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N°110 Mars 2009

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N°110

Mars 2009

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Agréée par :

Aide et Action, magazine trimestriel, mars à mai 2009, publié par l’association Aide et Action - 53, boulevard de Charonne - 75545 Paris Cedex 11 - Tél. : 01 55 25 70 00 - Internet : www.aide-et-action.org - E-mail : [email protected] - Représentant de l’association : Jacques Lemaréchal, président -Directeur de la publication : Florent Marcoux, directeur France - Co-rédaction en chef : Nancy Barrett Saint-Laurent, Jean-Christophe Nougaret et TristanSicard - La rédaction remercie pour leur participation : L. Bationo - S. Boyé-Gonçalves - A. Cassiot - A. Devalpo - C. Dollé - T. Duc Tran - B. Garnier - B. Georges -G. Gilles - K. Hammouti - R. Jannel - S. Kuch - F. Lavessière - D. Marez - H. Mehmed - S. Miot - K. Ndoye - M. Ndoye - H. Rakotomanga - M. Shankar - A. Yahaya -Commission paritaire : 0713G 83 404 - Prix au numéro par abonnement : 1 € - Abonnement de soutien : à partir de 16 € - Tirage : 70 000 exemplaires - ISSN : 1761-1024 - Dépôt légal : premier trimestre 2009 - Tirage : 70 000 exemplaires - Conception-réalisation : . Tél. : 01 77 75 65 45 -Imprimeur : Imaye - Boulevard Henri-Becquerel - 53000 Laval.Aide et Action, première association française de parrainage pour le développement par l’éducation, est une association libre de toute attache religieuse etpolitique. Aide et Action est une association reconnue d’utilité publique. Elle est, ainsi, habilitée à recevoir des legs et des donations exempts de tous droits demutation. Aide et Action est agréée par le ministère de l’Éducation nationale.Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à contacter Aide et Action France (voir coordonnées ci-dessus) ou Aide et Action Suisse - Rue des Pâquis,11 - 1201 Genève - Suisse - Tél. : +41 22 716 52 10 - Fax : +41 22 716 52 11.Les coûts de réalisation, d’impression et de diffusion du magazine, sans cesse optimisés, sont intégralement pris en charge dans l’abonnement des parrains etdonateurs d’Aide et Action. En application de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification ou de suppression sur les informationsvous concernant, que vous pouvez exercer en vous adressant à notre association.

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Sommaire

Le parrainage, une dimension

supplémentaire au don régulier

L’éditorial

Pho

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En 1981, Aide et Action a été créée autour duconcept de parrainage ; aujourd’hui, la majo-rité des lecteurs de ce magazine est constituéede parrains et de marraines, qui apportent lamoitié des ressources nécessaires à la missionde l’association. Le dossier de ce numéro al’ambition de nous aider à réfléchir au sensprofond de cette volonté.

Pour Aide et Action, le parrainage est au cœurdu lien de solidarité que nous créons entre lesmarraines et les parrains, et les acteurs de nosprogrammes. Le tout, autour de la sensibili-sation et de la mobilisation financière, au service de l’ensemble de nos missions. C’estun pont entre les cultures et les continents,solidement ancré dans nos statuts: «le parrainage,

lien de solidarité, fondement de l’association»et notre Charte : « principe de solidarité etd’échange entre les cultures grâce au liendu parrainage ».

La relation de parrainage donne donc unedimension supplémentaire au don régulier en ouvrant notre cœur et notre intelligence au rapport avec la communauté éducative. Cela s’exprime particulièrement dans la correspondance, dont nous avons tous éprouvé la difficulté mais dont l’importanceest capitale pour exprimer concrètement le lien d’échange et de solidarité.

C’est pour répondre aux questions que vous pou-vez vous poser sur le principe de mutualisation,

face à la feuille blanche de la lettre à votrefilleul(e), sur la manière dont parrains etfilleul(e)s vivent le parrainage, que nous avonsconçu ce dossier. Nous l’avons voulu à la foisdense et pédagogique, avec une carte, destémoignages, des expériences, des conseilspratiques… Alors je vous souhaite à toutes età tous une bonne lecture.

Jacques Lemaréchal Président d’Aide et Action France

MOBILISEZ-VOUS !2009 : vos « Défis pour l’éducation » 4-5Le premier maillon thaïlandais d’Aide et Action 6

>> DOSSIER Le parrainage, notre lien de solidarité

Panorama du parrainage 8-9Que nous apporte le parrainage ? 10-11Apprendre ensemble la correspondance 12-13Les coulisses du parrainage 14-15Auxerre-Ouidah, le club parrainage crée du lien 16D’autres voies solidaires 17

EN BREF 18-19

ACTUALITÉSCitoyendedemain.net, votre site d’éducation citoyenne 20-21Madagascar – Guinée : solidarité sur fond de crise 22

BOÎTE AUX LETTRES 23

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4 I AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110

2009 :

vos « Défis pour l’éducation »

Devant le succès de l’édition 2008, l’opération « Mon défi pour l’éducation » revient en 2009, pour sa deuxième année. L’objectif reste le même : permettre à chacun, et notamment aux jeunes, de s’engager pour que tous les enfants du monde aient accès à une éducation de qualité. Coup de projecteur sur trois « défis » qui œuvrent en ce sens.

Marcher pour

l’éducation des femmes

et des filles

L’équipe bénévole de Bordeauxmarchera samedi 4 avril entre 9 h et 15 h sur les quais de la Garonne. Elle invite les collégiens et les lycéens à venir la rejoindre. Rencontre avec Denise Marez, bénévole et organisatrice de la marche.

Aide et Action: Denise, quelle est la nou-veauté de la marche de cette année ?Denise Marez : En fait, il y a deux nou-veautés. Tout d’abord le lieu. La marche se

déroulera pour la première fois le long desprestigieux Quais de Bordeaux en suivantles nouveaux parcours aménagés pour lespiétons. L’autre nouveauté est que les som-mes récoltées ne seront plus destinées àun programme unique mais, notamment,au financement des programmes touchantl’éducation des filles et des femmes danstous les pays où intervient Aide et Action.

AEA : Comment procédez-vous pour con-vaincre les jeunes d’y participer ?D. M. : Pour accompagner la sensibi-lisation scolaire à la solidarité et au déve-loppement, je propose aux élèves de s’im-pliquer tout de suite dans une actionconcrète. J’ai d’ailleurs toujours tenu à ceque les informations sur les démarches etles objectifs d’Aide et Action soient pré-cises et documentées.

AEA : Avez-vous reçu des retours positifsd’élèves ?D. M.: Oui. Cette marche sera la neuvièmeet je peux dire que j’ai toujours rencontréun accueil enthousiaste auprès du publiclycéen. Les anciens marcheurs deviennentdes ambassadeurs quand ils vont dansd’autres établissements.

Courir pour la solidarité

Tri Duc Tran aime courir et met sa passion au service dudéveloppement éducatif. Rencontreavec cet athlète solidaire qui vaparticiper au Marathon de Paris le 5 avril prochain pour Aide et Action.

Aide et Action : Tri Duc, pourquoi avoirchoisi Aide et Action ?Tri Duc Tran: Je travaille dans un domainede l’éducation. Je suis ingénieur au serviceRecherche & Développement d’une société.Elle développe des logiciels qui aident lesélèves à améliorer leurs résultats scolaires.Ces logiciels permettent aussi aux profes-seurs d’analyser et comprendre les erreursdes élèves afin de les aider à progresser. J’aidonc choisi Aide et Action parce que je mesens proche des missions qu’elle mène. Les dons recueillis permettront de suivreun parrainage de classe au Vietnam, paysdont je suis originaire.

AEA: En tant qu’athlète solidaire, à quelssponsors, si tu en as, as-tu fais appel ?T. D. T. : Je n’ai pas encore de sponsors.J’attends d’avoir finalisé les premiers outilsde communication afin d’être en mesurede détailler mon projet aux entreprises. Je cible les entreprises spécialisées dansDes participants lors de la marche parrainée de Bordeaux en 2008.

Denise Marez au coursd’un rassemblement

bénévole à Bordeaux.

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Mobilisez-vous !

