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Ressources Naturelles Développement 3 e trimestre 2014 JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE les infos de RND À DÉCOUVRIR page 3 DOSSIER page 12 Retour en force du bois dans le design page 20 Exposition « La province de Luxembourg est-elle design ? » TSBV Éditeur responsable : Nadine Godet 44, rue de la Converserie - 6870 Saint-Hubert / N° agréation : P401047 Les circuits courts, nouvel eldorado pour la filière bois? 20 ans de services d’avant-garde dans le béton

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Ressources Naturelles Développement3e trimestre 2014JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE

les infos de RND

À DÉCOUVRIR page 3

DOSSIER page 12

Retour en force du bois dans le design page 20

Exposition «La province de Luxembourg est-elle design?»

TSBV

Éditeur responsable: Nadine Godet 44, rue de la Converserie - 6870 Saint-Hubert / N° agréation: P401047

Les circuits courts,nouvel eldorado pour la filière bois ?

20 ans de servicesd’avant-garde dansle béton

2 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014

RND Ressources Naturelles Développement asbl44, rue de la Converserie - B-6870 Saint-Hubert

Tél. 061 29 30 70 - Fax 061 61 27 32E-mail : [email protected]

www.portailbois.be - www.portailpierre.be

Toute reproduction, même partielle, des textes et des documents de ce numéroest soumise à l’approbation préalable de la rédaction.

Photos © RND sauf indication contraire.

Les Infos de RND sont réalisées avec le soutien financierde la Wallonie, de l’Union européenne et de la Province de Luxembourg

PROVINCE DELUXEMBOURG

éditorial sommaireNadine GodetDirectrice

Équipe de rédaction: Aurélie Charlier, Nadine Godet, Marie-CarolineDetroz, Pierre Warzée, Bastien Wauthoz, Frédéric Castaings

www.espacemedia.com - Tél. 061 23 34 76Conception et réalisation :

Portraits d’entreprise- TSBV, 20 ans de services d’avant-garde dans le béton . . . . . . . . . . 3

- Naissance d’un nouveau genre… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Réseau bois- Le secteur de la filière forêt/bois en fête

les 17, 18, 19 octobre ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

- Le Fichier Écologique des Essences et le Guide de Boisement…

Références pour tout bon forestier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Diagonale- Exposition

«La province de Luxembourg est-elle design?» . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Le dossier du trimestre- Les circuits courts,

nouvel eldorado pour la filière bois? . . . . . . . . . . . . .12

Détails techniques- Améliorer sa plantation forestière avec une préparation de sol . . 22

Lectures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Ancrer l’économie des ressources naturellesdans les territoires

La situation du secteur bois n’est guère réjouissante: les scieries derésineux et l’industrie du panneau peinent à remplir leurs carnetsde commandes en raison d’un secteur de la construction lui-mêmeen difficulté; dans le feuillu, c’est la catastrophe: fermeture de nosscieries, exportations de nos grumes vers les pays asiatiques,grumes qui nous reviennent sous la forme de produits transformés- parquets, meubles… - à des prix défiant toute concurrence…

Rude concurrence aussi dans le secteur de la pierre ornementale,notamment dans la pierre bleue avec des matériaux provenantde Chine, du Vietnam, d’Irlande, d’Inde…

Si elles existent, les solutions, ne vont pas de soi. L’économie tra-ditionnelle paraît bien impuissante à les trouver!

En titrant sur les circuits courts, notre dossier vous invite àdécouvrir de nouveaux modèles de développement possiblesqui, en France, font de plus en plus partie de la stratégie des ter-ritoires c’est-à-dire de l’intercommunalité. À l’initiative d’élus, oncrée les conditions indispensables à leur émergence et à leurréussite à partir d’une réflexion locale sur la place et le devenirdes ressources qui composent le territoire (capital énergétique,agricole, forestier, économique, humain).

Normal, puisque les circuits courts sont avant tout alimentés pardes ressources générées par le territoire, des ressources non dé-localisables comme la pierre et le bois!

On sort donc du cadre d’une politique strictement sectoriellepour analyser les interactions entre le territoire et ses ressources,considérer l’ensemble des acteurs intéressés, organiser des co-opérations entre les acteurs publics et les acteurs privés, établirdes connexions entre les besoins du territoire et ses ressources…

Et chez nous, quelle est la situation en matière de circuits courts? Le Gouvernement wallon s’y intéresse et veut soutenir des initiativesdans ce sens: le Centre de Référence des Circuits courts et de l’Éco-nomie circulaire a été créé il y a peu au sein de l’Agence deStimulation Économique, les premières rencontres des circuitscourts de Wallonie ont eu lieu en février dernier, çà et là, des dé-marches - surtout dans le domaine agricole- sont impulsées pardes municipalistes, des associations et même des privés.

Ainsi dans le secteur associatif, l’asbl Pierres et Marbres deWallonie a travaillé sur un label auquel pourra prétendre chaqueexploitant d’une carrière de roches ornementales en Wallonie àcondition qu’il respecte une série de conditions: une gestionparcimonieuse de la ressource, le respect de l’environnement, dela législation sociale… Ce label se destine avant tout au consom-mateur final (le grand public) pour lui garantir qu’il achète bienune pierre ornementale naturelle extraite en Wallonie.

Mais pour que ce type d’initiative puisse porter ses fruits etvaloriser nos ressources locales, pourquoi ne pas engager nousaussi, à l’initiative de collectivités ou d’autres acteurs travaillantavec les collectivités, de véritables stratégies de développementde nos territoires?

Pour ce faire, il est évidemment essentiel que les moyens d’actiondes communes wallonnes «catalyseurs en première ligne de lacroissance» soient sauvegardés. Mais ça, c’est un autre débat!

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014 - 3

portrait d’entreprise

Avec 20 ans d'expérience dans le bétoncoulé sur place, TSBV s'est forgé une solideréputation de sérieux et de qualité.

Un prestatairepas comme les autres

TSBV, quatre lettres pour Techniques Spécialesdu Béton de Voirie. Si on y voit déjà un peu plusclair que fait exactement cette société?Vous avez déjà vu les barrières en béton qui sé-parent les voies des autoroutes ? Et bien, TSBVréalise ces éléments en béton coulé sur place.Tout comme les routes en béton et leurs élé-ments latéraux. «Un travail de spécialiste quidemande un outillage unique : des machines àcoffrage glissant (slipform en anglais) », nous ditJean-Michel Pondant.

TSBV, 20 ans de services d’avant-garde dans le béton

La famille Pondant au complet avec, de gauche à droite : Sandrine, Claudine, Paul et Jean-Michel.

La grande spécialisation du travail et l'impor-tant investissement demandé par l'outil ontamené, « dans une même synergie, six entre-preneurs à créer TSBV de toute pièce en 1994.S'il y a eu des changements d'actionnaires de-puis, ils sont toujours six et à participationségales », nous dit Mme Pondant. Ce qui n'apas changé, c'est la tête de la société : PaulPondant et son épouse Claudine, renforcéeaujourd'hui par leur fils Jean-Michel et leur filleSandrine. C'est qu'en plus de la croissance dela société, celle-ci s'est diversifiée dans lebéton imprimé et le béton désactivé. De plus,elle est la seule en Belgique à pouvoir poserdes caniveaux avec une gaine gonflable. Unespécialité importée de France.

« TSBV a la particularité de travailler en sous-traitance pour toutes les catégories d’entre-

prises de voirie, etc. », nous dit Paul Pondant.On peut donc la définir comme une entre-prise de services. D'autant plus qu'elle ne fa-brique pas elle-même son béton tant « seschantiers sont dispersés sur toute la Wallonie,la Flandre et même hors de nos frontières.Cela n'a donc pas de sens puisque le bétonne pourrait pas être transporté si loin. Maisdeux de nos actionnaires possèdent leurpropre centrale ».

« Le béton est très peu fluidifié car il doit teniren place dès sa sortie du moule», nous expliquesur chantier, David Leboutte, gestionnaire dechantier. «Si l’ouvrabilité était plus grande, lenewjersey (nom commun de la bordure en

4 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014

portrait d’entreprise

béton) se déformerait ou s'effondrerait sur lui-même». La plasticité du béton est tellement pri-mordiale que, à peine le camion mixer en place,l'ouvrier machiniste vérifie de visu, la texture dubéton. «Le plus dur, ce sont les premiers mètres,une fois qu'on a trouvé le bon béton, on pour-rait presque laisser faire la machine». Sauf queDavid et deux de ses ouvriers restent derrière lamachine pour vérifier le newjersey qui sort petità petit du moule et en rectifier le sommet avecsoin.

Un spécialiste reconnu

Paul et Jean-Michel Pondant ne supportent pasle travail bâclé. «La qualité de notre travail doitêtre irréprochable. C'est pour ça qu'on faitappel à nous». Ce que confirme Paul Pondantquand nous lui posons la question de savoir dequel chantier il est le plus fier et qu'il nous ré-pond, du tac au tac : «Tous !». De même quandil nous confie que «mais il faut préciser quel’outil ne fait pas tout, il y a l’équipe !», on sent

la confiance qu'il a dans ses équipes et leur sa-voir-faire.

Un savoir-faire reconnu par Goodyear qui «nousa confié la réalisation d'une piste de freinage àMontpellier. On en avait déjà fait une à Luxem-bourg et on leur avait démontré que nous pou-vions réaliser ce travail très spécial ». Ou encorepar le circuit de Spa-Francorchamps pour lequelil a fallu «adapter une machine afin de pouvoirmouler des newjersey de 1,50 m de haut. Cette

Pose d'un caniveau à gaine gonflable (vue de l'avant et de l'arrière du slipform) et pose d'une plateforme industrielle.

Moulage d'un conduit d'évacuation.

Collection de moules sur le site de TSBV.

Pose d'un newjersey de 1,50 m sur le circuit de Spa-Francorchamps.

Site propre du METTIS à Metz avec une voirie en béton goujonné.

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014 - 5

transformation a été réalisée en nos ateliersainsi que la construction du moule métallique».

Ils évoquent également, avec beaucoup defierté, le chantier titanesque du tronçon Ber-them-Steerebeeck. «On a dû travailler jour etnuit, et pendant les congés du bâtiment enplus ! On avait trois équipes qui se relayaient encontinu. Jean-Michel et moi étions toujours surplace. On n'a pas beaucoup dormi », nous ditPaul Pondant. Et d'ajouter : «Mais on a tenu lesdélais pourtant extrêmement serrés ! Mieux, ona terminé plus tôt ». «Ce chantier a été très per-turbant car il a fallu que les hommes récupèrentles heures prestées par après, ainsi que leurscongés. Ce qui a chamboulé complètementl’élaboration des plannings tout le reste de l'an-née », nous dit Mme Pondant. «Nos équipesont été partie prenante pour relever ce défi »,nous dit Paul Pondant, manifestement fierd'elles. Notons également une réalisation trèsparticulière sur le chantier réseau site bus «Met-tis », à Metz en France. « Il a fallu s’adaper auxconditions de travail en plein centre ville pourréaliser une bande de circulation avec un bétonà revêtement goujonné (c.-à-d. avec un jointscié tous les 5 m)», nous explique Paul Pondant.

O tempora, o mores!

Malgré son savoir-faire et sa réputation, l'en-treprise d'une trentaine de personnes doitfaire le gros dos. « La crise se fait sentir, nousespérons un rebondissement au plus tôt »,nous dit Jean-Michel Pondant. Et Paul de ren-chérir : « J'ai peur que 2014 soit un exercicestérile, mais ça va rebondir après ». Leur pre-mier défi, nous explique Mme Pondant, est de«maintenir l'outil, l'équipement et le person-nel malgré cette période maussade ». «Moinsde marchés : on constate une diminution ré-currente des marchés publics, avec une réper-cussion négative sur nos activités », ajoutePaul Pondant.

