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LEADER NUMÉRO 4 FÉVRIER 2012 DANS CE NUMÉRO FOCALISONS NOTRE VISION 1 Développer des bases apostoliques 3 Former des équipes de ministères Éphésiens 4 4 Lever des responsables autochtones 5 Le rôle de l’équipe apostolique 10 TROUVONS NOTRE VOIX : UN ÉVANGILE CLAIR 12 Nouvelles stratégies 15 Contexte multiculturel 18 Leçons de vie 20 Actes d’amour 22 FOCALISONS NOTRE VISION STEVE THOMAS PRÉSENTE UNE SÉRIE DE COURTS ARTICLES QUI EXPOSENT NOTRE VISION ET NOS OBJECTIFS EN TANT QUE FAMILLE D’ÉGLISES EN MISSION. STEVE EXPLIQUE NOS 5 OBJECTIFS COMMUNS, QUI SERONT ENSUITE DÉVELOPPÉS DANS LES ARTICLES SUIVANTS. L’IMPLANTATION D’ÉGLISES, NOTRE QUATRIÈME OBJECTIF, A ÉTÉ LE SUJET DU MAGAZINE D’OCTOBRE 2011 ET NE SERA DONC PAS ÉVOQUÉ DANS CE NUMÉRO. Lors de la réunion de l’équipe internationale de Salt & Light au Zimbabwe en juin 2011, nous avons vécu un moment de « révélation ». Il n’est pas rare que les équipes de responsables vivent de telles révélations où soudain, en pleine discussion, quelqu’un mentionne quelque chose qui contient l’essence de ce que Dieu est en train de dire et dont nous reconnaissons la justesse même une fois la discussion terminée. Dans ces moments, tout devient clair. En fait, les chrétiens en font l’expérience aussi de manière individuelle - un moment de clarification stupéfiante pendant lequel nous savons que Dieu nous parle. Lors d’une réunion d’équipe, nous discutions du programme de la conférence internationale de responsables de février 2012. Pendant que nous essayions de trouver un thème pour la conférence, quelqu’un a fait la remarque : « Le problème, c’est qu’il n’y a aucune voix claire ! » Et voilà que nous venions de trouver le thème de notre conférence. Un moment de révélation au cours d’une simple discussion ! Alors que je réfléchissais à cela, je compris que si nous ne savons pas quoi penser, nous n’avons rien à dire. L’apôtre Paul a pu dire : « Nous avons l’esprit du Christ.» C’est une déclaration bien courageuse ! Il y a de bonnes et de mauvaises manières de penser, et en découle de bonnes et de mauvaises façons de se comporter ou de parler. De même, Jésus a dit : « Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé. » Ceci veut dire que, si notre vision est claire, nous aurons une direction claire, une passion évidente et des objectifs précis - nous connaîtrons le sens de notre vie ! UNE VISION PARTAGÉE Ces derniers temps, nous avons voulu clarifier notre vision au sein de la famille Salt & Light. Depuis des années, nous savons que Dieu nous a rassemblés de nombreuses nations pour former une famille d’églises et PUBLIÉ PAR SALT & LIGHT MINISTRIES UNE FAMILLE D’ÉGLISES INTERNATIONALE EN MISSION Équipe de rédaction Steve Thomas (GB), John Isaacs (USA/Canada), Stanley Mehta (Inde), Ngwiza Mnkandla (Africa) ÉditeurAndy O’Connell [email protected] [email protected] www.saltlight.org +44 (0)1865 297440

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La magazine de responsables internationale - fevrier 2012

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LEADER 1

LEADERNUMÉRO 4 FÉVRIER 2012

DANS CE NUMÉRO

FOCALISONS NOTRE VISION 1 Développer des bases apostoliques 3

Former des équipes de ministères Éphésiens 4 4 Lever des responsables autochtones 5

Le rôle de l’équipe apostolique 10

TROUVONS NOTRE VOIX : UN ÉVANGILE CLAIR 12 Nouvelles stratégies 15

Contexte multiculturel 18 Leçons de vie 20

Actes d’amour 22

FOCALISONS NOTRE VISIONSTEVE THOMAS PRÉSENTE UNE SÉRIE DE COURTS ARTICLES QUI EXPOSENT NOTRE VISION ET NOS OBJECTIFS EN TANT QUE FAMILLE D’ÉGLISES EN MISSION.

STEVE EXPLIQUE NOS 5 OBJECTIFS COMMUNS, QUI SERONT ENSUITE DÉVELOPPÉS DANS LES ARTICLES SUIVANTS. L’IMPLANTATION D’ÉGLISES, NOTRE QUATRIÈME OBJECTIF, A ÉTÉ LE SUJET DU MAGAZINE D’OCTOBRE 2011 ET NE SERA DONC PAS ÉVOQUÉ DANS CE NUMÉRO.

Lors de la réunion de l’équipe internationale de Salt & Light au Zimbabwe en juin 2011, nous avons vécu un moment de « révélation ». Il n’est pas rare que les équipes de responsables vivent de telles révélations où soudain, en pleine discussion, quelqu’un mentionne quelque chose qui contient l’essence de ce que Dieu est en train de dire et dont nous reconnaissons la justesse même une fois la discussion terminée. Dans ces moments, tout devient clair. En fait, les chrétiens en font l’expérience aussi de manière individuelle - un moment de clarification stupéfiante pendant lequel nous savons que Dieu nous parle.

Lors d’une réunion d’équipe, nous discutions du programme de la conférence internationale de responsables de février 2012. Pendant que nous essayions de trouver un thème pour la conférence, quelqu’un a fait la remarque : « Le problème, c’est qu’il n’y a aucune voix claire ! » Et voilà que nous venions de trouver le thème de notre conférence. Un moment de révélation au cours d’une simple discussion !

Alors que je réfléchissais à cela, je compris que si nous ne savons pas quoi penser, nous n’avons rien à dire. L’apôtre Paul a pu dire : « Nous avons l’esprit du Christ.» C’est une déclaration bien courageuse ! Il y a de bonnes et de mauvaises manières de penser, et en découle de bonnes et de mauvaises façons de se comporter ou de parler. De même, Jésus a dit : « Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé. » Ceci veut dire que, si notre vision est claire, nous aurons une direction claire, une passion évidente et des objectifs précis - nous connaîtrons le sens de notre vie !

UNE VISION PARTAGÉECes derniers temps, nous avons voulu clarifier notre vision au sein de la famille Salt & Light. Depuis des années, nous savons que Dieu nous a rassemblés de nombreuses nations pour former une famille d’églises et

PUbLIÉ PAR SALT & LIGhT MINISTRIES UNE FAMILLE D’ÉGLISES INTERNATIONALE EN MISSION

Équipe de rédaction Steve Thomas (Gb), John Isaacs (USA/Canada), Stanley Mehta (Inde), Ngwiza Mnkandla (Africa) ÉditeurAndy O’Connell [email protected]

[email protected] www.saltlight.org +44 (0)1865 297440

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de responsables. À l’origine, cette famille s’était formée autour de plusieurs responsables, ou « pères », en qui nous reconnaissions une forte onction apostolique. Nous étions conscients de la richesse d’être une famille et, pendant des années, nous étions heureux de notre appel visant à « Équiper l’église, étendre le Royaume, bénir les nations. » Les grandes lignes de cette vision sont toujours d’actualité.

Après quelque temps, cependant, nous avons ressenti le besoin de définir notre vision un peu plus clairement. Nous avons commencé à parler de « famille en mission ». Nous voulions souligner que nous n’étions pas simplement appelés à être une famille, mais à être une famille centrée sur la mission de Dieu dans ce monde. Nous ne voulions pas simplement profiter ensemble, en tant que famille, de la bonté de Dieu mais aussi de participer à son œuvre dans le monde.

Dieu est en mission dans le monde afin de révéler son amour, sa grâce et son pardon aux nations et nous sommes appelés à participer à cette mission. L’église est l’outil que Dieu utilise pour manifester son amour dans les nations ; nous devons donc nous concentrer sur cet objectif. Nous ne pouvons nous satisfaire de moins. La mission de Dieu ne peut être accomplie hors de l’église ; l’église locale est le centre local de la mission de Dieu et les églises missionnaires sont les agents de la mission de Dieu dans les autres nations. Cette mission définit très clairement quel type d’église nous devons être pour remplir le mandat qui nous est proposé (et non quel type

d’église nous aimerions être !). Nous devons être des églises missionnelles (centrées sur la mission de Dieu), des églises qui participent à l’œuvre du Père dans le monde et révèlent l’amour de Dieu dans les nations.

Nous voulons toujours être une famille de responsables et d’églises ; nous en avons besoin pour affirmer notre identité et nous sentir en sécurité. Mais nous voulons également insister sur le fait que nous sommes des églises missionnelles au service d’un Dieu qui est à l’œuvre dans toutes les nations.

CINQ OBJECTIFS PARTAGÉSEn réfléchissant à notre vision avec nos différentes équipes (nous avons de nombreuses équipes qui prient pour savoir dans quels domaines Dieu les appelle à s’engager), nous avons identifié cinq objectifs qui semblent être en accord avec ce que Dieu nous appelle à vivre en tant que famille d’églises :

1. Développer des églises et des bases apostoliquesNous voulons être des églises présentes dans chaque région où Dieu nous appelle à intervenir - des églises orientées vers l’extérieur, missionnaires et porteuses de la Bonne Nouvelle.

2. Former des équipes de ministères Éphésiens 4Nous sommes persuadés que, d’un point de vue biblique, les églises apostoliques se développent au travers des cinq ministères. Nos églises ont besoin du soutien et de l’apport de ces cinq ministères pour entrer pleinement dans leur appel.

3. Former des responsablesSi nous voulons atteindre une pleine maturité, nous devons absolument former les responsables dans de nombreux domaines. Jésus a formé douze disciples afin

5 OBJECTIFS PARTAGÉS1. Développer des églises et des bases apostoliques

2. Former des équipes de ministères Éphésiens 4

3. Former des responsables

4. L’implantation d’églises

5. Transformer la société

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DÉVELOPPER DES BASES APOSTOLIQUESMÊME SI L’EXPRESSION « BASE APOSTOLIQUE » N’EST PAS VRAIMENT UTILISÉE DANS LE NOUVEAU TESTAMENT, ELLE DÉFINIT PARFAITEMENT LA FONCTION DES GRANDES ÉGLISES MENTIONNÉES DANS LE NOUVEAU TESTAMENT.

Aujourd’hui, de nombreuses églises sont devenues inactives et se concentrent uniquement sur la gestion des ressources et des ministères internes. La plupart ont une vision très « paroissiale » de l’Église. En considérant les Écritures et notre expérience, cette expression décrit ce que nous croyons être l’appel ultime pour toutes les églises.

Les églises de Jérusalem, Antioche, Éphèse et Galatie (des églises fortes, en bonne santé, missionnelles et envoyant des ministères dans des régions non atteintes) représentent des exemples de bases apostoliques. Ce sont des centres d’influence, d’enseignement, de formation et de mission.

Selon le Nouveau Testament, l’atmosphère qui règne dans ces centres d’influence dépend de la qualité des responsables qui y sont basés et qui œuvrent à partir de ces centres. L’expérience confirme cette tendance dans les centres apostoliques que nous avons déjà créés. Les meilleures bases apostoliques sont fondées sur des responsables capables de former des fils spirituels où la mission, le développement et l’évangélisation occupent une place importante. Autrement dit, les centres

apostoliques fonctionnent correctement s’ils bénéficient du soutien des apôtres.

