luzerne - bourgognefranchecomte.chambres-agriculture.fr

12
août 2014 Atouts Limites Econome en charges de structures (travail du sol…) Ne nécessite pas de fumure azotée ! Bon intérêt agronomique Fort pouvoir racinaire qui permet une bonne restructuration du sol ainsi qu’une bonne absorption des éléments minéraux Action nettoyante vis-à-vis des adventices et notamment contre les vivaces (chardons) grâce aux coupes successives Bonne résistance à la sécheresse, grâce à un enracinement profond Fourrage de qualité, source de protéines fermières Bonne valorisation économique si le débouché est assuré (demande de fourrages ou usine de déshydratation proche) Potentiel de productivité connu, intéressant et régulier en sols moyens et profonds Se comporte mal en sols acides, culture possible si pH > 6 avec un apport calcique et une inoculation de rhizobium (bactérie fixatrice d’azote indispensable) Inappropriée en sols hydromorphes Apprécie peu les sols trop compacts, attention à la première coupe pour laquelle les risques de tassements sont les plus élevés Récolte en foin de qualité parfois difficile en 1 ère coupe, demandant un matériel spécifique Pour des raisons sanitaires (nématodes, rhizoctones), respecter un intervalle de 7 ans entre 2 luzernes (surtout si elles sont cultivées pures) Sensibilité à la verse pour les cultivars à tiges fines Peu de débouchés actuels en valorisation énergétique de la biomasse. Botaniquement … La luzerne cultivée Medicago sativa est issue de deux sous espèces : - Medicago sativa sativa ou luzerne commune - Medicago falcata ou luzerne faucille. Caractéristiques Luzerne commune Luzerne faucille Origine Plateaux iraniens Sibérie occidentale Pousse Toute l’année Arrêt végétatif l’hiver Résistance Sécheresse estivale Froid Racine Pivotante Fasciculée Port Dressé Etalé Tige Forte Fine Foliole Ovoïde Etroite Fleur Violette Jaune Gousse Spiralée En faucille Les variétés populations cultivées en France appartiennent à trois écotypes : - le type « flamand », adapté au nord de la Loire - le type « Provence », adapté à la zone sud, sensible au gel hivernal - le type « Marais de l’Ouest », plus tolérant aux terrains asphyxiants. Dans notre région, toutes les variétés cultivées appartiennent au type flamand. Elles présentent à des niveaux différents des caractères intermédiaires entre la luzerne commune et la luzerne faucille. Luzerne

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Page 1: Luzerne - bourgognefranchecomte.chambres-agriculture.fr

août 2014

Atouts Limites

Econome en charges de structures (travail du sol…)

Ne nécessite pas de fumure azotée !

Bon intérêt agronomique

Fort pouvoir racinaire qui permet une bonne

restructuration du sol ainsi qu’une bonne

absorption des éléments minéraux

Action nettoyante vis-à-vis des adventices et

notamment contre les vivaces (chardons) grâce aux

coupes successives

Bonne résistance à la sécheresse, grâce à un

enracinement profond

Fourrage de qualité, source de protéines fermières

Bonne valorisation économique si le débouché est

assuré (demande de fourrages ou usine de

déshydratation proche)

Potentiel de productivité connu, intéressant et

régulier en sols moyens et profonds

Se comporte mal en sols acides, culture possible si

pH > 6 avec un apport calcique et une inoculation

de rhizobium (bactérie fixatrice d’azote

indispensable)

Inappropriée en sols hydromorphes

Apprécie peu les sols trop compacts, attention à la

première coupe pour laquelle les risques de

tassements sont les plus élevés

Récolte en foin de qualité parfois difficile en 1ère

coupe, demandant un matériel spécifique

Pour des raisons sanitaires (nématodes,

rhizoctones), respecter un intervalle de 7 ans entre

2 luzernes (surtout si elles sont cultivées pures)

Sensibilité à la verse pour les cultivars à tiges fines

Peu de débouchés actuels en valorisation

énergétique de la biomasse.

Botaniquement …

La luzerne cultivée Medicago sativa est issue de deux sous espèces :

- Medicago sativa sativa ou luzerne commune

- Medicago falcata ou luzerne faucille.

