medays n° 04

16
Economies des pays émergents > p/10 . /DR Interview. Jean-Hervé Lorenzi, Président du Cercle des Economistes > p/07 Focus. Comment renforcer les institutions régionales? > p/11 portrait p/05 Abdullah Abdullah, lauréat du Grand Prix MEDays 2010: Pour un autre Afghanistan Analyse p/08-09 La situation au Moyen-Orient et en Afghanistan vue depuis Tanger Actu p/14 G20: miné par les tensions, le sommet débouche sur un accord à minima NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : OFFREZ-LE À VOTRE VOISIN ! Edité par devocean S.A Certifié ISO 9001 version 2008 DEPOT LEGAL 65-06 Edition réalisée en collaboration avec: MEDays News est édité et distribué par devocean S.A, société éditrice du quotidien aufait. Certifiée ISO 9001 v. 2008 Quotidien des actifs urbains Quotidien officiel du forum MEDays Edition du samedi 13 novembre 2010 • n°4 TANGER 13 21 min max CASABLANCA 13 min max 21 RABAT 10 min max 21 Météo Edité par aufait Entretien: “Il faut une approche dépassionnée pour lutter efficacement contre le terrorisme” P/06

Upload: mounim-souibi

Post on 15-Mar-2016

215 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Quotidien officiel du forum MEDays Edition du samedi 13 novembre 2010 • n°4

TRANSCRIPT

Page 1: medays n° 04

Economies des pays émergents> p/10

. /DR

Interview. Jean-Hervé Lorenzi, Président du Cercle des Economistes > p/07

Focus. Comment renforcer les institutions régionales? > p/11

portrait p/05

Abdullah Abdullah, lauréat du Grand Prix MEDays 2010: Pour un autre Afghanistan

Analyse p/08-09

La situation au Moyen-Orient et en Afghanistan vue depuis Tanger

Actu p/14

G20: miné par les tensions, le sommet débouche sur un accord à minima

NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : OFFREZ-LE À VOTRE VOISIN !Edité par devocean S.A

Certifi é ISO 9001 version 2008DEPOT LEGAL 65-06

Edition réalisée en collaboration avec:

MEDays News est édité et distribué par devocean S.A, société éditrice du quotidien aufait.Certifi ée ISO 9001 v. 2008

Quotidien des actifs urbains

Quotidien officiel du forum MEDaysEdition du samedi 13 novembre 2010 • n°4

TANGER

1321

minmax

CASABLANCA

13minmax 21

RABAT

10minmax 21

Météo

Edité par aufait

Entretien: “Il faut une approche dépassionnée pour lutter efficacement contre le terrorisme” P/06

Page 2: medays n° 04

02 samedi 13 novembre 2010

Edito

Belle initiative que celle d’inviter les écoles à assister au forum MEDays. Gageons que cette visite fera de ces étudiants de bons bâtisseurs pour demain. /Photo: K. AlaouiPHOTO

Les rideaux vont tomber dès ce soir sur la troisième édi-tion des MEDays. Ainsi, pendant trois jours, les diffé-rents intervenants, issus des

sphères politique, économique, média-tique et de la société civile, se sont suc-cédé dans les séances plénières et dans les multiples panels, pour échanger sur des thématiques aussi diverses qu’es-sentielles, allant du réchauffement climatique au développement humain, en passant par la situation d’instabilité au Moyen-Orient et en Afrique, et bien d’autres sujets. Bref, ils auront échan-gé sur les enjeux régionaux et globaux, et sur les défis – actuels ou futurs – du monde.Le public présent aux MEDays a atten-tivement écouté les nombreuses inter-ventions. Et comme le débat est par na-ture interactif, il a aussi, par moments,

interpellé les acteurs pour plus d’éclair-cissements sur telle ou telle idée qui a été émise. De ces échanges féconds, ont découlé des pistes de réflexion et des propositions franchement pertinentes et originales.Tout cela est bien beau, et toutes les initiatives allant dans ce sens sont à soutenir sans réserve.A cet égard, l’inspirateur de ce Forum, l’Institut Amadeus, a parfaitement accompli sa mission, qui consiste à sus-citer le débat et ainsi faire accoucher des idées.Ce soir donc, pour clôturer en beauté cette troisième édition, une décla-ration finale composée de plusieurs

recommandations, sera lue devant les participants. Tout cela est bien beau disions-nous, mais après ?Que chacun - que l’on soit acteur poli-tique, économique, médiatique, social ou autre -, à son modeste niveau, d’abord, ensuite à une échelle plus glo-bale, en prenne de la graine, pour que ces recommandations ne soient pas lettre morte.C’est le voeu de Amadeus. C’est aussi ce que souhaite la rédaction de ME-Days News.Nous espérons que le message est bien passé, car il en va de l’intérêt de tous!

■ La rédaction.

Et après?

MEDAYSNEWSEdité par devocean S.A, société éditrice du quotidien d’information aufait, certifi ée ISO-9001 version 2008 (Bureau Veritas International).RC : 157283Patente : 36390935IF : 1104850

Impression: Maroc SoirContacts:Tél: 0522 39 92 55 / 77 / 87Fax: 0522 39 93 78E-mail: [email protected]: www.aufaitmaroc.com

> Plan du site Adresse du Mövenpick: Avenue Mohammed VI, Baie de Tanger. Téléphone: 05-39-32-93-00

Page 3: medays n° 04

03samedi 13 novembre 2010

Programme

Retrouvez chaque jour l'essentiel de l'information dans le journal

Samedi 13 novembre

09h00: Quatrième séance plénièreRésolution des crises, prévention des conflits et sécurité globale: comment renforcer les institutions régionales?

10h30: Panel MEDays A4/B4/C4/Business 4

■Panel MEDays A4 Focus prioritaire: Comment renforcer la prévention des conflits et le maintien de la paix

en Afrique? ■Panel MEDays B4

Terrorisme et crime organisé: quelle nouvelle architecture internationale en terme de sécurité globale?

■Panel MEDays C4Migrations: La circularité est-elle une alternative à l’approche sécuritaire?

■Panel Business MEDays 4 Transport et efficacité énergétique: Quelle complémentarité entre énergies fossiles et énergies

renouvelables?

15h00: Cinquième séance plénièreEn partenariat avec le New York ForumMarchés émergents: Comment approfondir ces gisements de croissance?

16h30: Panel MEDays A5/B5/C5/Business 5

■Panel MEDays A5 Différence d’impact de la crise économique sur les pays émergents: quelles leçons en tirer?

■Panel MEDays B5 Intégration économique régionale: les pays maghrébins ont-ils perdu le mode d’emploi?

■Panel MEDays C5Infrastructures et nouvelles technologies: Comment accélérer les transferts de connaissance et favoriser les investissements?

■Panel Business MEDays 5 Immobilier et efficacité énergétique: Comment élargir les marchés au Sud?

18h30: Clôture Officielle

Page 4: medays n° 04

04 samedi 13 novembre 2010

Echos

Ils ont dit... Médias et d’Internet

“Je suis journaliste de télévision mais je ne peux

pas du tout dire à quoi ressembleront les médias dans cinq ou dix ans. Est-ce que je ferais toujours des sujets pour la chaîne hertzienne ou bien pour

iPhone ou iPad? On est à un tournant. La transformation est très rapide, néanmoins

je ne sais pas si ça fera progresser la démocratie.”

Charles Enderlin, chef du bureau de France

2 à Jérusalem.

“L’Internet demeure le plus

révolutionnaire des outils. Il permet de transgresser les

frontières et, aujourd’hui, tout le monde peut devenir

reporter. Il y a certes liberté d’expression mais la sacralité

de l’information doit être respectée. Toute une série de

défis sont donc en train de s’installer à cause et à travers

d’Internet.”

George Sibotshiwe, directeur exécutif de l’African Democratic

Institute en Afrique du Sud.

