les apports de la certification dans un … joies de la certification dans un service d’audit...

117
MEMOIRE MASTER 2 CCA PARCOURS AUDIT INTERNE Master 2 CCA 2010- 2013 LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN SERVICE D’AUDIT INTERNE Nelly DIFO MANTO Responsable du mémoire : Mme Bon-Michel Béatrice N ELLY DIFO MANTO, M ASTER 2 CCA CNAM 2010-2013

Upload: truonghanh

Post on 08-Mar-2018

218 views

Category:

Documents


3 download

TRANSCRIPT

Page 1: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

MEMOIRE MASTER 2 CCA PARCOURS AUDIT INTERNE

Master 2 CCA 2010-2013

LES APPORTS DE LA

CERTIFICATION

DANS UN SERVICE

D’AUDIT INTERNE

Nelly DIFO MANTO Responsable du mémoire : Mme Bon-Michel Béatrice

N E L L Y D I F O M A N T O , M A S T E R 2 C C A C N A M 2 0 1 0 - 2 0 1 3

Page 2: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

2

Remerciements

Je souhaite tout d’abord remercier ma responsable de mémoire Mme Bon-Michel pour ses

conseils, remarques, commentaires et corrections qui m’ont permis d’avancer dans la rédaction de

ce mémoire et me donner le recul nécessaire pour l’appréhender.

Je souhaite ensuite remercier Mr Formery, Mr Tamisier et Mr Prévost qui m’ont donné

l’opportunité de réaliser un stage de six mois à la Direction de l’Audit de Total ; ce dernier m’a initiée

aux joies de la certification dans un service d’audit interne.

Je souhaite remercier toutes les personnes de l’Audit Groupe qui ont bien voulu se prêter au

jeu des questions-réponses et permis ainsi d’étayer mon mémoire.

Je souhaite ensuite remercier mon père Fidèle pour son soutien indéfectible tout au long de

ma vie scolaire et encore aujourd’hui.

Je souhaite remercier mon Mari Amadou pour son soutien dans mes moments de

découragement et notre petit bébé Eva Louise pour avoir bien voulu me laisser travailler.

Je souhaite remercier ma maman Louise et ma tante adorée Anne pour avoir gardé la petite

Evalou et m’avoir ainsi permis de finaliser mon mémoire.

Je souhaite pour finir remercier ma sœur Corinne, soutien de toujours et de toute épreuve.

Page 3: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

3

Problématique

Dans un contexte où de plus en plus d’entreprises se certifient pour satisfaire leurs différentes parties

prenantes, quel peut être l’apport d’une certification pour un service qui n’est pas toujours perçu

comme créateur de valeur ? Quelle est la perception par le management de la certification IFACI

dans un service d’audit interne ? A partir des éléments de réponse, nous pourrons construire une

grille d’apports de la certification.

Questions de recherche

Question 1 : Quels sont les apports de la certification IFACI dans un service d’audit interne ?

Question 2: Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les apports pour

l’entreprise ?

Question 3 : Quelle est la perception par le management de la certification IFACI dans un service

d’audit interne ?

Méthodologie envisagée

Pour pouvoir aboutir à une grille d’analyse des apports de la certification, la méthodologie de

recherche repose sur une démarche qualitative à base d’entretiens semi-directifs auprès du

management du département d’audit interne de Total. Des documents internes seront également

utilisés (rapports de certification, etc.) et viendront compléter les propos des acteurs. Les entretiens

reposeront sur un guide d’entretien.

Page 4: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

4

SOMMAIRE

Liste des abréviations ...................................................................................................................... 5

Introduction ...................................................................................................................................... 6

Première partie : Les enjeux des certifications en audit interne........................................................... 8

Chapitre 1 : Les enjeux de la certification pour l’entreprise .............................................................. 9

Section A : Les motivations externes de la certification .............................................................. 13

Section B: Les motivations internes de la certification ................................................................ 17

Chapitre 2 : Pourquoi l’audit interne cherche t-elle à se faire certifier ? .......................................... 20

Section A : De la conformité aux Normes à la reconnaissance externe ................................... 22

Section B : Certification et gouvernance ..................................................................................... 28

Conclusion de la première partie ................................................................................................... 32

Deuxième Partie : la certification IFACI à la DAG de Total ................................................................ 33

Chapitre 1 : Pourquoi choisir l’IFACI ? ........................................................................................... 34

Section A : Le rôle de l’IFACI en tant que certificateur ................................................................ 35

Section B : Pourquoi se faire certifier IFACI ? ......................................................................... 39

Chapitre 2 : Les processus attachés à la démarche de certification ............................................... 44

Section A : La mission d’auto-évaluation .................................................................................... 46

Section B : L’audit de certification ............................................................................................... 53

Conclusion de la deuxième partie .................................................................................................. 58

Troisième partie: Résultats et analyses sur les apports de la certification ......................................... 59

Chapitre 1 : Les résultats de notre étude ....................................................................................... 60

Section A : le rôle de la certification dans la formalisation et la structuration de la démarche ..... 62

Section B : le rôle de la certification en termes d’apprentissage des équipes ............................. 72

Chapitre 2: Synthèse et grille d’analyse ......................................................................................... 75

Section A : Des sentiments partagés .......................................................................................... 76

Section B : Les apports de la certification ................................................................................... 82

Conclusion de la troisième partie ................................................................................................... 87

Conclusion générale ...................................................................................................................... 90

Annexes ........................................................................................................................................... 92

Table de matières ........................................................................................................................ 111

Bibliographie ................................................................................................................................ 115

Page 5: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

5

Liste des abréviations

AFNOR : Association Française de Normalisation

AFAQ : Association Française pour l'Assurance de la Qualité

CAC : Commissaires Aux Comptes

CRIPP: Cadre de Référence International Des Pratiques Professionnelles de l’Audit Interne.

DAG : Direction de l’Audit Groupe

IIA: The Institute of Internal Auditors

IFACI: Institut Français des Auditeurs et Contrôleurs Internes

ISO: International Organization for Standardization

LSF : Loi sur la Sécurité Financière

FRAP : Feuille de Révélation et d’Analyse de Problèmes

NPAI: Normes Professionnelles de l’Audit Interne

PAAQ : Programme d’Assurance et d’Amélioration Qualité

PDM : Processus Détaillé Des Missions

PME : Petites et Moyennes Entreprises

RPAI: Référentiel Professionnel de l’Audit Interne

SAI : Service d’Audit Interne

SMQ : Système de Management de la Qualité

SOX : Sarbanes Oxley Act

Page 6: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

6

Introduction

L'éclatement de la bulle financière a déstabilisé les marchés et entaché la confiance des

investisseurs. Dans ce contexte de crise économique et sociale persistant, trois quarts des dirigeants

affirment que l’audit interne agit positivement sur la maîtrise de leurs risques et contribue à

l’amélioration durable des performances dans leur entreprise.1 Par ailleurs, 75% des répondants

attribuent à la gestion des risques une action positive sur la performance des résultats à long terme.

Ces conclusions issues de l’enquête d’E&Y de 2011 sur le rôle de l’auditeur interne montre bien à

quel point cette fonction est incontournable aujourd’hui pour l’entreprise tant pour les grandes

organisations que pour les PME. Pour autant, cette enquête révèle aussi que 80% des dirigeants

interrogés pensent que leur fonction d’audit interne doit être améliorée et doit s’adapter sans délai

afin de répondre aux exigences de performance nécessaires pour affronter cet environnement

incertain. En effet, pour la fonction d’audit interne, les enjeux à relever sont nombreux : améliorer le

processus de gestion des risques, aligner la stratégie sur les objectifs opérationnels et stratégiques

de l’entreprise, coordonner les fonctions « risques », apporter de la valeur ajoutée et un levier de

création de valeur, accroître la qualité, développer les expertises afin de couvrir des domaines

nouveaux, maîtriser les coûts. Au vu de ces enjeux cruciaux, la fonction d’audit interne doit se révéler

efficace et efficiente pour son organisation. Dans ce cadre, comment les clients de l’audit notamment

la direction générale et le comité d’audit peuvent évaluer et s’assurer de la qualité de la fonction

d’audit interne et de son amélioration continue ? La certification du service d’audit interne est-elle

une solution possible?

Qui dit certification dit Normes. Qui dit Normes dit qualité et plus récemment l’assurance

qualité. L’assurance qualité est une « partie du management de la qualité visant à donner confiance

en ce que les exigences pour la qualité seront satisfaites.»2 Cette notion très à la mode aujourd’hui

semble être une préoccupation majeure pour l’entreprise. Comment cette dernière peut elle attester

de cette assurance qualité et pour quelles raisons devrait-elle le faire ? C’est là que rentre en jeu la

certification d’entreprises et les motivations qui poussent les entreprises à se certifier.

1 Enquête internationale « the future of internal audit is now », Ernst & Young de Décembre 2011 réalisée par Forbes Insights auprès de 695 acteurs et professionnels de l’audit portant sur l’évolution du rôle de l’auditeur interne. Les répondants sont des responsables de l’audit interne, cadres dirigeants et membres du conseil d’administration d’organisations au CA global supérieur ou égal à 500 millions de dollars US, dans 26 secteurs d’activité. 2 Définition glossaire ISO

Page 7: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

7

D’après l’AFNOR (Association Française de Normalisation), « la certification est une activité

par laquelle un organisme reconnu, indépendant des parties en cause, donne une assurance écrite

qu’une organisation, un processus, un service, un produit ou des compétences professionnelles sont

conformes à des exigences spécifiées dans un référentiel. ». Le référentiel ici s’appuie sur des

Normes, qui pour donner plus de poids à la certification, doivent être reconnues à l’international.

Dans cette optique, une série des Normes ISO 9000 a été conçue à l’origine par l’Organisation

Mondiale de Standardisation pour harmoniser la multitude de normes développées à travers le

monde aussi bien nationales, corporatives ou encore militaires. Dans la foulée des Normes ISO, l’IIA

(The Institute of Internal Auditors) a développé les Normes Professionnelles de l’Audit Interne.

Dans le cadre des Normes Professionnelles de l’Audit Interne, les Responsables de l’audit

interne doivent procéder à des évaluations externes du service au moins tous les cinq ans. Les

auditeurs internes sont encouragés par la norme 1330 à indiquer dans leurs rapports que leurs

activités sont « conduites conformément aux normes pour la pratique professionnelle de l’audit

interne ». Cette mention ne peut être utilisée que si les évaluations du Programme d’Assurance et

d’Amélioration Qualité montrent que l’Audit fonctionne conformément aux Normes. Pour répondre à

cette exigence et pour d’autres raisons, L’IFACI propose via sa filiale IFACI Certification un label de

qualité et de performance aux directions d’audit interne qui appliquent les trente exigences

éprouvées du RPAI. La certification intervient au terme d’un processus d’audit réalisé par les équipes

d’IFACI Certification qui évaluent de manière indépendante les activités de la direction d’audit

concernée et s’accompagne d’un suivi annuel et d’une nouvelle évaluation tous les trois ans. Est-ce

que cette certification peut finalement aider les services d’audit interne à s’améliorer et progresser

pour faire face aux enjeux auxquels ils sont confrontés ?

Dans le cadre de ce mémoire, nous nous sommes posés la question des réels apports de la

certification dans un service d’audit interne. Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de

certification et les apports pour l’entreprise ? Quelle est la perception par le management de la

certification IFACI dans un service d’audit interne ? Pour répondre à ces questions et aboutir à une

grille d’apports de la certification qui pourrait convaincre les services d’audit interne hésitants à

franchir le pas de la certification, le mémoire s’articule autour de trois parties. La première partie

reprend les enjeux des certifications en audit interne. La deuxième partie reprend de manière

concrète la certification IFACI à la direction de l’audit Groupe de Total. Pour finir, la troisième et

dernière partie récapitule les différents résultats et analyses sur les apports de la certification dans

un SAI.

Page 8: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

8

Première partie : Les enjeux des certifications en audit interne

Page 9: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

9

Chapitre 1 : Les enjeux de la certification pour l’ entreprise

Avec la conjoncture économique, les entreprises sont aujourd’hui de plus en plus soumises à

une forte pression concurrentielle. Les clients sont plus exigeants et souhaitent avoir des produits de

qualité qui satisfassent leurs besoins au meilleur coût. La notion de qualité est donc mis à propos

régulièrement ; les entreprises tant industrielles que de service s’attèlent à la mettre en œuvre pour

être au plus près des besoins clients.

La qualité n’est pas une notion nouvelle ! C’est un concept qui existe depuis plusieurs

années et qui a évolué au fil du temps. Le mot qualité vient du latin “qualitas”. Il existe plusieurs

définitions de la qualité. Une des définitions tirée du dictionnaire de français Larousse est la

suivante : « La qualité est ce qui rend quelque chose supérieur à la moyenne ». La définition adoptée

par la norme ISO 8402 est la suivante : « La qualité est l'ensemble des propriétés et caractéristiques

d'un produit ou service qui lui confèrent l'aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites.» La

définition que nous retiendrons est celle de l’ISO 9000 :2005, «Aptitude d'un ensemble de

caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences.»

Cette notion de qualité a fait place plus récemment aux concepts de management de la

qualité et d’assurance qualité. Le terme « système de management » désigne un dispositif qui

permet à une organisation de gérer ses processus et ses activités, de sorte que ses produits ou

services répondent aux objectifs qu’elle s’est fixés. Dans le cadre d’un système de management de

la qualité, les objectifs requis ont trait à la qualité (Rolland, 2009). Le développement et l’application

des systèmes d’assurance qualité aident les compagnies à mieux organiser et synchroniser leurs

opérations à travers la documentation de leurs processus, en évacuant les ambigüités et en

définissant clairement les tâches et les responsabilités parmi les employés et les départements.

Malgré la mise en place d’un système de management de la qualité pour plusieurs entreprises, les

clients demandent à être rassurés quant à la qualité des produits ou services qu’ils achètent. Pour

les entreprises, il ne suffit pas de dire que l’on fait de la qualité encore faut-il le prouver. C’est dans

cette dynamique et également dans un souci d’harmonisation des pratiques que s’est développé un

corpus de normes pouvant être certifiées. En 1987, l’organisation mondiale de la normalisation a

développé une série de normes ISO.

Page 10: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

10

Publiées sous la désignation de normes internationales, les normes ISO représentent un

consensus international sur l’état des connaissances techniques et des bonnes pratiques

concernées. Les normes ISO séries 9000 permettent le développement, la production et la livraison

de produits et services plus efficaces ainsi que des échanges facilités et plus équitables entre les

pays3. Dès leur lancement, ces dernières ont connu un grand succès. Elles constituent un cadre de

référence, un socle commun de management de la qualité pour diverses entreprises qui souhaitent

se développer et réaliser des affaires à l’international. Dès lors, la délivrance d’un certificat par les

organismes nationaux indépendants du client et du fournisseur, en accord avec les normes ISO 9000

s’avère incontournable : c’est la naissance de la certification d’entreprises.

D’après l’AFNOR (Association Française de Normalisation), « la certification est une activité

par laquelle un organisme reconnu, indépendant des parties en cause, donne une assurance écrite

qu’une organisation, un processus, un service, un produit ou des compétences professionnelles sont

conformes à des exigences spécifiées dans un référentiel.». Le développement de la certification a

été marqué en France par la mise en place en 1988 de l’Association Française pour l'Assurance de

la Qualité (AFAQ). Cette structure de certification, qui regroupe les syndicats professionnels, les

donneurs d'ordre ainsi que les organismes de contrôle et les associations qualité, répond à

l’émergence des normes ISO 9000, outil privilégié pour structurer la démarche qualité dans les

entreprises. Par ailleurs, cette dernière a pour objet la certification par tierce partie des systèmes

d'assurance qualité des entreprises en conformité avec les modèles normatifs internationaux ISO

9001, 9002 et 9003. Dès lors, aucun service de l’entreprise ne semble plus échapper à cette notion

de système de management de la qualité, ni à la certification de ce dernier.

Beaucoup d’études ont été publiées sur la norme ISO 9000 à travers le monde. Ces

dernières décrivent les caractéristiques des entreprises certifiées et analysent les raisons pour

lesquelles elles se certifient. Ces analyses pour la plupart conduisent aux mêmes conclusions.

3 http://www.iso.org/iso/fr/iso_9000_selection_and_use-2009.pdf

Page 11: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

11

Magd et Curry (2003), dans leur analyse sur la raison pour laquelle les entreprises

égyptiennes recherchent la certification ISO, recensent douze motivations dans leur sondage :

l’amélioration de l’efficience du système de management de la qualité, la pression des concurrents et

des partenaires d’affaires étrangers, le maintien ou l’accroissement des parts de marché, la

satisfaction des besoins clients, la pression du gouvernement, l’amélioration de la qualité, la

commercialisation des produits dans un environnement international, l’utilisation de l’ISO comme un

outil marketing et promotionnel, une étape supplémentaire au management de la qualité totale, la

réduction des coûts, la réalisation des objectifs d’entreprises, l’amélioration des relations entre les

employés.

Casadesus et Karapetrovic (2005), dans leur étude empirique sur les coûts et bénéfices de

l’ISO 9001 :2000 comparé à l’ISO 9001 /2 /3 :1994 portant sur 399 compagnies espagnoles,

retrouvent les mêmes motivations pour les entreprises de se certifier ISO. Ces dernières se

résument comme suit : améliorer l’image de qualité, tenir compte des contraintes clients, améliorer

l’efficience et le contrôle, améliorer le produit et le service qualité, accroître les parts de marché,

diminuer les plaintes clients et initier l’entreprise au management total de la qualité.

Selon l’ISO, plusieurs raisons peuvent pousser une entreprise à rechercher la certification. En

effet, cette dernière peut découler d'une exigence contractuelle ou réglementaire. Par ailleurs, elle

peut être indispensable si c'est un critère décisif pour les clients. La certification peut en outre

s'inscrire dans le cadre d'un programme de gestion des risques et servir à motiver le personnel en

représentant un objectif clair à atteindre pour la mise en place du système de management de la

qualité.

La recherche de la certification par les entreprises peut aussi s’expliquer par les contraintes

commerciales, l’accroissement des exigences règlementaires, la volonté de globalisation impliquant

différentes parties prenantes, le besoin de réaliser des processus plus élaborés et de responsabiliser

les acteurs. Le certificat apparaît donc comme un moyen de maîtriser l’image de marque de

l’entreprise tout en se traduisant par une valeur ajoutée. Le déploiement et la certification d’un

système de management de la qualité permettent aussi de montrer que l’entreprise est engagée

dans une logique d’amélioration continue de performance.

L’entreprise peut par ailleurs s’engager volontairement dans une démarche de certification

soit pour se différencier de la concurrence ou encore accéder à de nouveaux marchés. Cependant,

elle peut se faire certifier dans une logique de contrainte notamment liée aux exigences des clients.

En effet, il semble qu’un nombre non négligeable d’entreprises entrent dans la démarche de

certification sous la contrainte ou par simple comportement mimétique entraînant une faible adhésion

(Boiral, 2003, 2007),.

Page 12: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

12

Ainsi, au regard de la littérature, une multitude de raisons poussent les entreprises à certifier

leurs systèmes de management par un organisme indépendant. Nous présenterons ces motivations

sous deux angles de vue : les motivations externes et les motivations internes. Nous avons choisi de

présenter ces motivations sous cet axe conformément à (Boiral et Roy, 2007) qui dans leur analyse

utilisant quatre aspects clé de la norme ISO 9000 (les motivations des entreprises de se certifier, les

impacts organisationnels, les opinions par rapport à l’audit de certification, les opinions par rapport à

la version 2000 de la norme), présentent les motivations de la certification à la fois externes

(répondre à la pression des clients, améliorer l’image de l’entreprise) et des motivations internes

(améliorer la rigueur dans le management, inspirer les employés, améliorer la qualité , implémenter

le contrôle interne).

.

Page 13: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

13

Section A : Les motivations externes de la certific ation

I. La pression concurrentielle

La principale motivation derrière la certification d’un système de management de la qualité

est de l’améliorer et de lutter ainsi contre les pressions des entreprises concurrentes et des

partenaires étrangers (Madg et Curry, 2003). Par ailleurs, dans le cadre des compagnies en joint

venture, les partenaires étrangers exigent que les firmes égyptiennes soient certifiées ISO. La

certification apparaît donc comme un signal différenciateur sur le marché pour se distinguer de la

concurrence et ainsi gagner de nouveaux clients tout en fidélisant les anciens.

II. Un enjeu commercial

D’après l’AFNOR4, quand une entreprise engage un processus de certification, elle place

d’emblée la satisfaction du client au cœur de ses préoccupations. Nous pouvons donc considérer

que la certification apporte un signe distinctif en termes d’image et de notoriété qui créé un avantage

concurrentiel commercial important pour l’entreprise certifiée.

Par ailleurs, l’amélioration des produits ou des services contribue à une satisfaction accrue

des clients et à véhiculer une image positive et dynamique de l’entreprise. Les clients satisfaits ont

plus tendance à rester fidèles s’ils trouvent une réponse à leurs attentes. La certification accroît la

sensibilité de l’ensemble du personnel à la satisfaction du client et à sa mesure (Fernandez-

Gonzales et Prado Prado, 2007). Elle sert finalement d’outil pour le personnel dans sa relation avec

le client.

