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Institut de Luxembourg Section des Sciences naturelles, physiques et mathématiques. Extrait des "Archives" Torne XXVIII Nouvelle série (Année 1961) Les Phalangides dans le Grand- Duché de Luxembourg l_ par Léon MULLER LUXEMBOURG Imprimerie de la Cour Victor Buck. S. e. c. s. 1962

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Page 1: Les Phalangides dans le Grand-Duché de Luxembourg · invisible de dessus, comme il forme la corona analis, entourant l'anus qui s'ouvre sur la face ventrale. Celle-ci est composée

Institut Grand~Ducal de Luxembourg

Section des Sciences naturelles, physiques et mathématiques.

Extrait des "Archives" Torne XXVIII Nouvelle série

(Année 1961)

Les Phalangides dans le Grand- Duché de Luxembourg

l_

par Léon MULLER

LUXEMBOURG Imprimerie de la Cour Victor Buck. S. e. c. s.

1962

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Cordial Hommaqe

Les Phalangides

dans le Grand-Duché de Luxembourg

par Léon Muller.

Première partie :

GÉNÉRALITÉS.

Les Phalangides forment une famille très vaste de l'ordre des Opilions. Ils sont mieux connus sous la désignation de<< Faucheurs>>, comme leurs pattes détachées du corps exécutent encore longtemps des mouvements saccadés qui rappellent celui d'une faucille. La plupart d'eux sont caractérisés par des pattes ambulatoires très allongées, tandis que le corps est plus ou moins court (sa longueur varie de 1 à 10 mm chez les représentants de nos régions). Il est fait d'une seule pièce ; toutefois, on peut facilement distinguer deux parties spéciales, le céphalothorax, ou prosoma, et l'abdomen, ou opisthosoma. Ces deux pièces sont réunies l'une à l'autre sur toute la largeur du corps, cependant l'union se fait par un tégument épidermique spécial plus mou et plus clair que les tergites qui forment la carapace dorsale. (Fig. l.). Comme l'embryon développe 6 pièces dorsales qui constitueront plus tard le prosoma de l'adulte, on suppose que le céphalothorax est formé par 6 tergites, dont les deux derniers sont faciles à distinguer, même chez l'adulte. Par une raison analogue, le céphalothorax portant 6 paires d'appendices, on admet qu'il y a 6 sternites qui forment la face ventrale du pro­soma.

L'abdomen est composé de 10 tergites, dont le dixième est invisible de dessus, comme il forme la corona analis, entourant l'anus qui s'ouvre sur la face ventrale. Celle-ci est composée de 10 sternites, qui ne sont pas tous visibles. Car le premier, qui entoure l'orifice génital, est normalement recouvert par l'opercule génital. Celui-ci se forme par l'union du deuxième et troisième sternite et s'avance entre les hanches des 4 paires de pattes ambulatoires. L'orifice génital s'est déplacé vers l'orifice buccal.

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Fig. 1. - Odiellus palpinalis, vu de profil, x 20.

Fig. 2. - Chélicère de la femelle de Phalangium opilio, X 21.

Fig. 3. - Tarse de la patte-mâchoire de Phalangium opilio, X 30.

Les chélicères sont petites et composées de 3 articles. L'article basal s'allonge dans l'axe du corps, tandis que l'article terminal est rabattu et forme un angle droit avec l'article basal. Le troisième est placé à faire une pince avec le deuxième. Les branches de cette pince sont garnies de denticules très fines. Elles servent à tenir la proie et à en arracher des morceaux qui sont introduits dans la bouche à l'aide de l'une de& chélicères. (Fig. 2.).

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La patte-mâchoire est constituée des 6 articles habituels, le métatarse faisant défaut. Elle est très développée chez la plupart des Laniatores, et son tarse est muni d'un crochet, par suite elle est préhensile. Chez les Palpatores, qui seuls sont représentés dans nos régions, la patte-mâchoire est faiblement développée et ne joue qu'un rôle tactile. (Fig. 3.).