“Dans les pays du Sud, le salut viendrait de la

presse indépendante. Se pose la question de savoir jusqu’à quel point elle est

indépendante… Quand on parle de transition

démocratique, on parle des institutions, de monarchie,

de parlement. Mais elle passe aussi par les citoyens

eux-mêmes qui doivent apprendre à communiquer sans s’insulter. C’est ça la

véritable construction de la citoyenneté !”

Sanaa El Aji, ancienne journaliste du magazine

marocain Nichane .

“À chaque fois qu’il y a un débat sur Internet, la Chine est mentionnée…

Mais les choses sont un peu plus complexes qu’il n’y

paraît en matière politique ! Par exemple dans l’affaire

de google.cn, Google a voulu instrumentaliser ce

fait et se retirer de la Chine en entachant la liberté et

l’Internet dans le pays, au lieu de reconnaître qu’il n’a

pas pu concurrencer les moteurs de recherche chinois.

Tout ce qui vient de l’Ouest doit être adapté au modèle

chinois, plutôt que d’adapter

le modèle chinois au modèle occidental.”

Xing Li, journaliste au China Daily .

A propos de la lutte anti-corruption

“La bonne gouvernance n’est pas suffisante pour

mettre fin à la corruption. Car la corruption n’est pas

une simple défaillance professionnelle, c’est un

problème systémique lié à deux conditions : la culture et

l’environnement politique.”

Abdeslam Maghraoui, professeur de

sciences politiques.

“Comment cela se fait-il que l’on n’arrive

pas à grand-chose alors qu’au Maroc, on a tout un

arsenal juridique pour lutter contre la corruption ? Le

Royaume a fait récemment un saut de puce et c’est déjà bien. Le problème, c’est que les organes de contrôle sont

là mais qu’ils ne se parlent pas. Il faut certes renforcer les moyens matériels mais

aussi les moyens humains…” Rabha Zeidguy, secrétaire

générale de l’Instance centrale de prévention de

la corruption au Maroc.

Projets énergétiques et compétitivité

“L’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme

pas.”

Said Mouline, directeur général de l’Agence

nationale pour le développement des

énergies renouvelables et de l’efficacité

énergétique au Maroc.

Processus de paix au Moyen-Orient

“Le monde occidental serait bien inspiré de prendre en compte la véritable portée

de l’initiative de paix arabe, en l’inscrivant au premier rang de ses priorités pour redonner ses chances à la

paix au Moyen-Orient.Celle-ci ne peut être instaurée

qu’avec le retrait d’Israël des territoires occupés en 1967, le règlement de la question des

réfugiés et la libération des détenus palestiniens”

André Azoulay, conseiller du Roi et président de la Fondation Euro-

méditerranéenne Anna Lindh.

■ Propos recueillis par Rozenn Salicé Kadiri

Page 5: medays n° 04

05samedi 13 novembre 2010

Portrait

• ABDULLAH ABDULLAH, LAURÉAT DU GRAND PRIX MEDAYS 2010

Pour un autre Afghanistan Principal opposant au régime de Hamid Karzaï,

Abdullah Abdullah a renoncé à se présenter au second tour de la présidentielle afghane

de 2009, afin d’éviter une polarisation accrue des clivages intranationaux, acte pour lequel il a reçu le Grand Prix MEDays. Retour sur le parcours d’un ophtalmologue qui cherche à sortir son pays des œillères de son président.

PORTRAIT. Abdullah Abdullah est un homme politique afghan né en 1960 à Kaboul. Ancien ministre afghan des Affaires étrangères de décembre 2001 à avril 2006, il a été candidat à l'élec-tion présidentielle d'août 2009, ou mal-gré plus de 30 % des voix à son actif, il décide de se retirer du second tour des élections pour préserver la fragile unité afghane. Il incarne désormais la figure emblématique de l’opposition afghane, et bien qu’il ait échoué à renverser par les urnes le président Karzaï, il s’est im-posé comme un acteur incontournable sur la scène politique de son pays.Médecin de formation, il exerce d'abord à Kaboul en tant qu'ophtalmologue avant de s'exiler à Peshawar (Pakistan) en 1985, où il travaille dans un hôpital pour les réfugiés afghans qui fuient la guerre menée par les soviétiques en Afghanistan. Fin 1985, il devient chef de la section santé du Front de résistance du Panshir, où s'illustre le commandant Ahmed Chah Massoud à la tête de cette armée ayant combattu contre l'occupa-tion soviétique puis le régime des tali-bans de 1996 à 2001.Abdullah Abdullah devient par la suite l’un des principaux conseillers du commandant Massoud et les deux hommes sont devenus indissociables lors des représentations internatio-nales de l’Alliance du Nord (un groupe armé musulman, opposé au régime des talibans lorsqu'ils ont pris le pouvoir en Afghanistan).

Une fi gure majeure de l'Alliance du Nord Après le retrait soviétique, Abdullah Abdullah devient en 1995, porte-parole de l'Etat islamique d'Afghanistan. A la suite de la prise de Kaboul par les tali-bans, il est nommé en septembre 1997 vice-ministre des Affaires étrangères du gouvernement en exil. L'assassinat du commandant Massoud, en septembre 2001, fait de lui l'une des trois figures majeures de l'Alliance du Nord.En décembre 2001, après l’intervention américaine, Abdullah Abdullah joue un rôle crucial dans les pourparlers de formation du nouveau gouvernement intérimaire et est nommé ministre des Affaires étrangères par Hamid Karzaï.Après avoir refusé de se présenter aux côtés du président sortant, qui selon lui pratique une politique qui consiste à di-

viser pour régner, il se porte candidat à l'élection présidentielle de 2009, contre Karzaï.Il obtient 30,59 % des voix au premier tour, selon la commission électorale. Mais compte tenu de l'ampleur des fraudes, Abdullah Abdullah renonce à se présenter au deuxième tour, déci-sion qu’il annonce à ses partisans dans un discours chargé d’émotions où il explique que son geste vise à éviter de polariser davantage les clivages intra-nationaux.

Lauréat du Grand Prix MEDays C’est cette décision courageuse, que vient récompenser l’attribution du Grand Prix MEDays.À la remise de ce prix, il n’a pas manqué de rappeler certaines des orientations qu’il souhaite voir appliquées dans son pays, et qui constituaient sa plateforme électorale en 2009: une réforme consti-tutionnelle pour passer d’un régime présidentiel à un système parlemen-taire doté d’un Premier ministre. Aussi, propose-t-il que les gouverneurs de pro-vinces soient désormais élus plutôt que nommés.

“Seule une réforme de la gouvernance permettra

d’assurer les objectifs de démocratie et de

développement, et cette réforme passe par la création

d’un Etat décentralisé.” Abdullah Abdullah.

Aux MEDays, et en présence de Sabrina Sagheb, membre du Parlement Afghan, il a insisté sur le rôle qui revient aux femmes afghanes dans ce processus, et sur son soutien à la cause de la femme.Il a même appelé la communauté inter-nationale à délivrer un message clair qui mette le peuple afghan au centre des préoccupations, plutôt que de foca-liser toute l’attention sur la lutte anti-terroriste.“Après 10 ans de sacrifices, l’espoir de la communauté internationale ne peut pas se réduire à voir se former une coalition Karzaï-Taliban”, conclut-il.Bref, pour Abdullah Abdullah, il faut un autre Afghanistan, totalement différent de celui du président Karzaï.

■ Reda Kadmiri

,Le Docteur Abdullah Abdullah, vainqueur du Grand prix MEDays de cette année./DR

Aux MEDays, Abdullah Abdullah a appelé la communauté internationale à délivrer un message clair qui mette le peuple afghan au centre des préoccupations, plutôt que de focaliser toute l’attention sur la lutte anti-terroriste.

