les histoires d un poyjo

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Les Histoires d’un Poyjo Introduction de 2015 Voici les histoires d’un Poyjo corrigées et en un seul bloc. Quelqu’un me les avait demandé et Soukay en rédigeant sa propre histoire, m’avait redonné envie de toucher à ce que j’avais fait un an plutôt. J’ai découvert un nombre affreux d’incohérences, de fautes et de stupidités que personne n’a daigné me signaler. Je vous en veux cruellement mais suite à cette correction j’écrirai un nouveau RP avec l’intention de faire beaucoup mieux que celui-ci. Bref, cette réécriture est destiné à ceux qui ont du temps à perdre alors j’espère que vous passerez du bon temps dessus. Introduction de 2014 Il était une fois l'histoire d'un sauvage mort qui vivait depuis fort longtemps dans ce monde triste et loin de toute forme de civilisation et pourtant la mort n'était pas à craindre pour ce mort car en effet il était mort et personne ne lui en voudrait d'être mort. Et puis s'il était loin de toute civilisation, qui se soucierait de lui ? Dites-moi ? Qui donc aurait l'intelligence de se soucier d'un jeune homme crédule, stupide et par-dessus tout... mort ?! Vous vous demandez sans doute pourquoi ce texte absurde juste au-dessus ? Non ? Vous avez intérêt à vous l'être demandé car sinon je plaindrai jusqu'outre-tombe votre manque de curiosité. Enfin peu importe, ce que je voulais vous dire est d'une importance capitale : je vous prie de ne pas faire attention, s'il vous plait, à ce texte absurde. En effet il n'a fait que servir de test pour la rédaction de cette œuvre incroyable (ou pas) que sont Les Histoires d'un Poyjo. Je vous laisse donc gouter au premier chapitre de cette histoire qui en contient 10. Vous aurez le droit à un nouveau chapitre tous les jours jusqu'à une date indéterminée. En espérant que cela vous plaise. Bonne lecture. Les Histoires d’un Poyjo Chapitre 1 Bonjour je me prénomme le Dieu Némuri. Je suppose que peu de gens me connaissent dans ce bas monde mais ne vous en faites pas je suis particulièrement conscient de la futilité de mon existence. Peu importe ce n’est pas comme si je me souciais de ma popularité. Enfin… peut-être un peu. Sachez que je suis né il y a de cela quelques années de l'imagination d'un homme. Un personnage grotesque et vulgaire m'ayant créé pendant l'un de ses rares moments de lucidité. Hélas cet homme m'oublia tout aussitôt dans un coin de ses pensées et ma jeune existence perdit ainsi toute consistance. N'ayant ni pouvoirs, ni occupation je me suis contenté de rester auprès de cet homme. Ce n'est pas comme si je pouvais faire autre chose. Lui n’avait aucune conscience de mon existence et je ne pouvais absolument pas interagir avec ce monde, j’étais réduis au simple rôle d’observateur. Je me suis donc retrouvé à épier la vie de cet homme bien étrange, prénommé Poyjo. Quand je l’ai rencontré pour la première fois, il était maire de la ville céleste Skypiea, il occupait une place importante au sein de la nation du Sud et vivait une vie pleine de richesses et de plaisirs. S’enrichissant sur le dos des autres, jouissant d’une position favorable et d’un succès auprès de la gente masculine et féminine plutôt surprenant au vu de son physique déplorable, il était l’incarnation même de l’homme décadent qui s’était égaré dans le luxe et les plaisirs mondains. Je me rappelle l’avoir vu sauté un ornithorynque au milieu d’une forêt, l’avoir vu brûler de grands pans de forêt et je n’oublierai jamais le jour où il a violé des dizaines d’enfants au milieu d’une école enflammée.

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Correction et publication intégrale des "Histoires de Poyjo" que j'avais écrit début 2014.

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  • Les Histoires dun Poyjo

    Introduction de 2015 Voici les histoires dun Poyjo corriges et en un seul bloc. Quelquun me les avait demand et Soukay en rdigeant

    sa propre histoire, mavait redonn envie de toucher ce que javais fait un an plutt. Jai dcouvert un nombre

    affreux dincohrences, de fautes et de stupidits que personne na daign me signaler. Je vous en veux

    cruellement mais suite cette correction jcrirai un nouveau RP avec lintention de faire beaucoup mieux que

    celui-ci. Bref, cette rcriture est destin ceux qui ont du temps perdre alors jespre que vous passerez du bon

    temps dessus.

    Introduction de 2014 Il tait une fois l'histoire d'un sauvage mort qui vivait depuis fort longtemps dans ce monde triste et loin de toute forme de

    civilisation et pourtant la mort n'tait pas craindre pour ce mort car en effet il tait mort et personne ne lui en voudrait d'tre

    mort. Et puis s'il tait loin de toute civilisation, qui se soucierait de lui ? Dites-moi ? Qui donc aurait l'intelligence de se soucier

    d'un jeune homme crdule, stupide et par-dessus tout... mort ?!

    Vous vous demandez sans doute pourquoi ce texte absurde juste au-dessus ? Non ? Vous avez intrt vous l'tre

    demand car sinon je plaindrai jusqu'outre-tombe votre manque de curiosit. Enfin peu importe, ce que je voulais

    vous dire est d'une importance capitale : je vous prie de ne pas faire attention, s'il vous plait, ce texte absurde. En

    effet il n'a fait que servir de test pour la rdaction de cette uvre incroyable (ou pas) que sont Les Histoires d'un

    Poyjo.

    Je vous laisse donc gouter au premier chapitre de cette histoire qui en contient 10. Vous aurez le droit un

    nouveau chapitre tous les jours jusqu' une date indtermine. En esprant que cela vous plaise. Bonne lecture.

    Les Histoires dun Poyjo

    Chapitre 1 Bonjour je me prnomme le Dieu Nmuri. Je suppose que peu de gens me connaissent dans ce bas monde mais ne

    vous en faites pas je suis particulirement conscient de la futilit de mon existence. Peu importe ce nest pas

    comme si je me souciais de ma popularit. Enfin peut-tre un peu.

    Sachez que je suis n il y a de cela quelques annes de l'imagination d'un homme. Un personnage grotesque et

    vulgaire m'ayant cr pendant l'un de ses rares moments de lucidit. Hlas cet homme m'oublia tout aussitt dans

    un coin de ses penses et ma jeune existence perdit ainsi toute consistance.

    N'ayant ni pouvoirs, ni occupation je me suis content de rester auprs de cet homme. Ce n'est pas comme si je

    pouvais faire autre chose. Lui navait aucune conscience de mon existence et je ne pouvais absolument pas

    interagir avec ce monde, jtais rduis au simple rle dobservateur.

    Je me suis donc retrouv pier la vie de cet homme bien trange, prnomm Poyjo.

    Quand je lai rencontr pour la premire fois, il tait maire de la ville cleste Skypiea, il occupait une place

    importante au sein de la nation du Sud et vivait une vie pleine de richesses et de plaisirs. Senrichissant sur le dos

    des autres, jouissant dune position favorable et dun succs auprs de la gente masculine et fminine plutt

    surprenant au vu de son physique dplorable, il tait lincarnation mme de lhomme dcadent qui stait gar

    dans le luxe et les plaisirs mondains.

    Je me rappelle lavoir vu saut un ornithorynque au milieu dune fort, lavoir vu brler de grands pans de fort et

    je noublierai jamais le jour o il a viol des dizaines denfants au milieu dune cole enflamme.

  • Vous vous demandez sans doute pourquoi, aussi ignoble soit-il, suis-je rest auprs de lui pendant tout ce temps ?

    Je dois le dire, jai prouv du plaisir regarder cet trange personnage, si seulement javais eu plus de

    mouchoirs

    Bref, je suppose que vous vous demandez galement pourquoi je vous parle de cette histoire ? Cest parce que cet

    homme a fini par me fasciner et que je voulais conter ici son histoire.

    Connaissez-vous beaucoup de personnes qui rassemblent des orgies bestiales dans des caves sombres et lugubres

    avant dassassiner chacun de ses partenaires ? Je ne pourrais exprimer la sensation vertigineuse de plaisir que jai

    ressenti ce moment rien qu la vue de ce spectacle.

    Jai vcu avec lui pendant de nombreuses annes. Je lai vu gagner des guerres, perdre des proches, affronter ses

    propres camarades et se battre dans des bains de sang. Pourtant malgr toutes les preuves quil endurait, il

    retrouvait son plaisir dans le batifolage. Que ce soit des hommes, des femmes, des enfants, des ornithorynques,

    des renards, des pingouins il prenait du plaisir tout et nimporte quoi surtout nimporte quoi.

    Pourtant lhistoire que je veux vous raconter est une histoire triste. Tout a commenc une matine o il achetait de

    la netherrack pour un nouveau client sur un march local, un jour banal ou il entendait faire ce qui lui plaisait. Il

    fit une rencontre ce jour-l, une rencontre qui changea sa vie tout jamais.

    Chapitre 2 Dans le petit restaurant cleste Skypiea, une dizaine de personnes djeunait labri du froid. Le vent stait lev

    le matin, apportant avec lui un air glacial. Il tait dhabitude pour les habitants de quitter la ville dans ces moments

    ou de se regrouper dans la taverne de Poyjo.

    Adoss un mur, le propritaire sirotait un chocolat chaud en se tenant face ces clients. Il les observait de temps

    autre, prt prendre la moindre commande mais il semblait aussi quelque peu distrait. Ce ntait clairement pas

    dans ses habitudes de rester silencieux, il avait habitu sa clientle de longs discours et des discussions incessantes.

    La journe passa mais Poyjo resta pensif. Il y avait de quoi, le jour davant il avait fait une rencontre des plus

    tranges. Il semblait ailleurs depuis, comme si tout le reste de sa vie avait perdu son sens.

    Que se passe-t-il Poyjo ? interrogea lun de ses clients qui stait lev brusquement

    Rien du tout pourquoi ?

    Tu as lair pensif, ce nest pas dans tes habitudes. Serais-tu tomb amoureux ?

    Bien sr que non, jen suis bien incapable, je ne suis pas fait pour aimer mais pour tre aim voyons ! Il arborait

    enfin un sourire.

    Toujours aussi fier Enfin, je suppose que je minquite pour rien. Sers-moi donc boire que joublie

    cette discussion.

    Il est toujours agrable davoir des personnes qui sinquitent pour soi tout moment. Bien que celui-ci cherchait

    surtout se faire bien voir vu quil navait pas de quoi payer laddition comme son habitude. Avoir un solide

    entourage permettait toujours de se confier sur ses problmes et de consolider ses choix.

    A lissue de cette discussion Poyjo pris une dcision : il ritrerait cette rencontre.

    Le jour davant, alors quil commerait dans un march local, il avait aperu une femme.

    Elle se remarquait par sa longue chevelure brune qui flottait au vent tandis quelle regardait la mer. Elle devait

    avoir au moins dix ans de moins que Poyjo, une beaut qui jouissait dun corps jeune, vigoureux et dot, il faut le

    dire, de jolies formes. Elle dgageait une forte impression, comme inaccessible.

    Devant cette vue plus quagrable, Poyjo ne put sempcher dmettre quelques bruits tranges de satisfaction et

    de dsir. Il semblait mme baver devant cette jolie figure.

    Il sapprocha pour la draguer, et peut-tre plus encore comme il lesprait, mais peine eut-il le temps de

    prononcer quelques balbutiements quelle se retourna soudainement pare dun air grave. Elle prit un lger recul

    puis projeta sa jambe droite entre les jambes du gros pervers.

    Alors quil scroulait sur ses genoux, la jeune demoiselle le saisit par les cheveux avant de lui porter un joli coup

    de genou au visage.

