les échappatoire à sangliers sangli-pass®

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Cabinet X-AEQUO ® , mars 2013, Les échappatoires à sangliers Sangli-Pass ® Page 1 / 12 Les échappatoire à sangliers SANGLI-PASS® Auteurs : Caryl BUTON et Timothée BEROUD, Cabinet X-AEQUO, les 3 rivières, bât. C11, app. n°14, 410 avenue J. Passero, 06210 (Fr.) Mandelieu La Napoule, courriel : [email protected] Résumé L’échappatoire à sangliers est un système de trappe à ouverture unidirectionnelle qui permet à des sangliers qui seraient parvenus à pénétrer dans une emprise clôturée, de regagner le milieu extérieur sans possibilité de retour. Le modèle « SANGLI-PASS®» est un équipement spécifiquement développé et largement implanté sur le réseau autoroutier ESCOTA, dans le sud-est de la France. Problématique générale Une route, et plus particulièrement une autoroute, représente une barrière 1 pour un grand nombre d’espèces d’animaux, créant une fragmentation écopaysagère (Sétra, 2006 ; Sétra, 2007). Les populations concernées peuvent alors se retrouver isolées les unes des autres. Ceci peut avoir de lourdes conséquences (Sétra, 2006), tant en termes de sécurité que de biodiversité. En termes de sécurité tout d’abord, des individus peuvent chercher à franchir les voies, devenant alors un réel danger pour les automobilistes (risque de collision), d’autant plus important que la taille de l’animal est élevée. D’après Vignon et Barbarreau (2008), 17% de ces collisions ont lieu sur les routes nationales, 21% sur les autoroutes et 62% sur les départementales et autres. En termes de biodiversité cette fragmentation a pour conséquences un isolement des populations, une perte d’habitat, et le risque de mortalité par collision qui peuvent être particulièrement dommageables aux populations à faible effectifs (lynx, ours, et loup par exemple). D’autres effets sont détaillés dans la note du Ministère de l’équipement, des transports et du logement et du Sétra (METL & Sétra, 2000). De nombreux équipements visent à réduire ces impacts en évitant l’entrée d’animaux sur les infrastructures (principe de contention par des clôtures), en avertissant les usagers (Sétra, 2003) ou en favorisant le franchissement via des ouvrages sécurisés : passages à faune ou écoducs (Sétra, 2005 ; Sétra, 2006). Cependant, malgré l’installation de clôtures aux abords de ces grandes voies routières, des animaux réussissent à pénétrer sur le réseau routier via des zones non clôturées, des ouvrages hydrauliques, des dégradations accidentelles de clôtures (chute d’arbres, éboulement, accrochage par des engins, etc.) ou liées à des actes de vandalisme. Parmi eux, les espèces de grande taille (cervidés, sangliers, blaireaux, etc..) représentent un réel risque pour la sécurité des automobilistes du fait de leur masse en cas de choc ou du réflexe d’évitement (Charlez, 2004).Enfin, d’un point de vue juridique, les animaux sauvages sont considérés comme « res nullius ». Une Photo n°1 : échappatoire à sangliers SANGLI-PASS ® vue depuis l’extérieur des emprises grillagées sur l’A51 dans les Alpes de Haute Provence (photos : Cabinet X- AEQUO ® )

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Page 1: Les échappatoire à sangliers SANGLI-PASS®

Cabinet X-AEQUO®, mars 2013, Les échappatoires à sangliers Sangli-Pass® Page 1 / 12

Les échappatoire à sangliers SANGLI-PASS®

Auteurs : Caryl BUTON et Timothée BEROUD, Cabinet X-AEQUO, les 3 rivières, bât. C11, app. n°14,

410 avenue J. Passero, 06210 (Fr.) Mandelieu La Napoule, courriel : [email protected]

Résumé

L’échappatoire à sangliers est un système de

trappe à ouverture unidirectionnelle qui

permet à des sangliers qui seraient parvenus à

pénétrer dans une emprise clôturée, de

regagner le milieu extérieur sans possibilité de

retour. Le modèle « SANGLI-PASS®» est un

équipement spécifiquement développé et

largement implanté sur le réseau autoroutier

ESCOTA, dans le sud-est de la France.