Les pattes ambulatoires, au nombre de 4 paires, sont munies d'un métatarse et ce sont elles qui très souvent sont d'une longueur excessive, le tarse étant pluri-articulé et par suite très long. Quel­quefois il forme un véritable fouet qui peut s'enrouler autour des tiges assez minces. La griffe, dont les tarses sont munis, peut être simple (Palpatores) ou double (griffes des pattes III et IV des Laniatores). En plus, la plupart des Opilions développent deux yeux, qui, le plus souvent, sont réunis au-dessus du prosoma en son milieu sur un mamelon spécial, le mamelon oculaire. Comme l'axe des yeux est normal à l'axe principal du corps, la vue doit être latérale.

Enfin le bord antérieur du prosoma porte des deux côtés une glande odoriférante qui sécrète un liquide coloré jouant proba­blement un rôle répugnatoire, (les pores latéraux de E. SIMON).

Deuxième partie :

SYSTÉMATIQUE.

L'ordre des Opilions est divisé en 3 sous-ordres qui sont d'un~ importance très différente. On distingue les Oyphophthalmes avec 40 espèces, caractérisés par une carapace formée par l'union du prosoma et des tergites abdominaux; ils habitent la France et les régions tropicales. Le deuxième sous-ordre renferme les Laniatores caractérisés par les pattes-mâchoires préhensiles et habitant les régions tropicales et méridionales avec 1500 espèces. Enfin, les Parlpatores avec 800 espèces forment le troisième sous-ordre ; ils portent des pattes-mâchoires qui sont faiblement développées et se rencontrent également dans nos régions.

Ce dernier sous-ordre, à son tour, est divisé en 2 grands groupes, les Dyspnoi et les Eupnoi. Les Dyspnoi renferment 4 familles dont les Trogulides et les Nemastomatides ont été trouvés dans nos pays. Par contre les Eupnoi ne forment qu'une seule famille, très vaste à vrai dire, la famille des Phalangides qui renferment presque la totalité des <<Faucheurs)) de nos. régions.

Les Opilions du Grand-Duché n'ont pas encore fait l'objet d'une étude quelconque.

Partant des inventaires des pays voisins il serait théorique­ment admissible .d'évaluer le nombre des espèces luxembourgeoises

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à une vingtaine. Le long des contrôles, qui ont porté sur les années 1952-1961, il en a été trouvé 14, dont 12 font partie des Phalan­gides.

Troisième partie :

LES PHALANGIDES DANS LE GRAND-DUCHÉ

DE LUXEMBOURG.

Les Eupnoi (Phalangides).

Caractères généraux: Leur corps est le plus souvent de forme ramassée et arrondie, tandis que les pattes ambulatoires sont généralement très longues, le tarse portant de nombreux articles.

Il y a 3 sous-familles à signaler pour le Grand-Duché de Luxembourg.

Première sous-famille : Les LIOBUNINAE : Opilions à corps globuleux et pattes très longues. Les griffes des pattes-mâchoires sont pectinées. L'article basal des chéli­cères est garni d'une dent ventrale.

Deuxième sous-famille: Les OLIGOLOPHINAE: Opilions à corps plus ou moins mou et pattes relativement courtes. Les griffes des pattes-mâchoires ne portent pas de denticules, mais l'article basal des chélicères est muni d'une dent ventrale.

Troisième sous-famille: Les PHALANGIINAE: Opilions à caractères externes très va­riables. Les griffes des pattes-mâchoires ne sont pas pectinées. L'article basal des chéli­cères n'a pas de dent ventrale.

Première sous-famille :

LIOBUNINAE.

Caractères généraux : Les Liobuninae sont des << Faucheurs)) qui ont le corps globuleux à tégument dur, et les pattes très longues. L'article basal de~ chélicères est garni d'une dent ventrale, (Fig. 4.) ; les griffes des pattes-mâchoires sont pectinées. (Fig. 5.).

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Genre : LIOBUNUM C. L. KocH 1839.

