les motivations d'engagement des entreprises dans la

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AIX-MARSEILLE UNIVERSITE Faculté d’Économie et de Gestion École doctorale n° 372 Sciences Économiques et de Gestion d’Aix-Marseille Centre de Recherche sur le Transport et la Logistique (CRET-LOG) THESE présentée en vue de l’obtention du DOCTORAT EN SCIENCES DE GESTION Le 09 Décembre 2013 par Badreddine TALEB JURY Directeur de thèse : Sylvie AVIGNON Maître de conférences HDR à Aix-Marseille Université Rapporteurs : Patricia DAVID Professeur à l’ESDES Bernard GUILLON Maître de conférences HDR à l’Université de Pau Suffragants : Jacques COLIN Professeur à Aix-Marseille Université Gérald NARO Professeur à l'Université Montpellier 1 Gilles PACHE Professeur à Aix-Marseille Université Les motivations d’engagement des entreprises dans la responsabilité sociale : le cas du secteur industriel algérien

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Page 1: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

AIX-MARSEILLE UNIVERSITE

Faculté d’Économie et de Gestion

École doctorale n° 372 Sciences Économiques et de Gestion d’Aix-Marseille

Centre de Recherche sur le Transport et la Logistique (CRET-LOG)

THESE

présentée en vue de l’obtention du

DOCTORAT EN SCIENCES DE GESTION

Le 09 Décembre 2013 par

Badreddine TALEB

JURY

Directeur de thèse : Sylvie AVIGNON

Maître de conférences HDR à Aix-Marseille Université

Rapporteurs : Patricia DAVID

Professeur à l’ESDES

Bernard GUILLON

Maître de conférences HDR à l’Université de Pau

Suffragants : Jacques COLIN

Professeur à Aix-Marseille Université

Gérald NARO

Professeur à l'Université Montpellier 1

Gilles PACHE

Professeur à Aix-Marseille Université  

 

Les motivations d’engagement des entreprises dans la responsabilité sociale : le cas du secteur industriel algérien

Page 2: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« L’université n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les thèses : ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs »

Page 3: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

Remerciements

Nombreuses sont les personnes qui ont contribué, directement ou indirectement, à l’aboutissement de

ce travail. C’est un honneur pour moi de les remercier dans ces quelques lignes.

Je souhaite tout d’abord exprimer ma profonde gratitude à mon directeur de thèse, Madame Sylvie

AVIGNON, qui m’a fait confiance et m’a guidé tout au long de ce travail. Je le remercie également

pour sa disponibilité, ses encouragements et ses précieux conseils.

Mes plus vifs remerciements s’adressent aux membres du jury Madame Patricia DAVID et Monsieur

Bernard GUILLON qui m’ont fait l’honneur de se consacrer à l’évaluation de ce travail. Je remercie

sincèrement le Professeur Gilles PACHE qui a accepté de siéger dans ce jury et le remercie également

pour ses efforts et son interactivité dans les moments critiques de cette thèse. Ma sincère gratitude va

également vers Monsieur Jaques COLIN et Monsieur Gérald NARO qui ont été contactés dans des

conditions particulières et qui ont accepté de siéger dans ce jury.

Ce travail n’aurait pu être réalisé sans une investigation sur le terrain. Par conséquent, je remercie

particulièrement le directeur de l’entreprise Laiterie EDOUGH Annaba, et le directeur de l’entreprise

PROTUIL Annaba qui m’ont accordé plusieurs entretiens au cours de mon étude exploratoire. Je

remercie aussi le Responsable de la Politique Environnementale Urbaine dans la Direction de

l’Environnement de la Willaya d’Annaba qui m’a reçu avec beaucoup de gentillesse.

Je remercie également l’ensemble des membres du CRET-LOG, en particulier Madame FABBE-

COSTES, Monsieur Gilles GUIEU, Monsieur Claude FIORE pour leurs disponibilités, conseils et

échanges tout au long du processus de construction de cette thèse.

Je remercie aussi les secrétaires du CRET-LOG Laurence COMBARIEU et Elisabeth JANULEWICZ

ainsi que les responsables de la bibliothèque de GLT et celle de la faculté de sciences économiques et

de gestion.

Mes remerciements vont également vers les nombreux «relecteurs » de cette thèse, notamment Fayçal,

Mounir, Nadjib, Chakib et Myriam.

Je ne peux clore ces remerciements sans exprimer toute ma reconnaissance et toute ma gratitude et

mon amour à mes parents, mes frères et sœurs, ma femme ainsi qu’à toute la famille, sans leurs

affections, leurs amours et leurs soutiens, je ne parviendrai pas à finir cette thèse.

Enfin, ma reconnaissance va en particulier à ma femme qui a fait preuve d’amour et de patience et qui

a supporté mes sauts d’humeur à la fin de cette thèse.

 

Page 4: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

1   

 

Sommaire

1 Chapitre 1. La responsabilité sociale historique, émergence et définitions ....................................................................... 15

1.1 Section 1.1. Genèse et développement de la RSE ..................................................................................................... 16

1.2 Section1.2. La responsabilité sociale des entreprises sous l‘éclairage de la théorie ................................................ 48

Conclusion du chapitre 1…...……………………………………………………………………………………………68

2 Chapitre 2.L‘engagement des entreprises dans la responsabilité sociale ............................................................................ 70

2.1 Section 2.1.Fondement théorique des motivations d‘engagement dans la responsabilité sociale ........................... 71

2.2 Section 2.2. Les motivations d‘engagement dans la RSE au niveau de la littérature managériale .......................... 82

Conclusion du chapitre 2…………...…………………………………………………………………………………....99

3 Chapitre 3. Construction d‘un modèle explicatif des motivations d‘engagement dans la responsabilité sociale ...........101

3.1 Section 3.1. Les tentatives de classement des motivations d‘engagement dans la responsabilité sociale (exemple des modèles multi-niveaux) .....................................................................................................................................................103

3.2 Section 3.2. Modélisation de l‘engagement dans la responsabilité sociale.............................................................119

Conclusion du chapitre 3……..…………………………………………………………………………………..157

4 Chapitre 4. Contexte de la recherche, choix méthodologiques et résultats de l‘enquête exploratoire .............................162

4.1 Section 4.1. Le contexte de la recherche ..................................................................................................................163

4.2 Section 4.2. Les choix épistémologiques et méthodologiques de la recherche ......................................................192

4.3 Section 4.3. La phase exploratoire ...........................................................................................................................209

Conclusion du chapitre 4………………………………………………………………………………………………..219

5 Chapitre 5 Méthodologie quantitative de la recherche ......................................................................................................220

5.1 Section 5.1. L‘opérationnalisation des variables du modèle de recherche .............................................................221

5.2 Section 5.2. La mise en œuvre du questionnaire et la collecte des données ...........................................................264

5.3 Section 5.3. L‘évaluation de la qualité et de la validité des échelles de mesure ....................................................276

Conclusion du chapitre 5…...…………………………………………………………………………………………..293

6 Chapitre 6. Résultats et discussions du test des hypothèses ..............................................................................................294

6.1 Section 6.1. Résumé des hypothèses de la recherche ..............................................................................................295

6.2 Section 6.2. L‘analyse descriptive ............................................................................................................................302

6.3 Section 6.3. L‘analyse des données ..........................................................................................................................308

Conclusion du chapitre 6………………………………………………………………………………………………..333

Conclusion générale………………….……………………………………………………………………………………….335

Bibliographie .................................................................................................................................................................................349

Liste des tableaux ..........................................................................................................................................................................384

Liste des figures……………………………………………………………………………………………………………….385

Table des matières .........................................................................................................................................................................387

Annexes .........................................................................................................................................................................................396

Page 5: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

2   

 

Introduction Générale

Page 6: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

3   

 

« Notre succès sera mesuré non seulement par la croissance de la valeur pour les

actionnaires, mais aussi par notre réputation, la qualité de nos relations et notre engagement

dans la responsabilité sociale »1

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est devenue un sujet populaire, qui se traite

dans les conférences de gestion, les discussions publiques et les débats médiatiques dans

lesquels les entreprises affichent leur maîtrise du langage de la RSE. Cependant, cette

attention croissante à la RSE ne prouve pas pour autant que les choses ont changé dans la

pratique professionnelle quotidienne (Albaum et Peterson, 2006).

Aujourd‘hui, le mouvement de la RSE construit une dynamique de premier plan avec le

soutien des gouvernements et de la communauté financière. Il est majoritairement admis que

les entreprises font beaucoup plusque jamais auparavant pour se prémunir contre des

compromis éthiques, tout en reconnaissant leur responsabilité sociale, la création d'une plus

grande transparence de la gouvernance. Elles deviennent plus responsables envers leurs

parties prenantes (Baur et Schmitz, 2012).

Historiquement, les pratiques de la RSE ont été toujours liées à des disparités issues du monde

des affaires ou des réponses individuelles aux besoins de la société. Dès 4400 av.JC, il existe

des preuves d'activités caritatives en Mésopotamie où la philanthropie a été signalée pour

soulager la faim (Pederson, 2006). Pour Visser (2008), les religions comme l'hindouisme, le

bouddhisme et l'islam qui incitent les riches à contribuer au développement de la société

peuvent être à l‘origine de la RSE.

Plus récemment, l'intérêt de la recherche pour la RSE a été fondé dans les années cinquante

avec la publication du livre de Bowen2 en 1953, dans lequel il a tenté une première définition

du concept de la RSE (Carroll, 2008).

Bien que les chercheurs ont tenté d‘apporter une définition plus claire à ce concept (Frederick,

1960 ; Friedman, 1962 ; Eells et Walton, 1974 ; Carroll, 1979 ; Jones, 1980 ; Wood, 1991 ;

Waldman et al., 2006), la définition exacte de la RSE est restée insaisissable et souvent tirée                                                              1LeviStrauss etCo, l'énoncé de vision de l'entreprise, cité par Patricia Jones et Larry Kahaner (1995). 2Bowen H., (1953), « Social responsibilities of the businessman », Harper et Row, New York. 

 

Page 7: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

4   

 

entre plusieurs visions, notamment la vision altruiste ou instrumentale. Dans ce sens, Votaw

et Sethi (1973) ont défini la responsabilité sociale comme « un terme brillant, qui signifie

quelque chose, mais pas toujours la même chose pour tout le monde ». Néanmoins, ce

concept est généralement utilisé dans la littérature pour désigner un mode d‘engagement des

entreprises qui permet de dépasser les attentes sociales, juridiques et éthiques (Luetkenhorst,

2004).

Cependant, si les chercheurs ont proposé des définitions de la RSE depuis plusieurs

décennies, ce n'est que récemment que l'intérêt pour les motivations d‘engagement dans la

RSE s‘est répandu (Wood, 1991; Carroll, 1999; Reynaud et al., 2008 ; Baret, 2011).

Ces appels concernant l‘intégration de la RSE ont eu des conséquences directes sur les

changements des objectifs des entreprises. Traditionnellement, la maximisation du profit a été

considérée comme l‘objectif ultime de l‘activité de toute entreprise. Aujourd'hui, les

managers déclinent plusieurs autres objectifs à l‘entreprise : profit plutôt à long terme qu'à

court terme, rémunération des actionnaires, image de marque, croissance de l'entreprise et

respect de l‘environnement (Boiral, 2006).

Dans ce sens, les chercheurs ont identifié d‘une part, les motivations liées à des disciplines

spécifiques tels que le marketing, la gestion des ressources humaines et la performance

financière (Margolis et Walsh, 2001 ; Waddock et al., 2002 ; Gardberg et Fombrun, 2006), et

d‘autre part, des motivations plus spécifiques, comme les avantages concurrentiels (Cheryl et

al., 2010), les subventions publiques (Chan et Wong, 2006) ou la crainte des sanctions due au

non-respect de la réglementation (Givel, 2007).

D‘une manière générale, la question des motivations d‘intégration de la RSE a été étudiée

dans la littérature à partir d‘un seul niveau d'analyse : individuel, organisationnel ou

institutionnel, (McWilliams et Siegel, 2000 ; Chan et Wong, 2006 ; Givel, 2007 ; Cheryl et

al., 2010).

De plus, ces analyses ont été focalisées sur le niveau organisationnel ou institutionnel.

D‘après Herman et Ante (2012), uniquement 4% de la littérature a utilisé le niveau de

motivation individuel et seulement 5 % a utilisé plusieurs niveaux de motivation pour

expliquer l‘engagement des entreprises dans la responsabilité sociale.

Page 8: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

5   

 

Or, Un grand nombre de chercheurs suggèrent, de prendre en compte de multiples acteurs

(internes et externes) à différents niveaux d'analyse pour comprendre le changement dans le

comportement social et environnemental de l‘entreprise, car il existe une interaction entre les

niveaux de motivations lors d‘une décision stratégique. Autrement dit, le dirigeant prend en

considération une multitude de facteurs lorsqu‘il s‘agit de prendre la décision de

l‘engagement dans la RSE (Bansal et Roth, 2000 ; Garriga et Mele, 2004 ; Aguilera et al.,

2007).

Ce constat indique qu‘il existe une importante lacune au niveau de la littérature concernant

l‘analyse des motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE sur un seul niveau

(Margolis et Walsh, 2001; Waddock et al., 2002). D‘où, le besoin vital d‘un examen global à

plusieurs niveaux et pluridisciplinaire dans lequel la littérature existante peut être intégrée et

synthétisée d'une manière cohérente et globale.

Par conséquent, dans cette recherche nous proposons une analyse multi-niveaux qui intègre la

vaste et très hétérogène littérature sur la RSE, en utilisant le cadre d‘analyse sur trois niveaux

de Wood (1991), mais, avec une nouvelle interprétation de chaque niveau d‘engagement

(Individuel, organisationnel et institutionnel).

Toutefois, si la question de la RSE et ses motivations d‘intégration au sein des entreprises

dans les pays développés a été largement traitée dans littérature, cette question, notamment

dans son aspect environnemental reste loin d‘être satisfaite dans les pays en développement.

Les plus grands enjeux sociaux et environnementaux de ces concepts se trouvent dans les

pays en développement, à cause de l‘expansion rapide de l‘économie qui peut engendrer des

conséquences dramatiques pour la société et l‘environnement.

Dans ce sens, l‘Algérie, semble être un pays qui possède l‘ensemble des caractéristiques d‘un

pays en voie de développement (une économie dominée par un secteur majeur, celui de

l‘hydrocarbure, un taux de chômage élevé notamment chez les jeunes, une situation

économique fragile, un faible taux d‘alphabétisation, un système légal qui manque de

contrainte et de transparence, etc.).

Page 9: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

6   

 

Toutefois, dans le cadre de la mise à niveau des entreprises algériennes et de la réduction de

leur impact sur l‘environnement, le gouvernement algérien a complété le cadre réglementaire

existant par un ensemble d‘instruments volontaires mise en œuvre par le Ministère de

l‘Aménagement du Territoire, de l‘Environnement et du Tourisme (MATE), notamment, dans

le but de la préservation de l‘environnement, à l‘instar du « Contrat de Performance».

À ce jour plus de 80 contrats de performance environnementale ont déjà été signés entre le

Ministère de l‘Aménagement du Territoire, de l‘Environnement et du Tourisme et les

entreprises qui œuvrent dans les secteurs industriels, à savoir, la Sidérurgie, le Cimenterie, la

Construction métallique, la Chimie, l‘Electro- ménager et l‘Agroalimentaire.

Ces contrats signés volontairement par les dirigeants des entreprises, nous amènent à réfléchir

à la question des motivations réelles qui ont poussé les entreprises qui évoluent dans un climat

socioéconomique peu contraignant à s‘engager dans un processus de RSE généralement

coûteux.

L’objet de la recherche

L‘objet d‘une recherche se traduit par une question générale posée par le chercheur afin de

satisfaire l‘objectif qu‘il cherche à atteindre. Cette question est formulée souvent de la

manière suivante « qu‘est-ce que je cherche ? » (Saunders et al., 2003). L‘objet de la

recherche qui doit être défini plus étroitement que le thème de la recherche, représente une

difficulté majeure dans la réalisation d‘un travail doctoral. D‘après Perrin (2008) « Définir

l’objet et la question de recherche est certainement le travail le plus déroutant pour un

doctorant». En effet, construire un objet de recherche constitue de dresser une question qui

articule des objets théoriques, empiriques ou méthodologiques (Allard-Poesi et Maréchal,

2007). Dans le but de questionner les différents aspects de la réalité afin de décrire,

d‘expliquer ou de comprendre le phénomène étudié et de contribuer plus généralement à

approfondir et enrichir la connaissance en sciences sociales. Cet objet se résume dans notre

recherche en une seule question :

Page 10: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

7   

 

Quelles sont les motivations réelles d’engagement des entreprises dans la RSE,

notamment celles du secteur industriel algérien ?

Cet objet de recherche se subdivise en deux questions de recherche :

Q1 : quelles sont les motivations individuelles, organisationnelles et institutionnelles qui

poussent les entreprises à s‘engager dans la RSE ?

Q2 : quelles sont les motivations réelles derrière l‘engagement des entreprises algériennes du

secteur industriel dans la RSE ?

Notre objet de recherche se construit à travers la définition en premier lieu, du concept de la

responsabilité sociale, ainsi que la présentation du débat théorique entre les approches

instrumentales menées par les publications de l‘école de Chicago notamment celles de Milton

Friedman, (Friedman, 1970; Higgins, 2000 ; Kerr, 2004) ainsi que les approches intégratives

proposées par la majorité des chercheurs dans ce domaine (Klonoski, 1991 ; Freeman et Evan,

1990 ; Donaldson et Dunfee, 1994 ; Hasnas, 1998 ; Von, 2003). En deuxième lieu, cette

recherche va nous amener à exposer quatre approches théoriques, qui traduiront trois niveaux

de motivation : un premier individuel qui regroupe les motivations individuelles représentées

par les valeurs managériales (l‘idéalisme et le relativisme), les caractéristiques observables

(l‘âge, le niveau d‘éducation, la carrière et l‘expérience). Un deuxième niveau

organisationnel, qui regroupe les motivations initiées par la logique interne de l‘entreprise à

savoir la réduction des coûts de production, le bien-être des employés et la rareté des

ressources. Le dernier niveau, institutionnel regroupe les motivations externes à l‘entreprise à

savoir : la législation, les avantages concurrentiels, les attentes des clients, les subventions de

l‘Etat, la pression des organisations non-gouvernementales, la pression des médias, le

commerce international et la société mère. En troisième lieu, à partir de ces trois niveaux nous

construisons un modèle de recherche, qui est testé auprès de 94 entreprises qui exercent dans

le secteur industriel algérien. Les résultats confirment une partie de notre modèle et nous

ramènent vers les objectifs attendus de cette recherche.

Page 11: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

8   

 

Les objectifs et les intérêts de la recherche

Le travail de recherche se fixe des objectifs qui consistent à guider les choix méthodologiques

les plus appropriés. Les objectifs de recherche peuvent être formulés pour explorer, décrire,

vérifier ou maîtriser l‘objet de recherche (Evrard et al., 2003). L‘objectif principal de notre

recherche est de déterminer les motivations réelles qui poussent les entreprises à s‘engager

dans la responsabilité sociale, notamment dans le secteur industriel algérien. Afin de réaliser

cet objectif, nous proposons un modèle conceptuel construit sur trois niveaux qui explique les

motivations d‘engagement dans la RSE. Ce modèle est testé à travers un corps d‘hypothèses

reliant les différentes approches théoriques choisies. De cet objectif de confirmation et

d‘explication découle les intérêts pour les chercheurs, les praticiens, les décideurs, les

entreprises algériennes. Ces intérêts peuvent être regroupés en trois intérêts majeurs,

théoriques, méthodologiques et managériaux.

Sur le plan théorique, la recherche doit permettre d‘enrichir le débat concernant le

changement comportemental des entreprises entre, d‘une part, les approches théoriques

instrumentales qui considèrent la RSE comme un moyen de faire plus de bénéfice, (Friedman,

1970 ; Higgins, 2000 ; Kerr, 2004 ; Henderson, 2005 ; Crook, 2005), et d‘autre part, les

approches théoriques politiques et intégratives, qui considèrent que le comportement

responsable de l‘entreprise est une réponse automatique à l‘exploitation des ressources

physiques et humaines de la société (Klonoski, 1991 ; Freeman et Evan, 1990 ; Donaldson et

Dunfee, 1994 ; Hasnas, 1998 ; Von, 2003 ; Jenkins et Yakovleva, 2006). Notre thèse a pour

ambition d‘apporter une définition unifiée de la RSE qui synthétise les différentes définitions

théoriques et managériales repérées dans la littérature, et participe à la clôture d‘un débat qui

perdure depuis cinquante ans, (Gond et Matten, 2007). Notre recherche permet de classer les

différentes théories et études empiriques concernant les motivations d‘engagement des

entreprises dans la responsabilité sociale autour des quatre approches théoriques identifiées

dans le travail de Garriga et Mele (2004). Ce travail de classification a été recommandé dans

les travaux de recherche (Kleinet et al., 1999; Logsdon et Wood, 2004). Notre apport est

d‗associer des théories rarement mobilisées en même temps dans la littérature à l‘exemple des

théories psychologiques (l‘alignement sur les valeurs personnelles, l‘engagement, et la

sensibilisation), ainsi que les théories organisationnelles et instrumentales (théorie du contrat

Page 12: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

9   

 

social, théories institutionnelles et des parties prenantes), afin de définir les motivations qui

poussent les entreprises à s‘engager dans la RSE (Kleinet et al., 1999; Logsdon et Wood,

2004).

Notre recherche nous permet de développer un modèle de recherche fondé sur trois niveaux

(individuel, organisationnel et institutionnel) pour analyser les motivations d‘engagement

dans la RSE.

Ce modèle multidisciplinaire mobilise les différents concepts et théories issus d‘autres

disciplines (l‘économie, la sociologie, la psychologie, la philosophie, la stratégie). Outre le

recours à cette multidisciplinarité, notre recherche s‘inscrit également dans une démarche

transversale à d‘autres domaines de recherche en sciences de gestion, à savoir le marketing, la

stratégie et le management. L‘utilisation de multiples acteurs à différents niveaux d'analyse,

va contribuer à réduire la fracture entre le niveau « microéconomique» d‘analyse représenté

par les motivations individuelles et niveau « macroéconomique » d‘analyse représenté par les

motivations organisationnelles et institutionnelles (Kleinet et al., 1999 ; Logsdon et Wood

2004 ; Aguinis, et al., 2011).

Sur le plan méthodologique, les apports sont à trois niveaux :

Tout d‘abord, nous avons utilisé la littérature existante ainsi que les résultats de l‘enquête

exploratoire, afin de définir les échelles qui vont mesurer les variables latentes de notre

modèle de recherche. Dans le but de rendre les variables observables, nous avons réalisé un

travail de traduction empirique des définitions conceptuelles afin de tester nos hypothèses de

recherche. Dans ce sens, nous avons utilisé des échelles de mesure qui ont été développées et

validées dans des études ultérieures à l‘exemple du questionnaire EPQ développé par Forsyth,

(1980), pour mesurer l‘idéalisme et le relativisme ainsi que les échelles de mesure des

caractéristiques observables (Thomas et Simerly, 1994 ; Postma et Kok, 1999 ; Yordanova,

2011 ; Godos-Diez et al., 2011). Une partie des échelles de mesure des variables, notamment

au niveau organisationnel et institutionnel a été développée en s‘appuyant sur les résultats de

notre étude exploratoire. Le délicat travail d‘opérationnalisation des concepts fait de notre

recherche une contribution importante dans la mesure où aucune étude, à notre connaissance,

ne s‘est intéressée aux motivations d‘engagement des entreprises dans le contexte algérien.

Page 13: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

10   

 

Ensuite, l‘importance de ce travail de recherche réside dans l‘utilisation d‘une étude

exploratoire préliminaire qui nous a permis de faire des entretiens avec des chefs

d‘entreprises, des experts, des académiciens et des représentants du Ministère de

l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement (MATE). L‘étude quantitative, à travers

un questionnaire nous a permis de contacter plus de 400 entreprises et de récupérer 94

questionnaires exploitables, avec un taux de réponse très encourageant par rapport à notre

terrain d‘investigation.

Enfin, le dernier apport méthodologique concerne le choix de la méthode de la régression

logistique d‘analyse des variables de notre modèle. Elle consiste à retenir en bloc toutes les

variables explicatives, pour ensuite procéder à l‘élaboration des différents tableaux

statistiques. Cette technique va assurer l‘analyse simultanée de toutes les variables, sur les

trois niveaux de notre modèle. Cela soutient aussi, notre vision multi-niveaux des différentes

motivations d‘engagement dans la RSE.

Sur le plan managérial, cette thèse permet de mettre en avant un terrain d‘investigation

original et non étudié auparavant. Ce sujet qui est très important pour toutes les parties

prenantes (entreprise, public et Etat), mais n‘a jamais été étudié dans ce contexte. En Algérie,

à ce jour aucune thèse n‘a été soutenue sur l‘intégration de la responsabilité sociale, et aucun

article n‘a été publié concernant le rôle stratégique de la RSE au sein des entreprises

algériennes. Toutefois, ce concept gagne de plus en plus d‘importance au niveau des

communications du Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement

(MATE). Les entreprises algériennes semblent avoir pris conscience de l‘importance de la

RSE.

Le deuxième apport managérial met l‘accent sur les valeurs du chef d‘entreprise algérien,

plus exactement sur le comportement idéaliste du dirigeant algérien face à la décision

stratégique. En d‘autres termes, le dirigeant algérien prend en considération les normes

universelles quand il s‘agit de prendre une décision stratégique. Cela confirme les recherches

de Schwartz et Bilsky (1993) qui stipulent que « les exigences individuelles universelles,

s’exprimant dans tout type de société, constituent les véritables « fondations » des systèmes de

valeurs individuelles ».

Page 14: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

11   

 

Le troisième apport, concerne le gouvernement et les entreprises algériennes. En premier lieu,

cette thèse devrait permettre au gouvernement, de voir que la réglementation imposée n‘est

pas une fin en soi, mais un moyen pour préserver l‘équilibre social et l‘environnemental.

Cette recherche a prouvé que la contrainte règlementaire n‘est pas la source majeure de

pression. Autrement dit, le manager algérien ne pense pas directement à la réglementation,

lorsqu‘il doit prendre une décision. En deuxième lieu, cette thèse permet aux entreprises

participantes de recevoir un résumé des résultats de la recherche. Cela peut leur permettre

d‘acquérir un regard critique sur les pratiques de la RSE dans les entreprises algériennes et de

les informer sur l‘importance attribuée par les autres entreprises au concept de la RSE, ainsi

qu‘aux parties prenantes. Ces constats empiriques, doivent pousser d‘une part, le

gouvernement à revoir la politique sociale et environnementale et à choisir d‘autres politiques

plus adaptées à la situation. D‘autre part, cela permet d‘établir une comparaison de l‘attitude

individuelle de l‘entreprise par rapport à l‘ensemble afin de reconsidérer ses approches envers

les parties prenantes et l‘engagement dans la RSE.

D‘une manière générale, cette thèse nous permet de mobiliser une littérature vaste et

hétérogène, afin de construire un modèle de recherche nous permettant de répondre à nos

questions de recherche en fournissant une explication des motivations d‘engagement des

entreprises dans la RSE, notamment celles du secteur industriel algérien. Ce travail de

recherche aboutit à créer de nouvelles échelles de mesure en nous basant sur la littérature

mobilisée et les résultats de l‘enquête exploratoire. Enfin, cette recherche doctorale nous a

permis d‘accéder à un terrain d‘investigation très peu étudié et de poser une pierre angulaire,

base de futures recherches dans ce domaine.

La structure de la recherche

Afin de satisfaire aux objectifs et de répondre à notre question de recherche -la détermination

d‘un modèle multi-niveaux de recherche qui explique les réelles motivations d‘engagement

des entreprises dans la RSE, notamment les entreprises du secteur industriel algérien, nous

organisons notre travail de recherche en deux parties.

Page 15: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

12   

 

Dans une première partie, nous présentons le cadre théorique de la recherche qui nous a

amené à définir le concept de la RSE et à proposer un modèle conceptuel de recherche

expliquant les motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE. Cette première partie

est construite autour de trois chapitres.

Le premier chapitre est consacré à la présentation du développement du concept de la RSE,

ainsi que son émergence sur chaque continent. Nous terminons ce chapitre par la présentation

d‘une définition de synthèse du concept de la RSE.

Le deuxième chapitre se concentre sur la mobilisation des approches théoriques, afin

d‘expliquer l‘engagement des entreprises dans la RSE, ainsi que la classification des

différentes motivations repérées dans la littérature.

Le troisième chapitre, présente les différents modèles multi-niveaux les plus utilisés dans la

littérature et synthétise les différentes variables retenues en les liants par des hypothèses, dans

le but de construire un modèle conceptuel de recherche basé sur un corpus théorique vaste et

hétérogène

La deuxième partie de ce travail de recherche confronte le modèle de recherche élaboré à

partir d‘une littérature théorique et empirique à un terrain d'application spécifique qui est le

secteur industriel algérien. Cette deuxième partie est ordonnée autour de trois chapitres.

Le quatrième chapitre est consacré à la présentation de notre terrain d‘investigation. Nous

abordons également, les choix épistémologiques et méthodologiques, ainsi que les résultats de

l‘enquête exploratoire.

Le cinquième chapitre présente la traduction des concepts théoriques en indicateurs, les étapes

de construction d‘outil de recueil des données et l‘évaluation de la qualité des échelles de

mesure.

Dans le sixième et dernier chapitre de la thèse, nous testons statistiquement le modèle de

recherche et nous discutons les différents résultats obtenus en nous appuyant sur les travaux

théoriques et empiriques antérieurs.

Page 16: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

13   

 

Partie 1.Analyse théorique des motivations

d’engagement dans la responsabilité sociale des

entreprises et modèle conceptuel de recherche

Page 17: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

14   

 

Introduction de la partie 1

L‘objectif de la première partie est de définir le cadre conceptuel de la recherche. Plus

exactement, nous mobilisons les multiples approches théoriques ainsi que les différentes

études empiriques, afin de définir le concept de la RSE des entreprises (RSE) et les multiples

motivations sur trois niveaux qui poussent les entreprises à intégrer ce concept dans leurs

pratiques managériales.

Pour ce faire, un premier chapitre présente, l‘histoire du développement du concept de la

responsabilité sociale des entreprises et son émergence sur chaque continent, et expose

également, les fondements théoriques du concept de la responsabilité sociale. Ce chapitre

s‘achève par la présentation d‘une définition unifiée du concept de responsabilité sociale des

entreprises.

Le deuxième chapitre, a comme objectif, d‘une part de mobiliser les approches théoriques,

afin d‘expliquer l‘engagement des entreprises dans la RSE, et d‘autre part, d‘identifier et de

classer les différentes motivations repérées dans la littérature, en se basant majoritairement sur

les quatre catégories théoriques examinées dans le travail de Garriga et de Mele (2004).

Enfin, un troisième et dernier chapitre, présente d‘une part, les différents modèles multi-

niveaux les plus utilisés dans la littérature et d‘autre part, la construction d‘un modèle

conceptuel de recherche qui se base sur les critiques des modèles multi-niveaux

précédemment présentés, ainsi que, la grande et très hétérogène littérature sur les motivations

d‘engagement dans la RSE. Pour chaque motivation d‘engagement, nous exposons et

discutons sa définition et les principaux travaux théoriques et empiriques l‘ont traité.

Nous terminons cette première partie par une conclusion, rappelant les principaux apports des

trois chapitres.

Page 18: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

15   

 

1 Chapitre 1. La responsabilité sociale historique, émergence et définitions

La recherche d‘un mode de développement économique respectant l‘équilibre

environnemental et social est aujourd‘hui une tendance dans les économies post-industrielles.

Cette dernière concerne tous les acteurs de la société, qu‘ils soient publics ou privés, issus de

grandes ou de petites structures, dans les pays développés ou en développement. Toutefois, ce

n‘était pas le cas dans toutes les phases de développement de ce concept, notamment au début.

Historiquement, les pratiques de la RSE ont été toujours liées à des disparités issues du monde

des affaires ou des réponses individuelles aux besoins de la société. Les preuves d'activités

caritatives et philanthropiques ont été signalées dès 4400 avant J-C (Pederson, 2006).

L'intérêt des chercheurs, dans le domaine de la RSE a été enregistré dans les années cinquante

avec la publication du livre de Bowen3 en 1953, dans lequel l‘auteur a tenté la première

définition de RSE (Carroll, 1999). Toutefois, il est intéressant de savoir qu‘une grande partie

des publications sur la RSE ont été générées aux États-Unis. En Europe, la préservation et le

développement de la société étaient toujours, le problème de l‘Etat, ce qui participe, à

l‘émergence tardive du concept de la RSE au niveau du continent Européen.

Cependant, la propagation de la notion de RSE, au 21ème siècle dans le monde a renforcé

l‘ambigüité et la complexité de ce concept, même si les définitions ne manquent pas, il

n‘existe pas à ce jour de consensus autour d‘une de la définition de la RSE.

Dans ce chapitre, nous allons dans une première section présenter, l‘histoire de l‘émergence

du concept de la RSE, et son développement sur chaque continent. Dans une deuxième

section, nous allons présenter, les fondements théoriques du concept de RSE, ainsi que la

définition choisie pour notre recherche.

                                                             3Bowen H, (1953), « Social responsibilities of the businessman », Harper et Row, New York.

 

Page 19: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

16   

 

1.1 Section 1.1. Genèse et développement de la RSE

Les racines duconcept de RSEqui sont connuesaujourd'huiont une longue histoirequi indique

que leschercheurs, les organisations et les managersont porté une attentioncroissante à

cespréoccupations (Carroll, 2004).

La RSE a commencé comme uneforme de philanthropiepaternalisteau début du 19ème siècle.

Le 20ème siècle, a connu une nouvelle forme de RSE, avec les travaux de Bowen considéré

comme le père fondateur de la RSE (Carroll, 1999), bien que, plusieurs chercheurs renvoient

ce concept à des nations anciennes comme les autochtones Africains (Visser 2007 ; Visser

2008 ; Lutz, 2009). Toutefois, ce concept a connu ses premiers débats avec les publications de

Milton Friedman, à partir des années soixante, qui annonce que la seule responsabilité de

l‘entreprise est de faire des profits.

Les conférences internationales réalisées autour de ce sujet par l‘Organisation des Nations

Unies, notamment celle de 1987 reconnu sous le nom de Brundtland ainsi que le Sommet de

Johannesburg en 2002, ont participé à la diffusion globale du concept de la RSE. Ce concept a

fait le tour du monde, en cherchant toujours à joindre l‘efficience économique à la

performance sociale et environnementale. Cependant, l‘émergence et la diffusion de ce

concept ne sont pas opérées au même rythme aux quatre coins du monde.

Cette section, examine l‘évolution du concept de RSE au fil du temps, comme elle aborde

aussi, l‘émergence de ce concept sur les quatre continents. Cette section se termine par la

présentationdu lien entre la RSE et le cadre réglementaire.

Page 20: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

17   

 

1.1.1 Le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises

La recherche d‘un équilibre entre protection de l‘environnement et développement

économique et social a été depuis longtemps au centre des préoccupations et des réflexions.

Dès les années cinquante, l‘Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN)

apublié son premier rapport sur l‘état de l‘environnement dans le Monde. Il s‘agissait d‘un

rapport annonciateur de la recherche de réconciliation entre l‘économie et l‘écologie. Des

années après, le club de Rome a travaillé sur des concepts dépassant les idées écologistes de

l‘époque.

Avec l‘aide de différents chercheurs du Massachusetts, l‘Institute of Technology en 1972 a

commandé un rapport qui démontrait que « dans un monde aux ressources naturelles limitées,

un modèle économique fondé sur une croissance illimitée conduira à un effondrement des

sociétés »4. La même année, l‘Organisation des Nations Uniesa organisé à Stockholm, sa

conférence sur l‘environnement humain, dont l‘objectif était l‘examen des liens entre

environnement et développement.De cette conférence, aboutitla création du Programme des

Nations Unies pour l‘Environnement (PNUE), en complément du Programme des Nations

Unies pour le développement (PNUD)5.

Les années quatre-vingt, sont beaucoup plus sombres puisque à cette époque le grand

public était témoin de la montée en puissance de la pauvreté, ainsi que de la pollution ce qui a

montré l‘urgence d‘une solidarité planétaire aussi bien pour l‘homme, la société, et

l‘environnement. En réponse à de telles préoccupations, la Commission Mondiale sur

l‘Environnement et le Développement (CMED), a pour la première fois fait référence en 1987

dans un rapport intitulé « Notre Avenir à tous » au terme de « sustainable development »,

traduit en français par « développement durable ». Depuis l‘emploi de ce terme en 1987,

nombreuses sont les institutions et les personnes qui ont exigé de donner une définition. Mais

la plus importante définition reste celle de la Commission Brundtland (ou Rapport Brundtland

du nom de la présidente de la commission, la Norvégienne Gro Harlem Brundtland) qui

définissait le développement durable comme «un développement qui s’efforce de répondre

                                                             

4Meadows, D.H., D.I. Meadows, L. Randors, and W. Behrens.«The Limits of Growth: A Report for the Club of Rome's Project in the Predicament of Mankind». 1972. Universe Books. NY, USA. 205 p. 5 Jean luc LEGARREC, « La physique et le développement durable », http://perso.univrennes1.fr/jean-luc.le-garrec/zfiles/33.pdf. 

Page 21: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

18   

 

aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre

aux leurs »6 Autrement dit, le développement durable ne doit pas être de court terme mais en

revanche il doit avoir des objectifs de long terme. L'idée d‘une durabilité pourrait être classée

selon une triple notion c‘est à dire économique, sociale et environnementale. En outre, nous

devons assurer la croissance économique et sociale tout en respectant l'environnement dans

lequel nous menons nos activités (voir la figure n 1). Cependant, une difficulté demeure,

comment assurer un équilibre dans la réalisation de ces objectifs. Cela a toujours été

problématique pour la plupart des acteurs du développement (Adams ,2001). À la fin des

années quatre-vingt, le Rapport Brundtland a été débattu lors d‘une assemblée générale des

Nations Unies, dans une conférence mondiale organisée sur les thèmes de l‘environnement et

du développement.

Figure 1 Les trois dimensions du développement durable

Source : d‘après le Rapport Brundtland 1987, Commission mondiale de l‘environnement et du développement

durable

Ainsi, nous pouvons penser que le rapport de Brundtland a en quelque sorte jeté un pavé dans

la mare en soulevant un tel problème puisque depuis de nombreux sommets ont été organisés

à l‘exemple du sommet de la Terre à Rio en 1992 qui a offert un programme d‘action concret

                                                             6Rapport Brundtland, 1987, « Notre avenir à  tous », http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/sites/odyssee­

developpement­durable/files/5/rapport_brundtland.pdf  

Page 22: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

19   

 

pour son application au niveau local, national et international, qui est l'Agenda 21, (Vivien ,

2003). Nous pouvons également noter la réalisation d‘autres conférences proches du concept

du développement durable, comme le Sommet de Johannesburg en 2002, auquel des

populations très diverses (grandes entreprises, entreprises privées, Présidents des pays

développés ou en développement, etc.) ont pu exprimer leurs points de vue de manière

constructive, afin de trouver la meilleure voie à suivre pour que les principes du

développement durable soient respectés et se traduisent par des résultats concrets. Dans cette

logique, le sommet a présenté pour la première fois, le concept de la RSE, « comme une

déclinaison pour l'entreprise des concepts de développement durable, qui intègrent les trois

piliers environnementaux, sociaux, et économiques »7.

Ce lien définit dans le sommet de Johannesburg entre le développement durable et la RSE a

été conservé dans les définitions de plusieurs pays et organisations, à l‘exemple du Ministère

Français de l'Ecologie et du Développement Durable qui considère que « le concept de la

responsabilité sociale est directement lié à la notion de développement durable, dont il est la

déclinaison pour les entreprises »8.

De la même manière, The World Business Council for Sustainable Development (WBCSD)

intègre la RSE dans un contexte de développement durable. Selon le (WBCSD), la RSE est «

l’engagement continu des entreprises à agir correctement sur le plan de l’éthique et de

contribuer au développement économique, tout en améliorant la qualité de vie de ses

employés et de leurs familles, de la collectivité locale et de l’ensemble de la société »9.

Dans les paragraphes suivants nous allons revenir avec plus de détail sur la définition,

l‘origine et l‘évolution du concept de la RSE qui est liée d‘une manière ou d‘une autre au

concept du développement durable.

                                                             7 Nation Unis, Rapport du Sommet mondial pour le développement durable Johannesburg (Afrique du Sud), 26 août-4 septembre 2002 http://wwwv1.agora21.org/johannesburg/rapports/onu-joburg.pdf 8Responsabilité sociétale des entreprises en France, ministère de l'écologie, http:// www. developpement-durable.gouv.fr/Responsabilite-societale-des.html. 9 www.wbcsd.org 

Page 23: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

20   

 

1.1.2 L’evolution du concept de la responsabilité sociale à travers l’histoire

Le concept de la responsabilité sociale d‘entreprise (RSE) ou la responsabilité sociétale

d‘entreprise (RSE), a pour origine la locution anglo-américaine « corporate social

responsiblity ». Ces deux expressions sociales et sociétales représentent pratiquement le

même concept. De ce fait, dans notre recherche, nous allons utiliser l‘expression

responsabilité sociale des entreprises afin de désigner la responsabilité sociale et

environnementale, même si, l‘expression anglo-américaine « corporate social responsiblity »

laisse entendre qu‘il s‘agit juste d‘une responsabilité sociale. Ce concept est souvent associé

au développement durable (comme nous avons vu ci-dessus) ou encore à la mondialisation,

alors que cette association représente juste une partie de la vérité10. En réalité, la RSE est

apparue aux États-Unis dès les années cinquante où elle a émergé de considérations éthiques

et religieuses, qui ont donné lieu à des actions philanthropiques. La responsabilité s‘est

progressivement transformée pour exprimer la recherche d‘une conciliation entre les activités

économiques, les attentes et les préoccupations de la société (Capron et Quairel-Lanoizelée,

2007). Cependant, l‘évolution de ce concept est passée par plusieurs étapes. Ainsi, afin de

mieux comprendre ces étapes de développement, nous allons étudier l‘évolution du concept

de la RSE, à partir des années cinquante jusqu‘à nos jours.

1.1.2.1 LaRSEdanslesannéescinquante

Les années cinquante, furent marquées par l‘ouvrage de Bowen, publié en 1953 qui s‘intitulait

« The social responsibilities of the businessman ». Cet ouvrage posait les premiers piliers de

la RSE (Carroll, 1999 ; Acquier et al. 2005 ; Locket et al, 2006). En effet, Bowen considérait

que les grandes entreprises étaient des importants centres de pouvoir et que leurs décisions et

actions avaient affecté la vie des citoyens, (Carroll, 1999). Néanmoins, Bowen soutenait dans

son ouvrage que la RSE n'était pas la solution, mais qu‘elle tenait une vérité essentielle et que

les entreprises devaient l‘utiliser comme guide pour faire des affaires dans l‘avenir, (Carroll,

1999). Or, nous pouvons relever certaines critiques dans la mesure où même si Bowen est

reconnu dans la littérature comme étant le père fondateur de la RSE, Carroll, (1999) signalait

que les idées exprimées dans ce livre, affichaient des similitudes, avec certains essais de la

littérature managériale des années trente et quarante. Acquier et al. (2005), ont également noté

                                                             10Michel Capron Les éditions des Récollets - L'encyclopédie du développement durable. N° 99 - Juillet 2009.

Page 24: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

21   

 

que Bowen avait formulé dans son ouvrage des idées qui étaient « à la mode » de cette

époque dans le contexte Nord-Américain. En 1978, Bowen émettait des critiques de son

propre ouvrage, notamment pour son caractère idéaliste et normatif. De sa critique naîtra deux

principes : le premier renvoie au fait que les entreprises doivent être tenues de poursuivre ses

politiques, prendre des décisions, et suivre les lignes d'action qui sont compatibles avec les

objectifs et les valeurs de notre société. Le deuxième, stipule que la prise en compte des

préoccupations sociales par la firme doit se faire d‘une manière volontaire (Ben Yedder et

Zaddem, 2009).

De plus, les années cinquante furent également marquées par la publication d‘autres ouvrages

importants comme le livre de Eells en 1956, « Corporation. Giving in a Free Society », de

Heald en 1957 intitulé « Management’s Responsibility to Society: The Growth of an Idea »,

ou encore celui de Selekman en 1959 intitulé « A Moral Philosophy for Management » (cité

dans Carroll 1999).

1.1.2.2 LaRSEdanslesannéessoixante

Plusieurs chercheurs célèbres ont enrichi la littérature dans les années soixante. Parmi ces

chercheurs nous trouvons, Keith Davis, Joseph McGuire, William Frederick et Clarence

Walton Gautam et Singh (2010). Chacun de ces auteurs, apportait sa propre interprétation de

la RSE, mais tous s'accordaient sur le fait que la responsabilité de l'entreprise devait dépasser

les intérêts économiques de l'organisation. Ainsi, Davis (1960) estimait qu'une entreprise

socialement responsable était celle dont « les dirigeants prennent des décisions et des actions

qui sont partiellement basées sur plus que des intérêts économiques ou techniques directes de

l'entreprise ». Davis (1960) considéra également, que les décisions en matière de RSE et les

actions des entreprises se traduisaient par des avantages économiques à long terme pour leur

entreprise ou encore que certaines décisions socialement responsables d'une entreprise étaient

justifiables parce qu'elles pourraient avoir comme conséquence le gain économique à long

terme (Davis, 1960, cité par Lefebvre et Lefebvre, 2012).

En 1960, Frederick a également contribué à l‘enrichissement de la littérature sur la RSE en

stipulant que, les entreprises devaient remplir les attentes du public dans la poursuite de leurs

objectifs d'affaires, ce qui signifiait que la production et la distribution résultant des

Page 25: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

22   

 

entreprises devraient se traduire par l'amélioration du bien-être socio-économique total

(Carroll 1999).

D'autres chercheurs à l‘exemple de McGuire ont en 1963 essayé de définir la RSE, en

continuant sur la lancée de Frederick, et en mettant l'accent sur les obligations de l'entreprise

qui s'étendaient au-delà des domaines économiques et juridiques, afin d'inclure les employés,

le bien-être communautaire, la politique et les besoins éducatifs de la société(Carroll et

Shabana 2010).

En 1966, Davis et Blomstrom proposaient une nouvelle définition de la RSE en affirmant

que : « La responsabilité sociale se rapporte à l'obligation d'une personne de considérer les

effets de ses décisions et actions dans l'ensemble du système social. Les dirigeants appliquent

la RSE quand ils considèrent les besoins et les intérêts d'autres personnes qui pourraient être

touchées par les actions de l'entreprise. Ainsi, ils regardent au-delà des intérêts économiques

et techniques étroites de leur entreprise » (Davis et Blomstrom 1966 cité par Carroll, 1999).

Par la suite, les travaux de Frédérick (1960), et McGuire (1963), ont conduit à l‘émergence de

la notion de «volontarisme» qui a été reconnue pour la première fois par Walton en 1967 dans

son ouvrage intitulait «Corporate Social Responsibilities». Walton soulignait dans son

ouvrage que la RSE d'une entreprise comprenait toujours un certain degré de volontarisme,

car les entreprises devaient accepter que des coûts soient impliqués dans des actions sociales

sans retour économique mesurable (Walton, 1967 cité par Carroll, 1999).

Les années soixante représentent une décennie où l‘on a vu naître de nombreux débats à ce

sujet, (Gendron, 2000), notamment avec la fondamentale opposition de Milton Friedman en

1962. Selon ce dernier : « la seule responsabilité de l’entreprise est de maximiser les profits

de ses propriétaires et actionnaires ». En tant qu'économiste, Friedman considère que, seuls

les individus pouvaient avoir des responsabilités. Cependant, son point de vue a été critiqué à

de nombreuses reprises.

Le concept de la RSE a évolué dans cette période par plusieurs études, en réponse à la

structure émergente des grandes entreprises et de leurs responsabilités, censées aller au-delà

de leurs intérêts juridiques et économiques. Les premiers écrits de (Bowen, 1953 ; Davis,

1960 ; Frédérick, 1960 ; McGuire, 1963 ; Walton 1967 ; cité par Badry, 2009), indiquaient

Page 26: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

23   

 

que les entreprises et les gestionnaires étaient attendus pour examiner les préoccupations qui

étaient plus larges que les aspects techniques et économiques des entreprises. Ces recherches,

pouvaient être considérées comme les premiers fondements de la RSE moderne.

1.1.2.3 LaRSEdanslesannéessoixante­dix

Dans les années soixante-dix, le nombre d'auteurs qui ont fait référence à la RSE a

considérablement augmenté. Parmi les premiers livres qui ont marqué le début de cette

décennie, nous pouvons noter, le livre de Heald publié en 1970 et intitulé «The Social

Responsibilities of Business: Company and Community», qui fournit un compte rendu de la

RSE du point de vue des entreprises (Carroll, 1999). Dans son ouvrage, l‘auteur affirmait que

la RSE des gestionnaires devait finalement être recherchée dans leurs propres politiques. Il

présenta également dans son ouvrage, un historique des programmes axé sur la collectivité,

les politiques et les considérations des dirigeants de la RSE des entreprises dans cette époque.

En 1971, Harold Johnson fit pour la première fois référence aux parties prenantes dans son

livre intitulé « Business in contemporary society: framework and issues ». Dans son ouvrage,

ce dernier fit quatre constats : Tout d‘abord, dans son premier constat, Johnson déclarait

qu'une entreprise socialement responsable était celle dont les leaders en compte, conciliaient

des intérêts divers, et pas seulement l'intérêt de la richesse des actionnaires (Carroll, 1999). Il

affirmait également qu'une entreprise socialement responsable devait aussi tenir compte de

l'intérêt de ses employés, fournisseurs, revendeurs, et des collectivités locales. C‘est lors de

l'inscription de ces différents acteurs que Johnson fit allusion à une approche des parties

prenantes et à la RSE des entreprises. Ensuite, dans son deuxième constat, ce dernier signalait

que, la maximisation du profit était la raison pour laquelle les entreprises réalisaient des

programmes sociaux. Dans une telle perspective, Johnson classa la RSE comme une stratégie

à long terme de maximisation du profit. Puis, dans son troisième constat Johnson fit référence

à la maximisation de l'utilité. Il soutenait que la motivation des décisions de la RSE et les

actions des entreprises étaient la maximisation de l'utilité. Dans cette perspective, les

entreprises socialement responsables poursuivaient des objectifs multiples plutôt que le seul

but de maximiser les profits. Ainsi, pour Johnson un« gestionnaire socialement responsable

est celui qui pense non seulement de son propre intérêt, mais aussi aux intérêts des autres

dans la société ». Enfin, le quatrième constat présenté par Johnson était connu comme le point

de vue lexicographique de la RSE, ce qui suggère que les entreprises qui sont très motivées

Page 27: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

24   

 

par les profits, peuvent agir ou se comporter d'une manière socialement responsable. Il en

résulte qu‘une fois leurs objectifs de profit atteint, les entreprises pouvaient agir comme si la

RSE était un objectif important alors qu‘il est secondaire (Carroll, 1999).

L'une des contributions les plus importantes à la définition de la RSE a été faite par le Comité

pour le Développement Economique (CDE) en 197111. Le CDE articulé un modèle triple

concentrique de ce concept. Le cercle intérieur comprend les responsabilités de base pour

l'exécution efficace des fonctions économiques comme la productivité, l'emploi et la

croissance économique, ce qui représente la notion «responsabilité sociale d'entreprise»

présentée par Friedman en 196212. Le cercle intermédiaire englobe la responsabilité de la

fonction économique en ce qui concerne l'évolution des valeurs et des priorités sociales,

comme la conservation de l'environnement, les relations avec les employés et les attentes plus

rigoureuses des clients. Le cercle extérieur émerge de nouvelles responsabilités, où les

entreprises doivent s'efforcer de devenir plus largement impliquées dans l'amélioration de

l'environnement social (Carroll, 1999). Dans cette publication, le CDE a fait observer que

l'objectif fondamental des entreprises publiques était de satisfaire de manière constructive les

besoins de la société (voir la figure n 2). Carroll (1999) décrit le modèle de la CDE comme

«une contribution historique à la notion de la RSE» qui illustre l'évolution des relations entre

les entreprises et la société.

                                                             11CED Committee for Economic Development,1971, ―publication Social Responsibilities of Business Corporations”.http://www.ced.org/ 12Friedman M. (1962), Capitalism and Freedom, University of Chicago press.

 

Page 28: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

25   

 

Figure 2 Le modèle CED de la responsabilité sociale des

entreprises

Il ajoute également, que l‘entreprise est appelée à assumer des responsabilités plus larges que

jamais pour la société et à servir un large éventail des valeurs humaines. A l‘exemple des

entreprises commerciales américaines qui ont été appelées à contribuer davantage à la qualité

de vie de la société américaine, plus que la simple fourniture des biens et des services. En

effet, une entreprise est au service de la société, car son avenir dépendra de la qualité de la

réponse de la direction à l'évolution des attentes du public (Carroll, 1999).

De son côté, Davis en (1973) soutenait que « la RSE est la réponse de l'entreprise à des

questions qui dépassent les exigences économiques, techniques et juridiques étroites d'une

entreprise et par conséquent, il commence là où le droit prend fin ». D'ailleurs à ce sujet, il

convient de souligner que d‘autres chercheurs de l‘époque avaient des opinions similaires, à

l‘exemple de (Manne et Wallich 1972 cité par Carroll 1999). En revanche, Eells et Walton,

(1974) avaient une vision plus large des activités des entreprises, car ils ont estimé que les

entreprises pouvaient se déplacer vers un concept plus large comme le contrat social, qui

émergera près de trente ans plus tard (Carroll, 1999). Ces auteurs ont donc suggéré qu'un

Cercle intérieur: responsabilités fondamentales. 

Cercleintermédiaire:Exercezlafonctionéconomiquela  conscience  des 

valeurssociales. 

Cercle  extérieur :  des  responsabilités Nouvellement  émergentes  que  les 

entreprises devraient s'efforcer de devenir plus largement impliquée dans 

pour l'amélioration d'environnement social  

Source : Adapté de Carroll (1999)

Page 29: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

26   

 

dirigeant d'entreprise devait garder son attitude et sa philosophie, pour prendre des actions

décisives qui sont immédiatement rentables et compatibles avec les valeurs acceptées de sa

société.

Pour sa part, Sethi (1975) a exposé une idée similaire basée sur les entreprises en tant que

partie intégrante de la société. Ce dernier a proposé un modèle à trois niveaux ou le

comportement des entreprises est classé en fonction des niveaux croissants d'engagement par

les entreprises, à savoir l'obligation sociale (une réponse à des contraintes juridiques et de

marché), la RSE (en harmonie avec les normes sociales) et la réactivité sociale (adaptation,

anticipative et préventive). Sethi, affirmait que la RSE va au-delà de l'obligation sociale et

comprenait la nécessité de traduire le comportement des entreprises jusqu'à un niveau où il est

en harmonie avec les normes sociales en vigueur, les valeurs et les attentes des rendements.

Une étape vers la résolution de cette confusion a été élucidée par le travail de Carroll. Après

avoir mis en avant une explication complète de la RSE. Carroll (1979) a développé un modèle

de performance sociale de l'entreprise en quatre parties, en intégrant notamment le point de

vue de Friedman, concernant la RSE. Les parties composantes sont concentrées sur les

attentes capitalistes et sociales. Dans sa première conception, le cadre a été élaboré à partir

d'une perspective développementale rétrospective, basée sur l'affirmation selon laquelle

«l'histoire de l'entreprise suggère une première accentuation sur l'aspect économique et

ensuite les aspects juridiques et plus tard une inquiétude pour les aspects éthiques et

discriminatoires», (Carroll, 1979) (voir la figure n° 3).

Carroll (1999) a expliqué que les quatre classes, sont simplement là pour nous rappeler que le

motif où les actions peuvent être classées comme étant principalement l‘un ou l'autre de ces

quatre types. L'ordre et la pondération relative de ces catégories de motifs est de « suggérer ce

qu'on pourrait appeler leur rôle fondamental dans l'évolution de l'importance». Pour finir, la

différence remarquable dans la définition de Carroll (1979), est l'inclusion des responsabilités

économiques et juridiques au sein de la RSE. En outre, la définition de Carroll est en

contradiction avec de nombreux points de vue de cette époque, comme celui de Davis (1973)

qui présente la RSE comme quelque chose qui commence là où se termine la loi.

Page 30: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

27   

 

Figure 3 Les quatre catégories de la responsabilité sociale (Carroll, 1979)

Source : Carroll (1979)

1.1.2.4 LaRSEdanslesannéesquatre-vingt

Les années quatre-vingt ont été dominées par les travaux de recherche sur des thèmes

alternatifs avec moins de travaux sur la définition de la RSE des entreprises. Cette baisse de

publication a été confirmée dans l‘article de Aguinis et Glavas (2012), qui a recensé les

publications sur la RSE des entreprises depuis les années soixante-dix jusqu‘à 2011. Certains

concepts alternatifs ont d‘ailleurs été abordés lors de cette époque comme la réactivité et la

performance sociale des entreprises, la politique publique, de l'éthique des affaires ou bien

encore de la théorie de gestion des parties prenantes. Toutefois, l‘une des premières

définitions remarquables dans les années quatre-vingt a été celle de Thomas M. Jones qui

définissait la RSE comme «la notion que les entreprises ont une obligation envers les autres

groupes de la société autre que les actionnaires et au-delà decelle prévuepar la loi. Deux

facettes de cette définition sont essentielles. Premièrement, l'obligation doit être

volontairement adoptée ; le comportement sous l'influence des forces coercitives de loi ou de

contrat d'union n'est pas volontaire. Deuxièmement, l'obligation est large, elle s'étendant au-

delà du devoir traditionnel envers les actionnaires à d'autres groupes sociétaux tels que les

Responsabilité

discrétionnaire

Responsabilité éthique

Responsabilité légale

Responsabilité

économique

Page 31: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

28   

 

clients, les employés, les fournisseurs et etc. ». Ainsi, il reconnaît que les entreprises et la

société sont étroitement liées au lieu d'être des entités distinctes (Jones, 1980).

Afin de développer un meilleur mécanisme pour faire évoluer la RSE des entreprises,

Tuzzolino et Armandi (1981) ont utilisé un cadre de besoin hiérarchique conçu d‘une part, sur

le modèle des besoins hiérarchiques de Maslow en 1954, et d‘autre part, sur la définition de la

RSE de Carroll (1979), pour expliquer les différents besoins des diverses organisations. Le

modèle des besoins hiérarchiques organisationnels, n'a pas cherché à redéfinir la RSE, mais a

suggéré que les organisations, comme les individus, ont des besoins qu'ils veulent accomplir.

Une tentative similaire a été faite par Dalton et Cosier (1982) dans leur modèle de matrice

2x2, où la RSE est présentée sous quatre faces : responsables, irresponsables, légales et

illégales.

Parmi les publications les plus célèbres de cette période nous pouvons noter le livre de

Freeman (1984) « Strategic Management: A Stakeholder Approach », qui est à la base de la

théorie des parties prenantes (voir figure n° 4). Cette théorie a largement été acceptée par les

organisations professionnelles contemporaines qui l‘ont considéré comme un moyen utile

pour enquêter sur l‘approche organisationnelle de la RSE. Cependant, il convient de souligner

que si le livre de Freeman a été classé dans le domaine de la gestion stratégique, son impact le

plus important a été dans les domaines de l‘entreprise et la société.

Nous terminons cette période avec la définition de la RSE proposée par Epstein (1987) qui a

considère que la RSE est « la réalisation des résultats des décisions organisationnelles

concernant les questions spécifiques qui ont des avantages plutôt que des effets indésirables

sur les parties prenantes pertinentes d'entreprise».

Page 32: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

29   

 

Figure 4 Les parties prenantes désignées par Clarckson (1995)

Source : Cazal (2011).

1.1.2.5 LaRSEdanslesannéesquatre­vingt­dix

Avec la RSE comme partie intégrante du monde des affaires, les années quatre-vingt-dix sont

apparues comme une période d'expansion de la théorie et des nouveaux modèles. Il s'agit

notamment de la performance sociale des entreprises (CSP), de la théorie des parties

prenantes, la théorie de l'éthique des affaires et de la citoyenneté d'entreprise (Carroll, 1999).

Wood (1991) critiquait l'approche de Carroll (1979), notamment en ce qui concerne les quatre

responsabilités. Wood (1991) estimait que les quatre responsabilités qui avaient été définies

par Carroll (1979) ont été délimitées, comme des «domaines isolés». Pour cela, il décida de se

baser sur l'interconnexion entre l'entreprise et la société, en superposant les catégories de

responsabilité de la RSE avec trois niveaux d'analyse qui seront répartis avec sa propre

interprétation. Tout d‘abord, cette interprétation suggère que le principe de la légitimité

devient efficace sur le plan «institutionnel» qui stipule, qu‘une entreprise ne doit pas utiliser

son pouvoir sans raisons justifiées. Ensuite, à partir du niveau «organisationnel», le principe

de la responsabilité publique suggère que les entreprises seront responsables de leurs actions

qui affectent la société, directement ou indirectement. Enfin, concernant le niveau

Page 33: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

30   

 

«individuel», les gestionnaires ont besoin d'être constamment conscients de la nécessité d'agir

en fonction des différents points de vue moraux. Wood (1991), a même tourné la

responsabilité de la pyramide de Carroll (1979) (voir figure n° 5) à l'envers pour comprendre

l'interconnexion entre les entreprises et la société.

Figure 5 La pyramide de la responsabilité sociale Carroll, (1979)

Simultanément, Wood (1991), a composé la pyramide de trois niveaux distincts : le principe

de la RSE des entreprises, le principe de la réactivité sociale des entreprises et les résultats du

comportement des entreprises. A ce propos, Carroll (2008) a commenté les critiques de Wood

(2000), en exprimant que « bien que Wood ait discuté et ait crédité les nombreux

contributeurs à la notion de plus en plus populaire de CSP, le modèle qu'elle a présenté est

principalement construit sur mon modèle de responsabilité sociale des entreprises en trois

dimensions ».

Johnson et Greening (1999) ont contribué aux travaux sur les CSP en évaluant les relations

possibles entre les types d'investisseurs institutionnels, la composition du conseil

d'administration, la haute direction d‘action, la performance financière et les dimensions de la

CSP. Les résultats de leur étude nous ont montré l'importance des types d'investisseurs

institutionnels ainsi que la composition du conseil d'administration, la haute direction des

Source : Carroll (1979)  

Page 34: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

31   

 

actions de l'équipe sur les deux CSP et de la performance financière Johnson et Greening

(1999).

Les influences mondiales sur la RSE ont continué dans les années quatre-vingt-dix, à l‘instar

du rôle de l‘entreprise et du gouvernement, qui ont continué à s'estomper. En 1997, Salomon a

fait valoir que: « Les nouvelles entreprises sont souvent les institutions les plus puissantes

dans le monde et l'étendue de la responsabilité sociale pour inclure des secteurs autrefois

considérés comme domaine des gouvernements ... Les entreprises deviennent puissantes, plus

la responsabilité pour le bien-être du monde » (Solomon, 1997). Roman et al. (1999) ont

mené une analyse de 51 études, réalisées au cours des vingt-cinq dernières années, à partir de,

1989 dans laquelle ils ont étudié la relation entre la performance sociale des entreprises (CSP)

et la performance financière de l'entreprise (PCP). Ils ont rapporté que 32 des 51 études ont

trouvé une relation positive, que 14 n'ont trouvé aucun effet ou n'ont pas été concluantes, et

que seulement 5 des51 études ont trouvé une corrélation négative. Roman et al. (1999) ont

conclu que ces études antérieures ont fourni la preuve que la corrélation entre la performance

sociale de l‘entreprise et la performance financière de l‘entreprise peuvent être positive.

À l‘approche du nouveau millénaire, Carroll (1999) a affirmé que le concept de RSE restera

comme une partie essentielle du langage et pratique des affaires, car c‘est un fondement,

comme il reste continuellement conforme à ce que le public attend aujourd'hui de la

communauté des affaires.

1.1.2.6 LaRSEdanslesannéesdeuxmille

Les années deux mille ont été dominées par plusieurs sujets de grande envergure tels que le

commerce international, les inquiétudes sur l'approvisionnement en énergie, le réchauffement

climatique, l'explosion des télécommunications, ainsi qu‘une escalade de problèmes sociaux

qui ont débuté dans les années quatre-vingt-dix.

Avec le développement du commerce mondial, la récente littérature concernant le concept de

la RSE semble s'éloigner du discours dominé par les Etats-Unis qui a duré depuis les années

cinquante. La récente littérature a préféré aller vers un discours plus international. À

l‘exemple des travaux de recherche de : (Maignan et Ralston 2002, Aaronson 2003 ; Mathieu

Page 35: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

32   

 

et Reynaud, 2005 ; Perrini et al., 2006) qui ont étudié la RSE en France, Pays-Bas, Royaume-

Uni etc... (Nous revenons sur la RSE en Europe dans les prochains paragraphes).

Pendant cette période, le débat sur la RSE a été étendu à d'autres pays afin d‘étudier la

perception nationale de la RSE ainsi que son rôle dans la société mondiale. Suite aux travaux,

de Roman et al. (1999) d‘autres groupes de chercheurs ont tenté d'établir la relation entre la

performance sociale et les résultats financiers des organisations. Or, Hopkins en (2003), n'a

pas réussi à valider cette conclusion lors de son étude empirique sur les dix premières

entreprises du Royaume-Uni (cité par Sweeney et Coughlan, 2008). De son côté, Orlitzky

(2005) a constaté que la participation à des activités socialement responsables réduit le risque

financier des entreprises.

Les années deux mille ont aussi été marquées par l‘examen pour la première fois de la RSE

dans les petites et moyennes entreprises (PME), (Spence et Rutherford 2003; Jenkins 2004;

Mathieu et Reynaud, 2005; Berger-Douce, 2008).

Lors de cette décennie, Perrini (2006) a présenté une proposition concernant l'utilisation des

théories pour enquêter sur la RSE. Ce dernier a suggéré que la RSE dans les grandes

entreprises devait être basée sur la théorie des parties prenantes, alors que la RSE dans les

PME devait être comprise par l'application de la théorie du capital social. Plus tard, Russo et

Perrini (2009) ont modifié la conclusion ci-dessus en considérant que : « la théorie du capital

social et la théorie des parties prenantes doivent être prises comme des moyens alternatifs

afin d’expliquer la RSE dans les grandes entreprises et les PME».

Toutefois, il est important de comprendre les origines de la RSE, de son développement et de

sa future orientation, afin de mieux percevoir le succès des activités de la RSE. Ainsi, dans le

point suivant, nous allons exposer à nouveau le développement de la RSE, mais cette fois ci

en prenant en considération, le paramètre géographique, c‘est-à-dire, le développement de la

RSE sur chaque continent.

Page 36: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

33   

 

1.1.3 La responsabilité sociale : émergence et développement dans les différents continents

L‘ensemble des chercheurs qui ont travaillé sur l‘histoire et le développement de la RSE,

désignent l‘Amérique du Nord plus précisément les États-Unis, comme le berceau de ce

concept. Par conséquent, il nous semble évident de s‘attarder sur cette partie du monde, et de

reprendre certaines discussions qui ont été abordées ci-dessus.

1.1.3.1 L’émergencedelaRSEenAmérique

Dans ce point, nous présentons l‘émergence du concept de la RSE en Amérique du Nord, puis

nous exposons l‘évolution de ce concept dans l‘Amérique latine. Bien que les années

cinquante soient considérées comme la naissance de RSE aux États-Unis, Carroll (2008) a

identifié la fin du 19ème siècle comme un point raisonnable pour localiser les origines de la

RSE. Ainsi, la révolution industrielle de la fin du 19ème siècle, a vu naître l‘apparition des

premières actions qui rappellent la RSE. En Amérique, les villes étaient semblables à des

villes de campagne qui se développaient autour d‘un industriel, qui possédait généralement

l‘ensemble des infrastructures sociales à savoir, logement, hôpital, école, église, etc. (Heald

1988 cité par Garriga et Mele, 2004). Les ouvriers étaient souvent forcés de s‘endetter auprès

des magasins et des services de santé appartenant à l‘entreprise afin de pouvoir vivre. Ces

endettements rendaient les ouvriers liés à leur employeur. A cette époque, les entreprises

avaient pour les ouvriers et leurs familles un rôle très important dans le domaine de la santé et

de l‘éducation. En conséquence elles exerçaient souvent un pouvoir abusif sur la vie de leurs

employés.

Au cours du 19ème siècle, l'Etat a pris un plus grand rôle dans l'éducation et la santé, en

établissant notamment des droits pour les ouvriers, ce qui a au fur à mesure construit un

système de protection sociale au profit des ouvriers et de leurs familles. L‘intervention de

l‘Etat a considérablement réduit le rôle des entreprises dans la vie sociale des ouvriers. Ainsi,

les entreprises se sont tournées vers des actions « de philanthropie », comme par exemple les

œuvres caritatives, le développement des arts et de la culture dans leur ville et leur

communauté (Heald 1988 cité dans Garriga et Mele, 2004). Ce n'est que dans les années

soixante que les chercheurs ont tenté de cerner la définition de la RSE, suite au débat portant

sur ce concept.

Page 37: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

34   

 

A partir de cette époque, le milieu académique américain a commencé à étudier plus

largement le concept de la responsabilité des entreprises, en se basant sur l‘aspect éthique de

ce concept. Ce courant de recherche a fait évaluer les actes d‘une entreprise et de ses

dirigeants par rapport à la morale. Il s‘agissait tout d‘abord de définir ce qui est bien ou mal.

Ensuite, cette réflexion s‘est développée autour d‘un lien dit contractuel qui lie l‘entreprise au

reste de la société (Cyert et March, 1963 cités par Moir, 2001). Ainsi, ce courantdéfinit la

légitimité de l‘entreprise comme condition du lien social entre l‘entreprise et la société

(Gendron, 2000).

En 1984, Freeman a publié un livre, à travers lequel il a revisité la réflexion autour de la RSE,

en intégrant un nouveau levier stratégique. Celivre fondateur a proposé aux gestionnaires de

tenir compte desdifférentes parties prenantes de l‘entreprise lors de l‘élaborationdes stratégies,

car ces dernières peuvent nuire à la rentabilitéde l‘entreprise (Freeman, 1984). La RSE avec

une vision stratégique fait alors son entrée dans plusieurs entreprises de l‘Amérique du Nord.

Les années quatre-vingt-dix ont connu une tendance croissante à utiliser la RSE comme une

rampe de lancement pour des concepts complémentaires comme la théorie des parties

prenantes, l'éthique des affaires, la citoyenneté d'entreprise et la performance sociale des

entreprises (Wood, 1991). Depuis, les entreprises Nord-Américaines œuvrent dans le but

d‘identifier les facteurs extra-financiers qui lui permettent de contribuer au développement

durable sans sacrifier sa performance économique.

En Amérique latine, malgré des caractéristiques communes, il existe de grandes différences

dans l‘émergence et le développement de la RSE dans les pays d‘Amérique Latine.

Cependant, nous pouvons constater que l‘évolution du concept de RSE demeure le même,

pour l‘ensemble de ces pays.

Ainsi, le concept de la RSE s'est rapidement étendu dans la région, souvent porté par les

grandes compagnies nationales et internationales dans chaque pays d‘Amérique latine, où ils

avaient déjà, un passé philanthropique avant la mise en place structurelle d'une démarche de

la RSE.

Cependant, il existe des grandes disparités concernant les stades d‘évolution dans chaque pays

en Amérique Latine. Dans le cas des pays qui connaissent un développement industriel

Page 38: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

35   

 

important et possèdent un nombre élevé de grandes entreprises dans leur économie

(Argentine, Chili et Brésil), le progrès en matière de RSE est plus rapide. Toutefois, le

développement de la RSE dans la plupart des pays en Amérique latine demeure dans une

étape d‘introduction. Ce développement est souvent représenté par des pratiques à caractère

charitable ou philanthropique.

1.1.3.2 L'émergencedelaRSEenEurope

Matten et Moon (2005) font valoir que, bien que l'histoire de la RSE semble provenir des

États-Unis, les sociétés européennes ont été impliquées dans la RSE pendant une longue

période avant la définition proposée par la Commission Européenne en 2001. Ainsi, dans ces

paragraphes, nous allons présenter, le constat de l‘émergence de la RSE, en Europe en

commençant par les pays de l‘Europe de l‘Ouest, et puis, nous présentons l‘évolution de la

RSE dans les pays de l‘Europe Central et l‘Europe de l‘Est.

Dans ce continent, la RSE a commencé à se développer dans les pays de l‘Europe de l‘Ouest,

grâce à deux facteurs. Le premier résulte des revendications provenant de la société, qui ont

poussé les entreprises à intégrer la RSE. Les pays de L‘Europe à l‘exemple de l‘ensemble des

autres nations dans le monde ont subi les effets pervers de la course aux profits (les

catastrophes nucléaires, les marées noires, les délocalisations, les licenciements boursiers, des

scandales financiers, etc.), suite à ces évènements de nombreux acteurs dans la société ont «

interpellé » de différentes façons les entreprises impliquées dans ce scandale. À l‘instar du

mouvement d‘interpellation des banques qui a vu le jour dans les années quatre-vingt, les

banques qui œuvrent en Europe et aux États-Unis ont été interpellées, à propos de leurs

investissements en Afrique du Sud lors de l‘apartheid (Commenne, 2006).

Le deuxième facteur, résulte du comportement proactif de l‘entreprise, soutenu, d‘un côté par,

l‘évolution de la conscience des entreprises, concernant certains enjeux et soucis de la société,

et d‘un autre côté, par les incitations des autorités publiques. Cela est le cas, de la

Commission Européenne, qui a lancé un appel aux entreprises européennes, en 1993, pour

lutter contre l‘exclusion sociale. Dans la même logique, le Conseil Européen de Lisbonne, a

également fait appel en mars 200013, à la conscience sociale des entreprises, afin de

                                                             13Commission des communautés européennes (2001) « Promouvoir un cadre européen pour la responsabilité sociale des entreprises », LIVRE VERT, Bruxelles, le 18.7.2001.

Page 39: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

36   

 

promouvoir les bonnes pratiques liées à l‘organisation du travail, à l‘égalité des chances,

l‘insertion sociale et au développement durable.

Le développement du concept de la RSE en Europe, est également le fruit d‘un courant

paternaliste qui a laissé sa place progressivement à un autre modèle d‘arrangement entre les

patrons et les syndicats, spécifiques aux pays européens. Ce modèle a subi des critiques

constantes de la part du modèle « anglo-saxon », sous-tendu par une vision de l‘économie,

que certains qualifieront de néo voire ultra-libérale. Matten et Moon (2005) considère que la

principale différence entre la RSE dans les pays de l‘Europe de l‘Ouest et l‘Amérique,

concerne la vision des gouvernements en Europe. Ainsi, en Europe la plupart des

gouvernements Européens intègrent les politiques socialement responsables dans leur cadre

juridique, car dans les pays de l‘Europe de l‘Ouest, les activités de la RSE ont été

comptabilisées dans les obligations juridiques et fiscales.

D‘autres chercheurs ont avancé plusieurs autres explications à cette divergence de vision entre

l‘Europe de l‘Ouest et l‘Amérique : D‘abord, au niveau de la participation des gouvernements

européens dans la vie sociale et économique de leurs nations, ainsi que les systèmes

d'assurance de santé, les retraites et la protection sociale dans son ensemble. Ces actions aux

Etats-Unis seront présentées comme une preuve de la RSE. Cette RSE a été réalisée par l'Etat

et non par des entreprises individuelles contrairement aux Etats-Unis, (Matten et Moon

,2005). Ensuite, la présence des syndicats actifs en Europe a contribué à régler la question des

travailleurs au niveau national plutôt qu'au niveau de l'entreprise. En Europe, la responsabilité

de la société civile, repose sur les organisations représentatives telles que les partis politiques,

les syndicats, les associations patronales et l'État, à la différence des Etats-Unis où cette

responsabilité repose sur les individus et les entreprises, (Matten et Moon ,2005). Enfin, la

raison qui a fait que le concept de la RSE a été plus abordé aux Etats-Unis qu‘en Europe,

réside dans le fait, que les entreprises européennes contrairement à leurs homologues

américains ont été modestes dans les communications de leurs engagements en matière de la

RSE, (Maignon et Ralston, 2002).

Pour résumer, nous pouvons considérer que la RSE, telle qu‘elle est conceptualisée et

pratiquée actuellement en Europe de l‘Est, est issue de la rencontre entre deux courants                                                                                                                                                                                                

Page 40: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

37   

 

principaux : d'une part, le courant paternaliste historique de certaines grandes entreprises au

19ème siècle, et d'autre part, l'influence du courant d'interpellation des entreprises dans le

monde anglo-saxon qui a démarré dans les années quatre-vingt avec les campagnes anti-

apartheid.

Concernant les pays de l‘Europe Centrale et l‘Europe de l‘Est, la RSE trouve ses origines

dans l‘intention du communisme à installer des entreprises, afin de servir les « parties

prenantes » par la possession et la gestion collectiviste des moyens de production ainsi que

par l‘abandon du rôle du capital et de ses détenteurs. A l‘exemple des modèles développés par

les entreprises dans certains pays communistes, qui assurent les soins et les services gratuits

pour leur personnel. Le contexte permettait également le développement d‘un modèle

coopératif-collectiviste. Aujourd‘hui, lorsque nous traitons la RSE dans chaque pays de

l‘Europe de l‘Est, nous constatons que ce concept diffère dans la compréhension et la mise en

œuvre d‘un pays à un autre. Cependant, le processus d‘intégration de la RSE reste le même

dans l‘ensemble des pays de le Europe de l‘Est. Selon un rapport publié en novembre 2002

par l‘International Business Leaders Forum14, sur la RSE au niveau des dix nouveaux pays

membres de l‘UE seules les grandes firmes multinationales ont introduit ce type de

comportement dans ces pays à l‘instar de ce que l‘on a observé dans les pays d‘Amérique

Latine. Dans un premier temps, il s‘agissait d‘actions philanthropiques; puis ensuite les firmes

multinationales ont mis en œuvre des actions de type communautaire. Dans un second temps,

les firmes multinationales effectuent des transferts de compétence de gestion et de procédés

technologiques, vers les grandes entreprises locales qui sont souvent leurs partenaires.

Concernant, les petites et moyennes entreprises, ces dernières ont eu plus de difficultés à

intégrer la démarche de RSE. Le modèle de processus d‘intégration de la RSE dans les pays

émergents est présenté dans la (voir figure n° 6).

                                                             14Simpson, S., 2002, The state of play of CSR in Central and Eastern Europe, Produced by: International Business Leaders Forum (Prince of Wales International Business Leaders Forum). http://redirect.eldis.org/cf/rdr/gdndoc.cfm?id=DOC11466.  

Page 41: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

38   

 

Source : réalisation personnelle

1.1.3.3 L’émergencedelaRSEenAsie

Ce n‘est que dans les années quatre-vingt-dix, que la RSE a commencé à se développer en

Asie. Depuis, la RSE a connu un essor considérable, et a même finit par rattraper une grande

partie de son retard face aux pays européens et américains.

Ainsi, ce concept a commencé à voir le jour avec l‘arrivée massive des différentes firmes

multinationales occidentales qui sont venues en Asie pour installer des unités de fabrication.

C‘est en suivant, le schéma observé dans les pays d‘Amérique Latine et de l‘Europe de l‘Est

(voir figure n° 6), que ce phénomène a contaminé de manière positive les compagnies

asiatiques (en particulier les grandes compagnies qui désirent commercer avec l‘Ouest) à

pratiquer la RSE (Commenne, 2006).

En Asie, les initiatives de la RSE locale et les questions de la RSE à l‘échelle internationale

varient énormément. En Chine, par exemple, le gouvernement a mis au point un certain

nombre de lignes directrices et d'initiatives autour de la RSE. Au Vietnam, nous assistons à un

 

 

Les firmes 

multinationales 

Les grandes 

firmes nationales 

Les petites et 

moyennes 

entreprises locales Influencent  Influencent 

Les catalyseurs : 

­ l’existence des firmes mixtes  

­ le développement de l’industrie 

­ le nombre de grande firme nationale 

Figure 6 Le processus d’intégration de la RSE dans les pays émergents 

Page 42: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

39   

 

partenariat entre la direction de la Chambre de Commerce qui représente l‘Etat vietnamien et

le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), afin de développer la RSE

(Chapple et Moon, 2005). Le Bangladesh a mis en place des exonérations fiscales pour les

entreprises qui s'engagent dans des programmes de RSE. Cependant, au Japon et en Corée,

l'accent a été mis sur l'information et le volontariat. Les entreprises japonaises, en particulier,

ont été des leaders sur les initiatives environnementales.

En résumé, le rapport des pays asiatiques à la RSE n‘a pas cessé de se développer, et cela se

traduit notamment par, la création d‘institutions puissantes qui pilotent les démarches et qui

placent des exigences, des initiatives et des normes volontaires pour encourager le

développement de la RSE. Dans certains pays, comme le Japon, la Corée du sud et l‘Inde,

nous assistons à un abandon des approches volontaires de la RSE. Dans ces pays, les

entreprises elles-mêmes reconnaissent la valeur de la RSE dans l‘amélioration de la réputation

et la confiance, ainsi que l‘image de marque (Chapple et Moon, 2005). Néanmoins, cela ne

veut pas dire que tout est positif, en ce qui concerne la RSE en Asie. En effet, il existe encore

une énorme confusion entre RSE et philanthropie, notamment dans les pratiques de la RSE au

Philippines et au Pakistan à l‘exemple des pratiques de la RSE dans les pays de l‘Amérique

Latine (Welford, 2005).

De plus, il convient également de souligner que la région asiatique est confrontée à de

nombreuses difficultés particulières comme les structures de gouvernances sous-développées

au sein des entreprises et la corruption. A cela s‘ajoute de nombreuses inquiétudes au sujet

des catastrophes naturelles menant à des risques commerciaux considérables. On constate

aussi de nombreux abus concernant le droit du travail et les violations des droits de l'homme

qui demeurent toujours présents (Commenne, 2006).

Il ressort de ces constats qu‘aujourd‘hui, que les gouvernements et les entreprises devraient

prêter de plus en plus d‘attention au rôle joué par la RSE dans le développement de la région.

1.1.3.4 L’émergencedelaRSEenAfrique

En premier lieu, dans ce continent nous allons présenter l‘émergence de la RSE, dans les pays

du Sud de l‘Afrique, puis en second lieu, nous allons exposer l‘émergence de ce concept dans

les pays du Maghreb, notamment en Algérie, qui fait l‘objet de notre terrain d‘investigation.

Page 43: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

40   

 

Ayant peu d‘études écrites sur la RSE en Afrique, Visser (2008), a affirmé que la civilisation

occidentale, avait inspiré le concept de la RSE, des traditions fondamentalement enracinées

dans la culture, la philanthropie et l'éthique des autochtones Africains. Lutz (2009) confirme

cela, et va même plus loin puisqu‘il considère que les approches actuelles de la RSE globale

sont basées sur la philanthropie traditionnelle liée aux valeurs de l‘humanisme africain.

Néanmoins, contrairement à l'Occident où la RSE est bien ancrée, en Afrique, la pratique de

la RSE par les entreprises est encore un nouveau concept.

La RSE sur le continent Africain est un concept très peu connu et partagé dans les milieux des

entreprises africaines. De plus, les pratiques de la RSE n‘existent pratiquement pas dans une

grande partie des pays africains (Ofori ,2007).

Les différentes actions de la RSE menées dans les pays africains, résultent plutôt des

obligations auxquelles les grandes firmes multinationales sont soumises dans le cadre des

législations en vigueur dans leurs pays d‘origine (Europe, Amérique du Nord, etc.), (Visser,

2008).

Visser (2008)a confirmé que les pays Africains dans leur ensemble sont à la traîne en matière

de recherche sur la RSE et sa littérature. Cette pénurie résulte du fait que seulement 12 pays

sur les 53 que compte le continent africain ont eu des recherches publiées dans des revues de

RSE. 73% des articles publiés, ont concerné l‘Afrique du Sud et le Nigeria (Visser et al 2006

cité par Visser 2008).

Ainsi, près de la moitié des articles dans la littérature sur la RSE en Afrique, traitent le sujet

de l'éthique des affaires notamment en raison des « problèmes d'injustice, de colonialisme,

d’apartheid, de la prévalence et de la corruption sur le continent » (Visser, 2007). Dans son

étude sur l‘Afrique, Ofori (2007) confirme également que les besoins identifiés et les

perspectives en matière de la RSE en Afrique sont nombreux et dépendent de la capacité des

différents acteurs à s‘entendre sur les enjeux et les problématiques qui mettent en avant la

satisfaction des besoins fondamentaux de vie comme partie intégrante de la notion de la RSE.

Concernant les pays de l‘Afrique du Nord, notamment les pays du Maghreb, les pratiques de

la RSEtrouvent ses origines dans les valeurs de la religion islamique, comme aider son

prochain, s‘acquitter de la zackat (une somme d‘argent obligatoire donnée par les riches au

Page 44: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

41   

 

pauvre) ou bien encore préserver la faune et la flore, etc. Au niveau des pays du Maghreb, les

publications restent très faibles, à l‘image de l‘ensemble des publications en Afrique.

Toutefois, il existe certaines études sur la RSE dans les entreprises au Maghreb qui ont

montré que les enjeux réglementaires et la réduction despressions sur la législation, sont

derrière l‘émergence du concept de la RSE au Maghreb (Dhouib et Haddad, 2009 ; Boussoura

et al., 2009 ; Attouche et Nia, 2009 ; Turki 2009).

Parmi les pays d‘Afrique du Nord, l‘Algérie souffre particulièrement d‘un manque de

publications sur le concept de la RSE. D‘ailleurs, dans ce pays aucune thèse n‘a été soutenue

jusqu‘à ce jour, et il faut savoir qu‘une seule communication sur ce concept, a vu le jour lors

du colloque international sur la RSE qui s‘est tenu à Agadir (Maroc) en février 2009. Dans ce

colloque, Atil (2009), a souligné que le comportement des entreprises algériennes face à la

problématique de la RSE est soit « passif », ou « opportuniste ». Dans le chapitre quatre, nous

reviendrons avec plus de détail sur l‘état de la RSE en Algérie. Toutefois, les dernières études

de cas réalisées sur le continent Africain nous ont montré que, la question de la RSE, ainsi

que, d'autres questions, comme les parties prenantes, la RSE, la santé et la sécurité au travail,

se posent de plus en plus notamment avec la vague de délocalisation des grandes entreprises

qui s‘implantent dans les régions où sont extraites les matières premières.

Ainsi, il en résulte que la démarche vers la RSE est très importante dans le continent Africain

dans la mesure où il faut lutter contre, la pauvreté, la précarité des conditions de vie, la

souveraineté alimentaire, le besoin d‘accès aux marchés, la lutte contre les pandémies et le

développement local.

Nous pouvons donc voir, à travers la présentation de l‘émergence et du développement du

concept de la RSE sur l‘ensemble des continents que ce concept progresse dans le monde

entier. Force est de constater que, bien qu‘il existe des pratiques responsables dans toutes les

entreprises qui œuvrent au Nord et au Sud, publiques et privées, grandes et petites, la RSE est

encore, dans sa grande majorité, le fait des très grandes firmes multinationales, qui œuvrent

dans les pays développés.

Page 45: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

42   

 

1.1.4 Le cadre juridique de la responsabilité sociale

Après avoir placé la RSE dans son contexte historique, et géographique nous allons aborder la

relation entre la RSE, le cadre juridique et la réglementation.

Ainsi, « Le droit du développement durable et de la responsabilité sociale des entreprises ne

constitue pas encore réellement une branche du droit. Toutefois, nous pouvons parier qu’il

est en phase de le devenir » (Avignon et Taleb, 2013). En effet, l‘impact des activités des

opérateurs économiques est évident, aussi leur encadrement par des règles juridiques est au

cœur de nombreuses actions destinées à protéger des valeurs majeures. Ces actions vont être

menées par les pouvoirs publics, mais également par l‘ensemble des autres parties prenantes.

L‘Organisation des Nations Unis (ONU) dans le Global Compact15, s‘adresse aux entreprises

afin, qu‘elles participent à la reconnaissance et la protection des principes relatifs aux droits

de l‘homme comme l‘environnement, les normes sociales ou la lutte contre la corruption.

L‘Union Européenne à elle décider de mettre en place des règles qui sont parmi les plus

strictes au monde en ce qui concerne le changement climatique et l‘émission des gaz à effet

de serre. De même, la Charte Sociale Européenne garantit les droits économiques et sociaux

de l‘homme. La directive européenne 89/89116 pose les principes généraux concernant la

prévention des risques professionnels, la protection de la santé, de la sécurité, de l‘élimination

des facteurs de risques et des accidents.

En France par exemple, le code du travail dans son article L4121-117, dispose que

l‘employeur à l‘obligation de prendre des mesures nécessaires pour protéger la sécurité et la

                                                             15 Global Compact - le Pacte Mondial, Annoncé par le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, par Kofi Annan, lors du Forum économique mondial qui s'est tenu en janvier 1999 à Davos (Suisse) et officiellement lancé au siège de l‘ONU en juillet 2000, le Pacte mondial invite les sociétés à adopter dix principes universels, sur les droits de l'homme, les normes de travail et l'environnement, et la lutte contre la corruption dans l'esprit d'un « développement responsable et durable ».http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/sites/odyssee-developpement-durable /files /17/10 _ principes _ pacte_mondial.pdf. 16La directive 89/891/CEE) porte sur les risques qu'entraînent, pour la santé et la sécurité des travailleurs, leseffets nocifs sur les yeux et sur la peau de l'exposition à des rayonnements optiques artificiels. Par rayonnement optique artificiel, elle comprend les rayonnements cohérents (lasers) et les rayonnements incohérents émis par toutes les sources autres que les lasers. 17Article L4121-1 L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent : 1° Des actions de prévention des risques professionnels ; 2° Des actions d'information et de formation ; 3° La mise en place d'une organisation et de moyens adaptés. L'employeur veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes.

Page 46: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

43   

 

santé physique et mentale de ses salariés. De même, la France avec les lois Grenelle 1 et 2

évoque le concept de gouvernance écologique. Les pouvoirs publics sont donc des acteurs

normatifs et en tant que sujets de droit, les entreprises doivent respecter la législation tant

sociale qu‘environnementale. Toutefois, leur positionnement par rapport aux règles juridiques

est intéressant à observer. Ainsi, l‘attente des pouvoirs publics vis à vis des grands groupes

privés est tout à fait particulier puisqu‘il s‘agit en quelque sorte de leur confier une mission

qui à priori n‘entre pas dans leur champ de compétences mais en l‘occurrence se justifie par

leur présence dans l‘ensemble du globe et leur pouvoir financier. C‘est donc à ces derniers

d‘être socialement responsable pour le bien-être des hommes et de la nature.

