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LIGNES ET CULTURES, Janvier 2004, vol.3 – No 1 1 epuis la dernière parution de ce bulletin en avril dernier, il y a eu de nombreuses activités au Réseau Ligniculture Québec (RLQ). Nous avons donc une édition particulièrement volumineuse, aussi nous avons pris la décision de publier « Lignes et cultures » trois à quatre fois l’an, histoire, pour vous, de suivre de plus près ce qui se passe au Réseau. Pour permettre de vous retrouver plus facilement dans cette édition, voici les grands thèmes abordés : VRQ nous rend visite Les projets de recherche en cours au Réseau Événements Les régions et les projets de recherche Les sorties Articles publiés ou en voie de l’être En bref Je vous encourage à formuler des commentaires sur le contenu ou à me fournir des idées sur les sujets que vous aimeriez voir traité dans ce Bulletin. Nous voulons que « Lignes et cultures » reflète vos attentes! Bonne lecture! Brigitte Bigué Coordonnatrice de RLQ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦ VALORISATION-RECHERCHE QUÉBEC NOUS REND VISITE Brigitte Bigué Coordonnatrice de RLQ L’organisme qui finance le Réseau, Valorisation-Recherche Québec (VRQ), nous a rendu visite le 14 mai dernier. Cette visite avait pour but d’évaluer l’avancement de toute la programmation du Réseau Ligniculture Québec depuis l’octroi de la subvention et de mesurer le degré de satisfaction des partenaires en regard objectifs. Le comité de suivi de VRQ était composé de six personnes alors que du côté de RLQ, outre les co- directeurs scientifiques (Christian Messier (UQAM) et Jean Bouquet (ULaval), en remplacement de Louis Bernier) et la coordonnatrice(Brigitte Bigué), on nous avait demandé de convoquer la présidente du comité de gestion (Ariane Plourde, RNCan), les partenaires de RLQ provenant des universités (Francine Tremblay, UQAT, Danielle Marceau, UdeMontréal, Jim Fyles, McGill, Carole Kérouac, administration, ULaval et Réné Tinawi, administration ULaval), de l’Industrie (Sylvain Lemay, Domtar, François Dumoulin, Abitibi Consolidated), de la Forêt privée (Eugène Gagné, RESAM) et des ministères fédéral et provincial (Pierre Périnet et Gil Lambany). Cette journée très chargée s’est déroulée dans une ambiance conviviale. M. Christian Messier, co-directeur scientifique a présenté l’ensemble de la programmation du Réseau alors que les leaders des volets scientifiques ont exposé l’avancement des travaux des projets de recherche. Une période de questions de la part des membres du comité visiteur a suivi la présentation, les points soulevés ont été les suivants : objectifs scientifiques et livrables; avancement scientifique; D LIGNES ET CULTURES Bulletin du Réseau Ligniculture Québec Janvier 2004 , Vol.3 – No 1

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LIGNES ET CULTURES, Janvier 2004, vol.3 – No 1 1

epuis la dernière parution de ce bulletin en avril dernier, il y a eu de

nombreuses activités au Réseau Ligniculture Québec (RLQ). Nous avons donc une édition particulièrement volumineuse, aussi nous avons pris la décision de publier « Lignes et cultures » trois à quatre fois l’an, histoire, pour vous, de suivre de plus près ce qui se passe au Réseau. Pour permettre de vous retrouver plus facilement dans cette édition, voici les grands thèmes abordés : • VRQ nous rend visite • Les projets de recherche en cours

au Réseau • Événements • Les régions et les projets de

recherche • Les sorties • Articles publiés ou en voie de l’être • En bref Je vous encourage à formuler des commentaires sur le contenu ou à me fournir des idées sur les sujets que vous aimeriez voir traité dans ce Bulletin. Nous voulons que « Lignes et cultures » reflète vos attentes! Bonne lecture! Brigitte Bigué Coordonnatrice de RLQ

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VALORISATION-RECHERCHE QUÉBEC NOUS REND VISITE

Brigitte Bigué Coordonnatrice de RLQ

L’organisme qui finance le Réseau, Valorisation-Recherche Québec (VRQ), nous a rendu visite le 14 mai dernier. Cette visite avait pour but d’évaluer l’avancement de toute la programmation du Réseau Ligniculture Québec depuis l’octroi de la subvention et de mesurer le degré de satisfaction des partenaires en regard objectifs. Le comité de suivi de VRQ était composé de six personnes alors que du côté de RLQ, outre les co-directeurs scientifiques (Christian Messier (UQAM) et Jean Bouquet (ULaval), en remplacement de Louis Bernier) et la coordonnatrice(Brigitte Bigué), on nous avait demandé de convoquer la présidente du comité de gestion (Ariane Plourde, RNCan), les partenaires de RLQ provenant des universités (Francine Tremblay, UQAT, Danielle Marceau, UdeMontréal, Jim Fyles, McGill, Carole Kérouac, administration, ULaval et Réné Tinawi, administration ULaval), de l’Industrie (Sylvain Lemay, Domtar, François Dumoulin, Abitibi Consolidated), de la Forêt privée (Eugène Gagné, RESAM) et des ministères fédéral et provincial (Pierre Périnet et Gil Lambany). Cette journée très chargée s’est déroulée dans une ambiance conviviale. M. Christian Messier, co-directeur scientifique a présenté l’ensemble de la programmation du Réseau alors que les leaders des volets scientifiques ont exposé l’avancement des travaux des projets de recherche. Une période de questions de la part des membres du comité visiteur a suivi la présentation, les points soulevés ont été les suivants : objectifs scientifiques et livrables; avancement scientifique;

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activités structurantes; activités de gestion; divulgation, transfert et liaison avec les utilisateurs; évidence de compétitivité du regroupement; actions visant à assurer la pérennité et impact du financement de VRQ. Des sous-groupes ciblés par le comité visiteur ont été rencontrés individuellement et finalement une rencontre synthèse avec tous les participants afin de livrer les commentaires qui en découlaient. À la fin de cette journée, le comité de suivi VRQ s’est montré très satisfait du cheminement de RLQ. Trois semaines suivant la visite, nous avons reçu le rapport écrit de l’évaluation faite par le comité. Les points majeurs qui ont été soulevés sont : des progrès scientifiques sont enregistrés après seulement 18 mois de fonctionnement; le plan d’action est bien structuré; la formation de ce groupe a permis d’unir deux importants centres de recherche; l’amorce des échanges multidisciplinaires et multiinstitutionnels est palpable; on souligne l’importance des quatre antennes régionales qui assurent la coordination des activités sur le terrain, la sensibilisation des intervenants du milieu et le transfert de connaissances; le réseau est suffisamment bien structuré pour avoir attiré une vingtaine de nouveaux chercheurs depuis sa création; la mise en place de ce groupe favorise un véritable rapprochement des milieux universitaire, industriel et gouvernemental autour du thème de la ligniculture. En contrepartie, on demande de mieux définir les divers comités, notamment le comité exécutif qui n’apparaît pas dans le plan d’affaires; d’intensifier la communication avec les utilisateurs de la recherche; de développer une véritable stratégie de pérennité; de se doter de mesures quantitatives et d’indicateurs de performance afin de mieux démontrer ses capacités auprès d’éventuels bailleurs de fonds.

