les jouvenel des ursins et les orsini -...

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DON DE ______ A. D.1] BOÏIAIID ET 011. IIIRSCHAUEJt 'J LES JOUVENEL DES URSINS ET LES OIRSINI Eidirait des itfefanges CArcâdologic ee cf Msloirc publiés par l'École française de itome, T. XXXII. Il .ROME' IMPRIMERJE OIJGŒIÂNI 35 - Via dalla Face - 35 1912

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DONDE______

A. D.1] BOÏIAIID ET 011. IIIRSCHAUEJt

'J

LES JOUVENEL DES URSINS

ET LES OIRSINI

Eidirait des itfefanges CArcâdologic ee cf Msloirc

publiés par l'École française de itome, T. XXXII.

Il

.ROME'

IMPRIMERJE OIJGŒIÂNI

35 - Via dalla Face - 35

1912

IILES JOUVENEL DES 1JRSINS

ET LES ORSINI

Jean Juvénal des Ursins, parlant de son père, le prévôt des mai'-

chauds (Te Paris, éeiivait, dans soh H,stoii'e de Charles VI. q11 ' es'

» toient, ses prédécesseurs extraits des Ursins de devers Naples et

» de Rorne, du Mont Jourdain » . Et l'on sait d'autre part qu'an

milieu cTn XVe siècle, l'écu des Jouvenc.l portait. les armes des Or-

Si témoin le célèbre portrait.• de G nul turne, le chancelier, peint

imr Jean Fouquet, et tant d'autres monuments figurés 2 qui sont

»'iiés du même 1)188011.

On le voit, par ces deux exemples très connus, choisis entre cent.,

personne. l cette époque. ne pouvait. songei' mettre en doute que

les Ursins de Fiance n'eussent avec les membres de la puissante

faniille romaine une commune orijine. Pendant. deux siècles, en

Tta lie comme en Fiance, aucune contestation ne vint troubler cette

pacifique possession des armes et du nom.

.Tfistoire de Charles VI. éd. Godefroy (Paris, Paeard. 1614: in-40),p, 87.

2 On les trouvera éuniuirés daus l'article du comte P. Durricu Le nom,le blason et i'origi'n,j de famille de l'historien ,J,rvé,,al des Ursisès, [dans]'A,,,mai,'e-bulietk, de la 8oc. de i'Jlist. de Fiance, XXIX (1892), PI)- J93921], p)i. 205-207.

Sansovino. l'historien de la famille Orsini admet sans discussionla communauté. d'origine. Voy. en particulier les fol. S yÔ_9 de son J]'j9

toria di Casa Orsini, Venise, 1b65; in-40.

Mé?arigà d'Arc?.. et d'JIisr. 1012. .5

- t

iiiiii I!IIIII 111111111111111 II.Sil0000005530946

50 1ES JOUVENEL DES URSINS

°n peut se demander comment ., sur la fin du XVII' siùcle, l'tsf-

fi rination gi'atu i te d'uit seul an teur suffi t A retourner t'ol) iii on sur

ce point. C'est un fait, poiirton t, que de]) ni s la publication de l'us-

taire des Chatweliers de Du Cliesne, qui reufenne. au sujet des pré-

tentions des Jouvenel, une appréciation aussi formelle que maLveil-

lante , ce qui. la veille encore, passait pour vérité, devient légende

et, dès lors, tons ceux qui s'occuperont de l'historien de Charles VI

et de sa famille, admettront et! professeront la thèse nouvelle , de-

puis les auteurs du Cailla. ela'isuia'iia 2 ou de l'i.1isfoire gen6aio-

gigue ', jusqu'aux collaborateurs des dictionnaires biographiques les

plus réiatiiis . -

Il est bon d'ajouter que tour ces auteurs se rangeaient iul':tvis

de Du Cliestie, saits se ]uoccup1 autreinèjit de l'inconsistance do

ses assertions. A prés comme avant, aucun semblant dc preuve lie

fut avancé. L'autorité d u nom (le .1) n Cliesue suffisait.

On s'en eunteti ta jusqu'à la dii du siècle dernier. En 1389,

N. liatiflol entreprit de traiter la question avec tout un :Ippa rcil

critique O; mais tel le fut. la fortune de la tradition nouvelle q'i'ci le

s'en trouva. eouflrmée pour M. Ba (iflol, l'auteur de l'iIis/oire de

Chattes Ti nons trompe c-u appelant son père .Jîttctiû.l des IJrsisis;

ses parents et lui « ont été jusqu'à prendre ls armes cis Orsiiii »

Ed. dc 1680, pp. 492, 511.2 Ces auteurs sont éflhim&ès pal- M .Duriie,i, op. cit., p. 222. n. 2.1 GalI. Christ.. IX. coL 140.

Le I'. Auseline, .Hi q toirc généafogiql(e et- ehionologiqne (le la. 1?iOiSO??

de FTCUC,7, t. \l. J). 403.Le plus important et le plus original (les articles de ce genre est.

sans contredit, ,eT,,i que M. Vallet de Viriville écrivit pour la .7iiogm-pluie qSdnule oie Didot, tonic 45. col. 801 et sniv. 1es auteurs qui ont traitéla quteslion, par la suite, s'en sont amplement Sei'vis.

L. Patillol. Le' uon, de la famille juré,,ul des U?Rivs. dans laBibi. de l'Eecle dcs Clurrtrs. L (1889). pp. 537-558.

ibid., J). 540.

ET LES ORSIN1 51

n'hésitant pas à « faire des (ISUX » pOiijusti1ie i cette usurpation.

