evaluation brf maraichage quebec

Upload: gdkangch

Post on 11-Jul-2015

124 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

UNIVERSIT LAVALFacult de Foresterie et de Gomatique Dpartement des Sciences du Bois et de la Fort Groupe de Coordination sur les Bois RamauxProjet portant sur l'utilisation des BRF en agriculture

UNE TENTATIVE D'VALUATION DE LA TECHNOLOGIE BRF POUR DES FINS MARACHRESGilles Lemieux et Lionel Lachanceet R.E.A.P.-CANADA RAPPORT DE PRFAISABILIT par

Analyse stratgique des rgions du Qubec pour la valorisation agricole des Bois Ramaux Fragments (BRF) par leur digestion au sol.

Resource Efficient Agricultural Production Glenaladale House Sainte-Anne-de-Bellevue QUBEC

publication n 120

http:// forestgeomat.ffg.ulaval.ca/brf/cadit par le

Groupe de Coordination sur les Bois RamauxUNIVERSIT LAVAL Dpartement des Sciences du Bois et de la Fort Qubec G1K 7P4 QUBEC Canada

1

TABLE DES MATIRES

Introduction......................................................................................................... 1 Le sol un milieu fragile........................................................................................ 3 Le secours de la fort......................................................................................... 4 Que sont les BRF? ............................................................................................. 7 La production et l'pandage des BRF .............................................................. 10 La biotransformation des BRF.......................................................................... 12 Comment valuer les BRF ............................................................................... 13 Les BRF et les cultures annuelles .................................................................... 14 Une technologie prometteuse........................................................................... 14 Analyse stratgique des rgions du Qubec pour la valorisation agricole des Bois Ramaux Fragments (BRF) par leur digestion au sol...................... 16 Sommaire excutif............................................................................................ 16 I Introduction .................................................................................................... 17 Rfrences bibliographiques ............................................................................ 19 II L'exprience pratique ce jour ..................................................................... 19 III Caractrisation de l'offre par rgion ............................................................. 23 IV Caractrisation de la demande par type de production ............................... 27 Annexe I ........................................................................................................................ 29 V Analyse stratgique des rgions ................................................................... 31 Annexe II....................................................................................................................... 32 Annexe III ..................................................................................................................... 33

UNE TENTATIVE D'VALUATION DE LA TECHNOLOGIE BRF POUR DES FINS MARACHRESpar

Gilles Lemieux et Lionel Lachance Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux Dpartement des Sciences du Bois et de la Fot Universit Laval Qubec G1K 7P4 Qubec, Canada

INTRODUCTION1- Le sol reprsente une valeur nulle ou presque au sens de l'conomie moderne, sauf s'il s'rode ou s'il ne rpond plus aux attentes chimiques de rendements levs, et ce tout particulirement dans le monde des cultures marachres, base de l'agroalimentaire sous toutes les latitudes. 2- Ce n'est que tout rcemment que les questions de la viabilit et du rle de cette ressource sans pareil ont t abordes sous l'angle biologique de ses constituants. Ainsi le sol reprsente une ressource fragile et fugace et des collgues allemands ont tent de le faire reconnatre comme tel par les Nations Unies1. Le sol, comme tous les constituants biologiques de l'univers est, la fois, d'une grande fragilit et d'une grande force. Il est la rsultante de nombreuses interactions et combinaisons mais dont les bases sont temporelles, c'est--dire issues de toutes les biotransformations depuis le dbut des temps, des centaines de millions d'annes 3- Cette fragilit se manifeste sous la forme de dgradations d'abord biologiques, puis chimiques et finalement physiques dont l'ultime dgradation est reprsent par les sols latritriques en milieux tropicaux. Plusieurs experts franais

1Held, M., Kmmerer, K. et Brandt, K (1998) Preserving Soils for Life Projet de convention internationale

aux Nations Unies. -Proposition de Tutzing-. Dpartement des Sciences du Bois et de la Fort, Universit Laval, publication n 85.

1

ont soulev cette question lors du Congrs International des Sciences du Sol tenu Montpellier en 19982. 4- De tous temps les sols ont t exploits en fonction de l'conomie, d'abord d'une manire frileuse avec des rendements refltant la dgradation cause par la disparition de la fort puis, au dbut du XXe sicle avec la venue de l'intervention de la chimie, tant du ct des fertilisants que des biocides. Maintenant ce sont les organismes modifis gntiquement qui prennent la relve de la razzia avec une navet faire pleurer. 5- Malgr tous les apports organiques imaginables, le sol a des limites bien prcises qui ne peuvent tre ignores. Tous les apports organiques actuels sont comptabiliss en terme de rendements tributaires de la mise en disponibilit des nutriments sur une priode n'excdant gure 24 mois. Cela se fait au dtriment de la structure, des contenus nergtiques et surtout de la diversit micro, mso et macrobiologique qui surtout affecte la dynamique du systme tellurien3 auquel nous n'avons jamais port attention si on en croit la littrature scientifique du XXe sicle. 6- L'une des exigences du sol tient un processus fondamental ignor jusqu' tout rcemment, la biotransformation des substances vgtales en sol o la lignine syringyl joue un rle essentiel ainsi qu'un grand nombre de composs polyphnoliques4 La biotransformation est le dbut d'un long processus appel pdognse qui rgule la vie, la disponibilit des nutriments, la structure physique du sol, sa rsistance l'rosion et surtout protge et stimule les diverses phases de la vie animale, bactrienne et surtout fongique du sol.

2Brabant, P., Cheverry, C., Lavelle, P. Morel, J.-L. et Roose, . (1997) La dgradation des sols ou les sols

ne sont pas ternels . France Culture, "La science et les hommes" Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, Universit Laval. publication n 114. Swift, J.M. (1998) Integrating soils, systems and society Proceedings of the Montpellier International Soil Science Society Meeting, Montpellier. Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, Universit Laval, publication n 117 3Neher, D.A. (1999) Soil community composition and ecosystem processes Agroforestry System 45: 159185. 4Stevanovic-Janezic, T (1998) L'tude de la chimie des polyphnols dans le bois ramal fragment (BRF). In Lemieux, G., Lachance, L. Genest S. et Hamel, C. "La technologie pdogntique du Bois Ramal Fragment (BRF), une source naturelle qui contribue l'tablissement et au maintien de la fertilit des sols au Sngal et au Bnin". Groupe de Coordination sur le Bois Ramal Universit Laval Qubec, Canada, publication n 99 pp.65 ISBN 2-921728-46-X

2

7- De ce fait, le sol est une ressource exceptionnelle sous tous les angles, capable de se maintenir et de se rgnrer pourvue que les lments de base y soient, non pas l'azote, le phosphore et le potassium, mais la lignine et les diverses composantes biochimiques issues de la biotransformation des tissus vgtaux parmi lesquels les plus rares et les plus prcieux en cultures marachres, ceux qui maintiennent la biodiversit et la structure par un ensemble de processus dynamiques d'origine biologique avant tout5.

LE SOL UN MILIEU FRAGILE8- Comme tout ce qui est vivant, le sol est d'une grande fragilit, mais en mme temps d'une robustesse incroyable par ses capacits dynamiques se rgnrer et s'adapter au climat, la gologie, la faune et la flore, car toutes ces parties ont des caractritiques variables et varies, s'interpntrant les unes les autres. 9- En ralit, c'est l'eau que le sol ressemble le plus, mais d'une manire beaucoup plus complexe, car sa grande caractristique est d'intgrer la vie au monde minral. Cette caractristique majeure lui donne la prennit de la gologie et la fragilit de la vie, d'o notre propension le surexploiter, tout particulirement dans les cultures marachres, travers les impratifs de notre systme conomique. 10- Mme si on ne peut intervenir que de manire bien bnigne sur la gologie, on le peut toutefois l'gard de certaines caractristiques physiques. C'est ainsi que les caractristiques chimiques et biochimiques du sol sont trop souvent ignores mais toujours surexploites. Cependant, les limites du sol sont d'ordre biologique et cette mconnaissance explique la dgradation et la dsertification. Ce sont les caractres biologiques du sol qui sont en cause, en particulier la mise en disponibilit de l'azote et du phosphore.

5Perry, M.P., Amaranthus, M.P., Borchers, J. G. .L., Borchers, S.L. (1989) Bootstrapping in ecosystems BioScience 39 (4) 230-237 Traduction franaise par Gilles Lemieux sous le titre de L'intersuffisance des cosystmes pig et hypog. Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux Universit Laval, publication n 16, 35 pages.

3

11- Jusqu'ici, on a apport des correctifs que l'on appelle organiques sans en avoir dfini les caractristiques, mais les qualifiant de matires qui sont toutes d'origine dchtaire, d'abord animales puis, maintenant industrielles. 12- Partout sur la plante, on dnonce les problmes lis aux productions agricoles qui mettent en danger l'agroalimentaire. Des rgles et des techniques ont t mises au point pour rpondre aux exigences de l'conomique de la grande majorit des peuples de la terre et ce sont, le plus souvent, des divagations surralistes. 13- La vie sur cette terre de milliards d'humains tient cette ressource essentielle qu'est le sol, mais non pas la productivit des plantes modifies ni l'limination de la vie que reprsentent les parasites et les maladies qui sont l'expression des dsquilibres engendrs et non contrls.