Tri Duc Tran prêt à courir pour

la solidarité.P

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AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110 I 5

l’éducation pour deux raisons. D’abordpour leur faire prendre conscience de l’im-portance de la solidarité pour l’éducation.Ensuite parce que ces entreprises sont plusréceptives et peuvent intervenir directementen apportant leur savoir-faire.

AEA : As-tu d’autres projets solidairessportifs ?T. D. T. : Pour l’instant je suis concentré sur mon objectif de marathon. J’ai dansun coin de la tête l’idée d’effectuer monpremier triathlon, celui de Paris en juin(1,8 kilomètre de natation, 40 kilomètresde vélo, 10 kilomètres de course à pied).J’envisage également un jour de courirun ultramarathon (1).

AEA : Quels outils utilises-tu pour promouvoir ton action ?T. D. T. : Je rencontre des entreprises et leur présente mon projet. J’utilise également des dépliants et envoie des communiqués à des organisateurs de courses à pied et à la presse spécialiséedans ce sport. Et j’ai ouvert un blog (2)

qui permet à d’autres coureurs de récol-ter des dons pour Aide et Action. Des personnes se sont déjà inscrites et certai-nes vont courir le marathon de Barceloneet celui d’Ottawa. Leurs dons ont étérécoltés via le site aiderdonner.com

(1) Course dont la distance est supérieure à celle d’un marathon.(2) http://courirfuturmeilleur.blogspot.com

Un rap contre

le travail des enfants

À Hyères, rap et éducations’unissent pour lutter contre le travail des enfants.

Sept élèves de 2e année de BEPA Amé-nagement de l’espace au lycée Agricampusd’Hyères ont organisé, dans le cadre d’unprojet d’utilité sociale, un concert de raple 17 février 2009. Le but de ce concertétait de sensibiliser un maximum de personnes à la lutte contre le travail desenfants pour les ramener dans le systèmeéducatif formel grâce à la création et audéveloppement de stratégies éducativesinnovantes. Le projet se situe en République

dominicaine dans la commune de Saint-Domingue Nord et à la zone frontalièred’Elias Piña où Aide et Action travaille avecles associations et les institutions domini-caines. Les bénéfices de cette soirée contri-bueront aux actions de l’association. Pourl’occasion, le groupe Stéréo Connectionavait écrit la chanson Exploitations, dontvoici un extrait :

«[…] Par toutes ces exploitationsMa vie c’est travail et bétonNon ne me laissez pas tomberJe veux vivre un conte de féesCar moi aussi j’aime la vie […]Une chanson, un amourUn espoir incertain, dans un travail malsainTa vie n’a d’égal que ton courageUn jour crois-moi tu tourneras la page […]»

L’action du lycée d’Hyères va permettre de soutenir les projets d’Aide et Action.

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Faites comme eux, organisez votre défi !

Commandez votre kit « Mon défi pour l’éducation » à [email protected] ou

appelez Marième au 01 55 25 70 79

Première page du document que Tri Duc Tranprésente aux entreprises pour récolter des fonds.

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«Lors de mon séjour en France, l’engage-ment de bénévoles dans le système éducatifest ce qui m’a le plus impressionné. EnThaïlande, tout est géré par le gouvernementcentral. Les parents ne sont pas impliquéset il n’y a pas de place pour le bénévolat»,explique Narongsak Boonyamalik, ferventpromoteur d’Aide et Action en Thaïlande.Assis à son bureau du ministère de l’Éduca-tion, Narongsak résume son parcours d’édu-cateur: «J’ai commencé comme instituteurpuis j’ai obtenu un master en Nouvelle-Zélande. À mon retour, j’ai intégré le minis-tère. Mon service conduit des recherchesdont les résultats orientent la politique édu-cative. Dans le cadre de ma mission, je col-labore avec l’UNICEF sur les objectifs dumillénaire. C’est comme cela que j’ai ren-contré Prasert Tepanart.» Depuis janvier 2008, Prasert Tepanart coor-donne l’activité d’Aide et Action Asie duSud-Est depuis Phnom Penh, au Cambodgevoisin. C’est lui qui a invité en FranceNarongsak à un séminaire Aide et Action en

septembre 2008. « En Thaïlande, le tauxd’inscription à l’école est plus élevé qu’auCambodge ou au Laos où nous avons desprogrammes. Ce pays est incontournablepour le lobbying et la récolte de fonds.L’UNICEF et d’autres instances siègent àBangkok», analyse Prasert Tepanart.

Pour qu’Aide et Action gagne en visibilité,mobilise des volontés et obtienne des sou-tiens dans ce pays, y monter des projets estincontournable. «Quand je parle de tout cela,mes collègues ou mes amis ne se disent pasprêts à travailler bénévolement. Si des pro-jets voient le jour, cela les convaincra peut-être de s’impliquer.»

Premier maillon enthousiaste, Narongsakne doute pas un instant de la possibilité detisser un réseau thaïlandais: «En Thaïlande,les ONG impliquées dans le champ édu-catif ont souvent un objectif évangélique.Pas de religion, pas de politique, mais del’éducation, c’est ce dont nous avonsbesoin. C’est pour cela qu’Aide et Actiony a toute sa place ».

Alain Devalpo, reporter

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Le premier maillon thaïlandais

d’Aide et ActionP

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Narongsak à la fin du Marathon de Bangkok.

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Narongsak, bénévole d’Aide et Action en Thaïlande, nous explique son engagement dans son bureau duministère de l’Éducation.

Mobilisez-vous !

FRANCE

Agenda des

actions locales

Visitez la rubrique régulièrement mise à jour «Agenda des actions bénévoles» sur le site www.aide-et-action.org pourconnaître toutes les actions du réseaubénévole ainsi que les coordonnées desdifférentes équipes.

Équipe de Goulaine (44)

Le 29 mars 2009 à 16 h, l’équipe de

Goulaine organise un concert réunis-

sant chorale, chants gospel, orgue

et trompette à l’église de Basse-

Goulaine. L’entrée est libre. Les dons

seront attribués à l’amélioration de

l’éducation.

Renseignements : 02 40 03 58 12 /

02 40 06 13 62.

Équipe de Châtelaillon-Plage (17)

Le 25 avril 2009, l’équipe bénévole de

Châtelaillon-Plage participera au pre-

mier festival Couleurs d’Afrique à

Châtelaillon-Plage.

Contact: Martine Dupere,

[email protected]

Équipe de Mayenne (53)

Le 13 juin 2009 à 20h30, l’équipe locale

de Laval organise un spectacle de

théâtre autour des œuvres de Molière

à la salle de la FOL (Foyer des œuvres

laïques), rue du Vieux Saint-Louis

à Laval.

Contact: [email protected]

Portrait de Narongsak Boonyamalik, bénévole thaïlandais et spécialiste de l’éducation au ministère de l’Éducation thaïlandais.

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DossierLe parrainage,

notre lien de solidarité Pho

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Panorama du parrainage 8-9

Que nous apporte le parrainage ? 10-11

Apprendre ensemble la correspondance 12-13

Les coulisses du parrainage 14-15

Auxerre-Ouidah, le club parrainage crée du lien 16

D’autres voies solidaires 17

DossierLe parrainage,

notre lien de solidarité

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Panorama du parrainage

À travers cette double-page, découvrez comment votre lien de solidarité prend vie avec le parrainage.

Grâce à la mutualisation, les dons collectés auprès des parrains peuvent être répartis au bon endroit et au bon moment » (Sabine Boyé, secrétaire générale d’Aide et Action. Suite de son interview en p. 15)

Les enfants parrainés sont toujours concernés par un projet spécifique qu’Aide et Action et ses partenaires mènent dans la zone où se situeleur école » (Meera Shankar, responsable du parrainage en Asie du Sud. Suite de son interview en p. 14)

8 I AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110

Le parrainage, notre lien de solidarité

Chiffres au 31 décembre 2008 - Source : Service parrainage d’Aide et Action, France.

PAYS/PARRAINAGES ÉCOLES/CLASSES ENFANTS PROJETS

Bénin 636 2307 548Burkina Faso 360 1301Guinée 1702 3743Madagascar 2054 1594Niger 1098 2918 606Sénégal 1704 3842Tanzanie 2047Togo 97 4708 1229

Cambodge 1636Laos 1024Vietnam 978

Haïti 2 856Rép. dominicaine 1738

Inde 5019 1407Sri Lanka 42

TOTAL 5 597 27939 13658

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AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110 I 9

Quel parrainage ?