    Poyjo cria sa douleur au sol, se recroquevillant sur lui-mme ne sachant sil devait se proccuper davantage

  • de son visage ou de ses outils de travail. La belle fille sen alla le laissant lagonie. Poyjo compltement

    croul fut pris soudainement de spasmes violents et son corps se tordit dans tous les sens. Les passants

    la vue de ce spectacle fuyaient, le croyant fou lier.

    Il ny avait plus de belle fille, ni mme de gens autour de lui, il tait seul, criant de toutes ses forces comme sil ne

    pouvait faire que a. Ses bras et ses jambes ne tenaient pas en place, il bougeait et roulait dans tous les sens sans

    pour autant russir se lever.

    Ses yeux convulsaient violemment tandis quil bavait sans interruption, son visage tait tiraill et pourtant il

    affichait un sourire plus grand que jamais.

    Ses cris qui taient jusqualors lexpression seule de la douleur manifestrent galement une sensation

    profonde de plaisir. En effet, il semblait que, plus que souffrir, il prouvait une grande jouissance ressentir

    cette douleur. Il avait maintenant lair dun parfait abruti la bouche grande ouverte compltement gteux.

    Cest ainsi que ce jour, le caractre masochiste de Poyjo sveilla.

    Cette sensation de plaisir tait depuis reste grave dans la mmoire du pervers et il rvait de pouvoir la ressentir

    nouveau. Il se rendit donc de nouveau au march dans lespoir de rencontrer nouveau la belle inconnue pour

    quelle lattaque nouveau.

    Il en profita pour acheter de grandes quantits de flint pour le mme client. Un bon client sans aucun doute.

    La chance lui fut favorable car se trouvait au mme endroit quavant-hier, la magnifique demoiselle la longue

    chevelure.

    Tout se passa trs vite. Poyjo neut pas le temps de faire cinq mtres dans sa direction quelle se retourna

    soudainement. Encore une fois, sans dire un mot, elle le frappa coup de pelle la fois au visage et au

    ventre. Le pervers masochiste scroula nouveau hurlant sa souffrance et son plaisir en mme temps.

    Eh bien ! Tu sembles tre de trs bonne humeur Poyjo. Ctait le client sans sou.

    Mas-tu dj vu de mauvaise humeur mon cher Jean-Jacques ? Je ne peux que me sentir bien avec

    un entourage pareil. Quel plaisir dtre en vie mon ami !

    Je suis content pour toi alors. Dailleurs je ne sais pas ce que tu en penses mais il y a un drle de

    personnage la table du fond

    Lhomme avec le grand manteau et la tte couverte ?

    Oui, regarde-le il semble bien morne. Il est ici depuis quelques heures dj et rien que le voir me

    dmoralise. Tu devrais aller lui parler.

    Poyjo dun air hsitant dabord, savana finalement jusqu la personne en question.

    Il ne sentait pas trs bon, tait mal ras du peu de ce quon pouvait voir. Du reste, il tait compltement recouvert

    par son norme manteau brun. Il dvorait un gros morceau de poulet sans faire attention ce quil se passait

    autour de lui.

    Le propritaire sassit en face de lui, lobserva quelques minutes puis parla.

    Alors comment allez-vous ? Vous apprciez la nourriture ?

    Cest la premire fois que vous venez ? questionna-t-il dune manire hsitante

    Vous savez, je ne vous veux pas de mal, je suis juste soucieux du bonheur de mes clients.

    Il leva enfin son regard, rvlant un visage fatigu et pourtant de magnifiques yeux bleus.

    Il tudia le visage de son interlocuteur et soupira.

    Le maire de Skypiea, cest cela ?

    Hum, oui en effet. Mais

    Ne vous inquitez pas des dtails monsieur Poyjo. Vous tes connu de partout.

    Poyjo fit son plus grand sourire.

    Puisque vous tenez entamer la conversation. Il pancha brivement sa soif. Jai entendu dire que vous

    fricotiez avec pas mal de monde. Je nai rien contre vous et vos habitudes mais vous devriez viter de frquenter

    davantage Lise.

    Lise ?

  • Vous ne connaissez mme pas son nom ? Vous savez, cette jeune demoiselle que vous vous amusez

    embter depuis quelques jours.

    Chapitre 3 Lhiver tait pass, la chaleur refaisait son apparition et avec elle, hommes comme femmes abandonnaient

    manteaux et laines laissant ainsi apparaitre un peu plus de leur chair. a ne fit quaggraver le dsir de Poyjo de

    revoir la belle Lise.

    Autant que possible il se rendait sur le march pour agacer la jeune demoiselle et recevoir sa punition. En

    plusieurs mois leurs rapports avaient volu et un vritable lien stait tabli entre ces deux-l.

    Dsormais Lise linsultait elle avait une voix magnifique pendant quelle lassnait de mille coups diffrents.

    Dautant plus quelle frappait dsormais plus fort quauparavant, peut-tre sentrainait-elle le frapper en

    cachette.

    Dun autre ct Poyjo tait plus ravi que jamais, il ne stait jamais senti aussi heureux. Le masochisme lui

    russissait plutt bien.

    Dun autre ct le Sud tait en crise, accumulant les dfaites face un Nord solide et uni. Poyjo faisait partie de

    ces voix divergentes au sud qui sopposaient au systme. Non pas quil avait quelque chose dintressant dire

    mais il sopposait par principe : il tait intolrable pour Poyjo davoir le mme avis quun autre.

    Il y a quelques mois un mystrieux inconnu lavait mis en garde contre Lise puis stait soudainement vapor. Il

    avait entendu parler de lui plus tard de la bouche de certains citoyens qui disaient avoir reu les conseils dun vieil

    homme aux magnifiques yeux bleus. On le dcrivait en effet comme un tre de conseil qui surgissait de temps

    autre pour prodiguer une aide notoire ou proposer quelques informations en change de quelque nourriture. Mais

    surtout, on noubliait pas de dire quil avait de jolis yeux bleus.

    Dans un mme temps Poyjo ferma son restaurant et les discussions quil tenait avec Jean-Jacques se firent plus

    rares. Il avait cependant un quotidien assez occup entre des heures entires de discussion, son masochisme

    hebdomadaire, ses balades en fort toujours accompagn, ses orgies quotidiennes ou encore son addiction aux jeux

    et largent.

    Le temps passa, plusieurs semaines et plusieurs mois sans que ce quotidien ne soit boulevers malgr les

    nombreuses batailles qui eurent lieu. Et puis un jour, sans prvenir, la capitulation du Sud fut proclame.

    La guerre faisait rage depuis longtemps mais personne ne sattendait une conclusion aussi brutale. Les Sudistes

    devinrent les esclaves des Nordistes. Skypiea subit une pression financire du Nord et Poyjo fit de son mieux pour

    supporter cette situation mais il avait perdu, comme de nombreuses personnes, son prcieux quotidien.

    Lise ntait nulle part parmi les Sudistes et Nordistes. Il ne savait rien delle et cela ne lintressait pas

    particulirement. Se faire frapper violemment par cette belle beaut lui suffisait amplement.

    Hlas cette situation lempchait de la voir, il fallait que cette situation cesse au plus vite.

    Nous voici sous lautorit dune belle bande de salopiauds de bourgeois sexclama Jean-Jacques un jour de dur

    labeur sous lautorit nordiste.

    Peut-tre mais a ne durera pas rpondit Poyjo en essuyant sa transpiration

    Quest-ce qui te fait dire a ?

    Il y a un homme loin dehors qui nattend que le bon moment pour donner une nouvelle vie au Sud et je crois

    en lui pour rassembler nouveau notre nation.

    Il avait parl dun ton srieux, un ton quil tait rare dapercevoir sur son visage moiti brl. Il tait convaincu

    que cette situation ne durerait pas et quil pourrait retrouver son quotidien.

    Et puis finalement ce jour vint, celui de la renaissance du Sud. Lancien tyran stait lev et avait arrach la libert

    des mains des nordistes.

    Les dbuts furent durs mais malgr les difficults chacun retrouva un train de vie normal. On sadapta aux

    changements, au nouvel tat du monde et lavenir qui soffrait dsormais aux anciens Sudistes.

  • Pour la premire fois depuis longtemps Poyjo se rendit sur le march mais il ne vit personne. Ni Lise ni personne

    ne se trouvait sur ce march, il avait t pill, massacr et il ne restait rien du tout. Il passa la journe attendre

    que quelquun se pointe mais personne ne vint et il finit par partir.

    La semaine suivante il revint sur le march mais rien navait chang. Il nattendit pas aussi longtemps que la

    premire fois mais suffisamment pour avoir le moral rduit nant. Pourtant il revint sept jours plus tard et puis

    la semaine daprs mais le march tait bel et bien abandonn.

    Il commena sen vouloir de ne pas avoir nou plus de liens avec elle, de ne pas avoir essay de la connaitre

    davantage. Il se fichait compltement de lavertissement du mystrieux inconnu, il voulait la revoir plus que tout

    au monde.

    Encore une fois le temps passa mais rien ntait plus comme avant. Il manquait quelque chose son quotidien et

    mme sil savait garder la tte haute et aller de lavant il lui fallait cette petite saveur pice qui gayait ses

    journes.

    Finalement il cessa de venir sur le march mais il engagea des hommes pour y travailler et pour rnover le lieu. Il

    ne baissa pas entirement les bras mais il voulait au moins faire revivre le march o ils staient rencontrs la

    premire fois.

    Dun autre ct la construction de la nouvelle Lysandre lui prenait du temps et sil ne reprsentait quune petite

    aide pour la ville, ctait un projet important pour lavenir des anciens sudistes.

    La situation samliora progressivement au fil des annes et les villes recommencrent se chamailler entre eux.

    Une nouvelle routine stait installe opposant Chasmiens, Polmossiens et Lysandrins.

    Un jour il dut se rendre sur le march pour vrifier lavancement des travaux. Tout se passait bien mais lorsquil

    fut sur place il aperut une silhouette quil avait dj connu auparavant. Elle lobservait de loin depuis les hauteurs

    de la ville sans pour autant faire de signes.

    Ils changrent quelques coups dil, puis elle se retourna avant de sloigner et disparaitre du paysage. Poyjo

    lavait regard jusquau bout mais dun regard agac, la silhouette quil avait reconnu ce moment ntait pas celle

    de Lise mais dun vieil homme quil ne voulait pas revoir.

    Et comme sil sagissait dune boucle infinie, la situation se dgrada nouveau. Venu dun autre monde, des hordes

    de monstres sattaqurent aux trois villes de la rgion du Chasm. Des invasions successives mirent sec les caisses

    de la ville qui staient puises dans les rparations et la protection des citoyens. Petit petit les murs

    scroulrent, les systmes politiques plantrent et la population diminua.

    Les dgts ntaient pas seulement physiques mais surtout mentaux. Les monstres attaquaient sans cesse, sans

    laisser le moindre rpit. Les habitants passrent tout ce temps sous la crainte et la fatigue.

    Poyjo tait puis mais il gardait le moral, il occupait une place importante et il avait, comme ses camarades, le

    devoir de ne pas faillir dans sa tche. Il pensait Lise de temps en temps, sentant quil finirait par le revoir mais

    simpatientant du moment o cela se produirait.

    Et il navait pas tort, ce moment tait alors imminent.

    Chapitre 4 Il dcida de se rendre une nouvelle fois sur le march, histoire de pouvoir souffler labri des regards. Ils taient

    sans doute laube dune grande et dernire bataille contre les monstres de lautre monde et chacun cherchait un

    moment de rpit avant le combat. Le march tait maintenant reconstruit mais il avait nouveau t dsert avec

    le dbut des invasions.