Cette vision globale nous montre les difficultés tant au niveau de la complexité des opérations

menées par les acteurs économiques que par celles liées aux méandres juridiques dû en grande

partie au morcellement des droits applicables. Le droit communautaire est, dans un contexte

de globalisation, un relais pour faire circuler les objectifs déterminés lors des Sommets de la

terre Nairobi (Kenya) en 1982, Rio de Janeiro (Brésil) en 1992, et Johannesburg (Afrique du

Sud) en 2002. Même si, ces systèmes juridiques souffrent d‘imperfections, trop floues ou trop

rigides selon les cas, ils peuvent être ressentis comme des obstacles par les entreprises. Ces

systèmes sont déterminés dans des directives qui représentent, un socle commun de règles qui

sont ensuite transposées dans chacun des droits nationaux des pays membres (Avignon et

Taleb, 2013).

Au milieu de cette forêt juridique dense, plusieurs pays ont opté pour une solution à deux

vitesses, c‘est à dire entre obligations et incitations. Les entreprises doivent respecter les

règles issues du droit dur (Hard law) qui représente un ensemble de règles impératives qui

s‘imposent aux acteurs et se positionnent concernant le droit mou (Soft law) qui est représenté

par les incitations. En outre, la loi peut jouer le rôle d‘un « énergisant » pour les entreprises,

c‘est à dire ceux où la règle juridique a impulsé une meilleure performance, tout comme elle

peut être assimilée à des « freins » qui entravent le développement des entreprises. Cependant,

Il appartient au droit de se munir d‘outils nécessaires non seulement à la répression de ces

comportements parce qu‘ils sont anti-concurrentiels et parce qu‘ils compromettent les droits

de l‘homme mais aussi à l‘incitation des parties prenantes à être socialement responsables.

                                                                                                                                                                                               

Page 47: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

44   

 

Contrairement à l‘idée dominante, qui stipule que les incitations et le (Soft low), sont des

pratiques anglo-saxonnes, l'Union européenne a été à l'avant-garde de l'évolution du (soft law)

dans le domaine de RSE. Les institutions de l'UE ont joué un rôle actif en encourageant, par

voie de résolutions, les communications, les recommandations et l'adoption volontaire des

codes de conduite, notamment, pour les firmes multinationales. Sous la bannière de la RSE,

ces institutions (principalement le Parlement Européen et la Commission Européenne) ont

cherché à sensibiliser le public à la nécessité pour les sociétés transnationales à respecter

certaines normes de santé, environnementales et sociales (Voiculescu, 2011). Ces codes se

sont inspirés de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), conventions, directives

européennes sur l'égalité de traitement, et de l'Organisation de Coopération et de

Développement Economiques (OCDE).

Dans cette logique, Le 25 avril 2002, l‘Union Européenne a ratifié le Protocole de Kyoto qui

imposait des objectifs contraignants de baisse des émissions aux signataires. La directive

2003/87/CE18 traduit cet engagement en des propositions concrètes, et met en place un

système d‘échange de quotas non applicables au secteur du transport routier de marchandises

pourtant à l‘origine d‘un quart des émissions nationales. Le 14 février 2007, le Parlement

Européen dans une résolution sur le changement climatique insiste sur la nécessité de

procéder à une réduction globale des émissions, dans tous les pays industrialisés de 30% par

rapport aux niveaux atteints en 1990 à d‘ici 2020. Dans cette directive, l‘Union Européenne a

choisi, de laisser une marge importante de liberté aux Etats. En effet, les directives fixent des

objectifs à atteindre, mais les Etats disposent du libre choix de moyens pour y parvenir. De la

même manière, dans la loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du

Grenelle de l‘environnement, la France a opté pour une politique fiscale incitative. Dans son

article 13, la loi dispose que l‘Etat étudiera la modulation des tarifs des péages autoroutiers

notamment en fonction de leur efficacité énergétique. Cependant, ces approches non

contraignantes dites (Soft low), ne font pas vraiment l‘unanimité auprès de l‘ensemble des

parties prenantes alors que les gestionnaires de l'industrie ont tendance, à souligner que la

souplesse inhérente à une démarche volontaire de RSE permet à chaque entreprise d'adapter la                                                              18 La directive 2003/87/CE est l'instrument juridique de base ayant mis en place, dans l'Union européenne, le système communautaire d'échange de quotas d'émission concernant les gaz à effet de serre. Elle a modifié la directive 96/61/CE relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution (IPPC), et a elle-même été modifiée à plusieurs reprises, par les directives 2004/101/CE ; 2008/101/CE ; 2009/29/CE (s'intégrant au « paquet climat-énergie ») ; et le règlement CE no 219/2009.

Page 48: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

45   

 

mise en œuvre et l'application à sa situation particulière. Toutefois, de nombreuses

associations de consommateurs et d‘ONG, à l‘exemple de l‘association les Amis de la Terre

Europe qui s'oppose à une telle approche et favorise la loi contraignante (Hard law) car, elle

prétende que les rapports sociaux et l'auto contrôle ne sont pas crédibles sans des méthodes

standardisées ou de surveillance indépendante.

Ce deuxième mode de loi a été intégré, pratiquement dans l‘arsenal juridique de l‘ensemble

des pays au monde, à l‘exemple de la France, qui a initié la loi sur les nouvelles régulations

économiques du 5 mai 200119 qui oblige les sociétés cotées à publier annuellement dans leur

rapport de gestion des commentaires sur le volet social et environnemental de leurs activités.

Traditionnellement, le droit des sociétés établit des obligations de publications de certaines

informations destinées aux actionnaires ou aux investisseurs. Le reporting des performances

sociales et environnementales tend à être lié aux intérêts des actionnaires, même si, les autres

parties prenantes interagissent fortement (Grégor, 2007). Les pouvoirs publics ont déterminé

une série d‘obligations portant aussi bien sur le fond que sur la forme dans une série de textes.

Le décret d‘application du 20 février 200220 a précisé la liste des informations internes et

externes à fournir. Ces informations portent sur la politique sociale (effectifs, organisation du

temps de travail, hygiène, formations, licenciements, etc.) et sur l‘environnement (rejet dans

l‘air, l‘eau le sol etc.).Ensuite, l‘ordonnance du 20 décembre 200421 portant sur l‘adaptation

de dispositions législatives relatives à la comptabilité des entreprises aux dispositions

communautaires dans le domaine de la réglementation comptable, issus de la directive 2003-

51-CE du 18 juin 200322, ajoute une nouvelle obligation. Le rapport de gestion doit comporter

                                                             19 La loi du 15 mai 2001 relative aux Nouvelles Régulations Economiques consacre plus de dix ans de réflexions et de débats sur la réforme du droit des sociétés. Elle modernise les règles du droit des sociétés commerciales en réorganisant les règles de fonctionnement des organes sociaux et en clarifiant les droits et devoirs des mandataires sociaux. Enfin, elle modernise les règles relatives aux délais de paiement puisqu'elle contraint les entreprises à réclamer les pénalités de retard à leurs débiteurs afin de réduire les délais de paiement. 20 Le décret d‘application n°2002-221 du 20 février 2002 de la loi NRE, traduit la croyance du législateur quant à l‘utilité de ces informations pour la prise de décisions des investisseurs. 21l‘article L225.100 du code du commerce : « Dans la mesure nécessaire à la compréhension de l'évolution des affaires, des résultats ou de la situation de la société et indépendamment des indicateurs clés de performance de nature financière devant être insérés dans le rapport en vertu d'autres dispositions du présent code, l'analyse comporte le cas échéant des indicateurs clés de performance de nature non financière ayant trait à l'activité spécifique de la société, notamment des informations relatives aux questions d'environnement et de personnel ». 22Directive 2003/51/CE du Parlement européen et du Conseil du 18 juin 2003 modifiant les directives 78/660/CEE, 83/349/CEE, 86/635/CEE et 91/674/CEE du Conseil sur les comptes annuels et les comptes consolidés de certaines catégories de sociétés, des banques et autres établissements financiers et des entreprises d'assurance. Cette directive permet aux Etats membres d‘autoriser ou d‘imposer la comptabilisation des

Page 49: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

46   

 

désormais une information sur les principaux risques et incertitudes auxquels la société est

confrontée. La loi 2009-967 du 3 août 200923 de programmation relative à la mise en œuvre

du Grenelle de l‘environnement (1) souligne l‘importance de la qualité des informations

transmises par les entreprises, afin de prévoir, une harmonisation des indicateurs sectoriels au

niveau communautaire. De même, celle de 2010-788 du 10 juillet 201024 portant engagement

national pour l‘environnement élargit le dispositif NRE aux sociétés anonymes et aux sociétés

commandites par actions non cotées à partir d‘un seuil fixé par un décret en Conseil d'Etat en

fonction du bilan, du chiffre d‘affaires et du nombre de salariés.

Soumises à ce cadre légal, et aussi au souci de légitimité vis à vis de leurs parties prenantes,

les entreprises ont « découvert » des comportements éco-responsables, sources

d‘économies. Pratiquer la RSE peut agir directement sur les coûts à l‘exemple de réduire la

production de déchets qui agit directement sur le coût complet, en diminuant les coûts de

production et les coûts de gestion des déchets. Ainsi, Le respect de la législation de la part

des entreprises écarte le risque de la mise en cause de leur responsabilité pénale, et entraîne

des bénéfices pour l‘entreprise.

                                                                                                                                                                                              instruments financiers à la juste valeur dans les comptes annuels et dans les comptes consolidés des entreprises industrielles et commerciales, banque, assurance. 23Cette loi générique fixe les objectifs et définit le cadre d‘action d‘une politique environnementale sur le long terme et énonce les instruments pour lutter contre le changement climatique, privilégier un développement durable respectueux de l‘environnement tout en diminuant la consommation en énergie, en eau et autres ressources naturelles. Elle affecte les secteurs traditionnels de l‘environnement (eau, air, risques majeurs, déchets, biodiversité), mais aussi prend en compte des aspects intéressants, tels que : les transports, l‘énergie, la construction, l‘alimentation et l‘agriculture, les risques sanitaires, la santé au travail. 24Loi de 2010-788 du 10, dite La loi "Grenelle 2", votée les 28 et 29 juin 2010 a été promulguée le 12 juillet 2010 et publiée ce matin au Journal officiel. En réalité, les dispositions de la loi Grenelle 2 comportent des dispositions plus ou moins ambitieuses selon les secteurs impactés et sont en cela le reflet du compromis que représente le document issu des tables rondes finales des 25, 26 et 27 octobre 2007. Sauf sur un point : l'énergie éolienne. Sur ce point la loi Grenelle représente objective une régression importante. Il suffit de relire le rapport du Comité opérationnel n°10 pour s'en convaincre. On notera d'ailleurs que le Conseil constitutionnel n'a pas été saisi.  

Page 50: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

47   

 

Synthèse de la section 1

Dans cette section, nous avons traité l‘évolution de la RSE historique du concept de la RSE,

en débutant par, la définition de Bowen en 1953 concédée comme la première définition à un

concept qui a toujours existé mais sa définition est restée souvent insaisissable. Ce concept a

connu son premier débat, avec les publications de Miltan Friedman, à partir des années

soixante. Suite à la prolifération de ce concept dans les années deux mille, nous avons assisté

à la publication de la première définition de la RSE au niveau européen, établie dans le livre

vert par la Commission Européenne. Depuis, ce concept a fait le tour du monde, en cherchant

toujours à joindre l‘efficience économique à la performance sociale et environnementale.

Cette analyse intercontinentale de l‘émergence de la RSE nous a permis d‘observer un

processus d‘intégration de la RSE qui est pratiquement le même, dans l‘ensemble des pays en

développement. Cette section s‘achève parla présentationdu lien entre la RSE et la loi.

Page 51: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

48   

 

1.2 Section1.2. La responsabilité sociale des entreprises sous l’éclairage de la théorie

Définir les fondements théoriques d‘un concept, est une étape très importante dans

l‘explication de ce dernier. Dans ce sens, plusieurs sont les chercheurs qui ont essayéde

mobiliser différentes théories, à travers de multiples disciplines, afin d‘expliquer le concept de

la RSE (Carroll, 1991; Jones, 1995; McWilliams et Siegel, 2000). Toutefois, le changement

de l‘objet de l‘étude concernant la RSE, complique le choix des théories explicatives. Dans le

but de cerner le concept de la RSE dans cette étude, nous allons baser notre recherche sur les

sept théories qui reviennent le plus dans la littérature.

L‘instabilité du fondement théorique de la RSE, a contribué à l‘accroissement de la

complexité de la définition de ce concept, ainsi qu‘à la prolifération d‘une multitude

d'interprétations et de controverses au sein des études d'un grand nombre de chercheurs

(Carroll, 2004; Robins, 2005 ; Dahlsrud, 2006).

Afin, d‘apporter de nouveaux éléments de réponse à la question, de quoi parle-t-on lorsqu‘on

parle de la RSE ? Nous allons présenter une grande majorité des définitions de la RSE dans la

littérature. Sur la base de ces définitions, nous exposons une définition de ce concept, issue

d‘une synthèse des travaux de recherche qui s‘articulent autour de quatre points : le

volontarisme, le profit, les objectifs sociaux et environnementaux et la relation avec les

parties prenantes internes et externes.

Page 52: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

49   

 

1.2.1 Le cadre théorique

La théorie, est un ensemble de propositions logiquement liées qui expliquent un ensemble

d'observations (Klimosky, 1991). Avec cette idée à l'esprit, les chercheurs ont tenté d‘utiliser

des théories qui décrivent et capturent l'ensemble du phénomène de la RSE. Cependant, nous

pouvons constater qu‘il existe au sein de la littérature une immense incohérence concernant

l‘étude de la RSE dans la mesure où de nombreuses définitions de la RSE sont proposées. La

théorie pour expliquer la RSE peut varier d‘une conceptualisation à une autre selon ce que le

chercheur choisit d‘étudier. Par exemple, un chercheur intéressé par les aspects financiers de

la RSE, peut choisir d‘utiliser la théorie des parties prenantes pour encadrer sa recherche, et

étudier hypothétiquement les effets de la RSE sur les gains des actionnaires. De même,

lorsque le chercheur étudie par exemple les effets du reporting environnemental de la firme, il

pourra étudier la question sous l'angle de la théorie de la légitimité.

Alors qu'un nombre considérable de ces théories est abordé dans la littérature (théories :

économique libérale, politique, institutionnelle, de la légitimité, du capital social, du contrat

social, des parties prenantes, de l'éthique normative, et de l'agence, etc.), il convient de

souligner que la discussion dans cette partie de l'étude se concentrera seulement sur les sept

théories, qui sont les plus fréquemment discutées et souvent citées dans la littérature.

Cependant, Il ne s‘agit pas de présenter les théories en détail, mais juste de présenter le lien

entre la RSE, et chacune des sept théories.

1.2.1.1 Lesthéorieséconomiqueslibérales

Traditionnellement, l‘objectif des entreprises était de maximiser les profits pour les

actionnaires. Ce qui signifie que les entreprises, ne sont pas mandatées pour s‘engager dans

des projets qui ne favorisent pas directement la maximisation du profit. Selon l‘école de

Chicago et Milton Friedman, la RSE, au-delà de ses responsabilités pénales, est l‘amélioration

du profit des actionnaires. Ainsi, il revient à l‘Etat d‘en corriger les effets notamment par des

incitations directes ou indirectes. Pour inscrire la prise en compte des objectifs sociétaux dans

les décisions des entreprises, il faut donc démontrer qu‘il y a une corrélation positive entre les

performances financières et les performances sociales. En outre, le dirigeant peut intégrer la

RSE, dans le cas où l‘engagement est présenté comme une condition incontournable d‘une «

rentabilité durable ».

Page 53: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

50   

 

Pour les néoclassiques, les dirigeants ont le droit d‘adopter des stratégies intégrant la RSE,

mais seulement dans les cas où cela vient à créer un avantage financier. À l‘inverse, La mise

en place des politiques concernant le développement durable signifie dépenser l‘argent des

actionnaires au profit de l‘intérêt collectif, afin d‘améliorer le bien-être de la société.

Ce courant théorique représente le volet purement rentable de la RSE, où la seule

responsabilité de l‘entreprise est de faire du profit.

1.2.1.2 Lathéoriedel’agence

La théorie d‘agence constitue une clef explicative pour les relations. Elle suggère l'existence

d'un contrat Eisenhardt (1989), entre un mandant (le principal) qui délègue à un mandataire

(l‘agent) le pouvoir de prendre, à sa place, un certain nombre de décisions, par exemple,

employeur-employé, avocat-client, les actionnaires directeur, etc.

L'idée de la théorie d'agence est de contrôler les conflits d'objectifs substantiels entre les

principaux et les agents, en particulier lorsque des agents, en vertu de leurs positions,

s‘engagent dans des comportements opportunistes au détriment de leurs mandants, qui

souvent trouvent difficile et coûteux la vérification des actes de leurs agents (Fontrodona et

Sison, 2006). De ce fait, il peut y avoir des conflits d‘intérêts et des divergences

d‘appréciation du risque entre le principal et l‘agent (Eisenhardt, 1989). En d‘autres termes,

les agents peuvent avoir d‘autres intérêts. Ainsi, pour accomplir leurs propres intérêts ils

peuvent modifier les règles ou ne pas s‘y conformer et créer de nouvelles manières d‘agir et

de s‘organiser. Ces contrats qui sont nécessairement incomplets vont permettre, dans un

contexte d‘asymétrie d‘informations, des stratégies d‘opportunistes ou de dédouanements.

Diverses mesures d‘incitations vont être destinées à réduire les divergences entre agent et

principal. Dans ce cadre théorique, l‘information diffusée, joue un rôle déterminant entre les

acteurs (Capron, 2003).

La relation d‘agence peut être élargie à l‘ensemble des parties prenantes avec lesquelles

l‘entreprise entretient des transactions. La responsabilité de l‘entreprise repose sur ses

dirigeants qui sont des « agents » en relations contractuelles explicites ou implicites avec

plusieurs catégories d‘acteurs actionnaires, créanciers, mais aussi salariés, clients et

consommateurs, fournisseurs, collectivités, ONG, etc. Il revient donc de gérer les diverses

Page 54: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

51   

 

attentes de façon équilibrée, c‘est-à-dire de manière à ce qu‘aucune partie ne soit tentée de

quitter le système de « coalition » au sens de (Cyert et March, 1963 cité par Moir 2001).

1.2.1.3 Lathéorieducontratsocial

La théorie du contrat social a été extrapolée à partir des théories politiques du contrat social

de Rousseau, Hobbes et Locke, afin d‘expliquer la relation entre l‘entreprise et la société

(Aras et Crowther, 2008).

L'idée centrale de la théorie du contrat social est comment relier l‘entreprise à la société.

Selon cette théorie, l‘entreprise doit agir de façon responsable, non seulement parce que c'est

dans son intérêt commercial de le faire, mais parce, qu'elle fait partie de la vision générale de

la fonction de l‘entreprise attendue implicitement par la société (Moir, 2001). En outre, selon

le paradigme du contrat social, une entreprise est considérée comme une institution sociale et

doit s'associer à d'autres structures sociales comme la famille, le système éducatif et les

institutions religieuses, pour aider à améliorer la vie et répondre aux besoins de la société. En

d'autres termes, selon, la théorie du contrat, l‘entreprise et la société sont des partenaires

égaux, ou chacun bénéficie d'un ensemble de droits, de devoirs et de responsabilités

réciproques. Il y a donc, un besoin réciproque direct et indirect entre les entreprises et la

société. Autrement dit, l‘entreprise a besoin d‘un soutien continu de la société en termes de

ressources humaines et matérielles, tandis que, la société attend que l‘entreprise opère d'une

manière socialement responsable, puisque les entreprises contrôlent d'énormes quantités de

ressources économiques et productives (technologies, finances qui peuvent affecter

directement ou indirectement la société dans laquelle elles opèrent) (Lantos, 2001).

1.2.1.4 Lathéoriedespartiesprenantes

La théorie des parties prenantes (stakeholders), est basée sur la question : qui important pour

une entreprise et a qui les entreprises devraient prêter attention ? Mitchell et al. (1997) ont

inscrit l‘entreprise au cœur d‘un ensemble de relations avec des partenaires qui ne sont plus

uniquement les actionnaires (shareholders), mais des acteurs intéressés ou concernés par les

activités et les décisions de l‘entreprise à savoir les salariés, les consommateurs, la société ou

encore l'environnement (voir figure n° 7). Cette théorie présente l‘entreprise comme une «

constellation » d‘intérêts coopératifs ou concurrents (Donaldson et Preston, 1995).

Page 55: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

52   

 

La littérature organisationnelle, ne relève pas un vrai désaccord concernant les définitions des

parties prenantes, même si, elle considère que les définitions plus ou moins larges, sont moins

opérationnelles, Freeman (1984). Cependant, la littérature relève un véritable problème dans

la désignation des acteurs qui sont les plus touchés par la réalisation des objectifs de

l‘entreprise, ainsi que, les acteurs qui méritent le plus d‘attention de la part de

l‘organisation,(Mitchell et al., 1997).

Au niveau de la littérature, la théorie des parties prenantes a été utilisée pour définir et donner

du sens au concept de RSE. Dans ce sens, la responsabilité envers la société devient la

responsabilité envers les parties prenantes. Nous pouvons donc distinguer trois approches de

cette théorie : une approche descriptive, instrumentale et normative (Donaldson et Preston,

1995).

Concernant les approches descriptives et instrumentales, ces dernières reposent sur une vision

contractualiste de la relation entreprise parties prenantes (Hill et Jones, 1992). Elles décrivent

la nature des relations entre la firme et ses parties prenantes ainsi que l‘intérêt pour

l‘entreprise de mettre en œuvre des réponses adaptées à leurs attentes. De son côté, l‘approche

normative de la théorie transforme les observations en des préconisations pour un

comportement plus juste.

Ainsi, l‘utilisation de ces approches issues de la théorie des parties prenantes semble

susceptible de contribuer à développer et renforcer les fondements théoriques de la notion de

RSE. Ces renouvellements des fondements conduisent à de nouvelles conceptions de la RSE,

par rapport à son appropriation par les entreprises, son instrumentalisation, et son

environnement économique.

Page 56: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

53   

 

Figure 7 La typologie des parties prenantes de Mitchell et al (1997)

Source : Mitchell et al. (1997).

1.2.1.5 Lathéoriedeladépendanceàl'égarddesressources

« Cette théorie fait dépendre l'entreprise de son environnement et affirme que sa pérennité

dépend de son aptitude à gérer des demandes de groupes différents, en particulier ceux dont

les ressources et le soutien sont déterminants pour sa survie » (Pfeffer, 1978 cité par Capron

et Quairel-Lanoizelée, 2007).

Il en résulte que la vulnérabilité d‘une organisation naît de son besoin en ressources qui sont

contrôlées par son environnement. Cette situation implique un management qui reconnait et

identifie les groupes sociaux dont l‘organisation dépend de : l‘ajustement de ses actions à

leurs demandes et de la gérance des contre-pouvoirs qui servent à réduire les incertitudes.

1.2.1.6 Lesthéoriesnéo­institutionnellesdelalégitimité

Cette approche implique une représentation de l'organisation qui est totalement introduite

dans la société, dans ses valeurs et sa culture. Les parties prenantes sont considérées comme

des « mises en scène » et déterminées par l‘importance que leur donnent les dirigeants. Par

exemple, l'établissement, pour une entreprise dont l'activité est polluante, d'un partenariat «

sans concession », avec une ONG défenderesse de l'environnement, édifie l'image de sa

responsabilité et lui donne un sens. Or, une telle représentation se fait en fonction du capital

Page 57: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

54   

 

confiance octroyé par les médias et le public, aux ONG en matière d'environnement et du lien

symbolique de légitimité qui lui est attribué.

Ainsi, la légitimité est « l’impression partagée que les actions de l’organisation sont

désirables, convenables ou appropriées par rapport au système socialement construit de

normes, de valeurs ou de croyances sociales » (Capron et Quairel-Lanoizelée, 2007).

Autrement dit, lorsque nous sommes dans un environnement institutionnalisé, les

organisations légitimes parviennent à obtenir un soutien indépendamment de leur valeur

intrinsèque, sans évaluation précise. Mais lorsque l‘organisation se présente selon les critères

convenus, ses activités réelles ont la possibilité d‘être différentes des apparences, notamment,

s‘il est difficile d‘en mesurer les résultats (Meyer et Rowan, 1991). Le nombre de fois où les

termes « transparence », « engagement », « développement durable » ont été employés dans

les discours managériaux peuvent être interprétés comme une volonté de présenter une image

de conformité aux valeurs dominantes.

Les représentations de la RSE lues au travers de ce prisme sont donc le résultat d‘actions

symboliques tendant à créer une image, une « réputation ». Les signaux émis par la firme

sont relayés par les médias qui forment le jugement des publics et donc en retour influencent

les parties prenantes, qui contribuent au processus d‘institutionnalisation de la RSE.

1.2.1.7 Lathéorieduleadershipstratégique

Concernant la théorie du leadership stratégique, dont la naissance résulte des travaux de

Hambrick et Mason (1984), le principal acteur, qui correspond à la compréhension des

comportements organisationnels, est l‘homme. Ainsi, le comportement de l‘entreprise

constitue le reflet des caractéristiques personnelles des membres de l‘équipe dirigeante. Le

processus étant le suivant : les managers interprètent les stimuli environnementaux à travers

un filtre de valeurs personnelles et de croyances (Thomas et Simerly, 1995). De ce fait, il en

résulte des comportements et des résultats organisationnels façonnés à leur image. Cette thèse

qui utilise la compréhension des comportements organisationnels responsables est soutenue

par le travail de Wood (1991) qui défend l‘idée selon laquelle « la responsabilité de

l’entreprise n’est pas réalisée par des acteurs organisationnels abstraits mais bien par des

acteurs humains ». Ces constats mettent l‘accent sur la dimension volontariste des

Page 58: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

55   

 

organisations et rappellent que les comportements des firmes sont le reflet et la conséquence

de l‘action humaine. Plus précisément, ce champ de réflexion soutient que le comité de

direction et le PDG (Président Directeur Général) sont tous deux importants dans la

compréhension des comportements organisationnels (Thomas et Simerly, 1995).

En conclusion, les théories discutées ci-dessus représentent les théories les plus couramment

utilisées et liées à la RSE.

Toutefois, il convient de préciser qu‘il ne s‘agit évidemment pas d‘une présentation

exhaustive puisqu‘il existe plusieurs autres théories qui sont parfois utilisées à l‘exemple de la

théorie de l'identité sociale, la théorie comportementale et etc. (Klimosky, 1991).

Ainsi, l‘utilisation des différentes théories montre, la complexité de définir, d‘appréhender et

de circonscrire la notion de RSE.

Cependant, à partir de ce constat, il est possible d‘encadrer la définition de la RSE, à travers

les théories qui se sont développées jusqu‘à aujourd‘hui en fonction des relations existantes

entre l‘entreprise et la société (Gond et Matten, 2007).

1.2.2 L’absence d’une définition consensuelle

Le large consensus qui accompagne la véritable marée montante de la RSE est à la fois

rassurant et source d‘interrogations. Dans l‘histoire de notre société, nous avons rarement

assisté à une telle affirmation de convergence des intérêts des divers acteurs sociaux.

L‘émergence de ce concept, a mis en avant, l‘existence d‘une diversité d'approches, tout

comme il a permis de souligner le manque de consensus sur la RSE et, en conséquence, une

multiplicité de définitions (Gond et Mullenbach, 2003).

Considéré comme « un concept qui signifie quelque chose, mais pas toujours la même chose

pour tout le monde » (Votaw et Sethi, 1973). Le concept de la RSE était souvent décrit

comme, une vague, ambiguë et complexe (Frankental, 2001; Coelho et al., 2003). Cette

complexité, provient des énormes variations, et de la manière dont les organisations

s'acquittent de leurs responsabilités sociales (Ziek, 2009). L‘évolution théorique et empirique

de ce concept, a contribué à son tour à la complexité de ce concept.

Page 59: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

56   

 

Dans ce sens, Locket et al. (2006) ont confirmé que l‘une des explications à cette confusion

des diverses définitions, est que le domaine de la RSE, n‘a pas été influencé simplement par

les évolutions théoriques, mais aussi par des agendas politiques, sociaux et managériaux

Carroll (1991) a mis en évidence un paradoxe, entre l'enthousiasme croissant des chercheurs

pour préciser la définition de la RSE, et l'absence de consensus sur ce que nous entendons par

un tel concept. Selon Reinhardt et al. (2008), l'un des défis de l'examen du concept de RSE est

d'identifier une définition cohérente et sensée, parmi une gamme ahurissante des concepts et

des définitions qui ont été proposés dans la littérature. Ainsi, il semble difficile de trouver une

formulation qui satisfait l‘ensemble des parties en question (Windsor, 2006). Selon Allouche

et al. (2004), les tentatives de définitions de la RSE par les acteurs concernés c‘est à dire les

entreprises, les agences de notations et les chercheurs, génèrent une confusion dans la

conceptualisation de cette notion. De son côté, Carroll (1999) a également affirmé que, définir

la RSE est un exercice difficile car, la RSE est un phénomène dynamique, à multi facettes, qui

englobe tout. Gray et al. (1995) stipulent que le changement de préoccupations de la RSE,

chaque décennie, est un signe de complexité du concept. En effet, ces préoccupations

concernant la RSE, sont passées des employés et syndicats pendant les années soixante-dix, à

des objectifs économiques avec une préoccupation de la communauté dans les années quatre-

vingt, vers une préoccupation environnementale, dans les années quatre-vingt-dix. Enfin, la

multiplication des définitions sur la RSE, à savoir, sur une base géographique (Amérique,

Europe ou Nord, Sud), selon l‘intitulé de l‘auteur (académique, institutionnel), selon le champ

de définition (large, restreint), ou selon l‘impact de la RSE (direct, indirect), ont souvent accru

l‘ambigüité et la complexité du concept. Il en résulte que, le concept de la RSE reste très

débattu et très contesté au niveau de la littérature (Humphreys et Brown, 2007; Orlitzky et al.,

2011).

Selon Hopkins (2004), Sriramesh et al. (2007) et Ismail (2011) une variété de définitions de la

RSE a été proposée, or, aucune définition claire et universellement acceptée du concept a été

donnée. Il n'y a donc, pas d‘accord global ou de consensus dans le sens idéal de la RSE, ce qui

rend, le développement théorique et la mesure de ce concept de plus en plus difficile. Par

conséquent, nous allons présenter l‘ensemble des définitions au sein de la littérature sur le

concept de la RSE, afin d‘élaborer une définition unifiée de la RSE.

Page 60: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

57   

 

1.2.3 Définir le concept de la RSE

Malgré la complexité de la définition de la RSE, nous avons assisté ces dernières années à un

effort démesuré de la part des chercheurs, qui a permis d‘affiner ce concept. A ce propos, on

peut noter la définition d‘Elhauge (2005) qui est de « Sacrifier des profits dans l'intérêt

social » (cité par Bénabou et Tirole 2010). Cela signifie que, l'entreprise doit aller au-delà de

ses obligations légales et contractuelles, sur une base volontaire, Dans ce sens la RSE englobe

un large éventail des comportements, qui touchent les employés, comme par exemple

l‘environnement amical, l'éthique sociale, le respect des communautés, etc. Bénabou et Tirole

(2010) ont d‘ailleurs remarqué que certains partisans de la RSE à l‘exemple de Porter et Van

der land (1995) faisaient valoir qu'il existe une analyse de rentabilisation pour les bons

comportements des entreprises ce qui est plus intéressant que le sacrifice.

Parmi les définitions qui ont marqué la littérature sur la RSE, la définition de Carroll (1979) a

énoncé que « l’histoire suggère une prise en compte précoce des dimensions économiques et

légales et plus récemment des aspects éthiques et discrétionnaires » (Kim, 2011; Devi et al.,

2011).

La définition de Wood (1991), construite en grande partie sur les critiques de la définition de

Carroll (1979), a transféré le concept de la RSE vers la performance sociale des entreprises,

en précisant trois niveaux de responsabilité pour l‘entreprise : tout d‘abord on constate la

responsabilité de l‘entreprise en tant qu‘institution sociale où l‘entreprise dispose d‘une

légitimité accordée par la société et doit utiliser son pouvoir économique, qui découle de

l‘exercice de cette légitimité, dans un sens favorable aux attentes de la société, au risque de

perdre ce pouvoir. Ensuite, la responsabilité de l‘entreprise en tant qu‘organisation, c‘est-à-

dire que l‘entreprise doit assumer les conséquences de ses activités, au niveau de ses parties

prenantes primaires ou secondaires. Enfin, la responsabilité individuelle et morale des

dirigeants et des managers. Plusieurs sont les chercheurs qui considèrent que l‘approche de

Wood (1991), est complémentaire à celle de Carroll (1979), car, chacune des formes de

responsabilité proposées par Carroll (économique, légale, éthique et philanthropique) peuvent

être déclinées selon les trois niveaux définis par Wood (1991). De plus, ces deux définitions

de Carroll (1979) et Wood(1991) vont plus loin que les approches précédentes en spécifiant

les catégories d'analyse de la RSE.

Page 61: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

58   

 

La définition de la RSE proposée en 2001 par la Commission Européenne a été largement

utilisée, dans la littérature francophone et anglo-saxonne. Pour la Commission Européenne, la

responsabilité sociale « est le concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations

sociales, environnementales, et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions

avec leurs parties prenantes sur une base volontaire » il en ressort qu‘il faut « non seulement

satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables mais aussi aller au-delà et

investir davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties

prenantes. » Livre vert en 200125.

Le tableau ci-dessous énumère une partie des principaux auteurs et leurs points de vue sur la

RSE des entreprises :

Tableau 1 Définition de la responsabilité sociale des entreprises

Définitions de la RSE

Auteurs Définitions

Bowen (1953)

Les entreprises devraient être tenues de

poursuivre leurs politiques, prendre des

décisions, et suivre les lignes d'actions qui sont

compatibles avec les objectifs et les valeurs de

notre société.

Davis (1960)

La responsabilité sociale des entreprises doit être

en rapport avec leur pouvoir social.

Frederick (1960)

Les entreprises doivent remplir les attentes du

public dans la poursuite de leurs objectifs

d'affaires.

                                                             25 Selon la Commission européenne, définition Livret vert, Commission Green Paper 2001 « Promoting a European Framework for Corporate Social Responsibility ».

Page 62: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

59   

 

Friedman 1962

La seule responsabilité de l‘entreprise est de faire

du profit dans l‘intérêt des actionnaires.

Johnson (1971)

Une entreprise socialement responsable est celle

dont les leaders concilient des intérêts divers, et

pas seulement l'intérêt de la richesse des

actionnaires.

Eells et Walton (1974)

Le dirigeant d'entreprise doit rester ancré dans sa

philosophie, dans son attitude ouverte et être

capable de prendre des actions décisives qui sont

à la fois rentables et compatibles avec les valeurs

acceptées de sa société.

Sethi (1975)

Faisant partie intégrante de la société, les

entreprises devraient remplir leurs obligations

sociales, la responsabilité sociale et la réactivité

sociale.

Carroll (1979)

L‘histoire suggère une prise en compte précoce

des dimensions économiques et légales et plus

récemment des aspects éthiques et

discrétionnaires.

Jones (1980)

Le fait que les entreprises créent une obligation

envers les autres groupes de la société autres que

les actionnaires et au-delà de celle prévue par la

loi. Deux facettes de cette définition sont

essentielles. Premièrement, l'obligation doit être

volontairement adoptée ; le comportement sous

l'influence des forces coercitives de loi ou de

Page 63: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

60   

 

contrat d'union n'est pas volontaire.

Deuxièmement, l'obligation est large, elle s'étend

au-delà du devoir traditionnel envers les

actionnaires à d'autres groupes sociétaux tels que

les clients, les employés, les fournisseurs, etc.

Epstein (1987)

La réalisation des résultats des décisions

organisationnelles concernant les questions

spécifiques qui ont des avantages plutôt que des

effets indésirables sur les parties prenantes

pertinentes des entreprises.

Wood (1991)

L‘entreprise dispose d‘une légitimité accordée

par la société. Par conséquent, elle doit assumer

les résultats de ses activités, ainsi que la

responsabilité morale qui permet aux

gestionnaires de prendre des décisions éthiques

ce qui est la plus élémentaire des composantes de

la RSE.

Livre vert, (2001) La responsabilité sociale est le concept dans

lequel les entreprises intègrent les préoccupations

sociales environnementales, et économiques dans

leurs activités et dans leurs interactions avec

leurs parties prenantes sur une base volontaire.

Krarup (2001)

Les engagements des firmes à améliorer leurs

performances environnementales au-delà de ce

que demande la loi.

Elhauge (2005) Sacrifier des profits dans l'intérêt social,

l'entreprise doit aller au-delà de ses obligations

légales et contractuelles, sur une base volontaire.

Page 64: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

61   

 

Waldman et al. (2006)

La RSE comme action de la part de la firme qui

semble avancer, ou acquiescer à la promotion

d'un bien social, au-delà des intérêts immédiats

de l'entreprise et de ses actionnaires ce qui est

requis par la loi.

Crouch (2006)

Le comportement des entreprises qui prend

volontairement en compte les externalités

produites par leur comportement sur le marché.

Les externalités sont définies comme des

résultats des opérations de marché qui ne sont pas

eux-mêmes incorporés dans ces opérations. La

RSE est essentiellement en reconnaissance

d'externalité des entreprises

Fifka (2009)

L'obligation juridique et économique ainsi que

les responsabilités volontaires des entreprises à

participer au développement social des

communautés où elles opèrent, tout en restant

dans la limite de leurs ressources disponibles et

des stratégies commerciales sous-jacentes.

Hopkins (2011) Il s‘agit d‘encourager les entreprises à faire des

profits tout en soumettant le «processus» à un

comportement responsable.

Page 65: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

62   

 

Maguire (2011) Au sens large, la RSE comprend les efforts

volontaires (c'est à dire pas requis par la loi) des

entreprises pour répondre aux préoccupations

sociales et environnementales de leurs parties

prenantes. L‘entreprise n‘a pas que des

obligations envers ses actionnaires.

Source : élaboration personnelle

1.2.4 La RSE des éléments de critiques

Le concept de la RSE est critiqué par deux courants de pensées,le premier ceux qui

considèrent que la RSE est mauvaise pour le développement de l‘entreprise, et le deuxième

ceux qui pensent que la RSE est mauvaise pour le développement de la société. Dans ces

paragraphes nous avons exploré les arguments des deux courants de pensées.

1.2.4.1 LaRSEseraitmauvaisepourledéveloppementdel’entreprise

La personne la plus connue pour son rejet du concept de RSE, est l'économiste néoclassique,

Milton Friedman.Dans ses propos largement cités, «La responsabilité sociale des entreprises

est d'accroître ses profits», Friedman (1970) critique l'affirmation selon laquelle les

entreprises devraient avoir une conscience sociale,et affirme qu‘il existe une seule et unique

RSE, qui est d‘accroître des profits, tout en restant dans les règles du jeu et le respect de la

libre concurrence sans tromperie ni fraude.

Friedman assure que les dirigeants des entreprises ne peuvent pas être tenus d'exercer leur

RSE car cela exigerait qu'ils compromettent le bénéfice des actionnaires et imposent des coûts

supplémentaires à leurs clients.

Même si les arguments de Friedman, ne sont pas les plus utilisés dans la littérature , les

chercheurs qui ont adopté son point de vue continuent à prétendre que la RSE va diminuer le

bien-être, porter atteinte à l'économie de marché, réduire la liberté économique, et détourner

Page 66: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

63   

 

l'entreprise de son rôle principal qui est la création de richesse (Henderson, 2005; Kerr, 2004;

Crook, 2005).

Henderson (2005), fait valoir que si les entreprises choisissent de se concentrer sur la RSE

plutôt que d‘augmenter l'efficacité, les entreprises deviendront moins productives. La

croissance économique va décliner, et la société dans son ensemble aura moins de ressources

pour répondre à ses besoins.

1.2.4.2 LaRSEseraitmauvaisepourledéveloppementdelasociété

Même si, ce deuxième groupe de pensée voit que les entreprises devraient être plus

socialement responsables, il souligne que la RSE ignore les questions clés qui peuvent

participer au développement de la société. A l‘exemple de la relation entre entreprise et

pauvreté. Blowfield (2005) estime que si la pauvreté est le résultat de la structure politique,

sociale ou économique, plutôt que d'une question de capacité, d‘accès et d‘opportunité, la

RSE est peu susceptible de fournir une solution. Ainsi, ce courant de pensée se demande si les

questions de la distribution des ressources peuvent être réduites à l'amélioration d'une société

et de leur performance sociale et environnementale dans une région. Ce problème est peut-

être mieux articulé par Kemp (2001) qui stipule que « si la notion de RSE n'est pas remise en

question, son application dans la redistribution des ressources et loin d’être parfaite ».

Les critiques dans le sens de développement de la société ont porté aussi, sur le vrai rôle de la

RSE, en affirmant que la RSE peut être utilisée par les entreprises pour légitimer l'expansion

capitaliste. D‘après Kemp (2001), « Il est pertinent de se demander si la RSE et les initiatives

volontaires, qui viennent de l’occident, ne comprennent pas un détournement des véritables

enjeux de la réforme législative et le développement politique et social ». La dernière critique

des initiatives en matière de la RSE concerne les entreprises qui ignorent souvent les

questions clés où leur responsabilité est la plus tangible et efficace. Ainsi, on peut noter que

les entreprises qui s‘engagent dans des campagnes de communication concernant la RSE, ne

s‘intéressent pas à l‘amélioration des questions comme le travail des enfants, le droit à un

salaire décent, la liberté d'association et de syndicalisation, au niveau de leurs usines dans les

pays en développement (Utting 2005). Dans ce sens, Blowfield (2005) a estimé que la RSE

aborde seulement les questions sociales et environnementales que les entreprises sont prêtes à

accepter dans les négociations.

Page 67: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

64   

 

D‘une manière générale, les critiques de la RSE ont porté sur, le fait que, RSE et les objectifs

de développement de l‘entreprise et de la société, sont souvent contradictoires ou

incompatibles (Blowfield, 2005). Cependant, la plupart des critiques ne nient pas que

certaines entreprises ont réussi à livrer simultanément des avantages sociaux à long terme et

des rendements financiers à court terme, même si, une partie des chercheurs soutiennent que

ces cas sont l'exception plutôt que la norme (Fig, 2005).

1.2.5 Définition de la RSE choisie pour notre recherche

De quoi parle-t-on lorsqu‘on évoque la RSE ? C‘est la question qu‘ont évoqué les

débats et les conflits, autour de ce concept qui dure depuis plus de cinquante ans.

Les recherches présentées précédemment, ont montré qu‘il n‘existe pas une définition unifiée

de ce concept. Cependant, tous les chercheurs sont d‘accord pour dire que, le concept de la

RSE, est entrain de définir de nouvelles règles économiques, sociales, écologiques.

Toutefois, il est difficile de choisir une définition de la RSE pour notre recherche, à cause,

d‘une part, du nombre considérable de définitions souvent contradictoires, et d‘autre part, de

la difficulté de trouver une nouvelle définition, au risque d‘ajouter à la confusion préexistante

des définitions. De plus, Van Marrewijk (2003) a fait valoir que le moyen le plus fructueux de

se réconcilier avec le sens même de la RSE n‘est pas de chercher la définition «parfaite»,

mais plutôt de comprendre la nature des différentes caractéristiques qui sont à sa base.

Par conséquent, nous proposons dans cette recherche une définition de la responsabilité, issue

d‘une synthèse de la revue de littérature discutée ci-dessus. Les différentes définitions de la

RSE semblent converger sur quatre critères :

(1) La RSE est un engagement volontaire (unilatéral, multilatéral, etc.). En effet, étant donné

que chaque entreprise est sensée respecter la réglementation, l‘objectif annoncé par la RSE est

d‘aller au-delà des exigences réglementaires.

(2) La RSE n‘est pas et ne devrait pas être séparée du profit, de la stratégie et des opérations

commerciales puisqu‘il s‘agit d‘intégrer les préoccupations de la société, dans les stratégies et

Page 68: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

65   

 

les opérations. En d‘autres termes, RSE rime avec l‘amélioration de l‘efficience économique

afin d‘atteindre l‘objectif de développement de l‘entreprise.

(3) La RSE couvre les objectifs sociaux ou environnementaux, ou les deux en même temps,

malgré la locution anglo-américaine « corporate social responsiblity », qui laisse entendre

qu‘il est seulement question des objectifs sociaux.

(4) la RSE consiste à valoriser la relation et les interactions de l‘entreprise avec ses parties

prenantes internes et externes (employés, clients, voisins, ONG, autorités publiques,

actionnaires, etc.).

En conséquence, nous pouvons définir la RSE comme un engagement volontaire, qui

consiste à intégrer les objectifs économiques, sociaux et environnementaux, dans le

processus de production et dans la relation avec les parties prenantes externes et internes.

Cette définition est résumée dans (la figure n° 8). Dans ce sens, la définition qui s‘approche le

plus de notre définition de synthèse et celle proposée en 2001 par la Commission Européenne

qui dispose que« la responsabilité sociale est le concept dans lequel les entreprises intègrent

les préoccupations sociales, environnementales, et économiques dans leurs activités et dans

leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire » cela explique la

vaste utilisation de cette définition dans la littérature.

Page 69: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

66   

 

Synthèse de la section 2

Dans la deuxième section de ce premier chapitre, nous avons présenté l‘instabilité au niveau

du fondement théorique de la RSE, qui participe dans la complexité de la définition de ce

concept, ainsi qu‘à la prolifération d‘une multitude d'interprétations et de controverses au sein

des études d'un grand nombre de chercheurs (Carroll, 2004; Dahlsrud, 2006; Robins, 2005).

Dans le but de mettre fin aux multitudes de définitions controversées sur le concept de la

RSE, nous avons présenté une définition de ce concept issue d‘une synthèse des travaux de

recherche. Cette définition se base sur quatre caractéristiques qui se résument dans la

suivante définition « la responsabilité sociale des entreprises comme un engagement

volontaire, qui consiste à intégrer les objectifs économiques, sociaux et environnementaux,

dans le processus de production et dans la relation avec les parties prenantes externes et

internes ».

Page 70: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

67   

 

Figure 8 Les quatre caractéristiques qui constituent la définition de la RSE

Source : élaboration personnelle

LA RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES 

Volontarisme 

Objectifs sociaux et environnementaux 

Relation avec les parties prenantes 

internes et externes 

Profit 

Page 71: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

68   

 

Conclusion du Chapitre 1

La première section de ce chapitre a été consacrée à la présentation, de l‘évolution historique

du concept de la RSE, en commençant par, le travail de Bowen en 1953, qui est considéré

comme le père fondateur du concept de la RSE. En effet, c‘est lui qui a ouvert la réflexion sur

ce concept avec un ouvrage intitulé « Social Responsabilities of theBusinessman », dans

lequel il s‘interrogeait sur le rôle que devrait jouer l‘entreprise dans la société, et soutenait

l‘idée que les entreprises devraient réviser leurs stratégies de manière à intégrer dans leur

processus de décision des dimensions sociales. Le concept de la RSE a connu son premier

débat, lors de la publication du livre de Milton Friedman en 1972, dans lequel il s‘est opposé

férocement à la définition de la RSE, en considérant que la seule responsabilité de l‘entreprise

est de faire des profits. L‘évolution de ce concept a été faite à travers les travaux de Carroll

(1979) et Wood (1991), qui ont précisé pour la première fois des catégories d'analyse de la

RSE.

En 2001, la Commission Européenne a publié dans le livret vert une définition globale de la

RSE qui a été largement utilisée dans la littérature. Depuis, l‘ensemble des définitions ont

cherché à joindre l‘efficience économique à la performance sociale et environnementale des

entreprises. Il nous a paru nécessaire de comprendre les origines de la RSE, en prenant en

considération cette fois-ci le paramètre géographique, c‘est-à-dire, le développement de la

RSE sur chaque continent, afin de mieux comprendre le succès des activités de la RSE. Cette

analyse nous a permis d‘observer un processus d‘intégration de la RSE qui est pratiquement le

même, dans l‘ensemble des pays en développement. Ce processus commence par l‘intégration

de la RSE dans ces pays à travers les grandes firmes multinationales, à cause des relations

étroites de ces firmes avec les entreprises locales, ces derniers profits de l‘échange de

technologie afin d‘intégrer la RSE. Ce concept pratique sera après étendu à l‘ensemble des

entreprises locales notamment les moyennes et les grandes entreprises. En raison de la nature

de cette recherche qui traite plutôt des motivations d‘engagement que le processus

d‘engagement dans la RSE nous ne détaillerons pas ce processus d‘intégration de la RSE

identifié dans cette recherche.

Après avoir abordé, la question du lien entre la RSE et la loi, nous avons présenté dans une

deuxième section le fondement théorique du concept de la RSE, en s‘appuyant sur les sept

Page 72: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

69   

 

théories qui ont été les plus mobilisées dans ce domaine. Ainsi, nous avons tenté de mettre en

avant une définition de la RSE, malgré l‘ambiguïté et la complexité de ce concept, en dressant

un bilan des différentes définitions de la RSE, présentées dans la littérature. Enfin, nous avons

achevé cette section, en proposant une définition de la RSE pour notre recherche, issue d‘une

synthèse de la revue de littérature. Cette définition se base sur les quatre critères, qui ont été

résumés dans la définition suivante, la RSE comme un engagement volontaire, qui consiste à

intégrer les objectifs économiques, sociaux et environnementaux, dans le processus de

production et dans la relation avec les parties prenantes externes et internes.

Le chapitre suivant sera l‘occasion de présenter le fondement théorique des motivations

d‘engagement des entreprises dans la RSE, ainsi que la classification de ces différentes

motivations.

Page 73: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

70   

 

2 Chapitre 2. L’engagement des entreprises dans la responsabilité sociale

L‘analyse de l‘abondance théorique en matière de motivation d‘engagement dans la RSE

demeure un exercice très complexe pour les chercheurs dans la mesure où cette dernière fait

l‘objet d‘une diversité théorique ainsi que d‘une multiplicité d‘approches controversées

(Garriga et Mele 2004). Dans le but, de faire face à de telles insuffisances théoriques,

plusieurs chercheurs ont tenté de classer ce foisonnement théorique autour des motivations

d‘engagement des entreprises dans la RSE. Frederick (1998) présente un modèle de

classement théorique basé sur la transition conceptuelle de la notion éthico-philosophique de

la RSE, mais, l‘instabilité au niveau théorique des motivations d‘engagement dans la RSE, a

rendu la distinction et la classification de ces motivations d‘engagement très complexe. Dans

ce sens, les chercheurs ont identifié des motivations traditionnelles pour l‘engagement dans la

RSE, souvent représentées par la volonté de maximiser le profit (Friedman, 1972).

Aujourd‘hui, les managers déclinent plusieurs autres motivations d‘engagement pour

l‘entreprise dans la RSE, à l‘instar du gain à long terme, l‘image de marque et la réputation

(Boiral 2006).

Ainsi, l‘objectif de ce chapitre, consiste d‘une part, à mobiliser les approches théoriques, qui

seront capables d‘expliquer les motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE, et

d‘autre part, à identifier et classer ces motivations. Pour ce faire, nous allons relever dans une

première section, les théories qui contribuent à expliquer l‘engagement des entreprises dans le

processus de la RSE, en se basant sur le travail de Garriga et de Mele (2004), qui ont identifié

quatre groupes de théories pour classer la majorité des approches théoriques sur la RSE. Dans

une deuxième section, nous allons dresser un bilan détaillé des différentes motivations qui

existent dans la littérature, en se concentrant sur les quatre catégories théoriques examinées

dans la précédente section, afin de classer ces motivations. Il en ressort qu‘une nouvelle

catégorie est utilisée pour répertorier les motivations liées aux caractéristiques de l‘entreprise.

Page 74: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

71   

 

2.1 Section 2.1.Fondement théorique des motivations d’engagement dans la responsabilité sociale

Dans sa démarche de construction, le concept de RSE était au carrefour des débats théoriques,

ainsi que, des approches divergentes. En conséquence, l‘analyse de ce foisonnement théorique

est un exercice complexe pour les auteurs dans ce domaine, dans la mesure où il existe une

diversité théorique, mais également une multitude d‘approches controversées, complexes et

incertaines, qui sont susceptibles d‘expliquer ce concept (Garriga et Mele 2004). Afin de

remédier à ces lacunes théoriques de la RSE, plusieurs études ont tenté de classer les théories

qui expliquent les motivations26 d‘engagement des entreprises dans la RSE, à l‘exemple de

l‘étude de Frederick (1998) qui décrit une classification basée sur une transition conceptuelle

de la notion éthico-philosophique de la RSE, ainsi que, la classification plus systématique de

(Heald 1988 cité par Garriga et Mele 2004), qui a préféré une séquence historique des

principales évolutions de la compréhension de la RSE dans la société. De la même manière,

Burell et Morgan (1979) ont essayé de présenter une grille d‘analyse qui classe les travaux

sociologiques et les grands courants de la théorie des organisations en fonction de leurs

orientations épistémologiques et sociopolitiques (cité dans Gond et Matten, 2007).

Dans cette section, nous présentons les théories qui contribuent à expliquer l‘engagement des

entreprises dans le processus de la RSE. Ainsi, nous nous sommes basés sur le travail de

Garriga et Mele (2004), qui ont identifié, quatre groupes de théories qui peuvent classer la

majorité des approches théoriques sur la RSE, dans le but de répondre à la question pourquoi

les entreprises devraient-elles pratiquer la RSE ? Cependant, l‘intention de cette section n‘est

pas de fournir une description détaillée de ces théories car il existe un certain nombre de

publications qui se sont chargées de le faire (Gendron, 2000 ; Capron, 2003). Néanmoins,

nous allons donner un bref aperçu de l‘ensemble de ces théories, bien qu‘il y ait un grand

chevauchement entre les théories employées pour expliquer l‘engagement.

                                                             26Motivation : est l‘ensemble des motifs qui expliquent l‘acte. (Dictionnaire La rousse Edition 2000).

Page 75: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

72   

 

2.1.1 Le premier groupe de théories : les théories instrumentales

Selon Garriga et Mele (2004), ce groupe rassemble plusieurs théories, qui considèrent que la

poursuite du profit est la chose la plus importante. De plus, ils considèrent également que la

satisfaction des intervenants, ou les contributions philanthropiques sont possibles, du moment

où elles conduisent au profit, à long ou à court terme. Par conséquent, l‘ensemble des théories

qui s‘intéressent aux aspects économiques des interactions entre l'organisation et le public

sont principalement les théories instrumentales, car elles perçoivent la RSE comme un

instrument pour créer des bénéfices (Garriga et Mele, 2004).

Dans cette première approche de la RSE, Garriga et Mele (2004) ont identifié trois types de

considérations théoriques instrumentales :

Le premier est de maximiser la richesse des actionnaires. La RSE sera donc vue comme, un

outil permettant de maximiser la valeur des actionnaires qui est mesurée par le cours des

actions de la société, comme suggéré par les néoclassiques. D‘après Milton Friedman : «La

responsabilité sociale des entreprises est d'accroître ses profits»27, Friedman déclare que les

discussions autour de la RSE sont remarquables pour leur faiblesse analytique et leur manque

de rigueur. De plus, il affirme que « seuls les hommes peuvent avoir des responsabilités,

vraisemblablement, les individus qui doivent être responsables sont les hommes d’affaires,

donc les propriétaires individuels ou les dirigeants d’entreprise». Pour Friedman, dans le

système de la libre entreprise et de la propriété privée, le dirigeant d‘entreprise est l‘employé

des propriétaires de l‘entreprise. Il est directement responsable devant ses employeurs. Ainsi,

sa responsabilité consiste généralement à gagner autant d‘argent que possible tout en se

conformant aux règles de base de la société c‘est à dire celles représentées par la loi et celles

représentées par la coutume éthique. Par conséquent, les dirigeants ne peuvent pas s‘engager

dans la RSE, sauf si cette dernière rapporte des bénéfices à travers l‘image, la réputation et le

marketing comme nous allons le présenter lors des approches suivantes.

La deuxième, concerne l'amélioration ou le maintien d'un avantage concurrentiel. Dans une

logique basée sur les ressources sociales et humaines, les capacités d'une entreprise peuvent

constituer un avantage concurrentiel, par exemple, la capacité de satisfaire de nombreux

                                                             27 Milton Friedman, "The Social Responsibility of Business is to Increase its Profits", The New York Times Magazine, September 13, 1970.

Page 76: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

73   

 

acteurs à la fois et de développer des relations appropriées avec eux. Une autre façon

d'améliorer les avantages concurrentiels est de se concentrer sur le bas de la pyramide

économique et de créer des produits novateurs pour répondre à leurs exigences qui

permettront d'améliorer la situation de l‘entreprise.

La dernière considération théorique instrumentale, mentionnée par Garigga et Mele (2004) est

une cause de commercialisation. Dans cette approche, la RSE est utilisée comme un outil de

marketing, grâce à la reconnaissance sociale par les consommateurs, la société essaie de

construire son image de marque. Elle pourrait même différencier son produit, par rapport à

d‘autres concurrents en lui donnant plus d‘attributs socialement responsables (Smith et

Higgins, 2000). Au sein de cette première approche qui explique l‘engagement des entreprises

dans la RSE, Garriga et Mele (2004), identifient plusieurs théories instrumentales qui

dégagent un ensemble de motivations qui nous aident à comprendre l‘engagement des

entreprises. Parmi ces motivations nous trouvons : la maximisation de la richesse des

actionnaires, l'amélioration ou le maintien d'un avantage concurrentiel, et l‘utilisation de la

RSE comme outil de marketing.

2.1.2 Le deuxième groupe d’approches théoriques : les théories politiques

L‘ensemble des théories présentées dans le second groupe, semble être plus philosophique sur

le rôle des entreprises dans la société. Plusieurs concepts et théories, sont abordés dans ce

groupe, tel que le concept du constitutionnalisme social de l‘entreprise, la théorie du contrat

social, ou encore de l‘entreprise citoyenne. Dans cette logique nous pouvons citer les théories

suivantes :

Le premier concept est le constitutionnalisme social de l‘entreprise. Ce concept soutient que

l‘entreprise en tant qu‘institution sociale, dispose d‘un pouvoir social, qu‘elle doit utiliser de

façon responsable (Davis, 1960 cité par Garriga et Mele, 2004).Il affirme que le pouvoir

social d'une entreprise est instable, et la quantité d'énergie dépensée, représente le degré de

responsabilité de l'entreprise envers la société.

En raison de la prestation externe de ce pouvoir, l'équilibre se déplace constamment. Ainsi,

afin de conserver l'essentiel de son pouvoir social, les entreprises doivent agir de manière

responsable. Toutefois, si une société estime qu'une entreprise ne répond pas suffisamment à

Page 77: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

74   

 

ses responsabilités, un nouveau groupe prendra le relais et assumera ces responsabilités. Davis

(1967) a précisé que, si une entreprise ne prend pas sa responsabilité, elle finit par perdre son

pouvoir. En outre, le pouvoir social d'une entreprise grandit avec, les responsabilités que cette

dernière doit assumer (Davis, 1967 cité par Garriga et Mele, 2004).

Le deuxième concept au sein de l'opinion politique est la théorie du contrat social, qui

suppose un contrat social implicite entre les entreprises et la société (Garriga et Mele, 2004).

Ce contrat social stipule que l‘entreprise a des obligations envers la société. En effet, la

présence de l‘entreprise dépend de l'acceptation de la société (Donaldson et Dunfee, 1994). Il

en résulte que, les entreprises sont des institutions sociales qui existent à travers le

consentement du public (Donaldson et Dunfee, 1994). Cette approche met l'accent sur le rôle

important de la société pour l‘existence de l‘entreprise. Cela implique une obligation indirecte

de l‘entreprise envers la société. Un contrat social est formé sous la condition qu'il existe un

consentement et un choix, chez les deux parties, afin de soutenir le contenu du contrat. Le

contrat n'est pas une sorte d'accord qui définit les devoirs, les droits des individus et des

groupes de la société, mais fait référence aux efforts des entreprises pour non seulement

améliorer leurs bénéfices, mais aussi le bien-être de la société, Klonoski (1991). Donaldson et

Dunfee (1994) ont considéré que le contrat social se compose du contrat normatif général qui

sous-entend le second contrat, qui se produit au sein des communautés spécifiques. Dans un

contrat social chaque partie est supposée avoir des attentes, maximiser les avantages et

minimiser les impacts négatifs des organisations productives (Donaldson et Preston, 1995).

Hasnas (1998) ajoute également que la théorie du contrat social met l'accent sur l'importance

des sociétés à atteindre leurs objectifs ainsi que sur la satisfaction de leurs parties prenantes,

sans violer aucune loi. Par conséquent, cette approche fournit des lignes directrices pour

rendre un jugement éthique sur le comportement économique des sociétés (Donaldson et

Preston, 1995).

Le concept final dans l'approche politique, est la théorie de l'entreprise citoyenne, qui peut

être interprétée de trois façons, comme l‘ont indiqué (Matten et Crane 2005). La première

interprétation, est la version limitée de la citoyenneté d'entreprise où les entreprises assument

une certaine responsabilité envers la communauté locale. La deuxième interprétation de la

théorie, est le fait que l‘entreprise intègre les attentes de la société dans sa stratégie. Dans ce

Page 78: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

75   

 

cas «l’entreprise citoyenne» est un synonyme pour le terme de la RSE. Concernant la

troisième interprétation, il s‘agit d‘une interprétation élargie de la citoyenneté d'entreprise, ce

qui suggère que l'entreprise remplace la position du gouvernement qui ne parvient pas à

protéger les droits de ses citoyens : droits civiques, sociaux et politiques (Matten et al., 2003).

Ainsi, les théories politiques nous ont aidées à souligner un ensemble de motivations qui

participent, dans l‘explication des engagements des entreprises. Parmi ces motivations nous

trouvons : le bien-être des employés, le devoir moral de l‘entreprise et le bien-être social.

2.1.3 Le troisième groupe d’approches théoriques : les théories intégratives.

Les théories de ce groupe examinent les motivations des entreprises à intégrer des exigences

sociales et environnementales dans ses opérations. Cette perspective, fait valoir que

l‘existence de la continuité et de la croissance de l‘entreprise, dépend de la société (Garriga et

Mele, 2004). Ainsi, les revendications sociales qui pèsent sur les entreprises doivent être

respectées afin d'obtenir une bonne image fondée sur la légitimité et le respect, de l‘ensemble

des institutions locales et internationales. Ce groupe synthétise les théories suivantes : la

théorie de gestion des enjeux, la théorie des parties prenantes, le concept de la performance

sociale des entreprises, etc. (Garriga et Mele, 2004).

Pour Garigga et Mele (2004), les théories intégratives sont construites autour de la phrase

suivante « La principale raison de la RSE, est la croyance que l’existence des entreprises

dépend de la société ». Les demandes sociales imposées aux entreprises doivent être

respectées afin de gagner en légitimité et en respect, ce qui concorde avec le premier niveau

de la RSE de Wood (1991), appelé le niveau institutionnel. Depuis toujours, les demandes

sociales changent, en suivant, le temps, la situation et le lieu. Il n'existe pas de cadre fixe, ou

une façon unique pour répondre à ces changements. En conséquence, les entreprises trouvent

une grande difficulté, à détecter et réagir, face à ces changements. La plupart des théories de

cette approche sont concernées par la réponse à la demande sociale d'acquérir plus de

légitimité (Garigga et Mele, 2004).

La première théorie utilisée dans ce cas est la théorie de gestion des enjeux, ou la théorie de

réactivité sociale. Cette théorie tente d'identifier et de combler les lacunes entre, la

performance attendue par le public et la performance réelle de l'entreprise. Elle sert à

Page 79: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

76   

 

identifier le processus d‘évaluation et répond aux enjeux sociaux et politiques afin de

minimiser les risques de surprises par des changements de la demande sociale (Garriga et

Mele, 2004). Dans ce cas, la théorie de la réactivité sociale peut aussi être considérée comme

un guide pour répondre à la demande sociale, car elle identifie les acteurs majeurs pour les

entreprises et tente de faciliter le dialogue.

La théorie de l'approche intégrative cherche, aussi, à identifier la bonne façon de gagner en

légitimité sociale. Ce concept est appelé Performance Sociale des Entreprises (CSP), qui a été

préconisé par Carroll en 1979. Comme il a été décrit ci-dessus, ce dernier a d'abord identifié

quatre, et plus tard trois domaines, Carroll et Schwartz (2003), pour construire la RSE :

économique, juridique et éthique. Les entreprises ont des obligations envers la société dans

chacun de ces trois domaines, en répondant à ces obligations la société tire sa légitimité.

La dernière théorie dans ce groupe d‘approches, est la théorie des parties prenantes. Cette

dernière a été mise en place pour définir le fondement théorique du concept de la RSE

(chapitre 1), ainsi que, pour expliquer l‘influence des parties prenantes sur l‘engagement des

entreprises dans la RSE. Freeman et Evan (1990), ont souligné que chaque groupe de parties

prenantes a le droit de ne pas être traité comme un moyen pour une fin, et doit donc participer

à la détermination de l'orientation future de l'entreprise dans laquelle ils ont un intérêt. Von

(2003) ajoute que pour gérer la RSE, l'identification des parties prenantes est cruciale. Les

sociétés ont besoin d'être préoccupées par les besoins, les espoirs et les influences des parties

prenantes (Jenkins et Yakovleva, 2006). Par conséquent, les entreprises ne devraient pas

rendre des comptes qu‘aux actionnaires seulement, mais aussi, aux restes des parties

prenantes. Selon Mitchell et al. (1997), il existe de nombreuses approches utilisées pour

définir les parties prenantes. Parmi ces définitions, nous présentons en premier lieu, la

définition dite étroite des parties prenantes, élaborée par Wood et al. (2008). Selon cette

définition « les parties prenantes, représentent les groupes qui sont vitales pour la survie et le

succès de l'organisation». Ces groupes se composent d'actionnaires, employés, clients,

fournisseurs et organismes gouvernementaux clés (Klonoski, 1991). En deuxième lieu, la

définition dite large, est souvent présentée à travers la définition de Freeman (1984). Les

parties prenantes sont donc considérées comme : «des groupes ou des individus qui affectent

ou peuvent être affectés par la réalisation des objectifs de l’entreprise ». En outre, ces

Page 80: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

77   

 

intervenants comprennent collectivités locales, associations professionnelles, syndicats ainsi

que d'autres groupes d'intérêt public (Klonoski, 1991). Ainsi, concernant la vision étroite,

cette dernière exige que les entreprises doivent avoir une compréhension globale de leur

environnement, et faire davantage d'efforts pour identifier les intérêts et les revendications des

parties prenantes afin de créer une relation juste et équilibrée. Il en résulte que, la vision

globale est nécessaire en matière de RSE, car l‘entreprise ne traite pas seulement des intérêts

économiques (Mitchell et al., 1997).

Dans l'ensemble, les théories d'approches intégratives, telles qu'elles sont décrites ci-dessus,

se concentrent sur la manière d'acquérir une légitimité aux yeux du public afin de gagner leur

approbation et leur respect. Tout cela se fait parce que les auteurs de ces théories estiment que

les entreprises dépendent de la société dans leurs existences. Le groupe des théories

intégratives, présente à son tour un ensemble de motivations qui expliquent l‘engagement des

entreprises : répondre aux attentes de la clientèle (consommateur), pression de la

réglementation, pression des ONG et autres organismes internationaux, pression des

investisseurs, etc.Toutefois, les théories politiques et les théories d'intégrations présentent à

première vue des similitudes, sauf que, la théorie politique se préoccupe du rôle social de

l‘entreprise dans la société, ainsi que son devoir envers la société, alors que la théorie

intégrative ressemble plus à la façon d'intégrer les exigences sociales, faisant valoir que les

entreprises dépendent de la société pour son existence Garriga et Mele, (2004).

2.1.4 Le quatrième groupe d’approches théoriques : les théories éthiques

Ce groupe de théories se concentre sur des principes éthiques qui renforcent les relations entre

les entreprises et la société. Ces théories, sont concernées par la bonne chose à faire ou les

exigences nécessaires pour atteindre une bonne société (Garriga et Mele, 2004). Toutes les

approches éthiques partagent l'idée que les entreprises doivent contribuer à une bonne société

et, à cet égard faire la bonne chose. Ce groupe est souvent présenté par, les théories

normatives des partenaires même si nous avons classé la théorie des parties prenantes dans le

groupe des théories intégratives. Cette théorie est également considérée comme une théorie

normative car la société attend de la part de l‘entreprise une considération éthique à tous les

intervenants (Freeman 1984). En outre, la théorie normative des parties prenantes ne s‘arrête

pas à une formulation générique de la relation entre une entreprise et la société, mais ajoute

Page 81: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

78   

 

six autres principes pour entretenir les relations fondées sur l'équité à savoir : l'avantage

mutuel, la justice, la coopération, le sacrifice, la possibilité de resquillage et l'acceptation

volontaire des avantages des régimes de coopération (Carroll et Buchholtz, 2006).

D‘autres approches théoriques, sont classées, dans le groupe des approches éthiques à l‘instar

de l‘approche du bien commun qui se situe entre l'approche des parties prenantes et le

développement durable, même si, cette approche a une base philosophique différente.

L'interprétation de la notion de bien commun, repose sur la connaissance de la nature humaine

et son accomplissement (Garriga et Mele, 2004). Pareillement, aux théories citées ci-dessus,

le groupe des théories éthiques, s‘appuie aussi, sur les théories éthiques qui misent sur

l‘importance du leadership stratégique, ainsi que sur les valeurs personnelles de l‘équipe

dirigeante, qui poussent l‘entreprise à faire des choix responsables. Dans ce sens, nous avons

identifié deux théories :

La première se base sur les valeurs de l‘équipe dirigeante (la théorie du leadership

stratégique). Les recherches sur les choix stratégiques ont mis en évidence l‘importance des

valeurs personnelles sur les actions organisationnelles et plus spécifiquement sur

l‘engagement responsable des firmes (Branzei et al., 2000). Reynaud et al. (2007), affirment

que « les managers agissent en fonction des représentations qu’ils se font », Par conséquent,

ces représentations ont un effet très important sur le comportement du manager. D‘autres

chercheurs comme (Rohan, 2000; Feather, 2002) présentent le fonctionnement des valeurs,

comme des normes guidant la pensée et l‘action humaine. Elles apparaissent comme des

caractéristiques propres à l‘individu. De son côté, Rokeach (1973), définit une valeur

personnelle comme « une conviction stable chez l’individu qu’un mode de conduite

particulier ou un objectif poursuivi dans l’existence est préférable personnellement ou

socialement à son contraire », cité par Thomas et Simerly (1995).

La deuxième théorie est la théorie de l'échelon supérieur qui est identifiée dans le fondement

théorique du concept de la RSE (chapitre 1). La théorie de l'échelon supérieur, est née des

travaux de Hambrick et Mason (1984), qui affirment que le principal acteur, pour la

compréhension des comportements organisationnels, est l‘Homme. Les chercheurs

reconnaissent aux managers et principalement à l‘équipe dirigeante une influence

déterminante sur les comportements des firmes. Hambrick et Mason (1984), ont souligné que

Page 82: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

79   

 

« les comportements de ces dernières seraient le reflet des caractéristiques personnelles des

membres de l’équipe dirigeante ». Le processus est le suivant : les managers interprètent les

stimuli environnementaux à travers un filtre de valeurs personnelles et de croyances puis ces

interprétations seront traduites par un comportement organisationnel façonné à leurs images

(Thomas et Simerly, 1995). Cette théorie est mobilisée dans la compréhension des

comportements organisationnels responsables à l‘instar de Wood (1991), qui défend l‘idée

selon laquelle « la responsabilité de l’entreprise n’est pas réalisée par des acteurs

organisationnels abstraits mais bien par des acteurs humains ».

Les recherchers sur les motivations éthiques d'engagement dans la RSE prennent également

en considération les valeurs éthiques et les croyances des employés comme une approche qui

explique l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE. Indépendante des valeurs des

propriétaires, actionnaires et gérants, nous avons choisi de nous concentrer dans le fondement

théorique des motivations d‘engagement dans la RSE, sur le rôle du comité de direction ainsi

que sur celui du PDG, à cause des affirmations théoriques sur leurs rôles importants dans la

compréhension des comportements organisationnels des entreprises, ainsi que dans la décision

d‘engagement dans les stratégies volontaires à l‘exemple de la RSE (Thomas et Simerly,

1995). Ce développement des différents groupes d‘approches théoriques montrent bien les

chevauchements et la complexité dans la manière de définir les motivations qui poussent les

entreprises à adopter la RSE. Néanmoins, ces groupes de théories constituent aussi une

analyse plus approfondie, qui nous a permis de clarifier et de classer les différentes théories

qui portent sur les motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE. La figure n° 9,

présente les quatre approches théoriques identifiées dans la littérature afin d‘expliquer les

motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE.

Page 83: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

80   

 

Figure 9 Les approches théoriques qui expliquent l’engagement des entreprises dans la RSE

Source : élaboration personnelle

Page 84: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

81   

 

Synthèse de la section 1

Pour résumer, le débat autour des théories qui identifient les motivations d‘engagement des

entreprises dans la RSE continuera toujours car, il est fondé sur des opinions et des croyances

philosophiques, qui ont causé un désaccord depuis des millénaires. Cependant, avec l'idée des

motivations concrètes sur la RSE, le débat sur la RSE devient plus transparent. Ainsi, dans

cette section, Garriga et Mele (2004) ont identifié quatre catégories théoriques qui peuvent

expliquer les motivations des entreprises à s'engager dans la RSE. Tout d‘abord, la première

catégorie est celle des approches instrumentales qui dispose que l‘engagement dans la RSE,

procure des avantages économiques. Ensuite, la deuxième concerne les approches politiques,

qui confirment que l‘engagement dans la RSE permet d‘obtenir des subventions, éviter les

sanctions, anticiper sur de nouvelles lois. De son côté, la troisième est relative aux approches

intégratives. Cette dernière a été mise en avant pour améliorer le bien-être des employés et

répondre aux attentes des consommateurs comme motivation pour l‘engagement dans la RSE.

Enfin, la quatrième catégorie des approches éthiques, explique que l‘engagement de

l‘entreprise peut être motivé par des valeurs personnelles et éthiques. Ce cadre théorique des

motivations d‘engagement des entreprises présenté ci-dessus, nécessite l'examen empirique

des effets de ces motivations. Plus précisément, l‘ensemble des auteurs qui ont proposé des

cadres théoriques d‘analyse des motivations d‘engagement dans la RSE, appellent à des

examens empiriques confirmatoires de ces modèles théoriques. Par conséquent, dans la

deuxième section de ce chapitre, nous allons examiner de près, les différentes motivations

d‘engagement avancées dans la revue de littérature empirique, ainsi que celles qui sont liées

aux quatre catégories examinées dans cette section.

Page 85: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

82   

 

2.2 Section 2.2. Les motivations d’engagement dans la RSE au niveau de la littérature managériale

Depuis un certain temps, les objectifs des entreprises n‘ont pas cessé de changer.

Traditionnellement la maximisation du profit a été considérée comme l‘objectif ultime de

l‘activité de toute entreprise. Aujourd'hui, les managers déclinent plusieurs autres objectifs à

l‘entreprise : profit à long terme plutôt qu'à court terme, rémunération des actionnaires, image

de marque, croissance de l'entreprise et respect de l‘environnement (Boiral 2006).

Suite à ce changement de cap, au sein des objectifs de l‘entreprise, la RSE a été vue comme

un moyen pour aider la société et recevoir en retour des ressources. Alors que d'autres, l‘ont

vue comme une source pour les gestionnaires qui sert à maximiser les profits, et réduire les

coûts. D‘autres encore l‘ont également vue comme un instrument de réciprocité, par lequel

une entreprise aide ses parties prenantes (Porter et Kramer, 2006). A cet égard, l‘intégration

de la RSE, est devenue une priorité pour les entreprises, souvent motivées par de multiples

enjeux.

L‘intégration massive de la RSE a poussé de nombreux chercheurs à étudier les différentes

motivations derrière ces engagements volontaires.

Dans cette section, nous allons dresser un bilan détaillé des différentes motivations qui

existent dans la littérature, en se concentrant notamment sur les quatre catégories théoriques

examinées dans la précédente section, afin de classer ces motivations. Une nouvelle catégorie

réservée aux caractéristiques de l‘entreprise viendra compléter ce tableau de classement.

Page 86: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

83   

 

2.2.1 Les motivations instrumentales d’engagement dans la RSE

Cette catégorie instrumentale identifiée par Garriga et Mele (2004) affirme que les entreprises

s'engagent dans la RSE car elles considèrent que l‘engagement leur sera bénéfique dans

l'avenir. Au sein de cette première approche, nous identifierons l‘ensemble de ces motivations

qui expliquent l‘engagement des entreprises dans la RSE, à l‘exemple de la maximisation de

la richesse des actionnaires, l'amélioration ou le maintien d'un avantage concurrentiel, ainsi

que l‘utilisation de la RSE comme outil de marketing.

2.2.1.1 Réaliserdeséconomies(desbénéficesfinanciers)

Les débats sur l'implication financière de la RSE, ont fait rage durant ces dernières années.

Depuis la déclaration de Milton Friedman qui a identifié le profit des actionnaires, comme la

seule responsabilité de l‘entreprise, Friedman (1970).Plusieurs sont les études empiriques qui

ont soutenu que le processus d‘engagement dans la responsabilité était coûteux et mettait les

entreprises en situation de désavantage économique par rapport à d'autres entreprises moins

responsables (Aupperle et al., 1985 ; Luck et Pilotte, 1993; Schueth, 2003).

A la différence des études empiriques citées auparavant, plusieurs recherches ont constaté que

la RSE est associée à des rendements financiers qui sont supérieurs à la moyenne du marché

(Luck et Pilotte, 1993; Schueth, 2003). Ainsi, un sondage de cabinet d‘audit d‘expertise

comptable et de conseil (KPMG)28 a considère que la motivation la plus courante pour avoir

divulgué la RSE sont des considérations économiques (Verschoor, 2005). Une autre enquête

réalisée auprès des dirigeants des entreprises par « Price water house Coopers »29, a indiqué

que 73% des répondants ont estimé que les économies ont été l'une des trois principales

raisons des actions socialement responsables. Cependant, il faut savoir qu‘une grande partie

des études empiriques qui ont examiné ce sujet, ont conclu l‘absence d‘une différence

significative entre la RSE et la performance financière (Hamilton, et al., 1993 ; Bauer et al.,

2002). A leur tour McWilliams et Siegel (2000), ont déduit que l'impact de la RSE sur la

performance financière était neutre.

                                                             28 KPMG International Survey of Corporate Responsibility Reporting 2001, http://www.kpmg.com / PT /pt/ IssuesAndInsights/Documents/corporate-responsibility2011.pdf 29Top 10 Reasons, PricewaterhouseCoopers 2002 Sustainability Survey Report, reported in ―Corporate America‘s Social Conscience,‖ Fortune, May 26, 2003, 58. 

Page 87: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

84   

 

Dans l'ensemble, les études empiriques concluent que, les entreprises préfèrent s'engager dans

des activités de la RSE, même si, l'impact n'est pas facilement mesurable en termes de

performance financière. L‘impact négatif de ne pas prendre la « voie responsable» serait

probablement encore plus fort.

2.2.1.2 Réduirelescoûtsdeproduction

A l‘instar de ces études, plusieurs autres recherches empiriques (Chan et Wong, 2006 ; Hesan

et al., 2001 ; Egels-Zanden, 2009) ont démontré un impact positif sur les coûts de production,

suite à l‘intégration de la RSE. Wong et Chan (2006) ont confirmé à travers une étude dans le

domaine de l‘hôtellerie que la mise en œuvre de la RSE vise à réduire la consommation

d'énergie, d'eau ainsi que la réduction de la pollution et des déchets. Melnyk et al. (2002) ont

conclu dans leur étude que la réduction des coûts et une meilleure qualité de produit sont les

principales retombées de la mise en œuvre de la RSE, pour plus de 1500 organisations en

Amérique du Nord.

2.2.1.3 Améliorerlaqualitédurecrutement

L‘engagement des entreprises dans la démarche de la RSE est motivé par le recrutement des

meilleurs employés. Pour avoir un bon recrutement, l‘entreprise doit mettre en œuvre des

perspectives environnementales pour attirer de bons employés qui seront fiers de travailler

pour une société respectueuse de l'environnement ce qui améliore la position concurrentielle

de l‘entreprise (Chan et Wong 2006).

Une étude de McKinsey30 réalisée sur 403 cadres supérieurs dans le monde entier, a confirmé

à 68% que les organisations avec un pauvre bilan environnemental trouveraient de plus en

plus de difficultés à recruter et conserver du personnel de haute compétence (Hesan et al.,

2001). Pareillement, une autre étude menée par le Bureau de l'Environnement en Asie de

Sony international nous a également montré que, l'introduction du Système de gestion de

l'environnement avait un effet positif sur le recrutement des employés compétents (Chan

1997). Dans la même année, une enquête réalisée par Stodder (1998) a révélé que 86% des

employés sont fortement liés à une organisation si cette dernière a un bon sens de l‘éthique

dans les affaires.

                                                             30 http:http://www.mckinsey.com/insights/sustainability

Page 88: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

85   

 

2.2.1.4 Unoutildemarketing

Certaines études réalisées à partir des années quatre-vingt-dix, ont montré que les

programmes de marketing qui utilisent la RSE (normes sociales et environnementales)

rencontrent beaucoup plus de réussite (Creyer et Ross, 1997; Barone et al., 2000). Maignan et

Ralston (2002), soulignent qu‘aux Etats-Unis, la RSE est particulièrement utilisée comme un

instrument de marketing ou un instrument de gestion de l'impression, afin d'influencer les

perceptions de la société. D'autres études ont également démontré que les consommateurs

sont prêts à soutenir activement les entreprises engagées dans des pratiques respectueuses de

l'environnement, ou de l'éthique (Creyer et Ross, 1997; Barone et al., 2000).

2.2.1.5 Lessubventionsdel’Etat

Les subventions étatiques des projets de la RSE, motivent aussi bien les moyennes que les

petites entreprises à intégrer les projets environnementaux. Dans ce sens, l‘article de Chan et

Wong (2006), confirme ces propos. Ces auteurs ont annoncé que les gouvernements des

différents pays, qui souhaitent disposer d'un environnement plus propre, ont beaucoup investi

pour encourager les entreprises à poursuivre la norme. Cela est le cas des entreprises à

Singapour, où 70% du coût de l'obtention d'une certification ISO 14001 est subventionnée par

le gouvernement (Haklik, 1997).

2.2.1.6 Lalicenced'exploitation

Le terme «Permis d'exploitation» fait référence à la capacité d'une entreprise à acquérir les

autorisations juridiques et politiques nécessaires pour mener leurs activités dans une région ou

une communauté donnée. Tallontire (2007) explique que la licence d'exploitation est perçue à

la fois comme un terme littéral et figuré, qui décrit simultanément la capacité d'une société à

obtenir des licences légales (ex. permis de zonage, les permis de construction, etc) et que la

possibilité pour cette société d‘obtenir une «licence sociale», où la majorité des citoyens

reconnaissent la légitimité de cette entreprise. Bien souvent négligée dans la littérature sur les

motivations d‘engagement dans la RSE, la capacité des entreprises à obtenir une licence

sociale et juridique pour fonctionner à émerger comme un facteur important d'initiatives

commerciales responsables, en particulier dans les pays développés (Burke, 1999).

Porter et Kramer (2006) ont affirmé dans une étude empirique que, de nombreuses entreprises

s'engagent dans la RSE,dans l‘espoir de convaincre les communautés locales qu‘elles sont de

Page 89: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

86   

 

«bonnes citoyennes corporatives» et qu‘elles méritent d‘avoir les autorisations nécessaires à

l'exploitation,

2.2.1.7 Lesobstaclesducommerceinternational

Les résultats de multiples études empiriques indiquent qu‘un grand nombre d‘entreprises

adoptent des démarches de responsabilité sociale, par crainte des obstacles que leurs produits

peuvent rencontrer au niveau du commerce international. Gugler et Shi (2009) ont affirmé que

les entreprises qui s'engagent dans la RSE possèdent de meilleures chances pour accéder aux

marchés internationaux. L‘exemple des hôtels chinois qui ont adopté la norme ISO 14001

EMS, confirme les résultats de l‘étude de Carraro et Lévêque (1999), qui ont déclaré que de

nombreuses entreprises sont préoccupées par les restrictions commerciales causées par les

normes exigées dans les contrats par les pays où la norme est très populaire.

Ce problème se manifeste plus clairement dans les pays en voie de développement où une

étude de l‘Organisation des Nations Unies Pour le Développement Industriel

(ONUDI)31réalisée en (1997) a révélé que les exigences croissantes des normes et des

certificats, auprès des importateurs dans les pays industrialisés, sont considérés comme un

obstacle potentiel au commerce. La même étude a dévoilé que pour plus de la moitié des

répondants, la norme l'ISO 14001, a déjà entravé les possibilités d'exportation.

2.2.1.8 L’acquisitiondesavantagesconcurrentiels

Les études académiques citées ci-dessus, montrent que d‘une manière générale, les entreprises

cherchent à obtenir, des avantages concurrentiels, à travers, l‘intégration de la RSE. Un

manager de firme japonaise a déclaré que « Les entreprises qui ont rivalisé sur le prix et la

qualité, rivalisent maintenant davantage sur les questions environnementales, qui peuvent

acquérir des avantages concurrentiels » (Cheryl et al., 2010). Une telle déclaration, nous aide

à faire le lien avec une autre motivation qui pousse les entreprises à adopter une démarche de

responsabilité sociale.

Davis en 1973, a affirmé dans une étude empirique que l'adoption des pratiques de RSE

conduit les entreprises à acquérir un avantage concurrentiel qui produit des effets à court et à

long terme comme par exemple l'augmentation de la productivité en améliorant leur capacité                                                              31 L‘Organisation des Nations Unies Pour le Développement Industriel(ONUDI), 1997, « bâtir la confiance ». http://www.iso.org/iso/fr/casco_building-trust.pdf

Page 90: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

87   

 

à attirer des ressources humaines de haute qualité (Davis 1973 cité par Poussing, 2008). Ainsi,

les entreprises qui sont en harmonie avec la RSE, peuvent acquérir des avantages

concurrentiels par rapport aux concurrents tout au long de leur chaine d‘approvisionnement.

Par exemple, en intégrant la RSE, les entreprises seront en mesure de : différencier ses

produits de ses concurrents, réduire les coûts, utiliser des procédés qui réduisent la

consommation d'énergie et dégagent moins de pollution, anticiper sur la nouvelle législation,

réduire les coûts d'assurance, et obtenir un produit avec une qualité élevée. Ainsi, ces

pratiques responsables se transforment en des avantages concurrentiels (Bansal et Roth, 2000

; Egels-Zanden 2009).

En définitive, les études empiriques ont démontré qu‘adopter une démarche de la RSE permet

d‘accroître la performance de l‘entreprise par rapport aux concurrents qui n‘adoptent pas les

démarches de la RSE, (Freeman, 1984 ; Ullmann, 1985). Les entreprises actives dans ce

domaine bénéficieront d‘un avantage comparatif, qui leur sera particulièrement important,

notamment pour les entreprises qui exercent leurs activités sur un marché où la concurrence

est forte.

2.2.2 Les motivations politiques d’engagement dans la RSE

Dans la catégorie politique, à l‘encontre de la catégorie instrumentale, les entreprises qui

s‗engagent dans la RSE, considèrent la RSE comme une obligation envers la société et non

pas comme une opportunité. La catégorie politique, nous a aidés à identifier l‘ensemble des

motivations, qui expliquent les raisons de l‘engagement des entreprises dans la RSE. Parmi

ces motivations nous trouvons : le bien-être des employés, le devoir moral de l‘entreprise et le

bien-être social.

2.2.2.1 Ledevoirmoraldel’entreprise

La motivation financière n'est pas la seule raison derrière l‘intégration de la RSE. Beaucoup

d'entreprises intègrent la RSE dans ses actions et ses relations avec ses parties prenantes car

elles considèrent que cette intégration n‘est qu‘un devoir moral envers la société, qui permet

d‘avoir un comportement responsable (Freeman et Evan, 1988). Dans ce sens, Etzioni (1988)

fait référence à des preuves empiriques pour démontrer que le devoir moral de l‘entreprise est

Page 91: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

88   

 

de se comporter d'une façon responsable envers la société. Par conséquent, l‘entreprise à un

devoir envers chaque partie prenante. De ce fait, l‘entreprise ne doit pas traiter les parties

prenantes seulement comme un moyen pour une fin mais comme une fin en soi, (cité dans

Swanson 1992).

2.2.2.2 Lebien­êtresocial

A ce niveau la RSE consiste à améliorer le bien-être de la société, dans les limites de la

réglementation des autorités légitimes. En outre, les organisations tentent de répondre aux

considérations de de la société. Cette motivation est perçue comme un devoir moral plutôt

qu‘une obligation. Starck et Kruckeberg (2003) font valoir que les entreprises ont gagné leur

droit d'exister seulement parce qu'elles étaient censées avoir les intérêts de la société dans

toutes leurs opérations. Enderle (2004) a constaté suite à une étude empirique que les PME

s'engagent dans la RSE parce qu'elles ont la volonté d‘être de bonnes citoyennes en se basant

sur l'obligation morale de contribuer au bien-être de la société, et non pour augmenter les

profits.

2.2.2.3 Lebien­êtredesemployés(santéetsécuritédansletravail)

La RSE, ne concerne pas que la fabrication des produits du quotidien par des enfants dans les

pays asiatiques. La RSE commence sur le lieu de travail où, chacun doit pouvoir mener à bien

ses missions dans une ambiance humaine basée sur l‘écoute et le respect de l‘autre32.

L‘introduction de la RSE est donc motivée par un besoin d‘assurer le bien-être des employés,

en particulier, lorsqu‘ il s‘agit de leur santé et sécurité sur leur lieu de travail. Fukukawa et

Moon (2004) ont montré dans une étude empirique publiée en 2000, que la réduction au

minimum des risques d'accidents était la principale cause dans la mise en œuvre des

démarches de la RSE par les entreprises japonaises (Fukukawa et Moon, 2004).

                                                             32 Hélène Bouillon-Duparc (2012), Biomasse algale : des ressources aux applications multiplesLe Grand Débat – La gestion globale des déchets et la fonction des filières REP Le bien-être au travail, axe majeur de la RSE Publié le 24 janvier 2012 par Pollutec dans la catégorie : Regard : Capture d‘avenir le blog des professionnelles de l‘environnement.  

