son étrangeté pour mieux évaluer ses

compétences, objectivement et conjointement. Ainsi pourra s’acquérir,

grâce à cette démarche et à la méthodologie proposée tout au long de

cet ouvrage, une nouvelle compétence d’une importance majeure pour

prendre en charge les hommes et les femmes qui travaillent au XXI°

siècle dans les organismes de tous secteurs.

Page 276: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

276

Le management des compétences fournit un cadre propice à un tel

cheminement et conduit à recouvrer son autonomie vis à vis d'autrui

tout en acceptant l'autre tel qu'il est. Dans le rôle élargi qui est

dorénavant celui du management (technicien, leader, homme de

relation, tuteur, modèle, pédagogue et source de savoir) le processus

se complique. En effet, pour le manager, il s'agit d'accepter l'autre

dans son étrangeté tout en lui proposant un cadre défini par un

comportement professionnel et des compétences relationnelles de haut

niveau, lesquelles sont nécessaires à évoluer et à satisfaire les clients

et fournisseurs du réseau de communication interne et externe de

l'organisme. D'un côté, la tolérance de ces différences inter-

individuelles produit la richesse mais aussi les dérives au sein d'un

organisme. D'un autre côté, l'acceptation de la conformité, si elle

satisfait les gardiens de l'ordre et de l'autorité via l'application stricte

des normes et procédures, fait courir le risque à l'organisme de

stériliser sa performance en inhibant la créativité de ses membres.

Le manager doit donc situer son action et son rôle en tenant compte de

ce paradoxe qui constitue une sorte de carte contrôle de son action. Il

s' s'agit pour lui de maîtriser ce phénomène opposant qui, comme tous

les processus vitaux, se réalise sur le fil du rasoir, entre les limites de

cette carte de contrôle. D' un côté l'excellence de la production des

biens et des services amène cette qualité suprême mais, dans un même

élan, elle conduit les hommes et les femmes qui y participent à

générer une pathologie particulière qui ressemble fort à celle produite

par le taylorisme. En effet ces troubles psychologiques,

physiologiques, physiques et psychosociaux prennent une redoutable

acuité et de plus en plus d'ampleur car la pression pour être mentale,

sociale, psychologique, est bien plus forte quoiqu’insidieuse. De

l'autre côté, le risque du laxisme institutionnel se fait jour si la

pression est abaissée, les normes et procédures moins exigeantes et le

management plus tolérant. Ce laissé aller entraîne l'absence de

performance et de satisfaction des acteurs du système de production et

de service, toutes deux liées au faible niveau de réussite qui peut

conduire à la ruine de l'organisme et à sa disparition. L'exercice du

management doit donc trouver une position d'équilibre entre ces deux

rives qui conduisent à des dangers aussi mortels pour l'organisme.

Manager c’est donc à la fois satisfaire aux exigences des clients et

aussi satisfaire les exigences des collaborateurs en termes de

Page 277: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

277

compétences et de leur amélioration continue comme en termes de

réponses à leurs besoins fondamentaux d’expression, de

reconnaissance, d’information et de progression.

Nous avons proposé une réponse générique consistant à constamment

stimuler les besoins psychologiques fondamentaux des acteurs du

système tout en vivifiant le réseau de communication interpersonnelle,

qui est à la base du respect des normes et des procédures instaurées

par une démarche de qualité systémique, réticulaire, globale et

heuristique. Cette démarche opérationnelle, en englobant tous les

éléments qui concourent à la satisfaction du client final, via la

satisfaction de chacun des acteurs, produit une inventivité permanente

pour anticiper les évolutions et créer une conception et les conditions

d'une pratique intégrant les exigences de la qualité de 5° génération

comme les besoins et compétences des acteurs du réseau. Ainsi

l'action du manager vise à créer les conditions de sa propre

connaissance personnelle, grâce à l'acuité d'une réflexion portée sur

soi et à l'acceptation du regard que l'autre porte sur lui à chaque

occasion de rencontre, d'échange, de travail et de fixation en commun

d'objectifs et de détermination d'un plan d'action.

Le manager doit ainsi admettre que son action et son perfectionnement

dépendent de la confrontation avec autrui, confrontation qu'il doit

accepter tout en faisant un effort pour l'ébarber de tous les éléments

conflictuels qu'elle recèle. Pour y parvenir, il doit acquérir et

perfectionner une méthode de dialogue ainsi que des compétences

relationnelles dans lesquelles, outre l'intelligence affective et le

brainpiercing qui se trouvent placés au cœur du comportement,

l'affirmation de soi, la créativité, l'écoute active, le leadership, la

relation de soutien joue une partition prépondérante.

Nous proposons par ailleurs46

l’ensemble des procédures de

l’ingénierie des ressources humaines qui enrichiront le bagage des

responsables, à partir de ce premier volet de compétences et de

procédures. Il convient de s'imprégner d'abord d'un état d'esprit

optimiste et d'une attitude bienveillante nécessaires au manager pour

46

Voir en particulier Manager le kit minute, 60 tableaux e bord pour la gestion des compétences,

Le savoir être un référentiel professionnel d’excellence, 101 tableaux de bord pour mieux

communiquer dans l’entreprise, Le coaching gagnant, GPEC, pour une stratégie durable et

adaptable.

