LIVRET DOCUMENTAIRE

Autour de la scierie :

planches dʼépicéaet scie hydraulique

L’industrie de première transformation du bois

L’industrie de première transformation du bois permet, à partir de bois brut, de fabriquer des produits semi-finis destinés à une industrie de deuxième transformation du bois.

Cette industrie de première transformation s’organise principalement autour de la scierie qui permet de débiter les grumes en pièces de bois d’une épaisseur standard (feuillets, planches, madriers, chevrons...).

L’industrie de première transformation du bois permet également de produire des feuilles de bois d’épaisseur très fine destinées à réaliser des placages dans le domaine de l’ameublement et de la décoration.

Le bois peut aussi être fendu (on dit aussi qu’il est débité « dans le sens du fil ») pour la fabrication de bois de chauffage ou pour des besoins particuliers comme la tonnellerie.

Enfin, l’industrie de première transformation du bois peut produire du bois déchiqueté destiné à la fabrication de panneaux de fibres ou de particules, à celle du papier ou encore à celle de granulés de chauffage.

Le produit finiPlanches d’épicéa.

La machineScie hydraulique.

Visuels complémentaires :

Utilisation :La scie hydraulique est une machine autrefois utilisée en scierie, une industrie de première transformation du bois.

Fonction et fonctionnement :La scie hydraulique sert à découper des grumes (pièces de bois formées d’un tronc ou d’une partie de tronc) pour fabriquer des produits semi-finis, les sciages, destinés à une industrie de deuxième transformation du bois (menuiserie, construction...). Le sciage des grumes se fait longitudinalement selon des plans parallèles et permet de produire des pièces de bois de plus ou moins grande épaisseur. Cette scie fonctionnait grâce à l’énergie de l’eau, à l’aide d’une turbine. Ceci permettait d’actionner les deux lames de scie de haut en bas et de bas en haut grâce à une bielle, en même temps que de faire avancer le chariot sur lequel étaient posées les grumes.

Origine :La scie hydraulique présentée sur la photo est originaire du Haut-Jura. Elle est aujourd’hui conservée au musée de la Boissellerie de Bois d’Amont.

Évolution de la machine :L’énergie hydraulique a été employée très tôt dans le domaine de la scierie. La première scie hydraulique connue, qui servait à scier de la pierre, date de l’Antiquité (IIIe siècle après J.-C.). Les moulins à eau se sont ensuite largement développés au Moyen Âge et ont perduré jusqu’au début du XXe siècle, avant d’être peu à peu remplacés par des moteurs à combustion ou à électricité. Aujourd’hui, les bancs de sciage utilisent des scies circulaires ou des scies à ruban circulaire. Ces bancs sont commandés par ordinateur pour permettre de définir l’épaisseur du sciage désirée. Dans certaines installations plus modernes, des caméras permettent même de mesurer la grume afin d’optimiser le sciage et obtenir le meilleur rendement.

Scie à grumes moderne (= scie à ruban).

Schéma du principe de fabrication de feuilles de bois par déroulage d’une bille de bois.

Autour de la charpenterie :

charpente de maisonet tarière à main

La construction bois

La construction bois regroupe de nombreuses techniques et de nombreux métiers. En effet, il est quasiment possible de construire une maison rien qu’avec du bois.

Du bois pour fabriquer la charpente mais aussi toute l’ossature de la maison (montants, traverses et entretoises). Du bois pour les planchers, mais également pour les murs, les huisseries et même la couverture (cf. fiche tavaillonnage). Sans parler de toutes les possibilités qu’offre le bois en termes d’agencement intérieur (parquets, meubles, portes, escaliers...).

Le produit finiCharpente de maison en bois.

L’outilTarière à main.

Visuels complémentaires :

Utilisation :La tarière à main est un outil utilisé autrefois dans le domaine de la charpenterie.

Fonction et fonctionnement :La tarière sert à percer des trous étroits et profonds dans le bois afin de venir y placer des chevilles qui serviront à assembler les différents éléments de la charpente. Pour faire un perçage, on commence d’abord par enfoncer la petite vis située à l’extrémité de l’outil pour ancrer la tarière dans le bois. Puis, on continue d’appuyer et de tourner l’outil dans le sens des aiguilles d’une montre à la manière d’un tire-bouchon. Une fois le bois percé, on continu de tourner l’outil dans le sens des aiguilles d’une montre, mais sans pression, pour pouvoir le retirer du bois et dégager les copeaux.

