médicaments un produit du tabac guerre sur les … · qui se fournissent en médicaments contre la...

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Contrôle qualité VC4 Caroline Zuercher Eva, une retraitée renanaise, va régulière- ment faire ses courses en France. Elle s’ar- rête en général à la pharmacie, pour y acheter des produits homéopathiques et d’autres pilules prises en automédication. Avec un argument, c’est moins cher. Xa- vier, à Maracon, fait le même constat. Idem pour les Genevoises Sarah et Julie qui se fournissent en médicaments contre la toux, en antidouleurs ou en désinfec- tant de l’autre côté de la frontière, quitte à y aller de leur poche! «Comme j’ai une prime d’assurance avec une franchise éle- vée, j’y achète même les médicaments soumis à ordonnance, explique Julie. Je ne serais de toute manière pas remboursée en Suisse.» Aujourd’hui en effet, la loi limite ce tourisme médical. Les factures établies par des apothicaires étrangers ne sont pas prises en charge dans le cadre de l’assu- rance de base. Sauf si le médicament a été acheté en urgence, par exemple si vous êtes tombé malade en vacances. Dans le passé, certains assureurs se sont montrés plus souples (sous certaines conditions), mais la Confédération les a remis à l’ordre. Au plus grand déplaisir de ceux qui avaient l’habitude de faire des emplettes de l’autre côté de la frontière. Marie-Paule, qui vit au Mont-Pèlerin, aimerait par exemple acheter en France le calcium qui lui permet de lutter contre l’ostéoporose. «Ce n’est pas uniquement une question de porte-monnaie, mais aussi de principe: si on peut payer moins cher, pourquoi ne pas le faire?» Xavier renchérit: «Si les coûts des assureurs bais- sent, cela se répercutera sur nos primes.» Selon la conseillère nationale Rebecca Ruiz (PS/VD), c’est tout le problème. «Les primes sont très élevées et les assurés suis- ses sont ceux qui, en Europe, participent le plus aux coûts. Du coup, ils ne com- prennent pas pourquoi on refuse de les rembourser quand ils font des efforts pour réduire la facture de la santé», explique la socialiste vaudoise, présidente du Service aux patients de Suisse occidentale. Bras de fer politique Ces restrictions ne font pas uniquement débat dans le public. Elles sont au cœur d’un bras de fer politique. Le surveillant des prix et les assureurs, notamment, re- vendiquent une ouverture vers l’étranger. A Berne, ce mécontentement a été relayé par deux interventions de parlementaires PDC, déposées en décembre 2016. «Nous sommes dans un système libéral et la déci- sion d’achat, plus particulièrement du lieu où ces achats sont effectués, doit apparte- nir au patient», plaide dans sa motion le PDC thurgovien Christian Lohr. Ces voix semblent avoir trouvé un cer- tain écho. Dans sa réponse aux interven- tions parlementaires, le Conseil fédéral se déclare disposé à étudier «s’il serait judi- cieux de prévoir, à certaines conditions, un remboursement de certains produits achetés à l’étranger». Comme l’a expliqué la NZZ, le Département fédéral de l’inté- rieur attend le rapport d’un groupe d’ex- perts suisses et étrangers chargés d’éva- luer les bonnes pratiques d’autres pays européens pour maîtriser le volume et le coût des prestations. Ce document sera présenté cet automne et sur cette base, le Médicaments Guerre sur les c Beaucoup de Suisses s’approvisionnent à l’étranger, mais Conseil fédéral «pourra discuter et déci- der des prochaines mesures à prendre», précise l’Office fédéral de la santé publi- que (OFSP). «La réaction des autorités est un peu vague, mais c’est un premier pas, estime Beat Niederhauser, suppléant du sur- veillant des prix. Jusqu’à présent, elles ne voulaient pas en entendre parler.» Si Re- becca Ruiz salue elle aussi cette annonce, elle reste prudente: «Les pharmas sont puissantes en Suisse. Pour faire avancer les choses, il serait déjà intéressant de sa- voir quel est le potentiel d’économies.» Quel potentiel d’économies? La réponse à cette question n’est pas con- nue. Seule information: selon un sondage de l’institut GfS.bern réalisé pour Inter- pharma, 24% des Suisses se déclarent dis- posés à acheter leurs médicaments à l’étranger. Et 70% préfèrent notre pays. Pour l’instant, le phénomène semble isolé. «Pour les médicaments sur ordon- nance, la plupart des Suisses n’ont mal- heureusement pas grand intérêt à faire leurs courses à l’étranger», résume Chris- tophe Kaempf, porte-parole de Santé- Suisse. Même en assouplissant les règles, les assurés ne verraient probablement pas l’avantage d’aller en France ou ailleurs, puisque cela n’aurait que peu d’effets sur leur porte-monnaie – sinon une petite ré- L’essentiel U Tourisme De nombreux Suisses achètent leurs médica- ments à l’étranger U Bataille Berne pourrait autori- ser les caisses à les rembourser, au grand dam de la pharma U Prix Les médicaments restent 14% plus chers en Suisse Le cannabis CBD est un produit phare de l’année 2017: succès fulgurant dans les commerces qui le proposent et présence médiati- que importante. Certains lui attribuent les effets bénéfiques de cette plante sans le THC qui fait planer et qui lui conférait jus- qu’ici son caractère illégal. Même si l’on en sait encore peu sur le sujet, le CBD semble avoir, par exemple, des effets relaxants ou antidouleur dans certaines circonstances. A ce jour toutefois, le CBD pose aussi un gros problème de santé de par son mode de consomma- tion le plus courant: à côté des gouttes et autres tisanes, l’im- mense majorité des utilisateurs le consomment sous la forme du bon vieux joint, c’est-à-dire additionné de tabac et fumé. Ce mode de consommation ramène à tout ce qu’on reproche à la cigarette traditionnelle: maladies cardio-vasculaires, cancers, BPCO, sans compter le caractère hautement addictif de la nicotine qui amène les fumeurs de canna- bis à la dépendance au tabac. On ne peut donc qu’être consterné par la nouvelle ciga- rette au CBD que Coop propose désormais dans son assortiment. Si l’on analyse le produit proposé par ce distributeur, il s’agit en fait de cigarettes tout ce qu’il y a de plus normales, additionnées d’un peu de CBD, ce qui permet de les vendre deux fois et demie plus cher. A 19 fr. 90 le paquet, on nous offre donc une quantité relative de CBD et le goût d’un joint, mais sans effet psychotrope. On nous offre surtout et avant tout un paquet de cigarettes, avec tous les problèmes de santé qui sont liés à la consommation de ce produit. Les seuls gagnants dans cette affaire sont ceux qui ont compris que le bon produit, proposé au bon prix, au bon endroit et avec une bonne communication connaîtra le succès, même s’il est nuisible à la santé. Ces personnes ont un nom, ce sont des professionnels du marketing. Il faut relever un réel talent au partenaire de Coop, une PME suisse qui joue sur tous les codes du genre: proximité, label helvétique, côté start-up sympa- thique et paquet illustré des inévitables feuilles dentelées à cinq branches, synonymes de rébellion, d’appartenance et de style de vie. Cette créativité montre une nouvelle fois les défis à relever autour de la commercialisation des substances addictives, qu’elles soient aujourd’hui légales ou pas encore. Et derrière lesquelles on trouve toute une série de problèmes sanitaires que nos rois savent si bien passer sous silence. Des lois doivent donner des limites à cette créativité. Et le CBD, s’il a vraiment les propriétés qu’on lui attribue, mérite mieux que de servir d’argument marke- ting à la vente de cigarettes. Ne faisons pas du CBD un produit du tabac L’invité Grégoire Vittoz Directeur d’Addiction Suisse Cette fois, c’est l’œuf. L’œuf aux pesticides, à la suite de l’utilisation frauduleuse d’un insecticide, le fipronil, dans des élevages de poules pondeuses aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne… On peut douter que le fipronil, qui n’est pas bon pour les poux, les tiques et les cafards, soit bon pour l’homme, même si les officines de contrôle s’empressent de nous rassurer sur les doses homéopathiques que nous aurions risqué d’ingérer. Mais comment croire à l’efficacité des contrôles quand le feuilleton de la nourriture avariée, sous toutes ses formes, ne cesse d’alimenter nos assiettes. Quand le bœuf n’est pas du bœuf mais du cheval (et quel cheval!), quand les poulets prennent des bains de chlore outre-Atlantique, quand la mozza- rella est trafiquée par la mafia, etc., ça fait beaucoup. Mais quand l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétéri- naires, l’OSAV, nous apprend que près d’un tiers des échantillons prélevés sur les légumes importés d’Asie en 2016 présentait une teneur trop élevée en pesticides, on ne peut plus éluder l’ampleur des tricheries et les risques qu’elles font courir à notre santé. Il y va de notre sécurité alimen- taire, dans tous les sens du terme, et de la sauvegarde de notre agriculture. Car les deux sont étroitement liées. Elles sont liées puisque l’agriculture suisse contribue à la sécurité de notre approvisionne- ment, en garantissant une part importante de notre alimentation en cas de crise. Elles sont liées puisqu’il est plus facile, même si tout n’est pas irréprochable chez nous, de contrôler le respect d’une agriculture saine, a fortiori d’une agriculture bio, sur notre territoire qu’à des milliers de kilomètres. Elles sont liées puisqu’une agriculture de proximité offre des produits plus sûrs, tout en limitant la pollution de la planète et le réchauffement climatique qui frappe à nos portes. Ces avantages ont cependant un prix. Ils impliquent que notre agriculture puisse survivre. Ce qui n’est pas garanti aujourd’hui. Près de mille exploitations disparais- sent chaque année. Le revenu de nombreux paysans, et pas seulement dans le secteur laitier, ne leur permet plus de couvrir les frais d’exploitation. Sous l’effet de la concurrence mondiale, c’est-à-dire de produits importés qui n’ont pas à répondre aux mêmes normes de protection de l’environnement, sans parler des conditions de travail des ouvriers agricoles, les pressions sur les prix sont de plus en plus fortes. Les paysans ne parviennent plus du tout pour les uns, plutôt mal pour les autres, à dégager un revenu correspondant à leur effort de travail. C’est pourquoi je voterai oui le 24 septembre prochain: pour que la sécurité alimentaire de notre pays soit mieux prise en compte par la politique agricole menée à Berne. L’agriculture garante de notre sécurité alimentaire L’invité Olivier Feller Conseiller national PLR Rebecca Ruiz Présidente du Service aux patients de Suisse occidentale «Les patients ne comprennent pas pourquoi on refuse de les rembourser quand ils font des efforts pour réduire la facture de la santé» Christophe Kaempf Porte-parole de SantéSuisse «Pour les médicaments sur ordonnance, la plu- part des Suisses n’ont malheureusement pas grand intérêt à faire leurs courses à l’étranger» 2 Réflexion 24 heures | Jeudi 24 août 2017