LE SECOURS DE LA FORT14- Depuis l'aube des temps, c'est la fort qui s'est implante et qui a rgul la terre, l'eau et les climats. Elle est donc responsable de la stabilit de notre univers et, en mme temps, elle est le principal agent de formation des sols utiliss ds la prhistoire par les humains pour se nourrir. Tout comme au Qubec, les terres mises en culture sous les climats temprs sont presque toutes d'origine forestire. L'histoire de l'humanit est caractrise par un long dclin des forts, particulirement celles constitues d'essences feuillues. 15- Les faibles rendements agricoles obtenus jusqu'au dbut des annes 1950 n'ont eu que peu d'effets sur la dgradation des sols. Cependant, l'agriculture intensive qui a suivi a tt fait de prcipiter les choses. L'arrive de nouvelles varits de plantes modifies gntiquement et la panoplie des intrants chimiques pour la croissance, le contrle des maladies et des insectes, ont marqu l'entre en force des caractres industriels de productivit, rpondant des impratifs conomiques sans appel. 16- Devant cette agression sans pareil dans l'histoire, il est bien difficile de faire entendre la voix de la raison qui nous indique que tous les sols productifs 4

sont d'origine forestire. Pour s'en convaincre, il suffit de comparer un poigne de sol d'rablire avec une poigne de sol extraite du champs de mas voisin. 17- Si la fort a form les sols devenus agricoles, pourquoi n'en serait-il pas ainsi encore aujourd'hui? Les recherches poursuivies par le Groupe de Cordination sur les Bois Ramaux de l'Universit Laval, au cours des vingt dernires annes ont largement dmontr que la rintroduction de caractres forestiers des sols agricoles taient non seulement possibles, mais raisonnables et rentables.66Caron, C. (1994) Ramial Chipped Wood; a basic tool for regenerating soils Lincoln University, Nouvelle-

Zlande et Universit Laval, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux publication n 50, 8 pages, ISBN 2921728-07-9 Caron, C., Lemieux, G. et Lachance L. (1998) Regenerating Soils with Ramial Chipped Wood The Maine Organic Farmer & Gardner, Augusta Maine, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux publication n 100, 10 pages Chervonyj, A.Y (1999) Rapport d'tape sur la technologie des BRF, utilisant le seigle (Secale cereale) comme rfrence pour les annes 1997-98 Station Forestire Exprimentale de Boyarska, Ukraine, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux publication n 107, ISBN 2-921728-50-8. Furlan, V. et Lemieux G. (1996) Mthode d'application et d'valuation pour l'utilisation des Bois Ramaux Fragments Universit Laval, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, publication n 67, 8 pages Godron, M. et Lemieux, G. (1998) Le bois des rameaux, un lment crucial de la biosphre Universit Laval, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, publication n 88, 32 pages ISBN 2-921728-35-4 Guay, E., Lachance, L, et Lapointe R.A. (1983) Emploi des bois ramaux fragments et des lisiers en agriculture. Universit Laval, Goupe de Cpprdination sur les Bois Ramaux, publication n1, 75 pages. Guay, E. et Lapointe R.A. (1992) L'usage du bois ramal et ses implications socio-conomiques Universit Laval, 8 pages, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, publication n 28, ISBN 2-550-27119-X. Lalande, R. Furlan, V. Angers, D. et Lemieux, G. (1998) Soil Improvement Following Addition of Chipped Wood from Twigs American Journal of Alternative Agriculture 13: 132-137 Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, publication n 101 Lemieux, G. (1986) Le bois ramal et les mcanismes de fertilit du sol Institut de Technologie Agroalimentaire, Saint-Hyacinthe, Universit Laval, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, publication n 6, 20 pages, ISBN 2-550-21338-1 Lemieux, G. (1988) L'importance du bois ramal dans la synthse de l'humus Universit Laval, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux publication n11, 29 pages, ISBN 2-550-21341-6 Lemieux, G. (1990) Le bois ramal et la pdognse: une influence agricole et forestire directe Universit Laval, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, publication n15, 35 pages ISBN 2-550-21267-3 Lemieux, G. (1991) Mmoire portant sur la problmatique des bois ramaux dans le contextes agricoles et forestiers Universit Laval. Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux 10 pages, Publication n 18 ISBN 2-550-21827-2 Lemieux, G. (1992) L'aggradation des sols par le patrimoine microbiologique d'origine forestire Escola Superior Agrria, Coimbra, Portugal, Universit Laval et Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, publication n 25, 10 pages ISBN 2-550-26521-1 Lemieux, G. (1993) L'aggradation pdogntique, un processus universel sous l'influence des BRF: les effets sur la biodiversit et la productivit FAO, Rome Italie, Universit Laval, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux publication n35a, 6 pages ISBN 2-921728-04-4 Lemieux, G. (1993) L'origine forestire des ols agricoles: la diversification microbiologique par aggradation sous l'effet des Bois Ramaux Fragments. Comit Jean Pain, Bruxelles, Belgique, Universit Laval, 31 pages, publication n 29 ISBN 2-550-27481-4 Lemieux, G. (1994) Seule la vie du sol est le sige d la fertilit; le bois ramal en est la cl Institut Forestier du Canada, Universit de Moncton, et Universit Laval, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux publication n 44, 39 pages, ISBN2-921728-00-1 Lemieux, G. (1995) Le bois ramal pour rebtir les sols Agriculture 52 (1) pp3-7 Universit Laval, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, publication n 57

5

18- La fort est beaucoup plus que quelques mtres cubes de bois qu'elle produits annuellement, car dans la ralit, ce bois ne reprsente que le fruit de la photosynthse dont les arbres ne savent que faire, sinon de faire du bois et d'y stocker les surplus. La fonction la plus importante de la fort tient sa structure, soit celle de produire des polyphnols fortement nergtiques, mais dont la plante ne sait que faire. La fort utilise donc ce sous-produit de son activit mtabolique pour stocker nergie et nutriments dans le sol mme, s'assurant ainsi prennit et dominance dans des cycles permettant la stabilit; c'est le cas des forts climaciques. 19- Toutefois , les lments les plus actifs ne se situent non pas dans le sol, les racines ou le tronc, mais bien dans les rameaux eux-mmes qui produiront les bourgeons et les feuilles et, dans de nombreux cas, des fruits en abondance. C'est en retournant ces rameaux au sol d'une manire biologiquement acceptable la biotransformation qu'il est possible de renouveler, rhabiliter et reconstruire des sols dforms et dgrads par les activits agricoles et maraichres pourtant ncessaires la prsence des humains sur cette Terre. Ce sont ces rameaux fragments que nous appelons BRF (Bois Ramal Fragment) qui sont la base des mcanismes fondamentaux que nous appelons pdognse, permettant les redressements que nulle autre technologie moderne n'a pu accomplir ce jour.

Lemieux, G. (1996) Cet univers cach qui nous nourrit: le sol vivant Universit Laval, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, 51 pages ISBN 2-921728-15-X Lemieux, G. (1998) Une ressource rvle par le verglas: le "BOIS RAMAL" Universit Laval, Groupe de Coordination sur le Bois Ramal publication n 92 15 pages ISBN 2-921728-39-7 Lemieux, G. (1998) Une nouvelle technologie pour des fins agricoles: la pdognse par le bois ramal Universit Agricole de Kiev, Ukraine, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, publications n 98, 9 pages ISBN 2-921728-43-5 Lemieux, G. (1999) L'influence des mcanismes forestiers sur la biologie et la fertilit des sols agricoles Conseil des Productions Vgtales du Qubec, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, publication n 103, 6 pages, ISBN 2-92172847-8 Lemieux, G. et Ttreault, J.P.-diteurs (1994) Les actes du quatrime colloque international sur les bois ramaux fragments Universit Laval, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, publication n 43, 187 pages ISBN 2-550-38792-4 Lemieux, G. & Toutain, F. (1992) Quelques observations et hypothses sur la diversification: l'aggradation des sols par l'apport de Bois Ramal Fragment Musum d'Hisoire Naturelle, Brunoy, France, Universit Laval, Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux et le Centre National de la Recherche Scientifique, Vandoeuvre-ls-Nancy, publication n 23, 12 pages. ISBN 2-550-26541-6 Nol, B. (1998) Rapport technique: l'utilisation du BRF en agriculture Universit Laval, Groupe de Cordination sur les Bois Ramaux publication n79, 16 pages. Sauer, L.J. (1999) Le sol un systme vivant avant tout Arnoldia, t 1999 pp 35-43 Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux, publcation n 109 , 16 pages (tir--part).

6

QUE SONT LES BRF?20- Comme nous parlons de pdognse, de redressement, de rhabilitation etc... il faut donc dfinir ce que sont les BRF par rapport aux perceptions traditionnelles toutes connues sous un seul vocable, celui de matires organiques. Dans une optique de maintien de la fertilit courte vue, c'est--dire l'chelle des productions annuelles, la matire organique a toujours t perue comme un apport de nutriments, provenant de substances rejetes dans le milieu daphique et immdiatement assimilables par les cultures en cours. Les BRF n'ont pas cette prtention, mais agissent positivement sur l'ensemble des composantes du sol, minrales, nergtiques, biochimiques, chimiques et biologiques pour en faire une synthse dont l'expression sera composite et dynamique. C'est dans un paradigme de grande ignorance que tout le vocabulaire du sol s'est dvelopp avant tout par mimtisme et conformisme faisant image. Nous avons fait et ferons encore la mme remarque pour toutes les sciences relevant de la fort et qui ont emprunte au vocabulaire agricole les mots pour qualifier des phnomnes tout autres, mais dont le seul intrt tait la productivit hors sol. 21- Les BRF ne sont, en aucun cas, une matire organique traditionnelle. Ils ont un effet moyen et long terme sur l'ensemble de la structure du mtabolisme et de la biologie du sol et ne repose que partiellement sur les nutriments, leur mise en valeur et leur disponibilit. Ici nous devons apporter des nuances sur la composition des essences pouvant fournir des BRF qui vont stimuler et maintenir la fertilit. Ainsi, les feuillus des forts climatiques qui ont le meilleur potentiel, suivis par les feuillus des forts de transition. Les conifres apparaissent en toute fin. 22- Les BRF reprsentent pour le sol la stabilit et la durabilit, qualits forestires car ils agissent sur la structure du sol et les principales caractristiques biologiques favorisant ainsi une plus grande biodiversit capable de rgir tous les facteurs, pourvu que soit prsente une source nergtique lente dgradation comme les polyphnols, dont la lignine syringyl est la plus importante sous notre climat. C'est en ces termes que nous dfinissons la fertilit, non pas restreinte la disponibilit immdiate de nutriments, mais une augmentation d'efficacit durable de tous les paramtres du sol en fonction du temps. 7

