l'exemplaire vol. xx no.9

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, , VOLUME XX NUMÉRO 9 LE MERCREDI 30 NOVEMBRE 2011 UNIVERSITÉ pissenlits russes Le latex de demain? Page 2 Les étudiants endettés plus que jamais Page 3 MONDE SYRIE Armée libre en marche Page 5 QUÉBEC PROJET DE LOI PHARMACIES Les médecins favorables Page 6 CULTURE mauves Afficher ses couleurs Page 7 L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval «N otre stationnement, c’est une propriété privée. Nos agents de sécurité s’assurent que les gens viennent pour fréquenter notre centre commercial. Quand on identifie clairement quelqu’un qui ne vient pas pour ça, des avis ver- baux sont faits, suivis d’avis écrits et éventuellement, on remorque», a expliqué Donald Larose, directeur de Place Ste-Foy, dont l’aire de stationnement est très sollicitée par les étudiants resquilleurs. Stationner à l’UL: trop cher La dizaine d’étudiants interro- gés par L’EXEMPLAIRE, qui usent ou qui ont déjà usé de ce strata- gème, sont tous du même avis: les coûts élevés du stationnement sur le campus lavallois les poussent à aller se stationner ailleurs. «À 14$ la fois, je serais vrai- ment folle de me stationner à l’UL, quand je peux le faire gratuitement à quelques minutes de marche!», a lancé Marilou Côté, étudiante au pavillon Félix-Antoine-Savard. La plupart des Lavallois interrogés ont également affirmé ne pas avoir de difficulté à s’y stationner sans se faire repérer après l’ouverture des magasins. Lorsque l’on compare aux autres universités, le coût du per- mis quotidien à l’Université Laval est d’ailleurs l’un des plus chers au Québec. Ainsi, tout comme c’est le cas à l’Université de Montréal, la place de stationnement est de 14$ à l’Université Laval, alors qu’elle ne se chiffre qu’à 11$ à l’UQÀM. McGill et l’UQTR proposent les places de stationnement les moins onéreuses à respectivement 6$ et 4$. Impacts sur la clientèle Du côté de l’épicerie Metro, on s’inquiète également de ce phé- nomène et des répercussions qu’il peut avoir sur la clientèle. «C’est négatif pour nous, il y a énormément de clients qui se plaignent de ne pas trouver de sta- tionnements. On perd des clients à cause de ça», s’est indignée la gérante, Marie Gignac. Elle a éva- lué à une dizaine par semaine le nombre de plaintes. «Et c’est sans compter les clients qui vont se plaindre direc- tement à mes employés et ceux qui rebroussent tout simplement chemin», a-t-elle renchéri. Une période achalandée À l’approche des Fêtes, le stratagème des étudiants est encore plus notable, d’après les commer- çants interrogés. «Chaque année, je dois mettre de la pression et demander la col- laboration du centre d’achats pour qu’il y ait un resserrement des me- sures de sécurité pendant cette pé- riode», a indiqué Mme Gignac. De la même manière, la direc- tion de Place de la Cité a confirmé cette tendance. «Vu notre nombre d’espaces de stationnement déjà restreint, ça nous enlève potentiel- lement un gros nombre de clients», a mentionné le directeur du centre commercial, Frédéric Michel, qui fait également appel à des agents de sécurité. Sophie Côté [email protected] Cité universitaire — Les responsables des centres com- merciaux voisins de l’Université Laval se disent agacés du nombre élevé de voitures d’étudiants dans leurs espaces de stationnement. Stationnement illégal des Lavallois dans les centres d’achats Commerçants agacés Coupe Vanier: fin de l’hégémonie lavalloise? Voir page 8 Sondage culturel L’Amérique a la cote Voir page 7 Photo Sarah Ennemoser Sondage sur la consommation culturelle

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L'Exemplaire Vol. XX No.9

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Page 1: L'Exemplaire Vol. XX No.9

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VOLUME XX NUMÉRO 9 LE MERCREDI 30 NOVEMBRE 2011

UNIVERSITÉ

pissenlits russes

Le latex de demain?

Page 2

Les étudiants endettés plus que jamais

Page 3

MONDE

SYRIE

Armée libre en marche

Page 5

QUÉBEC

PROJET DE LOI PHARMACIES

Les médecins favorables

Page 6

CULTURE

mauves

Afficher ses couleurs

Page 7

L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval

«Notre stationnement, c’est une propriété privée. Nos agents

de sécurité s’assurent que les gens viennent pour fréquenter notre centre commercial. Quand on identifie clairement quelqu’un qui ne vient pas pour ça, des avis ver-baux sont faits, suivis d’avis écrits et éventuellement, on remorque», a expliqué Donald Larose, directeur de Place Ste-Foy, dont l’aire de stationnement est très sollicitée par les étudiants resquilleurs.

Stationner à l’UL: trop cherLa dizaine d’étudiants interro-

gés par L’EXEMPLAIRE, qui usent ou qui ont déjà usé de ce strata-gème, sont tous du même avis: les coûts élevés du stationnement sur le campus lavallois les poussent à aller se stationner ailleurs.

«À 14$ la fois, je serais vrai-ment folle de me stationner à l’UL, quand je peux le faire gratuitement à quelques minutes de marche!», a lancé Marilou Côté, étudiante au pavillon Félix-Antoine-Savard. La plupart des Lavallois interrogés ont également affirmé ne pas avoir de difficulté à s’y stationner sans se faire repérer après l’ouverture des magasins.

Lorsque l’on compare aux autres universités, le coût du per-mis quotidien à l’Université Laval est d’ailleurs l’un des plus chers au Québec. Ainsi, tout comme c’est le cas à l’Université de Montréal, la place de stationnement est de 14$ à l’Université Laval, alors qu’elle ne se chiffre qu’à 11$ à l’UQÀM. McGill et l’UQTR proposent les places de stationnement les

moins onéreuses à respectivement 6$ et 4$.

Impacts sur la clientèleDu côté de l’épicerie Metro,

on s’inquiète également de ce phé-nomène et des répercussions qu’il peut avoir sur la clientèle.

«C’est négatif pour nous, il y a énormément de clients qui se plaignent de ne pas trouver de sta-tionnements. On perd des clients à cause de ça», s’est indignée la gérante, Marie Gignac. Elle a éva-lué à une dizaine par semaine le nombre de plaintes.

«Et c’est sans compter les clients qui vont se plaindre direc-tement à mes employés et ceux qui rebroussent tout simplement chemin», a-t-elle renchéri.

Une période achalandéeÀ l’approche des Fêtes, le

stratagème des étudiants est encore plus notable, d’après les commer-çants interrogés.

«Chaque année, je dois mettre de la pression et demander la col-laboration du centre d’achats pour qu’il y ait un resserrement des me-sures de sécurité pendant cette pé-riode», a indiqué Mme Gignac.

De la même manière, la direc-tion de Place de la Cité a confirmé cette tendance. «Vu notre nombre d’espaces de stationnement déjà restreint, ça nous enlève potentiel-lement un gros nombre de clients», a mentionné le directeur du centre commercial, Frédéric Michel, qui fait également appel à des agents de sécurité.

Sophie Côté[email protected]

Cité universitaire — Les responsables des centres com-merciaux voisins de l’Université Laval se disent agacés du nombre élevé de voitures d’étudiants dans leurs espaces de stationnement.