Ces vingt ou trente dernières années, nous avons observé un regain d’intérêt pour le ministère des apôtres. Si ce ministère est toujours valable dans l’église aujourd’hui (bibliquement, cela ne fait aucun doute !), la vraie question reste à savoir comment il doit fonctionner dans l’église. Beaucoup de personnes hésitent à utiliser le titre « apôtre », pensant qu’il s’agit d’une marque d’arrogance ; d’autres, au contraire, sont tellement convaincus du besoin d’être « missionnaire » ou « apostolique » qu’ils groupent sous ce titre tous ceux qui ont un cœur pour la mission.

Je n’ai pas la place ici pour étudier le ministère apostolique plus en détail, mais je vous recommande deux livres : Apostles Today, écrit par Barney Coombs (1996), et Fathering Leaders, Motivating Mission, de David Devenish (2011). Le livre de Barney Coombs est bien connu au sein de la famille Salt & Light depuis quelques années et représente une bonne entrée en la matière pour ceux qui désirent en savoir plus sur le sujet. Publié en 2011, le livre de David Devenish est une excellente étude théologique du ministère apostolique. Je vous le recommande vivement !

Les bases apostoliques sont fondées sur l’activité et le ministère des apôtres. Nous ne pouvons pas décider nous-mêmes si une église particulière doit devenir un centre apostolique. C’est Dieu qui en décide, en fonction du ministère qui est appelé à la diriger. Voici quelques situations que nous constatons actuellement dans l’Église et qui devraient nous faire réfléchir :

de les envoyer. Le discipulat précède l’apostolat et nous y prépare.

4. L’implantation d’églisesNous sommes convaincus que l’implantation d’églises est un moyen efficace de faire avancer le Royaume de Dieu dans les nations. La forme de chaque église peut varier selon le contexte local, mais l’implantation d’églises reste un outil indispensable pour établir des communautés de chrétiens capables de s’encourager les unes les autres, de révéler la personne du Christ et d’influencer la société.

5. Transformer la sociétéNous croyons que Dieu désire changer le monde grâce à la présence transformatrice du Christ à l’œuvre au travers du peuple de Dieu. Pour cela, nous devons être le sel et la lumière dans nos sociétés et briller comme une lumière dans un monde recouvert par les ténèbres.

Nous croyons qu’il s’agit de notre appel en tant que famille d’églises Salt & Light !

FOCALISONS NOTRE VISION

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FORMER DES ÉQUIPES DE MINISTÈRES ÉPHÉSIENS 4ÉPHÉSIENS 4 EST TRÈS CLAIR. L’ÉGLISE EST UNIE EN CROYANCE, EN CŒUR ET EN ESPRIT, MAIS MULTIPLE DANS L’EXPRESSION DE LA GRÂCE DE DIEU. LORSQUE JÉSUS EST MONTÉ AU CIEL, IL A DONNÉ CINQ MINISTÈRES DIFFÉRENTS À L’ÉGLISE, AFIN QUE LE PEUPLE DE DIEU REÇOIVE TOUS LES DONS ET LES MINISTÈRES QUE CHRIST A PRÉVUS POUR SON ÉGLISE.

Les églises solides et saines ont besoin d’un apport de chacun de ces dons et ministères afin d’entrer dans la plénitude de l’appel de Dieu.

Les personnes naturellement visionnaires ou douées pour encadrer des projets ont besoin d’être équipées par des apôtres. D’autres sont très perspicaces et ont besoin

d’être équipées par des prophètes. D’autres encore sont naturellement attirées par les gens hors de l’Église et ont besoin d’être équipées par des évangélistes. D’autres disposent d’un cœur de berger et ont besoin d’être équipées par des pasteurs. Certains ont ce désir de mieux comprendre la Bible et doivent être équipés par des enseignants de la parole de Dieu.

Les grandes églises en bonne santé possèdent un mélange de tous ces dons. Si les églises sont limitées à un ou deux de ces ministères, elles seront remplies de personnes frustrées et en manque de formation ! Voilà pourquoi nous avons pour objectif de développer des équipes de ministères Éphésiens 4 - pour que tout le peuple de Dieu puisse être correctement équipé et entrer dans sa destinée. Développer les ministères Éphésiens 4, et avoir une stratégie de formation claire, est donc une priorité pour l’Église !

FOCALISONS NOTRE VISION

Souvent, je rencontre des personnes présentant clairement un ministère apostolique devenir responsables d’églises. Les apôtres sont des rassembleurs et des bâtisseurs qui aiment former et pousser les limites de l’église. Ils sont irrésistiblement attirés par la mission locale ou internationale et communiquent sans cesse cette passion aux personnes qu’ils côtoient. Les églises dirigées par des apôtres deviennent inévitablement des centres apostoliques. C’est l’influence du ministère apostolique qui permet de créer ces centres, indépendamment de la dénomination de l’église !

Des fois, je visite des églises qui veulent être des bases apostoliques influentes mais qui négligent la formation de fils et de filles spirituelles. C’est une tragédie. Ces églises pourraient être tellement plus efficaces si toutes les ressources n’étaient pas focalisées sur le ministère du responsable et s’il y avait un réel désir de former les responsables de demain. Il faut être proactif dans la formation des « Timothées ».

J’ai également rencontré de nombreux pasteurs et enseignants responsables d’églises qui se veulent influentes et tournées vers l’extérieur. En y regardant de plus près, on constate qu’elles manquent leur objectif car le ministère nécessaire pour mettre en œuvre cette vision ne fait pas partie de l’équipe de direction.

En d’autres occasions, j’ai rencontré des hommes et des femmes qui dirigent des églises tout en sachant qu’ils n’ont pas tous les dons nécessaires pour développer leur vision. Ils invitent d’autres ministères pour pallier les manques dans leur église. Je pense particulièrement à un homme qui est à la fois pasteur et évangéliste. Il aime les gens, qu’ils soient chrétiens ou non-chrétiens. Mais il sait qu’il n’est pas naturellement doué pour diriger une église. Il fait donc régulièrement appel à un ministère apostolique. Il sait aussi qu’il n’est pas le meilleur enseignant. Il invite donc régulièrement des enseignants de la parole. Il sait qu’il a besoin d’apport de la part de prophètes qu’il invite régulièrement.

Tout cela pour dire que les centres apostoliques doivent s’appuyer sur des apôtres. Si ces centres ne possèdent pas d’apôtres dans leur équipe dirigeante, il faut les y inviter régulièrement. Comment savoir si l’équipe de direction est apostolique ? Si ces églises grandissent, si elles sont tournées vers l’extérieur et fondées sur des bases solides, alors il y a indéniablement un apport apostolique. Si elles manquent de vie et ne grandissent pas, il faut clairement faire appel à d’autres ministères pour qu’elles puissent se développer à nouveau !

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LEADER 5

FOCALISONS NOTRE VISION

Steve Thomas est responsable de l’équipe internationale de Salt & Light et voyage beaucoup

afin d’enseigner, d’encadrer les responsables et d’aider les équipes à définir leur vision et leur stratégie

www.saltlight.org

Nous conseillons donc à tous les responsables d’églises de vérifier si cette stratégie a été mise en place. Sans une telle stratégie, il n’est pas surprenant de voir des églises présenter des carences dans leur développement, ou encore des forces dans certains domaines, mais des faiblesses dans d’autres. C’est le fruit d’une stratégie de formation « bancale » ! Si les cinq ministères ne sont pas représentés dans nos églises, il faut mettre en place une

stratégie de formation permettant d’inclure d’autres ministères pour développer l’église (et non pas changer la vision de l’église). Voici un autre exemple nous permettant de comprendre comment nous pouvons nous entraider et nous fortifier les uns les autres dans la famille de Dieu.

LEVER DES RESPONSABLES AUTOCHTONESAU CŒUR D’UN CHRISTIANISME APOSTOLIQUE IL Y A LA PASSION D’ÊTRE UNE EGLISE DÉTERMINÉE À REMPLIR LA MISSION DONNÉE PAR JÉSUS « DE FAIRE DE TOUTES LES NATIONS DES DISCIPLES ».

Dans la famille Salt & Light, nous le faisons par l’implantation de nouvelles églises, par la formation et la libération de responsables ayant une vision large et des capacités éprouvées et en amenant le ministère de chacun dans une position de liberté et d’efficacité. La formation de leaders autochtones ayant une vision large et des capacités éprouvées est l’une des priorités de l’équipe apostolique internationale.

Il est vrai que lorsque nous observons la vie de l’Eglise dans le livre des Actes, nous sommes immédiatement frappés par la présence de leaders. Nous pourrions bien sûr citer les 12 apôtres de Jésus, l’apôtre Paul, mais aussi Timothée, Tite, les anciens établis par les apôtres dans chaque nouvelle église implantée, etc. Contrairement à ce que l’on peut voir dans les églises traditionnelles où le pasteur occupe encore une place centrale, ces leaders ne se substituent pas au ministère du Corps mais ils le rendent possible.

Il y a quelques temps j’avais une conversation avec un ami impliqué dans le démarrage d’un réseau d’implantation d’églises de maison. Je lui posais quelques questions sur le développement de son réseau. Il m’a expliqué que pour l’instant le réseau fonctionnait plutôt comme un mouvement de discipulat (formation de disciples) que comme un mouvement d’implantation d’églises. Cet ami était conscient qu’implanter de nouvelles églises commençait par la formation de leaders capables de s’en occuper ! Etablir une relation solide avec eux, bien communiquer la vision et transmettre l’ADN familial étaient essentiels pour le succès de la mission. Il me disait : « Le fait que ce cheminement de discipulat prenne du temps (1 à 3 ans selon les personnes), mais progresse réellement est très prometteur d’une belle moisson, période vers laquelle nous nous étirons avec détermination ».

Je dois avouer qu’il a raison, c’est aussi mon expérience : chaque étape de croissance dans l’Eglise passe par la reconnaissance, la formation et l’envoi de nouveaux leaders ou l’équipement de leaders déjà formés vers une sphère de responsabilité plus grande. Si nous n’accordons pas assez d’importance à cela nous allons au devant de sérieux problèmes et risquons de perdre ce que nous avons gagné.

L’Evangile de Marc au chapitre 3 (versets 14 et 15) nous donne un exemple intéressant de la manière dont Jésus prépare de futurs leaders. Il nous est dit que Jésus a choisi ses disciples pour les avoir avec lui et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons. Plusieurs

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choses m’interpellent dans ces deux versets qui peuvent constituer un modèle de formation pour nous.

Jésus a choisi ! Il ne l’a pas fait légèrement, mais dans la prière devant son Père nous dit la Parole. Humainement il a pris seul la responsabilité de ce choix. Nous le savons, Jésus a « discipliné » des hommes sortis de la multitude, il les a pris pour les avoir avec lui. Jésus a prêché aux multitudes (aux foules), mais il n’a pas cherché à les entraîner, il a par contre passé beaucoup de temps avec les 12. Ce choix n’est pas facile, mais il nous appartient, nous devons le faire dans une mentalité de père-fils si nous voulons voir le Royaume s’étendre.

Jésus n’appelle pas un numéro 2, mais une équipe ! La préparation de nouveaux leaders est en lien avec la formation d’équipes, la capacité de fonctionner en équipe, dans une équipe. Tout ce qui se passe dans le Royaume, même la plus petite devrait l’être dans un contexte d’équipe, c’est un principe biblique. Jésus choisi le travail en équipe pour le bien de son peuple. Moïse était devenu tellement désespéré de porter seul la responsabilité du peuple de Dieu qu’il demanda à Dieu de prendre sa vie si cela devait continuer ainsi. Dans une formation de disciples en équipe il y a l’avantage d’une double interaction dans les relations au sein de l’équipe : avec le père de l’équipe d’une part et les membres de l’équipe d’autre part. Peut-être est-ce l’occasion de nous poser la question que nous soyons leader en formation ou déjà reconnu : « Suis-je un team player ? Est-ce que je pense équipe, est-ce que je travaille équipe ? »

Le texte de Marc nous révèle deux motivations dans le choix de Jésus : l’une est relationnelle, l’autre est fonctionnelle. Il y a dans le mentoring un but relationnel et un but fonctionnel, les deux vont de pair.

