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26/06/2012

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Page 1: Lettre conseillers municipaux de la ville de Bourg-la-Reine -PLU-AQVBLR

PLU-BLR-27-06-2012-LETTRE-OUVERTE-A-LA-MAIRIE-1 Paul Deheuvels Habitant de Bourg-la-Reine depuis 1951 7 avenue du Château 92340 Bourg-la-Reine

Le 26 juin 2012 Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Maires Adjoints, Mesdames et Messieurs les Conseillers Municipaux, Lisez ce message avec attention, avant de vous prononcer sur le projet de PLU. Les éléments qui suivent sont factuels, et il ne tient qu’à vous de les vérifier (le POS est consultable en Mairie, et vous disposez du projet de PLU, mis en ligne sur le site http://www.place-condorcet.fr). La Mairie nous dit que le PLU introduira une « densification modérée » de notre ville. Jugez sur pièces en comparant les dispositions actuelles (du POS) et futures (du PLU). Nous limiterons ici notre analyse au seul cas de la zone UA (grands immeubles). La zone UA, dans le POS, comprend trois parties principales (UAa, centre ville ancien, îlot Leclerc-Joffre-Roeckel-place de la Gare - sud de la rue Margottin, UAb, entrée de ville sud bordant la RD920 et îlot Joffre-Margottin-rue du 8 mai, UAc, entrée de ville nord depuis la rue de la Bièvre et îlot Joffre-Theuriet). Dans le POS, le règlement de la zone UA est donné Pièce 3, pp.1-22, avec annexes. Dans le PLU, la zone UA est couverte par les pp.15-30 de la Pièce 4.1, avec zonage et hauteurs, dans les Pièces 4.3 et 4.4. Dans le PLU, la zone UA est unifiée, à l’exception de ses parties UAx, Espace projet centre-ville, et UAy, Secteur Petit-Luxembourg, que nous n’évoquerons pas ici. Le Rapport de présentation du PLU (Pièce 1, pp.216-218 du PLU) affirme que (voir Pièce 1, p.217) « La délimitation de la zone UA du PLU reprend en grande partie celle du POS. Son règlement ne comprend pas de modifications majeures (hormis celles imposées par les lois SRU et UH). Toutefois, le COS de la zone UA n’est plus règlementé dans le PLU, la constructibilité étant encadrée par des règles de volumétrie et de gabarit (articles 6, 7, 8, 9, 10). » L’affirmation que le règlement du PLU ne comprend pas de « modifications majeures » par rapport au POS est inexacte, et je vais vous le prouver dans la suite de cette lettre. J’y compare les règlements du POS et du PLU, qui définissent les règles de constructibilité en UA. Les mêmes constatations peuvent être faites pour les autres zones de la ville, et je vous en épargnerai le détail. Partout, le PLU augmente considérablement les possibilités de construire, tant en densité, qu’en hauteur. Le fait de présenter le projet de PLU comme relevant d’une

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PLU-BLR-27-06-2012-LETTRE-OUVERTE-A-LA-MAIRIE-2 « densification modérée » et ayant fait l’objet d’une « large concertation » ne tient pas. Jugez-en par vous mêmes. (1) Les dispositions détaillées du règlement du PLU n’ont jamais été rendues publiques, avant leur communication au sein du projet d’Arrêt de PLU, aux alentours du 15 juin 2012. La concertation est donc parfaitement inexistante sur ce point. (2) Le POS requiert (articles 7.1.2.2 et 7.1.3.3) pour un immeuble construit en zone UA, sur un terrain jouxtant la zone pavillonnaire UE que : « Pour une construction de hauteur inférieure à 8m, la distance la plus courte à la limite séparative doit être au moins égale à la hauteur de cet élément. Pour une hauteur supérieure à 8m, la distance du bâtiment à la limite séparative doit être au moins égale à la hauteur du bâtiment. » Ces dispositions du POS imposent donc un retrait des constructions par rapport aux limites séparatives de fond de parcelle, ainsi qu’une gradation de leur hauteur (transition entre des hauteurs voisines de 20m en zone UA, et celles de 11 m en zone UE) en frontière de la zone pavillonnaire. Le PLU élimine complètement ces règles. Aucune disposition spécifique n’y limite la hauteur des constructions de la zone UA jouxtant la zone UE. Les règles de retraits présentes dans le POS sont supprimées. Les articles 7.1.1.1 et 7.1.1.2 du PLU précisent même que : « Les constructions (de la zone UA) peuvent être implantées sur la limite de fond de terrain à condition que la façade sur limite soit aveugle ». Dans le cas d’une façade comportant des ouvertures, le retrait des constructions par rapport aux limites séparatives de fond de parcelle doit être au moins égale à 75% de la hauteur de façade (au lieu de 100% dans le POS) avec un minimum de 6 mètres (article 7.2.1.1), contre 8 mètres dans le POS. Dans le PLU, la seule limitation de hauteurs de constructions situées en zone UA, en limite séparative avec la zone pavillonnaire s’exprime par des hauteurs plafond, dont les valeurs maximales sont précisées dans la Pièce 4.4 (Plans hauteurs Bourg-la-Reine). Celles-ci se répartissent en 3 catégories : - R+6 (hauteur plafond de 23 mètres) ; - R+5 (hauteur plafond de 20 mètres) ; - R+4 (hauteur plafond de 16 mètres). La confrontation entre le « Plan zonage Bourg-la-Reine » (Pièce 4.3 du PLU) et le « Plan hauteurs Bourg-la-Reine » montre des exemples de frontières entre la zone UA (immeubles) et la zone UE (pavillonnaire), où la hauteur maximale autorisée est de 23m en UA. Le PLU autorise donc, dans de tels cas la construction d’un immeuble de 23 mètres de hauteur, en façade aveugle, et au ras des pavillons !