Parrainage individuel : le parrain

suit la scolarité primaire de

son (sa) filleul(e) jusqu’à la fin

du cycle durant 3 à 6 ans.

Parrainage de classe ou école :

le parrain suit la progression de

toute une classe pendant 3 à 6 ans

en relation régulière avec

les enseignants ou les encadrants

du projet éducatif parrainé.

Parrainage de projet : le parrain

suit un projet et son contexte

éducatif pendant 3 ans

en relation régulière avec

les acteurs qui agissent sur

le terrain (maîtres de classes,

responsables de projets…).

Le parrainage,

c’est quoi ?Parrainer avec Aide et Action, c’est aller au-delà du simple don. C’est créer un lien de

solidarité par la correspondance entretenue avec votre filleul(e) ou les acteurs du projet.

Parrainages individuelsParrainages collectifs(classe, école ou projet éducatif)

* Démarrage en 2009 d’un parrainage collectif au Mali (au total 150 projets).

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Daba T., 1re marraine sénégalaised’Aide et Action Sénégal

«(…) Oui, je suis très fière d’être la pre-mière marraine du Sénégal. Cette chaînede solidarité au Sud, je souhaiteraisqu’elle continue, c’est-à-dire qu’ellesoit une opportunité pour des natio-naux d’accompagner de jeunes élè-ves démunis durant leur scolarité àl’école primaire.Ce faisant, une réelle solidarité prendraitforme autour de l’éducation et au profitde l’enfance défavorisée, pour le plusgrand bien de tous (…).»

Le parrainage, notre lien de solidarité

10 I AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110

Que nous apporte le parrainage ?

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M. Jaosolo, directeur de l’écoled’Ambohimena à Madagascar

«Les courriers nous ont aidés à améliorernos compétences linguistiques (élèves etenseignants). Le parrainage aussi a puaméliorer nos motivations car il a ouvertnotre école à travers le monde.»

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Abdoulaye M., enseignant dansune classe solidaire d’une écolede Kolda, au Sénégal

«Pour les filleuls, l’obtention d’un parrainest toujours source de motivation pour lemaintien à l’école et la persévérance dans les études. Très souvent, les élèvesparrainés arrivent plus facilement à terminer leur cycle élémentaire (…). Les parents généralement impliqués ouproches de la vie de l’école parviennent, à travers le parrainage, à prendre cons-cience du rôle de suivi et d’encadrementqu’ils doivent à leurs enfants. Chez certainsenseignants, le souci d’établir une bonnerelation de communication entre les filleulset leurs parrains les incite à améliorer leur pratique pédagogique (…). »

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Maheswari B., animatrice terraind’Aide et Action en Inde

«Souvent, derrière le mot “parrainage”, seuleune personne est concernée. Or, avec leprogramme de parrainage d’Aide et Action,c’est toute l’école et toute la communautéqui en profitent. Grâce au parrainage, lesenfants apprennent à écrire des lettres plustôt que les autres enfants du même âge.Même si parrains et filleuls ne se rencon-trent pas toujours, ils peuvent développerune relation particulière au travers de leurcorrespondance (…).»

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M. Ibrahim, président de la Commission communale de l’éducation d’Ambohimena à Madagascar

«Le parrainage nous a ouvert les yeux surun système de partenariat et d’ouverture.Des personnes de loin(1) s’impliquent dans le développement de notre commune alorspourquoi pas nous. Cela nous a motivésde nous impliquer plus dans la vie de nos écoles et nos enfants. Nous avons pu pous-ser plus loin le rapprochement avec lesenseignants (…) et notre commune a pufaire des dons pour l’école, ce qui n’étaitpas une chose courante auparavant.»(1) Il fait allusion aux parrains européens.

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Nathalie J., marraine d’un projetà Madagascar

«J’ai (…) été portée vers le parrainage deprojet qui implique encore plus d’acteurs(…). Même si dans cette formule, on a affaireà de multiples intervenants, les liens sonttrès forts car chacun a à cœur de faire par-tager son expérience, de montrer les pro-grès réalisés jour après jour. En tant quemarraine, je ressens la solidarité, le dévoue-ment, la passion et la volonté d’œuvrer versun même but, sur un projet commun, de ceshommes, de ces femmes et de ces enfantssur le terrain.»

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Jyothi V., 11 ans, filleule dans l’État du Tamil Nadu en Inde

« (…) Mes parents sont très fiers demon parrainage. Grâce à cela, ils mepoussent à bien étudier mes leçons.Aujourd’hui, jamais ils ne me permet-traient d’arrêter mes études. Ce par-rainage leur a fait réaliser leur res-ponsabilité vis-à-vis de mon éducation.C’est bien car souvent, les enfants denotre communauté ne vont pas à l’école tous les jours et ça n’ennuie pasleurs parents. »

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Le lien de solidarité naît au travers du parrainage. Chaque acteur, enseignant, parrain, marraine, responsable communal, filleul(e), salarié d’Aide et Action, etc. s’y aventure à sa manière. Morceaux choisis d’expériences personnelles…

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Une enseignante dans un collègede Montpellier (France)

«Les résultats scolaires de notre établis-sement sont loin d’être les meilleurs, maisà travers la correspondance [dans le cadred’une classe solidaire] et le lien que j’aifait avec mon cours de français, j’ai sentique l’investissement de mes élèves dansmon cours avait réellement changé!»

Sandrine, marraine d’une filleuleau Bénin

« Je donnais ponctuellement à des asso-ciations (…). Puis j’ai eu envie de meresponsabiliser davantage, d’aller un peuplus loin que donner une fois de temps entemps. J’ai choisi le domaine de l’éduca-tion parce qu’à mon avis, l’avenir d’unesociété passe obligatoirement par l’édu-cation (…). »

Jean Bosco T., assistant ressources d’Aide et ActionMadagascar Nord

« Ce système [le parrainage] donne uneopportunité aux acteurs locaux de tisserun lien social entre les écoles, les ensei-gnants et la communauté. Cela amélioreles relations humaines entre tous les acteursdu développement.Le parrainage est également un moyenpour permettre à tous de connaître un envi-ronnement mondial. Il offre la possibilitéde découvrir un autre cadre de vie, uneouverture vers un autre monde et une mul-tiplicité des intervenants.Par ailleurs, les Malgaches possèdent sur-tout une culture orale. La culture de l’écritdéveloppée lors des correspondances aurades impacts positifs au niveau de la com-munauté (…). »

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Bruno C., parrain du projetCentre d’éducation pour tous au Cambodge

«Je suis formateur en IUFM* (…). Chaqueannée nous venons avec cinq professeursstagiaires pour travailler en partenariatavec l’Institut national de l’éducation dePhnom Penh. En plus du volet pédagogiqueque nous avons développé depuis plusieursannées, nous voulions mettre en place unprojet humanitaire. (…) Je connaissaisAide et Action et j’ai regardé des projetsque l’ONG nous proposait en termes dedéveloppement et d’éducation et cela cor-respondait à notre créneau à l’IUFM. Pourcette raison, nous avons décidé de parrai-ner le projet Centre d’éducation pour tous(CET) de Chambak.»

*IUFM : Institut universitaire de formation des maîtres.

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Matthieu S., instituteur dans une école primaire

« Après avoir parrainé une classe au Togo,mes élèves et moi-même avons estimé quece projet était très riche, [la correspon-dance] est l’occasion d’une ouverture cultu-relle importante et d’une pratique de lasolidarité intelligente.»

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Découvrez encore plus de témoignages

sur www.aide-et-action.org

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12 I AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110

Le parrainage, notre lien de solidarité

Pour les filleuls, écrire à son parrain ou sa marraine n’est pas toujours un exercice facile. Des comités existent pour les aider à rédiger leur lettre et assurer l’envoi au parrain. Revue de détails d’un long processus au Burkina Faso.

Apprendre ensemble

la correspondance

P our que les filleuls et les parrainséchangent une correspondance, desComités locaux de gestion de parrai-

nage (CLGP), composés de parents d’élèveset d’enseignants, ont été mis en place auBurkina Faso. Principale activité : aider lesenfants à comprendre les lettres des parrainspuis à leur répondre. Cette rédaction est souvent l’opportunité pour les professeursd’amener leurs élèves à réfléchir sur unthème d’enseignement. «Les lettres des par-rains nous servent à faire des leçons dansnos classes. C’est important ! », expliqueBakouan Yacouba, enseignant à l’école deKwen et membre d’un CLGP. Ainsi, si desfautes d’orthographe sont décelées par lesenseignants, elles sont corrigées et font l’objetd’un cours ultérieur.

