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Les groupes de parole en prison Le Guide de l’animateur Sommaire Le groupe de parole 1 Annexes du projet prison 6 Les thèmes « Prison » 6 La boîte à images « Autorité parentale » 8 La boîte à images « Sentiments courants en prison » 9 Le compte-rendu 10 Annexes des outils des autres projets HI 12 Le photo-langage 12 La boîte à questions 13

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Les groupes de

parole en prison

Le Guide de

l’animateur

Sommaire

Le groupe de parole 1

Annexes du projet prison 6

Les thèmes « Prison » 6

La boîte à images « Autorité parentale » 8

La boîte à images « Sentiments courants en prison » 9

Le compte-rendu 10

Annexes des outils des autres projets HI 12

Le photo-langage 12

La boîte à questions 13

Le groupe de parole

Définition

« Un groupe de parole est un des outils de la psy-

chologie clinique ; c’est une modalité de soin ou de

soutien psychologique, régie par un certain nom-

bre de règle et qui s’adresse à un ensemble de

personnes ayant une problématique commune »1.

1Eric Duret, chef de projet Santé Mentale, Handicap International Algérie

Objectif

L’objectif de la mise en place de groupes de parole

dans les prisons est d’apporter un soutien psychologi-

que aux détenus démontrant une souffrance plus ou

moins importante, liée à leur situation (« statut de

détenu » perçu par soi, par la famille, par la commu-

nauté) et/ou à leurs conditions d’incarcération

(enfermement, manque d’intimité, d’hygiène, accès

limité aux soins, à une alimentation saine, violences,

etc).

Le groupe de parole doit favoriser la verbalisation du

mal être et encourager les échanges et la création ou

re-création du lien social.

« Depuis mon incarcération je suis méfiant parce que j’ai peur qu’une autre trahison m’arrive en prison, je baisse toujours ma tête afin que je ne puisse pas voir les yeux des gens. Je n’ai ni envie de bouger ni de faire quoi que ce soit. Je veux être seul. Puis, vous êtes venu proposer des séances de groupe de parole. Je me suis inscrit sans savoir exactement ce que c’était, bien qu’on m’ait déjà expliqué ce qu’on devrait y faire. Au début je ne parlais pas beaucoup. La honte et la peur sont toujours dans ma tête. Je ne fais qu’écouter les gens parler de leurs souffrances. Puis je me suis dit : on se ressemble, on a tous des problèmes. Je n’avais jamais imaginé ça jusque là. J’ai commencé à participer, à raconter mon histoire et notamment ma tristesse quand je pense à ma famille, à moi et à mes deux filles, à mon innocence… J’ai exprimé à quel point je souffre, la sensation que ma vie est foutue. Je ne sais pas que parler pouvait me faire du bien. Mainte-nant, je baisse moins la tête quand je regarde les gens, j’ai envie de faire des choses comme participer aux jeux, de bouger d’un endroit à l’autre de la cour. Même si je n’ose pas encore. […]

En sortant d’ici, mon projet est de voir mes deux filles, et commencer une nouvelle vie en cultivant du riz, du manioc (ce que je faisais déjà avant) en attendant que d’autres opportunités s’offrent à moi ».

Détenu de la prison de Vatomandry, septembre 2010

1

Constitution du groupe

La méthodologie adoptée requiert la constitution d’un groupe « fermé ». Un groupe dit « fermé » est un

groupe dont les participants sont en nombre déterminé et limité (entre 6 et 10) et lorsque certains d’entre

eux décident de quitter le groupe, ils ne sont pas remplacés.

Un travail de sensibilisation doit être mené en amont des séances afin d’informer les détenus de la mise en

place de ces groupes et de l’intérêt de leur constitution. Dans le cadre de la constitution des groupes, une

attention particulière doit être portée par les animateurs pour repérer les personnes isolées, en rupture de

lien social et/ou présentant des signes de détresse psychologique.

Des affiches peuvent être placardées dans l’enceinte de la prison afin d’informer de la tenue d’une réunion

explicative fixée à une date et à un horaire clairement établis.

Lors de cette réunion de présentation, il s’agira d’annoncer clairement quelques règles primordiales sur les

engagements pris par les participants et l’animateur :

la confidentialité des propos tenus lors des réunions des groupes de parole

la fréquence de la tenue de ces groupes de parole (tous les 15 jours par exemple) qui devra être

régulière

la durée des séances : entre 45min et 1h30

l’assiduité des participants, ils peuvent quitter le groupe à n’importe quel moment mais pour que

cela soit bénéfique, ils devraient essayer de rester jusqu’à la fin du cycle

2

Une liste de participants est ainsi établie et permet de constituer 1 ou plusieurs groupes en fonction du

nombre de personnes intéressées. Un groupe est généralement composé de 6 à 10 participants.

