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Ma mère m’a volé ma Vie Tome 1 Nadine Milicamp

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Ma mère m’a volé ma Vie

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----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 280 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 21.6----------------------------------------------------------------------------

Ma mère m’a volé ma Vie

Nadine Milicamp

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ine

Mili

cam

p

Tome 1

Nadine Milicamp

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Du même auteur :

Ma mère m’a volé ma Vie (tome I) Mon Second Souffle (tome II) On n’oublie rien… On grandit avec… (tome III)

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Avis à mes lecteurs,

Vous allez certes trouver des incohérences dans mes écrits, c’est logique et voulu (langage enfantin), malgré des avis contraires. Ce n’est pas un manque de respect au lecteur, mais c’est comme cela que je l’ai revécu pour le retranscrire. Je ne suis pas un grand écrivain et ne cherche pas le Sulitzer. J’adresse un merci tout particulier à Valérie (dite Valou) et à ma fille Nina quant à la correction de cet ouvrage.

Couverture réalisée par Milicamp Nadine

Toute reproduction ou représentation par quel que procédé que ce soit constituera une contrefaçon sanctionner par la loi suivant le code pénal en vigueur.

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Coucou mon Frère C’est à toi Jean que je dédie Ce bouquin pour te rendre Honneurs et dignité

Ta sœur Nadine

À mes petites sœurs d’infortune Nadette, Charlotte,

À toi mon Amour, Merci d’être toujours à mes côtés. Merci de m’avoir permis ces écritures, Sachant que des choses cachées vont être Révélées au grand jour, alors que ce n’est Pas toujours à ton avantage.

Je t’aime

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24 novembre 2007 36 ans que ma mère est décédée

25 novembre 2007

Lulu, Caro, Fanfan et moi avions décidé de nous rendre dans un salon « Bien-être » où cristaux, bouquins, pendules, se partageaient l’espace parmi les voyants et autres devins en tout genre. Après avoir déambulé plus de deux heures dans les stands, une magnifique voix nous fit l’annonce suivante : « Dans quelques minutes, auront lieu les deux premières conférences ». Je n’écoutais pas la suite pff !!! Pas le choix, j’allais devoir suivre mes copines et me coltiner une heure de baratin qui ne m’intéressait nullement, surtout que j’étais très dans mes nuages « souffrance morale » et que je ne participai pas vraiment. Mais elles avaient très envie d’y aller, donc je les suivis sagement…

Fanfan dit tout à coup : On ne mangerait pas un bout ? C’est vrai que je commençais à ressentir un tiraillement, mon estomac se manifestait. Direction

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sandwicherie. La voix « Dans cinq minutes » les conférences vont débuter.

Pas grave on mangera là-haut, on tâchera de ne pas faire trop de bruit pour ne pas déranger nos comparses.

Fanfan me demanda : « Quelle conférence t’intéresserait » Oh ! Je vous

suis lui dis-je…, Caro dit de même, tandis que Lulu était plus séduite par le spiritisme sur photo. Bon en avant. Arrivées devant la salle, impossible d’y pénétrer la porte résistait à nos tentatives d’ouverture. Un Monsieur, nous rejoignit et malgré sa force ne parvint pas à mieux faire. Après un certain laps de temps Waouh ! Celle-ci s’ouvrait. Là en pénétrant dans cette salle, j’étais loin de m’imaginer ce qui allait m’arriver quarante-cinq minutes plus tard !

Une manifestation hors du commun. La conférencière Malinka avait déjà fait son entrée en matière. Tous les sièges étant occupés, il ne restait dans le fond de la salle que quelques tables dites de bistro, sur lesquels nous prenons place. Régnait dans la salle un silence de mort, c’est le cas de le dire. M’enfin, je n’avais pas fait la relation avec le spiritisme. Vrai, vu que j’y étais plus par contrainte, mais je n’avais guère envie de rester seule. Donc j’écoutais, tout en étant attentive. Commençons.

En fait, Malinka prenait des photos au hasard de personnes décédées qu’on lui présentait et elle transmettait les messages reçus de l’au-delà.

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Un, deux, trois cas sont exposés… Stupéfiant, aucunes personnes ne font de remarque négative. Les gens dignement confirment, soit la nature du décès, ou le prénom que la conférencière leur donnait qui était souvent celui de la personne décédée, ou des prénoms des membres de la famille.

Je râlais intérieurement. Si j’avais su, si je m’étais mieux documentée, moi qui suis attirée par tout ce qui touche à l’ésotérisme. Comment je n’ai pas ! Enfin ce sera pour l’an prochain sans faute, j’aurai des photos. Serai curieuse d’entendre mes morts me parler. Auraient-ils déjà envie de contacts spirituels avec moi… ? Car les Esprits n’ont pas toujours envie de se manifester paraît-il !