Problématique générale

Une route, et plus particulièrement une autoroute, représente une barrière1 pour un grand

nombre d’espèces d’animaux, créant une fragmentation écopaysagère (Sétra, 2006 ; Sétra, 2007).

Les populations concernées peuvent alors se retrouver isolées les unes des autres. Ceci peut avoir de

lourdes conséquences (Sétra, 2006), tant en termes de sécurité que de biodiversité.

En termes de sécurité tout d’abord, des individus peuvent chercher à franchir les voies,

devenant alors un réel danger pour les automobilistes (risque de collision), d’autant plus important

que la taille de l’animal est élevée. D’après Vignon et Barbarreau (2008), 17% de ces collisions ont

lieu sur les routes nationales, 21% sur les autoroutes et 62% sur les départementales et autres. En

termes de biodiversité cette fragmentation a pour conséquences un isolement des populations, une

perte d’habitat, et le risque de mortalité par collision qui peuvent être particulièrement

dommageables aux populations à faible effectifs (lynx, ours, et loup par exemple). D’autres effets

sont détaillés dans la note du Ministère de l’équipement, des transports et du logement et du Sétra

(METL & Sétra, 2000).

De nombreux équipements visent à réduire ces impacts en évitant l’entrée d’animaux sur les

infrastructures (principe de contention par des clôtures), en avertissant les usagers (Sétra, 2003) ou

en favorisant le franchissement via des ouvrages sécurisés : passages à faune ou écoducs (Sétra,

2005 ; Sétra, 2006). Cependant, malgré l’installation de clôtures aux abords de ces grandes voies

routières, des animaux réussissent à pénétrer sur le réseau routier via des zones non clôturées, des

ouvrages hydrauliques, des dégradations accidentelles de clôtures (chute d’arbres, éboulement,

accrochage par des engins, etc.) ou liées à des actes de vandalisme. Parmi eux, les espèces de grande

taille (cervidés, sangliers, blaireaux, etc..) représentent un réel risque pour la sécurité des

automobilistes du fait de leur masse en cas de choc ou du réflexe d’évitement (Charlez, 2004).Enfin,

d’un point de vue juridique, les animaux sauvages sont considérés comme « res nullius ». Une

Photo n°1 : échappatoire à sangliers SANGLI-PASS ® vue depuis l’extérieur des emprises grillagées sur l’A51 dans les Alpes de Haute Provence (photos : Cabinet X-AEQUO ® )

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Cabinet X-AEQUO®, mars 2013, Les échappatoires à sangliers Sangli-Pass® Page 2 / 12

collision entre une voiture et un animal sauvage peut alors entraîner un problème de responsabilité

(Sétra, 1997).

Pour extraire ces animaux des emprises grillagées, des systèmes d’échappatoires ont donc

été créés, qu’ils soient généralistes ou spécialisés sur une espèce ou un groupe d’espèces. Selon

l’espèce visée, ces échappatoires se matérialisent sous différentes formes : rampes et barrières à

sens unique développés par les aéroports pour les cervidés2, échelle à haute qualité

environnementale3 pour mustélidés ou lynx, porte de sortie à claire-voie basculante4,5 pour les

blaireaux aux Pays-Bas. Tous ces équipements sont préconisés dans le rapport européen COST 341,

traduit de l’anglais et édité par le Sétra (Sétra, 2007).

Objectif des équipements développés

Le nombre de collisions avec un sanglier recensées sur les routes et autoroutes a augmenté

de 17 821 en 2008 à 20 879 en 2009 et la part du sanglier dans les collisions provoquées par un

ongulé est passée de 11% à 47% en 25 ans (Klein, 2010). En effet, l’étanchéité des clôtures ne peut

pas être garantie à 100% et des sangliers peuvent réussir à rentrer, par exemple par des zones

endommagées. Les sangliers divaguent alors dans la zone clôturée et peuvent chercher à franchir les

voies, devenant alors un danger important pour les automobilistes. Différents dispositifs sont

destinés à ces animaux : ils se présentent sous forme de portes, portillons ou trappes.

