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Les Misérables « L’épopée de Gavroche » Victor Hugo Livret pédagogique HACHETTE Éducation Établi par Mariel MORIZE-NICOLAS, agrégée de Lettres modernes, et par Gabrielle ORDAS-PIWNIK certifiée de Lettres classiques

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Les Misérables« L’épopée de Gavroche »

Victor Hugo

L i v r e t p é d a g o g i q u e

HACHETTEÉducation

Établi par Mariel MORIZE-NICOLAS, agrégée de Lettres modernes,et par Gabrielle ORDAS-PIWNIK

certifiée de Lettres classiques

Conception graphiqueCouverture et intérieur : Médiamax

Mise en pageMaogani

IllustrationHarvey Stevenson

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.

© Hachette Livre, 2001.43, quai de Grenelle, 75905 Paris Cedex 15.ISBN : 2.01-168216.9

www.hachette-education.com

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122.-4 et L.122-5, d’une part,que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à uneutilisation collective », et, d’autre part, que « les analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple etd’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement del’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ».Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation de l’éditeur oudu Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris),constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

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Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Pages 13 à 20 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Pages 23 à 29 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Pages 33 à 46 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Pages 51 à 61 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Pages 65 à 83 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Pages 87 à 91 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Pages 94 à 111 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

Pages 115 à 130 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Pages 134 à 150 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Retour sur l ’œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S 32

E X P L O I TAT I O N D U G R O U P E M E N T D E T E X T E S 37

B I B L I O G R A P H I E , D I S C O G R A P H I E C O M P L É M E N TA I R E S 40

S O M M A I R E

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Ce sont les lois et les coutumes qui engendrent la « damnation sociale ».C’est-à-dire ce qui est établi par la justice de la société et ce que les habitudeset les mœurs ont installé comme un usage, sans qu’il s’agisse d’une loi écrite.

2. Victor Hugo se propose de traiter des êtres humains prolétaires, desfemmes que la misère mène à la déchéance et des enfants maltraités ou aban-donnés, donc de tous ceux que la société maltraite, des « misérables ».L’écrivain dénonce une société qui les ignore ou les exploite.

3. En exploitant l’homme, en ne lui permettant pas de vivre dignement– parce qu’il est mal payé et abruti de fatigue –, le prolétariat fait de l’hommeun être qui se rapproche de l’esclave ou de l’animal. De même, la faim poussela femme à voler ou à se vendre pour survivre.

4. Selon Victor Hugo, il faudrait supprimer l’ignorance, donc éduquer lepeuple ; il faudrait également éloigner la misère, en donnant au peuple lesmoyens de vivre décemment.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE

5. Damnation appartient au lexique religieux.La « damnation sociale » est une figurequi allie le lexique profane (« sociale ») et le vocabulaire religieux. Ce « mélange »du religieux et du profane se poursuit par la juxtaposition « en pleine civilisation, desenfers » et l’antithèse « compliquant d’une fatalité humaine la destinée qui est divine ».

6. L’« atrophie », ainsi que l’« asphyxie » appartiennent au lexique médical. Lamisère est comparée à une maladie du « corps social ».

◆ ÉTUDIER LA FONCTION D’UN AVANT-PROPOS

7. L’avant-propos donne les thèmes qui seront développés par le texte duroman et replace l’œuvre dans une perspective plus générale. Ici, l’avant-propossitue le roman dans l’avenir et parie sur l’utilité de son rôle. On retrouve l’idéede l’engagement de l’artiste et de son rôle dans la vie politique de son pays.

8. Victor Hugo cherche à attirer l’attention sur un phénomène de société – la misère –, pour tenter de l’éradiquer.

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◆ ÉTUDIER LA LANGUE DE VICTOR HUGO ET LA GRAMMAIRE

9. L’avant-propos est composé d’une seule phrase.

10. La proposition principale est rejetée en fin de phrase, après les cinq subor-données. On peut également faire remarquer aux élèves le déséquilibre créépar cette structure de phrase. L’importance des maux combattus (les subor-données) est disproportionnée par rapport aux moyens dont dispose l’auteurpour les combattre (la proposition principale). Combat de David contreGoliath.

11. On trouve quatre propositions subordonnées conjonctives temporellesintroduites par la locution conjonctive « tant que » (et une proposition rela-tive, expansion de « destinée »). Ces propositions ont pour fonction : complé-ment circonstanciel de temps du verbe pouvoir.

12. Le procédé d’insistance utilisé est une anaphore.

13. On trouve un autre procédé de répétition dans la reprise de la préposition« par » dans les groupes nominaux « la dégradation de l’homme par le prolétariat,la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit ».

14. On pourrait dire : « des livres de la nature de celui-ci pourront être utiles ». Laforme négative est également un procédé d’insistance qui nie la négation(« ne […] pas » et « inutiles ») pour renforcer l’affirmation ; on appelle cettefigure de style une « litote ».

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Cet enfant a entre sept et treize ans ; il vit en groupe ; il est habillé devêtements trouvés çà et là ; il n’a pas de famille et connaît Paris comme sapoche. Cette ville est en quelque sorte « sa mère ».

2. Il est « intérieurement à peu près intact » (l. 39), comme si la ville protégeaitl’enfant : « Respirer Paris, cela conserve l’âme » (l. 43).

3. Gavroche est âgé d’une douzaine d’années (entre onze et douze ans) ; il aun père et une mère, mais aucun des deux ne s’occupe de lui. Il habite la rueet doit se débrouiller seul. Il est vêtu d’habits trouvés et qui ne correspondent

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pas à sa taille. Il est donc dépourvu de tout, comme l’exprime l’accumulationde tournures négatives (l. 93-97). Il s’est endurci, il a « le cœur absolumentsombre et vide ».Pourtant cet enfant est heureux « parce qu’il [est] libre » : il chante, joue et profite de la vie à sa manière.

4. Les Jondrette, père et mère, habitent la masure Gorbeau avec leurs deuxgrandes filles. Gavroche est leur fils. Cette famille est la plus misérable de lamasure et vit dans une unique chambre, la dernière au bout du corridor.

◆ ÉTUDIER UN GENRE : UN ROMAN SOCIAL

5. Victor Hugo dénonce l’abandon des enfants par leurs parents : ces enfantserrent (263 enfants sans asile ramassés annuellement par la police). Or l’er-rance mène au crime, en général, sauf à Paris, où l’enfant des rues est « inté-rieurement intact ». Mais ces enfants sont néanmoins dignes de pitié car ilsn’ont pas droit à une vie de famille et sont privés d’instruction.

6. Sous Louis XIV, qui avait besoin de créer une flotte, la monarchie se ser-vait des enfants errants pour en faire des galériens, pourvu qu’ils soient âgésde quinze ans. Sous Louis XV, la police enlevait les enfants sans famille, sansque l’on sache exactement à quoi ils étaient destinés, peut-être pour « lesbains de pourpre du roi »…

◆ ÉTUDIER LA LANGUE DE VICTOR HUGO ET LA GRAMMAIRE

7. L’activité permanente du gamin de Paris est mise en évidence par l’accu-mulation de verbes d’action : « vit », « loge », « court », « guette », « quête »…

8. Les phrases suivantes montrent le triste sort de l’enfant : « le cœur absolu-ment sombre et vide », « mais il ne le tenait pas de son père », « mais il ne la tenaitpas de sa mère », « Mais son père ne songeait pas à lui et sa mère ne l’aimait point ».Dans la dernière phrase du paragraphe, l’antithèse, qui exprime un paradoxe,met en évidence la compassion de Victor Hugo : « qui ont père et mère et quisont orphelins » ; cette compassion est explicitée par le jugement « dignes depitié entre tous ».

9. Gavroche est désigné par plusieurs expressions : « cet enfant », « garçon bruyant,blême, leste, éveillé, goguenard, à l’air vivace et maladif », « galopin », « joyeux petit va-nu-pieds ». Gavroche est un être de contraste, à la fois démuni et heureux.

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10. Première métaphore : « C’est qu’il a dans l’âme une perle, l’innocence, et lesperles ne se dissolvent pas dans la boue » (l. 14-16). Il s’agit d’une métaphorefilée, qui associe l’innocence de l’âme et une perle pour leur blancheur et leurvaleur, leur caractère précieux.Seconde métaphore : « on voie flotter les fils de la famille brisée » (l. 46-47). Cettemétaphore associe la famille à un tissu dont les fils se détachent et se cassent ;ce qui a été tissé pour tenir, le tissu comme la famille, part en lambeaux.Victor Hugo fait sans doute également un jeu de mots à partir de l’homo-graphie fils (du tissu) et fils (masculin de filles).Comparaison : « cet enfant vivait dans cette absence d’affection comme ces herbespâles qui viennent dans les caves » (l. 144-145). L’outil de comparaison « comme »met en relation l’enfant élevé sans affection et les herbes pâles qui poussentdans les caves ; le point commun est le manque (de soleil, d’amour) qui atro-phie (la plante, l’enfant). On pense à l’avant-propos : « l’atrophie de l’enfant parla nuit ».

11. La phrase « Grand règne ; grand siècle » est nominale.Victor Hugo utilise lajuxtaposition, la répétition de l’adjectif « grand » et l’ironie pour marquer sonindignation.

12. « [Le] froid dans l’âtre et le froid dans les cœurs » est aussi une phrase nomi-nale ; cette phrase fait naître la compassion, la pitié.

13. Le narrateur intervient plusieurs fois en prenant le lecteur à partie :« voyons le moyen », « que le lecteur connaît », « Nous avons oublié de dire ».