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Contrôle qualitéVC4

Caroline Zuercher

Eva, une retraitée renanaise, va régulière-ment faire ses courses en France. Elle s’ar-rête en général à la pharmacie, pour y acheter des produits homéopathiques et d’autres pilules prises en automédication.Avec un argument, c’est moins cher. Xa-vier, à Maracon, fait le même constat. Idem pour les Genevoises Sarah et Juliequi se fournissent en médicaments contrela toux, en antidouleurs ou en désinfec-tant de l’autre côté de la frontière, quitte ày aller de leur poche! «Comme j’ai uneprime d’assurance avec une franchise éle-vée, j’y achète même les médicaments soumis à ordonnance, explique Julie. Je neserais de toute manière pas rembourséeen Suisse.»

Aujourd’hui en effet, la loi limite cetourisme médical. Les factures établies par des apothicaires étrangers ne sont pasprises en charge dans le cadre de l’assu-rance de base. Sauf si le médicament a étéacheté en urgence, par exemple si vous êtes tombé malade en vacances. Dans lepassé, certains assureurs se sont montrésplus souples (sous certaines conditions), mais la Confédération les a remis à l’ordre.Au plus grand déplaisir de ceux quiavaient l’habitude de faire des emplettesde l’autre côté de la frontière.

Marie-Paule, qui vit au Mont-Pèlerin,aimerait par exemple acheter en France lecalcium qui lui permet de lutter contrel’ostéoporose. «Ce n’est pas uniquementune question de porte-monnaie, mais aussi de principe: si on peut payer moinscher, pourquoi ne pas le faire?» Xavier renchérit: «Si les coûts des assureurs bais-sent, cela se répercutera sur nos primes.»

Selon la conseillère nationale RebeccaRuiz (PS/VD), c’est tout le problème. «Lesprimes sont très élevées et les assurés suis-ses sont ceux qui, en Europe, participentle plus aux coûts. Du coup, ils ne com-prennent pas pourquoi on refuse de les rembourser quand ils font des efforts pourréduire la facture de la santé», explique lasocialiste vaudoise, présidente du Serviceaux patients de Suisse occidentale.

Bras de fer politiqueCes restrictions ne font pas uniquement débat dans le public. Elles sont au cœurd’un bras de fer politique. Le surveillant des prix et les assureurs, notamment, re-vendiquent une ouverture vers l’étranger.A Berne, ce mécontentement a été relayépar deux interventions de parlementairesPDC, déposées en décembre 2016. «Noussommes dans un système libéral et la déci-sion d’achat, plus particulièrement du lieuoù ces achats sont effectués, doit apparte-nir au patient», plaide dans sa motion lePDC thurgovien Christian Lohr.

Ces voix semblent avoir trouvé un cer-tain écho. Dans sa réponse aux interven-tions parlementaires, le Conseil fédéral sedéclare disposé à étudier «s’il serait judi-cieux de prévoir, à certaines conditions, un remboursement de certains produitsachetés à l’étranger». Comme l’a expliquéla NZZ, le Département fédéral de l’inté-rieur attend le rapport d’un groupe d’ex-perts suisses et étrangers chargés d’éva-luer les bonnes pratiques d’autres payseuropéens pour maîtriser le volume et le coût des prestations. Ce document seraprésenté cet automne et sur cette base, le

Médicaments

Guerre sur les cachets achetés à l’étrangerBeaucoup de Suisses s’approvisionnent à l’étranger, mais ne sont pas remboursés par les caisses. Le Conseil fédéral semble prêt à faire un geste

Conseil fédéral «pourra discuter et déci-der des prochaines mesures à prendre»,précise l’Office fédéral de la santé publi-que (OFSP).

«La réaction des autorités est un peuvague, mais c’est un premier pas, estime Beat Niederhauser, suppléant du sur-veillant des prix. Jusqu’à présent, elles nevoulaient pas en entendre parler.» Si Re-becca Ruiz salue elle aussi cette annonce,elle reste prudente: «Les pharmas sont puissantes en Suisse. Pour faire avancerles choses, il serait déjà intéressant de sa-voir quel est le potentiel d’économies.»

Quel potentiel d’économies?La réponse à cette question n’est pas con-nue. Seule information: selon un sondagede l’institut GfS.bern réalisé pour Inter-pharma, 24% des Suisses se déclarent dis-posés à acheter leurs médicaments àl’étranger. Et 70% préfèrent notre pays. Pour l’instant, le phénomène semble isolé. «Pour les médicaments sur ordon-nance, la plupart des Suisses n’ont mal-heureusement pas grand intérêt à faire leurs courses à l’étranger», résume Chris-tophe Kaempf, porte-parole de Santé-Suisse.

Même en assouplissant les règles, lesassurés ne verraient probablement pasl’avantage d’aller en France ou ailleurs,puisque cela n’aurait que peu d’effets surleur porte-monnaie – sinon une petite ré-

L’essentiel

U Tourisme De nombreux Suisses achètent leurs médica-ments à l’étranger

U Bataille Berne pourrait autori-ser les caisses à les rembourser, augrand dam de la pharma

U Prix Les médicaments restent14% plus chers en Suisse

Le cannabis CBD est un produit phare de l’année 2017: succès fulgurant dans les commerces qui le proposent et présence médiati-que importante. Certains lui attribuent les effets bénéfiques de cette plante sans le THC qui fait planer et qui lui conférait jus-qu’ici son caractère illégal. Même si l’on en sait encore peu sur le sujet, le CBD semble avoir, par exemple, des effets relaxants ou antidouleur dans certaines circonstances.

