les déterminants internes de la performance des institutions...

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1 Les Déterminants internes de la performance des institutions de la microfinance en Côte D’Ivoire : Une analyse sur données de Panel Jean Michel Banto 1 , Marc-Arthur Diaye 2 , Eric Paget-Blanc 3 , Boubakar Habib Sarr 4 Résumé. Cet article a pour objet l’identification et l’analyse des déterminants internes de la performance financière et sociale des institutions de microfinance, en Côte d’Ivoire. Nous disposons à cet effet d’une base de données de panel constituée de vingt-deux institutions de microfinance Ivoiriennes et portant sur la période 2011-2014. Nous mettons en évidence l’effet de quelques variables originales sur la performance financière et sociale. Nous montrons ainsi une influence positive de la forme juridique sur la performance financière. Plus précisément, nous montrons que les IMF ayant le statut de « société anonyme » ont des marges bénéficiaires plus importantes que les IMCEC. En revanche, les ratios prudentiels, la maturité de l’IMF, la taille des dépôts des clients et le nombre de points de service de l’IMF semblent n’avoir aucune influence sur sa performance financière. Concernant la performance sociale, la maturité de l’IMF, la couverture géographique de l’IMF et le ratio de capitalisation semblent jouer positivement ; tandis que la forme juridique (« société anonyme » versus IMCEC) joue négativement. Mots clés. Microfinance, performance, gouvernance Codes JEL. C51, G21, G32, P27 1 LITEM, Univ Evry, Université Paris-Saclay, [email protected] 2 CES, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, [email protected] 3 LITEM, Univ Evry, Université Paris-Saclay, [email protected] 4 Ministère de l’économie et des finances (Côte d’Ivoire), [email protected]

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Les Déterminants internes de la performance des institutions de la microfinance en

Côte D’Ivoire : Une analyse sur données de Panel

Jean Michel Banto1 , Marc-Arthur Diaye2, Eric Paget-Blanc3 , Boubakar Habib Sarr4

Résumé.

Cet article a pour objet l’identification et l’analyse des déterminants internes de la performance financière et sociale

des institutions de microfinance, en Côte d’Ivoire. Nous disposons à cet effet d’une base de données de panel

constituée de vingt-deux institutions de microfinance Ivoiriennes et portant sur la période 2011-2014. Nous

mettons en évidence l’effet de quelques variables originales sur la performance financière et sociale. Nous

montrons ainsi une influence positive de la forme juridique sur la performance financière. Plus précisément, nous

montrons que les IMF ayant le statut de « société anonyme » ont des marges bénéficiaires plus importantes que les

IMCEC. En revanche, les ratios prudentiels, la maturité de l’IMF, la taille des dépôts des clients et le nombre de

points de service de l’IMF semblent n’avoir aucune influence sur sa performance financière. Concernant la

performance sociale, la maturité de l’IMF, la couverture géographique de l’IMF et le ratio de capitalisation

semblent jouer positivement ; tandis que la forme juridique (« société anonyme » versus IMCEC) joue

négativement.

Mots clés. Microfinance, performance, gouvernance

Codes JEL. C51, G21, G32, P27

1LITEM,UnivEvry,UniversitéParis-Saclay,[email protected]

2CES,UniversitéParis1Panthéon-Sorbonne,[email protected]

3LITEM,UnivEvry,UniversitéParis-Saclay,[email protected]

4Ministèredel’économieetdesfinances(Côted’Ivoire),[email protected]

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1. Introduction

La Microfinance est un domaine d’activité qui regroupe une diversité d'acteurs financiers désignés par le terme de

systèmes financiers décentralises (SFD) ou institutions de microfinance (IMF). Leur mission est de mettre à la

disposition des populations généralement exclues du système bancaire classique, des services d’épargne et de

crédit. Elle englobe un large éventail de services financiers tels que les dépôts, les emprunts, les crédits, les services

de paiements et, depuis peu, les transferts d’argent, l’offre d’assurance ou de micro-assurance aux ménages à bas

revenu ainsi qu’aux micro-entreprises.

Toutefois, de par leurs capacités à servir une clientèle pauvre, les institutions de microfinance n’ont pas seulement

pour objectif la recherche d’une performance financière mais ont également des objectifs sociaux. Cette dualité

d’objectifs fait l’objet de débat dans la littérature académique. Certains travaux préconisent aux IMF de mettre

l’accent principalement sur les objectifs financiers (Jacquand, 2005), tandis que d’autres soutiennent la nécessité

de poursuivre un double objectif, à la fois financier et social (Christen, Rosenberg et Jayadev, 2006 ; Bédécarrats,

2010). La performance financière des IMF est appréhendée par des ratios financiers classiques qui ont fait l’objet

d’une harmonisation au niveau de l’UMOA. Ces ratios sont des indicateurs de rentabilité, d’efficacité-productivité,

de qualité de portefeuille, et de gestion. La mesure de la performance sociale, quant à elle, ne fait l’unanimité. Elle

constitue, en effet, l’objet d’un débat entre deux grandes approches, à savoir l’approche welfariste et l’approche

institutionnaliste. Pour les welfaristes, la microfinance doit avoir pour objectifs la lutte contre la pauvreté et

l’amélioration du bien-être des populations exclues des banques classiques. Outre la fourniture des services

financiers, la microfinance doit permettre l'octroi de services non financiers comme la formation et l'assistance

technique aux micro-entrepreneurs, l'alphabétisation, l’autonomisation des femmes. Les travaux les plus aboutis

dans ce domaine sont les recherches de Khandker et al. (1998) ; Morduch (1998) ; Morduch et Roodman (2014)

ainsi que Banerjee et al. (2015). Ce courant de pensée se traduit, dans la pratique, par des taux d’intérêt inférieurs

à ceux du marché et une large dépendance des subventions publiques ou privées. Pour les partisans de cette

approche, la performance sociale d’une IMF se mesure à travers l'évolution du niveau de revenus, de nutrition et

d’éducation des pauvres, ainsi que l'accès aux services de santé et d'assurance. Toutefois, cette approche welfariste

a fait l’objet de critiques de deux sortes. Tout d’abord, les IMF ayant adopté cette approche ont fait face à une forte

augmentation des taux d’impayés ainsi que des frais d’exploitation très importants conduisant à la disparition

progressive de nombreux programmes de microcrédit (Guiraud, 2009). Ensuite, apparait la difficulté

méthodologique de mesurer l’impact social. Ces critiques ont favorisé l’émergence de l’approche institutionnaliste.

