les candidats répondent à vos questions

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L e PH a RM a CI e N DE FRANCE www.lepharmacien.fr INVESTISSEMENT P. 46 CONSEIL P. 41 Contraception au féminin Croix verte : le prix de l’éclat BANC D’ESSAI P. 58 Les chaussettes de compression pour hommes N o 1239 AVRIL 2012 FRANÇOIS BAYROU, FRANÇOIS HOLLANDE, EVA JOLY, MARINE LE PEN, JEAN-LUC MÉLENCHON, NICOLAS SARKOZY… ILS ONT CHOISI LE PHARMACIEN DE FRANCE POUR RÉPONDRE AUX 10 QUESTIONS QUE VOUS LEUR AVEZ ADRESSÉES. DOSSIER SPÉCIAL DE 12 PAGES Spécial présidentielle ILS VOUS RÉPONDENT ILS VOUS RÉPONDENT DÉCRYPTAGE La bête noire des vétos

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Les candidats à l'élection présidentielle répondent aux questions de la profession.

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Page 1: Les candidats répondent à vos questions

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INVESTISSEMENT P. 46CONSEIL P. 41

Contraception au féminin

Croix verte :le prix de l’éclat

BANC D’ESSAI P. 58

Les chaussettes de compression pour hommes

N o 1 2 3 9 AV R I L 2 0 1 2

FRANÇOIS BAYROU, FRANÇOIS HOLLANDE, EVA JOLY, MARINE LE PEN, JEAN-LUC MÉLENCHON, NICOLAS SARKOZY… ILS ONT CHOISI LE PHARMACIEN DE FRANCE

POUR RÉPONDRE AUX 10 QUESTIONS QUE VOUS LEUR AVEZ ADRESSÉES.

DOSSIER SPÉCIAL DE 12 PAGES

Spécial présidentielle

ILS VOUS RÉPONDENT

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DÉCRYPTAGELa bête noire des vétos

Page 2: Les candidats répondent à vos questions

LePHaRMaCIeNDEFRANCEL’INTERVIEW

12 I No 1239 I Avril 2012

Spécial Présidentielle

François Hollande : « Le travail coordonné en équipe de soins correspond aux attentes des jeunes professionnels (...) et constitue un levier pour agir sur la densité médicale.

Les maisons de santé ne constituent pas l’unique solution, et il faudra laisser de la souplesse aux acteurs locaux dans le maillage du territoire. Le développe-ment des pôles de santé de proximité s’accompa-gnera de concertations locales, dans lesquelles les pharmaciens auront toute leur place, en étant partie prenante aux projets. Le développement des pôles de santé doit participer (...) à une politique d’aména-gement du territoire. L’accès aux soins est l’une des conditions de l’attractivité d’un territoire, et donc de la pérennité des officines présentes dans les lieux moins bien pourvus en professionnels de santé. »

Eva Joly : « Il faut assurer la cohérence entre la couverture du territoire par les médecins et celles des pharmacies, l’un ne va pas sans l’autre. (...) L’organisation des soins

de premier recours est un enjeu crucial : les maisons de santé et de l’autonomie (MSA) dont nous proposons la création pourraient remplir ce rôle d’éducation en la santé (...) et en organisant les soins à domicile des personnes âgées. Les MSA (...) constitueront la porte d’entrée du système et seront installées à raison d’une pour 10 000 habitants, en commençant par les territoires qui se désertifient, (...) et permettront aux professionnels de santé de pratiquer la délégation de tâches (...) : un pharmacien peut très bien prendre la tension d’un de ses patients et tenir un carnet de suivi, pas besoin de médecins pour cela. »

Les candidats répondent à VOS questionsFrançois Bayrou, Eva Joly, Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, François Hol-lande... Ils ont choisi Le Pharmacien de France pour parler à la profession. Dix questions de pharmaciens, dix questions sur votre exercice, votre avenir ou l’avenir de la profession... Voici leurs réponses. Par Laurent Simon

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INVESTISSEMENT P. 46CONSEIL P. 41

Contraception au féminin

Croix verte :le prix de l’éclat

BANC D’ESSAI P. 58

Les chaussettes de compressionpour hommes

N o 1 2 3 9 AV R I L 2 0 1 2

FRANÇOIS BAYROU, FRANÇOIS HOLLANDE, EVA JOLY, MARINE LE PEN, JEAN-LUC MÉLENCHON, NICOLAS SARKOZY… ILS ONT CHOISI LE PHARMACIEN DE FRANCE

POUR RÉPONDRE AUX 10 QUESTIONS QUE VOUS LEUR AVEZ ADRESSÉES.

DOSSIER SPÉCIAL DE 12 PAGES

Spécial présidentielle

ILS VOUS RÉPONDENT

ILS VOUS ILS VOUS ILS VOUS ILS VOUS RÉPONDENTRÉPONDENTRÉPONDENTRÉPONDENT

Contraception Croix verte :

DÉCRYPTAGELa bête noire des vétos

2012, année charnière pour la santé. Avec le bouclage de la Convention pharmaceutique à la veille de l’élection présiden-tielle, les pharmaciens ont assuré une visibilité à moyen terme de leur exercice. Aucun candidat en lice pour la présidence de la République n’envisage en effet de revenir sur les dispositions entérinées avac l’Assurance maladie. Rémunération à l’hono-raire, paiement à la performance ou suivi des malades chro-niques sont en effet dans l’air du temps, toutes tendances confondues.Si consensuelles en fait que la santé n’a pas encore pris sa place dans la campagne électorale alors qu’elle constitue, selon les sondages, la seconde ou la troisième préoccupation des Français,

derrière les inamovibles thématiques du chômage et du pouvoir d’achat... et loin devant l’insécurité ou l’immigration. Concernant les pharmaciens, la principale préoccupation est claire : la déser-tification médicale. Parmi toutes les questions que Le Pharmacien de France a pu recueillir, l’évasion médicale des campagnes et des banlieues arrive en tête... suivie des menaces sur le monopole de l’automédication, tout récemment relancé par l’UFC-Que Choisir dans une enquête sur le conseil officinal. Autre sujet d’interrogations : les solutions proposées par les candidats pour juguler le déficit de la Sécurité sociale et, surtout, la pérennité du médicament générique en France. Les candidats ont-ils bien répondu ? Le 21 avril prochain, ce sera à vous de juger. ❙

Les maisons de santé pluridisciplinaires ? Vous n’y couperez pas. Quel que soit le nom qu’elles adoptent (MSP, MSA chez Europe-Écologie / Les Verts), ces structures d’exercice groupé rassemblent les faveurs de l’ensemble de la classe politique, à l’exception notable de Marine Le Pen, pointant le risque de désertification pharmaceutique. Leur rapide expansion durant le dernier quinquennat ne risque donc pas d’être enrayée en cas d’alternance.