23- Ainsi dfini, il est facile de comprendre que les BRF ne sont pas un amendement du sol au mme titre que la chaux, comme on le prtend trs souvent. Les BRF ont des caractristiques pdogntiques agissant sur tous les paramtres du sol en fonction du temps, mais dont l'action n'est pas infinie, ncessitant intervales rguliers, des apports supplmentaires, au mme titre que la fort apporte annuellement les composantes ncessaires sous la forme de brindilles et de feuilles tombant au sol ou de petites racines mtabolises par la faune des arthropodes. 24- Traditionnellemnt en agriculture, on a dfini la productivit comme primoridiale, et tout ce qui n'est pas production vendable, est considr comme un dchet ou un dtritus et laiss au sol pour sa destruction biologique ou par le feu comme dans tous les pays pauvres du monde. Cela a eu pour effet que tout ce qui touche la biologie passe par la philosophie des dchets, surtout industriels aujourd'hui. En retournant en arrire, on constate que ce sont les fumiers puis les composts, puis les boues de dcantation des usines d'assainissement des eaux, des cailles d'arachides, d'amandes des dchets d'abattoirs et tutti quanti... L'agriculture est devenue l'usine utilissant les dchets de notre socit, en plus des poisons rsiduaires de l'industrie, pour un meilleur rendement conomique (sic). Il y a l matire s'interroger!!! 25- Les BRF ne sont pas des rsidus forestiers comme ils sont souvent qualifis. Ils proviennent des parties de l'arbre, les branches, brindilles et feuilles riches en nutriments, sucres, protines, celluloses et lignines qui ont tous un rle prcis et spcifique dans la constitution et le maintien des sols productifs. Ce qui n'est pas le cas des corces, du bois de tronc, des sciures, copeaux de rabottage, et de toutes matires dchtaires issues de l'industrie. etc... 26- Parmi les standards proposs par le Groupe de Coordination des Bois Ramaux, se trouve la dimension des rameaux qui, pour des raisons conomiques et techniques, est limite 7 cm de diamtre, car les diamtres suprieurs sont utiliss comme bois de chauffe dans tous les pays, y compris au Qubec. Ces rameaux sont gnralement dpourvus de feuilles, en climat

8

tempr7. Sous les climats tropicaux, l'exprience a montr que les feuilles devaient obligatoirement faire partie des BRF, sinon de graves carences en zinc se produisent. 27- Ces rameaux, jugs inutiles, peuvent nourrir les animaux car ils sont riches en nutriments comme nous l'avons dj soulign. Nous proposons donc une technologie dont la base est parfaitement conomique et qui utilise un bien naturel prcieux et le valorise des fins agroalimenaires en rgnrant la fertilit du sol. 28- La littrature scientifique nous a fourni quelques indications au cours de la dernire dcennie, mais il faudra plus de recherche pour comprendre et utiliser les BRF. Alors que tout tait centr sur les nutriments, en particulier l'azote et le phosphore, les polyphnols et leurs actions se sont imposs, mais les connaissances sont encore bien fragmentaires. Plus important est le rle de groupes d'enzymes qui participent la biotransformation, alors que tous croyaient un processus de dcomposition. Et plus encore, la reconnaissance du rle primordial des fongus Basidiomyctes alors que tous croyaient que les bactries taient les matres du jeu. 29- Ce sont les fractions lignine du bois, la guacyl et la syringyl, les deux polyphnols les plus importants avec les tannins qui jouent une rle primordial dans la pdognse. Ils sont associs aux fongus qui, leur tour, servent la fois de producteur d'enzymes et de nourriture pour tous les arthropodes brouteurs fongivores qui participent la structuration du sol et au rtablissement de la fertilit. Nous assistons donc la participation conjointe de la biochimie, du monde vgtal (les fongus) et du monde animal (les arthropodes) o, la fois, nutriments et nergie sont en cause dans un processus dynamique et contrl. On ne peut ignorer le rle secondaire qui est celui de la production des polysaccharides extracellulaires (PEC) qui ont pour fonction de lier les particules minrales et humiques pour constituer les agrgats, la base mme de la structure d'un sol fertile. Toutefois, ces agrgats sont, leur tour, mtaboliss par la flore bactrienne qui utilise les polysaccharides pour s'en nourrir et dgrader le sol nouveau. Ainsi, la structure du sol est galement dynamique lie la fois aux sucres, celluloses, lignines et bactries.7Les polyphnols que contiennent les feuilles font obstacle une bonne bioransformation au dpart, mais cet inconvnient ne se fait plus sentir l'anne qui suit l'application.

9

30- Cette brve description indique la fois les grandes lignes de la dynamique de la pdognse, et son contraire soit la dgradation. Cela qui laisse une marge importante en faveur de la production vgtale et la technologie BRF estcapable de contrer la dgradation des sols inhrente tous systmes vivants et dynamiques. 31Tout l'agroalimentaire, et particulirement les productions

marachres, sont obligatoirement lies la fertilit des sols, faute de quoi les rendements conomiques levs et la qualit ne peuvent tre obtenus. Il faut aller au del de l'approche industrielle; c'est--dire de rendements en fonction des intrants. La technologie BRF implique une approche intgre de tous les facteurs; physiques, chimiques, biochimiques et biologiques dans le but d'obtenir une production optimale et de qualit, avec une rduction des intrants, y compris de grandes conomies d'eau d'irrigation. LA PRODUCTION ET L'PANDAGE DES BRF La rcolte 32- On a observ que la meilleure priode de rcolte allait d'octobre mars, alors que la fort est facilement accessible. Les feuillus climaciques sont abattus dans cette priode et leurs bois sont de grande qualit industrielle. La principale source de BRF provient sans doute des grands chantiers d'abattage, mais aussi le rsultat des travaux sylvicoles. Dans ces conditions, la qualit des BRF est optimale et peut tre protge de la dgradation par le compostage durant la priode hivernale des tempratures infrieures 0 C. 33- Il en ira tout autrement sous les tropiques alors que le contenu en polyphnols non hydrolysables est son plus bas, soit la fin de la priode des pluies, rendant facile la biotransformation, sinon des blocages polyphnoliques sont craindre, affectant alors tout le processus. D'autres sources peuvent tre utilises mais nettement moins fiables quant aux volumes et la qualit ainsi qu'aux priodes de mise en disponibilit

10

La fragmentation 34- La biotransformation du bois ramal ne peut se faire sans une fragmentation des rameaux donnant aux fongus Basidiomyctes accs aux tissus vgtaux internes qui sont naturellement protgs par l'corce. Il est primordial d'assurer l'invasion des tissus par le myclium des Basidiomyctes, faute de quoi, ce sont les bactries ou les Actinomyctes8 qui s'implanteront, empchant la colonisation des tissus par les Basidiomyctes, qui sont les seuls pouvoir produire les enzymes essentiels tous les autres processus partir des lignines. 35- C'est la raison pour laquelle il faut utiliser des machines pour briser cette barrire et favorier l'invasion par les fongus du sol. Ainsi, c'est un systme autogr qui est mis en place et produit une aggradation de tous les paramtres plutt que de viser la seule libration de nutriments pour les plantes, mais qui vont dtruire petit petit le sol lui mme, d'o sa dgradation en cultures marachres. 36- Il y a de nombreuses machines qui peuvent tre utiises allant des fragmenteuses aux broyeurs de tous acabits. Toutefois, il y a trs peu de machines adaptes ce type de transformation et elles sont toutes coteuses l'achat et au fonctionnement. Une petite entreprises nouvelle, (Globulus International) vient de mettre sur le march une fragmenteuse robuste trs efficace. Les frais d'achat, d'entretien et de fonctionnement sont raisonnables et ces machines sont disponibles pour les pays en voie de dveloppement. 37- Sous un climat tempr, la fragmentation se faisant d'octobre avril, il arrive que de grandes quantits de BRF ne pouvant tre pandus l'automne avant les neiges. Dans ce cas, les BRF doivent tre stocks pour n'tre utiliss que l'automne suivant. Pour ce faire, les empilements de BRF ne doivent pas dpasser un mtre de hauteur et toujours placs dans des sites bien drains, faute de quoi le processus de compostage prendra naissance au dtriment de la qualit des BRF.

8Ce sont des bactries filamenteuses, importantes dans les sols agricoles, mais qui donnent de mauvais

rsultats la biotransformation en ne contribuant que trs peu la production d'acides humiques et fulviques responsables de l'humification.

11

L'pandage 38- L'pandage se fait principalement l'aide d'un pandeur fumier raison de 150 m3/ha, soit une couche de 15 mm . Ds l'pandage, les BRF sont incorpors la couche de sol de surface ne dpassant pas 10 cm de profondeur, car la colonisation par les Basidiomyctes ne peut se faire en l'absence d'oxygne. Il faut galement que le terrain soit bien drain, faute de quoi les mcanismes de biotransformation se prsentent d'une manire incomplte et les bnfices attendus lis au processus pdogntique sont fortement rduits. Cette incorporation se fait l'aide d'une herse ou de prfrence un chisel. Elle est particulirement importante pour le mtabolisme du phosphore qui dpend de deux enzymes: les phosphatases alcaline et acide prsentes dans la biomasse microbienne et dans les BRF eux-mmes. On observe galement une grande influence sur la mise en disponibilit de l'azote tant sous la forme nitrate qu'ammoniacale, ainsi que sur le rle et la prsence de mycorrhizes. LA BIOTRANSFORMATION DES BRF 39- L'histoire nous a dmontr, plus d'une fois, que l'apport de substances dites organiques n'apportait que des rsultats court terme sans aggradation moyen et long terme du sol. Que ce soit des matires fcales, dtritiques ou d'origine industrielle, aucune combinaison ne peut offrir de certitude quant aux rendements, si ce n'est que partiellement pour la culture en cours. Comme nous l'avons mentionn, c'est la philosophie dchtaire qui prvaut. Or nous proposons une toute autre approche o il est possible de comprendre et de prvoir les effets long terme comme c'est le cas dans les sols forestiers, Le modle tait trop simple et nos connaissances en biologie du sol et de la biochimie des polyphnols taient trop rudimentaires. 40- Cette biotransformation n'a rien de commum avec la sempiternelle dcomposition puisque sous l'effet d'enzymes particulires, comme les lignoperoxydases dpendantes du manganse, les noyaux benzniques sont protgs et utiliss comme base de la production d'acides humiques et fulviques, les bases mmes de la pdognse. Il s'agit donc, bel et bien, d'un processus de biotransformation, non pas de dcomposition. En faisant appel aux matires 12

