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Numéro 135 | Juin - juillet 2012 | 5 Euros Dossier Où en est la natation mondiale ? page 34 > Actu L’Open EDF 2012 page 26 > Hors lignes Julien Sauvage page 44 > Der olympique Magazine www.ffnatation.fr PREMIER SUR LA NATATION

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DossierOù en est la natation mondiale ? page 34

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Natation MagazineN°135 • Juin - juillet 2012

Edité par la Fédération Françaisede Natation. TOUR ESSOR 93, 14 rue Scandicci, 93 508 PANTIN.Tél. : 01.41.83.87.70Fax : 01.41.83.87.69 www.ffnatation.fr

Numéro de commission paritaire0914 G 78176 – Dépôt légal à parution

Directeur de la publicationFrancis Luyce

Rédacteur en chefAdrien Cadot ([email protected])

Ont collaboré à ce numéroJean-Pierre Chafes, Laure Dansart, Raymonde Demarle, Céline Diais, Eric Huynh, Celia Delgado Luengo, Graham Mellor.

Service abonnementClémence Bègue,[email protected]él. : 01.41.83.87.70

Comité de rédactionLouis-Frédéric Doyez, David Rouger, Christian Donzé etla Direction Technique Nationale

PhotographiesAgence KMSP

Maquette et réalisationTeebird Communication

ImpressionTeebird, 156 chaussée Pierre Curie59200 TourcoingTél. : 03.20.94.40.62

Régie publicitaireHorizons Natation, TOUR ESSOR93, 14 rue Scandicci,93508 PANTINTél. : 01.41.83.87.52

Vente au numéro 5 euros

Publicités et petites annonces aujournal et tarifs sur demande à[email protected]

www.ffnatation.fr

Magazine

La somme de nos réussites

Édito13

5Nous y voilà ! Aux portes des Jeux Olympiques. Depuis des mois, nos champions sont

mobilisés. Concentrés comme jamais, ils répètent leurs gammes en espérant intégrerle panthéon olympique. Le challenge est à leur portée. Comme Jean Boiteux en 1952

(Helsinki), Laure Manaudou en 2004 (Athènes) et Alain Bernard il y a quatre ans (Pékin),nous viserons l’or. Et croyez-moi, les prétendants ne manquent pas. Avec Camille Muffat,Camille Lacourt, Yannick Agnel, Fabien Gilot, Amaury Leveaux et les relais 4x100 et 4x200 mnage libre, la natation française dispose de réelles chances de podium.

Plusieurs titres olympiques viendraient conforter notre progression. Voilà une décennie quenotre discipline s’illustre dans toutes les compétitions et sur tous les continents du globe. Unedécennie de succès et de victoires éclatantes. Je songe notamment aux dernières campagnes :les championnats d’Europe de Budapest (août 2010), où les Bleus décrochèrent vingt-trois médailles dont huit titres continentaux, et les championnats du monde de Shanghai(juillet 2011), où les Français s’adjugèrent onze médailles dont deux titres ex-aequo sur100 m dos (Camille Lacourt et Jérémy Stravius).

Plusieurs titres olympiques viendraient également couronnerla politique ambitieuse que mène la Fédération Françaisede Natation depuis dix ans. Avec les succès populaires del’Open EDF, de la Nuit de l’Eau, de l’Open Make Up ForEver de natation synchronisée et des nombreusesopérations de développement que nous encadrons,l’institution fédérale a démontré l’étendue de son savoir-faire et de son investissement.

Consciente de sa dimension sportive, la FédérationFrançaise de Natation est également convaincue deson rôle d’acteur social. C’est d’ailleurs à ce titre quenous avons publié la cinquièmeédition de l’ouvrage « Les piscines.Aide à la conception pour les maîtresd’ouvrage » en avril dernier et quenous éditons depuis un an Ligne d’Eau,le gratuit des piscines consacré à la gentféminine et distribué à l’échelle nationale.Dans cette même perspective, nous organise-rons du jeudi 22 au dimanche 25 novembre2012 les championnats d’Europe 25 mètresà Chartres, parce qu’outre la passion durésultat nous avons également à cœur devous accueillir pour partager nos succès.En route pour la victoire.

Bonne lecture et bon été !

Francis Luyce,Le Président

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Sommaire6

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ARRÊT SUR IMAGELe 4x100 m champion d’Europe

ARRÊT SUR IMAGECastel s’offre l’or du 200 m dos

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RENCONTREChristian Donzé : « Être prêt le jour J »A quelques jours des JO de Londres, le directeurtechnique national Christian Donzé décryptel’ultime échéance de l’olympiade 2009-2012.

VIE FEDERALEAndré Zougs : « Nos compétences sont avérées »Publié le 15 avril dernier, la cinquième édition de l’ouvrage « Les piscines. Aide à la conception pour les maîtres d’ouvrage » a fait l’unanimité auprès des partenairestechniques et des collectivités territoriales.Retour sur les coulisses d’une publication.

INTERVIEWAqualie le salon des piscines

UN PEU D’HISTOIRERetransmission olympique

OPEN EDF 2012Camille Muffat et Yannick Agnel : l’ambition d’y croire

29 OPEN EDF 2012Souvenirs, souvenirsCinq ans déjà que l’Open EDF enchante lespassionnés de joutes aquatiques. Cinq ansque la Fédération Française de Natation etson partenaire EDF s’attachent à pérenniserl’un des meetings les plus prisés de la planète.

30 OPEN EDF 2012Alain Bernard : « Il me reste un job à faire »

ACTULe défi de Monte-CristoLe 24 juin, près de 700 baroudeurs aquatiquesont parcouru les 5 km du défi de Monte-Cristoà Marseille. Retour sur l’une des épreuvesd’eau libre les plus emblématiques.

ACTUChampionnats du monde des maîtresAvec 14 000 engagés, les Mondiaux de Riccione (Italie) ont battu tous les recordsd’affluence d’une compétition master. Reportage.

BREVESToute l’info des bassinsLa natation meilleure que la marche, PhilippeCroizon en course pour l’exploit, AlexanderDale Oen victime d’un infarctus.

BREVES OLYMPIQUESEn attendant les JeuxLaura Flessel désignée porte-drapeau, Phelpsarrêtera après les Jeux, Hansen verra Londres,James Bond en Guest-star, les athlètes russesau régime sec.

LES CHIFFRES DE L’OPEN EDF

DOSSIEROù en est la natation mondialeInscrites au programme des JO depuis leurrenaissance en 1896, les épreuves de natationont traversé deux siècles et un millénairesans prendre une ride. Depuis 2000, elles ontmême subi une véritable cure de jouvence enaffolant les chronos et en captivant médias etsponsors.

TENDANCES OLYMPIQUESEn quête ascensionnelleRencontre avec les plongeurs de l’équipe deFrance, interview de l’entraîneur de natationsynchronisée Julie Fabre et découverted’Ophélie Aspord, qualifiée avec Julien Sauvage sur le 10 km olympique.

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DECOUVERTENager pour dépasser son handicap

42 CONSEILSComment lutter contre le stress ?Du simple coup de pompe à la dépression, le stress est un fléau qu’il faut apprendre àcombattre. Un adversaire dont vous pouvezvenir à bout avec quelques astuces élémentaires.

44 HORS LIGNESJulien Sauvage : « On m’a surnommé Mister Freeze »

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A LIREEntre les lignes il y a des motsCoup de cœur pour Divines de Sandrine Retailleau-Vallet (Editions De La Martinière)dédié au combat et au voyage que représentela préparation olympique pour des sportivesde haut niveau.

31 OPEN EDF 2012Hugues Duboscq, la Der des Ders

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Le 4x100 m champion d’EuropeVoilà presque dix ans qu’ils courraient après cetteconsécration Dix années d’espoirs et de frustrations,de médailles de bronze (aux Mondiaux de 2003, 2007et 2009) et d’argent (aux JO de Pékin et aux Mondiauxde Shanghai), mais pas d’or (à l’exception du titreconquis en décembre 2010 aux Mondiaux de Dubaï enpetit bassin). Il aura finalement fallu attendre leschampionnats d’Europe de Debrecen (mai 2012) pourque Amaury Leveaux, Alain Bernard, FrédérickBousquet et Jérémy Stravius soulèvent un secondtitre en grand bassin sur 4x100 m nage libre(3’13’’55). Les Bleus n’avaient plus glané l’or sur cerelais mythique depuis l’édition de 1962 à Leipzig(Allemagne), où l’épreuve collective faisait son entréedans le programme. Gérard Gropez, Robert Christophe,Jean-Pascal Curtillet et Alain Gottvallès étaientalors devenus les premiers champions d’Europe del’Histoire. « On ne s’est vraiment pas pris la tête »,commente Alain Bernard. « Chacun s’est concentrésur ce qu’il avait à faire, sa course individuelle, et ça adonné un beau résultat. Même si le sport de haut niveaudemande beaucoup de rigueur, on se rend comptequ’on arrive à mieux s’exprimer en étant complètementlibéré. Aux Jeux on ne nous attendra pas non plusparce qu’il y aura les Australiens. On garde dans uncoin de la tête qu’on peut faire de grandes choses. »

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Castel s’offre l’or du 200 m dosUn an et demi après sa médaille d’or aux championnatsdu monde de Dubaï en petit bassin (décembre 2010),Alexianne Castel a confirmé son rang en s’adjugeantle titre continental du 200 m dos aux Euro de Debrecen(Hongrie) en 2’08’’41. La Toulousaine de 21 ans devientainsi la quatrième française à remporter l’or européende la spécialité après Roxanna Maracineanu (1999),Esther Baron (2006) et Laure Manaudou (2008). Cettedernière lui avait d’ailleurs chipé ses titres natio-naux des 100 et 200 m dos aux championnats deFrance de Dunkerque, fin mars, sans l’empêchernéanmoins d’empocher ses deux billets pour lesJeux Olympiques de Londres. « Je me suis pris uneclaque à Dunkerque et maintenant je sais commentgérer mes courses et je pense que je peux devenir encoreplus forte. Ce n‘est pas plus mal de se planter auxchampionnats de France et de réussir aux Jeux. »

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A quelques jours de la cérémonied’ouverture des JO, dans quel étatd’esprit êtes-vous ?Déterminé, concentré et investi. Iln’y a pas de stress, nous devons agiret réagir à la hauteur de nos ambitions.Il est primordial de parfaitementmesurer les enjeux et le niveaud’exigence qui nous attendent dansla capitale britannique. Depuis leschampionnats d’Europe de Budapest(août 2010), toute l’équipe de France,nageurs, entraîneurs et membres dustaff, se sont préparés et conditionnéspour performer le jour J. Nous seronsprêts !

Les succès historiques des cham-pionnats d’Europe de Budapest (21 médailles) et des Mondiaux deShanghai (10 médailles) ne consti-tuent-ils pas une pression supplé-mentaire ? La France a désormaisun statut à défendre.De l’extérieur, sans aucun doute,mais tous les acteurs du collectifolympique travaillent au quotidienpour vivre des moments d’une telleintensité. Ce n’est pas maintenant, àquelques jours du rendez-vous leplus important de l’olympiade, qu’ilnous faut douter ou remettre enquestion nos choix. Encore une fois,

nous sommes conscients des enjeuxqui nous attendent à Londres. Nousavons hâte d’aller au combat pournous confronter aux meilleurs et défier la concurrence internationale.Nous avons envie de battre les meilleurs et ces derniers auront certainement à cœur de nous tenir àdistance. C’est le propre de la compétition, la beauté des confron-tations. Nous nous y préparons.

Plus généralement, ressentez-vousl’attente extraordinaire que suscitentles performances des nageurs tricolores auprès du grand public ?La natation tricolore dispose désor-mais d’une image « populaire ». Elle est accessible parce que nosathlètes véhiculent des valeurs fondamentales qui animent tout ungroupe, celles du respect, du travail,du désir qui permettent de sortir ducliché d’un sport ingrat, difficile etlaborieux avec des gens de la mêmeespèce. Aujourd’hui les nageurs del’équipe de France exacerbent ces

RENCONTRE : christian donzé

A quelques jours des Jeux Olympiques de Londres (27juillet-12 août), le directeur technique national ChristianDonzé a accepté d’évoquer l’échéance ultime de l’olympiade2009-2012. L’occasion de revenir sur le statut de la natationfrançaise, les ambitions des nageurs tricolores, de leursentraîneurs et les performances au plus haut niveau inter-national. Interview.

”Être prêt le jour J“

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valeurs et savent mobiliser les spec-tateurs, spécialistes ou non. C’est ence sens que la natation est aujourd’hui« populaire ». Voilà ce qu’il nous fautprincipalement préserver, entretenir et développer en plus des résultatssportifs...

A l’approche des premières joutesolympiques, et alors que la pressionne cesse de croître autour de la délégation française, en quoi consistevotre rôle ?Après une phase de réflexion, une deconstruction, puis une autre d’actionnous sommes maintenant entrésdans la période de préparation finale.Mon rôle consiste, depuis plusieurssemaines déjà, à mettre du lien entreles différents rouages du collectif« France » ; transmettre des messagespositifs tout en absorbant la pressionpour que les athlètes et les entraîneurspuissent pleinement se concentrer surleurs actions, optimiser leurs savoir-faire et se projeter sur les Jeux. Pourqu’ils ne pensent que performance.

Qu’est-ce que les JO et l’olympismereprésentent pour vous ?Les Jeux Olympiques sont la repré-sentation la plus aboutie en matièrede spectacle sportif au regard desrêves qu’ils suscitent et des valeurshumaines qu’ils véhiculent. AuxJeux, il n’y a pas de grands, pas depetits, juste des femmes et deshommes de tous les continents quise rassemblent pour célébrer et va-loriser le sport, son rôle de cohésionet ses atouts éducatifs. L’olympismec’est aussi une histoire qui rassemble,qui traverse aussi parfois des événe-ments dramatiques, mais qui rebondità chaque fois. C’est respecter leshommes, leurs engagements, leursconvictions et défendre les valeursuniverselles véhiculées par le sport.

En 2008, on a dit que les Jeux dePékin étaient entièrement dédiés àla sécurité. Cette année, on présentel’édition londonienne comme le pointd’orgue du marketing sportif. Ne re-grettez-vous pas ce genre de dérive ?

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C’est une question complexe qui doitêtre replacé à chaque fois dans uncontexte précis. La réponse est, bienentendu, proportionnelle à l’événe-ment planétaire qui s’annonce. Tousles quatre ans les JO tentent d’êtreappropriés par notre environnement.Ce qui est marketing aujourd’hui cene sont pas les JO eux-mêmes, c’estnotre société, une société du paraître.Les Jeux et tous les sportifs sont dansl’ « être ». Le sport c’est être : lesrencontres, les échecs, les victoires…Tout ce qui constitue notre propreparcours de vie. Les JO sont unspectacle sportif à grande échelle etle risque serait, de mon point de vue,de les transformer en un supermarchédu sport. La compétition appartientaux athlètes. Ce sont eux qui font lespectacle. Le reste est à encadrer, àmodéliser au regard de l’ampleur durendez-vous et de ce que l’on veutqu’il soit et de ce que l’on voudraitqu’il devienne. Les Jeux, c’est 10 000athlètes, près de 20 000 journalistes,des millions de spectateurs et desmilliards de téléspectateurs sur unequinzaine. Nier que des entreprises,des sociétés et des marques cher-chent à se positionner pour apparaîtredans la vitrine serait une erreur, maisil faut que nos visions se retrouventautour des valeurs éducatives dusport. Ne laissons pas s’émietter cesvaleurs au prétexte du marketing, del’argent et de l’écran.

Quel est votre plus beau souvenirdes Jeux Olympiques ?Pour moi, tous les événements sportifs sont de merveilleux moments. Les Jeux représententl’événement ultime. Dans ce contexte,je suis un acteur respectueux, passionné et admiratif des sportifset de tout ce qu’ils mettent en œuvrepour réussir, atteindre leur objectifet réaliser leur rêve. Dans ce cadre,tous ces champions qui par l’enchaî-nement de performances tout aulong de la quinzaine ont cette capacité à valoriser l’événement et à le rendre unique, magique. Les athlètes transcendent cettecompétition de manière exception-nelle.

Et le pire ?C’est lorsque les JO deviennentotages, un espace de revendications.Il est clair qu’en 1972 à Munich cefut terrible. En 1980 à Moscou ou encore en 2008, les Jeux furent unpuissant levier pour dénoncer les injustices, mais sachons préserverleur spécificité sportive.

Pour le directeur techniquenational Christian Donzé, les nageurs tricolores ont les moyens de décrocher sixmédailles dont deux titresaux Jeux Olympiques de Londres.

(suite page 12)

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14 RENCONTRE : christian donzé

Combien de médailles escomptez-vous décrocher à Londres ?Aux Euro de Budapest, nous avonsglané vingt-et-une médailles, dontdix-sept sur les épreuves olympiques.Aux championnats du monde deShanghai nous enlevons dix médailles,dont huit sur les courses olympiques.Notre ambition, notre possible est àce niveau ! Je suis entouré d’entraî-neurs, de membres du staff, desportifs qui veulent gagner et quis’entraînent depuis des mois, desannées pour cela. C’est d’abord cetétat d’esprit qu’il faut encourager,porter et accompagner. Sur le plancomptable, en natation course avecsix médailles dont deux titres, noussignerions une fois encore un bilanhistorique. Mais au-delà des chiffreset des pronostics, ce qui est moteurc’est d’aller à Londres batailler pourremporter des titres olympiques,c’est extrêmement excitant. Par ailleurs, je suis convaincu qu’en eaulibre, nous aurons de belles satisfac-tions. Nos sportifs sont en pleineconfiance et en plaine progression.