Celle-ci est fondée sur deux exigences : la massification du crédit et la pérennisation de l’institution. Le corolaire

de ces deux exigences est l’amélioration des indicateurs de performances et le respect des ratios prudentiels. Ceci

implique en général des taux d’intérêt plus élevés que dans les IMF ayant opté pour l’approche welfariste, mais

aussi que dans les banques classiques. L'objectif, de cette approche, n'est pas de se focaliser sur l'amélioration du

bien-être général des pauvres, mais plutôt sur l'amélioration de l'accès aux services financiers de la population à

bas revenus que constituent les exclus du secteur bancaire traditionnel (Guiraud, 2009). Pour mesurer l’impact

social, les partisans de l’approche institutionnaliste utilisent des variables telles que le nombre de personnes pauvres

ayant accès aux services bancaires, la taille des crédits octroyé, ou la qualité des services offerts. Cette approche

institutionnaliste semble s'imposer de nos jours, même si elle ne fait pas encore l'unanimité. Elle est, par exemple,

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soutenue par des organisations internationales telles que la Banque Mondiale à travers le CGAP, les banques de

développement, ou les organismes de régulations étatiques.

Les expériences empiriques notamment dans les pays en voie de développement, ont montré que la microfinance

peut aider les personnes pauvres à augmenter leur revenu, leur consommation et à créer des entreprises viables

(Shahidur et al.,1998, Choudhoury, 2003 ; Giraud et Renouard, 2013 ; Banerjee et al, 2015). D’autres travaux

montrent une amélioration du niveau de santé, du niveau d’éducation (Mees, 2003) ainsi qu’un changement positif

dans les microentreprises des populations à bas revenu (Gubert, Roubaud, 2005). Cependant, bien que la

microfinance soit une chance pour les plus démunis d’avoir accès à des sources de financement (Robinson et

Fidler, 2001), certains auteurs sont plus critiques envers son mode de gestion, notamment sa gouvernance (Guérin

et Servet, 2004 ; Guérin et Palier, 2006; Ordioni, 2005; Fernando, 2004). Selon les travaux de Banerjee et al.

(2015), réalisés en Inde, la microfinance a un impact positif sur la création d’activité génératrice de revenu.

Toutefois, Banerjee et al. (2015) arguent que la microfinance n’a pas d’impact sur des variables non économiques

telles que l’éducation, la santé ou l’autonomisation des femmes. Par ailleurs, selon Guérin et Palier (2006) et

Guérin et Servet (2005), si la microfinance permet à 50% des clients d’une IMF de desserrer la contrainte de leur

budget familial et à 25% d’accroitre leur activité entrepreneuriale génératrice de revenus, elle aboutit à un échec

financier et social pour les 25% restants. Enfin, pour Coleman (2008), l’inefficacité des IMF est en grande partie

due à l’utilisation de produits inadaptés aux besoins de leurs cibles.

Les déterminants de la performance financière et sociale ont fait l’objet de plusieurs travaux de recherche. Les

principaux déterminants identifiés sont la gouvernance, la forme juridique, la maturité et la couverture

géographique. Dans notre analyse à suivre, nous retenons ces différents facteurs explicatifs de la performance

financière et sociale des IMF, et intégrons deux autres facteurs, à savoir les ratios prudentiels et la taille des dépôts.

En effet, les ratios prudentiels et la taille des dépôts sont importants pour la viabilité financière et sociale des IMF.

La littérature sur la gouvernance des IMF demeure limitée contrairement à celle concernant la gouvernance des

entreprises (Van den Berghe et Levrau, 2004 ; Meisel, 2004 ; Guedri, 2008 ; Gillette et al., 2008) et la gouvernance

bancaire (Eichengreen et Gibson, 2001 ; Aizenman et Marion, 2003 ; Goddard et al. 2004; Bates et al., 2009). Les

travaux sur la gouvernance des IMF ont décrit les pratiques et les conséquences sur leurs performances (Chrysten

et al., 2003 ; Peck et Rosenberg, 2004 ; Satta, 2004 ; Lapenu et Pierret, 2005 ; Sabana, 2006; Labie, 2007, 2009).

De plus, Hartarska (2005) et Mersland et Strøm (2009) s’interrogent sur le rôle joué par les mécanismes de

gouvernance sur la performance sociale et financière des IMF dans les pays de l’Europe Centrale et de l’Est. Quant

à Tchuigoua (2011), il analyse l’influence des mécanismes de gouvernance sur la performance des IMF d’Afrique

Sub-saharienne sur un échantillon composé de 64 IMF africaines entre 2001 et 2005 issus de la plateforme

électronique Mix Market. Mersland et Strøm (2009) ainsi que Tchuigoua (2011) ne trouve pas d’influence de la

taille du conseil d’administration et de la forme juridique sur la performance financière et sociale des IMF.

Toutefois, Mersland et Strøm (2009) concluent à une influence négative de la maturité des IMF sur la performance

financière mesurée par l’autosuffisance opérationnelle et à une influence positive de la maturité sur la taille des

prêts. Selon eux, la taille des prêts diminue au fur et à mesure que les IMF gagnent en maturité. Cela signifie

qu’elles auront tendance à toucher une clientèle de plus en plus pauvre par l’octroi de crédits de faibles montants.

Par ailleurs, Mersland et Strøm (2009) ont analysé le rôle joué par la couverture géographique sur les variables de

performances financières et sociales. Ils n’observent pas d’influence de la couverture géographique sur la

performance sociale, mais ils montrent que le rendement du portefeuille de prêts augmente au fur et à mesure que

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les IMF exercent leurs activités en zone urbaine. En Afrique subsaharienne notamment en Côte d’Ivoire, le secteur

de la microfinance présente une grande attractivité auprès de la population et présente des résultats encourageants.

Toutefois, les IMF doivent faire face à de nombreuses difficultés, notamment l’absence de personnel qualifié,

l’insuffisance de financements extérieurs et, surtout des défaillances en matière de gouvernance des IMF.

Le reste de l’article est organisé de la manière suivante. La section 2 est relative à la revue de la littérature, la

section 3 présente les données, les choix des variables et la méthode économétrique tandis que la section 4 présente

les résultats des estimations et la section 5 conclut.

2. La démarche empirique

L’objet de l’article est d’identifier et d’analyser l’influence des déterminants internes de la performance financière

et sociale des IMF en Côte d’Ivoire.

