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DEDICACE
Je ddie ce travail :
A mes Trs chers Parents pour les sacrifices consentis pour ma
russite scolaire
A mes Frres et Surs pour leurs soutiens multiformes
A ma Bien aime Tante Nana Kouldiati et mes cousins
A Monsieur et Madame Ganam Soumala et Albertine
Et chaque jeune africain qui narrive pas poursuivre ses
tudes faute de moyens.
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REMERCIEMENTSNous sommes reconnaissants envers les personnes suivantes qui nont mnagaucun effort pour nous soutenir et nous encourager au cours de ce travail :
A Madame Delphine Gardey, Enseignante Paris 8.
A Monsieur Magnini Seindra Enseignant lUniversit de
Ouagadougou.
A mes camarades tudiants lUniversit de Ouagadougou.
Au Programme ADELE Fada/ Burkina Faso.
A mes biens aims frres et surs de FFIM.
A Madame Jacqueline Bondi du Bureau des tudiants trangers
Paris 8.
A Monsieur Guy Briot du dpartement de Sociologie Paris 8.
A Madame Clmence Pajot de Coordination Sud
A Madame Elisabeth Hofmann de Genre en Action Aux ONG qui nous ont accord des entretiens
Et toutes les personnes qui ont contribu la ralisation de ce
travail.
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SIGLES ET ABREVIATIONSGED : Genre Et Dveloppement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
IFD: Intgration de la Femme au Dveloppement
NU: Nations Unies
BIT: Bureau International du Travail
DGCID: Direction Gnrale de la Coopration Internationale et
du Dveloppement
MAE: Ministre de Affaires Etrangres
AEC/BF: Aide lEnfance Canada/ Burkina Faso
GV : Groupements Villageois
GVF : Groupement Villageois Fminin
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PLAN
INTRODUCTION
1re PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIEI APPROPRIATION DU THEME
1 1 JUSTIFICATION
1 2 REVUE DE LITTERATURE
* GENRE : APPROCHE CONCEPTUELLEDe IFD au concept GED
La construction sociale des sexes
La question du Fminisme
* ONG : APPROCHE CONCEPTUELLE ET INSTITUTIONNELLELe concept dONG et de projet de dveloppement
Les ONG : du sige au terrain
Forces et faiblesses des ONG
* ONG ET GENRELa prise en compte du genre dans les projets de dveloppement
La place des hommes
La formation
1 3 PROBLEMATIQUE
1 4 OBJECTIFS ET HYPOTHESES1 5 CONCEPTS
II METHODOLOGIE
2 1 Echantillonnage
2 2 Outils et techniques de collectes des donnes
2 3 Le Terrain
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2 PARTIE : ANNALYSE DES DONNEES
I APPROCHE CONCEPTUELLE DE LA PRISE EN COMPTE DU
GENRE
1 1 Dfinition de la prise en compte du genre
1 2 Interrelation entre le Genre et le Fminisme au sein des ONG
1 3 Le Genre et la place des hommes
II LES RAISONS DE LA PRISE EN COMPTE DU GENRE :
POURQUOI LE GENRE ?
2 1 Les principales raisons voques ou les raisons officielles
2 2 La question des pressions externes ou les raisons non officielles
III PARTENARIAT, PRISE EN COMPTE DES BESOINS ET
SYSTEMES DE REPRESENTATION DES DIFFERENTS ACTEURS
3 1 Conception du partenariat
3 2 Etudes pralables et strotypes
3 3 Changements prioritaires : besoins stratgiques et besoins pratiques
3 4 Expriences vcues
IV CONDUITE OPERATIONNELLE OU STRATEGIQUE DES ONG
4 1 La place de la prise en compte du genre dans les actions des ONG ?
4 2 Le genre en interne et le genre dans les actions de terrain
4 3 Les principales stratgies mises en uvre
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INTRODUCTION
La question de la rduction des ingalits constates entre les sexes tait perue ses dbuts comme un
problme pouvant se rsoudre par le simple apport de la parit ou dun simple partage des rles entre les
hommes et les femmes. Il a t question, de la libert, de lgalit, de la parit, de lquit, de la mixit, des
quotas, etc. puis aujourdhui nous parlons de genre.
Les rapports sociaux contiennent toujours des dimensions et des noyaux imaginaires. Une partie du
pouvoir est toujours imaginaire mais lexercice du pouvoir ne lest pas. Cest ainsi que si la construction
sociale des sexes octroie des pouvoirs imaginaires aux hommes (prdispositions) lexercice de ce pouvoir
nest pas imaginaire. Il est inscrit dans nos ralits et ceci dans tous les domaines de la vie : politique,
social bien sr, conomique, etc.
Le dveloppement peut tre considr comme un de ces domaines qui nchappe pas aux effets
de sexes. Lingalit entre les sexes et lingalit des traitements conduisent lingalit des chances de
profiter des bnfices du dveloppement.
Cest la fois alerts par cet tat de fait, et la conscience de la capacit de changer les choses que lespromoteurs du dveloppement vont tenter de sinscrire dans une action en adquation avec la prise en
compte du genre dans le cadre de la lutte contre la pauvret. Un des acteurs que sont les ONG se donnera
alors pour mission ou pour ambition de participer la valorisation des capacits et un partage quitable
des fruits du dveloppement. La notion Genre et Dveloppement prendra toute sa valeur avec pour
principe de base lanalyse des constructions sociales des sexes et lintgration de lautre sexe dans les
luttes contre les ingalits.
Pour un auteur comme Michle FERRAND1 lun des domaines qui semble le plus rsister lgalisation
des positions selon le sexe est le domaine conomique. Le dveloppement serait donc le dernier
bastion au sein duquel la construction sociale des sexes produit beaucoup deffets.
Pour lanalyser, nous avons choisi dexplorer un domaine prcis de cette question de la prise en compte du
genre qui est lintervention des ONG pour la lutte contre la pauvret. Cest ainsi que nous avons choisi un
pays comme la France qui a un engagement significatif dans la solidarit internationale mais qui la fois
1 Michle FERRAND, 2004, Fminin Masculin, Paris, Repres, La Dcouverte.
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parat en retard pour ce qui concerne la prise en compte du genre. Nous chercherons donc savoir
comment les ONG franaises sintgrent dans la problmatique de la construction sociale des sexes et sa
prise en compte dans les projets de dveloppements. Dit autrement nous aurons pour objet les actions et
les stratgies de la lutte contre les ingalits de sexe dans les actions de dveloppement. Comment est
pratique la lutte contre les ingalits de sexe par les ONG franaises dans leur lutte quotidienne contre lapauvret travers les projets de dveloppement ? Quelle est la vritable place de lanalyse au cours de
ces actions ?
Cette forme de partenariat se voulant plus proche des populations nous pouvons aussi nous interroger sur
lensemble des reprsentations et des pratiques par lesquelles les acteurs du monde occidental saisissent
la situation de ces populations souvent plonges dans des situations quelles-mmes croient souvent
irrversibles. Le but sera danalyser le processus dappui au dveloppement en nous demandant commentces actions chappent la strotypie ? Comment les ONG arrivent-elles prendre en compte les
constructions sociales de sexes de ces populations avant de tenter de les modifier travers les projets de
dveloppement ? Le dcalage gographique nest-il pas souvent un obstacle qui conduirait de faon
invitable un dcalage stratgique ?
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1re PARTIE
APPROPRIATION DU THEME ET METHODOLOGIE
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I. APPROPRIATION DU THEME
1.1. JUSTIFICATION DU CHOIX
- De lapproche genre : nous avons choisi de nous intresser au genre dune part du fait de la
prsence des grands discours sur la question et particulirement du fait que la prise en compte du
genre est lune des principales actualits du processus de dveloppement.
- Du thme : Parlant des ONG, le Pasteur Samuel Yamogo2 alors Secrtaire Gnral du SPONG
(Secrtariat Permanant des ONG) disait ceci lappui des ONG nest pas un thme dactualit,cest plutt un thme de toujours, de tous les jours . Le choix de lanalyse du processus se justifie
par le fait que la plupart des investigations sur ces structures se sont bases sur le constat des
rsultats. Nous saurons donc comment les ONG rpondent aux exigences actuelles de la lutte
contre la pauvret.
- Le choix du terrain franais se justifie par le fait que la France est prsente comme un pays en
retard sur la question des galits entre les sexes. La France est considre comme lun des pays
ayant le plus rsist la monte de la dconstruction sociale des rapports de sexes.
- Par ailleurs, nous nous sommes intresss aux ONG pour une raison plus personnelle relative
des projets professionnels. Le dsir de connatre un monde que nous souhaitons intgrer plu tard
dans le cadre de notre carrire professionnelle, nous a aussi motiv choisir ce thme.
1.2. REVUE DE LITTERATURE
Ntant pas un travail de pionnier, notre tude sest inspire des investigations de plusieurs
devanciers qui ont plus ou moins explor la question du genre et du dveloppement. Il existe en effet
plusieurs travaux et ouvrages relatifs au thme du genre et du dveloppement et en particuliers sur les
ONG.
2 Aide lEnfance Canada/ Burkina Faso (AEC/BF), Oct 1988, Rapport de colloque sur lesONG et lappui lorganisation du monde paysan au Burkina Faso.
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Le genre
La notion de Genre a eu une approche conceptuelle assez enrichie par des enjeux qui rgnaient dj
autour de la diffrence des sexes. Ce concept a encore suscit plus de questionnements lors de son
introduction dans le monde du dveloppement.
Dimportation amricaine le concept de genre est considr en France tort ou raison comme tant la
version adoucie et moins antagoniste du fminisme.
Cette conception, mme si elle est la mieux partage nest pas la seule qui est voqu pour expliquer le
genre. Une littrature abondante t dveloppe sur la question et les points de vue divergent autour de
la question du genre et de son adquation pour lutter contre les ingalits de sexes. Nous verrons que cesdbats quont suscits le phnomne sont guids par des enjeux aussi bien politiques, conomiques que
sociaux.