14. Les verbes de ces phrases sont conjugués au présent. Il s’agit d’un présentde vérité générale.– «Tous les crimes de l’homme commencent au vagabondage de l’enfant » (l. 29-30) :l’enfant livré à lui-même est inexorablement sur la pente de la délinquancequi le mène au crime, une fois adulte.– « Respirer Paris, cela conserve l’âme » (l. 43) : Paris protège l’enfant, lui ouvrele cœur et l’esprit, lui donne de l’énergie.– « Or l’enfant errant est le corollaire de l’enfant ignorant » (l. 59-60) : l’enfanterrant ne reçoit aucune instruction, ni de la part de ses parents, de sa famille,ni de celle de l’école qu’il ne fréquente pas.– « Quand ces pauvres êtres […] étant petits » (l. 111-113).– « Casser le fil semble être l’instinct de certaines familles misérables » (l. 153-154).

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◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Marius habite la masure Gorbeau parce qu’il s’est brouillé avec son grand-père, lorsqu’il a appris qu’on avait fait un chantage à son père : le jeunehomme a été privé de sa présence et il est devenu républicain. Étudiant et sansargent, il habite donc une « cellule » de la masure Gorbeau, maison délabrée.

2. Le but des amis de l’ABC est de venir en aide aux misérables, et en parti-culier aux illettrés. ABC, ce sont les premières lettres de l’alphabet : il fautdonc commencer par éduquer le peuple car l’ignorance est l’un des fléaux dela société de l’époque.L’ABC, phonétiquement, c’est aussi l’abaissé, c’est-à-dire le peuple, dont lemanque d’instruction est à la base de conditions d’existence terribles : il fautrelever le peuple, idéal socialiste.

3.Victor Hugo fait successivement le portrait d’Enjolras, de Combeferre, deJean Prouvaire et de Grantaire.

4. Victor Hugo peint Montparnasse, jeune homme âgé de vingt ans ; il faitpartie d’une bande de quatre bandits, appelée les Patron-minette, à laquelles’est associé Thénardier.Ce deuxième groupe est aux antipodes du premier : l’ABC veut aider lepeuple et agir pour le bien, tandis que les Patron-minette sont de dangereuxhors-la-loi qui vivent de leurs vols. Les uns incarnent le Bien, les autres le Mal.

◆ ÉTUDIER UN GENRE : L’ART DU PORTRAIT DANS LE ROMAN

5. Plusieurs termes indiquent la jeunesse du personnage : « jeune homme »,« adolescent », « jeunesse excessive », « Déjà homme, il semblait encore enfant », « Sesvingt-deux ans en paraissaient dix-sept ».Victor Hugo le décrit en ces termes : « angéliquement beau », « la prunelle pro-fonde, la paupière un peu rouge, la lèvre inférieure épaisse et facilement dédaigneuse,le front haut », « cette figure d’échappé de collège, cette encolure de page, ces longs cilsblonds, ces yeux bleus, cette chevelure tumultueuse au vent, ces joues roses, ces lèvresneuves, ces dents exquises ».

6. Il est droit, convaincu, entièrement dévoué à la cause révolutionnaire, il estgrave et sait tout « de la chose ». Il renonce aux conquêtes amoureuses que sa beauté rendrait pourtant faciles. Son dévouement total à la révolution, sa

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gravité, sa sévérité et son désintérêt pour les plaisirs de son âge le font apparaître comme un être d’exception.

7. Combeferre est doux, il veut que le « bien soit innocent », « sans tache » ; c’estun homme de compromis : il dit « Révolution mais civilisation ».

8. Jean Prouvaire est plus doux encore que Combeferre, c’est un artiste, ilaime l’humanité, il est timide et intrépide à la fois.

9. Grantaire est fasciné par Enjolras car les contraires s’attirent : le fanatiqueEnjolras attire le sceptique Grantaire.

10. Montparnasse est âgé de 18 ans ; il vit de ses vols et de ses violences. Ilveut surtout plaire ; c’est son apparence qui le préoccupe avant tout. Cettemise extrêmement soignée, cette beauté extérieure contrastent avec la noir-ceur de son âme.

11. Enjolras : « angéliquement beau », « l’amoureux de marbre de la Liberté ».Combeferre : « Révolution mais civilisation », « il aimait le mot citoyen, mais il pré-férait le mot homme ».Jean Prouvaire : « Il était bon par-dessus tout ».Grantaire : « ce sceptique », « il vivait avec ironie ».Montparnasse : « ce mirliflore du sépulcre ».

◆ ÉTUDIER LA LANGUE DE VICTOR HUGO ET LA GRAMMAIRE

12.Victor Hugo définit ainsi le scepticisme : « cette carie sèche de l’intelligence »(l. 97). C’est une métaphore qui montre que le scepticisme abîme l’esprit, leronge, comme la carie ronge peu à peu la dent.

13. Les mots appartenant au champ lexical de la violence sont les suivants :« crimes », « appétit du pire », « voyou », « escarpe », « féroce », « commettant desmeurtres », « attentats », « plusieurs cadavres », « la face dans une mare de sang »,« sépulcre ».La phrase « Il vivait de voler violemment » contient une allitération en vibrantes vqui accentue la violence du personnage.Le champ lexical très présent est celui de la séduction, de la mise extérieure, duparaître : « gravure de mode », « l’envie d’être bien mis », « Frisé », « pommadé »…

14. Enjolras et Montparnasse sont similaires : même jeunesse, même beauté ;l’un n’accordant aucune importance à cet atout, l’autre ne vivant que pour

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lui. Même engagement total : l’un dans les idées révolutionnaires, pour lebien, l’autre dans le mal. Mais ils ont un rapport différent aux femmes : l’untotalement hermétique à leur charme, l’autre ne cessant de vouloir leurplaire. Montparnasse est le double diabolique de l’ange Enjolras.

15. Ces présents de vérité générale (« c’est l’oisiveté », « c’est le crime ») mon-trent le caractère inexorable de l’enchaînement entre l’oisiveté et le crime.

◆ LECTURE D’IMAGES

18. Les deux personnages représentés sont Cosette et Jean Valjean. Il s’agit del’épisode très célèbre au cours duquel Jean Valjean va retrouver la petite filleà la source, dans les bois, et l’aide à porter son seau rempli d’eau. Ce passageprécis n’apparaît pas dans le livre de l’élève mais beaucoup le connaissent.La fillette, en proie à la terreur que lui inspire la solitude nocturne dans lesbois et qui ne connaît pas Jean Valjean, ne comprend pas pourquoi cethomme est venu à son aide. Elle est à la fois terrifiée et rassurée, soulagée,presque immédiatement en confiance.La scène se déroule dans les bois, comme en attestent les troncs d’arbres quicadrent l’image à droite et à gauche.

19. Thénardier est échevelé, de mise peu soignée. Il peut paraître anti-pathique, effrayant.

20. Il est probable que les époux sont en train de comploter une nouvellemalhonnêteté ou de se réjouir d’une escroquerie qu’ils ont réussie : parexemple, la vente de Cosette à Jean Valjean.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Gavroche n’est pas vêtu comme il convient à un enfant : « vêtu de loques,avec un pantalon de toile au mois de février », « décelaient plutôt les souliers d’hommequ’il portait que les pieds d’enfant qu’il avait ».

2. Gavroche est le fils des Jondrette/Thénardier. Entre la Bourgonmuche etGavroche s’instaure un jeu de questions-réponses minimal, purement infor-matif, sans apparente émotion de la part de l’enfant. Il se gratte l’oreille et

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repart en chantant.Victor Hugo insiste ainsi sur le dénuement familial del’enfant mais sans le commenter : c’est la fatalité de la préface qui resurgit.

3. Gavroche s’arrête devant la maison de M. Mabeuf car il a repéré quelquetemps auparavant un pommier dans son jardin et il n’a pas mangé depuis laveille : « Une pomme, c’est un souper ; une pomme, c’est la vie. » Il s’apprête doncà commettre un larcin.

4. Gavroche observe M. Mabeuf et la mère Plutarque, qui est sa gouvernanteet qui s’occupe donc de l’intendance de la maisonnée, difficile à cause dumanque d’argent. La mère Plutarque est d’ailleurs en train de dresser la listedes impayés et de faire part à M. Mabeuf de ses inquiétudes.

5. « Dans trois mois on lui en devra quatre », « J’irai », « Il y a le soleil », « Cela setrouve bien. Je digère mal la viande », etc. : les réponses de M. Mabeuf témoi-gnent d’un fatalisme masqué sous un optimisme apparent.

6. Gavroche observe ensuite un vieux bourgeois aux prises avec un jeunehomme, Montparnasse. Ce dernier est reconnaissable parce qu’il est à la foisbien habillé, élégant, raffiné et farouche, inquiétant.

7. Il ressent de la pitié avant la bagarre (« s’émouvoir de pitié »), puis de la peur(« un cri »), puis un soulagement et une joie devant l’issue du combat (« battredes mains »). Enfin, Gavroche s’amuse de l’humiliation faite à Montparnasse(« Il s’amusait énormément »).

8. Gavroche « vole » la fameuse bourse à Montparnasse. Ce n’est pas un réelvol : l’enfant tente de rétablir une justice car il donne cet argent à quelqu’und’âgé et de réellement démuni, qui ne peut plus travailler.

