m© 20 lundi 10 avril 1848. t7 ^ ' e
TRANSCRIPT
>
M© 20 Lundi 10 avril 1848. jre Année. 111 ^ ' , ,
T7A LIBERTE JOURNAL DE LYON» , _
!Chez M. MERA , libr.,rueLafont, 4, où l'on reçoit les annonces.
A l'administration des Facteurs lyonnais , rue d'Algérie , 2.
Chez M. BA3AT , imprimeur, à la Guillolière.
A PARIS, chez M. Lejotlivet, rue Notre-Dame-des-Victoires.
ABONNEMENT Un an. Six muis. Trois mois.
Lyon 24 fr. 13 fr. 7 fr.
Hors le Département .50 16 9
... ■ • ■ ■ i
10 centimes le numéro. Les lettres relatives à la rédaction doivent être adressées à M. Martial MERLIN,
rédact. en chef de la Liberté, chez M. Méra, lilir, r. Lafont,4.—Affranchir.
prix: de l'abonnement au .lonrnal
,|iiotî«li«n LIBKll'fÉ est fixé ainsi
qu'il suit ;
Un an. six mois, trois mois, un mois.
Lyon, 8*f. 13 f. II. 8f.
Béparteni. 30 16 Ô 4
ainsi
Lyon, 9 avril.
L'entrée de 60,000 Autrichiens en Lombardie, annoncée '
par le Moniteur de l'armée, dans un article dont on a pu re-
marquer l'énergique laconisme, dans notre numéro d'hier
mérite confirmation ; et pour notre compte nous sommes
étonné du mutisme de notre correspondancejparticulière à ce
sujet. Quoiqu'il nous soit difficile de nous rendre compte, au
juste, de la possibilité de réunir un corps si considérable,
avec aussi grande promptitude,|quand les troupes qui auraient
pu y concouru1 étaient encore à une grande distance de Ra-
dezk't,dont les forces étaient réduites à 12 à 15 mille hommes
environ, nous hésitons à écarter complètement [cette possi-
bilité en raison du caractère demi-officiel des communica-
tions auxquelles donne place ordinairement le Moniteur de
l'armée.
Si donc la nouvelle que nous avons reproduite était authen-
tique, le rôle de la France commencerait à se dessiner d'une
manière plus nette et plus arrêtée. Le nouveau ministre des
affaires étrangères, dans sa célèbre circulaire aux représen-
tants de la République Française à l'étranger, circulaire qui
peut être considérée comme un manifeste, a déclaré que le
nouveau gouvernement était résolu à respecter les nationalités
telles qu'elles avaient été déterminées par les traités de 1815,
mais que }a France interviendrait, s'il y avait lieu, pour écar-
ter tout ce qui tendrait à comprimer le réveil des peuples à l'indépendance et à la liberté.
II suit de là que la République française n'a pas à s'im-miscer dans les changements de forme que les peuples peu-
vent faire triompher dans leur propre nationalité ; mais que
quant aux peuples qui seraient parvenus à reconquérir la leur,
en déchirant les lambeaux restants des traités de 1815 depuis
longtemps méconnus et répudiés en fait par les puissances
contractantes, la France interviendrait pour qu'ils ne fussent
pas asservis de nouveaux.
La Lombardie, qui vient de rétablir son indépendance
d'une manière si héroïque, est maintenant purgée de la pré-
sence des armées autrichiennes ; c'est un l'ait accompli. Le
roi Charles-Albert, à la tète de ses troupes et poussé par la i
nation dont il dirige les destinées , a jeté résolument son
epée dans la balance ; la liberté a triomphé. Jusque-là au-
cune atteinte n'a été portée à la nationalité de l'Autriche, et
toute aggression contre la Lombardie n'aurait d'autre but que
de faire retomber l'Italie sous la domination étrangère, de
par le droit des traités de 1815. Le cas est prévu par la cir-
culaire si pleine de véritable noblesse , de juste fierté , de
M- Lamartine. Le moment est donc venu , pour la France , d aviser.
Certes, jamais aucune époque ne permit de le faire avec
P'us d'énergie. Les événements qui viennent de surgir sui-
ons les points du nord de l'Europe où la grande voix du
Peuple français a pu faire entendre le signal de la résurrec-10n (le la liberté, garantissent à notre pays toute la sécurité
possible ; ]a sympathie de la France pour tous les peuples
qui aspirent
à l'indépendance , l'élan de la nation qui se ré-e e en dons de toute nature au trésor de la République, les
folements volontaires, sont autant de symptômes qui doi-e_nt donner au gouvernement français la confiance et la force
i'in°eSSa
'.res
Pour cm
'isa
ger
dc P
res l
es événements et les di-
Jjjj^>«j»$me avec toute la dignité qui appartient à une grande
ou'îreStera a la nauteur de son œuvre n'en doutons pas. Mais
con'l SC
Presse
'les
moments sont précieux , et surtout s'é-utent avec une rapidité qui a quelquefois mis en défaut les
su
S,S
enereuses intentions. Des camps se forment, sans doute,
iourV ?,nllfre » mais ils ne seront encore dans quelques sont ,
C!Ua
.1'
t:'tat de
simple rassemblement de troupes. Ce
à fa ileS él(!ments d
'une
armée , mais tout est encore
nom,6 ?oxx\r consliluei'- Les généraux ne sont pas encore
sani' r 01'San,salion des services d'administration, de ' 0 aPProvisionnement n'est pas faite , et n'est encore
qn'en projet : tout cela est à faire ; et tout cela demande du
temps.
Quel rôle aussi l'Angleterre jouera-t-elle dans ces graves
circonstances ? Nul ne saurait le prévoir. L'histoire des
soixante dernières années ne permet pas de tenir le moin-
dre compte des protestationsde cette nation. Tous les moyens
lui sontbons pour arriver à ses fins; violation des traités, du
droit des gens, des droits de l'humanité môme , rien n'a été
négligé de ce qui pouvait servir ses .intérêts.
Pour notre compte, nous ne sommes pas de ceux qui ont
oublié la capture des bâtiments français,en pleine paix jusque
sur nos côtes,dans la baie d'Andierne; la prise de nos bâtiments
de commerce en pleine mer,sans déclaration de guerre préa-
lable; les brûlots de Boulogne, et ces trente mille soldats de
la plus valeureuse armée qui existât jamais, morts de misère^
de tortures et de faim sur les pontons de Portsmouth et de
Plimouth,et l'assassinat non encore vengé de Sainte-Hélène.
Et qu'on ne dise pas que la nation anglaise n'est pas res-
ponsable de tous cescrimes nous disons,nous, au contraire,
que la postérité lui en imposera la complicité morale. Il n'y
a pas de pays en effet où le ministère soit plus justiciable de
la nation qu'en Angleterre : eh bien ! les chambres n'ont-elles
pas donné unbill d'indemnité à tous les cabinets qui n'avaient
droit qu'à une unanime exécration? et le peuple anglais n'a-
t-il pas consacré ces crimes par la réélection des parlements
qui les avaient approuvés?
Non, non, qu'on ne s'y trompe pas; les déclarations de
sincérité du cabinet anglais actuel n'ont pas d'autre but que
de gagner du temps; et lorsque lé moment sera venu et qu'il
sera en mesure de prendre l'initiative contre nous sur tous
les points du globe à la fois, où notre marine et notre com-
merce peuvent s'étendre, ne trouvera-t-il pas un prétexte de
rupture dans la question des Iles Ionniennes dont les traités
de 1815 avait attribué à l'Angleterre un simple protectorat
qu'elle a bientôt trouvé le moyen de convertir en une occupa-
tion définitive.
Fions-nous, au surplus, pour le soin de tous ces 'graves
intérêts au gouvernement de la République qui a pris à [cœur
la dignité de la nation et qui saura se maintenir à hauteur de
cette mission d'un grand peuple.
Nous terminions l'article qui précède lorsque nous avons
pris connaissance du document ci-joint extrait du Courrier
Français qui ne justifie que trop bien nos pressentiments.
raient actuellement en voie d'exécution et nous parviendraient
sans danger. Il est à craindre que les circonstances présentes ne permet-
tent plus de pratiquer les négociations commerciales avec la
même facilité; La commission de défense ne se dissimule pas, nous le sa-
vons, l'importance de la question d'armement maritime; elle
siège, pour ainsi dire, en permanence; et nous connaîtrons
bientôt ses décisions à cet égard.