Sur quelles distances les nageursfrançais ont-ils le plus de chancesde s’imposer ?Pour moi, il y a plusieurs possibilités :les 200 m nage libre masculin et féminin, le 400 m nage libre féminin,le 100 m dos masculin, les relaismasculins et toutes celles et ceuxqui auront le désir et la confiancepour se surpasser et se sublimer individuellement et collectivement.

Nous devons, nous avons l’ambitiond’aller à Londres pour décrocher destitres olympiques.

Selon vous, quelles seront les starsdes Jeux de 2012 ?Les Français et tous les sportifs sontdes stars… Je pense que la finalemasculine du 200 m nage libre seral’un des grands moments des épreuvesaquatiques. Le vainqueur sera peut-être l’homme de la compétition.

Vous pensez à Yannick Agnel en disant cela ?Il fait effectivement partie des prétendants, au même titre que l’Américain Lochte, le Coréen Park,l’Allemand Bidermann et le ChinoisSun. Yannick a le talent et il travaille.Ces vertus, associées à sa jeunesse,son sens tactique, son ambition, safolie et l’amour qu’il a pour cettecourse en font un prétendant.

Et chez les filles ?L’Américaine Melissa Franklin, parsa polyvalence et sa précocité, a lesatouts pour devenir la grande damedes Jeux Olympiques. Mais si Camille

dont deux titres, nous

« Avec six médailles

signerions une fois encoreun bilan historique. »

« L’Américaine MelissaFranklin, par sa polyvalence

Camille Muffat s’exprime

au niveau où je la crois capable de le faire, elle

sera une star. »

Olympiques. Mais si

et sa précocité, a les atoutspour devenir la grande

dame des Jeux

Le directeur technique national

Christian Donzé, ici en compagnie duprésident de la FFN

Francis Luyce et du champion

olympique AlainBernard, sait quetout a été mis en

œuvre pour permettre auxnageurs et aux

entraîneurs tricolores de performer à

Londres.

Muffat s’exprime au niveau où je lacrois capable de le faire, elle seraune star (sourire)…

Et quelles seront les ambitions desFrançais engagés dans les autresdisciplines (Julien Sauvage en eaulibre, les synchros Sara Labrousseet Chloé Willhelm en duo et Matthieu Rosset en plongeon) ?En eau libre, Julien a réalisé une saison très sérieuse et il progresse.A Dunkerque, en mars dernier, ennageant 15’18 sur 1 500 m nage libreil devient un candidat au podium dumarathon olympique. En natationsynchronisée, Sara et Chloé formentun très beau duo et elles sont entou-rées par un staff remarquable et expérimenté. Elles sont jeunes, ambitieuses, travailleuses et évi-demment très jolies physiquementet artistiquement. En plongeon, Matthieu a laissé derrière lui ses pépins de santé, il est maintenant totalement focalisé sur le concoursolympique. Depuis l’année dernière,il a énormément progressé, au pointde rivaliser avec les tous meilleurssur certains plongeons. Maintenantil doit le faire sur toute une série.

En conclusion, comment résume-riez-vous la préparation olympiquede l’équipe de France ?Depuis que le compte à rebours acommencé, je répète la mêmechose : nos ambitions olympiquesnous imposent de travailler, nonseulement plus dur et plus que lesautres, mais surtout beaucoup plusdur et beaucoup plus que nosconcurrents. Cela n’a peut-être riende très drôle, mais c’est là que seniche la magie du résultat et notrerôle est de rendre les choses possibles •

Recueilli par Adrien Cadot

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Brèves 16

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Une étude australienne a révélé début juinque la natation aurait un meilleur impactsur le métabolisme que la marche à pied.« C’est une activité portée, qui présentenotamment l’avantage de préserver lesystème articulaire », a confirmé le DrBoris Hansel, médecin endocrinologue àl’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).L’étude australienne menée auprès de 116femmes âgées de 50 à 70 ans a démontréque les retombées physiques d’une activitéaquatique étaient supérieures à celles dela marche. « Cette étude prouve que tousles types d’exercice physique d’endurancene se valent pas forcément », a conclu leDr Hansel.

> Bousquet, encore deux ansQuatre mois après son échec auxqualifications pour les Jeux Olympiques de Londres, le sprinterFrédérick Bousquet a profité dumeeting du Mare Nostrum à Canet-en-Roussillon pour confier qu’ilétait « à 95% sûr de repartir pourdeux ans. Je ne veux pas me projeté sur un programme pendantquatre ans. Il y a tropd’incertitudes ».

> Water-polo : Montpellier champion

En dominant Marseille en finale duchampionnat de France, Montpelliera non seulement soulevé le premiertitre national de son histoire maiségalement mis fin à une série devictoires marseillaise qui durait depuis 2004. « Nous avions prisl’habitude de gagner, a commentéMarc Crousillat, le manager du CNMarseille. « Mais c’est la loi dusport. Nous y avons cru jusqu’aubout et je félicite Montpellier pourson succès.»

> Mellouli sur 10 kmLe Tunisien Oussama Mellouli s’estqualifié pour le 10 km des JO deLondres en remportant l’épreuvedisputée début juin à Setubal (Portugal). Champion olympique2008 du 1 500 m nage libre, le nageur sera l’un des favoris, le 10août prochain, dans les eaux du lacSerpentine, pour décrocher la médaille d’or de cette épreuve entrée au programme olympiqueen 2008.

> PanPacifiques 2014L’Australie accueillera l’édition2014 des Jeux PanPacifiques. Lacompétition, disputée tous les quatre ans, sera organisée dansl’Etat du Queensland (nord), avec laparticipation de concurrents australiens, américains, canadiens,japonais, brésiliens et néo-zélandais.Ce sera la troisième édition australienne après celles de 1987 àBrisbane et 1999 à Sydney.

> Magnini s’abstiendraL‘Italien Filippo Magnini, championd’Europe 2012 du 100 m nage libreà 30 ans et fiancé de la championneolympique Federica Pellegrini, aconfié début juin qu’il préférait limiter les rapports sexuels avantune compétition. « Il y a desathlètes qui ont sans problème desrapports même la veille de lacourse. Moi je suis plus prudent,les jours avant les courses jecherche à rester tranquille. »

La natation meilleure que la marche

Alexander Dale Oen victime d’un infarctusLe Norvégien Alexander Dale Oen aurait donc succombé àun infarctus au mois d’avril dernier en prenant sa douchedans sa chambre d‘hôtel de Flagstaff, en Arizona. C’est entout cas la conclusion du rapport du médecin légiste rendupublic mi-juin. « Sur la base des conclusions de l’autopsieet les éléments de l’enquête mis à ma disposition, je penseque Alexander Dale Oen est mort d’une coronaropathieathéroscléreuse », a souligné le médecin légiste respon-sable de l’autopsie réalisée sur le champion du monde du100 m brasse âgé de 26 ans. Une coronaropathie est causéepar le blocage d’une artère qui achemine le sang, et doncl’oxygène, vers le coeur. L’artère est généralement obstruéepar une plaque formée par l’accumulation de cholestérol àl’intérieur de la paroi. Le nageur norvégien aurait doncsubi l’équivalent de plusieurs petites crises cardiaques unou deux mois avant celle qui lui a été fatale.

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PhilippeCroizon encourse pourl’exploitLe Français Philippe Croizon, amputédes quatre membres et déjà auteurd’une traversée de la Manche enseptembre 2010, est passé le 18 maide l’Océanie à l’Asie, après une ving-taine de kilomètres de nage, pre-mière étape d’un tour du monde del’extrême qui doit lui faire relier lescinq continents par les eaux. « Celaa été très dur », a confié le nageur del’extrême à son arrivée. « Nous avonsmis une heure et demie de plus caron a dû nager à contre-courant. Maisheureusement, nous n’avons pasfait de rencontres fortuites, avecdes méduses ou des requins. »

Convention de partenariat

Le jeudi 3 mai dernier, le président de la FédérationFrançaise de Natation, Francis Luyce, et le maire de la ville

d’Angers, Frédéric Béatse, ont signé à l’hôtel de villeune convention de partenariat pour l’olympiade

2012-2016 prévoyant notamment la tenue demanifestations nationales et internatio-

nales à la piscine Jean Bouind’Angers.

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Brèves : Londres 201218

Natation Magazine | Juin - juillet 2012 | N° 135

Le saviez-vous ?

Les Jeux vont coûter la bagatelle de 625

millions de livres à la ville de Londres,

près de 200 bâtiments ont été rasés pour

construire le site olympique à Stratford

et pas moins de 6 000 contrôles

antidopage sont d’ores et déjà

programmés sur un total

de 12 000 athlètes.

Porte-drapeau : ce sera LauraAlain Bernard et Tony Parker auraient aimé porter l’étendard tricolore, mais c’est finalementLaura Flessel qui en héritera le 27 juillet lors de l’ouverture des JO de Londres. L’épéiste de40 ans, double médaillée d’or aux JO d’Atlanta en 1996, disputera ses cinquièmes Jeux enAngleterre. « C’est une fierté, parce que c’est comme être capitaine d’une équipe que tuemmènes le plus loin possible pour qu’elle brille », a commenté celle que l’on surnomme« la guêpe » pour sa faculté à toucher ses adversaires là où elles ne l’attendent pas. « C’estaussi une immense responsabilité : il faut drainer l’émulation, qu’il y ait une bonnealchimie entre tous les sportifs, pluriculturelle et intergénérationnelle. »

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Phelps arrêtera après les JeuxC’est désormais officiel : le nageur le plus titré de l’histoire olympique, et de la natationpar la même occasion, mettra un terme à sa carrière à l’issue des Jeux Olympiques. « J’aiété dans des villes incroyables mais sans jamais les visiter. Après les JO, j’irai où je veuxpour faire ce que je veux », a confirmé Michael Phelps, 26 ans. En 2009, déjà, l’Américainavait songé à prendre sa retraite. La diffusion de photos le montrant en train de fumer dela marijuana l’ayant ébranlé. Il a finalement décidé que Londres serait son dernier défi.Une dernière razzia et puis s’en va ?

JO 2020 : plus que trois

candidatsAprès l’éviction de Bakou et Doha, Istanbul, Madrid et Tokyo sont lesderniers candidats pour l’organisa-tion des Jeux de 2020 a annoncédébut juin le Comité internationalolympique (CIO). La capitale azérie, quia investi plus d’un milliard de dollarsces dix dernières années dans lesinfrastructures sportives, était candi-date pour la deuxième fois après avoiréchoué lors de la campagne pour2016. Doha, la capitale qatarie, quiproposait d’organiser les JO en octobrepour éviter les températures estivalesélevées, a été désignée pour organiserle Mondial 2022 de football. L’électionde la ville hôte des JO de 2020 sedéroulera le 7 septembre 2013.

Du gros son plutôt que descanons à eauUn mégaphone particulièrementpuissant sera déployé à Londresdurant les Jeux. L’engin de fabricationaméricaine, appelé « outil acoustiqueà longue portée », sera utilisé pourémettre des avis à l’intention desbateaux sur la Tamise. Le ministère dela Défense britannique ne s’interditcependant pas d’y avoir recours pourdisperser les foules. On n’arrête pasle progrès !

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Hansen verra LondresEn remportant le 100 m brasse des Trials américains à Omaha, le trentenaireBrendan Hansen s’est offert une troisième chance de décrocher la médaille d’orolympique individuelle qui s’est refusée à lui à Athènes et à Pékin. « Je suis vraimentfier d’avoir réussi à retrouver le haut niveau », a déclaré le brasseur qui a reprisgoût à la natation en faisant du triathlon. Fin juillet, l’Américain de 30 ans retrouveradonc le Japonais Kosuke Kitajima, derrière lequel il a toujours fini aux JO (bronzedu 100 m brasse en 2004 et argent du 200 m brasse en 2008, Ndlr).

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Comme l’a révélé The Sun, c’est James Bond qui ouvrira la cérémonie des JeuxOlympiques de Londres. Danny Boyle, le directeur artistique en charge de l’orga-nisation de la cérémonie d’ouverture des JO, et Daniel Craig auraient collaboréavec la Reine d’Angleterre pour le tournage d’un mini film intitulé The Arrivaldans lequel « 007 voyage jusqu’à Buckingham Palace où on l’informe qu’il a pourdernière mission de lancer les Jeux Olympiques. Il s’envole vers le stade Stratforden hélicoptère à l’est de Londres dans lequel il descend en parachute ». Pourl’occasion Danny Boyle et Daniel Craig ont reçu un accès sans précédent auxappartements privés de la Reine à Buckingham Palace. Avec plus d’un milliardde spectateurs, il y a fort à parier que le film de lancement des JO donnera envieaux fans de 007 d’aller voir Skyfall, le dernier opus des aventures du célèbre espion,dès sa sortie en novembre.

James Bonden Guest-star

Tourisme : effet olympiqueSelon les experts britanniques du tourisme, lenombre de visiteurs étrangers devrait augmenterde 13 % par rapport aux chiffres de l’été 2011. Leprincipal contingent de visiteurs viendra d’Amériquedu Nord et du continent européen. Les professionnelsdu tourisme prévoient également qu’un nombreimportant de Britanniques devraient différer leurdépart en vacances pour pouvoir assister auxJeux.

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Dopage : ça ne rigole plusLes organisateurs des Jeux de Londres (27 juillet-12 août), qui ont fait de la chasse aux tricheurs unede leurs priorités, ont choisi d’établir le centre anti-dopage à une trentaine de kilomètres du villageolympique, dans un site appartenant au géant del’industrie pharmaceutique GlaxoSmithKline. Pendantla compétition, un athlète sur deux subira descontrôles, avec un caractère automatique pour tousceux qui remporteront des médailles. Les échan-tillons seront traités par plus de 150 laborantins duKing’s College de Londres. « Les athlètes qui se dopentdoivent savoir qu’il y a une grande chance qu’ilssoient contrôlés et que tout ce qui est possiblescientifiquement sera fait pour s’assurer que leursefforts pour tricher soient mis au jour », a déclaréle président de l’AMA (Agence mondiale antidopage).

Les autorités russes ont annoncé que l’ensemble dela délégation engagée à Londres serait interdited’alcool pendant la quinzaine olympique. « Lesvaleurs des Jeux ne sont pas compatibles avecl’alcool », a annoncé le vice-Premier ministre DmitriKozak. La presse russe fait, de son côté, un lienentre consommation d’alcool et rendement spor-tif. En 2010, les sportifs russes n’avaient remportéque 15 médailles aux Jeux Olympiques d’hiver deVancouver. L’alcool et les dérives nocturnesavaient été pointés du doigt.

Les athlètes russesau régime sec

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Brèves 20

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Une info, une annonce,des questions ou des remarques ?Faites-en nous part [email protected]

AGENDA

> Steimetz tire sa révérenceA 24 ans, le sprinter réunionnaisBoris Steimetz, partenaire d’entraînement d’Alain Bernard àAntibes, a disputé sa dernièrecourse lors du meeting de Monacopour mieux se concentrer sur sesétudes de kinésithérapeute. « Peude gens ont eu la chance de vivre ceque j’ai vécu au plus haut niveau.Je suis très heureux d’avoir connuces moments-là, et surtout de lesavoir partagés avec des personnesexceptionnelles », a déclaré levice-champion olympique 2008 autitre du relais 4x100 m nage libre.

> Pellerin reste à NiceEn dépit de nombreuses proposi-tions émanant de France et del’étranger (notamment du Canadaet du Danemark), Fabrice Pellerin,entraîneur de l’Olympic Nice Natation, où s’entraînent notamment Yannick Agnel et Camille Muffat, a décidé de resterà Nice et d’y préparer les Jeux deRio 2016 avec ses nageurs.

> Carnet noirLe monde de la natation est endeuil. Après l’Américain MarkLenzi, champion olympique deplongeon en 1992 décédé le 9 avrildernier à l’âge de 43 ans, l’Austra-lien Murray Rose s’est éteint le 16 avril des suites d’une leucémie.Né en Ecosse en 1939, il avaitsuivi sa famille en Australie danssa petite enfance, puis décroché àseulement 17 ans trois titres auxJO de 1956 à Melbourne (400,1 500 m nage libre et avec le relais 4x200 m nage libre).