Caractéristiques Luzerne commune Luzerne faucille

Origine Plateaux iraniens Sibérie occidentale

Pousse Toute l’année Arrêt végétatif l’hiver

Résistance Sécheresse estivale Froid

Racine Pivotante Fasciculée

Port Dressé Etalé

Tige Forte Fine

Foliole Ovoïde Etroite

Fleur Violette Jaune

Gousse Spiralée En faucille

Les variétés populations cultivées en France appartiennent à trois écotypes :

- le type « flamand », adapté au nord de la Loire

- le type « Provence », adapté à la zone sud, sensible au gel hivernal

- le type « Marais de l’Ouest », plus tolérant aux terrains asphyxiants.

Dans notre région, toutes les variétés cultivées appartiennent au type flamand. Elles présentent à des niveaux

différents des caractères intermédiaires entre la luzerne commune et la luzerne faucille.

Luzerne

Page 2: Luzerne - bourgognefranchecomte.chambres-agriculture.fr

Mode de semis

La qualité de la mise en place de la luzerne conditionne pour une grande partie son niveau de production pendant

toute la durée de son exploitation.

Eviter l’emploi de certains désherbants résiduaires (sulfonylurées) dans les mois qui précédent l’implantation

d’une luzerne.

Dans les situations où la luzerne s’implante mal, une inoculation peut s’avérer utile (indispensable en sols acides

et nécessaire dans les parcelles où la luzerne n’a pas été cultivée depuis plus de 10 ans).

Pour une bonne implantation, la préparation du sol doit être fine, les graines étant petites. Il est souhaitable d’avoir

un lit de semences émietté sur un sol bien rappuyé. L’implantation sans labour est possible à condition que la

structure du sol soit bonne, les pailles enlevées et le semis précoce.

IMPORTANT ! Vérifier le pH du sol avant l’implantation dans les sols à tendance trop acide.

Date de semis

Semer en été, de mi-juillet à mi-août.

Le précédent le plus favorable est l’orge d’hiver car il permet un semis précoce et une levée rapide de la culture. En

effet, une culture bien développée aura une biomasse racinaire (organe de réserve) plus importante avant l’hiver, ce

qui est un facteur de rendement pour la première année d’exploitation. Il est aussi important d’exporter (ou de

brûler) la paille du précédent pour ne pas pénaliser la jeune luzerne.

Le semis est également possible au printemps, fin mars pour que la levée ait lieu après les gelées de printemps.

L’implantation peut être réalisée sous couvert d’un blé d’hiver, d’une orge de printemps ou d’un tournesol

(attention au choix des herbicides, et éviter les cultures hôtes trop étouffantes).

Densité de semis Elle varie de 25 (au printemps) à 30 (en été) kg/ha, de préférence avec un semoir à céréales. La qualité du semis est

aussi importante que la densité. Pour les semis sous couvert d’une autre culture, ils peuvent être réalisés au DP 12

ou avec une herse étrille équipée d’un semoir (dans ce cas, attention au contact graine/sol).

Profondeur de semis Semer peu profondément, soit de 1,5 à 2 cm. Un roulage après semis est fortement conseillé. Une humidité de

surface favorisera la levée.

Choix variétal Le choix variétal n’est pas essentiellement axé sur la productivité. En effet, la différence de rendement entre variétés

reste minime dans les essais (de l’ordre de 5 %). Le choix se portera plutôt sur des critères de rusticité (résistance

aux maladies et ravageurs), ainsi que sur des critères de qualité (teneur en protéines, résistance à la verse).

Résistance à la verticilliose. Cette maladie peut amputer le rendement jusqu’à 25 à 30 %. Seule la tolérance

variétale permet de lutter contre cette maladie.

Résistance aux nématodes. Pour ce ravageur, la lutte variétale est également le seul critère de lutte efficace.

L’utilisation de variétés tolérantes permet de sécuriser les rendements, ainsi que la pérennité de la luzernière.

Résistance à la verse, qui permet de :

limiter les pertes de rendement (potentiellement jusqu’à 10 %)

conserver la qualité du fourrage, la récolte d’un fourrage versé s’accompagnant de fortes pertes de feuilles

(organes les plus riches en protéines).

Teneur en protéines. Ce critère représente un intérêt tout particulier pour les luzernes destinées à la

déshydratation pour lesquelles des teneurs en MAT (Matières Azotées Totales) supérieures à 20 % sont

recherchées.