Bref, toits les nioveus, I cites et illicites, leur semblèrent bons pour

parvenir àc leur but, qui fut atteint en 1 4-38, puisqu'à partir de cette

date on les voit, constamment désignés par le nom de Jiivénal des

Ursins .

i)uns lin second article , aant ilft abandonner toits les argu-

nients positifs de sa thèse, mais préoccupé, san6 doute, de s'en t-cuir

à une conclusion qui « ci l'avantage (le ne point provoquer de flou-

» velle jévolution, cc qui, en érudition comme en toutes choses, a

» toujours une certaine valeur » , M. i3atiffoi lieu affirme pas moi us

que « les Juvenel des Ursins ressemblent é cette foule (le gens

» qu'on rencontre cii tous temps et dans tous les pays, qUi, 11011 con-

» tents de la réputation q u'iis ont pu acquérir pn.r leurs taicuts

» ou les services qu'ils ont rendus, ont la faih1ese de vouloir ajouter

» à leur gloire, celle que peuvent procurer les ancêtres illustres ».

Tl semble désormais q ne cette accusation soi t trop en racinée

pour être mème ébranlée. Dit document se rencontre-t-il, capa bic

d'y porter une sérieuse atteinte z 01! ne songe pas ii y chercher

autre chose qu'ttne confirmation lie ]'opiuion eoniante .

Moliuier lui-même, dans soit manuel ', la consacrait eu l'a-doptaut.

IhiiL. p. 544.2 Ibid., p. 542.

L. l3atilToI, L'origine taI-ie,,,,e des J,wenel des Ur gin,s, dans la .7371)1,-de i'Eeole Ms Chartes, LIV (1893), m. 693-717.

Le no-a, de la famille ,hcsé,,al de-9 Urs-ins, lot. ait, p. 558.L'o-nqi-ne itolie-,,ne - - - , loc. ciL, p. il 6.Cf. N. Valois, Noie sur l'origine (7e la famille Jonce-sel des Ursine,

daus les JWS,oi,'e.s de la Société Nationale des À -ntiquaires de iWcuce, VIsérie, iN (1900). pp. 77-88.

Les .so,oces dc l'histoire de Frence,, IV, 1.904, p. 121.

52 LES JOUVENEL DES 111151X5

** *

Déjà, pourtant, en 1892, le comte Durrien avait appelé 4'ttiiesentence. En renouvelant le procès, que l'on pouvait croire

déflnitiveinei,t perdu. il en signalait la véritable importance, fai-sant observer qu'il ne s'agissait point seulement de résoudre linvulgaire problème généalogique, mais bien de reconnaître si laconscience et la loyauté d'iui historien célèbre devaient oit non êtresuspectées. Opei-ae prcfiuni wat. Et M. Durrien reprit mie à nueles « pièces dti procès de itoblesse de la famille Jouvenel des T.Jrsins »et. discuta chacun des détails de la tradition incriminée.

On s'explique difficilement que sou mémoire, qui est mi mo-dèle . de critique, n'ait pas eu raison de l'opinion contraire, pres-qu'exc.lusiveiiient fondée sur des explications trop ingénieuses Ou 5111'

de fragiles hypothèses.Si forte, il est srai, que fat son argumentation, M. Durrien

ne se flattait d'emporter toutes les convictions: il appelait uncomplément d'enquète, dont il escomptait le résultat favorable.

La découverte (le documents nouveaux autorise doue à roltvrirle débat.

Jean J uvéna I, on l'a vii, prétendait rattacher sa fa.ni 111e à uncertain « Néapoliu des Ursins, evesque de Metz » qui aurait anleiléen Fiance les fils de son frère Giovenale 'Le comte Durricu a rap-proché de ce passage de l'histoire de Charles VI plusieurs ancien-11es généalogies des Ui'siis de Franee; M. Batiflol,son tour, a

I y. supra, p 49. n. 2.Hsto ire de Charles VI, èd. Godefroy de 1814, p. 87.P. Dnrrieu, op. ciL, pp. 195-199.

ET LIeS OitSINl 53

repris ces documents et y a cherché la condamnation de la thèse

que M. Durrieu en avait dédt,ite '. C'est ligne par ligne: oit peut.

le dire, que ces textes ont été examinés, comparés et discutés; nous

nous garderons donc bien de reprendre cette minutieuse critique,

qui . au surplus nous parait inutile 011 sait combien ces généalo-

gies du xv' siècle, fondées presque uniquement sur des traditions

de famille, sont inexactes dans le détail il ue, faut donc point leur

demander plus qu'elles ne prétendent donner. Si pourtant l'on con-

sidère les deux crayons généalogiques qu'on peut. semble-t-il. retc-

ni 2 l'un tracé en 1445 par I atino d egl i Orsin i archievéqu e dc

Traiti , l'autre incorporé en 1565 par San sovino à soit histoire

'le la famille Orsini . on voit qu'ils s'accordent sur deux points

M. flatiffol, dans son article sur Le ,ZO,IZ de la famille ,jneénat de.Ursins, loc. cil.., pp.542-545, avait déjh critiqué OQS (iOeluluIOflts attaquui)tIans ses positions par le comte Durrieu. M. J3at.iffol a développé longue-ment les raisons qui le poissaient à écarter du débat tontes les pièces gé-néalogiques iluvoquées pu les Ursins (L'origine italienne des ,Tnrene? desUr,sins, 7oc. ait., pp. 691-708).

2 Comme- il s'agit. en effeL de critiquer ios alliriuiationé de Jean -J u-vénal des Ursins toucl,a,,t l'origine de sa famille, on ne pe'tt se servirdc ces aflirunations mémos commue d'argument. dans la discussion. La gé-nén logie conservée dans les papiers de Bal axe n'étant q l'urne traductionmlii tex te de Sansovino but nous parlons p] us loi u, doit éga [cutient étreécartée; M. Batiffol en a donné un long extrait (L'origine italienne des.Jnrenei des Ursi,ss, ioe. ait., p. 706).

C'est un vidirnus du 27 mai 1447 d'un acte dii al août 1415. Onl trouve publié, mais avec beaucoup de fautes dont plusieurs -sont gros-sières, dans les annotations de l'histoire de Charles ITT de Denys Gode-frov (Paris, imprimerieflovale, 1653; in fol., p, 673. Ce texte nous transmetI:, tradition reçume au milieu di XV° siècle dans la famille des Orsini surl'origine des Ursins.

