medair news n°2 - 2012

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Au cœur des camps de déplacés Nouvelles pour les amis de MEDAIR N ° 2 | 2012 | www.medair.org

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Medair News n°2 (2012): Nouvelles pour les amis de Medair

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Page 1: Medair News n°2 - 2012

Au cœur des camps de déplacés

Nouvelles pour les amis

de MEDAIRN° 2 | 2012 | www.medair.org

Page 2: Medair News n°2 - 2012

Annick Balocco-IwulskiMedair France

Jim Ingram, directeur général de Medair, a visité récemment un camp au Sud-Soudan.

Je vous propose aujourd’hui d’aller à la rencontre de personnes déplacées. Elles n’ont pas franchi de frontières, mais ont dû s’enfuir de chez elles dans la précipitation, quitter leur foyer avec le strict minimum pour rechercher abri, nourriture… le minimum vital dans un endroit plus sécurisé.

Nos équipes sont mobilisées auprès de personnes déplacées qui ont trouvé refuge dans des camps mais vivent dans des conditions très précaires et sont souvent affaiblies par leur périple. La solidarité à leurs côtés n’est pas une promesse mais une réalité quotidienne pour leur apporter ce dont elles ont vitalement besoin, qu’il s’agisse de l’accès à l’eau, à la santé, à l’hygiène, etc…

Il y a peu de temps encore, Hubert et sa femme vivaient paisiblement. Ils élevaient leurs enfants dans leur village en R.D. Congo en cultivant leur champ. Des rebelles ont violemment attaqué le village et forcé la famille à fuir.

Hubert s’est retrouvé avec les siens dans un camp de déplacés. Ils sont en sécurité, grâce à Dieu, mais vivent avec moins que rien. Un abri de fortune tout au plus, aucun travail et un voisinage bien bruyant. Notre équipe les a rencontrés alors qu’Hubert était venu faire soigner son bébé, âgé de 18 mois, qui souffrait de malaria, d’anémie et de malnutrition. Sans notre aide, il serait mort aujourd’hui.

Sans notre aide, mais surtout sans VOTRE aide car c’est vous qui nous donnez les moyens d’agir jour après jour. Alors au nom d’Hubert, je vous remercie… Mais aussi au nom d’Abdi, de Mark, de Michel, de Maryam, de Zainab, de Philemon et de toutes les personnes que vous rencontrerez dans les prochaines pages.

N’est-ce pas réjouissant de lire ce que nous pouvons réaliser tous ensemble?

Au cœur des camps de déplacés4

Editorial

Arrière-plan d’une crise

Vivre dans un camp : opportunité ou menace ?

Cahier spécial

Vivre dans un camp de déplacés « Je ne sais plus ce qu’est une vie normale… »

Agissons demain

Le bonheur est dans le partage !

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5 avenue Abel 26120 ChabeuilTél : 04 75 59 88 [email protected]

En couverture :Une femme déplacée pile des graines de céréales devant sa hutte, dans le camp de déplacés de Nanzawa, en R.D. Congo. © Medair / Phil Moore

SourcesPage 4: Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Global Trends 2010.

Partenaires de Medair dans les projets présentés dans ce numéro : R.D. Congo: la Direction du développement et de la coopération (DDC), le C.E. Direction générale de l’aide humanitaire et de la protection civile, EO Metterdaad et les dons privés.Somaliland: la Chaîne du Bonheur, la Direction du développement et de la coopération (DDC), le C.E. Direction générale de l’aide humanitaire et de la protection civile, Word and Deed, Help a Child, EO Metterdaad, le département du développement international (UK), UNICEF, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et les dons privés.Sud-Soudan: le C.E. Direction générale de l’aide humanitaire et de la protection civile, le Fonds humanitaire commun pour le Soudan, la Direction du développement et de la coopération (DDC), The Big Give (UK) et les dons privés.

Medair ne pourrait agir sans vos dons. Ils nous garantissent la liberté d’action, l’indépendance dans le choix de nos programmes et la rapidité d’intervention en cas de crise.

Imprimé sur du papier recyclé

© Medair 2012

Medair est membre de

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Annick Balocco-IwulskiMedair France

Dans le village de War Idaad, nous avons trouvé plusieurs berkads1 délabrées qui, depuis des années, ne retenaient plus la moindre goutte d’eau. Malheureusement, les villageois ne disposaient pas des moyens nécessaires pour les réparer. De plus, la sécheresse avait entraîné la mort de 80% du bétail. Certaines familles avaient été contraintes de quitter leurs terres pour survivre. Il fallait les aider.