> Tweets d’adieuFrédérick Bousquet, pas qualifiépour les Jeux de Londres, a quittéAuburn le 19 juin dernier au lendemain d’un dernier entraîne-ment sous les ordres de BrettHawke. « Tu vas me manquer monfrère, cela a été une super aventure », a écrit l’entraîneuraméricain sur son compte Twitter.Réponse de Bousquet sur sa messagerie personnelle : « Je nepeux pas être plus d’accord avectoi. Les quatre plus belles annéesde ma carrière. Du plus profondde mon coeur, merci Brett. »

> Les Chiffres de l’Open EDF

18-25 juilletNat’ course : Championnatsde France minimes-cadets,Amiens (Somme)

26 juilletEau libre : Cinquième étapedu Grand Prix FINA marathon 2012, Roberval(Canada)

27-28 juilletPlongeon : Coupe de laCOMEN (groupes B, C et D),Turquie

27 juillet-12 aoûtJeux Olympiques de Londres

4 aoûtEau libre : Sixième étapedu Grand Prix FINA marathon 2012, Magog (Canada)

5 aoûtEau libre : Septième étapedu Grand Prix FINA marathon 2012, Sabac(Serbie)

7-11 aoûtNat’ course : US Open, Indianapolis (Etats-Unis)

11 aoûtEau libre : Huitième étapedu Grand Prix FINA marathon 2012, Ohrid (Macédoine)

16-19 aoûtEau libre : Premier championnat du monde junior, Welland (Canada)

25-26 aoûtNatation estivale : Coupede France minimes et cadets des clubs d’été,Pierrelatte (Drôme)

2-9 septembreWater-polo : Championnatsd’Europe juniors garçons 19 ans, Canet-en-Roussillon

9-16 septembreWater-polo : Championnatsd’Europe juniors filles 19 ans,Chelyabinsk (Russie)

12-16 septembreNat’ synchro : Championnatdu monde junior, Volos(Grèce)

1 200 000 €de budget

70 000 m²de verdure

50 000 € deprize money

20 000 m²d’installations

sportives

6 000spectateurs

attendus

300 nageurs en compétition 180 bénévoles 70 médias

accrédités

2 jours de compétition

46 nations représentées

4 heures de direct sur Eurosport

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21À lire

Après Corps et Âmes, La Passion du sport au féminin, ce second opus est dédié au combatet au voyage que représente la préparation olympique pour des sportives de haut niveau.Sandrine Retailleau-Vallet est allée à la rencontre de douze sportives d’exception poursaisir en paroles et en images la quête personnelle que les Jeux Olympiques symbolisentpour elles. Chacune de ces rencontres est illustrée de photos qui subliment non seulementla sportive, mais aussi sa discipline. Saisissant l’indicible, magnifiant les corps, les gesteset les attitudes, les photos sont portées par des confidences. Celles-ci témoignent deces états de grâce et de ces instants de fulgurance où s’opère une résonance magiqueentre le corps et l’âme.

Coup de CoeurDIVINESDe Sandrine Retailleau-ValletPhotos : Catherine CabrolEditions de La Martinière144 pages, 29 €

Portraits de sportives :Coralie Balmy (natation)Amélie Cazé (pentathlon moderne)Youna Dufournet (gymnastique)Assia El Hannouni (athlétisme handisport)Gevrise Emane (judo)Glwadys Epangue (taekwondo)Frédérique Jossinet (judo)Nina Kanto (handball)Marie-Amélie Le Fur (athlétisme handisport)Maureen Nisima (escrime)Myriam Soumare (athlétisme)Gaétane Thiney (football)

Cette année, aux JO de Londres, le sport

féminin n’aura jamais été autant mis en valeur. La parité

n’est pas encore atteinte, comme le souligne la Ligue du

droit international des femmes, créée par Simone de Beauvoir

en 1983, mais les progrès sont réels et encourageants.

Dans la capitale britannique, le nombre de femmes qui

participent aux compétitions avoisinera les 45 % selon

le CIO. En 1992, elles représentaient 29 % des

participants et en 2008, à Pékin, elles

avaient atteint 42 % des sportifs.

Le saviez-vous ?

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Actu

Le comte de Monte-Cristo fait desémules. Dimanche 24 juin, 700nageurs ont imité Edmond

Dantès. Ils ont parcouru les 5 km quiséparent le château d’If, sur l’île duFrioul, au large de Marseille, desplages du Prado, reproduisant ainsi lacélèbre évasion du héros d’AlexandreDumas. « Au départ, c’était un truc defous. Nous n’avions qu’une vingtainede nageurs pour la première édition,en 1999 », rappelle l’organisateurDominique Lena. Depuis le nombred’engagés n’a cessé de croître. Le défide Monte-Cristo est désormais plusqu’une simple épreuve d’eau libre.Avec les courses de courtes distances,le samedi, c’est devenu le plus grandrassemblement grand public de lanatation en mer. 1 500 forçats s’yretrouvent sur deux jours.Huit heures dimanche. Au départ del’épreuve reine, l’ambiance est fami-liale. Le plateau est pourtant relevé.Mais même si la course compte pourla coupe de France, les plus aguer-ris se mélangent aux nageurs du

dimanche. Encore deux heures avantde plonger dans le grand bain, lestress monte pour les nouveaux par-ticipants. « Qu’est-ce qu’on est venufaire dans cette galère », lance Sylvie,37 ans, Marseillaise, mère de deuxenfants. « On s’est lancé un pari avecune amie, l’année dernière. On y est,on ne peut plus reculer ! »

Garder le capLa réputation de la course dépassemême les frontières, dix-huit Austra-liens sont inscrits. « Perfect weather »s’exclament-ils au village-départ.Installés sur des coussins, ils profi-tent de quelques instants de calme etingurgitent fruits secs et bananes. Lesconditions sont idéales, vent faible etsoleil de plomb. Une dernière couchede graisse sous les aisselles pour évi-ter les brûlures dues au frottement etc’est l’heure d’écouter les consignesde sécurité. « La natation en mer,c’est une technique. Il faut se fixerdes repères à terre et lever la têtepour vérifier qu’on le garde le cap.

C’est plus fatigant mais ça évite dezigzaguer », informe DominiqueLena lors du briefing d’avant course.« Nous n’avons pas que des nageursde formation au départ, mais dessportifs qui viennent relever un défi.C’est un vrai changement par rapportaux premières années. »Au pied du château d’If, Jean-ClaudePaul, 75 ans, originaire de Saint-Germain-en-Laye, le vétéran del’épreuve, est aux avant-postes. Lacorne de brume retentie à 10 heurespétantes. Ça sprinte de tous les côtés.Une vraie foire d’empoigne pour sefrayer un passage. « Au départ, on estsuper compact, c’est difficile de nepas s’appuyer les uns sur les autres »,raconte Stéphane Gerard, 38 ans, deMarseille.

Comme un dauphinLe long de la côte, de grosses bouéesorange balisent le parcours. « A droite,à droite » hurlent les kayakistes chargésde la sécurité. Malgré les consignesde sécurité, certains ont du mal à se

Le défi de Monte-CristoPas moins de 700concurrents ont prisle départ du défi deMonte-Cristo sur 5 km. La course quise déroule dans larade de Marseille, est considéréecomme l’une des plus belles épreuvesd’eau libre en mer.

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maintenir sur le droit chemin. Devantles premiers ont déjà fait le trou. Vuedu bateau, la sensation de vitessedonnée par Louis Pinci, le premier,impressionne. « Je glisse comme undauphin avec la monopalme. Dans lesvagues, la sensation est magnifique »,explique le nageur licencié à l’AVCSM(Vitrolles) et huit fois champion deFrance de monopalme.En moins de 50 minutes, les cham-pions bouclent le parcours. Le club deVitrolles truste les quatre premièresplaces. « On met tous un point d’hon-neur à faire le Monte-Cristo. Le niveauest plus relevé qu’un championnat deFrance, ici vous avez les quatre ou cinqmeilleurs français voire internatio-naux. Pourtant c’est moins stressant etpuis c’est chez nous, l’ambiance estchaleureuse », observe le vainqueuren monopalme. C’est vrai que lecharme de l’épreuve repose en partiesur ces anonymes qui relèvent le défi.Pour sa deuxième participation, leMarseillais Stéphane Gerard estsatisfait. « La traversée a été un peu

agitée. Mais une fois les Iles d’Endoumepassées, ça allait. J’ai l’impressionqu’il y avait un courant qui était plutôtporteur après les Iles d’Endoume.C’était plutôt confortable. »

Panorama exceptionnelPas de secrets, pour tenir la distancetous les concurrents s’entraînent unebonne partie de l’année. « Je me suispréparé avec un collègue. On nageaitau moins une fois par semaine enmer y compris l’hiver quand il nefaisait pas trop froid », signaleStéphane Gerard. Excepté les nageursde haut niveau, peu d’engagés partici-pent aux autres épreuves d’eau libre.« Je le fais surtout pour la traversée dela rade de Marseille », confirme leMarseillais. Plus d’une heure aprèsLouis Pinci, le dernier a franchi la ligned’arrivée en deux heures et onze mi-nutes. « Le panorama est exception-nel, on en oublie un peu la fatigue »,confie l’un des nageurs australiens àl’arrivée. Cette année encore, l’en-gouement pour l’épreuve, considérée

comme l’une des plus belles coursesd’eau libre ne s’est pas démenti.« A l’ouverture des inscriptions, les700 places sont parties en troisheures», rigole, heureux, DominiqueLena •

Reportage réalisé par Céline Diais

Le défi de Monte-Cristo en chiffresPendant deux jours, les 23 et 24 juin, 1 500 personnes se sontretrouvées à Marseille, pour le Défi de Monte-Cristo, organiséen partenariat avec la Fédération Française de Natation etla Fédération Française d’Etudes et Sports Sous-marins. 150bénévoles les ont entourés sur les quatre épreuves auprogramme. L’épreuve reine sur 5 km, a rassemblé 700concurrents, soit 100 de plus qu’en 2011. Le samedi 23 juin,800 nageurs se sont affrontés sur des distances courtes : ledéfi open (2 km) ouvert à tous les nageurs avec palmes etsans palmes, et le défi junior sur 1 km pour les nageurs de12 à 17 ans. Sur ce terrain hostile, la sécurité est renforcéeau maximum. 45 kayaks balisaient la course, en plus desbateaux de l’ASPTT Marseille, de la Police nationale, des marins-pompiers et des sauveteurs en mer.

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Louis Pinci, vainqueur

de l’épreuve, en monopalme.

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ActuChampionnats du monde des maîtres

Riccione – 3-17 juin 2012

AgendaL’an prochain, leschampionnats d’Europe des maîtresse disputeront àEindhoven (Pays-Bas)tandis que les championnats dumonde de la spécialité auront lieuà Montréal (Canada).

Jamais compétition de natationn’avait rassemblé autant de na-geurs. Selon les chiffres officiels

avancés par la Fédération Italienne deNatation ils étaient près de 14 000 às’être retrouvés à Riccione pour lesquatorzièmes championnats du mondedes maîtres. Au rayon des recordsimprobables on notera que pas moinsde 2 800 nageurs étaient engagés surl’épreuve du 50 m nage libre avecpour seul lieu d’échauffement et derécupération un bassin de 25 mètres.Les records d’affluence ont du bon,personne ne le discutera, mais lesrépercussions sur la logistique sontparfois étonnantes.Côté tricolore, jamais délégation ne futaussi étoffée hors de nos frontières.Au total, ils étaient plus de 850 com-pétiteurs pour une centaine de po-diums, avec notamment 88 nageusessynchro, une spécialité en dévelop-pement spectaculaire puisqu’auxmondiaux de 2008 l’équipe de Francede natation synchronisée était alorscomposée de deux nageuses. Pourl’occasion, Sylvie Neuville (ACBB)a offert à la France son premiertitre mondial en s’adjugeant lesprogrammes technique et libre.A Riccione, jamais autant de nageursn’ont été forfaits ou « no time ». Si lesFrançais ont globalement joué le jeudes temps de qualification, d’autresse sont montrés plus laxistes. Ainsi,27 % des 28 000 engagements en

natation course ont fini en forfait ouen « no time ». Dans le même temps,le 50 m papillon hommes, en bassinextérieur et dans le froid, s’est fini àminuit. Une fois encore les recordsd’affluence ont du bon, mais sans ré-percussions logistiques s’il-vous-plaît.De l’édition 2012 on retiendra égale-ment que pour la première fois unclub français s’est hissé en tête duclassement mondial des clubs. Avec31 podiums et 9 titres, l’AC Boulogne-Billancourt est le grand vainqueur durendez-vous italien. Un joli pied denez puisque les maîtres de l’ACBBsignaient à Riccione leur dernière sortieinternationale, victime d’une fermetureprogrammée en fin de saison.En individuel, Nicolas Granger (Saint-Dizier) remporte cinq titres et amé-liore deux records du monde tandisque Karlyn Pipes (ACBB) épingle sixcouronnes mondiales, dont une enrelais, ainsi qu’un record du mondesur 200 m 4 nages (cf. encadré). Enfin,on signalera que la doyenne del’équipe de France Michèle Guillais(Caen), 91 ans, s’est brillammentimposé sur 50 m dos. Côté plongeon,les Niçois Romuald Borgo (bronze à1 mètre et 3 mètres) et Martha CruzLesbros (argent à la plateforme 10mètres) ainsi que le StrasbourgeoisAlain Lobet (argent au 3 mètres et auhaut vol ainsi que bronze à 1 mètre)ont étoffé le copieux bilan tricolore •

A Riccione, Eric Huynh

Une partie des 850 nageursde la délégation tricolore

engagée aux championnatsdu monde des maîtres à

Riccione (Italie).

L’édition de tous les recordsLes Français champions du monde

Marion Blanchard (Angers, C1) 200 m 4N(2’24’’65), 400 m 4N (5’11’’74) et 800 m NL(9’27’’12)Christel De Bruyne (MANUC, C5) 50 mbrasse (36’’37)Bénédicte Duprez (Malakoff, C8) 200 m dos(2’55’’53 record d’Europe)Nicolas Granger (Saint-Dizier, C5) 400 m NL(4’13’’86), 100 m dos (1’01’’71 record d’Eu-rope), 200 m 4N (2’11’’22 record du monde),400 m 4N (4’44’’76 record du monde) et100 m NL (53’’94 record de France)Serge Guérin (Dijon, C7) 800 m NL (9’42’’91)Michèle Guillais (Caen, C14) 50 m dos(1’21’’70)Roger Halimi (Choisy-le-Roi, C14) 50 m dos(58’’32) et 50 m NL (42’’77)Loïc Leroy (Martigues, C2) 200 m pap(2’08’’03 record de France)Jean-Claude Lestideau (Grande-Synthe,C9) 200 m pap (2’51’’83 record de France),200 m 4N (2’47’’37), 400 m 4N (6’04’’24) et800 m NL (10’57’’38)Sylvie Neuville (ACBB, 40-49 ans) solosynchroAbed Ouadah (ACBB, C8) 200 m NL (2’20’’61)Karlyn Pipes-Neilsen (ACBB, C6) 200 m 4N(2’34’’32 record du monde), 400 m 4N(5’32’’41), 100 m pap (1’10’’21), 200 m NL(2’18’’49) et 200 m dos (2’35’’55)Florence Riera (Avignon, C2) 100 m dos(1’07’’10 record de France)Dominique Blanc-Laine et FrançoiseNoyer-Schuler (SFOC, 60-69) duo synchroAlain Vanacker (Malakoff, C8) 50 m dos(33’’31), 100 m dos (1’13’’66 record deFrance), 200 m dos (2’43’’13 record d’Europe)AC Boulogne-Billancourt 4x50 m 4N mixteR1 (1’59’’75) et 4x50 m NL dames R3 (2’03’’54)Lagardère Paris Racing 4x50 m 4N damesR4 (2’19’’08)

Avec 31 podiumset 9 titres,

l’AC Boulogne-Billancourt s’esthissé au sommet

du classementmondial des

clubs.

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Jeudi 5 juillet. Conférence depresse d’ouverture de l’OpenEDF. Camille Muffat est à bout de

souffle, épuisée. Les yeux cernés, leteint pâle, la voix sourde, la doublemédaillée de bronze des dernierschampionnats du monde de Shanghai(août 2011) ne cherche même plus àdissimuler son état de fatigue. « Oui,ça commence à être très dur. On nagetoujours autant à l’entraînement,entre 14 et 16 km par jour, et quandje rentre chez moi le soir, je mange

et je dors presque immédiatement.Le matin, j’ai de plus en plus de malà me lever, mais une fois dans l’eau,je donne tout ce que j’ai... » CamilleMuffat n’est de toute façon pas dugenre à flemmarder. « On savait quecette préparation olympique seraitrude, mais là, franchement, c’est au-delà de ce que j’imaginais. Mais je nesuis pas inquiète. J’ai totalementconfiance en Fabrice (Pellerin, sonentraîneur, Ndlr). Je sais que je seraisau top en arrivant à Londres. »

Difficile d’imaginer le contraire à l’issuede la sixième édition de l’Open EDF.Vainqueur des 200, 400 et 800 mnage libre, la Sudiste de 22 ans s’est

Muffat-Agnel :En dépit de la fatigue engendrée par une prépa-ration au long cours et d’une météo capricieuse,Camille Muffat et Yannick Agnel ont profité de lasixième édition de l’Open EDF (6-7 juillet) pourfaire étalage de leurs ambitions. A quelquesjours des Jeux de Londres, dont les épreuves denatation se disputeront du 28 juillet au 4 août,les Niçois n’ont jamais semblé aussi déterminésà se hisser sur un podium olympique.

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L’air de rien, CamilleMuffat a profité de

l’Open EDF pour afficher ses ambitionsolympiques sur 200 et

400 m nage libre.

