l'exemplaire vol. xx no.6

8
VOLUME XX NUMÉRO 6 LE MERCREDI 2 NOVEMBRE 2011 UNIVERSITÉ avenir des universités Intervenants inquiets Page 3 QUÉBEC plan nord Consultation critiquée Page 5 AIDE AUX ITINÉRANTS Ressources manquantes Page 6 CULTURE malajube Retour chez soi Page 7 SPORTS volleyball R&O masculin Un athlète d’exception Page 8 L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval Nicolas Lachance [email protected] Rabéa Kabbaj rabé[email protected] La Sûreté du Québec (SQ) et le Service de police de la Ville de Québec s’inquiètent du ralentissement que pourrait en- traîner, sur leurs interventions, l’abolition du registre des armes à feu. «C ela va ralentir le service d’interven- tion, car notre travail deviendra plus incertain. Ça mettra la sécurité de mes membres poli- ciers et des citoyens en danger», a affirmé Pierre Veilleux, le Prési- dent de l’Association des policiers et policières du Québec. M. Veilleux croit que la déci- sion des conservateurs de faire dis- paraître les archives est un affront aux Québécois qui ont payé pour ce service. Selon lui, cet outil sert à la SQ à chacun des appels où il y a des risques de violence. «Lorsqu’il y a une prise d’otage et que nous voulons savoir s’il est possible que la personne soit en posses- sion d’une arme, ça nous donne un indice. Ça change toutes nos stratégies.» Nathalie Lord, du Service de police de la Ville de Québec craint également, qu’avec l’abolition du registre, les délais d’intervention ne deviennent plus longs. Registre utilisé par les policiers D’après elle, les po- liciers de la Ville de Qué- bec ouvrent le registre au minimum 10 fois par jour. «Ce service facilite grandement le travail des policiers, car il permet d’obtenir des informa- tions rapidement avant d’intervenir sur des évè- nements à risque. On l’utilise de façon systématique», a-t-elle indi- qué. Le gouvernement Harper a déposé le projet de loi C-19 la semaine dernière. En plus de stopper l’enregistrement de nou- velles données, les informations se trouvant dans le registre actuel seront détruites avant même que les provinces puissent en faire la demande. Le lieutenant politique des conservateurs à Québec, Christian Paradis, a ainsi opposé vendredi un refus définitif à la demande du gou- vernement Charest de sauvegarder d’une partie du registre, notam- ment en rapatriant les données des citoyens québécois. Le gouvernement se défend De son côté, le député conserva- teur de la Beauce, Maxime Bernier, a tenu à préciser que seule la partie du re- gistre relative aux armes d’épaule allait être abolie. «On abolit seu- lement la section des armes d’épaule. Il y a trois autres sections qui ne vont pas être abolies, notamment celle des armes prohibées et celle des armes de poing», a t-il expliqué à L’EXEMPLAIRE lundi. De plus, selon lui, l’abolition de ce registre ne porte en rien at- teinte à la sécurité des citoyens. «Pour les armes de chasse, les in- dividus doivent s’inscrire, suivre un cours et subir des enquêtes sur leurs antécédents criminels», a-t-il mis en évidence. Interrogé sur les inquiétudes des policiers, M. Bernier pense qu’une grande majorité d’entre eux n’est pas opposée au projet de loi. «Seul le syndicat des policiers est contre. Les policiers sur le terrain partagent notre point de vue», a-t-il estimé. Il a ajouté que leurs craintes ne sont pas justifiées. «Les poli- ciers omettent de dire que quand quelqu’un est arrêté pour infraction routière, le fait de faire rentrer le numéro de sa plaque dans la base de données, fait que le registre ap- paraisse automatiquement. Oublier ça, c’est donc un peu désinformer la population». Pour lui, en plus d’être dis- pendieux et de stigmatiser les chasseurs, le registre des armes d’épaule ne sert pas à lutter contre la criminalité. «Ce n’est pas le fait d’enregis- trer une arme qui empêche une tra- gédie. La tragédie de Dawson s’est faite avec des armes enregistrées. Donc pourquoi viser injustement les chasseurs et les agriculteurs?» Photo Sarah Pomar Chiquette «Seul le syndicat des policiers est contre. Les policiers sur le terrain partagent notre point» Abolition du registre des armes à feu Policiers préoccupés

Upload: andre-roy

Post on 15-Mar-2016

235 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

En une cette semaine: La Sûreté du Québec et le Service de police de la Villede Québec préocuppés par l’abolition du registre des armes à feu.

TRANSCRIPT

Page 1: L'Exemplaire Vol. XX No.6

VOLUME XX NUMÉRO 6 LE MERCREDI 2 NOVEMBRE 2011

UNIVERSITÉ

avenir des universités

Intervenants inquiets

Page 3

QUÉBEC

plan nord

Consultation critiquée

Page 5

AIDE AUX ITINÉRANTS

Ressources manquantes

Page 6

CULTURE

malajube

Retour chez soi

Page 7

SPORTS

volleyball R&O masculin

Un athlète d’exception

Page 8

L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval

Nicolas [email protected]

Rabéa Kabbajrabé[email protected]

La Sûreté du Québec (SQ) et le Service de police de la Ville de Québec s’inquiètent du ralentissement que pourrait en-traîner, sur leurs interventions, l’abolition du registre des armes à feu.

«Cela va ralentir le service d’interven-tion, car notre travail

deviendra plus incertain. Ça mettra la sécurité de mes membres poli-ciers et des citoyens en danger», a affirmé Pierre Veilleux, le Prési-dent de l’Association des policiers et policières du Québec.

M. Veilleux croit que la déci-sion des conservateurs de faire dis-paraître les archives est un affront aux Québécois qui ont payé pour ce service. Selon lui, cet outil sert à la SQ à chacun des appels où il y a des risques de violence. «Lorsqu’il y a une prise d’otage et que nous voulons savoir s’il est possible que la personne soit en posses-sion d’une arme, ça nous donne un indice. Ça change toutes nos stratégies.»

Nathalie Lord, du Service de police de la Ville de Québec craint

également, qu’avec l’abolition du registre, les délais d’intervention ne deviennent plus longs.

Registre utilisé par les policiers

D’après elle, les po-liciers de la Ville de Qué-bec ouvrent le registre au minimum 10 fois par jour. «Ce service facilite grandement le travail des policiers, car il permet d’obtenir des informa-tions rapidement avant d’intervenir sur des évè-nements à risque. On l’utilise de façon systématique», a-t-elle indi-qué.

Le gouvernement Harper a déposé le projet de loi C-19 la semaine dernière. En plus de stopper l’enregistrement de nou-velles données, les informations se trouvant dans le registre actuel

seront détruites avant même que les provinces puissent en faire la demande.

Le lieutenant politique des conservateurs à Québec, Christian Paradis, a ainsi opposé vendredi un refus définitif à la demande du gou-vernement Charest de sauvegarder d’une partie du registre, notam-ment en rapatriant les données des citoyens québécois.

Le gouvernement se défendDe son côté, le

député conserva-teur de la Beauce, Maxime Bernier, a tenu à préciser que seule la partie du re-gistre relative aux armes d’épaule allait être abolie.

«On abolit seu-lement la section des armes d’épaule. Il y

a trois autres sections qui ne vont pas être abolies, notamment celle des armes prohibées et celle des armes de poing», a t-il expliqué à L’EXEMPLAIRE lundi.

De plus, selon lui, l’abolition de ce registre ne porte en rien at-teinte à la sécurité des citoyens. «Pour les armes de chasse, les in-

dividus doivent s’inscrire, suivre un cours et subir des enquêtes sur leurs antécédents criminels», a-t-il mis en évidence.

Interrogé sur les inquiétudes des policiers, M. Bernier pense qu’une grande majorité d’entre eux n’est pas opposée au projet de loi. «Seul le syndicat des policiers est contre. Les policiers sur le terrain partagent notre point de vue», a-t-il estimé.

Il a ajouté que leurs craintes ne sont pas justifiées. «Les poli-ciers omettent de dire que quand quelqu’un est arrêté pour infraction routière, le fait de faire rentrer le numéro de sa plaque dans la base de données, fait que le registre ap-paraisse automatiquement. Oublier ça, c’est donc un peu désinformer la population».

