mérignac pendant la guerre de 14-18
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Cette présentation est réalisée par les auteurs de l’ouvrage« Origine et essor des Quartiers de Mérignac »
Il est disponible au prix de 25€chez Cultura à Mérignac, chez la plupart des marchands de journaux mérignacaiset chez Mollat
1 9 1 4de SARAJEVO
… à
MERIGNACL’attentat de SARAJEVO,
capitale de la BOSNIE –
HERZEGOVINE, le 28 Juin
1914, est à l’origine de la
Guerre – apocalypse qui va
changer la face de l’Europe
en faisant éclater les
frontières, en bouleversant
les politiques, les économies
et les Sociétés.
LA DECLARATION DE LA GUERRE
Depuis 1882, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie sont
liées par des traités militaires: la Triple Alliance.
En face, des accords de défenses lient la France, l’Angleterre
et la Russie depuis 1907: la Triple Entente .
Le 28 Juillet 1914, l’Autriche – Hongrie déclare la Guerre à la
Serbie, alliée de la Russie qui mobilise le 30 Juillet.
Le lendemain, l’Allemagne somme la Russie de cesser la
mobilisation, et la France de rester neutre !
Devant le refus des deux pays, l’Allemagne déclare la Guerre
à la Russie le 1° Août…
La machine infernale est désormais en marche !!
MERIGNAC au moment de la
GuerreEn 1914, MERIGNAC est une Commune
agricole et forestière de 7594 habitants,
agrégats de hameaux, d’écarts, de
petits « villages » qui s’assemblent
progressivement en quartiers aux
limites encore floues.
L’Annuaire DELMAS du Département de
la Gironde indique
« MERIGNAC à 6 km de BORDEAUX
Cette Commune approvisionne en
grande partie le marché de BORDEAUX
en légumes, fruits et fleurs.
Poste Télégraphe et Téléphone
Tramway électrique ».
La Mairie et les Ecoles ont été construites en
1903Les enfants en sabots
viennent de loin à l’école
du Bourg, avec leur repas
de midi.
En 1914, 25 enseignants
sont en poste aux écoles
de la GLACIERE, de
CHEMIN – LONG, de
BEUTRE et du BOURG.
Cette dernière fut
inaugurée en 1931 et
dénommée
Ecole Jules - FERRY
LA VIE ECONOMIQUE DE LA COMMUNE EN
1914 Le non-bâti représente
97% du territoire
communal : 30% de forêts,
16% de landes, 32% de
prairies, 10% de terres
labourées et 3,5% de
vignes.
L’élevage, le commerce du
lait et la blanchisserie ont
une place très importante
dans la vie économique de
MERIGNAC, au moment de
la Guerre.
LA PLACE IMPORTANTE DU VIGNOBLE
Le guide FERET indique
avant la Guerre une
soixantaine de domaines
viticoles produisant un vin
de Graves de qualité, la
plupart attenant aux
chartreuses construites
aux XVIII° et XIX° siècles
par des banquiers et de
riches négociants
bordelais.
Ici, vendanges des vignes de
BOURRAN
LA REPARTITION DE L’ACTIVITE A MERIGNAC EN 1914
• Pour le service de Santé 3 Médecins - 1 Pharmacien – 3 Sages-Femmes.
• Pour l’importante activité commerciale
14 Epiciers – 11 Restaurants – 8 Cafés – 9 Boulangeries
4 Bouchers – 7 Charcutiers – 6 Bureaux de tabac
* L’artisanat est représenté par
7 Coiffeurs – 2 Tailleurs – 3 Charrons Forgerons – 3 Maréchaux Ferrants –2 Puisatiers et un Meunier , au moulin GERVAIS de la GLACIERE.
La GLACIERE concentre avant 1914 l’industrie de la Commune avec l’usine à vapeur des peintures et vernis Charles ARROUTIS, des ateliers de serrurerie-ferblanterie et deux usines pyrotechniques.
LA POSTE DE MERIGNAC EN
1914En 1914, l’électricité
commence à pénétrer
dans les foyers, mais la
plupart des habitants
s’éclairent à la lampe à
pétrole.
Au centre du Bourg,
l’éclairage public ne
comprend que … 3 lampes
de 32 bougies, dont une
devant la Poste.
L’usage du gaz de ville est
rare, et on tire l’eau des
puits et des sources.