Il voulait être avec eux et eux voulaient être avec lui. C’était dans les deux sens, mais c’est Jésus qui a pris l’initiative. Les disciples ne pouvaient pas initier cela, ils ne pouvaient

qu’accepter ou refuser son choix, son appel ! Les disciples doivent vouloir être là dans cette relation, si ce n’est pas vraiment le cas, ça ne marche pas. La manière dont les disciples ont répondu a été de venir avec lui. Cela veut dire qu’ils ne sont pas venus pour voir et éventuellement repartir, non c’était un engagement à long terme pour lequel ils ont laissé tout derrière pour être avec Lui. Nous devons travailler avec des gens qui sont « pour nous », ce qui veut dire : « je peux construire avec eux ». C’est donc à nous les leaders seniors de prendre l’initiative d’inviter.

Jésus n’était pas principalement motivé par la fonction, par le besoin de leur faire faire quelque chose, mais il était d’abord motivé par la relation, c’était pour déverser sa vie dans la leur. Quand on regarde comment Jésus passait du temps avec ses 12 disciples on voit que c’était souvent dans un environnement détendu. Nous ne voyons pas Jésus leur parler session après session de manière formelle. Souvent il était simplement assis ensemble en passant du temps relationnel ensemble et nous avons l’indication d’un véritable proximité au point que Jean posa sa tête sur la poitrine de Jésus. Il connaissait la valeur de simplement être ensemble. Il connaissait la valeur pour ses disciples de simplement voir sa manière de vivre et de pouvoir saisir vraiment sa manière d’être et pas seulement savoir ce qu’il disait qu’il était. Pensons à la manière dont nous formons. Combien de choses sont données uniquement au travers de ce que vous dites ? Combien de fois ceux que vous formez ont-ils la possibilité de venir prêts de vous et peuvent-ils vraiment voir qui vous êtes ? Si nous ne permettons pas cela, nous n’allons jamais « produire » de bons fils qui deviendront de bons pères qui à leur tour « produiront » de bons fils. Nous devons voir la valeur de tels moments si nous voulons « paterner » avec succès. Ecrire ces quelques lignes me permet de réaliser que j’ai encore du chemin à faire dans ce domaine.

Mais il y a aussi une dimension fonctionnelle, apostolique à la formation de nouveaux leaders. Même une équipe

FOCALISONS NOTRE VISION

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d’anciens se doit d’être apostolique dans le sens où elle s’implique consciemment dans le but de faire de toutes les nations des disciples. Il n’y aura pas de place dans une équipe pour un pasteur qui n’aurait pas cette vision apostolique. Le mentoring biblique a forcément un aspect fonctionnel. Nous formons au travers d’une relation dans un but fonctionnel. Quand Jésus appelle ses disciples à demeurer avec lui, il les appelle dans un but : devenir des pêcheurs d’hommes. Il les nomme aussi apôtres avant même qu’ils fassent la preuve de leur apostolat.

Si nous formons des jeunes leaders c’est parce que nous comprenons que Dieu est un Père qui a une destinée pour leur vie. Il les aime et comble leurs besoins, mais il n’est pas motivé par leurs besoins, mais par le désir qu’ils ressemblent à Christ et qu’ils deviennent effectifs dans son Royaume. Notre paternité vise à conduire le ministère de chacun dans une position de liberté et d’efficacité. La méthode de Jésus pour y parvenir était d’être et de faire avec eux. La vie des disciples de Jésus était un laboratoire à ciel ouvert ou l’erreur était permise. Je crois que le but de Jésus n’était pas seulement de faire d’eux de bons « ministères oints » mais de développer en eux la capacité d’être pères pour d’autres avec tout ce que cela peut inclure.

Billy Graham à la question : « si vous pouviez recommencer votre ministère, le feriez-vous de la même manière ? » Sa réponse fut non ! : « Je ferais comme Jésus, je chercherais 12 hommes et je prendrai du temps avec eux en espérant que chacun deviendra qui je suis et qu’ensuite chacun d’eux trouve aussi 12 hommes et fasse de même ».

« Allez et faites de toutes les nations des disciples… ». Cette phrase de Jésus résonne comme un appel à faire ce qu’il a fait. A consacrer une partie au moins de notre temps et de notre énergie à nous impliquer dans ce que le Christ a fait : former des leaders autochtones capables de donner un avenir à ce que nous avons commencé.

Marc and Sara Walther are church-planting in Switzerland, and are help lead the Destinee family

of churches in French-speaking Europe www.saltlight.org/destinee

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SERVIR LA FAMILLE INTERNATIONALE DE SALT & LIGHTPRÉSENTATION DES MEMBRES DE LA NOUVELLE ÉQUIPE INTERNATIONALE, AU SERVICE DE LA FAMILLE D’ÉGLISES SALT & LIGHT INTERNATIONALE

MARk ET NESTA MUMFORDDERby, R-UL’ÉqUIPE DU ROyAUME-UNIwww.saltlight.org/ukSTEVE ET LORRAINE ThOMASOXFORDShIRE, R-URESPONSAbLE DE L’ÉqUIPE INTERNATIONALEwww.saltlight.org

DAVE ET ChRIS RIChARDSbASINGSTOkE, R-U L’ÉqUIPE INTERNATIONALEwww.saltlight.org/nordic

RON ET MARy MACLEANWINNIPEG, CANADAL’ÉqUIPE NORD-AMERICAINwww.saltlight.org/na

JIM ET DAWN SWIhARTkALIDA, OhIO, USA« FOUNDATIONS MINISTRIES »www.saltlight.org/na

JOhN ET LEIGhTON ISAACSSAN JOSE, CALIFORNIE, USAL’ÉqUIPE NORD-AMERICAINwww.saltlight.org/nabARNEy ET JANETTEVANCOUVER, CANADAL’ÉqUIPE NORD-AMERICAINwww.saltlight.org/na

DOUG ET DENISE kREIGhbAUMPITTSbURG, kANSAS, USA « COAST TO COAST » www.ecclesia413.com

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NGWIzA ET MAUREEN MNkANDLA hARARE, zIMbAbWE« FAITh MINISTRIES »www.faith-ministries.net

Jb ET PERSIA MASINDE UMOJA, NAIRObI, kENyA « DELIVERANCE ChURCh UMOJA» www.dcumoja.org

TITUS ET DOREEN OUNDO kAMPALA, OUGANDA« DELIVERANCE ChURCh UGANDA » www.dcuganda.org

STANLEy AND ESME MEhTA MUMbAI, INDE « GATEWAy MINISTRIES INTERNATIONAL »www.gmi.org.in

FRASER ET DALE hARDy hAMILTON, NOUVELLE-zÉLANDE LINkNzwww.linknz.org.nz

MATS ET MONICA NORDÉNVäSTERåS, SUèDEL’ÉqUIPE NORDIqUE www.saltlight.org/nordicbUCk ET PATRICIA hUDSON SUèDEL’ÉqUIPE NORDIqUEwww.saltlight.org/nordic

MARC ET SARA WALThERLAUSANNE, SUISSEL’ÉqUIPE DESTINÉEwww.saltlight.org/destineeJEAN ET AGNèS PILLONELMARSEILLES, FRANCEL’ÉqUIPE DESTINÉEwww.saltlight.org/destinee

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LE RÔLE DE L’ÉQUIPE APOSTOLIQUEDANS CET ARTICLE, NGWIZA MNKANDLA, RESPONSABLE DE L’ÉQUIPE SALT & LIGHT AFRIQUE, EXAMINE LE RÔLE DE L’ÉQUIPE APOSTOLIQUE : CROISSANCE, POSE DE FONDATIONS, FORMATION ET DÉSIGNATION DES RESPONSABLES, RÉSOLUTION DE PROBLÈMES, PROMOTION DE L’UNITÉ ET TRANSMISSION DU SURNATUREL.

TPour l’Africain, l’apôtre est comme un père. Cette préconception lui permet de mieux appréhender le rôle et la fonction du ministère apostolique. Dans une famille africaine traditionnelle, le rôle du père est indispensable pour former chaque membre de la famille et leur donner une destinée. Dans cet article, nous utiliserons cette métaphore pour souligner les six fonctions du ministère apostolique auxquelles nous tenons en tant que famille d’églises : la croissance, la pose de fondations, la formation et la désignation des responsables, la résolution de problèmes, la promotion de l’unité et la transmission du surnaturel.

Mon père a vécu jusqu’à l’âge avancé de 102 ans. Le plus grand patrimoine qu’il m’ait laissé en héritage a été mon identité. Le moment décisif fut quand je suis devenu le premier de sa famille à aller au collège et passer en troisième année, alors que je n’étais qu’un garçon du village.

Voyant en moi un moyen de sortir de la pauvreté, ma famille a tout de suite voulu que je trouve un emploi dans une usine. Mon père a refusé et a insisté pour que je poursuive mon éducation aussi loin que je le désirais. Voilà comment j’ai réussi à continuer mes études jusqu’à l’université. Il avait une foi incroyable en moi et il savait que je pouvais tout surmonter si je travaillais dur. J’étais sa fierté.

Des années plus tard, il était assis avec ses amis au village et, lorsqu’un avion leur passa au-dessus de la tête, il dît : «

Mon fils est à bord pour aller prêcher aux Anglais. » Il était convaincu que si je n’avais pas encore mon propre avion, c’est parce que je n’avais nulle part où le garer ! Imaginez la confiance que cela m’a donnée !

Un Africain devient homme lorsqu’il a un fils ! La richesse d’une famille est en partie définie par une maison pleine de fils et par l’abondance de son bétail. Les enfants servent de main-d’œuvre, mais ce sont les fils qui préservent le nom de la famille.

La formation d’un fils commence dès qu’il peut accepter la moindre responsabilité, par exemple lorsqu’il chasse les poules qui picorent le blé posé par terre pour sécher, lorsqu’il prend soin des brebis et des chèvres ou lorsque, plus tard, il s’occupe du troupeau familial. Un père doit avoir assez de bétail pour aider ses fils à payer pour leur femme.

Grâce à sa relation avec le chef du village, le père s’assure que ses fils auront une parcelle de terre dans le village et il mobilise ses ressources pour les aider à construire leur propre maison. Son travail n’est pas fini jusqu’à ce que chacun de ses fils soit établi dans sa propre maison.

L’orgueil de chaque père africain est de voir chacun de ses fils trouver sa place dans la vie du village. Une fois ce processus accompli, il commence à se retirer doucement, afin de permettre à ses fils de prendre des décisions concernant les affaires de famille et de le représenter dans certaines activités du village. Plus tard, les fils finissent par parler au nom de leur père.

Jusqu’ici, cette fonction correspond à nos trois premières croyances du rôle apostolique. Les Écritures sont très claires sur le fait que l’église locale est fondée sur l’enseignement des apôtres et des prophètes. Les apôtres sont des hommes qui ont eux-mêmes implanté des églises et qui comprennent les joies et les douleurs de l’enfantement d’une église locale. Ils comprennent l’importance de nourrir le nouveau-né, d’abord avec du lait, ensuite avec une alimentation solide, puis avec de la viande. Un père ne tue pas ses propres fils, mais il les fait grandir.