Fig. 4.- Chélicère de Liobunum rotundum garnie d'une dent ventrale, x 35.

Fig. 5.- Tarse de la patte-mâchoire de Liobunum limbatum, X 30.

Fig. 6. - Hauche de la patte ambulatoire I de Liobunum limbatum portant une série de tubercules, X 35.

Caractères: Au moins le bord antérieur des hanches des pattes ambulatoires I porte une série longitudinale de tubercules. (Fig. 6.). Les trochanters eux aussi sont garnis de tubercules analogues. De même, les fémurs I, III et IV sont pourvus de tubercules qui sont arrangés en ligne droite.

Trois espèces du genre Liobunum peuvent être signalées chez nous.

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Tableau des espèces :

D Bord postérieur de la hanche des pattes ambulatoires IV garni d'une série longitudinale de tu hercules ......... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LIOBUNUM HASSIAE ;

D Bord postérieur de la même hanche ne portant pas de tubercules :

D. La patella de la patte-mâchoire porte plusieurs denti­cules . . . . . . . . . . . . . . . . LIOBUNUM LIMBATUM ;

D. La dite patella ne porte pas de denticules ......... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LIOBUNUM ROTUNDUM.

l. LIOBUNUM HASSIAE An. MüLLER 1914-.

Caractères : Cette espèce se distingue avant tout des espèces apparentées par une série longitudinale de tubercules qui garnissent le bord postérieur des hanches des pattes ambulatoires IV. (Fig. 7.). Les yeux s'encadrent d'un anneau clair.

Fig. 7.- Hanche de la patte ambulgtoire IV de Liobunum hassiae avec tubercules, x 30.

L'espèce habite le bord des bois et les jardins. Je l'ai rencontrée à Luxembourg et à Roedt.

2. LIOBUNUM LIMBATUM L. KocH 1861.

Caractères : Les trochanters sont bruns ou noirs, tandis que les hanches sont beaucoup plus claires. Le prosoma n'est pas garni d'une bande noire transversale derrière les yeux. La patella de la patte-mâchoire porte plusieurs denticules avant tout sur le bord interne. (Fig. 8.).

Les représentants de cette espèce ont été observés à Luxem­bourg, Differdange et ScheRgen au bord d'une forêt.

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Fig. 8. - Patella de la patte-mâchoire de Liobunum limbatum, x 50.

3. LIOBUNUM ROTUNDUM LATREILLE 1798.

Caractères: La patella des pattes-mâchoires ne porte pas de denticules. Les 2 yeux sont entourés chacun d'un large anneau noir. Les 2 anneaux sont séparés par une bande moyenne très claire. (Fig. 9.).

J'ai récolté cette espèce au bord de la forêt à Luxembourg, à Perlé et à Rodershausen.

Fig. 9. -Mamelon oculaire de Liobunum rotundum, vu de dessus, X 50.

Deuxième sous-famille :

OLIGOLOPHINAE.

Caractères généraux : Les représentants de cette sous-famille ont un corps plus ou moins mou, et les pattes sont plus courtes que celles des Liobnninae. Le premier article des chélicères est muni d'une dent ventrale, toutefois les griffes des pattes-mâchoires ne sont jamais garnies de denticules.

Genres et espèces observés dans le Grand-Duché de Luxem­bourg:

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Tableau des genres :

D Le fémur des pattes-mâchoires est muni d'épines noires à base cylindrique blanche :

Ô, La longueur totale de ces epmes ne dépasse pas la moitié de la largeur du fémur. . LACINIUS ;

Ô, La longueur des épines mentionnées dépasse la largeur du fémur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ODIELLUS ;

D Le fémur des pattes-mâchoires ne porte pas d'épines noires à base cylindrique blanche :

Ô, Le bord antérieur du prosoma porte trois protubérances blanches qui sont beaucoup plus longues que les autres épines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . OLIGOLOPHUS ;

/".':, L'espace entre le mamelon oculaire et le bord antérieur du prosoma est garni de granules blancs, mais ne porte jamais de longues protubérances MITOPUS.