- . !'"bdanno i presenti Orsini clic sono in Fr'nncis. alla• stirpe lolo... un Napoleone Orsino clic en andato d'Italia A ParigiSint la descendance de ce Napoléon jusqu'à • Giovanni . . . , s°' ii Trinel(le pu-évôt des marchands) avec t'inrlicatiou, très précise de toutes les al-liances (Sansovino, op. ciL, r' Sv°-9). Ainsi l'auteur italien nous a con-sem-vé la thèse des J uvénal des Ursins si 'r leur pn.u'emuavec les Orsini.

I

54 tuS .IOUVENEL 1,1(5 TJRSINS

importants: 1.0 Napoléon des Ursins, évêque de Metz ', fils de Na-

poléon, aurait- eu un frère du IIOHI (Te Juvénal qui fit souche eu

France. 2.° De ce J uvénal sciait issu, é la quatrième génération

Jean .iouvenel, prévôt des marchands de Paris et père de l'histo-

rien. C'étaient les traditions que conservaient. aussi bien les Orsini de

itome que les Ui'sins français; ii est très remarquable de les voir

s'accorder sur le point de séparation des deux branches. Quant

aulx contradictions de détail que l'on a employé tant (Te subtilité

:'t exploiter ou a résoudre. il ne semble pas. en' bonile critique,

qu'on pusse les nier, mais pas davantage qu'il faille en faire état

pour accuser de snperelaerie les Ursius et leurs prétendus cousins

(l'Italie s'ilS y avait en collusion entre les deux fanulles pour faire

1 Voir sur ce mystérieux évêque de Metz les hypothèses proposéespar le comte ])urrieu (op. ciL, l'l• 21G-218) et le arguments contrairesde J,!. l3atiffol (L'origine italienne des ,Tuvenel ... . pp. 697-699).

Voici les mIeux tableaux généalogiques que l'on peut dresser d'a-près ]'acte de 144F ct d'aprus le texte de Sansovino:

Acte de 1445:

Napoléon

Napolmion, tiv. tic Metzdavéna]

Mnthieu

Pierre

Je.%fl, prévôt.les ,umue]mands.

Généalogie de &mnsorino

Napoléon

Napoléon, év. de Metz. Juvénal

Pierre

-Jean

Jean, prévôtdes mnarehauids.

La tradition, rapportée par Sansovino, voulait que ce Napoléon, souchede la branche française, vécût vers 1240; on peut l'identifier avec Na-poléon, séuatei,r (le home en 1244. s'ii qui Litta (Le famig?ie celcô,-i 4km-lzrmne, t. V, Orsini di Bouma », tav. V) donne d'assez ntimuhreux reusci-gnenments. Litta. malheureusement, ne fait jne nom mimer les descendants deNapoléon et ne nous apprend rien sur leur compte; il est! à rein,' rqnerqu'il indique comme fils du sénateur de loiue un Mathicu et comme petit--fils u,, J ,,vénal, tandis que cet ordre est interverti dans la tradition-de 1445.

ET LES OiiSiNL 55

admettre une généalogie fabriquée de toutes pièces. les faussaires

auraient-ils laissé subsister ùs iueertiti 'des et ces différences de'

détail, trés explicables au contraire, si l 'on vent bien voir dans

l'acte dc 1445 et dans le texte de Sansovino ce qu'ils sont et pré-

tendent être l'exposé (le l'opinion reçue, tant itome qu'en France,

sur l'origine commune des deux faini 11es?

Divers ordres d 'argunients. il est vrai, ont été invoqués contre

cc double témoignage: on ii dit; que les prétentions des Jouvenel

se i'attaelier au Orsini avaient été très tardives et dataient sen-

I ement du temps où Jean Jit "én al et ses frères, parvenus rapi dc-

li) eut aux plus hauts li onneiirs, pou ça i 'en t sentir le besoin de s'ano-

blir indûment. 11 était donc légitime de les tenir pour suspectes.

Et pour expliquer comment les Orsini avaient « reconnu cette pa-

» renté » et laissé prendre leur nom et leurs armes, on a di Ê qu' « il

» ponvait ...ne pas leur être désagréable d'être affiliés à une lin-

» portante famille française dont un des membres était chancelier de

» France, un autre archevêque de Remis ».

La première de ces affirmations ii 'est plus soutenable anjour-

d'liu.i : le comte Durrieu a démontré, sans discussion possible, que

Jean Jouvenel portait déjà sur 50]i sceau, en 1383, les armds des Or-

sini, :1 une insignifiante différence près . « Ressemblance fo]tllite »

Rien, an reste, ne prouve qu'ait cours du XVc siicle les Jonve-ne! èttbl is à Troves aient eu l'lj tnnhle situation qu'on a voulu dire. Sansrehausser outre mesure le rang qu'ils tenaient alois, on peut recon-naître qu 'ils étaient. parmi les notables de la ville (vov. û ce sujet lesdocuments cités par Batiffol, L'o,'iqine ita1ie,,.,ze des .T,tve,iel .... PP- 708-712 il n'en est pas d'antérieurs û 1330). M. .Batiffol entre autres, parled'un tués proche paient (le Jean Jonvenel. nominé Guy Jouvenel qui

est dit eu 1406 chevalier de Saint-Jean de Jénisnlem . -. . (ep. cit..p. 711). Or, Ion sait quelles preunes de noblesse étaient exigêes pour entrerdans I 'ordre (le II hôpital

2 L. latiffol. L'odqine ifa.lic,uic des ,Tuve,,el ..., p. 716.P. Duurrieu, og;. ciL, . 207. N. Batiffol. op. ciL, p. 714,a publié

liii dessin du prenliei' sceau de Jean ,Jouus-inel.L. Batiffol, op. oit., p. 716.