Stationnement illégal des Lavallois dans les centres d’achats

Commerçants agacés

Coupe Vanier: fin de l’hégémonie lavalloise?Voir page 8

Sondage culturel

L’Amérique a la cote

Voir page 7

Photo Sarah Ennemoser

Sondage sur la consommation culturelle

Page 2: L'Exemplaire Vol. XX No.9

UNIVERSITÉ2 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 30 NOVEMBRE 2011

E N B R E Fétudiants de la réforme à l’ul

Aucune inquiétude

Les enseignants de l’Universi-té Laval s’inquiètent peu de

l’arrivée, à l’automne 2012, de la première cohorte d’étudiants issus de la réforme de l’ensei-gnement secondaire. Les ensei-gnants collégiaux, qui ont ac-cueilli pour la première fois ces étudiants il y a deux ans, se sont d’ailleurs fait rassurants en sou-lignant que l’effet de la réforme était très diffus. (A-A.L.-A.)

sciences humainesÉchanges

numériques

Le Café numérique des arts, lettres et sciences humaines

du pavillon De Koninck propose un nouveau lieu d’échanges entre les professionnels du monde des nouvelles technologies nu-mériques, les chercheurs et les étudiants en sciences humaines. Organisé bimensuellement par le professeur du département de lit-térature, René Audet, le Café ras-semble tout ceux qui s’intéres-sent à l’apport des technologies dans la recherche en art, lettres et sciences humaines. (S.E.)

agricultureNouvelle

chaire à l’UL

Le recteur de l’UL, Denis Brière, a annoncé la semaine

dernière la création de la Chaire de leadership en enseignement de la mise en marché collective des produits agricoles. L’Union des producteurs agricoles et ses groupes spécialisés ont permis la création de la chaire de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation grâce à un fi-nancement de 300 000$ pour les cinq prochaines années. (E.D.)

partenariat UL–IRNS

Entente de deux ans

L’UL vient de parvenir à un premier accord avec l’Ins-

titut de radioprotection et de sûreté nucléaire de France. L’en-tente, qui porte sur la recherche de pointe, permettra l’échange de connaissances entre les deux institutions. Les étudiants laval-lois pourront étudier en profon-deur les risques nucléaires et la radiologie en lien avec la santé des populations et de l’environ-nement. (E.D.)

Pissenlits russes

Laval se lance dans le latex

Nicolas [email protected]

Cité universitaire — Des chercheurs de l’Université Laval se lancent dans l’industrie du latex, grâce aux pissenlits russes, en s’alliant avec une compagnie spécialisée dans la fabrication d’objets caoutchouteux.

Le pissenlit russe est à la source de cette fusion entre les chercheurs en

horticulture de l’UL et Award caoutchouc et plastique ltée. Ce spécimen produit du latex en très grande quantité, soit 20% de plus que son poids initial. Prove-nant de la tige et de la fleur, cette sève est l’agent principal qui sert à la création du caoutchouc.

C’est la compagnie qui a approché le département d’hor-ticulture. «Pour l’Université, l’avantage principal est d’aider à faire des découvertes cultivables qui serviront à la société», a souligné le professionnel de recherche Martin Trépanier.

Selon M. Trépanier, cette recherche pourrait entraîner une diversité des offres dans le domaine du caoutchouc. «Pour l’instant, la Thaïlande et l’Indo-nésie dominent le marché mon-dial du latex. Au Québec, avec cette nouvelle culture, on pour-rait devenir un joueur important et proposer à des investisseurs d’ici notre expertise», a fait remarquer le professionnel.

Début de la recherche Paul-André Rioux, le direc-

teur de cette recherche, est en-thousiaste, mais a rappelé qu’on en est encore au tout début. «Pour le moment, on est très satisfaits. Cependant, on est encore aux premiers essais qui consistent à connaître les spécificités de la plante et à faire des sélections afin de vérifier la qualité du latex, a mentionné Monsieur Rioux. De plus, on parle ici d’une pro-duction annuelle qui est récoltée au printemps dans des champs naturels.»

D’un angle plus écono-mique, Monsieur Rioux a affir-mé qu’il faut faire attention, car les prix vont sûrement être plus élevés que la moyenne asiatique et sud-américaine.

«La main-d’œuvre là-bas est beaucoup moins chère, les arbres sont beaucoup plus gros et le prix de la sève est faible, a précisé le directeur de la re-

cherche. Alors, il faut faire très attention avant de parler de mine d’or.»

Le grand avantage avec le latex naturel provenant des pissenlits russes, c’est qu’il est beaucoup moins allergène. «Le caoutchouc que l’on crée devrait servir à des industries particu-lières, comme, par exemple, les accessoires médicaux afin de contrer les allergies au latex», a d’ailleurs indiqué Monsieur Rioux.

Avantages pour l’entrepriseSpécialisé dans la fabrica-

tion de pièces de caoutchouc de toutes sortes, Award caoutchouc, situé à Plessisville, voulait éviter le pire pour leur compagnie.

«Un pathogène attaque ac-tuellement les plantes en Asie du sud-est, où se trouvent nos four-nisseurs, ce qui diminue le croi-sement des arbres. D’ailleurs, on croit que c’est ce pathogène qui est la cause des allergies», a ex-pliqué le directeur des ventes, de la production Guy Beaudet.

Pour l’entreprise, l’alliance avec l’Université Laval était pri-mordiale pour mieux connaître ce produit. «On s’est joint aux chercheurs pour confirmer le pourcentage de latex qui se re-trouve dans le TKS (pissenlit russe provenant du Kazakhs-tan) afin de déterminer une production future», a admis Monsieur Beaudet en affirmant que ce latex servira sûrement à la création d’objets médicaux hypoallergéniques.

Reste qu’il faut maintenant attendre que l’Agence cana-dienne d’inspection des aliments donne son accord à la plantation massive de ces pissenlits. Même si les chercheurs sont convaincus qu’il n’y a aucun risque pour que la petite plante ne devienne une mauvaise herbe envahissante; l’agence veut en être certaine. «On n’est pas inquiets, ce pis-senlit poussait déjà au Québec avant le début de la recherche et on sait qu’il ne se propage pas», a assuré Martin Trépanier.

Raphaël [email protected]

Cité universitaire — Alors que la société accorde une impor-tance grandissante à la bonne alimentation, le phénomène de l’obésité tend à augmenter, comme l’ont expliqué cer-tains professeurs de l’Université Laval lors de la conférence «La light attitude dans une société fast-food».

Conférence sur la «light attitude»

L’obésité inquièteencore et toujours

Au-delà des traditionnelles causes - la génétique et l’éducation - le kinésio-

logue et spécialiste de la nutrition Dr Paul Boisvert a souligné que «lorsqu’une personne manque de temps, elle a tendance à faire de mauvais choix alimentaires».

«L’industrie est venue à la res-cousse de notre manque de temps», a-t-il indiqué au cours de la confé-rence présentée jeudi dernier par la Chaire publique AÉLIÉS. «L’industrie alimentaire offre des aliments pratiques qui vont nous aider à nous alimenter, mais pas nécessairement avec une densité nutritive adéquate», a-t-il renchéri au sujet des collations commer-ciales, des plats préparés et de la restauration rapide.

La fin de session, un moment critique

Ainsi, avec la fin de session et les emplois du temps surchar-gés qui l’accompagnent, certains étudiants se tournent vers ces so-lutions.

«Je m’alimente moins bien en fin de session, souvent parce je mange plus régulièrement du fast-food. C’est simple et rapide», a expliqué Alexandre Paradis, étu-diant au baccalauréat en sciences géomatiques.

Le problème est encore plus présent chez les étudiants vivant en appartement ou en résidence, dans la mesure où ils doivent voir eux-mêmes à tous leurs repas. «En fin de session, j’ai tendance à moins me faire à manger. Je dîne ou soupe plus souvent à l’école, en allant dans les cafés étudiants», a admis Hugues St-Pierre, candi-dat à la maîtrise en sciences des religions.

La «light attitude»Les trois intervenants ont éga-

lement pointé du doigt l’aspect pervers de la multiplication des produits alimentaires étiquetés comme «légers». Selon eux, plu-sieurs personnes croient que l’on peut consommer une plus grande quantité de nourriture si celle-ci est identifiée comme «allégée» ou «bonne pour la santé».

Un constat partagé par la Dre Simone Leduc, professeure à l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels. Celle-ci a expliqué que tous les aliments dits «santé» - mis à part les fruits et les légumes - ne sont pas toujours nu-tritifs. «Le problème vient surtout lorsque des aliments se méritent une allégation «santé» un peu par la bande. C’est malheureusement le cas de plusieurs produits sur nos tablettes », a-t-elle déploré.

Photo Raphaël LavoieDans une société fast-food, l’obésité continue de préoccuper.

Page 3: L'Exemplaire Vol. XX No.9

UNIVERSITÉ 3L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 30 NOVEMBRE 2011

Entrepreneuriat Laval

Intérêt toujours en hausse

François Pagé[email protected]

Cité universitaire — Alors que le nombre d’entrepreneurs québécois ne cesse de reculer depuis plus de 20 ans, Entre-preneuriat Laval, un organisme universitaire visant à aider les étudiants à se lancer en affaires, connaît une progres-sion constante.

