les pratiques de compostage en nouvelle-calédonie · les particuliers. de plus, la pratique de...

16
Retours d’expérience et analyses des composts produits ADEME Nouvelle-Calédonie – 2015 Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie

Upload: vudien

Post on 14-Sep-2018

215 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Retours d’expérience et analyses des composts produits

ADEME Nouvelle-Calédonie – 2015

Les pratiques de compostage

en Nouvelle-Calédonie

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

Le compostage présente de nombreux avantages pour le monde rural en Nouvelle-Calédonie.

D’un intérêt économique, environnemental et social, il contribue ainsi au développement durable. En effet, l’agriculteur est à la fois utilisateur mais également producteur de compost, qui peut être utilisé selon sa composition, comme amendement ou engrais pour fertiliser les cultures et les pâturages. Le compostage peut être fait ou utilisé sur chaque exploitation agricole, raison pour laquelle il est important pour la Chambre d’agriculture de promouvoir les techniques de compostage, de s’assurer de la qualité du compost et de former les agriculteurs à son utilisation.

paro

le d

’act

eur

“ © C

ha

mbR

e d

’ag

RiC

ult

uR

e N

C

Gérard Pasco, Président de la Chambre d’agriculture

de Nouvelle-Calédonie

en Nouvelle-Calédonie, plus de 130 000 tonnes de déchets organiques (résidus d’origine ani-male ou végétale – hors papiers et cartons) sont produits chaque année. un quart de nos déchets ménagers et plus du tiers des déchets non dangereux des activités économiques sont organiques. les déchets organiques sont encore majoritairement destinés à l’enfouissement ou au brûlage. Parallèlement, l’importation d’en-grais minéraux destinés aux activités agricoles a bénéficié de 192 MF de dotation des collectivi-tés en 2013, tandis que terreaux et composts sont couramment importés. Pourtant des com-posts, produits localement, pourraient répondre en partie aux besoins en matières fertilisantes et amendantes dans les exploitations agricoles ou horticoles, la revégétalisation de sites, l’aménage-ment des espaces verts des communes et chez les particuliers. de plus, la pratique de compos-tage constitue une activité économique intéres-sante et un vecteur de lien social.

les provinces et l’ademe accompagnent depuis plusieurs années des opérations pilotes de valo-risation par compostage à différentes échelles – allant du compostage domestique au com-postage à usage professionnel. Ces opérations, menées par différents acteurs, ont démontré leur faisabilité technique et leur acceptation par les populations. S’inscrivant dans une logique d’économie circulaire, il s’agit désormais de diffuser ces pratiques durables à l’échelle du territoire calédonien.

Les objectifs de cette publicationl mettre en lumière les pratiques de compos-

tage existantes en Nouvelle-Calédonie,l Rendre accessibles les résultats d’analyse

de la qualité de ces composts,l encourager le compostage à différentes

échelles.

Contexte

ComPostaGe individuel• Production de déchets organiques annuelle : quelques dizaines de kilos

ComPostaGe en Communauté (Tribu, quartier, hameau, établisse-ments, exploitations agricoles) • Production de déchets organiques annuelle : de quelques tonnes à plusieurs dizaines de tonnes

ComPostaGe Centralisé (Intercommunalité, province)• Production de déchets organiques annuelle : quelques centaines de tonnes à plusieurs milliers de tonnes

Zoom sur les échelles de compostage

© P

ho

toS

ad

eme,

vil

le d

e ko

02

© P

ho

toS

dR

, uC

S-u

PRa

le retour au sol de la matière organique concerne près de 40 % des déchets organiques de Nouvelle-Calédonie. majoritairement spon-tanées, ces pratiques – principalement d’épan-dage – indiquent des besoins locaux en matières fertilisantes et amendantes. le compostage et

le co-compostage ne concernent que très peu de gisements organiques. ils pourraient pour-tant apporter une réponse complémentaire et ainsi contribuer à une bonne articulation entre gestion des déchets organiques et besoins en matières fertilisantes et amendantes.

Gisements et utilisations

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

03

Les matières organiques en Nouvelle-Calédonie : nature et devenir

déchets verts déchets alimentaires

déjections animales

Boue de step matières vidanges déchets carnés

Résidus d’origine végétale issus des activités d’entretien des espaces verts

Déchets de production, de distribution et de préparation alimentaire

Résidus d’origine animale issus des activités d’élevage

Déchets provenant de l’assainissement des eaux usées, (station d’épuration ou fosse septique)

Sous produits animaux issus des activités d’élevage, d’abattage et de transformation

Activité des ménages et des collectivités (à 80%)

Activité des ménages, distributeurs et restaurateurs

Activités agricoles (élevage) : lisiers de porcs (> 80 %) et fientes de volaille

Professionnels de l’assainissement

Professionnels de l’agroalimentaire

Secs, carbonés Humides, azotés Très humides, azotés Très humides, azotés Humides, azotés

définitions et présentation des déchets organiques

Production annuelle de déchets organiques en nouvelle-Calédonie : 120 000 tonnes*

*Les proportions et chiffres exprimés sont des estimations. Elles proviennent d’une extrapolation des résultats d’une étude sur la matière organique en province sud (AMO Organique – CBE – ADEME / PS - 2013 - 2014). Deux gisements organiques ont été écartés de ce descriptif : Les déchets de l’industrie agroalimentaire (drèches, levures, sous produits alimentaires), soit environ 12 000 tonnes et les flux de papier/carton, environ 30 000 tonnes. La difficulté de recueil de données fiables, l’existence d’exutoires et la spécificité de ces gisements en terme de valorisation ont déterminé ce choix.

Retour au sol 38 %

déchets verts

28 % (33 125 t)

déchets alimentaires

18 % (22 125 t)

déjections animales

35 % (41 800 t)

Boue de step matières vidanges

17 % (20 000 t)

déchets carnés

2 % (2 470 t)

2 % 98 % 0,5 % 4 % 95,50 % 0,01 % 99,99 % 15 % 85 % 94 % 6 %

Compostage co-compostage

0,67 %

Epandage direct

37,33 %

Autres valorisations(nourrissage

d’animaux...) 3 %

Enfouissement sans valorisation

59 %

définition

Producteurs en nC

nature

Comme l’illustrent les expériences présentées dans cette publication, le compostage des matières organiques est une pratique simple, rustique et adaptée à la Nouvelle-

Calédonie. En contexte insulaire, le compostage se distingue des autres filières de recyclage des déchets par le retour au sol des composts produits.La pérennisation des débouchés locaux nécessite de faire connaître la qualité de ces composts. Il est donc apparu utile de partager, dans ce document, les résultats d’analyses conduites par l’ADEME.Etabli de façon concertée avec les acteurs du secteur, nous souhaitons que cet ouvrage contribue à diffuser les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie.