ANALYSE

Désertification médicale

« Les maisons de santé, pôles de santé fleurissent dans les campagnes, financés par les Agences régionales de santé et les collectivités locales dans le but de pallier la désertification

médicale. Les MSP [maisons de santé pluridisciplinaire, NDLR] sont-elles la bonne réponse à la désertification médicale ? Com-ment allez-vous vous assurer que leur développement ne va pas déstabiliser le réseau des officines ? »Sophie Gonneville, pharmacien à Lassay-les-Chateaux (Mayenne)

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Page 3: Les candidats répondent à vos questions

LePHaRMaCIeNDEFRANCE L’INTERVIEW

Avril 2012 I No 1239 I 13

Spécial Présidentielle

Nicolas Sarkozy : « Les maisons de santé pluridisciplinaires sont une réponse à la désertification médicale. On le voit sur le terrain, les professionnels souhaitent se

rassembler et travailler à plusieurs. Plus de 230 mai-sons ont été créées et nous avons 450 projets sup-plémentaires lancés. Néanmoins, les MSP ne sont pas l’unique réponse. Il faut être pragmatique et trouver les bonnes solutions en fonction des situa-tions de chaque territoire. Les MSP peuvent être une solution, mais la coopération entre professionnels, les contrats d’engagement de service public (qui permettent à des externes ou des internes d’avoir une bourse en échange d’une installation en zones sous dense), la télémédecine, les stages en zone rurale, le maintien en activité des médecins retraités, l’aide à l’installation, etc. sont autant de moyens pour lutter contre les déserts médicaux. Il faut donc faire du « sur mesure » dans les territoires, c’est un des objectifs des Agences régionales de santé que nous avons créées : apporter la bonne réponse au bon endroit. Cette politique permettra de maintenir le réseau officinal auquel je tiens. »

François Bayrou : « La garantie de services médicaux de proximité pour l’ensemble de la population est un devoir de l’État. Les déserts médicaux ne doivent pas deve-

nir une réalité acceptable et l’égalité territoriale dans l’accès aux soins est une priorité de ma politique de santé. Les maisons de santé peuvent être une réponse à cette lutte contre la désertification médi-cale. Je souhaite de surcroît que nous privilégions une construction en réseau sur le territoire, qui donne la priorité aux patients et aux médecins, plutôt que de continuer sur la logique gestionnaire que met en œuvre la loi HPST. Les pharmacies jouent bien

entendu un rôle important dans cette mise en réseau. »

Marine Le Pen : « Les maisons de santé ne sont pas la bonne réponse à la déser-tification médicale. Elles sont sans doute une réponse à certaines difficultés : désen-

gorgement des urgences et accueil des cas sociaux, nouvelle orientation d’un hôpital de proximité obso-lète mais elles ne doivent pas devenir une obligation de regroupement/fusion ou un lieu de regroupement de salariés d’organismes privés aux capitaux apa-trides. Sous cette forme, il est clair qu’elles déséqui-libreront des territoires entiers et créeront fatalement autour d’elles des déserts médicaux, qui deviendront des déserts pharmaceutiques... »

Front de gauche : « Nous sommes favorables aux centres de santé, structures alternatives et com-

plémentaires à la médecine libérale et à l’hôpital, liant soin et prévention sociale, dans une démarche de prise en charge globale de soin coordonné. Les maisons de santé et pôles de santé sont toujours la même réponse libérale que nombre de jeunes praticiens ne souhaitent plus. Elle doit rester de la seule responsabilité des organisations profession-nelles libérales. Les centres de santé, eux, doivent avoir le soutien des pouvoirs publics, État et col-lectivités territoriales ou Union nationale des caisses d’Assurance maladie. Nous considérons le réseau d’officine comme une des grandes chances de notre pays que le gouvernement, pour complaire aux multinationales du grand commerce, a décidé de fragiliser. Nous voulons le conforter et l’étendre dans le cadre d’une nouvelle politique du médica-ment. »

Les candidats répondent à VOS questions

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Page 4: Les candidats répondent à vos questions

LePHaRMaCIeNDEFRANCEL’INTERVIEW

14 I No 1239 I Avril 2012

Spécial Présidentielle Et si vos conseilsrestaient “ gravésdans le pack ” ?

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Nicolas Sarkozy : « Il faut continuer d’appor-ter des réponses concrètes (...) à la déserti-fication médicale. (...) Je veux notamment qu’il y ait 1 500 maisons pluridisciplinaires

d’ici la fin du prochain quinquennat. C’est indispen-sable, pourquoi ? De nombreux professionnels ne veulent pas s’installer en zone rurale en raison de la peur de la solitude dans l’exercice de la profession, avec tout ce qu’elle implique (charge de travail, poids des tâches administratives, déplacements, etc.). Nous avons considérablement relevé le numerus clausus pour faire face à ce problème. (...) La dernière conven-tion médicale signée avec l’Assurance Maladie com-porte des engagements sur la lutte contre les déserts médicaux. Cette action porte ses fruits puisqu’en 2011, il y a plus de médecins qui se sont installés dans les zones sous denses que de médecins qui sont partis. Les déserts médicaux ne sont donc pas une fatalité. »

François Hollande : « Les quelques 22 000 officines sont réparties sur le territoire sui-vant un maillage qui assure, de fait, un service indispensable aux populations (...)

On mesure bien à travers ce constat établi dans l’Avey-ron que l’avenir des officines est étroitement lié à la densité médicale dans un territoire. (...) Le pharmacien rural est souvent en première ligne pour les soins de premier recours. Les pharmacies rurales (...) doivent être partie intégrante de la définition de la perma-nence des soins dans les territoires isolés. Par ailleurs, se pose de manière plus générale la question des nouvelles missions des pharmaciens qui peuvent constituer une des réponses au maintien d’une offre de premiers recours tout en élargissant la gamme des activités des officines. La loi en prévoit la possibilité et je regrette que l’on ait pris tant de retard. »

Marine Le Pen : « Ces officines essentielles doivent continuer à fonctionner. C’est une question de santé publique. Si je suis élue, je prendrai une mesure rapide face à la

désertification médicale : étendre dans ces zones le dispositif de pharmacien correspondant par la sup-pression des protocoles de coopération, en leur accordant la possibilité de renouveler les traitements

en adaptant éventuellement les posologies et en leur faisant réaliser le cas échéant des bilans de médica-tion. Ces bilans devront être communiqués au méde-cin prescripteur initial. L’installation d’un nouveau prescripteur dans cette zone géographique suppri-merait cette disposition. »

Front de gauche : « La désertifica-tion médicale est une situation qui résulte d’une politique menée

depuis les années 1970 et d’un numerus clausus qui ne visait pas à répondre aux besoins des populations (...). La réduction drastique du nombre de praticiens n’avait qu’un seul objectif : réduire l’offre pour faire baisser la demande (...). Il faut revoir cette politique, revenir sur ce numerus clausus et introduire une véri-table démocratie sanitaire (...) dans le cadre de nouvelles structures régionales, les assises régionales de santé, avec leur décentralisation par bassin de santé. De ce point de vue, nous sommes opposés à la loi HPST et aux ARS [Agences régionales de santé, NDLR], dont nous demandons l’abrogation. »

François Bayrou : « Vous soulignez avec raison le lien entre désertification médicale et désertification pharmaceutique. Le pro-blème doit être traité à son fondement. La

bonne démarche me semble être de lutter contre le manque de médecins, et en particulier de médecins généralistes, en zone rurale. »

Eva Joly : « L’avenir du système de santé réside dans l’organisation du premier recours. Les maisons de soins et de l’auto-nomie, à raison d’une MSA pour 10 000

habitants, rassembleraient de nombreux professionnels de santé et proposeraient un ensemble de soins pri-maires cohérent avec les besoins des officines. Les pharmacies pourraient participer à la délégation de tâches pour des activités précises, par exemple dans le suivi de maladies chroniques. Le plus important sera de déterminer où s’arrête la responsabilité médi-cale et où commence le suivi par le pharmacien. On ne pourra évidemment pas demander à un pharmacien (...) de faire du diagnostic. »

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Faut-il voir dans la légère augmentation des installations en zones « sous denses » un signe positif ? Trop tôt pour le dire ! Les dispositifs d’incitation se sont multipliés ces dernières années, à l’initiative de l’État, des collectivités locales ou de l’Assurance maladie. Sans volonté de réguler autoritairement l’installation des médecins, pas de miracles, la réintroduction des médecins en zones rurales devra se faire avec le corps médical et non à son corps défendant.