A ce jour toutefois, le CBD poseaussi un gros problème de santé de par son mode de consomma-tion le plus courant: à côté des gouttes et autres tisanes, l’im-mense majorité des utilisateurs le consomment sous la forme du bon vieux joint, c’est-à-dire additionné de tabac et fumé. Ce mode de consommation ramène à tout ce qu’on reproche à la cigarette traditionnelle: maladies cardio-vasculaires, cancers, BPCO, sans compter le caractère hautement addictif de la nicotine qui amène les fumeurs de canna-bis à la dépendance au tabac.

On ne peut donc qu’être consterné par la nouvelle ciga-rette au CBD que Coop propose désormais dans son assortiment. Si l’on analyse le produit proposé par ce distributeur, il s’agit en fait de cigarettes tout ce qu’il y a de

plus normales, additionnées d’un peu de CBD, ce qui permet de les vendre deux fois et demie plus cher.

A 19 fr. 90 le paquet, on nousoffre donc une quantité relative de CBD et le goût d’un joint, mais sans effet psychotrope. On nous offre surtout et avant tout un paquet de cigarettes, avec tous les problèmes de santé qui sont liés à la consommation de ce produit. Les seuls gagnants dans cette affaire sont ceux qui ont compris que le bon produit, proposé au bon prix, au bon endroit et avec une bonne communication connaîtra le succès, même s’il est nuisible à la santé.

Ces personnes ont un nom, cesont des professionnels du marketing.

Il faut relever un réel talent aupartenaire de Coop, une PME suisse qui joue sur tous les codes du genre: proximité, label helvétique, côté start-up sympa-thique et paquet illustré des inévitables feuilles dentelées à cinq branches, synonymes de rébellion, d’appartenance et de style de vie.

Cette créativité montre une nouvelle fois les défis à relever autour de la commercialisation des substances addictives, qu’elles soient aujourd’hui légales ou pas encore. Et derrière lesquelles on trouve toute une série de problèmes sanitaires que nos rois savent si bien passer sous silence. Des lois doivent donner des limites à cette créativité. Et le CBD, s’il a vraiment les propriétés qu’on lui attribue, mérite mieux que de servir d’argument marke-ting à la vente de cigarettes.

Ne faisons pas du CBD un produit du tabacL’invité

Grégoire VittozDirecteur d’Addiction Suisse

Cette fois, c’est l’œuf. L’œuf aux pesticides, à la suite de l’utilisation frauduleuse d’un insecticide, le fipronil, dans des élevages de poules pondeuses aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne… On peut douter que le fipronil, qui n’est pas bon pour les poux, les tiques et les cafards, soit bon pour l’homme, même si les officines de contrôle s’empressent de nous rassurer sur les doses homéopathiques que nous aurions risqué d’ingérer. Mais comment croire à l’efficacité des contrôles quand le feuilleton de la nourriture avariée, sous toutes ses formes, ne cesse d’alimenter nos assiettes.

Quand le bœuf n’est pas du bœuf mais du cheval (et quel cheval!), quand les poulets prennent des bains de chlore outre-Atlantique, quand la mozza-rella est trafiquée par la mafia, etc., ça fait beaucoup. Mais quand l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétéri-naires, l’OSAV, nous apprend que près d’un tiers des échantillons prélevés sur les légumes importés d’Asie en 2016 présentait une teneur trop élevée en pesticides, on ne peut plus éluder l’ampleur des tricheries et les risques qu’elles font courir à notre santé.

Il y va de notre sécurité alimen-taire, dans tous les sens du terme, et de la sauvegarde de notre agriculture. Car les deux sont

étroitement liées.Elles sont liées puisque

l’agriculture suisse contribue à la sécurité de notre approvisionne-ment, en garantissant une part importante de notre alimentation en cas de crise. Elles sont liées puisqu’il est plus facile, même si tout n’est pas irréprochable chez nous, de contrôler le respect d’une agriculture saine, a fortiori d’une agriculture bio, sur notre territoire qu’à des milliers de kilomètres. Elles sont liées puisqu’une agriculture de proximité offre des produits plus sûrs, tout en limitant la pollution de la planète et le réchauffement climatique qui frappe à nos portes.

Ces avantages ont cependant unprix. Ils impliquent que notre agriculture puisse survivre. Ce qui n’est pas garanti aujourd’hui. Près de mille exploitations disparais-sent chaque année. Le revenu de nombreux paysans, et pas seulement dans le secteur laitier, ne leur permet plus de couvrir les frais d’exploitation.

Sous l’effet de la concurrencemondiale, c’est-à-dire de produits importés qui n’ont pas à répondre aux mêmes normes de protection de l’environnement, sans parler des conditions de travail des ouvriers agricoles, les pressions sur les prix sont de plus en plus fortes. Les paysans ne parviennent plus du tout pour les uns, plutôt mal pour les autres, à dégager un revenu correspondant à leur effort de travail.

C’est pourquoi je voterai oui le24 septembre prochain: pour que la sécurité alimentaire de notre pays soit mieux prise en compte par la politique agricole menée à Berne.

L’agriculture garante de notre sécurité alimentaireL’invité

Olivier FellerConseiller national PLR

Rebecca RuizPrésidente du Serviceaux patients de Suisseoccidentale

«Les patients ne comprennent pas pourquoi on refuse de les rembourser quand ils font des efforts pour réduire la facture de la santé»

Christophe KaempfPorte-parole de SantéSuisse

«Pour les médicaments sur ordonnance, la plu-part des Suisses n’ont malheureusement pas grand intérêt à faire leurs courses à l’étranger»

2 Réflexion 24 heures | Jeudi 24 août 2017

Contrôle qualitéVC4

Coûts et prix comparés des médicaments

P. FY SOURCE: SANTÉSUISSE

Le prix de deux génériques en Suisse et à l’étranger

La facture des médicaments en Suisse (sans les hôpitaux, en milliards de francs)

Prix en fr. pour une tablette de ce médicament contre l’acidité gastrique

Prix en fr. pour une tablette de ce médicament contre le cholestérol

DanemarkSuèdeGrande-BretagnePays-BasAutricheFinlandeAllemagneFranceBelgiqueMoyenneSuisse

0,030,030,040,04

0,110,130,140,220,230,11

0,40

DanemarkPays-BasGrande-BretagneSuèdeAutricheFinlandeAllemagneFranceBelgiqueMoyenneSuisse

0,030,030,050,09

0,110,130,150,220,230,11

0,37

DanemarkGrande-BretagnePays-BasSuèdeAllemagneFranceBelgiqueAutricheFinlandeMoyenneSuisse

0,030,030,050,09

0,110,130,150,220,230,11

0,37

DanemarkGrande-BretagnePays-BasSuèdeAllemagneFranceBelgiqueAutricheFinlandeMoyenneSuisse

0,040,040,040,050,120,160,170,230,430,14

0,47

PantoprazoleSandoz

Pantoprazol-Mepha

AtorvastatinSandoz

Atorvastatin-Mepha

0

5

10

15

20

25

30

35

Total des prestationsrembourséespar les assurances

Coûts des médicaments

2016201520142013

5,04

28

31,66

5,68

Prix par personne et par année (en francs)Médicaments 627 622 650 678

Total 3479 3516 3654 3780

Images d'illustration

+323%

+323%

+361%

+327%

Médicaments

Guerre sur les cachets achetés à l’étrangerBeaucoup de Suisses s’approvisionnent à l’étranger, mais ne sont pas remboursés par les caisses. Le Conseil fédéral semble prêt à faire un geste

duction de la quote-part à la charge del’assuré. «Mais une telle décision pourraitmettre les pharmas sous pression et les inciter à baisser leurs tarifs», estime Beat Niederhauser. L’enjeu est de taille, puis-que les médicaments représentent envi-ron 20% de l’ensemble des coûts à la charge de l’assurance de base obligatoire.

Interpharma, l’association des entre-prises pharmaceutiques suisses prati-quant la recherche, juge au contrairequ’une ouverture serait «très problémati-que». Selon Sara Käch, cheffe de la com-munication, «un assouplissement du prin-cipe de territorialité saperait l’autorité deSwissmedic et remettrait donc en ques-tion la sécurité d’approvisionnement».