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PLU-BLR-27-06-2012-LETTRE-OUVERTE-A-LA-MAIRIE-3 Avant, le POS imposait (a) un retrait ; (b) une gradation des hauteurs, en limites de zones UA et UE. Est-ce là une « densification modérée » ? Est-il acceptable que, lorsque des citoyens de la ville s’opposent à ce que de telles dispositions soient incluses dans le projet, et exhibées au dernier moment, ils soient qualifiés de « nostalgiques du passé », alors que ces dispositions du PLU vont « pourrir leur avenir » ? De qui se moque-t-on ? (3) Aussi bien le POS que le PLU se réfèrent à des « bandes de constructibilité ». La « bande principale » se situe en limite de rue, et la « bande secondaire » au delà. Parlons maintenant des hauteurs limites autorisées dans chaque cas : - Dans le POS, en zone UAa, centre-ville ancien, les hauteurs limites sont de 18m (dans une bande principale de 15m), et de 15m au delà de cette bande; - En zone UAb, entrée de ville sud, les hauteurs limites sont de 21m (dans une bande principale de 15m), et de 13m au delà ; - En zone UAc, entrée de ville nord, les hauteurs limites sont de 15m partout, sauf deux exceptions où elles sont remontées à 18 m ou 21m. - Dans le PLU, la hauteur limite est fixée par la Pièce 4.4 (Plans hauteurs Bourg-la-Reine). En faisant son analyse, secteur par secteur, on constate que les limites de hauteurs plafond, passent systématiquement de 15, 18 ou 21 m, suivant les secteurs, à 23 m (à l’exception de quelques îlots encore limités à 16m). La progression est massive dans le centre-ville (où les hauteurs limites passent de 15-18m à 23m), mais ce secteur, du « projet centre-ville » est spécifiquement menacé par des perspectives d’aménagement autorisant des hauteurs encore plus élevées, et nous ne l’évoquerons pas plus en détail. L’entrée de ville sud voit une progression spectaculaire des droits à construire, particulièrement dans la « bande secondaire), où la hauteur limite passe directement de 13m à 23m par endroits. Est-ce là une « densification modérée » ? Pour comprendre l’extraordinaire progression des hauteurs limites dans le PLU, il faut confronter le « Plan zonage» (Pièce 4.3 du PLU) et le « Plan hauteurs » (Pièce 4.4 du PLU), au POS. Le résultat est accablant. (4) Jusqu’ici, nous n’avons évoqué que les règles de construction en limite de zones et la hauteur maximale des immeubles. Alors que dans le POS, la transition entre les immeubles de la zone UA et les pavillons se faisait harmonieusement par des retraits et des échelonnements de hauteurs, avec le PLU, on pourrait construire 23 mètres de façade aveugle en fond de parcelle à ras des pavillons. Cette simple évocation pourrait suffire à asseoir notre démonstration, mais nous n’en sommes encore qu’aux prémisses.