La performance financière est appréhendée par les deux indicateurs suivants: la marge bénéficiaire et l’indice de

dépendance aux subventions. Concernant la performance sociale, nous avons retenu aussi deux indicateurs de

performance: le nombre de clients actifs de l’IMF et la taille des crédits octroyés de l’IMF. Ce choix s’inscrit dans

la lignée de la recommandation de Manos et al. (2008) et de Schreiner (2002). En effet selon Manos et al. (2008),

l’indicateur de dépendance aux subventions prend en compte l’impact direct des subventions, contrairement aux

autres mesures de la performance financière, comme le Return On Equity (ROE) et le Return on Asset (ROA),

qui en tiennent compte partiellement. Par ailleurs Schreiner (2002) montre que l’indicateur de largeur

correspondant au nombre de clients servis ne doit pas être examiné seul mais en combinaison avec celui de la

profondeur qui correspond à la taille des prêts octroyés (car une faible profondeur peut être compensée par plus de

largeur et vice versa). S’il n’existe pas de consensus dans la littérature quant au montant à partir duquel l’on peut

qualifier de social un prêt d’une IMF, nous adoptons la même démarche que le Groupe Consultatif d’Aide aux

Populations les plus pauvres (CGAP) qui pose la définition opérationnelle suivante : une IMF cible une clientèle

pauvre ou non, si les montants de crédits octroyés à ses clients sont inférieurs à 20% du Produit National Brut

(Acclassato, 2006 ; Ndour et Paget-Blanc, 2014). Appliquée à la Côte d’Ivoire, cette définition donne la somme

de 306 euro (200000 FCFA) par client.

En ce qui concerne les variables explicatives, en nous appuyant sur la littérature (voir les sous-sections suivantes),

nous identifions sept types de variables pouvant influencer la performance financière et sociale des IMF: la forme

juridique (société anonyme; institutions mutualiste et coopérative d’épargne et de crédit-IMCEC), les ratios

prudentiels, la taille du conseil d’administration, la maturité de l’IMF, le nombre de points de service sur le

territoire, la couverture géographique et la taille des dépôts des clients.

La base de données que nous utilisons est constituée de vingt-deux IMF sur une période allant de 2011 à 2014,

provenant de la Direction de la Microfinance en Côte d’Ivoire (Ministère de l’Economie et des Finances). Elle

inclut des indicateurs des indicateurs relatifs à la gouvernance interne des IMF (Taille du conseil d’administration,

Règlementation prudentielle, Composition du Conseil d’Administration, Systèmes de gouvernance), à la

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performance financière (Marge bénéficiaire, Indice de dépendance aux subventions), à la performance sociale

(Encours de crédit octroyé aux clients, Taille du crédit octroyé aux clients).

2.1 La forme juridique des IMF

Définir sa forme juridique est une décision importante de toute entreprise voulant exercer une activité de

microfinance. Il existe ainsi des institutions de microfinance ayant la forme juridique d’organisation non

gouvernementale (Servet, 2015). Certains auteurs (Hardy et al., 2003 ; Jansson et al., 2004 ; Fernando, 2004 ;

Ledgerwood et white, 2006) préconisent des IMF la transformation en sociétés anonymes car ces dernières sont

moins dépendantes des dons. Pour Ledgerwood et White (2006), la transformation des institutions de

microfinance à but non lucratif en institutions en but lucratif permet de capter des capitaux nécessaires à leurs

activités. Pour Varottil (2014), la forme à but lucratif permet aux IMF de faire des crédits à bas coûts, ce qui au

final va dans le sens de leur fonction sociale. Aujourd’hui, certaines IMF sont cotées en bourse (Littlefield et

Rosenberg, 2005 ; Ponsot, 2007) et d’autres ont une forme coope rative ou mutualiste (Lelart, 2006 ; Servet, 2015).

Cependant Hartarska (2005), Mersland and Strøm (2009), Sinclair (2012), Tchakounte (2010) ne semblent pas

trouver d’influence de la forme de statut juridique sur la performance des IMF. Enfin, Hansmann (1996) analysant

les avantages et les inconvénients des systèmes de gouvernance dans le cadre de la théorie de l’agence, montre que

le statut d’ONG permet de minimiser les coûts d’agence liés aux contrats conclus par les IMF avec les différentes

parties telles que les employés, les clients, les donneurs. Et ce, du fait d’un meilleur ancrage local qui permet le

tissage de relations.

2.2 La taille du conseil d’administration

Les Conseils d’Administration sont au centre des débats sur les réformes de gouvernance économique (Jensen,

1993 ; Dalton et al.,1998 ; Hermalin et Weisbach, 2003; Adams et Mehran, 2003; Zhao et Peters, 2009). Pour

Jensen (1993), la taille du conseil d’administration joue un ro le important dans l’efficacité du système de

gouvernance d’une organisation (notamment à cause de problèmes éventuels de passager clandestin). Selon lui, la

taille optimale pour un fonctionnement efficace du conseil d’administration est de huit. Pour Hermalin et

Weisbach (2003), l’accroissement de la taille du conseil d’administration a un effet négatif sur la performance des

firmes. Dalton et al. (1998) et Adams et Mehran (2003) aboutissent cependant à des résultats différents. Adams et

Mehran (2003) ne trouvent pas de relation négative entre la taille du conseil d’administration et la performance

des firmes mesurée par le ratio Q de Tobin. Dalton et al. (1998) estiment qu’un conseil d’administration large

permet d’accroitre le pool d’expertise et les ressources nécessaires à l’entreprise. Par ailleurs Zhao et Peters (2009)

ont analysé taille et l’évolution du conseil d’administration de 81 firmes entre 1935 et 2000 et montrent que la

distribution est en cloche avec une moyenne d’environ onze membres dans le conseil d’administration des

entreprises ayant survécu sur la période étudiée. Ils observent un pic dans les années 70 avec une moyenne de

quinze membres mais ce pic retombe, dans les années 2000, à onze membres. Yermack (1996) estime, également,

une moyenne de onze membres dans le conseil d’administration des entreprises américaines entre 1984 et 1991;

mais Adams et Mehran (2003) trouvent une moyenne de dix-huit membres entre 1986 et 1999.

Selon Cavaco et al. (2016), la taille des membres dans le conseil d’administration des entreprises du CAC 40 est

de quinze membres en moyenne et de neuf membres hors CAC 40. Enfin, Heidrick et Struggles (2009) font une

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étude comparative des données des plus grandes entreprises de chaque pays européen et leur attribue une note en

matière de gouvernance. Ils trouvent une moyenne européenne de 11,8 membres dans le conseil d’administration.