« Les habitants de War Idaad comptent sur les berkads pour l’approvisionnement de leur foyer en eau potable. Ils sont très émus de les voir renaître ! »

Vos dons en action Nous avons réhabilité trois grandes berkads à War Idaad, améliorant ainsi considérablement l’accès à l’eau pour les 750 familles du village. Les berkads sont désormais couvertes d’un toit, ce qui évite l’évaporation et la contamination. Elles permettent de retenir chaque goutte tombée du ciel et de conserver l’eau pendant six mois.

« Les réparations effectuées par Medair sur les berkads ont réellement changé la vie des habitants », se réjouit Abdi Karim, directeur d’une ONG locale.

Il s’agit de survie !Dans les districts ruraux de Sool et de Sanaag, des villages tels que War Idaad sont désormais en mesure de mieux résister à la sécheresse grâce à un meilleur accès à l’eau. Medair continue à fournir des soins médicaux, de la nourriture et de l’eau potable, ainsi que des installations sanitaires et une sensibilisation à l’hygiène. En ces temps difficiles, ensemble, nous aidons ces familles à survivre.1 Berkads : larges réservoirs d’eau de pluie 2 WASH : Eau, hygiène et assainissement

Dans le dernier numéro, nous vous avons parlé des conséquences fatales de la sécheresse sur les populations des villages reculés du Somaliland. Grâce à vos dons, nous pouvons mettre en place des solutions concrètes et efficaces pour leur venir en aide.

Davantage de berkads dans le désert !

Localisation Village de War Idaad, district de Sool, Somaliland

Action Trois berkads ont été réhabilitées

Impact 750 familles du village bénéficient d’un meilleur accès à l’eau potable, essentielle à la survie en période de sécheresse

Un ancien de War Idaad se tient devant la berkad en cours de réparation par Medair.

Patty Hutton, responsable du projet WASH2 de Medair, ici en compagnie de Daniel Ndege à War Idaad.

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3N° 2 | 2012

Grâce à vous

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Vivre dans un camp : opportunité ou menace ?

Dans le monde aujourd’hui, 43 millions de personnes se sont posé cette question et ont dû tout abandonner.

Les familles déplacées ont besoin d’un abri, de nourriture et d’eau potable mais aussi d’argent ou, du moins, de moyens d’en gagner. Elles ont aussi besoin de soins médicaux bien sûr, surtout lorsque les enfants sont malades.

Certaines d’entre elles trouvent refuge chez des amis ou des parents. D’autres survivent dans la brousse. La majorité va finalement regagner les camps, où il est un peu moins difficile pour les organisations humanitaires d’intervenir et de répondre à leurs besoins vitaux.

Dans les situations d’urgence, les camps offrent la meilleure chance de survie aux personnes déplacées n’ayant plus aucun endroit où aller. Cependant, vivre dans un camp ne devrait être qu’une mesure temporaire, utilisée en dernier recours.

Partout où cela s’avère possible, Medair tente d’éviter que les personnes vulnérables ne se retrouvent dans des camps.

Somaliland: Medair apporte son soutien aux villages reculés, afin que les familles aient la possibilité d’y rester.

Haïti: Medair a organisé la construction de milliers d’abris sécurisés, permettant aux familles de quitter les camps.

Ouganda: dans le passé, Medair a aidé les familles à se réinsérer dans leurs villages au retour des camps.

Si vous deviez quitter votre maison et fuir à pied pour survivre, où iriez-vous ?

« Pour Medair, les camps représentent réellement la dernière chance de sauver des vies. Si nous n’y étions pas présents, le nombre de décès serait bien plus important, à cause des maladies et des épidémies. Bien plus d’enfants ne survivraient pas aux diarrhées. Nous devons redonner aux personnes déplacées leur dignité. Elles ont besoin d’espoir pour envisager l’avenir, pour persévérer, pour ne pas désespérer.»

Mark Wooding, spécialiste du secteur abri et reconstruction de Medair.

Pourquoi vivre dans un camp ?