ANALYSE

« Nous subissons de plein fouet la désertification médicale, nous avons fait une estimation dans l’Aveyron des officines menacées dans la même période par la disparition du méde-

cin généraliste du village : 15 officines au minimum. Que proposez-vous pour permettre à ces « officines essentielles » de continuer à assurer le service de soins de premier recours indispensable à la population ? »Philippe Caussignac, pharmacien à Salles-Curan (Aveyron)

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Page 5: Les candidats répondent à vos questions

LePHaRMaCIeNDEFRANCE L’INTERVIEW

Avril 2012 I No 1239 I 17

Spécial PrésidentielleCONTRACEPTION D’URGENCE

dans les 120 heures (5 jours) suivant un rapport sexuel non protégé ou en cas d’échec d’une méthode de contraception.

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femmes elles sont survenues plus de 7 jours avant la date prévue et chez 18,5% avec un retard de plus de 7 jours par rapport à la date prévue. Ce retard était de plus de 20 jours chez 4% des femmes. Une minorité (8.7%) de femmes a signalé des saignements intermenstruels d’une durée moyenne de 2.4 jours. Dans la plupart des cas (88,2%), ce saignement était peu abondant (spotting). PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES (*) : Propriétés pharmacodynamiques : Classe pharmacothérapeutique : hormones sexuelles et modulateurs de la fonction génitale, contraceptifs d’urgence. Code ATC : G03AD02. L’ulipristal acétate est un modulateur synthétique sélectif des récepteurs de la progestérone actif par voie orale qui agit en se liant avec une forte affinité aux récepteurs de la progestérone humaine. Le mécanisme d’action primaire est l’inhibition ou le retard de l’ovulation. Des données pharmacodynamiques montrent que, même s’il est pris immédiatement avant la date d’ovulation prévue, l’ulipristal acétate est capable de retarder la rupture folliculaire chez certaines femmes. Les résultats de 2 essais indépendants randomisés contrôlés ont montré que l’efficacité de l’ulipristal acétate n’était pas inférieure à celle du lévonorgestrel chez des femmes qui se sont présentées pour une contraception d’urgence entre 0 et 72 heures après un rapport sexuel non protégé ou en cas d’échec de la méthode contraceptive. Quand les données des 2 essais ont été réunies au moyen d’une méta-analyse, le risque de grossesse avec l’ulipristal acétate était réduit de façon si-gnificative par rapport au lévonorgestrel (p=0.046). DONNÉES PHARMACEUTIQUES (*) : Durée de conservation : 3 ans. Précautions particulières de conservation : Conserver la plaquette thermoformée dans l’emballage extérieur à l’abri de la lumière. Nature et contenu de l’emballage extérieur : Plaquette thermoformée de PVC-PE-PVDC-Aluminium de 1 comprimé. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ : Laboratoire HRA Pharma - 15, rue Béranger - F-75003 Paris - France. NUMÉRO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ : AMM EU/1/09/522/001 – CIP : 34009 394 503 7 7 – 1 comprimé sous plaquette thermoformée – Médicament soumis à prescription médicale – Liste I. PRIX : PPTTC : 23,59 € – Rem. Sec. Soc. 65%. Agrée aux collectivités. DATE DE PREMIÈRE AUTORISATION : 15/05/2009. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE : Novembre 2011. Des informations détaillées sur ce médicament sont disponibles sur le site internet de l’Agence européenne du médicament (EMA) http://www.ema.europa.eu/.Exploitant : HRA Pharma France, 14/16 rue des petits hôtels, 75010 Paris. Pour signaler un effet indésirable : [email protected]. Pour toute demande d’information médicale: Tel: 01 53 24 81 00 - Fax: 01 42 46 94 33 ou via [email protected]. Pour toute réclamation concernant la qualité du produit : [email protected]. (*) Pour une information plus complète, se référer au Résumé des Caractéristiques du Produit disponible sur demande auprès du Laboratoire.

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent auprès de notre laboratoire via [email protected].

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François Bayrou : « Pour lutter contre la désertification, je propose d’élargir le numerus clausus en ajoutant des places supplémentaires assorties d’un engage-

ment de service de plusieurs années dans une zone déficitaire. Cela permettrait à des étudiants ayant une vocation médicale d’exercer là où l’on en a le plus besoin, sans engendrer de coûts supplémen-taires pour l’Assurance maladie. Il me semble éga-lement nécessaire de revaloriser le rôle du médecin généraliste pour le rendre plus attractif pour les étudiants.  »

Eva Joly : « Notre position est claire : oui, ce serait logique et oui, il faut aller dans ce sens-là. Le tout est de répondre à la ques-tion du « comment ? » ! On peut taper sur

la table et contraindre les médecins à s’installer à certains endroits mais cela va créer beaucoup de résistance. Notre politique répond à deux objectifs de santé publique : l’accès aux soins doit être incon-testable et la couverture du territoire doit être assurée (...). Pour y arriver, une grande concertation avec tous les médecins doit être lancée. Nous ne contraindrons pas les médecins avant d’avoir essayé par la négo-ciation, légiférer tout de suite serait se mettre à dos le corps médical. »

Marine Le Pen : « La vraie question est : faut-il revenir sur cette idée d’énarque, qui veut que moins on a de prescripteurs, moins on a de dépenses de santé ? Cette idée est

fausse. Elle est non seulement inefficace sur le plan des dépenses de santé mais profondément inégalitaire pour l’accès aux soins, selon l’endroit où vous habitez. Les médecins pas plus que les autres professionnels de santé ne sont responsables de cette situation. Je propose donc de lever temporairement le numerus clausus des études médicales pour les sept ans à venir : seule cette solution permettra de rattraper le retard de soignants qualifiés, alors même que la démographie et l’espérance de vie augmentent. Il en va de notre santé à tous. »

François Hollande : « De manière générale, je ne pense pas que la contrainte à l’ins-tallation constitue une solution pour régler l’épineuse question de la désertification

médicale. Elle génèrerait des mécanismes de contour-nement et serait de nature à rompre une relation de confiance dont nous avons au contraire besoin face aux défis qui s’annoncent. En revanche, je pense qu’en complément des mesures incitatives et volon-taristes (...), il faut instaurer une certaine régulation. Je m’engage notamment à ce que les installations en secteur 2 soient limitées dans les zones déjà sur dotées en professionnels de santé. »

Nicolas Sarkozy : « Je suis profondément convaincu que l’incitation vaut mieux que la contrainte (...). Je ne crois pas, comme le proposent certains, aux méthodes

contraignantes consistant à imposer l’installation des médecins dans les zones déficitaires via, par exemple, comme vous le suggérez, un déconvention-nement des praticiens qui s’installeraient dans une commune où leur présence n’est pas nécessaire. Cela conduirait à tarir les vocations et pousserait les méde-cins vers d’autres métiers ou modes d’exercice. Au final, vous n’auriez pas plus de professionnels en zone rurale. Et que dire de leur état d’esprit, lorsqu’ils auront été forcés à venir ? Le système de santé se construit avec les professionnels de santé, pas contre eux. »