Le second défi, d’un tout autre ordre, «est demieux faire connaître encore notre société et ce,en Belgique et au-delà de nos frontières » nousdit Mme Pondant. « le taux d'obtention desmarchés a diminué. Or, l’étude d’une offre et laconstitution de dossiers, sont de plus en pluscomplexes avec de nombreuses formalités ad-ministratives ». Et Paul Pondant de confirmer :« le dossier est le même, qu'on pose 250 m ou15000 m».

«Le rendement des machines dépend de la pré-paration du chantier et de la qualité du béton»,nous dit Jean-Michel Pondant. «On sent bienl'amélioration de celui-ci suite à l'introductiondes normes béton et du Qualiroute ». Parcontre, « les délais de plus en plus serrés fontque certains clients négligent parfois la prépa-ration du chantier. Or, un chantier mal préparépeut nous faire prendre du retard. Ce qui n'estni dans leur intérêt, ni dans le nôtre».

Avec une année 2015 qui s’annonce pauvre enadjudications dans le secteur routier, TSBV va de-voir redoubler d’efforts pour maintenir son per-sonnel. La famille Pondant sait bien que la pertedu savoir-faire serait dramatique pour l’entre-prise. Le moment semble donc venu d’orienterle marketing pour démarcher de nouveauxclients, en se basant sur les services les plus ren-tables ou uniques qu’ils proposent. �

Impression du béton sur le rond-point de la Baraque de Fraiture.

Vérification du chantier avant la pose d'un newjersey, réparation sur la E411.

Moulage en place du newjersey sous l'oeil attentif des ouvriers.

Rectification manuelle du sommet du newjersey.

Contact :TSBV6997 Erezée - www.tsbv.beTél. : 086/47 74 40 - fax: 086/47 72 73

réseau bois

Ressources Naturelles Développement fête les 10 ansdu Week-End du Bois et des Forêts d’Ardenne cette année!

Des activités pour petits et grands sont proposées par des propriétaires debois, des entrepreneurs, des menuisiers, des restaurateurs, des parcs naturels,

des opérateurs touristiques…

La forêt et le boisen fête

les 17, 18, 19 octobre !

Descriptif de l'activité Acteur Localisation

BELGIQUE

Brabant Wallon

Découvrez les étapes de l'arbre à la bûche ! FLORECO scrl fs (Société coopéra-tive à finalité sociale) x Jodoigne

Visite d'une menuiserie, réalisations intérieures et ex-térieures sur mesure. Mt-Design / Mon Jardin à Toi x x Bierges

Province du Hainaut

Amusez-vous dans les bois de la Ferme des Castors ! Rangers asbl x x x Aiseau-Presles(Aiseau)

Le petit monde forestier dans la nuit. Rangers asbl x x x Aiseau-Presles(Aiseau)

Visite du parc arboretum du manoir aux loups Administration communale d'Hon-nelle x Honnelles

Présentation de la production de portes et fenêtres enbois Menuiserie E.M.A.C sprl x Jumet

À la découverte de la Ferme Notre Dame et de ses bois Fenoda x x Seloignes x

À la découverte des champignons dans la forêt deStambruges Office de Tourisme de Beloeil x Stambruges

Venez à la rencontre d'un forestier Société Royale Forestière de Belgique x x x Tournai (Rumil-lies)

+ de 125 activités au programme

Nos activités

La Grande Forêt d'Anlier(communes de : Arlon,Attert, Bastogne, Fau-villers, Habay, Léglise,Martelange, Neufchâ-teau, Vaux-sur-Sûre)

La Forêt du pays de Chi-may (communes de Vi-roinval, Couvin, Doische,Philipeville, Froidcha-pelle, Momignies, Chi-may, Sivry, Rance)

La Grande Forêt de Saint-Hubert (communes de Ber-togne, Daverdisse, Libin,Libramont, Nassogne, St-Hubert, Sainte-Ode, Tellin,Tenneville, Wellin)

Forêt de la Semois et dela Houille (communesGedinne, Bièvre, Vresse-sur-Semois, Paliseul,Bouillon, Bertrix, Herbeu-mont, Chiny, Florenville)

«Bois, culture et légendes» : Vous serez entraînés sur les chemins dela connaissance, du rêve et de l’émotion.

«Bois, détente et sports » : cettethématique vous emmènera sur leschemins de la détente et des loisirs

«Bois, entreprises et métiers» :vous découvrirez la filière bois

et ses métiers.

«Bois, constructions & architecture» :Découvrez le savoir-faire architectural

et les différentes possibilitésconstructives de ce noble matériau.

«Bois, nature et découvertes» :vous serez conviés

à (re)découvrir la nature.

Ça se passe en…

Descriptif de l'activité Acteur Localisation

BELGIQUE

Province de Liège

Découvrir le tournage sur bois Au P'tit Bout de Bois x x Theux

Visite d'une vieille maison urbaine transformée Centre d'impulsion bois et construc-tion durable x Eupen

Visite du chantier Waxweiler Müller Centre d'impulsion bois et construc-tion durable x Niderum

Visite du chantier de rénovation Leidgens Centre d'impulsion bois et construc-tion durable x St.Vith

Deviens Gardien de la forêt Société Royale Forestière de Belgique x x x Polleur (Jalhay)

Visite d'une maison passive en ossature bois Peter Müller GmbH x Amel

Visite d'une maison forestière renovée Centre d'impulsion bois et construc-tion durable x Berg

Visite d'une entreprise, maisons à ossature bois Wood&Roof PGmbH x x Bullange

Journée portes ouvertes, découverte d'une entreprise Allgemeine Bau- und Möbelschrei-nerei Peiffer-Hermann GmbH x Büllingen

Visite chez un spécialiste de la construction bois Hedach AG x Büllingen

visite de chantier centre d'impulsion bois et construc-tion durable x Bütgenbach

Visite de la maison Charlier Centre d'impulsion bois et construc-tion durable x Eupen

Visite d'une maison Borch Centre d'impulsion bois et construc-tion durable x Eupen

Visite d'une usine de fabrication robotisée de structuresossature bois MOBIC x x Harzé

Découverte des travaux d'exploitation forestière Centre d'impulsion bois et construc-tion durable x x Heppenbach

Visite d'un chantier de transformation Centre d'impulsion bois et construc-tion durable x Holzheim

Visite d'une maison forestière transformée Centre d'impulsion bois et construc-tion durable x Hünningen

Visite d'une menuiserie en action ! Menuiserie Hoffmann x Lengeler

Exposition 'la forêt, source de vie' PEFC Belgium x x x x Liège

Un bûcheron dans la ville Richard Lannoy x x Liège

Visite d'une maison Centre d'impulsion bois et construction durable x Lontzen

Visite d'une maison passive en ossature bois de l'ar-chitecte Marc Steffens Peter Müller GmbH x Membach

Visite d'une maison Goertz Centre d'impulsion bois et construc-tion durable x Raeren/Eynatten

Visite d'une ferme renovée Centre d'impulsion bois et construc-tion durable x Recht

C'est quoi les jolités? Musées de la Ville d'eaux x x x Spa

Découverte d'une scierie artisanale pour professionnelset particuliers Parc de l'Eau Rouge x x x Stavelot

Vivez un après-midi en forêt Société Royale Forestière de Belgique x x x Wanne (TroisPonts)

Tournage sur bois, du bout de bois à l'objet usuel La Boissellerie x Oteppe

Province de Luxembourg

Journées portes ouvertes Ardena x Beho

Balade à la découverte des champignons des bois etsortie à l'écoute du brame, à Bodange Gîte Au fil du temps x Bodange x

Parc forestier pour petits et grands ! Le Parc Chlorophylle x x x Dochamps (Man-hay)

Voyagez en tram, visite du musée et d'une ancienne scierie Tramway Touristique de l'Aisne Ere-zée-Manhay x x Erezée

Consultations gratuites auprès de spécialistes en éco-construction : architectes, auditeurs, écopasseurs, en-trepreneurs, autoconstructeurs…

CUESTAS x x Etalle X

Un ébéniste qui vaut de l'or ! Ets Marson Fils x Etalle (Sainte Ma-rie sur Semois)

Arbre, dis-moi, quel est ton nom? Maison du Tourisme de la Semois etle Centre d'Interprétation du Paysage x x Florenville x

Découverte de chambres d'hôtes et rencontre avec untourneur sur bois

Chambres d'hôtes "Au fil des sai-sons" sur la Wiels x x Fauvillers x

Une chasse au trésor en famille pour apprendre àidentifier les arbres !

Maison du Tourisme de la Semois etle Centre d'Interprétation du Paysage x Florenville x

Fête du Bois : source de loisirs et d'inspiration Maison du Tourisme de la Semois etle Centre d'Interprétation du Paysage x x Florenville x

Visite guidée d'un jardin privé, à Frassem près d'Arlon Le Jardin d'Eden à Frassem x x x Frassem x

Éveillez vos sens en forêt Syndicat d'Initiative de Habay-la-Neuve x x Habay x

8 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014

réseau bois Nos activitésDescriptif de l'activité Acteur Localisation

BELGIQUE

Province de Luxembourg

Balade au bois gourmand Office du Tourisme et comité desfêtes d'Halma x x x Halma x

Menus gourmets aux Plats Canailles de la Bleue Maison,à Habay-la-Neuve Hôtel-restaurant Les Forges x x Habay-La-Neuve x

Balade nature sur les traces des hôtes de nos forêts Office du Tourisme et comité desfêtes d'Halma x Halma x

Visite de la ferme, découverte de logements insolites etbalade guidée en forêt, à Heinstert La Ferme d'a Yaaz x x Heinstert x

Découverte du Trail dans nos forêts Maison du Tourisme de la Semois etle Centre d'Interprétation du Paysage x x Herbeumont x

Location de cabanes romantiques Les cabanes de Rensiwez x Houffalize

Exposition sur les arbres remarquables Parc à Gibier de La Roche-en-Ar-denne x x La Roche-en-Ar-

denne

Visite de chambres d'hôtes et massage relaxant du dos Cottage Lavande & Bruyères x Léglise x

Concours photo "Le slow tourisme en forêt" Office du Tourisme de Léglise x x Léglise x

Le sentier des nutons Maison du Tourisme du Pays de laHaute Lesse x Libin x

Plongeon en Ardenne dans les saveurs du verger, àLouftémont

Chambres d'hôtes Le Verger duPierroy x Louftémont x

Viens visiter mon bout de forêt Société Royale Forestière de Belgique x x x Lutrebois (Bas-togne)

Visite d'une maison ossature bois "basse énergie" TVB - Techniques et Valorisationdu Bois SA x x Neufchâteau

Contes et légendes au Petit Bois de Redu et Goûter desNutons

Maison du Tourisme du Pays de laHaute Lesse x Redu x

Contes et légendes au Petit Bois de Redu Maison du Tourisme du Pays de laHaute Lesse x Redu x

À la découverte d'une scierie Scierie Delogne Hugo x Rochehaut

Le bois au 19ème siècle Domaine du Fourneau Saint-Michel x Saint-Hubert x

Bois et cloches, hier et aujourd'huiLes Hubertins asbl et le SecteurBois de l'Ecole secondaire libre deSaint-Hubert

x x Saint-Hubert x

Menu gibier au Coin Gourmand et rencontre avec legrand cerf Restaurant Le Coin Gourmand x Saint-Hubert x

Saveurs de la forêt au Saint-Gilles Restaurant Le Saint-Gilles x Saint-Hubert x

Balade guidée à la découverte du cerf au Parc à Gibierde Saint-Hubert !

