les fonctions de gestion au niveau du...

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ROYAUME DU MAROC MINISTERE DE LA SANTE INSTITUT NATIONAL D’ADMINISTRATION SANITAIRE Centre collaborateur de l’OMS Cycle de Mastère en Administration Sanitaire et Santé Publique Filière Management des Services de Santé Promotion (20o8-2010) Mémoire de fin d’études élaboré par : Dr Mohammed EL HASSANI Juillet 2010 LES FONCTIONS DE GESTION AU NIVEAU DU SIAAP ETUDE DE CAS DU SIAAP DE LA PROVINCE DE KENITRA

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Centre collaborateur de l’OMS

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EETTUUDDEE DDEE CCAASS DDUU SSIIAAAAPP DDEE LLAA PPRROOVVIINNCCEE DDEE KKEENNIITTRRAA

III

RESUME

Le service d’infrastructures d’action ambulatoires provincial (SIAAP) constitue

l’élément fondamental de la gestion du RSSB dans notre pays. Il joue le rôle d’un

catalyseur qui devrait garantir une offre de soins accessible, disponible, efficace et de

qualité basée sur des principes d’équité et de proximité.

Le SIAAP assure au niveau provincial :

� L’application dans les circonscriptions sanitaires des programmes nationaux de

santé publique, en particulier en matière de prévention, d’épidémiologie,

d’hygiène du milieu et des soins ambulatoires.

� La gestion des ressources nécessaires à la réalisation de ces programmes :

infrastructure, personnel, matériel, médicaments, véhicules et budget.

� La coordination des activités sanitaires provinciales ou préfectorales.

La réglementation de son organisation et de son fonctionnement n’a pas changé,

alors que les besoins de la population ont augmentées et l’infrastructure sanitaire de

base a augmenté également. Et la gestion des ces services n’a cessée d'être considérée

comme étant la cause de leur inefficacité.

Par l’étude du cas du SIAAP de la province de Kenitra où existe une dynamique

de changement et un leadership, notre étude se propose d’explorer le degré

d’application des principales fonctions de gestions du SIAAP qui sont en rapport avec

ses missions.et qui sont :

� la planification

� la supervision

� la coordination

� la gestion des médicaments et des produits pharmaceutiques des programmes

sanitaires

� la gestion des situations de crise de santé

IV

Dans notre méthodologie de travail, on a utilisé une approche qualitative

reposant sur trois techniques d’enquêtes pour la collecte des données :

� L’observation directe participante, où on a utilisé des grilles d’observation

pour le SIAAP et pour les centres de santé.

� L’entretien semi structuré, où on a utilisé des grilles d’entretien pour les

responsables du SIAAP, de la délégation et de la direction régionale.

� Le focus groupe, au nombre de deux, où on a utilisé également des grilles

d’entretien adaptées pour le groupe des animateurs et le groupe des

professionnels des centres de santé.

Les résultats obtenus ont révélées que les fonctions de gestion du SIAAP sont

appliquées correctement selon les missions, sont utilisées pour faire face aux situations

de crises sanitaires, et que la promotion du style de management participatif se fait, à

travers les fonctions de gestion du SIAAP.

Mots clés : SIAAP, province de Kenitra, fonctions de gestion, missions, dynamique de

Changement.

V

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE

PROBLEMATIQUE ……………………………………………………..3

OBJECTIFS DE L’ETUDE……………………………………………...4

1. Objectif général………………………………………………………...4

2. Objectifs spécifiques…………………………………………………..4

CADRE DE REFERENCE………………………………………………4

QUESTIONS DE RECHERCHE………………………………………..5

DEFINITION DES CONCEPTS ……………………………………….6

1. La planification …………………………………………………………..…......6

2. La supervision………………………………………………………….……….7

3. La coordination………………………………………………….………….......8

4. La gestion des médicaments et produits pharmaceutiques des

programmes sanitaires………………………………………….……………..9

5. La gestion des situations de crise de santé………………… …………….11

5.1. Généralités et concepts……………………………………………………11

5.2. Les services de santé face aux situations de crise de santé……......12

CONTEXTE DU LIEU DE L’ETUDE …………………………………14

A. DONNEES GENERALES SUR LA PROVINCE……………………….....14

1. Découpage administratif…………………………………………………….15

2. Données démographiques…………………………………………………..15

3. Données socioéconomiques ……………………………………………….16

4. Risques potentiels……………………………………………………………17

B. OFFRE DE SOINS…………………………………………………………...17

1. Le réseau hospitalier…………………………………………………….17

1.1. Hôpitaux publiques…………………………………………………...17

1.2. Les centres d’hémodialyses…………………………………………18

1.3. Les cliniques privées à but non lucratifs………………………......18

2. Le réseau ambulatoire………………………………………………......18

2.1. Les structures ambulatoires publiques…………………………….18

VI

2.2. Eloignement des ESSB par rapport à la population au niveau

rural………………………………………………………………........18

3. Les cabinets de médecine privée………………………………………18

4. Moyens de diagnostique radiologique…………………………….......19

5. Salles opératoires……………………………………………………......19

6. Les cabinets et unités de radiologie……………………………………19

7. Les laboratoires de biologie………………………………………….....20

8. Les centres de transfusion………………………………………………20

9. Les pharmacies…………………………………………………………..20

10. Moyens de mobilités…………………………………………………......20

11. Structures d’appui……………………………………………………......21

12. Les instituts de formation en carrière de santé ………………………21

C. RESSOURCES HUMAINES…………………………..……………………21

1. Le personnel du secteur public…………………………………………21

2. Le secteur privé………………………………………………………......22

3. Les médecins de BMH te BCH…………………………………………22

4. Les médecins des FAR …………………………………………………22

5. Les médecins des services sociaux et services pénitenciers…….....22

6. Les pharmaciens…………………………………………………………22

7. Les dentistes……………………………………………………………...22

D. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU SIAAP………………….23

1. Regroupement des programmes sanitaires………………………......23

2. Regroupement des établissements des soins de santé de base…...24

E. LES RELATIONS ET PARTENAIRES DU SIAAP………………………..25

DEUXIEME PARTIE

METHODOLOGIE DE TRAVAIL……………………………………..27

1. L’observation directe…………………………………………………….......27

2. L’entretien …………………………………………………………………….27

3. Le focus groupe……………………………………………………………....27

4. Population cible……………………………………………………………....28

5. Outils de collecte des données……………………………………………..28

6. Méthodologie d’analyse des résultats……………………………………...28

7. Considération éthique………………………………………………………..28

VII

RESULTATS ET DISCUSSION………………………………………29

A. La planification………………………………………………….29

B. La supervision…………………………………………………..33

1. La planification et la programmation des sorties………………………….33

2. Le déroulement de la supervision…………………………………………..35

3. La rétro information…………………………………………………………..37

4. Le plan de suivi et d’accompagnement des établissements

supervisés…………………………………………………………………….38

C. La coordination…………………………………………………39

1. Les réunions du SIAAP……………………………………………………...39

2. Pour un système d’information adéquat…………………………………...42

3. Pour une communication interne efficace ……………………………......43

D. La gestion des médicaments et produits pharmaceutiques des

programmes sanitaires………………………………………………………44

E. La gestion des risques sanitaires liés aux catastrophes naturelles…….46

F. Les représentations des différents acteurs sur la dynamique de

développement du SIAAP de la province de Kenitra…………………….50

1. Le changement……………………………………………………………….50

2. Résistance au changement, enjeux de pouvoir et motivation…………..52

3. Nécessité d’une clarification des missions et attributions…………….....54

G. Les limites de l’étude………………………………………………………...55

CONCLUSION …………………………………………………………55

RECOMMANDATIONS…………………………………………….....56

I. Pour les acteurs de l’équipe de pilotage de la province………………….56

1. Clarifier les missions et attributions de chacun…………………………...56

2. Promouvoir un style de management ……………………………………..56

II. Pour les professionnels de santé…………………………………….. …...56

III. Pour le système………………………………………………………………56

Références bibliographiques ………………………………………57

Annexes………………………………………………………………...59

VIII

LISTE DES TABLEAUX

Tableaux N°1 : Découpage administratif

Tableau N°2 : Types d’hôpitaux et mode de gestion

Tableaux N°3 : Capacité litière par spécialité

Tableau N°4 : Inventaire des centres d’hémodialyses publiques

Tableau N°5 : Inventaires des structures de soins de santé de base publiques

Tableau N°6 : Dispersion de la population autour des formations sanitaires

Tableau N°7 : Inventaire du matériel de radiodiagnostic public/privé

Tableau N°8 : Inventaire des salles opératoires publiques

Tableau N°9 : Inventaire des unités de radiologie publiques

Tableau N°10 : Inventaire des laboratoires d’analyses médicales des hôpitaux publics

Tableau N°11 : Inventaire des centres de transfusion

Tableau N°12 : Inventaire des pharmacies hospitalières

Tableau N°13 : Inventaire des moyens de mobilités du secteur public

Tableau N°14 : Effectif du personnel public par spécialité et par réseau

Tableau N°15 : Effectif médical du secteur privé par spécialité

Tableau N°16 : Effectif des pharmaciens des deux secteurs

Tableau N°17 : Effectif des dentistes des deux secteurs

Tableau N°18 : Population des pôles ruraux (projections 2009)

Tableau N°19 : Population des pôles urbains (projections 2009)

LISTE DES FIGURES ET GRAPHIQUES

Figure N° 1 : Cycle de gestion des médicaments

Figure N°2 : Carte de la région du Gharb Chrarda Bni Hssein

Figure N°3 : Cycle de gestion des situations de crise de santé

Graphique N°1 : Répartition de la population par milieu

IX

LISTE D’ABREVIATIONS ET SIGLES

AVP : Accident de la voie publique

BMH : Bureau municipal d’hygiène

BCH : Bureau communal d’hygiène

CDTMR : Centre de diagnostic de la tuberculose et des maladies respiratoires

CHR : Centre hospitalier régional

CNSS : Caisse nationale de sécurité sociale

CPBNL : Clinique privée à but non lucratif

CPBL : Clinique privée à but lucratif

CPE : Cellule provinciale d’épidémiologie

CRM : Croissant rouge marocain

CS : Centre de santé

CSC : Centre de santé communal

CSCA : Centre de santé communal avec module d’accouchement

CSU : Centre de santé urbain

DIU : Dispositif intra-utérin

DR : Dispensaire rural

DRS : Direction régionale de la santé

FAR : Force armée royale

FNUAP : Fond des nations unies pour l’aide et le developpement

FMAR : Femmes mariées en âge de reproduction

Gynéco-obst : Gynécologie et obstétrique

Hib : Vaccin anti hémophilus influenza type b

HL : Hôpital local

IEC : Information-éducation-communication

IFCS : institut de formation des carrières de santé

Km : Kilomètre

M/C : Médecin chef

MOST : Outil de gestion et de viabilité organisationnelle

MCH : management sciences for health

Mm : Millimètre

MS : Ministère de la santé

MSP : ministère de la santé publique

OMS : Organisation mondiale de la santé

ORL : oto-rhino-laryngoscopique

ORS : Observatoire régionale de la santé

ORSEC : Organisation des secours

PA : Personnel administratif

X

PC : Poste de commandement

PNUD : Programme des nations unies pour le développement

PV : Procès verbal

R : Rural

RSSB : Réseau de soins de santé de base

RX : Radiographie standard

SEGMA : Services d’état gérés de manière autonome

SIAAP : Service de l’infrastructure d’actions ambulatoires provincial

TDM : Tomodensitométrie

U : Urbain

XI

LISTE DES ANNEXES

Annexe n° 1 : organigramme fonctionnel du SIAAP de la province de

Kenitra

Annexe n° 2 : séminaire atelier sur système de santé intégré, Imouzzer juin 2000

Annexe n° 3 : Sept actions stratégiques pour la mise en œuvre du RSI(2005).

Annexe n° 4 : Résumé sur le système de santé de district (OMS).

Annexe n° 5 : Grille d’observation du système de gestion de SIAAP.

Annexe n° 6 : Grille d’observation des centres de santé.

Annexe n° 7 : Grille de gestion du focus groupe.

Annexe n° 8 : Grille pour les entretiens individuels.

Annexe n° 9 : Liste des thèmes et des sous thèmes

1

INTRODUCTION

Le réseau des établissements de soin de santé de base représente la

première interface entre la communauté et le système de santé, il est appelé à

répondre aux besoins et aux attentes exprimées par la population en terme de

disponibilité et d’accès aux services de soins.

La gestion de ce réseau est sous la responsabilité du service de

l’infrastructure d’actions ambulatoires (SIAAP). Créé en 1975, par une circulaire

n° 77-202-098 du 15/09/75 du ministère de la santé publique(MSP), et a été

explicitée et détaillée dans un document à part diffusé en 1977.

Avec le temps, l’infrastructure sanitaire de base a augmenté et est devenue

de plus en plus médicalisée, bien que les ressources en personnel infirmier n’ont

pas suivi. Par ailleurs, la qualité de la gestion des services de soins de santé de

base n’a cessé d’être considérée comme la cause de leur non efficacité. Or la

responsabilité de la gestion des services de soins de santé de base, au Maroc, est

attribuée au SIAAP.

Le SIAAP de la province de Kenitra ne fait pas l’exception. Les

responsables actuels, dés leur affectation en 2008, ont constaté un relâchement et

un retard dans l’exécution des missions et des fonctions du SIAAP, et ont initié

une dynamique de changement qui consiste à redynamiser le SIAAP afin qu’il

puisse jouer son rôle.

Notre étude consiste à explorer le degré d’application des principales

fonctions de gestion du SIAAP dans un contexte ou il y a une dynamique de

changement.

Dans la première partie, après l’identification de la problématique et les

objectifs généraux et spécifiques, nous allons définir les concepts de notre travail,

et présenter notre cadre de référence qui sera suivi par la présentation du contexte

du site de notre étude. Par la suite, dans une deuxième partie, la méthodologie, la

présentation des résultats avec la discussion sera suivi par nos conclusions et nos

recommandations.

2

PREMIERE PARTIE

3

PROBLEMATIQUE

Le service de l’infrastructure d’action ambulatoire provincial (SIAAP)

constitue l’élément fondamental de la gestion du RSSB dans notre pays. Il joue le

rôle d’un catalyseur qui devrait garantir une offre de soins accessible, disponible,

efficace et de qualité basée sur des principes d’équité et de responsabilisation

concourant à l’amélioration de la qualité des soins préventifs, curatifs et

promotionnels prodigués dans le but d’assurer un état sanitaire satisfaisant de la

population dans un territoire bien définis.

Depuis la création du SIAAP en 1975 jusqu’à nos jours, les besoins de la

population en matière de santé ont augmenté et se sont diversifiés, alors que la

réglementation de son organisation et de son fonctionnement n’a pas changé

(ZAYYOUN 2001). En effet, les attributions et les fonctions de chacun des

responsables et personnel du SIAAP sont restées les mêmes et fussent rappelées

seulement dans les manuels de gestion de la circonscription sanitaire de 1991 et

de 1995.

Dans un rapport de synthèse d’un séminaire atelier sur le système de santé

intégré (Darkaoui & Malki 2000), qui a rassemblé 36 médecins chef de SIAAP

représentant dix régions du royaume, les travaux de groupes ont révélé plusieurs

faiblesses au niveau du SIAAP, sur ce il y a lieu de citer les principaux:

� Missions et attributions formelles du SIAAP sont ignorées ou mal

assumées.

