l’influence du vecu emotionnel du patient sur sa posture

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IFPEK Rennes Institut de Formation en pédicurie-podologie 12 Rue Jean-Louis Bertrand, 35000 Rennes L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE MALHERBE Anaïs Formation de pédicurie-podologie Promotion 2015-2018 Formateur guidant: LE NORMAND Gilles UE 5.4. Initiation à la démarche de recherche

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Page 1: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

IFPEK Rennes

Institut de Formation en pédicurie-podologie

12 Rue Jean-Louis Bertrand, 35000 Rennes

L’INFLUENCE DU VECU

EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA

POSTURE

MALHERBE Anaïs

Formation de pédicurie-podologie

Promotion 2015-2018

Formateur guidant: LE NORMAND Gilles

UE 5.4. Initiation à la démarche de recherche

Page 2: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE
Page 3: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

Sommaire

Introduction ................................................................................................................................... 1

I. Posture de l’Homme .......................................................................................................... 2

I.1 Définition de la posture ................................................................................................. 2

I.2 Mise en place de la posture ........................................................................................... 2

I.3 Champs d’application.................................................................................................... 4

I.3.1 Podologie .................................................................................................................. 4

I.3.2 Posturologie............................................................................................................... 6

I.3.2.1 Posturopodie ...................................................................................................... 8

I.3.2.2 Syndrome de déficience posturale ou SDP ....................................................... 9

I.3.2.3 Stabilométrie ................................................................................................... 10

I.3.2.3.a. Définition, utilisation ................................................................................ 10

I.3.2.3.b. Intérêts de la plateforme ............................................................................ 11

II. L’Homme en tant qu’être sensible .................................................................................. 12

II.1 Qu’est-ce que l’émotion ? ........................................................................................... 12

II.2 L’émotion comme messager ....................................................................................... 12

II.3 Différents types d’émotions ........................................................................................ 13

II.3.1 Simples ................................................................................................................ 13

II.3.2 Mixtes .................................................................................................................. 14

II.3.3 Refoulées ............................................................................................................. 15

II.3.4 Pseudo-émotions ................................................................................................. 15

II.4 Mise en place d’une émotion ...................................................................................... 15

II.5 Système limbique ........................................................................................................ 15

II.6 Vécu émotionnel ......................................................................................................... 17

III. Lien entre la posture et le vécu émotionnel..................................................................... 18

III.1 Décompensation posturale .......................................................................................... 18

III.2 Etudes déjà effectuées ................................................................................................. 18

III.3 Thérapie cognitiviste ................................................................................................... 19

III.4 Proposition d’un protocole d’expérimentation ............................................................ 20

III.4.1 Population ........................................................................................................... 20

III.4.2 Outils et matériel ................................................................................................. 21

III.4.3 Protocole ............................................................................................................. 21

III.4.4 Résultats attendus ................................................................................................ 22

IV. Vers une prise en charge plus globale du patient ............................................................ 23

Page 4: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

IV.1 Définition de la profession de pédicure-podologue et champs de compétences ........ 23

IV.2 Ouverture sur l’avenir de la santé ............................................................................... 24

Conclusion .................................................................................................................................. 25

Bibliographie ............................................................................................................................... 26

Sommaire des annexes ................................................................................................................... i

Page 5: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

1

Introduction

Je suis étudiante en troisième année de pédicurie-podologie à l’IFPEK de Rennes et on

m’a demandé d’effectuer un travail d’initiation à la recherche pour conclure mon cursus.

Le sujet de mon étude est « le vécu émotionnel du patient sur sa posture ». Ce sujet m’a

intéressée dès mon entrée en formation à l’institut. En effet, je suis persuadée que la

bonne prise en charge du patient passe par une bonne analyse de la globalité de la

personne que l’on a en face de nous lors d’une situation de soin. Cette analyse

complète : psychique et physique, permet l’élaboration d’un protocole

d’accompagnement qui sera le plus personnalisé et adapté possible au patient. Je trouve

que dans la relation de soin, hors soin psychiatrique ou psychologique, l’aspect

psychique du patient n’est pas ou très peu analysé. Or, de nombreuses études ont

montré l’importance de la complémentarité du psychique et du physique. J’aimerais

étudier la relation entre ces deux concepts dans le domaine de la podologie et voir si

cela peut avoir un intérêt pour ma pratique future et celle de mes confrères. Je

souhaiterais savoir s’il est possible d’objectiver ce lien lors d’un examen clinique.

Les différentes questions que je me suis initialement posées sont :

-Comment le psychique peut-il influencer le physique ?

-Dans quelle mesure le physique peut-il influencer le psychique ?

-Est-ce le même impact pour les émotions ancrées (dépression, anxiété, timidité, etc.)

que pour les émotions « superficielles » (joie, peur, stupéfaction, etc.) ?

-Comment peut-on objectiver cette relation ?

-Le vécu émotionnel du patient peut-il influencer assez sa posture pour que cela puisse

être observable (plateformes de stabilométrie, podométrie ou œil nu) ?

-Est-il possible de mettre en place un protocole pour révéler cette relation psychique-

physique en podologie (expériences scientifiques couplées à des tests psychologiques)

?

-Serait-il intéressant de s’en servir en podologie pour notre pratique ?

Ma question de départ était: Comment expliquer le lien entre le psychique et le physique

?

Ma problématique porte donc sur l’influence du vécu émotionnel du patient sur sa

posture lors d’une prise en charge podologique en examen clinique.

Dans une première partie, j’évoquerai le concept de la posture et son intérêt en

podologie et notamment en posturologie. Puis, dans un second temps, je développerai

le vécu émotionnel de l’Homme avec ses différentes composantes. Pour finir, j’étudierai

le lien entre ces deux concepts et son impact sur la profession de pédicure-podologue.

Page 6: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

2

I. Posture de l’Homme

I.1 Définition de la posture

La posture est généralement définie comme « l’ensemble des mécanismes permettant

le maintien de la station debout »1. Mais c’est une notion beaucoup plus complète et

complexe que cela à vrai dire. En effet, elle englobe aussi la station assise, accroupie

ou autre, et peut être aussi bien statique que dynamique, accompagnant tous les gestes

de la vie quotidienne de l’Homme. C’est en prenant en compte cette globalité qu’Henri

Otis Kendall (1950) va donner sa définition de la posture comme étant « un état

composite de l’ensemble des articulations du corps à un moment donné ».

De plus, la posture a évolué au fil de l’histoire. D’une posture quadrupède chez nos

ancêtres de la préhistoire, elle est passée à la bipédie plusieurs milliers d’années après

avec l’arrivée de l’espèce Homo Sapiens. Ce changement important s’est produit après

une évolution lente et progressive de l’espèce humaine.

I.2 Mise en place de la posture

La mise en place de la posture est effectuée grâce à une mécanique très complexe

appelée la régulation posturale. Elle consiste en la gestion, consciente ou non, de la

position des différents segments du corps humain entre eux. Ce phénomène s’appelle

la proprioception et s’effectue en fonction du but recherché, l’action ou la station.

En effet, pour que les muscles effecteurs puissent réaliser la tâche indispensable à la

posture, il faut que le système intégrateur, composé par le cerveau, élabore cette

programmation du mouvement ou de la posture selon le cas. Cette intégration ne peut

être effectuée sans l’aide de capteurs sensoriels disséminés sur et dans le corps humain.