• Accès à l’eau potable et à des latrines

• Accès aux soins de santé et aux médicaments fournis gratuitement par les organisations humanitaires

• Vaccinations et soins médicaux préventifs

• Sensibilisation à l’hygiène, bénéfique pour la santé

• Fourniture d’abris et d’ustensiles ménagers

• Sécurité accrue dans les zones de conflits

• Distribution de nourriture

Et pourquoi ne pas y vivre ?

• Surpeuplement

• Les maladies contagieuses se propagent rapidement

• Peu d’espoir, perte de dignité

• Manque d’intimité

• Risque de dépendance à l’aide humanitaire

• Endroits dangereux, en particulier pour les petites filles

• Tensions avec les autochtones

Michel, un père de famille qui a tout perdu (histoire ci-contre).

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Arrière-plan d’une crise

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Nous avons rencontré Michel Mibiuba et sa famille dans le camp de déplacés de Nanzawa. Les attaques de l’Armée de Résistance du Seigneur dans la province orientale, en R.D. Congo, ont contraint un demi-million de personnes à abandonner leur maison et leur village.

« Je ne sais plus ce qu’est une vie normale… » ©

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XXXCahier spécial

Vivre dans un camp de déplacésCahier spécial

« Nous vivons chez la famille de ma femme, car nous ne possédons aucune terre. Sans terre, pas de cultures. Et sans cultures, il est impossible de gagner sa vie. Dans nos traditions, il n’est pas normal qu’un père de famille vive aux crochets de ses beaux-parents !

Ici, tous les jours se ressemblent. Nous nous levons à sept heures pour effectuer les corvées, puis nous allons à la recherche d’un travail à la journée. Parfois, on trouve quelque chose, parfois pas. Le plus souvent, nous ne mangeons qu’une seule fois par jour. Et si l’un d’entre nous tombe malade, il n’est pas question d’aller à la clinique.

Notre vie a changé par rapport à ce qu’elle était avant. Ici, il n’y a rien à faire. Je me souviens que, lorsqu’on rentrait au village, on entendait toujours les rires des enfants, les cris des garçons qui jouaient au foot et les chants des filles. Mais ici, au camp, il n’y a rien. Sauf le silence.

Je me demande souvent comment aurait été ma vie si tout cela n’était pas arrivé. A cause du conflit, je ne sais plus ce qu’est une vie normale. » Michel Ci-dessus avec sa femme et ses enfants

Page 6: Medair News n°2 - 2012

Camp de Mina, Sud-Soudan : après 20 années de guerre, que reste-t-il ?

Après plus de 20 années de guerre, des centaines de milliers de Sud-Soudanais ont repris le chemin de leur pays, enfin devenu indépendant le 9 juillet 2011. Le flux ne tarit pas.

Mais arrivés à destination, les rapatriés découvrent qu’il n’y a plus rien…

Dans l’attente d’un moyen de transport qui les conduira vers leur village natal, quelque 9500 rapatriés résident dans une zone marécageuse, nommée « camp de Mina ».

Tous leurs biens sont dispersés…

Le camp de Mina est infesté de moustiques. De nombreux enfants souffrent de la malaria.

Les rapatriés sont bloqués ici, attendant la moindre occasion de pouvoir poursuivre leur voyage.

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Pour aider toutes ces familles, nous avons ouvert un poste de santé au milieu du camp.

Nous apportons chaque jour des soins gratuits à 150 personnes environ.

Malgré les difficultés et défis, les familles gardent l’espoir d’un avenir meilleur, pour leurs enfants et pour le Sud-Soudan.

Grâce à votre aide, nous continuons d’apporter notre soutien aux familles vulnérables confinées à Mina.

A Mina et au camp voisin d’Abayok, nous nous assurons que chaque famille ait accès à de l’eau potable et des latrines, soit sensibilisée à l’hygiène et dispose de couvertures, de moustiquaires et de bâches plastiques.