Royal Syndicat d'Initiative de Saint-Hubert, en collaboration avec lacommune de Saint-Hubert

x Saint-Hubert x

Balade contée nocturne au Parc DussartRoyal Syndicat d'Initiative de Saint-Hubert, en collaboration avec lacommune de Saint-Hubert

x Saint-Hubert x

Découvrir Oxygis Oxygis Suxy

Visite d'une construction en ossature bois très basseénergie Menuiserie Maquet SPRL x x Tintigny - Pon-

celle

Découverte des saveurs de nos forêts, histoires d'arbreset de nature La ferme des Sanglochons x x Verlaine x

Tournage, chantournage… tout sur le travail du bois etses outils ! SA Outils L'agneau x x Marche

Province de Namur

Marché artisanal Office du tourisme de Beauraing x Beauraing

Sculpeurs sur bois Office du tourisme de Beauraing x Beauraing

Jardin les Houssières, créer son panier Office du tourisme de Beauraing x Beauraing

Professionnel de l'élagage en action Office du tourisme de Beauraing x Beauraing

Découverte d'un menuisier Aigret Menuiserie x x x Blaimont

Forêt, que caches-tu? Société Royale Forestière de Belgique x x x Florennes

Jeux en bois Office du tourisme de Beauraing x Beauraing

Grimage nature Office du tourisme de Beauraing x Beauraing

Didgeridoo Office du tourisme de Beauraing x x Beauraing

Descriptif de l'activité Acteur Localisation

BELGIQUE

Province de Namur

Société Royale Forestière de Belgique "Robin des bois" les forestiers duCondroz x x x Assesse (Florée)

La Grande Traversée La Forêt du Pays de Chimay x x

Sivry-Rance, Froidcha-pelle, Chimay, Momi-gnies, Couvin, Viroinval,Doische et Philippeville

x

Parcours d'orientation Office du tourisme de Beauraing x Beauraing

Woodcraft Office du tourisme de Beauraing x x Beauraing

Concours de coloriage 'forêt' PEFC Belgium x

Promenade didactique Office du tourisme de Beauraing x x Beauraing

Plantes comestibles Office du tourisme de Beauraing x Beauraing

Parcours accrobranches Office du tourisme de Beauraing x Beauraing

Segway Office du tourisme de Beauraing x Beauraing

À la découverte de la Ferme Notre Dame, jeux en bois Fenoda x x Nismes x

Espace Forêt du Pays de Chimay La Forêt du Pays de Chimay x x Nismes x

Le tipi et le bivouac du trappeur Loin Devant ASBL & Comme untrappeur x x Nismes x

Fête du Parc naturel Viroin-Hermeton Parc naturel Viroin-Hermeton x x x Nismes x

Balades à dos d'ânes Parc naturel Viroin-Hermeton x Nismes x

Mini-sentier pieds-nus Parc naturel Viroin-Hermeton x x Nismes x

Dissection d'un arbre remarquable Mon Arbre x x x x Noville-les-Bois

Excursion forestière Parc naturel Viroin-Hermeton x x Nismes x

Excursion "araignées" Parc naturel Viroin-Hermeton x Nismes x

Débardage au cheval de trait Parc naturel Viroin-Hermeton x x x Nismes x

Balades en calèche Parc naturel Viroin-Hermeton x x Nismes x

Marché de terroir Parc naturel Viroin-Hermeton x x x Nismes x

Sanglier à la broche Parc naturel Viroin-Hermeton x Nismes x

Initiation à la marche nordique Viroinval Nordic Walking/Parc naturelViroin-Hermeton x Nismes x

Le mont des sens Les Grottes de Neptune x Petigny x

GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG

Balade découverte dans les bois de Beckerich Asbl d'Millen x x Beckerich

Stand de l'asbl Groupement des sylviculteurs (Privatbësch) Asbl d'Millen x Beckerich

Atelier de travail du bois vert avec des outils en bois Asbl d'Millen x Beckerich

Atelier de travail du bois vert "Papas - Enfants" Asbl d'Millen x x Beckerich

Démonstration de débardage avec des chevaux de trait Asbl d'Millen x Beckerich

Pêche dans l'étang avec des leurres en bois Asbl d'Millen x x Beckerich

Spectacle de marionnettes en bois Asbl d'Millen x Beckerich

Démonstration de tournage sur bois Asbl d'Millen x x Beckerich

Jeux en bois pour petits et grands Asbl d'Millen x Beckerich

Exposition des sculptures en bois de Katarzyna Kot Asbl d'Millen x Beckerich

Visite d'une école préscolaire Bureau d'architectes Jean-MarieWirtz x Harlange

Démonstration d'un travail de sculpture à la tronçonneuse Asbl d'Millen x Beckerich

Stand de vente de jouets et objets divers en bois Asbl d'Millen x Beckerich

Atelier découverte du bois de 5 à 99 ans ! Asbl d'Millen x Beckerich

Exposition sur le bois par les jeunes Redange sur Attert Asbl d'Millen x Beckerich

Démonstration de coupes de bois à l'ancienne Asbl d'Millen x Beckerich

Exposition de sculptures d'animaux et travail à la tronçonneuse Asbl d'Millen x Beckerich

Écologie forestière Asbl d'Millen x x Beckerich

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014 - 9

Retrouvez toutes les activités dans notre programme (encarté dans les éditions de Vers l’Avenir le 9 octobre) ou sur notre site internetwww.leweekenddubois.com! Suivez-nous aussi sur Facebook! Plus d’infos : [email protected] - 061/325380

Une origine toute naturelle

Quand on demande à son fondateur la raisonqui a motivé la création de cette entreprise par-ticulière, la réponse est aussi naturelle que le rai-sonnement qui l’a conduit dans cette aventure,il y a 3 ans. C’est avant tout un intérêt pourl’agroforesterie, qui l’a d’ailleurs poussé à effec-tuer beaucoup de recherches sur cette pratiqueen Wallonie. Si le potentiel était réel, il n’existaitaucune entreprise spécialisée sur cette théma-tique, il n’en fallait pas plus pour convaincrenotre pionnier de sauter le pas et de créer sapropre entreprise agroforestière. Mais il restaitencore à déterminer quels services devrait pro-poser cette entreprise.

«Avant de créer l’entreprise, j’ai commencé parétudier la possibilité de faire uniquement duconseil aux agriculteurs désireux de réaliser desparcelles agroforestières, j’ai ensuite décidé deme lancer dans la mise en place de servicescomplets depuis l’étude d’un projet jusqu’auxplantations et même jusqu’aux suivis des par-celles » explique notre entrepreneur. C’est doncun service très complet proposé ici, ce qui per-met aux agriculteurs ou propriétaires de terresagricoles de faire appel à une seule et mêmeentreprise pour l’étude, l’installation et l’entre-tien d’une parcelle agroforestière.

Sur le terrain, comment ça sepasse?

Partons d’un cas précis : un agriculteur s’inté-resse à l’agroforesterie et vient trouver notre en-trepreneur dans le but de créer de A à Z desparcelles agroforestières. Comment se déroule-ront les opérations?

«D’abord, il faut étudier la faisabilité du projet etprendre connaissance des objectifs de l’agricul-teur. Ensuite, si ces objectifs sont réalisables, uneétude des parcelles potentielles est réalisée afind’identifier celles qui sont le mieux adaptées auxobjectifs visés par l’agriculteur». Une premièreétape indispensable pour s’assurer de la viabilitédans le temps de tout projet agroforestier.

«Ensuite, il faut choisir les parcelles à planter,les essences et fixer les objectifs de chacuned’elles et c’est à partir de ce moment que jepeux réaliser la préparation du terrain et lesplantations». Autant d’étapes qui témoignentdu grand soin apporté à chaque projet.

Le suivi après plantations

Bernard Maus de Rolley ne s’arrête pas auxplantations et propose également aux agricul-teurs des contrats de suivis de parcelles afind’assurer l’entretien et le bon suivi des planta-

Naissance d’un nouveau

Le travail de taille des arbres agroforestiers est indispensable pour produire du bois à haute valeur ajoutée.

portrait d’entreprise

10 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014

Deux nouvelles entreprisesen Wallonie, «Agrofores-terie.be» et «Boisvert»entièrement dédiées àl’agroforesterie!Nous avons rencontrél’une d’elles «Agroforeste-rie.be» et son fondateurBernard Maus de Rolley…

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014 - 11

genre…tions. Cependant, il ne nous cache pas qu’il pré-fère laisser le propriétaire s’occuper lui-mêmedu suivi pour une raison tout à fait honorable.« Il est certain que j’aurais plus à y gagner si jem’occupais du suivi moi-même mais j’insistetout de même toujours auprès du propriétairepour qu’il se forme à la gestion de sa parcelle,auprès d’organismes qui proposent ce type deformation comme le CDAF ou la Société RoyaleForestière, car il est préférable que le proprié-taire s’investisse et prenne le projet à cœur ens’y impliquant personnellement».

Un démarchage commercialdifficile

L’activité est très récente puisque les deux seulesentreprises de ce type à ce jour, ne sont en acti-vité que depuis une poignée d’années. L’agro-foresterie étant encore une pratique très peurépandue dans nos contrées, on peut se deman-der comment se déroule le démarchage com-mercial ? Bernard Maus de Rolley nous donneune réponse en deux parties. «Depuis 3 ans, lademande réelle est plutôt constante, il n’y a pasbeaucoup d’évolution de ce côté-là. Par contre,on parle de plus en plus de l’agroforesterie grâceà tous les organismes qui en font la promotionen Wallonie comme l’AWAF, RND et biend’autres. On observe donc un plus grand intérêtpour la thématique de la part des agriculteursen règle générale» explique-t-il. « Il y a quelquesannées, personne ne connaissait réellement cequ’est l’agroforesterie, aujourd’hui, quand onaborde le sujet, la grande majorité des per-sonnes savent au minimum de quoi il s’agit, cequi facilite beaucoup la discussion».

Mais même si les agriculteurs et propriétaires ter-riens ont tendance à se montrer de plus en plusréceptifs, la tâche n’est pas facile pour autant.« Je démarche principalement mes clients moi-même. Je vais à leur rencontre, il s’agit souventde personnes que je sais intéressées par l’agro-foresterie, et je leur propose de monter un projetensemble. Si je réussis à les convaincre, on passeà la phase de diagnostic ». On peut donc direqu’avant de passer à la concrétisation d’un pro-jet, il faut traverser une phase de démarchagequi peut s’avérer longue et difficile. Une réalitéqui évoluera sans doute positivement dans lesprochaines années étant donné l’intérêt crois-sant du milieu agricole pour l’agroforesterie.

Un panel de services… Ou un seul?

Analyse, planification, préparation, plantation,protection, suivi, etc. Tous ces services sont-ilsfinalement à voir comme autant de possibilitésqui s’offrent à l’agriculteur ou comme unechaîne de service unique et cohérente? À cettequestion, Bernard Maus de Rolley répond « lesdeux à la fois ». Tout dépend des attentes et desbesoins de l’agriculteur. Si ce dernier a besoind’un encadrement complet depuis le ciblagedes objectifs jusqu’aux travaux d’entretien desarbres pour en faire des sujets valorisables, c’estpossible. À l’inverse, si le client est un agricul-teur averti qui a déjà monté un projet completet qui souhaite simplement confier les planta-tions à une main-d’œuvre qualifiée spéciale-ment pour cette tâche, c’est égalementpossible.

Pourquoi faire appel à une entreprise spécialiséedans l’agroforesterie?

Planter une parcelle agroforestière est-il un actefondamentalement différent de planter uneparcelle forestière classique qui justifie de faireappel à une entreprise spécialisée? Il faut ap-porter plusieurs réponses à cette question pourêtre tout à fait complet. Tout d’abord, la princi-pale différence entre ces deux pratiques se situedans le nombre d’arbres plantés à l’hectare.

Quand on plante plus de 1500 pieds à l’hec-tare, il paraît évident que la méthode sera dif-férente que si on en plante 50. On favoriseradonc une méthode de plantation rapide enforêt alors qu’en agroforesterie, il sera plutôtquestion d’assurer la plus grande qualité deplantation pour chaque arbre, surtout en ce quiconcerne les hautes tiges.