Ces récepteurs sont de différentes sortes :

- Le fuseau neuromusculaire : mécanorécepteur situé dans le muscle, il régit la

tension musculaire car il est sensible à l’étirement du muscle en question. Il

participe au réflexe myotatique qui est la contraction du muscle en réponse à son

propre étirement. Ce qui contribue au maintien d’une contraction musculaire

légère continue ou encore appelé tonus musculaire.

- L’organe tendineux de Golgi : mécanorécepteur situé dans les tendons des

muscles squelettiques, il est sensible à la tension du tendon et non à l’étirement

de celui-ci ou du muscle auquel il est rattaché. Il informe du degré de force du

muscle.

1N. Meyer (2016) Le grand livre de la posturologie page 4

Page 7: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

3

- Les organes de Ruffini et Pacini : mécanorécepteurs situés dans les articulations,

ils renseignent sur les mouvements articulaires (ouverture, vitesse, direction,

amplitude).

- Les capteurs extéroceptifs : situés sur la peau, ils sont de différents types

(barorécepteurs pour les corpuscules de Merkel et de Pacini, thermorécepteur

pour les terminaisons libres etc.) et informent sur les différentes composantes du

contact tactile (pression, étirement, thermique, algique etc.).

- Le système vestibulaire : par sa composition complexe : trois canaux semi-

circulaires2 et un système utricule-saccule3, il participe à l’équilibre statique et

dynamique, au positionnement de la tête dans l’environnement et à l’orientation

du regard par rapport à la tête. Ce système est renforcé par le complexe visuel

grâce au nerf vestibulaire qui effectue la liaison.

- Le système visuel : permet la perception de l’environnement extérieur (distance

des objets par rapport au corps, taille des objets etc.).

Figure 14 L’appareil vestibulaire

Après avoir capté des informations de l’environnement intérieur ou extérieur, ces

récepteurs vont faire circuler celles-ci via des fibres nerveuses afférentes. Puis, ces

structures vont amener l’information jusqu’au système de traitement de l’information, le

cerveau. Il va tout d’abord analyser ces informations, les trier en fonction de leur

importance puis va élaborer une réponse adaptée au cas par cas. La réponse sera

ensuite diffusée par les fibres nerveuses efférentes qui sont reliées aux différents

muscles du corps humain. Enfin, ces muscles vont réagir et produire la réponse motrice

commandée par le cerveau afin de permettre un ajustement de la position du corps.

2Ils permettent la perception de l’accélération angulaire dans les trois plans de l’espace 3Ou système otholitique, il permet l’estimation de l’accélération linéaire, la gravité, les

forces gravito-inertielles 4http://imagesbiogeolfxm.free.fr/sn/original/appareil%20vestibulaire.html

Page 8: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

4

Figure 25 L’organisation de la posture, L. Peyronne et P. Galas

I.3 Champs d’application

I.3.1 Podologie

Dans la pratique de la podologie, l’étude de la posture du patient est une étape

incontournable de l’examen clinique. En effet, lors du déroulé de cette exploration, le

praticien examine la personne en charge. C'est-à-dire, le patient se tient debout dans

une position où il se sent à l’aise. Lors de cet examen, tout d’abord statique, le podologue

explore la morphologie globale de la personne en prenant en compte différents étages :

tête, épaules, rachis, bassin, genoux, chevilles et pieds.

Cet examen s’effectue dans trois plans: frontal, sagittal et horizontal afin d’étudier la

globalité tridimensionnelle du corps.

5http://www.saintcharlesbasket.fr/uploads/1370/Proprioception%20-%20Laurent%20Peyronne%20(BE1)%20-%20St%20Charles%20Basketball%202011.pdf

Page 9: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

5

Figure 36 Les trois plans d’observation en charge, Centro Ortopedico Ferranti (2016)

- Dans le plan frontal, le praticien observe :

- la position de la tête par rapport à l’axe corporel pour mettre en avant un

possible décalage latéral de celle-ci ;

- la localisation des deux hémicorps à différents niveaux afin d’observer

d’éventuelles bascules (tête, épaules, bassin) ;

- l’alignement des épineuses vertébrales du rachis ;

- la symétrie des appuis podaux dans le but d’évaluer la physiologie du pied et

son assise au sol.

- Dans le plan sagittal, l’étude se fait sur :

- l’alignement des plans scapulaire et fessier entre eux pour constater

éventuellement des verticalisations vertébrales dues à une avancée d’un plan

par rapport à l’autre (antépulsion ou rétropulsion localisées ou globalisées) ;

- les flèches cervicale et lombaire par les mesures de la distance entre la

courbure maximum et le fil à plomb tendu de la base de l’occiput au sacrum, elles

mettent en avant d’éventuelles anomalies des courbes du rachis (hypercyphose

thoracique ou hyperlordose lombaire).

- Dans le plan horizontal, le professionnel évalue l’avancée d’un hémicorps par

rapport à l’autre à différents niveaux (tête, épaules, bassin) afin d’identifier

d’éventuelles rotations, torsions et scolioses rachidiennes.

Cette exploration peut être complétée par l’étude dynamique de la marche, ou

éventuellement de la course, afin de voir si les spécificités observées en statique se

retrouvent en dynamique ou non.

6https://www.ortopediaferranti.it/analisi-posturale-palermo/

Page 10: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

6

I.3.2 Posturologie

Il existe une discipline médicale qui s’appelle la posturologie. Cette matière médicale,

peu reconnue dans la population générale, n’est actuellement pas encore inscrite dans

le dictionnaire. Cependant, elle existe depuis le XIXe siècle avec l’apport, notamment,

de Karl Von Vierordt qui fonda la première école de posturologie à Berlin en 1890. En

France, la posturologie apparait plus tard vers les années 1990 grâce à Pierre-Marie

Gagey et la publication de deux grands ouvrages sur le sujet : « Posturologie généraliste

» en 1989 et « Posturologie : Régulation et dérèglement de la station debout » en 1995.

De ce dernier ouvrage, P. M. Gagey accompagné de B. Weber définissent la

posturologie comme « l’étude de l’organisation géométrique et biomécanique des

différents segments du corps dans l’espace. La posturologie étudie les processus de

régulation qui permettent la stabilisation d’un individu dans un environnement au cours

de la station debout et du mouvement.».

La posturologie tend tout de même à se faire connaitre des praticiens de rééducation

grâce à un certain nombre de formations privées ou publiques. Le DIU 7de posturologie

clinique créé par Michel Lacour en 2000 assure une reconnaissance universitaire.

D’autres formations privées comme « Connaissance & évolution » de P. et S. Villeneuve

sont aussi bien reconnues.

En effet, la régulation posturale se faisant grâce aux différents capteurs internes et

extéroceptifs, cette science regroupe plusieurs corps de métier car elle intègre le corps

humain dans sa globalité :

- Capteurs articulaires : Ostéopathe ;

- Capteurs plantaires : Podologue ;

- Capteurs mandibulaires : Dentiste ;

- Capteurs vestibulaires : O.R.L et Kinésithérapeute ;

- Capteurs visuels : Ophtalmologiste et Orthoptiste ;

- Capteurs cutanés : Médecin généraliste et Kinésithérapeute.