Origine :La tarière à main présentée sur la photo provient des collections de la Maison du Bois et de la Foret de Mouchard.

Évolution de l’outil :La tarière à main est un outil connu depuis l’Antiquité. Elle a perduré, comme les autres outils à main de charpenterie, jusqu’au milieu du XXe siècle où elle fut remplacée par la perceuse électrique. À la fin des années 1990 sont apparus, dans les ateliers de fabrication, les premiers robots de taille sur lesquels il était possible d’exécuter presque toutes les opérations de charpente, rendant ainsi l’activité encore plus industrielle. Ces robots n’ont depuis cessé d’évoluer : aujourd’hui, l’usinage des pièces de charpente se fait grâce à des machines complexes à commande numérique. Les logiciels de dessin de charpente en 3D permettent même de commander l’usinage des pièces sans passer par des plans ou des fiches de fabrication. Pour les trous de chevilles, les perceuses peuvent toutefois encore être utilisées en complément du banc de fabrication.

Démonstration de perçage à la tarière.

Pose de chevilles à l’aide d’une perceuse électrique de charpenterie.

Assemblage de charpente par chevilles.

Schéma des principales pièces de charpenterie.

Autour du tavaillonnage :

tavaillons et départoir

Le tavaillonnage

L’origine du tavaillon, ou tuile de bois, semble remonter au XIIIe siècle, dans le Jura suisse. Durant le Moyen Âge, son utilisation est courante pour la couverture des toitures.

Peu à peu remplacé par la tuile en terre cuite, en ardoise ou encore la tôle, pour des raisons économiques et pratiques, il est encore utilisé fréquemment dans les constructions traditionnelles des zones montagneuses, notamment dans tout le massif du Jura, les Alpes, les Pyrénées, la Creuse, la Corse et même l’île de la Réunion.

Selon les régions, la forme et la dimension des tavaillons varient, ainsi que l’essence de bois utilisée pour leur confection : principalement l’épicéa ou le mélèze dans les zones de montagne, et le chêne ou le châtaignier en plaine.

Gros avantage de ces tuiles : de tous les matériaux de toiture, le bois est de très loin le meilleur isolant thermique.

Le produit finiTavaillons recouvrant les façades et la toiture d’une construction (grenier haut-jurassien conservé au musée des Maisons comtoises de Nancray).

L’outilDépartoir.

Visuels complémentaires :

Utilisation :Le départoir est un outil utilisé de manière traditionnelle dans le tavaillonnage, c’est-à-dire la couverture de maison à l’aide de plaquettes de bois appelées « tavaillons ».

Fonction et fonctionnement :Le départoir est un outil à main qui sert à fabriquer des tavaillons, c’est-à-dire de fine plaquettes ou tuiles de bois, utilisées pour la couverture de toitures et/ou le revêtement de façades dans la construction. C’est un outil de fendage (les tavaillons fendus étant plus résistants que les tavaillons sciés) qui ne coupe pas et qui doit donc être utilisé à l’aide d’une mailloche, sorte de marteau en bois. Le départoir est positionné à la verticale sur le morceau de bois, la lame sur le bois et le manche vers le haut. La mailloche enfonce le départoir dans le bois qui se fend dans le sens des fibres.

Origine :Le départoir présenté sur la photo provient du Haut-Jura. Il est conservé au musée des Maisons comtoises de Nancray.

Évolution de l’outil :Le départoir est un outil ancien, probablement utilisé depuis le Moyen Âge. Il est encore utilisé par quelques artisans dans la fabrication traditionnelle de tavaillons. Mais il est aujourd’hui plus largement remplacé par des fendeuses mécaniques.

Démonstration de tavaillonnage au départoir et à la mailloche.

Fendeuse mécanique (collections du Musée comtois de Besançon).

Autour de la menuiserie :

bibliothèques en bois et varlope

La menuiserie

La menuiserie est une activité de deuxième transformation du bois qui permet, à partir de sciages, la fabrication d’ouvrages en bois de taille moyenne et petite (par opposition aux ouvrages de charpente). Elle met en oeuvre différentes techniques de mise en forme et d’assemblage de pièces de bois. On parle ainsi de menuiserie dans le domaine de la fabrication de meubles, d’huisseries, de portes et fenêtres, d’escaliers...