Parmi eux, les échappatoires à sangliers du modèle SANGLI-PASS® sont une innovation

récemment brevetée. En effet, entre 2008 et 2010, la société d’autoroutes ESCOTA et le Cabinet X-

AEQUO® se sont associés pour développer un système permettant aux sangliers de regagner le

milieu naturel en minimisant le risque de collision. De nombreux tests en élevage, en forêts closes ou

en grandeur nature ont permis de valider le dimensionnement, la résistance, et l’efficacité

faunistique. Ces tests ont été menés avec l’aide de la Fédération des Chasseurs de Vaucluse, du Parc

de Vallus et Costebelle (Gard) ainsi que des élevages des Gorges de la Nesque (Vaucluse) et Treille

(Ardèche).

Les échappatoires à sangliers SANGLI-PASS® sont opérationnelles et désormais largement

mises en œuvre sur le réseau autoroutier. Ce modèle d’échappatoire à sangliers figure dans la fiche

technique « passages à faune » du guide technique « Bâti et Biodiversité Positive » de NORPAC6.

Descriptif

Les éléments techniques présentés dans les paragraphes qui suivent sont pour la plupart

issus de la fiche technique du matériel (Cabinet X-AEQUO, 2012). Nota : Le modèle d’échappatoire à

sangliers SANGLI-PASS® est un équipement breveté7. Par conséquent, toute exploitation commerciale

de ces indications à des fins non autorisées serait illicite. La reproduction, la fabrication ou la mise en

œuvre d’un procédé similaire à l’équipement présenté constitueraient une contrefaçon.

Photos n°2 et 3 : Sangliers franchissant

les SANGLI-PASS® durant différentes

phases de test.

(photo et extrait de film : Cabinet X-

AEQUO ® )

Page 3: Les échappatoire à sangliers SANGLI-PASS®

Cabinet X-AEQUO®, mars 2013, Les échappatoires à sangliers Sangli-Pass® Page 3 / 12

Conçu sur le principe simple de la trappe, l’échappatoire à sangliers SANGLI-PASS® présente

l’aspect général d’une « chatière » adaptée au sanglier. Il est conçu avec des matériaux rustiques

prévus pour durer (acier galvanisé ou thermo-laquage). Le fonctionnement, le dimensionnement et

la forme ont ensuite été spécifiquement conçus pour optimiser l’utilisation par un sanglier, pour

limiter les risques de passage à contresens ainsi que pour faciliter la pose et limiter l’entretien

ultérieur. Ce matériel, largement implanté à ce jour sur le réseau autoroutier dans le Sud Est de la

France (Autoroutes A8, A51 et A52 du réseau ESCOTA) fait régulièrement la preuve de son efficacité.

D’autres espèces à comportement fouisseur sont susceptibles de l’utiliser (blaireau ou chien par

exemple).

Photos n°4 et 5 : SANGLI-PASS ® ici sur l’A51, dans le Vaucluse. A gauche : entrée vue depuis l’autoroute, à droite : sortie vue depuis l’extérieur de la clôture. (photos : Cabinet X-AEQUO ® )

Pour inciter le sanglier à passer par la SANGLI-PASS®, le poids du battant a été optimisé et le

dispositif a une transparence visuelle générale (créant un effet « brèche »). Les ailes latérales

imposent un raccordement « en entonnoir » propice au guidage des sangliers « vers la sortie » et le

dimensionnement des mailles et des espaces latéraux favorise l’investigation par l’animal (mise en

confiance et volonté d’aller plus loin). Un système d’amortisseurs sonores a été installé sous le

battant et les charnières sont conçues pour limiter les vibrations parasites. Enfin, un revêtement en

gazon synthétique de haute qualité renforce l’intégration paysagère et sonore (bruit des sabots) dans

les premiers mois après la pose.

Pour éviter le passage à contresens, les SANGLI-PASS® sont également équipées d’un seuil

métallique anti-fouissage, d’ailes latérales internes et externes anti-forçage et d’un battant anti-

retour surdimensionné et recourbé vers l’extérieur.

La fiche technique fournie avec le matériel préconise différentes précautions pour optimiser

le fonctionnement de l’échappatoire à sangliers et augmenter les chances d’utilisation de ces

« portes de secours ». Ces mesures ainsi que la méthodologie d’implantation des SANGLI-PASS® sont

reprises et détaillées ci-dessous.