© P

atR

iCk

Ch

ala

S

paro

le d

’act

eur

Camille Fabre, Représentant de l’ADEME

en Nouvelle-Calédonie [email protected]

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

04

le compostage est un processus biologique naturel de transformation et de valorisation de la matière organique (MO) (feuilles, branchages, préparation et restes de repas, papier, carton, tonte...) en matières fertilisante et amendante.

Ce processus naturel s’opère grâce à une acti-vité biologique intense constituée de : l Micro-organismes : bactéries,

champignons, algues...l Macro-organismes : lombrics, cloportes,

larves...

le compost obtenu présente souvent les carac-téristiques d’un « amendement organique ». les amendements organiques nourrissent le sol. ils sont destinés à l’entretien ou à la reconstitu-tion du stock de matière organique du sol et à l’amélioration de ses propriétés physiques et/ou chimiques et/ou biologiques.

le compostage peut se réaliser à différentes échelles (centralisé, partagé, individuel), et concerne toutes matières organiques seules ou en mélange.

Le compost : définition et procédé

Paramètres Pourquoi Comment

nutriments Les micro-organismes ont besoin de matière carbonée et azotée

équilibrer les apports (50/50)• Carbone : déchets « secs » (branchage, feuille, papier...)• Azote : déchets « humides » (épluchures, fruits...)

oxygène Les micro-organismes consomment de l’O2 (dégradation aérobie)

• Structurer le compost (gros éléments)• Brasser le compost régulièrement

Humidité Les micro-organismes ont besoin d’eau (taux d’humidité 60%)

• Trop humide : apport de « sec »• Pas assez humide : arrosage

température La chaleur est un indicateur de l’activité des micro-organismes

• Volume minimum de déchets en tas ou andain pour conserver la chaleur (inertie)

• En phase de dégradation l’humidification et l’oxygénation induisent la montée en température, indicateur de la qualité du procédé

les 4 paramètres à prendre en compte durant le processus de compostage

le principe du compost

micro- organismes + 02 + H2o

micro et macro- organismes + 02 + H2o

Phase de décomposition (dégradation de la matière

organique fraîche dominante)

Phase de maturation

compost mûr riche en humus

Le fractionnement (broyage, déchiquetage....) des déchets organiques destinés au compostage facilite la dégradation et l’homogénéisation des apports.

© P

ho

toS

ad

eme,

dR

déchets organiques

compost jeune

humidifié

V matières fertilisantes : Toute matière dont l’emploi est destiné à entretenir ou à améliorer, séparément ou simultanément, la nutrition des végétaux ainsi que les propriétés physiques, chimiques et l’activité biologique des sols.

V engrais : Matière fertilisante dont la fonction principale est d’apporter aux plantes des éléments directement utiles à leur nutrition.

V amendement : Matière fertilisante apportée aux sols et dont la fonction principale est d’améliorer leurs propriétés physiques et/ou chimiques et/ou leur activité biologique.

Source : Norme ISO 8157 : 1984 Matières fertilisantes – Vocabulaire

Zoom sur le vocabulaire

exploitée par une collectivité ou un professionnel, une plateforme de compostage accueille notamment les déchets verts produits à l’échelle d’une ou plusieurs communes.

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

05

La mise en œuvre d’une filière de valorisation des déchets organiques par compostage nécessite une meilleure connaissance et reconnaissance des composts produits. La reconnaissance

des composts en tant que produits, en particulier pour l’agriculture, est prioritaire et pour cela nous sommes en attente d’une norme adaptée à la Nouvelle-Calédonie et dans le meilleur des cas de moyens d’analyses sur le Territoire. Nous savons faire du compost, il faut savoir maintenant comment l’utiliser afin de pérenniser les débouchés.

© P

atR

iCk

Ch

ala

S

© P

ho

toS

lyC

ée a

gR

iCo

le d

e Po

uem

bou

t N

C

paro

le d

’act

eur

erwann Couapault, SIVM Sud, La Foa

[email protected]

“Le compostage centralisé – les plateformes

aCteur : lyCée aGriCole de PouemBout

Caractéristiques• Plateforme de compostage sur schiste compacté sans aération forcée• Moyens humains : ½ équivalent temps plein• Moyens matériels : Broyeur, retourneur d’andain, remorque et grille pour criblage

Gisement Déchets verts de Pouembout – collecte en porte à porte par le SIVOM VKP et productions internes : entretien des espaces verts et exploitation

Proc

édé

etape 1 réception des déchetsApport mensuel pour réaliser un andain par mois

etape 2

tri et broyageDès réception, les déchets sont triés et broyés. Cela est effectué le plus rapidement possible afin de conserver la fraîcheur des végétaux.• le tri permet de retirer les indésirables (erreurs de tri, palmes de

palmiers et cocotiers...)• le broyage sert à homogénéiser les apports et à favoriser leur

dégradation

etape 3

mise en andainUne fois broyés, les déchets verts sont constitués en andain d’environ 15 m3 (H min = 1,5 m, l min = 2 m)apport quotidien des déchets organiques de la cantine : dans l’andain le plus récent durant un mois

etape 4

dégradation et maturation, (4 à 5 mois)Un suivi de la T°C et de l’humidité des andains est réalisé. Ce suivi permet de contrôler et de réguler le process. Il indique si des mesures correctrices sont nécessaires (retournement, arrosage...)

etape 5

Criblage et stockageLa baisse significative de la température indique que le compost est arrivé à maturation. Le compost est alors criblé (passé au tamis) pour retirer les gros éléments (réintroduits dans un andain). Le compost mature est stocké sous bâche microaérée avant d’être mis en sac de 30 l pour la mise en vente

exutoire Utilisation interne et vente aux professionnels et particuliers (1000 f cfp le sac de 30 litres)

remarques

• Test du cresson, test de germination et analyses physiques, chimiques et biologiques réalisées sur le produit fini

• Une forte demande existe puisque l’intégralité du compost produit trouve un débouché• Les déchets organiques de la cantine sont valorisés dans le compost depuis 2014. Cela a permis de

sensibiliser les élèves au tri sélectif et aussi de rééquilibrer le rapport Carbone/Azote en apportant des déchets organiques plutôt « azotés » dans des déchets verts plutôt « carbonés »

Contacts Corinne Chauveau, enseignante et coordinatrice compostage, (76 65 60), [email protected]

Plateforme déchets verts

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

06

Pratiqué à l’échelle du quartier, de la tribu ou en pied d’immeuble, le compostage semi-collectif s’appuie sur les apports en déchets organiques des habitants. initiées par la collectivité, les habitants ou les bail-leurs sociaux, ces pratiques sont vectrices de lien social.

