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Regards croisés sur le Concours National de la Résistance et de la Déportation La direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la défense, en partenariat avec l’Éducation nationale, les fondations et acteurs impliqués dans le Concours National de la Résistance et de la Déportation (CNRD), souhaite vous présenter les « chevilles ouvrières » du concours : les élèves, enseignants, chefs d’établissement, membres de la communauté éducative et témoins de l’histoire. Retrouvez les témoignages et les travaux des élèves dans nos publications (revue Les Chemins de la mémoire, site internet Chemins de mémoire www.cheminsdememoire.gouv.fr) et celles auxquelles nous contribuons (brochure pédagogique du CNRD notamment). La DMPA souhaite que se développe ainsi une véritable « mémoire du concours » par la mise en valeur des travaux du CNRD et le recueil de témoignages des acteurs. Cette démarche est d'autant plus essentielle que les témoins directs de l'histoire sont chaque année moins nombreux. La mémoire du CNRD a vocation à se développer pour encourager les élèves à participer au concours et mettre en lumière la richesse de ce dernier. >Le reportage « Regards croisés sur le CNRD », réalisé par l’équipe pédagogique de la DMPA à l’occasion de la remise des prix du concours national en mai 2015, donne la parole à quatre des principaux acteurs du concours : des élèves, un témoin de l’histoire, un enseignant, un proviseur. >

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Regards croisés sur le Concours National de la Résistance et de la Déportation

La direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la défense, en partenariat avec l’Éducation nationale, les fondations et acteurs impliqués dans le Concours National de la Résistance et de la Déportation (CNRD), souhaite vous présenter les « chevilles ouvrières » du concours : les élèves, enseignants, chefs d’établissement, membres de la communauté éducative et témoins de l’histoire.

Retrouvez les témoignages et les travaux des élèves dans nos publications (revue Les Chemins de la mémoire, site internet Chemins de mémoire www.cheminsdememoire.gouv.fr) et celles auxquelles nous contribuons (brochure pédagogique du CNRD notamment).

La DMPA souhaite que se développe ainsi une véritable « mémoire du concours » par la mise en valeur des travaux du CNRD et le recueil de témoignages des acteurs. Cette démarche est d'autant plus essentielle que les témoins directs de l'histoire sont chaque année moins nombreux.

La mémoire du CNRD a vocation à se développer pour encourager les élèves à participer au concours et mettre en lumière la richesse de ce dernier.

>Le reportage « Regards croisés sur le CNRD », réalisé par l’équipe pédagogique de la DMPA à l’occasion de la remise des prix du concours national en mai 2015, donne la parole à quatre des principaux acteurs du concours : des élèves, un témoin de l’histoire, un enseignant, un proviseur. >

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Le regard des élèves... Zoé & Inès - 14 ans - Lauréates du Concours National de la Résistance et de la Déportation 2013-2014 – Élèves au Collège Massenet-Fourneyron - Le Chambon-Feugerolles (42)

...Zoé

>>>Pourriez-vous me parler du travail audiovisuel qui vous a valu le prix ? L’investissement que cela vous a demandé ? Avec l’aide de nos professeurs M. Ingrao et Mme Balladon, et d’un réalisateur, M. Dahmane Bouaziz, nous avons réalisé un film qui s’intitule « Mémoires ligériennes » sur le thème de « la libération du territoire et le retour à la République ». Nous avons interviewé de nombreux témoins mais aussi des historiens. Nous avons visité des lieux de mémoire et nous nous sommes rendus aux archives municipales pour trouver des photographies, des articles de journaux, des archives, des vidéos d'époque. Nous avons lu de la documentation, regardé des films, écouté des interviews. Nous avons donc filmé mais aussi sélectionné les séquences de films que nous voulions insérer dans notre documentaire, écrit et enregistré la voix off, choisi des documents, etc. Au cours de tout ce travail audiovisuel et à travers le récit qu’en faisaient les témoins, j’ai pu me rendre un peu plus compte de la réalité de la Seconde Guerre mondiale. J’ai appris comment se construit un film documentaire. Je ne l’avais jamais fait. J’ai particulièrement aimé tout ce qui a trait à la recherche documentaire : retrouver des lettres, des articles de journaux. Ce travail nous a demandé de l’investissement : nous nous retrouvions avec tout le groupe un midi par semaine mais aussi certains mercredis après-midi, certaines journées pendant les vacances ou encore des demi-journées pendant nos cours. Le travail a bien été réparti entre les personnes du groupe, je n’ai pas l’impression d’avoir été surchargée. Ce travail a demandé du temps mais je l’ai réalisé avec plaisir et je pense qu’il en est de même pour tout le groupe. Nous sommes très heureux d’avoir gagné ce prix. <<<

> Que représente le CNRD pour vous ?

