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dans le cadre du cours de Construction de la formation Génie Civil 1ere année de l'IUT du Havre

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Page 1: Les étapes Et Les Techniques de Construction Du Viaduc Du Bec

Arnaud CAUCHOIS Gaétan BOURCIER Malo GOHIER Institut universitaire de Technologie de Havre Département Génie Civil Année universitaire 2004-2005 1ère année de DUT

PROJET TUTEURE DE 1ERE ANNEE

Les étapes et les techniques de construction du viaduc du Bec

Enseignant tuteur : Mr Jacob

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LES ETAPES ET LES TECHNIQUES DE CONSTRUCTION DU VIADUC DU BEC

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REMERCIEMENTS

Tout d’abord, nous tenons à remercier vivement Mr Biagio RICETTI, chef de chantier du viaduc du Bec qui a totalement collaboré en nous autorisant plusieurs visites de chantier, en nous transmettant différents plans du viaduc et en répondant à toutes nos questions.

Nos remerciements s’adressent également à tous ceux qui nous ont apporté leur compétence, leur aide dans l’élaboration de ce projet notamment à notre professeur encadrant Mr Daniel Jacob.

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LES ETAPES ET LES TECHNIQUES DE CONSTRUCTION DU VIADUC DU BEC

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SOMMAIRE : I. PRESENTATION GENERALE DU PROJET : ..................................................................... 3

1. SUJET : .............................................................................................................................. 3 2. LE VIADUC DU BEC: CARACTERISTIQUES : ............................................................ 3

a. Fonctions : ...................................................................................................................... 3 b. Intervenants : .................................................................................................................. 3 c. Dimensions : ................................................................................................................... 3 d. Environnement : ............................................................................................................. 4

II. LES FONDATIONS : ........................................................................................................... 4 1. RECONNAISSANCE DES SOLS : .................................................................................. 4 2. PRESENTATION DES FONDATIONS : ......................................................................... 4 3. DEROULEMENT DE L’EXECUTION DES FONDATIONS : ....................................... 5

a. Creuser les fouilles: ........................................................................................................ 5 b. Ceinturer les fouilles: ..................................................................................................... 5 c. Couler le béton dans le puit : .......................................................................................... 5 d. Caler les armatures: ........................................................................................................ 5 e. Coulage du béton pour les semelles et du béton de propreté: ........................................ 5

III. LES PILES : ......................................................................................................................... 7 1. PRESENTATION : ............................................................................................................ 7 2. STRUCTURE GENERALE : ............................................................................................ 7

a. Matériaux utilisés: .......................................................................................................... 7 b. Dimensions : ................................................................................................................... 8

3. STRUCTURE INTERNE: ................................................................................................. 8 a. Ferraillage : ..................................................................................................................... 9 b. Bétonnage : ................................................................................................................... 10

IV. LE TABLIER : ................................................................................................................... 11 1. STRUCTURE MIXTE : ................................................................................................... 11 2. CONCEPTION DU TABLIER : ...................................................................................... 11

a. Poutres en acier : .......................................................................................................... 11 b. Ferraillage : .................................................................................................................. 11 c. Bétonnage : ................................................................................................................... 12

V. CONCLUSION : ................................................................................................................. 13 VI. SOURCES : ........................................................................................................................ 13

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I. PRESENTATION GENERALE DU PROJET :

1.SUJET :

Dans le cadre de notre première année pour l’obtention du DUT (diplôme universitaire technologique), nous devons rendre et présenter devant un jury un projet tuteuré. Ce dernier est l’élaboration d’un travail de groupe sur un sujet ayant un lien direct avec le génie civil (bâtiment ou travaux publics). Pour notre projet tuteuré nous avons choisi de travailler sur un ouvrage en cours de construction. Nous avons lancé nos recherches vers les travaux publics et en l’occurrence les ouvrages d’art. Nous en sommes venus à travailler sur le projet du viaduc du bec dont nous ferons l’exposé ensuite. Notre sujet est donc le suivant : « Les étapes et les techniques de construction du viaduc du Bec. ». (photo 1).