On savait que cette préparation olympique

serait rude, mais là, franchement, c’est au-delà

de ce que j’imaginais. (Camille Muffat)

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surtout illustrée en signant 1’56’’21sur 200 m nage libre, sixième per-formance mondiale de l’année (à uneseconde et demie de son record de lasaison 1’54’’66 et presque deux se-condes de la MPM de l’AméricaineAllison Schmitt 1’54’’40, Ndlr), avantde claquer 4’04’’42 sur 400 m. « Je neme préoccupe pas trop des chronos »,fait remarquer la Niçoise, « mais si jesuis capable de produire ça en dépitdu froid et de la fatigue, je suisconfiante pour les Jeux Olympiques. »Confiante certes, mais pas arrogante.« Est-ce que vous pensez sincèrementque les Américains me perçoiventcomme une favorite ? J’en doute. Dece côté-là, je n’ai pas l’impressiond’avoir une grosse pression. Et puisje suis bien consciente d’avoir moinsde marge sur 200 m nage libre quesur 400 m. » Pas de statut donc, peude pression, mais une déterminationsans faille. « Je sais pourquoi je vais àLondres. Je n’ai peut-être jamais été

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l’ambition d’y croire100 m dos : la menace Grevers

En signant 52’’08 sur le 100 m dos des Trialsaméricaines, début juillet, Matthew Greverss’est positionné pour l’or olympique. LeFrançais Camille Lacourt, champion d’Europe2010 de la spécialité et champion du monde entitre (ex-aequo avec Jérémy Stravius), qui por-tait jusqu’à présent l’étiquette de favori au titresuprême, est averti. « Honnêtement, j’ai étéimpressionné par le 100 m dos de Grevers »,admet Romain Barnier, coach du tricolore auCN Marseille. « A mon avis, Camille n’est vrai-ment pas loin de son niveau. A Londres, lavictoire devrait se jouer à la touche entre euxdeux et le Japonais Irie. » Pour autant, le dos-siste vedette de l’équipe de France ne s’alarmepas outre mesure. « Grevers a fait une bellecourse, j’ai hâte d’être aux Jeux pour m’amuseravec lui. Il nage bien, il est fort et puissant, cesera sans aucun doute une belle bagarre. Maisça ne change rien. A Londres, tous les comp-teurs sont remis à zéro. »

A l’instar des championnatsde France de Dunkerque enmars dernier, Yannick Agneln’a laissé à personne le soind’empocher les 100 et 200 mnage libre de l’Open EDF.

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aussi déterminée. Mais ce sont lesJeux Olympiques, alors quoi de plusnormal ? ».« Je ne vais pas vous dire que l’onpense à ça toute la journée », rebonditYannick Agnel dans un sourire, « maison se prépare pour les JO depuis plu-sieurs mois, alors il me semble logiqued’avoir envie de bien faire (sourire). »Reste qu’à l’inverse de sa partenaire,le jeune prodige de la natation tricolorevivra ses premiers Jeux à Londres.« C’est vrai que j’ai tout à découvrir,mais j’arrive aussi avec l’expériencedes championnats d’Europe deBudapest et celle des Mondiaux deShanghai. Je me dis également queles Jeux restent une compétition denatation comme les autres. Seul lecontexte est différent. A moi de nepas me faire piéger. » Et dans ce do-maine, Yannick Agnel a déjà tout d’untaulier, comme il l’a d’ailleurs démon-tré à l’Open EDF en s’adjugeant les200 et 400 m nage libre ainsi que le100 m nage libre au nez et à la barbedes spécialistes de l’épreuve reine.« Le chrono est anecdotique (49’’02),mais la manière est très encoura-geante. J’étais fatigué et je n’ai penséqu’à me faire plaisir et à nager libéré.C’est vraiment de bon augure pour

Il aurait pu décliner l’invitation,se replier sur lui-même ou prendreses distances, mais comme tousles grands champions, FrédérickBousquet, qui n’a pas réussi àse qualifier pour les Jeux Olym-piques, n’a pas fui ses respon-sabilités. En dépit du contexte etd’une réelle frustration, le Mar-seillais était donc présent pourla sixième édition de l’Open EDF.« Je suis évidemment en déca-lage. Les membres de l’équipede France sont dans une autredynamique, ils s’apprêtent à vivreles JO… La semaine précédantl’Open EDF n’a vraiment pas étésimple à gérer. Le groupe mar-seillais était en stage et je mesuis retrouvé seul à l’entraîne-ment. Il a fallu trouver des res-sources pour bosser et seconcentrer sur le meeting pari-sien. Et puis en arrivant, j’ai prisune claque dans la g..... Ce n’estpas facile à vivre, mais c’est aussiça le sport de haut niveau. »

Michael fait partie de ceschampions qui nagent pour

l’or alors je comprends qu’il se soit retiré du 200 m

pour se focaliser sur lesduels qui l’attendent face

à Ryan Lochte.(Yannick Agnel)

”les Jeux. » D’autant que son épreuvede prédilection, le 200 m nage libre, aenregistré le forfait de l’AmércainMichael Phelps. « Cela ne m’a pasréellement surpris », reconnaît YannickAgnel. « Il fait partie de ces championsqui nagent uniquement pour l’or alorsje comprends qu’il se soit retiré du200 m pour se focaliser sur les duelsqui l’attendent face à Ryan Lochte.Reste que le compétiteur que je suisest un peu déçu, mais il faut aussiêtre pragmatique. Avec le forfait dePhelps, c’est un concurrent demoins. » Un concurrent de moins etune chance de plus de décrocher unemédaille olympique •

A la Croix-Catelan, Adrien Cadot

>>>

Le rêve ManaudouIls en rêvaient. Ils le vivront ! Dans quelques jours, Laure etFlorent Manaudou disputeront les Jeux Olympiques deLondres au sein de l’équipe de France de natation course.Un aboutissement pour la championne olympique et sonpetit frère de 21 ans qui s’étaient promis il y a des annéesd’y participer. « Oui, c’est un truc dont on avait parlé lorsdes Jeux Olympiques d’Athènes en 2004 », confirme le petitdernier de la fratrie Manaudou. « Laure m’avait dit àl’époque qu’elle voulait vivre des Jeux avec moi, et voilà,nous y sommes tous les deux et c’est génial. » Un plaisirque ne boude pas non plus l’ancienne retraitée des bassinsqualifiée sur 100 et 200 m dos. « J’ai vraiment hâte d’êtreà Londres et de partager ça avec lui. Les Jeux, c’est un trucénorme, je suis sûr qu’il va adorer. » D’autant que pour sespremiers Jeux, Florent s’alignera avec de vraies ambitionssur 50 m nage libre et l’espoir fondé de bousculer lahiérarchie. « Je ne sais pas à quoi m’attendre, mais j’y vaisclairement pour tout donner », confirme le sprintermarseillais qui détient la dixième meilleure performancemondiale de l’année (21’’86 contre 21’’38 au BrésilienCésar Cielo).

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Bousquet : « Une claque dans la g….. »

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Souvenirs, souvenirsCinq ans déjà que l’Open EDF enchante les passionnésde joutes aquatiques. Cinq ans que la Fédération Fran-çaise de Natation et son partenaire EDF s’attachent àpérenniser l’un des meetings les plus prisés de la pla-nète, tant par son cadre verdoyant que par la qualitédu plateau. Cinq ans de bonheur et de souvenirs hautsen couleur.

Sujet réalisé par A. C.

Acte I : août 2007De la première édition de l’Open EDF on retiendra l’enthousiasme dupublic et des médias. Vingt ans après les championnats d’Europe deStrasbourg (1987), la France accueille enfin un événement aquatiqued’envergure internationale. Un meeting élégant dans le cadre duLagardère Paris Racing où les nageurs de l’équipe de France peuventenfin rencontrer leurs supporters.

Acte II : juin 2008Coup de tonnerre en finale du 100 m nage libre. Trois sprinters mar-seillais refusent de prendre le départ pour témoigner de leur mécon-tentement. Une première dans l’histoire de la natation française. « Nousne comprenons pas pourquoi notre entraîneur n’a pas été retenu dansle staff de l’équipe de France », déclare Fabien Gilot, porte-parole im-provisé. Il faudra alors toute la diplomatie du président Francis Luycepour ramener les sprinters azuréens à la raison. Le lendemain, ils amé-lioreront le record d’Europe du 4x100 m nage libre endossant par lamême l’étiquette de favori aux JO de Pékin.

Acte III : juin 2009L’année de la consécration. Ramené sur trois jours, l’Open EDF draineen 2009 les plus grands noms de la discipline. Les Australiens EamonSullivan (photo) et Lisbeth Trickett sont présents ainsi que l’ItalienFilippo Magnini et la Suédoise Therese Alshammar. Le meeting estdésormais incontournable, c’est là où il faut être fin juin, quand les périodesde travail s’achèvent et que se profilent les échéances internationales.« C’est effectivementle gros avantage decette compétition »,confirme le DTNChristian Donzé.« Les grandescompétitions sedisputent en juilletet août, l’Open estpresque devenuune antichambreincontournable. »

Acte IV : juin 2010Après neuf mois de tractations amorcées par la FFN dès septembre2009, l’Américain Michael Phelps (photo), octuple champion olympiqueaux JO de Pékin, annonce sa participation. « Je rêvais de venir nager àParis depuis plusieurs années », déclare le cannibale des bassins,« mais les conditions n’étaient jamais réunies. Cette année, lecontexte est favorable et je suis heureux de découvrir enfin cetteépreuve du calendrier international ». Et si l’homme-poisson, clairementà court de compétitions, n’affole pas les chronos, il ravira ses homologuesnageurs et l’ensemble du public parisien.

Acte V : juin 2011L’année des retours. De nouveau organisésur deux jours, l’Open EDF continue de sé-duire les cadors de la discipline. A commen-cer par la Française Laure Manaudou quiprofite de la tribune médiatique que repré-sente désormais le meeting pour annoncerson retour au plus haut niveau. Le quintu-ple champion olympique australien IanThorpe, sorti de sa retraite en février de lamême année, s’offre de son côté une confé-rence de presse et quelques entraînementsdans le bassin de la Croix-Catelan. « Pourse jauger », dit-il, « et découvrir un desmeetings les plus prisés du calendrier. »

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Alain Bernard a donc disputé son dernier 100 mindividuel à l’Open EDF. Une ultime sortie avant lesJeux Olympiques de Londres où l’Antibois de 29 anstentera de décrocher une dernière distinctionavec le relais 4x100 m nage libre.

Alain, que vous inspire votre dernier100 m nage libre ?C’est un peu étrange parce que j’aitoujours aimé nager à l’Open EDFsans parvenir véritablement à melibérer. Pour ce dernier 100 m le bilanest mitigé. J’ai bien nagé en série,mais je n’ai pas réussi à m’exprimeren finale (cinquième en 49’’59). Je suisparti trop lentement sur le premier 50mètres alors que ce n’est pas dansmon tempérament.

Cette course va-t-elle modifier votrepréparation olympique ?Pas du tout. Depuis les championnatsde France de Dunkerque (18-25 mars)je suis focalisé sur le relais 4x100 m.Je m’investis pour le collectif désormais,il a bien fallu que je me fasse une raison.

Justement, n’est-ce pas frustrant declore votre carrière sur le relais sansêtre en mesure de défendre votretitre olympique ?J’aurais évidemment aimé nager le100 m en individuel mais le 4x100 mconstitue aussi une belle fin. Ce relaism’a beaucoup coûté sur le plan émo-tionnel, mais il m’a aussi permis de

me construire en tant qu’homme et entant qu’athlète de haut niveau.

Aucun regret donc ?Non, vraiment aucun. Je peux quitterla natation la tête haute. Il me restejuste un job à faire (sourire)...

Comment allez-vous aborder cetultime challenge olympique ?Ce relais il faudra l’aborder le couteauentre les dents mais sans se monterla tête. Nous ne sommes pas lesfavoris mais nous avons des atouts àfaire valoir. Je peux vous assurer quel’on ira à Londres pour gagner et don-ner le meilleur de nous-mêmes.

Quel rôle allez-vous jouer au sein dece 4x100 m nage libre ?Ce n’est pas dans ma nature de memettre en avant, mais je ne fuis pasmes responsabilités. Mon rôle consis-tera à rassembler les énergies tout enveillant à rester concentré. Mais je nesuis pas inquiet, le noyau dur du relaisest le même depuis plusieurs années,

Ce relais m’a beaucoupcoûté sur le plan émotionnel,mais il m’a aussi permis de

me construire en tantqu’homme et en tant

qu’athlète de haut niveau.

”La sixième édition de l’Open EDFaura été le théâtre des retrouvaillesentre le champion olympique AlainBernard et son dauphin australienEamon Sullivan. « Ça fait plaisir dele revoir », admet l’Antibois. « Eamona eu des moments difficiles cesdernières années. Il a été blessélongtemps et je sais combien il a dûbatailler pour revenir à son meil-leur niveau. C’est un peu lui qui alancé la course aux records dumonde il y a quatre ans, alors c’estsûr que je le retrouve avec beaucoupde respect et d’émotion. » Les deuxchampions se côtoieront de nouveauaux Jeux Olympiques dans l’épreuvedu 4x100 m nage libre sur laquelleles sprinters « aussies » ont étésacrés champions du monde l’étédernier à Shanghai.

AgendaLe 21 septembre prochain,

le Cercle des Nageurs

d’Antibes organisera le Jubilé

d’Alain Bernard. A cette

occasion, les fins de carrière de

Boris Steimetz et Christophe

Lebon seront également

célébrées.

«Il me reste un job à faire»l’état d’esprit est là. L’objectif c’est degagner en gardant un maximum delégèreté.

Ce relais a pourtant été parfoissource de tensions…(Silence)… Oui, c’est vrai. Il y a parfoiseu des tensions mais c’est parce quenous avons tous des caractères diffé-rents et de grandes ambitions. Mais ilne faut pas oublier que ce relais estjeune. Il nous a fallu apprendre à nousexprimer ensemble tout en nousconcentrant également sur nos objec-tifs individuels •

Recueilli par A. C.

Retrouvailles

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Cela peut sembler étrange,presque irréel, mais HuguesDuboscq a vécu cette annéel’ultime Open EDF d’une car-rière longue comme le bras.Une dernière sortie indivi-duelle en forme de chant ducygne pour le Havrais de 31ans qui sera remplaçant ausein du relais 4x100 m 4 nagesolympique.

Comme toujours, il a débuté sonOpen EDF par un large sourire.Un pour ses partenaires du Team

EDF, un autre pour les journalistesprésents à la conférence de pressed’ouverture du meeting parisien et undernier aux supporters patientant àquelques mètres de là. Comme toujours,Hugues a commencé par remercierses camarades de l’équipe de Franceavant de saluer le savoir-faire de lafédération pour l’organisation de cettesixième édition. Après plus de dix ansde carrière au plus haut niveau inter-national, longévité hors normes qui

fait de lui l’un des nageurs lesplus titrés de l’histoire de la

natation française (cf. en-cadré), le Havrais n’a rienperdu de sa gentillesseet de sa disponibilité. Unehumanité rare que sonstatut de remplaçant du4x100 m 4 nages n’a au-cunement altérée. « Onme demande souvent si jene regrette pas de n’avoir

jamais décroché une mé-daille d’or », confie le Nor-

mand. « Eh bien non, je n’aiaucun regret. J’ai eu la carrière

que je souhaitais. J’aime ma vie,sa tranquillité et son calme.

La médiatisation n’a ja-mais été mon truc. »

Comme toujours,Hugues Duboscqse livre sans dé-tour. Une fran-chise que le

brasseur aux troism é d a i l l e s d e

bronze olympique atoujours soigneu-

sement cultivé.

« J’ai toujours dit ce que je pensais,c’est ma manière de fonctionner. Au-jourd’hui encore je peux vous affir-mer que mon statut de remplaçantne me pose aucun problème. Cela vafaire douze ans que je suis en équipede France, des remplaçants j’en aicroisé beaucoup. Je connais le job, jesais que je dois être disponible au casoù il y aurait un imprévu. » Restequ’en compétiteur né, le Havrais aprofité de son dernier Open EDF pourrelever un ultime challenge. « C’estsûr que je n’ai pas abordé l’Open EDFde la même manière que les annéesprécédentes. Je voulais non seule-ment faire des perfs pour avoir unechance de participer au relais 4x100m 4 nages mais aussi retrouver manage. »Ah ces sensations. Ne l’auront-ellesjamais laissé en paix ? On se souvientdes années 2007 et 2008 que le mé-daillé de bronze des Jeux d’Athènestraversa dans l’anonymat avant deretrouver confiance et vélocité auxEuro d’Eindhoven en mars 2008 etd’arracher, contre toute attente, deuxbronzes éternels aux JO de Pékin.« Je n’ai aucune explication à fournir »,admet le natif de Saint-Lô. « Dès fois,tout est en place et à d’autres mo-ments je sens que je rame. Il faut direaussi que je n’ai jamais été très portésur les considérations techniques.Lors des analyses vidéo, par exemple,je suis le plus souvent incapable dediscerner les points de détails. Il fautque mon entraîneur me mette le nezdessus pour que j’en prenne vérita-blement conscience. » Sûr que dansquelques jours, le taulier de l’équipede France aura, comme toujours,remis les pendules à l’heure pourl’échéance londonienne •

A la Croix-Catalan A.C.

La Der des Ders

Je n’ai aucun regret. J’ai eu la carrière que je souhaitais. J’aime ma vie, sa tranquillité et son calme. La médiatisation n’a jamais été mon truc.

