maraichage at agriculture periurbaine

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1 TANDEM 2009 Zone : AFRIQUE PAYS – BENIN Ville : COTONOU - SEME Domaine de coopération : MARAICHAGE / AGRICULTURE PERIURBAINE Nature du projet / éléments de contexte : Le maraîchage figure parmi les douze filières prioritaires identifiées et retenues par le Gouvernement du Bénin dans son Plan de Relance du Secteur Agricole et Rural (2006). En effet, ce secteur agricole est stratégique en termes de balance commerciale mais surtout en termes de sécurité alimentaire, d’autant plus que les légumes sont particulièrement destinés aux milieux urbains. Actuellement la production maraîchère béninoise ne couvre pas l’essentiel de la demande urbaine en légumes. D’après les statistiques du commerce extérieur de 2004 une part importante des importations provient des pays limitrophes même sahéliens (Togo, Nigeria, Burkina Faso). De plus, la qualité des légumes est souvent moyenne en termes de fraîcheur, de taille, de présentation, et plus grave, de résidus de pesticides et de fertilisants (Analyses de résidus pratiqués par l’ISBA et la médecine du travail, 2006, Dr Fayomi). Il est donc important de se pencher sur les moyens de diversifier et de développer les productions maraîchères tant en volume qu’en qualité. La production maraîchère au Bénin est de deux types : une production saisonnière extensive en zone rurale sans investissement important et à faible productivité et une production régulière dans des périmètres urbains et péri urbains essentiellement au sud Bénin où les populations urbaines y sont les plus nombreuses et l’eau est facilement accessible. Ce type de maraîchage est potentiellement le plus intéressant à développer grâce à la régularité de l’offre et de la demande, la disponibilité en main-d’oeuvre, la rentabilité à court et moyen terme, les techniques utilisées qui peuvent être très facilement améliorées. Ce maraîchage péri-urbain se heurte à des difficultés d’expansion notables. Deux difficultés importantes sont : - les difficultés de commercialisation issue du mode de commercialisation par intermédiaires (marchandes) possédant le monopole de la vente et prenant les marchandises à crédit ; - et les moyens de protéger les cultures des parasites les détruisant ; il faut noter également que les pratiques maraîchères demandent l’utilisation de produits dangereux pour le producteur, le consommateur et l’environnement. Il faut donc apprendre au producteur, quels produits utiliser, à quelles doses, dans quelles conditions et le renseigner sur les dangers potentiels que présentent ces produits. Des cas d’intoxications, de pollutions de nappes phréatiques, de résistances des ravageurs aux produits phytosanitaires sont rencontrés. Des techniques existent permettant de protéger et de fertiliser de façon durable les cultures avec un impact minime sur l’environnement (filets anti-insectes, variétés tolérantes aux maladies…). Sur la base de ce constat, les professionnels du secteur se sont engagés dans une réflexion sur l’intérêt et les conditions de réussite d’une commercialisation en circuit court d’une part et les façons de faire évoluer les pratiques agricoles au sein des groupements dans les différents itinéraires techniques, en particulier sur les chances de succès d’adoption de pratiques alternatives à l’utilisation des produits phytosanitaires. A l’issue d’un stage suivi par l’un d’entre eux, M. Edgar Deguenon, maraîcher, formateur et secrétaire d’un groupement de producteur, les conclusions suivantes ont été retenues : « … La relation particulière qui s’établit entre producteurs et consommateurs dans les ventes en circuits courts est renforcée lorsque ces deux types d’acteurs se rencontrent au sein d’une structure commune (cas des AMAP en Europe par exemple). Cette plateforme (association, …) permet une meilleure appropriation des attentes des consommateurs d’un côté (qualité des produits, …) et des pratiques agricoles de production pour satisfaire cette demande de l’autre. A ce titre, elle se révèle être un excellent levier pour faire évoluer les pratiques au sein d’un groupement de producteurs. En ce sens, une adaptation au contexte béninois mérite d’être étudiée pour accélérer les transferts de compétences sur les itinéraires techniques auprès des producteurs… ». Afin de poursuivre cette initiative qui a débuté en 2008, il est proposé d’appuyer les maraîchers de quatre groupements : le Village Maraîcher de Sèmè (VIMAS) dans la commune de Sémé-Kpodji, "la Coopérative LA JOIE" de Cotonou, deux groupements à Ouidah, Arrondissements d’Agbanzin Kpota et de Toligbé. Un diagnostic par enquête va être réalisé sur les thèmes de la commercialisation et plus précisément de l’intérêt d’une commercialisation directe et solidaire et sur les thèmes de la protection des cultures. Les consommateurs seront eux aussi enquêtés dans le but de connaître leurs pratiques et leurs attentes.