Front de gauche : « Le maître-mot de notre politique de santé, c’est la démocratie. Celle-ci ne rime pas

avec une démarche coercitive, mais plutôt incitative et de dialogue. Dans le cadre d’une politique qui ne considère pas la santé comme un coût mais une éco-nomie sociale et solidaire, pensée pour répondre à des besoins et non aux intérêts des actionnaires des grands groupes de la finance, la formation des prati-ciens, doit pouvoir se faire en lien avec ces besoins, en incitant très tôt à une meilleure distribution de ces futurs praticiens, là où se trouvent les besoins. Cela nécessite aussi une nouvelle convention médicale qui favorise par la suite une implantation au plus près de ces besoins.  »

III

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Tout le monde dit « incitation ! ». Pas question pour aucun des candidats interrogés de ne penser à autre chose qu’à des mesures non coerctives pour l’installation des médecins. Ce thème a constitué un des seuls sujets de débat public en matière de santé dans la campagne. La mesure la plus radicale proposée jusqu’alors venant du Parti socialiste, avec un déconventionnement sélectif des praticiens qui voudraient s’installer en zones surdôtées.

ANALYSE

« Ne serait-il pas envisageable d’obliger les médecins à s’ins-taller dans les endroits où il y a le plus de besoins ? Que pensez-vous de déconventionner les praticiens qui s’installeraient dans une

commune où leur présence n’est pas nécessaire ? »Bénédicte Luquet, pharmacien à Ernée (Mayenne)

DR

Page 6: Les candidats répondent à vos questions

LePHaRMaCIeNDEFRANCE L’INTERVIEW

Avril 2012 I No 1239 I 19

Spécial Présidentielle

Marine Le Pen : « Quelles sont les garanties offertes par la vente de médicaments en grandes surfaces, et encore plus sur Inter-net, en termes de contrôle, de contact avec

un professionnel compétent, de traçabilité, de qua-lité et de sécurité ? Peu... très peu... Je m’y oppose donc. Une fois élue, je dénoncerai l’arrêt de la Cour de justice de l’union européenne de 2003, dit « arrêt DocMorris » et m’opposerai au projet de directive européenne dite « médicaments falsifiés », qui va dans le même sens, à savoir l’obligation de la vente des médicaments sur Internet par les États membres.

Eva Joly : « Soit le produit représente un service de santé mesuré et utile et il doit être pris en charge par la collectivité, soit ce n’est pas le cas. Dans le premier cas, le

médicament doit être prescrit par un médecin, déli-vré en pharmacie et remboursé par la Sécurité sociale. Dans le cas inverse, c’est un produit de confort et la liberté du commerce doit jouer : on ne peut pas orga-niser la politique de santé autour des pharmaciens. »

François Hollande : « En Grande-Bretagne, depuis la libéralisation du marché, de plus en plus d’accidents sont liés à de mauvaises prises de paracétamol. L’ouverture à la

concurrence de la vente des médicaments en accès libre (OTC) peut donc faire peser un lourd risque sur la santé publique, sans que les avantages financiers soient nécessairement fondés. Le pharmacien n’est pas un « vendeur » comme les autres. À ce titre, il est nécessaire de réaffirmer son rôle de conseil dans la délivrance, de la molécule la plus simple à la plus complexe. De la même manière, je suis réservé sur la vente des médicaments OTC par Internet. Dans ce domaine, la régulation pose des difficultés particu-lières ; il est essentiel d’avertir le patient des risques qu’il court. »

François Bayrou : « La délivrance des médi-caments nécessite un encadrement de pharmaciens diplômés, afin de dispenser aux patients l’information et le conseil

nécessaires. Ce rôle du pharmacien ne doit pas être remis en cause. Les dangers que cela occasionnerait pour les patients (...) seraient bien trop importants. Je suis donc opposé à toute idée de remise en cause du monopole des pharmacies d’officine. Cela concerne également la vente sur Internet, qui ne permet pas d’assurer la qualité des médicaments délivrés. »

Nicolas Sarkozy : Je suis profondément attaché à ce que les médicaments soient distribués en officine, c’est non seulement un des piliers de la profession de pharma-

cien mais c’est aussi une question de sécurité sanitaire et de prévention. (...) Le rôle des professionnels de santé, au premier rang desquels les pharmaciens, est prépondérant : ils sont là pour conseiller, guider et informer les patients sur le médicament. Il est donc primordial que les médicaments soient distribués en officine, là où les patients peuvent bénéficier des conseils de professionnels de santé expérimentés. Concernant la vente de médicaments sur Internet, je suis contre, parce que je veux avant tout, là aussi, la qualité et la protection des patients. (...) 50 % des médicaments vendus par Internet sont falsifiés et des millions de médicaments contrefaits sont saisis par les douanes chaque année. La contrefaçon et la fal-sification de produits de santé sont une grande menace, tant pour les patients que pour l’industrie de la Santé. »

Front de gauche : « Nous sommes opposés à toute remise en cause de la légitimité du pharmacien

dans le circuit du médicament. Le médicament n’est pas un produit comme les autres : nous considérons cette question de la chaîne du médicament, de ses activités, de la recherche à la production, de sa diffu-sion à sa distribution, comme une des pierres angu-laires d’une politique de santé responsable. » III

III

Le médicament en grandes surfaces ? Très peu pour la grande majorité des candidats, à l’exception d’Eva Joly qui propose la libéralisation de tout le non remboursable, après réévaluation préalable de tout l’OTC. Sur la question des médicaments de prescription médicale facultative sur Internet, c’est également « non » dans la majorité des cas. Seul François Hollande ne s’avère que « réservé », en pensant peut-être à la menace que le droit européen fait planer en ce domaine.

ANALYSE

Circuit du médicament

« Les patients ne se rendent pas compte de la dange-rosité des médicaments qu’ils prennent. Le patient qui prend de l’ibuprofène en libre accès se rend-il compte

que cette molécule peut altérer sa fonction rénale ou que onze comprimés de paracétamol peuvent être mortels ? Êtes-vous pour la distribution de médicaments OTC en grandes sur-faces ? [Êtes-vous également pour ou contre la vente à distance de médicaments OTC par Internet, NDLR] »Alain Le Doujet, pharmacien à Plaudren (Morbihan)

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Spécial Présidentielle

Nicolas Sarkozy : Ce qui est avant tout important, c’est de lutter le plus efficace-ment possible contre la surconsommation de médicaments par les personnes âgées

dépendantes. C’est un enjeu majeur de santé publique, mais également un enjeu financier non négligeable pour l’Assurance maladie : nous devons résoudre ce problème. C’est dans ce contexte que la deuxième phase de l’expérimentation, prévue par la LFSS 2011, s’est ouverte, permettant de comparer l’ensemble des options possibles pour la délivrance des médicaments aux résidents des Ehpad, afin de disposer des éléments d’appréciation nécessaires pour définir ensemble le ou les meilleurs dispositifs possibles. La coordination entre les acteurs de santé est indispensable : le couple médecin coordonnateur / pharmacien référent s’est grandement consolidé à la faveur de la première expérimentation. »