Les participants peuvent constituer des groupes en fonction de la durée de peine qu’il leur reste à effectuer

en prison. La durée du cycle d’un groupe sera établie en fonction de ces données.

Le lieu de tenue des séances

Il faut choisir un lieu calme et disponible tout au long du

cycle. Il est important de garder le même lieu de ren-

contre d’une réunion à une autre afin de créer une routi-

ne et de proposer un cadre rassurant aux participants

en créant un espace clairement défini de dialogue.

La salle doit pouvoir se fermer afin de permettre aux

participants de s’exprimer librement au sein de leurs

groupe sans craindre que d’autres (co-détenus ou

agents pénitentiaires) écoutent ce qui se dit lors des

séances et bouleversent le climat d’intimité qui aura été

instauré entre participants et entre les participants et le

(s) animateur(s).

Il est ainsi nécessaire que ce lieu soit choisi avec l’ac-

cord de l’Administration pénitentiaire afin de garantir

que l’ensemble des conditions soient réunies et accep-

tées par tous.

Afin d’être sûr de ne pas être perturbé pendant la séan-

ce, il est recommandé de faire figurer un panneau sur la

porte indiquant le souhait de ne pas être dérangé.

Le lieu choisi doit marquer une rupture avec les autres

activités habituelles des participants mais également

avec leurs co-détenus.

La fréquence et la durée des

séances

Une séance dure en moyenne 1h30. Cependant ce

temps peut varier en fonction de la participation plus ou

moins active des détenus (au minimum 45 min).

Le temps consacré au thème doit être clairement déter-

miné en début de séance : « Nous disposons d’1h30

pour discuter du thème d’aujourd’hui, nous devrons

nous arrêter cette durée dépassée ».

La fréquence des séances peut être définie de manière

Histoire d’un détenu de la prison de Toamasina,

août 2010

Retranscription par un animateur du projet

C’est l’histoire d’un des détenus alphabétiseurs.

Depuis 1995, il vendait des monstres de luxe, c’était son occupation de tous les jours.

En 2000, il vendait à Vavatenina et il y a rencontré une fille. Ils se sont aimés et ont décidé de vivre ensemble. Par la suite, ils ont eu un fils ensemble. En 2002, grâce à l’argent gagné par la vente des montres, il a donné 5 000 Ar* à sa concubine pour aller faire les courses. Un marchand s’est alors rendu compte que l’argent donné était de la fausse monnaie et a donc porté plain-te. La police est alors venue fouiller leur maison et a trouvé 540 000 Ar supplémentaires de fausse monnaie chez eux. Lui et sa concubine ont donc été arrêtés et mis en détention provisoire dans la M.C de Toamasina. Leur fils avait en ce moment 6 mois et sa femme a dû l’emmener en prison avec elle. Lors de l’audience, il a déchargé sa concubine en disant qu’elle n’était au cou-rant de rien, souhaitant notamment que son fils ne vive pas plus longtemps en prison. Le tribunal a alors relaxé la fille comme il le voulait, mais sous réserve qu’il en-dosse la peine de sa concubine… il a ainsi été condam-né à perpétuité. A sa sortie, sa concubine a rencontré un homme étranger. Très vite, il a souhaité se marier mais a été préoccupé par la question du père de l’en-fant, à savoir si sa future femme était réellement libre ou pas… Afin de permettre le mariage, la mère de la fille a alors menti en prétendant que le père de l’enfant était déjà mort. Le mariage a été célébré. La fille était deve-nue riche et elle a voulu aider financièrement le père de son fils en prison. Mais sa mère a refusé et a tout fait pour la décourager. Malheureusement, la fille est morte en mai 2010 et le veuf étranger est rentré dans son pays d’origine avec le petit garçon, sans jamais savoir que le père de l’enfant était encore en vie. Le petit ne connaît donc pas son père et ne sait rien de sa situa-tion. Le détenu qui m’a raconté son histoire est convain-cu qu’il ne restera pas en prison jusqu’à la fin de sa vie. Il sait qu’à partir de 15 ans de prison, il aura la possibili-té d’effectuer une demande de liberté conditionnelle. Il espère y avoir droit et surtout qu’il ne mourra pas avant. Une fois libéré, la première chose qu’il fera, m’a-t-il dit, c’est de tuer sa belle –mère. Mais après réflexion et malgré sa rancoeur, il n’est pas sûr d’en être capable. Il souhaiterait continuer sa vie avec une fille qu’il a ren-contrée en prison et qui a déjà été libérée. Il ne sait pas encore comment il réagira vis-à-vis de sa famille à sa sortie car ses proches le culpabilisent durement. Mais il saura avec le temps s’il pourra leur pardonner ou pas.