Dans l’ameublement, à la différence de l’ébénisterie, la menuiserie produit des meubles en bois massif dont toutes les pièces sont apparentes.

Au XIXe siècle, l’invention de nombreuses machines-outils a permis l’industrialisation de cette activité qui, jusque-là, était artisanale. Aujourd’hui, il existe encore une forte demande pour les productions artisanales (notamment dans le domaine de l’ameublement) qui se maintiennent aux côtés des productions industrielles.

Le produit finiBibliothèques en bois, réalisées par un artisan menuisier situé à Ornans (Doubs).

L’outilVarlope.

Utilisation :La varlope est un outil à main utilisé dans le domaine de la menuiserie.

Fonction et fonctionnement :La varlope est un rabot à semelle allongée qui sert à aplanir ou à diminuer la surface d’une pièce de bois de grande dimension. La semelle, partie inférieure de l’outil, va venir s’appuyer sur la surface de la pièce à aplanir ou à diminuer, guidant ainsi le geste du menuisier. Celui-ci se servira de la poignée pour faire avancer l’outil. En avançant, le fer de la varlope (lame coupante métallique positionnée en oblique et qui déborde sous la semelle) va venir ôter des copeaux de bois et permettre ainsi l’aplanissement ou la diminution de la surface.

Origine :La varlope présentée sur la photo provient des collections de la Maison du Bois et de la Forêt de Mouchard.

Évolution de l’outil :La varlope est un outil ancien toujours utilisé par les artisans menuisiers. Elle a cependant connu quelques évolutions : sa semelle, autrefois en bois, est aujourd’hui généralement en acier ; un contrefer est utilisé pour apporter plus de rigidité au fer et éviter ainsi les vibrations ; une molette de réglage permet d’ajuster la sortie du fer sous la semelle ; enfin, une poignée ronde supplémentaire à l’avant de la varlope permet une meilleure prise en main de l’outil. Avant la mécanisation des ateliers de menuiserie, la varlope servait à dresser les faces d’équerre planes et droites sur la pièce de bois. Au XXe siècle, elle a été remplacée dans cet usage par la dégauchisseuse motorisée.

Visuels complémentaires :

Démonstration d’utilisation de la varlope. Varlope moderne. Dégauchisseuse.

Autour de la marqueterie :

table marquetée et scie sauteuse

Marqueterie et ébénisterie

La marqueterie est une technique de décoration utilisant le placage de fines formes de bois d’essences différentes ou l’incrustation de matières comme l’os, la corne, l’ivoire, la pierre... Elle permet ainsi de créer des dessins en couleurs et de jouer avec des effets d’ombre et de lumière.

Inventée au début de l’Antiquité égyptienne, cette technique atteint son apogée aux XVIIe et XVIIIe siècles sous les styles Louis XIV et Louis XV. Elle sera également beaucoup utilisée à la fin du XIXe siècle, dans l’Art nouveau.

La marqueterie fait partie des techniques utilisées dans l’ébénisterie. En plus des techniques de menuiserie servant à réaliser le bâti d’un meuble, l’ébénisterie fait appel à diverses techniques de décoration comme la marqueterie mais aussi le placage et la sculpture. En cela, l’ébénisterie est un art plus raffiné que la menuiserie et plus complet. C’est aussi une activité qui reste encore largement artisanale.

Le produit finiTable marquetée, réalisée par un artisan marqueteur-ébéniste situé à Dommartin (Doubs).

La machineScie sauteuse de marqueterie.

Visuel complémentaire :

Utilisation :Ce type de scie sauteuse est une machine utilisée en marqueterie, c’est-à-dire dans l’un des domaines de la décoration sur bois.

Fonction et fonctionnement :Cette scie sauteuse sert à découper différentes formes dans des feuilles de bois, généralement précieux. Ces formes sont ensuite collées sur un support (meuble ou boiserie) pour former un dessin. Comme les autres scies sauteuses, la lame effectue un mouvement de va-et-vient vertical. Cette scie sauteuse est cependant très différente des scies sauteuses électroportatives utilisées, par exemple, en menuiserie. En effet, la lame est ici attachée à ses deux extrémités et tendue. De plus, le sciage se fait en appui sur un plateau de travail. Ainsi, la scie sauteuse de marqueterie permet au marqueteur d’effectuer un travail de découpe très fin et très précis : il est en quelque sorte un couturier du bois.