� Multiplicité des fonctions du M/C du SIAAP (anciennes et nouvelles

attributions).

Or, le SIAAP assure au niveau provincial :

• L’application dans les circonscriptions sanitaires des programmes nationaux

de santé publique, en particulier en matière de prévention, d’épidémiologie,

d’hygiène du milieu et des soins ambulatoires.

• La gestion des ressources nécessaires à la réalisation de ces programmes :

infrastructure, personnel, matériel, médicaments, véhicules et budget.

• La coordination des activités sanitaires provinciales ou préfectorales.

Ce qui nous amène à se questionner, jusqu’à quel point les missions du

SIAAP sont-elles appliquées dans le contexte actuel ?

4

Lors de nos passages répétés au service du SIAAP pendants nos différents

stages, nous avons constaté que le SIAAP de la province de Kenitra n’a pas

échappé à cette réalité, et que les différents responsables de la province, ont initié

depuis plus d’un an et demi une dynamique de changement.

Ce travail s’inscrit dans le cadre de l’élaboration d’un projet de fin d’étude

et propose, à travers l’étude du cas du SIAAP de la province de Kenitra, de voir

le degré d’application des principales fonctions de gestion du SIAAP.

OBJECTIFS DE L’ETUDE

1. Objectif général :

Etudier les principales fonctions de gestion du SIAAP en rapport avec ses

missions.

2. Objectifs spécifiques :

a. Analyser le système de gestion du SIAAP de la province et explorer le degré

d’application de ses principales fonctions.

b. voir les représentations des différents acteurs sur ces fonctions de gestion

c. Proposer des recommandations d’amélioration de ces fonctions.

CADRE DE REFERENCE

Tel qu’il a été décrit dans la circulaire n° 77-202-098 du 15/09/75 du

ministère de la santé, détaillé dans un document à part diffusé en 1977 et

rappelées dans les guides de la gestion de la circonscription sanitaire de 1991 et

1995, on peut dire que le système de gestion du SIAAP est constitué

principalement des outils suivants :

a) La planification

b) La supervision

c) La coordination

d) Le suivi et l’évaluation

e) La gestion des ressources humaines, matérielles et financière

f) La gestion des stocks de médicaments et produits fongibles

L’outil de gestion, cité par GUENOUN (2009), est un concept que David

(1996) propose une définition extensive comme « tout dispositif formalisé

permettant l'action organisée ». Moisdon (1997) les assimile à « tout schéma de

raisonnement reliant de façon formelle un certain nombre de variables issues de

5

l’organisation et destinées à instruire les divers actes de la gestion ». Ces deux

définitions mettent l’accent sur le caractère formel des outils et leur lien avec

l’action : ceux-ci n’existent en effet que par l’usage qui en est fait.

Le guide MOST (2004) définit 05 domaines cruciaux de la gestion qui sont

divisés en 18 composantes essentielles de gestions séparées et mesurables,

énumérées ci-dessous :

- Mission : existence et connaissance

- Valeur : explication et application

- Stratégie : Lien avec la mission et les valeurs

Lien avec les clients et la communauté

Lien avec les clients potentiels

- Structure : structure de supervision et responsabilité

- Système : Planification

Gestion des ressources humaines

Suivi et évaluation

Gestion de l’information

Contrôle de la qualité

Gestion financière

Génération des revenues

Fayol (1949) parle de cinq fonctions en management : la planification,

l’organisation, le commandement, la coordination et le contrôle.

La liste de ces outils n’est pas exhaustive et on peut ajouter d’autres éléments.

Dans cette étude on va se limiter aux principales fonctions suivantes : la

planification, la coordination, la supervision, la gestion des médicaments et

produits pharmaceutiques des programmes sanitaires et la gestion des situations

de crise de santé. Ce choix est justifié par le faite que :

� Ces outils sont les fonctions clés du SIAAP

� ils sont les plus utilisés par les services du SIAAP

QUESTIONS DE RECHERCHE

Nos questions de recherches sont :

� Jusqu’à quel point les fonctions de gestion du SIAAP sont elles appliquées

au niveau du SIAAP de la province de Kenitra ?

� Dans un contexte où il y a un leadership et une dynamique de changement,

les fonctions de gestion du SIAAP sont elles appliquées ?

6

DEFINITION DES CONCEPTS

Une clarification des concepts parait judicieuse dans ce paragraphe afin de

comprendre leur signification, les différents aspects qui les composent et leurs

domaines d’utilisation.

1. La planification :

La planification dans le domaine de la santé connait plusieurs définitions.

C’est un outil de gestion qui permet de prendre des décisions efficaces et

rationnelles.

Selon Pinault et Daveluy (1995), la planification est définit comme :

« processus continu de prévision des ressources et de services requis pour

atteindre des objectifs déterminés selon un ordre de priorités établies permettant

de choisir la ou les solutions optimales parmi plusieurs alternatives ; ces choix

prennent en considération le contexte de contraintes internes et externes, connues

actuellement ou prévisibles dans le futur »

Selon Steiner, cité par Belghiti Alaoui (2001) « planifier c’est décrire deux

types de comportement dans une organisation : décrire des processus formels,

décrire des résultats à atteindre »

Ces définitions impliquent un certain nombre de choses :

� Un processus continue et dynamique

� Prise en considération de l’environnement interne et externe de

l’organisation

� La recherche de consensus entre les acteurs d’une même organisation sur

les buts et les finalités

� Définition des objectifs généraux et spécifiques prioritaires

� Fixation des objectifs opérationnels avec programmation des moyens et

des activités nécessaires à leur réalisation

� Un contrôle de la mise en œuvre des activités

� Une évaluation des actions en termes de procédures et de résultats

Les trois dernières implications sont assurées par le SIAAP puisque à son niveau

on trouve la planification opérationnelle.

7

2. La supervision :

L’OMS définit la supervision comme étant « l’ensemble des mesures

visant à s’assurer que le personnel accomplit ses activités avec efficacité et

devient plus compétent dans son travail » ici la supervision est un moyen qui

garantit la formation du personnel et la qualité des services qu’il produit, et donc

supervision et formation sont deux concepts très liés, ceci revient à parler de la

supervision formative dans le domaine de la santé qui est définit par Marquez et

Kean (2002), comme étant « un processus qui encourage la qualité à tous les

niveaux du système de santé en renforçant les relations au sein dudit système, en

mettant l’accent sur l’identification et la résolution des problèmes et en

contribuant à l’optimisation de l'allocation des ressources, promotion de critères

élevés, travail en équipe et meilleure communication dans les deux sens », il

ajoute que « une des pierres angulaires de la supervision formative consiste à

travailler avec le personnel de santé pour fixer les objectifs, suivre les résultats,

identifier et corriger les problèmes et améliorer de manière proactive la qualité des

services. Ensemble le superviseur et les agents de santé identifient les

insuffisances sur le champ et s'y attaquent, évitant de ce fait que de mauvaises

pratiques deviennent des habitudes. Les visites de supervision représentent

également une occasion pour encourager les bonnes pratiques et aider les agents

de santé à maintenir un niveau de prestation satisfaisant ».

La raison d’être de la supervision est de promouvoir l’amélioration

continue de la performance des personnels (Flahault 1988).

Le manuel de gestion de la circonscription sanitaire (1995), élaboré par

notre ministère, a souligné que « la supervision est un encadrement qui implique

le soutien du personnel supervisé par la motivation et la formation pratique, par

exemple et la démonstration ».

Toutes ces définitions mettent l’accent sur la formation et

l’accompagnement continu et régulier du supervisé, et pour se faire, des

préalables sont nécessaires :

� Mise en place d’un système de supervision

� Une compétence et une responsabilité du superviseur

� Mise en place des normes de travail

8

Une supervision adéquate du personnel de santé peut être effectuée au

moins une fois par trimestre et représente un outil d’amélioration de la qualité et

de motivation du personnel (Flahault 1988, DHSA 2009).

3. La coordination :

Le circulaire n° 77-202-098 du 15/09/75 du ministère de la santé et les

guides de la gestion de la circonscription sanitaire (1991, 1995), parlent de :

- la coordination des activités et des programmes provinciaux de santé à

l’aide de réunions d’information périodiques avec les différents acteurs

intra et extra sanitaires

- les liaisons : qui se traduisent par les différentes relations qui existent

que ça soit avec les services centraux du ministère de la santé, les

différents membres de l’équipe du SIAAP et de la délégation, les

autres services provinciaux qui participent à la réalisation des

différents programmes (hôpitaux, laboratoires, assainissement,

formation professionnelle…), les circonscriptions sanitaires et avec les

délégués des autres départements ministériels .

Les réunions de coordination est l’occasion pour partager l’information,

présenter les nouvelles instructions et comparer les performances des différents

structures de soins.

9

4. La gestion des médicaments et produits pharmaceutiques des

programmes sanitaires :

Selon le manuel de gestion des médicaments au niveau des formations

sanitaires de base qui est élaboré par notre ministère en 2004, la rationalisation de

la gestion des médicaments se fait à travers :

� Une politique pharmaceutique basée sur le concept des médicaments

essentiels et vitaux avec élaboration d’une liste nationale des médicaments

essentiels et sa généralisation.

� La rationalisation de la prescription des médicaments par l’utilisation des

protocoles thérapeutiques standards avec des traitements qui figurent sur la

liste des médicaments essentiels.

� La lutte contre les principales causes de gaspillage des médicaments :

- Les causes liées à la prescription

- Les causes liées aux commandes

- Les causes liées à la gestion des stocks

� L’information et l’éducation des malades pour le bon emploi des

médicaments.

� La maitrise du cycle de gestion des médicaments : c’est l’élément de base

pour la gestion de l’approvisionnement dans tout système, il se base sur

quatre principes : la sélection des médicaments, l’acquisition, la

distribution et l’utilisation.

Sélection des médicaments : est un processus continu qui tient compte de

l’évolution des priorités sanitaires, des changements de la situation

épidémiologique, ainsi que du progrès des connaissances dans le domaine

pharmacologique et pharmaceutique.

Elle se fait à partir de la liste nationale des médicaments et des produits

pharmaceutiques non médicamenteux essentiels et vitaux.

L’élaboration de la liste des médicaments essentiels prend en considération

des critères basés sur les données épidémiologiques, la pathologie

rencontrée, la couverture de toutes les catégories de malades (enfants,

femmes enceintes…) et le cout des produits. Elle est révisée annuellement

et composée de 500 spécialités pharmaceutiques et 255 produits

pharmaceutiques non médicamenteux.

10

L’acquisition : englobe la sélection des fournisseurs, la passation des

marchés et le contrôle qualitatif et quantitatif. Sous la responsabilité de la

division de l’approvisionnement. Elle consiste à approvisionner

régulièrement les structures sanitaires de notre pays.

Au niveau du district sanitaire, l’organe de direction du district a pour

tâche de veiller à la fourniture en temps voulu de médicaments dont

l’hôpital et tous les centres de santé ont besoin.

La distribution : se fait à partir de la province à travers un circuit et un

programme visant à doter toutes les formations sanitaires de base à la fois.

Dans le district sanitaire l’acheminement des livraisons est à la charge des

formations sanitaires.

L’utilisation : surtout au niveau opérationnel, les malades reçoivent

gratuitement les médicaments essentiels dont ils ont besoins et vont

acheter le reste.

Figure N° 1 : cycle de gestion des médicaments

(Manuel de gestion des médicaments)

SELECTION

DISTRIBUTION

UTILISATION ACQUISITION /

STOCKAGE

GESTION &

INFORMATION

Le cycle de gestion des médicaments

11

Le cycle de gestion des médicaments quand il est correctement utilisé

permet une rationalisation de la gestion tant au niveau central qu’au niveau

périphérique, c’est un outil qui permet l’harmonisation des outils de gestion des

médicaments et peut être utilisé pour l’ensemble des produits médicaux, quelle

que soit la catégorie, quel que soit le programme et quel que soit le partenaire.

Des supervisions devront être régulièrement menées pour s’assurer de la bonne

utilisation de ces outils. Le contrôle des stocks, l’inventaire des stocks et l’audit

constituent des outils très important pour maintenir un niveau de fonctionnement

adéquat et pour lutter contre les pertes des médicaments pendant toute l’année.

5. La gestion des situations de crise de santé :

5.1. Généralités et concepts :

Le risque est un danger possible qui peut causer des dommages pour l’homme et

ses biens.

Un risque est caractérisé par sa soudaineté, sa violence et ses conséquences

conjuguées.

On distingue deux types de risques :

� Risques majeurs :

� Risques mineurs

Dans les risques majeurs on distingue :

• Risques naturels majeurs : qui peuvent être géologiques (séismes, volcans,

tsunamis, mouvements de terrain), hydro-climatiques (inondations,

tempêtes, tornades, cyclones, froid/chaleur extrêmes, sécheresse,

avalanches), biologiques (épidémies, animaux ou insectes nuisibles, feux

de forêts).

• Risques technologiques majeurs : qui peuvent être en rapport avec

l’industrie (utilisation/production de produits toxiques, explosifs, produits

inflammables), le transport (air, rail, route, mer, tunnel et canalisations) et

le stockage (hydrocarbures, barrages hydro-électriques).

• Risques sociopolitiques majeurs : comme les guerres, le terrorisme et les

émeutes.

Le risque naturel est la probabilité d’apparition d’un phénomène naturelle

catastrophique dans une région donnée.

12

L’aléa : c’est un événement rare ou extrême, qui survient dans l’environnement

naturel ou l’environnement créé par l’homme, et peut affecter négativement la vie

humaine, les biens ou les activités, au point de créer une catastrophe (Randolf

Kent 1992).

La catastrophe : est une perturbation grave du fonctionnement d’une société qui

cause, sur une grande échelle, des pertes en vies humaines, la perte de biens ou

des pertes dans l’environnement, à un degré qui dépasse les capacités normales de

la société affectée de faire face en recourant uniquement à ses propres ressources

(Randolf Kent 1992).

Notre pays reste menacé par la survenu des catastrophes surtout naturelles

auxquelles il doit faire face et se préparer afin de minimiser au maximum leurs

conséquences dévastatrices sur la population (le risque sanitaire et

socioéconomique), les infrastructures de base et le paysage en général.

5.2. Les services de santé face aux situations de crise de santé :

Les risques sanitaires d’une catastrophe doivent être évalués dans le but de

déterminer leurs impacts. Cette évaluation permet de connaitre dans l’immédiat

les besoins en secours et par la suite permet une identification des possibilités

pour faciliter et accélérer le processus de réhabilitation et de reconstruction.

Les objectifs de cette évaluation seront étalés sur toutes les phases du cycle de

gestion de la catastrophe (Randolf Kent 1992).

Des expériences montre que les communautés locales sont les mieux

placées pour faire face à la situation d’urgence surtout dans les premières heures

de son arrivée et que les impacts des catastrophes peuvent être considérablement

réduits si les communautés vulnérables sont pleinement informées des risques

éventuels et ont participé à l’élaboration des plans de gestion de crise et de gestion

des risques. D’où une nécessité d’un transfert d’autorité et de responsabilité vers

les autorités locales (Coutto 2008).

