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ROYAUME DU MAROC MINISTERE DE LA SANTE INSTITUT NATIONAL D’ADMINISTRATION SANITAIRE Centre collaborateur de l’OMS Huitième cours national de formation en Administration sanitaire et santé publique (2004-2006) Propositions pour une réorganisation de l’offre publique de soins bucco-dentaires au Maroc Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Maîtrise en Administration Sanitaire et Santé Publique Option : Santé publique Elaboré par : Dr. Nejoua BELKÄAB Juillet 2006

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ROYAUME DU MAROC MINISTERE DE LA SANTE

INSTITUT NATIONAL D’ADMINISTRATION SANITAIRE

Centre collaborateur de l’OMS

Huitième cours national de formation en Administration sanitaire et santé publique

(2004-2006)

Propositions pour une réorganisation de l’offre publique

de soins bucco-dentaires au Maroc

Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de

Maîtrise en Administration Sanitaire et Santé Publique

Option : Santé publique

Elaboré par : Dr. Nejoua BELKÄAB

Juillet 2006

Plan Introduction

Première partie : Définitions du sujet de mémoire et des concepts………4

Chapitre 1 : Définition du sujet de mémoire………………………………..5

1. Objectif général………………………………………….5

2. Objectifs spécifiques du mémoire……………………..5

3. Importance et préalables au choix du sujet…………..6

4. Contexte général…………………………………….....12

5. Formulation de la question du mémoire……………..18

6. Méthodologie de travail………………………………..19

Chapitre 2 : Etat des connaissances et définition des concepts………..20

1. Définition de l’offre de soins…………………………...20

2. Définition du concept de l’intégration…………………22

3. Système de santé de district…………………………..23

4. La décentralisation...……………………………………24

5. Modèle de l’OMS des services de santé bucco-dentaires

efficaces…………………………………………………..27

Deuxième partie: Analyse de la situation………………………………………30

Chapitre 3 : Analyse de la situation …………………………………............31

A. Approche diachronique………………………………………….31

B. Approche synchronique………………………………………….34

C. Analyse systémique……………………………...………………47

1. Modèle d’analyse…………………………………………47

2. Relation services de soins bucco-dentaires et assurance-

maladie….........................................................................49

3. Législation sanitaire…………………………………………52

4. Circuit du patient ……………………………………………53

D. Principaux problèmes……………………………………………….55

E. Synthèse de l’analyse……………………………………………….56

Chapitre 4 : Politique territoriale bucco-dentaire et apport de la réforme .....58

4-1 Contexte général…………………………………………….58

4-2 La stratégie de la santé……………………………………..58

4-3 La stratégie de la santé bucco-dentaire…………………..60

Troisième partie : Propositions et discussions ………………………...……...61

Chapitre 5 : Proposition d’une nouvelle Conception de l’organisation de

l’offre des services de soins bucco-dentaires………………….62

A. Opportunités de développement de l’offre de soins BD

publique………………………………………………………………62

B. Proposition de modèle de système efficace de services de santé

buccodentaire………………………………………………………..63

1. Les centres dentaires de 1er niveau……………………….64

2. Les centres dentaires du 2ème niveau……………………66

3. Les centres dentaires du 3ème niveau ou CHU…………..71

C. Contraintes et défis………………………………………………….73

D. Recommandations…………………………………………………..75

Conclusion Bibliographie Annexes

Liste des abréviations

AMO : Assurance maladie obligatoire

ATM : Articulation temporo-mandibulaire CAO : C : nombre de dents cariées, A : nombre de dents absentes et O :

nombre de dents obturées

CHU : centre hospitalier universitaire

CHR : centre hospitalier régional

CHP : centre hospitalier provincial

CMB : couverture médicale de base

CSCA : centre de santé communal avec maison d’accouchement

CSC : centre de santé communal sans maison d’accouchement

CSU : centre de santé urbain

DELM : Direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies

DR : dispensaire rural

DU : dispensaire urbain

ODF : Orthopédie donto-faciale

OMS : organisation mondiale de la santé

PAGSS : projet d’appui à la gestion du secteur de la santé PEH : projet d’établissement hospitalier

PFGSS : projet de financement et de gestion du secteur de la santé

PSP : polyclinique de santé publique

RAMED : Régime d’assurance maladie aux économiquement démunis RIH : règlement intérieur des hôpitaux

RMHF : ressources matérielles, humaines et financières

SEGMA : service étatique géré de manière autonome

SROS : schéma régional de l’offre de soins

Curriculum vitae

Nom : BELKÄAB Prénom : NEJOUA Date et lieu de naissance : 21 Octobre 1970 à Mèknes Situation familiale : mariée –un enfant- Profession : chirurgien dentiste Date de recrutement : Août 1997 Diplômes obtenus :

Doctorat en médecine dentaire en1997 -Faculté de médecine dentaire de Rabat-

Certificat universitaire en endodontie en 2002 –Faculté de médecine

dentaire de Casablanca- Postes occupés :

Responsable de l’unité de soins bucco-dentaires à la province d’El Hajeb de 1997 à 2000

Responsable de l’unité dentaire de la santé scolaire et universitaire à la

province d’Errachidia de 2000 à 2004

RESUME La prise en compte de la douleur, du préjudice esthétique et fonctionnel incombe à

tout chirurgien dentiste, omnipraticien ou spécialiste.

Lorsque les modalités usuelles de prise en charge du patient dans un centre

dentaire de base sont dépassées, celui-ci doit pouvoir s’adresser à un service

public qui détient des compétences techniques et professionnelles plus adaptées à

ses besoins.

La multiplicité des moyens thérapeutiques actuellement disponible, la prise en

charge par l’assurance maladie obligatoire de certaines prestations bucco-

dentaires, le déficit budgétaire du secteur, sont autant d’éléments qui favorisent

l’instauration de services dentaires dans les hôpitaux érigés de manière autonome.

Notre étude est une analyse de la situation actuelle de l’offre de soins bucco-

dentaire. La démarche méthodologique suivi est basée essentiellement sur la

compulsion des documents et sur des entretiens avec les professionnels des

différents secteurs.

Dans ce travail qui se veut à visée opérationnelle, nous avons essayé avec le

concours de plusieurs personnes ressources de décrire l’organisation actuelle de

l’offre de soins dentaires, et de proposer une nouvelle organisation dans l’espoir de

combler le trou fonctionnel qu’on a pu mettre en exergue le long de ce travail.

Mots clés :

Organisation, offre de soins, services bucco-dentaires, district sanitaire,

réorganisation, secteur public, services dentaires hospitaliers.

7

Introduction Les maladies bucco-dentaires peuvent être qualifiées de problèmes de santé

publique majeurs, en raison de leurs prévalences et leurs incidences élevées, et

par le fait que, comme dans toutes les maladies elles atteignent principalement les

populations défavorisées et socialement marginalisées. Il faut également prendre

en considération les effets qu’elles peuvent avoir en terme de douleur, de

déficience fonctionnelle et de détérioration de la qualité de vie.

Par ailleurs, nous vivons dans un monde qui rythme de tout ce qui est technologie

moderne, services de qualité et bien sûr financement rationnel.

Les soins de santé ont commencé à prendre des tendances vers la haute

technologie aussi bien dans le diagnostic que le traitement. Les soins dentaires

n’ont pas été épargnés à cette tendance.

Parallèlement, on assiste à une professionnalisation continue des personnels,

avec notamment chez les dentistes, une spécialisation de plus en plus poussée.

Selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) , la mise en place

de structures dentaires publiques au Maroc semble avoir été menée avec un

certain retard par rapport à des pays similaires. (33)

Un programme national de prévention bucco-dentaire a été mis en oeuvre à partir

de 1990, axé sur les soins dentaires de base, effectués dans les centres de santé

urbains et quelques hôpitaux publics et sur la prévention.

Une enquête épidémiologique conduite en 1999 montrait d’une part des résultats

globaux non satisfaisants, d’autre part des résultats variables selon les régions. Un

plan d’action quinquennal, élaboré l’année suivante, prévoyait un renforcement

progressif et ciblé en moyens humains et matériels ainsi qu’une intensification des

actions d’éducation en la matière.

7

8

Une nouvelle enquête épidémiologique, sans doute actuellement prématurée,

aurait pour objet de vérifier l’efficacité de ce plan d’action.

Par ailleurs, une circulaire du ministère de la santé de 2003 incite les délégués

provinciaux à transférer, pour des raisons de maintenance des matériels, et

lorsque cela apparaît localement réalisable, les unités de soins bucco-dentaires

des centres de santé vers les hôpitaux gérés de manière autonome (hôpitaux dits

SEGMA). Cette démarche, actuellement en cours, n’a pas fait l’objet d’un retour

d’expériences.

Au-delà des actions menées au niveau national en matière d’attribution de

ressources et d’études épidémiologiques, la question peut être posée de

l’organisation des services de santé dentaire à l’échelon national.

En effet, compte tenue de la lourde charge que représentent les soins dentaires

pour notre pays et, tenant compte de la conjoncture actuelle de la régionalisation,

et de la réforme du secteur sanitaire, cette situation suscite des controverses chez

les professionnels et interpelle l’administration centrale sur l’opportunité du

maintien de l’organisation actuelle des services dentaires.

Une réorganisation raisonnée et réalisable des services dentaires publiques est un

préalable incontournable au succès du système dentaire et par voie de

conséquence pourrait améliorer l’état de santé bucco-dentaire de la population,

sans prétendre à une résolution de tous les problèmes du secteur.

La dite organisation doit prendre en compte divers aspects tels que la sécurité

(dont l’innocuité), l’accessibilité, l’acceptabilité (dont la dignité, l’intimité, l’empathie

et le confort), le caractère approprié, la continuité, la délivrance au bon moment,

l’efficacité (dont l’apaisement), l’efficience.

8

9

Dans ce travail nous essayerons avec l’appui de plusieurs personnes ressources

de répondre à un besoin de changement du secteur dentaire public pour

accompagner la roue de dynamisation du secteur sanitaire dans sa globalité.

Faute de ne pouvoir être inductive le long de l’exploration de cette recherche, une

sélection du problème à observer s’avère obligatoire.

Ce mémoire, à visée opérationnelle, sera structuré en trois parties :

• une première décrivant le sujet du mémoire, quelque concepts clés ainsi

que les questions posées,

• une seconde précisant les approches analytiques possibles du système

public d’offre de soins bucco-dentaires,

• une troisième consacrée à des propositions et discussions associées.

9

10

Partie 1

Définitions du sujet de mémoire et des concepts

10

11

Chapitre 1 : Définition du projet de mémoire

1. Objectif général du mémoire

Ce travail s’inscrit dans une perspective de tentative de réponse d’une part aux

besoins de la population, et d’autre part à certains soucis du ministère de la santé

qui sont ; la rationalisation des ressources et l’amélioration de la qualité des

prestations en terme d’accessibilité, de continuité et d’intégration…..

Le présent travail expose diverses problématiques dans l’optique d’une proposition

d’amélioration de l’organisation de l’offre de soins bucco-dentaires qui sera en

mesure de suivre le courrant de réforme que vit notre secteur sanitaire.

2. Objectifs spécifiques du mémoire

La présente étude essayera avec l'assistance de plusieurs personnes,

compétentes en la matière, de concevoir une nouvelle organisation de l’offre de

soins bucco-dentaires du secteur public, en identifiant les différents niveaux, leurs

attributions (types de services offerts), les compétences techniques et humaines

relatives à chaque niveau.

Toutefois seul le deuxième niveau (proposition innovante de ce travail) sera

détaillé.

On espère que ce document soit utile pour les planificateurs, les décideurs et

toute personne qui lui aura consacré un peu de temps pour sa lecture.

11

12

3. Importance et préalables au choix du sujet

« L’état de santé dentaire est le reflet du bien-être d’une société». OMS. 1988.

L’état de la santé bucco-dentaire dans le monde défini par l’OMS est

principalement représenté par l’indice CAO (C : nombre de dents cariées, A :

nombre de dents absentes et O : nombre de dents obturées).

Deuxième indice de l’OMS : le CPITN (Community Peridontal Index Treatment

Need ou indice parodontal communautaire). L’objectif de l’OMS en l’an 2000 :

CPITN = 0 pour 85 % des enfants âgés de 18 ans.

Cinq stades d’évolution sont décrits :

* CPITN = 0 Gencive saine

* CPITN = 1 Gencive saignante

* CPITN = 2 Présence de tartre

* CPITN = 3 Présence de poches de 3 à 5 mm

* CPITN = 4 Présence de poches > à 6 mm

3.1. Ampleur du problème à l’échelon mondial

D’après des statistiques faites par l’OMS, les affections bucco-dentaires

constituent le 3ème fléau mondial menaçant l’état de santé de la population, après

les maladies cardiovasculaires et les néoplasies. Le tableau actuel de la santé

bucco-dentaire dans le monde présente des tendances divergentes. La

progression rapide de la carie dentaire, l’incidence élevée des parodontopathies et

l’insuffisance du personnel dans les pays en voie de développement contrastent

avec la stabilité ou la réduction de l’incidence des caries et des parodontopathies

et une augmentation des effectifs du personnel dentaire dans les pays

industrialisés. (33)

La carie dentaire reste un problème de santé bucco-dentaire majeur dans la

plupart des pays industrialisés, puisqu’elle touche 60 à 90% des élèves et la

grande majorité des adultes. (40)

12

13

Dans les pays en voie de développement, ces affections bucco-dentaires ne

bénéficient que d’un intérêt très limité, la priorité souvent accordée à des maladies

invalidantes mettant en jeu le pronostic vital.

Néanmoins le Maroc via le ministère de la santé a adopté une stratégie de lutte

contre les affections bucco-dentaires dés la fin des années 80. Celle-ci s’articulait

autour de deux axes principaux à savoir un volet préventif dans lequel

l’information, l’éducation et la communication sont les activités de base, et un volet

curatif orienté vers les soins de santé dentaire de base (31)

3.2. Impact de la Santé bucco-dentaire sur la santé générale

La forte corrélation entre plusieurs maladies bucco-dentaires et des maladies non

transmissibles chroniques est principalement due à des facteurs communs de

risque. De nombreuses affections générales peuvent avoir des manifestations

bucco-dentaires qui accroissent le risque de maladies bucco-dentaires, lesquelles,

à leur tour, représentent un facteur de risque pour un certain nombre d’affections

générales.