En attendant, nous reviendrons sur ces matières auxquel-
les la situation de nos relations extérieures prête un immen-
se intérêt;
Le ministère de la marine, d'après l'avis du Gouvernement
provisoire en général et du ministère des affaires étrangères
en particulier, avait donné l'ordre, il y a trois jours, de faire
un travail préparatoire sur l'armement de première classe en
casus belli des ports de France et des colonies.
Le gouvernement a été justement effrayé en s'apercevant
que l'armement seul des colonies nécessitait une dépense de
plus de 9 millions. Immédiatement la commission de défense
a été convoquée, et il a été arrêté qu'on se bornerait pour le
moment à un armement de première classe pour les ports
de premier ordre : Brest et Toulon ; que les trois autres ports,
Cherbourg, Lorient et Rochefort, ainsi que les colonies, se-
raieut pourvus seulement d'un armement de seconde classe.
En conséquence, des ordres ont été donnés pour la fabri-
cation immédiate du matériel de guerre nécessaire, et no-
tamment d'une quantité notable de projectiles.
Il a été décidé en même temps que les constructions de
navires seraient poussées avec la plus grande activité dans les
principaux ports de construction. Nous ne savons pas si le
matériel de bois, de fers et d'autres objets de toutes sortes,
dont les ports sont actuellement approvisionnés, permettra
de terminer assez promptement les vaisseaux qui sont en voie
d'achèvement. Ce que nous pouvons affirmer, c'est que, dans
certains arsenaux, et notamment à Rochefort, les approvi-
sionnements de bois avaient été faits sous l'ancien gouverne-
ment, principalement en vue des constructions de petits na-
vires et surtout de bateaux à vapeur.
Nous regrettons sincèrement que, vu l'urgence des cir-
constances et dans la prévision d'une guerre maritime, la
seule guerre possible aujourd'hui, le Gouvernement provi-
soire n'ait pas pris la précaution de favoriser, dès les pre-
miers jours de mars, l'entrée en franchise des bois et des
fers étrangers qui pourraient devenir nécessaires à l'arme-
ment prompt et économique de nos arsenaux.
Depuis celle époque nous aurions pu recevoir de notables
quantités de bois de Pologne et même de Russie, les deux
seuls pays du nord de l'Europe qui vendent à bon marché
les qualités supérieures de bois propres aux grandes cons-
tructions navales : il nous aurait été possible aussi de faire à
l'Amérique du Nord des commandes importantes qui sc-
Nonvelles d'Italie.
Le Noilvellisle de Marseille publie les nouvelles sùivahlés
d'Italie qui sont d'une grande importance et qui prouvent que
les lombards étaient bien dignes de la Liberté.
Des lettres datées du 6 courant, que nous recevons de Gênes,
démentent positivement le bruit qui a couru hier à Marseille
d'une sanglante défaite qu'auraient éprouvée, près de Vérone,
l'armée piémontaise et les volontaires Italiens.
Les seuls renseignements positifs parvenus à cette date du
théâtre de la guerre, portent que le général Radetzki s'ef-
forçait de concentrer toutes les forces autrichiennes aux en-
virons de Véronne, où il comptait établir son quartier géné-
ral. D'après les calculs de ce général, celte armée ne se se-
rait pas élevée à moins de quatre-vingts à cent mille hommes,
s'appuyant d'un côté à Véronne, de l'autre à Mantoue.
Mais les concentrations partielles des corps autrichiens
ont absolument échoué par les vigoureuses attaques des inï
surgés et des volontaires à Orsinovi et à Sonzino, ainsi que
sur les bords de l'Oglio. A Orsinovi, surtout, les Autrichiens
avaient déjà éprouvé de fortes pertes, lorsque arriva le régi-
ment sarde de Pineroles qui prit part à l'affaire. Attaquées
de tous côtés, lestroupes impériales durent battre en retraite,
laissant beaucoup de morts sur le terrain, et, assurent les; versions italiennes, 3,000 prisonniers.
Dans toutes les directions les Autrichiens ont rencontré
d^msurmontables obstacles à leur marche [sur Véronne. De
tous côtés, les corps francs Suisses, Piémontais et autres,
leur disputent le passage avec succès et font éprouver des
pertes incessantes. A Bagnolo, entre autres, un corps autri-
chien a été à peu près taillé en pièces. Huit cents prison-,
niers, un certain nombre de Hulans et cinquante officiers, sont restés au pouvoir des Italiens.
Cependant Radetzki espère encore pouvoir tenir à Vé-
rone. Une rencontre a dû avoir lieu déjà avec le général
Bès qui arrivait conduisant huit mille Piémontais.
Nou9 complétons aujourd'hui les nouvelles que nous avons
reçues hier de Naples par le Lombardo ; l'heure avancée à la-
quelle elles nous sont parvenues ne nous ayant point permis
d'en donner tous les détails.
Au moment où un conflit provoqué par le gouvernement
de Naples ensanglante les rues de cette capitale, il n'est pas
inutile de grouper tous ces faits pour comprendre l'inévita-
ble nécessité qui pousse de nouveau les Napolitains aux voies
extrêmes. Quant à une nouvelle forme constitutionnelle, les
épreuves tentées par ce peuple l'ont à coup sûr convaincu de
l'inutilité et de l'impuissance de ces compromis si souvent
violés par ses rois. Les Napolitains n'ont-ils pas vu encore
leur dernière constitution faussée dans son esprit et dans ses
applications par les tentatives coupables d'un roi parjure et
de ministres complaisants? Taat de perfidie, tant de déloyauté
l'ont assez autorisé à arracher ce dernier voile sous lequel un
prince incorrigible s'abritait pour couvrir ses projets réac-
tionnaires, projets manifestés au grand jour à ces derniers
instants. Les conséquences de ce dernier attentat, nos lecteurs
les connaissent : le canon grondait au moment oii\eLombardo
s'éloignait du golfe de Naples.
« La dissolution et le désarmement de la garde nationale
était un fait arrêté par le gouveruement, et l'on savait positi-
vement que le ministère en avait préparé le décret.
« Lord Minto est de retour à Naples ; le négociateur an-
glais a montré publiquement son mécontentement contre le roi, et se plaint hautement de sa versabilité. Le roi, de son
côté, est revenu sur tous les arrangements conclus avec la
Sicile, et a retiré ses promesses, résolu, dit-il,, à ne plus
traiter les Siciliens qu'en rebelles.
« Ces diverses circonstances, mais surtout le désarmement
projeté de la gar le nationale, dont le service est suspendu,
et le refus du roi de coopérer à l'affranchissement de la Lom-
bardie, ont irrité au plus haut point la population. Les Sici-liens annoncent l'intention de jeter des corps armés sur les
côtes de la Calabrc pour aider au mouvement, mais il est bien
probable qu'une révolution napolitaine les aura prévenus avant i
qu'ils n'aient passé le Phare.
« Les appareils de force déployé* à Naples sont des plus
imposants ; le peuple n'en paraît pas cependant bien intimité;
il manifeste, au contraire, une certaine confiance qui donne
une vive inquiétude au gouvernement. Ferdinand lui-môme
ne se dissimule pas la gravité de la situation, et s'apprête à
jouer son va-tout; il tient, depuis quatre ou cinq jonrs, trois
paquebots où il a placé ses bagages les plus précieux et son
trésor, abrités sous le Càstcllo-Wuovo, qui défend le palais
et le port. De là une évasion serait pour lui aussi prompte
que facile.
« On assure que la Sicile a offert à Charles-Albert de dix
à douze mille hommes pour envoyer au secours de la Lom-
bardie, en le priant toutefois d'aviser à leur transport. La
princesse Belgiojoso accompagnait ses compatriotes napoli-
tains, partis pour combattre en Lombardie. »
La Gazette de Saint-Pétersbourg publie le manifeste sui-
vant :
« Nous, Nicolas 1er. par la grâce de Dieu, empereur et auto-
crate de toutes les Russies, annonçons à tous ce qui suit :
« Après une paix longue et bénie, l'Europe occidentale se
trouve lout-à-coup en proie à des troubles qui nous mena-
cent de la chute des puissances légitimes et de tout ordre
social,
« Après avoir d'abord éclaté en France, l'émeute et l'anar-
chie se sont communiquées à l'Allemagne voisine et, se répan-
dant partout avec une impétuosité qui s'accroît en raison de la
•faiblessedes gouvernements,ce torrent dévastateur a fini par en-
vahir également les états impériaux et royaux de l'Autriche et
de la Prusse, nos alliés.
f< Et maintenant le crime , ne connaissant plus de bornes,
menacedans sa démence notre Russie, que Dieu nous a confiée.
Mais il n'en sera pas ainsi.