Genre : LACINIUS THORELL 1876.

Caractères: L'espace entre le mamelon oculaire et le bord an­térieur du prosoma est garni d'épines à base cylindrique et tubu­leuse ou de granules. Le fémur des pattes-mâchoires est muni d'épines noires à base cylindrique blanche. La longueur de ces épines ne dépasse pas la moitié de la largeur du fémur. (Fig. 10.). Le fémur et la patella des pattes ambulatoires sont eux aussi très souvent garnis de ces mêmes épines.

Fig. 10. - Fémur de la patte-mâchoire de Licinius ephippiatus, X 50.

4. LACINIUS EPHIPPIATUS C. L. KOCH 1835.

Caractères : Le tibia des pattes ambulatoires n'est pas garni d'épines à base tubuleuse ; il ne porte que de petites épines noires. La partie dorsale de l'abdomen ne présente pas d'épines disposées en lignes tranversales.

J'ai observé cette espèce à Luxembourg, Blaschette, Gonde­range, Differdange, Weilerbach et Schengen à la lisière de la forêt et dans la forêt.

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Genre: MITOPUS THORELL 1876. Caractères: L'espace entre le mamelon oculaire et le bord

antérieur du prosoma est garni de granules blancs ; il ne porte jamais de grandes protubérances. (Fig. Il.).

Fig. Il. - Partie antérieure du prosoma de Mitopus morio, X 24.

5. MITOPUS MORIO FABRICIUS 1779. Caractères : Les caractères génériques suffisent pour déter­

miner l'espèce dans nos régions. La coloration de ses représentants est très variable.

Les individus se rencontrent au bord des forêts, surtout des pinerais, où ils abondent. J'ai observé l'espèce à Luxembourg et à Rodershausen.

Genre : ODIELLUS RoEWER 1923. Caractères: Le fémur de la patte-mâchoire est garni d'épines à

base cylindrique blanche qui dépassent la largeur du fémur. (Fig. 12.). Le tibia de patte-mâchoire porte sur la face ventrale 2 épines à base cylindrique blanche.

6. ODIELLUS PALPINALIS HERBST 1799. Caractères : La hanche de la patte ambulatoire IV porte dista­

lement sur le bord latéral une protubérance blanche à base cylin­drique. (Fig. 13. ). Les pattes ambulatoires sont relativeme~t courte~. Le corps est en général d'une coloration gris pâle, toutefms la partie postérieure du prosoma et la partie antérieure de l' opisthosoma est d'un brun sombre.

J'ai trouvé cette espèce à Schengen au mois d'octobre à la lisière d'une forêt.

Genre: OLIGOLOPHUS C. L. Koc'H 1871. Caractères: Le fémur de la patte-mâchoire est garni d'épines

noires simples. Le bord antérieur du prosoma porte trois pr~t~bé­rances blanches qui sont beaucoup plus longues que les autres epmes (Fig. 14.). Les sexes ne peuvent être distingués par des caractères sexuels secondaires.

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Fig. 12. - Fémur de la patte-mâchoire d'Odi'ellus palpinalis, x 50.

Fig. 13. -Hanche de la pa~te ambulatoire IV d'Odiellus palpinalis avec protuberance blanche x 50.

Fig. 14 Part' t' · . - Ie an eneure du prosoma d'Oligolophus tridens, x 17.

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Tableau des espèces : D Les épines à base tubuleuse blanche sur le mamelon ocu­

laire ne se touchent pas, mais elles sont séparées par des intervalles noirs . . . . . . OLIGOLOPHUS HANSENII ;

D Le mamelon oculaire est garni d'épines à base cylindrique blanche qui se touchent. De cette façon il se forme un large anneau blanc qui entoure les yeux ............... .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . OLOGOLOPHUS TRIDENS.