Origine :La scie sauteuse de marqueterie présentée sur la photo est électrique, un type de scie sauteuse aujourd’hui utilisé par la plupart des artisans marqueteurs.

Évolution de l’outil :Autrefois, les marqueteurs utilisaient de simples scies à main très fines. Les machines-outils telles que la scie sauteuse se sont développées dans le courant du XIXe siècle. Elles étaient actionnées, au départ, au moyen de systèmes mécaniques à pédales comme les premières machines à coudre.

Scie sauteuse de marqueterie à pédales (fin du XIXe - début du XXe siècle).

Autour de la tournerie :

jouets en bois tourné et gouges

La tournerie sur bois

La tournerie sur bois est une technique de travail du bois utilisée à la fois dans le domaine artisanal et industriel.

Permettant d’usiner des formes rondes ou cylindriques, cette technique est employée dans divers secteurs d’activités : ameublement, jeux et jouets, décoration et arts de la table, petits accessoires (boutons, perles...).

La tournerie est une des spécialités reconnues de la région du Haut-Jura.

Le produit finiJouets en bois tourné (quilles et tricotin) ayant été fabriqués dans le Haut-Jura, collections du musée du Jouet de Moirans-en-Montagne.

L’outilGouge(s).

Visuels complémentaires :

Utilisation :La gouge est un outil ancien encore utilisé de nos jours par les artisans du bois, notamment dans le domaine de la tournerie sur bois, de l’ébénisterie ou encore de la lutherie.

Fonction et fonctionnement :La gouge est un outil qui sert à sculpter le bois, pour profiler ou creuser un objet. Il s’agit d’une variante du ciseau à bois utilisé en menuiserie. Mais contrairement à ce dernier, le fer de la gouge n’est pas plat, mais en forme de gouttière. L’empreinte du tranchant, appelée « cintre », peut être plus ou plus moins creuse. Chaque gouge est ainsi repérée par son numéro de cintre et sa largeur. En tournerie, les manches des gouges sont longs pour permettre un bon maintien de l’outil.

Origine :Les gouges de tournerie présentées sur la photo proviennent du musée de la Boissellerie de Bois d’Amont, dans le Haut-Jura.

Évolution de l’outil :Ce type d’outil a peu évolué et est toujours utilisé de nos jours dans le domaine de l’artisanat où l’on travaille encore à la main. Mais dans le domaine de la tournerie industrielle, où l’on produit en grandes quantités, on utilise des machines à commande numérique qui réalisent différentes opérations (allant du tournage jusqu’au ponçage). Ces machines utilisent des gouges et divers outils de formes, mais ils sont actionnés mécaniquement et commandés par ordinateur, et non plus par la main de l’homme.

Démonstration de tournage et d’utilisation de la gouge.

Accessoires de tour à commande numérique : gouges et outils de forme.Tour à commande numérique.

Autour de la boissellerie :

boîtes en boiset cylindre à manivelle

Boissellerie et fabrication d’emballages

La boissellerie est le terme employé pour désigner la fabrication artisanale de boîtes en bois.

Cette activité s’est développée dans différentes régions rurales et boisées de France mais également en Suisse et au Canada. En France, c’est dans le massif du Jura (et particulièrement dans la région de Bois d’Amont) qu’elle a certainement pris le plus d’ampleur depuis la fin du XVIe jusqu’au XXe siècle, trouvant des débouchés dans la fabrication de boîtes à pharmacie puis de boîtes à fromage.

Aujourd’hui, la boissellerie a laissé place à une fabrication industrielle d’emballages. Certaines entreprises, comme le groupe Lacroix implanté à Bois d’Amont, sont directement issues de cette activité artisanale. Implanté dans 28 sites à travers le monde, le groupe produit désormais des boîtes en plastique, en carton mais conserve aussi une fabrication de boîtes en bois.

Le produit finiBoîtes en bois pour le fromage, collections du musée de la Boissellerie de Bois d’Amont.

L’outilCylindre à manivelle.

Visuels complémentaires :

Utilisation :Le cylindre à manivelle est un outil utilisé traditionnellement pour la fabrication de boîtes en bois.

