Au fil du TageIl suffit parfois d'aller jusqu'au terminus du métro ou bien de prendre un de ces bateaux quitraversent le Tage pour avoir une perception de la ville aux antipodes des clichés. Tout en restant très proche du centre-ville, on peut passer sans transition du moyen-âge audécor le plus moderne, tel celui qu'offre le site du Parque das Nações (Parc des nations)où s'est déroulée l'exposition universelle de 1998.On peut ausi rencontrer le calme le plus absolu, juste en face de la capitale, à la sortie del'estuaire, quand les embruns marins sont du voyage. A quelques kilomètres Lisbonneappartient déja à l'horizon, au bout du monde.

Point final Cova do Vapor

Almada Velha Le site de l'ExpostionUniverselle de 1998

Point FinalLes quais qui partent de Cacilhas conduisent jusqu'au restaurant Ponto Final, connu aussi sous le nom « la bouche du vent». Autrefois, quand les pêcheurs d'Almada arrivaient à cette ancienne Tasca, ils ne pouvaient aller plus loin. C'étaitvéritablement le point final du quai. Mais c'était il y a 30 ans. Aujourd'hui, ce sont les Lisboètes fatigués de l'animation de leurville qui viennent se reposer ici, le temps d'un repas. Quel plaisir de manger les pieds dans l'eau tout en contemplantLisbonne dans toute sa grandeur.Les clients peuvent aussi prolonger la promenade bien au-delà du restaurant : beaucoup plus loin, un pont final les attendcette fois.

Francisco, retraité, pêcheur à la ligne occasionnel.

Les quais de Cacilhas étaient autrefois fréquentés par de nombreux pêcheurs et debateaux.

L'embarcadère de Cacilhas en face de Lisbonne.

La patronne du Ponto Final qui a réhabilité cette ancienne tasca en restaurant il y a12 ans.

Cova do Vapor

Ce petit port de pêche situé à la sortie de l'estuaire procure un vrai dépaysement. Un bateau partant de la station fluvialede Belém arrive à Trafaria. De là, un chemin côtier longe d'énormes silos, des petites cabanes de fortune puis une route.Une longue route dont on ne voit pas le bout. A gauche, un terrain de manoeuvres militaires, à droite, le Tage qui semélange à la mer créant de forts remous. Enfin, une pancarte presque cachée indique Cova do Vapor. Le nom faitréférence au temps où de vieux bateaux à vapeur s'arrêtaient au port pour le plaisir de centaines de Lisboètes venusprofiter de la plage. Aujourd'hui l'embarcadère n'existe plus. Mais les habitants de cet endroit insolite continuent à vivre età parler avec passion de leur village, tout en redoutant la spéculation immobilière qui pourrait faire disparaître ce siteprivilégié.

Une histoire du bout dumonde

Un village pas comme lesautres

Riverains entre deux rives

Une histoire du bout du mondeIl y a plus d'un siècle, Cova do Vapor était une destination courue des Lisboètes. Un bateau partant de la praça do Comercioarrivait directement jusqu'au port du village. La grande plage accueillait les touristes par centaines. Les premières baraquesde pêcheurs y furent construites. A cause des forts courants la plage a diminué de surface obligeant les habitants à déplacerleurs maisons, en les tirant sur des rondins de bois, vers le centre de ce qui correspond au village actuel. Mais la mer n'a pas été la seule agression dont on été victimes les riverains. L´inconséquence des autorités rend le statutfoncier de la localité précaire et les malversations immobilières guettent tous ceux dont la légitimité peut être contestée.

Photo satellite du village. Depuis les bancs de sable se sont déplacés sous lescourants marins à la jonction du fleuve et de l'océan.

Carte militaire. Pas de doute, Cova do Vapor est bien au bord de la mer.

Irnande et Antonio racontent l'histoire de Cova do Vapor.

Détail d'un portail. Dans le village, presque toutes les maisons témoignent d'un grandtravail de décoration rendant hommage à la mer. C'est parfois très drôle, parfois trèsétrange.

Silhouettes des silos de Trafaria. Les cargos s'arrêtent ici pour décharger leursgrains.

Dans les remous du Tage, un pêcheur à la ligne tente sa chance.

Autrefois, le phare de Bugio était accessible de cette plage. Aujourd'hui, un grandbras de mer l'en sépare, mais pour toujours, la tour du phare restera le repaireportugais de Corto Malese.

Un village pas comme les autresAu commencement étaient la mer et le sable... depuis les cabanes de pêcheurs ont laissé place à un habitat qui sans êtretotalement urbain est devenu la manifestation tangible d'une vie communautaire.La plupart des maisons ont été construites par leurs habitants mêmes, avec des façades de bois et des toitures légères. Debricolages en tentatives des maisonnettes en dur sont nées, avec certaines des dérives que peuvent connaître les demeurespetit-bourgeoises : jardinets proprets et clos, statuettes, rocailles ou équivalent local du nain de jardin ... le tout sousdominante marine

Les maisons ne sont souvent que des cabanons évolués, ce qui peut entraîner desfantaisies de ce genre : flécher le mur pour indiquer ou a été placé le conteur d'eau.

La rue principale du village. Peu importe si l´avenue des millionnaires ou la 5º Avenuesont de sable ...

Riverains entre deux rivesIl ne reste plus qu'un seul pêcheur professionnel à Cova do Vapor car cette activité est difficile à perpétuer au fil desgénérations. Le petit peuple de ce village du bout du monde entretiennent tous un rapport très affectif avec la mer et lalangue de sable qui les accueille. Certains y vivent à l'année alors que d'autres ne viennent y résider que le week-end maischacun y trouve son propre rythme, hors des contraintes de la grande ville. Ici le temps ne compte plus.

