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Page 1: Martin Prud'homme - Quebec · presse, je crois à votre protection des sources journalistiques, je l'ai répété souvent, c'est la manière que vous travaillez, vous en avez de besoin

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Martin Prud'homme

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Entrevue avec

Sujet:

Projet:

Question

Martin Prud'homme

(télé)

9110407

2

Donc, on est au quartier général de la

Sûreté du Québec en compagnie du

directeur général de la SQ, monsieur

Martin Prud'bOIQllle. Bonjour, monsieur

Prud'homme.

Martin Prud'homme

Bonjour, monsieur.

Question

Donc, ramenez-nous dans la contexte où

vous avez su que la Sûreté du Québec

avait mis sous surveillance au moins 6

journalistes?

Martin Prud'homme

Ben, je vaux juste déjà débuter an

disant sous surveillance. On revient an

2013, lorsque j'étais sous-ministre à

la Sécurité publique, j'ai été avisé

par l'ancien directeur de la Sûreté du

Québec, Mario Laprise, qui avait pris

la décision d'ouvrir une enquêta sur le

dossier des fuites au niveau das

conversations d'écoute électronique.

J'en entends parler an 2013, au mois da

septembre. Et la deuxième fois que j'en

entends parler, c'est ici, cette

semaJ.ne, mardi le premier novembre,

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lorsque je demande à me• gens de f aira

des recherches à savoir si y a d'autres

dossiers semblables au dossier que vous

avez entendu parler au SPVM.

Question

Dans le cas de Patrick Lagacé?

Martin Prud'homme

Exactement.

Question

Et vous avez au, donc, mardi soir, qua

y avait au des, ce même genre de

vérifications-là auprès de la Sûreté du

Québec?

Martin Prud'homme

Ban, exactament, le mardi après-midi,

chose que, ce que j'étais certain,

c'est que de mon dernier 24 mois de mon

existence comme directeur à la Sûreté ,

je savais qu'y en avait pas. J'ai

demandé de faire des recherchas et de

reculer de 20 ans , Vous comprendrez,

là, qu'y a eu 7 directeurs généraux,

là, depuis 20 ans .. Donc, les

administrations ont changé, donc ça, y

a quand même encore 8000 employés à la

Sûr eté du Québec, là. Alors, c ' est un

exercice, là, qui était pas simple à

faire . Et on a retrouvé, mardi, un

dossier concernant justement la dossier

que vous connaissez, le dossier

« Diligence » dans lequel y avait eu

das journalistes qui ont été visés par

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des autorisations judiciaires

concernant leur registra de téléphone

cellulaire.

Question

Si on se ramène clans le contexte da

l'époque, vous étiez sous-ministre à la

Sécurité publique et monsieur Mario

Laprisa était directeur général à la

Sûreté du Québec, étiez-vous au courant

da ses intentions claires durant cette

enquête-là de cibler éventuellement des

gens des médias?

Martin Prud'homme

Ah non, mais je vais vous remettre dans

le contexte, c'est impossible, là. La

façon que ça a fonctionné, moi, j'étais

au courant de la lettre de monsieur

Arsenault qui est entrée au cabinet du

ministre Bergeron, parce que j'ai

traité cette lettre-là, c'est quelque

chose qui était assez normal, de

traiter ce genre de lettre-là, donc

accuser réception par la machine

administrative qui est le bureau du

sous-ministre. Nous avons pas répondu à

cette, à cette lettre-là, parce que le

directeur nous a répondu qu'il ouvrait

une enquêta, donc qu'il faisait enquête

clans ce dossier-là. Alors, pour nous,

le dossier était clos. Il faut

comprendra, j'ai occupé les 2

fonctions, là. Lorsque t'es sous­

ministra à la Sécurité publique, tu

connais des choses, mais tu fais pas,

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t'as une liste da responsabilités qui

est pas de suivre daa dossiers de la

Sûreté du Québec . Et mon ancienne

collègue, qui est aujourd'hui la sous-

ministre en titre de la Sécurité

publique, ne suit pas les dossiers de

la Sûreté du Québec, là, c'est à moi de

l'aviser da certaines choses, mais dans

son quotidien, elle suit pas nos

dossiers. Al.ors, j'en ai entendu parler

la deuxième fois, lorsque j'ai trouvé

le dossier ici à la Sûreté du Québec.