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PLU-BLR-27-06-2012-LETTRE-OUVERTE-A-LA-MAIRIE-4 L’une des dispositions les plus épouvantables du PLU concerne l’emprise au sol, rapport de la surface de la base d’immeuble sur la surface du terrain. Dans toute la zone UA, le POS limite l’emprise au sol à 50% pour les immeubles d’habitation, et à 75% pour les constructions à l’usage d’activités ou de commerce. Le PLU autorise, quant à lui une emprise au sol de 100% sur la bande principale de 15m, et de 50% pour la partie résiduelle du terrain (bande secondaire, située au delà de 15 mètres des axes de circulation). Le PLU permettrait ainsi, sur un terrain de 1000 m2 = 50m x 20m, en bordure de la RD920, au nord de la rue de la Bièvre (zone UAc), de construire un immeuble occupant la totalité 50 m x 15 m de la bande principale, et 50% des 50 m x 5 m de la bande secondaire, pour une surface au sol de 875 m2, avec seulement 125 m2 d’espace libre. Comme le Coefficient d’Occupation des Sols (voir plus loin) n’est pas limité par le PLU en zone UA, ceci autoriserait, avec une hauteur de R+6 et 23 mètres, une surface de plancher de 7 x 875 m2 = 6125 m2 pour 1000 m2 de terrain. Or, le POS n’aurait autorisé, pour ce même terrain en zone UAc, qu’une emprise au sol de 50% soit 500 m2 maximum de surface au sol, et 500 m2 d’espace libre, en y limitant la hauteur maximale à 15-18m (R+4). Ceci ne permettrait pas de construire plus de 5 x 500 m2 = 2500 m2. A ces restrictions se rajoutent celle du Coefficient d’Occupation des Sols (COS), défini comme rapport de la surface de plancher (anciennement SHON) sur la surface de terrain. En zone UAc, le COS est limité par le POS à 1.6 (immeubles d’habitation), ou 2 (immeubles d’activités, avec commerces, etc.). Pour 1000 m2 de terrain, la surface de plancher maximum admissible (suivant la présence d’activités ou non) varierait donc ici de 1600 m2 à 2000 m2. Cet exemple montre que le PLU peut faire passer, sur le même terrain de 1000 m2, la surface de plancher constructible de 1600m2 (ou 2000m2 en cas de commerces) à 6125 m2. On multiplierait ainsi les droits à construire par un facteur compris entre 3 à 4. Est-ce là une « densification modérée » ? Ne serait-ce pas une « modification majeure » par rapport à ce qui était anciennement permis ? (5) Ces arguments à eux seuls devraient suffire à vous convaincre que les modifications introduites par le PLU sont considérables. Mais, nous sommes encore loin du compte, et les points suivants vous montreront que le PLU est truffé de dispositions nouvelles et inacceptables. Le POS avait voulu éviter le fractionnement des terrains. En effet, il serait toujours possible à un opérateur peu scrupuleux d’acheter un grand lopin, et de le découper en tranches pour augmenter la rentabilité de ses constructions. Dans son article 5.2, le POS précise ainsi que :

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PLU-BLR-27-06-2012-LETTRE-OUVERTE-A-LA-MAIRIE-5 « Les nouveaux terrains issus de division, détachement, regroupement parcellaire, ... ne sont constructibles que s’ils possèdent une largeur minimale de façade de 16 m, et soient de dimension suffisante pour y inscrire un rectangle de 8m x 20m minimum. » Que dit le PLU à ce sujet, c’est très simple (devinez la suite): Article 5 UA : Superficie minimale des terrains constructibles : Non réglementé. Est-ce là le reflet d’une « densification modérée » ? Ne serait-ce pas une « modification majeure » par rapport à ce qui était anciennement permis ? (6) Continuons notre inventaire. Dans son article 11.1.3, le POS spécifie que : « En UAa (centre-ville ancien), les toitures terrasses sont interdites sauf dans le cadre de raccordement à des bâtiments existants, présentant une toiture-terrasse. » Que dit le PLU à ce sujet, c’est très simple (devinez!) : Dans l’article 11.1.2 du projet de PLU, il est spécifié que, dans toute la zone UA, « Les toitures terrasses partielles ou totales et les toitures végétalisées sont autorisées. » Comme nous allons le voir par la suite, cette autorisation nouvelle est particulièrement pernicieuse, quand on l’associe aux questions, évoquées plus loin, des espaces verts. Pour les stationnements, le POS précise que des places doivent être prévues à l’intérieur des constructions. Il précise (article 12.1) que 50% au moins des emplacements de stationnement seront enterrés ou inclus dans le volume du bâtiment. Dans le PLU, l’article 12 UA stipule que : « Dès lors que le nombre des places de stationnement à réaliser est égal ou supérieur à 10 véhicules, 50% au moins de ces places doivent être réalisées en souterrain ou couvertes. » Continuons notre lecture : l’article 12.2 du POS dit qu’il faut prévoir : « une place pour 70m2 de SHON, avec au minimum une place par logement. » Il précise plus loin que cette règle s’applique également pour les surfaces « affectées à l’usage de bureaux ou d’espace ouvert au public. » Que dit le PLU? Dans son article 12.1, il requiert : « une place par logement » (sans référence à la superficie de celui-ci) et, plus loin, pour les constructions à usage de bureaux « 1 place de stationnement par tranche de 100m2 de surface de