C'est le dernier pêcheur professionnel du village. Il part tout les matins avec sonbateau puis va vendre sa pêche aux restaurants de la Costa da Caparicas. A 53 ans,il faut avoir la santé pour sortir tous les jours en mer et parfois revenir bredouille!

Les résidents sont groupés en une association d´environ quatre cents membres.L´été, l´association prends en charge la surveillance de la plage en employant unmaître-nageur sauveteur. Trois restaurants, trois buvettes, un boulanger-pâtissier, uncordonnier qui fait aussi agence de voyages, un épicier, deux marchands de légumeset une mini-halle aux poissons, suffisent à la vie quotidienne des résidents et destouristes.

Irnande du haut de ses 83 ans (à gauche) et Antonio avec ses 69 ans sont lamémoire vive de de Cova do Vapor.

Almada Velha

En haut d'une colline, une ville au charme discret fait oublier la densité de sa grande soeur de l'autre côté du Tage. Envenant de Cacilhas, l'accès se fait par une esplanade aménagée. La promenade sur le bord du fleuve arrive au pied d'unascenseur qui aidera à s'affranchir de la falaise pour arriver à Almada velha.

Une terrasse sur le Tage Un jardin pour l'artcontemporain

Depuis la terrasse en 360°

Une terrasse sur le TageLe centre d'Art contemporain coté jardin ou plutôt mer. Une bastide baroque d'ou il est aisé d'embrasser tout l'estuaire, àl'image du Christ Roi qui la surveille avec bienveillance. Comme son célèbre cousin de Rio, il tend ses bras depuis 1959 etdu haut de ses vingt-huit mètres (sans compter le socle). Le panorama permet de voir ce qui vient de la mer à gauche tandisqu'à droite, la largeur du Tage semble s'agrandir à l'infini.

Un ascenseur mène en haut de la falaise d'Almada Velha. De la terrasse, les heurespassent au rythme des cargos qui vont et viennent sur le Tage.

Lisbonne semble très calme, au loin.

Un jardin pour l'art contemporainOuvert au public depuis 1993 le centre d'Art contemporain d'Almada Velha accueille des artistes plasticiens de toutel'Europe. Sous la direction de Amadeu Batista, le centre s'enrichit de pièces cédées par les exposants. Le jardin est à lahauteur des magnifiques espaces intérieurs : un concept paysager dominant le Tage et qui révèle un sens caché. Ici chaqueessence a été choisie pour son rôle dans la composition des pigments naturels. La botanique alliée à la chimie : les enfantsfréquentant le lieu seront ravis!

L'été, en partenariat avec la municipalité d'Almada, le centre organise des activitésartistiques pour les enfants qui ne peuvent pas partir en vacances.

La cour d'accueil

Chaque plante et chaque arbre de ce jardin expérimental délivre un pigment qui sertà fabriquer les pigments.

La terrasse d'Almada Velha

Le site de l'Exposition Universelle de 1998

Sur ce site très moderne de l'Exposition Universelle de 1998, il est difficile d'imaginer qu'il existait une énorme décharge.Aujourd'hui, il y trône de très belles constructions contemporaines à commencer par l'Oceanário de Peter Chermayev oula gare Oriente en forme de vague de Santiago Clatrava. Très fréquenté le week-end, cet ensemble est presque déserten semaine. Et les prix souvent élevés des restaurants et des attractions ne font pas de ce lieu ,en définitive, un quartiertrès populaire.

Balades dans le parc Vasco de Gama ...

Pleins feux sur l'aquarium

Balades dans le parcL'esplanade qui borde le Tage et les nombreux jeux d'eau ont fait du site de l'Exposition Universelle de 1998 l'un des lieux depromenade de prédilection des Lisboètes. La pelouse semble pousser sur une mer houleuse, la place se vide et se remplitau rythme des marées, une pyramide crache de l'eau toute les minutes. Tout est sous le signe de l'élément liquide : attentionà ne pas repartir tout trempé. A moins que ce ne soit le but recherché.

Détail de la gare Oriente construit par Santiago Calvatara. Les visiteurs arrivent iciégalement par le métro.

Du haut du téléphérique on aperçoit une concentration de grues qui met en évidencel'ampleur des travaux réalisés dans ce nouveau quartier. De nombreux immeublescontinuent à être construits dans le grand projet d'urbanisation du site.

Du haut de la tour Vasco de Gama

Les fontaines de cette avenue très moderne ne servent pas qu'à la décoration.Toutes les minutes, une importante gerbe d'eau est propulsée de ce cône rouge.Dans une seconde, ces sportifs seront bien arrosés.

Vasco de Gama ...Toujours présent dans l'imaginaire collectif portugais, le plus célèbre navigateur à donné plusieurs fois son nom à derécentes constructions. A commencer par le nouveau pont qui traverse le Tage à l'est de Lisbonne, en son point le pluslarge. Un ouvrage d'art, mélange de pont suspendu et de structure à pilotis qui permet de rejoindre le sud du pays sanspasser par la ville sur 15 kilomètres!Pour se rendre compte de l'exploit technique et des dimensions record de la construction, le meilleur moyen est encore de sehisser au sommet de la tour la plus haute du Portugal. Ses 140 mètres lui valaient bien le nom de Tour de … Vasco deGama bien sûr.

Depuis la Tour vers le Pont.

La tour Vasco de Gama.

Le pont Vasco de Gama.

Une partie des 15 kilomètres du pont.