« D'après l'exemple sacré de nos ancêtres orthodoxes , et sous
l'invocation du Dieu tout-puissant, nous sommes prêts à tenir
tête à l'ennemi partout où nous le rencontrerons, et sans recu-
ler devant aucun sacrifice dans une union indissoluble avec no-
tre sainte Russie, nous défendrons l'honneur du nom russe et
l'inviolabilité de nos frontières.
« Nous sommes convaincu que chaque Russe, chacun de nos
fidèles sujets, se rendra avec joie à l'appel de son empereur, et
qu« notre antique mot d'ordre : Pour Dieu, le tzar et la patrie !
nous conduira encore cette fois à la victoire; et alors, dans un
sentiment de respectueuse gratitude , comme aujourd'hui dans
une ferme confiance en Dieu, nous nous écrierons tous ensem-
ble : Dieu est avec nous! reconnaissez-le, païens, et prosternez-
vous, car Dieu est avec nous !
« Donné à Saint-Pétersbourg, le 26 mars de l'année 1848
de la naissance de Jjsus-Christ, de notre règne le vingt-troi-
sième. « NICOLAS. »
L'adjudant général prince Gorlschakoff, gouverneur mili-
taire de Varsovie, a pris l'arrêté suivant :
« Bien qu'aucun événement n'ait encore troublé le calme
parfait qui règne à Varsovie , le gouvernement du royaume
considérant les circonstances actuelles , n'en croit pas moins
devoir prendre toutes les mesures de sûreté nécessaires pour
le cas où des malintentionnés entreprendraient de renverser
violemment l'ordre légal et de troubler le repos des habitants
de la ville. C'est pourquoi, au nom du prince gouverneur , les
obligations suivantes sont notifiées aux habitants de Varsovie :
•< S'il éclate des troubles dans la ville , il est défendu à qui
que ce soit dese montrer dans les rues.
« Ceux qui, au moment des troubles, se trouveront acciden-
tellement dans les rues serontjtenus de rentrerimmédiatement
chez eux. « Les propriétaires fermeront,immédiatement leurs portes ,
et ne les ouvriront que pour ceux qui rentreront du dehors ;
personne île sortira , jusqu'au complet rétablissement de l'or-
dre , hors les gens de service obligé.
« Tous ceux qui auront été arrêtés, ou qui seront vus dans les
rues parmi les perturbateurs seront justiciables des tribunaux;
tout honnête homme doit s'abstenir de rester même simple j
spectateur des troubles , et doit au plutôt s'éloigner du théâtre
du désordre. « Les propriétaires sont avertis que , s'il est tiré des fenêtres
d'une maison, le propriétaire, le gérant et les locataires dans le
voisinage desquels le coup aura été tiré, seront justiciables des
tribunaux dont le devoir sera de rechercher s'ils sont compli-
ces de l'attaque, ou s'ils ont voulu aidera la justice.»
mmiiMii I»M
tout attaché à en développer la fin en expliquant les mots i
liberté, égalité, fraternité. 11 a surtout insisté sur le mot «
fraternité, et cela sans doute parce que des manifestations, '
quelque'peu déplacées, avaient eu lieu les jours précédents
aux environs du Palais, où M. de Bourqueney continue de
résider.
Ce sont des jeunes gens qui se laissent pousser trop loin
par leur enthousiasme, trop loin surtout par rapport au pays
où ces manifestations avaient lieu. La très grande majorité
delà colonie les a blâmés, et il est probable qu'après les sa-
ges conseils du chargé d'affaires ces démonstrations ne se
renouvelleront pas.
M. le chargé d'affaires a fait valoir en outre, dans le mê-
me but, la considération que la Porte, par ses regards et
par ses faveurs pour la nation française, était en droit d'at-
tendre que la colonie française ne lit rien qui put porter at-
teinte à la tranquilité qu'elle tient à assurer dans le pays, et
surtout dans les quartiers européens.
M. le chargé d'affaires a recommandé l'union, la concorde,
la pratique de toutes les vertus qui ont rendu le nom français
si glorieux partout, et surtout en Orient. « Entrons franche-
ment, a-t-il dit , dans l'esprit de la révolution, la France gran-
dira encore, et nos enfants crieront avec plus de bonheur,
sinon avec plus d'enlhousiasmeque nous,OTt>e la République.»
La colonie a accueilli et répété ces paroles avec le plus vif
enthousiasme.
11 a été annoncé ensuite que demain mardi un service fu-
nèbre serait célébré à la chapelle de l'ambassade. Personne
n'y manquera.
La Turquie que pense-t-clle ? que fait-elle en face d'un
pareil mouvement? Elle attend, elle se réveille pour deman-
der ce qui se passe en Occident, pour s'informer s'il n'y a
pas quelque danger à craindre pour elle en ce moment La
flotte a été mise en état de prendre la mer. Ordinairement
ce n'était que vers le mois de mai que cette opération avait
lieu.
Une chose digne de remarqne c'est que les Ottomans, mal-
gré les griefs qu'ils croyent avoir à faire valoir contre la
France , voient avec plaisir que le peuple français son plus
ancien et plus fidèle allié redevient fort, et s'apprête à peser
de son ancien poids sur les destinées de l'Europe.
On se démande si la Turquie reconnaîtra la République
française. La question avait été soumise au sultan avant les
dernières nouvelles venues de Vienne et d'Allemagne. Le
Sultan avait répondu : « Neus voulons que le peuple soit-heu-
reux, que tous les hommes aient leur part naturelle au bien-
être. Si les Français croient être plus heureux sous la Répu-
blique que sous la monarchie, pourquoi ne pas acceptcravec
empressement le nouveau gouvernement? » La Russie , la
Prusse et l'Autriche faisaient des observations et même des
notes ; cela faisait différer, et, du reste, la proposition n'a-
vait pas été faite directement par l'ambassade à la Porte. Les
Turcs ne demanderont pas mieux que d'être les alliés et les
amis de la République française.
Le gouvernement turc laisse aux européens toute liberté
pour manifester les transports qu'excitent en eux les événe-
ments qui s'occomplisscnt en Occident.
Hier au soir, les israélites toscans résidant dans le pays
ont donné un banquet de cent couverts pour célébrer la ré-
surrection de l'Italie. Ce banquet était présidé par le chargé
d'affaires de Toscane. Des représentants français, sardes,
napolitains, romains, suisses, y avaient été invités. La plus
grande joie et le plus vif enthousiasme ont régné parmi les
convives pendant les huit heures que la réunion a duré. Une
' tribune avait été placée au milieu de la salle, plusieurs ora-
teurs l'ont successivement occupée avec beaucoup de di-
gnité. Ce qui a surtout étonné ce sont des discours remar-
quables que des jeunes gens israélites ont fait à cette occa-
sion. On aurait eu de la peine à attendre autant de jeunes
gens de cette nation, qui passe pour être dépourvue d'ins-1 miction.
\ i Le représentant du pape est malade depuis quelques jours.
> Cette maladie a donné lieu au brûit, dénué de fondement,
qu'il avait été l'objet d'une tentative d'assassinat de la pari
s d'un autrichien.
ï Le traité conclu entre la Turquie et la Perse vient d'être s ratifié. (Garde National.)
ir^m rt^i I^I fi^i t mi
ne pas se porter eux-mêmes comme candidats aux élections
quoiqu'il ne leur défende pas d'accepter la députation n
'
leur serait offerte spontanément. 'Ul
— Une réunion des porteurs de bons du chemin de fP
d'Orléans a eu lieu hier, et elle a entendu le rapport des dé'
légués qu'elle avait nommés précédemment pour entend/
les propositions du conseil d'administration de la compagnie
Deux propositions ont été soumises aux porteurs. D'après]'
première , les bons seraient remboursés , savoir : 10 OiO gu
comptant, et 90 0r0.-cn obligations anciennes remboursables
à 1250, et qui seraient livrées aux porteurs de bons au cours
de 800. Elles rapporteraient un intérêt de 50 fr. par an
D'après la seconde combinaison les bons seraient remboursés
10 0(0 en argent, et 90 0[0 en deux ans par paiements tr
[_
mestriels, avec bonification d'intérêt à 5 0j0. Cette dernière
proposition a été accueillie favorablement, mais comme toUs
les porteurs de bons n'avaient pas pu être convoqués, une au-
tre réunion sera annoncée pour l'adopter, s'il y a lieu, d'une
manière définitive. La compagnie consent à accorder av
,x
porteurs de bons et d'obligations un privilège sur les futUrs
intérêts et dividendes des actions.
— On annonce la création d'une nouvelle classe à l'insti-
tut national de France. Elle prendrait la dénomination de
Classe des arts et métiers et dépendrait de l'Académie des
sciences morales et politiques.