La sécurité des patients en jeuPour Sara Käch, cela nuirait notamment àla sécurité des patients et affaiblirait laplace pharmaceutique et scientifique suisse. «En cas de dommages dus au traite-ment par des médicaments importés soi-même, personne ne pourrait être tenuresponsable et le patient porterait aussi seul le risque financier qui en découle», détaille-t-elle. Le but est-il que l’industriepharmaceutique contribue à limiter les coûts? Il existe à ses yeux «des mesuresplus judicieuses et plus efficaces». Et derappeler que le contrôle triennal du prix des médicaments, qui permet de tellesréductions, reprend cette année.

U Selon des chiffres de SantéSuisse et d’Interpharma, les médicaments protégés par un brevet coûtent 14% plus cher en Suisse que dans les pays de référence à l’étranger (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Suède). La différence est de 20% pour les produits originaux tombés dans le domaine public et de 53% pour les génériques.

Cette question fait l’objet d’un bras defer. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) contrôle chaque année le prix d’un tiers des médicaments remboursés par l’assurance de base. Entre 2012 et 2014, cela a permis 600 millions de francs d’économies. Mais ce réexamen périodique a été contesté par des entreprises pharmaceutiques. En décembre 2015, le Tribunal fédéral a estimé que le contrôle ne pouvait pas se fonder uniquement sur les tarifs pratiqués à l’étranger et devait inclure une comparaison avec le prix d’autres traitements vendus en Suisse pour soigner la même maladie. C’est la comparaison thérapeutique.

La Confédération a dû suspendre puisrevoir sa pratique. En février, elle a annoncé la reprise des contrôles. Désormais, la comparaison thérapeutique compte pour moitié dans le calcul. Ce dernier critère a tendance à réduire la baisse: le Conseil fédéral compte économiser 180 millions de francs pour les trois prochaines années.

Des mesures ont aussi été prises pourépargner 60 millions de francs supplémentaires en trois ans dans le domaine des génériques – un secteur où des mesures sont encore attendues. Les assureurs et Monsieur Prix demandent pour leur part que tous les médicaments soient contrôlés chaque année.

Les prix des médicaments sont contrôlés tous les trois ans

Une concurrence des prix qui fait souffrir les pharmaciensU Responsable d’une pharmacie à Meyrin, Karin Haas est confrontée chaque jour au tourisme d’achat des médicaments. «Les gens achètent souvent en France les produits en vente libre et à la parapharmacie. Nous en souffrons.» Si les pharmaciens n’ont pas d’influence sur les prix, ils essaient d’obtenir des gestes commerciaux de la part de l’industrie. «Certains laboratoires de cosmétiques font un petit effort pour nous permettre de vendre leurs produits moins cher, mais ce n’est pas suffisant», précise Karin Haas.

Dans le canton de Vaud, le phénomène est moins important. Christophe Berger, président de la Société vaudoise de pharmacie, voit toutefois passer des clients qui achètent une partie de leurs traitements en France et une autre en Suisse. «Je peux comprendre ce comportement vu la différence de prix de certains médicaments. Mais d’un point de vue sécuritaire, il est recommandé de consommer tous ses

médicaments dans une seule pharmacie, qui aura une vue d’ensemble de votre dossier. On sait aussi que les traitements mal pris coûtent très cher à la société.»

Une ouverture vers l’étranger? La profession voit cela d’un très mauvais œil. «La vente de médicaments sous ordonnance sauve encore nos officines, s’exclame Karin Haas. Si le marché était libéralisé sans autre condition, ce serait une catastrophe!» Christophe Berger avance une autre piste: «L’idée serait que nous puissions, nous aussi, importer des médicaments. Nous pourrions ainsi les vendre moins cher tout en garantissant la sécurité.»

FactureLe prix élevé des médicaments pousse de plus en plus de Suisses à les acheter à l’étranger. KEYSTONE

ChristopheBergerPrésident de la Sociétévaudoise des pharma-ciens

180C’est, en millions de francs, les écono-mies attendues ces trois prochaines années sur le prix des médicaments

Point fort 324 heures | Jeudi 24 août 2017

6 Actualité 24 heures | Jeudi 24 août 2017

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C o n c o u r s

Délai de participation: Jeudi 24 août à 22 heures. Conditions sous www.24heures.ch/

PAR TÉLÉPHONE(Fr. 1.50/l’appel)Appelez le 0901 441 444code 97

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Le jeudi 31 août à 18 heures à la Maison du Dessinde Presse à MorgesRéalisée en étroite collaboration avec leurs épouses, DominiqueBecquelin et Catherine Burki, cette exposition-hommageprésente 200 dessins regroupés en 12 thèmes.

Suisse

Il n’y a plus de conseils pourles tarifs des ingénieursCombien coûteun ingénieur?Les derniers taux conseillés dans le secteur public ont été annulés

Caroline Zuercher

C’est un coup dur pour les ingé-nieurs et les architectes. A la fin dumois de juin, les recommanda-tions pour les honoraires qu’ilsappliquaient aux collectivités pu-bliques ont été suspendues. Fixésen fonction des qualifications dupersonnel, ces taux servaient deréférence dans les procédures degré à gré (sans publication d’appeld’offres). Ils étaient adoptés cha-que année par la KBOB, qui re-groupe les maîtres d’ouvrage pu-blics (offices fédéraux, cantons,villes, écoles polytechniques fédé-rales…)

La décision a été prise à la findu mois de juin par la KBOB.Avant cela, le secrétariat de la Commission de la concurrence(Comco) avait tiré la sonnette d’alarme. «De façon générale, lesrecommandations sur les prixsont problématiques eu égard à laLoi sur les cartels. Le Tribunal fé-

déral a jugé l’an dernier qu’enprincipe, et indépendamment deleurs effets, des accords sur lesprix étaient illicites», explique sonvice-directeur, Frank Stüssi.

La KBOB est intervenue avantqu’une enquête ne soit ouverte, etles professionnels ne peuvent pasfaire recours. De leur côté, c’estl’incompréhension. «Il ne s’agis-sait pas de tarifs fixes mais de re-commandations sur la base des-quelles des négociations étaientmenées, souligne Mario Marti, se-crétaire de l’Union suisse des so-ciétés d’ingénieurs-conseils. Nousn’y avons jamais vu un problèmede cartel!»

Crainte d’une sous-enchèreDes ingénieurs craignent désor-mais que les prix ne dégringolent.«Comme les frontières sont ouver-tes, on pourrait assister à une sous-enchère», avertit PhilippeVogel, secrétaire général del’Union patronale des ingénieurset architectes vaudois.

Alberto Pedulla, directeur ad-joint du bureau SD Ingénierie etmembre du comité de l’Associa-tion genevoise des ingénieurs,renchérit: «La référence aux tauxKBOB était un gage de qualité etpermettait aux mandataires de vé-rifier que les salaires horaires étaient corrects. Ceux-ci pou-

vaient facilement se douter, parexemple, qu’un bureau effectuaitde la sous-traitance à l’étranger. Al’avenir, on proposera toujours plus souvent un tarif global pourune prestation.»

Le contexte général expliqueaussi cette réaction. Ces recom-mandations tarifaires étaientles dernières disponibles pourles ingénieurs, note PhilippeVogel: «Celles de la Société suissedes ingénieurs et des architectes(SIA) ont déjà été mises à malpar la Comco.» Les honorairesbaissent depuis plusieurs annéeset les professionnels romandsredoutent que la nouvelle Loisur les marchés publics, en discus-sion à Berne, n’augmente la pres-sion.

Comment va-t-on facturer letravail d’un ingénieur? La déci-sion de la KBOB concerne les pe-tits mandats, précise Mario Marti.Les grands chantiers font l’objetd’appels d’offres et d’une négocia-tion plus globale. Selon nos infor-mations, certains ingénieurs utili-saient toutefois les recommanda-tions dans tous les cas. Se retrou-vent-ils démunis? «Ils connaissentleurs honoraires et, pour eux, cen’est pas dramatique, relativiseMario Marti. Mais les maîtresd’œuvre pourraient être plus en-nuyés.»