4Source : http://www.boutique-certification.afnor.org/certification/certification-iso-9001

Page 14: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

14

En outre, pour identifier les fournisseurs de qualité, les acheteurs envoient souvent des

auditeurs contrôler la production et la qualité des processus des dits fournisseurs (Ragothanan et

Korte, 1999). Ces audits ont deux limites : plusieurs acheteurs auditent un même fournisseur ce qui

conduit à un excès d’audit conduisant à un gaspillage de ressources. Une autre limite repose sur

certains fournisseurs étrangers dont la culture différente et l’éloignement rendent les audits difficiles

et coûteux. Pour pallier à ces difficultés, une agence a développé des normes internationales

adoptées par les fournisseurs et qui peuvent être facilement auditées par une tierce partie

(Ragothanan et Korte, 1999). La certification permet donc de renforcer la satisfaction client via une

amélioration de la maîtrise des processus car le produit offert l’est de manière plus fiable et efficace.

D’autre part, certaines entreprises souhaitent travailler seulement avec des fournisseurs

certifiés. C’est le cas des grandes entreprises comme Eastman Kodak, Bristish Telecom, Dupont et

General Electric qui incitent vivement leurs clients à adopter les normes (Ragothanan et Korte

,1999).

III. La recherche de la reconnaissance externe

Selon l’AFNOR, être certifié AFAQ ISO 9001 permet à l’entreprise de se positionner sur des

marchés à l’international ; y renoncer ne dissuadera aucunement les entreprises étrangères

notamment celles de pays à faible coût de production tels que l’Inde ou la Chine de venir conquérir

leurs marchés, surtout avec un contexte global déprimé, facteur exacerbant la concurrence.

Par ailleurs, la facilité des échanges est un facteur déterminant dans le développement des

normes ISO. L’étude d’Anderson et al. (1999) a porté sur 514 compagnies certifiées ISO 9000 et un

groupe de contrôle de 1 965 compagnies non certifiées au Canada et aux Etats-Unis dans le secteur

de l’industrie manufacturière. Cette dernière montre que les managers obtiennent la certification

principalement pour fournir un signal crédible d’assurance qualité aux parties prenantes externes.

D’autres résultats de cette étude montrent que les compagnies qui vendent en Europe et dans

d’autres marchés internationaux ont plus tendance à se certifier ISO 9000. De ce fait, la norme ISO

9000 est adoptée lorsqu’elle est considérée comme un avantage compétitif pour le management de

la qualité et la communication.

Page 15: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

15

D’autres auteurs ont établi un lien entre les normes et le succès à l’exportation. En effet,

Schellinck et Rosson (2001), dans leur recherche sur la relation entre la certification ISO 9000 et

l’exportation, montrent que la certification ISO 9000 se révèle très importante pour leur échantillon

de 567 entreprises exportatrices. Les compagnies exportatrices certifiées estiment qu’elles sont

supérieures à leur pairs non certifiées et sont plus positives sur leur habilité à les concurrencer

tant sur le plan national qu’international. Par ailleurs, les compagnies exportatrices recommandent

la certification aux autres compagnies non certifiées.

Casadesus et al. (2001), montrent que les compagnies certifiées montrent une plus grande

capacité à exporter que les autres. La certification permet de pénétrer des marchés internationaux.

La norme qualité qui est largement acceptée en Europe, est devenue un passeport pour faire des

affaires dans plusieurs pays.

IV. Une pression règlementaire

Au fil des années, les gouvernements ont joué un rôle fondamental dans l’essor des

certifications d’entreprises. Ainsi, en France, avec la création de l’Association Française de

Normalisation (AFNOR) en 1926 et l’Association Française pour l'Assurance de la Qualité (AFAQ)

sous l’impulsion du ministre de l’industrie, la certification par tierce partie des systèmes d'assurance

qualité des entreprises en conformité avec les modèles normatifs internationaux ISO 9001, 9002 et

9003 a gagné de l’ampleur.

De plus, l’étude d’Anderson et al. (1999) montre que la conformité avec le régulateur et les

exigences des clients sont des raisons importantes pour l’entreprise de rechercher la certification

ISO 9000.

V. Un enjeu de valorisation boursière

Il semble que la certification constitue une variable efficace de signal : l’annonce de la

certification accroît l’image de marque et la notoriété de l’entreprise et est favorablement perçue par

les marchés financiers.

Page 16: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

16

Docking et Dowen (1999) analysent la réaction des actions de 252 entreprises américaines

à l’annonce de la certification ISO 9000 et constatent que le marché réagit positivement à l’annonce

des certifications pour les petites entreprises mais pas pour les grandes. Deux interprétations

découlent de ces résultats : les grandes compagnies qui sont connues n’ont pas besoin d’un signal

externe de la qualité et la seconde est que le marché estime que les coûts et bénéfices de la

certification de ces compagnies se contrebalancent.

Plusieurs motivations tant externes qu’internes poussent les entreprises à se certifier. Nous

allons maintenant étudier les raisons internes qui conduisent les entreprises à s’aventurer sur le

chemin de la certification.

Page 17: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

17

Section B: Les motivations internes de la certifica tion

I. Améliorer ses dispositifs internes

La mise en œuvre du projet de certification amène à revoir les processus internes et

améliorer ainsi l’organisation (Rolland, 2009). Elle permet aussi de mesurer les performances et les

projets réalisés. L’entreprise peut s’engager dans une logique volontaire d’amélioration globale de

son image que l’on pourrait qualifier de démarche de progrès.

II. Gérer par la qualité

Certaines entreprises décident de se faire certifier pour faire vivre et améliorer de façon

continue leur système de management de la qualité. La qualité devient ainsi un moyen d’évaluer les

risques de défaillance potentiels, de détecter des problématiques liées directement à la non qualité et

d’appréhender les problématiques en amont : y apporter les remèdes nécessaires avant les dégâts

irréversibles. Elle permet ainsi d’aboutir à une meilleure gestion des risques.

Améliorer l’efficience du système de qualité apparaît comme la principale motivation pour les

entreprises égyptiennes qui recherchent la certification ISO (Madg et Curry, 2003). L’étude révèle

que les entreprises manufacturières sont plus enclines à rechercher la certification ISO comme une

part de leur programme de management de la qualité et d’améliorer l’efficience de leur système de

qualité.

D’autres études (Buttle, 1997) soulignent que les bénéfices internes de la certification telles

que l’amélioration de la rigueur dans le management, la documentation de la procédure et la

réduction des erreurs sont plus importantes que les bénéfices commerciaux et externes de la

certification.

III. Chercher à se comparer aux meilleures pratiques

Lors des entretiens réalisés pendant notre stage à la direction de l’audit du Groupe Total, la

notion de benchmark est apparue comme la motivation principale pour la certification du service

d’audit interne. Être à l’affût des meilleures pratiques qui se font dans le secteur, semblait être une

raison importante pour rechercher la certification.

Page 18: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

18

IV. Améliorer son efficacité et son efficience

Dans une étude conduite sur 1220 entreprises certifiées, Buttle (1997) trouve que les

motivations commerciales sont moins importantes dans la mise en place de la certification que la

recherche de l’amélioration des procédures et du profit.

Par ailleurs, rentabiliser les coûts de production tout en recherchant l’amélioration continue,

limiter des coûts liés à la non qualité (rappels produits, retour clients, etc.) principalement ceux

détectés semblent pousser certaines entreprises à rechercher la certification. En effet, Corbet et al

(2005) montrent dans leur analyse que les entreprises non certifiées font l’expérience de

dégradations substantielles de la productivité alors que les entreprises certifiées ont en général

évité de tels problèmes de sous-performance.

V. Impliquer les équipes autour d’un projet commun

La réussite d’un projet de certification peut difficilement se faire sans l’appui et le soutien des

collaborateurs. Le développement des compétences des collaborateurs, la fédération autour d’un

projet commun, la mobilisation et la valorisation des collaborateurs semblent être un des motifs

moteurs pour la recherche de la certification.

Par ailleurs, la certification contribuerait à une meilleure utilisation des ressources et une

augmentation de la compétitivité via l’optimisation du fonctionnement de l’entreprise et l’amélioration

continue des pratiques pour les rendre plus homogènes. L’obtention du certificat rassure les

différents partenaires de l’entreprise (fournisseurs, clients, prospects, etc…) sur le management et

l’organisation de l’entreprise et permettrait donc via le signe très positif donné à l’extérieur de

renforcer la confiance dans l’organisation.

Nous comprenons que pour pallier à la forte pression concurrentielle, pour satisfaire les

besoins de ses clients ou pour améliorer leur système d’amélioration qualité, plusieurs entreprises

sautent le pas de la certification. Boiral (2003) identifie quatre groupes d’entreprises en fonction de

leur vision de la norme ISO.

Pour les ISO integrators, la norme est vue premièrement comme un outil de management. La

certification est conduite dans l’intérêt interne d’intégrer les propositions de la norme dans

l’organisation et engendre un haut niveau d’avantages commerciaux et un bas niveau des

problèmes liés à l’organisation.

Page 19: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

19

Pour les quality enthusiasts: la norme est vue à la fois comme un outil de management et de

marketing. La certification est vue comme une nécessité pour l’entreprise. Ceci entraîne, un haut

niveau d’avantages commerciaux et un faible niveau de problèmes organisationnels.

Pour les dissidents: la norme est vue comme un outil bureaucratique dont la légitimité interne

ou externe est questionnable, la certification est vue comme une contrainte entraînant de la

résistance au sein de l’organisation. Ce qui se traduit par un faible niveau d’avantages commerciaux

et un certain nombre de problèmes organisationnels avec une vision négative des procédures

d’audit. Ceci correspond aux petites organisations.

Pour les ritual integrators: la norme est vue comme un outil marketing dont la pertinence

interne est remise en cause ; la certification à tendance à être superficielle. Les conséquences

finales sont un faible niveau d’avantages commerciaux et un niveau élevé de problèmes

organisationnels. Cette grille permet d’appréhender la diversité des motivations derrière les

certifications d’entreprises.

Nous constatons de part ce chapitre que plusieurs motivations allant de la forte pression

concurrentielle à l’amélioration du système de management de la qualité expliquent l’envolée des

certifications d’entreprises notamment la certification ISO 9001. Nous nous attèlerons dans la suite

de ce mémoire à étudier la certification non plus de façon générale mais dans un cadre plus

restreint : celui de l’audit interne. En effet, dans un contexte où de plus en plus d’entreprises se

certifient pour satisfaire leurs différentes parties prenantes, quel peut-être l’apport d’une certification

pour un service qui n’est pas toujours perçu comme créateur de valeur ? Nous allons de ce fait

présenter les enjeux des certifications dans un service d’audit interne.

Page 20: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

20

Chapitre 2 : Pourquoi l’audit interne cherche t-ell e à se faire certifier ?

L’Institut des Auditeurs Internes (The Institute of Internal Auditors: IIA), association

internationale qui regroupe les instituts d’audit interne nationaux, définit l’audit interne comme « an

independent, objective assurance and consulting activity designed to add value and improve an

organization’s operations. It helps an organization accomplish its objectives by bringing a systematic,

disciplined approach to evaluate and improve the effectiveness of risk management, control and

governance processes». Pour l’Institut Français de l’Audit et du Contrôle Internes (IFACI), organisme

français de l’IIA, « L’audit interne est une activité indépendante et objective qui donne à une

organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour

les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses

objectifs en évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses processus de management

des risques, de contrôle et de gouvernement d’entreprise et en faisant des propositions pour

renforcer leur efficacité .». Cette définition reflète la version française de la définition internationale

approuvée le 21 Mars 2000 par le conseil d’administration de l’IFACI.

La pratique professionnelle contemporaine de l’audit interne est née en 1941. Cette année

est marquée par la création de l’Institut International des auditeurs (IIA). Depuis 1941, l’IIA a

beaucoup fait pour améliorer le statut professionnel des auditeurs internes en prenant différents

actions et programmes notamment la recherche et le développement d’un programme commun de

connaissances, la mise en place des programmes continus de certification professionnelle et le plus

marquant, l’adoption des standards pour la pratique professionnelle de l’audit interne (Normes) et

l’établissement d’un code d’éthique de la profession. Le métier d’auditeur interne est donc une

profession normée qui a beaucoup évolué suite à la rapide croissance du secteur public ainsi que les

problèmes organisationnels de contrôle et de supervision. Ces derniers ont de ce fait conduit à la

demande d’évaluations internes et indépendante des systèmes qui peuvent aider le top management

à atteindre ses objectifs de façon efficace et l’efficience mais aussi à sauvegarder les actifs de

l'organisation.

Page 21: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

21

L’audit interne classique qui est axé sur la performance comptable et financière a été

graduellement étendu à des aspects plus opérationnels de l’organisation impliquant un audit interne

moderne plus opérationnel. En effet, avant les années 50, les activités de l’audit interne dans

plusieurs organisations étaient axées sur l’audit financier ; les départements de l’audit interne étant

grandement centrés sur la revue des états financiers. Aujourd’hui, l’audit interne prend une place

plus large. L’objectif de l’audit interne est d’assister tous les membres du management dans

l’exercice de leur fonction en leur fournissant des analyses, des appréciations, des recommandations

et des commentaires pertinents concernant les activités auditées.

Al-Twaijry et al (2003), déclarent qu’il existe deux principaux avantages d’avoir un

département d’audit interne. Le premier est l’audit conventionnel des systèmes financiers. C’est un

premier focus sur la prévention et la détection des irrégularités, qui arrivent du fait d’erreurs ou de

fraude, et la sauvegarde des actifs au sein l’organisation. Le second est l’audit de performance, qui

concerne l’efficience et l’efficacité des différents aspects de l’organisation. Son principal but est

d’améliorer l’économie, l’efficience et l’efficacité de l’organisation en créant de la valeur ajoutée pour

la performance opérationnelle.

L’audit interne est largement reconnu comme un outil important dans le domaine du

management de la qualité (Bhatti et Arwan, 2004). Avec l’accent mis sur la gouvernance

d’entreprise, les comités de direction placent des demandes fortes dans les services d’audit interne

pour fournir des évaluations pertinentes sur le contrôle des activités de l’entreprise et la gestion des

risques. Ces évaluations sont un élément clé pour permettre aux comités d’audit et de direction de

mieux appréhender les actions du management et ainsi réduire les risques. Face à tous ces

dangers(risques d'erreurs, fraude, etc.), la nécessité d’un service d’audit interne efficace et efficient

n’a jamais été aussi importante. De ce fait, la confiance du comité d’audit aux procédures et à la

performance des auditeurs internes devient capitale. Dans ce cadre, une revue qualité de la fonction

d’audit interne peut aider l’entreprise à évaluer les processus et la performance du service d’audit

interne (Kinsella, 2010)

La revue qualité de la fonction d’audit interne peut se traduire par la certification du

département d'audit interne. Nous nous intéresserons dans ce chapitre aux enjeux de la certification

pour un service d’audit interne et ensuite établirons le lien entre certification et gouvernance

d’entreprises.

Page 22: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

22

Section A : De la conformité aux Normes à la rec onnaissance externe

Dans un contexte de crise économique et sociale persistant où les entreprises sont

confrontées à une forte pression sur les prix, à un retournement économique et à une pression

commerciale, trois quarts des dirigeants affirment que l’audit interne contribue à l’amélioration

durable des performances de leur entreprise. Pour autant, 80% des dirigeants interrogés pensent

que leur fonction audit interne doit être améliorée et doit s’adapter sans délai afin de répondre aux

exigences de performance nécessaires pour affronter cet environnement incertain5. Cette enquête

d’Ernst & Young, 2011 réalisée auprès de 695 dirigeants (directeurs de l’audit interne, directeurs

généraux et membres de comités exécutifs) montre la place importante que revêt la fonction d’audit

interne sur la maîtrise des risques et la performance des entreprises. La fonction d’audit interne doit

se révéler efficiente et efficace pour l’entreprise. La certification du service d’audit interne peut donc

apparaître comme une étape clé pouvant largement contribuée à l’amélioration de la fonction d’audit

interne. Dans cette optique, nous allons donner quelques éléments de réponse sur l’intérêt de la

certification dans un service d’audit interne.

I. Exigence des Normes professionnelles de l’audit interne

Les Normes Internationales pour la pratique professionnelle de l’audit interne de l’IIA

notamment la Norme 1300 stipule que le responsable de l’audit interne doit mettre en œuvre un

programme d’assurance et d’amélioration qualité (PAAQ) portant sur tous les aspects de l’audit

interne et permettant un contrôle continu de son efficacité. Ce programme d’assurance et

d’amélioration qualité est conçu de façon à évaluer d’une part la conformité de l’audit interne avec la

définition de l’audit interne et des Normes ; d’autre part le respect du code de déontologie par les

auditeurs. Il permet par ailleurs de s’assurer de l’efficacité et de l’efficience de l’activité d’audit interne

et d’identifier toutes les opportunités d’amélioration.6

5 Enquête internationale « the future of internal audit is now », Ernst & Young, Décembre 2011, réalisée par

Forbes Insights auprès de 695 acteurs et professionnels de l’audit portant sur l’évolution du rôle de l’auditeur interne. Les répondants sont des responsables de l’audit interne, cadres dirigeants et membres du conseil d’administration d’organisations au CA global supérieur ou égal à 500 millions de dollars US, dans 26 secteurs d’activité.. 6 MPA (Modalité pratique d’application 1300-1)

Page 23: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

23

La Norme 1320 préconise que le responsable d’audit interne doit communiquer les résultats

du programme d’assurance et d’amélioration qualité à la direction générale ainsi qu’au conseil.

D’autre part, les auditeurs sont encouragés par la norme 1321 à indiquer que l’activité d’audit interne

est conduite conformément aux Normes internationales pour la pratique professionnelle de l'audit

interne seulement si, les résultats du programme d'assurance et d'amélioration qualité l’ont

démontré.

La Norme 1310 précise que le PAAQ doit comporter des évaluations internes et externes.

Les exigences d’évaluations internes impliquent une surveillance continue de la performance de

l’audit interne et des revues périodiques effectuées par auto-évaluation ou par d’autres personnes de

l’organisation possédant une connaissance suffisante des pratiques d’audit interne. La supervision

continue fait partie intégrante de la supervision quotidienne, de la revue et du suivi de l’activité

d’audit interne. Les revues périodiques sont conduites pour évaluer la conformité à la définition de

l’audit interne, au Code de déontologie et aux Normes.

Par ailleurs, la norme 1312 stipule que des évaluations externes doivent être réalisées au

moins tous les cinq ans par un évaluateur ou une équipe qualifiés, indépendants et extérieurs à

l’organisation. Le responsable de l’audit interne doit s’entretenir avec le conseil au sujet du besoin

d’augmenter la fréquence des évaluations externes ; des qualifications de l’évaluateur ou de l’équipe

d’évaluation externe ainsi que de leur indépendance y compris au regard de tout conflit d’intérêt

potentiel. D’après l’interprétation de la norme, les évaluations externes peuvent prendre la forme

d’une évaluation entièrement externalisée ou d’une auto-évaluation avec validation indépendante

externe.

La certification apparaît ici comme un moyen d’évaluation externe du programme d’assurance

et d’amélioration qualité. En effet, cette dernière permettra donc de challenger le programme

d’assurance et d’amélioration qualité instauré dans le service d’audit interne et ainsi de participer à

son amélioration.

Page 24: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

24

II. Véritable outil de management

La certification dans un service d’audit interne peut avoir pour intérêt la mise en place d’un

système de management de la qualité. En effet, les normes pour la pratique professionnelle de

l’audit interne de l’IIA préconisent la mise en place d’un programme d’assurance et d’amélioration

qualité. Les départements d’audit interne qui souhaitent mettre en place ce programme peuvent

utiliser la certification comme booster dans ce cadre. La certification agira alors comme outil de

management et servira d’éclairage sur les défauts et les faiblesses dans le service d’audit interne.

Elle permettra d’inscrire le système de management de la qualité dans une logique d’amélioration

continue de la qualité.

III. Amélioration du système de management de la qualité/satisfaction des parties prenantes

Daniel Bretin, directeur national de l’audit interne de la Poste en 1999, précise dans la revue

audit de Décembre 1999 que la certification serait un moyen de poursuivre l’amélioration des

prestations d’audit auprès du groupe la Poste : «L’objectif étant de satisfaire au mieux les attentes

implicites et explicites des clients représentés par la direction générale et les directions des sièges

tout en obtenant une reconnaissance officielle. C’est la raison pour laquelle La DNAI (Direction

Nationale de l’Audit Interne) a obtenu en Juin 1999 le certificat ISO 9001 sous le libellé « conception

et réalisation des prestations d’audit interne pour évaluer et améliorer la maîtrise des processus du

Groupe la Poste.». La certification serait donc l’occasion de mobiliser l’ensemble du personnel

(responsables d’équipe, auditeurs, personnel administratif), de clarifier et d’homogénéiser les

pratiques et permettrait d’améliorer le fonctionnement de la direction de l’audit interne de manière

collective.