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PLU-BLR-27-06-2012-LETTRE-OUVERTE-A-LA-MAIRIE-6 plancher. » Il donne ensuite toute une série de dérogations règles, comme par exemple : « aucune place n’est exigée pour les commerces de surface de plancher inférieur ou égale à 100 m2. » Le POS, requiert dans son article 12.2, « pour les commerces de SHON < 100m2, 1 place minimum », et pour les commerces de SHON entre 100 et 300m2, « 2 places minimum. » Le PLU diminue donc très notablement le nombre de places de stationnements requises dans ce cas. Ceci signifie, en clair, qu’un promoteur sera dispensé de parking souterrain, soit s’il construit moins de 10 logements (en sus d’un nombre quelconque de commerces de moins de 100 m2), soit s’il construit moins de 1000 m2 de surface de bureaux. Comme par ailleurs, il lui est permis de fractionner son terrain sans limite, il lui suffit de construire en accolant plusieurs petits immeubles (qui, en réalité, n’en feront qu’un), pour échapper à l’obligation d’y inclure des stationnements en sous-sol. Nous pourrions aussi mentionner l’obligation de mettre 30% de l’immeuble en HLM dès que sa surface de plancher dépasse 1500m2, dans les parties de la ville classées en « mixité sociale ». Là encore, la possibilité admise de découpage des terrains à bâtir dans le PLU permet d’échapper à cette obligation de construire des logements sociaux. Ces dispositions du projet de PLU sont donc pernicieuses, et l’abandon de certaines parties, mûrement réfléchies, du règlement du POS, est clairement plein de dangers pour la ville. Sur ces questions comme sur toutes les autres, la comparaison entre le POS est le PLU est édifiante. Tout est fait dans le PLU pour simplifier la vie aux promoteurs et limiter leurs contraintes. Pourquoi affaiblir massivement toutes les règles importantes, imposées dans le POS, et portant sur la qualité générale des réalisations ? Quel intérêt cela présente-t-il pour la population de la ville ? (7) Revenons à d’autres facteurs du PLU, encore plus importants que les précédents. Le POS exige qu’une surface minimale de 20% du terrain soit affectée aux espaces verts. Que dit le PLU ? Il raisonne en fonction des espaces laissés libres par la construction, que ces espaces existent ou non. En admettant qu’il y ait encore une parcelle de terrain libre, le PLU impose qu’une proportion minimale de 25% de celle-ci soit classée en espaces verts. En admettant même que l’emprise au sol du nouvel immeuble soit limitée à 50% du terrain (valeur maximale possible en dehors de la bande de constructibilité principale), cela ne ferait, au mieux, qu’une proportion de 25% x 50 % = 12.5% d’espaces verts dans le PLU, contre 20% minimum d’espaces verts dans le POS ! Lorsque Monsieur le Maire affirme que « le projet prévoit ... d’augmenter les