Eva Joly : « Oui, il faut que le pharmacien puisse continuer, nous n’avons aucune raison de le lui interdire. Il peut exister de nombreux cas de figure mais si les résidents

ont leur médecin et fonctionnent déjà de cette façon, il faut continuer. »

François Hollande : « Il faut être pragma-tique et imaginatif. Un récent rapport de l’Igas [Inspection générale des affaires sociales, NDLR] fait apparaître que les PUI

(pharmacies à usage intérieur) seraient préférables économiquement pour la distribution pharmaceutique dans les Ehpad. Mais on ne peut ignorer l’importance, pour beaucoup de pharmaciens ruraux, de pouvoir délivrer à la maison de retraite de leur commune. C’est une notion de survie pour leur officine mais c’est également, pour le bassin de vie, parfois la seule possibilité de conserver la pharmacie sur le territoire. Par ailleurs, les pensionnaires de maisons de retraite ont tendance en France à consommer trop de médi-caments. (...) Cet exemple illustre à nouveau l’impor-tance du développement de nouvelles missions par les officines. »

François Bayrou : « Les Ehpad sont soumis au Code des marchés publics. Ils doivent donc assurer leur approvisionnement en médicaments en tenant compte des

contraintes de l’appel d’offre, et on ne peut leur pres-crire une préférence. Néanmoins, les cahiers des charges pourraient prendre en compte la notion de proximité de l’officine qui assure la distribution, par exemple en mettant en œuvre des critères de rapi-dité et de qualité de service. »

Marine Le Pen : « Concernant les Ehpad, le pharmacien d’officine doit en rester le fournisseur. Je reverrai les conditions du numerus d’installation pour permettre une

proximité géographique entre Ehpad et pharmacie afin d’assurer au mieux ce service. Mais la question du médicament dans les maisons de retraite revêt aujourd’hui une toute autre importance. (...) Les Ehpad sont de plus en plus concentrés dans les mains de grands groupes financiers (...). Le meilleur exemple en est la prise de participation de Malakoff-Méderic au sein de Korian, propriétaire de 244 établissements. Actuellement le médicament leur échappe. Or le der-nier rapport de l’Igas de janvier 2012 vient à point nommé, évoquant les nombreux avantages des phar-macies à usage intérieur face aux pharmacies d’offi-cine. (...) Regardez ce qui vient de se produire avec les laboratoires d’analyse médicale, cela devrait vous ouvrir les yeux. Si je suis élue, je m’opposerai bien entendu à ce projet destructeur, aboutissant à mettre encore un peu plus la santé de mes concitoyens entre les mains d’actionnaires. Les pharmaciens doivent rester indépendants, c’est une question de santé publique. »

III

Difficile question que celle de la fourniture de médicaments aux maisons de retraite, qui est souvent une source de revenus non négligeables pour l’officine de proximité. Partagées entre les sources officielles (Igas) qui prônent les pharmacies à usage intérieur et la nécessité de préserver le maillage officinal, les politiques sont pour l’instant d’une prudence de Sioux sur la question, en renvoyant aux expérimentations en cours.

ANALYSE

« Les Ehpad [établissement d’hébergement pour personnes âgées dépen-dantes, NDLR] représentent souvent une partie importante de l’activité des pharmacies rurales et parfois de pharmacies de ville : êtes-vous pour ou

contre que le pharmacien d’officine de proximité puisse continuer à délivrer les médicaments aux résidents de l’Ehpad ? »Pierre Durrieu, pharmacien à Bretenoux (Lot)

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LePHaRMaCIeNDEFRANCE L’INTERVIEW

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Spécial Présidentielle

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Eva Joly : « Certains actes réalisés par les médecins ne relèvent pas nécessairement de la médecine : la surveillance d’une gros-sesse non compliquée par exemple peut

être réalisée par une sage-femme. Tous les conseils sur le suivi du diabète pourraient de la même manière être dispensés à l’officine. (...) De manière plus large et concertée, certains actes de suivi de maladies chroniques pourraient être délégués aux pharma-ciens, à condition néanmoins que la pharmacie s’adapte aussi à ces nouvelles tâches. Réaliser des nouvelles missions d’accompagnement thérapeutique n’est pas toujours évident, il faudra que ce soit le pharmacien lui-même qui les exerce, cela implique donc d’être au moins deux professionnels dans l’offi-cine. Il faudra également que le pharmacien puisse avoir un colloque singulier avec son patient, cela lui demandera de faire quelques aménagements pour ménager une zone de confidentialité. »

François Hollande : « Il serait illusoire de vouloir développer la médecine de premier recours en excluant les officines. De nom-breux pharmaciens considèrent que leurs

compétences sont sous-employées. Je regrette le délai mis à définir les nouvelles missions pouvant leur être

confiées, plus de deux ans après le vote de la loi. Il convient d’agir dans deux directions. La première concerne les relations entre le pharmacien et le méde-cin traitant, par exemple en matière de renouvellement de prescriptions. La seconde concerne les relations entre le pharmacien et le patient. Plusieurs pistes sont déjà dessinées : suivi des patients atteints d’une angine, des patients qui requièrent une pilule du lendemain, ou encore de ceux qui sont sous traitement anti-coagulant ou sous substituts à la drogue. (...) Les besoins des patients ont évolué. Certains suivent des traitements lourds pour des maladies chroniques à domicile, et il convient de prévenir les abandons de traitement. »

Nicolas Sarkozy : « La répartition des phar-maciens sur le territoire est une chance. Je souhaite que le pharmacien puisse jouer un rôle plus important dans le suivi des

patients qui souffrent de maladies chroniques. La Convention pharmaceutique envisage ces nouvelles missions de suivi. Le rôle du pharmacien n’est pas exclusivement la délivrance de médicaments et le conseil. Le pharmacien est un acteur de santé publique qui doit participer au parcours de santé des patients. » III

Nouvelles missions

«Beaucoup d’actions sont initiées en faisant intervenir uniquement le médecin et en oubliant le pharmacien. (…) Il semble incongru de ne pas utiliser au mieux un

réseau harmonieusement réparti sur le territoire national (…). Comment comptez-vous inclure au mieux le pharmacien dans les parcours des patients et utiliser ses atouts pour développer (…) des prises en charge de proximité ? »Philippe Denry, pharmacien à Gondreville (Meurthe-et-Moselle)

La nouvelle Convention pharmaceutique vient d’entériner les nouvelles missions. Mesure plutôt consensuelle et dans l’air du temps, elle convient à tous les candidats. Devant l’évidence, personne ne recule : le temps médical est compté et les besoins de prévention et d’accompagnement thérapeutique du patient sont encore une terra incognita pour les professionnels de santé... mais plus pour très longtemps.