Enfin, les forces du projet telles que présentées par le comité visiteur sont les suivantes : le groupe réunit d’excellents chercheurs autour d’un thème important pour le Québec mais trop peu connu : la ligniculture; ce regroupement apolitique joue un rôle de porte-parole crédible en la matière et favorise l’acceptation sociale des pratiques lignicoles en région; le groupe mène des recherches qui tiennent réellement compte des besoins des utilisateurs et des réalités régionales; il y a synergie entre les chercheurs, utilisateurs et agences gouvernementales; de nouveaux chercheurs se joignent au réseau au fil des mois, ce qui démontre son dynamisme; les dispositifs expérimentaux mis en place en région constituent des vitrines technologiques qui facilitent les liens avec les utilisateurs. Nul doute que cette évaluation a satisfait les participants de la rencontre et aussi l’ensemble des partenaires du Réseau!

♦♦♦♦♦♦♦♦♦ LES PROJETS DE RECHERCHE EN COURS AU RÉSEAU

Brigitte Bigué Coordonnatrice de RLQ

Saviez-vous que le Réseau Ligniculture Québec compte une planification scientifique divisée en cinq champs de compétence et que cette année, 53 projets y sont inscrits. De ce nombre, 41 projets sont actuellement en cours, 2 sont terminés et 10 doivent être présentés à des organismes de financement. Il n’y a pas de limite quant au nombre de projets de la planification scientifique. Ce sont les besoins exprimés par les partenaires au fil des rencontres qui déterminent la pertinence de mettre sur pied un projet. Rappelons que les projets inscrits le sont suite à une concertation entre les partenaires du Réseau. Plusieurs projets (entre autres les dispositifs que nous

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installons) ont une saveur très régionale et outre les partenaires du Réseau, les intervenants régionaux sont, la plupart du temps, impliqués dans la définition du projet. Le financement des projets cette année (2002-2003) vient de diverses sources, à savoir :

ministère des Ressources naturelles, Faune et Parcs du Québec (programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier);

Action concertée Fonds Nature et Technologie (FQRNT) – Fonds Forestier;

FQRNT – Équipe; Conseil de recherches en sciences

naturelles et en génie du Canada (CRSNG);

CRSNG – industrie – Forêt Canada; Stratégie du Canada en

biotechnologie; Agences de mise en valeur de la forêt

privée; Réseau des Centres d’excellence en

gestion durable des forêts; Développement économique

Canada; Service canadien des forêts; PERD; Forintek Canada; Domtar.

Tous ces organismes contribuent financièrement en argent aux projets pour près de 940 000$. Mentionnons également que tous les partenaires contribuent en nature au financement des projets et que cette somme a été évaluée cette année à près de 412 000 $. Le Réseau a, quant à lui, investi la somme de 380 000$. Le regroupement que permet le Réseau Ligniculture Québec crée sans contredit une force de levier non négligeable pour l’acquisition de ces sommes dans le domaine de la ligniculture.

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ÉVÉNEMENTS Congrès Annuel du Conseil du Peuplier

du Canada Annie DesRochers,

professeure-chercheure, UQAT et Stéphane Gaussiran, ing. f., RLQ & CTRI Du 16 au 19 septembre dernier, se tenait au Centre des Congrès de Rouyn-Noranda, la 25e édition du congrès annuel du Conseil du Peuplier du Canada sous le thème « La sylviculture du peuplier : des plantations et des forêts naturelles ».

M. Pierre Corbeil, Ministre délégué à la Forêt, à la Faune et aux Parcs lors de son allocution d’ouverture au Congrès du peuplier 2003. L’objectif principal du congrès était de faire connaître l’expertise du Québec en matière de sylviculture du peuplier, et de faire avancer l’état des connaissances tant au niveau des plantations à croissance rapide utilisant différentes variétés de peupliers hybrides qu’en peuplements naturels de peuplier faux-tremble, l’espèce forestière la plus répandue en Amérique du nord.

Une centaine de congressistes étaient présents, dont 18 provenaient des provinces de l’ouest canadien, 6 de l’Ontario et 8 de l’international (Russie, Suède, États-Unis, et Italie). Parmi ces derniers se trouvait M. Jim Carle, représentant de la Commission

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Internationale du Peuplier, qui a tenu à souligner le fait que celle-ci, fondée en 1947, est une des plus anciennes et que le Canada en est un membre des plus actifs.

Mme Annie DesRochers, présidente du comité organisateur s’entretenant deux conférenciers invités Tous les conférenciers ont présenté leurs plus récents résultats de recherche sur la sylviculture et l’aménagement du peuplier, l’amélioration génétique et le génome du peuplier, le potentiel de culture et d’utilisation du peuplier hybride, ainsi que sur la transformation et les produits du peuplier. Des représentants industriels de Weyerhaeuser Canada, Alberta-Pacific Forest Ind., Domtar et Louisiana-Pacific sont également venus présenter sur l’expérience industrielle en rapport avec le peuplier. Le troisième jour de l’évènement, les congressistes avaient la possibilité d’effectuer trois visites terrains (Amos, Témiscamingue et Duparquet) démontrant les hybrides de peupliers développés par la DRF à la pépinière de Trécesson, les nouveaux dispositifs expérimentaux de ligniculture mis en place par RLQ (forêt publique et privée), l’aménagement écosystémique dans les peupleraies de la Forêt d’enseignement et de recherche du Lac Duparquet et les visites industrielles.

Congressistes visitant l’usine de poutres LVL (Tembec à Ville-Marie) s’approvisionnant de peupliers faux-tremble. Tout au long de l’évènement, les congressistes avaient la possibilité de voir les derniers développements corporatifs grâce à la présence de cinq exposants (Centre Technologique des Résidus Industriels, Forintek Canada Corp., Nexfor/Norbord, Réseau Ligniculture Québec et Forêt d’Enseignement et de Recherche du Lac Duparquet) les informant de l’état de la recherche, des produits issus de la transformation du peuplier hybride et du peuplier baumier.

M. Marc Delage et M. Pierre Gagné du RLQ discutant de peuplier hybride avec M. Pierre Périnet de la DRF et M. Denis Gingras de Domtar Windsor. Enfin, le débat de clôture du congrès sous le thème : « La ligniculture : agriculture ou foresterie ? » a suscité de bonnes discussions de la part des participants. Notamment, que le développement de la ligniculture devra passer par une

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collaboration plus étroite entre les forestiers, les biologistes et les agronomes.

À gauche, M. Jean-Philippe Brouard assurant la traduction dans les deux langues des panélistes. Au centre M. Daniel Carle, panéliste et agronome apportant son point de vue d’agriculteur sur la culture de peuplier hybride sur terre agricole. À droite, Mme Ariane Plourde panéliste et représentante du SCF. Par la même occasion, il s’est tenu, à Rouyn-Noranda, 3 réunions importantes, soit la réunion des coordonnateurs du Réseau Ligniculture Québec, la réunion du comité exécutif de la Commission Internationale du peuplier et la réunion administrative du Conseil du Peuplier du Canada. Bref, la 25 e édition fut un vif succès grâce à de généreux commanditaires et à une organisation conjointe regroupant le Conseil du Peuplier du Canada, la Chaire Industrielle CRSNG-UQAT-UQAM en Aménagement Forestier Durable, le Réseau Ligniculture Québec (RLQ) et le Centre Technologique des Résidus Industriels (CTRI) du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. D’ici peu, les contenus des conférences qui ont eu lieu à Rouyn-Noranda seront disponibles en format PDF sur les sites du Conseil du peuplier du Canada (www.poplar.ca) et sur le site du Réseau Ligniculture Québec (www.unites.uqam.ca/rlq/). La 26 e édition du Conseil du Peuplier du Canada aura lieu l’an prochain à

Vancouver. C’est un rendez-vous à ne pas manquer.