Page 6: medays n° 04

06 samedi 13 novembre 2010

Interview• MAHMOUD OULD MOHAMEDOU, ANCIEN CHEF DE LA DIPLOMATIE MAURITANIENNE

“Il faut une approche dépassionnée pour lutter effi cacement contre le terrorisme” Mohammad Mahmoud Ould Mohamedou, ancien

ministre des Affaires étrangères de Mauritanie et professeur associé à l’Institut des études

internationales de Genève, intervient ce samedi, dans le cadre des MEDays, sur la thématique: “Terrorisme et crime organisé: quelle nouvelle architecture internationale en terme de sécurité globale?”. Dans cette interview, il plaide pour plus de coopération et de coordination au niveau régional et international, pour contrecarrer un phénomène identifié et universel.

ENTRETIEN.

Q: Vous intervenez ce matin dans la thématique consacrée à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Pensez-vous que les méthodes utilisées jusque-là par les uns et les autres sont effi caces ? Sinon, comment procéder à votre avis ?

Cette question est probablement l’une des plus importantes dans le contexte actuel, mais paradoxalement elle est souvent assez mal comprise, il y a un déficit dans la compréhension des mu-tations du terrorisme contemporain. Et donc, les politiques, pour contrecarrer le phénomène et y faire face, ne peuvent être définies avec justesse et efficacité qu’après avoir fait un diagnostic qui soit lui-même précis. C’est là une des défaillances qui ont été constatées ces dernières années, c’est-à-dire qu’on a eu une lecture plus émotionnelle que rationnelle du terrorisme ; ce qui n’a pas permis à la communauté internationale d’avoir une approche dépassionnée par rapport à la problématique du terro-risme.L’autre paramètre fondamental à prendre en compte est qu’il s’agit de faire face à une organisation, Al Qaïda plus précisément, qui est en mutation permanente. On doit prendre acte de cette transformation pérenne pour pou-voir y faire face de manière plus efficace. Certes les politiques évoluent, et il y a un travail de coordination qui apparaît au niveau international, même s’il y a encore des efforts à faire dans le cadre d’un partenariat entre le Nord et le Sud, pour que ces politiques soient défi-nies plus en commun, en prenant acte des différentes menaces régionales qui existent, pour leur donner une dimen-sion plus concertée.

Q: Le sujet relatif à la lutte contre

le terrorisme vous interpelle plus particulièrement, votre pays, la Mauritanie, étant depuis quelque temps sous les projecteurs à cause d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)…

Effectivement, cette question se pose à tous les pays, elle est universelle. Al Qaïda, organisation-mère, a essaimé ces dernières années en créant des versions régionales, dans la péninsule arabique, en Irak, en Afghanistan, au Pakistan..., et, bien entendu, une plus récente arti-culation du terrorisme transnational au Sahel et au Maghreb avec l'Aqmi.Je note tout de même ceci : l'Aqmi est une organisation préexistante. C’est une version réformée – fondamentale-ment - du Groupe salafiste pour la pré-dication et le combat (GSPC) algérien, qui a cherché à se faire adouber par Al Qaïda à partir de 2003 et qui a obtenu cette reconnaissance en 2006. Et là il y a une différence qualitative qu’il est important de souligner, entre un groupe qui a son propre lignage dans la guerre civile en Algérie dans les années 1990, et qui renaît dans les années 2000 en s’associant avec une internationale isla-miste, en l’occurrence Al Qaïda. A par-tir de là, on voit un mode de fonction-nement assez différent : par rapport à l’organisation dirigée par Ben Laden, l'Aqmi est beaucoup plus centrée sur des réseaux de criminalité, de contrebande, de trafic d’armes légères, de logique de réseau commercial (avec les prises d’otages), etc. Ce mode opératoire, assez spécifique d’Aqmi, nous fait percevoir une version importée au Maghreb et au Sahel, d’une forme de violence qui est intrinsèquement plus criminelle que politique.

Q: Vous avez insisté sur le partenariat et la coordination contre le terrorisme. Il y a eu pourtant des rencontres entre la Mauritanie, le Mali et l’Algérie, où des pays comme le Maroc n’ont pas été invités, probablement sur instigation d’Alger… Ne faudrait-il pas éviter de politiser cette question, en optant pour une approche réaliste ? Cette question rejoint la première : com-ment peut-on définir des politiques de

coopération internationales efficaces face à un problème universel ? Et j’y réponds que nous sommes devant un impératif d’efficacité, et donc face à un défi qui se pose à tout le monde, il faut absolument agir en synergie. Il est donc évident que je regrette que le Maroc n’ait pas été in-vité aux réunions de coordination qui ont eu lieu ces derniers mois tant à Bamako qu’à Tamanrasset, alors que tous les pays de la région, Mauritanie, Mali, Niger, Algérie, Sénégal, Libye et bien entendu le Maroc sont concernés. Tous ces Etats, en s’unissant, ne peuvent en réalité que renforcer des politiques de coordination, de partage d’informations et de travail qui, au bout du compte, permettront une action fructueuse et coordonnée.Et je pense que dans une telle confi-guration de coopération, la marque de fabrique criminelle d’Aqmi dont nous parlions il y a un instant, nous pousse à croire en la possibilité de résultats pro-bants, alors que sur d’autres terrains, en Afghanistan ou en Irak par exemple, où la violence est d’un autre ordre, les possibilités de succès face au terrorisme sont beaucoup plus difficiles, parce que c’est une situation de guerre insurrec-tionnelle qui prévaut dans ces pays.

“Je regrette que le Maroc n'ait pas été invité aux différentes réunions de coordination contre l'Aqmi, alors qu'il est autant concerné par le phénomène”.

Q: Pourquoi personne dans la région n’a vu venir Aqmi ? Vous avez raison de faire cette remarque, et c’est étonnant d’autant plus qu’Aqmi a annoncé très tôt la couleur, à partir de 1998. Il a fallu attendre 2003, suite à la prise en otage de ressortissants alle-mands, et le passage de cette formation à la version “alqaïdesque”, pour qu’on ait une visibilité assez claire de ce grou-puscule. La réaction semble donc tar-dive, mais comme on dit : “mieux vaut tard que jamais”, pour une coopération régionale et internationale.

Q: Le mot de la fi n ?

Plus de coopération, toujours plus de coopération, de la coordination et le tout sans aucune entrave de quel que ordre qu'il soit.

,Mahmoud Ould Mohamedou, ancien ministre des Affaires étrangères de Mauritanie, le 12 novembre 2010 à Tanger. /A.A

“On doit prendre acte de la mutation permanente d'Al Qaïda, pour pouvoir la contrecarrer plus efficacement”.

■ Interview réalisée par Bassirou BA

Page 7: medays n° 04

07samedi 13 novembre 2010

Interview

• JEAN-HERVÉ LORENZI, PRÉSIDENT DU CERCLE DES ECONOMISTES

“2011 et 2012 risquent d’être très diffi ciles à cause des tensions sur les changes” Fondateur et président du Cercle des

Economistes, groupement qui réunit des économistes et universitaires afin de “favoriser

l’ouverture du débat économique”, Jean-Hervé Lorenzi participe, aux MEDays, aux débats sur les marchés émergents. Actualité oblige, il décortique dans les colonnes suivantes les conclusions du G20 de Séoul qui s’est terminé hier.

INTERVIEW.

Q: “Marchés émergents: comment approfondir ces gisements de croissance ?” est la plénière à laquelle vous devez assister aujourd’hui. Quels sont d’après vous les premiers éléments de réponse à la question?

On est dans une situation macroécono-mique mondiale assez difficile parce que les pays de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement écono-mique), soit européens, soit les Etats-Unis sont dans les fait confrontés à un ralentis-sement net de leur croissance. Ceci a une implication sur les pays émergents dont la croissance est encore très largement déter-minée par les exportations vers les pays riches. Et, il se trouve que ce que tout le monde souhaite, c’est-à-dire qu’il y ait un transfert d’activités d’exploitation vers le marché intérieur des pays émergents, n’est pas encore totalement réalisé. Les années 2011 et 2012 risquent donc d’être très dif-ficiles pour la simple raison qu’il y a ces tensions sur les marchés des changes et un relatif échec du G20 de Séoul.