— Le Ministre de la marine, s'occupe dit-on d'organiser
une commission chargée d'étudier toutes les questions qui Se
rapportent aux intérêts et à la situation des capitaines de la
marine marchande.
— M. de Lamartine a eu hier une longue entrevue avec le
chargé d'affaires de Prusse, par intérim. Immédiatement
après cette conférence, un courrier extraordinaire est parti
pour Berlin.
—M. Nestor Roqueplan, ancien directeur de l'Opéra, vient
dit-on de former une association avec le Grand-Théâtre de
la Reine à Londres.
— On dit que le gouvernement provisoire vient de décider
qu'une division navale serait envoyée dans les mers du
Nord.
— Un ukase de l'Empereur de Russie en date du 12 mars,
ordonne la rentrée à leurs corps respectifs de tous les ma-
rins en congé. Cela prouve que le czar est résolu à mettre
sur le pied de guerre, non-seulement son armée de terre
mais aussi ses flottes. La mesure concerne les marins des cô-
tes de le Baltique et de la mer Noire.
— Il parait certain que le gouvernement provisoire songe
à faire verser à tous les fonctionnaires qui ont versé des cau-
tionnements, une somme égale à celle qu'ils ont déjà four-
nie.
— On lit dans le Moniteur universel :
Un décret porte ce qui suit :
Le montant des souscriptions en faveur des blessés de la
révolution de février est affecté spécialement à la Commission
des récompenses nationales.
Les fonds resteront déposés à l'Hôtel-de-Ville, à la caisse
municipale; mais le trésorier ne délivrera aucune somme
que sur les bons du citoyen Albert, président de la Commis-
sion des récompenses nationales.
— Un arrêté du ministre de l'intérieur porte ce qui suit:
La 6e division du ministère de l'intérieur, comprise sous
le nom général de division des beaux-arts , est partagée en
[ trois directions distinctes et indépendantes l'une de l'autre ,
' savoir : U
\ 1° Direction des musées nationaux, comprenant tout ce qui
se rapporte au service, à la direction et à la conservation des
musées ■dépendant de l'ex-liste civile des anciennes résiden-
ces royales et de l'ancienne direction des beaux-arts.
2° Direction des beaux-arts, comprenant tout ce qui a rap-
s port à l'art actuel, aux travaux, récompenses, encourage-
ments et secours aux artistes, aux expositions de peinture ,
sculpture , architecture et gravure, aux fêtes publiques et à
la direction du conservatoire de musique et de déclamation,
et à celle de l'école des beaux-arts, enfin à la surveillance
* des monuments historiques.
3? Direction de la librairie, de la littérature et des théà-
e très, comprenant tout ce qui a rapport à l'art dramatique , à
la direction morale des théâtres, au développement de l'in-
dustrie des éditeurs-libraires et imprimeurs aux encourage-
ments à la littérature et à tous les travaux qui concernent
l'art de penser et d'écrire.
— Un dernier versement effectué entre les mains du maire
provisoire de Lyon, par iM.le général commandant la 7e divi-
sion militaire, porte au chiffre total de G,204 fr. 86 c. la
e souscription patriotique de la garnison de Lyon,
s, Dans ce chiffre , ne sont pas comprises d'ailleurs les of-
i- fraudes de la direction d'artillerie et du batailon d'ouvriers
i- d'administration versées directement â la mairie par les chefs m de ces corps.
o- Certes de tels actes honorent l'armée aux yeux de tous
e- et prouvent suffisamment que tous les membres de la faillit
s- militaire sont bien dignes d'exercer leurs droits de citoyens,
Or puisqu'ils en acomplisscnt si généreusement et fraternelle-
'r- meut les devoirs.
u- —Aujourd'hui à dix heures, les deux bateaux à vapeur du
ne Rhône, la Belle-Poule et VAigle ont déposé sur le quai de I»
Chanté le 20e régiment d'infanterie légère arrivant des oV
ir, parlements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône. Ce beau
de régiment fait partie de la lre
brigade de la 2" division d'infa^
ne terie de l'armée des Alpes dont le quartier général sera»
n- Lyon, et restera dans nos murs.
■' Circulaire du ministre de l'intérieur aux commissaires gêfà
ils vaux des déparlements.
ni- RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. Jlls
Liberté. — Égalité. — Fraternité.
il,. Citoyens commissaires, ,
de j Nous louchons aux élections. Encore quelques jours et >e
L'affaire Léotade vient de se terminer devant la cour d'as-
sises du département de la Haute-Garonne par la condam-
nation de l'accusé aux travaux forcés à perpétuité et à l'ex-
position , comme coupable dé tentative de viol et de meurtre
sur la personne de la jeune Cécile Combelte , âgée de moins
de quinze ans. Le condamné a entendu sa sentence sans ma-
nifester d'autre émotion qu'une vive rougeur sur le visage ;
mais sa pâleur a reparu aussitôt ; puis il a baissé les yeux, et
est, resté dans une immobilité parfaite jusqu'au moment on
le président a donné l'ordre aux gendarmes de le reconduire
en prison. Il s'est retiré sans lever les yeux.
PARIS, g avril i848.
(Correspondance particulière de la LIBERTÉ. )
— M. Lcdru-Rollin vient d'envoyer une nouvelle circulaire
aux Commissaires du gouvernement près les départements,
au sujet des prochaines élections générales, et dans un nou-
veau document, il prend un langage ferme pour recomman-
der à ses agents de diriger les élections , mais seulement au
moyen de l'enseignement viril, en organisant des réunions po-
pulaires, en mettant chacun , même le plus humble , en de-
meure d'y produire sa pensée, afin que le peuple puisse dis-
tinguer ceux qui méritent l'honneurfie le représenter. Péné-
trez-vous de cette vérité, dit M. Ledru-Rollin, que nous mar-
chons vers l'anarchie, si les portes de l'Assemblée sont ou-
vertes à des hommes d'une moralité et d'un républicanisme
équivoques.
Nous remarquons surtout que M. le ministre de l'intérieur,
dans cette circulaire, recommande aux Commissaires de
s'opposer aux candidatures des membres de l'ancienne
chambre des députés, qui se contentaient de réclamer d'in-
signifiantes réformes électorales. Il ne veut pas de républi-
cain du lendemain , et il recommande de les écarter , parce
qu'à la moindre secousse leurs ames se troubleraient, et ils
affaibliraient la représentation nationale de toutes les incerli-
I ludes, de toutes les transactions familières aux opinions
chancelantes et aux dévouements d'apparat.
I Enfin, M. Ledru-Rollin recommande aux Commissaires de
ILevasat.
Constantinople, le 26 mars. ,
Le Scamandre, arrivé ici il y a quatre jours, a apporté la
nouvelle que M. de Bourqueney était révoqué de ses fonctions
d'ambassadeur de France à Constantinople, et que M. Cor,
premier drogman de l'ambassade, était nommé, provisoire-
ment, chargé d'affaires de la République française. Immédia-
tement M. Cor a invité tous les fiançais résidant, ou de pas-
sige à Constantinople, à se rendre à l'ambassade pour y re-
cevoir une communication.
