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L'IMPACT DU MICRO-CREDIT SUR LA CROISSANCE ORGANIQUE DES TRES PETITES ENTREPRISES CAMEROUNAISES Alain Takoudjou Nimpa et Léopold Djoutsa Wamba Editions ICES | Revue Congolaise de Gestion 2011/2 - Numéro 14 pages 79 à 105 ISSN 1729-0228 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-revue-congolaise-de-gestion-2011-2-page-79.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Nimpa Alain Takoudjou et Wamba Léopold Djoutsa, « L'impact du micro-credit sur la croissance organique des tres petites entreprises camerounaises », Revue Congolaise de Gestion, 2011/2 Numéro 14, p. 79-105. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Editions ICES. © Editions ICES. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. 1 / 1 Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 195.24.209.22 - 10/05/2013 23h36. © Editions ICES Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 195.24.209.22 - 10/05/2013 23h36. © Editions ICES

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L'IMPACT DU MICRO-CREDIT SUR LA CROISSANCE ORGANIQUEDES TRES PETITES ENTREPRISES CAMEROUNAISES Alain Takoudjou Nimpa et Léopold Djoutsa Wamba Editions ICES | Revue Congolaise de Gestion 2011/2 - Numéro 14pages 79 à 105

ISSN 1729-0228

Article disponible en ligne à l'adresse:

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-revue-congolaise-de-gestion-2011-2-page-79.htm

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Pour citer cet article :

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Nimpa Alain Takoudjou et Wamba Léopold Djoutsa, « L'impact du micro-credit sur la croissance organique des tres

petites entreprises camerounaises »,

Revue Congolaise de Gestion, 2011/2 Numéro 14, p. 79-105.

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Distribution électronique Cairn.info pour Editions ICES.

© Editions ICES. Tous droits réservés pour tous pays.

La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites desconditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votreétablissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière quece soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur enFrance. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

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L’IMPACT DU MICRO-CREDIT SUR LA

CROISSANCE ORGANIQUE DES TRES PETITES

ENTREPRISES CAMEROUNAISES Alain TAKOUDJOU NIMPA Enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l’Université de Dschang BP. 110 Dschang – Cameroun E-mail [email protected]

Léopold DJOUTSA WAMBA

Enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l’Université de Dschang

BP. 110 Dschang – Cameroun E-mail: [email protected]

RESUME

Le présent travail est une contribution à la mesure de l’impact des micro-financements sur la croissance organique des TPE camerounaises. Dans ce cadre, il a été question non seulement de mobiliser un corpus théorique sur les facteurs explicatifs de la croissance des entreprises; mais aussi d’identifier à travers une étude statistique, les facteurs qui s’apparentent à la réalité des TPE camerounaises. Sur le plan empirique, en mobilisant la méthode des groupes appariés, les tests d’association et de comparaison, sur un échantillon de 258 TPE camerounaises; nous avons obtenus les résultats suivants : dans un premier temps on a pu établir, sur une période de douze mois, que l’impact du

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micro-crédit sur la croissance des TPE bénéficiaires est non significatif. Dans un second temps l’étude comparative montre qu’il existe une différence de niveau de croissance (chiffre d’affaires, marge bénéficiaire, niveau de production ou des achats, nombre d’actifs, nombre d’employés) entre les micro-entreprises bénéficiaires de crédit et les non bénéficiaires ; les bénéficiaires de crédit ayant une propension plus forte à la croissance que les non bénéficiaires. Toutefois, cette différence est non significative ; et par conséquent, ne pourrait s’expliquer par l’accès au crédit. Ces résultats nous permettent de constater que ce n’est pas nécessairement l’accès au crédit qui impulse la croissance de la TPE camerounaises. Ces résultats nous mettent également sur la piste des variables réelles (aptitudes managériales et entrepreneuriales du dirigeant, etc.) qui seraient des facteurs explicatifs de la croissance de cette catégorie d’entreprise. Mots clés : Micro crédit-croissance organique-Très petite entreprise. Abstract This paper contributes to measure of the impact noticed in micro financing on the organic growth of the very small Cameroonian enterprises. In this context, it has been not only a matter of mobilizing a theoretical corpus on the understanding of explanatory factors of growth into the enterprises; but also, it identifies through a statistical study, the factors that are attached to the reality of Cameroonian VSE. The fact is that, by mobilizing the method of pairing groups, the test of association and of comparison, on a sample of 258 Cameroonian VSE; we obtained the following

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results: firstly, we established, within a period of twelve months, that the impact of micro credit on the growth of beneficiary VSE is insignificant. Secondly, the comparative study shows that it exists a difference on the level of growth (turnover, profit margin, production level or purchases, active number, staff number) between the micro enterprises beneficiaries of credit and non beneficiaries; the beneficiaries of credit are likely to have a large amount of growth rather than the non beneficiaries. However, this difference is less significant; and consequently, can’t account for credit access. Then; we noticed that having access to credit does not necessarily guarantee the rise of growth of Cameroonian VSE. These results involve us with the real variables (management skills and entrepreneurial talent of the manager, etc.) that would be the explanatory factors of growth in this category of enterprise. Keys words: Micro credit-organic growth-very small enterprise 1. INTRODUCTION