La santé bucco-dentaire est une composante essentielle et à part entière de la

santé, c’est pourquoi je ne m’attarderai pas sur ce point incontestable.

Les maladies bucco-dentaires restreignent les activités scolaires, professionnelles

et personnelles, entraînant la perte de millions d’heures d’étude et de travail

chaque année partout dans le monde. De plus, l’impact psychologique et social de

ces maladies diminue sensiblement la qualité de vie.

Cette conception élargie de la santé bucco-dentaire ne diminue en rien

l’importance des deux principales pathologies bucco-dentaires au plan mondial – la

carie dentaire et les maladies parodontales. Il est possible de les prévenir et de les

traiter grâce à un ensemble de mesures individuelles, communautaires et

professionnelles.

13

14

3.3. Des soins de santé bucco-dentaires adaptés réduisent la mortalité prématurée

Le dépistage précoce de la maladie est, dans la plupart des cas, essentiel pour

sauver des vies. Un examen bucco-dentaire approfondi peut permettre de déceler

des signes de carence nutritionnelle ainsi qu'un certain nombre de maladies

générales telles que les infections microbiennes, les troubles immunitaires, les

traumatismes et le cancer de la cavité buccale. Les tissus maxillo-faciaux

permettent également de mieux connaître des organes les moins accessibles du

corps. Par exemple, les glandes salivaires sont un modèle des glandes exocrines,

et une analyse de la salive peut apporter des indices importants sur l’état de santé

générale.

3.4. Ampleur du problème au Maroc (25)

Au Maroc des études épidémiologiques réalisées montrent que les affections

bucco-dentaires, surtout les caries et les parodontopathies, sont présentes au

niveau de tous les groupes de la population examinée à des degrés plus ou moins

sévères.

Une étude réalisée en 1999, par la direction de l’épidémiologie et de lutte contre

les maladies (DELM) montre des résultats préoccupants je dirai même plus, des

résultats alarmants de la santé bucco-dentaire de notre population marocaine :

Ainsi l’indice CAO est de 2,5 à 12 ans, de 4,3 à15 ans et de 12,72 à 35-44 ans,

avec une domination de la composante C (dents cariées). Alors que cet indice ne

dépasse pas 2 dans les pays développés (Rappelons que l’indice CAO : est un

simple décompte des dents cariées, absentes et obturées).

La symptomatologie liée aux lésions de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM)

est présente à des degrés divers selon le type de signes et selon le groupe d’âge.

Voici quelques chiffres à titre d’exemple :

14

15

Tableau n° : 1

Pourcentage de sujets avec des de lésions de l’ATM et anomalies dento faciales

Groupe d’âge

Types de lésions de l’ATM et

anomalies dento faciales

12 ans 15 ans

Claquement de l’ATM 2,7% 3,8%

Absence d’une ou plusieurs dents à la mandibule 8,2% 2,9%

Absence d’une ou plusieurs dents Au maxillaire 7,9% 3,9%

Chevauchements ô d’1 segment 12% 12%

Chevauchements ô de 2 segments 8,9% 11,3%

Espacement ô incisif 17,6% 14,8%

Les irrégularités antérieures au maxillaire 23,4% 25,3%

Les irrégularités antérieures à la mandibule 18,4% 21,3%

Les surplombs antérieurs au maxillaire 18 ,1% 17,5%

Les surplombs antérieurs à la mandibule 5,5% 3,3%

Les parodontopathies sont relativement fréquentes chez toutes les catégories de la

population avec des variations en fonction du type de pathologies (saignement,

perte d’attache, poches parodontales…..) et des variations entre le milieu urbain et

le milieu rural dans la plupart des cas ces dernières sont microscopiques.

La prévalence de la fluorose, toutes catégories confondues, est de 14% à 12 ans,

15,4% à 15 ans et 12, 2% à 35-44 ans, avec une légère variation entre le milieu

urbain et le milieu rural. (25)

3.5. Besoins en soins bucco-dentaires de la population marocaine (25)

Les besoins en traitements parodontaux prophylactiques sont nécessaires chez

34,1% des enfants de 12ans, chez 51,6% des adolescents de 15 ans et chez

84,2% des adultes de 35-44 ans.

15

16

Par contre les traitements parodontaux plus complexes sont nécessaires chez

10,9% des adolescents de 15 ans et chez 36,5% des adultes de 35-44 ans.

Les besoins en traitements dentaires sont les plus manifestés avec une

prépondérance des obturations, ils sont les plus fréquents chez les trois groupes

d’âge, ils sont respectivement de 67,4% à 12 ans, 77,6% à 15 ans et 82% à 35-44

ans.

A 12 ans, les enfants ont besoin essentiellement de soins conservateurs.

Les besoins en traitements orthodontiques se déduisent du pourcentage des

enfants présentant des anomalies dento faciales.

Au niveau maxillaire, 55,6% des individus nécessitent une prothèse multiple,

associée ou non à une prothèse simple, 15,3% une prothèse simple associée ou

non à une prothèse multiple et 4,6% une prothèse totale.

A la mandibule, 56,7% des individus nécessitent une prothèse multiple, associée

ou non à une prothèse simple, 14,7% une prothèse simple associée ou non à une

prothèse multiple et 3,5% une prothèse totale.

Les besoins en soins immédiats sont nécessaires pour une minorité d’individus

dans les trois tranches d’âge et sont essentiellement destinés à soulager la

douleur. (25)

3.6. Dépenses domestiques de santé bucco-dentaire (22) Une étude réalisée par la direction des statistiques en 1991 sur les dépenses

domestiques pour la santé bucco-dentaire donne les résultats suivants :

Selon le niveau d’instruction

Niveau d’instruction

Dépenses par an et par individu

sans 09,64 Dh/Ind.

primaire 12,20 Dh/Ind.

secondaire 36,10 Dh/Ind.

supérieur 44,15 Dh/Ind.

16

17

Avec de grande disparité entre les régions et entre les milieux urbain et rural.

Selon le revenu

Revenu Dépenses par an et par individu

Moins de 13000 Dh/an 1,75 Dh/ Ind.

Plus de 135000 Dh/an 55,63 Dh/ Ind.

Seul les revenus extrêmes sont pris en considération ici.

Par ailleurs l’enquête indique que la dépense annuelle moyenne en soins dentaires

est de 16,47 dh par individu en milieu urbain, alors que les besoins en soins

bucco-dentaires de la population sont assez important.

L’étude réalisée en 1991 par la direction des statistiques a mis en évidence que les

dépenses de santé sont d’une part relativement importantes et d’autre part liées

plus au moins étroitement au revenu et au niveau d’instruction et à l’existence ou

non de sécurité sociale (quoiqu’on ne dispose pas de données dans ce sens, mais

la relation est fortement prouvée en ce qui concerne les soins de santé en

général), mais de nombreuses disparités ressortaient en rapport avec le milieu de

résidence, la proximité de dentiste ainsi que d’autres paramètres plus subjectifs qui

ne souhaitent qu’à faire l’objet d’études approfondies.

Pour amener les populations à consacrer davantage de ressources à leur santé

bucco-dentaire, différentes mesures sont nécessaires. Certaines doivent viser

l’individu et la famille, à savoir une meilleure information et sensibilisation, et

d’autres relèvent de la responsabilité des pouvoirs publics, comme la mise en

place d’une couverture sociale généralisée, la réduction des prix des produits

d’hygiène et de soins dentaires en réduisant éventuellement les taxes sur les

produits importés. Tout cela étant inscrit dans un processus de développement

durable garantissant des revenus aux populations et supportables pour l’état.

17

18

Les soins prodigués au sein des centres de santé urbain, les compagnes de

sensibilisation à l’hygiène orale et les séances de prévention sont gratuits,

nonobstant, cela n’amène pas la population à mieux prendre en charge sa santé

bucco-dentaire.

La santé bucco-dentaire n’a pas de prix, mais elle a un coût, lequel doit être en

adéquation avec l’objectif essentiel d’amélioration de la santé bucco-dentaire.

4. Contexte général:

Le Ministère de la santé est en phase de réalisation de grandes réformes

structurelles et structurantes, touchant en particulier le financement de la santé, la

réforme hospitalière, l’organisation de l’offre de soins et sa régulation à travers la

création d’une filière de soins.

Le plan stratégique 2003- 2007, du Ministère de la santé insiste sur la

consolidation des acquis, la rationalisation de l’utilisation des ressources, et la

réponse aux nouveaux défis du secteur, pour le 3ème millénaire, à savoir : l’équité,

la qualité, la diversification des ressources et l’encadrement du secteur privé.

Le secteur dentaire doit bénéficier de ce courant de réforme et de l’intérêt

manifesté par les responsables nationaux et provinciaux eu égard à ce

changement.

4.1 Contexte sanitaire

La double caractéristique de la situation socio sanitaire (transition démographique

et sanitaire) constitue l’un des principaux soucis des planificateurs du système de

santé au Maroc, qui relèvent le défi de faire face à l’émergence d’une nouvelle

structure morbide dominée par les maladies non transmissibles notamment (les

maladies bucco-dentaires), les cardiopathies et les cancers, leur orientation passe

nécessairement par une réforme du système de santé.

18

19

Cette réforme repose sur quatre choix stratégiques à savoir :

- la régionalisation,

- l’approche du système de santé intégré,

- la réforme du financement avec ses deux mécanismes : AMO et RAMED,

- la réforme hospitalière.

Deux grands projets soutiennent la réforme au Maroc, il s’agit du projet de

financement et de gestion du secteur de la santé (PFGSS) financé par un prêt de

la banque mondiale et prend en charge la réforme du financement et la réforme

hospitalière, et le projet d’appui à la gestion du secteur de la santé (PAGSS)

financé par un don de l’Union Européenne et qui prend en charge les aspects de la

réforme liés à la régionalisation et à l’équilibrage de la filière de soins.

4.2 La conjoncture de régionalisation : (38)

La régionalisation est une grande opportunité pour accélérer la roue de

dynamisation du système de santé et l’organiser autour de ses missions

fondamentales et surtout pour être plus proche des citoyens.

La régionalisation est un moyen de redistribution des ressources humaines et

financières dans un souci d’améliorer l’équité, elle est également un instrument

politique pour mobiliser la participation des collectivités locales dans la planification

et le financement des soins et pour renforcer les partenariats.

Le projet PAGSS s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de

régionalisation, ainsi est crée la première direction régionale de la santé (à titre de

projet pilote) à la région de l’oriental qui a, parmi ses principales attributions,

l’élaboration du schéma régional de l’offre de soins (SROS).

Le SROS est un outil de planification stratégique qui permettra une meilleure

adaptation de l’offre de soins aux besoins de la population compte tenu de son

profil épidémiologique.

19

20

Le SROS vise la construction d’un système de santé régional intégré et répond au

souci d’accessibilité physique aux soins.

4.3 La réforme hospitalière (1, 17)

Un chantier de réforme a été engagé dans le secteur sanitaire en général, et dans

les hôpitaux en particulier. Cette évolution vise à préparer les hôpitaux à faire face

à la transition sanitaire, à l’autonomie et à la mise en place de l’assurance maladie

obligatoire.

La principale justification de la réforme hospitalière est d’anticiper l’impact des

tendances démographiques et épidémiologiques et de répondre aux exigences de

cette transition. En effet l’ensemble des maladies non transmissibles, les accidents

et traumatismes pèse lourdement sur le système de soins, en particulier sur

l’hôpital puisque c’est à ce niveau qu’elles sont et seront généralement prises en

charge.

Ce processus de changement passe inévitablement par le développement du

management des hôpitaux et par la mise à niveau de la quasi totalité des

processus de production de soins y compris leurs aspects techniques et

technologiques.

Le projet PFGSS est le principal projet d’appui à cette réforme hospitalière qui a

pour principal levier d’action l’élaboration d’un projet d’établissement hospitalier

(PEH) qui a pour visée d’adapter l’offre de soins hospitaliers aux besoins de la

population en tenant compte de son profil épidémiologique.

La réforme hospitalière va permettre :

- la modernisation des hôpitaux,

- le renforcement de leurs plateaux médico-techniques, ce qui permettra une

meilleure prise en charge des malades (diagnostic, traitement, rééducation),

- l’amélioration des performances et la qualité des soins, par l’élaboration de

protocole de prise en charge des pathologies (exemple : affections bucco-

dentaires),

20

21

- l’élaboration d’un système d’information hospitalier intégré,

- un développement des compétences du personnel.

La réforme hospitalière, dans le cadre de la séparation de la fonction de

financement, de celle de la prestation des services et avec un rôle de l’Etat plus

stratège et régulateur, permettra aux hôpitaux publics d’avoir une autonomie

nécessaire à l’amélioration de leur gestion, de leurs performances et de la qualité

des soins qu’ils offrent. Cette autonomie permettra, par ailleurs, de réallouer au

moins une partie des subventions destinées traditionnellement aux hôpitaux érigés

en SEGMA et aux CHU vers les soins de santé de base, cette réaffectation de

ressources pourrait renforcer le financement des programmes de prévention et de

lutte contre les affections bucco-dentaires.

Ainsi, dans le projet du nouveau règlement intérieur des hôpitaux (RIH 2003),

l’article du RIH 1993 disant : « l’hôpital constitue un élément intégré dans le

système national de santé, à cet effet, il est le point focal d’appui aux soins de

santé de base » a été supprimé pour être remplacé par l’article

disant : « …l’hôpital constitue un centre de référence de soins spécialisés et

intervient en complémentarité avec le réseau de soins de santé de base et d’autres

hôpitaux… »

La production de soins dentaires ne devrait-elle pas profiter de ce courant de

changement à l’intérieur des hôpitaux, pour une meilleure prise en charge des

patients hospitalisés ou non, notamment en créant un service dentaire hospitalier

qu’on va se permettre d’appeler ici service dentaire de 2ème niveau.