2.LE VIADUC DU BEC: CARACTERISTIQUES :

a.Fonctions :

Le viaduc du bec se situe à une dizaine de kilomètre de la ville de Brionne dans l’Eure au sud-ouest de Rouen et à une cinquantaine de minutes du Havre en voiture. Ce viaduc s’inscrit dans le tracé de la future autoroute A28 entre Rouen et Alençon. Il permettra à l’autoroute d’enjamber la vallée du bec. (document 1). Accueillant dans un premier temps sur son tablier de 15 mètre de large une chaussée 2 fois 1 voie. Il sera doublé lorsque le trafic le justifiera.

b.Intervenants : Concessionnaire : Société Autoroute de Liaison Seine Sarthe Constructeur : GIE constructeurs Maître d’œuvre : Alisée Maître d’ouvrage : Quille (Bouygues).

c.Dimensions :

Le viaduc du bec mesure 640 mètres de long, 15 mètres de large et entre 40 et 45 mètres de hauteur. La structure du viaduc est un ouvrage bipoutre mixte (50% béton/ 50% acier). Les piles sont en béton tandis que le tablier est composé d’une ossature métallique. Après creusement et bétonnage des points d’ancrages (culées) du tablier, sur les versants de la vallée, la construction des 8 piles a commencé. Les piles situées sur les versants à proximité des culées sont réalisées en priorité afin qu’elles puissent accueillir sur leurs chevêtres les premiers éléments de la structure du tablier. Lorsque les piles sont achevées un nouveau tronçon de charpente est raccordées au premier et le nouvel ensemble guidé par un « avant bec » est poussé jusqu’aux piles suivantes.

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d.Environnement : L’environnement compte pour une grande part dans l’élaboration du projet, des plans et des caractéristiques techniques. Le viaduc sera peint en vert pour mieux s’intégrer dans le paysage. Si le viaduc est simple sans hauban ou suspentes c’est pour qu’il soit visible de moins loin. Pour la jonction entre l’autoroute et le viaduc le chantier à dû creuser les flancs de colline. Des arbres seront replanter dans la zone autour du viaduc.

II. LES FONDATIONS :

En génie civil, on rencontre des fondations quelque soit l’ouvrage à réaliser. Les fondations sont les éléments de liaison entre le sol et l’ouvrage qui permettent l’assise, la transmission des charges au sol et de limiter les tassements. Son dimensionnement dépend de la l’ampleur de l’ouvrage et du type de sol rencontré.

1.RECONNAISSANCE DES SOLS :

Les sondages ont été effectués aux niveaux des piles et des culées à l’aide d’un forage à la tarière puis avec l’essai pressiométrique. Ce dernier permet de mesurer la déformation latérale de la paroi d’un forage par introduction d’une cellule de mesure. Le relevé des mesures nous informe sur :

les niveaux des différentes couches leurs épaisseurs la profondeur du sondage

Ceux ci s’effectue afin d’obtenir un terrain qui soit le meilleur possible pouvant assurer un bon ancrage des fondations. Ici le bon terrain aux niveaux des piles est alluvionnaire (c’est une roche dite meuble formée par l'accumulation de dépôts d'alluvions, ces dépôts peuvent être fluviatiles). On trouve par-dessus ce terrain des argiles de différents types. Les argiles, à cause de leurs caractéristiques trop meuble et trop plastique ne sont pas utilisées pour supporter les fondations. Suite à l’étude des sols, un béton a dû être coulé jusqu’au bon terrain qui contient des alluvions pour permettre ensuite de couler les semelles par-dessus.

2.PRESENTATION DES FONDATIONS : Les fondations utilisées sont dites superficielles puisque le rapport de la hauteur sur la base des fondations est faible (le critère est le suivant : h/b<6), c'est-à-dire que les bases des fondations ont une profondeur pas très élevée par rapport à la surface du terrain. On rencontrera alors des roches qui doivent être peu fissurées, saines, non désagrégées.

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3.DEROULEMENT DE L’EXECUTION DES FONDATIONS :

a.Creuser les fouilles:

La première phase des travaux porte sur le creusement des fouilles qui s’effectuent avec des pelles mécaniques et des bennes preneuses. Un puit de fondation sera par la suite créer sous chaque piles de l’ouvrage. Un puit ressemble à un gros pilier non armé qui prend appui sur le sol le plus résistant et il peut recevoir de fortes charges. Par ailleurs, des précautions sont à prendre en compte contre le gel et les arrivées d'eau, susceptibles de provoquer des glissements de terrain.

b.Ceinturer les fouilles:

Des palplanches ont été placées le long des parois verticales des fouilles pour éviter les éboulements et pouvoir pomper l’eau pour se mettre au sec, par la suite elles resteront en place.