Les lettres font l’objet de cours

Les lettres sont construites en suivant tou-jours le même format : une première pagecomporte le dessin et la lettre du (de la) filleul(e);une seconde détaille un devoir du (de la)filleul(e) et un message de l’instituteur. …

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Les nouveaux parrains

intronisés au Niger

Au Niger, une cérémonie est organisée

pour marquer le début des échanges

entre les filleuls et leurs nouveaux par-

rains. Pour Mamane Rabé, membre du

Comité villageois d’échanges et de soli-

darité de Mallam Amar dans la com-

mune II de Zinder, la cérémonie «est unebonne initiative parce qu’elle permet deréunir tout le monde pour les informer dela vie de l’école, des nouveautés et des

chances qu’offre le parrainage ». Cette

cérémonie permet en outre :

• de présenter les nouveaux parrains et

marraines à la communauté ;

• de rappeler aux parents d’élèves et aux

tuteurs les engagements écrits dans

les dossiers de parrainage ;

• de s’assurer de l’organisation mise en

place par le village pour le développe-

ment de la relation de solidarité qui lie

les enfants à leurs parrains ;

• de valoriser les savoirs locaux.

Comme le souligne Mamane, «ça fait plai-sir de savoir qu’il y a des bonnes volontés

qui ne sont jamais venues à Zinder maisqui se préoccupent de l’avenir de nosenfants. Ça fait chaud au cœur ».

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De jeunes élèves burkinabés lors d’une séance de correspondance.

Une cérémonie d’intronisation au Niger.

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AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110 I 13

… Les thèmes abordés sont variés. Leplus souvent, les enfants présentent desobjets du quotidien (ustensiles de cuisine,daba (1), case, chapeau, etc.). Seuls les des-sins représentant des armes ou des scènesde violence sont prohibés.

La langue locale est traduite par les parents

Le comité s’assure également de la traduc-tion de la lettre de l’enfant qui doit être envoyéeau parrain. En effet, le filleul utilise souventune langue locale que certains enseignantsne comprennent pas toujours. C’est l’une desraisons pour lesquelles il est important quedes parents participent aux CLGP.

Les enfants rédigent eux-mêmes les lettres.En CP et CE, l’enseignant rédige une phraseau tableau que l’enfant pourra recopier, parexemple: «Bonjour chère marraine, je m’ap-pelle Alizéta et je suis contente d’être ta filleule».Même si la ligne recopiée ne repose pas surles lignes de la feuille, le maître d’école ne laretouche pas. Ainsi, au fil des années, le par-rain ou la marraine peut s’apercevoir des pro-grès réalisés par l’élève. Au niveau CM,chaque élève répond directement à la lettredu parrain sans l’aide du professeur.Bakouan Yacouba ajoute que « les membres[du comité] aident à la recherche des infor-mations sollicitées par les parrains et quiconcernent le village ou la famille du (de la)

filleul(e). Lorsqu’un(e) filleul(e) reçoit unpaquet, les membres, hommes et femmes,décident ensemble de la part du (de la)filleul(e), de la part à donner à la classe etdu reste à conserver en stock pour l’intérêtde toute l’école. Le principe fondamentalest la solidarité. Par conséquent, tous lescadeaux que nos filleuls reçoivent bénéfi-cient à tous les enfants du village. (…). Voilàcomment nous nous organisons pour gérerle parrainage dans notre village et cela sepasse bien ».

(1) Outil traditionnel de l’agriculteur.

Que dire à votre filleul(e)?

Écrire à un enfant qu’on ne connaît pas est un exercicedifficile. Beaucoup de parrains et marraines se sentent un peudémunis pour rédiger leur lettre.Afin de les soutenir, des ateliersd’écriture sont mis en place.Exemple à Grenoble.

La lettre du parrain est le lien maté-

riel qui l’unit à son filleul. Ce dernier

est jeune, apprend souvent une nou-

velle langue (français, anglais, espa-

gnol) et est issu d’un milieu où la

tradition orale domine. La lettre doit

donc être lisible, courte et aborder des

sujets communs aux deux parties :

famille, travail en classe, culture,

loisirs, vie quotidienne, etc. La lettre

du parrain, qui peut comporter des

images ou des photos, doit éviter les

clichés attachés aux pays du Nord afin

que l’élève ne se sente pas exclu de la

conversation. Les fêtes et le folklore

nationaux peuvent être abordés mais

de manière succincte. Le filleul doit

avoir le sentiment d’être relativement

proche de son parrain. C’est la raison

pour laquelle les questions sont très

appréciées. Si le parrain souhaite

envoyer des cadeaux, ce peut être des

crayons, feutres, papier, cordes à sau-

ter, etc. Les manuels scolaires fran-

çais sont inutiles. En revanche, les

livres de contes représentent une

alternative estimable. Ces derniers

doivent néanmoins s’approcher de la

culture de l’enfant. L’essentiel enfin

est que le courrier soit bien écrit car

il est une source d’animation et de

travail pédagogique pour les ensei-

gnants… et donc pour l’enfant.

Pour en savoir plus : [email protected] appeler au 01 55 25 70 00.

Quand envoyer vos courriers

à votre filleul(e) ?

Afrique de l’Ouest, Madagascaret Caraïbes : septembre/octobre,janvier/février, avril pour que les réponses des filleuls puissentvous parvenir à Noël, Pâques et juillet.

Inde et Tanzanie : novembre/décembre, mars/avril,juillet/août. L’envoi de votrecourrier est décalé en raison du cycle scolaire de ces pays.

Asie du Sud-Est : pas de période spécifique.

Des parrains et marraines à l’atelier d’écriture de Grenoble.

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14 I AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110

Le parrainage, notre lien de solidarité

Avec Meera Shankar, responsable du parrainage en Asie du Sud,découvrons la gestion du parrainage sur le terrain.

Les coulisses du parrainage

Aide et Action : Comment identifiez-vousles enfants qui seront parrainés?Meera Shankar: Les enfants parrainés sonttoujours concernés par un projet spécifiquequ’Aide et Action et ses partenaires mènentdans la zone où se situe leur école. Par exem-ple, à Palani dans l’État du Tamil Nadu, nousmenons un projet d’amélioration de la qualitéde l’éducation en collaboration avec les écoles, les enseignants et les communautés.C’est donc dans cette zone que nous avonsidentifié les enfants parrainés.

AEA: Dans une école, les enfants sont-ilstous concernés par le parrainage?M.S. : Au sein d’une école, nous identifionstous les enfants d’au moins 4 ans, qui sont en maternelle, en 1re ou en 2e année (1). Seulsles «petits» sont concernés par le parrainage individuel, ce qui permet au parrain de suivretoute leur scolarité. Il existe des cas où lesenfants ne peuvent être concernés par le par-rainage individuel. Je pense aux projets avecles enfants travailleurs(2) qui ne vont pas à l’écoletoute la journée. Dans ce cas, nous montonsdes parrainages de projets(3).

AEA : Le parrainage est-il expliqué auxparents ?M.S.: Bien sûr… des animateurs d’Aide et Actionorganisent des rencontres avec les parents pouréchanger sur le parrainage. Il arrive que desparents aient des craintes. Certains pensentqu’Aide et Action va prendre leur enfant pourl’emmener vivre avec leur parrain. D’autresimaginent que l’association va leur donner del’argent. Les animateurs prennent le temps dedialoguer avec eux pour leur expliquer la démar-che et, au fil du temps, ils arrivent à les rassurer.

AEA: Les parents sont-ils impliqués dansle processus du parrainage?M. S.: Pas pour l’instant mais nous travaillonsdans ce sens. Nous envisageons même d’aller

plus loin en impliquant aussi les parents d’enfants ayant déjà été parrainés. Ils pour-raient être des ambassadeurs et nos relais pourexpliquer aux nouveaux parents ce qu’est le parrainage.