Dans le monde du dveloppement le concept est souvent dfini en relation, ou en opposition avec dautres
concepts touchant les femmes ou les hommes et la lutte contre la pauvret.
Du concept "Intgration de la Femme au Dveloppement (IFD)"au concept "Genre Et
Dveloppement (GED)".
Intgration de la Femme au Dveloppement (IFD)
Cest une approche qui cherche intgrer les femmes dans le processus de dveloppement car les
planificateurs du dveloppement ont longtemps considr les femmes comme des mres et des femmes
au foyer, plus que comme des individus part entire, avec leurs propres besoins, leurs problmes, leursresponsabilits et leur identit. Petit petit, le rle indispensable des femmes dans le dveloppement des
programmes pour lenfance a permis de les impliquer un peu plus dans les diffrents projets mis en place
par les ONG ou les organismes internationaux. Un nombre croissant dinitiatives et de programmes
conomiques et sociaux intgrent prsent leur rle.
Mais il a fallu attendre la dcennie internationale de la femme (1975-1985), sur linitiative des Nations
Unies, pour que la communaut du dveloppement porte son attention sur le statut discriminatoire dont
souffrent la plupart des femmes travers le monde. Les confrences de Mexico (1975), de Copenhague
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(1980), et de Nairobi, (1985) qui ont jalonn cette dcennie, ont pass en revue le sort des femmes pays
par pays. Elles ont permis llaboration de recommandations afin dabaisser les obstacles lgalit des
sexes et la participation des femmes au dveloppement.
La femme tait de ce fait lobjet de proccupation. Le but tant de les aider accder une galit destatut avec les hommes. Autrement dit, le statut de lhomme tait considr comme la norme de rfrence
vers laquelle il fallait tendre.
En effet la plupart des institutions daide au dveloppement de lAfrique (multilatrales ou bilatrales) ont
plus ou moins dcouvert depuis quelques annes le rle conomique de la femme africaine. De ce fait la
femme africaine surgit dans une nouvelle identit fabrique par les dveloppeurs . Laccs
leau, la sant, au planning familial, lcole et au lyce lui est reconnu en termes dobjectif conomique.Elle est la femme pauvre, vaillante, aider dans son effort pour participer la croissance conomique et
la dcroissance dmographique. Face lchec de trente anne de dveloppement de lAfrique on reporte
sur la femme la responsabilit de tenter un nouveau dveloppement (accs au crdit rural, micro
entreprises urbaines, etc.).
Ces questions qui concernaient jadis les milieux politiques et administratifs vont se gnraliser tous les
domaines que se partagent les deux sexes. La question de la diffrence des sexes investit chaque jour
davantage des domaines et paralllement, ides, valeurs, sensibilits fminines imprgnent de plus en
plus les attitudes et comportements des hommes. Pourtant, un examen attentif montre la persistance des
rsistances lgalit des sexes : les femmes ne sont toujours pas des hommes comme les autres . Il
ne suffit pas par exemple de dcrter la mixit pour quelle entrane une galisation des statuts et des rles
sexus. Malgr la fminisation croissante des instances dirigeantes elles ne peuvent dpasser le fameux
plafond de verre .
Genre Et dveloppement
La notion deGender est dfini comme construction sociale et culturelle de la diffrence des sexes . Une
notion ne aux Etats-Unis et ayant pntr les recherches historiques franaises sur les femmes.
Il sagira dassocier les hommes laction pour la rduction des ingalits : les hommes sont de plus en
plus au centre du discours politique et des mesures de promotion de lgalit des sexes. Des mesures
axes sur les hommes cherchent les intgrer dans laction
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Cest l que se situe lenjeu : comment jouer sur les relations de sexes sans faire essentiellement des
femmes lobjet de changement ? Que les hommes soient galement considrs comme les sujets du
changement identitaire !
En sude par exemple dans une politique de genre dans le domaine de lemploi en 1995, un mois decong parental tait propos aux pres afin de les inciter consacrer plus de temps leurs enfants. Ce qui
conduit plus ou moins un partage des tches domestiques entre les sexes et favorisant une
dconstruction sociale des sexes.
A tort GED est peru comme tant moins politique que lIFD. Sans doute parce que les formations, entre
autres ont eu tendance linstrumentaliser.
Selon Claudy VOUYE3 A Madagascar, lapproche GED est perue comme une vision moins antagoniste
et fministe des rapports homme/femme que lapproche IFD. Les participants de la formation taient
rassurs de voir que GED tait plutt ltude des rapports sociaux quune approche pour la promotion de la
femme .
En quoi consiste lapproche intgre du genre ?
Lapproche intgre du genre suppose un glissement de paradigme au niveau de la rflexion et de laction,
par rapport aux politiques prcdentes qui constituent raliser lgalit entre les sexes (galit de
traitement, galit des chances, action positive, discrimination positive, etc.). Cette dmarche pour but de
faire changer la dominante masculine et landrocentrisme des organisations (Rees, 1998). Teresa REES4
souligne le fait que lapproche intgre du genre suppose des politiques qui respectent la diffrence et la
prennent en compte plutt que dessayer daider les femmes sadapter aux institutions et aux cultures
conues par et pour les hommes. Le paradigme de lapproche intgre du genre implique une stratgie
capable de transformer les institutions genres fondes sur des perspectives androcentriques et les
remplacer par des institutions ayant un impact sur le partage des possibilits entre les deux sexes. En
outre, on peut concevoir lapproche intgre du genre comme une approche pluraliste tendant permettre
aux citoyens dassumer diffrentes identits sexuelles sans perdre pour autant leurs droits de citoyennet.
3 Claudy Vouy : Formatage ou transformation ? Rapports tendu entre le mainstraining et legenre et les formations en genre , Colloque international GED, quels enjeux pour la formation , Bordeaux,Fvrier 2006.4 EPHESIA, 1995, La place des femmes : les enjeux de lidentit et de lgalit au regard dessciences sociales, Paris, La Dcouverte.
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Somme toute nous pouvons dire que lapproche intgre du genre tmoigne de la ncessit de sattaquer
aux racines des ingalits entre les sexes plutt que de recourir des actions correctrices et dintgrer la
rflexion sur lgalit des chances aux processus dcisionnels.
Les concepts dgalit de parit et dquit
A propos des nuances du propos galitaire Genevive FRAISE5 rappelle que quand nous parlons
dgalit, nous ne disons pas que le femme est semblable lhomme : nous la prtendons de valeur
quivalente (HARLOR, 1900). Et ROUSSEL6 de poursuivre en disant que nous prfrons tre nous-
mmes. Nous aspirons autre chose quau rle dimitatrice pour signifier que le terme dquivalence est
souvent utilis pour souligner quil ne sagit pas pour les femmes de se confondre avec un modle
dominant.
Il est dailleurs un terme aujourdhui en politique qui joint dans la discordance galit et diffrence : le mot
de parit. Ainsi Evelyne PISIER7 qualifie le projet de parit dide fausse et dangereuse dans la mesure
o il repose sur une diffrentiation naturaliste et o son intgration en droit ouvrirait la voie aux pires
rgressions . En effet ce mot est en effet un substantif paradoxal : il veut conqurir luniversel au nom de
la diffrence humaine premire, la diffrence des sexes ; ce mot veut lidentique dans la diffrence ; il veut
fabriquer duun sans dtruire le deux ; il veut ledeux rel dans le un symbolique, dans une loi. Alors
question : laspiration lgalit entre hommes et femmes peut-elle se conjuguer avec la reconnaissance et
la valorisation des diffrences entre eux ? les dbats internationaux sont sous tendus par trois approches
diffrentes :
- lapproche strictement galitaire qui gomme toute diffrence entre hommes et femmes
- lapproche protectionniste qui met laccent sur le rle de la femme dans la transmission de la
vie
- lapproche partenariale qui vise concilier lexigence dgalit et les respect des identits
respectives dans lmergence dun nouveau contrat entre les sexes.
5 EPHESIA, 1995, La place des femmes : les enjeux de lidentit et de lgalit au regard dessciences sociales, Paris, La Dcouverte.6
EPHESIA, 1995, La place des femmes : les enjeux de lidentit et de lgalit au regard dessciences sociales, Paris, La Dcouverte.7 EPHESIA, 1995, La place des femmes : les enjeux de lidentit et de lgalit au regard dessciences sociales, Paris, La Dcouverte.
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Antoinette FOUQUE8 conoit la parit comme tant la volont politique dapplication dans toutes les
instances dcisionnelles dune galit qui noublierait pas quil y a des hommes et des femmes.
Pour Evelyne PISIER9 : Egalit ou Parit ? Aujourdhui, la mode est au concept dquit pour corriger les
effets de certaines ingalits. Importation amricaine, lquit est porteuse du meilleur et du pire. Le pirene menace pas seulement les droits pniblement acquis par les femmes : la socit entire peut tre
vise.
Lide dquit exprime le plus souvent une restriction par rapport celle dgalit
Pour ce qui concerne la mixit qui a t si longtemps controverse, elle va simposer sans dbat thorique
ni rsistance idologique, comme solution aux problmes de personnel, de locaux et denseignants.
Autour de toutes ces notions que chaque auteur a dveloppes et expliques gravitent des enjeux, des
sous-entendus et les malentendus suscits par les concepts autour du genre.
Maurice GODELIER10 retient que lanalyse des mythes dorigine, des rcits fondateurs, permet dj de
faire apparatre les enjeux associs la construction des catgories de sexe. Ce sont des enjeux de
pouvoir. Pouvoir de contrler des personnes, de contrler laccs aux dieux et aux forces qui rglent
lunivers, aux anctres et bien entendu laccs la terre, aux moyens de destruction (armes) de production
(outils) dchange et aux moyens de subsistance.
Il est clair que le dsir damliorer le niveau de vie familial nest pas le seul enjeu du travail fminin.