Page 4: Les échappatoire à sangliers SANGLI-PASS®

Cabinet X-AEQUO®, mars 2013, Les échappatoires à sangliers Sangli-Pass® Page 4 / 12

Localisation des échappatoires à sangliers

Il faut au préalable étudier précisément la localisation avec des experts faunistiques qui

connaissent le contexte naturel et cynégétique local. Les instances cynégétiques (Fédération

Départementale des Chasseurs8, Institut Méditerranéen du Patrimoine Cynégétique et Faunistique9,

etc.) sont des partenaires indiqués de par leur connaissance des espèces et des pratiques de chasse

locales (notamment via le contact avec leurs associations), de par leur implication dans la gestion des

dégâts aux cultures mais aussi dans les décisions départementales ou régionales : Commission

Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCFS10) ou Orientations Régionales de

Gestion et de conservation de la Faune sauvage et de ses habitats (ORGFH11) par exemple.

Ainsi, pour localiser une échappatoire SANGLI-PASS® qui soit efficace, les techniciens se

mettent littéralement « dans la peau d’un sanglier » pour savoir où l’animal chercherait à sortir,

grâce à leur connaissance du terrain et de l’espèce.

Chaque localisation doit tenir compte :

- de la dynamique des populations locales de sangliers et de leurs habitudes de fréquentation

des abords de l’emprise clôturée (présence de pistes, bauges, souilles, frottoirs, etc.),

- des pratiques de chasse locales (en particulier, déroulement des battues, etc.)

- du comportement avéré ou probable des sangliers dans l’emprise clôturée : motivation de

leur présence (simple passage, repos ou refuge, alimentation, etc.) et points d’entrée

potentielle (grillage défectueux, ouvrage hydraulique, zone non clôturée, etc.) qui seront à

réparer ou sécuriser au préalable,

- des possibilités de cheminement des animaux jusqu’au lieu d’implantation envisagé pour

l’échappatoire,

- de la géométrie des clôtures à équiper, afin de favoriser par exemple des angles pré-existants

qui constituent de facto des nasses où converge un animal. Si des points de passage

d’animaux existent déjà (clôtures endommagées par exemple), il peut être intéressant d’y

étudier la pose d’une échappatoire pour boucher le trou tout en conservant, au cas où, les

habitudes de sortie. Le dimensionnement et la facilité de pose du modèle SANGLI-PASS®

facilitent ce type d’utilisation,

- des contraintes qui pèsent sur l’exploitant de l’infrastructure (contraintes de sécurité pour

les travaux ou le suivi ultérieur des équipements, programmes d’entretien sur la zone

concernée ou éventuels futurs aménagements envisagés, etc.).

- des éventuelles zones d’accumulation ponctuelles de déchets, hélas souvent nombreux sur

certains accotements routiers ou autoroutiers. Dans certaines configurations, le vent peut les

Photo n°6 : SANGLI-PASS ® installée dans le massif de l’Estérel, sur l’A8 dans le Var

(photos : IMPCF )

Page 5: Les échappatoire à sangliers SANGLI-PASS®

Cabinet X-AEQUO®, mars 2013, Les échappatoires à sangliers Sangli-Pass® Page 5 / 12

accumuler contre des clôtures qui lui font barrage, ce qui pourrait gêner le fonctionnement

du battant d’une SANGLI-PASS® envisagée. De même, d’éventuels ruissellements peuvent

accumuler ponctuellement des embâcles. Dans tous ces cas, il est judicieux de la déplacer à

quelques mètres ou de modifier localement la configuration des clôtures.

Les tronçons équipés en bord de voie de glissières béton (GBA) sont à étudier

spécifiquement : en effet si un animal réussit à y pénétrer sur la chaussée, il peut alors se retrouver

bloqué entre le trafic et ce muret. Il est alors possible d’installer des échappatoires SANGLI-PASS®

dans le grillage à proximité des endroits où les glissières béton sont interrompues : par exemple,

lorsque les files de GBA s’écartent des voies pour permettre d’accéder à un portail de service ou bien

encore lorsque la GBA est interrompue sous une configuration dite « en baïonnette » pour permettre

à un piéton de rejoindre un Poste d’Appel d’Urgence situé sur l’accotement.

Enfin, une fois un lieu retenu, il convient d’assurer une concertation préalable avec les

riverains pour éviter tout risque de gêne particulière (pratiques agricoles par exemple : ne pas gêner

le retournement d’engins en bout de parcelle par exemple) ainsi qu’avec les gestionnaires de voiries

externes à proximité immédiate du lieu d’implantation envisagé.