2.3 La composition du conseil d’administration

La composition du conseil d’administration a suscité depuis longtemps un intérêt particulier, notamment dans

littérature sur la gouvernance d’entreprise (Maginson et al., 2009 ; Hollandts et Guedri, 2008 ; Kramarz et Thesmar

2013 ; Gillette et al., 2008). En effet, l’étude de la composition du conseil d’administration permet d’évaluer, d’une

part, l’efficacité du bon fonctionnement du conseil d’administration, et d’autre part sa capacité à avoir un impact

sur la performance des entreprises. Maginson et al. (2009) ont analysé un échantillon de 156 sociétés et montrent

que la présence d’administrateurs salariés, ne dégrade pas la performance, voire même l’augmente si les salariés

sont actionnaires. Pour Hollandts et al. (2008), l’ouverture du CA aux salariés actionnaires n’a pas d’effet sur la

performance des entreprises. Toutefois, Klein (1998) établit une relation positive entre la présence des personnes

internes à l’entreprise dans le comité finance du conseil d’administration et la performance des firmes. D’après

Kramarz et Thesmar (2013), plus il y a de participations croisées moins la performance est élevée. En effet les

participations croisées réduisent le rôle du Conseil d’Administration. Cependant les participations croise es

peuvent aussi un effet positif puisqu’elles apportent du lien ou du capital social. Enfin, il semblerait que la présence

de membres externes ame liorerait l’efficacité des décisions c’est-à-dire l’impact sur les choix stratégiques (Gillette

et al., 2008). Par ailleurs, la diversité du genre dans le conseil d’administration (Smith et al., 2006, Carter et al.

2003) semble avoir un impact positif sur la performance des entreprises. Sur un plan plus qualitatif, la présence de

femmes au sein du conseil d’administration fournit aussi des différents points de vue, de nouvelles idées et des

débats intéressants pour l’entreprise (Smith et Vinnicombe, 2004 ; Dalton et al.,1998, Huse et Solberg, 2006). De

manière générale, la question, de savoir si la composition du conseil a un impact sur la performance financiere et

sociale des IMF, est à mettre en lien avec le débat normatif sur les objectifs de la microfinance. En effet, des agences

de développement, des investisseurs sociaux, commerciaux, des particuliers ou encore des ONG (Goodman, 2003)

investissent désormais dans les institutions de microfinance. Or toutes ces entités aux intérêts différents, essaient

d’influencer les orientations et les décisions dans la gouvernance des institutions de microfinance. Par exemple, la

présence des banques dans le capital d’une IMF peut entrainer quelques doutes quant la mission de cette IMF

(Köhn et Jainzik, 2007) car cette dernière peut alors privilégier l’atteinte d’objectifs financiers au détriment

d’objectifs sociaux.

2.4 Les ratios prudentiels

Les normes prudentielles sont des indicateurs de gestion qui évaluent la capacité des dirigeants des IMF à mener

sainement l’activité de collecte d’épargne et d’octroi de crédit. A l’origine, elles font parties des mécanismes de

gouvernance spécifiques aux organisations bancaires (Macey et O’Hara, 2003). Elle consiste en une

réglementation qui tend à maintenir en toutes circonstances des e tablissements de cre dit (banques, entreprises

d’investissement) surs, sains, solvables et solides (Mishkin F., 2013). De plus, des travaux ont montré la ne cessite

pour les firmes de détenir des réserves de liquidité (Bates et al., 2009). Par ailleurs, selon Adrian et Shin (2010),

l’augmentation continue des actifs liquides par les banques permet de réduire la probabilité de crise de liquidité.

Selon eux, les banques ont ainsi intére t à se procurer des actifs liquides au moment d’une faible croissance de

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l’économie. De même, Aizenman et Marion (2003) critiquent la notion de détention des réserves qu’ils estiment

couteuse. Des études, plus spécifiques ont porté sur la relation entre la liquidité et le profit des banques. Les

résultats de ces recherches sont mixtes. Certains trouvent une relation négative tandis que d’autres trouvent une

relation positive. Par exemple, Goddard et al. (2004) montre une relation négative entre le ratio de liquidité et le

profit des banques mesurée par le rendement des fonds propres pour les banques europe ennes a la fin des anne es

1980 et dans le milieu des anne es 1990. Enfin selon Eichengreen et Gibson (2001), moins les fonds sont

immobilise s dans des placements liquides, plus meilleure est la rentabilité.

Au niveau de la microfinance, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest a édité des ratios prudentiels

que les SFD exerçant sur l’espace UMOA doivent respecter. Ces ratios constituent des éléments susceptibles de

déclencher une alerte et sont des instruments de gestion et d’appréciation de la situation financière d’une IMF. Il

s’agit de normes indispensables que les dirigeants des institutions de microfinance doivent respecter afin d’assurer

à l’entreprise une saine gestion.

3. Les données, choix des variables et modèles

3.1. Les données

Nous avons constitue un e chantillon d’institutions de microfinance observe es durant la pe riode 2011 a 2014. Ces

informations proviennent de la base de donne es de la Commission Nationale pour la Microfinance, l’organe

régulatrice du secteur de la microfinance. Cette commission dépend du Ministère de l’Economie et des Finances

de la Côte d’Ivoire dont le président est le Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique. Toutes les

institutions de microfinance ont l’obligation de transmettre les états financiers selon une certaine pe riodicite au

secre tariat de la Commission Nationale pour la Microfinance qui est la Direction de la Microfinance (DM). Les

donne es recueillies par la Direction de la Microfinance font l’objet de plusieurs traitements statistiques avant d’être

valide es et remis a la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest. Autrement dit, les données dont nous

disposons sont les mêmes dont disposent la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest. Au départ,

l’échantillon était constitué d’une soixantaine d’IMF, toutefois certaines observations étaient à valeur manquante.

Par exemple, les informations relatives au nombre de membres au comite de surveillance, au comite de cre dit dans

les e tats financiers n’étaient pas renseignées par certaines IMF. Ainsi, nous avons fait une se lection des IMF ayant

fourni le maximum d’informations dans les états financiers transmis et dont les diffe rents rapports e taient

accessibles. La base de donne es finale est constitue e de vingt-deux institutions de microfinance sur la pe riode

e tudie e. D’autres documents ont été mis à notre disposition comme les rapports annuels et semestriels de la

Commission Nationale pour la Microfinance.