13

Figure N°3 : cycle de gestion de situation de crise de santé

Préparation

Contre les

catastrophes

Impact de

catastrophe

Réponses secours

Planification

préventive

Réhabilitation

Reconstruction

Retour

d’expérience

Prévention

Mitigation

Catastrophe

14

CONTEXTE DU LIEU DE L’ETUDE :

A. DONNEES GENERALES SUR LA PROVINCE :

La province de Kenitra, crée en 1970, est la ville chef lieu de la région

Gharb Chrarda Beni- Hssen. Elle était auparavant rattachée à Rabat. Elle a été

séparée de la province de Khemissat en 1973 et de la province de Sidi Kacem en

1983. Elle est limitée au nord par la province de Larache, au sud par la province

de Salé et de Khemisset, à l’est par la province de Sidi Kassem et Meknès, à

l’ouest par l’océan atlantique.

Elle dispose d’une immense et riche plaine arrosée par le fleuve Sebou et

ses affluents, ouverte sur 140 Km de frontière maritime et d’une superficie de

4745 Km2.

Figure N°2 : Carte de la région du Gharb Chrarda Bni Hssein

15

La province de Kenitra jouit d'un climat méditerranéen tempéré par l'influence

océanique.

Au niveau régional, deux périodes pluvieuses peuvent être distinguées, au

cours de l’année agricole :

• Octobre à Avril : c'est la période la plus pluvieuse (785 mm, soit 76%

des précipitations annuelles) avec des valeurs modales en Décembre;

• Mai à Septembre : c'est la période la moins pluvieuse, soit 24% du

total des précipitations enregistrées au cours de l’année.

1. Découpage administratif :

La province est divisée en 6 municipalités et 10 arrondissements urbains et 27

communes rurales réparties sur 14 caïdats et 4 cercles en milieu rural.

Tableau N°1: Découpage administratif

Province

de Kenitra Communes

Urbaines Cercles Caïdats Communes

Rurales

05 04 14 27

La région 11 08 28 61

2. Données démographiques :

� La population totale de cette province est estimée en 2009 à

1 299096 habitants, dont 48,88 % en milieu rural.

Graphique N°1 : Répartition de la population par milieu

0

200000

400000

600000

800000

1000000

1200000

1400000

Urbain Rural Total

REPATITION DE LA POPULATION PAR MILIEU

Urbain

Rural

Total

16

� La densité moyenne provinciale est de 210 habitants/Km2

alors au

niveau de la région est de 185 habitants/Km2, au niveau national

est de 37 habitants/km2.

� 34% de la population est âgé de moins de 15 ans et 68% moins de

30 ans.

� Population cible :

� Naissances attendues : 11416

� Moins d’un an : 11040

� Entre 12 et 23 mois : 25109

� Moins de 5 ans : 55942

� Femme en âge de procréer : 176948

� Femmes mariées en âge de procréer : 101637

� Répartition par rayon kilométrique au niveau rural:

� Moins de 3 Km : 34%

� Entre 3 et 6 Km : 20,5%

� Entre 6 et 10 : 22,2%

� Plus de 10 Km : 23,3%

Soit 45,5% de la population rural se situent au delà de 6 Km

3. Données socioéconomiques :

� L’économie de cette province est basée essentiellement sur

l’agriculture, l’élevage, l’exploitation des forets, la pêche,

l’industrie agro alimentaire et tourisme.

� Le taux d’analphabétisme est de 42% pour les hommes et de 57%

pour les femmes

� La scolarisation pour les âges de 8 à 18 ans est de 82,8% pour les

garçons et de 35 ,3 % pour les filles

� Le taux de chômage est de 18%

Ces taux varient entre les milieux : rural et urbain

� Seuil de pauvreté est de 27,5% des communes

� Pouvoir d’achat faible

� L’assainissement liquide et évacuation des eaux usées :

� 60% en urbain

� 10% en rural

17

4. Risques potentiels :

� Inondations : 5 barrages et trois fleuves.

� Deux ports : port de Kenitra et port de Mehdia.

� AVP : liés au trafic très développé

� Réseau autoroutier

� Réseau ferroviaire

� Réseau routier national, régional et provincial

� Incendies de foret

� Contamination de la nappe phréatique

� Déchet industriel

B. OFFRE DE SOINS :

1. Le réseau hospitalier :

1.1 Hôpitaux publiques :

Tableau N° 2 : Type d’hôpitaux et mode de gestion

Lieu d’implantation

Dénomination Catégorie Type Niveau de référence

Mode de

gestion

Capacité litière

KENITRA H. EL IDRISS CHR Général 2 SEGMA 416

SOUK LARBAA H. ZOUBIR

SKIRJ

HL Général 1 SEGMA 100

SIDI SLIMANE H SIDI

SLIMANE

HL Général 1 SEGMA 50

Tableau N° 3 : Capacité litière par spécialité

hôpital chirurgicale médicale pédiatrie Gynéco- obst Total

Kentia 178 122 39 77 416

SOUK

LARBAA 32 34 15 19 100

SIDI

SLIMANE 12 14 12 12 50

Province 222 170 66 108 566

18

1.2 Les centres d’hémodialyses

Tableau N°4 : Inventaire des centres d’hémodialyses publiques

Centre Lieu d’implantation Nombre de

générateurs

KENITRA HOPITAL EL IDRISS 11

SOUK

LARBAA 00

SIDI

SLIMANE 00

2. Réseau ambulatoire

2.1. Les structures ambulatoires publiques :

Tableau N°5 : Inventaires des structures de soins de santé de base publiques

CSC

CSUA CSCA CSC DR TOTAL

PROVINCE 26

1 8 18 24 77

2.2. Eloignement des ESSB par rapport à la population au

niveau rural

Tableau N°6 : Dispersion de la population autour des formations sanitaires

Dispersion de la population autour des

formations sanitaires par rayon

kilométrique

-3KM 3km-6km 6km-

10km

Plus

de

10km

34% 20,5% 22,2% 23,3%

3. Les cabinets de médecine privés :

� Nombre des cabinets de médecine générale : 136

� Nombre de cabinets de médecine spécialisée : 95 à Kenitra, 06 à Sidi

Slimane et 01 à Souk Larbae.

� Nombre de cabinet de médecine dentaire : on 02 unités de soins dentaire

en publique contre 72 cabinets de médecine dentaire en privé.

� Nombre des cabinets de rééducation et de kinésithérapie : 02.

� Nombre de cabinets de soins paramédicaux : 24

19

4. Moyens de diagnostique radiologique :

Tableau N°7 : Inventaire du matériel de radiodiagnostic public/privé

Hôpital

Rx standard

fixe

Rx standard mobile

Rx Télécommandée

Amplificateur de

brillance

Echo doppler

Mammographi

e TDM Lithotripteur

Publique

02 01 01 01 06 02 01 00

Privé

01 07 05 04 05 03 04 01

5. Salles opératoire

Tableau N°8 : Inventaire des salles opératoires publiques

Hôpital Central Urgences Maternité Ophtalmo ORL Chir

infantile Totale

KENITRA

06 02 02 01 01 01 13

SOUK

LARBAA 01 01 00 00 00 00 02

SIDI

SLIMANE 01 00 00 00 00 00 01

6. Les cabinets et unités de radiologie

Tableau N°9 : Inventaire des unités de radiologie publiques

Centre Lieu d’implantation Nombre Médicalisé

KENITRA

Hôpital EL IDRISS Service des urgences

Service central

02 01

SOUK

LARBAA

HOPITAL ZOUBIR

SKIRJ 01 00

SIDI

SLIMANE

Hôpital SIDI

SLIMANE 01 00

20

7. Les laboratoires de biologie

Tableau N°10 : Inventaire des laboratoires d’analyses médicales des hôpitaux publics

Centre

Lieu

d’implantation Nombre Médicalisé

KENITRA

HOPITAL EL

IDRISS 01 01

SOUK

LARBAA

HOPITAL Z

SKIRJ 01 00

SIDI

SLIMANE

HOPITAL SIDI

SLIMANE 01 00

8. Les centres de transfusions

Tableau N°11 : Inventaire des centres de transfusion

Centre Lieu

d’implantation Nombre Médicalisé Type

KENITRA HOPITAL EL

IDRISS 01 01 Banque

SOUK

LARBAA

HOPITAL

ZOUBIR SKIRJ 00 00 Antenne

SIDI

SLIMANE

HOPITAL SIDI

SLIMANE 00 00 0

9. Les pharmacies

Tableau N°12 : Inventaire des pharmacies hospitalières

Centre Lieu d’implantation Nombre Disponibilité

du pharmacien Total

KENITRA HOPITAL EL IDRISS

DEPOT REGIONAL 02 03 02

SOUK

LARBAA

HOPITAL ZOUBIR

SKIRJ 01 00 01

SIDI

SLIMANE H. SIDI SLIMANE 01 00 01

10. Moyenne de mobilités

Tableau N°13: Inventaire des moyens de mobilités du secteur public

Centre Ambulance

du MS

Ambulance

des

communes

Ambulance

de la

protection

civile

Autres

(centres

medico-

sociaux)

KENITRA

07 14 24 03

21

11. Structures d’appui :

� un centre de diagnostique polyvalent

� un centre de planification familiale

� un centre de diagnostic de la tuberculose et des maladies respiratoires

� un laboratoire d’épidémiologie et d’hygiène du milieu

� un laboratoire du Paludisme et Bilharziose

� un centre de référence de diabétologie

� un centre de psychiatrie

� une unité de stomatologie

� un centre de contrôle sanitaire aux frontières

� une unité d’ophtalmologie

� un centre d'hémodialyse

� une unité de rééducation fonctionnelle

� un centre d’appareillage

12. Les institués de formation en carrière de santé :

� Un IFCS publique à Kenitra centre.

� 02 instituts privés à Kenitra centre.

C. RESSOURCES HUMAINES :

1. Le personnel du secteur public :

Tableau N° 14 : Effectif du personnel public par spécialité et par réseau

Médecins Infirmiers Sages

femmes P.A

RSSB 133 283 43 32

HOSPITALIER 139 240 47 110

BMH/BCH 16

TOTAL 288 523 90 142

22

2. Le secteur privé :

Tableau N°15 : Effectif médical du secteur privé par spécialité

Catégories médecine

généralistes

Médecins

spécialiste

U R

56 Nombre 71 31

Total 102

3. Les médecins de BMH et BCH

Sont au nombre de 12 au niveau urbain et 04 au niveau rural

4. Les médecins des FAR :

On note l’existence de 07 médecins généralistes

5. Les médecins des services sociaux et services

pénitenciers

On a seulement 05 médecins pour les services pénitenciers

6. Les pharmaciens

Tableau N°16: Effectif des pharmaciens des deux secteurs

SECTEUR

LIEU PUBLIC

PRIVE TOTAL

U R Total

KENITRA

03 217 39 256 259

7. Les dentistes :

Tableau N°17 : Effectif des dentistes des deux secteurs

SECTEUR

LIEU PUBLIC PRIVE TOTALE

KENITRA

05 72 77

23

D. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU

SIAAP :

Le SIAAP de la province de Kenitra est organisé selon deux logiques :

- La première concerne les programmes sanitaires qui sont regroupé selon des

critères d’activités, de population cible et des problèmes de santé. C’est ainsi

qu’on distingue quatre groupes qu’ils ont appelés pôles

- La deuxième concerne les établissements du réseau de soin de santé de base

qui sont regroupés selon le découpage sanitaire de la province. C’est ainsi

qu’on distingue d’une part, que chaque cercle administratif est représenté par

les établissements sanitaires qu’il contient et ils ont désigné à la tête de chacun

un centre de santé interlocuteur dont le médecin chef et son majeur joueraient

le rôle de coordination de toutes les activités concernant leur territoire

sanitaire.

Le groupement des établissements de chaque cercle a été appelé pôle. Et

de l’autre part les centres de santé qui se trouvent dans le périmètre urbain

de la ville de Kenitra ont été également regroupés en six pôles. A la tête

de chaque pôle, ils ont nommé un interlocuteur qui va coordonner les

activités du pôle et qui sera interpelé par la hiérarchie.(Voir annexe n° 1).

1- Regroupement des programmes sanitaires :

On distingue :

� Pôle santé mère enfant

� Pôle de l’épidémiologie et des maladies transmissibles et non

transmissibles

� Pôle de l’hygiène de milieu et de l’environnement

� Pôle de santé scolaire universitaire et bucco, ce pôle assure également la

gestion d’autres activités relatives à l’espace santé jeune et à la

coordination avec l’université IBNOU TOFAIL

24

2- Regroupement des établissements de soins de santé de

base :

Les pôles ruraux : sont les premiers ayant été mis en place:

Tableau N°18 : Population des pôles ruraux (projections 2009)

Pôles ruraux Population

Pôle Sidi Slimane lieu 239015

Pôle Kenitra Bane lieu 207492

Pôle Souk Larbae 163923

Pôle Souk Tlat 96628

Les pôles urbains :

Tableau N°19 : Population des pôles urbains (projections 2009)

Pôles urbains Population totale

My El hassan 24827

Pôle Bouchtiyine 35748

Pôle Saknia 59253

Pôle Mohammed DIOURI 68095

Pôle Oulad Oujih 82141

Pôle Bab F es 101338

Pôle Oukba 217716

(Voir annexe n °1)

25

E. LES RELATIONS ET PARTENAIRES DU SIAAP :

� Intra système :

� La délégation : Le SIAAP est sous la tutelle de la délégation

provinciale de la santé.

� Les différentes unités de la DRS

� Les formations du RSSB

� CHR, y compris les HL,

� Les structures d’appui : le CD-TMR, le laboratoire de

l’épidémiologie et de l’hygiène du milieu

� L’espace santé jeune

� La pharmacie provinciale qui gère les produits pharmaceutiques des

programmes.

� L’IFCS : institut de formation des carrières de santé

� Le secteur sanitaire privé

� Extra système :

� Les autorités locales, provinciales et régionales.

� L’éducation nationale

� Les communes rurales et urbaines.

� Les bureaux communaux d’hygiène et les bureaux municipaux

d’hygiène.

� Ministère de l’agriculture.

� La société civile : la population, les associations locales, régionales

ou nationales

26

DEUXIEME PARTIE

27

METHODOLOGIE DE TRAVAIL

Notre étude est une étude de cas qui consiste à explorer les principales

fonctions de gestion du SIAAP de la province de Kenitra et de voir l’avis des

différents acteurs sur ce modèle.

L’approche utilisée est une approche qualitative reposant sur trois

techniques d’enquêtes pour la collecte des données : l’observation directe

participante, l’entretien et le focus groupe.

1) L’observation directe :

L’observation est l’une des techniques de collecte de données dans le

cadre de la recherche qualitative, l’intérêt de cette méthode dans notre étude réside

dans le fait qu’elle nous permet de s’intégrer dans la vie quotidienne du service et

d’observer le fonctionnement et l’organisation du SIAAP durant toute la période

de nos stages.

Cette observation a été réalisée à deux niveaux : au niveau du service du SIAAP

au sein de la délégation du ministère de la santé et au niveau de 15 centres de

santé choisis raisonnablement parmi les centres de santé des quatre pôles ruraux

en utilisant des grilles d’observation adaptées pour chaque niveau ( annexe 5 et 6).

2) L’entretien :

C’est un entretien semi structuré adressé aux responsables du SIAAP

(médecin chef du SIAAP, le major du SIAAP et les médecins responsables des

différents pôles du SIAAP), les responsables de la délégation et les responsables

des différentes unités de la direction régionale. En effet cette technique permet à

l’aide de questions ouvertes, de compléter les informations recueillies par les

autres techniques et consiste à évaluer les besoins, de connaitre la perception des

professionnelles et leurs attentes concernant les principales outils du système de

gestion du SIAAP.