Page 92: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

89   

 

2.2.3 Les motivations intégratives d’engagement dans la RSE

Les motivations intégratives, sont celles qui reviennent le plus dans la littérature, car les

entreprises considèrent souvent ces motivations externes comme le moteur principal pour

s'engager dans la RSE (Garriga et Mele, 2004). Dans cette catégorie de motivation, les

entreprises se sentent dépendantes de la société pour leur existence, d‘où l‘intérêt de combiner

les exigences de la société aux bénéfices des entreprises. Le groupe des motivations

intégratives, est souvent représenté à travers les motivations suivantes : répondre aux attentes

de la clientèle (consommateurs), pression de la réglementation, pression des ONG et autres

organismes internationaux, ou encore pression des investisseurs, etc.

2.2.3.1 Uneréponseauxattentesdelaclientèle(consommateurs)

Les consommateurs d‘aujourd'hui se préoccupent de plus en plus des conditions de fabrication

des produits. Une enquête a d‘ailleurs montré que les citoyens dans 24 pays industrialisés et

pays en développement considèrent la prévention de l'environnement plus importante que la

croissance économique (Haklik, 1997). Cela se confirme à travers les résultats d‘une enquête

réalisée en France, sur la notoriété du concept de Développement Durable, qui est passée de

(33% en 2002 à 91% en 2009)33.Ces attentes se répercutent dans les comportements d‘achat

des consommateurs. Une étude menée par l‘organisme Ethicity34 en 2010 a démontré que plus

de 60% des consommateurs français déclarent avoir changé leurs comportements en faveur du

Développement Durable. Cela est particulièrement vrai pour les entreprises dont les produits

peuvent être très similaires dans le goût, l‘aspect, le toucher et l'emballage (Dacin et Brown,

1997).

L'examen de la littérature et des diverses enquêtes qui ont été menées sur les consommateurs,

confirment que la confiance que les consommateurs donnent aux entreprises est liée à un

comportement éthique des entreprises (Dacin et Brown, 1997; Sen et Bhattacharya, 2001;

Maignan et Ferrell, 2003; Pivato et al., 2008). De plus, les travaux qui ont été menés sur les

motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE ont confirmé l‘influence des

consommateurs sur le choix d‘adopter le concept de la RSE. Dans ce sens, Nawrocka (2007),

a également noté que les exigences du client est les principaux éléments qui motivent les

                                                             33Sondage IFOP2007 Observatoire du Développement Durable 2009 www.ifop.fr 34http://www.ethicity.net 

Page 93: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

90   

 

entreprises à adopter les démarches environnementales volontaires. Une étude similaire dans

le secteur de l‘hôtellerie a énoncé que les consommateurs peuvent également influencer les

hôtels afin d'adopter la RSE (Souza, 2004). De même, Maignan et al., (1999) ont établi une

relation positive entre la RSE et la fidélité des clients suite à une enquête réalisée sur des

managers. Par ailleurs, il existe des preuves que certains consommateurs sont prêts à

sanctionner des entreprises socialement irresponsables notamment en boycottant leurs

produits et services (Garrett, 1987; Sen et al., 2001).

2.2.3.2 L’influencedesOrganisationsNonGouvernementales

Parmi les motivations qui poussent les entreprises à adopter la RSE, la pression des ONG,

notamment des ONG internationales, qui ont fait évoluer leurs stratégies pour passer d‘un

militantisme purement critique à la sollicitation et à la mobilisation directe des entreprises

autour des problèmes sociaux (Friedman et Miles, 2002). Selon Knox et al. (2005),

l‘évolution du pouvoir des ONG, a poussé les organisations à revoir leurs politiques dans les

domaines du commerce, des droits de l‘homme, des droits des travailleurs, de l'impact

environnemental, de la probité financière et la gouvernance d'entreprise. Cabagnols et Bas

(2008), ont confirmé que le développement des ONG prouve qu‘il y a toujours une relation de

dominance entre ONG et entreprises. Cette thèse a été vérifiée auprès de nombreuses études

académiques, qui ont identifié l'influence croissante des ONG dans l'intégration de la RSE et

des orientations éthiques des entreprises (Guay et al., 2004 ; Ottaway, 2001). Plusieurs

chercheurs ont également confirmé à travers des travaux empiriques que les entreprises

publient des rapports sur le comportement social et environnemental pour atténuer la pression

des ONG (Patten 1992 ; Deegan et Rankin 1996 ; Schepers, 2006). Parallèlement, de

nombreuses entreprises ont vu ce qui pourrait arriver si la demande des citoyens a été ignorée,

à l‘exemple des affrontements qui ont été enregistrés en 1994, entre l‘entreprise Shell et les

groupes de pression sur le placement de la plate-forme pétrolière de Brent Spar en mer. Afin

d‘éviter cette situation critique, l‘entreprise Shell ne voyait pas, d'autres solutions que

d'investir dans un programme de RSE. Aujourd‘hui, le modèle du Partnership, où les

entreprises sont en cours d'exécution des projets qui ressemblent à ceux des ONG (Murray,

2007).

Page 94: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

91   

 

2.2.3.3 Lapressiondesorganismesinternationaux

Le concept de la RSE qui a été promulgué au sommet de la Terre de Johannesbourg en 2002,

s‘est développé dans le monde par différents niveaux d‘obligation, et par des organismes

régionaux, intergouvernementaux, et internationaux. Généralement, les programmes des

Nations Unies, de la Banque Mondiale et de L'OCDE, constituaient de simples

recommandations, qui pouvaient se transformer pour devenir de véritables pressions qui

poussent les entreprises à intégrer la RSE, notamment, dans les pays en développement.

Un rapport de l'association agréée des comptables, publié en 2010 par Muhammad Azizul

Islam et Craig Deegan sur la RSE au Bangladesh35, a affirmé que les pressions des institutions

internationales influencent les politiques opérationnelles, les rapports sociaux et

environnementaux dans les pays en développement. Dans cette logique, l‘étude réalisée par

Rahamana et al. (2004), sur le reporting social et environnemental des entreprises dans le

secteur énergétique au Ghana, a confirmé que la forte pression des institutions internationales,

en particulier de la Banque Mondiale, explique les pratiques de la RSE.

2.2.3.4 Lacraintedesréglementations

La plupart des entreprises et des groupes industriels préfèrent auto-régler les problématiques

sociales et environnementales afin de démontrer aux décideurs publics et politiques que

l'intervention gouvernementale n‘est pas nécessaire (Tallontire, 2007). En outre, les

entreprises ont choisi d'agir dans l'esprit de la RSE pour éviter la réglementation. Williams et

Aguilera (2008), ont reconnu suite à une étude empirique que les lois, les normes et la

réglementation sont de puissantes incitations pour les entreprises à élaborer des politiques et

des pratiques en matière de RSE. En conséquence, la réglementation figure parmi les

motivations qui reviennent le plus dans la littérature sur les motivations d‘engagement dans la

RSE, représentées souvent par : la crainte des sanctions, le non-respect de la réglementation

environnementale et l‘anticipation sur de nouvelles lois susceptibles d‘être élaborées par

l‘Etat. Cette motivation a été confirmée par plusieurs études empiriques à l‘exemple de

l‘étude de Givel sur l'industrie chimique américaine, qui a annoncé que l‘effort réalisé dans

l‘intégration de la démarche environnementale, vise également à éviter les plus fortes et plus

coûteuses législations et réglementations des produits chimiques (Givel, 2007).                                                              35L'associationdes comptables agréés publié en 2010 : http://www.accaglobal.com/content /dam/ acca/ global/ PDF-technical/sustainability-reporting/tech-tp-srd.pdf

Page 95: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

92   

 

Dans une étude empirique, Irene et perry (1996) ont déclaré qu‘il n‘est pas surprenant que la

plus grande source de pression qui motive les entreprises à intégrer la RSE est la

réglementation gouvernementale, puis ils ont rajouté que, lorsque les entreprises sont invitées

à spécifier la source la plus importante de pression, ces dernières déclarent que ce sont les

règlements gouvernementaux. De la même manière, Chan et Wang, ont confirmé dans une

étude sur les hôtels en Chine, que ces derniers, adoptent des processus de protection de

l‘environnement pour répondre aux changements législatifs (Chan et Wang, 2006).

2.2.3.5 L’améliorationdelalégitimité,del’imageetdelaréputation

La bonne image renforce la légitimité des entreprises et le capital de réputation. Ce dernier est

défini comme un actif incorporel de valeur qui peut découler de la RSE (Fombrun et Shanley,

1990). La gestion de l‘image est considérée comme vitale pour les entreprises, compte tenu de

sa capacité à influencer les opinions des consommateurs et des investisseurs potentiels

(Harrison et Freeman, 1999). L‘engagement de l‘entreprise dans la RSE a souvent été justifié,

au niveau de la littérature par l‘amélioration de l‘image de l‘entreprise, en faisant valoir que la

création d'une image environnementale forte peut aider à attirer des clients soucieux de

l'environnement. Une enquête réalisée en France en 2007, a révélé que deux Français sur trois

déclarent qu‘ils privilégient l‘achat de produits respectueux de l‘environnement et 59% ont

estimé que les entreprises dont ils sont clients doivent se préoccuper de l‘environnement36.

Des travaux de recherche ont représenté la réputation des firmes à travers l‘adoption de la

RSE, comme un actif intangible, qui peut atteindre des valeurs extrêmement élevées,

(Fombrun et Shanley, 1990). Ainsi, l‘engagement dans la RSE peut aider une entreprise à

traverser les barrières nationales en renforçant sa légitimité, et en lui permettant de mieux

fonctionner dans un environnement externe (Oliver, 1991). Dans les marchés en

développement, les gouvernements attribuent souvent des contrats spéciaux pour les

multinationales en raison de leur réputation impressionnante (McWilliams et Siegel, 1997).

Nombreux sont les travaux empiriques qui ont fait le lien entre l‘adoption de la RSE, l‘image

de l‘entreprise et le profit à long terme, à l‘exemple de Orlitzky et al. (2003). Ce constat est

également soutenu, par plusieurs chercheurs. Par exemple Maignan et Ralston (2002) qui

                                                             36Enquête LH2 pour Vraiment Durable en 2007 http://www.consoglobe.com/developpement-durable-mode-realites-2522-cg.

Page 96: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

93   

 

considèrent que généralement aux États-Unis, la RSE est utilisée comme un outil d‘image et

de marketing ce qui influence les perceptions de la société. Cette même idée est partagée par

Morimoto et al. (2005), qui considèrent la RSE comme un outil pour le développement d'une

image de marque positive. Au-delà des profits qu‘elle peut générer sur du long terme, la

réputation peut contrecarrer les perceptions défavorables de l'entreprise et renforcer la

probabilité de survie. En cas de survenance d‘évènements négatifs, une entreprise qui est

largement perçue comme ayant une bonne réputation, peut surmonter les effets de

délégitimassions (Wartick et Cochran, 1985).

En d‘autres termes, nous pouvons considérer qu‘en adoptant une démarche responsable,

l‘entreprise peut améliorer ses relations avec les consommateurs, les investisseurs, les

banques, les fournisseurs et attirer une base d'employés plus compétents et loyaux. Ainsi,

l‘adoption d‘une démarche RSE permet à l‘entreprise de transmettre une image positive aux

parties prenantes (Orlitzky et al., 2003).

2.2.3.6 Lespratiquesdelasociétémère(ladirectiongénérale)

Souvent repérée dans les filiales des entreprises multinationales qui œuvrent dans les pays en

voie de développement, cette motivation se traduit par une obligation des entreprises, à

adopter la RSE, afin de suivre les pratiques de l‘entreprise mère souvent installée dans les

pays développés. Une étude menée par Gupta (1995) a démontré que l‘adoption des processus

de la RSE passe par l‘implication de la direction générale de l‘entreprise dans des projets

environnementaux. Ces résultats ont été confirmés par plusieurs autres études comme par

exemple celle de Flyn et al qui ont fait valoir que sans l'appui solide du siège de la société

mère, les pratiques de base d'une organisation seraient inefficaces. Berry et Rondinelli (1998)

ont également identifié le siège de la direction générale de l‘entreprise comme l'un des six

éléments essentiels requis pour créer une gestion d‘environnement proactive. De même,

Hesan et al. (2001) ont affirmé que le soutien de la haute direction est nécessaire dans

l‘intégration des démarches environnementales volontaires.

Page 97: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

94   

 

2.2.4 Les motivations éthiques d’engagement dans la RSE

Dans cette catégorie, les entreprises s‘engagent dans la RSE, suite aux raisons morales et

éthiques des individus (chef d‘entreprise, employés) au sein de l‘entreprise. Contrairement à

la catégorie instrumentale et intégrative de dans la catégorie éthique, les individus avec des

motivations morales vont instinctivement influencer l‘engagement de l‘entreprise dans la

RSE, afin d‘engendrer un impact positif sur la société, indépendamment des pressions des

parties prenantes (Garriga et Mele, 2004).

2.2.4.1 L’éthiqueindividuelleetlesvaleursdesdirigeants

En règle générale, une entreprise prendra des mesures socialement responsables lorsqu‘elle

sera obligée de le faire (Aguilera et al., 2007). Cependant, les acteurs sont capables de

regarder au-delà des retombées directes et immédiates, (Thibaut et Walker, (1975) cité par

Aguilera et al, 2007). Dans de telles circonstances, la vertu peut servir de sa propre

récompense (Folger, 1998). Les données empiriques montrent que les gestionnaires sont

préoccupés par la justice, même en l'absence de gain économique (Turillo et al., 2002).

A ce stade Wood (1991), défend l‘idée selon laquelle « la responsabilité de l’entreprise n’est

pas réalisée par des acteurs organisationnels abstraits mais bien par des acteurs humains ».

D‘autres études ont mis l‘accent sur le rôle crucial des valeurs des dirigeants dans ce type de

structure pour impulser une démarche de RSE (Irene et Perry, 1996). Hemingway et

Maclagan (2004), ont confirmé qu‘il était également nécessaire de prendre en compte les

valeurs des managers dans le processus d‘adoption du concept de la RSE. Selon ces auteurs,

les impératifs commerciaux ne permettent pas d‘expliquer l‘adoption de la RSE dans toutes

les entreprises. En revanche, l‘appropriation et la mise en œuvre de la RSE, peuvent aussi être

guidées par les valeurs défendues par les managers. Les travaux de Moon (2001) vont

également dans ce sens puisqu‘ils montrent que l‘intérêt du manager pour la RSE induit son

adoption par les entreprises. De plus, il convient de préciser que l‘équipe de manager

supérieur, inculque ses propres valeurs à travers l'organisation (David et al., 2005).

Dans ce sens, plusieurs auteurs ont validé empiriquement l‘existence d‘un lien positif entre les

valeurs des membres de l‘équipe dirigeante d‘une organisation et son niveau d‘engagement

socialement responsable, (Branzei et al, 2000 ; Turillo et al., 2002 ; Porter et Kramer, 2006).

Page 98: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

95   

 

Reynaud et al. (2008) ont noté que la Commission Européenne en 2002 a révélé que 75% des

PME s'engagent dans la RSE pour des raisons éthiques37.

2.2.5 Les motivations des caractéristiques de l’entreprise

Bien que les quatre catégories identifiées par Garriga et Mele (2004), nous avons utilisé

l‗étude de Carroll (1991, 2000), afin d‘ajouter une nouvelle catégorie de motivations propres à

l‘entreprise, qui joue le rôle de catalyseur ce qui peut influencer la décision de l‘entreprise

pour s‘engager dans la RSE. Parmi ces motivations nous trouvons : la taille de l‘entreprise, la

situation financière et le secteur d‘activité.

2.2.5.1 Latailleetl’internationalisationdel’entreprise

Des études empiriques ont mis l‘accent sur la taille et l‘internationalisation de l‗entreprise

comme des motivations qui poussent les entreprises à intégrer la RSE. Dans cette optique,

Pougnet-Rozan a déclaré que l‘adoption de la RSE relève dans un premier temps du

comportement des grandes entreprises, en particulier des grandes entreprises implantées à

l‘échelle internationale (Pougnet-Rozan, 2005). Cela a été confirmé par les recherches de

Raffournier (1997) qui montrent que le niveau d‘internationalisation d‘une entreprise est une

variable qui contribue à sa visibilité politique et sociale.

D‘autres études ont évoqué le lien entre la taille de l‘entreprise et ses motivations d‘adoption

de la RSE. Il semble, qu‘être une entreprise de grande taille et/ou appartenir à un groupe

international, peut avoir un effet positif sur le fait d‘adopter une démarche RSE. Une étude sur

la RSE des PME, synthétisant les résultats d‘une enquête auprès de plusieurs milliers

d‘entreprises européennes, faisait état d‘une corrélation entre la taille de l‘entreprise et le

degré d‘implication dans les différents types d‘activités sociales (Cabagnols et Lebas 2008).

2.2.5.2 Lesecteurdeproduction

Fraisse et Guerfel-Henda (2005) considèrent que la dimension environnementale de la RSE

est indéniablement celle qui a fait l‘objet de plus d‘efforts et a atteint plus de résultats visibles.                                                              37 Commission Européenne, Gros plan sur les PME : Principaux résultats de l‘Observatoire des PME

européennes, 2002, http:// ec.europa.eu/enterprise/enterprise_ policy/analysis/doc/ execsum_ 2002 _ fr .pdf.

 

Page 99: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

96   

 

Pour cette raison, appartenir à un secteur d‘activité réputé polluant pourrait motiver les

entreprises à adopter la RSE. De ce fait, les entreprises qui œuvrent dans le secteur des

ressources naturelles sont plus susceptibles de s‘engager dans la RSE que les entreprises qui

œuvrent dans le secteur des services (Irene et Perry 1996).

2.2.5.3 LasituationfinancièredelaSociété

La situation financière des entreprises joue un rôle important dans l‘adoption du processus de

la RSE. La mise en œuvre de tout plan social et environnemental a besoin d‘un solide capital

financier, à cause, des coûts associés à l'implantation d'une stratégie de RSE. McGuire et al.

(1988) ont indiqué que la performance financière permettait d‘améliorer le niveau de

performance sociale. Ces travaux ont été partiellement confirmés par ceux de Preston et al.

(1991). Il en ressort que la rentabilité de l‘entreprise est alors une condition pour avoir un

comportement social. Kraft et Hage (1990), ont montré que l‘excédent des ressources et

l‘attitude des managers à l‘égard de la société influencent fortement le niveau de RSE. La

figure n°10, résume l‘ensemble des motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE,

ainsi que, dans la littérature empirique.

Page 100: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

97   

 

Figure 10 Classement des motivations empiriques d’engagement dans la RSE

Source : élaboration personnelle

motivations d'engagement 

dans la responsabilité 

sociale 

Motivations instrumentales 

* Réaliser des économies  

* Réduire les coûts de production  

* Un meilleur recrutement et outil de marketing 

* Licence d'exploitation et la Subvention de l’Etat 

* Les obstacles au commerce international  

* Acquérir des avantages concurrentiels.  

Motivations politiques 

* Le Devoir moral de l’entreprise 

* Le bien­être social  

* Le bien­être des employés   

 

 

Motivations intégratives 

* Répondre aux attentes de la clientèle  

* L’influence des ONG   

* La pression des organismes internationaux  

* La crainte des réglementations   

* l'amélioration de la réputation  

* suivre les pratiques de la société mère  

Motivations normatives 

 

* Éthique individuelle et valeurs des dirigeants   

 

 

 

 

Caractéristiques de l'entreprise 

* taille et internalisation 

* secteur d'activité 

* situation financière   

 

 

Page 101: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

98   

 

Synthèse de la section 2

Ainsi, nous avons choisi de classer les motivations d‘engagement dans la RSE, en suivant un

modèle composé de quatre catégories. La première catégorie représente les motivations

instrumentales, la deuxième représente les motivations politiques, la troisième représente les

motivations intégratives et enfin la quatrième représente les motivations éthiques. A cela nous

avons rajouté une cinquième catégorie inspirée de l‘étude de Carroll (1991, 2000) qui

regroupe les caractéristiques de l‘entreprise. De plus, nous avons concentré notre travail sur

les motivations qui reviennent le plus dans la littérature, notamment dans le secteur industriel.

Il est également important de signaler que, la majorité des motivations sont liées entre elles, et

la décision de les installer dans un groupe ou un autre, ainsi que, les distinctions faites ici sont

quelques peu arbitraires. À exemple de classement : les avantages concurrentiels qui peuvent

être dans la catégorie instrumentale ou intégrative. Pour l‘exemple de distinction entre

motivations : les avantages économiques et concurrentiels, l‘amélioration de la réputation et

les attentes des consommateurs. Bien que chacune de ces motivations est traitée seule, il

existe une interaction qui crée une influence considérable et qui pousse les entreprises à

intégrer la RSE.

Page 102: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

99   

 

Conclusion du chapitre 2

La complexité du concept de la responsabilité sociale, a entrainé une grande difficulté au

niveau des théories qui cherchent à expliquer les motivations des entreprises à intégrer la

responsabilité sociale. D‘où la divergence des approches théoriques.

Dans le but de palier à ces divergences théoriques, nous avons utilisé, le modèle de

classification théorique des motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE, établi par

Garriga et Mele (2004). A traves ce modèle, nous avons classé les théories en quatre

catégories d‘approches. La première est la catégorie instrumentale, où les entreprises

s'engagent dans la RSE parce qu'elles estiment que la RSE est bénéfique pour l‘entreprise.

Cette catégorie est aussi appelée la théorie de l'intérêt personnel éclairé. Dans cette catégorie,

nous avons identifié les approches théoriques néoclassiques. La deuxième catégorie est la

catégorie politique qui représente les entreprises qui considèrent la RSE comme une

obligation envers la société. Ce groupe de théories contient, la théorie du contrat social, la

théorie de l‘entreprise citoyenne et le concept du constitutionnalisme social de l‘entreprise. La

troisième est la catégorie intégrative, où les entreprises se sentent dépendantes de la société

pour leur existence. Ce groupe de catégorie combine les exigences de la société et le bénéfice

pour l‘entreprise. Dans cette catégorie nous avons classé la théorie de gestion des enjeux, la

théorie des parties prenantes, le concept de la performance sociale des entreprises. La dernière

catégorie est la catégorie éthique où cette catégorie représente les entreprises ou leurs

dirigeants, propriétaires qui ont des raisons éthiques et morales qui les poussent à s'engager

dans la RSE. Dans cette catégorie, nous avons classé tout particulièrement la théorie des

valeurs de l‘équipe dirigeante et la théorie du leadership stratégique. Cependant, les valeurs

des autres individus dans l‘entreprise comme les employés n‘ont pas été prises en compte,

suite à un choix méthodologique.

Pour garder, le fil conducteur dans cette thèse, nous avons choisi de classer les motivations

d‘engagement dans la RSE, en utilisant le modèle de Garriga et Mele (2004), qui identifie

quatre catégories de motivation. La première catégorie représente les motivations

instrumentales comme les avantages économiques, les avantages concurrentiels, réduire les

coûts, les subventions de l‘Etat et etc. La deuxième représente les motivations politiques,

comme le bien-être social, le bien-être des employés et le devoir moral. La troisième,

Page 103: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

100   

 

représente les motivations intégratives à l‘exemple des attentes des clients, les pressions des

ONG, les craintes de la législation, et etc. La quatrième représente les motivations éthiques,

représentées par les valeurs de l‘équipe dirigeante. Toutefois, nous avons décidé de rajouter à

cela, une cinquième catégorie inspirée de l‘étude de Carroll (2000) qui regroupe les

caractéristiques de l‘entreprise.

Dans le prochain chapitre, nous allons identifier un nouveau mode d‘analyse des motivations

d‘engagement dans la RSE, très peu utilisé dans la littérature. Ce mode d‘analyse dit multi-

niveaux va nous aider à établir un modèle de recherche, qui sera utilisé dans la deuxième

partie pour définir les motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE, dans le secteur

industriel algérien.

Page 104: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

101   

 

3 Chapitre 3. Construction d’un modèle explicatif des motivations d’engagement dans la responsabilité sociale

La majorité des récents travaux de recherche menés sur les motivations d‘engagement des

entreprises dans la RSE, ont identifié deux types de classement des motivations. Dans le

premier type, les motivations sont classées par discipline, tels que le marketing, la gestion des

ressources humaines et la performance financière. Dans le second type de classement, les

motivations sont plus spécifiques, à l‘exemple, des avantages concurrentiels, des subventions

étatiques, ou encore de la crainte des sanctions du au non-respect de la réglementation, etc

(Givel, 2007; Chan, et Wong, 2006; Cheryl, et al., 2010).

Cependant, cette question des motivations d‘engagement dans la RSE a été étudiée dans la

littérature à partir d‘un seul niveau d'analyse : individuel, organisationnel ou institutionnel, etc

(McWilliams et Siegel, 2000 ; Chan et Wong, 2006).

De plus, Herman et Ante (2012) ont noté qu‘il existe un énorme déséquilibre dans l‘utilisation

des niveaux de motivation. D‘après ces chercheurs, 4% de la littérature a utilisé le niveau de

motivation individuel, et seulement 5 % a utilisé plusieurs niveaux de motivation, contre 33%

pour le niveau institutionnel et 57% pour le niveau organisationnel, afin d‘expliquer

l‘engagement des entreprises dans la RSE.

En revanche, (Bansalet Roth, 2000 ; Garriga etMele, 2004 ; Aguilera et al., 2007),suggèrent

de prendre en compte de multiples acteurs (internes et externes) à différents niveaux d'analyse

pour comprendre le changement social, car les interactions au sein et entre les niveaux

peuvent à la fois faciliter et entraver la RSE. Ce constat indique, qu‘il existe une importante

lacune au niveau de la littérature concernant l‘analyse des motivations d‘engagement des

entreprises dans la RSE, qui est l‘analyse sur un seul niveau (Margolis et Walsh, 2001;

Waddock et al., 2002).

D‘où, le vrai besoin d‘un examen global à plusieurs niveaux et pluridisciplinaire dans lequel

la diverse littérature existante, peut être intégrée, et synthétisée d'une manière cohérente et

globale.

Page 105: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

102   

 

Contrairement à la grande majorité des modèles publiés, notre modèle propose une analyse

multi-niveaux, qui intègre la grande et très hétérogène littérature sur la RSE, en utilisant le

cadre d‘analyse sur trois niveaux de Wood (1991), mais, avec une nouvelle interprétation de

chaque niveau (Individuel, Organisationnel, et Institutionnel).

Pour construire ce modèle, nous proposons de mettre l‘accent dans cette première section sur

les certains modèles multi-niveaux qui reviennent le plus dans la littérature sur l‘engagement

dans la RSE, afin d‘examiner de près, les méthodes utilisées par ces modèles pour classer et

définir ces motivations. Dans la deuxième section nous allons proposer un modèle conceptuel

de recherche construit sur trois niveaux et dix-neuf motivations qui intègre la grande et très

hétérogène littérature sur les motivations d‘engagement dans la RSE.

Page 106: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

103   

 

3.1 Section 3.1. Les tentatives de classement des motivations d’engagement dans la responsabilité sociale (exemple des modèles multi-niveaux)

Les chercheurs ont commencé à étudier les préoccupations sociales des entreprises depuis

plusieurs décennies (Bowen, 1953 ; Davis, 1960). Cependant, ce n'est que récemment que

l'intérêt pour la RSEs‘est répandu (Wood, 1991; Carroll, 1999; Reynaud et al., 2008 ; Baret,

2011).

Les études des motivations d‘engagement dans la RSE ont évolué, aux rythmes des

recherches sur la RSE. Ces derniers ont identifié d‘une part, les motivations liées à des

disciplines spécifiques tels que le marketing, la gestion des ressources humaines et la

performance financière, et d‘autre part, des motivations plus spécifiques, à l‘exemple, des

avantages concurrentiels (Cheryl et al., 2010), les subventions étatiques (Chan et Wong

2006), la crainte des sanctions du au non-respect de la réglementation (Givel, 2007).

D‘une manière générale, la question des motivations d‘intégration de la RSE a été étudiée

dans la littérature à partir d‘un seul niveau d'analyse : individuel, organisationnel ou

institutionnel, etc. (McWilliams et Siegel, 2000 ; Chan et Wong, 2006 ; Givel, 2007 ; Cheryl

et al., 2010). De plus, même si l‘ensemble des niveaux de motivation ont été abordés dans la

littérature, il existe un énorme déséquilibre entre les niveaux. D‘après Herman et Ante (2012),

juste 4% de la littérature a utilisé le niveau de motivation individuel, et seulement 5 % a

utilisé plusieurs niveaux de motivation pour expliquer l‘engagement des entreprises dans la

RSE. Cependant, les politiques et les actions dans les entreprises sont souvent influencées et

mises en œuvre par les acteurs à tous les niveaux d‘analyse dans l‘entreprise (institutionnel,

organisationnel, individuel et etc.).

Par conséquent, il existe aujourd‘hui un besoin vital d‘examiner les motivations

d‘engagement dans la RSE, à plusieurs niveaux en intégrant la diverse littérature existante

dans ce domaine. Dans cette première section nous allons mettre l‘accent sur quatre modèles

multi-niveaux qui reviennent le plus dans la littérature, afin d‘examiner de près, les méthodes

utilisées par ces modèles pour classer et définir les motivations.

Page 107: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

104   

 

3.1.1 Le modèle fondateur du Bansal et Roth (2000)

Nous ne pouvons, aborder les modèles multi-niveaux, sans évoquer le modèle de Bansal et

Roth (2000), qui a servi de base pour plusieurs autres modèles (Aguilera et al., 2007 ; Egels-

Zandén 2009), qui ont étudié les motivations d‘engagement des entreprises dans la

RSE.Bansal et Roth (2000), ont défini quatre principales raisons pour adopter la RSE: la

législation, la pression des parties prenantes, les opportunités économiques et les motivations

éthiques. Ainsi, dans les actions suivantes nous allons examiner les différentes motivations

qui expliquent l‘engagement des entreprises dans la RSE (Bansal et Roth, 2000).

3.1.1.1 Lalégislationetlalégitimité

Selon Bansal et Roth (2000), il existe souvent des obligations juridiques qui poussent une

entreprise à intégrer la RSE, et dans le cas contraire le non engagement pourra lui faire subir

des amendes légales. Pour Bansal et Roth (2000), une entreprise qui s'engage dans la RSE

peut acquérir une plus grande légitimité que ses concurrents. Sa marque sera considérée

comme quelque chose de positif et sa réputation peut être améliorée. Cela peut se traduire par

une hausse des ventes, notamment, si les autres entreprises concurrentes ne suivent pas cette

stratégie, ces hausses des ventes peuvent aussi compensées les dépenses plus élevées, dans la

démarche vers la RSE. D‘après Bansal et Roth (2000), l‘engagement dans la RSE peut être

aussi motivé par l‘attraction d‘une bonne image, qui peut aider l‘entreprise à attirer et garder

de nouveaux talents, sans augmenter leurs salaires. En s'engageant dans la RSE, une société

peut être en mesure d'éviter les interférences avec le gouvernement, car ce dernier voit

l‘entreprise comme quelque chose de bénéfique pour la société. Selon Bansal et Roth (2000),

l‘intégration de la RSE, peut convaincre l‘Etat de ne pas légiférer de nouvelles lois.

3.1.1.2 Lapressiondespartiesprenantes

Alors que la pression des parties prenantes découle des différents acteurs et se présente de

différentes manières, les motivations d'engagement dans la RSE sont à leurs tours très

différentes (Bansal et Roth 2000). Les parties prenantes ont un intérêt dans les activités d'une

entreprise pour une variété de raisons, qui sont souvent liées. Ces raisons peuvent aller des

aspects environnementaux, comme la libération des toxines qui pourrait nuire à la population

locale, ou des aspects sociaux comme la façon dont les fournisseurs traitent leurs employés à

l'étranger dans les pays en développement. D‘après Bansal et Roth (2000), la pression en elle-

Page 108: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

105   

 

même aura une incidence sur la société d'une manière ou d'une autre. Par exemple, les

organisations non gouvernementales (ONG) qui ont un intérêt dans l'environnement, veulent

changer la façon dont une entreprise fonctionne avec sa pollution et si l'entreprise ne respecte

pas les volontés des ONG. Ces dernières vont libèrer des informations négatives sur les

pratiques de l'entreprise aux médias. Pour cette raison, les propriétaires et le conseil

d'administration doivent prendre en considération, toutes les parties prenantes, car si les

efforts qui sont fournisfont défaut, il y aura toujours un risque à courir, tandis que, si ces

efforts seront à la hauteur des attentes des parties prenantes, ils seront perçus comme quelque

chose de positif (Bansal et Roth, 2000).

3.1.1.3 Lesopportunitéséconomiques

Selon Bansal et Roth (2000), les entreprises s‘engagent aussi dans la RSE, pour contracter

des avantages concurrentiels vis-à-vis des concurrents. En étant à la pointe de la RSE,

l‘entreprise peut différencier les produits par rapport à ses concurrents, obtenir une qualité

perçue élevée, réduire les coûts d'assurance et maintenir des normes élevées tout au long de la

chaîne d'approvisionnement (Bansal et Roth, 2000). A l‘exemple, de l‘utilisation de da la RSE

pour réduire les coûts, ainsi que, l‘utilisation des procédés qui réduisent la consommation

d'énergie et dégagent moins de pollution. Être à la pointe de la technologie dans ces domaines

(récupération, tri des déchets, etc), permet à l‘entreprise d‘acquérir des avantages

concurrentiels, qui sont souvent derrière son engagement dans la RSE (Bansal et Roth, 2000).

3.1.1.4 Lesmotivationséthiques

Ainsi, Bansal et Roth (2000) confirment que les motivations et les valeurs des dirigeants, des

employés et des fortes parties prenantes, dans une organisation déterminent leurs propres

impressions et réflexions, qui peuvent influencer le processus de prise de décision.

Pour cette raison, les motivations ne sont pas seulement de maximiser les profits, car

l‘entreprise peut s‘engager dans la RSE, afin de satisfaire la propre conscience des dirigeants,

des employés et des parties prenantes influentes, même si nous pouvons affirmer qu‘il existe

des avantages qui découlent de cet engagement, à l‘exemple d‘avoir des employés ou des

dirigeants plus motivés dans l'organisation. Il ne faut pas oublier que souvent, dans cette zone

les coûts dépassent les avantages d'une perspective de prise de profit (Bansal et Roth, 2000).

Page 109: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

106   

 

Le but de l‘étude de Bansal et Roth (2000), était d'examiner pourquoi les entreprises «passent

au vert» ?38. La réponse a été de définir un modèle multi-niveaux qui explique la réactivité

écologique des entreprises qui est « l’ensemble d'initiatives visant la réduction de l’impact sur

l’environnement» en identifiant les quatre motivations pour l'adoption de la RSE et les

facteurs sous-jacents qui conduisent à chaque motivation. Cependant, bien que le modèle de

Bansal et Roth (2000), tient compte de nombreuses motivations sur plusieurs niveaux

d'analyse, ce modèle est loin d‘être complet, notamment au niveau des parties prenantes où il

ne prend en considération que les ONG, ainsi que le niveau individuel qui ne distingue pas

vraiment le rôle des valeurs individuelles notamment celle du dirigeant dans le processus de

décision d‘engagement dans des actions vertes. Le modèle de Bansal et Roth (2000), n‘a pas

pris en considération les motivations politiques identifiées dans le modèle théorique de

Garriga et Mele(2004), qui considèrent la RSE comme une obligation envers la société, à

l‘exemple du bien-être de la société ou des employés. Le modèle de Bansal et Roth (2000),

n‘a pas intégré les motivations liées aux caractéristiques de l‘entreprise comme le secteur

d‘activité, les ressources humaines et financières et la taille qui sont très sollicitées dans la

littérature sur l‘engagement des entreprises dans la RSE. Ainsi, le modèle de Bansal et Roth

(2000), ne fait pas de distinction entre les degrés de gravité des motivations de la RSE, tout

comme il ne donne pas de classement des motivations les plus pertinentes dans l‘engagement

des entreprises vers les pratiques vertes. Enfin, le modèle de Bansal et Roth (2000), aborde le

contexte préalable, et son influence sur l‘engagement, mais il ne détaille pas le processus

ultérieur à l‘engagement.

3.1.2 Le modèle d’Aguilera, Rupp, Williams, et Ganapathi (2007)

Le deuxième modèle multi-niveaux proposé dans cette section est celui développé par

Aguilera et al. (2007). Ce modèle théorique qui est construit autour de la théorie de justice

d'organisation et du gouvernement d'entreprise, soutient que les organisations sont pressées

pour s‘engager dans la RSE, motivées par plusieurs acteurs. Cependant, chaque acteur est

conduit par trois motivations : instrumentale, relationnelle et morale. Ce modèle a été conçu

                                                             38 Bansal et Roth (2000), ―Why Companies Go Green: A Model of Ecological Responsiveness‖, The Academy of Management Journal, 43 (4), 717-736.

 

Page 110: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

107   

 

pour comprendre pourquoi les organisations sont de plus en plus engagées dans les initiatives

de RSE et expliquer le processus d‘engagement à travers les trois types de motivation :

3.1.2.1 Lesmotivationsinstrumentales

Niveau individuel : Inspiré par le modèle instrumental de Tyler en 1987, qui affirme que, les

personnes sont motivées par la recherche du contrôle. Aguilera et al. (2007) s‘intéressent aux

motivations instrumentales des employés Ces auteurs considèrent que si une organisation

possède une préoccupation générale pour la justice (le respect et la protection de

l'environnement, des conditions de travail), les salariés peuvent déduire qu‘il y a plus de

chance que les conditions de travail seront équitables pour eux. Cela répond à leur besoin de

contrôle, et explique les motivations recherchées par la promotion de la RSE, qui est la

maximisation de leurs résultats.

Niveau organisationnel : Dans ce contexte, Aguilera et al. (2007), ont fait la distinction entre

deux modèles de gouvernance d‘entreprise. Le premier modèle Anglo-américain (illustré par

les Etats-Unis) se caractérise par des actionnaires à court terme qui peuvent avoir des

motivations instrumentales, qui poussent à intégrer la RSE, notamment, lorsque, les

motivations de l‘intégration de la RSE sont directement liées à une plus grande compétitivité

(Aguilera et al., 2007). Le deuxième modèle est Continental (illustré par l'Allemagne et le

Japon) et se caractérise par des propriétaires comme les banques, l'Etat, ou les employés, qui

ont plutôt tendance à définir les attentes à long terme de la rentabilité et inclure plus de

flexibilité dans leurs réflexions stratégiques, tels que la promotion sociale des employés à

long terme ou investir dans la recherche et le développement des produits de haute qualité

(Aguilera et al., 2007).

Niveau national : Les gouvernements des pays développés, cherchent à créer un climat

d'affaire concurrentiel qui encourage le développement économique au niveau national et

international à travers l‘intégration des politiques de la RSE. En effet, ces politiques sont

établies, afin de promouvoir la compétitivité internationale et améliorer les avantages

concurrentiels des entreprises en alimentant l'innovation, ou encore en améliorant la

réputation, ainsi que la fidélité des clients, et des employés (Aguilera et al., 2007).

Page 111: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

108   

 

Niveau transnational : Souvent représenté par des ONG, qui n‘agissent pas essentiellement

pour des motivations instrumentales dans leurs engagements dans la RSE, même si, comme

chaque organisation, les ONG ont des besoins de survie. Dans ce sens, Aguilera et al. (2007),

ont présenté les motivations instrumentales des ONG comme la quête du pouvoir et de la

puissance, qui sont des conditions nécessaires pour les ONG, notamment pour faire avancer

leurs objectifs externes, tels que les droits humains mondiaux.

3.1.2.2 Lesmotivationsrelationnelles

Niveau individuel : Dans ce niveau Aguilera et al. (2007), utilisent le modèle de la justice de

Tyler et Lind, établi en 1992, afin d‘affirmer que la relation construite sur la justice et la

transparence entre les employés et la direction, a un impact sur le sentiment d'identité et

d'estime de soi chez les employés. Pour Aguilera et al. (2007), les employés souhaitent que

les organisations agissent d'une manière socialement responsable, car dans ce concept les

initiatives en matière de RSE exigent des employés et de la direction, de travailler ensemble,

afin d‘intégrer les préoccupations sociales, et améliorer la gestion de la qualité relationnelle.

Niveau organisationnel : D‘après Aguilera et al. (2007), au niveau organisationnel, les

motivations relationnelles des acteurs poussent les entreprises à s‘engager dans la RSE. Cet

effort peut être remarqué à travers l‘intégration de la théorie des parties prenantes par la firme,

Freeman, (1984). Ainsi, cette théorie explique la diversité des intérêts des parties prenantes et

leurs concurrences pour les ressources des entreprises. Dans ce cas, les propriétaires qui ont

des intérêts à maximiser les richesses des parties prenantes, s‘engagent dans une relation avec

la société à travers la RSE, afin d‘assurer le bien-être des différents groupes.

Niveau national : Dans ce niveau, Aguilera et al. (2007), expliquent que les gouvernements

reconnaissent un partenariat entre les entreprises et les sociétés. Les gouvernements qui ont

été les plus actifs dans la promotion de la RSE articulent explicitement un certain nombre de

motivations relationnelles, à savoir, le regroupement autour de l'idée que les entreprises ont la

responsabilité de promouvoir la cohésion sociale et de résoudre les problèmes d'exclusion

sociale Aguilera et al. (2007).

Niveau transnational : Pour Aguilera et al. (2007), l‘action des ONG transnationales, se

traduit par une multitude de relations, à savoir : des partenariats avec les entreprises, les

Page 112: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

109   

 

réseaux d'information, les coalitions qui coordonnent des stratégies dans le cadre des

mouvements sociaux, etc. Ces relations font de l‘ONG un acteur central qui converge les

intérêts de tous les acteurs et établit des relations de collaboration.

3.1.2.3 Motivationsmorales

Niveau individuel : Aguilera et al. (2007) terminent le niveau individuel par un troisième

besoin psychologique majeur, qui est la nécessité d‘une existence significative. Pour ces

derniers, la plupart des individus partagent un respect fondamental de la dignité humaine, et

se sentent attirer par les valeurs justes, indépendantes des avantages économiques. Cela a été

vérifié empiriquement par (Kahneman, et al.1986; Turillo, et al. 2002 cités par Aguilera et al.

2007).

Niveau organisationnel : Aguilera et al. (2007), utilisent la théorie d'intendance, Davis et al.

(1997), pour définir les pressions qui poussent les organisations à intégrer la RSE. Par cette

théorie, ils suggèrent que les acteurs organisationnels apportent leurs valeurs fondées sur la

morale personnelle dans l'entreprise, ce qui pourrait aller au-delà des intérêts économiques.

Par conséquent, les motivations morales qui poussent les entreprises à s'engager dans le

changement social via des initiatives de RSE peuvent provenir d'acteurs organisationnels dont

les motivations éthiques sont particulièrement importantes. Nous pouvons relever par

exemple, les membres de l‘équipe dirigeante qui prennent des décisions en se basant sur leurs

biais cognitifs et valeurs personnelles, ce qui propage des valeurs éthiques dans l'ensemble de

l‘entreprise.

Niveau national : Pour Aguilera et al. (2007), les valeurs morales au niveau national sont

étroitement liées à l'idée du partenariat social qui signifie que les sociétés ont une

responsabilité collective à contribuer à une meilleure société. Par exemple les pays de

l‘Europe, où les gouvernements ont été particulièrement actifs dans les efforts qui

encouragent la mise en œuvre de la RSE, il existe un sens fort de la responsabilité collective

au sein de la société (Aguilera et al., 2007).

Niveau transnational : Aguilera et al. (2007), suggèrent que les ONG transnationales sont

plus susceptibles d'être entraînées par des motivations altruistes que par des motivations

instrumentales ou relationnelles. En effet, généralement les populations reconnaissent cette

Page 113: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

110   

 

forme de motivation altruiste chez les ONG (Aguilera et al., 2007), ce qui confirme que le

public à davantage confiance aux ONG, qu‘aux gouvernements ou aux entreprises pour

promouvoir l'intérêt public.

En résumé, le modèle d‘Aguilera et al. (2007) affirme que l‘engagement des entreprises dans

la RSE est poussé par la recherche d‘une réconciliation avec les employés, ainsi que la

préservation des intérêts des actionnaires et des parties prenantes. De plus, l‘engagement dans

la RSE permis au gouvernement d‘établir un environnement d'affaire compétitif, qui favorise

la promotion de la cohésion sociale et la stimulation de la responsabilité collective dans la

société. Enfin, le besoin du pouvoir de la part des ONG conduira les entreprises à s'engager

dans le changement social à travers la RSE.

Le modèle de d‘Aguilera et al. (2007), analyse d‘une manière très détaillée les motivations

d‘engagement des entreprises sur les quatre niveaux (individuel, organisationnel, national et

transnational). Cependant, ce point fort, de l‘analyse théorique, peut bien se transformer, en

point faible lors d‘une étude empirique, notamment quand il s‘agit de mesurer les valeurs au

niveau individuel comme la justice, l‘appartenance et l‘existence significative. Il est

également important de souligner que certaines autres limites de ce modèle théorique

d‘Aguilera et al. (2007), à savoir : le modèle n‘a pas présenté l‘ensemble des pressions qui

poussent les entreprises à intégrer la RSE, à l‘exemple des pressions des fournisseurs au

niveau externe qui sont de plus en plus importantes, et qui affectent la motivation des

entreprises, afin d‘adopter des politiques de RSE. De plus, la pression des syndicats au niveau

interne, devrait également bénéficier d'un traitement séparé, plutôt que de les traiter comme

un type d'ONG, notamment pour les entreprises dans les pays développés. Il existe d'autres

acteurs importants qui contribuent à influencer la décision de l‘entreprise de s‘engager dans la

RSE, et qui ne sont pas cités dans l‘étude d‘Aguilera et al. (2007). Il s‘agit des institutions

financières, tels que la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International. De plus, le

modèle d‘Aguilera et al. (2007), n‘a pas abordé les valeurs du chef d‘entreprise et leurs

influences sur la décision d‘engagement dans les politiques de la RSE. Pour finir, le modèle

d‘Aguilera et al. (2007), n‘a pas fait l‘objet d‘une étude empirique quantitative qui confirme

ces constats théoriques.

Page 114: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

111   

 

3.1.3 Le modèle d’Egels-Zandén (2009)

Ce modèle multi-niveaux proposé par Egels-Zandén (2009) tente d‘expliquer les motivations

des entreprises derrière la signature de (International Framework Agreements, IFA) traduit

par le cadre d‘accord international (CAI), notamment, pour les firmes multinationales qui

évoluent dans les pays en développement. Ce modèle vient donc compléter les recherches

existantes dans lesquelles les entreprises adoptent des politiques en matière de RSE en

démontrant que les entreprises peuvent être incitées par quatre types de motivations résumées

brièvement dans les paragraphes suivants.

3.1.3.1 Améliorerlalégitimité(confiance,réputationetimage)

Pour Egels-Zandén(2009), l'explication la plus courante de l‘engagement des entreprises dans

les politiques de la RSE (codes de conduite, cadre d‘accord international, etc.) est que ces

politiques représentent un moyen de restaurer et d'améliorer la légitimité, la confiance, la

réputationet l‘image. D‘après (Van Tulder et Kolk 2001, cité par Egels-Zandén, 2009), les

années quatre-vingt-dix, ont vu l‘apparition d‘une vague des codes volontaires des

entreprises, déclenchée par l'attention aux développements qui ont posé de grands problèmes

de légitimité aux entreprises. Ces problèmes ont conduit les entreprises à adopter des

politiques de RSE, afin d‘avoir plus d‘acceptation dans la société où elles opèrent.

Selon Egels-Zandén(2009), la légitimité est aussi la raison principale pour l'intégration des

codes d‘accords internationaux (CAI), au niveau de l‘entreprise (Miller, 2004).

Egels-Zandén(2009) démontre le rôle de la pression de légitimité dans l‘acceptation des

politiques de la RSE, à travers l‘exemple de l‘étude de Riisgaard (2005), qui s‘est intéressée

au cadre d‘accord international (CAI) signé en 2001 entre l‘entreprise (Chiquita) et le géant

mondial de la Coordination latino-américaine (COLSIBA), qui a été motivé par les

campagnes publiques des ONG qui ont touché les consommateurs, les investisseurs et autres

parties prenantes de l‘entreprise (Chiquita), qui a fini par signer le (CAI) afin d‘ améliorer sa

légitimité.

Pour Egels-Zandén (2009), sans doute, la menace de la légitimité qui pousse les entreprises à

adopter des politiques de la RSE, est principalement exercée sur les campagnes des ONG et

des consommateurs.

Page 115: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

112   

 

3.1.3.2 Éviterl'ingérencegouvernementale

Selon Egels-Zandén (2009), la deuxième motivation autre que l'amélioration de la légitimité,

qui pousse les entreprises à adopter les politiques de la RSE est d‘éviter l‘ingérence

gouvernementale. Egels-Zandén (2009), cite l‘exemple d‘Esbenshade (2001), qui soutient que

l'adoption des politiques en matière de RSE tels les codes de conduites, offre un moyen pour

les entreprises qui permet d‘empêcher l'application des lois existantes et prévenir les futures

réformes juridiques. Pour Egels-Zandén (2009), plusieurs autres chercheurs qui ont examiné

les motivations d‘engagement dans les politiques de la RSE, stipulent qu‘éviter l‘ingérence de

l‘Etat et l‘application des lois figure parmi les principales motivations (Bondy et al., 2004;

Diller, 1999; Bartley, 2005 cités par Egels-Zandén, 2009).

3.1.3.3 Lesavantagesconcurrentiels

Les avantages concurrentiels représentent la troisième motivation qui pousse les entreprises à

s‘engager dans les politiques de la RSE (Egels-Zandén, 2009). Ce dernier estime que ces

avantages pourraient être obtenus de différentes manières, en dehors de l'amélioration de la

légitimité, comme il a déjà été mentionné dans la première motivation. Egels-Zandén (2009),

cite l‘exemple de l‘étude de Christmann et Taylor (2002), qui ont affirmé que les initiatives

volontaires de la RSE peuvent fournir un apprentissage qui permet aux entreprises de modifier

et d'améliorer les routines et les politiques d'exploitation. Bondy et al. (2004), ont également

identifié les avantages potentiels suivants: les différenciations des produits dans le marché, les

signaux de qualité, une réduction des primes d'assurance, et le maintien des normes de la

chaîne d'approvisionnement. Pour Egels-Zandén (2009), peu importe les raisons particulières,

l'argument général est le même: l'adoption des politiques de la RSE offre un moyen d'obtenir

des avantages compétitifs vis-à-vis des concurrents.

3.1.3.4 Laraisonéthique

La dernière raison dans le modèle proposé par Egels-Zandén (2009), est l‘éthique. Comme

nous avons vu dans les modèles multi-niveaux précédents, plusieurs auteurs soutiennent

également que les entreprises adoptent des politiques en matière de la RSE (Bansal et Roth

2000 ; Aguilera et al. 2007), pour raison éthique. Ainsi, dans cette recherche, la prise de

décision morale n'est pas présentée comme des idéaux de maximisation des profits des

actionnaires, mais elle est également motivée par d'autres valeurs.

Page 116: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

113   

 

Egels-Zandén (2009), rapporte l‘exemple de Weaver (1993) qui affirme que certains

gestionnaires préconisent la mise en œuvre du code de conduite, pour le bien de l'action

éthique comme une fin en soi. Selon Egels-Zandén (2009), ce raisonnement est lié à un

argument plus général, qui stipule que les entreprises sont entraînées par des objectifs

multiples, d‘où l‘intérêt de faire un modèle qui explique les motivations sur plusieurs niveaux,

Donaldson et Preston (1995).

Ces quatre explications donnent une réponse précise à la question : pourquoi les entreprises

adoptent des codes de conduite ? Ce modèle présente des grandes similitudes avec les

principales explications fournies par les recherches antérieures, qui cherchent à mettre en

avant les motivations qui poussent les entreprises à adopter des pratiques sociales et

environnementales. Par exemple, les travaux de (Bansal et Roth 2000 ; Aguilera et al. 2007)

cités ci-dessus, décrivent un modèle multi-niveaux qui définit les motivations d‘engagement

dans la RSE.

Toutefois, ce modèle possède des lacunes, notamment, en ce qui concerne la globalité du

modèle. En effet, ce dernier ne couvre pas une grande partie des motivations reconnues dans

la littérature par sa pertinence dans l‘explication de l‘engagement des entreprises dans la RSE,

à savoir, les valeurs des individus employés et dirigeants, les subventions étatiques

notamment dans le domaine des initiatives comme les codes de conduite. Le modèle d‘Egels-

Zandén (2009), n‘a pas intégré des motivations qui considèrent la RSE comme une obligation

envers la société, à l‘exemple des motivations sur le bien-être, identifiées par Garriga et

Mele(2004). Le modèle d‘Egels-Zandén (2009), ne propose pas une taxinomie des

motivations d‘engagement dans la RSE, mais, il considère que toutes les motivations sont

dans la même classe d‘influence. En résumé, le modèle d‘Egels-Zandén (2009), n‘a pas été

vérifié empiriquement afin de confirmer les constats théoriques.

3.1.4 Le modèle de Thien (2011)

Le modèle multi-niveaux proposé par Thien (2011), est constitué de trois groupes de

motivation représentés par des forces ou des pressions qui poussent les entreprises à intégrer

la RSE. Le premier groupe de motivationreprésente les pressions gouvernementales : ce sont

Page 117: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

114   

 

les règles dans une forme de régulation qui poussent les entreprises à se confirmer. Le

deuxième groupe est la pression des parties non gouvernementales : tels que les mouvements

de la société civile, qui exercent une influence par le biais de pétitions, protestations ou de

manifestations, etc. Le troisième groupe concerne les pressions des organisations

professionnelles des forces internes souvent représentées par l‘éthique des dirigeants et des

employés qui incitent les entreprises à adopter la RSE. Ces trois groupes seront plus détaillés

dans les paragraphes suivants :

3.1.4.1 Pressionsgouvernementales:(Lespartiesprenantesgouvernementales)

Selon Thien (2011), les pressions gouvernementales sont représentées par la législation sur la

RSE. Wilson (2003) affirme que la «législation» sur la RSE existe depuis la Grèce antique où

les organes directeurs établissaient des règles de conduite pour les entreprises et les

commerçants. Pour Thien (2011), l‘essentiel du débat sur le rôle des organisations

professionnelles dans la société était de savoir si la RSE devrait être obligatoire pour les

organisations commerciales. Autrement dit, le non-respect peut exposer l‘entreprise à des

amendes et de l‘emprisonnement.

Plusieurs sont les pays qui ont tenté d‘adopter leur législation pour faire face aux exigences de

la RSE à l‘exemple, de la Nouvelle-Zélande qui a légiféré une loi sur la gestion de ressource

en 1991. Cette loi concerne le rejet de contaminants dans l'environnement, etsanctionne celui

qui rejette les contaminants par un emprisonnement maximal de deux ans ou d'une amende ne

dépassant pas 200.000 dollars en cas de condamnation. Les exigences législatives, font du

gouvernement une partie prenante puissante qui peut influencer les organisations vers des

activités plus responsables (Thien, 2011).

Une loi sur la reglementation de l‘investissement socialement responsable a été votée en 2000

au Royaume-Uni. Cette loi exige que les gestionnaires de fonds de pension, doivent divulguer

leurs politiques en matière d'investissement socialement responsable. Les divers rapports

sociaux et environnementaux ont également été rendus obligatoires dans des pays comme la

Malaisie, le Japon, la Suède, la Norvège, l'Allemagne, la France, la Belgique (Waddock, 2008

cité par Thien 2011).

Page 118: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

115   

 

Bien qu‘il existe des recherches qui font valoir que les activités prévues par la loi, tels que les

rapports obligatoires sur la RSE, ont un impact négatif notamment sur les coûts de mise en

œuvre et d'application car, ces exigences peuvent étouffer la créativité, (Banerjee, 2007).

D‘autres études, comme celles de (Porter et Van derland 1995 ; Thornton, 2003 ; Buhr, 2007

cités par Thien, 2011) ont fait valoir que la législation pourrait forcer les organisations à être

plus créatives.

3.1.4.2 Lespartiesprenantesnongouvernementales

Pour Thien (2011), comme les acteurs gouvernementaux, il existe des organisations non

gouvernementales (ONG) et des mouvements de la société civile qui influencent les

organisations professionnelles pour qu‘elles soient responsables de leurs actes.

Thien (2011) rapporte que depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, des manifestations

violentes contre le pouvoir des entreprises ont secoué les villes Nord-américaines et

européennes. Ces manifestants, font partie d‘un vaste mouvement « de la société civile »,

constitué des organisations non gouvernementales et coalitions communautaires et syndicales,

qui ont pris en partie les entreprises, qui ont causé un préjudice aux travailleurs,

consommateurs, communautés et à l'environnement.

Knox et al (2005) assurent que les ONG qui sont devenues plus puissantes aujourd‘hui

essayent par différents moyens, d'influencer les entreprises pour entreprendre ou accroître

leurs activités de la RSE. Aujourd‘hui, les organisations reconnaissent pertinemment que, les

liens officieux établis avec une ONG peuvent aboutir à un résultat positif avec les

populations, tout en renforçant la réputation et la viabilité de l‘entreprise (Thien, 2011).

De même, les études empiriques réalisées par (Patten, 1992 ; Deegan et Rankin, 1996), ont

souligné que les organisations augmentent leurs rapports sur l'environnement à la suite des

pressions exercées par des groupes de parties prenantes.

Thien (2011) assure que la pression des ONG est parmi les motivations qui ont mobilisé les

entreprises autour de problèmes sociétaux et environnementaux, et qui ontégalement poussé

les entreprises à adopter la RSE.

Page 119: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

116   

 

3.1.4.3 Lespartiesprenantesinternes

Alors que les deux précédentes motivations ont porté sur l'influence des parties prenantes

gouvernementales et non gouvernementales dans les organisations commerciales qui

entreprennent des activités de la RSE, cette sous-section concerne les organisations et les

entreprises qui adoptent la RSE (Thien, 2011). Les organisations professionnelles sont

souvent sous pression pour maximiser les rendements pour les actionnaires. Toutefois, il peut

aussi y avoir des pressions sur les entreprises pour mener des activités de RSE qui se

rapportent à la collectivité et l'environnement afin de maintenir la légitimité, la croissance de

l'entreprise ou de rester compétitif. Cependant, Thien (2011) affirme qu‘il existe des

gestionnaires d'entreprises qui assurent avoir entrepris volontairement des activités de RSE.

Thien (2011), utilise l‘étude de Bansal et Roth (2000), réalisée sur 53 organisations au

Royaume-Uni et au Japon, pour affirmer que l'avantage concurrentiel n'est pas une forte

motivation pour entreprendre des initiatives en matière de RSE.

Selon Thien (2011), Ce type d'avantage concurrentiel qui est lié à la justification et initié par

des forces internes de l'organisation plutôt que par des intervenants externes, bien que,

Margolis et al. (2008), ont constaté dans leur étude que la participation à des activités qui

entraînent des avantages sociaux ne donne pas le meilleur retour sur investissement. Ils

concluent qu'il y a une petite relation positive entre les activités de RSE et les performances

économiques des organisations, et que, la rentabilité ne devrait pas être la principale

justification de la RSE. Malgré le lien peu concluant entre la RSE et les avantages de

rentabilisation, ce lien semble être dans une augmentation encourageante (Thien, 2011).

Thien (2011), termine son étude en affirmant que le problème dans l‘intégration de la RSE est

de trouver l‘équilibre entre les responsabilités économiques, sociales et environnementales

d‘un côté, et de l‘autre côté l‘impact de l‘entreprise sur son environnement interne et externe,

afin de prendre en considération les attentes des parties prenantes. L‘auteur de ce modèle

propose une solution à ce problème à travers la combinaison de trois niveaux pour arriver à

une meilleure intégration des activités de la RSE.

Le modèle proposé par Thien (2011), traite des motivations d‘engagement sur trois niveaux.

Le premier niveau concerne les motivations liées aux pressions des parties prenantes

Page 120: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

117   

 

gouvernementales représentées par la réglementation. Le deuxième niveau fait référence aux

motivations liées aux parties prenantes externes représentées par les organisations non

gouvernementales. Le dernier niveau, est lié aux parties prenantes internes représentées par le

volontarisme de l‘entreprise.

Même si le modèle de Thien (2011), a présenté une taxonomie différente des trois premiers

modèles théoriques. Le modèle de Thien (2011), compte pratiquement les mêmes lacunes que

les autres modèles cités ci-dessus. Le modèle multi-niveaux proposé par cet auteur n‘a pas

pris en considération un grand nombre de motivations qui sont susceptibles d‘influencer

l‘engagement des entreprises dans la RSE. Dans ce sens, Thien (2011), a brièvement traité le

rôle des individus, présenté sous le titre des parties prenantes internes sans mettre vraiment

l‘accent sur l‘implication du dirigeant dans le processus de prise de décision d‘engagement

dans la RSE. Thien (2011), n‘a pas discuté dans son modèle, l‘influence des motivations

propres aux caractéristiques de l‘entreprise qui sont longuement débattues dans la littérature

sur l‘engagement des entreprises dans la RSE. De même, il n‘a pas intégré les motivations

liées à la catégorie politique, identifiées dans le travail de Garriga et Mele (2004).

Page 121: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

118   

 

Synthèse de la section 1

Dans cette section, nous avons examiné les modèles multi-niveaux qui expliquent

l‘engagement des entreprises dans la RSE, qui reviennent le plus dans la littérature, afin

d‘utiliser leurs résultats et critiques, pour construire notre propre modèle de recherche. Nous

avons tout d‘abord, commencé par présenter le modèle de Bansal et Roth (2000), qui examine

les motivations des entreprises qui sont « passées au vert ». Ce modèle a révélé qu‘il existe

quatre motivations : la législation, la pression des parties prenantes, les opportunités

économiques et les motivations éthiques. Ensuite, le modèle d‘Aguilera et al. (2007), a

analysé d‘une manière détaillée les motivations d‘engagement des entreprises, à travers les

trois niveaux de motivation : instrumentale, relationnelle et morale. Puis, le modèle d‘Egels-

Zandén (2009), a analysé les motivations d‘engagement des entreprises dans les politiques de

la RSE. Cette analyse a révélé quatre motivations qui poussent les entreprises à s‘engager

dans les politiques de la RSE : L‘amélioration de la légitimité, Les avantages concurrentiels,

éviter l'ingérence gouvernementale et la raison éthique. Enfin, le modèle multi-niveaux par

Thien (2011) a montré qu‘il existe trois motivations qui poussent les entreprises à s‘engager

dans la RSE : les parties prenantes gouvernementales, les parties prenantes externes et les

parties prenantes internes. Nous avons succédé chaque modèle par une analyse critique qui a

révélé que le peu de modèles multi-niveaux présents dans la littérature contiennent plusieurs

lacunes qui se résument dans, le traitement de quelques motivations comme la légitimité, la

législation au détriment du reste des motivations, la négligence des motivations dites

politiques identifiées dans le modèle de Garriga et Mele (2004), l‘utilisation des

classifications qui ne reflètent pas souvent les motivations qui contiennent. Enfin, l‘ensemble

des modèles n‘ont pas utilisé les motivations propres aux caractéristiques de l‘entreprise.

Dans la deuxième section, nous allons établir notre modèle de recherche sur trois niveaux qui

explique les motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE.

Page 122: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

119   

 

3.2 Section 3.2. Modélisation de l’engagement dans la responsabilité sociale

Il existe une importante lacune au niveau de la littérature concernant l‘analyse des motivations

d‘engagement des entreprises dans la RSE, à savoir l‘analyse sur un seul niveau (Margolis et

Walsh, 2001; Waddock et al., 2002). Dans le même sens, les modèles théoriques multi-

niveaux discutés dans la section précédente, ont présenté également, des déficiences

notamment, en ce qui concerne la globalité et la multidisciplinarité des modèles.

Par conséquent, nous sommes en présence d‘un vrai besoin d‘un modèle d‘analyse global,

pluridisciplinaire et sur plusieurs niveaux, dans lequel la diverse littérature existante, peut être

intégrée, et synthétisée d'une manière cohérente.

Dans cette section, nous allons construire un modèle de recherche théorique sur trois niveaux,

en se basant sur les critiques apportées aux modèles cités dans la section précédente, ainsi que

l‘étendue littérature sur la RSE, afin d‘apporter de nouvelles réponses au débat de longue

durée sur l‘intérêt de l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE (Wood et Jones, 1995; Bansal

et Roth 2000 ; McWilliams et Siegel, 2000 ;Margolis et Walsh, 2003; Aguilera et al., 2007 ;

Egels-Zandén, 2009; Thien, 2011).

Notre modèle de recherche multi-niveaux, sera concentré sur les dix-neuf motivations

d‘engagement dans la RSE qui ont été prouvées théoriquement et empiriquement dans la

littérature. Afin de classer ces différentes motivations, nous avons fait appel à un cadre

théorique qui figure parmi les plus utilisés dans la littérature, celui de Wood (1991). Ce cadre

nous a permis de classer les motivations sur trois niveaux. Le premier est le niveau individuel,

ce groupe représente les motivations liées aux valeurs des dirigeants. Le deuxième est le

niveau organisationnel, ce groupe rassemble les motivations et les pressions internes à

l‘entreprise. Le troisième et dernier niveau, est le niveau institutionnel qui regroupe les

motivations externes à l‘entreprise. A ces trois niveaux nous avons rajouté d‘autres

motivations qui sont liées aux caractéristiques de l‘entreprise. Il s‘agit de la taille et du secteur

d‘activité, qui influencent l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE. La construction de ce

modèle niveau par niveau sera présentée dans cette section.

Page 123: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

120   

 

3.2.1 Au niveau individuel

Le niveau de motivation individuelle, évoque les approches théoriques éthiques identifiées

dans le modèle de Garriga etMele (2004). Ce niveau représente les valeurs propres au chef

d‘entreprise ou à l‘équipe dirigeante, qui influencent la décision d‘engagement de l‘entreprise

dans la RSE.

Ces motivations sont les plus utilisées dans la littérature théorique et empirique.À titre

d‘exemple, les quatre modèles multi-niveaux (Bansal et Roth 2000 ; Aguilera et al., 2007 ;

Egels-Zandén 2009 ; Thien 2011), présentés dans la section précédente, ont fait appel à ce

niveau, afin d‘expliquer l‘engagement des entreprises dans la RSE. Plus exactement, depuis

les travaux fondateurs de Hambrick et Mason (1984), les chercheurs ont accordé une grande

attention à comment comprendre le côté humain des gestionnaires, telles que leurs valeurs et

leurs propres caractéristiques, qui influencent sur les décisions qu'ils prennent.

Dans notre modèle, nous avons représenté ce niveau de motivation à travers, les

caractéristiques managériales, qui sont constituées de : valeurs managériales, ainsi que, des

caractéristiques observables. Dans les prochains paragraphes, nous allons examiner la

littérature sur l‘engagement individuel de plus près, en se basant, en particulier sur le travail

de recherche de Hambrick et Mason (1984).

3.2.1.1 Lescaractéristiquesmanagériales

Dans le but de définir les caractéristiques managériales, nous allons nous concentrer sur la

définition choisie par Hambrick et Mason (1984), qui dispose que les caractéristiques

managériales, sont constituées de deux catégories qui influencent les décisions stratégiques.

La première catégorie, fait référence aux valeurs managériales et la deuxième concerne les

caractéristiques observables.

Au début de leur recherche Hambrick et Mason (1984), se sont uniquement concentrés sur la

deuxième catégorie qui concerne les caractéristiques observables, car les valeurs managériales

étaient difficiles à mesurer. Dans ce sens, des recherches antérieures qui ont fait usage de la

théorie des échelons supérieurs de Hambrick et Mason (1984), ont porté sur les

caractéristiques observables. A l‘instar de l‘étude de Thomas et Simerly (1994), qui a analysé

Page 124: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

121   

 

l'impact de la formation et de l'ancienneté du gestionnaire sur le degré de la performance

sociale des entreprises (PSE).

Toutefois, dans la mise à jour de la théorie des échelons supérieurs, Hambrick (2007) a incité

les chercheurs à étudier directement les valeurs et les dirigeants des principaux acteurs de

l'entreprise. Contrairement aux études mentionnées ci-dessus. Dans le précédent paragraphe,

nous allons démontrer comment les deux catégories qui constituent les caractéristiques

managériales, influencent la décision de l‘engagement dans la RSE.

3.2.1.1.1 Les valeurs managériales

Ces dernières années, la littérature, notamment, dans le domaine du marketing a commencé à

se concentrer sur le processus de prise de décision éthique.

Différents auteurs dans ce domaine à l‘exemple de Vitell et al. (2010), ont étudié la relation

entre la RSE et l‘idéologie éthique de l‘individu.

A son tour Forsyth (1980), a stipulé que la philosophie morale personnelle a été largement

utilisée par les chercheurs et que sa taxinomie a fourni une plate-forme utile pour examiner le

jugement moral des managers (Forsyth, 1992 ; Tansey, 1994). Un peu plus tard, (Sharp, 1898

cité par Forsyth, 1992) a conclu que le manque de consensus dans le jugement moral est

obtenu parce que les individus adoptent différents systèmes éthiques. Forsyth (1980, 1992)

estime que chez la plupart des individus, les convictions éthiques tournent autour de deux

dimensions le relativisme et l'idéalisme.

La première dimension se définit comme la mesure dans laquelle l'individu rejette les règles

morales universelles en faveur du relativisme (Forsyth, 1980). La deuxième dimension se

concentre sur l'idéalisme dans ses attitudes, qui est la supposition que des conséquences

désirables peuvent toujours être obtenues avec l'action « juste » (Forsyth, 1980).

Il en résulte du croissement de ces deux dimensions, quatre philosophies morales

personnelles distinctes qui sont : le Situationnisme, le Subjectivisme, l'absolutisme et

l‘exceptionnisme, (voir figure n° 11).

Page 125: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

122   

 

Figure 11 Taxinomie des idéologies éthiques Forsyth, (1980)

Source :Forsyth (1980)

En conséquence, l‘idéologie éthique d'un individu est une partie de son idéologie globale, qui

se constitue de normes, de croyances et de valeurs (Van Ken et al., 2001). Pareillement,

l'idéologie éthique du chef d‘entreprise doit être considérée comme un élément de ses valeurs,

décrite dans la théorie des échelons supérieurs (Hambrick et Mason, 1984).

Dans ce sens, des recherches antérieures ont montré que les individus ayant un intérêt social

élevé préfèrent davantage des valeurs qui comprennent le souci des autres, tandis que les

individus avec des valeurs d'intérêts sociaux faibles semblent être plus autocentrés.

En outre, les personnes ayant un intérêt social élevé, cumulent un score élevé sur l'échelle de

l'idéalisme, et un score bas sur l‘échelle du relativisme, alors que les individus avec un faible

intérêt social ont un faible score sur l‘échelle de l'idéalisme et un score élevé sur l‘échelle du

relativisme (Van Kenhove et al., 2001).

Il en résulte que les personnes qui obtiennent un score élevé sur l'échelle de l'idéalisme

perçoivent l‘engagement dans la RSE comme plus important, alors que les personnes qui

obtiennent un score élevé sur l'échelle du relativisme sont censées percevoir l‘engagement

dans la RSE comme moins important (Singhapakdi et al., 1996 ; Vitell et Hidalgo, 2006).

Page 126: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

123   

 

Des recherches empiriques antérieures ont trouvé des preuves sur l'influence des valeurs

personnelles d'un individu, en particulier de son idéologie éthique, sur sa perception de la

RSE (Singhapakdi et al., 1995; Vitell et al., 2010). Plus précisément, l'idéalisme a été désigné

comme un facteur qui a un effet positif et le relativisme a été désigné comme un facteur qui a

un effet négatif sur la perception du rôle de la RSE. Les résultats de l'étude réalisée par

Singhapakdi et al. (1995) considèrent que les valeurs morales ont une influence sur la

perception de l'éthique du gestionnaire et par conséquent, sur la perception de la RSE dans la

réalisation de l‘efficacité organisationnelle. Schwartz (2001), a constaté que ces valeurs

personnelles ont été liées avec la conformité de son code de déontologie d'entreprise et de la

même façon avec l'importance perçue de l‘éthique et de la RSE.

Dans cette logique, certains chercheurs à l‘exemple de Vitell et al. (2010) sont arrivés à

expliquer le processus de prise de décision éthique en examinant certains modèles éthiques

existants et en analysant les antécédents et les conséquences de la perception des

responsables marketing de l'éthique et de la RSE. Le modèle qui a résulté de cette recherche a

mis l'accent sur un processus qui commence par la perception du rôle de l'individu de l'éthique

et termine par l‘engagement de l‘entreprise dans les pratiques sociales et environnementales.

En outre, les chercheurs supposent que les perceptions sur l'éthique et la RSE sont une

variable médiatrice dans le processus de prise de décision éthique.

A propos des résultats sur les antécédents de la perception du rôle de l'éthique et de la RSE

des professionnels du marketing, Vitell et al. (2010) ont trouvé que l'idéalisme a un effet

positif et que le relativisme a un effet négatif sur l'importance de l'éthique et de l‘engagement

dans la RSE.

Toutefois, il convient de noter que les résultats de la recherche effectués par Etheredge

(1999), montrent que le relativisme influence positivement sur l'importance de l'éthique et de

la RSE, qui est en contraste avec l'influence négative du relativisme dans l‘ensemble des

autres études. Autrement dit, les résultats de la recherche concernant l'influence du relativisme

ne sont pas totalement compatibles.

Concernant les échelles de mesure utilisées, les valeurs éthiques des entreprises ont été

mesurées en utilisant l‘échelle de la Valeur de l‘éthique de l‘entreprise (CEV) élaborée par

Page 127: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

124   

 

Hunt et al. (1989), alors que, le Questionnaire de Pposition Ethique (EPQ), développé par

Forsyth (1980), a été utilisé pour mesurer les valeurs morales personnelles, à savoir

l'idéalisme et le relativisme.

En résumé, pour notre travail de recherche nous avons conclu que, les valeurs éthiques de

l‘individu se traduisent par deux dimensions, le relativisme et l‘idéalisme. L‘idéalisme reflète

« le degré auquel les individus croient qu’un comportement moralement « bon » conduit

toujours à des conséquences positives. Les idéalistes valorisent des relations chaleureuses

avec les autres, aiment être respectés, ont un sens de l’appartenance et des croyances

éthiques fortes ». Le relativisme « reflète une certaine réticence à adhérer à des principes

moraux universels et se traduit par une prise en compte des variables situationnelles et

cultures locales lors de jugements éthiques » (Pras et Vaudour-lagrace, 2007).

Ainsi, les dirigeants qui sont plus « idéalistes » accordent plus d‘importance à l‘éthique et aux

normes universelles, et par conséquent, ils s‘engagent dans la RSE (voir la figure n° 12). Cela

nous ramène vers la première hypothèse de notre recherche qui est :

H1 : Les valeurs idéalistes du dirigeant influencent positivement l’engagement de

l’entreprise dans la responsabilité sociale.

Comme on pourrait s'attendre logiquement à ce que les dirigeants qui sont plus « relativises »,

accordent moins d‘importance à l‘éthique et aux normes universelles et par conséquent ils ne

s‘engagent pas dans la RSE (voir la figure n° 12). Cela nous ramène vers la deuxième

hypothèse de notre recherche qui est :

H2 : Les valeurs relativistes du dirigeant influencent négativement l’engagement de

l’entreprise dans la responsabilité sociale.

3.2.1.1.2 Les caractéristiques observables

La deuxième catégorie est constituée de caractéristiques observables, qui influencent les

perceptions des gestionnaires et donc les choix stratégiques, dans notre cas l‘engagement dans

la RSE (Hambrick et Mason, 1984).

Page 128: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

125   

 

L'idée de base de Hambrick et Mason (1984) est que les caractéristiques observables des

membres de l'équipe dirigeante servent de procuration pour la base cognitive sous-jacente et

les valeurs par lesquelles les gestionnaires perçoivent leur environnement sur lesquels ils

fondent leurs décisions. En outre, les caractéristiques observables peuvent être des substituts

pour les croyances et les valeurs des Managers. Hambrick et Mason (1994), affirment que

les« facteurs démographiques observables fournissent une représentation fiable de la

composition d'une personne ... [et] sont des prédicteurs puissants de stratégies ».

Par conséquent, le choix des caractéristiques observables est primordial, car elles servent à

prédire les stratégies de l‘entreprise et enfin de compte sa réussite.

Dans ce sens, Hambrick et Mason (1984) ont identifié six caractéristiques observables

spécifiques (âge, piste fonctionnelle, d'autres expériences professionnelles, niveau

d‘éducation, etc) qui contribuent à prédire la décision du leadership.

Une variété d‘études empiriques ont suivi ce raisonnement, en se concentrant sur la relation

entre les valeurs des gestionnaires et les caractéristiques observables (démographiques) tels

que l'âge, le sexe (Wiersema et Bantel, 1992 ; Westphal et Milton, 2000), ainsi que, les

caractéristiques observables (contextuelles), à exemple de, l'éducation, l'ancienneté et le

contexte fonctionnel (Walker, 1985; Wagner, 1987; Papadakis et Barwise, 2002).

De la même manière, Yordanova (2011) dans une étude pour mesurer l‘influence du chef

d‘entreprise dans l‘engagement dans des plans de croissance en Bulgarie, a identifié trois

caractéristiques observables, comme (l'âge, le sexe, l'éducation).

Dans les paragraphes suivants nous allons présenter, les caractéristiques observables choisies

dans notre étude qui influencent la décision du chef d‘entreprise pour s‘engager dans la RSE.

3.2.1.1.2.1 L’âge du dirigeant

La première caractéristique observable qui est identifiée dans notre recherche est l‘âge du

dirigeant. En outre, L'âge du directeur influence la décision stratégique de l‘entreprise. Dans

ce sens, (Norburn et Birley 1988 ; Hitt et Tyler, 1999 cités par Yordanova, 2011) ont désigné

l'âge comme une caractéristique personnelle qui influence sur la prise de décision stratégique.

Page 129: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

126   

 

L'âge influence la recherche d'information et de traitement dans le processus décisionnel. Par

conséquent les capacités mentales et physiques semblent être une fonction de l'âge (Postma et

Kok, 1999). Hambrick et Mason (1984) indiquent un autre aspect important de l'âge: «cadres

plus âgés ont un plus grand engagement psychologique».

Nombreux sont les chercheurs qui ont également constaté, que les attitudes deviennent plus

éthiques avec l'âge, car les personnes âgées sont susceptibles d'avoir une perspective plus

large sur les enjeux et les entités qui entourent la prise de décision.

Il en ressort que les gestionnaires les plus âgés peuvent avoir plus de valeurs éthiques et

s‘engagent de manière beaucoup plus active dans la RSE (Borkowski et Ugras, 1998;

Waldman et al., 2006; Diez et al., 2011). Dans ce sens, Borkowski et Ugras, (1998) ont

constaté que les attitudes deviennent plus éthiques avec l'âge.

Ce phénomène peut être expliqué par la théorie de Kohlberg concernant le développement

moral de l'individu, (Kohlberg1981 cité par Borkowski et Ugras, 1998). Selon Kohlberg, les

individus passent par six stades de développement moral cognitif et présentent de plus en plus

les attitudes morales à leur échéance (Borkowski et Ugras, 1998). En outre, Diez et al. (2011)

considèrent que les personnes âgées sont susceptibles d'avoir une perspective plus large sur

les enjeux et les entités qui entourent la prise de décision, y compris de multiples parties

prenantes. Il en ressort que les gestionnaires plus âgés peuvent avoir des valeurs éthiques et

s‘engagent plus facilement dans la RSE.

A son tour, Deshpande (1997) suppose que les personnes âgées sont plus conscientes des

conséquences d'un comportement contraire à l'éthique. De la même manière, Waldman et al.

(2006) ont constaté que l'âge est positivement corrélé avec l'aspect communautaire des valeurs

de la RSE.

En résumé, la majorité des études empiriques réalisées dans ce domaine ont approuvé cette

relation positive, à l‘exemple de l‘étude de Borkowski et Ugras (1998) qui ont réalisé une

méta-analyse de 56 études portant sur l'influence des caractéristiques démographiques sur les

attitudes éthiques des répondants. Sur la base de cette revue de littérature, les auteurs ont

conclu que les facteurs rapportés avec cohérence sont le sexe, l'âge et le niveau d'instruction.

Page 130: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

127   

 

Cette relation entre l‘âge du dirigeant et la sensibilité envers l‘intégration de la RSE (voir la

figure n° 12), nous a conduits vers la troisième hypothèse :

H3: L’âge du dirigeant influence positivement l’engagement de l’entreprise dans la

Responsabilité Sociale.

3.2.1.1.2.2 Le niveau d’éducation

Le niveau d‘éducation indique la connaissance d'une personne et de ses compétences

(Hambrick et Mason, 1984). L'éducation pourrait également influencer la décision d'un

gestionnaire à s'engager dans la RSE, puisque, l'engagement est motivé par le fait que

l'éducation façonne partiellement la connaissance d'un individu. En outre, Waldman et al.

(2006), estiment que des niveaux élevés de l'éducation peuvent être associés à une perspective

plus large sur les exigences des différents groupes d'intervenants, ce qui entraînera des valeurs

fortes en matière de RSE.

Wiersema et Bantel indiquent que: «les niveaux élevés d’éducation sont associés à une forte

capacité de traitement de l'information et de la capacité à discriminer entre une variété de

stimuli» (Wiersema et Bantel, 1992). Le niveau d'instruction des dirigeants a toujours été lié à

l‘adoption du comportement stratégique, (Kimberley et Evanisko, 1981 cité par Deshpan,

1997).

Selon Quazi (2003), « Les gestionnaires possédant des qualifications d'enseignement

supérieures tendent à avoir des attitudes libérales qui poussent leur organisation vers une

plus grande orientation sociale ».

Les résultats empiriques de la recherche donnent la preuve de ce raisonnement dans la mesure

où l'éducation a été jugée significativement lier à la perception du gestionnaire en matière de

RSE (Kolvereid, 1992). De la même manière, les études empiriques de Davidson (1991) ont

démontré aussi, un lien entre le propriétaire hautement instruit et les deux motivations de

croissance et du développement du capital humain.

Pareillement, Yordanova (2011) a prouvé dans une étude réalisée sur 350 entreprises

bulgares, que le niveau d‘éducation du chef d‘entreprise, influence l‘engagement de

l‘entreprise dans les plans de croissance.

Page 131: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

128   

 

Par conséquent, la quatrième hypothèse, mise en avant est l‘influence positive du niveau

d'instruction du gestionnaire sur l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE (voir la figure n°

12).

H4: Le niveau scolaire du dirigeant influence positivement l’engagement de l’entreprise

dans la responsabilité sociale.

3.2.1.1.2.3 La carrière

« Bien que les membres de la coalition dominante d'une entreprise, en particulier le chef de la

direction sont présumés avoir le point de vue d'un généraliste, chacun apporte à son travail

une orientation qu’il a souvent développé à partir de l'expérience dans un domaine

fonctionnel primaire» (Hambrick et Mason, 1984).

Ainsi, les gestionnaires et en particulier les chefs de direction sont supposés avoir un point de

vue d'un généraliste. Cependant, il est reconnu que la carrière primaire d‘un chef d‘entreprise

influence sa décision. En d‘autres termes, chaque directeur apporte à son orientation

professionnelle et sa décision, ce qu‘il a développé habituellement à partir de l'expérience

dans une piste fonctionnelle primaire.

Les pistes fonctionnelles dans l‘entreprise peuvent être classées en trois catégories : les

fonctions sorties (comprennent les traces de marketing, des ventes et des produits de

Recherche et Développement), les fonctions de débits (fonctions d‘accompagnements tels que

l'ingénierie de production et de processus), et les fonctions droits et finances (Hambrick et

Mason, 1984 ; Thomas et Simerly, 1994).

Ainsi, les gestionnaires ayant une expérience dans les fonctions de sorties, tels que le

marketing et les ventes, sont plus tournés vers l'extérieur et peuvent donc être plus sensibles

aux besoins des parties prenantes, contrairement aux autres fonctions qui sont internes

(Thomas et Simerly, 1994).

Toutefois, la piste fonctionnelle ne peut pas dominer les choix stratégiques d‘un dirigeant,

mais on peut s'attendre à ce qu‘elle exerce une certaine influence (Hambrick et Mason, 1984).

Page 132: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

129   

 

Cette sensibilité des dirigeants peut être traduite en une plus grande importance accordée à

l‘intégration de la RSE (voir la figure n° 12). Cela nous conduit vers la cinquième hypothèse :

H5: La carrière suivie par le chef d’entreprise (dans le marketing et le commerce)

influence positivement, l’engagement de l’entreprise dans la responsabilité sociale.

3.2.1.1.2.4 L’expérience

La quatrième et dernière caractéristique observable, qui peut influencer le choix stratégique

d‘un directeur et donc l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE est l‘expérience du chef

d‘entreprise.Cette caractéristique est définie dans notre recherche comme le temps de service

passé à l'intérieur de l‘entreprise. Cette caractéristique est appelée également, la permanence,

la titularisation ou l‘expérience d‘une manière générale (Hambrick et Mason 1984 ; Miller,

1991 ; Wiersema et Bantel, 1992; Thomas et Simerly, 1994).

La titularisation de l‘équipe dirigeante ou du chef d‘entreprise est un facteur essentiel pour la

stabilité, la communication et l‘élimination du conflit, Tihanyi et al. (2000). En outre, un

mandat de longue durée, de l‘équipe de direction, a un rapport positif sur la cohésion sociale

et les bases cognitives partagées (Michel et Hambrick, 1992).

Après avoir accumulé plus d'ancienneté, l‘équipe de direction ou les dirigeants peuvent créer

des bases de connaissances partagées plus correctes concernant les parties prenantes qui les

entourent (Gimeno et al., 2005).

Dans ce cas, les managers qui ont passé le plus d'années de service dans l‘entreprise, finissent

par construire un réseau avec les parties prenantes à l'intérieur et à l'extérieur de

l'organisation, ce qui permet, au manager d‘être le mieux informé des circonscriptions de

l'entreprise et de ces exigences contradictoires (Thomas et Simerly, 1994). Cela se traduit par

une plus grande sensibilité pour l‘engagement dans la RSE (voir la figure n° 12). Ainsi, nous

avons la sixième hypothèse qui est :

H6: L’expérience du chef d’entreprise influence positivement, l’engagement de

l’entreprise dans la responsabilité sociale.

Page 133: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

130   

 

Le niveau individuel de notre modèle a été représenté, par les caractéristiques managériales.

Ces dernières influencent l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE à travers les valeurs

managériales (l‘idéalisme et le relativisme) du chef d‘entreprise d‘une part, et d‘autre part,

selon les caractéristiques observables (démographiques et contextuelles) propres au chef

d‘entreprise à savoir (l‘âge, le niveau d‘éducation, la carrière et l‘expérience). Ces

motivations individuelles sont représentées dans la figure n°12.

Figure 12 Les motivations d’engagement dans la RSE au niveau individuel 

(­) 

(+) 

(+) 

(+) 

(+) 

H5. La carrière 

(marketing)  

H3. L’âge  

H6. L’expérience 

H4. Le niveau de scolaire 

Engagement 

dans la 

responsabilité 

sociale des 

entreprises 

(+) Niveau 

individuel  

H1. L’idéalisme 

H2. Le relativisme 

Niveau                                                                      Motivations                                                                    Engagement 

Valeurs 

Managériales  

Caractéristiques 

observables 

Page 134: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

131   

 

3.2.2 Au niveau organisationnel

Le niveau organisationnel (le niveau interne), rappelle les approches théoriques

instrumentales et politiques identifiées dans le modèle de (Garriga etMele, 2004). Ce niveau

regroupe les motivations et les pressions qui sont initiées par des forces internes à l‘entreprise,

et influencent son engagement dans la RSE.

Plusieurs sont les modèles et les recherches qui ont évoqué ces motivations (Bansal et Roth,

2000 ; Barnett et Salomon, 2006 ; Wang et Chan, 2006 ; Egels-Zandén, 2009 ; Thien, 2011)39

mais, sans pour autant, les spécifiées de cette manière.

Dans notre modèle, le niveau organisationnel regroupe les motivations suivantes : la réduction

des coûts, le bien-être des employés et le manque de moyens. Ce niveau sera examiné dans les

paragraphes ci-dessous.

3.2.2.1 Laréductiondescoûts

Considérée autrefois comme une barrière face à la rentabilité de l‘entreprise, l‘adoption de la

RSE n‘est pas toujours synonyme d‘investissement colossal non rentable. Cette vision

économique traditionnelle a été réfutée, par une nouvelle perspective appelée « l‘hypothèse de

Porter », qui découle du travail de recherche de Porter et Van Der Linde (1995) qui stipulent

que l‘intégration des démarches environnementales ne provoque pas forcément une baisse des

profits et peut au contraire stimuler la firme pour modeler sa stratégie, en conjuguant

l‘innovation environnementale et les avantages économiques « gagnant-gagnant »

stratégie 40.

Définie comme, la motivation des entreprises à s‘engager dans la RSE, dans le but de réduire

leurs coûts de production pour augmenter la profitabilité, la motivation « réduction des coûts

de production » représente parfaitement l‘approche « gagnant - gagnant ». Cette motivation a

été utilisée pratiquement dans tous les modèles présentés dans la section précédente.

Dans cette logique, l‘intégration de la RSE à travers des pratiques tels que l‘installation des

technologies propres ou la valorisation et le recyclage des déchets procurent aux entreprises

                                                             39Voir la section 1dans le chapitre 3 et la section 2 dans le chapitre 2. 40Porter,M. et C.vanderLinde(1995)‗GreenandCompetitive:Endingthestalemate‘,Harvard Business Review, 73(5):120-134. 

Page 135: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

132   

 

une économie des matières premières et de l‘énergie ce qui allégeraient leurs coûts de

production. Dans ce cas, les firmes tendent à mettre en place des pratiques de management

environnemental, qui contribuent à réduire les coûts de production et à augmenter les profits

(Quazi et al., 2001 ; Céspedes-Lorente et al., 2003 ; Gonzales-Benito et Gonzales-Benito,

2005 ; Melsa, 2006).

Pareillement, Shrivastava (1995) soutient que les organisations ont la possibilité de faire

baisser les coûts d'exploitation en exploitant l'efficacité écologique.

Margolis et al. (2009), ont suggéré également cela dans une méta-analyse où ils en ont conclu

qu‘il existe un lien positif entre les politiques environnementales des entreprises et la

profitabilité. De même, Melnyk et al. (2002) ont affirmé dans leur étude que la réduction des

coûts et une meilleure qualité de produit ont été les principales retombées de la mise en œuvre

de la RSE, pour plus de 1500 organisations en Amérique du Nord.