Fondé en 1993, l’organisme, qui accompagne les étu-diants en leur offrant des

ateliers de formations, un service de mentorat et en leur permettant de se qualifier à certaines bourses, enregistre une croissance conti-nue. «On aura desservi environ 500 membres cette année», s’est réjoui Yves Plourde, directeur général de l’organisation.

D’après M. Plourde, il s’agit d’une augmentation de plus de 10% par rapport à l’an dernier et ce, bien que la région de Québec affiche le plus bas taux d’entre-preneuriat de toute la province. M. Plourde croit néanmoins qu’il s’agit du meilleur moment pour se lancer. «Les jeunes ont peu d’actifs et n’ont pas encore trop de respon-sabilités financières. Le risque est à son minimum.»

Des étudiants satisfaits«Pas besoin d’un gros comp-

tant», a affirmé Jean-Michel Dus-sault qui a récemment fondé Ve-

ridis, une compagnie offrant des fenêtres écoénergétiques. «Il suffit de prouver à ses partenaires qu’on accepte de partager le risque et qu’on est bien préparé. Il y a tou-jours moyen de trouver du finance-ment, quitte à commencer plus pe-tit qu’on l’espérait», a-t-il assuré.

L’étudiant, qui prépare son mémoire sur l’efficacité énergé-tique, a déploré toutefois le peu de fonds disponibles pour la re-cherche et le développement pour les nouvelles entreprises.

Tout comme M. Dussault, Marie-Claude Jauvin, qui vient de lancer Consilia, un cabinet spécia-lisé en conciliation travail-famille, a beaucoup apprécié le soutien ap-porté par Entrepreneuriat Laval.

Cependant, elle souhaiterait que le Centre Local d’Emploi - une source importante de finance-ment pour les jeunes entreprises - harmonise ses pratiques avec l’organisation.

Hausse des droits de scolarité

Étudiants bientôt surendettés?

Valérie Aubé[email protected]

Jean-Baptiste [email protected]

Cité universitaire — À la veille de la hausse des droits de scolarité, certains observateurs du milieu uni-versitaire sont de plus en plus préoccupés par l’en-dettement des étudiants, qui selon la CADEUL, l’as-sociation de premier cycle, se situe en moyenne à 14 000$.

Le président de la Fédéra-tion collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-

Blouin, s’inquiète de la crois-sance de l’endettement étudiant. La sollicitation des étudiants par les établissements financiers pour leur proposer une marge de crédit est un phénomène qui prend de l’ampleur. «C’est extrêmement dangereux», a-t-il pointé.

Aux dires du président de la FECQ, la hausse des droits de scolarité constitue un «non-sens à plusieurs égards». Il a expliqué que la société aura plusieurs défis à re-lever dans le futur, notamment le besoin de main-d’œuvre. «Le gou-vernement nous propose de nous endetter davantage, a-t-il déploré. Il prétend que les prêts et bourses vont régler le problème, mais la classe moyenne n’y a pas accès.»

De son côté, le président de la CADEUL, Sébastien Har-vey, pointe du doigt la hausse des droits de scolarité pour expliquer la hausse de l’endettement chez les étudiants. «Les frais des universi-tés sont libres depuis 1986 et ils ne sont règlementés que depuis 2008, a-t-il souligné. Entre temps, il y a eu une forte explosion des droits de scolarité.»

Dans cette perspective, M. Harvey considère que le gouverne-

ment fait fausse route en augmen-tant les droits de scolarité. «Cela va aggraver le problème», s’est-il indigné.

L’avis des conseillers financiers

Conseiller aux services aux membres à la Caisse Desjardins de l’UL, Daniel Bélanger constate également une augmentation de l’endettement au sein de la com-munauté universitaire, sur les dix dernières années. À ses yeux, il n’y aurait pas qu’une seule raison qui exliquerait cette situation, mais plusieurs.

La hausse des droits de scolarité pourrait aggraver l’en-dettement des étudiants, selon M. Bélanger. «C’est sûr que c’est une dépense supplémentaire, a-t-il avancé. C’est un élément du

budget des étudiants à la hausse. Il faut voir si l’aide financière permettra de compenser.»

D’après lui, le prêt demeure donc une solution. «Le travail prend beaucoup de temps et il nuit au travail académique, a-t-il déploré. Les étudiants ne peuvent prendre que des emplois occasion-nels, et ne touchent pas plus que le salaire minimum. En travaillant 20 heures, ça ne leur rapporte pas grand-chose.»

Sous couvert de l’anonymat, un agent de Visa Desjardins es-time quant à lui que les étudiants ne planifient pas le rembourse-ment de leurs dettes. «À la fin des études à temps plein, l’étudiant doit commencer à rembourser. Chaque étudiant reçoit un plan personnel pour le remboursement. Desjardins prend en compte les besoins de l’étudiant. Mais bien sûr, plus on paie rapidement, moins on paie d’intérêt», a-t-il expliqué.

«L’éducation est un droit. Dans un contexte comme celui-là, c’est plutôt offert aux gens qui sont déterminés, qui travaillent plus fort et qui ont les moyens d’étudier», a mentionné Marie-Ève Tremblay, diplômée en diététique au Cégep.

Photo Ali DostieDéjà bien endettés, les étudiants devront se serrer la ceinture.

Bagarre dans un stationnement souterrain de l’UL la semaine dernière

Le pire incident depuis six ansJonathan Alexandre [email protected]

Cité universitaire — La bagarre survenue sur le campus de l’Université Laval la semaine dernière est l’événement le plus grave qui se soit passé au cours des six dernières an-nées, d’après le Service de sécurité et de prévention (SSP).

«Cela fait six ans que je travaille au Service de sécurité, c’est la pre-

mière fois que je vois une telle in-fraction», a souligné Roger Weber, directeur adjoint du SSP de l’UL.

Six individus ont été arrêtés dans la nuit de mercredi à jeudi. La bagarre est survenue dans le sta-tionnement souterrain du pavillon Alphonse-Desjardins, après la fer-meture du Pub universitaire. Un

objet contondant a été utilisé. Trois individus ont été transportés au CHUL suite aux événements. L’un d’entre eux a été transféré à l’Hôpi-tal de l’Enfant-Jésus.

«Ça nous a beaucoup sur-pris, a admis le vice-directeur du Service de sécurité et prévention. Utiliser un objet contondant, c’est une agression armée!» Le dernier événement survenu remonte à deux ans, où un individu avait cas-

sé une bouteille sur la tête d’une autre personne.

Un avis partagé par le directeur du Pub universitaire, Patrice Mi-chel, qui raconte que deux clients ont été expulsés de son établisse-ment avant que la bagarre n’éclate dans le stationnement souterrain.

M. Michel justifie cette ex-pulsion par le fait qu’ils commen-çaient à devenir dérangeants. Il

s’agissait d’un événement banal. Il est rare que des individus soient expulsés selon le directeur de l’établissement. La porte-parole du Service de police de Québec, Sandra Dion, a déclaré ne pas pou-voir donner de détails sur l’iden-tité et l’état de santé des personnes impliquées. Les informations sont gardées confidentielles en raison de l’enquête. «Les deux groupes ne se connaissaient pas», a-t-elle toutefois précisé.

Photo Ali Dostie

L’organisme a desservi 10% plus de membres de l’an dernier.

Page 4: L'Exemplaire Vol. XX No.9

OPINION4 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 30 NOVEMBRE 2011

Commentaire

L’équipe de L’ExEmplairEJournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la respon-sabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Baptiste Barbe (8942); Adjoint à l’éditeur: Mathieu Dessureault (8942); Rédactrice en chef / Secrétaire de rédaction: Rabéa Kabbaj (4513); Éditorialiste en chef: Guillaume Bergeron (8954); Maquettiste / Directrice de la photographie: Ali Dostie (8959); Caricaturiste: Ali Dostie (8959); Université: Mélissa Gouge, Érick Deschênes et Jonathan-Alexandre Minville (5224); Municipal, régional et gouvernemental: Sarah Pomar-Chiquette et Bérengère Capdequi (4513); Monde: Étienne Bouche (8954); Culture: Alexandra Fiset (8956); Sports: Steven Lafortune (8957).

Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Mario Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Couriel: [email protected]; Site Web: www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: L’Exemplaire Automne 2011; Twitter: lexemplaire

Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Ca-sault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pa-villon Pouliot, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.

Il ne fait pas de doute que l’école à la maison continue de faire jaser. Bien que légale et présente à travers le monde, cette pratique marginale pose

problème. Au Canada, en 2000, entre 60 000 et 95 000 enfants étaient éduqués à domicile.