Q: Parlant des marchés des changes, le G20 de Séoul (qui s’est terminé vendredi. Ndlr) s’est engagé à aller vers des taux de changes déterminés par les marchés, en augmentant notamment la fl exibilité de ces taux de changes. Est-ce la bonne approche? Je crois qu’on est encore très loin d’une telle situation. Ce ne sont que des mots et pas du tout des réalités. Aujourd’hui, dans les faits, chacun sait que le dollar et le yuan sont liés. Les Etats-Unis sou-haitent une revalorisation du yuan, la monnaie chinoise, mais dans les faits, ils ne pourraient pas substituer un taux

de changes favorable, simplement parce qu’ils ne peuvent pas substituer des pro-ductions à ce qui leur vient aujourd’hui de la Chine. Quant à l’Europe, première puissance commerciale du monde, elle est absente de la discussion. On n'est donc aujourd’hui que dans des mots et très loin d’une véritable solution.

Q: Toujours selon les conclusions du G20 de Séoul, “une croissance inégale et des déséquilibres croissants pourrait mener à des actions isolés et non à des solutions globales à la crise économique mondiale ”. En tant que président du Cercle des Economistes, que préconisez-vous?

Je préconise qu’on prenne le temps de faire les choses. Prendre le temps signi-fie qu’il faut que la croissance des pays de l’OCDE ralentisse beaucoup moins rapidement que cela est envisagé au-jourd’hui. Il faut également donner le temps aux pays émergents de substituer aux exportations, le marché intérieur et que pendant cette période, on essaie de se rapprocher d’une gouvernance de l’écono-mie mondiale. Mais aujourd’hui tout est possible, y compris une situation très dif-ficile et délicate pour tout le monde, et donc des tensions sur les changes.

Q: Qu’est-ce qui bloque ou rend diffi cile une gouvernance mondiale de l’économie?

Il faut du temps parce que c’est nou-veau, nous ne l’avons jamais fait et donc il faut l’imaginer, le concevoir et être conscient des risques. Mettre en place un nouvel équilibre mondial ne se fait pas du jour au lendemain...

Q: En somme, le G20 de Séoul a été pour vous un échec? Si oui, quels auraient pu être les éléments de réponse ? Ce n’est pas tout à fait un échec parce qu’on a mis sur la table des problèmes. C’est déjà une excellente chose qu’on ait, au fond, pris conscience de la difficulté des sujets et notamment de la difficul-té sur les changes. Maintenant, dans les faits, ça serait un succès si ça per-met dans les prochaines années -sous la présidence française - d’imaginer un système d’équilibre entre les grandes zones économiques: il y a toute la partie asiatique des pays émergents, les pays qui produisent les matières premières, l’Afrique qui est aujourd’hui une zone de croissance potentielle très importante, et puis il y a l’Europe qu’il faut essayer de revivifier. Quant aux Etats-Unis, il faut qu’ils bâtissent une politique écono-mique sérieuse et moins excessive que ceux qu’ils ont fait depuis un an et demi et notamment la semaine dernière, quand ils ont relancé la politique moné-taire mais de manière excessive.C’est donc cela qu’il faut avoir en tête, c’est cela le nouvel équilibre et c’est cela qui va prendre beaucoup de temps avec un risque d’accident, notamment l'effon-drement du dollar.

■ Propos recueillis par Kisito Ndour

,Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des Economistes./A.ALAOUI

“C’est déjà une excellente chose qu’on ait, au fond, pris

conscience de la difficulté des sujets et notamment de la difficulté sur les changes.

Maintenant, dans les faits, ça serait un succès si ça permet

dans les prochaines années d’imaginer un système

d’équilibre entre les grandes zones économiques.”

Page 8: medays n° 04

08 samedi 13 novembre 2010

Analyse

• DÉBATS MEDAYS

La situation au Moyen-Orient et en Afghanistan vue depuis Tanger La deuxième journée du forum MEDays

a été marquée hier par une séance plénière sur la situation au Moyen-Orient.

L'Afghanistan a aussi fait l'objet d'un panel suivi de la remise du Grand Prix MEDays au Docteur Abdullah Abdullah, ancien ministre des Affaires étrangères de l’Afghanistan et leader de l’opposition.

BILAN. Cette seconde journée s’est ou-verte sur une séance plénière dédiée au Moyen-Orient, malgré un contexte blo-qué en raison de la fin du moratoire sur les colonisations, décidé il y a peu par le gouvernement israélien.En présence d'André Azoulay, Conseil-ler de SM le Roi Mohammed VI, Saeb Erakat, négociateur en Chef de l’Auto-rité palestinienne, a pu échanger avec Yossi Beilin, parlementaire de la Knes-set, artisan majeur des accords d’Oslo, de l’Initiative de Genève, et des pourpar-lers de paix, ainsi que Daniel Ben Simon, ancien journaliste du quotidien Haaretz et également député travailliste.

La partie américaine était représentée par Keith Ellison, membre du Congrès des Etats-Unis, Arthur Hugues, ancien Secrétaire d’Etat adjoint pour les af-faires du Proche-Orient, et Robert Da-nin, ancien Chef de Cabinet au bureau du représentant du Quartet à Jérusa-lem. Ce dernier a rappelé que l’Initiative Arabe de Paix faisait consensus, dans le fond et sur le ton.M. Hugues, quant à lui, a proposé de mettre en place des services publics de proximité dans la ville sainte de Jéru-salem, qui seraient gérés paritairement par les habitants de la vieille ville pour enrayer la ghettoïsation accélérée de la ville.

Consensus des sociétés civiles Les participants ont par ailleurs rappelé l’urgence de saisir la chance du consen-sus des sociétés civiles sur la nécessaire mise en œuvre de la solution de deux États, qui doit comprendre la partition efficiente de Jérusalem.M. Ben Simon a appelé alors le gou-vernement israélien à faire preuve de responsabilité en présentant cette par-tition à sa population comme une partie du “prix à payer” pour le règlement du conflit et en soulignant que la solution,

parfois envisagée d’une ville ouverte, internationale, n’était pas viable. Il n’y aura donc "pas de solution au conflit sans règlement des questions de Jérusa-lem et des réfugiés" a renchéri M. Beilin.

La marginalisation progressive des populations arabes parallèlement à l’augmentation du nombre des colonies rend le dialogue plus compliqué de jour en jour, et le retard pris dans le règlement de cette question nourrit la croissance de l’extrémisme dans les deux camps. La violence des expulsions des populations arabes et des humiliations quotidiennes sur des critères ethniques a contribué à la militarisation de l’Intifada. C’est donc la sécurité des populations des deux parties qui est affectée par les vexations dont la population arabe est

Page 9: medays n° 04

09samedi 13 novembre 2010

Analyse

Notes Dialogue politique: l’Initiative Arabe de Paix peut-elle être décisive ? Selon une étude conduite par le centre de recherche interdisci-plinaire de Herliya en Israël, “ l’Initiative Arabe de Paix est la meilleure option diplomatique pour Israël, et améliorera notablement l’image, la sécurité et la situation économique de l’Etat d’Israël.”Jérusalem: existe-t-il une solution ? Toute solution pour Jérusalem devra inclure tous les acteurs : gouvernements, société civile, acteurs économiques et politiques, communautés reli-gieuses et forces de sécurité.Médias et Internet : Entre 1994 et 2010, le nombre d’internautes est passé de 2 millions à 2 milliards.Contrôle des forces armées: En 2010, 78.000 hommes des pays en développement partici-paient aux missions de maintien de la paix en Afrique.Lutte anti-corruption et pratique de la bonne gouvernance: D’après le dernier rapport de Transparency International, plus de la moitié des Etats sont perçus comme corrompus.

victime et par l’accentuation des inéga-lités dans l’accès au foncier, aux soins, à l’éducation et à l’ensemble des services publics.