c.Couler le béton dans le puit :

Cette tâche très délicate est effectuée par une équipe de plongeurs spécialement formée à cet effet et ils utilisent un scaphandre. Ils descendent en fond de fouille pour commencer à couler le béton. La manœuvre est très difficile car le tube par lequel le béton sort doit toujours rester en contact avec le béton coulé et ne jamais être en contact avec l’eau.

d.Caler les armatures:

La phase suivante consiste à positionner les armatures des semelles par-dessus le béton coulé pour le puit.

e.Coulage du béton pour les semelles et du béton de propreté:

Les semelles sont coulées en béton B30, au bout de 28 jours le béton a une résistance de 30 MPa. Un contrôle de l'agressivité du milieu (terrain, eau, etc.…) permettra d'affiner le choix du ciment et le dosage. L'épaisseur de la couche de propreté ne doit pas être inférieure à 0,04 m et fait ici pour le viaduc 100mm d’épaisseur. On a coulé un béton de propreté uniquement sous les piles 1 et 8.

h

b

fondation

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L’ouvrage se compose de 8 piles avec ses fondations superficielles et de 2 culées sous lesquelles on a des fondations profondes avec des pieux. Tableau récapitulant les armatures pour une seule semelle :

Bâtard d’eau: En présence d’un cours d’eau au milieu de la rive, des palplanches ont

du être disposées en carrée pour assurer l’étanchéité de la semelle (Photo 2).

Palplanche : c’est un profilé nervuré de section particulière obtenu par laminage à chaud ou par profilage à froid. La propriété essentielle des palplanches est de pouvoir être assemblées entre elles par coulissage longitudinal (enclenchement) pour, après enfoncement dans le sol, constituer des éléments de murs de soutènement, des écrans imperméables.

Numéro de piles Dimensionnement des semelles Béton de propreté

1 10x12x2.50 100

2 10x12x2.50

3 9x10x2.50

4 10x11x2.50

5 10x12x2.50

6 9x10x2.50

7 10.5x12.5x2.50

8 10.5x12.5x2.50 100

Repère Diamètre Longueur Nombre 01 HA32 12.00 42 02 HA32 2.80 42 03 HA25 12.00 20 04 HA25 2.35 20 05 HA14 6.83 336 06 HA32 11.50 50 10 HA14 10.40 18 11 HA25 3.55 84 12 HA14 1.39 36 13 HA14 12.00 18 14 HA14 3.53 100 15 HA16 10.97 50 17 HA16 12.00 42 18 HA16 1.68 42

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III. LES PILES :

1.PRESENTATION :

Les piles composent la structure portante du viaduc (Photo 3). Ce sont elles qui descendent les charges du tablier aux fondations. Leur fonction principale est bien sûr d’élever l’ensemble de la structure. Elles permettent ainsi aux viaducs de s’adapter à la morphologie du terrain porteur en fonction de la hauteur de ces piles et aussi de garder le tablier du viaduc relativement horizontal même si une légère déclinaison existe. Ce sont donc elles qui définissent la hauteur de l’ouvrage. Les piles reçoivent de fortes charges de la part du tablier mais aussi de leur propre poids, elles sont pourtant assez fines pour donner un certain esthétisme à l’ensemble. Nous allons donc essayer de comprendre comment de tels ouvrages tiennent en équilibre avec toutes les contraintes qu’elles subissent.

2.STRUCTURE GENERALE :

a.Matériaux utilisés:

Les piles sont construites en béton armé. Le béton armé est du béton composé d’armatures, c'est-à-dire de barres de fer de différentes tailles, de différents diamètres, qui permettent au béton de mieux résister en traction. En effet le béton résiste très bien en compression. Force de compression :

Malheureusement pour lui, le béton ne subit pas que des forces de compression, loin de là. Il subit en effet aussi des forces de traction, or il résiste très mal à ce type de forces. Force de traction :

Pour remédier à ce problème nous avons trouvé une solution : ajouter au béton un

matériau qui résiste très bien en traction. Ce métal a été trouvé, c’est le fer. Aujourd’hui il nous suffit donc d’ajouter des barres de fer appelées armatures au béton pour que celui-ci ne