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Marine Le Pen : « Vous avez raison le phar-macien est insuffisamment utilisé et ses connexions avec les médecins sont trop faibles. L’absence d’accès des pharmaciens

au dossier médical est d’ailleurs très révélatrice. La cause essentielle est une rémunération basée sur la vente des médicaments à travers une marge dégres-sive (...) qui baisse tous les ans... (...) L’évolution de la loi HPST va donc dans le bon sens. J’appuierai cette réforme profonde permettant de passer d’une rémunération à la marge à une rémunération par honoraires : essentiellement sur la dispensation, puis secondairement sur la pharmacovigilance, les tests de dépistage en officine, l’entretien d’accompagne-ment des patients, l’éducation thérapeutique, les soins de premiers secours... Deux conditions sont néces-saires à cette évolution : renforcer le lien avec la médecine libérale et autres professionnels de santé et mettre en place un cadre par des réunions régu-lières avec l’Uncam [Union nationale des caisses d’Assurance maladie, NDLR]. »

François Bayrou : « Vous avez raison de souligner la densité du maillage des offi-cines et la qualité des conseils dispensés par les pharmaciens. Je souhaite que l’ac-

tion des pharmaciens soit davantage reconnue, en particulier par la mise en réseau des différents acteurs du système de santé. Il faut affirmer le rôle du phar-macien en matière de prévention et de suivi de certains soins. »

Front de gauche : « Pour nous, les pharmaciens peuvent et doivent être de formidables vecteurs d’un

système sanitaire qui ne serait pas basé sur une rému-nération à « la pièce vendue ». Mais pour qu’ils jouent pleinement ce rôle, il faut revoir absolument leur mode de rémunération. Il faut sortir d’une rémuné-ration fondée exclusivement sur la marge bénéficiaire des médicaments et produits vendus, et rémunérer « l’acte pharmaceutique » dans le conseil, la promo-tion de la santé, l’éducation pour la santé…  »

Eva Joly : « Les médicaments ne sont pas la variable d’ajustement en France : le problème est que nous en surconsom-mons. Il y a beaucoup d’économies à faire

dans le système de santé, sans pour autant empê-cher les gens de se soigner. Un exemple : les exa-mens réalisés en double. Les patients ont des bilans systématiques à leur entrée à l’hôpital, même si les résultats sont déjà disponibles. Les laboratoires de ville sont-ils si mauvais ? Si les résultats sont per-tinents, on n’a pas de raison de les refaire. La coor-dination et le suivi doivent être assurés par le médecin généraliste, dans le cadre d’un parcours de soins. (...) Autre mesure d’économies possibles : la prévention des maladies chroniques. Le gisement d’économies est énorme. (...) Une petite évolution permettrait de donner des marges importantes à tout le système. (...) Si nous avions le taux d’ALD de 1990, le déficit n’existerait pas. (...) La préven-tion est cruciale. Je préconise de lui consacrer au moins 1% du budget des soins : 1,7 milliard d’euros par an. »

Nicolas Sarkozy : Le médicament n’est pas la variable d’ajustement. Mais c’est un des éléments qui participent à l’équilibre de la Sécurité sociale. Je rappelle que les baisses

de prix s’accompagnent aussi de lancement de nou-veaux traitements souvent innovants et coûteux. (...) Dans un contexte de crise, nous avons demandé des efforts d’efficience à tous les acteurs, tout en conser-vant un Ondam [Objectif national des dépenses d’Assurance maladie, NDLR] bien supérieur à la croissance économique. La santé est financée par la solidarité nationale, personne ne doit l’oublier. Elle exige que chaque euro dépensé soit bien utilisé. Je souhaite donc continuer à adapter notre système de santé à l’allongement de la vie, à l’explosion des maladies chroniques et aux contraintes financières qui sont les nôtres. Le système doit continuer d’évo-luer. (...) les maisons de santé pluridisciplinaires vont s’enraciner dans les territoires, la prévention et l’édu-cation thérapeutique vont se développer. (...) On ne peut pas dire aux Français qu’on ne changera rien au système de santé, qu’on reviendra sur toutes les réformes, qu’il ne faut pas bouger, comme le pré-tendent certains candidats. La première victime de cet immobilisme, c’est la qualité des soins. III

III

Malgré un Objectif national d’Assurance maladie tenu cette année et une maîtrise médicalisée qui commence à porter ses fruits, les déficits s’accumulent pour la branche maladie de la Sécurité sociale. Et pourtant... Difficile pour les candidats de sortir d’une politique « basique » de contrôle des volumes et des prix sur le médicament. Quant aux mesures les plus symboliques, elles portent sur les recettes, avec la TVA sociale (Sarkozy) ou la fusion CSG / impôt sur le revenu (Hollande), plutôt que sur les dépenses que les candidats n’évoquent pas.

ANALYSE

Dépenses de santé

« Le médicament est souvent la variable d’ajustement concernant les économies de santé en France. Quelles autres solutions d’économies préconisez-vous ? »

Sylvain et Claire Galaup, pharmaciens à Fayence (Var)

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François Hollande : « Les prix de certains médicaments et la consommation globale de médicaments restent élevés en France et nous devons chercher à les faire baisser.

Mais l’objectif d’équilibre des comptes de la branche maladie de la Sécurité sociale justifie une politique cohérente qui ne saurait naturellement se limiter à la seule question du coût des médicaments. J’aime-rais ici dresser quelques pistes qui me paraissent essentielles. Premièrement, il faut assurer une meil-leure coopération entre professionnels de santé. (...) Deuxièmement, il faut permettre au patient de deve-nir véritablement acteur de sa propre santé, ce qui nécessite un investissement en matière d’éducation et d’information thérapeutique dans lesquelles (...) les pharmaciens ont un rôle à jouer. Troisièmement, il faut porter une attention particulière à la prise en charge de la dépendance, en mettant en œuvre les moyens permettant le maintien à domicile et en déve-loppant la prévention. Je souhaite enfin insister sur l’importance de lutter contre les inégalités d’accès aux soins (...) le renoncement aux soins aujourd’hui est source de dépenses supplémentaires demain. »

François Bayrou : « Je souhaite que nous réformions l’organisation du système de santé, de façon pragmatique, afin de dimi-nuer la dépense publique. La création de

maisons médicales de garde, chargées de réguler l’entrée aux urgences hospitalières, permettrait d’importantes économies : une consultation en mai-son médicale coûte environ 60 euros, contre 240 euros pour une consultation aux urgences. La mise en œuvre effective du dossier médical partagé permettrait une meilleure coopération entre les praticiens et de moindres dépenses, en particulier en évitant la dupli-cation inutile des examens médicaux. »

Marine Le Pen : « En matière de médica-ments il n’est pas possible de faire plus d’économies : seuls les 2,5 milliards d’euros hors liste des hôpitaux, qui échappent aux

officines seront contrôlés de près. Il faudra prendre enfin « à bras-le-corps » la gestion de la Sécurité sociale sous tous ses aspects : après avoir préalable-ment regroupé toutes les caisses et tous les régimes, en préservant leurs spécificités, il faudra gérer sépa-rément la maladie, la famille et la retraite et soumettre leur budget au contrôle du Parlement. Les comptables locaux devront enfin transmettre leurs comptes conso-lidés aux comptables nationaux. Des économies seront

dégagées en modernisant la gestion interne et en diminuant l’absentéisme. Le recouvrement massif des indus sera initié : sur des créances de tiers comme des assurances privées ou sur tous les pays étrangers au titre de conventions internationales : 9,7 Mds ont ainsi été perdus en 2007. Il faudra limiter les exoné-rations injustes : au titre des niches sociales, selon la Cour des comptes, 15 milliards pourraient sans dom-mage économique être récupérés (...). Il faudra aussi lutter contre la fraude de certains professionnels de santé indélicats, mais aussi de patrons (...) ou des usagers de santé dissimulant leurs véritables plafonds de ressources. Encore une fois c’est au moins 10 mil-liards d’euros qui pourraient être récupérés. À l’évi-dence, toutes ces sommes (...) peuvent être sollicitées sur les 18 premiers mois et permettre ainsi sur un quinquennat, non seulement de stopper les déficits annuels, mais aussi d’apurer partiellement les dettes en cours. »