’inaccessibilité financière est d’autant plus un handicap qu’elle touche les très petites entreprises (TPE) qui

représentent une importante source par le biais des emplois générés et donc la contribution à la réduction de la pauvreté. Ces entreprises font face à de fortes difficultés structurelles qui contraignent leur développement dont le manque d’accès aux financements. Pendant longtemps, les systèmes bancaires en Afrique ont dû faire face à des risques élevés et des coûts de transaction importants lorsqu’il s’agissait de financer les petites entreprises. Ces contraintes ont largement contribué à restreindre l’accès des petites entreprises aux circuits financiers formels. Les banques d’Afrique n’avaient en effet

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nul besoin de développer leurs activités de crédit aux petites entreprises, car elles dégageaient suffisamment de bénéfices en prêtant sans risques et à moindre frais aux grandes entreprises ou en investissant dans les titres de dette publique très rémunérateurs. Par la suite, Le système bancaire classique connaît, dans la plupart des pays d’Afrique et même au Cameroun, de graves crises (Wamba, 2001 ; 2002). Les multiples programmes de restructurations du système bancaire mis en place à la fin du siècle dernier n’ont pas pu résoudre le problème de certaines banques. Cette carence du système financier classique a contribué à favoriser l’émergence de la microfinance; qui est venu élargir les modes de financements des petites entreprises. Si à l’origine des micro-crédits, on trouve des mécanismes plutôt informels à l’image des tontines, les trois dernières décennies ont vu l’émergence d’institutions plus organisées comme la Grameen Bank ou Prodem Bancosol qui sont plus adaptées aux besoins de ces unités tant par rapport aux montants proposés que par la rapidité des procédures d’octroi de crédit. Le concept de micro finance a longtemps été associé à celui de la pauvreté. L’efficacité du micro-crédit dans la lutte contre la pauvreté n’est plus à démontrer ; le problème désormais posé est celui du financement de la croissance des très petites entreprises. Dès lors, nous sommes en droit de nous poser la question suivante :

Quelle est la contribution des microfinancements à la croissance interne de très petites entreprises ?En d’autres termes, En quoi la situation des micro entreprises bénéficiaires des micro financements est-elle différente, en moyenne, de ce qu’elle aurait été si ces micro financements n’avaient pas existé ?

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Cette problématique n’est pas nouvelle, mais, elle reste importante dans le contexte économique camerounais où beaucoup de micro-entrepreneurs présentent l’absence de crédit comme l’un des problèmes majeurs à la croissance de leur activité. En rapport avec la question de recherche, l’objectif poursuivi par ce travail est celui de cerner l’incidence du micro crédit sur la croissance des très petites entreprises. Pour atteindre cet objectif, nous allons d’abord présenter les conclusions des débats sur la contribution du micro-crédit à la croissance des TPE (II). Ensuite, nous nous pencherons sur les aspects méthodologiques de ce travail (III). Et enfin, nous présenterons les résultats obtenus et leurs implications (IV).

2. CADRE CONCEPTUEL, OBJECTIFS ET

HYPOTHESES DE TRAVAIL 2.1. Accès au micro-crédit : point central des débats actuels sur la croissance des TPE Il s’agira en premier lieu de monter l’importance socio-économique des TPE, dans un second lieu d’évaluer la croissance de ces entreprises et en troisième lieu présenter les conclusions des études d’impact du crédit sur la croissance des entreprises. i) Importance socio-économique de la TPE et rôle du micro-crédit Au cours des dernières années, les organisations nationales et internationales, aussi bien dans les pays développés que dans ceux en développement, ont mis un accent sur le rôle vital de la micro-entreprise dans le développement économique. D’après un rapport de L’OCDE, « un secteur de la TPE prospère et opérant dans une économie en expansion constituerait un élément clé dans la

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stratégie de développement futur. Il peut générer de l’emploi, de la production et des revenus et créer des liens qui soutiennent et accentuent les progrès de développement dans le secteur rural de la plus grande entreprise et du commerce extérieur ». Dans les pays du sud, la TPE peut être assimilée à un point de liaison entre les systèmes de production traditionnel et moderne, entre le secteur formel et informel et entre les zones rurales et urbaines. La micro-entreprise contribue à la diversification de l’économie locale d’une région, produit les biens de consommation à des coûts relativement plus bas, alimente des marchés locaux, régionaux et nationaux et procure souvent des recettes en devises très recherchées. Elle participe aussi au développement des compétences techniques et de gestion d’individus qui sont souvent en marge de la société. En somme, la TPE ajoute de la valeur à l’économie et assure une contribution significative à la croissance économique d’une région ou d’un pays. Evoluant pour la plupart dans l’informel, les très petites entreprises se caractérise par les micros activités de biens et de services ; elles offrent particulièrement l’avantage d’être le dénominateur commun entre les pays en développement (Bekolo, 2003). En effet, les effets d’entraînement sur le reste de la production, d’utilisation des ressources productives locales sont réels ; avec les moyennes entreprises, elles constituent au sens de Wamba (2001), un élément fondamental à la stratégie de développement économique et social. Lorsqu'on parle de très petite entreprise, il faut tôt ou tard déterminer avec précision ce qu'on entend par ce terme. La plupart des gens ne se rendent pas compte de l'étendue du secteur de la très petite entreprise et n'en distinguent qu'une partie seulement ; ce qui finalement prête à confusion. Pour reprendre Hugon (2003), les micro et petites unités peuvent