«C’était une sécurité»Les grandes villes ou les cantonsn’auront probablement pas de dif-ficultés. Le Canton de Genève, parexemple, considère que ce chan-gement n’aura «guère d’in-fluence». En revanche, la KBOBestime que ces recommandationsconstituaient «un bon point de re-père, en particulier pour les maî-tres d’ouvrage moins profession-nels».

Jean-Pascal Gendre, présidentde la direction du groupe CSDIn-génieurs, détaille: «Ces tauxétaient établis par des personnestravaillant dans le service publicet non par la profession. C’étaitune sécurité, notamment pour lespetites communes, qui n’ont pastoujours des spécialistes pouvantdiscuter les prix.»

«Sans tarifs de référence offi-ciellement reconnus, on navi-guera désormais à vue», confirmePatrick Vallat, directeur d’un bu-reau de conseil en gestion de pro-jets publics et président duConseil communal de Gland.«Pour contourner cette difficulté,cela incitera davantage les com-munes à mettre en concurrenceles petits mandats ou à demanderdifférents devis», estime-t-il. La KBOB, de son côté, analyse si dessolutions de remplacement sontpossibles.

Les recommandations pour les honoraires que les ingénieurs et architectes appliquaient aux collectivités publiques ont été suspendues.

Le loup va jouer sa peau aux Chambres fédéralesLa révision de la Loi surla chasse veut assouplir les règles d’abattage,au grand dam des défenseurs de la nature

Les Cantons doivent pouvoir ré-guler les populations de loups demanière préventive, et non plusseulement abattre des individusisolés ayant provoqué des dégâts.Telle est la volonté du Conseil fé-déral, qui a transmis mercredi auparlement sa révision de la Loi surla chasse. Autrement dit, les auto-rités n’auront plus à prouver etchiffrer un dommage imputé auprédateur – par exemple la mortde vingt-cinq moutons en un moisdans un espace sécurisé – pouragir. Ils n’auront plus besoin nonplus d’obtenir l’assentiment préa-lable de Berne. Une consultationde l’Office fédéral de l’environne-ment suffira.

«C’est un pas important dans labonne direction», réagit leconseiller aux Etats Beat Rieder(PDC/VS), auteur d’une des nom-breuses interventions parlemen-taires exigeant un assouplisse-ment des règles en vigueur. Lesénateur attend toutefois de pou-voir examiner le texte en détailavant de se prononcer. Il pressentd’âpres discussions aux Cham-bres: «Est-ce que la Suisse pourrafaire cela tout en restant signatairede la Convention de Berne (ndlr:relative à la conservation de la viesauvage en Europe)? Ce sera unpoint délicat.» A ses yeux, notrepays ne doit pas hésiter à dénon-cer cette convention s’il ne par-vient pas «à régler le problème duloup».

Sans aller aussi loin, les servi-ces de la conseillère fédérale DorisLeuthard demanderont la déclas-sification du loup dans la Conven-tion de Berne. Son statut passeraitd’espèce «strictement protégée» à«espèce protégée». La requête,qui fait suite à une initiative canto-nale du Valais, sera transmise au

Conseil de l’Europe d’ici à juillet2018. Une demande analogue dela Suisse avait été rejetée en 2006.

Pour l’heure, le gouvernementestime avoir exploité au maxi-mum sa marge de manœuvre. Lestirs de régulation doivent s’avérernécessaires «pour prévenir des dégâts considérables ou un dan-ger concret pour l’homme». Et celorsqu’il apparaît «que des mesu-res de protection raisonnables nesont pas suffisantes.» En outre,l’abattage ne doit pas mettre endanger la population concernée.Pas question non plus d’autoriserla chasse toute l’année, comme leréclamaient certaines voix àBerne: les tirs ne pourront êtredécrétés qu’entre le 16 septembreet le 31 janvier.

Dans le camp des défenseursde la nature, c’est l’incompréhen-sion. Le WWF, Pro Natura et l’as-sociation BirdLife estiment que lecadre légal actuel est adéquat etredoutent l’attitude des cantonsconcernés. «Décimer des espècesprotégées sans qu’il n’y ait eu dedommages concrets serait ungrave recul.» Quant aux menacesqui planent sur la Convention deBerne, ces trois organisations lesjugent dangereuses: «On a ten-dance à oublier que ce traité inter-national protège une grande quantité d’espèces, ajoute Pier-rette Rey, porte-parole du WWFSuisse. Y renoncer serait catastro-phique pour la biodiversité, qui vadéjà très mal dans notrepays.» Patrick Monay

Le loup pourrait perdre son statut d’espèce «strictement protégée».

«Est-ce que la Suissepourra faire cela tout en restant signataire de la Convention de Berne?»Beat Rieder Conseiller aux Etats (PDC/VS)

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Il y a 10 ans, ils étaient moins de 200. Voilàla raison de la croissance du budget dusocial. Ce n’est pas l’attractivité des aides.Ce que les milieux patronaux peuventapporter, c’est d’aider l’Etat à mieux réin-sérer les gens d’ici sur le marché de l’em-ploi.» Pour conclure, Pierre-Yves Maillardse dit toujours prêt à «dialoguer et à dé-battre» avec les milieux patronaux. Unefois qu’il aura «eu la chance de lire lespropositions dans le détail».

C’est sans surprise que le président duPS vaudois a accueilli l’offensive des mi-lieux patronaux: «C’est la défense desintérêts particuliers contre l’intérêt géné-ral, juge Stéphane Montangero. Par exemple, dans la santé, ils veulent l’aban-don sur contingentement des prestationsdes cliniques privées ou encore suppri-mer le décret sur les équipements lourds.Cela se traduira par l’explosion des coûtsde la santé qui se sera répercutée sur lesprimes d’assurance-maladie.»

Des compromis nécessairesA ce classique affrontement gauche -droite, le ministre des Finances, PascalBroulis, ajoute ses propres doutes: «Nousprenons bonne note de ces propositions.Mais je constate qu’il n’y a aucune projec-tion chiffrée, dit-il. C’est une liste de sou-haits, comme les syndicats en font sou-vent en demandant l’impossible pour avoir quelque chose.» Il attendrait «plutôtdes associations économiques qu’elles donnent des pistes pour fiscaliser un ser-vice comme Uber, qui prend le travail destaxis et ne paie aucun impôt, ou Airbnb,qui fait tant de tort aux hôteliers. Hélas, jene vois aucune proposition dans ce do-maine.» Le ministre approuve la néces-sité d’appliquer la RIE III pour «maintenirl’attractivité du canton et les postes detravail». Il est également «sensible à ladéfiscalisation d’une partie des primesmaladie». Sinon, il juge «certaines propo-sitions réchauffées, comme le statut duCHUV. Pour d’autres, comme le systèmede fiscalisation moniste, je doute que celapasse la rampe du peuple. Finalementc’est à ça que toutes les propositions sontjugées: l’acceptation populaire. Et pourcela il est nécessaire de faire des compro-mis pour trouver des majorités. La vraievie, c’est de trouver des équilibres.»

Renaud Bournoud, Patrick Chuard

Le débat d’idées arrive troismois après les élections. Uncalendrier à la vaudoise. Lesorganisations patronales ontexposé mardi les différentes

revendications qu’elles défendront du-rant cette législature («24 heures» de mer-credi). Une septantaine de propositions«pour une économie vaudoise forte» quiont agi comme du poil à gratter, à gauche.Quant au grand argentier, le PLR PascalBroulis, il ne partage pas les options fisca-les de ce catalogue de recettes libérales.

Les Verts ont été les premiers à dégai-ner mercredi en dénonçant «un modèlede croissance à n’importe quel prix, nui-sible pour l’environnement et la cohésionsociale». Leur président, Alberto Mocchi,a son idée sur l’agenda: «Je n’ai pas l’im-pression que c’est un programme électo-ral, leurs mesures ne font pas rêver lesélecteurs. C’est pour cette raison que cecatalogue de propositions ne sort quemaintenant. La droite a conservé la majo-rité au Grand Conseil et voici le moded’emploi qu’elle doit suivre.» Les écolo-gistes raillent des mesures sorties «toutdroit des années huitante». Ils rappellentque la qualité de vie et la beauté des pay-sages font partie des atouts du Canton.Autoriser l’extraction d’hydrocarbures,développer les routes et renoncer à touteforme de fiscalité écologique va à l’encon-tre de ces atouts, selon les Verts.