21

22

4.4 La réforme du financement : La politique de développement sociale prônée par Sa Majesté le Roi Mohammed

VI, que Dieu l'Assiste, repose fondamentalement sur la solidarité et la cohésion

sociale.

Le Maroc en adoptant la loi 65/00 portant code de la couverture médicale de base

(CMB), a fait un choix concerté de politique de santé fondé sur l’éthique de la

solidarité et de l’équité, dans le cadre d’une stratégie à long terme visant

l’universalité graduelle de la couverture médicale.

L'amélioration du niveau de santé constitue une des composantes essentielles de

cette politique qui vise à garantir la pleine participation des citoyens au

développement durable du pays.

La loi portant CMB repose sur deux piliers :

- L’AMO, un système contributif pour les personnes a revenu formel et stable,

qui sont assujetties à l’obligation d’assurance maladie, il garantit l’accès à

un paquet de soins délivrés par les structures publiques et privées.

- Le RAMED, ou régime d’assistance médicale, c’est un mécanisme public de

prise en charge des frais de soins pour les personnes économiquement

faibles, ce régime garantit la gratuité absolue ou relative d’un paquet de

soins délivrés par les structures publiques de santé.

Préalables et perspectives de la réforme de financement (11) D’après les décideurs l’application de la CMB permettra de porter le nombre global

des bénéficiaires de l’AMO de 17% actuellement à 30% de la population dans une

première phase, puis dans un deuxième temps à 50%. Mais il y a encore

beaucoup d’enjeux politiques et socio-économiques qui posent des obstacles à la

mise en œuvre de la CMB, surtout le RAMED dont l’opérationnalisation est différée

à une date indéterminée, ce qui doit pousser à élaborer d’autres alternatives

transitoires pour mieux prendre en charge les affections bucco-dentaires comme

les systèmes de financement communautaires.

22

23

- La filière de soins.

Le système de prépaiement universel de l’assurance maladie est sans doute la

source la plus stable et la plus durable du financement des soins de santé.

Et pour rendre la prise en charge des dites affections plus efficace, ce financement

doit être coordonné et intégré entre les composantes de la filière de soins (services

hospitaliers, services ambulatoires, les efforts de prévention) cette coordination du

financement passe obligatoirement par l’instauration d’une porte d’entrée unique

au système de soins et par l’amélioration du système d’information pour accroître

la coordination entre les différents dispensateurs de soins.

Un tel financement permettra d’accroître l’utilisation des services de santé, y

compris de prévention, d’améliorer l’accessibilité financière aux services de santé

dentaire et d’améliorer la qualité des soins.

- Le partenariat public privé (2)

Au coté du secteur public, le secteur privé occupe une place très importante dans

le système de soins (et même prépondérante dans le secteur dentaire) et offre

une large gamme de spécialités et de services. Il dispose d’une panoplie de

technologies biomédicales développées et de haute gamme.

Autour de ces établissements, s’est greffé une mosaïque de structures de soins et

d’hospitalisation à but non lucratif, crées, soit par les œuvres sociales des

établissements ou entreprises publiques, soit par des mutuelles ou encore par des

associations.

La répartition de l’offre de soins publics et privés accuse un déséquilibre aussi bien

sur le plan quantitatif que qualitatif, sur le plan inter et intra régional.

La collaboration entre les secteurs publics et privés reste sporadique et très peu

développée.

Pour garantir la réussite des réformes en cours, il s’avère nécessaire d’établir une

réelle synergie entre l’ensemble des composantes du système de soins en

23

24

général, et du système de soins dentaires en particulier, et assurer un

décloisonnement entre secteur public et secteur privé.

Le recours à une consultation externe s’inscrit dans le cadre du plan d’action du

Ministère de la santé pour la période 2003-2007, qui prévoit parmi ses axes

stratégiques, le développement du partenariat entre le secteur privé et le secteur

public.

5. Formulation de la question du mémoire

Du fait de la diversité et de la multiplicité des facteurs liés à l’état de santé bucco-

dentaire de la population, de la préoccupation actuelle et prioritaire du ministère de

la santé, et tenant compte du temps restreint alloué à notre sujet de mémoire, il

nous a paru opportun de focaliser notre recherche sur une seule thématique à

savoir l’organisation publique des soins de santé bucco-dentaire.

Au vu de ces éléments plus inquiétants les uns que les autres, il est urgent

d’entreprendre une planification intégrée et coordonnée des services de prévention

et de traitement bucco-dentaires sans oublier de produire un personnel approprié

pour éviter de gaspiller inutilement les ressources importantes injectées dans ce

domaine.

Effectivement au-delà des actions menées au niveau national en matière

d’attribution de ressources et d’études épidémiologiques, la question peut être

posée du fonctionnement local de ces structures et donc de leur évaluation, certes

en matière de ressources humaines et matérielles, mais aussi en matière

d’organisation, de prestations et de résultats.

La question qui découle des éléments susmentionnés est la suivante : « Quelle organisation adéquate de l’offre publique de soins bucco-dentaires serait en mesure d’apporter des solutions éventuelles à certains dysfonctionnements du système national de santé en matière dentaire? »

24

25

6. Méthodologie de travail

• Revue de la littérature

Définition des concepts

Modèle de l’organisation de l’offre de soins BD= modèle de l’OMS

Exemple d’autres pays

Les attributions des différents niveaux de soins BD

• Entretiens avec des personnes ressources

DHSA

DELM

INAS

Faculté de médecine dentaire

Hôpital Chikh Zaid

Chirurgiens dentistes du secteur étatique et du privé

Autres personnes ressources

• Différentes approches analytiques seront utilisées:

Approche diachronique

Approche synchronique

Approche systémique

Analyse par rapport à un référentiel

25

26

Chapitre 2 : Etat des connaissances On donne compte ici de la littérature sur l’organisation de l’offre de soins bucco-

dentaires. Plusieurs domaines seront exclus à savoir l’organisation des secteurs

privés qui est le plus dominant, le secteur mutualiste et le secteur dentaire des

forces armées royales vu qu’on s’intéresse ici uniquement au secteur public.

Cette partie du travail a été préparée en consultant d’une part des articles

scientifiques, des livres, des thèses et des mémoires, des publications de l’OMS et

autres organismes, et d’autre part en utilisant d’autres sources d’informations à

savoir : les informatisées de repérage bibliographique, les entretiens avec des

personnes ressources.

1. Définition de offre de soins

« C’est l’ensemble des infrastructures, des ressources (humaines et matérielles) et

des actions mobilisées pour assurer la production de soins curatifs, préventifs,

promotionnels et de réhabilitation. » (14)

Développer l’offre de soins, implique une amélioration des intrants de cette offre

(Ressources MHF, Temporelles et Informationnelles), des processus de gestion

(procédures, activités et stratégies), des extrants (services produits), et des

outcoms (Résultats attendus), sans négliger toutefois l’amélioration de la

collaboration intersectorielle, qui doit œuvrer vers un but commun qui est le

développement de l’aménagement du territoire de la collectivité territoriale.

A quel niveau de la filière d’offre de soins, agit ces mécanismes et ces outils pour

réaliser le développement espéré ? C’est ce qu’on va essayer d’expliquer dans les

paragraphes qui suivent.

26

27

Schéma n°1 : Pyramide d’organisation du système de soins au Maroc (21)

Abréviations :

CHU : centre hospitalier universitaire CHR : centre hospitalier régional CHP : centre hospitalier provincial PSP : polyclinique de santé publique CSCA : centre de santé communal avec maison d’accouchement CSC : centre de santé communal sans maison d’accouchement CSU : centre de santé urbain DU : dispensaire urbain DR : dispensaire rural

CSU, DU, CSC, DR

CSCA

Hôpitaux locaux

CHP et PSP

CHR

CHU

Population

REH

RSSB

Itinérance

27

28

2. Le concept d’intégration

L’intégration consiste en « une série d’opérations dont le but essentiel est de

rapprocher des structures administratives, des fonctions et des conceptions

jusqu’alors indépendantes de manière à les fondre dans un tout.» (OMS, 1996)

« Soins intégrés » sont des soins prestés par une équipe pluridisciplinaire, qui

intègre son action médicale, paramédicale et sociale grâce à une coordination des

différentes actions préventives, curatives et d’éducation pour la santé, au bénéfice

du patient et de la population qui s’adresse à elle. (Mercenier, 1994)

L’intégration concerne:

• Les soins: critère de la qualité des soins;

• L’équipe: polyvalence, référence interne, coordination;

• Les structures opérationnelles:

prise en charge de tous les problèmes de santé

pas de chevauchement dans les fonctions

spécificité de chaque niveau

• Les structures administratives: communication entre la base et le

sommet

• Intégration dans le temps: tous les services sont disponibles au même

moment

• Intégration dans l’espace: tous les services sont fournis par la même

équipe mais à différents moments.

Conditions préalables à l’intégration :

• Bon fonctionnement des services de soins de santé de base

• L’intégration doit être décidé au bon moment

• Elle implique le transfert du pouvoir de prise de décision aux services de

santé polyvalents.

28

29

3. Le système de santé de district (33) Le district de santé est un sous ensemble du système national de santé

comprenant les activités de santé développées par la communauté, le niveau de

premier contact (centre de santé) et le niveau de premier recours (l’hôpital de

district). C’est en fait le cœur du système de santé.

C’est le lieu de rencontre et de synthèse entre trois éléments :

- Les normes et les stratégies définies par le niveau central,

- l’opérationnalisation des décisions du niveau central,

- et les demandes et caractéristiques des populations.

En 1986, un comité de l’OMS pour le programme mondial a défini le district comme

suit (33) :

Un système de santé de district fondé sur les soins de santé

primaires est un élément plus au moins autonome du système

national de santé. Il se compose avant tout d’une population bien

définie vivant dans un périmètre administratif et géographique

clairement délimité, en milieu urbain ou rural. Il comprend tous les

établissements et toutes les personnes qui dispensent des soins de

santé dans le district, qu’il s’agisse de l’état, de la sécurité sociale,

d’organisations non gouvernementales, du secteur privé ou

d’éléments traditionnels. Par conséquent un système de santé de

district consiste en un large éventail d’éléments interdépendants qui

contribuent à la santé dans les foyers, les écoles, les lieux de travail

et les communautés par l’intermédiaire du secteur de la santé et

d’autres secteurs connexes. Il comprend l’initiative personnelle en

matière de soins et tous les personnels et équipements assurant les

prestations sanitaires, jusque et y compris l’hôpital de premier

recours et les services appropriés de laboratoire, de diagnostic et de

soutien logistique. Ces composantes doivent être bien coordonnées

par un administrateur spécialement désigné à cet effet afin de

rassembler tous ces éléments et établissements dans un ensemble

29

30

réellement complets d’activités de promotion de la santé, de

prévention, de soins curatifs et de réadaptation.

Cette définition englobe des principes très importants qu’il conviendrait de

reprendre en les détaillant dans la partie analytique du présent travail.

Défini tel quel, le système de santé de district est un sous-ensemble du système

national de santé. Il présente les caractéristiques suivantes :

Le système de santé de district est orienté vers la population,

notamment sur tous les éléments de son comportement et de son

environnement qui sont en rapport avec la santé ainsi que sur son

droit à modeler ses propres structures de santé avec l’aide du corps

médical ;

Le système de santé de district s’inscrit autant que possible dans

une Zone géographique dont les limites sont clairement définies. Il

couvre toute la population ainsi que toutes les formations sanitaires,

tant publiques que privées de cette zone, y compris leurs

personnels.

Le système de santé de district dispose d’une autonomie de gestion

suffisante pour fixer les priorités et résoudre les problèmes sur des

bases décentralisées, autant que possible ;

Le système de santé de district intègre l’approche des soins de

santé primaires dans toutes ses activités.

4. La décentralisation De façon très générale, la décentralisation consiste en un transfert d’autorité ou un

fractionnement de l’autorité publique entre le niveau national et les niveaux sous

nationaux, ou plus généralement, entre l’administration centrale et les

administrations régionale, locale…

30

31

La pratique de décentralisation des systèmes de santé revêt plusieurs formes,

selon la structure administrative et politique et les objectifs de l’ensemble du

secteur public, mais aussi selon le mode d’organisation du système de santé.

Tout système de santé nécessite à la fois des éléments centraux et des éléments

locaux.

Système de santé de district constitue le cadre pour promouvoir des soins de

santé intégrés et décentralisé.

Depuis 1987, la mise en place de district de santé est proposée par l’OMS comme

la politique pour l’amélioration du fonctionnement des systèmes de santé. (26)

Des principes directeurs ont été identifiés, par un comité d’experts sur la base de

la littérature scientifique et de leur expérience accumulée en ce domaine, pour être

utilisés comme principes de référence lors de l’élaboration d’un système de santé

de district.

Une brève description de ces principes semble utile pour enlever toute ambiguïté.

a- Efficience :

C’est chercher l’efficacité dans un contexte de ressources limitées.

Les activités de santé très efficaces mais très coûteuses seront remplacées par

des activités dont le meilleure rapport coût / efficacité permettra de satisfaire un

plus grand nombre de personnes. Si l’efficacité est primordiale, elle ne peut être le

seul critère de choix, l’efficience doit être également prise en compte.

b- L’équité :

C’est l’amélioration de l’utilisation des services de santé par ceux qui en ont

besoin. Le respect de ce principe directeur a différentes implications à savoir :

l’accessibilité géographique et financière des services de santé, leur acceptabilité

culturelle avec tout ce quelle implique en terme de relation humaine entre le

personnel de santé et la communauté.

c- La priorité :

C’est répondre d’abord aux besoins de santé ressentis par la population.