Ensuite, certaines essences fréquemment utili-sées en agroforesterie telles que l’alisier ou lenoyer sont très rarement plantées en forêt. Lesentrepreneurs strictement forestiers connaissentdonc moins bien ces essences.

Enfin, protéger efficacement un arbre agrofo-restier est aussi un exercice très délicat pour unnon-initié qui a pour habitude de focaliser sonattention sur le gibier.

Si un entrepreneur forestier est théoriquementcompétent pour effectuer des plantations agro-forestières, les nombreuses subtilités qui y sontliées justifient que l’on préfère se tourner versune entreprise spécialisée qui possède toutes lesclés en main pour assurer le succès d’un projetagroforestier. �

Contacts :

Agroforesterie.beBernard Maus de Rolley, gérantAvenue des Lauriers 131150 Bruxelles0475 /[email protected]

BoisvertDominique Gosuin, gérant0475/58 01 02Rue du Petit Bois 396900 [email protected]

Promotion du local, soutien aux économies des territoires,valorisation des savoir-faire de proximité…

Les circuits courts, nouveleldorado pour la filière bois ?Quel plaisir que d’aborder ce sujet dans les Infos de RND, surtout quand on voit à quel point le concept de “circuit court”intéresse les médias et envahit l’actualité. Beaucoup de discours dithyrambiques, beaucoup d’extrémistes aussi qui s’éver-tuent à démontrer que le circuit court est l’avenir de l’humanité : le village mondial créé par Internet et les transports n’au-rait donc pas tenu toutes ses promesses qu’il faille désormais se réapproprier un nouveau mode de développement?

Il est amusant de voir à quel point les paradigmes qui régentent l’essor de nos économies sont friables. En nonante, onprétendait qu’on ne parviendrait pas à avoir un tissu d’entreprises solides sans une demande intérieure forte. Tout lemonde acquiesçait alors. Dix ans plus tard, ce modèle de pensée était battu en brèche. Le XXIe siècle naissant instituaiten référence un marché mondial où la richesse d’ici était le fait d’acheteurs à l’autre bout du globe, et où le produit manu-facturé provenait toujours de pays à faibles coûts de main-d’œuvre. Avec le recul, on peut affirmer que cela a fonc-tionné… bien ou mal, chacun jugera. Mais tout le monde n’a pas été gâté par ce schéma de développement, loin de là.

L’économiste Joseph Schumpeter, théoricien de la notion des cycles économiques, défendait l’idée qu’au creux de la vague- au plus profond de la dépression, n’y sommes-nous pas? - l’exploration d’idées nouvelles devenait possible et pouvaitêtre génératrice d’une nouvelle phase d’expansion. Nous sommes persuadés que les circuits courts sont un de ces relaisde croissance. Par leur essence même, mais aussi parce qu’ils rencontrent une préoccupation nouvelle d’authenticité etde proximité, réclamée par le consommateur.

Les circuits courts ont leur place mais pas n’importe comment, surtout dans des filières complexes comme la filière bois.Il faut constituer une offre mais, plus difficile, la faire connaître au plus grand nombre, susciter la demande. Cela rend lechallenge ardu, bien plus que dans le circuit alimentaire qui a trouvé une belle émancipation dans le circuit court.

Au travers de ce dossier, notre souhait est de vous aider à mieux comprendre ce qui sous-tend la logique des circuitscourts. Le sujet est vaste et nous ne prétendons en aucun cas en brosser un tableau exhaustif. Par contre, notre parti prisest très pragmatique, concret, c’est pourquoi nous nous arrêterons aussi sur quelques exemples wallons et français. Destémoignages actuels sur l’état des réflexions et des concrétisations autour des circuits courts.

dossier du trimestre

12 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014

Difficile de parler des circuits courts sansconnaître la philosophie de ce nouveau rap-port producteur-consommateur, sa portée etson lien avec l’économie des territoires. En lamatière, la définition donnée par le Gouver-nement wallon fait figure de référence, d’au-tant plus que le style enlevé tranche avec laphraséologie habituellement attendue de cetype d’exercice.

Nos gouvernants ont ainsi défini le circuitcourt : «un mode de production et de commer-cialisation qui vise à rapprocher le producteur duconsommateur, tous secteurs confondus. Il s’agitdonc d’une part de réduire le nombre d’intermé-diaires afin d’assurer un revenu équitable auproducteur et un prix juste au consommateur.

La proximité relationnelle induite par le circuitcourt renforce la transparence de la filière, valo-rise le savoir-faire des producteurs, améliore laqualité des produits et des services et crée desliens de confiance entre producteurs et consom-mateurs notamment sur le plan de la qualité.

Le circuit court implique, d’autre part, une proxi-mité géographique entre tous les acteurs, ce quipermet de réduire les impacts du transport etqui contribue à un environnement sain. En fonc-tion des secteurs, le circuit court s’envisage surdes distances variables, mais ces distances sonttoujours les plus réduites possibles.

Le circuit court participe au renforcement d’uneéconomie plus endogène et par là même plusrésiliente.

Le circuit court prend en compte un objectifd’amélioration de la qualité de vie et du bien-être en Wallonie, en s’appuyant entre autres surle contexte environnemental pour créer desopportunités économiques. Le circuit court s’ins-crit dès lors dans la voie des alliances emploi-environnement et plus largement du développe-ment durable».

D’abord le monde agricole

Pour notre premier témoin, Laurence Lam-bert, coordinatrice du Centre de référencedes circuits courts de l’Agence de Stimula-tion Économique (ASE), « le circuit court n’estpas une construction nouvelle : on connaîtdepuis longtemps la vente à la ferme ou lavalorisation de produits locaux. Mais parlerdes circuits courts dans des termes d’avan-tage économiques, c’est-à-dire commed’une filière organisée autour de la produc-tion et de la commercialisation, c’est unmouvement relativement récent ».

Le véritable décollage, elle l’impute au Gre-nelle de l’Environnement français qui visait àdéfinir une stratégie à long terme en matière

d'environnement et de développementdurable. «À partir de 2008, on a vu naître unfoisonnement d’idées. Chaque Région a misen œuvre des plans de développement, dontbeaucoup autour des circuits courts. Chacunavec ses cibles et ses objectifs. En plus, celas’est fait dans un contexte très favorable, ilexistait déjà des mouvements citoyens autourde cette thématique que la dynamique insti-tutionnelle est venue renforcer».

Les circuits courts se sont concrétisés d’aborddans le secteur agricole car «c’est quelquechose de plus facile à mettre en œuvre. L’ali-mentaire, c’est une consommation immé-diate qu’on peut aborder par la vente directe

Laurence Lambert, coordinatrice du Centre de référence cir-cuits courts.

“Ma région me régale”, quel plus beau slogan pour un magasin de vente de produits alimentaires en circuit court. Celui-ci a ouvert ses portes en mai 2013, le long de la N4 à Naninne.

CIRCUITS COURTS : DERRIÈRE LA DÉFINITION, UNE MISE EN MUSIQUE…

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014 - 13

ou de manière indirecte avec pour cibles lesparticuliers, les collectivités et l’horeca. Dansle non alimentaire, on est confronté à desprocessus industriels, semi-industriels maisaussi artisanaux, avec des produits à vocationfonctionnelle comme les meubles, les jouetsou les matériaux isolants. À la différence del’alimentaire, les cibles sont définies par rap-port aux fonctions du produit. Les logiquessont très différentes, mais les deux ont leurplace en circuit court ».

Pour notre spécialiste, « le point commun detous les circuits courts est qu’ils touchent dessecteurs d’activité qui répondent à desbesoins fondamentaux : se nourrir, se loger,se vêtir, disposer d’énergie… ».

Avec la création en 2013 du Centre de réfé-rence circuits courts, Laurence Lambert seréjouit «de la prise de conscience par nosdécideurs de l’énorme potentiel des circuitscourts. En plus, en confiant cette mission àl’ASE, on assied la légitimité de cette activitééconomique : ce n’est plus une niche ! ».

Ce nouvel outil constitue aujourd’hui unebonne porte d’entrée pour le porteur de pro-jet mais comme elle le relève, «on voit beau-

coup de choses se structurer dans ledomaine non alimentaire mais, en matièred’initiatives bois, les exemples sont rares : lesfilières restent à construire ». Qu’en pense ledirecteur du cluster Éco-construction?

Les matériaux s’en mêlent…

A la tête de ce cluster qui vient de soufflerses dix bougies, fort de 230 membres, Hervé-Jacques Poskin connaît bien la probléma-tique des circuits courts dans la construction.Il voit apparaître beaucoup de nouveauxmatériaux, « basés sur une ressource deproximité et utilisés localement».

Il y a d’abord le chanvre, «c’est un exemplede circuit parmi les plus courts. Les champswallons en produisent en quantité pour ser-vir d’isolant sous forme de matelas. On peutaussi le travailler avec de la chaux, qui elle-même est issue de carrières de la Meuse. Denouvelles unités de production se créent, enWallonie, autour de ces ressources».

L’homme évoque également l’argile, «ondispose désormais de produits wallons, fabri-qués ici. On n’a plus besoin d’aller chercher

ces produits en Allemagne ou ailleurs ». Cassimilaire pour les briques en terre crue «pro-duites en province de Luxembourg ou dansle Brabant wallon». Et enfin, la paille, «quiest forcément du circuit court. On ne va pasla faire venir de loin ! ».

Dernier exemple qui lui vient à l’esprit, c’estun exemple de système constructif, «c’est unprocédé associant bois-bambou-paille quisont des matériaux disponibles localement».[N.D.L.R. : ce système, appelé Woobago, estprésenté dans les pages qui suivent].

Mais ce qui interpelle dans son inventaire,c’est l’absence de constructeurs bois quijoueraient sur la fibre du matériau 100 %local ! Hervé-Jacques Poskin le déplore, rele-vant qu’« il y a un vrai mouvement de sociétépar rapport à la problématique environne-mentale et une volonté du client deconnaître la personne et les matériaux aveclesquels on travaille. Dans la filière bois, onpeut faire beaucoup mieux avec les produitslocaux. Mais tout reste à créer ! ».

Certes la construction bois a été boostée cesdernières années, «mais il manque encoreune réelle offre en adéquation avec les carac-

«La Ruche qui dit Oui ! » permet au traversde son site Internet de fédérer les initiativeset de mieux les faire connaître. Un exempleadaptable à des secteurs de la filière bois.

La plateforme de vente en ligne favorise leséchanges directs entre producteurs locaux etcommunautés de consommateurs qui seretrouvent régulièrement lors de véritablesmarchés éphémères.

Dans son fonctionnement, un particulier,une association ou une entreprise décided’ouvrir une Ruche dans un lieu. C’est le res-ponsable.Il contacte des producteurs locaux qui propo-sent fruits, légumes, viande, fromage, miel… Parallèlement, il recrute des membres qui

souhaitent acheter des produits locaux.Dès qu’il a réuni une poignée de producteurs et50 acheteurs potentiels, l’aventure commence.

Chaque semaine, le responsable diffuse,grâce au site Internet, une sélection de pro-duits fermiers aux membres de sa Ruche. Leproducteur fixe ses prix et le minimum decommandes à atteindre pour les livrer.Les consommateurs ont alors 6 jours pourpasser ou non commande sur le site. Pasd’obligation d’achat.

Une fois les commandes terminées, deuxoptions. Soit le producteur a atteint son mini-mum de commandes, tout va bien. Soit il nel’a pas atteint. Dans ce cas, il ne viendra paslivrer cette fois.

La veille de la distribution, chaque membrereçoit la liste complète de ses courses effec-tives et le montant est débité. Le jour J, lesconsommateurs se retrouvent sur le lieu dela distribution pour récupérer leurs courses.