Pour lui, en plus d’être dis-pendieux et de stigmatiser les chasseurs, le registre des armes d’épaule ne sert pas à lutter contre la criminalité.

«Ce n’est pas le fait d’enregis-trer une arme qui empêche une tra-gédie. La tragédie de Dawson s’est faite avec des armes enregistrées. Donc pourquoi viser injustement les chasseurs et les agriculteurs?»

Photo Sarah Pomar Chiquette

«Seul le syndicat des policiers est contre. Les policiers sur

le terrain partagent

notre point»

Abolition du registre des armes à feu

Policierspréoccupés

Page 2: L'Exemplaire Vol. XX No.6

UNIVERSITÉ2 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 2 NOVEMBRE 2011

E N B R E Frecherche à

l’ulUrgences

sous la loupe

L’Université Laval réalisera dans les trois prochaines

années une étude sur les soins d’urgence en région. L’équipe du Dr. Richard Fleet, titulaire de la Chaire de recherche en médecine d’urgence, analysera la situation de 26 urgences de la Côte-Nord jusqu’en Gaspésie. Le travail du Dr. Fleet a pour objectifs d’identifier les moyens d’améliorer les soins et de doter les gestionnaires d’un outil de travail. (E.D.)

école de DesignAval obtenu

L’Université Laval sera dé-sormais dotée d’une école

de design. L’aval du Conseil d’administration de l’Univer-sité, dernier obstacle à franchir pour la création, a été obtenu le 26 octobre dernier. Les pre-mières démarches remontaient à 2002. Pour Claude Dubé, doyen de la Faculté d’aménagement, d’architecture et des arts visuels de l’Université, il s’agit d’une évolution normale. (A.M.)

faculté de droit

Révision réussie

La Faculté de droit de l’Uni-versité Laval met davan-

tage l’accent sur la rédaction juridique et le droit interna-tional. C’est ce qui ressort de la révision du programme de baccalauréat en droit. Il s’agit de la première modification de-puis 1998. Cette révision qui s’inscrit dans le chemin entre-pris par l’Université du Québec à Montréal se veut une façon de préparer davantage les étu-diants aux conditions de travail actuelles. (G.T-D.)

comité sur les HomicidesUn Lavallois

président

Le premier Comité d’étude sur les homicides intrafa-

miliaux au Québec, formé par le Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS), sera présidé par Gilles Tremblay, di-recteur du programme de maî-trise à la faculté des sciences sociales de l’Université Laval. En comparaison, depuis 2002, l’Ontario dépose un rapport annuel de son Comité d’étude sur les décès dus à la violence familiale. (M.M.)

«On croit beaucoup à l’interaction entre l’UL et

l’Église»

Nouvelle Chaire à la Faculté de Théologie

Recréer l’engouement

Marie-Anne Dayé[email protected]

Cité universitaire — La nouvelle Chaire de leadership en enseignement en théologie sacramentaire et en liturgie donnera un nouveau souffle à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’UL, selon certains intervenants.

Jean Jacques Guilbert, un ancien président de l’Asso-ciation des diplômés en théo-

logie et en sciences religieuses, espère que la nouvelle chaire permettra notamment d’attirer de nouveaux étudiants. Un élément primordial pour lui qui s’inquiète de la diminution du nombre d’étudiants inscrits à la faculté. «Dans les années 1980, il y avait 125 étudiants en première année. Aujourd’hui, il y en a environ 25», a-t-il mis en évi-dence.

D’ailleurs, pour M. Guilbert, la nou-velle chaire «répond à un certain besoin pour les étudiants qui s’intéressent à la dynamique de la théologie». En effet, selon lui, le départ à la retraite ,il y a cinq ans, de l’abbé Laurent Côté, pro-fesseur et membre du comité di-recteur de la Chaire en théologie fondamentale François de Laval, a «créé un gros vide à la faculté». Pour M. Guilbert, cette chaire contribuera donc à faire avancer la recherche dans le domaine de la liturgie et de la théologie sacra-mentaire, en plus d’embaucher un nouveau professeur spécialisé.

Un gain importantDe son côté, le doyen de

la Faculté de théologie et des sciences religieuses, Marc Pel-chat, est également très satisfait de

l’apport de cette nouvelle chaire à l’Université Laval. «Elle nous donne l’opportunité d’avoir un spécialiste dans un domaine qui n’était pas autant couvert qu’on l’aurait souhaité depuis quelques années», a affirmé le doyen.

Responsable de liturgie au diocèse de Québec, l’abbé Louis-André Naud considère quant à lui que le partenariat entre le dio-cèse et l’Université Laval sera

bénéfique aux deux. «On croit beaucoup à l’interaction entre l’UL et l’Église. On peut s’apporter des richesses mutuelle-ment», a-t-il indiqué.

Une première dans le diocèse

Cette chaire est la première du Pro-gramme de chaires

de leadership en enseignement créé en mai 2011. Elle a été ren-due possible grâce à la contribu-tion de l’Œuvre du Grand Sémi-naire de Québec. Ce fonds appuie la formation des candidats aux ministères ordonnés et non or-donnés appelés à travailler dans l’activité ecclésiale.

Le montant alloué à l’UL est de 250 000$ et sera versé sur une période de cinq ans. Le comité de sélection fait des entrevues ce mois-ci pour trouver le professeur qui entrera en fonction dès janvier 2012.

Photo Marie-Anne DayéPour Jean-Jacques Guilbert, ancien président de l’Association des diplômés en théologie et en sciences religieuses, la nouvelle chaire attirera plus d’étudiants.

Classement Maclean’s

Laval se contente du 12e rang

Valérie Aubé[email protected]

Cité universitaire — Tandis que l’Université McGill conserve sa première place pour la septième année consécutive, l’UL se classe au 12e rang du classement 2011 des meilleures écoles de médecine du Canada du magazine Maclean’s.

«Ce n’est pas notre but d’être les meilleurs. Nous remplissons les

standards canadiens et américains et notre rôle social. C’est ce qui compte», a argumenté Pierre Le-blanc, directeur du département de médecine à l’Université Laval.

Ce classement, basé sur la qualité des étudiants, les facultés, la bibliothèque et le financement est proposé chaque année. L’UL s’y trouve toujours entre la dixième et la quatorzième position.

L’Université Laval, mauvaise?

«Du point de vue de la qualité, l’UL remplit les standards canadiens et améri-cains auxquels elle se soumet à chaque année. Même si on est douzième nous sommes comparables aux universités amé-ricaines sur tous les points de vue» a ren-chérit le directeur de la faculté. Il ajoute cependant que l’Université pourrait en faire davan-tage, notamment au niveau de l’ex-position médiatique à ces concours.

«L’Université ne met pas en valeur l’institution. Elle devrait peut-être mieux monter les dos-siers. C’est une game de concours. L’Université Laval est moins por-tée que les universités américaines à s’inscrire à ce genre de recon-naissance. Il y en a qui travaillent fort pour que les professeurs appli-quent, mais à la fin ils ne soumettent

pas leurs candidatures. Donc ça ne veut pas dire que nous ne sommes pas bons», a-t-il développé.

Du côté de certains étudiants, l’opinion diverge sur le sujet. «L’Université Laval devrait attirer plus de chercheurs de notoriété in-ternationale. C’est cela qui fait la qualité de l’enseignement à la Fa-culté de médecine. Il y en a déjà, mais pas assez. Il faut aller chercher davantage de spécialistes de haut ni-veau dans l’enseignement clinique en médecine», a soulevé Michel A. Foster étudiant postdoctoral.

«Pourtant, la Faculté est bien adaptée et il y a de bons programmes, mais il y a toujours place à l’amé-lioration. Les meilleurs étudiants choisissent McGill car après leurs études ils sont mieux co-tés et ont de meilleures références à cause de la qualité supérieure de leur enseignement», a ajouté Michel A. Foster.

McGill sur un piédestalSelon l’article de Macleans’s,

à l’Université McGill, il y a davan-tage de récompenses nationales que partout ailleurs. L’université mon-tréalaise se distingue également de par la distribution de la majorité de ses budgets qui vont à des bourses étudiantes.

«Tout est plus gros à McGill. Autant les activités de recherches, que le nombre de professeurs. Ils ont également plus de nomina-tions», a comparé M. Leblanc.