Le rapport des Affaires canadiennes pour la Responsabilité Sociale (CBSR, 2003)41 sur

l‘engagement des PME dans la RSE au Canada, a souligné que la RSE dans les PME est

étroitement liée à la réduction des coûts, l'augmentation des performances économiques et a

une situation financièrement viable grâce à une gestion plus éco-efficace.

Cependant, les données empiriques sur l'hypothèse de Porter semblent encore mitigées. Des

travaux de recherche qui ont pris conjointement en compte les multiples dimensions de la

RSE (environnement, ressources humaines, activités communautaires, etc.) ont contredit les

conclusions des travaux cités ci-dessus (Barnett et Salomon, 2006; Brammer et al., 2006).

Plus directement, d‘autres chercheurs à l‘exemple de Cerin (2006) vont jusqu‘à remettre

fortement en question les fondements théoriques de l'hypothèse de Porter « gagnant-

gagnant ».

Néanmoins, plusieurs chercheurs ont continué à démontrer l‘impact positif de la RSE sur les

économies, suite à l‘intégration de la RSE, (Bansal et Roth, 2000; Egels-Zanden 2009 ;

                                                             41 Rapport d‘ Affaire canadienne pour Responsabilité Sociale (Canadian Business for Social Responsibility), intitulé « Engaging Small Business in Corporate Social Responsibility, A Canadian Small Business Perspective on CSR » October 2003. http://info.worldbank.org/etools/docs/library/ 114189/ Engaging %20SME %20in%20CSR%202003.pdf.

Page 136: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

133   

 

Margolis et al., 2009 ; Campopiano et al., 2012). Wong et Chan (2006) ont confirmé à travers

leur étude dans le domaine de l‘hôtellerie que la mise en œuvre de la RSE vise à réduire la

consommation d'énergie, d'eau, et d‘autres matières premières.

De la même manière, Campopiano et al. (2012) ont affirmé que l‘intégration de la RSE a été

motivée par des économies de coûts directement, comme elle conduit à une amélioration des

portefeuilles financiers.

La majorité de la littérature semble affirmer que l‘engagement volontaire des entreprises dans

la RSE est motivé par la réduction des charges et des coûts de production (voir la figure n°

13). Cela nous conduit vers la septième hypothèse qui concerne le niveau organisationnel :

H7 : La réduction des coûts de production influence positivement l’engagement de

l’entreprise dans la responsabilité sociale.

3.2.2.2 Lebien­êtredesemployés

Cette notion se définit comme, la motivation qui pousse l‘entreprise à s‘engager dans la RSE

afin d‘améliorer le bien-être des employés dans le domaine de la santé et la sécurité dans le

travail.

Ainsi, l‘amélioration du bien-être des employés, notamment la santé et la sécurité au travail,

est reconnue par certains chercheurs comme la première motivation d‘engagement dans la

RSE. D‘après Boiral (2006), la pollution industrielle est une question de santé et de sécurité

des ouvriers à l‘usine avant qu‘elle soit un grave problème d‘environnement. En effet, les

ouvriers sont les premières victimes de cette pollution puisqu‘ils se retrouvent généralement

au plus près de la production qui est à l‘origine des rejets polluants.

Il en ressort donc que, la RSE commence sur le lieu de travail où, chacun doit pouvoir mener

à bien ses missions dans des conditions de travail basées sur la préservation de la santé et de

la sécurité des employés. Dans ce sens, Fukukawa et Moon (2004) ont démontré que la

réduction au minimum des risques d'accidents était la principale cause dans la mise en œuvre

des démarches de la RSE par les entreprises japonaises.

Page 137: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

134   

 

Dans cette logique, Werner (2009) a estimé que les activités traditionnellesen matière de la

RSEenglobent « la santé, l'éducation et les services communautairessont généralement

considérés commedistinctset sans rapport avecles opérations commercialesde base ».

L‘engagement dans la RSE afin d‘améliorer les conditions de santé et de sécurité, peut être

réclamé par les employés, à travers le recours à des intermédiaires internes tels que le comité

d‘hygiène ou le service d‘environnement.

Pareillement, plusieurs sont les études empiriques qui ont établi une relation positive entre

l‘engagement dans la RSE et l‘amélioration du bien-être à l‘exemple de l‘étude menée par

Quazi et al. (2001) et qui affirme que les entreprises s‘engagent dans des processus

environnementaux, afin d‘assurer le bien-être des employés.

Par conséquent, l‘existence d‘une relation entre l‘amélioration du bien-être des employés

notamment la santé et la sécurité au travail et l‘engagement dans la RSE, peut expliquer la

montée en intensité des engagements des entreprises dans la RSE (voir la figure n° 13). Ce

constat nous conduit vers l‘hypothèse suivante qui est :

H8 : Le bien-être des employés influence positivement l’engagement des entreprises

dans la responsabilité sociale.

3.2.2.3 Lemanquedemoyens

Le manque de moyens se définit dans notre recherche comme les moyens financiers et

humains, réclamés par la démarche sociale et environnementale qui freinent la motivation des

entreprises pour s‘engager dans la RSE. Cette motivation est composée en majorité de trois

types de barrières qui peuvent freiner l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE.

Tout d‘abord, le manque de moyens financiers, malgré le potentiel pour une production plus

respectueuse de l‘environnement et qui génère des économies, des coûts substantielles.

L‘intégration de la responsabilité sociale dans l‘entreprise, peut être inhibée par plusieurs

obstacles financiers. Tout d‘abord, les coûts de la mise en œuvre des pratiques de la RSE

présentent un obstacle face à l‘intégration de la RSE notamment dans les PME. Le rapport des

Affaires canadiennes pour la Responsabilité Sociale (CBSR, 2003) a affirmé que la

règlementation industrielle et les coûts de la technologie propre, interdisent aux PME

Page 138: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

135   

 

l‘intégration de la RSE. A cela s‘ajoute, les faibles aides gouvernementales et les politiques

d'investissements internes incompatibles avec les objectifs de la RSE.

Ensuite, le manque de moyens humains (personnel qualifié), les différents aspects de la force

de travail au sens large d'une entreprise peuvent présenter des obstacles à l‘intégration de la

RSE. Dans ce sens, des problèmes peuvent se produire lorsqu'il existe: un manque de

personnel en charge de la gestion, du contrôle et de la technologie de réduction des déchets de

mise en œuvre; une réticence à employer des ingénieurs formés pour la prétendue conception

du temps des technologies de réduction des déchets, une incapacité à gérer un programme

supplémentaire au sein de l'entreprise, le manque de compétences appropriées empêche les

entreprises à s‘engager dans la RSE, (Carlisle et Faulkner, 2004; Sweeney, 2007).

Enfin, un manque d'information constitue un obstacle majeur à l'adoption de la RSE, qui est

l'inaccessibilité de l'information et de l'expertise appropriée. Malgré le potentiel considérable

de la RSE à améliorer la compétitivité d'une entreprise, dans de nombreux cas, les entreprises

sont incapables d'exploiter ces possibilités en raison de l'ignorance. Le manque d'informations

au niveau de l‘entreprise sur les technologies propres spécifiques, contribue ainsi aux risques

et incertitudes en ce qui concerne l'adoption de la RSE, Castka et al., (2004). Ce manque

d‘informations est constaté en particulier au niveau des PME, ce qui les empêchent souvent

d‘intégrer la RSE, (DeTienne et Lewis, 2005).

Des études empiriques ont confirmé ces constats, (Laudal, 2011; Arevalo et Aravind, 2011), à

l‘exemple de l‘étude réalisée par Santos (2011), qui a prouvé que le manque de moyens peut

freiner l‘engagement des entreprises dans les démarches environnementales volontaires.

Dans le même sens, Laudal (2011), ainsi qu‘Arevalo et Aravind (2011) ont prouvé que le

manque de moyens, influence négativement l‘engagement des entreprises dans la RSE.

Au niveau interne, le manque de moyens financiers et humains, a souvent handicapé les

entreprises dans leurs démarches stratégiques. De plus, le manque de moyens, freine

l‘engagement des entreprises dans la RSE (voir la figure n° 13). Ce qui nous ramène vers la

neuvième hypothèse qui est :

Page 139: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

136   

 

H9 : Le manque de moyens (financiers et humains) influence négativement

l’engagement de l’entreprise dans responsabilité sociale.

Dans le but d‘identifier les motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE au niveau

organisationnel ou interne à l‘entreprise, nous avons représenté ce niveau par un groupe de

motivation qui a été largement utilisé dans la littérature à savoir la réduction des coûts de

production, le bien-être des employés et le manque de moyens. Ces motivations

organisationnelles sont représentées dans la (figure n° 13):

3.2.3 Au niveau institutionnel

Le niveau institutionnel (le niveau externe), représente les approches théoriques intégratives

et une partie des approches instrumentales identifiées dans le modèle de Garriga et Mele

(2004). Ce niveau regroupe les motivations et les pressions externes à l‘entreprise, qui

influencent l‘engagement dans la RSE. Nous retrouvons une partie de ce groupe de

motivation dans le modèle de Bansal et Roth (2000), cité sous le titre de « la pression des

Niveau                                                                    Motivations                                                                     Engagement 

(+) 

(+) 

(­) 

Engagement 

dans la 

responsabilité 

sociale des 

entreprises 

H7. Réduire les coûts de 

production 

H9. Le manque de moyens 

H8. Le bien­être des  

employés(santé et sécurité) 

Niveau 

organisationnel 

Figure 13 Les motivations d’engagement dans la RSE au niveau organisationnel 

Page 140: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

137   

 

parties prenantes », ainsi que, dans le modèle d‘Egels-Zandén (2009), représenté sous le titre

« L‘amélioration de la légitimité (confiance, réputation, image et marque) » (voir la section

précédente).

Dans notre modèle, le niveau institutionnel regroupe les motivations suivantes : la législation,

les avantages concurrentiels, les attentes des clients, lessubventions de l‘Etat, la pression des

organisations non-gouvernementales, la pression des médias, le commerce international et la

société mère. Ce niveau sera examiné dans les paragraphes ci-dessous :

3.2.3.1 Lalégislation

La législationreconnue comme la première déterminante des comportements responsables des

entreprises par une très grande et vaste littérature sur les motivations de l‘engagement dans la

RSE, à l‘instar des modèles présentés dans la section précédente, ainsi que dans l‘ensemble de

la littérature (Schwartz et Carroll, 2003 ; Tallontire, 2007; Williams et Aguilera, 2008).

Cette motivation est définie dans notre étude comme : la réglementation et la législation en

vigueur qui poussent les entreprises à intégrer la RSE. Cette motivation est représentée par

les deux dimensions suivantes : la crainte des sanctions, et l‘anticipation sur de nouvelles lois

susceptibles d‘être élaborées par l‘Etat, Schwartz et Carroll (2003). Les motivations

réglementaires sont liées aux exigences légales en matière de l'environnement, la santé et la

sécurité (Quairel et Auberger, 2005).

Ces textes visent à empêcher toutes manifestations d‘externalités à l‘encontre du patrimoine

naturel. Cette réglementation correspond à des mesures institutionnelles interdisant ou

limitant certaines activités, ou produits portant des nuisances aux milieux naturels (Salamitou,

2004).

Dans ce nouveau climat, les entreprises ont compris, que le respect de la réglementation en

vigueur est une condition nécessaire pour leur pérennité et leur développement, ainsi que,

pour l‘instauration d‘une relation fondée sur la confiance avec les pouvoirs publics, DiMaggio

et Powell (1983). Par conséquent, la législation a été reconnue par un grand nombre de

chercheurs comme étant la première motivation qui amène les entreprises à tenir compte de

l‘impact de leurs activités sur l‘environnement naturel (Quairel et Auberger, 2005).

Page 141: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

138   

 

A leur tour, Irene et perry (1996) ont déclaré qu‘ils « ne sont pas surpris que la plus grande

source individuelle de la pression qui motive les entreprises a intégré la RSE est la

réglementation gouvernementale ». De plus, l‘intégration de la RSE, peut convaincre l‘Etat de

ne pas légiférer des nouvelles lois (Bansal et Roth, 2000).

Ces motivations réglementaires ont été confirmées par un très grand nombre d‘études

empiriques à savoir, l‘étude menée par Chan et Wang, sur une série d‘hôtels en Chine, qui a

confirmé que, les hôtels adoptent des processus de protection de l‘environnement pour

répondre au changement législatif (Chan et Wang, 2006).

Givel dans son étude sur l'industrie chimique américaine a annoncé que l‘effort réalisé dans

l‘intégration de la démarche environnementale, vise également à éviter les plus fortes et plus

coûteuses réglementations imposées sur les produits chimiques (Givel, 2007).

Sam et Innes (2008) ont montré que la participation à un programme de réduction des déchets

toxiques (US 33/50)42 a été motivée par l'attente d'un examen réglementaire détendu. De la

même façon, en utilisant les données sur environ 4000 établissements dans sept pays de

l'OCDE, Johnstone et Labonne (2009) ont fourni des preuves solides sur les certificats

environnementaux qui servent à anticiper sur la réglementation gouvernementale.

En résumé, dans ce domaine, la littérature a formellement identifié la crainte de la législation

ou l‘anticipation sur la nouvelle législation comme une motivation incontournable qui

influence l‘engagement des entreprises dans le processus volontaire de la RSE (voir la figure

15). Cela nous ramène donc vers la dixième hypothèse testable formulée comme :

H10 : La crainte de la règlementation influence positivement l’engagement de

l’entreprise dans la responsabilité sociale.

                                                             42US 33/50,C‘est un programme volontaire lancé par agence de protection environnementale (EPA), qui incite les industries américaines às'engage da la réduction des Déchets toxiques.

Page 142: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

139   

 

3.2.3.2 Lesavantagesconcurrentiels

Les études43empiriques réalisées sur les motivations d‘engagement des entreprises désignent

l‘avantage concurrentiel, comme un résultat direct de l‘engagement des entreprises dans la

RSE.

Les avantages concurrentiels sont définis comme des politiques qui servent à restaurer et

améliorer la légitimité, la confiance, la réputation, l‘image et la marque. Cette motivation

représente l‘explication la plus courante de l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE (Egels-

Zandén, 2009).

Selon Bansal et Roth (2000), les avantages concurrentiels sont des mesures qui permettent de

différencier les produits, réduire les coûts, anticiper sur la nouvelle législation, obtenir un

produit de qualité, etc. que les entreprises cumulent à travers l‘engagement dans la RSE.

D‘une manière générale, les entreprises s‘engagent dans la RSE qui est motivée par

l‘acquisition de nouveaux atouts de concurrence face à ses rivaux.

Avoir un avantage concurrentiel, a toujours été l‘objectif principal des entreprises. Un

manager de firme japonaise a déclaré que « Les entreprises qui ont rivalisé sur le prix et la

qualité, rivalisent maintenant davantage sur les questions environnementales, qui peuvent

acquérir des avantages concurrentiels » (Cheryl et al., 2010).

Les études académiques convergent vers trois raisons concurrentielles principales qui

poussent les entreprises à s‘engager dans la RSE à savoir, la légitimité, l‘image, la

différenciation du produit et le recrutement des éléments compétents.

Les entreprises adoptent des comportements responsables afin d‘améliorer leur image et la

valeur de leurs produits. Il s‘agit, donc d‘une manipulation en marketing écologique qui fait

apparaître l‘entreprise comme une firme responsable et ses produits comme étant respectueux

de l‘environnement naturel. D‘ailleurs, cela a été confirmé dans le modèle de (Bansal et Roth,

2000), que nous avons vu dans la section précédente. Ainsi, d‘après ces chercheurs,

l‘engagement dans la RSE peut être motivé par l‘attraction d‘une bonne image.

                                                             43 Voir section 2 chapitre 2, et section 1 chapitre 3.

Page 143: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

140   

 

La bonne gestion de l‘image de l‘entreprise, renforce sa légitimité et sa réputation, qui sont

vitales pour les sociétés, compte tenu de leurs capacités à influencer les opinions des

consommateurs et des investisseurs (Harrison et Freeman, 1999).

En d‘autres termes, l‘adoption d‘une démarche RSE permet à l‘entreprise de transmettre une

image positive aux parties prenantes (Orlitzky et al., 2003).

Kevin Keller a écrit sur l‘effet d‘une bonne image créée dans l'esprit du consommateur en

raison de l'activité responsable des entreprises qu‘ « Une association d'image d'entreprise

socialement responsable implique la création de la perception des consommateurs d'une

entreprise en contribuant à des programmes communautaires, soutien aux activités

artistiques et sociales et qui tente généralement à améliorer le bien-être de la société dans

son ensemble » (Keller, 1998, cité par Balachandran et Malani, 2013).

Nombreux sont les travaux empiriques qui ont fait le lien entre l‘adoption de la RSE, l‘image

de l‘entreprise et le profit à long terme, (Morimoto et al., 2005; Maignan et Ralston, 2002;

Orlitzky et al., 2003). Dans ce sens, l‘étude Maignan et Ralston (2002) considère qu‘aux

États-Unis, la RSE est particulièrement utilisée comme un outil d‘image et de marketing qui

influence les perceptions de la société. Cette même idée est partagée par Morimoto et al.

(2005), qui voient la RSE comme un outil pour le développement d'une image de marque

positive.

Avec des marchés devenus de plus en plus concurrentiels où chaque entreprise cherche à se

démarquer de ses adversaires. Aujourd‘hui, le comportement responsable envers

l‘environnement naturel semble être la nouvelle arme utilisée par les entreprises afin de

différencier le produit dans un marché dominé par des produits quasiment similaires. En effet,

l‘intégration des préoccupations écologiques permettra aux entreprises d‘améliorer leurs

ventes et leurs positions concurrentielles (Gonzales-Benito et Gonzales-Benito, 2005).

Arora et Lason (1995) affirment que le comportement écologique de la firme est influencé par

le niveau de concentration d‘un marché. Dans le cas d‘une forte intensité concurrentielle, les

entreprises opteront beaucoup plus pour une stratégie de différenciation de produit,

notamment par des spécificités écologiques.

Page 144: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

141   

 

Pour maintenir l‘avantage concurrentiel, l‘entreprise sera souvent contrainte à imiter les

organisations performantes qui s'engagent dans la RSE authentique, sans avoir à prendre

deréelles mesures (Weaver et al., 1999).

L‘avantage concurrentiel de l‘entreprise se manifeste aussi, par la force d‘attractivité des

meilleurs employés. Afin, d‘avoir un bon recrutement, l‘entreprise doit mettre en avant des

perspectives sociales et environnementales pour attirer les employés compétents, qui seront

fiers de travailler pour une société respectueuse de l'environnement ce qui améliore la position

concurrentielle de l‘entreprise (Chan et Wong, 2006).

Ces manœuvres ont toujours existé, puisque Davis en 1973 affirme que l'adoption des

pratiques de RSE conduit les entreprises à acquérir un avantage concurrentiel, en passant par,

l‘amélioration de leur capacité à attirer des ressources humaines de haute qualité (Davis, 1973

cité par Poussing, 2008)

Dans cette logique, une étude de McKinsey réalisée sur 403 cadres supérieurs dans le monde

entier, a confirmé à 68% que les organisations avec un pauvre bilan environnemental

trouveraient de plus en plus de difficultés à recruter et conserver un personnel de haute

compétence (Hesan et al., 2001). Pour Egels-Zandén (2009), peu importe les raisons

particulières, l'argument général est le même: l'adoption des politiques de la RSE offre un

moyen d'obtenir des avantages compétitifs vis-à-vis des concurrents.

En résumé, adopter une démarche de RSE permet d‘accroître la performance de l‘entreprise

par rapport aux concurrents qui n‘adoptent pas les démarches de la RSE, (Freeman, 1984 ;

Ullmann, 1985 cités par Bansal et Roth, 2000).

En conséquence, nombreux sont les auteurs qui ont lié l‘engagement volontaire des

entreprises dans la RSE à la recherche interminable des avantages concurrentiels de la part

des entreprises. Ces avantages sont représentés par l‘amélioration de la réputation de

l‘image, la différenciation du produit et l‘attraction d‘une main-d‘œuvre qualifiée (voir la

figure n° 14). D‘où notre hypothèse exprimée en ces termes :

H11 : Les avantages concurrentiels influencent positivement l’engagement de

l’entreprise dans la responsabilité sociale.

Page 145: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

142   

 

3.2.3.3 Lesattentesdesclients

Selon Freeman, « plusieurs acteurs exercent des pressions sur la firme en vue de protéger et

de favoriser leurs propres intérêts », (Freeman 1984 ; cité par Dontenwill 2005). Ainsi, cette

motivation pousse les entreprises à s‘engager dans la RSE, dans le but de satisfaire les attentes

de ses clients.Cette motivation figure parmi les motivations les plus rencontrées dans la

littérature sur les motivations d‘engagement dans la RSE, (Sen et Bhattacharya, 2001;

Maignan et Ferrell, 2003; Pivato, et al., 2008).

Selon Nawrocka (2007), les exigences du client sont considérées comme le principal élément

qui motive les entreprises à adopter les démarches environnementales volontaires.

Les consommateurs sont devenus très sensibles quant au potentiel éthique des entreprises et

écologique des produits achetés. Les sondages tendent en effet à signaler une préoccupation

croissante des consommateurs aux raisons éthiques et écologiques (Pelsmacker et al., 2005).

Par exemple, 46% des consommateurs européens déclarent être prêts à payer beaucoup plus

pour des produits éthiques (Mori, 2000).

Pour manifester leur enthousiasme envers l‘état environnemental et social, les consommateurs

sont prêts à punir les entreprises qui affectent négativement l‘environnement par des

boycottes, des manifestations, etc.Pour encourager les entreprises qui affectent positivement

l‘environnement, les consommateurs sont prêts à payer un supplément pour les produits verts.

Pour cela, les consommateurs s‘organisent afin de rassembler un ensemble d‘informations

objectives sur la performance écologique et éthique de chaque entreprise afin d‘envisager des

actions contre ou pour ces entreprises (Louppe et Rocaboy, 1994).

Renneboog et al. (2008) ont souligné que les marchés financiers peuvent réagir négativement

à l'annonce d'incidents environnementaux négatifs, tels que la violation de permis, les

déversements, les actions en justice, des plaintes ou réagir positivement à l'annonce d'une

performance environnementale supérieure.

Quelles que soient, les modalités d‘action, le comportement écologique des consommateurs

est derrière l‘adoption de l‘entreprise d‘une attitude plus responsable envers la société et

l‘environnement (Henriques et Sadorsky, 1996).

Page 146: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

143   

 

Dans ce sens, Arora et Cason (1995) ont considéré que ce changement de comportement

écologique est beaucoup plus observé auprès des entreprises qui sont en contact direct avec

les consommateurs finaux.

Ce constat a été confirmé par les études empiriques, telles que celles menées par (Douglas et

Glen, 2000; Zutshi et Sohal, 2005) qui ont rapporté que l‘intégration des démarches

environnementales volontaires résulte d‘une meilleure conformité aux exigences des clients.

Une étude similaire réalisée par Souza (2004) dans le secteur de l‘hôtellerie a révélé que les

consommateurs peuvent également influencer les hôtels afin d'adopter la RSE. Dans cette

logique, Maignan et al. (1999) ont établi une relation positive entre la RSE et la fidélité des

clients suite à une enquête réalisée sur des consommateurs.

Ainsi, les clients ont toujours pesé lourd dans l‘équation de la survie de chaque entreprise. Par

conséquent, la stratégie de l‘entreprise est étroitement liée aux envies de ses clients. La

littérature a d‘ailleurs reconnu les attentes des clients, comme une motivation qui pousse

l‘engagement volontaire de l‘entreprise dans la RSE (voir la figure n° 14). D‘où l‘hypothèse

suivante :

H12 : Les attentes des clients influencent positivement l’engagement de l’entreprise dans

la responsabilité sociale.

3.2.3.4 LesSubventions

Parmi les motivations qui représentent le niveau institutionnel de notre modèle, la subvention

de l‘Etat, est définie comme les subventions financières, humaines ou autres qui poussent les

entreprises à s‘engager dans la RSE.

Les gouvernements utilisent une variété de subventions financières pour orienter le

comportement des entreprises, afin qu‘il soit compatible avec les plans nationaux et

régionaux, ainsi que les objectifs économiques, sociaux et environnementaux déterminés

(Allen et al., 2005).

Les subventions étatiques des projets de RSE, motivent les entreprises notamment les

moyennes et petites à intégrer des projets environnementaux.

Page 147: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

144   

 

Selon Chan et Wong (2006) « Les gouvernements de différents pays, qui souhaitent disposer

d'un environnement plus propre, ont beaucoup investi pour encourager les entreprises à

poursuivre l’adoption des démarches environnementales volontaires, à l’exemple de

Singapour, où 70% du coût de l'obtention d'une certification ISO 14001 est subventionné par

le gouvernement ».

Les études existantes dans ce domaine ont fourni des preuves empiriques que les subventions

gouvernementales sont très pertinentes pour améliorer les valeurs des entreprises (Chen et

Wang, 2006; Santos 2011).

Toutefois,les entreprises qui reçoiventdessubventions de l'Etat sont également susceptibles

d'être exposées à une plus grandepression du publicainsi que de la surveillance du

gouvernement. Ces pressions amènent souvent les entreprises vers des activités socialement

bénéfiques, Schwartz et Clements (1999). En d‘autres termes, le gouvernement et le public

attendent des entreprises qui ont reçu une aide financièrede la part du gouvernement, qu‘elles

se comportent d'unemanière socialement responsable.

Les études empiriques dans ce domaine ont identifié un lien positif entre les subventions

financières de l‘Etat et l‘engagement dans la RSE, à l‘exemple de l‘étude menée par Santos

(2011) qui a reconnu le rôle des subventions dans l‘engagement des entreprises dans les

démarches environnementales et sociales volontaires.

De la même manière, dans un travail de recherche académique réalisé en Chine, Zeng (2012)

a affirmé que les subventions étatiques sont positivement corrélées avec la RSE, notamment

dans les entreprises publiques.

Par ailleurs, la littérature a confirmé, qu‘il existe un nombre considérable d‘entreprises

notamment dans les pays en développement qui s‘engagent dans la RSE afin de bénéficier de

subventions de l‘Etat, ou après avoir bénéficié d‘une subvention de l‘Etat (voir la figure n°

14). Cela nous conduit vers la suivante hypothèse.

H13 : La subvention de l’Etat influence positivement l’engagement de l’entreprise dans

la responsabilité sociale.

Page 148: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

145   

 

3.2.3.5 Lapressiondesorganismesnongouvernementaux

Van den Berghe et Louche (2005) estiment que « les entreprises sont confrontées à une

nouvelle main invisible, représentée par des forces non marchandes exercées par les ONG,

les médias, les syndicats et d'autres, qui poussent les entreprises à envisager la RSE comme

condition préalable à la croissance et à la prospérité durable ».

Cette motivation est représentée comme une pression exercée par des organismes non

gouvernementaux, qui poussent l‘entreprise à intégrer la RSE. Cette motivation a connu une

augmentation intense, dans les années quatre-vingt-dix avec l‘éclatement des scandales

environnementaux dans les quatre coins du monde.

Selon Thien (2011), il existe des ONG et des mouvements de la société civile qui influencent

les organisations professionnelles pour qu‘elles soient responsables, de la même façon, que

les acteurs gouvernementaux, même si, les pressions des ONG demeurent parmi les nouvelles

motivations qui poussent à la mobilisation directe des entreprises autour des problèmes

sociétaux et environnementaux. D‘après Bansal et Roth (2000), la pression de l‘ONG aura

une incidence sur l‘entreprise d'une manière ou d'une autre.

Selon Knox et al., (2005), l‘évolution du pouvoir des ONG, est derrière l‘amélioration des

politiques des entreprises, en ce qui concerne : les droits de l‘homme, les droits des

travailleurs et l'impact environnemental. Des études confirment désormais, que les entreprises

publient des rapports sur le comportement social et environnemental pour atténuer la pression

des ONG, (Patten 1992 ; Deegan et Rankin, 1996 ; Schepers, 2006).

Dans ce sens, Van Yperen (2006) a relevé de nouvelles pratiques, chez les entreprises

multinationales sous la pression des ONG et des consommateurs, « …En réponse à l'attention

internationale sur les questions de RSE et les pressions des consommateurs et des ONG, les

entreprises de marque, en particulier les sociétés multinationales, des marques telles que

Nike, Adidas, Reebok, Mattel, Levi, Gap et d'autres ont développé des codes de conduite

visant à garantir et à améliorer les normes de base des pratiques en milieu de travail ».

Parallèlement, plusieurs chercheurs ont confirmé totalement ou partiellement ces résultats à

travers des études empiriques, (Ottaway, 2001 ; Guay, et al., 2004).

Page 149: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

146   

 

Dans le but de définir les pressions externes qui poussent les entreprises à s‘engager dans la

RSE, Heyder et Theuvsen, (2009), ont réalisé une étude empirique sur 175 entreprises

allemandes, qui a prouvé que les pressions des ONG figurent parmi les premières pressions

qui poussent les entreprises à intégrer la RSE au sein de leurs stratégies.

Pour conclure, Egels-Zandén (2009), déclare que la menace de la légitimité qui pousse les

entreprises à adopter des politiques de la RSE, est principalement exercée par les campagnes

des ONG. Ainsi, la littérature sur les motivations d‘engagement dans la RSE, a confirmé, que

les pressions des ONG en particulier, dans les pays développés sont derrière l‘engagement des

entreprises dans la RSE (voir la figure n° 14). Cela nous conduit vers hypothèse suivante.

H14 : La pression des ONG influence positivement l’engagement de l’entreprise dans la

responsabilité sociale.

3.2.3.6 Lapressiondesmédias

Actuellement, les médias ne sont plus présentés comme un moyen pour divulguer les

publicités et les résultats positifs des firmes, afin d‘attirer plus de consommateurs et

d‘actionnaires. En revanche, aujourd‘hui, les médias sont présentés comme des agents actifs,

qui défendent des valeurs par la mise en forme d‘informations en utilisant une base éditoriale

et des articles de presse (Fombrun et Shanley, 1990).

Kell et Ruggie (2001) ont indiqué que la préoccupation des médias des affaires sociales et

environnementales ont contribué à diriger l‘attention de la société sur ces sujets. En effet,

« l'utilisation efficace des technologies de la communication et de la volonté des médias

internationaux pour mener des histoires sur des délits d'entreprise ont considérablement

accru l'attention du public sur les sociétés » (Kell et Ruggie, 2001).

Ainsi, selon Simon, « … les médias sont la principale source d'information sur

l'environnement……. Les médias ne jouent pas seulement un rôle passif dans l'élaboration de

normes institutionnelles, mais aussi un rôle plus actif en choisissant une des histoires d'une

valeur de rapports et de les encadrer afin de refléter les valeurs de la rédaction » (Simon

1992 cité par Reverte, 2008).

Page 150: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

147   

 

Cette nouvelle situation, donne aux médias la possibilité d'influencer les opinions de

nombreux intervenants. Cette idée a été défendue dans de nombreuses recherches en sciences

de la communication (Ader, 1995; Dalton et al, 1998 cités par Carroll 2004).

Par conséquent, les médias sont devenus une partie intégrante du processus de renforcement

institutionnel, et de l'élaboration des normes et des pratiques de RSE acceptables et légitimes.

En outre, les médias ont acquis un grand pouvoir d‘influence sur le comportement des

entreprises en général, et de la RSE en particulier. Nombreux sont les chercheurs qui ont

affirmé ce constat à l‘exemple de (Berman, et al., 1999; Henriques et Sadorsky, 1999 ; Siegel

et Vitaliano, 2007).

Ces affirmations nous amène vers notre nouvelle motivation institutionnelle qui se définit

comme les pressions exercées par les médias (presses écrites et audiovisuelles), qui poussent

l‘entreprise à intégrer la RSE.

Aujourd‘hui, les entreprises dépendent de ce que les médias rapportent à leurs sujets parce

qu‘elles peuvent toucher plusieurs parties prenantes (consommateurs, actionnaires,

gouvernement, etc.) avec les informations diffusées (Siegel et Vitaliano, 2007).

Dans ce sens, Reverte (2008), stipule qu‘un certain nombre de caractéristiques de l'entreprise,

ainsi que l'exposition aux médias, sont les déterminants potentiels de l‘engagement des

entreprises dans la (RSE).

Des études empiriques ont montré que les médias jouent un rôle important dans la

mobilisation des mouvements sociaux, ce qui influence l‘engagement des entreprises dans la

RSE, (Bansal et Clelland, 2004; Bansal et Roth, 2000; Henriques et Sadorsky, 1996).

De la même manière, dans une étude pratique réalisée sur les entreprises espagnoles cotées en

bourse, Reverte (2008), a réussi à prouver l‘existence d‘un lien positif entre l‘exposition

médiatique et l‘engagement de l‘entreprise dans la responsabilité. D‘après ce dernier

« l'augmentation de l'attention des médias est liée à l’augmentation de la RSE ».

L‘étude réalisée par Carroll et Shabana (2010), sur 367entreprises aux Etats-Unis entre 2000

et 2004 a révélé pratiquement les mêmes résultats que l‘étude menée par Reverte (2008) en

Page 151: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

148   

 

Espagne, où les médias sont des déterminants qui influencent l‘engagement des entreprises

dans la RSE.

En résumé, Bansal et Roth (2000) ont affirmé que les médias ont été particulièrement

influents sur les réponses de l'environnement des entreprises (voir la figure n° 14). Ainsi, sur

la base de ces arguments, nous avançons l'hypothèse suivante :

H15 : La pression des médias influence positivement l’engagement de l’entreprise dans

la responsabilité sociale.

3.2.3.7 Lesbarrièresducommerceinternational

La motivation du commerce international, représente l‘engagement des entreprises dans la

RSE afin que, les produits puissent dépasser les barrières de commerce international.

La RSE est souvent utilisée comme une barrière afin de protéger les entreprises qui évoluent

dans les marchés internes et d‘augmenter les coûts des potentiels concurrents, généralement

venus des pays en développement.

Chambolle et Giraud-Héraud (2005) ont estimé que, les certificats, notamment imposés par

les pays européens sont comme des barrières non-tarifaires, utilisées pour réduire l‘intensité

de la concurrence sur le marché interne, et en conséquence augmenter les profits des

entreprises locales.

L‘utilisation de la RSE comme une barrière face à la concurrence, a incité sans doute les

entreprises qui œuvrent dans les pays en développement, à intégrer les pratiques responsables

sociales et environnementales, au sein de leur stratégie, afin qu‘elles puissent continuer leur

conquête des marchés occidentaux.

Ces pratiques se manifestent par l‘exemple cité par Lyon et Maxwell (2008), qui a révélé que

dans le programme « Florverde » conduit sur le marché européen, où le choix des fournisseurs

de fleurs, a été selon l‘usage des pesticides. Ces exigences ont donc permis d‘empêcher les

producteurs colombiens leaders dans ce domaine d‘intégrer l‘appel d‘offre, et de revoir leur

stratégie concernant les pratiques sociales et environnementales (Crifo et Forget, 2012).

Dans ce sens, Gugler et Shi (2009) attestent que les entreprises qui s'engagent dans la RSE

possèdent de meilleures chances pour accéder aux marchés internationaux.

Page 152: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

149   

 

Les conclusions des études empiriques garantissent, qu‘un nombre croissant d‘entreprises

adoptent la RSE, par crainte des barrières dressées face à leurs produits au niveau des

marchés internationaux.

Ce problème se manifeste notamment dans les pays en voie de développement. Une étude de

l‘Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (UNIDO) en 1997 a

révélé que les exigences croissantes des normes et certificats, notamment auprès des

importateurs dans les pays industrialisés, sont considérées comme un obstacle potentiel au

commerce. La même étude a révélé que pour plus de la moitié des répondants, la norme l'ISO

14001, a déjà entravé les possibilités d'exportation (revoir le chapitre n 2).

Ces constats corroborent les conclusions de l‘étude de Carraro et Lévêque (1999) qui

affirment que de nombreuses entreprises notamment dans les pays en développement sont

préoccupées par les restrictions commerciales causées par les nouvelles normes exigées dans

les contrats par les pays développés où la norme est très populaire.

Pour finir, Carraro et Lévêque (1999) ont certifié qu‘une des principales motivations qui

poussent les entreprises à s‘engager dans la RSE est la volonté de dépasser les barrières du

commerce international (voir la figure n°14). Ce constat théorique nous conduit directement

vers la seizième hypothèse :

H16 : Les barrières du commerce international influencent positivement l’engagement

des entreprises dans la responsabilité sociale.

3.2.3.8 Suivrelapratiquedelasociétémère

Cette notion se définit comme l‘engagement de la société dans la RSE, afin de se conformer

aux exigences imposées par la société mère, notamment, pour les filiales des entreprises où le

siège mère est installé dans un pays occidental.

Bine qu‘elle est très peu utilisée dans la littérature, cette motivation a souvent été repérée dans

les filiales des entreprises multinationales qui œuvrent dans les pays en voie de

développement.

Page 153: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

150   

 

Roy et Lagacé (2000) ont validé dans ce sens que les entreprises peuvent adopter un

comportement plus respectueux de l‘environnement et de la société, afin de répondre aux

pressions subies par leurs sociétés mères soucieuses de leurs notoriétés écologiques.

Dans ce cadre, les investisseurs étrangers transfèrent tout genre de produits et de

connaissances du marketing à leurs associés et filiales dans les pays en transition. En

contrepartie, les entreprises qui œuvrent dans ces pays doivent adopter un comportement

responsable, qui correspond à l‘image écologique de leurs associés ou leurs sociétés mères

(Uhlenbruck et De Castro, 2000). D‘autant plus, que les transferts fluides des connaissances et

des expériences entre les filiales des entreprises multinationales, l‘adoption de nouvelles

pratiques responsables semblent être plus facile (Gonzales-Benito et Gonzales-Benito, 2005).

Cette motivation peut aussi être provoquée par, les groupes écologistes qui intensifient leurs

pressions sur les filiales qui disposent des ressources financières plus importantes en raison de

leur appartenance à des groupes industriels très puissants (Buysse et Verbeke, 2003).

Au niveau empirique, différentes études ont tenté l‘expérience à l‘exemple de celle de Quazi

et al., (2001) qui ont utilisé cette motivation afin de mesurer l‘influence du siège mère sur

l‘intégration des démarches responsables environnementales sur l‘ensemble des filiales.

De la même manière, une étude menée par Gupta (1995) a démontré que l‘adoption des

processus de la RSE passe par l‘implication de la direction générale de l‘entreprise dans des

projets environnementaux. Ces résultats ont été confirmés par plusieurs autres études à savoir

Flynn et al. (1996) qui ont fait valoir que sans l'appui solide du siège de la société mère, les

pratiques de base d'une organisation seraient inefficaces.

Berry et Rondinelli (1998) ont également identifié le siège de la direction générale de

l‘entreprise comme l'un des six éléments essentiels requis pour créer une gestion

environnementale proactive. De la même manière, Hesan et al. (2001) attestent que le soutien

de la haute direction est nécessaire dans l‘intégration des démarches environnementales

volontaires (voir chapitre n° 2).

Suivre les pratiques de la société mère, notamment pour les filiales de grandes entreprises qui

exercent dans les pays en voie de développement, reste une motivation qui a prouvé son

Page 154: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

151   

 

existence dans la littérature sur l‘engagement des entreprises dans la RSE (voir la figure n°

14). Ces constatations nous dirigent vers l‘hypothèse suivante :

H17 : Suivre les pratiques de la société mère, influence positivement l’engagement des

entreprises dans la responsabilité sociale.

Ce niveau institutionnel, représente les motivations et les pressions externes à l‘entreprise qui

influencent son engagement dans la RSE. Ce niveau regroupe les motivations suivantes : la

législation, les avantages concurrentiels, les attentes des clients, les Subventions de l‘Etat, la

pression d‘organisation non-gouvernementale, la pression des médias, le commerce

international et la société mère. Ces motivations institutionnelles sont présentées dans la

figure n°14:

(+) 

(+) 

(+) 

(+) 

(+) 

(+) 

(+) 

(+) 

Niveau                                                                    Motivations                                                                     Engagement 

Niveau 

institutionnel 

H16. Barrières du commerce 

H15. Pressions des médias 

H14. Pressions des ONG 

H11. Avantages concurrentiels  

H13. Subventions  

H12. Attentes des clients 

H10. La législation 

H17. Société mère 

Engagement 

dans la 

responsabilité 

sociale des 

entreprises 

Figure 14 Les motivations d’engagement dans la RSE au niveau institutionnel 

Page 155: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

152   

 

Cependant, nous ne pouvons pas clôturer cette série de motivations, sans aborder, les

motivations liées aux caractéristiques de l‘entreprise. Davidson (1991) a indiqué que les

caractéristiques de l‘entreprise peuvent être des indicateurs pertinents qui affectent la

motivation d‘engagement des entreprises dans la RSE.

Plusieurs sont les motivations liées aux caractéristiques de l‘entreprise qui ont été utilisées

dans la littérature pour expliquer l‘engagement des entreprises dans la RSE à l‘exemple, de

l‘état financier de l‘entreprise, l‘expérience de l‘entreprise, la taille de l‘entreprise, les

dépenses de la Recherche et du Développement, les dépenses de la publicité, l'âge moyen des

actifs de l'entreprise et etc.

De la même manière qu‘avec les précédentes motivations, nous allons introduire dans notre

modèle les motivations propres à l‘entreprise qui ont été prouvées théoriquement et

empiriquement dans les recherches ultérieures. Ces motivations sont ; le secteur de production

et la taille de l‘entreprise, (Gray et al., 1995; Clarke et Gibson-Sweet 1999; Hoffman, 1999;

McWilliams et Siegel, 2000; Bowen, 2000; Line et al. 2002; Mahoney, et Roberts, 2007;

Gang et al., 2012).

Selon une analyse récente et approfondie de la littérature (41 articles depuis 1990), sur la

question du rapport entre l‘engagement des entreprises dans la RSE et le secteur d‘activité,

Gang et al. (2012), ont confirmé que plus 54% des articles dans la littérature ont utilisé la

motivation du secteur d‘activité comme une explication de l‘engagement des entreprises dans

la RSE.

Les résultats des études qui ont examiné ce sujet, montrent que les entreprises des industries

dont le processus de fabrication a une influence négative sur l'environnement sont plus

susceptibles de s‘engager dans la RSE que d‘autres industries, (Jenkins et Yakovleva, 2006 ;

Line et al., 2002).

Nous constatons généralement, que les entreprises qui œuvrent dans le secteur minier,

chimique, des ressources, de papier, de production d'électricité, et des hydrocarbures mettent

plus l‘accent sur des grands projets de protection de la sécurité, la santé ainsi que de la

responsabilité environnementale, à cause des pressions des parties prenantes internes et

externes (Clarke et Gibson-Sweet 1999; Line et al., 2002; Jenkins et Yakovleva, 2006).

Page 156: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

153   

 

Partant, de cette analyse Ashford, a considéré que l‘adoption d‘un comportement responsable

par les entreprises qui appartiennent à un secteur polluant (chimique, pétrolier, métallurgie,

traitement de surface, etc.) est considéré comme un passage obligé pour se déculpabiliser

auprès de la société civile, (Ashford, 1993 cité par Claver et al., 2006). En revanche, les

entreprises qui évoluent dans le secteur : de la finance et des services en général semblent plus

préoccupées par des actions de communication sur les questions sociales et les actes

philanthropiques (Hoffman, 1999 ; Line et al., 2002).

Ainsi, il en résulte que, les entreprises de certains secteurs, notamment des secteurs polluants,

ont plus tendance à s‘engager dans la RSE afin de préserver l‘environnement et faire face aux

pressions quotidiennes des parties prenantes externes et internes, alors que, les entreprises qui

œuvrent dans le secteur de la finance et du service, font l'objet de beaucoup moins de pression

des parties prenantes en ce qui concerne leur performance environnementale, et ainsi,

s‘engagent moins dans la RSE (voir figure n° 15). La littérature présentée ci-dessus

concernant la relation entre le secteur d‘activité et l‘engagement dans la RSE, nous conduit à

l'hypothèse suivante :

H18 : Le secteur d’activité influence positivement son engagement dans la responsabilité

sociale.

La dernière motivation est la taille de l‘entreprise. Cette motivation fait partie des motivations

les plus largement utilisées dans la littérature sur l‘engagement des entreprises dans la RSE.

Dans ce cadre, la littérature, avance que les grandes entreprises ont beaucoup plus de facilités

à s‘engager dans les démarches sociales et environnementales responsables que les PME,

Persais (1998). Cette facilité découle de deux raisons principales :

Premièrement, les entreprises de grande taille disposent d‘importants moyens financiers et

decompétences humaines, qui leur permettent de faire face aux coûts d‘investissement

écologique (station d‘épuration, etc), qui sont souvent très importants, (Gonzales-Benito et

Gonzales-Benito, 2005).

Deuxièmement, grâce à leur caractère de leader et leur visibilité, les grandes entreprises sont

considérées comme des modèles à suivre, ce qui augmente l‘attention et les pressions des

Page 157: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

154   

 

parties prenantes, Dobers (1997). En outre, Les grandes entreprises ont un effet plus important

sur la communauté, car, elles sont présentes à travers un groupe d‘acteurs qui influencent la

vie sociale de la société (Knox et al., 2006).

Ainsi, les grandes entreprises, sont souvent victimes de leur grande visibilité, même si elles ne

sont pas celles qui affectent le plus l‘environnement. Les grandes entreprises subissent une

très grande pression des différents acteurs de la société (Henriques et Sadorsky, 1996).

De plus, à cause de leur grande taille, les entreprises peuvent être visibles et proches du

public. Watts et Zimmerman (1986) affirment que les grandes entreprises sont les plus

visibles pour le public, donc, elles sont plus susceptibles de faire l'objet d'hostilité des

consommateurs, des employés militants, et aussi des organismes gouvernementaux et non-

gouvernementaux.

Du point de vue empirique, plusieurs études ont montré qu'il existe une relation positive entre

l‘engagement dans la RSE et la taille des entreprises ou de la visibilité politique (Adams,

2011; Cullen et Christopher, 2002; Hamid, 2004; Haniffa et Cooke, 2005; Hossain et al.,

1995; Neu et al., 1998; Patten, 1991).

A l‘exemple de Reverte, qui a conclu après une étude sur la motivation d‘engagement des

entreprises espagnoles que la taille des entreprises était la motivation qui a influencé le plus

l‘engagement des entreprises dans la RSE (Reverte, 2008).

Par ailleurs, la taille de l‘entreprise représentée par son nombre d‘employés peut également

augmenter la probabilité que cette entreprise intègre une démarche environnementale et

sociale volontaire (voir figure n° 15). D‘où la dernière hypothèse de notre recherche :

H19 : La taille de l’entreprise influence positivement son engagement dans la

responsabilité sociale.

La figure n°15 représente notre modèle de recherche, construit autour de l‘ensemble des

motivations sur les trois niveaux individuel, organisationnel et institutionnel, ainsi que, les

motivations propres aux caractéristiques de l‘entreprise.

Page 158: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

155   

 

Figure 15 Le modèle conceptuel de recherche

H5. Carrière (marketing) 

s de l’Etat 

moyens 

du dirigeant

Page 159: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

156   

 

Synthèse de la section 2

Dans cette section, nous avons proposé un modèle de recherche multi-niveaux, qui a intégré la

grande et très hétérogène littérature sur les motivations d‘engagement dans la RSE. Pour

préserver la qualité de ce modèle nous avons choisi d‘intégrer les motivations approuvées

théoriquement et empiriquement, au sein de cette vaste littérature, tout en se basant sur le

modèle de Wood (1991), afin de classer ces différentes motivations. Ces interactions ont

donné un modèle constitué de trois niveaux. Tout d‘abord, un niveau individuel qui regroupe

les motivations liées aux valeurs du dirigeant, ensuite, un niveau organisationnel qui regroupe

les motivations et les pressions internes à l‘entreprise, et enfin, un niveau institutionnel qui

regroupe les motivations externes à l‘entreprise. Ce modèle va nous aider à comprendre

l‘ensemble des facteurs explicatifs du comportement responsable des entreprises à travers

l‘engagement dans la RSE.

Page 160: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

157   

 

Conclusion du chapitre 3

Le besoin d‘un modèle d‘analyse multi-niveaux, qui comble les lacunes de la littérature

actuelle sur les motivations des entreprises à s‘engager dans la RSE, nous a poussé à examiner

quelques modèles multi-niveaux qui reviennent le plus dans la littérature, afin d‘examiner de

près et de confirmer les motivations qui seront utilisées dans notre propre modèle d‘analyse.

Pour ce faire, nous avons analysé un premier modèle, qui est celui de Bansal et Roth (2000)

qui a présenté quatre types de classement des motivations: la législation, les pressions des

parties prenantes, les opportunités économiques et les motivations éthiques. Le deuxième

modèle examiné est celui d‘Aguilera et al. (2007), où ces derniers ont identifié trois types de

motivation : instrumentale, relationnelle et morale. Le troisième modèle de Egels-Zandén

(2009) a mis en avant un classement sur quatre points « l‘amélioration de la légitimité, les

avantages concurrentiels, éviter l'ingérence gouvernementale et la raison éthique ». Enfin, le

modèle de Thien (2011) qui a présenté un nouveau type de classement des motivations qui

sontles parties prenantes gouvernementales, les parties prenantes externes et les parties

prenantes internes.

Cet examen des quatre modèles nous a servi de base pour définir et confirmer les motivations,

que nous avons utilisées pour construire un modèle de recherche sur trois niveaux expliquant

les motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE. De la même manière, nous avons

utilisé le cadre du modèle de Wood (1991), qui nous a aidés à classer les dix-neuf

motivations, autour de trois niveaux.Le premier est individuel et regroupe les motivations en

lien avec les valeurs propres du dirigeant, à savoir les valeurs managériales (l‘idéalisme et le

relativisme), les caractéristiques observables (l‘âge, le niveau d‘éducation, la carrière et

l‘expérience). Le deuxième niveau est organisationnel, et regroupe les motivations et les

pressions qui sont initiées en interne, à savoir la réduction des coûts de production, le bien-

être des employés et le manque de moyens. Un dernier niveau institutionnel, regroupe les

motivations et les pressions externes à l‘entreprise à savoir : la législation, les avantages

concurrentiels, les attentes des clients, les subventions de l‘Etat, la pression d‘organisations

non-gouvernementales, la pression des médias, le commerce international et la société mère.

Dans les chapitres suivants, nos hypothèses seront testées, à travers une étude empirique et

tout particulièrement l'appartenance à un secteur donné.

Page 161: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

158   

 

Conclusion de la partie 1

Cette première partie a eu pour ambition de présenter le cadre théorique qui a conduit à

l‘élaboration d‘une définition du concept de la RSE, ainsi que, notre modèle de recherche.

Cette partie s‘est organisée en trois chapitres.

Le premier chapitre a été consacré à la présentation, de l‘évolution historique du concept de la

RSE, en commençant par, les travaux de Bowen en 1953 qui est le père fondateur du concept

de la RSE. Ce concept a connu son premier débat, avec les publications de Milton Friedman, à

partir des années soixante. Suite à la prolifération des travaux sur ce concept dans les années

deux mille, nous avons assisté à la publication de la première définition de la RSE, établie

dans le livre vert par la Commission Européenne. Depuis, ce concept est devenu une réalité,

en cherchant toujours à joindre l‘efficience économique à la performance sociale et

environnementale. Cette analyse internationale de l‘émergence de la RSE nous a permis

d‘observer un processus d‘intégration de la RSE qui est pratiquement le même, dans

l‘ensemble des pays en développement. Après avoir abordé, la question du lien entre la RSE

et la loi, nous avons présenté une définition de la RSE, issue d‘une synthèse des travaux de

recherche sur le concept de la RSE : « la responsabilité sociale des entreprises comme un

engagement volontaire, qui consiste à intégrer les objectifs économiques, sociaux et

environnementaux, dans le processus de production et dans la relation avec les parties

prenantes externes et internes ».

Le deuxième chapitre s‘est attaché à remédier aux divergences autour des théories utilisées

pour expliquer les motivations d‘engagement dans la RSE au niveau des entreprises. Pour cela

nous avons mobilisé, le modèle de classification théorique des motivations d‘engagement

dans la RSE, établi par Garriga et Mele (2004). A travers ce modèle nous avons classé les

théories en quatre catégories d‘approches théoriques. La première catégorie concerne la

dimension instrumentale, où nous avons identifié les approches théoriques néoclassiques. La

deuxième catégorie est d‘ordre politique. Ce groupe de théorie contient ; la théorie du contrat

social, la théorie de l‘entreprise citoyenne et le concept du constitutionnalisme social de

l‘entreprise.La troisième catégorie examine le volet intégratif. Dans cette catégorie nous

trouvons ; la théorie de gestion des enjeux, la théorie des parties prenantes, le concept de la

performance sociale des entreprises. La dernière catégorie fait référence à l‘approche éthique,

Page 162: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

159   

 

où nous avons classé ; la théorie des valeurs de l‘équipe dirigeante et la théorie du leadership

stratégique. De la même manière, nous avons choisi de classer les différentes motivations

empiriques disponibles dans la littérature en se basant sur les mêmes catégories de classement

identifiées dans le modèle de Garriga et Mele (2004).

Dans le troisième chapitre, nous avons présenté, les modèles multi-niveaux des motivations

qui reviennent le plus dans la littérature. Puis nous nous sommes fondés sur les critiques des

modèles multi-niveaux, et les motivations d‘engagement dans la RSE approuvées

théoriquement et empiriquement au sein de la littérature, ainsi que, le modèle de Wood

(1991), afin de synthétiser les différentes variables retenues en les liants par des hypothèses,

ce qui nous a permis de proposer notre modèle conceptuel de recherche.

Dans la suite de notre thèse, nous allons soumettre les hypothèses formulées à l‘épreuve des

faits, dans le but d‘identifier les motivations qui poussent les entreprises à intégrer la RSE,

notamment dans le cas des entreprises du secteur industriel algérien.

Page 163: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

160   

 

Partie 2 : Etude empirique :

L’engagement des entreprises dans la RSE : le cas

du secteur industriel algérien

Page 164: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

161   

 

Introduction de la partie 2

Dans le but de définir les motivations qui poussent les entreprises en général et les entreprises

algériennes en particulier, à intégrer la RSE, nous avons commencé dans la première partie de

cette thèse par présenter et discuter le cadre conceptuel de notre recherche, puis, nous avons

dressé une large revue de littérature, qui nous a permis d‘élaborer un premier corps

d‘hypothèses portant sur trois niveaux d‘analyse (individuel, organisationnel et institutionnel)

et de repérer les variables explicatives d‘engagement des entreprises dans la RSE .

Une fois le modèle de recherche explicatif établi, désormais l‘objectif est de tester la validité

de ce modèle, et son pouvoir explicatif. Car une étude empirique, qui a pour objectif essentiel

de confronter le modèle conceptuel à la réalité du terrain.

Pour ce faire, nous allons partager cette partie en trois chapitres. Nous abordons dans le cadre

du quatrième chapitre, le terrain de nos investigations empiriques, à savoir les entreprises du

secteur industriel algérien. Le choix de ce pays est pertinent pour étudier les démarches de

RSE des entreprises du fait d‘une situation économique difficile, dans laquelle l‘écologie

n‘est pas forcément une priorité, avec un cadre règlementaire loin d‘être contraignant mais

qui se développe jour après jour. Dans ce chapitre, nous évoquons également, les choix

épistémologiques et méthodologiques, ainsi que les résultats de l‘enquête exploratoire.

Le cinquième chapitre est consacré à l‘opérationnalisation de l‘ensemble des variables du

modèle conceptuel, aux méthodes mobilisées pour traiter statistiquement les données

recueillies et à la vérification de la qualité des échelles de mesure.

Dans le sixième et dernier chapitre de la thèse, nous testons statistiquement le modèle de

recherche et ses hypothèses, puis nous discutons les différents résultats obtenus en nous

appuyant sur les travaux théoriques et empiriques antérieurs.

Page 165: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

162   

 

4 Chapitre 4. Contexte de la recherche, choix méthodologiques et résultats de l’enquête exploratoire

Ce chapitre est dédié à la présentation du terrain de recherche, ses caractéristiques sociales et

économiques, ainsi, que ses mutations politiques et environnementales. Nous présentons aussi

les contrats de performance environnementale et nous expliquons pourquoi on les considère

comme de la RSE.

Dans ce chapitre, nous présentons également, les choix épistémologiques et méthodologiques

qui caractérisent notre recherche. Ces choix résultent de l‘attitude du chercheur face à la

connaissance et particulièrement de l‘impérieux besoin de la connaissance en gestion de « se

réfléchir, reconnaître, situer, problématiser » (Morin, 1986). Ainsi, avant d‘élaborer les

méthodes de recherche et de discuter les résultats qui permettent l‘élargissement du champ du

savoir en gestion, il est nécessaire d‘engager une véritable réflexion épistémologique.

Ces choix méthodologiques et épistémologiques sont suivis par une phase exploratoire, qui a

consisté à atteindre une qualité d'information certaine, qui nous a permis d‘identifier les

aspects critiques de l‘étude, clarifier les concepts théoriques et vérifier l‘existence des

hypothèses tirées de la littérature, pour en faciliter l‘opérationnalisation dans le cadre de

l‘enquête quantitative (Evrard et al., 2003).

Ce chapitre est structuré en trois sections. La première traite le contexte dans lequel s‘inscrit

notre recherche. Il s‘agit, d‘une part, de présenter les spécificités du contexte

socioéconomique et environnemental algérien, et d‘autre part de présenter les contrats de

performance environnementale, puis d‘identifier le lien entre ces contrats et la RSE.

Les choix épistémologiques et méthodologiques sont ensuite présentés et justifiés dans une

deuxième section. Enfin, la troisième section comporte la phase exploratoire de notre

recherche, qui a été décisive dans l‘aboutissement de ce travail.

Page 166: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

163   

 

4.1 Section 4.1. Le contexte de la recherche

Dans les années qui ont suivi l‘indépendance, l‘Algérie a connu un développement, grâce aux

grands projets économiques qui ont mis en place un tissu industriel dense, notamment à

travers l‘investissement d‘une grande partie de la rente pétrolière dans ces projets

économiques. Cependant, ce développement s‘est fait au détriment de la préservation de

l‘environnement et de l‘amélioration de la vie sociale44.

Eclairée par les événements internationaux, la politique économique algérienne est passée

d‘une économie socialiste qui réduit l‘effort de l‘individu dans le groupe et qui donne à

l‘entreprise un rôle bien précis qui ne dépasse pas l‘embauche des personnes et la production

des biens, à une économie de marché avec plus d‘ouverture et plus de liberté pour les

individus et les entreprises. Néanmoins, l‘économie algérienne, qui passait par divers stades

de turbulences, n‘arrive toujours pas à trouver ses repères et à tirer les leçons des échecs

précédents45.

Désormais, avec une situation politique et sociale de plus en plus stable, le changement de cap

dans la politique économique a commencé à porter ses fruits. L‘Algérie a retrouvé sa

croissance depuis quelques années. D‘après le Fonds Monétaire International, les indicateurs

macro-économiques sont relativement favorables pour l‘Algérie, une croissance de 3,3% en

2013, pour 2,7 % en 2012 et 3.3% en 2011, avec une croissance hors hydrocarbures qui

avoisine les 4.8% pour 2012. Le rapport du FMI a également mis l‘accent sur le problème du

chômage qui est devenu un enjeu majeur ; le taux de chômage avoisine 9.3% mais il demeure

plus élevé chez les jeunes, avec un taux de 21,5% pour ceux âgés entre 15 et 24 ans. Ce souci

primordial, pousse le gouvernement à accorder de plus en plus d‘importance à la croissance

économique, afin de réduire le chômage au détriment de l‘environnement.

Pour mieux cerner le contexte de notre recherche nous présentons, différentes caractéristiques

du contexte socioéconomique et environnemental algérien.

                                                             44 Abdelguerfi A2003, « Les Zones de Développement Durables » Bilans des Expertises sur « La Conservation in situ et ex situ en Algérie» MATE-GEF/PNUD : Projet ALG/97/G31. http://www. naturevivante. org/documents/strategie/tome3_b.pdf. 45 Boukadoum R, 2012, « les revenues des hydrocarbures s‘amenuisent » Chiffre d‘Affaires Le www. lechiffredaffaires. comN° 556 3e année - Jeudi 23 août 2012. P3.

Page 167: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

164   

 

4.1.1 L’état socioéconomique de l’Algérie

4.1.1.1 Ladémographiealgérienne

L‘Algérie a vu le nombre de sa population triplé en l‘espace de trente-cinq ans. Ce nombre est

passé de 10 millions en 1962 à 29.3 millions en 1998. Aujourd‘hui, la population résidente en

Algérie est de 37.9 millions d‘habitants46. La situation démographique en 2012 est marquée

par une augmentation conséquente du volume des naissances (978 000), le volume des décès

continue son accroissement pour atteindre 170 000 décès.

En 2012, la population résidente s‘est accrue de 808 000 personnes, seuil jamais atteint

auparavant. Le taux d‘accroissement naturel est établi à 2,16 %, atteignant ainsi un niveau

assez important qui avoisine celui observé en 1994. L‘évolution de cet indicateur intervient

suite à une quasi-stagnation observée entre 2010 et 2011. Notons que si ce niveau de

croissance devait se maintenir, la population résidente atteindra, au 1er janvier 2014, 38,7

millions d‘habitants47 (voir tableau n° 2).

Les politiques de développement qui ont privilégié l‘industrie en périphérie des grands centres

urbains, ont favorisé un phénomène d‘urbanisation remarquable et une répartition sur le

territoire inégale puisque deux tiers de la population sont en effet concentrés dans la région

Nord du pays qui ne couvre que 4 % du territoire. Le taux d‘urbanisation qui était de 31 % en

1966, a atteint 40 % en 1977, 50 % en 1993 et 60 % en 2000 (voir tableau n° 2). Ce

phénomène a exercé une pression très forte sur la disponibilité des ressources naturelles, sur la

qualité de l‘air, de l‘eau ainsi que sur l‘amplification des déchets, comme nous allons le voir

dans les paragraphes suivants.

                                                             46 Rapport de l‘office national des statistiques (ONS), Avril 2013. 47 Rapport de l‘office national des statistiques (ONS), Avril 2013. 

Page 168: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

165   

 

Tableau 2 Evolution des principaux indicateurs sociaux en Algérie 1999-2012

Source : Rapport de la Direction Technique chargée des statistiques de Population et de l‘Emploi, office national des

statistiques (ONS) Avril 2013.

4.1.1.2 L’économiealgérienne

Ces dernières années, l‘économie algérienne s‘est développée de façon remarquable. Cette

croissance est tirée par les dépenses publiques, en particulier dans le secteur de la construction

et des travaux publics, et par la demande intérieure croissante. En même temps, l‘inflation,

connait une baisse continue dans la mesure où elle passe de 8,9% en 2012 à 5% en 201348.

Parmi les caractéristiques de l‘économie algérienne, le taux de chômage reste également plus

au moins élevé à 9.3%, notamment chez les jeunes entre 15 et 24 ans où le taux de chômage

est de 21,5%.                                                              48 Publié mardi 16 Avril à l‘approche de la réunion de printemps, prévue du 19 au 21 avril à Washington.

Page 169: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

166   

 

L‘économie algérienne est marquée aussi par sa dépendance du secteur des hydrocarbures. Ce

secteur représente de très loin, la principale source de revenu du pays avec plus de 70 % des

recettes budgétaires49. L‘Algérie possède une importante réserve de pétrole qui la classe à la

quinzième place à l‘échelle mondiale, et à la troisième place à l‘échelle Africaine. En matière

de gaz, l‘Algérie est le premier producteur africain avec plus de 50 % de la production de gaz

en Afrique, et le 10ème producteur de gaz à l'échelle mondiale. Afin de préserver ses réserves

énergétiques actuelles, l'Algérie a opté pour le développement et l‘exploitation de l'énergie

solaire. Ainsi, un premier projet d‘énergie solaire a vu le jour dans la région de Hassi el Rmal

avec une capacité énergétique de 150 mégawatts.

Cependant, les revenus du secteur des hydrocarbures et de gaz naturelassurent le financement

d‘autres secteurs notamment celui de l‘industrie lourde à savoir : le secteur Métallurgique, qui

s‘est développé grâce aux réserves en minerai de fer, dans le sud du pays. Ces réserves sont

estimées à 1,7 milliards de tonnes exploitables, dont la teneur en métal est de 57 %. Ces

réserves ont poussé le géant indien ArcelorMittal, leader mondial de l'acier à venir investir en

Algérie50.

Les revenus du secteur des hydrocarbures, sont également investis dans la construction des

infrastructures à l‘exemple de l‘autoroute Est Ouest 51 et des logements sociaux. Cae en

Algérie où il existe 553 000 logements précaires. De nombreuses sociétés algériennes ont

ainsi émergé dans le ce secteur comme les groupes TGCTP et COSIDER en collaboration

avec d'autres entreprises dont beaucoup de sociétés chinoises.

L'industrie électronique a enregistré une croissance rapide ces dernières années de 6 à 10 %

par an. Le chiffre d‘affaires du secteur de l‘électricité et de l‘électronique a atteint en 2005

environ 40 millions de dollars. L‘Algérie couvre aujourd‘hui 83 % de ses besoins en

l‘électricité et en l‘électronique. Ainsi, parmi les entreprises algériennes qui exercent dans ce

domaine, nous pouvons relever, ENIE, ENIEM.

                                                             49 Trésor Direction General « situation économiques de l‘Algérie perspective2012 », Avril 2012. 50RahmaniM, 2012, la Tribune « Algérie: Complexe sidérurgique d'El Hadjar - Une fierté nationale », 8 Juillet

2012.

51 Compétences de la main-d‘œuvre locale en Algérie et management de projets nationaux : Le cas de l‘autoroute Est-ouest, Brahimi, F, Morana J et Bonet Fernandez D., Actes de la 2ème conférence ISGTM, Nice, 4 juillet 2011.

Page 170: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

167   

 

Parallèlement, aux secteurs d‘industrie lourde détenus généralement par l‘Etat, les industriels

privés jouent aujourd'hui un rôle important dans l‘économie algérienne, en particulièrement

dans l‘industrie de l‘électronique ainsi que dans l‘industrie de haute technologie à l‘exemple

de ZALA Computer, Cristor, Condor, etc.

Le privé s‘est également fait une place, dans le secteur agroalimentaire comme la farine, le

sucre, la margarine, le blé, les produits laitiers et ses dérivés, à travers des entreprises

algériennes ou des entreprises mixtes. Parmi ces entreprises, nous comptons Cevital,

Semoulerie industrielle de la Mitidja, La Belle, Groupe Bimo et Ifri, Danone, etc.

De même, le secteur pharmaceutique algérien, est également constitué de plusieurs entreprises

et laboratoires privés, ainsi que de plusieurs entreprises mixtes, comme par exemple le

Groupe Saidal algérien qui détient le monopole de cette industrie et des sociétés étrangères.

La production des médicaments couvre 38% des besoins nationaux alors que le reste est

comblé par l‘importation52.

Ce processus de développement de l‘industrie algérienne qui a touché l‘ensemble des

secteurs, s‘est effectué dans des conditions qui n‘ont pas pris en compte les priorités

environnementales. La recherche de la réduction du taux de chômage à tout prix, et la logique

économique des opérateurs industriels ont favorisé l‘aménagement des industries, proches des

ressources naturelles et des réserves de main d‘œuvre qui sont nécessaires au fonctionnement

des projets. Ce rapprochement a notamment favorisé la progression des deux formes de

pollution les plus problématiques en Algérie c'est-à-dire la pollution de l‘eau et des déchets

toxiques (Kaïd, 2005).

Dans le but de mieux saisir les dommages causés par cette pollution industrielle en Algérie,

nous allons dresser un court bilan de l‘état de l‘environnement en Algérie.

                                                             52 Journal La Tribune « La nouvelle politique de l‘industrie pharmaceutique en Algérie ficelée », Par Salah Benreguia 10-10-2010.

Page 171: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

168   

 

4.1.1.3 Etatdel’environnementenAlgérie

Le « Rapport National sur l‘Etat et l‘Avenir de l‘Environnement » (RNE 2002)53, a dressé un

bilan accablant. En effet, la situation de l‘environnement en Algérie est alarmante. La

dégradation de l‘environnement en Algérie se traduit par : une régression du couvert végétal

et la progression des paysages désertiques, les ressources en eaux qui sont en voie

d‘épuisement rapide à cause de la surexploitation, la dégradation de l‘espace côtier et du

milieu marin, une pollution industrielle préoccupante, des déchets dangereux et toxiques

stockés à l‘air libre, auxquels s‘ajoutent les incendies et l‘érosion hydrique.

Les premiers coupables désignés sont les industries qui utilisent le plus souvent le processus

de production le moins coûteux, à savoir le non- recyclage des eaux et le rejet des effluents

liquides et gazeux directement dans le milieu naturel.

De même, l‘urbanisation rapide du pays a accéléré l‘implantation des unités industrielles, sur

des vastes terres agricoles, comme elle a augmenté l‘intensité des migrations internes. En

conséquence, une masse importante des personnes vivant à la campagne étaient de plus en

plus attirées par les avantages offerts par le secteur industriel. Cette prolifération des

industries a affecté aussi, les productions et les rendements agricoles de manière directe, mais

a également accentué la prévalence des maladies respiratoires dans les grandes villes.

Dans cette recherche, nous allons mettre l‘accent sur la dégradation environnementale de l‘air,

de l‘eau et du sol causée particulièrement par l‘industrie algérienne.

4.1.1.3.1 La dégradation de l‘eau :

La petite quantité d'eau disponible en Algérie est menacée par les sécheresses régulières, la

surconsommation et la pollution industrielle. A cause de la place incontournable de l‘eau au

niveau des différents processus industriels (réalisation du produit, le lavage, le

refroidissement, etc.), les industries épuisent une quantité considérable de ressources

hydriques en Algérie. D‘où, le déficit important enregistré dans cette ressource qui avoisine

les deux milliards de m3.

                                                             53Ministère de l‘Aménagement du Territoire et de l‘Environnement « Plan National d‘Actions pour l‘Environnement et le Développement Durable (PNAE-DD) » Janvier 2002.  

Page 172: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

169   

 

Le rejet des eaux usées du fait des activités industrielles a entraîné une importante pollution

du milieu naturel d‘où 600 millions de m3

d'eaux usées non traitées sont évacuées

annuellement dans les cours d‘eau, ce qui correspond à 12 barrages de 50 millions de m3

de

volume qui pourrait irriguer près de 80.000 habitants. Ces eaux usées sont souvent déversées

dans les rivières qui passent à proximité des agglomérations urbaines et des zones

industrielles, causant, de grands problèmes d‘incommodités et d‘insalubrités aux riverains à

l‘exemple de l‘Oued El-Harrach à Alger et de l‘Oued Seybouse à Annaba.

Le manque d‘eau potable, d‘assainissement et la pollution de la ressource entraine un impact

sur la santé, la morbidité et la mortalité. Ces dommages sont estimés à 0, 69 % du PIB annuel.

Ainsi, on note une perte d‘économie évaluée à 0,18 % du PIB annuel notamment à cause de la

mauvaise desserte dans le réseau d‘eau potable (Kaïd, 2005).

4.1.1.3.2 La dégradation de l‘air :

La pollution de l‘air est définie dans le journal officiel comme « l'émission dans l'atmosphère,

de gaz, des fumées ou de particules solides ou liquides, corrosifs, toxiques ou odorantes de

nature à incommoder la population, à compromettre la santé ou la sécurité publique ou à

nuire aux végétations, la production agricole et aux produits agro-alimentaires, à la

conservation des constructions et monuments ou au caractère des sites »54.

Ainsi, la pollution atmosphérique est due essentiellement aux polluants industriels, car les

émissions industrielles contiennent un grand nombre de polluants solides ou liquides qui sont

émis par des procédés de fabrication et des matières premières utilisées. Ces émissions

altèrent la qualité de l‘air et provoquent des maladies respiratoires. De plus, la pollution

industrielle devient de plus en plus préoccupante dans les grandes villes urbaines où la qualité

de l‘air se dégrade quotidiennement. Cette pollution atmosphérique a provoqué 353.000 cas

de bronchite, 544.000 de crises d'asthme qui pourraient être la cause de 1500 cas de cancer

des poumons sur une base annuelle55. A Annaba par exemple, les différents polluants

atmosphériques de la région, sont causés par deux unités industrielles. Le complexe

                                                             54Journal Officielle, 1983 55La Banque mondiale Programme d'Assistance Technique pour l'Environnement Méditerranéen« Coût de la dégradation de l'environnement en Algérie » 1999.

Page 173: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

170   

 

sidérurgique d‘El Hadjar et l‘usine d‘Asmidal où ces deux unités rejettent plus de cinq types

de polluants liquides, gazeux (CO, CO2, SO3, H2SO4, HF, SiF4, Nox) et solides qui sont

constitués de poussières de photogypse. D‘où le taux de prévalence de l‘asthme en 2000

(environ 9000 asthmatiques, ce qui est supérieur au taux national.)

L‘augmentation des polluants toxiques dans l‘atmosphère occasionne aussi l‘inversion de la

température à cause d‘un brouillard photochimique oxydant très dangereux ce qui est le cas

des villes telles qu‘Alger et Annaba. En Algérie, le nombre total de cas d‘asthme en 1993 était

de 459.566, parmi eux 5000 sont décédés56. Actuellement, le nombre d‘asthmatiques en

Algérie se rapproche de 2.5 millions de cas. La prévalence de cette maladie est en

augmentation visible notamment ce qui est due au fait de l‘accroissement de l‘urbanisation et

de l‘industrialisation dans le pays.

Aujourd‘hui, les dommages causés par la pollution de l‘air concernant la santé du peuple

algérien s‘élève à 0,82 % du PIB, tandis que pour la détérioration du cadre de vie, cet

impact est estimé à 0,12 % du PIB chaque année, évalué par la méthode de la disponibilité à

payer (DAP)57. De même, la pollution de l‘air a engendré une perte de productivité de 50000

hectares de terres agricoles situées près des cimenteries et zones industrielles. Ce déclin

représente une perte de 0,01% du PIB. Parmi les formes les plus répandues de pollution de

l‘air, nous pouvons relever le rejet de gaz à effet de serre (CO2), par les transports et les

industries.

En Algérie, la croissance annuelle du rejet de CO2 est estimée à 3.59 TM/H. Ainsi,

l‘augmentation enregistrée entre 1960 et 2010 est de 626%. La figure suivante montre

l‘ampleur des émissions deCO2 depuis 1960 à 2010.

                                                             56L‘enquête nationale de santé publique (1990) 57 Somme d‘argent payée par les ménages vivant en zones urbaine et industrielles et près des décharges pour améliorer la qualité de vie et prévenir la dégradation des immeubles.  

Page 174: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

171   

 

Figure 16 Les émissions de CO2 en Algérie (tonnes métriques par habitant)

Source : La Banque Mondiale, 2011.

Tableau 3 Emissions du gaz à effet de serre en 2010 (en million de tonnes de CO2)

Secteur

Pays

Tunisie Maroc Algérie Etats-Unis Chine

Secteur d‘industries

manufacturières et de

construction

5.1

7.6

12.7

587.1

2 333.4

Total des émissions tout

secteur confondu

21.9 46.0 98.6 5 368.6 7 217.1

Source : Rapport de l‘Agence internationale de l'énergie 2012.

En comparant l‘Algérie avec ces pays, nous pouvons constater que, la part des émissions de

gaz à effet de serre en Algérie est bien inferieure. Cependant, si on compare l‘émission du gaz

à effet de serre en Algérie avec ces pays voisins comme la Tunisie et le Maroc, cette dernière

est classée de loin première émettrice de CO2, (tableau n° 3).

Page 175: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

172   

 

4.1.1.3.3 La dégradation du sol et les Déchets :

En Algérie, la production annuelle des déchets industriels a atteint plus de 325 000 tonnes.

Cette quantité se rajoute chaque année aux 2 millions de tonnes déjà stockées58. Le sol et les

eaux en Algérie ont souvent, supporté une charge de pollution en manifestant des signes de

déséquilibre. C‘est le cas notamment des nappes d‘eaux situées dans la partie Nord du pays où

sont concentrées des implantations de complexes industriels. Les barrages ne sont pas non

plus, à l‘abri de la pollution d‘origine industrielle. Les déchets industriels dangereux

représentent une autre source de nuisance. Un grand nombre de sites sont contaminés par les

déchets industriels faute d‘une politique rigoureuse de stockage. On estime à 185.000

tonnes59, la quantité de résidus d‘origine industrielle considérés comme dangereux et

toxiques. Les résidus industriels, éliminés par stockage sur des terrains vagues ou rejetés dans

des cours d‘eau conduisent à des contaminations graves et parfois irréversibles de la chaîne

alimentaire pour aboutir jusqu‘à l‘homme. Les régions où sont implantées des unités de

production industrielle constituant des sources de pollution importantes telles que les

cimenteries, les unités de plâtre et de chaux, les raffineries de pétroles, etc.

A ce problème de déchet industriel s‘ajoute la grande quantité de déchets municipaux générés

en Algérie qui est estimée à 8,5 millions de tonnes / an (déchets ménagers et assimilés).

Chaque algérien dans les zones urbaines génère environ 0,7 kg de déchets solides par jour.

Dans la capitale (Alger), cette production est proche de 0,9 kg par jour60.

La mise en décharge est la destination finale préférée pour l'élimination des déchets solides

urbains. L'enquête menée par les services du Ministère de l'Aménagement du Territoire et de

l'Environnement (MATE) a révélé qu‘il existe plus de 3000 décharges sauvages à travers le

pays sur une superficie de plus de 150.000 hectares qui la plupart du temps sont situées sur

des terres agricoles ou le long des rivières61. Globalement, l‘impact de ces déchets coute au

gouvernement, plus de 0,19 % du PIB annuel.

                                                             58 Report Mission Préparatoire‐Algérie/Déchets‐June 2007 59 Rapport de l‘Agence nationale des déchets (AND) de 2011.60The regional solid waste exchange of information and expertise network in Mashreq and Maghreb countries, rapport «Country Report On The Solid Waste Management».July 2010. 61The regional solid waste exchange of information and expertise network in Mashreq and Maghreb countries, rapport «Country Report On The Solid Waste Management».July 2010.

Page 176: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

173   

 

De plus, il convient de souligner que, le recyclage des déchets en Algérie, ne fait pas l‘objet

d‘une action développée et organisée. En Algérie, la récupération et le recyclage touche

seulement de 4 à 5% des déchets générés, alors que les capacités de recyclage ont été

annuellement estimées, à près de 100.000 tonnes pour les métaux, 385.000 tonnes pour le

papier,50.000tonnespourleverreet130.000tonnesdeplastiques(Figuren°17).

Source : MATE, 2006

A ces dégradations de l‘environnement causées par l‘industrialisation s‘ajoute les dangereux

déchets du secteur de la santé, ainsi que, les déchets toxiques, qui dépassent annuellement, en

Algérie les 100 000 tonnes. Le total des effets de pollution sur la santé et la qualité de vie sont

estimés à 1.98 % du PIB par an.

En plus de ces déchets polluants, l‘environnement Algérien est confronté, à l‘existence des

installations des risques majeurs dont le nombre a été estimé, en 2005, par le Ministère de

papier   385000 T/AN Plastique 130000 

T/AN   

Métaux 100000 T/AN 

Verre 50000T/AN 

Figure 17 Capacité de recyclage en Algérie en tonne par an 

Page 177: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

174   

 

l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire à près d‘une soixantaine installations

essentiellement localisées sur le Nord du pays62.

Concernant le littoral, l‘impact de la pollution causée par les accidents chimiques dans les

régions portuaires est relativement mineur, il s‘élève à 0,01 % du PIB.

De même, la dégradation des sols est causée par l'érosion, la désertification et les activités

industrielles ; l'impact de cette dégradation a été évalué sur la base des pertes de productivité

agricole résultant de l'érosion hydrique qui menace 12 millions d'hectares, dans le nord et

l'ouest de l‘Algérie.

La dégradation des sols (bassins versants dénudés, zones steppiques dégradées,etc.) a un

impact sur les activités agricoles ainsi que sur les activités non agricoles et de services.La

perte de revenu non agricole est calculée sur la base du nombre d‘emplois non

agricolesestimés perdus. En Algérie, près de 44.000 emplois non agricoles sont perdus chaque

année à cause de la dégradation des sols. Ceci représente près de 0,15 % du PIB annuel. Au

totale, la dégradation environnementale coûte au gouvernement algérien 3.6% du PIB annuel,

d‘après un rapport de la banque mondiale (Figure n°18).

                                                             62 Notons à cet effet, qu‘en l‘espace de deux ans (2003-2005), l‘Algérie a enregistré pas moins de huit incidents technologiques (explosions, fuites, incendies) au niveau des installations industrielles de Skikda et d‘Arzew.

     Forêt                 Air                        Eau        Les zones côtières     Déchet   

Source : La Banque Mondiale 2006

Figure 18Coût de la dégradation environnementale sur PIB annuel de l’Algérie 

Page 178: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

175   

 

Comme cela a été démontré dans les sections précédentes, l‘ampleur des problèmes

environnementaux en Algérie, est intimement lié au processus de développement

socioéconomique des activités industrielles.

En conséquence, à cet état environnemental catastrophique qui règne actuellement en Algérie

(dégradation de l‘air, d‘eau et de sol), un changement de la vision des responsables algériens

est imposé, afin de promouvoir une nouvelle politique globale qui vise à encourager la mise

en œuvre de la RSE au niveau des entreprises algériennes. Dans les paragraphes suivants,

nous allons aborder la démarche vers la RSE dans le contexte algérien, puis nous allons

détailler l‘ensemble des mesures prises par le gouvernement afin de promouvoir la RSE et la

préservation de l‘environnement.

4.1.2 La responsabilité sociale des entreprises en Algérie

Historiquement, ce sont les acteurs économiques des pays du Nord qui ont commencé à

s‘intéresser au processus de préservation de l‘environnement et au concept de la RSE, alors

que les plus grands enjeux sociaux et environnementaux de ces concepts sont au Sud, à

l‘exemple de l‘Algérie qui a connu une rapide expansion économique. Cette expansion a été

suivie par un développement des marchés et des entreprises63 qui avait un effet dramatique,

notamment sur l‘environnement64. Dans ce sens, l‘Algérie fait aussi partie des pays les plus

touchés par les crises sociales et environnementales65.

A travers la présentation de la RSE en Algérie, nous présentons la problématique de la RSE

dans l‘ensemble des pays en développement, car, l‘Algérie semble avoir les caractéristiques

typiques d‘un pays en voie de développement à savoir : économie en transition, secteur

d‘hydrocarbure dominant, un taux de chômage élevé notamment chez les jeunes, une

alphabétisation faible, un système légal qui manque de transparence, la corruption et la faible

autorité du gouvernement, etc. (voir paragraphes1.1.2).

                                                             63 Rapport FMI, 2006. 64 Banque mondiale, Rapport sur « les pays en développement » 2006.

65Rapport ,WRI, 2005; PNUD, 2006. 

Page 179: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

176   

 

Toutefois, afin de mettre l‘accent sur les efforts produits par l‘Algérie, pour revenir vers un

équilibre écologique, nous abordons la promotion du concept de la RSE au niveau des

entreprises.

4.1.2.1 Lapréservationdel’environnementetlaresponsabilitésociale

Au début des années quatre-vingt, l‘Algérie a abandonné le modèle de gestion administrative

de l‘économie vers une économie de marché plus libre. Les réformes des années quatre-vingt-

dix, ont changé complètement la composition du tissu industriel qui était essentiellement

composé d‘entreprises d‘Etat obéissant à des exigences « politiques » loin des contraintes

productives, et avec une préoccupation sociale forte.

La RSE en Algérie était seulement basée sur le levier social, qui s‘exprimait dans l‘obligation

d‘offrir un emploi à une population qui en était dépourvue auparavant, ainsi que, des services

sociaux relatifs à la santé, et au logement.

L‘état politique et socioéconomique en Algérie, a rendu difficile, la démarche vers la

promotion de la responsabilité environnementale.

A cela s‘ajoute : la mise en avant des problèmes économiques dans le pays, plutôt que les

problèmes écologiques, ainsi que, la difficulté de convaincre les entreprises algériennes,

notamment, les PME, qu‘elles sont concernées par la RSE, même si, la production de ces

entreprises est tournée vers le marché interne (Atil, 2007).

Une autre difficulté figure parmi les obstacles les plus importants qui stoppent les démarches

de la RSE, il s‘agit du coût d‘intégration, qui reste prohibitif en particulier pour les PME « le

prix de la certification est considérable : jusqu’à 20 000 dollars pour un audit

environnemental (ISO 14001) ou social (SA 8000), soit dix-sept fois le revenu annuel moyen

par habitant des pays en développement » (Severino, 2005).

De plus, l‘absence de la volonté politique en Algérie de faire de la RSE sa priorité explique en

partie le faible nombre des entreprises certifiées, même par rapport aux pays voisins qui

vivent presque dans les mêmes conditions socioéconomiques (voir tableau n° 4 et 5).

Page 180: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

177   

 

Tableau 4 Nombre d’entreprises certifiées ISO 9001 au Maghreb

Pays

Décembre 2005 Décembre 2006 Décembre 2007

ALGERIE 185 103 171

MAROC 403 457 504

TUNISIE 380 585 690

Source: The ISO Survey of Certifications 2007

Tableau 5 Nombre prévisionnel d’entreprises certifiées ISO 14001 version 2004

Décembre 2005 Décembre 2006 Décembre 2007

ALGERIE 6 6 17

MAROC 26 37 39

TUNISIE 30 50 67

Source: The ISO Survey of Certifications 2007

Néanmoins, depuis quelques années, cette situation n‘a pas cessé de se développer. Les

entreprises algériennes, semblent, avoir pris conscience des exigences de la RSE. Ainsi, la

mise à niveau qui devrait être pilotée pour accréditer leurs performances par rapport à un

référentiel de triple qualité (le savoir-faire technique, la protection de l'environnement, et la

sécurité du produit).

Ce développement de la conscience des entreprises algériennes a été accompagné par, de

nouvelles mesures prises par le gouvernement, pour promouvoir la RSE en Algérie, tels que :

­ le lancement en 2000 d‘un programme d‘accompagnement des entreprises pour la

certification, qui a été très efficace. D‘après M. Mohamed Chaïb Aïssaoui, directeur général

de l‘Institut algérien de normalisation (IANOR), 370 entreprises, publiques et privées, ont été

certifiées depuis le lancement du Programme d'accompagnement des entreprises pour la

certification en 2001, sur 437 entités économiques inscrites à ce dispositif66.

                                                             66 A déclaré M. Mohamed Chaïb Aïssaoui, directeur générale de l‘Institut algérien de normalisation (IANOR), lors d‘une conférence de presse.27/03/2011.

Page 181: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

178   

 

­ la signature en décembre 2001 de l‘accord qui porte sur le renforcement de la

coopération économique lancé par la conférence de Barcelone en 1995, ainsi que, l‘accord

d‘association et de coopération établi entre la Communauté Européenne et l‘Algérie, qui vise

à l‘amélioration de la vie sociale et la préservation de l‘environnement67.

­ Une aide financière de 500 millions de dinars a été allouée pour l‘application du

programme de développement d‘un système de normalisation.

Ainsi, pour renforcer ces mesures qui n‘obligent pas les entreprises algériennes à se soumettre

à un audit social et environnemental à l‘instar du système de normalisation, l‘Etat algérien a

mis en place un cadre législatif contraignant, cohérent et complet, qui vise la mise à niveau

des entreprises algériennes et la réduction de leurs emprunts sur l‘environnement.

4.1.2.2 LesinstitutionsetlalégislationenvironnementaleenAlgérie 

4.1.2.2.1 Droit algérien de l‘environnement

Avignon (2010) a consieré que le droit pourrait être un outil de régulation efficace face aux

problèmes environnementaux. Dans ce sens, le législateur algérien à développer un appareil

législatif dense et diversifiéqui recouvre plusieurs aspects. Nous présentons certains décrets et

lois qui portent sur la responsabilité et la préservation de l‘environnement. D‘une manière

générale, cette réglementation a commencé dans les années quatre-vingt avec :

- la loi cadre 83 - 03 du 5 février 1983, qui porte sur la protection de l‘environnement, la

restauration et la valorisation des ressources naturelles, la prévention et lutte contre toute

forme de pollution et nuisance, et l‘amélioration du cadre et de la qualité de vie.

- Loi n°84-12 du 23 juin 1984 qui porte sur le régime général des forêts. Responsabilité

claire vu les peines prévues mais pas de réparation.

                                                             67ACCORD EURO-MÉDITERRANÉEN « établissant une association entre la Communauté européenne et ses États membres, d‘une part, et la République Algérienne démocratique et populaire », Journal officiel de l‘Union européenne 10.10.2005.

 

Page 182: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

179   

 

- Décret présidentiel n°98-123 du 18 avril 1998, ce décret assure la signature du protocole

de 1992, qui porte sur le changement de la convention internationale de 1969 sur la

responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures.

Cet arsenal juridique s‘est vu renforcer avecde nouvelles législations dans le cadre du

développement durable et de la préservation de l‘environnement, ainsi que, l‘adaptation des

lois sur l‘aménagement du territoire, les déchets, le littoral et les montagnes, tout en

appliquant les lois existantes sur l‘eau et la maîtrise de l‘énergie. Ces nouvelles lois sont

représentées par :

- Loi n°01-19 du 12 décembre 2001 pour la gestion, au contrôle et à l‘élimination des

déchets; cette loi fait obligation aux générateurs des déchets inertes et des déchets spéciaux

d‘assurer ou de faire assurer l‘élimination de leurs déchets dans des conditions qui ne risquent

pas de porter atteinte à la santé publique et à l‘environnement. Cette obligation, constitue le

fondement du principe de la responsabilité du générateur de déchets et consacre le principe

universel du pollueur-payeur.

- Loi n°01-20 du 12 décembre 2001, relative à l'aménagement et au développement durable

du territoire vient définir les orientations et les instruments d'aménagement du territoire de

nature à garantir un développement harmonieux et durable de l'espace national68.

- Loi n°02-02 du 5 février 2002, porte sur la protection et la valorisation du littoral. Cette loi

fixe les prescriptions générales et particulières relatives à la protection et à la valorisation du

littoral.

- la loi n°03-10 du 19 juillet 2003, porte sur la protection de l‘environnement dans le cadre

du développement durable. Elle s‘appuie sur les principes du nouveau droit de

l‘environnement adoptés au niveau international, à savoir : le principe de préservation de la

diversité biologique; le principe de non dégradation des ressources naturelles; le principe

d‘action préventive et de correction par priorité à la source; le principe de précaution; et le

principe du pollueur-payeur.

                                                             68 Résumé de la loi sur l'aménagement et au développement durable du territoire de 2001.

Page 183: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

180   

 

- Loi n°04-07 du 14 août 2004 relative à la chasse a pour objet de déterminerles règles

relatives à l‘exercice de la chasse69.