Faible poids politique de l’UE L’Union Européenne, représentée par Marc Otte, Représentant spécial pour le Processus de Paix au Moyen-Orient, a démontré son faible poids politique dans le règlement du conflit, qui peut s’expli-quer par la difficulté des nations et des chefs d’État européens à fixer une ligne de conduite, capable de peser face aux Etats-Unis notamment.La jeunesse du service diplomatique eu-ropéen, conduit par Catherine Ashton, explique aussi sans doute largement le faible écho qu’elle reçoit aujourd’hui.En tout état de cause, son renforcement, et une voix européenne plus audible sur la scène internationale, constituera cer-tainement un facteur positif pour trou-ver le chemin vers la paix.Le fait que la “ghettoïsation des es-prits” touche une part sans cesse crois-sante de la population locale rend le dialogue plus compliqué encore mais souligne, une fois de plus, son urgence absolue. Le départ de nombreux Israé-liens laïcs témoigne d’une cristallisation des intégrismes qui fait perdre à Jéru-salem son image de ville où le métissage est possible, où le dialogue interreli-gieux a naturellement toute sa place.

Le Grand Prix MEDays remis à Abdullah Abdullah Second événement phare de la journée,

la réception par Abdullah Abdullah, ancien ministre des Affaires étrangères de l’Afghanistan, et leader de l’opposi-tion, du Grand Prix MEDays. Ce prix est attribué chaque année depuis trois ans à une personnalité représentant les valeurs de paix et de démocratie.

En abandonnant la compétition pour les élections présidentielles en 2009, le Docteur Abdullah Abdullah a eu le courage de dépasser ses intérêts personnels et politiciens pour préserver l’intérêt général de la Nation afghane. Lors de son intervention, il a déclaré qu’"après neuf ans de conflit, il est temps de faire le bilan et d'offrir un nou-vel environnement."

“Il est temps de faire le bilan pour créer un

nouvel environnement: de nombreuses opportunités

ont échoué du fait du gap croissant entre le

gouvernement et la population. ”

Abdullah Abdullah, ancien ministre des Affaires Etrangères de l’Afghanistan,

et leader de l’opposition

Selon lui, la présence de sanctuaires pour les Talibans a créé un enjeu régio-nal du fait de l’implication du Pakistan, qui est aujourd’hui à son tour particuliè-rement menacé.Actuellement, les citoyens supportent de plus en plus difficilement l’échec des discours et des actions: entre démocratie et développement, “seule une réforme de la gouvernance permettra d’assurer ces deux objectifs”.La communauté internationale ne doit pas abandonner la justice et le dévelop-pement économique pour se concentrer sur le seul terrorisme, et les droits des

femmes ne peuvent pas être sacrifiés au nom d’un consensus national. Concluant son intervention, il a plaidé pour la dé-fense des valeurs de cohésion sociale articulées autour des droits des Afghans par la création d’un État décentralisé.

27% Sabrina Sagheb, membre du Parlement afghan, a tenu un discours très fort en faveur de l’émancipation des femmes,

saluant un changement radical: le taux de féminisation du

Parlement est l’un des plus élevé au monde avec 27% de femmes.

Certes, de plus en plus de femmes accè-dent à des responsabilités politiques ou économiques. Mais tous ces progrès sont sous la menace des négociations avec les insurgés talibans qui réclament l’aboli-tion des droits des femmes; un retour en arrière inacceptable.Selon Mme. Sagheb, “les femmes et les enfants sont l’avenir de l’Afghanis-tan car à la différence des Talibans, ils peuvent assurer le développement du pays”.

■ Aurélien Lécina, Philippe Barrière, David Goeury et Benoît Pinchon-Falcone

,Abdullah Abdullah /K.ALAOUI

,Saeb Erakat /K.ALAOUI

Page 10: medays n° 04

10 samedi 13 novembre 2010

Focus

Les pays émergents seront cet après-midi au cœur des ultimes débats des MEDays 2010. Une aubaine pour revisiter les enjeux économiques de ces pays

qui connaissent une croissance soutenue et relativement stable malgré la crise économique.

ECONOMIE. L’ultime après-midi de débat de cette troisième édition des ME-Days sera l’occasion de se pencher sur les enjeux des économies des pays émer-gents. Cette catégorie de pays est carac-térisée par une croissance supérieure à celle de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).Autrement dit, ces discussions ne concerne-ront pas les Pays les moins avancés (PMA) qui restent encore en marge de la mondia-lisation, et dont les défis ont été déjà dissé-qués lors de la session du jeudi après-midi.Des pays émergents tels que le Brésil, la Chine, l'Inde, l'Argentine mais aussi le Maghreb et de nombreux pays asia-tiques connaissent une croissance sou-tenue et relativement stable (malgré les difficultés mondiales engendrées par la crise économique). Cependant, beaucoup de questions se posent encore quant à l'avenir de ces derniers.Le poids économique acquis par ces pays leur permettra-t-il de peser davantage dans les négociations internationales? À quelles conditions pourraient-ils connaître des croissances encore plus soutenues? Est-ce que la croissance bé-néficie à l’ensemble des populations de ces pays?, sont entre autres thèmes qui figurent à l'ordre du jour de ces débats.

“Le basculement de la richesse” La croissance soutenue de ces pays émergents au cours des vingt dernières années a transformé radicalement la répartition de la création de richesses à l’échelle du globe.C’est pour cette raison que l’OCDE évoque un “basculement de la richesse ”, en constatant que la part des pays non-membres de l’OCDE dans le PIB mon-dial ne cesse de croître (en 2009, les pays non-membres représenteront 49% du PIB mondial, ils pourraient parti-ciper à 57% à ce PIB mondial selon les projections de l’OCDE, en 2030).

Approfondir la croissance Ces performances peuvent-elles être confirmées, voire améliorées, dans un contexte de crise économique mondiale? Certes les pays émergents ont mieux résisté aux chocs de la crise financière, notamment grâce à la consommation soutenue de leurs populations. Mais il est clair que les potentialités de crois-sance restent nombreuses. Parmi elles, l’augmentation des échanges Sud-Sud et le développement d’accords régionaux (avec des créations de zones de libre échange) seraient sans doute extrême-ment bénéfiques.

60 milliards

L’OCDE estime que l’abaissement des frontières douanières entre les pays du Sud, s’ils aboutissaient à

des niveaux de droits de douanes qui s’appliquent entre les pays du Nord, pourrait dégager un gain de

près de 60 milliards de dollars.

De même, l’Institut Amadeus s’était pen-ché sur la question du coût du non-Ma-ghreb dans une de ses analyses[1], qui pénaliserait la région maghrébine d’envi-ron deux points de croissance selon les conclusions de plusieurs expertises.

Devenir des acteurs de la gouvernance économique mondiale Ce qui est certain, c’est que le nouveau poids des pays émergents dans la pro-duction de la richesse mondiale confère à ces pays de nouvelles responsabilités. Certains d’entre eux participent désor-mais au G20 (Russie, Afrique du Sud, Brésil, Inde…), et leur poids au FMI a été reconsidéré en novembre 2010. Il faut que les émergents saisissent cette oppor-tunité inédite pour porter une nouvelle vision de l’économie internationale qui permette d’éviter la répétition des crises dont les effets néfastes touchent, du fait de la mondialisation, l’ensemble des po-pulations mondiales.