Une dame vint s’asseoir à mes côtés et je lui fis de la place. Ne bouger pas me dit-elle bassement, en fait j’attends que quelqu’un entre, afin de pouvoir sortir. C’est vrai que l’on n’avait pas envie de déranger. On aurait pu entendre une mouche volée, seuls les sanglots de parents, enfants ou amis se firent entendre.

La dame poursuivit en me disant : « Elle est très forte, j’ai déjà assisté à une de ses conférences à Bruxelles »

Au bout de trois quart d’heure de communion avec les morts, Malinka décida de faire une petite pause pour se désaltérer, tout en continuant à converser, mais cette fois avec la salle entière. Parler avec les

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morts, n’ayez pas peur et si vous entendez des voix, ne pensez pas que vous avez la berlue ! dit-elle.

« Bonjour Nadine, ça te va »

Beh ! C’est bizarre… Elle regarde dans ma direction. Je regardais interrogative Lulu qui se trouvait à ma

gauche, en prononçant ces paroles : elle me connaît, elle ? Car si elle me connaît, moi je ne l’a connais pas du tout. Me retournant vers la droite, je demandais à ma voisine :

« Vous vous appelez Nadine, car moi c’est le cas… »

« Il y a une Nadine dans la salle, elle se trouve dans le fond et à ses côtés, il y a une dame blonde avec un manteau blanc »

Pas de doute cette fois, c’est bien moi qu’elle désignait !

Je ne pouvais m’empêcher de penser : Je n’ai pas mis de photo moi… Qu’est-ce qu’elle me veut, celle-là… Bizarre. J’ai rien demandé… Septante-cinq têtes se tournèrent aussitôt dans ma

direction. Bonjour la discrétion ! Je me sentis rougir. Pas le choix, j’étais obligée de dire.

« Je suis Nadine »

J’ai un message pour vous, dit-elle.

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Oh non ! J’ai cru que mon cœur allait se décrocher, tellement il battait la chamade. Mes yeux me piquaient et les larmes ruisselaient sur mes joues.

« Il vous demande pardon pour le mal qu’il vous a fait car, il dit qu’à cause de lui vous êtes prisonnière de vos sentiments et qu’à cause de ce qu’il vous a fait, vous avez peur des hommes. Il dit Regretter !

Car vous êtes une personne bien et bonne, toujours là pour aider les autres. Et que vous avez été assez… Malheureuse ! »

La colère montait en moi et les sanglots se firent plus violents.

Demandez à ma Mère ! Quoi ? dit la dame. Demandez à ma Mère ! Désolée dit-elle : mais je ne comprends pas. Demandez à ma maman, elle est là-haut elle aussi

répondis-je. Elle ajouta : Vous avez été… Abandonnée. Et termine en me disant : Ce message vous a été

envoyé par une personne partie très récemment. En mon fort intérieur je pensais : Va te faire voir, si tu crois que je vais te pardonner !

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Chapitre 1 1962-1980

« 30 MARS 1962 » Voilà, je montrais le bout de mon nez à midi, dans

ma famille déjà riche de six demi-frères et de deux demi-sœurs. Je suis venue l’agrandir.

Croyez-moi, elle est bien compliquée en plus cette famille : pas de grands-parents ni paternel, ni maternel. Ils sont déjà hélas, partis retrouver d’autres cieux plus cléments. Quant à mes parents, ils avaient déjà chacun de leur côté avant veuvage, trois garçon et une fille.

Quand à ma mère, elle avait perdu un petit garçon à l’âge de 8 mois (Gérard) et avait déjà été enceinte de mon papa. Grossesse qui avait abouti à une fausse couche (des jumelles).

« 26 MARS 1963 » Ma sœur Nadette vint me rejoindre.

« 24 SEPTEMBRE 1966 » Ma sœur Charlotte fit son apparition.

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« 08 AOUT 1971 » Ma sœur Pitchounette vint compléter ce quatuor.