FOCALISONS NOTRE VISION

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En tant que mouvement, nous sommes non seulement engagés dans l’implantation de nouvelles églises, mais nous sommes également décidés à poser des fondements bibliques qui permettront aux églises de se multiplier. Il faut donc trouver, former et envoyer les fils pour qu’ils pérennisent cette « tradition ». Nous désirons enseigner ces choses à des hommes fidèles qui les enseigneront à leur tour à d’autres. La formation de disciples est l’une de nos valeurs clés et fait partie des commandements de Jésus (Matthieu 28). Nous croyons en l’importance de transmettre cette vision de l’implantation d’églises aux nouvelles générations. David ne s’est pas contenté de laisser les plans du nouveau temple à son fils Salomon, il a aussi rassemblé d’incroyables ressources pour la construction du temple. Nous voulons nous assurer que nos fils auront toutes les ressources nécessaires pour accomplir la tâche que nous leur donnons. Ceux d’entre nous qui ont un ministère apostolique sont chargés de cette mission.

Le père africain ne disparaît pas une fois ses fils pleinement intégrés dans le village. Même s’ils sont eux-mêmes jeunes pères, ses fils auront encore besoin d’aide afin de résoudre des problèmes dans leur nouveau foyer. Une fois la lune de miel terminée, les choses sérieuses commencent ! Le père doit être présent pour aider ses fils à appliquer ce qu’il leur a enseigné. Non seulement ils doivent faire face aux problèmes de vie de couple ou d’éducation des enfants, mais ils se disputent aussi parfois avec leurs frères.

La présence d’un père fournit une influence qui les cadre et met fin aux disputes. (Nous verrons ce qui se passera au Congrès national africain en Afrique du Sud lorsque Nelson Mandela décédera). En général, le père n’a pas besoin de parler, l’expression sur son visage suffit pour rappeler les valeurs de la famille et réinstaurer l’ordre. Lorsque le père parle, il ne commande pas mais il conseille et fait appel à leur bon sens. Ses fils sont maintenant presque ses égaux et il les traite avec respect. Son autorité est vécue comme un don et non pas comme une contrainte.

Le père africain prend alors une dimension mystique. Plus il vieillit, plus il s’approche des dieux et plus il a d’autorité. Ses fils font volontairement appel à sa sagesse dans toutes sortes de domaines. Ils apprécient pouvoir passer du temps avec lui. C’est comme si on pressent qu’il est sur le point de partir et ses fils veulent alors recevoir le plus possible avant sa mort. Ils lui amènent aussi leurs propres fils pour qu’ils reçoivent ce qu’il a à leur transmettre. Ceux qui se sont montrés bienveillants reçoivent non seulement l’estime de leurs fils, mais aussi celle de la communauté. Il vient finalement un temps où il ne pourra plus s’occuper de lui-même et devra dépendre de ses fils. Les rôles sont pratiquement inversés : les fils deviennent les parents et les parents deviennent les enfants !

Avant de mourir, un père africain bénira ses enfants et sa descendance, partagera ses plus grands soucis avec eux et leur donnera des instructions de dernière minute. Il préviendra ses enfants des dangers qu’il anticipe et peut même en réprimander certains pour leurs défauts de caractère et les mettre au défi de changer. Il donnera des instructions sur le lieu où il désire être enterré et désignera l’un des ses fils pour maintenir l’unité dans la famille. Cela correspond aux trois dernières fonctions du ministère apostolique !

Les apôtres résolvent les problèmes. Malheureusement, quand Jésus a dit qu’il ferait de nous des pêcheurs d’hommes, il n’a rien dit à propos du nettoyage des poissons ! Ou, pour utiliser une autre image, quand Jésus a parlé des brebis qui reconnaîtraient la voix du berger et le suivraient, il ne nous a pas dit comment gérer leur saleté et leur mauvaise odeur ! Les moutons se battent parfois entre eux et le berger doit les séparer. Il oignait leur tête avec de l’huile non seulement pour éviter que les insectes ne s’approchent d’eux, mais aussi pour éviter que les béliers ne se fassent mal lorsqu’ils se battaient. L’huile les faisait glisser lors de l’impact et ils finissaient par abandonner, frustrés. Les apôtres appliquent de l’huile aux différentes églises. Ils encouragent l’unité en les gardant centrées sur Christ. Si une église se concentre sur l’essentiel, il est naturel que l’unité s’ensuive. Le surnaturel coule pour confirmer l’ordre apostolique. Lorsque l’huile est déversée sur la tête, le corps en reçoit aussi !

Même si mon père m’a encouragé à avancer dans ma foi, il était un homme privé ! Je vivais aux États-Unis lorsque je lui ai rendu visite pour la dernière fois. Quand je lui ai serré la main pour lui dire adieu, nous savions tous les deux que nous ne nous verrions plus. Il a tenu ma main et ne la lâchait plus. Les larmes ont commencé à couler sur ses joues. Il avait très peu dit pendant ma visite car il parlait encore à peine. Alors qu’il tenait ma main, il a murmuré : « Fils, aide-moi à préparer mon chemin. » J’ai eu le privilège de le diriger dans une prière de repentance après laquelle j’ai prié : « Seigneur, reçois maintenant ton serviteur. » Deux mois plus tard, il est entré dans la présence du Seigneur !

Ngwiza Mnkandla habite au zimbabwe et est responsable de la nouvelle équipe Salt & Light

Afrique. Il a une passion pour l’implantation d’églises qui ont un impact sur la société. Il a

également été responsable du mouvement mondial DAWN pendant plusieurs années.

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ami, conseiller et guide. Quelle joie d’être délivré de ces efforts continus mais illusoires dans le but de trouver le bonheur ou une place dans la société, et de découvrir que l’on peut trouver ce bonheur en Dieu, le Père de l’humanité.

UN MESSAGE « BÊTE »Cependant, le message de l’Évangile a de quoi nous rendre perplexes et défier le raisonnement humain. Par exemple, pourquoi Dieu choisirait-il de sacrifier son propre fils pour des êtres humains égoïstes et rebelles ? Pourquoi ? Notre histoire contient des histoires d’amour assez remarquables, mais cette histoire d’amour divine, fondée sur l’amour inconditionnel et infatigable d’un Dieu qui demeure constant et fidèle, est vraiment exceptionnelle ! Et ce Dieu nous pardonne, encore, encore et encore ! Dans un contexte religieux où le légalisme est prédominant, cette histoire d’un Dieu qui est descendu sur terre pour manifester son amour en sacrifiant son fils, Jésus-Christ, est sans égal ! L’amour de Dieu est absolument extraordinaire ! Pouvons-nous croire en un Dieu qui nous aime de la sorte ? Les croyants d’autres religions trouvent cela assez difficile à croire !

D’autres, qui ont un arrière-plan différent, ont aussi du mal à accepter l’idée du jugement et de l’enfer. Pouvons-nous vraiment croire que nos décisions sur cette terre auront un impact dans l’au-delà - pour l’éternité ? Dieu nous tiendra-t-il vraiment responsables de nos actes dans cette vie ? Même en ce qui concerne nos pensées et nos attitudes ? La vie sur cette planète a-t-elle réellement de l’importance ?

Je pense que nous devons être très clairs sur ces questions. L’apôtre Paul dit « si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat ? » (1 Corinthiens 14:8). La compréhension des questions traitant de la nature de Dieu lui-même, de l’importance de la vie sur cette terre

UN ÉVANGILE CLAIRDANS CET ARTICLE, STEVE REVIENT SUR L’ÉVANGILE - UNE VÉRITÉ ÉTABLIE DEPUIS DES SIÈCLES ET QUI EST POURTANT LE SUJET DE BEAUCOUP DE DÉBATS DANS L’ÉGLISE AUJOURD’HUI.

« Car je n’ai point honte de l’Évangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » (Romains 1:16)

« N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. Mais souffre avec moi pour l’Évangile, par la puissance de Dieu qui nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation. » (2 Timothée 1:8-9a)

Je ne peux m’empêcher de me demander si certains chrétiens aujourd’hui n’auraient pas honte de l’Évangile ou de certains aspects de son glorieux message. Pour l’apôtre Paul, sa rencontre avec Jésus sur la route de Damas fut le plus grand évènement de sa vie. Elle a brisé la malédiction du légalisme qui l’avait enchaîné depuis sa naissance et l’a propulsé dans une relation de pardon, de liberté et de foi avec Dieu.

Plus je voyage dans d’autres nations et que je constate le légalisme des religions, qu’il s’agisse de l’hindouisme, de l’Islam, du bouddhisme ou de l’animisme, plus je comprends l’importance de la liberté proposée par l’Évangile à ceux qui acceptent Jésus. Les gens vivent dans un terrible esclavage et obéissent à des règles sans fin qui leur ôtent la vie !

Si l’on considère l’Occident, sa culture séculière, son train de vie effréné en quête du plaisir, son matérialisme ou son succès égoïste, on peut se réjouir de la liberté que l’on peut trouver dans un Dieu qui est à la fois père, sauveur,

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et des décisions que nous prenons de notre vivant, a un impact majeur sur notre perception de l’Évangile ; nous devons donc être au clair dans nos pensées afin de déclarer le message de l’Évangile avec la même clarté.

UNE HISTOIRE DE BONNES ET DE MAUVAISES NOUVELLES !L’introduction de Paul dans l’épître aux Romains, citée précédemment, donne les grandes lignes de sa thèse bouleversante : que l’Évangile est une bonne nouvelle, voire une excellente nouvelle ! Mais cette grande déclaration précède deux chapitres remplis de mauvaises nouvelles ! La bonne nouvelle de l’Évangile est présentée dans un contexte de très mauvaises nouvelles. C’est un peu comme si nous disions : « Tu veux la bonne ou la mauvaise nouvelle ? » La vérité est que la bonne nouvelle est une bonne nouvelle si et seulement si on la considère dans l’épouvantable contexte dans lequel elle s’inscrit.

Voici donc les « bonnes et mauvaises » nouvelles telles que la Bible les décrit :

La bonne nouvelle : l’Homme était l’apogée de la création glorieuse de Dieu et avait été placé dans un cadre magnifique (Genèse 1). L’Homme a été créé pour une communion et une amitié avec Dieu. Il lui est donné de découvrir les joies des relations maritales et conjugales, des relations déclarées comme étant une bénédiction par Dieu (Genèse 2). Sa destinée est d’être productif et de porter du fruit (Genèse 2).

La mauvaise nouvelle : l’Homme n’en a fait qu’à sa tête, a pris de mauvaises décisions qui rendent sa vie très difficile. Il n’a pas écouté son Créateur et ses instructions (Genèse 3:2-5), a poursuivi son propre plaisir (Genèse 3:67), a perdu la communion et sa relation avec Dieu (Genèse 3:8-11) et subit le châtiment d’une condamnation à mort (Genèse 3:19) ; il s’expose donc lui-même et toute la création de Dieu à différentes malédictions (Genèse 3:14-24).

La bonne nouvelle : le reste de l’histoire de la Bible cherche à renverser la mauvaise nouvelle décrite dans Genèse 3 !

La bonne nouvelle : Dieu désire tellement que les hommes le connaissent, lui et son amour, qu’il entre dans une alliance avec son peuple pour lui garantir son amour et la sécurité d’une relation d’amour avec son Créateur. Il conclut ainsi une alliance avec Adam, Noé, Abraham, Moïse et sa nation, Israël. Finalement, il désire étendre cette alliance à toutes les nations de la terre.

La mauvaise nouvelle : les hommes et les femmes sont tellement faibles qu’ils n’arrivent pas à respecter leur part de l’alliance conclue avec Dieu. De temps en temps, ils font un effort qui se solde inévitablement par un échec et finissent toujours par lui être infidèle.