w

5G LES JOUVENEL DES 1JIISINS

a-t- on dit. Mais que répondre à un argument pi us décisif encore

invoqué par M. Dih'ricu? Comment expliquer sur un antre sceau

de Jean Jouvenel, dès, 1401, la présence flou seulement de l'écu

des Orsini, niais ausi de l'aii ijnal symbolique de la grande famille

romaine, l'ourson ? M. Batifi'ol ne s'en est pas mis cii peine, y

voyant simlemeiit une « fantaisie de l'ouvrier, peut-être italien, qui

» n fait ce sceau » '. M. \maois n préfét'é abandonner cette fragile

ligne de défense et reconnaître que, dés 1401, Jeuii Jonvenel n. pu

revendiquci' sa parenté avec les Orsini. Admettre cc point, c'était

ruiner l'argument tiré par M. ]3ntiffol du fait que «. le prévôt des

marchands de Paris du temps dc Charles VI ... ne s'est jamais

» appelé autrement que.Je.n Jouveuel » pour discréditer les affir-

mations de Jean Juvénal, son fils. M. Batiffol, 't vrai dire, était

encore eu dj'oi t de s'étonner, si les Jouvenel avaient, dès 1.383,

porté les armes des Orsiiti, si en 1401 alt plus tard ils s'étaient

avisés de faire graver sur leur sceau l'ourson syuii bolique, qu'ils

- e ussent attendit jusqu'en 1438 pour accoler Lu leur nom le patro-

nymique des Ursins. Mais depuis 1893 , M. Valoisa mis au jour

un e bulle de .1 eau XXIII. expédiée, l'année 1410, en faveur (le

« Johannes Juvenalis dç Ursinis ». le futur historiendes registres.

malheureusement perdus, du luénie pape et (le SOIS successeur Ma rtin V

I Sur ce sceau, pendu à une quittance du 2 décembre 140]. cf. Dur-ricu, oj,. cit., pp. 208-209. M. Batiffol en a donné une repoduetiou in(-dioere -(rip. ciL, p. 714): on eu' trouvera nue meilleure dans l'article ile.M Valais: 1cc. ciL, p. Si.

Batiffol, op. cil., p. 715.3 \Tal (,i, op. cil., p. 86.

Batiffol, O,. ciL, p. 653.Nous avens établi, dit M. Batiffol. da né noire travail sur Le \r0,

» rie k' ftnnilic .Tvvdnal des Ursins (p. 542) que c'est entre le 14 juillet 14i37et le jer avril 14i3S qu'il Caut placer la date exacte où les J ouvenel

tout niocliilé leur nom de famille s. (L'oriqine ?trriie,u-ne -des .Tn.vead .p. 716. n.

Date le l'apparition du second article de M. Bal.iffol.X. \Talois, 02). ciL, pp. S{i-SS.

ET LES ORSINI 57

contenaient plusieurs octrois dc dispenses pour le même Jeaii Ju-

Vénal entre la W année de Jean XXiII (1413-1414) et ia 9° de'

Martin 'V (1425-14:26) 2il était pareillement, nominé : « Joliannes

» Juvenalis de Ursinis » et même: « Joliannes dc Ursinis » tout

court . Nous publions plui loin deux' documents de 141.4 et 1417

(u. st.) où Guillaume, frère de Jean, est de même désigné sous le

nom de « ;luvenalis de Ur.çinis ». Ainsi, de 1410 à 1426, toute

suie série d'actes authentiques, ('manés de différentes chancelleries,

portent la forme bien connue Juvénal des Ursins et si l'on voit

apparaître ce nom en 1 410 dans une bulle pontificale, cii 1414

dans des lettres royaux, 'cii 1.417 dans un acte notarié, n'est-on

pas autorisé à croire q u' il était d'un usage plus ancien et tel, que

personne n'en pouvait discuter la légitimité?

** s

Mais admettons lui instant que les Jour eiil soient parreinis h.

troni per leurs eolii cm porai ns et la postérité en s'appropriant lui tiOfli

auquel ils n'auraient eu aucun droit. Il resteraitàex pliquer eonnncnt

et pourquoi les propriétaires de ce noni auraient l:ussé passer sans

protester cette usurpation bien plus. sen seraient faits les cou -

puces.

Jean XXIII, élu le 17 mai 1410, fut consacré le 25 dii même mois.2 Âlartin V fut élu le li. novembre 1,417.1 Les meulions de ces documents rions ont té conservées pir les

Scliede de Gsratnpi (Arcliivio segreto vaticano, i,,dice 534. Les voici:ikrrine,,sis. Pro Johonne de Ursinis. d'ispensntio ud iicompalibilia. A. .8.,Jolianuis 28, Irnuniel il], jregistre 'L p33 kîndiee cité, fol. 2 v°)Pro .Joba'nve .iuvn,alù de Ursi,iis, dispensa/io ((r? iiconpûtibi?irs. l'oîosavc.A. B. lnrtini 5, Vi, 9. . 162 (ibid., fol .3); - P''o iTOltO'IIVC de Ur.»ni,(Jiepevsatio ail Ôic'mpntibiîiu. To?v.çane. A. B. TUartini 5, IX. 12, 'p. 11%(ibid.). - On sait en effet, (lue Jean Jouvenel des L1 rsins cumulait l'ai'-ehiprêt:ré de Carmaing diocèse de Toulouse, avec «autres bénéfices, don tle doyenné d'Avranelies (cf. Biogi. gén. Didot. y0 Ursiims. t. 45, col. 805).