Techniques de pose

L’échappatoire à sangliers SANGLI-PASS® est monobloc et facile à poser. A titre indicatif, le

temps de pose est d’environ 30 minutes pour deux ouvriers qui installent le matériel sur un sol

meuble dans un grillage préexistant : il suffit de découper la clôture verticalement, d’y insérer

l’échappatoire, de l’ancrer au sol via les pattes perforées et de raccorder les grillages latéraux en

tension. Ce temps est majoré en fonction des conditions de sol (rochers) et de topographie

(nivellement préalable).

Pour garantir une installation solide et efficace, il faut assurer :

- la bonne position de l’échappatoire dans le grillage : si la pose se fait dans une clôture

existante, l’équipement doit être implanté si possible de façon à ce que ses ailes forment une

« nasse » sortant de l’emprise clôturée vers le milieu extérieur. De façon opportune, et en

fonction de la disponibilité foncière, cet entonnoir peut être allongé en créant un couloir

grillagé dont la profondeur et la largeur seront à définir sur site avec les experts faunistiques,

- à défaut, des systèmes de guidage (clôture, barrière, etc.) peuvent être posés pour diriger

animal vers la sortie,

Photo n°7 : SANGLI-PASS ® installée à proximité d’un portail de service, sur l’A8 dans le Var. Dans ce cas, la clôture et le portail ont été dotés de brande brise-vue pour accentuer la brèche visuelle que forme l’échappatoire

(photos : IMPCF )

Page 6: Les échappatoire à sangliers SANGLI-PASS®

Cabinet X-AEQUO®, mars 2013, Les échappatoires à sangliers Sangli-Pass® Page 6 / 12

- le dégagement de la surface d’implantation : l’échappatoire doit être posée bien à plat, seuil

métallique horizontal. Un petit nivellement préalable peut être nécessaire. Au repos, le

battant doit être en position rabattue avec ses deux amortisseurs sur le seuil,

- la fixation au sol via les pattes perforées (dispositifs à adapter selon le sol : par exemple,

ancrage par piquets à emboutir type « piquets de géomètre » ou « piquets verrous » avec

tiges d’ancrage coulissantes par percussion, ou encore par spittage et scellement dans un

massif béton par des fers à béton),

- l’agrafage à la clôture via agrafes métalliques : tous les fils de fer, fils de ronces, éléments de

clôture grillagée doivent être serrés et mis en tension de façon à empêcher un défoncement

par un animal qui chercherait à les forcer pour entrer ou sortir à travers le grillage mais aussi

pour atténuer les bruits de vibrations intempestifs lorsqu’un sanglier actionnerait le battant,

ces bruits pouvant le gêner ou gêner un congénère à sa suite,

- le raccordement des ailettes latérales aux bas-volets enterrés, fils de ronces, etc.,

- la sécurisation des pieds de grillage de part et d’autre de l’échappatoire : au besoin, il est

possible d’utiliser des broches ou des fiches « en arêtes » pour empêcher les soulèvements

de grillage. L’intégrité de la clôture doit être vérifiée (pas de fils coupés, de fiches déterrées,

de trous sous la clôture, etc.) et le grillage éventuellement retendu pour éviter les vibrations.

Clôture directrices

La pose doit être minutieuse pour assurer la bonne étanchéité de la clôture de part et d’autre

de l’échappatoire et éviter les bruits et vibrations parasites des grillages lorsque le battant retombe

au passage d’un sanglier. Il est également recommandé d’éviter de perturber le site aux abords du

Photo n°8 : SANGLI-PASS® implantée dans un angle du grillage qui constitue une nasse guidant le sanglier vers l’échappatoire, ici sur l’A8 dans le Var.

(photo: Cabinet X-AEQUO ® )

Photo n°9 : installation de deux clôtures directrices obliques pour rabattre un éventuel sanglier vers la SANGLI-PASS dotée de part et d’autre d’une brande brise-vue. Ici, sur l’A8 dans le Var.

(photo: IMPCF )

Page 7: Les échappatoire à sangliers SANGLI-PASS®

Cabinet X-AEQUO®, mars 2013, Les échappatoires à sangliers Sangli-Pass® Page 7 / 12

nouvel équipement durant la réalisation des travaux : sauf demande particulière des experts

faunistiques sur le site précis d’implantation, il est souhaitable de conserver la végétation de part et

d’autre pour servir d’écran visuel et de guidage vers l’échappatoire.