UN SOUVENIR
ENCORE TRES
PRESENT…
LA GRANDE SEMAINE DE L’AVIATION,
EN SEPTEMBRE 1910
Durant cette
manifestation, le Sénateur
Albert DECRAIS avait reçu
dans son château du
Pavillon le Président de la
République FALLIERES qui
se rendait à BEAU-DESERT
pour rencontrer les
pionniers de
l’aéronautique naissante.
Qui pouvait alors
imaginer que la petite
Commune rurale
deviendrait un jour une
capitale européenne de
l’aéronautique?
LE CHÂTEAU DU PAVILLON APPARTENANT A L’ANCIEN MINISTRE ET SENATEUR
ALBERT DECRAIS
La nouvelle
poste de
MERIGNAC
fut construite
sur son
emplacement,
dans les
années 1970.
DIMANCHE 2 AOUT 1914 : LE TOCSIN RETENTIT !
L’ordre de mobilisation des Hommes
de 18 à 40 ans est affiché à la Mairie,
et le Garde-Champêtre informe la
population.
Pour alerter les paysans au travail
dans les champs ,et les hameaux
éloignés du Bourg, on sonne le tocsin,
coups pressés, redoublés et
discontinus sur les cloches de l’église
Saint-Vincent.
Beaucoup de mobilisables pensent
alors être de retour pour les
vendanges, et les moins optimistes
misent sur la fin de l’année 1914!
En quelques jours, 3 800 000 soldats
rejoindront leurs régiments en France,
et en 4 ans 8 000 000 d’hommes de 20
à 50 ans seront appelés sous les
drapeaux.
LES DEUX HOMMES POLITIQUES QUI DIRIGENT LA COMMUNE AU MOMENT
DE LA GUERREHenri RANIE (1832 – 1917)
Ancien Conseiller Général de PESSAC, négociant bordelais, il
réside au château de Campagnac, aux Ardilos.
Maire depuis 1881, il a été réélu huit fois de suite.
Albert DECRAIS (1838 – 1915)
Avocat, Préfet, Ambassadeur, Ministre de la Troisième
République, il réside au château du Pavillon.
Conseiller Municipal depuis 1881, il a une grande influence sur le Maire.
Les deux hommes sont républicains de gauche.
MERIGNAC 1914 - 1918
Albert DECRAIS
Ancien Ministre des Colonies de 1899 à 1902
Ancien Ambassadeur de France en Angleterre,
en Italie et à VIENNE, en Autriche-Hongrie.
Sénateur de la Gironde
LE MAIRE CONVOQUE UN CONSEIL MUNICIPAL
EXTRAORDINAIRE LE 3 AOUT 1914
« Dans la situation actuelle si grave
et si douloureuse de la France et en
présence des nombreuses familles de
la Commune laissées sans ressources
par le départ de leur chef ».
Suit le discours patriotique du
Conseiller Léon-Jean BIOT(1871-
1950), boulanger à CAPEYRON, qui
rend hommage à Jean - JAURES,
socialiste, pacifiste, assassiné le 31
Juillet 1914.
« Notre frontière est violée….
« Notre frontière est violée.
En face des malheurs de notre Pays, car la guerre même victorieuse
est une affreuse calamité, nous devons faire trêve à toutes nos
querelles.
Tous les Français doivent désormais s’unir dans un seul et même
sentiment de défense nationale ; ils doivent communier dans un
même idéal, celui de la France, cerveau de la civilisation, foyer de
lumière et de progrès humain.
Le citoyen JAURES, l’admirable tribun, l’apôtre de la paix Universelle
est mort. Le Conseil Municipal de MERIGNAC, bien que ne partageant
pas dans sa majorité les idées de ce grand citoyen, s’honorera en
adressant à sa dépouille l’hommage de son admiration et de son
respect.
Souhaitons que nos vaillants fils aient à leur tête des Généraux assez
valeureux et assez républicains pour les mener à la victoire.
Messieurs, nous devons penser aux misères qui vont surgir partout ;
c’est un devoir de venir en aide aux familles de ceux qui vont offrir à
la France toute leur vie et tout leur sang ; la France doit être
généreuse vis-à-vis de ceux qui combattent pour elle : ils ne doivent
pas avoir sur les champs de bataille qu’ils vont affronter l’amertume
de penser que leurs vieux parents, que leurs femmes et leurs enfants
souffrent peut-être de la faim ».