    A sa grande surprise il ntait pas seul ce jour-l et quelquun tait dj sur les lieux. Dot dune longue chevelure

    brune, de formes gnreuses et dun magnifique visage, une trs belle femme se tenait face la mer. Elle se tenait

    droite, contemplant le bleu azur de leau. Elle tenait un chapeau la main gauche et tait vtu dune longue robe

    bleu ciel.

  • Ctait la premire fois que Poyjo sintressait aux vtements dune femme, il ne sintressait dhabitude quau

    corps en lui-mme. Et derrire lapparence physique, ce quil convoitait le plus aujourdhui tait les motions qui

    se dgageaient de cette personne.

    Il avait voulu la connaitre aprs tout ce temps et une chance se profilait maintenant sous ses yeux. La chance de

    pouvoir atteindre cette belle demoiselle qui ne pouvait tre que Lise.

    Comme si elle sentait son regard, elle se retourna et lui fit face. Elle ntait pas nerve comme auparavant mais

    elle avait un sourire plutt amer, ce qui tait bien pire. Elle avait muri depuis et sa beaut stait accrue.

    Il lobserva comme sil ne lavait jamais fait. Son caractre tremp dteignait sur son visage, elle avait de beaux

    yeux bleus qui allaient magnifiquement bien avec la blancheur de sa peau. Puis, alors quil continuait la

    contempler, ses lvres remurent.

    Cela fait longtemps. dit-elle dune voix mlancolique. Ah oui sinterrompit-elle, cest vrai, a doit bien

    tre la premire fois que je tadresse la parole aussi clairement. Dsol je ne te frapperai pas, jai bien compris que

    tu aimais a et je ne compte plus toffrir ce plaisir.

    Poyjo ne savait quoi dire, il tait muet comme si sa bouche avait t scell jamais. Ses formes gnreuses

    dvoilaient maintenant une lgance quil navait jamais remarqu. Il voyait en elle un certain charme et une force

    de caractre qui lintimidait presque. Il continua de lcouter, gravant chacun de ses mots dans la mmoire.

    Jai entendu dire que tu venais rgulirement ici. Etais-tu ma recherche par hasard ?

    Il rougit btement, cherchant fuir son regard.

    Haha ! Voyons il ne fallait pas. Son rire tait craquant. Si tu tenais tant te faire frapper nimporte qui aurait

    fait laffaire.

    Non ! Il linterrompit comme si on venait de prononcer des atrocits. Il ny a que toi que je veux ! Personne

    dautre naurait fait laffaire, il ny avait que toi que je voulais.

    Leur premire discussion prenait une tournure inattendue ce qui fit rire Lise davantage. Poyjo restait bat, il

    rougissait encore seulement de la joue gauche, lautre tant brl et il ne savait quoi dire de plus. Il avait ragi

    sur une impulsion mais dsormais plus aucun son ne sortait de sa bouche.

    Tu es quelquun de drle pour un sale pervers. Tu mauras agac tout ce temps. Je ne savais pas quon pouvait

    tre aussi rpugnant en draguant. Et cette tte que tu faisais quand je te frappais ! Elle ne put sempcher de

    rire une nouvelle fois avant de rajouter. Puis tu bavais sans jamais tarrter, tu finissais tremp dans ta propre

    bave. En effet, je dois lavouer, tu mauras bien amus.

    Elle ferma les yeux brivement puis mit son chapeau.

    Je dois y aller. Je suis content davoir pu voir ta sale tte une dernire fois. Nous ne nous reverrons sans doute

    jamais alors je souhaite bonne chance toutes celles que tu dragueras lavenir. Evite de baver la prochaine fois

    que tu aborderas une femme. Au revoir, roi cleste au crne brul !

    Elle se rapprocha dun banc ou jonchait un petit sac avant de partir en passant quelques mtres de Poyjo

    suffisamment prs pour quil puisse sentir un doux parfum maner de la belle Lise. Ils ne se quittaient pas des

    yeux, elle dun air malicieux, lui comme si son monde scroulait.

    Elle se trouvait dj une bonne dizaine de mtres quand elle sarrta soudainement. Elle se retourna. Elle

    semblait se souvenir de quelque chose.

    Dsol de rater des adieux si solennelles mais il y a une dernire chose que je voudrais te dire.

    Chapitre 5 Comment tappelles-tu petite fille ?

    Charlotte.

    Que fais-tu ici ? Tu es perdue ?

    Elle tourna son regard vers la mer.

    Poyjo ! Que se passe-t-il ? Jean-Jacques linterpella au loin.

    Jai trouv cette petite fille perdue, je me demandais ce quelle faisait ici rpondit-il en se redressant

    Il y avait effectivement une petite fille au beau milieu dune plage dserte devant laquelle Poyjo et Jean-Jacques

    se tenaient maintenant. Elle tait vtue dune longue robe brune, un petit collier en perles grises et des sandales

    bien uses aux pieds. Elle avait les cheveux blonds coups courts, de jolis yeux bruns sur un visage enrob quon

  • aurait bien pinc.

    Alors petite Charlotte donc, que fais-tu sur cette plage ?

    a ne te regarde pas. dit-elle schement.

    Voyons je ne te veux aucun mal, je suis juste curieux. Il fit un large sourire tout en posant sa main sur son

    paule. Es-tu seule ? Tes parents sont dans les alentours ? Tu veux que je te ramne ?

    Poy, quessayes-tu de faire l ? interrompit Jean-Jacques

    De quoi parles-tu ? Je suis juste inquiet pour cette jeune demoiselle. Il serait dommage quelle ne retrouve pas

    son chemin. Tu nes pas daccord Charlotte ?

    Vous venez de ce bateau l-bas ? Elle pointa un petit navire au loin qui tait accost au bord de la plage.

    Oui tout fait, nous voyageons bord. Nous venons de trs loin.

    Do a ?

    Nous venons dune rgion qui sappelle Chasm, nous avons d la quitter il y a de cela quelques annes cause

    dune invasion de monstres de lenfer et depuis nous voyageons la recherche dun nouvel endroit ou vivre.

    Des monstres de lenfer ?

    Oui ! Tu es intresse ? Tu veux que monsieur Poyjo ten dise plus ? dit-il dune voix aigu difficilement

    supportable. On pourrait laisser Jean-Jacques ici et aller faire un tour, histoire que je ten dises davantage. Ce

    serait une bonne ide, tu ne penses pas ?

    Arrte toute de suite Poyjo! Tu nespres tout de mme pas

    Bien sr que non ! Je suis le respectable roi cleste de Skypiea, Lysandrin dhonneur et grand guerrier ! Qui

    serais-je pour men prendre une si jolie fille ?

    Oui et je suppose que lemmener loin de ma surveillance est une preuve de bienveillance et de sagesse ?

    Tout fait ! Dailleurs je suis sr que Charlotte serait entirement daccord avec moi dit-il en se tournant vers

    elle.

    Jean-Jacques et Poyjo regardrent dans la mme direction dun air interloqu : elle ntait plus l. Ils

    tournrent chacun leur tte la recherche de la petite fille blonde et au loin ils la virent courir et senfoncer dans

    ce qui ressemblait une jungle.

    Attends ! Je veux te parler et plus peut-tre ! cria Poyjo en courant son tour

    Non ny va pas ! Il faut rester prs du bateau, ils seraient capables de partir sans nous cria Jean-Jacques son

    tour avant de le rattraper.

    Ils se retrouvrent tous les trois dans la fort, Charlotte courant tout droit, Poyjo pourchassant Charlotte et Jean-

    Jacques pourchassant Poyjo. La vgtation tait terriblement dense entre un pais feuillage, des arbres perte de

    vue et un vritable parterre de fleurs et dherbes hautes. Ils tombrent tous au moins une dizaine de fois chacun

    dans leur course effrne.

    Puis finalement la petite demoiselle se stoppa nette et ses poursuivants firent de mme. Ils se trouvaient

    maintenant sur la pente dune colline au bout de la jungle et au pied de cette dernire une grande ville au milieu

    de nulle part leur faisait face.

    La coureuse se remit courir et ses poursuivants la poursuivre. En approchant de la ville Poyjo et Jean-Jacques

    perdirent de vue la petite fille et ralentirent. La plupart des btiments de la ville taient rouges ou oranges, les

    rues taient bondes de monde et les passants bougeaient dans tous les sens portant de nombreuses choses sur eux.

    Ctait une ville vivante et anime, une ville de commerce ou des milliers de personnes staient runis pour

    vendre et acheter. Il y avait des magasins perte de vue mais Charlotte tait introuvable.

    Cette ville est surprenante. Elle me fait penser au march quil y avait en bas de chez toi il y a quelques annes.

    Tu sais tu mavais parl dune fille que tu avais rencontr l-bas. fit remarquer Jean-Jacques tout en avanant dans

    la ville.

    Oui je nai pas oubli. Je pense mme avoir rencontr son pre. Les mmes magnifiques yeux bleus, ctait

    incroyable. Il mavait interdit de la frquenter.

    Quest-ce que tu lui avais fait ?

    Hum Poyjo fixa son interlocuteur dun air agac. Pourquoi es-tu oblig de penser que je lui ai fait quelque

    chose?

    Daprs toi ? Pourquoi crois-tu que tout le monde connaisse si bien le roi cleste ? Parce quil est un bon maire ?

  • Parce quil aide ses citoyens ? Non, cest parce quil se fait tous ses citoyens !

    Ni Sleepeels ni Soukay nauraient os me parler sur ce ton l

    Gnralement quand ils te voient ils ne font que crier, ce nest mme pas comme sil y avait de la conversation

    entre toi et tes amis. Dailleurs pourquoi tu ne me sauterais pas aussi ?

    Parce que tu es laid.

    Dit celui qui a le visage moiti brl

    Je plais moi. Il jeta son regard sur les passants. Bon javoue jai peut-tre un peu taquin Lise mais juste un

    peu Il hsita brivement avant dajouter. Notre relation tait unique ! Tu ne pourrais pas comprendre. Nous

    avions des rapports forts et intenses, elle donnait et je recevais, il ny avait l que des changes passionns, ctait

    tout fait normal !

    Bien sr Ah ! Je vois la fillette.

    Elle continuait de courir dans tous les sens. Poyjo et Jean-Jacques essayrent de la rattraper mais elle tait difficile

    voir avec cette foule de gens. Toute la population de la ville semblait stre rassemble dans une seule rue.

    Encore une fois elle disparut mais cette fois la disparition fut brve. Poyjo laperut nouveau la terrasse dune

    maison. Il y avait un homme qui lui donnait un verre de jus.

    Ah ce con il veut lamadouer en lui donnant boire ! Eh ! Vous ! tez vos sales pattes delle. Je lai vu

    en premier. Elle est moi !

    Poyjo courut en direction de lindividu prt le frapper de toutes ses forces mais sa grande surprise il se

    retrouva parterre quelques mtres plus loin sans comprendre. Lhomme en question se tourna vers lui dun

    air furieux serrant les poings, lui aussi prt frapper.

    Eh vieux pervers, quest-ce que tu veux ma fille ? Laisse-la tranquille.

    Votre fille ? Poyjo sarrta ahuri mais comprit tout de suite la situation. Oui bien sr votre fille, je lai trouv

    sur la plage, elle tait perdue et je me suis dit que je vous la ramnerai. Jai pens bien faire, jespre que vous ne

    men voudrez pas.

    Charlotte regardait le pervers trangement, comme si elle ne le comprenait pas. Elle tait agrippe son pre et

    observait le vieux croul comme si elle ne lavait jamais vu. Elle chuchota quelques mots ce dernier. Dans un

    lan paternel, il savana vers Poyjo et le roua de coups jusqu la tombe de la nuit.