Ces capteurs posturaux fonctionnent en synergie et constituent les 6 piliers du système

postural (Vallier, 2014).

La place du podologue dans la posturologie est très importante du fait de la gestion des

capteurs plantaires. En effet, le pied a un rôle primordial dans l’organisation du système

postural. Il relie le corps au sol, ce qui en fait l’un des systèmes sensoriels, avec le

capteur visuel, le plus important dans la posture humaine. De nombreuses études ont

pu, d’ailleurs, démontrer le lien entre le capteur podal et la posture, notamment Winter

en 1991, Fujiwara & al. en 1992 et Roll en 1994. Ce que je ne détaillerais pas ici.

Le pied tient la place de pivot dans le pendule inversé que constitue le corps humain lors

de la station debout.

7Diplôme Inter Universitaire

Page 11: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

7

Figure 48 L’homme en simple pendule inversé, G. Elie

La schématisation du corps humain en pendule inversé peut s’expliquer comme suit :

[L’homme] debout oscille autour d’un axe idéal, dont la base est située au niveau

du contact des pieds sur le sol, [au niveau de ses] chevilles. Il se comporte

comme un pendule inversé [car ici l’orientation est] vers le ciel et le phénomène

de pendule est procuré par les réactions musculaires de rééquilibration

permanente contre la gravité. (Meyer, 2016).

Ce modèle est tout de même simplifié, car en réalité la base du pendule n’est pas

constituée d’un seul point d’impact au sol mais d’une multitude de capteurs répartis sur

l’ensemble des deux pieds.

Cet équilibre instable est inhérent au corps humain. En effet, notre corps, constamment

en mouvement du fait de la vie qu’il abrite, doit en permanence lutter pour que son centre

de gravité soit toujours au centre du polygone de sustentation afin de maintenir cet

équilibre.

Lors de la prise en charge d’un patient en examen clinique en posturologie, le podologue

posturologue va effectuer un bilan postural complet du patient. Grâce à divers tests

posturologiques (Epreuve Posturo-Dynamique, Bassani, Romberg, Cover-test etc.), il va

évaluer les différentes entrées sensorielles (podale, oculaire, vestibulaire etc.) et ainsi

pourvoir déterminer la fonctionnalité des capteurs. Cela permettra d’effectuer un

diagnostic exhaustif afin de traiter le patient au mieux. Soit par le podologue si les

déficiences s’avèrent podales. Soit en orientant vers un confrère (ostéopathe,

ophtalmologue, dentiste etc.), si les dysfonctions dépassent son champ de

compétences.

En effet, lorsqu’un patient vient à consulter un praticien posturologue, c’est qu’il présente

généralement une pathologie non organique9.

8http://ada-posturologie.fr/Lisbonne.htm 9Douleur ou dysfonction qui n’a pas de cause médicale exclusive reconnue par les

explorations classiques (analyse sanguine, IRM, radio, etc.).

Page 12: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

8

Chaque personne est asymétrique, de par sa constitution de base, ses habitudes et son

mode de vie (alimentation, travail, sport etc.). Certaines personnes compensent cette

asymétrie sans subir de problèmes quand d’autres présentent des troubles. Il s’agit ici

de la pathologie posturale qui est : « un déséquilibre de ces grands aplombs qui génère

un excès de contraintes responsable de pathologies musculo-articulaires et d’une

modification du schéma moteur. Le déséquilibre postural est causé par l’asynchronisme

d’un ou de plusieurs capteurs posturaux » (Vallier, 2016).

Ce déséquilibre peut apparaitre à la suite de diverses causes :

- Mauvaises postures prolongées et répétées au travail

- Traumatismes lourds ou moindres (fractures, traumatisme crânien, entorses etc.)

- Séquelles de chirurgie (cicatrice etc.)

- Etc.

Ceci va générer des flux informationnels asynchrones qui vont être envoyés au système

nerveux central. Ce dernier va, en retour, entrainer une réponse défaillante. Ce qui va

amener à une asymétrie du tonus musculaire qui sera à l’origine du trouble postural

observé lors de l’examen clinique.

Le traitement qui sera mis en place consistera à neutraliser cet asynchronisme afin

d’induire une posture plus économique et donc moins gênante pour le patient.

I.3.2.1 Posturopodie

La posturopodie est, d’après l’A.P.I (Association Posturologie Internationale) la : «

spécialisation du podologue qui, suite à l’analyse clinique posturale, traite les troubles

fonctionnels de la posture et de la stabilité par l’intermédiaire du pied et des semelles de

posture ».

L’action du podologue va consister en une neutralisation des zones nociceptives

plantaires ou EIAPs (Epine Irritative d’Appui Plantaire), une action mécanique sur les

pathologies de l’arc inférieur et une remédiation posturale grâce aux stimulations

neurosensorielles par les différents capteurs podaux.

Page 13: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

9

I.3.2.2 Syndrome de déficience posturale ou SDP

Ce syndrome a été étudié par H. M. Da Cunha en 1979 mais a été défini par G. Vallier

comme ceci :

Il s’agit d’un tableau de symptômes et de signes stabilométriques et cliniques :

Le patient se plaint d’avoir du mal à se tenir debout : soit il titube, soit il souffre

dans cette posture.

L’enregistrement stabilométrique confirme que ses performances se situent en

dehors des limites de la normalité (le contrôle des oscillations posturales est

anormal).

L’examen clinique révèle une asymétrie anormale de son tonus postural (la

régulation de son activité tonique est anormale).

Mais il existe un quatrième critère, indispensable au diagnostic, qui distingue

nettement la démarche du posturologue de la démarche classique : la

manipulation d’une ou plusieurs entrées du système modifie immédiatement

certains signes d’asymétrie avant de faire disparaître à terme les signes et les

symptômes du syndrome.

Les signes cliniques peuvent être variés et nombreux pour une même personne. En

voici la liste selon l’A.P.I et en annexe 1 : Les signes fonctionnels du syndrome de

déficience posturale (SDP) par Cunha:

Figure 510 Tableau des signes fonctionnels du SDP, H. M. Da Cunha (1979)

10http://docplayer.fr/35273407-Posturologie-un-pont-entre-les-therapies-fonctionnelles.html

Page 14: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

10

I.3.2.3 Stabilométrie

I.3.2.3.a. Définition, utilisation

L’un des outils de diagnostic en podologie est la stabilométrie. L’utilisation de cette

plateforme est une méthode d’analyse intéressante car non invasive, atraumatique et

surtout facilement reproductible. L’HAS définit la stabilométrie statique de la façon

suivante :

La posturographie statique a pour but d’étudier les mécanismes de régulation de

l’équilibration à travers l’examen de la trajectoire des centres de pression

(statokinésigramme). Cette technique utilise des plates-formes de force, munies

de plusieurs capteurs permettant de mesurer l’évolution au cours du temps, de

la distribution du poids du corps sur la plate-forme de force. Chaque capteur

supportant une partie du poids du corps, mesure donc la force qui lui est

appliquée. Pour simplifier l’étude de la distribution spatiale et temporelle du poids

du corps sur la plate-forme, on définit une grandeur appelée le centre des

pressions. (MULLER, 2007).