Hier la colonie s'est réunie au palais, où M. Cor, s'est em- i
pressé de lui annoncer les changemets qui venaient d'avoir j
lieu, et parlant de la circulaire de M. Lamartine, il s'est sur- j
, fnneais tout entier usant de sa souveraineté si gloneu- t
fcll|) pUnciuisc proclamera les noms de ses mandataires. sera^lJp~LH
ce „
rand acte de sa toute puissance ; il est a
A'aVe
T le gouvernement né de la révolution, chargé de r i»
ile q
r intacte et pure la victoire populaire, expose une c
conserve ^ .pensée à ceux qui le représentent et le dé- n llC
Tntesur toute la surface de la République. b
fendent .s"us Vai dit
. des
élections dépend l'avenir du pays, d
^ Lent républicaines elles lui ouvrent une ère brillante tl Sincerem ^ ^ ^ Réactionnaires ou même douteuses, r de condamnent à de terribles déchirements. Votre cons-ellCS ffnrt a donc été, doit être encore d'envoyer à l'Assem- d talU
ationale des hommes honnêtes, courageux et dévoués bkl!'Ua mort à la cause du peuple. « 3 T ici se présente une question que les partis ont dena- t
, , sU
r laquelle il convient de s'appliquer sans faiblesse 1
luree e ^
TICENCC. L
c lemps des ruses et des fictions est pas-
°' Nous sommes assez forts pour être vrais. \ SL'r Gouvernement doit-il agir sur les élections ou se bor- t
t en surveiller la régularité ? " l 'hésite pas à répondre que, sous peine d'abdiquer ou t
• de trahir, le gouvernement ne peut se réduire à enre-mem
^Y jes procès-verbaux et à compter des voix, il doit éclai- z
SlS
Ja p
rance et travailler ouvertement à déjouer les intri- t
!rues de la contre-révolution, si, par impossible elle ose rele-
Ve Est-ce à dire que nous imitons les fautes de ceux que
savons combattus et renversés! Loin de là. Ils dominaient I
"la cor
ruption et lc mensonge, nous voulons faire triompher i
\a vérité. Us caressaient l'égoïsme, nous faisons appel aux i
entimenls généreux. Ils étouffaient l'indépendance , nous <
lui rendons un libre essor. Ils achetaient les consciences, i
nous les affranchissons, qui y-a-t-il de commun entre eux et :
n°us ? . • ■ i v Mais c'est précisément, parce que leurs odieuses pratiques
ont profondément altéré les mœurs des classes officielles,
qu'il est nécessaire de parler haut et ferme, et de détruire
les semences d'erreur et de calomnie répandues par eux si
longtemps. Quoi ! nous sommes libres d'hier: il y a quelques semai-
nes encore, nous subissions une loi qui nous ordonnait avec
amende et prison de n'adorer, de ne servir, de ne nommer
que la monarchie; la République était partout représentée
comme un symbole de spoliation, dé pillage, de meurtres et
nous n'aurions pas le droit d'avertir la nation qu'on l'avait éga-
rée', nousn'aurions pas le droit de nous mettre perpétuellement en communication avec elle pour lui ouvrir les yeux?Hommes
publics sans prévoyance et sans foi politique, nous laisserions
insulter notre drapeau, nous nous exposerions à l'ensanglan-
ter dans une guerre civile, pour n'avoir pas osé le déployer
librement! Non, nous ne méconnaîtrons pas à ce point notre devoir;
apôtres de la Révolution, nous la défendrons par nos actes,
nos paroles, nos enseignements. Vigilants et résolus contre
ses ennemis, nous lui conquerrons des partisans en la faisant
connaître. Ceux-là seuls qui ne la comprennent pas, peuvent
la redouter. Ces principes, citoyen commmissaire, tracent la ligne de
votre conduite, s'il vous était possible de vous multiplier, d'ê-
tre partout à la fois, de mettre à chaque heure votre pensée
en contact avec la pensée publique, vous ne feriez rien de
trop. Digne missionnaire des idées nouvelles auxquelles le
monde appartient, vous prépareriez leurpacilique avènement.
Ce qu'il y a de praticable dans cette laborieuse tâche doit être
accompli par vous, par vos amis, par vos écrits, par vos dis-
cours; répandez la lumière à flots. Qu'à tous les yeux bril-
lent dans son éclat majestueux lu grande et noble ligure de la
République régénérant l'humanité par sa puissance morale, ef-
façant les distinctions de classes, appelant tous les citoyens à
la réalisation politique du dogme de la fraternité, dégageant
le travail et l'intelligence des entraves qui l'étouffent, faisant
enfin de notre admirable France, la plus libre, la plus heu-
reuse, la plus forte des nations !
Ainsi s'exercera votre influence ; l'intimidation et la vio- !
lence provoquent les révoltes, la corruption dégrade et mine
le pouvoir; l'enseignement viril est la seule arme dont puis-
sent se servir les chefs révolutionnaires du peuple : elle leur
suffit pour triompher de toutes les résistances.
Mais afin que cet enseignement soit fécond, puisez vos
inspirations aux sources vraiment populaires. Que partout des
réunions soient organisées ; que chacun, même le plus hum-
ble, soit mis en demeure d'y produire sa pensée. Dieu, qui
seul a connu si long-temps les misères du peuple, seul aussi,
connaît les trésors de bon sens et de moralité que recèlent les
'nasses ; brisez la couche épaisse qui les enfouit encore.
n *'ns'j profondément et pacifiquement remué, le pays, mal-
^e'e peu de temps qui lui a été laissé pour se recueillir et se
J^eonnaiire, pourra distinguer ceux qui méritent l'insigne
°nneur de le représenter; Dans toutes les occasions où vous
ez appelé à le guider, pénétrez-vous de cette vérité que
son? marcnons vers
l'anarchie, si les portes de l'Assemblée ouvertes à des hommes d'une moralité et d'un républi-
Ca",s«ie équivoques. eux qui onl adopté l'ancienne dynastie et ses trahisons,
nieg
x.^
u'limitaient leurs espérances à d'insignifiantes réfor-
, électorales, ceux qui prétendaient venger les mânes des H(jp(-\Q fin fi* ' * O
son l <Jvrie1') en courbant lc front glorieux de la France
peu 1 ^a'n d un cnfant' ceux-là peuvent-ils être les élus du lion '6 Vlctoricux ct souverain, les ■instruments de la Révoln-
ins!)ilrC Conscience a
répondu. Quelle confiance peuvent-ils
fane' A °eU* don'' le cœur ne scsl Pomt ouvei't aux souf-scs ! PeuP,e> et dont l'esprit a si long-temps méconnu
vœux et ses besoins?
lutionregard
)eraiem
~'ls paS eux
-mémes
comme un défi à la Révo-lution TG. hom
mes qui ont attaqué, calomnié la Révo-. devinssent aujourd'hui les organisateurs de la constitu-
tion républicaine. c
Eh bien ! puisque le choc impétueux des événements leur
a subitement dëssîlléjles yeux, soit, qu'ils entrent dans nos c
rangs ; mais qu'ils n'aspirent ni à nous commander ni à nous a
conduire. Qu'ils marchent à l'ombre du drapeau du peuple,
mais qu'ils ne songent pas à le porter. A la moindre secousse, >'
leur amc se troublerait,et,revenant malgré eux aux convictions
de toute leur vie, ils affaibliraient la représentation nationale *'
de toutes les incertitudes, de toutes les transactions familiè-
res aux opinions chancelantes et aux dévoùments d'apparat. :l
Que ce peuple s'en défie donc cl les repousse. Mieux vau-
drait les adversaires déclarés que ces ennemis douteux. '
Citoyen Commissaire, ce qui fait la grandeur du mandat
de représentant,, c'est qu'il investit celui qui en est revêtu ^
du pouvoir souverain d'interpréter et do. traduire l'intérêt et f
la volonté de tous. 1
Or, celui-là seul en usera dignement, qui ne reculera de- c
vant aucune des conséquences du triple dogme de la liberté,
de l'égalité, de la fraternité. 1
La liberté , c'est l'exercice de toutes les facultés que nous (
tenons de la nature, gouvernées par notre raison.
L'égalité, c'est la participation de tous les citoyens aux
avantages sociaux, sans autre distinction que celles de la vertu (
et du talent.
La fraternité , c'est la loi de l'amour unissant les hommes
et de tous faisant les membres d'une même famille. !
De là découlent : l'abolition de tout privilège, la réparti-
tion de l'impôt en raison de la fortune, un droit proportion- 1
nel erprogressif sur les successions, une magistrature libre- '
ment élue et le plus complet développement de l'institution
du jury, le service militaire pesant également sur tous, une
éducation gratuite et égale pour tous, l'instrument du travail 1
assuré à tous, la reconstitution démocratique de l'industrie
et duerédit, l'association volontaire partout substituée aux impulsions désordonnées de l'égoïsme. 1
Quiconque n'est pas décidé à sacrifier son repos , son ave-
nir , sa vie au triomphe de ces idées, quiconque ne sent pas
que la société ancienne a péri, et qu'il faut en édifier une
nouvelle, ne serait qu'un député tiède et dangereux. Son in-
fluence compromettrait la paix de la France.
J'ose croire, citoyen Commissaire, que ces pensées sont
les vôtres , et qu'elles trouveront en vous un interprête sûr
et dévoué. Laissez-moi vous dire que vous ajouterez à l'auto-
rité morale des résolutions qu'elles vous inspireront en don-
nant l'exemple de l'abnégation personnelle et de la réserve
dans la recherche des suffrages. Ce serait bien mal compren-
dre , ce serait abaisser votre mission que de la consacrer à
faire réussir votre candidature. Votre dignité en souffrirait
autant que le pouvoir de la République. Si vos concitoyens
viennent à vous , acceptez leur mandat comme la plus noble
récompense de vos travaux; mais gardez-vous de solliciter ce
qui cesserait d'avoir du prix lc jour où on pourrait soupçon-
ner que le commissaire a fait le député. Le gouvernement
vous tiendra compte du soin avec lequel vous vous confor-
merez à celte partie de ses instructions. N'oubliez pas que
nous nous devons tous au pays, qui attend de nous de gran-
des choses, et que l'heure est venue d'élever notre âme au-
dessus de toutes les préoccupations de l'intérêt privé.
