aulnay et les aulnaysiens pendant la grande guerre

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AULNAY ET LES AULNAYSIENS PENDANT LA GRANDE GUERRE AULNAY-SOUS-BOIS Livret de l’exposition présentée du 13 au 25 janv. 2014 dans le cadre des commémorations du Centenaire de la guerre de 14-18. 1914 1918

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Livret de l'exposition présentée du 13 au 25 janvier 2014 dans le cadre des commémorations du Centenaire de la guerre 1914-1918

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Page 1: Aulnay et les Aulnaysiens pendant la Grande Guerre

AulnAy et les AulnAysienspendAnt lA GrAnde Guerre

AULNAY-SOUS-BOIS

Livret de l’exposition présentée du 13 au 25 janv. 2014 dans le cadre des commémorations du Centenaire de la guerre de 14-18.

1914 1918

Page 2: Aulnay et les Aulnaysiens pendant la Grande Guerre

1914-1918Eté 1914 : Aulnay se prépare au confl it !Au lendemain de la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France, la municipalité vote en urgence la création d’une garde civile dont l’objectif est de surveiller l’arrivée éventuelle de « Uhlans » (cavaliers allemands) par le canal de l’Ourcq et les voies de pénétration terrestres (chemin de fer et routes). Sur les 7000 habitants que compte la ville, plus de 2000 hommes sont mobilisés (de 17 à 70 ans). Entre le 5 et le 7 août, les jeunes soldats rejoignent leurs unités.Dans la ville, un vent de panique a suivi la déclaration de guerre : les épiceries n’ont plus rien à vendre. Le 3 août 1914, les élus décident un approvisionnement massif en denrées de première nécessité (farine, sucre, riz) pour empêcher les spéculations.

Aulnay et les Aulnaysiens pendant la Grande Guerre

La bataille de la Marne, aux portes de la villeLe 2 septembre, les Allemands envahissent le nord de la France et enfoncent les forces alliées anglo-franco-belges. Les avant-gardes allemandes sont positionnées à Senlis et à Meaux. Aulnay se retrouve dans la zone des armées, à moins de 50 kilomètres du front. On entend les canonnades au loin et il arrive que des obus de longue portée tombent sur la ville pendant la bataille. Aulnay héberge deux régiments d’infanterie pendant trois semaines ainsi que le 4e régiment d’artillerie lourde. La ville sortira de la zone de front, entre le 15 et le 30 septembre, après l’off ensive du général Gallieni, célèbre pour ses taxis de la Marne. Au lendemain de la bataille, la première liste des « Morts au combat » est affi chée sous le porche de la mairie, alors installée dans le groupe scolaire du Parc, par le maire Isidore Nérat. En Décembre 1914, 10 soldats aulnaysiens sont faits prisonniers.

© Archives municipales - 3Fi 4/4 - Collection Renard © Archives municipales - 3Fi3/1512 - Collection René Hirgorom © Archives municipales - 3Fi13/230 - Collection René Hirgorom

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Képi de soldat français

Casque à pointe de soldat allemand

1915-1918 : Aulnay, ville d’arrière frontA partir de l’hiver 1914-1915, la guerre s’installe dans les tranchées. Aulnay devient une ville arrière à la zone des combats. La ligne de front est à Soissons. Les femmes participant à l’eff ort de guerre, prennent le chemin des usines et des champs. Un atelier de confection militaire est installé à Aulnay (il s’agit d’une boulangerie). La solidarité s’organise : envoi de pain aux prisonniers, de tabac et de chocolat aux soldats du front, fourniture de vêtements aux enfants des mobilisés.

Juin 1916, les cartes de rationnement du sucre apparaissent. L’hôpital des Femmes de France, membres de la Croix-Rouge fonctionne dans le magasin Casino près de la place Jeanne-d’Arc. En Octobre, la construction d’un monument aux morts est décidée.