Est-ce qu’un enfant apte à aller à l’école dans un établissement scolaire est autant réceptif à apprendre par le biais d’un parent ? La réponse à cette question reste encore très vague puisque le gouvernement provincial, probablement certain que cette pratique n’existait que dans les années 1950, n’a produit jusqu’à présent aucun rapport significatif sur le sujet au Québec.

Le système d’éducation au Québec est pourtant efficace. Dans cette optique, les motifs poussant les parents à adopter la formule de l’école à domicile ne sont clairement pas tous légitimes.

Est-ce qu’un parent ayant terminé son parcours scolaire au secondaire est réellement en mesure d’offrir une forma-tion de qualité à son enfant? Les scep-tiques diront que la vie ne se résume pas aux mathématiques ou au bon français, mais les personnes logiques de ce monde réitèreront qu’un manque important de formation peut niveler vers le bas l’ap-prentissage de l’enfant.

Bien entendu, les parents ayant un enfant en difficulté donneront comme excuse que l’enseignement à la maison est plus adapté aux différences physiques ou psychologiques de leur gamin. Cependant, ont-ils réfléchi à toute la cohésion de l’école et de la famille pour comprendre l’enfant? Ont-ils songé qu’au contraire, un enfant en difficulté a besoin de toutes les ressources possibles pour l’aider à cheminer du mieux possible ? Il est évident que ce choix de scolarisation peut affecter l’entièreté du parcours scolaire d’un jeune. C’est pourquoi un tel choix ne doit pas être pris à la légère et ne devrait pas pouvoir être offert par n’importe qui.

Il faut reconnaître qu’un enfant faisant l’école à la maison aura forcément moins de chances de se faire des amis. Être moins socialisé implique d’avoir

moins de facilité à s’adapter dans la société qui l’en-toure. Pour mieux s’épanouir, un enfant doit connaître la vie extérieure et se familiariser avec d’autres personnes que sa famille immédiate, ce que l’école à domicile ne permet certainement pas.

Il faut être conscient que de voir sa mère ou son père comme un éducateur peut causer des problèmes dans une famille. La figure d’autorité n’est pas la même que pour l’enfant qui est capable de dissocier l’école et la famille.

Bien entendu, le but ultime est, pour les parents sains d’esprit, que leur enfant se développe norma-lement, soit autonome et ait toutes les capacités à étudier aux cycles supérieurs ou entrer un jour sur le marché du travail. C’est pourquoi, chaque année, un parent qui décide de faire l’école à domicile doit aller présenter un «plan» au Ministère de l’Éducation, du

Loisir et du Sport.

D’après Mme Esther Chouinard, de la Direction des communications au Ministère, les évaluations doivent être soumises une fois par année, mais après il s’agit alors du seul contact jusqu’à l’an-née suivante. Honnêtement, ce système est d’un ridicule fou. Produire une grille d’enseignement pour apprendre à son enfant n’implique pas nécessairement de la suivre.

En effet, l’école à domicile implique plus qu’un simple rejet de la structure et des méthodes pédago-giques traditionnelles. Cette philosophie d’éducation offre différentes avenues, certes, mais elle doit être appliquée avec précaution et minutie, ce que trop peu de parents font.

Lorsqu’interrogé sur le sujet, même la respon-sable des communications au Ministère, Mme Choui-nard, n’était pas en mesure de dire s’il existait oui ou non une formation pour les parents désireux de faire l’école à domicile. Étrange, non ?

Mélissa Gouge [email protected]

Le culte que portent les inconditionnels du Canadien de Mon-tréal, aussi appelés «fefans» par le chronique sportif Réjean Tremblay, me fera toujours rire.

Lorsque la formation montréalaise réussit à aligner deux vic-toires, ces fanatiques ne scandent rien de moins que la Coupe Stanley. Mais quand le Canadien subit deux défaites de suite, c’est l’apoca-lypse. Ils veulent la tête des 23 joueurs de l’organisation et du person-nel d’entraîneur.

Cependant, ces derniers devront attendre bien longtemps avant de voir leurs chéris soulever le prestigieux trophée, car ce ne seront pas les Scott Gomez, Travis Moen ou même Mathieu Darche qui pourront y arriver. En effet, ces joueurs ne jouissent pas d’une qualité pourtant importante et qui semble être oubliée de plusieurs...

La passion. C’est cette qualité que Guy Lafleur, une ancienne étoile du Tricolore, avec qui j’ai eu la chance de m’entretenir, m’a révélée. Et je ne peux que lui donner raison. C’est ce manque d’âme et d’émotions qu’ils démontrent sur la patinoire qui fait monter aux rideaux ces partisans croyant posséder la science infuse sur les réseaux sociaux.

Le Canadien de Montréal a disposé, au cours de son existence, de modèles sur lesquels la troupe actuelle de Jacques Martin devrait s’inspirer. Certains d’entre eux trônent au sommet du Centre Bell. On n’a qu’à penser à Maurice Richard, qui jouait avec le feu dans les yeux et son frère Henri, qui détient un record inatteignable de dix Coupes Stanley. Aussi, Jean Béliveau, Bob Gainey, qui a hissé à bout de bras le précieux trophée avec les deux épaules disloquées, et Patrick Roy, qui fut le seul acteur de la dernière conquête de l’organi-sation en 1993, sont des exemples parmi tant d’autres.

Cela contraste avec la réalité d’aujourd’hui, où les joueurs évoluant dans la LNH, au salaire le plus élevé, ont perdu l’essence du sport. Bien sûr, il reste quelques vestiges, éparpillés dans la Ligue nationale de hockey. Teemu Selanne, Nicklas Lidstrom, Jonathan Toews, Martin St-Louis et Sidney Crosby en sont des exemples. Pour eux, revêtir le chandail de leur équipe est un honneur, un privilège, et ces derniers se dévouent corps et âme pour leur sport, peu importe le logo qui y est imprimé. Permettez-moi donc de douter de la plupart des joueurs de votre équipe préférée, chers «fefans».

Ainsi, lorsque vous passerez votre frustration sur le sort de vos Canadiens de Montréal adorés, pensez que ce ne sera pas Scott Go-mez qui vous rapportera ce que vous attendez depuis 1993, mais bien une caractéristique que la majorité de l’équipe n’a pas: la passion. Vous pouvez alors ranger vos chaises de patio, vos trompettes et vos drapeaux, sinon vous allez attendre longtemps sur la rue Sainte- Catherine…

Steven Lafortune [email protected]

Un choix marginal

Les motifs poussant les

parents à adopter la formule de

l’école à do-micile ne sont clairement pas tous légitimes.

Question de passion

Page 5: L'Exemplaire Vol. XX No.9

MONDE 5L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 30 NOVEMBRE 2011

E N B R E FE N B R E FE N B R E FE N B R E FE N B R E FE N B R E FE N B R E FE N B R E Frd congoÉlection

sous tension

En République démocratique du Congo, l’élection prési-

dentielle a été perturbée lundi par des violences. Au moins dix personnes ont été tuées à Lu-bumbashi (sud-est), lors d’une attaque d’un bureau de vote par des hommes armés. L’actuel pré-sident, Joseph Kabila, a accédé au pouvoir en 2001. Après avoir remporté l’élection présiden-tielle en 2006, il est aujourd’hui favori à sa propre succession. Les premiers résultats sont at-tendus le 6 décembre. (E.B.)

DURBANConférence sur le climat

La 17ème conférence de l’Organisation des Nations

unies (ONU) s’est ouverte lundi à Durban, en Afrique du Sud. Les représentants de plus de 190 pays y sont réunis pendant deux semaines pour parvenir à un ac-cord sur le changement clima-tique. Parmi les préoccupations du sommet, l’avenir du proto-cole de Kyoto, dont l’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. (E.B.)

ÉGYPTEPremier scrutin post-Moubarak

Les Égyptiens se sont rendus lundi aux urnes pour leurs

premières élections législatives depuis la chute de Hosni Mou-barak. Cette première phase des élections ne concerne qu’un tiers du pays, en raison d’un dé-coupage géographique destiné à permettre la supervision de tous les bureaux de vote par les juges. Le premier jour de scrutin s’est déroulé dans le calme, après une semaine de violences. Des mil-liers de manifestants réclament toujours le transfert du pouvoir des militaires aux civils. (E.B.)