LES JOIIVENEli DES UISSINS

Nous avons déjiï parlé de la délivrance faite eu 1445 aux

Ursins de France par l'archevêque de Tiani, Latino Oreini, d''ui

docinnent attestant l'origine commune des deux familles. Ou n'a

pas manqué d'ojeefer qu'iL cette date Jean J uvé,ual des Ursias

était évêque de Laon et, pat suite, due et pair du royiinmc, que

son f'é;e Jacques occupait depuis un an le siège métropolitain

(le Reims et qu'enfin Guillaume venait, d'âtre élevé k la charge

(le chancelier de Fiance. Les Orsini n'avaient-ils pas tout intérêt

i ménager nue si puissante famille ? Pouvaient-ils refuser un

brevet de parenté à des personnages si liant placés 2 Étrange

théorie, à la vérité, q ni se piéte bien eumplai sa.inmcnt aux lui-

scijis de la cause et ne tient compte d' aucune vnisemblan cc

psychologique, s'il est vrai que peu (le grandes maisons italienties

out poussé plus loin que les Orsiiti l'orgneil patricien. Les faits,

au reste, interdisent de l'admettre: les Orsini n'ont lias attendu

pour traiter en parents les Tjrsiits que ceux-ci eussent atteint ce

point de prospérité; en 1432, Jean Juvénal, le seul fils du

prévôt des marchands qui fût entré dans la voie (les honneurs,

venait d'être élu évêque de Ileanvais; il fait le voyage de Rome

et c'est dans le palais des Orsini, (le ln mail! même dii cardinal

Giordano, q it'il est sacré . Dans cette insigne marque de faveur,

le comte Durrieu a vu, très justement selon nons, une plenve cd

la « reconnaissance officielle » par les O.rsini des prétentions généa-

logiques (les Ursius . Mais cet argument aurait eu bien pins de

force encore s'il avait été possible de démontrer (1 110 les ielatious

I y supra, p. 53.- 2 L. Bat,iffol. Le non, de la famille .T,,vénal des (jrsins, p. SF4 Tin-

riqifle ifrilienve (les J,tvenel des Ursin.s. l 716.Notice (le Vallet de Viriville. dans la Nouuelle .l3ioqraphie génsralc

(le Didot, t. XTJV, y0 .3 eau Il Juvôiiul des Ursi9us, col. 806, I'. Durricit,OJ. CII.. Pli- i97 et 218; Hatiffol, .Tiorigina italienne des fasenel. . . , p. TIC.n. 1.

P. Durrien, OJ?. ciL. l 197.

E LES OltSiNI

entre les deux familles ne se bornèrent point k cet acte isolé et

qu'en 1432 elles étaient déjâ anciennes.

Tel est le point, essentiel qu'une série de doeuiuent.s nouveaux

va nous permettre de'fixer.

En 1414, le roi Charles VI, ayant reçu du pape Jean XXIII

la faculté de disposer en faveur de ses familiers de cinq cent trente

bénéfices écelésinstiques en Fiance ', l'un d'eux, un canonicat de

Sa hit Aiguan d'Orléans, fut dévolu ii Guillaume Jouvenel d es Ursins,

alors si]nple écolier parisien. Cc-s coll;ttions, ducs exclusivement it

la faveur, ne deva ont pas aller sans susciter quelques procès 2

Les chanoines de Saint Aignan refusèrent-ils l'ai,rnussekG utillaume

.louvenel, pour protester contre les empiètements de l'autorité royale,

on la déposition de Jean XXIiI, survenue sur 1çs entrefaites, leur

fut-elle prétexte k ce refus? Toujours est-il que le futur chance-

lier é u t phd der en cour de Rouie.

A cette fin, le 23 février 1417. il élut six procureurs, dont

deux retiennent l'attention le célèbre Jean .Gerson et le cardinal

O iordauo Orsini , de qui le rôle était alors primordial dans l'Eglise.

il est sig-unfuca.tif d'observer que le seul italien choisi par ce jetute

clerc en qttête de patrons. ait été préeisément le représentant le

plus illustrp des Ot-sini de cc temps. Il y a P1 Giord;tuuo Orsini

lie prèta pas k cette cause la seule autorité de son nom ou peut

I A cette époque le pape, désireux de calmer « l'ardeur r 1 ue la couravait témoignée pour la restauration des libertés dc l'Eglise », n'avait,

trouvé dautre meilleur moyen de se concilier le roi et le Parleuueut(Voy.N. Valois, lit Fiance et le qrrt.nd SehiRsu.e d'Oeedent, JV, pp. 213-224).

2 Q'•, par exemple, Valoiii,. oji. ct., pp. 222-223.JI n'est pas surprenant que Jean Gersou, l'adversaire capital des

théories bourguignonnes au concile de Coisttnce, se soit chargé des in--téréts d'un fils tic Jean Jauvenel. Fun des plus fidèles partisans lesArmagnacs.

C'est lui-même qui, en 1432, sacrera dans son palais. à Itoune, lenouvel évêque (le Beauvais Jean J u vénal ries Ursins.

60 ES JOUVEXEL DES 1JESINS

affirmer qu'il s'employa activement la faire triompher : c'est ce

qu'indique la préseuc dans les archives dc sa famille, non seule-

tuent de la procuration de 1417, mais des originaux des autres

pièces du procès: les mandements dc Charles VI et du légat

Ad.imari

Une à une, toutes les raisons invoquées à l'appui de la thèse

de Du Cliesne sont tombées. Une fois établi qu'en 1383 an plus

tard les Jonvenel portaient les armes des Orsiiii qu'en 1410 au

plus tard ils s'appelaient des (Ji-sins. J eau J uvénal sort indemne

de l'accusation portée contre lin d'avoir, par un sentiment de ii-

dicule vanité. cherché h usurper un item et ni! blason. Du même

coup perd sou fondement l'h ypothèse, loiigtemps en faveur, qne les

Jouvenel auraient tiré la seconde part e de leur no un d'un hôtel des

Ursins ou « de l'Ouroine », acquis par leur famille bien apris I 410.

Ces points acquis, l'opinion créée par Dii Cliesne devenait di f-

ficilemeut soutenable. Elle ne l'est pins dii tout aujourd'hui les

derniers raisotniernents d'une critique trop subtile se heurtent dé-

sornta.is ii ce fait démontré: l'existence de rapports anciens entre

les deux familles, dés tine époque où la fortune des Jouvenel n'é-

tait pas encore telle que les Om'siui dc Borne pussent espérer en i'e-

tirer quelque lustre.-A. DE BoflAju).