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3.2 Choix des variables

Tableau 1 : Liste des variables

IDENTIFICATION CODE

VARIABLE

DEFINITION ET MESURE

Institutions de Microfinance IMF Le nom de l’institution de microfinance

Marge bénéficiaire MB Ratio A/B avec A= Résultat Net d’Exploitation et B= Produits d’Exploitation. La norme à respecter est Ratio A/B>=20%

Indice de dépendance aux subventions IDS Ratio A/B avec A= Montant des subventions et B= Revenus des prêts. Plus ce ratio est petit, meilleur est l’indépendance aux

subventions

Nombre total de clients CLTS Nombre de clients de l’institution

Taille de crédit TACDTS Montant de la taille des crédits octroyés = Ratio A/B avec A=encours de crédits et B= nombre total de clients.

Maturité de l’institution MATUR Nombre d’années d’activité de l’IMF

Norme de liquidité LQ Ratio Prudentiel A/B avec A=Valeurs réalisables et disponibles en montants et B= Passif exigible. La norme a respecter est

Ratio A/B>=100%

Norme de capitalisation CAP Ratio Prudentiel A/B avec A= fonds propres et B= totaux actifs de fin de période en montants. La norme a respecter est Ratio

A/B>=15%

Limitations des risques auxquels sont exposés

une IMF

LRI Ratio Prudentiel A/B avec A = Risques portés par une institution : Montants nets des provisions et des dépôts de garanties

B=les ressources. La norme à respecter est Ratio A/B>=200%

Norme de couverture des emplois à moyen et

long terme par des ressources stables

CEMLT Ratio Prudentiel A/B avec A=ressources stables et B= emplois a moyen et long terme. La norme a respecter est Ratio

A/B>=100%

La taille des dépôts LOG(TADEP) Ratio Ln (A/B) avec A=montants des dépôts de la période et B= Nombre total de clients

Points de service PTS Nombre de points de service sur l’ensemble du territoire national

Nombre de membres du conseil

d’administration

NCA Nombre des membres du conseil d’administration de l’IMF

Système de gouvernance ou statut juridique SGV Variable binaire ; 1 si l’IMF est une société anonyme et détient des entités institutionnelles (banques, fonds d’investissements,

agences de développement) dans son conseil d’administration (SA), 0 sinon

Zone d’activité de l’IMF à l’intérieur du pays RINTER Variable binaire ; 1 si l’IMF exerce à l’intérieur du pays, 0 sinon

Zone d’activité dans la capitale économique RABIDJ Variable binaire ; 1 si l’IMF exerce dans la capitale économique (Abidjan), 0 sinon

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Tableau 2 : Statistiques descriptives des variables quantitatives

Variables Nombre

d'observation

Moyenne Ecart-type Médiane Minimum Maximum

MB 88

-194,46 975,36 -6,28 -8691,88 2,35

IDS 88 8,28 44,32 0 0 399,42

MATUR

88 7,91 4,06 7 1 16

CAP 88 0,05 9,77 0,23 -18,85 5,03

LQ 88 0,67 1,7

0,79 -14,11 3,92

CEMLT

88 1,33 4,47 1,13 -16,91 19,89

LRI

88 0,976 0,93 0,82 0,003 7,29

TACDTS

88 359040 2300404 56315 751 21618273

CLTS 88 32405 113615 3310 95

594010

PTS 88 11 28 1 1

126

NCA

88 9 6 7 3 36

Selon le Tableau 2, les IMF ivoiriennes ont des marges bénéficiaires négatives, c’est une situation alarmante

due aux charges d’exploitations trop élevées. Ce mauvais résultat peut s’expliquer par le fait que les IMF ont

amorcé un développement certes important mais en décalage par rapport à la réalité économique et

financière du secteur de la microfinance. Par exemple, les marges bénéficiaires négatives peuvent s’expliquer

par l’ouverture de nombreuses agences par les IMF, par l’emploi de personnel pléthorique et par des frais

généraux importants pour effectuer les différentes activités d’épargne et de crédit.

De manière précise, l’institution de microfinance MICROCRED-CI, dont les résultats d’exploitations sont

respectivement de 191301866 Fcfa (soit 292063 €), 114616100 Fcfa (soit 174719 €), a des charges

d’exploitations élevées à 3010429940 Fcfa (soit 4596076 €), 5650372358 FCFA (soit 8613372 €) sur la

période 2013 et 2014.

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10

Une note positive est qu’on observe que les IMF ivoiriennes s’évertuent à diminuer de plus en plus leurs

charges de personnel, suite aux injonctions et recommandations de la Commission Nationale pour la

Microfinance, sur la pe riode e tudie e pour e tre viable financièrement. En effet, une phase de croissance trop

rapide des IMF en termes d’activité de cre dit et d’immobilisations entraine une évolution exorbitante des

charges de personnel et des frais généraux. De plus, les IMF ne reçoivent, dans la grande majorité, pas de

subventions d’exploitation pour exercer leurs activités, par conséquent elles utilisent d’autres sources

financements en dehors des subventions d’exploitations pour mener à bien leurs activités.

Une autre observation de statistique descriptive est que les IMF Ivoiriennes ont en moyenne un ratio de

capitalisation dégradé. C’est par exemple le cas de l’UNACCOPEC-CI et du RCMEC qui enregistrent

respectivement au 30 septembre 2014 des fonds propres de -17.6 milliards FCFA (soit – 26829270 €) et de -

3.2 milliards FCFA (soit – 5335366 €). Aussi, la moyenne du ratio de capitalisation est de 5%, largement

infe rieur a la norme de 15%. Toutefois, suite aux recommandations et aux injonctions de l’organisme

régulateur, la commission nationale pour la microfinance en Côte d’Ivoire, les IMF ivoiriennes ont amélioré

le niveau de leurs fonds propres. Par exemple, au 30 septembre 2014, les fonds propres se situaient a -2,9

milliards de francs CFA (soit – 4420732 €) contre -7,6 milliards de francs CFA (soit – 11585370 €) au 30

juin 2014. Cette augmentation du niveau des fonds propres du secteur provient principalement de

l’UNACOOPEC-CI et la FIDRA, qui ont augmenté leurs fonds propres respectivement de 1913510180

FCFA (soit 2916936 €) et 6 67681830 FCFA (soit 1017807 €). En ce concerne particulièrement

l’UNACOOPEC-CI, l’amélioration des fonds propres provient de la mise en place d’un fonds de sécurité.