XII Congrès forestier mondial Brigitte Bigué

Coordonnatrice, RLQ

Se tenait à Québec, du 21 au 28 septembre dernier, le XII Congrès forestier mondial et le Réseau Ligniculture Québec y participait en tant qu’exposant. Cette immense salle d’exposition, très achalandée a permis de nombreux échanges avec des initiés et aussi des néophytes en matière de ligniculture. Chose certaine, il y a eu beaucoup d’intérêt pour la culture d’essences à croissance rapide si l’on considère que les deux ou trois personnes présentes au stand en quasi permanence ont eu très peu de temps oisif, notamment à la journée « portes ouvertes » où l’achalandage a été continuel.

Brigitte Bigué, coordonnatrice de RLQ et Pierre Gagné, professionnel à RLQ pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean et la Mauricie De plus, un résumé du mémoire que nous avions soumis a été publié dans le cahier des congressistes et récemment la FAO nous sollicitait pour publier la version originale dans la revue UNASYLVA. À suivre!

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LES RÉGIONS ET LES PROJETS DE RECHERCHE

Saguenay – Lac Saint-Jean

Implantation d’un nouveau dispositif de recherche

Pierre Gagné Professionnel, RLQ

Au cours de la saison estivale 2003, nous avons implanté un nouveau dispositif de recherche dans le cadre du projet intitulé « Relations sols, préparation de terrain et productivité du peuplier hybride (PEH) dans la sapinière à bouleau blanc ». Ce projet de recherche a pour objectif l’étude des relations entre les propriétés édaphiques et la croissance du PEH ainsi que l’effet de la préparation de terrain sur la nutrition et la croissance du PEH. La mise en place du dispositif a été financée par le Programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier – Volet 1 du MRNQ. Ainsi, nous avons établi des parcelles d’étude dans quatre secteurs différents répartis sur plus de 150 kilomètres dans la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean. Dans chacun de ces secteurs, deux blocs de cinq hectares ont été identifiés pour les fins de l’étude. Quatre types de préparation de terrain ont été réalisées à la fin de l’été dans chacun des blocs : TTS hydraulique 3 passages, TTS hydraulique 1 passage, préparation de terrain par buttes (à l’aide d’une pelle mécanique), herse forestière et finalement conservation d’une parcelle témoin sans traitement. Le dispositif dans son ensemble totalise 40 ha répartis dans quatre secteurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Au printemps 2004, nous espérons procéder à la mise en terre des peupliers hybrides. Avant de procéder à la plantation, la valeur nutritive des micro-sites sera évaluée à l’aide d’analyses physico-chimiques et minéralogiques du sol. Les plants feront l’objet de mesures de

croissance à la fin de chaque saison de croissance. Enfin, l’effet de la compétition végétale sur la croissance du peuplier hybride sera également analysé.

Essai du TTS (trois passages) sur une partie du dispositif de recherche Ce nouveau dispositif permettra donc d’établir des liens entre la qualité des stations, la préparation du sol et le rendement du peuplier hybride. Les résultats issus de ce projet nous guideront dans le choix des stations les plus propices à la culture du peuplier hybride dans le domaine de la sapinière à bouleau blanc ainsi que les types de préparation de terrain à préconiser pour maximiser la productivité des clones choisis sur ces différentes stations. Le dispositif pourra également permettre la réalisation de divers projets complémentaires portant sur le peuplier hybride. Pour assurer la continuité du projet au cours des prochaines années, nous allons présenter une nouvelle demande de financement au Programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier au cours de l’hiver. Une lettre d’intention a également été adressée cet automne à l’action concertée FQRNT – Fonds forestier. Louisiana-Pacific division Chambord est le partenaire industriel engagé dans ce projet. Les partenaires chercheurs proviennent des organismes suivants : la Direction de la recherche forestière du MRNFQ, l’UQAM, l’Université McGill, le Service canadien des forêts ainsi

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que le Réseau Ligniculture Québec. Soulignons enfin que ce projet de recherche a vu le jour à la suite d’une visite terrain chez Louisiana-Pacific réalisée en septembre 2002, visite à laquelle plusieurs chercheurs impliqués au sein du Réseau avaient participé.

Herse forestière du groupement forestier des Sommets en Estrie (Coaticook) qui a préparé une partie du dispositif de recherche

Mauricie

Projet « Production intégrée de feuillus nobles en forêt privée mauricienne »

Pierre Gagné Professionnel, RLQ

Depuis l’été 2003, le Réseau Ligniculture Québec est partenaire du projet « Production intégrée de feuillus nobles en forêt privée mauricienne » réalisée par la ferme forestière Le Portageur enr. dans le cadre du Programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier – Volet II. Ce projet vise à déterminer les surfaces de terres agricoles marginales disponibles, soit les friches, pour le reboisement en feuillus nobles et à croissance rapide dans les hautes collines de la MRC de Maskinongé. Le but ultime est de mettre en place un projet pilote de reboisement en feuillus nobles et en peupliers hybrides selon des modèles de plantation maximisant les rendements et la productivité forestière des friches actuellement à l’abandon. Le Réseau siège ainsi sur le comité consultatif du projet dont le rôle est de suivre son

développement et de conseiller la ferme forestière Le Portageur dans les méthodologies et les moyens mis en place afin de mettre en branle le projet pilote. Outre le Réseau Ligniculture Québec, les partenaires du projet sont : Commonwealth Plywood, Tembec OSB division Saint-Georges-de-Champlain, l’Agence régionale de mise en valeur des forêts privées mauriciennes, le MRNFP et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. La première phase du projet devrait être implantée au printemps 2004 par la mise en terre de feuillus nobles et de peupliers hybrides sur quelques sites de démonstration.

Montérégie

PEH en double rotation en Montérégie Marc Delage

Professionnel, RLQ Au printemps 2002, sous la direction d'Alain Cogliastro de l'IRBV, 2 nouveaux dispositifs ont été mis en place dans le Haut-Saint-Laurent (Montérégie). Il s'agit de 2 sites où la double rotation PEH/feuillus nobles (Cerisier tardif, Chêne à gros fruits, Noyer noir, Frêne rouge) est analysée. De façon à étudier le potentiel de croissance de différents cultivars de PEH en fonction du substrat, les 2 sites ont été établis sur deux dépôts bien différents. Le site 1 occupe des dépôts littoraux grossiers mis en place au cours de la phase finale de la Mer de Champlain, et le site 2 un till glaciaire à matrice plus fine. Sur le premier site, qui fait 1 hectare, 350 boutures de 4 clones de PEH différents ont été plantées. À l'automne, en dépit de la sécheresse estivale, certains individus atteignaient facilement 2 m de hauteur. Sur le second (1,4 ha), 490 boutures de 5 clones de PEH différents ont été plantées. Dans les 2 cas, les rangs de PEH alternent avec ceux de feuillus nobles à tous les 7 m.