La posturographie consiste en l’évaluation des paramètres de l’équilibre et des appuis

podaux du patient. Grâce à des capteurs de force disposés sur le dispositif, il est possible

d’analyser plusieurs paramètres intéressants pour évaluer la gestion de la posture du

patient : Ces données sont tirées de l’ouvrage « Le grand livre de la posturologie » du

docteur N. Meyer (2016):

- Le X moyen : valeur moyenne des positions du centre de pression entre la droite

et la gauche, cela reflète la symétrie du tonus postural ou au contraire peut mettre

en évidence un hyper appui latéral ou aussi un évitement d’appui lié à une

douleur.

- Le Y moyen : projection moyenne du centre des pressions sur l’axe

antéropostérieur qui peut mettre en avant une postériorisation ou une

antériorisation de l’axe corporel.

- La surface ou le « spaghetti » : surface sur laquelle se déplace le centre de

masse du sujet, il dénote la précision du système du système postural et permet

de visualiser l’instabilité du sujet et la direction préférentielle des excursions du

centre de pression.

- La LFS ou longueur du déplacement en fonction de la surface : appréciation de

la dépense d’énergie qu’il faut au patient pour contrôler son système postural.

- La VFY ou variance de la vitesse des déplacements selon l’axe des Y : mesure

la distribution des valeurs de vitesse de rééquilibration sur la plate-forme, elle

donne une idée de l’importance du travail postural du sujet.

- Le quotient de Romberg : comparaison entre la surface de la projection du centre

de masse les yeux ouverts et les yeux fermés, il permet de visualiser un

parasitage de la posture par le capteur oculaire et de définir deux populations

différentes : les « visuels » physiologiques et les « non-visuels » pathologiques.

Page 15: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

11

- La FFT ou transformée de Fourier rapide : courbe mettant en relation les

fréquences et les amplitudes d’oscillations du corps, elle peut donner des

informations sur les troubles de l’équilibre et les structures impliquées dans ceux-

ci.

I.3.2.3.b. Intérêts de la plateforme

Cette méthode d’observation permet plusieurs choses :

- Tester la régulation posturale du patient lors du bilan en comparant plusieurs

modalités d’examen en fonction de ce que l’on recherche, par exemple : yeux

ouverts / yeux fermés si on a un doute sur la fonctionnalité du système visuel,

sur dur / sur mousse si on soupçonne un épine irritative d’appui plantaire ou EIAP

etc.

- Communiquer de façon plus visuelle avec le patient et les différents confrères

afin d’amener à une compréhension plus facile des déficiences posturales du

patient et donc à une meilleure prise en charge thérapeutique.

- Suivre l’évolution de la posture du patient d’une consultation à l’autre, en

permettant des éléments de comparaison, en fonction du traitement mis en place

par le podologue ou un confrère.

- Comparer l’amélioration de la posture avec le ressenti propre du patient par

rapport à ses symptômes.

Figure 611 Exemple de plateforme de stabilométrie : FUSYO de Medicapteurs

11http://ifpek.centredoc.org/doc_num.php?explnum_id=368

Page 16: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

12

II. L’Homme en tant qu’être sensible

Pour m’orienter, j’ai pu m’entretenir avec un professeur en psychologie, spécialisé dans

le domaine de la psychologie cognitive. Cet entretien informel m’as permis de m’éclairer

sur ma problématique de recherche et avoir un retour sur le protocole d’expérimentation

que je souhaite mettre en place. De cet échange, j’ai pu obtenir une aide sur les lectures

à effectuer en psychologie, un avis positif sur l’intérêt de mon questionnement et une

orientation sur l’élaboration d’un test sur l’état psychologique.

II.1 Qu’est-ce que l’émotion ?

D’après mes recherches, la notion d’émotion est étudiée depuis des centaines d’années,

tout d’abord grâce à Charles Darwin qui publia « L’expression des émotions chez les

hommes et les animaux » en 1872. Ces premiers travaux significatifs vont permettre

d’établir les premiers postulats de l’étude des émotions. A l’heure actuelle, le terme

« émotion » s’avère avoir de multiples définitions en fonction des auteurs et de leur

approche réflexive.

Ce qui est avéré, c’est qu’il vient du latin « exmovere » ou « emovere » signifiant «

mouvement vers l’extérieur » ou « mettre en mouvement » et qu’il atteste la modification

d’un état initial. D’après le CNRTL12, l’émotion est définie comme une « conduite

réactive, réflexe, involontaire vécue simultanément au niveau du corps d’une manière

plus ou moins violente et affectivement sur le mode du plaisir ou de la douleur ».

II.2 L’émotion comme messager

Etant des êtres pourvus de sensibilité, nous avons tous constamment des émotions tout

comme des sensations. En effet, nous percevons notre environnement extérieur et

intérieur en permanence, que cela soit de manière consciente ou inconsciente. La

majorité de nos émotions ne sont pas conscientisées car dans la vie quotidienne, elles

ne posent pas de souci particulier. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que l’émotion est un

messager de l’environnement dans lequel on est. Elle nous permet de nous orienter

dans notre vie. Son intensité ressentie nous révèle le degré d’importance des choses

que l’on vit par le monde extérieur mais aussi intérieurement, par le fait de penser à un

souvenir heureux par exemple.

Nous allons voir qu’il existe différents types d’émotions et qu’il en résulte différents

messages.

12Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales

Page 17: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

13

II.3 Différents types d’émotions

D’après l’article « les genres d’émotions », de la psychologue Michelle Larivey, il existe

quatre genres d’expériences émotives distinctes :

II.3.1 Simples

Ce sont les seules vraies émotions. Elles permettent de nous informer de l’état de nos

besoins. On peut les séparer en deux grandes classes : les positives, nous indiquant

que le besoin est comblé et les négatives pour nous indiquer le contraire.

Ces deux classes se subdivisent en trois catégories bien spécifiques :

- Par rapport au besoin : elle rend compte du comblement ou non du besoin lui-

même, il peut s’agir par exemple pour les émotions négatives de la tristesse ou

de l’ennui et pour les positives de la joie ;

- Par rapport au responsable : elle établit nos réactions envers ce qui nous aide,

ou au contraire nuit, à la satisfaction du besoin. Ce peut être soi-même ou bien

une autre personne physique ou morale. Des exemples d’émotions de ce type

sont la colère ou l’impatience pour les négatives et l’amour ou la fierté pour les

positives ;

- D’anticipation : elle est définie comme les réactions à ce qu’il « pourrait

arriver ». Elle fait appel à notre imagination et de ce fait met en lumière ce qui

nous importe dans la vie. Ici, les exemples d’émotions négatives peuvent être la

peur ou l’inquiétude, pour les émotions positives l’excitation ou bien l’appétit et le

trac en est une manifestation mixte.