31

32

L’intensité de la souffrance ressentie par la personne est le déterminent le plus

important de l’utilisation des services de santé. Répondre aux besoins de santé

ressentis par la population signifie en plus de répondre d’abord aux demandes

d’aspect curatif, le préventif viendra ensuite, il faut que les services de santé soient

capables d’offrir des soins de santé à tous, sans distinction d’âge ou de sexe. Un

système de santé basé sur l’organisation de services de santé sélectifs destinés à

certaines populations cibles (enfants, femmes enceintes, etc.) n’est pas conforme

à ce principe.

d- La qualité :

L’amélioration de la qualité aussi bien technique que relationnelle des soins de

santé offerts est une priorité. La qualité des soins serrait la résultante de plusieurs

composantes à savoir ; la sécurité, l’intimité, le bon accueil, le caractère approprié,

la continuité, la délivrance au bon moment, l’efficacité (dont l’apaisement), etc.

pour ne citer que celles là.

e- La pérennité :

C’est assurer le fonctionnement à long terme des services de santé. Ce principe

directeur est particulièrement important dans la mesure où une intervention sera

d’autant plus justifiée que ses effets perdurent.

g- L’approche intersectorielle :

La santé n’est qu’une condition parmi d’autres du développement et du bien être

de l’individu et de sa communauté. Promouvoir un développement homogène

entre différents secteurs serait une opportunité pour 'éviter des gaspillages et des

redondances d’activités.

h- La promotion humaine :

Le fonctionnement du système de santé est avant tout basé sur les individus. Pour

assurer un fonctionnement correct du système de santé, et pour améliorer de

façon continue la qualité des soins, le système doit pouvoir assurer et favoriser la

32

33

promotion et le développement personnel du potentiel humain à travers la

reconnaissance de la fonction, participation au travail d’équipe, amélioration des

connaissances, l’amélioration de la situation pécuniaire, etc.

i- L’autodétermination

La participation communautaire reste un principe qui n’est pas reconnu

universellement, cependant il se défend par lui-même, d’une part, car l’utilisateur

n’a aucun contrôle démocratique sur le fonctionnement des services qui pourtant le

concerne en premier lieu, et d’autre part parce que les techniciens auront tendance

à maximiser l’efficacité au détriment de l’efficience ce qui est contradictoire avec le

premier principe

5. Modèle de l’OMS des services de santé bucco-dentaires efficaces (36,39)

5-1 Principes de base du programme de santé bucco-dentaire de

l’OMS

La santé bucco-dentaire n’est pas uniquement synonyme de dents saines: elle fait

partie intégrante de l’état de santé générale et est essentielle au bien-être. Etre en

bonne santé bucco-dentaire signifie ne pas souffrir de douleurs oro-faciales

chroniques, de cancers de la cavité buccale ou du pharynx (gorge), de lésions des

tissus de la cavité buccale, d’anomalies congénitales comme le bec de lièvre et la

fente palatine, et d’autres maladies ou troubles affectant les tissus buccaux,

dentaires et maxillo-faciaux, connus sous le nom de complexe maxillo-facial.

33

34

5-2 Modèle de référence

Afin de pouvoir apporter une réponse plausible à notre question de recherche, un

modèle théorique sera proposé en intégrant les connaissances existantes et

susceptibles de répondre à notre question de recherche.

Selon l’OMS, l’organisation des services dentaires publics obéit aux principes du

district.

Ce modèle s’appui essentiellement sur le modèle de système efficace de santé

bucco-dentaire préconisé par l’OMS.

Dans le souci de répondre aux attentes de la population, l’OMS a décrit un modèle

de systèmes de services de santé bucco-dentaire, qui se veut un modèle

dynamique et en évolution permanente, sans prétendre à une résolution absolue

de tous les problèmes du secteur dentaire.

34

35

Figure 2: Modèle de l’OMS des services de santé bucco-dentaires efficaces : Les facteurs qui influencent sur le système de soins bucco-

dentaire) (36,39)

Potentiel économique du pays

Organisation des services dentaires

Niveau de vie de la population et son potentiel culturel

Mode de payement des actes

Degré d’implication des associations des dentistes

Le système de soins bucco-

dentaire

Rapidité des progrès en science dentaire

Degré de responsabilité de l’état

Volonté politique en matière de PEC des affections dentaires

35

36

Partie 2 :

Analyse et diagnostic

36

37

Chapitre 3 : Analyse de la situation

Après la description dans le premier chapitre des éléments du mémoire, s’impose

celle des structures de soins. Comment le système de santé dentaire public est-il

conçu sur le terrain ?

A- Approche diachronique Une approche diachronique sera utilisée en premier pour connaître l’évolution des

politiques en matière de santé dentaire et la transition sanitaire dentaire de notre

pays.

Il n’est pas dans notre attention de s’attarder sur ce chapitre parce que, d’une part,

plusieurs avant nous ont donné avec force détails et beaucoup de compétence

l’évolution historique de la chirurgie dentaire au Maroc.

Cet aperçu est cependant nécessaire, à notre point de vue, pour mieux

comprendre l’évolution qu’à connu la chirurgie dentaire dans notre pays, apprécier

les progrès indéniables qu’elle a enregistrées, et appréhender certains aspects et

données de la situation actuelle, qui constituent parfois autant d’obstacles, certes

surmontables, mais réels, à tout développement futur.

A cet effet, il nous est apparu que cet aperçu historique doit concerner trois étapes

essentielles, elles même déterminées par le cadre juridique qui les régies.

De ce point de vue, nous considérons que la chirurgie dentaire au Maroc a connu

trois périodes fondamentales à savoir :

* avant 1916, période caractérisée par, dirons-nous, l’absence de toute

réglementation objective, propre à la profession,

* la seconde phase s’étale sur la période allant de 1916, date du premier

texte à notre connaissance relatif à l’exercice à titre privé de la

profession au Maroc (soit le dahir du 12 Avril 1916), à 1960, année à

partir de la quelle tout un arsenal juridique tendant à l’organisation de la

profession est pris (dahir du 19 Février 1960) ; (voir annexes)

37

38

* de 1960 à nos jours ; cette période a vu l’intervention de plusieurs textes

remettant en cause les principes fondamentaux qui présidaient, pendant

la précédente période, à l’exercice à titre privé de la profession,

l’extension de la réglementation à l’ensemble du Royaume, la

réorganisation de l’ordre professionnel et le cadre d’exercice au sein des

structures sanitaires publiques,

* Une dernière phase marquerait le tournant de la profession est entrain

d’être tracée, marquée par la révision des lois qui régissaient l’exercice

de la profession, avec un projet de loi régissant la profession des

médecins dentistes (voir annexes). (30)

* Vu la loi n° 02-01 portant dissolution des conseils supérieur et national

de l’ordre des chirurgiens dentistes, il a été institué une délégation

spéciale promulguée par le Dahir n° 1-02-201 du 12 Joumada 1 1423

(23 Juillet 2002) qui régi l’exercice de la profession. (voir annexes)

Ainsi, au Maroc, la pratique de la chirurgie dentaire a été une entreprise de type

privée avec une clientèle payante jusqu’en 1929. (30) Les soins dentaires étaient

donnés par des chirurgiens dentistes et stomatologistes étrangers, des diplômés

d’universités françaises et autres pays.

En 1975 fût recruté le premier chirurgien dentiste marocain dans le ministère de la

santé.

Il a été décidé dans le plan quinquennal 1978-1982 la création de deux facultés de

médecine dentaire l’une à Rabat et l’autre à Casablanca.

En 1980 fut crée la première faculté de médecine dentaire au Maroc qui

dispensait l’enseignement de la médecine dentaire.

Après le départ massif des praticiens européens, le Maroc fut confronté à la

pénurie des chirurgiens dentistes et eu à faire face à deux problèmes majeurs : la

formation des futurs praticiens de santé dentaire et l’organisation des systèmes de

services dentaires et leur gestion.

La formation des futurs praticiens de santé dentaire est assurée par les

deux facultés de médecine dentaire de Rabat et de Casablanca.

Les modes de services dentaires au Maroc sont au nombre de quatre :

38

39

o Service privé

o Service public

o Service militaire

o Service mutualiste

Le système de santé dentaire marocain est véritablement pluraliste. C’est un

système où cohabitent un secteur privé prépondérant, un système public qui était

en croissance régulière et qui connaît ces jours ci de nombreux questionnements,

un secteur mutualiste qui connaît depuis quelques années un essoufflement après

une période d’expansion (1980-1990) sans oublier le secteur des forces armées

royales qui dessert une population bien précise. (23)

Nous avons relevé que la santé bucco-dentaire ne figure pas parmi les priorités

retenues par les pouvoirs publics, et que de ce fait, les moyens de ce secteur sont

insignifiants pour ne pas dire inexistants. Nous pouvons, en tous cas, vérifier cette

situation à partir du tableau suivant :

Tableau n°2 : Evolution du nombre des chirurgiens dentistes du secteur public en 30 ans

Année Nombre de chirurgiens dentistes

1975 18

1976 28

1977 32

1978 20

1979 13

1980 39

1981 17

39

40

1982 13

1984 10

1985 17

1986 19

1987 26

1990 49

1991 48

2005 202

Les fluctuations notées jusqu’à 1991 s’expliquent par le fait que pour la plupart de

ces chirurgiens dentistes, ils accomplissaient le service civil. Chose dont ils sont

dispensés à l’heure actuelle

En trois décennies le secteur public n’a pu que multiplier par dix son potentiel

humain, qui au départ était défectueux.

Quelles mesures incitatives faudrait-il présenter aux chirurgiens dentistes pour

qu’ils s’intègrent dans ce secteur désertique ?

B- Approche synchronique : La dynamique de développement des services de santé dentaire parait tenir aux

efforts déployés pour adapter plus étroitement le système aux besoins du public.

Quelle organisation de ces services a adopté le Ministère de la santé, pour palier

au problème de la couverture de la population par les soins de base, pour

répondre au souci de la rationalisation des ressources et de la qualité des soins ?

40

41

1. Services dentaires assurés par les structures dentaires du ministère de

la santé

Les traitements dentaires sont assurés par des chirurgiens dentistes du secteur

public qui y travaillent à plein temps, mais n’offrent généralement que des

extractions et un paquet de soins conservateurs très limité (soins de caries, et

exceptionnellement des traitements endodontiques) en plus du détartrage et du

curetage qui sont moins nombreux. Les prestations offertes dans les structures du

Ministère de la santé sont gratuites sauf et exceptionnellement dans certaines

structures hospitalières où sont appliqués des tarifications dérisoires.

Au cours de ces trente dernières années, des progrès considérables ont été

réalisés en science et en technique dentaire. Au-delà des soins dentaires

conservateurs et des traitements chirurgicaux de conservation, l’activité dentaire

s’est étendue à l’orthopédie dento faciale, à l’implantologie et à la prothétique, ainsi

qu’à la prophylaxie (traitements prophylactiques).

Toutefois, ces activités dentaires ne sont pas nécessairement toutes couvertes ni

assurées directement par une assurance-maladie ou un service national de santé.

Ces organismes peuvent limiter leurs prestations à la suppression de la douleur ou

à l’extraction des dents, le luxe de traitement conservateur est limité à certains

établissements faute de ressources disponibles. Des dents manquantes ou mal

disposées ne sont pas toujours des raisons suffisantes pour l’octroi de prestations.

2. Organisation et gestion des services

Le système de santé dentaire au Maroc obéit à une organisation hiérarchisée et

discontinue de prise en charge des patients. La porte d’entrée dans le système, en

dehors de l’urgence, est le centre de santé (premier échelon).

En absence d’un premier niveau de référence de soins en l’occurrence l’hôpital

provincial/préfectoral ou même régional, le patient se trouve dans l’obligation soit

d’interrompre ses soins faute de disponibilité de structure adéquate dans son

territoire, soit de s’adresser à d’autres prestataires de services du secteur libéral

41

42

ou du secteur informel, soit de s’orienter –chose qui se fait très rarement et

difficilement- vers les centres universitaires de Rabat ou de Casablanca ; qui

représentent le niveau tertiaire de prise en charge des affections bucco-dentaires

dans le système.

Le niveau universitaire assure la prise en charge des patients par le biais des

soins spécialisés (ODF, parodontologie, implantologie, prothèse conjointe et

adjointe…..) et dispense également des soins du premier niveau dans le cadre

des stages de formation des étudiants.

Le cheminement du patient à travers le système est assuré par des références et

contre références limités entre le niveau primaire et le niveau tertiaire.

Un trou fonctionnel jaillit de cette description de l’offre de soins bucco-dentaires au

Maroc.

La gestion de ces services publics relève du ministère de la santé en général et du

service bucco-dentaire de la DELM en particulier. On peut noter ici l’absence de

structures régionales qui peuvent coordonner avec la structure centrale.

Si nous considérons le district sanitaire comme cadre d’organisation des services

de soins, les soins dentaires s'ajusteront fort bien à ce modèle. Tentons alors de

représenter les services dentaires dans le district tel qu’il a été défini

antérieurement

42

43

Figure 3 : Représentation des services dentaires publics dans le district sanitaire

2ème niveau : Hôpital régional ou

provincial ou de premier recours

1er niveau : Centre de santé ou de

premier contact

3. Démographie professionnelle : (2,9 ,36)

Le premier coup d'oeil que nous portons sur cette profession fait ressortir une

grande insuffisance.

En effet, on compte aujourd’hui, au Maroc, environ 202 chirurgiens dentistes du

secteur public soit 1 pour 148 milles habitants, la proportion varie de (1 dentiste

pour 12 631 habitants, soit une densité de 7,9/100 000 habitants) à (1dentiste pour

728 634 habitants, soit une densité de 0,13/ 100 000) selon les régions.

3ème niveau : Fac de médecine dentaire

de Rabat et de Casa

1er niveau : Unité dentaire dans C/S

3ème niveau : Centre universitaire

DISTRICT

Trou fonctionnel

43

44

Le secteur privé reste dominant, avec 3625 chirurgiens dentistes répartis

inéquitablement sur le territoire marocain. Contre 42 378 praticiens inscrits à

L’Ordre National des Chirurgiens-dentistes en France, soit une densité

de 68/100 000 habitants.