On parle mme denjeux linguistiques du fait que les hommes (les garons) ne sont le genre humain (cest
dire le rfrent), mais seulement le genre masculin.
o La construction sociale des sexes
Comment se fait-il que les diffrences biologiques peu pertinentes en viennent prendre une telle
importance sociale ? . Cette interrogation peut tre peut poser dans tous les groupes sociaux que se
8 EPHESIA, 1995, La place des femmes : les enjeux de lidentit et de lgalit au regard dessciences sociales, Paris, La Dcouverte.9 EPHESIA, 1995, La place des femmes : les enjeux de lidentit et de lgalit au regard des
sciences sociales, Paris, La Dcouverte.10 Lapproche intgre du genre dans la stratgie europenne pour lemploi, Ute BEHNING etAMPARO Serrano Pascual, Paris, Harmattan, 2002.Johanna SIMEANT et Pascual DAUWIN, 2004, ONG et Humanitaire, Paris,Harmattan.
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partagent les hommes et des femmes. Les effets de la culture sur les constructions de genre sont rels et
leur analyse a t un objet dtude assez courtis et qui le demeure toujours. Cette bicatgorisation qui se
rclame de la nature , est dune force incontournable dans les reprsentations et dans les pratiques de
notre socit.
Selon Annick DURAND-DELVIGNE11 Le genre peut tre dfini comme un produit sociocognitif, li aux
idologies relatives la fminit et la masculinit qui participent elles-mmes au maintien dun ordre
social donn. Cela signifie, bien sr, que fminit et masculinit ne sont pas des traits psychologiques
inhrents au sexe biologique, ni mme lidentit sexuelle, pas plus quelles ne sont les rsultantes
inluctables dun processus de socialisation rendu ncessaire par la prtendue nature diffrentielle des
sexes. Ce sont des ensembles de traits rifis, oprant dans la reprsentation de soi, dautrui et du monde
social, ncessaires un systme social ordonnant la place des deux sexes .
Penser la dynamique des relations hommes-femmes en termes de catgorisation et sattacher en
dcrire les effets sur le vcu individuel et social, des femmes en particulier nest pas nouveau. Ds 1949,
cette ligne danalyse est soumise par Simone DE BEAUVOIR dans son introduction au Deuxime Sexe.
La force de la construction sociale des sexes est telle que Marie-France PICHEVIN12 se demande
simplement : Serions-nous tous sexistes ? . En effet selon elle les strotypes de sexe sont
consensuels, partags par les hommes et les femmes, prescriptifs, rsistants ce qui les infirme et ont des
effets sur nos modes de penser et nos faons de nous comporter. De trs nombreuses recherches ont
montr que les strotypes de sexes cest dire lensemble des traits et attributs censs caractriser les
membres dun groupe de sexe donnent forme et contenu nos perceptions, normalisent nos jugements,
nos valuations, nos interprtations, nos attentes relatives aux hommes et aux femmes, guident nos
comportements, modifient nos rapports autrui et gnrent un monde leur image.
Certains auteurs appellent ce rseau schma de genre , dautres, reprsentations sociales desexes .
En effet, quils partent du droit, de la philosophie, de la sociologie, de lhistoire des femmes, de la
psychanalyse ou de la littrature, les textes saccordent presque tous sur un point : lingalit entre les
hommes et les femmes est un phnomne persistant dans notre socit occidentale alors mme que celle- 11 Lapproche intgre du genre dans la stratgie europenne pour lemploi, Ute BEHNING et
AMPARO Serrano Pascual, Paris, Harmattan, 2002.Johanna SIMEANT et Pascual DAUWIN, 2004, ONG et Humanitaire, Paris,Harmattan.12 EPHESIA, 1995, La place des femmes : les enjeux de lidentit et de lgalit au regard dessciences sociales, Paris, La Dcouverte.
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ci repose sur un fondement galitaire. Cela dmontre de limportance de lencrage social du phnomne
qui va au-del des lois et des dcrets. En exemple : en rponse au souci de genre, la politique parfois trop
volontariste mise en uvre en matire dorientation, et souvent accepte comme telle par les intresss,
consiste pousser les filles vers des filires scientifiques et technologiques plutt qu faire voluer les
mentalits en faveur dune revalorisation des lettres et des sciences humaines.
Vu la complexit du processus, en raison mme de la transformation des rapports sociaux de sexe,
repenser lgalit, r analyser la diffrence, mettre en scne leur dialectique, leurs contradictions, leurs
compromis, situer la libert au regard de lgalit et de la diffrence, voil les thmes qui sont au centre
des interrogations.
Bien de pistes ont t explores pour comprendre comment et pourquoi ctait ainsi mais ni lexplicationessentialiste ou mtaphysique ne sauraient rguler les rapports de sexes.
La certitude partage est que lide que la diffrence du masculin et du fminin nest pas une donne
naturelle immuable, mais une construction historique et culturelle.
Selon Franois POULAIN13, le premier prjug dont le genre humain devrait se dfaire est celui de la
prtendue supriorit des hommes sur les femmes. Mais il sagit dun prjug ingalitariste partag par les
femmes autant que les hommes.
En France la spcificit des femmes a t lobjet dun vritable travail social de naturalisation auquel ont
contribu (mdecins, biologiste, hyginiste, mais aussi philosophes et juristes) permettant la politisation de
cette spcificit.
Cest cette importance des ancrages des ingalits de sexes qui a donn aux mouvements fministes une
lgitimit militante base sur la logique suivante : Puisque la diffrence des sexes est une construction,
alors on peut la dconstruire, tous les niveaux (thories et pratiques, reprsentations et faits matriels,
mots et choses) .
13 Tabouret AUPLAT, Claire, 2003, Les ONG du Commonwealth contemporain : rles bilanset perspectives, Paris, lHarmattan.
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Le fminisme
Le fminisme peut tre dfini par le sens commun comme un mouvement, un courant qui prsente les
femmes comme des victimes tout en sinscrivant dans une ncessit de prendre des mesures protectrices.
Selon Florence ROCHEFORT14 cest le seul courant philosophique qui aborde la femme comme un
individu part entire et cherche les moyens de lui permettre une vritable ralisation de soi.
La question du fminisme a t toujours aborde en France et plus quailleurs sous langle des
excs quon lui applique et du point de vue de la diffrence entre les fministes dits essentialistes et ceux
dits galitaristes ou diffrentialistes.
Nous nallons nous inscrire dans aucune de ces deux polmiques mais aborder le fminisme comme
symbole de la rsistance du monde social face la pression du politique.
Dailleurs, lhistoire du fminisme ne trace pas de frontire infranchissable entre les deux problmatiques.
La volont de dmontrer lgalit des sexes et de ladopter comme principe politique caractrise sans
doute la vision ne du fminisme moderne n sous la Rvolution franaise. Si laile modre du
mouvement des annes 1990 prfre la femme au foyer alors que laile radicale lenvisage partant laconqute des territoires masculins, tous saccordent ce quelle puisse elle-mme choisir sa voie et
obtenir les moyens de ce choix. Cest dans la voix suivre plutt que dans le but atteindre que le social
rsiste au fminisme. Les aspirations identitaires sont multiples sans pour autant briser la cohrence
idologique du fminisme comme pense philosophique ou comme mouvement politique social et culturel
galitaire.
La volont de rduire les ingalits entre les sexes est classer comme combat fministe ou dans lordre de
lapproche adoucie du genre selon la justification donne.
La ncessit de rduire les ingalits peut tre dune part justifie comme tant un besoin pour un meilleur
dveloppement, une socit plus juste ; ou plus quitable pour le bonheur de la socit entire : on parlera
donc de genre.
14 EPHESIA, 1995, La place des femmes : les enjeux de lidentit et de lgalit au regard dessciences sociales, Paris, La Dcouverte.
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Dautres justifieront cela par linjustice qui existe et le drame que constituent les ingalits de sexes et l on
parlera dgalit juridique de droit ou de dmocratie. Ceux-ci seront traits de fministes car ils diront que
Garantir les mmes droits aux femmes et aux hommes est la condition sine qua non pour instaurer
lgalit des sexes .
Le fminisme nest donc pas synonyme dextrmisme. Mais ce que nous pouvons appliquer aux fministes
cest quelles sont de celles qui trouvent toujours que ce qui reste acqurir est plus important que ce qui
est atteint en matire dgalit entre les hommes et les femmes.
Quelques exemples peuvent tre cits : les femmes accdent au travail cest plus ou moins un acquis mais
pour les fministes cest un travail plutt non qualifi et quand elles occupent un emploi les fministes
dnonceront plus la prcarit de celui-ci. Sur le plan domestique (familial) les femmes peuvent maintenantavoir un enfant sans tre maries et sans que cela ne soit un dshonneur mais les fministes dnonceront
dans ce cas le fait quelles lvent souvent seules leurs enfants. Les femmes ont aussi la matrise de la
contraception mais les fministes dnonceront plutt le fait que le pouvoir mdical sur leur corps samplifie.
Enfin sur le plan marital elles peuvent divorcer librement mais des tudes ont rvl quil faut en moyenne
dix ans une femme aprs son divorce pour retrouver le niveau de vie quelle avait avant la sparation.
Autant de faits qui peuvent la fois crditer le fminisme du fait du changement rel et profond quil prne
mais qui pourrait aussi discrditer le mouvement qui peut paratre ringard.
ROUSSEL15 (1906) dfinit le fminisme comme une doctrine de bonheur individuel et dun intrt
gnral .
Mme si le fminisme a beaucoup plus retenu lattention pour sa connotation exagre et mme pjorative
de la lutte contre les ingalits de sexes, nous devons reconnatre quil est lorigine de lveil de
conscience qui a suscit le changement des mentalits sur la question. Il peut dailleurs tre considr
comme llment dclencheur du concept de Genre dont on chante les vertus et les mrites en
lopposant toujours au fminisme.
En conclusion nous pouvons dire que le termegender , qui remplace souvent le mot femme dans
lanalyse fministe de nos jours, met laccent plutt sur les rapports entre les deux sexes, et dplace ainsi
lobjet de lanalyse. La femme ntant plus au centre de lanalyse mais plutt les deux sexes. Mais il faut
15 EPHESIA, 1995, La place des femmes : les enjeux de lidentit et de lgalit au regard dessciences sociales, Paris, La Dcouverte.