Les inégalités en causeLe conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillardn’avait, lui, pas encore reçu le documentdes organisations économiques, mercrediaprès-midi. Pourtant, le social et la santédont s’occupe son département sont ci-blés. Le socialiste se base sur ce qu’il a ludans la presse pour répondre: «Si j’ai biencompris, les milieux patronaux veulentsupprimer l’impôt sur la fortune et bais-ser les aides sociales. Ce sont de vieillespotions. Mais elles vont à l’encontre de laréalité. On observe un accroissement desinégalités. Les fortunes se concentrent etle nombre de chômeurs en fin droits aug-mente. Chaque mois, 420 chômeurs enfin de droits supplémentaires sortent desORP (ndlr: offices régionaux de placement).

Justice Pour la reprise de son procès, où il comparaît pour une affaire de captation d’héritage, l’homme de loiet président du LHC a eu l’heureuse surprise, mercredi,de voir l’accusation de participation à escroquerie et fauxdans les titres abandonnée par le procureur. Page 16

Le doute profite au notaire Patrick de Preux

Lausanne En mai 2016, il avait été contraint une première fois à la fermeture après une rafle antistupsmenée par 130 policiers. Depuis le 20 juillet, le bistrotl’est à nouveau par ordre de la police du commerce.Le patron s’insurge et parle d’acharnement. Page 17

Le Café de l’Ouest à nouveau fermé par la police

Villeneuve Sur les réseaux sociaux, certains n’hési-tent pas à qualifier l’ouvrage en construction de «pontde la honte». Il est vrai que son aspect actuel, qui présente une pente douce à une extrémité et une arêteà l’autre, a de quoi étonner. Explications. Pages 18-19

La passerelle sur l’Eau­Froide jette un sérieux froid

VaudLausanne & région

Riviera-ChablaisNord vaudois-Broye

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Réactions

Les propositions patronales reçoivent

un accueil glacialLa gauche salue par une gerbe de critiques les recettes 

des associations économiques pour redresser le Canton. Au Conseil d’Etat, Pierre­Yves Maillard affiche son 

scepticisme. Tout comme Pascal Broulis

Nous prenonsbonne note de ces

propositions. Mais je constate qu’il n’y a aucune projection chiffrée. C’est une liste de souhaits, comme les syndicats en font souvent en demandant l’impossible pour avoir quelque chose

Je n’ai pasl’impression que c’est un

programme électoral, leurs mesures ne font pas rêver les électeurs. C’est pour cette raison que ce catalogue de propositionsne sort que maintenant

Si j’ai bien compris,les milieuxpatronaux veulent

supprimer l’impôt sur la fortune et baisser les aides sociales. Ce sont de vieilles potions. Mais elles vont à l’encontre de la réalité. On observe un accroissement des inégalités

Pascal BroulisConseiller d’Etat (PLR) en charge des Finances et des Relations extérieures

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Alberto MocchiPrésident des Verts vaudois

Pierre-Yves MaillardConseiller d’Etat (PS) en charge de la Santé et de l’Action sociale

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16 Vaud et régions 24 heures | Jeudi 24 août 2017

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héritiers dans un testament de1987. Mais en 2004, la veuve avaitsigné un nouveau testament dés-héritant quasi entièrement sesproches au profit d’une fondationgérée par Patrick de Preux et parZ. Alors que le médecin traitantde la veuve avait affirmé qu’ellen’avait plus son discernementlorsqu’el le avait s igné cedeuxième testament, Patrick dePreux a toujours nié avoir con-naissance du premier testament,ni remarqué que cette femmeavait des problèmes cognitifs.

Pour l’accusation, une partiede ces manœuvres très techni-ques aurait eu pour but d’accroî-tre les fonds sous gestion de l’en-treprise de Z., dont Patrick dePreux était administrateur et pré-sident. Une enquête de la Cham-bre des notaires pour les mêmesfaits avait blanchi le notaire lau-sannois.

Dans son scrupuleux réquisi-toire, le procureur général ad-joint François Danthe a com-mencé par relever son étonne-ment face à certaines pratiquesdu notaire lausannois et ex-dé-

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Le notaire comparaît avec un gestionnaire de fortune pour une affaire de captation d’héritage. Un accord a été signé avec les héritiers

Pascale Burnier

Mercredi, la reprise de ce procèssensible, interrompu en juin, n’apas été avare en surprises. Les deux prévenus, soit le notaire,municipal de Buchillon et prési-dent du LHC Patrick de Preux, etZ., un gestionnaire de fortune,étaient jusque-là accusés de s’êtreacoquinés pour capter l’héritaged’une vingtaine de millions de laveuve d’un industriel canadien établie en Suisse et dont Z. était leconseil légal.

Deux testamentsLes plaignants, un neveu et unproche de cette femme décédée,apparaissaient comme ses deux

puté libéral. A-t-il agi ainsi parmanque de curiosité, ou en pre-nant trop de risques lors de trans-ferts de fonds dans une sociétéoffshore?

Reste que des doutes subsis-tent sur la capacité de discerne-ment de la veuve lorsqu’elle a si-gné le deuxième testament, a es-timé le Parquet. Le procureur adonc choisi d’abandonner l’accu-sation de participation à escro-querie et faux dans les titres con-tre le notaire lausannois, non sansle mettre en garde. «Patrick dePreux est averti.»

Une convention signéeAutre coup de théâtre, on décou-vrait en début d’audience qu’uneconvention avait été signée entreles parties. Surprise de taille après

des années de procédure au civil,puis au pénal. Les plaignants ontobtenu ce qu’ils voulaient et sontdésormais reconnus comme lesdeux héritiers de la fortune de laveuve. Le rapatriement de l’inté-gralité des avoirs, notamment dé-tenus dans une offshore au Liech-tenstein, a été organisé. L’héri-tage se monte à plusieurs millionsde francs.

Verdict vendrediTout en tenant compte de cetteconvention et d’éléments à dé-charge concernant le gestionnairede fortune Z., le Parquet continuede penser que cet homme de74 ans, déjà condamné par lepassé pour le même type de faits,est coupable de gestion déloyaleaggravée et de faux dans les titres.François Danthe a requis unepeine de 1 an de prison avec sursiset 180 jours-amendes à 150 fr.

Dénonçant une instruction àcharge contre Z., son défenseur,Me François Chaudet, a plaidépour une peine très mesurée.

Le verdict sera rendu vendredimatin.

Procès

L’accusation de Patrick de Preux tombe face au doute

RixeA la suite d’une bagarre générale, tôt dimanche matin, les policiers ont procédé à deux interpellations

Des policiers ont dû faire usaged’un mégaspray au poivre pourrétablir l’ordre lors d’une bagarregénérale, dimanche matin devantun établissement public situé à larue des Remparts à Yverdon-les-Bains.

Vers 5 h du matin, une pa-trouille de la Police Nord Vaudoisa remarqué un attroupementd’une trentaine d’individus dansla rue et constaté que plusieurspersonnes se battaient. Malgré l’intervention des agents, une ba-garre générale a éclaté.

Les policiers, en infériorité nu-mérique, ont utilisé un mégaspray

au poivre (soit la version la pluspuissante dont ils disposent), cequi a permis de séparer les prota-gonistes et de disperser quelquepeu la foule. En attendant des ren-forts, les agents ont été pris à par-tie verbalement par deux indivi-dus particulièrement virulents quiles ont insultés et menacé de mort.

Ces deux personnes ont été in-terpellées. Quatre patrouilles dela gendarmerie sont également in-tervenues en renfort pour aider àrétablir l’ordre. «Il est toujoursdifficile de déterminer pour quel-les raisons ce type d’événementsse déclenche, mais comme sou-vent l’abus d’alcool y est pourbeaucoup», explique Serge Frey-mond, de la Police Nord Vaudois.L’échauffourée n’a fait aucunblessé chez les policiers ou lesantagonistes.ATS/V.B.