Photo Ali DostieMalgré la première place de McGill, les intervenants lavallois sont satisfaits

du classement de l’Université.

«Les meilleurs étudiants

choisissent McGill car après leurs études ils

sont mieux cotés»

Page 3: L'Exemplaire Vol. XX No.6

UNIVERSITÉ 3L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 2 NOVEMBRE 2011

Avenir des universités québécoises

Nouveaux problèmes en vueAndréanne [email protected]

Cité universitaire — Avec une augmentation de la popula-tion universitaire et un manque de financement de la re-cherche, certains intervenants dans le domaine de l’éduca-tion craignent de nouveaux problèmes dans les universités.

Le ministère de l’Éduca-tion, des Loisirs et du Sport (MELS) prévoit une hausse

de 5 % de la population universi-taire au Québec pour les cinq pro-chaines années. Cela représente pour l’Université Laval 2500 étu-diants de plus.

Augmentation du nombre d’étudiants

Ces chiffres pourraient avoir de grands impacts, comme le dé-plore France Picard, professeure au département des fondements et pratiques en éducation de l’Uni-versité Laval. «Il y a un nouvel enjeu en terme de nombre. Cela exige une nouvelle manière de présenter et de transmettre les connaissances.»

Max Roy, président de la Fé-dération québécoise des profes-seures et professeurs d’université, est du même avis: «Ce qui fait la qualité de l’enseignement, c’est justement cette possible relation entre l’enseignant et l’étudiant».

M. Roy a ajouté que le manque de ressources matérielles et finan-cières influence aussi la qualité de l’enseignement. «Les enseignants ne peuvent pas multiplier leurs tâches à l’infini pour combler le manque, a-t-il affirmé. Ils vont craquer.»

Même son de cloche du côté du Syndicat des chargées et char-gés de cours de l’UL. «Les ensei-gnants doivent maintenant être disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ce qui est impensable», s’exclame Mireille Boisvert, vice-présidente aux relations de travail.

Le vice-recteur aux études et aux activités internationales de l’Université Laval, Bernard Gar-nier, ne voit pas d’autre solution. «Le financement des universités est proportionnel à l’effectif étudiant et c’est la seule façon qui compte pour se financer», a-t-il avancé.

Le MELS ne considère pas que cette augmentation soit

problématique. «C’est dans la mis-sion du gouvernement de favoriser l’accès de la formation universi-taire au plus grand nombre de gens possible.»

Le MELS s’attend à ce que les universités «consacrent les efforts nécessaires pour maintenir un bon niveau d’enseignement», car elles fonctionnent comme des «entités autonomes» au Québec.

Manque de financement pour la recherche

France Picard croit qu’un autre des enjeux majeurs dans l’enseignement universitaire est le manque de subventions pour la re-cherche. «Le financement est rare, a déploré Mme Picard. Une fois la subvention obtenue, il y a une pres-sion de la part du gouvernement pour que les chercheurs trans-fert leurs données de recherche et prouvent leur raison d’être.»

Selon Max Roy, le problème est d’autant plus important de-puis que «la recherche publique est passée d’une vocation scienti-fique à une vocation économique en passant aux mains du Ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Expor-tation. Il faut être extrêmement vigilant, s’est-il alarmé».

Max Roy est également d’avis que les nouveaux enjeux peuvent décourager la relève professorale. «Ils deviennent des entrepreneurs à la recherche de subventions. Je comprends les jeunes au docto-rat qui refusent d’embrasser la carrière universitaire.»

Ces nouveaux enjeux auraient donc un impact sur la relève pro-fessorale. «Les gens ont main-tenant un intérêt mitigé envers l’enseignement universitaire», a déclaré Isabelle Skakni, candi-date au doctorat en administra-

tion et évaluation en éducation à l’Université Laval.

Promesses du gouvernementPour régler le problème, le

MELS prévoit injecter 850M$ d’ici 2017. Sur cette somme, 20 % à 50 % serait consacré pour améliorer la qualité de l’enseignement.

Bernard Garnier croit cepen-dant qu’il faut rester prudent face à ces promesses. «On doit toutefois en voir la couleur avant de célébrer. Tant que l’argent n’est pas là, elle n’est pas là!»

Photo Andréanne PlanteAvec les problèmes actuels dans les universitées

québécoises, la charge de travail des professeurs est élevée.

Diagnostic du délirium chez les aînés

Laval réalise une percée uniqueStéphanie [email protected]

Cité universitaire — L’équipe de chercheurs du programme RADAR de l’Université Laval travaille sur un outil d’évalua-tion unique au monde qui permettra aux infirmières de dé-tecter rapidement le délirium chez les aînés.

C’est l’idée qu’a avancé le chercheur principal du programme RADAR,

Philippe Voyer, au sujet de ce nou-vel outil d’évaluation, actuellement en deuxième phase d’essai. «Le projet est unique, aucune autre

formule n’avait les mêmes carac-téristiques, pas même en langue anglaise», a-t-il affirmé.

L’équipe de chercheurs a reçu une subvention de 450 000 $ pour mener à terme le projet amorcé il y

a quatre ans et qui se trouve mainte-nant à la mi-chemin de son proces-sus d’évaluation. «Si tout va bien, il est prévu que le programme soit intégré dans tous les hôpitaux vers 2013-2014», a avancé M. Voyer.

Une solution simpleLe délirium est un état confu-

sionnel aigu, caractérisé par une perturbation de la conscience as-sociée à une capacité réduite de fixer son attention ou de la porter sur autre chose. Cette perturbation a tendance à s’installer en un court laps de temps et tend à fluctuer au cours de la journée.

La création du programme RADAR a pour objectif principal de simplifier et de faciliter la tâche des infirmières. En fait, RADAR est une grille d’observation en cinq points des signes cliniques pour re-pérer les symptômes de délirium. Une bonne compréhension du dia-gnostic de délirium permet alors d’effectuer rapidement une prise en charge appropriée. La signification de l’acronyme RADAR (Repérage,

Action, Délirium Au cours de la Routine) prend ainsi tout son sens.

«Les infirmières n’ont pas un fardeau supplémentaire sur leurs épaules étant donné le naturel de la démarche RADAR et l’importance de procéder à ces vérifications chez les patients âgés» a souligné M. Voyer.

À ses yeux, le principal atout de l’outil est sa commodité. «Il existe présentement une douzaine d’outils qui permettent de détec-ter le délirium avec des temps de réponses allant de cinq à vingt-cinq minutes alors que la méthode RADAR nécessite moins de 20 secondes» a expliqué, M. Voyer.

L’infirmière du Centre hospi-talier affilié universitaire de Qué-bec, Nadia Lamoureux, considère que l’outil facilite la détection des signes cliniques associés au dé-lirium. «Nous sommes plus vigi-lantes grâce au RADAR». Le pro-gramme ne complexifie pas la tâche des infirmières, selon Mme Lamou-

reux. «Il faut poser cinq questions, a-t-elle expliqué. Mais je ne peux pas dire que ça alourdit notre tra-vail».

Un problème importantUn projet semblable au Centre

universitaire de santé McGill (CUSM) a obtenu une subvention de 300 000$ du ministre de la San-té Yves Bolduc au mois de juin.

D’après Mme Nadine La-rente, directrice associée de la division de gériatrie du CUSM, «une rencontre aura lieu dans les prochaines semaines avec les cher-cheurs de l’Université Laval pour discuter de nos projets respectifs», a-t-elle indiqué.

Les études démontrent qu’une hospitalisation non adaptée peut rapidement conduire la personne âgée à un délirium dans 20% à 50 % des cas. 10% à 15% des patients âgés hospitalisés présentent un dé-lirium et jusqu’à 30 % de plus mani-festent des symptômes de délirium pendant leur séjour à l’hôpital.

Photo Ali DostieLa grille d’observation RADAR pourra permettre de

réduire à quelques secondes le diagnostic d’un délirium.

Page 4: L'Exemplaire Vol. XX No.6

OPINION4 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 2 NOVEMBRE 2011

La Tunisie continue d’ouvrir le bal. Après avoir été le premier pays du «Printemps Arabe» à renverser son dictateur, en janvier dernier, elle

vient maintenant d’organiser les premières élections démocratiques de la région, en élisant sa première Assemblée constituante. De tous côtés, on a d’abord salué cet événement historique, avant de laisser re-tomber son enthousiasme à la vue des résultats.