Caractéristiques écophysiologiques :

Zéro de végétation T°C optimale de croissance Besoins en eau

1 °C 25-30 °C 600 kg/kg MS soit 600 mm / 10 TMS

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Variété

(zone nord) A

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Verse 6 6 6 6 6 6 7 6 tb 6 7 7 b 6 7 7 7 m 6 7

Verticilliose 6 6 6 6 6 7 5 5 b 6 6 6 ab 9 6 8 6 ab 6 6

Nématodes

(%) 85 64 71 68 50 85 79 35 9 47 87 76 16 53 77 65 35 47 73 68

Rendement 100 99 101 100 103 94 100 102 ab 100 99 98 b 98 99 99 100 b 99 98

Protéines 101 106 102 101 99 107 104 100 b 103 101 106 ab 104 102 102 100 ab 101 104

Variété

(zone nord)

FA

UN

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stan

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Verse 6 7 6 8 7 7 8 (5) 6 6 tb 6 6 7 5 7 6 6 6 6

Verticilliose 6 5 6 6 8 7 6 4 6 6 ab 7 6 6 5 6 6 7 6 6

Nématodes

(%) 27 80 82 45 35 17 22 61 63 83 27 75 37 89 55 90 80 23 59 40

Rendement 103 102 102 97 96 99 97 94 99 99 ab 100 98 100 104 95 100 101 99 99

Protéines 99 105 104 106 101 105 104 107 103 102 - 102 107 102 99 105 103 100 104 104

Verse et Verticilliose : notes de 1=sensible à 9=résistante, tb : très bien, b : bien, m : moyen, ab : assez bien.

(Source : Semences et progrès n°142)

Associations variétales L’association de variétés de précocité voisine permet de gagner en rusticité, en régularité de production et

en pérennité. Les variétés sont à choisir de manière à ce que leurs caractéristiques soient complémentaires, le

couvert est ainsi plus résistant aux maladies (verticilliose) et à la verse physiologique. E

n sols superficiels, on peut incorporer une variété à grosse tige à 20 % dans le mélange pour améliorer la rusticité

et la productivité.

Associations d’espèces L’insertion de graminées dans une luzernière permet :

une meilleure gestion agronomique du salissement en 2ème

et 3ème

année

une production mieux répartie sur l’année

une valeur alimentaire plus équilibrée entre énergie et azote

une récolte plus facile ainsi que la possibilité de faire pâturer.

L’équilibre de cette association reste cependant instable et dépend de nombreux facteurs (sol, climat, exploitation

…). La graminée dominera plutôt au printemps, tandis que la luzerne aura tendance à prendre le dessus en été.

Le pâturage favorisera la graminée, alors que la fauche avantagera la luzerne.

Les espèces habituellement associées à la luzerne sont : le dactyle (10 kg/ha), la fétuque élevée (3 kg/ha), la fléole

des prés (2 kg/ha), voire le trèfle violet (8 kg/ha) et la minette (2 kg/ha), pour une dose de semis totale du mélange

de 25 à 30 kg/ha.

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Fertilisation

(** Source : www.luzernes.org)

Azote

La fertilisation azotée est inutile.

Calcium

Pour des pH inférieurs à 6,5, l’apport calcique est nécessaire avant l’implantation. L’enfouissement d’une tonne

de CaO à l’hectare peut être suffisant pour assurer un bon développement de la plante. Enfouir l’amendement

avant le semis de la luzerne, préférer des produits crus et pulvérulents.

Potasse

Le potassium joue un rôle dans le stockage des sucres, qui influe sur la résistance de la plante au sec et aux

maladies, conditionnant la pérennité de la culture. Le système racinaire de la luzerne est capable de puiser les

éléments fertilisants en profondeur. Les apports s’effectuent en couverture hivernale ou en mars.

Phosphore

Cet élément est également indispensable à la vie de la plante, mais en quantité moindre. Il migre peu dans le sol et

l’apport est à positionner en couverture hivernale entre la 2ème

et 3ème

année.

Magnésium

La magnésie entre en compétition avec le potassium dans l’alimentation de la plante. Il est donc important de

respecter l’équilibre du rapport K/Mg généralement compris entre 3 et 5. En effet, la luzerne exporte peu de

magnésium. On peut observer des carences en magnésium « fausses », c’est-à-dire induite par un déséquilibre du

rapport K/Mg.

Soufre

Le soufre est un élément constitutif des protéines et donc très important pour les légumineuses.