Page 25: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

25

Par ailleurs, Daniel Bretin résume les apports de la démarche sur l’activité en une

simplification des procédures pour aller à l’essentiel, une mobilisation des équipes d’audit, une

harmonisation des pratiques de l’ensemble du personnel et un apprentissage de l’assurance qualité

permettant la diffusion de la culture qualité au sein de la direction de l’audit interne. Finalement, la

certification ISO est un moyen d’exploiter la synergie entre le contrôle interne et la qualité pour

susciter une dynamique d’amélioration continue de l’ensemble des processus de l’entreprise. L’enjeu

est de faire vivre le système tout en lui apportant les aménagements et la souplesse nécessaires à

sa pérennisation et à son optimisation.

Dans la même optique, Jean-Louis Pierret, responsable du pôle méthodes à l’inspection

générale du Crédit Lyonnais, précise que la certification ISO est un facteur de progrès pour l’audit

interne (n°168 revue Audit 2004). Cette dernière permet de mieux répondre aux attentes des clients

bénéficiaires des prestations d’audit interne et d’améliorer de manière continue le fonctionnement du

service d’audit tout en visant l’efficacité optimale.

IV. Attentes de la direction générale et du comité d’audit

Dans une conjoncture économique morose, l’audit interne est l’une des pierres angulaires du

gouvernement d’entreprise, au même titre que le conseil d’administration, la direction générale et

l’audit externe. En raison de la position unique des auditeurs internes au sein de l’organisation, ceux-

ci assurent aux membres du comité d’audit une aide précieuse en procurant une assurance objective

sur le gouvernement d’entreprise, la gestion des risques et les processus de contrôle. Au cours des

dernières années, les responsabilités du comité d’audit ont été soumises au contrôle ou mises en

valeur par les organismes règlementaires dans le monde entier. Ce dernier a des responsabilités

de surveillance de l’audit interne notamment le contrôle et l’évaluation de l’efficacité de l’audit interne.

Dans ce cadre, la certification du service d’audit interne peut fournir un confort à la direction générale

et au comité d’audit sur la performance de l’audit interne et donner des pistes sur comment atteindre

une performance optimale de l’audit interne aujourd’hui et dans le futur (Kinsella, 2010).

Page 26: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

26

Pour la direction Générale et le comité d’audit, une certification efficace pourrait donc

permettre de répondre aux questions suivantes : Est-ce que l’audit interne est efficace et se focalise

sur les vrais sujets ? Est-ce que l’audit interne est le plus efficient possible ? Est-ce que l’audit

interne apporte de la valeur ajoutée ? Est-ce que l’audit interne est bien respecté et est influent au

sein de l’organisation ? Est-ce que l’audit interne comprend les besoins des parties prenantes ? Est-

ce que les pratiques d’audit interne reflètent les meilleures pratiques de la profession ? Est-ce que

l’audit interne a les meilleures stratégies pour le succès futur de l’organisation ? Est-ce que l’audit

interne est bien structuré et a les ressources nécessaires ? Est-ce que l’audit interne joue un rôle

actif dans le management des risques ?

V. Crédibilité du service d’audit interne

Il existe des divergences dans les attentes liées à la fonction d’audit interne. En effet, les

clients de l’audit interne n’apprécient pas toujours la valeur ajoutée de la fonction d’audit interne.

Face à ce constat, la certification peut être utilisée comme moyen de crédibiliser le service d’audit

interne. Le fait que le service d’audit interne accepte de se soumettre à des auditeurs certificateurs

agit comme un signal envoyé aux audités et comme un gage de bonnes pratiques. La certification

permettrait donc de donner un signal fort au marché, aux parties prenantes et renforcer la crédibilité

de l’audit interne.

VI. Capter les meilleures pratiques de la profession

L’un des bénéfices d’une revue qualité du département d’audit interne est de

« benchmarker » l’audit interne avec ses pairs et ainsi de permettre au service de comparer ses

performances tout en ayant une opportunité de développement. C’est la raison pour laquelle lorsque

l’entreprise choisit des auditeurs certificateurs externes, elle doit prendre en compte leurs

expériences des meilleures pratiques dans les organisations similaires (Kensela, 2010). La

certification dans ce cadre apparaît comme un moyen pour le département d’audit interne de se

hisser au plus haut niveau de la pratique professionnelle.

Page 27: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

27

VII. Outil de communication

Comme le préconise la modalité d’application (MPA 1310-1), « Par souci de transparence, le

responsable de l’audit interne communique les résultats des évaluations externes …du programme

d’assurance qualité aux différentes parties prenantes de l’audit interne, telles que la direction

générale, le Conseil et les auditeurs externes. ». La certification dans ce contexte peut servir de

vecteur de communication aux différentes parties prenantes de l’audit mais aussi aux audités

bénéficiaires des prestations d’audit.

Nous constatons que plusieurs motivations sont sous-jacentes à la certification d’un service

d’audit interne. En effet, comme nous l’avons mentionné ci-dessus, les normes recommandent aux

organisations de conduire des audits externes indépendants au moins une fois tous les cinq ans pour

apprécier les opérations d’audit. Il est intéressant maintenant de s’interroger sur l’intérêt de la

certification dans le cadre de la gouvernance d’entreprise.

Page 28: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

28

Section B : Certification et gouvernance

I. Les enjeux de la gouvernance

Le terme de gouvernance ou gouvernement d’entreprise a donné lieu à plusieurs définitions.

Nous retiendrons celle proposée par Charreaux (1997, p.1652) selon laquelle la gouvernance

d’entreprise recouvre « l’ensemble des mécanismes organisationnels qui ont pour effet de délimiter

les pouvoirs et d’influencer les décisions des dirigeants, autrement dit, qui gouvernent leur espace

discrétionnaire ».

La gouvernance d'entreprise et les questions de transparence de l'information financière sont

au centre des débats depuis plusieurs années en France. Cette dernière s’est développée aux Etats-

Unis et en Europe suite à une série des scandales liée à l’absence de bonne gouvernance

notamment Enron en novembre 2001, Andersen en janvier 2002, Worldcom –MCI en mars 2002 ;

Vivendi en juillet 2002, etc. Estimant que la plupart de ces scandales étaient principalement

imputables à l’inefficacité des systèmes de contrôle interne, les législateurs des principaux pays

concernés ont été amenés à légiférer. C’est le cas de la Loi Sarbanes- Oxley (SOX) de juillet 2002

aux Etats-Unis et de la Loi sur la sécurité financière (LSF) du 1er août 2003 en France. Ces

dernières imposent de nouvelles obligations en matière de contrôle interne et regroupent les

recommandations en matière de gouvernance d'entreprise pour protéger les investisseurs.

La Loi de Sécurité Financière a été adoptée par le Parlement français afin de renforcer les

dispositions légales en matière de Gouvernance d'Entreprise. Cette loi s'applique à toutes les

sociétés anonymes ainsi qu'aux sociétés faisant appel à l'épargne publique. Comme la loi américaine

Sarbanes-Oxley, la Loi de Sécurité Financière repose principalement sur une responsabilité accrue

des dirigeants, un renforcement du contrôle interne, une réduction des sources de conflits d'intérêt.

La LSF prévoit, entre autre, que le Président du Conseil d'Administration doit rendre compte des

procédures de contrôle interne mises en place par la société. Cette évaluation sera intégrée au

rapport de gestion sur les comptes sociaux et consolidés. Les Commissaires aux Comptes (CAC)

devront apprécier, dans leur rapport, l'évaluation du contrôle interne faite par le Président du Conseil

d'Administration. L'environnement de contrôle interne doit garantir que l'ensemble des opérations

s'est déroulé conformément aux procédures et doit correspondre à l'activité réelle de l'entreprise.

Page 29: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

29

La gouvernance d’entreprise prend donc toute sa place aujourd’hui au sein de l’organisation.

Il est intéressant de s’interroger sur le rôle joué par la fonction d’audit interne au sein de ce

mécanisme et comment la certification du SAI peut y apporter un confort supplémentaire.

II. L’audit interne, instrument au service de la gouvernance

Gramling et al. (2004), distinguent quatre composantes dans la gouvernance de l’entreprise :

l’audit externe, le comité d’audit, le management et la fonction d’audit interne. La définition de l’audit

interne de l’IIA/IFACI prend en compte dans sa définition la notion de gouvernance d’entreprise « […]

Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique et

méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle et de gouvernement

d’entreprise et en faisant des propositions pour renforcer son efficacité ». Le terme de gouvernement

d’entreprise qui se retrouve dans la définition de l’audit interne préfigure bien du lien entre ces deux

notions. Par ailleurs, la Norme 2130.A1 sur la fiabilité et l’intégrité de l’information préconise que :

« L’audit interne doit évaluer la pertinence et l’efficacité du dispositif de contrôle choisi pour faire face

aux risques relatifs au gouvernement d’entreprise, aux opérations et systèmes d’information de

l’organisation. Cette évaluation doit porter sur les aspects suivants : la fiabilité et l’intégrité des

informations financières et opérationnelles ; l’efficacité et l’efficience des opérations ; la protection

des actifs ; le respect des lois, règlements et contrats. » L’audit interne constitue donc un mécanisme

de grande importance dans le processus de gouvernance de l’entreprise.

Le rôle fondamental de la fonction d’audit interne dans le mécanisme de la gouvernance peut

encore être expliqué par deux théories : la théorie de l’agence et la théorie des coûts de transaction.

Page 30: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

30

a) La théorie de l’agence

La théorie de l’agence a été élaborée par Jensen et Meckling (1976). Dans leur article

fondateur, ces deux auteurs considèrent que le fonctionnement des entreprises est caractérisé par

des rapports contractuels. On parle de relation d’agence lorsqu’une entreprise ou une personne

confie la gestion de ses propres intérêts à une tierce personne. Pour Jensen et Meckling, cette

relation contractuelle engendre des conflits au sein de l’entreprise qui peuvent s’avérer coûteux pour

cette dernière. L’audit externe apparaît, dans ce cadre, comme le mécanisme de contrôle et de

surveillance du comportement de l’agent (dirigeant), plus enclin à faire supporter au principal des

coûts d’agence et à ne pas respecter toutes ses obligations contractuelles (Ebondo Wa Mandzila,

2006). L’audit interne ici, de par son rattachement à la direction générale, n’a pas été considéré par

la théorie de l’agence comme un mécanisme de surveillance au sein de la relation d’agence.

Cependant, depuis quelques années, la théorie de l’agence a donné lieu à de nombreux

développements tendent à intégrer aussi l’audit interne comme un mécanisme de gouvernance de

l’entreprise (Ebondo Wa Mandzila, 2006). En effet, l’audit interne a un rôle à jouer dans le cadre de

la réduction de l’asymétrie d’information née du conflit entre l’agent et le principal.

Pigé (2000) distingue trois niveaux d’asymétrie d’information liée au gouvernement

d’entreprise : l’asymétrie d’information existant entre les dirigeants et les représentants des

actionnaires, l’asymétrie d’information existant entre les actionnaires et leurs représentants, les

administrateurs et un troisième niveau d’asymétrie apparaît lorsque les actionnaires d’une entreprise

souhaitent ouvrir leur capital et faire ainsi un appel public à l’épargne. L’audit interne peut servir

d’atout pour réduire ces asymétries d’information entre les différentes parties prenantes de la

gouvernance d’entreprise notamment grâce à la LSF qui exige que le président du conseil

d’administration ou de surveillance la production d’un rapport sur le contrôle interne et le

rattachement hiérarchique de l’audit interne au conseil d’administration et/ou au comité d’audit. Il est

important de noter que la fonction d’audit interne pourra jouer ce rôle de façon plus efficace si elle est

rattachée au conseil d’administration et/ou comité d’audit.

Page 31: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

31

b) La théorie des coûts de transaction

La théorie des coûts de transaction a été proposé par (Coase, 1937) et (Williamson, 1975).

Pour ces derniers, l’entreprise contrairement au marché, apparaît comme le mode d’organisation qui

permet de réaliser des économies sur les coûts de transaction. En effet, cette théorie met en

évidence que le recours au marché c'est-à-dire la coordination par les prix peut s’avérer coûteux ;

dans ce cas dans certaines situations le recours à l’entreprise c'est-à-dire l’internalisation de certains

travaux s’impose. C’est donc le souci d’économies qui fut à l’origine de la création de la fonction

d’audit interne dans les grandes entreprises, après la crise de 1929 (Ebondo Wa Mandzila, 2006).

Pour les réduire, il est ainsi apparu pour bénéfique les dirigeants, dans le cadre de l’internalisation de

certains de leurs travaux d’audit légal, de recruter des auditeurs, salariés de l’entreprise, pour

réaliser certaines activités d’audit. Appliquée à la gouvernance de l’entreprise, la théorie des coûts

de transaction offre ainsi une pertinente justification de la création des services d’audit interne dans

les entreprises (Ebondo Wa Mandzila, 2006). La fonction d’audit interne apparaît finalement comme

un instrument nécessaire et favorable à une bonne gouvernance dans la mesure où il permet à la

fois une réduction des coûts et une amélioration des performances.

III. Certification du SAI et gouvernance

D’après les développements précédents, l’audit interne apparaît comme une fonction

ressource pour la gouvernance dont la valeur est contingente de sa qualité. Dans la mesure où la

qualité de la fonction d’audit interne conditionne celle de la gouvernance d’entreprise (Gramling et

al., 2004), il est important que cette dernière puisse attester de sa qualité. La certification du SAI

entre dès lors en jeu puisqu’elle permet finalement d’évaluer le SAI par apport à un référentiel

professionnel qui se repose sur des Normes internationales donc la Norme 2130.A1 citée plus haut.

La certification permettra en plus de l’amélioration du système de management de la qualité du SAI,

d’accroître la crédibilité du service et ainsi aider le SAI à atteindre ses objectifs dont l’évaluation de

la pertinence et l’efficacité du dispositif de contrôle choisi pour faire face aux risques relatifs au

gouvernement d’entreprise.

Page 32: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

32

Conclusion de la première partie

Dans une conjoncture économique morose marquée par la pression des différentes parties

prenantes (clients, concurrents, législateurs, etc.), la certification d’entreprise trouve tout son essor.

Le département d’audit interne ne semble pas y échapper. En effet, suite aux différentes lois : Loi de

Sécurité Financière (LSF) et Sarbanes Olxley ACt (SOX), qui attribuent un rôle éminent à l’audit

interne dans le domaine du contrôle interne, la fonction d’audit interne est renforcée dans les

sociétés cotées. Au-delà de sociétés cotées, la fonction d’audit interne trouve toute sa place

aujourd’hui pour aider les entreprises, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes, à une meilleure

gestion de leurs risques majeurs. Dans ce cadre, sa certification qui permettra entre autre de

s’assurer de la bonne qualité de ses prestations apparaît alors comme cruciale.

La certification d’un service d’audit interne bénéficie d’un retour sur investissement escompté.

En effet, pour un service d’audit interne, elle lui offre l’opportunité de s’engager dans un plan

d’amélioration qualité continue et de se mettre au niveau de meilleures pratiques. Elle peut par

ailleurs contribuer à améliorer l’image de l’audit interne auprès de ces différentes parties prenantes.

Pour la direction générale, elle atteste de la capacité de l’audit interne à jouer son rôle en matière de

contrôle, de management des risques et de gouvernement d’entreprises de façon efficiente et

efficace. Une direction d’audit interne certifiée est donc gage de son professionnalisme et

l’assurance, sur lesquels le président pourra s’appuyer pour rédiger son rapport. La mention de cette

certification dans le rapport pourra être perçue par le marché comme un signal fort de la volonté de

la direction de mettre tout en œuvre pour la maîtrise de son système de contrôle interne.

Plusieurs directions d'audit interne ont franchi le pas de la certification IFACI en 2012 et

peuvent désormais communiquer auprès de leurs parties prenantes internes ou externes qu’elles

délivrent des prestations de qualité dans le respect des normes internationales de l'audit interne :

ALCATEL LUCENT ,ARCELORMITTAL , ATOS , Centre d’Audit des Armées (Ministère de la

Défense) , Contrôle Général Economique et Financier (Ministère de l'Économie et des Finances)

,COVEA (GMF, MAAF, MMA) , DCNS , EADS , GROUPE EUROTUNNEL , LA POSTE IMMO ,

REUNICA . D’autres entreprises ont procédé au renouvellement de leur certification IFACI :

AEROPORTS DE PARIS, AIR FRANCE KLM, CNP Assurances, COMPAGNIE DES ALPES,

DANONE, FRANCE TELECOM, LA POSTE (Courrier et Audit Informatique), NEXANS, SNCF,

TOTAL, UNEDIC, VEOLIA ENVIRONNEMENT. Cette recrudescence de certification IFACI des

différents services d’audit interne prouve bien que ces derniers y trouvent leurs comptes. Il est donc

intéressant de présenter dans la deuxième partie de ce mémoire un moyen d’évaluation externe

d’un service d’audit interne : la certification IFACI à la direction de l’audit Groupe (DAG) de Total de

façon plus concrète.

Page 33: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

33

Deuxième Partie : la certification IFACI à la DAG de Total

Page 34: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

34

Chapitre 1 : Pourquoi choisir l’IFACI ?

Fondé en 1965, l’IFACI (Institut Français de l’Audit et du Contrôle Internes) fédère 4000

auditeurs et contrôleurs internes issus de 900 organismes des secteurs public et privé. Affilié à l’IIA

(The Institute of Internal Auditors), l’IFACI bénéficie d’un réseau de plus de 160 000 spécialistes de

l’audit et du contrôle internes répartis dans 160 pays. L’IFACI est, en France, l’organisme chargé de

représenter la profession de l’audit et du contrôle internes, de promouvoir son développement et de

servir les auditeurs et les contrôleurs internes. L’IFACI a développé avec sa filiale IFACI Certification

une politique de certification des directions d’audit interne basée sur le respect des Normes

professionnelles et la valeur ajoutée apportée à leurs organisations.

L’IFACI propose trois offres de certification : la certification selon le Référentiel Professionnel

de l’Audit Interne (RPAI), la certification ISO 9001-version 2000 et la certification combinée. A noter

que l’IFACI propose prioritairement la première certification car cette dernière s’appuie sur un

référentiel fondé sur les Normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit interne

(Normes) de l’IIA/IFACI, Normes reconnues au niveau international.

Nous allons présenter dans cette section la certification selon le Référentiel Professionnel de

l’Audit Interne ; lorsque nous parlerons de certification IFACI c’est bien à cette dernière que nous

ferons référence. L’objectif est de présenter les grandes composantes de la démarche ce qui nous

permettra dans un deuxième temps de voir de manière concrète les processus attachés à la

démarche de certification dans un service d’audit interne.

Page 35: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

35

Section A : Le rôle de l’IFACI en tant que certific ateur

L’audit interne est une profession qui connaît des changements rapides. C’est dans ce

contexte que le Conseil d’administration de l’IIA a mis en place un comité de pilotage international et

un groupe de travail pour réviser le Cadre de Référence des Pratiques Professionnelles (CRIPP). Le

CRIPP est la structure conceptuelle qui organise les lignes directrices émises par l’IIA. On distingue

deux catégories de lignes directrices approuvées par l’IIA : les dispositions obligatoires et les

dispositions fortement recommandées. Le respect des éléments des dispositions obligatoires est

exigé. La conformité aux principes mis en exergue dans les lignes directrices obligatoires est

indispensable pour la pratique professionnelle de l’audit interne. Les dispositions fortement

recommandées par l’IIA proposent des pratiques pour la mise œuvre effective de la définition de

l’audit interne, du Code de déontologie de l’IIA et des Normes. Le CRIPP comprend donc un

ensemble d’éléments : la définition de l’Audit interne, le Code de déontologie, les Normes

internationales pour la pratique professionnelle de l’audit interne (Normes), les prises de position, les

Modalités pratiques d’application (MPA) et les Guides pratiques. Nous allons présenter dans les

lignes qui suivent de façon succincte les Normes.

I. Présentation des Normes pour la pratique professionnelle de l’audit interne

Le CRIPP reprend dans ses dispositions obligatoires la définition de l’audit interne, le code de

déontologie et les Normes internationales. Les Normes sont regroupées en trois grands groupes :

les Normes de qualification, les Normes de fonctionnement et les Normes de mise en œuvre. Les

Normes de mise en œuvre précisent les Normes de qualification et les Normes de fonctionnement en

indiquant les exigences applicables dans les activités d’assurance (A) ou de conseil (C).

Page 36: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

36

a) Les Normes de qualification

Les Normes de qualification énoncent les caractéristiques que doivent présenter les

organisations et les personnes accomplissant les missions d’audit interne. Elles sont regroupées en

quatre séries de normes.

- La série des Normes 1000 : Mission, pouvoirs et responsabilités

- La série des Normes 1100 : Indépendance et objectivité

- La série des Normes 1200 : Compétences et conscience professionnelle

- La série des Normes 1300 : Programme d’assurance et d’amélioration qualité

b) Les Normes de fonctionnement

Les Normes de fonctionnement décrivent la nature des missions d’audit interne et définissent

des critères de qualité permettant de mesurer la performance des services fournis.