En novembre 2014, 4 sites regroupant chacun 30 foyers du quartier de Bellevue à Koné ont été équipés de composteurs partagés. Un guide du

compostage a été distribué durant des réunions d’information ainsi que des bioseaux disponibles chez SAS Pacifique Environnement, qui assure aussi un suivi des sites. Les habitants ont tout de suite utilisé les composteurs, en quantité et de façon adéquate (à part seulement quelques excès de fruits de mer et de déchets verts). L’expérience étant concluante, un nouveau site sera équipé chaque année à Koné, en ville et en tribu, en alternance.

marion Parvillers, Ville de Koné

[email protected]

© P

atR

iCk

Ch

ala

S

aCteur : triBu de GoHaPin - Commune de Poya

Caractéristiques Compostage en bac (2 à 3 m3) fabriqué en bois avec des espèces invasives

Gisement Déchets alimentaires, bois mort, déchets verts (invasifs...)

Proc

édé

etape 1

tri des déchets • Sensibilisation des habitants au tri des déchets organiques• Modification des comportements et prévention des incendies :

arrêt du brûlage

etape 2

Homogénéisation des apports• Les déchets verts et de bois sont coupés grossièrement

à la main (sabre) avant d’être compostés • Cette étape favorise la décomposition et le mélange

avec les déchets alimentaires

etape 3

dégradation et maturation (7 mois – premiers apports)• Le bac à compost se remplit quotidiennement. • On y retrouve des déchets en phase de dégradation

(en surface) et d’autres en cours de maturation (au fond)• Un mélange de surface est effectué à chaque apport (aération)

et l’humidité est contrôlée manuellement • Le compost mature se récupère au fond du bac

etape 4

Criblage• Une fois mature le compost est criblé (pelle et grille)

avant utilisation• Les refus de criblage sont réintroduits dans le cycle

de compostage

exutoire Utilisation sur le lieu de production en support de culture (en mélange avec de la terre)

remarques

• A la tribu de Gohapin, le compostage a permis d’aborder la thématique plus large du « jardinage au naturel »

• Il s’est accompagné du développement du paillage et de la fabrication de purin

• Le site de Gohapin est aujourd’hui un site référent qui va permettre d’étendre ces pratiques

Contacts denis méandu Poveu, référent à la tribu de Gohapin (91 67 60), et Brice van Haaren, de WWF (27 50 25), [email protected]

Compostage de quartier ou en tribu

Le compostage en communauté

© P

ho

toS

ad

eme

paro

le d

’act

eur

les exploitations agricoles - mais aussi les structures d’hébergement ou de restauration collective - génèrent des quantités importantes de déchets organiques. la pratique du compostage, au plus près du lieu de production du déchet et d’utilisation du compost constitue une solution à privilégier.

le compostage individuel des déchets de cuisine ou de jardin est pratiqué en bacs ou en tas par les habitants. il permet de réduire de 50 à 100 kg par habitant et par an, la quantité de déchets ménagers. la province Sud, dans le cadre d’un

appel à projet accompagne les communes de Nouméa, mont-dore et Paita dans leur objectif d’équipement de 7 % des foyers en composteurs d’ici 2016. Nous mettons ici en lumière quelques initiatives.

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

07

Dès le début 2014, le programme de compostage domestique de la Ville de Païta a été rendu public. 120 particuliers se sont inscrits, notamment du quartier de Savannah. Ils ont suivi une formation

théorique et un atelier de fabrication de composteur. Un bilan personnalisé va être effectué tous les ans auprès des personnes inscrites.

© P

atR

iCk

Ch

ala

S

© a

dem

vil

le d

u m

oN

t d

oR

e

paro

le d

’act

eur

Frédéric malaval, Responsable environnement

de la Ville de Païta [email protected]

“ aCteur : BioCalédonia HouaÏlou

Caractéristiques Compostage en tas en bout de champs agricoles

Gisement Déchets verts, fumiers et fientes de poules

Proc

édé

etape 1récupération et tri des déchets. Les déchets verts sont stockés avant broyage. Les fientes et fumiers sont récupérés auprès d’éleveurs et/ou des agriculteurs adhérents Biocalédonia eux-mêmes

etape 2Constitution des tas. Les tas sont effectués le même jour chez l’ensemble des adhérents. Une campagne de broyage est organisée, le broyat de déchets verts est ensuite réparti. Les tas sont constitués à 75% de broyat et 25% de déjections animales entassés en couches successives (broyat, fiente, broyat, fumier...)

etape 3dégradation et maturation (7 mois minimum). Une fois constitués, les tas sont très peu manipulés. Ils sont recouverts de palmes de cocotiers pour limiter les lessivages par les pluies et les protéger du soleil. Un système d’aération avec des bambous est installé (bambous plantés à l’intérieur)

etape 4 récupération. La finesse du broyat d’origine permet de se passer de criblage avant utilisation. Le compost est généralement utilisé plusieurs mois voire plus d’un an après démarrage

exutoire Le compost produit est utilisé par les producteurs eux-mêmes pour son effet structurant et fertilisant

remarques La finesse du broyat favorise le tassement et oblige à mettre en place un système de ventilation (ex. : avec du bambou)

Contacts Georges tieya, animateur côte Est, Biocalédonia (74 78 16), [email protected]

Compostage en bout de champs

aCteur : Commune du mont dore

test en 2013Test sur 100 foyers témoins et 6 écoles primaires. Des composteurs ont été distribués chez des foyers volontaires, dans plusieurs quartiers de la commune. Les personnes concernées ont reçu une formation et ont bénéficié d’un suivi

résultats100% des déchets organiques ménagers ont été compostés sur ces foyers. En revanche, en l’absence de broyeur, on constate une faible incidence sur le volume des déchets verts collecté

depuis 2014 Un guide composteur accompagne les usagers dans leurs pratiques de compostage. Il sensibilise les habitants durant les évènements et va à leur rencontre en amont de la collecte de déchets verts

outils Un guide du compostage et un guide de fabrication de composteur sont disponibles sur le site internet de la Ville http://www.mont-dore.nc

Contacts yannick monlouis, Chargé d’études développement durable (43 72 16), [email protected]

Le compostage en exploitation agricole

Le compostage individuel ou domestique

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

08

ContexteDes analyses ont été effectuées en 2013 et 2014 sur 9 échantillons relevés auprès de 6 acteurs représentant 3 types de gisements compostés.Ces analyses visent à initier une base de don-nées permettant les comparaisons et le cas échéant, la mise en avant de procédés de com-postage plus ou moins vertueux. Cette étude n’a pas vocation à apporter une réponse quant à l’usage ou la mise sur le marché des amende-ments organiques calédoniens.