7. OLIGOLOPHUS HANSENII KRAEPEUN 1896. Caractères: Les épines à base tubuleuse blanche qui se dressent

sur le mamelon oculaire ne se touchent pas, mais elles sont séparées par des intervalles noirs. (Fig. 15.). Les fémurs des pattes ambula­toires II à IV ne portent que des poils qui sont disposés d'une façon irrégulière. La patella de la patte-mâchoire est garnie dans sa partie apicale d'une apophyse obtuse.

Cette espèce fut observée à Luxembourg dans un jardin.

Fig. 15. - Mamelon oculaire d'Oligolophus hansenii, vu de dessus, x 50.

8. OLIGOLOPHUS TRIDENS C. L. KocH 1836. Caractères: Le mamelon oculaire est garni d'épines à base

cylindrique blanche qui se touchent. De cette façon il se forme un large anneau blanc entourant les yeux. (Fig. 16.). Le fémur des

Fig. 16. -Mamelon oculaire d'Oligolophus tridens, vu de dessus, X 50.

pattes ambulatoires porte des épines bien développées. La patella de la patte-mâchoire est pourvue dans sa partie apicale d'une apophyse pointue.

L'espèce fut trouvée à Differdange dans une clairière aride.

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Troisième sous-famille :

PHALANGIINAE.

Caractères généraux : Toutes les espèces de cette sous-famille sont difficiles à déterminer,s'il s'agit des femelles, car elles sont très variables même par rapport aux caractères essentiels. L'article basal des chélicères n'a pas de dent ventrale et les griffes simples des pattes-mâchoires ne sont pas pectinées. Cette sous-famille renferme les <<Faucheurs>> les plus communs de nos régions.

Tableau des genres :

0 La patella de la patte-mâchoire est normale:

[:, Le prosoma porte en plein milieu une bande antéro-postérieure qui n'est pas garnie d'épines ............ . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . OPILIO;

[:, Le prosoma porte partout des lignes irrégulières for­mées par des épines. Le deuxième article des chélicères du mâle est garni d'un prolongement dorsal conique ............................ PHALANGIUM;

0 La patella de la patte-mâchoire est prolongée distalement. Ce prolongement porte un grand nombre de poils qui forment une sorte de brosse....... PLATYBUNUS.

Fig. 17. - Partie antérieure du prosoma d'Opilio parietinus, x 17.

Genre : OPILIO HERBST 1798.

Caractères: La patella de la patte-mâchoire possède toujours la forme normale. Le fémur de la patte-mâchoire ne porte jamais des épines à base cylindrique blanche. La partie antérieure du prosoma, entre le bord antérieur et le mamelon oculaire, présente quelques lignes transversales, irrégulières, formées par des épines. Ces lignes sont interrompues en plein milieu par une bande antéro­postérieure médiane qui n'est pas garnie d'épines. (Fig. 17.).

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9. OPILIO PARIETINUS DE GEER 1778.

Caractères : Tous les tergites de l'abdomen son~ ga~nis de lignes transversales formées par des épines à base cyhndnque ou . des

ranules. Le tibia des pattes-m~~hoires des mâles est mum de âenticules, tandis que ce même tibia chez les femelles ne porte que des épines.

J'ai observé l'espèce à Luxembourg dans les jardins.

Fig. 18. _ Chélicère du mâle de Phalangium opilio, X 21.

_ Partie antérieure du prosoma de la femelle de Phalangium Fig. 19. opilio, X 17.

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Genre: PRALANGIUM LINNÉ 1758.

Caractères : Le deuxième article des chélicères des mâles est garni par un prolongement dorsal conique. (Fig. 18.). De même, leurs pattes-mâchoires sont très allongées et ressemblent à des pattes ambulatoires. La femelle possède des pattes-mâchoires normales et le deuxième article des chélicères n'est pas allongé non plus. La patella de la patte-mâchoire est normale. Le bandeau porte quelques épines à base cylindrique et tubuleuse blanche,qui sont, toutefois, relativement petites. (Fig. 19. ).