    Chapitre 6 La pluie sabattait brutalement depuis quelques heures Caladan, la terre devenait boue et les rues de vritables

    patinoires. Les gens sabritaient ds quils le pouvaient sous un toit et on commenait dj sentasser dans

    certains endroits. Le tonnerre frappait rgulirement comme pour rappeler sa prsence aux habitants de ce

    monde. On ne pouvait quattendre que le dluge sarrte en esprant que le beau temps serait de retour le plus

    vite possible. Parmi ceux qui staient rfugis au poste-frontire un homme venait darriver entirement tremp

    lentre.

    Comment allez-vous maire Poyjo ?

    a peut aller. Le temps est insupportable mais il faut faire avec. Ou se trouve Jean-Jacques ?

    Jean-Jacques ? Il hsitait. Oui bien sr Jean-Jacques . Quel drle de nom dailleurs se dit-il. Il se trouve au

    premier tage avec les autres. Bon courage .

    LHomme au crne moiti brul monta en se faufilant un chemin entre tous les Caladiens. Il y avait normment

    de monde. Il ne manqua pas de saluer brivement les tyrans de la ville Pives et Marchefeu ni les quelques

    connaissances prsentes sur son passage. Il semblait cependant proccup et montait les marches dun pas vif.

    Au premier tage il aperut plusieurs hommes allongs qui semblaient souffrir atrocement. Parmi eux Jean-

    Jacques se trouvait adoss contre un mur, respirant pniblement, compltement perdu. Poyjo saccroupit en face

    de lui mais il ne le reconnaissait pas, il ne ragissait absolument pas. Le maire se retourna et sadressa la premire

    personne en bonne sant quil aperut.

    Que sest-il pass ? dit-il dune voix calme en opposition la situation.

    Il y a eu un accident ce matin pendant quils uvraient sur la construction du chemin de fer. Il y a une

  • explosion et une sorcire les aurait empoisonns ce que jai compris. Il dtourna son regard et cherchait ses

    mots. Vu les symptmes, ils vont sans doute mourir dans les heures qui viennent.

    Poyjo se mordit les lvres la nouvelle, il tait sous le choc. Que se passait-il ? On lui avait annonc que quelque

    chose de grave stait pass mais il ne sattendait pas du tout un tel constat.

    Des dizaines de personnes jonchaient sur le sol, compltement inertes comme si la mort stait dj empar deux.

    Ils taient compltement blancs. De nombreuses personnes taient runies autour de chaque victime, pleurant

    cette misrable situation et totalement impuissants. Et soudainement Jean-Jacques se mit crier.

    Il ragit enfin mais de la pire des manires. Il criait, convulsait, pleurait et gesticulait dans tous les sens comme

    incapable de rprimer sa souffrance. Il semblait compltement fou et sa vue, Poyjo eut un norme frisson.

    Il essayait de calmer Jean-Jacques en lui disant tout ce qui lui passait par la tte, il le tenait fermement par ses

    paules mais rien ny faisait. Il se leva et scarta presque apeur, sans pouvoir rien faire.

    Il ferma ses yeux comme pour ignorer la vrit mais les cris continuaient de le rappeler la ralit.

    Pendant plusieurs longues minutes Jean-cria, bougea dans tous les sens sans pouvoir sarrter. Il avait

    attir le regard de toutes les personnes environnantes. Puis ce fut le tour dun autre malade dentrer dans

    cet horrible tat. Poyjo ne put fermer les yeux davantage en entendant ce nouveau cri, il devait accepter ce

    quil se passait. Il se tourna une nouvelle fois vers lhomme qui se trouvait ct de lui.

    Combien de temps reste-t-il avant quils ne meurent ?

    La plupart du temps cela dure quelques heures, parfois une journe pour les plus rsistants.

    Il ny a vraiment rien faire ? Il parlait calmement, il savait davance ce quil allait lui rpondre.

    Non. Aucune potion ne sera prte temps.

    Il regarda une dernire fois Jean-Jacques droit dans les yeux mais lui ne le remarquait toujours pas. Il saisit alors

    une pe qui trainait sur le ct, se rapprocha de son ami et la brandit haut et fort avant de lenfoncer

    profondment au niveau de la poitrine. Jean-Jacques mit un dernier cri avant de se taire dfinitivement au

    moment Poyjo retira sa lame. Il jeta larme ensanglant juste ct et sessuya les mains du mieux quil put. Il se

    retourna, jetant un coup dil sur toutes les personnes prsentes dans la salle.

    Tuez toutes les blesss. Ne laissez aucun dentre eux souffrir davantage. Si jentends quun seul dentre eux na

    pas t tu, je viendrais personnellement moccuper de toutes les personnes prsentes ici.

    Marchefeu et Pives avaient approuv dun regard la dcision mais ils se concertaient dores et dj aux reprsailles.

    Cet accident nen tait pas un et ctait loin dtre luvre du hasard.

    Sur ces paroles, il disparut de ltage et du poste-frontire. Le corps de Jean-Jacques baignait maintenant

    dans son propre sang tandis que les autres victimes se faisaient tuer un par un.

    Chapitre 7 Cela fait plus de seize ans depuis notre dernire rencontre si je ne me trompe pas.

    En effet. Un bon bout de temps et pourtant vous ne semblez absolument pas avoir chang

    Et vous de mme. Vous savez quil est trs malpoli de manger la tte couvert ?

    Si cela vous drange tant Il enleva sa capuche laissant apparaitre clairement son visage rid, ses cheveux gris,

    sa barbe mal rase et ses magnifiques yeux bleus.

    Mes condolances.

    Pour ?

    Votre ami qui est mort rcemment. Comment sappelait-il dj ? Jean-Jacques ?

    Cest cela.

    Jean-Jacques, quel nom ridicule tout de mme. Il saisit le verre qui se trouvait devant lui et en but une grande

    gorge. Dcidemment la vie des hommes ne tient qu un fil.

    Je suis toujours dsagrablement surpris que vous en sachiez autant sur moi et mon entourage

    Et jen suis ravi, cest mon mtier aprs tout. Je sais galement tout de vos projets, de vos pots de vins rguliers

    avec Polmos, des personnes qui couchent sous votre toit et tant dautres choses.

    Surprenant. Jen ai aussi appris sur vous dailleurs. Vous tes assez connu malgr cet air mystrieux que vous

  • essayez de conserver constamment. Jai eu vent de votre soutien certaines de nos armes et celles du nord,

    notamment quelques jours avant le mariage de Dame Ashkusanagi. Jai aussi entendu dire que vous tiez rentr en

    contact avec lune des grandes pointes du Sud, que vous aviez rvl lexistence dun trsor Cybou et jen

    passe. Il sinterrompit brivement lorsquune serveuse vint accompagne dun plat. Mais malgr tout a, je ne

    parviens toujours pas comprendre ce que vous voulez. Et surtout, si vous tes de mon ct ou bien un ennemi ?

    La rponse ne devrait pas tarder se faire attendre. Tout comme vous faites des prparations depuis ces vingt

    dernires annes, nous arrivons galement au terme de notre plan.

    Nous ? Vous ntes pas seul ? Qui peut bien vous soutenir ? Lise ?

    Effectivement, nous travaillons ensemble sur ce projet. Projet qui, une fois terme, devrait faire basculer lordre

    du Chasm.

    Pre et fille qui travaillent ensemble pour saboter la ville du gouffre Intressant

    Pre et fille ? Je nai jamais dit que Lise tait ma fille

    Jaurai cru. Vos yeux, votre caractre et votre visage se ressemblent tellement.

    Je vois, cest bien essay mais Lise nest pas ma fille. Cest ma nice et je vous laisse le loisir de chercher le nom

    du pre. . Le temps de reprendre un verre scoula avant quil ne prenne un ton plus autoritaire. Je vous avais

    pourtant prvenu de ne pas vous approcher delle !

    Ne jouez pas au protecteur. Je suis libre et elle aussi de parler qui nous voulons et plus encore.

    Ce nest pas mon intention. Je ne sais pas ce quelle vous a fait croire mais Lise est beaucoup plus dangereuse

    que vous ne le pensez, sans doute plus que moi.

    Dangereux ? Je ne veux pas vous offenser mais je ne vois absolument pas en quoi vous et Lise tes dangereux.

    Je comprends, vous voulez sans doute que je mexplique ? Vous ntes pas sans savoir que les informations

    peuvent devenir des armes redoutables. Par exemple, ne trouvez-vous pas trange quaprs plus de douze ans de

    voyage la recherche dun lieu habitable, vous finissiez ici ?

    Quest-ce que vous insinuez ?

    Que le fait que les habitants de la rgion du Chasm soient revenus habiter ici-mme aprs un si long priple ne

    soit pas le fruit dune coincidence. Vous aviez un quipement de navigation, durant tout le voyage vous saviez dans

    quelle direction vous alliez. Pourtant vous tes tout de mme revenus au point de dpart.

    Voyons, arrtez. Cest nimporte quoi et que a ait t un hasard ou non je ne vois pas le rapport avec vous

    Ce nest pas un hasard. Quelquun a provoqu ces vnements et bien dautres encore. Je ne peux

    malheureusement pas vous en dire plus mais sachez que beaucoup de choses dans votre vie et dans celles de vos

    habitants ont un sens beaucoup plus profond que vous ne pouvez le penser.

    Oui bien entendu. Vous tes en train de me dire que vous et la belle Lise connaissez dinnombrables secrets

    incroyables sur le Chasm, que bien entendu vous tes les seuls en savoir autant et quil est hors de question den

    parler. Cest stupide, vous pourriez me dire que notre monde nest en ralit pas carr sans pouvoir me dire

    pourquoi et ce serait la mme chose.

    Ecoutez-moi ! Il se leva subitement de sa chaise. Vous ne savez absolument rien de ce qui se prpare et vous

    navez pas intrt vous mler de a davantage. Lise est certes une jolie fille, elle est certainement libre mais si

    vous ne pouvez pas contrler davantage vos sentiments, si vous intervenez, ne serait-ce quune seule fois dans nos

    affaires, je nhsiterai pas vous gorger de mes propres mains.

    Sur ces mots, il quitta le restaurant prcipitamment ne laissant quune personne la table : une personne agace

    qui ne supportait pas quon lui donne des ordres. Cette rencontre hasardeuse lavait fait esprer. Il pensait tenir

    une chance de revoir Lise mais ctait tout le contraire.

    Ny avait-il aucun moyen pour Poyjo de retrouver ce quotidien quil chrissait tant ?

    Plus de vingt ans taient passs depuis sa premire rencontre avec Lise. Il avait vieilli depuis et elle aussi sans doute.

    Il se rendait compte avec du recul quil avait pass si peu de temps avec elle. Il voulait toujours la revoir mme si

    ce dsir stait vanoui durant toutes ses annes. Ranim grce cette rencontre inattendue, son envie de la

    revoir se manifestait plus fort que jamais.

  • Chapitre 8 Aprs sa rencontre hasardeuse avec le vieil homme Poyjo avait consacr tout son temps libre la recherche de Lise,

    passant sur les vestiges du march, interrogeant les citoyens comme les voyageurs. Mais que pouvait-il dire part

    quil sagissait dune belle femme aux yeux bleus avec vingt ans de moins que lui ?

    Nombreuses furent les occasions ou il rencontra des femmes avec ces traits l mais sa trs chre Lise tait toujours

    plus belle que celles quil trouvait.