Page 278: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

278

développer un comportement et des compétences adaptées aux

attentes des autres personnes de son entourage professionnel et aux

exigences des situations professionnelles.

Voici un ensemble de compétences qui pourrait bien constituer un

atout majeur et un avantage concurrentiel déterminant, découlant de la

pratique d'un management réellement positif fondé sur des faits, sur

des évaluations de compétences réalisées en commun et sur

l'instauration du dialogue. Ce management éthique et méthodique doit

être fondé sur et pour l’Homme, qu’il soit fournisseur, client ou

collaborateur.

Page 279: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

279

Page 280: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

280

Bibliographie

ADLER B.B, TOWNE N., Communication et interactions, Montréal,

Éditions Vigot/Études Vivantes, 1991 ANDRÉ C., LELORD F., L’estime de soi, Paris, Odile Jacob, 2000 ARCHIER G, SERIEYX H., Pilotes du 3e type, Paris, Seuil, 1986, ARGYRIS C. Participation et organisation, Paris, coll. « Organisation et

Sciences Humaines », Dunod, 1970 AUBERT N, et alii, Management : aspects humains et organisationnels,

Paris, PUF, 1991 AUBRET J, GILBERT P., Psychologie de la ressource humaine, coll. « Que

sais-je ? », PUF, Paris, 1997 AUSTIN J.-L, Quand dire c’est faire, Paris, Seuil, 1984. BERNE É, Des jeux et des hommes : psychologie des relations humaines,

Paris, Stock, 2003 BERNOUX P, La sociologie des organisations, Paris, Seuil, 1985 BLAKE S, MOUTON R., Les deux dimensions du management, Paris,

Éditions d’Organisation, 1970 BONEU F, L’entreprise communicante : démarches et méthodes de

communication interne, Paris, Éditions Liaisons, 1990 BURKE M, À chacun son style d’entreprise, Paris, InterÉditions, 1987 BRABENDÈRE L, Le Management des idées, Paris, Dunod, 1998. CHAMINADE B, RH et compétences dans une démarche qualité, Paris,

Afnor, 2004

COLLET H, Communiquer : pourquoi, comment ? Le guide de la

communication sociale, Édition Cridec, 2004 CROSBY P, La qualité, c’est gratuit, Paris, Economica, 1986

CROZIER M, La société bloquée, Paris, Seuil, 1970 DAMASIO A, L’erreur de Descartes, Paris, Odile Jacob, 1998 DELORME P, Le management, un art martial, Paris, Chiron, 2003 DEMING E.W, Hors de la crise, Economica, Paris, 2004 DEVERS T, Communiquer autrement, Paris, Éditions d’Organisation, 1985 DRAI R, Le Pouvoir et la parole, Paris, Payot, 1981. DUPUY E, Comprendre l’autre, réussir avec lui, la dynamique du dialogue,

Lyon, Chronique sociale, 2000 DURAND J, Les formes de la communication, Paris, Dunod, 1981 EDELMAN G. M, Biologie de la conscience, Paris, Odile Jacob, 2000 ESCARPIT R, Théorie de l’information et de la communication, Paris,

Hachette, 1988 FAST J, Body Language, New York, Pocket Books, 1970. GALINON-MELENEC B, Penser autrement la communication,

L’Harmattan, Paris, 2007 GOLEMAN D, L’Intelligence émotionnelle, tome 2, Paris, J’ai Lu, 2002

Page 281: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

281

HALL E.T, La Dimension cachée, Paris, Seuil, 1978 HARRIS T, D’accord avec soi et avec les autres, Paris, Épi, 1982 HENRIET B, BONEU F., Audit de la communication interne, Paris, Éditions

d’Organisation, 1990 HERMEL P, Le management participatif, Paris, Les Éditions d’Organisation,

1988 JACQUARD A, Éloge de la différence, Paris, Seuil, 1981 LABORDE G, Influencer avec intégrité, Paris, Interéditions, 1987 LENHARDT V et al, L’Analyse transactionnelle, Paris, Éditions

d’Organisation, 1984. LEVINSON H, Les Motivations de l’homme au travail, Paris, Éditions

d’Organisation, 1974. LEVY A, Psychologie sociale : textes fondamentaux anglais et américains,

tomes I et II, Paris, Éditions Dunod, 1965 LEVY-LEBOYER C, La motivation dans l’entreprise, Paris, Éditions

d’organisation, 1998 LEWIN K, Psychologie dynamique, les relations humaines, Paris, PUF, 1972 LUSSATO B, Virus, Huit leçons sur la désinformation, Syrtes, 2007 MARC E, PICARD D., L’École de Palo Alto, coll. « Actualités de la

psychologie », Paris, Retz, 1984 MARCH J. G, SIMON H. A., Les organisations, Paris, coll. « Organisation

et Sciences Humaines », Éditions Dunod, 1971 MARTORY B, CROZET D., Gestion des ressources humaines, Paris,