Page 18: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

14

Par rapport au besoin Par rapport au responsable D’anticipation

Positives :

Indiquant la

satisfaction

Agrément

Contentement

Délectation

Emerveillement

Enchantement

Euphorie

Joie

Jouissance

Heureux

Plaisir

Ravissement

volupté

Adorer

Affection

Attendrissement

Chérir

Fierté

Tendresse

Désir

Enervement

Envie

Excitation

Négatives :

Indiquant

l’insatisfaction

Amertume

Chagrin

Désœuvrement

Douleur

Ennui

Envie

Mécontentement

Mélancolie vague

Nostalgie

Peine

Tristesse

Abhorrer

Agressif

Choqué

Colère

Dégout

Détester

Enragé

Exaspération

Exécrer

Fureur

Haine

Impatience

Rage

Révolté

Effroi

Epouvante

Frayeur

Peur

Terreur

Figure 713 Tableau des émotions simples d’après M. Larivey

II.3.2 Mixtes

Elles ressemblent à des émotions simples mais correspondent à un mélange d’émotions

plus ou moins masquées qui a pour but de nous cacher ce que nous vivons réellement

à l’instant. Ce sont des expériences défensives. Des exemples d’émotions mixtes

peuvent être la culpabilité (saine ou malsaine en fonction de son implication dans la

situation), la jalousie ou bien la honte.

13http://www.redpsy.com/guide/

Page 19: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

15

II.3.3 Refoulées

Ce sont des expériences qui ont une forte imprégnation corporelle. Elles correspondent

à des malaises d’intensité variable, ressentis physiquement à la suite d’une émotion,

que l’on cherche à écarter de sa tête, ou bien d’une action que l’on tente à tout prix

d’éviter. L’angoisse est l’une de ces expériences. Elle amène à un inconfort physique,

plus ou moins incommodant, à la suite de l’occultation d’un sujet désagréable. Cette fuite

permanente peut entrainer, à terme, des phobies. D’autres exemples peuvent être

l’anxiété ou la fébrilité par exemple.

II.3.4 Pseudo-émotions

Elles regroupent diverses expériences qui se trouvent assimilées à des émotions mais

qui n’en sont pas, par exemple, les actions, les images, les états ou bien les évaluations.

Ce sont des ressentis subjectifs ou des manifestations physiques d’une émotion,

comme la gorge nouée par l’émotion de la tristesse par exemple.

II.4 Mise en place d’une émotion

D’après le modèle de M. Fouchey, psychiatre, tiré de “les émotions-définition”, une

émotion est produite selon ce plan:

Une situation nouvelle arrive ;

Une évaluation émotionnelle se met en place, elle consiste en l’attribution d’une

signification émotionnelle à la situation vécue ou à une partie de celle-ci ;

Ce qui provoque une tendance à l’action : l’organisme va réagir immédiatement

pour faire face au caractère émotionnel de la situation vécue, le corps va se

préparer à interagir avec son environnement interne ou externe ;

Des réponses physiologiques, comportementales et cognitives se mettent en

place ;

Un sentiment subjectif apparaît, l’individu émotionné se sent dans un état

différent.

II.5 Système limbique

Le système limbique est l’une des plus anciennes parties du cerveau. Il est présent chez

de nombreux animaux tels que : l’Homme, le singe et même le serpent. Il a été étudié

par Paul Mac Lean en 1952, qui le définit comme étant le centre de la gestion des

émotions.

Page 20: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

16

Cette entité est composée de plusieurs structures anatomiques situées sous le cortex

cérébral, telles que : l’hippocampe, l’amygdale, le fornix, le cortex limbique, le septum,

l’hypothalamus, les corps mamillaires ou bien le noyau antérieur du thalamus. Chacune

de ces structures gère des fonctionnalités propres tout en étant interconnectée aux

autres.

Figure 814 Les différentes régions du système limbique

Par exemple, l’amygdale va avoir un rôle dans la gestion de l’agressivité, de la peur, de

l’anxiété et dans la mémoire émotionnelle. L’hippocampe, quant à lui, va gérer

l’apprentissage et le stockage de l’information en mémoire à long terme. Le cortex

limbique va élaborer le contrôle conscient du comportement.

Gérant, principalement, à la fois les émotions et la mémoire, le système limbique s’avère

indispensable au bon fonctionnement de notre corps. En effet, il fait la liaison entre la

situation vécue (agréable ou désagréable), l’émotion qui en découle et la mémorisation

de cet événement. Ce qui en fait un outil indispensable de la survie de l’espèce, car il

entraine un phénomène de protection lorsque l’on est à nouveau confronté à une

situation pathogène.

De plus, d’après Vallier (2014), « le système limbique, facteur émotionnel, intervient

dans la régulation posturale ». En effet, cette structure est intimement reliée au système

nerveux et au système hormonal qui vont induire des réactions physiologiques en

réponse à l’émotion ressentie.

14http://www.neuromedia.ca/le-systeme-limbique/

Page 21: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

17

II.6 Vécu émotionnel

Les émotions ne peuvent pas être considérées comme des entités unitaires vécues au

cas par cas par l’individu. En effet, chaque émotion ressentie va influencer le

comportement cérébral de ce dernier. La constante succession d’événements, que l’on

peut vivre au cours de notre vie, va amener au développement progressif de la

personnalité de chacun. Comme le détaillait C. Darwin dans ses travaux sur le sujet,

notamment dans son ouvrage « L'Expression des émotions chez l'homme et les

animaux » (1872), les émotions sont par nature adaptatives. Elles permettent à l’individu

de se forger au fur et à mesure de ce qu’il vit, grâce aux différentes interactions avec

son environnement intérieur et extérieur.

Chaque individu étant unique, les émotions ne peuvent être considérées comme des

entités codifiées et transposables. En effet, une situation identique pourra être vécue de

différentes façons en fonction de la personne qui la vit, tout comme deux situations

totalement opposées entraineraient une même émotion chez ces deux personnes.

C’est en cela que l’on peut dire que le vécu émotionnel est subjectif car il dépend de

chaque individu.

Ce vécu peut être positif comme par exemple le fait de tomber amoureux qui déclenche

de la joie. Mais il peut aussi être négatif comme le fait de vivre un deuil entrainera de la

tristesse. Cette accumulation de situation va être mémorisée par le cerveau et ainsi

forger la personne au fur et à mesure des expériences.

Si ce vécu s’avère trop lourd ou traumatisant (choc émotionnel, stress etc.), cela

entrainera un dysfonctionnement émotionnel chez cet individu. Soit, il se sentira débordé

par une émotion ingérable ou bien au contraire il pourra ne plus rien ressentir.

Page 22: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

18

III. Lien entre la posture et le vécu émotionnel

Nous venons de voir les notions de posture et d’émotion dans les parties précédentes.

Venons-en à parler de l’interaction entre les deux.

III.1 Décompensation posturale

La décompensation posturale correspond au relâchement à la fois psychique et

physique. Pour N. Meyer (2016), « c’est le moment où le travail postural devient trop

pesant, du faits d’événements de vie qui engendrent un stress majeur et mettent à mal

nos capacités de régulation posturales ». Souvent les patients souffrent de douleurs

articulaires, musculaires ou d’autres symptômes, qui apparaissent au cours de leur vie

lorsque les situations deviennent trop contraignantes. En fonction de chaque personne,

les facteurs déclencheurs de cette décompensation peuvent être différents, tels qu’un

divorce, un deuil ou un surmenage professionnel par exemple.