    Son temps libre diminua considrablement avec la construction de luniversit de Caladan. Dans un mme temps

    les relations conomiques & politiques entre le Sud et le Nord taient aussi instables que possible. On alternait

    entre la bonne volont et les accusations rptition, entre les ententes russies et les comportements

    excessivement violents. Au sein des villes, la situation se dgradait progressivement, la politique de reconstruction

    des villes cotait cher et chacun se tapait dessus pour savoir qui devait payer.

    Avec tout ce quil y avait faire Poyjo tait compltement puis et du temps libre quil lui restait il lutilisait pour

    se reposer et sadonner quelques petits plaisirs. Une fois quil tait avec Sleepeels, ou plutt sur lui, ce dernier

    lui posa une question : Tu ne sembles pas en forme en ce moment, que se passe-t-il mon petit Poyounet ?

    a doit tre la fatigue, excuse-moi, dit-il en continuant de bouger.

    Ce ntait pas rellement la fatigue qui le fatiguait mais la lassitude dun quotidien devenu fade sans

    rebondissements part ceux de la guerre, et a, il nen voulait pas.

    Nanmoins, les jours daprs furent consacrs des missions diplomatiques dans les villes du Nord. Il observa

    minutieusement les lieux, coutant les discours quon lui prodiguait pendant sa visite sans y tenir attention.

    Amliorer les relations nord-sud ntaient pas une mince affaire mais paraitre attentif et intress tait tche ais.

    Ce ntait pas toujours rjouissant de se rendre au nord, surtout lorsquon y a t esclave mais malgr tout on

    ressentait toujours une once de nostalgie en se rendant au Chasm et si ce ntait pas le cas pour les plus jeunes, on

    ne pouvait tout de mme pas rester de marbre en pntrant cette ville. Ctait comme si lhistoire du Chasm, de

    ces deux hommes qui sy taient battus, tait imprgn dans lme des descendants. Quil soit de sang ou non,

    chaque citoyen de la rgion du Chasm semblait li la ville dune manire ou dune autre.

    Un jour quil achetait du fer pour un de ses plus mystrieux et anciens client sur le march de Caladan il entendit

    la conversation de deux Caladiens. Il discutait de ltat du monde, de la situation de plus en plus difficile entre

    Nord & Sud. Aprs douze ans de cohabitation sur le mme navire les survivants nordistes et sudistes staient

    rapprochs considrablement sans pour autant sympathiser entre eux mais ctait tout de mme un norme bond

    en avant.

    Evolution qui avait tout de suite t rduit nant quand les Nordistes et Sudistes taient retourns sur les terres

    du Chasm. Des querelles avaient eu lieu lorsquil sagissait de redfinir la proprit des territoires puis pour

    dterminer le devenir des peuples. A chaque instant tout aurait pu draper. Heureusement la reconstruction

    empcha les deux camps de sattaquer mutuellement. Mais maintenant que les villes taient au meilleur de leur

    forme, que la reconstruction tait bientt acheve, chacun se prparait lavnement dune nouvelle guerre.

    Ce ntait pas inhabituelle pour Poyjo dentendre ce genre de discussion, au contraire, il supportait de moins en

    moins entendre parler de ces conflits. Il ne pensait plus qu se reposer, samuser et jouir de ses plaisirs

    habituels mais a ne lui suffisait pas.

    Il lui restait un sentiment dinsatisfaction, un sentiment quil gardait depuis plusieurs annes mais qui avait

    galement volu. Autrefois il aurait tu pour quon lui rende sa sance masochiste habituelle mais dsormais tout

    ce quil voulait tait revoir la belle Lise.

    Alors quil venait de finir ses courses il entendit nouveau un bout de la conversation de ces Caladiens.

    Allez a te dit quon le fasse derrire cette boutique ?

    Ici ? Non je noserai jamais faire a. Puis cest la boutique de Poyjo, a pue la viande.

    Ne tinquites pas y en a pour une minute.

    Une minute ?

    Oui bien sr, vite fait bien fait.

    Tu comptes vraiment le faire en une minute ? dit-il plus fort

  • Eh bien oui, tu ne men crois pas capable ?

    Seulement une minute ?!

    Oh a va, viens par ici ! finit-il en le tirant en direction de la boutique.

    Poyjo qui les avait entendus, les suivit galement du regard dun air hbt.

    Attendez-moi, jaimerais bien me joindre vous.

    Chapitre 9 Ctait un message despoir aprs tout, cette discussion quil avait eu avec le vieil homme confirmait bien quil y

    avait une possibilit de la revoir, sinon, pourquoi tous ces avertissements ? Ctait dans cette optique que Poyjo

    avait continu ses recherches et quil continuerait tant quil le pourrait. Fouillant terre et ciel, interrogeant

    gauche et droite sans aucune rponse, il continuait de chercher et desprer la revoir. Hlas le temps passait et

    aucun signe de vie ne se prsentait lui.

    Dun autre ct il prenait trs au srieux la menace quil avait reu lors de cette conversation.

    La rgion du Chasm tait sans doute laube dune grande catastrophe et il cherchait galement en savoir plus

    ce propos. Quelque chose se tramait certainement mais il ne savait absolument pas quoi. Dans un mme temps il

    se rendait bien compte que le vieillard tait un peu snile. Son comportement tait plus qutrange, il semportait

    pour peu, il sagaait facilement, racontait nimporte quoi et surtout Quelque chose avait chang depuis sa

    premire rencontre, quelque chose dont il ne se rendait compte quaprs coup. Bien sr il avait vieilli ce qui tait

    tout fait normal mais il avait perdu cet air mystrieux et sr de lui. Il ne restait sur son visage quun semblant de

    dmence.

    Ctait un jour comme un autre o il devait sacquitter de ses tches en tant que maire de Skypiea. Il tait alors

    cheval en direction de Caladan quand il aperut une dame bien ge au bord du chemin. Elle tait vtue dun

    grand manteau brun qui descendait jusqu ses pieds, avait les yeux bleus et les cheveux bruns. Elle regardait au

    loin et semblait attendre quelquun.

    Poyjo se rappela que plus de vingt ans tait pass depuis quil lavait rencontr et que, comme Lise, il avait aussi

    bien vieilli.

    Il sarrta en face delle.

    Attendez-vous quelquun madame ?

    Jattends mon fils mais ne vous inquitez pas, il ne va pas tarder arriver

    Bien. Passez une bonne journe.

    Il sen alla, laissant la dame compltement seule.

    La premire fois quil avait entendu parler de la rgion du Chasm il venait de sortir des enfers. Il avait pass toute

    son enfance dedans, lev par un squelette. Ctait l-bas quil stait svrement brl le visage. Il en avait

    nanmoins de trs bons souvenirs mais il dut se rendre la surface la mort du squelette quil avait longtemps

    considr comme son pre. Il avait choisi le Sud parce quil aimait leurs valeurs, leur caractre et leur forte

    volont raliser leurs rves.

    ***

    Ctait un jour comme un autre, il tait alors cheval en direction de Caladan quand il aperut une dame bien

    ge au bord du chemin. Elle tait vtue dun grand manteau gris, dune robe bleue qui allait de pair avec ses yeux.

    Elle regardait au loin, semblant attendre quelquun.

    Il avait tout de suite essay de prendre de limportance dans la hirarchie sudiste, chose quil russit aisment sa

    surprise. On voulait de lui ? Quelle bande de fous se dit-il. A sa surprise, il fut charg par le premier Tyran Titos

    dun immense projet. Un projet sous le nom de Skypiea.

    Il sarrta en face delle.

  • Attendez-vous quelquun madame ?

    Jattends mon fils mais ne vous inquitez pas, il ne va pas tarder arriver

    Passez une bonne journe.

    Il sen alla, laissant la dame compltement seule. Il se retourna un moment dun air dubitatif mais reprit la route.

    Skypiea tait un projet colossal pour lequel il nhsita pas demander laide de tout le monde, Arthasnack,

    Siestman, Hardyvic, Soukay et tant dautres personnes. Au dpart il devait sagir dun observatoire gigantesque

    pour voir les alentours, une forteresse pour larme mais aussi la ralisation dun rve : celui dtre plus haut que

    quiconque.

    ***

    Ctait un jour comme un autre, Poyjo tait alors cheval en direction de Caladan quand il aperut une dame bien

    ge au bord du chemin. Elle tait vtue dune grande veste noire et dun pantalon gris fonc. Elle regardait au

    loin, semblant attendre quelquun.

    Skypiea tait une uvre denvergure qui naurait jamais pu tre le travail dun seul homme. De plus la tche

    ntait pas simple, il y avait de grandes exigences et en mme temps il fallait sadapter aux changements

    climatiques, la cration de zones dombres en dessous des iles et la demande importante en matriaux.

    Pourtant le projet se portait bien et on commena enfin pouvoir y habiter.

    Il sarrta en face delle.

    Vous attendez votre fils madame ?

    Oui en effet, mais ne vous inquitez pas, il ne va pas tarder venir

    Vous nattendriez pas ici depuis plusieurs jours nest-ce pas ?

    Non rien de la sorte. Je me rends souvent Caladan et nous nous retrouvons ici.

    Il sen alla, laissant la dame compltement seule.

    Il y eut un temps pour lexploitation expansive, la colonisation et le travail acharn. Ctait une poque de

    croissance ou tout prenait de lampleur, les villes, la richesse, les constructions, les rves des hommes. Skypiea ny

    chappa pas et on projeta de crer une colonie Skypienne. Projet qui choua lamentablement alors que Polmos

    prnait firement ses deux colonies.

    ***

    Ctait un jour comme un autre, Poyjo tait alors cheval en direction de Caladan quand il aperut une dame bien

    ge au bord du chemin. Elle tait vtue dune longue robe rouge fonce orn de dcorations en or. Ses cheveux

    bruns taient attachs en queue de cheval. Elle regardait au loin, semblant attendre quelquun.

    Il y eut un moment o les enfants taient nombreux Skypiea. La ville plaisait et les visiteurs taient nombreux.

    Gambadant sur lle principale Upper Yard, jouant dans les diffrents quartiers et profitant dun panorama unique

    au monde. Dans la mme priode on remarqua galement quun homme se baladait nu en poussant des cris

    dexcitation dans tout Skypiea. Etrangement les enfants cessrent rapidement de venir et au mme moment on

    nentendit plus parler de lhomme nu. On disait de ce dernier quil avait le visage brl mais on nen savait pas

    plus.

    Il sarrta en face delle.

    Navez-vous pas chaud attendre en plein soleil cette heure de la journe ?

    Ne vous en faites pas pour moi, jai lhabitude.

    Votre fils vient vous chercher, nest-ce pas ?

    Oui en effet, mais ne vous inquitez pas, il ne va pas tarder venir

  • Il sen alla, laissant la dame compltement seule.

    Le maire de Skypiea ntait pas dou en construction. Il navait pas un talent excrable, juste un peu au-dessus

    quexcrable misrable conviendrait peut tre. On confondit maintes reprises sa mairie avec un temple, sa

    maison avec un cube, ses magasins avec des toilettes et les exemples ne manquaient pas.

    ***

    Ctait un jour comme un autre, Poyjo tait alors cheval en direction de Caladan quand il aperut un homme au

    bord du chemin qui le salua comme pour linterpeller.

    Y-a-t-il un problme ?

    Bonjour, je suis navr de vous dranger mais ma monture sest chappe et je dois tout prix me rendre

    Caladan. Pourriez-vous memmener avec vous ?

    Votre mre vous attendrait-elle sur le bord du chemin par hasard ?

    Ma mre ? Non surement pas. Elle est sans doute en train de tromper mon pre avec quelques mineurs de

    Caladan.

    LHomme monta derrire Poyjo et ils sen allrent.