LE CONSEIL MUNICIPAL OUVRE UN CREDIT DE 10 000 FRANCS POUR VENIR EN AIDE AUX
FAMILLES NECESSITEUSES FRAPPEES PAR LA MOBILISATION.
En attendant l’aide du Gouvernement aux familles dont les chefs sont mobilisés sous les drapeaux (Loi du 7 Août 1913).
(Il est prévu 1,25 F. par jour et par adulte, et 0,5 F. par enfant jusqu’à 16 ans)
Le 14 Août 1914 le Conseil Municipal constitue deux commissions
* L’une étudie et vérifie les demandes de secours communaux et d’allocations de l’Etat aux familles nécessiteuses.
* La seconde donnera avis et renseignements sur la confection de questionnaires concernant l’agriculture, les vendanges et la main d’œuvre.
Le 28 Août, un arrêté du Maire impose la fermeture des débits de boissons à 22 heures sur l’ensemble de la Commune.
MISE EN PLACE DE LA SOLIDARITE COMMUNALE
Le Conseil Municipal décide une imposition extraordinaire de 9 centimes applicable en 1915 pour assurer le service de l’assistance
médicale gratuite, ainsi qu’une imposition de 5 centimes pour permettre le service de l’assistance obligatoire aux vieillards, aux
infirmes et aux incurables privés de ressources.
Monsieur SAUVAGE met gratuitement à la disposition de la CROIX –ROUGE une petite villa , chemin du Bourg , à CAPEYRON.
A La fin de l’année 1914
33 Mérignacais sont déjà morts pour la France, après la bataille de la Marne ( 6 au 13 Septembre) et celle de l’Yser en
Octobre.
L’ANNEE 1915
Elle est difficile pour les
gestionnaires de MERIGNAC:
les revenus de la Commune
sont insuffisants pour acquitter
les dépenses.
En Mai l’Italie déclare la Guerre à
l’Autriche-Hongrie.
Fin Février, le Conseil
Municipal rend
hommage à Albert
DECRAIS qui vient de
décéder dans son
château du Pavillon
Tombe d’Albert DECRAIS au cimetière de MERIGNAC
LE POIDS DE L’AIDE SOCIALE A LA POPULATION
L’assistance aux vieillards, aux femmes en couches, aux familles nombreuses, ainsi que l’assistance médicale gratuite ( 6000F. Or)
pèsent de plus en plus lourd dans le budget communal. Ce sera le cas pendant toute la Guerre.
Le Maire RANIER, malade, délègue deux adjoints pour le
représenter : Charles CAMPANA et Louis LAGRAVE.
Beaucoup de Conseillers sont désormais sous les drapeaux.
LA POPULATION MAJORITAIREMENT FEMININE PREND
CONSCIENCE DE LA CRUAUTE DE LA GUERRE
Fin 1914 300 000 hommes avaient déjà perdu la vie côté
français.
Fin 1915 29 000 soldats mouraient chaque mois!
MORT POUR LA FRANCE
Les femmes savaient qu’elles étaient veuves lorsque leurs lettres revenaient du front avec la mention « Mort pour la France ».
Sinon, lorsque le maire ou un Adjoint se rendait dans une famille, on devinait maintenant qu’il venait annoncer la mort d’un soldat
tombé pour la France ; mais on n’avait pas encore idée de l’hécatombe qui marquera les deux années suivantes.
En 1915, l’Etat officialise l’autorisation du mariage par procuration.
LES ENFANTS ET LA GUERRE
En 1914, dans un livre d’Histoire du Cours Elémentaire , on lit:
« Tout le monde a les mêmes devoirs: obéir aux lois votées, ne jamais troubler l’ordre public, servir la Patrie pendant la Paix par son travail et pendant la Guerre par notre courage, notre patience, par l’espoir et la volonté de vaincre ».
Tous les magazines et les jeux pour enfants incitent au Patriotisme; il en est de même au catéchisme pour les chrétiens.
Pendant toute la Guerre, les enfants vont aider aux champs, être gardiens de troupeaux, et même travailler en usine.