- La série des Normes 2000: Gestion de l’audit interne

- La série des Normes 2100: Nature du travail

- La série des Normes 2200: Planification de la mission

- La série des Normes 2300: Accomplissement de la mission

- La série des Normes 2400: Communication des résultats

- La série des Normes 2500: Surveillance des actions de progrès

c) Le référentiel de l’audit interne

Comme nous l’avons déjà mentionné, la certification IFACI est réalisée conformément aux

Normes internationale de l’audit interne de l’IIA/IFACI. Les Normes n’étant pas directement pratique,

le référentiel professionnel de l’audit interne (RPAI)7 a été conçu pour les présenter de façon plus

pragmatique et ainsi servir de support à la certification d’un service d’audit interne. Le référentiel est

composé de trente exigences générales classées en trois catégories : les exigences de moyens, de

prestations et de pilotage.

Le référentiel d’audit interne est un référentiel qui a été préparé par une équipe de

professionnels de l’audit interne, dûment validé par un comité d’évaluation, composé de

représentants des directions d’audit interne , d’utilisateurs et d’experts en audit interne.

7 Voir RPAI 2009 Annexe 5 P.99

Page 37: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

37

Nous verrons ce référentiel de façon plus pratique dans le chapitre 3 via les processus

rattachés à la démarche de certification.

II. Processus de la certification IFACI

Le processus de certification IFACI d’un service d’audit interne peut se regrouper en trois

grandes phases : la phase de lancement, la phase d’audit et la phase de certification et de suivi.

Schéma récapitulatif du processus de certification IFACI

Le Service d’Audit Interne (SAI) adresse sa demande à IFACI CERTIFICATION

1-Lancement IFACI CERTIFICATION examine sa recevabilité

Le SAI reçoit une proposition d’intervention (1) incluant une sélection d’auditeurs

1ère option : Les auditeurs réalisent un diagnostic ou un audit à blanc

2-Audit de certification 2ième option : les auditeurs réalisent l’audit de certification

Les conclusions de l’audit sont présentées au comité de certification

3- Obtention du certificat

Le comité de certification valide les conclusions de l’audit et propose la délivrance du certificat

Un programme de suivi de la certification est établi (audit annuel de suivi et audit de renouvellement tous les trois

ans)

Page 38: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

38

Source : Cadre de référence international des pratiques professionnelles de l’audit interne, P.116,

IFACI, Avril 2009

(1) En même temps que l’envoi de la proposition d’intervention, IFACI certification lui demande

un certain nombre de documents en vue de réaliser une revue documentaire préalable. Cette

revue déterminante permettra d’orienter le service vers un diagnostic d’audit à blanc si elle

révèle un trop grand nombre d’écarts avec le référentiel (diagnostic), ou quelques écarts ou

incertitudes (audit à blanc) ou encore de reporter l’audit en cas de lacune majeure.

Page 39: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

39

Section B : Pourquoi se faire certifier IFACI ?

Selon l’IFACI, plusieurs raisons expliquent l’intérêt pour une direction d’audit interne de se faire

certifier IFACI. Parmi ces dernières, nous pouvons citer le signal fort et visible donné aux parties

prenantes de l’organisation de la rigueur avec laquelle sont évalués ses processus de gestion des

risques et de contrôle interne. Par ailleurs, la certification IFACI permettrait d’affirmer la capacité de

l’audit interne à éclairer la décision managériale dans les domaines à forts enjeux, et à accompagner

les projets innovants de l’organisation. En outre, à travers la certification, le département d’audit

interne confortera sa stature et sa visibilité au sein de l’organisation, par une reconnaissance de sa

valeur donnée par un organisme indépendant. L’audit interne renforcera ainsi sa position au sein de

l’organisation. De plus, la fédération de l’équipe d’audit autour d’un projet dynamique contribuant ainsi

à la pérennisation et une homogénéisation des pratiques du département d’audit interne sont des

intérêts non négligeables pour un service d’audit interne d’obtenir la certification IFACI.

Au-delà de la vision de l’IFACI sur l’intérêt de la certification, il est intéressant de voir l’avis

des membres d’une direction d’audit interne. A cet effet, nous avons eu l’opportunité d’effectuer un

stage de 6 mois à la direction de l’audit du Groupe TOTAL de janvier à Juin 2011. La mission de ce

stage portait sur le deuxième renouvellement de la certification IFACI de la DAG. Au cours de notre

stage, nous avons pu nous entretenir avec des membres de l’audit groupe8. De ces entretiens, nous

avons pu tirer différentes motivations derrière la certification IFACI d’un service d’audit interne.

I. Le point de vue de la DAG

a) Se conformer aux Normes

Même si l’exigence par rapport aux Normes de la pratique professionnelle de l’audit interne

n’est pas citée en premier, elle ressort comme motivation pour le service d’audit interne de se

certifier IFACI : « […] il faut donc s’assurer que le travail est fait dans le cadre de ces Normes.

Respect/conformité des Normes. Auto-évaluation insuffisante. » ; « S’assurer qu’on est conforme aux

Normes applicables en Audit. » ; « D’une certaine manière permet de dire par rapport aux Standards,

est-ce qu’on est conforme ? »

8 Voir répartition de la population interviewée Annexe 3 P.95

Page 40: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

40

b) Benchmarker son service par rapport aux meilleur es pratiques

« Le bon côté de la certification c’est de nous obliger à réfléchir à certains concepts et

principes de fonctionnement par rapport à un benchmark théorique […] On peut tomber rapidement

en audit interne dans le nombrilisme». Cette pensée issue des entretiens avec le management de la

direction de l’audit Groupe de Total traduit un des intérêts fort pour un service d’audit interne de se

faire certifier IFACI. En effet, la certification IFACI est une occasion de dépasser le côté interne et de

repenser les pratiques de l’audit interne par rapport aux Normes, au monde extérieur, aux pratiques

du marché. Elle est donc utile dans un service d’audit interne de part son côté récurrent et régulier

qui oblige à faire un veille réglementaire, à se poser les questions sur le cadre normatif. Cela est

renforcé par les problématiques de gouvernance, de gestion de risques qui évoluent dans le temps.

Il est aussi intéressant de voir que la notion de benchmarking, pour pouvoir analyser ses

forces et ses faiblesses, est souvent ressortie comme une forte motivation pour la direction de l’audit

Groupe de se certifier IFACI. En effet, cette notion revient de différentes façons : « […]servir de

benchmarking pour le service d’audit[…] » ; « Vision extérieure intéressante et partage des bonnes

pratiques de métier d’audit pour plus d’efficacité » ; « […] Avoir une reconnaissance externe de nos

pratiques d’audit. De pouvoir se mesurer à un référentiel de métier. Déterminer les faiblesses et

trouver des axes de progrès. Un moyen de s’améliorer en permanence. L’idée de se mesurer à une

référence. Nous oblige à suivre les évolutions d’une pratique d’audit (revue de processus, analyse

des risques »; « Orientation d’actions de progrès selon les tendances de grands groupes

internationaux, offrir un regard extérieur […] » ; « [...] répondre à une exigence externe et servir

d’aiguillon […] » ; « Dans le cadre de la préparation de la certification, l’audit fait un bilan sur l’état

des activités d’audit et permet d’observer l’évolution de la pratique professionnelle » ; « Les

motivations étaient de plusieurs ordres […]réflexion sur les forces et faiblesses de l’Audit Groupe ».

Page 41: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

41

c) Gagner en crédibilité en interne (auprès des aud ités et de la direction)

Par ailleurs, la certification IFACI permettrait de renforcer la confiance des audités vis-à-vis

de la direction de l’audit interne mais aussi de renforcer la crédibilité du service vis-à-vis des parties

prenantes : « L’objectif est d’augmenter la robustesse des démarches d’audit et la confiance qu’on

peut avoir en cette démarche. Assurance qu’on puisse donner aux audités sur la prise en compte

des risques. […] » ; « Renforcer le message et la crédibilité de la démarche d’audit : montrer qu’au-

delà des qualités individuelles des auditeurs, la démarche audit est structurée et reconnue par un

organisme extérieur. » ; « […] Elle fournit à l’audité une certaine assurance que l’organisme d’audit

travaille d’une manière appropriée. Principe général, tout le monde doit pouvoir démontrer à ses

clients qu’il respecte un certain nombre de bonnes pratiques. » ; « Argument nécessaire qu’on

présente en réunion d’ouverture vis-à-vis des audités. Garantie qu’on les audite correctement.

Assurance à dire qu’on est apte à vous donner des conseils et à faire des recommandations.

Renforce le poids de l’audit. » ; « Pour les audités, donne une assurance que l’audit respecte les

Normes, nous aussi on est audité. Etre en ligne avec les pratiques d’audit admises à l’extérieur.

Assurer aux audités que le travail fourni par l’audit ne se fait pas de manière non organisée mais

selon un référentiel de bonnes pratiques. Important qu’un service d’audit interne puisse revendiquer

la certification vis-à-vis de l’interne et des audités. » ; « Un gage, une garantie de fiabilité du bon

fonctionnement de l’audit, vérifie qu’il ya des procédures et qu’elles sont bien appliquées. Justifie que

la direction de l’Audit est un exemple pour le groupe en termes de procédures. » ; « Nécessaire

d’être certifié en interne comme en externe/ crédibilité. Permet de dire aux filiales qu’on est audité,

notre métier est certifié par l’organisme certificateur. Crédibilise complètement la méthode. Ils ont

conscience (les audités) que çà provient des Normes. Renforce et montre l’indépendance de

l’audit. » ; « A l’externe, audits association, important de montrer qu’on est certifié vis-à-vis des

partenaires (Shell, BP, Exxon) qui sont aussi certifiées. Crédible pour participer aux audits

d’association et être le lead. » .

Page 42: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

42

d) Rassurer les instances de gouvernance (comité d’ audit notamment)

La communication vis-à-vis des parties prenantes est un des éléments intéressants le

processus de certification IFACI, « […] Montrer à la direction le souci de qualité de l’Audit Groupe

[…] » ; « Communication vis-à-vis de la hiérarchie, communication vis-à-vis des entités de

coordination des branches, communication vis-à-vis des audités (démarche d’amélioration

comparable à celle demandée aux audités) » ; « Permet de prouver aux responsables de filiales et

des branches que la Direction de l’Audit peut les contrôler étant donné que l’Audit lui-même est

contrôlé. Implique le respect de la part des audités car l’audit prouve que lui aussi est contrôlé. » ;

« Valide la qualification de l’audit à aller auditer les filiales. ».

e) Amélioration des pratiques de travail

En plus de la notion de benchmark, l’accent est aussi mis sur la nécessité d’améliorer les

pratiques de travail et de tester la qualité des prestations du département d’audit interne : « La

certification permet de renforcer la rigueur et la systématisation des méthodes dans une optique de

progrès permanent. » ; «[…] c’est un très bon moyen de tester la qualité de nos prestations par un

tiers qui ne connaît pas notre business […] » ; « Remise en question du service d’audit sur ses

méthodes de travail par rapport à des exigences reconnues internationalement » ; « Baliser un

parcours d’amélioration de la qualité du service d’audit » ; «[…]Moteur de progrès » ; « Ce n’est pas

une démarche purement normative de conformité/ on est dans une démarche d’amélioration

continue (rien n’est immédiat) avoir une vision dans le temps plus dynamique de progrès. » ; « Pour

l’avoir vu évoluer, les exigences de l’IFACI aujourd’hui sont croissantes de part la règlementation qui

évolue (gestion des risques, fraude). Pression de l’IFACI plus forte et nous amène à progresser ;

Certificateur qui , de part l’environnement règlementaire, met la barre plus haute et pousse le service

à évoluer. ».

Nous constatons que plusieurs raisons peuvent pousser une direction d’audit interne à se

certifier IFACI. Il convient donc de comparer brièvement la certification IFACI avec la certification ISO

d’un service d’audit interne.

Page 43: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

43

II. Certification IFACI versus certification ISO 9001

La certification IFACI est basée sur le référentiel professionnel de l’audit interne structuré

selon les règles de présentation des référentiels liés à la qualité avec des exigences de prestations,

de moyens, de pilotage et de contrôle. Ce référentiel s’appuie sur les Normes professionnelles de

l’audit interne. Le référentiel assure une homogénéité des travaux des auditeurs et des conclusions

du comité de certification.

La norme ISO 9001 est un référentiel générique qui peut s’appliquer à tous les services d’une

entreprise notamment à un service d’audit interne. Ce dernier fournit les exigences relatives au

système de management de la qualité que le service d’audit interne doit mettre en place en vue de la

certification. A noter que la norme ISO 9001 de part son caractère générique nécessite un guide

d’application pour sa mise en place dans un service d’audit interne.

Même si la certification ISO 9001 est plus reconnue à l’international de part sa notoriété et

son ancienneté, l’avantage principal de la certification IFACI d’un service d’audit interne est qu’elle

s’appuie sur les Normes professionnelles de l’audit interne. A cet effet, Romain Drappier, Directeur

de l’Audit Interne du Groupe RÉUNICA précise à propos de l’obtention de la certification IFACI

Groupe Réunica en 2011: « Cette nouvelle certification est une reconnaissance concrète du

professionnalisme de RÉUNICA puisqu’elle est construite sur la base d’un référentiel professionnel

exigeant reprenant les Normes Internationales des métiers d’Audit Interne et les bonnes pratiques à

adopter ».

Nous avons compris dans ce chapitre que plusieurs raisons sont sous-jacentes à la

certification d’un service d’audit interne. Nous pouvons citer entre autres le benchmarking du service

c’est-à-dire être à jour et au fait des meilleures pratiques, l’amélioration des prestations que le

service d’audit interne pourra fournir à ses clients ou encore le renforcement de la crédibilité de ce

dernier. Nous avons aussi vu de manière succincte les processus rattachés à la démarche de

certification IFACI d’un service d’audit interne. Il est intéressant de présenter plus en détail et de

façon plus concrète deux processus rattachés à cette démarche de certification : la mission d’auto-

évaluation s’apparentant à un audit à blanc et l’audit de certification.

Page 44: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

44

Chapitre 2 : Les processus attachés à la démarche d e certification

Le groupe Total est une compagnie pétrolière française cotée sur les Bourses de Paris et de

New York, qui fait partie des majors, c'est-à-dire des cinq plus grosses entreprises du secteur à

l'échelle mondiale, avec Exxon Mobil, Shell, Chevron, BP. C'est la plus grande entreprise française

en chiffre d'affaires9, ainsi que la 1ère capitalisation boursière de la zone Euro au 31 décembre 2010.

Ses activités s’étendent de l'extraction du pétrole brut et du gaz naturel au raffinage, et à la

distribution. Total est par ailleurs une entreprise importante dans le domaine de la chimie et vise à le

devenir dans le domaine des énergies renouvelables. La direction de l’audit du groupe Total a été

parmi les premières à recevoir le label de qualité Certification IFACI mis en place en 2005.

Le label de qualité Certification IFACI, promu par l’Institut International des Auditeurs Internes

(IIA) et la confédération internationale des instituts d’audit interne, est délivré aux directions d’audit

interne qui appliquent les trente exigences éprouvées et concrètes du Référentiel Professionnel de

l’Audit Interne (RPAI). Ce Référentiel, issu des Normes Internationales d’Audit Interne, présente les

pré requis et forme le tronc commun de la profession d’Audit Interne.

Nous avons compris de part des entretiens avec le management que le coordinateur des

Méthodes 2005 a initié la démarche de certification en 2005. En effet, étant l’interlocuteur privilégié

de Total vis-à-vis de l’IFACI, il a convaincu le directeur de l’audit de l’époque et le management de la

nécessité de mettre en œuvre une démarche qualité via la certification IFACI qui était encore récente

à ce moment. La direction a tout de suite adhérer au projet. L’audit 2005 dans ce cadre a été direct

sans audit à blanc.

L’adhésion de la direction à l’idée de la certification était de prime abord pour donner du relief,

de la légitimé au service d’Audit Interne mais aussi pour bénéficier d’un regard extérieur suite à la

réorganisation du service ; le directeur de l’époque ayant vécu la fusion Elf/ Total. Cette certification

avait aussi pour objectif de permettre à l’audit interne de communiquer « […] pour montrer que l’audit

aussi est confronté à une démarche de qualité et d’assurer ainsi sa légitimité au sein du Groupe.»

9 Source : Fortune Global 500

Page 45: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

45

La direction de l’audit Groupe de Total a donc été certifié IFACI en 2005 et 2008. Chaque

certification était suivie de deux audits de suivi de certification. L’année 2011 marquait le deuxième

renouvellement de certification à laquelle se soumettait la direction de l’audit Groupe. Il est important

de noter que les enjeux de la certification d’un service d’audit interne venant juste d’être réorganisé

en 2005 et ceux du même service six ans plus tard ne sont plus tout à fait les mêmes.

La certification IFACI de la direction de l’audit Groupe de Total s’est déclinée en différentes

étapes. Nous avons eu l’opportunité d’effectuer un stage de six mois à la direction de l’audit Groupe

de Total dans le cadre de la préparation au renouvellement de la certification IFACI 2011. De ce fait,

nous avons participé à la mission d’auto-évaluation du service d’audit interne mais aussi à l’audit de

renouvellement de certification que nous allons présenter dans ce chapitre.

Page 46: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

46

Section A : La mission d’auto-évaluation

Selon la Norme 1311 de la pratique professionnelle de l’audit interne, les évaluations internes

doivent comporter deux volets. D’une part une surveillance continue de la performance de l’audit

interne matérialisée à la direction de l’audit Groupe de Total par la surveillance d’indicateurs de

performance. D’autre part des revues périodiques, effectuées par auto-évaluation ou par d’autres

personnes de l’organisme possédant une connaissance suffisante des pratiques de l’audit interne. La

mission d’auto-évaluation 2011 de la direction de l’audit groupe de Total a donc été effectuée

conformément au Référentiel Professionnel de l’Audit Interne (RPAI) dans le cadre de la préparation

au renouvellement de la certification IFACI 2011.

I. Objectif de la mission

La mission d’auto-évaluation de la DAG (Direction de l’Audit Groupe) s’inscrivait dans la

démarche du programme d’assurance et d’amélioration qualité prévu dans les Normes

Professionnelles de l’Audit Interne (NPAI) édictées par l’IIA /l’IFACI. Dans la perspective de l’audit de

renouvellement de la certification IFACI programmé en mai 2011, cette mission avait pour finalité :

• de vérifier la mise en œuvre des plans d’action de l’Audit Groupe proposés en

réponse aux exigences de l’IFACI sur les non-conformités relevés ou maintenues lors

du dernier audit de suivi,

• d’identifier d’éventuels axes d’améliorations relatives aux Normes professionnelles.

II. Champ et périmètre de la mission

La mission d’auto-évaluation de la DAG a été réalisée conformément au Référentiel

Professionnel de L’audit Interne (RPAI). A cet effet, les 10 points des exigences de moyens, les 26

points des exigences de prestations et les 4 points des exigences de pilotage ont été redescendus.

Page 47: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

47

Source : http://www.ifaci.com/certification/le-rpai-53.html

Les tests ont porté sur les missions d’audit de l’année 2010. Le tableau ci-dessous

rassemble l’ensemble des missions réalisées par le DAG en 2010.

Secteur

Nombre de missions sur la

période

Pourcentage

AMONT 45 37% AVAL 34 28% CHIMIE 24 20% HOLDING 9 7% PETRO 6 5% SOA 4 3% TOTAL 122 100%

Dans le scope sélectionné, les missions ci-dessous ont été prises en compte :

• les audits classiques de contrôle interne,

• les audits SOA (Sarbanes Oxley Act),

• les suivis d’audit,

• les missions transversales.

Page 48: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

48

Ont été exclus du périmètre d’audit :

• les audits d’association et interprofessionnels,

• les cartographies.

III. Démarche d’audit

Deux approches ont été adoptées pour couvrir le sujet: un examen des dossiers d’audit

archivés (répertoires sur W et dossiers de travail), ainsi que des interviews avec le management de

la DAG et des entretiens avec des auditeurs. La mission a été conduite suivant le référentiel RPAI et

une attention particulière a été portée sur les actions mises en œuvre.

a) Les entretiens réalisés

Des entretiens ont été menés avec des collaborateurs de l’Audit Groupe :

• le directeur de l’Audit Groupe,

• les directeurs sectoriels,

• cinq managers,

• la responsable du planning,

• le manager méthodes,

• le coordinateur Méthodes et Formation,

• quatre auditeurs.

Durant ces entretiens, deux thèmes ont été abordés :

• le plan d’action sur les non-conformités relevées par l’IFACI lors des audits de suivi de

certification et par les auditeurs internes lors des précédentes autoévaluations,

• un dialogue sur le fonctionnement actuel de l’Audit Groupe et les moyens de répondre

efficacement aux exigences de l’IFACI.

Page 49: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

49

b) Les tests sur les missions

Des tests sur les dossiers d’audit archivés sous W et dans OASIS ont été réalisés. Sur les

122 missions d’audit effectuées en 2010, 15 missions de contrôle interne et transversales ont été

sélectionnées pour réaliser des tests de conformité aux Normes professionnelles.

IV. Résultats obtenus

Les résultats de la mission ont été présentés au directeur de l’Audit Groupe et aux directeurs

sectoriels lors de la réunion de clôture le 2 février 2011. Les résultats ont été présentés sous forme

de fiche de non-conformité et de recommandations. Le rapport de mission d’auto-évaluation prend

en compte les réponses du management aux constats et recommandations des auditeurs et ont servi

de point de départ à la mise en place de plans d’actions.