    Poyjo nhsita pas organiser des activits autour et au sein de sa ville. On vit ainsi un jour une course pied avoir

    lieu entre Hemosewa et Skypiea. Il y avait sur le chemin une auberge construite par Haera et Chocopopskiller qui

    attirait beaucoup de monde. Le btiment en lui-mme et son emplacement au milieu de la fort en faisait un lieu

    unique pris par les Sudistes. Dun autre ct on souponnait quil se passe plus quune relation client-employ et

    que de nombreux services y taient donns.

    ***

    Ctait un jour comme un autre, Poyjo tait alors cheval en direction de Caladan quand il aperut une dame bien

    ge au bord du chemin. Elle tait vtue dun grand manteau noire qui descendait jusqu ses pieds. Elle regardait

    au loin, semblant attendre quelquun. Il passa devant elle sans sarrter.

    Bonjour. Passez une bonne journe.

    Vous de mme.

    Alors quil sloignait de la vieille dame il se retourna brivement. Il quitta le sentier et se posa aux abords de la

    fort. Do il tait, il pouvait la voir sans quelle ne le puisse. Il se mit alors lobserver.

    Il y eut un moment ou Skypiea tait littralement sec. Plus de revenus, plus de fonds, tout avait t dpens

    dune manire ou dune autre. Soukay, par un hasard inespr, proposa un pot de vin Poyjo en change de

    quelques informations et de son soutien pour prendre le pouvoir au Nord. Le maire de la forteresse cleste

    accepta volontiers ce don dargent mais une fois dcouvert il fut accus par les Sudistes de tous les noms. Peu

    importe, largent faisait de Poyjo un homme heureux.

    Il attendait depuis une dizaine de minutes. Cette femme lintriguait, lui rappelant dcidemment quelquun. Il

    fallait quil en sache un peu plus. Il vit un homme cheval apparaitre au loin et se rapprocher delle. Ils semblaient

    se connaitre. Ds quil fut prs delle, cette dernire monta avec lui et ils sen allrent aussitt. Poyjo eut juste le

    temps de voir leur visage, ils se ressemblaient tellement, rellement comme une mre et son fils. Pourtant ils

    navaient rien avoir avec elle. Lise avait peut-tre un fils maintenant mais elle ne pouvait dcidemment pas tre

    aussi ge.

    ***

    Quelques jours plus tard il dut nouveau se rendre Caladan quand il aperut un jeune homme au bord du

    chemin. Ctait le mme quauparavant qui le saluait comme la dernire fois.

  • Navr de vous dranger une nouvelle fois. Il semblerait que mon cheval se soit encore enfui. Pourriez-vous

    Bien entendu, montez.

    LHomme monta derrire Poyjo et ils sen allrent. Sur le chemin, ils croisrent la dame ge. Son fils tait dj

    avec lui. Ils les salurent au passage avant de sclipser en direction de la ville.

    Jy pense, il y a un joli point de vue Caladan dit le jeune homme soudainement.

    Ah oui ? Il lui rpondit tout en gardant un il sur le sentier.

    Un endroit bien charmant. Il marrive dy passer aprs le travail. Vous devriez y aller.

    Jy songerai.

    Et en fait depuis quelques temps jy croise une jolie femme. Elle doit avoir la quarantaine mais elle est

    magnifique. Poyjo lcoutait sans plus. De trs beaux yeux bleus, sans manquer ses longs cheveux bruns. Il

    sinterrompit songeur. Tiens, comment sappelait-t-elle dj ? .

    Sappellerait-elle Lise par hasard ? demanda-t-il sur un ton plaisantin.

    ***

    Oui. Lise. Cest a ! Elle sappelait Lise. Jai tent de lui parler plusieurs reprises mais elle a esquiv chacune

    de mes tentatives. Je ne dois pas savoir my prendre. Il se mit rigoler btement.

    Vous allez bien ? Vous ne dites plus rien

    Poyjo gardait les yeux rivs sur la route mais son visage tait fig. Il avait lair choqu, au point que les inquitudes

    du jeune homme semblaient comme du bruit ses oreilles.

    Il prit alors une grande respiration et arrta brutalement son cheval au point que son passager fut projet en avant.

    Le jeune homme atterrit quelques mtres plus loin tandis que Poyjo descendait.

    Quest-ce qui vous prend ?!

    Ou est-elle dit ? dit-il en se rapprochant de lui

    Quoi ? Qui ?

    Lise ! Il cria aussi fort que possible en lattrapant par le col.

    Eh ? Pourquoi est-ce que

    Parle ! O est-elle ?! O est ce putain de point de vue ? Il le secouait incapable de sarrter.

    A lentre de la ville il y a un sentier gauche qui mne sur les hauteurs de la ville.

    Il lcha le jeune homme et se mit courir.

    Il courut aussi vite que possible. Ne prenant ni le temps de rflchir ni le temps de sessouffler. Il navait sans

    doute jamais courut comme a, il trbuchait, prenant le risque de tomber chaque seconde et pourtant il

    continuait sans jamais sarrter. Il sapprocha de la ville, prit le sentier en direction du fameux point de vue,

    sentier qui lemmena au-dessus des portes de Caladan.

    Il y avait une belle vue certes mais ce ne fut pas la premire chose quil remarqua. Il y avait une femme, les

    cheveux flottant au vent qui regardait le paysage.

    Poyjo tait fatigu, il transpirait et peinait respirer. Il tait rare pour lui de faire autant defforts et il en subissait

    les consquences. Il se rapprocha delle.

    La vue ici est plus belle que sur le march, nest-ce pas ?

    En entendant quon lui parlait, elle se retourna, donnant loccasion Poyjo de voir son visage. Il navait

    pratiquement pas chang, elle tait aussi ravissante quavant bien que plus mature. Il y avait certes quelques rides

    mais sa beaut ne stait absolument pas dgrade.

    Bonsoir roi cleste. Cela fait longtemps.

    Oui beaucoup trop longtemps, je nai cess de te chercher pendant tout ce temps.

    Et je tavais dit que nous ne nous reverrions plus.

    Rsultat je suis ici. Tu remercieras ton oncle, il ne sait pas se taire.

    ... Elle continuait dobserver le paysage.

    Tu es trs belle, charmante, tu as une voix magnifique, un bon caractre. Tu es une femme forte, qui plus est

    inatteignable. Daprs ton oncle tu es galement dangereuse et avec un bon nombre de secrets. Bien que a ne me

  • concerne pas rellement je suis curieux. Je me suis intress toi toutes ces annes sans avoir pu faire un seul pas

    en avant. Alors je ne te le demanderai quune seule fois. Il la regarda droit dans les yeux. Qui es-tu ?

    Chapitre 10 Qui es-tu ?

    Depuis quils se parlaient elle narrtait pas de sourire, comme si la situation lui plaisait normment. De temps

    en temps elle regardait le paysage, de temps en temps elle regardait Poyjo mais elle conservait une certaine

    srnit.

    Quant lui, il tait heureux mais il avait aussi la ferme intention de rsoudre tous les problmes qui se

    prsentaient lui et de trouver une rponse toutes les questions quil poserait. Le cadre se portait plutt bien

    pour la discussion, des teintes oranges faisaient leur apparition progressivement dans le ciel et le soleil

    schappait tout doucement pour laisser place lobscurit.

    Il y a un problme ?

    Elle sembla hsiter mais finalement se tut, affichant un sourire encore plus grand. Ils taient seuls en haut dun des

    plus hauts sommets de Caladan, il y avait quelques bancs mais ils se tenaient debout contemplant la cathdrale

    Notre-Dame, les maisons sur pilotis et une mer scintillante. Puis finalement, comme si le silence qui stait install

    tait devenu gnant, elle se mit parler.

    a te dirait de faire un tour avec moi ? Je dois aller quelque part. Elle ne laissa pas Poyjo le temps de

    rpondre. Suis-moi, il nous faut un cheval .

    Ils descendirent du point de vue et prirent la direction des portes de Caladan. Ils sapprtaient rentrer quand

    Poyjo sarrta. Quelque chose sapprochait et ctait un cheval, il tait encore loin mais Poyjo le reconnut

    immdiatement. Ctait celui quil avait laiss il y a quelques minutes avant son sprint improvis. Sous le coup de

    lmotion il stait mis courir sans rflchir et lavait compltement oubli depuis. En se rapprochant il distingua

    le jeune homme quil avait rcupr au bord de la route et quil lavait abandonn avec le cheval.

    Vous revoil monsieur, merci pour le cheval, vous mavez pargn une longue marche, mme si je ne comprends

    toujours pas ce qui vous a pris tout Eh !

    Poyjo attrapa le jeune homme et le jeta du cheval. Il indiqua Lise de monter avec lui et ils sloignrent du

    garon dsormais terre. Poyjo le salua brivement dune main en guise de remerciement.

    Sale con ! cria le jeune homme

    Alors, ou veux-tu aller ?

    Suis la route, je ten dirais au fur et mesure.

    Tu ne veux toujours rien me dire ?

    Et que veux-tu que je te dise ?

    Que manigancez-vous toi et ton oncle ?

    Pas grand-chose, du commerce, des provisions, du stock pour plus tard.

    Alors quest-ce que vous essayez de faire contre lordre du Chasm ?

    Ce quil essaye de faire ? Je ne comprends pas vraiment. En ce qui me concerne jessaye juste de trouver la vrit

    sur certaines choses.

    La vrit sur quoi ?

    Sur les Dieux, sur ce quil sest rellement pass la naissance du Chasm, la sparation entre Titos et Thibault, ce

    genre de choses

    Il y a quelque chose que je ne sais pas ?

    Hum, en gros il y a le Blabla officiel que vous et les chers dirigeants de ce monde propageaient et il y a la vrit

    que personne ne veut dire. Je ne dis pas que vous racontez des mensonges, je dis juste que vous tes ignorants et

    que vous ne savez rien de ce qui est lorigine de ce monde.

    Et quest-ce quil y aurait savoir ?

    Par exemple, comment cela se fait-il que deux simples hommes, venus de nulle part, fuyant leurs problmes,

    aient pu tre lorigine dune ville comme le Chasm ? Comment deux hommes qui taient nous dune forte

    amiti ont pu finir par se dtester au point de se livrer des guerres pendant de nombreuses annes ?

  • Tu ne vas pas te mettre dire les mmes conneries que ton oncle ? Comme quoi le fait que nous soyons revenus

    au Chasm aprs 12 ans de voyage ne soit pas un hasard

    Ce ne sont pas des conneries. Il ne tas pas tout dit, cest tout. Il y a des anomalies dans lhistoire qui est

    raconte tout le monde, mon oncle et moi avons juste essay de trouver la vrit derrire ces anomalies.

    Alors pourquoi ton oncle a-t-il parl de dtruire lordre du Chasm ?

    Il prouve de la rancune envers cet ordre mais aussi pour toutes les villes qui ont un lien direct ou indirect avec

    le gouffre. Il est persuad quil y a un pouvoir incommensurable derrire les anomalies dont je tai parl et que ce

    pouvoir aurait pu servir de nombreuses causes, sauver des vies, viter des drames. Il est prt tout, quitte

    mettre feu toute la rgion pour en savoir plus, pour rveiller cette force. Lise prit une brve pause affichant un

    air de nostalgie. Il a jou le rle dinformateur pendant de nombreuses annes, il pensait que de cette manire il

    pourrait viter quelques drames discrtement. Dvoiler lexistence dun trsor pour renflouer ceux qui ne

    supporteraient pas les guerres venir, montrer des points stratgiques pour allger le nombre de mort, un tas de

    petits dtails mais qui, il pensait, pourraient jouer un rle dcisif sur lavenir.