Le référentiel : la norme NF U44-051Ces analyses ont été effectuées par le labo-ratoire agréé lCa, selon la norme française NF U44-051 « Amendements organiques – Dénominations, spécifications et marquage » (avril 2006). Cette norme mesure l’innocuité du compost et les potentiels agronomiques. Ce choix permet de disposer d’un cadre scienti-fique approuvé en l’absence de législation locale. la pertinence des éléments analysés reste la même mais l’environnement aux caractéris-tiques propres de la Nouvelle-Calédonie peut remettre en question certains seuils définis, notamment sur les éléments traces métalliques.

Les champs analysésF L’innocuité : Savoir s’il existe des risques

à son utilisation.

Le protocole d’échantillon-nage, appliqué au cours de cette campagne d’analyses, a été élaboré en concertation avec les organismes référents de Nouvelle Calédonie (Directions de l’environne-ment et du développement rural de la province Sud, Chambre d’agriculture de NC, IAC). Il est issu d’une compilation et d’une adapta-tion de protocoles existants (Qualorg, Laboratoire LCA, Syndicat Centre Hérault…). L’application de ce proto-cole permet de garantir la représentativité des caractéristiques d’un produit fini et de comparer les produits entre eux.

Zoom sur le protocole d’échantillonage

[email protected]

© a

dem

e

© P

ho

toS

ad

eme

Analyses des composts – méthodologie

4 familles d’éléments analysées :l Les Éléments Traces Métalliques (etm) :

9 éléments analysés.l Les Micro-organismes d’intérêt sanitaire

(potentiel pathologique) : 2 éléments analysés.l Les Composés Traces Organiques (CTO)

(micro polluants organiques) : 3 éléments analysés.

l Les éléments inertes (indésirables non pathogènes) : 3 éléments analysés.

F Caractéristiques agronomiques : interactions entre l’amendement, les sols et les cultures.

2 groupes d’indicateurs physico-chimique et biologique analysés :l La Valeur Agronomique : 6 critères analysés.l L’Intérêt Agronomique (comportement du

compost dans le sol) : 4 critères étudiés.

Prise d’échantillons sur andain à Pouembout.

Prise d’échantillons sur tas de compost, à Houaïlou.

Thio

Yaté

Mont-Dore

Nouméa

Dumbéa

Païta

Boulouparis

La Foa

SarraméaFarino

Moindou

Bourail

Poya Sud

Poya Nord

Pouembout

Koné

Voh

Kaala-Gomen

Koumac

Poum

OuégoaPouébo

Hienghène

Touho

Poindimié

Ponérihouen

Houaïlou

KouaouaCanala

les stations prélevées ont été regroupées par gisement et type de compostage. Chaque station a fait l’objet d’un prélèvement au minimum. les sites sélectionnés offrent une bonne représentativité des amendements organiques produits en Nouvelle-Calédonie.

Prélèvement et constitution d’un échantillonl Si l’andain est inférieur à 10 m3 prélever 10 pel-letées en plusieurs points complémentaires et mélanger l’ensemble prélevé pour l’homogénéi-ser. Puis répartir l’ensemble dans 2 contenants propres et secs (environ 10 kg).l Si l’andain est supérieur à 10 m3, ouvrir l’andain sur toute la hauteur jusqu’au centre en 2 points de 3 m séparés par 10 m entre eux et définir 5 strates. Prélever 4 pelletées dans chacune des strates et sur chacune des ouvertures en com-mençant par le bas et mélanger l’ensemble pré-levé. Diviser l’ensemble prélevé en 4 parts égales, remettre 2 parts dans l’andain et mélanger les 2 autres, renouveler l’opération jusqu’à obtention finale de 10 kg de compost, répartis dans 2 seaux.

Transmission de l’échantillontransvaser les échantillons d’un seau dans les récipients du laboratoire, remettre ce qu’il reste

sur l’andain. Attendre maximum 24 h avant envoi au laboratoire. Garder le second seau, l’identifier (date, lieu, numéro du lot) et le stocker à l’abri de la lumière jusqu’au retour des analyses pour effectuer des contre-analyses si besoin.

F Protocole détaillé disponible auprès de l’ADEME NC : http://www.nouvelle-caledonie.ademe.fr/domaines-dintervention/dechets

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

09

Analyses des composts – 6 stations, 9 prélèvements

Déchets Verts / Biodéchets - station 2Commune voh (vooh)

Gisement • Broyats végétaux, palettes et biodéchets de restauration

Type de compostage

• Mélange et début du cycle mécaniques• Maturation en andain sur sol naturel

Démarrage • Mars à juin 2013

Prélèvement 1 • Le 06/09/2013 (3 à 5 mois), compost très sec

Déchets Verts / Biodéchets - station 1Com mune Poya (nèkö)

Gisement • Déchets verts et biodéchets issus de l’activité des ménages

Type de compostage

• Compostage en bac collectif, type compostage en tribu

Démarrage • Mars 2013Prélèvement 1 • Le 06/09/2013 (6 mois), compost humide

Prélèvement 2 • Le 14/05/2014 (1 an et 2 mois), fin du bac, proche du sol naturel

Déchets Verts / déjections animales - station 1Commune Houaïlou (Waa Wi lûû)

Gisement • Broyat de végétaux, fiente de poule, fumier, bouse

Type de compostage • Compostage en tas, type bout de champ

Démarrage • Mars 2013

Prélèvement 1 • Le 13/09/2013 (5 mois), compost humide, broyat fin

Déchets Verts / déjections animales - station 2Commune Houaïlou (Waa Wi lûû)

Gisement • Broyat de végétaux, fiente de poule, fumier, bouse

Type de compostage • Compostage en tas, type bout de champ

Démarrage • Mars 2013

Prélèvement 1 • Le 28/05/2014 (1 an et 2 mois), compost humide, broyat fin

Plateforme Déchets verts - station 2Commune la FoaGisement • Déchets verts issus des ménages

Type de compostage

• Plateforme de compostage• Sol naturel sans aération forcée

Démarrage • Avril 2013

Prélèvement 1 • Le 10/01/2014 (8 mois), compost très sec, T°C élevée au coeur

Prélèvement 2 • Le 10/04/2014 (1 an), compost très sec

Plateforme Déchets verts - station 1Commune Pouembout (Pwëbuu)Gisement • Déchets verts issus des ménages

Type de compostage

• Plateforme de compostage• Sol naturel sans aération forcée

Démarrage • Juillet/août 2013

Prélèvement 1 • Le 03/09/2013 (2 mois), compost encore chaud

Prélèvement 2 • Le 11/12/2013 (5 mois), criblage très fin, compost sec

9 prélèvements analysés, 6 stations de compostage, 3 types de gisement compostés

soU

rC

es A

DeM

e, s

. FA

ver

AU

D

© a

dem

e

Remplissage des sacs d’échantillons à Houaïlou.