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Troisième palmarès de la natation françaiseLaure MANAUDOU 3 médailles (1 en or, 1 en argent et 1 en bronze). Trois à Athènes, en 2004

Alain BERNARD 3 médailles (1 en or, 1 en argent et 1 en bronze). Trois à Pékin, en 2008

Hugues DUBOSCQ 3 médailles (3 en bronze). Une à Athènes, en 2004 et deux à Pékin, en 2008

Jean BOITEUX 2 médailles (1 en or et une en bronze). Deux à Helsinki en 1952

Amaury LEVEAUX 2 médailles (1 en argent et 1 en bronze). Deux à Pékin, en 2008

Stephan CARON 2 médailles (2 en bronze). Une à Séoul en 1988 et une à Barcelone en 1992

Catherine PLEWINSKI 2 médailles (2 en bronze). Une à Séoul en 1988 et une à Barcelone en 1992

Alex JANY 2 médailles (2 en bronze). Une à Londres en 1948 et une à Helsinki en 1952

Joseph BERNARDO 2 médailles (2 en bronze). Une à Londres en 1948 et une à Helsinki en 1952

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Tendances olympiques

En quête ascensionnelleA l’image de Matthieu Rosset, champion d’Europedu 3 mètres, l’équipe de France de plongeon a levent en poupe et des ambitions plein la tête. Legroupe est jeune (quatre des cinq voltigeurs qua-lifiés découvriront les JO à Londres, Ndlr), maisconfiant et déterminé. Tour d’horizon en compa-gnie de l’entraîneur Gilles Emptoz-Lacôte et desplongeurs Audrey Labeau et Matthieu Rosset.

LE GROUPEGilles Emptoz-Lacôte : « L’équipe quis’alignera aux JO est la même quecelle qui avait disputé les champion-nats du monde de Shanghai. A titrepersonnel, c’est une énorme satisfactionparce que je ne pensais en emmenerque trois ou quatre. » Audrey Labeau : « Tous les cinq, noussommes plus que des partenairesd’entraînement. On est une vraie pe-tite famille avec nos habitudes et nosrituels. Cela fait six ans maintenantque l’on travaille avec Gilles. Six ansque l’on travaille ensemble, que l’onvit ensemble et que l’on progressetous ensemble. Je suis extrêmementheureuse de partager cette aventureavec eux. »

Matthieu Rosset : « Ce groupe estd’abord constitué d’amis. Je suis trèsproche de Damien (Cély), à l’entraîne-ment comme en compétition (ils sontpartenaires sur le 3 mètres synchro,Ndlr). Quand je me suis qualifié pourles JO aux Mondiaux de Shanghai, j’aiété à la fois heureux et un peu gênépour lui. J’avais peur d’en faire trop.Alors quand il a obtenu son ticket enjuin, ça a été un vrai soulagement. »

LES JEUX OLYMPIQUESMatthieu Rosset : « C’est la compéti-tion ultime pour un athlète de haut ni-veau. Alors il y a forcément un peud’appréhension. Je ne sais pas ce queje vais découvrir à Londres. On enparle avec Gilles et Audrey, mais tantque l’on ne l’a pas vécu, c’est difficileà exprimer. En fait, je crains surtoutd’être impressionné par la démesurede l’événement. »Audrey Labeau : « On en a parlé entrenous, mais c’est compliqué de mettredes mots sur des émotions. Je leur airaconté mes JO, ceux que j’ai vécus àPékin en 2008 avec Claire Febvay,mais ils vivront les leurs à Londres. »Gilles Emptoz-Lacôte : « Quand j’enparle avec eux, j’essaie de dédramati-ser l’événement. Oui ce sont les Jeux

Olympiques, oui c’est important, maiscela reste une compétition de plon-geon et c’est ainsi qu’il faudra l’abor-der. L’avantage tout de même c’estqu’ils ont disputé une coupe du mondeà Londres sur les installations olym-piques. Cela devrait leur permettred’avoir déjà quelques repères. »

LA PREPARATIONGilles Emptoz-Lacôte : « Jusqu’à lami-juillet, nous avons enchaîné unephase de travail intense avant de leverle pied. Jusqu’aux JO, il faut être extrê-mement vigilant pour éviter les petitesblessures ou les tensions musculairesde dernière minute. »Audrey Labeau : « L’an dernier, auxMondiaux de Shanghai, je m’étaisblessée pendant un entraînement etj’avais dû déclarer forfait pour lacompétition. Ça n’avait pas été simplede suivre les épreuves depuis les tri-bunes, mais cette année, je me sensbien physiquement. »Matthieu Rosset : « J’ai eu pas mal deproblèmes de santé cette saison. Monentraînement a été perturbé alors je nepeux pas dire que ma préparationolympique aura été optimale. Malgrétout, j’ai réussi de beaux concours alorsje reste confiant. Comme disent mesamis : il faut laisser parler le talent ! »

Matthieu Rosset,champion d’Europe

du 3 mètres, sera le chef de file du

plongeon tricoloreaux Jeux

Olympiques de Londres.

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LES AMBITIONSGilles Emptoz-Lacôte : « Matthieuvient de signer deux très belles sai-sons. Il dispose du plus gros palmarèsdu plongeon français, toutes généra-tions confondues. Reste que Matthieune va pas sans le groupe et inversement.Ils sont tous impliqués dans un projetcollectif. Nous verrons ce qu’ils sontcapables de produire à Londres ? »Matthieu Rosset : « Je ne sais pas dutout à quoi m’attendre. En terme deconcurrence, il faudra surveiller lesChinois, les Allemands, les Russes etle Canadien Alexandre Despatie. Jesais que je vais être attendu, observé,mais c’est plutôt gratifiant. Je ne voispas cela comme un surplus de pres-sion, mais bien comme une marquede respect. »Audrey Labeau : « Les JO de Londresseront la dernière compétition de macarrière (cf. encadré). Je souhaite sur-tout plonger libérée. Pour cela, je vaisessayer d’aborder le concours jouraprès jour sans me focaliser sur mesadversaires. Je n’ai pas envie de meprojeter sur un résultat ou une place.Je vais tâcher d’en profiter ! » •

Recueilli par Adrien Cadot.

Julie Fabre : « Les filles visent une performance »

Entraîneur de Sara Labrousse et Chloé Willhelm qui s’aligne-ront aux JO de Londres, Julie Fabre nous livre les dernièresclés de la préparation du duo tricolore.

A quelques jours des JO, dans quel état d’esprit sont les duettistes del’équipe de France ?Je les sens déterminées et motivées. Elles sont concentrées sur leurcompétition et très calmes, mais ce n’est pas vraiment une surprisepuisque ce sont des filles mâtures et brillantes. Elles ont beau êtrejeunes (Sara Labrousse à 24 ans et Chloé Willhelm 23 ans, Ndlr), ellesmènent toutes les deux des études en plus de leur carrière sportive (Saraest étudiante en masters d’océanographie et Chloé étudiante endeuxième année de kinésithérapie, Ndlr).

Où en sont-elles de leur préparation olympique ?Depuis le début du mois de juillet nous nous concentrons sur des pointsde détails concrets. L’objectif est de réduire les fautes pour que leurs

Aspord en mode SauvageIl aura finalement fallu attendre le 9 juin pour qu’Ophélie Aspord, 21 ans, rejoigne Julien Sauvage (qualifiédepuis les championnats du monde de Shanghai, Ndlr) au sein de l’équipe de France d’eau libre qui s’ali-gnera aux Jeux de Londres. Une qualification arrachée dans les eaux de Setubal (Portugal) lors d’uneépreuve de coupe du monde comptant comme round de sélection olympique. « Dans la vie d’un sportif,les JO constituent un incroyable aboutissement », confie l’étudiante en droit à Toulouse. « C’est la compé-tition suprême, un objectif dont je rêvais. » Et qu’elle s’est donc donné les moyens d’atteindre en arrachantla septième place d’un 10 km terminé dans un sprint rageur. De bon augure quand on sait que la distanceest olympique, même si la demoiselle qui rêve de devenir avocate a bien conscience de son déficit de vécuau plus haut niveau. « L’eau libre, c’est de l’expérience et l’expérience s’acquiert avec l’âge et les courses.Sur le papier je suis la plus jeune, je n’ai jamais glané de médailles, donc je ne peux pas être considéréecomme une favorite. Être dans les dix, ce serait déjà beau. Mais une fois dans l’eau on verra ce que celadonnera. » A bon entendeur, salut !

A. C.

prestations olympiques soient bonnes du premier coup. Il en va de mêmesur le plan physique où nous avons cessé de travailler sur le fond pournous concentrer sur des exercices hors de l’eau.

Sara et Chloé vont découvrir les Jeux Olympiques à Londres, n’y-a-t-ilpas un risque d’éparpillement ?Absolument pas. Les Jeux sont gigantesques et les tentations sont à lamesure de l’événement, mais les filles savent pourquoi elles s’alignent àLondres. Une fois encore, ce sont des nageuses intelligentes qui visentune performance.

Et quel est leur objectif sportif ?Le duo évolue actuellement dans un groupe très concurrentiel. Les pairesentre la huitième et la douzième place mondiale se tiennent dans un mou-choir de poche. A Londres, il y aura une véritable compétition pour s’endétacher et ça risque de se jouer sur la performance du jour. Voilà aussipourquoi nous avons beaucoup travaillé leurs automatismes en veillant ànous inscrire perpétuellement dans le présent.

Recueilli par A. C.

La dernière d’Audrey

A Londres, la spécialiste du haut-vol Audrey Labeau,

27 ans, vivra l’ultime rendez-vous de sa carrière inter-

nationale. La native de Saint-Germain-en-Laye restera

néanmoins proche de ses anciens camarades de l’équipe

de France puisqu’elle occupera dès septembre un poste

d’entraîneur des jeunes plongeurs à l’INSEP. « Je voulais

rester dans le milieu du plongeon. C’est un univers que

j’aime profondément. Et puis, j’ai envie de partager le

fruit de mon expérience et de rendre à ma disci-

pline tout le bonheur qu’elle m’a apporté. »

Julie Fabre encompagnie deChloé Willhelm et Apolline Dreyfuss lors deschampionnatsd’Europe de Budapest en2010.

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Sydney 2000 - Londres 2012:

où en est la natation mondiale?Inscrites au programme des Jeux Olympiques depuisleur renaissance en 1896, les épreuves de natationont traversé deux siècles et un millénaire sansprendre une ride. Depuis 2000, elles ont même subiune véritable cure de jouvence en affolant les chronoset en captivant médias et sponsors.

Sujet réalisé par Jean-Pierre Chafes

Mais où s’arrêteront les nageurs ?A la lecture du tableau 1 com-parant les records du monde

en avril 2012, ceux en vigueur en août2000 (à la veille des Jeux de Sydney)et les meilleures performances éta-blies en maillot de bain à ce jour, forceest de constater que les chronos sesont largement affolés depuis 2000.En douze ans, les records du mondedes 26 épreuves olympiques indivi-duelles ont progressé, en moyenne, de0’’74/50m (0’’77 pour les messieurs,0’’72 pour les dames) ! La palme re-venant au 400 m 4 nages messieursoù les 4’03’’84 réalisées par Phelps àPékin en 2008 représentent une pro-gression de 1’05’’/50 mètres par rap-port aux 4’12’’30 de son compatrioteTom Dolan, record planétaire qui datait

des championnats du monde de Romeen 1994 et encore en vigueur à laveille du nouveau millénaire ! Chez lesfilles, Jessica Hardy a fait faire unbond quasi identique sur 100 mbrasse. En 1’04’’45, elle a littéralementpulvérisé la performance de la Sud-Africaine Peny Heyns (PanPacifics1999), soit une progression de 1’’03par 50 mètres !Quant aux esprits chagrins qui ont cruque « l’ère du plastique » avait déna-turé la natation et ses performances,qu’ils soient définitivement rassurés !Tous les records des épreuves olym-piques, réalisés en maillot de bainavant 1999 et l’autorisation donnéepar la FINA d’utiliser des combinai-sons, ont été améliorés depuis le 1er

TOUJOURS PLUS VITE

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A - records du monde B - meilleures performances C - records du monde A - records du monde B - meilleures performances C - records du monde en août 2000 mondiales en maillot B - A en avril 2012 C - A en août 2000 mondiales en maillot B - A en avril 2012 C - A

50 NL 21’’64 (Popov) 21’’36 (Bousquet) 0’’28 20’’91 (Cielo)* 0’’73 24’’39 (De Bruijn) 24’’10 (Kromowidjojo) 0’’29 23’’73 (Steffen)* 0’’66100 NL 48’’21 (Popov) 47’’10 (Magnussen) 1’’11 46’’91 (Cielo)* 1’’30 (0’’65/50m) 53’’80 (De Bruijn) 52’’75 (Kromowidjojo) 0’’05 52’’07 (Steffen)* 1’’73 (0’’86/50m)200 NL 1’45’’51 (Thorpe) 1’44’’42 (Agnel) 1’’09 1’42’’00 (Biedermann)* 3’’51 (0’’87/50m) 1’56’’78 (Van Almsick) 1’54’’40 (Schmitt) 2’’38 1’52’’98 (Pellegrini)* 3’’80 (0’’95/50m)400 NL 3’41’’33 (Thorpe) 3’40’’29 (Sun) 1’’04 3’40’’07 (Biedermann)* 1’’26 (0’’15/50m) 4’03’’85 (Evans) 4’01’’13 (Muffat) 2’’72 3’59’’15 (Pellegrini)* 4’’70 (0’’58/50m)800/1500 NL 14’41’’66 (Perkins) 14’34’’14 (Sun) 7’’52 14’34’’14 (Sun) 7’’52 (0’’25/50m) 8’16’’22 (Evans) 8’17’’51 (Adlington) 1’’29 8’14’’10 (Adlington)** 2’’12 (0’’13/50m)100 dos 53’’60 (Krayzelburg) 58’’08 (Grevers) 1’’52 51’’94 (Peirsol** 1’’66 (0’’83/50m) 1’00’’16 (He) 58’’85 (Franklin) 1’’31 58’’12 (Spofforth)* 2’’04 (1’’02/50m)200 dos 1’55’’87 (Krayzelburg) 1’52’’96 (Lochte) 2’’91 1’51’’92 (Peirsol)* 3’’95 (0’’98/50m) 2’06’’62 (Egerszegi) 2’05’’10 (Franklin) 1’’52 2’04’’81 (Koventry)* 1’’81 (0’’45/50m)100 brasse 1’00’’36 (Sludnov) 58’’71 (Dale Oen) 1’’65 58’’58 (Rickard)* 1’’78 (0’’89/50m) 1’06’’52 (Heyns) 1’04’’91 (Soni) 1’’61 1’04’’45 (Hardy)* 2’’07 (1’’03/50m)200 brasse 2’10’’16 (Barrowman) 2’08’’00 (Kitajima) 2’’16 2’07’’31 (Sprenger)* 2’’85 (0’’71/50m) 2’23’’64 (Heyns) 2’20’’69 (Soni) 2’’95 2’20’’12 (Pierse)* 3’’52 (0’’88/50m)100 pap 51’’81 (Klim) 50’’65 (Phelps) 1’’16 49’’82 (Phelps)* 1’’99 (0’’99/50m) 56’’69 (De Bruijn) 56’’47 (Vollmer) 0’’22 56’’06 (Sjostrom)* 0’’63 (0’’31/50m)200 pap 1’55’’18 (Malchow) 1’53’’34 (Phelps) 1’’84 1’51’’51 (Phelps)* 3’’67 (0’’91/50m) 2’05’’81 (O’Neill) 2’04’’40 (Liu) 1’’41 2’01’’81 (Liu)* 4’’00 (1’’00/50m)200 4N 1’58’’16 (Sievinen) 1’54’’00 (Lochte) 4’’16 1’54’’00 (Lochte) 4’’16 (1’’04/50m) 2’09’’72 (Wu) 2’08’’90 (Ye) 0’’82 2’06’’15 (Kukors)* 3’’57 (0’’89/50m)400 4N 4’12’30 (Dolan) 4’07’’06 (Lochte) 5’’24 4’03’’84 (Phelps)** 8’’46 (1’’05/50m) 4’34’’79 (Chen) 4’31’’74 (Beisel) 3’’05 4’29’’45 (Rice)** 5’’24 (0’’65/50m)

0’’77/50m 0’’72/50m4x100 NL 3’15’’11 (E-Unis) 3’11’’00 (E-Unis) 4’’11 3’08’’24 (E-Unis)** 6’’87 3’37’’91 (Chine) 3’33’96 (P-Bas) 3’’95 3’31’’72 (P-Bas)* 6’’194x200 NL 7’08’’79 (Australie) 7’02’’67 (E-Unis) 6’’12 6’58’’55 (E-Unis)* 10’’24 7’55’’47 (ex-RDA) 7’46’’14 (E-Unis) 9’’33 7’42’’08 (Chine)* 13’’394x100 4N 3’34’’84 (E-Unis) 3’31’’32 (France) 3’’52 3’27’’28 (E-Unis)* 7’’56 4’01’’67 (Chine) 3’52’’36 (E-Unis) 9’’31 3’52’’19 (Chine)* 9’’48

En signant 4’03’’84 en finale du 400 m 4 nages des Jeux Olympiques de Pékin, la superstar Michael Phelps a signél’une des plus impressionnantes progressions chronométriques de ces dernières années. Un record de plus pour le cannibale des bassins !

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M E S S I E U R S D A M E S1

* Temps réalisés en combinaison polyuréthane. ** Temps réalisés en combinaison mixte.

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janvier 2010. C’est-à-dire depuis leretour au tout tissu et à la limitationde la couverture de la surface ducorps, à l’exception notable cependantdes 8’16’’22 de Janet Evans sur 800 mnage libre. Etabli en 1989, ce chrono,qui fut par ailleurs le dernier recorddu monde à être battu pendant l’èredes combinaisons - par la BritanniqueAdlington lors des Jeux de Pékin –,n’a en effet toujours pas été améliorédepuis janvier 2010.