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être définies comme des unités à petite échelle où le salariat est absent (ou limité), où le capital avancé est faible, mais où il y a néanmoins circulation monétaire et production de biens et services onéreux. Les règles dominantes ne sont pas salariales mais coutumières, hiérarchiques et affectives. La relation de proximité est spatiale (activités à petite échelle dans un rayon limité), temporelle (horizon court des agents permettant la réversibilité) et sociale (confiance, réputation, crédibilité des relations personnalisées). L’importance socio-économique des TPE ne doit pas occulter les problèmes auxquels elles sont confrontées (on peut citer entre autres, la fiscalité, l’accès aux marchés, et surtout l’accès au financement). Après la libéralisation du secteur financier par l’État en 1990, on assiste à une prolifération des institutions de micro finance qui constitue un début de solution du problème de financement des TPE. Le but essentiel de ces institutions de microcrédit est de servir les pauvres, en apportant des ressources financières à ceux qui en ont le plus besoin. Elles concentrent leurs efforts sur les individus travaillant pour leur propre compte qui ont besoin d'épargne et de services de crédit pour faire fructifier leurs activités économiques. La micro finance au Cameroun et dans de nombreux pays d'Afrique au sud du Sahara est une importante activité économique. En effet, la crise bancaire et les politiques d'ajustement structurel des années 1980 ont contribué à la baisse des investissements publics dans ces pays. Les pays en voie de développement s'appuient aujourd'hui sur les micro et petites entreprises du secteur privé pour une véritable relance économique (Dirat, 2002). Face aux difficultés de financement que rencontrent ces unités de production, la micro finance est présentée comme une solution idoine. Elle offre des services et des produits aux populations évoluant

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pour l'essentiel en marge du système bancaire classique. Grand nombre de ces personnes étant des pauvres, la micro finance est ainsi devenue un mécanisme privilégié pour la lutte contre la pauvreté et de promotion des petites entreprises. Plusieurs expériences montrent que la micro finance peut aider les pauvres à augmenter leurs revenus, à créer des entreprises viables, etc. En leur facilitant l'accès à des services financiers, la micro finance joue un rôle important dans la lutte contre les nombreuses dimensions de la pauvreté (Mosley, 1998, Kevane, 2001, Morduch, 2003). Par exemple, les revenus générés par une activité financée par la micro finance permettent non seulement à cette activité de se développer, mais ils contribuent également au revenu du ménage, et par là même à la sécurité alimentaire, à l'éducation des enfants, à la prise en charge des soins de santé etc. Ainsi, la micro finance pallie l'un des problèmes économiques les plus importants dans les pays pauvres, à savoir celui du coût élevé et de l'accès difficile au crédit pour une grande majorité des populations. Lors d'une enquête réalisée par la COBAC en 2001, il ressortait que la micro finance dans la sous région d’Afrique centrale mobilise 26,5 milliards d'épargne et accorde 13,7 milliards de crédit (Wampfler, 2001). 2.2. Evaluation de la croissance des TPE Afin de mesurer la croissance d’une TPE, il serait avant tout nécessaire d’apporter une définition au concept de croissance organique. i) Essai de définition du concept de croissance organique La croissance organique est un terme économique qui désigne la croissance interne à l’entreprise (acquisition de compétence et augmentation du chiffre d’affaires), qu’elle a

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acquise par ses propres moyens. La croissance organique s’oppose à la croissance par acquisition ou croissance externe (alliances, accords de coopération, fusion, fusion-absorption, etc.). Elle résulte de l’adjonction de moyens de production, de recherche, de distribution, créés grâce aux ressources humaines, financières et techniques de l’entreprise. La croissance interne ou organique, se dit d’une entreprise qui grossit grâce au développement de la société : nouveaux produits ou activités, nouveaux marchés, etc. Elle est conséquente généralement à une forte demande des produits de l’entreprise, à une volonté de protéger l’identité de l’entreprise n évitant le rachat d’autres entreprises, volonté du dirigeant de conserver le pouvoir, etc. Plusieurs auteurs se sont penchés sur la définition de la croissance interne. Penrose (1959) définissait la croissance d´une firme comme «essentiellement un processus évolutionniste basé sur un accroissement cumulatif de connaissances collectives». Selon Starbuck (1965), la croissance n’est pas un phénomène spontané ni aléatoire, mais bien la conséquence d’une décision, par exemple, la décision d’embaucher et/ou de ne pas licencier, la décision d’accroître le niveau de production en réponse à un accroissement de la demande ou encore la décision de stimuler la demande. Il souligne que la croissance peut être un objectif en soi. Il ressort que la croissance est le résultat d’une véritable décision de gestion dont l’entrepreneur propriétaire en porte la responsabilité (Verstraete et Saporta, 2006), ce qui se traduit par une impulsion interne de la croissance. Pour Janssen (2004), la croissance est le résultat d’un accroissement de la demande pour les produits ou les services de la firme. Dans un premier temps, cela aurait pour effet d’augmenter les ventes et dans un second temps, cela permettrait à la firme d’investir dans des facteurs de production supplémentaires afin de s’adapter