Mais revenons à la bonne nouvelle : Dieu s’incarne en Christ afin d’établir une toute nouvelle alliance qui dépend

complètement de son action, et aucunement des efforts et du comportement de l’Homme. Dieu offre une nouvelle relation, basée sur son pardon au travers du sacrifice du Christ, sur sa puissance et son aide qui œuvrent en nous par son Saint-Esprit. Incroyable !

La bonne nouvelle : l’Homme a été créé en tant qu’« âme vivante », c’est-à-dire un être éternel avec une destinée éternelle, fait pour avoir une relation avec un Dieu éternel.

La mauvaise nouvelle : l’Homme a péché et s’est rendu coupable de désobéissance devant Dieu. La peine est la condamnation à mort. Dieu ne peut permettre aux êtres humains pécheurs de vivre éternellement sans rédemption.

La bonne nouvelle : Dieu intervient à nouveau pour racheter et renverser ce jugement de culpabilité et cette condamnation à mort. Il l’a fait en sacrifiant à la croix Jésus-Christ qui est au centre de l’histoire chrétienne. En prenant sur lui notre péché, Christ nous fait éviter la condamnation à mort éternelle et le terrible destin qui nous attendaient.

Il est très important de présenter l’Évangile de cette manière (alternance bonne nouvelle / mauvaise nouvelle / bonne nouvelle) pour que le message prenne tout son sens dans le cœur des personnes qui l’entendent.

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choquera certainement quelques-uns - mais pourquoi donc ? N’est-ce pas insultant pour Dieu que nous ayons choisi de vivre une vie bien moins glorieuse que celle à laquelle il nous avait destinés ?). Mais il s’agit de bien plus qu’une offense personnelle. La nature sainte et divine de Dieu est absolument incompatible avec notre humanité déchue, pécheresse et souillée - et cela le rend furieux, parce qu’il désire être en relation avec nous ! C’est pourquoi il est en colère !

Deuxièmement, nous sommes complètement •perdus, sans but et isolés dans le domaine d’un point de vue relationnel. Nous cherchons à nous valoriser et recherchons cette reconnaissance dans le travail, la famille, le succès ou le plaisir, mais en fin de compte, nous sommes perdus. Nous sommes détachés de notre destinée puisque nous nous sommes détournés de Dieu. Nous nous retrouvons dans une situation épouvantable, alors qu’au fond de nous, nous savons que nous sommes appelés à une destinée bien plus glorieuse en présence du Dieu qui nous a créés !

Troisièmement, puisque nous sommes des êtres •éternels, notre délaissement et notre rébellion envers le Dieu qui nous a créés ont des conséquences éternelles. Nous serons confrontés à une perdition éternelle, et non simplement une perdition dans ce monde. L’enfer, une séparation éternelle de Dieu, nous menace, à la place de notre véritable destinée qui est une vie éternelle en la présence de Dieu.

Il s’agit ici d’une très mauvaise nouvelle, voire d’une •tragédie pour la race humaine. L’idée d’être séparés du Dieu qui nous a créés et le sentiment de perdition dans ce monde et de séparation éternelle loin de la présence de Dieu ne peuvent que nous laisser dans l’épouvante ! Nous devons être clairs sur ce sujet !

3. La venue et la mort du Christ sur la croix viennent manifester toute la puissance de cette Bonne Nouvelle et mettent un terme aux conséquences tragiques du péché dans nos vies ! En s’incarnant sur terre, Christ démontre que Dieu est toujours de notre côté, qu’il nous aime toujours, qu’il ne nous a jamais abandonnés et qu’il ne nous abandonnera jamais. Encore une fois, nous pouvons être absolument clairs sur ce point. La Bible nous dit que la croix nous donne la victoire dans tous les domaines de notre vie.

Premièrement, grâce à l’œuvre de Christ à la croix, •nous ne sommes plus sous la colère de Dieu (on parle de propitiation, un terme qui signifie que Dieu, qui était en colère, peut maintenant à nouveau nous regarder avec faveur parce que la culpabilité de notre péché a été enlevée.)

Deuxièmement, nous sommes libres car le prix de •notre péché a été payé à la croix. En mourant, Jésus a

L’ÉVANGILE ET L’ADAPTATION CULTURELLEL’Évangile doit être annoncé de diverses manières en fonction du contexte culturel.

Nous devons l’expliquer, le présenter et le rendre compréhensible à la culture locale. Nous pouvons partager l’Évangile à travers des programmes (par ex. : parcours Alpha), des films, des sketchs ou des mimes, des témoignages, des prédications ou des enseignements, des chansons ou de longues conversations.

En fait, tous les moyens sont bons car l’Évangile est une histoire qui présente plusieurs couches, comme les couches d’un oignon, et nous devons continuellement décortiquer et expliquer son message, couche après couche.

Le but n’est donc pas de promouvoir un style de présentation en particulier. Je nous encourage plutôt à être tout à fait clairs dans ce que nous croyons pour que le message de l’Évangile soit le plus limpide possible, peu importe comment nous le présentons, et qu’il puisse pénétrer les cœurs et les âmes des hommes et des femmes avec qui nous le partageons.

Notre défi aujourd’hui est de présenter ce message à notre génération dans un contexte médiatique concurrentiel et très professionnalisé. Il devient de plus en plus compliqué de se faire entendre.

Mais nous faisons aussi face à un défi interne. Vivons-nous vraiment ce que nous proclamons ? Comprenons-nous réellement ce que Jésus et la Parole révèlent sur l’histoire de l’Évangile ? Si nous sommes incertains, personne ne nous entendra parmi les flux incessants d’informations qui bombardent les gens aujourd’hui. Au contraire, notre voix sera inaudible et notre message sans saveur.

DE QUOI SOMMES-NOUS CERTAINS ?Pour revenir à l’approche bonne nouvelle / mauvaise nouvelle / bonne nouvelle, je suggère de méditer les points suivants :

1. Nous partons du principe que Dieu est un Dieu d’amour qui nous a créés bons et qui a créé un monde bon. Ce Dieu est de notre côté et veut que nous le connaissions. Nous faisons aussi partie de la bonne création de Dieu et nous avons un grand potentiel et une belle destinée.

2. Notre condition humaine nous pousse à rejeter l’autorité du Dieu créateur et d’ignorer les instructions qu’il nous a laissées. L’histoire d’Adam et Ève décrit chacun d’entre nous ! Lorsque nous tournons le dos à Dieu et à ses plans pour nos vies, trois conséquences s’ensuivent :

Premièrement, Dieu est en colère et outré parce •que nous nous sommes détournés de lui ! (Ceci en

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Christ. Nous avons l’espoir de vivre en présence de Dieu pour l’éternité ! Nous aurions dû être séparés de lui pour toujours (l’enfer) mais grâce à l’œuvre du Christ à la croix, nous serons avec lui, dans sa présence, pour l’éternité, à condition que nous lui ouvrions nos cœurs et vivions pour lui ici-bas. Lorsque nous mourrons, nous passerons dans sa présence (le paradis) et lorsqu’il reviendra, nous vivrons avec lui dans la nouvelle création (le nouveau ciel et la nouvelle terre) où il n’y aura rien de mauvais et où nous ne connaîtrons ni mal ni destruction ! Nous sommes appelés à une grande destinée et l’histoire de l’Évangile aura une fin glorieuse. Nous pouvons en être certains !

Pour résumer, comme le dit l’apôtre Paul : « Car je n’ai point honte de l’Évangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » (Romains 1:16)

payé notre rançon.

Troisièmement, la mort du Christ a rétabli notre •relation avec Dieu et nous permet d’entrer dans sa présence.

Quatrièmement, la croix proclame la victoire du •Christ sur toutes les puissances du mal qui ont usurpé la royauté de Dieu sur la terre et dans nos vies.

Et finalement, la croix est une proclamation de la gloire •de Dieu et manifeste la profondeur de son amour, l’étendue de sa grâce, l’humilité de son sacrifice et la puissance de sa Royauté.

Nous pouvons donc être tout à fait certains de l’amour •de Dieu envers nous, de la terrible situation où nous nous trouvons et de la victoire que Christ a acquise à la croix.

4. Enfin, nous devons être clairs sur l’espérance qui nous est offerte en Christ. La Bible est claire sur le fait que nous avions une destinée, que nous l’avons perdue à cause de notre péché et qu’elle nous a été restituée en

TROUVONS NOTRE VOIX

TROUVONS NOTRE VOIX : NOUVELLES STRATÉGIESDAVID MACFARLANE EST DIRECTEUR DES PROGRAMMES NATIONAUX AU CANADA DE L’ASSOCIATION BILLY GRAHAM. DAVID EST CONVAINCU QUE DIEU EST EN TRAIN DE TRANSFORMER NOS VILLES EN POUSSANT LES ÉGLISES À ÊTRE CRÉATIVES, À RECHERCHER DE NOUVEAUX MOYENS DE TOUCHER LEUR RÉGION ET D’ANNONCER L’ÉVANGILE.

« Cette église n’est pas celle de vos parents » déclarent les prospectus distribués à l’entrée de l’église wesleyenne de Moncton. Malgré l’âge avancé du responsable (plus de 70 ans !), l’église est en pleine croissance et attire de nombreux jeunes ou jeunes familles. La raison de ce succès

semble être une vie d’église créative et en cohérence avec son temps. En 2011, l’église a fait construire un nouveau bâtiment pouvant accueillir 2000 personnes (le plus grand dans tout l’Est canadien !) alors que la majorité des autres églises du pays se vident ou peinent à rester ouvertes. Les membres de cette église sont ouverts aux nouvelles idées et sont très créatifs. Cette ouverture d’esprit leur permet d’avoir un fort impact dans leur ville.

Dans le monde entier, de nouvelles formes d’églises sont en train d’émerger, fidèles à l’Évangile, mais qui apportent une nouvelle réponse créative aux besoins des personnes autour d’elles.

Je vais faire une chose nouvelle, qui est déjà en germe. Ne la remarquerez-vous pas ? Je vais tracer un chemin en plein désert et mettre des fleuves dans les endroits arides. (Ésaïe 43:19)

God is at work in our world in wonderfully and creative Dans toute sa magnificence et sa créativité, Dieu est

Steve Thomas est responsable de l’équipe internationale de Salt & Light et voyage beaucoup

afin d’enseigner, d’encadrer les responsables et d’aider les équipes à définir leur vision et leur stratégie

www.saltlight.org

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l’œuvre sur la terre ! Même dans les déserts spirituels, le Seigneur fait des « choses nouvelles ». Consciente de ce mouvement de l’Esprit, l’Église se mobilise et voit alors jaillir des « fleuves dans les endroits arides », des fleuves porteurs de la lumière de l’Évangile afin de transformer les cœurs de manière durable !

J’ai grandi en Argentine jusqu’à l’âge de 25 ans. J’ai pu voir l’incroyable puissance de l’Évangile. Lorsque j’étais enfant, seul 1% de la population argentine était de confession protestante (évangéliques inclus). Aujourd’hui, on estime que 14 à 15% de la population est née de nouveau. Les églises évangéliques de mon enfance étaient petites et en manque de croissance. Aujourd’hui, ces mêmes églises sont pleines à craquer ! Certaines accueillent près de 100 000 personnes en un weekend. Les nouvelles conversions y sont nombreuses et régulières. La nation entière est touchée grâce à l’implication de nombreuses églises qui, malgré un contexte difficile, désirent présenter l’Évangile de manière authentique, pertinente, courageuse et créative.