,La croissance des pays émergents passée en débat aujourd'hui aux MEDays./A.ALAOUI

• AVENIR DES PAYS ÉMERGENTS

Poursuivre la croissance et peser au niveau des instances internationales

■ Nicolas Delort

HISTORIQUE. Le concept de pays émergents est né dans les années 1980 avec le développement des marchés boursiers dans les pays en développement. Le premier à l'utiliser le terme “émergent” est Antoine van Agtmael, économiste néerlandais à la Société financière internationale en 1981 pour parler de pays en développement offrant des opportunités pour les investisseurs. La définition des pays émergents (ou “économies émergentes”) est évidemment floue. On considère généralement que les pays émergents sont les pays en développement qui ne font pas partie des pays les moins avancés.

Page 11: medays n° 04

11dimanche 14 novembre 2010

Focus

• RÉSOLUTION DES CRISES, PRÉVENTION DES CONFLITS ET SÉCURITÉ GLOBALE

Comment renforcer les institutions régionales? Les débats continuent ce samedi, dernier jour de

la troisième édition des MEDays. Le thème qui sera abordé ce matin en plénière, relatif à la prévention

et à la gestion des crises, permettra d'évaluer le degré d'implication des institutions régionales ou multilatérales dans ce domaine.

CONFLITS. Après avoir largement dé-battu lors de la précédente édition des questions de prévention et de résolution des crises en Afrique, le sujet a été élar-gi cette année au rôle des institutions régionales ou multilatérales dans la ges-tion des conflits.Ainsi, ce matin, lors d'une séance plé-nière, les participants auront à échan-ger sur le sujet “Résolution des crises, prévention des conflits et sécurité glo-bale: comment renforcer les institutions régionales?”.En effet, depuis quelques années main-tenant, en Afrique, une institution régio-nale comme l'Union africaine, ou encore des structures sous-régionales comme la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la South Afri-can Development Community (SADC), jouent un rôle de plus en plus affirmé et de plus en plus assumé dans le domaine de la gestion des conflits qui déchirent le continent.Alors que les années 1990 ont été mar-quées par les interventions des forces

étrangères, essentiellement issues des anciennes puissances coloniales, dans le cadre des opérations de maintien de la paix (intervention française au Rwanda en 1994, en Côte d'Ivoire en 2002 ou encore l'intervention des Etats-Unis en Somalie en 1993), il s'agit aujourd'hui, de réfléchir sur comment renforcer les capacités de ces institutions régionales et sous-régionales pour qu'elles puissent remplir plus efficacement leurs mis-sions.

“Nous avons besoin du soutien des institutions

régionales (...) Les grandes puissances, surtout celles anciennement coloniales,

n'ont pas la légitimité suffisante pour agir et leur

implication pourrait être instrumentalisée.”

Le Premier ministre du Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, lors de la précédente édition.

Le renforcement des moyens de ces ins-titutions est aujourd'hui d'autant plus nécessaire qu'un conflit sur deux dans le monde éclate en Afrique.

50% S'y ajoute le fait que les montants

consacrés à l'acquisition d'armement sur le continent ont augmenté de 50% depuis 2003.

Parmi les intervenants dans ce débat, à noter la présence du ministre malien des Affaires étrangères, Moctar Ouane, du président du Stockholm International Peace Research Institute, Goran Lenn-marker, ou encore de celle du ministre des Affaires étrangères de Géorgie, Gri-gol Vashadze.

D'autres panels Outre cette thématique, plusieurs autres sujets sont au programme. “Ter-rorisme et crime organisé: quelle nou-velle architecture internationale en terme de sécurité globale?”, thématique dans laquelle interviendra l'ancien mi-nistre des Affaires étrangères de Mau-ritanie, Mohammad Mahmoud Ould Mohamedou (voir interview).“Migrations: la circularité est-elle une alternative à l'approche sécuritaire? ”, ou encore “Transport et efficacité éner-gétique: quelle complémentarité entre énergies fossiles et énergies renou-velables?”, font partie des nombreux autres sujets qui seront débattus.

■ Bassirou BA

,Des soldats de l'ONU au Darfour, en mars 2008./DR

Page 12: medays n° 04

12 samedi 13 novembre 2010

En images

,M. André Azoulay, Conseiller du Roi et président de la Fondation Euro-méditerranéenne Anna Lindh, intervenant lors de la plénière sur le processus de paix au Moyen-Orient. /A.ALAOUI

,Prise d’assault du comptoir des écouteurs de traduction par la délégation d’étudiants venus assister au forum. C’est dire tout l’engouement des jeunes pour comprendre de quoi seront fait leurs lendemains. /A.A

,Serge Berdugo en compagnie de Sylvia Chessen Kaplan, épouse de l’ambassadeur des Etats-Unis. /A.A

,Carnet, stylo... Parés à prendre note pour ne rien oublier de ce passage aux MEDays. /A.ALAOUI

,Saeb Erakat (G), négociateur en chef de l’Autorité palestinienne, en compagnie de Keith Ellison, membre du congrès américain... Un moment que semble vouloir immortaliser l’épouse de Samuel Kaplan (C), ambassadeur des Etats-Unis au Maroc. /A.A

Page 13: medays n° 04

PARTENARIAT. Le Secrétaire général du ministère du Commerce extérieur El Aid Mahsoussi a mis l'accent, jeudi à Bruxelles, sur la nécessité de signer le plus tôt possible l'accord sur la libéra-lisation des échanges des produits agri-coles, agro-alimentaires et de la pêche en vue de la mise œuvre rapide de ses dispositions entre l'Union européenne

(UE) et le Royaume.S'exprimant lors des travaux de la 9ème Conférence des ministres de Commerce de l'Union pour la méditerranée (UPM), M. Mahsoussi a mis en exergue l'impor-tance de cette rencontre qui a permis de faire le bilan du partenariat Euro-med dans son volet commercial dans sa double dimension Nord-Sud et Sud-Sud.

Un processus adapté et spécifi que pour les services et droits d'établissement Sur le registre des négociations de l'ac-cord sur la libéralisation des services et du droit d'établissement, M. Mahsoussi a souligné les avancées notables réali-sées entre le Maroc et l'UE, émettant le souhait que le processus prenne compte des besoins spécifiques du Royaume tant sur le plan global que sectoriel, conformément aux objectifs fixés par le

Statut avancé.Le responsable marocain a, en outre, souligné l'importance du cumul des règles d'origine pour l'intégration écono-mique et le développement des échanges dans l'espace euro-méditerranéen.Dans ce sens, M. Mahsoussi a appelé à accélérer les travaux visant l'adoption d'une convention régionale unique rela-tive à ces règles, tout en insistant sur la nécessité de prendre en considération les besoins de développement des pays du Sud de la Méditerranée.La délégation marocaine, conduite par M. Mahsoussi, est composée de respon-sables du ministère du Commerce exté-rieur et de représentants de la mission du Maroc auprès de l'UE.

Perspectives à venir À noter que les travaux ont également été axés sur les perspectives d'un par-tenariat commercial régional au-delà de 2010, vers un marché euro-médi-terranéen intégré, ainsi que sur le mécanisme Euromed de facilitation des échanges et de l'investissement.Les participants se sont aussi penchés sur les mesures devant faciliter le com-merce des produits palestiniens avec d'autres partenaires euro-méditerra-néens au niveau bilatéral et régional.

■ La rédaction

13samedi 13 novembre 2010

Actu• ACCORD SUR LA LIBÉRALISATION DES ÉCHANGES AGRICOLES ET DE LA PÊCHE

Le Maroc appelle l'UE à une signature rapide

APPROCHE . Yassir Zenagui, a présenté, jeudi à Kénitra aux acteurs locaux, les principaux axes de la nouvelle stratégie 2020 relative au développement du sec-teur touristique marocain “Vision 2020".S'exprimant à cette occasion, M. Zena-gui a indiqué que cette rencontre s'ins-

crit dans le cadre des concertations avec les acteurs locaux de la région de Gharb-Chrarda-Beni Hssen pour l'élaboration d'une stratégie basée sur une approche participative, ajoutant que d'autres réu-nions seront également programmées au cours du premier trimestre 2011 pour discuter des principaux volets de cette vision.