La comparaison avec l’athlétisme,autre sport olympique majeur, est -au niveau des records du monde -particulièrement saisissante. Ellerévèle le dynamisme de la natationpar rapport à un athlétisme dont lesperformances semblent aujourd’huistagner. Si aucun record mondial denatation n’a, en effet, été établi anté-rieurement à 2007 (le plus vieux estcelui du 1500 m nage libre, épreuvenon olympique, détenu par KateZiegler depuis le 17 juin 2007), 12 re-cords d’athlétisme (sur 24 épreuvesolympiques) chez les messieurs et 21(sur 23) chez les dames datentd’avant 1999, un millénaire plus tôt !Des performances préhistoriques (oupresque) comme le jet record (74,08m) de l’Est-allemand Schult dansl’épreuve du marteau établi en 1988ou le 800 mètres de la Tchécoslo-vaque Kratochvilova réalisé en 1983.

Idem au niveau des performancesréalisées pour devenir championsolympiques puisque six athlètesconsacrés à Sydney en 2000, sontallés plus vite ou ont lancé plus loinque leurs alter ego de 2008 (Johnsonsur 400 m et Ngery sur 1500 m chezles messieurs ; Freeman sur 400 m,Szabo sur 5000 m, Korolchik aulancer du poids et Zvereva à celui dudisque en ce qui concerne les dames).Impensable (ou presque) en nata-tion où l’étude des chronos réaliséspar les trois premiers des Jeux deSydney, Athènes et Pékin (cf. tableau2) montre que seuls les vainqueurs du100 m papillon dames, Inge De Bruijn,et du 400 m nage libre messieurs,Ian Thorpe, de Sydney ont fait mieuxque ceux couronnées en Chine(Tae-Hwan Park et Lisbeth Trickett)pourtant équipés de combinaison enpolyuréthane !

Pékin 2008 Athènes 2004 Sydney 2000 Pékin 2008 Athènes 2004 Sydney 2000

50 NL 21’’30 21’’93 21’’98 24’’06 24’’58 24’’3221’’45 21’’94 21’’98 24’’07 24’’89 24’’5121’’49 22’’02 22’’03 24’’17 24’’91 24’’63

100 NL 47’’21 48’’17 48’’30 53’’12 53’’84 53’’8347’’32 48’’23 48’’69 53’’16 54’’16 54’’3347’’67 48’’56 48’’73 53’’39 54’’40 54’’43

200 NL 1’42’’96 1’44’’71 1’45’’35 1’54’’82 1’58’’03 1’58’’241’44’’85 1’45’’23 1’45’’83 1’54’’97 1’58’’22 1’58’’321’45’’14 1’45’’32 1’46’’65 1’55’’05 1’58’’45 1’58’’51

400 NL 3’41’’86 3’43’’10 3’40’’59 4’03’’22 4’05’’34 4’05’’803’42’’44 3’43’’36 3’43’’40 4’03’29 4’05’’84 4’07’’073’42’’78 3’44’’11 3’47’’00 4’03’’52 4’06’’19 4’07’’83

1500/800 NL 14’40’’84 14’43’’40 14’48’’33 8’14’’10 8’24’’54 8’19’’6714’41’’53 14’45’’29 14’53’’59 8’20’’23 8’24’’96 8’22’’6614’42’’69 14’45’’96 14’56’’81 8’23’’03 8’26’’61 8’24’’29

100 dos 52’’54 54’’06 53’’72 58’’96 1’00’’37 1’00’’2153’’11 54’’35 54’’07 59’’19 1’00’’50 1’00’’5553’’18 54’’36 54’’82 59’’34 1’00’’88 1’00’’89

200 dos 1’53’’94 1’54’’95 1’56’’76 2’05’’24 2’09’’19 2’08’’161’54’’33 1’57’’35 1’57’’35 2’06’’23 2’09’’72 2’10’’251’54’’93 1’57’’56 1’57’’59 2’07’’13 2’09’’88 2’11’’05

100 brasse 58’’91 1’00’’08 1’00’’46 1’05’’17 1’06’’64 1’07’’0559’’20 1’00’’25 1’00’’73 1’06’’73 1’07’’15 1’07’’4959’’37 1’00’’88 1’00’’91 1’07’’34 1’07’’16 1’07’’55

200 brasse 2’07’’64 2’09’’44 2’10’’87 2’20’’22 2’23’’37 2’24’’352’08’’88 2’10’’80 2’12’’50 2’22’’05 2’23’’60 2’24’’562’08’’94 2’10’’87 2’12’’73 2’23’’02 2’25’’82 2’25’’35

100 pap 50’’58 51’’25 52’’00 56’’73 57’’72 56’’6150’’59 51’’29 52’’18 57’’10 57’’84 57’’9751’’12 51’’36 52’’22 57’’25 57’’99 58’’20

200 pap 1’52’’03 1’54’’04 1’55’’35 2’04’’18 2’06’’05 2’05’’881’52’’70 1’54’’56 1’55’’76 2’04’’72 2’06’’36 2’06’’581’52’’97 1’55’’52 1’56’’17 2’06’’26 2’08’’04 2’07’’12

200 4N 1’54’’23 1’57’’14 1’58’’98 2’08’’45 2’11’’14 2’10’’681’56’’52 1’58’’78 1’59’’77 2’08’’59 2’11’’70 2’12’’571’56’’53 1’58’’80 2’00’’87 2’10’’34 2’12’’72 2’13’’32

400 4N 4’03’’84 4’08’’26 4’11’’76 4’29’’45 4’34’’83 4’33’’594’06’’16 4’11’’81 4’14’’23 4’29’’89 4’34’’95 4’35’’964’08’’09 4’12’’15 4’15’’33 4’31’’71 4’37’’51 4’37’’18

4x100 NL 3’08’’24 3’13’’17 3’13’’67 3’33’’76 3’35’’94 3’36’’613’08’’32 3’14’’36 3’13’’86 3’34’’33 3’36’’39 3’39’’833’09’’91 3’14’’62 3’17’’40 3’35’’05 3’37’’59 3’40’’30

4x200 NL 6’58’’56 7’07’’33 7’07’’05 7’44’’31 7’53’’42 7’57’’807’03’’70 7’07’’46 7’12’’64 7’45’’93 7’55’’97 7’58’’527’04’’98 7’11’’83 7’12’’70 7’46’’33 7’57’’37 7’58’’64

4x100 4N 3’29’’34 3’30’’68 3’33’’73 3’52’’69 3’57’’32 3’58’’303’30’’04 3’33’’62 3’35’’27 3’53’’30 3’59’’12 4’01’’593’31’’18 3’35’’22 3’35’’88 3’56’’11 4’00’’72 4’04’’16

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Dernières barrièresSi le nom de l’Australienne DawnFraser, première femme à nager le100 m nage libre en moins d’une minute(en 1962) ou celui du Russe VladimirSalnikov, premier homme sous les 15minutes au 1 500 m nage libre en1980 resteront à jamais gravés dansl’histoire de la natation, deux bar-rières très symboliques ont attendu letroisième millénaire pour tomber.C’est en effet le 29 juin 2001 qu’unhomme, en l’occurrence le RusseRoman Sludnov, parvenait pour lapremière fois à couvrir le 100 mbrasse en moins d’une minute(59’’97). Idem un peu plus d’un anplus tard (exactement le 13 août 2002)pour le 100 m dos dames que NatalieCoughlin bouclait en 59’’58. Biend’autres – peut-être moins marquantes– sont tombées depuis, en particuliergrâce aux combinaisons en polyuré-thane, mais les JO de Londres pour-raient voir de beaux exploits avec,pourquoi pas, pour la première foisun homme sous les 47 secondes au100 m nage libre en simple maillotde bain. Magnussen ? Ou une femmesous les 4 minutes au 400 m nagelibre sans l’aide du polyuréthane.N’est-ce pas mademoiselle Muffat…

M E S S I E U R S D A M E S2

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Le Français Camille Lacourt est la nouvelle coqueluche des médias depuis son triomphecontinental aux Euro de Budapest et l’officialisation de sa relation avec l’ancienne Miss France Valérie Begue. A l’instar de LaureManaudou et Alain Bernard, il incarne la réussite de la natation tricolore.

TOUJOURS PLUS RICHES

Autre signe de l’entrée de la na-tation dans une nouvelle ère, lesporte-monnaie des nageurs (les

meilleurs bien entendu) ont largementgonflé ces dernières années. SiAlexander Popov avait ouvert la voie,c’est Ian Thorpe qui a été le premierà représenter un véritable produitd’appel à haute valeur ajoutée pourles sponsors. Adidas, mais aussi lesholdings australiennes Quantas(compagnie aérienne), Telstra (com-pagnie d’électricité) ou Foxtel (opéra-teur de télévision), avec un contratd’un million de dollars signé en 2005pour 4 ans, ont ainsi permis au cham-pion de pouvoir vivre largement de« son sport ». En devenant par ailleursl’ambassadeur de la célèbre marque

de luxe italienne Armani ou en faisantune apparition (discrète il est vrai)dans un épisode de la septième sai-son de « Friends », Thorpe a mêmeréussi à faire une entrée remarquéeparmi les « people ».Rien à voir cependant avec le phéno-mène Phelps ! Millionnaire (en dol-lars) à seulement 18 ans, le « Kid deBaltimore » est le nageur qui a leplus profité de l’effet attractif de lanatation sur les sponsors. Avec desrevenus annuels estimés entre 4,5 et5 millions de dollars, l’Américainreste certes à distance respectabledes sommes mirobolantes perçuespar les footballeurs, mais il attire despartenaires jusque-là peu sensibles

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Quand la lucarne s’en mêleAffichage virtuel des noms desconcurrents dans leur ligne d’eau,ligne virtuelle du record du mondepour suivre la progression des na-geurs, caméras loupes permettantdes ralentis de toute beauté, camérassubaquatiques et/ou en surplomb dubassin, caméras dans la chambred’appel, reporters en bord de bassinpour interviewer les nageurs dès leursortie de l’eau, généralisation dutravelling : les années 2000 auront vula natation entrer définitivementdans le monde du sport spectaclegrâce aux moyens techniques de latélévision. Des contrats lient mêmeaujourd’hui des chaînes de télé auxfédérations nationales et internatio-nales. En France, c’est Eurosport quia ainsi acquis les droits de retrans-mission des championnats jusqu’en2012. Si les sommes n’ont une foisencore rien à voir avec celles inves-ties par les chaines pour le football,ces contrats assurent une visibilitéaccrue à la natation.

aux performances réalisées dans lesbassins chlorés. S’il n’est en effet pasétonnant de retrouver parmi sessponsors, Speedo, qui a signé – endehors du contrat qui le lie à Phelps -un chèque d’un million de dollars àson nageur vedette pour ses 8 titresolympiques de Pékin, ou encoreOmega, chronométreur officiel de laFINA, la présence de Visa dans cetteliste peut paraître plus surprenante.Héros d’une campagne de pub enAsie pour la marque automobilejaponaise, Mazda, Phelps avait mêmesigné un (juteux) contrat avec la cé-lèbre marque de céréales Kellogs.La diffusion d’une photo de l’enfantterrible de la natation mondiale« jouant » avec une pipe à cannabis et

la suspension qui en avait résulté acependant fait reculer le leader mon-dial des corn flakes ! Côté « people »,on retiendra que Phelps est apparudans un clip promotionnel de ladernière saison de la célébrissimesérie télévisée « Grey’s Anatomy ».En France, la tendance au grossisse-ment des portefeuilles des nageursest identique. Championne olympiqueà Athènes, Laure Manaudou est logi-quement la principale bénéficiaire del’intérêt, nouveau, des sponsors trico-lores pour les choses de la natation.Entre 2007 et 2008, ses revenus esti-més doublent, passant d’un peu plusd’un million d’euros annuels à 2,5millions. Un pactole qui fait d’ailleursd’elle la trentième sportive (hommeset femmes confondus) la mieux payéede France cette année-là ! Arena, biensûr, mais aussi Lancel, Lastmi-nute.com, la Société des Bains deMer de Monaco ou encore le milliar-daire François Pinault participant à lacréation de la fortune de Manaudou.Si sa « première » fin de carrière,après son échec de Pékin, a fait fuirses principaux soutiens, son retour ausommet et sa qualification pour les JOde Londres lui valent déjà un net regaind’intérêt. D’autant que son statut demaman lui ouvre de nouveaux horizonséconomiques à l’image de sa partici-pation (et de celle de son compagnonFrédérik Bousquet) à une série declips télé vantant les mérites de lamarque Cadum !Champion olympique, quatre ansaprès Manaudou, Alain Bernard a luiaussi vu ses revenus prendre uneautre dimension (environ 450 000€/an).Idem pour Camille Lacourt apparu aufirmament sportif à Budapest en2010, et qui a immédiatement tirédes bénéfices substantiels de saréussite dans les bassins et de sa« gueule d’ange » grâce à Arena,Clarins ou Chanel, avec des revenusannuels estimés entre 300 et 500 000euros ! Dernier succès en date pour lebeau gosse de la natation française, lamarque « Carnet de vol » a fait appelà lui pour devenir le « styliste » d’uneligne de vêtements composée dequatre tee-shirts et trois bermudas.Devenu encore plus « people » de-puis l’officialisation de sa relationavec l’ancienne Miss France ValérieBegue, Lacourt pourrait mêmedétrôner Laure Manaudou, invitée enson temps dans tous les endroits où ilfaut être vu (festival de Cannes, Grandprix de Formule 1 à Monaco…) et qui amême joué son propre rôle au cinémadans le film d’Olivier Doran « Lecoach ».

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Le Tunisien OussamaMellouli, champion olympique 2008 du 1 500 m nage libre etchampion du monde 2009sur la même distance, incarne avec la Zimbabwéenne KirstyCoventry l’émergence ducontinent africain dansles bilans mondiaux.

TOUJOURS PLUS INTERNATIONAL

3 PÉKIN 2008 ATHENES 2004 SYDNEY 2000or argent bronze total or argent bronze total or argent bronze total total

E-Unis 12 9 10 31 12 9 7 28 14 8 11 33 92Australie 6 6 8 20 7 5 3 15 5 9 4 18 53Japon 2 0 3 5 3 1 4 8 0 2 2 4 17Allemagne 2 0 0 2 0 1 4 5 0 0 3 3 10G-Bretagne 2 0 1 2 0 0 2 2 4Chine 1 3 2 6 1 1 0 2 8Zimbabwe 1 3 0 4 1 1 1 3 7France 1 2 3 6 1 2 3 6 0 1 0 1 13Italie 1 1 0 2 0 1 1 2 3 1 2 6 10Corée du Sud 1 1 0 2 2Brésil 1 0 1 2 0 0 1 1 3Tunisie 1 0 0 1 1Pays-Bas 1 0 0 1 2 3 2 7 5 1 2 8 16Hongrie 0 3 0 3 0 1 1 2 1 0 0 1 6Russie 0 1 2 3 0 1 0 1 0 1 1 2 6Norvège 0 1 1 2 2Slovénie 0 1 0 1 1Serbie 0 1 0 1 1Autriche 0 0 1 1 0 2 0 2 3Canada 0 0 1 1 0 0 1 1 2Danemark 0 0 1 1 1Ukraine 2 0 1 3 2 2 0 4 7Pologne 1 2 0 3 3Afrique du Sud 1 1 1 3 0 1 1 2 5Roumanie 1 0 1 2 2 1 1 4 6Croatie 0 1 0 1 1Argentine 0 0 1 1 1Trinidad et Tobago 0 0 1 1 1Suède 1 2 1 4 4Slovaquie 0 2 0 2 2Costa Rica 0 0 2 2 2Espagne 0 0 1 1 1

Limité à quelques nations lorsdes premières éditions des JeuxOlympiques (en gros le continent

européen plus les Etats-Unis, leCanada, l’Australie et le Japon, Ndlr),le classement s’est « mondialisé » aufil du vingtième siècle pour franchirle cap des vingt nations médaillées(22 exactement) en 1988 à Séoul. Sice chiffre n’a depuis plus jamais étéatteint (19 nations médaillées àAtlanta, 18 à Sydney, 20 à Athènes, 21à Pékin) et reste encore éloigné de laquarantaine (41 en 2008, 40 en 2004)de nations médaillées en athlétisme,la mondialisation de la natation sepoursuit avec l’émergence de nou-velles nations dans le gotha mondial.Le continent africain, qui avait connules honneurs des podiums olympiquesgrâce aux nageurs sud-africains, aainsi vu sa représentativité s’accroî-tre avec l’émergence du Zimbabwe,grâce à Kirsty Coventry, ou de la Tu-nisie, grâce à Oussama Mellouli.Idem pour l’Asie où la Corée du Sud(avec Tae-Hwan Park) a rejoint, lorsdes JO de Pékin, Japon et Chine au ta-bleau des médailles.Même si la pratique de la natation estbeaucoup plus ancienne sur le « Vieuxcontinent », l’Europe n’a pas été épar-gnée par cette « diffusion », l’explosionde l’ex-URSS ou de l’ex-Yougoslaviepermettant aux nouvelles républiquestelles que l’Ukraine, la Croatie, laSlovénie ou la Serbie de faire leur

apparition dans le tableau des nationsmédaillées.Au final ce sont 32 pays, issus descinq continents, qui sont arrivés à dé-crocher au moins une médaille dansles épreuves de natation sur les troisdernières olympiades (cf. tableau 3).Quant au rapport de forces depuisles Jeux de Sydney, il met clairementen évidence le duel au sommet quese livrent Etats-Unis et Australie, lesdeux nations ayant remporté plus dela moitié des médailles décernéesentre 2000 et 2008 (145 sur 203) !Force restant aux représentants del’Oncle Sam avec 92 breloques aucompteur, dont 38 en or, contre 53aux « Aussies », dont 18 en or. Rien nedevrait véritablement changer à ceniveau à Londres avec un « mano amano » annoncé entre Phelps, Lochte,Franklin, Soni et autre Coughlin d’uncôté, Magnussen, Sprenger, Seebohmou Rice, de l’autre.Derrière les deux géants de la nata-tion mondiale, seuls sept autres pays,dont la France, sont arrivés à rem-porter au moins une médaille àchaque édition des Jeux depuis 2000.Parmi eux, le Japon, l’Allemagne oul’Italie qui auront encore de beauxarguments à faire valoir pour finirdans le « Top 5 » de la compétition. LaGrande-Bretagne, absente du palma-rès en 2000, a pour sa part construitune équipe redoutable, emmenéepar la double championne olympique

de Pékin Rebecca Adlington. Quant àla France, qui a remporté 13 médaillesdepuis Sydney, elle ambitionnera defaire mieux que lors des deux précé-dentes éditions où les nageurs trico-lores étaient montés à six reprises surle podium ! •