BIÉLORUSSIEPrison pour un opposant

Le militant Ales Bialiatski a été condamné la semaine

dernière à quatre ans et demi de prison. Le président de l’or-ganisation Viasna, la principale ONG de défense des droits de l’Homme dans le pays, a été reconnu coupable d’évasion fis-cale en Lituanie et en Pologne. L’Union européenne a critiqué cette condamnation, dénonçant un «procès politique». (E.B.)

Une force d’opposition encore mal structurée

Les défis de l’Armée syrienne libreBenoît [email protected]

Damas — Au cours des dernières semaines, l’Armée sy-rienne libre a mené plusieurs attaques contre des édifices gouvernementaux et occupe une place croissante au sein des médias. Fondée par des déserteurs de l’armée régulière, cette organisation, dont les contours sont encore flous, ne semble pas encore en mesure de déstabiliser le régime.

Le 16 novembre, un bâtiment des services de renseignement de l’armée de l’air a été attaqué à Ha-rasta, dans la banlieue de Damas, la capitale syrienne. Cinq jours plus tard, une antenne du parti Baas au pouvoir a été la cible d’un tir de ro-quette. Deux attaques revendiquées par l’Armée syrienne libre (ASF), une force composée de déserteurs de l’armée régulière, qui multiplie les déclarations ces dernières se-maines via la page Facebook qui lui est attribuée.

«Cette force est une réaction à la violence du régime», a affirmé le journaliste syrien Mazen Darwich, directeur du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression, contacté par L’EXEMPLAIRE. «Elle est organisée en petit groupes lo-calisés dans certains bastions de la contestation, comme Hama ou Homs. La plupart des gens qui se joignent à l’ASL sont des civils».

Fondée en juillet par le colo-nel Riyad al-Assaad, après qu’il a déserté l’armée régulière pour pro-

tester contre la violence du régime, l’ASL rassemblerait désormais près de 25 000 combattants, selon ses dirigeants basés en Turquie. Côté gouvernemental, on estime en revanche qu’elle ne dépasse même pas le millier d’hommes.

Difficile de vérifier ces chiffres, tant la situation est confuse dans le pays. Difficile également d’en sa-voir plus sur l’identité et les moti-vations de ces déserteurs qui, sou-vent, combattent le visage masqué.

Les cadres de l’armée fidèles au régime

«C’est un début, mais il ne faut pas surestimer le nombre de déser-tions», a estimé Fabrice Balanche, Maître de conférences à l’Univer-sité Lyon 2 en France et membre du Groupe de Recherches et d’Études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient à la Maison de l’Orient.

«Pour l’instant, il y a eu des actes de désertion isolés, mais au-cun régiment entier n’a fait séces-sion. D’autre part, les cadres de

l’armée syrienne, formés en ex-URSS ou en interne, restent fidèles au régime. Ils sont majoritairement alaouites, c’est-à-dire issus du clan du président Bachar al-Assad. Et le parti Baas a toujours pris soin de disperser les Sunnites, qui com-posent l’essentiel de la troupe, par crainte d’un coup d’État», a-t-il ajouté.

Pas de commandement unifiéMal organisée et mal équipée,

l’ASL ne semble pas encore en mesure de constituer une menace sérieuse pour les 250 000 hommes qui composent l’armée régulière. Toutefois, Fabrice Balanche es-time qu’elle bénéficie de soutiens à l’étranger, notamment au Qatar et en Turquie.Le journal satirique français Le Canard Enchaîné a éga-lement révélé, le 23 novembre, que

les services secrets français et bri-tanniques ont envoyé des officiers au Moyen-Orient afin de former les premiers contingents de l’ASL.

«Pour le moment, les ac-tions de l’Armée syrienne libre visent surtout à marquer les es-prits et à montrer qu’il existe une contestation en Syrie. Mais à ma connaissance, il n’y a pas de com-mandement unifié et tant qu’un commandant de premier rang ne prendra pas la tête de cette force. Je note que si les désertions se faisaient par milliers, l’opposi-tion aurait sans doute une dyna-mique tout autre. Pour l’instant, ça n’avance pas beaucoup», a ana-lysé Jordi Tejel Gorgas, chercheur au sein de l’Institut des études in-ternationales et du développement de Genève.

Youtube/Channel 4 NewsL’Armée syrienne libre revendique 25 000 soldats.

L’art, sujet de frictions diplomatiques

La guerre des œuvres d’art est déclaréeAimie [email protected]

Éclairage — Au même titre que l’eau ou le pétrole, les œuvres d’art sont devenues un enjeu de conflit entre les pays occi-dentaux qui ont acquis de nombreux chefs-d’œuvre au cours de leur histoire coloniale, et les anciens pays colonisés, qui réclament leur part du gâteau culturel.

Imaginez le British Museum sans la pierre de Rosette ni la frise du Parthénon. Et le musée du Louvre privé de ses momies égyp-tiennes. Ces œuvres d’art, qui ont largement permis à ces deux mu-sées de faire partie des plus grandes institutions muséales européennes, pourraient bel et bien disparaître des murs d’exposition.

Les responsables des collec-tions des grands musées occiden-taux sont de plus en plus confron-tés à des demandes de restitution d’œuvres d’art de la part de leur pays d’origine. Dernier épisode en date: celui du retour de huit têtes maories exposées au Musée des

arts premiers du Quai Branly à Pa-ris. La Nouvelle-Zélande s’est bat-tue plusieurs années pour pouvoir récupérer ces œuvres qui ont été commercialisées par les Européens pour les vendre aux collectionneurs friands de ces curiosités qui peu-plaient les cabinets du XIXe siècle.

Des revendications rarement satisfaites

Un retour d’une partie du pa-trimoine néo-zélandais qui a mis plusieurs années à être effectif, puisqu’il a fallu attendre le dépôt d’une proposition de loi de la part du Sénat français en 2009 attestant que les huit têtes sacrées n’étaient désormais plus la propriété de

l’État. Lenteur administrative ou réticence de la part des conserva-teurs? «Il a fallu nous assurer que les œuvres, en l’occurrence fra-giles, se trouveraient dans un mi-lieu de conservation acceptable», s’est justifiée la direction des Mu-sées de France, avant d’annoncer qu’elle préparait actuellement une cérémonie de remise des têtes de chefs de tribus tatoués aux respon-sables maoris.

Une législation discutableLes revendications des ex-

pays colonisés sont toutefois plu-tôt rares à être satisfaites. Comme l’explique Clarence Epstein, spé-cialiste des questions de restitution des œuvres d’art à l’université de Concordia, «l’argument que font valoir certains musées européens, à savoir de s’assurer de la bonne conservation des œuvres avant de les rendre, est un prétexte. La question doit d’abord être réglée d’un point de vue légal». Une in-terprétation subtile des lois sur les

biens culturels qui oppose les deux partis. L’Égypte et la France sont férocement divisées sur la ques-tion. D’un point de vue juridique, une convention de l’Unesco éta-blit depuis 1970 que «les œuvres acquises de manière illicite ou au cours de conflits armés ne peuvent devenir la propriété de l’État qui les possède», a expliqué Édouard Planche, spécialiste de la propriété culturelle de l’organisation.

Sauf que la loi n’a pas de carac-tère rétroactif, d’où le refus, dans le cas de la France, de répondre aux exigences de Zahi Hawass, chef égyptien du Conseil suprême des antiquités égyptiennes (CSA), qui demande le retour de la fresque du Zodiaque du temple égyptien de Dendérah, au Louvre depuis 1821. Et preuve que les œuvres d’art sont aujourd’hui devenues enjeu diplo-matique, l’Égypte a annoncé fin 2009, la fin de toute collaboration archéologique avec le musée pari-sien, en guise de contestation.