Les résultats de la mission d’auto-évaluation ont mis en exergue des constats et des

recommandations sur plusieurs points du Référentiel Professionnel de L’Audit Interne que nous

allons énoncer ci-dessous de façon succincte.

Pour des raisons de confidentialité de ce rapport, nous n’allons pas entièrement présenter les

résultats de cette mission d’auto-évaluation. Nous allons présenter un exemple de fiche de non-

conformité et de recommandation élaborée et une conclusion générale de ces résultats.

a) Les exigences de moyens

• Point 1 - L’indépendance

• Point 2- La charte d’audit

• Point 3-Déontologie

• Points 5 & 6-Compétence et conscience professionnelle

• Point 8 –Ressources du plan d’audit

• Point 10- Règles et procédures

Page 50: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

50

Exemple de Fiche de Non-conformité et Recommandations de la mission d’auto-évaluation

Rappel norme Norme 1100 : La mission, les pouvoirs et les responsabilités de l'audit interne doivent être formellement définis dans une charte d’audit interne.

Référence IFACI

Suivi 2010 : NCm5 Mineure Ouverte

Commentaire IFACI (suivi 2010) La mise à jour qui a été réalisée, prend en compte les aspects du libre accès aux documents et aux personnes et de la définition de la nature des missions. Cependant à la date de la mission, la charte n’était pas approuvée dans l’attente de la prise de fonction du nouveau Président Directeur Général. Constats autoévaluation

Le contenu de la Charte de l’Audit interne en vigueur (datée de 2004) n’est pas pleinement conforme aux recommandations de l’IFACI. En effet, elle ne prend pas en compte le libre accès aux documents et aux personnes et la définition de la nature de la mission.

La charte a fait l’objet d’une mise à jour récente pour tenir compte des dernières remarques de l’IFACI mais n’a pas encore été soumise à l’approbation de la Direction Générale. Une date de validation avait été retenue lors de l’audit de suivi IFACI en 2010, à savoir : l’attente de la prise de fonction du nouveau Président Directeur Général à l’été 2010. Cette date n’a pas été respectée et, à ce jour, l’Audit Groupe n’a pas défini un calendrier clair de mise à jour. La Charte de l’Audit Interne s’inscrit dans le document de référence « Le Contrôle Interne de Total » qui décrit : - La Charte de l’Audit Interne, - Le Cadre de Contrôle Interne, - La Mission de l’Audit Interne. D’après le management de l’Audit Groupe, ces éléments étant actuellement regroupés, la publication de la nouvelle Charte est dépendante de la mise en place d’un nouveau cadre de contrôle interne, prenant en compte les évolutions du cadre réglementaire (AMF) et du COSO. Recommandation des auditeurs : Obtenir la validation de la Charte de l’Audit Interne. A cet effet, établir un calendrier de révision du document de référence « Le contrôle interne de Total ». Réponse du management de l’Audit Groupe : Actuellement la Charte fait partie d’un triptyque incluant également la Mission de l’Audit Interne (en fait une extension de la Charte) et le Cadre de Contrôle Interne. Pour cette raison, sa mise à jour devrait être conduite simultanément avec la mise en place d’un nouveau cadre de contrôle interne, tenant compte les évolutions du cadre réglementaire (AMF) et du COSO. Pour éviter à l’avenir cette situation, il est envisagé que la Charte et la Mission d’une part, le Cadre de Contrôle Interne, d’autre part fassent l’objet de publications séparées.

Page 51: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

51

b) Les exigences de prestations

• Point 13- Plan d’audit-Risques

• Point 16- Communication préalable

• Point 17- Examen préliminaire et plan de mission

• Point 18- Référentiel de contrôle

• Point 19 &20- Objectifs et travaux d’audit

• Point 23- Diffusion des résultats

• Point 24- Surveillance des actions de progrès

• Point 27- Supervision de la mission

c) Les exigences de pilotage

• Point 28- Accès au dossier

• Point 29-Programme d’assurance et d’amélioration qualité

La mission d’autoévaluation a consisté en une revue de l’ensemble des pratiques internes de

l’Audit Groupe vis à vis du référentiel professionnel de l’Audit Interne. Au terme de celle-ci, il

apparaissait que les pratiques de l’Audit Groupe sont aujourd’hui plus largement conformes aux

normes professionnelles mais restent cependant perfectibles sur un certain nombre de points.

En effet, les évaluations précédentes soulignaient la nécessité d’une formalisation des

pratiques internes de la l’Audit Groupe. La présente évaluation montre que cette recommandation a

été prise en compte et que la démarche de formalisation des pratiques à travers un ensemble

cohérent de procédures internes a été engagée. Cependant, la dernière étape, de validation et de

diffusion, doit être encore mise en œuvre.

Sur les autres thèmes du référentiel professionnel, plusieurs constats de faiblesses formulés

lors de la dernière mission d’audit de suivi restent pertinents. De plus, d’autres lacunes qui

constituent des non-conformités potentielles ont été mises en évidence lors de cette mission.

La période de préparation à l’audit de certification IFACI a été mise à profit pour finaliser les

actions de progrès initiées en 2010, et en particulier la validation puis la diffusion de l’ensemble des

procédures rédigées aux membres de l’Audit Groupe.

Page 52: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

52

V. Programme d’assurance et d’amélioration qualité (PAAQ)

A la suite de la mission d’auto-évaluation; les recommandations des auditeurs et les réponses

du management ont été intégrées pour définir des plans d’action en vue de l’amélioration des

prestations du département d’audit interne. La mission d’auto-évaluation a permis de balayer le RPAI

et ainsi de déterminer les points clés sur lesquels l’audit Groupe pouvait s’améliorer pour renforcer

sa conformité avec les NPAI. Nous étions chargés dans ce cadre sous la direction du manager

méthodes de La Direction de l’Audit de participer au Programme d’Assurance et d’Amélioration

Qualité global, intégrant l’ensemble des plans d’actions issus des autoévaluations et des audits de

suivi de l’IFACI. Un des objectifs de ce programme était de contribuer à la consolidation et

l’harmonisation des pratiques internes de l’Audit Groupe.

Le programme d’assurance et d’amélioration qualité a été actualisé suite à la mission d’auto-

évaluation. Nous verrons dans la deuxième partie de ce mémoire les apports de la certification IFACI

à ce programme. Cependant, nous allons tout d’abord présenter à la section B l’audit de certification

de la direction de l’audit Groupe.

Page 53: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

53

Section B : L’audit de certification

Selon la Norme 1312 de la pratique professionnelle de l’audit interne, « Des évaluations

externes doivent être réalisées au moins tous les cinq ans par un évaluateur ou une équipe qualifié,

indépendantes à l’organisation… ». La modalité pratique de la Norme précise que les évaluations

externes couvrent l’ensemble des prestations d’assurance et de conseil et ne sont pas limitées à

l’évaluation de son programme d’assurance et d’amélioration qualité. L’audit de certification entre

dans cette optique.

La direction de l’audit Groupe de Total a connu sa première certification en 2005. Après cette

dernière, deux audits de suivi de certification en 2006 et 2007 ont été réalisés par des auditeurs

certificateurs de l’IFACI. La DAG a ensuite obtenu en 2008 le premier renouvellement de sa

certification IFACI qui a donné suite à deux audits de suivi en 2009 et 2010. L’année 2011 a marqué

ainsi son deuxième audit de renouvellement de certification.

Le processus d'audit de certification est décomposé en plusieurs étapes :

• Une revue documentaire du système mis en place afin de répondre aux exigences du RPAI.

• Un audit sur site dont le but est d'évaluer, à partir d’échantillonnages, la conformité des

activités de la DAI par rapport aux exigences du RPAI.

• Un rapport d'audit est établi.

• Les actions correctives doivent être présentées à l'auditeur suite aux non-conformités

relevées par ce dernier lors de son audit, dans un délai de trois semaines au maximum.

• Le dossier est présenté à deux membres du comité de certification d'IFACI Certification. Au

vu du rapport d'audit, des fiches de non-conformités, des actions correctives mises en place

et des recommandations de l'auditeur, la décision de certification ou de rejet est prise.

Page 54: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

54

I. L’audit initial

a) Présentation de la Direction d’Audit Interne (DA G)

L’audit de certification de la DAG de Total de 2011 s’est tenu du 09 au 16 Mai 2011. D’un

effectif moyen de 65 personnes, la DAG est implantée au Siège à Paris. Elle est organisée par

secteurs sous l’autorité de Directeurs sectoriels, avec cependant l’application du principe de

polyvalence sectorielle des auditeurs. Elle rapporte à la Direction Générale (via le Secrétaire Général

membre du COMEX) et au Comité d’audit.

b) Périmètre d’intervention

L’audit de certification de la DAG a été réalisé par deux auditeurs qualifiés par IFACI

Certification : un responsable de mission et un auditeur certificateur. Le champ de l’Audit de

Renouvellement de Certification couvre toutes les activités d’audit de la DAG, à l’exception des

audits d’association, des audits interprofessionnels, et des missions SOX. Ce dernier s’est inscrit

dans certaines limites : même si toutes les exigences du Référentiel ont été examinées, les travaux

sont effectués par échantillonnage, et n’assurent donc pas la détection exhaustive des non

conformités.

c) Approche retenue pour l’audit de renouvellement de certification

Les deux auditeurs d’IFACI CERTIFICATION ont utilisée l’approche suivante lors de l’audit de renouvellement :

• la prise de connaissance et l’analyse des caractéristiques, du fonctionnement, et des prestations de la Direction de l'Audit Groupe par voie :

- de recueil et d’examen des documents clés;

- d’analyse de 7 dossiers de missions représentatifs des activités de la Direction de l'Audit

Groupe

Page 55: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

55

- d’entretiens à l’extérieur de la Direction de l'Audit Groupe, auprès des principaux

responsables :

⋅ Le directeur Financier de Total

⋅ La directrice du Développement durable et de l'Environnement ;

- d’entretiens au sein de la Direction de l'Audit Groupe :

⋅ Le Directeur de l'Audit Groupe ;

⋅ Le Directeur sectoriel Holding ;

⋅ Le Directeur sectoriel Aval (Raffinage & Marketing);

⋅ Le Directeur sectoriel Amont (Exploration et Exploitation);

⋅ Le Directeur sectoriel T&S (transactions services) ;

⋅ Des managers des missions revues.

• la comparaison des informations recueillies avec les exigences du Référentiel ;

• l’identification d’écarts avec le Référentiel, écarts appelés « non-conformités ».

L’approche retenue par les auditeurs de l’IFACI leur a permis de dégager des points forts de

la Direction de l’Audit Groupe en 2011 mais aussi d’identifier quatre non-conformités mineures au

RPAI. Les auditeurs ont par ailleurs fait des observations et proposés des axes d’amélioration à

l’audit interne.

d) Les points forts de la DAG

Des points forts et bonnes pratiques soulignés par les auditeurs IFACI sont les suivants :

• une contribution appuyée aux processus de management des risques et de contrôle interne du

Groupe ;

• des efforts proactifs et correctifs engagés en démarche qualité ;

• un développement des missions transversales ;

• un effort d’analyse et de communication préalables aux missions d’audit ;

• une adéquation qualitative des équipes d’audit.

Page 56: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

56

e) Les Non-conformités

Les non-conformités mineures mises en évidence portent sur :

• la mise à jour de la charte d’audit interne

• l’adossement du plan d’audit à la cartographie des dispositifs de maîtrise des risques vitaux,

• l’affinement de l’évaluation préliminaire des risques du sujet audité

• Le suivi des plans d’actions correctives

A noter que les non-conformités ressorties de l’audit de renouvellement de certification ont

fait l’objet de réponses de la part du management de l’audit Groupe.

f) Opinions globale des auditeurs certificateurs

"N’ayant pas identifié d’éléments majeurs de nature à remettre en cause la Certification, nous

formulons donc une recommandation au Comité de Certification en faveur de son renouvellement.

Cependant, quatre écarts mineurs doivent faire l’objet des plans d’actions correctives annexés à ce

rapport." ; telle est la conclusion des auditeurs certificateurs pour l’audit de renouvellement de la

direction de l’audit de Total en 2011.

La direction de l’audit Groupe de Total a ainsi obtenu le renouvellement de sa certification.

Nous verrons dans la deuxième partie de ce mémoire, les évolutions de la direction de l’audit interne

suite aux différentes certifications auxquelles elle a été confrontée.

II. L’audit de suivi

Suite à la délivrance du certificat, des visites de suivi annuelles sont prévues par IFACI

Certification. La validité du certificat est de trois ans. À l'issue de ces trois années, un nouvel audit

complet doit être réalisé (audit de renouvellement). Les audits de suivi sont réalisés de la même

façon qu'un audit initial. Toutefois, la durée de l'audit de suivi est inférieure à la durée de l'audit initial.

Les éléments du référentiel à auditer lors de la prochaine visite sont sélectionnés par l'auditeur lors

de l'audit précédent. L'ensemble des éléments du référentiel doit être audité sur les deux années

suivant l'audit initial.

Page 57: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

57

Les éléments obligatoires à auditer tous les ans sont les suivants :

• la mise en œuvre des actions correctives mises en place suite aux non-conformités relevées

lors de l'audit précédent ;

• l'engagement de la direction ;

• la gestion du fichier des missions ;

• l'évaluation de la satisfaction des clients ;

• les réclamations des clients et des parties prenantes portant sur les caractéristiques

essentielles prévues dans le référentiel ;

• le respect des règles de communication relatives à la certification suivant le " Référentiel

professionnel de l'audit interne ".

Nous n’avons pas assisté aux audits de suivi du renouvellement de la certification 2011.

Cependant, nous allons analyser dans la troisième partie de ce mémoire comment les différentes

certifications de la DAG, les audits de suivi mais aussi les missions d’auto-évaluations et les

différents plans d’actions mis en œuvre ont permis l’évolution du SAI.

Page 58: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

58

Conclusion de la deuxième partie

Nous avons compris dans ce chapitre que le CRIPP est constitué de deux types de lignes

directrices : les lignes directrices obligatoires qui comprennent la définition de l’audit interne ; le Code

de déontologie, les Normes et les lignes directrices recommandées qui comprennent les prises de

position, les MPA et les guides pratiques. Les Normes internationales pour la pratique

professionnelle de l’audit interne sont des principes qui fournissent un cadre pour la réalisation des

missions et la promotion de l’audit interne. Elles se comportent de Normes de qualification, de

Normes de fonctionnement et de Normes de mise en œuvre. Par ailleurs, les Normes reposent sur

des exigences obligatoires constituées d’une part de déclarations sur les exigences fondamentales

pour la pratique professionnelle et l’évaluation de la performance de l’audit interne et d’autre part

d’interprétations clarifiant les termes ou les concepts utilisés dans ces déclarations.

Nous avons pu aussi voir que l’IFACI, dans son rôle de certificateur, permet la diffusion de

ces Normes via le Référentiel Professionnel de l’Audit Interne et des bonnes pratiques de la

profession. En effet, les audits de certification permettent de revisiter les différents points du RPAI

dans le service d’audit interne et ainsi d’émettre soient des Non conformités majeures ou mineures,

des observations mais aussi de proposer des axes d’amélioration issues des meilleures pratiques de

la profession. Les Non conformités donnent lieu à la mise en place des plans d’actions au sein du

service d’audit interne. La mise en œuvre effective de ces plans d’actions conditionne l’obtention de

la certification. Par ailleurs, les audits de suivi maintiennent le service d’audit sous tension. Dans ce

cadre, ils sont l’occasion pour les auditeurs certificateurs de s’assurer de la réalisation des plans

d’actions soit en clôturant les Non conformités, soit en les requalifiant. Ces audits permettent aussi

d’informer la direction d’audit sur les différentes mises à jour du RPAI.

Le bloc audit de certification et audits de suivi de l’IFACI est donc un formidable moyen de

pérenniser une démarche d’amélioration continue de la qualité au sein d’un service d’audit interne.

Nous allons dans ce cadre étudier, dans la troisième partie de ce mémoire, les apports effectifs de la

certification dans une direction d’audit interne et ainsi aboutir à une grille d’analyse des apports de la

certification dans un service d’audit interne.

Page 59: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

59

Troisième partie: Résultats et analyses sur les apports de la

certification

Page 60: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

60

Chapitre 1 : Les résultats de notre étude

Nous avons vu dans la première partie de notre mémoire les motivations qui poussaient les

entreprises à se certifier. Nous avons compris que les directions d’audit interne ne semblaient pas

échapper à la règle. La fonction d’audit interne semble donc prendre une place de plus en plus

prépondérante tant dans les grandes organisations que dans les petites et moyennes entreprises. En

effet, d’après une enquête de Décembre 2011 commandée par Ernst & Young à Forbes, 75% des

répondants estiment que la fonction d’audit interne a un impact positif sur la gestion des risques de

l’entreprise. Par ailleurs, toujours d’après la même enquête, sur la question concernant le futur de la

fonction d’audit interne, cinq priorités ressortent des réponses : améliorer les processus d’évaluation

des risques, améliorer la surveillance des risques émergents, être plus pertinent pour atteindre les

objectifs de l’organisation, réduire les coûts de la fonction d’audit interne sans compromettre la

couverture des risques et enfin identifier les opportunités pour les économies de coûts dans

l’organisation. Nous comprenons donc que la fonction d’audit interne est sujette à beaucoup

d’attentes de la part de ses différentes parties prenantes. De ce fait, les directions d’audit interne

doivent être dans une logique d’amélioration continue pour répondre au mieux aux attentes de leurs

différentes parties prenantes. La certification selon le RPAI peut être ici un soutien non négligeable à

cette fonction d’audit interne pour atteindre les objectifs qui lui sont confiés.

Le service d’audit du Groupe Total existe depuis plus d’une trentaine d’année. Le service était

rattaché initialement à la Direction Financière du Groupe. En 2005, l’Audit est rattachée à la DSER

(Direction Stratégique et risques groupe), direction créée au moment de la fusion avec Elf. Suite à la

disparition de la DSER, la DAG est ensuite rattachée au secrétariat général du COMEX. Nous avons

compris que c’est une préoccupation de longue date dans le Groupe de vérifier l’efficacité du

dispositif de contrôle interne notamment au début centré sur la fiabilité des comptes et étendue

ensuite à tous les processus du Groupe, à la lutte contre la fraude, la gouvernance d’entreprise et le

management des risques . La culture d’audit existe dans le Groupe depuis des nombreuses années

Page 61: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

61

A la fin de l’année 2004, la DAG de Total a pris la décision d’initier une certification selon le

référentiel professionnel de l’audit interne. Cette certification, dispensée par IFACI Certification, vise

à certifier le contenu et le niveau de services rendus par la direction d’audit interne par rapport à un

Référentiel qui trouve sa légitimité dans les Normes Internationales de l’IIA/IFACI. La première

certification selon le Référentiel professionnel s’inscrivait dans le Plan d’action 2005 de la DAG et

intervient à une période où la DAG s’est vu confier une nouvelle responsabilité, celle d’être le gardien

du Sarbanes-Oxley Act. Elle répondait en particulier à la volonté de pérenniser le système et les

méthodes mises en place depuis cinq ans ; de conforter le climat de confiance instauré avec les

parties auditées et d’assurer vis-à-vis des organes de gouvernance et des clients internes, la qualité

des travaux rendus par la DAG, dans la plus stricte conformité aux meilleures pratiques que

constituent les Normes Internationales d’Audit Interne.

Il est intéressant d’analyser les évolutions d’une direction d’audit interne suite à sa

certification selon le RPAI. Pour cela, nous allons étudier les rapports de certifications de 2005, 2008,

2011, les rapports de missions d’auto-évaluation et d’audit de suivi ainsi que les différents plans

d’action mis en œuvre suite aux différentes remarques. Nous allons dans ce fait analyser dans une

première section le rôle de la certification dans la formalisation et la structuration de la démarche.

Nous étudierons, dans une deuxième section, le rôle de la certification en termes d’apprentissage

des équipes.

Page 62: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

62

Section A : le rôle de la certification dans la for malisation et la

structuration de la démarche

La certification fait partie de la démarche d’amélioration continue de la DAG de Total. De part

les entretiens avec le management, nous avons compris que les premiers éléments qui sont sortis

de la première certification de l’audit Groupe ont bousculé les pratiques. Ce regard extérieur a

finalement permis au fil des années d’apporter certaines évolutions au sein de la DAG tant au niveau

de la formalisation que de la structuration de la démarche d’audit. La certification a permis de

renforcer ou d’instaurer certains points au sein de la DAG. De ce fait, au fil des différentes

certifications; les non conformités, observations, propositions d’axes d’améliorations des auditeurs

certificateurs ont permis la mise en œuvre des plans d’action par la DAG. Ces différents plans

d’actions ont contribué à une meilleure formalisation au sein de la DAG d’une part mais aussi à la

diffusion des bonnes pratiques d’autre part. La certification a par ailleurs facilité et vulgarisé des

éléments utiles. Elle a en outre permis une formalisation plus pertinente ainsi qu’une approche plus

systématique et professionnelle.