En outre, les IMF Ivoiriennes n’ont pas la capacité à faire face à une demande urgente de crédit comme le

montre le ratio LQ moyen de 67,62%, largement inférieur à la norme (qui est de 80% pour les IMCEC et de

100% pour les SA). Nous observons aussi que les emplois à moyen et long terme sont suffisamment couvertes

par les ressources stables des IMF ivoiriennes comme le montre le ratio moyen CEMLT qui est de 133,75%

et est supérieur à la norme (de 100% dans l’espace UMOA). Les IMF Ivoiriennes prennent, également, plus

de risque que ne le prévoit la réglementation. Elles exposent en effet leur portefeuille de prêts sans tenir

compte d’une garantie solide et/ou sans faire des provisions suffisantes comme le montre le ratio LRI qui

est de 97,58% et est inferieur à la norme (qui est de 200%).

Tableau 3 : Statistiques descriptives des variables qualitatives

Variables Nombre d'observation

Mode Fréquence

SGV 88 1 0

26,14% 73,86%

RINTER 88 1 0

37,5% 62,5%

RABIDJ 88 1 0

72,72% 27,28%

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On remarque (voir le tableau 3) que la grande majorité 73,86% des IMF en Co te d’ivoire ont la forme

« mutualiste » ou « coopérative ». Un nombre relativement important (26,14%) a la forme « société

anonyme » et a des entite s institutionnelles (banque, socie te d’assurances, fonds d’investissement) au sein de

son conseil d’administration. Il est intéressant de noter que la législation sur la création de la forme juridique

« société anonyme » est plus récente. C’est une approche innovatrice qui a commencé dans les pays d’Europe

centrale et orientale (Lélart, 2006), puis transposée en Afrique subsaharienne, particulièrement en Côte

d’Ivoire. On remarque enfin que les IMF sont essentiellement concentrées dans la capitale économique

Ivoirienne (Abidjan) et ses environs. Si cette présence massive à Abidjan peut s’expliquer par le fait que la

ville dispose d’infrastructures de qualité ou encore d’un niveau de sécurité plus important que les villes de

province ; elle pose question car l’un des objectifs des IMF est de participer à l’amélioration de l’inclusion

financière des populations.

3.3 Modèle d’analyse de la performance des institutions de microfinance

La base de données a une structure de panel (chaque entreprise de microfinance est observée sur les quatre

dates de 2011 à 2014). Nous utilisons un modèle de panel avec prise en compte de l’hétérogénéité inobservée

individuelle via la spécification du terme d’erreur eit en la somme d’un effet spécifique individuel αi et d’un

terme aléatoire uit. Plus précisément, nous considérons le modèle suivant : Yit= b0 +b1X1it+…+bpXpit +eit

Avec : eit=αi + uit

Dans ce modèle dit à erreur composée avec une composante, ai représente l’hétérogénéité inobservée. Ainsi,

nous allons tester les quatre modèles suivants :

Modèle (1): MBit= b0 +b1MATURit +b2LQit +b3CAPit + b4LRIit + b5CELMTit +b6log(TADEP)it+ b7PTSit +

b8NCAit + b9SGVit+ b10RINTERit+b11RABIDJit+ eit

Modèle (2): IDSit= b0 +b1MATURit +b2LQit +b3CAPit + b4LRIit + b5CELMTit +b6log(TADEP)it+ b7PTSit +

b8NCAit + b9SGVit+ b10RINTERit+b11RABIDJit+ eit

Modèle (3): Log(CLTSit) = b0 +b1MATURit +b2LQit +b3CAPit + b4LRIit + b5CELMTit +b6log(TADEP)it+

b7PTSit + b8NCAit + b9SGVit+ b10RINTERit+b11RABIDJit+ eit

Modèle (4): Log(TACDTSit)= b0 +b1MATURit +b2LQit +b3CAPit + b4LRIit + b5CELMTit +b6log(TADEP)it+

b7PTSit + b8NCAit + b9SGVit+ b10RINTERit+b11RABIDJit+ eit

Ou MB représente la marge bénéficiaire égale au ratio résultat net d’exploitation hors subventions sur le

produit d’exploitation; IDS représente l’indice de dépendance aux subventions d’une institution de

microfinance; CLTS représente le nombre de clients d’une institution de microfinance ; TACDTS représente

la taille du crédit octroyé (c’est-à-dire le crédit moyen octroyé aux clients).

Les quatre modèles diffèrent par leurs variables dépendantes. Les modèles (1) et (2) analysent les

déterminants de la performance financière avec deux types d’indicateurs de performances financières : la

marge bénéficiaire et la dépendance aux subventions. Les modèles (3) et (4) analysent les déterminants de

la performance sociale avec deux types d’indicateurs de la performance sociale : le nombre total de clients

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et le montant moyen de crédit octroyé aux clients. Le second indicateur de performance sociale permet donc

de savoir si une IMF atteint ou non une clientèle pauvre.

4. Tests économétriques, analyse des résultats et discussion

Avant d’effectuer les tests économétriques, nous allons vérifier si les liens entre les variables ne sont pas trop

importants, ce qui pourrait avoir pour conséquence de fausser la matrice de variance-covariance des

paramètres estimés et de poser des questions quant à la fiabilité des tests de significativité des variables

explicatives (tests de Student).

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4.1 Matrice de corrélation

On remarque (voir tableau 4), que de manière générale, les variables explicatives ne semblent pas présenter de fortes corrélations entre elles deux à deux. On ne note que

20 corrélations significatives sur les 55 possibles et ces corrélations significatives ont des amplitudes en valeur absolue inferieur a 0,7.

Tableau 4 : Matrice de corrélation au sens de Pearson

*, **, ***significatifs respectivement à 10%, 5% et 1%

MATUR LQ CAP LRI CEMLT LOG(TADEP) PTS NCA SGV RINTER RABIDJ

MATUR 1

LQ -0,045 1

CAP -0,0081 0,23** 1

LRI 0,12 0,34*** 0,11 1

CEMLT -0,21* 0,66*** 0,44*** 0,16 1

LOG(TADEP) 0,24** 0,07 -0,0012 0,12 0,056 1

PTS 0,44*** -0,087 -0,029 -0,032 -0,056 0,12 1

NCA 0,21** -0,12 -0,022 0,15 -0,073 -0,019 -0,12 1

SGV -0,44*** 0,26** 0,1 0,11 0,34*** 0,062 -0,11 -0,26** 1

RINTER 0,31*** -0,053 -0,041 0,21* -0,14 0,18* 0,33*** 0,14 -0,44*** 1

RABIDJ -0,18 -0,078 0,015 -0,15 0,1 -0,13 0,15 -0,3*** 0,35*** -0,7*** 1

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4.2 Test de Fischer : Les modèles sont-ils à effets spécifiques individuels ou sans effets individuels ?