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6 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 30 NOVEMBRE 2011QUÉBEC

E N B R E Fville de québec Réduire la dette

Régis Labeaume a présenté ce lundi une stratégie de

réduction de la dette de Québec. D’après le maire de la ville, ce plan prévoit de récupérer 22,4 M$ grâce aux revenus de taxes qui sont en croissance. Cette somme va servir à finan-cer les immobilisations et à créer un fonds d’amortissement pour accélérer le paiement de la dette. L’objectif est ainsi de réduire la dette d’ici 2016, sans augmenter les taxes au-delà de l’inflation, ni toucher aux ser-vices. (B.C)

prostitutionLes féministes

divisées

Les militantes féministes ne s’entendent pas au sujet de

la légalisation et des approches d’aide concernant la prostitu-tion, d’après Rose Dufour, di-rectrice générale de La Maison de Marthe, un centre d’aide aux prostituées. En effet, le Conseil du statut de la femme à Qué-bec est divisé quant à l’attitude à adopter. Ainsi, alors que les unes prônent la décriminali-sation de la prostitution, les autres souhaitent son abolition. (M.C.S)

gaz de schisteRetour en

avant-scène

Le 3 décembre prochain, l’Université Laval ac-

cueillera la Journée Citoyenne 2011. Cet événement organisé par le Carrefour TerraTerre sera entièrement dédié aux théma-tiques du gaz de schiste et de l’agriculture responsable. Des experts venant de l’ensemble du Canada seront présents lors de cette journée qui pour-rait remettre le débat des gaz de schiste sur le devant de la scène. (M.B.)

anglicisationLes Français

aussi concernés

L’Office québécois de la langue française estime

que c’est une question de ter-minologie si la France semble plus anglicisée que le Québec. «Les Français utilisent plus de mots anglais», selon un porte-parole qui a ajouté qu’«en France, ils ne voient pas la menace. Ici, on a beaucoup tra-vaillé pour la préservation du français. On ne veut pas revenir en arrière.» (A.S.G)

Catherine [email protected]

Québec — Le syndicat québécois des Métallos s’inquiète de l’application au Plan Nord du programme d’embauche de travailleurs immigrants temporaires mis en place par le gouvernement Harper dans les sites d’excavation du pé-trole des sables bitumineux de l’Alberta.

«On s’inquiète des abus potentiels qu’un programme comme

celui-là peut amener», a protesté Daniel Roy, directeur québécois du Syndicat des Métallos. «En Alberta, c’est plus de 100 000 tra-vailleurs qui ne sont pas protégés et qui peuvent à tout moment se faire montrer la porte sans avoir recours à des droits.»

Ce programme d’embauche intervient alors que le Plan Nord propose depuis le printemps der-nier un projet d’envergure écono-mique dans les territoires dépassant le 49e parallèle. D’après le gouver-nement Charest, il permettra de créer une multitude d’emplois dans les domaines miniers et forestiers avec l’exploitation des ressources.

M. Roy a pointé du doigt les manquements au droit du travail de ce projet. «On s’objecte à la créa-tion de deux classes de travailleurs qui peuvent malheureusement se créer avec ce programme. Ceux avec des droits et ceux qui n’ont pas de recours hormis un contrat signé avec leur employeur privé», a-t-il expliqué.

Pour lui, ces mesures ne sont pas justifiées au regard de la situa-tion actuelle. «Nous ne sommes pas en pénurie de main d’œuvre ici. Nous sommes en mesure, avec nos travailleurs, de combler les 4000 postes qui seront ouverts dans le cadre du Plan Nord», a ajouté M. Roy.

Comme il l’a annoncé lors de son congrès annuel à Sherbrooke le 18 novembre dernier, le Syn-

dicat des Métallos ne se dit pas contre l’embauche de travailleurs étrangers, à condition que ceux-ci «viennent s’établir ici, qu’ils inves-tissent le Québec en s’achetant des maisons et en faisant rouler l’éco-nomie québécoise.»

Nature Québec n’adhère pasDes inquiétudes similaires ressor-tent chez Nature Québec, organisme qui travaille au maintien de la diver-sité des espèces et des écosystèmes.

«Il faut voir à plus long terme, engager des gens d’ici, pensez à l’empreinte écologique d’un pro-jet d’aussi grande taille, penser à nos générations futures et actua-liser nos lois minières qui datent de plus de 100 ans», a soutenu Christian Simard, le président de l’organisme.

Il déplore l’instantanéité du projet. «C’est un plan qui réagit à un boom minier, pour satisfaire ses clients. Le gouvernement a une vision néo-colonisée de l’exploita-tion des ressources. Pour l’instant, le plan semble plus un moyen de donner à ses clients les moyens de venir exploiter et de repartir par la suite», a-t-il estimé.

Nature Québec se dit éga-lement inquiet des retombées en matière d’environnement. Le pré-sident souligne le fait qu’actuelle-ment, plus de 600 sites ont été lais-sés à l’abandon après l’exploitation des ressources minières. 840 mil-lions de dollars sont ainsi dépensés dans le nettoyage de ces sites, tan-dis que des compagnies s’apprêtent à en ouvrir d’autres sans que les lois n’aient été modernisées.

Projet de loi sur les pharmacies

Les médecins approuvent

Anthony [email protected]

Québec — En donnant plus de pouvoir aux pharmaciens, qui pourront effectuer certaines consultations médi-cales, le projet de loi 41 serait de bon augure, estiment certains professionnels de la santé.

Médecin généraliste à Québec, François Au-mond est plutôt satis-

fait de cette nouvelle mesure. «Les gens vont pouvoir attendre leur rendez-vous», s’est-il féli-cité. En effet, les consultations sans rendez-vous sont suppo-sées être réservées aux urgences. Jusqu’alors, beaucoup de pa-tients utilisent ce service comme substitut de rendez-vous chez le médecin.

«Tout est dans la formation», a dit de son côté Ann Laflamme, médecin de famille à Québec. D’après elle, «donner une pres-cription n’est pas anodin. Le per-sonnel paramédical doit être bien formé et les règles doivent être bien établies». Elle a d’ailleurs précisé que nombreux sont ses patients qui pourraient être conseillés par des pharmaciens ou des infirmiers.

L’Ordre des pharmaciens du Québec et le Collège des méde-cins du Québec se sont entendus en faveur de ce projet de loi, qui modifie la Loi sur la pharmacie et que l’Assemblée nationale vient d’adopter la semaine dernière.

D’importants délais de consultation

Cette nouvelle mesure vise à remédier aux problèmes d’ac-cessibilité des médecins généra-listes. De fait, selon Statistique Canada, le quart de la population québécoise n’aurait pas de méde-cin régulier. «Les gens viennent d’abord en pharmacie», a re-marqué la pharmacienne France Lacroix. «Ils viennent s’assu-

rer qu’il y a peut-être quelque chose à faire avant d’aller chez le médecin parce qu’il trouve la prise de rendez-vous longue et compliquée», a-t-elle expliqué. «Le projet de loi va être béné-fique pour ceux qui n’ont pas de médecin de famille. Mais quand c’est nécessaire, je crois qu’il est important d’aller consulter.» Ce-pendant, Mme Lacroix a avancé le fait que cela pouvait provo-quer des abus.

L’automédication comme alternative

Ces problèmes de disponi-bilité amènent dans certains cas les patients à envisager d’autres solutions. «Les disponibilités des soins sont plutôt chaotiques», a indiqué Michel Groleau, un ancien pharmacien maintenant homéopathe.

Il explique que cela peut pousser les gens à avoir recours à l’automédication. «Ils se tour-nent vers ce qui est vendu en vente libre dans les pharmacies, les produits naturels, l’homéopa-thie. La première conséquence du manque de médecin de famille, c’est de se tourner vers d’autres solutions», a-t-il souligné.

Une augmentation de la consommation de produits na-turels que le médecin généra-liste Ann Laflamme a également constaté. «Je dis à mes patients d’être prudents et de bien s’in-former». Quant au Dr Aumont, il oriente ses patients vers l’ostéopa-thie, «ça règle beaucoup de pro-blèmes et ça évite de consommer trop de médicaments».

Lundi dernier, Jean Charest défendait le Plan Nord, sujet à de nombreuses controverses

Travailleurs immigrants au Plan Nord

Des embauches contestées

Photo Ali DostieLes pharmaciens pourront désormais prolonger les ordonnances.