fcales et dtritiques, comme source de nutriments, la flore bactrienne peut s'attaquer au bois ou toutes autres matires ligneuses l'aide d'une enzyme appele laccase, mais elle dtruit tout et ne laisse aucun noyau benznique pour former le sol, d'o l'action dtritique qui agit court terme sans augmenter la fertilit du sol sur une longue priode. 41- Le recours aux nutriments, qu'ils soient d'origine chimique ou dtritique, ne peut en aucun cas avoir une action ni sur la pdognse et ses nombreux mcanismes, ni sur la fertilit; c'est une effet hic et nunc c'est--dire ici et maintenant, d'o la dgradation continue du substrat tellurien qui nous nourrit. COMMENT VALUER LES BRF 42- Compte tenu de la nature et du rle des BRF dans la rgnration des sols et leur remise en tat de produire, on ne peut se limiter aux seules mesures des rendements set des revenus pour en connatre la valeur relle. 43- Le sol doit d'abord tre pris en compte et soumis des chantillonnages et des analyses, permettant de suivre la biotransformation tout au cours d'un cycle minimal de 5 annes. La mesure des rendements vient rvler les effets positifs ou ngatifs de la biotransformation et ses consquences sur la productivit du sol. La connaissance de l'volution des BRF et des aspects conomiques sont les moyens les plus justes pour valuer la technologie BRF. 44- En plus d'apprcier l'tat de sant du sol, son rtablissement, sa stabilit et la durabilit de la productivit retrouve, cette valuation globale deviendra un outil prcieux au service de l'agroalimentaire. Il est vident que les normes actuelles sont insuffisantes et qu'il faut les remplacer en mettant l'accent sur la biotransformation et sur les moyens de mesurer les principes actifs dterminants. On a compris que ses normes additionnelles devront tre dcrites et tre mesurables. Elle sont indispensables tout intervenant, car elles mettent en cause la ressource la plus prcieuse; les sols vivants et productifs.

13

LES BRF ET LES CULTURES ANNUELLES 45- La technologie BRF a t mise au point dans le but de rhabiliter les sols pauvres et dgrads. Il va sans dire que le sol, son volution et son rtablissement ont t troitement surveills. Les cultures ont servi mesurer les contributions des BRF la croissance et aux rendements des diverses productions vgtales. 46- Compte tenu des espces ligneuses utilises, de la variabilit des rameaux fragments et surtout du temps requis pour la biotransformation qui va rendre le sol apte reevoir une culture, une stratgie d'intervention s'est impose. Les BRF interviennent, la fois, dans le temps et dans l'espace. Bien incorpors au sol, et la biotransformation bien amore, le temps devient un alli prcieux. C'est pourquoi la technologie BRF prvoit l'incorporation au cours de l'automne, suivie d'une priode de 6 7 mois, en pays tempr. Cette exigence respecte, le type de culture orientera les tapes suivantes. 47- Il faut tenir compte de la biotransformation des BRF et permettre au temps de rendre le sol friable afin de faciliter la prparation des lits de semences. Cette tape peut paratre longue, mais elle respecte toutes les activits biologiques mises en route par les BRF pour rhabiliter les sols. 48- Les sols rgnrs vont servir des productions annuelles ou vivaces. Il est alors ncessaire d'observer une rgie impliquant le sol, les cultures, les rotations et le maintien d'une production rentable moyen et long terme. Les jardiniers marachers seront invits accrotre leur connaissance pour mieux grer des sols fragiles mais productifs. UNE TECHNOLOGIE PROMETTEUSE 49- On croit savoir, en agriculture, produire abondamment et selon des mthodes simples et bien connues, mais ce que l'on pratique vraiment c'est une forme d'exploitation intensive et acharne de la seule vraie ressource que sont les sols. Le temps est venu de rompre avec cette pratique et de prendre conscience

14

d'un moyen nouveau et prometteur, capable de redresser la situation actuelle et dsastreuse. 50- Ce moyen nouveau est d'une efficacit exceptionnelle et c'est la technologie BRF au service de l'agriculture. Elle associe la fort l'agriculture par le biais des sols que les rameaux fragments rgnrent et remettent en service les sols au profit de l'agroalimentaire. Cette innovation dpasse la simple technologie des engrais chimiques, car elle met en oeuvre tout un complexe biologique, dj actif en pdognse, mais que les proccupations alimentaires et conomiques des humains avaient totalement mis l'cart. 51- Cette technologie nouvellle est maintenant accessible et son utilisation et sa diffusion se feront par la force des choses et le cumul des rsultats. Bref, il est urgent que des initiatives soient prises et que la technologie nouvelle soit mise au service des diverses productions vgtales, 52- Comme cette technologie implique, la fois, le secteur forestier et l'ensemble des sols destins aux productions agricoles, il convient que les intervenants principaux, le agriculteurs et les forestiers, soient partenaires ds le dpart. Seuls des projets bien articuls peuvent assurer la production de BRF, leur utilisation rationnelle et l'obtention des rsultats souhaits. Ces projets sont souhaitables si l'on veut augmenter les connaissances pratiques et ncessaires l'expansion de cette technologie nouvelle.

15

Analyse stratgique des rgions du Qubec pour la valorisation agricole des Bois Ramaux Fragments (BRF) par leur digestion au sol.Requrant R.E.A.P.- Canada C.P. 125, Maison Glenaladale Sainte-Anne-de-Bellevue (Qubec) H9X 3V9 31 mars 2000

Dans le cadre du Programme d'aide aux entreprises agroalimentaires Sous le volet 7.1: activits de valorisation de l'agriculture rgionale

Sommaire Excutif1- Dans le secteur agricole, de nouvelles technologies sont ncessaires pour augmenter la productivit ainsi que pour soutenir la durabilit de ce milieu. La mise en place d'une productivit durable est lie au maintien de la fertilit du sol. Toutefois, une productivit intensive de cultures haute valeur ajoute mne la dgradation des sols. Un moyen pour rsoudre ce dilemme associ la production au Qubec pourrait se trouver dans l'utilisation des BRF (Bois Ramaux Fragments) comme amendement au sol. Contrairement au reste de l'Amrique du Nord, le Qubec offre une situation unique o l'on trouve une production intensive de cultures de haute valeur proximit de rgions forestires o des rsidus d'exploitation sont amplement disponibles. Ceci reprsente un potentiel 16

considrable d'augmentation des revenus gnrs par les cultures intensives haute valeur ajoute par l'utilisation des BRF. Ils sont bien connus comme l'un des moyens les plus efficaces pour l'amlioration de la fertilit court terme. Puisque un bon amnagement de la fertilit du sol est incontournable pour une haute productivit cots raisonnables, les BRF reprsentent une excellente perspective d'avenir pour une solution long terme. 2- Les fermes, o les cultures sont le mieux adaptes l'usage des BRF, seraient celles cultivant des petits fruits et des lgumes sur des sols l'exclusion des sols organiques. Ces fermes, cultivant un mlange de lgumes et des petits fruits se retrouvent partout au Qubec et sont axes surtout sur la vente de produits frais. Elles sont considres comme tant les plus prometteuses puisqu'elles produisent gnralement une diversit de lgumes et de petits fruits (framboises et fraises) haute valeur ajoute. De plus, les sols associs ces cultures souffrent frquemment de problme de scheresse et de faibles taux de matire organique, causant une rduction des rendements et de la qualit. Au Qubec, les fermes utilisant les BRF se trouvent surtout dans ce systme agricole. Cependant, ces producteurs qui utilisent les BRF ne semblent pas concerns jusqu'ici par les cultures les plus susceptibles de bnficier le plus de cette utilisation du bois ramal fragment. Ces producteurs semblent plutt intresss l'augmentation de la fertilit du sol dans l'ensemble de leurs exploitations.

I

Introduction

3- La matire organique ainsi que la structure et l'activit biologique des sols sont essentielles la qualit et la fertilit des terres agricoles. Sans une amlioration de ces proprits, on ne peut atteindre une augmentation de l'efficacit des engrais utiliss, une rduction des maladies des plantes ainsi qu'une diminution des pertes de sol et d'lments nutritifs caus par le ruissellement des eaux de surface et de l'rosion. L'utilisation de fertilisants minraux augmente les rendements court terme. Ces derniers n'ont aucun impact bnfique sur la qualit du sol long terme. Par consquent, le maintien de la fertilit et de la qualit des sols par des apports de matires organiques est d'une importance majeure dans l'ensemble des pratiques culturales d'une agriculture moderne durable, rentable et respectueuse de l'environnement. 4- Plusieurs recherches ont port sur des applications d'amendements ligneux au sol tels l'utilisation de BRF (Bois Ramaux Fragments) et, plus rcemment, l'emploi de rsidus mixtes de papetires. Puisque ces amendements sont riches en lignine, ils produisent des acides humiques en assurant une cohsion des agrgats du sol. 5- Les BRF peuvent tre caractriss comme tant des rameaux (avec ou sans feuilles), d'un diamtre infrieur 7 cm, fragments ou broys moins de 10 cm de longueur. Les essences utilises le sont selon leur disponibilit. Les BRF 17