I. Les exigences de prestations

Les exigences de prestations du RPAI regroupent un certain nombre d’éléments allant du

gouvernement de l’entreprise au bilan de l’audit interne. Nous allons montrer pour certains de ces

éléments comment, entre 2005 et 2011, la DAG a fait de la certification un véritable atout.

Page 63: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

63

a) Formalisation du déroulement de la mission

Lors de la certification 2005, les auditeurs certificateurs avaient mis en exergue l’absence de

traçabilité, une fois la mission terminée, du lien entre les objectifs d’audit, les éléments factuels et les

conclusions. Ils avaient par ailleurs estimé que la formalisation des dossiers était parfois insuffisante

avec notamment l’absence d’indexation entre les objectifs d’audit, les travaux réalisés et les résultats

reportés dans le rapport et une non-conservation systématique des papiers de travail réalisés. Ce

point avait permis la mise en place à la DAG d’un PDM (Processus Détaillé de la Mission)

systématique, dont la forme est laissée libre mais qui doit impérativement contenir les informations

relatives aux objectifs, aux risques, aux contacts, aux tests et aux résultats. Par ailleurs, la DAG a

défini de nouvelles règles d’archivage déclinées par étapes de la vie du dossier et qui prévoit

notamment qu’après l’émission du projet de rapport, le PDM et le dossier de travail sont remis au

manager qui a supervisé la mission. Nous comprenons donc que l’identification de ce point lors de la

certification, a permis la mise en œuvre d’actions correctives.

En outre, de part les entretiens avec le management de l’audit, nous avons compris que la

certification a permis le renforcement de la traçabilité des travaux d’audit au sein de la DAG.

b) Formalisation du programme de travail

La certification 2005 a mis en exergue le fait que des programmes de travail formels détaillant

les procédures, techniques et travaux à déployer, et permettant de documenter les travaux effectués

n’étaient pas toujours présents dans les dossiers. La DAG a répondu à ce point avec l’utilisation plus

systématique du PDM avec la mention, par sous-thème de la mission, de l’auditeur responsable, des

résultats des tests, des problèmes rencontrés et de l’indexation aux FRAPs du rapport.

Page 64: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

64

c) Programme de la mission-intégration de l’analyse des risques

Le point relatif à l’examen préliminaire des risques et le plan de mission y afférent est ressorti

tout au long des différents audits de certification. En effet, le planning memo ne mettait pas toujours

en évidence une analyse préalable des risques attachés à l’activité auditée (colonne « Risques »

prévue à cet effet). Par ailleurs, les risques ne faisaient pas toujours l’objet d’une évaluation

préalable formelle en vue de les hiérarchiser et d’en dégager les priorités pour les thèmes à traiter.

La DAG a dans ce cadre mis en place plusieurs solutions pour améliorer ce point notamment la

sensibilisation des auditeurs sur la nécessité de remplir la colonne « Risques » du Planning memo et

intégration d’une colonne « Risques », également sur le PDM. En outre, la DAG a veillé à attirer

l’attention des auditeurs et des managers sur l’importance de l’évaluation préliminaire des risques,

pour donner la priorité aux aspects porteurs des plus grands risques dans le programme de travail

mais aussi d’identifier les sujets moins prioritaires. En outre, pour les missions « standards », la DAG

veille dorénavant à la clarté des commentaires de la grille d’évaluation des risques par processus et

à la corrélation entre risques et priorités.

Par ailleurs, de part les entretiens avec le management, nous avons compris que la

certification a permis l’amélioration, au sein du service d’audit, de l’analyse des risques, mission par

mission, à travers une priorisation des thèmes et une évaluation préliminaire des risques.

d) Débat entre le management audité et l’auditeur i nterne, support de documentation

L’audit de certification a mis en évidence le manque de documentation des points de

rencontre réalisés en cours de mission entre l’audit interne et le management audité. Pour les

auditeurs certificateurs, il n’était pas nécessaire que cette documentation présente le contenu des

échanges mais qu’elle retrace l’ensemble des points de rencontre (quand, avec qui, thème

abordé,…). Dans ce cadre, la DAG a mis en place un document type, le « planning des rendez-

vous», listant les contacts entre le management audité et les auditeurs et permettant d’en conserver

une preuve.

Page 65: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

65

e) Communication des délais entre les résultats et la diffusion

En 2005, les auditeurs certificateurs ont préconisé l’amélioration du délai de communication

des résultats (rapport final) même si les résultats des missions sont communiqués rapidement par

les auditeurs internes (lors de la réunion de clôture qui intervient le dernier jour de la mission et dans

le cadre du draft du rapport et de la synthèse). En effet, ils ont estimé qu’on doit considérer qu’il y a

réellement accord des audités sur les recommandations une fois le rapport final accepté. L’émission

de ce rapport final est donc une étape critique dans le déroulement de la mission. A cet effet, le délai

d’émission des rapports d’audit est un indicateur de suivi dans le tableau de bord de la DAG et cette

dernière a mis en place un outil de gestion de suivi des missions.

f) Plan d’audit basé sur les risques

Si la première certification de la DAG s’est beaucoup attardée sur des questions de forme, les

deux certifications de renouvellement se sont attelées sur le fond notamment sur le volet plan d’audit

basé sur les risques. Les auditeurs certificateurs ont mis en avant la variété des sources utilisées par

l’audit groupe dans le cadre de l’élaboration du plan d’audit. Cependant, ils ont préconisé le

renforcement de la documentation du plan d’audit. Ce point soulevé par les auditeurs certificateurs

faisait partie des préoccupations de la DAG que la certification a donc permis de mettre en relief. De

ce fait, une cartographie des risques majeurs du Groupe et des dispositifs de maîtrise des risques

associés était en cours de réalisation à la demande du Comité Risques Groupe.

Nous comprenons que la certification a permis d’amorcer ou de renforcer des éléments des

exigences de prestations du RPAI au sein de la DAG. Il convient d’analyser les évolutions liées aux

exigences de pilotage.

Page 66: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

66

II. Les exigences de pilotage

a) Matérialisation de la supervision des missions

Les auditeurs certificateurs lors de la certification de 2005 avaient mis en avant l’absence sur

certains dossiers, de marques de supervision visant notamment à s’assurer de l’objectivité des

conclusions de l’audit. De ce fait, la DAG a mis en place un document standard intitulé « Liste des

contacts managers/auditeurs » et qui doit matérialiser la date, la nature du contact (téléphonique, e-

mail,…) et les commentaires principaux de chaque contact. Par ailleurs, la signature systématique

par le manager du planning memo et du PDM a été initiée.

Au-delà des évolutions identifiées suite aux différents rapports de certification, il ressort aussi

des entretiens avec le management de l’audit que la certification a facilité et renforcé la formalisation

de la supervision des missions.

b) Programme d’assurance et d’amélioration continue /contrôle périodique

Le Plan d’Assurance et d’Amélioration Qualité que doit mettre en place toute direction d’audit

interne comprend des évaluations externes et des évaluations internes. Parmi celles-ci figurent des

contrôles continus (supervision, mesure d’indicateurs de performance, plan d’action,…) et des

contrôles périodiques. Les auditeurs certificateurs avaient identifié en 2005 que ces derniers

n’étaient pas réalisés par la DAG. Dans ce cadre, la DAG a mis en place une auto-évaluation

annuelle du service d’audit par des auditeurs de l’audit Groupe. Cette auto-évaluation donne lieu à

des recommandations de la part des auditeurs et à des plans d’action dirigés par le manager

méthodes. Par ailleurs, la surveillance continue est assurée par un tableau de bord récapitulant des

indicateurs de suivi de l’activité d’audit. En outre, au-delà du manuel d’audit, un ensemble de

procédures étaient en cours de rédaction en 2011 pour baliser l’activité. D’autre part, le coordinateur

des méthodes a préconisé la réalisation de tests ponctuels sur les dossiers de mission.

En outre, dans le cadre de mon stage à la DAG, à la demande du coordinateur des

méthodes, nous avons proposé un exemple tableau de bord de suivi des indicateurs de performance

présenté en Annexes 4 P.96-98.

Page 67: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

67

c) Archivage de dossiers

Les auditeurs certificateurs ont mis en exergue un point sur le respect des règles d’archivage,

et préconiser la détermination d’une liste de documents qui devait impérativement être conservée. Ils

ont par ailleurs estimé que le suivi de la sortie des archives devait être amélioré. La DAG a mis en

place la rédaction d’une procédure d’archivage en accord avec la direction juridique.

d) Information périodique sur le suivi des recomman dations

Les auditeurs certificateurs ont estimé que les reportings réguliers faits par la DAG au Comex

et au Comité d’audit (Etat du contrôle interne) doivent inclure différents éléments tels que par

exemple des informations sur le suivi des recommandations (taux d’acceptation et de mise en œuvre

des recommandations, statistiques sur le degré d’avancement des plans d’actions, les missions

ayant donné lieu à des recommandations jugées prioritaires et le degré d’avancement des plans

d’actions correspondants. La DAG a mis en place un tableau de bord de suivi des recommandations.

Par ailleurs, la DAG a rappelé aux secteurs l’importance pour les recommandations les plus

importantes, de recueillir, auprès des audités ou des entités des Branches chargées de l’animation

du contrôle interne, des éléments concrets sur les modalités de mise en œuvre des plans d’action

lors des Comités de Suivi, notamment pour en prononcer la clôture.

Nous avons en outre compris, de part les entretiens avec le management, que la certification

a permis un meilleur suivi des recommandations.

En définitive, la certification a permis des améliorations au sein de la DAG notamment sur les

exigences de pilotage du RPAI. Elle a aussi permis à la DAG de réfléchir sur des points liés aux

exigences de moyens du RPAI.

Page 68: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

68

III. Les exigences de moyens

a) Charte d’audit interne

Les auditeurs certificateurs tout au long des différents audits de certification ont estimé que la

charte d’audit interne n’était pas complète. Bien que ce point étant très formel, il a permis à la DAG

d’engager une réflexion sur son contenu tout en restant en accord avec les règles du Groupe. Par

ailleurs les entretiens avec le management étayent ce point comme le démontre cette verbatim à la

question posée sur les évolutions de la certification dans le service d’audit interne« […] faire un peu

d’ordre et mettre à plat les processus internes qu’on pourrait être tenté de mettre de côté si on n’était

pas contraint de le faire.»

b) Code de Déontologie- engagement formel

L’audit de certification montre que différents documents reprennent les valeurs et principes

constitutifs du Code de déontologie de l’Audit Interne ; cependant, il n’y a pas d’engagement formel

des auditeurs internes à les respecter. Bien que ce point soit très formel comme la charte d’audit, il a

permis à la DAG d’y réfléchir et ainsi de faire signer par chaque auditeur, lors de son arrivée à l’audit,

l’engagement de progrès qui fait référence aux valeurs de la DAG.

c) Règles et procédures-harmonisation des dossiers de travail

L’un des constats de la certification 2005 a été une certaine hétérogénéité dans la forme des

dossiers susceptible de gêner la supervision des missions. Les auditeurs certificateurs ont estimé

qu’une des raisons de cette hétérogénéité était l’insuffisance de modèles de documents permettant

de guider les auditeurs. La DAG a mis en place un ensemble de modèles de documents et une

refonte de procédures a été engagée en 2011.

La certification de la DAG a permis sur les trois volets du RPAI d’amorcer ou de renforcer

différents points. Il est intéressant d’appréhender l’avis du management de l’audit Groupe sur

l’évolution du service suite aux différents audits de certification.

Page 69: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

69

IV. Les évolutions de l’audit Groupe vues par le management de la DAG

Nous avons vu précédemment différentes évolutions de la DAG suite aux audits de

certification et de suivi. Il est intéressant d’analyser l’avis du management de l’audit Groupe de 2011.

A cet effet, nous allons résumer en deux volets les réponses à l’une des questions qui leur a été

posée qui est la suivante : Suite aux différents audits de certification, avez-vous constaté des

évolutions dans le département d’audit ? Si oui , sur quelles composantes ?

a) Un réel apport de formalisme nécessaire à la tra çabilité

Lors des entretiens avec le management de la DAG, plusieurs réflexions ont été émises sur

les évolutions de la DAG suite aux différents audits de certification. Ces dernières se rejoignent pour

la plupart. Cependant, étant donner que le management de l’audit peut être souvent renouvelé,

toutes les personnes interviewées ont en moyenne assisté à un audit de certification et à deux audits

de suivi. Les évolutions formulées sont recensées ci-dessous.

La certification a participé au sein de la DAG à une documentation et une formalisation plus

pertinentes et une approche plus systématique et professionnelle. Ceci se matérialise par une

systématisation du PDM, une meilleure formalisation du planning mémo. Par ailleurs, le fait que la

certification demande plus de formalisme (lien entre risques et programme de travail), a favorisé une

meilleure formalisation au sein de l’audit. De ce fait, la traçabilité de la démarche d’audit, du planning

mémo (préparation) jusqu’à la FRAP et le suivi des plans d’action suite à la mission, a facilité la

supervision des managers et la rédaction des rapports. La certification a donc donné plus d’exigence

sur ce point. En outre, elle a donné des éléments pour un meilleur reporting concernant le suivi des

recommandations au COMEX.

Nous pouvons en outre noter un effort de documentation des référentiels et des procédures.

En effet, la certification a permis de faire un peu d’ordre et mettre à plat les processus internes que la

DAG pourrait être tentée de mettre de côté si elle n’était pas contrainte de le faire dans le cadre de

la certification.

Page 70: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

70

Pour finir, la mise en place et l'utilisation de l’outil OASIS entre la certification 2008 et 2011

notamment en 2009 a été impulsée par la certification IFACI 2008. En effet, au-delà de la demande

forte des auditeurs pour la mise en place d’une base de données, la certification a aussi dans ce

cadre servi de catalyseur. Cette base de données a facilité la traçabilité des travaux d’audit tels que

l’ approbation du planning mémo, la date de validation des travaux d’audit en fin de mission, le suivi

par le département méthodes du bon déroulement de la mission et des bonnes pratiques, etc.

b) Sur le fond : une meilleure prise en compte du r isque

Les éléments qui ressortent des entretiens avec le management concerne principalement

l’aspect prise en compte des risques tant au niveau du plan d’audit qu’au niveau de chaque mission.

Ceci est en parfaite corrélation avec le COSO 2 basé sur la gestion des risques. Nous avons dans ce

cadre compris que la certification a permis au sein de la DAG une évolution au niveau des aspects

risque. Elle a servi de facilitateur pour vulgariser les éléments utiles tels qu’une meilleure

structuration des risques dans les missions d’audit, le renforcement de l’aspect analyse des risques

avant la mission et hiérarchisation de ces derniers, une analyse des risques au niveau global plutôt

que par branche. Dans ce cadre, elle a mis l’accent sur l’analyse des risques mission par mission

(priorisation des thèmes, évaluation préliminaire des risques et priorisation des thèmes des

missions).

Page 71: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

71

La certification a permis par ailleurs de mettre en relief la liaison entre l’analyse des risques et

la construction du plan d’audit avec prise en compte des risques majeurs via le choix des

thématiques et une meilleure documentation du plan d’audit. Elle a servi d’aiguillon et a initié

beaucoup de discussions au niveau du management, notamment sur les missions transversales :

définition des thèmes de missions transversales (préparation et conduite), le renforcement du suivi

des plans d’actions suite aux missions et surtout la prise en compte de la dimension risque dans la

construction du plan d’audit et la définition des thèmes prioritaires pour les missions individuelles. En

effet, dans le cadre de la certification 2011, une évolution significative a eu lieu quant à la préparation

du plan d’audit 2012. A partir de Septembre 2011, une réflexion devait être menée pour une

meilleure documentation du plan d’audit 2012. Bien que la DAG, au-delà de la certification, fût déjà

consciente de ce point, la certification a servi de catalyseur et d’aide à la réflexion. En effet, en

donnant plus de force et obligeant l’ensemble des personnes de l’audit à considérer ces points pour

les faire avancer, la certification a donné l’impulsion sur ces différents sujets (la préparation du plan

d’audit importante pour la prise en compte des risques majeurs, sa meilleure construction, une vision

pluriannuelle du plan pour couvrir progressivement tout le panorama des risques). La DAG a pu donc

prendre appui sur un avis extérieur pour travailler et mettre tout le monde au même niveau de

sensibilité au regard de la gestion des risques.

Nous pouvons dire en définitive que la certification a permis de générer une véritable

réflexion au sein de la DAG sur le suivi des plans d’actions pour les rendre plus efficace.

La certification de la DAG a engendré des évolutions au sein de la DAG tant au niveau la

formalisation que de la structuration de la démarche. Il est dorénavant intéressant de s’interroger sur

le rôle que peut avoir la certification en termes d’apprentissage des équipes.

Page 72: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

72

Section B : le rôle de la certification en termes d ’apprentissage des

équipes

La certification d’entreprise en générale et d’un service d’audit interne en particulier présente

des avantages significatifs comme nous l’avons précisé dans la première partie. En effet, nous avons

mentionné qu’une des motivations internes qui pousse les entreprises à se certifier est l’implication

des équipes autour d’un projet commun. Cette implication, source d’émulation, peut conduire à un

apprentissage organisationnel. En effet, l’un des apports les plus importants de la mise en place des

SMQ et leurs certifications réside dans l’impact du processus de rédaction des documents qualité sur

la dynamique de l’apprentissage organisationnel (Rolland, 2009). La certification IFACI entrant

pleinement dans le cadre du programme d’assurance et d’amélioration qualité, a permis au sein de la

DAG une refonte des procédures (mise à jour du manuel d’audit et de modèle de documents,

rédaction de nouvelles procédures) mais aussi à des séances de communication vis-à-vis du

management et des auditeurs.

I. Refonte des procédures au sein de la DAG

a) Mise à jour et rédaction des procédures.

La préparation du renouvellement de la certification IFACI en 2011 au sein de la DAG a

donné lieu à une mise à jour du manuel d’audit et à la rédaction de nouvelles procédures. Le

coordinateur méthodes a procédé à la rédaction d’un corps de procédures pour encore faciliter et

améliorer la documentation des travaux d’audit au sein de la DAG. Ces différentes procédures ont

été soumises au management avant approbation pour tenir compte de leurs différentes attentes et

pour que ces procédures soient les plus opérationnelles possibles. Par ailleurs, suite au

renouvellement de la certification 2011, des modèles de documents telles que la lettre d’annonce ou

encore la réunion d’ouverture ont été mis à jour.

Page 73: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

73

b) Formalisation du PAAQ

Le renouvellement de la certification 2011 a donné lieu à une formalisation plus concrète du

programme d’assurance et d’amélioration qualité de la DAG. En effet, suite aux recommandations

des auditeurs certificateurs depuis la certification 2005, la DAG a mis en place des missions d’auto-

évaluation annuelles de la DAG conformément au RPAI. Par ailleurs, la DAG a aussi mis en place

des tableaux de bord de suivi d’indicateurs de performance KPI. Ces deux éléments font partie

respectivement des évaluations internes et de la surveillance continue au sein de la DAG.

Les missions d’auto-évaluation permettent chaque année de voir la position du service par

rapport au RPAI. Ces dernières donnent lieu à la mise en place d’actions correctives. Le fait pour la

DAG de s’auto-évaluer chaque année permet de garder le service au fait des Normes

professionnelles de l’audit interne et est aussi l’occasion de diffuser les Normes au sein du service

d’audit.

Le tableau de bord de suivi d’indicateurs de performance de l’audit permet de piloter l’activité

en intégrant les notions d’efficacité et d’efficience du service d’audit interne. Dans le cadre de notre

stage à la DAG, nous étions chargés de proposer de nouveaux indicateurs de performance toujours

dans une logique de surveillance continue du service d’audit interne.

Par ailleurs, les audits de certification et de suivi au sein de la DAG donne lieu soit à des

Non-conformités Majeures, soit à de Non-conformité mineures ou encore à des remarques et

observations de la part des auditeurs certificateurs. Au-delà de ces points, ces derniers donnent au

service d’audit des axes d’améliorations mais aussi des bonnes pratiques issues de la profession.

Les audits de suivi sont aussi l’occasion d’informer le service sur l’actualisation des Normes

professionnelles (nouveaux points ou interprétation). De ce fait, la DAG en plus d’être au fait du

cadre de référence de la pratique professionnelle, peut se comparer à un benchmark théorique et

ainsi mettre en œuvre des plans d’actions efficaces pour l’amélioration des pratiques de travail.

Tous les éléments cités plus haut participent de façon concrète à l’apprentissage des équipes

tant au niveau des Normes que des meilleures pratiques de la profession.

Page 74: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

74

II. Session d’informations suite à la mission d’auto-évaluation

a) Séance d’informations vis-à-vis du management

Suite à la mission d’auto-évaluation 2011 dont les recommandations ont été restituées au

directeur de l’audit, aux directeurs sectoriels et au coordinateur méthodes, des plans d’actions ont

été établis. Ces derniers ont donné lieu à des sessions d’information tant au niveau du management

(managers des missions d’audit) que des auditeurs. Ces sessions d’information étaient l’occasion de

rappeler les Normes de l’audit interne, de discuter des constats et des recommandations des

auditeurs et surtout de renforcer et diffuser les plans d’actions pour les rendre plus opérationnels.