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Au cours des mois d'été et d'automne 2002, la planification de 6 nouveaux dispositifs de recherche totalisant un peu plus de 8 ha a été amorcée en prévision d'une mise en place en 2004. Nous prévoyons mettre en terre environ 4 600 boutures de 5 clones différents et 1 075 plants de 6 clones de PEH. La double rotation est prévue sur 5 de ces sites, alors que seul le PEH colonisera le sixième. Quatre dispositifs seront implantés dans le Haut-Saint-Laurent, et deux dans le Haut-Richelieu. Nous comptons ainsi poursuivre l'étude de croissance du PEH en fonction de substrats différents, ce qui devrait constituer à brève échéance un très intéressant réseau expérimental de démonstration.

Estrie

Démarrage de projets en Estrie! Patrick Filiatrault

Professionnel, RLQ

C’est avec une grande joie que nous avons appris, en septembre dernier, l’octroi d’une subvention par le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) pour un projet de recherche sur le peuplier hybride. Il s’agit du projet intitulé « Programme de recherche sur la fertilité des sols et la productivité des plantations de peupliers hybrides dans le sud du Québec ». Au total, c’est près de 1,2 million de dollars qui seront investis sur 5 ans, dont 506 000 $ proviendront du CRSNG, plus de 560 000 $ de la papetière Domtar de Windsor (en espèces et en nature) et prèsde 100 000 $ du Réseau (contribution en nature). En plus de ces sommes, le projet a reçu une subvention de près de 15 000 $ du Programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier - volet I du ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs du Québec (MRNFP).

Épandage de la chaux dans le dispositif de recherche de Domtar Cet argent a servi à défrayer les coûts d’achat et d’épandage de la chaux dans les parcelles expérimentales. Le chercheur responsable est James Fyles de l’Université McGill. Le projet a pour objet l’étude de questions reliées aux interactions entre la fertilité des sols et les besoins du peuplier en éléments nutritifs. Il est réalisé en milieu forestier sur les terres de Domtar en Estrie et en Beauce. Jusqu’à maintenant, nous avons procédé à la mise en place des parcelles expérimentales. Le chaulage s’est déroulé en septembre 2003 et la plantation des peupliers hybrides se fera au printemps qui vient. Un autre projet de recherche a débuté cette année en Estrie. Il s’intitule « Développement de la populiculture dans un contexte de phytorestauration et d’assainissement agricole ». Le chercheur responsable est Robert Bradley, de l’Université de Sherbrooke. Le projet vise à étudier certaines caractéristiques de phytorestauration du peuplier hybride dans des systèmes qui combinent des approches agronomiques et sylvicoles. La demande de financement a été faite dans le cadre du programme « Projet de recherche en équipe » du Fonds québécois de recherche sur la nature et les technologies (FQRNT). Le financement accordé est de l’ordre de 50 000 $ par an sur 3 ans. Jusqu’à maintenant, nous avons procédé à délimiter les parcelles

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expérimentales dans une jeune plantation de 2 ans. Nous avons prélevé des échantillons foliaires et de sols. Les épandages de lisier et de biosolides (résidus de papetière) seront appliqués au printemps 2004. Combien de peupliers hybrides en Estrie?

Patrick Filiatrault Professionnel, RLQ

Au Québec, la ligniculture a pris de l’ampleur ces dernières années. Mais quelle est l’importance de ce type de sylviculture? En Estrie, c’est de loin, le peuplier hybride qui est l’essence à croissance rapide la plus plantée. En ce qui a trait à la sylviculture du mélèze hybride, elle demeure encore aujourd’hui quasi inexistante. Dans la région, c’est la compagnie Domtar qui est le joueur le plus important en termes de volume de plants de peupliers hybrides mis en terre annuellement. En 2002, c’est environ 650 000 peupliers qui ont été plantés par la compagnie sur ses terres privées de la Beauce et de l’Estrie. Cette année, on parle plutôt de 615 000; cette baisse est attribuable à une baisse de production chez les pépinières forestières gouvernementales. Du côté des petits producteurs privés, c’est une moyenne de 10 000 plants par an de peupliers hybrides qui ont été plantés au cours des trois dernières années dans la région. Malheureusement, les petits producteurs forestiers demeurent encore peu enclins à la ligniculture. Leur méconnaissance de ce type de sylviculture, les exigences culturales élevées et les prix actuellement en vigueur pour le bois de tremble sont des obstacles au plein développement de la ligniculture sur terres privées. Par contre, on remarque un intérêt croissant pour la populiculture, et ce, plus particulièrement lorsque nous vulgarisons cette culture lors d’expositions forestières par exemple.

Abitibi-Témiscamingue

Implantation de dispositifs expérimentaux en ligniculture

Fertilisation et compétition Inter- et intra-spécifique

Stéphane Gaussiran1,Toma Guillemette2 et Annie DesRochers3

1 Professionnel, RLQ 2 Étudiant à la maîtrise à l’UQAT 3 Professeure-chercheure en sylviculture intensive, Chaire Industrielle CRSNG-UQAT-UQAM en Aménagement Forestier Durable, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, Centre d'Amos Les expériences du passé nous laissent croire que la croissance du peuplier hybride (PEH) est en partie limitée par la mauvaise structure des dépôts d’argile lourde fréquemment rencontrés en Abitibi-Témiscamingue. La mise en place rapide du système racinaire des plants s’effectue alors difficilement et prive ces derniers des éléments nutritifs dont ils ont besoin. Afin de remédier à ce problème, la fertilisation par pied d’arbre, au moment de la plantation, pourrait accélérer l’établissement des plants de peupliers hybrides sans pour autant stimuler la croissance de la végétation compétitive. De plus, il a été démontré que la croissance des PEH est fortement diminuée si la végétation compétitive (en particulier les graminées) n’est pas éliminée régulièrement. Ainsi, trois moyens d’entretien mécanique de la végétation compétitive sont évalués pour connaître celui ayant l’effet le plus significatif sur la croissance des PEH. Dans un autre ordre d’idées, le peu d’information que l’on possède sur la croissance de plantations mixtes (peuplier hybride – épinette) et sur les espacements à préconiser nous a poussé à établir des dispositifs au printemps 2003 visant à améliorer nos connaissances en lien avec l’axe de recherche « croissance et rendement des plantations » du Réseau. Dispositif sur la fertilisation et l’entretien Un dispositif de type factoriel a été mis en place pour permettre l’évaluation de 18

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combinaisons d’azote (N), phosphore (P) et potassium (K) à différents niveaux (g/arbre) ainsi que pour comparer trois types d’entretien mécanique, soit (1) un passage simple de herse (à dents et à disques), (2) un passage croisé et (3) le binage du sol (Weed BadgerTM) autour des arbres et entre les plants combiné au passage simple de la herse entre les rangées. Les effets de chaque combinaison de fertilisant et de chaque type d’entretien mécanique sont testés sur 3 clones de peuplier hybride. Chaque dispositif comporte 3 répétitions (blocs) et sont installés sur 2 sites différents :

Site 1 : Lot intramunicipal à Nédelec (Roulec95 et Nexfor/Norbord)