Le membre du gouvernement provisoire , ministre de l'in-
térieur,
LEDRU-ROLLIN.
— Par arrêté du gouvernement provisoire, les magasins
de la halle aux grains de la ville d'Amiens et ses annexes
pourront continuer à recevoir les marchandises déposées en exécution du décret et des arrêtés précités.
L'entrepôt réel des douanes de la ville de Strasbourg et ses
annexes pourront continuer à recevoir les marchandises dé-
posées en exécution du décret et des arrêtés précités.
— Mercredi matin, un accident a eu lieu sur la ligne de
Corbeil. Le convoi parti à huit heures de cette ville, a ren-
contré à son arrivée à Paris une locomotive qui, sur la mê
me voie, allait remorquer le train partant pour Orléans. Un
choc s'en est suivi. Ls commotion a été violente. Le con-
ducteur du train de Corbeil a été jeté sur la voie adjacente et
grièvement blessé. Le wagon de marchandises a déraillé.
Un voyageur a été contusionné, mais peu grièvement.
— Les infractions à la circulaire du maire de Paris qui
défend les décharges d'armes à feu, etc., sont reprimées avec
une juste sévérité par la population : dans la soirée du 5
mars, deux individus ayant tiré deux coups de fusil de leurs
fenèlrcs dans lc quartier de la Cité, ont pu voir à l'instant
même leur maison cernée parles passants, qui onl réclamé
leur arrestation près d'une patrouille de la garde nationale :
les gardes nationaux, faisant choit à cette demande, ont arrê-
té ces deux hommes et les ont conduits au poste voisin , aux applaudissements de la foule.
cour en est touchée et vous remercie.
M. l'avocat-général Pinard sollicite une déclaration de cir-
constances atténuantes , qui permette à la cour de s'associer
ii l'indulgence du jury. Après une courte délibération , le jury rapporte une décla-
ration de non culpabilité. M. le chef-du jury : Nous avons agi ainsi en considération
de la digne femme qui...
M. le président : Permettez, monsieur , vous n'avez point
à exprimer une pensée, que la cour comprend à merveille.
L'accusé est uns immédiatement en liberté après une cour-
te allocution de M. lc président.
Dans l'affaire qui suit, c'est encore un jeune homme de
18 ans qui comparaît, accusé d'avoir volé 20 fr. ct différents
effets d'habillement au préjudice de son cousin , Jean Auber-
non , qui lui a donné l'hospitalité pendant qu'il était sans
ouvrage , ct d'avoir, en outre, falsifié son livret.
Qu'appelle les témoins. Se présente devant la cour un
jeune homme d'une figure expressive et intelligente , qui
déclare s'appeler J.-B. Aubernon , âgé de dix-neuf ans.
M. le président : C'est chez vous que logeait l'accusé ?
Le témoin : Il était sans asile ct sans ouvrage , je l'ai re-
cueilli. — Combien gagnez-vous ?
— Je gagnais alors 45 sous par jour, et je lui donnais 20
sous. M. le président : Nous devons vous dire qu'une conduite
pareille est celle d'un digne ouvrier, d'un bon parent ; vous
avez montré du désintéressement et de la générosité.
L'accusé, en pleurant : Je n'avais rien
J.-B. Aubernon : Tu n'avais rien ! mais il fallait me le dire,
est-ce que je t'aurais abandonné.
M. l'avocat-général Pinard déclare ne pas persister dans
l'accusation. Vous avez été émus, comme nous avons été
émus nous-mêmes, dit le magistrat, dans l'affaire actuelle,
par la conduite d'un ouvrier qui partage son salaire ; dans
l'affaire qui précède celle-ci, d'une pauvre femme qui sert
de mère à un enfant sans pain... Des traits comme ceux-là,
qui montrent ce qu'il y a de vertus dans les classes popu-
laires, sont de nature à nous donner une foi entière dans les
destinées de notre pays....
Après une courte délibération, le jury rapporte sur toutes
les questions un verdict de non culpabilité. M. le chef du ju-
ry remet en même temps sur le bureau de M. l'avocat-géné-
ral un petit rouleau de papier, contenant 20 francs, destinés
à M. J.-B. Aubernon.
Après l'arrêt d'acquittement, M. J.-B. Aubernon est rap-
pelé devant la cour.
M. le président: Je vous félicite de nouveau, au nom de la
Cour, de votre conduite ; prenez cet argent qui vous est des-
tiné.
Aubernon : Mais, M. le président, je vous remercie, je n'ai
besoin de rien ; j'ai mon travail.
M. le président: Ne vous méprenez pas; c'est un homma-
ge que MM. les jurés ont voulu rendre à votre conduite ; iis
ont voulu s'associer à votre bonne action. Que la Cour me
permette de leur adresser aussi nos remerciments.
COURS ET TRIRUNAUX.
La cour d'assises de la Seine a été avant-hier le théâtre de
scènes touchantes , et qui ont vivement ému l'auditoire.
Dans une affaire figurait un jeune hommede 18 ans, pâle,
maigre, accusé d'avoir volé 180 fr. au paéjudicc de son
maître. Le jeune homme avouait en pleurant une faute à la-
quelle il avait été entraîné par des camarades. Une pauvre
femme du peuple dont les vêtements accusaient la misère ,
venait donner sur ce jeune homme, les renseignements les plus favorables.
M. le président Taillandier : Qu'ètes-vous à ce jeune hom-me ?
La pauvre femme : C'est moi qui lui ai servi de mère... Je
n'avais pas d'enfant alors, et quoique nous fussions pauvres,
mon mari et moi , le pauvre petit était si misérable, que
nous l'avons élevé et .nourri. Hélas ! si j'avais su la position
dans laquelle il se trouve, je me serais arrangée de manière à indemniser son maître.
M. le président : Une pareille conduite vous honore ; la
BSTÉ1IEUH.
ALLEMAGNE.—Sckleswig-Holslein.—Rendzbourg, 2 avril.
— Des lettres particulières nous apprenent que des ministres
danois, Kunth et Orla Lehraann, ont offert au gouvernement
prussien quelques concessions insignifiante , si le roi renon-
çait à envoyer des troupes dans le Holstcin , mais ou leur a
répondu que le roi avait déjà donné aux troupes l'ordre de
partir.
L'ennemi a occupé le bourg de Gravenstcin appartenant au duc d'Augustenbourg.
8RAND-DUCHÉ DE BADE. — Carlsruhe, 31 mars. —
Dans quelques jours l'armée hadoise sera forte de 20,000
hommes. L» landeweher est appelée. Les Russes arrivent de
tous les côtés. Rastatt sera occupée par 5,000 hommes, dont
un tiers Autrichiens. Si les bataillons volontaires, partis de la
Suisse et de Paris, ne prennent pas le parti de marcher vers
le Schleswigou contre la Russie, ils seront reçus d'une rude
manière à notre frontière.
Des bords du Mein, 2 avril. — On écrit du Dancmarck que
le roi s'est jeté dans les bras de la Russie, et que cette puis-
sance lui aurait promis sa protection.
PRUSSE. — Berlin, 3 avril. — Hier, la nouvelle s'était ré-
pandue que l'empereur de Russie avait passé deux jours à
Varsovie, et avait promis aux Polonais de rétablir l'indépen-
dance de la Pologne s'ils voulaient accepter le duc de Leuch-
tenberg ou le grand-duc Constantin pour roi héréditaire.
Celte nouvelle, qui avait produit une impression profonde ,
était dénuée de fondement. Suivant une autre nouvelle, l'em-
pereur aurait fait pendre immédiatement treize émissaires
polouais, arrêtés dans la Pologne russe. Nous attendrons,
avant d'y croire, la confirmation de celle nouvelle.
— On lit dans la Gazette des Postes de Francfort ce qui
suit, sous la rubrique de Coblenlz, 1er avril :
Aujourd'hui, nous avons reçu la nouvelle que le 9' régi-
ment de hussards, en garnisonà Sarrelouiseta Sarrebrouck,
a eu un engagement avec les prolétaires .français, et qu'il a
perdu dix à douze hommes, mais il a fini par remporter la
victoire. Noire forteresse est mise on état de guerre. Personne ne
croit à 1» vérité de la nouvelle arrivée par le télégraphe, sui-
vant laquelle les Russes auraient déjà franchi la frontière.