Ces entretien, d’une durée moyenne de 40 min, ont été réalisés face à face,

enregistré à l’aide d’un magnétophone et ont intéressé 12 personnes.

3) Le focus groupe :

Le focus groupe est une technique d’entretien de groupe qui permet de

collecter des informations sur un sujet ciblé.

Dans notre étude on a procéder à l’organisation de deux focus groupes : un

pour les animateurs du SIAAP qui sont au nombre de 10 et un pour les

28

professionnelles des centres de santé au niveau des différents pôles de santé, au

nombre de 08 tout profil confondu (04 médecins chefs et 04 majors). (Annexe 7)

Le recueil des données a été fait à l’aide d’un enregistrement

magnétophone (après autorisation des intéressés) et des notes prises par un

rapporteur et moi-même.

Les thèmes discutés sont les mêmes que pour l’entretien.

La durée moyenne est d’une heure.

4) Population cible :

� l’équipe du SIAAP de la province de Kenitra : le M/C du SIAAP, les

médecins chef des différents pôles du SIAAP, le major du SIAAP et les

animateurs.

� Les médecins chefs des centres de santé avec leurs majors.

� L’équipe de la direction régionale de Kenitra

5) Outils de collecte des données :

� Participation aux réunions institutionnelles

� Confection des grilles d’observation, d’entretien et de focus groupe.

� Exploitation et consultation surplace des sources d’information : registres,

rapports et procès-verbaux (PV) de réunion, textes juridiques, circulaires,

notes de service, ….

6) Méthode d’analyse des résultats :

Chaque entretien a été intégralement retranscrit et analysé, les idées sont

regroupées par thème et par sous thèmes.

L’analyse thématique de l’ensemble des idées du corpus a permis d’identifier les

principaux thèmes, les thèmes secondaires, les idées clés (même s’elles sont

minoritaires) et de relever les points de vue convergents et divergents.

Ensuite, on a procédé à la catégorisation des thèmes en fonction des objectifs de

notre travail, et en fin on a élaboré une grille d’analyse thématique (annexe n° 9)

7) Considérations éthiques :

Nous avons demandé l’accord d’accès aux sites d’étude et aux recueils des

informations au directeur régional qui a informé ses collaborateurs de notre

activité.

Nous avons clairement expliqué aux intéressés, lors des entretiens et

l’observation directe, que l’anonymat des informations recueillies est respecté.

29

RESULTATS ET DISCUSSION :

L'analyse des entretiens et des focus groupes, a permis de dégager dix

thèmes clés qu’on va prendre en considération pour enrichir notre discussion et

ceci en fonction des objectifs de notre étude.

Les idées tirées des entretiens ont été croisées avec les données tirées lors

de l’observation directe du service du SIAAP et au niveau des centres de santé, et

à partir d'autres sources de données au niveau du SIAAP (procès-verbaux de

réunions, rapports de supervision et de formations continues, participation aux

différentes réunions institutionnelles…) dans un souci de triangulation propre aux

méthodes qualitatives.

Ce chapitre va traiter le degré d’implantation des principales fonctions du système

de gestion du SIAAP de la province de Kenitra ainsi que les représentations des

différents acteurs sur son système de gestion.

A. La planification :

En ce qui concerne la fonction de la planification, les données recueillies

montrent qu’au niveau du service du SIAAP, il existe un plan d’action annuel qui

est la traduction de tous les plans d’action des programmes sanitaires et qui

intègre les actions du plan d’action du ministère de la santé 2008-2012 et le plan

d’action régional, mais ce plan d’action n’est pas affiché.

Tous les animateurs disposent de leurs plans d’action annuels qui est

élaboré en fonction des bilans de réalisation de l’année précédente, des problèmes

rencontrés pour la réalisation des activités, des besoins déclarés et des objectifs

fixés pour l’année en cours, et ceux-ci en concertation avec les majors, les chefs

de secteurs et les infirmiers itinérants. Ces plans d’actions intègrent également les

actions du plan d’action du ministère de la santé 2008-2012 et sont communiqués

au major et au médecin chef du SIAAP.

Un animateur a déclaré « …j’ai essayé de toucher tous les paramètres du

programme : situation épidémiologique, différents objectifs, besoins en

médicaments et fongibles, besoins en véhicules pour le mobile, besoins en

matériel pour l’exécution de ce programme, le volet de supervision… »

30

De l’avis de certains interviewés, le SIAAP se trouve submergé par un

ensemble de plans d’action qui proviennent de la hiérarchie ce qui gène le travail

des animateurs qui se trouvent obligés d’exécuter les actions de ces programmes.

« Plan d’action de la région, plan d’action du FNUAP, plan d’action de la

stratégie du ministère de la santé, plan d’action du médecin chef du SIAAP et de

son major ».

Cependant on a constaté l’absence d’un plan d’action pour chaque groupe

de programmes sanitaires c'est-à-dire le pôle qui est déjà vus.

Les modalités de suivi et d’évaluation des différents plans d’action se font de

différentes façons :

� La majorité des animateurs ont déclaré qu’ils exploitent les données collectées

à partir des différents centres de santé (CS), par le sous système d’information

(rapports mensuels, fiches hebdomadaires, trimestrielles ou semestrielles ou

par téléphone). Ces données sont traitées et analysées par rapport aux objectifs

fixés dans le plan d’action. D’autres ont déclaré que le suivi se fait également

lors des missions de supervision.

L’évaluation des plans d’actions se fait par l’exploitation des indicateurs de

performances, de façon trimestrielle lors des réunions de coordinations et

d’évaluations.

« …une fois reçu des CS, je porte les différents objectifs à réaliser durant

l’année en cours sur la grille d’évaluation que j’ai conçu moi-même et qui me

permet d’avoir une évaluation et un suivi mensuel des données des différents

CS… ».

� De façon périodique lors des réunions de coordination du staff du SIAAP d’un

coté, et de l’autre coté lors des réunions d’évaluation avec les professionnels

de santé tout les trois mois, soit au niveau des pôles, soit lorsqu’ils sont

convoqués à la délégation.

� Par les indicateurs du tableau de bord du médecin chef du SIAAP et par le

tableau de bord créé par certains animateurs. En général, la majorité des

animateurs ont fait des réserves sur un certain nombre d’indicateurs du

système d’information qui ne permettent pas de renseigner fidèlement sur

31

l’état d’avancement des activités des programmes et sur la performance, c’est

pour cette raison ils ont créé d’autres indicateurs qu’ils voient pertinents.

Au niveau des centres de santé, ayant été l’objet d’observation directe,

tous disposent d’un plan d’action annuel qui intègre tous les programmes

sanitaires, sauf un seul parce qu’il est nouvellement créé.

La planification se fait par toute l’équipe du centre de santé dans 13 cas sur

15, alors que dans un cas c’est le major qui planifie et élabore le plan d’action de

son centre de santé, et dans un autre cas malgré que l’équipe est grande seulement

le major et le médecin chef qui se chargent de la planification. « …on élabore

notre plan d’action en fonction des réalisations de l’année précédente et des

objectifs fixés par le SIAAP, on calcul nos besoins en personnels,

médicaments… ».

La totalité des pôles ne dispose pas de plan d’action qui intègre tout les

aspects et les problèmes de leur territoire, par contre on a trouvé des plans

d’action pour l’équipe mobile élaborés en collaboration avec les autorités locales

de chaque cercle, ils disposent également d’un plan d’action pour la vaccination

contre la grippe AH1N1.

L’évaluation des activités se fait en coordination avec le SIAAP, en

général c’est au niveau du pôle de façon trimestrielle. Quand à l’évaluation

annuelle, elle se fait au siège de la province et rassemble tous les centres de santé.

L’ensemble des professionnels ont reçu une formation sur la gestion du

centre de santé en 2009 et qui a traité tous les aspects se rapportant à la

planification, la gestion de la pharmacie, l’élaboration d’une monographie du

centre de santé et l’élaboration d’un tableau de bord.

Mais, lors de notre observation directe au niveau des formations sanitaires,

les tableaux de bord qu’on a trouvé ne sont ni standardisé ni à jour, sauf au niveau

d’un seul centre de santé, les plans d’action ne sont pas affichés mais se trouvent

arrangés avec les archives ou sur le bureau, et pour certains, ils sont soit négligés

ou carrément perdus. Et lorsqu’on a confronté ce constat aux responsables ils ont

32

répondu qu’ils ont choisi un centre de santé pilote où ils vont améliorer

tous les outils de gestion dans le but de généraliser l’expérience à toute la

province.

L’ensemble de ces propos nous permet de conclure que la fonction de

planification au niveau du SIAAP suscite d’être amélioré d’avantage. En effet,

vue l’absence d’une approche d’équipe pour faire la planification, les objectifs

fixés risquent d’être méconnus pour certains éléments de l’équipe, il en résulte

que la réalisation des activités soit insuffisante et donc on se trouve devant une

situation d’absence de résultats escomptés ou trop de résultats non désirés. De

plus le faite que chaque animateur prépare le plan d’action pour le ou les

programmes qui gère, même s’il le présente à la hiérarchie qui est dans ce cas

sollicitée par d’autres pour les mêmes raisons, il risque de ne pas prendre en

considération tous les éléments de l’environnement interne et externe du SIAAP.

Les approches d’équipe en matière de planification ont montré leur efficacité au

niveau des districts sanitaires de certains pays africains. La nécessité de former

une équipe de planification au niveau du SIAAP est à conseiller.

Selon Pinault (1995) la démarche de planification nécessite un consensus

pour le choix de la ou les solutions optimales parmi plusieurs alternatives.

En ce qui concerne le plan d’action, il est considérer comme le principal

produit de tout le processus de planification, il doit être connu et utilisé par tout le

monde, le fait de l’afficher et de l’actualiser ne fait que faciliter sa consultation à

chaque moment et donc permet une meilleure coordination entre les membres de

l’équipe.

Le regroupement des programmes sanitaires par pôles ne fait que

améliorer le processus de planification, du moment où il va permettre de

rapprocher plusieurs éléments autour d’un objectif, ce qui va permettre plus de

ciblage des actions et plus d’efficacités dans le choix des solutions lors de la

survenue d’un problème. Ce rapprochement renforce l’esprit d’équipe et crée une

sorte d’homogénéité à propos de plusieurs thématiques, il peut constituer un

noyau solide pour la résolution des problèmes, cette approche a montré ses

preuves dans le management par la qualité (Karoui 1981).

33

Le regroupement des centres de santé par pôles, va permettre une

amélioration de la planification au niveau de tout le territoire sanitaire.

Du faite de leur proximité, les professionnels de santé peuvent déterminer

de façon efficace les besoins en santé qui correspondent le mieux à la demande

exprimée par la population locale. Ce qui va leur permettre de s’ouvrir plus

qu’avant sur leur environnement, de négocier les ressources avec les différents

partenaires potentiels et aussi avec la hiérarchie et de s’engager dans un dialogue

avec la population locale, qui ne fait qu’aboutir à l’amélioration de la qualités des

prestations offertes.(Hani et al. 1991).

Cette dynamique peut s’étendre aux autres acteurs du territoire sanitaire

intervenant également dans le domaine de la santé, comme par exemple les deux

hôpitaux locaux qui existent dans le territoire sanitaire de deux pôles, et qui peut

se concrétiser par l’élaboration de partenariats.

La situation actuelle au niveau du terrain mérite d’être encouragée et

soutenue, chose qui ne peut se faire que par le SIAAP et l’équipe de pilotage de

la région.

B. La supervision :

L’analyse de la fonction de supervision a porté sur les composantes

suivantes : le planning et la programmation des sorties, le déroulement de la

supervision, la rétro information, le plan de suivi et d’accompagnement des

établissements supervisés et la polyvalence de la supervision.

1) La planification et la programmation des sorties :

La supervision occupe une place importante dans le processus de

planification des activités à entreprendre par le SIAAP. En effet, chaque trimestre

l’équipe du SIAAP élabore un plan de supervision qui comprend les

établissements à supervisées, la date des sortie et les noms des superviseurs. « …le

planning de sortie comprend dans sa composante la date de la supervision, les

superviseurs, les formations sanitaires à superviser, les problèmes et les

dysfonctionnement constatés, les activités à entreprendre et un échéancier… »

Le choix des établissements à superviser répond à un certains nombre de

critères « …la supervision s’effectue à traves les constats ou les

34

dysfonctionnements constatés ou s’il y a une doléance de la part de population on

sort sur le terrain… ».

En ce qui concerne ce constat, Flahault(1988) parle d’une première étape

de la supervision qui correspond à l’ensemble des activités préparant à la

supervision, à savoir l’étude de la documentation disponible sur les formations

sanitaires, l’identification de priorités et des objectifs et la préparation du

programme de sortie.

Durant l’année 2009, le SIAAP a supervisé seulement 11 formations sanitaires (07

formations rurales et 04 urbaines) parmi les 77 programmées, soit un pourcentage

de 14,3%.

Tous les superviseurs déclarent que la supervision est l’une des fonctions

noble du SIAAP, elle constitue un moyen d’encadrement, de formation et

d’accompagnement que ça soit pour les formations défaillantes ou non. Chez les

premières elle va leurs permettre de corriger les dysfonctionnements constatés lors

des passages répétés, alors que chez les secondes c’est une occasion pour

consolider les acquis, approfondir et actualiser leurs connaissances.

Le rapport sur la santé dans le monde (2006) confirme que la supervision

permet l’encadrement efficace du personnel ce qui va permettre d’améliorer la

performance et accroître la satisfaction et la motivation.

Cependant, les superviseurs soulèvent un certain nombre de difficultés en rapport

avec :

� l’absence de matériels demandés par les professionnels du terrain afin

d’améliorer leur condition de travail (tensiomètres, stéthoscopes, tableaux

d’affichage, support du sous système d’information, ordinateurs, …)

� Le moyen de mobilité réservé pour le transport des superviseurs est chargé

d’autres missions, ce qui réduit le temps de la supervision.

� La charge du travail au niveau du service du SIAAP, qui fait que les

sorties de supervision deviennent de plus en plus rares ce qui retentie sur

l’atteinte des objectifs arrêtés et par conséquent sur leur motivation. Le

rapport sur la santé dans le monde (2006) parle d’effets plus néfastes que

bénéfiques si la supervision n’est pas efficace.

� Les missions de supervision ont été fortement influencées par les

inondations qui ont touchées la région du GHARB et par l’avènement de la

35

grippe AH1N1 car tout le personnel a été pris pendant le premier trimestre

de l’année en cours et le dernier trimestre de l’année précédente.

Quant à la supervision au sein des différents pôles sanitaires. Et dans la

même année, seulement le médecin chef avec le major du pôle de Sidi Slimane

qui ont effectué 17 missions de supervision pour les centres de santé qui

dépendent de leur territoire sanitaire alors les trois autres pôles n’ont programmé

aucune mission de supervision.

2) le déroulement de la supervision :

Le rythme de la supervision est trimestriel pour chaque formation c’est ce qu’a

déclaré un responsable. Ce constat a été contrasté par plusieurs professionnels.

Flahault(1988) parle d’un rythme trimestriel ou mensuel en cas de nouvelles

activités introduites, et parle également de deux visites par an comme le minimum

possible.

La mission de supervision se déroule selon une grille de supervision qui repose

sur cinq aspects :

� étude de l’état d’avancement et des performances atteints par rapport aux

objectifs tracés

� examen des documents de travail

� observation critique

� vérification des méthodes de gestion du matériel, des médicaments et des

produits

� l’organisation du travail

« …les aspects de la supervision se rapportent généralement sur un certain

nombre d’aspect, par exemple la vérification des documents de base du

travail, la gestion du temps, l’organisation du travail, la vérification du

contrôle des médicaments et du matériel, l’environnement interne et

externe… » .