Question

Mais en 2013, même ai vous étiez sous­

ministre à la Sécurité publique et

monsieur Laprise était ici, à la

direction générale, voua étiez quand

mime 2 anciens collègues à la Sûreté du

Qu~ec, vous voua connaissiez . C'est

difficile de croire qu'y avait pas un

canal de communication directe dans

l'exercice de vos fonctions

respectives.

Martin Prud'homme

Mais je dis qu'y avait un canal direct

avec monsieur Laprise, j'ai pas dit le

contraire, là, et moi, là, faut

comprendre, j'ai fait 20 ans à la

Sûreté du Québec, là, des canaux, j'en

ai plus que un à la Sûreté, je connais

des gens, vous la savez, là, j'ai

grandi à la Sûreté du Québec, mais faut

comprendre que, lorsque j'ai quitté,

là, la Sûreté, là, oui, avec une

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certaine peine, parce que j'aimais mon

travai1, j'ai arrêté de suivra 1es

dossiers, 1à, j'en avais vraiment

d'autres à suivra, a1ors ce dossier-là,

là, qui était pour peut-être

aujourd'hui, le commun des morte1a, un

dossier très important, là, mais pour

moi, des fuites journalistiques, si on

peut appeler ça comme ça, ou j'veux

dire, je veux pas porter de mauvaises

interprétations, ou des fuites

policières, c'était pas le premier

dossier, là, alors moi, j'ai pas suivi

ce dossier-là plus que j'aurais suivi

un autre dossier, là. Et c'est, je vous

la dis, tout i fait norma1 que je

suivais pas ce dossier-là. D'ailleurs,

j'aurais pas été, comme j'ai dit,

irrité deux ans plus tard, là. Moi,

j'ai été irrité parce que ça fait 2 ans

que je suis ici, je savais pas que on

avait travail1é de cette façon là dans

ce dossier-là. Alors, je le savais pas,

je l'ai appris cette semaine.

Question

Et qu'est-ce qui voua irrite

particulièrement dans ce dossier-là,

parce que, dans votre carrière da

po1iciar, vous avez au affaire à

plusieurs reprises avec las médias,

notamment le cas très connu de Cédrika

Provencher, en Mauricia. Vous avez una

vasta expérience avec les médias.

Qu'est-ce qui vous irrite dans cette

•ituation-là, monsieur Prud'homme?

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Martin Prud'homme

Mais moi, je veux vous dira, là, que la

liberté de presse, j'y crois, j'ai

toujours travaillé en interrelation

avec les gens du milieu journalistique,

j'ai toujours eu des bonnes relations

et je suis arrivé ici, pis pendant 24

mois, pour moi, j'ai construit une

bonne relation avec mon organisation

pis le milieu journalistique. Que ça

soit l'émission qui est chez vous,

Enquête, ou ailleurs, moi, je crois à

ça, là, je crois à votre liberté de

presse, je crois à votre protection des

sources journalistiques, je l'ai répété

souvent, c'est la manière que vous

travaillez, vous en avez de besoin. Et

c'est sûr qua j'ai un exercice, moi, à,

à cadrer mes officiers, mes policiers,

mes policières, dans le respect du

serment de discrétion, là, mais ça ne

vise absolument pas les journalistes.

Alors, moi, cette semaine, ce qui me

désole, c'est de voir, entre vous pis

moi, aujourd'hui, ce qu'on entend,

c'est que la Sûreté du Québec épie les

journalistes. Moi, je vous dis, depuis

24 mois, ça s'est jamais fait, pis ça

se fera pas avec moi, mais là, je vis

avec un dossier de 2013 qui s'est fait

dans l'organisation de la Sûreté et

j'peux pas être fier de savoir que ça

vient déranger, et nuire aux bonnes

relations avec des journalistes, là,

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c'est pas une belle semaine pour moi,

aujourd' hui, là .

Question

Mais par exemple, des qens dans vos

ranqs, des enquêteurs aux cri.mes

majeurs qui ont des dossiers sensibles ,

qui peuvent peut-être avoir des

affinités un peu trop près des

journalistes, c'est jamais non plus bon

pour l'organisation de la Sûreté du

Québec que ces gens-là manquent de

discrétion.

Martin Prud ' homme

Mais moi, j'vais vous dire quelque

chose, on demande à nos qens de

respecter le serment de discrétion, on

les encadre, on fait de la prévention.