En 1917, la pénurie de bras et de biens s’aggrave. Le charbon et le pétrole sont rationnés. Des soldats Indochinois travaillent à la ferme de Savigny. La mort est de plus en plus présente : un diplôme et une médaille posthume « Mort pour la France » sont remis aux familles des victimes.

Retour à la vie et à la ville après la Grande GuerreL’armistice est proclamé le 11 novembre 1918. La guerre est fi nie mais les diffi cultés quotidiennes persistent. Les soldats démobilisés et les 128 prisonniers de guerre regagnent peu à peu leurs foyers. Ils retrouveront leur ville modernisée, la voirie améliorée, les écoles agrandies, mais 256 noms seront inscrits sur le monument aux Morts érigé en 1922.

1914-1918Aulnay et les Aulnaysiens pendant la Grande Guerre

Janvier 1918 : cent Aulnaysiens sont faits prisonniers. Le pain est rationné en février. La guerre aérienne menace Paris et sa banlieue. En mars, la municipalité met en place un réseau d’abris puis fait installer une puissante sirène sur le campanile de la gare. Pendant l’été et l’automne, la population grossit : refugiés, troupes de passage, trains sanitaires stationnés à la gare d’Aulnay et soldats convalescents à la maison de convalescence Bigo� ini font d’Aulnay une ville de 10 000 habitants.

Exposition réalisée par la Direction des Communications - Décembre 2013Maque� e : Marianne Ducreux - Textes : Pascal Lecomte Photos : Alexandre Gallosi, Alain BernuzeauSources iconographiques : Archives municipales - collection René Hirgorom.Références documentaires : Archives municipales ; Aulnay-sous-Bois, Jacques Varin, Temps actuels - 1982 ; Les Colonies dans la Grande Guerre. Combats et épreuves des peuples d’Outre-Mer, Jacques Frémeaux (14-18 éditions, 2006) ; Service de santé aux arméespendant la Première Guerre mondiale, Jean-Jacques Ferrandis (éditions LBM).

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Pipe de Poilu

Paquet de cigare  es roulées vendues aux soldats à 50 cts

Avion allemand réaliséautour d’une douille

de fusil Mauser

Page 3: Aulnay et les Aulnaysiens pendant la Grande Guerre

Aulnay, route de Gonesse 16 aout 1914Dès août 1914, la Ferme du Vieux-Pays,

placée à un croisement de routes pavées

stratégiques, à l’est de Paris, est réquisitionnée

et devient un cantonnement militaire. Elle va

le rester tout au long de la guerre.

Ces soldats, appartenant à un régiment

d’infanterie, montent au front pour la bataille

des frontières. Leur lourde capote n’est pas

adaptée aux grandes chaleurs de l’été 14 !

Les réformes visant à a� énuer la trop grande

visibilité de l’uniforme des troupes françaises

n’ayant pas abouti avant le début du confl it,

pantalon et képis rouges seront fatals face

aux mitrailleuses allemandes !

Aulnay, ferme du Vieux-Pays27 aout 1916

Deux ans après le début de la guerre,

la ferme du Vieux-Pays reste un lieu de

cantonnement. Les troupes de front ne sont

plus stationnées à Aulnay mais à Soissons.

La ferme accueille désormais les équipages

militaires chargés de l’approvisionnement

et du soutien des soldats de l’avant :

récupération et envoi de denrées

alimentaires et de petit équipement. Les

uniformes bleu horizon, plus discrets, sont

désormais de mise. Plus d’un million d’entre

eux seront confectionnés en quelques

semaines. Le corps de ferme visible sur la

droite sera reconstruit dans les années 20.