AEA : Comment formez-vous les ensei-gnants au parrainage?M. S. : Les enseignants des écoles d’unemême zone participent à des ateliers organi-sés par les animateurs. Au fil des échangeset des exercices, ils comprennent l’intérêtpédagogique du parrainage et plus particu-lièrement de la correspondance. Les anima-teurs donnent des conseils très pratiques pourque le parrainage soit intégré dans l’appren-tissage quotidien en classe. Par exemple, les enseignants peuvent initier les enfants àla géographie en sortant un planisphère etpointer les pays des parrains.Il arrive que des enseignants appréhendent le parrainage comme un travail supplémen-taire. Dans ce cas, les animateurs peuvent se déplacer dans la classe pour accompagnerles enseignants.

(1) La 1re et la 2e année du cycle éducatif indien équi-valent respectivement au CP et au CE1.(2) Les projets sur le travail des enfants sontmenés en partenariat avec ICCW et SECURE.(3) Voir définition du parrainage de projet en p.9.

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À Palani, État du Tamil Nadu, des mères d’élèves sont réunies autour de la question du parrainage.

Deux filleules attentives aux conseils de leur professeur.

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AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110 I 15

Sabine Boyé, secrétaire générale d’Aide et Action, nous explique la mutualisation des ressources.

AEA: La mutualisation, c’est quoi ?Sabine Boyé: La mutualisation, c’est la miseen commun des moyens de l’association, enparticulier les moyens humains et financiers.C’est l’un des principes votés en AssembléeGénérale en 2004 suite aux deuxièmes Etats Généraux (4) qui permet à l’associationde démultiplier l’impact de son action par une gestion plus souple de ses ressources. Elle assure que nous menons notre missionsociale en accord avec nos valeurs telles qu’elles sont précisées dans notre charte, enparticulier la solidarité et l’équité.

Aide et Action : Concrètement, commentça s’organise ?S.B. : Lorsqu’un donateur prenait un parrai-nage, la majeure partie de son don allait àl’école où était scolarisé son filleul (l’autrepartie servant à couvrir les frais de fonc-tionnement). Certaines écoles recevaient unbon accueil de la part des donateurs et seretrouvaient avec des ressources supérieuresà leurs besoins. D’autres ne provoquaientpas le même engouement et donc, malgrédes besoins éducatifs importants, elles nepouvaient bénéficier de tout le soutien néces-saire. Cette situation créait des distorsionsdans l’accès à l’éducation et limitait lesactions de l’association.

AEA : Aujourd’hui, comment cela setraduit-il ?S.B. : Aujourd’hui, grâce à la mutualisation,les dons collectés auprès du public, en particulier auprès des parrains, peuvent être répartis au bon endroit et au bon moment.Par exemple, ces dernières années, l’Afriquea attiré de nombreuses subventions de la partd’organisations institutionnelles commel’Union européenne. Certaines de ces sub-ventions ont été confiées à Aide et Action.Grâce au principe de mutualisation, une

partie des dons «parrainage» a pu alors êtreutilisée pour d’autres actions dans d’autresrégions, comme en Haïti par exemple. La mutualisation assure donc une répartition équitable des ressources selon les besoins.

AEA : Une fois mutualisé, commentl’argent est-il réparti?S.B. : Aide et Action, en se basant sur des études de contexte dans les différentesrégions, détermine son plan d’action pour les années à venir. Les ressources mutuali-sées sont alors réparties selon les besoins lors de l’établissement du budget. Ainsi, grâce à la mutualisation, l’association peut lancer de nouveaux projets rapidementselon les besoins identifiés lors de l’étude de contexte.

AEA : Comment les parrains peuvent-ils être assurés que leur filleul(e) soit biensoutenu(e) dans son accès à une éducation de qualité?S.B. : Une relation de parrainage ne s’établitque dans les zones où Aide et Action a déjàdes activités. La relation de parrainage inter-vient dans un second temps. Et c’est bien grâceà la mutualisation que ces activités peuventêtre lancées avant que toute relation de par-rainage ne soit mise en place. Le (la) filleul(e)a déjà commencé à être soutenu(e) dans sonaccès à l’éducation. Ce soutien sera alors renforcé par ce lien de solidarité que repré-sente le parrainage et dont témoigne le filleuldans sa correspondance.

(4) Voir la définition des États Généraux dans la clé de lecture ci-dessus.

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Clé de lectureLes différents acteurs d’Aide et Action

(bénévoles, partenaires, salariés, acteurs de

terrain et experts) en provenance des différentes

régions du monde se réunissent tous les six ans

environ autour des États Généraux afin de

définir les grandes orientations de l’organisation.

Ces élèves haïtiens peuvent bénéficier d’une amélioration de la qualité de leur éducation grâce au principe de mutualisation des fonds.

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16 I AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110

Le parrainage, notre lien de solidarité

C hristophe Dollé, professeur coor-donnateur du Club parrainage ducollège Paul Bert d’Auxerre peut

être fier. Comme il aime à le répéter: «ce pro-jet n’est plus le mien mais celui des enfants.Ce sont eux qui s’occupent de tout désormais».Assister à leur rencontre hebdomadaire est àce titre exemplaire. Comme le rappelle Louise,élève du Club parrainage, «au départ, nousdevions nous rendre compte qu’aller à l’écoleétait une chance et puis nous avons décidé deparrainer Yvette, une élève du Bénin grâce àAide et Action. Yvette est aujourd’hui en sixiè-me (…), alors nous avons entamé un nouveauparrainage avec Thomas». D’autres actionsse sont multipliées : envoi de dictionnaires,de stylos, vente de gâteaux pour collecter desfonds, soirée awalé, organisation de concertsde solidarité, participation au dernier Forumdes bénévoles, etc. Ces actions ont progressivement transforméles élèves du club comme Jean-Baptiste, quidéclare que « le club m’a permis de voir que l’école était importante. J’ai donc arrêté desimuler que j’étais malade pour ne plus yaller». Marine, ancienne du club qui poursuit

néanmoins l’aventure depuis sa premièreannée d’université, ajoute que « le club m’aouvert l’esprit et m’a fait mûrir ». Pour leprofesseur Christophe Dollé, «les enfants ontappris à ne plus sombrer dans le misérabi-lisme. Ils ont compris que les enfants là-basn’étaient pas plus malheureux qu’eux».

« Le parrainage est ce que nous donnons avec notre cœur »

Les enfants considèrent en effet que le par-rainage ne consiste pas simplement à l’envoid’un chèque. Pour Louise, « un parrainage,c’est ce que nous pouvons donner avec notrecœur. L’argent est un moyen. Un parrainageest une relation qui se construit avec un enfant».

Pour faire connaître l’ensemble de leurs acti-vités, le club publie depuis 2005 un journalbaptisé La Main tendue, qui paraît deux foispar an et est envoyé au Bénin. Ce sont les élèves qui gèrent le journal en déterminantles sujets à aborder. Pour améliorer la com-munication et les échanges, le club ouvriraau cours du mois de mars un site internet (1). Ilpermettra de recueillir davantage de retours,à l’instar de la lettre envoyée par l’inspecteurde l’académie de l’Yonne (2) au club et demotiver d’autant plus de jeunes à poursui-vre l’action.

(1) http://parrainagepaulbert.free.fr(2) Voir encadré ci-dessous.

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Sept ans ! Déjà sept ans que le Club parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre soutient Yvette puis Thomas, élèves béninois, sur le chemin de l’école. Initié au cours d’un programme d’éducation civique, le club a grandi,mûri grâce aux élèves. Rencontre avec ce club pas comme les autres.

Auxerre-Ouidah,

le club parrainage crée du lien

« Une démarche

exemplaire » :

l’inspecteur

de l’académie

de l’Yonne au Club

parrainage du collège

Paul Bert d’Auxerre.

Monsieur Dollé, c’est avec unegrande attention et beaucoup

d’intérêts que j’ai lu votre excellent bulletin n°7 de La Main tendue. Ce docu-ment est magnifique et le message qu’ilvéhicule mérite encouragements et féli-citations (…). Je vous souhaite à touteset à tous une année de réussite. Cettedémarche me semble exemplaire. Àbientôt de vous rencontrer au collègePaul Bert avec vos élèves. »

Louise, à droite, écoute attentivement Marine, ancienne du Club parrainage, qui explique pourquoi elle a décidéde poursuivre l’aventure du club à l’université.

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Un des numéros du journal du clubparrainage.