    Ils staient dj bien loigns de Caladan. Ils venaient de traverser la fort et se trouvaient dsormais sur une

    prairie. Lise lui indiquait rgulirement de continuer dans telle ou telle direction mais ils ne scartaient jamais de

    la route principale, droit vers le nord.

    Il compte vraiment mettre feu toutes les villes ? Parce que si cest le cas je len empcherai.

    Oui ce nest peut-tre quune manire de parler mais il est srieux. Il pense vraiment quen portant atteinte aux

    villes il veillera ce pouvoir mystique. Ds que les habitants du Chasm taient en danger, ds que la rgion courrait

    un risque, il sest pass quelque chose dtrange qui a renvers le cours des vnements.

    Tu parles des transformations radicales du territoire ?

    Oui notamment. Bref dans tous les cas il fera ce quil voudra et tu ne pourras pas len empcher.

    Si ce nest pas moi ce sera quelquun dautre, ne penses pas que je laisserai quelque chose comme a se

    produire.

    Ce nest pas comme si tu pouvais y faire quelque chose, ni toi ni qui que ce soit dautre.

    Explique-toi ? Quest-ce qui men empcherait ? Je Il se tut un instant et regarda autour de lui. Nous nous

    dirigeons vers le Chasm ?

    Oui, en effet. Un problme ?

    Si je me rends au Chasm maintenant je suis sr de me faire attaquer.

    Bien. Alors cest ici que nos routes se sparent. Tu me laisses le cheval ? Elle posa pied sur le sol et Poyjo du

    faire de mme, en tant un peu surpris. Jai des choses faire l-bas alors il va falloir que jy aille Oui, au sujet

    de mon oncle et concernant ses intentionsTu es le seul qui soit un minimum au courant de ce quil va se passer

    mais a ne te donne pas un avantage pour autant. Au contraire, tu es plutt celui qui prend le plus de risques en

    disant quoi que ce soit. Cest un projet que mon oncle prpare depuis beaucoup trop longtemps et tu

    es le premier ttre fait avoir. Ecoute-moi

    Elle se rapprocha de Poyjo et lui chuchota loreille quelque chose qui figea son visage dans une expression

    dhorreur. Elle remonta cheval et scarta de lui.

    Joubliais, avec tout a il va sans doute falloir que tu fasses tes adieux cette rgion. Ne men veux pas.

    Elle s'loigna avec le cheval en direction du Chasm jusqu' disparaitre dfinitivement. Poyjo tait immobile et seul

    au beau milieu de nulle part.

    Chapitre 11 A lentre de Caladan un homme tait allong depuis quelques temps dj et semblait quasiment inerte. Il

    bougeait de temps en temps, clignant ses paupires, jetant des coups dil de gauche droite mais gardant

    toujours la mme expression sur son visage. Il semblait dgout, du, attrist et boudeur le tout en mme temps.

    Quelques larmes avaient coul, ses yeux taient rouges et tout ce quil faisait prsent ctait tenir fermement ses

    genoux et ses mains ensanglants recroquevill sur lui-mme.

    Plusieurs personnes sont passes par l mais nont rien fait, ils se sont contents de regarder ce spectacle, celui

  • dun homme se comportant comme un enfant aprs tre tomb. Bien entendu il y a eu quelques dissidents la

    rgle dignorance, certains se sont mis le frapper, dautres ont rigol et quand ce ntait ni lun ni lautre ctait

    une piti incommensurable pour le jeune homme.

    Et parmi les exceptions aux exceptions, une vieille dame qui fourra sa bouche de

    Le soleil se couchait. La ville tait plutt calme, on aurait mme pu parler de calme avant la tempte tellement

    ce silence et cette paix taient pesantes. Les citadins environnants transitaient entre le march et leur habitat,

    discutant de temps en temps, se chamaillant sinon mais rien ne sortait de lordinaire.

    Alors pour quand serait la tempte ?

    Elle ne tarderait pas venir et ctait de lavis de tous ceux ici. Une guerre, un dsastre, un phnomne naturel,

    divin, incomprhensible ou quelque chose dimprvisible. Il y avait ce sentiment que nimporte quoi pourrait

    arriver. Peut-tre les habitants de la rgion du Gouffre taient trop habitus au chaos ou peut-tre quils voulaient

    justement que quelque chose se passe.

    Ce ntait pas dans leur quotidien dtre gentils, amicales, agrables ou toutes les conneries qui vont de pair avec

    la paix.

    pains au chocolat. Il gmissait de temps en temps, comme sil maudissait sa vie mais ce ntait quun homme

    parmi tant dautres dont personne ne se souciait de lexistence. Quand la nuit tomba et quil ny eut plus

    personne dans les environs, il sassit, contemplant la plaine la sortie de Caladan, adoss une des portes, dun air

    pensif mais pas trop.

    La situation navait pas rellement chang, il stait juste assis au final, il gardait son regard abruti et triste.

    Et puis aprs de longues minutes sans bruit, sans mouvement, sans rien, une figure apparut au loin. Celle dun

    homme qui avanait pniblement, fatigu et nonchalamment. Ce ntait pas que de lpuisement, il semblait

    porter sur lui un amas de tristesse considrable.

    Il se rapprocha du jeune homme et sembla galement le reconnaitre sans pour autant paraitre particulirement

    surpris, ni lun ni lautre. Il hsita quelques secondes, sarrta et se baissa pour sadosser ct du jeune homme.

    Ils taient maintenant deux, toujours seuls dans la nuit, contemplant la prairie qui faisait face aux portes de

    Caladan.

    Aucun deux ne parla et plusieurs minutes passrent avant que lun deux ne bouge.

    Et ce fut le jeune homme qui bougea. Il sembla se lever mais se jeta sur son partenaire de solitude pour lui assner

    un coup violent au visage, un premier et puis un second tout aussi fort.

    Celui-l pour mavoir harcel propos dune inconnue ! Celui-ci pour mavoir jet dun cheval et un

    troisime Il brandit son poing nouveau. Pour tre parti avec la belle femme ! .

    Malheureusement pour lui le troisime fut stopp et le jeune homme se trouva ject par celui quil venait de

    frapper. Ce dernier se jeta son tour et le frappa plusieurs fois, sans dire un mot avant de se rasseoir.

    Je suis Poyjo dit-il la surprise de son interlocuteur. Comment tappelles-tu ?

    Michel-Henri. Il ne sattendait vraiment pas ce quon lui demande son nom.

    Quel nom de merde.

    Il ne dit rien, il ne bougea pas non plus, il restait allong en se tenant le nez dont coulait un trs beau

    liquide rouge.

    Dsol pour tout lheure.

    Et pour maintenant ?

    Non.

    Je vais bientt me marier tu sais

    Ah Poyjo tu disais ? a me dit quelque chose Le maire de Skypiea ? Merde ! Il baissa honteusement la tte.

    Et dun autre ct il y a cette femme que je veux absolument. Je narrive pas lavoir et elle vient encore de me

    filer entre les mains

    Tu, pardon, vous, vous laimez ? Et Sleepeels alors, cest avec lui que vous comptez vous marier non ?

    Quest-ce que tu racontes, bien sr que jaime Sleepeels et de tout mon cur. Cest lamour de ma vie mais il

    me faut cette femme aussi. Ce nest pas de lamour mais il me la faut. Elle a fait partie de mon quotidien et elle

  • me procurait cette excitation hebdomadaire qui donnait du piquant ma vie. Tu comprends ?

    Pas vraiment.

    Jaimais Il se mit rougir, seulement de la joue gauche. Jaimais quand elle me frappait, quand elle me

    giflait ou quand elle me donnait des coups de pieds alors que jtais terre. Ctait dun tel plaisir. Son visage se

    tordait dune manire spectaculaire comme si le seul fait de sen rappeler lui produisait une excitation

    incontrlable. Le problme cest que a na pas dur longtemps, je lai vite perdu de vue. Les guerres

    rcurrentes entre le Nord et le Sud nont pas aid. Et maintenant que je lai retrouv japprends quelle

    manigance quelque chose dnorme contre toute la rgion du Chasm avec son oncle.

    Quelque chose dnorme ?

    Oui ils aimeraient nous mettre en danger pour rveiller une force incroyable, haha. Je ne sais plus o jen suis

    avec tout a. Quest-ce que jai fait durant ces vingt dernires annes ? Je lai cherch ds que javais du temps

    libre, jai toujours voulu en savoir plus sur elle et quand enfin jy parviens, tout semble sobscurcir. . Le pire cest

    sans doute de ne rien pouvoir dire.

    Mais attends ! Il faut prvenir tout le monde alors, si nous pouvons faire quelque chose il faut le faire vite quils

    sachent qui est le coupable et pour empcher le pire !

    Ragis roi cleste si nous ne faisons rien il va se passer quelque chose de grave nest-ce pas ?

    Excuse-moi mais Comment dire Je naurais pas d en fait

    Comment a va ?

    Poyjo se leva, le regard grave. Il transpirait un peu, il semblait mal laise. Comme sil se rendait compte de la

    btise quil venait de faire.

    Je suis dsol mais

    Poyjo se jeta sur Michel-Henri, le frappa de ses poings. Il y mit galement ses pieds, au point que le jeune homme

    ne put que se recroqueviller sur lui-mme, mettre de brefs cris de douleur et subir les coups. Son corps devenait

    rouge et puis finalement comme si a ne suffisait pas, Poyjo sassit sur sa victime, porta ses mains son cou et

    ltrangla.

    personne ne doit tre au courant.

    Chapitre 12 -N-

    Ce jour-l Poyjo se maria. Il se para dune robe de marie et en compagnie de Sleepeels ils changrent leurs

    vux de bonheur devant le prtre Matking dans la somptueuse cathdrale de Caladan. Il y eut du monde. Des

    hommes et des femmes venus dun bout lautre de la rgion du Chasm.

    Tous des connaissances de Poyjo, ennemies comme allies, taient runis dans un mme btiment pour clbrer

    lunion du couple le plus saugrenu nayant jamais exist.

    Pourquoi avait-on tolr un mariage pareil entre un Nordiste et Sudiste ?

    Certains disaient que ctait pour apaiser le climat tendu entre les deux camps, dautres que les dirigeants avaient

    voulu se montrer magnanimes. Le couple navait pas rflchi, il lavait juste fait et ils auraient tu pour pouvoir

    officialiser leur mariage.

    Poyjo et Sleepeels avaient tous les deux lair trs heureux, rougissant stupidement et criant leur amour comme de

    vritables tourtereaux. On avait jou de la musique, on les avait taquin de nombreuses fois : plus quun mariage

    ctait une grande fte qui avait lieu. On nhsita pas sortir les pes pour plaisanter sur la rivalit nord-sud mais

    il ny eut aucune effusion de sang. Les plus grands taient l mme si certains manquaient lappel mais il tait

    dj extraordinaire davoir pu rassembler autant de monde.

    -P-

    Je me souviens quand la musique sest mise en marche, quand on ma signal que je pouvais entrer et quand enfin

    jai fait mes premiers pas dans la cathdrale de Notre-Dame. Mon cur navait jamais battu aussi fort, chaque

    effort tait pnible mais je devais le faire parce quil mattendait et que je voulais le rejoindre. Tous les problmes

  • du moment mchapprent, jen oubliai mme ce quil stait pass il y a quelques jours et je ne pensais plus qu

    ce cher renard bleu.

    Il y avait tellement de monde que je nen revenais pas et tandis que javanais, je dcouvrais la plupart des visages,

    certains que je connaissais, dautres que je redcouvrais. Il y avait des gens que je navais pas vus depuis longtemps,

    certains que je ctoyais tous les jours mais aussi des hommes que javais vus un jour sur le front en tant

    quennemis.