Mégaspray au poivre pour rétablir l’ordre à Yverdon

LausanneLes automobilistes qui s’étaient battus à coups de couteau et de crosse de hockey condamnés

A la suite d’un litige sur l’auto-route, deux automobilistes enétaient venus aux mains, en juin2016, au carrefour de la route deBerne après la sortie de Lausanne-Vennes. Le ton montant, les deuxhommes, qualifiés de «justiciersde la route» par la présidente Ma-lika Turki, s’étaient battus à coupsde couteau et de crosse de hoc-key.

Ils ont été condamnés mer-credi par le Tribunal correction-nel de Lausanne. Le premier, quiavait donné des coups de couteau,écope de 4 ans de prison. Son ad-versaire écope de 180 jours-amen-des avec un sursis de 4 ans pour

lésions corporelles simples quali-fiées.

Le porteur du couteau est con-damné pour tentative de meurtre avec dol éventuel. «En donnant cinq coups de couteau, le prévenu ne pouvait pas ignorer les risques d’une issue fatale», a fait remarquerla présidente, en précisant que l’ar-gument de la légitime défense ne tient pas dans cette affaire. La peinede 4 ans est jugée trop sévère par l’avocat du prévenu. Il pense qu’unrecours sera déposé.

L’altercation s’était terminéelorsqu’un témoin est intervenu ver-balement. Les deux hommes avaient alors repris le volant. Ce n’est qu’au carrefour suivant que lehockeyeur s’était rendu compte deses blessures. Quant au porteur ducouteau, il était rentré chez lui en compagnie de sa mère et de sa sœur, avant de se rendre à la police.ATS

L’un des «justiciers de la route» écope de 4 ans

Que représente 24 heures pour vous?Sa mission est d’accompagner la mutation du canton avec un œil à la fois bienveillant et critique. Ce canton a beaucoup changé; Lausanne aussi. 24 heures doit jouer un rôle de contre-pou-voir. Aujourd’hui, tout le monde communi-que: les politiques, les institutions, les citoyens… Notre rôle est de décrypter ce magma d’informa-tions. Dévoiler aux lecteurs les agendas cachés.

La presse écrite est en crise. Quelles sont vos ambitions pour le journal?Transformer notre audience phénoménale – tous supports confondus – en quelque chose de rentable, qui nous permette de continuer à exercer notre mission de journalistes. Il faut réexpliquer aux gens que l’information a une valeur et un coût. Cela passe par de la qualité, de la plus-value, des exclusivités.

Quelle sera votre ligne éditoriale?

Je m’inscris dans la ligne posée par Thierry Meyer. Cela me fait toujours plaisir d’entendre que les gens de gauche pensent que 24 heures est à droite alors que les gens de droite pensent que

le journal est à gauche.Cela veut dire,finalement, que nousavons réussi notremission. Ma ligne,comme je l’ai dit,consiste à accompa-gner les changementsdans ce canton defaçon critique.

J’aimerais dire aussi que je suis fier et heureux de succéder à Thierry Meyer. Nous avons une équipe professionnelle et compétente. Je suis sûr que nous continuerons à faire de belles choses.

Y a-t-il un sujet qui vous tient particulièrement à cœur?Les enjeux urbanistiques à Lausanne. Il faudra probable-ment en parler davantage. Il s’agit de notre cadre de vie. Je pense que l’on est parfois un peu coincé dans une vision institutionnelle de ces questions. J’aimerais ancrer les décisions politiques dans la réalité des gens. Etre davantage sur le terrain. M.N.

«Cultiver un esprit critique»

Chères lectrices, chers lecteurs,Claude Ansermoz me pardon-nera sans doute le jeu de motsque j’use en titre: l’homme estfriand de l’exercice, et l’utilise avec dextérité. C’est l’une de sesqualités. Bien d’autres lui valentd’être désigné comme futur ré-dacteur en chef de 24 heures.

Formé aux écoles de Lille etde Liverpool (ce qui lui vaut unattachement atavique au célèbreclub de foot), ce Chablaisien vau-dois de 47 ans a participé àl’aventure de dimanche.ch, au dé-but des années 2000, avant derejoindre la rédaction de 24 heu-res. Il y a dirigé la rubriqueSuisse, puis s’est installé à Paris,comme correspondant conjointde ce journal et de la Tribune deGenève, lors de la campagne pré-sidentielle de 2007, avant de re-venir à Lausanne.

Esthète passionné de culture,de terroirs, de gastronomie, d’histoire(s), d’architecture et detourisme intelligent, Claude An-

sermoz a beaucoup développé lecahier du Samedi de 24 heures,lui imprimant, entre autres carac-téristiques, un regard curieux surla pluralité de la Suisse, traditionset modernité confondues.

Ses talents journalistiques ontété reconnus par la profession: ila obtenu en 2012 le Swiss PressAward, catégorie presse impri-mée, pour son enquête sur unecontroverse autour de l’exposi-tion d’un bronze de Giacometti.

Depuis 2011, Claude Anser-moz œuvre à mes côtés au sein dela rédaction en chef – avec JoëlleFabre et Leonardo Pescante. Ilprendra ma relève d’ici à la fin del’année. La presse traverse destemps chahutés. Mais avecClaude, 24 heures aura à sa barreun capitaine aux mains sûres etaux larges épaules – à la tête d’une formidable équipe rédac-tionnelle. Je lui souhaite d’ores etdéjà plein succès, et beaucoup deplaisir, à votre service.Thierry Meyer, rédacteur en chef

Claude Ansermoz, l’esthète et les épaules

Rédaction en chef de 24 heures

«Patrick de Preux est averti»François Danthe Procureur général adjoint

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prises à l’avenir pour éviter desdébordements catastrophi-ques», précise Philippe Hohl,chef de la Division ressources eneau et économie hydraulique.

«Pour respecter un certain ni-veau de l’eau, de manière per-manente, nous avons donc étécontraints de l’adapter aux nou-velles normes», confirme Ferdi-nand Barmettler. Raison pour la-quelle la passerelle présente dé-sormais un aspect voûté. Les tra-vaux ont é té menés mi -décembre. Le pont a été réaliséenviron 1,20 m au-dessus de sonniveau initial.

«Dépassement important»Si la réalisation nouvelle n’a pasposé problème côté route canto-nale, il n’en va pas de même surVilleneuve. En effet, les artèresRemparts-Tronchenaz sont ducoup trop basses. «D’environ6%, déclare Dominique Pythoud.La prochaine étape sera donc derehausser le niveau des routes et

Syndicat des Fourches, immensepérimètre situé sur les commu-nes de Villeneuve, de Noville etde Rennaz.

«C’est l’étape finale des tra-vaux qui ont été menés sur laroute cantonale», indique Ferdi-nand Barmettler. A noter que sile syndicat est maître d’ouvragedu pont, ce dernier est entière-ment payé par le contribuablevilleneuvois. «Le crédit accordépar le Conseil communal en 2009 était de 1 million defrancs», rappelle Dominique Py-thoud, municipal. Le coût seraplus important.

La crainte des cruesLes travaux ont d’abord pris duretard, car l’Etat de Vaud est in-tervenu, exigeant de rehausser lepont. Motif de l’injonction du Canton? Les éventuelles crues,comme celles de 2005 et surtoutde 2007 à Roche. «Après ces inci-dents, il a en effet était décidéque d’autres mesures seraient

VilleneuveDes habitants s’indignent sur Facebook de la construction en cours d’un ouvrage d’art sur la rivière. ExplicationsChristophe Boillat

«Pourrait-on m’expliquer l’his-toire du Pont (de la honte?) surl’Eau-Froide. Comment est-cepossible? Comment en est-on ar-rivé là?» «Cette «attraction» fait-elle partie du nouveau concepttouristique?» «Est-ce un pontpour bus sauteur?» «Un nouveautoboggan à Villeneuve?»