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Cahier spécial

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Vos dons protègent des vies dans les camps de Burao• Programme nutritionnel complet pour les enfants

sous-alimentés de moins de cinq ans• Santé de la mère et de l’enfant• Promotion de la santé et de l’hygiène• Programme de vaccination (tuberculose, diphtérie,

coqueluche, tétanos, poliomyélite et rougeole)• Infrastructures municipales d’eau potable dans

deux camps• Distributions de filtres à eau en céramique,

de savons, de bâches en plastique et de jerricanes• Construction de latrines (400 en 2011)• Approvisionnement en poubelles solides et mise

en place de campagnes de nettoyage des camps

Maryam élève seule ses six enfants. Elle est arrivée à Burao pour échapper à la violence qui sévit dans le sud de la Somalie. « Lorsque la guerre a éclaté, raconte Maryam, la milice a commencé à agresser des femmes et à voler les biens. Nous cultivions des céréales pour survivre, mais ils nous ont tout pris. »

Maryam a été attaquée dans sa propre maison. Alors elle a dû fuir avec ses enfants pour quitter la capitale de Mogadiscio le plus rapidement possible. Pendant près d’un mois, ils ont marché sans trêve. Lorsqu’ils se sont enfin arrêtés dans une ville pour s’y reposer, des bandits leur ont volé leurs vêtements.

Trois mois plus tard, ils sont arrivés dans un camp situé à la périphérie de Burao. « Depuis que nous sommes ici, nous sommes en sécurité. Nous menons une vie stable, mais nous n’avons pas grand-chose pour survivre. Nous sommes obligés de mendier de la nourriture et des vêtements. »

Dans les camps de Burao, la population vit dans une pauvreté sans nom. « Les abris sont souvent faits de sacs en plastique et de vieux cartons », raconte le Dr Adele Cowper qui travaille dans l’équipe Medair. « Les enfants vivent nus ou en haillons. Ils n’ont absolument rien. Visiter ces camps nous confirme la nécessité de notre présence et de notre travail. »

Grâce à vos dons, nous aidons des milliers de familles vivant dans 22 camps situés à Burao et alentours. Nous leur fournissons des soins médicaux et de la nourriture. Nous leur donnons accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène.

« Nous vivons mieux ici », déclare Zainab, qui a fui Mogadiscio. « Medair nous a procuré des latrines et des

bâches en plastique, et mon petit garçon vient d’être admis dans le programme nutritionnel. »

L’aide aux personnes vivant dans les camps de Burao est une mesure d’urgence destinée à sauver des vies, mais ne constitue pas une solution à long terme. C’est pourquoi nos équipiers n’hésitent pas à parcourir de longues distances pour secourir les familles dans les zones rurales les plus reculées du Somaliland. Nous faisons tout notre possible afin qu’elles n’aient pas à s’installer dans des camps pour survivre aux conflits et à la sécheresse.

Attaquée dans sa propre maisonDepuis plus de dix ans, des populations déplacées vivent dans des camps de fortune et des villages satellites établis à Burao et à sa périphérie, au Somaliland. Mais ces derniers temps, le nombre de familles de réfugiés qui affluent, fuyant la sécheresse ou la violence, a considérablement augmenté.Vi

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Dans son abri, Maryam tient son bébé dans ses bras.

Un enfant au milieu des abris de fortune.

Cahier spécial

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« Nous sommes comme des oiseaux »

Ces personnes sont à bout. Nombre d’entre elles vivent dans un isolement absolu, totalement abandonnées par la société. Beaucoup de personnes âgées sont esseulées.

Je me souviens de cette femme qui vivait seule dans une maison délabrée, une femme de 70 ans peut-être, ou plus… Elle découpait des boîtes de conserve pour renforcer et décorer les murs de sa maison. Elle n’avait rien mais elle était fermement déterminée à rester chez elle. J’ai alors réalisé ce qu’est la pauvreté. Même si les personnes sourient, leur pauvreté est considérable. Elles n’ont absolument rien et, pour la plupart d’entre elles, il n’y a quasiment pas de travail.

J’ai également rencontré une famille qui vivait à côté d’une maison détruite, la mère, le père et leurs enfants. Le père avait combattu pendant la guerre et en avait gardé de graves séquelles psychiques. La mère m’a dit : « Nous

sommes comme des oiseaux. Chaque jour, nous quittons le nid pour chercher quelque chose à manger pour nos enfants. Parfois nous trouvons quelque chose, parfois

nous rentrons bredouilles. »

Cette image m’a profondément marqué. Autrefois, cette femme travaillait comme auxiliaire dans les camps éthiopiens et menait une vie décente. Depuis son retour au Somaliland, elle vit en marge de la société.