Le producteur paye des frais à hauteur de16,7 % de son chiffre d’affaires hors taxes.La moitié rémunère le responsable de Ruchepour son travail, l'autre moitié va au serviceInternet et couvre les frais bancaires.

« La Ruche qui dit Oui ! » est constituée à cejour de plus de 520 Ruches en activité, tandisque 223 sont en construction. La Wallonieest déjà de la partie !

> www.laruchequiditoui.fr

Les géants de l’Internet ont senti le bon filon, chacun lance sa plate-forme épicerieou produits frais, à grand renfort de communication sur “les produits régionaux”.C’est le cas de vente-privée.com et très bientôt du mastodonte Amazon.D’autres initiatives, basées sur une philosophie de justice et d’équité, ont déjà faitleur petit bonhomme de chemin. C’est le cas de «La Ruche qui dit Oui ! » avec sonsite Internet. Depuis fin 2011, ils ont contribué à repenser la façon de produire et deconsommer en fédérant plus de 2500 producteurs et quelque 50000 clients.

«La Ruche qui dit Oui ! »

Le circuit court local, participatif et connecté

dossier du trimestre

14 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014

originaire de Tinlot. Une démarche qu’il vou-drait voir se multiplier.

Par contre, la différence devient perceptiblelorsqu’il juge nécessaire «un soutien publicen faveur d’un réflexe local ». Pour lui, ils’agit de stimuler la demande grâce à «ungeste politique fort en matière de promotiondes circuits courts ». Il en est certain, «noussommes au-devant d’une révolution, l’inves-tissement consenti par le pouvoir public pourfaire connaître les circuits courts serait amortiquasi immédiatement».

Filière bois : à la traîne?

Ce qui surprend après de multiples ren-contres et le décodage de la foisonnante lit-térature sur le sujet, c’est d’abord le peu destructuration de notre filière bois en matièrede circuits courts. Une part de l’essor de laconstruction bois vient justement de ladimension écologique et renouvelable dumatériau. Il semble qu’en quinze ans, onn’ait pas cherché à profiter du caractère localdu matériau… Dommage, mais sûrementn’était-ce pas nécessaire pour faire desaffaires ! ?

Deuxième motif d’étonnement, on parle deproblèmes de débouchés pour les scieries defeuillus et on évoque un secteur du meubleen capilotade. Les problèmes des premiersétant partiellement liés à la disparition desseconds. Des circuits courts, avec des maté-riaux d’ici, des professionnels locaux et undesign repensé, pourraient constituer unepartie de la réponse. On pourrait essayer !Mais là aussi, on ne voit rien se dessiner.Certes, les circuits courts ne résoudront pas

Hervé-Jacques Poskin du cluster Éco-construction.

Bois et paille, une mixité en circuit court de plus en plus usitée, avec des modalités de mise en œuvre très différentes.

téristiques de nos essences locales ». Pour cetobservateur, fin connaisseur de la filière, «onpeut construire cette offre en circuit court, cen’est pas très différent des autres maté-riaux». Par contre, et il est rejoint en cela parLaurence Lambert, « la demande doit être sti-mulée, dynamisée. Les pouvoirs publics ontun rôle essentiel à jouer dans ce domaine».

Implication de nos décideurs

Pour nos deux interlocuteurs, le potentiel descircuits courts est intimement lié au soutienapporté par les pouvoirs publics.

Laurence Lambert en est convaincue, « lescircuits courts ne décolleront pas s’il n’y a pasun soutien public dans l’animation et l’enca-drement car les projets sont très longs à seconcrétiser. En plus, ils associent beaucoupde personnes, des cibles très différentes, etchacun est spécifique car étroitement lié aupotentiel du territoire ».

Elle évoque également «une évolution desmarchés publics avec l’intégration de critèresenvironnementaux». De ce point de vue, laDéclaration de Politique Régionale 2014-2019 a tout pour la réjouir : le Gouverne-ment y rappelle son soutien aux circuitscourts et évoque des critères à introduiredans les cahiers des charges en vue de pro-mouvoir les circuits courts et d’encourager lasous-traitance de proximité.

Du côté d’Hervé-Jacques Poskin, le messagene semble pas très différent de sa collèguenotamment quand il défend l’idée de pou-voirs publics clients des circuits courts : « ilsdoivent soutenir la demande, par exemple enconstruisant des bâtiments exemplaires et enassurant leur promotion». En tête, il a l’ex-périence récente de la maison communalede Villers-le-Bouillet, isolée avec du chanvre

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014 - 15

tous les problèmes mais ils peuvent renforcerles circuits traditionnels. C’est un élément deréponse à la question posée en début de dos-sier : “les circuits courts, nouvel eldoradopour la filière bois ?”. Nous pensons quec’est un atout de plus pour la diversificationde nos entreprises. Ne pas prendre ce trainen marche, et en profiter, serait une erreur.

Enfin, dernière remarque de fond, c’est lanature des projets actuellement développés.Dans les quatre prochaines pages, nous vousprésentons des initiatives à la fois wallonneset françaises. Chez nous, nous avons croiséde courageux créateurs d’entreprise qui ten-tent de donner corps à leur idée. Assez seuls,ils font un pari sur l’avenir en peaufinant leuroffre et en sensibilisant la demande.

Chez nos voisins, qu’observe-t-on? On sti-mule la demande pour constituer des réfé-rences en matière de circuits courts. Parallè-lement, l’argent public contribue à lastructuration de l’offre. C’est une politiquecohérente, avec des réussites à son actif. Unetelle stratégie est inexistante en Wallonie.Tout n’est pas bon à reprendre chez lesautres mais le recul qui est le nôtre devraitnous faire bénéficier des meilleurs enseigne-ments.

À ce titre, il en est un à ne pas oublier : lescircuits courts ne fonctionnent que si lesacteurs impliqués tirent collectivement dansle même sens. Cela suppose de passer du“je” au “nous”. Prêt(e) à franchir le pas? �

Sites Internet de nos témoins :www.as-e.bewww.ecoconstruction.be

Le Parc de l’Eau Rouge, à Stavelot, c’estd’abord l’histoire d’une association entreune coopérative forestière et une scieriemixte. Mais cette aventure, on peut aussila conter tout autrement : un retour auxsources - les circuits courts - car au len-demain de la seconde guerre mondiale,le grand-père menuisier créait cette scie-rie, lassé qu’il était d’aller chercher sonbois à Liège.

Le Groupement de Gestion est une coopéra-tive forestière importante en Wallonie où ellegère des milliers d’hectares de forêts privées.La Scierie Close, qui travaille feuillus et rési-neux, a connu son apogée dans les annéesnonante et depuis, elle n’a cessé de déclinercomme beaucoup d’autres. Se connaissantde longue date, ces structures ont décidé des’unir pour créer le Parc de l’Eau Rouge.

Pour l’administrateur Guy Close, « notrechoix d’aller vers les circuits courts est tota-lement indépendant de l’actualité, on a pré-cédé le mouvement». La cause? «L’effet demode, orienté par la grande distribution,pousse les consommateurs vers des produitsstandardisés au détriment de nos forêts et denos artisans. On voit bien que nombre de nosbois sont totalement dévalorisés et partent

vers le chauffage. Les ateliers artisanaux quipermettaient de travailler toute la grume,d’en tirer toute la valeur, ont disparu».

L’intérêt de ce rapprochement ne fait aucundoute : « la coopérative apporte à ses clientsune réponse au problème de valorisation deleurs bois. La scierie fait tourner son outil etse crée un avenir nouveau en se consacrantaux artisans locaux».

Parfaite traçabilité du bois

« Nous avons contacté divers artisans qui tra-vaillent le bois comme des ébénistes, desmenuisiers, des charpentiers, des parque-teurs… L’accueil a été très bon. La demandeen bois locaux est beaucoup plus importanteque ce qu’on pense ! Notre action “circuitscourts” est jeune, nous avons débuté à peinecette année, mais on est déjà fort connus etle bouche-à-oreille fonctionne très bien».

Derrière ce joli démarrage, il ne faut passous-évaluer le travail de structuration del’offre. «Nous apportons une traçabilitétotale. Lorsque nous vendons un plot, nousindiquons la provenance de l’arbre, la datede son abattage, quand il a été scié… Ce

sont des informations essentielles qui prou-vent que l’on travaille en circuit court. Nosartisans et leurs clients y sont très sensibles ».

Au rayon des attentes, « surtout sensibiliserle consommateur. Il est mûr par rapport àcette philosophie, mais il faut l’informer. Onattend un soutien à ce niveau».

Enfin, pour qui douterait de la pérennité dela démarche, «nous n’avons pas peur de ren-chérir par rapport aux prix offerts par lesexportateurs » lâche Guy Close. «Nosconfrères scieurs se battent encore avec lesarmes d’hier, ils sont restés dans le grandcommerce. Nous, c’est l’avenir ! ».

Et qu’on ne lui parle pas de la concurrencedes bricos, «on croit que ce n’est pas cher,mais c’est une erreur. Ils n’ont que quelquesproduits d’appel, sinon leurs prix sont plusélevés que les nôtres ! ». Un argument deplus pour découvrir le Parc de l’Eau Rouge.

Contact :Guy Close - GSM: 0498 41 57 04

Exemple de circuit court en Wallonie

Le Parc de l’Eau Rouge :un bois indigène scié pour les besoins d’artisans locaux

Hêtre, érable, merisier, charme… autant d’essences indigènes que les circuits courts permettent enfin de bien valoriser.

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dossier du trimestre

À Libin, sur les vestiges d’une anciennescierie, trois associés finalisent une usinede fabrication d’un composant deconstruction, Woobago, entièrement fa-briqué en circuit court. À la manœuvre,Serge Gosset - ingénieur civil et notrehôte-, Pierre Benoît - expert bois et Mi-chaël Cravatte - designer.

Grand habitué du calcul de la performanceénergétique des bâtiments, son métier pen-dant des années, Serge Gosset a toujoursregretté « l’utilisation de matériaux monova-lents qui ont un impact très néfaste sur l’en-vironnement». C’est ce qui l’a poussé, lui etses associés, à créer la SCRL Cycl’home,«une entreprise respectueuse du développe-ment soutenable», à l’origine de Woobago.

«Woobago est le fruit de trois années de tra-vail pour concevoir un système constructifavec une empreinte environnementale etsociale minime, tout en maximisant les per-formances des matériaux qui le composent».Autour d’un produit d’apparence basique,des poutres en treillis et des échelles, s’or-chestre une parfaite alchimie entre deuxvégétaux, le bois et le bambou.

«Nous utilisons une essence locale, le dou-glas, mais nous avons cherché à en minorerle volume en remplaçant en partie le bois pardu bambou». Les avantages semblent

énormes : « le bambou est aussi résistant entraction que l’acier, il est deux fois meilleurque le bois en compression, c’est un excellentisolant qui va enrayer les ponts thermiques».

Grâce à un système de collage breveté, l’en-treprise livre sur chantier des éléments quipeuvent être recollés entre eux pour parvenirà des portées de 9 mètres. «Ceci va per-mettre de réaliser des murs structurels danslesquels on va pouvoir adjoindre un isolantcomme la paille, encore du local ».

Et pour la question de l’origine du bambou,surprise ! «Nous avons débuté une cultureen Wallonie. Les résultats sont excellentsavec une matière plus durable et résistanteque son pendant asiatique». Autre intérêt dubambou, « il faut 50 à 60 ans pour produire10 tonnes de bois à l’hectare. Avec le bam-bou, en Wallonie, on obtient entre 20 et 30tonnes à l’hectare en seulement 4 ans. Lebambou est un renfort utile dans le contexteactuel de surexploitation de nos forêts ! ».

Circuits courts à l’international

Développer un produit comme Woobagon’est pas chose aisée, il faut du temps et lescoûts de R&D grimpent en flèche. «Nousavons énormément investi d’argent pourfinaliser nos brevets mais nous avons réfléchi

notre projet, dès le début, dans une optiqueinternationale». Sans cela, pas de retour surinvestissement pour Woobago!