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PLU-BLR-27-06-2012-LETTRE-OUVERTE-A-LA-MAIRIE-7 espaces verts », je ne puis que souscrire à sa louable déclaration d’intention. Toutefois, les faits sont têtus, et le diable est dans les détails. Je lui recommande donc de bien relire le règlement de son PLU. Il constatera alors que TOUT, ABSOLUMENT TOUT, dans ce projet de PLU concourt à REDUIRE ou DENATURER les espaces verts au lieu de les augmenter. (8) Parlons, justement, de quelques « détails » du projet liés à cette question. Qu’est-ce qu’un espace vert ? Le PLU joue sur les mots en adoptant une définition biaisée de cette notion importante, qui n’est pas celle communément admise par les usages de l’urbanisme. En effet il stipule au sujet des espaces verts « qu’il peut s’agir d’espaces aménagés sur dalle avec un minimum de 60 centimètres de terre végétale, de 80 centimètres en cas de plantations d’arbustes et de 1,50 mètre en cas de plantation d’arbre. » C’est ainsi que, stricto sensu, selon le PLU, une terrasse végétalisée pourrait constituer, en partie, ou en totalité, un « espace vert ». Le PLU fait disparaître, en passant, la qualification d’espace « de pleine terre », or ces espaces sont indispensables à l’écologie du territoire de la ville, pour que les précipitations ne soient pas évacuées en ruissellement, et alimentent les nappes phréatiques. On se rend compte, à nouveau, du caractère pernicieux du projet. Personne n’aurait pu imaginer sans l’avoir lu que le PLU pourrait ranger des espaces « sur dalle », avec 60 cm de terre seulement, dans la catégorie des espaces verts ! La « dalle » pourrait très bien se trouver au 7eme étage d’un immeuble. Pourquoi pas les plantes en pot et les géraniums des fenêtres, pendant que nous y sommes ? On comprend mieux ce que veut dire l’ « augmentation des espaces verts ». Il suffit, simplement, d’en changer la définition. Est-ce un procédé véritablement acceptable ? Jugez-en de par vous-même. En conclusion, tous ces éléments factuels montrent à l’évidence que la « diffusion d’informations fausses » n’est pas de notre fait. Il ne s’agit pas non plus de « dramatisations outrancières ». Les parties les plus contestables du projet de PLU ont été dissimulées jusqu’en dernière minute par un discours lénifiant et moralisateur. La Mairie parle de l’enquête qu’elle a menée avec l’IFOP. N’importe qui est capable d’envoyer un questionnaire. Tout dépend de la manière dont on en interprète les résultats, et ceci ne peut tenir lieu de concertation sur un texte juridique de cette envergure. Il aurait fallu, normalement, diffuser le texte détaillé du PLU plusieurs mois avant son vote d’arrêt, afin d’établir une concertation SUR PIECES. En lieu et place de cela, la Mairie n’a communiqué que de façon lacunaire sur son projet, et cherche, aujourd’hui, à le faire voter sans discussion. Quitte à me répéter, je vous pose la question simple : Oui ou non, avez-vous eu pleinement connaissance, avant de lire ma lettre, des informations techniques que je vous transmets aujourd’hui ? Je veux bien admettre, par exemple, que le coefficient de 100% d’emprise au sol ait été

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PLU-BLR-27-06-2012-LETTRE-OUVERTE-A-LA-MAIRIE-8 annoncé, mais qu’en est-il du plan de hauteurs (Pièce 4.4), et des 119 pages denses du règlement du PLU (Pièce 4.1) ? Chacun sait que ces documents ont été remaniés, à plusieurs reprises, et à un point tel qu’ils sont très différents des versions connues de fin 2011. AVEZ-VOUS DONC LU CES TEXTES EN DETAIL ? AVEZ VOUS REPRIS LE POS POUR LE COMPARER AVEC LE PLU? A moins que vous ne soyez un membre assidu de la Commission d’Urbanisme, j’ai bien peur que la réponse aux deux questions soit négative. Les vagues informations qualitatives de la revue du bulletin municipal sont et ont été, à ce sujet, d’une vacuité extraordinaire. Que peut-on dire du PLU avec, comme seule source, le bulletin municipal ? Il ne faut pas prendre les habitants de la ville pour des analphabètes, et je pense que nombre d’entre eux ne seront pas rebutés par la lecture de documents techniques sérieux. Dans ces conditions, comment vous est-il possible d’approuver un tel projet, sans attendre qu’il ait été bien diffusé et analysé? Par ailleurs, je n’agis pas ici en tant qu’opposant systématique de l’équipe municipale. Ma démarche, comme celle de l’association AQVBLR, que j’ai l’honneur de présider, recherche seulement le maintien de la qualité de vie dans notre ville. Si le projet de PLU n’avait pas été une véritable caricature, augmentant massivement tous les droits à construire par rapport au POS, et diminuant, tout aussi massivement les contraintes qu’une collectivité se doit imposer aux promoteurs immobiliers pour qu’ils ne fassent pas n’importe quoi, je ne crois pas que nous aurions appelé à la mobilisation. Déjà, il y a une dizaine d’années, au moment du POS, j’avais constaté de graves carences dans le fonctionnement démocratique de la municipalité. L’affaire du PLU est à l’image de celles-ci. Elle a été mal préparée, mal gérée, et force est de constater qu’aujourd’hui, le projet que la Mairie veut faire passer « en force » est inacceptable. Il est encore temps de faire machine arrière, pour éviter un conflit sérieux entre la municipalité et les habitants de la ville. Il s’agit, effectivement d’un passage en force. Qui pourrait prétendre qu’il en est autrement, lorsque la décision sera prise par un vote bloqué, en l’absence de toute opposition, lors d’un conseil extraordinaire réuni un vendredi 29 juin à 19h00 , veille de vacances? Pourquoi pas le 15 août à minuit ? De qui se moque-t-on ? Alors qu’on arrête les affirmations ridicules. Comment prétendre aussi que le PLU va « créer des espaces verts », alors que toutes ses dispositions concourent à les faire disparaître ? Nous aimerions, également, que la Mairie affiche clairement ses intentions immobilières sur le centre ville, au lieu de dire aux uns que rien ne changera, tout en présentant, aux autres, des projets pharaoniques de « démolition-reconstruction ». Ou est la vérité là dedans ? Est-ce que la place Condorcet sera reconstruite ou sera-t-elle maintenue ? On ne peut pas dire tout et son contraire, et nous demandons davantage de sincérité venant de la part des autorités municipales. On ne peut pas dissimuler le chamboulement complet