Par ailleurs, suite à l’audit de renouvellement de certification, des réunions de débriefing ont

été organisées pour informer le management sur les constats, les recommandations et les axes

d’amélioration préconisés par les auditeurs certificateurs. Ces derniers ont donné lieu à des

discussions au sein du management et à la mise en place de plans d’actions pour répondre au mieux

aux auditeurs de l’IFACI.

b) Séance d’informations vis-à-vis des auditeurs

Dans le cadre de la préparation de l’audit de certification, des sessions d’information ont été

organisées pour les auditeurs pour leur rappeler les Normes, leur présenter le RPAI mais aussi pour

les constats et les plans d’actions résultant de la mission d’auto-évaluation. Ces échanges avec les

auditeurs ont permis de recueillir leurs avis mais aussi les mettre au fait de la certification à venir.

Une des remontées de ces différentes réunions a été une meilleure prise en compte des retours

d’expérience des auditeurs sur le terrain mais aussi des bonnes pratiques développées par ces

derniers lors de leurs différentes missions.

La certification IFACI joue ainsi un rôle d’aiguillon et de catalyseur au sein d’un service d’audit

interne tant au niveau de la structuration et de la formalisation de la démarche qu’en termes

d’apprentissage des équipes. Nous allons analyser dans le chapitre 2 la perception de la certification

par le management d’un service d’audit interne et aboutir à une grille d’apports de la certification

dans un SAI.

Page 75: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

75

Chapitre 2: Synthèse et grille d’analyse

De l’exigence des Normes à la crédibilité du SAI, nous avons compris que plusieurs raisons

poussent les entreprises notamment leur service d’audit interne à se certifier. Nous avons aussi vu

pourquoi certains SAI choisissaient de se faire certifier IFACI et entrevu les processus rattachés à la

démarche de certification : la mission d’auto-évaluation , l’audit de certification et les audits de suivi.

Il est maintenant intéressant de s’interroger sur la perception de la certification vue par les

membres de la DAG de Total. En effet, nous avons réalisé une synthèse de ces entretiens semi-

directifs à partir du guide d’entretien10.

Les réponses à ces questions en plus des éléments de la littérature ont permis d’aboutir à

une synthèse et grille11d’analyse des apports de la certification tant pour la direction générale, le

comité d’audit, l’audit interne ou encore les audités. Il est aussi important que nous puissions croiser

les résultats de notre étude pour finalement mettre en avant les enjeux de la certification. Est-ce que

finalement une entreprise peut s’engager dans une démarche de certification, même si dans un

premier temps, elle raisonne souvent en termes de coût de la certification ?

10Voir guide d’entretien Annexes 2 P.94 11 Voir Grille d’apports Annexes 1 P.93

Page 76: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

76

Section A : Des sentiments partagés

I. Perception de la certification par la DAG

La perception de la certification est assez variable au sein des membres de la DAG.

Cependant une constance revient notamment sur la différence d’enjeux entre les audits de suivi et

de renouvellement d’une part mais aussi la différence entre l’audit de certification 2005 et les audits

de renouvellement 2008 et 2011 d’autre part. Entre 2005 et 2011 les questions sont montées en

niveau, on est notamment passé des questions de forme à des questions de fond. Entre 2005 et

2008, les recommandations étaient plus axées sur la forme. En effet, la certification 2005 et les

audits de suivi 2006, 2007 ont fait plus ressortir des problématiques liées à la traçabilité par exemple

sur la formalisation d’échanges entre auditeurs et managers. De l’avis de certain, cela a desservi au

début l’image de la certification au sein de l’équipe. On avait l’impression que le fond du travail n’était

pas mis en avant. La façon dont l’IFACI a présenté les recommandations à l’époque a engendré le

fait que la certification a été prise comme un exercice formel. De l’avis d’autres, le fait que l’IFACI

questionne l’Audit Groupe sur la traçabilité a été un moyen de pousser le sujet en interne.

L’audit de renouvellement 2011, par contre, a fait ressortir des questions pertinentes sur le

fond, notamment sur le positionnement de l’audit dans le groupe ainsi que le suivi et la mise en

œuvre des recommandations. En effet, beaucoup soulignent la bonne qualité de l’interview, de la

restitution des travaux mais aussi des constats qui incitaient à la réflexion. L’audit répondait bien à

une préoccupation de démarche qualité et stimulait la réflexion. Beaucoup de challenge de la part

des auditeurs sur le management des risques et les questions de gouvernance. Les échanges ont

été intéressants du fait de la transparence des interviewés. Par ailleurs, beaucoup estiment que

l’audit 2011 a été de meilleure qualité, positionné à un niveau utile pour l’audit interne tant sur les

vrais enjeux que sur une bonne démarche d’audit et d’analyse de risques. En effet, la certification a

touché des vraies questions. L’équipe a traité des points fondamentaux notamment concernant la

préparation du plan d’audit basé sur les risques. Nous comprenons qu’il ya eu une évolution des

recommandations des auditeurs certificateurs passant du volet « assurance » au volet

« risques ». Le volet « assurance » est caractérisé par des recommandations de forme par exemple

la traçabilité et le volet « risques » caractérisés par des recommandations de fond tel le suivi des

recommandations. Ceci peut s’expliquer de l’avis de certains pas le passage du COSO 1 au COSO 2

plus marqué sur la gestion des risques.

Page 77: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

77

II. Points forts de la démarche de certification vus par la DAG

Les points forts identifiés de la démarche de certification sont de quatre ordres : benchmark

par rapport au RPAI, assurance du niveau de la qualité de travail, accompagnement du service

d’audit, le côté triennal de la certification.

a) Benchmark

De l’avis de certains, il est nécessaire de connaître le positionnement de l’audit par rapport

aux Normes ainsi que les points de fragilité du dispositif présent. Le benchmark avec le référentiel

contribue à la réflexion de la DAG. De l’avis d’autres, l’apport de la certification IFACI est de servir

d’aiguillon pour les bonnes pratiques professionnelles et mettre ainsi la DAG en position d’une

réflexion collective pour améliorer ses pratiques et contribuer au métier de l’audit. Elle permet de

disposer d’un regard extérieur et de regarder la pertinence de ce que le service fait par rapport à ce

qui peut être fait ailleurs. En effet, le service doit vérifier qu’il reste « update », en phase avec les

évolutions extérieures et être au courant de ce qui se passe ailleurs. Il est donc nécessaire pour le

SAI de toujours avoir un élément de comparaison pour s’améliorer.

b) Assurance de la qualité de travail

La certification donne une bonne assurance sur le niveau de la qualité de travail au sein de

la DAG. Dans ce cadre, le plan d’assurance et d’amélioration qualité est une réflexion continue sur

les travaux de la DAG. La certification a par ailleurs incité à mettre en place des processus plus

précis dans la documentation des travaux notamment le PDM qui est sous produit de la première

certification.

La certification est donc une bonne démarche qui permet la couverture de plusieurs sujets.

Elle renforce l’approche, la structuration et la démarche au sein de la DAG et permet d’avoir une

vision plus globale de voir les choses. Elle sert de catalyseur pour l’organisation de l’audit qui se

l’approprie et s’engage vis-à-vis des sujets et participe à vision commune au sein du département.

Page 78: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

78

c) Accompagnement du service d’audit

De l’avis de certains, la certification aide surtout à faire progresser les entreprises. La

certification IFACI permet aussi aux services d’audit d’évoluer, de trouver le moyen de continuer

d’interpeller. Le but de la certification est de faire évoluer les services d’audit. La certification IFACI

est une démarche pédagogique plus adaptée sur des contextes comme celui de la DAG. C’est aussi

un moyen pour la DAG de faire valoir un certain nombre de sujets à l’intérieur de la maison. La

demande de l’IFACI qui s’appuie sur la règlementation donne du poids à l’Audit vis-à-vis de la

maison. La certification c’est un moyen d’animer un service. En effet, la peur du gendarme amène

des idées nouvelles et la façon de se positionner sur ces sujets.

d) Côté triennal de la certification

Le fait que la certification se renouvelle tous les trois ans permet de mettre tout le monde en

ordre de bataille régulièrement. C’est une démarche récurrente avec une bonne périodicité. Elle

oblige tous les acteurs (de l’auditeur au management) à consolider les acquis et essayer de

s’améliorer dans le domaine.

III. Axes D’amélioration de la certification vus par la DAG

a) Moins de forme plus de fond

De l’avis de certains, même si l’audit de certification doit s’attacher aux choses pratiques,

pour qu’une équipe d’audit adhère bien à l’enjeu, il ne faudrait pas que ce ne soit que de la forme. En

effet, l’aspect formel était prédominant lors des audits de 2005, 2006, 2007. Les recommandations

pouvaient être souvent purement formelles plus sur des principes. Par ailleurs, en termes de conseil

en matière de contrôle interne, il est difficile de voir l’apport concret de la certification IFACI

notamment sur la problématique quelle est la bonne pratique de contrôle interne à mettre en place

par rapport à la thématique considérée par exemple sur les activités de marché.

Page 79: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

79

b) Participation de tous les acteurs

La certification est souvent un moyen de rassembler tous les acteurs autour d’un enjeu

commun. Cependant, le fait pour certains que les auditeurs n’aient pas été interviewés par les

auditeurs certificateurs lors de l’audit de renouvellement de 2011 reste une limite ; ces derniers étant

le baromètre de l’audit sur le terrain. D’autres estiment qu’il n y a pas particulièrement de limites.

Cependant, il est bon que les auditeurs aillent questionner les parties prenantes de l’audit en direct.

En effet, ils trouvent que la notion de conformité aux normes n’inclut pas forcément la satisfaction et

l’écoute des parties prenantes notamment des audités. Dans ce cadre, à chaque audit de

certification, il est important de noter que les auditeurs certificateurs interrogent un panel de parties

prenantes par exemple les membres du comité d’audit ou du COMEX. En effet, les auditeurs

certificateurs ont interviewé en 2005 le président du comité d’audit, le directeur général Raffinage &

Marketing membre du COMEX et quatre managers d’entités audités, en 2008, le secrétaire général

du COMEX et cinq managers d’entités audités et enfin en 2011, le directeur financier et la directrice

du développement durable et de l’environnement.

c) La question de l’indépendance posée

Est-ce qu’on peut auditer en parfaite indépendance les personnes qui te permettent de

vivre ? Même si il n y a pas de relation de dépendance entre les auditeurs certificateurs et

l’entreprise auditée, la question reste posée sur l’indépendance du certificateur étant donné que

l’entreprise certifiée est très impliquée dans les activités de l’organisme certificateur. En effet,

l’organisme audite ses propres membres. Cette problématique pourrait être mise en exergue avec

celle liée aux commissaires aux comptes qui sont payés par l’entreprise dont ils doivent certifier les

comptes. La démarche de cet organisme est-elle certifiée et par qui?

Page 80: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

80

IV. Perception de la certification par les parties prenantes de l’audit : point de vue de la DAG

N’ayant pas pu interroger les parties prenantes de l’audit en direct, nous avons posé la

question au management de la DAG sur la perception de la certification par les parties prenantes de

l’audit. Il est important de noter que ces avis sont à relativiser étant donné que la question n’a pas

été directement posée aux concernés. Il s’agit ici de donner le sentiment de la DAG sur la perception

de la certification par les parties prenantes de l’audit.

a) Pour le COMEX et le comité d’audit

Pour le COMEX et le Comité d’audit, le fait de savoir que l’activité est certifiée leur donne

une plus grande assurance sur les travaux réalisés au sein de la DAG.

b) Pour les audités

Pour l’avis de beaucoup, il n’y a pas de retour particulier des audités sur la certification de

l’audit Groupe. En effet, la communication sur la certification de l’audit Groupe se fait principalement

par une très brève présentation en réunion d’ouverture. Pour certains, la certification se révèle être

utile pour les audités car elle leur permet de montrer aux audités que l’audit aussi peut être audité.

La certification est un gage de sérieux et de crédibilité. Elle rend l’audit plus sympathique et permet

de communiquer sur l’audit. Dans ce cadre l’audit n’est pas juge des audités sans lui même être

jaugé par un organisme professionnel. Pour d’autres, on survalorise la certification vis-à-vis des

audités. Ce n’est pas tant que çà une attente ou encore un enjeu pour les audités. (Si l’audit ne

l’avait pas ce ne serait pas forcément négatif vis-à-vis des audités). Ce qui compte pour l’audité est

que les auditeurs trouvent les failles qu’ils n’ont pas vu et leur donnent des solutions qu’ils trouvent

utiles. Pour d’autres, les audités ont une perception limitée de la certification. De ce fait, deux

hypothèses peuvent être évoqués : soit ils n’en n’ont rien à faire ; soit l’audit groupe communique mal

sur la certification. Par ailleurs, les audités sont pris par un tas de certifications. Aujourd’hui on est

dans un environnement de certification. C’est l’environnement normal pour eux que l’audit soit

certifié. Dans le meilleur des cas, c’est la normalité.

Page 81: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

81

Pour d’autres encore ce n’est pas facile à évaluer objectivement. En effet, L’IFACI c’est

français, et on audite beaucoup d’activités à l’extérieur. La valeur ajoutée de l’audit c’est la manière

d’auditer, d’échanger à travers ce que l’audit propose. La certification impacte donc indirectement

l’audité en renforçant nos valeurs vis-à-vis de lui.

Nous comprenons de part cette section que la certification évoque des sentiments partagés

au sein de la DAG. Il est intéressant d’analyser concrètement l’apport de la certification dans un

service d’audit interne tant au niveau de la direction (COMEX, Comité d’audit) qu’au niveau du

management audité.

Page 82: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

82

Section B : Les apports de la certification

Nous avons tout au long de ce mémoire exploré les motivations qui peuvent pousser les

entreprises notamment leur service d’audit interne à se certifier. Nous avons aussi pu entrevoir les

évolutions d’une DAG suite à la certification. Il est intéressant de pousser la réflexion et ainsi

proposer une grille d’analyse des apports de la certification. Cette grille peut être présentée sous

deux volets : le premier étant les apports de la certification pour l’Audit Interne et ses parties

prenantes (Direction, Comité d’audit, management audité), le deuxième étant les apports internes et

externes de la certification12.

I. Les apports de la certification pour la Direction

a) Certification et confort sur la qualité su SAI

Les directions générales, les comités exécutifs et les comités d’audit ont beaucoup d’attente

vis-à-vis du service d’audit interne. Ces derniers souhaitent recevoir une assurance sur la conformité

du fonctionnement des différentes entités aux Normes de leur organisation mais aussi aux lois et au

règlement. Dans ce cadre, ils veulent être alertés en cas de survenance d’un problème ou point

sensible et être informés sur l’ensemble des risques de l’entreprise. L’apport de la certification ici est

de pérenniser la qualité, le service et le positionnement du service d’audit interne au sein de

l’organisation. Elle donne ainsi aux organes dirigeantes et de gouvernance un confort

supplémentaire par un organisme certificateur extérieur à l’entreprise que les missions audit sont

réalisées conformément à un référentiel professionnel issu des Normes internationales d’audit

interne. Par ailleurs, elle atteste de la capacité de l’audit interne à jouer son rôle en matière de

contrôle, de management des risques et de gouvernement d’entreprises de façon efficiente et

efficace.

12 Voir Grille Annexe 1 P.93

Page 83: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

83

b) Certification et crédibilité du SAI

Comme nous l’avons vu plus haut, un des apports de la certification pour l’entreprise en

général est de renforcer sa crédibilité vis-à-vis de ses partenaires clients, fournisseurs, etc. Ceci se

traduit par un organisme certificateur indépendant atteste que le produit ou le service est conforme à

une Norme reconnue internationalement. Il en est de même pour la certification d’un SAI qui permet

de renforcer le poids et la crédibilité du service d’audit interne vis-à-vis de ces parties prenantes au

sein de l’organisation. Une direction d’audit interne certifiée est donc gage de son professionnalisme

et l’assurance, sur lesquels le président pourra s’appuyer pour rédiger son rapport sur le contrôle

interne.

II. Les apports de la certification pour l’Audit Interne

a) Certification et amélioration des méthodes de tr avail

Comme nous l’avons vu plus haut, l’une des motivations pour une entreprise de se certifier

est l’amélioration de ses dispositifs internes. L’un des apports forts de la certification est donc

l’amélioration des méthodes de travail (plus de rigueur, de traçabilité, etc.) au sein du SAI. En effet,

la certification oblige à connaître et maîtriser des règles professionnelles mais aussi à mettre à jour

les procédures au sein du SAI. Grâce à la certification, le SAI met en place ou renforce son

programme d’assurance et d’amélioration qualité qui aide à mieux structurer la démarche d’audit

interne tout en intégrant le management des risques. Les audits de certification sont donc l’occasion

pour la SAI de remettre à plat les pratiques et méthodes de travail dans un objectif d’amélioration

continue.

Page 84: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

84

b) Certification et diffusion des meilleures pratiq ues de la profession

Une valeur ajoutée de la certification est que cette dernière permet de capter les meilleures

pratiques de la profession. En effet, les auditeurs certificateurs de part leur expérience et leurs audits

de certification dans différentes organisation ont accès aux bonnes pratiques de la profession d’audit

interne. Ainsi, à travers leurs recommandations et leurs propositions d’axes d’amélioration, ils

participent à la diffusion de ces bonnes pratiques au sein du SAI. Par ailleurs, l’audit de certification

permet au SAI de se comparer aux autres services d’audit interne mais aussi se mesurer à un

benchmark théorique actualisé : le RPAI.

c) Certification, aiguillon pour le SAI

Un des apports internes de la certification est de servir d’aiguillon au sein de le SAI. En effet,

la certification pousse le SAI à se poser les bonnes questions et ainsi engager ou renforcer la

réflexion sur différents sujets tels que l’analyse des risques, la prise en compte des risques majeurs

dans l’établissement du plan d’audit, la mise à jour des procédures, le tableau de bord d’indicateurs

de performance de l’activité d’audit , la remise à plat des démarches de progrès, etc. La certification

joue donc un rôle de catalyseur dans le SAI pour mettre des sujets sur la table et les faire évoluer et

participe ainsi à maintenir le service sous tension sur les dits sujets. Elle pousse le SAI à se mettre

des échéances, à évoluer par pallier, à se mettre des priorités d’actions.

d) Certification et communication avec les parties prenantes

La certification peut servir d’outil de communication avec les différentes parties prenantes de

l’audit (Direction, comité d’audit, audités). Dans ce cadre, elle permet de renforcer l’image de l’Audit

du Groupe vis -à-vis des organes dirigeants, des instances de gouvernance mais aussi des audités.

Par ailleurs, les auditeurs certificateurs incluent dans le rapport de certification les points saillants

issus des comptes rendus des interviews des parties prenantes. Ces derniers permettent aussi pour

l’audit interne d’avoir une idée des attentes et des besoins de ces dernières.

Page 85: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

85

e) Certification et mobilisation des équipes autour d’un projet commun

Une des motivations internes de la certification que nous avons analysées plus haut est

l’implication des équipes autour d’un projet commun. Cette démarche permet donc de mobiliser les

équipes dans une optique de consolider les pratiques. Par ailleurs, elle permet de sensibiliser les

équipes sur différents sujets à partir des sessions d’information ou encore de la mise à jour des

procédures suite aux missions d’auto-évaluation, aux audits de certification et aux audits de suivi.

f) Certification et conformité aux Normes

La certification permet aussi au SAI de rester en Conformité et à jour avec les Normes

professionnelles. En effet, chaque audit de suivi ou de renouvellement de certification est l’occasion

pour les auditeurs certificateurs d’informer le SAI sur la mise à jour du RPAI d’une part et de

redescendre ses trente exigences d’autre part.

III. Les apports de la certification pour le management audité

a) Certification et confort sur la conduite des mi ssions d’audit

Un des apports de la certification pour le management audité est de lui donner une certaine

assurance que la démarche méthodologique censée être utilisée par les auditeurs sur le terrain est le

reflet d’une Norme professionnelle reconnue internationalement. En effet, l’audité attend de l’audit

interne une valeur ajoutée notamment à travers la détection de failles dans le dispositif de contrôle

interne et la préconisation des recommandations pour les résorber. L’audit interne doit donc à travers

une analyse appropriée des risques aider les audités à les couvrir. La certification participe à

rassurer l’audité sur la conduite de la mission d’audit conformément à un référentiel international qui

a fait ses preuves.

Page 86: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

86

b) Certification et crédibilité du SAI

Comme nous l’avons mentionné pour les organes dirigeants, la certification donne aussi de la

crédibilité au SAI vis-à-vis des audités. Tout ce qui participe à la qualité de l’audit rend le SAI plus

crédible et bénéficie in fine aux audités. Tout vient de l’idée qu’il faut apporter de la crédibilité,

légitimer de telle ou telle manière, la certification est finalement une de ces manières.

Page 87: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

87

Conclusion de la troisième partie

Tout les éléments évoqués précédemment, sur les évolutions d’un service d’audit interne

suite à la certification, sur la perception de la certification par le management de ce service, sur les

axes d’amélioration ou encore les apports de la certification, constitue t ils des facteurs incitatifs à la

certification d’un service d’audit interne par un organisme externe ? Derrière la conformité aux

normes, cette certification présente t-elle un intérêt ?

