les freins au changement, quelle culture de sécurité ? dr j-l. quenon
TRANSCRIPT
La sécurité des patients, une priorité
« To err is human » : 98 000 décès par an liés à des erreurs médicales
Projet ENEIS : 125 000 à 205 000 séjours hospitaliers évitables 115 000 à 185 000 EIG évitables pendant
l’hospitalisation
Management des risques Joint Australia/New Zealand Standard
« The culture, processes and structures that
are directed towards realizing opportunities
whilst managing adverse effects »
L’importance de la culture de sécurité
• Améliorer la culture de sécurité est un préalable
indispensable à l’amélioration de la sécurité du
patient
• Evaluation annuelle de la culture de sécurité : un
des objectifs du programme « Patient safety »
2007 de la JCAHO
• Améliorer la culture de sécurité, un des objectifs
de la future version de la certification
Qu’est ce que la culture de sécurité ?
• Ensemble des valeurs, des normes et des représentations communes à un groupe en matière de sécurité et qui se traduisent par des comportements, des façons de faire, partagés par l’ensemble du groupe.
• Dans une culture de sécurité, les acteurs sont guidés par une organisation où chaque acteur prend en compte ses propres normes de sécurité mais aussi celle des autres
Un levier pour le changement
• Engagement pour la sécurité articulée au plus haut niveau de l’organisation et déclinée en valeurs, croyances, et normes comportementales
• L’organisation apporte les ressources nécessaires, des incitations et des récompenses
• La sécurité est considérée comme la première des priorités• Communication facile entre les acteurs• Les actions non sécurisées sont rares, même pour de hauts niveaux de
production• Transparence sur les erreurs et les problèmes, ils sont signalés lors de
leur survenue• Valorisation des retours d’expériences ayant conduit à une
amélioration du système
SJ Singer, Qual Saf Health Care 2003
Quel est le niveau de culture de sécurité ?
• Culture de sécurité des soignants étudiée
dans le cadre d’un projet du CCECQA
(projet TYP-MESS)
• Mesurée en novembre 2007
• Auto-questionnaire de l’AHRQ, explorant
14 dimensions
Dimensions étudiées • Perception globale de la sécurité• Fréquence de signalement des événements indésirables• Attentes et actions des supérieurs hiérarchiques
concernant la sécurité des soins• Organisation apprenante et amélioration continue• Travail d’équipe dans le service• Liberté d’expression• Retour et communication sur les erreurs• Réponse non punitive à l’erreur• Ressources humaines• Soutien du management pour la sécurité des soins• Travail d’équipe entre les services• Continuité des soins• Niveau de sécurité des soins dans le service• Nombre d’événements indésirables signalés
Mesure de la culture de sécurité
D’accord / tout à fait d’accord
« La sécurité des soins n’est jamais négligée au profit
d’un rendement plus important »
Pas d’accord / pas du tout d’accord
« Nous avons des problèmes de sécurité
des soins dans ce service »
En faveur d’une forte culture de sécurité des soins
Lecture des résultats
• 12 dimensions avec 3-4 items
• Moyenne des pourcentages de réponses
positives données aux items
• Points faibles : scores ≤ 50 %
• Points forts : scores ≥ 75 %
Lecture des résultats
11 services
Perception globale sécurité
Fréquence signalement
Attentes et actions hiérarchie
Organisation apprenante
Travail d’équipe dans le service
Liberté d’expression
dimension forte dimension à améliorer
Résultats
11 services
Communication sur erreurs
Réponse non punitive erreur
Ressources humaines
Soutien du management
Travail d’équipe entre services
Continuité des soins
dimension forte dimension à améliorer
Résultats
3 points faibles
8. Réponse non punitive
9. Ressources humaines
10. Soutien du management
0%
25%
50%
75%
100%1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Résultats
Manager les risques, c’est aussi …
• Evaluer l’efficacité et l’efficience des
actions mises en place
• Trouver un équilibre entre standardisation
et résilience
• Communiquer avec une préoccupation de
transparence
Les efforts de sécurisation
Intervention RésultatsRéponse rapide équipe 15 % arrêt cardiaque
Formation 50 % EI lors d’accouchements avant le terme
Standardisation des pratiques 60 % iatrogénie médicamenteuse
Informatisation prescription 81 % erreurs médication
Standardisation du dosage insuline
63 % des hypoglycémies
Les efforts de sécurisation
Intervention RésultatsProtocoles d’antibioprophylaxie
93 % infections site opératoire
Application des protocoles
92 à 95 % infections sur cathéters centraux
Protocoles 62 % pneumopathies
Leape LL, Berwick DM. Five years after to err is human what have we learned? JAMA. 2005;293:2384-2390.
CONCLUSION• Le problème n’est pas de savoir ce qu’il faut faire :
– Techniques, outils et bonnes pratiques sont disponibles– Efforts de sécurisation en cours
• Les priorités :– Développer une culture de sécurité– Evaluer les programmes mis en place– Adopter une nouvelle vision stratégique
• Promotion d’une amélioration globale du système• Importance des incitations réglementaires et
financières• Transparence sur les résultats obtenus