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PLU-BLR-27-06-2012-LETTRE-OUVERTE-A-LA-MAIRIE-9 du centre-ville à l’intérieur du projet de PLU. Il importe que le débat et les enjeux restent clairs et précis. J’avais demandé par lettre adressée au Conseil Municipal un report du vote du projet, prévu initialement le 20 juin. Il aurait fallu que je précise qu’il faudrait débattre de ceci en septembre, en laissant le temps à tous de prendre connaissance du dossier. Au lieu de cela, le report n’aura été que d’une semaine. Au moins, cela m’aura donné le temps de lire le document dans son intégralité, afin de pouvoir vous écrire aujourd’hui. Très honnêtement, ce projet est mauvais. Il faut changer d’urgence des pans entiers de son règlement, faute de quoi, les promoteurs pourront s’en donner à coeur joie. Je crains énormément la période des deux ou trois années qui viennent, qui verront, si le PLU est adopté, inévitablement, des murailles d’immeubles élevés s’ériger un peu partout, sans que cela apporte quoi que ce soit à qui que ce soit, exception faite des grands groupes constructeurs. Ces derniers profiteront des ambiguïtés du règlement pour déposer des permis de construire épouvantables à tous les points de vue, mais financièrement très profitables, cela va de soi. Je vous demande donc de ne pas approuver ce projet en l’état, de prendre le soin de le lire en détail, de le comparer à l’existant, et de bien prendre conscience de ce qu’il entraînerait d’irréversible, à terme. Quelle honte peut-il y avoir à réfléchir avant d’agir ? Pour toute personne sensée, la réflexion doit s’appuyer sur des documents, et ceux-ci n’existent et ne sont disponibles que depuis ces dernières semaines. C’est aujourd’hui que la concertation devrait commencer, et c’est maintenant qu’on veut la tuer dans l’oeuf. J’espère que ce langage de raison sera écouté. Cela nous éviterait, certainement, d’avoir à descendre dans la rue cet automne. Personnellement, j’ai mieux à faire, et je suis certain que vous partagez ce sentiment. Il est parfaitement possible de construire un PLU auquel l’ensemble de la population de la ville accepte d’adhérer. La première étape pour y arriver consiste à réaliser une consultation véritable. Il est, à ce titre, assez ahurissant que les informations les plus importantes (comme le dossier du PLU) ne soient pas encore diffusées par les services de la Mairie, mais par des associations comme la nôtre, ou des sites web indépendants. La vérité rend libre, mais pour la rendre accessible, il faut d’abord que les informations soient diffusées ouvertement et sans réserve Recevez, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Maires Adjoints, Mesdames et Messieurs les Conseillers Municipaux, l’assurance de tout mon dévouement.

Paul Deheuvels