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cède pas. L’avantage du fer par rapport aux autres métaux qui résistent eux aussi bien en traction est que l’acier a le même coefficient d’allongement que le béton. C'est-à-dire que si sous l’action de la chaleur une poutre en béton s’allonge de quelques centimètres, les armatures en acier vont s’allonger d’autant, cela permet une bonne cohésion entre les deux matières.

b.Dimensions :

Le viaduc de la Risle est composé de 8 piles (de P1 à P8) et de deux culées (CO et C9). Comme nous l’avons dit précédemment la hauteur des piles s’adapte à la morphologie du terrain. Les piles ont donc toutes une hauteur différente les unes par rapport aux autres. Dans la hauteur des piles sont aussi pris en compte la semelle de 2,500 m de hauteur et le béton de propreté de 0,100 m de hauteur (béton de propreté uniquement sur piles P1, P7, P8).

P1 : 19,002 m P2 : 41,502 m P3 : 44,402 m P4 : 43,801 m P5 : 45,201 m P6 : 45,201 m P7 : 44,001 m P8 : 25,501 m.

On se rend bien compte avec ces données que le terrain est loin d’être plat. Les

données sont très précises car il a été demandé une faible pente sur le tablier et la précision est le maître mot pour un ouvrage réussi. Une simple petite erreur de précision peut avoir des conséquences non négligeables sur le chantier. Comme il a été dit plus haut, les piles possèdent des semelles de dimensions imposantes. Elles possèdent toutes la même hauteur mais leur longueur et leur largeur sont différentes selon la nature du sol et donc de la géométrie des fondations. Les piles ne sont pas seulement composées de semelles. A leur sommet, celles-ci sont composées de chevêtres (Photo 4). Ces dernières stabilisent le tablier. En effet ces chevêtres sont en fait un élargissement de la pile. Cela permet au tablier de se reposer sur une plus grande surface. Le tablier est donc plus stable dans le sens de sa largeur et possède donc une plus grande inertie sur cet axe. Pour être aussi plus équilibrées, il est évident que les piles sont plus larges à leur base qu’à leur sommet. Pour ce fait, le raccourcissement, s’il existe, ne se fait pas progressivement mais de manière brutale, en une fois. Seules les piles 1 et 8 ne possèdent pas de rétrécissement.

3.STRUCTURE INTERNE: Comme nous l’avons dit, les piles sont décomposées en deux grande parties : les piles à proprement parlé et les chevêtres qui assure la liaison avec le tablier grâce à des appuis (voir plus loin). Ces deux parties sont faîtes en béton armé, c’est pourquoi nous allons d’abord présenter leur ferraillage puis leur bétonnage.

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a.Ferraillage : La partie supérieure des piles est composée de cages d’armatures de type U201 et 202. Chaque cage est composée de différents aciers. Chaque type d’acier possède un diamètre différent. Les deux tableaux suivants récapitulent le nombre et la masse des aciers nécessaires dans une cage d’armature. U202 :

TYPE HA HA HA DIAMETRE 12 14 16 MASSE INDIVIDUELLE 0.888 1.208 1.578 LONGUEUR TOTALE 284 993 954 MASSE TOTALE 252 1200 1406

Les longueurs sont en mètre, les diamètres en millimètres, la masse individuelle en mètres et la masse totale en kilogrammes. U201 :

TYPES HA HA HA HA HA DIAMETRES 8 10 12 14 16 MASSE INDIVIDUELLE 0.395 0.617 0.888 1.208 1.578 LONGUEUR TOTALE 46 34 424 1004 968 MASSE TOTALE 18 21 376 1213 1528

Les unité sont les mêmes que pour le tableau de type U202. Le tableau suivant récapitule le nombre et la masse d’aciers nécessaires au total pour les cages U201 et U202 des huit piles.

TYPES HA HA HA HA HA DIAMETRES 8 10 12 14 16 MASSE INDIVIDUELLE 0.395 0.617 0.888 1.208 1.578 LONGUEUR TOTALE 364 269 7652 22924 22057 MASSE TOTALE 144 166 6794 27702 34813

Les unités sont les mêmes que dans les tableaux précédents.

Ces tableaux, surtout le dernier qui récapitule la totalité des aciers nécessaires sur le chantier pour les cages de type U201 et U202 nous montrent bien que les aciers sont omniprésents. La masse totale dont ces cages ont besoins est de 69919 kg, une masse énorme.

Pour ériger l’ensemble des piles, deux jeux de coffrages ont donc été utilisés. Un jeu

pour la partie basse des piles et un jeu pour la partie haute.