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à un nouveau niveau de demande. Ainsi, il serait possible de distinguer et d’identifier l’existence de facteurs externes affectant la croissance. La croissance est aussi considérée comme « une étape de transformation en regard de la taille et/ou des activités d'une entreprise» (Haire, 1959 cité par Gasse et Carrier, 1992). Pour Verstraete et Saporta (2006), la croissance est assimilée à «la maîtrise simultanée des deux dimensions paradoxales : développement et contrôle». En somme, la croissance serait définie sur la base d’une multitude de critères internes et externes à l’organisation. En effet, la croissance est perçue comme un processus multidimensionnel et complexe (Weinzimmer, 1993), également caractérisée comme un phénomène discontinu et ponctué par des crises et des métamorphoses (Torres, 1998). Pour d’autres auteurs, la croissance est «un phénomène multidimensionnel intégrant des influences liées au(x) dirigeant(s), à l’entreprise, à sa stratégie et à l’environnement» (Guyot et al, 2006). Gasse (1996) considère que «la croissance demeure une question de vision, de potentiel et de circonstances ». Dans une perspective voisine, Churchill et Lewis (1983) considèrent la croissance comme faisant partie de l'évolution naturelle d'une entreprise. «Les auteurs divisent la croissance en cinq stades : existence, survie, réussite, envol et maturité des ressources. À chaque stade correspond un ensemble distinct de facteurs essentiels à la survie et à la réussite de l'entreprise. Les seuils de croissance peuvent correspondre aux obstacles rencontrés au cours du passage d'un stade à l'autre» (Papadaki et Chami, 2002). Masuch (1985) décrit aussi la croissance de l’organisation comme une succession de phase de créativité et de maintenance. Dans la même logique, Gasse et Carrier (1992) considèrent l’organisation comme un individu : un organisme en métamorphose dont le cycle de vie dépend en grande partie

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de l’énergie et de l’esprit que lui insufflent ses propriétaires et dirigeants. Cette idée est appuyée par les propos de Sammut (1996) qui souligne que la croissance de la firme dépend de «la conscience stratégique du dirigeant et de l'ensemble des composantes internes et externes de l'organisation. En effet, la croissance est le résultat combiné de différents phénomènes issus de l'environnement, des caractéristiques financières, organisationnelles, productives, et personnelles qui composent la petite entreprise. Enfin de compte nous retiendrons dans le cadre de ce travail, que la croissance s’assimile au concept « d’entreprise patrimoine » (De Montmorillon, 1997), qui correspond généralement à la petite entreprise, où la croissance de l’entreprise s’apparente à celle du patrimoine possédé par l’entrepreneur. ii) Mesure de la croissance d’une TPE : difficultés et enjeux L’exercice de conceptualisation de la croissance ne pose généralement pas de problème dans les grandes entreprises, car on dispose là de données suffisamment étayées et disponibles pour calculer le taux de rentabilité, la valeur ajoutée, l’excédent d’exploitation ou le résultat de l’entreprise ; bref des indicateurs permettant d’apprécier l’évolution de la structure financière de l’entreprise. Cette conceptualisation devient difficile lorsqu’il s’agit de très petites entreprises, du fait même des caractéristique de celle-ci (informalité généralisée, absence de comptabilité, gestion approximation, etc.). Plusieurs auteurs se sont penchés sont la conceptualisation de la croissance des entreprises. Plus récemment, Janssen (2004) s’est penché sur les critères de conceptualisation de la croissance dans la littérature sur les déterminants de la croissance. Il présente une synthèse des

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principales recherches sur les déterminants de la croissance, lesquelles recherches seraient limitées aux analyses de causalité et rattachées principalement aux disciplines de l’économie et des sciences de la gestion. Il en conclut que les deux critères les plus largement utilisés pour appréhender la croissance d’une entreprise sont l’emploi, le plus pertinent du point de vue sociétal, et les ventes, le plus pertinent au regard du dirigeant (Janssen, op cité). L’un et l’autre de ces concepts offrirait une perspective d’exploration particulière mais pas nécessairement complémentaire, ni n’impliquerait les mêmes déterminants. En effet, en cette ère d’implantation des nouvelles technologies, une augmentation des ventes pourrait très bien s’effectuer sans nécessairement impliquer une augmentation de la main-d’œuvre et à contrario, une augmentation des emplois pour une entreprise de ventes au détail, par exemple, pourrait très bien ne pas être suivie d’une augmentation immédiate du chiffre d’affaires. De nombreuses autres études tendent toutefois à démonter que ces différents critères de mesure de la croissance seraient corrélés entre eux, ce qui plaiderait pour une certaine interchangeabilité et éviterait aux auteurs de devoir justifier la raison de leur choix. Plusieurs études récentes concluent à une corrélation entre la croissance de l’emploi et celle des ventes (Chrisman et McMullan, 2000; Wiklund, 1999; Delmar, 1997). Une étude belge portant sur les déterminants financiers de la croissance mesurée sur base de l’actif, des fonds propres, de la valeur ajoutée, des ventes et de l’emploi des entreprises, montre également qu’il existe une importante corrélation de ces variables entre elles (Manigart, 1996). De même, Morrison et Roth (1992) constatent d’importantes corrélations entre le R.O.I., le R.O.A. et la croissance des ventes. Dans une étude portant sur les performances de 146 firmes du secteur manufacturier américain, mesurées en termes d’exportations, de profit, de