◆ ÉTUDIER UN GENRE : UN ROMAN D’APPRENTISSAGE

9. Gavroche est spectateur des différentes scènes, comme l’indiquent lesphrases suivantes : « Gavroche, peu discret, écouta » (l. 28, p. 37), « Gavrocheentra sur-le-champ en observation » (l. 95), « Gavroche regardait et écoutait, faisanteffort pour doubler ses yeux par ses oreilles » (l. 133-134), « Il fut récompensé de saconsciencieuse anxiété de spectateur » (l. 135). Gavroche fait ainsi son apprentis-sage : d’une part, il constate la misère d’autres malheureux, des personnesâgées (à qui il renonce de ce fait à voler une pomme et pour lesquels il réta-blit une justice en donnant la bourse) ; d’autre part, en assistant à la bagarre

entre les deux hommes et en écoutant la leçon de morale, il se rend comptede l’inéluctable lien entre l’oisiveté, le vol et le crime.

10. Montparnasse, à cause de son oisiveté, sera entraîné sur la voie du crime(où il se trouve en fait déjà) et deviendra esclave de sa malhonnêteté, jusqu’àl’emprisonnement.

11. Les verbes injonctifs sont à l’impératif (« prépare-toi », « Arrête-toi »,« sauve-toi »). Les phrases sont interrogatives et exclamatives. La suite du texterepose sur l’opposition entre la façon dont vivent les honnêtes gens (verbes àl’indicatif présent) et celle dont Montparnasse vivra (verbes à l’indicatif futur).

12. Il s’agit de Jean Valjean. Il donne à Montparnasse sa bourse pour luimontrer qu’on peut être généreux, désintéressé, et que les actes bons existent– ce dont Gavroche prend immédiatement acte. La leçon a porté ses fruits,non sur Montparnasse, qui est déjà un être voué au mal, mais sur l’enfant quimet en pratique une forme de justice, en volant la bourse, véritable Robindes bois de Paris.

◆ ÉTUDIER LA LANGUE DE VICTOR HUGO :L’ART DE LA DESCRIPTION

13. Le jardin de M. Mabeuf est vu à travers le regard de Gavroche. L’enfantest venu pour voler, parce qu’il a faim. La scène est donc nocturne – heurespropices au vol à cause de l’obscurité ; Gavroche décrit les lieux de l’exté-rieur, il observe à travers l’une des claires-voies et regarde l’emplacement de l’objet de sa convoitise ainsi que celui des personnages qui pourraiententraver son larcin.

14. Il s’agit d’une description en action car Gavroche a besoin de repérer leslieux pour voler. Le narrateur commente : « une pomme, c’est la vie », proje-tant ainsi l’action dans le futur, moment où Gavroche mangera, et fait un traitd’humour : « Ce qui a perdu Adam pouvait sauver Gavroche. »

15. Compléments circonstanciels :– « à deux pas de lui » : c. c. de lieu du groupe verbal « il y avait » ;– « au pied de la haie » : c. c. de lieu du groupe verbal « il y avait » ;– « et de l’autre côté » : c. c. de lieu du groupe verbal « il y avait » ;– « précisément au point […] méditait » : c. c. de lieu du groupe verbal « il yavait » ;

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– « sur ce banc » : c. c. de lieu du groupe verbal « était assis » ;– « devant lui » : c. c. de lieu du verbe « ayant » ;Expansions des noms :– « de lui » : complément du nom « pas » ;– « de la haie » : complément du nom « au pied » ;– « où l’eût fait déboucher la trouée » : complément du nom « point » ;– « qu’il méditait » : complément du nom « trouée » ;– « couchée » : épithète de « pierre » ;– « qui faisait une espèce de banc » : complément du groupe nominal « pierre cou-chée » ;– « de banc » : complément du nom « espèce » ;– « vieux » : épithète du nom « homme » ;– « du jardin » : complément du groupe nominal « vieux homme » ;– « ayant devant lui la vieille femme debout » : apposé au groupe nominal « vieuxhomme » ;– « vieille » : épithète du nom « femme ».Gavroche observe aussi précisément car il prépare son larcin en repérant les lieux.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE

16. La vieille femme appelle Gavroche : « ce satan », « mufle », lui la nomme« la vieille », « la Burgonmuche » et appelle ses parents « mes ancêtres ». Gavrocheest irrévérencieux et parle en argot. La vieille femme insulte l’enfant et nepeut le supporter ; elle est dure.

17. Le mot « Burgonmuche » est formé sur le radical « Burgon », nom propreauquel est ajouté le suffixe -muche.– -asse, -âtre : suffixes péjoratifs (lavasse, jaunasse, jaunâtre, verdâtre, marâtre).– -ette : suffixe qui minimise (fillette, maisonnette, balayette).

18. Le mot « octogénaire » est formé sur le radical génaire, qui vient du latingenus, génération, précédé du préfixe octo-, qui signifie « huit » ; un octogénairea donc entre quatre-vingts et quatre-vingt-dix ans.

◆ LECTURE D’IMAGES

22. Gavroche est toujours représenté avec la fameuse casquette typique del’enfant de Paris. Il a l’air vif.

23. Le personnage est toujours représenté en action – ce qui correspond à

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son caractère : enfant en mouvement permanent, ouvert sur le monde et surles autres, toujours en quête de quelque chose, pour faire face à ses propresbesoins (la nourriture, la distraction, etc.) ou à ceux des autres (solidarité).

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. La Thénardier a eu cinq enfants : deux filles et trois garçons. Gavroche estl’aîné de ses fils.

2. Elle s’est « débarrassée » des deux derniers par un « troc » sordide : elle les a« loués » à La Magnon,une jeune femme qui avait « besoin » de deux enfants pour« remplacer » les siens, décédés, et continuer à percevoir une rente de leur père.

3. La Thénardier n’a pas voulu élever les plus jeunes car elle les « exécrait »,sans autre raison que « Parce que » ! Elle n’en a pas besoin et ils la dérangent.Cette femme est injuste et tout simplement monstrueuse car elle a perdu soninstinct maternel après la naissance de ses deux filles. On sait d’ailleurs avecquelle inhumanité elle a traité Cosette, qu’elle était censée élever décemmentmoyennant finances.

4. Les deux petits enfants ont, ou tout au moins semblent avoir, respective-ment cinq et sept ans. Ils se retrouvent seuls à errer dans Paris car La Magnon,à qui leur mère les avait « loués », a été emprisonnée. Ils n’ont donc plus per-sonne pour veiller sur eux, ne savent pas où dormir et n’ont rien à manger.

5. Gavroche est le « roi des rues » : il est bien obligé de se débrouiller poursurvivre ; il commet donc de petits larcins – ce que redoute le perruquier(« jetait de temps en temps un regard de côté à cet ennemi […], mais l’esprit évidem-ment hors du fourreau »).La « maison » de Gavroche étant la rue, il apostrophe, pour rire ou parce qu’ilest de mauvaise humeur, les passants, s’amuse à les provoquer, les embêter(rappelons qu’il n’est âgé que de douze ans !). Il réagit vite et fièrement.Ainsien est-il avec « mamselle Omnibus », dont le rire moqueur a déplu à l’enfant,puis avec une portière « barbue » aux allures de sorcière, enfin avec un passantdont il éclabousse les bottes, ces deux derniers personnages n’ayant rien faitde spécial. Mais l’attitude égoïste du perruquier a rendu Gavroche « agressif ».

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◆ ÉTUDIER UN GENRE : UN ROMAN D’APPRENTISSAGE

6. Les mots appartenant au champ lexical de la souffrance sont les suivants :« murmure plaintif », « gémissement », « sanglots », « claquer les dents », « en pleu-rant ». La souffrance et l’égarement des enfants font naître la pitié, la compas-sion et, par voie de conséquence, l’indignation face à l’attitude du barbier.

7. Gavroche aide les enfants en les prenant en charge (« protection douce ») : ilsne se sentent plus seuls et cessent de pleurer ; il les réconforte en minimisantleurs soucis (« C’est ça ? […] Est-ce qu’on pleure pour ça ? »). Puis il leurmontre, au cours de leur « promenade » dans Paris, qu’il est débrouillard etqu’ils peuvent se reposer sur lui ; il doit aussi les amuser par ses apostrophesaux passants. Les enfants, se sentant en confiance, lui expliquent ce qui leurest arrivé et retrouvent un peu de leur insouciance.Concrètement, Gavroche les prend en charge, les guide vers un « domicile »et leur offre un « repas », c’est-à-dire un morceau de pain.

8. Les enfants l’appellent « Monsieur », alors que Gavroche n’est âgé que dedouze ans – ce qui montre le respect qu’ils éprouvent. Gavroche fait office àla fois de grand frère (ce qu’il est en réalité mais aucun des trois enfants nele sait) et de substitut paternel (« Monsieur »).

9. Gavroche est généreux : il prend en charge les deux petits, sans savoird’ailleurs que ce sont ses frères, il partage son « repas » avec eux, en prenantla plus petite part, puis donne son châle à une jeune fille qui grelotte, alorsque lui-même est transi. Il est également courageux : malgré la faim et lefroid, il ne se plaint pas et prend avec humour des situations dramatiques(« C’est ça ? », « nos auteurs »). Il se montre débrouillard, inventif. En fait, il secomporte à la fois comme un adulte responsable et comme un adolescent, unpeu canaille, s’amusant à embêter les passants.

◆ ÉTUDIER LA LANGUE DE VICTOR HUGO

10. Les synonymes du mot « enfant » par lesquels Gavroche apostrophe lesdeux petits sont les suivants : « moutards », « momacques », « mômes »,« gamins », « momignards ». Autres synonymes : gosses, mouflets, chiards, gnomes,gnafrons, bambins, gniards.