Cet élément est nécessaire pour la luzerne et des apports s’imposent dans toutes les situations à risque élevé

de lessivage : sols filtrants (sableux, caillouteux), peu profonds, à faible teneur en matière organique et hiver très

pluvieux. On constate une synergie entre magnésium et soufre avec un effet sur l’accroissement de la production et

de la qualité. C’est pourquoi, un apport de 100 à 200 kg/ha de kiesérite (26 unités Mg + 52 unités SO3) en mars

est favorable au rendement et à la qualité de la luzerne.

Oligo-éléments

L’apport d’un oligo-élement ne doit se faire qu’en cas de carence constatée (sols superficiels ou pauvres). Dans le

cas contraire, les apports ne semblent pas impacter le rendement.

Eviter d’apporter du cuivre sur luzerne, car cette plante en absorbe beaucoup (risque d’excès).

Carences

Les carences en bore et molybdène sont rares. En cas de carence avérée, attendre la mise en place du système

nodulaire de la luzerne.

Azote

N

Phosphore

P2O5

Potasse

K2O

Calcium

Ca

Magnésium

Mg

Soufre

S

Manganèse

Mn

Zinc

Zn

Cuivre

Cu

Bore

B

Exportations**

(pour 1TMS) 27 kg 6 kg 30 kg 30 kg 3,3 kg 2 kg 27 g 23 g 6 g 4 g

Apports

conseillés (/ha/an) 0

40

à 70 kg

120

à 200 kg

1T CaO si pH<6,5

26

à 40 kg

52

à 100 kg - - -

1-2 kg si carence

Page 5: Luzerne - bourgognefranchecomte.chambres-agriculture.fr

Le molybdène est indispensable au bon fonctionnement du rhizobium, garantie d’une bonne alimentation azotée

de la plante. Par contre, en excès, il risque d’intoxiquer les animaux. En cas de carence à corriger, apporter 300

g/ha de molybdate d’ammonium au redémarrage de printemps en foliaire.

L’assimilation du bore diminue fortement en pH supérieur à 7 : ainsi un chaulage excessif peut engendrer une

carence induite en bore. Si le sol est insuffisamment pourvu, apporter 2 kg/ha de bore quand la luzerne est

dormante ou après une coupe (sous forme d’engrais foliaire). Il est déconseillé d’apporter du bore à l’implantation,

car il a un effet dépressif sur la germination. Si la luzerne est associée à une graminée, il est préférable d’attendre la

récolte du couvert avant d’appliquer le bore, car la dose adéquate pour la luzerne peut être toxique pour cette

plante associée.

Dans tous les cas, il est important de réaliser une analyse de sol avant l’implantation d’une luzerne.

Fertiliser les jeunes luzernes

Avant semis, un apport de fumier composté à la dose de 10 à 15 t/ha peut être réalisé. Il favorisera son

implantation et participera à son alimentation azotée au début de la période de production.

L’engrais phare reste la kiesérite à une dose totale de 150 à 200 kg/ha. Sur jeune luzerne, l’apport doit avoir lieu

au mois de mars succédant le semis.

Un apport de 200 kg/ha de patenkali (28 % de K2O, 8 % de MgO, 40 % de SO3) peut être effectué en mars, en

remplacement de la kiesérite. Des parcelles ayant reçu ce fertilisant ont montré une excellente productivité.

Toutefois, dans les sols bien pourvus en potasse, préférer la kiesérite au patenkali.

Amendements organiques

L’apport de fumier vieilli ou de compost est intéressant sur luzerne à l’implantation ou pendant le repos végétatif

hivernal. Cela favorisera la structure de sol, tout en apportant une source supplémentaire d’éléments fertilisants.

L’apport de fumier frais est déconseillé à l’implantation.

Le compost reste le produit le plus intéressant, car il diminue les risques de salissement par les graines d’adventices,

il est aussi moins volumineux et plus facile à épandre avec pour conséquence un tassement du sol moins important.

Désherbage

Désherbage de la jeune luzerne

Le désherbage à la levée est souvent nécessaire pour une mise en place correcte de la culture.

Il est ciblé sur les repousses de colza et de graminées. En été, les traitements doivent être réalisés en dehors des

périodes de fortes chaleurs (supérieure à 25°C) et en conditions poussantes pour maximiser les chances de réussite

et limiter le risque de phytotoxicité sur la luzerne :

hygrométrie supérieure à 60 %

température entre 15 et 25°C

volume d’eau élevé pour les herbicides de contact comme la bentazone

absence de pluie dans les 4 heures suivant l’application.