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40 Découverte

«Rien n’est scellé. Mon travailconsiste à montrer aux per-sonnes handicapées que les

contours d’un destin peuvent êtreredessinés. Et ça passe par le corps.Pour cela, il n’y a rien de mieux que lanatation. Tu es à poil et le handicapest à nu ! » Ce matin de février, aubord de la piscine de Brequigny, àRennes, Hadda Guercouche, 46 ans,met en pratique son discours et sadétermination avec Lorena Mejia-Barona. La jeune femme de 26 ans, quia une jambe valide à 90 % et l’autrenon, enchaîne les longueurs sous lesencouragements rythmés de son en-traîneur. Une vraie boule d’énergiedont rien n’entame la bonne humeur.Après dix ans de natation à haut niveau,elle a été médaillée aux Jeux Para-lympiques de Barcelone et d’Atlanta,Hadda Guerchouche se consacredésormais à l’accompagnement sportifdes « handis », comme elle les appelle.« Pendant ces séances aquatiques,l’objectif est qu’ils mettent en actionleurs compétences et qu’ils retrouventconfiance en eux. Je ne travaille passur la technique mais sur le compor-tement. »

Prendre ses responsabilitésHadda croit avant tout à la culture del’effort. « Je suis parfois exigeante,mais je suis convaincue que si leshandis n’avancent pas, c’est aussiparce qu’ils ont une part de responsa-bilité. Il ne faut pas rester cantonné à lavision de l’autre qui impose ses limites.C’est ce que j’essaie de transmettreaux nageurs que j’entraîne et je n’hé-site pas à leur rentrer dedans. Onparle le même langage, c’est un sacréavantage. » La preuve au bord du bas-sin. Hadda ne ménage pas Lorena, ce

qui n’est pas pour lui déplaire. « C’estun vrai martyre », s’amuse-t-elle.« Elle me booste tellement. J’aienvie d’être comme elle et de memontrer à la hauteur. »Les débuts ont pourtant été difficiles.« Je me suis prise une claque à lapremière séance », admet Lorena.« J’ai appris à nager et suivi des coursavec les valides plus jeunes. Dans matête, j’étais comme eux, mes deuxjambes fonctionnaient. Refaire de lanatation avec Hadda qui est enfauteuil roulant m’a fait prendreconscience que mon handicap étaitancré et que ma jambe ne refonc-tionnerait plus. »Aujourd’hui, Lorena regarde versl’avenir. « Au fur et à mesure desséances, je me rends compte de tout

ce dont je suis capable. Ça fait plu-sieurs fois que je rate mon permis.Cette année, j’en avais marre, je pen-sais arrêter, mais les séances avecHadda m’ont redonné confiance. J’aipris conscience que l’autonomie étaitplus importante et qu’au bout jepouvais aussi trouver un emploi. »Exactement ce qu’Hadda Guercouchesouhaite communiquer dans sanouvelle activité. Depuis huit ans,l’ancienne championne paralympiqueintervient en complément au sein del’Association pour la promotion, l’ac-compagnement et le reclassementdes travailleurs handicapés (Apparth).Le 4 janvier 2010, elle a aussi créé sonauto-entreprise : Impulsion. « J’ai uneconvention avec l’Association degestion de fonds pour l’insertion despersonnes handicapées (Agefiph).Cela permet la prise en charge del’accompagnement auprès des coa-chés de Cap emploi, une structurequi, en complément de Pôle emploi,vise à favoriser l’embauche despersonnes handicapées dans les en-treprises. »

Nager pour dépasser son

handicap

Je ne travaille pas sur la technique mais sur

le comportement.“

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retrouvé un CDD, un CDI ou une for-mation professionnalisante et surtoutune motivation dans la vie. »Sans langue de bois, Hadda reconnaîttoutefois que ça ne fonctionne pastoujours. « C’est plus difficile avecles travailleurs atteints de troublespsychiques. » D’autres ont carrémentattrapé le virus de la compétition.Lorena la première. Dans tous lescas, Hadda ne compte pas s’arrêteren si bon chemin. « Une fois que lesuivi est terminé, il faut les mainteniren action. » Un partenariat a ainsi étésigné avec la ville de Rennes. Deuxcréneaux sont réservés le mercredi etle vendredi aux groupes prêt à l’emploi.A chaque fois, un éducateur sportifest mis à disposition par la ville. « Etle vendredi de 18 à 20 heures, j’aiaussi ouvert une séance Nat’potespour que les gens se rencontrent.Elle est ouverte à tous. Ça mepermet aussi de retrouver d’anciensnageurs et de continuer à faire évoluerles mentalités » •

A Rennes, Céline Diais

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Dans l’eau, tous retrouventleur liberté de mouvement.

Il n’y a plus d’entraves : ni prothèses, ni cannes,

ni fauteuils roulants.

”Patrick Segal, l’homme qui marchait dans sa tête

Son tour du monde en fauteuil roulant (de 1974 à 1976), puisl’ascension de l’Himalaya en 1985 l’ont rendu célèbre.Patrick Ségal a raconté ses exploits dans deux livresautobiographiques : L’homme qui marchait dans sa tête(1977), et Le cheval de vent (1985). Ceinture noire de karatéet grand sportif dans sa jeunesse, Patrick Ségal a perdul’usage de ses jambes à 24 ans, après qu’une balle perduel’ait atteint dans le dos. Depuis, il n’a eu de cesse de se lancerdans des aventures extraordinaires afin de prouver que lehandicap n’avait rien d’une fatalité. Touche-à-tout, il atourné en 1980 La nuit ensoleillée, un long métrage surles Jeux Paralympiques. Film sélectionné à Cannes et auxOscars de Hollywood en 1981. Après des missions humani-taires et une carrière politique, adjoint au Maire de Paris,puis Délégué interministériel aux personnes handicapées(1995-2002), il continue de se consacrer pleinement à lacause handicapée.

La natation, leur sport de prédilection

Parmi les nombreuses disciplinessportives pratiquées par les per-sonnes handicapées physiques,la natation occupe une placeprivilégiée. Accessible au plusgrand nombre, même aux pluslourdement handicapés, ellepermet également la découverted’un nouvel environnement pro-pice à l’épanouissement phy-sique. La Fédération recenseactuellement plus de 35 000 prati-quants et près de 20 000 licenciés.La natation est la première disci-pline pratiquée par les personneshandicapées. Un guide nationaldes structures sportives accueil-lant des personnes en situationde handicap est édité par le Mi-nistère des sports. Le guide estdisponible à cette adresse :www.han-di-guide.sports.gouv.frou en contactant la FédérationFrançaise Handisport : 42 rueLouis Lumière, 75 020 Paris.Tél. : 01.40.31.45.00 / Email :[email protected].

Après dix ans de natation à haut niveau et plusieurs médailles paralympiques, Hadda Guerchouchese consacre désormais à l’accompagnement sportif des personnes handicapées.

Faire évoluer les mentalitésHadda suit en moyenne 30 à 40 tra-vailleurs handicapés chaque année.« L’accompagnement se fait sur troisà quatre séances d’une heure etdemie, toutes les deux semaines.Dans l’eau, tous retrouvent leur libertéde mouvement. Il n’y a plus d’entraves :ni prothèses, ni cannes, ni fauteuilsroulants. Le travailleur handicapénage pendant une heure et ensuiteon prend trente minutes pour discuteret mettre des mots sur ce qu’il a res-senti. » Même si l’ancienne nageusene tient pas de statistiques, elle assureque les résultats sont encourageants.« Ça les transforme. Beaucoup ont

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Conseils42

Certains spécialistes affirment qu’il est le grand mal de notre époque. Pire qu’une épidémie, il frappetout le monde sans distinction et avec des effets souvent dévastateurs. Du simple coup de pompe, à ladépression, le stress est un fléau qu’il faut apprendre à combattre. Un adversaire dont vous pouvez venirà bout avec quelques astuces élémentaires.

Sujet réalisé par Celia Delgado Luengo

Comment lutter

L’activité sportive demeure sans conteste la meilleure arme contrele stress. Elle permet d’évacuer par le corps les tensions accumu-lées tout en se vidant la tête. Sports de combat, marche, jogging,vélo, danse ou natation, le sport reste un défouloir idéal. Tout en sou-lageant les tensions musculaires, il favorise la libération d’endor-phines, molécules du bonheur, pour une réelle sensation debien-être et d’apaisement. On prend donc le temps de s’organiserune séance de trente minutes deux à trois fois par semaine. Veilleztoutefois à vous investir dans une discipline attrayante. Il n’y a rien depire que de sortir du bureau fatigué pour s’envoyer une séance parbonne conscience. Avant de vous lancer, prenez le temps de vousrenseigner sur l’exercice que vous aimeriez pratiquer.

Cela peut sembler futile, voire anecdotique, mais les étirementssont toujours bénéfiques. Rien de plus simple que de tendre lesbras au maximum en se levant le matin pour commencer du bonpied, et n’hésitez pas non plus à effectuer quelques rotationsdorsales avant d’entrer en réunion. Vos collègues seront peut-êtresurpris, mais vous serez nettement plus détendu.

Tous les praticiens vous le diront : le sommeil c’est la clé ! Le soir,après une harassante journée de travail, évitez à tout prix de luttercontre la fatigue devant la télé ou sur des dossiers. Mieux vaut secoucher tôt et à heure fixe pour un vrai sommeil réparateur. Pensezaussi à dîner au moins une heure avant de vous coucher, et mangezléger pour ne pas digérer toute la nuit.

BIEN DORMIR3

S’ETIRER2SE DEFOULER1

A LIRE« GÉRER LA PRESSION EN COMPÉTITION »Marylène PiaÉditions Amphora Sports (www.ed-amphora.fr)160 pages, 24,90 €

La pression, le stress, la tension,l’anxiété, peu importe finalement le nomque l’on donne à ce phénomène qui nouscrispe à l’approche d’une échéance. Maissi certains ont le droit à l’erreur, les spor-tifs de haut niveau, eux, doivent apprendreà contrôler ces montées d’adrénalinesous peine de compromettre leur carrière.Avec « Gérer la pression en compétition »Marylène Pia livre une flopée de conseilsutiles pour apprendre à se contrôler. Unouvrage de développement personnel ?Non, un manuel d’aide pour tous lessportifs confrontés aux affres de lapression (cf. dossier « Face à la pres-sion », Natation Magazine 117).

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r contre le stress ?

Ne retenez jamais vos bâillements. Ils permettent, d’une part, dedétendre les muscles du visage, et d’autre part de réoxygénerle cerveau. S’il n’est pas naturel, il peut se provoquer en ouvrantla bouche et en inspirant profondément.

Une fois encore, ce principe de base peut sembler secondaire,mais plusieurs études scientifiques démontrent que la plupartdes actifs ont une respiration entrecoupée, peu naturelle. Lestress hache la respiration alors pensez à faire des pauses régu-lièrement dans la journée pour inspirer profondément. Si vouspouvez vous isoler, fermez les yeux et respirez à fond quelquesminutes. Effet garanti !

Nous sommes tous stressés, c’est humain. Quant à ceux qui pré-tendent le contraire, ce n’est pas uniquement par mauvaise foi, leplus souvent, ils ignorent leurs propres tensions. Pas la peinedonc de vous apitoyer sur votre sort. Commencez par admettrevotre état de stress et les problèmes qui peuvent en être à l’origine.Une fois les principales sources de stress repérées, cherchez dessolutions simples et accessibles, et surtout celles qui auront unréel pouvoir de changement. De la sorte, vous passerez de la dra-matisation à la relativisation et surtout à la pensée positive. Pourle reste, évitez surtout de vous laisser gagner par la paresse. Riende pire que de passer son temps libre à dormir et à se renfermersur soi-même. On sort, on se divertit, bref, on se fait plaisir, maisbien sûr sans excès. Tout est question de modération.

ASSUMER ET AFFRONTER

Le massage reste une option très efficace contre le stress, maisencore faut-il disposer de suffisamment de temps pour se pro-grammer une séance de décontraction. Sinon, il vous reste toujoursl’automassage en option. Lavande, eucalyptus ou fleur d’oranger,optez pour une huile essentielle relaxante au parfum enivrant.Commencez ensuite par vous masser doucement les épaules, lanuque, le cuir chevelu, les tempes et pourquoi pas la plante despieds.

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Hors lignes : Julien Sauvage44

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“ ”On m’a surnomméMister Freeze

Julien, peut-on réduire l’eau libreà un simple sport d’endurance ? C’est la principale définition del’eau libre puisque lors des groschampionnats les distances sontde 5, 10 et 25 km (le 10 km étantl’unique distance olympique,Ndlr). Les durées d’effort sontd’environ 1 heure pour le 5 km,2 heures pour le 10 km et plus de5 heures pour le 25 km. L’autreprincipale caractéristique de l’eaulibre est le fait que ce soit enmilieu naturel (lac, mer, rivière,Ndlr).

On voit souvent les nageursd’eau libre se bousculer pendantla course, notamment lors despassages de bouées. Le contactphysique est-il partie intégrantede la discipline ?L’eau libre n’est pas un sport decombat, mais plutôt de contact.C’est vrai, on nage en peloton, cequi implique forcément de pren-dre des coups, la plupart dutemps involontaires. Ces coupssont dus au fait que l’on nage defaçon très rapprochée les uns desautres. Lors des fins de courses,avec la fatigue, nous manquonsde lucidité. La technique de nageest souvent moins bonne et on atendance à se nager les uns surles autres et à se mettre des coups.Cependant certains nageurs don-nent des coups volontaires. Dansces cas-là, la solution est de râlerauprès du directeur de coursepour qu’ils prennent un cartonjaune ou rouge. L’autre solutionest de changer de place dans le

peloton ou de montrer que l’on n’apas peur en rendant les coups.

Et comment parviens-tu à lancerun sprint après plusieurs heuresd’effort ?Le sprint est un élément clé de laperformance. En plus d’être en-durant, il faut être un bon sprinter.Lors des courses « courtes » de 5et 10 km, la victoire se joue dansles derniers hectomètres. Il fautêtre rapide mais aussi savoir seplacer, car le phénomène d’aspi-ration est très important dansl’eau : un nageur qui vous suit ouqui se trouve au niveau de votrehanche va aussi vite que vousmais il force beaucoup moins. Sion n’est pas endurant, on ne peutpas suivre les meilleurs. Et si onn’est pas bon sprinteur, on nepeut pas gagner. L’eau libre res-semble aux étapes du Tour deFrance. Je dirais que le 5 km serapproche d’une étape de sprint,le 10 km d’une étape de plaineavec une arrivée en montagne et le25 km d’une étape de montagne.

A la différence de la natationcourse, les nageurs d’eau libresemblent extrêmement solidairesles uns envers les autres.C’est vrai ! Tout le monde s’en-traide pour ne pas lâcher. Ce sportdemande tellement d’entraîne-ment qu’il est essentiel de sesoutenir. Quand un membre del’équipe de France se rate, c’esttoute l’équipe qui est affectée.Nous sommes une dizaine, c’estdonc une petite équipe, contraire-ment à la natation course. On estdonc très soudés.

Quelle est ta principale crainteen course ?Ce que je crains le plus c’est l’eaufroide (en dessous de 21° C, Ndlr).Je ne suis pas du tout à l’aisedans ces conditions. Je suis l’undes nageurs qui a le moins dematière grasse, je suis donc très

sensible aux basses tempéra-tures. Les « anciens » de l’eaulibre (Stéphane Gomez, GillesRondy) m’avaient d’ailleurs sur-nommé « Mister Freeze » car dèsque l’eau était fraîche, je tremblaiscomme une feuille. J’ai d’ailleursabandonné plusieurs coursespour cause d’hypothermie.

Quel rôle joue l’équipement dansta discipline ?Depuis 2010, l’équipement d’eaulibre est différent de celui de na-tation course. En natation course,seuls les jammers sont autorisés.En eau libre nous avons le droitde porter des combinaisonsallant des chevilles jusqu’auxépaules. En revanche, les ma-tières sont identiques à celles denatation course. Cela a été décidépour protéger les nageurs d’eaulibre contre les méduses et lefroid. Lorsque l’eau est froide,nous nous couvrons de graisse àtraire. Les combis permettentdonc à la graisse de rester pluslongtemps au contact de la peau.Elles permettent aussi de ressen-tir une meilleure glisse, ce quinous rend plus serein surtoutlorsque l’on commence à avoirmal partout ! Un autre équipe-ment important en eau libre, cesont les lunettes. Il est importantd’avoir une bonne vision pour serepérer plus facilement dansl’espace. Lorsque l’on est au ni-veau de l’eau, il est très difficilede voir la bouée où l’on doit allerc’est pourquoi j’utilise à chaquefois une nouvelle paire de lu-nettes afin que les verres soientpropres et qu’il n’y ait pas debuée. Il faut aussi que les lu-nettes soient souples car lorsquenous nageons en peloton, nouspouvons prendre des coups etcela peut nous blesser ou alorson peut les perdre ! Perdre ceslunettes dans le dernier kilomè-tre et la course est terminée •

Recueilli par M.-C. P.