Site 2 : Lot en forêt privée à Amos Dispositifs sur la compétition inter et intra-spécifique Ce dispositif de type tiroir a été mis en place pour permettre de comparer la productivité de plantations pures et mixtes ainsi que l’effet de la compétition et servira à tester trois espacements et trois mélanges d'espèces: résineux (familles mélangées d’épinette de Norvège et d’épinette blanche), peuplier hybride (2 clones) ainsi qu’un mélange de peuplier hybride et de résineux (50/50). Chaque combinaison de traitements est répétée sur 3 sites:

Site 1 : Lot intramunicipal à Nédelec (Roulec95 et Nexfor/Norbord)

Site 2 : Lot en forêt privée à Amos Site 3 : Lot intramunicipal à Rivière-

Héva (MRC de la Vallée de l’Or) La compétition herbacée et arbustive fut systématiquement éliminée par un entretien intensif pour maximiser la croissance des arbres et leur réponse aux traitements à l’aide de herses, de binage mécanique ou de rotoculteur. La mise en place de ces deux dispositifs vise donc spécifiquement à :

Maximiser la croissance initiale et l’enracinement des PEH à l’aide

de la fertilisation au moment de la plantation.

Évaluer quelle méthode de contrôle mécanique de la végétation compétitive procure la meilleure croissance des PEH.

Comparer la productivité de plantations pures et mixtes de peuplier hybride, épinette blanche et épinette de Norvège.

Mesurer l’effet de la compétition inter- et intra-spécifique en relation avec l’espacement entre les arbres.

Ces deux nouveaux dispositifs expérimentaux de ligniculture (sur 3 sites différents) représentent une superficie de 9 hectares et plus de 6000 plants expérimentaux. Ces dispositifs viennent s’ajouter aux quatre déjà établis en 2002 en Abitibi-Témiscamingue ayant pour but d’évaluer la productivité d’épinettes blanche et de Norvège améliorées génétiquement ainsi que de peupliers hybrides.

Ces dispositifs furent réalisés grâce aux contributions financières du programme de mise en valeur de la forêt privée (Agence de la forêt privée de l’Abitibi), des programmes de mise en valeur des ressources du milieu forestier (volets I et II) et certains crédits sylvicoles en forêts publiques.

Chercheurs responsables du projet : Toma Guillemette (étudiant M.Sc) et Annie DesRochers, Chaire AFD, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue Chercheurs collaborateurs au projet : Francine Tremblay, Chaire AFD, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue Jean Beaulieu, Service Canadien des Forêts Gaëtan Daoust, Service Canadien des Forêts

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LES SORTIES

Mauricie Visite des plantations de mélèze hybride de Smurfit-Stone Le 19 juin 2003, la compagnie Smurfit-Stone de La Tuque organisait, en collaboration avec RLQ, une visite terrain de ses plantations de mélèzes hybrides en Haute-Mauricie.

Messieurs André Dion et Jean Nantel dans une plantation de MEH sur les terres privées de Smurfit Stone L’objectif de cette visite était de montrer le potentiel de cette essence à croissance rapide qu’est le mélèze hybride aux intervenants intéressés par la ligniculture. Le groupe était constitué de plusieurs représentants de Smurfit-Stone, de la Direction de la recherche forestière du MRNFP, du MRNFP régional, de la compagnie Abitibi-Consolidated, de l’Agence régionale de mise en valeur et du Réseau Ligniculture Québec. Nous avons eu l’occasion de visiter diverses plantations âgées de 0 à 5 ans ainsi qu’un test de descendance de mélèzes d’Europe et du Japon installé par la Direction de la recherche forestière en 1998. Cette tournée a suscité de nombreux échanges intéressants parmi les 22 participants à cette rencontre.

Bas-Saint-Laurent

Le 25 août dernier, la compagnie Norampac en collaboration avec le Réseau organisait une visite des plantations de peupliers hybrides qu’elle a établies aux alentours de son usine de Cabano depuis environ cinq ans. Près de 50 personnes ont été conviées à cette visite. Tous les intervenants régionaux dont le député fédéral, l’Agence de la forêt privée, les groupements forestiers régionaux, le Syndicat des producteurs de bois, le maire de Cabano, des représentants de la MRC du Témiscouata et du CRCD du Bas-Saint-Laurent, des industries du bois locales ainsi que des représentants du Service canadien des forêts et du ministère des Ressources naturelles, Faune et Parcs du Québec (MRNFP, provincial et régional) ont apprécié cette visite d’une journée dans les quelque 60 ha que la compagnie établit annuellement. Il n’y a pas de doute que la plantation de PEH dans cette région a un réel potentiel!

Estrie

Le 28 août dernier, la compagnie Domtar nous conviait à une sortie terrain avec des représentants du MRNFP du Québec (Direction de la production des semences et des plants (DPSP), Direction de la recherche forestière), les répondants régionaux de la production des semences et des plants (RRPSP) et certains représentants de pépinières gouvernementales). Le but de cette visite était de sensibiliser le ministère à production de PEH par la compagnie Domtar. Comme on le sait, la production a été maintenue en 2003 à un niveau de l’ordre de 1,5 millions de plants, alors que la demande était d’un peu plus de 2 millions. La compagnie Domtar prévoyait, à elle seule, planter 600 ha de PEH cette année pour un total de 660 000 plants mais, étant donné la répartition de la production entre les catégories

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d’utilisateurs, elle a dû réduire sa plantation de PEH à 559 ha pour un total de 615 000 plants. Pour que le programme de PEH de Domtar soit maintenu, un minimum de 500 ha par année doit être planté. Les peupliers hybrides (PEH) en 2003*

Production de PEH 1 520 483

Demande de plants

Par la Forêt privée

769 640

Par les industriels 1 079 120

Par les autres utilisateurs

164 007

Demande totale 2 012 767

*Source, DPSP 2003

♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ARTICLES PUBLIÉS OU EN VOIE DE L’ÊTRE Détection et caractérisation spatiale des

friches

L’article qui suit, écrit par Danielle Marceau, résume l’essentiel d’un projet du volet 5 (tâche principale 7 de la planification scientifique) qui s’est terminé cette année. L’utilisation d’images satellitaires à haute résolution a été testée dans le but de déterminer les sites potentiels les plus prometteurs pour l’intensification de l’aménagement forestier par des pratiques telles la ligniculture et la production de feuillus nobles. Parmi ces sites prometteurs, les friches constituent des cibles de choix. Il devient alors faisable de planifier l’implantation de nouveaux dispositifs en fonction du substrat et de la compétition possible par d’autres secteurs d’activités pour l’utilisation du sol.