Il est conseillé de vérifier après coup avec les experts faunistiques la bonne mise en place,

l’absence d’éléments gênants pour le sanglier ou le fonctionnement du dispositif (en particulier

l’absence de terre ou d’obstacle sur le seuil et sous le battant), ainsi que l’absence de points de

faiblesse ou d’entrée potentiels à proximité (grillage défectueux, ouvrage hydraulique permettant le

passage, etc.). La présence des experts faune durant les travaux, aux côtés de l’entreprise, permet

d’optimiser la durée de chantier.

Adéquation des clôtures

Evidemment, l’efficacité des échappatoires est tributaire du caractère conforme et

opérationnel des clôtures où elles sont implantées. De part et d’autre de l’échappatoire, le grillage

doit être adapté au sanglier (mailles, résistance, tension, enfouissement et/ ou fil de ronce en pied

de clôture, etc.) (Sétra, 2008). L’ensemble de la clôture doit par ailleurs être étanche pour éviter que

les sangliers ne trouvent d’autres points de passage (trous dans le grillage par exemple).

Enfin, il convient de vérifier que les mailles et interstices de l’échappatoire restent

compatibles avec l’objectif faunique que doit remplir l’ensemble de la clôture sur chaque site

envisagé (en particulier, les échappatoires à sangliers ne sont pas étanches à la petite faune : renard,

chat ou animaux plus petit, etc.). Ainsi, il est important de vérifier si l’ensemble du tronçon n’est pas

équipé de grillage à maille fine pour petits animaux (batraciens, etc.) car, dans ce cas, l’échappatoire

serait une porte d’entrée pour cette petite faune. Le cas échéant, des adaptations du dispositif sont à

étudier avec le concepteur en fonction des espèces en présence.

Aménagements complémentaires

Après la pose des SANGLI-PASS®, il est important de définir les mesures d’accompagnement

optimales avec les experts faunistiques, comme par exemple :

- masquer le grillage de part et d’autre de l’échappatoire par un brise-vue type brande de

bruyère pour créer une « échappée visuelle »,

- installer un dispositif de guidage physique vers l’échappatoire : grillage annexe rabattant

l’animal vers l’échappatoire, duo d’échappatoires avec un grillage perpendiculaire entre les

deux, petite palissade ou barrière bois formant un rail de guidage vers l’échappatoire,

modification de la clôture existante pour créer un entonnoir, etc.,

- aménager une souille sèche, ou disposer un attractif olfactif au sol ou sur pieux en bois (crud

d’ammoniac, goudron de Norvège, extraits type « Plux », etc.), en étudiant leur localisation à

l’intérieur ou à l’extérieur des emprises en fonction des réactions des animaux, de la distance

d’action des attractifs, des risques ou non d’inciter des animaux à rentrer dans les emprises

ce qui serait contraire aux objectifs recherchés, etc.,

- consolider les clôtures de part et d’autres de l’échappatoire lorsqu’elles présentent des

points de faiblesse.

Page 8: Les échappatoire à sangliers SANGLI-PASS®

Cabinet X-AEQUO®, mars 2013, Les échappatoires à sangliers Sangli-Pass® Page 8 / 12

Maintenance

L’équipement présenté ici est rustique : la conception de l’échappatoire SANGLI-PASS ® vise à limiter

au mieux les actions de maintenance. Toutefois, il est nécessaire de contrôler périodiquement son

bon fonctionnement. La fréquence du contrôle est à adapter notamment au contexte de végétation

(des plantes peuvent bloquer le battant), à la météo et à la fréquentation humaine et animale aux

abords du dispositif (risque de vandalisme), etc.

Les points à contrôler périodiquement sont notamment les suivants :

- intégrité des clôtures de part et d’autre,

- bon état général de l’échappatoire,

- bon accrochage de l’échappatoire aux clôtures,

- bon état des charnières : pour tester leur fonctionnement, il faut actionner le battant et

vérifier que la terre ou la végétation ne le retient pas,

- absence d’obstacles sur le seuil qui pourrait soit gêner le passage soit favoriser un passage à

contresens,

- caractère opérationnel des mesures d’accompagnement,

- débroussaillement en approche et sortie : dans l’emprise clôturée, une voie d’accès vers

l’échappatoire doit être aménagée pour les animaux. Hors clôture, le débroussaillement doit

permettre à la fois au battant de se relever et au sanglier de fuir.