*environ 2 euros

consensuelle entre les participants et avec l’animateur. Il existe 2 possibilités : 1 fois par semaine ou 2 fois

par mois. Ne pas oublier que les participants doivent, dans la mesure du possible, être assidus, leur avis

sur la question et leurs contraintes doivent donc être prises en compte afin de s’assurer de leur participa-

tion. De même, les animateurs doivent être présents et ponctuels, leur planning de travail concernant d’au-

tres activités doit être examiné et pris en compte. Si l’animateur doit s’absenter le jour de la tenue d’une

séance, la séance sera simplement annulée et non pas reportée.

3

Les groupes de parole sont organisés en suivant un cycle bien déterminé. Ils ont donc un début et une fin.

Les participants doivent être informés de la fin du cycle dès la première séance mais également prévenus à

nouveau lors des dernières séances. Les participants doivent être prêts à voir les séances se terminer et ils

ne doivent pas être pris par surprise.

Les règles

Des règles sont à fixer pour le bon déroulement des séances de groupe de parole. Elles s’appliquent aux

participants et aux animateurs. Elles doivent être clairement expliquées sans qu’elles soient forcément per-

çues comme contraignantes. Certaines de ces règles pourront être définies avec les participants. C’est une

manière d’entamer un dialogue concerté et de favoriser l’imprégnation de ces règles.

Quelques exemples de règles définies lors de la mise en place des groupes de parole dans les prisons de Toliara et Toamasina :

Ponctualité et assiduité des membres du groupe

Interdiction de faire venir aux séances un ami qui n’est pas membre du groupe

En cas d’empêchement, prévenir et expliquer le motif de son absence

L’égalité de chacune des personnes du groupe de parole

La liberté de chacun de s’exprimer

Le respect de ceux qui prennent la parole, l’écoute des autres

L’absence de jugement ou de critique des uns sur les idées des autres

Le respect de la confidentialité, du secret, personne ne peut dévoiler ce qui ce dit durant la séance

Le rôle de l’animateur

L’animateur est chargé de constituer le cadre du groupe (les participants, le planning, le lieu, définition des

règles en lien avec les participants) et est responsable de son respect pendant la durée du cycle.

Le cadre mis en place doit prendre en compte la situation des détenus et leurs contraintes. Son objet est de

créer un climat de confiance et de permettre la socialisation des participants (les participants s’écoutent,

prennent la parole chacun leur tour,etc).

L’animateur prépare chacune des séances selon les thèmes qui ont été choisis pour la durée du cycle.

Il cherche au maximum à démarrer les séances en illustrant le thème du jour grâce à des outils tels que des

courts-métrages, des boîtes à images, etc.

Il ne dirige pas la conversation, il laisse les participants s’exprimer, il les écoute, il questionne les remar-

ques qui méritent d’être approfondies, il pose des questions ouvertes pour enrichir la discussion.

Les groupes de parole peuvent être co-animés à la fois par l’animateur HI et un membre du Comité de Sou-

tien aux Personnes Détenues (CSPD). Cette configuration est intéressante car elle rend la séance plus dy-

namique mais également lorsqu’un animateur se trouve bloqué sur une question ou par rapport à une situa-

tion, il peut passer le relais à son partenaire. Attention, cependant, le co-animateur doit également s’enga-

ger sur le planning prédéfini (date et horaire) et sur la durée du cycle.

L’animateur doit veiller au respect des règles acceptées par tous. Il doit porter une attention particulière au

respect de la parole des uns et des autres et doit être capable de désamorcer des situations de tension

éventuelles.

Extrait du « Guide pratique pour l’animation des groupes de paroles » en accompagnement des

personnes handicapées à la vie affective et sexuelle 3:

Le rôle de l’animateur : organiser, préparer, écouter

Avant de commencer, c’est à lui de préparer son groupe en choisissant un thème,

qu’il illustrera par un ou plusieurs outils.