ANGLETERRE. Londres, 6 avril. Dans la séance de la cham-bre des communes, S. G. Grey a déclaré que les officiers judi-ciaires de la couronne étaient d'avis que le projet des chartis-tes de Londres était illégal.
Le même ministre a déclaré que le lendemain, 7, il deman-derait l'autorisation de présenter tm bill pour la plus grande
'sô'relé de la Couronne ét du gouvernement du royaume. La semaine prochaine, la reine doit se rendre à Osbom Hoc-
se (Ile de Wighl). Par ordre du gouvernement, il a été transporte de la Tour de
Londres, pour être mises à la disposition des diverses stations de la police, beaucoup d'armes à feu et de coutelas.
. NOUVELLES EOCAJLES.
— Ce matin a été célébrée, à l'église Saint-Bonavcnture,
la fête funèbre commémorative des journées d'avril. Un dé-
tachement de chaque compagnie de garde nationale avait été -convoqué , et a stationné sur la place ; Paffluence était im-
mense. Au milieu d'un silence imposant, le citoyen Arago a prononcé un discours qui a été chaleureusement applaudi. La
cérémonie s'est terminé comme elle avait commencé, avec un ordre parfait.
— Au moment où nous écrivons, les légions de la garde
nationale sont en marche pour se rendre sur la place Bellecour,
où elles doivent être passées en revue par le général Ncu-
mayer, commandant supérieur.
— Ce matin de bonne heure, le tambour appelait, sous les
armes, la 3e légion de notre garde nationale. Le but de cette
réunion éttit tout fraternel. Il s'agissait d'accompagner hors
des murs de Lyon le 66° régiment d'infanterie de ligne, qui
va prendre ses cantonnements à Vareppe, à Morians, à Rives
elàTullius, comme appartenant à la 2ebrigade delà Indivi-
sion d'infanterie de l'armée des Alpes.
Les adieux à ce beau régiment ont été pleins de sincérité
et dignes des souvenirs qu'il laissera dans le cœur de tous,
et qui sont inspirés par sa belle conduite dans les dernières
et dillicilcs semaines qu'il a traversées avec nous.
— Une violente tempête venant de l'ouest nord-ouest, a
passé'aujourd'hui sur notre ville vers une heure de l'après-mi-
di. De fortes raffalès de vent mêlées de pluies, rendaient aux
piétons, la marche extrêmement difficile surtout aux abords
du Rhône, les vitres vibraient dans un grand nombre de
maisons, et quelques cheminées ont été abattues et plusieurs
jeunes arbres déracinés.
Hier samedi, quelques symptômes du même genre s'étaient
déjà fait sentir mais avec moins d'intensité. Nous n'avons pas
appris que l'ouragan d'aujourd'hui ait sévi dans la campagne.
— Nous recevons la lettre suivante des travailleurs de l'atelier
de la Guillotière ; nous l'insérons en son entier, bien qu'aux
•termes de la jurisprudence sus la presse , maintenue par le
gouvernement de la Réqublique, nous eussions pu exiger que
cette lettre ne dépassât pas , en étendue , le triple de celle
de l'article dont les réclamants ont à se plaindre; mais nous
avons tenu à ce qu'ils se fassent une idée plus juste de la li-
berté de la presse que celle qu'ils paraissent avoir.
Nous n'avons pas besoin de protester en outre contre le
reproche d'ennemi de la République qu'ils attribuent à l'au-
teur de la note qui fait l'objet de leur réclamation ; qu'il leur
suffise d'être bien convaincus que jamais la Liberté n'ouvri-
ra ses colonnes à un ennemi de la République.
Au citoyen rédacteur en chef du journal la Liberté: Citoyen rédacteur,
Dans un article de votre journal du 6 courant, vous avez ju-gé a propos de signaler à vos lecteurs l'aspect scandaleux qu'of-re aux nombreux passants qui s'arrêtent sur le pont de la Guil-lotière , l'inactivité des travailleurs occupés aux chantiers na-tionaux établis en aval de ce pont. Vous vous êtes tellement ému de ce spectacle affligeant, selon vous, que dans votre empressement à veiller aux intérêts de la chose publique , vous avez cru devoir exprimer votre surprise de ce que l'admi-nistration pût tolérer un gaspillage aussi flagrant des deniers publics.
Nous ne savons quelle est l'influence qui a présidé à la ré-daction de cet article. Nous ignorons jusqu'à quel point , par abus de la liberté de la presse, un publiciste peut se permettre de pareilles calomnies sur une classe de citoyens réduits , par suite de la crise momentanée, à s'occuper de travaux lout-à-fait en déhOrs de leurs professions habituelles, moyennant un salai-re, pour la plupart, insuffisant à leur subsistance et à celle de leurs familles. Quoiqu'il en soit, nous ne saurions rester indiffé-rents à des insinuations évidemment malveillantes, et il est de notre devoir de protester, au nom de tous les travailleurs , con-tre une assertion aussi mensongère qu'impudente, et de donner le démenti le plus formel aux auteurs d'un article qui ne peut-
être attribué qu'aux fauteurs du désordre et aux ennemis de la
République. Nous sommes d'autant mieux fondés à réclamer contre cette
calomnie, que le chantier dont il est question n'a jamais reçu de reproche de la part du comité, et qu'il est à la connaissance de tous, que si les deniers publics ont été souvent gaspillés , ce n'a pas été par les travailleurs , mais bien par les exploiteurs et les affamés d'emplois et fonctions publics, qui sont depuis si long-temps habitués à jeter la pierre à la classe ouvrière.
Nous espérons, citoyen rédacteur, que vous voudrez bien in-sérer notre réclame dans votre plus prochain numéro.
Salut et fraternité ! La Guillotière le 8 avril 1848.
Chefs de détachement du port de la Guillotière. Comte; Perrin, chef de brigade; Prosper Dumont,
chef d'escouade ; Poyet J.-A., délégué ; Didier François , délégué; Boquse et Sabin, délégués; Margollon El., délégué; Jean Bellet, délégué; Lalebans, délégué; Félix Long fils, délégué.
Bourse rte Paris du 1 avril Ï8«§.
| Cinq pour cent. Si 25.— Dito Quatre canaux,
I fin courant. 32 23 —Trois pour Hontes de Naples, » » S cent. 35 23. — Dito fin courant. Dette active d'Espagne , » »)». I 33 75.—Quatre pour cent, » » Emprunt romain, 53 » i Actions de la banque, 1023 Oblig.piémontaise, s ».
CHEMINS DE FEU.
Paris à Orléans . . . 403 Orléans-Vierzon. . . 200
Paris à Rotfoh. . . • 285 Montcreau à Troycs. . » » Rouen au Havre. . . Nord 301) 25 1 Paris à Strasbourg. . . 33(5 25 Amiens-Boulogne. . . » » |
Paris à Lyon. . . . 298 73 'l'ours à Nantes. . . . Avignon à Marseille . 173 Dieppe » » g
IVersailles, rive droite . 90 Bordeaux à Cette. . . » » 1
Id. rive gauche. 85 l.yon à Avignon. . . » u I Baie à Strasbourg. . . 65 Centre « » I Saint-Germain. ... Paris à Sceaux ... » » a Orléans-Bordeaux. . . 382 50 i Sceaux » » |
Les variations étaient peu importantes à la Bourse d'au-
jourd'hui. Cependant les cours étaient plus offerts , ce que
l'on attribuait au relevé hebdomadaire de la banque de
France, qui constate une diminution de 9 millions dans le
compte courant du trésor. On a détaché aujourd'hui lc cou-
pon de 47 70 sur les actions d'Orléans. Ce coupon n'étant
pas payable en argent était, dil-on , ofl'ert à 25 fr., ct de-
mandé à 10 fr. Les consolidés anglais d'hier ont fléchi de
80 1|8 par suite des craintes que faisait naître la prochaine
démonstration des chartistes. On s'attendait à des troubles
sérieux.
La rente 1 0p0 a ouvert à 36 et a fléchi à 54 15; elle reste
à 35 25. La rente 5 0|0 avarié de 53 à 51 50, et elle reste
à 52 25. Le 4 1[2 0(0 était à 48 50, et les bons du trésor à
48 de perte.
Les actions de la banque de France ont fléchi de 45 fr. à
1025. Les quatre canaux de 5 fr. à 650 ; les obligations de la
ville de 40 à 900; Vieille-Montagne était à 2000. Belge 1840
a varié de 50 à 52 ; celui de 1842 était à 51 1{2 ; le 4 112 0|0
belge à 44 ; la dette active d'Espagne à 15; l'emprunt romain
à 49 1|2; l'emprunt du iPiémont à 635.