rgnrent et amliorent le sol en terme de structure, de biomasse et d'activit microbienne, d'augmentation de la matire organique avec une rduction notable de l'rosion. En amliorant ainsi la qualit des sols, les BRF ont indirectement une influence positive sur la fertilit des sols moyen et long terme. Cette valeur fertilisante a une influence positive galement sur l'augmentation des rendements et de la qualit des rcoltes, tout comme de l'environnement. long terme, l'utilisation d'amendements organiques pourrait amliorer la qualit des sols, des rendements et de la qualit des productions tout en rduisant la pression de l'agriculture sur l'environnement. De plus, les amendements organiques ont un effet rpressif sur la germination de nombreuses mauvaises herbes. Cela rduit l'utilisation des herbicides et protge ainsi l'environnement (Hbert, 1998). En rduisant la dpendance d'intrants onreux comme les fertilisants chimiques, herbicides et biocides, une plus grande partie des revenus resteront la ferme. 6- Au Qubec, les biosurplus provenant de l'exploitation forestire que sont les rameaux reprsentent une source importante d'amendements organiques qui est value un million de tonnes/anne (Grgoire 1976). Cependant, l'organisation actuelle ne garantit pas un approvisionnement fiable. Toutefois, les mondages urbains et industriels, l'exploitation forestire ainsi que les travaux sylvicoles, principalement d'essences feuillues, pourraient constituer une source ventuellement stable de BRF. de qualit fiable et de composition homogne. 7- Plusieurs tudes indiquent que les apports d'amendements organiques amliorent de manire trs significative les rendements de cultures intensives telles le seigle, les pommes de terre, l'avoine et les fraises etc (Chervonyj, 1999; Ndayegamiye, 1998; Rgis, 1998; Gasser et al., 1995). Ces augmentations sont gnralement relies la matire organique rsistante la minralisation ainsi que l'amlioration de la structure, avec une rduction de la compaction du sol. Cette matire organique permet, long terme, d'amliorer la qualit du sol grce l'augmentation et au maintien de l'activit biologique. Ces effets positifs sur la qualit des sols et le rendement des cultures ont suscit un grand intrt en agriculture dans l'optique de la valorisation de ces amendements organiques. 8-Puisque les recherches effectues sont actuellement confines une chelle rduite, le temps est venu de mettre sur pied des essais plus grande chelle pour mettre au point une technologie raliste. L'tude de telles oprations commerciales, permettant d'tablir des cots, par rapport aux gains raliss moyen terme, permettront d'tablir les seuils de rentabilit la ferme en fonction des cultures. Ainsi, des donnes seront mises la disposition des fournisseurs de BRF dans le cadre d'un march agricole selon les rgions et les cultures. 9- Ces impacts, positifs sur plusieurs volets du bilan agricole, pargneront aux gouvernements et aux producteurs les cots de restauration des sols dgrads par les cultures intensives. Les sols en productions intensives comme la pomme de terre et le mas sont particulirement sensibles l'rosion et 18

la dgradation. D'autres cultures telles celles des fraises et du brocoli sont sensibles la scheresse. L'utilisation d'amendements organiques rendra ces sols plus productifs avec des productions plus rentables dans une perspective de dveloppement durable. 10- Ce projet a plusieurs objectifs. Le premier objectif est d'identifier les rgions les plus aptes l'usage des BRF au Qubec. Le deuxime objectif est d'identifier les rgions ayant le meilleur approvisionnement en BRF et les cultures pouvant le plus en bnficier. Cela sera possible l'aide d'tudes disponibles et de soutien financier. Un troisime objectif est de relever et partager le niveau de connaissances des producteurs qubcois. Finalement, d'identifier les rgions du Qubec et leurs types de cultures pour la mise sur pied d'un rseau propre au dveloppement des BRF pour un plus grand impact sur l'utilisation des BRF au Qubec. Nous prvoyons qu'un rseau de producteurs/chercheurs se developpera au Qubec durant les cinq prochaines annes et que cette technologie des BRF deviendra une ralit.

Rfrences bibliographiquesChervonyj, A. (1999) Research Project on RCW technology on rye (Secale cereale). Universit Laval, Facult de Foresterie et de Gomatique. et Centre de Recherche en Dveloppement International avril 1999. pp. 60. Gasser, M-O., Ndayegamiye, A., Laverdire, M-R. (1995). Effets de rotation et d'amendements ligneux (BRF) sur la production de pomme-de-terre et sur les proprits du sol. Can. J. Soil Sci. 75: 385-390. Grgoire, R. (1976). Gnralits sur la production des dchets. In: tude de praticabilit sur l'utilisation de sources non traditionnelles d'nergie et de protines pour l'alimentation animale. Centre de recherches en nutrition, Universit Laval, Qubec. 562 pp. Hbert, M. (1998). Critres environnementaux pour la valorisation des rsidus de papetires et autres matires rsiduelles fertilisantes. Colloque de l'UPA: "L'utilisation agricole et sylvicole des rsidus de papetires". Septembre 1998. Shawinigan, Qubec. N'dayegamiye, A. (1998). Valorisation agricole de boues mixtes de papetires dans les cultures de mas grain et de soja. Colloque de l'UPA: L'utilisation agricole et sylvicole des rsidus de papetires. Septembre 1998. Shawinigan, Qubec. Rgis, S. (1998). Valorisation des rsidus de papetires dans les cultures fourragres et horticoles. Colloque de l'UPA: "L'utilisation agricole et sylvicole des rsidus de papetires". Septembre 1998. Shawinigan, Qubec.

II L'exprience pratique ce jourRecherche en foresterie 11- Des travaux ont t d'abord poursuivis l'Universit Laval pour savoir si une partie en particulier de l'arbre est responsable de la rgnration des sols. On s'est intress tout particulirement aux rameaux puisque les nutriments 19

y sont concentrs. Il faut mentionner que la prsence de bois de tronc n'est pas nfaste au sol ni aux cultures mais sa contribution est trs marginale mme long terme. En se dcomposant, le bois de tronc produit principalement du gaz carbonique sous l'action des bactries alors que les rameaux renferment beaucoup de nutriments chimiques et biochimiques pour permettre aux micro-organismes, particulirement certains champignons, de pouvoir crer la matire organique humifie et stable. 12-Ces expriences ont amen comparer les effets des BRF provenant de plusieurs essences forestires sur la vgtation. Donc, les effets de vingt-cinq espces sur la vgtation ont t mis l'essai. Il ressort de ces expriences que: a) Les rsineux (espces conifres) bloquent le processus de formation du sol lorsque leur proportion est suprieure 15 ou 20 % de la totalit des espces utilises. b) Les espces de bois franc climaciques (rables, chnes, htre, etc.) donnent les meilleurs rsultats que celles des feuillus non climaciques (bouleaux, peupliers, trembles etc.). Recherches sur les applications agricoles 13- L'IRDA9 a procd une premire exprience au dbut des annes 80. Il s'agissait d'une valuation de l'effet des BRF frais et humifis (composts pendant un an) sur la culture des pommes de terre. Cette recherche a dmontr que: a) Les BRF frais donnent de meilleurs rsultats que les BRF humifis. b) Lorsqu'ils sont appliqus au printemps, les BRF ncessitent un appoint de 1,9 kg d'azote par tonne de BRF humide. c) La faim (immobilisation) d'azote est ngligeable ds la seconde anne. d) Le taux d'humidit du sol augmente significativement pendant la deuxime anne, mais pas la production. 14- L'IRDA a donc entrepris une seconde recherche, cette fois sur la frquence de la gale dans les pommes de terre. Les effets de l'emploi d'une rotation de compost, de BRF et d'un engrais vert ont t compars. Les rsultats prliminaires ont dmontr qu'une comparaison systmatique avec une fumure chimique dans toutes les expriences, les meilleurs rsultats ont t obtenus avec l'utilisation des BRF ou du compost. Donc, ces deux amendements peuvent effectivement rduire l'incidence de la gale chez la pomme de terre. Recherche la ferme 15- Huit expriences la ferme ont t entreprises dans le cadre du Plan Vert. En gnral, ces expriences ont dmontr que les BRF ont un effet bnfique sur le sol et les cultures. Les pommes de terre ont t testes, certaines9Institut de Recherche en Dveloppement Agricole

20

cultures marachres, quelques grandes cultures, les pturages et les petits fruits. Sauf une exprience o le mildiou a dtruit l'ensemble des parcelles, de bon rsultats ont t obtenus pour la plupart des cultures. Par contre, les rsultats obtenus avec un paillis de BRF sur les petits fruits ont t moins concluants que l'utilisation de la paille. 16- En plus de se pencher sur l'aspect agronomique, une fragmenteuse a t mise au point dans un de ces projets. Une fourragre a t modifie pour fragmenter les branches. Toutes ces expriences ont t faites sur une priode relativement courte. Comme les effets des BRF se font sentir sur plusieurs annes, la valeur conomique du BRF n'a pas p tre tablie. Expriences pratiques 17- En plus de toute ces recherches, une somme d'exprience a t acquise par plusieurs agriculteurs qui n'ont pas attendu le soutien des spcialistes. Notre sondage n'a eu trait qu' l'utilisation des BRF sur des fermes laitires, de grandes cultures, celles des cultures de petits fruits, des cultures de serres et des cultures marachres. Descriptions des expriences avec les BRF 18- La majorit des producteurs contacts suivent les mthodes gnralement recommandes. Ils utilisent le BRF en compostage de surface, pandu l'automne (environ 40 t/ha) avec un pandeur fumier et ne font pas de fertilisation d'appoint. Le BRF est incorpor avec un disque ou une herse. Les rsultats indiquent que les producteurs qui appliquent le BRF tard l'automne ou au printemps augmente la fertilisation ou signalent des pertes de rendements. Un retard dans la dcomposition a t signal dans un cas o le BRF n'a pas t incorpor. Quelques exemples des expriences vcues: 19- M. Carrier de Lvis est un pionnier de l'utilisation des BRF. Il les utilise depuis plus de 20 ans sur ses cultures marachres et ses fraises. D'aprs lui, les BRF corrigent les carences en magnsium et en matire organique de ses sols en augmentant cette dernire. . 20- M. Marcoux de Beaumont a galement utilis les BRF pendant longtemps, principalement sur ses champs de fraises. Les BRF sont labours l'automne puisque le lit de semence est trop grossier avec un simple hersage. Il signale que les rendements, la saveur et la grosseur des fruits sont toutes suprieures avec l'utilisation des BRF. 21- Suite la tempte de verglas de 1998, un groupe d'environ une douzaine de producteurs de grandes cultures ont utilis les BRF sur une superficie de plus d'un hectare. C'est M. J.-P. Bonin, agronome, qui a suivi ces producteurs. Il est trs convaincu du potentiel des BRF, mme pour des cultures ayant une valeur faible par hectare (tels le mas et le soja. 21