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noter que lenjeu principal du point de vue stratgique demeure le plus souvent le mme : accrotre la part
ou la place des femmes.
ONG : approche conceptuelle et institutionnelle
Les ONG sont souvent prsentes avec les mouvements associatifs comme les derniers venus sur
le champ du dveloppement dans leur vision de dveloppement local, de dveloppement la base, de
dveloppement intgr, bref de dveloppement avec les dvelopps, par les dvelopps et pour les
dvelopps. Ici dvelopps renvoie la notion dveloppeurs/dvelopps et non dvelopps /sous
dvelopps. Un auteur comme SAUTTER16 (1978 :242) parlera d amnags et d amnageurs .
Aujourdhui le monde est en train de prendre conscience que la socit civile recouvre une ralit trs
complexe, et que le terme dONG nest pas automatiquement synonyme soit de mouvements dutopistes
soit de regroupements violents ou irresponsables. Il ralise aussi que les ONG ont un rle jouer dans la
socit, rle dautant plus important que lEtat se dsengage progressivement de certaines activits qui
taient traditionnellement de son essor : entre dune part des dictats provenant de super structures
internationales et multilatrales (comme lOMC, la Banque Mondiale, lEurope pour prendre quelques
exemples) et dautre part des instances locales o les ONG ont souvent une position de force.
Les nations occidentales partenaires au dveloppement des pays en voie de dveloppement ne tarderont
pas sinscrire dans cette perspective non gouvernementale.
Mettant en jeu plusieurs acteurs sociaux, le phnomne a intress la littrature sociologique et plusieurs
auteurs ont investi le domaine. Mais que ce soit pour la dfinition mme du concept dONG ou encore la
question de lapport de ces structures la rduction de la pauvret, les auteurs auront des points de vue
divergents.
- Le concept dOrganisation Non Gouvernementale (ONG)
La notion dOrganisation Non Gouvernementale fit son apparition officielle en 1945 lors de la charte de
lOrganisation de Nations Unies. Mais si son apparition ne sest pas faite sans particularits majeures, la
16 Jean Pierre OLIVIER DE SARDAN, 1998, Anthropologie et dveloppement : Essai ensocio-anthropologie du changement social, Paris, Bordas.
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question de la dfinition dune ONG demeura trs complexe et celle-ci est loin de faire lunanimit, mme
parmi les diffrentes associations concernes.
En effet lunivers trs vari et la diversit des ONG rendent difficile toute dfinition. Les tentatives de
dfinitions plus prcises dune ONG se sont toujours heurtes la varit des formes que peuvent prendreces regroupements dintrts, ainsi qu la diversit des domaines quils recouvrent.
Cependant, on entend gnralement par ONG tout groupement, association ou mouvement constitu de
faon durable par des particuliers en vue de la poursuite dobjectifs sans but lucratif, ou encore toute
association caractre conomique et socio culturel pour contribuer soit individuellement lamlioration
des conditions de vie des communauts villageoises ou urbaines mais l encore dans un but non lucratif.
Les difficults de dfinition ont conduit certains initiateurs substituer lappellation ONG certaines
appellations comme Organisations Volontaires de Dveloppement pour les pays Afrique Francophone
ou Organisations Prives Volontaires pour les pays anglophones.
Toutefois, de faon rsume, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) sont des Associations de
personnes physiques ou morales, ou de groupes de personnes qui travaillent dans un esprit de solidarit
humaine, la promotion du Dveloppement et lpanouissement humain des couches des populations
les plus dfavorises sans chercher de bnfice.
Selon le Dpartement de linformation des Nations Unies : une Organisation Non Gouvernementale (ONG)
est un groupe de citoyens volontaires, sans but lucratif et organis lchelon local, national ou
international. Les ONG remplissent divers types de services et fonctions : humanitaires, dinformation aux
gouvernements sur les proccupations de leurs citoyens, de surveillance des politiques des
gouvernements, et de promotion de la participation politique au niveau communautaire. Elles fournissent
des analyses et expertises, servent de mcanique dalerte avance et aident superviser et mettre en
uvre des accords internationaux. Certaines sont organises autour de questions spcifiques telles que
les droits de lhomme, lenvironnement ou la sant. Leurs relations avec les diffrents bureaux et agences
du systme des Nations Unies diffrent selon leurs objectifs, leur sige et leur mandat.
Pour le SPONG (Secrtariat Permanent des ONG) au Burkina Faso : Quelle que soit sa dfinition, une
ONG des caractristiques et des philosophies qui lui sont propres :
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cest une organisation cre par un ou plusieurs individus et qui est indpendante de tout
gouvernement et par consquent, libre de ses choix, de ses orientations, de ses mthodes
daction et de ses structures. (Jouissance dune stabilit juridique autonome prvoyant une
gestion par une structure lue dmocratiquement),
elle a toujours pour vocation, de rpondre des proccupations socio-conomiques et
but non lucratif.
En cela, elle se distingue dune entreprise commerciale.
- Typologie des ONG
A partir de la diversit des ONG, de leurs approches, de leur philosophie et de leurs stratgies, on admet
aisment lexistence de plusieurs types :
Les ONG de financement qui collectent des fonds parmi leurs militants et sympathisants et qui
obtiennent parfois des subventions de leurs gouvernements. Elles peuvent tre
confessionnelles ou non confessionnelles, nationales ou rgionales.
Les ONG dintervention qui oprent sur le terrain dans un ou plusieurs domaines du
dveloppement (INADES-FORMATION, le CESAO, le GRAAP). Leurs ressources financires
proviennent de sources diverses. Elles se tournent en gnral vers les ONG de financement.
Elles sont en gnral spcialises MISEROR (Allemagne).
Les ONG dappui elles apportent gnralement des appui dordre financier humain ou
technique. Elles mettent la disposition des ONG dintervention et des projets locaux, des
volontaires AFVP (France).
Les ONG de base tels les groupements de paysans, les fdrations des unions. On peut
ajouter cette liste non exhaustive la catgorie des ONG spcialises en formation.
- Le projet de dveloppement
Plusieurs dfinitions sont proposes partir des diffrentes expriences sur le terrain.
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Le SPONG les synthtisent en donnant la dfinition suivante : un projet de dveloppement est un
ensemble dactivits volontaires programmes dans le temps, utilisant des moyens prcis et adapts
(appropries) pour rpondre a un besoin dun groupe en vue datteindre un but dfini.
La dfinition ci-dessus du projet de dveloppement ne suffit pas pour connatre ce quest un projetde dveloppement ; voyons quelles sont alors les caractristiques essentielles dun projet de
dveloppement.
Un projet de dveloppement est caractris par :
un groupe cible (bnficiaires du projet de dveloppement) ;
une finalit (raison ultime du projet) ;
un but (lobjet du projet, ce quil veut raliser) ;
un ou des objectifs (dcomposition du but en lments distincts, rsultat spcifique) ;
une stratgie (art de combiner les activits) ;
une programmation (calendrier) ;
La question qui se pose le plus souvent sur le projet de dveloppement se situe entre sa conception et sa
mise en uvre sur le terrain du fait du dcalage. De sa conception son valuation en passant par sa
mise en uvre, un projet de dveloppement peut tre marqu par un dcalage temporaire, gographique,
stratgique, social et culturel du fait la prsence de multiples acteurs. La relation la plus courante est le
rapport dveloppeurs dvelopps travers la coopration bilatrale Nord-Sud.
- Les ONG : du sige au terrain
Les oprateurs privs du dveloppement (ou encore les promoteurs de l humanitaire ) dans leur qute
bnvole de meilleures conditions dexistence pour les populations les plus pauvres ont toujours
officiellement reconnu laisser une marge de manuvre aux bnficiaires.
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En effet que ce soit les ONG du Sud dans leurs rapports directs avec les populations ou les grandes ONG
du Nord quand elles financent leurs auxiliaires du sud la logique officielle est la mme : un rapport quilibr
entre elles et les acteurs en face (les bnficiaires). Aucun groupe de dveloppeurs nadmet avoir souvent
ignorer les dvelopps dans la conception et la mise en route des projets de dveloppement.
Mais les chercheurs qui se sont intresss cette question des rapports entre le Nord et le Sud rvlent
plus dun manquement dans le rle de partenaire que les dveloppeurs se donnent. Ceux-ci sont souvent
prsents comme ayant des reprsentations strotypes des dvelopps mmes quand ils affirment que
les populations elles-mmes ont pris en main les projets .
En effet les situations de dveloppement mettent en prsence dun ct une culture pour une bonne part
cosmopolite, internationale, celle de la configuration dveloppementiste , dcline bien sr en souscultures (elles aussi transnationales) par divers clans bases idologiques et/ou professionnelles, qui
agissent chacun de faon largement identique aux quatre coins de la plante et de lautre ct une grande
varit de cultures et de sous cultures locales. Cette situation de confrontation (non une opposition mais un
contact) entre cultures fait natre souvent un dcalage entre les logiques des dveloppeurs et les logiques
des dvelopps.
La socio anthropologie du dveloppement sest intresse aux reprsentations plus ou moins latentes qui
dominent chez les diffrents acteurs. Les reprsentations sociales des uns et des autres sont en effet une
donne de base pour comprendre les stratgies de chacun. Deux sries de reprsentations
complmentaires sont prendre en compte : la vision des socits telles quelles sont et la vision des
socits telles quelles devraient tre. Il sagit aussi bien du caractre immanent, inconscient, incorpor,
inculqu des logiques pratiques que de laspect dlibr, explicite, calcul, conscient des logiques
dactions.
OLIVIER DE SARDAN17 a t un des principaux auteurs qui ont dnonc ces strotypes,
idologies et reprsentations qui animent les acteurs du Nord sur les acteurs du Sud. Celui-ci soutient quil
faut viter les fausses explications du type ils sont attards ou cest leur culture qui veut a ; on
peut remplacer culture par mentalit . Selon lui ces fausses explications lgitimeraient trop
souvent la routinisation des pratiques des oprateurs de dveloppement, leur dmission face des ralits
trop complexes pour, leur trange persvrance dans lerreur, ou leurs attitudes peu innovatrices et
adaptatives :
17 Jean Pierre OLIVIER DE SARDAN, 1998, Anthropologie et dveloppement : Essai ensocio-anthropologie du changement social, Paris, Bordas.