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AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110 I 17

Partenariats Aide et Actionet HEC au féminin : le liendes femmes

Placer l’éducation des femmes au cœur dudéveloppement, c’est le défi que se sont lancé Aide et Action et HEC au féminin (1)

en développant ensemble un « Fonds pourl’éducation et le leadership féminin». Le pro-jet financé concerne l’alphabétisation desfemmes en Chine. Après sept années d’exis-tence, la commission HEC au féminin a sou-haité s’ouvrir pour apporter son soutien àd’autres femmes qui ne bénéficient pas desopportunités des anciennes HEC. Premièreaussi pour Aide et Action. Si l’associationmet continuellement au cœur de sa démar-che la mise en réseau et l’implication desacteurs locaux dans leurs projets, elle expé-rimente pour la première fois ce type de par-tenariat. Pour Claire Calosci, directricegénérale d’Aide et Action International, «lemonde associatif et celui de l’entreprise ontbeaucoup à apprendre l’un de l’autre» aveccomme objectif final: décupler la sensibilisationet la collecte au profit de l’éducation.Pour tout savoir sur ce partenariat, consulteznotre page: http://aide-et-action.aiderenligne.fr(2)

Thierry Desroses, parrain et acteur

Le comédien Thierry Desroses, parrain depuis 2000, s’est engagé pour l’éducationdes enfants d’Haïti et de République domi-nicaine. Tout a commencé en 2005 quand ils’est rendu en Haïti, six mois après le pas-sage du cyclone Jeanne. Là-bas, il rencontreune population durement frappée maisdebout et bien décidée à reprendre sa mar-che en avant. Il réalise alors son premier docu-mentaire avec Aide et Action Nou gen fos,nou gen couraj (3). Trois ans plus tard, il part en Républiquedominicaine, à la frontière avec Haïti. Dansla commune d’Elías Piña, il découvre desécoles à l’avant-garde qui mettent en œuvrela multiculturalité dans le respect de la dif-férence des enfants et de leurs parents. Ilcomprend sur le terrain que, grâce à ces initia-tives, le rapprochement entre les peupleshaïtien et dominicain est en marche.

Visionnez des extraits du film Nou gen fos, nou gen couraj sur

http://www.youtube.com/user/aideetaction

« Mon défi pour l’éducation »,l’opération de toutes les idées de solidarité

Pour sensibiliser les jeunes à la solidaritéinternationale, à la citoyenneté et à l’impor-tance du droit à l’éducation, Aide et Actioncrée « Mon défi pour l’éducation ». L’opé-ration donne l’occasion aux jeunes de s’enga-ger en organisant leur défi. Marche parrainée,dictée solidaire, production d’arts plastiques,affiches, BD… toutes les idées sont bonnespour agir et faire reculer le nombre des exclusde l’éducation.www.aide-et-action.org ou lire p. 4 et 5 pour en savoir plus sur l’opération «Mon défi pour l’éducation» 2009.

(1) La commission HEC au féminin a été créée en 2001 pour promouvoir et accélérer les carrièresdes femmes diplômées du groupe HEC.(2) Visionnez une vidéo sur :http://www.youtube.com/watch?v=gaJnM28MuLk&feature=PlayList&p=3FA9AF9FBE879C61&index=3(3) Traduction libre : « Nous avons de la force, nousavons du courage ».

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Le lien de solidarité est le socle de chaque activité que mène Aide et Action. Au-delà du parrainage, partenariats, parrains d’honneur engagés, opérations de mobilisation, etc. permettent à d’autres acteurs de vivre l’échange et la solidarité. Illustrations.

D’autres voies solidaires

Thierry Desroses au cours de sa mission en République dominicaine.

Une femme d’une zone rurale chinoise suit un coursd’alphabétisation.

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En bref

18 I AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110

La chaîne Aide et Action You Tubehttp://fr.youtube.com/user/aideetactionpropose aux internautes de découvrir enimages les programmes d’Aide et Action :projets de développements pour l’accèset la qualité de l’éducation, projets depost-urgence, spots publicitaires, etc. enAsie, en Afrique, en Amérique latine, auxCaraïbes et ses activités en Europe.

À visionner en famille !

3e Tour de France humanitaire

Plus de 50 vidéos pour l’éducation

sur la chaîne Aide et Action You Tube

Avril :

- 7 avril : Journée mondiale de la santé (ONU).

- 1er au 7 avril : Semaine du développement durable.

- 25 avril : Journée mondiale de luttecontre le paludisme.

Mai :

- 7 mai : Journée mondiale des orphelins du Sida.

- Du 9 au 24 mai : Quinzaine du commerce équitable.

- Du 10 au 14 mai : 5e Congrès mondial d’éducation relative à l’environnement, Montréal.

- 25 mai : Journée de l’Afrique.

Juin :

- 5 juin : Journée mondiale de l’environnement.

- 12 juin : Journée mondiale contre le travail des enfants.

- 15 juin : Journée internationalecontre la faim.

- 20 juin : Journée mondiale des réfugiés.

Calendrier desmobilisations internationales

Aide et Action lance la campagne « Entrepreneurs engagéspour l’éducation » auprès des petites et moyennes entre-prises qui souhaitent parrainer une classe ou soutenir un projet éducatif dans l’un de nos 22 pays d’intervention.

Vous travaillez dans une petite ou moyenne entreprise etvous aimeriez participer à cette mobilisation, [email protected]

Retrouvez aussi les entreprises qui ont décidé de nous soutenir sur notre site www.aide-et-action.org, rubrique « J’agis / Entreprises ».

Mobilisez votre entreprise

Aide et Action est partenaire du 3e Tour deFrance humanitaire en 2009. Cette opérationréunit une trentaine d’ONG et parcourt laFrance avec d’autres associations à travers 12 villes-étapes au cours de l’année 2009. Le but est de sensibiliser, informer et échangeravec le grand public au sujet du domainehumanitaire. Au programme :• une conférence grand public suivie d’une

session de questions/réponses qui permetaux professionnels de présenter le secteur de l’humanitaire ;

• un forum où les participants peuvent rencontrer des personnes engagées dansune action de solidarité et prendre contact avec les associations ;

• un entretien individuel d’orientation pour rencontrer un chargé d’orientationet clarifier son projet et ses motivations.

La ville de Dijon accueillera la prochaine étape du Tour de France humanitaireles 26 et 27 mars prochains. Pour en savoir plus: www.tdf-humanitaire.net

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Que faire de vos vieux livres? RecycLivre a la réponse

Cette jeune start-up vient chez vous ou dans votre entreprise pour récupérer les livres dont vous souhaitez vous séparer. Elle les met en vente sur internet et reverse 10 % de son chiffre d’affaires à des associations ayant des actions en faveur de l’éducation. C’est donc tout naturellementqu’Aide et Action en est devenue partenaire en décembre 2008.

Cette action, pour l’heure uniquement à Paris et sa proche banlieue, est un vrai engagement en faveur de l’environnement et d’uneéducation de qualité pour tous. Pour en savoir plus: www.RecycLivre.com

Oui, je souhaite offrir un abonnement à l’un de mes proches dont voici les coordonnées :

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Nom ........................................................................................................................................................... Prénom.............................................................................................................................................

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Merci de retourner ce coupon accompagné d’un chèque bancaire ou postal de 4 € au minimum à l’ordre d’Aide et Action.

Abonnez vos proches à « Aide et Action Le Magazine » pour seulement 4 € par an !

• Pour abonner plusieurs de vos proches, n’hésitez pas à photocopier ce coupon. Un nouveau lecteur est un futur parrain potentiel !

• Si vous souhaitez faire un chèque dont le montant est supérieur à vos abonnements, l’excédent sera enregistré comme un don à l’association.

Aide et Action – 53, bd de Charonne – 75545 Paris Cedex 11

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Le Réseau intégré d’infor-mations régionales Irin adiffusé le 26 novembre der-

nier une dépêche sur la campagne de col-lecte de fonds privés menée par Aide etAction au Sénégal. «Nous espérons pou-voir collecter 100 millions de francs CFAen dépit de la crise. Il y a suffisamment de ressources au Sénégal », a déclaré Hamidou Soukouna, coordonnateur natio-nal d’Aide et Action, lors de la conférencede presse de lancement. Pour 2008-2009,l’ONG compte mobiliser les fondations,les entreprises et autres donateurs dans lecadre d’un «vaste mouvement citoyen enfaveur de l’éducation», a-t-il expliqué.