Et pour cause, le scénario tant redouté s’est réa-lisé: le parti islamiste Ennahda en est sorti vainqueur. Cependant, la situation n’est en rien aussi catastro-phique que l’on veut bien nous le faire croire.

Le peuple tunisien n’est pas né de la dernière pluie. S’il s’agit bien présentement d’une démocra-tie en phase de construction après des décennies de dictature, les Tunisiens sont attachés depuis longtemps déjà à de nom-breux fondements démocratiques.

Le leader d’Ennahda, Rachid Ghan-nouchi, ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Il n’a eu de cesse durant la campagne de répéter qu’il n’est pas question d’obliger les femmes à porter le voile, ni d’empê-cher les gens de consommer de l’alcool. Encore moins d’appliquer, la charia, la loi islamique. M. Ghannouchi assure que son parti s’inscrit dans la mouvance d’un islamisme modéré, à la turque. Alors, pourquoi ne pas lui accorder le bénéfice du doute ?

En effet, il y a islamisme et islamisme. Il faut se garder des raccourcis réducteurs dans lesquels peuvent parfois tomber certains médias occidentaux et qui conduisent à des contresens. Non, un musul-man n’est pas forcément islamiste, tout comme un islamiste n’est pas synonyme d’intégriste fanatique et terroriste. Cette vision caricaturale des choses a d’ailleurs fait le jeu pendant des décennies des dicta-teurs arabes, qui agitaient le spectre de la prétendue menace islamiste comme justification de leur autori-tarisme.

En résumé, l’accord proposé aux dirigeants occi-dentaux par le Ben Ali tunisien, le Kadhafi libyen et autres, était simple: «fermez les yeux sur nos atteintes

aux droits de l’Homme et en échange on écrasera les islamistes». Si l’on ajoute à cela les intérêts pétro-liers que peuvent avoir les pays occidentaux dans la région, on comprend mieux pourquoi ceux dont on salue la chute aujourd’hui, étaient les partenaires privilégiés d’hier.

Dans ces circonstances, il ne faut pas s’étonner que les islamistes aient le vent en poupe dans les pays arabes présentement. En Tunisie, Ennahda jouit notamment de son statut d’ex-martyr, puisque ses mi-litants persécutés avaient tous pour la plupart connu les geôles de Ben Ali ou s’étaient exilés à l’étranger. Le peuple a donc globalement confiance en eux dans la mesure où il considère que leur ligne de conduite face au régime policier de l’ex-dictateur a toujours

été claire et constante: ils ont toujours été en opposition.

En outre, s’il existe des chrétiens démocrates, pourquoi islamisme et démo-cratie ne pourraient-ils pas se conjuguer? Le modèle turc dont dit s’inspirer Enna-hda est éloquent à ce sujet. Si la Turquie d’Erdogan - le Premier ministre turc - est encore loin d’être exemplaire en tout point, elle prouve néanmoins qu’un parti islamiste modéré comme l’est l’AKP peut gouverner sans mettre en péril un État offi-ciellement laïc depuis 1924.

Il ne s’agit pas ici de défendre Ennahda dont on ne peut pas encore garantir les intentions. Il va de soi que les Tunisiens vont devoir rester vigilants et s’as-surer que les promesses de campagne ne s’envolent pas en fumée.

Toutefois, il faut reconnaître que les discours paternalistes occidentaux, qu’on a pu voir pulluler dernièrement, ont de quoi irriter. Ceux-ci consistent à faire la leçon aux Tunisiens: «attention à ne pas gâcher votre révolution». Quand précisément ils ne doivent cette révolution qu’à eux-mêmes! Après tout, c’est aussi ça l’apprentissage de la démocratie, le droit de choisir...

Rabéa Kabbaj [email protected]

Commentaire

Le référendum de la CADEUL d’il y a deux semaines est une vraie farce pour la démocratie universitaire.

En effet, seulement le tiers des étudiants de premier cycle de l’Université (plus de 33%) ont décidé de la position de tous les étudiants dans le dossier de la hausse des frais de scolarité. Ainsi, 66,8% des votants ont décidé que la CADEUL va être contre la hausse des frais de scolarité. Même si à première vue la démocratie semble avoir été respectée, la démarche de la CADEUL est digne d’une comédie de bas étage.

Tout d’abord, la question référendaire a été rédigée par la CA-DEUL. On peut fortement se questionner sur la neutralité de l’orga-nisme pour proposer une question référendaire sans biais. Comment un organisme qui affirme plusieurs mois avant le référendum qu’il est contre la hausse peut poser une question neutre ? Permettez-moi de fortement en douter.

Dans la même veine, la CADEUL a continué sa croisade de biais favorables à sa cause en nommant lui-même les membres du co-mité régissant le référendum. Plutôt que de se reposer sur un comité externe pour gérer cet important vote, la confédération a décidé de ne pas faire taire les futures critiques sur ce choix. Pourtant, elle pouvait consulter de beaux précédents historiques au Québec avec les réfé-rendums sur la souveraineté du Québec régis par un comité indépen-dant, le Directeur général des Élections du Québec.

De plus, malgré la création de deux comités représentant les deux options, je crois que les moyens étaient inégaux pour le camp du Oui à la hausse. Et oui, il fallait que je coure pour éviter les distri-buteurs de tracts du camp du Non sur le campus ou que je me cache les yeux pour éviter leurs affiches.

Pour ce qui est du comité pour la hausse, le seul argumentaire que j’ai reçu de leur part fut le courriel proposant leurs arguments. Comment un étudiant qui n’est pas très informé sur la situation peut prendre une décision éclairée ?

Finalement, la goutte d’eau qui fait déborder le vase de ce vaudeville, est que la CADEUL prendra ce vote pour imposer cette position et ses conséquences à tous les étudiants de baccalauréat et de certificat de l’Université. C’est uniquement le tiers des étudiants qui ont voté ! Quelle légitimité peut-elle avoir pour défendre cette position alors que près du deux tiers des étudiants ne se sont même pas exprimés sur le sujet ? C’est tout simplement une question de gros bon sens.

Malheureusement, cette triste farce politique continuera alors que certains défendront leurs propres intérêts au détriment de ceux des étudiants.

Érick Deschênes [email protected]

Le pari islamiste

Pourquoi islamisme et démocratie

ne pourraient-ils pas se

conjuguer?

L’équipe de L’ExEmplairEJournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la respon-sabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Baptiste Barbe (8942); Adjoint à l’éditeur: Mathieu Dessureault (8942); Rédactrice en chef / Secrétaire de rédaction: Rabéa Kabbaj (4513); Éditorialiste en chef: Guillaume Bergeron (8954); Maquettiste / Directrice de la photographie: Ali Dostie (8959); Caricaturiste: Ali Dostie (8959); Université: Mélissa Gouge, Érick Deschênes et Jonathan-Alexandre Minville (5224); Municipal, régional et gouvernemental: Sarah Pomar-Chiquette et Bérengère Capdequi (4513); Monde: Étienne Bouche (8954); Culture: Alexandra Fiset (8956); Sports: Steven Lafortune (8957).

Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Mario Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Couriel: [email protected]; Site Web: http://www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: À venir; Fil Twitter: lexemplaire

Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Ca-sault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pa-villon Pouliot, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.