III.2 Etudes déjà effectuées

De multiples expériences ont montrées l’influence des émotions provoquées sur le corps

de l’Homme. Notamment, les travaux de P. Ekman et al. (1983) sur l’analyse de la

fréquence cardiaque et de la température corporelle en fonction de photos exprimant

différentes émotions, ou en faisant imaginer des situations émouvantes. Nous pouvons

voir, d’après ce schéma que ces différentes émotions ont un impact bien distinct sur ces

deux paramètres physiologiques. Par exemple, la colère est corrélée à une

augmentation des battements du cœur et une température cutanée élevée, tandis que

la joie est associée à une fréquence cardiaque faible.

Figure 915 Schématisation des réactions physiologiques différenciant certaines émotions, P. Ekman et al. (1983)

15https://www.unige.ch/fapse/motivation/courssander.pdf

Page 23: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

19

Un protocole d’expérimentation sur lien entre la musicothérapie et la posture a aussi mis

en évidence cette interaction entre les émotions provoquées par l’écoute d’une musique

et la modification de la posture (Maugendre, 2016).

III.3 Thérapie cognitiviste

Lors d’une journée d’observation que j’ai effectuée chez un podologue posturologue

cognitiviste, j’ai pu étudier son protocole de travail. Celui-ci consiste à aider les patients

qui ont été orientés par le centre de la douleur de la clinique Bretéché de Nantes et

présentant des douleurs chroniques. Cette personne a notamment écrit un article sur le

stress et la posture (Cf. Annexe 2 : Article France Douleurs - Stress et posture).

La thérapie cognitiviste s’applique à l’étude de la globalité de la personne. Elle tend à

faire corréler et harmoniser la psyché16 et la posture de cette dernière. Le praticien

tentera de remettre le patient en harmonie avec lui-même afin d’éviter tous les

désagréments pouvant perturber son quotidien, tels que la fatigue, le stress ou

l’énervement.

D’après la fondation de posturologie AIRE, ce procédé conduit à :

- « La prise de conscience par la personne de son profil psychologique et

comportemental

- La mise en œuvre d’un traitement adapté : médicamenteux, psychique en

fonction

- L’acceptation du travail sur soi avec un thérapeute spécialisé (coach, PNL)

- La prise de conscience par la personne de la nature et de l’importance des

syndromes posturaux cognitifs qui l’affectent (cette prise de conscience lui fait

également comprendre de manière claire, de l’origine des douleurs et

dysfonctionnements qui dérangent sa vie)

- L’application de traitements posturaux adaptés ».

La prise en charge que j’ai pu observer se décomposait comme suit :

- Le patient devait remplir un questionnaire dans la salle d’attente avant son

rendez-vous (Cf. Annexe 3 : Questionnaire pré rendez-vous du podologue

rencontré), un délai de 15 minutes était prévu pour cela. Cette fiche consistait en

un listing complet du vécu, à la fois physique et psychique de la personne

(douleur, accidents, épisodes dépressifs etc.).

- Après cela, le patient était accueilli par le podologue dans sa salle d’examen. Le

praticien discutait des points importants qu’il avait repérés en lisant le

questionnaire préalablement rempli. Cette discussion donne un bon aperçu de la

globalité du patient.

- Une étude stabilométrique est effectuée. Elle consiste en l’enregistrement de la

posture du patient dans 6 conditions (chaussé yeux ouverts (YO), chaussé yeux

fermés (YF), pieds nus YO et YF, sur mousse YO et YF).

16Ensemble des phénomènes psychiques qui constituent l’individualité.

Page 24: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

20

- Le praticien va comparer les résultats des différentes conditions d’enregistrement

afin de faire ressortir les caractéristiques posturales du patient.

- Ces caractéristiques sont expliquées par le praticien par leur connotation

psychique. Par exemple, l’axe des Y est assimilé à l’axe émotionnel. Si la

personne n’est pas centrée, c’est qu’elle n’est pas bien dans son émotion du

moment. Pour l’axe des X, si la personne est en arrière, c’est qu’elle fuit le

problème etc.

- Ces explications sont partagées avec le patient qui va pouvoir comprendre sa

problématique.

- Le praticien propose une prise en charge adaptée en fonction des résultats

obtenus et voit avec le patient ce qu’il en pense.

- Si une perturbation posturale est détectée, un traitement orthétique sera mis en

place.

III.4 Proposition d’un protocole d’expérimentation

Je souhaite effectuer un protocole d’expérimentation afin de mettre en lumière ce lien

corps-esprit. Je propose pour cela une étude alliant un test psychologique et une étude

de la posture via une plateforme de stabilométrie normée.

III.4.1 Population

La population étudiée est constituée de personnes :

- Majeures et exemptes de tutelle (afin d’éviter les demandes d’autorisation du

tuteur pour le test)

- Volontaires pour l’expérimentation

- De sexe non exclusif

- Ayant toutes leurs capacités cognitives

- Francophones

- Sachant lire

- Exemptes de toute pathologie organique (afin de ne pas avoir de biais dans les

résultats dus à la défaillance corporelle)

Pour permettre une bonne

compréhension des consignes

Page 25: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

21

III.4.2 Outils et matériel

Pour cette expérience, j’ai choisi :

- Pour l’étude de l’état psychologique, le Big Five Inventory français ou BFI (Cf.

Annexe 4 : Big five inventory français). Ce test, reconnu scientifiquement, a été

publié par les psychologues John, Donahue et Kentle en 1991. Il consiste en

l’identification des cinq grands facteurs de la personnalité (Ouverture à

l’expérience, Consciencieusité, Extraversion, Agréabilité et Névroticisime ou

OCEAN) et permet de décrire le patient de la façon la plus complète possible. Il

constitue selon S. Srivastava, « un modèle de ce que les gens veulent savoir les

uns des autres ». Ce test est composé de 45 items et 5 propositions de réponses.

- Pour l’analyse de la posture, j’utilise une plateforme de stabilométrie normalisée

(normes 1985 de l’AFP17).

III.4.3 Protocole

Le test se déroule comme suit :

- Le patient est accueilli par le praticien qui lui explique le déroulé de l’expérience ;

- Le patient est installé dans une pièce isolée afin qu’il puisse remplir le

questionnaire BFI. Un délai de 20 minutes lui est accordé afin d’effectuer cette

étape ;

- Au terme des 20 minutes, le praticien vient chercher le patient afin de le diriger

dans la salle d’expérimentation ;

- Le praticien réexplique au patient les consignes ;

- Des enregistrements stabilométriques sont réalisés.

La plateforme de mesure stabilométrique, reliée à un ordinateur, est placée dans des

conditions bien standardisées afin d’avoir des résultats comparables :

- Dans une pièce bien espacée ;

- Avec un éclairage bien homogène, sans contre-jour ;

- Sans bruit parasite ;

- La plateforme est positionnée sur un sol strictement plat où est mise à l’horizontal

grâce à un niveau ;

- Les pieds du patient sont positionnés d’une manière imposée : talons espacés

de 2 cm et ouverture des pieds à 30° ;

- Une cible est positionnée à hauteur des yeux et à 90 cm de distance du patient ;

- Les instructions données par le praticien doivent être claires, concises et toujours

identiques d’un examen à l’autre. Par exemple « Regardez la cible située à

hauteur de vos yeux, laissez les bras détendus le long du corps, ne parlez pas,

ne serrez pas les dents et respirez calmement » N. Meyer (2016) ;

17Association Française de Posturologie

Page 26: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

22

- La durée de l’enregistrement est de 51.2 secondes ;

- La fréquence utilisée est de 40 Hz.