Renforcer la position du Maroc comme destination internationale Il a, dans ce sens, relevé que la vision "2020", qui s'inscrit dans le cadre de la régionalisation, vise à renforcer la posi-tion du Maroc comme destination inter-nationale et à faire de la promotion du

tourisme interne et familial une de ses priorités, tout en prenant en considéra-tion l'évolution du marché touristique international.La région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen, a-t-il souligné, dispose d'atouts culturels et naturels considérables à même de contribuer au développement économique et social de la région.Le ministre a, en outre, souligné que le développement du secteur touristique au Maroc, qui représente 10% du PIB, est le fruit d'une stratégie bien ficelée lancée depuis 2001, relevant que le pro-duit touristique marocain occupe au-jourd'hui une place de choix sur le mar-ché touristique international.

■ La rédaction

• TOURISME: “VISION 2020 ” Yassir Zenagui, pour l'élaboration d'une stratégie participative

• CONVENTION DE L'ONU CONTRE LA CORRUPTION Le Maroc prépare la 4ème Conférence des Etats membres RENCONTRE. Le ministre chargé de la modernisation des Secteurs publics, M. Mohamed Saâd Alami, a tenu jeudi à Bangkok, une séance de travail avec le chef de la section anti-corruption, relevant de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M. Dimitri Vlassis, instance chargée du suivi de la mise en œuvre de la Conven-tion de l'ONU contre la corruption.Cette rencontre a été consacrée à l'examen des préparatifs de la 4ème Conférence des Etats membres de la Convention de l'ONU, prévue en 2011 à Marrakech. A cette occasion, les deux parties ont réitéré leur disposition à œuvrer pour assurer la réussite de cette importante manifestation internatio-nale, ajoute la même source.

Visite d'une délégation de l'ONUDC en janvier 2011 au Maroc Elles ont également convenu de pro-grammer, en janvier prochain, une visite d'une délégation de l'ONUDC au Maroc pour poursuivre les concertations sur les préparatifs à cette conférence, son programme et son ordre de jour.La délégation se rendra également à Marrakech où elle visitera le lieu devant abriter cette rencontre et s'informera des moyens logistiques qui seront mis à la disposition des organisateurs de cette conférence.Cette séance de travail s'est déroulée en présence de M. Abdeslam Aboudrar, Président de l'instance centrale de lutte contre la corruption et Nabil Abderra-zak, chargé d'affaires à l'ambassade du Maroc à Bangkok, de même que Arkan Seblan, responsable du “Projet de lutte anti-corruption” du programme de gou-vernance dans la région arabe.

■ La rédaction

,Le ministre chargé de la modernisation des Secteurs publics, M. Mohamed Saâd Alami, était jeudi à Bangkok pour une séance de travail avec le chef de la section anti-corruption, relevant de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime./DR

• OFFICE MÉDITERRANÉEN DE LA JEUNESSE (OMJ) Eric Besson veut établir un partenariat avec les entreprises méditerranéennes pour l'OMJ MOBILITÉ. Le ministre français de l'Im-migration, Eric Besson, a défendu jeudi à Tanger à l'occasion des MEDays, un partenariat “permanent” avec les entre-prises du pourtour méditerranéen, le Maroc compris, afin de réussir le projet d'Office méditerranéen de la jeunesse (OMJ) dont la France est l'un des pro-moteurs.La création de l'OMJ, décidée en octobre dernier par 16 pays du nord et du sud de la Méditerranée - à l'exception de l'Algé-rie - doit être annoncée officiellement en janvier 2011, “vraisemblablement à Paris”, a déclaré à l' AFP M. Besson.

Faciliter la mobilité de la jeunesse méditerranéenne

“Les entreprises du pourtour méditerranéen

constitueront un des piliers du projet, en termes de

financement du programme dédié à la mobilité de la

jeunesse méditerranéenne.” Eric Besson.

En juin 2011, de nombreuses bourses

d'études et de stages de formation se-ront mises en place et attribuées dans le cadre de l'OMJ aux étudiants maro-cains, selon le ministre français.Ce dernier a en outre affirmé qu'il “croit à la migration de circulation”, c'est-à-dire qu'“on puisse aller dans un pays se former dans une entreprise, apprendre de nouvelles technologies et de nou-velles méthodes et revenir dans son propre pays d'origine”. ■ La rédaction

,Le ministre du Tourisme et de l'artisanat Yassir Zenagui./DR

FINANCES. Bank Al-Maghrib (BAM) a annoncé, jeudi, avoir servi un montant de 14 milliards de dirhams au titre des avances à 7 jours sur le marché monétaire, au taux de 3,25%. Cette intervention de Bank Al-Maghrib a été effectuée au cours de l'appel d'offres du 10 novembre, pour un montant demandé de 24,67 milliards de dirhams, a précisé l'Institut d'émission dans un communiqué.

Page 14: medays n° 04

14 samedi 13 novembre 2010

Actu

Avant Aujourd’hui

GRAPHE Histoire du pétrole en quelques dates- 10.000 av J.C: l’homme de Néandertal utilise le bitume (substance visqueuse composée d’un mélange d’hydrocarbures) trouvé à l’état naturel comme adhésif pour coller des pierres taillées au bout de ses lances.

- 480 av J.C: Lors du siège de la ville d’Athènes, les archers de la puissante armée perse enfl amment leurs fl èches en les trempant dans du pétrole.

- 325 av J.C: Alexandre le Grand utilise la même technique pour mettre à feu les habitations ennemies.

1264: L’explorateur Marco Polo observe des habitants de la ville de Baku (dans l’actuel Azerbaïdjan) en train de collecter le pétrole naturel qui se déverse sur les côtes de la Mer Caspienne.

Aujourd’hui à 10h30 a lieu le Panel pausant la question de la complémentarité entre énergie fossiles et

énergies renouvelables. Nous vous proposons à ce titre, et en guise de rappel, une petite rétrospective sur l’histoire de l’Or noir et de ses multiples usages à travers les âges.

1556: Le mot Petroleum (du Latin signifi ant “huile de roche”) est utilisé pour la première fois par des scientifi ques allemands.

1775: Une des premières cartes géographiques de l’Amérique fait état de gisements de pétrole en Pennsylvanie suscitant l’intérêt d’un grand nombre de prospecteurs.

1859: Le premier puits de pétrole est creusé à l’ouest de la Pennsylvanie, par Edwin Drake et George Bissell.

1870: Un certain John D. Rockefeller fonde la compagnie Standard Oil, société de raffi nage de pétrole, dont l’activité principale est la production de kérosène comme source d’éclairage. Elle détient rapidement 80% du raffi nage et 90% du transport pétrolier américain.

1903: Henri Ford crée la Ford Motor Company. Son automobile fonctionne au gazoil, substance communément utilisée comme anti-poux à cette époque.

1964: L’Union Soviétique termine la construction de son oléoduc Druzhba (“amitié” en Russe). Long de plus de 4.000 km, il permet au pays de transporter le pétrole jusqu’aux pays européens de l’Est tout en les maintenant sous son joug.

1951: Des scientifi ques découvrent que le pétrole permet de fabriquer du plastique comme le polypropylène et le polyéthylène.

1933: La Standard Oil commence sa prospection en Arabie Saoudite.

2008: Le cours du baril de pétrole brut a atteint 100.10 dollars à New York, un record absolu.

2005: Le nouvel oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan transporte sur 1.776 km le pétrole brut du champ pétrolifère, jusque-là enclavé, d’Azeri-Chirag-Guneshli sur la mer Caspienne jusqu’à la mer Méditerranée.

1990: En raison de la guerre du Golfe, le prix du baril dépasse les 40 dollars.

1977: Long de plus de 1.300 km, l’oléoduc trans-Alaska relie les champs pétroliers du nord de l’Alaska à un port plus au Sud d’où le pétrole peut être acheminé vers l’Amérique continentale.