Fonction et fonctionnement :Le cylindre à manivelle sert à redresser de fines languettes de bois, appelées « targes », qui servent à confectionner les côtés d’une boîte. Les targes sont fabriquées à l’aide d’une varlope ou d’une « targeuse ». Naturellement, elles ont tendance à s’enrouler sur elles-mêmes en présentant un côté rugueux à l’extérieur et un côté lisse à l’intérieur. Or, c’est le côté lisse qui doit se trouver à l’extérieur de la boîte. C’est pour cela qu’il est donc nécessaire d’inverser la courbure des targes. On les passe ainsi dans le cylindre à manivelle qui joue, en quelque sorte, un rôle de rouleau compresseur.

Origine :Le cylindre à manivelle présenté sur la photo provient du village de Bois d’Amont, dans le Haut-Jura, où la transformation de l’épicéa, et en particulier la boissellerie, s’est beaucoup développée depuis le XVIe siècle. À tel point que Bois d’Amont est encore aujourd’hui, pour beaucoup, la capitale de la boîte à fromage.

Évolution de l’outil :Devenue aujourd’hui industrielle, la fabrication de boîtes en bois (type boîtes à fromage) utilise des machines automatiques plus rapides que les outils à main pour la fabrication des différentes parties de la boîte.

Fabrication de targes à la targeuse. Fabrication artisanale de boîtes en bois : assemblage de couvercles.

Autour du conditionnement :

palettes et cloueuse automatique

Le conditionnement bois

Le conditionnement bois fait partie des industries de deuxième transformation du bois. Cette industrie utilise des essences telles que le peuplier, l’épicéa, le sapin ou le pin, ou encore des panneaux de contreplaqué, de fibres, de particules ou de bois collé pour produire divers produits de conditionnement comme des palettes mais aussi des caisses et des bobines.

Le produit finiPalettes en bois.

La machineCloueuse automatique.

Visuel complémentaire :

Utilisation :Cette machine est utilisée dans l’industrie du conditionnement en bois.

Fonction et fonctionnement :Ce type de cloueuse automatique est une machine qui permet de fabriquer des palettes en bois. Les différents éléments de la palette, prêts à être assemblés, sont positionnés sur un chariot par un opérateur. Le chariot amène la palette sous un rang de cloueurs actionnés par des vérins hydrauliques. Ceci permet d’assembler très rapidement et en peu d’étapes les éléments de la palette.

Origine :La cloueuse automatique présentée sur la photo est une cloueuse hydraulique à chariot, un type de cloueuse aujourd’hui utilisé dans la plupart des entreprises de fabrication de palettes en bois.

Évolution de la machine :Avant que la fabrication de conditionnements en bois devienne industrielle, on utilisait plus simplement des outils à main tels que le marteau et le tournevis. L’apparition des cloueuses mécaniques, aujourd’hui commandées par ordinateur, a permis d’accélérer considérablement le rythme de production.

Cloueuse automatique avec palette positionnée sur le chariot.

Autour de la saboterie :

sabots et cuillères

La saboterie

Le sabot est apparu à la fin du XVe siècle. Il s’est développé assez rapidement dans de nombreuses régions rurales françaises et son utilisation a perduré jusqu’à la fin du XIXe / début du XXe siècle.

Cette longévité est due aux nombreux avantages que procure cette chaussure : en effet, le sabot protège à la fois de l’eau, de la boue et du fumier à faible hauteur, des chocs et du froid. Le bois étant aussi un très bon isolant électrique, les sabots ont été utilisés comme chaussures de sécurité par des sidérurgistes belges.

Malgré l’apparition de quelques machines-outils telles que la tailleuse ou la creuseuse, la saboterie est toujours restée une activité à caractère artisanal. Les sabots n’étant plus utilisés de nos jours, les sabotiers se font rares. En Franche-Comté, par exemple, il ne reste plus qu’un seul artisan installé dans le Jura. Les sabots fabriqués aujourd’hui sont essentiellement destinés à la décoration.

Le produit finiSabots, collections du Musée comtois de Besançon.

L’outilCuillère(s).

Visuels complémentaires :

Utilisation :La cuillère est un outil utilisé dans la fabrication artisanale de sabots.