Au moment de l’animation, il est celui qui va inviter les participants à l’échange, il

donne la parole à tour de rôle ou à celui qui a envie de s’exprimer mais n’ose s’impo-

ser. Il s’efface pour laisser les participants parler ou, au contraire, relance quand tout

le monde s’essouffle.

Pour relancer le groupe, il peut reformuler les derniers propos tenus, reprendre la

main quand l’un des participants monopolise la conversation.

A la fin du groupe, il rappelle aux participants les prochaines séances et analyse les

interactions qui se sont produites, de manière à préparer la prochaine rencontre. […]

Tous les thèmes se préparent (recherche d’informations, anticipation des sujets et des questions

connexes au thème principal).

Il est important d’adapter les thèmes en fonction de l’âge des participants : on ne s’adresse pas

de la même façon à des enfants, des adolescents ou des adultes.

En cas de co-animation, le rôle de chacun des animateurs et la répartition des tâches doivent être claire-

ment définis au préalable.

L’animateur est, enfin, chargé de dresser un bilan de chacune des séances en faisant ressortir les idées

fortes. Si l’animateur utilise un paper-board, il sera d’autant plus facile de restituer la discussion afin de clô-

turer la séance.

En fin de cycle, un travail identique sera effectué avec les participants afin de refermer le cycle et de per-

mettre à chacun de prendre conscience de son évolution.

3Handicap International Programme France Mai 2007

4Handicap International Programme France Mai 2007

4

Extrait du « Guide pratique pour l’animation des groupes de paroles » en accompagnement des

personnes handicapées à la vie affective et sexuelle 4:

Les signes qui ne trompent pas

Une animation réussie :

les interactions entre participants ont fonctionné

la, de tous, s’est libérée au fil des échanges,

les participants se sont emparés des outils,

les jeux ont suscité la curiosité,

les participants ont eu envie de résoudre eux-mêmes des problématiques au sein de

leur établissement.

Une animation moyenne :

les échanges ont eu du mal à se mettre en route,

les participants manquaient d’enthousiasme lors de la présentation des thèmes et

des concepts,

ils se montraient indifférents aux outils proposés, etc.

ANNEXES DU PROJET PRISON

Les thèmes « PRISON »

Les thèmes à aborder en prison

Ces thèmes ont été définis afin de guider le travail des animateurs des groupes de parole et afin de

bien cadrer leur organisation.

Ces 8 thèmes correspondent à un cycle de groupe de parole. Une séance étant prévue toutes les 2

semaines, ils s’étaleront donc sur 4 mois (de août à novembre 2010).

Pour chacun des thèmes, il est proposé un timing et un support pour illustrer la séance.

Il est proposé de commencer chaque début de séance par un tour de table de maximum 15 min sur

le ressenti des participants.

A chaque fin de séance, il s’agira de prendre 5 minutes pour bien expliquer le thème suivant afin que

les détenus s’y préparent psychologiquement.

N°1 : INITIATION AU GP

Le ressenti des participants : Comment te sens-tu aujourd’hui ? Qu’est-ce qui te préoccupe aujourd-

’hui ? (20min)

Les règles du GP : Quelles sont les règles que nous allons nous fixer sur ces 4 prochains mois ?

(20min) – Support : Flipchart/Emballages

Expliquer en détail le thème n°2 (5min)

5

N°2 : L’AUTORITE PARENTALE (parent détenu-enfants)

Le ressenti des participants : Comment te sens-tu aujourd’hui ? Qu’est-ce qui te préoccupe aujourd-

’hui ? (15min) / Y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez dire en rapport à la séance dernière ?

L’autorité parentale (30min)

Support : Tour de table avec le Photolangage, explication par chacun de la carte choisie.

Expliquer en détail le thème n°3 (5min)

Le ressenti des participants : Comment te sens-tu aujourd’hui ? Qu’est-ce qui te préoccupe aujourd-

’hui ? (15min) / Y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez dire en rapport à la séance dernière ?

Le lien familial avec le conjoint ou les parents du détenu (30min)

Support : Tour de table MIME, chacun mime son ressenti ou une situation et les autres participants sont

chargés de deviner ce qui est exprimé. Chaque détenu, à partir de son mime, explique le choix du mime.

Expliquer en détail le thème n°4 (5min). Pendant les 2 semaines suivantes, les détenus sont chargés

d’écrire 3 mots sur un bout de papier sur le thème suivant (la sexualité en prison) et ils viendront

avec ce papier lors de la prochaine séance.