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valeur ajoutée, d’emploi, de développement de produits et de procédés, McPherson (1992) aboutit à la conclusion que ces différentes mesures sont significativement corrélées entre elles, à l’exception toutefois du taux annuel de croissance de l’emploi. Tendanciellement, ces mesures semblent donc appréhender le même concept de taille et sont comparables d’un point de vue empirique. Précédemment, Child (1973) avait déjà observé des corrélations importantes entre les différentes mesures de la taille d’une organisation, tels que les actifs, l’emploi ou le chiffre d’affaires. Cela pourrait également signifier que le délai entre la croissance des ventes et celle de l’emploi est peu important ou qu’une amélioration de la productivité ou le recours à la sous-traitance n’ont qu’un effet négligeable sur la croissance (Delmar, 1997). Certains auteurs, plus isolés, estiment cependant que les variables affectant la croissance de l’emploi ne sont pas identiques à celles qui influencent la croissance des ventes (Weinzimmer et al, 1998). En fin de compte la difficulté de la mesure de la croissance des TPE, trouve des éléments de réponses dans le concept d’entreprise patrimoine (De Montmorillon, 1997). On a pu retenir le niveau de production, des ventes, de la marge bénéficiaire, du nombre d’actifs et du nombre d’employés, pour conceptualiser la croissance des TPE. 2.3. Micro-crédit et croissance des TPE Les théories qui tentent d’expliquer la croissance des petites entreprises n’intègrent pas souvent de variables financières ; d’autres par contre tiennent compte de cette variable sans oublier que l’entrepreneur peut tout simplement choisir de ne pas croître du moins pas au-delà d’une certaine taille. En effet, la théorie des compétences introduit par Penrose (1959) et reprise par Lucas (1978), considère que l’entreprise, c’est l’entrepreneur. Selon ces auteurs, le sens

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des affaires de l’entrepreneur est le premier facteur de la croissance. En outre, le modèle du cycle de vie de l’entreprise fondé sur l’apprentissage (Jovanovic, 1982), la théorie de la contingence de Mintzberg (1982) ou encore le modèle des métamorphoses de Churchill et Lewis (1983), ne mettent pas un accent sur la variable financière qu’est le crédit. Cependant, sur le plan empirique, plusieurs auteurs se sont penchés sur l’étude de l’impact du crédit sur la croissance des entreprises. Si les études empiriques sont quasi unanimes pour reconnaître l’importance des micro-crédits dans la lutte contre la pauvreté, celles-ci ne permettent cependant pas de conclure sur l’impact des micro-crédits sur la croissance des TPE. Certaines études avancent que les micro-crédits ont un impact positif important sur la croissance des petites entreprises (Bitemo et Dzaka, 2009; Naveen, 2008; Gubert et Robaud; Ndjanyou, 1999; Pissarides, 1999; Mccormic et Kinyanjui, 1997; Balenghien, 1995). D’autres études trouvent plutôt que l’impact des micro-crédits sur la croissance des petites entreprises est plutôt limité (Aryeetey, 1998; Buckley, 1997). L’une des raisons qui expliquerait cette dernière situation serait la très faible taille des prêts accordés et des délais de remboursement très courts. Enfin, d’autres études comme celle de Montalieu (2002) montrent que les micro-crédits n’auraient pas d'effet sur le développement des TPE. La croissance et le développement de ces dernières seraient influencés par des caractéristiques réelles (caractéristiques liées au management du dirigeant, à sa personne et à son entreprise) plutôt que financières. Pour Montalieu, la non disponibilité du crédit aurait seulement un effet indirect sur la croissance des micro-entreprises à travers la taille initiale qui, elle, serait liée à l'accès au crédit.

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Compte tenu du contexte camerounais et suite aux résultats des ces différentes études, nous pouvons déduire les hypothèses suivantes :

- Hypothèse 1 : les micro-crédits ont un impact significatif sur la croissance des TPE ;

- Hypothèse 2 : les TPE bénéficiaires de crédit affichent une croissance significativement supérieure à celle des TPE non bénéficiaires.

*

* * 3. ASPECTS METHODOLOGIQUES DE L’ETUDE 3.1. Echantillonnage et collecte des données La population cible est constituée des TPE camerounaises, localisées dans les villes principales (Yaoundé, Douala et Bafoussam) et certaines villes secondaires (Dschang, Bertoua…). L’échantillonnage est choisi de façon aléatoire dans chaque ville. Un questionnaire à orientation hypothético déductive et en rapport avec les objectifs de l’étude a été conçu, puis administré par nos propres soins, sur la période de mars à mai 2010 aux différents petits entrepreneurs de l’échantillon. Sur 300 questionnaires distribués, 258 ont été jugés exploitables au regard des objectifs poursuivi par notre étude, ce qui correspond à un taux de récupération de 86%. Le rejet de certains questionnaires est dû aux informations manquantes, mais pourtant utiles à notre travail. Sur la base des 258 questionnaires exploitables, nous avons constitué deux sous échantillons : un groupe expérimental constitué de 136 TPE ayant obtenu un crédit sur la période de l’étude et un groupe témoin de 122 TPE n’ayant pas obtenu de crédit sur la même période. Cette méthode

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d’appariement nous permet d’éviter que les sous échantillons constitués soient hétérogènes. 3.2. Modèle théorique de l’étude et mesure des variables i). Modèle théorique de l’étude L’objectif visé dans ce travail est celui de mesurer l’impact du micro-crédit sur la croissance des TPE. Nous avons ainsi, la croissance comme fonction variable dépendante de notre modèle. Et ce modèle peut se présenter comme suit :

uYbbCROISSANCEn

jjj

10 .