11. – « Il semble que la sombre porte de l’hiver soit restée entrebâillée et qu’il viennedu vent par là » : il s’agit d’une métaphore, qui associe l’hiver à une maison et

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qui concrétise la saison, laissant à penser que l’on peut, à condition d’êtrevigilant, la « maîtriser ».– « grelottant gaîment » : forme d’oxymore, qui rend compte du courage deGavroche.– « l’averse, redoublant d’humeur, fit rage » : personnification, l’averse « éprou-vant » des sentiments humains (« humeur ») ; cette personnification, comme lamétaphore ci-dessus, donne l’illusion d’une maîtrise possible, en donnant unecausalité autre que scientifique à des phénomènes météorologiques.– « Ces mauvais ciels-là punissent les bonnes actions » : antithèse « mauvais » /« bonnes » insistant sur l’injustice de la situation.

12. – « Le bureau est fermé » : il s’agit du bureau des plaintes, Gavroche se présentant comme une « administration » fermée, sur un ton sarcastique etdrôle.– « je me désabonne » : expression encore imagée par laquelle Gavroche laisseentendre que l’individu a le choix et, la nature et la météo ne donnant passatisfaction, qu’il « résilie » son abonnement.– « nos auteurs » : les auteurs de nos jours, la procréation étant ainsi ironique-ment associée à la création artistique, que l’on peut laisser de côté une foisqu’elle est réalisée.Le héros se montre à la fois optimiste (il continue à se « battre ») et d’un réalisme cynique (il ne se fait aucune illusion sur sa condition d’enfant et saitqu’il ne peut compter que sur lui-même).

◆ ÉTUDIER LA GRAMMAIRE

13. La phrase compte trois verbes conjugués à un mode personnel ; elle estdonc composée de trois propositions.

14. Proposition principale : « Enfin, il releva la tête d’un air ».Subordonnées :– « qui ne voulait qu’être satisfait ». Nature : proposition subordonnée relativeintroduite par le pronom relatif « qui » ; fonction : complément de l’anté-cédent « air ».– « mais qui était en réalité triomphant ». Nature : proposition subordonnée rela-tive introduite par le pronom relatif « qui » et coordonnée à la précédente parla conjonction de coordination « mais » ; fonction : complément de l’anté-cédent « air ».

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Ces propositions sont indispensables à la phrase car ce sont des relatives déter-minatives et non explicatives. Elles servent à montrer la profonde satisfactionde Gavroche, voire sa fierté, d’avoir trouvé au fond de ses poches de quoinourrir les enfants.

◆ À VOS PLUMES !… FAITES DES RECHERCHES

16. Dans les pays qui ont adopté la Charte des Droits de l’Enfant, il n’est paspossible d’abandonner ses enfants ; c’est un acte contraire à la loi et sévère-ment sanctionné. La seule possibilité, s’il s’agit d’un enfant non désiré, est del’abandonner au moment de la naissance, l’enfant étant alors déclaré « nésous X » et candidat à l’adoption ou au placement (par des autorités adé-quates).

◆ LECTURE D’IMAGES

17. Les trois enfants représentés sont Gavroche et ses deux petits frères. Ilsignorent que ce lien du sang les unit. Mais l’aîné prend en charge les petitscar ils sont abandonnés : il est pour eux à la fois le père, la mère et le grandfrère.

18. La gravure représente le passage entre les lignes 97 et 103 (ou 120),pages 54 à 56, puisque Gavroche a toujours son écharpe ; il ne l’a pas encoredonnée à la jeune fille grelottant.

19. Sur la photographie, les frères de Gavroche semblent plus âgés. Ils sonthabillés à peu près comme leur frère, tandis que, sur la gravure, ils étaientmieux vêtus que lui.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. haut (« quarante pieds de haut ») – monumental (« le large front du colosse »,« sa croupe énorme ») – délabré (« Il tombait en ruine »).

2. Il les a « empruntés » aux animaux du Jardin des plantes (singes, girafe…).

3. Il veut d’abord rassurer les enfants en leur montrant qu’il compte lesprendre réellement en charge et leur faire partager sa vie ; il entend

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également leur expliquer tout ce que la capitale recèle comme amusementset plaisirs si l’on se « débrouille bien ».

4. Le plus jeune des enfants a peur, puis est véritablement terrorisé : « glacéd’épouvante », « n’en pouvant plus de peur », « recommença à trembler », « La terreurde l’enfant était au comble ». L’enfant est épouvanté car il entend des bruitsétranges produits par les rats. Les explications de Gavroche ne fontqu’augmenter sa terreur.

5. Non, Gavroche ne parvient pas à calmer l’enfant immédiatement. Ce n’estqu’en prenant la main de l’enfant dans la sienne que celui-ci parvient àtrouver le sommeil, rassuré par la présence et la chaleur de celui qu’ilconsidère comme un adulte.

6. Oui, Gavroche reconnaît l’homme qu’il aide à s’évader (« et Gavroche lereconnut »). Son père, en revanche, ne le reconnaît pas (l. 764). Gavroche n’estpas venu aider son père – ce qui aurait pu, étant donné l’indifférence quecelui-ci manifeste, provoquer son refus –, mais un brigand quelconque.Gavroche n’est pas rancunier (« Tiens, dit-il, c’est mon père !... Oh ! celan’empêche pas ») et il accomplit son « devoir » (entraide entre les« misérables »). Quant à Thénardier, son indifférence continue à êtrerévoltante.

◆ ÉTUDIER UN GENRE : UN ROMAN D’APPRENTISSAGE

7. Gavroche aide les enfants à lutter contre la peur, lors de l’ascension dansl’éléphant, puis lors de l’endormissement. Il leur montre ensuite commentapprécier à leur juste valeur les solutions de fortune (« faisons-nous lesdégoûtés ? ») et leur explique concrètement le « système D » (emprunts auxanimaux du Jardin des plantes). Enfin, il leur enseigne le langage de la rue,l’argot : « on dit les cognes », « on dit une piolle », « on dit la sorgue ».

8. « Gavroche […] l’encourageait par des exclamations de maître d’armes à sesécoliers », « rudoiement », « pour l’instruction de ces êtres en bas âge », « comme eûtfait une mère », « Et puis je suis là ! ».

9. Les personnages sont Montparnasse,Thénardier et Gavroche. On est venuchercher Gavroche car on a besoin d’un enfant, du fait de sa petite taille, pourl’évasion de Thénardier.

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◆ ÉTUDIER LA LANGUE DE VICTOR HUGO

10. Le champ lexical prédominant est celui de la décrépitude, de la ruine :« en ruine », « croulant », « pourrie », « crevasses », « lézardaient », « hautesherbes », « immonde », « ordure ».L’antithèse est « repoussant et superbe » : elle montre à la fois le pouvoird’attraction du monument et la répulsion qu’il peut engendrer, à cause de sonétat délabré.

11. Antithèses : « utilité […] de l’inutile » ; « pensée de l’Empereur »/« boîte d’ungamin » ; « tanière ouverte »/« portes fermées ».Victor Hugo veut montrer que,parfois, ce qui peut paraître inutile et laid sert et que le sort des enfants estplus important que tout.

12. Il intervient à la première personne du singulier ou du pluriel (« Nous »,« je ne sais quoi », « nous sommes heureux de pouvoir appeler un lit ») et par desvérités générales (« Le courage et la force ont de ces communications merveilleuses »,« il est inutile d’expliquer »).

13. Victor Hugo peint Gavroche grâce à la comparaison : « avec l’agilité d’unouistiti » (l. 346), à la métaphore : « toutes les grimaces d’un vieux saltimbanquemêlées au plus charmant sourire » (l. 507-509), et à l’aide des adjectifs suivants :« intrépide et inventif », « vagabond », « isolé », « chétif », « misérable et tout-puissant ».Cet enfant inspire à la fois le respect et la pitié : ses conditions de vie sontcelles, très dures, d’un enfant abandonné et errant, mais il sait y faire face etparvient à en rire, à prendre la vie du bon côté, venant même en aide à plusjeunes que lui.

14. « Glacé d’épouvante », « n’en pouvant plus de peur », « en retenant sonhaleine », « recommença à trembler », « La terreur de l’enfant était au comble ».Frayeur, horreur, effroi ; terroriser, effrayer, épouvanter ; glacer le sang, faire dresser lescheveux sur la tête, trembler comme une feuille.

◆ ÉTUDIER LA GRAMMAIRE : LES PAROLES RAPPORTÉES

15. et 16. « Babet prit Thénardier à part et lui demanda s’il avait regardé lemion. Celui qui venait de s’évader répondit en lui demandant de quel mionil s’agissait. L’organisateur de l’évasion lui expliqua qu’il parlait du mion quiavait grimpé au mur et qui lui avait apporté la corde. Le père indigne admit

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qu’il ne l’avait pas vraiment regardé. Babet lui fit remarquer qu’il lui semblait,sans en être sûr, que c’était son propre fils. »Changement de temps : il s’agit d’un récit au passé ; les verbes qui étaient auprésent passent donc à l’imparfait, ceux au passé composé passent au plus-que-parfait.Changement de personnes : les pronoms personnels de la deuxième et de lapremière personnes passent à la troisième personne (tu : il ; t’ : lui ; je : il ; me : lui),l’adjectif possessif de la deuxième personne passe lui aussi à la troisièmepersonne (ton : son).

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. On a reproché à Victor Hugo d’utiliser l’argot dans ses textes car c’étaitla langue des bandits, une langue affreuse.