Méthodologie pour la cartographie et l’analyse spatiale des friches dans le Haut-Saint-Laurent à l’aide d’une image satellitaire IKONOS

Danielle J. Marceau1, Nicolas Soucy-Gonthier 1 et André Bouchard 2

1 Laboratoire de Géomatique et d’Analyse Spatiale, Département de Géographie, Université de Montréal, Montréal, Québec 2 Institut de recherche en biologie végétale, Université de Montréal, Jardin botanique de Montréal, Montréal, Québec Introduction La Municipalité Régionale de Comté (MRC) du Haut-Saint-Laurent, située à l’extrême sud du Québec, fait face à un problème d’appauvrissement lié à l’augmentation de la superficie des terres abandonnées. La proportion du territoire occupée par des terres abandonnées est en effet passée de 5,3 % en 1958 à 13,6 % en 1993 (Pan et al., 1999). Face à cette situation, des chercheurs du groupe de recherche Haut-Saint-Laurent : écologie et aménagement ont proposé des stratégies de revalorisation forestière dont la plantation de feuillus nobles et d’espèces à croissance rapide, tel le peuplier hybride (PEH), sur des terres en friche. Pour mettre en œuvre une telle stratégie, il faut obtenir de l’information fiable et détaillée sur la composition du paysage et sur la distribution spatiale des friches. Une étude a donc été entreprise afin de mettre au point une méthodologie permettant de produire une carte d’utilisation du sol comprenant les différents types de friches agricoles (friche herbacée, friche arbustive, friche arborée) à partir d’une image satellitaire IKONOS à très fine résolution spatiale. En deuxième lieu, la structure spatiale des principales classes d’utilisation du sol a été analysée afin d’obtenir des informations détaillées sur leur aire, leur morcellement, leur voisinage, leur mélange et leur forme. Finalement, la relation entre la répartition

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spatiale des classes d’utilisation du sol et celle des différents types de dépôts de surface a été étudiée afin d’évaluer la proportion de friches situées sur des dépôts morainiques qui présentent un intérêt plus élevé pour la sylviculture. Région d’étude et sources des données La région d’étude fait partie intégrante de la MRC du Haut-Saint-Laurent et se trouve à l’ouest de la ville d’Huntingdon. Une image multispectrale du satellite IKONOS a été acquise au-dessus de cette région le 9 septembre 2000 lors d’excellentes conditions atmosphériques. L’image possède quatre bandes spectrales et une résolution spatiale de 4 m. Elle couvre une superficie de 120 km2. Cette image a été géoréférencée à l’aide de la carte topographique de Huntingdon à 1 : 50 000 dans le système de coordonnées UTM. Les cartes géomorphologiques de Cazaville (Bariteau, 1988) et de Huntingdon (Delage, 1998) à l’échelle 1 : 20 000 ont été numérisées en retenant les types de dépôts provenant des systèmes morphogénétiques suivants : biogénique, lacustre holocène, littoral tardiglaciaire, marin tardiglaciaire, fusion glaciaire et glaciaire wisconsinien. Production de la carte d’utilisation du sol La méthodologie employée pour produire la carte d’utilisation du sol repose sur la combinaison d’une classification automatisée et d’un composé fausses couleurs dont les résultats ont été utilisés conjointement comme support d’information pour une interprétation visuelle finale des classes. La classification supervisée de l’image IKONOS a été réalisée à l’aide de l’algorithme du maximum de vraisemblance. Le but de cette classification était de discriminer cinq classes générales d’utilisation du sol : les friches, la forêt, les terres agricoles, l’eau et le sol nu. Des sites d’entraînement et de

vérification pour chacune des classes ont été sélectionnés de manière stratifiée sur le terrain et localisés à l’aide d’un système de positionnement global (GPS). L’exactitude de cette classification se situe à 74,26 %. L’eau et le sol nu détiennent les pourcentages de bonne classification les plus élevés avec 98,51 % et 97,31 %. Par contre, les friches, la forêt et les terres agricoles possèdent les plus bas résultats avec 78,56 %, 72,89 % et 69,05 %, respectivement. Pour réduire la confusion spectrale des classes de végétation, un composé fausses couleurs a été créé dont la fonction consiste à rehausser la végétation et améliorer la discrimination spectrale entre des classes végétales. L’indice de végétation NDVI (Normalized Difference Vegetation Index) a d’abord été généré. Ensuite, un rehaussement de la bande du vert, du proche-infrarouge et du NDVI a été réalisé. Finalement, un filtre passe-haut a été appliqué sur le composé fausses couleurs afin de faire ressortir les structures et les textures présentes dans l’image. La carte finale d’utilisation du sol a été produite en utilisant une méthode d’interprétation visuelle et de numérisation simultanée. Pour ce faire, le composé fausses couleurs et la classification par maximum de vraisemblance ont été affichés simultanément dans le logiciel ENVI 3.5. La classification automatisée a facilité l’identification des sites potentiels de friches, de forêt et de terres agricoles. L’interprétation finale a été effectuée à partir du composé fausses couleurs en se basant essentiellement sur six critères de photo-interprétation soit la teinte, la forme, la taille, le patron, la texture et le contexte. La discrimination des trois types de friches a été réalisée à partir des trois critères de caractérisation des friches agricoles élaborés par Payette et Gauthier (1972), soit le stade de

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croissance, la texture et le pourcentage de recouvrement des friches. Une validation sur le terrain a été effectuée sur 25 % des 550 parcelles en friche de la carte finale d’utilisation du sol. La classification s’est avérée exacte dans 88 % des cas, ce qui correspond à un niveau élevé d’exactitude. La majorité des erreurs a été associée à la forte ressemblance entre le comportement spectral des friches arborées et de la forêt. Analyse de la structure spatiale et relation avec la géomorphologie et les dépôts de surface L’analyse de la structure spatiale des principales classes d’utilisation du sol (friche herbacée, friche arbustive, friche arborée, forêt, terre agricole) a été effectuée avec le logiciel Fragstats 3.0. Cinq indices ont été mesurés : l’aire, le morcellement, le voisinage, le mélange et la forme. Pour déterminer les relations entre la répartition spatiale des dépôts de surface et celles des principales classes d’utilisation du sol, l’ensemble des polygones d’une classe d’utilisation du sol (ex : friche herbacée) a été superposé avec l’ensemble des polygones d’un type de dépôt (ex : glaciaire wisconsinien). L’opération a été répétée pour les 30 relations (5 classes d’utilisation du sol * 6 types de dépôt). Résultats La carte d’utilisation du sol produite révèle que le territoire est dominé par une matrice agricole parsemée d’îlots forestiers dont la distribution s’effectue selon un axe majeur d’orientation nord-est sud-ouest. En ordre décroissant, les terres agricoles, la forêt, les friches arborées, les friches arbustives et les friches herbacées constituent les classes d’utilisation du sol dominantes. Les friches herbacées se situent surtout en milieu agricole alors que les arbustaies sont beaucoup plus

présentes en milieu forestier et que les arboraies se concentrent presque uniquement en milieu forestier. De manière générale, plus le stade successionnel des friches évolue, plus leur superficie et la complexité de leur forme géométrique augmentent. Même si le nombre de friches dont l’aire excède 10 ha est faible, les trois classes possèdent des superficies pouvant dépasser 15 ha. Les friches herbacées sont les moins isolées, suivies par les friches arborées et arbustives. L’étude des relations entre les principales classes d’utilisation du sol et les systèmes morphogénétiques (dépôts de surface) montre que la forêt se retrouve majoritairement (74,93 %) sur les dépôts glaciaires. Ensuite viennent les arboraies (74,84 %), les arbustaies (67,30 %), les herbaçaies (57,39 %) et les terres agricoles (21,19 %). Par ailleurs, 67,37 % des terres agricoles sont situées sur des dépôts marins, suivi par les friches herbacées (36,53 %), les friches arbustives (26,59 %), les friches arborées (17,39 %) et la forêt (16,92 %). Ainsi, la majorité des friches du site d’étude est située sur des terres généralement moins prisées pour l’agriculture. Conclusion Cette étude a démontré le potentiel de la télédétection à très fine résolution spatiale pour la cartographie de trois différentes classes de friches avec un niveau élevé d’exactitude. La combinaison de deux techniques, automatisée et visuelle, pour la délimitation et l’identification des classes s’est avérée très efficace. Cette approche a permis d’obtenir des données fiables sur la localisation et la caractérisation spatiale des friches et des principales classes d’utilisation du sol du Haut-Saint-Laurent. Des données additionnelles sur la topographie, la pédologie et le cadastre sont en voie d’être incorporées dans la base de données existante. Des analyses spatiales