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Certains auteurs trouvent en effet que les ONG du Nord seraient celles qui dcident le plus dans leurs
rapports entretenus avec les auxiliaires du Sud. Cette influence des ONG occidentales sur celles du Sud
rsulterait des systmes de reprsentations, des idologies voire des strotypes que celles-ci se font de
leurs partenaires du Sud. Ces rapports dsquilibrs peuvent rsulter aussi de lexistence de certainsenjeux et contraintes allant au-del de la logique humanitaire. Mais cet aspect de la question ne sera pas
celui qui retiendra lessentiel de notre argumentation.
Les dveloppeurs se servent de notions molles pour faire croire quils tiennent compte
des socits locales, sans avoir se donner la peine de les connatre vraiment poursuit OLIVIER DE
SARDAN18. Lauteur soutiendrait donc quil faut que lon arme les agents de dveloppement ; c'est--dire
de quil faut les prmunir contre clichs et strotypes sur les socits paysannes qui saturent le monde du
dveloppement. Ces strotypes sont souvent encrs du fait mme de limage et de la vision que cesacteurs du Nord ont des populations du Sud.
En effet, ventres ballonns, corps mutils, enfants famliques lorsquelles apparaissent sur la scne
mdiatique internationale, les populations jouent immanquablement le rle de la victime. Ces images, dont
lobjectif est bien souvent de favoriser les collectes de dons en faveur dactions humanitaires durgence
entretiennent le clich du volontaire missionnaire qui, nanti, vient secourir des populations sur
lesquelles sabattent dcidment tous les malheurs du monde. Toutefois elles effacent toute ide de
partenariat.
Il faut alors rompre avec cet hritage colonial qui a donn une tradition de mpris chez les fonctionnaires et
de mfiance chez les paysans qui se renforce lune lautre.
Bien sr on peut dire autant des reprsentations des populations cibles car la faon dont les dvelopps
voient les dveloppeurs nexprime pas plus la vrit et nest pas moins biaise que la faon dont
les dveloppeurs voient les dvelopps.
Notons que ces prcdents arguments, dvelopps par des auteurs assez critiques sur lintervention des
ONG, ne sont pas de lavis des dveloppeurs qui ont toujours soutenu que des tudes sur les contextes
locaux prcdent toujours leurs actions de terrain. Ils soutiennent avoir toujours une ligne directrice en
adquation avec les besoins des populations partenaires.
18 Jean Pierre OLIVIER DE SARDAN, (1998).
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Mais que reprsente cette notion de besoins qui se situe au centre de laction ?
La critique en terme de besoin a t faite depuis longtemps et notamment avec Barnett (1953) Bonacieux19
en 1991 sur les activits de post alphabtisation au Niger ; et Mathieu20 en 1994 au Mali sur des projets
dONG.
Le terme de besoin affine le considrable avantage de combiner une connotation sociologique et
une connotation morale : le dveloppement doit se faire selon leur intrt.
La troisime dimension (galement morale), le fait que cest aux intresss eux-mmes de dire
quels sont leurs besoins. Mais faisons un retour dans le temps c'est--dire aux dbuts des relations entre
les pays aujourdhui dits dvelopps et ceux considrs comme sous dvelopps : Nous savons quau
moment de la colonisation, le colon a dit au paysan : "toi tu nes rien, tu nas pas dhistoire, tu nas pas deculture, tu nas pas de religion, tu es sauvage, ignorant, tu ne connais rien".
A lpoque des Nocolonies, des Nationaux, les fils mme du paysan sont venus lui dire : toi, tu es
ignorant, tu es pauvre, cesse tes pratiques et jette ce que tu possdes, tout est sauvage, adopte ce que
nous allons te donner et suis nos pratiques .
Le paysan a fini par intrioriser tout ce quon a voulu quil soit, il a pous lidologie de lalination.
Nous arrivons maintenant et nous lui disons, dis nous tes besoins, nous allons taider les satisfaire . Il
ne peut que nous ressortir ce que les autres lui avaient inculqu.
Ainsi le fait que le paysan demande un forage ou une cole plutt que la construction dun march btail
ne rvle pas le besoin primordial dun forage ou dune cole au dpend dun march btail mais rsulte
du fait que le colon lui avait dj inculqu quune cole est le meilleur moyen de lui ressembler mieux
quun march btail qui ne lloigne pas assez de son tat d attard .
Quest ce que donc quun besoin ? Qui dfini les besoins de qui, comment sexprime un besoin
et ladresse de qui ?
19
Jean Pierre OLIVIER DE SARDAN, 1998, Anthropologie et dveloppement : Essai ensocio-anthropologie du changement social, Paris, Bordas.20 Jean Pierre OLIVIER DE SARDAN, 1998, Anthropologie et dveloppement : Essai ensocio-anthropologie du changement social, Paris, Bordas.
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Marie Stphane MARADEX23 qui a dfendu le mrite des ONG considre dailleurs la plupart des
faiblesses des ONG comme pure invention du politique local pour discrditer une ONG gnante. Dune
part les arguments politiques dvelopps par les gouvernements des pays htes des ONG rsultent de
linertie de ces pouvoirs locaux. Elle justifie cette attitude des dirigeants des pays daccueil des ONG par
le fait quils sont suspicieux vis vis de ces organisations qui tt ou tard chercheront transformer encapital politique la confiance acquise auprs des populations. Dautre part il y a conflit entre instance
gouvernementale locale et ONG car les Etats doutent de la neutralit des ONG.
En effet les drames survenus en ex-Yougoslavie, en Somalie au Rwanda, au Soudan ont ractualis les
dbats inhrents laction humanitaire autour de la neutralit de ses relations avec la politique, les Etats et
larme. Comment rester fidle au principe de neutralit de la victime en tmoignant sur un gnocide ?
Comment agir avec lappui (notamment financier) des Etats sans servir dalibi une inertie politique ?Comment travailler sur le terrain avec larme qui assure parfois la protection des expatris sans courir le
risque de brouiller limage de son association ?
Les relations entre les ONG et pouvoirs locaux ne sont souvent ni des relations amicales ni des relations
aises. De nombreux gouvernements leur sont souvent hostiles et cest plus gnralement le cas dans les
pays en voie de dveloppement qui rappelons le constituent lessentiel des partenaires des ONG
occidentales.
On peut citer un rapport du HRW (Human Rights Watch) sur les relations entre les ONG prsentes en
Ouganda et le gouvernement. Le rapport explique longuement que les ONG de dfense des droits de
lhomme sont soumises des pressions trs fortes pour pratiquer lautocensure et ne pas se heurter au
gouvernement. Le gouvernement ougandais exerce un contrle considrable sur les activits des ONG et
selon certains reprsentants dONG, le gouvernement intervient pour faire taire les critiques.
La solidarit internationale se prend en effet rgulirement les pieds dans les fils tisss et tirs par les
Etats dont elle devient parfois lenjeu, lotage ou le bouclier.
Mais cette ide de MARADEX24 nest pas une formule commune et universelle car une autre forme de
relation peut se lire entre les ONG et les gouvernements locaux.
23 Marie Stphane MARADEX, 1990, Les ONG amricaines en Afrique : activits etperspectives de trente ONG, Paris, Syros Alternatives.24 Item, op cit
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Plutt que de voir une rivalit entre ces organes, on peut lire une forme de coopration pour un but
commun qui est la lutte contre la pauvret. Les ONG peuvent donc tre considres comme des auxiliaires
prcieux pour les gouvernements. Elles permettraient alors dattnuer le manque de moyens nationaux et
leurs projets constituent des tests de terrain dessai avec leur intervention souple et rapide.
Ce qui peut tre ajout cette analyse des formes de relation des ONG avec les gouvernements sur place,
cest cette nouvelle tendance que lon est tent de voir. En effet au-del de ces relations de rivalit et
dauxiliariat la tendance actuelle est que les ONG sont de plus en plus des outils politiques aux mains des
dirigeants. Cest ainsi que certaines ONG sinstallent et se dplacent plus pour des raisons politiques que
pour la vritable cause du dveloppement. Elles sinstallent donc dans des rgions politiquement
soutenues et accentuant les disparits entre les rgions.
Ces formes de relations ci-dessus cites entre ONG et gouvernements des pays bnficiaires peuvent
avoir dautres variables valeurs finalits pour les pays dveloppeurs dans lesquels les ONG peuvent
tre considres comme des outils au service des classes politiques.
Dans cette version les rapports ONG et pouvoirs locaux ont deux tendances. Dune part elles peuvent tre
considres comme des vecteurs que des groupes ou personnes issues du secteur gouvernemental ont
crs pour faire passer un message dopposition une politique gouvernementale. Ce cas de figure
concerne le plus souvent les ONG nationales.
Dautre part, et ceci concerne les ONG occidentales denvergure internationale, les ONG sont des vecteurs
dexpansion de cultures. Elles seraient un systme de mise en place dans les pays htes des premires
bases dun systme refltant le mode de fonctionnement de la socit britannique quand il sagit par
exemple dONG affilie au Commonwealth ou de la socit franaise quand il sagit dONG francophones.
On ne leur reconnat donc pas toujours dans ce cas une relle autonomie daction : elles ne sont en fait
utilises que comme des catalyseurs permettant de mettre plus facilement en place les politiques dcides
par des organisations occidentales telles que le Commonwealth ou la Francophonie ou encore les Nations
Unies.
Cette critique sur lenjeu politique que reprsentent les ONG est une des faiblesses que lon reconnat
ces organisations qui ne sont pas toujours exempte de reproches malgr leur statut dorganisations
humanitaires, solidaires, charitables.