Ou. HJRSCHÀIJER

Litta a dû i'oir ces docnme.uts et c'est à ceux, prohabletueut, qu'ilfait allusion quand il écrit (Le farniglie eel.ebri i/alione. t. V, Orsini diBorna , mv. I): « Quaiche traccia nelle carte di Peina si trova degli

Oisïni passati in I-'raneiaNous préparons eu collaboration un travail sur les rapports rie la

France avec la fioaille Orsini, principalement à l'époque des gueltes d'I-talic. C'est au cours (le nôs recherches sur ce sujet iie ,,oiis avous luisau îoitr les docu nents piibhés dans le présent môu loire,

Nous saisissons l'occasion pu nous est offcrtc d'exprimer publiquementà M. C. Moretti, archiviste de l'Archivio rie! (Ion, une, notre gratitude pou rla grande bienveillance qu'il nons a (,ontiuuelieuient témoignée.

ET LES OJtSJNI 61

PJÈCES JUSTIFICATIVES

I.

1414, 19 septembre. - Senlis.

Charles VI; s-vi de Fiance. ayant reçu du pape Jean XXIII

la faculté rie désigne;-, parmi ses familiers, ceux de la renie ou

du dauphin de Viennois, cinq cents clercs av. cardinal (le Vise,

légat du Saint-Siège. qui devait leur réserver cinq cent trente b6-

t? c'fices. nomme en première ligne andit léga.t Cuillci-musJuvenalis

de Ursinis, clerc et écolier parisien, pour un cénonicat avec pré-

bende à Saisi t Aignan ri' 0,-léan s

A. Ong. ])a1cI.,jadis scellé sur simple queue.Ârchivio storieo cielCouiune di .Roma, foudo Orsini, liasse n° bleu li, n° 81.

.8. Copie aut],entique du 8 octobre 414, insérée datis ]es lettres dAb-manne Adiinani ci-dessous analysées.

Karolus, Dci gracia Fra.neoruni i-ex, carissimo ac fich amieo

nostro cardinali Pisano, Apostolice Sedis nunelo, saltitem et dilec-

cionem. Cuin sauctissinins in Citristo pater Joli;uuies. papa XXIII,

reservaudi vestre doniieioni pro quingentis persouis. queeumque et

quahiacumqne beneficia eedem persone obtineant vol expectent, qiuls,

usque ,id kalendas novembi-is proxime seeutnri, duxei-.imus nominan-

das. tam ex familiaribus nostris domesticis, quam dilectissime con-

sortis nostre regine ne dilectissimi prinlogdlliti- nostri Aequitanie

•ducis et dalpliiiii Viennensis, quingenta et triginta beneficia code-

siastica, eum cura vel sine cura, tam regniaria qliam seenlaria,

Des lettres royaux analogues, expédiées en faveur de Samson doParis. ont. été publiées par M. Noél Valojs (lÀ Franee et 7g Grand Sehisn,ed'Occident, IV, p. 221, n. 2).

62 LES JOUVENEL DES.IJRSINS

eciam danonicatus et prebendas metroiiolitanaruin, catiiedialium et

collegiatarum ecelesiarum dignit.ates, personatus, administ.raeioues et

officia eciflui cnrat,i et electiva., in regno nostro et 1)alp]iinatu con-

sist.encia, facultatem nostri contemplacione concessei'it, volueritqite

endem Sauctitas qnod ex dieto numero quingetitatuin pcl'sonarum,

trecenti cx yens fam iliarihus, cotomensalihus vol substi tne,n dis ai,

cis ont ecia ni consili ail is mngn i con cliii nostri , uq ne ad ('la-tum

numerum, elerici (le se et in suis personis benefieiornm ecclesiasti -

coium capaces, omnibus alus et singulis betieflein liujusmodi epec-

tantibus, preterquam Ecclesie cardinalibus, in assecucione beueficio-

niim q uoi'unicninque âd q tic nonti nabnutur prcferantui', quodq u e in

singulis ceciesiis ]netropolitanis, c-a tiiedralibus vel eolleg-iatis, in

quibus est numerus prebeudartun XXV° alit amplior, die persone

ail totidem canonicitttis et prebendas, il ignitatem, personatum, adnti-

nistracionein i-cl officium, trigiuta s-cc-o ex pet-sortis lin jusniod j no-

minandis. quibuk cc-iam ad dito videl cet benefieia, coin cura. vel

sine cura. et • totidem collaciones, en iionieatns et prebenclas, digni

totem. person atutu ail ni j nistraci otieni s-cl ofli einm valeant uoni mari

euro certis alus prerogativis, dispensacionibus et elatffiulis, pront

itt littenis Apostolicis super lice eonfectis lac-me explicneiusque cou

tinetur, Nos, dilectinn nostnini Guillenniim Juxenalis de Ursinis.

clenieum de P;i.nsiits ac seola.rem Parisius, stthstitutum ac nohis

presentatum per dilectuin et fiilelem nosti-tim oc jnmdicti primoge-

niti nostri Acquitanie duels eonsiliari nia et ennibellaniim loliauncui

dc Roussay . militent. ad canonicatum et prebendam ecelesie colle-

giate beat issi in Auj auj A tirelia n ensi s, ad Romanam Ecclesi 1m itiillo

niedio pertinenfeun, unnin de dieto numero tneeentorum piiino loco

t-obis per presontes mandamus. requireittes ut., de canonientu et

prebenda pt'edictis. quos per se vct sunni procuratoretii duxerit ac-

ceptandos. dma vacaveri,tt, .siinul vol successive juxta fou-tuant littu--

rai'Iun À postolicurutu eidein providcre aut provideri mandaic curetis,

ipsum ont ejus proeni-atorem lu realem eoi-umdeni possessioneni ii:-

ET LES OESINI 63

ueentes et manutenen tes aiqu e ga udere fa cientes, fructi 1n1F,j uribus

et proventibus ad ipsos spectantibus univrsis.