36

Malgré cette façon de faire, l’analyse des données a permis de dégager un certain

nombre d’anomalies dans le déroulement des supervisions :

� les responsables des centres de santé à supervisés ne sont pas informé

d’avance «…ils viennent chez nous sans nous avertir… », « …la

supervision se fait toujours à l’improviste et nous on espère bien être

supervisé souvent… »

� le nombre des superviseurs varie de un à trois ce qui laisse des doutes sur la

qualité et le degré de polyvalence de la supervision « …l’équipe de

supervision est constitué au moins par deux animateurs et parfois un

troisième… » « …parfois le pharmacien sort quand il y a une doléance de

la part de la population… »

� une insuffisance et une irrégularité des missions de supervision, en effet 34

missions de supervision pour 11 formations sanitaires, cinq formations

sanitaires ont été vues au moins trois fois (27 missions), 06 formations

sanitaires au moins une seule fois (07 missions) et 04 aucune fois.

� Les séances de supervision se concentrent dans la majorité des cas sur

l’atteinte des objectifs au niveau des programmes sanitaires qui relèvent de

chaque superviseur avec une petite attention donnée pour les autres aspects,

c’est ce qui a été déclaré par les responsables du SIAAP lors de l’entretien

et le focus groupe. Ces deux derniers constats ont été confirmés aussi par

une étude faite au niveau de la province de Salé (Benhmad 2006).

� Quand au déroulement de la supervision au sein de chaque pôle : les

interlocuteurs du pôle ayant effectué les 17 missions ont déclaré que ses

dernières n’atteignent pas le niveau de supervision souhaitée : elles

n’étaient pas programmées ni régulières, restent influencées par la

disponibilité du moyen de déplacement et pour les autres centres de santé

elles se résument en des visites fortuites.

En général, ces supervisions sont à éviter car elles peuvent prêter confusion

avec le contrôle ou l’inspection qui ont une signification différente de celle de la

supervision qui vise l’amélioration de la performance et pas seulement la

vérification de l’exécution des instructions et des normes. Cette confusion peut

créer une atmosphère conflictuelle et de non confiance qui peut être aggravé

également par le non maitrise de tous les étapes de la supervision et l’absence

d’un gradient de compétence assez suffisant entre superviseurs et supervisés.

37

Le superviseur doit avoir des compétences pour pouvoir superviser, les plus

importances sont cités par REHAEM (1997), il s’agit de compétences en relations

humaine, compétences administratives, compétences techniques, compétences

conceptuelles et compétence reliées à la gestion de l’information.

Une mission de supervision efficace doit se préparer correctement et le

supervisé doit être avertit. Dans ce cas le SIAAP doit être aussi informé pour un

éventuel appui et soutient de l’équipe locale et ceux-ci dans le cadre du

renforcement de la dynamique de développement.

Dans les autres pôles les supervisions ne se font pas, par manque de

moyens de communication, moyen de mobilité, manque de personnels,

l’éloignement et le manque de document officiel qui autorise l’interlocuteur de

pôle à effectuer ce genre de supervision. « …le chef de pôle n’a pas encore

atteint le niveau pour faire ce type d’activité… », «…non, quand tu parle avec, il

vous répond : je n’ai pas le prix du gaz oïl… », « …même ils n’on pas le

téléphone pour communiquer avec le major ou le chef du secteur… »,

« …sincèrement être chef de pôle, faire 70 consultations par minute, être un seul

médecin, plus le manque de moyens... ».

3) La rétro information :

Cette étape est très importante et détermine la réussite d’une mission de

supervision. En effet seulement dix formations sanitaires ont bénéficiées d’une

rétro information avec organisation d’une réunion en fin de mission et formulation

des recommandations et des propositions de solutions.

D’après les résultats des focus groupes et des entretiens, ainsi que de

l’observation directe des différents centres de santé visités, à la fin de chaque

mission une réunion de synthèse avec l’équipe supervisée, est organisée afin de

dégager les défaillances relevées, les causes probables de non performance, les

recommandations et les solutions envisagées pour une éventuelle prise de

décision. Avec remplissage du cahier de supervision de la formation visitée,

Flahault (1988) a détaillé cette étape, qui permet selon lui l’amélioration de la

performance et la motivation du personnel, pendant que Rehayem (1997) parle de

l’atteinte des objectifs de rendement et de productivité.

38

Les rapports de supervision ainsi que les comptes rendus sont rédigés par

les superviseurs en trois exemplaires : un pour les responsables hiérarchiques, un

pour la formation supervisée et le troisième pour les archives. Mais ces derniers

sont mal classés et parfois sont difficiles à retrouver.

4) Le plan de suivi et d’accompagnement des établissements

supervisés :

Les recommandations formulées à la fin de chaque séance de supervision

ainsi que les propositions de solutions n’ont pas fait l’objet de suivies dans la

majorité des cas sauf pour les cinq formations ayant bénéficiées de plus de trois

missions de supervision. De plus elles ne sont pas transcrites sous forme d’un plan

d’amélioration avec un échéancier bien déterminé, en effet parmi les 15 centres de

santé (CS) objet de l’observation, 11 ont été supervisés durant l’année 2009, 09

d’entre eux ont fait une synthèse avec formulation de recommandations et de

proposition de solutions pour les dysfonctionnements constatés, 02 d’entre eux

n’ont pas fait de synthèse.

Cette étape a été qualifiée comme étant systématique et c’est l’activité la

plus importante de la supervision. (FLAHAULT 1988).

Le SIAAP de la province de Kenitra possède tout les moyens nécessaire

pour faire de la supervision un outil par lequel il peut promouvoir l’amélioration

de la performance des prestations de soins, l’amélioration de la compétence de ses

professionnels, rassembler tout le personnel autour des objectifs fixés par la

planification, renforcer les mécanismes de communication interne et de la

coordination, accroître la satisfaction et la motivation du personnel et par

conséquent la satisfaction de la population.

Le manuel de gestion de la circonscription sanitaire (1991) détaille les

attributions du médecin chef de la circonscription sanitaire, qui est nommé par

décision du médecin chef de la province ou préfecture, et met l’accent sur

l’existence d’un certain nombre de compétences qui vont lui permettre de

contrôler le déroulement des activités sanitaires dans son territoire, d’assurer

l’encadrement des différentes catégories des formations sanitaires, la coordination

et la supervision de l’exécution des programmes et activités sanitaires. Mais le

pôle tel que nous l’avons constaté, formé d’une ou deux circonscriptions sanitaires

et donc le concept « interlocuteur du pôle » correspond bien à celui du médecin

chef de la circonscription sanitaire.

39

C. La coordination :

La coordination est une fonction qui occupe une place importante dans le

système de gestion du SIAAP, tout se fait à travers cette fonction. C’est pour cela

que dans son analyse on va inclure des thématiques variées qu’on a eu déjà

l’occasion de voir.

Les résultats trouvés montrent que le SIAAP coordonne ses activités à

travers des réunions variées, les supervisions, la planification, la qualité de

système d’information et la communication interne et externe.

1. Les réunions du SIAAP

Les réunions de coordination du staff du SIAAP se font de façon

hebdomadaire, en général tous les mercredis ou les vendredis, elles sont présidées

par le médecin chef du SIAAP et son major et traitent des thématiques variées :

- informer les animateurs sur les nouveautés.

- suivre l’état d’avancement des activités des différents programmes sanitaires.

- les modalités d’allocation des ressources pour leurs fonctionnement (moyens

de mobilité, vignette du gaz oïl et du téléphone, appareillages biomédicaux,

les médicaments et produits fongibles, le matériel informatiques et du

bureautique, les moyens de communication et les supports du système

d’information…).

- discuter et évaluer la performance des formations sanitaires et de déterminer

celles qui sont moins performantes pour un éventuel appui.

- planification des activités hebdomadaires et ajustement du planning de

supervision et certaines activités du plan d’action…

On a trouvé que ce constat concorde avec ce qui est écrit dans la circulaire

du ministère de la santé qui met l’accent sur la coordination à travers des réunions

périodiques.

Ces réunions sont également l’occasion pour résoudre certains conflits

interpersonnels et d’anticiper d’autres dans le but de renforcer l’esprit d’équipe et

assurer la continuité du travail.

40

Quand à la rationalisation des ressources, les réunions constituent une

occasion pour identifier les besoins nécessaires au fonctionnement des activités

des programmes et des centres de santé, pour mobiliser les ressources disponibles

afin de faire face à certaines insuffisances détectées et de coordonner tous ces

actions avec l’administrateur économe adjoint qui s’en chargera du reste.

Le médecin chef du SIAAP provoque également des réunions

hebdomadaires soit avec les interlocuteurs des pôles soit avec chaque pôle

séparément, c’est pour plus de rapidité de coordination, plus de suivi et plus de

ciblage des actions.

Le SIAAP organise également des réunions trimestrielles, semestrielles

avec les professionnels du terrain pour le suivi et l’évaluation de leurs

performances. Une réunion d’évaluation annuelle est organisée et qui rassemble

tous les centres de santé pour discuter de leurs performances.

Au niveau des centres de santé, les résultats de l’observation directe

montrent que :

- les réunions de coordination intra CS se font dans la majorité des centres de

santé mais leur régularité est variables d’un centre à un autre, en effet sur les

13 CS parmi 15 qui se réunissent, 05 CS font au moins une à deux réunions

par mois, 04 CS se réunissent au moins une fois tout les trois mois, 03 CS se

réunissent chaque semaine et un C/S qui a déclaré deux réunions par an.

- Quand aux réunions intra pôles et à titre d’exemple pour l’année de 2009, on a

trouvé des réunions trimestrielles pour coordonner les activités de l’équipe

mobile avec l’autorité locale, et qui sont provoquées et présidées par les

interlocuteurs de chaque pôle, des réunions trimestrielles pour le suivi et

l’évaluation des activités du pôle ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour

leur fonctionnement. On a pu trouver également des réunions à l’occasion de

la pandémie de la grippe porcine AH1N déclaré par l’OMS, pour la

coordination des activités de dépistage des cas cliniques et l’investigation

autour des cas surtout au niveau des collectivités, pour constituer des équipes

d’intervention et pour organiser les compagnes de vaccination. Toutes ces

41

réunions ont été provoquées et encadrées par le SIAAP et à la fin des procès

verbaux ont été élaborés et communiqués à la hiérarchie.

Cependant, seul le pôle de Sidi Slimane qui a pu organiser des réunions de

coordination pour traiter les autres aspects de santé et qui sont provoquées pour

coordonner localement leurs activités, parler de leurs problèmes et d’impliquer

d’avantage la société civile dans le processus de résolution de ses problèmes.

À la lumière de ces constats, on peut affirmer que la coordination au

niveau du SIAAP se fait essentiellement à travers des réunions périodiques qui

permettent :

- D’informer le personnel et la mise à jour de leurs connaissances (ministère de

la santé, 1977)

- De maitriser la communication interne et communiquer selon le système

d’organisation actuelle, passer les messages clés aux collaborateurs et les

convaincre (Sellès & Testa 2006).

- D’opérationnaliser certaines fonctions de gestion comme la planification des

activités et des ressources, la supervision, le contrôle, le suivi et l’évaluation.

Et on fait appel à Pinault(1995) qui parle d’un processus continu dans une

approche d’équipe, et met l’accent sur l’intérêt du plan d’action qui permet

une bonne coordination.

- Faire passer certaines valeurs positives comme le respect mutuel, l’assiduité,

les bonnes relations humaines durables…

- De renforcer l’esprit d’équipe et le sentiment d’appartenance afin d’atteindre

les objectifs fixés. Le concept de sentiment d’appartenance a été développé

par les socio dynamiques depuis 1997 et cité par FAUVET (2004) qui l’a

qualifié de « si fort qu’il constitue l’un des leviers les plus puissant pour

soutenir ou amplifier une action »

- D’instaurer un style de management participatif ou les décisions sont prise de

façon collective afin de cibler les actions et améliorer la performance.

- Régler les problèmes interpersonnels

42

- Développer et travailler son leadership. En effet, lors des réunions le

responsable doit créer un climat de respect où la confiance règne, sinon les

collaborateurs ne vont pas adhérer (Blanchard & Miller 2005).

- De découvrir les nouveaux leaders qui peuvent être des futures

responsables .selon De Vries (2001), pour identifier les futures dirigeants et

développer leurs capacités est une tache difficile mais les antécédents

professionnels et les compétences requises constituent ensemble la formule

magique de tout processus de sélection.

2. Pour un système d’information adéquat :

La plupart des interviewés des deux focus groupe ainsi que six lors des

entretiens ont été unanimes sur le fait que la coordination au niveau du SIAAP a

contribué à faciliter la collecte des données et le circuit de l’information de ce

qu’a été avant.

Le nombre réduit des interlocuteurs que ça soit au niveau du service du

SIAAP ou au niveau des pôles du terrain va permettre de simplifier et synthétiser

l’information qui émane du terrain et la présenter sous forme d’un nombre réduit

de documents.

«…le nombre limité des interlocuteurs va faciliter l’accès à l’information et aux

donnée »

Cependant, la majorité des animateurs ont révélé que le système

d’information ne suit pas l’évolution qu’a connu le SIAAP, en effet la collecte

des données se faisait encore directement des centres de santé et que les

interlocuteurs faisaient seulement la collecte des rapports mensuels et pas la

synthèse de tous les rapports qui émanent des centre de santé qui lui sont

rattachés, c'est-à-dire qu’à la fin au lieu de recevoir quatre rapports mensuels, ile

recevront tous les rapports qui émanent de la totalité des centres de santé.

ils ont également soulevé le problème d’acheminement des rapports

mensuels et des supports d’information, la fiabilité et la pertinence des données

recueillies et la discordance qui existe entre les données recueillies par les

animateurs d’une part et le technicien des statistiques d’autre part. Autant de

problèmes que l’équipe du SIAAP s’est acharnée à trouver des solutions comme

la standardisation et l’harmonisation des mécanismes de collecte et de traitement

des données, et c’est en fait le rôle des animateurs qui doivent recevoir les

rapports mensuels après avoir été collectés par le secrétariat, qu’ils corrigeront en

43

concertation avec les professionnels des centres de santé, et puis ils les transfèrent

au technicien des statistiques pour compléter le travail.

La confrontation de ces constats aux responsables provinciaux a révélé que

ce problème ne se pose pas pour le sous système d’information de l’équipe mobile

ni pour les autres activités en dehors des programmes sanitaires comme par

exemple la gestion des inondations. De plus ils ont ajouté que chaque

interlocuteur a la responsabilité de grouper et traiter les données collectées pour

les programmes sanitaires et de faire la synthèse dans un seul document. Une

application informatique va être créée par la cellule informatique provinciale, et

que, tous les interlocuteurs seront doté d’ordinateurs. Ce qui va faciliter

considérablement la collecte, l’analyse et le traitement des données d’un coté, et

de l’autre coté le suivi, le monitoring et l’évaluation des activités des programmes

sanitaires.

Le système d’information ne peut être amélioré que par une bonne

coordination de tous les acteurs, leur implication et leur adhérence à la nouvelle

dynamique.