22- M. Halde, un producteur laitier certifi biologique, utilise les BRF en plusieur tapes sur sa ferme. Le BRF sert d'abord de litire dans le parc d'exercise; il est ensuite transfr autour du tas de fumier pour absorber le liquide qui en sort; le fumier et le BRF sont enfin composts ensemble avant d'tre pandu au champ. M. Halde trouve que, de cette faon, il utilise le BRF son plein potentiel. 23- M. Dub qui avait particip une des tudes sur les pommes de terre, utilise maintenant le BRF dans ses serres. Dans son cas, la quantit de BRF ncessaire est moindre et il n'a pas besoin d'analyse conomique externe pour savoir que c'est profitable. Il indique que la structure du sol est plus belle que jamais. Principaux problmes ou difficults rencontrs 24- Quand on demande pourquoi les producteurs ne se servent pas de plus de BRF, le problme principal mentionn est le manque d'approvisionnement. Il peut s'agir de la fiabilit, de la qualit ou du prix. Certaines sources de BRF contiennent des dchets qui obligent les producteurs nettoyer le champ aprs l'application. D'autres lots contiennent des souches ou des buches non fragmentes qui peuvent causer des problmes de machinerie. Ces lots proviennent de certains mondeurs municipaux ainsi que les suites de la tempte de verglas de 1998. 25- Un autre problme, rencontr l'occasion, est celui des BRF contenant une proportion trop grande de bois de tronc ou de rsineux. 26- Les producteurs, avec qui nous avons communiqu, fragmentent eux-mmes les rameaux. Ils indiquent que le temps ncessaire pour cette opration est trop important. Observations et leons retenir 27- L'effet sur les rendements est difficile mesurer puisque l'exprience est en gnral restreinte et peu encadre. Il n'y a pas de consensus sur les attentes. Par contre, les producteurs s'entendent pour dire que: a) la qualit et la structure du sol sont amliores b) Le taux d'humidit et la rtention de l'eau sont amliors c) la faim d'azote cause peu de problme avec une application en fin d't, dbut d'automne d) il y a rduction des mauvaises herbes

22

Une meilleure utilisation agricole du BRF 28- Les producteurs indiquent que le type de culture a peu d'importance par rapport l'utilisation des BRF. Ceci vient probablement de la spcialisation des producteurs. Chaque producteur a valu le BRF en fonction de ses quelques cultures. De plus, les producteurs marachers qui produisent une grande varit de lgumes hsitent galement dire o ils gagnent le plus. Cependant, tous s'entendent pour dire qu'un sol lger et pauvre en matire organique bnficie le plus de cette technologie

III Caractrisation de l'offre par rgion29- Pour les agriculteurs dsirant utiliser les BRF, les facteurs importants considrer sont la qualit du produit, sa disponibilit et son prix: a) La qualit est dtermine par les essences utilises ( feuillus climaciques), la grosseur des branches est de 7 cm ou moins de diamtre) et l'absence de matires trangres. b) La disponibilit doit correspondre l'acquisition de volumes importants. c) Les principales composantes du prix sont les cots de fragmentation, de transport et de manipulation la ferme. Le cot de la matire premire (les branches) est gnralement peru comme tant nul puisque les branches sont considres comme un rsidu dchetaire. Certaines usines les utilisent comme combustible, ce qui pourrait faire augmenter la valeur initiale. 30-Il existe quatre sources de BRF au Qubec: a) les chantiers d'abattage forestiers et de traitements sylvicoles b) les lagages urbains et des voies de communication, c) les lagages du systme de distribution lectrique d'Hydro-Qubec, d) les forts et brise-vents privs. Cette dernire source ne sera pas tudie car elle n'est pas pertinente ce projet. 1- Sources potentielles de BRF: 31- Par ordre d'importance, voici ce qui nous semble tre les sources les plus intressantes pour la production de BRF: a) Les chantiers d'abattage forestiers et de traitements sylvicoles Aprs l'abattage, les arbres sont branchs sur place ou amens au chemin de dbardage pour tre branchs. Dans la seconde ventualit, des grands volumes de branches sont constitus et doivent tre limins pour faire place la rgnration ou la plantation, selon le cas. Qualit: Trois variables peuvent tre contrles: le choix des essences feuillues sur les parterres de coupe. Les branches de plus de 7 cm sont utilises pour l'ndustrie des ptes, celles qui restent sont de diamtres appropris pour 23

l'utilisation la ferme. Enfin, les risques de contamination sont faibles puisque les oprations sont effectues en fort. Disponibilit: Les contraintes sont du mme ordre que celles de l'approvisionnement partir des villes et du rseau public de transport. soit de faibles quantits avec peu de fiabilit d'approvisionnement. Prix: La fragmentation est faite par les fournisseurs avec une machinerie plus puissante, permettant des conomies d'chelle notables. Les cots de transport doivent galement tre considrs en fonction de l'loignement de la source de production. Voici une liste partielle de quelques socits qui pourraient tre mises contribution -La Socit Domtar, Windsor (Qubec) -Les Cartons St-Laurent, La Tuque (Qubec) -Domtar Limited, Cornwall (Ontario) -Wausau Paper Co, Groveton, (New Hampshire). USA 32- b) Les villes et le rseau de transport De grandes quantits de bois sont produites par les arbres d'alignement dans les villes chaque anne, rsultant des lagages et de l'entretien de la fort urbaine sans compter les accidents climatiques comme le verglas de 1998. Ce dernier a produit de grands volumes de bois dont les autorits doivent se dpartir cote que cote. Faute de mise en valeur la ferme, ces rameaux doivent tre enfouis ou brls au frais des villes. La ferme peut donc mettre en valeur, un cot trs bas, vitant des frais d'enfouissement de l'ordre de 40.00$/tonne Qualit: Aucun contrle des essences n'est possible dans de telles circonstances puisque le tout est peru comme un dchet sans valeur, d'o la prsence de rebuts dans la masse des BRF apports. Disponibilit: Comme les volumes produits doivent tre disposs au moindre cot, l'approvisionnement une ferme particulire devient variable et incertain. Prix: La fragmentation et, dans certains cas, le transport sont pays par les lagueurs. Ceci demande peu de travail la ferme, mise part l'limination des rebuts dans la masse des BRF.. Certaines municipalits, services de rcupration rsidus grand, East-Angus, Sherbrooke centralise chez les entrepreneurs recyclage. suite au verglas de 1998, ont instaur des de bois comme, Chteauguay, St-Basile-leet Montral. Cette rcupration peut tre ou sur les sites d'enfouissement et centres de

33- c) Hydro-Qubec Hydro-Qubec est dans une situation analogue celle des municipalits puisque la vgtation dans les emprises de transport d'lectricit doit tre maintenue hauteur trs rduite pour viter les court-circuits avec le sol. Les entrepreneurs au service d'Hydro-Qubec sont dans l'obligation de maintenir le cot

24

des travaux le plus bas possible, en rduisant au minimum les distances parcourir pour disposer des bois limins. Qualit: Les essences supprimes sont habituellement des bois de rsineux ou de feuillus non climaciques, donc de moindre valeur. Aucun problme de contamination n'a t rapport lors d'un sondage tlphonique. Disponibilit: Les contraintes sont similaires celles propres aux villes et municipalits, c'est--dire faibles volumes avec une fidlit d'approvisionnement fort variable. Prix: se rduit gnralement aux frais de transport. 34- L'entretien du rseau de distribution ncessite un laguage permanent et systmatique des arbres par des entrepreneurs locaux au service d'Hydro-Qubec. Par contre, certaines villes comme Sherbrooke produisent leur propre lecricit et procdent l'entretien du rseau de distribution (HydroSherbrooke). Ces services sont trs actifs actuellement, suite au verglas de 1998 et des grands vents de 1999. Une campagne d'entretien prventif du rseau de distribution lectrique est actuellement en cours. 35- Toutes ces sources sont parses et ne gnrent que de faibles volumes. De plus, il y a une multitude d'intervenants convaincre et tout un rseau mettre en place. 36- Une des sources les plus fiables actuellement pourrait tre Les Entreprises Murray d'East Angus. Cette petite socit possde un broyeur de type Tub Grinder capable de broyer des branches dont le diamtre est infrieur 90 cm Cette socit travaille contrat pour la socit papetire DOMTAR de Windsor. 37- La socit Domtar possde et exploite de vastes forts dans le sud du Qubec, en Estrie et en Montrgie. On trouve, dans le sud du Qubec, une multitude de forts prives de superficies restreintes. Les forts de la Domtar vont de la rgion de Woburn celles de Stoke et de Windsor ainsi que d'autres dans la rgion de Sutton. 38- La socit Domtar a tent de rcuprer, en 1999, les empilements de branches laisses sur les parterres de coupes, accessibles au chargement par camion. Toutefois, les projets de broyage ont t abandonns cause des cots trop levs. D'autres mesures sont prises pour disposer des empilements de branches laisses sur les chantiers d'abattage. 39- Nous avons pris contact avec M. Murray et il en ressort qu'il serait assez facile d'obtenir assentiment de la socit DOMTAR pour procder au broyage des rameaux pour la production de BRF. Les cots de broyage seraient de 11,00$ 12,00$ la tonne et le transport par camion de 1,40$ et 1,50$/km pour le nord de la Nouvelle-Angleterre. 25