Le chiffre retenu de 1 /148 000 habitants ou 0,67/100 000 habitants ne peut être

comparé à celui d’autres pays, car nous ne disposons pas de données concernant

la démographie professionnelle du secteur public de ces pays, pour cela, nous

allons prendre en considération le nombre de chirurgiens dentistes du secteur

privé aussi. Ainsi le ratio dentiste/100 000 habitants se retrouve au environ de

12,7. Ce chiffre reste très insuffisant et doit être comparé à d’autres pays.

Le tableau si dessous, nous aidera à faire cette comparaison.

Tableau n° 3: taux de dentistes quelques pays de la région de la méditerranée

orientale (2004) (6)

Pays Taux de dentistes/ 10 000

habitants

Arabie Saoudite 1,90

Egypte 3

Emirates arabes unis 2,90

Iran 2,10

Libye 0,90

Jordanie 7,30

Liban 8,81

Maroc 1 Syrie 8,70

Tunisie 1,60

44

45

Une autre comparaison avec des pays de différents profils socio économique

pourrait enrichir cette approche :

1er groupe :

Deux pays scandinaves, la Suède et la Finlande avec une densité professionnelle

élevée de plus de 90 chirurgiens dentistes en activité pour 100 000 habitants.

2è groupe :

Composé de pays de l'Union Européenne ainsi que du Japon et des Etats-Unis

avec une densité professionnelle comprise entre 60 et 75.

La France se situe au milieu de ce groupe avec 68 praticiens pour 100 000

habitants.

3è groupe :

Trois pays européens à moins de 50 praticiens pour 100 000 habitants avec en

queue de groupe le Royaume-Uni.

4è groupe :

En Afrique le nombre de dentiste par habitant est d’environ 1 pour 150 000 soit 0,6

pour 100 000 habitants.

Le profil d’auxiliaire dentaire reste toujours absent, néanmoins le rôle d’assistante

dentaire est rempli soit par des infirmiers diplômés ou non selon leur disponibilité

dans les provinces et préfectures.

4. Equipements dentaires :

Le ministère de la santé dispose de 187 unités de soins dentaires réparties pour la

plupart dans les centres de santé urbains du royaume.

Ces dernières années le ministère de la santé n’a cessé d’accroître ces

équipements dentaires à travers tout le Royaume.

Cette croissance répond à une demande née essentiellement d’une effrayante

progression de la carie dentaire ces dernières décennies. Cette progression

s’ajoute à une prévalence déjà élevée des parodontopathies. Une proportion

45

46

importante de la population soufre à intervalles répétés de douleurs aigues de la

petite enfance à la quarantaine ou à la cinquantaine, et de la perte prématurée des

dents.

Une note de la DELM datant du 08 Août 1997 a été destinée à toutes les

provinces et préfectures qui disposent d’une infrastructure dentaire faisant l’objet

de transfert des équipements dentaires au niveau des structures SEGMA, afin de

pouvoir assurer la viabilité et la pérennité des prestations offertes.

46

47

Tableau 4: Répartition du nombre de dentistes en fonction de la superficie, du

nombre d’habitants par région, préfecture ou province. (7,24)

Régions Délégations médicales

Nombre de dentistes

Nombre D’unités dentaires

Nombre D’habitants

Superficie En Km²

Ratio dentiste/Nb d’habitants

Ratio dentiste/ surface en Km²

Tétouan 2 2 613 506 6 025 1 / 306 753 1 / 1 205 Tanger 7 6 762 583 1 195 1 / 127 097 1 / 170 Larache 3 2 472 386 (1) 1 / 157 462

Tanger-Assilah

Chefchaouen 2 2 524 602 4350 1 / 262 301 1 / 2 175 Fès 7 5 977 946 5400 1 / 139 706 1 / 540 Séfrou 3 2 259 577 (2) 1 / 86 525

Fès -Boulmane

Boulmane 1 1 259 577 14395 1 / 259 577 1 /14 395 Beni mellal 4 4 946 018 7075 1 / 236 504 1 / 1 768 Tadla

Azilal Azilal 2 1 504 501 10050 1 / 252 250 1 / 5 025 Meknès 7 5 713 609 3995 1 / 101 944 1 / 449 El Hajeb 1 1 216 388 (3) 1 / 216 388 Ifrane 2 2 143 380 3310 1 / 101 944 1 / 1 655 Errachidia 1 2 556 612 59585 1 / 556 612 1 /59 585

Meknès Tafilalt Khenifra 2 1 511 538 12320 1 / 255 769 1 / 6 160

Oujda 5 5 477 100 71580 1 / 95 420 1 / 7 953 Jrada 1 2 105 840 (4) 1 / 105 840 Berkane 2 3 270 328 (4) 1 / 135 164 Taourirt 1 1 206 762 (4) 1 / 206 762 Figuig 2 1 129 430 55990 1 / 64 715 1 /27 995

Région orienale

Nador 1 3 728 634 6130 1 / 728 634 1 / 6 130 Al Houcima 2 2 395 644 3550 1 / 197 822 1 / 1 775 Taza 4 4 743 237 15020 1 / 185 809 1 / 3 755

Taza Al Houcima Taounate

Taounate 2 4 668 232

5585 1 / 334 116 1 / 2 792

Rabat

22

11

627 932

1275

1 / 28 542

1 / 33

Salé 7 4 823 485 (5) 1 / 117 640 Skhirate Temara

9 3 393 262

(5) 1 / 43 696

Khémisset 2 3 410 808 8305 1 / 205 404 1 / 4 152

Rabat Salé Zemmour Zaer

CH Rabat 14 5

47

48

El Jadida 3 3 156 145 6000 1 / 52 048 1 / 2 000 Doukkala Abda Safi 2 2 119 331 7285 1 / 59 665 1 / 3 642

Settat 5 4 63 159 9750 1 / 12 631 1 / 1 950 Khouribgua 1 1 369 102 4250 1 / 369 102 1 / 4 250

Chaouia Ouardigha

Ben Slimane 2 3 118 463 2760 1 / 59 231 1 / 1 380

Marrakech 8 9 250 258 4060 1 / 31 282 1/ 369 El Haouz 1 2 67 942 (6) 1 / 67 942 El Kelâa 4 4 627 932 10070 1 / 156 983 1 / 2 517 Essaouira 4 2 769 500 6335 1 / 192 375 1 / 1 583

Marrakech Tensift El Haouz

Chichaoua 2 1 302 872 (6) 1 / 151 436 Kénitra 5 5 1167 301 4 745 1 / 233 460 1/ 949 El Gharb

Chrarda Bni Hssen

Sidi Kacem 4 3 692 239

14 755 1 / 173 060 1 / 3 688

Agadir 3 3 487 954 5910 1 / 162 651 1 / 1 477 Inzegane 1 2 419 614 (8) 1 / 419 614 Taroudant 3 2 780 661 16 460 1 / 260 220 1 / 5 486 Tiznit 1 1 344 831 6 960 1 / 334 831 1 / 6 960 Ouarzazate 1 1 499 980 41 550 1 / 499 980 1 /41 550 Zagoura 0 0 283 368 (7) 0 / 283 368

Souss Massa Drâa

Chtouka Ait Baha

0 1 297 245 (8) 0 / 297 245

Guelmim 1 1 166 685 28 750 1 / 166 685 1 /28 750 Assa Zag 0 1 435 35 (9) 0 / 43 535 Tata 1 1 121 618 25 925 1 / 121 618 1 /25 925 Tan Tan 2 1 70 146 17 295 1 / 35 073 1 / 8 647

Guelmim Essmara

Essmara 1 1 604 26 61 760 1 / 60 426 1 /61 760 Lâayoune 3 2 210 023 39 360 1 / 70 007 1 /13 120 Lâayoune

Boujdour Boujdour 0 1 46 129 100 120 1 / 46 129 Oued Eddahab

1 1 78 854

50 880

1 / 78 854

1 /50 880 Oued Eddahab Lagouira

Aousserd 0 0 20513

0 / 20 513

Casablanca (13) 2 949 805

1 615 1 / 226 908

1 / 124

Casa Anfa 4 2 -- (10) Casa Elfida 2 6 -- (10) Casa Ben M’sik

1 3 -- (10)

Casa My Rchid

4 2 -- (10)

Grand Casablanca

Casa Hay Mohammadi

3 2 -- (10)

48

49

Casa Ain Chôk

3 1 -- (10)

Nouacer 0 0 236 119 (10) 0 / 236 119 Mediouna 0 1 122 851 (10) 0 / 122 851 Mohammadia 2 1 322 286

(10) 1 / 161 143

Casa Hay Hassani

0 1 -- (10)

Sidi Bernoussi 0 1 -- (10)

CH Casa 1 1 -- (1) incluse dans la province de Tétouan (2) comprise dans la préfecture de Fès (3) comprise dans la préfecture de Mekhnès (4) comprises dans la préfecture d’Oujda An Gad (5) comprises dans la préfecture de Rabat (6) comprises dans la préfecture de Marrakech (7) comprise dans la province de Ouarzazate (8) comprises dans la province d’Agadir (9) comprise dans la province de Guelmim (10) comprises dans la préfecture de Casablanca (--) comprises dans Casablanca (13) total des dentistes de Casablanca Cette répartition est particulièrement parlante, il existe une forte disparité

d'implantation générant de grandes inégalités d'accès aux soins, en plus d’un

énorme déséquilibre entre le nombre de dentistes / habitants de la province de

Settat (1 dentiste / 12 631 habitants) à celle de Nador (1 dentiste / 728 634

habitants).

Cela montre à quel point, il est difficile pour un habitant de Nador ou d’Errachidia,

d’aller chez le dentiste.

Ajoutons à cela l’iniquité de répartition des dentistes en fonction de la superficie de

chaque régions ou province, ainsi la province d’Essemara se retrouve avec 1

dentiste sur une superficie de 61 760 km², et la préfecture de Rabat bénéficie d’un

rapport dentiste /superficie le plus satisfaisant à savoir 1 dentiste / 33 km²

L’isolement de certaines régions montagneuses rend l’accès aux soins plus difficile

qu’il ne l’est déjà.

49

50

5. Moyens financiers du secteur dentaire public (5)

Nous nous contenterons dans cette partie de notre étude de fournir les données et

renseignements en matière de moyens financiers que nous avons pu recueillir

auprès des services compétents en la matière du Ministère de la santé.

Le budget du ministère de la santé pour 2004 totalise un montant de 5, 5 milliards

de dirhams ce qui représente 5,46% par rapport au budget global de l’état.

Le budget alloué au secteur dentaire est très limité il a été estimé à 7 millions de

dirhams en 2005. Ce qui représente un pourcentage de 0,12% du total du budget

alloué à la santé.

Une enveloppe de 201,7 millions de dirhams a été réservée en 2004 aux

programmes de lutte contre les maladies, de prévention et d’éducation sanitaire, la

part réservée au secteur dentaire s’en trouve très insuffisantes soit (3,47%) vue la

retombée des complications de ce type de pathologie en cas d’absence de prise

en charge de qualité et au moment opportun.

Jusqu’à présent les services de santé bucco-dentaires sont gérés de manière

centralisée. En effet l’achat de fauteuils et de fournitures dentaires est assuré par

le ministère de la santé à travers la direction d’épidémiologie et de lutte contre les

maladies et la direction de l’équipement et de la maintenance.

D’ores et déjà on peut, à partir de ces données, constater que les moyens dont

dispose ce secteur restent insignifiants par rapport aux besoins.

Produits et fournitures, matériel et infrastructure de base nécessaires à la fourniture de services : Pour assurer des services de santé de qualité il faut

compter sur un approvisionnement régulier en produits et fournitures dentaires, et

disposer d’une infrastructure appropriée. Dans nombre de provinces il y des unités

de soins dont le matériel est vétuste, où les produits et autres fournitures dentaires

sont fournis de manière irrégulière ou en quantité insuffisante, ce qui affecte la

50

51

qualité de prestations offertes dans ces établissements et donc la satisfaction des

usagers se trouve elle aussi amoindrie. (4)

6. Performances du système de soins dentaires

Figure 4: activités réalisées durant la dernière décennie (7)

0

100000

200000

300000

400000

500000

600000

700000

800000

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

Consultations Extractions Oturations EdodontieChirurgie Détartrage.C Education.S Radio.dentairesAutres Total

Malgré cette diversité, la production de soins reste globalement insuffisante, aussi

bien en terme de qualité que de quantité. La figure 1 montre clairement la

prédominance des extractions, des consultations et des activités d’éducation et de

sensibilisation au détriment d’autres soins notamment les soins conservateurs.

La compétition absente entre les différents secteurs en raison du cloisonnement

entre eux, et la répartition inégalitaire des structures dentaires du ministère de la

santé entre les différentes régions et les diverses catégories de la population, a

51

52

fait, de l’accès aux structures de soins dentaires, un véritable problème. Avec un

taux de recrutement national ne dépassant pas 7,6%. en 2004.

Après cette recension des écrits et des réalités sur le thème à l’étude, nous

pouvons formuler plusieurs questions dont voici quelques unes :

quelle organisation de l’offre publique de soins bucco-dentaires répondrait le

mieux aux besoins de la population ?

que faut-il faire pour rendre les soins dentaires au niveau du secteur public

plus complet, plus continus, plus intégrés donc de qualité ?

Partout dans le monde, une transformation a affecté les systèmes de santé sous la

pression de l’évolution historique, économique et sociale. Il n’est donc pas

surprenant que ces systèmes reflètent souvent les grands problèmes de société,

notamment en matière de gouvernance, d’administration de financement et

d’intégration sociale. Si l’on veut prendre en main l’efficacité du système de santé,

il faut commencer par définir les éléments d’un programme bien conçu et

fonctionnel capable de diagnostiquer les insuffisances du secteur et de prendre les

mesures nécessaires pour y remédier, tout en reconnaissant que la réussite est

fonction d’un ensemble de facteurs sociaux au sens large du terme.