Je suis retourné les voir avant de partir, et cette fois-là, la mère a chanté pour moi. En écoutant cette chanson si grave au beau milieu de la maison en ruine, j’ai réalisé à quel point les Somaliens sont poètes.

Leurs textes fourmillent de métaphores empruntées à leur environnement, comme celle du chameau qui cherche de l’eau. Dans ce pays dévasté par la guerre, l’histoire et la culture sont bien vivantes.

Le journaliste et photographe hollandais Jan-Joseph Stok a visité les équipes de Medair au Somaliland. Il se souvient des personnes déplacées qu’il a rencontrées.

« Nous sommes comme des oiseaux. Chaque jour, nous quittons le nid pour chercher quelque chose à manger pour nos enfants. Parfois nous trouvons quelque chose, parfois nous rentrons bredouilles. »

Une Somalienne déplacée assise devant son abri.

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Cahier spécial

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Le bonheur est dans le partage !

La vie dans les camps est si difficile… Faisant face au malheur, les familles déplacées font ce qu’elles peuvent pour survivre. Dans les camps, elles traversent l’une des pires périodes de leur vie, une période où elles remettent tout en question et où tout espoir semble perdu.

Notre action humanitaire sauve des vies dans les camps de déplacés. Nous le savons. Les soins médicaux gratuits sauvent des vies. L’accès à l’eau potable et à des latrines sauve des vies.

Mais nous pouvons faire encore mieux. Lorsque nous nous rendons au fond des forêts congolaises en proie au conflit pour aider et guérir une petite fille malade, nous lui montrons ce qu’elle a le plus besoin d’entendre : « Nous ne t’avons pas oubliée. Nous t’aimons et ta vie est précieuse à nos yeux. »

Merci pour votre générosité !

Ensemble, montrons aux familles déplacées en R.D. Congo que nous sommes à leurs côtés.

« Si Medair n’avait pas payé notre traitement, qu’aurions-nous fait ? Comment aurions-nous pu trouver l’argent ? Ici, nous n’avons pas de champ à cultiver, nous devons travailler pour d’autres pour nourrir nos enfants et il nous est impossible d’économiser le moindre sou. Cette aide humanitaire apaise nos souffrances et allège le fardeau qui pèse sur nos épaules.

Un jour, la paix reviendra. Nous aurons alors une vie meilleure et un avenir plus radieux pour nos enfants. L’équipe de Medair a été bonne envers nous. Elle ne nous a pas abandonnés. J’espère qu’elle poursuivra son travail jusqu’à ce que la paix revienne. »

Philemon Foolani (photo ci-dessus), 44 ans, fait partie des dizaines de milliers de personnes déplacées en R.D. Congo qui ont bénéficié de soins médicaux et de médicaments gratuits en 2011.

Une famille déplacée pile des graines de céréales devant sa hutte dans le camp de déplacés de Nanzawa, en R.D. Congo.

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Agissons demain

Page 11: Medair News n°2 - 2012

Merci à Emeraude SolidaireQuand la solidarité est au cœur de l’entreprise…

Au fil des années, motivés par leurs valeurs chrétiennes, les dirigeants de la société Emeraude International ont su mobiliser l’ensemble de leurs salariés autour de la solidarité et du partage avec les plus démunis. Depuis 2004, la société soutient généreusement le travail des équipes de Medair et participe ainsi concrètement à nos missions en Afrique.

En 2008, pour sa carte de vœux, Emeraude International choisit une photo de Medair et invite l’ensemble de ses partenaires à se mobiliser à nos côtés. En 2011, un nouveau volet de leur engagement solidaire se développe avec la création de l’association Emeraude Voile Solidaire qui organise des sorties en mer au profit de personnes en difficultés. Ephata, leur catamaran, mis à l’eau début 2012, a déjà embarqué de nombreux passagers.

Bravo à Emeraude Solidaire pour les multiples facettes de sa solidarité !

Parce qu’ils fédèrent les salariés autour d’un projet commun, les partenariats constituent un outil de mobilisation et de cohésion interne. Les dons en faveur de Medair effectués par les entreprises assujetties à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés ouvrent droit à une réduction d’impôt égale à 60 % de leur montant, pris dans la limite de 5 pour mille du chiffre d’affaires [HT] (Extrait de l’article 238bis du Code Général des Impôts). Différentes entreprises contribuent déjà à nos missions. Alors, pourquoi ne pas proposer à votre entreprise de s’engager à nos côtés ? Annick Balocco est à votre disposition au 04 75 60 57 60 ou sur [email protected] pour en parler.