Force est de constater quel’ouvrage d’art bétonné en cons-truction qui enjambe l’Eau-Froide fait débat sur les réseauxsociaux. Surtout, son aspect ac-tuel, qui présente une pentedouce à une extrémité, une arêteà l’autre, interpelle. «Un truc quim’intrigue: comment vont-ilsfaire le raccord côté ville? Vers legarage, il y a de la place, mais del’autre coté, ça risque d’être très,trop raide», questionne encoreun Villeneuvois sur le réseau so-cial

«Certes, le sujet interroge.Mais les idées véhiculées sontdes stupidités, pour ne pas direplus. Parler du «pont de lahonte», c’est déplacé», s’em-porte Ferdinand Barmettler,président du comité de directiondu Syndicat des d’améliorationsfoncières des Fourches, maîtrede l’ouvrage.

Vers le nouvel hôpitalLa future passerelle sur l’Eau- Froide qui reliera à terme Novilleà l’Est de Villeneuve – Remparts-Tronchenaz – aurait dû être miseen service au début de l’année.Elle doit permettre le passage dutrafic automobile, ainsi que des40 tonnes et des transports ex-ceptionnels. Surtout, elle seraempruntée par les bus de ville dela ligne 201 des VMCV (Vevey-Montreux-Chillon-Villeneuve)jusqu’au futur Hôpital Riviera-Chablais à Rennaz. L’extensionde la ligne actuelle se fera par larue des Remparts. Rappelons que l’ouverture de l’établisse-ment valdo-valaisan est prévuepour le premier semestre 2019.

La construction du pont del’Eau-Froide a été décidée il y abien longtemps, dans le cadre degrands travaux collectifs liés au

samedi 26 août, 9h00 -18h00

Les DiableretsAutour de la Maison desCongrès Claude Nicollier

2e Journée «Mobilités alternatives, testez-les!»

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samedi 26 août, 9h00 -18h00

Les DiableretsAutour de la Maison desCongrès Claude Nicollier

Une journée de tests gratuits pour faire découvrir les nouvelles solu-tions de mobilité, accompagnés des professionnels de la branche.Nombreux stands de véhicules électriques et alternatifs 2 et 4 roues.Test ecodrive du TCS. Stands, buvette.

www.mobilitesalternatives.ch

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«Pont de la honte» ou pas, la nouvelle passerelle sur l’Eau­Froide fait réagir

La campagne sur le foyer pour migrants est lancéeAsileLes premières affiches sont apparues dans la ville. Celle des opposants fait débat. La Municipalité promet d’intervenir en cas de dérapage

A un mois du scrutin, la campa-gne commence enfin. Mercredi matin, les deux principales forcesqui s’opposeront lors du référen-dum pour un foyer de requérantsd’asile à Nyon ont présenté leur stratégie.

L’association 24.9, favorable àla mise à disposition d’un terrainpour la construction d’un bâti-ment pour les migrants, semble avoir une longueur d’avance sur ses adversaires en termes de pré-paration. Elle a réuni notamment62 personnalités nyonnaises qui s’engagent publiquement à sou-tenir le projet mis en votation le24 septembre. On y retrouve le pilote de Solar Impulse André Borschberg, l’ancien conseillerd’Etat Claude Ruey ou encore l’artiste José Barrense Dias.

«L’objectif est que ces ambas-sadeurs, qui possèdent chacun un excellent réseau à Nyon, soient les vecteurs du oui», souli-gne Claude Farine, membre du comité. Les partisans seront sur tous les fronts pour défendre leurs convictions. Avec desstands dans les quartiers et au marché, avec une grande fête à l’Usine à Gaz (le 9 septembre) ouavec un site Internet et des mes-sages se déclinant en textes et envidéos sur leur site Internet et surles réseaux sociaux, ils seront omniprésents ces prochaines se-maines.

Leur point faible est certaine-ment leur affiche, graphique maisqui souffre de la comparaisonavec leurs adversaires. L’associa-tion Accueil Raisonnable, qui dé-fend le non, propose un messagesimple. Sur son placard, un ticket

de supermarché fait le compte dunombre de requérants attendus et la durée de la location du ter-rain pour conclure que le projet est déraisonnable. «Les condi-tions d’accueil dans le foyer se-ront indignes», résume la prési-dente Véronique Burki qui criti-que la cohabitation de familles etd’hommes seuls dans un même bâtiment. Ayant réuni un mo-deste budget de 3000 francs, cesopposants ne promettent pas d’actions extraordinaires d’ici à la votation. Ils se sont toutefois coordonnés avec le troisième ac-teur de cette campagne, l’associa-tion citoyenne Nyon Responsa-ble.

Cette entité est la plus mysté-rieuse, ses responsables ne ré-pondant pas à nos sollicitations. Impossible donc de savoir quicette association rassemble. Elle achoisi la caricature et une image-rie des années 1950 pour dénon-cer «un projet démesuré». Sur son affiche, un poids sur lequel est inscrit le chiffre 180, faisant référence au nombre de migrantsattendus dans le foyer, écrase la ville et son château blanc.

Municipalité en attentePlus que la simplicité du message,c’est l’usage du terme «responsa-ble» qui gêne les autorités. «Le titre de l’association est tendan-cieux, tranche le syndic Daniel Rossellat. C’est justement en per-mettant de construire le foyerque nous endosserons nos res-ponsabilités et serons solidaires avec le reste du canton.»

La Municipalité, à regret, res-tera en retrait du débat ces pro-chaines semaines. «Nous sommesdans une situation délicate, re-marque l’homme fort de Nyon. Nous n’avons pas le droit d’enga-ger des dépenses pour défendre notre projet. Mais si des argu-ments incorrects devaient être prononcés, la Municipalité y répondra.» R.E.

NyonVacances au top dans les quartiers

L’opération «Anime ton quartier» a fermé ses portes vendredi dernier, après onze semaines d’activités proposées gratuitement aux enfants, parents et seniors de Nyon. Bricolage, jeux de balle, peinture, pâte à modeler ou encore atelier cuisine, les activités se sont déroulées dansquatre quartiers de la ville: à la Levratte, aux Tattes d’Oie, à la Redoute et, pour la première fois cette année, dans le quartier de la Paix. Chaque jour, jusqu’à 30 enfants ont fréquenté les différentes animations. Y.M.

Riviera ChablaisLa Côte

Deux styles s’affrontent dans la campagne qui s’ouvre. EBINGER

ClarensCe week-end, lors de cette 9e édition, chaque kilomètre de paddle aidera des associationsde défense de l’environnement

Mille paddleurs, 5000 visiteurs et45 000 francs récoltés pour la bonne cause, dont les associationsSummit Foundation et Waves for Development. En 2016, la mani-festation Ride for the Cause a vécuune édition record sur la plage duPierrier, à Clarens. Elle entend faire au moins aussi bien pour la neuvième, ce week-end. Le prin-

cipe reste le même: récolter de l’argent pour un monde plus pro-pre. Chaque kilomètre parcouru rapporte 20 fr. Et cela en musiquedès 10 h du matin. La journée, ouverte à tous gratuitement, ac-cueillera aussi la traditionnelle jam-session à 18 h le samedi, suiviede deux concerts: Bastoun (worldmusic) et Jawel (reggae). Des ani-mations sont prévues en cours dejournée: slackline, atelier shape surf, atelier shape skate, séances de taï-chi et yoga. Les enfants aussiauront droit à leur lot d’activités.

Nouveauté de cette édition, lesvingt-quatre heures de Ride – Su-perékip Classic proposent de ra-mer seul ou en relais par équipe

Ride for the Cause, pour un monde plus propre

Le rehaussement de l’ouvrage, exigé par le Canton, nécessitera de surélever le bout de la rue des Remparts et celui de la route de la Tronchenaz, côté Villeneuve (à la gauche du pont) FLORIAN CELLA

«La prochaine étape sera donc de rehausser le niveau des routes et de créer une rampe pour les raccorder au pont»Dominique Pythoud Municipal

PerturbationUne voiture prend feu sur l’A1

Un véhicule de tourisme a soudainement pris feu sur l’autoroute, entre Aubonne et Morges, a indiqué mercredi soir la police cantonale vaudoise. Par chance, personne n’a été blessé. Il a fallu éteindre le sinistre. L’étendue des dégâts sur la chaussée était encore inconnue en soirée. En attendant la réouverture de la voie de gauche, où se trouvait le véhicule, le trafic, forte-ment perturbé, a été dévié sur la voie de droite et sur la bande d’arrêt d’urgence. Une enquête est ouverte. E.L.B.

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