Dans les Ecoles sont organisées des journées patriotiques ( Journée du Poilu, Journées Nationales des Orphelins de Guerre…)
MERIGNAC ACCUEILLE LES BLESSES QUI
RACONTENT LA GUERRE
Cette chartreuse, qui existe toujours avenue de VERDUN, était
hôpital annexe à partir de 1915.
Les hôpitaux annexes et les maisons de convalescence furent installés dans plusieurs châteaux
de la Commune ; à la Maison Carrée, à ARLAC, au château
BOURRAN, et au château TEYNAC, au Bourg, où 22 lits reçurent des
blessés des combats du 22 Septembre 1914 au 1° Janvier
1916.
ANNEE 1916Elle voit encore s’amplifier les difficultés à gérer la Commune; la Mairie ne peut plus mettre en adjudication ou passer des marchés de gré à gré pour les fournitures nécessaires au fonctionnement de la Commune et au minimum de bien-être des citoyens: charbon, bois de chauffage, pain fourni par le Bureau de Bienfaisance, travaux à effectuer sur les bâtiments communaux (CM du 16.6.1916).
C’est en 1916 que le train arrive à MERIGNAC.
Au printemps, le Roi et le gouvernement monténégrin s’installent au château du Parc.
DE 1914 A 1916 CONSTRUCTION DE LA VOIE FERREE DE CEINTURE ET DE LA GARE DE
CAUDERAN-MERIGNACUn embranchement de la voie, ouvert en
1917,desservait le camp et l’hôpital américain de BEAU-DESERT
La gare est à l’origine de la zone industrielle de BOURRANVILLE. La voie ferrée et la gare furent
construites sur les anciens vignobles de BOURRAN
MARS 1916 : LE DRAPEAU MONTENEGRIN FLOTTE SUR LE CHÂTEAU DU PARC
Le Contexte historique :
Par le jeu des alliances, le Monténégro est allié de la France; après la défaite de son pays par les Austro-Hongrois, le Roi Nicola PETROVICH –NJEGOS (1841-1923) en exil est accueilli à MERIGNAC avec son Gouvernement, au château du Parc, réquisitionné par l’ETAT.
Le Roi, la Reine, le Gouvernement et l’Etat-Major y resteront jusqu’en fin 1918.Un service postal fonctionne au château
Le Roi et la Reine montant en voiture devant le château.
Image extraite d’un Film British PATHE 1918
LE CHÂTEAU DU PARCAu XIX° siècle il appartient à Etienne de CHAVAILLE , Président du tribunal des Douanes de BORDEAUX.
Son gendre, le banquier LAFARGUE, le transforme ensuite en un corps de logis de styles néo-
moyennageux et pseudo-renaissance
Il fut démoli dans les années 1960, remplacé par la résidence BEAUMARCHAIS.
L’EMPRUNT NATIONAL POUR L’EFFORT DE GUERRE
En Septembre 1916 le Préfet de la Gironde demande à la Commune de constituer, avec les Instituteurs, un Comité Local pour assurer le succès de l’Emprunt National et des Bons de la Défense Nationale pour financer la Guerre et son soutien industriel.
Mais les revenus des Mérignacais sont des plus modestes!
LE 30 OCTOBRE 1916,H.RANIER,TRES AFFAIBLI, CONFIE L’ ADMINISTRATION
GENERALE DE LA COMMUNE A CHARLES CAMPANA
(1842 – 1926)Ancien professeur de Français, puis administrateur
d’hôpital, Charles CAMPANA a 74 ans en 1916.
A la tête de la Municipalité, il est secondé par Louis LAGRAVE pour tout ce qui concerne la voirie et les
réquisitions.
Ils doivent tenter de régler les dépenses d’assistance médicale de la Commune qui s’élèvent à 6227F., et aider
financièrement l’Œuvre d’Assistance Girondine aux Prisonniers nécessiteux, ainsi que le Comité
Départemental des Militaires tuberculeux de la Guerre.
DEUX ANS DE GUERRE ONT DÉJÀ BOULEVERSE LE MERIGNAC DU XIX°
SIECLE
Plus d’une centaine d’hommes de la Commune ont laissé leur vie sur
l’ensemble du front.
*Peu de mariages (23 en 1915, contre près de 80 avant la Guerre )
*Effondrement de la natalité (75 naissances en 1915 contre 150
auparavant).
* Début de l’émiettement des domaines des chartreuses.