2. Premier argument :Victor Hugo pense qu’il ne doit pas y avoir de limitesdans l’étude d’un fait social, et qu’un auteur qui approfondit son examen dela société, quand bien même cette société recèlerait des parties obscures etinfâmes, fait son devoir.Second argument : la science n’exclut aucun objet d’étude sous prétexte qu’ilest plus ou moins agréable ; la démarche du romancier est comparable à celledu chercheur : il ne doit exclure aucune manifestation sociale. L’argot est unphénomène humain et social et doit donc attirer l’attention du romancier.

3. La métaphore cache le mot ou le fait de référence en recourant à uneimage, à une « figure » ; elle est « une énigme », et c’est pour cette raisonqu’elle est l’outil linguistique préféré de ceux qui ont des choses à cacher.

4. Première origine : « la création directe des mots ». L’argot invente des termesdont on ne peut retrouver l’étymologie.Deuxième origine : l’utilisation de la métaphore. L’argot emploie des images.Troisième origine : l’« expédient ». L’argot use du vocabulaire existant en ledéformant, grâce à des suffixes inédits, par exemple, ou en mélangeant lesdeux usages cités précédemment.

5. L’argot est une langue qui se transforme rapidement ; comme les voleursdevant fuir ceux qui découvrent leur identité, elle se doit de rester obscureet incomprise par le plus grand nombre.

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◆ ÉTUDIER UN GENRE : LA DIGRESSION ROMANESQUE

6. Ce passage ne figurerait pas dans le schéma narratif car il ne modifie en rien l’action du récit : il s’agit d’une digression romanesque, où l’auteurarrête le déroulement du récit pour réfléchir sur un fait et faire réfléchir lelecteur.

7. Ce passage intervient après la scène nocturne où les bandits de Patron-minette libèrent Thénardier.Victor Hugo leur fait parler l’argot et justifie,dans ce chapitre, sa démarche.

◆ ÉTUDIER LA LANGUE DE VICTOR HUGO ET LA GRAMMAIRE

8. Les phrases interrogatives (« Qu’est-ce que l’argot ? ») et les phrases excla-matives (« Oh ! que c’est laid ! ») dominent.

9. Ces interrogations n’attendent pas de réponses. On les appelle desquestions « oratoires » ou « rhétoriques ». Elles sont là pour interpeller lelecteur et l’amener à réfléchir.

10. Ces mots appartiennent au champ lexical de la recherche, de la science.Victor Hugo cherche à établir un parallèle entre la démarche du romancieret celle du chercheur scientifique.

11. « on écoute », « On perçoit », « C’est l’argot », « On croit », « C’estl’inintelligible », « Cela grince et cela chuchote », « Il fait noir dans le malheur, il faitplus noir encore dans le crime ». L’emploi des pronoms impersonnels ou neutres,l’utilisation des tournures impersonnelles accentuent le mystère et le malaiseque fait naître l’argot. On ne sait pas qui agit, les auteurs des actions restentdans l’ombre.

12. Champ lexical de l’obscurité : « ténébreux », « crépuscule », « noir »(2 occurrences),« noirceur »,« obscurité » (3 occurrences),« immense brume »,« nuit ».

13. Verbes d’action : « va, vient, sautèle, rampe, bave et se meut ».

14. Les verbes d’action accumulés et le champ lexical de l’obscurité donnentl’idée d’une activité intense et grouillante, souterraine et indéterminée, quiinquiète les « honnêtes gens ». Les mots se rapportant au lexique fantastique(« difforme », « bestialité fantastique », « épouvantable », « monstrueusement »)accentuent encore la peur que fait naître l’argot.

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◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Le lecteur accompagne Gavroche lors de sa « marche » dans Paris.

2. L’enfant retrouve successivement les amis de l’ABC, puis M. Mabeuf. Ilest séduit par l’acte de Bahorel qui arrache le mandement (l. 112).

3. Non, la chronologie n’est pas respectée (« Disons ce qui s’était passé »,l. 146). Il s’agit d’un retour en arrière. Il permet d’expliquer la présence deM. Mabeuf.

4. Le lecteur le connaît depuis sa conversation avec la mère Plutarque, alorsque Gavroche s’apprêtait à lui voler une pomme et qu’il lui avait finalementdonné, de façon anonyme, la bourse reprise à Montparnasse (p. 45). L’hommeest toujours calme, déterminé, mais il devient actif, prenant part à larévolution.

5. Il s’agit de « l’homme de la rue des Billettes », qui se révèle être Javert,information donnée seulement à la ligne 394 (p. 109) – ce qui laisse uncertain suspens et sur son identité et sur la suite des événements, car c’est unespion. Javert est connu du lecteur : il poursuit Jean Valjean depuis sa sortiedu bagne.

6. L’action se déroule à l’intérieur, dans le café appelé Corinthe. Les insurgéssont occupés à fabriquer des cartouches.

◆ ÉTUDIER UN GENRE : L’ÉPOPÉE

7. Gavroche réclame un fusil, le pistolet qu’il possède n’ayant pas de chien.Cet objet représente à la fois la puissance et le danger. Ce fusil lui est refusépar Combeferre et Enjolras qui prétextent qu’il n’y en a pas suffisamment.En fait, les hommes veulent protéger l’enfant.

8. Gavroche est partout en même temps (« espèce d’ubiquité »). Il estextrêmement actif, il encourage tous les participants et les incite à l’action,en se montrant lui-même efficace. Il donne des idées pour l’édification de labarricade (matériaux, façon de combler les brèches et d’en augmenter levolume, la hauteur). L’activité de Gavroche est rendue par l’accumulation deverbes d’action à l’imparfait (l. 258 à 273).Victor Hugo a également recours

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à des métaphores (métaphore filée de la « mouche du coche ») et descomparaisons : « aiguillon », « ailes », « piquait », « mordait », « se posait »,« volait », « bourdonnait », « mouche de l’immense Coche révolutionnaire » ;métaphore qui fait de l’enfant une « ubiquité irritante ».

9. Gavroche doit surveiller les abords de la barricade (l. 360-362). Il reconnaîtJavert et le livre aux insurgés.

10. Gavroche a de l’humour et joue sur les mots : « Autant en emporte leventre » (l. 65-66). Son vocabulaire est imagé : par exemple, lorsqu’il s’adresseau chien (l. 76-77). Il sait manier le verbe et, du haut de ses douze ans, portedes jugements, réplique sans se laisser désarçonner (l. 285, l. 305). Il est drôleégalement sans le vouloir, lorsqu’il se trompe sur la signification des mots(« para bellum » et « tubercule » / « Hercules »), ou lorsqu’il se livre à unevéritable pantomime au moment où il reconnaît Javert (l. 342-357).Gavroche est un être joyeux, qui chante sans cesse (pp. 95, 101-102), et saitcommuniquer sa joie de vivre et son enthousiasme aux autres : « Il semblaitêtre là pour l’encouragement de tous […] avait-il des ailes ? oui certes, sa joie » (l. 260-262).

◆ ÉTUDIER LA LANGUE DE VICTOR HUGO

11. On entend la consonne f. Cette reprise donne à la phrase unmouvement qui imite celui du bruit de la foule refluant. Dans la phrasesuivante, les sons r, p et s sont repris, consonnes dures qui marquent lemouvement de panique qui saisit la foule.

12. Il s’agit d’une antithèse : « les uns avec les cris de l’attaque, les autres avec lapâleur de la fuite ». On peut noter le balancement « les uns »/« les autres » etles actions opposées « attaque »/« fuite ». Les sonorités sont dures pourévoquer les attaquants (c, r, t), douces pour évoquer les fuyards (l, f, a, eu, u).

13. Les mots appartenant au champ lexical de l’eau sont les suivants : « grandfleuve », « déborda », « se répandit en torrents », « ruissellement d’une écluse lâchée ».Il s’agit d’une métaphore filée, qui, assez classiquement, associe la foule à unfleuve, pour mettre en évidence un flux rapide et dévastateur.

14. Le rouge est d’abord celui de la révolution, de la violence, donc de lapeur qu’elle inspire, comme celle du taureau qui attaque ; pour Bahorel, lerouge est la couleur de la nature, de la fleur éphémère et fragile qu’est le

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coquelicot ; c’est aussi la couleur du Petit Chaperon rouge, personnageattachant et faible.Le rouge est connoté de façon antithétique : blessure, destruction,mort/passion,force, amour.

◆ ÉTUDIER LA GRAMMAIRE : LE PASSIF

15. La proposition est à la voix passive. Le verbe est à l’indicatif plus-que-parfait.Phrase transformée : « On avait allumé un feu dans la cuisine… ».Le sujet du verbe est l’impersonnel on car le complément d’agent n’était pasexprimé dans la phrase au passif.

16. Les C.O.D. sont : « brocs, cuillers, fourchettes, toute l’argenterie d’étain du cabaret ».Transformation de la phrase : « Brocs, cuillers, fourchettes, toute l’argenteried’étain du cabaret étaient fondus dans un moule à balles ».Le verbe est passé à la voix passive, le sujet « on » a disparu, les C.O.D. sontdevenus sujets du verbe.

◆ À VOS PLUMES !… FAITES DES RECHERCHES

19. Il s’agit de comprendre les deux fonctions de la Justice : empêcherquelqu’un de nuire encore une fois, donc protéger les citoyens, et le punirpour qu’il comprenne qu’il a mal agi.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Il s’agit du drapeau rouge, symbole des révolutionnaires. M. Mabeufdonne sa vie pour replacer le drapeau sur la barricade.