Le CNRD est le premier concours d’histoire auquel j’ai participé. Il m'a permis de réfléchir sur la Seconde Guerre mondiale, de rencontrer des témoins, des historiens et d'autres jeunes participants. J’ai appris à travailler en groupe et à faire un film. Au total, j'ai appris beaucoup sur la période 39-45 grâce à ce concours et à ses partenaires (Fondation de la Résistance, etc.). Par exemple comment était la vie de civils pendant la guerre ou ce qu’il s’est passé dans notre région.

> Quelle est son utilité aujourd’hui ?

Aujourd'hui le CNRD est utile pour transmettre la mémoire des personnes qui ont vécu cette guerre, pour ne pas oublier. Il est aussi utile pour comprendre le monde dans lequel nous vivons, nous fournir des outils pour réfléchir, se construire et approfondir ses connaissances en histoire.

> Le CNRD dans 20 ans, ce serait quoi à votre avis ?

Je pense que dans 20 ans le concours aura encore son importance, d'autant plus qu’il n'y aura que très peu ou plus de témoins de cette période. Il jouera sûrement un rôle pour rappeler ce que représente la guerre et continuer à transmettre les valeurs pour lesquelles se battaient les résistants comme la liberté d’expression, les droits de l’homme.

> En quoi le témoignage de l’ancienne résistante Mme Volle a-t-il été important pour vous ?

Le témoignage de Mme Volle m’a permis de comprendre un peu mieux ce que signifie de vivre pendant la guerre. Il a mis en évidence le courage qu’avaient les jeunes de notre âge à cette période. Mme Volle nous a aussi fait passer un superbe message pour notre avenir. Elle nous a fait grandir en nous disant que maintenant c'était à notre tour de nous battre pour conserver la liberté que nous avons, « de prendre notre vie en main » et de ne pas nous laisser manipuler. Notre société propose énormément d’informations et il est important de faire attention aux idées qui peuvent être diffusées. Je me suis rendue compte qu’il n’y a pas si longtemps que les femmes ont le droit de vote, que, durant la guerre, la population était privée de libertés, que des millions de gens sont morts pour leur religion ou leur appartenance à un groupe. Il ne faut pas que cela se reproduise.

...Inès

> Que représente le CNRD pour vous ?

Le CNRD est consacré à l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Il réunit plusieurs lycées et collèges qui doivent présenter un travail dans lequel des classes se sont engagées. Le thème nous intéressait fortement et c'est pourquoi nous n'avons pas hésité à y participer. Nous avions des bases fragiles et ce concours nous a permis d'éclaircir et d’approfondir certains points que nous n'avions pas compris lors des cours. Le CNRD est également un concours qui permet de transmettre les mémoires d’hier aux générations futures. Il nous a également permis d'apprendre à créer un film : nous avons pu prendre connaissance des techniques utilisées pour cette création et nous avons même utilisé la caméra. Ce fut une expérience enrichissante.

> Quelle est son utilité aujourd'hui ?

Ce concours a une grande utilité aujourd'hui. Comme nous avons pu le constater pendant notre séjour à Paris, de nombreux jeunes étaient présents, ce qui démontre la vivacité du concours et l’intérêt qu’il suscite. Ce concours et les projets qu’il porte sont utiles pour raconter et rappeler l'histoire de la Seconde Guerre mondiale à notre génération. Nous avons eu la chance de rencontrer des personnes qui ont vécu durant cette période. Elles ont pu nous expliquer leur ressenti et nous faire partager leurs sentiments, ce qui nous a poussé à nous poser certaines questions et à mettre en perspective les événements qui ont eu lieu durant l’Occupation.

> Le CNRD dans 20 ans, ce serait quoi à votre avis ?