52

53

C- Analyse systémique de l’offre de soins bucco-dentaires

1. Modèle d’analyse

L’OMS défini le système de santé comme l’ensemble cohérent des activités

officielles ou non, qui portent sur les services de santé mis à la disposition de la

population et sur l’utilisation de ses services par la population. (34)

Figure 5 : Modèle d’analyse des systèmes de santé bucco-dentaire :

53

54

Ressources Processus

Résultats

Ressources financières : 7 millions de Dh Personnel : 202 chirurgiens dentistes Equipement : 167 fauteuils dentaires dont (18%) sont non fonctionnels Temps : 8 heures de travail/jour 5 jours travail/semaine sans compter les jours fériés et les vacances

Administration : Le centre dentaire est géré localement par un chirurgien dentiste, sous la hiérarchie du médecin chef du C/S urbain ou du centre de diagnostic, qui est chapoté par le médecin chef du SIAAP puis par le délégué. Organisation du travail : -L’accueil est généralement effectué par l’infirmier (l’assistant dentaire) -Les prestations sont desservies sur rendez-vous sauf pour les cas urgents -les délais de rendez-vous sont très variables en fonction de la disponibilité des produits dentaires et du dentiste, et de l’état du fauteuil. Références : Pas de données malgré le nombre important de référés vers d’autres structures

Etat de santé bucco-dentaire Satisfaction Qualité de prise en charge Qualité de vie Seule une enquête nationale, pourrait jauger l’état de santé bucco-dentaire de la population d’une manière approximative, leur degré de satisfaction ainsi que d’autres résultats du processus de prise en charge.

-Total de 763569 prestations -201161 consultations -184905 extractions -34339 obturations -7137 actes d’endodonties -5778 actes de chirurgie 14405 détartrages/curetages -278047 séances d’éducation et de sensibilisation -9290 radio.dentaires -27773 autres actes

Services produits en 2004

54

55

Cette analyse certes lacunaire de l’offre des soins dentaires,en raison de la non

disponibilité d’un système d’information adéquat et riche, mais elle permet de

relever certains dysfonctionnements du secteur qui ont un retentissement négatif

sur la qualité de prise en charge des patients.

Certes on va focaliser notre étude sur l’analyse de l’organisation des services, cela

ne diminue en rien l’intérêt d’une éventuelle évaluation de la qualité des soins ;

sujet qui ne demande qu’à être exploré.

Le point focal, à notre sens dans cette analyse, est l’absence d’un système

d’orientation recours qui permettrait d’assurer la continuité des soins du patient

dans le système, lorsque l’état de ce dernier nécessite des moyens ou des

compétences qui ne peuvent pas être décentralisés au niveau des services

dentaires de base.

Une déficience des services dentaires de première ligne est à l’origine d’une

réflexion sur la pertinence du maintien d’une telle organisation, sachant que dans

la majorité des cas l’utilisation de ces services est inéluctablement conditionnée

par plusieurs facteurs à savoir ; l’entretien et la maintenance, l’allocation de

ressources appropriées, et la disponibilité du potentiel humain ; base de

fonctionnement de tout le système

2. Relation services de soins bucco-dentaires et assurance-maladie

Assurance-maladie Le régime mutualiste fut introduit au Maroc par le protectorat, pour couvrir au

départ les fonctionnaires français, et s’étendre par la suite progressivement aux

marocains.

En 1963 fut publié le dahir n° 1-57-187 du 12-11-1963 portant statut de la

mutualité.

Le régime de la sécurité sociale fut institué en 1959 (Dahir n°1-59-148 du 31-12-

1959).

55

56

Des années de fonctionnement du dispositif dentaire de la CNOPS suivant un

modèle basé sur la prestation des soins dentaires au sein même des structures

dépendantes de la CNOPS, ou sur le remboursement des soins, modèle qui à

l’heure actuelle est remis en question pour plusieurs raisons :

D’une part parce que les dépenses sont allées en augmentant dépassant

même les capacités de cet organisme.

Et d’autres part parce que ces établissements de soins sont considérés

par le secteur libéral comme un concurrent déloyal.

La mise en place de l'AMO, en permettant un accès à l’assurance maladie et

surtout en étendant le bénéfice d’une couverture médicale de base pour plusieurs

millions d’assurés qui en étaient dépourvus, a représenté un effort collectif

important pour améliorer l’accès aux soins.

Dans le domaine dentaire où de nombreuses études avaient montré de fortes

inégalités d’accès et un taux élevé de renoncement aux soins, l’attente était

particulièrement forte.

L'assurance maladie obligatoire de base garantit pour les assurés et les membres

de leur famille à charge, quel que soit le régime dont ils relèvent, la couverture des

risques et frais de soins de santé inhérents à la maladie ou l'accident, à la

maternité et à la réhabilitation physique et fonctionnelle. (13)

L'assurance maladie obligatoire de base donne droit, dans les conditions et selon

les modalités fixées par voie réglementaire, au remboursement et éventuellement

à la prise en charge directe des frais de soins curatifs, préventifs et de

réhabilitation médicalement requis par l'état de santé du bénéficiaire et afférents

aux prestations suivantes: (13) - soins préventifs et curatifs liés aux programmes prioritaires entrant dans le

cadre de la politique sanitaire de l'Etat;

- actes de médecine générale et de spécialités médicales et chirurgicales ;

- soins relatifs au suivi de la grossesse, à l’accouchement et ses suites ;

56

57

- soins liés à l'hospitalisation et aux interventions chirurgicales y compris les

actes de chirurgie réparatrice ;

- analyses de biologie médicale ;

- radiologie et imagerie médicale ;

- explorations fonctionnelles ;

- médicaments admis au remboursement ;

- poches de sang humain et dérivés sanguins ;

- dispositifs médicaux et implants nécessaires aux différents actes médicaux

et chirurgicaux compte tenu de la nature de la maladie ou de l'accident et

du type de dispositifs ou d'implants ; - appareils de prothèse et d'orthèse médicales admis au remboursement ;

- lunetterie médicale ;

- soins bucco-dentaires ;

- orthodontie pour les enfants ;

- actes de rééducation fonctionnelle et de kinésithérapie ;

- actes paramédicaux.

Le Service médical de l'agence nationale de l'assurance maladie (ANAM) a

entrepris, dès l’entrée en vigueur de l'AMO, c’est-à-dire dès le début de l’année

2006, un recueil d’informations systématique sur les actes dentaires, prothétiques

et orthodontiques pris en charge a fin d’en préciser exactement leurs nature, leur

cotation et leur tarification.

Une liste détaillée du paquet d’activités pris en charge par l’AMO sera présentée

en annexe

Un extrait de la nomenclature générale des actes professionnels des chirurgiens

dentistes est représenté en annexe.

Service public de santé bucco-dentaire

Le but de l’assurance dentaire est d’écarter les obstacles financiers à la prestation

de soins bucco-dentaires au bénéfice de l’ensemble de la population ; celui d’un

57

58

service public de santé bucco-dentaire est d’améliorer le niveau de santé bucco-

dentaire en général.

Les groupes cibles du programme national de santé bucco-dentaire sont les

enfants en âge scolaire, d’autres groupes ayant des profils sanitaires particuliers

sont également priorisés (handicapés physiques ou mentaux, femmes enceintes

ou allaitantes) et tous les membres de ces groupes ont également droit aux

services prévus dans ce programme.

Néanmoins les services offerts par les structures publics, certes ils sont

incomplets, mais ils sont délivrés gratuitement à toute la population ciblée par le

programme et non ciblée.

3. Législation sanitaire

La législation sanitaire est l’expression et la concrétisation juridique des politiques

de santé et elle fournit aux gouvernements un cadre réglementaire pour leur mise

en œuvre. (8)

C’est ainsi que le dahir du 12 Avril 1916, a été la première texte législatif qui fixait

les conditions d’exercice de la médecine dentaire ou de l’art dentaire tel qu’il a été

modifié ou complété en 19 février 1960 et qui a repris certaines tolérances du

précèdent texte, notamment en matière d’exercice illégale de la médecine

dentaire. (30)

En règle générale, la chirurgie dentaire peut être exercée soit à titre privé

(exploitation d’un cabinet dentaire par un chirurgien dentiste diplômé et dûment

autorisé à cet effet), le texte de base pour ce type d’exercice est le dahir du 19

Février 1960.

Soit au sein du secteur public (exercice dans un établissement sanitaire relevant

de l’état et par voie de conséquence le chirurgien dentiste a le statut de

fonctionnaire), comme le stipule le décret N°2-89-25 du 9 Rebia I 1410 (10

Octobre 1989) portant statut particulier du corps des médecins, chirurgiens,

biologistes, pharmaciens et chirurgiens dentistes des hôpitaux

58

59

Cependant, un troisième mode d’exercice a été institué au Maroc depuis 1963 ; il

s’agit du secteur mutualiste.

Une importance accrue est accordée à l’élaboration de politiques nationales pour

la promotion de la santé bucco-dentaire et la prévention des maladies bucco-

dentaires, coordonnées plus efficacement avec les autres programmes prioritaires

et ceux des autres groupes ou de partenaires extérieurs. (12)

Dans de nombreuses régions du Royaume, l’accès aux services de santé bucco-

dentaire est limité. Les dents sont souvent laissées sans traitement ou extraites en

raison de la douleur ou de la gêne provoquée.

Partout dans le monde, le fait de perdre ses dents est encore considéré par

beaucoup de personnes comme une conséquence naturelle du vieillissement.

Dans certains pays industrialisés, on observe une tendance à la diminution des

édentations chez l’adulte depuis quelques années, alors que la proportion

d’adultes édentés âgés de 65 ans et plus est encore élevée dans d’autres pays tel

que le Maroc.

4. Circuit du patient dans la filière de soins actuelle (figure n°5)

59

60

Centres dentaires

P o p u l a t i o n

Pris en charge Non pris en charge

Secteur privé

Secteur informel

CHU

Renoncement aux soins

Soins spécialisés

Figure N° 5 : circuit du patient dans la filière de soins actuelle

60

61

D- Principaux problèmes

Restriction de la proportion du budget national de santé consacré aux

activités dentaires

La pénurie de personnel devant l’augmentation constante de la demande

de soins.

La vétusté de certains équipements dentaires (41 équipements ont plus de

20 ans).

Les pannes accusent un retard énorme pour leur réparation.

Absence de contrat d’entretient et de maintenance avec les sociétés qui

livrent les équipements.

Des ruptures de stocks répétitives des produits de consommation courante

au niveau des centres dentaires.

La répartition des infrastructures dentaires reste limitée aux chefs lieux de

provinces et aux grands centres urbains.

17 provinces et préfectures sont encore dépourvues de fauteuil dentaire.

L’iniquité de répartition géographique des dentistes à travers le royaume.

La gratuité des soins limite considérablement les possibilités de

développement de l’infrastructure dentaire.

Certaines prestations ne sont pas desservies comme les prothèses

amovibles pour les édentés partiels ou totaux, l’orthodontie pour les enfants

en âge scolaire.

Les activités offertes par le premier niveau de soins BD ne répondent pas

aux besoins exprimés par la population, elles se limitent généralement à

des extractions.

Les soins dentaires restent onéreux pour une grande partie de la

population.

En sus de ce qui a été dit d’autres difficultés du service public apparaissent :

61

62

Le dentiste de santé publique ne peut faire intervenir son jugement

personnel dans la prestation de traitements, ni adapter ses efforts à sa

capacité de travail en limitant sa clientèle à une partie des groupes cibles.

Comme il utilise des deniers publics, qui ne font pas l’objet de contrôle

permanent par le service public (au niveau central ou localement), il ne se

sent pas responsable de l’efficience et de l’efficacité de ses méthodes de

travail.

E- Synthèse de l’analyse :

Au terme de cette analyse, on peut remarquer avec évidence l’organisation

lacunaire des services de santé dentaire dans le secteur public, et la faiblesse des

services primaires de prise en charge des affections bucco-dentaires.

En effet, les trois approches analytiques utilisées mettent en exergue l’insuffisance

des structures, des ressources aussi bien matérielles que humaines, leur

répartition inéquitable sur le territoire marocain, ceci est corroboré par une

inadéquation des services dentaires par rapport aux besoins de la population.

Les services dentaires publics marocains connaissent de grosses difficultés qui

tiennent à :

La lenteur et le dysfonctionnement des systèmes d’achats constituent les

principaux problèmes des ruptures de stock de fongibles et de matériels dentaires

au niveau de la plupart des unités de soins dentaires du royaume.

Un système de santé incapable d’assurer ses prestations perd de sa crédibilité et

contraint les usagers à s’adresser ailleurs, faisant alors généralement appel à des

agents qui ne sont pas qualifiés, ce qui réduit leur chance d’être pris en charge

correctement, et accentue le risque pour eux d’être contaminé (par des virus de

l’hépatite ou du SIDA par exemple) et donc accabler d’avantage le coût des soins.

L’idéal est de consolider le système national, et non pas, comme certains

donateurs ont tendance à faire actuellement, court-circuiter le système ou à utiliser

des mécanismes extérieurs.

62

63

Pour cela il faudrait instaurer des systèmes d’achat et de distribution fiables et qui

prend en considération tout un ensemble de questions tant sur le plan

administratif, politique et de gestion.

Face à une décélération des richesses produites, avec le passage du budget de la

santé de 7% dans les années soixante à 5% du budget général de l’état, ce qui

représente 1% du PIB contre une moyenne dépassant 2% pour la majorité des

pays au même niveau de développement économique, une remise en cause de

l’organisation de la production de soins de santé en général et des soins bucco-

dentaires en particulier s’avère plus que nécessaire.

La tradition a voulu que les soins dentaires soient délivrés dans des centres de

santé urbains n’assurant ainsi aucun recouvrement des dépenses. N’est-il pas

temps de se remettre en cause, et saisir l’opportunité de la conjoncture actuelle de

la réforme financière et hospitalière, pour introduire ces prestations souffrantes de

pénurie et de manque de ressources dans une structure hospitalière lui

garantissant un cadre financier, technique et manageriel adéquat ?

63

64

Chapitre 4 : Politique territoriale bucco-dentaire (voir plan d’action) 4.1 Contexte général

Le droit à la santé ou encore plus précisément, le droit aux soins médicaux en

général, au soins dentaires en particulier, le droit à la couverture financière des

dépenses de santé sont des droits fondamentaux défendus par sa majesté le ROI

Mohamed VI dans son discours pour le développement humain.