La Ferme du Vieux-Pays

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1914-1918Aulnay et les Aulnaysiens pendant la Grande Guerre

Soldats éclopés sur la route de Paris, 1915

Des soldats de retour du front sur la route

de Paris, aujourd’hui vraisemblablement rue

Jules-Princet. Les premières batailles sur

le front ont été sanglantes. Plus de 855 000

blessés sont évacués vers l’arrière entre août

1914 et fi n 1915. 75 % d’entre eux sont victimes

d’éclats d’obus. Face à une guerre désastreuse

qui voit tomber les hommes par milliers, la

prise en charge des blessés n’est absolument

pas satisfaisante. L’armée française connaît

un désastre sanitaire sans précédent. L’arrivée

tardive des blessés dans les hôpitaux de

l’arrière entraine gangrènes et septisémies.

Parc de l’ancienne mairie, hiver 1914-15De nouvelles classes de réservistes sont

appelées au front. Les cols chevalière

viennent de faire leur apparition dans

l’habillement. Les soldats sont équipés de

fusils Lebel dernier modèle mais d’autres

accessoires, tels que les cartouchières, sont

déjà plus anciens, ce qui dénote un début de

pénurie dans les stocks militaires. La guerre

sera longue ! D’août 1914 à novembre 1918, la

France mobilisa 8 700 000 soldats et marins,

comprenant 33 classes d’âge, soit celles des

hommes de 48-50 ans pour les plus âgés

(classe 1886) et de 20 ans (classe 1919)

pour les plus jeunes.

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Les soldats et réservistes1914-1918Aulnay et les Aulnaysiens

pendant la Grande Guerre

Page 4: Aulnay et les Aulnaysiens pendant la Grande Guerre

24e section de commis ouvriers d’administrationécole du Parc, 1916Ces commis ouvriers d’administration, cantonnés à l’école du Parc, sont chargés de la

fabrication du pain envoyé aux troupes du front (les plus proches sont à Soissons). Fin

1914, la guerre s’installant dans la durée, l’économie de guerre connaît une profonde

réorganisation. Tous les soldats mobilisés en première ligne appartenant à des corps

de métier spécialisés sont rapatriés à l’arrière pour y exercer leur talent, notamment

les ouvriers spécialisés dans l’armement (armes et munitions) et la boulangerie. Ces

derniers sont surnommés les « riz-pain-sel » par les Poilus !

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Les « riz-pain-sel »1914-1918Aulnay et les Aulnaysiens

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Les Indo-Chinois au Lavoir Ferme de Savigny, 1916Quelques 550 000 « indigènes », soldats des troupes

coloniales, ont rejoint les diff érents fronts tout au long

du confl it. Les premières unités venues d’Afrique du

Nord ont rejoint la France dès septembre 1914. On estime

à 50 000 le nombre d’Indochinois (actuel Viêt-Nam)

ayant rejoint les troupes françaises tant au front qu’à

l’arrière. Sur ce document, le chef de bataillon (assis)

porte l’uniforme de l’infanterie de marine, corps qui a

assuré toutes les conquêtes Outre-Mer de la France.

Les tirailleurs asiatiques, à l’instar de leurs homologues

africains, portent des éléments vestimentaires distinctifs

traditionnels : la coiff e annamite, ou «salako», servant à

maintenir les cheveux longs. Le reste de l’uniforme est

semblable à celui des soldats de la métropole (godillots,

veste et culo� e en drap de laine bleu horizon).

Les indo-Chinois sur le départ aux champs, 1916

Ces ouvriers agricoles indo-chinois sont employés en

remplacement des agriculteurs partis au front. Selon

les stéréotypes raciaux en vigueur dans l’armée, les

Indochinois, « censément plus rusés que les autres

indigènes, sont fl egmatiques et donc faits pour la défensive

plus que pour l’off ensive. Leur apparence frêle dissimule

une belle résistance à la fatigue, signe de leur courage ».

Général Famin, directeur des troupes coloniales.

Les Asiatiques ont servis davantage comme manœuvres

que comme comba� ants. Mais ceux qui se sont ba� us au

Chemin des Dames, en Alsace et à Salonique ont

démenti ce manque de confi ance du commandement.