Lutte précoce contre les dicotylédones : le stade de la luzerne détermine la dose

Il existe plusieurs solutions faisant appel à des spécialités utilisées en solo ou en combinaison. Plus les adventices

sont jeunes (<2 feuilles) et plus le programme a de chances d’être efficace.

Lutte spécifique et précoce contre les graminées et les repousses de céréales

Intervenir précocement en août - septembre pour éviter que les repousses de céréales n’assèchent le sol. Dans la

plupart des cas, le stade d’intervention optimal se situe aux alentours du stade 2 feuilles des graminées adventices

et 1 à 2 feuilles vraies de la luzerne. Une intervention plus tardive à l’automne reste possible.

Page 6: Luzerne - bourgognefranchecomte.chambres-agriculture.fr

Anti-graminées possibles sur luzerne

Classe Produit

Dose

préconisée

(/ha)

Stade de la

luzerne Observations

FOP TARGA D+

PILOT

0,2 à 0,3 l

0,6 l dès la levée

et en

végétation

+ huile 0,5 à 1 l/ha (TARGA D+)

efficacité optimale à 2 F des repousses

très efficace sur repousses de céréales

DIME STRATOS ULTRA*

OGIVE* (DAR 240 j)

1,2 l

0,5 l

+ DASH HC, efficace sur la plupart des

graminées (sauf pâturin annuel)

* une application par an

Ne jamais mélanger des anti-graminées avec des anti-dicotylédones.

Préférer les anti-graminées da la famille des « dimes » aux « fops » dans les situations où vous suspectez la

présence de vulpins résistants aux « fops ».

Appliquer l’anti-graminées au moins deux jours avant l’anti-dicotylédones ou 8 jours après.

OGIVE a un délai avant récolte de 240 jours qui restreint ses possibilités d’utilisation. STRATOS ULTRA permet une

utilisation plus souple avec un délai avant récolte de 150 jours.

Page 7: Luzerne - bourgognefranchecomte.chambres-agriculture.fr

Programme Stades et doses d’application Dicotylédones annuelles Dicot. vivaces Graminées

Levée à 2F

trifoliées

2 à 3 F

trifoliées

> 3 F

trifoliées

En repos

végétatif

Am

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nte

réfl

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es

cham

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Rep

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EMBUTONE RL 4 l 4 à 6 l

sans effet

BASAGRAN 0,8 kg

CORUM + DASH

HC 1 l

LENTAGRAN 1,5 kg

BASAGRAN

+ EMBUTONE RL

0,3 kg

+ 2,5 l

0,5 kg

+ 4 l

LENTAGRAN

+ EMBUTONE RL

0,5 kg

+ 2,5 l

1 à 1,3 kg

+ 4 à 5 l moins complet sauf sur fumeterre, gaillet que BASAGRAN + EMBUTONE RL

LENTAGRAN

+ CORUM

+ DASH

0,5

+ 0,5

+ 0,5

PUIS

0.5

+ 0.5

+ 0.5

spectre assez complet.

NIRVANA S 2 l 2 L 2 l (EH)

à 4 l (SH)

HARMONY SX 0,22 à 0,3

LEGURAME PM 3 kg

STRATOS ULTRA 1,2 l 1,2 l

sans effet

OGIVE 0,5 l 0,5 l

TARGA D+ 0,2 à 0,3 l 0,2 à 0,3 l

PILOT 0,6 l 0,6 l

EH : entrée hiver SH : sortie hiver Efficacité : très bonne bonne moyenne insuffisante

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Produit Matière active Form. Dose hom. DAR ZNT Adjuvants Commentaires

BASAGRAN SG (1) (2) Bentazone 87% SG 0,8 kg/ha 60 j 5 m viser les adventices jeunes.

CORUM (1) (2) Bentazone 480 g/l

Imazamox 22,4 g/l SL 1,25 l/ha

BBCH

19 5 m + DASH 1 l/ha

EMBUTONE RL (3) 2,4 DB 300 g/l SL 6 l/ha 60 j 5 m sur adventices jeunes, T°<20°C.