Ainsi, le concept est en train de faire despetits en France, en Allemagne, en Rouma-nie, même aux États-Unis où une prospec-tion a lieu actuellement. « Le but est àchaque fois de créer une unité locale defabrication qui va s’appuyer sur les res-sources du territoire ». Le bambou reste ledénominateur commun mais les essences debois peuvent changer ou l’isolant, parexemple l’épicéa ou le chanvre, «en fonctionde ce qui est offert dans un rayon d’une cen-taine de kilomètres ».

Avec un réseau de franchisés qui se monteprogressivement, Serge Gosset insiste aussisur « la création d’emplois avec une main-d’œuvre locale, non délocalisable». Écologieet emploi peuvent faire excellent ménage.

Contact :Serge Gosset - GSM: 0484 13 05 70Web : www.cyclhome.com

Exemple de circuit court en Wallonie

Cycl’home et son produit Woobago :entrez dans la r(ê)volution constructive

Sur la photo de gauche, illustration de la poutre en treillis bois-bambou et, à droite, la mise en œuvre d’une échelle Woobago pour la fabrication d’une cloison isolée avec de la paille.

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014 - 17

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“100 constructions publiques en boislocal” est une opération lancée fin 2012par la Fédération Nationale des Com-munes Forestières (FNCOFOR). Cettepuissante association rassemble 5000communes françaises - 60 % de la sur-face des forêts communales - ainsi quedes départements et des régions.

Cette démarche exemplaire est au cœurdes circuits courts, le but étant de susci-ter auprès des collectivités des projets deconstruction de bâtiments énergétique-ment performants grâce à des bois pré-levés et transformés localement.L’idée de création de vitrines “circuitscourts” est également très présente.

Sur seulement 5 ans, de 2012 à 2017, laFNCOFOR ambitionne de susciter laconstruction de cent bâtiments publics enbois : groupes scolaires, périscolaires, sallespolyvalentes, logements sociaux et commu-naux… Elle considère que ce nombre permetun bon maillage du pays pour démontrer lapertinence du bois en circuit court.

En 2013, 43 premiers projets ont émergé,très concentrés dans l’est du pays. L’intérêtdes collectivités a été immédiat car elles per-çoivent bien que ces équipements valorisentleurs ressources et les compétences locales,c’est-à-dire un emploi non délocalisable.

Dans ce programme, la FNCOFOR remplitplusieurs missions comme la communica-tion/sensibilisation, la recherche de projets etl’accompagnement des maîtres d’ouvrage.Sur ce dernier point, elle est sollicitée pour :� donner des contacts de maîtres d’ouvrageengagés dans des opérations similaires,

� indiquer les différents points clés audémarrage des projets,

� expliquer les différentes méthodes envisa-geables pour construire en bois local,

� formaliser la commande “bois local” (pro-gramme, concours…),

� aider aux choix d’une équipe de maîtrised’œuvre apte à intégrer cette commande,

� favoriser les dynamiques entre les entre-prises retenues.

Bois local, entreprises locales

En France comme en Wallonie, les collectivi-tés publiques sont soumises à des procéduresparticulières pour la commande de biens etde services. Ces règles visent à garantir unelibre concurrence entre les fournisseurs etprestataires de services. En ce sens, les cri-tères pour choisir le (ou les) bénéficiaire(s) dumarché sont strictement encadrés, et ne doi-vent pas être discriminants. Notamment, lesindications de provenance géographique oul’introduction d’une distance de transportsont proscrites.

L’idée est alors de ne pas inclure la fourniturede la matière première dans le lot “bois” dumarché de travaux. Il s’agira de mettre à dis-position de l’entreprise retenue, quasimenttoujours locale du fait des coûts de transport,le bois de la commune, ou qu’elle se serapréalablement procuré.

Si le principe n’est pas complexe en soi, sonapplication suppose effectivement unaccompagnement des porteurs de projets.Sachant que pour les neuf premiers projetsréalisés, la FNCOFOR évoque 17 emploislocaux non délocalisables maintenus oucréés, 5200 m3 de grumes locales utilisés et2500 tonnes de CO2 stockés… le jeu en vautlargement la chandelle !

Pour en savoir plus :www.100constructionsbois.com

Exemple de circuit court en France

100 constructions publiques en boislocal : stimuler la demande “circuit court”

Dans le cadre de cette opération, la commune de Saint-Jean-d’Arvey, en Savoie, a conçu un bâtiment public basse consommation qui héberge la Mairie, une bibliothèque et une crèche.Photo

: © A.M

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18 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014

dossier du trimestre

Dernier exemple de mise en œuvre decircuits courts bois dans les territoires,celui-ci reprend des dynamiques régio-nales. Les différentes stratégies mises enœuvre se fondent sur quelques donnéesobjectives, par exemple le fait que seu-lement 23 % des entreprises de construc-tion bois françaises utilisentexclu sivement du bois français. 58 %mixent leur approvisionnement (56 % debois français, 44 % de bois étrangers).Autant dire qu’il existe un véritable po-tentiel de valorisation des bois locaux…encore faut-il savoir l’exploiter.

De nombreuses régions se sont investiespour favoriser l’utilisation et la valorisationde leurs essences régionales, comme :� en Midi-Pyrénées, avec l’édition du guide“Nos bois de Midi-Pyrénées : quelleessence pour quelle utilisation?” destinéaux professionnels de la construction.

� dans le Nord, idée semblable mais adaptéeaux spécificités locales avec “Le bois denos régions pour vos constructions”.

� en Bretagne, le guide “BOIS d’ici trans-formé par les scieurs bretons” propose untour d’horizon des essences bretonnes etdes professionnels qui les transforment.

� en Languedoc-Roussillon, au travers d’unappel à projet “Accompagnement dedémarches collectives d’entreprises”, ils’agit d’encourager le développement et lastructuration de la filière bois régionaleautour des bois locaux.

Les exemples ne manquent pas et la dernièreillustration confirme une direction de plus enplus empruntée. On voit effectivement degrandes régions forestières se spécialiserpour constituer des pôles d’excellence avecune offre en circuit court, les marchés viséspouvant largement dépasser les frontières.

Circuits courts à la carte

L'axe bois d’œuvre - sciage - construction estle cœur du fonctionnement de la filière bois.Avec un marché de la construction bois enforte croissance, mais dont la moitié des boismis en œuvre est importée, État, Régions etprofessionnels vont dans le sens de circuitscourts très focalisés sur la ressource dispo-nible et le tissu de transformation existant.

C’est ainsi qu’en Aquitaine, où le pin desLandes est très abondant, on structure une

filière industrielle courte en vue de fournir unsavoir-faire et les composants nécessaires à laconstruction d'immeubles en bois de grandehauteur (R+3 à R+8).En Bourgogne, les entreprises sont encoura-gées à se rapprocher pour constituer unefilière locale de fabrication de parquets. Avecses feuillus de grande qualité, chêne en tête,cette orientation ne surprend guère.En Rhône-Alpes, un circuit court est en trainde se constituer autour d’un produit : un murisolé, préfabriqué en atelier, dont la structureest en bois de pays.La région Centre se veut plus généraliste, elledésire mettre à la disposition de la maîtrised'ouvrage publique des solutions construc-tives biosourcées, dont une large offre bois.

Dans ces différentes régions, les pouvoirspublics accompagnent leurs entreprises et lesaident à investir pour constituer une offrelocale compétitive.

Exemple de circuit court en France

Décideurs et professionnels jouentla spécialisation de l’offre par région

À Bordeaux, ce programme R+6 de 4475 m2 de bureaux, en ossature bois, devrait être achevé en 2016. Il sera l’une des premières concrétisations de l’offre régionale en circuit court.

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Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014 - 19

20 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014

Architecte d’intérieur originaire de Saint-Hubert, Benjamin Stoz se fait le porte-paroledu design luxembourgeois le temps d’uneexposition, dont il est commissaire et scéno-graphe.

Le but de l’exposition n’est pas de donner uneréponse toute faite à ses visiteurs mais plutôt deleur offrir des éléments de réflexion afin qu’ils endéduisent leurs propres conclusions. À ce sujet,un mur a d’ailleurs été réservé aux interventionsdirectes des visiteurs afin qu’ils puissent y laisserleur point de vue sur la question. Et un constats’est rapidement imposé: beaucoup de designersou créations présentées dans l’exposition, étaienttout simplement inconnus du grand public.

«L’objectif de l’exposition était aussi de montrerau grand public comme aux entreprises que ledesign est important pour réaliser des produits,créer des espaces, proposer des services etc. Maisil est vrai qu’en province de Luxembourg, le de-sign n’est pas suffisamment exploité» concluBenjamin Stoz en préambule de notre petite vi-site guidée de l’exposition.

Les designers en province deLuxembourg

Pour commencer, parlons un peu des designersluxembourgeois, sont-ils nombreux ? Sont-ilsconnus? Benjamin Stoz nous offre sa vision deschoses en précisant d’entrée de jeux «qu’il y a

beaucoup de grands talents en province deLuxembourg ou du moins issus de la province. »ajoute-t-il. En effet, aussi talentueux soient-ils,ces designers luxembourgeois quittent la plu-part du temps leur province natale pour prendrela direction de la capitale voire même d’autrespays. «Pour un designer, faire une carrière com-plète en province de Luxembourg est très com-pliqué par manque d’entreprises susceptibles defaire appel à nos services, la demande est doncforcément moindre ici que dans des régionsplus industrialisées ». On comprendra donc ai-sément cet «exode» de designers qui migrentvers les plus grandes villes, belges ou euro-péennes, afin de se rapprocher de leurs clients.

Une patte luxembourgeoise?

Selon Benjamin Stoz, il existe donc un talent cer-tain parmi les designers luxembourgeois maisexiste-t-il une «patte» commune à ces derniers?Difficile de répondre de façon tranchée selonnotre interlocuteur qui précise «qu’il est mêmedifficile de définir une identité belge, par manquede recul actuellement».

Mais tout de même, il note quelques similitudesrégulièrement décelables chez les luxembour-geois. «C’est surtout dans les constructionsimaginées par les designers qu’on remarqueune volonté globale d’aller vers l’éco-concep-tion, de travailler avec le bois local parexemple. ». Si on ne peut pas parler d’identitéluxembourgeoise dans le design, on notera

donc une approche « verte» assez répandue.

Du choix des matériaux à la consommationd’énergie en passant par des structures inspiréesdirectement de la nature, le poumon vert de laBelgique est donc une source d’inspiration déce-lable dans les constructions, mais pas seulement.Les objets aussi ont leur développement «vert»,certains designers étant très attentifs au choix desmatériaux et à leur empreinte écologique, ce quitransparaît bien évidemment dans une utilisationrégulière de bois et de pierre.

Le bois, la pierre, des matériauxqui coulent de source…

Venons-en justement à la partie qui nous concernede plus près: la présence de bois et de pierre dansles œuvres des designers. En toute logique, cesdeux matériaux sont bel et bien présents, que cesoit dans l’architecture ou dans l’ameublement.Personne ne s’étonnera que ces deux matériauxsoient d’autant plus utilisés en province de Luxem-bourg que les gisements de l’un comme de l’autresont importants.

Benjamin Stoz souligne d’ailleurs un récent retouren force du bois. «Dans les années 50, le designscandinave, qui utilise beaucoup le bois, était trèsà la mode chez nous et on assiste à un retour decet engouement depuis une dizaine d’années».

Exposition«La province de Luxembourg

Benjamin Stoz, Architecte d’intérieur originaire de Saint-Hubert.

diagonale

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014 - 21

est-elle design?»Selon lui, ce retour du bois dans les constructionset dans les objets opère pour des raisons tantéconomiques qu’écologiques.

… et prélevés localement!

