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Lors de son Assemblée générale annuelle de 2015 tenue à Ottawa, l’ATIO a invité leconférencier Roland Kuhn, l’expert technique pour Portage. Son message était clair : letraducteur automatique est un outil qui doit être utilisé par des professionnels. Comme pour toutprogramme de traduction automatique, le résultat doit être revu et raffiné par desprofessionnels. Dans sa forme actuelle, la mise en œuvre proposée est contraire à l’avis exprèsdes développeurs du logiciel Portage.

Nous avons été rassurés d’apprendre que les résultats produits par la TA seront révisés par desprofessionnels langagiers du Bureau de la traduction à des intervalles de quelques mois, maisnous demeurons préoccupés qu’une telle révision soit trop peu, trop tard. 

Dans son état actuel, le logiciel sera placé dans les mains d’utilisateurs, souvent unilingues, etnon formés, qui ne seront pas en mesure d’établir si le texte dans la langue cible véhicule lemême sens et le même ton que le texte de la langue d’origine. La grammaire, la syntaxe, lecontexte et le sens sont souvent sacrifiés par un traducteur automatique. De plus, la TA peutproduire des résultats qui peuvent paraître adéquats à des utilisateurs peu formés alors qu’en

fait le ton et le sens d’un texte ont parfois été altérés et ce, parfois, considérablement. Unutilisateur qui n’a pas pleinement maîtrisé la langue cible peut ne pas être conscient que celaest arrivé. Ceci pourrait même avoir des conséquences légales étant donné que les deuxlangues sont considérées d’égale valeur  au sens de la loi.

En outre, penser que tous les employés du secteur public deviendront des traducteurs

instantanés est une insulte faite aux langagiers professionnels qui ont été formés et se sontspécialisés dans divers domaines d’activités humaines en cours au sein du gouvernementfédéral.

Dans les mains d’un professionnel hautement qualifié, la traduction peut même aller jusqu’à

améliorer le texte d’origine en corrigeant les erreurs, en éliminant les ambiguïtés, et plus encore.De tels avantages de la traduction seront perdus par l’utilisation de ce logiciel par des non-professionnels. L’expérience et l’expertise humaines, et l’instinct pour le mot juste, sont desqualités qui ne peuvent pas être reproduites mécaniquement.

Le Bureau de la traduction était jadis à l’avant-garde de l’effort pour assurer l’usage effectif des

deux langues officielles dans la fonction publique fédérale en promouvant la qualité de la langueet le respect pour le travail effectué par les professionnels de la traduction. Pour nos membres,la capacité de gagner sa vie a déjà été sérieusement affectée par les conditions actuelles dumarché. Plusieurs employés du Bureau de la traduction craignent de voir leur moyen desubsistance menacé. Les taux d’attrition ont été un motif sérieux de préoccupation, avec des

niveaux d’emploi réduits de 31%, passant de 1 928 en 2010 à 1 324 en 2015. D’ici 2018, 138

postes additionnels disparaitront par « attrition » ou « non-renouvellement» des contrats. Déjà,une grande portion du travail traditionnellement fait à l’interne a été offerte à des pigistes, des

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professionnels indépendants ou des agences, avec relativement peu d’ef fort investi dans lecontrôle de la qualité. Les traducteurs, interprètes et terminologues professionnels font face à unavenir incertain.

La décision du déploiement de ce logiciel est vue comme un mépris total des langagiersprofessionnels et porte certaines personnes à croire que la qualité des communications n’estplus importante pour le gouvernement fédéral.

Nos membres sont aussi préoccupés de l’impact à court et long terme que l’implantation de latechnologie du traducteur automatique dans la fonction publique fédérale pourrait avoir sur lerespect du gouvernement du Canada envers les principaux objectifs de doter d’un statut égal lefrançais et l’anglais et sur l’égalité des droits et privilèges en fonction de leur utilisation par les

institutions fédérales comme cela est défini dans la Loi sur les langues officielles.

Plus de 85 % de la traduction du gouvernement fédéral est faite en français. Compte tenu duvolume d’information traduite et des documents utilisés par les francophones, on serait porté àcroire qu’assurer la qualité de la traduction est d’autant plus important. La qualité du françaisutilisé dans chaque service public s’est déjà dégradée. Le logiciel de traduction automatique

prévu pourrait aggraver ceci encore plus et, de plus, discréditer le Bureau de la traduction et laprofession dans son ensemble.