Avec Yj, les variables explicatives; b0, le terme constant; bj, les coefficients de régression et u, le terme d’erreur. La forme empirique complète du modèle est alors :

uTAILCREDbACCREDbbCROISSANCE 210

ii). Mesure des variables Comme énoncé plus haut, trois variables sont étudiées à partir des indicateurs spécifiques : CROISSANCE, désigne la croissance des TPE. Nous avons appréhendé ce concept de croissance à travers cinq indicateurs tels que le niveau de la production/achats (NIVPROD), niveau du chiffre d’affaires (CAFFA), marge bénéficiaire (MARGB), nombre de biens ou d’actifs (NOMBCTA), nombre d’employés (NOMEMP). La mesure de ces différents indicateurs a été rendu possible grâce à leur variabilité en fonction de l’année précédente. À cet effet, chaque indicateur prenait les modalités suivantes : a baissé, est resté stable et a augmenté.

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ACCRED, désigne l’accès au crédit. C’est une variable dichotomique, prenant la valeur 1, si la TPE a reçu le crédit et 0 sinon. TAILCRED désigne la taille du crédit. C’est une variable nominale prenant la valeur 1 si le crédit obtenu est moins de 250 milles, 2 s’il est compris entre 250 à 500 milles, 3 s’il et compris entre 500 à 1 million et 4 s’il est plus d’un million.

3.3. Méthode de traitement et analyse des données Du point de vue méthodologique sur le plan statistique, nous avons dans un premier temps, effectué une étude d’association afin d’analyser dans quelle mesure les variables censées représenter les hypothèses formulées ont une influence sur la croissance des TPE (test de corrélation de Pearson ou de Spearman). Ensuite, nous avons cherché à vérifier si cet impact est différent suivant les sous échantillons (test de Mann-Whitney ou de Krustal-Wallis).la structure des données, nous permet d’utiliser le test du rang de Mann-Whitney et Wilcoxon qui s'applique au cas d'un groupe qui aurait subi un traitement en le comparant à celui qui n'en a pas subi, ou qui a subi un traitement différent. Ce test est une adaptation à la comparaison de deux moyennes, pour deux échantillons appariés. Il calcule les différences (positives et négatives), le traduit en rang, puis compare la distribution de la somme des rangs pour les deux échantillons, et estime la différence observée. Ces tests ont été effectues sur le logiciel SPSS (Statistic Package for Social Size). 4. RESULTATS DE L’ETUDE L’étude a permis d’identifier les caractéristiques générales et socio-démographiques des TPE ainsi que l’influence des micro-crédits sur la croissance. L’analyse

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statistique a mis en exergue la distinction de la croissance en fonction de l’accès aux micro-crédits. 4.1. Caractéristiques générales et socio-démographiques des TPE La répartition des très petites entreprises selon le chiffre d’affaires montre la tendance suivante : de façon générale plus le chiffre d’affaires augmente, moins l’entrepreneur a recours au crédit. La majorité des entrepreneurs ayant recours au crédit est celle dont le chiffre d’affaires est moins d’un million de frs CFA soit pratiquement 60%. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’en début d’activité, les très petites entreprises ont plus recours dans près de 60% des cas au financement informel (prêt familial, tontine, usuriers). Le sexe est un critère essentiel d’offre de crédit par les IMF; en effet, les résultats obtenus montrent que 68% de bénéficiaires de crédit sont des hommes, contre 32% de femmes. Ce résultat est quelque peu contraire à ce qui s’observe dans la plupart des IMF ailleurs dans le monde. Car, les micro-crédits sont destinés plus aux activités comme le petit commerce de détail, la restauration, etc.- activités la plupart du temps exercées par les femmes. On note trois secteurs traditionnels qui occupent en général la plus grande partie de la population active (commerce général et de détail, petites industries et services). Les barrières à l’entrée, aussi bien financières qu’en termes de capital humain, sont souvent assez faibles. Toutefois il y a rien de commun entre une micro entreprise de préparation alimentaire qui vend des beignets au coin d’une rue et une petite usine qui fabrique des jus de fruits et possédant un capital productif important. Le niveau d’études et le type de local utilisé sont également des déterminants d’accès au crédit.