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plus complètes du territoire pourront être réalisées afin de fournir un outil d’aide à la décision aux chercheurs et aux gestionnaires du territoire dont le but est d’établir les meilleurs sites potentiels pour une action de revalorisation forestière. Une telle méthodologie est facilement réutilisable et peut être généralisée à d’autres régions du Québec. Remerciements Les auteurs remercient Mme Karyne Benjamin, qui réalise un doctorat sur les friches dans le Haut-Saint-Laurent à l’Université de Montréal, pour sa participation lors de la sélection de sites d’entraînement et de vérification sur le terrain. Ce projet a été financé par une subvention d’équipe FCAR accordée à A. Bouchard, D. Marceau et G. Domon et par une subvention de recherche accordée à D. Marceau par le CRSNG. Références Bariteau, L. 1988. La cartographie

géomorphologique au 1 :20 000 de modelés polygéniques : un exemple des basses terres du Saint-Laurent. Mémoire de M.Sc., Dép. de géographie, Université de Montréal, 185 p., 1 carte géomorphologique à 1 : 20 000 (feuille no 31 G 01-200-0101).

Delage, M. Haut-Saint-Laurent : écologie et aménagement, carte géomorphologique, feuillet 2. Carte à 1 : 20 000 de la région de Huntingdon (feuille n° 31 G 01-200-0102), figure 3 (partie). In M. Delage, 1998, Façonnement et métamorphose du modelé drumlinoïde par deux sources glaciaires successives dans la région de Huntingdon (sud du Québec). Thèse de doctorat (Ph.D.), Département de géographie, Université de Montréal, 183 p.

Pan, D., Domon, G., de Blois, S., Bouchard, A. 1999. Temporal (1958 – 1993) and spatial patterns of land use changes in Haut-Saint-Laurent (Québec, Canada) and their relation to

landscape physical attributes. Landscape Ecology, 14: 35-52.

Payette, S., Gauthier, B., 1972. Les structures de végétation : interprétation géographique et écologique, classification et application. Le Naturaliste canadien, vol. 99, pp. 1-26.

Les sols forestiers peuvent-ils supporter la

ligniculture sans fertilisation? Nicolas Bélanger1 et David Paré2

1 Groupe de recherche en écologie forestière interuniversitaire, Université du Québec à Montréal, C.P. 8888, succ. Centre-ville, Montréal, Québec, Canada, H3C 3P8; courriel: [email protected]; Tél.: (514) 987-3000 #6531. 2 Centre de foresterie des Laurentides, Service canadien des forêts, 1055 du P.E.P.S., P.O. Box 3800, Sainte-Foy, Québec, Canada, G1V 4C7; courriel: [email protected], Tél.: (418) 648-7598. Introduction La ligniculture est définie comme la culture d’espèces d’arbres à croissance rapide avec l’objectif de maximiser la production de matière ligneuse dans un délai minimum. Au Canada, la demande croissante de fibre de bois et les pressions pour mettre en "jachère" une étendue importante de forêts pour des activités autres que celle de la coupe génèrent un intérêt renouvelé pour la ligniculture. Parmi les essences de choix, on compte des hybrides de peupliers et de mélèzes ainsi que l’épinette de Norvège et l’épinette blanche. Le Conseil canadien des ministres de la forêt a clairement identifié la ligniculture comme une approche présentant un potentiel intéressant pour protéger le patrimoine forestier du Canada et combler les attentes du grand public en matière d’environnement. Cependant, on peut faire une analogie entre la ligniculture et l’agriculture moderne. En agriculture moderne, il est

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coutume de procéder à des amendements en matière organique et engrais chimiques afin de maintenir un sol fertile. Les agronomes doivent sans cesse modifier les programmes de fertilisation parce que les producteurs agricoles sont constamment à l’essai de nouvelles essences et variétés culturales plus productives et mieux adaptées aux conditions environnementales. De ce fait, les amendements du sol s’intensifient pour contrer l’exportation accrue des nutriments dans la biomasse végétale. À cela s’ajoutent les problèmes de pollution de la nappe phréatique (par lixiviation des fertilisants en excès à la demande des plantes) ainsi que des eaux de ruissellement. De nombreux problèmes de pollution de rivières associés à ce phénomène ont été observés au Québec. Le transit des fertilisants jusqu’aux rivières favorise la prolifération de plantes aquatiques comme les algues. Celles-ci favorisent généralement l’oxygénation de l’eau par la photosynthèse. En retour, toutefois, les micro-organismes consomment davantage d’oxygène au cours de la décomposition des algues mortes et créent des carences en oxygène pour les poissons. Des cas d’asphyxie sont observables lorsque la prolifération des algues est trop importante.

Le monde forestier est généralement mal documenté sur les bienfaits de la fertilisation sur la productivité des forêts. On utilise généralement les classes de texture (argiles, limons et sables) et de drainage pour se guider quant à la qualité des stations. Aussi, les aménagistes procèdent rarement à des analyses pour décrire la composition chimique du sol. De ce fait, la fertilisation est généralement peu commune en foresterie. Toutefois, les compagnies forestières se questionnent beaucoup sur les pratiques à préconiser en ligniculture. La fertilisation est-elle inévitable comme en agriculture moderne? Il existe encore peu de

données scientifiques qui suggèrent que la ligniculture doit être accompagnée par une telle pratique. Quelques études ont montré qu’un rendement accru des arbres favorise une baisse de la disponibilité des nutriments dans le sol. Cependant, ces études étaient mal menées du point de vue expérimental. D’autres études avec des dispositifs expérimentaux plus élaborés ont montré peu de changements dans le sol. Ce texte présente d’autres éléments de réponse que notre étude a permis d’apporter. Le lien entre les réserves en nutriments du sol et les exigences nutritionnelles des différentes espèces d’arbres Certaines espèces d’arbres indigènes ont des exigences nutritionnelles très élevées. Par exemple, une étude au Nouveau-Brunswick a clairement identifié le peuplier faux-tremble comme l’espèce la plus exigeante en forêt mélangée, suivi en ordre décroissant par le bouleau blanc, l’épinette blanche, le sapin baumier, l’épinette noire et le pin gris. À titre de comparaison, les espèces à croissance rapide sont légèrement plus exigeantes que le bouleau blanc et plusieurs types de peupliers hybrides viennent en tête de liste avec leur homologue indigène. Au Minnesota, une étude portant sur le stress qu’exercent les différentes espèces d’arbres de la forêt boréale sur le sol suggère qu’une croissance accélérée des arbres conduira à l’appauvrissement des sols forestiers là où la fertilisation est absente. Si les taux de prélèvement en nutriments par les arbres sont très élevés, il se peut que les apports issus de l’altération des minéraux présents dans le sol minéral soient insuffisants pour renouveler les nutriments échangeables perdus. Des carences nutritionnelles peuvent alors rapidement apparaître.