LE RETOUR DES SOLDATS MORTS POUR LA FRANCE
L’Etude des Registres des Décès de la Commune
pendant les années de Guerre donne des indications
précises sur les Régiments ( majoritairement d’Infanterie)
dans lesquels combattaient les hommes de MERIGNAC,
sur les lieux du front où la mort les a frappés, sur leurs
âges et les adresses de leurs familles dans la Commune.
LE CONSEIL MUNICIPAL DU 10 NOVEMBRE 1916 : RECONNAISSANCE DE L’HEROISME DE NOS
SOLDATS
Deux Conseillers, Messieurs LAGRAVE et PERIQUOI, présentent le projet d’élever dans le cimetière « un monument commémoratif à la mémoire
des soldats de la Commune morts pour la France, ainsi qu’un vaste caveau pour réunir les dépouilles des soldats morts pour la Patrie ».
Unanimement le Conseil propose de renommer certains chemins de la Commune en « rappelant les hauts faits historiques de nos héros qui
honorent en ce moment notre belle France »; ce qui sera fait au Conseil Municipal du 11 Avril 1919 où la viographie de MERIGNAC prendra sa
physionomie actuelle.
EXPLOSION DE L’USINE LACAZE D’ARLAC
Loin du front, MERIGNAC héberge des entreprises qui travaillent
pour le Ministère de la Guerre et fabriquent des produits
explosifs, comme les usines ROLLET-BURGALASSE (LACAZE) et
RUGIERI, à ARLAC.
Le 8 Décembre 1916, l’usine pyrotechnique LACAZE fabriquant des fusées – signaux pour l’aviation est détruite par une explosion
accidentelle qui tue 2 personnes et en blesse 6 autres.
La violence de l’explosion brise toutes les vitres aux alentours, et une partie des vitraux de l’église Saint- Vincent de MERIGNAC.
L’ANNEE 1917,ANNEE TERRIBLE
Petit rappel d’Histoire:
Après trois années de Guerre , marquées par les deux énormes batailles de la MARNE et de la
SOMME, les très grosses pertes de militaires lors de l’offensive NIVELLE au Chemin des Dames
(200 000 morts) vont être à l’origine dans l’Armée de mutineries sévèrement réprimées.
La santé morale de la Nation n’est pas bonne.
Le 6 Avril les USA s’engagent dans la lutte contre l’Allemagne, aux côtés des Alliés.
EN MAI 1917 UNE PARTIE DU CORPS EXPEDITIONNAIRE AMERICAIN S’INSTALLE
A MERIGNACL’Armée US est établie au camp de BEAU-DESERT où elle construit un hôpital militaire, et au centre du Bourg de la Commune, où se trouve son centre de
transmission avec l’Etat-Major.
MERIGNAC vit désormais
à l’heure de la Guerre.
La présence américaine à
MERIGNAC est attestée en
Juin 1918 par une demande faite à
la Municipalité de création d’un
cimetière de deux hectares et
demi à NAULIN par l’Etat-Major US.
La Poste américaine dans la maison MUSELLI
En 1917 il y a 3 POSTES au BOURG de MERIGNAC
L’HOPITAL AMERICAIN DE BEAU-DESERTConstruit très rapidement fin 1917 sur le terrain ISSARTIER réquisitionné par
l’Etat, il est électrifié, alimenté en eau par des puits artésiens.
Cette ville – hôpital de 11000 lits est constituée de six hôpitaux de base, d’un
hôpital d’évacuation et d’un centre de convalescence.
Les trains sanitaires formés de wagons-ambulances desservent l’hôpital.
LE CIMETIERE AMERICAIN DE NAULIN
En 1918 l’Etat-Major américain ouvre un cimetière temporaire à NAULIN, sur le domaine de Monsieur TARISSAN, après avoir reçu l’autorisation de la Municipalité (CM des 15 Février et 15
Mars 1918).
304 militaires US y seront inhumés ; leurs dépouilles mortelles seront ensuite rapatriées dans leur pays d’origine, après la
Guerre.
Désaffecté en 1928, le cimetière a laissé la place à une gravière.
LES DIFFICULTES D’APPROVISIONNEMENT DE LA POPULATION, LE RATIONNEMENT
ET LA RESILIATION DES BAUX RURAUXDe 1914 à 1917 le coût de la vie a augmenté de 56%; le prix de la viande a triplé, comme celui du beurre; celui du vin est multiplié par six!