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La variable la plus facile à mesurer pour caractériser le niveau de compétence de l’entrepreneur est son niveau scolaire. Certes, elle le caractérise imparfaitement. Les qualités entrepreneuriales se mesurent autrement (goût au risque, inventivité etc.). Nous ne conservons des capacités que les compétences que reflète le niveau scolaire : connaissances comptables et capacités d’analyse, par exemple. Il ressort en effet des résultats des enquêtes que 40,4% des individus ont un niveau secondaire 2ème cycle. Ils sont suivis des entrepreneurs qui ont un niveau secondaire 1er cycle. Les entrepreneurs qui ont un niveau primaire ou pas de niveau représentent 8,1%. Le niveau d’étude varie en fonction des secteurs d’activité. Dans le secteur des services, il n’est pas étonnant de constater que les entrepreneurs ont dans 51% des cas un niveau d’étude secondaire 2nd cycle ; ou encore que dans le secteur de l’agro alimentaire, 35% des entrepreneurs ont un niveau d’étude supérieur. Dans le secteur du commerce de détail, ils sont en revanche beaucoup moins éduqués en moyenne (47%). Le fait de disposer d’un local permet d’avoir le crédit. Les résultats montrent que parmi les petites entreprises ayant obtenu le crédit, 85,3% déclarent avoir un local fixe. Par contre, l’accès au crédit est difficile pour les ambulants (0,7%) et les personnes qui travaillent à domicile (11%). Dans l’ensemble, les TPE aussi bien du « groupe expérimental » que du « groupe témoin » se caractérisent par une grande stabilité des conditions d’activité ; ainsi, plus de 80% d’entre elles disposent d’un local spécifique pour leur activité (atelier, boutique, etc.).Les très petites entreprises enquêtées sont assez jeunes. Les trois-quarts ont moins de 10 ans d’âge. Compte tenu de la difficulté à évaluer correctement l’impact sur la croissance, l’étude d’impact inclut une série de questions destinée à analyser les pratiques de gestion, les

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changements et les améliorations dans l’entreprise susceptibles de générer un accroissement des bénéfices et de la productivité. On a pu constater que les entreprises du groupe témoin sont plus susceptibles de tenir une comptabilité (la proportion dans les deux groupes reste assez faible 17 % et 11%), de séparer l’argent de l’entreprise des fonds du propriétaire et leur site plus protégé contre les intempéries que les entreprises du groupe expérimental. Par contre, on observe le phénomène inverse lorsqu’il s’agit de calcul du bénéfice en tenant comptes des dépenses et recettes, de la délégation des tâches et dans une moindre mesure de la rémunération de l’entrepreneur dirigeant pour les services rendus à l’entreprise. Il faut toutefois noter que plus de 60% des micro-entrepreneurs enquêtés ne reçoivent pas de salaire pour le travail qu’il exerce dans son entreprise. Très peu d’entreprises tiennent une comptabilité (moins de 20%). Selon les résultats, la proportion des TPE ayant apportée un changement (ajout de nouveaux produits, amélioration de la qualité ou de l’attrait du produit, vente sur de nouveaux marchés) est plus grand chez le groupe témoin que chez le groupe expérimental. Le crédit semble en effet être à l’origine des changements observés dans le groupe expérimental ; cependant, ces changements sont observés dans beaucoup plus d’entreprises du groupe témoin qui pourtant n’ont pas bénéficiés de financement sur les 12 derniers mois. Ceci renvoi à l’importance des capacités de gestion donc doivent faire montre de plus en plus les petites entrepreneurs. 4.2. Influence des micro-crédits sur la croissance des TPE Pour appréhender le concept de micro-crédit nous avons utilisé les variables accès au crédit (ACCRED) et taille du crédit (TAILCRED). Le test d’association entre ces variables et les différents indicateurs de croissance, présenté

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dans le tableau ci-dessous montre que le micro-crédit n’a aucune incidence significative sur la croissance de l’entreprise, quel que soit l’indicateur de croissance retenu. Tableau n°1 : Influence du micro-crédit sur la croissance de la TPE

Variables Indicateurs de croissance

NIVPRO

CAFFA MARGB NOMBCTA

NOMEMP

ACCRED Cor. de Pearson

-0,084 -0,026 -0,007 -0,044 -0,111

Sig. (bilatérale)

0,179 0,678 0,915 0,487 0,075

N 258 258 258 257 258

TAILCRED Cor. de Pearson

0,046 0,040 -0,062 0,059 0,162*

Sig. (bilatérale)

0,592 0,644 0,472 0,496 0,059

N 136 136 136 135 136

* Significatif au seuil de 10% Ce résultat ne nous permet pas de valider l’hypothèse 1 selon laquelle : le micro-crédit a un impact significatif sur la croissance des TPE. Ce résultat rejoint ceux d’Aryeetey (1998), Buckley (1997) et Montalieu (2002).

* * *

4.3. Distinction de la croissance en fonction de l’accès au crédit Les résultats du test de comparaison du niveau de croissance entre les TPE bénéficiaires de crédit et celles n’ayant pas bénéficié de crédit, sont présentés dans le tableau ci-dessous.

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Tableau n°2 : Comparaison du niveau de croissance en fonction de l’accès au crédit (Test de différence de moyenne de Mann-Withney)

Variables

A obtenu du crédit N’a pas obtenu le

crédit Stat. Z

Sig. différence

des moyens N

Rang moyen

N Rang

moyen

NIBPRO 135 135,21 123 123,23 -1,374 0,164

CAFFA 135 130,80 123 128,07 -0,312 0,755

MARGB 135 129,41 123 129,60 -0,021 0,983

NOMBCTA 135 131,54 123 126,23 -0,640 0,522

NOMEMP 135 134,98 123 122,38 -1,793 0,073*

* Significatif au seuil de 10% À la lecture de ce tableau, on remarque que la différence du niveau de croissance réalisé par les TPE bénéficiaires de crédit et celles n’ayant pas bénéficié, est non significative au seuil de 10% pour les variables telles que le niveau de production, le chiffre d’affaires, la marge bénéficiaire et le nombre d’actif. Par contre, elle est significative au seuil de 10% pour la variable « nombre d’employé ». Toutefois, sur la seule base de la variable « nombre d »employé », on ne peut valider l’hypothèse 2 selon laquelle les TPE bénéficiaires de crédit affichent une croissance significativement supérieure à celle des TPE non bénéficiaires. Ce résultat confirme les prédictions de Montalieu (2002), selon lesquelles ce ne sont pas les variables financières (micro-crédit) qui expliquent la croissance des entreprises, mais plutôt les variables réelles telles que les caractéristiques managériales et personnelles de l’entrepreneur ou celles de son entreprise.