1)atum Silvancti, die decinia nova meusis septembris, aulno Do-

m in inillesimo quadringentesiino X11.[.l ta et regni nostri XXXV'.

Per regeni,

Pitnrnoy (parupli e).

il.

:1414. 3 octobre. - Paris,in domo ]iabitacionis nostre, sit;a propeportam Saneti Oermani de Pratis

Ala.manno [Adisnari]. cadinal prêtre du titre de Saint Ensèhe.

nonce apostolique avec pleins pouvais-s de léqat a latcic (kt)15 les

villes, diocèses et provinces de Peints, Sens et Ilouen, agissant en

t:ertu de la bulle « ûuni te ;td Carissijiinin en date dv 25 juil-

lei 1414 et des lettres royaux de Charles VI ci-dessus publiées.

viande aux doijen et chapitre de Saint Aigna4? d'Orléans de s-e

cevois eonnne chanoine prébende' Guiilcnnus .luvenalis tic Tirsinis.

clerc et écolier parisien '.-

A. Oiig. pardi. - Aicltivio storieo dol Coniiine di Borna. fondo Orsini,-liasse n' bleu 36 (Perqaweste ilicqibili), n° 37,

Au dos, mentions dia X \Te siècle e) procès-verbal, en grandepa ni e il li si bIc, de notification de l'acte faite par le procures 'ide Gnil.leimus ,Tnvenaiis de Ursivis au c]iapitre de Saint-A.ignan.le il ianvier 141F, (n. st.); h) Juta Tohunstis .juvenaiis (le Uaqiv,s.

B. Copie dt XVIJO siècle . — Ibid., registre ii° bleu 479 (Liber bulla-s, un). fol. 1 54.

Ce docuin eut étant d'une longneu r i tisproportionnée à sali intérêtlotir notre mémoire, et, ile plus, illisible en uiaints endroits. nous nouscontentons (l'eml donner ] 'ana lyse.

2 La lecture Johannis (J «est pas doutnuse. On peut raisenmbla-bleutent admettre que Jean Juvénal des [Jrsins. dont les relations avecla cour pontificale étaient fréquentes (cf. ci-dessus, p. 57. n. 3), avait priseru mains la ea'ase de son frère. Ainsi s'expliqueriiit ici la substitutionde son nom à celui de ce de ru j e r.

Le copiste n laissé en blanc de nombreux passages.

04 tjs jouvjexa DES URSINS

111.

U]? (n. st..), 23 février. - Paris, tin domo ltabit1tcionis ... consti-mentis, alla prope ecclesiam Saneti Landerici parisieflsis ».

Guillernius j us'enaiis de Ursinis, clerc parisien, chanoine prd-

bcndd de la colid'giaie dc Saint Aignan: d'Orléans, donne procn-

ration., pour toutes causes mues et à mouvoir en cour de ilome,et spécialement pour un procès touchant son bénéfice, à GiordanoOrsini, cfrrdinat évêque d'Albano, Jean Oerson, chancelier de .Nofre-

Dame dc Paris. fta?i « de Campania ». Jean « de Teniplis », Pierre

Binet et Pierre de Fiessanges.

Â. Expédition originale sur parchemin. - Arehivio storico de] Coinunedi Borna. fbndo Orsini. liasse n° bleu 12, n° 4.

In nomine Domini, amen. Noverint universi presens instrurnen-

tum public! ni inspecturi, quod. anno ejusdem Dominimilliisimo qua-

dringentesimo decimo sexto, more gallieano, indietione decima, niensis

fehrnari I (lie vi eesinia tercia, Apostoli ca Sede vacante, in moi i totari I

pnblici ne testium infrascriptorum prese]Ieia, propter hoe persoualiter

coustitiitus venei'abilis vir Onillermus Juvenalis de Ursinis, elerieus

de Parisius, canonieus preloelidattis ecelesie collegiate Saneti Aniniil

Aurelianensis. nielioribus modo et forma quibiis potuit. fecit. con-

stituit et oidinavit procuratores suos, actores, factores, defensores

et negoeiorum suorum gestores veios, certos et legitimos se min -

cios taui generales quani speciales, videlicet: Reverendissimum in

Christo pattem se dominuni .Tordanum. miseracione divina episco-

puni Albanenscm, eardinalem de Jirsinis nuneupatum, neenon vene-

rabfles et discretos viros dominos et magistros ,Johannem Jaison,

ecelesie Parisiensis caneellarium, Jobanuein de Campania, Johannem

de Templis. Petrtiu Bineti et Petrum de Fressangits, absente s

1 On pourrait lire aussi bien Bvreti, mais un acte (lu 1? mars .1486(n. at.) fait mention dun Pierre Minet. eapicerius Carnotensis • (Ibid.,liasse n° bleu 15. n° 5).