A Montréal, l’informatisation du système d’information des différents

centres de services de santé et de services sociaux, a facilité considérablement la

collecte des données, les échanges et l’accès à l’information. La création d’un

réseau intra net permet de développer des modèles informationnels standards,

renforcer les échanges entre les centres et permettre la comparaison de leurs

performances (Coté et al. 2004).

3. Pour une communication interne efficace

Enfin, le SIAAP utilise la communication comme moyen de coordination

de ses activités. Plusieurs acteurs confirment qu’il y a une meilleure

communication interne et externe, verticale et horizontale; qui est un outil pour

partager l’information et en faciliter le circuit. C’est également un moyen pour

favoriser l’adhésion des équipes, la meilleure mobilisation des ressources et la

motivation de son personnel.

«…récemment, il y a la flotte provinciale qui a facilité la communication… »

«…parfois, quand il y a une information, le responsable appelle directement au

profil désiré … »

44

« … faciliter la communication et maitriser l’acheminement de l’information et

donner au autres la capacité de gérer… »

«…pour moi, l’objectif est d’avoir un seul interlocuteur par pole pour faciliter la

communication interne et mettre en place les actions… »

Plusieurs avis se partagent sur l’importance de la communication,

l’information et l’éducation, qui vont permettre d’informer les acteurs sur les

activités de la province et d’assurer l’harmonisation des avis, des opinions et des

standards de travail. La plupart des interviewés ont souligné le rôle que pourrait

jouer la communication dans l’encadrement et la formation des personnels et ceci

pour surmonter les problèmes liés à la résistance et la non implication de ces

dernier dans le processus de changement.

Le rapport mondial sur la santé (2006) met l’accent sur l’importance d’une

communication efficace qui permet d’améliorer la productivité et la performance

du personnel.

D. La gestion des médicaments et des produits

pharmaceutiques des programmes :

Le SIAAP assure la gestion des médicaments et produits pharmaceutiques

en parfaite coordination avec le pharmacien provincial. En effet, les différents

animateurs, à travers l’analyse des rapports mensuels des différentes formations

sanitaires auront une idée sur la consommation mensuelle et par conséquent sur

les besoins en médicaments, vaccins et produits fongibles, ils établissent alors un

bon de commande pour la pharmacie qui prépare la commande et la garde dans la

pharmacie, en d’autre terme il n’existe pas de lieu de stockage au niveau du

SIAAP mais tout se fait dans la pharmacie provinciale. « …par exemple, je vous

donne et à titre d’exemple pour la PF, les bons de commande viennent des CS,

atterrent au niveau du SIAAP chez l’animatrice qui gère le programme, elle

contrôle leur état de stock au niveau des bons de commande, puis l’envoi à la

pharmacie pour approbation… ».

Au niveau des services de soins de santé de base, la gestion des

médicaments et produits pharmaceutiques, est assurée dans la majorité des cas par

les majors des différents centres de santé (CS) et parfois une infirmière est

désignée pour faire cette tache, ces derniers ont déjà reçu une formation dans la

gestion de la pharmacie.

45

Chaque CS dispose d'une pharmacie et des réfrigérateurs pour les produits

thermolabiles (vaccins, l'insuline…). La détermination des besoins se fait à partir

de l'état de stock à la fin de chaque mois, un bon de commande est alors remplis et

envoyé au SIAAP pour contrôle et validation par l'animateur responsable du

programme , signé ensuite par le médecin chef du SIAAP ou par le major, puis

envoyé à la pharmacie provinciale pour préparer la commande et l'adresser au CS

demandeur.

Le système d'information est formé en général par les fiches de stock de

chaque produit, les bons de commandes et de livraison, les rapports mensuels et

trimestriels, les fiches journalières, les registres de distributions, la main courante.

Les critères d'allocation de ces médicaments se basent essentiellement sur la

détermination des besoins de chaque CS en fonction des nombre de cas de prise

en charge et le nombre de doses de vaccins consommés à la fin de chaque mois.

Des ruptures de stock ont été évoquées lors des entretiens pour certains

produits comme le vaccin Hib, les antis bacillaires (la kanamycine), les dispositifs

intra utérin (DIU) et les injectables, la Vitamine D et antidiabétique oraux. Ces

ruptures de stock sont dues en général à un retard d'acheminement.

Certains problèmes également ont été soulevés par les professionnels, lors

des entretiens et les focus groupe, en rapport avec l’indisponibilité de moyen de

transport pour l’acheminement des médicaments à leur CS et ont déclaré que se

sont eux qui se chargent du transport.

Le contrôle, le suivi et l’évaluation de cette gestion est assurée par le

pharmacien provincial en collaboration avec les responsables du SIAAP lors des

réunions de coordination, d’évaluation et pendant les missions de supervision.

En résumé, la gestion des médicaments et produits pharmaceutiques

relatifs aux programmes sanitaires est une activité très développée au niveau de la

province de Kenitra et mérite d’être encouragée, il reste aux responsables

provinciaux de la consolider et résoudre les problèmes de rupture de stock qui

sont du essentiellement à un retard d’acheminement, ils doivent profiter de leur

proximité des principaux dépôts de stock de médicaments de notre payer pour

réduire le délai de livraison pour la province et par conséquent pour les différentes

formations sanitaires.

46

E. Le rôle du SIAAP dans la gestion des situations de

crises de santé:

La région du Gharb a connu ces dernières années une augmentation de la

fréquence des inondations pendant deux années successive d’une part et la

survenue de l’épidémie de la grippe porcine AH1N1d’autre part.

Le risque des inondations au niveau de la région du Gharb a été toujours

présent dans la mémoire de ses habitants et celle de notre pays, ce risque était

d’autant plus important que les pluviométries deviennent abondantes et que les

barrages atteignent un niveau de remplissage qui dépasse les seuils sécuritaires.

En effet, au cours de ces deux dernières année la région s’est trouvée

confrontée à deux épisodes d’inondation (2009 et 2010) qualifiées les plus

importantes dans son histoire et qui sont dues au débordement des grands oueds

qui sillonnent la plaine comme oued SEBOU et ses deux affluents oued

OURGHA et oued BEHT, et aux lâchées des quatre barrages.

Ces inondations ont entrainé beaucoup de dégâts matériels avec forte

mobilisation des populations sinistrées vers des lieux sures. Les structures de

santé situés dans les zones inondées ont été endommagées ce qui a nécessité leurs

fermetures. Le risque de survenue des problèmes majeurs de santé comme les

maladies transmissibles et la malnutrition est très grand, l’émergence de certaines

maladies qui ont étés déjà contrôlées peut aggraver aussi la situation. Ce risque est

aggravé d’une part par l’état de stress d’une population qui se trouve obligée de

vivre de façon très rapprochée dans des endroits défavorables ou les besoins

essentiels de la vie sont très insuffisant, et d’autres part par la suspension brutales

des prestations sanitaires curatives et préventives comme les actions de contrôle

de l’hygiène des milieux et des eaux de boisson, la vaccination et les programmes

de surveillance épidémiologique.

Devant cette situation et après déclanchement du plan ORSEC provincial,

les responsables sanitaires ont tenu une réunion avec création d’un comité de

gestion de la crise qui va mener tous les actions sanitaires afin de diminuer au

maximum la souffrance des sinistrés .

Cette riposte a été marquée pendant le premier épisode par la restriction et

la limitation du rôle du SIAAP puisque c’est la région qui a géré en créant un

poste de commandement régional sous la direction du directeur régionale.

47

«…l’année dernière, c’était l’ORS avec le major du SIAAP qui coiffe le

PC régional, en matière de dispatching des équipes, désignation des personnels

qui vont sortir, la logistique et les moyens de mobilité et même le système

d’information a été créé par l’ORS et le major du SIAAP… », « …l’année

dernière ça était l’ORS le PC provincial dans le cadre de la gestion de

l’information et la coordination entre les équipes et la programmation des

activités journalières… ».

A la fin de cette épisode, une évaluation a été faite et qui a aboutit à

l’élaboration d’un plan de riposte provincial en cas de survenu de nouvelles

inondations.

Le deuxième épisode d’inondation, l’année suivante, le SIAAP a assumé la

responsabilité totale pour gérer la situation d’urgence, et ceci pour plusieurs

raisons d’abord il a à sa possession un plan de riposte préétabli qui relate

l’expérience de l’année passée et puis, parce que sur le plan opérationnel ça doit

être une structure opérationnelle qui doit faire la gestion de toutes les activités

sanitaires et pas une structure à vocation stratégique. « …pourquoi le PC régional

qui gère le personnel et les activités du SIAAP… », « …les inondations sont

arrivées, tous les ingrédients de gestion sont là, comment planifier, comment

exécuter, comment évaluer, comment faire le suivi, comment ajuste…bref, tous les

étapes de la planification de A à Z, il a fait ça trois fois en espace de trois

mois… », « …en vivant les inondations trois fois, il a pu bien gérer…. ».

L’intervention du SIAAP, d’après son plan de riposte, consiste à assurer

une couverture sanitaire satisfaisante pour les sinistrés, prévenir la survenue de

maladies épidémiques et accompagner le plan de soutien, de réinsertion et

d’intégration de la population. On décrit trois phases de cette intervention :

- Phase initiale : la mise en place et montage de la couverture sanitaire des

zones sinistrées et dans les campements, l’identification et la mobilisation des

équipes sanitaires mobiles et fixes pour assurer la consultation médicale et

paramédicale. «…par exemple l’expérience de cette année, le SIAAP lui seul

qui est mouillé dans la gestion de la catastrophe d’inondation sous la

présidence toujours du directeur régional…avec la création d’un PC

provincial formé de trois personnes : le major du SIAAP, le médecin

responsable de la CPE avec un autre animateur qui est chargé du recueil des

48

données à la fin de chaque jour et à tour de rôle avec les autres

animateurs… », « …la répartition des équipes et la gestion se fait chaque

matin avec la mise à jour des listes pour ajuster et réajuster la situation… »

- Phase secondaire : caractérisée par les activités d’hygiènes de proximité et la

promotion des actions d’IEC de la population, l’opérationnalisation de certains

formations sanitaires afin qu’elles reprennent leur rôle. L’analyse des données

épidémiologiques qui proviennent des campements, l’hygiène du milieu et des

eaux de boisson au niveau des campements et enfin les actions d’IEC menées

en collaboration avec l’unité régionale de communication, qui ont joué un rôle

très important dans l’éducation de la population en terme d’hygiène et de

soutien psychologique d’une part, et d’autre part par l’élaboration d’un plan

de communication qui a facilité énormément la coordination et la

communication entre les différents intervenants.

- Phase finale : survient après le retour des sinistrés à leur domicile, il consiste à

relancer toutes les activités en rapport surtout avec la surveillance

épidémiologique, l’hygiène du milieu, les opérations de dératisation et de

désinsectisation et ceux-ci en parfaite collaboration avec les autorités locales

et les autres départements extra sanitaires.

Les responsables du SIAAP, aidés par les animateurs, ont également

assuré le suivi et le contrôle du déroulement des activités à travers des visites

périodiques sur le terrain, le soutien moral et psychique des équipes, l’allocation

des ressources matérielles et des médicaments et par une communication interne

efficace.

Au niveau des établissements des soins de santé de base, trois pôles ont été

touchés par les inondations avec des degrés variables. Certains centres de santé

ont été complètement submergés alors que d’autres partiellement inondés, ce qui

a entrainé une interruption des activités. Certains professionnels ayant été

interviewés pendant le focus groupe, ont vécu cette situation stressante et ont tous

confirmé que le SIAAP a bien géré toutes les activités en rapport avec les

inondations depuis le début jusqu’au retour des populations à leur domicile, et que

cet appui a continué jusqu’à l’été pour le premier épisode d’inondation. Ils ont

également félicité les responsables de la province pour leur appui moral et

psychique pour toutes les équipes. Qui ont assuré soit des astreintes soit des

49

gardes de 24 heures au niveau des campements et au niveau des formations

sanitaires avoisinantes des sites sinistrés.

Les professionnels des centres de santé qui n’ont pas été touché par les

inondations, ont été sollicités pour renforcer les équipes au niveau des

campements.

D’après les résultats des entretiens et de l’observation directe, le pôle de

Sidi Slimane a pu également gérer les inondations survenues sur son territoire,

seulement avec ses propres ressources humaines et matérielles. L’appui de

l’équipe du SIAAP s’est traduit dans l’encadrement et la facilitation de toutes les

activités en matière de planification et de suivi.

Quant à la grippe porcine AH1N1, tous les professionnels sont unanimes

sur le fait que le SIAAP a pu gérer cette épidémie sur le plan opérationnel et avec

succès. « …c’est le SIAAP qui a préparé la compagne de vaccination H1N1 … »,

« …sur le terrain on s’est divisé en quatre personnes, pour superviser au niveau

des quatre pôles à savoir le contrôle de l’état de stock des vaccins, le suivi des

opérations sur le terrain, la gestion du matériel et le vaccin sur place… »

Le SIAAP de la province de Kenitra a vécu trois expériences dans la

gestion des risques sanitaires liées catastrophes qui lui ont permis de mettre en

épreuve ses capacités de gestions, de mobiliser les professionnels et la population

locale afin de minimiser au maximum la souffrance des sinistrés. La dynamique

de développement adoptée par le SIAAP a facilité la tache, du moment où elle a

permis l’implication et l’intégration de tous les acteurs autour d’un objectif

commun et chacun dans son territoire. Des expériences internationales ont montré,

au niveau du district sanitaire, l’importance de la coordination des programmes

de secours avec les services de santé locaux pour la gestion des risques sanitaires

liées aux catastrophes, ce constat a été affirmé à la suite de la crise des refugiés

Rwandais en 1994 et la Sierra Leone dans les années 1990 ( Gorgen et al. 2004).

Le même constat a été confirmé par Coutto (2008), qui a montré que les

populations locales étaient les mieux placées pour sauver les vies et coordonner le

retour à la normale, et que c’est le degré de préparation de ces populations aux

catastrophes naturelles qui détermine le degré de vulnérabilité ou de résistance de

leur communauté.

50

Le plan de riposte élaboré au niveau de la province de Kenitra, constitue

une feuille de route qu’il faut suivre dans ce type de catastrophe non seulement

au niveau provincial mais aussi au niveau local, il doit être décliné et adapté aux

spécificités de chaque territoire sanitaire et doit intégrer les autres vulnérabilités.

F. Les représentations des différents acteurs sur la

dynamique de développement adoptée par le SIAAP de

la province de Kenitra

Les résultats des entretiens et des focus groupes ont aussi ressorti d’autres idées

qu’on a qualifiées pertinentes et utiles pour notre travail.

1. Le changement

Au niveau des centres de santé :

Selon un interviewé, le fait d’organiser le SIAAP en pôles sanitaires c’est

parce que le rôle de ce dernier a diminué, parce que tous les activités ambulatoires

ont évoluées et que les programmes sanitaires deviennent dés le début intégrés.

« …mais maintenant que tous les programmes ont tendance à être intégrés

d’emblé dés le départ et c’est la province qui fait son travail et c’est la province

qui planifie et c’est la province qui projette dans le temps et dans l’espace, à ce

moment là le SIAAP il régresse et perd de son importance ….mais maintenant que

tout se fait dans un cadre d’intégration le SIAAP perd sa place parce qu’il y a un

système qui gère et c’est à la circonscription de remettre la logique qui était au

début et ça va du soit, maintenant nous cherchons que les programmes soient

planifiés et exécuté à la périphérie, ce n’est plus le SIAAP… »

« …ce n’est pas l’ancien SIAAP en tant que casquette, en tant que pouvoir

décisionnel, ce n’est pas l’ancien SIAAP que nous avons aujourd’hui… »

« …nous sommes entrain de chercher à créer des SIAAP sur mesure au niveau

périphérique qui remplace le SIAAP provincial… »

Pour d’autres, c’est pour diminuer le nombre des interlocuteurs du SAAP.