Le communiquéd’Aide et Action

«Handicap: et si l’école s’adaptait», publié

le 3 décembre à l’occasion de la Journéemondiale pour les personnes handicapées,rappelait que près de 150 millions d’enfantsdans le monde sont en situation de handi-cap et nombre d’entre eux n’ont pas accèsà l’école. Aide et Action y réaffirmait sonengagement et son implication à luttercontre cette forme d’exclusion. Le docu-ment a été repris dans de nombreux sites,parmi lesquels www.tessolidaire.com

et www.nosbambins.com

Dans le cadre de laJournée de lutte contreles mutilations génitales

féminines, Aide et Action a été l’invitéede Radio France Internationale etd’Africa n° 1 à Paris. Anne Cassiot,chargée des relations presse à l’ONG et Charlemagne Bio, responsable suivi

évaluation capitalisation pour le Béninet le Togo, ont ainsi pu rappeler le sou-tien de l’association aux organisationsqui dénoncent les mutilations génitalesféminines et ses actions d’éducation etde sensibilisation pour lutter efficace-ment, avec les lois, contre ces pratiques.

Le site web du maga-zine féminin Elle arappelé, au cours de

la Journée internationale des enfantssoldats (12 février), les programmes quemène Aide et Action au Sénégal, enGuinée et en Haïti.

Voir le lien internet :http://www.elle.fr/elle/societe/

news/300-000-enfants-soldats-

dans-le-monde/(gid)/825126

La presse en parle

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Actualités

20 I AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110

Citoyendedemain.net,

votre site d’éducation citoyenne

Parler citoyenneté aux enfants n’est pastoujours facile. Conçu autour d’un parte-nariat entre Aide et Action, la sociétéTralalere et l’association Deci-Dela,citoyendedemain.net ouvre les questionsd’éducation citoyenne au grand public etcrée un centre de ressources interactifpour les acteurs de l’éducation.Pourquoi un tel projet ? En France, lacitoyenneté est mise à mal par la montéedes incivilités, l’exclusion et la persis-tance des inégalités sociales. Ces phé-nomènes touchent l’ensemble de lasociété, à commencer par les enfants.Réaffirmer les liens entre éducation etcitoyenneté est une entreprise aussi essen-tielle que difficile.

Le partage des expériencesCitoyendedemain.net répond donc à uneurgence. Le site fédère et valorise les ini-tiatives des acteurs éducatifs dans les pra-tiques quotidiennes d’éducation citoyenne:heures de vie de classe, conseils d’enfants,pratiques d’échanges de savoirs. On yretrouve ainsi Nadia Garcin, enseignanteà l’école Émile Zola de Villiers-le-Bel quipropose dans la rubrique «Témoignages»:

«Le quoi de neuf?». Cette activité consisteà aménager un temps d’échanges entreélèves avant de commencer la classe. « Sion veut connaître ses élèves, si on veutles aider à être débarrassés de ce qui peutparasiter les apprentissages, si on veutque l’enfant devienne un acteur de sesactivités, le “quoi de neuf ?” est une belleapproche », témoigne Nadia Garcin.Chaque internaute peut aussi visiter larubrique « Agenda thématique » qui s’ap-puie sur des grandes dates comme le 8 mars,Journée de la femme ou le 20 novembre,Journée des droits de l’enfant pour pro-poser des fiches pédagogiques et per-mettre d’aborder avec les enfants cesgrands thèmes.

De l’humour pour faire réfléchirLe site est aussi dédié aux enfants. « Lecoin des juniors » leur propose la série dedessins animés Vinz et Lou, apprentiscitoyens (1). À l’âge où les plus jeunes cla-ment leur volonté d’émancipation, Vinzet Lou, les héros de la série du même titre,découvrent les joies et les difficultés dela vie en société, à l’école, dans le bus,dans la rue… Chaque épisode s’appuie sur des situa-tions concrètes auxquelles sont confrontés

les enfants de 7 à 12 ans – incivilité dansles transports, racket, autonomie – et meten scène les répercussions de leurs actionsdans leur quotidien. Ce programme n’im-pose pas une seule réponse ou un seulcomportement, mais cherche à rendre l’en-fant responsable, conscient des consé-quences de ses actes. Si le ton est drôle etdécalé, voire un peu caricatural, le messageen revanche ne l’est pas. Il a été conçu etvalidé par un comité scientifique constituéd’experts du thème traité. Pour chaque épisode, citoyendedemain.netpropose des fiches pédagogiques (voir enca-dré p. 21) qui permettent aux enseignants,sur la base du sujet du dessin animé, dedonner la parole aux enfants et d’aborderen classe des problématiques plus largescomme le droit des enfants, le regard cri-tique face aux médias, la solidarité, etc.Citoyendedemain.net est conçu en colla-boration avec un comité scientifique composé de représentants de l’Éducationnationale, du ministère de la Justice, de l’Observatoire des ressources multi-média en éducation, des Centres d’en-traînement aux méthodes d’éducationactive (CEMÉA) et d’associations dontAide et Action. Collaboratif, le site doit s’enrichir et évoluer au fil du temps des contributions et des commentaires des usagers.Si vous aussi vous avez des pratiques intéressantes, faites-nous part de vos projets, de ceux de votre ville, école,association, etc. Citoyendedemain.net est votre site et votre engagement pourl’émergence de citoyens actifs.

(1) La série Vinz et Lou, apprentis citoyens est également diffusée sur la chaîne TV M6.

Enfants, parents, animateurs, enseignants… vous voulez échanger sur les notions de solidarité, de responsabilité, d’ouverture au monde ou encore,de respect de la diversité, le site citoyendedemain.net vous est dédié.

Nadia Garcin, enseignante à Villiers-le-Bel, échangeavec des élèves avant la classe « pour se débarrasserde ce qui peut parasiter les apprentissages ».

Citoyendedemain.net

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AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110 I 21

La citoyenneté avec

Vinz et Lou : réflexion

pour les enfants,

pédagogie pour

les enseignants

« Vinz et Lou, apprentis citoyens »incite les enfants à devenir des citoyens responsables. Il propose aussi des fichespédagogiques pour aller plusloin. Exemple avec un épisode qui traite de la solidarité.

Épisode :

Rock Academy,

c’est ton choix,

c’est toi qui vois

Les enfants qui ne peuvent pas aller

à l’école, j’y peux rien! Face au sentiment

d’impuissance et à l’indifférence de

Vinz, Lou rappelle à son frère que

ce n’est pas qu’une question de moyens.

Chacun peut, à son échelle, décider

sur quel sujet et de quelle manière

s’y investir, y compris dans

les choix quotidiens.

Résumé de la fiche

pédagogique

Thèmes abordés dans l’animation

• Droit de l’enfant, droit à l’éducation.

• Se mobiliser pour un autre que soi.

• Avoir conscience des effets de ses actes.

• Être critique.

• Être solidaire avec les plus faibles

(solidarité individuelle, solidarité

entre groupes).

• Prise de conscience d’un certain

égocentrisme, égoïsme.

Relation avec les apprentissages

(socle commun) :

se préparer à sa vie de citoyen

• Connaissance :

la Convention internationale

des droits de l’enfant.

• Capacité :

savoir évaluer la part de subjectivité

ou de partialité d’un discours,

d’un récit, d’un reportage ;

être éduqué aux médias et avoir

conscience de leur place et

de leur influence dans la société ;

apprendre à identifier, classer,

hiérarchiser, soumettre

aux critiques l’information

et la mettre à distance.

• Attitude :

montrer de l’intérêt pour la vie

publique et les grands enjeux

de société.

• Vivre en société :

nécessité de la solidarité :

prise en compte des besoins des

personnes en difficulté (physiquement,

économiquement), en France

et ailleurs dans le monde.

Décryptage de l’animation

Cette animation permet de débattre

avec les enfants des choix que nous

faisons lorsque nous consommons

(y compris lorsque nous sommes

téléspectateurs) ou du travail

des enfants et de l’obligation de

les instruire.

Pour élargir le débat :

• l’éducation à la consommation ;

• l’instruction obligatoire et le travail

des enfants.

Vinz et sa petite sœur Lou en train de regarder l’émission Rock Academy.