Après avoir déménagé au Canada pour des raisons professionnelles, j’ai été amené à diriger plusieurs églises dans ce pays et j’ai pu constater les difficultés rencontrées par l’Église en Occident. Mais j’ai également été le témoin de la créativité de certaines églises en Amérique du Nord, dans les pays du Commonwealth et d’Europe, une créativité qui laisse présager un bel avenir pour l’église locale ! Au Canada, je suis régulièrement invité à des conférences sur le thème de la créativité et de la vie d’église. Au fil de mes rencontres, j’ai pu constater combien Dieu est à l’œuvre au travers des églises locales. Laissez-moi vous donner quelques idées issues de ces rencontres. Certaines n’apportent rien de nouveau, mais elles représentent, pour les personnes impliquées, des réponses innovantes à des problèmes bien précis et semblent porter du fruit par la grâce de Dieu. Voici donc quelques idées qui, je l’espère, vous encourageront. Que Dieu soit loué pour sa créativité !

IDÉES POUR LES QUARTIERSIOn trouve à Montréal la plus grande église francophone de tout l’Occident. Claude Houde, le responsable, a commencé cette église en 1993. À l’époque, il y avait 40

membres. Aujourd’hui, « Nouvelle Vie » accueille plus de 3500 personnes chaque weekend dans cette province connue pour être l’une des plus « fermées » à l’Évangile.

Claude est conscient de l’importance de la prière et d’aimer les perdus et de comprendre la mentalité de sa région. Mais il a aussi constaté qu’en répondant aux besoins des gens de manière concrète et créative, ces derniers ouvrent plus facilement leur cœur au message de l’Évangile. Tous les mois, Nouvelle Vie offre des repas et des vêtements à plus de 8000 familles. Dernièrement, le Maire de Montréal (un non-croyant), plusieurs célébrités et de nombreux médias ont visité Nouvelle Vie pour parler de cette église et la remercier de mettre « sa foi en action ».

IDÉES PERSONNELLES En Colombie-Britannique, moins de 5% de la population va à l’église. Le responsable d’un mouvement d’églises m’a confié que 4 églises ont été implantées par une coiffeuse qui possède un salon de beauté. Je lui ai demandé comment elle avait fait pour implanter 4 églises de suite. Il m’a répondu : « Lorsqu’elle reçoit un client, elle lui propose 5$ de réduction si celui-ci est d’accord de participer à une étude biblique. » « Et ça marche ? », lui ai-je demandé. « En à peine quelques mois, 60 personnes ont rejoint sa dernière implantation. », a-t-il répondu en guise de réponse.

IDÉES D’ÉVÉNEMENTSDepuis dix ans, un couple loue un emplacement lors d’un important festival touristique se déroulant à Edmonton et propose simplement de prier pour les festivaliers. Plusieurs églises locales participent à l’événement et chaque année, de nombreuses personnes rencontrent Jésus grâce à cette initiative. Un autre groupe d’églises se retrouve aussi lors d’un rassemblement de voyants et de médiums à la différence que leur affiche propose des « Lectures spirituelles », comprenez qu’ils lisent des passages de la Bible et explique le message du Christ.

IDÉES SUR L’IMMIGRATIONLors des cérémonies de nationalisation d’immigrants, les autorités canadiennes avaient pour habitude de laisser l’association les Gédéons distribuer des bibles. Cette

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pratique étant aujourd’hui interdite, un pasteur philippin vivant à Winnipeg a demandé aux autorités locales s’il pouvait accueillir la réception qui suivait la cérémonie de nationalisation, ce qui a été accepté !

Aujourd’hui, les membres de son église accueillent les immigrants nouvellement naturalisés canadien et leur proposent une collation. Le pasteur prend ensuite la parole et leur rappelle que le titre de l’hymne national du Canada (dans sa version anglaise) dit que « Dieu protège nos foyers et nos droits ». Il leur expose ensuite combien nous avons tous besoin de Dieu. Ces événements permettent de rencontrer de nouvelles personnes et certaines viennent ensuite à l’église.

IDÉES LIÉES À LA JEUNESSEUne église très traditionnelle située dans une commune rurale de l’Ontario a vu son groupe de jeunes croître de manière rapide et bouleverser la vie de toute l’église. J’ai demandé au responsable de l’église pourquoi le groupe avait connu une telle croissance. Il m’a répondu que l’église avait pris la décision d’installer un skatepark devant ses locaux.

Rapidement, de nombreux jeunes ont commencé à participer aux études bibliques, une bible sous un bras, un skateboard sous l’autre. L’été, le skatepark reste ouvert tous les jours et la police est venue remercier les responsables de l’église pour cette initiative car la délinquance juvénile avait baissé depuis la création de ce parc.

IDÉES ISSUES DE L’ÉGLISEÀ Surrey en Colombie-Britannique, une église de 200 membres a décidé d’organiser une soirée film gratuite avec popcorn et boisson. Près de 1000 personnes dans le quartier ont participé à cette soirée. Environ 100 enfants (et leurs parents) ont ensuite participé au programme pour les enfants organisé par l’église la semaine suivante.

Lorsque j’ai demandé à Mike, le responsable de l’église, quelle était sa formule secrète, il m’a dit : « Cela fait deux années que nous cherchons à créer des relations avec les écoles locales en faisant du bénévolat pour surveiller les enfants pendant la récréation. Lorsque nous organisons un événement de ce type, ces écoles sont heureuses de relayer l’information auprès de leurs élèves. »

IDÉES SPORTIVESSuite à l’arrivée de nombreux immigrants dans leur quartier, majoritairement issus des caraïbes, les responsables d’une église à Rexdale dans l’Ontario se sont retrouvés pour savoir comment ils pouvaient les toucher. Ils ont eu l’idée de créer des événements de basketball en proposant aux jeunes du quartier des entraînements en semaine (pour nouer des relations et partager l’Évangile) ainsi que des tournois le weekend. Au fil du temps, de nombreux jeunes accompagnés de leur famille ont commencé à venir à l’église. Les églises de la région sont aujourd’hui en pleine croissance et de nouvelles personnes donnent régulièrement leur vie à Christ.

DISCERNER LES TEMPSLe président américain Dwight Eisenhower a dit : « Ni l’homme sage ni l’homme courageux ne se couche sur les rails de l’histoire en attendant que le train de l’avenir lui passe sur le corps ». Dans notre société en constante évolution, il est important de rester ouvert aux idées innovantes provenant de Dieu si nous voulons que nos églises accomplissent leur mission.

La bonne nouvelle est que nous pouvons discerner les temps et savoir comment agir, à l’image des Issacarites (1 Chronique 12:33).

Nous vivons une saison particulière où plus de personnes se tournent aujourd’hui vers Christ que jamais auparavant ! Dieu est à l’œuvre. Continuons donc à annoncer l’Évangile et à être ouvert aux idées innovantes et créatives que Dieu nous donne afin de pouvoir partager Christ avec nos quartiers, nos villes et nos pays.

Voici, les premières choses se sont accomplies, et je vous en annonce de nouvelles ; Avant qu’elles arrivent, je vous les prédis. (Ésaïe 42:9)

David Arrol Macfarlane est directeur des programmes nationaux au Canada de l’association

billy Graham

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TROUVONS NOTRE VOIX DANS UN CONTEXTE MULTICULTURELC’EST AVEC HUMILITÉ QUE DALE HARDY FAIT PART DE SON EXPÉRIENCE D’IMPLANTATION D’ÉGLISES ET COMMENT ELLE ET SON MARI ONT SU « TROUVER LEUR VOIX » PARMI LES POPULATIONS AUTOCHTONES DE NOUVELLE-ZÉLANDE. FRASER ET DALE HARDY SONT RESPONSABLES DE LA FAMILLE D’ÉGLISES LINKNZ.

Ces trois dernières années, nous avons travaillé à l’implantation d’une église. L’un de nos défis a été de savoir comment accueillir, encourager et faire participer la population indigène néo-zélandaise.

La majorité des églises en Nouvelle-Zélande ont été fondées par des responsables européens, blancs de peau, issus de classe moyenne (des gens comme nous !). La vie de ces églises reflète parfaitement cette culture occidentale. C’est en déménageant à Hamilton pour y implanter une église que nous avons réalisé que nous devions montrer au peuple Maori combien Dieu les aime et apprécie leur culture.

Un groupe composé de 8 adultes, 3 adolescents et 2 enfants s’est donc installé à Hamilton il y a trois ans pour y implanter une église. Sur les 13, une personne était coréenne. Les autres étaient pakeha (européennes !). Nous nous étions rencontrés une année avant pour prier, échanger et préparer l’implantation. Nous avons visité la ville. Nous avons prié, jeûné et rencontré les autorités locales ainsi que la police. Nous avons reçu plusieurs confirmations via des rêves, des visions et des paroles prophétiques. Nous avons reçu des conseils, nous avons lu des livres, pris des notes et posé des questions. En un mot : nous étions prêts à passer à l’action !

L’idée était d’emménager à Hamilton, de passer 6 mois à connaître la région pour ensuite passer à la phase 1 de notre plan : atteindre la population étudiante.

Une semaine après notre arrivée, nous avons organisé un barbecue. Les gens ont tellement apprécié notre compagnie qu’ils nous ont demandé où allait se dérouler le prochain barbecue ! Nous avons donc continué ces barbecues tout l’été et ces personnes ont rejoint l’église. Nous avons également invité nos amis, nos collègues de travail et nos voisins à l’église.

Nous avons essayé d’atteindre les étudiants mais Dieu n’a pas ouvert les portes (du moins pas tout de suite).

Lors de notre premier barbecue, deux personnes de

notre groupe ont invité 12 jeunes vivant dans leur rue. Ils étaient tous d’origine maori. Nos amis avaient remarqué que ces jeunes risquaient de tomber dans la délinquance. Ils ont donc décidé de commencer un groupe de jeunes et de les inviter à leurs rencontres. Lors d’une réunion, plusieurs de ces jeunes ont rencontré Christ. En constatant le changement dans leur vie, leurs parents ont voulu en savoir plus et ont même voulu aider lors des réunions. Ils ont assisté aux baptêmes et entendu le message de l’Évangile. Plus tard, plusieurs parents ont également accepté Jésus dans leur vie. C’est ainsi que l’église a commencé à accueillir de nombreuses personnes d’origine maori.

Nous étions tous très heureux de ce que Dieu faisait parmi nous !

LE CHOC DES CULTURESNous voulions que ces familles se sentent chez elles et qu’elles puissent s’impliquer dans la vie d’église. Nous étions pleins de bonne volonté mais nous avions encore beaucoup à apprendre !

Notre première retraite d’église s’est déroulée dans un camping près d’une plage et fut l’occasion des premiers « accrochages » culturels. Chacun est arrivé sur le site et a monté sa tente. Il y avait de nombreuses activités de prévues pour que tout le monde passe un bon moment. Une fois la retraite terminée, une femme maori nous a expliqué qu’elle avait trouvé étrange de venir à un camp et de devoir préparer et manger ses repas avec sa famille uniquement. Elle pensait que les repas allaient être pris ensemble, avec toutes les familles de l’église. Dans la culture Maori, les repas se prennent ensemble, peu importe le nombre d’invités. L’année suivante, nous avons donc décidé de mettre cela en pratique. Tous ont participé à la préparation des repas et à la vaisselle, même les enfants.