Dans 20 ans, j’en suis persuadée, ce concours sera toujours d'actualité, même si l’événement sera loin de ce qu’il est aujourd’hui. En effet, dans 20 ans malheureusement, les témoins de cet événement ne seront probablement plus parmi nous. Le concours prendra donc un autre aspect et sera moins basé sur le témoignage direct. Mais au final, les témoins seront toujours avec nous grâce au recueil de leur parole et à leurs livres. Le besoin de comprendre et de savoir ce qu’il s’est passé ne s’éteindra pas. De même, nous souviendrons-nous de ceux qui se sont battus et continuerons-nous à leur rendre hommage en perpétuant leur héritage.

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> En quoi le témoignage de l'ancienne résistante Mme VOLLE, a t-il été important pour vous ?

Il s’agit de l'un des plus beaux témoignages que nous ayons pu entendre. Elle nous a parlé de son histoire, de sa vie, tout en nous donnant des conseils pour l'avenir. Ce qu’elle nous a dit nous a amené à réfléchir : elle nous a parlé avec conviction et émotion. Voilà une personne qui ne s'est pas laissée faire et qui n'était pas d'accord avec le régime qu’on voulait lui imposer. Et malgré son jeune âge, elle n'a pas hésité à se rebeller et à résister. C'est un acte de bravoure et de courage dont nous ne serions peut-être pas capables actuellement. Nous avons passé avec Mme Volle un moment privilégié et nous lui en sommes reconnaissants. Nous espé-rons que nous pourrons poursuivre ce qu'elle a entrepris, défendre nos idées et transmettre l'histoire de cet engagement.

Le regard du témoin de l’histoire… Madame Mélanie Volle - Témoignage - Résistante autrichienne de 93 ans *

> Que représente le CNRD pour vous ?

En 1938, les nazis étaient entrés en Autriche et menaient une dure répression envers les opposants allemands et autrichiens. À partir de là, j’ai commencé à lutter clandestinement. Après la guerre, j’ai été très active dans nombre d’associations comme celle des Amis de la Résistance mais le CNRD garde une place à part et me tient particulièrement à cœur.

Depuis plus de 50 ans, c’est-à-dire quasiment depuis sa création, je m’investis auprès des jeunes qui préparent ce concours, pour défendre le devoir de mémoire. Mon mari, Lucien Volle était journaliste, grande figure de la Résistance du Puy-en-Velay (groupe LAFAYETTE). Il est décédé voici 3 ans, mais de son vivant, nous nous sommes tous les deux engagés à perpétuer le souvenir de la Résistance, à apprendre et expliquer aux jeunes, à éveiller leur conscience. Depuis, je continue sans lui, et si je n’aime pas beaucoup parler de moi, je dois perpétuer ce témoignage comme un hommage aux amis qui sont tombés pour défendre notre cause.

> Quelle est son utilité aujourd'hui ?

À mes yeux, il s’agit d’un concours très important. Basé sur le volontariat, il demande beaucoup de travail supplémentaire aux élèves et à leurs professeurs qui les accompagnent dans leurs réflexions et leur compréhension de la guerre, de l’engagement résistant.

Même si c’était un peu fatiguant pour moi, j’ai été heureuse de pouvoir accompagner les élèves de Massenet-Fourneyron à l’Élysée pour recevoir leur prix. Je reçois beaucoup au contact des jeunes, vous savez. Je suis restée profondément optimiste et je leur dit que la vie est belle et qu’on apprend toujours les uns des autres. J’ai la chance de pouvoir m’adresser aussi bien à de jeunes Français qu’à des Allemands ! Je leur dit toujours « votre avenir c’est vous ! »

> Le CNRD dans 20 ans, ce serait quoi à votre avis ?

Mon vœu le plus cher serait évidemment que le concours continue d’exister après la disparition des témoins de ma génération. Cependant, ma crainte est qu’il pâtisse aussi du manque de moyens et de bénévoles. Cela rend d’autant plus important la transmission de cette mémoire aux jeunes pour qu’ils continuent, à leur tour, à se souvenir et à porter le message pour les générations futures. C’est une bonne chose aussi que le ministère de la défense soit à leur côté pour cela.

* Madame Mélanie Volle a reçu la Légion d’honneur ainsi que le Mérite de la République d’Autriche par le président autrichien.

Le regard du professeur et du proviseur… Cyril Brossard - Témoignage - Professeur au Lycée Jan Lavezzari de Berck-sur-Mer (62)

> Que représente le CNRD pour vous ?