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Maraichage at Agriculture Periurbaine

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Page 1: Maraichage at Agriculture Periurbaine

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TANDEM 2009 Zone : AFRIQUE PAYS – BENIN Ville : COTONOU - SEME

Domaine de coopération : MARAICHAGE / AGRICULTURE PERIURBAINE

Nature du projet / éléments de contexte : Le maraîchage figure parmi les douze filières prioritaires identifiées et retenues par le Gouvernement du Bénin dans son Plan de Relance du Secteur Agricole et Rural (2006). En effet, ce secteur agricole est stratégique en termes de balance commerciale mais surtout en termes de sécurité alimentaire, d’autant plus que les légumes sont particulièrement destinés aux milieux urbains.

Actuellement la production maraîchère béninoise ne couvre pas l’essentiel de la demande urbaine en légumes. D’après les statistiques du commerce extérieur de 2004 une part importante des importations provient des pays limitrophes même sahéliens (Togo, Nigeria, Burkina Faso). De plus, la qualité des légumes est souvent moyenne en termes de fraîcheur, de taille, de présentation, et plus grave, de résidus de pesticides et de fertilisants (Analyses de résidus pratiqués par l’ISBA et la médecine du travail, 2006, Dr Fayomi). Il est donc important de se pencher sur les moyens de diversifier et de développer les productions maraîchères tant en volume qu’en qualité. La production maraîchère au Bénin est de deux types : une production saisonnière extensive en zone rurale sans investissement important et à faible productivité et une production régulière dans des périmètres urbains et péri urbains essentiellement au sud Bénin où les populations urbaines y sont les plus nombreuses et l’eau est facilement accessible. Ce type de maraîchage est potentiellement le plus intéressant à développer grâce à la régularité de l’offre et de la demande, la disponibilité en main-d’œuvre, la rentabilité à court et moyen terme, les techniques utilisées qui peuvent être très facilement améliorées. Ce maraîchage péri-urbain se heurte à des difficultés d’expansion notables.

Deux difficultés importantes sont :

- les difficultés de commercialisation issue du mode de commercialisation par intermédiaires (marchandes) possédant le monopole de la vente et prenant les marchandises à crédit ;

- et les moyens de protéger les cultures des parasites les détruisant ; il faut noter également que les pratiques maraîchères demandent l’utilisation de produits dangereux pour le producteur, le consommateur et l’environnement. Il faut donc apprendre au producteur, quels produits utiliser, à quelles doses, dans quelles conditions et le renseigner sur les dangers potentiels que présentent ces produits. Des cas d’intoxications, de pollutions de nappes phréatiques, de résistances des ravageurs aux produits phytosanitaires sont rencontrés. Des techniques existent permettant de protéger et de fertiliser de façon durable les cultures avec un impact minime sur l’environnement (filets anti-insectes, variétés tolérantes aux maladies…).

Sur la base de ce constat, les professionnels du secteur se sont engagés dans une réflexion sur l’intérêt et les conditions de réussite d’une commercialisation en circuit court d’une part et les façons de faire évoluer les pratiques agricoles au sein des groupements dans les différents itinéraires techniques, en particulier sur les chances de succès d’adoption de pratiques alternatives à l’utilisation des produits phytosanitaires. A l’issue d’un stage suivi par l’un d’entre eux, M. Edgar Deguenon, maraîcher, formateur et secrétaire d’un groupement de producteur, les conclusions suivantes ont été retenues : « … La relation particulière qui s’établit entre producteurs et consommateurs dans les ventes en circuits courts est renforcée lorsque ces deux types d’acteurs se rencontrent au sein d’une structure commune (cas des AMAP en Europe par exemple). Cette plateforme (association, …) permet une meilleure appropriation des attentes des consommateurs d’un côté (qualité des produits, …) et des pratiques agricoles de production pour satisfaire cette demande de l’autre. A ce titre, elle se révèle être un excellent levier pour faire évoluer les pratiques au sein d’un groupement de producteurs. En ce sens, une adaptation au contexte béninois mérite d’être étudiée pour accélérer les transferts de compétences sur les itinéraires techniques auprès des producteurs… ».

Afin de poursuivre cette initiative qui a débuté en 2008, il est proposé d’appuyer les maraîchers de quatre groupements : le Village Maraîcher de Sèmè (VIMAS) dans la commune de Sémé-Kpodji, "la Coopérative LA JOIE" de Cotonou, deux groupements à Ouidah, Arrondissements d’Agbanzin Kpota et de Toligbé. Un diagnostic par enquête va être réalisé sur les thèmes de la commercialisation et plus précisément de l’intérêt d’une commercialisation directe et solidaire et sur les thèmes de la protection des cultures. Les consommateurs seront eux aussi enquêtés dans le but de connaître leurs pratiques et leurs attentes.