La majorité ignorée

Page 5: L'Exemplaire Vol. XX No.6

QUÉBEC 5L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 2 NOVEMBRE 2011

E N B R E Faction socialePlus de visibilité

La Semaine de visibilité de l’action communautaire

autonome a été lancée le 25 octobre dernier, au bar-coop L’Agitée. Cet événement, or-ganisé par Le ROC 03, qui ras-semble des groupes sociaux de Québec, Portneuf et Charlevoix. Yanick Bérard, responsable des communications du ROC 03 précise que la campagne promo-tionnelle de cette année a été un peu plus choquante que d’habi-tude afin de confronter les gens à leurs préjugés. (C.S)

grippe saisonnièreVaccination

Depuis samedi dernier, les citoyens de la ville de Qué-

bec peuvent se faire vacciner contre la grippe saisonnière. Le vaccin est gratuit pour les personnes âgées de 60 ans et plus, les jeunes enfants âgés entre 6 et 23 mois, les femmes enceintes qui sont à leur 2e ou 3e trimestre de grossesse ainsi que les personnes atteintes de certaines maladies chroniques. Toutes autres personnes qui dé-sirent obtenir le vaccin doivent débourser 20$. (S.P.C)

immigrationAnglicisation

Le Mouvement Québec fran-çais a mis en garde les ré-

gions contre l’anglicisation ar-borescente de Montréal. Selon Mario Beaulieu, président du Mouvement, l’Estrie en «subirait déjà les conséquences». Selon lui, cette anglicisation se reflète-rait sur l’immigration en région et favoriserait le déplacement de la main-d’œuvre spécialisée vers les grands centres. (G.T.D)

OCCUPONS QUEBECImpacts

contestés

Les indignés de Québec oc-cupent le jardin de Saint-

Roch depuis maintenant 19 jours. Pour Rui Castro, profes-seur d’économie à l’Université de Montréal, ces mouvements auront plus ou moins d’im-pact puisque «les manifestants n’offrent pas de propositions cohérentes ou logiques pour résoudre les problèmes». Pour Guy Wera, le déroulement d’un tel événement à Québec est plus que justifié. «On trouve ici les mêmes problèmes que partout où il y a des démocraties repré-sentatives», a-t-il affirmé. (C.L)

Andrée-Anne Lévesque Aubéandré[email protected]

Mélissa [email protected]

Québec — Alors que la tournée de consultations pu-bliques sur le Plan Nord touche à sa fin, les intentions du gouvernement sont mises en doute par certains environ-nementalistes.

Consultations publiques sur le Plan Nord

Intentions mises en doute

«C’est dommage parce que c’est une source de

confusion et de cynisme pour les gens», s’est indigné Christian Si-mard, directeur général de Nature Québec, lorsque questionné sur le sujet.

«Les gens font plus ou moins confiance au gouvernement dans sa capacité de gérer un plan pour le Nord du Québec qui soit dans l’intérêt des Québécois», a-t-il ajouté.

Le gouvernement du Qué-bec s’engage à «consacrer 50 % de la superficie du territoire du Plan Nord à la protection de l’en-vironnement, au maintien de la biodiversité, à la mise en valeur du patrimoine naturel et à divers types de développement qui ne font pas appel à des activités in-dustrielles», tel que mentionné sur le portail du gouvernement.

Toutefois, le document de consultation rendu public par le Ministère du Développement du-rable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), montre qu’il y aura seulement 12 % d’aires pro-tégées sur le Plan Nord. Le 38 % restant constituera une «réserve de terre de capitale nature.»

Le statut de réserve signifie que, dans les terres protégées, les activités industrielles seront interdites. Cependant, il sera pos-sible d’y effectuer des activités d’acquisition de connaissances géoscientifiques et d’exploration minière. Cela préoccupe les éco-logistes, puisqu’une exploration minière ne se fait pas sans intérêt.

«L’absence de consultation sur l’ensemble du Plan Nord, c’est quelque chose qui est frappant, alors que ça concerne tous les Québécois», a avancé M.Simard. «[Ce sont eux] qui devront payer pour les routes, les aéroports, les tarifs préférentiels d’électricité et qui devront aussi accepter les

conséquences environnemen-tales du Plan», a conclu M. Si-mard. Les environnementalistes réclament des consultations plus larges et plus approfondies sur les redevances minières, les coûts d’investissement et les consé-quences environnementales.

La décision est éminemment politique, selon Ugo Lapointe, cofondateur de la Coalition Qué-bec Meilleure Mine, qui a pour mission d’engager le Québec dans une réforme sur l’exploita-tion des ressources minérales.

Il déplore notamment un par-ti-pris en faveur des industries. Pour lui, le but ultime du gouver-nement était de faire ressortir les voix industrielles et de prouver qu’ils ont fait des consultations. M. Lapointe aurait donc souhaité la création d’une commission in-dépendante et non partisane pour plus de transparence et de démo-cratie.

De son côté, Patrick Beauchesne, directeur du patri-moine écologique et des parcs, a expliqué que le but des consul-tations est de connaître l’opinion des citoyens.

«Les gens ne sont pas inté-ressés à ce qu’on détruise leur territoire. Ils veulent plutôt qu’on trouve un moyen pour créer le développement économique et de conserver un environnement de qualité.» Il a ajouté que «notre seul objectif est d’apporter des propositions des Québécois au gouvernement pour qu’il par-vienne à protéger 50% du terri-toire».

La dernière des 13 consulta-tions publiques sur le Plan Nord se tiendra le 2 novembre prochain à Matagami. Un rapport constitué des propositions ressorties de la tournée sera déposé et rendu pu-blic pour qu’ensuite le gouver-nement puisse procéder au dépôt d’un projet de loi.

Stratégie d’économie d’eau potable

Consommer autrement

Sarah [email protected]

Québec – Alors que le ministère des Affaires municipales, Régions et Occupation du territoire (Mamrot) continue de vouloir réduire la consommation d’eau potable de 20% d’ici à 2017, les AmiEs de la Terre jugent insuffisantes les me-sures misent en place.

Lancée en mars 2011 par le Mamrot, la Stratégie québé-coise d’économie d’eau po-

table vise à réduire non seulement la consommation d’eau moyenne par personne d’ici 2017, mais aussi les pertes d’eau par des fuites dans les réseaux d’aqueducs. Cela per-mettra d’économiser 2 milliards $ sur 20 ans.

Pour Dominique Bernier, res-ponsable du dossier sur l’eau à l’organisation environnementale Les AmiEs de la Terre, «C ’est trop peu, trop tard. Ça fait des années qu’ils auraient dû s’impliquer.»

De plus, bien qu’elle recon-naisse les efforts du gouvernement dans l’économie de l’eau potable, Mme Bernier considère également que le Mamrot «devrait mettre plus de pression sur les grandes indus-tries au lieu de se concentrer prin-cipalement sur les citoyens et les petites entreprises»

«La mise en œuvre de la straté-gie sera bénéfique pour les généra-tions futures, mais elle nécessitera des efforts de la part des citoyens, industries, commerces et institu-tions à la fois», a souligné pour sa part Laurent Lessard, ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire.

Cinq mesures ont été propo-sées par le gouvernement qué-bécois pour permettre aux mu-nicipalités d’achever les buts de la stratégie. L’une d’entre-elles consiste en un document d’analyse pour mieux évaluer la consomma-tion par quartier et bâtiments.

En avril 2012, ils devront rendre un bilan sur les avance-ments. Si les objectifs ne sont pas atteints, le gouvernement sera plus

sévère avec l’introduction d’une tarification en 2017 ainsi que l’im-plantation de compteurs d’eau.

Les municipalités s’impliquent

Du côté des municipalités, la stratégie gouvernementale semble pour le moment bien s’implanter. Atteindre les objectifs en 2017 est tout à fait envisageable selon Christian Tremblay, ingénieur à la Ville de Québec. «Nous travaillons sur la recherche des fuites et l’ins-tallation des compteurs d’eau dans les commerces.»

Malgré le long processus et la mise en place de deux règlements à court terme, l’ingénieur exprime sa satisfaction envers la politique de la ville qui suit l’exemple de la po-litique national de l’eau. «Il s’agit d’une bonne politique. Elle existe depuis 2002, mais la Ville de Qué-bec a déjà fait des efforts avant et continue à les faire. Nous ne man-quons pas de travail.»

Règles en placeLa consommation d’eau po-

table fait déjà l’objet d’une règle-mentation à Québec. Jacques Per-ron, du service de communication de la Ville de Québec, affirme que les citoyens sont informés sur ces règlements et qu’ils peuvent les consulter facilement sur le site Web de la Ville. De plus, M. Perron ajoute que des patrouilles à vélos sont effectuées depuis 2005 dans le but de sensibiliser les citoyens et pour intervenir en cas d’infraction.

Ces patrouilleurs émettent un avertissement dans le cas d’une pre-mière offense et effectuent un suivi. Si la personne concernée récidive, elle reçoit une contravention. Ainsi, en 2010, 435 avertissements et 65 contraventions ont été émis.