Plusieurs tests permettent de vérifier l’existence ou non d’effets spécifiques individuel dans un modèle de

panel. Nous avons retenu le test de Fisher qui consiste à faire le choix entre un modèle « pooled » (modèle

MCO) ou un modèle à effets spécifiques. Le principe du test est le suivant :

Ho : modèle pooled

H1 : modèle à effets spécifique individuel

Si la pvalue associée à la statistique du test est > α%, alors on ne peut pas rejeter l’hypothèse nulle d’absence

d’effets spécifiques au seuil de α%. Le tableau suivant nous donne les résultats du test de Fischer.

Tableau 5 : Tests de Fischer d’existence d’effets spécifiques individuel

Modèle F statistic P value

Modèle (1) : MB 16,91 0,00

Modèle (2) : IDS 38,52 0,00

Modèle (3) : Log(CLTS) 33,67 0,00

Modèle (4) : Log(TACDTS) 8,27 0,00

Pour les modèles (1), (2), (3) et (4), l’hypothèse de base est rejetée au seuil de 1%. Le choix du modèle à effet

spécifique individuel semble donc approprie . Il nous reste à préciser si cet effet spécifique est aléatoire ou

fixe, c’est qui est l’objet du prochain test dit de Hausman.

4.3 Test de spécification de Hausman

En fait le test de Hausman a été construit pour tester l’existence d’une corrélation dans un modèle à effets

aléatoires entre l’effet spécifique αi et les variables explicatives. Ce test est utilisé comme un test dérivé

pour tester s’il vaut mieux considérer un modèle à effets aléatoires (αi est aléatoire) ou un modèle à effets

fixes (αi est fixe). En effet, si l’hypothèse de base H0 (voir ci-dessous) n’est pas rejetée, c’est-à-dire l’effet

spécifique αi est corrélé avec les variables explicatives du modèle, alors suivant en cela Mundlak (1981),

nous sommes dans le cas d’un modèle avec variables explicatives endogènes et il vaut alors mieux utiliser

un modèle Within. Or ce dernier est équivalent à un modèle à effets fixes. Si par contre l’hypothèse de

base n’est pas rejetée alors l’on ne peut rien conclure, mais il est plus vraisemblable que l’utilisation d’un

modèle à effets aléatoires est plus approprié (Greene, 2011).

Rappelons que l’hypothèse testée concerne la corrélation des effets individuels et des variables

explicatives:

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Ho : E(αi|X) = 0 (corrélation entre l’effet spécifique individuel et les variables explicatives du modèle)

H1 : E(αi|X)¹ 0

Si la pvalue de la statistique de ce test est inférieur ou égale α%, alors le modèle à effets fixes est préférable

au modèle à effets aléatoires au seuil de α%. Mais lorsque la probabilité du test est strictement supérieur à

α%, alors le test de Hausman ne permet pas de différencier le modèle à effets fixes du modèle à effets

aléatoires. Les résultats de ce test appliqué sur chacun des modèles sont disponibles dans le tableau 6.

Tableau 6 : Résultats du test de Hausman

Pour les modèles (1), (2) et (3), l’hypothèse de base est rejetée au seuil de 1%. Ce qui semble plaider pour

un modèle à effet fixe. Quant au modèle (4), la valeur élevée de la p-value indique que l’on ne peut rejeter

l’hypothèse de base.

En somme, trois modèles sur quatre sont en faveur d’un modèle à effets fixes. Un dernier argument semble

plaider en faveur d’un modèle à effets fixes (Trognon, 2003; Greene, 2011; Wooldridge, 2015). En effet,

contrairement à Hartarska (2005), Hartarska et Nadolnyak (2007), Mersland et Strøm (2009) ou encore

Tchuigoua (2011) qui travaillent sur des échantillons tirés aléatoirement d’une population, nous avons

constitué un échantillon incluant plus de 80% des institutions de microfinance en Co te d’Ivoire en termes

de nombres de clients, d’encours de crédits, d’encours de dépôts. Autrement dit, notre échantillon est quasi-

exhaustif dans le sens où il recouvre quasiment toute la population des IMF de Côte d’ivoire.

Aussi nous considérons dans la suite de l’article un modèle à effets fixes (voir le tableau 7).

Modèle F statistic P value

Modèle (1) : MB 137,47 0,00

Modèle (2) : IDS 629,5 0,00

Modèle (3) : log(CLTS) 76,836 0,00

Modèle (4) : log(TACDTS) 6,0226 0,87

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4.4 Résultats des tests économétriques

Tableau 7 : Estimation de la performance des IMF : Modèle à effets fixes

*, **, *** significatifs respectivement à 10%, 5% et 1% VD : Variables dépendantes VI : Variables indépendantes

4.5 Analyse et discussion des résultats

Résultats liés à la performance financière :

Selon l’estimation du modèle (1), la forme juridique, la taille du conseil d’administration et la couverture

géographique ont une influence sur la marge bénéficiaire.

Performance Financière Performance Sociale

VD VI

MB (1)

IDS (2)

Log(CLTS) (3)

Log(TACDTS) (4)

MATUR

-27,34 (-0,88)

1,67 (1,07)

0,07* (1,79)

-0,06 (-0,73)

LQ

2,76 (0,12)

1,1 (0,97)

0,01 (0,38)

-0,014 (-0,23)

CAP

10,79 (0,68)

-0,70 (-0,88)

-0,02 (-1,13)

0,089** (2,1)

LRI

-19,25 (-0,26)

-5,23 (-1,42)

-0,07 (-0,74)

-0,033 (-0,17)

CEMLT

-18,34 (-1,64)

0,57 (1,02)

0,01 (0,88)

0,0022 (0,07)

Log(TADEP) 30,73 (0,82)

-0,8 (-0,43)

-0,87*** (-18,73)

0,86*** (8,61)

PTS -0,29 (-0,06)

-0,02 (-0,08)

0,0017 (0,29)

-0,0007 (-0,06)

NCA 29,19* (1,92)

-0,69 (-0,91)

0,0057 (0,3)

0,0041 (0,1)

SGV 1239,95*** (3,76)

-397,5 *** (-24,09)

-1,62*** (-3,95)

-1,42 (-1,61)

RINTER -8216,17*** (-14,47)

31,57 (1,11)

1,61** (2,26)

1,43 (0,94)

RABIDJ -8155,36*** (-12,12)

30,21 (0,89)

1,82** (2,17)