N°3 : LE LIEN FAMILIAL (détenu-conjoint/parents)

6

N°4 : LA SEXUALITE EN PRISON

Le ressenti des participants : Comment te sens-tu aujourd’hui ? Qu’est-ce qui te préoccupe aujourd-

’hui ? (15min) / Y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez dire en rapport à la séance dernière ?

La sexualité en prison (30min)

Support : Tour de table à partir des 3 mots choisis par chacun.

Expliquer en détail le thème n°5 (5min)

N°5 : LA CULPABILITE (vis-à-vis de l’infraction ou de la

victime de l’infraction)

Le ressenti des participants : Comment te sens-tu aujourd’hui ? Qu’est-ce qui te préoccupe aujourd-

’hui ? (15min) / Y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez dire en rapport à la séance dernière ?

La culpabilité (30min)

Support : Echelle de notation du sentiment de culpabilité (pas du tout, un peu, beaucoup) et explication de

la note donnée par chacun des détenus

Expliquer en détail le thème n°6 (5min)

Le ressenti des participants : Comment te sens-tu aujourd’hui ? Qu’est-ce qui te préoccupe aujourd-

’hui ? (15min) / Y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez dire en rapport à la séance dernière ?

Les sentiments couramment ressentis en prison (30min)

Support : Tour de table avec le Photolangage, explication par chacun de la carte choisie. (en cours d’élabo-

ration à Tana)

Choisir le thème n°7 avec les participants

Commencer à faire prendre conscience aux participants que le groupe de parole touche à sa fin

(5min)

N°6 : LES SENTIMENTS COURANTS EN PRISON

N°7 : THEME CHOISI PAR LES ANIMATEURS ET LES PARTICIPANTS

Le ressenti des participants : Comment te sens-tu aujourd’hui ? Qu’est-ce qui te préoccupe aujourd-

’hui ? (15min) / Y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez dire en rapport à la séance dernière ?

? (30min) / Support : A élaborer par les animateurs

Expliquer en détail le thème n°8 (5min) et mettre en place une boîte à questions (les questions que

les détenus se posent sur le moment de leur libération, les angoisses éventuelles, les sentiments

heureux, etc…)

Expliquer aux participants que le cycle du groupe de parole prend fin à la prochaine séance (5min)

N°8 : LA LIBERATION

Le ressenti des participants / Y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez dire en rapport à la séance

dernière ?

La libération (30min)

Support : Dépouillement de la boîte à questions

Clôture du cycle de groupe de parole

7

La distance avec la famille La distance avec les évènements familiaux

La honte de l’enfant La honte du détenu

La boite à images « Autorité parentale »

8 Méthodologie à développer similaire à celle du photo langage (cf annexe page 14)

Les enfants ne sont pas informés de l’incarcérations Les relations satisfaisantes

La boite à images « Sentiments courants en prison »

Colère Culpabilité Ennui

Envie de mourir

9

Insomnie

Peur Tristesse

Violence

Isolement

Le compte-rendu

10

Animateur :

MC :

Groupe :

Date :

Thème abordé :

Objectif visé :

Déroulement du groupe / consignes particulières :

Matériel requis :

Environnement (lieu) :

Durée : Début : Fin :

Animateur(s) :

Observateur(s) :

Participants (liste nominative) :

Absent(s) (justifier la raison de l’absence si connue) :

Contexte : rappel rapide de la session précédente – points de vigileance s’il y a lieu – ensuite nommer ici si

particularités au niveau du milieu de vie du groupe ; par exemple décès, conflit, etc…

Niveau de participation : général, attrait / intérêt pour le thème, présence de leaders (positifs, néga-tifs), etc.

Dynamique de groupe : particularités notés sur les interactions entre les participants, conflits / rap-prochements, etc.

Points majeurs soulevés par les participants : Questions, plaintes, leçons, recommandations… points ayant fait l’unanimité, autres ayant soulevés des débats ; questions demeurer sans réponses.

Retour personnalisé : retour sur chacun des participants (sa participation, attitude durant le groupe, points personnels soulevés, attention, émotions, …)

- pierre : faisait partie des leader de la séance, a parlé beaucoup de ses souvenirs en famille, qui

depuis quelques semaines l’empêchent de dormir. Il s’en veut de les avoir quitter…etc…

- jean : …

- etc.