Photo Ali DostieLe gouvernement souhaite économiser deux milliards de dollars sur 20 ans.

Page 6: L'Exemplaire Vol. XX No.6

6 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 2 NOVEMBRE 2011QUÉBECManque de structures d’accueil pour les itinérants

Le gouvernement libéral est de nouveau pointé du doigt

Marie-Claude [email protected]

Québec — «Pour le gouvernement, les itinérants ne sont pas une clientèle payante. Ils sont une sous-couche ignorée de la société.»

C’est ainsi que Martin Payeur, directeur gé-néral de la Maison Re-

vivre à Québec explique le manque de ressources des différents centres d’aide et d’hébergement destinés aux personnes sans domicile fixe.

De même, Frédérick Keck, coordonnateur du Regroupement pour l’aide aux itinérants et itiné-rantes de Québec (RAIIQ), déplore la situation limite que vivent les itinérants de la Capitale, où juste une centaine de lits de dépannage sont actuellement offerts. À l’arri-vée de la saison froide, les héber-gements sont bondés, alors que le nombre d’itinérants ne cesse de croître. Pour M. Keck, il faut agir vite car la situation ne tend pas à s’améliorer.

À Montréal, malgré les 600 lits disponibles, les effectifs ne sont pas suffisants. La directrice générale de la Maison du Père, France Desjardins, croit que le

manque se fera surtout sentir à long terme. «La part du gouvernement n’est pas énorme et les besoins sont grandissants. On doit alors se tourner vers le soutien privé». À la Maison du Père, 70 % du finan-cement provient du privé, contre 30 % du gouvernement.

Manque d’aide gouvernementale

Depuis 1999, la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itiné-rance (SPLI), appliquée par le Mi-nistère des Ressources humaines à Ottawa, soutient les organismes québécois en déboursant 18 mil-lions de dollars par année.

Toutefois, selon le mémoire déposé au Comité permanent des finances de la Chambre des Com-munes par le Réseau solidarité iti-nérance du Québec (RSIQ) en août dernier, ce montant devrait franchir les 50 millions pour l’ensemble de la province afin de répondre aux besoins des itinérants.

Toujours dans le même mé-moire, on signale que l’enveloppe annuelle s’élève à 2,3M$ pour la ville de Québec, alors même qu’on estime ses besoins minimaux à 6,5M$ par année.

Un développement partielFrédérick Keck s’inquiète. «La

Ville de Québec a présentement un grand plan de développement. [On ignore toutefois] où est la place des démunis et des fragilisés?» Il ex-plique que ces développements ne doivent pas seulement favoriser les plus riches avec, par exemple, la construction de condos luxueux. Il faut aussi se préoccuper du manque de logements à prix modiques.

France Desjardins est du même avis. Elle insiste sur l’im-portance d’avoir des logements abordables. «Avec un chèque d’aide sociale à 575 $ ou avec le salaire minimum, on peut à peine payer un loyer», a-t-elle évoqué.

Conscientiser la populationBien que le manque de res-

sources soit une contrainte d’en-vergure pour les organismes, l’in-tolérance de la population à l’égard des itinérants est problématique. «Il

y a une forme d’intolérance face aux sans-abris. Les gens ont par-fois peur et portent plainte pour flâ-nage» a expliqué M. Keck.

Il cite aussi en exemple «le travail des policiers qui donnent aux itinérants des amendes qu’ils ne pourront pas payer». Selon lui, c’est l’ensemble de la population qui doit apprendre à être plus com-préhensif envers les itinérants.

Pierre Côté, président et fonda-teur de l’indice relatif au bonheur, s’est plongé pendant deux mois dans la pauvreté pour la série do-cumentaire «Naufragés des villes». Il a pu renconter des gens démunis luttant pour s’en sortir. Il explique que «la majorité ne veut pas être dans cette situation-là. Contraire-ment à ce que bien des gens pen-sent, ils ne vivent pas une vie de pacha avec leurs chèques de B.S.»

Courtoisie Maison RevivreLes organisations d’aide aux itinérants dénonce

un manque de ressources criant de la part du gouvernement

Production laitière

Quotas laitiers nécessaires ?Anthony [email protected]

Québec — «Ceux qui veulent que le quota laitier change, ce sont les transformateurs. Si le prix du lait baisse, ce sont les entreprises de transformation qui vont faire plus d’argent.»

C’est ce que considère Marcel Béland, pro-ducteur de lait depuis

30 ans. Les producteurs laitiers font partie intégrante d’un marché

contrôlé. Dans le marché actuel, la production de lait est réglemen-tée par un système de gestion de l’offre. Des quotas de production sont vendus aux propriétaires de

fermes laitières. Ceux-ci assurent que leur production sera écoulée sur le marché canadien.

Le quota de mise en marché est une réglementation relative-ment complexe. «Pour gérer la production, il faut toujours que celle-ci soit égale à la demande», a souligné Chantal Paul, chef des communications de la Commission canadienne du lait.

Ainsi, les producteurs sont as-surés que leur production trouvera preneur sur le marché canadien. «Avec une production qui est déjà vendue, tu assures au producteur d’avoir un chèque de paie», a spé-cifié François Dumontier, porte-parole de la Fédération des pro-ducteurs de lait du Québec. Le prix cible du litre de lait est établi en prenant compte des coûts de pro-duction du lait.

Un marché intérieur contrôlé égale par la même occasion une importation réglementée. Les

produits laitiers au Canada pro-viennent de producteurs de lait du pays. «On protège nos marchés, mais on n’embarrasse pas le mar-ché des autres, a mentionné Marcel Béland. L’importation de produits du lait inclurait aussi des produits transformés. Les transformateurs n’ont pas intérêt à ce que des com-pagnies étrangères vendent leurs produits au Québec, puisqu’ils ont le monopole actuellement.»

Le système de quotas contrôle l’offre en fonction de la demande. Le gouvernement fédéral de Ste-phan Harper adopte généralement une économie de droite. C’est-à-dire un système dont le contrôle s’établit par la force du marché, à la faveur de l’entreprise privée.

Pourtant, jusqu’à aujourd’hui, les conservateurs n’ont pas tenté de modifier cette réglementation. «Il y a un coût à démanteler. Si on laisse tomber le marché réglementé, les producteurs deviennent éligibles aux subventions gouvernemen-

tales. Pour l’instant, ça ne coûte rien à l’État. Le système fonctionne tout seul», a soutenu Daniel-Mer-cier Gouin, directeur au Départe-ment d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l’Université Laval.

Cependant, la réglementation du marché présente certaines la-cunes. En effet, les prix du quota de lait sont relativement élevés, aux alentours de 25 000 $ par ki-logramme de matières grasses par jour, selon la Fédération des producteurs de lait du Québec, en 2010.

De plus, «il y a peu de disponi-bilités de quotas. Beaucoup de pro-ducteurs en voudraient, mais il n’y en a pas à vendre. On est peut-être en train de geler nos productions et d’instaurer un décalage com-paré aux autres pays», a observé M. Gouin. Il a ajouté que l’Orga-nisation mondiale du commerce n’a pas réussi à modifier le marché contrôlé du lait canadien.

Photo Ali DostieJusqu’à aujourd’hui, les conservateurs n’ont

pas tenté de modifier la réglementation laitière.

Page 7: L'Exemplaire Vol. XX No.6

CULTURE 7L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 2 NOVEMBRE 2011

E N B R E Fthéâtre

Les Treize jouent toujours

La troupe les Treizes présente son second spectacle de la

saison d’automne, La traverse., La pièce est écrite et mise en scène par la jeune auteure Co-rine Sévigny-Lévesque. Elle signe ainsi sa deuxième produc-tion. La traverse allie légendes et faits véridiques de la Seconde Guerre mondiale. En traversant le St-Laurent, les personnages sont hantés par des fantômes qui murmurent leurs désirs de l’au-delà. Lapièce sera présenté du 8 au 13 novembre, au Théâtre de poche du pavillon Maurice Pol-lack. (A.F.)

le cercle4 ans déjà

Le restaurant-bar spectacle le Cercle célèbrera son 4ième

anniversaire le 4 novembre dès 18h. L’institution de la Basse-Ville tiendra pour l’occasion un marché public où se rencon-treront musique, arts visuels et gastronomie. Bernard Adamus offrira une prestation spéciale de son spectacle Brun; tandis que les Maggoty Brats feront vibrer leur rock irlandais et fes-tif. Les différents commerces du Nouvo St-Roch offriront des repas copieux aux invités. (A.F.)