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Pour l’élaboration des chevêtres, destinées à assurer la liaison tablier piles, trois cages d’armatures ont été utilisées pour un jeu de coffrage. Voici le récapitulatif total des armatures :

TYPES HA HA HA HA HA HA DIAMETRES [mm] 14 16 20 25 32 40

MASSE INDIVIDUELLE [kg/ml] 1,208 1,578 2,466 3,854 6,313 9,864 LONGUEUR TOTALE [m] 4787,74 192,99 97,28 115,57 64,48 378,58

MASSE TOTALE 2159,59 304,54 239,89 445,40 407,06 3734,31

La masse totale d’armatures en acier dont un chevêtre à besoin pour être achevée est de 10914,79 kg soit une masse de 87318,32 kg pour l’ensemble des huit piles. Ce chiffre est impressionnant et il faut s’en douter, compte pour une grande part dans l’étude de prix du chantier.

b.Bétonnage :

Le béton utilisé pour ériger les piles est un B25. Cela veut dire qu’au bout de 28 jours, ce béton résiste à une contrainte de 25MPa. C’est un béton d’une résistance commune. Le béton des piles est coulé par parties successives. Chaque levée mesure cinq mètres de hauteur. Il a donc fallu implanter des grues à tours mobiles pour la manutention. Pour bétonner les piles on a utilisé deux jeux de coffrages : un jeu pour le partie basse et un jeu pour la partie haute des piles. Ce sont des sortes de moules qui prennent la forme de la section à couler. Ces coffrages sont préfabriqués en pièces détachées en dehors du chantier et sont montées à leur emplacement sur le chantier à l’aide d’une grue. Chaque coffrage peut être réutilisé. Il faut savoir que les piles du viaduc du bec sont creuses. Les coffrages sont donc fermés de tous les côtés sauf sur le dessus pour permettre aux compagnons de couler le béton. Le fait que les piles soient creusent ne changent en rien leur résistance aux contraintes. Tous les calculs et le choix du béton ont été faits pour avoir les mêmes capacités de résistance que des piles pleines. L’avantage de cette technique de piles creuses est, on s’en doute, la possibilité de réduire les coûts. Le béton est en effet le principal matériau utilisé sur le chantier avec l’acier. Pouvoir réduire sa quantité permet aussi d’aller plus vite. Les piles sont décoffrées plus rapidement et on peut passer plus vite au coulage du coffrage de la partie supérieure.

Les chevêtres aussi doivent être coulées. Un coffrage leur est uniquement destiné. Grâce à leurs dimensions réduites, les chevêtres, contrairement aux piles, sont coulés en une seule fois. Les chevêtres sont les points ultimes de l’édification des piles. Lorsque celles-ci sont coulées et que l’on peut les décoffrer, la construction du tablier peut commencer.

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IV. LE TABLIER :

1.STRUCTURE MIXTE : La structure du viaduc du bec est mixte (béton/acier). Les piles sont en béton tandis que le tablier est composé d’une ossature métallique.

2.CONCEPTION DU TABLIER :

a.Poutres en acier :

La structure du tablier est fabriquée au niveau des culées. Des poutres d’aciers sont livrées directement de l’entreprise de construction métallique sur le chantier par convois exceptionnels. Au moyen d’une grue, les poutres d’une hauteur de 3,50 mètres sont disposées en parallèle (Photo 5). Une bipoutre est ensuite constitué par le soudage d’entretoises perpendiculaires (Photo 6). Il faut en moyenne deux jours de travail à un soudeur expérimenté pour réaliser la soudure d’assemblage de deux tronçons de poutres. Chaque soudure fait l’objet d’un contrôle rigoureux effectué par un bureau de contrôle indépendant. Les bipoutres sont mise en place en plusieurs lancements (Photo 7). Le lancement est effectué à un niveau supérieur à celui des piles. Grâce à un système de vérins, la charpente est ensuite descendue pour reposer sur le chevêtre de la pile. Le premier tronçon de charpente posé, un second segment lui est raccordé au niveau de la culée. Le nouvel ensemble ainsi constitué est à son tour poussé vers les piles suivantes et ainsi de suite. Au total, sept lancements seront nécessaires pour mettre en place l’ensemble de la charpente métallique du viaduc.