Cette démarche verte associée aux matériauxnaturels et à une main-d’œuvre qualifiée pré-sente sur place pour les travailler incite égale-ment les designers à se tourner, le plus possible,vers la ressource locale.

Certains designers vont même plus loin dans cettedémarche. Tel Kris Rabaut qui, n’étant pas natifde la province, est venu s’y installer spécialementpour son amour du bois. Installé aujourd’hui à Er-neuville où il dirige sa propre entreprise de me-nuiserie, son travail a été récompensé à plusieursreprises par des qualifications dans des concours.Kris Rabaut est également profondément attachéà une démarche « locale», allant parfois jusqu’àchoisir directement en forêt les bois qui prendrontla direction de son atelier !

Une province à la traîne?

De vrais talents y sont nés, elle est une sourced’inspiration certaine pour bon nombre de desi-gners et elle abrite des œuvres très réussies, tantdans le bâti que dans l’ameublement. Alors laprovince de Luxembourg est-elle design? Onpourrait être tenté de répondre à cette questionpar un grand oui. Mais ce n’est pas si simple sion prend en compte les aspects négatifs de laprovince en matière de design.

On sait déjà que beaucoup de designers quittentleur terre d’origine pour s’expatrier vers des lieuxplus prospères d’un point de vue industriel. MaisBenjamin Stoz parle également du retard du san-glier luxembourgeois pourtant connu pour son«ardeur d’avance»! «En province de Luxem-bourg, il n’existe aucune école de design, aucunorganisme pour promouvoir le savoir-faire des de-signers locaux» conclut notre guide. C’est ce quifait principalement défaut en province, selon Ben-jamin Stoz.

Finalement, la province de Luxembourg est-elle design? À vous d’en décider! �

L’exposition «bancs publics»Lancé en janvier 2011 dans le cadre de Maili Mailo, ce concours de design s’adressaitaux professionnels de la création et du design ainsi qu’aux étudiants des Écoles supé-rieures. Son objectif était de mettre en avant, autour de la thématique du banc public,des idées novatrices aussi bien dans le concept que du point de vue esthétique.

32 designers ont répondu à l’appel et présenté de nombreux projets très intéressantssur papier. Parmi tous ces projets, 16 étaient suffisamment aboutis pour participer à laseconde phase du concours : la présentation d’un prototype testé en conditions réellessur le site du Musée de plein air du Fourneau Saint-Michel dans le cadre de Maili Mailo.

Le jury, composé de professionnels du monde du design, a ensuite récompensé plusieurscandidats pour leur travail. Et c’est avec un œil très incisif que ces œuvres ont été exa-minées, depuis le choix des matériaux aux finitions de l’œuvre en passant par la repro-ductibilité et leur commercialisation possible, aucun détail n’était épargné lors de cetteanalyse qui ne détermina non pas un mais trois lauréats.

Parmi toutes les œuvres présentes dans ce concours, deux ont été choisies par BenjaminStoz pour trôner naturellement dans l’exposition dédiée au design. La première d’entreelles entièrement en bois est composée d’une seule pièce répétée autant de fois quesouhaité pour constituer le banc. L’originalité de celui-ci tient surtout dans sa simplicitéce qui lui permet, grâce aux articulations entre chaque pièce, de prendre à peu prèsn’importe quelle forme, qu’on le veuille droit, sinueux ou même en cercle.La seconde ne tire pas son originalité de sa structure mais bien de son mariage du bois- sculpté de façon à rappeler les formes naturelles du matériau - et de la pierre qui faitici office de structure porteuse à la fois solide et esthétique.

Deux magnifiques exemples qui nous prouvent, si cela était encore nécessaire, que de-sign se marie à merveille avec nos deux ressources naturelles phares.

Pépinière et entreprise forestière, lasociété manhaytoise Pirothon commercia-lise chaque année quelque deux millionsde plants et reboise environ 500 hectaresde parcelles forestières en Wallonie. À satête, Yves Pirothon, homme de terrain cap-tivé depuis trente ans par son métier. Lors-qu’on l’interroge sur les grands change-ments qu’il observe dans le secteur, ilpointe immédiatement «une très fortemécanisation, en quelques décennies.Aujourd’hui on est dans l’hyper-rapidité».

Pourtant il est une activité qu’il connaîtparticulièrement bien et qui n’a pas ététouchée par ce chamboulement, «c’est laplantation forestière». Le vent de lamodernité ne permettra peut-être pas defaire plus ou plus vite… mais on peut fairemieux! Telle est la conviction d’Yves Piro-thon qui prône, quand c’est indiqué, le tra-vail du sol et les amendements forestiers.

Fruit d’un entretien palpitant, nous abor-dons ici la question de la préparation dusol. Notre prochain numéro des “Infos deRND” reviendra dans le détail sur la ques-tion de l’amendement des sols forestiers.

En bon professionnel, Yves Pirothon se gardebien d’aborder la question de la préparation dusol sans évoquer quelques précautions préa-lables. En effet, malgré tous les efforts imagi-nables «pour réussir une plantation, il fautd’abord être attentif à trois points ».

Le premier, c’est le choix d’essences adaptées.« Il est impératif de tenir compte de la station.En Haute Ardenne, par exemple, il ne faut paspenser aux feuillus, cela ne donnera pas du boisde qualité ».

Deuxième élément, planter des essences de-mandées. «Or, en Ardenne, on a presque ex-clusivement des scieries de résineux. D’un pointde vue économique, le choix est évident : épi-céa, douglas, mélèze… ».

Enfin, la question du terrain. « Il faut faire atten-tion à bien respecter les sols lors de l’exploita-tion et au moment de la préparation. On y prêteencore trop peu d’attention». Pareil pour le pH

Améliorer sa plantation forestièreavec une préparation de sol

Yves Pirothon emploie une quinzaine de personnes pour ses deux activités : la pépinière et les travaux forestiers.

des parcelles qui ont déjà connu une ou deuxgénérations d’arbres. «Les sols se sont acidifiés.Il est important de regarder attentivementquelle essence y installer ».

Passer du terrain au sol…

Traditionnellement, en matière de préparation,on cite le gyrobroyage et l’andainage ; le pre-mier visant à broyer sur place les rémanentsd’exploitation, le second à simplement lesamasser en alignements sur la parcelle. Pournotre témoin, il s’agit là «de préparations né-cessaires mais qui restent superficielles. On sepréoccupe du terrain mais en aucun cas dusol ». Gyrobroyage et andainage ont leur inté-rêt, mais on peut aller plus loin.

«Dent Becker, fraisage du sol, labour, dessou-chage», ce sont quelques-unes des techniquesde travail du sol citées en référence par Yves Pi-rothon. «Ces différents procédés sont à étudieren fonction de la station et du type de planta-tion. La dent Becker est très utilisée en Franceet elle s’apparente à un travail par potée. EnWallonie, ce système est peu intéressant car onplante plus serré». Scepticisme également vis-à-vis du dessouchage, notre spécialiste consi-dère «qu’on enlève trop de terre avec lessouches et on appauvrit les sols ». Et le labour?«À quoi bon travailler toute la parcelle alors que

les arbres seront plantés sur seulementquelques lignes ! ».

C’est le fraisage qui a définitivement les faveursd’Yves Pirothon. «On a essayé plusieurs tech-niques mais c’est ce système qui me donne leplus de satisfaction. Avec le fraisage, le travailest très linéaire : je peux mieux planter derrièreet le suivi est beaucoup plus simple».

Mais l’homme reste toujours mesuré, n’écartantaucune solution : « la houe dans les talus dontle sol n’a jamais été compacté» ou « la tarière,avec une mèche suffisamment large». Aucuneoption n’est à rejeter d’autant que « le fraisageest impossible dans les zones pierreuses, dansles talus, en zone humide, et là où l’exploitationforestière a été mal faite, laissant des souchestrop hautes pour le tracteur ».

Le fraisage en détail

La technique du fraisage linéaire nécessite untracteur de grosse cylindrée équipé à l’arrièred’une fraise, c’est-à-dire un système rotatif dotéde plusieurs rangées de dents. La fraise est dé-diée au travail de labour du sol.

«On creuse un sillon d’environ 70 cm de largeet de 10 à 15 cm de profondeur. Il n’est pas né-cessaire d’aller plus en profondeur car en des-

22 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014

détails techniques

sous on ne rencontre que de la mauvaise terre».Le bienfait premier du fraisage est donc de per-mettre à la plante de se développer dans de laterre de qualité, bien mélangée. En croissant,son système racinaire va se développer et ils’installera peu à peu dans la mauvaise terre.

Même si le recul reste encore faible, des expéri-mentations menées il a y quelques années etdes chantiers beaucoup plus conséquents maisdatant seulement de 2013, ce que constateYves Pirothon sur le terrain est déjà très satisfai-sant. « La reprise des plants est nettementmeilleure qu’en plantation “classique”, on estproche des 100 %. En plus, la croissance desplants est nettement supérieure les premièresannées. J’observe que sur 5 ans, on gagne qua-siment 1 an de croissance».

L’homme ne cache pas son impatience de pou-voir affiner ses constatations avec les nouvellessurfaces fraisées en 2013. «Rien d’énorme,juste 50 hectares l’année passée. Uniquementdes privés convaincus de l’intérêt de la prépa-ration du sol. Les communes et les agents duDNF n’y sont pas insensibles mais c’est pluscompliqué à mettre en œuvre : les communesrédigent leurs cahiers des charges à l’avance etce type d’opération n’est pas encore rentré dansles habitudes».

Le retour sur investissement

Pour une préparation de terrain tout à fait ha-bituelle, Yves Pirothon évalue le coût d’un an-dainage à environ 650 à 750 €/ha. «Ce chiffrecorrespond à une intervention avec une pelle

sur chenilles pour éviter les tassements de solsur une surface de l’ordre de 2 hectares ».

Si on opte pour le gyrobroyage classique, notreexpert avance un prix d’environ 900 €/ha. «Encas de gyrobroyage avec une pelle sur chenille,à cause d’un sol humide ou parce qu’il s’agit detalus, le prix est doublé : 1800 €/ha».

Quant à la préparation du sol par fraisage,«celle-ci comprend un gyrobroyage succinct desbranches et l’opération de fraisage proprementdite. Le coût pour des lignes espacées de 2,5 mse situe entre 1000 et 1200 €/ha. Cela varie enfonction de la densité des souches, la longueurdes lignes, la surface à traiter… ».

La différence entre gyrobroyage et fraisage estdonc de l’ordre de 200 €/ha. Mais en mettantplus cher, rentre-t-on vraiment dans ses frais ?Pour Yves Pirothon, la réponse est indubitable-ment oui, « ce surcoût initial va être très viteamorti » et ce pour plusieurs raisons.

«Tout d’abord parce que le fraisage va épargnerau propriétaire un regarnissage, la reprise avoi-sinant les 100 %. Pour regarnir 10 % de dou-glas, il en coûte déjà 200 €». Autre bénéficefinancier : « je gagne une année de dégage-ment, encore 400 €/ha économisés ».

Après il y a aussi ce qui est plus difficile à chif-frer, notamment quand «entre deux lignes, jelaisse pousser une essence d’accompagnement,comme de jeunes bouleaux. Ils vont être uneprotection contre le gibier ». Ensuite, grâce àleur bonne reprise, «ces arbres seront plus ra-pidement à l’abri d’une forte attaque d’hylobe.

Sur des terrains peu pierreux, le fraisage est une opération qui se déroule très rapidement. Le plus délicat est de relever la fraise à l’approche des souches laissées par l’exploitation.

Ces épicéas, plantés en 2013, après un fraisage linéaire,ont tous repris et témoignent d’une grande vigueur.

Un traitement la première année restera néces-saire… pas forcément un second». Enfin, il estpossible de choisir des plants plus jeunes, «celava faciliter le travail d’arrachage à la pépinière,le travail de plantation, avec un plant qui vamieux supporter son transfert tout en étantmoins coûteux».