HARMONY SX (4) Thifensulfuron-méthyle

500 g/kg SG 0,03 kg/ha 28 j 5 m

LEGURAME PM Carbetamide 70 % SC 3 kg/ha 150 j 5 m

LENTAGRAN Pyridate 450 g/kg WP 2 kg/ha 28 j 5 m

NIRVANA S (5) Pendiméthaline 250 g/l

Imazamox 16,7 g/l EC

2 l/ha en post-levée, jeune culture

4 l/ha sur cultures installées 30 j 20 m

OGIVE (6) Cléthodime 240 g/l EC 0,75 l/ha 240 j 5 m

PILOT Quizalafop-ethyl 50 g/l EC 1,2 l/ha 5 m

STRATOS ULTRA Cycloxydime 100 g/l EC 4 l/ha 150 j 5 m + DASH HC 1 l/ha

TARGA D+ Quizalafop-ethyl 120 g/l EC 1,25 l/ha 14 j 5 m + huile 0,5 à 1 l/ha

(1) Max 1500 g/ha, max 1000 g/ha dans les zones de captage et interdiction dans les sols dont le taux de matières organiques est < 1,7 % et interdiction dans les sols sensibles aux transferts (sols superficiels

ou sols avec nappes peu profondes)

(2) Automne : jusqu’au 25 septembre sur des légumineuses de 1 à 9 feuilles étalées et jusqu’au 15 octobre sur pousses secondaires développées. Printemps : à partir du 15 mars sur des légumineuses de 1 à

9 feuilles étalées.

(3) Possible à partir d’une feuille trifoliée et avant la 5ème

trifoliée, 1 application maximum par an

(4) Utilisation possible au stade 3 - 4 feuilles trifoliées, à l’automne suivant l’implantation de la luzerne

(5) Pour les doses supérieures à 2,2 l/ha, une application maximum 1 an sur 2

(6) Luzerne de semis uniquement, 1 application unique à l’automne

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Désherbage mécanique

Une fauche à 5 - 6 cm de hauteur pendant le repos végétatif fin octobre permet de détruire les parties aériennes

des adventices présentes et expose les campagnols aux prédateurs. A effectuer sur un sol sec et ayant une bonne

portance, avec une faucheuse bien affutée.

ATTENTION ! Les herbicides employés agissent par voie de pénétration foliaire principalement. Ne pas combiner

sur l’année un désherbage mécanique avec un désherbage chimique, le désherbage mécanique pouvant diminuer

l’efficacité et la sélectivité de l’application herbicide.

Vérifier toujours la sélectivité. Adapter la vitesse à l’agressivité de l’outil et à l’état de la parcelle.

Matériel Stade de la luzerne Observations

Herse étrille

- Repos végétatif

- Peu de déchets

végétaux en surface

- Luzerne > 6 mois

Profondeur de 1 à 4 cm

A utiliser sur jeune luzerne semée l’été précédent ou sur luzerne plus

ancienne si le sol est souple

Assez peu agressive. Efficace sur jeunes dicotylédones

Passer en sortie d’hiver sur sol non gelé et sec, effectuer 2 passages à

contresens, dans la direction des lignes de semis

Décaler les passages de 4 à 8 jours

Si beaucoup de cailloux remontés, effectuer un roulage en conditions

sèches, une dizaine de jours après le dernier étrillage.

Vibroculteur - Repos végétatif

- Luzerne > 1 an

Profondeur de 5 cm, avec un outil puissant et agressif

Effectuer 1 ou 2 passages, si possible sur sol gelé, foisonné et ressuyé

Compléter par un ou des passages différés de herse étrille pour dessécher

les adventices arrachées et les relevées de vulpin

Roulage nécessaire pour enfouir les cailloux.

Herse lourde - Repos végétatif

- Luzerne > 1 an

Profondeur jusqu’à 5 cm

Moins agressif que le vibroculteur

Effectuer 1 ou 2 passages, si possible sur sol gelé, foisonné et ressuyé

Compléter cette façon par des passages différés de herse étrille

Roulage nécessaire pour enfouir les cailloux.

Lutte contre les maladies Aucun produit fongicide n’est homologué sur luzerne.

Les moyens de lutte sont essentiellement préventifs :

respecter un délai entre 2 luzernes d’au moins 7 ans

éviter les précédents à risque (pois pour le sclérotinia)

choisir des variétés résistantes

permettre une bonne installation de la luzernière.