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5. CONCLUSION Les questions relatives à la formation d’un tissu de micro-entreprises pérennes restent préoccupantes dans un contexte comme celui du Cameroun, où cette catégorie d’entreprises occupe une place non négligeable. Ces préoccupations sont porteuses d’enjeux. De nombreuses entreprises se créent chaque année mais elles ne bénéficient pas des mêmes appuis et par conséquent ne connaissent pas toutes la même trajectoire. Le présent travail s’est proposé à cet effet, de tenter de cerner l’impact du micro-crédit sur la croissance des TPE camerounaises pendant la période allant de mars 2010 à mars 2011. Pour atteindre cet objectif, notre démarche a consisté d’une part à mesurer l’impact du micro-crédit sur la croissance des TPE bénéficiaires et d’autre part de comparer l’évolution de la croissance des TPE bénéficiaires et non bénéficiaires de crédit sur la même période. Les résultats montrent que : d’une part, l’impact du micro-crédit sur la croissance des TPE, bien que positif est non significatif (H1 non confirmé). D’autre part, il n’existe pas de différence significative de croissance entre les TPE bénéficiaires de crédit et les TPE non bénéficiaires (H2 non confirmé). Nous pouvons dire à la suite de Montalieu (2002), que ce ne sont pas nécessairement le développement des EMF et institutions financières qui vont dynamiser la croissance des petites entreprises. Selon cet auteur, ce sont les variables réelles qui déterminent la croissance des entreprises (caractéristiques managériales et personnelles du dirigeant et caractéristiques de l’entreprise). Par conséquent, il serait souhaitable que les mesures d’appui aux très petites entreprises mettent plus d’accent sur le renforcement des capacités managériales de ces entrepreneurs; le crédit à lui seul ne suffit pas. L’État semble

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avoir déjà compris cet état des choses, avec des programmes tels que le PACD/PME (Programme d’Aide à la Croissance et au Développement des Petites et Moyennes Entreprises), les Cga (Centres de gestion agréés). Les banques quant à elles, multiplient également des partenariats avec les institutions de microfinance pour renforcer leur potentiel en matière de fonds prêtables. Les TPE pour leur part doivent également parcourir une partie du chemin. Elles doivent s’inscrire dans une logique d’entrepreneuriat pour celles qui souhaitent croître, car, ne l’oublions pas, ce n’est pas la vocation de toutes le TPE de croître. Elles se doivent, du fait d’une faible dotation en actifs pouvant servir de sûretés réelles favorisant le bénéfice d’un emprunt, d’implanter les bases d’une gestion saine et par ricochet de produire une information comptable de qualité, meilleur gage pour soutenir leur dossier de demande de crédit. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. ARYEETEY E. (1998).

“Informal finance for private sector development in Africa”, Economic research papers, n°41, Banque Africaine de Développement.

2. BALENGHIEN. (1995). « L’analyse des facteurs de blocage de la croissance des petites entreprises au Maroc : du bilan aux perspectives », dans B. HAUDEVILLE et M LELART (dir.), Entreprises et dynamiques de croissance, Serviced, Tunis, P. 59-74.

3. BEKOLO C. (2003). « Une évaluation de l’approche contractuelle par les dirigeants dans le cadre de l’émergence de PME camerounaises de classe mondiale », Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion, n°200-Stratégie, P. 33-48.

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5. CHILD J. (1972),«Organizational structure, environment and performance: the role of strategic choice », Sociology, 6, p 1-22.

6. CHURCHILL N. C. et LEWIS V. L. (1983). Growing concerns: The five stages of small business growth. Harvard Business Review, 3, p 30-50.

7. EVANS D. (1987). « Tests of alternative theories of firm growth », The Journal of Political Economy, Vol. 95, n°4, P. 657-674.

8. ISSA BARRO (2004). « Micro finance et financement des PME et TPE », BIM, août, 56p.

9. JANSSEN F. (2000). « Les déterminants de la croissance des PME », Reflets et Perspectives de la vie économique, tome 39, n°4, P. 33-46.

10. JOVANOVIC B. (1982). « Selection and evolution of industry », Econometrica, Vol. 50, n°3, P. 649-670.

11. KALA J R. et WAMBA H. (2006). « ERBACE : un modèle d’évaluation du risque de défaillance de micro finance organisés en réseau » African review of Money Finance and Banking, p 123- 146.

12. KIHLSTROM R. et LAFFONT J J. (1979). « A general Equilibrium Entrepreneurial theory of Firm Formation based on risk aversion », Journal of Political Economy, n°59, P.719-748.

13. LEVRATTO N. (1990), « Le financement des PME par les banques :

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