Photo Ali Dostie

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CULTURE 7L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 30 NOVEMBRE 2011

E N B R E FE N B R E FE N B R E FE N B R E Fdanse au peps

Session diversifiée

C’est vendredi à 19h30 qu’aura lieu le spectacle

de la fin de la session d’au-tomne des cours de danse du PEPS. La représentation, met-tant en scène près de 300 dan-seurs, aura lieu au Théâtre de la Cité universitaire du Pavillon Palasis-Prince. Treize styles de danses y seront présentés dont notamment le baladi et le ballet classique. (E.D.)

petit champlain

Au goût du jour

Le Théâtre Petit Champlain a reçu la deuxième partie

de sa subvention accordée par le Ministère de la Culture pour se refaire une beauté. 724 000$ seront ainsi attribués dans le but de réaménager les aires de services aux spectateurs, à sa-voir les foyers, la billetterie et le bar, ainsi que les loges des artistes. Les travaux du théâtre que Christine St-Pierre qualifie de bijoux de la ville de Qué-bec, devraient être terminés au printemps 2012. (C.S.)

humourDouble relève

Les humoristes Pierre Hé-bert, le récipiendaire du

trophée Découverte de l’année et Auteur de l’année, au Gala des oliviers de 2010 et Philippe Laprise étaient de passage à la Salle Albert-Rousseau la se-maine dernière, l’un le 23 et l’autre le 24. Les deux jeunes humoristes et amis sont recon-nus pour leur aisance sur scène, leur dynamisme et l’effet de sur-prise singulier qu’ils ont chacun dans leurs textes. (J.C.)

musiqueFeist de retour

à Québec

Après plus de trois ans d’ab-sence, l’artiste originaire de

la Nouvelle-Écosse, Feist, sera en spectacle mardi prochain au Grand Théâtre de Québec. Elle s’arrêtera dans la Vieille-Capi-tale pour y présenter son nouvel album, Metals et sera accompa-gné de l’auteur-compositeur ca-nadien Bry Webb, aussi présent sur l’album. Metals explore de nouvelles orchestrations et so-norités plus sombres que dans les précédents albums. Il a été qualifié par les critiques de bijou délicat, surprenant et profond.(E.D.)

Andrée-Anne Planteandré[email protected]

Québec — Après une sortie d’album remarquée, le groupe québécois Mauves profite du festival Relève en Capitale pour offrir un spectacle au Bal du Lézard le 2 décembre.

Mauves réussit à s’imposer

«Cela va être un show rock. L’essentiel de l’album va être là en

plus de quelques titres inédits et des nouvelles versions des chan-sons», a déclaré Alexandre Martel, du groupe Mauves.

Depuis la sortie de leur pre-mier album Cinéma Plymouth, Annie Hall n’est plus seulement le nom d’une héroïne de Woody Allen incarnée par Diane Keaton, mais

aussi le titre de leur premier succès radiophonique.

Volontairement fleur bleue et naïf, Mauves assume complète-ment ses textes poétiques à saveur lyrique. «On voulait faire un album pop et on a fait des textes qui sont cohérents avec la démarche musi-cale», a complété Alexandre Martel.

Se décrivant eux-mêmes, sans prétention, comme «du Gaston Mi-

ron déchiré entre The Beach Boys et The Who», Alexandre Martel précise. «C’est seulement pour dire qu’on est des gars du Québec qui s’expriment en français et qui sont tiraillés entre détruire leurs instru-ments en show et écrire des chan-sons avec des harmonies de voix bien gentilles.»

Le goût de faire de la musique francophone n’est toutefois pas ap-paru dès le début. «Au départ, on avait tellement de bases musicales anglophones que lorsqu’on com-posait en français, on trouvait que ça sonnait faux», s’est rappelé le guitariste et chanteur Julien Déry. «Jean-Pierre Ferland c’est le dé-part officiel du groupe, là que tout a

commencé», a affirmé Jean-Chris-tophe Bédard Rubin, batteur.

Le succès instantané de Mauves s’explique probablement par leurs ballades imagées et leurs textes intimes. «Ce qui fait notre différence, c’est le fait que notre musique est moins axée sur les per-cussions, mais plus sur les mélodies qu’on préfère mettre à l’avant».

Pourquoi se déplacer le 2 dé-cembre prochain au Bal du Lézard? «Pour voir le futur plus gros band de la ville de Québec en spectacle, avant que nos billets ne deviennent trop chers», s’est exclamé avec hu-mour le batteur. Et on ne s’attend à rien de moins de la part de Mauves.

Marie-Anne Dayé & Cyril [email protected] [email protected]

Alexandra [email protected]

Québec – Selon un sondage mené par L’EXEMPLAIRE auprès de 277 étudiants lavallois, la consommation culturelle des étudiants est davantage américaine que québécoise.

Ainsi, 40 % des étudiants indiquent que leur lecteur mp3 est composé à 90%

de musique de langue anglaise. Aux dires d’Éloïse Duguay, com-mis au HMV de Laurier Québec, cela se confirme aussi dans la vente de disques en magasin.

«On vend environ 30 % de musique québécoise et 50 % de musique américaine.» Mme Du-guay a souligné que même les ar-tistes québécois les plus vendeurs peinent à concurrencer les artistes internationaux : «Si le disque de Maxime Landry sort en même temps que celui de David Guetta, il restera sur les tablettes !»

Littérature québécoise globalement méconnue

Interrogés sur des questions de culture générale, 30% des étudiants n’ont pas été en mesure d’identi-fier Michel Tremblay, comme étant l’auteur des Belles-sœurs.

À ce sujet, le directeur du théâtre de la Bordée, Jacques Le-blanc, s’est dit ne pas être sur-pris. «On ne se cachera pas que le moyen de communication le plus fort en ce moment c’est la télévi-sion, et à la télévision, il n’est pas question d’arts. On parle de télé-réalité, de sport de cuisine, même à Artv il n’est plus question des arts. Les gens savent ce qu’on leur montre, et notre littérature n’est pas trop au menu», a-t-il résumé.

Pour Benoit Doyon-Gosselin, directeur des programmes de pre-mier cycle en études littéraires à l’Université Laval, la culture lit-téraire des étudiants provient en grande partie du Cégep. «Tous les étudiants doivent faire des cours de littérature, notamment québé-coise, au niveau collégial, qu’ils soient en arts et lettres, en tech-nique policière ou en génie civil. Ça écœure certains, mais pour d’autres, ça leur fait voir une lit-

térature qu’ils ne connaissaient pas.»

En outre, 72% des étudiants sondés affirment ne pas connaître le grand auteur québécois Réjean Ducharme. Éditeur chez Alto, Antoine Tanguay pense que l’ex-plication est également à aller chercher du côté de la diversité littéraire qui s’offre aux jeunes de nos jours, et qui fait qu’ils peuvent davantage avoir tendance à bouder les grands classiques provinciaux.

«Les jeunes qui ont le dé-sir d’écrire, qu’ils aient fait des études en création littéraire ou non, s’intéressent à toutes sortes de choses, et pas seulement aux problématiques québécoises.»

Cette ouverture sur le monde participerait ainsi à la distance qui se creuse entre les produits cultu-rels québécois et la consommation des étudiants.

La toile américanisée

Concernant les séries télévi-sées, très prisées par la jeune gé-nération, les résultats du sondage sont également très éloquents: presque 80 % des étudiants ont pour série préférée une série an-glophone. 60 % de ces séries sont

d’ailleurs d’origine américaine. Et ce même si les plateformes de streaming - qui donnent la possibi-lité de regarder des séries mises en ligne sur Internet, gratuitement et sans avoir à les télécharger - pro-posent également des productions québécoises.

Des résultats qui rendent donc compte de la difficulté pour les oeuvres de la Belle Province de rivaliser avec le géant américain, dont l’hégémonie culturelle sur la toile est indiscutable, comme le soulignent certains chercheurs et experts.

«Le principal canal utilisé par les jeunes, c’est Internet.», a ex-pliqué Pierre Barrette, professeur à l’UQÀM et expert en analyse des médias. «Il n’y a pas d’en-cadrement sur Internet comme il peut en avoir un à la télévision ou à la radio avec le CRTC.»

Pour Madeleine Gauthier, professeure au Centre Urbanisa-tion Culture et Société de l’INRS, c’est une tendance de longue date. «Avec Internet, les moyens que possèdent les Américains sont dé-cuplés et la pénétration dans notre culture est très puissante. Ils ont des moyens qu’on n’a pas et on est seulement huit millions».

Sondage sur la consommation de culture québécoise

«Ils l’ont-tu l’affaire, les Amâricains!»

Photo Andréanne Plante

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SPORTS8 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 30 NOVEMBRE 2011

E N B R E Fentraîneurs

courtisésDépart en vue?