- Loi n°04-20 du 25 Décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la

gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable.

- Loi n°05-12 du 04 août 2005 relative à l‘eau. Cette loi engage une claire responsabilité vu

les peines prévues mais pas de réparation.

- L’ordonnance n°06-05 du 15 juillet 2006relative à la protection et à la préservation de

certaines espèces animales menacées de disparition.

4.1.2.2.2 Les sanctions prévues par la loi algérienne

Le droit algérien de l'environnement, notamment la loi n° 03-10 du 19 juillet 2003 relative à

la protection de l'environnement dans le cadre du développement durable, a prévu des

sanctions qui vont jusqu‘à l‘emprisonnement, parmi ces sanctions. Nous trouvons :

4.1.2.2.2.1 Des sanctions relatives à la protection de la diversité biologique 

Article. 81. « Quiconque a, sans nécessité, abandonné et, publiquement ou non, exercé des

sévices graves ou commis un acte de cruauté envers un animal domestique ou apprivoisé ou

tenu en captivité, est puni d'un emprisonnement de dix (10) jours à trois (3) mois et d'une

amende de cinq mille dinars (5.000 DA) à cinquante mille dinars (50.000 DA) ou de l'une de

ces deux peines seulement. En cas de récidive, la peine est portée au double ».

Article. 82. « Sont punies d'une amende de dix mille dinars (10.000 DA) à cent mille dinars

(100.000 DA), les infractions aux dispositions de l'article 40 de la présente loi70.

Sera punie de la même peine toute personne qui:

­ détient un animal domestique, un animal sauvage ou apprivoisé sans respecter les

règles de détention mentionnées à l'article 42. En cas de récidive, la peine est portée au

double ».71

                                                             69 Journal officiel de la république algérienne démocratique et populaire 2004 (donner la date de publication) 70 Article 40. Nonobstant les dispositions des lois relatives à la chasse et à la pêche et lorsqu'un intérêt scientifique particulier ou que les nécessités ayant trait au patrimoine biologique national justifient la conservation d'espèces animales non domestiques ou végétales non cultivées. 

Page 184: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

181   

 

4.1.2.2.2.2 Des sanctions relatives à la protection de lʹair et de lʹatmosphère 

Article. 84. « Est punie d'une amende de cinq mille dinars (5000 DA) à quinze mille dinars

(15.000 DA), toute personne dont le comportement contrevenant aux prescriptions visées à

l'article 47 de la présente loi, engendre une pollution atmosphérique. En cas de récidive

d'une peine d'emprisonnement de deux (2) mois à six (6) mois et d'une amende de cinquante

mille dinars (50.000 DA) à cent cinquante mille dinars (150.000 DA) ou de l'une de ces deux

peines seulement ».

Article. 85. « En cas de condamnation aux peines prévues à l'article 84 ci-dessus, le juge fixe

le délai dans lequel les travaux ou les aménagements prévus par la réglementation devront

être exécutés. Le juge peut, en outre, ordonner que les travaux ou aménagements soient

exécutés d'office aux frais du condamné et, le cas échéant, prononcer jusqu'à leur

achèvement, l'interdiction d'utiliser les installations ou tout autre objet meuble ou immeuble

qui sont à l'origine de la pollution atmosphérique. Il peut, dans les cas où il n'y aurait pas

lieu de procéder à des travaux ou aménagements, fixer un délai au condamné pour se

soumettre aux obligations résultant de ladite réglementation ».

4.1.2.2.2.3 Des sanctions relatives à la protection de lʹeau et des milieux aquatiques 

Art. 88. « Lorsque les nécessités de l'enquête ou de l'information ainsi que la gravité de

l'infraction l'exigent, le bâtiment, aéronef, engin ou plate-forme qui a servi à commettre l'une

des infractions visées à l'article 52 de la présente loi, peut être immobilisé sur décision du

procureur de la République et du magistrat saisi. A tout moment, l'autorité judiciaire

compétente peut ordonner la levée de l'immobilisation, s'il est fourni un cautionnement dont

elle fixe le montant et les modalités de versement. Les conditions d'affectation, d'emploi et de

restitution du cautionnement sont réglées conformément aux dispositions du code de

procédure pénale ».

Article. 93. « Est puni d'un emprisonnement d'un (1) an à cinq (5) ans et d'une amende d'un

million de dinars (1.000.000 DA) à dix millions de dinars (10.000.000 DA) ou de l'une de ces

deux peines seulement, tout capitaine soumis aux dispositions de la convention                                                                                                                                                                                               71Article 42. Sans préjudice des dispositions de la présente loi et des textes législatifs en vigueur, toute personne a le droit de détenir un animal, sous réserve des droits des tiers, des exigences du cadre de vie, de santé, de sécurité et d'hygiène, et dans des conditions qui excluent toute atteinte à la vie ou à la santé de celui-ci.

Page 185: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

182   

 

internationale pour la prévention de la pollution des eaux de la mer par les hydrocarbures,

signée à Londres le 12 mai 1954 et de ses modifications, qui se sera rendu coupable

d'infraction aux dispositions relatives aux interdictions de rejet à la mer d'hydrocarbures ou

de mélanges d'hydrocarbures. En cas de récidive, la peine est portée au double ».

Article. 94. « Est puni d'un emprisonnement de six (6) mois à deux (2) ans et d'une amende

de cent mille dinars (100.000 DA) à un million de dinars (1.000.000 DA), ou de l'une de ces

deux peines seulement, tout capitaine d'un bâtiment non soumis aux stipulations de la

convention susmentionnée et qui se sera rendu coupable d'infraction aux dispositions de

l'article 93 ci-dessus. En cas de récidive, la peine est portée au double ».

4.1.2.2.2.4 Des sanctions relatives à la protection contre les nuisances 

Article. 107. « Est puni de six (6) mois d'emprisonnement et de cinquante mille dinars

(50.000 DA) d'amende le fait de mettre obstacle à l'accomplissement des contrôles par les

agents chargés de procéder à la recherche et à la constatation des infractions aux

dispositions de la présente loi ».

Article. 108. « Est puni de deux (2) ans d'emprisonnement et de deux cent mille dinars

(200.000 DA) d'amende le fait d'exercer une activité sans l'autorisation prévue à l'article

73 »72.

4.1.2.2.2.5 Des sanctions relatives à la protection du cadre de vie 

Article. 109. « Est puni d'une amende de cent cinquante mille dinars (150.000 DA) le fait

d'apposer, de faire apposer ou de maintenir, après mise en demeure une publicité, une

enseigne ou une pré enseigne dans les lieux ou sur des emplacements interdits prévus à

l'article 66 »73.

                                                             72Article 73 — Sans préjudice des dispositions législatives en vigueur, les activités bruyantes exercées dans les entreprises, les établissements, les centres d'activités ou les installations publiques ou privées établis à titre permanent ou temporaire et ne figurant pas dans la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement, ainsi que les activités bruyantes sportives et de plein air susceptibles de causer des nuisances sonores, sont soumises à des prescriptions générales. 73Article 66Toute publicité est interdite :

1. sur les immeubles classés parmi les monuments historiques, 2. sur les monuments naturels et les sites classés, 3. dans les aires protégées, 4. sur les édifices des administrations publiques,

Page 186: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

183   

 

En se basant sur ce cadre réglementaire de protection de l‘environnement, le directeur de

l‘environnement de la wilaya d‘Annaba, M. Omar Alleg, a ordonné en juin 2012, la

fermeture de deux unités industrielles pour non-respect de la réglementation en matière de

protection de l‘environnement. Selon le site officiel du Centre de Développement des

Énergies Renouvelables (CDER), ces deux unités n‘ont pas effectué, préalablement, l‘étude et

la notice d‘impact, conformément à la réglementation en matière de protection de

l‘environnement. M. Alleg a souligné que cette fermeture avait été décidée par la commission

de wilaya de contrôle des installations industrielles classées, dans le cadre des missions

réservées à la direction de l‘Environnement. D‘après la même source, la direction de

l‘environnement de la wilaya d‘Annaba, plus de 25 mises en demeure ont été par ailleurs

adressées, durant la même période, aux entreprises pour non-respect des règles de protection

de l‘environnement. Ces entreprises font actuellement l‘objet d‘un « suivi rigoureux » pour

vérifier leur mise en conformité vis-à-vis de la réglementation en matière de protection de

l‘environnement74.

4.1.2.2.3 Institutions et programmes algériens

Dans cette logique de préservation de l‘environnement, le gouvernement algérien a également

mis en œuvre, plusieurs actions et programmes qui visent à la protection de l‘environnement.

Nous relevons ici :

- Le Programme National de Gestion des Déchets Propres.

- Le Programme National de l‘Aménagement du Territoire.

- Le Programme Directif d‘Aménagement et d‘Urbanisme.

- Le Programme National des Affaires de l‘Environnement.

- Le Programme de Gestion intégrée des Déchets Municipaux.

                                                             

74 Le Centre de Développement des Énergies Renouvelables (CDER) est chargé de la gestion et du suivi de l'exécution de Projets Nationaux de Recherche soumis dans le cadre des Programmes Nationaux de Recherche Energies Renouvelables / Techniques Nucléaires / Hydrocarbures. http://www.cder.dz/.  

Page 187: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

184   

 

- Le Programme National du Développement Durable.

- Le Plan national d‘Action pour l‘Environnement et le Développement Durable.

La prise de conscience croissante des questions environnementales en Algérie a été

accompagnée par une création de nouvelles institutions qui assurent la bonne gestion des lois,

des programmes et des actions, parmi ces institutions nous avons :

­ Le Centre National de Technologies Plus Propres (CNTPP) qui prône le

développement des techniques de production plus propres et de réduction des déchets.

­ L‘Observatoire National de l‘environnement et du Développement Durable (ONEDD)

qui encourage et institutionnalise la surveillance des installations et des sites ainsi que la

caractérisation des déchets.

­ Le Fonds pour l‘Environnement et la Dépollution (FEDEP) qui a pour principale

mission l‘incitation à la reconversion des installations existantes obsolètes et polluantes vers

des technologies de production plus propres et l‘encouragement des projets d‘investissement.

- Le Conservatoire National des Formations à l‘Environnement.

­ L‘Observatoire National de l'Environnement et du Développement Durable.

­ La Conférence Régionale de l‘Aménagement et Développement du Territoire.

­ Ministère de l‘Aménagement du Territoire et de l‘Environnement (MATE) pour la

mise en place de programmes nationaux sur l‘environnement.

­ L‘Office national de l‘Environnement et du Développement Durable.

­ Le Centre National des Technologies à Production plus Propre.

­ L‘Agence Nationale des Déchets.

­ Le Centre de Développement des Ressources Biologiques.

­ Le Fonds National pour l‘Environnement et la Dépollution.

­ Les Directions de l‘Environnement au Niveau des Wilayas et des Départements

­ Les Inspections Régionales de l‘Environnement.

­ L‘Agence Nationale des Changements Climatiques.

­ Le Conseil National de l‘Aménagement et Développement Durable du Territoire.

Page 188: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

185   

 

Une grande partie de ces institutions, contribuent effectivement à l‘amélioration de la qualité

de l‘environnement en Algérie, tandis que, les autres sont victimes de leur jeune âge et de leur

manque d‘expérience et n‘arrivent pas à promouvoir la protection de l‘environnement.

Le changement quotidien dans les politiques algériennes de protection de l‘environnement, est

à l‘image du changement du rattachement de la fonction de l‘environnement qui a fait le tour

entre plus de dix Ministères, en commençant par le rattachement auMinistère de

l‘hydraulique, de la mise en valeur des terres et de la protection de l‘environnement en 1974,

tout en passant par, le Ministère de l‘hydraulique, de l‘environnement et des forêts, le

Ministère de l‘intérieur, le Ministère délégué à la recherche, à la technologie et à

l‘environnement, le Ministère de l‘éducation nationale et le Ministère chargé des universités

entre les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. L‘année 2000, a connu la création du

Ministère de l‘Aménagement du Territoire et de l‘Environnement (MATE).

Aujourd‘hui, dans sa démarche vers la préservation de l‘environnement, l‘Algérie peut

compter sur un cadre législatif et réglementaire cohérent, et une stratégie nationale dense,

ainsi qu‘une armada d‘instruments volontaires, mise en œuvre par le (MATE), à la

disposition de toutes les entreprises qui exercent en Algérie (publiques et privées, mixtes,

étrangères) dans le but de compléter le cadre juridique existant, afin de promouvoir la RSE, à

l‘instar du « Contrat de Performance » qui fera l‘objet de notre étude dans les prochains

paragraphes.

4.1.2.3 LeContratdePerformanceEnvironnementale,unengagementdanslaresponsabilitésocialepourlesentreprisesalgériennes

 

4.1.2.3.1 Le Contrat de Performance Environnementale

L‘engagement des entreprises algériennes dans les processus de RSE s‘est concrétisé à travers

le nouveau projet appelé contrat de performance, ou contrat de performance environnementale

(CPE) lancé par le Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement en 2006.

Page 189: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

186   

 

Nous avons assimilé l‘engagement dans le contrat de performance environnementale à

l‘engagement dans la RSE car cet engagement est compatible aux quatre caractéristiques de la

définition de synthèse de la RSE qui est établie dans le troisième chapitre à savoir :

- Le caractère volontaire de l‘engagement : les entreprises algériennes publiques et privées ne

sont pas obligées de signer les contrats de performance environnementale lancés par le

Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme.

- Le caractère de protection de l‘environnement : l‘objectif de cet engagement est la

préservation de l‘environnement par l‘amélioration de la performance environnementale des

entreprises algériennes et la réduction de leur impact sur l‘environnement.

- le caractère relationnel : le contrat de performance valorise la relation et les interactions de

l‘entreprise avec ses parties prenantes internes et externes (les employés, l‘Etat (MATE), les

experts, etc.).

- le caractère bénéfique : Le contrat de performance a pour objectif, la mise à niveau des

entreprises. En d‘autres termes, l‘amélioration de l‘efficience économique de l‘entreprise qui

renforce sa position concurrentielle.

La définition du contrat de performance environnementale, donnée par le Ministère de

l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme, va nous permettre de

mettre l‘accent sur ces quatre caractéristiques :

« Les contrats de performance environnementale (CPE) sont des outils qui permettent de

mettre à niveau les entreprises et à améliorer leur performance environnementale, ils sont

établis entre l’Administration en charge de la protection de l’environnement et les industriels

qui s’engagent et définissent volontairement leurs efforts en matière de protection de

l’environnement (réduction et traitement de la pollution générée par leurs activités,

économie d’eau, économie d’énergie, etc.) »75.

                                                             75Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, 2006

Page 190: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

187   

 

Cela se confirme aussi, dans le premier article du contratde performance environnementale

qui est « Le présent contrat de performance représente un engagement mutuel et participatif

du Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement et de la Société. Il

vise la promotion, la définition et la mise en œuvre de mesures volontaires de dépollution et

de protection de l'environnement »76.

Le contrat de performance environnementale a une finalité explicite c'est-à-dire celle de

mettre en exergue l‘engagement des responsables des entreprises, des travailleurs et des

délégués de l‘environnement, afin de, mettre en œuvre un programme de dépollution

industrielle. Il a également pour ambition de préparer le secteur de l‘industrie, et d‘adopter

des méthodes de management environnemental sur la base des critères standards

internationalement reconnus77.

A travers ces contrats, les industriels s‘engagent volontairement à mettre en œuvre un

programme qui assure l‘efficience écologique et l‘efficacité économique. Ce programme

s‘étalera sur trois ou cinq années selon le contrat établi entre l‘entreprise et le Ministère de

l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme, ce contrat qui permettra : la

mise à niveau des entreprises, le respect de la réglementation environnementale et l‘efficience

écologique et économique 78(annexe n° 1).

4.1.2.3.2 Les entreprises qui ont signé les contrats de performance environnementale

A ce jour, le nombre d‘entreprises qui se sont engagées dans ce processus de RSE par la

signature des contrats de performance environnementale avec le Ministère de l‘Aménagement

du Territoire et de l‘Environnement (MATE), s‘élève à plus de 80 entreprises.

                                                             76 Contrat de performance environnementale 2006 77CNTPP Centre National des Technologies de Production Plus Propre. 78CNTPP Centre National des Technologies de Production Plus Propre. 

Page 191: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

188   

 

Tableau 6 Exemple des entreprises signataires des CPE

Dénomination de l’Entreprise

Mégisserie Aurassiene /MEGA (Batna)

Cimenterie Aîn Touta (Batna)

ISPAT (complexe sidérurgique d‘Annaba)

ASMIDAL / FERTIAL ( Annaba )

Complexe des Corps Gras de Maghnia (Tlemcen)

Complexe Electrolyse de zinc de Ghazaouet (Tlemcen)

Cimenterie Ain Kebira.( Setif )

Source : site du Ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, 2009.

Les entreprises qui ont ratifié ces contrats représentent les différents groupes du secteur

industriel algérien, à l‘exemple de (la Sidérurgie : ISPAT complexe sidérurgique de (Annaba),

Ciments : Cimenterie Ain Kebira (Setif), Construction métallique : Complexe Electrolyse de

zinc de Ghazaouet (Tlemcen), Chimie : ASMIDAL / FERTIAL (Annaba), Pharmacie :

SAIDAL (Annaba), Agroalimentaire : Complexe des Corps Gras de Maghnia (Tlemcen), etc.

Ainsi, diverses formes juridiques à l‘exemple de ISPAT, complexe sidérurgique de Annaba,

ASMIDAL / FERTIAL (Annaba), Pharmacie : SAIDAL (Annaba), qui sont des sociétés par

action (SPA). Nous trouvons aussi, des sociétés à responsabilité limitée, à l‘exemple de

HAAL Oran, SBGEM El Goléa Ghardaïa et El Menia Ghardaïa, ainsi que, des entreprises

unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL) à l’exemple, SNC-Lavalin Algérie.

De même, les entreprises qui ont ratifié ce contrat de performance sont de taille différente,

même si, elles sont majoritairement de moyennes et grandes entreprises à l‘exemple de

Cimenterie Hdjar Soud.( Skikda ), Cimenterie Ain Kebira.( Setif ) ,ISPAT.(complexe

Page 192: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

189   

 

sidérurgique de (Annaba), ASMIDAL / FERTIAL ( Annaba ), L‘Algérienne des Fonderies

d‘Oran, L‘Entreprise Nationale de Fonderie Tiaret, Entreprise Nationale de Fonderie, Dérives

Bitume Algérie (Blida), ainsi que quelques entreprises de petites tailles, notamment dans le

secteur de l‘agroalimentaire, à l‘exemple de Vitajus (Blida), Toudja (Béjaia), Sidi Dris

(Skikda).

Les entreprises qui ont singé les contrats de performance ont aussi différents propriétaires.

Nous trouvons des entreprises publiques à l‘exemple de Fonderies d‘Oran, ERCO (Cimenterie

d‘El Hassasna Saïda, d‘Ain Timochent et de Sig Mascara), Dérives Bitume Algérie (Blida).

Des entreprises privées comme Vitajus (Blida), Toudja (Béjaia), Sidi Dris (Skikda), Civital

(Béjaia). Des entreprises mixtes à savoir, ISPAT (complexe sidérurgique de (Annaba) et

ASMIDAL / FERTIAL (Annaba), ainsi que, des entreprises étrangères à l‘exemple de

Schlumberger Nord Afrique Alger et SNC LAVALIN.

Enfin, les entreprises qui ont signé ce contrat de performance sont installées dans les quatre

coins de l‘Algérie, à l‘Est à l‘exemple de, Toudja (Béjaia), Sidi Dris (Skikda), ISPAT

(complexe sidérurgique de (Annaba), ASMIDAL / FERTIAL (Annaba). A l'Ouest à

l‘exemple de : Fonderies d‘Oran, Dénitex (Tlemcen) Cimenterie Ouest ERCO (Cimenterie

d‘El Hassasna Saïda, de Ain Timochent et de Sig Mascara). Au Centre, à savoir, Cimenterie

Raïs Hamidou (Alger), Dérives Bitume Algérie (Blida), ainsi qu‘au Sud, qui sont istallées

dans la région de Ghardaia, à l‘exemple de Sarl SBGEM El Goléa, Sarl El Menia, Société de

Recyclage des Batteries, Sarl Recibat.

4.1.2.4 Pourquoil’Algérieetpourquoilesecteurindustriel?

Dans le but, de confirmer notre recherche théorique ainsi que le modèle conceptuel développé

dans le troisième chapitre de ce travail, nous avons choisi d‘étudier ces contrats de

performance environnementale, qui partagent toutes les caractéristiques de la RSE, signés

entre les entreprises et le Ministère de l‘Aménagement du Territoire, de l‘Environnement

(MATE) Algérien. En choisissant l‘Algérie comme terrain de recherche, cela va nous

permettre d‘enrichir la littérature sur l‘engagement la RSE dans les pays en développement,

notamment dans les pays d‘Afrique du nord où peu de travaux ont été publiés, d‘une part.

D‘autre part, ce contexte socioéconomique et légal peu contraignant par rapport aux pays du

Nord, va nous aider à exposer les réelles motivations derrière l‘engagement des entreprises

Page 193: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

190   

 

dans la RSE.

De la même manière, la problématique d‘intégrer de la RSE dans le secteur industriel algérien

parait extrêmement importante, à cause de la relation d‘interaction entre le secteur industriel

algérien et la RSE. D‘un côté, l‘intégration de la RSE au niveau de l‘industrie algérienne

pourrait contribuer à promouvoir la compétitivité et l‘innovation de l‘industrie algérienne, en

favorisant ; les gains d'efficacités opérationnelles, l'amélioration de la gestion des risques, la

promotion des relations avec (la communauté, les investisseurs et les clients), l'accès au

capital, la réputation ainsi que la productivité des industries algériennes (Porter et Vander

land, 1995, Bansal et Roth, 2000 ;Porter et Kramer 2006 ; Egels-Zandén, 2009 ; Cheryl et al,

2010). De l‘autre côté, le développement rapide du secteur industriel algérien, considéré par le

gouvernement comme le secteur qui doit conduire le développement du pays, participe

vivement dans la promotion et la vulgarisation des principes et des pratiques de la RSE,

(figure n°19).

Figure 19 : La relation entre le secteur industriel algérien et la RSE

Source : élaboration personnelle.

responsabilité sociale  

Le secteur industriel 

Page 194: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

191   

 

Synthèse de la section 1

Dans cette section, nous avons présenté notre terrain de recherche. Ce dernier possède toutes

les caractéristiques d‘un pays en développement dont la récente prise de conscience

concernant la RSE.

De même, nous avons mis l‘accent, sur l‘ensemble des mesures prises par le gouvernement

algérien afin de préserver l‘environnement, représentées d‘un côté par l‘arsenal juridique qui

s‘appuie sur des lois, des ordonnances et des décrets dotés d‘une grande force contraignante.

Et d‘un autre côté, des mesures volontaires non contraignantes qui laissent le choix à

l‘entreprise de l‘engagement dans la RSE.

Parmi ces mesures volontaires nous trouvons le contrat de performance qui a été lancé par le

Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme. A travers ses

caractères, ce contrat représente parfaitement la RSE, et par conséquent, nous allons

considérer que, les entreprises qui se sont engagées dans le contrat de performance

environnementale, comme des entreprises qui s‘engagent dans la démarche de la RSE. Ainsi,

ces entreprises feront partie de l‘échantillon sur lequel se déroulera notre étude empirique.

Page 195: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

192   

 

4.2 Section 4.2. Les choix épistémologiques et méthodologiques de la recherche

Chaque travail de recherche repose sur une vision particulière et une propre épistémologie et

méthodologieafin de produire des résultats, qui permettent de fournir la connaissance et aident

à comprendre ou à expliquer la réalité.

Dans cette section, nous allons exposer nos choix épistémologiques et méthodologiques qui

nous permettont de qualifier et de quantifier les motivations d‘engagement des entreprises

dans la RSE, restées jusqu'à ce stade, théorique.

Afin de mener à bien un travail de recherche, le chercheur doit faire un choix épistémologique

et méthodologique qui détermine sa démarche scientifique et permet d‘expliquer le processus

de recherche suivi.

En conséquence, avant de faire un travail de recherche et d‘utiliser une démarche scientifique,

il faut d‘abord être conscient de certains principes concernant l‘épistémologie. Cette dernière

traite la nature de la réalité que le chercheur appréhende, ainsi que, le lien qui unit le sujet et

l‘objet de recherche et sa propre vision du monde. En outre, chaque travail de recherche

repose sur des présupposés qui président à « sa vision du monde » et qu‘il est indispensable à

expliquer afin « de contrôler la démarche de recherche et d’accroître la validité de la

connaissance qui en est issue » (Thiétart et al., 2003). Après avoir expliqué, les différents

paradigmes les plus utilisés en sciences de gestion (positivisme, constructivisme et

l'interprétativisme), nous donnons notre positionnement épistémologique choisi pour ce

travail de recherche.

Le deuxième choix porte sur la méthodologie du travail, qui se réfère, à la connaissance

empirique. Si le rationalisme renvoie à la connaissance provenant de la raison et de la pensée,

l‘empirisme fait référence à la connaissance issue de l‘expérience.

De même, après avoir détaillé les méthodologies de recherche suivies dans les sciences de

gestion, nous exposons notre design de recherche ainsi que les deux phases méthodologiques

adoptées. Dans ces paragraphes nous allons expliquer nos choix épistémologiques et

méthodologiques qui garantissent la validité de cette recherche.

Page 196: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

193   

 

4.2.1 Le positionnement épistémologique de la recherche

Le processus de recherche est constitué de trois grandes dimensions: l'ontologie,

l‘épistémologieet la méthodologie (voir figuren° 20). Un paradigme de recherche est un

système qui englobe toutes les pratiques interdépendantes et les pensées qui définissent la

nature de l'enquête sur ces trois dimensions (Grawitz, 1996).

Bien que l‘ontologie est définie comme le statut de la relation entre le chercheur et ce qui peut

être connu. L‘ontologie est définie comme la question de la réalité, qui peut avoir un sens

objectif ou constituer un construit social.

Ces deux concepts sont amplement liés, d‘après, Evrard et al. (2003) chaque position

ontologique implique une particulière position épistémologique et vice versa.

Ainsi, le choix épistémologique dans un travail de recherche sérieux demeure capital, car il

permet de mener à bien le travail de recherche et d‘assurer sa validité et fiabilité (Girod et

Perret, 1999).

Pour ces raisons, nous devons répondre à une question cruciale pour notre travail de

recherche: quel est le paradigme épistémologique que nous devrions adopter afin de préserver

la validité et la fiabilité de notre travail de recherche ?

Pour apporter des éléments de réponse à cette question, nous allons, définir l‘épistémologie,

ainsi que, les trois paradigmes épistémologiques les plus usuellement rencontrés en sciences

de l‘organisation: le paradigme positiviste, le paradigme interprétativiste et le paradigme

constructiviste, Giordano (2003). Ces paradigmes constituent les schémas intellectuels dans

lesquels peut s‘inscrire notre recherche, ainsi, que toutes les recherches en sciences sociales.

Le choix du paradigme épistémologique pour notre travail de recherche sera construit autour

des trois caractéristiques suivantes :

La nature de la connaissance produite.

Le chemin de la connaissance.

Les critères de validité de la connaissance.

Ce sont ainsi ces trois éléments qui permettent le choix d‘un courant épistémologique

structurant le projet de recherche (Girod et Perret, 1999).

Page 197: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

194   

 

Figure 20 Le processus épistémologique dans la recherche

Source : Schoeb (2012)

4.2.1.1 Définitiondel'épistémologie

L'épistémologie est dérivé de deux mots grecs: la connaissance « épistémè » et la science

« logos », et signifie la science de la connaissance. Telle qu'elle est utilisée en philosophie, le

mot signifie la science de la certitude et de la connaissance humaine.

L'objet matériel d'épistémologie est la connaissance humaine et ses sources.

L'objet formel de l'épistémologie est la certitude de la connaissance humaine, (Browaeys et

Fisser, 2012).

Le terme «épistémologie», qui par dérivation signifie la science de la connaissance, est très

couramment utilisé pour signifier la science de la certitude de la connaissance humaine. La

«Certitude» est ici utilisée pour noter que la possession consciente de la vérité est l'acte ou

l'état d'esprit dans lequel l'esprit possède la vérité. Parmi les sujets traités dans la science on

releve la nature de la vérité, les sources de la connaissance humaine, les obstacles qui

entravent la recherche de la vérité, les moyens d'éviter l'erreur, et le critère de certitude

(Flood, 2008).

En d'autres termes, l‘épistémologie réalise l‘étude critique des principes, des hypothèses et

des résultats des sciences afin de déterminer leurs valeurs. Dans la tradition de la langue

Page 198: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

195   

 

française, l'épistémologie est devenue particulièrement la philosophie des sciences qui signifie

qu'elle pose les questions relatives à la science en générale.

De plus, l‘épistémologie concerne au-delà de la connaissance, la pensée, l'intelligence, la

conscience, l'imagination, les perceptions, les sensations, etc. Elle soulève, aussi, des

questions sur les fondements du discours scientifique d'un point historique et linguistique,

ainsi que d‘autres questions, sur la méthode, le sens de l'interprétation et les processus

logiques de construction des modèles, les questions sur la valeur, les limites des résultats et

les relations entre les sciences et les autres formes de connaissances, Browaeys (2004).

En sciences de l‘organisation, trois paradigmes épistémologiques sont usuellement rencontrés:

le paradigme positiviste, le paradigme interprétativiste et le paradigme constructiviste

(Giordano, 2003 ; Browaeys, 2004). Ces paradigmes offrent trois façons distinctes de définir

les connaissances produites, le processus de production de cette connaissance, et la valeur de

cette connaissance.

4.2.1.2 Leparadigmepositiviste

Le positivisme est parfois appelé «méthode scientifique» ou «recherche scientifique», fondé

sur le rationalisme et la philosophie empiriste qui a pris naissance avec les travaux d‘Aristote,

de Francis Bacon, de Auguste Comte, et de Emmanuel Kant, (Evrard et al., 2003).

En outre, le paradigme positiviste, affirme une philosophie empiriste, où les causes

déterminent les effets. Comme il vise à observer directement, mesurer quantitativement et

prévoir objectivement les relations entre les variables. Le paradigme positivisme vise aussi à

tester une théorie ou décrire une expérience à travers l'observation et la mesure dans le but de

prévoir et de contrôler les forces qui nous entourent (Browaeys, 2004).

Comme il reflète une philosophie déterministe qui provoque probablement des effets et

résultats déterminés. Le paradigme positiviste peut être appliqué au monde social sur

l'hypothèse que le monde social peut être étudié de la même façon que le monde naturel. Il

existe aussi, une méthode pour étudier le monde social qui est la valeur libre, et que les

explications de nature causale peuvent être employées (Evrard et al., 2003).

D‘une manière générale, le positivisme est le paradigme épistémologique le plus utilisé dans

Page 199: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

196   

 

la littérature. Ce paradigme affirme que la connaissance qui construit progressivement la

science est la connaissance de la Réalité, qui est une réalité en soi, objective, indépendante

des observateurs qui la décrivent « le chercheur est posé en extériorité par rapport à la

situation observée » (Giordano, 2003).

L‘objectif de la recherche dans le paradigme positiviste est d‘utiliser le construit en préalable

et d‘une manière intentionnelle, pour pallier aux carences et contradictions de la littérature.

D‘après Thiétart et al. (2003) « L’objet de recherche dans le positivisme s’élabore à partir de

l’identification d’insuffisances ou d’incohérences dans les théories rendant compte de la

réalité ou entre les théories et les faits ».

Le positivisme a été remplacé après la Seconde Guerre mondiale, par le post positivisme. Ce

dernier, est défini comme le paradigme qui voit le monde comme ambiguë, variable et

multiple dans ses réalités, ce qui veut dire que «ce qui pourrait être la vérité pour une

personne ou groupe culturel, pourrait ne pas être la vérité pour les autres ». Cette définition

suggère que le paradigme post-positiviste est intuitif, holistique, inductif et exploratoire avec

des résultats qui sont de nature qualitative (Lapid, 1989). Cette définition du post-positivisme

semble être en contradiction avec la définition la plus largement utilisée par Lapid (1989).

Cependant, dans la recherche, les paradigmes positivistes et post-positivistes sont le plus

souvent alignés avec des méthodes quantitatives de collecte et d'analyse des données

La principale critique du positivisme est la question de la séparation du chercheur de ce qui

est recherché (Hammersley, 2006). En conséquence, le positivisme aujourd'hui, reconnaît

que, même si la vérité absolue ne peut être établie, il existe des réclamations de connaissances

qui sont encore valables, qui peuvent être déduites logiquement (Hammersley, 2006).

Enfin, la méthode de recherche positiviste se constitue des expériences et des essais. Cette

méthode particulière peut être contrôlée, mesurée et souvent utilisée pour soutenir une

hypothèse.

4.2.1.3 LeparadigmeInterprétativiste

Le positivisme est apparu comme un paradigme philosophique au 19ème siècle avec le rejet

par Auguste Comte de la métaphysique et son affirmation que seule la connaissance

Page 200: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

197   

 

scientifique peut révéler la vérité sur la réalité. Ce paradigme a été formellement considéré

comme la méthode scientifique dominant au début du 20ème siècle par les membres du Cercle

de Vienne, y compris Gustav Bergmann, Rudolf Carnap, Herbert Feigl, Philipp Frank, Karl

Menger, Otto Neurath et Moritz Schlick (Kaboub, 2008).

Wilhelm Dilthey était parmi les auteurs les plus influants dans le paradigme interprétativiste

au milieu du 20ème siècle. Cet auteur a souligné que, l'objet étudié par les sciences naturelles

est différent de l‘objet étudié par les sciences sociales, Johnson et Onwuegbuzie (2004). Dans

la pratique de la recherche contemporaine, cela signifie qu'il existe une reconnaissance que les

faits et les valeurs ne peuvent pas être séparés et que l'intelligence est inévitablement lésée car

elle est située au niveau de l'individu et de l'événement (Cousin, 2005; Elliott et Lukes, 2008).

Les chercheurs dans le paradigme interprétativiste reconnaissent que tous les participants, y

compris le chercheur, apportent leurs propres interprétations uniques au monde ou la

construction de la situation de la recherche et du chercheur doit être ouverte aux attitudes et

aux valeurs des participants (Mackenzie et Knipe, 2006).

L‘objet de recherche dans le paradigme interprétativiste, ne trouve sa forme définitive qu‘à la

fin de la recherche contrairement à l‘objet de recherche dans le paradigme positiviste. Par

conséquent, la définition de l‘objet de recherche dans le paradigme interprétativiste implique

l‘immersion du chercheur dans le phénomène étudié. L‘objet émane de l‘intérêt du chercheur

pour un phénomène. La définition de l‘objet implique une observation plus ou moins

participante. Il en résulte que l‘objectif de la recherche se précise au fur et à mesure de sa

compréhension et se développe par son empathie et son adaptation constante au terrain,

(Thiétart et al., 2003).

L'une des critiques d‘interprétativisme est qu'il ne permet pas de généraliser, car il encourage

l'étude d'un petit nombre de cas qui ne s'appliquent pas à l'ensemble de la population.

Cependant, d'autres ont fait valoir que le détail et les efforts nécessaires à l'enquête

d'interprétation permettent aux chercheurs de mieux comprendre des événements particuliers,

ainsi que plusieurs points de vue qui ne seraient pas venus à la lumière, sans l‘examen d‘un

petit nombre de cas (Mackenzie et Knipe, 2006).

Page 201: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

198   

 

En conséquence, La méthodologie de recherche d'étude de cas est la plus adaptée pour le

paradigme interprétativiste. Ainsi, les méthodes de recherche se constituent : des groupes de

discussion, des entretiens et des agendas de recherche qui semblent être les plus adaptés à ce

paradigme car, ces méthodes permettent d‘enregistrer autant de variables que possibles

(Elliott et Lukes, 2008).

4.2.1.4 Leparadigmeconstructiviste

Le paradigme de constructivisme découle des travaux dePiaget 1937, 1964, (cité par

Lourenço et Machado, 1995) menés en psychologie génétique. Ces travaux se sont ensuite

enrichis par les apports de la psychologie cognitive. Le constructivisme est une forme

d‘épistémologie qui peut contribuer à l'intelligibilité des phénomènes complexes. Les

constructivistes s'opposent à la perspective d'un monde prédéterminé, ordonné, et considéré

formellement que la connaissance émerge d'un processus humain de la construction continue

et de la reconstruction (Lourenço et Machado, 1995).

Cela implique que dans un paradigme constructiviste, l'épistémologie est pluraliste, subjective

et pragmatique, ce qui signifie, contrairement au paradigme positiviste, que l'observateur n'est

pas neutre, (Piaget 1967 cité par Lourenço et Machado, 1995).

Il est possible de décrire le paradigme constructiviste d‘après l‘hypothèse sur laquelle il

s‘appuie : la réalité est relative, elle est interprétée et construite par le chercheur. Il existe

donc de multiples réalités sociales différentes, que nous pouvons remettre en cause par la

suite, tout en étant en mesure d‘en expliquer les différentes interprétations. En conséquence,

la recherche dans le cadre d‘un paradigme constructiviste produit des explications qui se

basent sur des réalités conçues et capables d‘être expliquées (Holstein et Gubrium, 1998).

Le paradigme constructiviste est donc de la même famille que le paradigme interprétativiste,

avec une nuance qu‘il présuppose, non seulement une réalité sociale subjective mais aussi une

réalité sociale construite à l‘aide de l‘interprétation que le chercheur effectue de cette réalité

sociale. D‘où l‘utilisation de la proche interprétativiste par la méthodologie constructiviste

basée dans la pratique des associations et des relations entre sujets, objets et projets (Holstein

et Gubrium, 1998).

Page 202: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

199   

 

Les travaux de recherche qui se basent sur le paradigme constructiviste adoptent souvent, une

cible d‘action qui s‘appuie sur des modèles et sur des outils qui sont construits par les acteurs

pour leurs propres intérêts. Ces travaux insistent donc sur la consistance des modèles conçus

dans un contexte précis qui établit la liaison entre les concepts théoriques et la pratique.

Nombreuses sont les études qui ont souligné que le choix d‘un paradigme épistémologique

qui prend en considération l‘objectif, la question et les hypothèses de recherche est primordial

dans la réalisation d‘un bon travail de recherche (Igalens et Roussel, 1998 ; Evrard et al.,

2003). Cependant, si nous avons mis en exergue les oppositions traditionnelles entre

paradigme positiviste, interprétativiste et constructiviste, le chercheur n‘est pas contraint de

faire un choix de principe et de s‘en tenir de façon rigoureuse qu‘a ce dernier. Il est possible,

en effet, de se doter d‘une position épistémologique aménagée en mobilisant des éléments

appartenant aux différents paradigmes (Séville et Perret, 1999).

Notre travail de recherche vise à découvrir et expliquer les réelles motivations qui poussent

les entreprises algériennes à s‘engager dans la RSE, et à définir la relation de causalité entre

les variables explicatives (individuelles, organisationnelles et institutionnelles) et la variable à

expliquer qui est l‘engagement dans la RSE. S‘interroger sur les raisons qui poussent les

entreprises à intégrer la RSE nous conduit à adopter une posture positiviste.

Le paradigme positiviste, nous apporte aussi, l‘indispensable confrontation des hypothèses

formulées à la réalité, qui permet non seulement de renforcer un objet, un modèle ou une

théorie mais surtout de les faire évoluer par rapport à un nouveau contexte.

Le positionnement épistémologique positiviste, convient parfaitement à notre question de

recherche qui est de nature exploratoire, ainsi que, le positivisme et le paradigme qui

conviendra le mieux avec nos choix méthodologiques.

En s‘appuyant sur les définitions des trois principaux paradigmes épistémologies portées dans

les précédents paragraphes, ainsi que, l‘objet de la recherche et le type de la question de notre

recherche, nous avons choisi d‗adopter un positionnement épistémologique positiviste.

Page 203: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

200   

 

4.2.2 La méthodologie de recherche

La méthodologie de la recherche est une« façon dont on peut se rendre compte de la réalité »

(Schoeb, 2012). Ainsi, tout chercheur en Sciences de Gestion est confronté au choix d‘une

méthodologie de recherche. Ce choix se fait en se basant sur la posture épistémologique

choisie, appropriée aux objectifs de recherche et de la nature d‘investigation. Nous allons

commencer par présenter l‘ensemble des méthodologies utilisées dans les sciences de gestion,

puis nous exposons nos choix méthodologiques en présentant le design de recherche. Celui-ci

s‘articule autour de deux approches quantitatives, qualitatives et de la méthodologie mixte.

Enfin, nous abordons le processus d‘analyse des données.

Avant de définir la méthodologie de recherche que nous allons utiliser dans ce travail, nous

devons d'abord faire la distinction entre les deux mots «méthode» et «méthodologie», qui sont

souvent utilisés de manière interchangeable. Les deux termes ne sont pas similaires. D‘un

côté, la méthodologie, représente l‘étalement logique de la position épistémologique utilisée

pour étudier le travail de recherche. D‘après Duffy (1985), la méthodologie, est l‘approche

générale à l'étude des sujets de recherche, alors que les méthodes sont les outils et les

techniques de recherche spécifiques utilisés par la méthodologie générale de la recherche.

4.2.2.1 Méthodologiequalitative

La méthodologie de recherche qualitative est utilisée « comme véhicule pour étudier le monde

empirique du point de vue du sujet et pas le chercheur » (Duffy, 1987).

Les chercheurs qualitatifs étudient les choses dans leur milieu naturel, en essayant de donner

un sens ou interpréter les phénomènes en termes de perception des personnes, Newman et

Benz (1998).

La méthodologie de recherche qualitative est « Tout type de recherche qui produit des

résultats sans faire appel aux méthodes statistiques et autres moyens de quantification »

(Newman et Benz, 1998).

Alors que les citations ci-dessus décrivent adéquatement la recherche qualitative (Miles et

Huberman, 1994) préfèrent ne pas définir précisément la recherche qualitative, mais

Page 204: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

201   

 

concentrent leur compréhension de la recherche qualitative autour des données sous forme de

mots, tels que les observations, les interviews ou les documents.

Dans une méthodologie qualitative, l'information recueillie est non numérique et pourrait

inclure des réponses à une question de l'enquête ouverte et à un dialogue à partir d'un groupe

de discussion, à une question de la dissertation.

Parmi les avantages de la méthodologie qualitative, cette dernière permet d'obtenir le plus

d'informations en profondeur, comme elle assure une certaine liberté aux personnes

interrogées pour pouvoir, répondre comme elles le voudraient. Elles ne sont pas contraintes à

un ensemble prédéterminé de réponses possibles que vous pourriez voir sur un sondage.

Enfin, cette méthodologie permet de poser les bonnes questions et d'identifier les bonnes

hypothèses.

Cependant, cette méthodologie affiche différents inconvenants, par rapport à ces méthodes de

recueil des données. D‘un côté, la méthode qualitative est très dépendante des compétences

des enquêteurs, puisque, elle est compliquée à mettre en place car les thèmes abordés par

l'enquêteur peuvent casser le fil et la dynamique de l‘entretien. De l‘autre côté, le problème du

temps, la réalisation de l‘enquête et le recueil et l‘analyse des données prennent beaucoup de

temps. D‘autant plus, que le temps est très souvent lié aux coûts. Les approches qualitatives

sont plus coûteuses car, elles sont généralement plus longues à réaliser.

4.2.2.2 Laméthodologiequantitative

La méthodologie de recherche quantitative est décrite par les termes de l‘empirisme et du

positivisme (Duffy, 1985). Elle découle de la méthodologie scientifique utilisée dans les

sciences physiques. Cette méthodologie de recherche est un objectif, du processus

systématique formel dans lequel, nous découvrons les résultats des données numériques.

Cette méthodologie décrit des tests et examine la cause et les relations causales, en utilisant

un processus déductif de réalisation de la connaissance (Duffy, 1985).

La méthodologie quantitative est celle dans laquelle les chercheurs utilisent des allégations

pour le développement des connaissances, testées des théories, réfutées ou confirmées des

hypothèses et réduire en augmentant le nombre des variables.

Page 205: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

202   

 

D‘après, Creswell et al. (2006), la recherche quantitative est souvent désignée comme une

recherche des tests d‘hypothèses.

Le processus de recherche dans cette méthodologie commence par la déclaration des théories

à partir desquelles les hypothèses de recherche sont dérivées. Ensuite, un modèle

expérimental est établi. Il s‘agit d‘un modèle dans lequel les variables dépendantes sont

mesurées tout en contrôlant les effets des variables indépendantes sélectionnées.

Dans une méthodologie de recherche quantitative toutes les données numériques recueillies

sont comptables ou quantifiables. Comme par exemple le revenu annuel d'une personne, la

hauteur ou le poids, de même que le nombre des réponses correctes à un test de conduite.

Chaque type de méthode a ses avantages et ses inconvénients. Les méthodes quantitatives

permettent de faire la synthèse d‘une vaste source d'information et facilitent les comparaisons

entre les catégories dans le temps. Ces comparaisons sont nécessaires, notamment pour

évaluer les progrès réalisés. De plus, de son efficacité extrême dans la collecte des données,

en particulier pour les grands groupes de personnes. Cette méthodologie permet de réduire les

coûts notamment dans le cas des données qui sont dispersées géographiquement.

Les détracteurs des méthodes quantitatives ont également fait remarquer, qu'il est difficile

d'obtenir le vrai sens d'une question en regardant les chiffres. Les statistiques agrégées sont

une arrivée relativement récente dans l'histoire humaine, ce qui pourrait expliquer nos

difficultés à comprendre les probabilités et les autres phénomènes statistiques (Creswell et

al., 2006). De plus, il convient de souligner que cette méthodologie ne fournit pas vraiment le

« pourquoi » car le but des questions est de générer des données quantitatives.

4.2.2.3 Laméthodologiemixte

La méthodologie de recherche mixteest une méthodologie qui associe à la fois des éléments

de la recherche qualitative et quantitative. Cette méthodologie a fait son entrée dans la fin des

années quatre-vingt avec les travaux de recherche de (Patton, 1987; Behrens et Smith, 1996;

Rousseau, 1997; Karsenti et Savoie-Zajc, 2000 ; cité par Pinard et al., 2004). Ces recherches

ont permis d‘amener le débat sur cette méthodologie à un niveau plus développé. La

méthodologie de recherche mixte représente un nouveau paradigme, intégrateur des

différentes approches de recherche ce qui met l‘accent sur les alliances possibles et les

Page 206: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

203   

 

complémentarités entre l‘approche quantitative et l‘approche qualitative. Il s‘agit de la suite

naturelle et surtout pragmatique des méthodologies traditionnelles de nature quantitative ou

qualitative. La méthodologie mixte permet en fait la fusion stratégique des données

qualitatives et quantitatives, de façon harmonieuse, afin d‘enrichir les résultats de la

recherche. Cette approche mixte permet en effet, d‘utiliser les diverses méthodes qualitatives

et quantitatives, en fonction de nos objectifs de recherche. Les chercheurs qui choisissent cette

méthodologie, utilisent, la méthode qualitative qui permet d‘évaluer et de recueillir en

profondeur des informations pour répondre à certaines questions, et la méthode quantitative,

pour le recueil et l‘évaluation des informations numériques.

L'avantage d'une méthodologie mixte, est que cette dernière équilibre la collecte de données

efficace et l'analyse des données fournit par le contexte. En d‘autres termes, les données

quantitatives captent rapidement et efficacement de grandes quantités de données des grands

groupes de parties prenantes. Les données qualitatives qui fournissent les informations

contextuelles et facilitent la compréhension et l'interprétation des données quantitatives.

Ainsi, vu que les données qualitatives recueillies auprès d'un sous-ensemble des parties

prenantes, les coûts sont atténués. Johnson et Onwuegbuzie (2004) font également remarquer

que les méthodes mixtes engendrent souvent des résultats de recherche supérieurs aux

méthodes uniques.

Le défi d'une méthode mixte est d‘éviter que les deux méthodes de collecte de données ne se

reproduisent pas, car lorsque les méthodes de collecte de données sont redondantes, les coûts

de collecte d'informations seront forcément doublés.

En conclusion, le chercheur en Sciences de gestion est confronté à une multitude de

méthodologies de recherche, ce qui rend le choix d'un plan de recherche approprié pour une

étude particulièrement difficile. D‘où la nécessité d'une compréhension d'une vaste gamme de

méthodes de recherche afin de choisir le modèle le plus approprié, ou une combinaison de

modèles, le plus approprié pour une étude particulière. En outre, il faut faire une étude

approfondie des méthodologies choisies pour exécuter une bonne pratique de la recherche

(Groenewald, 2004). Cependant, il n‘y a pas de méthode de recherche parfaite, le choix

inévitable de la méthodologie est guidé par les questions, les objectifs de recherche et la

nature du terrain d‘investigation (Coll et Chapman, 2000).

Page 207: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

204   

 

Concernant notre étude, la nature de la question et les objectifs de recherche ainsi que les

caractéristiques de notre recherche, nous ont consolidé dans le choix d‘une méthodologie de

recherche mixte : qualitative et quantitative.

Cependant, au niveau de la première phase qualitative, basée sur des méthodes de recueil des

données, à l‘exemple des entretiens et des réunions de groupe, nous avons été confrontés au

refus et à l‘indisponibilité des responsables susceptibles de répondre à nos questions, ainsi

qu‘à la dispersion géographique des entreprises sur le territoire algérien qui dépasse les 2

millions de km2.

Face, a l‘impossibilité de réaliser une étude qualitative globale, nous nous sommes contentés

de la réalisation d‘une étude exploratoire qui concernera seulement la ville d‘Annaba. Cette

étude exploratoire s‘est révélée très importante pour les raisons suivantes :

Premièrement, la thématique d‘engagement dans la RSE, reste un nouveau concept pour la

majorité des dirigeants des entreprises et des employés. De même, au niveau de la littérature

ce concept est très peu, voire pas du tout appréhendé, dans le contexte algérien. D‘après le

bilan du Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, il existe moins de

vingt thèses de doctorat réalisées sur le thème de l‘environnement (la pollution de l‘eau, de

l‘air et des déchets), mais aucune sur le sujet de RSE79. De plus, aucun article n‘a été publié

concernant la RSE en Algérie. Il s‘agit donc d‘un terrain vierge d‘où le choix de commencer

par une phase exploratoire qui semble être le mieux adapté à notre contexte.

Deuxièmement, la phase exploratoire, concerne la préparation du terrain de recherche, qui

n‘est pas vraiment habitué à cette interaction entre le milieu académique et le milieu

professionnel (faire des entretiens avec des doctorants), ainsi que, la vérification de

l‘existence des hypothèses, notamment les valeurs éthiques des chefs d‘entreprises , les

avantages concurrentiels, les pressions des ONG et des médias dans l‘engagement des

entreprises algériennes dans la RSE. De plus, cette phase exploratoire, nous a permis

d‘identifier la méthode la plus appropriée pour le recueil des données. Cette étude

exploratoire sera plus détaillée dans la section suivante.

                                                             79Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement, Site internet du Ministère http://www.matev.gov.dz/.

Page 208: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

205   

 

4.2.3 Le choix du mode de raisonnement

Le raisonnement est un processus cognitif, présenté par une suite de propositions vraies ou

fausses qui permet d'obtenir de nouveaux résultats ou de vérifier la réalité d'un fait en faisant

appel soit à différentes « lois » ou soit à des expériences. Dans ce contexte, quatre modes de

raisonnement se distinguent à cause de leur large utilisation, dans les sciences de gestion :

Le mode de raisonnement déductif : procède du général au particulier. Dans ce mode de

raisonnement les propositions sont établies par des références à des propositions déjà faites, et

non à des observations directes. Ce mode de raisonnement permet d'exploiter un modèle, une

loi, une théorie pour expliquer un fait ou anticiper un événement.

Le mode de raisonnement inductif : contrairement au mode déductif, le raisonnement inductif

procède du particulier au général. Il consiste à généraliser à partir d‘une série d'observations

spontanées ou provoquées. Ce mode de raisonnement permet d‘élaborer des lois, des

hypothèses et poser de nouvelles vérités mais sans certitude car le nombre d'observations est

souvent limitées.

Le mode de raisonnement abductif : ce mode de raisonnement, commence généralement par

un ensemble incomplet d‘observations et procède à l'explication la plus probable possible

pour l'ensemble.

Le mode de raisonnement hypothético déductif : consiste à commencer par établir des

hypothèses avec tous les facteurs possibles qui peuvent influencer le résultat, puis confronter

ces hypothèses à la réalité du terrain, afin de juger la pertinence des hypothèses initialement

formulées.

Ces quatre modes de raisonnement sont présentés dans la figure suivante (voir figure n° 21).

Page 209: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

206   

 

Figure 21 Les quatre démarches de recherche

Source : Thiétart et al. (2003)

Dans notre travail de recherche, nous avons privilégié le raisonnement hypothético déductif,

qui commence par l‘élaboration des hypothèses, à partir d‘un ensemble de connaissances

acquises, de théories et de concepts, puis nous avons confronté ces hypothèses à la réalité du

terrain, afin de se prononcer sur la pertinence des hypothèses principales, (Charreire et

Durieux, 2003 ; Evrard et al., 2003). Par conséquent, ce mode de raisonnement est compatible

avec nos objectifs de la recherche. En effet, notre travail vise à : analyser et expliquer les

motivations qui poussent les entreprises dans le secteur industriel algérien à s‘engager dans la

RSE.

4.2.3.1 Ledesigndelarecherche

Le design de la recherche représente le plan qui constitue le fil conducteur autour duquel

s‘articulent les différentes composantes d‘une recherche. Cette architecture est constituée

d‘une revue de littérature pertinente dressant un inventaire raisonné des champs théoriques

existants sur le sujet ; puis elle passe à la formulation d‘un corps d‘hypothèses issu des

développements conceptuels traitant la question de recherche ; cette architecture termine par

le recueille et l‘analyse des données empiriques. Le design de recherche décrit ainsi les lignes

directrices qui lient les paradigmes théoriques à la stratégie de recherche et aux méthodes de

collecte d‘informations, (Giordano et al., 2003 ; Evard et al., 2003).

Page 210: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

207   

 

Le design de la recherche représente un élément indispensable pour toute recherche

scientifique (Grunow, 1995). Ainsi, il existe un ensemble de modèles de présentation du

design de la recherche selon la nature de l‘étude, la problématique, la littérature et les

données. Dans le même cadre, il n‘existe pas une préférence ou plutôt une supériorité entre les

méthodes utilisées (voir figure n°22).

Figure 22 Le design de la recherche adopté

                            Revue de littérature     

                      Élaboration des hypothèses 

            Construction du modèle de recherche 

                Enquête exploratoire 

               Elaboration du modèle définitif 

       Construction et discussion du questionnaire  

        Recueil, analyse et traitement des données  

                      Discussion des données  

Page 211: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

208   

 

Synthèse de la section 2

Dans cette section, nous avons présenté nos choix épistémologiques et méthodologiques.

Nous avons commencé par le choix du paradigme positiviste, car le positionnement

épistémologique positiviste, convient parfaitement à notre question de recherche qui est de

nature exploratoire. Concernant le choix méthodologique, nous avons opté pour une

méthodologie mixte exploratoire quantitative, suite à l‘impossibilité de réaliser une étude

qualitative globale. Egalement, le choix d‘un mode de raisonnement hypothético-déductif,

représente une continuité logique des choix décidés auparavant. Selon Dubé et Paré (2003), le

raisonnement hypothético-déductif est le type de raisonnement privilégié dans une approche

positiviste. Cette section est terminée par la présentation du design de la recherche qui est le

fil conducteur autour duquel s‘articulent les différentes composantes d‘une recherche.

Page 212: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

209   

 

4.3 Section 4.3. La phase exploratoire

Une fois que le projet de recherche est provisoirement formulé. L‘étape suivante, appelée

phase exploratoire, consiste à atteindre une certaine qualité d'information, permettant au

chercheur d‘identifier les aspects critiques de l‘étude et de clarifier les concepts théoriques

pour en faciliter l‘étape de l‘opérationnalisation dans le cadre de l‘enquête quantitative. Ainsi,

cette phase demeure très importante notamment, pour l‘élaboration de la méthodologie de

l‘étude quantitative (Evrard et al., 2003). Au niveau de cette étape, la littérature à approuver

plusieurs modes de recueil de données, l‘analyse de documents, la revue de la littérature,

l‘étude de cas, les entretiens non directifs ou semi-directifs, les tests projectifs, les entretiens

des groupes (Evrard et al., 2003).

Parmi ces méthodes de collecte de données, nous avons privilégié dans notre recherche,

l‘étude documentaire et les entretiens exploratoires.

4.3.1 L’étude documentaire

Les études exploratoires commencent souvent par l‘étude documentaire appelée aussi analyse

secondaire des données. Elle consiste à analyser et synthétiser les données secondaires

internes ou externes à l‘entreprise, déjà menées sur notre objet de recherche.

Les données secondaires internes, correspondent aux données collectées au sein de

l‘entreprise à l‘exemple des Brevets, brochures techniques, comptes rendus, statistiques des

ventes par produit et par secteur, tableau de bord par grande fonction, circulaires internes,

rapports des conseils d‘entreprises…etc.

Les données secondaires externes, représentent les documents de recherche ou de

compilations déjà réalisés par des organismes extérieurs qui apportent généralement de

précieux renseignements sur l‘entreprise à l‘exemple des rapports des organismes publics, les

associations privées, la presse générale et professionnelle, les annuaires et les banques de

données, etc (Evrard et al., 2003).

Page 213: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

210   

 

L‘étude documentaire se caractérise par, un processus de collecte qui est facile et rapide. Une

période de recueil d‘information qui est généralement courte et un coût de recueil qui est peu

élevé. Toutefois, les données récoltées suite à une étude documentaire, doivent être utilisées

avec une grande prudence, car, les informations recueillies peuvent être : incomplètes

notamment au niveau des chiffres, inadaptées à notre question de recherche, afin d‘induire le

lecteur en erreur pour des raisons politiques, fiscales, etc.

Au niveau de notre recherche, nous nous sommes basés dans notre étude documentaire sur un

ensemble de documents internes comme les rapports annuels, l‘histoire d‘évolution de

l‘entreprise, ainsi que, le contrat de performance singé avec le Ministère de l‘Aménagement

du Territoire et de l‘Environnement (MATE), fournit par quelques entreprises à l‘exemple

EDOUGH, PROTUIL, FERTIAL, etc. De plus, les documents secondaires externes à

l‘exemple des quelques articles disponibles de presse professionnelle, les données statistiques

trouvées sur le site de l‘Office National des Statistiques (ONS), les documents fournis par le

Ministère de l‘Aménagement du Territoire et de l‘Environnement (MATE), notamment pour

les entreprises qui ont signé les contrats de performance environnementale. Ces données,

nous ont permis dans un premier temps de préparer les entretiens semi-directifs menés avec

les chercheurs, les dirigeants des entreprises industrielles et les représentants locaux du

(MATE).

4.3.2 Les entretiens exploratoires

Le deuxième mode de recueil des données lors de l‘étude exploratoire, sont les entretiens

exploratoires non directifs ou semi-directifs. Ces entretiens servent à recueillir des éléments

provenant du terrain pour mieux construire l'objet de la recherche.

A travers les entretiens exploratoires, nous avons cherché à apprivoiser le terrain, à compléter

les connaissances et les informations, à vérifier l‘existence des hypothèses établies

auparavant, à explorer de nouvelles pistes de recherche (hypothèses), à mieux connaître le

vocabulaire utilisé par la population interrogée, pour avoir des repères dans le milieu enquêté

et aussi à éclairer certains comportements cachés au chercheur lors de l‘étude documentaire,

Page 214: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

211   

 

(Evrard et al., 2003). Ces entretiens ont servi aussi à lancer des essais, concernant les

questions les plus pertinentes, et les thèmes qui captent le plus l‘intention des enquêtés.

D‘une manière générale, les entretiens exploratoires ont aidé à récolter des informations et des

données, à prendre des contacts et à agrandir le réseau des relations avec les professionnels, ce

qui facilite la poursuite de l‘étape quantitative confirmatoire.

En suivant les recommandations de la méthodologie de recherche qui stipulent que dans un

terrain très peu abordé dans la littérature, il vaudrait mieux commencer par une étude

exploratoire pour bien cerner l'univers, les critères de segmentation et la verbalisation, (Evrard

et al., 2003).

Dans un contexte algérien où il n‘existe que très peu d‘études qualitatives et quantitatives

dans le domaine de la RSE, nous avons opté, dans un premier temps pour une étude

exploratoire basée sur une étude documentaire, soutenue par, une étude préliminaire sous

forme de différents entretiens exploratoires oraux non directifs réalisés auprès des différents

acteurs (voir tableau n° 7), avec pour objectif d'apprivoiser le terrain de recherche représenté

par les entreprises Algériennes qui œuvrent dans le secteur industriel.

À cet effet, nous avons procédé à 7 entretiens non enregistrés du fait du refus répondants.

Chaque entrevue est d'une durée comprise entre 15 et 30 min.

Des questions ouvertes générales ont été posées (voir tableau n° 7), afin de laisser libre cours

au récit de la personne interrogée. Ces entretiens ont été ponctués par des questions de type

relance ou reformulation synthèse. Dans le (tableau n° 7), nous présentons un exemple des

questions posées lors des entretiens.

Page 215: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

212   

 

Tableau 7 Panel de répondants et questions

Personnes interrogées Durée de

l’entretien

Questions

Directeur de l‘entreprise PROTUIL

SPA

15min - Connaissez-vous la notion de la responsabilité

sociale et environnementale des entreprises (RSE) ?

- quelles sont les pratiques les plus courantes de la

responsabilité sociale au sein de votre entreprise ?

- quelles sont les motivations qui peuvent influencer

l‘engagement de votre entreprise dans la

responsabilité sociale ?

- L‘engagement dans la responsabilité sociale a-t-il

permis de réaliser des résultats significatifs en

matière de préservation d‘environnement au niveau

de votre entreprise ?

- Quels sont les obstacles que vous avez rencontrés

pendant l‘intégration du processus du développement

durable ?

Directeur de l‘entreprise

LAITERIE EDOUGH

30 min

Responsable de l‘environnement

dans l‘entreprise FERTIAL

20 min

Professeur à l‘université BADJI

MOKTAR ANNABA

30 min - Existent-ils des études sur la responsabilité sociale

et environnementale des entreprises (RSE) réalisées

sur les entreprises algériennes ?

- Quelle est l‘attitude des entreprises et leur

collaboration et implication dans les études de

recherche lancées par les étudiants et les enseignants

chercheurs ?

- quelle est la meilleure méthode, pour interroger,

administrer et formuler les questionnaires dans le

contexte algérien ?

Maitre de conférences à

l‘université de FARHAT ABBAS

SETIF

30 min

Page 216: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

213   

 

Responsable de la Politique

Environnementale Industrielle

au Ministère de l‘Environnement

à ALGER

15 min - Quels sont les plans à l‘échelle locale et nationale

lancés par le Ministère de l‘Aménagement du

Territoire et de l‘Environnement (MATE), afin de

préserver l‘environnement ?

- Existent-ils des subventions qui peuvent être

obtenues dans le cadre de la mise en œuvre de leurs

projets DD / RSE ?

- Quelles sont les réactions des entreprises face aux

nouvelles lois et exigences de l‘Etat en matière de la

préservation de l‘environnement ?

Responsable de la Politique

Environnementale Urbaine dans la

direction de l‘environnement de la

willaya d‘Annaba

20 min

Source : élaboration personnelle

4.3.3 Les résultats de l’étude exploratoire

L‘étude exploratoire, fondée sur l‘analyse documentaire et les entretiens exploratoires non

directifs, réalisés dans cette étape nous ont permis :

En premier lieu, d‘acquérir davantage d‘informations spécifiques au terrain algérien,

notamment sur la manière de conduire notre étude quantitative à savoir les questions à poser.

Les enseignants chercheurs nous ont confirmé, dans les entretiens, que les dirigeants algériens

se lassent très vite devant de longs questionnaires. Concernant le mode d‘administration des

questionnaires, en Algérie, une grande majorité des entreprises notamment les petites et

moyennes ne possèdent pas de site internet, ni même de connexion à internet dans les

bureaux. Cela nous a donc orientés vers un mode d‘administration des questionnaires plus

approprié. Cette étape nous a aidés à tisser des liens avec les chercheurs qui travaillent sur le

thème de la RSE et du développement durable au niveau des entreprises algériennes.

En deuxième lieu, elle nous a permis de mieux saisir la vision des chefs d‘entreprises et des

cadres du Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme, par

rapport à la notion de RSE. Ceux-ci nous ont affirmé que même si la RSE est indispensable,

Page 217: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

214   

 

la lutte contre le chômage et l‘amélioration de la productivité restent la priorité de l‘Etat et des

entreprises. L‘étape de l‘étude exploratoire, nous a permis, de se familiariser avec notre

terrain de recherche, et d‘explorer de nouvelles pistes de recherche citées par les dirigeants,

comme la volonté individuelle des chefs d‘entreprises de lutter contre les dérives subies par

l‘environnement du fait des faibles politiques de préservation, ainsi que, le manque

d‘implication de l‘Etat que ce soit en sensibilisation et en subventions financières.

En troisième lieu, nous avons pu distinguer le faible rôle joué par les organismes

internationaux, les médias et les organismes non gouvernementaux (ONG), dans la pression

exercée sur les entreprises, afin d‘intégrer la RSE. Le directeur de laiterie EDOUGH Annaba

a affirmé « qu’il ne subit pas de la pression de la part des organismes internationaux, et des

organismes non gouvernementaux afin de s’engager dans la responsabilité sociale». Ce

dirigeant va jusqu‘à affirmer que ce type d‘organisation n‘existe pas en Algérie.

De la même manière, l‘hypothèse articulée autour des pressions des médias a été fortement

contestée de la part de toutes les personnes interrogées. En avançant la thèse de l‘inexistence

totale des médias notamment audiovisuels, ainsi que la presse écrite spécialisée. Dans ce

sens, durant l‘entretien avec le directeur de laiterie EDOUGH Annaba, ce dernier a également

affirmé « que l’Etat possède la totalité des chaînes télévisées, et que son entreprise ne subit

aucune sorte de pression des médias ». Pareillement, le directeur de l‘entreprise PROTUIL

Annaba, a attesté « que même dans un secteur chimique avec beaucoup de risque sur

l’environnement, aucune pression n’est exercée par les médias sur les entreprises en générale

et sur son entreprise en particulier ». Cela se confirme par l‘état actuel de l‘audiovisuel en

Algérie, où l‘Etat exerce le monopole depuis 1962, avec une seule chaine qui est restée unique

jusqu‘à la fin 2001. Aujourd‘hui, l‘audiovisuel algérien est composé de cinq chaînes

télévisées, qui appartiennent toutes à l‘Etat.

Même si, ces entretiens exploratoires, ne remplacent en aucun cas, les entretiens qualitatifs

qui sont retenus éventuellement comme outil de validation ou de réfutation des hypothèses,

ces affirmations répétées de la part de l‘ensemble des dirigeants des entreprises et des

responsables d‘environnement interrogés nous ont encouragé à supprimer les motivations

« pression des ONG » ainsi que « pression des médias », de l‘inventaire des motivations qui

poussent les entreprises à s‘engager dans la RSE, et ce d‘autant plus que, cette suppression de

Page 218: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

215   

 

ces deux motivations va nous permettre d‘avoir un outil de recueil de données quantitatives,

qui n‘est pas très long, surtout, que nous avons appris lors de l‘étude exploratoire, que le

manager algérien se lasse rapidement, face à la longueur du questionnaire. Par conséquent,

nous présentons une version finale de notre modèle de recherche, qui sera confronté à l‘étape

de l‘opérationnalisation et l‘analyse quantitative (figure n° 24).

En quatrième et dernier lieu, l‘étude exploratoire nous a permis de mettre en avant, les

questions les plus pertinentes et les thèmes sur lesquels les dirigeants et les cadres se sont

attardés dans l‘explication, à savoir le gain en énergie, l‘efficacité des projets nationaux de

préservation d‘environnement, le manque de cohésion entre l‘Etat et les entreprises dans ce

domaine. Cette étude nous a offert également la possibilité de tisser des liens avec les

dirigeants de ces entreprises qui nous ont invités à prendre des photos de leurs efforts

concernant la préservation de l‘environnement, comme ils nous ont invités par la même

occasion à revenir voir l‘aboutissement final de ces projets (figure n° 23).

 

Page 219: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

216   

 

Figure 23 Les efforts réalisés dans le Cadre du contrat de performance

Pancarte du programme du contrat de performance environnementale à l‘entrée de l‘usine

La récupération du bois et du papier pour le recyclage

Nouvelles installations pour réduire la consommation de l‘eau

Page 220: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

217   

 

Figure 24 Le modèle récapitulatif des motivations d’engagement des entreprises du

secteur indusriel algérien dans la RSE.

s de l’Etat 

moyens 

du dirigeant

Page 221: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

218   

 

Synthèse de la section 3

A la fin, la construction du modèle qui synthétise les facteurs des motivations de

l‘engagement des entreprises dans la RSE est essentiellement basée sur un développement

théorique. Cependant, pour expliciter et formuler le modèle conceptuel nous avons eu

recours, dans le cadre d‘une enquête exploratoire, à des entretiens semi-directifs complétés

par une source secondaire de données, Lambin (1990). A l‘issue de cette première phase

exploratoire de recherche, nous avons défini la version définitive du modèle d‘analyse de

l‘engagement des entreprises dans la RSE (voir figure n° 24).

Sans aucun doute, l‘étape de l‘étude exploratoire nous a permis de collecter des données et

des informations très pertinentes et aussi, de tisser des liens avec les chercheurs et les

professionnels qui se sont avérés très importants pour le reste de la recherche.

Page 222: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

219   

 

Conclusion du chapitre 4

Dans le quatrième chapitre, nous avons abordé le contexte de la recherche, les choix

épistémologiqueset méthodologiques ainsi que les résultats de l‘enquête exploratoire à travers

trois sections. Dans la première section, nous avons commencé par présenter. Puis, nous

avons mis l‘accent sur l‘ensemble des mesures prises par le gouvernement algérien afin de

préserver l‘environnement. Ces mesures sont d‘une part, l‘arsenal juridique qui s‘appuie sur

des lois, des ordonnances et des décrets dotés d‘une grande force contraignante, et d‘autre

part les mesures volontaires non contraignantes qui laissent le choix de l‘engagement dans la

RSE.

Parmi ces mesures volontaires nous trouvons le contrat de performance qui a été lancé par le

Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme, à travers les

caractères de ce contrat : nous avons conclu que ce dernier représente parfaitement la RSE.

Dans la deuxième section, nous avons examiné, les choix méthodologiques et

épistémologiques. La présentation de notre positionnement épistémologique correspond à une

volonté d‘affirmation de notre intention scientifique. En se basant sur la théorie pour aboutir

à des hypothèses, ces dernières, seront confrontées à la réalité du terrain. Ce schéma renvoie à

une démarche positiviste.

Concernant la méthodologie, nous avons choisi d‘associer, dans un processus séquentiel, une

phase exploratoire et une phase quantitative confirmatoire. Après la présentation de notre

positionnement épistémologique et le choix méthodologique, dans la dernière section de ce

chapitre, nous avons exposé l‘enquête exploratoire et discuté ses résultats. A l‘issue de cette

première phase exploratoire de recherche, nous avons présenté un modèle conceptuel final de

l‘engagement dans la RSE, au niveau des entreprises qui exercent dans le secteur industriel

algérien. La phase suivante se constitue d‘une seconde enquête quantitative de type

confirmatoire, construite à partir des résultats de l‘étude exploratoire.

Page 223: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

220   

 

5 Chapitre 5 Méthodologie quantitative de la recherche

Dans le but de définir les motivations qui poussent les entreprises dans le secteur industriel

algérien à intégrer la RSE, nous avons utilisé dans les chapitres précédents, une revue de

littérature, afin d‘approfondir les concepts clés et formuler nos hypothèses de recherche.

Concernant la méthodologie, nous avons choisi d‘utiliser une méthodologie de recherche

mixte qui prend en considération la nature explicative et causale, de notre problématique. Afin

d‘arriver à l‘étape de traitement et d‘analyse de données, des étapes préparatoires devraient

être réalisées. Il s‘agit essentiellement de l‘opérationnalisation des variables du modèle,

l‘administration du questionnaire, et le contrôle de la qualité des instruments de mesure

mobilisés. Le respect de ces étapes séquentielles est indispensable pour assurer la qualité, la

rigueur et la possibilité de vérifier et de reproduire l‘étude par d‘autres chercheurs en sciences

de gestion (Evrard et al., 2000).

Par conséquent, nous allons procéder dans ce chapitre de la manière suivante : Dans la

première section, nous allons opérationnaliser l‘ensemble des variables du modèle : les

variables explicatives, à expliquer et les variables de contrôle. Dans la deuxième section, nous

allons présenter le questionnaire, l‘outil qui nous permet de recueillir des données. Pusi, nous

abordons l‘étape du pré-test et l‘administration du questionnaire. Nous terminons, ce chapitre

par la vérification de la qualité des échelles de mesure des variables.

Page 224: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

221   

 

5.1 Section 5.1. L’opérationnalisation des variables du modèle de recherche

Après une présentation conceptuelle du modèle synthétique des motivations susceptibles

d'expliquer l‘engagement des entreprises dans la RSE dans le chapitre précédant. Nous

présentons dans cette section, une proposition opérationnelle des échelles représentatives des

concepts sur lesquels portent les opérations concrètes de mesure,

Par conséquent, l‘opérationnalisation des variables consiste à passer du stade conceptuel et

abstrait de la recherche à celui des manifestations observables comportementales. Au niveau

de cette étude, nous allons commencer, la conceptualisation des variables à partir de la

littérature en choisissant la définition de la variable la plus adaptée. Cette étape consiste à lier

des concepts théoriques à des données empiriques (Evrard et al. , 2003).

La méthodologie quantitative de la recherche permet de tester les hypothèses du modèle

élaboré. Afin de mettre ces hypothèses à l'épreuve, il est nécessaire de construire un outil de

recherche (questionnaire) qui permet le recueil des données.

Ci-dessous, nous allons tout d‘abord présenter, l‘opérationnalisation de la variable à expliquer

(l‘engagement dans la RSE). Ensuite, nous évoquons les variables explicatives (des variables

individuelles, des variables organisationnelles et institutionnelles). Puis, nous discutons les

variables de contrôle (caractéristiques de l‘entreprise). Enfin, nous terminons cette section par

une synthèse des mesures qui ont été adoptées.

Page 225: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

222   

 

5.1.1 L’opérationnalisation des variables à expliquer

La variable à expliquer est une variable qui dépend, dans ses variations, d'autres variables

que l'on peut étudier ou manipuler. Cette variable est souvent désignée par le symbole Y

(Aktouf, 1987). Notre variable dépendante est l‘engagement dans la RSE. Dans un premier

temps, nous présentons la définition de la variable, ainsi que son codage et les différentes

mesures au niveau de la littérature, même si, cet exercice reste difficile compte tenu de la

rareté des études empiriques dans la littérature sur l‘engagement dans la RSE. Dans un

seconde temps nous terminons ces paragraphes en présentant l‘outil de mesure choisi pour

notre variable dépendante.

5.1.1.1 Définitiondelavariable

Dans le but de définir notre variable dépendante nous nous sommes basés sur la définition de

la RSE établie dans le premier chapitre « la responsabilité sociale des entreprises est un

engagement volontaire, qui consiste à intégrer les objectifs économiques, sociaux et

environnementaux, dans le processus de production et dans la relation avec les parties

prenantes externes et internes », ainsi que, la définition du contrat de performance présentée

dans le quatrième chapitre « Les contrats de performance environnementale (CPE) sont des

outils qui permettent de mettre à niveau les entreprises et à améliorer leur performance

environnementale, ils sont établis entre l’Administration en charge de la protection de

l’environnement et les industriels qui s’engagent et définissent volontairement leurs efforts en

matière de protection de l’environnement (réduction et traitement de la pollution générée

par leurs activités, économie d’eau, économie d’énergie, etc.) »80. Afin de préciser que dans

notre recherche les entreprises qui se sont engagées dans la RSE, sont les entreprises qui ont

signé le contrat de performance environnementale avec le Ministère de l‘Aménagement du

Territoire, de l‘Environnement Algérien (MATE), dans le but, de préserver l‘environnement.

5.1.1.2 Lamesuredelavariabledépendanteauniveaudesétudesempiriques

La plupart des études sur l‘engagement des entreprises dans les processus de la RSE, ont

identifié un certain nombre d‘items pour opérationnaliser l‘engagement des entreprises dans

la RSE. Or, il n‘existe pas de consensus dans la littérature sur ces mesures. Aragon-Correa et

al. (2004) ont tenté de mesurer l'engagement environnemental des entreprises, en invitant les

                                                             80Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, 2006.

Page 226: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

223   

 

répondants à marquer si leur entreprise avait mis en œuvre chacune des 14 activités

mentionnées dans le (tableau n° 8). Puis, la mesure dans laquelle ils se sont engagés dans ces

activités en utilisant une échelle de Likert de 7 points allant, de 1 (cette entreprise n'a pas mis

en place cette activité), jusqu‘au 7 (cette entreprise est toute à fait d‘accord pour mettre en

œuvre cette activité). En utilisant l‘indice de la situation environnementale (ISE), pour

indiquer l‘intensité de l‘engagement environnemental.

De la même manière, Roy et al.(2008)et Cheah et al.(2011) ont essayé d‘évaluer la force des

attitudes en matière de RSE (variables dépendantes), dans 20 pays différents, à travers quatre

catégories de variables, où chaque catégorie contient un item sur l‘attitude des investisseurs

concernant la RSE sur lequel les répondants ont été amenés à exprimer leur degré d'accord, en

utilisant une échelle de Likert à 4 points, qui va de 1 (fortement d'accord) jusqu‘au 4

(fortement en désaccord). Les items utilisés pour mesurer les attitudes en matière de la RSE

dans les différents pays sont présentés dans le (tableau n° 8).

Egalement, Roy et al. (2008) ont utilisé le concept d'engagement environnemental, afin de,

décrire l'intensité des efforts déployés par les entreprises pour réduire leurs impacts

environnementaux. Dans cette étude, les chercheurs ont mesuré l'engagement

environnemental, en demandant aux répondants de décrire si leur stratégie environnementale

comportait un engagement qui dépassait la stricte conformité réglementaire en utilisant une

échelle de type Likert variant de 1 à 5, et qui s‘appuie sur la moyenne comme point de

référence à cette échelle qui est présentée dans le (tableau n° 9). À la fin du test, deux

groupes d‘entreprises ont émergé. Il s‘agissait des entreprises à faible engagement

environnemental et des entreprises à fort engagement environnemental (Roy et al.,2008).

Cependant, la mesure de l‘engagement dans la RSE par les échelles de mesure qui se réfère à

la moyenne comporte trois problèmes :

Le premier problème correspond aux choix des items de mesure, ce problème représente la

difficulté dans le développement et la mesure des attitudes de la RSE, ainsi que la sélection

des questions à inclure dans cette opération de mesure. En effet, les questions de fond utilisées

sont souvent déterminées par le chercheur et couvrent un large éventail du sujet, allant des

problèmes généraux telles que la pollution et la surpopulation jusqu‘aux problèmes plus

Page 227: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

224   

 

spécifiques tels que la législation sur l‘environnement et les boycotts des produits. Cette

situation est problématique puisque : d‘abord, les mesures contiennent différentes questions

et items qui ne sont pas comparables d‘une étude à l‘autre, et le fait, d‘utiliser une question de

fond non compatible avec la variable étudiee, affecte les relations entre les items utilisés pour

mesurer les variables (Van Liere et Dunlap, 1995). Le choix des questions et des items, est

également compliqué par le fait que, les items utilisés peuvent perdre de leurs importances

d‘une époque à une autre. Par exemple, certaines études dans les années soixante-dix avaient

des items qui faisaient référence à l‘utilisation de l‘essence sans plomb, mais l‘essence sans

plomb est très peu utilisée voire pas du tout dans les pays développés actuellement. D‘autant

plus, que de nouvelles questions sont de plus en plus étudiées aujourd‘hui comme (le

réchauffement climatique et la couche d'ozone, le gaz à effet de serre, etc.) qui doivent être

inclues dans l'ensemble des problématiques. De la même manière, les items de mesure

changent d‘un contexte à un autre, par exemple les items d‘une échelle de mesure développée

dans un pays occidental ne sont pas forcément les mêmes utilisés dans un pays en

développement à cause des différences entre les contextes socioculturels.

Le deuxième problème correspond à la représentativité des items choisis. Ces derniers

représentent plutôt des intentions comportementales, que des actions ou des comportements

réels. En utilisant les items qui ciblent les intentions comportementales des répondants nous

tombons souvent, dans l‘exagération des intentions (Follows et Jobber, 2000). Par conséquent,

de plus en plus d‘études à l‘exemple de Williams (2005) et Nilsson (2008) utilisent des

comportements réels afin de mesurer les intentions d‘engagement dans la RSE et de pallier

aux défaillances de la représentativité des items qui traitent des intentions comportementales.

Le troisième problème fait référence au manque de précision dans la mesure de la variable

dépendante.Les réponses des items utilisés dans l‘ensemble des études de la RSE, restent des

convictions d‘engagements chiffrées qui se réfèrent à une moyenne mathématique des

ensembles des items, mais pas à une moyenne calculée selon des études sur l‘engagement

dans la RSE. En d‘autres termes, le fait d‘avoir une moyenne qui est légèrement supérieure

ou inférieure à la moyenne mathématique ne fait pas que l‘entreprise est socialement

responsable ou le contraire. Par exemple, si nous utilisons un groupe d‘items pour

opérationnaliser l‘engagement social sur une échelle de likert de 5 point, la moyenne de

Page 228: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

225   

 

référence mathématique sera de 2 ,5. Il en résulte que les entreprises qui ont une moyenne

d‘engagement de 2.4 seront considérées comme des entreprises qui ne sont pas engagées dans

le processus de RSE tandis que celles qui ont une moyenne de 2.6 seront considérées comme

des entreprises socialement responsables. Cela n‘est pas toujours vrai, d‘autant plus que,

lorsque les items de mesure de l‘engagement seront ciblés selon les dimensions de la RSE,

c‘est-à-dire sociale ou environnementale, nous trouvons, que l‘entreprise qui se préoccupe

d‘une seule dimension pour une raison ou une autre, affiche une moyenne faible et par

conséquent sera considérée comme une entreprise qui ne s‘engage pas dans la RSE, même si,

sur le terrain elle est le leader dans le domaine social ou environnemental.

Afin de dépasser les carences de l‘échelle de mesure des variables dépendantes, Nilsson

(2008) a mesuré la variable dépendante « achat des portefeuilles d‘investissement chez les

consommateurs respectueux de l‘environnement », à l'aide d'un seul élément. Dans cette

étude, les répondants ont été invités à indiquer dans quelle mesure le total de leurs placements

dans les fonds communs a été dessiné comme un investissement socialement responsable. Les

répondants ont eu douze alternatives ordonnées au choix (0%, 1-10%, 11-20%, 21-30%,% 31-

40, 41-50%, 51-60%, 61-70%, 71-80%, 81-90%, 91-99%, 100%). Dans cette étude, le

chercheur a utilisé une mesure de comportement réel au lieu des intentions comportementales

comme variable dépendante, afin de remédier au problème des échelles de mesure.

De la même manière, Williams (2005), a utilisé une variable dépendante réelle qui est « la

performance sociale », afin d‘identifier les déterminants de l‘investissement socialement

responsable dans cinq pays. Dans cette étude, le chercheur a considéré que les investisseurs

qui agissent réellement sur les aspects sociaux de l'information sont considérés comme des

investisseurs socialement responsables. De ce fait, il a proposé un modèle binaire simple, dans

lequel la décision d'investissement est affectée par la performance sociale des entreprises à

savoir : (1 la décision d‘investissement est affectée par la performance sociale de l‘entreprise ,

0 la décision d‘investissement n‘est pas affectée par la performance sociale de l‘entreprise).

En paramétrant ce choix par un modèle probit binaire qui vise à identifier les facteurs qui

influencent la probabilité qu'un investisseur sera influencé par la performance sociale ou pas.

Page 229: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

226   

 

Tableau 8 Les mesures de la variable dépendante (engagement dans la RSE) dans les études empiriques

Etudes empiriques Items

Auteurs

Années pays Nombre de

répondants

Aragon-

Correa

2004 Espagne 112 1. Sponsorship of natural environmental events.

2. Use of natural environmental arguments in marketing.

3. Natural environmental aspects in administrative work.

4. Periodic natural environmental audits.

5. Residue recycling.

6. Purchasing manual with ecological guidelines.

7. Natural environmental seminars for executives.

8. Natural environmental training for firm‘s employees.

9. Total quality program with natural environmental aspects.

10. Pollution damage insurance.

11. Natural environmental management manual for internal use.

12. Filters and controls on emissions and discharges.

13. Natural environmental analysis of product life cycle.

14. Participation in government-subsidized natural environmental

programs.

Cheah, E.T et

al

2001 20 pays 2464

- En tant qu'investisseur, la performance sociale et

environnementale d'une entreprise n'est pas aussi importante pour

moi que de sa performance financière.

- Les entreprises qui sont socialement responsables sont plus

rentables que les entreprises socialement irresponsables

- Les entreprises devraient être plus responsables devant leurs

actionnaires que de la société en général

- Je ne fais pas confiance à l'exactitude des états financiers de

nombreuses sociétés

Roy, M.J et al 2008 Canada 136 - Stratégie environnementale comportant un engagement qui va

au-delà de la loi.

Jonas Nilsson 2007 Europe 1000 (0%, 1-10%, 11-20%, 21-30%,% 31-40, 41-50%, 51-60%, 61-

70%, 71-80%, 81-90%, 91-99%, 100%)

Page 230: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

227   

 

Geoffrey

Williams

2005 RoyaumeUn

i,Etats-Unis,

Allemagne,

Australie,

Canada

528 1 la décision d‘investissement est affectée par la performance

sociale de l‘entreprise, 0 la décision d‘investissement n‘est pas

affectée par la performance sociale de l‘entreprise.

5.1.1.3 Lamesuredelavariabledépendantedansnotreétude

A l‘instar de l‘étude de Williams (2005) qui a utilisé une variable dépendante dichotomique

dans le but, d‘expliquer pourquoi les investisseurs choisissent d'investir des proportions

différentes de leur portefeuille dans des investissements socialement responsables. La variable

dépendante dans notre étude, qui est l‘engagement dans la RSE. Cette variable codée

(ENGARSE) sera considérée comme une variable dichotomique. On parle de variable

dichotomique lorsque, la variable dépendante qualitative, n‘admettait pas de valeur numérique

naturelle, par conséquent, la variable dépendante prend la valeur 1 quand l‘entreprise prend la

décision de s‘engager dans la RSE en signant le contrat de performance et elle prend la valeur

0 dans le cas contraire. Pour construire cette variable, nous avons tenu compte de la liste des

entreprises signataires du contrat de performance environnementale postée sur le site du

Ministère de l‘Aménagement du Territoire et d‘Environnement (MATE). Afin de confirmer

l‘exactitude de ces informations, nous avons pris contact avec le Ministère en cause, dans le

but de vérifier le nom, le nombre et l‘adresse des entreprises signataires de contrat de

performance environnementale.

Toutefois, il est important de préciser qu‘au niveau de la littérature, très peu d‘études

Nilsson(2008) et Williams(2005) ont utilisé l‘engagement direct ou réel des entreprises, afin

de mesurer l‘engagement dans la RSE. Et moins encore dans les pays en développement, ce

qui confirme l‘intérêt théorique de ce travail. Cependant, bien que, les études citées

auparavant (Nilsson, 2008 ; Williams, 2005) n‘ont pas utilisé la même variable à expliquer

(s‘engager ou pas dans la RSE), la méthode de mesure demeure très semblable à celle utilisée

dans notre travail.

Page 231: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

228   

 

Après avoir défini la méthode de mesure de la variable à expliquer (l‘engagement dans la

RSE) (ENGARSE), nous présentons ci-dessous les mesures des différentes variables

explicatives et variables de contrôle.

Tableau 9 La mesure retenue de la variable dépendante (engagement dans la RSE)

Variable Items Code

Engagement dans

la responsabilité

sociale.

- nous n‘avons pas signé le contrat de performance

environnementale

- nous avons signé le contrat de performance

environnementale

ENGARSE

5.1.2 L’opérationnalisation des variables explicatives

Chaque hypothèse proposée par le modèle de recherche multi-niveaux identifié dans le

chapitre trois et vérifié lors de l‘étude exploratoire sera opérationnalisée dans la

présente section. Par conséquent, l‘opérationnalisation des variables sera étalée sur : un

premier niveau individuel qui a regroupé les variables qui ont un rapport avec les

caractéristiques managériales, à savoir les valeurs managériales (l‘idéalisme et le

relativisme), et les caractéristiques observables (l‘âge, le niveau d‘éducation, la carrière

et l‘expérience). Un deuxième niveau organisationnel, regroupe les variables initiées

par la force interne de l‘entreprise, à savoir la réduction des coûts de production, le

bien-être des employés et le manque de moyens. Le dernier niveau est le niveau

institutionnel, qui regroupe les variables liées aux pressions externes à l‘entreprise à

savoir : la législation, les avantages concurrentiels, les attentes des clients, les

subventions de l‘Etat, le commerce international et la société mère.

5.1.2.1 L’opérationnalisationdesvariablesindividuelles

Nombreuses sont les études qui ont essayé d‘opérationnaliser l‘influence de l‘individu

représenté par le chef d‘entreprise ou de l‘équipe dirigeante, sur l‘engagement socialement

responsable de l‘entreprise. Parmi les premières études nous trouvons, celle de Hambrick et

Mason (1984), qui distingue deux catégories de caractéristiques des dirigeants : les

caractéristiques psychologiques et les caractéristiques observables. Afin de mesurer le mode

d‘interprétation des dirigeants Hambrick et Mason(1984), se sont concentrés sur les

Page 232: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

229   

 

caractéristiques observables (l'âge, la carrière, l'éducation, l'origine sociale, la spécialité),

parce qu‘elles permettent de poser des hypothèses empiriques testables (Hambrick et Mason,

1984).

En suivant la même logique d‘analyse, Thomas et Simerly (1994) ont étudié l'impact de la

formation et de l‘ancienneté du manager sur l‘engagement dans la performance sociale des

entreprises, (voir tableau n°10).

De la même manière, Cheah et al. (2001) et Nilsson (2008) ont essayé de mesurer l‘attitude

des dirigeants envers la RSE, à travers les caractéristiques observables des dirigeants (voir

tableau n°10).

De leur côté, Bamber et al. (2010) ont utilisé la théorie des échelons supérieurs pour étudier

l'influence des quatre caractéristiques démographiques du contexte personnel des managers, à

savoir leur cheminement de carrière professionnelle, groupe d'âge, les expériences ou d'autres

carrières et l'éducation, sur la divulgation volontaire des informations financières des

entreprises, (voir tableau n°10).