Le nord de la Nouvelle-Angleterre 40-Plusieurs centrales thermiques au nord des tats-Unis s'approvisionnent en copeaux de bois franc (feuillus climaciques)pour la production d'lectricit. Certains des entrepreneurs, fournissant ces centrales, pourraient produire des BRF. Toutefois, aprs vrification, la production de copeaux avec des branches infrieures 7 cm pourrait tre difficile cause des modes d'exploitation. Les billes et les grosses branches sont broyes sans discernement pour la production de whole tree chips. Le prix actuel livr Burlington (Vermont) est de 21$ US/tonne courte (mesure anglaise). Au sud de Montral, un prix de 35$ 40$ (Can) la tonne mtrique serait raisonnable la livraison. 41- La production mensuelle d'un producteur est de l'ordre de 6000 tonnes/mois pour une centrale lectrique thermique et il n'y aurait aucune difficult pour fournir de 2000 3000m3/mois de BRF. Toutefois, il faudra nous assurer que cette production rencontre nos exigences de contenu et de qualit. Selon M. James Carter, les grumes ne rencontrant pas les exigences pour le sciage sont simplement broyes. Une visite sur place serait ncessaire avant. tout engagement 42- Les prix pays par les centrales thermiques du nord du New Hampshire semblent tre du mme ordre de grandeur. Par contre, la distance supplmentaire couvrir pour se rendre au Qubec serait plus grande. 2- Le cot des services d'entreprises spcialises 43- En 1998, la ferme R. et B. Fafard et M. Ral Fafard a t trs active dans le domaine du broyage des rameaux du verglas 1998. Toutefois, M. Fafard a d vendre son quipement pour cause de sant. Il va maintenant mieux et pourrait aider. Il a effectu beaucoup de dmarches auprs des municipalits de la Montrgie. Il a galement une grande confiance aux BRF. 44- Les entreprises Murray ont t actives pour le compte de la Socit Domtar en remplissant certains contrats. Elles sont actives dans la rgion montralaise et en Estrie. Ceci reprsente un contact privilgi et probablement le seul ayant accs aux exploitations de la Socit Domtar. Les prix mentionns sont valides pour l'anne 2000, et elle est en mesure de produire les volumes ncessaires. Une entente crite devra tre signe, suite une visite des chantiers de production, pour s'assurer de la qualit et pour rserver les volumes le plus tt possible. 45- M. Ovide Rouillard, de Windsor, est un autre entrepreneur faisant affaire avec Domtar et qui possde des broyeurs. Pour le moment, il serait prfrable de contacter Domtar pour vrifier si cet entrepreneur a l'exprience et l'accs aux forts de Domtar actuellement. 26

46- En conclusion, les Entreprises Murray semblent tre en mesure actuellement de gnrer un volume suffisant de BRF pour le projet dont on estime le prix variant de 11$ 12$/tonne (broyage) et de 1,40$/km par charge de 30 tonnes mtriques humides. Les cots seraient de l'ordre de 30$/tonne livres dans la rgion de Qubec (depuis l'Estrie) et de 25$/tonne pour la rgion de montralaise. Pour Lanaudire, les prix seraient les mmes si l'approvisionnement est possible partir de la rive-nord. En Estrie, on estime le cot environ 20$ la tonne livre. IV Caractrisation de la demande par type de production 47- Au Qubec, nous avons trois principaux types de productions: les productions animales, les grandes cultures commerciales et les productions marachres et horticoles. a) Les productions animales ont accs aux fumiers et cultivent des productions faible valeur ajoute pour l'alimentation animale. Les BRF ne reprsentent pas un grand intrt pour eux b) Les grandes cultures (mas, soja, crales) sont aussi des cultures faible rapport conomique sur de grandes superficies. Puisque l'investissement en BRF sur 3 annes est de l'ordre de 1000.00$, il n'y a pas de justification conomique procder. En rsum, le potentiel d'utilisation des BRF demeure dans les cultures haute valeur ajoute comme les productions marachres . 48- Parmi les productions marachres au Qubec, il y a les productions sur muck (terre noire), celles de pommes de terre sur sols sableux et les autres diversifies que sont les lgumes et les petits fruits sur des terres franches. Trois types de productions marachres, qui semblent convenir l'utilisation des BRF, seraient les fraises, les framboises, les lgumes transplants et le mas de table sur terres franches. L'apport des BRF serait un amendement amliorant la qualit des sols en gnral, et non pas pour une culture particulire. Nous retrouvons ces avantages dans les lignes qui suivent

L'tat de la situation:49- La plupart des productions marachres au Qubec sont concentres l'intrieur d'un primtre dont le rayon est de 200 km autour de Montral. Environ 65% des superficies en production marachre se retrouvent en Montrgie (Figure 1). Pour les lgumes destins la conserverie (mas de table, haricots, pois etc.), la concentration est encore plus accentue avec 89% des producteurs localiss dans la Montrgie. Pour sa part, la culture de la pomme de terre est plus disperse travers le Qubec, mais 21% de la production se trouve dans Laval-Lanaudire et 13% en Montrgie (Figure 2). La rgion Qubec/Chaudire-Appalaches est la plus grande productrice de pommes de terre avec 29% de la production du Qubec. Pour ce qui est des fraises, environ 30% 27

de la production se retrouve dans les rgions au nord de Montral (LavalLanaudire-Laurentides) et 21% se retrouve en Montrgie. Potentiel conomique des BRF 50- L'information donne par les producteurs et les statistiques, au tableau 1, mettent en vidence que les cultures revenus importants prsentent le meilleur potentiel d'utilisation susceptible d'apporter une rponse conomique positive par rapport l'utilisation des BRF. Mentionnons les fraises et les framboises ainsi que les cultures marachres par repiquage au champ (poivrons, tomates brocoli, choux, choux fleurs). Ces cultures apportent des revenus importants l'conomie agricole qubcoise. eux seuls, les petits fruits ont une valeur annuelle de $22 millions (Figure 4). Les cultures lgumires sont de l'ordre de $53 millions annuellement (Figure 3). Pour leur part, le mas de table et la pomme de terre sont candidats l'utilisation des BRF, avec des revenus annuels respectifs de $20,3 et $7,1. Dans l'ensemble, ces cultures gnrent des revenus annuels de $164,4. Elles sont capables de gnrer les revenus ncessaires la rhabilitation des sols qu'elles utilisent pleine capacit. Ces cultures reprsentent une superficie de3,066 hectares pour les petits fruits, 6,495 hectares pour les cultures lgumires repiques, 11,736 hectares pour le mas de table et 19,000 hectares pour la culture de la pomme de terre. Dans leur ensemble, ces cultures couvrent 40,297 hectares. Les cultures les plus importantes pour l'conomie qubcoise, donc pour l'utilisation des BRF, sont respectivement les pommes de terres, le mas de table, les fraises, et le chou vert. Tableau 1Quelques statistiques sur les cultures marachres au Qubec (donnes de1997; Bureau de la statistique du Qubec).culture superficies (ha) brocoli 1619 carottes 3820 choux 2084 chou-fleur 1052 haricots verts 3794 laitues 2337 mas de table 11736 oignons jaunes 1639 poivrons 728 tomates 1012 pommes-terre 19000 fraises 2307* framboises 759 production (tonnes) 21108 106 800 64436 16624 22499 77758 97932 60556 9741 14436 413400 10433 1406 rendements (tonnes/ha) 13,0 28,0 30,9 15,8 5,9 33,3 8,3 36,9 13,4 14,4 21.8 4,50 1,90 revenus (millions $$) 13,7 28,6 15,4 6,90 6,50 40,5 20,3 15,10 6,2 8,90 71,1 16,4 5,6 revenu/ ha 8462 7487 7390 6559 1713 17330 1730 9313 8517 8795 3742 7109 7378

*incluant les superficies non productives

51- En plus des secteurs mentionns, il y a les productions serricoles . elle seule, la tomate de serre couvre 60 ha pour une valeur annuelle de $28 millions. 28

52- Il semble vident que ce sont les cultures haute valeur conomique ajoute qui sont les plus susceptibles de manifester une rponse positive. Une culture, ayant un revenu de 5000,00$/ha annuellement, est susceptible de bien ragir aux BRF. Ces cultures de trs haute valeur sont les brocolis, les carottes, les choux, les choux-fleurs, la laitue, les oignons jaunes, les poivrons, les tomates, les fraises et les framboises. Les cultures de haute valeur sont celles ayant un revenu annuel entre 2,500$-5,000$/ha, comprennent les pommes de terres. Celles de valeur moyenne donnent un revenu annuel se situant entre 1,000$-2,500$/ha, comprenant les haricots et le mas de table (tableau 1). Les cultures faible valeur, donc de moins de 1,000$/ha comprennent les crales, le mas-grain et le soja. Les cultures qui bnficieront le plus des BRF sont celles sensibles la scheresse, comme les fraises, brocolis, laitues, oignons, carottes et poivrons. Toutes ces productions reprsentent de grandes superficies au Qubec l'exception des poivrons, tomates et framboises. Dernirement, les cultures repiques au champ ou ayant de semences de gros diamtre profitent galement des BRF. 53-Une augmentation de 5 10% d'une culture rapportant 7,500$/ha annuellement reprsente une sommme supplmentaire de 375$ 750$, en revenus. Ceci couvrirait les cots des BRF, puisqu'il en cote environ 1000$ l'hectare pour une priode de trois ans. De plus, une qualit suprieure est obtenue avec certaines cultures, telles les fraises et les pommes de terres.