Éditions Fernand Nathan, 1984 MASLOW A, Devenir le meilleur de soi-même, Paris, Ed.d’organisation,

2008

Mc GREGOR D, La profession de manager, Paris, coll. « Hommes et

Organisations », Éditions Gauthier-Villars, 2007 Mc LUHAN M, Message is Message, Paris, J.-J. Pauvert, 1968. MELESE J, Approche systémique des organisations, Paris, Éditions Hommes

et Techniques, 1985 MENNECHET A, Les capitales compétences, Paris, Afnor, 2005

MINTZBERG H, Grandeur et décadence de la Planification stratégique,

Paris, Dunod, 1994 MORRIS D, Le Langage des gestes, Paris, Marabout, 2001. MOTHE-GAUTRAT D, Pour une nouvelle culture d’entreprise, Paris, coll.

« Cahiers libres », Éditions La Découverte, 1986 MOUCHOT J.M, MOLES A., Les méthodes des Sciences humaines dans

l’entreprise, coll. « Management », Paris, Éditions Fayard-Mame, 1971 MUCCHIELLI A, Psychologie de la communication, Paris, PUF, 1995 MUCCHIELLI A, Les Sciences de l’Information et de la Communication,

coll. « Les Fondamentaux », PUF, Paris, 1995

Page 282: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

282

MYERS G.E.., MYERS G.T, Les Bases de la communication

interpersonnelle, Paris, Mc Graw Hill, 1984 NORMAN Lindsay, Traitement de l’information et comportement humain,

Montréal, Éditions Vigot, 1980 NORTHWAY M.L, Initiation à la sociométrie, Paris,

coll. « Monographies », Éditions Dunod, 1964 NUTTIN J., La Structure de la personnalité, Paris, PUF, 1985. OGER-STEFFANINCK A, La communication, c’est comme le chinois, cela

s’apprend, Paris, Éditions Rivages/Les Échos, 1987 PARKINSON N. C, Les lois de Parkinson, Paris, Éditions Robert Laffont,

1983 PEDRAGLIO G, Systèmes d’organisation et management moderne, coll.

« La vie de l’entreprise », Paris, Dunod, 1970 PIERCE J.R, Introduction to information theory, symbols, signals and noise,

New York, Dover Publications, 1980 PETERS T, WATERMAN R., Le prix de l’excellence : les secrets,

InterÉditions, Paris, 1983 PRADIER. etalii.Le Téléspectateur face à la publicité, Paris, Nathan, 1989. ROGERS C, La Non-directivité, Paris, Dunod, 1986 SALOME J, Parle-moi, j’ai des choses à te dire, Montréal, Les Éditions de

l’Homme, 1982 SERIEYX H,Jeunes et entreprise, Paris, Ed. d’Organisation, 2005

SERIEYX H, Boussoles pour temps de brume, Paris, Village Mondial, 2003 SHANNON C.E, WEAVER W., Théorie mathématique de la

communication, Paris, Retz, 1975. STANISLAVSKI C, La Formation de l’acteur, Paris, Payot, 1975. SUN TZU, L’Art de la guerre, Paris, Flammarion, 1981. TALAYESVA Don C, Soleil Hopi, Paris, Plon, 1982. TANNENBAUM A. S, Psychologie sociale de l’organisation industrielle,

Paris, Éditions Hommes et Techniques, 1967 TARGET C, Manuel de préparation mentale, Paris, Chiron, 2003. TCHAKHOTINE S, Le Viol des foules par la propagande politique, Paris,

Gallimard, 1952. TURGEON B, La pratique du management, Éditions Mc Graw Hill, 1985 VINCENT J.D,La Biologie des passions, Paris, Odile Jacob, 1986 VINCENT J.D,La chair et le diable, Paris, Odile Jacob, 2000 VINCENT J.D, Le Cœur des autres, une biologie de la compassion, Paris,

Plon, 2003.

VINCENT J.D, Voyage extraordinaire au centre du cerveau, Paris, 2008 WALTER J.-J, Les Machines totalitaires, Paris, Denoël, 1982. WATZLAWICK P, Une logique de la communication, Paris, Le Seuil, 1972. WEISS D, Relations industrielles, Paris, coll. « Administration des

entreprises », Éditions Sirey, 1973

Page 283: Mesure des Compétences et démarche globale de …isiam.ma/wp-content/uploads/2018/06/Mesure-des...5 101 tableaux de bord pour mieux communiquer dans l'entreprise, Afnor, 2007 Comunicarea-o

283

WEST CHURCHMAN C., Qu’est-ce que l’analyse par les systèmes ?, Paris,

Éditions Dunod, 1974 WHYTE W.H, L’homme de l’organisation, Paris, Plon, 1959 WOOT (de) P, Stratégie et management, Paris, coll. « La vie de

l’entreprise », Éditions Dunod, 1970 WINKIN Y, Anthropologie de la communication, de la théorie au terrain,

Bruxelles, De Boeck Université, 2001 WOLTON D, Penser la communication, Paris, Champs Flammarion, 1997