2. Gavroche, resté en sentinelle, voit les soldats grimper sur la barricade.

3. Jean Prouvaire, fait prisonnier lors de l’attaque, est fusillé par les soldats.

4. Marius fait reculer les soldats en menaçant de faire sauter la barricade. Ilest là car il n’a plus de « projet de vie » (son mariage avec Cosette n’est paspossible) ; il a donc rejoint ses amis afin de donner sa vie pour le peuple.

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◆ ÉTUDIER UN GENRE : L’ÉPOPÉE

5. « ce vieillard de quatre-vingts ans », « le spectre de 93 », « ce fantôme tremblantet terrible », « une figure surnaturelle et colossale ». Le contraste entre l’âge avancéet l’action courageuse, la référence aux héros de la Révolution française de1793, les adjectifs « terrible », « colossale » et « surnaturelle » participent dugrandissement épique du personnage qui accomplit une action au-delà de cequ’un homme « normal » pourrait faire.

6. M. Mabeuf et Marius sont les deux héros du passage. « Marius sur cettebarricade après l’octogénaire, c’était la vision de la jeune révolution après l’apparitionde la vieille » (l. 333-334) est la phrase qui unit M. Mabeuf et Marius. Ce sonttous deux des « sauveurs » : l’un sauve un symbole ; l’autre a une action plusconcrète, en rapport avec son âge et sa force, il sauve la barricade.

◆ ÉTUDIER LA LANGUE DE VICTOR HUGO

7. Les soldats sont perçus d’un point de vue interne (ici, le point de vuecollectif des insurgés). Le récit ne fait état que de ce qu’aperçoivent ouentendent les insurgés.

8. On ne perçoit d’abord que des sensations auditives (« un bruit de pas », « lebruit de la statue du Commandeur », etc.), puis des sensations visuelles(« distinguait », « indescriptibles réseaux phosphoriques », « confusémentéclairés », etc.), enfin, de nouveau, des sensations auditives, plus claires cettefois (« parlait », « cria »).

9. Les mots « imperceptibles », « indescriptibles », « confusément », « brouillard »,« réverbération lointaine » appartiennent au champ lexical de l’imprécis.

10. Les insurgés sont privés d’un de leurs sens, la vue, et ne perçoiventqu’avec l’ouïe – ce qui laisse libre cours à leur imagination. Le champ lexicaldu multiple qui accompagne celui du bruit laisse entendre que les soldatssont innombrables. L’approche lente mais ininterrompue fait penser à unemachine, sans humanité, et inquiète d’autant plus.

11. Les sujets sont au singulier car la barricade est considérée comme une entité,mais cette indétermination permet aussi de supprimer l’humain au profit desarmes qui sont les seuls sujets déterminés du passage. Même les parolesprononcées ne proviennent pas d’un homme en particulier, il s’agit d’« une voix ».Le message est clair : la guerre fait disparaître l’humain au profit des armes.

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12. Victor Hugo compare les fils métalliques aux lueurs qu’on aperçoit sousses paupières lorsque l’on ferme les yeux. Ce sommeil préfigure la mort, cellequi menace les insurgés.

◆ ÉTUDIER LA GRAMMAIRE

13. Proposition subordonnée conjonctive de temps, complémentcirconstanciel de temps du verbe « avait pris » (l. 115).Proposition subordonnée conjonctive complétive, sujet réel du verbe« paraissait » (l. 119).Proposition subordonnée conjonctive d’opposition, complémentcirconstanciel d’opposition de « se mit » (l. 134).

14. Première proposition : le verbe est à l’imparfait du subjonctif à la voixpassive ; au subjonctif parce qu’il s’agit d’une proposition temporelleexprimant l’antériorité, à l’imparfait pour respecter la concordance destemps, la proposition principale étant au passé (« il avait pris »).Deuxième proposition : le verbe est à l’imparfait du subjonctif ;au subjonctif parcequ’il s’agit d’une proposition subordonnée complétive dépendant du verbe paraîtrequi exprime l’éventualité, à l’imparfait pour respecter la concordance des temps.Troisième proposition : le verbe est à l’imparfait du subjonctif ; au subjonctifparce qu’il s’agit d’une proposition subordonnée d’opposition, à l’imparfaitpour les mêmes raisons que précédemment.

15. Les verbes sont au plus-que-parfait (« avait assisté », « n’avait pu », « s’étaitévanoui », « s’était rué », « avait sauvé »), car ils marquent une antériorité desactions par rapport au récit qui est au passé. La chronologie de l’action n’estpas respectée puisque les actions décrites sont antérieures à l’action évoquée(« C’était Marius qui venait d’entrer dans la barricade », l. 244). On appelle cetraitement du temps un « retour en arrière ».

◆ À VOS PLUMES !... LECTURE D’IMAGES

19. Les photographies de films (p. 111) représentent la capture de Javert : ilest attaché à l’un des piliers du café Corinthe (p. 110, l. 405 à 407). Lesphotographies de la page 123 représentent la barricade, en extérieur. Celle duhaut montre la mort de M. Mabeuf (pp. 119-120, l. 131 à 174). Dans celle dubas, c’est Marius qui monte sur la barricade pour faire reculer la Gardenationale (pp. 127-128, l. 314 à 342). À noter également que, dans la comédiemusicale, Cosette est présente (au premier plan, à droite).

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Ces deux documents ont été mis en parallèle pour illustrer les propos deVictor Hugo aux lignes 333-334 (p. 127) : « Marius sur cette barricade aprèsl’octogénaire, c’était la vision de la jeune révolution après l’apparition de la vieille. »Ils illustrent également deux visions, deux mises en scène différentes de labarricade, deux interprétations du roman.

20. La barricade est composée d’éléments très disparates, comme le montrele passage du roman (l. 258 à 292, pp. 104 à 106).

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. La scène débute au lever du jour (« c’était l’aurore », l. 2).

2. Marius a demandé à Gavroche de porter sa lettre pour deux raisons : afinde dire adieu à Cosette mais aussi pour éloigner l’enfant du champ de batailleet le « sauver ».

3. Les artilleurs se servent du canon. Enjolras parvient à parer le second coupen tuant l’artilleur chef de pièce. Il en pleure, mais c’est la « loi » de la guerre.

4. Les insurgés manquent alors de cartouches (l. 174-175).

5. Gavroche décide d’aller récupérer des cartouches sur les cadavres.Lorsqu’il s’en rend compte, Courfeyrac lui intime, en vain, l’ordre de revenir(l. 190) ; puis, par peur d’attirer l’attention sur l’enfant, les insurgés se taisent(l. 215-216).

6. Non, Gavroche n’est pas immédiatement tué : au début, il est prudent, ilse faufile, rampe, masqué par le brouillard de la fusillade. Puis il est visé maissemble invulnérable : les balles ne l’atteignent pas pendant un bon moment,puisqu’il a le temps de chanter une bonne partie de sa chanson.

7. La scène au Luxembourg se déroule en même temps que la mort deGavroche à la barricade. Les personnages en sont un bourgeois, son fils et lesdeux frères de Gavroche.Les deux enfants sont identifiables par leur âge et l’attitude du plus âgé quiprend en charge le plus jeune.

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ ÉTUDIER LE DÉNOUEMENT

8. Gavroche interpelle Marius, puis Courfeyrac par le terme « Citoyen », caril se sent membre de la communauté des insurgés, républicain.

9. Les trois dernières lignes du passage font écho à la scène où Gavrochedonne à manger à ses frères, où il prend donc en charge plus petits que lui :ici, l’aîné prend la plus petite part et reprend exactement les paroles deGavroche (« Colle-toi ça dans le fusil »). Les leçons de vie de Gavroche ontporté leur fruit, tant sur le fond (prise en charge des petits) que sur la forme(argot).

◆ ÉTUDIER LA LANGUE DE VICTOR HUGO

10. Les termes qui créent une atmosphère lourde, inquiétante, sont lessuivants : « clapotement des chaînes », « cahotement inquiétant d’une masse »,« fracas », « ferraille sinistre », « roulement monstrueux des roues de la guerre ».Le contraste est mis en évidence par l’opposition entre le caractère paisibledes vieilles rues de la ville et les bruits annonciateurs de la bataille.

11. Combeferre tente de convaincre Enjolras d’épargner le sergent descanonniers. Le jeune homme utilise une phrase exclamative et nominale, aulexique fort (« La hideuse chose que ces boucheries ! », l. 149-150), puis il utilisel’impératif, prenant ainsi son interlocuteur à partie (« Figure-toi »), enfin ilénumère des caractéristiques qui, au-delà du statut de soldat, prouventl’humanité de l’ennemi (« il a un père […] ton frère », l. 154-156).

12. Titre proposé : « Une mort héroïque » ou « Une petite grande âme ».Gavroche est désigné par les expressions suivantes : « le moineau becquetant leschasseurs » (métaphore), « un étrange gamin fée » (périphrase), « le naininvulnérable de la mêlée » (comparaison car présence de l’outil « on eût dit »),« le gamin », « l’enfant feu follet » (métaphore), « ce pygmée » (métaphore), « cettepetite grande âme » (périphrase et oxymore).On retrouve le rythme rapide, enlevé, dû à l’accumulation de verbes d’action(l. 259-264) ; entre les lignes 264 et 267, les phrases sont courtes, hachées,pour rendre compte de l’émotion des insurgés.L’émotion, l’admiration, la pitié naissent devant l’héroïsme suicidaire de cetenfant.