Suivi de l’efficacité

Pour évaluer et identifier le passage des animaux au niveau des dispositifs, il est possible d’y

installer un « piège à sable » permettant de lire les traces des animaux (Sétra, 2006). Ceci consiste à

étaler quelques centimètres d’épaisseur de sable sur environ 1m² à l’entrée et/ou la sortie du

dispositif, y compris sous la trappe, ceci permettant de savoir si l’animal a franchi l’échappatoire ou

non. Ce système nécessite de faire des passages réguliers pour relever les traces. Le temps entre

deux relevés est variable et doit être discuté avec les experts faunistiques car cela dépend de

l’intensité des passages et de la densité connue des sangliers à proximité de l’échappatoire

considérée.

Photo n°10 : SANGLI-PASS® avec un piquet

enduit de Goudron de Norvège à proximité et un

brise-vue pour créer une échappée visuelle au

niveau de l’échappatoire. Ici sur A51 dans le

Vaucluse.

(photo : Cabinet X-AEQUO ®)

Page 9: Les échappatoire à sangliers SANGLI-PASS®

Cabinet X-AEQUO®, mars 2013, Les échappatoires à sangliers Sangli-Pass® Page 9 / 12

De tels systèmes ont montré que sur le réseau ESCOTA, entre 2011 et 2013, au moins 23

sangliers ont utilisé 13 échappatoires dans les départements des Bouches du Rhône, du Var et des

Alpes de Haute Provence (données ESCOTA MDDE), comme en attestent les Fédérations

départementales des Chasseurs (FDC13, 2012). Une sortie a également été observée « de visu » par

un agent d’entretien, ce qui a été confirmé par l’observation ensuite du piège à trace. Dans les trois

départements, certains équipements ont été utilisés par plusieurs animaux. Ce sont autant de risques

de collisions ou d’accidents qui ont été potentiellement évités par ces équipements.

Photo n°11 : Technicien cynégétique effectuant

une lecture des traces du piège à sable, ici sur l’A8

dans le Var.

(photo : Cabinet X-AEQUO ® )

Photo n°12 (à gauche) : Traces sur un piège à sable

attestant du passage d’un sanglier d’environ 70 à

80kg accompagné d’au moins deux plus petits, sur

A52 dans les Bouches du Rhône.

(photo : Fédération Départementale des Chasseurs

des Bouches du Rhône)

Photo n°13 (à droite) : Traces de franchissement

d’une SANGLI-PASS® par un sanglier d’environ 20 à

30kg, sur A8 dans le Var

(photo : Cabinet X-AEQUO ® )

Page 10: Les échappatoire à sangliers SANGLI-PASS®

Cabinet X-AEQUO®, mars 2013, Les échappatoires à sangliers Sangli-Pass® Page 10 / 12

D’autres moyens de suivi sont possibles tels que les pièges photographiques (plus onéreux,

fort risque de vandalisme) ou les systèmes de comptage automatiques (absence d’identification des

espèces). Des systèmes de collecte de poils sont à l’étude.

Réalisations actuelles

Au premier trimestre 2013, ce sont près de 120 échappatoires à sangliers SANGLI-PASS® qui

sont en place sur le réseau ESCOTA dans le département du Var, de Vaucluse, des Bouches du Rhône,

des Hautes Alpes et des Alpes de Haute Provence. Ces travaux ont été réalisés dans le cadre du

Paquet Vert Autoroutier négocié entre l’Etat et le groupe VINCI12 afin de déployer des actions

contribuant au Grenelle de l’Environnement.

L’échappatoire à sangliers SANGLI-PASS® est disponible sur le marché auprès de l’entreprise

AGSTP, diffuseur sous licence.

Pour aller plus loin :

o Contacts :

� SARL AGSTP, Val de Ricard, 13820 ENSUES LA REDONNE.Tél. : 04 42 44 83 84.