b.Ferraillage : Comme pour les piles, c’est un béton armé qui a été choisi pour la conception du tablier. Une cage d’armature est donc fabriquée en attente du béton. Le ferraillage est réalisé au niveau des culées. Grâce à une machine (Photo 8), on prend le ferraillage, puis on le fixe à l’endroit voulu. Il est dirigé grâce à des rails. Hourdis type « E » :

Types HA HA HA HA HA Diamètres 12 16 20 25 32

Longueur développée total par diamètre 1472,67 164,6 1431,69 977,9 7,2 Masse linéique (Kg/ml) 0,888 1,578 2,467 3,853 6,316 Poids total par diamètre 1307,731 259,739 3531,979 3767,849 45,475

Poids total (Hors pertes et chutes) (T) 8,912

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Hourdis type « D » :

Types HA HA HA HA HA HA Diamètres 12 14 16 20 25 32

Longueur développée totale par diamètre 1476,32 618,4 153 1899,3 975,45 7,2 Masse linéique (Kg/ml) 0,888 1,208 1,578 2,467 3,853 6,316

Poids total par diamètre (m) 1310,972 747,027 241,434 4685,573 3758,409 45,475 Poids total (Hors pertes et chutes) (T) 10,041 Poids total du ferraillage pour le tablier :

Ø12 Ø14 Ø16 Ø20 Ø25 Ø32 Longueur développée total par diamètre 26540,91 5565,6 2858,4 29978,91 17580,15 129,6

Masse linéique (Kg/ml) 0,888 1,208 1,578 2,467 3,853 6,316 Poids total par diamètre 23,570 6,723 4,511 73,950 67,736 0,819

Poids total (Hors pertes et chutes) (T) 170,585

c.Bétonnage : Une fois installée, la cage d’armature est bétonnée. Le béton est amené par camions depuis la centrale de Brionne. Il est pomper à l’aide de camion pompe pour pouvoir l’acheminer sur toute la longueur du viaduc sur les différents coffrages. L’épaisseur du hourdis de béton est de 25 cm sur l’axe du tablier et de 35 cm sur les poutres métalliques. Le béton est un B40, cela signifie qu’il peut résister à une contrainte de 40 Mpa à 28 jours. Le 22 mars 2005, le bétonnage du tablier du viaduc du bec s’est achevé avec plus d’un mois d’avance sur le planning. Au total, plus de 3000m 3 de béton ont été mis en place sur le viaduc en 4 mois. Une performance remarquable compte tenu de l’hivers de cette année ! Cette opération a été l’occasion de mette en œuvre 2 innovations qui ont contribué à son succès.

Les deux équipages mobiles (Photos 9 et 10) de 20 mètres de long ont, en effet, été conçus à l'aide d'un logiciel permettant de visualiser les outils en 3 dimensions. Ce logiciel a également facilité le montage sur site, l'optimisation des postes de travail et des zones de circulation. Par ailleurs, la pénibilité du travail a pu être réduite grâce à l'utilisation d'équipements hydrauliques remplaçant les palans manuels (voir photo 7, 8, 9, 10,11).

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V. CONCLUSION : Pour élaborer notre dossier nous avons fait plusieurs visites de chantier à différentes étapes de la construction du viaduc. Cela nous a permis de constater la complexité du chantier, les différents corps de métier avec leur méthode de travail, les différents matériels. La construction d’un viaduc est compliquée de part ses dimensions d’abord et aussi des contraintes environnementales (relief et nature du sol, climat). La mixité de l’ouvrage est la démonstration que plusieurs matériaux peuvent s’utiliser dans un même projet et cela en parfaite compatibilité. Le viaduc comme beaucoup de chantier se conçoit selon un sens logique de bas en haut: d’abord les fondations puis les piles et enfin le tablier. Ce projet tuteuré a été très enrichissant et très intéressant pour nous. Nous avons eu la chance d’avoir beaucoup de plans du viaduc ce qui nous a concrètement montré comment ils étaient dessiner. Nous avons pu mettre nos connaissances en pratique ou les observer. Nous avons aussi pu connaître le travail en groupe, en nous partageant la recherche et la rédaction du dossier, ainsi nous avons pu tout les trois nous investir dans ce projet sans encadrement permanent. Le projet tuteuré est une bonne occasion de voir réellement ce que nos études vont nous permettre de réaliser et d’approfondir nos connaissances.

VI. SOURCES :

Mr