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P a g e s 1 3 4 à 1 5 0 ( p . 1 5 1 )

◆ ÉTUDIER LA GRAMMAIRE : L’EXPRESSION DE LA CAUSE ET

DE LA CONSÉQUENCE

13. Subordonnée : « Il n’acheva point parce qu’une seconde balle du mêmetireur l’arrêta court. »Coordonnée : « Il n’acheva point car une seconde balle du même tireurl’arrêta court. »Participe présent : « Une seconde balle du même tireur l’arrêtant court, iln’acheva point. »

14. Subordonnée : « Une seconde balle du même tireur l’arrêta court si bienqu’il n’acheva point. »Coordonnée : « Une seconde balle du même tireur l’arrêta court, il n’achevadonc point. »

◆ LECTURE D’IMAGES

20. La photographie représente Gavroche en train de mourir. Sa têtecommence à pencher vers l’arrière, ses yeux se sont fermés, sa bouche estentrouverte. Sa main droite est appuyée sur sa poitrine, la paume doigtsécartés, en signe de souffrance. Son bras gauche est encore levé, sans douteen signe de révolte et de victoire, mais il commence lui aussi à se plier et lepoing se desserre. Il a un genou à terre.La photographie est prise en légère contre-plongée, pour magnifier le héros.Cette image suscite la compassion, la tristesse et l’admiration pour cet enfantmort en héros.

21. Il s’agit du moment où l’aîné des deux petits récupère la brioche, jetéepar le fils du bourgeois dans le bassin pour les cygnes (l. 399 à 408, p. 150).

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2.Texte complété :

Le roman de Victor Hugo, Les Misérables, met en scène un enfant de douzeans qui s’appelle Gavroche. Il habite Paris. Ses parents, les Thénardier, viventà la masure Gorbeau. Gavroche recueille deux petits enfants qui sont, en fait,ses frères, et les installe dans le logis qu’il s’est aménagé à l’intérieur del’éléphant de la Bastille. Il initie les petits à la vie, les nourrit en leur achetantdu pain, leur apprend à parler l’argot, rassure le plus jeune que les ratsterrorisent. Pendant que les enfants dorment, Montparnasse vient chercher

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I

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1. Mots croisés.

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Gavroche pour qu’il aide à l’évasion de Thénardier. Les deux hommes fontpartie d’une bande de malfrats appelée les Patron-minette.Le 5 juin 1832, une insurrection éclate dans Paris durant les funérailles dugénéral Lamarque. Deux camps s’affrontent : d’une part les monarchistes quiveulent que la royauté soit préservée, d’autre part les républicains qui désirentrenverser le pouvoir en place. Un groupe d’étudiants, l’ABC, qui s’est donnépour mission d’éduquer le peuple, monte une barricade près d’un cafénommé Corinthe. Les membres de l’ABC sont là, sous les ordres d’Enjolras,qui est angéliquement beau, de Jean Prouvaire, doux et lettré jusqu’àl’érudition, de Grantaire, dont la caractéristique est d’être sceptique, deCombeferre qui dit : « Révolution, mais civilisation », et de Marius, étudiantpauvre que son grand-père a déshérité. La plupart des personnages du romanse retrouvent autour de cette barricade : Jean Valjean, le père adoptif deCosette, l’inspecteur de police Javert, le père Mabeuf et le petit Gavroche.Marius tente d’éloigner l’enfant de la barricade en lui demandant d’allerporter à Cosette une lettre dans laquelle il lui explique qu’il part se faire tuersur la barricade, car il ne peut l’épouser ; mais l’enfant revient sitôt sa missionaccomplie, et, entendant que les cartouches viennent à manquer, il part enrécupérer sur les corps des soldats morts. La barricade tremble, mais Gavrochechante : « Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire / Le nez dans le ruisseau,c’est la faute à Rousseau », et les balles des soldats ne l’atteignent pas, jusqu’aumoment où un coup mieux ajusté le frappe. L’enfant s’écroule, mort enhéros. Pendant ce temps, ses petits frères, seuls et affamés, errent dans le jardindu Luxembourg. Ils récupèrent un morceau de brioche qu’un bourgeois etson fils ont donné aux cygnes, et l’aîné des enfants dit à l’autre : « Colle-toi çadans le fusil. » Les « leçons » de Gavroche ont porté leurs fruits.

R e t o u r s u r l ’ œ u v r e ( p . 1 5 6 )

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P R O P O S I T I O N D ES É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

Les numéros entre parenthèses renvoient aux questionnaires du texte :– Questionnaire 1 : pp. 8-9– Questionnaire 2 : pp. 21-22– Questionnaire 3 : pp. 30-32– Questionnaire 4 : pp. 47-50– Questionnaire 5 : pp. 62-64– Questionnaire 6 : pp. 84-86– Questionnaire 7 : pp. 92-93– Questionnaire 8 : pp. 112-114– Questionnaire 9 : pp. 131-133– Questionnaire 10 : pp. 151-153

◆ SÉQUENCE 1 : LA CONSTRUCTION D’UN PERSONNAGE

ROMANESQUE

I/ Lecture suivie : thèmes et techniques– La typologie d’un personnage, suivie de sa fiche d’identité : Gavroche (2).– Les relations entre les personnages : adjuvants/opposants, enfant/parents.– Gavroche et ses parents (2, 5) ; Gavroche et ses frères, fonction parentale (6).– Les personnages au sein d’un groupe : similarités et différences ; relationentre l’individu et ce groupe (position de chef, complémentarité, repous-soir…). L’ABC (3).– La symbolique des personnages (incarnation du Bien et du Mal) ou d’untrait de caractère précis (le poète, le sceptique…) (3).– La formation du héros : le roman d’apprentissage ; l’école de la vie(Gavroche/Jean Valjean et Montparnasse) (4) ; la « débrouillardise », le « système D » et la transmission du savoir et du savoir-faire, la filiation despersonnages (Gavroche/ses frères) (6).– Le héros : qualités et comportement (5, 8, 9).– Le langage comme moyen d’identification d’un personnage (6, 7).– La symbolique des objets dans la construction d’un personnage : l’exempledu fusil (8).

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P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

II/ Outils de la langue– Procédés stylistiques : l’énumération et l’accumulation (2) ; la phrase nomi-nale (2) ; les figures de style : métaphore, antithèse, périphrase (3, 5, 10).– Les registres de langue (4, 5, 6, 7) et, en particulier, la place de l’argot.– Synonymes (5).– Recherche étymologique (7).– Les propositions : principales et subordonnées (5).–Valeurs du présent (3).

III/ Écriture– L’art du portrait avec réinvestissement des procédés hugoliens repérés : leportrait en action (2, 8) ; le personnage incarnant une passion ou habité parun sentiment, une idée (3).– Récit d’une action dans le système du passé (4).– Portrait d’un personnage au comportement « théâtral » (8).

IV/ Mise en perspective, exploitation du groupement de textes– Étude de portraits dans d’autres romans ; le portrait en action dans l’extraitde Mon Bel Oranger de J. M. de Vasconcelos et dans Les Caractères de LaBruyère.– L’évolution de la langue et spécifiquement de l’argot ; utilisation de l’argotdans les romans contemporains (7) et dans l’extrait de La Vie devant soid’Émile Ajar.– L’enfant et la mort : Gavroche (10), Momo dans La Vie devant soi d’ÉmileAjar, les enfants de la chanson de Renaud, Morts les enfants, et l’article duNouvel Observateur.

◆ SÉQUENCE 2 : L’ARGUMENTATION À TRAVERS LE ROMAN

I/ Lecture suivie : thèmes et techniques– La visée du roman : origine et dénonciation des trois maux du XIXe siècle,selon Victor Hugo dans son avant-propos (1).– La constitution d’un groupe révolutionnaire et l’action de ce groupe :l’ABC (3, 8, 9, 10).– Le Bien et le Mal (3).– La voix du Bien contre la voix du Mal : Jean Valjean, éducateur deMontparnasse, et son réquisitoire contre la délinquance et le crime (4).– Le paragraphe argumentatif : argumentation, explication et exemple,l’argument d’autorité (7).

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II/ Outils de la langue– Repérages des champs lexicaux : la misère (1), la souffrance (5).– Procédés stylistiques : les figures de style comme moyen de persuasion (anaphore, litote…) (1, 4).– Construction des phrases : subordonnées de temps, de cause et de conséquence (1, 9).– Interventions du narrateur (2, 4…).– Le présent de vérité générale (2).– Les tournures impersonnelles (7).– Les types de phrases (4).

III/ Écriture– Le discours argumentatif avec réinvestissement des procédés repérés (4).– Récit avec insertion d’un dialogue argumentatif (4, 5, 8).– Création d’un lexique argotique à partir de métaphores (niveau de langueacceptable) (7).– Construction d’un paragraphe argumentatif : la Justice, la fin et lesmoyens (8).

IV/ Mise en perspective, exploitation du groupement de textes– Les fonctions de l’avant-propos dans un livre (1).– L’enfance abandonnée et maltraitée au XIXe siècle et de nos jours (2, 5, LaVie devant soi d’Émile Ajar et Melancholia de Victor Hugo).– L’illettrisme : rapport entre l’ignorance et l’errance, la misère et ladélinquance (1, 2, 5).– Le rôle des parents : instinct maternel (5).– L’enfance et la souffrance, l’enfance et la mort (10, campagne d’affichagepour « Handicap International », La Vie devant soi d’Émile Ajar, article duNouvel Observateur et Morts les enfants de Renaud).– L’utilisation de l’argot dans la littérature contemporaine (7).– La Justice : ses fonctions (8).