Si, toutefois, des maladies apparaissent, une coupe précoce permet de limiter le développement de celles-ci, ainsi

que les conséquences sur la production.

Lutte contre les ravageurs Surveiller les sitones dès la levée de la luzerne. Ces insectes provoquent, sur feuilles et au niveau des nodosités, de

gros dégâts sur la jeune culture pouvant induire sa disparition. L’attaque se manifeste par des encoches sur les

bords des feuilles.

Fin août - début septembre, des attaques de noctuelles défoliatrices sont également possibles sur jeune luzerne.

Elles se manifestent par des morsures de la partie centrale des feuilles. Ces chenilles dévorent les feuilles et

peuvent, lorsque l’attaque est importante, entraîner la mort de la culture.

Pour ces 2 ravageurs, appliquer à la dose préconisée une pyréthrinoïde sur la luzerne (ex : KARATE XPRESS 0,125

kg/ha). Traiter de préférence en fin de journée.

Il convient aussi, surtout dans les parcelles habituellement infestées, de surveiller la présence de limaces, bien que

les dégâts soient plutôt rares sur luzerne implantée en été.

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Mode d’exploitation

Conduite 3 à 4 coupes annuelles, 1 à 2 l’année du semis si semis de printemps

Coupe de nettoyage pendant le repos végétatif (après les premières gelées) si semis d’été.

Productivité 8 à 14 TMS/ha/an en fonction de la profondeur du sol

Hauteur

coupe

4 à 5 cm pour un bon rendement

5 à 6 cm si fauche tardive, pour préserver les organes de réserve

Fréquence 1 coupe trop précoce (bourgeonnement) abaisse le niveau des réserves

Laisser la luzerne atteindre au moins 1 fois/an le stade début floraison

1° coupe

40 à 50% du tonnage annuel, stade déterminant pour le rendement et la fréquence

d’exploitation

Attendre 5 à 6 semaines avant la coupe suivante

Dernière

coupe

1,5 mois avant les premières gelées afin de préserver la résistance au froid de la plante et

obtenir un bon redémarrage au printemps.

1 coupe de nettoyage est parfois nécessaire au repos végétatif.

Stade de

récolte

Coupe précoce : rendement, MAT et MS des coupes suivantes compromis

Début bourgeonnement : la MAT est maximale puis se dégrade

Début floraison : le rendement en MS est maximal, ainsi que les réserves racinaires

Post-floraison : moindre qualité du fourrage (la cellulose augmente dès le stade

bourgeonnement et devient importante ce qui baisse la digestibilité)

Si possible, effectuer la seconde coupe au stade début floraison, afin de permettre à la

luzerne de reconstituer ses réserves

Mode de récolte

Pâture

Attention aux risques de météorisation pour les animaux, piétinement, surpâturage, gaspillage

Pâturer les repousses non fleuries derrière une fauche, rationner les animaux au fil et

distribuer un fourrage sec en complément pour les ruminants.

Affouragement

en vert

Nécessite une organisation et un équipement adapté

Rend possible une utilisation rationnelle et pertes au champ réduites

Ensilage

Réduit les pertes en MS mais nécessite une bonne maîtrise technique de la récolte et du

stockage. Préfaner, tasser régulièrement, stocker un ensilage à brins courts et utiliser un

conservateur car la teneur en sucres est faible et le pouvoir tampon est élevé. Si ce mode

d’exploitation est privilégié, associer la luzerne à des graminées.

Foin

Fortes perte de MS (40-50%)

Utiliser une faucheuse conditionneuse pour favoriser un séchage plus rapide, proscrire les

manipulations brutales du fourrage au champ et réduire les manipulations

Utiliser un retourneur d’andain.

Déshydratation

Présente le moins d’écart de qualité par rapport à la luzerne sur pieds

Réduit les problèmes de stockage (conservation facile et moins de volumes) et facilite

l’utilisation rationnelle pour les animaux

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Valeur nutritive Avec une valeur azotée élevée et une valeur énergétique moyenne, la luzerne doit être utilisée pour rééquilibrer des

fourrages riches en énergie. C’est une plante très riche en calcium, ainsi la complémentation minérale doit être

réalisée avec un CMV (Complément Minéro-Vitaminé) plus riche en phosphore.