1,37 (0,76)

R2 92,76% 92,53% 89,27% 64,54%

Pvalue

(Fischer Test )

0,00 0,00 0,00

0,00

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Selon nos résultats, la marge bénéficiaire augmente lorsque l’IMF est une société privée (ce qui va dans le

sens de Ledgerwood et White (2006) quant à la viabilité financière des IMF privées) mais également lorsque

le nombre de membres au sein du conseil d’administration croit. Concernant la taille du conseil

d’administration, nous faisons plutôt une interprétation en termes de variabilité-diversité au sein du conseil

(Bassem, 2009). Ainsi le lien positif entre hausse de la marge bénéficiaire et taille du conseil d’administration

est de notre point de vue, dans le cas Ivoirien, dû à une hausse qualitative de la taille des conseils

d’administration qui provient de la présence accrue en leur sein, de banques de développement (comme la

Banque Mondiale -à travers sa filiale IFC-, l’Agence Française de Développement, la Banque Néerlandaise

de Développement) et de fonds d’investissement.

Nos résultats montrent que la marge bénéficiaire des institutions de microfinance exerçants, d’une manière

générale sur l’ensemble du territoire, est très dégradée. Toutefois, nous notons des spécificités en fonction

de la zone d’activité. En effet, la marge bénéficiaire des IMF exerçants uniquement à l’intérieur du pays (en

province) est plus dégradée que les IMF exerçants uniquement dans la capitale ivoirienne. Ce résultat peut

être dû à un effet taille du marché. Il peut aussi être engendré par une différence dans la qualité managériale

des responsables d’agences et/ou à une différence de compétences des employés dans les IMF.

Les résultats de l’estimation du modèle (2) montrent que la forme juridique joue également un rôle dans la

dépendance aux subventions. En effet, les sociétés privées ont de moins en moins recours aux subventions

pour financer leurs activités mais plutôt les capitaux des actionnaires. Ces résultats viennent confirmer les

arguments de Hardy et al. (2003), de Janson et al. (2004), de Fernando (2004), ainsi que ceux de ;

Ledgerwood et White (2006) selon lesquels, les institutions de microfinance ayant la forme de société

anonyme sont indépendantes des dons et ont une facilité à capter les ressources privées. Les IMCEC, quant

à elles, auront recours aux subventions pour ne pas que cela pèse sur les ressources financières dont elles

disposent afin de mener à bien leurs activités.

Résultats liés à la performance sociale :

Les résultats du modèle (3) montrent que la maturité de l’IMF influence positivement l’une des variables de

performance sociale, à savoir le nombre de clients. Il peut cependant s’agir d’un simple effet stock. Mais il

peut s’agir aussi d’un effet apprentissage par lequel les IMF apprennent avec le temps à être efficaces,

notamment en maitrisant mieux leur environnement et leur activité. Il peut aussi s’agir d’un effet

institutionnel. En effet des institutions telles la Commission Nationale pour la Microfinance (à travers ses

injonctions et recommandations), la Banque Mondiale ou l’AFD (à travers leurs séminaires

méthodologiques) participent à l’efficacité dans le temps des IMF. A l’instar de la maturité, les IMF qui

auront une large couverture géographique seront celles qui auront une forte clientèle. Aussi, on observe que

le nombre de clients baisse lorsque la taille des dépôts augmente. Ce résultat s’explique par le fait que les

taux de rémunération des dépôts auprès des IMF ne sont pas attrayants. En effet, les clients ayants de gros

montants de dépôts préfèrent déposer leur argent auprès des banques qui pratiquent des taux plus

intéressants.

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Le modèle (4) montre que le ratio CAP et la taille des dépôts dans une IMF ont un impact positif sur la taille

des crédits octroyés à la clientèle. Autrement dit, les IMF augmentent la taille des crédits au fur et à mesure

que leurs fonds propres et les dépôts de leurs clients augmentent, ce qui pourrait s’interpréter par un

phénomène de « mission drift ». Toutefois, ceci est difficile à démontrer. Selon Armendariz et al. (2009), les

IMF peuvent augmenter la taille des prêts en effectuant des prêts progressifs c’est-à-dire les IMF augmentent

la taille des prêts au fur à mesure que le client rembourse le prêt précédent. De plus, les IMF peuvent utiliser

la technique des subventions croisées qui consiste à cibler une catégorie aisée de la population pour ensuite

financer une population pauvre. Enfin, la taille du conseil d’administration, les points de service, la

couverture géographique, la forme juridique et les ratios prudentiels (hors ratio de capitalisation) ne semblent

jouer aucun rôle dans l’évolution de la taille du crédit octroyé sur la période étudiée.

5. Conclusion

Nous montrons dans cet article que la forme juridique choisie par une IMF, a une influence importante sur

sa performance financière ; les IMF ayant opté pour le statut de « Société Anonyme » affichent des

performances financières supérieures. En revanche, les ratios prudentiels, la maturité des IMF, la taille des

dépôts et le nombre de points de service ne semblent avoir aucune influence sur les performances financières

des IMF. Les conclusions concernant les déterminants de la performance sociale sont plus mitigées : La

maturité et la couverture géographique influencent positivement le nombre de clients d’une IMF, tandis que

la taille des dépôts et la forme juridique l’influencent négativement. Nous montrons enfin que la taille des

crédits moyens octroyés est influencée positivement par le ratio de capitalisation et par la taille des dépôts

de la clientèle.

Au-delà de l’analyse des déterminants de la performance, notre article montre que les IMF Ivoiriennes font

face à de nombreuses difficultés, qui ont un impact négatif sur leur performance financière et sociale. Ces

difficultés sont dues à la faiblesse des produits financiers générés et aux charges d’exploitation exorbitantes

des IMF dans leur activité de micro-financement car la quasi-totalité des IMF touchent une clientèle pauvre

au sens où elles octroient des crédits inférieurs à 20% du produit national brut ivoirien sur la période étudiée

(soit moins de 306 euro en moyenne par client). L’activité de prêt à cette catégorie de population génère de

faibles marges puisque l’octroi de crédits de faible taille implique des charges d’exploitation relativement

élevées en comparaison à l’octroi de crédits de grande taille. Toutefois, les IMF Ivoiriennes doivent trouver

des mécanismes (par exemple la vulgarisation du mobile money, l’amélioration des systèmes de gestion et

d’information viables, une plus grande implication du conseil d’administration et des organismes de gestion)

pour améliorer, d’une part leur performance financière qui demeure dégradée et d’autre part leur

performance sociale.

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