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Des contrats types de coopération producteur-consommateur seront alors proposés, des fiches techniques d’emploi de produits phytosanitaires, de techniques alternatives à cet emploi seront conçues, adaptées à la situation locale et diffusées auprès des producteurs. Des formations seront effectuées in situ à partir des carences constatées lors des enquêtes. Ces formations seront pratiques et simples.

Missions : Enquêtes auprès de 50 producteurs et 50 consommateurs, 25 producteurs issus de 4 groupements : "Groupement Maraîcher la JOIE" (Cotonou), le VIMAS (Sémé-Kpodji), Groupements PADMA AGBANZIN KPOTA (groupement SEWAKPON), et TOLIGBE (Ouidah) issus du projet PADMA financé par la coopération française. Volet 1, amélioration des conditions de travail des maraîchers, appui à la commercialisation solidaire et directe :

1 Enquêtes producteurs sur les comptes d’exploitation, les légumes vendus, les prix, leurs attentes en termes de rémunération et de commercialisation, leur intérêt pour de la vente directe solidaire (AMAP) ;

2Enquêtes consommateurs sur leurs dépenses hebdomadaires, leurs attentes en termes de qualité, de nature et de quantité des légumes, leur intérêt pour une coopération solidaire avec les producteurs ; 3Etablir les termes d’un contrat type détaillé, avantageant le producteur et le consommateur, décrivant les légumes attendus, les quantités, les prix que chacun souhaite obtenir, issu des enquêtes et de l’analyse des comptes d’exploitation ; 4Essai de contractualisation consommateur/producteur ; 5Restitution du contrat type et des résultats des enquêtes aux producteurs et consommateurs.

Volet 2, amélioration de la qualité des légumes : 6 Enquêtes sur les pratiques en matière de protection des cultures des 50 maraîchers sélectionnés ; 7Elaboration après dépouillement des enquêtes de fiches techniques des bonnes pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires (doses, LMR, produits autorisés, délais d’emploi avant récolte…) ; 8Recherche de méthodes alternatives à l’emploi des produits phytosanitaires (pépinières hors sol, javel, solarisation, traitements végétaux, cultures associées…) ; 9Elaboration d’un plan de formation pratique, simple, à destination des maraîchers enquêtés ; 10Formation des maraîchers enquêtés sur les bonnes pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires et sur les techniques alternatives à l’emploi de produits phytosanitaires.

Qualification souhaitable du tandem :

•Profil étudiant québécois Sociologue, ingénieur ou technicien en développement rural, spécialiste filière, expérience préalable en commercialisation/enquête, connaissance de l’Afrique de l’Ouest serait un plus.

•Profil étudiant français Ingénieur ou technicien agricole spécialisé en protection des cultures/expérience de diffusion/enquête d’informations sur ce thème, expérience en Afrique de l’Ouest serait un plus.

•Profil étudiant béninois Ingénieur agronome en fin de cycle ou diplômé spécialiste en protection des cultures/ ou filière, appui à la commercialisation, ou sociologue, parlant les langues du sud Bénin, Fon de préférence, Adja, Pédah, Mina.

Partenaires locaux associés privilégiés :

•Union des producteurs maraîchers de Cotonou ; •INRAB (Institut des Recherches Agricoles du Bénin) ou FSA (Faculté des Sciences Agronomiques), un chercheur ou un enseignant ; •Réseau des Acteurs de la Formation Agricole et Rurale du Bénin, RAFAR.

Organismes institutionnels associés

•CeCPA (Centres Communaux de Promotion de l’Agriculture) de Sèmè et de Ouidah (Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pèche) •Organisations paysannes de Sémé et Ouidah

Partenaires français :

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•SCAC (Service de Coopération et d’Action Culturelle) de l’Ambassade de France au Bénin •Agence Française de Développement, Agence de Cotonou •Réseau Bénin de l’enseignement agricole français.

Pérennisation du projet :

Elaboration d’un contrat type de commercialisation directe et solidaire, recherche de consommateurs, tentative de contractualisation Formation des maraîchers aux bonnes pratiques agricoles Diffusion de fiches techniques Restitution des résultats d’enquêtes. Dates :

•Juillet, août, septembre ou août, septembre et octobre 2009 Planning de travail, logement, local et matériel prévu :

A définir Planning de travail : - Semaine 1 : séances de travail sur Cotonou, Sémé et Ouidah - Semaines 2, 3, 4 : travail sur Sémé, logement à Sémé à louer (25 000 à 50 000FCFA/mois) - Semaines 5, 6, 7 : travail sur Ouidah, mêmes conditions - Semaines 8, 9, 10 : travail auprès des consommateurs, dépouillement des enquêtes - Semaines 11, 12 : restitution, formations, essais de contractualisations - Semaine 13 : rédactions, distributions de fiches techniques