Annexe IDirectives d'utilisation des BRF Le secteur biologique 54- Une dernire remarque portant sur le secteur de l'agriculture biologique au Qubec. Ce secteur agricole a le taux de croissance le plus rapide dans l'conomie agricole actuelle raison de 25% annuellement. Ces cultures dites biologiques, commandent une prime de prix de 25% 30% sur le march actuel. Les fermes biologiques sont gnralement situes la priphrie des rgions productions intensives. Pour ces cultures, les BRF reprsentent un attrait certain. L'agriculture dite biologique repose uniquement sur l'utilisation d'intrants biologiques composts o les BRF pourraient reprsenter un complment trs intressant. Potentiel agronomique des BRF pour les cultures marachres 55- Plusieurs cultures marachres pourraient largement bnficier d'un apport BRF au sol. a) Premirement, les cultures, trs haute valeur ajoute, o de lgres augmentations de rendement et de qualit peuvent gnrer des augmentations intressantes de revenu. 29

b)Deuximement, ces cultures intensives sont trs exigeantes sur le sol avec des labours, des passages frquents pour les traitements phytosanitaires et de nombreux passages pour la rcolte. c) Finalement, ces cultures laissent peu de rsidus au sol, donc un apport extrmement rduit de matire organique. ceci, on doit ajouter que, trs, souvent ,le sol est laiss nu, le rendant vulnrable l'rosion hydrique et olienne. 56- Les productions marachres, susceptibles de bnficier le plus des BRF, sont celles qui sont le plus sensibles la scheresse, comme les fraises, brocolis, laitues, oignons, carrotes et poivrons. Ces productions couvrent de grandes superficies au Qubec, mises part celles des poivrons, tomates et framboises qui galement pourraient bnficier d'un tel apport de BRF. a) Les Crucifres: choux, choux-fleurs, brocolis. 57- Les crucifres sont relativement sensibles la scheresses tout particulirement les chou-fleur et brocoli. Les BRF peuvent augmenter la capacit de retention d'eau dans le sol et de sa disponibilit pour la croissance des plantes. b) Les productions de conserverie: mas de table, haricots. 58-Les haricots sont sensibles la scheresse et les BRF peuvent contribuer rsoudre en partie ce problme. D'autre part, ces productions sont sensibles plusieurs maladies. Les BRF peuvent contribuer une rduction de la virulence de certains pathognes du sol. Les frquents passages pour la rcolte par de lourdes machines, lorsque les sols sont trop humides, pour des raisons de mise en march, augmentent les problmes de compaction du sol. Les BRF peuvent diminuer la compaction des sols par l'activit biologique qui rsulte de leur application.. c) Les productions sur muck (terres noires): carottes, laitues, oignons 59- Aprs plusieurs annes de culture intensive, les mucks s'affaissent par rosion olienne et surtout par la transformation biochimique cause par l'activit microbienne. L'application de BRF serait un apport important pour maintenir le potentiel agronomique de ces sols. Il dcoule de cette situation, la prolifration de nmatodes phytovores s'attaquant particulirement aux cultures de carottes. Les BRF vont provoquer des changements de structure des populations de nmatodes du sol et diminuer d'autant les impacts ngatifs de leur activit. d) Les pommes de terre 60- Les pommes de terre sont souvent cultives sur des sols sableux o il y a un fort lessivage des intrants. De plus, le travail frquent du sol active les conditions propres l'rosion, en plus des pertes de matire organique par une activit biologique intense. Les BRF, en augmentant la matire organique du sol, vont diminuer les pertes par l'rosion hydrique et olienne, tout comme le lessivage des intrants. Cependant, il faut un bon systme de rotation des cultures pour que les rsidus de BRF n'interviennent pas ngativement dans les pratiques culturales et de rcolte. 30

e) Les fraises et framboises 61- Les cultures de fraises et de framboises sont trs sensibles la scheresse cause des systmes racinaires superficiels. Un manque d'eau est trs prjudiciable la production. Les BRF peuvent augmenter la disponibilit de l'eau et sa conservation dans le sol. Il existe un longue exprience ce chapitre de la part de plusieurs producteurs avec l'utilisation des BRF dans la culture de la fraise. f) Les Solanaces: tomates et poivrons 62- Mme si les tomates et les poivrons ont des systmes racinaires assez profondes, les fortes variations du taux d'humidit du sol sont suffisantes pour diminuer la qualit des fruits (fendillement, pourriture apicale, etc.). Les BRF peuvent augmenter la capacit de rtention et de mise en disponibilit de l'eau dans le sol et rduire ces fluctuations de disponibilit en eau.

V Analyse stratgique des rgions63- Parmi toutes les rgions tudies, ce sont celles de la Montrgie et de Lanaudire qui prsentent le meilleur potentiel d'utilisation 64- En ce qui regarde l'approvisionnement en BRF, c'est dans les rgions qui possdent une vaste zone forestire que l'approvisionnement sera le plus facile et le moins onreux; mais la Montrgie fait exception Il nous apparat important de mettre sur pied un rseau de production et de distribution de BRF pour une mise en march efficace. Toutefois, la Montrgie qui reprsente le plus grand potentiel d'utilisation de BRF, ncessite une source d'approvisionnement fiable et cots acceptables. 65- Tout compris, on estime le prix de revient des BRF environ 25$/tonne humide livre au champ. Le camionnage peut augmenter les prix selon les distances de transport. raison de 40 tonnes/ha la premire anne, il en cotera 1000$ l'hectare. 66- Le meilleur scnario conomique serait celui de cultures de haute valeur cultives proximit d'une rgion forestire. C'est dj une ralit pour plusieurs agriculteurs qubcois. Cependant, les efforts doivent tre maintenus afin d'acclrer le dveloppement de ce march pour les BRF.

31

Annexe II Directives d'utilisation des BRFLe sol: 67- En gnral, les sols sableux et argileux ragissent bien aux BRF. Ils sont efficaces sur les sols argileux par l'amlioration de la structure et la formation des agrgats argilo-humiques. Pour les sols sableux, il y a formation d'agrgats organiques qui jouent une rle analogue ceux d'origine argilo-humique, tout en faisant partie de la nourriture de la microfaune, d'o la ncessit d'applications plus frquentes ou en volumes suprieurs Les cultures: 68- Les cultures marachres hauts revenus ncessitent une bonne fertilit cause de pratiques plus intensives. Dans ce cas, l'utilisation des BRF augmente les rendements et la qualit, tout en rduisant le cot des intrants. C'est pourquoi les fraises, le mas de table, le brocoli, et les pommes de terre rpondent bien l'application des BRF. Les applications: 69- L'exprience nous montre que 40t/ha (150m3/ha), la premire anne est optimum. Toutes les applications supplmentaires en volume n'ont pas montr de rsultats accrus, tout comme des quantits infrieures ne sont pas suffisantes. Des applications peuvent tre ncessaires dans les annes suivantes, mais taux rduit, permettant de maintenir actifs les mcanismes biologiques en cause. En gnral, une quantit de 20 t/ha devrait tre applique par la suite aux trois ans. Les essences recommandes: 70- Les BRF, donnant les meilleurs rsultats sont ceux d'essences feuillues climaciques comme l'rable sucre, le cerisier tardif, le chne rouge, le htre, le bouleau jaune, le tilleul et les frnes. Cependant, des arbres de peuplement de qualit infrieure comme l'rable rouge, le peuplier faux-tremble et le bouleau papier ne permettent pas d'aussi bons rsultats. DANS TOUS LES CAS, UN MLANGE D'ESSENCES EST PRFRABLE. l'heure actuelle, nous pensons qu'il y a une relation troite entre les contenus en lignines et en diffrents polyphnols facilement hydrolysables et la qualit des rsultats obtenus. Dimension du matriel: 71- Les meilleurs effets sur le sol sont obtenus en utilisant des rameaux mesurant 7 cm ou moins de diamtre. Ils proviennent de forts climaciques diversifies telles l'rablire htre et bouleau jaune, l'rablire tilleul, la chnaie borale, l'ormaie-frnaie, etc Ces rameaux contiennent 75% des nutriments associs aux lignines et polyphnols. Les rameaux doivent tre broys et donner des BRF ne dpassant pas 10 cm de longueur. LA FRAGMENTATION DOIT 32

ETRE FAITE PARTIR DE RAMEAUX FRAIS, NON PAS SCHS, ALORS QU'ILS ONT PERDU LA PLUPART DE LEURS NUTRIMENTS. L'pandage: 72- Le matriel fragment (copeaux) doit tre pandu sur le sol l'aide d'un pandeur fumier. De plus, les BRF ne devraient pas tre composts ni soumis au labour mais devraient plutt tre pandus en couche mince d'environ 1 cm d'paisseur et mlangs superficiellement l'aide d'un chisel de prfrence. Priode d'pandage: 73- Il est prfrable d'utliser le BRF immdiatement aprs la fragmentation. Il ne devrait jamais sjourner longtemps en tas, moins d'tre produit en hiver. Si l'pandage ne peut tre complt dans les 48 heures suivant la fragmentation, il est prfrable de conserver les copeaux en couche de moins de 30 cm pour prvenir le compostage. Les BRF ne doivent pas tre composts pour pouvoir tre coloniss immdiatement par les champignons du sol (Basidiomyctes), faute de quoi, les bactries indsirables prennent la place et donnent de bien moins bons rsultats. C'est l'automne qu'il faut procder l'pandage (octobre dcembre), rduisant les problmes causs par l'immobilisation de l'azote. L'pandage printanier n'est pas recommand. L'enfouissement de BRF: 74- Le mlange, par hersage avec les 10 premiers cm. du sol, est suprieur toutes les autres mthodes. Il faut viter un enfouissement profond, particulirement sur les sols lourds. Ils peuvent galement tre utiliss en paillis, mais peuvent retarder ainsi le rchauffement du sol en dbut de saison de croissance. Il est prfrable d'viter les labours durant les trois premires annes. Pour ce qui est des sols faible rendement, il est prfrable de procder l'enfouissement par hersage l'automne. Au printemps suivant un semis de lgumineuse serait recommandable pour augmenter la disponibiit d'azote. Aprs une priode de deux ans, une culture marachre haute valeur peut tre faite sans tre compromise par une carence d'azote. ANNEXE III

Contacts avec des fournisseursLes Entreprises Murray Monsieur Steeve Murray (819) 832-3737 Cartons St-Laurent Inc. 1000 Chemin de l'usine PO Box 914 La Tuque (Qubec) G9X 3P8 33

(819) 676-8112 Domtar Inc. PO Box 1010 Windsor, (Qubec) J1S 2L9 Exploitation forestire Denis Gingras, responsable (819) 845-8409 Domtar Inc. PO Box 40 Cornwall, (Ontario) K6H 5S3 (613) 932-6620 James Carter Entrepreneur, rgion de Chteauguay, N.Y. (518) 561-8218 Ferme R&B Fafard Monsieur Ral Fafard St-Basile-le-Grand (Qubec) Wausau Papers of New Hampshire, Inc. 3 Mechanic St Georgetown (New Hampshire) (603) 636-1154 Dpt lgal: Bibliothque Nationale du Qubec, mai 2000 ISBN 2-921728-52-4Publication n 120 avril 2000 Groupe de Coordination sur les Bois Ramaux UNIVERSIT LAVAL Dpartement des Sciences du Bois et de la Fort Qubec G1K 7P4 QUBEC CANADA courriel [email protected] http//forestgeomat.ffg.ulaval.ca/brf/ FAX 418-656-5262 tel. 418-656-2131 poste 2837 ISBN 2-921728-52-4

34