Front de gauche : « Notre approche de la santé ne saurait se poser en termes de dépenses et de recettes,

mais de besoins et de moyens. Nous croyons que le concept d’Assurance maladie, issu du programme du Conseil national de la résistance au lendemain de la guerre, reste une idée neuve, un concept de solida-rité, « où chacun reçoit selon ses besoins et contribue selon ses moyens », à partir de la cotisation sociale. Nous ne croyons pas à cette notion de déficit distillée depuis des décennies alors qu’il s’agit d’une sous-financiarisation du budget de la santé par les gouver-nements successifs. (...). En partageant les richesses et en garantissant le droit de chacun à une vie stable et digne, nous permettrons à tous de vivre mieux. C’est le premier chantier de notre programme. (...) Une telle politique, donnerait de nouveaux moyens. Ainsi, 1 % d’augmentation des salaires équivaut à deux milliards de recettes supplémentaires – nous proposons un Smic à 1700 € - 100 000 chômeurs de moins rapporterait 2,5 milliards de cotisations sociales supplémentaires. Il faut aussi mettre fin aux cadeaux fiscaux. (...) Nous proposons par ailleurs de faire cotiser les revenus financiers des entreprises et des établissements finan-ciers au même taux de cotisation patronale, soit un apport de 85 milliards de cotisations nouvelles. De même, nous pensons nécessaire de refondre l’assiette des cotisations patronales pour favoriser l’emploi. (...) De l’argent, il y en a pour notre politique alternative, sans faire du médicament une variable d’ajustement, mais un bien commun universel ! »

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Eva Joly : « Tout à fait, il faut absolument développer les génériques. La confiance se gagnera en renforçant peut-être les contrôles à l’international, en particulier

quand les produits sont importés de pays où la main d’œuvre est bon marché.  »

François Hollande : « Je relève que cette étude a fait l’objet de vifs débats dans la communauté scientifique, et que nous semblons être le seul pays où l’on se pose

ces questions. Il n’y a aucun doute concernant le caractère indispensable des génériques pour la sou-tenabilité du système de santé mais surtout pour la santé publique. Les pharmaciens ont un rôle indis-pensable à jouer pour expliquer l’intérêt réel des génériques. Cette polémique passagère illustre l’importance de développer et de valoriser le rôle du pharmacien en matière d’information et d’accompa-gnement des patients. »

Nicolas Sarkozy : « L’État œuvre à la pro-motion du générique depuis le début. Il faut continuer à encourager la substitution et je fais confiance aux pharmaciens pour

atteindre des niveaux élevés. Les médecins doivent également jouer le jeu. Ce sont eux les prescripteurs. Dans ce cadre, j’ai demandé au ministre de la Santé d’indiquer aux caisses d’Assurance maladie de ren-forcer les contrôles des mentions « non substituable » abusives. Je souhaite également que les établissements de santé s’engagent davantage dans le générique. »

Marine Le Pen : « Les génériques ont géné-ré l’an dernier près de deux milliards d’euros d’économie, c’est considérable. Cette économie est due en grande partie à

votre professionnalisme. Le pouvoir actuel ne vous en remercie guère. Pire, il vous met des bâtons dans les roues. Pourquoi vous avoir appliqué la loi Chatel dans vos relations avec les laboratoires de géné-riques ? Pourquoi limiter vos remises sur les géné-riques ? La loi Chatel est une loi qui doit régir les

relations entre la grande distribution et ses fournis-seurs, elle ne doit pas concerner les pharmaciens. Il me semble que le rapport de force entre l’industrie pharmaceutique et le pharmacien ne ressemble guère à celui existant entre les centrales d’achat de la GMS et leurs fournisseurs... Je supprimerai donc l’applica-tion de cette loi aux pharmaciens d’officine. (...) Quant au rapport de 7 pages – sept avec la bibliographie ! – de l’Académie de médecine, il ne semble guère sérieux et sans doute quelque peu commandité par certaines multinationales pharmaceutiques... »

François Bayrou : « L’intérêt principal du médi-cament générique, et il n’est pas négligeable, est d’être moins coûteux que le princeps. Je souhaite que la politique de l’Assurance mala-

die en faveur du médicament générique soit maintenue. Toute la lumière devra être faite sur les accusations de moindre qualité des médicaments génériques. Je pro-pose de créer une Haute Autorité de santé, indépendante de toute pression (...) : l’analyse de la qualité des médi-caments génériques pourrait être une de ses premières missions. Il faut que le débat public sur cette question s’effectue en toute transparence, hors de la pression des lobbies de toute sorte. »

Front de gauche : « Investir pour la santé dans des projets majeurs de santé publique (...) constitue

(...) une responsabilité pour un pays. Les industriels pharmaceutiques doivent y contribuer financièrement. C’est dans ce cadre, que la question des génériques doit être débattue ! Le médicament générique, s’il donne un avantage minime en France en matière de prix, présente de grands désavantages. Les labora-toires génériques ne financent aucune activité de recherche. La qualité du médicament – pureté de principes actifs, des excipients – n’est pas assurée et provoque parfois des effets secondaires non négli-geables ; nous sommes favorables avant tout au maintien de la production par les laboratoires « éthiques » (...) avec la transparence sur les coûts et un prix réglementé et revu à la baisse. » III

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Les pharmaciens ont senti passer le rapport de l’Académie de médecine. Devant l’urgence de préserver cette source d’économies importantes pour la Sécurité sociale, tous veulent rétablir la confiance : par une intensification des contrôles (Bayrou, Joly) ou une surveillance plus stricte des mentions « NS ». Le Front national compte, lui, appuyer son développement en libéralisant les marges arrière. Seul le Front de Gauche propose une suppression des génériques au profit des médicaments « éthiques ».

ANALYSE

Génériques

« Depuis quelques jours les médicaments génériques sont la cible d’une attaque (…) au travers du rapport de l’Académie de médecine qui jette une suspicion malsaine sur les médica-

ments génériques. (…) Nous subissons quotidiennement des refus de substitution par les patients affolés et furieux. (…) Croyez-vous dans ces médicaments génériques et vous engagez-vous à sou-tenir les médicaments génériques contre les attaques du corps médical ? »Yves Noizet, pharmacien à Les-Noes-près-Troyes (Aube)

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Spécial Présidentielle

Eva Joly : « Bien sûr, je suis infiniment d’accord avec la généralisation de la prescription en DCI. On encombrerait moins la mémoire des médecins. Rendez-

vous compte : l’aspirine est contenue dans pas moins de 60 spécialités différentes et le médecin doit donc avoir 60 noms dans la tête pour ne pres-crire qu’une molécule. Difficile de s’en sortir ! Cela permettrait de surcroît des économies de budget publicitaire considérable, qui pourraient être inves-ties dans la recherche et développement de nou-velles molécules. Le seul inconvénient est une complexification des noms des produits. (...) Le développement de la prescription informatisée chez les médecins va heureusement aider à rendre les noms plus lisibles. »

François Hollande : « La spécialité ayant le prix le plus bas doit être délivrée en prio-rité. La prescription systématique selon le nom du principe actif du médicament (DCI)

est en ce sens une évolution souhaitable. Il faut tou-tefois tenir compte des pratiques des médecins et des attentes des patients. Une forme pharmaceutique peut être privilégiée de manière fondée, dans les cas présentant des risques particuliers ou des spécificités. Une prescription autre que la prescription DCI doit être justifiée. »