Quatre conditions d’enregistrements consécutives sont faites : Pieds nus Yeux Ouverts,

Pieds Nus Yeux Fermés, Sur mousse Yeux Ouverts, Sur mousse Yeux fermés. Les

différentes mesures stabilométriques obtenues seront comparées entre elles. Ce qui

ressortira une analyse globale de la posture du patient.

Par la suite, les deux tests : psychique et physique sont compilés afin d’en ressortir un

lien entre eux.

III.4.4 Résultats attendus

En comparant ces deux tests, il doit y avoir des corrélations à effectuer entre l’état

psychique du patient et sa posture physique. Bien évidemment, cela dépend de ce qu’a

vécu la personne et de la manière dont il gère ses émotions. Pour que ce protocole ait

un intérêt exploitable, il faut pouvoir le faire pour un grand nombre de personne afin

d’avoir assez de données à comparer.

Page 27: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

23

IV. Vers une prise en charge plus globale du patient

IV.1 Définition de la profession de pédicure-podologue et champs

de compétences

La profession de pédicure-podologue est définie comme suit :

« Le pédicure-podologue intervient sur les troubles cutanés, morphostatiques et

dynamiques du pied et des affections unguéales du pied, en tenant compte de la

statique et de la dynamique du pied et en tenant compte des interactions avec

l’appareil locomoteur. Le pédicure podologue prescrit, confectionne ou adapte

des dispositifs médicaux podologiques externes. Il prescrit et applique des

topiques et des pansements. Le pédicure-podologue réalise des activités en

matière de prévention, de formation, d’encadrement, d’éducation et de

recherche. » par le Bulletin officiel santé protection sociale solidarité no 2012/06

de l’ordre nationale des pédicures-podologues.

D’après le référentiel de compétences du pédicure-podologue établi par le ministère

des affaires sociales et de la santé (Cf. Annexe 5 : BO Santé – Protection sociale

Solidarité), le praticien présente de nombreuses compétences. Elles sont exposées

comme ceci :

« 1. Analyser et évaluer une situation et élaborer un diagnostic dans le domaine

de la pédicurie-podologie.

2. Concevoir, conduire et évaluer un projet thérapeutique en pédicurie-

podologie (1).

3. Mettre en œuvre des activités thérapeutiques dans le domaine de la

pédicurie-podologie.

4. Concevoir et conduire une démarche de conseil, d’éducation, de prévention

en pédicurie-podologie et en santé publique.

5. Communiquer et conduire une relation dans un contexte d’intervention.

6. Évaluer et améliorer sa pratique professionnelle.

7. rechercher, traiter et analyser des données professionnelles et scientifiques.

8. Gérer une structure et ses ressources.

9. Coopérer avec d’autres professionnels.

10. Informer et former des professionnels et des personnes en formation. »

En analysant plus particulièrement les compétences 1, 4 et 5 nous pouvons en retirer

plusieurs détails importants :

- « [Le pédicure-podologue analyse] la demande, [identifie] les besoins et les

attentes du patient. »

- « L’impact des contextes socio-économiques, professionnels, environnementaux

est pris en compte en fonction de la situation. »

Page 28: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

24

- « [Il doit] élaborer et formaliser un projet thérapeutique en fonction du diagnostic,

du consentement éclairé du patient et en tenant compte de l’état général du

patient et de son environnement. »

- « [Il doit rechercher] la participation et … l’adhésion du patient et [prendre] en

compte … ses réactions. »

- « Une attention est portée à la personne. »

Ces descriptifs nous amènent à concevoir le métier de pédicure-podologue non pas

comme un métier purement scientifique mais comme une discipline plus globale prenant

en compte l’intégralité de la personne que l’on prend en charge. Comme nous avons pu

le voir dans cette recherche, de nombreuses pathologies rencontrées en podologie

découlent directement du vécu de patient.

IV.2 Ouverture sur l’avenir de la santé

Aujourd’hui, notre gestion de la santé est basée sur la notion de rendement plus que sur

l’humain. Regardons les luttes qui s’opèrent actuellement entre les services de santé et

le gouvernement. La recherche constante d’optimisation dans notre vie quotidienne et

professionnelle n’amènerait-elle pas à une mise à l’écart de l’homme dans sa sensibilité

au profit de la gestion pure et simple du corps comme outil de performance ?

Les métiers de la santé, notamment celui de pédicure-podologue sont en contact direct

avec l’humain. En cela, ne serait-il pas intéressant de prendre en compte toutes les

dimensions du patient, si le but recherché est l’amélioration de son état global.

La relation soignant-soigné au travers de la communication est une notion primordiale

dans la prise en charge. En effet, le praticien doit pouvoir mettre en confiance le patient

afin que ce dernier puisse se dévoiler dans son entièreté. Cette relation ne pourra être

mise en place qu’avec l’implication du soignant et la mise en place d’outils de

communication.

Page 29: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

25

Conclusion

En entrant en études de pédicurie-podologie à l’institut de Rennes, j’ai été mise en

contact direct avec les patients. Lors des divers stages effectués en soin ou en examen

clinique, j’ai pu observer des personnes ayant des vécus singuliers et des manières de

l’exprimer différentes. Ces confrontations m’ont amenées, par la suite, à réfléchir sur le

possible lien entre le psychique et le physique.

La problématique de mon mémoire s’est donc naturellement portée sur l’influence du

vécu émotionnel du patient sur sa posture lors d’une prise en charge podologique en

examen clinique.

Pour établir cette étude, j’ai effectuée une recherche bibliographique dans les domaines

de la podologie et de la psychologie puis j’ai proposée l’élaboration d’un protocole

expérimental pour mettre en lumière ce lien corps-esprit.

Grâce à cette exploration globale, j’ai pu déterminer qu’il existe bien un lien entre le

psychique et le physique. Ce lien dépend de ce qu’aura pu vivre la personne et aussi de

la manière dont elle arrive à gérer les situations rencontrées au cours de sa vie. Le vécu

émotionnel est très difficile à étudier de par ses différences intra individuelles. C’est pour

cela qu’il est compliqué de montrer formellement l’impact du vécu émotionnel sur chaque

personne. Cependant, afin de passer cette barrière, de nombreuses études ont été

mises en place pour objectiver cette interaction complexe. En partant du principe que la

posture est modifiée lorsque l’on provoque certaines émotions, on peut élargir cette

connivence avec le vécu émotionnel plus subtil.

Je n’ai pas eu le temps de mettre en place le protocole d’expérimentation proposé car

mes recherches bibliographiques ont été très compliquées et chronophages du fait de

la difficulté de la recherche. Mais cette étude m’a beaucoup apportée. En effet, j’ai pu

étancher ma soif de savoir sur ce domaine, développer mes capacités de réflexion et

d’investissement personnel.

Ce mémoire m’a donné envie de me former, par la suite, dans les domaines de la

posturologie et de la psychologie afin d’approfondir plus en détail la globalité de la

personne.