Ma famille du coté Paternel se compose de : Ly : époux de Liane (cinq enfants) Fernando : époux de Lisbeth (deux enfants dont

un seul à lui) Betty : épouse de Dan (six enfants) Jean : époux de Nicky (trois enfants)

Ma famille du coté Maternel se compose de : Nono : époux de Nitta (veuf en première noce

quatre enfants) Dédé : époux de (pas envie d’en parler) pas

d’enfants. Ils ont adopté ma petite sœur Pitchounette Fernando 2 : époux de Lise (deux enfants) Berthe : épouse de Jo (quatre enfants)

* * *

Je vais à l’école du village, je suis en classe gardienne. Mon institutrice s’appelait Sœur Louis-Marie je pense qu’elle l’a été pendant deux ans avant de partir en tant que missionnaire. Mais il est vrai qu’à l’époque, je cherchais plus à m’attirer les faveurs de Christophe, Simon-Pierre, Frédéric ou de Jean-François. Ils faisaient chavirer le cœur de plus d’une petite fille de quatre ans et il fallait batailler ferme

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pour se retrouver assise à côté de l’un ou l’autre. Moment de pur bonheur ! J’ai souvent la nostalgie de ces petits riens chers à mon cœur qui me replonge dans ces odeurs qu’ont les salles de classes. Gommes, crayons, craies et tableau mouillé en font des senteurs, des odeurs, si particulières.

Mais parfois d’autres souvenirs plus tristes viennent m’assaillir comme le décès de Monika, qui était la sœur d’une fille de ma classe. Elle ne manquait jamais de venir saluer la religieuse chaque matin. C’était un rituel avec pour habitude de passer la tête par la fenêtre, laquelle je pense était entrouverte à son intention.

Si je garde intacts en mémoire le souvenir de cette fille, c’est parce qu’elle était éclatante, rayonnante. C’était un rayon de soleil à elle seule. Elle illuminait ma journée malgré mon jeune âge. Si mes souvenirs sont exacts, elle nous a quittés à peine adolescente.

Quant à Sœur Louis-Marie elle avait fait ses bagages et nous avait laissé dans les mains d’une autre religieuse qui ne m’a pas tant inspirée, vu que je n’ai pas retenu son nom et qu’aucuns souvenirs si profondément enfoui comme des trésors, ne viennent titiller ma mémoire de cette 3ème année gardienne.

Dans ma petite enfance, c’est la venue de Charlotte qui restera un moment particulier. Nous vivions encore dans la maison à cette époque, je parviens encore à resituer les pièces dans lesquelles nous étions

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ce jour-là. Je précise que tous les trois mois ma mère changeait d’espaces, car elle disposait de six pièces qui lui permettait ce trafic.

Sous le feu de notre curiosité et de nos questions, le Dr Vandercammen qui avait accouché ma mère, nous déclara avoir transporté Charlotte dans sa sacoche, en l’ouvrant, il nous montra l’espace pour l’y déposer. Il est vrai qu’elle était toute petite et nous avions cru à ce gentil petit mensonge.

Ma vie à la maison c’était : lapins, cochons, chèvres, et oies, ainsi que mes petites bébêtes à moi mes souris blanche. Mon chien, un berger Allemand nommé Yerna et les poules. Sales bêtes à plumes. Dans mon plus jeune âge, elles m’ont marquées à un point tel qu’à ce jour encore, je tomberai en syncope si je devais me retrouver enfermée dans une pièce en leur compagnie. Ces bestioles, ne se gênaient pas pour nous sauter dessus, de planter leurs ergots dans nos petits mollets et de nous donner des coups de bec. Quant aux oies elles nous courraient après, nous pinçaient là où elles pouvaient nous atteindre, peu importe même si c’était au visage.

Doux parfums de pâtisserie en tout genre emplissaient la maison, il faut dire que mon papa de son métier était boulanger. Mais, c’était plus souvent ma mère qui mettait la main à la pâte, elle avait des doigts de fée et pouvait mettre la main à tout. Je lui ressemble beaucoup aujourd’hui dans certains

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domaines sauf la pâtisserie, suis pas douée. L’avantage, c’est de me permettre de garder la ligne.

En danse classique aussi j’étais agile, j’adorais faire des pointes et les gens m’y encourageaient. Même le médecin traitant lorsqu’il venait à la maison, ne manquait jamais de me faire enfiler mes chaussons.

Un jour, un frère nommé Fernando « le deuxième fils de papa » revint à la maison nous présenter sa compagne Lisbeth. Celle-ci avait déjà été marié, l’accompagnait sa fille prénommée Nan de son premier lit. (Il est vrai que je n’ai pas beaucoup de souvenirs de toute cette grande famille, étant plus âgées et en âge du service militaire obligatoire à cette époque. On ne les voyait, que quand ils avaient une permission)

J’les aime pas ! J’les veux pas chez moi, m’étais-je écriée en voyant le regard attendri de ma mère sur Nan. La jalousie venant s’ajouter à ma colère intérieure. Et dire qu’elle voulait que je retourne en Flandre avec eux, afin que je puisse aller à l’école de danse. On m’expliquait pour cela que je devais quitter ma mère. C’est ce qui me fit renoncer. Et puis j’avais pas envie d’aller habiter avec ces gens-là.