Ainsi analysée, la préparation de sol semblevouée à un bel avenir. Avant replantation, fo-restiers publics et privés seraient bien avisés desolliciter l’avis de leur expert habituel. Maispoint de hâte, le trimestre prochain nous évo-querons la question des amendements, unepratique efficace pour restaurer la fertilité dessols, encore trop confidentielle en Wallonie. �

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014 - 23

24 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014

Dans le cadre de la gestion de la prime enfaveur de la replantation d’essences fores-tières en province de Luxembourg, RND esten contact régulier avec les propriétairesforestiers. Ils nous posent très souvent desquestions sur le Fichier Écologique desEssences : à quoi sert-il ? comment l’utili-ser? Et plus largement : vers où va-t-on entermes de plantation? Quelles essencesadopter en prévision de demain?…

Pour bénéficier du meilleur éclairage en lamatière, nous avons rencontré Didier Mar-chal, attaché à la Direction des Ressourcesforestières du Département de la Nature etdes Forêts (DNF). Il est notamment chargédu suivi des travaux relatifs à la révision duFichier Écologique des Essences et duGuide de Boisement. Il a été présent dès ledébut de la conception et de la rédactionde la première édition du Fichier Écolo-gique des Essences, dans les années 1980et du Guide de Boisement dans les années1990. Nous vous proposons de retracer lesgrandes étapes depuis sa création jusqu’àsa révision aujourd’hui…

Deux outils, deuxapproches… Un résultat !

Composé de trois tomes, Le Fichier Écolo-gique des Essences reprend l’ensemble desconnaissances scientifiques sur les essences fo-restières et les caractéristiques des différentesstations que l’on retrouve sur le territoire wal-lon.

Le premier tome constitue le texte explicatif in-dispensable à l’utilisation des fiches écologiquesde chacune des essences reprises dans le FichierÉcologique des Essences. Il définit les couleurs,les abréviations et les symboles employés et lamanière de les interpréter. Le deuxième tome re-prend, sous forme de fiches, le détail des exi-gences de 29 essences forestières (15 résineuseset 14 feuillues). Le troisième tome reprend quantà lui les clones de peupliers, quelques essencesaccompagnatrices et d’autres essences nonabordées dans le deuxième tome (châtaignier,poirier, pommier…).

Complémentaire au Fichier Écologique des Es-sences, Le Guide de Boisement des stations

forestières de Wallonie a pour objectif demettre à la disposition de l’utilisateur, à partirdes caractéristiques identifiées de la station, laliste des essences qui lui sont adaptées dans uneoptique de gestion rentable et durable.

Chaque essence forestière a des exigences éco-logiques particulières. Il est donc important detrouver la meilleure adéquation possible entreles essences à planter et les stations pour assu-rer une gestion durable de nos forêts.

Deux approches sont donc possibles : • soit je souhaite absolument planter cette es-sence spécifique mais où la mettre dans mapropriété ? Le Fichier Écologique des Es-sences peut apporter une réponse ;

• soit je suis dans telle station avec telles ca-ractéristiques, quelles sont les essences quis’offrent à moi et qui correspondent le mieuxaux spécificités de ma station? Le Guide deBoisement me fournit, dans ce cas, une listed’essences adaptées aux caractéristiques dema propriété.

Or, le contexte forestier incite le gestionnaire àdevoir planifier sa gestion de manière de plus

Le Fichier Écologique des Essen Références pour tout bon forestier

réseau bois

Didier Marchal, attaché à la Direction des Ressources fo-restières du Département de la Nature et des Forêts (DNF).

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014 - 25

en plus souple et à adopter une sylviculture quipuisse satisfaire les besoins actuels et futurs touten prenant en compte les évolutions liées auxchangements climatiques et sociétaux (multi-fonctionnalité des forêts, Natura 2000).

Une révision indispensable

La création de ces deux outils est une initiatived’un directeur du DNF, Monsieur J.-L. Nivelle. Sonobjectif était d’arriver à favoriser le passage de lathéorie issue des universités et la pratique sur leterrain. À l’époque, la vulgarisation des résultatsde recherche était peu développée. Les connais-sances acquises au sein des universités n’étaientque rarement transmises de manière abordablevers les différents cantonnements du DNF.

Un groupe de travail interuniversitaire, composéde représentants du DNF et des chercheurs desprincipales universités (Gembloux – Agro-Bio-Tech, UCL, ULg et ULB) a donc été mis en placeen 1984. En quelque sorte une préfiguration del’Accord Cadre de Recherche et Vulgarisationforestières que nous connaissons aujourd’hui !Ce groupe a travaillé sur la collecte et sur la

compilation de l’ensemble des informations etconnaissances disponibles à l’époque sur les dif-férentes essences pour aboutir à la publication,en 1991, du premier Fichier Écologique des Es-sences en 2 tomes, suivie de la publication duGuide de Boisement en 1994 et enfin d’un troi-sième tome du Fichier Écologique des Essencesen 1996. Ce sont véritablement des documentsde synthèse de l’ensemble des acquis etconnaissances scientifiques, dispersés dans lesdifférentes universités et bibliothèques, résu-mant en 6-7 pages par essence, les sensibilitéset les aptitudes de chacune d’elles. Ces conden-sés se voulaient pratiques, et pouvaient facile-ment être emportés et utilisés sur le terrain.

Plus de 20 ans d’utilisation de ces outils ont per-mis de mettre en évidence diverses possibilitésd’amélioration :

• De nouvelles connaissances scientifiques surles essences, leurs spécificités, leurs exi-gences, leur écologie ainsi qu’une améliora-tion des connaissances des caractéristiquesgéomorphologiques, topographiques, hy-drographiques… des différentes stations ontété acquises ;

• Les changements climatiques et leurs in-fluences sur le milieu imposent de revoir l’ap-titude des essences par rapport à leurssensibilités particulières ;

• La nécessité d’intégrer la multifonctionnalitédes forêts dans les pratiques sylvicoles,comme le prescrit l’article 1er du Code fo-restier.

Les conditions de croissance des essences fores-tières ont changé et vont encore évoluer aucours du temps. Ces évolutions sont désormaisà prendre en considération dans le choix des es-sences.

Nous disposons aujourd’hui de nouveauxmoyens informatiques pour accéder plus rapi-dement et plus facilement aux différentes infor-mations. Nous pouvons également plusfacilement faire appel à la cartographie numé-rique : cartes des sols, cartes climatiques, mo-dèles de terrain… Tous ces outils informatiquespermettent maintenant de réaliser des cartesd’aptitude potentielle qui devront être vérifiéessur le terrain.

ces et le Guide de Boisement…

De telles cartes pourront, par exemple, être uti-lisées dans le cadre de l’élaboration des plansd’aménagement forestier.

Quelles sont les principalesnouveautés?

Différentes études préparatoires ont été menéesdans le contexte de l’Accord Cadre de Re-cherche et Vulgarisation forestières. Commepour l’édition des premiers outils, un groupe detravail composé de scientifiques des différentesuniversités et des acteurs de terrain issus de dif-férents cantonnements a été mis en place. Ony retrouve notamment F. Weissen, qui a coor-donné les travaux de la première édition du Fi-chier Écologique et du Guide de Boisement etdont l’expertise est toujours appréciée. Legroupe est présidé par Didier Marchal (Directiondes Ressources forestière) et animé par l’asbl“Forêt Wallonne”.

L’objectif est de valider les informations issuesde la littérature ou de recherches scientifiqueset de les résumer pour qu’elles soient directe-ment utilisables par le gestionnaire forestier. Lesdonnées sur l’autécologie des essences, le stresshydrique, la réponse aux changements clima-tiques sont analysées et intégrées à conditionqu’elles soient pertinentes à l’échelle de la Ré-

gion wallonne. À l’heure actuelle, huit fiches-essences ont été révisées.

Les principales évolutions que l’on va retrouveret qui ont été évoquées par Didier Marchalconcernent :• La redéfinition des 27 territoires écologiquesactuellement identifiés. Il en restera environ10 qui sont essentiellement définis sur based’un ensemble de critères climatiques ;

• La redéfinition de la notion d’aptitude desessences. Au lieu de 3 niveaux, il y en aura 4(optimum, tolérance, tolérance élargie, ex-clusion). Ils tiennent compte de la capacitéde produire du bois de qualité mais égale-ment des services écologiques (améliorationdu sol, protection du sol, biodiversité…) etsylvicoles (abri, gainage…).

Nouvelle édition prévuepour 2015

Le livret explicatif et une dizaine de fichesprésentant chacune une essence seront pu-bliés d’ici la fin du premier semestre 2015avec un enrichissement progressif avecd’autres essences. La nouvelle version du do-cument devrait être évolutive et devrait pou-voir intégrer plus rapidement les évolutionsmajeures liées aux résultats des recherches

Le Fichier Écologique des Essences et le Guide de Boisement…Références pour tout bon forestier (suite)

réseau bois

26 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014

scientifiques au travers de mises à jour faci-lement réalisables et accessibles. Les modali-tés pratiques sont encore en cours d’analyseau niveau du groupe de travail.

En conclusion

L’article 40 du Code forestier du 15 juillet 2008exige que les régénérations artificielles, à l’ex-ception des allées (intérêt paysager) et sur dessurfaces inférieures à 50 ares d’un seul tenantpar tranche de 5 ha de bois et forêt d’unmême propriétaire (intérêt expérimental)soient effectuées au moyen d’essences quisont en conditions optimales ou tolérées selonle Fichier Écologique des Essences (sauf déro-gation accordée par le Gouvernement).

Le nouveau Fichier Écologique des Essencesconstitue un outil destiné à aider le gestionnaireforestier dans le choix des essences à implanter.Résultat d’une part de la fusion du Fichier Écolo-gique et du Guide de boisement, et d’autre partde la connaissance de plus en plus fine de l’éco-logie des essences et des caractéristiques des sta-tions, le nouvel outil propose une approche plusstructurée dans le choix des essences principales,mais également accom pa gnatrices permettantd’assurer un développement durable de nos fo-rêts et anticiper également tout ce qui peut agirsur cet écosystème forestier. �

lectures

La douceur de l’ombreL’arbre, source d’émotions, de l’Antiquité à nos joursIls ont été sidérés par la présence de l’arbre. Ils ont éprouvé l’admira-tion, mais aussi l’horreur, inspirées par ce végétal souverain. Presquetous ont guetté, écouté, la parole de l’arbre. Certains ont espéré pro-fiter de ses messages, en faire leur mentor. D’autres, plus rares lui ontdéclaré leur amour.

L’objet de ce livre est de suivre depuis l’Antiquité gréco-romaine ceux qui ont su«voir l’arbre»: Horace et Virgile, mais aussi Ronsard et La Fontaine. Par la suite,Rousseau, Goethe, Novalis et, en France, Chateaubriand, Hugo, Proust et YvesBonnefoy, entre autres. Bien entendu, il y eut aussi des peintres. S’étendre sous lesombrages, s’y délasser, y méditer, s’enfouir dans le végétal, s’y réfugier, y grim-per… À l’époque contemporaine, certains ont tenté d’incruster leur corps dansl’écorce, en espérant que le végétal ferait croître l’empreinte. À l’extrême, des mori-bonds ont souhaité que leur ADN soit transmis à l’arbre planté sur leur tombe.C’est à une longue promenade que l’historien Alain Corbin nous invite: à la ren-contre de l’arbre champêtre, de l’arbre haie, de l’arbre isolé et sauvage comme del’arbre domestique. L’auteur évoque ici l’histoire des émotions éprouvées par desindividus qui, au fil des siècles, possédaient les mots pour les dire. �

Éditeur:�Éditions�FayardFormat:�153�x�235�mm�-�Pagination:�364�pages�-�Prix:�23,00�€

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2014 - 27