    Tout sest pass tellement vite. La crmonie, les festivits et quand jeus enfin le temps de souffler, le mariage

    tait fini. Jai alors quitt la foule et mon poux un moment et je suis all chercher un peu de solitude. Javais

    cruellement besoin de temps pour rflchir ce quil stait pass et ce que je devrais faire dans lavenir. Parce

    que sil y avait bien quelque chose dincertain ctait ce qui se passerait dans les jours venir.

    Je rflchis mon avenir en tant quhomme mari, en tant que maire aussi mais galement en tant sudiste et

    habitant de la rgion du Chasm.

    Aprs ma discussion avec Lise je mtais rendu compte quen plus dtre sudiste jappartenais aussi ce monde et

    il en allait de mme pour tous mes camarades et ennemis.

    Pourtant il y avait un sentiment amer qui dominait mes esprits. Voulais-je rellement chrir mes amis, ma ville, ma

    nation et cette rgion ? Accordais-je rellement de limportance tout cela ?

    -N-

    Quelques jours auparavant Poyjo avait annonc quil partait en voyage, loin de la rgion du Chasm. On le

    questionna plusieurs fois ce sujet mais on voyait bien chaque fois quil mentait ou quil vitait le sujet. Puis

    finalement sans que rien ni personne ne puisse contredire sa dcision, il partit.

    -P-

    Je ne sais vraiment pas ce qui ma pris de me marier quelques heures de mon dpart. Mais quand Sleepeels ma

    dit oui je nai pu mempcher de me rjouir et de sauter sur loccasion. Ma dcision le fera sans doute souffrir

    mais je nai pas vraiment le choix. Quand jai voulu quitter la ville jai eu le malheur de croiser toutes les

    personnes que japprciais. Ils taient venus me saluer, me lcher quelques mots ou membter une dernire fois

    mais bon sang ! Navez-vous donc rien dautre de mieux faire part dire au revoir un crne brl ?

    -N-

    Poyjo sloigna progressivement des villes, senfonant dans les bois et sans jamais se retourner. Il navait avec lui

    que quelques affaires et son cheval, le minimum ncessaire pour vivre. Il ne sarrta quune fois la nuit tombe et

    sinstalla dans une clairire avant de sendormir pour la premire fois depuis longtemps loin de toute forme de

    civilisation.

    -P-

    Je pris de quoi tenir quelques jours et je men allai sur mon cheval. La premire journe fut monotone.

    Quand la nuit tomba je minstallai dans une clairire pour dormir avec pour seule compagnie mon cheval.

    Dommage je ne me sentais pas particulirement zoophile ce soir.

    -N-

    Quand le jour se leva il reprit la route, mangeant dos de cheval et nhsitant pas chasser ce qui se montrait lui.

    Il sortit de la fort pour atteindre une rgion montagneuse puis une autre fort encore plus dense. Les dcors

    changeaient petits petits, tous aussi magnifiques les uns que les autres et seul sur son cheval, Poyjo continuait

    davancer.

    -P-

    Il y a quelque chose de cool dans cette impression de seul au monde . Se dire que lon est dans un territoire qui

    na jamais t pitin par lhomme et en mme temps tre le seul pouvoir profiter de ce spectacle. Mais cest un

    sentiment qui fane rapidement. On ne peut que se sentir merveill devant certains endroits prservs de

  • lhomme mais on sy sent surtout trs seul. Mon harem, les enfants que jentretenais dans mon sous-sol, les

    prostitus de Polmos et mon poux me manquaient cruellement ce moment.

    -N-

    Aprs la premire nuit, les suivantes devinrent plus faciles supporter et il en fut de mme pour son expdition.

    Lallure du cheval, le fait de chasser pour avoir de quoi manger, dormir la belle toile, supporter les caprices du

    temps, la solitude, ce qui avait paru dabord comme un grand dpart tait devenu un long voyage sans fin et

    monotone.

    -P-

    Jai toujours eu je crois bien une certaine facilit me lasser de certaines choses. Cest pourquoi je ne cessai de

    diversifier mes activits. Jvitais de manger constamment la mme chose, de prendre plusieurs fois le mme

    chemin ou de frquenter les mmes gens tous les jours. Le sexe entre deux personnes consentantes ne me suffisait

    pas et jaltrai de temps en temps avec du viol, de la pdophilie, de la zoophilie et bien dautres.

    Peut-tre que je si je chrissais autant mon quotidien ctait parce quil mchappait constamment, parce que la

    guerre men sparait sans cesse et que je ne pouvais jamais profiter de ce qui me faisait rellement plaisir.

    Et l jtais plus que lass. Il ny avait personne avec qui entretenir une conversation. Il ne se passait rien et peu

    importe si ce monde tait joli, je navais personne pour en tmoigner.

    Mon cheval tait quasi mourant maintenant. Quel bougre, dire que javais pris la peine de lui parler ces derniers

    jours.

    Je me sentais seul. Que pouvais-je faire part parler cette bte inutile et incapable de rpondre son matre ?

    -N-

    Puis un jour alors que le soleil tait son apoge un grand fracas transpera ses oreilles.

    -P-

    Ctait un bruit particulirement drangeant.

    -N-

    Poyjo tait surpris. Il paraissait gn. Le bruit avait fait irruption dune manire surprenante mais il ne semblait

    pas en chercher lorigine.

    -P-

    Quest-ce que jtais cens faire dans ces moments ?

    -N-

    Il se retourna.

    -P-

    Je me retournai.

    -N-

    Il posa son regard droit devant.

    -P-

    Je le regardai.

    -N-

    Il me regardait droit dans les yeux, dun air abruti.

    ***

  • Excuse-moi, ce sont mes flatulences. sexclama soudainement Poyjo.

    Ne tinquites pas cest rien, jai lhabitude. Tu ne te retiens jamais chez toi.

    Non mais cest le fait dtre seul a me met mal laise. Je ne suis pas du genre mexcuser normalement.

    Ah, ne tinquites pas je connais ce sentiment cest Je minterrompis quelques secondes et fixai

    furieusement mon interlocuteur.

    Un problme ?

    Tu peux me voir ? dis-je interloqu.

    Oui bien sr.

    Me parler, mentendre, tout a ?

    Tu as un problme de reconnaissance ? Un complexe dinfriorit peut tre ? Poyjo me regardait perplexe.

    Non, non absolument pas ! Mais jaimerais savoir quoi je ressemble. Dis-moi !

    Et bien Quelque chose.

    Alors tu me vois rellement tel que je suis ? Comme une chose ? Mais depuis combien de temps peux-tu me

    voir ?

    Depuis que je tai imagin.

    Jtais plus que perplexe devant cette rponse. Tu nas jamais pens me parler ou me faire un signe ? Je

    me suis senti seul pendant toutes ces annes et tu me dis que tu savais depuis tout ce temps que jexistais ?

    Il faut dire que tu es quelquun de plutt facile oublier et ignorer. Dsol dit-il en souriant.

    Ce nest pas possible Et plutt exasprant aussi. Il faut vraiment que je pense crire tout a je peux

    crire nest-ce pas ? rajoutai-je dun ton moqueur

    Ne tinquites pas pour a... Il semblait songeur. Mais dans ce cas noublie pas de parler de ce moment, cest

    plutt amusant en fait.

    Mme si je pense que le lecteur aura compris ce quiproquo avant den arriver ce passage.

    Sans doute.

    Oui cest vrai, le lecteur est forcment un abruti.

    Si tu le dis.

    La dernire rplique de Poyjo laissa un silence inattendu que personne nessaya de combler. Il ordonna son

    cheval de reprendre la route et je le suivis comme mon habitude.

    Dis-moi, que compte tu faire propos du vieux et de Lise ?

    Parce que a tintresse ?

    Jai suivi les vnements de prs alors je me pose des questions.

    Tu ne devrais vraiment pas a ne sert rien.

    En fait tu crains trop pour ton honneur.

    Quest-ce que a voir avec mon honneur ?

    Je sais trs bien ce que Lise ta chuchot la dernire fois. Poyjo se tut. Il ne dtourna pas une seule fois son

    regard de la route. De la netherrack . Retourne-toi. Du fer. Fais attention moi. Du flint. Tu comptes

    continuer de mignorer comme durant ces trente dernires annes ? Et un seul et mme acheteur, Poyjo le roi

    cleste au crne brl.

    Je nobtenais de lui que des soupirs mais autrement il ne me rpondait pas. Avais-je rellement besoin de lui

    rpter ce quil savait dj ?

    Ce ntait pas un plan machiavlique ou quelque chose de prpar depuis longtemps, juste le fruit du hasard. On

    tavait demand ces choses de temps en temps et chaque fois celui qui les voulait tait un vieil homme qui voulait

    se faire discret. a ne me drange pas de tout dballer mais pourquoi ne ragis-tu pas ? Bien entendu a ne te

    drangeait pas daider quelquun qui voulait rester dans lombre, du moment que tu recevais une forte

    compensation financire. Pour le vieil homme tu tais juste un bon intermdiaire pour obtenir ce dont il avait

    besoin. Mais malheureusement pour toi tu tes ml de a cause dune fille que tu trouvais particulirement

    intressante. Et maintenant que tu es devenu presque drangeant ils essayent de tempcher dagir. Cest l quest

    le problme aprs tout parce que si on apprend pour lincendie cest toi quon accusera. Tu avais rassembl sans le

    savoir de quoi brler toutes les villes de la rgion. Et puis si jamais lincendie avait vraiment lieu, qui remonterait

  • un vieillard et sa nice ? Surement pas ces imbciles de dirigeants. Soukay ne verrait pas plus loin que sa queue,

    Dame Ashkusanagi resterait loin de tout problme et Marchefeu rigolerait bien fort sans rien comprendre.

    Tu me casses les oreilles.

    Comptes-tu vraiment lcher tous tes proches et laisser un vieux snile brler toute la rgion du Chasm ?

    Je me fou de ce qui peut arriver au Chasm, son soi-disant pouvoir mystique et ses habitants.

    Et Sleepeels ? Tes proches et ta ville ?

    Je me moque bien de ce qui peut arriver ma ville. Je nai plus de quotidien, tout ce que je voulais ctait baiser

    des ours, des renards et ornithorynques toute ma vie !

    Alors tu baisses les bras comme a, sans rien faire pour prserver ton honneur ? Que le feu ait lieu ou non tu

    seras accus pas vrai ? Alors autant lempcher.

    Mais je nai pas baiss les bras. Poyjo arrta son cheval.

    Si je me fou perdument de ce qui pourrait arriver ma ville ou ce monde je ne compte pas pardonner le

    vieux pour mavoir tromp aussi facilement. Et puis . Il se tourna finalement. Jai encore quelque chose

    demander Lise.

    Chapitre 13 Quand je lui ai demand pourquoi avait-il entrepris ce voyage sil comptait vraiment obtenir vengeance il ma

    rpondu quil avait faire dans un endroit trs loin de la rgion du Chasm.Il mexpliqua aussi quil savait quand

    aurait lieu lincendie et que jusque-l il ne pourrait rien faire. Il ne savait ni comment trouver le vieil homme ni

    Lise.

    Il faudrait les arrter au moment ils mettraient leur crime excution.

    Je lai donc suivi pendant plusieurs jours jusqu que ce que nous arrivions prs de la mer. Un petit bateau tait

    accost sur la plage. Layant pourtant suivi constamment depuis trente ans je me demandais quand est-ce quil

    avait eu le temps de prparer tout a. Il me rpondit quil en avait charg certaines personnes discrtement.

    Il libra son cheval et se dirigea vers le bateau. Il monta dessus et y fit une brve inspection avant de se prparer au

    dpart. Il y avait de quoi manger et naviguer pendant un mois, voire plus.

    Quand nous miren