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

10

Thio

Yaté

Mont-Dore

Nouméa

Dumbéa

Païta

Boulouparis

La Foa

SarraméaFarino

Moindou

Bourail

Poya Sud

Poya Nord

Pouembout

Koné

Voh

Kaala-Gomen

Koumac

Poum

OuégoaPouébo

Hienghène

Touho

Poindimié

Ponérihouen

Houaïlou

KouaouaCanala

Le cas du NickelF Près de 80 % des prélèvements ont un taux de nickel

(Ni) supérieur au seuil de la norme métropolitaine.F Les 2 plateformes de Dv dépassent systéma-

tiquement ce seuil.F le co-compostage (déchets verts et biodé-

chets et/ou déjections animales) peut per-mettre de diminuer le taux de Ni.

Taux de Nickel et déchets vertsF environ 20 % des échantillons ont un taux de

Ni inférieur au seuil NFU 44-051.F les plus fortes proportions de nickel et chrome

ne sont pas directement amenées par les végé-taux mais par une contamination du sol des déchets verts : poussières, terre en mélange…

F les etm dans les sols sont peu bio-disponibles dans les végétaux. Cette étude préconise et

V adapter le seuil nickel de la norme NF U44-051 à la Nouvelle-Calédonie.

V limiter l’utilisation du bois traité comme structurant (arsenic).

V Consolider les contrôles de tri du gisement avant broyage (ex., plomb provenant d’une batterie).

À re

teni

r

Analyse de l’innocuité – éléments traces métalliques, l’exception du Nickel

0

50

100

150

200

250

300

350

Taux de Nickel et Seuil NF U44-051

Plateforme déchets verts (DV)station 1 station 2

DV + Biodéchetsstation 1 station 2

DV + Déjec. animalesstation 1 station 2

P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1

Nickel (NI) en mg/kg MS, supérieur au seuil

Nickel (NI) en mg/kg MS, inférieur au seuilSeuil NF U44-051

P1 et P2 : prélévements

éléments traces métalliques (etm) hors nickel (ni)Origine présumée des dépassements de seuil

Plateforme déchets verts (dv) dv + Biodéchets dv + déjections animales

station 1 station 2 station 1 station 2 station 1 station 2

seuils nF unité P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1

Chrome (Cr) 120 mg/kg MS 104 78 44,1 46,7 46,2 118 91,9 16,7 289

Cuivre (Cu) 300 mg/kg MS 73,8 65,4 47,9 153 30,2 34,1 68,7 24,9 26,8

Nickel (Ni) 60 mg/kg MS 257 127 104 86,7 114 614 54,2 29,1 325

Zinc (Zn) 600 mg/kg MS 90;5 114 184 185 103 154 82,7 129 314

Cadmium (Cd) 3 mg/kg MS 0,14 0,13 0,12 0,19 0,14 0,1 0,17 0,15 0,06

Plomb (Pb) 180 mg/kg MS 6,7 8,1 204 266 9,6 5,1 3,1 4 1,6

Mercure (Hg) 2 mg/kg MS 0,1 0,13 0,9 0,1 0,1 0,2 0,1 0,2 0,1

Sélénium (Se) 12 mg/kg MS 0,6 0,5 0,7 0,5 0,6 0,6 0,5 0,6 0,3

Arsenic (As) 18 mg/kg MS 1,4 1,1 6,7 5,1 4,2 3,3 26,8 1,2 0,4

MS : matière sèche. P1 et P2 : prélévement. n conforme seuil NF U44-051. n non conforme seuil NF U44-051.

1 seule station est conforme

aux seuils d’ETM de la norme

métropolitaine NFU 44-051,

(DV/Déjections Station 1).

n conforme à la norme NF U44-051 n non conforme à la norme NF U44-051

éléments traces métalliques (etm)

soU

rC

es A

DeM

e, s

. FA

ver

AU

D

soU

rC

es A

DeM

e, s

. FA

ver

AU

D

Plateforme Déchets verts - station 2ETM concerné Plomb

Origine présumée Erreur de tri avant broyage (batterie)

non conforme

Déchets Verts / déjections animales - station 2

ETM concerné Chrome

Origine présumée

Naturel. Associé à la présence de Nickel

non conforme

Plateforme Déchets verts - station 1

conforme

Déchets Verts / Biodéchets - station 1

conforme Déchets Verts / déjections animales - station 1

conforme

DV / Biodéchets - station 2ETM concerné arsenic

Origine présumée Broyat de palette industrielle

non conforme

Source : Mémoire, G. Barbier, DENV PS/IAC - septembre 2014

confirme la nécessité d’une adaptation du seuil Ni de la norme française.

F les éléments inertes sont en faible quantité dans les composts étudiés.

F globalement le tri effectué est de bonne qualité, qu’il soit réalisé sur les plateformes de broyage ou par les usagers des composteurs et du compost.

Thio

Yaté

Mont-Dore

Nouméa

Dumbéa

Païta

Boulouparis

La Foa

SarraméaFarino

Moindou

Bourail

Poya Sud

Poya Nord

Pouembout

Koné

Voh

Kaala-Gomen

Koumac

PoumOuégoa

Pouébo

Hienghène

Touho

Poindimié

Ponérihouen

Houaïlou

KouaouaCanala

Zoom sur les éléments inertes

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

11

V Conformité des composts aux seuils des « autres éléments » (composés traces organiques, éléments inertes…).

V Poursuivre les contrôles et consignes de tri dans les plateformes centralisées.

À retenir

Au démarrage de la collecte des déchets verts par le SIVOM VKP, le tri, après réception des déchets verts, était important et fastidieux car les ménages mettaient un peu de tout

(pots de fleur, fils de fer, plastiques…) avec les déchets verts. Aujourd’hui, les déchets verts sont « propres » et contiennent peu d’inertes. Suite au bilan positif des deux années de suivi analytique de la plateforme pilote, il est envisagé de poursuivre la dynamique en faisant profiter de notre expérience d’autres projets de compostage qui se développent actuellement.