Cela fait maintenant dix ans que j’inscris régulièrement des classes de lycée (niveau 1ère générale et technologique le plus souvent) au CNRD dans les différentes catégories que le concours propose. J’ai rapidement perçu l’intérêt pédagogique et civique de ce concours. En effet, la première année d’inscription lorsque j’ai voulu faire un cours classique, je me suis rendu compte des limites de ma pratique. Je ne parvenais pas à toucher les élèves qui voyaient cela comme quelque chose

de plus à apprendre et qui était désincarné. J’ai donc changé d’orientation en misant sur l’intervention de témoins dans les cours, sur la présentation d’une pièce de théâtre évoquant la vie dans les camps de transit du Loiret. Les élèves ont commencé à poser des questions, à vouloir s’investir davantage. J’ai approfondi mes connaissances grâce au Rectorat de Lille et au Centre d’histoire, La Coupole d’Helfaut, qui proposent des stages de formation sur le concours en invitant des témoins survivants de la Déportation ainsi que des résistants.

Le CNRD prenait de plus en plus de place dans ma formation et ma pédagogie au lycée. Puis, j’ai choisi avec les élèves d’orienter le CNRD sous l’angle de l’histoire locale de la ville de Berck-sur-Mer dont le centre d’archives municipales possède de nombreuses ressources, encore peu exploitées.

Les élèves se sont emparés de cette documentation et l'ont reliée aux histoires familiales qu’ils connaissaient. Le CNRD prenait de plus en plus corps. Les lieux sur lesquels les élèves travaillaient, ils les connaissaient, ils les fréquentaient. Les personnes qui intervenaient incarnaient ce moment de l’histoire de France. Le concours devenait presque une sorte de « jeu de pistes » qu’il fallait remonter pour aboutir à la création d’un dossier documenté dans lequel les élèves avaient mis un peu d'eux, s'appropriant ainsi l’histoire.

C’est cela pour moi le CNRD, un chemin vers une meilleure compréhension de ce qui s’est passé, de ce qui a été vécu par les résistant/es et déporté/es durant la Seconde Guerre mondiale et un formidable outil pédagogique de transmission de la mémoire. Les élèves travaillent avec les témoins, étudient les documents, mènent l’enquête, se rendent compte de la complexité de l’histoire et des choix individuels opérés par chacun.

Le CNRD m’a permis de créer des liens avec des personnes toujours prêtes à venir témoigner, à aider à la compréhension de cette période. Le CNRD est un formidable outil pédagogique qui se travaille dans la durée et qui renoue le lien entre les générations. J’ai en tête cette

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citation confiée par Alain Landau, fils du docteur Léon Landau, déporté et survivant d’Auschwitz-Birkenau, heureux que nous ayons pu travailler avec les élèves sur les documents concernant l’histoire de son père. Il a choisi un extrait de la préface de Maurice Blanchot au livre L’Écriture ou la vie de Jorge Semprun : « Celui qui veut se souvenir doit se confier à l'oubli, à ce risque qu'est l'oubli absolu et à ce beau hasard que devient alors le souvenir. » Préparé chaque année de septembre à mars, le CNRD permet de donner du temps à la réflexion, à la mémoire et à la création en sortant aussi des logiques d’évaluation scolaire. C’est extrêmement motivant.

> Quelle est son utilité aujourd’hui ?

Aujourd’hui, c’est vrai que les témoins sont de moins en moins nombreux et qu’il n’y en aura bientôt plus. Toutefois, le CNRD ne se résume pas à des rencontres avec les témoins. Le CNRD est aussi une rencontre avec les valeurs éthiques portées par la Résistance et la République. C’est un outil de lutte contre l’intolérance, le racisme, l’antisémitisme, la haine de l’autre. Il permet de discuter, de rapprocher, de comprendre le sens de l’engagement et les conséquences de discours extrémistes. Mes élèves ont vu le film Les Héritiers cette année et ont posé des questions sur les racines du racisme, de l’intolérance, de la haine de l’autre. C’est un travail difficile que celui de l’enseignant qui doit expliquer l’histoire, qui doit démonter les discours de propagande qui incitent à la haine, qui doit rechercher dans le passé les explications qui peuvent nourrir des rancœurs sur des mémoires blessées. Le CNRD offre le temps de la réflexion sur les valeurs et le sens des engagements de celles et ceux qui ont fait le choix de dire non à un moment donné, au nom d’une valeur, d’un refus de l’intolérable. Il conduit aussi à une réflexion sur le caractère précieux et fragile de la Liberté, de l’Égalité, de la Fraternité. Le CNRD permet de les incarner. Oui, des femmes et des hommes se sont battus jusqu’à la mort pour les faire vivre. Oui, des femmes, des hommes et des enfants sont morts parce que ces valeurs avaient disparu avec la République française en juillet 1940. Le CNRD a une dimension civique évidente.