La réforme du secteur de la santé représente à la fois un défi et une réactivité à la

situation économique, politique et technologique, qu’a vécu notre pays ces

dernières décennies.

On ne peut convoiter une amélioration des indicateurs de santé dentaire sans

l’adaptation de l’offre de soins bucco-dentaires aux exigences de la population, et

donc une révision de l’organisation de cette offre s’avère essentielle.

4.2 La stratégie de la santé : Les principaux éléments constituant la trame de fond de la stratégie du secteur de

santé marocain sont illustrés par la figure suivante : (26)

64

65

Figure n°6 : Les éléments de la stratégie du secteur de santé marocain

Objectifs de santé

Intensification des activités de promotion de la

santé, de prévention et de lutte contre les

maladies

Mise en place d’une offre de

soins équilibrée et intégrée ainsi

que sa répartition équitable sur l’ensemble du

territoire

Renforcement de la déconcentration

et de la décentralisation avec la mise en

place de structures régionales de santé

Valorisation des

ressources humaines

Amélioration du

management des services de santé avec un

accent particulier sur

la réforme

Renforcement des

mécanismes de financement de

la santé suffisant et

stable

Amélioration de la qualité

des soins

Stratégie de santé

65

66

4.2 La stratégie de la santé bucco-dentaire :

Découlant des principes généraux de santé en général et de la santé bucco-

dentaire en particulier, de grandes orientations du plan d'action national (2003-

2007) ont été développées. Nous les avons réunies en 3 axes stratégiques

résumant la politique nationale et représentant l’activité des services bucco-

dentaires:

- Axe de prévention.

- Axe d’information et d’éducation.

- Axe de prophylaxie.

Un accent particulier a été mis sur le rinçage bimensuel aux solutions fluorées,

ainsi que sur le renforcement de l’infrastructure dentaire afin d’améliorer la prise en

charge des populations cibles. (15)

Cependant, l’analyse des rapports d'activité que reçoit le service de santé bucco-

dentaire a mis en exergue l’urgence de la réorientation du programme de

promotion sanitaire pour les enfants et l‘application effective et dans l’immédiat de

la Politique Nationale en Santé Bucco-dentaire, en insistant sur la coordination

efficace des activités et une réelle synergie de tous les acteurs dans la

planification, la mise en oeuvre et l’évaluation de cette politique.

66

67

Troisième partie : Propositions et discussions

67

68

Chapitre 5 : Proposition d’une nouvelle conception de

l’organisation de l’offre publique des services de soins bucco-dentaires

Après avoir tenu des entretiens avec un certains nombre de responsables de

l’administration centrale, des professeurs universitaires, des chirurgiens dentistes

des secteurs étatique, mutualiste et privé, nous nous sommes rendu dans

différentes structures dentaires publiques de première ligne et au centre de

consultation et de traitement dentaire du CHU de Rabat.

Leur choix a résulté d’une part, de l’emplacement du site de stage, et de l’autre

part du temps alloué à l’étude.

Au vue de la situation décrite dans la partie analytique, notre idée était donc de

creuser des pistes d'amélioration de l’offre public de soins dentaires : renforcer les

acquis en était une, développer ou créer un deuxième niveau de soins dentaires,

en était une autre

Nous estimons qu’une réorganisation aussi bien au niveau des départements

ministériels concernés que de l’organisme professionnel intéressé s’impose. En

effet, il ne s’agit pas seulement de déterminer une politique globale en matière de

santé bucco-dentaire mais encore faut-il disposer d’une organisation, de structures

à la mesure des ambitions.

A. OPPORTUNITES DE DEVELOPPEMENT DE L’OFFRE DE SOINS

BUCCO-DENTAIRE PUBLIQUE:

Afin d'assurer une meilleure adéquation entre l'offre de soins et la

demande de services par la population, la loi sur l'organisation de l'offre

de soins au niveau national a été élaborée par le ministère de la santé.

Elle est actuellement à l'étude au niveau du Secrétariat Général du

Gouvernement.

68

69

Des schémas régionaux d'organisation sanitaire seront également

élaborés, en étroite collaboration avec le secteur privé, selon le modèle

du système de santé intégré et de la filière de soins.

Le plan de développement hospitalier qui donnera forme au volume et à

la distribution des services hospitaliers tentera d'adapter l'offre de soins

hospitaliers aux besoins de la population compte tenu de son profil

épidémiologique et de morbidité.

Chaque hôpital sera également tenu d'élaborer son projet

d'établissement qui définira un plan stratégique de développement sur

une période de cinq ans.

Le développement de l’offre de soins au niveau régional découle des

objectifs stratégiques, formulés par le Ministère de la santé dans le cadre

du plan de développement sanitaire 1999- 2004, et du document de la

stratégie sectorielle.

Le plan stratégique 2003- 2007, du Ministère de la santé insiste

également sur la consolidation des acquis, la rationalisation de

l’utilisation des ressources, et la réponse aux nouveaux défis du secteur,

pour le 3ème millénaire, à savoir : l’équité, la qualité, la diversification des

ressources et l’encadrement du secteur privé.

La mise en place de l’AMO, et du RAMED, pour améliorer les possibilités

de financement extrabudgétaire.

B. Proposition de modèle de système efficace de services de santé bucco-dentaire

Nous allons décrire ci après un modèle de système de services de santé bucco-

dentaire qui se veut capable de répondre à l’attente du public. Ayant, notamment

pour caractéristique essentiel d’être en constante évolution, ce modèle ne

parviendra sans doute jamais au stade où tous les problèmes seront résolus et

69

70

toutes les aspirations satisfaites, mais essayera dans la mesure du possible de

répondre aux besoins actuels de la population.

Les systèmes de services sont, par essence, instables puisqu’ils sont liés aux

aspirations de la population, elles mêmes en perpétuelle mutation.

Ainsi dans la conjoncture actuelle de régionalisation et de réforme de l’ensemble

du secteur de la santé, il nous a paru logique d’organiser l’offre de soins bucco-

dentaire en trois niveaux complémentaires, accessibles et réalisables.

I. Les centres dentaires de 1er niveau

La prévention est une mesure de justice sociale parce qu’elle s’adresse à tous, elle

est universelle. C’est vraiment dans les zones défavorisées, dans les populations

les plus précaires que la prévention doit agir le plus, de façon à ce que tout le

monde soit égal devant la santé. Il faut que ceux qui n’auront pas la possibilité plus

tard de s’offrir des prothèses coûteuses, puissent bénéficier très tôt de la

prévention pour garder leurs dents le plus longtemps possible.

Axés sur le volet préventif, ces structures seront la base de la pyramide de l’offre

de soins. Elles se veulent, proches de la population, réparties sur tout le territoire

marocain et offrant des soins essentiels gratuits. Les centres de santé dentaire proposeront aux patients des bilans de santé

gratuits et périodiques, au cours desquels sont réalisés des examens de

prévention et de dépistage bucco-dentaire par un chirurgien-dentiste.

Le scellement des sillons sera pris également en charge par ces structures pour

les premières et deuxièmes molaires permanentes des enfants jusqu’à l’âge de 14

ans.

Prévoir un examen de prévention gratuit, périodique et obligatoire pour les enfants

de 6 et de 12 ans.

En matière de santé bucco-dentaire, l’efficacité de la prévention et des soins

précoces n’est plus à démontrer. En outre, elle représente une potentielle

70

71

diminution à terme des dépenses de soins dentaires en évitant les

traitements lourds et coûteux. L’Assurance maladie doit s’y investir.

Enfin, pour répondre au souci d'associer d'autres acteurs de prévention potentiels,

nous devons sensibiliser les professionnels oeuvrant dans les structures de la

province, préfecture ou région au contact quotidien des enfants et de leurs

familles.

1. Les conditions de succès de la démarche de prévention : La proximité. Convaincre et motiver ne se fait pas à distance. Rien ne

remplace le dialogue, la relation à l'autre. C'est bien dans cet état d'esprit

que nous devons avec nos partenaires intervenir pendant les séances de

prévention et de sensibilisation.

Une concertation préalable avec une prise en compte des besoins recensés

par les professionnels, une prise en compte de la diversité, notamment

culturelle, présente dans le site de sensibilisation.

Une synergie : le déroulement d'actions concomitantes sur une durée

raisonnable permet d'en décupler les effets.

Favoriser une approche globale de la santé selon un mode plutôt festif et

ludique, tout en étant éducatif : santé bucco-dentaire, santé en général,

bien-être, hygiène, alimentation… sont autant de sujets à évoquer.

2. Le paquet minimum d’activité : Étant déjà bien défini par le Ministère de la santé (direction d’épidémiologie et de

lutte contre les maladies, il contient les prestations suivantes :

- les consultations

- les extractions

- les détartrages

- les traitements endodontiques

- les radios dentaires

- les séances de sensibilisation et d’enseignement de l’hygiène orale

71

72

3. Les bénéficiaires Ce centre de santé dentaire de base constituera une porte d’entrée pour toute la

population. Néanmoins une population cible (enfants en âge scolaire, femmes

enceintes……) sera priorisée pour l’octroi de certaines prestations de prophylaxie

et de traitement. Le passage par le 1er niveau de soins est une obligation (sauf

cas urgent) pour toute personne qui désire des soins spécialisés.

4. Le personnel La question du personnel de santé dentaire retient l’attention de l’OMS depuis

plusieurs années. L’effectif, la formation et la catégorie de personnel nécessaire

aux besoins et à la demande de soins reste inadéquate et, par voie de

conséquence mérite un engagement particulier de toutes les autorités

compétentes.

Il es temps d’introduire dans le système le profil d’auxiliaire dentaire, en

encourageant les programmes de formation pour ce type de personnel.

Les omnipraticiens accomplissent avec succès les activités qui leur sont dévolues.

Par ailleurs, il faudrait revoir le nombre d’étudiants inscrits en première année de

médecine dentaire, afin de pouvoir accompagner l’évolution du tableau de

morbidité bucco-dentaire.

II. Les centres dentaires de 2ème niveau Le choix des prestations de ce niveau se situe en réponse à une priorité accordée

d’une part, par les patients en terme de besoins, et d’autre part par les

professionnels de la santé, toujours soucieux de la qualité de prestations qu’ils

vont offrir à leurs patients.

En effet, si l'état général de la santé bucco-dentaire s'améliore, il persiste des

inégalités sociales particulièrement flagrantes dans ce domaine

72

73

• Localisation

Le choix de l'hôpital au début régional, puis préfectoral ou provincial est la

résultante de plusieurs événements actuels, à savoir :

o La conjoncture actuelle de régionalisation, de réforme hospitalière

o La mise en place de l'AMO et bientôt le RAMED

o Projet de partenariat entre le secteur privé et le secteur public, axé sur les

services hospitaliers

o La création de filière de soins

• Prestations offertes

En sus de ce qui se fait dans les centres dentaires de 1ère ligne des prestations de

différentes disciplines seront faites ces services hospitaliers à savoir en priorité

pour les patients à risque notamment les immunodéprimés, les cardiopathes, les

diabétiques……, et les patients hospitalisés qui nécessitent une prise en charge

bucco-dentaire :

Obturations dentaires définitives - Les obturations aux composites, des cavités simples ou composées

- Pulpotomie coronaire avec obturation de la chambre pulpaire

- Pulpectomie coronaire et radiculaire avec obturation des canaux

- Soins consécutifs à une gangrène pulpaire

- Reprise de traitements canalaires

Extractions chirurgicales

- Extractions effectuées sous anesthésie générale pour les handicapés ou

autres patients nécessitant cette forme de prise en charge tels que les

extractions multiples

- Extractions chirurgicales :

o de dents en malposition,

o de dents incluses, ectopiques ou enclavées

73

74

o d’une odontoïde ou de dents surnuméraires,

o d’une dent en désinclusion, dont la couronne est sous muqueuse

o d’une dent en désinclusion, dont la couronne est sous muqueuse en

position palatine ou linguale

- Trépanation du sinus Maxillaire par voie vestibulaire pour recherche d’une

racine dentaire

- Germectomie pour dent de sagesse ou autres dents

- Réimplantation

- Contention

- Régulation d’une crête alvéolaire

- Exérèse chirurgicale de kyste de petit volume par voie alvéolaire, ou étendu

aux apex de 2 dents nécessitant une trépanation osseuse,

Parodontologie

- Bien sur la motivation à l’hygiène orale

- Dépistage des parodontites agressives

- Dépistage des maladies à manifestations buccales (maladies

dermatologiques, ou autres maladies exemple : infectieuses, virales……)

- Le détartrage

- Le surfaçage

- Les lambeaux d’assainissement

- L’élongation coronaire

- Gingivectomie

- Freinectomie

- Chirurgie mucco-gingivale (approfondissement vestibulaire ou autre)

- Exérèse des tumeurs bénignes (tels que les épulis les plus fréquentes)

- Résection apicale

- Biopsie

- Traitement des sensibilités radiculaires

- Contention

- Gouttières fluorées

74

75

Prothèse dentaire conjointe - Reconstitutions corono-radiculaires coulées ou foulées

- Couronne à recouvrement total :

Couronne métallique

Couronne céramo-métallique

Couronne céramo-céramique

- Couronne à recouvrement partiel : bridge collé ………

Mais toutes ses prestations restent tributaires de la présence ou convention

avec un laboratoire de prothèse.

Prothèse dentaire adjointe - Prothèse adjointe totale

- Prothèse adjointe partielle

- Réparation de fracture sur la plaque base matière plastique

Radiographie

- Radiographie panoramique

- Téléradiographie du crâne (pour diagnostics orthodontiques)

- Radiographie rétro alvéolaire

Les traitements orthodontiques - Des malpositions dentaires

- Des anomalies donto-faciales

- Des patients ayant subis des traumatismes……

• l’équipement (voir annexe)

La planification matérielle et l’équipement du service doivent répondre aux

nécessités du développement, à mesure que le service étendra son champ

d’action que les installations demanderont plus de place. En premier il faut équiper

le service par l’équipement de base d’un cabinet dentaire (voir annexe). Ensuite il

75

76

faudra se doter de moyens pour assurer des soins spécialisés, notamment des

soins d’orthopédie dento faciale, des soins de parodontologie et bien sur des actes

chirurgicaux et de la prothèse.