Après son article publié en 1984 sur la théorie des échelons supérieurs, Hambrick (2007) en

publiant un nouvel article, intitulé la mise à jour de la théorie des échelons supérieurs, où il

incite les chercheurs à étudier les valeurs et les perceptions des principaux acteurs décideurs

directement, sans pour autant oublier les caractéristiques observables du contexte personnel

de ces décideurs. Aujourd‘hui, nous constatons, qu‘il existe de plus en plus d‘articles au

niveau de la littérature qui mesurent l‘influence des managers sur l‘engagement des

entreprises dans la RSE par la perception et les caractéristiques des managers. A l‘instar de

l‘étude réalisée par Dıez et al. (2011) qui ont analysé la relation entre le profil du manager et

l‘engagement dans la RSE, à travers, des items qui reflètent les facteurs psychologiques du

chef d‘entreprise et sa vision de la RSE. Puis, ils ont utilisé des variables démographiques

pour démontrer l‘influence du contexte personnel du chef d‘entreprise, sur la décision

d‘engagement dans la RSE (voir tableau n°10).

De même, Williams (2005) fournit une analyse de la différence entre les investisseurs

socialement responsables et les investisseurs traditionnels dans six pays, en utilisant, d‘un

côté, les attitudes et les comportements des chefs des entreprises, et d‘un autre côté, les

Page 233: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

230   

 

critères démographiques à l‘exemple de (l‘éducation, l'emploi industriel, la taille de la

collectivité, etc,) (voir tableau n°10).

Tableau 10 Les mesures de la variable caractéristique managériale dans les études empiriques

Etudes empiriques Items

Auteurs

Années pays Nombre

d’échantillons

Thomas et

Simerly

1994 Amérique 97 - Functional Background (FBACK)

- the number of years the executive had spent in the organization

was counted (COTEN)

- the number of years the CEO had spent in his position, prior to

being promoted to its helm (INOUT).

Cheah, et al 2001 20 pays 2464

- Education: Low (0), Medium (1), High (2)

- Age

- Income: Low (0), Medium low (1), Medium (2), Medium high

(3), High (4)

- Gender: Male (0), Female (1)

Jonas Nilsson 2008 Suède 2200 - Age

Less than less than 50, 51–60, more than 61

- Gender

Male Female

- Education

University graduate, Not university graduate

- Income

Less than 20 19 21–30, 31–40, 41–50, More than 51

- Place of residence

Larger city, Smaller city, Countryside

Bamber, Jiang

et Wang

2010 Amérique 303 Acct/Fin= 1 if managers rise from accounting/finance

backgrounds, and 0 otherwise;

Legal= 1 if managers rise from legal backgrounds, and 0

otherwise;

PreWWII=1 if managers were born before World War II, and 0

otherwise;

Military =1 if managers have military experience, and 0

otherwise;

Page 234: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

231   

 

MBA = 1 if managers hold an M.B.A. degree, and 0 otherwise.

De Godos-

Diez, J.L.

Fernandez-

Gago R et

Martınez-

Campillo A,

2011 Espagne 149 psychological characteristics

1: Being ethical and socially responsible is the most important

thing a firm can do.

2: Whilst output quality is essential to corporate success, ethics

and social responsibility is not.

3: Communication is more important to the overall effectiveness

of an organisation than whether or not it is concerned with ethics

and social responsibility.

4: Corporate planning and goal setting sessions should include

discussions of ethics and social responsibility.

5: The most important concern for a firm is making a profit, even

if it means bending or breaking the rules.

6: The ethics and social responsibility of a firm is essential to its

long-term profitability.

7: The overall effectiveness of a business can be determined to a

great extent by the degree to which it is ethical and socially

responsible.

8: To remain competitive in a global environment, business firms

will have to disregard ethics and social responsibility.

9: Social responsibility and profitability can be compatible.

10: Business ethics and social responsibility are critical to the

survival of a business enterprise.

11: A firm‘s first priority should be

employee morale.

12: Business has a social responsibility beyond making a profit.

13: If survival of a business enterprise is at stake, then you must

forget about ethics and social responsibility.

14: Efficiency is much more important to a firm than whether or

not the firm is seen as ethical or socially responsible.

15: Good ethics is often good business. Presor16: If the

stockholders are unhappy, nothing else matters.

Observable characteristics

age (35and under,36-50,50 +), strong mandate(10 and under, 11-

20, 20 and over), current position, or5, 6-10, More than

Page 235: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

232   

 

10university degree(yesno)

Geoffrey

Williams

2005 Royaume-

Uni

Etats-Unis

Allemagne

Australie

Canada

528 Psychological characteristics

- The Role of Firms Profit

-- Religion Catholic

- Propensity to Punish

- Financial vs Social Priorities of Firms

- Shareholder vs Social Priorities of Firms

- Portfolio Strategy

-Perception of Profitability of Socially Responsible Companies

- Confidence in Company Accounts

Observable characteristics

Education, Industrial employment, community size, industrial

use, Internet use, Gender, Age Group

5.1.2.1.1 La mesure des caractéristiques managériales

A l‘instar des études mentionnées ci-dessus, nous allons tenter d'obtenir dans notre recherche,

un aperçu à la fois psychologique des valeurs managériales ou de l‘idéologie éthique des

dirigeants (qui renvoient aux modes d‘interprétation des dirigeants de l‘approche cognitive),

sans laisser de côté, la dimension des caractéristiques observables des dirigeants (censées

rendre compte indirectement des modes d‘interprétation des dirigeants). Ainsi, nous allons

mesurer les valeurs des dirigeants de la manière suivante :

5.1.2.1.1.1 Les mesures des valeurs managériales (l’idéalisme et le relativisme) 

Afin de mesurer l‘idéologie éthique des valeurs managériales nous allons utiliser le

questionnaire intitulé Questionnaire de Position Ethique (EPQ) développé par Forsyth (1980).

Ce questionnaire se compose de vingt items, où dix d'entre eux mesurent l'idéalisme et les dix

autres mesurent le relativisme (voir tableau n°11 et n°12). Cette échelle a été fréquemment

appliquée dans les études antérieures, donnant la preuve de sa fiabilité et de sa validité

(Singhapakdi et al. 1995; Singhapakdi et al. 1996; Etheredge, 1999; Van Kenhove et al.

2001;Vitell et al. 2010). Dans ce questionnaire les répondants sont invités à indiquer leur

accord avec les items à l'aide d'une échelle de Likert en 5 points. Puis, le score moyen de leurs

réponses sur les deux dimensions sera utilisé pour déterminer l‘idéologie éthique des chefs

Page 236: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

233   

 

d‘entreprises. Afin d‘assurer, une traduction compréhensible et claire des items du

Questionnaire de Position Ethique (EPQ), de la langue d‘origine l‘anglais à la langue cible le

français (car l‘ensemble des dirigeants des entreprises algériennes s‘expriment en français),

nous avons respecté les recommandations de Malhotra (2004), dans les étapes du pré-test du

questionnaire. En conséquence, nous avons obtenu une première version des items du

Questionnaire de Position Ethique (EPQ), qui a été pré-testé deux fois encore, avec les

chercheurs et les professionnels. Cette étape sera détaillée dans la (section 2).

Tableau 11 la mesure retenue de la variable valeur idéaliste du dirigeant

Codes Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord (1-5)

INDIDIA1 Les gens doivent s'assurer que leurs actions ne nuisent pas intentionnellement à

autrui, même à un faible degré.

INDIDIA2 les risques aux autres ne doivent jamais être tolérés, quelles que soient leurs

natures

INDIDIA3 L'existence d'un préjudice potentiel pour les autres est toujours négligeable,

quels que soient les avantages à tirer.

INDIDIA4 On ne doit jamais nuire à autrui psychiquement ou physiquement.

INDIDIA5 On ne doit pas effectuer une action qui pourrait menacer la dignité d'une

autre personne.

INDIDIA6 Si une action pourrait nuire à un autre innocent, elle ne doit pas être faite.

INDIDIA7 Décider ou non d'accomplir un acte en équilibrant les conséquences positives de

la loi contre les conséquences négatives de l'acte est immoral.

INDIDIA8 La dignité et le bien-être des personnes devraient être la préoccupation la plus

importante dans toute société.

INDIDIA9 Il n'est jamais nécessaire de sacrifier le bien-être des autres.

INDIDIA10 Les actions morales sont celles qui correspondent étroitement aux idéaux de la

plupart d'action « parfaites ».

Page 237: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

234   

 

Tableau 12 la mesure retenue de la variable valeur relativiste du dirigeant Codes Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord (1-5)

INDRELA11 Il n'y a aucun principe éthique qui est si important qu'il devrait faire partie de

n'importe quel code de déontologie.

INDRELA12 Ce qui est éthique varie d'une situation à une autre et d‘une société à un autre.

INDRELA13 Les normes morales doivent être considérées comme étant individualistes, ce

qu'une personne considère comme morale peut être jugée immorale par une

autre personne.

INDRELA14 Les différents types de morales ne peuvent pas être comparés à «justesse».

INDRELA15 Les questions de ce qui est éthique pour tout le monde ne pourront jamais être

résolues, puisque ce qui est moral ou immoral, revient à l'individu.

INDVALREL16 Les normes morales sont tout simplement des règles personnelles qui indiquent

la façon dont une personne doit se comporter, et ne doivent pas être utilisées

dans la formulation des jugements d'autrui.

INDRELA17 Les considérations éthiques dans les relations interpersonnelles sont si

complexes que les individus devraient être autorisés à formuler leurs propres

codes individuels.

INDRELA18 Codifier fermement une position éthique qui empêche certains types d'actions

pourrait faire obstacle à de meilleures relations humaines et à l'adaptation.

INDRELA19 Aucune règle au sujet du mensonge ne peut être

formulée ; qu'un mensonge soit permis ou pas dépend totalement de la situation.

INDRELA20 juger un mensonge, moral ou immoral dépend des circonstances entourant

l'action.

Page 238: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

235   

 

5.1.2.1.2 La mesure des variables caractéristiques observables

Les instruments qui mesurent les variables relatives aux caractéristiques observables des

dirigeants ont également été inclus dans le questionnaire, tout en prenant en considération le

contexte de notre recherche. Ces caractéristiques seront examinées dans les paragraphes

suivants.

5.1.2.1.2.1 L’âge du dirigeant : 

La manière de mesurer l‘âge varie d‘une étude à une autre. Nous trouvons par exemple des

études qui mesurent l‘âge comme une variable numérique qui capture l'âge du manager ou

une échelle de mesure qui contient deux ou trois catégories (moins de 56 ans, plus de 56 ans)

ou (Moins 50 ans, de 51à 60 ans, plus de 61ans) (Williams, 2005 ; Nilsson, 2008 ;Yordanova,

2011).

En Algérie, les postes des dirigeants et des cadres de l‘Etat, à l‘exemple des Ministres ou les

leaders des partis politiques, ainsi que, les chefs d‘entreprises sont occupés en majorité par

une classe d‘âge qui dépasse les 50 ans. Ces constats corroborent avec les derniers statistiques

de l‘Office National des Statistiques (ONS) algérien qui révèle que le taux de chômage est de

1.7% pour la tranche 50-54 ans et 1.9% dans celle des 55-59 ans81. En se basant sur le

contexte des chefs d‘entreprises algériens, nous avons choisi de mesurer la variable de l‘âge

du dirigeant dans notre recherche de la manière suivante (voir tableau n° 13) :

Tableau 13 La mesure retenue de la variable âge du dirigeant

Variable Items Code

L‘âge du

dirigeant

- moins 50 ans

- entre 50 et 59 ans

- plus de 60 ans

INDAGE

                                                             81Rapport de la Direction Technique chargée des statistiques de Population et de l‘Emploi, office national des

statistiques (ONS) Avril 2013.

 

Page 239: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

236   

 

5.1.2.1.2.2 L’éducation 

La variable éducation a été mesurée par différents types de mesures (Zu et Song, 2009 ;

Quazi, 2003 ; Waldman et al. 2006, Yordanova, 2011), cependant, la plupart des recherches

ont pratiquement utilisé les mêmes catégories qui s‘étalent des études primaires, jusqu‘aux

études supérieures.De même, lors de notre étude, sur les entreprises algériennes nous allons

mesurer la variable éducation à travers 4 catégories (voir tableau n° 14) :

Tableau 14 La mesure retenue de la variable éducation

Variable items Code

Education - école secondaire

- baccalauréat

- diplôme universitaire (Maîtrise,

Master, Ingénieur)

- post-universitaire (doctorat)

INDEDUC

5.1.2.1.2.3 La carrière 

La variable carrière se définit comme les fonctions de chef d‘entreprise occupées avant de

rejoindre son poste à la direction (poste actuel). Très peu d‘études ont utilisé cette variable à

l‘exception de Hambrick et Mason, (1984) et Thomas et Simerly (1994), pour mesurer

l‘engagement des entreprises dans la RSE. En conséquence, nous allons utiliser les études

citées auparavant, afin de, mettre en place notre outil de mesure adapté au contexte algérien

(voir tableau n° 15).

Tableau 15 La mesure retenue de la variable carrière

Variable Items Code

Carrière - dans les fonctions de production (Recherche et

développement, Production, Ingénieur (génie) des

procédés)

- dans les fonctions de sortie (Marketing,

commercialisation, vente).

- Finance et comptabilité

INDCARR

Page 240: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

237   

 

5.1.2.1.2.4 L’expérience 

La variable expérience mesure l‘ensemble des années passées dans l‘entreprise dans toutes les

diverses fonctions. Nous avons choisi de mesurer l‘expérience professionnelle du chef

d‘entreprise, en se basant sur la revue de littérature et la définition de la variable. Il en résulte

que, l‘expérience est représentée par les catégories qui indiquent la période passée par le

directeur au service de l‘entreprise. Cette variable a été utilisée de la même façon dans l‘étude

de (Thomas et Simerly, 1994). Par conséquent, nous allons mesurer l‘expérience des

dirigeants algériens au service de leurs entreprises de la manière suivante (voir tableau n° 16).

Tableau 16 La mesure retenue de la variable expérience

Variable Items Code

Education - moins de 5 ans

- entre 6 et 15 ans

- entre 16 et plus ans

INDEXP

  5.1.2.2 L’opérationnalisationdesvariablesorganisationnelles

Le niveau organisationnel (le niveau interne), regroupe les motivations et les pressions qui

sont initiées par des forces internes à l‘entreprise, et influencent son engagement dans la

RSE. Dans notre modèle, le niveau organisationnel regroupe les variables suivantes : la

réduction des coûts, le bien-être des employés et le manque de moyens.

Nombreuses sont les études empiriques (Quazi et al. 2001 ; Llorente et Macia, 2005; Núñez,

2008) qui ont essayé d‘opérationnaliser ces variables organisationnelles, dans le but, de

choisir les instruments de mesure qui convient le mieux à notre recherche. Ainsi, nous allons

mobiliser, la littérature empirique existante et les informations obtenues lors de notre enquête

sur terrain d‘investigation.

Page 241: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

238   

 

5.1.2.2.1 La mesure de la variable « réduction des coûts »

Plusieurs sont les études qui ont utilisé la variable « réduction des coûts », en vue de mesurer

la motivation des entreprises à s‘engager dans la RSE, dans le but de réduire leurs coûts de

production. Cette variable est codée ORGCOUT.

Dans un rapport de l‘organisation des Nations Unies, coordonné par Núñez (2008) sur une

étude qui traite la RSE dans les pays des caraïbes, les chercheurs ont utilisé un ensemble

d‘items qui concernent les coûts de production (voir le tableau n°18) afin de mesurer la

motivation de 365 entreprises caribéennes à s‘engager dans la RSE pour réduire leurs coûts de

production.

De la même manière, Legendre (2008) dans une étude exploratoire des motivations

d‘engagement des entreprises dans la RSE a mesuré la variable « réduction des coûts de

production » avec une unité d‘items utilisé pour questionner 48 entreprises australiennes.

Parmi les nombreuses études, qui ont aussi utilisé, la variable réduction des coûts de

production, nous trouvons l‘étude de Quazi et al. (2001). Ces auteurs ont utilisé un ensemble

de questions mesurées sur une échelle de likert variant entre 1 et 5 (voir tableau n°17), dans le

but d‘expliquer la motivation d‘engagement de 61 entreprises dans l‘acquisition du certificat

ISO 14001, par la variable réduction des coûts de production.

Tableau 17 Les mesures de la variable réduction des coûts dans les études empiriques

Etudes empiriques Items

Auteurs Années pays Nombre

de répondants

Georgina

Núñez,

2008

Caraïbes

365

- Reduce compliance and permitting costs

- Reduce operational risks

- Lower operating/production costs

Anne-Laure

Legendre

2008 Australie 48 - Cost savings

- Increased productivity

- Profitability

- Risk reduction

Page 242: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

239   

 

Quazi, H. et al 2001 Singapour

61 - Return on investments on environmental programs

can be measured accurately in our organisation.

- Environmental programs contribute to our

organisation‘sbottomline.

- Benets from ISO 14000 outweigh cost needed to

implement the program in our organisation.

- Operation costs will increase if ISO 14000 is

adopted by our organisation.

En analysant les études empiriques disponibles dans la littérature sur les motivations

d‘engagement dans la RSE par la réduction des coûts de production, nous avons repéré trois

sujets qui reviennent assez souvent dans ces études : « la consommation d‘énergie », « le

risque opérationnel » et « la rentabilité ». Ainsi, nous avons ciblé nos questions sur ces trois

sujets pour avoir d‘un côté des réponses bien précises sur l‘impact de la variable utilisée, et

d‘un autre côté, nous avons choisi de rester sur trois questions pour ne pas avoir un long

questionnaire ce qui réduit nos chances d‘avoir des réponses. Nous présentons ci-dessous

(tableau n°18) la traduction des items choisis et soumis au pré-test des experts et retenus pour

mesurer cette variable, tels qu‘ils seront intégrés au questionnaire, en tenant compte de

l‘échelle de mesure de Likert de 5 niveaux, qui va de 1 pas du tout d‘accord à 5 tout à fait

d‘accord.

Tableau 18 Mesure retenue de la variable

Items Pas du tout d‘accord / Tout à fait d‘accord (1-5)

ORGREDU1 L‘entreprise est motivée par la réduction de la consommation des énergies et

du rejet des déchets.

ORGREDU2 L‘entreprise est motivée par la réduction des coûts d'observation et les

risques opérationnels.

ORGREDU3 L‘entreprise est motivée par une augmentation de la productivité et de la

rentabilité.

Page 243: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

240   

 

5.1.2.2.2 La mesure de la variable « bien-être des employés »

La variable bien-être des employés mesure l‘intensité de l‘entreprise à s‘engager dans la RSE

afin d‘améliorer le bien-être des employés dans le domaine de la santé et la sécurité dans le

travail. Cette variable est codée ORGBIEN.

Plusieurs sont les études qui ont considéré le bien-être des employés comme une variable qui

explique l‘engagement des entreprises dans la RSE.

Ainsi, dans le but d‘opérationnaliser la variable « bien-être des employés », une étude des

Nations Unies, coordonnée par Núñez (2008) a utilisé des items cités dans le (tableau n°20),

afin de questionner 365 entreprises caribéennes sur l‘impact de l‘influence de cette variable

ainsi que sur l‘engagement dans RSE.

Pareillement, dans une étude empirique qui a cherché à établir une relation entre le bien-être

des employés et la motivation d‘engagement dans la RSE, Legendre (2008) a posé deux

questions sur 48 entreprises australiennes pour vérifier l‘existence de cette relation (Legendre

2008), (tableau n°20).

De même, Quazi et al, (2001) ont utilisé quatre items afin de vérifier l‘hypothèse qui suggère

que l'intention d'adopter la norme ISO 14000 est motivée par la nécessité d'assurer le bien-être

des employés.

De leur côté, Tanur et Jordan (1995) puis Llorente et Macia (2005) ont utilisé deux indices.

L‘indice global de satisfaction et l‘indice de la qualité de vie au travail, construit de plusieurs

items dans le but de mesurer, la satisfaction des employés dans le travail. Le tableau ci-

dessous affiche un exemple des différents items utilisés par Tanur et jordan (1995), pour

mesurer la satisfaction et la motivation des employés au travail.

Le (tableau n° 19) suivant représente une synthèse des études empiriques les plus citées dans

la littérature sur la variable bien-être des employés.

Page 244: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

241   

 

Tableau19 Les mesures de la variable bien-être des employés dans les études empiriques

Etudes empiriques Items

Auteurs

Année Pays Nombre

de répondants

Georgina

Núñez,

2008

Caraïbes

365

- Environmental health & Safety complaints from

employees

- Fatigue at work

- Harassment at workplace

- Working hours and over-time Hygiene at workplace

Anne-Laure

Legendre

2008 Australie 48 - Attracting and retaining employees

- Career Development

- Level of noise and dust at workplace

- Training of employees

Quazi, H. et al 2001 Singapour

61 - Employees will join an organisation that has a good

Environmental Management programme.

- Our organisation shows great concern in improving

Employee Welfare in the area of Environment Health

and Safety.

- Implementation of ISO 14000 helps to ensure good

employee welfare in the area of environmental health.

- Our employees support Environmental programmes

as it is linked to their welfare.

Jordan et Tanur 1995 Etats unis

d‘Amérique

- There is good cooperation between work groups in

my department.

-I understand how my performance on the job is

evaluated.

-My manager communicates effectively.

-My work gives me a sense of personal

accomplishment.

- I believe I have an opportunity for professional

growth and development.

-I am satisfied with how job openings are filled in my

department.

-There are sufficient opportunities for me to receive

training to improve my skills in my current

job.Overall, the physical conditions - - location are

Page 245: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

242   

 

satisfactory (e.g. ventilation, temperatures, space to

work).

-This organization does an excellent job of keeping

employees informed about matters affecting us.

-I have confidence in the decisions made by my

Operating Unit Sr. Management Team.

-The decisions [corporation] management makes

concerning employees are usually fair.

-How satisfied are you with these aspects of your

current job: employment security?

-How satisfied are you with these aspects of your

current job: your pay?

En s‘appuyant sur la définition du bien-être des employés dans le domaine de la sécurité et de

la santé au travail, et grâce aux études empiriques citées ci-dessus, nous avons pu poser trois

questions qui cernent particulièrement la variable bien-être des employés et qui s‘articulent

autour de ces trois sujets c'est-à-dire la sécurité, la santé, et la satisfaction des employés dans

le travail, tout en conservant la légèreté du questionnaire. Nous présentons ci-dessous dans (le

tableau n° 20) qui contient la traduction des items soumis au pré-test des experts pour mesurer

la variable « bien-être des employés », tels qu‘ils seront intégrés au questionnaire. L‘ensemble

des items sont mesurés sur une échelle de Likert de 5 niveaux.

Tableau 20 La mesure retenue de la variable bien-être des employés

Items Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord (1-5)

ORGBIEN4 L‘entreprise est motivée par l'amélioration de la protection de la santé des

employés dans le travail (nuisances, gaz chimiques, vapeurs, poussières,

fumées, odeurs, etc).

ORGBIEN5 L‘entreprise est motivée par l‘amélioration de la sécurité et l‘hygiène du lieu

de travail.

ORGBIEN6 L‘entreprise est motivée par l‘amélioration des heures de travail, afin de

concilier le travail et la vie privée des employés.

Page 246: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

243   

 

5.1.2.2.3 La mesure de la variable « manque de moyens »

La variable « manque de moyens » mesure l‘intensité des moyens financiers et humains,

réclamés par la démarche sociale et environnementale qui freine la motivation des entreprises

pour s‘engager dans la RSE. Cette variable est codée ORGMANQ.

Au niveau de la littérature, il n‘existe pas d‘échelle retenue pour mesurer cette variable.

Néanmoins, différents chercheurs ont tenté de mesurer cette variable à l‘exemple de l‘étude

réalisée par Santos (2011), sur 2000 petites et moyennes entreprises portugaises, ce dernier a

utilisé 6 items afin d‘identifier les barrières qui freinent les entreprises dans le processus

d‘engagement dans la RSE (Santos, 2011).

De son coté, Legendre (2008) a utilisé une série de 12 items sur une échelle de Likert de 4

niveaux qui va de 1 ce n‘est pas un obstacle jusqu‘au 4 c‘est un obstacle majeur, afin de

mesurer l‘impact des obstacles sur la motivation d‘intégration de la RSE (voir tableau n° 21).

Dans le même sens, (Laudal, 2011 ; Arevalo et Aravind, 2011) ont utilisé 5 items qui tournent

autour de trois questions : le manque de moyens financiers, le manque de moyens humains, et

le manque de temps à consacrer à la RSE. Ces items sont mesurés sur une échelle de Likert de

6 niveaux, (voir tableau n°21). Le tableau suivant résume les études empiriques les plus citées

dans la littérature sur la variable « manque de moyens ».

Tableau 21 Les mesures de la variable manque de moyens dans la littérature

Etudes pratiques Items

Auteurs Années pays Nombre de

répondants

Maria Santos

2011

Portugal

2000

-Never thought about it

-Lack information on ‗‗how to do it‘‘

-Not related to the activities of my company

-Financial Lack of money

-Lack of state support

-Temporal Lack of time

Page 247: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

244   

 

Anne-Laure

Legendre

2008 Australie 48 -Lack of resources

-Lack of knowledge on technologies

-Lack of market opportunities /demand

-Reluctance to change from senior management

-Short term projects override Long --Term Strategy

-Lack of upward movement of initiatives

-Culture of Business As Usual / Organizational

culture

-Lack of capability/knowledge with employees –

and management

-Lack of market forces or incentives within industry

sector

-Unsupportive reward structures

-Lack of support at an industry level

-Lack of support at a government level

Thomas Laudal

2011

Norvège

300

-Factor that may make it difficult to impose

demands on suppliers as regards environmental and

social conditions. We lack time and/or financial

resources

-Factor that may make it difficult to impose

demands on suppliers as regards environmental and

social conditions. We do not have the necessary

knowledge of the area

- Factor that may make it difficult to impose

demands on suppliers as regards environmental and

social conditions. We are unable to monitor

whether these requirements are being met

-Threat to your company‘s reputation: business

practices in the domestic market

-Threat to your company‘s reputation: business

practices abroad

Page 248: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

245   

 

En se basant sur la définition de la variable « manque de moyens » et les études citées ci-

dessus nous avons distingué quatre sujets qui reviennent toujours dans les questionnaires sur

les barrières ou les freins, comme notamment le manque : de moyens financiers, de moyens

humains, des compétences et de temps. Dans notre étude, nous avons choisi de poser cinq

questions sur ces quatre sujets, afin d‘avoir des réponses précises concernant les sujets qui

reviennent le plus dans la littérature d‘un côté. Et d‘un autre côté, pour ne pas gêner le

répondant avec un nombre excessif de questions et augmenter nos chances de réponses. Nous

présentons ci-dessous dans le (tableau n° 22) qui contient la traduction des items soumis au

pré-test des experts et retenus pour mesurer la variable « manque de moyens » tels qu‘ils

seront intégrés au questionnaire. L‘ensemble des items sont mesurés sur une échelle de Likert

de niveaux 5.

Tableau 22 La mesure retenue de la variable « manque de moyens »

Items Pas du tout un obstacle / c’est un obstacle majeur (1-5)

ORGMANQ8 L‘entreprise est freinée par le manque de moyens financiers

ORGMANQ9 L‘entreprise est freinée par le manque de compétences au niveau interne

ORGMANQ10 L‘entreprise est freinée par le manque de connaissances sur les technologies et des

instruments de gestion

ORGMANQ11 L‘entreprise est freinée par le manque de temps à consacrer à cette question

ORGMANQ12 L‘entreprise est freinée par le manque d‘intérêt pour cette question

  5.1.2.3 L’opérationnalisationdesvariablesinstitutionnelles(externesàl’entreprise)

Le niveau institutionnel (le niveau externe), regroupe les variables qui sont liées aux pressions

externes à l‘entreprise, qui influencent l‘engagement dans la RSE. Dans notre modèle multi-

niveaux présenté dans le chapitre trois, le niveau institutionnel regroupe les variables

suivantes : la législation, les avantages concurrentiels, les attentes des clients, les subventions

de l‘Etat, le commerce international et la société mère.

Plusieurs sont les études empiriques, Porter et van derLinde (1995), Henriques et Sadorsky

(1999), Quazi et al.(2001), Legendre (2008), Santos (2011), Laudal(2011) et El Ghoul et

al.(2011) qui ont essayé d‘opérationnaliser ces variables, afin de choisir les instruments de

Page 249: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

246   

 

mesure qui conviennent le mieux à notre recherche, nous allons d‘une part, mobiliser la

littérature empirique existante, et d‘autre part, mobiliser les données concernant les

caractéristiques de notre terrain de recherche.

5.1.2.3.1 La mesure de la variable « législation »

La variable « législation », mesure l‘intensité de l‘entreprise à intégrer la RSE, qui est

influencée par la réglementation et la législation en vigueur. Les études dans ce domaine ont

démontré que la régulation gouvernementale est la source la plus importante dans la pression

sur les entreprises afin de s‘engager dans les démarches sociales et environnementales

(Newton et Harte, 1997 ; Porter et van derLinde, 1995 ; Henriques et Sadorsky, 1999 ; Quazi

et al. 2001). Cette variable est codée INSTLEG.

La variable de législation a souvent été mesurée à travers des items sur une échelle de Likert

de niveaux 5 ou 7 à l‘exemple de l‘étude réalisée par Quazi et al. (2001), qui ont utilisé quatre

items sur une échelle de likert de niveaux 5, notamment pour, répondre aux questions sur le

lien entre l‘engagement volontaire dans la norme ISO 14001 et la pression de la législation

(voir tableau n°23).

De la même manière, Legendre (2008) a utilisé deux items, en évoquant le risque subi par

l‘entreprise dans le cas de non-conformité à la législation, ainsi que, la question de

l‘anticipation sur la législation, qui revient souvent dans la littérature empirique (voir tableau

n° 23).

Dans son étude, Laudal (2011) s‘est contenté d‘une seule question, où il a évoqué l‘efficacité

de législation internationale notamment sur les entreprises privées, à protéger la société. Cette

question a été mesurée sur une échelle de likert qui varie entre 0 pas du tout d‘accord et 6 tout

à fait d‘accord (voir tableau n° 23). Le tableau suivant résume les études empiriques les plus

citées dans la littérature sur la variable « législation ».

Page 250: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

247   

 

Tableau 23 Les mesures de la variable législation dans les études empiriques

Etudes pratiques Items

Auteurs Années pays Nombre de

répondants

Thomas Laudal 2011 Norvège 300 - The private business sector should be regulated and monitored

via international agreements so as to protect the needs of the

population

Anne-Laure

Legendre

2008 Australie 48 - Compliance with legislation/standards

- Risk of regulation

- Anticipate or meet regulatory expectations

Quazi, H. et al 2001 Singapour

61 - Our organisation will adopt ISO 14000 only if required by the

environmental regulations.

- Environmental protection legislation is the only way to

encourage our organisation to adopt ISO 14000.

-The government strongly encourages our company to adopt

ISO 14000.

- ISO 14000 will be widely adopted by our industry even

though there is no government regulation / policy encouraging

it.

Les différents items synthétisés dans le tableau ci-dessus désignent trois questions pour

mesurer la variable législation, à savoir : l‘obligation de se conformer à la législation, la

minimisation du risque pénal et l‘anticipation sur la nouvelle législation qui peut être élaborée

prochainement par le gouvernement. Dans cette recherche, nous avons opté pour un tableau à

quatre items qui traite soigneusement la variable législation, tout en conservant une forme de

question claire et directe. Nous présentons ci-dessous le (tableau n°24) qui contient la

traduction des items soumis au pré-test des experts et retenus pour mesurer la variable

« législation», tels qu‘ils seront intégrés au questionnaire. L‘ensemble des items sont mesurés

sur une échelle de Likert de niveaux 5.

Page 251: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

248   

 

Tableau 24 La mesure retenue de la variable « législation »

Items Pas du tout d‘accord / Tout à fait d‘accord (1-5)

INSTLEG1 L‘entreprise est motivée par la conformité à la législation et loi en vigueur

INSTLEG2 L‘entreprise est motivée par la diminution du risque pénal pour non-respect de

la réglementation

INSTLEG3 L‘entreprise est motivée par la crainte des avertissements des autorités

réglementaires

INSTLEG4 L‘entreprise est motivée par les nouveaux instruments et institutions

réglementaires crées par l‘Etat (la gendarmerie de l‘environnement).

INSTLEG5 L‘entreprise est motivée par l‘anticipation sur la nouvelle législation

5.1.2.3.2 La mesure de la variable « avantage concurrentiel »

La variable avantage concurrentiel mesure la motivation des entreprises à intégrer la RSE,

afin d‘avoir de nouveaux atouts face à ses concurrents. Cette variable est codée INSTAVA.

A ce sujet, certaines études ont utilisé la variable avantage concurrentiel pour expliquer

l‘engagement des entreprises dans la RSE, par des questions (voir tableau n° 25) qui abordent

le sujet de l‘amélioration de la réputation, de l‘image et la crainte d‘ être dépassée par les

concurrents (Núñez, 2008).

Dans le même sens, Quazi et al. (2001) ont consacré quatre items (voir tableau n° 25) dans le

but d‘éclaircir l‘impact de la variable avantage concurrentiel sur l‘engagement des entreprises

dans le processus de certification ISO 14001.

De leur côté, Santos, (2011), Laudal (2011) etEl Ghoul et al.(2011) ont employé des questions

identiques, afin de mesurer la variable avantage concurrentiel à savoir : l‘amélioration de

l‘image, la crainte d‘être dépassée par les concurrents et faciliter le recrutement du personnel

hautement qualifié (voir tableau n° 26). Le tableau ci-dessous résume les études empiriques

citées dans la littérature sur la variable « avantage concurrentiel ».

Page 252: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

249   

 

Tableau 25Les mesures de la variable avantage concurrentiel dans les études empiriques

Etudes pratiques

Items

Auteurs Années Pays Nombre

de

réponda

nts

Thomas Laudal

2011

Norvège 300

-reputation

-Improving the brand image

-Brand Awareness

- Attracting/retaining talented Personnel

Maria Santos

2011

Portugal

2000

-Improvement of institutional image

- Image and Communication

- Raising employee satisfaction

- Raising employee motivation

- Strengthening the company image in the community

Anne-Laure

Legendre

2008 Australie 48 - Conductcompetitive advantages

- Reputation crisis

- Improving the reputation of the organization

- Reduced cost of recruitment

- Attracting/retaining talented personnel

Quazi, H. et al 2001 Singapour

61 - Our organisation is benchmarking against our competitors

with regards to ISO 14000.

- Our competitors may gain competitive advantages if they are

ISO

14000 certified.

- Our organisation will apply for ISO 14000 certication if our

competitors have done so or have the intention to do so.

- There is competitive pressure in our industry to adopt ISO

14000.

Georgina

Núñez,

2008

Caraïbes 365 - Improving the brand image

- Improving the reputation of the organization

-Corporate Reputation

- Brand Awareness

En considérant les travaux de recherche invoqués ci-dessus, nous constatons que les

recherches ont employé plusieurs questions pour mesurer la variable avantage concurrentiel.

Page 253: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

250   

 

Ces questions se récapitulent dans : l‘image et la réputation de l‘entreprise, l‘envie de cette

dernière de ne pas être dépassée par ses concurrents, ainsi que le recrutement du personnel

hautement qualifié. Pareillement, dans notre étude nous avons proposé trois items qui traitent

les principaux sujets de la variable avantage concurrentiel. Nous présentons ci-dessous

(tableau n°26) qui contient la traduction des items soumis au pré-test des experts et retenus

pour mesurer la variable « avantage concurrentiel», tels qu‘ils seront intégrés au

questionnaire. L‘ensemble des items sont mesuré sur une échelle de Likert de niveaux 5.

Tableau 26 La mesure retenue de la variable avantage concurrentiel

Items Pas du tout d‘accord / Tout à fait d‘accord (1-5)

INSTAVA5 L‘entreprise est motivée par l‘amélioration de son image et sa réputation

INSTAVA6 L‘entreprise est motivée par le fait que les concurrents se sont engagés dans la

responsabilité sociale.

INSTAVA7 L‘entreprise est motivée par la facilité dans le recrutement du nouveau

personnel, tout en gardant ses employés hautement qualifiés.

5.1.2.3.3 La mesure de la variable « attentes des clients »

La variable « attentes des clients », mesure l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE, qui est

motivé par l‘influence et le but de satisfaire les clients. Cette variable est codée INSTAT.

Ainsi, certaines études ont employé la variable attentes des clients, afin d‘expliquer

l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE. Parmi, ces études nous trouvons celles de Legendre

(2008),Santos(2011), et Arevalo et Aravind (2011) qui ont utilisé plusieurs items afin

d‘identifier l‘impact du client sur l‘engagement des entreprises comme l‘envie de l‘entreprise

de dérocher un avantage concurrentiel près du client, d‘augmenter la fidélité des clients et de

construire un produit respectueux de l‘environnement.

De la même manière, Quazi et al. (2001) ont utilisé la variable attentes des clients afin

d‘expliquer l‘engagement des entreprises dans la certification ISO 14001. En employant des

items qui ne sont pas différents de l‘étude précédente à savoir, bien se positionner dans la tête

des clients par rapport à la concurrence, satisfaire les clients avec un produit nouveau qui

Page 254: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

251   

 

prend en considération les préoccupations des clients et rendre les clients de plus en plus

respectueux de l‘environnement. Le (tableau n° 27), résume les études empiriques citées dans

la littérature sur la variable (attentes des clients).

Tableau 27 Les mesures de la variable attentes des clients dans les études empiriques Etudes pratiques Items

Auteurs Années pays Nombre de

répondants

Anne-Laure

Legendre

2008 Australie 48 - Competitive advantage

- Competitor advance

- Customer demand

- Product development/Innovation

- New market

- Increased Customer Loyalty

- Customer demand

- Public awareness on climate change

Maria Santos

2011

Portugal

2000

- Consumer and client loyalty

- Client pressures

- Raising the reputation among clients/consumers,

business and community partners

Quazi, H. et al 2001 Singapour

61 - ISO 14000 will help our company clinch positioning

advantage in customers‘ minds over its competitors.

- Our organisation will adopt ISO 14000 if required by

our customers.

- Our customers are increasingly aware of the need to

protect the environment via adopting ISO 14000.

- Our products are environmentally of concern to the

consumer or public.

En s‘appuyant sur les travaux de recherche invoqués ci-dessus, ainsi que la définition de la

variable « attentes des clients », nous constatons que les recherches ont employé quatre

questions pour mesurer la variable « attentes des clients ». Ces questions se récapitulent dans :

Page 255: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

252   

 

le positionnement chez le client, la satisfaction du client, la production de nouveaux produits

et la sensibilisation du client. De la même manière, au niveau de cette étude nous avons

proposé quatre items qui traitent les principaux sujets de la variable attentes des clients. Nous

présentons ci-dessous le (tableau n° 28) qui contient la traduction des items soumis au pré-test

des experts et retenus pour mesurer la variable « attentes des clients», tels qu‘ils seront

intégrés au questionnaire. L‘ensemble des items sont mesurés sur une échelle de Likert de

niveaux 5.

Tableau 28 La mesure retenue de la variable attentes des clients

Items Pas du tout d‘accord / Tout à fait d‘accord (1-5)

INSTAT8 L‘entreprise est motivée par le positionnement dans l'esprit des clients par

rapport à ses concurrents.

INSTAT9 L‘entreprise est motivée par la création d‘un produit qui prend en

considération la préoccupation des clients.

INSTAT10 L‘entreprise est motivée par l‘augmentation de la fidélité de ses clients

INSTAT11 L‘entreprise est motivée par l‘amélioration de la sensibilité des clients envers

la protection de l‘environnement.

5.1.2.3.4 La mesure de la variable « subvention »

La variable « subvention » mesure l‘intensité de l‘engagement des entreprises dans la RSE,

qui est influencé par les subventions humaines et financières reçues de la part de l‘Etat ou

autres organismes internationaux. Cette variable est codée INSTSUB. Les études sur

l‘engagement des entreprises dans la RSE a reconnu en grande majorité le rôle des

subventions dans l‘engagement des entreprises dans les démarches environnementales. Cette

variable a été mesurée à travers deux sujets principaux. Le premier est l‘accès au capital et le

deuxième est l‘accès aux conseils des professionnels notamment pour les petites et moyennes

entreprises (Legendre, 2008 ; Santos, 2011).

Dans un sondage réalisé par Les Centres Nationaux de Développement de la Responsabilité

Sociale (CNDRS) avec la collaboration de l'Organisation des Nations Unies du

Développement Industriel (ONUDI) sur les petites et moyennes entreprises dans les pays de

Page 256: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

253   

 

l‘Europe de l‘Est (Ukraine, Croatie, Serbie, Bulgarie et Bosnie-Herzégovine), coordonnés par

Ivicic (2010), la variable subvention a été utilisée afin d‘expliquer l‘engagement dans la RSE

à travers quatre items qui s‘articulent autour des sujets suivants : l‘accès au crédit, l‘incitation

financière, la subvention de l‘Etat et l‘accès aux conseils. Dans le (tableau n° 29), nous

mettons en avant les items utilisés dans les deux précédentes recherches.

Tableau 29 Les mesures de la variable subvention dans les études empiriques

Etudes pratiques Items

Auteurs Années Pays Nombre de

répondants

Anne-Laure

Legendre

2008 Australie 48 - Lower cost of capital

- Access to Capital

- SRI demand

- Gain access to capital

Maria Santos

2011

Portugal

2000

- Recourse to pubic incentives (subsidies,supports and

fiscal benefits)

Ivana Ivicic, 2010 Ukraine

Croatie

Serbie

Bulgarie

Bosnie-

Herzégovine

- Concessional credit/matching grant schemes

- Credit and lending arrangements

- government financial incentives

- free/subsidized counseling

- sponsored participation in fairs

En se basant sur la définition de la variable « subvention », ainsi que, sur les échelles

proposées par Ivicic (2010) et Legendre (2008) qui sont assez proches, nous avons remarqué

que les chercheurs ont utilisé trois questions dans le but de mesurer la variable subvention.

Ces questions se résument de la manière suivante : l‘accès à la subvention financière, l‘accès

aux conseils des professionnels et au parrainage de l‘Etat afin de pouvoir accéder aux

différents événements. Dans cette recherche, nous avons opté pour la création d‘une échelle

de mesure à trois items qui traite précisément la variable subvention. Nous présentons ci-

dessous le (tableau n° 30) qui contient la traduction des items soumis au pré-test des experts et

Page 257: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

254   

 

retenus pour mesurer la variable « subvention », tels qu‘ils seront intégrés au questionnaire.

L‘ensemble des items sont mesurés sur une échelle de Likert de niveaux 5.

Tableau 30 La mesure retenue de la variable subvention

5.1.2.3.5 La mesure de la variable « commerce international »

La variable « commerce international » mesure l‘intensité de l‘entreprise à s‘engager dans la

RSE afin que ses produits puissent dépasser les barrières exigées par les marchés nationaux et

internationaux. Cette variable est codée INSTCOM.

Dans le rapport de l‘ONU Núñez (2008) a utilisé la variable « commerce international », afin

d‘expliquer l‘engagement des entreprises caribéennes dans la responsabilité sociale. Núñez

(2008) a mesuré cette variable à travers un seul item sur une échelle de likert de 5 niveaux

(voir tableau n° 31).

De la même manière, dans le sondage réalisé par les Centres Nationaux du Développement de

la RSE des pays de l‘Europe de l‘Est en collaboration avec l‘ONU, Ivicic (2010) a mesuré la

variable « commerce international » avec une échelle de mesure de trois items qui mettent

l‘accent sur l‘importance de la RSE dans les relations d‘affaires avec les entreprises

occidentales et l‘opportunité d‘intégrer les réseaux d‘affaires qui ont été acquis par les

entreprises engagées dans la RSE (voir le tableau n°31).

Pas du tout d‘accord / Tout à fait d‘accord (1-5)

INSTSUB12 L‘entreprise est motivée par l‘accès aux crédits proposés par l‘Etat

INSTSUB13 L‘entreprise est motivée par les subventions financières.

INSTSUB14 L‘entreprise est motivée par l‘accès aux conseils de professionnels.

INSTSUB15 L‘entreprise est motivée par le parrainage de l‘Etat afin d‘accéder aux

événements comme les foires, les expositions, etc.

Page 258: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

255   

 

De plus, dans une étude qui a mesuré la variable commerce international auprès des

entreprises qui se certifient ISO 14001, nous pouvons remarquer que les chercheurs ont

proposé cinq items, qui s‘articulent autour des sujets suivants : l‘environnement comme

obstacle au commerce international, la volonté des pays à créer des lois pour préserver leurs

frontières commerciales, la RSE comme une occasion pour faire plus de bénéfices (voir le

tableau n° 31). Dans le (tableau n° 31), nous mettons l‘accent sur les items utilisés dans les

trois précédentes recherches.

Tableau 31 Les mesures de la variable commerce international dans les études empiriques

Etudes pratiques Items

Auteurs Années pays Nombre de

répondants

Quazi, H. et al 2001 Singapour

61 - Environmental trade barrier is the only way to

encourage our organisation to adopt ISO 14000.

- Our organisation is concerned about

Environmental trade barriers.

- There is increasing sign that environmental

issues will become a trade barrier to our

organisation in the future.

- Policy makers of the home country may pass a

law to make ISO 14000 organisations preferred

corporate citizens.

- It is foreseeable that ISO 14000 will become a

minimum EMS standard for our company to do

business with its partners in the trade block.

Georgina

Núñez,

2008 Caraïbes 365 - Easier access to foreign markets

Ivana Ivicic, 2010 Ukraine Croatie

Serbie Bulgarie

Bosnie-

Herzégovine

- CSR is an important prerequisite if a firm

wants to enter into a

business relationship with a Western company

- linkages with larger firms

- facilitated participation in business networks

Page 259: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

256   

 

Aucune échelle de mesure n‘est parfaitement adaptée à notre recherche. Par conséquent, nous

allons procéder à l‘instar des variables mesurées précédemment, et créer une échelle de

mesure qui prend en considération les items des recherches précédentes, pour les adapter à

notre recherche. Ainsi, les trois items créés pour notre recherche vont aborder les

sujets suivants: l‘engagement dans la RSE comme un lien entre les entreprises nationales et

internationales, l‘engagement dans la RSE comme une importante opportunité pour

l‘entreprise et encore l‘engagement dans la RSE qui ouvre le chemin vers de nouveaux

engagements sociaux et environnementaux à l‘exemple de l‘ISO 14001 ou bien encore le

système de management environnemental, etc. ci-dessous nous présentons le (tableau n°32)

qui contient les items créés et soumis au pré-test des experts et retenus pour mesurer la

variable « commerce international», tels qu‘ils seront intégrés au questionnaire. L‘ensemble

des items sont mesurés sur une échelle de Likert de niveaux 5.

Tableau 32 La mesure retenue de la variable commerce international

Items Pas du tout d‘accord / Tout à fait d‘accord (1-5)

INSTCOM16 L‘entreprise est motivée par l‘amélioration d‘accès aux marchés

nationaux et internationaux.

INSTCOM17 L‘entreprise est motivée par la participation à des nouveaux réseaux

d'affaires qui exigent la responsabilité sociale.

INSTCOM18 L‘entreprise est motivée par le dépassement des obstacles créés par les

gouvernements des pays de destination.

5.1.2.3.6 La mesure de la variable « Société Mère »

La variable « société mère » mesure l‘intensité de l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE,

afin de, se conformer aux exigences imposées par l‘entreprise mère, notamment pour les

filiales des entreprises où le siège mère est installé dans un pays occidental. Cette variable est

codée INSTMER.

Très peu d‘études ont utilisé la variable « société mère » afin d‘expliquer l‘engagement des

entreprises dans des processus sociaux et environnementaux. Parmi ces études, nous trouvons

Page 260: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

257   

 

celles de Quazi et al. (2001) qui ont mesuré la variable société mère à travers cinq items (voir

le tableau n°33), qui traitent l‘implication de la société mère dans l‘ISO 14001et l‘exigence

d‘intégration de la certification pour l‘ensemble des filiales. Dans le (tableau n° 33), nous

présentons les items utilisés dans la précédente recherche.

Tableau 33 La mesure de la variable entreprise mère dans les études empiriques

Etudes pratiques Items

Auteurs Années Pays Nombre de

répondants

Quazi, H. et al 2001 Singapour

61 - Our Head Office (HO) is involved in ISO

14000 planning activities

in our company.

- Our Head Office may adopt ISO 14000 as

its Environmental Management System

standard.

- Our Head Office environmental goals and

policies are understood or applied

within our organisation.

- There is a target set by our Head Office to

implement ISO 14000 in our organisation.

- Our Head Office is heavily involved in

implementing ISO 14000.

En se basant sur la définition de la variable société mère et l‘étude précédente, nous allons

construire une échelle de mesure qui adapte les items existants au niveau de la littérature, à

notre contexte de recherche, afin de pouvoir mesurer la variable « société mère » avec une

grande précision. Autrement dit, nous avons créé trois items qui s‘articulent autour de

l‘implication et l‘exigence de la société mère ou du siège social. Ci-dessous nous présentons

le (tableau n°34) qui contient les trois items créés et soumis au pré-test des experts et retenus

pour mesurer la variable « société mère», tels qu‘ils seront intégrés au questionnaire.

L‘ensemble des items sont mesurés sur une échelle de Likert de niveaux 5.

Page 261: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

258   

 

Tableau 34 La mesure retenue de la variable mère

5.1.2.4 L’opérationnalisationdesvariablesdecontrôle

Même si, notre travail de recherche est concentré sur les trois niveaux de motivation

(individuel, organisationnel, institutionnel), qui poussent les entreprises à s‘engager dans la

RSE, il existe d‘autres caractéristiques propres à l‘entreprise qui peuvent influencer son

engagement. Ainsi, il est essentiel de prendre en considération, les variables liées aux

caractéristiques des entreprises, pour mieux expliquer l‘engagement des entreprises dans la

RSE. Ces variables dites « de contrôle » permettent d‘améliorer le degré de validité et de

fiabilité des résultats (Thiétart et al., 2003 ; Callan et Thomas, 2009). Dans ce domaine, les

chercheurs ont utilisé différentes variables de contrôle (la taille des entreprises, le risque, le

secteur, la propriété, les dépenses de recherche et de développement, les dépenses

publicitaires, l'âge moyen des actifs de l'entreprise, etc.) pour étudier l‘engagement des

entreprises dans la RSE.

Dans le cadre de notre recherche, nous avons effectué une revue de littérature spécifique afin

d‘identifier les variables de contrôle les plus utilisées dans le domaine de la RSE. Puis nous

avons retenu les variables de contrôle présentées dans le tableau ci-dessous :

Items Pas du tout d‘accord / Tout à fait d‘accord (1-5)

INSTMER19 L‘entreprise est motivée par la pratique des mêmes politiques sociales et

environnementales appliquées dans l‘entreprise mère (siège social).

INSTMER20 L‘entreprise est motivée par la réalisation des objectifs sociaux et

environnementaux tracés par l‘entreprise mère.

INSTMER21 L‘entreprise est motivée par la lourde implication de l‘entreprise mère dans la

mise en œuvre de la responsabilité sociale.

Page 262: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

259   

 

Tableau 35 La mesures des variables de contrôle dans les études empiriques

Variables Auteurs

Taille de l‘entreprise Johnson etGreening (1994); Peteret et Sarah, (1998), Ho

etWong, (2001) et Said et al (2009), Zu et Song, (2009) et

Udayasankar (2008) ; McWilliams et Siegel, (2000);

Mahoneyet Roberts, (2007);

Secteur d‘activité McWilliams, et Siegel, (2000); Ruf, et al (2001); Zu et

Song, (2009), fu et Jia (2012).

5.1.2.4.1 La taille de l‘entreprise

La taille de l‘entreprise a été retenue comme une variable de contrôle, car elle fait partie des

variables les plus utilisées dans la littérature. La variable de contrôle « taille » a été mesurée à

travers différentes méthodes à savoir, les ventes totales, l'actif total, le nombre d'employés, le

journal d'actif et le chiffre d'affaires moyen sur la période (Johnson et Greening 1994; Peter et

Sarah, 1998 ; McWilliams et Siegel, 2000 ; Mahoney et Roberts, 2007). Parmi ces méthodes

de mesure, deux ont particulièrement retenu notre attention :

La première, est la taille de l‘entreprise qui est mesurée à travers le nombre d‘employés à

plein temps, selon plusieurs catégories de mesure par exemple (moins de 49 employés, entre

50 et 149 employés, plus de 150 employés) pour désigner les petites, moyennes et grandes

entreprises (Zu et Song, 2009 ; Udayasankar, 2008).

La deuxième, concerne la taille de l‘entreprise qui est mesurée à travers des résultats

financiers : chiffre d‘affaires réalisé l‘année précédente, actif total de l‘entreprise, à l‘exemple

de l‘étude de (Ho et Wong, 2001 ; Said et al., 2009) sur le reporting de la RSE.

Dans notre étude nous avons choisi d‘une part, d‘utiliser le nombre d‘employés à plein temps

en se référant à la définition de la taille de l‘entreprises par la loi algérienne, afin de mesurer

la variable de contrôle taille de l‘entreprise, à cause de la vaste utilisation de cette méthode

Page 263: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

260   

 

dans la littérature, et d‘autre part, de soulever la difficulté d‘obtenir des résultats financiers

récents des entreprises. Ainsi, nous mesurons la variable taille de l‘entreprise de la manière

suivante :

Tableau 36 La mesure retenue de la variable taille de l’entreprise

Variable Items Code

Taille de

l‘entreprise

- moins de 49 employés

- entre 50 et 249 employés

- plus de 250 employés

TAILLE

5.1.2.4.2 Le secteur d‘activité

D‘après l‘étude de Fu et Jia (2012), qui a porté sur 41 articles de recherche depuis 1990, qui

ont abordé le concept de la performance sociale puis celui de la performance financière, plus

de 54% des articles utilisent la variable « secteur d‘activité » comme variable de contrôle, en

se référant au code standard ou spécifique de classification des industries, afin de mesurer

l‘influence du secteur d‘activité. Parmi les exemples de classification, nous trouvons la

classification binaire (1pour l‘industrie de fabrication, 0 pour non), ainsi que la classification

par catégorie (Essence et gasoil, Électroniques et optiques, Métalliques et construction,

Électricité et énergie, Transport et entreposage) (McWilliams et Siegel, 2000 ; Bernadette, et

al. 2001).

Afin de mesurer la variable « secteur d‘activité » dans notre travail, nous allons utiliser un

système de classification qui se réfère au code de classification de l‘industrie algérienne. En

conséquence, nous mesurons la variable à travers la classification suivante :

Page 264: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

261   

 

Tableau 37 La mesure retenue de la variable secteur d’activité

Variable Items Code

Secteur d‘activité - Industrie pétrolière

- Industrie textile et habillement

- industrie d‘agroalimentaire

- industrie du bois

- industrie de ciment et d‘amiante

- industrie de pharmacie et parapharmacie

- industrie de la chimie

- industrie de la métallurgie

- industrie de l‘électronique

- Industrie du papier

- Industrie de céramique

- autres

SECTEUR

Page 265: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

262   

 

Synthèse de la section 1

En résumé, l‘opérationnalisation des variables à expliquer, explicatives, et de contrôle, nous a

permis de disposer de 82 items, concernant le niveau d‘analyse individuel. Nous avons 33

items qui mesurent les 6 variables. Au niveau organisationnel nous avons 11 items qui

mesurent les 3 variables. Au niveau institutionnel nous avons 21items qui mesurent 7

variables. De plus, concernant les variables de contrôle nous avons 15 items, qui mesurent 2

variables. Enfin, deux items pour mesurer la variable dépendante de l‘engagement de

l‘entreprise dans la responsabilité sociale. Le tableau ci-dessous récapitule les variables

étudiées précédemment, leur code, le nombre d‘items de chaque échelle de mesure, ainsi que

son origine.

Tableau 38 Récapitulatif de l’opérationnalisation des variables

Variables codes Nombre

d’items

Auteurs

Variable dépendante à expliquer

Engagement dans la

responsabilité sociale

ENGARSE 2 Williams (2005) Nilsson (2007) (Nilsson, J. (2008) et

Williams, G. A, (2005)

Variables explicatives (niveau individuel)

Valeurs managériales

(indianisme)

INDVALIDIA

10 Forsyth (1980), Singhapakdi et al, (1995); Singhapakdi

et al, (1996); Etheredge, (1999); Van Kenhove et al,

(2001);.Vitell et al. , (2010) Valeurs managériales

(relativisme)

INDVALREL

10

Caractéristiques observables

(âge)

INDAGE 3 Borkowski et Ugras, (1998) Waldman et al. (2006) Diez

et al. (2011)

Caractéristiques observables

(éducation)

INDEDUC 4 Zu et Song (2009), Quazi (2003), Waldman et al.

(2006)

Caractéristiques observables

(carrière)

INDCARR 3 Hambrick et Mason, (1984), Simerly (1994),

Thomas et Simerly, 1994)

Caractéristiques observables

(expérience)

INDEXP 3 Thomas et Simerly, (1994),

Page 266: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

263   

 

Variables explicatives internes (niveau organisationnel)

Réduction des coûts ORGREDU 3 Núñez, (2008)Legendre (2008)

Quazi et al (2001).

Bien-être des employés ORGBIEN 3 Tanur et Jordan (1995)Quazi et al (2001)Llorente and

Macia (2005) Legendre (2008)

Manque de moyens ORGMANQ 5 Legendre 2008 Santos 2011 Laudal(2011)

Variables explicatives externes (niveau institutionnel)

Législation INSTLEG 4 Quazi et al (2001) Legendre (2008)

Laudal(2011)

Avantage concurrentiel INSTAVA 3 Fombrun et al (2000) Quazi et al (2001),Núñez,

(2008)Legendre (2008) Laudal(2011) Santos (2011)

Attentes des clients INSTAT 4 Quazi et al (2001) Legendre 2008 Ouyang (2010),

Ramzi et Mohamed (2010). Santos (2011)

Subvention INSTSUB 3 Legendre (2008) Ivana Ivicic (2010)Santos(2011)

Commerce international INSTCOM 3 Quazi et al (2001)Núñez, (2008), Ivana Ivicic(2010)

Entreprise mère INSTMER 3 Quazi et al (2001)

Variables de contrôle

Taille de l‘entreprise TAILLE 3 Ho etWong, (2001) Zu et Song, (2009) et Udayasankar

(2008).

Secteur d‘activité SECTEUR 12 McWilliams, Siegel, (2000); Zu et Song, (2009), fu et

Jia (2012)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Page 267: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

264   

 

5.2 Section 5.2. La mise en œuvre du questionnaire et la collecte des données

Dans les paragraphes suivants, nous présentons en détail les différentes étapes de la mise en

œuvre de la collecte des données. Tout d‘abord, nous allons aborder, la phase du pré-test du

questionnaire. Et ensuite, nous exposons le nouveau questionnaire après les dernières

modifications. Puis, nous décrivons l‘étape de l‘administration du questionnaire. Enfin, nous

discutons les résultats des questionnaires envoyés et nous commentons les caractéristiques des

répondants.

5.2.1 Le pré-test du questionnaire

Souvent le questionnaire est le principal support de collecte d‘informations. Par conséquent,

les chercheurs ont accordé une grande importance à la qualité du questionnaire. Cette qualité

est obtenue à travers la phase du pré-test du questionnaire, (Boudreau et al., 2001).

La littérature sur la construction et la validation des questionnaires a reconnu plusieurs

méthodes pour tester les questionnaires à savoir le pré-test à travers la revue informelle par

des experts, le système formel d‘évaluation cognitive, l'interview cognitive, etc.

Cependant, ces méthodes restent différentes et ne conduisent pas souvent aux mêmes

résultats. Néanmoins, toutes ces méthodes mettent l‘accent sur l‘importance de la phase du

pré-test, avant la divulgation du questionnaire à grande échelle, par rapport aux divers

objectifs à savoir :

- Le pré-test permet de vérifier si les items proposés expriment les informations recherchées.

- Le pré-test nous assure que la formulation des items est suffisamment compréhensible et

facile à interpréter, notamment pour les items traduits.

- Le pré-test nous aide à s‘interroger sur la forme (l‘ordre des items et leurs classifications par

thème, par niveau).

- Le pré-test nous permet de s‘interroger sur les questions supplémentaires, si elles sont

nécessaires ou si certaines questions doivent être éliminées.

Page 268: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

265   

 

- Le pré-test, notamment par la méthode du face à face nous permet d‘évaluer le temps

consacré par le répondant pour remplir le questionnaire.

D‘une manière générale, cette technique a pour objectif de détecter les erreurs commises, de

s‘assurer de la bonne compréhension des questions de la fluidité du questionnaire et d‘évaluer

la durée moyenne des réponses, (Evrard et al. 2003 ; Jolibert et Jourdan, 2006).

Habituellement, un petit nombre de répondants sont sélectionnés pour le pré-test. Les

répondants sélectionnés pour tester le questionnaire devraient être largement représentatifs du

type de personne à interroger dans l'enquête principale (Malhotra, 2004).

Au niveau de notre recherche, nous avons essayé de respecter les recommandations de

Malhotra (2004), en réalisant le pré-test de notre questionnaire à travers trois étapes :

Une première étape, consiste à vérifier la traduction et à conserver la dimension grammaticale

et le vocabulaire du questionnaire, notamment pour les items traduits. Dans, un premier

temps, nous avons fait appel à un expert en traduction (anglais/ français) pour une première

traduction. Dans un deuxième temps, nous avons fait appel à un étudiant où la langue source

(l‘anglais), est sa langue maternelle pour une deuxième traduction. Cette étape a été réalisée,

au fur et à mesure, de la construction des échelles de mesure, d‘où la présentation directe des

échelles de mesure retenues des variables en français.

Lors de la deuxième étape, notre questionnaire a été soumis à trois enseignants universitaires

(deux enseignants chercheurs en Algérie, et un enseignant chercheur en France), qui ont eu

l‘occasion auparavant, d‘adresser à leurs tours aux entreprises des questionnaires qui ont traité

la thématique du développement durable en générale.

Les modifications formulées ont porté sur la lettre d‘accompagnement du questionnaire. Le

contenu des questions sur différents termes ont mérité plus d‘explication surtout dans un

contexte algérien où le sujet reste particulièrement nouveau ainsi que sur la longueur et la

fluidité du questionnaire. Toutes ces modifications ont été notées dans le (tableau n° 39).

La troisième et dernière étape, est l‘étape où le questionnaire a subi le plus de modification.

Nous avons présenté le questionnaire à deux chefs d‘entreprises qui œuvrent dans deux

secteurs différents et leurs remarques étaient les suivantes :

Page 269: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

266   

 

Pour le premier chef d‘entreprise, ces demandes de modifications ont porté, d‘une manière

générale, sur la mise en forme du questionnaire, la lettre d‘accompagnement, et la structure

grammaticale de quelques items, ainsi que, sur l‘échelle de mesure des caractéristiques

managériales constituée de 20 items. Le chef d‘entreprise a signalé que cette échelle est

péniblement longue tout comme il a exprimé son incompréhension à quelques items qui

seront présentés dans le (tableau n° 39).

Concernant, le reste des échelles de mesure, le premier chef d‘entreprise, a suggéré d‘utiliser

que trois items pour mesurer chaque variable, notamment pour les items qui se rapprochent

dans le sens, sans toucher à la représentativité des items aux variables mesurées.

Ce chef d‘entreprise nous a également informé concernant le niveau d‘éducation des

dirigeants en Algérie que pour le secteur public, les dirigeants doivent avoir au minimum un

diplôme de baccalauréat. Cette confirmation nous a poussés à supprimer le niveau secondaire,

dans les catégories des items du « niveau d‘éducation ».

Pour le deuxième chef d‘entreprise, les remarques émises se rapprochent considérablement

des remarques des enseignants ainsi que du premier chef d‘entreprise. Les similitudes des

points soulevés concernent aussi bien la longueur du questionnaire que les 20 items qui

mesurent les valeurs des dirigeants. En plus, des différentes remarques émises précédemment,

le second chef d‘entreprise a également émis des remarques sur différents items, dont il ne

voit pas leur impact sur l‘engagement à l‘exemple des pressions des associations de

consommateur dans le contexte algérien. Enfin, le chef de la deuxième entreprise nous a

conseillé des modifications sur quelques énoncés, ainsi que, sur la mise en forme générale du

questionnaire. Il est également important de signaler qu‘après une tentative de réponse à notre

questionnaire des deux chefs d‘entreprises, nous avons évalué la durée de la réponse à environ

15 minutes, cette durée sera ramenée à environ 10 minutes après les modifications qui seront

apportées sur la forme et le fond du questionnaire. Les suggestions et les indications faites par

les répondants (chercheurs et professionnels) du questionnaire nous ont amené à modifier

certains éléments, combinés ou même supprimés d‘autres éléments (tableau n°39), afin

d‘arriver à la version finale du questionnaire (annexe 2).

Page 270: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

267   

 

Tableau 39 Les différentes modifications apportées sur les échelles de mesure

Variable Items avant le pré-test Items après le

pré-test

Valeurs

managériales

(idéalisme)

Décider ou non d'accomplir un acte en équilibrant les conséquences positives de la loi

contre les conséquences négatives de l'acte est immoral.

Supprimé

La dignité et le bien-être des personnes devraient être la préoccupation la plus importante

dans toute société.

Supprimé

L'existence d'un préjudice potentiel pour les autres est toujours négligeable, quels que

soient les avantages à tirer.

Supprimé

les risques aux autres ne doivent jamais être tolérés, quelles que soient leurs natures Modifié

Valeurs

managériales

(relativisme)

Les normes morales doivent être considérées comme étant individualistes, ce qu'une

personne considère comme morale peut être jugée immorale par une autre personne.

Modifié

Les normes morales sont tout simplement des règles personnelles qui indiquent la façon

dont une personne doit se comporter, et ne doivent pas être utilisées dans la formulation

des jugements d'autrui.

Supprimé

Les considérations éthiques dans les relations interpersonnelles sont si complexes que les

individus devraient être autorisés à formuler leurs propres codes individuels.

Supprimé

Codifier fermement une position éthique qui empêche certains types d'actions pourrait

faire obstacle à de meilleures relations humaines et à l'adaptation.

Supprimé

Education Ecole secondaire Supprimé

Bien-être L‘entreprise est motivée par l‘amélioration de la sécurité et l‘hygiène du lieu de travail. Modifié

Manque de

moyens

L‘entreprise est freinée par le manque de compétences au niveau interne (personnel

sensible et qualifié).

Modifié

L‘entreprise est freinée par le manque de connaissances sur les technologies et les

instruments de gestion.

Supprimé

L‘entreprise est freinée par le manque de temps à consacrer à cette question. Supprimé

Législation L‘entreprise est motivée par les nouveaux instruments et institutions réglementaires crées

par l‘Etat (la gendarmerie de l‘environnement).

Supprimé

Subvention L‘entreprise est motivée par l‘accès aux crédits proposés par l‘Etat. Combiné

L‘entreprise est motivée par les subventions financières.

Page 271: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

268   

 

A la fin, de cette étape, notre questionnaire a été validé par notre Directrice et Co-Directrice

de thèse. La phase du pré-test nous a permis d‘approfondir, la forme finale du questionnaire.

Tout ce qui reste à faire est le processus mécanique de mise en page et la mise en place du

questionnaire dans sa forme finale, avant de passer à la prochaine étape qui est

l‘administration du questionnaire. La figure ci-dessous retrace le déroulement de cette phase

du pré-test.

Analyse de la revue de littérature  

Validation de la versionfinale du questionnaire 

Choix de l’échelle de mesure 

Pré­test du questionnaire auprès des 

entreprises 

Pré­test du questionnaire auprès des experts 

chercheurs  

Elaboration du questionnaire de recherche 

PHASE DE PRE TEST ET DE VALIDATION 

Pré­test du questionnaire auprès des experts 

linguistiques 

PHASE DE CONSTRUCTION 

Figure 25 La construction, du pré­test et la validation du questionnaire 

Page 272: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

269   

 

5.2.2 Nouveau design du questionnaire

Le but de cet instrument de mesure (questionnaire) est d‘obtenir des données pour tester les

relations hypothétiques indiquées dans le modèle de notre recherche présenté dans (le

troisième chapitre), et d‘identifier les facteurs qui influencent l‘engagement des entreprises

dans la RSE. L'instrument de mesure pour cette étude (voir annexe 2) est construit d‘une lettre

de motivation (d‘accompagnement) et quatre parties, qui représentent le corps du

questionnaire.

La lettre d'accompagnement fournit des détails concernant l'objet de l'étude ainsi que le rôle

d'information recherché, l‘explication des attentes et les garanties de confidentialité des

informations collectées auprès des entreprises.

La première partie du questionnaire, concerne les informations démographiques. Cette partie

se compose de deux sections, une première, qui traite les caractéristiques observables propres

au chef d‘entreprise (le genre, le niveau d‘éducation, la carrière et l‘expérience) qui devaient

être dans la deuxième partie, mais pour raison d‘organisation nous avons préféré les mettre

dans cette partie. Une deuxième section traite les informations démographiques qui

concernent l'entreprise elle-même, à savoir la taille de l‘entreprise, le secteur d‘activité, la

forme de l'entreprise et l‘âge de l‘entreprise (annexe 2).

La deuxième partie du questionnaire représente les variables individuelles. Cette partie se

compose de 14 items qui mesurent les deux variables valeurs idéalistes et valeurs relativistes

du chef d‘entreprise, censées expliquer l‘engagement des entreprises dans la RSE. Ces items

sont mesurés sur une échelle de mesure de 5 point du type Likert, qui mesure le degré

d‘accord ou de désaccord du répondant allant de « pas du tout d‘accord » jusqu‘à « tout à fait

d‘accord ». Cette échelle correspond le mieux au contexte algérien car elle est simple et elle

ne prend pas beaucoup de temps, contrairement à celle à 7 points, où les répondants se

trouvent souvent disperser au moment des réponses, et éprouvent une difficulté à se

positionner. Ainsi, pour des raisons d‘organisation nous avons préféré mettre les variables

« caractéristiques observables » qui expliquent à leurs tours l‘engagement des entreprises au

niveau individuel dans la partie 1, pour assurer une fluidité et une homogénéité au niveau des

items du questionnaire.

Page 273: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

270   

 

La troisième partie du questionnaire concerne les variables organisationnelles (internes à

l‘entreprise). Cette partie se compose de 9 items qui mesurent trois variables (la réduction des

coûts, le bien-être des employés et le manque de moyens), qui expliquent l‘engagement des

entreprises dans la RSE. Ces variables sont mesurées sur une échelle de mesure de 5 point du

type Likert, qui mesure le degré d‘accord ou de désaccord du répondant allant de « pas du tout

d‘accord » jusqu‘à « tout à fait d‘accord ».

La quatrième partie du questionnaire, représente les variables institutionnelles (externes à

l‘entreprise). Cette partie se compose de 19 items qui mesurent 6 variables, (la législation, les

avantages concurrentiels, les attentes des clients, la subvention, le commerce international et

la société mère) qui expliquent l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE au niveau externe.

Ces 6 variables sont mesurées sur une échelle de mesure de 5 point du type Likert, qui mesure

le degré d‘accord ou de désaccord du répondant allant de « pas du tout d‘accord » jusqu‘à «

tout à fait d‘accord ».

Tableau 40 La structure du questionnaire

Numéro de la

partie

Titre de la partie Nature des

questions

Nombre

d’items

Pages

1 partie Informations démographiques Autres 33 1 et 2

2 partie Variables individuelles Likert 5 Point 14 2 et 3

3 partie Variables organisationnelles Likert 5 Point 9 3

4 partie Variables institutionnelles Likert 5 Point 19 4

Page 274: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

271   

 

5.2.3 L’administration du questionnaire

L‘administration de notre outil de collecte des données, se compose d‘une part, du processus

d‘échantillonnage des entreprises, et d‘autre part, du déroulement chronologique du protocole

de collecte des données auprès des entreprises.

Le processus d‘échantillonnage s‘intéresse à l‘unité de l‘analyse, de la constitution de la base

de sondage et de la sélection des éléments de l‘échantillon. Ce travail a débuté en Avril 2010

avec une phase exploratoire, qui avait pour but, de prendre contact avec les entreprises dans le

secteur industriel algérien, et d‘aborder la problématique de recherche et la faisabilité de

l‘étude empirique envisagée. Grâce à ces interactions avec les chefs d‘entreprises, les

représentants du Ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'Investissement et

du Ministère de l‘Aménagement du Territoire, de l‘Environnement et du Tourisme Algérien

(MATE), nous avons pu avoir une liste des entreprises industrielles qui se sont engagées dans

la RSE à travers la signature des contrats de performance, qui contient plus de 80 entreprises ,

et aussi une liste non exhaustive globale des entreprises qui œuvrent dans le secteur industriel

algérien, et qui compte actuellement plus de 1000 entreprises tous secteurs et tailles

confondus, y compris publique et privée. A cause du faible nombre d‘entreprises par secteur,

nous avons choisi d‘envoyer le questionnaire au plus grand nombre d‘entreprises, qui œuvrent

dans le secteur industriel algérien, que ce soient, les entreprises qui ont singé ou pas le contrat

de performance environnementale proposé par le (MATE). Pour renforcer la crédibilité

perçue de l'étude et augmenter la probabilité de toucher le plus de répondants, nous avons

précisé dans la lettre d‘accompagnement, le but de l'étude et le type d'information recherchée.

Nous avons également garanti la confidentialité des informations de ce travail de recherche.

Dans le même sens, les répondants ont reçu l'assurance qu'un résumé des résultats définitifs

sera mis à leur disposition.

Page 275: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

272   

 

5.2.4 Le protocole d’administration

En février 2011, nous avons commencé un travail de recueil des données, concernant les

moyens de contacter les entreprises disponibles sur les différentes bases de données et de

divers réseaux (elmouchir.caci.dz et www.annuaire-algerie.eu/, dz.kompass.com), pour

administrer nos questionnaires. Dans cette étape, nous nous sommes heurtés à un problème,

qui a eu des conséquences directes sur le taux de réponse des questionnaires. En effet, les

entreprises algériennes ont un réel retard, concernant l‘outil informatique et les technologies

d‘information et de communication (TIC), puisque seulement 20% des entreprises sont

raccordées à Internet82. Néanmoins, douze entreprises ont été contactées par courrier

électronique (email) et ont accepté de remplir le questionnaire.

Face au problème d‘impossibilité de l‘administration des questionnaires par le courrier

électronique, la remise des questionnaires a été réduite à deux méthodes :

L‘administration en face à face, qui ne représente pas une solution idéale, dans un pays avec

une surface qui dépasse les deux millions de kilomètres carrés. Cependant, nous avons réussi

à présenter directement 49 questionnaires aux entreprises de la région Est du pays (Annaba,

Skikda, Bejaia) qui ont accepté de participer et de remplir le questionnaire.

L‘administration par voie postale a représenté la majorité des questionnaires envoyés avec

348 questionnaires, qui ont été accompagnés par une lettre de motivation et une enveloppe

prépayée et libellée à une adresse en Algérie.

De ce fait, 408 questionnaires ont été envoyés aux directeurs des entreprises qui répondaient

aux critères de notre recherche. Par la suite, les répondants ont été contactés par téléphone de

manière régulière, afin de les inciter à remplir le questionnaire.

Un mois après, l‘envoi des questionnaires, nous avons commencé à recevoir des retours. Ces

questionnaires se sont répartis en trois cas :

Le premier cas : les questionnaires remplis correctement et souvent avec des lettres

d‘encouragement, qui mettent en valeur la qualité de l‘étude et l‘importance du sujet traité.

                                                             82 Le chiffre d‘affaire : quotidien algérien d‘économie et de finance N 629 3 Mardi 12 Novembre 2012

Page 276: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

273   

 

Le deuxième cas : les questionnaires ont été remplis mais, pas entièrement. Ces entreprises

ont été recontactées par téléphone, afin de compléter les données manquantes.

Le troisième cas : les questionnaires, qui sont revenus avec des accusés de réception, qui

portent la mention « fausse adresse », ainsi que les entreprises qui ont confirmé par téléphone

qu‘elles n‘ont pas reçu les questionnaires. En conséquence, nous avons envoyé, pour une

deuxième fois, les questionnaires à ces entreprises après avoir vérifié les adresses auprès du

bureau du Ministère concerné.

Ainsi, 408 questionnaires ont été administrés aux répondants potentiels. À la suite de la

relance pour les entreprises qui n‘ont pas reçu les questionnaires, 94 questionnaires ont été

récupérés dans les deux mois et demi suite au premier envoi et ont tous été traités

statistiquement. Voici les résultats du processus de recueil des données :

Tableau 41 Récapitulatif des questionnaires reçus

Questionnaires Réponses

Questionnaires envoyés 408

Questionnaires exploitables 94

Taux de réponse 21.56%

Ce taux de réponse nous permet de réaliser notre étude statistique. Cependant, ce taux reste

moyennement faible. Cela se justifie par, le manque de volonté et de motivation des

entreprises contactées, la bureaucratie de l‘administration algérienne, à cela s‘ajoute le

problème du faible développement de technologie de l‘information et de la communication au

niveau des entreprises algériennes.

Page 277: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

274   

 

Toutefois, un test de biais de non réponse ne semble pas très intéressant dans notre travail de

recherche, du moment où, la relance effectuée des questionnaires a été juste pour les

entreprises qui n‘ont pas reçu les questionnaires. Mais d‘un autre côté, ces entreprises qui ont

reçu notre questionnaire dans la deuxième relance (par voie postale, par fax ou par face à

face) ont répondu rapidement, ce qui a rapproché la période de réponse entre les deux groupes

de questionnaires reçus (Jang et al., 2010).

Toutefois, d‘autres précautions ont été prises en compte dans le but d‘une part d‘améliorer la

qualité des mesures utilisées dans notre questionnaire, et d‘autre part d‘éviter d‘autres biais

dans le recueil des données à savoir :

- Croiser plusieurs sources de données (questionnaires, recherche documentaire et

entretiens) et questionner plusieurs responsables de la même entreprise, notamment dans la

phase de l‘étude exploratoire, afin de, diminuer les biais de répondant unique et assurer la

triangulation des preuves (Avolio et al., 1991).

- Assurer l‘anonymat et la confidentialité dans le traitement des données ; nous avons

accompagné notre questionnaire d‘une lettre de motivation, dans laquelle nous avons assuré

l‘anonymat des données et des résultats à toutes les entreprises qui ont accepté de collaborer

dans cette enquête.

Page 278: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

275   

 

Synthèse de la section 2

Cette section nous a aidés à explorer de près les diverses étapes de collecte des données. Le

pré-test du questionnaire, nous a permis d‘évoluer notre instrument de collecte des données

dans des conditions aussi proches que possibles de notre terrain de recherche.

Lors de cette étape, nous avons établi une version finale du questionnaire, qui a été envoyée

avec une lettre d‘accompagnement qui explique l‘intérêt de la recherche et assure la

confidentialité des informations à 408 entreprises. Après deux mois d‘attente de relation et

d‘appels téléphoniques. Au total nous avons reçu 94 questionnaires exploitables.

Page 279: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

276   

 

5.3 Section 5.3. L’évaluation de la qualité et de la validité des échelles de mesure

Après avoir abordé l‘opérationnalisation des variables du modèle de recherche, la

construction, le pré-test, l‘administration et la récupération des questionnaires, nous allons

maintenant évaluer la qualité des instruments de mesure de ces variables.

Dans un premier temps, nous présentons les résultats issus de la phase de validation des

instruments de mesure, en exposant les résultats des tests de KMO et Bartlett, les analyses

factorielles exploratoires, ainsi que l‘analyse de la fiabilité par le test de l‘alpha de Cronbach.

Ces tests permettent de vérifier la qualité des échelles liées aux variables de notre modèle de

recherche.

Dans un second temps, nous présentons, les statistiques descriptives qui nous ont permis de

dresser une description détaillée des entreprises qui sont engagées ou qui ne sont pas engagées

dans la RSE et qui représentent notre échantillon.

5.3.1 Analyse des données collectées

Pour analyser les données, un chercheur a besoin de comprendre ce que l'étude vise à

accomplir. Les outils de mesure peuvent être jugés sur leurs caractéristiques techniques

(fiabilité et validité). Johnson et Onwuegbuzie (2004) ont affirmé, que les outils de mesure

doivent satisfaire aux critères de validité et de fiabilité. La fiabilité est définie comme la

mesure dans laquelle un instrument de mesure (questionnaire, test, observation) donne les

mêmes résultats sur les essais répétés. Autrement dit, une échelle de mesure fiable produit les

mêmes résultats lors des mesures répétées, quel que soit le moment où le test est effectué

(Evrard et al., 2003 ; Jolibert et Jourdan, 2006). Ainsi, la validité consiste à vérifier la

conformité des échelles de mesure utilisées, et à vérifier si nous mesurons bien les

phénomènes décrits, Evrard et al. (2003). D‘une manière générale, le test de fiabilité et la

validité des instruments nous aide à évaluer si l'instrument est «bon» ou «mauvais», et

indique enfin de compte si l'interprétation des données est précise ou si elle induit en erreur.

Ces tests sont importants étant donné que les échelles de mesure utilisées ont fait l‘objet, pour

certaines, d‘une réduction du nombre d‘items, d‘une traduction et d‘une adaptation à la

Page 280: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

277   

 

lumière des résultats de l‘enquête exploratoire, qui n‘ont jamais fait l‘objet d‘un test dans le

contexte algérien pour s‘assurer que les échelles proposées mesurent fidèlement les variables

de notre recherche, (Jarvis et al., 2003). Les techniques de validité et de fiabilité seront

discutées de manière plus explicative dans les paragraphes suivants.

5.3.2 Validité d’instrument de mesure

D‘après Joshi (2007), La validité est définie comme la mesure dans laquelle l'instrument

mesure ce qu'il prétend mesurer. La validité est également considérée comme la mesure dans

laquelle une mesure empirique reflète parfaitement la véritable signification du concept à

l'étude. La validité est fondamentale pour la crédibilité d‘un instrument, car elle indique que

l'instrument mesure avec précision, ce qu'il a été conçu pour le mesurer (Whichard, 2006). En

conséquence, plus la validité de l'instrument est élevée, plus la probabilité qu'il mesure les

constructions théoriques pour lesquelles il est conçu est élevée. Il existe quatre procédures

communes pour établir la validité d'un instrument: (face validity, content validity, criterion

validity and construct validity), traduites en français respectivement par la validité apparente,

la validité de contenu, validité de critère et la validité conceptuelle.

La validité apparente, est une validité qualitative qui désigne le fait qu‘une personne juge

fiable le contenu d‘un questionnaire, par ses éléments. Autrement dit, il s‘agit de lire ou de

faire lire le questionnaire par un ou plusieurs experts et décider si ces éléments mesurent bien

tel ou tel construit. La validité apparente reste probablement la forme de validité la plus

faible, pour démontrer la fiabilité du construit, car il s'agit essentiellement d'une question de

jugement subjectif. Cependant, nous pouvons considérablement améliorer la qualité de

l'évaluation de la validité apparente, en envoyant le test à un échantillon soigneusement

sélectionné d'experts sur le construit testé et utilisé leurs jugements afin de confirmer la

validité de l‘instrument de mesure.

La validité du contenu est la mesure dans laquelle la méthode de mesure couvre toute la

gamme des comportements pertinents, des pensées et des sentiments qui définissent le

concept mesuré. Par exemple, l‘attitude envers un objet est constituée des : pensées au sujet

de l'objet, des sentiments au sujet de l'objet, et les comportements envers l'objet. Par

Page 281: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

278   

 

conséquent, un test pour évaluer l‘attitude d‘une personne à l'égard des impôts devrait inclure

des éléments sur les pensées, les sentiments et les comportements de la personne envers les

impôts (Vogt et al., 2004). La validité du contenu des échelles de mesure dans cette étude a

été réalisée en demandant à quelques spécialistes de la recherche d‗examiner notre

questionnaire. Ainsi, nous avons fourni à ces spécialistes, les définitions de construction des

différentes variables et nous avons demandé leurs jugements concernant, la pertinence,

l‘apparence et la représentabilité, des éléments d‘instruments de mesure. Sur la base des

commentaires reçus, des modifications et corrections mineures qui ont été effectuées avant,

l‘administration des questionnaires. De plus, afin d'établir l'authenticité de l'instrument de

mesure utilisé dans cette étude, la validité de construit a été prise en compte.

La validité de critère est une mesure de la manière dont une variable ou un ensemble de

variables prédit un résultat fondé sur des informations provenant d'autres variables. Autrement

dit, il compare le test avec d'autres mesures ou les résultats ont déjà été validés dans d‘autres

études (Vossler et Kerkvliet, 2003). Par exemple, un test du niveau d'intelligence, pourrait

être analysé statistiquement contre un test de QI standard, s'il y a une forte corrélation entre

les deux ensembles de données, ce qui veut dire que, la validité de critère est élevée. Ce type

de validité est souvent divisé en validité «concourante» et «prédictive» des sous-types de

validité.

La validité conceptuelle ou la validité discriminante, se réfère à la mesure dans laquelle les

scores sur une échelle ne sont pas corrélés avec les scores des échelles destinés à mesurer des

concepts différents, (Johnson et Onwuegbuzie, 2004).

5.3.3 La fiabilité de l'instrument de mesure

Une mesure est fiable dans le cas où elle fournit des résultats cohérents. Bien que la fiabilité

soit un facteur nécessaire à la validité, ce n'est pas une condition suffisante pour la validité,

(Johnson et Onwuegbuzie, 2004). La fiabilité est l'une des questions les plus importantes de la

qualité des mesures et elle doit être bien réfléchie avant qu'une mesure soit proposée et

utilisée, avant que les données soient recueillies et les résultats soient analysés. Cependant,

certaines variables sont plus stables que d'autres. C‘est un changement important, alors que

Page 282: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

279   

 

d'autres sont relativement constantes. Mais, la procédure de mesure d‘une variable introduit

une certaine quantité d'erreur, qui peut être petite ou grande. Cette quantité d'erreur dans une

procédure de mesure varie d'une mesure à une autre, comme elle augmente et diminue le

score de la variable. Toutefois, toutes les méthodes de mesure n‘ont pas le même degré

d'erreur par exemple, certaines procédures de mesure sont sujettes à des erreurs plus grandes

que les autres (Miller, 1995).

La fiabilité peut aussi être considérée comme la cohérence d'un certain nombre de mesures

prises à l'aide de la même méthode de mesure sur le même sujet, avec l'absence relative de

l‘erreur au niveau de l‘instrument. En conséquence, plus les résultats obtenus par les mêmes

participants dans les mêmes mesures répétées sont cohérents, plus la fiabilité de la procédure

de mesure est élevée (Miller, 1995 ; Whichard, 2006).

L'une des mesures de cohérence interne qui est la plus souvent préférée et utilisée est le

coefficient alpha de Cronbach (Javali, 2011). Le coefficient alpha de Cronbach, aussi connu

sous le nom technique de coefficient alpha ou coefficient alpha de fiabilité, est un test de

fiabilité de cohérence interne Cronbach.

5.3.3.1 DéfinitionducoefficientalphadeCronbach

Alpha a été développé par Lee Cronbach en 1951 pour fournir une mesure de la cohérence

interne d'un test ou d'échelle, il est exprimé par un nombre entre 0 et 1. La cohérence interne

décrit la mesure dans laquelle tous les éléments dans un test mesurent le même concept. En

outre, la cohérence interne doit être déterminée avant d‘utiliser le test, afin d‘assurer sa

validité, (Cronbach 1951 cité par ; Javali, 2011).

De plus, les évaluations de la fiabilité montrent le montant d'erreur de mesure dans un test.

Cependant, cet indice interprète seulement la fiabilité, qui est la corrélation de test avec elle-

même. L‘élévation au carré de cette corrélation est soustrayant de 1.00 de l'index d'erreur de

mesure. Par exemple, si un test a une fiabilité de 0.80, il y a 0.36 de variance d'erreur aléatoire

dans les scores (0,80 × 0,80 = 0,64; 1,00 à 0,64 = 0,36) (Tavakol et Dennick, 2011).

D‘une manière générale, quand les éléments dans un test sont corrélés les uns aux autres, la

valeur de alpha est augmentée. Toutefois, un coefficient alpha élevé ne signifie pas toujours

un degré élevé de cohérence interne. Il en résulte que l'alpha est aussi affecté par la durée du

Page 283: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

280   

 

test. Si la durée du test est trop courte, la valeur d'alpha est réduite. Il est également important

de préciser que l'alpha est une propriété du grand nombre sur un test d'échantillon spécifique

des personnes soumises à l'épreuve. Ainsi, les enquêteurs ne devraient pas compter sur des

évaluations alpha publiées et devraient mesurer l'alpha chaque fois que le test est administré

(Streiner, 2003).

5.3.3.2 L'utilisationdel'alphadeCronbach

Une mauvaise utilisation de l'alpha peut conduire à des situations dans lesquelles soit un test

ou d'échelle est mal mis au rebut ou le test est critiqué pour ne pas générer des résultats

fiables. Pour éviter cette situation une bonne compréhension des concepts associés de la

cohérence interne, l'homogénéité ou l'unidimensionnalité peut aider à améliorer l'utilisation de

l'alpha. La cohérence interne est préoccupée par l'interdépendance d'un échantillon d'items de

test, alors que l'homogénéité se réfère à l'unidimensionnalité.

Une mesure est dite unidimensionnelle si ses items mesurent un seul trait latent ou la

construction. La cohérence interne est une condition nécessaire mais non suffisante pour

l'homogénéité de mesure ou l‘unidimensionnalité dans un échantillon de test d‘items.

Fondamentalement, le concept de fiabilité suppose qu‘unidimensionnalité existe dans un

échantillon de test de 16 items et si cette hypothèse est violée, elle provoque une sous-

estimation importante de la fiabilité (Cortina, 1993).

Enfin, si un test a plus qu'un concept ou construction, cela ne peut pas signifier quelque chose

de rapporter l'alpha pour le test dans l'ensemble comme le plus grand nombre de questions

sera inévitable de gonfler la valeur d'alpha. En conséquence, l'alpha devrait être calculé pour

chacun des concepts plutôt que pour le test entier (Jasper, 2010).

5.3.3.3 Lavaleuracceptabled’alphadeCronbach

Comme indiqué précédemment, le nombre d'items de test, de rapprochement entre les items

et la dimensionnalité affecte la valeur d‘alpha (Cortina, 1993). Cependant, plusieurs études

recommandent le type de recherche comme un critère de choix de la valeur d‘acceptabilité

(Evrad et al., 2003 ; Malhotra, 2004). Il en ressort qu‘au niveau des rapports qui ont traité la

valeur acceptable d‘Alpha de Cronbach, nous distinguons deux degrés d‘acceptabilité : Une

acceptabilité du coefficient d‘alpha de Cranbach qui va de (0,50-0,60 jusqu‘au 0,70) pour les

Page 284: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

281   

 

recherches exploratoires qui utilisent une seule dimension et une valeur qui va de (0,80 0,90

jusqu‘au 0,95) pour les recherches fondamentales et appliquées qui utilisent plusieurs

dimensions ou multidimensionnelles.