Monsieur Lazhar

En course pour les Oscars

Le film de Philippe Falardeau, Monsieur Lazhar, représen-

tera le Canada pour la cérémo-nie des Oscars. Il est dans la course pour l’Oscar du meilleur film langue étrangère. Il s’agit d’une adaptation d’une pièce de théâtre d’Évelyne de la Che-nelière. C’est notamment grâce aux thèmes qu’elle aborde - tels que le deuil, l’enseignement, la violence ou l’immigration - que cette oeuvre cinématographique s’est démarquée. (L.D.)

Ben et JarodUn duo explosifLe duo d’humoristes Ben et

Jarod ,bien connu suite à sa série télévisée à Super Écran et Canal D, présentera son pre-mier spectacle le dimanche 6 novembre à 20h à la salle Al-bert-Rousseau. Reconnus pour leurs personnages, Ben et Jarod incarneront notamment, pour leur jeune public québécois, le fameux couple Brigitte et Chris-tian. (E.D)

Raphaël [email protected]

Québec — De retour au Québec après une tournée in-tensive d’un mois aux États-Unis et au Canada anglais, Malajube foulera les planches de l’Impérial ce jeudi 3 novembre.

Malajube à l’Impérial

Renouer avec Québec

Pour Mathieu Cournoyer, bassiste du groupe, remon-ter sur la scène québécoise

après une série de spectacles à l’étranger, veut dire renouer avec un public qui les connaît et les apprécie. «Les salles sont plus remplies, le monde connaît vrai-ment tous les albums, donc c’est toujours plus le fun de jouer au Québec pour nous», a-t-il admis en entrevue téléphonique.

La récente tournée dans l’ouest du pays, et chez nos voi-sins du sud, aura toutefois été prolifique pour la formation ori-ginaire de Montréal. En un peu moins d’un mois, Malajube a ain-si donné 21 spectacles hors des frontières québécoises.

Éreintant à première vue, cet exercice s’avère néanmoins né-cessaire si un groupe veut réussir à l’extérieur du Québec, comme l’a souligné Mathieu Cournoyer. «Il faut sortir [du Québec] le plus possible, aller jouer aux mêmes places souvent, ne pas se faire oublier. Sinon, si tu y vas une fois aux quatre ans, c’est toujours à recommencer à zéro», a-t-il sou-tenu.

De ce fait, Malajube a multi-plié les spectacles sur les scènes de petits bars et clubs pendant ces quelques semaines. Tout un contraste si on se rappelle la pré-sence du groupe cet été à de grands festivals tels que le Festival d’Été

de Québec ou les Francofolies de Montréal. Heureusement, la formation a apprécié l’exercice. «Se retrouver parfois dans des petites salles de 100 places, ça te remet un peu à ta place, ça te fait prendre conscience que tout n’est pas gagné», a relativisé le bassiste.

Un spectacle sentiCe jeudi, à l’Impérial, le pu-

blic aura droit à un spectacle va-rié, où les membres de Malajube jongleront avec des titres prove-nant de leurs quatre albums.

Toutefois, ils évitent de défi-nir une liste précise de chansons à l’avance. « Ça va vraiment dé-pendre de comment on se sent une heure avant le show. C’est pas mal là que l’on décide de ce qu’on va jouer», a fait remar-quer Mathieu Cournoyer. «Par exemple, à Sherbrooke, la se-maine passée, on a joué des chan-sons qu’on n’avait pas jouées depuis six mois. C’est toujours le fun pour nous parce que ça nous donne un petit challenge de plus, un petit stress parce qu’on n’est pas toujours prêts à les jouer», a-t-il plaisanté.

En tout cas, Malajube devrait certainement jouer des pièces de son plus récent album La Ca-verne, bien reçu par la critique. La formation se produira en com-pagnie du groupe montréalais, The Besnard Lakes.

Courtoisie Joseph YarmushCe jeudi, le public aura droit à un spectacle varié, où les membres

de Malajube jongleront avec des titres provenant de leurs quatre albums.

Courtoisie Ben PhilippiAvec son 15e anniversaire et ses projets à venir, la Rotonde

assure ainsi à la danse contemporaine un développement continu à Québec.

Anthony Mélanson [email protected]

Québec — Le Centre chorégraphique contemporain de Qué-bec la Rotonde, qui célèbre ses 15 ans, est, de l’avis géné-ral, devenu un pilier du milieu en oeuvrant au développe-ment de la danse contemporaine dans la ville.

«C’est un secteur qui a pris beaucoup d’expansion de-

puis une quinzaine d’années.» Se-lon Hélène de Careful, conseillère au Conseil de la culture des régions de Québec et de Chaudière-Ap-palaches, il est possible de sentir une croissance pour la forme d’art depuis l’arrivée du centre.

Une expansion qui se fait res-sentir directement à la Rotonde se-lon Steve Huot, directeur général et artistique du Centre : «On est enthousiaste, on connait un essor soutenu. L’auditoire est continuel-lement grandissant», a t-il relaté. En effet, selon les données que M. Huot a recueillies, le taux d’occu-pation des spectacles de danse se maintient à une moyenne élevée de 82% depuis quelques années. De plus, une représentation sur deux serait à guichet fermé.

Rendre Québec attirantQuébec n’étant pas un grand

centre, il était auparavant diffi-cile de convaincre les danseurs de rester.

«Le pari qu’on s’était donné, c’était de réussir à garder nos dan-seurs à Québec, de développer une relève, que les chorégraphes enga-gent des danseurs d’ici et qu’il y ait moins de migration pour Mon-tréal», a souligné Harold Rhéaume, directeur général et artistique de la compagnie Le fils d’Adrien danse, de Québec. C’est effectivement chose faite.

De son côté, la danseuse Ariane Voineau a décidé de s’ins-taller dans la Vieille Capitale, «La Rotonde aide à développer un mar-ché et un public. Elle a soutenu les chorégraphes et les danseurs qui sont restés, sans oublier la relève». Katrine Patry, danseuse pour la Ro-tonde en 2009, explique que, «plus il y a de gens, plus il y a de studios, plus il y de chorégraphes et plus il y a de projets». Elle ajoute : «Tout le monde veut que ça marche, on se tient les coudes. La Rotonde a une bonne oreille pour nous. »

Viser encore plus hautSteve Huot présente la plus

grande programmation pour les 15 ans de la Rotonde, avec 11 spec-tacles. C’est seulement un début, «J’aimerais augmenter le nombre de spectacles à 12 ou 15, par année. Le rêve que j’ai c’est que Québec devienne une vraie plaque tour-nante de la circulation de la danse».

Ce milieu doit par contre se concentrer sur certains aspects pour assurer sa continuité. Steve Huot et Hélène de Careful s’en-tendent pour dire qu’«une maison de la danse», qui occuperait la ma-jorité de l’immeuble où se trouve actuellement La Rotonde, permet-trait une meilleure expansion.«Il y aurait plus de studios disponibles pour la formation, la création et les répétitions.» Avec son 15e an-niversaire et ses projets à venir, la Rotonde assure ainsi à la danse contemporaine un développement continu à Québec.