◆ SÉQUENCE 3 : LE RÉCIT COMPLEXE

I/ Lecture suivie : thèmes et techniques– La caractérisation des personnages.– Le dévoilement progressif de l’identité et des caractéristiques des person-nages grâce au narrateur omniscient ; le statut du lecteur qui en sait plus queles personnages (tous questionnaires).

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–Vie et mort d’un personnage (9, 10).– Les liens entre les différentes intrigues (3, 4, 5, et la barricade comme lieude connexion des personnages et des intrigues, 10).– L’art de la description : le point de vue, description objective et descriptionsubjective (4, 5, 6).– Les différents types de romans au sein des Misérables : roman psychologique,roman historique, roman d’apprentissage (tous questionnaires).– Le statut de la chanson dans le roman (10).– Le retour en arrière (8, 9).– La digression romanesque (7).– Les effets d’écho dans un roman (10).– Les interventions du narrateur (2).– La poésie dans le roman (8).– L’épopée : cadre spatio-temporel, roman historique (8, 9).– L’humour dans le roman : le contrepoint (8, 9).

II/ Outils de la langue– Les compléments circonstanciels (4).– Les expansions du nom (4).– Les substituts du nom (4, 6).– La formation des mots (4).– Les procédés descriptifs (4, 6).– Les questions oratoires (7).– Le passif (8).– Les propositions au subjonctif : circonstancielles et complétives (9).– Les paroles rapportées (6).

III/ Écriture– Dialogue inséré dans un récit (5).– Description d’un lieu (6), avec création d’une atmosphère (9).– Récit à la première personne : expérience personnelle, analyse de senti-ments, système du passé (4, 6).– Portrait d’un personnage « théâtral » et, de ce fait, drôle (8).– Écriture d’une lettre (9).– Récit avec changement de point de vue (9).

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IV/ Mise en perspective, exploitation du groupement de textes– Poésie et narration : la poésie dans le roman, la narration dans la poésie (8,Melancholia de Victor Hugo).– Les multiples visées d’un roman : roman historique, psychologique,d’apprentissage (tous questionnaires et dossier, pp. 170-176).– Le statut des paroles rapportées dans un roman.– L’épopée (7, 8, 9).

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◆ MELANCHOLIA DE VICTOR HUGO

1. D’après les trois premiers vers, de quoi les enfants souffrent-ils ? Pourrépondre, observez les mots placés à la rime, les parallélismes de constructionet le type de phrases utilisé.2. Quel est le rôle du quatrième vers par rapport aux trois vers précédents ?3.Analysez précisément le rythme des vers 5 et 6, la métaphore du vers 8, lesdeux antithèses du vers 9, et les parallélismes de construction aux vers 10et 11. Par quels adjectifs pouvez-vous donc qualifier le travail auquel lesenfants sont astreints ?4. À quels vers et pourquoi le poète donne-t-il la parole aux enfants ? Quelest, normalement, le rôle de la société à l’égard de ces derniers ? Que fait-elled’eux, au contraire ?5. En comparant les déterminants utilisés au début des trois premiers vers dupoème à ceux employés aux vers 17 et 25, expliquez quelle est la fonctionde la deuxième partie du poème. Donnez-lui un titre.6. Quel est le type de phrases dominant dans ces vers ? Quels sentiments dupoète révèle-t-il ?7. Relevez les mots appartenant au champ lexical de l’espoir et de l’inno-cence d’une part, et du mal et de la dégradation d’autre part.8.Victor Hugo condamne-t-il le travail en général ? Justifiez votre réponse.9. En quoi Gavroche est-il différent des enfants évoqués dans ce poème ? Enquoi leur ressemble-t-il ?

◆ MORTS LES ENFANTS DE RENAUD

1. Cherchez à quels faits précis Renaud fait référence en parlant de Bhopalet de Seveso. De quoi souffrent les enfants de Bogota et du Sahel ?2. Expliquez quelles situations tragiques sont évoquées aux vers 5 à 7, 17 et18, 29 et 32.3. Le refrain (en gras) contraste fortement avec la mort des enfants : contrequi est-il dirigé ?4. Relevez l’anaphore qui rythme ce poème. Comment se transforme-t-elleau vers 37 ? Qu’explique le chanteur des vers 37 à 44 ?

E X P L O I T A T I O N D UG R O U P E M E N T D E T E X T E S

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5. D’après le vers 44 et la dernière strophe, à quoi le sentiment d’injusticepeut-il mener ?6. Imaginez un couplet supplémentaire qui soit une référence à Gavroche.

◆ CAMPAGNE D’AFFICHAGE POUR HANDICAP INTERNATIONAL

1. Décrivez en quelques lignes l’image, en expliquant le cadrage, la réparti-tion de la lumière dans la photographie, les lignes et l’action représentée.2. Analysez le texte qui accompagne la photographie : Combien de phrasesdistinctes le composent ? Quelles typographies sont utilisées ? Où le nom del’association est-il placé ? Comment est-il mis en valeur ? Quelle phraseincite à l’action ?3. Trouvez-vous que cette affiche est efficace ? Vous touche-t-elle ?Pourquoi ?

◆ ARTICLE DU NOUVEL OBSERVATEUR

1. Repérez tout ce qui montre que ce texte est un article de presse.2. Contre quelles réalités cet article s’élève-t-il ?3. D’après le titre de l’article et le passage « La Banque mondiale […] se battredans leur pays » (pp. 185-186), quelles sont les solutions envisagées par OlaraOtunnu ?

◆ LA VIE DEVANT SOI D’ÉMILE AJAR

1. Qui est le narrateur de l’histoire ?2. Justifiez les temps utilisés dans le passage : « Je me suis […] rien » (l. 1-5).3. Momo utilise souvent un langage familier : relevez-en quelques exemples(vocabulaire, répétitions, tournures incorrectes…).4. À quoi Momo « joue-t-il » ? Pour quelle raison ? Que pensez-vous de cet« amusement » ?5. Comment comprenez-vous le verbe repérer dans la phrase : « si les mecs àmain armée sont comme ça, c’est parce qu’on les avait pas repérés quand ils étaientmômes » ?6.D’après Momo, comment un enfant peut-il « exister » aux yeux du monde ?7. Dans l’avant-dernier paragraphe (« En courant […] chercher »), relevez lesprocédés par lesquels le lecteur se sent proche du narrateur.8. De quel passage des Misérables pouvez-vous rapprocher celui-ci (lieu,attitude de l’enfant…) ?

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◆ MON BEL ORANGER DE J. M. DE VASCONCELOS

1. Résumez en deux ou trois lignes cet extrait.

2. Qui est le narrateur de l’histoire ?

3. À quel moment Zézé comprend-il la situation ? et Luís ?

4. Quelles sont alors les réactions du petit ?

5. Par quels gestes Zézé console-t-il son frère ?

6. Par quels « arguments » successifs Zézé tente-t-il d’apaiser son frère ?

7. À partir de quel moment la révolte de Zézé se manifeste-t-elle ? À qui

parle-t-il dans le passage : « Oui, je le ferais. […] plus gentil que lui » (p. 190) ?

8.À votre avis,Zézé est-il le « diable » qu’il prétend être ? Justifiez votre réponse.

9. À quels autres personnages de la littérature Zézé vous fait-il penser ?

◆ PISTES POUR DES RECHERCHES DOCUMENTAIRES

1. Les conditions de vie des enfants au XIXe siècle.

2. Les législations en matière de droits des enfants en France et dans le monde

au XXIe siècle et les associations qui luttent pour que ces droits soient res-

pectés : la Charte des enfants et autres lois, Amnesty International, Sol-en-Si,

Handicap International,Aide et Action…

3. Gavroche, un personnage légendaire : littérature, théâtre, comédie musicale,

peinture…

4.L’enfance malheureuse à travers la littérature française et étrangère :Charles

Dickens, J. M. de Vasconcelos, Hector Malot, Jules Renard…

5. Le roman historique : l’Histoire à travers le roman de Victor Hugo.

6. Les Misérables, quarante années de gestation : une vie de combats pour

l’humanité.

7. Le rôle de la Justice.

8. Le statut de la chanson dans la littérature.

9. Paris au XIXe siècle.

10. Les caractéristiques du style hugolien.

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◆ SUR VICTOR HUGO ET SON ŒUVRE

– L.Aragon, Avez-vous lu Victor Hugo ?, Stock, 1997.– S. Grossiord, Victor Hugo. Et s’il n’en reste qu’un…, coll. « Découvertes »,Gallimard-Jeunesse/Paris-Musées, 1998.– P. Laforgue, Gavroche : étude sur Les Misérables, SEDES, 1994.– H. de Phalèse, Dictionnaire des Misérables, Nizet, 1994.– M. Roman et M.-Cl. Bellosta, Les Misérables, roman pensif, Belin, 1995.

◆ SUR LE XIXE SIÈCLE

– B. Champigneulle, Paris de Napoléon à nos jours, Hachette, 1969.– L. Chevalier, Classes laborieuses et Classes dangereuses, Plon, 1958.– Ph. Vigier, Paris pendant la monarchie de Juillet, Association pour lapublication d’une Histoire de Paris, Diffusion Hachette, 1991.

◆ DISCOGRAPHIE

– Les Misérables, comédie musicale de Claude-Michel Schönberg et AlainBoublil, 1980 (double CD).– Autour du romantisme. Le roman, 1792-1886, Bibliopolis, 1999 (CD-Rom).– J.-P. Soussigne, Le XIXe Siècle, le siècle de Victor Hugo, Havas Interactive,1997 (CD-Rom).

B I B L I O G R A P H I E , D I S C O G R A P H I EC O M P L É M E N T A I R E S