À la suite de la défaite du Rouge et Or, les entraîneurs

Marc Fortier, coordonnateur à la défensive, et Pascal Masson, coordonnateur des unités spé-ciales, auraient été approchés par d’autres formations pour des postes supérieurs, selon LE SO-LEIL. Selon le quotidien, Glen Constantin aurait reconnu que certains membres de son per-sonnel d’entraîneur avaient été contactés durant la semaine de préparation à la Coupe Vanier. (S.L.)

R&O, NFL, LCFOù ira Plesius?

Considéré comme le 4e choix au prochain repêchage de la

Ligue canadienne de football, le secondeur Frédéric Plesius ne sait toujours pas s’il aura en-dossé son chandail rouge et or numéro 3 pour une dernière fois lors du revers des siens à la Coupe Vanier. De même, plusieurs recruteurs de la Ligue Nationale de football étaient B.C. Place Il espère, avec sa per-formance, avoir attiré l’œil de ces derniers pour y être recruté. (S.L.)

étoiles du sicCinq joueurs sélectionnés

Les étoiles du football du Sport interuniversitaire ca-

nadien ont été dévoilées : cinq athlètes du Rouge et Or en font partie. Le joueur de ligne dé-fensive Arnaud Gascon-Nadon, le demi-défensif Dominic Noël ainsi que le joueur de ligne offen-sive Pierre Lavertu participeront à la première équipe d’étoile. De leur côté, le porteur de ballon Sé-bastien Lévesque et le demi-dé-fensif Jonathan Laliberté seront de la deuxième équipe. (S.L.)

Prix du sicGascon-Nadon

honoré

Pour une deuxième année consécutive, l’ailier défensif

Arnaud Gascon-Nadon s’est vu remettre le trophée John Pius Metras, décerné à l’athlète de ligne défensive par excellence du circuit universitaire cana-dien. Il est devenu le premier à remporter cet honneur à deux re-prises depuis sa création, soit en 1974. L’étudiant en études libres s’est distingué en réalisant 13,5 plaqués, incluant sept sacs du quart. (S.L.)

Coupe Vanier à Vancouver

La victoire échappe au Rouge et OrÉrick Deschê[email protected]

Vancouver — Bien que défait pour la première fois de son histoire à la coupe Vanier, le Rouge et Or a, de l’avis gé-néral, livré une solide prestation vendredi dernier face aux Marauders de l’Université McMaster.

«On n’a pas à avoir honte. Les gars ont fait un gros travail.

On aurait pu gagner autant qu’eux autres», a ainsi laissé tomber l’en-traîneur lavallois Glen Constantin à l’issue du revers de son équipe 41-38 en prolongation.

Un avis partagé par le quart-arrière des Lavallois, Bruno Prud’homme. «Je suis fier du tra-vail des gars et de la remontée que l’on a fait. Comme en 2009 contre Queen, on est partis trop tard. On n’a tout simplement pas joué à notre niveau», a-t-il mentionné, les larmes aux yeux.

Assurément, la troupe de l’en-traîneur lavallois Glen Constan-tin a été malmenée dès le début du match. En effet, les Marauders sont partis sur les chapeaux de roue en première demie, inscrivant 23 points sans réplique, notamment grâce aux touchés des porteurs de ballon James Hill et Christopher Pezzetta.

Remontée spectaculaireBlanchis en première demie, le

Rouge et Or est sorti de sa torpeur dès la sortie des vestiaires, inscri-vant 24 points sans répliques grâce à Guillaume Rioux (retour de botté de dégagement de 62 verges), du secondeur Frédérick Plésius (in-terception et retour de 37 verges) et du porteur de ballon Sébastien Lévesque (course de 44 verges).

Cependant, McMaster repre-nait les devants 31-24 au quatrième quart alors que Matthew Perissini réussissait le touché et le converti de deux points. Par contre, le Rouge et Or répliquait immédiatement alors que le quart-arrière Bruno Prud’homme rejoignait le receveur Julian Feoli pour créer l’égalité 31-31. En fin de match, McMaster ratait une belle occasion de quitter le stade avec le trophée lorsque le botteur Tyler Crapigna manquait un placement de 30 verges avec trois secondes à faire au match et amenant les deux équipes en prolongation.

Cruelle prolongation Lors de la première séquence,

les deux équipes ont inscrit rapide-ment deux touchés provoquant une deuxième ronde à la prolongation. Cependant, Bruno Prud’homme fut victime d’une interception lors de celle-ci, donnant l’avantage aux Marauders. Tyler Crapigna ne manqua pas une deuxième chance de donner la Coupe Vanier à son équipe réussissant le placement de 20 verges.

Les Marauders en fêteDans son bonheur, la nou-

velle formation championne natio-nale n’a pas manqué également de rendre hommage à l’équipe laval-loise, dont elle a salué le niveau. «Je n’ai pas de mots. On a battu la meilleure équipe et le meilleur coach au pays», a déclaré l’entraî-neur-chef de McMaster, Stefan Ptaszek. De la même manière, le joueur offensif par excellence de la Coupe Vanier 2011, le quart des Marauders, Kyle Quinlan a laissé éclater sa joie. «Même après que l’on ait vu 1000 fois, on va s’en rappeler à jamais», a imagé le pivot de McMaster.

Érick Deschê[email protected]

Steven [email protected]

Québec — Au lendemain de la défaite du Rouge et Or à la coupe Vanier, tous les experts du football universitaires rencontrés par L’EXEMPLAIRE sont unanimes : l’hégémonie du Rouge et Or Football sur la scène canadienne et québé-coise n’est pas terminée.

Hégémonie du Rouge et Or

Les journalistes sportifs confiants pour l’avenir

Selon Vincent Rochette, ana-lyste des matches du Rouge et Or à CHYZ 94,3 FM, le

Rouge et Or reste l’équipe à battre au pays. «On se demandait en 2009 si l’hégémonie était finie à la suite de la défaite face à Queen’s et la saison suivante, ils ont rem-porté la Coupe Vanier avec une saison parfaite. Donc non leur hé-gémonie n’est pas terminée!»

Ancien quart-arrière du Vert et Or de l’Université de Sher-brooke et blogueur à Victoire et Or, Jean-Philippe Shoiry est du

même avis. «Au Québec et au Ca-nada, c’est clair que l’hégémonie du Rouge et Or n’est pas termi-née. C’est clair que le Rouge et Or reste la référence à suivre», a-t-il estimé.

Une saison difficile Cependant, la majorité des

experts rencontrés croient que la prochaine saison sera une saison de transition.

En effet, plusieurs vétérans de la saison 2011 ont disputé leur der-nier match universitaire, notam-

ment le quart Bruno Prud’homme, le porteur de ballon Sébastien Lévesque, le maraudeur Jonathan Laliberté et le joueur de ligne offensive Pascal Baillargeon.

Problème de leadershipUn sentiment partagé par

Jean-Philippe Shoiry. Par contre, pour lui, la transition ne se fera pas au niveau des performances sur le terrain. «Mon interrogation est sur le leadership. Sans le lea-dership de Julian Feoli et Arnaud Gascon-Nadon, l’équipe n’aurait pas atteint ce niveau cette saison.» a-t-il résumé.

De son côté, le journaliste du SOLEIL attitré à la couverture du Rouge et Or, Jean-François Tar-dif, considère que c’est le départ de Sébastien Lévesque qui sera dur à combler. «Lévesque était exceptionnel, ce sera un problème au niveau des porteurs de ballon. Le travail à ce poste reposera sur plusieurs joueurs au lieu d’un seul

lors de la prochaine saison» a-t-il imagé.

Vers le statu quoMême s’il croit que le Rouge

et Or ne sera pas détrôné l’an pro-chain, le rédacteur en chef du ma-gazine de football ACCROFOOT MAG, Rémi Aboussouan, a sou-ligné que dans de telles circons-tances, les autres équipes franco-phones, Montréal et Sherbrooke, auront une chance à saisir. «Ils ont les moyens de battre le Rouge et Or à chaque année. Ils auront une belle opportunité de l’emporter l’an prochain avec les change-ments chez le Rouge et Or», a-t-il lancé.

Jean-François Tardif confirme ce pronostic. «La compétition sera féroce, ce ne sera pas ga-gné d’avance. Toutefois, Laval a beaucoup d’excellents joueurs qui reviendront l’an prochain et Constantin va encore bien recru-ter», a-t-il expliqué.

Courtoisie Richard LamComplètement dominé par les Marauders, le R&O a été blanchi en première demie.