Un logiciel de traduction automatique enfile des mots ensemble sans vraiment tenir compte del’esprit des principes linguistiques de la langue d’origine ou de la langue cible. Par exemple, un

logiciel ne tient pas compte que le français tend à utiliser la voix active tandis que l’anglais asouvent recours à la voix passive. La survie de la culture française elle-même pourrait êtreminée.

Nos membres sont conscients des bienfaits que la technologie peut apporter et la TA estcertainement un précieux outil qui aide à gagner du temps, de l’argent et à harmoniser la

terminologie. Nous reconnaissons que le Bureau de la traduction est déjà parvenu à réduire sescoûts suite à l’intégration de la TA dans le milieu de travail des traducteurs professionnels, leurpermettant de produire plus, et différemment. Cependant, dans les mains d’utilisateurs

unilingues, il ne servira qu’à perpétuer les erreurs langagières et la confusion autour del’utilisation appropriée de la terminologie. 

Tout le monde a entendu parler du coût élevé de la traduction, mais trop souvent, nousnégligeons les bienfaits précieux d’avoir deux langues officielles. 

 Afin d’assurer que la communication dans les deux langues officielles soit toujours de la plushaute qualité possible, nous recommandons qu’une équipe de langagiers professionnels soitétablie dans chaque ministère et agence, laquelle serait responsable de réviser toutes lescommunications traduites automatiquement dans un délai raisonnable. D’après ce que nous

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savons, Affaires mondiales Canada a déjà introduit un tel processus – dans un délai d’uneheure et sur une base de 24 heures, sept jours sur sept  – pour certaines communications.Conséquemment, l’implantation de ce processus semble faisable pour garantir que chaquecourriel traduit automatiquement et que chaque communication en tout genre puissent êtrerévisés par un langagier professionnel qualifié avant d’être envoyés. 

Un tel modèle n’est pas sans précédent. À un certain moment de son histoire, le Bureau de latraduction était décentralisé, avec des traducteurs professionnels dans chaque ministère etagence. La proximité des clients a permis aux langagiers professionnels d’adopter la mêmeculture organisationnelle et de garantir des traductions de meilleure qualité.

Nous espérons que vous prendrez nos préoccupations au sérieux et que vous réviserez le coûtréel de l’implantation du logiciel de traduction automatique qui, s’il est utilisé sans supervision

professionnelle, réduira la qualité des communications internes du gouvernement et pourraitmême avoir des conséquences beaucoup plus sérieuses.

Nous souhaitons aussi que vous preniez en compte notre suggestion quant à une structureorganisationnelle qui ferait en sorte que chaque texte serait révisé correctement par unlangagier professionnel qualifié et spécialisé, assurant ainsi des communications d’une grandequalité dans les deux langues officielles, maintenant et à l’avenir , au bénéfice du gouvernementdu Canada et de tous les Canadiens.

 À notre connaissance, au moment d’écrire cette lettre, l’évaluation finale du projet pilote dutraducteur automatique n’a pas encore été diffusée. Une fois disponible, nous apprécierons enrecevoir une copie, et nous serons très heureux d’offrir nos commentaires reflétant le point devue des professions langagières.

N’hésitez pas à nous contacter si vous voulez discuter davantage ces points plus en détail.

Veuillez agréer, Madame, nos salutations les plus respectueuses.

Lisa Carter, trad. a. (ES-AN)Présidente

cc. :L’honorable Mélanie Joly, ministre du Patrimoine canadien M. Graham Fraser, commissaire aux langues officiellesMme Donna Achimov, présidente, Bureau de la traduction

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Mme Emmanuelle Tremblay, présidente Association canadienne des employés professionnels

M. Greg Fergus, député fédéral de Hull-AylmerMme Éva Nassif, traductrice agréée (AN-FR) et députée de Vimy

Pour plus d’information, veuillez communiquer avec Monsieur Marc Pandi, directeur général de l’ATIO [email protected] 241-2846613 979-29091 800 234-5030