Une faible valeur de l'alpha pourrait être due à un faible nombre de questions, ou à une

mauvaise inter-parenté entre des éléments ou des constructions hétérogènes. Par exemple, si

un alpha faible est dû à une mauvaise corrélation entre les éléments, certains devraient être

révisés ou mis au rebut. La méthode la plus simple est de calculer la corrélation de chaque

item de test avec le test du score total, ainsi que les articles avec des faibles corrélations

(proche de zéro) seront supprimés. Si alpha est trop élevé, il peut penser que certains éléments

sont redondants car ils testent la même question, mais sous une forme différente. Pour évaluer

la fiabilité et la validité des échelles de mesure, nous nous sommes basés sur les étapes

suivantes.

5.3.4 Évaluer la fiabilité et la validité de nos échelles de mesure

Dans cette section, nous allons évaluer la fiabilité et la validité des échelles de mesure de

notre recherche, car ces échelles n‘ont jamais été testées dans des conditions similaires. De

plus, elles étaient majoritairement traduites de l‘anglais au français, et adaptées en se basant

sur plusieurs études, ou même créées spécialement pour les besoins de cette étude et de notre

contexte de recherche. Par conséquent, nous avons jugé qu‘il est nécessaire de vérifier

lavalidité et la fiabilité de chaque échelle de mesure (Evrard et al., 2003).

Toutefois, dans le but de vérifier la « validité de construit », nous allons effectuer une analyse

en composantes principales (ACP) qui permet d‘analyser la validité convergente et

discriminante de chaque échelle (Lehmann, 1988). Cette analyse est réalisée selon les étapes

suivantes :

Premièrement, nous allons effectuer le test de Bartlett et le test de l‘échantillonnage de

Kaiser-Meyer-Olkin (KMO), dans le but de vérifier la présence des corrélations entre les

variables et mesurer le degré de corrélation entre ces variables, afin de s‘assurer de la

faisabilité de l‘analyse factorielle (Ponta et Lago, 2008).

Page 285: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

282   

 

Deuxièmement, nous exécutons l‘étape de la purification des échelles de mesure en réalisant

une analyse en composantes principales (ACP) sur les items de nos échelles de mesure. Cette

purification consiste à : supprimer les items qui sont faibles ou n‘ayant aucune contribution

factorielle supérieure ou égale à 0,500 sur l‘une des composantes principales identifiées. Cette

opération est aussi appelée « loading », il s‘agit de supprimer les items qui ont un pouvoir

discriminant faible, c‘est-à dire la corrélation est supérieure à 0.500 avec plusieurs facteurs et

aussi supprimer les items qui ont une communalité faible, donc ceux qui présentent une

communalité inférieure à 0.400 qui correspond à la variance restituée par les facteurs (Evrard

et al., 2003). A l‘issue, de cette phase de purification nous avons vérifié l‘unidimensionnalité

en réalisant une autre (ACP) sur les items gardés à l‘issue de la phase de purification, nous

avons considéré que si l‘échelle de mesure remplie les conditions décrites auparavant, ainsi

que le premier facteur dépasse le deuxième avec plus de 30% nous sommes devant une

échelle unidimensionnelle avec un seul facteur dominant (Chandon, 2007 ; Balambo, 2012).

Troisièmement, nous avons examiné la fiabilité des axes factoriels à travers le test de l‘alpha

de Cronbach, pour chaque variable de notre modèle de recherche. En suivant les

recommandations de (Evrad et al. 2003 ; Malhotra 2004), nous avons considéré que l‘indice

d‘Alpha de Cronbach, doit dépasser le seuil de 0.6 pour considérer que l‘échelle dispose

d‘une bonne cohérence interne.

L‘ensemble des tests de validité et de fiabilité seront conduit à l‘aide du logiciel statistique

SPSS (Statistical Package for the Social Sciences) version 20.

5.3.4.1 Validitéetfiabilitédeséchellesdemesuredesvariablesexplicatives

Dans ces paragraphes, nous allons présenter la validité et la fiabilité des échelles qui mesurent

les variables explicatives de notre modèle de recherche.

5.3.4.1.1 Validité et fiabilité des échelles de mesure de la variable valeur du chef d‘entreprise l‘idéalisme (INDIDIA)

Les valeurs idéalistes des dirigeants sont évaluées à travers sept items codés sous les

abréviations: INDIDIA1, INDIDIA2, INDIDIA3, INDIDIA4, INDIDIA5, INDIDIA6 et

INDIDIA7.

Page 286: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

283   

 

Nous avons commencé notre analyse par les tests de Bartlett et celui du (KMO). Le test de

(KMO) a affiché une valeur supérieure de 0.5 (KMO = 0,755), ainsi que, le test de sphéricité

de Bartlett a présenté un Khi-deux élevé avec une significativité satisfaisante à 0,000 (Annexe

3.1). Les tests de Bartlett et celui du (KMO) ont confirmé la faisabilité de l‘analyse

factorielle.

Ensuite, nous avons effectué une analyse en composantes principales (ACP) sur l‘ensemble

des items, qui a révélé qu‘ils ont une forte contribution factorielle et un bon pouvoir

discriminant. Cette (ACP) a révélé également qu‘il existe un seul facteur qui explique 67,497

de l‘information initiale et intègre les items INDIDIA1, INDIDIA2, INDIDIA3, INDIDIA4,

INDIDIA5, INDIDIA6 et INDIDIA7 (Annexe 3.2). Ce facteur se révélé dominant, puisqu‘il

dépasse le deuxième avec plus de 30% (Annexe 3.2).

Après avoir déterminé le facteur dominant, nous avons analysé la cohérence interne de

l‘échelle de mesure. L‘examen de la fiabilité de l‘échelle a démontré un alpha de Cronbach

qui avoisine le 0,9. Il en ressort qu‘au niveau des rapports de (Evrad et al. 2003 ; Malhotra

2004) qui ont traité la valeur acceptable d‘Alpha de Cronbach, que pour une recherche

exploratoire qui utilise une seule dimension le coefficient doit dépasser le seuil de (0,60), par

conséquent cet indice est très satisfaisant.

5.3.4.1.2 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable valeur du chef d‘entreprise le relativisme (INDRELA)

Les valeurs relativistes des dirigeants sont estimées à travers sept items codés sous les

abréviations suivantes : INDRELA1, INDRELA2, INDRELA3, INDRELA4, INDRELA5,

INDRELA6 et INDRELA7.

Dans la première étape, nous avons commencé notre analyse par les tests de Bartlett et celui

du KMO. A l‘issue de l‘analyse, du test (KMO) a affiché une valeur supérieure à 0,5

(KMO=782), en ce qui concerne le test de Bartlett l‘indice de Khi-deux a enregistré une

valeur satisfaisante (Khi-deux=0,000) (Annexe 4.1), ces résultats indiquent que l'analyse

factorielle est une méthode appropriée et pertinente pour analyser les données.

Dans une deuxième étape, nous avons effectué une analyse en composantes principales (ACP)

sur l‘ensemble des items, qui a révélé qu‘ils ont une forte contribution factorielle et un bon

Page 287: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

284   

 

pouvoir discriminant. Cette ACP a révélé aussi qu‘il existe un seul facteur qui explique

52,321 de l‘information initiale et intègre les items INDRELA1, INDRELA2, INDRELA3,

INDRELA4, INDRELA5, INDRELA6 et INDRELA7 (Annexe 4.2). Ce facteur s‘est révélé

dominant, puisqu‘il dépasse le deuxième avec plus de 30% (Annexe 4.2).

Bien que, l‘échelle de mesure des valeurs relativistes des dirigeants a été valable et a présenté

un seul facteur dominant à l‘issue de l‘analyse en composantes principales, nous passons

maintenant à l‘analyse de sa fiabilité et de la cohérence interne des items permettant en

utilisant l‘indice d‘alpha de Cronbach. Ce dernier test conduit a révélé un alpha satisfaisant

qui s‘élève à 0,873 (Annexe 4.3).

1.1.1.1 Validité et fiabilité de l’échelle de mesure des variables organisationnelles 

Dans ces paragraphes, nous allons présenter la validité et la fiabilité des échelles qui mesurent

les variables organisationnelles qui sont : réduction des coûts de production, bien-être des

employés et le manque de moyens.

5.3.4.1.3 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable réduction des coûts

La dimension de la variable organisationnelle réduction des coûts de production a été

opérationnalisée en utilisant trois items codés sous les abréviations suivantes : ORGREDU1,

ORGREDU2 et ORGREDU3.

Les tests de Bartlett et celui du (KMO), que nous avons réalisé paraissent satisfaisants.

L‘analyse révèle un indice du test KMO qui affiche une valeur de 0,716 et le test de Bartlett

affiche un indice de Khi-deux satisfaisant (Khi-deux= 0,000), ce qui confirme la faisabilité de

l‘analyse factorielle (Annexe 5.1).

Après la réalisation d‘une analyse en composantes principales (ACP), sur les trois items

mesurant la variable de réduction des coûts de production, nous constatons l‘existence d‘un

seul facteur qui restitue 71,227% de la variance. Ce facteur est dominant et dépasse le

deuxième facteur par plus de 30 % (Annexe 5.2).

Le test de fiabilité, réalisé sur les items qui mesurent la variable de réduction des coûts de

production, par l‘indice d‘alpha de Cronbach a permis de mesurer la cohérence interne des

items, affiche un alpha de Cronbach satisfaisant de 0,698 (Annexe 5.3).

Page 288: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

285   

 

5.3.4.1.4 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable bien-être des employés

L‘engagement de l‘entreprise dans la RSE a été expliqué par la variable le bien-être des

employés, qui est mesurée via les trois items dont les abréviations sont les suivantes :

ORGBIEN1, ORGBIEN2 et ORGBIEN3.

L‘analyse de validé de l‘échelle de mesure de la variable bien-être des employés a révélé des

indices satisfaisants. D‘un côté, pour le KMO nous avons obtenu un indice de 0,671, qui est

supérieur au critère du KMO 0,5. D‘un autre côté, nous avons obtenu un indice de Khi-deux

satisfaisant Khi-deux = 0,000. Ces deux tests nous ont assuré la faisabilité de l‘analyse

factorielle (Annexe 6.1).

Nous avons ensuite réalisé une analyse en composantes principales ACP sur l‘ensemble des

items, qui nous a affirmé l‘existence d‘un seul facteur qui explique 63,872% de la variance de

la variable bien-être des employés (Annexe 6.2).

Toutefois, nous avons remarqué que l‘item ORGBIEN2, indique une faible qualité de

représentation de la variable bien-être des employés (Annexe 6.3). Cela nous a conduits à le

supprimer et lancer une deuxième analyse en (ACP). La réalisation d‘une nouvelle analyse

des items restants en (ACP) a révélé une amélioration de l‘explication du facteur par rapport

à la variance de la variable. En outre, ce facteur explique 76,782 % de l‘information initiale et

intègre les items ORGBIEN1 et ORGBIEN3. Il s‘agit également d‘un facteur dominant étant

donné qu‘il dépasse le deuxième par plus de 30% (Annexe 6.4).

Pour affirmer la fiabilité de l‘échelle après avoir confirmé sa validité et son

unidimensionnalité, nous avons lancé un test de l‘indice alpha de Cronbach qui a révélé la

fiabilité de l‘échelle avec un indice alpha qui s‘élève à 0,728 (Annexe 6.5).

5.3.4.1.5 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable manque de moyens

La variable explicative manque de moyens a été opérationnalisée par trois items codés sous

les abréviations suivantes : ORGMANQ1, ORGMANQ2 et ORGMANQ3.

Les tests de Bartlett et celui du (KMO), que nous avons réalisé sur l‘ensemble des items qui

mesurent la variable manque de moyens, paraissent satisfaisants. L‘analyse révèle un indice

Page 289: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

286   

 

du test (KMO) qui affiche une valeur supérieure à 0,5 (KMO=0,684), et le test de Bartlett

affiche un indice de Khi-deux satisfaisant (Khi-deux=0,000). Les résultats de ces analyses

confirment la faisabilité de l‘analyse factorielle (Annexe 7.1).

Nous avons également réalisé une analyse en composantes principales (ACP) sur les trois

items mesurant la variance de la variable manque de moyens. Cette analyse nous a révélé

l‘existence d‘un seul facteur qui explique 68,549 % de la variance de cette variable.

Concernant la qualité de représentation, tous les items sont satisfaisants en termes de qualité

de représentation. De même, le facteur est dominant et dépasse le deuxième facteur par plus

de 30 % (Annexe 7.2).

Pour finir, nous avons mesuré la fiabilité de cette échelle de mesure par l‘indice d‘alpha de

Cronbach. Ce dernier a affiché une valeur satisfaisante de 0,773 qui démontre la validité de

cette échelle, (annexe 7.3).

5.3.4.2 Validitéetfiabilitédel’échelledemesuredesvariablesinstitutionnelles

Dans ces paragraphes, nous allons présenter la validité et la fiabilité des échelles qui mesurent

les variables organisationnelles qui sont : la législation, les avantages concurrentiels, les

attentes des clients, la subvention, le commerce international et la société mère.

5.3.4.2.1 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable législation

La variable législation est opérationnalisée au niveau de notre étude par quatre items

INSTLEG1, INSTLEG2, INSTLEG3 et INSTLEG4.

Afin de vérifier la validé de cette échelle de mesure nous avons réalisé les tests de Bartlett et

celui du (KMO) qui ont affiché des résultats satisfaisants. L‘analyse a révélé un indice du test

(KMO) qui a été supérieur à 0,5 (0,692), et le test de Bartlett un indice de Khi-deux

satisfaisant (Khi-deux=0,000). Ces résultats ont confirmé la faisabilité de l‘analyse factorielle

(Annexe 8.1).

Ensuite, nous avons réalisé une analyse en composantes principales sur les quatre items qui

mesure la variable législation. Ce test nous a confirmé qu‘il existe un seul facteur qui

représente 56, 324 de la variance de la variable législation (annexe 8.2).

Page 290: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

287   

 

Pourtant, l‘examen de la qualité de représentation par item, nous a révélé que l‘item

INSTLEG3, participe le moins dans la représentation de la variable avec une valeur de 0,337,

par conséquent nous avons décidé de le supprimer, (annexe 8.3).

Suite, à la suppression de l‘item INSTLEG3, nous avons conduit une nouvelle ACP sur les

trois items restants, cette analyse a affirmé l‘évolution de la variance et de la qualité de

représentation par item (annexe 8.4). L‘analyse a également révélé l‘existence d‘un seul

facteur dominant, qui dépasse le deuxième facteur de plus de 30 %, comme il explique 67,162

% de la variance de la variable (Annexe 8.5)

Enfin, nous avons analysé la cohérence interne de l‘échelle de mesure. L‘examen de la

fiabilité de l‘échelle a démontré un alpha de Cronbach qui avoisine le 0,7. D‘après les études

(Evrad et al. 2003 ; Malhotra 2004) qui ont traité la valeur acceptable d‘Alpha de Cronbach,

dans la recherche exploratoire qui utilise une seule dimension le coefficient doit dépasser le

seuil de (0,6), par conséquent cet indice est très satisfaisant (Annexe 8.5).

5.3.4.2.2 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable avantages concurrentiels

La mesure de la variable avantages concurrentiels a été évaluée par une échelle constituée de

trois items. Ces items sont codés sous les abréviations suivantes : INSTAV1, INSTAV2 et

INSTAV3.

Les tests de sphéricité de Bartlett et celui du (KMO), que nous avons réalisé sur les items qui

mesurent la variable avantages concurrentiels, paraissent satisfaisants. L‘analyse réalisée a

révélé un indice du test (KMO) qui a noté une valeur supérieure à 0,5 (0,728). Ainsi, le test de

Bartlett a affiché un indice de Khi-deux satisfaisant (Annexe 9.1). Ces tests ont confirmé la

faisabilité de l‘analyse factorielle.

La réalisation d‘une analyse en composantes principales (ACP) sur les trois items mesurant la

variable avantages concurrentiels, nous a révélé l‘existence d‘un seul facteur dominant, qui

représente 74,231% de la variance et dépasse le deuxième facteur par plus de 30 %. Tous les

items sont satisfaisants en termes de qualité de représentation, par conséquent nous avons

gardé, ces trois items INSTAV1, INSTAV2et INSTAV3, afin d‘expliquer la variance de la

variable avantages concurrentiels (Annexe 9.2)

Page 291: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

288   

 

Le test de fiabilité, réalisé sur les items qui mesurent la variable d‘avantages concurrentiels, à

travers l‘indice d‘alpha de Cronbach a permis de mesurer la cohérence interne des items, en

affichant un alpha de Cronbach satisfaisant de 0,707 (Annexe 9.3).

5.3.4.2.3 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable attentes des clients

La mesure de la variable attentes des clients a été opérationnalisée en utilisant trois items

codés sous les abréviations suivantes : INSTAT1, INSTAT2 et INSTAT3.

Les tests de Bartlett et celui du KMO, réalisés sur les trois items qui mesurent la variable

attentes des clients paraissent satisfaisants. L‘analyse a révélé un indice du test (KMO) qui

affiche une valeur de 0,712 et le test de Bartlett affiche un indice de Khi-deux satisfaisant

(Khi-deux= 0,000). Les résultats obtenus à partir des deux tests ont confirmé la faisabilité de

l‘analyse factorielle (Annexe10.1).

Après la réalisation d‘une analyse en composantes principales (ACP), sur les trois items

mesurant la variable attentes des clients, nous constatons l‘existence d‘un seul facteur qui

restitue 72,121% de la variance. Ce facteur est dominant et dépasse le deuxième par plus de

30 % (Annexe10.2).

Le test de fiabilité, réalisé sur les items qui mesurent la variable attentes des clients, par

l‘indice alpha de Cronbach a permis de mesurer la cohérence interne des items, et affiche un

alpha de Cronbach satisfaisant de 0,692, (Annexe10.3).

5.3.4.2.4 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable subvention

La variable subvention est une variable explicative institutionnelle, qui a été mesurée au

niveau de notre recherche à travers trois items codés sous les abréviations suivantes :

INSTSUB1, INSTSUB2 et INSTSUB3.

Dans le but de vérifier la validité de cette échelle de mesure, nous avons réalisé les tests de

Bartlett et celui du (KMO). Les différents tests effectués ont révélé un indice de (KMO)

supérieur de 0,5 (0,594) et un test de Bartlett avec un Khi-deux satisfaisant qui est de (Khi-

deux=0,000). Ces données prouvent la faisabilité de l‘analyse factorielle (annexe 11.1).

Page 292: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

289   

 

A la suite, nous avons réalisé une analyse en composantes principales ACP sur les items qui

mesurent la variable subvention. Cette analyse a révélé l‘existence d‘un seul axe factoriel qui

représente 55,113 % de la variance. Toutefois, ce premier facteur ne dépasse le deuxième

facteur que par 26 % (Annexe 11.2). Cela nous a conduits à vérifier la qualité de

représentation de chaque variable. Cette opération nous a affirmé la faible représentation de

l‘item INSTSUB3, ce qui nous a poussés à le supprimer.

Ensuite, nous avons procédé à une nouvelle ACP sur les items restants ce test nous a révélés

l‘existence d‘un seul axe factoriel qui dépasse le deuxième axe factoriel de 73 % (supérieur à

30 %) et qui représente 76,849 % de la variance (Annexe 11.2).

Le test de la fiabilité conduit sur les deux items qui mesurent la variable subvention par

l‘indice de l‘alpha de Cronbach, qui nous a révélé un indice d‘alpha satisfaisant qui est de

0,749 (Annexe 11.3).

5.3.4.2.5 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable commerce international

La variable explicative commerce international se mesure par une échelle composée de trois

items qui sont codés sous les abréviations suivantes : INSTCOM1, INSTCOM2 et

INSTCOM3.

Les tests de Bartlett et celui du (KMO) conduits sur l‘ensemble des items qui mesurent la

variable commerce international, paraissent satisfaisants. Ces différents tests effectués ont

affiché un indice de (KMO) supérieur de 0,5 (0,572) et un test de Bartlett avec un Khi-deux

satisfaisant qui est de (Khi-deux=0,000). Ces résultats ont confirmé la faisabilité de l‘analyse

factorielle (Annexe 12.1).

Après la réalisation d‘une analyse en composantes principales (ACP) sur les trois items

INSTCOM1, INSTCOM2 et INSTCOM3, qui mesurent la variable commerce international,

nous remarquons qu‘il existe un seul facteur qui explique 52,541 % de la variance (annexe

12.2). Cependant, après la consultation de la qualité de représentation par item, nous avons

constaté que l‘item INSTCOM3 représente le moins la variable commerce international, ainsi

nous avons choisi de le supprimer (Annexe 12.3).

Page 293: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

290   

 

Après la réalisation d‘une nouvelle (ACP) sur les deux items INSTCOM1, INSTCOM2

restants, nous avons constaté l‘amélioration de la variance et la qualité de représentation des

items avec un seul facteur dominant qui dépasse le deuxième facteur de plus de 30 %, avec

une représentation de la variance de 74,214 % (Chandon, 2007) (Annexe 12.4). Le test de

fiabilité de l‘alpha de Cronbach permet de mesurer la cohérence interne des items qui

mesurent la variable commerce international a affiché un indice alpha de Cronbach de 0,771

(Annexe 12.5).

5.3.4.2.6 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable société mère

La variable explicative société mère a été opérationnalisée par trois items codés sous les

abréviations suivantes : INSTMER1, INSTMER2 et INSTMER3.

Les tests de Bartlett et celui du KMO, que nous avons réalisés sur l‘ensemble des items qui

mesurent la variable société mère, paraissent satisfaisants. L‘analyse révèle un indice du test

KMO qui affiche une valeur supérieure à 0,5 (KMO=0,672). Ainsi, le test de Bartlett a affiché

un indice de Khi-deux satisfaisant (Khi-deux=0,000) les résultats de ces analyses confirment

la faisabilité de l‘analyse factorielle (Annexe 13.1).

Nous réalisons une analyse en composantes principales ACP sur les trois items mesurant la

variance de la variable manque de moyens. Cette analyse nous a révélé l‘existence d‘un seul

facteur qui explique 69,453 de l‘information initiale et intègre les itemsINSTMER1,

INSTMER2 et INSTMER3, (Annexe 13.2). Concernant la qualité de représentation, tous les

items sont satisfaisants en termes de qualité de représentation. De plus, le facteur est dominant

et dépasse le deuxième facteur par plus de 30 % (Annexe 13.2).

Pour finir, nous avons analysé la cohérence interne de l‘échelle de mesure. L‘examen de la

fiabilité de l‘échelle a démontré un alpha de Cronbach qui avoisine le 0,72. D‘après les

études (Evrard et al., 2003 ; Malhotra 2004) qui ont traité la valeur acceptable d‘Alpha de

Cronbach, dans la recherche exploratoire qui utilise une seule dimension le coefficient doit

dépasser le seuil de (0,6), par conséquent cet indice est très satisfaisant (annexe 13.3).

Dans le (tableau n°42) nous récapitulons l‘ensemble des items qui vont nous aider à mesurer

nos variables explicatives.

Page 294: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

291   

 

Synthèse de la section 3 La synthèse a été consacrée à la présentation de la validité et la fiabilité des variables explicatives

Tableau 42 Récapitulatif des items retenus pour mesurer les variables explicatives

Variables Items retenus alpha de Cronbach

L‘idéalisme INDIDIA1, INDIDIA2, INDIDIA3, INDIDIA4, INDIDIA5, INDIDIA6 et INDIDIA7

0,896

Le relativisme INDRELA1, INDRELA2, INDRELA3, INDRELA4, INDRELA5, INDRELA6, INDRELA7

0,873

Réduction des coûts de production

ORGREDU1, ORGREDU2, ORGREDU3 0,716

Bien-être des employés ORGBIEN1, ORGBIEN3. 0,728

Le manque de moyens ORGMANQ1, ORGMANQ2, ORGMANQ3

0,773

La législation INSTLEG1, INSTLEG2, INSTLEG4

0,689

Avantages concurrentiels INSTAV1, INSTAV2, INSTAV3 0,692

Subvention INSTSUB1, INSTSUB2

0,749

Attentes des clients INSTAT1, INSTAT2, INSTAT3

0,692

Commerce international INSTCOM1, INSTCOM2 0,771

Société mère INSTMER1, INSTMER2, INSTMER3

0,720

Page 295: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

292   

 

Conclusion du Chapitre 5

Dans l‘objectif de définir les motivations expliquant l‘engagement des entreprises algériennes

dans la RSE, nous nous sommes appuyés sur le modèle conceptuel de recherche, et le résultat

de l‘enquête qualitative, afin de convertir les hypothèses, vers un questionnaire empirique

exploitable, qui nous a permis de collecter les données auprès des entreprises dans le secteur

industriel algérien, et d‘évaluer la qualité des instruments de mesure mobilisés.

En premier lieu, nous avons commencé par l‘opérationnalisation des variables. Dans cette

étape, nous avons employé des échelles de mesure largement utilisées et vérifiées dans la

littérature, comme le questionnaire d‘EPQ (Ethics Position questionnaire), conçupar Forsyth

(1980) pour mesurer les variables individuelles (le relativisme et l‘idéalisme). Pour d‘autres

variables notamment les variables organisationnelles et institutionnelles, la majorité des

échelles de mesure ont été créées, en se basant sur différentes études empiriques et la

préalable étude exploratoire.

En deuxième lieu, nous avons tout d‘abord, exploré les différentes étapes de collecte de

données, en commençant d‘abord, par la construction du questionnaire en se basant sur les

résultats de l‘étape de l‘opérationnalisation des variables et l‘étude exploratoire. Ensuite, nous

avons procédé à la phase du pré-test du questionnaire. Cette phase nous a permis d‘évoluer

notre instrument de collecte de données dans des conditions aussi proches de notre terrain

d‘investigation. Cependant, le but n‘était pas de se rendre compte des résultats, mais plutôt de

vérifier les problèmes dans la formulation des questions et bannir le manque de clarté des

instructions. Enfin le pré-test a été effectué de façon systématique, avec, les spécialistes de

construction des questionnaires, notamment dans le contexte algérien et des répondants

potentiels à savoir les chefs d‘entreprises. Une version finale du questionnaire, a été obtenue

après de nombreuses modifications apportées essentiellement à la formulation des questions,

aux modalités de réponse, nombre des questions ainsi qu‘à la dynamique du questionnaire. Ce

questionnaire a été envoyé à plus de 400 entreprises. Après presque deux mois d‘attente, nous

avons reçu une centaine de réponses dont 94 questionnaires sont exploitables.

En troisième lieu, un contrôle des échelles de mesure a été effectué, afin d‘épurer les

instruments de mesure. En utilisant d‘abord, des analyses factorielles en composantes

Page 296: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

293   

 

principales pour vérifier la dimensionnalité de chaque échelle retenue (Evrard et al., 2003).

Puis, nous avons réalisé, une analyse de la validité des composantes de chaque mesure. Enfin,

l‘alpha de Cronbach est calculé pour évaluer la consistance interne de chaque dimension

retenue.

Dans le prochain chapitre, nous allons utiliser les données collectées, afin de mesurer

quantitativement la solidité du modèle de recherche et la significativité des hypothèses

avancées, en utilisant le logiciel statistique IBM SPSS 20. Ce logiciel est choisi en raison de

sa convivialité et de sa souplesse dans l‘exécution des différents traitements statistiques.

Page 297: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

294   

 

6 Chapitre 6. Résultats et discussions du test des hypothèses

Les études de terrain en sciences sociales basées sur l‘expérimentation, les entretiens ou les

questionnaires, apportent beaucoup plus que de montrer la simple existence des phénomènes.

En effet, ces études de terrain fournissent un aperçu très utile des contextes dans lesquels ces

phénomènes interviennent; tout comme elles donnent une estimation de la force de ces

phénomènes et des liens entre les variables (Taylor, 1998).

Dans le précédant chapitre, nous avons procédé à la vérification de la validité et de la

fiabilité des échelles de mesure, en se basant sur, l‘analyse factorielle exploratoire. A la fin de

cette vérification nous avons regroupé les différents énoncés composant chaque facteur dans

une variable dont la valeur correspond à la valeur moyenne des scores obtenus pour les

énoncés de chaque facteur. A présent, nous allons étudier les différentes relations, entre

l‘ensemble des variables de notre modèle de recherche (variable à expliquer, variables

explicatives et variables de contrôle). L‘objectif de ce chapitre, est d‘identifier précisément les

motivations qui poussent les entreprises qui évoluent dans le secteur industriel algérien, à

s‘engager dans la RSE. Dans le but de vérifier l‘effet de ces motivations, nous nous sommes

basés sur, l‘ensemble des observations recueillies (94 questionnaires) auprès des entreprises

algériennes.

Ce dernier chapitre est organisé en trois sections. Dans la première section nous résumons

l‘ensemble des hypothèses qui constituent notre modèle de recherche. La deuxième section est

réservée à l‘analyse descriptive sur les données des entreprises qui constituent notre

échantillon. La dernière section, concerne la présentation de la fonction de la régression

logistique, l‘analyse des motivations, et la discussion des résultats.

Page 298: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

295   

 

6.1 Section 6.1. Résumé des hypothèses de la recherche

La littérature concernant les motivations d‘engagement dans la RSE nous a permis de

dégager plusieurs hypothèses83 qui entourent ces différentes motivations. Ces dernières sont

partagées selon trois niveaux (individuel, organisationnel et institutionnel). Ces motivations

sont les suivantes :

6.1.1 Niveau individuel

Différentes études ont défini les motivations qui influencent l‘individu (le dirigeant) dans

l‘engagement socialement responsable. Dans cette optique, les études ont distingué deux

catégories qui peuvent influencer l‘engagement des dirigeants dans la RSE : les valeurs

managériales et les caractéristiques observables.

6.1.1.1 Lesvaleursmanagériales

Les perceptions managériales sont influencées par des valeurs managériales (Hambrick et

Mason, 1984). Au niveau de la littérature, différents auteurs ont étudié la relation entre la

perception d'un individu sur l'éthique, la RSE et son idéologie éthique (Van Kenhove et al.,

2001 ; Vitell et al., 2010). En effet, les valeurs managériales d'un individu sont une partie de

son idéologie globale, constituée de normes, de croyances et des valeurs (Van Kenhove et al.,

2001). Par conséquent, nous nous attendons à ce que les personnes qui obtiennent un score

élevé sur l'échelle de l'idéalisme s‘engagent dans la RSE, alors que les personnes qui

obtiennent un score élevé sur l'échelle du relativisme, ne s‘engagent pas dans la RSE, d‘où les

deux premières hypothèses dans notre recherche :

H1 : Les valeurs idéalistes du dirigeant influencent positivement l’engagement de

l’entreprise dans la responsabilité sociale.

H2 : Les valeurs relativistes du dirigeant influencent négativement l’engagement de

l’entreprise dans la responsabilité sociale.

                                                             

83 Voir le Chapitre 3, section 2. 

Page 299: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

296   

 

6.1.1.2 Lescaractéristiquesobservables

Les caractéristiques observables, représentent les instruments qui mesurent les variables

relatives aux caractéristiques observables des chefs d‘entreprises à savoir :

6.1.1.2.1 L‘âge du dirigeant

Plusieurs sont les études qui ont identifié l‘âge parmi les caractéristiques démographiques qui

influencent positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE(Borkowski et Ugras,

1998). Ainsi, les chercheurs ont constaté que les attitudes deviennent plus éthiques avec l'âge,

car les personnes âgées sont susceptibles d'avoir une perspective plus large sur les enjeux et

les entités qui entourent la prise de décision, y compris de multiples parties prenantes. Cela

nous conduit vers la troisième hypothèse :

H3: L'âge du dirigeant influence positivement l’engagement de l’entreprise dans la

responsabilité sociale.

6.1.1.2.2 L‘éducation

L'éducation peut également influencer la décision d'un gestionnaire à s'engager dans la RSE.

L'influence est motivée par le fait que l'éducation façonne partiellement la connaissance d'un

individu. Dans ce sens, plusieurs sont les chercheurs qui considèrent que des niveaux élevés

d‘éducation peuvent être associés à une perspective plus large sur les exigences des différents

groupes d'intervenants, ce qui qui peut entrainer des valeurs fortes en matière de la RSE

(Quazi 2003 ; Waldman et al., 2006). Par conséquent, la quatrième hypothèse, mise en avant

par l‘influence positive du niveau d'instruction du gestionnaire sur son engagement dans la

RSE.

H4:Le niveau scolaire du dirigeant influence positivement l’engagement de l’entreprise

dans la responsabilité sociale.

6.1.1.2.3 La carrière

La variable carrière se définit comme les fonctions effectuées par le chef d‘entreprise avant de

joindre son poste à la direction. Bien que, le chef d‘entreprise est présumé avoir le point de

vue d'un généraliste, chacun apporte à son travail une orientation qui a souvent été développée

Page 300: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

297   

 

à partir de l'expérience dans un domaine fonctionnel primaire (Hambrick et Mason, 1984;

Thomas et Simerly ,1994).Cette orientation peut être traduite par une plus grande importance

accordée à l‘intégration de la RSE, ce qui nous ramène à la cinquième hypothèse :

H5: La carrière suivie par le chef d’entreprise (dans le marketing et le commerce)

influence positivement, l’engagement de l’entreprise dans la responsabilité sociale.

6.1.1.2.4 L‘expérience

En plus, des domaines fonctionnels dans lesquels les dirigeants ont travaillé, il y a d'autres

éléments qui peuvent influencer l‘engagement du chef d‘entreprise dans la RSE. Parmi ces

éléments, nous retrouvons : l‘expérience du chef d‘entreprise (les années de travail passées

dans l‘entreprise). Les managers qui ont passé le plus d'années de service dans l‘entreprise,

finissent par construire un réseau avec les circonscriptions à l'intérieur et à l'extérieur de

l'organisation (Thomas et Simerly, 1994). D‘où la suivante hypothèse :

H6: L’expérience du chef d’entreprise influence positivement, l’engagement de

l’entreprise dans la responsabilité sociale

6.1.2 Niveau organisationnel

Ce niveau représente les motivations organisationnelles. Ces motivations internes sont

représentées par les avantages, qui peuvent être acquis par l‘entreprise suite à son engagement

social et environnemental, ainsi que, les barrières internes qui peuvent empêcher la réalisation

de cet engagement. Les hypothèses organisationnelles se constituent de la :

6.1.2.1 Laréductiondescoûts

L‘ensemble de la littérature affirme que l‘engagement des entreprises dans la RSE est motivé

par la réduction des charges et des coûts de production (Quazi et al., 2001 ; Melsa, 2006).

Cela nous conduit vers la septième hypothèse qui concerne le niveau organisationnel :

H7 : La réduction des coûts de production influence positivement l’engagement de

l’entreprise dans la responsabilité sociale.

Page 301: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

298   

 

6.1.2.2 Lebien­êtredesemployés

De la même manière, la littérature a révélé, qu‘au niveau organisationnel, les entreprises

s‘engagent dans la RSE, afin de renforcer la sécurité dans le travail et d‘améliorer le bien-être

des employés (Quazi et al., 2001 ; Llorente et Macia 2005). Ce qui nous ramène à la huitième

hypothèse :

H8 : Le bien-être des employés influence positivement l’engagement des entreprises

dans la responsabilité sociale.

6.1.2.3 Lemanquedemoyens

Au niveau interne, le manque de moyens financiers et humains, a souvent handicapé les

entreprises dans leurs démarches stratégiques. De plus, le manque de moyens financiers et

humains, réclamés par la démarche sociale, freine la motivation des entreprises pour

s‘engager dans la RSE (Arevalo et Aravind 2011 ; Santos, 2011). Cela nous conduit vers la

neuvième hypothèse :

H9 : Le manque de moyens (financiers et humains) influence négativement

l’engagement de l’entreprise dans responsabilité sociale.

6.1.3 Niveau institutionnel

Le niveau institutionnel (externe à l‘entreprise) se caractérise par les pressions externes à

l‘entreprise qui influencent son engagement dans la RSE. Les hypothèses sur les motivations

institutionnelles sont :

6.1.3.1 Lalégislation

La littérature dans ce domaine à formellement identifier la crainte de la législation ou

l‘anticipation sur la nouvelle législation comme une motivation incontournable qui influence

l‘engagement des entreprises dans le processus de la RSE (Porter et van derLinde 1995 ; Irene

et Perry, 1996 ; Henriques et Sadorsky, 1999 ; Quazi et al. 2001 ; Givel, 2007). Il en ressort

donc la dixième hypothèse testable qui est :

H10 : La crainte de la règlementation influence positivement l’engagement de

l’entreprise dans la responsabilité sociale.

6.1.3.2 Lesavantagesconcurrentiels

Page 302: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

299   

 

De la même manière, nombreux sont les auteurs qui ont lié l‘engagement des entreprises dans

la RSE à la recherche permanente des avantages concurrentiels. Ces avantages sont

représentés par l‘amélioration de la réputation, de l‘image et le fait de ne pas être dépassé

dans son domaine (Poussing, 2008 ; Cheryl et al., 2010 ; Santos, 2011 ; Laudal, 2011 ; El

Ghoul et al. 2011). D‘où notre onzième hypothèse exprimée en ces termes :

H11 : Les avantages concurrentiels influencent positivement l’engagement de

l’entreprise dans la responsabilité sociale.

6.1.3.3 Lesattentesdesclients

Les clients ont toujours pesé fortement dans l‘équation de la survie de chaque entreprise. Par

conséquent, la stratégie de l‘entreprise est étroitement liée aux attentes de ses clients. De

plus, la littérature a également reconnu les attentes des clients, comme une motivation qui

pousse l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE. Afin de satisfaire les clients et d‘éviter le

boycott des produits (Quazi et al 2001 ; Santos, 2011 ; Arevalo et Aravind, 2011). D‘où

l‘hypothèse suivante :

H12 : Les attentes des clients influencent positivement l’engagement de l’entreprise dans

la responsabilité sociale.

6.1.3.4 Subventions

Par ailleurs, la littérature a confirmé, qu‘il existe un bon nombre d‘entreprises qui s‘engagent

dans les démarches environnementales et sociales afin de bénéficier des subventions de l‘Etat

et des organismes internationaux qui œuvrent dans le domaine de la préservation de

l‘environnement (Santos, 2011). Cela nous conduit vers la suivante hypothèse.

H13 : La subvention de l’Etat influence positivement l’engagement de l’entreprise dans

la responsabilité sociale.

6.1.3.5 Commerceinternational

La motivation commerce international est souvent employée dans la littérature des pays en

développement, comme une principale motivation qui pousse les entreprises à s‘engager dans

la RSE afin que leurs produits puissent dépasser les barrières commerciales exigées par les

marchés internationaux (Carraro et Lévêque, 1999). Cela nous conduit vers la treizième

Page 303: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

300   

 

hypothèse :

H14 : Les barrières face au commerce international influencent positivement

l’engagement des entreprises dans la responsabilité sociale.

6.1.3.6 Sociétémère

Suivre les pratiques de la société mère, notamment pour les entreprises qui évoluent dans des

pays en voie de développement avec une société mère installée dans un pays développé, reste

parmi les plus importantes motivations évoquées au niveau de la littérature, dans le but

d‘expliquer l‘engagement des entreprises dans la RSE, particulièrement, dans les pays avec un

contexte peu contraignant. Cela nous dirige vers l‘hypothèse suivante :

H15 : Suivre les pratiques de la société mère, influence positivement l’engagement des

entreprises dans la responsabilité sociale.

A la finde ces hypothèses, un certain nombre de motivations doivent être vérifiées, et tout

particulièrement l'appartenance à un secteur donné. Ce genre de facteur peut influencer les

entreprises, afin de s‘engager dans la RSE. En effet, les entreprises de certains secteurs,

notamment les secteurs polluants, ont besoin d‘intégrer la RSE à cause de la nature de leurs

produits et leurs processus de production. Cela nous amène vers une autre hypothèse :

H16 : Le secteur d’activité de l’entreprise influence positivement son engagement dans

la responsabilité sociale.

Par ailleurs, la taille de l‘entreprise représentée par son nombre d‘employés peut également

augmenter la probabilité que certaines entreprises intègrent la RSE. D‘où la dernière

hypothèse de notre recherche :

H17 : La taille de l’entreprise influence positivement son engagement dans la

responsabilité sociale.

Page 304: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

301   

 

Synthèse de la section 1

Cette section a été réservée à la présentation de la validité et la fiabilité des variables

explicatives.

Tableau 43 Récapitulatif des hypothèses Code Items Hypothèses

H1.INDIDEAL 7 Les valeurs idéalistes du dirigeant influencent positivement l‘engagement de l‘entreprise dans

la RSE

H2.INDRELA 7 Les valeurs relativistes du dirigeant influencent négativement l‘engagement de l‘entreprise

dans la RSE

H3.INDAGE 3 L‘âge du dirigeant influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans RSE

H4.INEDUC 3 Le niveau scolaire du dirigeant influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la

RSE

H5.INDCARR 3 La carrière suivie par le chef d‘entreprise influence positivement l‘engagement de l‘entreprise

dans la RSE

H6.INDEXP 3 L‘expérience du chef d‘entreprise influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la

RSE

H7.ORGCOUT 3 La réduction des coûts de production influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans

la RSE

H8.ORGBIEN 2 Le bien-être des employés influence positivement l‘engagement des entreprises dans la RSE

H9.ORGMANQ 3 Le manque de moyens influence négativement l‘engagement de l‘entreprise dans RSE

H10.INSTLEG 3 La crainte des règlements influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE

H11.INSTAVA 3 Les avantages concurrentiels influencent positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la

RSE

H12.INSTATT 3 Les attentes des clients influencent positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE

H13.INSTSUB 2 La subvention de l‘Etat influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE

H14.INSTCOM 2 Les barrières face au commerce international influencent positivement l‘engagement des

entreprises dans la RSE

H15.INSTMER 3 Suivre les pratiques de la société mère, influence positivement l‘engagement des entreprises

dans La RSE

H16.SECTEUR 10 le secteur d‘activité de l‘entreprise influence positivement son engagement dans la RSE

H17.TAILLE 3 la taille de l‘entreprise influence positivement son engagement dans la RSE

Page 305: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

302   

 

6.2 Section 6.2. L’analyse descriptive

Dans cette section, nous allons résumer la masse d‘informations numériques accumulées dans

le corpus des données, les statistiques descriptives de notre terrain, en un ensemble

synthétique d‘informations et offrir une représentation graphique des résultats qui permettent

de voir rapidement leurs principales caractéristiques.

6.2.1 Nombre d’entreprises de notre échantillon

Nous commençons l‘analyse descriptive par la présentation de l‘échantillon de notre

recherche, qui contient au total 94 entreprises, dont 39 entreprises qui se sont engagées et 55

entreprises qui ne sont pas engagées dans la RSE.

6.2.1.1 EngagementdanslaResponsablilitésociale

Notre échantillon de recherche est constitué de 41% des entreprises qui se sont engagées dans

la RSE à travers la signature du contrat de performance, et de 58.5% des entreprises qui ne

sont pas engagées dans la RSE.

6.2.1.2 Lesecteurd’activité

La grande majorité des entreprises qui constituent notre échantillon œuvrent dans les secteurs

du (ciment amiante, agroalimentaire, métallurgie, chimique et pharmaceutique).

Page 306: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

303   

 

Le diagramme suivant présente l‘engagement dans la RSE, par le secteur d‘activité. Ce

diagramme nous donne déjà une idée sur le secteur d‘activité dans lesquels œuvrent les

entreprises qui s‘engagent dans la RSE. Ces secteurs sont en majorité les plus polluants ou

ceux qui demandent une parfaite propreté à savoir, le secteur du (ciment, agroalimentaire,

chimique et pharmaceutique).

Page 307: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

304   

 

6.2.1.3 Nombred’employés

Par rapport au nombre d‘employés, notre échantillon contient que des moyennes et grandes

entreprises.

Concernant, le nombre d‘employés par entreprise et l‘engagement dans la RSE nous

constatons sur le diagramme suivant que la majorité des entreprises qui se sont engagées dans

la RSE sont des grandes entreprises

 

 

Page 308: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

305   

 

6.2.1.4 Lechiffred’affaires 

Le diagramme en barres des chiffres d‘affaires rejoint le diagramme du nombre d‘employés

afin de mettre l‘accent sur le type d‘entreprises qui s‘engagent dans la RSE. Ce diagramme

démontre que les entreprises qui s‘engagent dans la RSE, sont des entreprises en situation

financière solide. La majorité de ces entreprises (20 entreprises) ont fait un chiffre d‘affaires

pour l‘année précédente qui dépasse les 100000 MDA, tandis que la majorité des entreprises

(34 entreprises) qui ne sont pas engagées dans la RSE, sont dans une situation financière

moins solide, leurs chiffres d‘affaires de l‘année précédente n‘ont pas dépassé le 10000 MDA.

1.1.1.2 La propriété 

Page 309: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

306   

 

Le diagramme en barres de la propriété de l‘entreprise, nous révèle qu‘au niveau de notre

échantillon, 36% des entreprises qui ne sont pas engagées dans la RSE sont des entreprises

publiques 21% de ces entreprises, sont des entreprises privées et un peu plus de 1 % sont des

entreprises mixtes. Or, 23% des entreprises de notre échantillon qui se sont engagées dans la

RSE sont des entreprises publiques, 10% sont des entreprises privées, 3% sont des entreprises

mixtes et plus de 4% sont des entreprises étrangères. Ce diagramme montre que les

entreprises mixtes et étrangères, ont tendance à s‘engager dans la RSE.

6.2.1.5 L’intégrationdelanormeISO9001etISO14001

Page 310: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

307   

 

Ces diagrammes nous montrent que d‘une manière générale les entreprises dans notre

échantillon adoptent plutôt la norme ISO 9001 que la norme ISO 14001. Cela est forcément

lié à la nouveauté de la norme ISO 14001 pour les entreprises algériennes. Cependant, nous

remarquons que les entreprises qui s‘engagent dans la RSE, adoptent plus les normes par

rapport aux entreprises qui ne s‘engagent pas, avec 49% contre 30% pour la norme ISO 9001,

et 18% contre 8% pour la norme ISO 14001.

Synthèse de la section 2

L‘analyse descriptive, nous a permis d‘avoir une vue générale sur l‘ensemble des entreprises

qui constituent notre échantillon et de mettre en avant les caractéristiques des deux groupes

d‘entreprises ; celles qui se sont engagées dans la RSE et celles qui ne sont pas engagées. Ces

motivations seront examinées de plus près lors des paragraphes suivants à travers l‘analyse

quantitative pour définir d‘une manière absolue les motivations qui poussent les entreprises

algériennes à intégrer la RSE dans le secteur industriel algérien.

Page 311: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

308   

 

6.3 Section 6.3. L’analyse des données

Après la phase de recueil des données, qui nous a permis de récupérer un total de 94 réponses

(dont 39 entreprises qui se sont engagées, dans la RSE, et 55 entreprises qui ne sont pas

engagées), cet échantillon a fait l‘objet d‘une étude statistique descriptive qui a révélé les

caractéristiques des deux groupes qui constituent notre échantillon. Cet échantillon va faire de

nouveau l‘objet d‘une deuxième étude, quantitative plus approfondie afin de confirmer ou

infirmer les hypothèses de notre recherche. L‘aboutissement de ces opérations statistiques va

nous aider à déterminer : les motivations qui poussent les entreprises du secteur industriel

algérien à intégrer la RSE.

6.3.1 Méthode d’analyse : la régression logistique

Pour identifier les motivations qui sont derrière l‘engagement volontaire des entreprises

algériennes, nous avons utilisé la régression logistique. Cette méthode statistique est souvent

employée pour expliquer la variance d‘un phénomène afin de le prévoir, et dégager des

processus explicatifs, des relations causales.

La régression logistique qui se définit comme une technique statistique qui permet d‘établir

une relation entre une variable dépendante (à expliquer) et une ou plusieurs variables

indépendantes (explicatives). Cette technique a fait son apparition dans les années soixante,

afin de pallier aux carences de la régression linéaire puis de l‘analyse discriminante linéaire

car, dans ces deux techniques :

-Les erreurs ne sont pas distribuées selon une loi normale.

- Les variances ne sont pas constantes pour chaque valeur de xi

- Les deux techniques ont des difficultés pour gérer les variables dichotomiques. On dit

variable dichotomique lorsque, la variable dépendante qualitative, n‘admettait pas de valeur

numérique naturelle, par conséquent, la variable dépendante ne prend que la valeur 0 ou 1.

Par exemple, lors de notre analyse nous coderons « 1 » si l‘entreprise s‘est engagée dans la

RSE en signant le contrat de performance, et « 0 » dans le cas contraire.

A partir de ce codage quantitatif, on établit un lien entre l‘espérance mathématique de y

conditionnelle à x (E (y/x). Ainsi, la formule du modèle logistique à plusieurs facteurs s‘écrit :

Page 312: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

309   

 

x

x

ee

xXYPx10

10

1)/1()(

Où Y est la variable dépendante (l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE)

X est l‘ensemble des variables exogènes ou explicatives qui peuvent être :

- des variables continues.

- des variables « discrétisées ».

- des variables qualitatives.

Dans, notre recherche X, est constitué de variable en majorité qualitative, représentée par

l‘ensemble des trois groupes de motivation (motivations individuelles, motivations internes ou

organisationnelles et motivations externes ou environnementales), ainsi que, des variables

discrétisées, l‘âge, l‘expérience, la taille, etc.

En outre, P (Y/Xi) correspond à la probabilité de la survenue du phénomène (ex : engagement

de l‘entreprise) ou non à un ou plusieurs facteurs (X1, ...Xi,...Xp). Ces facteurs sont les

motivations : individuelles, organisationnelles, environnementales, secteur et taille.

e, représente la constance du modèle.

β1,... βn sont les paramètres du modèle.

Toutefois, l‘interprétation des résultats du modèle de régression logistique nécessite la

connaissance des règles suivantes :

- La contribution d‘une variable indépendante (ou d‘un bloc de variables indépendantes) à

l‘explication est significative si la probabilité (test de Wald) de la variable est inférieure à

0,05.

- Le signe du coefficient de régression indique le sens de la relation (positive ou négative), qui

fait augmenter ou diminuer la probabilité de connaître l‘événement ;

- Pour chaque catégorie de variable nominale et pour chaque variable continue, le rapport de

côte (Odds Ratio) indique combien de fois, plus ou moins de «chance», de connaître

Page 313: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

310   

 

l‘événement (représenté par la valeur 1 de la variable dépendante) quand on possède telle

caractéristique de la variable indépendante plutôt que la caractéristique de référence ;

- La constante du modèle s‘interprète comme « l‘effet » de la catégorie de référence ;

- La table de classification renseigne sur la justesse du modèle (à utiliser en faisant attention à

sa pertinence et au point de coupure).

6.3.2 Résultats de la régression logistique

Afin d‘élaborer une régression logistique, nous utilisons la version 20 du logiciel IBM SPSS.

Concernant les méthodes d‘analyse, nous avons choisi la méthode « entrée », où le logiciel

retient en bloc toutes les variables explicatives, pour ensuite procéder à l‘élaboration des

différents tableaux statistiques. En effet, cette technique est utilisée lorsqu‘aucune hypothèse

spécifique n‘est formulée concernant l‘ordre ou l‘importance des variables indépendantes

d‘un côté. D‘un autre côté, cette technique permet de rentrer les variables en bloc, ce qui se

rapproche le plus du contexte de notre recherche multi-niveaux. Autrement dit, il est

important de signaler que la régression logistique exige que les variables indépendantes soient

mutuellement exclusives et exhaustives, (Evrard et al., 2003).

À présent, nous allons analyser les résultats de chaque test pour fournir le maximum

d‘informations relatives à la validité globale de notre modèle et à sa qualité de prédiction.

6.3.2.1 Lacorrélation

L‘analyse de la régression logistique exige en effet que les variables indépendantes soient

mutuellement exclusives et exhaustives. Nous devons ainsi examiner, cette relation entre les

prédicteurs (variables explicatives) en utilisant la matrice de corrélation (Evrard et al., 2003).

Le (tableau n°44) enregistre l‘absence d‘une relation forte et directe entre ces variables

indépendantes, ce qui signifie qu‘il s‘agit bien de deux dimensions distinctes. Ce résultat

donne une meilleure qualité au modèle et nous autorise à procéder au lancement de la

régression.

Page 314: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

311   

 

Tableau 44 La corrélation des variables explicatives

Page 315: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

312   

 

6.3.2.2 Lasignificativitédumodèle

En lançant l‘analyse de régression logistique à travers le logiciel IBM SPSS, nous avons

obtenu les résultats suivants:

Tableau 45 Récapitulatif des traitements des observations

Observations non pondérées a N Pourcentage

Observations sélectionnées

Inclus dans l'analyse 89 94,7

Observations manquantes 5 5,3

Total 94 100,0

Observations exclues 0 ,0

Total 94 100,0

a. Si la pondération est activée, reportez-vous au tableau de classement pour connaître le nombre total

d'observations.

Ce tableau récapitule l‘ensemble des traitements, comme il nous informe que le logiciel a pris

en compte 89 observations, sur les 94, avec une moyenne de 94.7% des observations inclues

dans l‘analyse.

Tableau 46 Tableau de classement (block 0 de départ)

Observations Prévisions

Pourcentage

correct

Etape 0

engagement dans le contrat de

performance environnementale

pas d‘engagement 100,0

Engagement ,0

Pourcentage global 59,6

a. La constante est incluse dans le modèle.

b. La valeur de césure est ,500

Page 316: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

313   

 

Le « Bloc 0 » donne des informations sur un modèle, qui ne comporte que la constante et

aucune variable explicative. C‘est une sorte de point de référence. Le tableau de classement

permet de voir comment le modèle reclasse les observations de la variable dépendante entre

ses deux catégories : les entreprises qui se sont engagées et les entreprises qui ne sont pas

engagées. Sans variable explicative, on n‘arrive à classer correctement que 59.6% des

observations, ce qui reste faible. En outre, en suivant cette stratégie de prédiction, nous aurons

59.6% de prédictions correctes.

Tableau 47 La significativité du modèle

Score ddl Sig.

Etape 0 Variables

SECTEUR 1,748 1 ,186

INDAGE ,001 1 ,973

TAILLE 5,177 1 ,023

INDEDUC ,002 1 ,962

INDCARR ,113 1 ,736

INDRELA ,123 1 ,726

INDIDEAL 17,664 1 ,000

ORGCOUT 11,145 1 ,001

ORGBIEN 3,824 1 ,051

ORGMANQ 2,391 1 ,122

INSTLEG 10,293 1 ,001

INSTAVA 1,274 1 ,259

INSTATT ,017 1 ,895

INSTSUB 15,886 1 ,000

INSTCOM ,074 1 ,786

INSTMER ,756 1 ,385

INDEXP ,701 1 ,403

Statistiques globales 49,699 17 ,000

Page 317: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

314   

 

Ce tableau donne des informations sur le modèle (composé de la seule constante) et les

variables explicatives, qui ne sont pas encore dans le modèle mais qui seront introduites dans

l'étape suivante.

Tableau 48 Test de Hosmer-Lemeshow

Etape Khi-Chi-deux Ddl Sig.

1 6,565 8 ,584

Le test de Hosmer-Lemeshow (tableau n° 48) vérifie qu‘il existe bien une différence

significative entre les valeurs observées et les valeurs prédites par le modèle. En outre, en

quoi le modèle offre un meilleur ajustement que le modèle vide (sans les variables

explicatives).

Dans ce test, on accepte l‘hypothèse de nullité (Ho : bon ajustement) si la valeur de la

probabilité (significativité) est supérieure à 5%. En conséquence, dans notre modèle,

l‘hypothèse Ho est acceptée.

Au seuil de 5%, l‘ajustement du modèle est acceptable car la probabilité (ou significativité) du

Chideux à 8 degrés de liberté (dd) vaut 0,584 soit 50 %. D‘autant plus, que la distance entre

les fréquences observées et prédites au moyen du Chi-deux est petite (6,565). Le modèle est

donc bien calibré. Ainsi, le fait de s‘engager ou non dans la RSE pour les entreprises

algériennes dans le secteur industriel, varie en fonction des différentes variables inclues dans

notre modèle.

Tableau 49 Tests de spécification du modèle

Khi-Chi-deux Ddl Sig.

Etape 1

Etape 73,577 17 ,000

Bloc 73,577 17 ,000

Modèle 73,577 17 ,000

Page 318: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

315   

 

Tableau 50 Récapitulatif du modèle 

Etape -2log-vraisemblance R-deux de Cox & Snell R-deux de Nagelkerke

1 46,536a ,563 ,759

a. L'estimation a été interrompue au numéro d'itération 8 parce que les estimations de paramètres ont changé de

moins de ,001.

La valeur dite du « moins 2 log vraisemblance » (-2 log likelihood), est conçue pour mesurer

l‘écart entre les valeurs de Y calculées à partir du modèle et les valeurs de Y telles

qu‘observées. Toutefois, ce qui importe ici, ce n‘est pas la valeur en soi de cette mesure mais

la différence des valeurs entre deux modèles pour savoir si cette différence est significative.

Nous procédons à un test du khi2, avec un degré de liberté égal à la différence du nombre de

paramètres entre les deux modèles. Ainsi, en comparant les deux, le modèle de l‘étape 1 avec

les variables indépendantes au modèle vide Etape 0 (sans variable indépendante) la valeur du

« moins 2 log vraisemblance » pour le modèle de l‘étape 1 est de 46,536. La différence de

cette valeur avec celle calculée pour le modèle vide est de 73,577.

Ces résultats confirment que le modèle comprenant les variables explicatives permet de mieux

se rapprocher des valeurs Y observées que le modèle vide (Etape 0). Il est important

maintenant de vérifier la force de cette variance.

Le test de R² de Nagelkerke est une version du R² (réservé à la régression linéaire) mieux

adaptée dans le cas de la régression logistique. Selon le (tableau n° 51), le R² s‘élève à 0,759

un pourcentage satisfaisant, notamment dans le cas d‘une étude exploratoire. En effet, notre

modèle explique à 76 % la variance de la variable dépendante qui est l‘engagement dans la

RSE « ENGARSE ». Autrement dit, notre modèle de recherche explique 76% de

l‘engagement des entreprises dans la RSE.

Page 319: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

316   

 

Tableau 51 Tableau de classement

a. La valeur de césure est ,500

La prédiction du modèle avec la réalité est expliquée par le (tableau n° 52). Ce test permet de

vérifier la puissance du modèle. Autrement dit, un modèle dichotomique est supposé être

robuste lorsqu‘il permet de classer correctement au moins la moitié des entreprises de

l‘échantillon. D‘abord, il convient de noter que notre modèle a retenu 89 réponses à cause des

valeurs manquantes. Ensuite, même si cette classification ne donne aucune indication sur la

significativité, les résultats du (tableau n° 52) indiquent un pourcentage satisfaisant. Le

modèle classe correctement presque 90% des entreprises. Enfin, ce tableau signifie également

que, si une entreprise est influencée par les différentes motivations inclues dans notre modèle,

elle s‘engage dans 90 % des cas dans la RSE par la signature du contrat de performance

environnementale.

Observations Prévisions

Pourcentage

correct

Etape 1

engagement dans les contrats de

performance environnementale

pas d‘engagement 92,5

Engagement 86,1

Pourcentage global

89,9

Page 320: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

317   

 

6.3.2.3 Lavaliditédeshypothèses

Après avoir vérifié la solidité et la fiabilité du modèle utilisé, nous examinons à présent, les

hypothèses de notre recherche où le modèle retient en bloc toutes les variables explicatives.

Tableau 52 Modèle final de la régression logistique

A E.S. Wald Ddl Sig. Exp(B)

Etape 1a

SECTEUR ,016 ,150 ,012 1 ,914 1,016

INDAGE -,027 ,417 ,004 1 ,948 ,973

TAILLE 2,567 1,324 3,759 1 ,053 13,025

INDEDUC 1,543 1,146 1,812 1 ,178 4,679

INDCARR ,314 1,161 ,073 1 ,787 1,369

INDRELA ,747 ,624 1,433 1 ,231 2,110

INDIDEAL 1,378 ,449 9,409 1 ,002 3,965

ORGCOUT ,858 ,443 3,747 1 ,053 2,359

ORGBIEN ,104 ,338 ,095 1 ,757 1,110

ORGMAN -,301 ,570 ,278 1 ,598 ,740

INSTLEG 1,684 ,613 7,547 1 ,006 5,387

INSTAVA 1,286 ,502 6,554 1 ,010 3,617

INSTATT -,309 ,485 ,406 1 ,524 ,734

INSTSUB ,835 ,386 4,667 1 ,031 2,304

INSTCOM -,600 ,374 2,569 1 ,109 ,549

INSTMER ,096 ,364 ,070 1 ,792 1,101

INDEXP -,453 ,437 1,077 1 ,299 ,636

Constante -26,071 8,762 8,852 1 ,003 ,000

a. Variable(s) entrées à l'étape 1 : SECTEUR, INDAGE, TAILLE, INDEDUC, INDCARR, INDRELA, INDIDEAL, ORGCOUT,

ORGBIEN, ORGMANQ, INSTLEG, INSTAVA, INSTATT, INSTSUB, INSTCOM, INSTMER, INDEXP.

Page 321: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

318   

 

Ce tableau présente le résultat de la régression logistique finale sur les 17 variables

indépendantes. Au départ, nous avons commencé avec 94 observations dont (39 entreprises

engagées et 55 entreprises qui ne se sont pas engagées dans la RSE). Suite, à plusieurs valeurs

manquantes, l‘échantillon qui a servi pour construire le modèle est tombé à 89 observations.

Dans notre recherche, les variables incluses dans l‘équation de régression sont celles qui

présentent des coefficients de régression statistiquement significatifs, c‘est-à-dire celles avec

un seuil de signification fixé à5 % et à 10 %, tandis que, les variables retirées de l‘équation de

régression sont celles qui s‘associent à des coefficients de régression statistiquement non

significatifs, qui dépassent le seuil de 10%.

Les résultats de la régression logistique (tableau n° 53) confirment que notre modèle retient

six variables sur dix-sept, afin d‘expliquer l‘engagement des entreprises dans la RSE. Ces

variables sont : les valeurs idéalistes du chef d‘entreprise INDIDEAL, les avantages

concurrentiels INSTAVA, les subventions étatiques INSTSUB, la crainte de la législation

INSTLEG, la réduction des coûts de production, ORGCOUT, ainsi que, la taille de

l‘entreprise TAILLE. Cependant, le reste des variables : secteur d‘activité SECTEUR, l‘âge

du chef d‘entreprise INDAGE, le niveau d‘éducation du chef d‘entreprise INDEDUC, la

carrière du chef d‘entreprise INDCARR, les valeurs réalistes INDRELA, le bien-être des

employés ORGBIEN, le manque de moyens ORGMANQ, les attentes des clients INSTAT, le

commerce international INSTCOM, et la société mère INSTMER, ont été rejetées.

Ces résultats confirment en partie les hypothèses de notre recherche tirées de la littérature et

confirmées auprès de notre terrain de recherche. Les résultats statistiques, confirment l‘impact

très significatif (aux seuils de 5% et 10%) des motivations sur l‘engagement des entreprises,

représentées respectivement par les coefficients suivants : INDIDEAL 0,002, INSTAVA

0,010, INSTSUB 0,031, INSTLEG 0,006. Cependant, ORGCOUT 0,053 et TAILLE 0,053

affiche une significativité au seuil de 10%.Ces résultats nous ont conduits à valider les

hypothèses suivantes :

 

Page 322: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

319   

 

Tableau 53 Les hypothèses acceptées

Code Hypothèses

H1.INDIDEAL Les valeurs idéalistes du dirigeant influencent l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE

H7.ORGCOUT La réduction des coûts de production influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE

H10.INSTLEG La crainte des règlements influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE

H11.INSTAVA Les avantages concurrentiels influencent positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE

H13.INSTSUB La subvention de l‘Etat influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE

H17.TAILLE la taille de l‘entreprise influence positivement son engagement dans la RSE

Toutefois, les variables SECTEUR, INDAGE, INDEDUC, INDCARR, INDRELA, ORGBIEN,

ORGMANQ, INSTATT, INSTCOM, INSTMER ne semblent pas être pertinentes pour expliquer

l‘engagement des entreprises dans RSE, car leurs significativités dépassent de loin le seuil de 10 %.

Ceci réfute les hypothèses suivantes :

Tableau 54 Les hypothèses rejetées

Code Hypothèses

H2.INDRELA Les valeurs relativistes du dirigeant influencent négativement l‘engagement de l‘entreprise dans la

RSE

H3.INDAGE L‘âge du dirigeant influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans RSE

H4.INEDUC Le niveau scolaire du dirigeant influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE

H5.INDCARR La carrière suivie par le chef d‘entreprise influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la

RSE

H6.INDEXP L‘expérience du chef d‘entreprise influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE

H8.ORGBIEN Le bien-être des employés influence positivement l‘engagement des entreprises dans la RSE

H9.ORGMANQ Le manque de moyens influence négativement l‘engagement de l‘entreprise dans RSE

H12.INSTATT Les attentes des clients influencent positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE

H13.INSTSUB La subvention de l‘Etat influence positivement l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE

H14.INSTCOM Les barrières face au commerce international influencent positivement l‘engagement des entreprises

dans la RSE

H15.INSTMER Suivre les pratiques de la société mère, influence positivement l‘engagement des entreprises dans La

RSE

H16.SECTEUR le secteur d‘activité de l‘entreprise influence positivement son engagement dans la RSE

Page 323: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

320   

 

Figure 26 Le modèle validé de la recherche

6.3.2.4 Résultatsetinterprétations

A la fin de nos analyses, nous pouvons considerer que l‘intégration de la RSE au niveau des

entreprises algériennes dans le secteur industriel, est motivée principalement par six

variables :

6.3.2.4.1 Les variables significatives dans notre recherche

Les valeurs idéalistes du chef d’entreprise H1 : les valeurs idéalistes du chef d‘entreprise,

poussent l‘entreprise à intégrer la RSE. La variable INDIDEAL présente un taux de

significativité de P=0.02 au seuil de 5%. Et un Wald de 9.409 > 4.

En outre, au niveau individuel les valeurs idéalistes du chef d‘entreprise poussent l‘entreprise

à intégrer la RSE. Cela rejoint les travaux de recherche de Wood (1991), Branzei et al.(2000),

Page 324: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

321   

 

Reynaud et al.(2008) qui mettent l‘accent sur l‘importance des valeurs personnelles sur

l‘action organisationnelle, car cette dernière, n‘est pas abstraite, mais elle est réalisée par des

acteurs humains. En outre, l'idéologie éthique du chef d‘entreprise dans le secteur industriel

algérien a une forte influence notable, alors que les caractéristiques observables, ont moins de

résultats significatifs. Généralement, les dimensions psychologiques réelles pourraient fournir

un plus grand pouvoir explicatif par rapport à la perception du chef d‘entreprise, que des

caractéristiques observables qui ne sont utilisées que, pour appuyer l‘analyse des valeurs qui

n'ont pas été saisies par une réelle dimension psychologique (Hambrick, 2007).

De plus, la nature idéaliste du chef d‘entreprise algérien, prouve que ce dernier, prend en

considération des normes universelles quant il s‘agit de prendre une décision stratégique.

Egalement, le manager algérien, s‘intéresse aux conséquences de ces actes sur les parties

prenantes externes et internes.

Ce résultat prouve aussi que face aux nouvelles exigences mondiales sociales et

environnementales, une forme de valeur individuelle universelle est en train d‘émerger dans le

monde y compris dans les pays en développement comme l‘Algérie. Cela confirme les

recherches de Schwartz et Bilsky (1990) qui stipulent que « les exigences individuelles

universelles, s’exprimant dans tout type de société, et constitue les véritables fondations des

systèmes de valeurs individuelles ».

La crainte de législation H10 : les entreprises dans le secteur industriel algérien s‘engagent

dans la responsabilité motivées par leurs craintes de la législation actuelle. Ainsi, pour

anticiper sur la nouvelle législation, la variable INSTLEG présente un taux de significativité

de P=0.06 au seuil de 5%. Et un Wald de 7.547> 4.

Nos résultats nous ont permis d‘identifier la crainte de la législation comme une des

motivations importantes qui agissent sur l‘intégration de la RSE de la part des entreprises

algériennes. Ces résultats confirment les recherches au niveau de la littérature dans ce

domaine qui ont identifié formellement la crainte de la législation ou l‘anticipation sur la

nouvelle législation comme une motivation incontournable qui influence l‘engagement des

entreprises dans le processus de la RSE (Porter et van derLinde 1995 ; Irene et Perry, 1996 ;

Henriques et Sadorsky, 1999 ; Quazi et al. 2001 ; Givel, 2007). En Algérie, les entreprises ont

Page 325: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

322   

 

compris, que l‘engagement volontaire dans la RSE va leur permettre de prendre de l‘avance

sur la législation qui n‘est pas certes contraignante en ce moment, mais qui ne cesse pas de le

devenir avec les grands changements, au niveau de la politique environnementale dans le

pays.

Les avantages concurrentiels H11 : Les entreprises algériennes s‘engagent dans la RSE, afin

d‘acquérir de nouveaux outils, et de gagner des batailles à l‘intérieur et à l‘extérieur du pays.

Cela rejoint les travaux de Morimoto et al. (2005) et Chan et Wong(2006). La variable

INSTAVA présente un taux de significativité de P=0.10 au seuil de 5%, et un Wald de 6.554

> 4.

Les résultats de notre travail de recherche exploratoire, rejoint les études de nombreux

chercheurs qui ont identifié un lien entre, l‘engagement volontaire des entreprises dans la RSE

et la recherche des avantages concurrentiels de la part des entreprises Poussing (2008), Cheryl

et al. (2010), Santos(2011), Laudal(2011) et El Ghoul et al. (2011). Souvent motivées par des

avantages comme l‘amélioration de l‘image, l‘attractivité et l‘accès à une grande partie des

marchés, les entreprises algériennes réalisent de jour en jour, l‘importance de ce concept et

son impact sur ses capacités concurrentielles. Aujourd‘hui, de plus en plus d‘entreprises se

tournent vers le marché extérieur, attirées par l‘éventuelle possibilité d‘exportation,

notamment, vers les pays du Maghreb qui vivent une instabilité politique et économique qui

les empêchent de relancer les machines de production. Notre étude a également révélé que, les

entreprises algériennes s‘engagent dans la RSE, afin d‘améliorer leurs images, qui va leur

permettre d‘être plus attractives, notamment, aux investissements directs étrangers.

Les subventions étatiques H13 : les résultats nous ont affirmé l‘existence de l‘impact positif

entre l‘engagement volontaire environnemental des entreprises algériennes et la recherche des

subventions. La variable INSTSUB présente un taux de significativité de P=0.34 au seuil de

5%, et un Wald de 4.667 > 4. Ce qui rejoint les études de Maignan et Ralston (2002),

Morimoto et al. (2005) et Cheryl et al.(2010) qui affirment que, les subventions étatiques,

restent parmi les raisons qui poussent les entreprises algériennes à s‘engager notamment pour

les petites et moyennes entreprises. Aujourd‘hui la majorité des entreprises algériennes

n‘intègreront jamais, les processus de RSE, sans aide de la part de l‘Etat et des organisations

spécialisées.

Page 326: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

323   

 

La réduction des coûts de production H7 : l‘hypothèse de réduire les coûts de production se

confirme aussi dans le contexte algérien même si la significativité, est au seuil de 10 % et P =

0.53 et avec un coefficient de Wald qui est un peu moins que 4. La relation positive entre la

recherche de réduction des coûts de production chez les entreprises algériennes reste

acceptable et confirme notre constat sur le terrain lors de l‘étude exploratoire où plusieurs

dirigeants, nous ont confirmé la mise en place des conteneurs pour récupérer les déchets du

bois, plastiques et papiers ainsi que le renouvellement des installations d‘eau et d‘électricité

afin de réduire leurs factures. Ce résultat confirme aussi le constat de plusieurs études au

niveau de la littérature Henriques et Sadorsky (1996), Dobers (1997), Persais (1998),

Gonzales-Benito et Gonzales-Benito (2005) et Knox et al. (2006).

La taille de l’entreprise H17 : l‘hypothèse de la taille de l‘entreprise se confirme aussi dans

le contexte algérien, avec une significativité au seuil de 10 % et P = 0.53 et un coefficient de

Wald qui est un peu moins que 4. Au même titre, les résultats de notre recherche confirment

la relation positive, qui revient souvent dans la littérature (Johnson et Greening 1994; Peter et

Sarah, 1998 ; McWilliams et Siegel, 2000 ; Mahoney et Roberts, 2007), entre l‘engagement

dans la RSE et la taille de l‘entreprise, avec une significativité intéressante à la limite du seuil

de 5%. Cela confirme aussi les résultats de l‘étude descriptive, qui a montré que les

entreprises qui s‘engagent dans la RSE sont en majorité, de grandes entreprises qui ont un

chiffre d‘affaires de l‘année dernière qui a dépassé les 100000 MDA.

6.3.2.4.2 Les variables qui n‘ont pas été significatives dans notre recherche

Nous présentons ci-dessous les coefficients des variables explicatives qui n‘ont pas été

significatives et par conséquent, qu‘ils n‘ont pas été retenus pour expliquer les motivations

d‘engagement des entreprises du secteur industriel algérien, dans la RSE :

Les valeurs relativistes et les caractéristiques observables H2, H3, H4, H5 et H6 : Le

modèle de régression logistique n‘a pas retenu l‘hypothèse H2, qui stipule que les valeurs

relativistes du dirigeant influencent négativement l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE. Il

en résulte que, les valeurs relativistes du chef d‘entreprise algérien, représentées par une

certaine réticence à adhérer à des principes moraux universels et se traduit par une prise en

Page 327: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

324   

 

compte des variables situationnelles et des valeurs culturelles, qui n‘influencent pas

l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE.

De la même manière, le modèle de régression logistique a rejeté l‘influence de l‘ensemble des

caractéristiques observables, propres au chef d‘entreprise sur l‘engagement de l‘entreprise

dans la RSE. En d‘autres termes, les coefficients des variables INDAGE, INDCARR,

INSTMER et INDEXP (H3, H4, H5 et H6) ne sont pas statistiquement significatifs. Il en

ressort qu‘il n'y a pas de différences significatives dans la probabilité d'intégrer la RSE entre

les entreprises gérées par des chefs d'entreprises âgés ou jeunes, comme il n‘y a pas de

différences significatives dans la probabilité d'intégrer la RSE entre les entreprises gérées par

des chefs d'entreprises avec un diplôme de baccalauréat, Master ou post-universitaire. De la

même manière, il n‘existe pas une différence significative dans l‘engagement des entreprises

entre les entreprises gérées par un directeur qui a fait carrière dans le marketing ou autres

fonctions. Aussi, il n‘existe pas une différence significative dans la probabilité d‘intégrer la

RSE, entre les entreprises gérées par un chef d‘entreprise qui a passé beaucoup de temps dans

l‘entreprise, ou un nouveau chef d‘entreprise qui vient juste de s‘installer. Ces constats

empiriques contredits, plusieurs études empiriques qui ont été mobilisées pour élaborer ces

hypothèses à l‘instar de (Hambrick et Mason 1984 ; Miller, 1995, Wiersema et Bantel, 1992,

Deshpan, 1997 ; Thomas et Simerly, 1994 ; Yordanova, 2011).

Toutefois, Le fait que les caractéristiques observables démographiques et contextuelles, ainsi

que les valeurs relativistes ne sont pas significatives. Cela confirme, l‘hypothèse de

l‘idéalisme du chef d‘entreprise algérien parce que, ce dernier se base sur des normes

universelles lors de la prise de décision d‘engagement dans la RSE.

Le Bien-être des employés H8 : Le modèle de régression logistique a rejeté l‘hypothèse H8,

qui est représentée par l‘influence du bien-être des employés sur l‘engagement de l‘entreprise

dans la RSE. En d‘autres termes, le coefficient de la variable ORGBIEN n‘est pas

statistiquement significatif. Ainsi, soit les entreprises algériennes ne considèrent pas, que

l‘amélioration de la santé et de la sécurité des employés ne passent pas forcément par

l‘intégration de la RSE, ou l‘amélioration du bien-être des employés qui n‘est pas une priorité

actuellement pour les entreprises algériennes. Or, cette dernière supposition est réfutée par le

Page 328: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

325   

 

passé socialiste des entreprises algériennes ainsi que la revue de littérature abordée dans le

chapitre trois Boiral (2006), Fukukawa et Moon (2004) et Werner (2009).

Une autre explication potentielle au rejet de la variable bien-être des employés est la

précision des items utilisés. Afin d‘opérationnaliser la variable bien-être des employés, nous

nous sommes basés principalement sur des travaux antérieurs qui ne sont pas forcément

adoptés au contexte algérien à l‘exemple de l‘étude de Tanur et Jordan (1995) réalisée aux

Etats-Unis et l‘étude de Quazi et al. (2001) réalisée à Singapour.

De plus, le rejet de cette hypothèse par le modèle de régression logistique peut être dû à la

taille de l‘échantillon qui demeure relativement petit. Selon Hair et al. (2006), une taille

restreinte de l‘échantillon pourrait engendrer des résultats non fiables.

Le manque de moyens H9 : L‘étape de l‘analyse des données n‘a pas retenue la variable

manque de moyens (hypothèse H9), représentée par l‘influence négative du manque de

moyens sur l‘engagement des entreprises dans la RSE. D‘après les résultats de la régression

logistique, le coefficient de la variable manque de moyens n‘est pas significatif. Cette

variable, ne fait donc pas la différence dans la décision de l‘entreprise de l‘engagement dans

la RSE. Ainsi, les moyens financiers et humains ne sont pas derrière, l‘engagement des

entreprises algériennes dans la RSE.

En d‘autres termes, il n'y a pas de différences significatives dans la probabilité d'intégrer la

RSE entre les entreprises algériennes qui ont les moyens et les autres qui n‘ont pas les

moyens. Ainsi, pour découvrir les obstacles face à l‘intégration des entreprises de la RSE, il

faut chercher d‘autres obstacles exceptés les moyens financiers et humains cités dans les items

qui ont opérationnalisé cette variable dans notre recherche.

Les attentes des clients H12 : Le modèle de la régression logistique n‘a pas retenu la

variable les attentes des clients sur l‘influence de l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE.

En d‘autres termes, le coefficient de la variable INSTATT (hypothèse H12), n‘est pas

statistiquement significatif. Et c‘est pourquoi les attentes des clients, ne constituent pas une

différence significative dans la probabilité que l‘entreprise s‘engage ou pas dans la RSE.

Page 329: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

326   

 

Bien que, la littérature a été abondante sur l‘influence de cette variable sur l‘engagement des

entreprises dans la RSE Poussing (2008) ; Cheryl et al. (2010) ; Santos(2011), Laudal

(2011) et El Ghoul et al.(2011), le rejet de cette motivation dans notre terrain d‘investigation

était pratiquement sans surprise. Dans le contexte algérien, nous avons constaté, dès la phase

de l‘étude exploratoire, que le degré de la sensibilisation environnementale et sociale est très

faible dans cette société, ainsi que, les clients (consommateurs) ne s‘intéressent qu‘au prix des

produits. De plus, le manque visible d‘ONG, et des associations qui regroupent les clients et

qui veillent sur leurs satisfactions, ne participe pas à accroître l‘importance de cet engagement

auprès des entreprises.

Une autre explication consiste à dire que cette motivation n‘est pas appropriée dans notre

terrain d‘investigation. Cette variable est mesurée par des items à l‘instar du « positionnement

dans l'esprit des clients », qui semblent ne pas être compréhensibles et ne représentent pas une

priorité pour les entreprises algériennes.

Commerce international H14 : La régression logistique a rejeté la variable commerce

international (hypothèse H14), qui se traduit par l‘influence du commerce international sur

l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE. Ce résultat affirme que le coefficient de la variable

commerce international n‘est pas significatif. En d‘autres termes, les barrières du commerce

international ne représentent pas une différence significative dans la probabilité de

l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE. Ce constat, peut être imputable à la transposition

des échelles de mesure (mesures réalisées à : Singapour, pays des Caraïbes et pays de

l‘Europe de l‘Est) marquées par des différences culturelles, qui peuvent atteindre la

pertinence de ces échelles de mesure lors de la reproduction dans le contexte algérien. Ce

résultat peut également être expliqué par une erreur de mesure lors de l‘opérationnalisation

des items issus des études antérieures, (Quazi et al., 2001 ; Núñez, 2008 ; Ivicic, 2010).

Société mère H15 : Le modèle de la régression logistique n‘a pas retenu l‘influence de la

variable société mère sur l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE. En d‘autres termes, le

coefficient de la variable INSTMER, représenté par l‘hypothèse H15, n‘est pas

statistiquement significatif. Il en résulte que suivre les pratiques de la société mère neconstitue

pas une différence significative dans la décision de l‘entreprise concernant l‘engagement dans

la RSE.

Page 330: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

327   

 

La faible significativité de cette variable dans notre terrain d‘investigation est probablement

dû à l‘échantillon utilisé dans notre recherche, qui est composé majoritairement des

entreprises algériennes avec un siège sociale de la société mère en Algérie.

Cela nous ramène vers une autre explication potentielle, qui est la taille de notre échantillon,

qui peut induire les résultats de notre étude en erreur.

Le type de l‘énoncé peut aussi être derrière ce résultat car l‘échelle de mesure a été

opérationnalisée principalement sur une étude réalisée sur les motivations d‘intégration des

démarches environnementales à Singapour (Quazi et al. 2001), ainsi que, sur les conclusions

de notre étude exploratoire.

Le secteur d’activité H16 : Contrairement à ce qui a été suggéré dans la littérature par Gray

et al.(1995) ; Clarke et Gibson-Sweet (1999) ; Hoffman (1999) ; McWilliams et Siegel

(2000) ; Bowen (2000); Line et al.(2002) ; Mahoney et Roberts (2007) concernant les

caractéristiques propres à l‘entreprise, notamment le secteur d‘activité (hypothèse 16), ce

dernier n‘influence pas l‘engagement de l‘entreprise dans la RSE. Autrement dit, il n'y a pas

de différences significatives dans la probabilité d‘intégrer la RSE, entre les secteurs d‘activité.

Par conséquent, l‘hypothèse H16 est rejetée.

Il en résulte que les neuf variables indépendantes avec des coefficients qui ne sont pas

statistiquement significatifs, n‘exercent aucune influence sur l‘engagement des entreprises

algériennes dans la RSE. Toutefois, l‘ensemble de ces hypothèses pourraient faire l‘objet

d‘approfondissement dans des recherches futures. Enfin, L‘explication des résultats de la

phase de l‘analyse des données, concernant les motivations d‘engagement des entreprises

dans la RSE a permis, de commenter les variables incluses dans le modèle de la régression

logistique, ainsi que celles exclues de ce modèle.

6.3.2.4.3 Les variables qui n‘ont pas été testées dans la recherche

Suite aux résultats de l‘enquête réalisée sur le terrain, les motivations « pression des médias et

pression des ONG », n‘ont pas actuellement leur place parmi le panel des motivations qui

poussent les entreprises algériennes à s‘engager dans la RSE. Toutefois, cette situation ne

cesse pas de changer, concernant :

Page 331: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

328   

 

Les médias qui depuis l‘annonce de l‘ouverture audiovisuelle dans le secteur privé par la loi

sur l‘audiovisuel soumise par le Gouvernement au Parlement lors de la session de

l‘Assemblée populaire nationale au mois d‘avril 201384, plusieurs chaînes de télévision

algériennes sont mises sur orbite, à l‘exemple de El-Djazaïria TV, Echourouk TV, Al

Magharibya TV, Dzshop TV, Jil TV. Les opérateurs privés se sont précipités pour ouvrir leurs

chaînes sans même attendre l‘ouverture officielle de l‘audiovisuel et la promulgation du texte

de la nouvelle loi, pour se lancer dans l‘aventure audiovisuelle.Le nombre de chaînes qui ont

ouvert depuis l‘année dernière dépasse, le nombre de chaînes ouvertes depuis plus de

cinquante ans. Aujourd‘hui, en Algérie chaque mois une nouvelle chaîne de télévision

apparaît sur le satellite, à l‘exemple des chaînes de télévision Ech-Chourouk, E-Nahar et El

Djazairia qui ont été autorisées, à leur demande, à ouvrir « provisoirement » des

représentations à Alger.

Dans ce sens, le Ministre de la Communication, M. Mohamed Saïd a affirmé que « le secteur

de la communication franchira, à l’aube de l’année 2014, une nouvelle étape dans le

processus de son développement avec l’ouverture du champ audiovisuel, décidée par le

président de la République »85. Ce nouveau mouvement de développement des médias

participera sans doute prochainement, à accroître l‘intensité de la pression des médias sur les

choix stratégiques des entreprises, notamment l‘engagement dans la RSE.

Les ONG, ne se développent pas forcément avec le même rythme que les médias en Algérie.

En dehors de quelques bureaux de représentants des ONG internationales, en Algérie il

n‘existe pas actuellement de masse d‘ONG. Dans un article de presse intitulé « Peut-on

réellement parler d'ONG en Algérie ? », l‘auteur à expliquer la faible présence des ONG en

Algérie à travers trois raisons : D‘abord, selon la Constitution algérienne et la loi 90 /31 du 31

décembre 1990, les associations ne peuvent exercer leurs activités en dehors du territoire

national sans se procurer une autorisation spécifique auprès des autorités publiques. Il en

ressort que, quel que soit leur nombre, ces ONG n'ont pas la liberté nécessaire pour exercer

leurs activités. Ensuite, la liberté des ONG, a un lien direct avec son financement. Ainsi, le                                                              84 Djilali BENYOUB, 2013, « Le texte de loi a été endossé, hier, par le gouvernement, Ouverture de l‘audiovisuel», LIBERTE, jeudi, 04 Avril 2013, http://www.liberte-algerie.com/actualite/ouverture-de-l-audiovisuel-en-deca-des-engagements-le-texte-de-loi-a-ete-endosse-hier-par-le-gouvernement-197363. 85Idir Aït Meziane, 2009, « Peut-on réellement parler d'ONG en Algérie ? », Journal Djazairess, 07 - 02 – 2009, http://www.djazairess.com/fr/lemaghreb/1630.

Page 332: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

329   

 

manque de liberté des ONG algériennes, est lié essentiellement au mode de financement, qui

est basé sur les subventions et aides offertes par les autorités publiques. Enfin, l‘auteur

renvoie la faible présence des ONG en Algérie, à un manque de culture associative au sein de

la société algérienne. Toutefois, cet auteur ne manque pas de rappeler que la société

algérienne est dans une phase « d'apprentissage », en ce qui concerne les pratiques

associatives.

Aujourd‘hui, ce constat est en train d‘évoluer, notamment avec la signature des accords entre

le gouvernement et les ONG internationales à l‘exemple de l'accord86 qui a été signé le

25/06/2013, entre le gouvernement algérien représenté par , Monsieur Amara Benyounes le

Ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement du côté algérien, et

l‘Organisation Ecologiste non Gouvernementale R20, représentée par son président Arnold

Schwarzenegger, en présence du Premier Ministre Algérien, Abdelmalek Sellal. Cet accord,

pèsera surement sur les choix des entreprises algériennes concernant les pratiques

environnementales dans le futur.

                                                             86 Média Terranee, 2013, « un bureau pour l‘ONG R20 d‘Arnold Schwarzenegger », Journal de la Méditerranée, 26/06/2013,http://www. Mediat erranee.com UjsvmD__RSQmer, 26/06/2013.

 

Page 333: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

330   

 

Synthèse de la section 3

Cette section a présenté l‘analyse de la régression logistique ainsi que les résultats empiriques

de cette recherche. Notre modèle explique près de 76% de l‘engagement des entreprises dans

la RSE à travers six variables représentées par les valeurs idéalistes du chef d‘entreprise, les

avantages concurrentiels, les subventions étatiques, la crainte de la législation, la réduction

des coûts de production, ainsi que la taille de l‘entreprise. Cependant, il convient de signaler

que neuf variables n‘ont pas été retenues par notre modèle et par conséquent elles

n‘expliquent pas l‘engagement dans la RSE. Ce sont l‘âge du chef d‘entreprise, le niveau

d‘éducation, la carrière du chef d‘entreprise, les valeurs réalistes, le bien-être des employés, le

manque de moyens, les attentes des clients, le commerce international, la société mère et le

secteur d‘activité. Enfin, deux variables n‘ont pas été testées dans ce modèle à savoir la

pression des ONG et la pression des médias.

Page 334: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

331   

 

Figure 27 Récapitulatif des résultats de l’étude empirique

s de l’Etat 

moyens 

du dirigeant

                Hypothèses acceptées 

                Hypothèses rejetées  

Page 335: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

332   

 

Conclusion du chapitre 6

Dans ce chapitre, nous avons démontré empiriquement les liens entre les différentes variables

de notre modèle de recherche, en utilisant une analyse de régression logistique binaire, avec le

logiciel IBM SPSS.

Tout d‘abord, nous avons présenté un résumé des hypothèses qui constituent le modèle de

recherche utilisé pour définir les motivations d‘engagement dans la RSE, ainsi que la méthode

d‘estimation et d‘interprétation d‘un modèle de régression.

Ensuite, nous avons réalisé une étude descriptive, dans le but d‘analyser l‘échantillon de notre

recherche qui contient au total 94 entreprises. Cette analyse, nous a permis d‘avoir une vue

générale sur l‘ensemble de l‘échantillon et de mettre en avant les caractéristiques des deux

groupes d‘entreprises dont ceux qui se sont engagés dans la RSE et ceux qui ne sont pas

engagés.

Enfin, dans la dernière section de ce chapitre, nous avons présenté la régression logistique

binaire qui est : la méthode utilisée pour analyser les données, ainsi que les résultats de la

régression logistique finale sur les 17 variables indépendantes. Ces résultats ont confirmé que

le modèle retient six variables sur dix-sept, afin d‘expliquer l‘engagement des entreprises dans

la RSE. Ces variables sont : les valeurs idéalistes du chef d‘entreprise, les avantages

concurrentiels, les subventions étatiques, la crainte de la législation, la réduction des coûts de

production, et la taille de l‘entreprise. Or, le reste des variables ont été rejetées : le secteur

d‘activité, l‘âge du chef d‘entreprise, le niveau d‘éducation, la carrière, l‘expérience, les

valeurs réalistes, le bien-être des employés, le manque de moyens, les attentes des clients, les

barrières face au commerce international, et enfin suivre les pratiques de la société mère. Ce

rejet des hypothèses s‘explique en partie par l‘insuffisance du nombre d‘observations

collectées et/ou la non pertinence de la transposition des échelles de mesure anglo-saxonnes

dans le cas des entreprises algériennes. Pour finir ce travail de recherche, nous allons enfin

exposer les contributions de la recherche, théoriques, méthodologiques et managériales.