En effet, le faite de fédérer les espaces, les ressources, les compétences et les

pouvoirs de décision en créant la notion de pôle au niveau des territoires sanitaires

de la province, en regroupant plusieurs formations sanitaires et en déterminant un

interlocuteur pour chacun, devrait permettre la rationalisation des ressources

requises, la responsabilisation et l’implication de l’équipe local dans la gestion des

problèmes de santé de la population.

51

«…l’initiation de l’organisation du SIAAP en pôle se justifie pour une grande

province, et c’est pour diminuer le nombre d’interlocuteurs et avoir un seul qui va

négocier et discuter les problèmes de santé de son pôle … »

« …ça va permettre de rapprocher en quelque sorte l’équipe locale c’est à dire

le territoire et de l’intégré dans une problématique spécifique à elle dans le cadre

général ministériel et faire le montage de quelque chose qui va évoluer vers

l’implication de tout le monde dans sa propre problématique avec la

population… »

Pour certains acteurs, le fait de rapprocher la population locale et de

l’impliquer d’avantage va permettre la résolution de ses problèmes de santé,

améliorer l’état de santé de la population locale, mobiliser la société civile et

rechercher des ressources additionnelles. Pour d’autres, c’est pour que les besoins

soient bien circonscrits et le profil épidémiologique de l’aire géographique bien

maitrisé.

« …l’unique moyen qui permet de lever la barre en terme d’amélioration de la

santé reste le territoire et l’état sanitaire… et l’état sanitaire pour moi est un

ensemble d’indicateurs I1, I2, I3…chaque plan d’action annuel va donner un état

sanitaire… »

« …pour bien maitriser les problèmes épidémiologiques à leur niveau… »

Il ressort de l’analyse de ces constats ainsi de l’étude sur le terrain, que la

dynamique développée, c’est pour répondre à la fois aux besoins croissant de la

population en matière de proximité des soins, et aux besoins de l’administration

sanitaire d’améliorer et d’adapter le fonctionnement et la gestion de ses services

aux évolutions et aux exigences actuelles de son environnement. Et on peut citer

l’expérience de la Catalogne en Espagne et du Montréal à Canada qui ont allé loin

dans le processus de la décentralisation de leurs services, et ont organisé leurs

services pour assurer l’équité et la proximité des soins de santé (Salines et al.

2001).

52

Au niveau du service du SIAAP :

L’ensemble des interviewés ont soulevé la question du cloisonnement des

programmes sanitaires et la nécessité d’une intégration des activités ayant les

mêmes affinités, et donc le regroupant des programmes sanitaires va permettre

une gestion globale et intégrée des activités des programmes, favorise le

développement d’une certaine polyvalence dans les compétences des animateurs,

va permettre une rationalisation des ressources, de faire face aux

dysfonctionnements latents et redynamiser toute l’équipe.

«…l’agrégation et le groupement des programmes sanitaires par domaine

d’activité a permis une ouverture des activités du SIAAP et un décloisonnement

entre les programmes sanitaires qui fait que le responsable du pôle a un regard

sur tous les programmes… »

« …dans le but de rationaliser les ressources, en plus de cibler les actions,

troisièmement pour avoir des équipes polyvalentes… »

2. Résistance aux changements, enjeux de pouvoirs et

motivation :

L’entretien des responsables de la province a révélé que, la nécessité de

changé a été initiée après l’arrivée du nouveau directeur régional et l’affectation

d’un nouveau médecin chef du SIAAP, qui ont constaté un certain nombre de

problèmes affectant le système de gestion du SIAAP qui datent depuis longtemps

et qui sont dues essentiellement au manque de leadership et à un modèle de

gestion archaïque.

«…après une réflexion avec l’arrivée du Dr…, il est venu et il a trouvé le SIAAP

dans un état qui a attiré son attention, puis il a réfléchi et il a envisagé de

réorganiser le SIAAP de manière à répondre aux ambitions des animateurs et de

répondre à l’administration. On a organisé un petit atelier dans ce sens avec le

consensus du médecin chef du SIAAP nouvellement affecté…»

«…on a procédé avec l’autorité de la Wilaya pour la mise en place de quatre

pôles de santé à travers les cercles administratifs… »

Cependant, l’exploration des deux focus groupe a révélé l’existence d’une

résistance de la part de certains professionnels, elle était liée essentiellement à :

- Leur non implication dans le processus de mise en œuvre des pôles et dans le

choix de leurs interlocuteurs.

53

- La peur de perdre leur position vis-à-vis de la hiérarchie à cause de la

nomination des nouveaux interlocuteurs dont la mission et les attributions ne

sont pas clarifiées. « …les gens ont pris le chef de pôle comme un autre

responsable et parfois le chef de pôle s’est comporté comme un chef

hiérarchique… »

- Augmentation de la charge de travail qui est due aux nouvelles exigences

professionnelles.

- La diminution de leur rôle et de leur surtout dans le cadre des formations

continue.

« …pourquoi moi je faits le travail alors que les autres le présente ou avoir des

fruits… »

«…seulement la façon dont ils ont mis en place les choses, c’est elle qui a créé un

petit problème et susciter un petit peu de conflit, parce que les gens n’ont pas vu

l’intérêt, percevoir l’intérêt de l’action pour pouvoir y adhérer… »

Il existe un cas ou l’interviewé a déclaré qu’il y a résistance, c’est parce

qu’il y a une augmentation des interlocuteurs au lieu d’une réduction de leur

nombre et que la coordination et la communication sont devenues difficiles.

L’analyse de ces constats montre que le changement a affecté les rapports

humains. L’apparition de nouvelles fonctions et de nouvelles exigences de travail,

font que les professionnels se sont trouvés dans l’obligation de redéfinir leurs

fonctions et leurs relations, de rechercher de nouveau une situation d’équilibre et

de stabilité ainsi que de se poser des questions sur leur intérêt et sur leur avenir.

La revue de la littérature montre que les changements s’accompagnent

toujours de ces interrogations qui ne sont en fait que transitoires. Kurt Lewin

(1947) a décrit trois phases qui caractérisent le changement : la décristallisation, la

transition et la recristallisation, elles correspondent parfaitement à nos constats.

D’autres travaux réconfortent ces résultats en mettant l’accent sur la notion

de déséquilibre perçu par les professionnels (Strebel 2001).

Kotter (2001) confirme que le changement se réalise par phases

successives, et demande donc beaucoup de temps. Il ne faut pas bruler les étapes

pour avoir de bons résultats, ni commettre des erreurs graves qui sont au nombre

de huit.

54

3. Nécessité d’une clarification des missions et attributions :

Concernant ce point, la majorité des professionnels ont été unanimes sur

la nécessité de produire des notes de service et assurer leur diffusion pour clarifier

les missions et les attributions du SIAAP, clarifier les rôles et les fonctions de

chaque intervenant et aller voir les professionnels sur le terrain et provoquer des

réunions pour leur expliquer et clarifier leurs missions et leurs attributions.

« … organiser des réunions de sensibilisation et d'information au niveau du

SIAAP pour parler de la culture du pôle et pour délimiter les responsabilité, les

missions et les attributions de chacun.. ». Pour certains, il faut revoir carrément

l’organigramme du SIAAP, le rectifier en fonction des nouveautés et de

l’officialiser par des notes de service.

Il n’est pas question de retourner sur les décisions prise par l’équipe de

pilotage, il faut aller jusqu’au bout, c’est ce qu’a affirmé un membre de l’équipe,

il a ajouté aussi qu’il faut clarifier les concepts et les terminologies utilisés par les

responsables eux-mêmes pour ne pas créer des divergences dans leurs

compréhenssion.et ceux-ci ne peut se réaliser que dans un cadre général de

concertation de tous le monde.

D’autres membres ont affirmé la nécessité d’élaborer des fiches de poste

pour chaque personnel, alors que d’autres ont vu que l’élaboration d’un guide ou

de manuel de gestion serait d’une grande importance.

Les résultats obtenus insistent sur la définition des champs de

responsabilités de chacun grâce à des fiches de postes, la clarification des relations

hiérarchiques et fonctionnelles, définition des limites géographiques. On peut citer

les expériences internationales qui ont appuyé la réorganisation de leurs services

par la création de textes réglementaires. En catalogne on a la loi générale de santé

créée en 1986, le gouvernement du Québec a créé la loi sur les agences de

développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux…

La plupart des auteurs insistent sur l’importance de la concertation et

l’implication des professionnels aux changements. Pour certain, il faut former au

début un noyau dur qui contient un nombre réduit d’acteurs puis augmenter le

nombre avec le temps (Kotter 2001). Pour d’autres, la concertation des

professionnels permet de légitimer la décision de la hiérarchie, unir tout le monde

autour des objectifs fixés et donner un sens au changement. La concertation est

considérée comme un facteur de réussite ou d’échec (Strebel 2001).

55

G. Les limites de l’étude :

D’une manière générale, notre étude a répondu à nos objectifs et aux questions de

recherche qu’on a posées, cependant elle présente certaines limites :

� On n’a pas étudié les autres fonctions de gestion du SIAAP, comme par

exemple la communication, l’évaluation…

� L’aspect qualité n’est pas abordé, c’est parce qu’il n’est pas implanté au

niveau du SIAAP.

� La gestion des moyens de mobilité qui se fait essentiellement par le parc

auto.

Vu la contrainte du temps, on a choisi d’explorer les principales fonctions de

gestion qui ont une relation avec les missions du SIAAP.

Conclusion

L’objectif de notre travail était d’étudier jusqu’à quelle point les missions

du SIAAP et les fonctions qui en découlent, sont elles appliquées.

En effet, dans notre étude, nous avons essayé d’analyser les principales

fonctions de gestion du SIAAP de la province de Kenitra à savoir

� la planification

� la supervision

� la coordination

� la gestion des médicaments et produits pharmaceutiques des

programmes

� la gestion des situations de crise de santé

Les résultats obtenus nous ont permis de vérifier nos questions de

recherche de départ et de confirmer que, lorsqu’il existe un leadership et une

dynamique de changement, les fonctions de gestion du SIAAP sont toujours les

mêmes, et sont à la base de la gestion, même dans des situations de risques et de

crise sanitaire.

Les résultats des entretiens nous ont permis également de se rapprocher du

vaste champ du management, de nous questionner sur l’organisation et le

fonctionnement de notre système de santé à savoir la restructuration des services

de soins de santé de base dans une perspectives plus décentralisée, l’importance

du travail d’équipe et de leadership à tous les niveaux., l’importance de la

formation en management pour les futures responsables.

56

Recommandations

Le SIAAP ne pourra évoluer que s’il améliore et consolide les fonctions de

gestion qui découlent de ses missions. Ce qui nous amène à formuler un certain

nombre de recommandation que nous jugeons utiles :

I. Pour les acteurs de l’équipe de pilotage de la province

1. Clarifier les missions et les attributions de chacun:

� Clarifier d’avantage les missions et les attributions de l’institution

et celles de leurs subordonnées.

� Elaborer des fiches de poste standard qui doivent être remplis

individuellement.

� Aider les équipes locales à développer une vision claire de la

mission de leur poste.

� Rappeler et clarifier d’avantage lors des réunions.

2. Promouvoir le style de management participatif:

� La promotion du style de management du SIAAP se fait à travers

les fonctions du système de gestion.

� Donner une orientation

� Organiser et canaliser les efforts de chacun

� Communiquer selon les missions et gérer l’information

� réguler en permanence les conflits et les tensions.

� Gérer le changement

II. Pour les professionnels de santé

• Bien connaitre leurs missions et attributions

• Garder l’esprit d’équipe et améliorer leurs relations interpersonnelles.

• Communiquer et coordonner leurs activités.

• Participer aux formations continues

III. Pour le système

� Organiser les formations de base sur le management des services

de santé.

� Organiser des formations continue pour le développement des

capacités des leaderships

57

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de la santé, Rabat.

59

ANNEXES

Annexe n° 1 : ORGANIGRAMME FONCTIONNEL DU SIAAP DE LA PROVINCE DE KENITRA

Santé bucco dentaire

MEDECIN CHEF DU SIAAP

Pôle de sidi Slimane

Pôle de souk Tlate

Pôle de sidi Yahia et du bon lieu de

Kenitra

Pôle de souk Larbae

MAJOR SECRETAIRE

STRUCTURES D’APPUI

CDTMR LEHM Laboratoire

antipaludique

Pôle

Saknia

Les des centres de santé du

périmètre urbains de la ville de

Kenitra

Pôle

Oulad

Oujih

Pôle

Mohammed

Diouri

Pôle

Oukba

Pôle

Bouchtiyine

Pôle

Bab Fès

Centre de santé de référence

My El Hassan

Pôle épidémiologie et

maladies transmissibles

et non transmissibles

LAT

Maladie

chronique

CPE

Cancer

LAP

Pôle de l’hygiène du

milieu et de

l’environnement

Hygiène alimentaire

Lutte contre les

vecteurs

Contrôle des eaux de

boisson

Pôle de santé scolaire

universitaire et bucco

dentaire

Santé scolaire et

universitaire

Lutte contre la cécité

Pôle de santé mère

enfant

PSGA

PLMC

PNI

PF

Consultation

curative

Annexe 2 : SEMINAIRE ATELIER SUR SYSTEME DE

SANTE

INTEGRE, IMOUZZAR JUIN 2000

DEFINITION DES FONCTIONS DU SIAAAP : Formelles, réelles,

conceptuelle

1. Connaissance de la population et du milieu (pop générale, pop cible,

Monographie)

2. Surveillance épidémiologique et qualité du milieu et de l’environnement

3. Planification opérationnelle et évaluation des programmes sanitaires, des

infrastructures et des équipements

4. Fonction de logistique des programmes sanitaires et des soins curatifs de

base

5. Encadrement

6. Collaboration intersectorielle et expertise

7. Coordination et liaison

8. Diffusion de l’information sur les soins de santé de base

9. Promotion de la santé

10. Etude et recherche

11. Fonction de gestion administrative

12. Recouvrement des couts

13. Interaction communautaire

Annexe n° 3 : Sept actions stratégiques pour servir de guide à la mise en œuvre du RSI(2005).

Actions stratégiques Objectifs

PARTENARIAT MONDIAL

1 Encourager les partenariats

mondiaux

L’OMS, tous les pays et secteurs intéressés (par exemple la santé,

l’agriculture, les transports, le commerce, l’éducation et la défense) sont

au courant de la nouvelle réglementation et collaborent pour apporter

le meilleur soutien technique possible et, le cas échéant, mobiliser les

ressources nécessaires en vue de l’application effective du RSI (2005).

RENFORCER LES CAPACITES NATIONALES

2 Renforcer les systèmes

nationaux de surveillance et de

prévention des maladies, ainsi

que les moyens de lutte et

d’intervention

Chaque pays évalue ses ressources nationales en matière de surveillance

et d’intervention et élabore des plans nationaux d’action afin de respecter

et de mettre en œuvre les prescriptions du RSI (2005), permettant ainsi de

détecter rapidement les risques de propagation internationale des

maladies et d’y faire face sans délai.