Courriel : [email protected]

� Cabinet X-AEQUO®, marque commerciale de l’Entreprise individuelle BUTON Caryl,

Les 3 Rivières, Bât C11, app. N°14, 410 avenue Janvier PASSERO, 06210 Mandelieu La

Napoule. Tel. : 06 11 56 72 84. Courriel : [email protected]

� ESCOTA Mission Développement Durable et Environnement, 432, avenue de Cannes,

BP 41, 06 211 Mandelieu Cedex. Tel. : 04 93 48 50 00. Courriel : jean-

[email protected]

o Articles de presse :

� ESCOTA PANORAMA, 2009: http://publi.vinci.com/vinci_autoroutes/escota/escota-

panorama-2009-fr.pdf

� ESCOTA MAG, Hors-série, avril 2010 :

http://www.escota.fr/uploads/assets/telechargement/ef4ab2977b2e19296815fccaef

2d3df898d4fc35.pdf

� Nice Matin, 4 octobre 2010 : http://www.nicematin.com/article/cote-dazur/escota-

se-met-aux-travaux-ecologiques-0.317398.html

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� chassons.com, 2011 :

http://www.chassons.com/news/chassons/mag/archives/0111/actu.htm

� “Grand Gibier” n°62, 2012 :

http://pressenumerique.viapresse.com/?wokey=MPgD01j1uP3I&type=ply&sample&t

pkey=MK1Y&WobookURL=

Page 11: Les échappatoire à sangliers SANGLI-PASS®

Cabinet X-AEQUO®, mars 2013, Les échappatoires à sangliers Sangli-Pass® Page 11 / 12

o Reportages vidéo :

� France 3 Côte d’Azur, 2012 : http://www.youtube.com/watch?v=qMXFJaZA3xc

� JT 20h TF1, 2012 : http://www.wat.tv/video/var-sangliers-sortent-bois-

4z59p_2i0u7_.html

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http://cataloguesetra.documentation.developpement-

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o Vignon V., & H. Barbarreau. 2008. Collisions entre véhicules et ongulés sauvages : quel

coût économique ? Faune Sauvage 279, 31-35. Lien :

http://www.oncfs.gouv.fr/IMG/file/mammiferes/ongules/plaine/rs09V2_collisions.pdf

o Cabinet X-AEQUO®, 2013. L’échappatoire à sangliers. Un aller simple pour la forêt... une

aide pour faire sortir les sangliers des clôtures. Fiche technique du matériel diffusé par la

Société AGSTP.

Page 12: Les échappatoire à sangliers SANGLI-PASS®

Cabinet X-AEQUO®, mars 2013, Les échappatoires à sangliers Sangli-Pass® Page 12 / 12

Renvois numérotés dans le texte

1 Rapport Cost

341:http://www.trameverteetbleue.fr/sites/default/files/references_bibliographiques/faune_et_traf

ic.pdf

2 Divers moyens de lutte contre les cerfs:

http://www.tc.gc.ca/fra/aviationcivile/normes/aerodromenavaer-normes-controlefaune-cerfs-6c-

91.htm

3 http://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%B4ture_Haute_Qualit%C3%A9_Environnementale

4 The scan of the wild: http://www.fhwa.dot.gov/publications/publicroads/02nov/01.cfm

5 Badger gates: http://www.badgerland.co.uk/pictures/engineering/gates.html

6 NORPAC 2011, Guide « Bâti et Biodiversité Positive ». Les fiches techniques. Passages à faune :

http://www.biodiversite-positive.fr/wp-content/uploads/2011/10/Passage-%C3%A0-faune-28-

fev.pdf

7 Brevet n°10/00698 - n° de publication 2 942 372.

8 Annuaire des Fédérations Départementales des Chasseurs:

http://www.chasseurdefrance.com/Annuaire-de-la-chasse.html

9 Site internet : www.impcf.fr

10 Code de l’environnement :

http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=B33F331461C1457F6CD244927767BD79.tpd

jo08v_1?idSectionTA=LEGISCTA000006177062&cidTexte=LEGITEXT000006074220&dateTexte=20140

101

11 Landelle, P. 2006. Aspects juridiques des ORGFH. Faune sauvage n°270 :

http://www.oncfs.gouv.fr/IMG/file/textes_reglementaires/article_synthese/FS270_landelle.pdf

12 "Paquet vert autoroutier", VINCI Autoroutes s’engage:

http://www.asf.fr/shared/pdf/infos%20presse/dp/dp_VA_paquetVert_230210.pdf