© P

atR

iCk

Ch

ala

S

paro

le d

’act

eur

Corinne Chauveau, Lycée Agricole de Pouembout

[email protected]

“Analyse de l’innocuité – autres éléments, des composts de qualité

Plateforme déchets verts (dv) dv + Biodéchets dv + déjections animales

station 1 station 2 station 1 station 2 station 1 station 2

seuils nF unité P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1

micro-organismes d’intérêt sanitaire

Œufs d'helminthes viables 0 U/1,5g/MB 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Salmonella 0 U/25g/MB 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Composés traces organiques (Cto)

Fluoranthène 4 mg/kg MS 0,05 0,05 0,08 0,06 0,05 0,05 0,06 0,05 0,05

Benzo(B)fluoranthène 2,5 mg/kg MS 0,05 0,05 0,08 0,06 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05

Benzo(A)pyrène 1,5 mg/kg MS 0,05 0,05 0,06 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05

éléments inertes

Film et PSE > 5 mm 0,3 % MS 0 0 0,01 0 0,1 0 0 0 0

Autres plastiques > 5 mm 0,8 % MS 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Verre et métaux > 2 mm 2 % MS 0,1 0,2 0,3 0,2 0 0 0,1 0 0,1

DV : déchets verts. P1 et P2 : prélévement. Seuil NF : 60 n conforme seuil NF U44-051. n non conforme seuil NF U44-051

Pathogènes, Cto et éléments inertes

éléments inertes*Plastiques > 5mm verre et métaux > 2 mm

* Valeur la plus haute quand 2 prélèvements sur la même station

F les éléments inertes sont plus représentés sur les plateformes de déchets verts car le gisement provient de collecte en porte à porte ou en déchèterie. sur ces flux, les erreurs de tri sont plus fréquentes.

F l’ensemble des stations et prélèvements pré-sente des résultats conformes à la norme

NFU 44-051 concernant ces éléments d’innocuité.

F les amendements organiques analysés ne présentent pas de risque pathogène dans leur utilisation.F les Composés traces organiques (Cto) étudiés sont très peu présents dans la totalité des prélèvements.

soU

rC

es A

DeM

e, s

. FA

ver

AU

D

soU

rC

es A

DeM

e, s

. FA

ver

AU

D

DV / Biodéchets - station 2

Déchets Verts / Biodéchets - station 1

Déchets Verts / déjections animales - station 1

Pas d’éléments inertes

Déchets Verts / déjections animales - station 2

Plateforme Déchets verts - station 1

Plateforme Déchets verts - station 2

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

12

F 6 prélèvements sur 9 sont conformes aux seuils définis par la norme.

F 3 échantillons présentent un taux de matières organiques (mo) inférieur au seuil de 20 %.

F Le taux de MO peut varier en fonction de nombreux critères :

l Le compostage sur sol naturel peut apporter un élément de réponse : des éléments minéraux fins peuvent être ajoutés au compost à chaque manipula-tion (retournement, mélange...).

l Le taux d’humidité de l’échantillon peut éga-lement influencer le taux de Mo car elle est quantifiée et exprimée en % de matière brute.

l La granulométrie du broyat des matières car-bonées (végétaux, palette...) peut également avoir une influence. Plus la granulométrie est importante plus le taux de mo sera important.

F Les 3 plateformes de compostage et co-compostage sont mieux pourvues en élé-ments fertilisants, plus particulièrement en Potassium (k2o).

F Les sites de co-compos-tage des déchets verts avec biodéchets et/ou déjections animales ont un taux d’azote supérieur aux autres sites.

F Le site au plus fort taux de MO est également le plus riche en éléments fertilisants (déchets verts/ Biodéchets station 2).

Les éléments fertilisants

Caractéristiques agronomiques – valeurs nutritives des amendements

0

10

20

30

40

50

60 Taux de MO et seuil NF Matière organique (% MB) Seuil NF NF U44-051

Plateforme déchets verts (DV)station 1 station 2

DV + Biodéchetsstation 1 station 2

DV + Déjec. animalesstation 1 station 2

P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1

P1 et P2 : prélévements

V Compost déchets verts e Potassium (K2O) élément fertilisant majoritaire.

V Co-compostage déchets verts et biodéchets et/ou déjections animales e Azote (N) élément fertilisant majoritaire.

À re

teni

r

Plateforme déchets verts (dv) dv + Biodéchets dv + déjections animales

station 1 station 2 station 1 station 2 station 1 station 2

seuils nF unité P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1

Âge compost (mois) - mois 2 5 8 12 6 14 4 5 14

Matière sèche >= 30 % MB 59 58,5 84,3 82,6 31,2 39,5 71,3 20,3 32,8

Matière organique >= 20 % MB 15,2 20,3 30,5 29,4 16,9 23,1 55,4 17,2 25,2

Azote total (N) < 3 % MB 0,48 0,58 0,82 0,51 0,51 0,54 0,86 0,48 1,04

Phosphore (P2O5 ) < 3 % MB 0,22 0,33 0,41 0,42 0,12 0,16 0,37 0,23 0,26

Potassium (K2O) < 3 % MB 0,59 0,59 0,57 0,51 0,26 0,16 0,61 0,18 0,02

N + P2O5 + K2O < 7 % MB 1,29 1,5 1,8 1,44 0,89 0,86 1,84 0,89 1,32

MB : matière brute. P1 et P2 : prélévement. n conforme seuil NF U44-051. n non conforme seuil NF U44-051

valeurs agronomiques

éléments fertilisants*azote (n) + Phosphore (P2o5) + Potassium (K2o)

*Moyenne des résultats pour les sites ayant fait l’objet de 2 prélèvements

soU

rC

es A

DeM

e, s

. FA

ver

AU

D

soU

rC

es A

DeM

e, s

. FA

ver

AU

D

DV / Biodéchets - station 2

Déchets Verts / Biodéchets - station 1

Déchets Verts / déjections animales - station 1

Déchets Verts / déjections animales - station 2

Plateforme Déchets verts - station 1

Plateforme Déchets verts - station 2

F Pour minéraliser le Carbone organique (destruction du Carbone), les micro-orga-nismes consomment de l’azote.

F Un rapport Carbone/Azote (C/N) trop élevé (>24) peut engendrer une « faim d’Azote » les premiers mois suivant l’épandage du pro-duit car l’amendement ne contient pas assez d’Azote pour « nourrir » les micro-organismes qui vont alors puiser l’azote dans le sol.

Les minéralisations

F les composts analysés sont stables à très stables, ce qui accentue l’effet structurant pour les sols.

F ils ont un fort potentiel humigène (production d’humus).

F Immobilisation d’Azote (« Faim d’Azote ») : il s’agit des sites au rapport C/N élevé ou de sites utilisant les déjections animales de type crottin de cheval.

F Fourniture d’Azote : l’amendement contient plus d’azote que ce dont les micro-orga-nismes ont besoin, il sera disponible immé-diatement dans les sols.