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- Les forces et les faiblesses des ONG
Les forces et les faiblesses des ONG ont t le thme le plus trait. Se penchant sur lapport de ces
organes certains auteurs vont centrer leurs investigations sur la politique genre de ces institutions.Lapproche des ONG dans ce domaine fait aussi lobjet de dbats aussi bien conomiques que
sociologiques. Se penchant particulirement sur les faiblesses, dautres auteurs traiteront de la ncessit
dune mutation de ces institutions dans leur forme dassistance. Cest suite ces critiques que de
nouvelles stratgies de collaboration avec les populations vont tre introduites. La principale stratgie pour
mieux faire retenue par les auteurs est la formation aussi bien avec les hommes quavec les femmes. Une
stratgie qui ne sera pas non plus exempte de toute critique.
Les atouts supposs des ONG sont nombreux et divers. Nous pouvons citer entre autres : une bonne
connaissance du milieu, une action en rponse une demande villageoise, une aide complmentaire
leffort des populations, une attention focalise sur les couches sociales dfavorises, la valorisation des
potentialits locales, la formation des bnficiaires et un faible cot de fonctionnement. Mais quen est-il de
la ralit ? Dune faon gnrale, quel bilan peut-on dresser de laction des ONG ? Les qualits que lon
attend, sont-elles confirmes par une observation sur le terrain ? Telles sont en rsum les questions qui
ont guid lesprit des auteurs dans leurs uvres sur les forces et les faiblesses des ONG. Ces questions
sont traites aussi par des auteurs spcifiques dans leurs ouvrages que par les institutions internationales,
qui sont les principaux bailleurs de fonds de ces structures non gouvernementales.
Pour une institution comme lAgence Canadienne de Dveloppement International (ACDI)25 pour lAfrique
Francophone les ONG sont reconnues pour tre linstrument dintervention de loin le plus efficace au
niveau de la base . Mais cette ide ne fait pas lunanimit au sein des auteurs qui ont abord la question.
Pendant que certains auteurs reconnaissent en ces organisations une efficacit partager, dautres voient
en elles des agents qui "passent cot" de leur mission. Ainsi certaines mthodes et pratiques des ONG
sont des modles mais dautres sont purement et simplement dnonces.
Pour Marie Christine GUENEAU26, les ONG ont plusieurs facteurs de russite quelle nomme "bonnes
cls". Ces bonnes cls sont entre autres, la conscience et lexpression dun besoin, la sensibilisation de la
population, la participation de la population, la simplicit de linnovation technique. Notons que cette
25 Aide lEnfance Canada (AEC/BF) (1988)26 Marie Christine Gueneau : Afrique : Les petits projets de dveloppement sont-ils efficaces ? Harmattan ;Paris1986
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simplicit technique a des limites car, mme si les ONG embauchent du personnel local, elles fournissent
le plus souvent leurs propres technologies et mthodes dont ladaptation au contexte local nest pas
souvent vident.
Pour David C. KORLEN27, ces organisations ne sont pas limage de cette assertion de GUENEAU28. Ilrelve quant lui une srie de faiblesses qui laisse leur fiabilit dsirer : elles se concentrent sur la
solution dun problme plutt que sur la prennit dune institution. Elles font preuve damateurisme et de
navet. Elles ont du mal coordonner leurs actions. Elles ne sont pas fiables, agissent sur une petite
chelle, elles sont oligarchiques et pas toujours soudes ; tendant lactivisme. Mais ce penchant
lactivisme peut se justifier avec des raisons propres aux ONG. Elles se mfieraient de tels regroupements
dune part parce quelles dtestent quon ait un regard qui pourrait se transformer en perte dautonomie
pour elles sur ce quelles font, et par ailleurs elles sont souvent convaincues de limportance de garderleur spcificit pour la cause quelles dfendent. Ce qui les conduit rejeter les rapprochements avec
dautres organisations poursuivant des buts similaires, mme au risque davoir des redondances.
En plus de ces critiques orientes vers les fondements et lassise institutionnelle des ONG, ces institutions
sont aussi critiques dans leur forme de relation avec les populations bnficiaires de leur appui.
Si avec les pouvoirs locaux elles sont considres comme victimes de malversations politiques avec les
populations locales elles jouent souvent le rle du "bourreau ".
Une des pratiques avec laquelle les ONG sont le plus souvent mises faux est le financement quelles
accordent aux populations ; notamment le crdit. En effet le crdit est aussi bien accrdit que crdit :
cest selon les auteurs.
Lors dun colloque, Benot Hamidou OUEDRAOGO29 a racont cette anecdote image pour
dnoncer les "coups dargent" que les populations reoivent de la part des ONG: Les termites
construisaient leur nid, mais le soleil avait durci la terre et le travail avanait pniblement. Un lphant
passait par l pour aller boire la marre voisine : les termites lui demandrent sil pouvait leur rapporter un
petit peu deau dans sa trompe. A son retour, llphant, prvenant, crut bien faire en arrosant la termitire
dune pleine trompe deau et les termites se noyrent toutes.
27
Marie Stphane Maradex : les ONG amricaines en Afrique : activits et perspectives trente organisations nongouvernementales. Paris, Syros Alternatives 1990 ; collection Ateliers du dveloppement.28 Marie Christine Gueneau (1986)29 Benot Hamidou OUEDRAOGO alors Ministre charg de la question paysanne lors du colloque de LAEC/BF
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ceux qui reoivent sont dans une position infrieure. Il faut crer un esprit de partenariat, adopter une
approche qui amne le paysan retrouver sa dignit, dfendre cette dignit, considrer laide comme
un moyen pour lui permettre de se passer un jour du partenaire qui est l momentanment pour laider.
Quen est-il pour lapproche genre particulirement ?
- ONG et genre
Pour quelques organisations non gouvernementales, il sagit en effet daller vers une reconnaissance et
une valorisation de lnorme travail invisible des femmes des rgions les moins dveloppes. Mais la prise
en compte du genre implique une ide plus large. Il sagit des construction sociales de sexes et de leurs
effets sur la situation des populations. Et la question est : Comment tenir compte de tout cela dans les
projets de dveloppement ?
- La prise en compte du genre dans les projets de dveloppement
Aprs une analyse sur lefficacit des ONG, Marie Christine GUENEAU32, se penchant sur les relations des
femmes avec ces structures, rvle un impact assez positif des petits projets de dveloppement sur le
statut socioconomique de ces femmes. Il ressort en effet de son analyse que les projets concernant les
femmes font voluer leur image de marque . Selon elle, les femmes sont de ce fait mieux considres.
Elles sont plus respectes par les hommes car elles ont plus de savoir et pratique des activits nouvelles.
Elles ont plus de libert du fait que les hommes les autorisent sabsenter pour leurs activits et leurs
runions ; ce qui ntait pas envisageable auparavant ajoute lauteur. Ces femmes se sentent elles mmes
plus volues grce leur capacit mener des travaux nouveaux et grce aux sollicitations des ONG qui
suscitent leurs rflexions. Elles dclarent sapercevoir que nous aussi, nous sommes capables davoir
des ides . Alors question : si les projets touchant particulirement les femmes sont positifs pour le genre,
quen est-il des projets qui ne les ciblent pas ? Sont-ils seulement sans effet sur le genre ou bien ont-ils un
impact ngatif sur les relations hommes-femmes ?
Pour rpondre cette interrogation Olivia Drevet, DABBOUS33 dclare que les ONG par leurs projets
masculins ne font pas quoublier les femmes mais les oppriment. Elle prend en illustration lintroduction de
projets de riziculture en Mauritanie et au Sngal, qui a eu des incidences ngatives sur les femmes.
Celles-ci ntaient pas considres comme des productrices part entire, mais elles devaient aider leurs
maris producteurs. Ce qui augmentait leurs tches plus lourdes et moins rentables.
32 Marie Christine Gueneau (1986)33 Olivia Drevet DABBOUS : Synthse darticles et douvrages, Paris 2001
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En rsum, les ONG, par certains de leurs projets, accentuent lexploitation des femmes par les hommes
et augmentent du mme coup lingalit entre les deux sexes. Une ingalit qui a dj du mal se rduire
mme lorsque les femmes accdent un statut conomique plus lev.
En effet mme aprs avoir acquis un pouvoir conomique important, grce au financement des ONG, les
femmes peuvent avoir du mal se faire prendre en compte. Cest dailleurs ce que soutient Marthe
DIARRA34 par ces crits : la femme a toujours particip aux dpenses familiales et cela na pas chang
sa position dans la famille ; le pouvoir de dcision est toujours au niveau des hommes mme sils ont
besoin de largent de la femme pour la concrtisation de la dcision . Elle trouve que les ONG en
accordant dans leur approche genre des crdits aux femmes ne conduisent qu un surcrot de
responsabilits en termes de dpenses qui nest pas accompagn par un transfert de responsabilit ou depouvoir de lhomme la femme. Mais face cette thse de DIARRA35, dautres auteurs dvelopperont une
antithse sur la question de lapproche genre des ONG.
Laccs plus large des femmes aux micro financements est un moyen de leur donner un meilleur
statut au sein du foyer et de la communaut, do un rle plus important dans la prise de dcision . Cette
affirmation est de Linda MAYOUX36 qui remet ainsi en cause lide ci-dessus de DIARRA. MAYOUX trouve
que lorsque les ONG apportent un pouvoir conomique aux femmes, elles leur apportent du mme coup
un pouvoir de dcision aussi bien dans le foyer auprs de leurs maris, que dans la communaut tout
entire.
Dorris BONNET37 quant elle proposera une combinaison quilibre entre combat contre les
mentalits et combat conomique. Celle-ci soutient que on ne changera pas les comportements en
voulant uniquement intervenir sur les croyances ou les mentalits (ducation sanitaire, campagnes de
planification familiale, etc.) mais en modifiant conjointement les conditions de vie des hommes et des
femmes et conscutivement les relations de genre.