• Le Ministère du Ravitaillement, récemment créé, met en place des rationnements;
• Ainsi les Mérignacais , qui restent préoccupés par la pénurie de viande et de sucre , ne disposent par jour que de 200g de pain « bluté » et de plus en plus gris, car le ravitaillement en farine est de plus en plus difficile.
• Et la rareté de la farine entraine des vols…Le Maire porte à la connaissance de ses administrés « que des mesures urgentes doivent être prises pour empêcher tout gaspillage de pain »
• Le charbon, réservé en priorité aux usines, est également rationné ; 20 kg par foyer et par mois.
La Municipalité renforce encore les secours aux plus démunis, et pour économiser, supprime l’éclairage public pendant la nuit.
Elle doit aussi faire face à de nombreuses résiliations de baux ruraux
suite aux départs des Hommes à la Guerre.
LE DECES DU MAIRE RANIE
Henri RANIE s’éteint le 30 Mars 1917.
Le journal « La France » publie le lendemain une note nécrologique indiquant que « H .RANIE a administré la Commune jusqu’à ses
derniers moments toujours avec dévouement et une intelligence remarquable; partout où des hommes compétents étaient nécessaires
dans les fonctions publiques, on retrouve son nom ».
Au cours du CM du 8 Avril 1917, Charles CAMPANA devient Maire provisoire de MERIGNAC jusqu’à la fin de la Guerre.
LA GUERRE DE 14-18 EST A L’ORIGINE DE LA VOCATION AERONAUTIQUE DE
MERIGNAC• Les essais et les mises au point des avions produits par l’usine
bacalanaise Edmond de MARCAY, les entrainements aux tirs à la mitrailleuse se font sur le terrain d’ISSARTIER, à BEAU-DESERT.
• Les appareils et les pilotes sont ensuite convoyés vers le front.
ANNEE 1918
CARTES D’ALIMENTATION,GRIPPE ESPAGNOLE, PREMIERE MACHINE A
ECRIRE…ET PROSTITUTION
• Le CM du 15 Mars entérine la création d’une carte d’alimentation pour chaque Mérignacais.
• Celui du 5 Avril proteste contre le rationnement du pain à MERIGNAC.
• Le procès-verbal de celui du 21 Juin est pour la première fois frappé sur une machine à écrire…
La Commune est toujours dans une grande précarité économique lorsque l’épidémie de grippe espagnole atteint MERIGNAC.
Le Maire propose une femme pour la fonction de Garde – Champêtre: refus du Préfet : une femme ne peut être assermentée…!!
L’importante présence de troupes à MERIGNAC est à l’origine d’un arrêté du Maire (7.7.1918) concernant la prostitution…
L’INTEGRATION REUSSIE DU SOLDAT AMERICAIN JOHN HENRI ROBINSON
La présence américaine à MERIGNAC est à l’origine de mariages de soldats US et de Mérignacaises; le plus connu, celui du soldat noir John Henri ROBINSON avec une veuve de Guerre est resté présent dans la
Mémoire de la Commune: l’avenue des Frères ROBINSON qui perpétue le souvenir des deux fils du couple et qui furent des héros de la Seconde Guerre Mondiale.
John Henri ROBINSON fils ((1923-1943)
Mécanicien de la Marine Nationale
Acte de mariage du caporal
Bruce CLARKE originaire du
Massachusetts avec Catherine
TRESARIEU de PICHEY
11 NOVEMBRE 1918LA GUERRE EST FINIE !ELLE A DURE 51 MOIS
289 hommes de la Commune ( 93% de simples soldats et 7% d’officiers dont un capitaine) ont laissé leur vie sur les champs de batailles, soit
3,8% de la population de 1914.
Le Conseil Municipal du 22 Décembre 1918 rend hommage aux victimes de Guerre; le Maire
« demande au Conseil de se préoccuper de rendre un hommage public aux enfants de la Commune
tombés au champ d’honneur pour la défense de la Patrie, de la France éternelle »
On propose d’élever un monument du Souvenir, sur la place de l’église: « un monument digne de MERIGNAC et de ses enfants victimes de l’atroce Guerre dont la mémoire doit rester impérissable
pour les générations futures ».