Je ne veux pas quitter ma maman… Jamais. De toute façon, je n’y serai pas restée bien

longtemps puisque peu de temps après, un second chalet fleuri à côté du nôtre, le leur. Je peux vous dire que je ne suis pas ravie de cette intrusion et que petite

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peste, je suis devenue. Nan en a fait les frais, mais je n’ai jamais eu le fond bien méchant, donc c’était toujours sans gravité et comme la chance ne m’a jamais beaucoup sourit, je me faisais pincer par ma mère et j’étais punie. Quant à mes chaussons de ballerine, je les ai enterrés dans le jardin. Je n’en ai plus jamais voulu d’autres… Que de regrets aujourd’hui, car passionnée… je l’étais.

Boum ! En avant !

Première année primaire. Souvenirs. Ceux-ci refont surface. Normal, vu que j’ai eu quelques petits pépins à cause de la Marie-Jeannette mon institutrice.

Voilà, celle-ci ne tolérait pas que l’on se rende aux toilettes pendant les heures des cours. Or j’ai toujours eu des problèmes de vessie, j’en ai encore et mon avenir dans ce domaine ne me laisse rien présager de bon. Âge oblige. Mes journées aux cours étaient pénibles, j’allais à l’école angoissée et cela se répercutait sur mes devoirs, de ce fait s’ensuivait des punitions de l’institutrice et pour couronner l’ensemble ma mère y ajoutait les siennes, sans chercher à savoir l’origine de mes mauvais points. Un jour, suite à un refus de la maîtresse d’aller aux toilettes, j’ai fait dans ma culotte devant mes camarades et ce fait fut rapporter à ma mère. En plus de la punition de l’institutrice, celle-ci voulu me donner une correction. Je l’ai vue prendre le martinet, j’ai couru me cacher chez ma sœur Betty (fille de

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papa) qui habitait la maison de mes parents. Quant à eux ils vivaient dans un tout nouveau chalet en bois qui avait été construit sur le terrain jouxtant le bâtiment principal. Une vieille carcasse de télévision fut mon refuge et pour cette fois échapper au châtiment. Partie remise, car un jour où mes notes avaient encore baissées, ma mère remis la main sur cet objet de torture. Vite chez ma sœur ! La porte de la salle de bain me protégerait, mais elle avait été plus subtile que moi et m’attendait au tournant dès que j’eus montré le bout de mon nez, j’y eu droit.

Aie… ! Pour avoir goûté quelques fois au martinet, je peux affirmer que c’est très douloureux. Mais, il y a pire comme douleur ! Croyez-moi.

Arriva enfin le jour des explications. Mais enfin, pourquoi as-tu des points comme ça ?

me demanda ma mère. Je dois souvent faire pipi maman et mademoiselle

Marie-Jeannette ne veut pas que j’y aille, alors j’ai mal au ventre !

J’irai lui en parler et arranger les choses, répondit-elle.

Mais elle n’a rien voulu entendre la chipie, j’ai dû continuer à aller quelques jours encore dans cette école, avant que le pédiatre le Dr Jadoulet ne voit d’autre solution que de me changer d’établissement.

Voilà, je fis mes deux premières années primaires dans une autre école en ville. Ça nous changeait du

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village de campagne. Pour ce faire, nous devions prendre le bus, matin et soir. J’avais des angoisses, mais vu mon âge je ne savais pas correctement définir mon appréhension. Juste ce sentiment qui me prenait, quand je mettais un pied dans le bus.

Mon papa est peut-être mort ? Vite le bus, plus vite s.v.p. Non rassure-toi Nadine, ton papa est là… Ouf !

La pression redescendait, pour réapparaître quelques jours plus tard, concernant ma mère. Au fil des semaines, j’ai fait taire ce sixième sens parce qu’il s’avérait non fondé. Pourtant !!!

Je changeais de chambre, partageant celle de Nadette. On avait abattu les cloisons de la mienne, afin d’en faire une chambre plus grande. Elle deviendra au finir la chambre parentale.

Un jour, mon papa parla avec Alberto n° 2, Papa était le n° 1 et il y avait un n° 3. Les trois Alberto l’un à côté de l’autre. Donc, le n° 2 raconta à papa, l’incendie de l’après-

midi chez Clémentine au village, car nous vivons à un kilomètre de celui-ci.

Il dit : « Si cela devait arriver ici, j’en aurai des dégâts » Évidemment c’était une ferme, le foin aurait vite fait de tout réduire en cendre.

Cette nuit-là dans ma nouvelle chambre, je fus réveillée, par des bruits bizarres !