Lauteur qui sera plus catgorique face cette thse de DIARRA38 est Mohamadou ABDOUL39 qui affirme
sans dtour que quand le pouvoir conomique des femmes nest pas accompagn de pouvoir de
34 Marthe Diarra : Femmes et Microconomie, le petit crdit. Genve, Berne, IUED (Institut Universitaire dEtudesdu Dveloppement et de la coopration, Commission nationale Suisse pour lUNESCO, DDC, 1998.35 Item op cit 36 Linda MAYOUX : Les silences de lconomie : Economie et rapports sociaux entre hommes et femmes ; Genve,Berne ; IUED 199837
item op cit 38 Marthe Diarra (1998)39 Mohamadou ABDOUL et alii : dans Franois HAINARD, Christine VERSCHUUR : Femmes dans les crisesurbaines ; Relations de genre et environnements prcaires ; Karthala ; Paris 2002.
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dcision, ceci nest autre que le fruit de "lorgueil des hommes" . A partir dune tude Santhiala au
Sngal, ABDOUL40 et ses collgues y constatent que le travail confre aux femmes un sentiment
dindpendance et une considration de la part de leurs maris, des voisins, du quartier qui leur vouent
respect et admiration. Elles dpassent le cadre strict de la subsistance de la famille et accdent au pouvoir
de dcision.
Aprs ces thse et antithse dveloppes par les auteurs, quelle synthse pouvons nous dvelopper ?
Nous pouvons retenir que le pouvoir conomique apport aux femmes par les ONG ne suffit pas souvent
lui seul pour modifier les rapports sociaux de sexes tous les niveaux du processus de lutte contre la
pauvret, notamment au niveau de la prise de dcision. Il faut donc aller au-del du simple projet
gnrateur de revenus pour inculquer aux populations lesprit de lgalit. Par exemple les ONG doiventtravailler en genre avec des arguments touchant la justice/quit sociale ainsi que sur des arguments
defficacit du dveloppement par le genre. Il faut par exemple faire la part des choses entre relever le
niveau des femmes ou de rduire le monopole des hommes. Ainsi les hommes nauront plus tre
orgueilleux en voyant au genre la qute dune meilleure distribution sociale et non une faon de mettre en
seconde position leur efficacit pour la promotion du dveloppement. Ceux-ci exprimeront moins leur
orgueil, si on leur parlait de lavnement dune socit plus dmocratique, plus libre et plus galitaire
comme le dit Javati GHOSH41 par une place plus importante accorde aux femmes.
Les ONG pourront ainsi se diffrencier du secteur priv dans lequel, il sagit essentiellement dune question
de ressources et de rendement ou dutilisation des comptences fminines dans un but defficience. Il ny
est pas prvu que les femmes aient du pouvoir et quelles en usent ; elles sont une ressource qui peut tre
et sera utilise par ceux qui ont le pouvoir (les hommes). La question de lgalit des sexes nest donc plus
traite comme un problme se posant la socit, mais comme un problme organisationnel devant
trouver une solution pour que lentreprise rponde lattente de ses clients.
La seconde analyse qui peut tre faite de ce thme de la promotion du genre par les ONG cest que ces
institutions doivent apprendre aller au-del de la simple raction aux politiques officielles, et intgrer le
genre de faon transversale pour une relle promotion du genre aussi bien sur le plan conomique que
pour la prise de dcision. Cette rflexion rsulte de la remarque suivante : si le discours est cohrent, la
pointe de la rflexion sur la promotion du genre dans les programmes qui veut que les attentes des
bnficiaires priment sur les autres considrations, force est de constater que, dans la ralit du terrain,
40 Item op cit 41Jovati GHOSH : Alternatives Sud (Letri-harmattan) ; 1999, vol4 ; traduit de langlais par Karine ALVAREZ
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toutes les tapes de ce processus qui, si elles taient respectes devaient conduire les bnficiaires une
vritable prise en charge de leur dveloppement, sont en fait souvent escamotes par les ONG,
hypothquant du mme coup le succs de leur intervention. En effet bien souvent le terme"genre" est
rajout dans la formulation des programmes sans rien en changer ; les programmes ne sont guids que
par une obligation de "genrer" : les attitudes et les habitudes de planification et les valeurs institutionnellesnvoluent pas. La participation des femmes est instrumentalise pour servir lefficacit des programmes
sans forcment servir leur mancipation. Lapproche genre peut donc tre sur toutes les lvres et dans les
documents sans tre prsente ni dans les esprits ni dans les actions. Les programmes se rduisent
souvent "mettre le genre dedans" sans souci de transformation et mme en faisant presque un contre
sens. La question du contre sens rsulte le plus souvent de la place qui est accore aux hommes.
- La place des hommes
Pour une actrice du genre telle que Claudy- VOUYE42, les organisations et les femmes ne sont pas les
seuls acteurs qui doivent intervenir sur les relations de genre. Les hommes aussi doivent tre viss. Il
faut travailler sur et avec les hommes dit-elle. Elle propose par exemple que, dans la relation femme/
homme, la masculinit et le rle des hommes soient un sujet dtude et de dbat dans les formations.
Mais cette place des hommes dans lapproche genre ne fait pas lunanimit car pour ce qui est de ce
partenariat avec les hommes pour la rduction des ingalits en genre Jeanne BISSILIAT43 quant elle yvoit un paradoxe. De son avis il serait pour le moins paradoxal que les hommes accordent aux femmes un
pouvoir de dcision puisque la ngation du travail productif fminin est justement llment essentiel de
leur position dominante. Et BISILLIAT de poursuivre que cette contradiction structurale ne peut tre rsolue
par la seule vertu dune conception utopique et mythique et valable soit-elle de lorganisation sociale et
du changement social. Mais Mohamadou ABDOUL44 na-t-il pas voqu lorgueil des hommes ?
Mais de tout cela nous devons reconnatre que, mis part lorgueil des hommes et, que ceux-ci soient ouiou non intgrs dans les approches genre, il existe plus dune raison de collaborer prioritairement avec les
femmes, notamment travers les crdits. En effet, dune part elles vont plus probablement partager leurs
prts avec les membres masculins du mnage. Avec elles il est plus probable que toute la famille en
bnficie conomiquement et elles-mmes personnellement et socialement. Dautre part les prts aux
hommes ont peu deffet car ils renforcent les ingalits de genre au sein des mnages en offrant aux
42
Claudy VOUYE (2006).43 Jeanne BISILLIAT : La sortie des femmes du travail invisible : les femmes dans lconomie ; Revue Tiers-monde, Tome XXVI ; n102 ; Avril- Juin 1985.44 Mohamadou ABDOUL et alii (2002).
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hommes un moyen ventuel dempcher leurs femmes davoir leurs propres activits gnratrices de
revenus. Mais pour rsoudre ce problme avec les hommes la principale solution est de les informer et les
sensibiliser et ceci principalement travers la formation.
- La formation
La formation est un outil, une stratgie, un espace de rflexion, un lieu de dbats et peut-tre de lutte.
Cest un processus de transformation qui vise augmenter la connaissance et dvelopper la
comprhension dans le but de changer les attitudes. La formation vise aussi proposer des outils
permettant daccompagner ce changement . Cette dfinition de Mandy MCDONALD45 nous situe sur les
diffrents apports contours que contient la stratgie par la formation.
La ncessit de former les populations est ne dun constat fait par les ONG selon lequel il est capital que
toutes les actions soient accompagnes ou prcdes de mise jour sur le plan des opinions, des
connaissances et des enjeux des actions. Il faut guider le paysan, lui venir en aide afin quil se retrouve
par rapport aux projets qui lui sont destins ; et tout cela ne peut que se trouver dans la formation . Ce
rcit dun responsable de AEC/BF46 montre quel point il est indispensable de former les populations
rurales afin quelles puissent exprimer leurs besoins rels et quelles puissent mieux collaborer avec les
institutions de dveloppement. Ainsi les ONG pourront promouvoir un vritable dveloppement au profit de
ces populations.
Cest aussi ce type dassistance non matrielle que E. F. SCHULMACHER47 met en valeur lorsquil nous
dit que la meilleure aide que lon puisse apporter est une aide intellectuelle : faire cadeau dun savoir
utile. Donner en cadeaux des biens matriels, cest rendre les gens indpendants. Par contre leur donner
le savoir, cest les rendre libres .
Il y a donc un besoin de sensibilisation, de conscientisation et de responsabilisation lendroit de ces
populations qui souvent ont du mal se rendre compte de la situation dans laquelle elles se trouvent ; une
situation quelles mmes croient irrversible. Le cas de la formation en genre peut tre pris en illustration:
la sensibilisation des hommes en tant que citoyens sur les effets nfastes des ingalits aussi bien sur le
dveloppement que sur la socit ; ceci pourrait ralentir leur complexe dinefficacit dans la lutte contre la
pauvret chaque fois que leur sera voqu le genre.
45 Mandy MCDONALD (1993)46 AEC/BF (1988)47 E.F. Schulmacher : Small is beautiful ; le Seuil 1978, cite par Marie Christine Gueneau (1986), P 173.
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Mais ce quil faut dplorer pour ce qui concerne cette stratgie novatrice cest ce que nous fait remarquer
Hlne RYCKMANS48 particulirement pour les formations en genre : malgr le terme "genre", les
formations se centrent souvent sur les femmes et les changements autour de leurs conditions, pas de la
relation femmes/hommes . Les formations sont souvent "hors sujet" et sont dispenses pour servir
defficacit des programmes et parfois mme pour puiser les enveloppes budgtaires. Il ne faut donc pas"former pour former" car une formation peut tre trs bonne et navoir aucun effet durable sur les
organisations. Certes la formation elle-mme est importante mais les facteurs qui contribuent limpact
dune formation sont ailleurs, notamment dans le soutient organisationnel avant et aprs la formation. Une
formation sera sans effet si elle est le dbut et la fin dune action.
Il est donc urgent de passer du "rafistolage" au "grand mnage", de repenser stratgiquement la place et le
rle de la formation pour une meilleure action sur le terrain. Plus que de faire la somme desfemmes/hommes qui ont suivi les formations, laspect qualitatif doit entrer en ligne de compte. Quest-ce
que ces personnes souhaitaient/avaient besoin dapprendre et/ou de savoir faire ? Les formations ont-elles
rpondu cette attente ? La formation a-t-elle permis damliorer les pratiques, de changer les attitudes ?