Caveau communal « des morts pour la Liberté » ouvert le 1°Mars 1922
NAISSANCE DE LA VIOGRAPHIE MODERNE DE
MERIGNAC
Le 22 Décembre 1918 le Conseil Municipal propose « d’honorer les généraux et les chefs des Etats Alliés d’un nom de rue ou d’une place
dans la Commune ».
Monsieur LAMIRE, entrepreneur de travaux publics, propose une liste de modifications qui seront entérinées au CM du 11 Avril 1919.
JUSQU’EN 1918 LES CHEMINS DE MERIGNAC ETAIENT REPERTORIES PAR DES NUMEROS, de 1
à 50.Certaines dénominations de voies de la Ville datent de 1918, et n’ont pas changé en un siècle ; voici quelques exemples:
L’Avenue de VERDUN remplace après la Guerre le chemin 106 qui mène de Mondésir au Bourg.
La rue du Général GALLIENI remplace à la GLACIERE le chemin du Bijou.
L’Avenue du Président WILSON est le nouveau nom de l’avenue de CAUDERAN, à BOURRANVILLE
La route d’ARES devient l’avenue de la MARNE
La rue CHÂTEAU-THIERRY remplace le chemin du Commerce
A PICHEY le chemin vicinal 48 devient le chemin du Général de CASTELNAU
Le chemin de l’YSER joint le BOURG à PICHEY
La place de CAPEYRON devient la place JEAN-JAURES.
Et l’avenue des Cèdres à BOURRAN est dénommée avenue Georges V.
LE MONUMENT AUX MORTS UNE LONGUE HISTOIRE BIEN
TOURMENTEE…
Il faudra deux ans et demi pour l’ériger, après l’approbation du cahier des charges par le CM du 8 Août 1919.
Les travaux de terrassement et de maçonnerie débutent en Novembre 1920, puis le bronze de la statue (sculpteur MORA)
est coulé dans l’atelier BOYREAU –DORMOY à BORDEAUX.
Tout aura posé problème : le financement (une souscription publique est lancée le 7.2.1920 par la Mairie – elle réunira
seulement 18000 francs), et l’inauguration le 29 Mai 1921 en présence du Préfet et du Général commandant le 18° Corps
d’Armée , inauguration perturbée par « l’attitude. de quelques agités qui ont cherché par tous les moyens à troubler l’ordre public », ce qui entrainera des démissions au sein du Conseil
Municipal.
UNE GENERATION PERDUEPOUR LA NATION
Hommage littéraire auxDisparus
Le Lieutenant Georges PANCOL
(BORDEAUX 1888 – Mort en 1915 à Virginy, dans la Marne, tombe 556) écrit à son amie anglaise le 23 Septembre 1915
« Dear old Winnie, merci de ta lettre du 17 que j’ai reçue hier; la canonnade gronde partout;
le temps est superbe et si doux. Je n’ai aucun pressentiment funèbre; comment le pourrais-je, par un tel soleil? Et pourtant ? Comme le passé est loin et comme l’avenir est proche!
Good Bye, darling ».G.P.
Deux jours après avoir écrit ce billet étrange,
Georges PANCOL était tué par une balle reçue
en pleine tête au cours d’un assaut.
LES CONSEQUENCES DE LA GUERRE
POUR MERIGNAC* La Commune s’est ouverte sur un monde nouveau, avec la
présence américaine et monténégrine.
* La Guerre a contraint nombre de Mérignacaises à sortir violemment et précipitamment de leur tradition, de leur cadre
physique et moral.
• MERIGNAC commence à sortir d’une ruralité ancestrale: les grands domaines subissent un émiettement sous la pression
de l’urbanisation.
• L’Industrie va se développer, d’abord à ARLAC, puis à BEAU-DESERT avec la naissance de l’aéronautique. Mais dès la fin du conflit les usines d’explosifs d’ARLAC mettent leurs ouvrières
au chômage.
* La Guerre va aussi marquer une rupture avec le passé dans la gouvernance communale où les notables et les négociants vont
être remplacés par des Maires représentants des classes moyennes et des fonctionnaires .
La bataille de l’Yser - Octobre 1914Aquarelle de Jacques ONFRAY de BREVILLE
Le Clairon de l’Armistice11.11.1918
Décembre 2014
Cette présentation est réalisée par les auteurs de l’ouvrage« Origine et essor des Quartiers de Mérignac »
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