3 Renforcer la sécurité sanitaire

pendant les voyages et les

transports

La mise en place, dans tous les pays, de mesures et de moyens

d’intervention efficaces et permanents en matière de santé publique dans

un certain nombre d’aéroports, de ports et de postes‑frontières permet de

réduire au minimum le risque de propagation internationale des maladies

PREVENIR LES URGENCES INTERNATIONALES DE SANTE PUBLIQUE ET Y

FAIRE FACE

4 Renforcer les systèmes

mondiaux d’alerte et

d’intervention de l’OMS

Action coordonnée efficace conduite en temps voulu face aux risques

menaçant la santé publique internationale ou aux urgences de santé

publique de portée internationale.

5 Renforcer la gestion de

certains risques particuliers

Gestion systématique, aux niveaux national et international, des risques

qui constituent une menace notoire pour la sécurité sanitaire, tels que la

grippe, la méningite, la fièvre jaune, le SRAS, la poliomyélite, la

contamination des denrées alimentaires ainsi que les substances

chimiques et radioactives.

QUESTIONS JURIDIQUES ET SUIVI

6 Appuyer les droits, les

obligations et les procédures

Les nouveaux mécanismes juridiques exposés dans le Règlement sont

intégralement mis en place et confirmés ; l’ensemble des professions

qui sont parties prenantes à la mise en œuvre du RSI (2005) saisissent

parfaitement quels sont les nouveaux droits, obligations et procédures qui

figurent dans le Règlement et y apportent leur appui.

7 Effectuer des études et suivre

les progrès réalisés

Des indicateurs sont définis et régulièrement recueillis afin de suivre et

d’évaluer le degré d’application du RSI (2005) aux niveaux national et

international. Le Secrétariat de l’OMS rend compte des progrès

accomplis à l’Assemblée mondiale de la Santé. Des études spéciales sont

proposées afin de faciliter et d’améliorer l’application du Règlement.

Annexe n°4 : Résumé sur le système de santé de district (OMS). Ce système de santé est fondé sur les soins de santé primaire défini comme

une unité plus ou moins autonome du système de santé national qui dessert une

population bien définie vivant dans une zone administrative et géographique

(urbaine ou rurale) bien précise et qui englobe tous les établissements et individus

qui procurent des soins de santé dans cette zone, que ce soit à l’échelon du

gouvernement ou des institutions non gouvernementales, dans le secteur publique

ou privé.

Par conséquent un système de santé de district consiste en un large éventail

d’éléments interdépendants qui contribuent à la santé dans la communauté par

l’intermédiaire du secteur de la santé et d’autres secteurs connexes. Le district

sanitaire possède des établissements de soins primaires (dispensaire, centre de

santé), un hôpital général de premier recours qui fournit les soins hospitaliers

essentiels ainsi que toute institution dispensant des soins ou assurant des activités

de promotion de la santé. Ces composantes doivent être bien coordonnées afin de

rassembler tous ces éléments et établissements dans un ensemble réellement

complet d’activités de promotion de la santé, de prévention, de soins curatifs et

de réadaptation.

Les principes fondamentaux de base pour la mise en place d’un système de santé

de district sont fondés sur l’équité, l’accessibilité, la promotion de la santé et à

la prévention de la maladie, l’action intersectorielle, l’engagement

communautaire, la décentralisation, l’intégration des programmes de santé et

la coordination des différentes activités sanitaires.

Le système de santé de district étant un lieu de planification. devrait être capable

de fournir tous les services nécessaires pour répondre aux problèmes de santé

prioritaires, la répartition des tâches entre l'hôpital (institution de référence) et les

services de premier échelon devrait être telle qu'au moins ce qui n'est pas fait à

l'hôpital soit fait au premier niveau et vice versa.

Annexe n°5 : Grille d’observation du système de gestion du SIAAP

1

B. La supervision : OUI NON OBSERVATION

1. La fonction supervision existe

2. Planning de sortie existe :

o Objectifs fixés

o Activités à mener connues

o Quand, si oui à quel rythme= ….. A vérifier sur les

documents

o Comment : moyen de mobilité

o La structure à supervisée est identifiée

o Qui :

Le médecin chef du SIAAP

Le majeur du SIAAP

Les deux (médecin chef et le major du

SIAAP)

L’animateur seul

L’animateur accompagné d’une personne

ou plus

L’équipe du pole qui supervise

L’équipe du SIAAP qui supervise

(polyvalence)

3. Les personnes qui supervisent ont reçus une formation

4. Rapports des missions antérieures

5. Déroulement de la supervision

o Réunion préliminaire avec le personnel Vérifier

l’existence d’une

grille de

supervision

o Observation des pratiques

o Examen du système d’information

o Examen de l’état d’avancement des programmes

o observation des conditions de travail

o entretien avec le personnel et les usagers

A. La planification : OUI NON OBSERVATION

1. Plan d’action annuel

2. Plan d’action pour chaque pole

3. Plans d’actions émanant des centres de santé

4. Plans d’action spécifiques par programme

o Elaborés par l’animateur seul

o Elaborés et récapitulés à partir des centres de santé

5. Equipe de planification

6. Modalités de suivi des activités (monitoring) du plan

d’action

7. Modalités de contrôle des activités

8. Evaluation (par indicateurs)

9. Traçabilité

o Document du plan d’action existe

o Système d’information

o PV de réunion

o Comptes rendus

o Rapports

o Tableau de bord

Annexe n°5 : Grille d’observation du système de gestion du SIAAP

2

6. Rétro information

o Synthèse avec personnel supervisé A chercher dans

le terrain

o élaboration d’un plan d’amélioration spécifique // //

o Compte rendu aux responsables

7. Plan de suivi et d’accompagnement des établissements

supervisés : existe et respecté

8. Polyvalence de la supervision (tous les aspects)

9. Les difficultés rencontrées lors des séances de

supervision

10. Les personnes qui supervisent sont-ils satisfaits ?

C. Coordination: OUI NON OBSERVATION

1) Le ou les responsables :

2) Les réunions réalisées, si oui à quel rythmes =

o Réunions de coordination du staff de SIAAP,

rythme =

o Réunion de coordination avec chaque pole

o Réunion de coordination avec l’ensemble des pôles

o Réunion de coordination du pole avec ses CS A vérifier sur le

terrain

o Réunions de coordination avec l’hôpital de proximité

- Si oui, à quel rythme =

- Sinon, comment coordonner :

3) Les PV et comptes rendus :

E. La gestion des situations de crise sanitaire: OUI NON OBSERVATION

1) Comité de gestion de la crise

2) Elaboration de plan de gestion de la crise

3) Les mesures prises localement pour éviter ou lutter

contre les catastrophes et leur impact

4) Elaboration des mécanismes de coordination avec les

autres secteurs et les autorités administratives au

niveau régionale et centrale

5) Evaluation des catastrophes antérieures

D. Gestion des médicaments et produits pharmaceutiques pour

les programmes sanitaires:

OUI NON OBSERVATION

o gestion du stock des vaccins, antidiabétiques, anti

bacillaires, des IST, des IRA (les fiches de stock, bon de

commande et de livraison, registres de main courante)

o critères de répartition Les quels ?

o lieu de stockage

o régularité de distribution

o le responsable

Annexe n° 6 : Grille d’observation des centres de santé

1

THEME 1 : LA SUPERVISION

� Nombre de fois de supervision :

� Nom des personnes qui supervisent :

� Profil des personnes qui supervisent :

� Dates des supervisions :

Par le SIAAP Nombre des superviseurs

Par le POLE d’appartenance

Nombre des superviseurs

� Plan d’amélioration et de suivi de la supervision : existe

� Commentaires :

Annexe n° 6 : Grille d’observation des centres de santé

2

THEME 2 : LA PLANIFICATION

� Plan d’action annuel pour la CS existe : oui non

� Plan d’action annuel pour le pole d’appartenance existe : oui

non

� Autres plans d’action qui sont spécifiques : oui Non

- .

- .

- .

� L’équipe de planification :

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………..…

� Le ou les plans d’action existent et connus : Oui Non

� Sont-ils communiqués au SIAAP ?

� Appui du SIAAP :

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………..……

� Le tableau de bord :

……………………………………………………………………………………………………….………

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………….………….

THEME 3 : LA COORDINATION :

Date des réunions

intra CS

Dates des réunions

du pole

d’appartenance

Dates des

réunions avec le

SIAAP

Dates des

réunions avec

d’autres acteurs

Annexe n° 6 : Grille d’observation des centres de santé

3

THEME 4 : LA REACTIVITE FACE AUX CATASTROPHES :

� Type de la catastrophe naturelle :

� Durée :

� Son impact sur le travail et la qualité des services :

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………

� Réunion de pole pour faire face à la crise : Oui Non

� Organisation de garde ou d’astreinte

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………….

� Les premières actions à entreprendre (plan de riposte):

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………

� L’appui du SIAAP :

…………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………

THEME 5 : LA GESTION DES MEDICAMENTS DES PROGRAMMES

SANITAIRES :

� Qui la fait :

� Local :

� Système d’information :

� Notion de rupture de stock :

� Formation dans la gestion des médicaments par qui :…… …………… ………

……………………………………………………………………………………………………………

Annexe n° 6 : Grille d’observation des centres de santé

4

THEME 6 : VOS RECOMMANDATIONS ?

……………………………………..………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………

1

Annexe n° 7 : Grille de gestion du focus groupe

Lieu : salle de réunion de la délégation provinciale de Kenitra

Date : 21 avril 2010

TEMPS : maximum deux heures

Objectifs : le FG de va permettre de :

� Mieux comprendre les opinions des professionnels de santé

concernant le modèle organisationnel du SIAAP de leur province

� Apprécier l’efficacité du système de gestion du SIAAP de leur

province

� Explorer le degré d’acceptabilité du modèle par les professionnels

� Évaluer leurs attentes et leurs satisfactions

� Faire émerger de nouvelles idées inattendues pour améliorer la

réorganisation du SIAAP.

Principe

� Engagement réciproque et le volontariat des membres du groupe.

� L’objectivité, la neutralité et liberté d’opinion

� Les réponses seront traitées de façon confidentielle et anonyme et

ne seront utilisées que pour cette étude

� Engagement sur la méthode et l’outil utilise ; non monopolisation de

la discussion,

� respect des opinions des autres.

� Réunion des membres du groupe dans un endroit accepte par tout

le monde.

� Choix d’un temps convenable accepté par tout le membre du group.

� Respect du temps.

Outil

� Dispenser à tous les membres du groupe des feuilles et stylos pour

prises de notes.

� Con-vivier le focus parla dispensation des boissons : limonades,

the, café, Eau.

� Prendre des notes lors de discussion

2

Profil des participants :

� Les animateurs du SIAAP.

� Les professionnels de santé (médecins chefs et majors de pôles).

Gestion du focus groupe :

� Un modérateur : moi même

� Deux observateurs :

� Plan de déroulement du focus groupe :

1. Accueil et introduction : 15 min

(Rappel du contexte et des objectifs du FG, présenter

le déroulement du FG)

2. Poser les questions et animer la discussion :

1h30

Axes de discussion :

1. le système de gestion du SIAAP :

� planification

� supervision

� coordination

� gestion des médicaments et produits pharmaceutiques des

programmes

� gestion des situations de crise de santé

2. Organisationnel et fonctionnement du SIAAP de la province de

Kenitra :

� Sa valeur ajoutée

� attentes, suggestions et recommandations pour qu’ils

puissent répondre à vos besoins

3. Avons- nous oublié quelque chose d’important ?

3. FIN DE LA SEANCE : 15 mn

Remerciements des participants

Compte rendu synthétique de la session

Analyser les données collectées et rédiger le

rapport

1

Annexe n° 8 : Grilles pour les entretiens individuels

Grille d’entretien pour le médecin chef du SIAAP

et le major

Identification du tenant du poste:

Profil :

Grade :

Fonction :

Ancienneté dans le poste :

Axes de discussion :

Thème 1 : le système de gestion du

Quel rôle pourrait jouer le SIAAP en ce qui concerne :

� la planification

� la supervision

� la coordination

� la gestion des médicaments et des produits pharmaceutiques des

programmes

� sa capacité de réagir en cas de situations de crise sanitaire

Thème 2 : l’organisation et fonctionnement actuelle en pole du

SIAAP :

� Quelles sont ses limites ?

� Quelles sont vos recommandations et vos suggestions

2

Grille d’entretien pour Mr l’administrateur économe

de la délégation provinciale de Kenitra

Identification :

Profil :

Grade :

Fonction :

Etablissement :

Axes de discussion :

Thème 1 : le système de gestion du SIAAP :

Quel rôle pourrait jouer le SIAAP en ce qui concerne :

� la planification

� la supervision

� la coordination

� la gestion des médicaments des produits pharmaceutiques des

programmes

� sa capacité de réagir en cas de situation de crise sanitaire

Thème 2 : l’organisation et fonctionnement actuelle du

SIAAP :

� Quel est votre appui et quels sont vos mécanismes de

coordination ?

� Quelles sont ses limites ?

� Quelles sont vos recommandations et vos suggestions?

3

Grille d’entretien pour Mr le directeur de la région

du Gharb chrarda bni hssein

Identification :

Profil :

Grade :

Fonction :

Etablissement :

Axes de discussion :

Thème 1 : l’organisation et fonctionnement actuelle du

SIAAP :

� Quelle est la valeur ajoutée de cette réorganisation sur la gestion

du SIAAP?

� Quelles sont ses limites ?

� Quel est l’appui de la direction régional

� Quelles sont vos recommandations et vos suggestions?

Thème 2 : le système de gestion du SIAAP :

Quel rôle pourrait jouer le SIAAP en ce qui concerne :

� la planification

� la supervision

� la coordination

� la gestion des médicaments des produits pharmaceutiques des

programmes

� sa capacité de réagir en cas de situation de crise sanitaire

4

Grille d’entretien pour l’équipe de la direction

régionale

Identification :

Profil :

Grade :

Fonction :

Ancienneté dans l’unité :

Axes de discussion :

Thème : l’organisation et fonctionnement actuelle du

SIAAP :

� Quel est votre appui pour le SIAAP ? Quelles sont vos

mécanismes de coordination?

(Votre niveau concernant la planification et la programmation

des actions pour le SIAAP, la supervision, la coordination, la

gestion des risque sanitaires ?

� A votre avis, quelle est la valeur ajoutée de l’organisation

actuelle du SIAAP en ce qui concerne : la planification, la

coordination, la supervision, la gestion des médicaments, et la

gestion de la qualité?

� Quelles sont ses limites ?

� Quelles sont vos recommandations ?

Annexe n° 9 : Liste des thèmes et des sous thèmes

soulevés lors des entretiens et les focus

groupes

1. Clarification des missions et des attributions

� Fiche de poste

� Organigramme

2. Coordination

� Réunion de coordination

� planification

� Suivi et monitoring

� Evaluation des performances

3. Communication et information

� IEC

� Concertation

� Approche d’équipe

� changement

4. Système d’information

� Sous système d’information

� Collecte des données

� Acheminement des données

� Suivi

5. Gestion des ressources

� Planification

� Allocation des ressources

� rationalisation

6. Résistance aux changements

� Concertation

� Intérêt personnel

� Chevauchement des missions

� Perte de l’équilibre

7. Enjeux de pouvoir

� Diminution des rôles

� Intérêt personnel

� Nouvelles responsabilités

8. Motivation

9. Performance

10. Proximité des soins

� Recherche de fond

� Participation communautaire

� Réactivité