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Un dispositif expérimental pour valider cette hypothèse Le modèle sous-tend donc l’hypothèse qu’une accumulation accrue des éléments nutritifs dans le peuplement causera une baisse de la disponibilité des nutriments dans le sol minéral. Les tests de provenances offrent la possibilité de vérifier les effets d’un prélèvement accru de nutriments sur le sol principalement pour deux raisons. Premièrement, un test comprend des arbres de la même espèce qui présentent des taux de croissance très contrastés selon le caractère génétique. Ceci permet donc d’étudier les effets de différents taux de prélèvement de nutriments sur la fertilité du sol. Deuxièmement, un test doit être établi d’après un dispositif expérimental très rigoureux où les conditions de croissance sont homogènes. La croissance des différentes provenances se fait donc sur un même type de sol et les effets nets de différents taux de croissance et de prélèvement sur les réserves en nutriments du sol peuvent alors être testés. Quatre tests de provenances d’épinette de Norvège ont été retenus pour l’étude. Ces tests ont été développés au Québec par le Service Canadien des forêts il y a une trentaine d’années. Deux de ces tests ont été développés sur les terrains de la base militaire de Valcartier, alors que les deux autres tests se trouvent en Gaspésie, soit dans les régions de Matapédia et de Bonaventure. Chacun des tests comprend entre 12 et 28 provenances, lesquelles sont étudiées d’après un dispositif en blocs (quatre à six blocs selon le test). Nous avons repéré la provenance supérieure et la provenance inférieure dans chacun des tests. Chaque provenance sélectionnée devait manifester sa supériorité ou son infériorité pour l’ensemble des blocs du test. Cette approche était nécessaire parce qu’elle réduisait la possibilité que les provenances supérieures ne se trouvent sur les meilleurs

sols et que les provenances inférieures ne soient repérées sur les sols les moins fertiles. Les provenances supérieures et inférieures sont ultérieurement désignées comme les traitements "fort" et "faible", respectivement. Les différences de poids entre la biomasse arborée des traitements "fort" et "faible" étaient élevées pour tous les tests (c’est-à-dire entre 161% et 209% selon le test). Ces différences en valeurs absolues variaient entre 4.19 kg m-2 et 27.4 kg m-2. Quant aux quantités de nutriments immobilisés dans les arbres, les tendances entre les traitements étaient les mêmes. On retrouve les stocks de nutriments dans les arbres dans la Figure. Malgré ces grands écarts, les analyses n’ont pas permis de démontrer que le prélèvement accru des nutriments dans la biomasse arborée favorisait un appauvrissement des réserves en nutriments échangeables au niveau du sol minéral. La Figure illustre aussi les réserves en calcium, magnésium, potassium et azote dans le sol. Les analyses ont plutôt démontré qu’il y avait enrichissement des concentrations et des réserves en calcium échangeable dans le sol organique du traitement "fort" et un enrichissement des réserves lorsque l’on combinait le sol organique et les vingt premiers centimètres de sol minéral. Une analyse de la variabilité des réserves en nutriments échangeables dans le sol par rapport à la différence des réserves dans la biomasse arborée entre les deux traitements nous a permis de tester la probabilité de trouver une différence dans le sol si l’on suppose que le sol fournit la même quantité de nutriments dans les deux traitements. Ces analyses ont clairement démontré qu’il y avait un fort potentiel de trouver un appauvrissement en magnésium et potassium échangeables dans le sol. Par exemple, la différence entre les réserves en potassium échangeable des deux traitements était vingt fois supérieure à la variabilité du

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potassium dans le sol. Ce potentiel diminuait pour le calcium et était très faible pour l’azote.

Réserves moyennes en calcium, magnésium, potassium et azote dans les arbres et le sol selon la qualité de la provenance (la provenance supérieure correspond au traitement "fort" et la provenance inférieure correspond au traitement "faible"). Conclusion L’absence d’effets négatifs sur le sol par le prélèvement accru de nutriments dans les arbres de provenances supérieures suggère que l’écosystème est capable de résister aux pertes plus lourdes qui accompagnent la croissance de ces arbres. Les mécanismes pouvant expliquer ceci ne sont pas complètement élucidés mais il est possible que la hausse de croissance des arbres soit accompagnée d’une altération plus forte des minéraux du sol, d’un filtrage plus efficace des particules atmosphériques par le houppier dense des épinettes, ou encore d’une meilleure rétention de l’eau du site. Ainsi, dans les sols étudiés, des amendements artificiels ne semblent pas nécessaire pour assurer une saine nutrition des prochaines plantations d’épinette de Norvège. L’étude n’était pas concluante quant à l’azote à cause des réserves élevées dans le sol organique. Cependant, les analyses de flux de cet élément indiquent qu’il

pourrait devenir limitant à plus long terme. Les résultats encourageants de cette étude s’appliquent uniquement à court terme. Des analyses plus poussées des minéraux du sol et de leur capacité à libérer les nutriments (le processus d’altération minérale) sont nécessaires pour déterminer la capacité des sols à fournir les nutriments sur plusieurs révolutions forestières. Note La version scientifique de l’article est présentement sous presse pour la Revue canadienne de recherche forestière. L’article sera publié d’ici environ quatre mois.

♦♦♦♦♦♦♦♦♦ EN BREF

Rapport annuel Encore cette année vous pouvez consulter le rapport annuel et la planification scientifique du Réseau Ligniculture Québec sur le site WEB à l’adresse www.unites.uqam.ca/rlq Dépliant du Réseau Nous nous sommes dotés cette année d’un dépliant qui a été distribué lors des événements auxquels nous avons participé. Ce dépliant, de fort belle allure, a été conçu par la firme de graphisme Corsaire Design. Il contient un bref historique, les volets de recherche, la mission, les activités, les partenaires et les coordonnées du personnel. Il est possible de vous en procurer en tout temps à l’adresse que vous trouverez à la fin de ce bulletin.

LIGNES ET CULTURES, Jan

Les réunions de l’automne Comme à chaque année, les réunions annuelles des comités scientifique et de gestion ont eu lieu respectivement les 26 novembre et 10 décembre. On pouvait sentir cette année dans ces deux comités un grand intérêt des partenaires aux activités du Réseau. Les liens se resserrent

et on y gagne en confiance, les échanges sont de plus en plus fructueux et l’intérêt pour la ligniculture ne se tarit pas bien au contraire, les nombreux projets démarrés dans lesquels tout un chacun est impliqué témoignent de l’importance grandissante de ce champ de recherche.

Finalement, si vous avez des suggestions concernant ce bulletin, nous aimerions que vous nous en fassiez part… N’hésitez donc pas à me contacter (coordonnées ci-dessous).

Pour plus de renseignements n’hésitez pas à contacter : Brigitte Bigué Coordonnatrice en chef Réseau Ligniculture Québec Tél. : (418) 656-3132 Courriel : [email protected]

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