Danse contemporaine

La Rotonde fête ses 15 ans

Page 8: L'Exemplaire Vol. XX No.6

SPORTS8 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 2 NOVEMBRE 2011

E N B R E Ffootball R&O1 000 verges

pour Lévesque

L’équipe de football du Rouge et Or terminait sa

saison régulière avec un gain de 37 à 15 contre les Gaiters de Bishop’s. Dans la victoire, le porteur de ballon Sébastien Lévesque a obtenu 128 verges et marqué deux touchés au pre-mier quart. Ainsi, il termine la saison avec 1 059 verges, une première dans l’histoire de la formation lavalloise. L’ancienne marque datant de 2004 était de 999 verges et elle appartenait à Jeronimo Huerta-Flores. (S.L.)

volleyball féminin

Défaite en quatre manches

À son premier match de la saison, l’équipe féminine

de volleyball a baissé pavillon en trois manches contre les Martlets de McGill vendredi dernier. Elle a perdu en quatre manches de 25-22, 15-25, 25-17 et 25-22. Dans la défaite, Ève Thibault, Esther Gilbert et Valérie Lemay ont réussi neuf attaques marquantes. La troupe d’Alain Pelletier disputera ses deux prochains matchs à McGill le 4 novembre et à Sherbrooke le lendemain. (S.L.)

rugby fémininLes Lavalloises championnes

Tirant de l’arrière 12 à 3 à la mi-temps, le R&O a ex-

plosé en deuxième demie, mar-quant 40 points, pour disposer des Stingers de Concordia par le pointage de 43-27. Les proté-gées de Bill McNeil ont rempor-té un 5e titre de saison régulière en sept ans d’existence. Elles ont par le fait même leurs billets pour le Championnat du Sport inter-universitaire canadien qui se tiendra du 3 au novembre prochain à l’Université de Trent à Peterborough. (S.L.)

kebs de QuébecDeux victoires

Les Kebs de Québec ont amorcé leur saison en re-

cevant les Miracles de Monc-ton samedi et le Power d’Os-hawa dimanche, au PEPS. Les hommes de Robert Spon ont sa-vouré deux victoires au compte de 102-97 ainsi que 104-101. Le garde Tommy Mitchell a été le meilleur des siens lors de ces deux rencontres, récoltant un to-tal de 41 points. (S.L.)

Volleyball masculin du R&O

Fin d’un parcours exemplaireMarie-Claude [email protected]

Cité universitaire — Après un parcours hors du commun avec la formation Lavalloise, la saison 2011-2012 de volley-ball soulignera les derniers matches de l’attaquant-rece-veur Karl De Grandpré au sein du Rouge & Or.

Ce sont les victoires et les ré-compenses qui ont marqué les quatre dernières années

du jeune joueur de 25 ans avec le Rouge & Or. Entre les saisons de 2008-2009 et de 2010-2011, aucun match n’a échappé à l’équipe du pilote Pascal Clément.

M. Clément n’a d’ailleurs que de bons commentaires envers le senior du groupe. «Karl est un attaquant-receveur de grande ex-

périence. Il a beaucoup de vécu et a participé à des championnats d’importance. C’est le meilleur au Canada dans sa catégorie», a-t-il précisé.

Un joueur récompenséLes dernières années ont été

remplies d’honneurs pour le jeune athlète. Il a en effet été nommé «joueur par excellence» pour une deuxième année consécutive en fé-vrier dernier par le Réseau du sport

étudiant du Québec et «athlète de l’année» du circuit universitaire québécois lors du Gala d’excel-lence annuel de Volleyball Québec.

«C’est l’fun, ça me prouve que tous les efforts et les compro-mis que j’ai faits pour le sport ont rapporté. Pour les pratiques, j’ai souvent sacrifié du temps avec ma famille, mes amis ou ma copine», a avoué le joueur du R&O.

Ses grandes habiletés sur le terrain lui ont même valu une place dans l’équipe canadienne des Jeux universitaires mondiaux de volleyball en Chine, l’été dernier. Tout cela, en plus d’être au sein de l’équipe nationale masculine se-nior B/FISU de Volleyball Canada où seulement les meilleurs joueurs universitaires sont admis.

De mère en filsC’est la mère du volleyeur qui

lui a donné le goût du sport. «Elle jouait dans une ligue récréative à Sorel quand j’étais plus jeune. J’ai intégré la ligue en tant que rempla-çant et par la suite tout a commencé plus sérieusement à mon entrée à l’école secondaire Jean-Nicolet», se souvient-il.

Bien que le volleyball ne soit pas un sport facile lorsqu’on dé-bute, pour Karl De Grandpré, il n’était pas question d’abandonner.

«C’est un beau sport, très technique. J’ai rapidement voulu devenir très bon», a-t-il avoué. Par

la suite, c’est avec les Titans du Cégep Limoilou, une équipe AA, qu’il a poursuivi sa passion avant d’intégrer l’équipe lavalloise en 2007.

Une dernière année décisiveÀ la fin de sa cinquième et der-

nière saison avec le Rouge & Or, Karl De Grandpré a confié qu’il devra prendre la décision de pour-suivre ou pas sa carrière de vol-leyeur.

«Après toutes ces années, je pense à passer à autre chose», a-t-il avoué. Bachelier en statistique et présentement au certificat en éco-nomie, le Lavallois pense à un ave-nir en assurance ou au gouverne-ment. Toutefois, l’idée d’aller jouer pour une équipe en Europe ou en Amérique du Sud occupe toujours son esprit.

Son entraîneur, Pascal Clé-ment, est clair sur le sujet : il a as-surément une place dans une équipe européenne. «Des attaquants-rece-veurs aussi puissants que lui, c’est très rare en Europe», a-t-il expli-qué. Peu importe sa décision, le volleyball demeurera toujours une partie importante de la vie du jeune athlète.

«Je me verrais être entraîneur adjoint. On dit souvent que les bons athlètes font de bons entraîneurs. Je ne crois pas que ce soit mon cas. Tout ce que je voudrais, ce serait transmettre mon savoir aux jeunes.»

Courtoisie Yan DoubletKarl de Grandpré termine sa cinquième

année au sein de l’équipe de volleyball du Rouge et Or.

Annie-Pier [email protected]

Québec — La formation féminine de soccer du Rouge & Or s’assure une place en séries éliminatoires en s’offrant un blanchissage de 8 à 0 contre les Gaiters de l’Université de Bishop’s.

«Compte tenu du poin-tage nul obtenu contre l’UQTR vendredi

dernier, il fallait absolument aller chercher cette partie afin de s’assu-rer une place dans les séries» ad-met l’entraîneur-chef du Rouge et Or, Helder Duarte.

La gardienne lavalloise, Ma-rie-Ève Desnoyers, nous pré-cise également que l’équipe était consciente qu’il s’agissait d’un match déterminant pour leur sai-son, en raison du verdict nul du match contre l’UQTR vendredi soir de la même fin de semaine.

«On savait ce qu’on devait faire aujourd’hui pour aller chercher la victoire. Nous étions concentrés et nous nous sommes imposés dès les premières minutes.»

Victoire convaincanteC’est la demie Caroline Mar-

cotte qui ouvre le bal dès la 4e mi-nute de jeu en marquant le premier but. Elle inscrira son deuxième filet un peu plus tard avant la mi-temps.

Cependant, il ne faudra pas attendre bien longtemps pour que l’attaquante Mélissande Guy se distingue en réalisant un tour du

chapeau. Elle marquera trois buts d’affilés dans le dernier quart d’heure, offrant ainsi une forte avance au Rouge & Or. Après plu-sieurs tentatives au but, la mar-queuse Marwa Chebbi contribuera également à cette victoire en mar-quant deux buts.

Les Lavalloises ont dominé le terrain en imposant leur rythme à leurs adversaires du début à la fin, terminant ainsi la première demie avec un cumulatif de sept buts. Le dernier point sera marqué au milieu de la deuxième moitié du match par le milieu de terrain Camille Ra-jotte, donnant une victoire de 8 à 0 pour le Rouge & Or.

Cette victoire facile permet également aux protégées d’Helder Duarte de demeurer au quatrième échelon du classement. Ce gain leur assure en même temps une

participation aux séries de fin de saison, qui auront lieu du 4 au 6 novembre.

«Malgré une fin de saison stressante en raison de résultats non escomptés, les filles se sont battues jusqu’à la fin de la saison régulière et elles devront continuer pour les prochaines parties qui se-ront de plus en plus importantes», conclut l’entraîneur-chef.

En levée de rideau, le onze Lavallois affrontera en demi-fi-nale du Réseau du sport étudiant du Québec les Carabins de l’Uni-versité de Montréal, vendredi soir. Advenant une victoire durant les séries du RSEQ, le Rouge et Or aura rendez-vous avec l’Univer-sité de McGill, qui accueillera le Championnat du Sport inter-uni-versitaire canadien, du 10 au 13 novembre prochain.

Blanchissage au soccer féminin

Le R&O s’assure une place en séries