Quel est limpact de ce changement sur le droulement des programmes et par ricochet, sur les femmes et
les hommes et les rapports entre eux dans lorganisation. Sinterroger et rpondre ces questions sont
la cl dun vritable impact de la formation sur les populations bnficiaires.
Des ouvrages mthodologiques ont aussi fait lobjet dune investigation dans le but dadapter notre tude
aux principes thoriques de base de la recherche sociologique.
1.3. PROBLEMATIQUE
Les premires actions touchant la question des sexes dans le dveloppement taient principalement
issues de mouvements de femmes militantes et faisaient de la femme le centre dintrt. Ces actionstaient exclusives aux femmes non seulement en tant que bnficiaires mais aussi en tant quactrices :
cest ainsi quest n le concept dIntgration de la Femme au Dveloppement (IFD).
Cette approche qui cherche donner des pouvoirs aux femmes pour modifier les rapports ingaux entre
les femmes et les hommes sera critique du fait quelle restera exclusive au seul sexe fminin et en
48 Hlne RYCKMANS : La formation en genre dans le monde francophone ; pratiques et enjeux. Colloque Ined2000 et sur www.ined.fr/coll_abidjan/publis/pdf/session2/ryckmans.pdf
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considrant les hommes comme adversaires et non comme partenaires. Elle mettra plus laccent sur
laction que sur lanalyse.
Progressivement nous assisterons une volont de rduire cette connotation fministe et antagoniste de
la lutte contre les ingalits pour centrer laction sur les deux sexes et leurs rapports sociaux. Cest ainsique natra la notion de Genre et Dveloppement qui sera fonde sur une analyse des constructions
sociales des sexes dans le dveloppement.
Dimportation amricaine, cette stratgie qui tait perue comme moins militante et moins engage
deviendra celle qui passera le mieux et que la solidarit internationale prendra son compte.
Si un pays comme la France nest pas reste en marge de limportance croissante des ONG, elle est parcontre en retard sur la question de la prise en compte du genre dans sa politique de coopration au
dveloppement. En effet aprs avoir rsist de faon particulire la monte du fminisme, la France ne
parat pas non plus avoir donn une place de choix au Gender .
Mais une question qui surgit toujours ; qui est apparue avec les ONG et qui reste dactualit est la question
de ladquation entre les stratgies prvues par ces ONG au Nord et celles de leurs partenaires
(auxiliaires) du Sud. Notamment quant il sagit de rpondre aux actualits de la lutte contre la pauvret. Un
de ces dcalages peut tre dans la volont quaffichent certaines ONG de rduire les ingalits entre les
hommes et les femmes pour ce qui concerne le dveloppement. La faon dont le genre est pens depuis
le sige des ONG est-elle en adquation avec les rapports locaux de sexes et les proccupations des
populations bnficiaires ?
La plupart des ONG qui se sont engages dans la question de lintgration de la femme au dveloppement
ont toujours sembl laiss une place au genre dans leur dmarche. Elles semblent dailleurs plus ouvertes
au genre que les structures gouvernementales. Mais bien regarder ces agents de dveloppement dans
leurs prestations souvent le genre y gagne, souvent le genre y perd; c'est--dire que les actions de ces
ONG rduisent souvent les ingalits mais parfois elles les accentuent. Cest du reste ce que nous
rvlent les analyses des auteurs qui se sont intresss la question "ONG et genre". La question des
rsultats ne sera pas celle qui guidera notre investigation. Celle-ci sera oriente vers lanalyse du
processus en amont plutt que du constat des rsultats au niveau des populations locales pour savoir
comment les ONG passent du "bureau au terrain" dans la prise en compte du genre. Il sagit dune
investigation sur les stratgies et les bases reprsentationnelles sur lesquelles elles reposent.
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Nous pouvons donc nous demander dans quelle mesure lmergence de la problmatique genre dans les
ONG traduit une proccupation occidentale ou trouve-t-elle des points dencrage dans les proccupations
et les systmes de reprsentation des populations locales ? En dautres termes comment en amont sont
associs certains fragments des populations bnficiaires ; c'est--dire jusquo les populations et
notamment les femmes coproduisent les projets de dveloppement ? Quelle place occupe lanalyse desrapports de sexes ? Quelles sont les raisons qui justifient lintroduction du genre dans les principes de
financement ? Enfin nous pouvons nous interroger sur les logiques et les enjeux de la prise en compte de
lapproche genre. Mais avant tout quest-ce quune ONG qui prend en compte le genre ?
1.4. OBJECTIFS ET HYPOTHESES
Objectifs
Il sagira par une tude comprhensive de lapproche genre des ONG, de sinvestir sur la conduite
technique et organisationnelle des ONG franaises dans leur processus de collaboration et dappui aux
ONG et aux populations du sud pour ce qui concerne leurs stratgies de rductions des ingalits. Le but
nest pas dexpliquer uniquement comment les choses sont rellement, mais aussi et surtout comment
elles sont expliques, interprtes et comment elles sont justifies par les acteurs en prsence. Nous nous
intresserons la manire de prsenter le genre, la manire dont il sexprime selon le discours et la
mesure dans laquelle les proccupations des paysannes sont prises en compte.
Nous mettrons dune part laccent sur lensemble des reprsentations et des pratiques par lesquelles les
acteurs des siges saisissent la situation du genre dans les pays o ils interviennent. La question nest
pas : quelle point telle reprsentation exprime la vrit ou telle stratgie est mauvaise ? Mais
quimpliquent ces reprsentations ? Comme est formule la question genre dune ONG lautre, dun
acteur (individuel) lautre ? Quelle est la place de lanalyse ?
Dautre part sur le plan des stratgies et de la prise de dcision nous chercherons savoir dans
quelle mesure lmergence de la problmatique genre pourrait-elle rsulter dune proccupation autre que
celle de rpondre aux besoins des dvelopps.
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Hypothses
Notre travail sarticule autour de lhypothse selon laquelle la conduite technique et organisationnelle des
ONG pour la prise en compte du genre dans leurs stratgies de dveloppement est base sur des
systmes de reprsentation, des idologies, des strotypes. Que ces systmes de reprsentations quirsultent dun manque danalyse des rapports locaux de sexes ont une incidence capitale (plus ou moins
ngative) sur la prise en compte du genre et de sa mise en uvre sur le terrain.
Nous supposons dautre part que mme si on parle beaucoup de participation , de recherche
participative ou participation communautaire , au bout du compte il sagit dun intervenant extrieur
qui tente de changer les choses. Les ONG feraient dautre part le genre par souci de bonne conduite
lgard des enjeux actuels de la coopration internationale influencs par des idaux dmocratiques et lgard des partenaires occidentaux.
1.5. DEFINITION DE CONCEPTS
Dveloppement et dveloppement local
Le dveloppement est un concept complexe, vaste, qui fait lobjet de nombreuses thories de la part des
spcialistes qui chacun dans son domaine et selon son orientation idologique, privilgie telle ou telle
dimension. Il est communment dfini comme tant laction de dvelopper, de dployer quelque chose
et comme lamlioration quantitative et durable dune conomie et son fonctionnement. Cest la
croissance, lextension .
La dernire dfinition, conoit le dveloppement comme une simple croissance conomique. Le
dveloppement serait alors synonyme de croissance conomique. Si cette dfinition rejoint bien la
conception du dveloppement par les pays du Nord, conception guide par les dsirs daccumulation de
richesses et de confort qui rsulte dune volont de rompre avec le pass, elle ne fait pas lunanimit.
En effet cette conception du dveloppement ne rejoint pas celle de CISSE Ben Mady pour qui le
dveloppement est un mouvement, une modification en profondeur de la socit sous tous ses aspects :
conomiques, sociaux physique mme . Nous avons l une conception plus globale de la notion de
dveloppement. En effet, selon cet auteur, le dveloppement doit prendre en compte toutes ses
composantes de la vie sociale, lhomme y compris.
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En plus de ces deux (02) conceptions du dveloppement, il est important de mentionner que le
dveloppement peut avoir deux origines : lune, interne (cest le dveloppement endogne) ; lautre externe
(cest le dveloppement exogne). Pour J. Ky Zerbo, "le dveloppement est un passage de soi soi mme
sans se dtacher du pass".
Le dveloppement endogne, encore appel dveloppement autocentr est produit par la population dune
socit, dun pays, dune nation sans lintervention dune main extrieure. Ici, le processus est suscit,
dclench par la population elle-mme et pour elle-mme. Nous dbouchons l sur le concept de
dveloppement local.
"Le dveloppement local est la mise en mouvement et en synergie des acteurs locaux pour la valorisation
des ressources humaines et naturelles dun territoire donn, en relation ngocie avec les ensemblesconomiques et politiques plus vastes dans lequel ils sinsrent" Paul HOUE (1998 12)
Cest le paradigme du dveloppement "par le bas" qui est mis en relief travers ce concept.
Les acteurs locaux seront donc les hommes, les femmes et autres groupes formels et informels de la
famille, du village, de la rgion. Le principe est de compter sur ces propres moyens humains, culturels et
matriels. Et Bernard Ldea OUEDRAOGO dajouter que : "le dveloppement nest pas ce quon apporte,
cest ce quon fait clore ; ce nest pas ce quon impose de lextrieur cest ce quon invente sur place".
Pour lui "lanimation reste la cl de vote du dveloppement. Elle dsigne lensemble des mthodes et des
oprations qui permettent un groupe humain de prendre en charge son dveloppement".
Ainsi il explique que, avec les paysans il sagira dveiller leur conscience sur leurs propres problmes afin
quils dcouvrent le chemin parcourir et trouvent la force et la volont de le faire ensemble.
On dit donc que cest un type original de dveloppement pour les milieux les plus dfavoriss, en
privilgiant lexpression de la dynamique intrinsque des communauts locales. Cest donc une approche
qui valorise lindividu et la collectivit en suscitant linitiative dentreprendre en vu dune auto prise en
charge. Cest une approche responsabilisante, autonomisant parce quil y a des approches qui