Page 336: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

333   

 

Conclusion de la partie 2

La deuxième partie de ce travail de recherche a été consacrée à confronter notre modèle de

recherche à la réalité de notre terrain d‘investigation, représenté par les entreprises qui

œuvrent dans le secteur industriel algérien. Cette partie a été structurée de la manière

suivante :

Un quatrième chapitre, qui a été consacré à la présentation de l‘état économique, social et

environnemental de l‘Algérie. Puis nous avons présenté les démarches des entreprises vers la

RSE. Ce chapitre a également été consacré à l‘explication des choix épistémologiques et

méthodologiques de la recherche et à la présentation des résultats de la phase exploratoire de

cette étude.

Un cinquième chapitre, a été consacré à l‘explication de notre étude quantitative, qui a

commencé d‘abord par, l‘opérationnalisation des variables explicatives, en se basant, d‘un

côté sur, des échelles de mesure largement utilisées et vérifiées dans la littérature, comme

l‘échelle deForsyth (1980). Et d‘un autre côté, sur des échelles de mesure qui ont été créées à

partir des études empiriques ultérieures et des résultats de l‘étude exploratoire. Par la suite,

nous avons présenté dans ce chapitre, la construction du questionnaire ainsi que l‘étape du

pré-test de ce dernier, dans le but de vérifier les problèmes dans la formulation des questions

et d‘éliminer le manque de clarté. Le cinquième chapitre s‘est terminé sur le contrôle de la

validité et la fiabilité des échelles de mesure utilisées pour mesurer les variables explicatives.

Dans le sixième et dernier chapitre, nous avons testé le modèle de recherche auprès de 94

entreprises qui œuvrent dans le secteur industriel algérien. Les résultats ont confirmé en partie

nos hypothèses à savoir que l‘engagement des entreprises dans la RSE est expliqué par les

valeurs idéalistes du chef d‘entreprise, la réduction des coûts de production, l‘anticipation sur

la législation, l‘avantage concurrentiel, la subvention de l‘Etat et la taille de l‘entreprise. En

revanche, les variables, âge, éducation, carrière et expérience du chef d‘entreprise, le

relativisme, le bien-être des employés, le manque de moyens, les des attentes des clients, le

commerce international, ainsi que la variable secteur d‘activité, ne semblent pas être

pertinentes pour expliquer l‘engagement des entreprises dans la RSE.

Page 337: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

334   

 

Conclusion générale et apports de la recherche

Page 338: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

335   

 

En raison des récents scandales éthiques, sociaux et environnementaux causés par les grandes

entreprises dans les quatre coins du globe désormais, les entreprises se préoccupent de plus en

plus de leur responsabilité sociale (Albaum et Peterson, 2006). Toutefois, la question qui se

pose est de savoir si cette attention portée au concept de la RSE, est née d‘une démarche

éthique qui tente d‘améliorer le contexte social et préserver l‘environnement, ou plutôt d‘une

pression qui pèse sur l‘entreprise et qui dicte ses choix stratégiques.

Dans ce sens, les chercheurs ont identifié des motivations traditionnelles pour l‘engagement

dans la RSE qui sont souvent présentées par la volonté de maximiser le profit

(Friedman,1972), ainsi que d‘autres motivations d‘engagement pour l‘entreprise dans la RSE,

à l‘instar du gain à long terme, l‘image de marque et la réputation (Boiral,2006).

Cependant, il existe une importante lacune au niveau de la littérature concernant l‘analyse des

motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE, à savoir l‘analyse sur un seul niveau

(Margolis et Walsh, 2003 ; Waddock et al., 2002), même si les politiques et les actions dans

les entreprises sont influencées par les acteurs à tous les niveaux d‘analyse dans l‘entreprise

(interne, externe, institutionnel, organisationnel, individuel, éthique, etc.).

Par conséquent, il existe aujourd‘hui, un besoin vital d‘examiner les motivations

d‘engagement dans la RSE, à plusieurs niveaux en intégrant la diverse littérature existante

dans ce domaine (Herman et Ante, 2012).

Dans le but de déterminer un modèle multi-niveaux de recherche qui explique les réelles

motivations d’engagement des entreprises dans la RSE, notamment les entreprises dans

le secteur industriel algérien, nous avons choisi de présenter un travail de recherche

construit autour de deux parties. La première a été consacrée à la revue de littérature visant la

construction d‘un modèle théorique testable, et la deuxième a permis d‘établir une

confrontation de la revue de littérature à la réalité empirique de notre terrain d‘investigation.

Dans une première partie, nous avons présenté le cadre théorique de la recherche qui nous a

amené à proposer un modèle conceptuel de recherche. Dans le premier chapitre, nous avons

cherché à clarifier l‘ambiguïté autour du concept de la RSE, en proposant une définition de

synthèse claire et globale.

Page 339: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

336   

 

Le deuxième chapitre, a établi un cadre théorique général qui a classé l‘ensemble des théories

utilisées pour expliquer les motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE, ainsi que

la majorité des motivations issues des études pratiques selon l‘étude de Garriga et Mele

(2004).

Dans le troisième chapitre, nous avons synthétisé les différentes variables retenues sur les

trois niveaux d‘engagement, ce qui nous a permis de présenter un modèle conceptuel de

recherche.

La deuxième partie a été consacrée au volet empirique, représenté par le quatrième chapitre

qui a été consacré à la présentation de notre terrain d‘investigation qui est marqué par un

contexte socioéconomique peu contraignant qui nous a aidés à démontrer les réelles

motivations derrière l‘engagement des entreprises dans la RSE. Dans ce chapitre, nous avons

également présenté les choix épistémologiques et méthodologiques, ainsi que la phase de

l‘étude exploratoire.

Le cinquième chapitre, a fait l‘objet d‘une explication de la méthode quantitative et de la

transformation des concepts théoriques identifiés dans la première partie en indicateur de

mesure puis la purification de ces derniers.

Le sixième chapitre a eu pour objectif de présenter et commenter les résultats de l‘étude

empirique réalisée sur un échantillon de 94 entreprises algériennes.

D‘une manière générale, ce travail de recherche a mis en avant, la particularité du terrain

algérien qui a participé dans l‘émergence de différentes variables qui ne sont pas les plus

utilisées dans la littérature comme la subvention étatique, tandis qu‘il a écarté d‘autres

variables souvent utilisées dans la littérature pour expliquer les motivations d‘engagement

dans la RSE, comme les attentes des clients. Toutefois, pour une première recherche

exploratoire, qui étudie les motivations d‘engagement dans la RSE des entreprises

algériennes, par une série de dix-sept variables, et qui arrive à expliquer 76% de l‘engagement

des entreprises, ce travail de recherche a largement atteint ces objectifs.

Page 340: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

337   

 

Les apports de la recherche

Chaque travail de recherche est évalué selon ses apports et son utilité sociale. Dans

l‘ensemble des recherches fondamentales, ces évaluations se réfèrent à deux catégories

distinctes. La première est la catégorie académique, où « l’utilité se mesure par rapport à la

valeur des enseignements délivrés et à la qualité académique des publications et autres

travaux de recherche » (Xuereb, 2007). La deuxième est la catégorie méthodologique, où

« l’utilité se mesure par rapport à la pertinence pour le monde de l’entreprise » (Xuereb,

2007). L‘appartenance au domaine de recherche des sciences de gestion, nous impose de

présenter les contributions managériales susceptibles d‘influencer le comportement des

acteurs. Par conséquent, nous distinguons dans cette section trois niveaux de contribution : les

apports théoriques, méthodologiques et managériaux.

Les apports théoriques

La revue de littérature développée sur le concept de la RSE, ainsi que les motivations

d‘engagement des entreprises dans ce concept, a fait émerger les principaux apports

théoriques suivants :

Le premier apport : nous avons accordé une attention au débat théorique concernant le

changement de comportement des entreprises, qui date de plus de cinquante ans, entre d‘une

part, les approches théoriques instrumentales qui considèrent la RSE comme un moyen de

faire plus de bénéfice, représenté généralement par les travaux de Milton Friedman87, et

d‘autre part, les approches théoriques politiques, qui se basent particulièrement sur la théorie

du contrat social qui considère que le comportement responsable de l‘entreprise est une

réponse automatique à l‘exploitation des ressources physiques et humaines de la société. Ce

même débat, a été projeté ensuite au niveau des motivations d‘engagement des entreprises

dans la RSE, entre les approches théoriques instrumentales, qui considèrent que la RSE est un

instrument comme d‘autres pour améliorer la rentabilité de l‘entreprise, et les approches

politiques et intégratives définies par Garriga et Mele (2004), qui stipulent que la RSE, est une

obligation envers la société.

                                                             87Friedman M. (1962), Capitalism and Freedom, University of Chicago press.

Page 341: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

338   

 

Le deuxième apport : cette thèse apporte une définition globale de la RSE, qui synthétise les

différentes définitions théoriques et managériales proposées dans la littérature. Cette

définition se traduit par un engagement volontaire, qui consiste à intégrer les objectifs

économiques, sociaux et environnementaux, dans le processus de production et dans la

relation avec les parties prenantes externes et internes, en prenant en considération la relation

existante entre l‘entreprise et la société, comme il a été suggéré par Gond et Matten (2007),

également cette définition a essaié de mettre fin à un débat qui dure depuis cinquante ans.

Le troisième apport : cette recherche nous a permis de mettre en avant, un schéma

d‘intégration de la RSE qui semble revenir dans l‘ensemble des pays en développement. Ce

schéma commence par l‘intégration de la RSE dans ces pays à travers les grandes firmes

multinationales, puis, grâce aux relations étroites de ces firmes multinationales avec leurs

associés locaux, où ces derniers profitent du transfert des pratiques de la RSE. Par la suite, ces

pratiques s‘étendent à l‘ensemble des entreprises locales, en commençant, par les grandes

entreprises, puis vers les moyennes et les petites entreprises dans une dernière étape.

Le quatrième apport : face aux chevauchements des différentes théories citées dans la

littérature concernant les motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE, nous avons

utilisé les quatre approches théoriques identifiées dans le travail de Garriga et Mele, (2004),

qui sont les approches instrumentales, politiques, intégratives ainsi que les approches

éthiques. Pour classer et utiliser conjointement des théories qui n‘ont jamais été mobilisées

simultanément à notre connaissance, ce travail a été recommandé dans les travaux de

recherche de (Kleinet et al., 1999 ; Logsdon et Wood, 2005).

Le cinquième apport : cette analyse nous a donné la possibilité de relier pour la première fois,

à notre connaissance la majorité des motivations d‘engagement dans la RSE, identifiées dans

la littérature empirique à un champ théorique spécifique, en s‘appuyant sur la classification

théorique de Garriga et Mele (2004). Dans ce sens, plusieurs sont les études qui ont suggéré

de relier les motivations prouvées empiriquement, à une théorie ou des approches théoriques

afin de renforcer le fondement de ces résultats empiriques (Aguilera et al., 2007; Herman et

Ante, 2012)

Page 342: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

339   

 

Le sixième apport : le développement d‘un modèle de recherche conceptuel sur trois niveaux.

Plusieurs sont les chercheurs qui ont souligné la nécessité d‘un modèle multi-niveaux pour

analyser les motivations d‘engagement dans la RSE (Aguilera et al., 2007; Lindgreen et

Swaen, 2010). Dans ce sens, Herman et Ante (2012), ont précisé que « l’intégration des

variables à différents niveaux d’analyse à le plus grand potentiel pour déplacer ce champ

vers l'avant ». En effet, habituellement, les études dans le domaine des motivations

d‘engagement des entreprises dans la RSE utilisent un seul niveau pour expliquer les

motivations d‘engagement, à savoir le niveau individuel, organisationnel ou institutionnel. Or,

dans notre modèle de recherche, nous avons traité les trois niveaux simultanément afin de

donner une explication complète aux motivations d‘engagement.

Le septième apport : l‘utilisation de multiples acteurs à différents niveaux d'analyse, au sein

de notre modèle de recherche, a contribué théoriquement à réduire la fracture entre les

niveaux « Microéconomique » et « Macroéconomique » d‘analyse. En regroupant le niveau

microéconomique de l‘analyse qui est représenté par le niveau individuel, avec le niveau

macroéconomique qui est représenté par le niveau institutionnel et organisationnel, qui sont

souvent testés indépendamment les uns des autres. Dans notre recherche nous avons tenté

dans un seul modèle d‘analyse, de définir les multiples motivations d‘engagement des

entreprises dans la RSE (Klein et al, et 1999; Logsdon et Wood, 2004 ; Aguinis et al., 2011).

Ce type d‘analyse a été recommandé par Aguinis et al., (2011), qui ont affirmé que

« l’approche à plusieurs niveaux, comble le très regrettable fossé entre le micro et macro

dans le domaine de gestion ».

Le huitième apport : cette analyse nous a permis de mettre en exergue la RSE au niveau

individuel, notamment, les valeurs du chef d‘entreprise ou de l‘équipe dirigeante et leurs

influences sur la stratégie de l‘entreprise, car ce niveau est très peu mobilisé dans la littérature

sur les motivations d‘engagement dans la RSE. D‘après Herman et Ante (2012), seulement

(4%) de la littérature utilise ce niveau, malgré le fait que nous sommes devant un besoin

urgent d'une meilleure compréhension des motivations qui influencent l‘individu pour mener

des activités de la RSE. Akerlof (2002) a affirmé que la pénurie des études au niveau

microéconomique est une tendance observée dans les recherches qui concernent la RSE.

Pour Akerlof (2002), la RSE est plus visible aux niveaux organisationnels et institutionnels,

Page 343: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

340   

 

alors que les acteurs individuels sont ceux qui dressent les stratégies, prennent les décisions et

exécutent les initiatives en matière de la RSE.

Pour finir, ces apports théoriques, nous ne manquerons pas de noter que cette analyse des

motivations d‘engagement dans la RSE, nous a permis aussi, de regrouper dix-sept

motivations, déclinées de la théorie et confirmées empiriquement, dans un seul modèle ce qui

est une première à notre connaissance. Par conséquent, notre approche interdisciplinaire, a

fourni un outil nécessaire pour commencer à relier les points à l'intérieur et entre les niveaux

qui étaient auparavant principalement déconnectés au sein de la littérature organisationnelle.

Il est aussi important de signaler que ce travail doctoral est le premier qui aborde la question

des motivations d‘engagement des entreprises dans la RSE en Algérie, et avance une analyse

sur trois niveaux, en utilisant la théorie psychologique ainsi que les caractéristiques

observables, afin de mesurer les valeurs des managers algériens, et leurs influences sur le

changement de comportement des entreprises algériennes.

Les apports méthodologiques

Les apports méthodologiques concernent la méthode de collecte des données ainsi que

l‘analyse des données. Ces apports sont développés autour de cinq axes principaux.

Le premier apport : dans notre travail de recherche sur les motivations d‘engagement des

entreprises dans la RSE, nous avons utilisé la littérature ainsi que les résultats de l‘enquête

exploratoire, afin de définir les échelles qui vont mesurer les variables latentes de notre

modèle de recherche. En outre, dans le but, de rendre ces variables observables, nous avons

réalisé un travail d‘opérationnalisation. En d‘autres termes, il est question d‘une

transformation empirique des définitions conceptuelles en des indicateurs indispensables pour

tester les hypothèses conceptuelles. Dans ce sens, nous avons utilisé des échelles de mesure

qui ont été développées et validées dans des études ultérieures à l‘exemple du questionnaire

de (EPQ) développé par Forsyth (1980), pour mesurer l‘idéalisme et le relativisme ainsi que

les échelles de mesure des caractéristiques observables, alors que la majorité des autres

échelles de mesure des variables à l‘exemple de législation, le bien-être des employés, la

société mère, etc., ont été développées en s‘appuyant sur des études empiriques réalisées dans

d‘autres contextes et les résultats de notre étude exploratoire. Nous avons procédé à une

Page 344: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

341   

 

vérification de chaque variable, en ce qui concerne : l‘équivalence conceptuelle et la possible

adoption dans notre champ de recherche ainsi que dans notre contexte d‘investigation qui a

ses spécificités socio-culturelles.

Le deuxième apport : concerne la construction et la validation de notre outil d‘investigation

empirique, à savoir, le questionnaire de recherche. L‘étape de l‘opérationnalisation nous a

permis de construire un questionnaire autour de quatre parties. Ce questionnaire a été testé

auprès des professionnels dans plusieurs domaines, afin qu‘il prend sa forme définitive avec

seulement 17 questions. Cet outil d‘investigation a été administré à plus de 400 entreprises

dans les quatre coins de l‘Algérie, par voie postale, mais aussi en se rendant auprès de chaque

entreprise. Dans notre contexte d‘investigation, l‘administration des questionnaires sur

internet était impossible car seulement 20% des moyennes et des grandes entreprises étaient

raccordées à Internet88. A la fin de cette étape nous avons récupéré 94 questionnaires

exploitables, ce qui est un très bon taux de retour, face à la réticence des chefs d‘entreprises

qui estiment que ces informations sur les choix stratégiques relèvent, du secret professionnel.

Le troisième apport : concerne la vérification de la validité et la fiabilité des échelles de

mesure appliquées à notre travail de recherche. Un contrôle des échelles de mesure a été

effectué, afin d‘épurer les instruments de mesure, en utilisant d‘abord, des analyses

factorielles en composantes principales pour vérifier la dimensionnalité de chaque échelle

retenue (Evrard et al., 2003). Ensuite, nous avons réalisé, une analyse de validité des

composantes de chaque mesure. Enfin, nous avons effectué une analyse à travers, l‘indice

alpha de Cronbach pour évaluer la consistance interne de chaque dimension retenue.

Le quatrième apport méthodologique : se consacre au terrain d‘investigation où « tout est à

construire », dans un terrain d‘investigation comme l‘Algérie, l‘utilisation séquentielle d‘une

double approche méthodologique qualitative exploratoire puis quantitative semble être une

étape cruciale dans la réalisation d‘un travail de recherche. A ce jour, aucune thèse n‘a été

soutenue sur l‘intégration de la RSE en Algérie, ou sur les démarches sociales et

environnementales volontaires, au niveau des entreprises, à notre connaissance.

                                                             88 Le chiffre d‘affaire : quotidien algérien d‘économie et de finance N 629 3 Mardi 12 Novembre 2012

Page 345: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

342   

 

Si un tel constat représente à première vue un avantage, il est nécessaire de préciser que ce

terrain représente un réel handicap. La nature réticente des chefs d‘entreprises algériens, était

un obstacle colossal face à l‘organisation des entretiens semi directifs, par conséquent, nous

n‘avons pas réussi à réaliser plus de sept entretiens. De la même manière, le manque

d‘intégration des entreprises dans les recherches académiques a baissé le taux de réponse en

particulier pour les questionnaires qui ont été envoyés par voie postale. Pour pallier à ce

problème qui représente un obstacle face à l‘avancement de nos investigations sur le terrain,

nous avons tenté, d‘une part, de sensibiliser et d‘informer les dirigeants sur l‘intérêt de ce

type de recherche et ses retombées positives sur l‘entreprise à chaque fois que nous nous

rendons dans une entreprise, et d‘autre part, nous avons essayé d‘installer un contact direct

avec le personnel des entreprises. Ce face à face a permis de mettre en confiance les

employés qui ont contribué au recueil à la fois des données quantitatives et qualitatives sur

leurs entreprises.

Bien que le mode d‘administration des questionnaires en face à face, prend plus de temps et

occasionne un coût plus élevé par rapport aux autres modes d‘administration du questionnaire

par (voie postale, téléphone), ce mode reste le plus approprié et le plus efficace, notamment

face à l‘attitude méfiante du manager algérien.

Le cinquième et dernier apport : la méthode de la régression logistique « entrée », choisie

pour analyser les variables de notre modèle, consiste à retenir en bloc toutes les variables

explicatives, pour ensuite procéder à l‘élaboration des différents tableaux statistiques. En

effet, cette technique permet de rentrer les variables en bloc, ce qui a assuré l‘analyse

simultanée de toutes les variables, sur les trois niveaux de notre modèle. Cela soutient aussi,

notre vision multi-niveaux des différentes motivations d‘engagement dans la RSE.

Après ces contributions méthodologiques qui ont été développées autour de cinq éléments,

nous allons présenter les apports, de nature managériale.

Page 346: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

343   

 

Les apports managériaux

Les contributions managériales dégagées par les résultats de notre recherche se concentrent

sur trois niveaux : premièrement les apports managériaux qui concernent les dirigeants des

entreprises algériennes et leur perception de la RSE. Deuxièmement les apports managériaux

qui concernent les entreprises algériennes et leurs motivations d‘engagement dans la RSE. Et

troisièmement les apports managériaux qui concernent le gouvernement algérien et ses

politiques envers la RSE.

Le premier apport : la motivation individuelle du chef d‘entreprise algérien, notamment dans

ses valeurs idéalistes poussent l‘entreprise à intégrer la RSE, ce qui rejoint, les travaux de

recherche de (Wood, 1991; Reynaud et al., 2008) qui affirment que ce n‘est pas l‘organisation

qui prend la décision mais c‘est l‘être humain. En outre, l'idéologie éthique du chef

d‘entreprise dans le secteur industriel algérien a une forte influence notable, alors que les

caractéristiques observables, ont moins de résultats significatifs (Hambrick, 2007).

Le deuxième apport : le manager algérien est un idéaliste, ce qui signifie que le manager

algérien prend en considération les normes universelles quand il s‘agit de prendre une

décision stratégique. Dans ce sens, le dirigeant algérien suppose que les conséquences

désirables peuvent toujours être obtenues avec l'action juste, comme il estime que nuire à

autrui est toujours évitable (Forsyth, 1980). De ce fait, le manager algérien s‘intéresse aux

conséquences de ses actes sur les acteurs autour de lui (la société, l‘environnement, les

employés, etc.). Ce constat corrobore avec les travaux de Schwartz et Bilsky (1990) qui ont

fait le lien entre les motivations universelles des individus et les valeurs, en affirmant que les

forces motivationnelles sont plus ou moins conscientes, chez tous les êtres humains, quelles

que soient leurs cultures. Schwartz et Bilsky (1990) confirment aussi que « les exigences

individuelles universelles, s’exprimant dans tout type de société, et constitue les véritables

fondations des systèmes de valeurs individuelles ». D‘autant plus, que les résultats empiriques,

de cette recherche doctorale, n‘a pas validé la variable relativisme ni les caractéristiques

observables, ce qui signifie que le dirigeant algérien ne rejette pas les règles morales

universelles en faveur de ses propres jugements basés sur ses convictions personnelles ainsi

que son environnement culturel.

Page 347: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

344   

 

Le troisième apport : ce travail de recherche confirme que ce sont les caractéristiques de

l‘entreprise qui influencent davantage l‘engagement dans la RSE, que les caractéristiques

personnelles du chef de l‘entreprise. Ce résultat confirme le constat de l‘étude de Zu et Song,

(2009), réalisée sur 83 entreprises chinoises dans le secteur industriel, afin d‘identifier

l‘influence des caractéristiques de l‘entreprise ainsi que les caractéristiques observables

propres au chef d‘entreprise, qui a affirmé que les caractéristiques personnelles des

gestionnaires (âge, éducation) ne sont pas statistiquement significatives dans la détermination

de leur choix sur la RSE, contrairement aux caractéristiques des entreprises (propriété, secteur

d‘activité, provenance, taille)qui ont été significatives dans l‘engagement dans la RSE.

Le quatrième apport : sans aucun doute l‘entreprise algérienne est incitée par les avantages

concurrentiels, qui peuvent être obtenus suite à l‘engagement dans la RSE. Les résultats de

l‘étude empirique ont identifié les avantages concurrentiels parmi les motivations les plus

significatives qui influencent l‘engagement des entreprises du secteur industriel algérien dans

la RSE. Même avec un pouvoir de pression faible de la part des parties prenantes externes,

notamment, les ONG, les médias et les consommateurs, les entreprises algériennes

s‘engagent dans la RSE, afin d‘améliorer leur capital de légitimité et d‘image. Ce constat

paradoxal résulte d‘une part, d‘un comportement de mimétisme. Puisque, les entreprises

algériennes cherchent à suivre le mouvement mondial vers la RSE. Et d‘autre part, la

concurrence qui devient de plus en plus rude sur les marchés pousse les entreprises vers ce

type d‘engagement. Selon le directeur de Laiterie EDOUGH Annaba, « les entreprises

algériennes se préparent à une éventuelle ouverture de marché qui impliquera une nouvelle

forme de concurrence plus développée, venant des pays de l’autre rive de la méditerranée à

l’exemple de l’entreprise DANONE ».

Le cinquième apport : les deux motivations (les pressions des ONG et les pressions des

médias), n‘ont pas été prises en considération par rapport, à notre contexte de recherche

actuel. En Algérie, il existe aujourd‘hui très peu d‘ONG qui exercent sur le terrain algérien.

Par conséquent, leur influence sur les entreprises algériennes n‘est pas vraiment visible. De la

même manière, concernant les pressions des médias, il n‘existe que quatre chaînes télévisées

qui appartiennent à l‘Etat (ENTV). La réglementation en matière de création des médias

audiovisuels, interdit de créer des chaînes et des radios privées, ce qui baisse

Page 348: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

345   

 

considérablement l‘influence des médias sur les entreprises algériennes. Cependant, rien

n‘empêche le changement dans les prochaines années, notamment, grâce à la prolifération des

réseaux sociaux ainsi que les mouvements politiques dans le monde arabe, ce qui propulsera

les motivations de pressions des ONG et des médias dans le cercle des facteurs qui

influencent l‘engagement des entreprises algériennes dans la RSE.

Le sixième apport : notre analyse a également des implications importantes pour les

politiques du gouvernement visant à encourager l‘intégration de la RSE, même si, la

réglementation imposée par le gouvernement ne peut pas être une fin en soi, mais un moyen

pour préserver la vie sociale et environnementale. Notre recherche a prouvé que la motivation

règlementaire n‘était pas la plus significative dans notre recherche. Autrement dit, le manager

algérien ne pense pas en priorité, à la réglementation, lorsqu‘il s‘agit de prendre une décision.

Ce constat empirique, pousse le gouvernement à revoir sa politique sociale et

environnementale et à choisir, un autre chemin en dehors de l‘intensification de la

réglementation. Ce chemin se traduit, d‘une part, par l‘adoption des projets d‘engagement

volontaire, à l‘exemple des contrats de performance sociale et environnementale, les systèmes

de managements environnementaux, etc. et d‘autre part, par l‘augmentation de

l'autoréglementation de l'industrie qui passe par la collaboration entre les gouvernements et

les groupes d'autoréglementation de l'industrie pour améliorer la préservation sociale et

environnementale.

Le septième apport : Chan et Wong (2006), ont affirmé que « Les gouvernements de différents

pays, qui souhaitent disposer d'un environnement plus propre, ont beaucoup investi pour

encourager les entreprises à poursuivre l’adoption des démarches environnementales

volontaires ». De la même manière, le gouvernement algérien soutient activement, les

démarches des entreprises algériennes vers la RSE. Dans le cadre de notre enquête

exploratoire, le directeur de l‘entreprise PROTUIL a affirmé que « non seulement les

subventions étatiques portent un grand soutien financier, mais encore elles permettent d’avoir

accès à des experts dans le domaine de l’environnement ». En outre, les subventions de l‘Etat

sont très importantes dans la démarche des entreprises algériennes vers la RSE. Dans ce sens,

les petites et moyennes entreprises, ont souvent besoin d‘un soutien financier, alors que les

grandes entreprises ont plutôt besoin de professionnels et d‘experts afin de superviser leur

Page 349: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

346   

 

démarche sociale et environnementale. Cela explique les motivations des grandes entreprises

derrière la ratification des contrats de performance environnementale, (Maignan et Ralston

2002; Morimoto et al., 2005; Cheryl et al., 2010).

Les limites de la recherche

L‘analyse d‘un travail de recherche ne peut s‘achever sans prendre le recul nécessaire pour en

cerner les limites, qui sont aussi de nouvelles voies de recherche pour les prochaines études.

Ainsi, il est important de souligner qu‘il reste une certaine incertitude concernant la qualité

des mesures des variables, notamment celles mesurées par des échelles construites autour des

études empiriques ultérieures et de l‘enquête exploratoire. De même, certaines échelles de

mesure ont été créées pour le besoin de notre recherche, nécessitant d‘être réutilisées, voire

améliorées, dans des contextes similaires, afin d‘améliorer leurs qualités de mesure.

Une des limites de notre travail est liée à la taille de l‘échantillon relativement restreint (94

entreprises), même s‘il correspond à un taux de réponse acceptable (21.56%). En effet, la

déficience dans les réseaux de communication, notamment internet, ainsi que, l‘étalement

géographique des industries sur les deux millions de km2 du territoire algérien, n‘ont pas

facilité notre recueil des questionnaires.

Une autre limite est l‘utilisation du questionnaire comme mode de recueil des données. Cette

limite réside dans le fait que les réponses ne correspondent pas vraiment à la réalité. Cette

difficulté est en effet due au décalage entre ce qui est déclaré et ce qui est pratiqué. Malgré les

efforts fournis dans le sens de la réduction de ce décalage, il convient de prendre en compte

cette limite dans le sens de l‘utilisation des résultats avec prudence.

Parmi les limites de notre recherche, nous pouvons noter l‘interruption de l‘étude qualitative

engagée sur le terrain, à cause de l‘indisponibilité des directeurs d‘entreprises. En effet, dans

notre cas, l‘étude qualitative était nécessaire pour améliorer notre compréhension, notamment

en ce qui concerne les variables sous-jacentes dans l‘engagement ainsi que les caractéristiques

spécifiques culturelles et environnementales des entreprises algériennes.

Page 350: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

347   

 

Une autre limite réside dans le fait que dans notre modèle multi-niveaux nous n‘avons pas

intégré des variables qui sont largement débattues dans la littérature à l‘exemple de la variable

« valeur des employés ».

Dans notre étude, nous n‘avons pas utilisé des variables médiatrices, car il existe très peu de

documentations à propos les variables sous-jacentes qui interviennent entre les variables

indépendantes et les variables dépendantes dans la littérature sur les motivations

d‘engagement des entreprises dans la RSE. Ce constat a été confirmé aussi par Herman et

Ante (2012) qui ont déclaré « qu’il n’existe pas beaucoup de variables connues qui peuvent

servir de médiateurs …… autrement dit, les mécanismes sous-jacents entre les prédicteurs et

les résultats de la RSE sont rarement, voire jamais, utilisées à ce niveaux d'analyse ». De la

même manière, notre recherche ne s‘est pas intéressée à l‘analyse des variables qui mesurent

l‘influence entre les trois niveaux d‘engagement (individuel, organisationnel et institutionnel)

il y a peu de connaissances sur ce sujet.

La dernière limite de ce travail concerne les résultats de notre étude de recherche, qui peuvent

être influencés par des caractéristiques spécifiques de l'environnement culturel et

institutionnel algérien et ne peuvent donc pas être applicables dans des pays en

développement ou encore dans les pays développés.

Les perspectives de la recherche

Dans ce paragraphe, nous transformons les limites et les enseignements de notre travail à des

pistes de réflexion qui peuvent donner lieu à de futures recherches, qui enrichiront les

connaissances sur ce sujet.

Nous proposons aux futurs chercheurs d‘utiliser les valeurs du chef d‘entreprise comme une

variable médiatrice, qui va permettre de voir comment le micro niveau représenté par les

variables individuelles influence les deux autres macro niveau représentés par les variables

organisationnelles et institutionnelles afin de comprendre les processus et les mécanismes

sous-jacents par lesquels les motivations de l‘individu influencent les deux autres niveaux

dans l‘engagement des entreprises dans la RSE.

Page 351: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

348   

 

Nous proposons aussi aux futurs chercheurs de ne pas s‘arrêter aux motivations citées dans

notre modèle et d‘essayer d‘intégrer des nouveaux domaines de recherche comme le droit, la

psychologie, etc. Pour donner une analyse plus complète des motivations d‘engagement des

entreprises dans la RSE, nous proposons également aux chercheurs, de continuer à pousser la

réflexion sur l‘analyse des variables qui mesurent l‘influence entre les trois niveaux

d‘engagement des entreprises dans la RSE (individuel, organisationnel et institutionnel).

Nous recommandons aux chercheurs qui travaillent sur les entreprises en Algérie, de cibler

une zone géographique et d‘administrer le questionnaire avec le mode du face à face afin

d‘accroître le taux de retour des questionnaires.

Nous recommandons également aux chercheurs qui travaillent sur la thématique des

motivations d‘intégration de la RSE dans les entreprises algériennes, de prendre en

considération le levier culturel, notamment au niveau individuel d‘engagement ainsi que les

caractéristiques des entreprises algériennes et, de commencer la recherche par une étude

qualitative exploratoire approfondie afin de saisir toutes les variables indépendantes et sous-

jacentes avant d‘entamer une étude quantitative.

Dans la continuité de ce travail, il serait intéressant d‘élargir cette problématique à d‘autres

pays qui possèdent le même environnement culturel (pays du Maghreb), et à l‘ensemble des

secteurs où la RSE est mise en avant ainsi qu‘une analyse longitudinale devrait compléter les

conclusions de cette recherche afin de confirmer les relations causales.

En résumé, dans ce travail doctoral nous avons mobilisé une large et hétérogène littérature

afin de construire un modèle de recherche fiable, qui nous a permis de répondre à nos

questions de recherche en fournissant une explication des motivations d‘engagement des

entreprises dans la RSE, notamment dans le secteur industriel algérien. Cependant, ce travail

de recherche ne prétend pas donner une explication exhaustive et complète de ces

motivations. Pour finir, cette recherche doctorale nous a permis de prendre contact avec un

terrain de recherche qui est resté longtemps isolé, peut être considéré comme une pierre

angulaire et une baseessentielle pour le début d‘un long processus de recherche illustré par les

différentes voies de recherche exposées ci-dessus, qui nécessitent d‘être complétées dans le

cadre de travaux de recherche futurs.

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Liste des tableaux Tableau 1 Définition de la responsabilité sociale des entreprises ............................................ 58

Tableau 2 Evolution des principaux indicateurs sociaux en Algérie 1999-2012 ................... 165

Tableau 3 Emissions du gaz à effet de serre en 2010 (en million de tonnes de CO2) ........... 171

Tableau 4 Nombre d‘entreprises certifiées ISO 9001 au Maghreb ........................................ 177

Tableau 5 Nombre prévisionnel d‘entreprises certifiées ISO 14001 version 2004 ................ 177

Tableau 6 Exemple des entreprises signataires des CPE ...................................................... 188

Tableau 7 Panel de répondants et questions ........................................................................... 212

Tableau 8 Les mesures de la variable dépendante (engagement dans la RSE) dans les études

empiriques .............................................................................................................................. 226

Tableau 9 La mesure retenue de la variable dépendante (engagement dans la RSE) ............ 228

Tableau 10 Les mesures de la variable caractéristique managériale dans les études empiriques

................................................................................................................................................ 230

Tableau 11 la mesure retenue de la variable valeur idéaliste du dirigeant ............................. 233

Tableau 12 la mesure retenue de la variable valeur relativiste du dirigeant .......................... 234

Tableau 13 La mesure retenue de la variable âge du dirigeant .............................................. 235

Tableau 14 La mesure retenue de la variable éducation ........................................................ 236

Tableau 15 La mesure retenue de la variable carrière ............................................................ 236

Tableau 16 La mesure retenue de la variable expérience ....................................................... 237

Tableau 17 Les mesures de la variable réduction des coûts dans les études empiriques ....... 238

Tableau 18 Mesure retenue de la variable .............................................................................. 239

Tableau19 Les mesures de la variable bien-être des employés dans les études empiriques .. 241

Tableau 20 La mesure retenue de la variable bien-être des employés ................................... 242

Tableau 21 Les mesures de la variable manque de moyens dans la littérature ...................... 243

Tableau 22 La mesure retenue de la variable « manque de moyens » ................................... 245

Tableau 23 Les mesures de la variable législation dans les études empiriques ..................... 247

Tableau 24 La mesure retenue de la variable « législation » ................................................. 248

Tableau 25Les mesures de la variable avantage concurrentiel dans les études empiriques... 249

Tableau 26 La mesure retenue de la variable avantage concurrentiel .................................... 250

Tableau 27 Les mesures de la variable attentes des clients dans les études empiriques ........ 251

Tableau 28 La mesure retenue de la variable attentes des clients .......................................... 252

Page 388: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

385   

 

Tableau 29 Les mesures de la variable subvention dans les études empiriques .................... 253

Tableau 30 La mesure retenue de la variable subvention ...................................................... 254

Tableau 31 Les mesures de la variable commerce international dans les études empiriques 255

Tableau 32 La mesure retenue de la variable commerce international .................................. 256

Tableau 33 La mesure de la variable entreprise mère dans les études empiriques ................ 257

Tableau 34 La mesure retenue de la variable mère ................................................................ 258

Tableau 35 La mesures des variables de contrôle dans les études empiriques ...................... 259

Tableau 36 La mesure retenue de la variable taille de l‘entreprise ........................................ 260

Tableau 37 La mesure retenue de la variable secteur d‘activité............................................. 261

Tableau 38 Récapitulatif de l‘opérationnalisation des variables ............................................ 262

Tableau 39 Les différentes modifications apportées sur les échelles de mesure ................... 267

Tableau 40 La structure du questionnaire .............................................................................. 270

Tableau 41 Récapitulatif des questionnaires reçus ................................................................ 273

Tableau 42 Récapitulatif des items retenus pour mesurer les variables explicatives ............. 291

Tableau 43 Récapitulatif des hypothèses ............................................................................... 301

Tableau 44 La corrélation des variables explicatives ............................................................. 311

Tableau 45 Récapitulatif des traitements des observations .................................................... 312

Tableau 46 Tableau de classement (block 0 de départ) ......................................................... 312

Tableau 47 La significativité du modèle ................................................................................ 313

Tableau 48 Test de Hosmer-Lemeshow ................................................................................. 314

Tableau 49 Tests de spécification du modèle ......................................................................... 314

Tableau 50 Récapitulatif du modèle ....................................................................................... 315

Tableau 51 Tableau de classement ......................................................................................... 316

Tableau 52 Modèle final de la régression logistique .............................................................. 317

Tableau 53 Les hypothèses acceptées .................................................................................... 319

Tableau 54 Les hypothèses rejetées ....................................................................................... 319 

Page 389: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

386   

 

Liste des figures Figure 1 Les trois dimensions du développement durable ....................................................... 18

Figure 2 Le modèle CED de la responsabilité sociale des entreprise ...................................... 25

Figure 3 Les quatre catégories de la responsabilité sociale (Carroll, 1979)............................. 27

Figure 4 Les parties prenantes désignées par Clarckson (1995) .............................................. 29

Figure 5 La pyramide de la responsabilité sociale Carroll, (1979) .......................................... 30

Figure 6 Processus d‘intégration de la RSE dans les pays émergents ..................................... 38

Figure 7 La typologie des parties prenantes de Mitchell et al (1997) ...................................... 53

Figure 8 Les quatre caractéristiques qui constituent la définition de la RSE ........................... 67

Figure 9 Les approches théoriques qui expliquent l‘engagement des entreprises dans la RSE80

Figure 10 Classement des motivations empiriques d‘engagement dans la RSE ...................... 97

Figure 11 Taxinomie des idéologies éthiques Forsyth, (1980) .............................................. 122

Figure 12 Les motivations d‘engagement dans la RSE au niveau individuel ........................ 130

Figure 13 Les motivations d‘engagement dans la RSE au niveau organisationnel................ 136

Figure 14 Les motivations d‘engagement dans la RSE au niveau institutionnel ................... 151

Figure 15 Le modèle conceptuel de recherche ....................................................................... 155

Figure 16 Les émissions de CO2 en Algérie (tonnes métriques par habitant) ....................... 171

Figure 17 Capacité de recyclage en Algérie en tonne par an ................................................. 173

Figure 18Coût de la dégradation environnementale sur PIB annuel de l‘Algérie.................. 174

Figure 19 : La relation entre le secteur industriel algérien et la RSE ..................................... 190

Figure 20 Le processus épistémologique dans la recherche................................................... 194

Figure 21 Les quatre démarches de recherche ....................................................................... 206

Figure 22 Le design de la recherche adopté ........................................................................... 207

Figure 23 Les efforts réalisés dans le Cadre du contrat de performance ............................... 216

Figure 24 Le modèle récapitulatif des motivations d‘engagement des entreprises du secteur

indusriel algérien dans la RSE. .............................................................................................. 217

Figure 25 La construction, du pré-test et la validation du questionnaire ............................... 268

Figure 26 Le modèle validé de la recherche .......................................................................... 320

Figure 27 Récapitulatif des résultats de l‘étude empirique .................................................... 331

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387   

 

Table des matières Introduction générale………………………………………..……………………………………..….2

Objet de la recherche…………………………………………………………………………….…...…6

Objectifs et intérêts de la recherche……………………………………………………………………..8

Structure de la recherche…………………………………………………………………….…………11

Partie 1. Analyse théorique des motivations d’engagement dans la responsabilité sociale des entreprises et modèle conceptuel de recherche………………………………………………..…....13

Introduction de la partie 1............................................................... ………....................................….14

1 Chapitre 1. La responsabilité sociale historique, émergence et définitions .................................. 15

1.1 Section 1.1. Genèse et développement de la RSE ................................................................. 16

1.1.1 Le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises ......................... 17

1.1.2 L‘evolution du concept de la responsabilité sociale à travers l‘histoire ........................ 20

1.1.2.1 La RSE dans les années cinquante ............................................................................ 20

1.1.2.2 La RSE dans les années soixante .............................................................................. 21

1.1.2.3 La RSE dans les années soixante-dix ........................................................................ 23

1.1.2.4 La RSE dans les années quatre-vingt ........................................................................ 27

1.1.2.5 La RSE dans les années quatre-vingt-dix .................................................................. 29

1.1.2.6 La RSE dans les années deux mille........................................................................... 31

1.1.3 La responsabilité sociale : émergence et développement dans les différents continents33

1.1.3.1 L‘émergence de la RSE en Amérique ....................................................................... 33

1.1.3.2 L'émergence de la RSE en Europe ............................................................................ 35

1.1.3.3 L‘émergence de la RSE en Asie ............................................................................... 38

1.1.3.4 L‘émergence de la RSE en Afrique .......................................................................... 39

1.1.4 Le cadre juridique de la responsabilité sociale .............................................................. 42

1.2 Section1.2. La responsabilité sociale des entreprises sous l‘éclairage de la théorie .............. 48

1.2.1 Le cadre théorique ........................................................................................................ 49

1.2.1.1 Les théories économiques libérales ........................................................................... 49

1.2.1.2 La théorie de l‘agence ............................................................................................... 50

1.2.1.3 La théorie du contrat social ....................................................................................... 51

1.2.1.4 La théorie des parties prenantes ................................................................................ 51

1.2.1.5 La théorie de la dépendance à l'égard des ressources ................................................ 53

1.2.1.6 Les théories néo-institutionnelles de la légitimité ..................................................... 53

1.2.1.7 La théorie du leadership stratégique ......................................................................... 54

Page 391: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

388   

 

1.2.2 L‘absence d‘une définition consensuelle ...................................................................... 55

1.2.3 Définir le concept de la RSE ......................................................................................... 57

1.2.4 La RSE des éléments de critiques ................................................................................. 62

1.2.4.1 La RSE serait mauvaise pour le développement de l‘entreprise................................ 62

1.2.4.2 La RSE serait mauvaise pour le développement de la société ................................... 63

1.2.5 Définition de la RSE choisie pour notre recherche ....................................................... 64

Conclusion chapitre 1………………………………………………………………………………….68

2 Chapitre 2.L‘engagement des entreprises dans la responsabilité sociale ...................................... 70

2.1 Section 2.1.Fondement théorique des motivations d‘engagement dans la responsabilité sociale 71

2.1.1 Le premier groupe de théories : les théories instrumentales .......................................... 72

2.1.2 Le deuxième groupe d‘approches théoriques : les théories politiques........................... 73

2.1.3 Le troisième groupe d‘approches théoriques : les théories intégratives. ....................... 75

2.1.4 Le quatrième groupe d‘approches théoriques : les théories éthiques ............................ 77

2.2 Section 2.2. Les motivations d‘engagement dans la RSE au niveau de la littérature managériale ...................................................................................................................................... 82

2.2.1 Les motivations instrumentales d‘engagement dans la RSE ......................................... 83

2.2.1.1 Réaliser des économies (des bénéfices financiers) .................................................... 83

2.2.1.2 Réduire les coûts de production ................................................................................ 84

2.2.1.3 Améliorer la qualité du recrutement ......................................................................... 84

2.2.1.4 Un outil de marketing ............................................................................................... 85

2.2.1.5 Les subventions de l‘Etat .......................................................................................... 85

2.2.1.6 La licence d'exploitation ........................................................................................... 85

2.2.1.7 Les obstacles du commerce international .................................................................. 86

2.2.1.8 L‘acquisition des avantages concurrentiels ............................................................... 86

2.2.2 Les motivations politiques d‘engagement dans la RSE ................................................. 87

2.2.2.1 Le devoir moral de l‘entreprise ................................................................................. 87

2.2.2.2 Le bien-être social..................................................................................................... 88

2.2.2.3 Le bien-être des employés (santé et sécurité dans le travail) ..................................... 88

2.2.3 Les motivations intégratives d‘engagement dans la RSE .............................................. 89

2.2.3.1 Une réponse aux attentes de la clientèle (consommateurs) ....................................... 89

2.2.3.2 L‘influence des Organisations Non Gouvernementales ............................................ 90

2.2.3.3 La pression des organismes internationaux ............................................................... 91

2.2.3.4 La crainte des réglementations .................................................................................. 91

Page 392: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

389   

 

2.2.3.5 L‘améliorationde la légitimité, de l‘image et de la réputation ................................... 92

2.2.3.6 Les pratiques de la société mère (la direction générale) ............................................ 93

2.2.4 Les motivations éthiques d‘engagement dans la RSE ................................................... 94

2.2.4.1 L‘éthique individuelle et les valeurs des dirigeants................................................... 94

2.2.5 Les motivations des caractéristiques de l‘entreprise ..................................................... 95

2.2.5.1 La taille et l‘internationalisation de l‘entreprise ........................................................ 95

2.2.5.2 Le secteur deproduction ............................................................................................ 95

2.2.5.3 La situation financière de la Société ......................................................................... 96

Conclusion chapitre 2………………………………………………………………………………….99

3 Chapitre 3. Construction d‘un modèle explicatif des motivations d‘engagement dans la responsabilité sociale.......................................................................................................................... 101

3.1 Section 3.1. Les tentatives de classement des motivations d‘engagement dans la responsabilité sociale (exemple des modèles multi-niveaux) ......................................................... 103

3.1.1 Le modèle fondateur du Bansal et Roth (2000) .......................................................... 104

3.1.1.1 La législation et la légitimité ................................................................................... 104

3.1.1.2 La pression des parties prenantes ............................................................................ 104

3.1.1.3 Les opportunités économiques ................................................................................ 105

3.1.1.4 Les motivations éthiques ........................................................................................ 105

3.1.2 Le modèle d‘Aguilera, Rupp, Williams, et Ganapathi (2007) ..................................... 106

3.1.2.1 Les motivations instrumentales ............................................................................... 107

3.1.2.2 Les motivations relationnelles ................................................................................ 108

3.1.2.3 Motivations morales ............................................................................................... 109

3.1.3 Le modèle d‘Egels-Zandén (2009) ............................................................................. 111

3.1.3.1 Améliorer la légitimité (confiance, réputation et image) ........................................ 111

3.1.3.2 Éviter l'ingérence gouvernementale ........................................................................ 112

3.1.3.3 Les avantages concurrentiels .................................................................................. 112

3.1.3.4 La raison éthique .................................................................................................... 112

3.1.4 Le modèle de Thien (2011) ......................................................................................... 113

3.1.4.1 Pressions gouvernementales : (Les parties prenantes gouvernementales) ............... 114

3.1.4.2 Les parties prenantes non gouvernementales .......................................................... 115

3.1.4.3 Les parties prenantes internes ................................................................................. 116

3.2 Section 3.2. Modélisation de l‘engagement dans la responsabilité sociale ......................... 119

3.2.1 Au niveau individuel................................................................................................... 120

3.2.1.1 Les caractéristiques managériales ........................................................................... 120

Page 393: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

390   

 

3.2.1.1.1 Les valeurs managériales .................................................................................. 121

3.2.1.1.2 Les caractéristiques observables ....................................................................... 124

3.2.1.1.2.1 L‘âge du dirigeant ...................................................................................... 125

3.2.1.1.2.2 Le niveau d‘éducation ................................................................................ 127

3.2.1.1.2.3 La carrière .................................................................................................. 128

3.2.1.1.2.4 L‘expérience .............................................................................................. 129

3.2.2 Au niveau organisationnel .......................................................................................... 131

3.2.2.1 La réduction des coûts ............................................................................................ 131

3.2.2.2 Le bien-être des employés ...................................................................................... 133

3.2.2.3 Le manque de moyens ............................................................................................ 134

3.2.3 Au niveau institutionnel .............................................................................................. 136

3.2.3.1 La législation .......................................................................................................... 137

3.2.3.2 Les avantages concurrentiels .................................................................................. 139

3.2.3.3 Les attentes des clients ............................................................................................ 142

3.2.3.4 Les Subventions ...................................................................................................... 143

3.2.3.5 La pression des organismes non gouvernementaux ................................................ 145

3.2.3.6 La pression des médias ........................................................................................... 146

3.2.3.7 Les barrières du commerce international ................................................................ 148

3.2.3.8 Suivre la pratique de la société mère ....................................................................... 149

Conclusion chapitre 3…………………….…………………………………………………………..157

Partie 2. Etude empirique : L’engagement des entreprises dans la RSE : le cas du secteur

industriel algérien………………………………………………………….……...…….…………..160

Introduction de la partie 2............................................................... ………....................................….161 4 Chapitre 4. Contexte de la recherche, choix méthodologiques et résultats de l‘enquête exploratoire ........................................................................................................................................ 162

4.1 Section 4.1. Le contexte de la recherche ............................................................................. 163

4.1.1 L‘état socioéconomique de l‘Algérie .......................................................................... 164

4.1.1.1 La démographie algérienne ..................................................................................... 164

4.1.1.2 L‘économie algérienne ........................................................................................... 165

4.1.1.3 Etat de l‘environnement en Algérie ........................................................................ 168

4.1.1.3.1 L‘eau : .............................................................................................................. 168

4.1.1.3.2 L‘air : ................................................................................................................ 169

4.1.1.3.3 Les Déchets : .................................................................................................... 172

Page 394: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

391   

 

4.1.2 La responsabilité sociale des entreprises en Algérie ................................................... 175

4.1.2.1 La préservation de l‘environnement et la responsabilité sociale ............................. 176

4.1.2.2 Les institutions et la législation environnementale en Algérie ................................ 178

4.1.2.2.1 Droit algérien de l‘environnement .................................................................... 178

4.1.2.2.2 Les sanctions prévues par la loi algérienne ....................................................... 180

4.1.2.2.2.1 Des sanctions relatives à la protection de la diversité biologique .............. 180

4.1.2.2.2.2 Des sanctions relatives à la protection de l'air et de l'atmosphère .............. 181

4.1.2.2.2.3 Des sanctions relatives à la protection de l'eau et des milieux aquatiques .. 181

4.1.2.2.2.4 Des sanctions relatives à la protection contre les nuisances ....................... 182

4.1.2.2.2.5 Des sanctions relatives à la protection du cadre de vie .............................. 182

4.1.2.2.3 Institutions et programmes algériens ................................................................ 183

4.1.2.3 Le Contrat de Performance Environnementale, un engagement dans la responsabilité sociale pour les entreprises algériennes .................................................................................. 185

4.1.2.3.1 Le Contrat de Performance Environnementale ................................................. 185

4.1.2.3.2 Les entreprises qui ont signé les contrats de performance environnementale ... 187

4.1.2.4 Pourquoi l‘Algérie et pourquoi le secteur industriel ? ............................................. 189

4.2 Section 4.2. Les choix épistémologiques et méthodologiques de la recherche ................... 192

4.2.1 Le positionnement épistémologique de la recherche ................................................... 193

4.2.1.1 Définition de l'épistémologie .................................................................................. 194

4.2.1.2 Le paradigme positiviste ......................................................................................... 195

4.2.1.3 Le paradigme Interprétativiste ................................................................................ 196

4.2.1.4 Le paradigme constructiviste .................................................................................. 198

4.2.2 La méthodologie de recherche .................................................................................... 200

4.2.2.1 Méthodologie qualitative ........................................................................................ 200

4.2.2.2 La méthodologie quantitative ................................................................................. 201

4.2.2.3 La méthodologie mixte ........................................................................................... 202

4.2.3 Le choix du mode de raisonnement ............................................................................ 205

4.2.3.1 Le design de la recherche ........................................................................................ 206

4.3 Section 4.3. La phase exploratoire ...................................................................................... 209

4.3.1 L‘étude documentaire ................................................................................................. 209

4.3.2 Les entretiens exploratoires ........................................................................................ 210

4.3.3 Les résultats de l‘étude exploratoire ........................................................................... 213

Conclusion chapitre 4………………………………………………………………………………..219

5 Chapitre 5 Méthodologie quantitative de la recherche ................................................................ 220

Page 395: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

392   

 

5.1 Section 5.1. L‘opérationnalisation des variables du modèle de recherche .......................... 221

5.1.1 L‘opérationnalisation des variables à expliquer .......................................................... 222

5.1.1.1 Définition de la variable ......................................................................................... 222

5.1.1.2 La mesure de la variable dépendante au niveau des études empiriques .................. 222

5.1.1.3 La mesure de la variable dépendante dans notre étude............................................ 227

5.1.2 L‘opérationnalisation des variables explicatives ......................................................... 228

5.1.2.1 L‘opérationnalisation des variables individuelles ................................................... 228

5.1.2.1.1 La mesure des caractéristiques managériales .................................................... 232

5.1.2.1.1.1 Les mesures des valeurs managériales (l‘idéalisme et le relativisme) ........ 232

5.1.2.1.2 La mesure des variables caractéristiques observables ....................................... 235

5.1.2.1.2.1 L‘âge du dirigeant : .................................................................................... 235

5.1.2.1.2.2 L‘éducation ................................................................................................ 236

5.1.2.1.2.3 La carrière .................................................................................................. 236

5.1.2.1.2.4 L‘expérience .............................................................................................. 237

5.1.2.2 L‘opérationnalisation des variables organisationnelles ........................................... 237

5.1.2.2.1 La mesure de la variable « réduction des coûts » .............................................. 238

5.1.2.2.2 La mesure de la variable « bien-être des employés » ........................................ 240

5.1.2.2.3 La mesure de la variable « manque de moyens » .............................................. 243

5.1.2.3 L‘opérationnalisation des variables institutionnelles (externes à l‘entreprise) ........ 245

5.1.2.3.1 La mesure de la variable « législation » ............................................................ 246

5.1.2.3.2 La mesure de la variable « avantage concurrentiel »......................................... 248

5.1.2.3.3 La mesure de la variable « attentes des clients » ............................................... 250

5.1.2.3.4 La mesure de la variable « subvention » ........................................................... 252

5.1.2.3.5 La mesure de la variable « commerce international » ....................................... 254

5.1.2.3.6 La mesure de la variable « Société Mère » ....................................................... 256

5.1.2.4 L‘opérationnalisation des variables de contrôle ...................................................... 258

5.1.2.4.1 La taille de l‘entreprise ..................................................................................... 259

5.1.2.4.2 Le secteur d‘activité .......................................................................................... 260

5.2 Section 5.2. La mise en œuvre du questionnaire et la collecte des données ........................ 264

5.2.1 Le pré-test du questionnaire ........................................................................................ 264

5.2.2 Nouveau design du questionnaire ............................................................................... 269

5.2.3 L‘administration du questionnaire .............................................................................. 271

5.2.4 Le protocole d‘administration ..................................................................................... 272

5.3 Section 5.3. L‘évaluation de la qualité et de la validité des échelles de mesure .................. 276

Page 396: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

393   

 

5.3.1 Analyse des données collectées .................................................................................. 276

5.3.2 Validité d‘instrument de mesure ................................................................................. 277

5.3.3 La fiabilité de l'instrument de mesure ......................................................................... 278

5.3.3.1 Définition du coefficient alpha de Cronbach .......................................................... 279

5.3.3.2 L'utilisation de l'alpha de Cronbach ........................................................................ 280

5.3.3.3 La valeur acceptable d‘alpha de Cronbach.............................................................. 280

5.3.4 Évaluer la fiabilité et la validité de nos échelles de mesure ........................................ 281

5.3.4.1 Validité et fiabilité des échelles de mesure des variables explicatives .................... 282

5.3.4.1.1 Validité et fiabilité des échelles de mesure de la variable valeur du chef d‘entreprise l‘idéalisme (INDIDIA) ................................................................................... 282

5.3.4.1.2 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable valeur du chef d‘entreprise le relativisme (INDRELA) .............................................................................. 283

1.1.1.1 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure des variables organisationnelles ........... 284

5.3.4.1.3 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable réduction des coûts .. 284

5.3.4.1.4 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable bien-être des employés 285

5.3.4.1.5 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable manque de moyens .. 285

5.3.4.2 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure des variables institutionnelles .............. 286

5.3.4.2.1 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable législation ................ 286

5.3.4.2.2 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable avantages concurrentiels 287

5.3.4.2.3 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable attentes des clients ... 288

5.3.4.2.4 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable subvention ............... 288

5.3.4.2.5 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable commerce international 289

5.3.4.2.6 Validité et fiabilité de l‘échelle de mesure de la variable société mère ............. 290

Conclusion chapitre 5…………………………….…………………………………………………..293

6 Chapitre 6. Résultats et discussions du test des hypothèses ........................................................ 294

6.1 Section 6.1. Résumé des hypothèses de la recherche .......................................................... 295

6.1.1 Niveau individuel ....................................................................................................... 295

6.1.1.1 Les valeurs managériales ........................................................................................ 295

6.1.1.2 Les caractéristiques observables ............................................................................. 296

6.1.1.2.1 L‘âge du dirigeant ............................................................................................. 296

6.1.1.2.2 L‘éducation ....................................................................................................... 296

6.1.1.2.3 La carrière......................................................................................................... 296

Page 397: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

394   

 

6.1.1.2.4 L‘expérience ..................................................................................................... 297

6.1.2 Niveau organisationnel ............................................................................................... 297

6.1.2.1 La réduction des coûts ............................................................................................ 297

6.1.2.2 Le bien-être des employés ...................................................................................... 298

6.1.2.3 Le manque de moyens ............................................................................................ 298

6.1.3 Niveau institutionnel ................................................................................................... 298

6.1.3.1 La législation .......................................................................................................... 298

6.1.3.2 Les avantages concurrentiels .................................................................................. 298

6.1.3.3 Les attentes des clients ............................................................................................ 299

6.1.3.4 Subventions ............................................................................................................ 299

6.1.3.5 Commerce international .......................................................................................... 299

6.1.3.6 Société mère ........................................................................................................... 300

6.2 Section 6.2. L‘analyse descriptive ...................................................................................... 302

6.2.1 Nombre d‘entreprises de notre échantillon ................................................................. 302

6.2.1.1 Engagement dans la Responsablilité sociale ........................................................... 302

6.2.1.2 Le secteur d‘activité ................................................................................................ 302

6.2.1.3 Nombre d‘employés................................................................................................ 304

6.2.1.4 Le chiffre d‘affaires ................................................................................................ 305

1.1.1.2 La propriété ............................................................................................................ 305

6.2.1.5 L‘intégration de la norme ISO 9001 et ISO 14001 ................................................. 306

6.3 Section 6.3. L‘analyse des données .................................................................................... 308

6.3.1 Méthode d‘analyse : la régression logistique .............................................................. 308

6.3.2 Résultats de la régression logistique ........................................................................... 310

6.3.2.1 La corrélation .......................................................................................................... 310

6.3.2.2 La significativité du modèle.................................................................................... 312

6.3.2.3 La validité des hypothèses ...................................................................................... 317

6.3.2.4 Résultats et interprétations ...................................................................................... 320

6.3.2.4.1 Les variables significatives dans notre recherche ............................................. 320

6.3.2.4.2 Les variables qui n‘ont pas été significatives dans notre recherche .................. 323

6.3.2.4.3 Les variables qui n‘ont pas été testées dans la recherche .................................. 327

Conclusion chapitre 6………………………………………….……………………………………..333

Conclusion Générale..………………………………………….……………………………………..335

Bibliographie ...................................................................................................................................... 349

Page 398: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

395   

 

Liste des tableaux ............................................................................................................................... 384

Liste des figures ................................................................................................................................. 386

Table des matières .............................................................................................................................. 387

Annexes.............................................................................................................................................. 396

Page 399: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

396   

 

Annexes

Page 400: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

397   

 

Annexe n° 1. Le contrat de performance environnementale

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398   

 

Page 402: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

399   

 

Page 403: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

400   

 

Page 404: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

401   

 

Page 405: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

402   

 

Page 406: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

403   

 

Annexe n° 2. Questionnaire QUESTIONNAIRE

Lettre d’accompagnement du questionnaire :

Badreddine TALEB Doctorant à l‘université d‘Aix-Marseille Adresse : 2 Rue Boumasla Amar, Annaba Mail : [email protected] Téléphone : 0774 83 59 76 Fax : 038 83 68 96 Madame, Monsieur, J‘ai l‘honneur de solliciter votre collaboration dans le cadre d‘une thèse de doctorat en sciences gestion, préparée à l‘université d‘Aix-Marseille II. Ce travail est dirigé par Madame Sylvie AVIGNON, maitre de conférences à l‘université d‘Aix Marseille II, ainsi que Madame Dominique BONET, professeur à l‘université d‘Aix marseille. Dans cette thèse, j‘étudie la relation entre l‘entreprise et l‘environnement, plus exactement la responsabilité sociale des entreprises et ses motivations au niveau des entreprises Algérienne. Ce questionnaire aborde les différentes motivations qui poussent les dirigeants à intégrer les notions du développement durable et la responsabilité sociétale et environnementale dans la gestion des entreprises. Je vous demande de bien vouloir accepter de répondre à ce questionnaire. Je tiens aussi à vous informer que les réponses au questionnaire joint sont protégées par la règle de confidentialité, et seul le traitement global des informations est susceptible de publication dans un cadre académique. L‘anonymat des réponses est ainsi correctement assuré. Je vous remercie d‘avance pour votre coopération et vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l‘expression de mes sentiments distingués.

Auteur Directeurs de thèse Directeur de recherche

Badreddine Taleb Sylvie Avignon

Doctorant à l‘université Maitre de conférences à l‘université

D‘Aix Marseille Université D‘Aix Marseille Université

Dominique Bonet

Maitre de conférences à l‘université

D‘Aix Marseille Université

Page 407: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

404   

 

Partie 1

A Les informations démographiques propres au chef d‘entreprise

1. Quel est votre sexe?

Femme □ Homme □

2. Quel est votre âge ?

Moins 45 □ entre 55 et 59 □ plus de 60 □

3. Quel est votre niveau d’étude ?

Baccalauréat □ diplôme universitaire (Licence, Master, Ingénieur) □ postuniversitaire (doctorat) □

4. Indiquerdans quel domaine fonctionnel vous avez fait votre expérience dans cette entreprise ?

□ Dans les fonctions de production (Recherche et développement, Production, Ingénieur des procédés)

□ Dans les fonctions de sortie (Marketing, commercialisation, vente, comptabilité et finance).

5. Combiend'années de serviceavez-vous effectué danscetteentreprise?

Moins de 5 ans □ entre 6 et 15 □ plus de 16 □ B les informations démographiques qui concernent l'entreprise.

6. Quel est le nom d’entreprise que vous dirigez ?

7. Quelle est la date de création de votre entreprise ?

8. Quel est le chiffre d'affaires de votre entreprise pour l’année dernière?

9. Quel est le nombre d’employés de votre entreprise ?

Moins de 49 □ entre 50 et 249 □ plus de 250 □

10. Quel est le secteur d’activité de votre entreprise ?

□ Industrie pétrolière

□ Industrie textile et habillement

□ Industrie d‘agroalimentaire

□ Industrie du bois

□ Industrie du ciment et d‘amiante

□ Industrie de pharmacie et parapharmacie

□ Industrie de la chimie

□ Industrie de la métallurgie

□ Industrie de céramique

□ Industrie de l‘électronique

□ Industrie du papier

□ Autre précisez

Page 408: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

405   

 

11. Quel est le type de propriété de votre entreprise ?

Entreprise publique □ Entreprise privée □ Joint-venture (mixte) □ Entreprise étrangère □

12. Votre entreprise est-elle certifiée ISO 14001 ?

Oui □ Non □

13. Votre entreprise est-elle certifiée ISO 9001 ?

Oui □ Non □

14. votre entreprise a-t-elle signé un contrat de performance environnementale (CPE) ?

Oui □ Non □

Si vous avez signé le contrat de performance environnementale, continuer à remplir les parties 2, 3 et 4 du questionnaire, si non merci d’avoir pris le temps pour remplir cette partie du questionnaire. Partie 2 15. Dans cette partie du questionnaire, vous lisez quelques déclarations qui touchent à vos valeurs personnelles, et votre idéologie éthique en particulier. Il est important d'exprimer votre sens personnel. Par conséquent, ne répondez pas à partir de votre position en tant que chef de la direction, mais à partir de votre point de vue personnel.

Indiquer dans quelle mesure vous êtes d‘accord avec les affirmations ci-dessous, en appliquant une échelle de Likert de 5points, allant de Pas du tout d‘accord, jusqu‘à Tout à fait d‘accord.

1 2 3 4 5

Pas du tout d'accord

Pas d'accord Ni en désaccord ni d'accord

D'accord Tout à fait d'accord

Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord

1 2 3 4 5

1

Les gens doivent s'assurer que leurs actions ne nuisent pas intentionnellement à autrui, même à un faible degré.

2

Les risques aux autres ne doivent jamais être tolérés, quelles que soient leurs natures

3 On ne doit jamais nuire à autrui psychiquement ou physiquement.

4 On ne doit pas effectuer une action qui pourrait menacer la dignité et d'une autre personne.

5 Si une action pourrait nuire à un autre innocent, elle ne doit pas être faite.

6 Il n'est jamais nécessaire de sacrifier le bien-être des autres.

7 Les actions morales sont celles qui correspondent étroitement aux idéaux de la plupart des personnes.

Page 409: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

406   

 

Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord

1 2 3 4 5

1 Il n'y a aucun principe éthique qui est si important qu'il devrait faire partie de n'importe quel code de déontologie.

2 Ce qui est éthique varie d'une situation à une autre et d‘une société à un autre.

3 Les normes morales doivent être considérées comme personnels, ce qui est considéré morale par une personne peut être jugé immoral par une autre.

4 Les différents types de morales ne peuvent pas être comparés à «justesse».

5 Les questions de ce qui est éthique pour tout le monde ne pourront jamais être résolues, puisque ce qui est moral ou immoral, revient à l'individu.

6 Aucune règle au sujet du mensonge ne peut être formulée ; qu'un mensonge soit permis ou pas dépend totalement de la situation.

7 Juger un mensonge, moral ou immoral dépend des circonstances entourant l'action.

Partie 3 16. La troisième partie traite vos perceptions sur les motivations internes, qui expliquent la signature des entreprises du contrat de performance environnementale. Il est important d'exprimer votre vision de directeur d‘entreprise. Par conséquent, répondez à partir de votre position comme chef d‘entreprise et premier décideur. Indiquer dans quelle mesure vous êtes d‘accord avec les affirmations ci-dessous, en appliquant une échelle de Likert de 5points, allant de Pas du tout d‘accord, jusqu‘à Tout à fait d‘accord. Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord

1 2 3 4 5

1 L‘entreprise est motivée par la réduction de la consommation des énergies et des rejets des déchets.

2 L‘entreprise est motivée par la réduction des coûts liés aux risques opérationnels.

3 L‘entreprise est motivée par augmentation de la productivité et de la rentabilité.

4 L‘entreprise est motivée par l'amélioration des mesures de la protection de la santé des employés dans le travail (gaz chimiques, vapeur, poussières, fumées, odeurs, nuisances etc).

5 L‘entreprise est motivée par l‘amélioration de l‘environnement, la sécurité et l‘hygiène sur les sites de productions.

6 L‘entreprise est motivée par l‘amélioration des heures de travail, afin de concilié le travail et la vie privé des employés.

7 L‘entreprise est freinée par le manque des moyens financiers 8 L‘entreprise est freinée par le manque des employés compétant

9 L‘entreprise est freinée par le manque d‘intérêt pour cette question

Page 410: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

407   

 

Partie 4

17. La quatrième partie traite vos perceptions sur les motivations externes, qui expliquent la signature des

entreprises du contrat de performance environnementale. Il est important d'exprimer votre vision de directeur

d‘entreprise. Par conséquent, répondez à partir de votre position comme chef et premier décideur d‘entreprise.

Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord

1 2 3 4 5

1 L‘entreprise est motivée par la conformité à la législation et loi en vigueur

2 L‘entreprise est motivée par la diminution du risque pénal pour non-respect de la réglementation

3 L‘entreprise est motivée par la crainte des avertissements des autorités réglementaires

4 L‘entreprise est motivée par l‘anticipation sur la nouvelle législation

5 L‘entreprise est motivée par l‘amélioration de son image et sa réputation

6 L‘entreprise est motivée par le fait que les concurrents se sont engagés dans la responsabilité sociétale.

7 L‘entreprise est motivée par la facilité dans le recrutement des nouveaux personnels, tout en gardant ces employés talentueux.

8 L‘entreprise est motivée par le positionnement dans l'esprit des clients par rapport à ses concurrents.

9 L‘entreprise est motivée par la création d‘un produit qui prend en considération la préoccupation des clients.

10 L‘entreprise est motivée par l‘augmentation de la fidélité de ses clients.

11 L‘entreprise est motivée par l‘amélioration de la sensibilité des clients envers la protection de l‘environnement.

12 L‘entreprise est motivée l‘accès aux crédits et subvention financière proposé par l‘état

13 L‘entreprise est motivée par l‘accès aux conseils des professionnels.

14 L‘entreprise est motivée par le parrainage de l‘état afin d‘accéder aux événements comme les foires, les expositions, etc.

15 L‘entreprise est motivée par l‘amélioration d‘accès aux marchés nationaux et internationaux.

16 L‘entreprise est motivée par la participation à des nouveaux réseaux d'affaires qui exigent la responsabilité sociétale.

17 L‘entreprise est motivée par le dépassement des obstacles créés par les gouvernements des pays de destination.

18 L‘entreprise est motivée par la pratique des mêmes politiques sociaux et environnementaux appliqué dans l‘entreprise mère (siège social).

19 L‘entreprise est motivée par la réalisation des objectifs sociaux et environnementaux tracés par l‘entreprise mère.

Page 411: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

408   

 

Merci d’avoir pris le temps de remplir ce questionnaire Nous vous remercions de nous avoir fourni des éléments d‘information sur les activités environnementales menées au niveau de votre établissement ou de votre entreprise. Les principaux résultats et les rapports tirés de cette enquête feront l‘objet de publications dans des revues de recherche nationales et internationales. Si vous avez des commentaires à formuler au sujet des questions abordées dans ce questionnaire, n‘hésitez pas à nous en faire part ci-dessous : Nous vous remercions encore une fois pour votre collaboration.

Taleb Badreddine

Mail : [email protected]

Adresse en Algérie : 2 rue Boumasla Amar, Annaba, 23000

Téléphone en Algérie : 0661835406

Fax : 038 83 68 96

Adresse en France : 31, Avenue Jules Ferry, cité U les Gazelles, Aix en Provence 13621

Téléphone en France : 0033615152577

Page 412: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

409   

 

Annexe n° 3. Mesures de la validité et fiabilité de la variable idéalisme Annexe 3.1 Tests de KMO et de Bartlett Sphéricité de Bartlett KMO Khi2 = 171,324 ddl = 41 P < 0,000

0.775

Annexe 3.2 la variance totale expliquée après l’ACP

Annexe 3.3 test de fiabilité (Alpha de Cronbach) Test de fiabilité variable Alpha de Cronbach

Nombre d'éléments

INDIDIA ,896 6

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 4,049 67,497 67.511 3,682 72,251 72,251 2 ,867 14,466 81,963 3 ,469 7,834 89,797 4 ,258 4,321 94,118 5 ,168 2,812 96,931 6 ,121 2,019 98.951

7 ,062 1,041 100,000 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Page 413: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

410   

 

Annexe n° 4. Mesures de la validité et fiabilité de la variable relativisme Annexe 4.1tests de KMO et de Bartlett préalables à la factorisation des données Sphéricité de Bartlett KMO Khi2 = 198,614 ddl = 58 P < 0,000

0,782

Annexe 4.2 la variance totale expliquée après l’ACP

Annexe 4.3 Test de fiabilité (Alpha de Cronbach) Test de fiabilité variable Alpha de Cronbach

Nombre d'éléments

INDRELA 0,873 6

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 3,847 52,321 52,321 3,847 52,321 52,321 2 ,765 14,213 66,534 3 ,583 12,926 80,747 4 ,412 8,648 89,395 5 ,392 6,345 95,742 6 ,134 2,285 98,027 7 ,0188 1,973 100,000

Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Page 414: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

411   

 

Annexe n°5. Mesures de la validité et fiabilité de la variable réduction des couts Annexe 5.1 Tests de KMO et de Bartlett Sphéricité de Bartlett KMO Khi2 = 70,231 ddl = 9 P < 0,000

0,716

Annexe 5.2 la variance totale expliquée

Annexe 5.3 Test de fiabilité (Alpha de Cronbach) Test de fiabilité variable Alpha de Cronbach

Nombre d'éléments

ORGREDU 0,698 3

Annexe n° 6. Mesures de la validité et fiabilité de la variable bien être des employés Annexe 6.1 tests de KMO et de Bartlett Sphéricité de Bartlett KMO Khi2 = 49,324 ddl = 7 P < 0,000

0,671

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 2,205 71,227 71,227 2,849 71,227 70,025 2 ,624 17,543 88,771 3 ,399 11,229 100,000 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Page 415: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

412   

 

Annexe 6.2 la variance totale expliquée

Annexe 6.3 la qualité de représentation des items Qualité de représentation

Initial Extraction ORGBIEN1 1,000 ,842 ORGBIEN2 1,000 ,184 ORGBIEN3 1,000 ,697 Annexe 6.4 la variance totale expliqué après deuxième ACP

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 1,842 63,872 63,872 1,842 63,872 63,872 2 ,828 31,212 95,084 3 ,130 4,916 100,000 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 1,752 76,782 76,782 1,752 76,782 76,782 2 ,529 23,218 100,000 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Page 416: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

413   

 

Annexe 6.5 Test de fiabilité (Alpha de Cronbach) Test de fiabilité variable Alpha de Cronbach

Nombre d'éléments

ORGBIEN 0,728 2

Annexe n° 7. Mesures de la validité et fiabilité de la variable manque des moyens Annexe 7.1 Tests de KMO et de Bartlett Sphéricité de Bartlett KMO Khi2 = 58,571 ddl = 36 P < 0,000

0,684

Annexe 7.2 La variance totale expliquée

Annexe 7.3 Test de fiabilité (Alpha de Cronbach) Test de fiabilité variable Alpha de Cronbach

Nombre d'éléments

ORGMANQ 0,773 3

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 1,921 68,549 68,549 1,921 68,549 68,549 2 ,487 15,745 84,462 3 ,378 11,927 100,000 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Page 417: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

414   

 

Annexe n° 8. Mesures de la validité et fiabilité de la variable législation Annexe 8.1 Tests de KMO et de Bartlett Sphéricité de Bartlett KMO Khi2 = 55,867 ddl = 5P < 0,000

0,692

Annexe 8.2 la variance totale expliquée

Annexe 8.3 la qualité de représentation des items Qualité de représentation

Initial Extraction INSTLEG1 1,000 ,751 INSTLEG2 1,000 ,621 INSTLEG3 1,000 ,337 INSTLEG4 1,000 ,653

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 1,846 56, 324 56, 324 1,846 56, 324 56, 324 2 ,630 19,241 75, 565 3 ,433 13.214 88,779 4 ,367 11,221 100,000 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Page 418: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

415   

 

Annexe 8.4 la variance totale expliqué après deuxième ACP

Annexe 8.5 Test de fiabilité (Alpha de Cronbach) Test de fiabilité variable Alpha de Cronbach

Nombre d'éléments

INSTLEG 0,689 3

Annexe n° 9. Mesures de la validité et fiabilité de la variable avantages concurrentiels Annexe 9.1 Tests de KMO et de Bartlett Sphéricité de Bartlett KMO Khi2 = 35,826 ddl = 8P < 0,000

0,728

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 1,802 67,162 67,162 1,802 67,162 67,162 2 ,452 16,881 84,043 3 ,428 15,957 100,00 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Page 419: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

416   

 

Annexe 9.2 la variance totale expliquée

Annexe 9.3 Test de fiabilité (Alpha de Cronbach) Test de fiabilité variable Alpha de Cronbach

Nombre d'éléments

INSTAV 0,707 3

Annexe n° 10. Mesures de la validité et fiabilité de la variableattentes des clients Annexe 10.1 Tests de KMO et de Bartlett Sphéricité de Bartlett KMO Khi2 = 32,574 ddl = 7P < 0,000

0,712

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 3,523 74,231 74,231 3,523 74,231 74,231 2 ,898 18,926 93,157 3 ,324 6,843 100,000 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Page 420: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

417   

 

Annexe 10.2 la variance totale expliquée

Annexe 10.3 Test de fiabilité (Alpha de Cronbach) Test de fiabilité variable Alpha de Cronbach

Nombre d'éléments

INSTAT 0,692 3

Annexe n° 11. Mesures de la validité et fiabilité de la variable subvention Annexe 11.1 Tests de KMO et de Bartlett Sphéricité de Bartlett KMO Khi2 = 29,417 ddl = 5 P < 0,000

0,594

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 3,231 72,121 72,121 3,231 72,121 72,121 2 ,830 18,543 90,664 3 ,418 9,336 100,000 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Page 421: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

418   

 

Annexe 11.2 la variance totale expliquée

Annexe 11.3 la qualité de représentation des items Qualité de représentation

Initial Extraction INSTSUB1 1,000 ,843 INSTSUB2 1,000 ,749 INSTSUB3 1,000 ,163 Annexe 11.4 la variance totale expliqué après deuxième ACP

Annexe 11.5 Test de fiabilité (Alpha de Cronbach) Test de fiabilité variable Alpha de Cronbach

Nombre d'éléments

INSTSUB 0,749 2

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 1,921 55,113 55,113 1,921 55,113 55,113 2 1,385 39,761 94,874 3 ,178 5,126 100,000 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 1,876 76,849 76,849 1,876 76,849 76,849 2 ,565 23,151 100,000 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Page 422: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

419   

 

Annexe n° 12. Mesures de la validité et fiabilité de la variable commerce international Annexe 12.1 Tests de KMO et de Bartlett Sphéricité de Bartlett KMO Khi2 = 26,417 ddl = 4P < 0,000

0,572

Annexe 12.2 la variance totale expliquée

Annexe 12.3 la qualité de représentation des items Qualité de représentation

Initial Extraction INSTCOM1 1,000 ,762 INSTCOM2 1,000 ,594 INSTCOM3 1,000 ,082 Annexe 12.4 la variance totale expliqué après deuxième ACP

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 1,763 52,541 52,541 1,763 52,541 52,541 2 1,049 31,284 83,829 3 ,323 16,175 100,000 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 1,703 74,214 74,214 1,703 74,214 74,214 2 ,591 25,786 100,000 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Page 423: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

420   

 

Annexe 12.5 Test de fiabilité (Alpha de Cronbach) Test de fiabilité variable Alpha de Cronbach

Nombre d'éléments

INSTCOM 0,771 2

Annexe 13 Mesures de la validité et fiabilité de la variable entreprise mère Annexe 13.1 Tests de KMO et de Bartlett Sphéricité de Bartlett KMO Khi2 = 56,201 ddl = 4P < 0,000

0,672

Annexe 13.2 la variance totale expliquée

Annexe 13.3 Test de fiabilité (Alpha de Cronbach) Test de fiabilité variable Alpha de Cronbach

Nombre d'éléments

INSTAT 0,713 3

Variance totale expliquée Composante

Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total

% de la variance

% cumulés Total

% de la variance

% cumulés

1 1,927 69,453 69,453 1,927 69,453 74,231 2 ,472 17,024 86,477 3 ,375 13,523 100,000 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales

Page 424: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

421   

 

Annexe n° 14. Les résultats de la régression logistique Remarques

Résultat obtenu 14-JUN-2013 01:51:27 Commentaires

Entrée

Données

D:\Documents and Settings\BADRI\Bureau\fichiers de ma thèse&1111\1n\résultat etude pratique1195.sav

Ensemble de données actif Ensemble_de_données3 Filtrer <aucune> Poids <aucune> Scinder fichier <aucune> N de lignes dans le fichier de travail

94

Gestion des valeurs manquantes

Définition des valeurs manquantes

Les valeurs manquantes définies par l'utilisateur sont considérées comme des données manquantes

Syntaxe

LOGISTIC REGRESSION VARIABLES ENGARSE /METHOD=ENTER SECTEUR INDAGE TAILLE INDEDUC INDCARR INDRELA INDIDEAL ORGCOUT ORGBIEN ORGMANQ INSTLEG INSTAVA INSTATT INSTSUB INSTCOM INSTMER INDEXP /CLASSPLOT /PRINT=GOODFIT CORR /CRITERIA=PIN(0.05) POUT(0.10) ITERATE(20) CUT(0.5).

Ressources Temps de processeur 00:00:00,09

Temps écoulé 00:00:00,11 [Ensemble_de_données3] D:\Documents and Settings\BADRI\Bureau\fichiers de ma thèse&1111\1n\résultat etude pratique1195.sav

Page 425: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

422   

 

Récapitulatif de traitement des observations Observations non pondéréesa N Pourcentage

Observations sélectionnées

Inclus dans l'analyse 89 94,7 Observations manquantes

5 5,3

Total 94 100,0 Observations exclues 0 ,0 Total 94 100,0 a. Si la pondération est activée, reportez-vous au tableau de classement pour connaître le nombre total d'observations.

Codage de variable dépendante

Valeur d'origine Valeur interne pas d engagement 0 engagement 1 Bloc 0 : bloc de départ

Tableau de classementa,b

Observations Prévisions engagement dans les contrat de performance environnementale

pas d engagement engagement

Etape 0

engagement dans les contrat de performance environnementale

pas d engagement 53 0

Engagement 36 0

Pourcentage global

Page 426: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

423   

 

Variables hors de l'équation

Score ddl Sig.

Etape 0Variables

SECTEUR 1,748 1 ,186

INDAGE ,001 1 ,973

TAILLE 5,177 1 ,023

INDEDUC ,002 1 ,962

INDCARR ,113 1 ,736

INDRELA ,123 1 ,726

INDIDEAL 17,664 1 ,000

ORGCOUT 11,145 1 ,001

ORGBIEN 3,824 1 ,051

ORGMANQ 2,391 1 ,122

INSTLEG 10,293 1 ,001

INSTAVA 1,274 1 ,259

INSTATT ,017 1 ,895

INSTSUB 15,886 1 ,000

INSTCOM ,074 1 ,786

INSTMER ,756 1 ,385

INDEXP ,701 1 ,403

Statistiques globales 49,699 17 ,000

Block 1 : Méthode = Entrée

Tableau de classementa,b Observations Prévisions

Pourcentage correct

Etape 0

engagement dans les contrats de performance environnementale

pas d engagement 100,0

engagement ,0

Pourcentage global 59,6

a. La constante est incluse dans le modèle. b. La valeur de césure est ,500

Variables dans l'équation A E.S. Wald ddl Sig. Exp(B) Etape 0 Constante -,387 ,216 3,207 1 ,073 ,679

Page 427: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

424   

 

Tests de spécification du modèle

Khi-Chi-deux

Ddl Sig.

Etape 1 Etape 73,577 17 ,000 Bloc 73,577 17 ,000 Modèle 73,577 17 ,000

Récapitulatif des modèles

Etape -2log-vraisemblance

R-deux de Cox & Snell

R-deux de Nagelkerke

1 46,536a ,563 ,759

a. L'estimation a été interrompue au numéro d'itération 8 parce

que les estimations de paramètres ont changé de moins de ,001.

Test de Hosmer-Lemeshow

Etape Khi-Chi-deux

ddl Sig.

1 6,565 8 ,584

Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow

engagement dans les contrats de performance

environnementale = pas d engagement

engagement dans les contrats de performance

environnementale = engagement

Total

Observations Attendu Observations Attendu

Etape 1

1 10 9,997 0 ,003 10 2 9 8,952 0 ,048 9 3 9 8,731 0 ,269 9 4 9 8,202 0 ,798 9 5 7 8,335 3 1,665 10 6 6 5,160 3 3,840 9 7 1 2,665 8 6,335 9 8 2 ,779 7 8,221 9 9 0 ,170 9 8,830 9 10 0 ,010 6 5,990 6

Page 428: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

425   

 

Tableau de classementa

Observations Prévisions engagement dans les contrats de performance environnementale

pas d engagement engagement

Etape 1

engagement dans les contrat de performance environnementale

pas d‘engagement 49 4

engagement 5 31

Pourcentage global

Tableau de classementa Observations Prévisions

Pourcentage correct

Etape 1 engagement dans les contrats de performance environnementale

pas d‘engagement 92,5 engagement 86,1

Pourcentage global 89,9 a. La valeur de césure est ,500

Page 429: Les motivations d'engagement des entreprises dans la

426   

 

Variables dans l'équation

A E.S. Wald ddl Sig. Exp(B)

Etape 1a

SECTEUR ,016 ,150 ,012 1 ,914 1,016 INDAGE -,027 ,417 ,004 1 ,948 ,973 TAILLE 2,567 1,324 3,759 1 ,053 13,025 INDEDUC 1,543 1,146 1,812 1 ,178 4,679 INDCARR ,314 1,161 ,073 1 ,787 1,369 INDRELA ,747 ,624 1,433 1 ,231 2,110 INDIDEAL 1,378 ,449 9,409 1 ,002 3,965 ORGCOUT ,858 ,443 3,747 1 ,053 2,359 ORGBIEN ,104 ,338 ,095 1 ,757 1,110 ORGMANQ -,301 ,570 ,278 1 ,598 ,740 INSTLEG 1,684 ,613 7,547 1 ,006 5,387 INSTAVA 1,286 ,502 6,554 1 ,010 3,617 INSTATT -,309 ,485 ,406 1 ,524 ,734 INSTSUB ,835 ,386 4,667 1 ,031 2,304 INSTCOM -,600 ,374 2,569 1 ,109 ,549 INSTMER ,096 ,364 ,070 1 ,792 1,101 INDEXP -,453 ,437 1,077 1 ,299 ,636 Constante -26,071 8,762 8,852 1 ,003 ,000

a. Variable(s) entrées à l'étape 1 : SECTEUR, INDAGE, TAILLE, INDEDUC, INDCARR, INDRELA, INDIDEAL, ORGCOUT, ORGBIEN, ORGMANQ, INSTLEG, INSTAVA, INSTATT, INSTSUB, INSTCOM, INSTMER, INDEXP.

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Matrice de Corrélation

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Step number: 1 Observed Groups and Predicted Probabilities 20 + + I I Ip I F Ip I R 15 +p + E Ip I Q Ip I U Ip I E 10 +p e+ N Ip eI C Ip eI Y Ip eI 5 +p e+ Ipp eI Ippp ppp pp p p p p e e e eee eeI Ippp ppppp pppepe p ep p p e e p p e eee e eep e ee p peee eeI Predicted ---------+---------+---------+---------+---------+---------+---------+---------+---------+---------- Prob: 0 ,1 ,2 ,3 ,4 ,5 ,6 ,7 ,8 ,9 1 Group: ppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppppeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee Predicted Probability is of Membership for engagement The Cut Value is ,50 Symbols: p - pas d engagement e - engagement Each Symbol Represents 1,25 Cases. SAVE OUTFILE='D:\Documents and Settings\BADRI\Bureau\fichiers de ma thèse&1111\1n\résultat etude '+ 'pratique11195.sav' /COMPRESSED. DATASET ACTIVATE Ensemble_de_données4. DATASET CLOSE Ensemble_de_données3.

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Résumé

Les objectifs des entreprises n’ont pas cessé d’évoluer. Traditionnellement, la maximisation du profit a été considérée comme l’objectif ultime de l’activité de toute entreprise. Aujourd’hui, les managers déclinent plusieurs autres objectifs comme le profit à long terme plutôt qu'à court terme, l’image de marque, ou encore le respect de l’environnement (Boiral, 2006). Ainsi, pour identifier les motivations d’engagement des entreprises dans la responsabilité sociale (RSE) nous avons mobilisé, l’ensemble de la revue de littérature sur le sujet, en se basant sur le cadre d’analyse multi-niveaux identifié par Wood (1991). Cette étude nous a permis de mettre en place un modèle de recherche sur trois niveaux qui explique les motivations d’engagement des entreprises dans la RSE. Ce modèle de recherche a été testé sur 94 entreprises qui œuvrent dans le secteur industriel Algérien. Les résultats ont confirmé en partie nos hypothèses. Par conséquent, l’engagement volontaire des entreprises dans la RSE s’explique par : les valeurs idéalistes du chef d’entreprise, la réduction des coûts de production, l’anticipation sur la législation, l’avantage concurrentiel, la subvention de l’état et à la taille de l’entreprise.

Mots clés : responsabilité sociale des entreprises, motivations d’engagement volontaires, analyse multi-niveaux, régression logistique, industries algériennes.

Abstract

The objectives of the compagnies have not stopped evolving. Traditionally profit maximization was considered as the ultimate goal of any business activity. Today, managers declined several alternative objectives such as long term profit rather than short one, brand, or respect for the environment, Boiral (2006). Thus, to identify the corporate commitments motivations into the social responsibility (CSR), we investigated all literature on the subject, based on the analysis of multi- level framework identified by Wood (1991). This study has allowed us to establish a research model on three levels, which explains the motivations of corporate commitments to CSR. This research model has been tested on 94 companies operating in the Algerian industrial sector. The results partly confirmed our hypotheses. Therefore, the compagnies voluntary commitment in CSR is explained by the idealistic values of the entrepreneur, the reduction of production costs, the anticipation of the legislation, competitive advantage, the state subsidy and the company size.

Keywords: corporate social responsibility, motivation of voluntary commitments, multilevel analysis, logistic regression, Algerian industries.