En tant que future pédicure-podologue, je compte mettre en place ce que j’ai appris par

cette étude, lors de mes futurs temps de consultation. Je pense que cette prise en charge

globale du patient ne pourra être qu’un bénéfice à l’amélioration de son bien-être. Ce qui

pourra être un outil de prise en charge non négligeable pour ma pratique future.

Page 30: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

26

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info.com/fr/Posturologie_fondation_Aire_Qui_sommes_nous.awp.

- Fouchey, Marlène. « Les émotions - Définition ». Consulté le 21 mai 2018.

http://psychologie-m-fouchey.psyblogs.net/?post//Les-emotions-Definition.

- « Guide des émotions ». Consulté le 26 mai 2018. http://www.redpsy.com/guide/.

- « Haute Autorité de Santé - HAS - Accueil ». Consulté le 26 mai 2018.

https://www.has-sante.fr/portail/.

- « Le système limbique ». Neuromedia (blog), 14 septembre 2017.

http://www.neuromedia.ca/le-systeme-limbique/.

- « Page d’accueil du site de l’ADAP ». Consulté le 26 mai 2018. http://ada-

posturologie.fr/.

- « Posturopole ». Consulté le 19 mai 2018. http://www.posturopole.fr/.

- « Société Francophone Posture Equilibre Locomotion - SOFPEL ». Consulté le

26 mai 2018. http://www.posture-equilibre.asso.fr/.

- « TED: Ideas Worth Spreading ». Consulté le 19 mai 2018. https://www.ted.com/.

Fichiers :

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online.org.uk/converted/pdf/1890_ExpressionFrench_F1186.pdf

- 28_les_genres_emotions.pdf de http://www.acsm-

ca.qc.ca/assets/28_les_genres_emotions.pdf

- BO2006_06_20120006_0100_0043.pdf de

http://www.onpp.fr/assets/files/Textes_legislatifs/BO2006_06_20120006_0100_

0043.pdf

- courssander.pdf de http://www.unige.ch/fapse/motivation/courssander.pdf

- Emot&PsychoT2Ch1.pdf de

https://sites.uclouvain.be/ipsp/recherche/projets/FaceTales/Emot&PsychoT2Ch

1.pdf

- Emotions_et_sentiments.pdf de

http://www.icar.cnrs.fr/pageperso/jcosnier/articles/Emotions_et_sentiments.pdf

- Empathy-belang-non-verbale-comm.pdf de http://www.traininginpraktijk.nl/wp-

content/uploads/2016/01/Empathy-belang-non-verbale-comm.pdf

- Piolat-Bannour-2008-Beauchesne.pdf de http://centrepsycle-amu.fr/wp-

content/uploads/2014/01/Piolat-Bannour-2008-Beauchesne.pdf

- Proprioception - Laurent Peyronne (BE1) - St Charles Basketball 2011.pdf de

http://www.saintcharlesbasket.fr/uploads/1370/Proprioception%20-

%20Laurent%20Peyronne%20(BE1)%20-

%20St%20Charles%20Basketball%202011.pdf

- unite4_1-big_five_inventory.pdf de https://ateliers.cnfs.ca/atelierscnfs/cheminer-

vers-le-mieux-etre/2015/pdf/unite4/unite4_1-big_five_inventory.pdf

Page 33: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

29

Mémoire :

- Maugendre, C. (2016). L’influence de l’émotion sur le système postural de

l’Homme. Institut de formation en Pédicurie-Podologie de Rennes

Page 34: L’INFLUENCE DU VECU EMOTIONNEL DU PATIENT SUR SA POSTURE

i

Sommaire des annexes

I. Annexe 1 : Les signes fonctionnels du syndrome de déficience posturale (SDP)ii

II. Annexe 2 : Article France Douleurs - Stress et posture .......................................... iii

III. Annexe 3 : Questionnaire pré rendez-vous du podologue rencontré ................... vi

IV. Annexe 4 : Big five inventory français ...................................................................... viii

V. Annexe 5 : BO Santé – Protection sociale Solidarité ............................................... xi

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I. ANNEXE 1 : LES SIGNES FONCTIONNELS DU SYNDROME DE

DEFICIENCE POSTURALE (SDP)

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II. ANNEXE 2 : ARTICLE FRANCE DOULEURS - STRESS ET

POSTURE

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III. ANNEXE 3 : QUESTIONNAIRE PRE RENDEZ-VOUS DU

PODOLOGUE RENCONTRE

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IV. ANNEXE 4 : BIG FIVE INVENTORY FRANÇAIS

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V. ANNEXE 5 : BO SANTE – PROTECTION SOCIALE SOLIDARITE

BO Santé – Protection sociale – Solidarité no 2012/6 du 15 juillet 2012 p17 à 22

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NOM: MALHERBE

PRENOM: Anaïs

TITRE : The influence of the patient's emotional experience on his posture.

L’influence du vécu émotionnel du patient sur sa posture.

ABSTRACT : In Western medicine in general, there is a tendency to separate the notion of the psychic and the notion of physics. For example, the general practitioner treats physical pains and the psychiatrist cares about psychic problems. But aren’t we one and the same complex unit? I intend to study this notion during podiatry management in clinical examination. For this, I have made a global bibliographic research in the fields of psychology and podiatry, more particularly of posturology. I have also developed a mixed experimentation protocol coupling a study of the psychological state of the patient and an analysis of his posture. This investigation is done with a psychological test and a stabilometry platform to show this complex interaction. Thanks to this multidimensional study, I can confirm that there is indeed a link between the psychic and the physical. This relation, still underdeveloped in the health field, is important to consider when taking care of a person. Indeed, the patient must be supported as a whole and it totally depends on the involvement of the caregiver.

RESUME : Dans la médecine occidentale en général, on a tendance à séparer la notion de psychique et la notion de physique. Par exemple, le médecin généraliste traite les douleurs physiques et le médecin psychiatre s’occupe des problèmes psychiques. Mais n’est-on pas une seule et même unité complexe ? Je compte étudier cette notion lors d’une prise en charge de podologie en examen clinique. Pour cela, j’ai effectué une recherche bibliographique globale dans les domaines de la psychologie et de la podologie et plus particulièrement de la posturologie. J’ai aussi élaboré un protocole d’expérimentation mixte couplant une étude de l’état psychique du patient et une exploration de sa posture. Cette analyse a été réalisée avec un test psychologique et une plateforme de stabilométrie afin de mettre en lumière cette interaction complexe. Grâce à cette étude multidimensionnelle, je peux confirmer qu’il existe bien un lien entre le psychique et le physique. Cette relation encore peu développée dans le domaine de la santé, est tout de même importante à prendre en compte lors de la prise en charge d’une personne. En effet, le patient doit être pris en charge dans sa globalité et cela dépend totalement de l’implication du soignant.

KEY WORDS : Emotion, posture, physics, psychic, stabilometry

MOTS CLES : Emotion, posture, physique, psychique, stabilométrie

INSTITUT DE FORMATION EN PEDICURIE-PODOLOGIE: IFPEK 12, rue Jean-Louis Bertrand, 35000 Rennes TRAVAIL ECRIT DE FIN D’ETUDES 2018