Après la guerre, le sacrifi ce consenti a suscité chez eux

un désir de reconnaissance et d’émancipation

qui conduira ces peuples à l’Indépendance.

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Les Indo-Chinois à Aulnay 1914-1918Aulnay et les Aulnaysiens

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Page 5: Aulnay et les Aulnaysiens pendant la Grande Guerre

Une maison de convalescence La première maison de retraite Bigo� ini a

été construite au début du XXe siècle, sur un

terrain ayant appartenu à l’abbé Dumont,

personnage notoire à Aulnay.

Elle sera cédée à l’administration pour être

aménagée en hospice. À son ouverture

en 1906, elle compte 150 lits et des pièces

communes. Elle accueille des femmes

de condition modeste, de plus de 60 ans.

Réquisitionnée par l’administration militaire

des hôpitaux au début des hostilités, elle

devient une maison de convalescence

militaire pour les hommes blessés au front.

Une fois rétablis, nos soldats regagneront

malheureusement l’enfer des tranchées !

A la table des soldats,dans le réfectoireCôte à côte, des soldats des diff érentes armes

déjeunent dans le réfectoire de la maison

Bigo� ini. Au premier plan, on aperçoit un

zouave coiff é de sa chéchia. Les zouaves,

troupes d’infanterie d’élite, sont recrutés en

Afrique du Nord, parmi les Français Pieds-

Noirs. Les offi cières présentes autour des

soldats off rent un réconfort moral et humain

dans ce� e parenthèse qu’est la convalescence

à l’arrière des zones de combat.

Les femmes ont gagné pendant la guerre leur

place dans l’économie du pays à des postes

d’ordinaire réservés aux hommes : postières,

gardes champêtres, conductrices de tramway !

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La maison Bigottini1914-1918Aulnay et les Aulnaysiens

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L’équipe médicale de la maison Bigottini, septembre 1914 Le médecin major installé au centre (le plus gradé) est entouré de deux femmes en civil.

Autour d’eux sont rassemblés des médecins offi ciers (sous-lieutenants, lieutenants et

capitaines) identifi ables par le galon brillant qu’ils portent sur la manche et le képi. A

la déclaration de guerre, sur les 10490 médecins présents sous les drapeaux, 8995 sont

des médecins civils mobilisés. Tous les médecins seront ensuite appelés à servir dans

l’armée, portant l’ensemble des praticiens à 15 553 personnes.

La maison Bigottini1914-1918Aulnay et les Aulnaysiens

pendant la Grande Guerre

Page 6: Aulnay et les Aulnaysiens pendant la Grande Guerre

Aux enfants d’Aulnay-sous-Bois, victimes de la guerreA la fi n de la guerre, 1 356 000 noms seront gravés sur les

diff érents monuments aux morts des 36000 communes

de France. A Aulnay, 256 soldats victimes de la guerre sont

inscrits sur le monument commémoratif du cimetière

du Vieux-Pays orné d’une jeune orpheline. Sa forme

pyramidale rend un hommage universel au sacrifi ce des

comba� ants. Ce monument, dont la construction a été

votée par délibération du conseil municipal le 3 juillet 1921

fut fi nancé par souscription publique.

Souvenir d’un soldat d’août 1914Une impressionnante statue en fonte, grandeur

nature, représentant un soldat de la bataille de la

Marne approvisionnant son fusil en cartouches,

marque de sa présence le cimetière du Vieux-Pays. Un

hommage émouvant à un soldat mort dans la fl eur

de l’âge. De nombreuses tombes et stèles militaires

de soldats morts au combat parsèment le cimetière

et rappellent aux visiteurs l’importance du deuil subi

par la population d’Aulnay au siècle dernier.

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Le devoir de mémoire1914-1918Aulnay et les Aulnaysiens

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Document édité par la Direction des communications Janvier 2014 – 2500 ex.