Les actions d'Orléans ont été cotées, coupon détaché, à
405 et 385, et ferment à 405 ; Rouen a varié de 290 à 285 ;
le Havre de 150 à 140; Marseille de 160 à 175; Nord de 305
à 306 25; Lvon de 295 à 298 75; Vierzon de 202 50 à 200;
Bordeaux de" 381 25 à 382 50; Strasbourg de 333 à 336 25.
L'un des rédacteurs , Directeur , CCUNILLON.
H Par le Topique Bertrand, pharmacien-chimiste, onl ji guérit les rhumatismes , maux de tête, d'estomac, défi M poitrinu , etc. — Pour les ventes en gros, à Lyon i || Bellecour, 12 ; à Paris , rue des Lombards , 37. (Voir! || l'insliuction.) — Prix, selon la grandeur, 25 cent. et|
A LA VILLETTE,
APPARTEMENT BOURGEOIS EN LOCATION,
A la Guillotière , place de la Villelle, maison Mercier, entre le cours Lafayelte et le chemin du Sacré-Cœur,près du chemin de la Corne-de-Cerf, à vingt minutes des ponts Lafayette , de i'Hôlel Dieu et de la Guillotière, il y a en lo-cation^ prix modérés, plusieurs jolis Appartements bour-geois avec ou sans jardin.
Celle Maison superbement bâtie , et qui contient bo n nombre d'habitations toutes indépendantes; attenante à un beau jardin, réunit toutes les aisances désirables : Bains, Lavoir , Buanderie, Salle de billard , Jeu de boules, Gym-nase, etc. etc.
Outre la facilité quedonne la proximité pour tout appro-visionnement, les locataires peuvent, à peu de frais, faire faire leur commissions par le concierge de la maison, qui va à Lyon tous les jours.
On louerait, au besoin, écurie, fenil, remise et prairies environnantes.
S'adresser à Lyon chez M. MERCIER fils, marchand-cordonnier, rue de la Grenelle, angle de la rue de l'Au-mône , ou sur les lieux au concierge de la maison.
SIROP ANTI-CATHARRAL.
De tous les médicaments composés , les plus précieux sont dirigés contre les Affections de Poitrine, si fréquentes, si variées et toujours graves , pour peu qu'elles se pro-longent. Parmi eux , le Sirop anti-Catarrhal, préparé par M. MANCHET, pharmacien, Grande-Rue, 93, à la Guillotière, tient le premier iang , et joint à une saveur qui n'est pas désagréable la plus.grattde efficacité. Son succès est certain dans les différentî cas de Rhumes, de Coqueluches, de Catarrhes , d'Enrouement, d'Extinction de voix , d'Irrita-tion du larynx , avec complication de boutons et d'aphtes dans la bouche et l'arrière-gorge; il calme la toux, dissipe les ardeurs de poitrine , ramène le sommeil et provoque la transpiration en détournant à la peau l'irritabilité mor-bide du poumon. Il convient également dans le Crachement de sang, l'expectoration abondante avec tendance évidente à la Pulmonie , et que celle-ci est arrivée à sa dernière période , c'est encore un desmeiileurs moyens à lui oppo-ser. C'est ici le cas de dire que les trois quarts des Phlhisies proviennent de rhumes négligés , et dans le principe le Sirop anti-Catarrhal suffit à la guérison.
Le SIROP auti-Calarrhal se vend par doubles fioles de 2 fr. 50 cent., à la Pharmacie de MARC H ET , seul dé-positaire.
r™~ """"""""ZzrjzrrzTTZ, i GUERISON
DES ^
MLA.Lsii.DIES SECRETES NOUVELLES OU ANCIENNES,
Dartres, gales, rougeurs, goutte, rhumatismes
ulcères, écoulements, pertes les plus rebelles'
et de toute âcrelé ou vice du sang et des humeurs
PAR LE SIROP DÉPURATIF VÉGÉTAL
DE SALSEPAREILLE ET DE SÉNÉ ,
Extrait du Codex medicamentarius , approuvé par les Facultés de Médecine et de Pharmacie,
PUBLIÉ PAR ORDRE EXPRÈS DU GOUVERNEMENT.
Le traitement est prompt et aisé à suivre en secret ou
en voyage; il n'apporte aucun dérangement dans les
occupations journalières, et n'exige pas un régime trop
austère.
Prix : 5 fr. le flacon. S'ADRESSER, A LYON, A LA PHARMACIE
RUE PALAIS-GRILLET, N. 23.
Annonces judiciaires.
Elude de Me CUillIot, avoué à Lyon , quai de Bondy , 162.
wmwwm PAR EXPROPRIATION FORCÉE,
située à la «Guillotière,
A Vangle de la rue de Chabrol et de la rue
Fèlissent,
APPARTENANT A LA DAME CLAUDINE DUPEKKET ,
VEUVE DE PIBUIIE CLEMENCIN.
L'immeuble à vendre consiste : 1" en une TVîaison construite en pierre et chaux, et com-posée d'un rez de-chaussée élevé sur caves voû-tées , de trois étages et greniers au-dessus, le tout est desservi par un escalier en pierre gar-ni d'une rampe en fer.
2° En une petite Cour prise dans l'angle rentrant formé par la Maison. Cette Conr est close au nord et à l'est par ladite Maison , au sud ct à l'ouest par un mur en pierre et chaux.
Cet immeuble est confiné au nord parla rue Fèlissent , à l'est par la rue de Chabrol , au sud par une maison au sieur Valnay, et à l'ouest par une maison au sieur Levet.
Mise à prix , douze mille fr., ci... 12.000
Avis divers. 85 85 pour cent «l'économie.
BONNE CONFECTION.
LETURE, Ci-devant rue Puils-Gaillot, 9,
actuellement rue Lanterne , PLACE DE LA BOUCHErjE-DES-TEimEAUX, 8 ,
Se charge spééialement de la confection des vêtements, à façon , et au comptant, à des prix modérés , et répond des marchandises qui lui sont confiées en cas de non réussite.
11 fera , pour le compte des versements qui n'en voudraient pas prendre la peine , l'achat des étoffes , moyennant bonification de 5 pour cent, toujours sur l'exhibition des factures de MM. les marchands.
A VENDRE, POUR CAUSE DE SANTÉ ,
Dans un Chef-lieu de département
II IIPRIIIII tyiiographiquelltlsograimifjue
et «le concrète,
RIEN ACHALANDEE,
Possédant trois Presses typographiques, trois
presses lithographiques, 8 à 10,000 kilo-
grammes de caractères, une centaine de
casses et le matériel proportionnellement-
Faisant pour 25 à 30,000 fr. d'affaires par an , livres en main, et possédant un[matériel qul
permettrait de doubler ce chiffre. Ayant la propriété d'un JOURNAL et un magasin d« librairie , de papeterie et d'articles de bu-reaux.
IDMX. MET, 'MMMm FM.
Le cédant, en très-bons rapports avec le gpa' yernement actuel se fait fort de la transmission immédiate des trois brevets.
S'adresser franco pour traiter, ou plus
pics renseignements :
A Paris, chez M. BLUTTE aîné , faubourg P"'5' sonnière, 32 ,
Et dans le Nord, à Lille, chez M. Beauclair) place du Concert, 15.
La Guillotière , imprim. de BAJAT.
AVIS.
Nous possédons dans la ville de Lyon, depuis quelques
jours, un Jongleur des plus habiles; après ces exercices,
il fait une distribution de médailles républicaines à tous les
citoyens qui en désirent; et nous l'admirons chaque jour.
Chaque citoyen en parle, avec satisfaction, dans la ville
de Lyon.
L'AIGLE,
Compagnie anonyme d'ASSURANCES CONTRE L'IN-CENDIE, représentée, dans les départements de l'Isère et du Rhône, par M. VAKNET,
A établi ses Bureaux place des Repentirs, 5 , à la Guillo-tière, et a pour agent particulier M. PEIIUONSEL.
On y demande plusieurs jeunes gens pour faire la
Continuellement au courant de la mode et des nouvautés , il en soumettra d'avance à ses clients les échantillons variés et des premières fabriques ; il espère ainsi réaliser à leur profit l'avantaga d'être bien et économiquement vê-tus.
Il habillera les enfants depuis l'âge de six ans.
On traitera pour la façon ou fonrniture des uniformes.
A SLiOUIEIt, à la Saint-Jean prochaine,
rue Ecorchebœuf, n. 5 , rez-de-chaussée et premier étage.
Depuis cent ans et plus ce local est occupé par la boulangerie. S'adresser même maison , au deuxième étage.