La luzerne ensilée et fanée peut être utilisée sans problème pour tous les ruminants d’élevage. Elle convient peu

aux rations des jeunes bovins à l’engrais en raison de leurs forts besoins en énergie.

Sous forme déshydratée, la luzerne est un aliment très performant. Son taux de matières azotées est supérieur à

celui du foin et de l’ensilage. La qualité de ses protéines lui confère une très bonne valeur.

Compte-tenu de ses qualités, son utilisation en complément azoté est souvent intéressante et elle peut se

substituer en partie aux tourteaux dans beaucoup de rations.

Forme du

conditionnement %MS

Valeur d’encombrement Energie (/kg MS) Valeur azotée (g/kg MS) Mx (g/kg MS)

UEB UEL UEM UFL UFV PDIN PDIE PDIA P Ca

FOIN 85 1,05 1,04 1,25 0,62 0,52 105 88 46 2,5 15

ENSILAGE

brins courts 19,7 1,05 1,04 1,1 0,77 0,6 106 75 36 30 16,5

ENSILAGE

préfané 33,5 1 1,01 1,15 0,74 0,64 110 67 38 3,5 19

DESHYDRATEE

20%MAT 91 0,9 0,89 0,83 0,78 0,7 136 127 62 3 17

UEB : Unité d’Encombrement pour les animaux en engraissement UEL : Unité d’Encombrement pour les animaux Laitiers UEM : Unité

d’Encombrement pour les moutons UFL : Unité Fourragère Lait UFV : Unité Fourragère Viande PDIN : Protéines Digestibles dans l’Intestin

permise par l’Azote PDIE : Protéines Digestibles dans l’Intestin permise par l’Energie PDIA : Protéines Digestibles dans l’Intestin d’origine

Alimentaire P : Phosphore Ca : Calcium

Résultats technico-économiques

La luzerne bénéficie d’une aide spécifique au minimum de 100 €/ha et au maximum de 200 €/ha dans la limite

d’une enveloppe nationale. En cas d’insuffisance de l’enveloppe selon les surfaces implantées, cette aide sera d’un

montant minimum de 100 €/ha accordée sur un pourcentage de la sole.

Moyenne

Rendement 10 TMS/ha/an soit 32 € /TMS

Semences prélevées et certifiées

(coût ventilé sur 3 ans) 60 €/ha

Engrais (chimique et organique) 160 €/ha

Désherbage (chimique et mécanique) 75 €/ha

Insecticides et oligo-éléments 20 €/ha

Charges opérationnelles 315 €/ha

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Action réalisée dans le cadre du programme régional

« SYSTEMES DE CULTURE INNOVANTS VERS UNE AGRICULTURE DURABLE » & du « PLAN PROTEINES BOURGOGNE »

Contacts & rédaction :

Chambre d'Agriculture de Côte d'Or – 11, Rue Henri Becquerel – 21000 DIJON – Tél. 03 80 28 81 20

Chambre d'Agriculture de la Nièvre – 25, Boulevard Léon Blum – BP 80 – 58028 NEVERS CEDEX – Tél. 03 86 93 40 50

Chambre d'Agriculture de Saône et Loire – 59, rue du 19 mars 1962– BP 522 – 71010 MACON cedex – Tél. 03 85 29 56 12

Chambre d'Agriculture de l'Yonne – 14 bis, rue Guynemer – BP 50289 – 89005 AUXERRE CEDEX –Tél. 03 86 94 22 22

Coordination : Chambre d’Agriculture de Bourgogne – 3, rue du golf – 21800 QUETIGNY – Tél. : 03 80 48 43 00

Retrouvez le Bulletin de Santé du Végétal sur www.bourgogne.chambagri.fr

Retrouvez la fiche « Utilisation des phytosanitaires – Le point sur la réglementation » sur les sites des

Chambres d’Agriculture de Bourgogne www.cote-dor.chambagri.fr, www.nievre.chambagri.fr, www.sl.chambagri.fr,

www.yonne.chambagri.fr, www.bourgogne.chambagri.fr

Les Chambres d'Agriculture de Côte d'Or, de la Nièvre, de Saône et Loire et de l'Yonne sont agrées par le

Ministère chargé de l'Agriculture pour leur activité de conseil indépendant à l'utilisation de produits

phytopharmaceutiques.

Numéro d'agrément : IF 01762.

Crédits photographiques : Chambre Régionale d’Agriculture de Bourgogne : M-S PETIT.