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

13

La Nouvelle-Calédonie dispose de sols singuliers difficiles à mettre en valeur d’un point de vue agricole. Dans certaines conditions, le compost peut les amender d’un point de vue structurant,

mais aussi par l’apport de matière organique. D’autre part, différents substrats sont testés en pépinière fruitière afin de comparer l’effet de divers mélanges intégrant du compost, sur la germination et la croissance des plants, par rapport à un substrat témoin classique. L’objectif est par exemple de substituer l’importation de terreaux étrangers par une production locale de compost et de co-compost, dont la qualité serait garantie par une normalisation issue d’analyses réglementaires.

© P

atR

iCk

Ch

ala

S

paro

le d

’act

eur

Zacharie lemerre-desprez, Institut Agronomique

Calédonien [email protected]

“Caractéristiques agronomiques – des composts stables et conformes

-20

-10

0

10

20

30

P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1

C/N (% MB)

Rapport C/N et minéralisation de l’azote

Immobilisation d'AzoteP1 et P2 : prélévements

Fourniture d'Azote

Plateforme déchets verts (DV)station 1 station 2

DV + Biodéchetsstation 1 station 2

DV + Déjec. animalesstation 1 station 2

V les minéralisations (Carbone et Azote) donnent des indications sur le comportement probable du produit après épandage (minéralisation du Carbone, immobilisation ou fourniture d’Azote).

V Plus le temps de compostage est long, plus le produit est stabilisé.

V l’ensemble des échantillons a un rapport Carbone/Azote (C/N) conforme au seuil NF.

À retenir

Plateforme déchets verts (dv) dv + Biodéchets dv + déjections animales

station 1 station 2 station 1 sta. 2 sta. 1 sta. 2

seuils nF unité P1 P2 P1 P2 P1 P2 P1 P1 P1

Age compost (mois) - mois 2 5 8 12 6 14 4 5 14

Carbone Azote C/N > 8 % MB 15,8 17,6 18,6 28,7 16,8 21,3 32 17,9 12,1

ISMO - % MO 91 93,5 73,8 65,3 86,5 85,5 100 98,6 84,4

Minéralisation du Carbone - % MB 12,5 9,7 15,4 18,5 14,6 9,8 12,7 15,2 5,1

Coefficient minéralisation Azote - % MB 10,8 15,9 -4,6 -5,8 5,6 3,9 -18,6 1,2 -5,7

MB : matière brute. MO : matière organique. ISMO : indicateur de stabilité de la MO. n conforme seuil NF U44-051. n non conforme seuil NF U44-051.

autres indicateurs agronomiques

stabilité du produit *Cinétique de minéralisation du Carbone

soU

rC

es A

DeM

e, s

. FA

ver

AU

D

Thio

Yaté

Mont-Dore

Nouméa

Dumbéa

Païta

Boulouparis

La Foa

SarraméaFarino

Moindou

Bourail

Poya Sud

Poya Nord

Pouembout

Koné

Voh

Kaala-Gomen

Koumac

PoumOuégoa

Pouébo

Hienghène

Touho

Poindimié

Ponérihouen

Houaïlou

KouaouaCanala

DV / Biodéchets - station 2

Déchets Verts / Biodéchets - station 1

Déchets Verts / déjections animales - station 1

Déchets Verts / déjections animales - station 2

Plateforme Déchets verts - station 1

Plateforme Déchets verts - station 2

*Valeur du prélévement le plus âgé

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

14

globalement, les composts de déchets organi-ques produits en Nouvelle-Calédonie présentent toutes les caractéristiques des amendements organiques. ils peuvent servir à l’entretien ou à la reconstitution du stock de matière organique du sol et à l’amélioration de ses propriétés physiques

et/ou chimiques et/ou biologiques. Si aucun prélè-vement ne présente de conformité totale avec la norme NFU44-051 (référentiel), les non-confor-mités proviennent essentiellement du seuil en éléments traces métalliques Nickel (Ni), naturel-lement présent dans les sols.

Conclusions – des techniques maitrisées pour composts utilisables

Potentiel amendant organique

Conformité avec la norme française (nFu 44-051)

observationsGénérales

Caractéristiques agronomiques innocuité

stat

ion

1 satisfaisant Un apport de 1 tonne de compost fournirait environ 183 kg de mo stable dans le sol plus d’un an après épandage

Conforme pour la dénomination de type “compost vert” (compost obtenu avec de végétaux)

non Conforme

innocuité : • Dépassement

systématique du seuil Nickel

• Renforcer le tri du gisement avant broyage

élément fertilisant majoritaire : Potassium (K2O)

Plateformesdéchets

verts

stat

ion

2 satisfaisant Un apport de 1 tonne de compost fournirait environ 240 kg de mo stable dans le sol plus d’un an après épandage

Conforme pour la dénomination de type “compost vert” (compost obtenu avec de végétaux)

non Conforme

stat

ion

1 satisfaisant Un apport de 1 tonne de compost fournirait environ 200 kg de mo stable dans le sol plus d’un an après épandage

Conforme pour la dénomination de type “compost de fermentescibles alimentaires et/ou ménagers”

non Conforme

innocuité : • Broyat végétaux :

dépassement du seuil Nickel

• Broyat palette : dépassement du seuil Arsenic

élément fertilisant majoritaire : Azote (N)

déchetsverts

Biodéchets

stat

ion

2 intéressant Un apport de 1 tonne de compost fournirait environ 484 kg de mo stable dans le sol plus d’un an après épandage

Conforme pour la dénomination de type “compost de fermentescibles alimentaires et/ou ménagers”

non Conforme

stat

ion

1 moyen Un apport de 1 tonne de compost fournirait environ 146 kg de mo stable dans le sol plus d’un an après épandage

non Conforme Conformeinnocuité : • Les seuils ETM sont

respectés pour une station sur deux

• Selon les proportions, le seuil Nickel est dépassé

élément fertilisant majoritaire : Azote (N)

déchetsverts

déjectionsanimales

stat

ion

2 satisfaisant Un apport de 1 tonne de compost fournirait environ 239 kg de mo stable dans le sol plus d’un an après épandage

Conforme pour la dénomination de type “compost de fumiers et/ou lisiers et/ou fientes”

nonConforme

Bilan des analyses effectuées sur les stations

NB. : Pour les stations ayant fait l’objet de deux prélèvements, il a été choisi pour ce bilan de ne prendre en considération que le second prélèvement afin d’effectuer les constats et observations sur les compost

les plus âgés, donc les plus matures.

© P

ho

toS

ad

eme

Des composts conformes et de qualitéSi quelques ajustements sont à effectuer dans la séparation des flux, il apparait que les composts calédoniens sont de bonne qualité.Seul le nickel (et le chrome qui lui est parfois associé) est au dessus du seuil de la norme, cette différence s’expliquant aisément par les particu-larités géologiques calédoniennes. Cela appelle à une réflexion à mener sur une adaptation locale des référentiels normatifs métropolitains (seuils, usages et dosages).