Travailler avec MedairPour mener à bien nos programmes, nous recherchons en permanence et particulièrement aujourd’hui des personnes francophones motivées et prêtes à travailler dans les pays en crise où nous sommes engagés. Contrairement à une idée répandue, nous ne recherchons pas uniquement du personnel médical…Rendez-vous sur www.medair.org/fr/travailler pour connaître les modalités d’engagement et postuler en ligne. Pour toute question, n’hésitez pas à contacter [email protected]

Nous recherchons • des travailleurs humanitaires expérimentés • mais aussi des équipiers sans expérience dans l’aide humanitaire mais qui

ont une expérience professionnelle dans leur secteur de compétence

Si vous n’êtes pas directement concernés par cette possibilité d’engagement, pourriez-vous la faire connaître autour de vous ? En effet, aujourd’hui plus que jamais, le recrutement de francophones est un défi important pour la réussite de notre travail.

J’ai le plus beau métier au monde. C’est tellement extraordinaire de voir les visages autour de nous à chaque fois que nous terminons un forage et que l’eau commence à couler ! Rebekka – Manager Wash

Bienvenue MarieDepuis le mois d’avril, Marie Petry a rejoint notre petite équipe française. Elle a une grande expérience du travail humanitaire avec Medair (Madagascar et R.D. Congo) mais aussi avec d’autres organisations. Aujourd’hui, Marie est mobilisée autour de 2 missions prioritaires : • Développer le recrutement de

personnel francophone• Présenter le travail de Medair

lors de réunions d’informations, événements…

Alors si vous souhaitez organiser une rencontre ou un événement au profit de Medair dans votre région, contactez [email protected]

Nous recherchons un animateur de communautés web / réseaux sociaux, basé à Chabeuil (26) - Service civique de 9 mois à partir de septembre 2012.Pour tous renseignements : [email protected]

11N° 2 | 2012

Aider mieux, aider autrement

Page 12: Medair News n°2 - 2012

des dépenses de Medair en 2011 ont été consacrées à l’intervention humanitaire !

R. D. CONGO •

• MADAGASCAR

AFGHANISTAN •

ZIMBABWE •

HAÏTI •

• SOMAlIE/SOMAlIlANDSuD-SOuDAN •

SOuDAN •

2011 en résumé 1 716 964 personnes au total ont bénéficié de notre aide

8 programmes d’intervention

5 bureaux affiliés : France, Allemagne, Pays-Bas, Royaume-Uni et Etats-Unis

110 expatriés et 921 équipiers locaux mobilisés sur le terrain

41 nationalités représentées au sein de nos équipes

NOUVEAU - Découvrez notre rapport annuel en ligne : www.medair.org/RA

Voici quelques exemples d’actions financées par vos dons :

87%

Santé et nutrition

Au Somaliland, 7726 enfants malnutris et en danger ont été soignés.

Au Sud-Soudan, 2638 personnes ont été soignées pendant une épidémie de kala-azar.

Au Soudan, 27 383 enfants ont été vaccinés au travers de 27 campagnes de vaccination.

En R.D. Congo, 246 157 personnes déplacées ou rapatriées ont reçu des soins médicaux gratuits.

Eau, assainissement et hygiène (WASH)

En Afghanistan, nous avons creusé 30 puits, construit 122 points d’eau et 435 latrines.

A Madagascar, 631 puits ont été désinfectés et 10 pompes à eau ont été réhabilitées.

Au Zimbabwe, des systèmes de récupération de l’eau de pluie ont été installés dans des écoles. Ainsi, 10 800 enfants ont dorénavant accès à trois litres d’eau par jour.

Abris et infrastructures

En R.D. Congo, 15 ponts ont été restaurés ou construits entre Isiro et Ango, permettant d’accéder à 51 220 habitants isolés.

En Afghanistan, 195 670 m2 de terrains agricoles ont été réhabilités. 740 hommes et femmes ont été rémunérés dans le cadre du projet Argent-contre-Travail.

En Haïti, 1333 familles de Jacmel ont bénéficié d’abris temporaires et 151 maisons permanentes ont été construites.

Merci !