Nicolas Sarkozy : « Nous avons introduit la prescription DCI dans la loi sur la sécurité des produits de santé en fin d’année 2011. Mais sur ce sujet, il faut être pragmatique :

nous souhaitons renforcer la formation initiale des médecins sur le médicament pour qu’ils s’approprient davantage les DCI. Si l’on regarde les chiffres, en 2002, 1 % des prescriptions étaient en DCI, en 2008, c’était 12 %, on a donc une augmentation significative qu’il faut amplifier. »

Marine Le Pen : « Je vous le redis : je suis pour le médicament générique. Toutefois, il me semble fondamental de respecter la liberté du prescripteur. En cela, je ne suis

pas pour l’imposition de la prescription en DCI. Il y a des cas où l’on ne pourra pas imposer de médicaments génériques : changer la forme et la couleur des médi-caments d’une personne âgée mal voyante peut être la source de confusions aux conséquences dramatiques. »

François Bayrou : « Je souhaite que la capa-cité des pharmaciens à substituer au prin-ceps le médicament générique, lorsque celui-ci existe, soit préservée. Pour autant,

dans certains cas très particuliers, les médecins peuvent imposer la non substitution. Il me semble que cette faculté doit être préservée, tout en responsabilisant les médecins sur les conséquences de leur décision. »

III

La prescription en DCI est un serpent de mer : prévue dès 2002 dans la Convention des médecins, son taux n’a pourtant pas décollé en dix ans et stagne toujours autour de 10 %. Les candidats la promeuvent du bout des lèvres, sans vouloir la rendre obligatoire. Seule Marine Le Pen y oppose un veto ferme, au nom de la liberté de prescription.

ANALYSE

« Pour la première fois, nous assistons à une baisse sur les volumes de génériques malgré l’implication quotidienne des pharmaciens dans la substitution. Pourquoi ne pas imposer la

prescription en DCI ? »Andrée Ivaldi, pharmacien à Paris

Santé publique

« Pourquoi les pharmaciens d’officine se voient-ils privés de fait de la délivrance des médicaments vétérinaires par les groupements d’éleveurs et les

cabinets vétérinaires où des secrétaires non diplômées tiennent de véritables officines ? Nous pourrions mieux contrôler les antibiotiques dans l’alimentation humaine et faire mieux jouer la concurrence au bénéfice des éleveurs.»François Vandangeon, pharmacien à Martigné Briand (Maine-et-Loire)

François Hollande : « Les pharmaciens peuvent délivrer des molécules vétéri-naires sur ordonnance, même si (...) Actuellement, la délivrance de la quasi-

totalité des antibiotiques vétérinaires (98 %) est

effectuée par leurs prescripteurs. Si cette pratique s’explique par l’impératif de délivrer les soins aux animaux sur place, on peut s’interroger sur les avantages que pourrait apporter une diversifica-tion. »

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Page 13: Les candidats répondent à vos questions

LePHaRMaCIeNDEFRANCE L’INTERVIEW

Avril 2012 I No 1239 I 29

Spécial Présidentielle

Marine Le Pen : « L’objectif présenté par la DGAL [Direction générale de l’alimentation, NDLR] d’une réduction de 25 % sur 5 ans me semble un minimum. Je ne remettrai pas

en cause le statut de propharmacien des vétérinaires. Toutefois, je suis très attachée au principe du libre choix du dispensateur. Cette démarche s’accompagnera d’une revalorisation de la pharmacie vétérinaire au sein du cursus universitaire des études de pharmacie. »

Front de gauche : « Améliorer l’offre de santé publique, répondre au mieux aux besoins des popula-

tions, des professionnels, c’est ce qui guide notre démarche. Elle ne peut se faire sans la construction de dialogue, entre usagers et professionnels, en lien avec le politique. Cette problématique n’y échappe pas, nous nous y emploierons. »

Nicolas Sarkozy : « Les pharmaciens d’offi-cine peuvent délivrer les médicaments vétérinaires. Pour certaines classes de médicaments, tels que les antibiotiques

par exemple, comme vous le mentionnez, une réflexion apparaît opportune avec l’ensemble des acteurs concernés – pharmaciens, vétérinaires, grou-pements d’éleveurs -, pour définir tous ensemble les conditions optimales de dispensation. »

François Bayrou : « La lutte contre l’anti-biorésistance doit concerner les vétéri-naires. Le dernier plan national sur cette question offre des perspectives. Il faut

par ailleurs, comme vous le soulignez, réfléchir à une évolution du système de distribution des médi-caments vétérinaires dans notre pays : nous pour-rions notamment nous inspirer des pays scandinaves. »

Eva Joly : « Les vétérinaires défendent leur monopole pour préserver leur part de mar-ché dans le médicament vétérinaire. Les relations commerciales entre éleveurs et

vétérinaires sont un problème purement commercial. Mais il est vrai que le monopole accordé est exorbitant et incite à la consommation.  »

La dispensation des médicaments vétérinaires par les vétérinaires eux-mêmes ne semble pas être une priorité des candidats. Sujet technique – sujet polémique aussi entre pharmaciens et vétérinaires – le marché des animaux de rente en particulier semble totalement verrouillé pour les quelques années à venir... À moins que l’objectif de réduction de consommation des antibiotiques prévu dans le Plan national ne soit pas respecté. Sur ce sujet, voir aussi pp. 30 à 34 « La bête noire des vétos ».

ANALYSE

Question subsidiaire

« Conseilleriez-vous à un de vos enfants d’entamer des études de pharmacie ? »Claude Baroukh, pharmacien à Condé-sur-Sarthe (Orne)

Front de gauche : « La pharmacie est, et a été de tout temps, un monde qui excite l’imaginaire et

qui permet de très nombreux débouchés passion-nants… Cela nécessite de la sortir de la sphère mar-chande pour qu’elle devienne un bien commun universel.  »

Nicolas Sarkozy : Sans hésiter. C’est un beau métier, au plus près de la vie et des personnes. Travailler dans la santé, de manière plus générale, est quelque chose

qui est profondément porteur de sens.

Eva Joly : « Elle me plaît, cette question. Oui, pourquoi pas, je les engagerai à deve-nir ce qu’ils veulent. Les pharmaciens sont indispensables à la société. Je voudrais en

profiter pour ajouter que les pharmaciens devraient ajouter à leurs nouvelles missions la santé environ-nementale, une fonction que personne n’assure aujourd’hui sur le terrain. »

François Hollande : « J’ai toujours pris le parti de laisser mes enfants choisir leur voie tout en étant là pour répondre à leurs inter-rogations. Si la question posée est de savoir

si le métier de pharmacien est un métier d’avenir, je n’ai aucun doute là-dessus. »

Marine Le Pen : « Pourquoi pas ? J’aime ces métiers, où l’utilité sociale est évidente et le métier de pharmacien en fait partie. Mais si l’un d’entre eux devient pharmacien,

sera-t-il indépendant ou bien salarié d’une grande chaîne de pharmacies ? Cette question, c’est à votre profession d’y répondre maintenant et le bulletin de vote est une des réponses... »

François Bayrou : « Bien sûr. Je pense que la qualité de la formation de nos pharma-ciens est quelque chose de précieux, et que nous avons besoin d’eux pour garantir l’état

de santé de notre population. Ils jouent un rôle de conseil qui est irremplaçable. »

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