Fonction et fonctionnement :Ce type de cuillère est un outil actionné par une machine-outil, la « creuseuse », utilisée pour creuser l’intérieur du sabot (à ce stade appelé « ébauchon »). C’est donc un outil tranchant qui, comme son nom l’indique, a une forme de cuillère et permet d’ôter des morceaux de bois en tournant. La creuseuse fonctionne en se basant sur un gabarit de sabot posé à côté de celui qu’elle est en train d’usiner. Les cuillères sont utilisées progressivement de la plus petite à la plus grosse pour atteindre la forme du pied souhaitée (celle du gabarit). La finition se termine ensuite à l’aide d’une cuillère à main et d’autres outils à main comme le butoir ou encore la rouanne qui permet d’atteindre la partie avant du sabot.

Origine :Les cuillères présentées sur la photo proviennent des collections de la Maison du Bois et de la Forêt de Mouchard.

Évolution de l’outil :La creuseuse est une machine-outil qui fait son apparition dans les années 1920. Auparavant, seuls les outils à main étaient utilisés.

Ébauchon.Creuseuse (collections de la Maison du Bois et de la Forêt de Mouchard). Cuillère à main.

Autour de la lutherie :

violon et rabot noisette

La lutherie

La lutherie est une activité de seconde transformation du bois qui relève de l’artisanat d’art. Si elle utilise bon nombre d’outils de la menuiserie, elle a aussi ses propres outils permettant un travail de précision comme le rabot noisette.

Par ailleurs, le choix des bois est très sélectif afin d’obtenir la meilleure qualité de son pour l’instrument. Ainsi, certaines entreprises se sont-elles spécialisées dans la sélection et la vente de bois de lutherie.

Le produit finiViolon.

L’outilRabot noisette.

Visuel complémentaire :

Utilisation :Le rabot noisette est un outil utilisé dans le domaine de la lutherie.

Fonction et fonctionnement :Le rabot noisette, appelé ainsi en raison de sa petite taille, est un outil permettant de réaliser des travaux de rabotage (enlèvement de matière) de précision. C’est pourquoi cet outil est particulièrement utilisé par les luthiers, par exemple pour former les voutes et galbes des tables de fond et d’harmonie, ou pour diminuer l’épaisseur des barrages qui renforcent la table sur sa face cachée. Il utilise le même principe qu’un rabot classique, à savoir une lame tranchante disposée en oblique qui vient racler la surface du bois.

Origine :Le rabot noisette présenté sur la photo est un type de rabot utilisé par la plupart des artisans luthiers d’aujourd’hui.

Évolution de l’outil :La lutherie étant toujours une activité en grande partie artisanale, les outils qu’elle utilise ont très peu évolué et restent majoritairement des outils à main. Ainsi, les rabots noisettes d’aujourd’hui ressemblent-ils très fortement à ceux utilisés par les luthiers depuis le XVIIe siècle.

Barrages sur la table d’harmonie d’un violon en réparation.

Autour de la fabrication de papier :

bobines de papieret cylindres de sècherie

L’industrie papetière

Aujourd’hui, l’industrie papetière française utilise principalement du papier recyclé ou du bois déchiqueté. Nécessitant des investissements très lourds en termes de machines et de matériel, c’est donc l’industrie de deuxième (voire de troisième) transformation du bois la plus industrielle.

En France, elle est présente un peu partout sur le territoire avec deux régions dominantes : le Nord-Pas-de-Calais et Rhône-Alpes.

En Franche-Comté, malgré l’importance de la ressource en bois et des déchets produits par les autres activités de la filière bois, il n’existe pas d’usine de pâte à papier et l’industrie papetière reste ainsi peu développée. Les trois plus grosses usines de fabrication de papier de cette région sont situées dans le Doubs à Beaulieu-Mandeure, Boussière et Novillars.

Le produit finiBobines et feuilles de papier.

La machineMachine à papier (cylindres de sècherie).

Visuels complémentaires :

Utilisation :La machine à papier est utilisée dans l’industrie papetière.