Des gisements à exploiterune très faible part des déchets organiques est valorisée en Nouvelle-Calédonie. des gisements de déchets organiques existent aujourd’hui et peuvent être valorisés par retour au sol.

Des besoins d’utilisation bien réelsCar les besoins sont réels, que ce soit dans l’agri-culture, l’horticulture ou la revégétalisation des terrains miniers.

Pratiques à développerdes plateformes de compostage existent aujour-d’hui sur des zones relativement éloignées des principaux gisements de déchets organiques. la majorité des déchets organiques étant générée sur le grand Nouméa, la création d’une plate-forme de compostage pourrait y être étudiée en particulier pour les déchets verts. les premières opérations de compostage (centra-lisé, individuel, de quartier ou en tribu) ont montré leur pertinence technique et contribué à la mon-tée en compétence des acteurs. l’ademe peut accompagner de nouveaux projets qui contri-buent à la prévention des déchets des collectivités (ex. : financement de programmes d’équipements en composteurs).

Matière organique et gaz à effet de serrel’utilisation d’engrais et fertilisants de syn-thèse génère l’émission de gaz à effet de serre et d’ammoniaque, représentant jusqu’à 50 % des émissions du secteur agricole*. le com-postage permet de réduire ces émissions en limitant le processus de pertes de Carbone et d’azote par les sols. Si agriculture/sylvicul-ture et mines/métallurgie émettent respective-ment 8,6 et 52,1 % des gaz à effet de serre en Nouvelle-Calédonie**, ces activités pourraient aussi compenser une partie de leurs émissions en stockant du Carbone dans les sols et la bio-masse et notamment dans la matière organique, par le biais du compostage.

Les pratiques de compostage en Nouvelle-Calédonie Retours d’expérience et analyses des composts produits

15

La matière organique est indispensable à la restauration écologique en milieu minier. Le compost végétal est utilisé lors de l’élevage des plants en pépinière et parfois dans les trous

de plantation sur site pour améliorer la croissance. Il est certain qu’un compost réalisé à partir des végétaux défrichés sur mine permettrait d’enrichir les plantations sans risque d’amener des espèces exogènes. Associé à d’autres matières organiques (Top-soil récupéré au défrichage, boues de stations d’épuration…), le compost peut être utilisé à la restauration minière, à condition que la végétation d’origine, participant à l’extraordinaire biodiversité calédonienne, soit favorisée.

© P

atR

iCk

Ch

ala

S

paro

le d

’act

eur

France Bailly, Directrice du CNRT « Nickel

et son environnement » [email protected]

“Perspectives – des déchets organiques à valoriser pour des débouchés avérés

Dans le cadre de travaux

de revégétalisation sur d’anciens sites miniers,

le Fonds Nickel a eu recours à l’utilisation de compost, importé faute de disponibilité. Sur le massif du Kathépaik à Voh, le semis hydraulique de 20 espèces différentes, toutes du maquis minier, a été appliqué sur des talus latéritiques enduits de compost végétal sous du géofilet en toile de jute. Sur la mine de Kataviti à Koné, les

plantations en fosses de grandes dimensions (50 cm) ont été comblées pour 1/3 de compost. Dans ces deux cas récents (2013 et 2014), les premières observations sont très probantes avec la pousse rapide et diversifiée de plantules et une remarquable vigueur des plants. Ces constats restent à confirmer dans la durée et à tester avec du compost local.

olivier monge, Fonds Nickel. [email protected]

© P

atR

iCk

Ch

ala

S

* Source : Pellerin et al. (2013) / INrA et ADEME** Source : étude réalisée par CITEPA/Institut de la Qualité pour

le CTME - année 2008 (Hors UTCF - Utilisation des Terres, leurs Changements et la Forêt- et transport international)

© a

qu

ateR

Ra

Revégétalisation minière avec compost.

paro

le d

’act

eur

PouR AllER Plus loiNContacts utilesF Province des Iles

Service de l’environnement Ornella HMANA, 45 51 64 [email protected]

F Province Nord – ddee Candina NEAOUTYINE, 47 51 64 [email protected]

F Province Sud – deNv Marc DAGUZAN, 20 34 40 [email protected]

F SIVM SUD – Erwann COUAPAULT, 44 32 28 – [email protected]

F BIO CALEDONIA – Hélène MOQUET, 79 34 21 – [email protected]

F Institut Agronomique Calédonien – Zacharie LEMERRE, 43 73 15 – [email protected]

F Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie Laura HENRY, 24 31 60 – [email protected]

F Lycée Agricole de Nouvelle-Calédonie – Corinne CHAUVEAU, 76 65 60 – [email protected]

F ADEME – Nolwenn FORAY, 24 35 17 [email protected]

F Retrouvez tous les autres contacts utiles dans les pages intérieures de cette brochure.

En savoir plusl « Guide de la fertilisation organique

à la réunion » P. F. Chabalier, v. van de kerchove, h. Saint macary CIRAD, Chambre d’agriculture de la réunion - 2006

l « Compostage le guide qui vous suit » R. Piquemal - ADEME, Syndicat centre Hérault - 2013

l « Guide méthodologique du compostage partagé (ou semi-collectif) : compostage en pied d’immeuble, de quartier... » R. Proix, P. Retiere, a. demolles, C. Nanchen Gesper, Indiggo, ADEME - 2012

l « Guide méthodologique du compostage autonome en établissement » R. Proix, P. Retiere, a. demolles, C. Nanchen Gesper, Indiggo, ADEME - 2012

l « Suivi d’une unité de compostage de déchets verts » - d. Plumail, a. valotaire Connaître pour agir - 1998

l « Promouvoir le compostage domestique les étapes clés » - CD ROM ADEME - 2011

ADEME Nouvelle-CalédonieEspace Performance - CCI Nouvelle-Calédonie15 rue de Verdun BP M3 98 849 Nouméa cedexTél. 24 31 05

impr

imé

par

Dig

ipri

nt s

ur p

apie

r re

cycl

é I

500

exe

mpl

aire

s I

avr

il 20

15 I

Con

cept

ion

: duc

tus

paci

fic I

Coo

rdin

atio

n : S

olut

ions

I R

édac

tion

: Sol

utio

ns, S

ylva

in F

aver

aud,

AD

EME

www.nouvelle-caledonie.ademe.frwww.nouvelle-caledonie.ademe.fr

© P

ho

tos

De

Co

Uv

ert

Ur

e : A

DeM

e, C

hA

MBr

e D

’AG

riC

ULt

Ur

e D

e N

oU

veL

Le-C

ALé

Do

Nie

, ww

F N

C, F

oto

LiA

/J A

ND

s P

ho

toG

rA

Phy