Comme toutes les églises, nous avions des groupes de maison en semaine. En général, ces groupes se réunissaient vers 19h30 et finissaient entre 21h et 21h30. Ces groupes ciblaient principalement les nouveaux convertis, en majorité maori. Nous nous rencontrions dans l’une de leurs maisons et après quelques mois, l’un d’eux nous a demandé si nous pouvions nous réunir plus tôt pour prendre un repas ensemble et inclure les enfants. Les enfants et les personnes âgées sont toujours inclus dans la culture maori. C’est une culture très ouverte aux autres. Nous avons donc changé les horaires de nos réunions et nous nous sommes adaptés aux allers et venus des enfants pendant nos rencontres.

Notre langue maternelle est l’un des facteurs qui façonne le plus notre identité. Depuis les années 1970, la langue maori lutte pour être reconnue, valorisée et réintroduite dans la société néo-zélandaise. Aujourd’hui, cette culture

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est acceptée mais l’église en général a mis beaucoup plus de temps à l’intégrer.

Dans notre église, nous utilisons beaucoup le maori dans nos chants et nos mots d’accueil. C’est un aspect important de nos temps de culte. Nous entendons souvent les gens nous dire « Lorsque j’ai été accueilli en Te Reo (langue maori) et que j’ai entendu les chants de louange dans ma langue maternelle, j’ai tout de suite su que je me trouvais dans un lieu où mes enfants seraient acceptés et respectés pour qui ils sont : des maoris. »

Nous avons eu des échanges avec des responsables maoris qui nous ont aidés à mieux comprendre leur culture et à saisir l’œuvre de Dieu au travers de leur histoire. Il y avait tant de choses dont nous n’étions pas conscients en tant qu’église, même pour certaines familles maori. Ces responsables nous ont rappelé plusieurs actes prophétiques et autres récits où Dieu est intervenu dans l’histoire du peuple maori, parfois avant même l’arrivée des premiers missionnaires. Dieu était à l’œuvre avant même l’arrivée des occidentaux !

INCOMPRÉHENSIONSATout allait bien dans l’église lorsque des plaintes ont commencé se faire entendre de la part des occidentaux dans l’église : « Nous devenons une église maori » (à comprendre de manière négative), « Comment savoir que les chants que nous chantons ne contiennent pas de mauvaises paroles ? », « Pourquoi ne pouvons-nous pas faire comme les autres églises ? »

Une autre réaction a déclenché une discussion très intéressante : « Pourquoi ne pas mettre de côté nos différences et simplement être ‘un’ ? » Quelqu’un a alors répondu « Être ‘un’, ça veut dire quoi ? Dois-je être comme toi ? »

Ces incompréhensions ont heureusement permis aux membres de l’église d’échanger leur idée et de poser des questions. Nous avons changé certaines façons de vivre l’église et encouragé les membres à découvrir l’histoire et la culture néo-zélandaise. Nous étions tous d’accord sur le fait que nous vivions ensemble des moments précieux. Nous avons apporté quelques changements mais nous n’avons pas fait machine arrière !

Fraser et Dale Hardy vivent à Hamilton en Nouvelle-Zélande et sont responsables de la famille d’églises LinkNZ www.linknz.org.uk

Nous avons compris qu’en encourageant et valorisant notre propre culture, nous laissions la place à d’autres cultures de prendre leur place, qu’il s’agisse du Samoa, de la Corée ou des îles Tonga.

Nous apprenons à apprécier et à célébrer notre culture et à encourager les gens à s’approcher de Christ sans lui associer des attributs propres à une culture en particulier. Le but n’est pas d’estampiller tous nos cultes avec une étiquette maori. Au contraire, nous désirons que la louange soit exprimée de manière personnelle dans la vie de chacun. Pour les Maori, cela peut s’exprimer par un cri suppliant l’Esprit de les visiter ou encore par un haka spontané pendant la louange.

Nous cheminons dans cette démarche d’unité tout en célébrant notre différence. Nous voulons appuyer l’importance de l’accueil pour encourager la foi et le sentiment d’être accepté. Le changement de comportement vient par la suite. En se sentant accepter, les gens retrouvent leur dignité et ont toute la liberté de recevoir, à leur rythme, le merveilleux message de l’Évangile.

Nous apprenons à mieux écouter !

En décembre dernier, 100 jeunes (y compris les 12 premiers) ont participé à un repas de fin d’année. 90% de ces jeunes étaient maori ou des îles pacifiques. J’ai alors réalisé que les difficultés rencontrées ces 3 dernières années n’étaient rien comparées à la joie de voir autant de jeunes se lever pour Christ.

« Trouver notre voix »… et pour trouver, il faut chercher ! Trois années sont passées et nous n’en sommes qu’au tout début !

He aha te mea nui o te au? He tangata! He tangata! He tangata!

Quelle est la chose la plus importante sur terre ? Les gens ! Les gens ! Les gens !!

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LEÇONS DE VIEALLY KAY EST RESPONSABLE DE DERBY CITY MISSION, UN PROGRAMME INTER-ÉGLISES VISANT LES POPULATIONS URBAINES DE DERBY AU ROYAUME-UNI. ALLY EST UN ÉVANGÉLISTE. IL A VÉCU À CALAIS ET DANS LA RÉGION DU KENT EN ANGLETERRE. DANS CET ARTICLE, IL EXPLORE COMMENT L’ÉGLISE OCCIDENTALE PEUT À NOUVEAU FAIRE PORTER SA VOIX DANS UN CONTEXTE HYPER-URBANISÉ.

Dieu ne doit pas rester un secret. Nous allons l’exposé au public, comme une ville visible au sommet d’une colline. (Matthieu 5:16, traduction de la version The Message)

Quand j’étais enfant, j’aimais beaucoup les « leçons de choses », le moment où les écoliers ramenaient un objet qui leur était cher, le présentait à la classe, expliquait son histoire et pourquoi il était si important pour lui. C’était l’occasion pour l’enfant d’inviter la classe à découvrir une partie de sa vie et de son histoire.

J’aime vivre la mission ainsi et partager ma foi de manière très ouverte et publique. J’aime parler aux gens et leur expliquer comment Jésus a transformé ma vie. Je les invite aussi à venir découvrir la vie d’église ou mon groupe de vie à Derby.

Je trouve que l’Évangile prend tout son sens auprès des personnes en dehors de l’église lorsque qu’il est présenté comme une « leçon de choses ». Ces dernières années, j’ai pu nouer des amitiés parmi les personnes les plus influentes et les plus défavorisés de la ville, à chaque fois grâce à cette approche. L’annonce de l’Évangile au travers de notre expérience de vie permet aux personnes de tout arrière-plan de découvrir les mystères du Royaume de Dieu. Jésus en est le parfait exemple : il était capable de manifester le surnaturel au milieu du monde naturel.

LEÇONS DE CHOSES EN ACTIONNous vivons dans une époque très visuelle. Je crois que l’Église est la meilleure manifestation de l’Évangile aujourd’hui. Le peuple de Dieu doit présenter cet Évangile, à l’image des « leçons de choses ». Nous pouvons manifester l’amour de Dieu en guérissant les malades

dans la rue. Les gens ne vont plus à l’église spiritualiste de Derby pour chercher la guérison. Ils viennent nous voir dans la rue parce qu’ils n’ont pas peur de nous !

Quelle joie de faire découvrir l’Évangile du « jubilé », un message d’espoir qui libère les gens de leurs « dettes ».

J’aime mettre en pratique l’histoire du bon samaritain dans la rue à 3h du matin en partageant sur la vie après la mort avec un soldat traumatisé par son expérience en Afghanistan ou en soignant des personnes blessées lors d’une altercation.

J’aime manifester l’Évangile aidant des SDF à trouver un logement ou en les aidant à être libérés de l’héroïne. Manifester l’Évangile, c’est simplement faire des gâteaux chaque semaine pour nourrir des immigrés de l’Europe de l’Est qui vivent à Derby sous des tentes depuis trois ans.

C’est prier pour une prostituée qui vend son corps à Normanton Road et qui noie son désespoir à doses d’alcool et de cocaïne. C’est le moment où suite à nos prières, elle reçoit la paix de Dieu et où nous manifestons son amour en lui donnant des sous-vêtements propres.

C’est nos rencontres avec les autorités locales où nous leur demandons de ne pas négliger les zones défavorisées. Ces « leçons de choses » ont pour but de transformer la société !

LEÇONS DE CHOSES = TRANSFIGURATIONMalcolm Duncan, responsable d’église et écrivain, appelle cet « acte » de communication une transfiguration : Les « leçons de choses » transforment le cœur des gens et des quartiers de manière radicale.

Jésus parle d’être le sel et la lumière. Ces deux éléments sont des agents de « transfiguration » qui transforment une chose ordinaire en quelque chose d’entièrement nouveau ! Nous comprenons alors que nous avons été créés pour la gloire de Dieu. Nous sommes transfigurés !

Pourquoi alors je distribue des claquettes aux jeunes filles ivres un dimanche à 3h du matin ? Tout simplement parce que la Bonne Nouvelle est un message de grâce offerte à celles et ceux qui le méritent le moins. Les talons aiguilles sont une véritable torture pour les filles qui ont dansé toute la nuit et l’une d’entre elles m’a dit que de porter des claquettes en sortant d’une boîte procure le même plaisir que d’être « embrassée par un ange »

LEÇONS DE CHOSES = PAROLES + ACTES Il est important de comprendre que nos mots doivent être accompagnés d’actions. On ne peut pas avoir l’un sans l’autre (et inversement).Le message de l’Évangile est simple : Christ mort et ressuscité pour nos péchés.

Pourquoi je crois tant dans la justice sociale ? C’est simple ! Parce que je crois en l’Évangile. Pour qu’il y ait

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BIBLIOGRAPHIESSI VOUS DÉSIREZ CREUSER LES THÈMES ABORDÉS DANS CE MAGAZINE, VOICI UNE LISTE DE LIVRES SUGGÉRÉS PAR LES AUTEURS DES DIFFÉRENTS ARTICLES DE CETTE ÉDITION (LIVRES EN ANGLAIS UNIQUEMENT).

A THEOLOGy AS BIG AS THE CITy Ray bakke (978-1854243928) Ray bakke nous explique pourquoi le principal défi de l’Église aujourd’hui est théologique. Nous devons adapter notre approche biblique dans un contexte urbain.

MINISTRIES OF MERCy Timothy keller (978-0875522173) Dans cet ouvrage, Timothy keller explique que l’aide des plus démunis est aussi important pour un chrétien que l’évangélisation, l’enseignement ou la louange.

CITy-wIDE PRAyER MOVEMENTS Tom White (978-1569552421)

Après avoir exercé son ministère exclusivement envers des individus, Tom White s’est demandé s’il était possible de « briser les liens » d’une ville entière et de la voir transformée par Dieu !

COMPELLED By JOy Michael Green (978-1844745425) Michael Green appelle l’Église à se réveiller. Un ouvrage à ne pas manquer si vous voulez voir le Royaume de Dieu avancer !

JUST wALk ACROSS THE ROOM bill hybels (978-0310272182) bill hybels nous exhorte à suivre l’Esprit et à sortir de notre zone de confort pour aller à la rencontre des gens.

JESUS THE EVANGELIST Robin Gamble (978-1842914076) quel type d’évangéliste Jésus était-il ? Comment présentait-il son message ? Avait-il une stratégie ? que peut-on apprendre de Jésus aujourd’hui pour être plus efficace dans l’évangélisation ?

LEARNING EVANGELISM FROM JESUS Jerram barrs (978-1433503184) Ce livre est une petite merveille. Jerram nous expose différentes manières de toucher nos voisins et amis tout en nous rappelant l’importance du message de l’Évangile dans nos propres vies !

THE NEw LION BIBLE ENCyCLOPEDIA Mike beaumont (978-0745955261) Cet ouvrage est une vraie mine d’informations. Il vous accompagnera dans la découverte des personnages, des événements clés, des lieux et des idées que l’on trouve dans la bible.