> Le CNRD dans 20 ans, ce serait quoi à votre avis ?

Vaste question. Je rêve d’un CNRD à la dimension de l’Europe voire à l’échelle internationale avec des jumelages d’établissements travaillant ensemble sur un thème. Un CERD permettrait aussi de contribuer à renforcer l’identité européenne, de créer du lien. Regardons objectivement vers le passé pour construire l’avenir. Les liens entre de Gaulle, « l’homme du destin » (Churchill) et l’Angleterre sont évidents. Pensons aussi au pasteur allemand Martin Niemöller qui est arrêté en 1937 et envoyé au camp de Sachsenhausen parce qu’il a protesté contre les mesures d’exclusion et de persécution prises envers les juifs par les nazis. Il est ensuite transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau. Pensons à des femmes et des hommes venus de tous horizons comme Félix Eboué, gouverneur du Tchad, qui offre une base territoriale de souveraineté à la France libre où sont en vigueur les valeurs et lois de la République, aux groupes de la MOI (Main d’œuvre immigrée) qui se battent parce qu’ils ont un amour et une « certaine idée » de la France… Un regard croisé, apaisé, doit permettre de mieux se comprendre, de mieux se connaître au-delà d’une échelle nationale. Je n’oublie pas cette citation du grand historien Marc Bloch : « Un mot, pour tout dire, domine et illumine nos études : « comprendre »… Mot surtout chargé d’amitié. Jusque dans l’action, nous jugeons beaucoup trop (…) Nous ne comprenons jamais assez. »

Je souhaite au CNRD de pouvoir grandir à l’échelle européenne. Il ne s’agit pas d’oublier ce qui a été fait en France mais de connaître le passé pour mieux bâtir la société européenne de demain. Un futur CERD me paraît une piste possible…

Bernard Mercier - Témoignage - Proviseur au Lycée Simone Weil du Puy-en-Velay (43)

> Que représente le CNRD pour vous ?

Le CNRD représente une activité sortant de l’ordinaire pour les jeunes souvent passionnés d’histoire.

C’est un exercice qui favorise de par son organisation la connaissance, la recherche, la réflexion, l’effort de mémoire tout en créant du lien entre les générations.

> Quelle est son utilité aujourd’hui ?

Le CNRD est utile en ce sens qu’il perpétue chez les élèves le souvenir des sacrifices consentis pour lutter contre la barbarie et rétablir les valeurs républicaines, il développe le sens du devoir de mémoire, les valeurs de liberté et de démocratie.

Il offre aux jeunes l’occasion de rencontrer les acteurs et témoins de la Seconde Guerre mondiale.

Le CNRD permet également aux élèves d’approfondir leurs connaissances sur la Seconde Guerre mondiale, aux enseignants de leur rappeler les valeurs et l’idéal défendus par les résistants pendant la période de la guerre et aussi de renforcer notre message de citoyenneté sur les valeurs de la République.

> Le CNRD dans 20 ans, ce serait quoi à votre avis ?

Un concours, une activité permettant de résister à l’oubli, en l’élargissant au contexte actuel, une exposition voire une option au bac ? Un concours extra- scolaire, ouvert à tous ?

Une intégration dans les nouveaux programmes d’enseignement moral et civique (EMC) qui visent une appropriation libre et éclairée des principes qui fondent la République et la démocratie.

Ce nouvel enseignement ayant pour objectif la transmission d’un socle de valeurs communes : la dignité, la liberté, l’égalité entre les femmes et les hommes, la solidarité, la laïcité... Il est fondé sur une école bienveillante et exigeante qui favorise l’estime de soi le développement du sens moral et de l’esprit critique.

Propos recueillis par l'équipe de rédaction du Bureau des Actions Pédagogiques et de l'Information (BAPI) du ministère de la Défense à l’occasion de la remise

des prix aux lauréats du Concours National de la Résistance et de la Déportation, le 8 mai 2015, par le président de la République.

Contact mail : [email protected]

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