INTRODUCTION DU GROUPE DE PAROLE

OBSERVATIONS

COMPTE-RENDU GROUPE DE PAROLE

11

Retour sur l’objectif de la séance :

Critique sur le déroulement et la participation :

- selon les participants

- autres commentaires de l’animateur

Suivi / recommandations :

- conseils liés à cette activité

- conseils liés au groupe / participants : ici on peut inscrire points de vigilance pour certains partici-

pants, besoin de faire un suivi à la prochaine séance ou hors séance, etc.

CONCLUSIONS

ANNEXES DES OUTILS DES AUTRES PROJETS HI

Le photo-langage5

Objectif

Proposer un photo-langage afin d’encourager l’expression du ressenti sur le thème choisi mais également

afin de faciliter le démarrage d’une séance.

Thèmes

Il faut pouvoir proposer une très large variété d’images : photos ou dessins de personnes, de paysages ou

de nature, reproductions d’œuvres d’art, etc.

Des images pourront évoquer des sentiments personnels, des situations, des relations entre personnes,

des objets pertinents pour le thème choisi.

Disposez les images sur une petite table ou une natte devant les participants.

Laissez chacun choisir une image ou deux correspondant à une consigne : par exemple, « L’image qui cor-

respond le mieux à ce que vous vivez ».

Chacun, à tour de rôle, expliquera les raisons du choix de son image. L’animateur peut questionner le parti-

cipant pour l’aider à aller plus loin dans sa pensée et sa réflexion.

Si la personne s’exprime difficilement par la parole, l’animateur peut l’aider en décrivant l’image d’une ma-

nière objective et sans jugement. Il vaut mieux poser des questions sur l’image choisie… et éventuellement

ne pas avoir de réponse, plutôt que de faire des affirmations à sa place.

Ensuite, demandez aux autres participants s’ils ont des réflexions ou idées à partager ou à ajouter, avant

de passer au participant suivant.

Suggestions d’animation

5« Guide pratique pour l’animation des groupes de paroles » en accompagnement des personnes handicapées à la vie

affective et sexuelle - Handicap International Programme France Mai 2007 12

Clés de la réussite

Les images ne doivent pas forcément être « belles »

ou « parfaites ». Au contraire, c’est la diversité des

personnes, des situations et des émotions qui donne-

ra de la richesse au photo-langage.

La boîte à questions6

Objectif

Proposer une boîte à chaussures comme espace pour déposer, anonymement, ses questions, commentai-

res, dessins, découpages, etc. entre les séances.

Cette activité doit être bien évidemment négociée avec l’Administration Pénitentiaire et accessible unique-

ment aux personnes participant aux groupes de parole.

Thèmes

Pas de thème obligatoire. Les participants y mettent ce qu’ils souhaitent. Certains peuvent écrire leur idée,

d’autres demanderont à un tiers de confiance d’écrire à leur place. Un dessin ou un découpage de « sous-

vêtements » dans les pages d’un catalogue peuvent exprimer plus qu’une page d’écriture.

Parfois, il est même difficile de « déchiffrer » ce que la personne souhaitait « dire ».

Mais son désir de s’exprimer sera pris en compte et respecté.

Les participants choisissent le lieu, accessible, où la boîte sera déposée ou cachée.

L’animateur vérifie s’il y a de petits mots dans la boîte avant la séance.

Plusieurs possibilités : vous ouvrez la séance avec les questions ; vous les gardez pour la clôture de séan-

ce.

Ouvrez la boîte devant les participants, sortez un à un les petits mots.

Vous pouvez lire la question ou juste montrer le dessin à tout le monde.

Il est préférable de laisser les participants « répondre » en premier. Vous pouvez toujours ajouter des infor-

mations ou corriger si nécessaire. Concernant les dessins ou découpages, quand tous les participants ont

pris le temps de les regarder, demandez si quelqu’un souhaite ajouter un commentaire.

Suggestions d’animation

6« Guide pratique pour l’animation des groupes de paroles » en accompagnement des personnes handicapées

à la vie affective et sexuelle - Handicap International Programme France Mai 2007

13

Clés de la réussite

Évitez le réflexe de vouloir répondre… avec une réponse « juste » à nos yeux d’animateur. Laissez les parti-

cipants donner leur avis, utiliser leurs mots.

Projet "Amélioration des conditions de

vie en milieu carcéral"

Handicap International Madagascar

31, rue Andriandahifotsy

Mandrosoa Ambohijatovo

BP 4286

101 Antananarivo

MADAGASCAR

Septembre 2010