Fonction et fonctionnement :Comme son nom l’indique, la machine à papier sert à fabriquer du papier à partir de pâte à papier. Fabriquée à partir de bois ou de papier recyclé, cette pâte est versée sur un grand tamis, sorte de tapis roulant, pour former une feuille continue*. Afin que l’épaisseur de la feuille soit constante, la vitesse du tamis est maintenue régulière. La feuille passe ensuite entre deux rouleaux de presse pour éliminer une grande partie de l’eau contenue dans la pâte à papier. C’est alors que la feuille passe entre les cylindres de la sècherie où la température permet d’éliminer l’eau restante par évaporation. À la sortie de la sècherie, la feuille trop sèche est légèrement ré-humidifiée. Vient ensuite le calandrage qui rend la feuille plus lisse. À la sortie de la machine à papier, la feuille est enroulée pour former des bobines.*Rq : si l’on veut obtenir un papier filigrané, il suffit de faire un dessin en relief sur le tamis.

Origine :Les cylindres de sècherie présentés sur la photo sont ceux d’une machine à papier de la papeterie de Novillars, dans le Doubs.

Évolution de la machine :La fabrication du papier remonte à l’Antiquité et est originaire de Chine. Elle n’arrive en France qu’au milieu du XIIIe siècle. Si le processus de fabrication n’a pas changé depuis cette époque (fabrication de pâte à papier puis formation des feuilles), les matières premières employées et les machines utilisées ont évolué. La machine à papier naît au XVIIIe siècle mais c’est au XIXe siècle qu’elle permettra véritablement l’industrialisation de la fabrication du papier avec la mise au point d’une alimentation continue en pâte à papier. La deuxième moitié du XIXe siècle est marquée par le recours à la chimie qui permet d’améliorer la qualité de la pâte à papier et, ainsi, d’augmenter les rendements : c’est le début de l’industrie lourde. En 1908, la plus grosse machine à papier avait un rendement de 165 m/min pour une laize de 4,3 mètres ; aujourd’hui, les machines produisent près de 2000 m/min pour des laizes pouvant atteindre jusqu’à 10 mètres.

Schéma du principe de fonctionnement de la machine à papier.

Machine à papier : détail des rouleaux de presse (papeterie de Novillars).

Machine à papier : vue générale (papeterie de Novillars).

Autour du bois énergie :

granulés de boiset matrices de presse

La filière bois énergie

La fabrication de granulés de bois est une des industries de deuxième transformation du bois. Avec la production de bois bûche et de plaquettes, elle fait partie des activités de ce qu’on appelle la filière bois énergie, c’est-à-dire la filière de production de chaleur et d’électricité à partir du bois.

Le bois est actuellement la première énergie renouvelable en France. D’ici 2020, la France a prévu de multiplier par deux la production de chaleur et par six la production d’électricité à partir de la biomasse, ce qui laisse présager un fort développement de la filière bois énergie dans les années à venir.

Déjà, depuis les années 2000, le chauffage aux granulés de bois a pris beaucoup d’ampleur, en particulier dans les régions très boisées comme la Franche-Comté.

Le produit finiGranulés de bois ou « pellets ».

L’outilMatrice(s) de presse.

Visuels complémentaires :

Utilisation :Ce type de matrice de presse est utilisé dans le domaine de la production de bois énergie.

Fonction et fonctionnement :Ce type de matrice de presse sert à fabriquer des granulés de bois pour le chauffage. On introduit de la sciure de bois dans la presse, à l’intérieur du cylindre de la matrice. Là, la sciure est compressée à l’aide de rouleaux qui tournent dans la matrice. Le bois compressé passe ainsi à travers les petits trous de la matrice (appelés « filières* ») et ressort sous forme de granulés. Une température de 80°C et l’utilisation de vapeur sèche à l’intérieur de la presse favorisent le rendement et la qualité des granulés.*Rq : : on nomme aussi « filière » le cylindre de la matrice dans son ensemble.

Origine :Les matrices de presse présentées sur la photo proviennent d’une entreprise spécialisée dans la fabrication de ce type d’outil et située en Ille-et-Vilaine.

Évolution de la machine :La fabrication de granulés de bois est une activité récente qui a débuté dans les années 1970 et a pris son essor en France dans les années 2000. Les presses employées sont donc elles aussi récentes et ont assez peu évolué. Toutefois, les techniques utilisées aujourd’hui permettent de suivre en temps réel la qualité du granulé produit pour pouvoir ajuster, au besoin, les réglages de la presse.

Schéma du principe de fonctionnement de la presses à granulés. Presse à granulés. Granulés sortant de la matrice.