10. PRALANGIUM OPILIO LINNÉ 1761.

Caractères: Le tibia des pattes ambulatoires est plus ou moins rectangulaire et garni de poils. L'espace entre le bord antérieur du prosoma et le mamelon oculaire est pourvu d'épines, disposées plus ou moins irrégulièrement.

Des représentants de cette espèce ont été observés à Luxem­bourg, Ahn, Emerange, Elvange et Lellig. Dans les Ardennes j'ai récolté l'espèce en question à Eschweiler.

Fig. 20. - Patella de la patte-mâchoire de Platybunus triangularis, vue de dessus, X 50.

Genre : PLATYBUNUS C. L. KocH 1848.

Caractères :La patella de la patte-mâchoire est prolongée dista­lement. Le prolongement porte un grand nombre de poils qui forment une sorte de brosse. (Fig. 20.). Le fémur de la patte-mâchoire est garni d'épines à base cylindrique blanche. Le mamelon oculaire est très développé. L'opisthosoma n'est jamais pourvu d'épines.

Tableau des espèces :

D Le tarse de la patte-mâchoire porte .sur la face ventrale 3-5 épines noires à base cylindrique blanche .......... . . . . . . . . . . . . . . . . PLATYBUNUS BUCEPRALUS ;

D Le tarse de la patte-mâchoire n'est jamais garni d'épines noires à base cylindrique blanche. Le mâle porte une dent triangulaire juste au-dessus de la pince des chélicères. La

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femelle est caractérisée par des chélicères et des pattes­mâchoires jaunâtres, garnies de poils noirs .. · · · · · · · · · · · ·

PLATYBUNUS TRIANGULARIS . • 0 ••••••••• 0 •••

11. PLATYBUNUS BUCEPRALUS C. L. KocH 1835. Caractères: Le tarse de la patte-mâchoire porte sur .la face

ventrale 3-5 épines noires à base cylindrique blanche. (Fig. 21.). L'espèce a été rencontrée à Differdange dans la forêt.

Fig. 21. _Tarse de la patte-mâchoire de Platybunus bucephalus, X 50.

12 PLATYBUNUS TRIANGULARIS RERBST 1799. C~ractères: Le tarse de la patte-mâchoire ~'est jamais garni

d'épines noires à base cylindrique blanche. Le ~a~e,porte u.ne dent triangulaire juste au-dessus de la p~~c~ des cheliceres. (F:g. 2.2.). La femelle est caractérisée par des cheliceres et des pattes-machmres jaunâtres, garnies de poils noirs.

F . 22 _ Chélicère du mâle de Platybunus triangularis, vue de profil, lg. . x 35.

J'ai capturé l'espèce dans les bois de Luxembourg, ~amer, F~ax­weiler et Lellig. Dans les Ardennes elle se rencontre a Eschwmler.

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Remerciements: J'ai à cœur de remercier très vivement M. A. EICIIHORN, inspecteur des eaux et forêts, pour son aide pré­cieuse dans la chasse des Opilions.

BIBLIOGRAPHIE.

BERLAND, L. 1932. Les Arachnides. Lechevalier, Paris.

BERLAND, L. 1949. Ordres des Opilions, dans Grassé, Traité de Zoologie, Tome VI, pp. 761-793. Masson, Paris.

KASTNER, A. 1928. Opiliones (Weberknechte, Kanker}, dans Dahl : Die Tierwelt Deutschlands und der angrenzenden Meeresteile nach ihren Merkmalen und nach ihrer Lebensweise, se partie, pp. 1-51. Gustav Fischer, Jena.

ROEWER, C. 1923. Die Weberknechte der Erde. Gustav Fischer, Jena.

ROEWER, ·C. Fr. 1929. Weberknechte oder Afterspinnen, dans Brohmer: Die Tierwelt Mitteleuropas, Tome III, 5e partie, pp. l-10. Quelle und Meyer, Leipzig.

Laboratoire de Biologie du Lycée de Garçons de Luxembourg.

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