Oui, y a des policiers, des policières

qui ont été rencontrés qui ont été

avisés de fa.ire attention, mais à titre

d'exemple, là, moi, si demain matin,

vous entendez .parler d'un dossier qui

vous touche personnellement, dans votre

famille, là, et que j'ai un de mes

policiers qui en parlent sur la place

publique ou qui échange ces

informations-là, vous allez me

reprocher de pas respecter le se:rment

de discrétion, vous allez reprocher ça

à la Sûreté. C'est un juste équilibre,

vous avez un travail à faire et, moi,

devant mes policiers, mes policières,

je dois leur dire, là, qu'y a des

règles à respecter, là, à travers tout

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'.

ça, là. J'veux pas couper les canal da

communication, les canaux, excusez, de

cC1111Dunication, mais faut faire

attention, là, faut respecter, là, le

a•~ent de discrétion, faut respecter

la vie privée des gens, là, à travers

ça.

Question

Et Martin Coiteux qui demanda une

enquête administrative sur les

pratiques policières et qui n'écarte

pas qu'il pourrait y avoir des

sanctions, quelle est votre position,

voua, par rapport à ça, ai, au te~• de

la formation d'un comité, qu'on en

déduise qu'y a des gens qui doivent

être sanctionnés dans vos rangs?

Martin Prud'homme

Mais les annonces que monaieur Coiteu~~

que le gouvernement a fait, je suis

100% d'accord avec, c'est bon, c'est

tràs bien, qu'on annonce qu'il va y

avoir des comités de surveillance,

qu' on annonce que la bonne nouvelle,

là, que nous allons devoir passer par

un procureur de la Couronne pour avoir

accès à des autorisations judiciaires,

c'est parfait, ça encadre las

policiers, ça nous guide et c'est

certainement positif, là . Je n• crois

pas que nos policiers et nos policières

sont toujours de mauvaise foi, là, des

fois, on voit, les qens se procurent

une autorisation judiciaire, pis avec

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lea connaissances qu'ils ont. Être

accompagné, aujourd'hui, d'un DPCP,

c'est parfait, et moi, j'ai fait plus

que ça, là, j'ai annoncé, là, j'ai

dmnandé au ministère de la Sécurit•

publique d'avoir une enquête

indépendante - là, faut se comprendre,

ça fait souvent qu'on entend enquête

indépendante - une enquête sur la

dossier 2013, parce que voua le savez,

j'suis déjà biaisé, là, j'étais pas

d'accord avec la manière, j'étais

d'accord avec le fait qu'y ait une

enquête policière, c'était une

obliqation. Alors, mon prédécesseur a

pria la bonne décision de faire

enquête, c'est dans la manière et dans

le comment, j'suis d'accord avec ça,

mais à travers ça, j'ai également

annoncé qu'y avait une obliqation, là,

donc aujourd'hui , à la Sûreté du

Québec, là, 5700 policiers, là, si on

veut faire une enquête, une filature,

une surveillance sur un journaliste,

là, l'obligation numéro 1 1 c'est que le

directeur qénéral adjoint aux enquêtes

criminelles soit avisé et, avec une

autorisation judiciaire quelconque,

c'est que je donne mon accord à ça, là,

et c'est une directive claire, là, y a

pas de demi-masure par rapport à ça,

là.

Question

Parlant da votre prédécesseur, monsieur

Mario Laprisa, est-ce que, depuis que

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. " 11

vous avez su qu'y a eu des journa1iates

dont les relevés téléphoniques ont été

scrutés à la loupa, est- ce que voua lui

avez parlé depuis les derni•res heures?

Martin Prud'ho111111e

Je lui ai pas parlé et je ne vais pas

parler avec Mario Laprise dans les

prochaines heures, les prochains jours,

les prochaines semaines. C'est pour

deux raisons, c'est un dossier qui est

sensible et, autre chose, en 2017, nous

avons un gros procès concernant des

anciens dirigeants ici et moi je suis

un témoin, monsieur Laprisa éga1ement

et on n'a pas l'autorisation de

discuter ensemble, a1ors, moi, je veux

pas avoir de discussion avec monsieur

Laprise, par rapport à ça.

Question

Merci beaucoup, monsieur Prud'homme .

Martin Prud'homme

Bienvenue.