Pho

to: M

6-Vi

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t Lou

La citoyenneté, c’est l’affaire de tous. Vous aussi, partagez vos expériences

d’éducation citoyenne sur le site citoyendedemain.net.

Pierre Soetard, responsable de l’action éducative Aide et Action France.

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Actualités

22 I AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110

Madagascar – Guinée :

solidarité sur fond de crise

À Madagascar, Andry Rajoelina, mairede la capitale Antananarivo, s’oppose auprésident Marc Ravalomanana. Leur dif-férend porte notamment sur l’exercice dela liberté de la presse et la transparencede l’exercice du pouvoir. Le maire et leprésident se sont respectivement desti-tués. Des manifestations et des soulève-ments ont eu lieu. Ils ont entraîné larépression des forces de l’ordre et la mortd’une centaine de personnes dans toutel’île. Le 5 février 2009, le secrétairegénéral de l’ONU, Ban Ki-moon, a décidéd’envoyer à Madagascar Haile Menkerios,sous-secrétaire général aux Affaires politiques, pour évaluer la situation etrétablir la paix.

L’éducation perturbéeCette crise retardera la mise en œuvre desprojets éducatifs en cours (voir fin de l’ar-ticle), en raison de la difficulté des minis-tères, des régions et des communes àpouvoir agir. La poursuite de la réformede l’éducation (début du cycle primaire à

7 ans, enseignement en malgache) pour-rait aussi être perturbée. Certains pro-grammes ont dû être suspendus parmesure de sécurité. Malgré tout, cesdébordements (violences, émeutes, pilla-ges, etc.) renforcent la pertinence deschoix d’Aide et Action pour appuyer l’édu-cation à la citoyenneté.

Nos programmesNos projets appuient et accompagnent les initiatives des acteurs locaux pour leur développement éducatif via :• la formation d’enseignants, de formateurs

et de structures de gestion de l’école ; • l’amélioration des conditions d’appren-

tissage des élèves ; • l’appui aux alternatives éducatives pour

les exclus du système éducatif ; • l’appui à la promotion de la planifica-

tion locale de l’éducation ; • la mobilisation des acteurs locaux pour

soutenir la cause de l’éducation de qualitépour tous et le renforcement des compé-tences des membres de la société civile.

Un barrage à Ambohipo à Madagascar témoigne de la situation politique tendue traversée par l’île et qui retardecertains de nos programmes.

Malgré les appels au calme et l’arrivée d’un émissaire de l’ONU, la situation politique reste tendue à Madagascar. Les missions d’Aide et Action s’en trouvent affectées et/ou retardées.

Pho

to: A

EA

Réunion du PCPA

en Guinée sur fond

de crise politique

Le comité de pilotage du PCPA

(Programme concerté pluri-acteurs)

s’est tenu du 6 au 8 février 2009 à

Conakry. Ce programme doit renfor-

cer la capacité de la société civile à

mieux participer aux politiques de

développement (voir aussi article

p.18 du magazine n° 109).

Le comité a présenté le bilan des

actions de la phase pilote, les tra-

vaux sur les axes de positionnement

du programme, les résultats des

collèges régionaux, le travail sur le

manuel des procédures et la stra-

tégie de communication et de suivi-

évaluation. Il a également retenu les

dates de la prochaine assemblée

générale. Elle aura lieu du 18 au

22 mai prochains.

Ce comité s’est tenu alors que la

junte militaire est encore au pou-

voir suite au décès du président

Lansana Conté au mois de décem-

bre. Cette dernière doit encore

confirmer son engagement pour la

tenue d’élections en 2009 auxquel-

les aucun de ses membres ne devra

participer. Aujourd’hui, la situation

économique est alarmante : l’infla-

tion est passée de 15% à 40% depuis

2004 et le franc guinéen (GNF) a

perdu 50% de sa valeur sur la même

période, passant de 3 000 GNF à

6 300 GNF pour 1 euro.

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AIDE ET ACTION - NUMÉRO 110 I 23

Question-réponse

sur le dossier « Migrations : un droit,

une chance pour tous » (magazine n° 109)

Extrait de la lettre d’Alain B., Marseille (13).

Bonjour,(…) J’ai parrainé des enfants juste en école primaire. Pourquoi? Pour qu’ils n’aillent pas immédiatement en ville? (…)J’ai toujours pensé que les gens voulaient vivre et travailler là où ils sont nés. J’ai toujours pensé qu’il fallait faire du développement micro-local dans les zones les plus reculées. Votre article sur les migrations : «un droit, une chance pour tous» est un vrai reniement de tous ces principes. (…) Il n’y a que des migrations subies dans les pays du Sud ; le droit pour lequel on se bat, c’est celui de rester dans son pays. Quels sont les processus qui amènent depuis des siècles les pauvres gens à s’exiler? À se concentrer dans les villes au détriment des campagnes? Puis à partir dans les pays riches pour balayer nos rues, construire nos maisons et réaliser le nouvel esclavage des services à la personne (…) ?Révisez un peu l’histoire, faites appel à des sociologues, des historiens, des gens qui pensent encore aux peuples et faites-les témoigner dans votre prochain numéro, car celui-ci représente une véritable démission.(…)Bien cordialement.

Réponse d’Aide et Action

Cher lecteur,

Merci beaucoup pour votre lettre qui témoigne de votre engagement pour l’éducation et de l’intérêt que vous portez à votre magazine. Votre message nous a interpellés et nécessite des éclaircissements de notre part.En tant qu’ONG de développement par l’éducation et, comme le rappelle l’article 2 de nos statuts, «L’association agit partout où elle l’estime nécessaire et réalisable, y compris en situation de crises, d’urgence et avec des populations en migration». Aide et Action affirme donc sa volonté d’accompagner les phénomènes migratoires car ils génèrent des enjeux éducatifs très importants et sont un moteur ancestral du développement humain. Défendre le droit à la mobilité – droit universel – n’est pas un reniement de nos valeurs. Au contraire, cela signifie améliorer les conditions de vie, et notamment l’accès à une éducation de qualité, des peuples qui ont choisi la migration comme mode de vie. Cela signifie aussi de refuser les conditions terribles que certains migrants peuvent subir.

Votre courrier nous interpelle sur les risques de «nouvel esclavage… d’exploitation» des migrants venus des campagnes vers les villes. Face à cet enjeu, nous pensons que seule l’éducation a le pouvoir de permettre à ces populations de connaître leurs droits, d’être maîtres de leur destin et ainsi d’améliorer leurs conditions de vie. Grâce à l’éducation, un individu choisit en toute conscience de migrer ou non.C’est pourquoi nous œuvrons pour l’adaptation des systèmes éducatifs des pays d’accueil aux besoins de ces populations qui, parce qu’ellessont migrantes, ne bénéficient pas d’une éducation de qualité.

On ne peut affirmer que tous les individus souhaitent vivre là où ils sont nés. Nombre d’entres nous ont d’ailleurs eu des expériencesmigratoires voulues ou subies. Les nomades, les migrants saisonniers, les membres des diasporas construisent culturellement leur vie et leur communauté sur un mode migratoire. Nous sommes tous des migrants ou des descendants de migrants. Aujourd’hui, la mobilité fait partie du quotidien et on ne peut pas assigner des personnes à résidence au nom de leur développement.

Alors oui, nous travaillons avec les migrants. À travers nos projets en Chine, à la frontière de la République dominicaine et d’Haïti, au Maliet en Inde, nous les soutenons pour que leur entreprise migratoire soit synonyme de développement socio-économique et culturel partagé.

Nous vous remercions à nouveau pour l’occasion que vous nous avez donné d’échanger car c’est pour répondre à des hommes et des femmes engagés,comme vous, que nous avions lancé un appel à réagir à la fin du dossier à l’adresse [email protected] (p. 17 du magazine n°109).

Bien cordialement,François Lavessière, référent thématique «Migration» d’Aide et Action.

Boîte aux lettres

Pour une question générale ou qui concerne le magazine, vous pouvez écrire à la rédaction. Si elle concerne plusparticulièrement les pays avec lesquels vous êtes en relation, n’hésitez pas à leur écrire directement.

REÇU FISCAL : Comme chaque année, nous vous enverrons début avril votre reçu fiscal au titre des sommes versées

à l’association en 2008 (exception faite de l’abonnement au magazine, non déductible).

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