Le matériel fourni à ces services thérapeutiques, doit être adapté de point de vue

ergonomique, aux tâches à accomplir.

• Les bénéficiaires

Les bénéficiaires de ces services sont d’abord les patients à risque, tels que les

cardiopathes, les malades qui vont subir une chimiothérapie ou une radiothérapie

et qui nécessitent un assainissement bucco-dentaire, les immunodéprimés, les

patients hospitalisés……..

Les externes ont accès au 2ème niveau après consultation d’un dentiste des

établissements de base qui l’adresse pour d’éventuels soins dont il ne dispose

pas.

• Les prestataires de services

Les omnipraticiens sont capables de faire certains actes qu’ils ont appris à faire

dans le cadre de leur formation, nonobstant, la formation continue reste le moyen

le plus sûr pour garantir des soins de qualité.

Certains actes nécessitent comme même une certaine expertise, laquelle sera

développée par l’omnipraticien via une formation continue, ou réalisés par des

spécialistes en la matière.

En l’absence de spécialistes dentaires dans le secteur public, un partenariat public

privé est l’unique opportunité pour l’hôpital de développer ce type de prestations.

• Financement :

La question clé concerne la façon dont le système de santé (en général et le

système dentaire en particulier) est financé et la proportion des contributions qui

provient des usagers eux-mêmes- qu’il s’agisse de payement directe, la plus

fréquente ou de remboursement par l’assurance maladie. Quelque soit le mode de

financement adopté, il ne doit pas dissuader les usager de se faire soigner.

76

77

Le payement prévu doit être proportionnel aux capacités financières du patient. Le

système de financement devrait au minimum éviter au malade des dépenses

excessives, promouvoir les traitements en fonction des besoins, et inciter les

prestataires à offrir un éventail correctement dosé de soins curatifs et préventifs.

La réussite ne sera pas uniquement fonction des atouts techniques, mais aussi de

la capacité à mobiliser un appui politique et évaluer correctement les capacités en

matière de gestion et d’administration.

III. Les centres dentaires de 3ème niveau ou les CHU

Missions Parmi les spécificités des CHU, l’enseignement revêt une importance toute

particulière puisque de sa qualité découlera la qualité des futurs médecins

dentistes de notre pays. La juxtaposition d’un enseignement théorique et d’un

enseignement pratique, sur le fauteuil dentaire, est préjudiciable à une bonne

formation.

En plus des attributions qui sont dévolues au corps enseignant, les professeurs

de médecine dentaire, sont responsables des activités d’enseignement,

d’encadrement, de recherche et de soins hautement spécialisés.

Professeur, professeur agrégé, maître assistant ou assistant tous exercent à

temps plein les activités précitées.

Les activités hospitalières sont exercées au sein des établissements universitaires,

dans les formations sanitaires, hospitalières et ambulatoires des wilayas,

préfectures et provinces sièges des facultés de médecine dentaire, ainsi que dans

les formations de santé des forces armées royales. Ils participent en outre aux

activités de soins et de prévention selon les programmes élaborés par le Ministère

de la santé et le cas échéant, par l’administration chargée de la défense nationale

en ce qui concerne les formations hospitalières militaire

77

78

Quelques prestations

Parodontologie

Les techniques de comblement et de régénération osseuse, la chirurgie mucco-

gingivale avancée notamment, le conjonctif enfoui, les membranes, les

lambeaux à déplacer, les facteurs de croissance, etc.….. qui nécessitent une

expertise d’un haut niveau et un plateau technique très développé seront

l’apanage du centre dentaire universitaire qui détient toutes ces potentialités

humaines et techniques.

Prothèse dentaire conjointe

o Les prothèses implantaires

o La technologie de la nouvelle céramique

o Les bridges de plus de 4 éléments

Extractions dentaires

Extraction chirurgicale de dent ectopique et incluse (dans le coronné, le gonion,

la branche montante, bord basilaire de la branche et du menton, sinus….)

78

79

CONTRAINTES ET DEFIS Les contraintes susceptibles d’inquiéter les responsables régionaux et centraux en

quête de développement de l’offre de soins bucco-dentaires sont multiples, elles

sont d’ordre institutionnel, structurel, et organisationnel, mais voyant d’abord les

contraintes de l’environnement socio-économique.

Contexte socio-économique : La transition démographique accompagnée d’une transition épidémiologique

notamment, l’augmentation de la prévalence carieuse et des parodonthopaties,

les exigences nouvelles de la population en matière de soins dentaires, la

hausse des coûts du matériel et des fournitures dentaires, le retard de

l’opérationnalisation (RAMED), d’une part, et l’absence de fond de péréquation

prévu par la loi sur la région, destiné à corriger les disparités inter régionales,

d’autre part, sont autant d’obstacles auxquels les responsables doivent faire

face, dans leur parcours vers le développement de l’offre de soins bucco-

dentaire.

Sur le plan institutionnel et réglementaire : Malgré l’existence d’un engagement politique des instances centrales dans le

processus des réformes, on note un certain retard de la part des instances

législatives pour accompagner la réforme par un arsenal juridique actualisé et

adéquat. Il existe encore d’importants écarts entre la volonté affirmée de

régulation de l’offre de soins et la mise en œuvre des moyens nécessaires à

sa concrétisation. Ceci s’explique par le grand vide juridique en matière de

réglementation de l’offre de soins et ses composantes (SROS, PEH,

autorisations des constructions, extensions, suppressions, équipements,

maintenance, charte d’aménagement du territoire….)

79

80

Sur le plan structurel et fonctionnel : Une offre de soins disparate, caractérisée par une un potentiel matériel

inéquitablement réparti, un plateau technique vétuste, une pénurie en

ressources humaines et ressources budgétaires, associés à une forte disparité

des dépenses par habitant entre les régions et les provinces. Un découpage

administratif accentuant les inégalités sociales, aggravant le chômage, et les

risques sanitaires, sont autant de contraintes qui peuvent contrecarrer

l’administration centrale/régionale à développer l’offre de soins en général et

l’offre de soins dentaire en particulier.

Sur le plan organisationnel : La résistance au changement couplée au manque de coordination entre le

niveau central et le niveau régional ou provincial et la coordination inter et intra

régionale, posent des problèmes de pilotage et de gouvernance. Le déficit en

compétences managériales, et la faiblesse des systèmes d’information et de

communication au niveau périphérique, peuvent également constituer un

handicap sérieux pour la réussite de ce projet de réorganisation de l’offre de

soins dentaires.

.

80

81

Recommandations

Des améliorations sont possibles, qui permettraient des progrès sanitaires

importants. Elles supposent un début de coordination entre des acteurs

actuellement dispersés.

1. Des améliorations d'ordre économique:

Accroître l’engagement de la collectivité dans la santé bucco-dentaire. Une

augmentation de l’enveloppe dentaire inverserait la tendance au désengagement

qui s’est manifestée dans notre pays depuis des décennies.

2. Des mesures d'ordre réglementaire :

Elaborer une loi relative à la politique de santé publique faisant figurer les

affections bucco-dentaires parmi ses priorités, pour encourager à poursuivre les

efforts dans ce domaine.

Simplifier une réglementation inutilement complexe : Une simplification des

procédures ;une suppression dans la Nomenclature des clauses restrictives qui

conduisent à refuser des actes médicalement justifiés serait une première mesure

souhaitable.

3. Des mesures d'ordre structurel et organisationnel :

Création de structures administratives régionales qui peuvent jouer le rôle de

coordonnateur entre les services périphériques et l’administration centrale.

Il faut gérer la mobilité du personnel tant sur le plan national que régional sans

porter atteinte aux droits de chacun, réévaluer les attributions et les

responsabilités.

81

82

4. Des mesures concernant la population :

Modifier les comportements, donner une priorité à la prévention.

Prévenir la carie, la dépister, informer, éduquer à des âges stratégiques tout en

luttant contre les inégalités sociales d'accès à la prévention et aux soins sont les

objectifs prioritaires que doit se fixer le PNSBD. De même que celui d'aider enfants

et familles à adopter des comportements alimentaires favorables à leur santé.

Il faut développer en partenariat avec les populations des actions de promotion de

la santé bucco-dentaire.

Ainsi, grâce à une politique systématique de dépistage et de prévention conduite

dans les centres de santé marocains, on pourra disposer d'un indice CAO à 12

satisfaisant.

5. Des mesures concernant l'amélioration des connaissances et l'évaluation des actions:

Organiser des évaluations des services de soins bucco-dentaires, et

responsabiliser les dentistes y exerçant quand à l’efficacité et l’efficience de leurs

méthodes de travail.

Concertation, évaluation, mutualisation des expériences et des compétences

doivent être à la base de nos décisions et de nos actions.

Il est indispensable de disposer d’indicateurs pertinents permettant à la fois de

mieux connaître l’existant et d’évaluer les besoins et l’efficacité des mesures

préconisées ou des dispositifs mis en place. Exemple : voir grille d’évaluation d’un

service dentaire en annexes

82

83

Il serait souhaitable de mettre en place un observatoire du système de santé

bucco-dentaire.

6. Système d’information Pour assurer l’expansion et l’entretien des services de santé dentaire il faut pouvoir

produire et utiliser des données fiables sur les moyens mis en œuvre, les activités,

les prestations et les résultats du système. Si, à, première vue, l’information ne

semble pas être une question de nature politique, elle le devient pourtant quand

elle est rattachée à la responsabilité et la transparence (notamment pour ce qui est

de l’allocation des ressources). Le public tient à être rassuré quand à la fiabilité de

la politique sanitaire nationale ; il veut aussi être certain que la distribution des

énergies et des ressources se fait de manière rationnelle, efficace et équitable.

Pour pouvoir donner au public les assurances qu’il réclame, il faut disposer de

systèmes d’information fonctionnels. Dans notre pays, les dossiers médicaux des

patients – la base de tout système d’information – sont si mal tenus qu’ils

empêchent tout progrès des soins cliniques et toute amélioration des systèmes

d’information. L’information recueillie est de piètre qualité et incomplète ce qui

accentue l’incertitude et le manque de confiance des décideurs à l’égard de ces

renseignements.

La production de données désagrégées, malgré les difficultés qu’elle comporte,

est indispensable pour disposer des renseignements nécessaires à l’élaboration

d’une politique sanitaire destinée à ceux qui sont dans le besoin.

Pour cela, il faudrait mener une action sur deux fronts ; d’abord assurer un lien

entre les données et la prise de décision et la responsabilité, et ensuite définir un

ensemble d’indicateurs les plus aptes à mesurer la performance du système en

matière dentaire.

83

84

Les informations qui peuvent être obtenues à travers un système d’information

sanitaire peuvent être utilement classées dans les sous-systèmes connexes

suivants:

* surveillance épidémiologique;

* couverture de la population par les services;

* dossiers et comptes rendus des services;

* administration et gestion des ressources;

* qualité des soins dispensés;

* surveillance du programme de santé bucco-dentaire et évaluation des résultats.

7. Des mesures concernant les assurances complémentaires:

Par la création d’un partenariat assurance obligatoire/ assurance complémentaire.

En conclusion, il ne faut pas se contenter d'oeuvrer le mieux possible dans le

système qui existe, il faut aussi contribuer à faire évoluer les mentalités et infléchir

les décisions au niveau national.

84

85

Conclusion: Organiser des services de santé dentaire plus équitables et mieux axés sur les

besoins de la population : les mesures de renforcement du système de santé en

matière dentaire doivent s’encrer dans une stratégie sanitaire globale visant

notamment à améliorer la santé bucco-dentaire de la population dite en situation

de précarité et vulnérable. Les maigres ressources du secteur dentaire sont

généralement consacrées à la création dans les zones urbaines, pour la création

ou le renforcement d’unités de soins dentaires pour satisfaire les besoins de

population relativement aisée et sachant mieux faire entendre leurs revendications,

les pauvres dans les zones rurales ou les zones périurbaines sont quand à eux

généralement contraint de faire appel à des services onéreux ou de qualité

douteuse. Ainsi l’organisation des services de santé dentaire contribue par elle

même à aggraver la pauvreté si les soins de santé représentent un coût exorbitant

pour les pauvres ou les personnes à revenu limité, ou si faute d’accès aux soins

des personnes se retrouvent dans l’incapacité d’avoir un meilleur revenu.

Le principal facteur à l’origine de cette volonté de changement, à notre avis, est un

facteur économique. Certes les besoins de la population sont toujours à l’origine,

mais le facteur coût de la réponse à la demande reste dominant. Depuis une

vingtaine d’années, les réformes des politiques sanitaires ont été, dans une large

mesure, imposées par la hausse du coût des soins, le vieillissement de la

population, associé à une plus forte incidence des maladies et incapacités

chroniques, l’avènement de technologie et de traitements nouveaux et coûteux et

les attentes accrues des populations ont entraîné une augmentation des dépenses

en rapport avec la santé.

Nous avons tenté de reproduire une description aussi conforme que possible des

réalités dans le secteur dentaire public dans notre pays. Nous n’ignorons pas

85

86

qu’elle est incomplète néanmoins elle permet de dégager un certains nombre

d’enseignements :

* Prédominance de l’action du secteur privé

* La densité nationale actuelle serait de l’ordre d’un chirurgien dentiste

pour 10 000 habitants.

* Un trou fonctionnel caractérisait l’offre de soins dentaires actuelle.

* Un arsenal juridique, certes important, régissant la question, mais qui a

nécessairement besoin d’être révisé pour mieux tenir compte des

réalités et des perspectives.

La création de système de santé dentaire performant n’est pas une fin en soi, mais

un moyen permettant d’améliorer les résultats en matière de santé dentaire.

86

87

Bibliographie

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14) Ministère de la santé. Santé : état actuel, tendances et orientations

stratégiques, Rabat. Avril, 2002.

87

88

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