FATHERING LEADERS, MOTIVATING MISSION David Devenish (978-1860248375) Ce livre est une référence sur le sujet des apôtres. Vous serez inspiré par cet ouvrage à la fois théologique et très pratique.

THE SPIRIT-FILLED CHURCH: FINDING yOUR PLACE IN GOD’S PURPOSE Terry Virgo (978-0857210494)

Terry Virgo nous livre un ouvrage exceptionnel sur le mouvement de l’Esprit qui est fondé sur les écritures et fidèle à la doctrine tout en restant à la portée de tous.

justice, il faut un acte expiatoire. La société peut être transformée si nous devenons des disciples de Jésus. On ne peut pas dissocier l’annonce de l’Évangile et les actes d’amour.

J’ai été frappé récemment par l’histoire de Paul à Éphèse en Actes 19. C’est parce que Paul était entièrement dépendant du Saint-Esprit et qu’il était décidé à faire des disciples que la société a pu être transformée. Toute l’Asie a été touchée par la Bonne Nouvelle parce qu’il a fait des disciples qui eux-mêmes étaient remplis du Saint-Esprit. Leur influence a été telle que toute la société en a été transformée. C’est ce que j’appelle une « transfiguration », lorsque une ville et son économie sont complètement bouleversées parce que les églises forment des disciples et que les signes et les prodiges sont monnaie courante.

TOUT EN DIEUÀ quoi ressemblerait un docteur disciple du Christ ? Il serait entièrement dédié à la bonne santé de sa ville et ne se limiterait pas à la bonne santé et au salut d’une personne en particulier. Dans le cas d’un homme d’affaires, il serait attentif aux besoins de ses employés ou il s’assurerait que les services qu’il propose honorent Dieu. Il veillerait à ce que les bénéfices de l’entreprise servent à faire avancer le Royaume et que ses collègues et employés puissent rencontrer Jésus.

La formation de disciple est l’apprentissage d’une vie entièrement soumise à Dieu. Si Dieu, au travers de la mort de son Fils, a racheté sa création toute entière, alors la formation de disciples, l’implantation d’églises et la transformation de la société doivent également faire partie de ce processus de soumission totale à Dieu. Le message de la Pâque, Christ mort et ressuscité, a transformé notre planète à tout jamais !

Continuons à être ces « leçons de choses », ces témoins vivants de l’amour de Dieu. Soyons vraiment ce sel et cette lumière, comme le suggère le nom de notre famille d’église !

Ally kay est responsable de Derby City Mission, un programme inter-églises visant les populations urbaines de Derby au R-U.

www.derbycitymission.org.uk

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LA VOIX DES ACTES D’AMOURARTHUR THANGIAH EST RESPONSABLE DE L’ASSOCIATION SAHAARA, FONDÉE PAR UNE ÉGLISE À BOMBAY EN INDE, QUI VIENT EN AIDE AUX PLUS DÉMUNIS. DANS CET ARTICLE, ARTHUR NOUS FAIT DÉCOUVRIR L’HISTOIRE DE SAHAARA ET DE LA FONDATION « ACTES D’AMOUR » DONT ELLE FAIT PARTIE.

« Il est un fleuve dont les courants réjouissent la cité de Dieu Le sanctuaire des demeures du Très Haut. Dieu est au milieu d’elle: elle n’est point ébranlée; Dieu la secourt dès l’aube du matin. Des nations s’agitent, des royaumes s’ébranlent; Il fait entendre sa voix: la terre se fond d’épouvante. » (Psaumes 46:4-6)

Nous avons le privilège de vivre à une époque où les différents courants du Royaume se rejoignent pour former une rivière où l’Éternel réside et envoie sa bénédiction. Les nations tremblent et les royaumes sont ébranlés mais ils entendront la voix du Seigneur provenant de plusieurs directions. Cet article propose de découvrir comment nous pouvons partager l’Évangile au travers d’actes d’amour.

ACTES D’AMOURLes actes d’amour font partie du commandement de Jésus qui nous a laissé les deux lois de l’amour « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Les actes d’amour ont toujours été encouragés dans l’histoire de l’Église et certains grands hommes de Dieu en ont parlé en ces termes :

« Si vous partagez l’Évangile avec un homme, ajoutez-y un repas. « Si vous partagez un repas avec un homme, ajoutez-y l’Évangile. » (Charles Spurgeon)

« Prêchez l’Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire » (François d’Assise)

ACTES D’AMOUR – GATEwAy MINISTRIESL’église de Bombay Baptist Church (BBC) a été fondée en Inde en 1869 comme église baptiste indépendante. Dans les années 1970 et 1980, Stanley Mehta a repris la responsabilité de l’église qui s’est alors ouverte au mouvement de l’esprit. L’église a alors connu une forte croissance et les églises implantées par BBC ont rejoint le mouvement Gateway Ministries International (GMI)

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Ces nouvelles églises reflétaient la personnalité des fondateurs, en majorité de jeunes travailleurs. Lors d’un bilan annuel, nous avons réalisé que, même si les membres des églises avaient un cœur pour les pauvres et donnaient de leur temps pour aider les pauvres (deux églises avaient un ministère particulier auprès des pauvres), nos églises ne comptaient parmi ses membres quasiment aucune personne issue des classes sociales défavorisées (lépreux, travailleurs du sexe, anciens prisonniers, etc.).

Nous nous sommes rendus à l’évidence que les méthodes d’évangélisation traditionnelles ne fonctionnaient pas. Nous devions revoir notre approche de l’évangélisation en prenant en compte les besoins physiques et économiques des personnes que nous voulions atteindre. Cette prise de conscience est survenue lorsque plusieurs intervenants internationaux sont venus nous exhorter à aimer et servir les plus défavorisés.

ACTES D’AMOUR – PASSER À L’ACTIONVictor Gledhill nous a encouragés à persévérer dans les actes d’amour, ou actes de bonté comme il les appelle. Son cri de guerre était : « Allons-y ! ».

Jésus utilise l’image d’une coupe d’eau fraîche pour illustrer la « bonté en action ». Pour Jésus, les « actes de bonté » les plus simples ont une très grande valeur.

En Matthieu 25:35-36, Jésus décrit de manière précise comment ses disciples doivent aider les personnes dans le besoin. « Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli; j’étais nu, et vous m’avez vêtu; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi. »

ACTES D’AMOUR – SAHAARA La création de l’association Sahaara a permis de développer plusieurs actions sociales dans les églises. La plupart des églises GMI lançaient ce type de programmes pour la première fois. Ces programmes comprenaient des actions auprès des enfants des rues, des personnes malvoyantes, des lépreux, des prisonniers, des travailleurs du sexe et des enfants vivant dans des bidonvilles.

Nous aidons les églises du réseau GMI à mettre en valeur le travail de Sahaara. Parallèlement à leurs autres activités, les églises prient régulièrement pour Sahaara, ainsi que pour leurs activités propres, et encouragent leurs membres à donner 3% de leurs revenus à Sahaara, en plus de leur dîme.

Le personnel de Sahaara prie régulièrement pour que des ouvriers soient envoyés vers les populations les plus marginalisées et qui ont peu voire aucun contact avec des chrétiens. Sahaara accompagne et forme les églises à partir de la phase de préparation des programmes. Mais pendant les deux premières années, elle n’apporte aucun

soutien financier. Durant cette période, le programme doit être entièrement financé par l’église locale. Ainsi, l’église doit vraiment s’impliquer dans le programme et se responsabiliser.

Lorsque le programme prend de l’ampleur et nécessite un salarié à plein temps, Sahaara embauche et encadre une personne qui a déjà travaillé pour le programme comme bénévole. Si le programme continue à grandir, le premier bénévole ou une autre personne est nommé chef de projet. Aujourd’hui, il existe 10 programmes encadrés par des salariés à plein temps et 5 programmes encadrés par des bénévoles.

ACTES D’AMOUR – UN MANIFESTELa vision de Sahaara est « d’offrir des rêves ». La méthode appliquée pour apporter des actes d’amour et offrir des rêves aux pauvres est le manifeste de Nazareth : ces paroles citées par Jésus lorsqu’il annonce la nature et le but de son ministère sur terre. Dans ce magnifique passage, Christ annonce à la fois le salut et le service, la proclamation de l’Évangile et les actes d’amour.

« L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur. » (Luc 4:18-19)

Nous avons délibérément choisi les populations les plus défavorisées et les plus marginalisées pour mettre en pratique ce manifeste de Nazareth. Voici les 6 étapes de ce manifeste :

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L’esprit du Seigneur est sur moi. • On encourage l’équipe de Sahaara à être continuellement remplie du Saint-Esprit pour ne pas céder à la fatigue émotionnelle et au découragement en servant les plus démunis.

Annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres. • Nous rendons visite aux prisonniers, aux travailleurs du sexe et aux autres personnes marginalisées et nous leur annonçons la Bonne Nouvelle, qu’il y a un Dieu dans le ciel qui les aime et qui a une destinée pour leur vie.

Proclamer aux captifs la délivrance.• Une fois que la relation et l’amitié ont été établies et que les besoins physiques ont été comblés, nous leur expliquons que la situation dans laquelle ils se trouvent n’est pas leur destinée et qu’en Christ, ils peuvent être réellement libres.

Annoncer aux aveugles le recouvrement de la vue. •La Parole explique que le prince de ce monde aveugle les yeux des gens. En annonçant cette liberté, les gens ouvrent leurs yeux et peuvent voir le glorieux espoir qui leur est proposé en Christ.

Renvoyer libres les opprimés. • Nous proposons des centres d’accueil pour d’anciens prisonniers, d’anciens travailleurs du sexe ou des enfants en difficulté pour qu’ils soient enfin libres de plusieurs années, voire générations d’esclavage physique ou spirituel.

Publier une année de grâce du Seigneur. • L’année de grâce du Seigneur fait référence à l’année du Jubilé qui revient tous les cinquante ans et où tous les esclaves étaient renvoyés libres. Ces esclaves découvrent une vie de liberté où ils peuvent enfin se réinsérer dans la société, porter du fruit et servir les autres.

ACTES D’AMOUR – UN GESTE PUISSANTEn Matthieu 5:16, Jésus dit « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » En suivant le manifeste de Nazareth, les captifs peuvent être libérés mais nous créons aussi un espace où l’Évangile peut être partagé de manière crédible et manifesté avec puissance à toute la société.

Dans les prisons, l’Évangile a été annoncé à plus de 10 000 détenus et plus de 50 prisonniers ont demandé le baptême à leur sortie de prison. Un ancien prisonnier participe actuellement à une école biblique et un autre a implanté une église dont il est aujourd’hui responsable.

Les transformations survenues dans la vie des prisonniers, des travailleurs du sexe ou des enfants en difficulté nous a permis d’obtenir la confiance de plusieurs multinationales et d’investisseurs séculiers. Certaines actions ont même été mentionnées dans les journaux. Dasra, l’une des associations philanthropiques les plus influentes en Inde a nommé le responsable de Sahaara « Entrepreneur social du mois ». Le nom du Père est glorifié lorsque nous faisons briller notre lumière.

ACTES D’AMOUR – LE RÊVE ULTIMEWe have also seen various churches and organizations coming together under the banner of a Social Concern Network in Mumbai and we look forward to the day when we can together as the church in Mumbai abolish every systemic structure of slavery and provide an opportunity for anyone and everyone in slavery to be free!

AArthur Thangiah est responsable de l’association caritative Sahaara issue de Gateway Ministries à

bombay en Inde www.gmi.org.in/sahaara