SourcesPetroleum History InstituteDirection (française) de l’information légale et administrative (DILA)

Infographie: Quotidien aufait

• G20 Miné par les tensions, le sommet débouche sur un accord à minima ECONOMIE. Les dirigeants des pays du G20 ont renouvelé hier à Séoul leur engagement à travailler ensemble à la relance de l'économie mondiale, sans toutefois parvenir à de réels progrès en raison de la détermination de la Chine et des Etats-Unis à ne pas compromettre leur propre croissance.Les pays les plus puissants de la planète ont ainsi mis en garde, à l'issue du som-met, contre des politiques économiques “non coordonnées”, aux conséquences nécessairement désastreuses “pour tous”.

“Une croissance inégale et des déséquilibres croissants

alimentent la tentation d'abandonner des solutions

communes en faveur d'actions non coordonnées.”

Le G20.

Ce genre d'actions “non coordonnées ne peuvent que faire empirer la situa-tion pour tous”, ont jugé les pays du G20, toutefois beaucoup plus timides lorsqu'il s'est agi de prendre des me-sures concrètes.Les dirigeants ont certes convenu de s'abstenir de toute “dévaluation com-pétitive” et de “favoriser des taux de change davantage déterminés par le marché” cependant, cet engagement est une copie conforme de celui déjà pris par leurs ministres des Finances fin octobre lors d'une réunion en Corée du Sud.

■ La rédaction

EN BREF ISLANDE. Le site WikiLeaks a créé en Islande une société baptisée Sunshine Press Produc-tions, sa première entité juridique connue, a-t-on appris vendredi auprès d’un porte-pa-role. Hormis son site Internet qui fonctionne grâce à des serveurs notamment installés en Suède, WikiLeaks n’avait jusqu’à présent pas d’existence juridique connue. L’Islande, qui travaille actuellement à une législation très favorable aux médias, est un des pays où WikiLeaks est le plus solidement implanté.

USA. La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, et le Premier ministre israélien, Benja-min Netanyahou, se sont entretenus pendant plus de sept heures jeudi à New York, un mara-thon conclu par un communiqué vague sur les moyens de sortir de l’impasse le dialogue de paix au Proche-Orient. Un bref com-muniqué conjoint publié après la rencontre à New York sou-ligne que la discussion a porté sur “la création des conditions d’une reprise des négociations directes visant à déboucher sur une solution à deux Etats.

BIRMANIE. La dissidente Aung San Suu Kyi est sur le point d’être libérée, mais si sa popularité auprès du peuple birman semble intacte, beau-coup se demandent comment cette femme coupée du monde ou presque depuis sept ans va poursuivre son combat politique contre la junte. Sa dernière condamnation à l’assignation à résidence expire aujourd’hui, moins d’une semaine après

les premières élections en 20 ans dénoncées comme une mascarade par l’Occident. En mai 2009, elle était libérable lorsqu’un illuminé américain avait réussi à nager jusqu’à son domicile de Rangoun, situé sur les rives d’un lac. Résultat: 18 mois sup-plémentaires de résidence surveillée.

LIBAN. Le prédicateur islamiste Omar Bakri, qui s’était rendu célèbre en qualifiant de “19 magnifiques” les kamikazes du 11 Septembre, a été condamné à la prison à vie au Liban pour incitation au meurtre et appartenance à un groupe armé, selon une source judiciaire vendredi. Omar Bakri, qui vit dans la ville de Tripoli dans le nord du Liban, n’était pas présent au tribunal militaire lors du verdict

qu’il a confirmé dans une déclaration à l’ AFP. Il a néanmoins clamé son innocence. “J’ai 15 jours pour faire appel”, a-t-il indiqué, ajoutant qu’il “ne passerait pas un jour en prison”.

IRAK. L’accord de partage du pouvoir conclu en Irak après des mois de blocage est une “étape importante” dans l’histoire de ce pays, a déclaré hier à Séoul, le président américain Barack Obama. Le gouvernement sera “représentatif, ouvert à tous et reflétera la volonté du peuple irakien”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse donnée à la fin du sommet du G20. La formation du gouvernement montre que la soif de paix est plus forte que “ceux qui veulent que l’Irak tombe dans la terreur d’origine religieuse”, a-t-il ajouté.

RUSSIE. Le président russe Dmitri Med-vedev doit se rendre à Yokohama, où se déroule ce week-end le sommet du Forum économique Asie-Pacifique (Apec) afin de rencontrer le premier ministre japonais Naoto Kan à Yokohama. Les modalités de la réu-nion sont en cours de discussion. Moscou et Tokyo se disputent quatre îles des Kouriles, annexées par les Soviétiques le 18 août 1945, trois jours après la capitulation du Japon. Ce différend empêche depuis 65 ans la signa-ture d’un traité de paix entre les deux pays.

PAKISTAN. La police de Karachi a indiqué vendredi soupçonner le groupe extrémiste pendjabi du Lashkar-e-Jangvi (LeJ), allié aux talibans et à Al-Qaïda, d’avoir organisé

jeudi l’attentat contre la police revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) et qui a fait au moins 18 morts et 130 blessés.

JAPON. Le Dalaï Lama et d’autres prix Nobel de la Paix par-ticipent depuis hier à un sommet sur le désarmement nucléaire à Hiroshima, la ville martyre de l’ouest du Japon détruite par une bombe atomique américaine à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Mais la conférence risque de faire davantage parler d’elle en raison de l’absence du lauréat 2010, le dissident chinois Liu Xiaobo, emprisonné en Chine, et de son épouse, assignée à résidence. Il sera représenté à Hiroshima par un autre dis-sident chinois exilé à Taïwan, Wu’er Kaixi, ancien meneur des étudiants de la place Tiananmen à Pékin au printemps 1989.

“Si les Etats-Unis n'arrivent pas à imposer à Israël l'arrêt de la colonisation au cours de l'actuel mois, le prochain pas pour nous serait de demander aux Etats-Unis la reconnaissance de

l'Etat de la Palestine dans ses frontières de 1967... S'ils n'arrivent pas à le faire, nous, en tant que Palestine membre observateur à l'ONU, irions devant le Conseil de sécurité pour

déposer une demande d'adhésion de l'Etat palestinien dans ses frontières de 1967.”Saeb Erakat, négociateur en chef de l'Autorité palestinienne, interrogé hier en marge du

débat sur le Proche-Orient au MEDays.

Page 15: medays n° 04

15samedi 13 novembre 2010

Loisirs

17

16

11

14

1011

13

12

9

8

9

22

25

25

19

2122

21

22

26

24

21Casablanca

Agadir

Essaouira

Rabat

Oujda

Tétouan

Safi

Marrakech

Ouarzazate

Beni Mellal

Fès

Dakhla

Laâyoune

Tanger1321

21 13

8

21Tétouan

EssaouiraEssaouira

3

11

18

19

14

10

27

Rabat

TangerTanger

13

Casablanca

3

• Alger

• Tunis

• Tripoli

• Londres

• Paris

• Berlin

• Genève

• Madrid

• Barcelone

• Rome

• Moscou

• New York

• Montréal

• Le Caire

• Dubaï

• Tokyo

10°/23°

13°/23°

12°/23°

8°/11°

12°/14°

11°/13°

11°/16°

6°/15°

12°/23°

12°/22°

5°/7°

6°/17°

0°/11°

18°/29°

24°/30°

13°/18°

Destinations internationales

Vents (vitesse en km/h et direction)

Température maximum

Température minimum

sudokuLe jeu Sudoku est un puzzle de 9x9 cases composée de neuf sous-grilles 3x3, certaines déjà remplies. Le but du jeu est de remplir les cases vides, en mettant un chiffre par case, de sorte que chaque colonne, ligne et région contiennent une fois seulement chaque chiffre de 1 à 9.

Page 16: medays n° 04