e

ET LES ORSI?41 8F,

tanquam prcseutes et eorum quemiibet inedlkium, itt quod occu-pantis eondictio melior non existat, sed quod unus eorurn inceperit,alter prosequi valeat et kirs cnn, cffeeu, videlicet in omniijus etsingulis causis, negoci.is, litibus et querelis suis, matis et movendis,tam in romana euria quam ubilibet extra et tam agendo quam de-fendendo contra quascunque persouas tam eeelcsiastieas qum secli-lares, coram quibuseunque judiei,bus, delegatis, subdelegatis, ordi-nariis, extraordinariis, auditoribus, eommissariis, conservatoribus eteorum béa tenentibus ne allis quibuscumqne tan ceelcsiasticisquam secularibus, auctoritate .quacunque seu diguitate fungentibiiset quocunque nomine censeantnr. et specialiter in quadam causamota seu moyen sperata inter dictum constitueutem, ex una parte,et quoscunque alios ipsum in predictis suis canonidatu et prebendaimpedire volentes, parte ex altera; dans et conccdcns prefatus con;stituens dietis procuratoribus suis et eorum cuilibet insolidum pie-nam et lihera.m potestatem ae tam generale quam speciale mari-datuni agendi pro ipso ipsumque defcndcndi, lihellum et libelles neqnascunque peticiones simplices et sumuarias offerendi, dandi, pe-teudi et recipieudi, oblatis ex adverso respondendi et inepte, refit-tandi, convcniendi, reeonveuiendi, excipiendi, proponendi, replicandi,diiplicandi, triplicandi, quadruplicandi, litem et ' lites contestandi,de calumpuia, xnalieia et veritate dieenda, cmii omnibus elausuliset eapitulis in et sub calnmpnie juramento conteutis jurandi etcujuslibet alterius generis juramentam et sub animam ipsins con-stitiicutis prestandi, ponendi et a.rtieulandi, posiciouibus et articnlisrespondendi et i'espondei-i petendi, articulos partis sue admitti etremiss[ionemj ad partes petendi et obtiueudi, erimina et defectusopponendi probandi et purgandi, testes, instrumenta, lifteras etquecunque probaeionum genera producendi et exhibendi et contraprodueta cx adverso dicendi, et obieieadi, testes partis adverse ju-

Une tache d'humidité sur le parchemin a rendu illisibles les pas-sages que nous restituons entre crochets.

L

/

LES JOIJVENEL DES URSINS

rare videndi, interrogatoria faciendi, dicta, attestaciones testi[nn!• puhlic]ari et aperiri faciendi et petendi,. actorum et actitatontrn• copiam sibi decerni ficH petendi et obtinendi, litteras Apostoheas

et alias quasduiLque graciam s[ivc beneficium continentes inipetrandiet obtinendi, et contra impetratas et impetrandas ex adverso dicendiet cas impugnandi, in causa. sen cassis coneladendi [et coneludi] vh•dendi, sentenciam et senteneias tam interloeutorias quam diffinitivas

$ ferri et pronnneiari petendi et iudiendi ab eis et quolibet' eorum. ae R

quotunque silo gr[avamine sibi illa]to vel inferendo, semel éf pl.ifriesprovocandi et appeliaudi, provoeacions et appellaeiones suas quàs-cunque prosequendi, intimandi, notifleandi, [reservandi et .....] apo-stolos, in forma juris petendi et obt,inendi ne recipiendi, judiccm etjudices tam.in arbitros,arbitratores sen arnieahiles composit[ores quama1iosqualitereunque eligendi ac impctrandi et in ipsis ae ecruin diMisde et super jure dietonun suorum ennonicatus et prebeade et eorunidepeudentibus tractandi, eompromittendi, [eoncordandi et] pacifleandiet impetrata reeusaudi, de locis, judjeibus et notariis .convcnicndi

• et eoueordandi, henefieinm absolueionis et exeorninunicacionis sen-tenciam la eundem [ .....- tata vel] ferenda ab homme vel a jurene eeiarn restïtueionis in integriun peteudi et obtinendi, expensusfactas et faeienda taxari, peteudi, faeiendi, reeipiendi et quittand:iet qiodeunque lieitum juramentum super premissis necessarium inipsius eônstituentis animam faciendi et probandi, uuum quoque -velplures proeuratorem sen procuratores lôco sui seinel et piuries siih-stituendi, qui similem s-cl minorem in premissis babeat vel habeantpotestatem, eumque et eos revocandi, et loco eornm altos snbsti-tuendi si [dietis] proeuratoribus suis ant corum alteri videatur ex-pediens, et generaliter omnia aliit et singula faeiendi, gerendi etprocurandi, que in prernissis et eirea es necessaria fuerint sec cciamoportuna et que dictus constitneus fiteeret et fïseere posset 5 • pre-

Ms: qualibet.

ET LES ORSJXI 67

sens persoualiter interesset, eciam si maudatutn exigeret magis spe-

claie. Promittcns idem constituens ,mie]Ii, notario subseripto, tan-

quam publiep persone stipuianti et. rccipieiiti vice et nomine 0m-

nium et singulorum quorum intcrest. et intererit in futurum, se ra-

tum, gratum et firmum habere perpetuo quicquid per dictos pro-

eus-Mores sisos aut ecrum aiterutÈ ne per substitutilm vel substitutos

ah. ipsis vel corum altero, actum, traeta.tum, compromissuin, con-

cordatum et pacificatum dictumque gestUmve fuerit in premissis scu

eciam procuratuni sub suorum omnium et singuiorum presentium et

futurorum ypotheca et obiigacione bonorum. et relevans dictos pro-

curatorcs sues et connu quemiibet ac substitutum vei substitutos

ab omni oncre satisffiindi, promisitque judieio sisti et, si necesse

fuerit, judicatum soivi cuin suis clausulis oportiinis peteus idem

eonstitucns super et dc premissis sibi fies-i pubiicum instrumentnm./

unum vei plura, per me notanum publieum infrascriptum. Acta

fuerunt bec in donio habitacionis dicti coustituentis,' sita prpc

ceclesiam Sancti Landerici Jarisiciisis, sub anno, indietione, mense,

die et sede vacante predictis, presentibus discretis vins Raduiplio

.Porcau et Simone de Novo Castro, Cannotensis et Trecensis db-

cesium, testibus ad premissa vocatis specialiter et rogatis.-

Et ego, Nicasius Joye, deviens parisiensis. pubiicus

(Loc.tsapostoiiea et impeniali auctoritate notar.ius, prernissis

omiiibus et singuibs dum sic ut preniittitisr agerentur

sign.iet fleresit, una cuin prenominatis testibus, presens in-

terfui caque sic fleri vidi et audivi, publicavi et in

nsanse.otis) banc publ.leam formam redegi. Ideo lioc presens pu-

blieum instrumentum, tnanù mea scniptum, ignavi in

fidcm et testimonium veritatis premissorum, requisitus

et rogatus.