Julien Sauvage a été le premier nageurfrançais sélectionné aux JO de Londres.Spécialiste des épreuves longue distanceen milieu naturel, le Toulousain est unathlète de l’extrême doublé d’un ingénieuren génie des procédés et environnement.Découverte d’un champion hors-normes.

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L’eau libre ressemble auxétapes du Tour de France. Je dirais que le 5 km se rapproche d’une étape desprint, le 10 km d’une étapede plaine avec une arrivée en montagne et le 25 km àune étape de montagne.

”Julien intime

Ton pêché mignon ?J’adore les pâtisseries et lesgâteaux… En règle générale,les desserts me font succomber. Je ne résisted’ailleurs pas très longtempsà un moelleux au chocolat !

Ton passe-temps favori ?En dehors des entraînementset du boulot, je n’ai pas beaucoup de temps à consacrer aux loisirs. J’aimecependant sortir avec mesamis ou aller au cinéma.Mais je goûte aussi à la solitude, notamment pourme détendre ou jouer à laconsole.

Tes sports fétiches ?J’apprécie tous les sports : le football, le basket, le surf…Très occasionnellement, je pratique même le golf. Sinon, je regarde les courses cyclistes et je fais du vélo de temps à autre.

Ta personnalité préférée ?Honnêtement, aucune.

En dehors de la natation ?Si je n’avais pas été nageur,j’aurais probablement fait unautre sport d’eau, mais dusport ça c’est certain ! J’aimis du temps à savoir ce queje voulais faire, je n’avais pasde métier rêvé.

Loto gagant ?Si je gagne un jour, j’achèteune maison et je fais plaisir àmes proches. J’en profiteaussi pour investir dans l’immobilier et me payer desvacances à l’autre bout dumonde.

Recueilli par Laure Dansart

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Vie fédérale46

Natation Magazine | Juin - juillet 2012 | N° 135

La nouvelle édition des « Piscines.Aide à la conception pour lesmaîtres d’ouvrage » a été pu-bliée en avril dernier. Quelle estla fréquence de cette parutionfédérale ?En principe, nous la publions tousles deux ans. D’abord parce qu’ils’agit d’un ouvrage conséquent(154 pages, Ndlr) et que nous pré-férons le renouveler que de nouscontenter de le rééditer. C’estaussi l’occasion de rencontrer denouveaux partenaires qui pour-raient être intéressés par notredémarche.

A quand remonte la premièreédition ?Elle date de 2003-2004, mais lecontexte était diamétralementdifférent.

C’est-à-dire ?Je suis arrivé à la FédérationFrançaise de Natation en 2001.J’étais alors architecte à laretraite et j’avais indiqué au pré-sident Francis Luyce que la FFNdemeurait inconnue des collecti-vités locales. C’est ainsi qu’il m’aproposé de prendre la tête d’unecommission équipement et c’estdans cette même perspective quej’ai décidé de publier la premièreédition d’un ouvrage sur lespiscines qui regroupait, à l’époque,la réglementation fédérale envigueur sur la construction deséquipements aquatiques.

Comment a été accueillie cettepremière édition ?C’est vrai que lorsque nousl’avons publiée nous ne savionsabsolument pas de quelle ma-nière les collectivités locales l’ac-cueilleraient. Mais le succès a étéimmédiat. A tel point que nousnous sommes lancés très rapide-ment dans une deuxième versionen essayant de trouver des parte-naires techniques afin de bénéfi-cier d’un financement, mais aussiet surtout pour apporter des élé-ments techniques à l’ouvrage.

Publié le 15 avril dernier, la cinquième édition de l’ouvrage « Les piscines. Aide àla conception pour les maîtres d’ouvrage » a d’emblée fait l’unanimité auprès despartenaires techniques et des collectivités territoriales. Retour sur les coulissesd’une publication en compagnie d’André Zougs, référent équipement au ComitéDirecteur de la FFN depuis 2004.

André Zougs : «Nos compétences sont avérées»

André Zougs, ancien architecte à la retraite, est le référent équipementau Comité Directeur de laFFN depuis 2001.

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Et quel regard portez-vous sur lacinquième édition qui vient devoir le jour ?Cette nouvelle parution est extrê-mement satisfaisante. Jusqu’àprésent, les retours sont trèspositifs. Nous avons commencéavec 2 000 exemplaires, mais il ya fort à parier que nous program-merons un nouveau tirage l’annéeprochaine pour répondre auxmultiples sollicitations et conti-nuer de nous faire connaître.

Tel était l’enjeu de la publication ?A proprement parler, non. « Lespiscines. Aide à la conceptionpour les maîtres d’ouvrage » estavant tout une parution techniquedestinée à défendre la place de laFédération française au sein deséquipements aquatiques en mili-tant pour la construction de pis-cines disposant d’un bassinsportif homologué et d’un autred’apprentissage. Toutefois, il estindispensable de se faire connaî-tre et l’ouvrage que nous publionss’inscrit dans cette finalité.

Le service équipement de la FFN,via notamment cet ouvrage, est-ildésormais incontournable ?Incontournable, je ne saurais ledire, mais il existe et il est régu-lièrement sollicité. Pour être trèsclair, nous sommes débordés !Les collectivités territoriales necessent de nous solliciter pourparticiper à l’étude des projets.Au début, nous nous déplacions,mais ce n’est désormais plus en-visageable. Nous avons donc misen place un système de perma-nence deux jours par mois pourque les collectivités puissent nous

rencontrer au siège de la Fédéra-tion Française de Natation.

Les collectivités qui vous sollici-tent sont-elles réceptives à vosrecommandations ?Nos recommandations ne sontpas toujours suivies, c’est un fait,mais les consultations sont deplus en plus nombreuses, preuvedu savoir-faire et des compé-tences que nous avons acquis cesdernières années. Et puis il y aaussi des orientations complé-mentaires qui ont fait jour auCongrès de Reims de 2011 avec laquestion déterminante de savoirde quelle manière les clubs FFNpourraient prendre en gestion despiscines.

C’est une orientation viable selonvous ?On oublie trop souvent de dire queles installations sportives sontparmi les plus sollicitées, par desclubs, des scolaires et évidemment,

On oublie trop souventde dire que les

équipements aquatiquessont des infrastructures

lourdes et chères, etsurtout qu’elles sont

parmi les installationssportives les plus

sollicitées.

Le président Francis Luyce a tenu à présenter lui-même la plaquette « Les Piscines.Aide à la conception pour les maîtres d’ouvrage ».

Plus d’infos

Fédération Française de NatationTour Essor14, rue Scandicci93 508 Pantin Cedex01 41 83 87 [email protected]

Service équipement01 41 83 87 71 ou 01 41 83 87 [email protected]

Les piscines. Aide à laconception pour les

maîtres d’ouvrage estavant tout une parution

technique destinée à défendre la place de la

Fédération française ausein des équipementsaquatiques en militantpour la construction depiscines disposant d’un

bassin sportif homologuéet d’un autre

d’apprentissage.

des particuliers. Vous imaginezsans peine la logistique et la com-plexité des plannings à établirpour que tout ce monde cohabite.A terme, les clubs doivent élargirleurs responsabilités, mais pourcela il est primordial que la fédé-ration forme des gens compé-tents et responsables. Une dessolutions, dans un premier temps,serait que les clubs commencentpar prendre en charge l’animationde la structure.

Est-ce que cela pourrait être duressort du service équipementde la fédération par exemple ?Pas nécessairement car le ser-vice est déjà bien occupé par latechnicité de son travail. Ce doitêtre la réflexion de l’ensemble dela Fédération. Le service équipe-ment a été mis sur pied en 2004-2005. Il correspond à l’essor desdélégations de service public etdoit répondre aux besoins de laFFN, notamment pour défendresa place dans les piscines.D’où l’investissement d’HélèneMargueritte et Joachim Arphand (*),plusieurs semaines durant, pourboucler et publier « Les piscines.Aide à la conception pour les maî-tres d’ouvrage ». La Fédérationne peut plus se satisfaire despiscines de loisir, en « haricot »avons-nous coutumes de dire oùl’on fait de la baignade et peu denatation. Certains projets ne tien-nent absolument pas compte dessportifs, notamment des clubs. Oril est fondamental que les collec-

tivités locales mesurent l’impactde leurs équipements sur leursterritoires. Nous sommes là pourça !

On parle beaucoup des résultatsexceptionnels des nageurs trico-lores au quatre coin de la pla-nète. Avez-vous ressenti un effet« équipe de France » dans lesrelations étroites que vous entre-tenez avec les acteurs locaux ?Il y a certainement un impactpositif, mais il est difficile à quan-tifier. Ce que nous mesurons, enrevanche, ce sont nos progrès, eninterne. Nos recommandationssont de plus en plus précises,même s’il nous reste des éclair-cissements à fournir sur les coûtsde fonctionnement. A l’image del’ouvrage sur les infrastructuresaquatiques que la fédération vientde diffuser, le service équipementa gagné en reconnaissance. Noscompétences sont avérées etnotre savoir-faire évident •

Recueilli par Adrien Cadot

(*) Permanents du service équipementde la FFN.

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Interview48

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aquatique : comment développer desoffres ? Quelle politique tarifaire ?Comment attirer des pratiquants ?Quelles innovations apporter ? Lesenjeux sont nombreux, tant pour lesadministrés que pour les professionnelsdes piscines.

Quelle est la renommée du salonAqualie ?Elle se mesure à différents niveaux.En terme de représentativité, le nom-bre d’exposants ne cesse de croître.Cette année, nous en accueilleronsentre 75 et 80. Pour ce qui est del’offre, elle est indiscutablementexhaustive et variée. Il ne s’agit pasuniquement de présenter les tech-niques de construction, mais aussid’évoquer la sécurité, les équipe-ments loisirs et toutes les facettesinhérentes à la gestion d’un équipementaquatique. Je soulignerais enfin quele salon Aqualie colle au plus près del’actualité du secteur.

Le prochain salon se tiendra à Lyonen novembre 2012 (cf. encadré).Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?Les élus lyonnais viennent de lancerune ambitieuse politique de réhabili-tation aquatique. Je pense notammentà la piscine du Rhône qui devrait êtrerénovée pour un budget de 28 mil-lions d’euros. A l’image de Lyon, c’est

Aqualie, le salon des piscinesNoémi Petit, directrice du salon Aqualie, consacréaux centres aquatiques et aux espaces de bien-être, nous dévoile les coulisses de l’un des plusgrands rassemblements de professionnels liés àce type d’établissements publics.

Le salon Aqualie permet de se tenir informés des

nouveautés et des évolutions du marché

tout en suivant des conférences.

Cette année, le salon des centres

aquatiques et des espaces de bien-être se

tiendra à l’Eurexpo de Lyon du mardi 13 au jeudi

15 novembre. Plus d’infos sur www.aqualie.com

Aqualie 2012

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la France toute entière qui est en trainde combler son retard en matière depiscines.

Cette année encore, la FédérationFrançaise de Natation disposera d’unstand. Sa présence est-elle incon-tournable ?La Fédération est l’un de nos interlocu-teurs privilégiés. C’est d’ailleurs pourcette raison que nous avons conclu unpartenariat en 2007. Chaque année, ilse développe. Ainsi, nous nous rendonssur l’Open EDF tandis que la FFN invitel’un de ses champions sur le salon.L’année dernière, nous avons accueilliHugues Duboscq (triple médailléolympique de bronze dans les épreuvesde brasse, Ndlr) qui s’est révélé brillantconférencier.

Le dernier Congrès de la FédérationFrançaise de Natation, organisé àReims en novembre 2011, s’estnotamment penché sur les difficultésdes clubs à disposer de lignes d’eaudans les piscines. Le salon Aqualiepeut-il permettre d’obtenir desavancées satisfaisantes ?Je dois d’abord préciser que noussommes « neutres » sur la question.Par ailleurs, on oublie trop souvent quela gestion quotidienne d’une piscine estextrêmement lourde. Il y a les clubs,évidemment, mais aussi le public et lesscolaires. Difficile de faire cohabitertout le monde. Reste que depuis plu-sieurs années, nous nous employonsà rassembler tous ces acteurs pouréchanger sur ces sujets et apporterdes solutions grâce à des retoursd'expérience. En terme de volume, laFrance n’accuse pas un déficit aussiimportant qu’on le laisse entendre. Ily a surtout des progrès à faire entermes d’équipements et de gestion •

Recueilli par Adrien Cadot

Noémi Petit, Directrice dusalon Aqualie, consacré

aux centres aquatiques etaux espaces de bien-être.

Depuis combien d’années le salonexiste-t-il ?Nous en sommes à la quatorzièmeédition. Il s’agit plus précisément d’unsalon-congrès qui permet aux visi-teurs de se tenir informés des nou-veautés et des évolutions du marchétout en suivant des conférences.

Quels sujets sont abordés au coursde ces conférences ?Nous nous intéressons à toutes lesmodalités de gestion d’un équipement

Animation Madea Concept -

Simulateur de glisse

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Comme tous les quatre ans, lesJeux vont accaparer l’attentiondes médias. Il y aura des anneaux

partout, des podiums en veux-tu envoilà, des larmes, des sourires et desmédailles plus fastueuses les unes queles autres. Du 27 juillet au 12 août,radios, journaux et chaînes de télé-vision diffuseront des sujets sportifs,spécialisés ou décalés, des analyses,des comptes rendus et des milliersd’images et d’heures de retransmis-sions en direct ou en différées.« Les Jeux, c’est 10 000 athlètes, prèsde 20 000 journalistes, des millions despectateurs et des milliards de télé-spectateurs sur une quinzaine »,rappelle le DTN Christian Donzé (cf.interview page 10). Difficile doncd’échapper à la tornade olympique.Reste que comme le souligne ledirecteur technique national, « lacompétition appartient aux athlètes.Ce sont eux qui font le spectacle. Lereste est à encadrer, à modéliser auregard de l’ampleur du rendez-vouset de ce que l’on veut qu’il soit et dece que l’on voudrait qu’il devienne. »Pour l’heure, les Jeux sont le plusgrand événement de la planète, devantla Coupe du monde de football et leTour de France de cyclisme. Rien queça ! Pas étonnant dès lors que le CIOait, dès la fin des années 50, ouvertl’événement aux retransmissionstélévisuelles.

Pour être tout à fait complet, il faudraitrappeler que les Jeux ont été retransmispour la première fois lors de l’éditionde 1936, à Berlin. A cette occasion, lechancelier Adolf Hitler avait fait ins-taller vingt-cinq grands écrans dansla capitale allemande et transformerl’échéance olympique en une vasteopération de propagande. Ce n’estvéritablement qu’en 1960, à Rome, queles épreuves olympiques sont intégra-lement retransmises à la télévision,mais seulement en Europe. Le rendez-vous prend une toute autre dimensionen 1964 à Tokyo avec l’inaugurationd’un système de mondovision. C’est,en effet, à partir de l’édition nipponeque les épreuves sont diffusées surtous les continents.Depuis les JO de Tokyo, les audiencesn’ont jamais cessé de progresser, at-teignant des records à Pékin, en 2008.On parle alors de milliards de télé-spectateurs sur la quinzaine, conférant

au mouvement olympique son auraplanétaire. Au rayon des records, onnotera que le 16 août 2008, plus de40 millions de téléspectateursaméricains avaient suivi sur NBC laretransmission en direct de l’épreuvedu 100 m papillon dans laquelle lenageur américain Michael Phelpsavait décroché sa huitième et dernièremédaille d’or. Un record jusqu’à pré-sent inégalé dans l’histoire de l’audio-visuel américain. En 2008 également,plus d’un milliard de téléspectateurschinois avaient suivi sur la CCTV (télé-vision centrale chinoise), les retrans-missions des cérémonies d’ouvertureet de clôture. Et ce n’est pas avecl’édition olympique de 2012 à Londresque ces chiffres démesurés devraientdécliner. Verdict le 12 août ! •

Adrien Cadot

Le CIO est le détenteur des droits de retransmission

mondiaux des Jeux Olympiques - incluant la retransmis-

sion à la télévision, la radio, les téléphones mobiles et les

plates-formes Internet. La retransmission des JO a été le

moteur principal du financement du Mouvement olympique

et des Jeux, de la croissance de sa popularité

mondiale, de la représentation mondiale et de

la promotion des JO et des valeurs

olympiques.

Le saviez-vous ?

Les Jeux, c’est 10 000athlètes, près de 20 000

journalistes, des millionsde spectateurs et des

milliards de téléspectateurssur une quinzaine.

(Christian Donzé)

Retransmission olympique

L’Américain MichaelPhelps, ici en compagnie de soncompatriote RyanLochte, est l’athlètele plus titré de l’histoire des Jeux(14 médailles d’or),mais c’est aussi l’unde ceux qui a le plusété filmé en 2008 àPékin.

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Un peu d’histoire50

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