Il est vrai que ce n’est pas un exercice facile de trouver la limite entre ce que le service

d’audit interne aurait été amené à réaliser de lui-même et ce que la certification l’a finalement amené

à accomplir. Ce qu’on peut très certainement dire c’est que la certification a le mérite de conduire le

service à se poser les questions utiles et à ne pas se reposer sur ses acquis. En effet, pour

beaucoup, l’audit de certification est un moyen comme un autre de rester dans le coup, d’être au

courant et de se poser les bonnes questions particulièrement dans cette période où les enjeux sont

évolutifs. La gouvernance, l’analyse des risques sont des sujets en mutation avec un cadre

règlementaire exigeant sur ces thèmes. C’est donc important pour le SAI de rester en alerte sur ces

points. Par ailleurs, la certification sert de catalyseur pour mettre en exergue et renforcer certains

aspects. Servant de force de proposition, elle permet aussi de capter les meilleures pratiques de la

profession en aidant le SAI à se positionner par rapport aux autres du secteur. Au-delà de son rôle

d’impulsion, la préparation de l’audit de certification et l’audit de certification permettent à toute

l’équipe du SAI de travailler ensemble tout en homogénéisant les pratiques du service et en

renforçant l’aspect méthodologique. La certification reste finalement un moyen pour l’audit de

progresser et peut être assimilé à « un gardien du temple » au sein de l’audit d’autant plus que cette

dernière s’appuie sur un référentiel international élaboré par les experts de la profession.

Malgré tout l’intérêt et les différents apports que peut engendrer la certification, il est

important de se poser des questions sur les éventuels freins de la certification : le coût de la

certification est-il accessible pour les SAI ? La certification IFACI n’est-elle pas une démarche lourde

pour un SAI ? La certification devrait elle plus s’axer sur le fond ou plutôt sur la forme ? Le fait qu’à

la dernière certification de la DAG de Total ni les auditeurs, ni le management audité n’ait été

interviewés est-il pertinent ? N y a-t-il pas finalement conflit d’intérêt si le directeur de l’audit du

service certifié est aussi administrateur ou membre du comité de certification de l’IFACI ?

Page 88: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

88

La question du coût de la certification n’a pas été un sujet au sein de la DAG de Total. En

effet, la grande majorité des interviewés étaient unanimes sur le fait que le coût n’est en aucun cas

un frein pour la certification de la DAG. Si ce point est vrai à la DAG, il est intéressant de s’intéresser

ci cela reste le cas dans d’autres SAI notamment pour les PME. Nous ne pouvons pas à ce stade

répondre à cette question mais il peut s’avérer pertinent dans le cadre d’autres travaux de voir si le

coût de la certification peut être un frein dans des structures plus petites.

A la question sur la lourdeur de la démarche de la certification IFACI qui est triennale,

l’analyse peut s’engager sur deux fronts. Le premier front peut être résumé par « un gendarme trop

présent » et le second par « le gardien du temple ». En effet, dans le premier cas, le SAI certifié

IFACI voit finalement les auditeurs certificateurs chaque année soit pour l’audit de certification,

l’audit de renouvellement de certification ou l’audit de suivi. Même si l’audit de suivi est moins lourd

puisqu’il permet de s’assurer de la mise en œuvre des plans d’actions concernant les Non

conformités mais aussi de la mise à jour du RPAI ; il est juste de se demander si le SAI a le temps de

prendre de recul et de se retourner. La visite constante des auditeurs certificateurs n’empêche t-il

pas finalement le SAI de mettre en œuvre des plans d’actions profonds plutôt que de petits plans

pour clôturer les non conformités. Dans la seconde optique, la certification permet finalement de

maintenir le SAI sous une constante tension qui lui permet de maintenir le cap et de ne pas se

reposer sur ses acquis. La surveillance continue du service passe finalement par un PAAQ

renouvelé et actualisé. Pour notre part, il s’agira pour le SAI de trouver le juste milieu et de ne pas

se laisser enfermer dans une certification comme un exercice académique mais plutôt d’utiliser à bon

escient ses effets.

Page 89: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

89

Comme nous l’avons vu précédemment, le premier audit de certification de la DAG était plus

axé sur la forme et les deux seconds plus sur des enjeux de fond. Alors la certification, enjeu de

fond ou forme ? Deux hypothèses peuvent être apportées à cette question. En effet ; au moment du

premier audit de certification en 2005, le COSO 2 basé sur le management des risques était encore

récent et donc peut appréhender : ceci pourrait expliquer pourquoi les auditeurs certificateurs se sont

principalement basé sur la formalisation et la documentation lors du premier audit. La deuxième

hypothèse s’articule autour de la maturité du service d’audit. En effet, le rôle premier de la

certification est de s’assurer que les méthodes de travail du SAI sont conformes au RPAI. Il est donc

finalement normal que l’homogénéisation des pratiques de travail qui passe par une bonne

structuration et formalisation de la démarche d’audit soit prioritaire. Ensuite lorsque le SAI est

mature sur ce sujet, il est plus opportun d’attaquer les sujets plus de fond notamment sur la prise en

compte des risques tant au niveau du plan d’audit que de l’évaluation préliminaire.

Sur la pertinence de l’interview ou non des auditeurs ou du management audité, la question

n’est pas simple car elle renvoie aussi à une autre question importante : qui sont les vrais clients de

l’audit ? En effet, les auditeurs sont les yeux du SAI sur le terrain et le management audité finalement

« subi » l’audit même si finalement les recommandations pertinentes engendreront un apport certain

pour ce dernier. Si l’on considère que les seuls clients de l’audit sont la direction générale et le

comité d’audit, est-il pertinent pour les auditeurs certificateurs d’interviewés le management audité

qui pourrait ne pas forcément être objectif en fonction de son ressenti de l’audit ? Finalement,

l’interrogation des auditeurs qui ont la main dans le cambouis est-il nécessaire lors d’un audit de

certification étant donné qu’ils font partie intégrante du dispositif ? Il serait intéressant dans une

recherche future de prendre l’avis des auditeurs certificateurs sur ces différents points.

Notre réflexion se poursuit sur le possible conflit d’intérêt entre le SAI certifié et l’IFACI. Cette

problématique se pose aussi dans le cadre des commissaires aux comptes qui sont payés par

l’entreprise pour laquelle ils doivent certifier les comptes. Cette question finalement d’indépendance

pourrait aussi se poser dans le cadre d’un SAI qui serait rattaché par exemple à un autre

département de son organisation. Les éléments de réponse que nous pouvons apporter dans ce

cadre sont les suivants : le jugement professionnel des auditeurs certificateurs et finalement le rôle

d’accompagnateur que joue aussi la certification IFACI auprès des SAI.

Page 90: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

90

Conclusion générale

Dans un contexte où les entreprises sont confrontées à une forte pression sur les prix, à un

retournement économique et à une pression croissante de la règlementation, la certification

d’entreprise semble de plus en plus se développer. Le service d’audit interne ne semble pas

échapper à la règle. De l’avis de certains, la certification est incontournable, il faut la banaliser car

elle permet de s’assurer que le SAI répond aux attentes du groupe notamment de la direction

générale et du comité d’audit. Nous avons essayé tout au long de ce mémoire d’apporter des

éléments de réponse aux différentes questions de recherche posées : Quels sont les apports de la

certification IFACI dans un service d’audit interne ? Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus

de certification et les apports pour l’entreprise ? Quelle est la perception par le management de la

certification IFACI dans un service d’audit interne ?

Nous avons tout d’abord étudié les motivations qui poussent un service d’audit interne à se

certifier. Ces dernières vont de l’exigence aux Normes aux attentes des organes de gouvernance en

passant par la volonté du SAI de s’améliorer et de capter les meilleures pratiques de la profession.

Nous avons par ailleurs expliqué le choix de la certification IFACI comme évaluation externe

à la place par exemple de la certification ISO. En effet la certification IFACI est réalisée

conformément au RPAI qui s’appuie sur des Normes internationales d’audit interne éprouvées et

approuvées par l’IIA qui est la voix de la profession d’audit interne dans le monde. Par ailleurs, le

RPAI sert de benchmark théorique aux différents SAI dans le cadre de leur processus d’amélioration

continue.

Nous avons ensuite étudié de manière concrète la certification IFACI dans une DAG. Nous

avons montré que la certification engendrait des évolutions certaines dans ce service notamment de

par son rôle d’aiguillon et de catalyseur pour mettre en exergue les sujets importants.

Nous avons pour finir entrevu la perception de la certification par le management d’un service

d’audit interne et essayé finalement d’aboutir à une grille d’apports de la certification. On peut retenir

de cette grille que la certification permet à la fonction l’audit interne de capter les meilleures pratiques

de la profession et atteste aux différentes parties prenantes de l’audit, de la qualité des travaux et

des sujets traités par le SAI.

Page 91: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

91

Cette grille d’apports13 de la certification que nous avons proposée pourrait s’avérer utile pour

les entreprises qui se posent la question de franchir ou non le pas de la certification. Il serait par

ailleurs intéressant de la tester auprès d’un panel de responsables d’audit pour pouvoir la valider

mais aussi l’affiner.

Il est important de noter cependant, que comme tout travail de recherche, ce mémoire

présente certaines limites. En effet, le questionnaire aurait pu être affiné et testé dans d’autres

services d’audit pour avoir un panel plus quantitatif. Par ailleurs, nous n’avons pas pu interviewer les

parties prenantes de l’audit tels que les audités, ce qui aurait pu s’avérer pertinent pour notre

analyse. Il aurait aussi été intéressant de nous entretenir avec les auditeurs certificateurs de l’IFACI

pour enrichir notre analyse.

Ce mémoire peut être étendu sur plusieurs axes notamment comme nous l’avons mentionné

plus haut, le test de façon concrète de la grille d’apport auprès d’un panel de Responsables d’audit

interne avec la possibilité de l’étendre à des membres du comité d’audit. Par ailleurs, on peut

s’interroger sur les raisons qui pourraient pousser certains SAI à arrêter de se certifier ou encore à

choisir une autre évaluation externe ISO ou peer revue par exemple. Finalement, l’enquête IFACI

d’octobre 2009 sur les pratiques de l’audit et du contrôle interne en France révèle que les trois sujets

pour lesquels les responsables d’audit interne pensent que leurs responsabilités vont s’accroître

dans les prochaines années sont dans l’ordre : la gestion du changement, les systèmes d’information

et les questions de gouvernance. Il pourrait être utile d’approfondir le sujet sur le rôle de la

certification du SAI dans le mécanisme de gouvernance d’entreprise.

13 Voir Grille d’apport Annexe 1 P.93

Page 92: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

92

Annexes

Page 93: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

93

Annexe 1 : Grille d’apports de la certification

Pour la Direction générale et le

comité d'audit

Pour l'audit

interne

Pour les audités

Apports Internes

Aiguillon X

Amélioration des méthodes de travail X

Diffusion des Meilleures pratiques de la profession X

Mobilisation des équipes X

Apports externes

Communication X

Conformité aux Normes d'audit interne X

Confort sur la qualité du SAI X

Confort sur la conduite des missions d'audit X

Crédibilité du SAI X X

Grille d'apports de la certification d'un SAI

Page 94: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

94

Annexe 2 : Guide d’entretien

Questionnaire à destination du management du servic e d’Audit Interne

Secteur :

Ancienneté :

Différents postes occupés à l’audit :

L’audit Groupe a connu trois certifications avec 4 audits de suivi

1/Quel est, selon vous, l’objectif, l’intérêt de la certification d’un service d’audit interne?

2/Avez-vous participé à une mission de certification ? Si oui combien de fois ?

3/ Quel impressions en tirez-vous ? / Quelle perception en avez-vous ?

4/Suite aux différents audits de certification, avez-vous constaté des évolutions dans le département d’audit ? Si oui sur quels points ?

5/ Que voyez-vous aujourd’hui comme points forts de la démarche de certification ?

6/ Quels sont selon vous les points faibles de cette démarche, les freins éventuels ? (disponibilité, intérêt de la démarche, coût …)

7/ Quelle sont selon vous les apports/ valeur ajoutée de la certification ?

8/ Comment est perçue la certification par les parties prenantes de l’audit, notamment les audités ? Pensez-vous que la certification leur apporte un plus ? Si oui lequel ?

9/ La certification a t-elle modifié votre manière de travailler ? De percevoir votre métier ?

10/ Selon vous, l’audit groupe doit-il continuer à se certifier, indépendamment de ce que dicte les normes ?

Page 95: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

95

Annexe 3 : Statistiques sur les personnes interview ées

A noter que les personnes interviewées ont assisté en moyenne à un audit de certification et à deux

audits de suivi.

* Les personnes support sont constituées de l’administratrice Oasis et la coordinatrice méthodes

1

4

8

1

2

Repartition de la population interviewée

Directeur de l'audit

Directeurs sectoriels

Managers

Auditeur

Support*

Page 96: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

Annexe 4: Exemple de tableau de bord d’indicateurs de performance d’un SAI

Indicateurs de performance Objectifs Outils de reporting Mode de calcul Périodicité Acteurs Cible Réalisé Ecart Analyse de l'écart Actions correctives

Respect de la planification initiale (en nombre de missions)

Nombre de missions réalisées _________________________________x 100Nombre de missions du plan d'audit

Trimestrielle

Respect de la planification initiale (en nombre de semaines terrain)

Nombre de semaines réalisées _________________________________ x 100 Nombre total de semaines du plan d'audit

Trimestrielle

Temps consacré aux travaux d'audit interne

Mesurer le temps consacré aux activités d'audit interne par rapport à l'ensemble des activités de l'unité

Nombre de jours d'audit réalisés_________________________________x 100Nombre total de jours travaillés disponibles(excluant maladie, vacances, fériés).

Annuelle

Taux de missions d'assurance

Avoir une visibilité sur le nombre de missions d'assurance sur le total des missions de l'Audit Groupe

Nombre de jours de missions d'assurance réalisés_________________________________x 100Nombre de jours d'audit réalisés

Annuelle

Taux d'utilisation des auditeurs par branche

S'assurer de la rotation des équipes d'audit

Nombre de semaines terrain sur un secteur/Nombre total de semaines terrain de l'auditeur

Trimestrielle

Tableau de bord de suivi de la

réalisation du plan d'audit

Mesurer la proportion des activités d'audit interne réalisées par rapport à celles prévues à la planification intiale et entérinées par la direction.

Plan d'audit et planification

Tableau de bord de suivi d'indicateurs de performan ce de l'Audit Groupe: missions d'assurance

Page 97: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

97

Indicateurs de performance Objectifs Outils de report ing Mode de calcul Périodicité Acteurs Cible Réalisé Ecar t Analyse de l'écart Actions correctives

Taux de conformité lettre d'annonce

S'assurer que l'audité est informé à temps de la mission d'audit

Nombre de lettres d'annonce conformes/Nombre de lettres d'annonce envoyées

Trimestrielle

Taux de conformité de la semaine de prépration

S'assurer de la qualité de la préparation de mission

Nombre de semaines de préparation conformes /nombre de missions testées

Trimestrielle

Documentation des tests S'assurer de la qualité des dossiers de travail

Nombre de dossiers de travail documentés/ Nombre de dossiers de travail testés Trimestrielle

S'assurer de la bonne supervision des missions

Nombre de dossiers de travail conformes/ Nombre de dossiers de travail testés

Trimestrielle

Taux de conformité délai de diffusion du rapport draft

S'assurer du respect du délai de diffusion du rapport draft mentionné à l'audité lors de la réunion de clôture

Nombre de rapports draft envoyés dans les délais / Nombre total de rapports draft envoyés

Trimestrielle

Taux de conformité délai rapport final

S'assurer du respect du délai de diffusion du rapport final mentionné à l'audité lors de la réunion de clôture

Nombre de rapports finaux envoyés dans les délais/ Nombre de rapports finaux envoyés Trimestrielle

Taux de recommandations acceptées

Valeur ajoutée de l'Audit Groupe Rapports d'audit Nombre de recommandations acceptées_________________________________x 100Nombre de recommandations émises

Trimestrielle

Taux de recommandations totalement ou partiellement mises en œuvre

Déterminer le niveau de la mise en application des recommandations des rapports d'audit interne

Rapport de suivi Nombre de recommandations totalement ou partiellement mises en application_________________________________x 100Nombre de recommandations émises

Trimestrielle

Bénéfices monétaires potentiels des recommandation

Mesurer l'économie monétaire , récurrente ou non , liéeà un gain de productivité , à une réduction ou à un abandon d'activité.

Budget annuel, rapport financier

Somme des économies identifiées à la réallocation d es ressources pour réaliser l'activité concernée________________________________x 100Budget total de l'unité d'audit interne

OASIS+Tests ponctuels

Gestion et suivi de la mission

OASIS

Page 98: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

98

Indicateurs de performance Objectifs Outils de report ing Mode de calcul Périodicité Acteurs Cible Réalisé Ecar t Analyse de l'écart Actions correctives

Taux d'archivage des dossiers de travail

S'assurer du bon Classements des documents en fin de mission

Nombre de dossiers bien archivés/ Nombre de dossiers testés Trimestrielle

Taux de destruction des dossiers de travail

S'assurer de la destruction des documents de travail papier et électroniques de la mission

Nombre de dossiers détruits/ Nombre de dossiers testés

Trimestrielle

Taux de destruction des dossiers de mission

S'assurer de la destruction des dossiers de mission par les managers

Nombre de dossiers de missions détruits/ Nombre de dossiers s de missions testés

Annuelle

Nombre total d'heures de formations

Nombre d'heures de formations suivies

Taux de suivi de formations Nombre de formations suivies/ Nombre de formation demandées

Archivage de dossiers

FormationS'assurer de la foramation continue des auditeurs

Tableau de bord de suivi de formation

Trimestrielle

Page 99: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

Annexe 5 : RPAI 2009

Exigence générale Exigence détaillée

11- GOUVERNEMENT D’ENTREPRISE

L'audit interne doit évaluer le processus de gouvernement d’entreprise et formule les recommandations appropriées en vue de son amélioration, sur la base d’une approche systématique et méthodique (N 2100, 2110).

Évaluation du processus de gouvernement d’entrepris e

L’audit interne doit déterminer si le processus de gouvernement d’entreprise répond

aux objectifs suivants :

promouvoir des règles d’éthique et un environnement de contrôle appropriés au

sein de l’organisation ;

définir des objectifs, en suivre la réalisation et en rendre compte ;

communiquer au sein de l’organisation les informations relatives aux risques et

aux contrôles ;

fournir une information adéquate au Comité d’audit (ou au Conseil), aux auditeurs

internes et externes et au management, et permettre d’assurer une

coordination efficace de leurs activités.

L’audit interne doit évaluer si la gouvernance des systèmes d’information de

l’organisation soutient et supporte la stratégie et les objectifs de l’organisation.

Promotion et évaluation des principes éthiques

L’audit interne doit évaluer la conception, la mise en œuvre et l’efficacité des objectifs,

des programmes et des activités de l'organisation liés à l’éthique.

12- PROCESSUS DE MANAGEMENT DES RISQUES ET DE CONTRÔLE

L'audit interne doit évaluer l’efficacité et contribuer à l’amélioration des processus de management des risques et du dispositif de contrôle interne (N 2100, 2120, 2130).

Évaluation de l’efficacité du système de management des risques

L’audit interne vérifie l’existence d’un processus de management des risques. S’il

existe, l’audit interne procède à l’évaluation de son efficacité.

Les auditeurs internes doivent s’assurer, à cet effet, que :

les objectifs de l’organisation sont cohérents avec sa mission et y contribuent ;

les risques significatifs sont identifiés et évalués ;

les modalités de traitement des risques retenues sont appropriées et en

adéquation avec l’appétence pour le risque de l’organisation ;

les informations relatives aux risques sont recensées et communiquées en temps

opportun au sein de l’organisation pour permettre aux collaborateurs, à leur

hiérarchie et au Comité d’audit (ou au Conseil) d’exercer leurs

responsabilités.

L’audit interne doit évaluer la possibilité de fraude et la manière dont ce risque est

géré par l’organisation.

Évaluation du dispositif de contrôle interne

Page 100: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

100

Les missions d’assurance doivent évaluer la pertinence et l'efficacité du dispositif de

contrôle interne choisi pour faire face aux risques au regard :

de la fiabilité et l’intégrité des informations financières et opérationnelles ;

de l’efficacité et l’efficience des opérations ;

de la protection des actifs ;

du respect des lois, règlements et contrats.

Contribution au processus de maîtrise des risques

Au cours des missions de conseil, les auditeurs internes doivent couvrir les risques

liés aux objectifs de la mission et demeurer vigilant vis-à-vis de l’existence de tout

autre risque susceptible d’être significatif.

13- PLAN D’AUDIT FONDE SUR LES RISQUES

Le responsable de l’audit interne doit établir un plan annuel ou pluriannuel d’audit fondé sur les risques , afin de définir les priorités de ce plan cohérentes avec les objectifs de l’organisation

(N 2010).

Analyse des risques et cohérence objectifs / risque s

Le responsable de l’audit interne établit un plan fondé sur une analyse de l’ensemble

des risques de son organisation.

Pour se faire, le responsable de l’audit interne prend en compte le système de

management des risques défini au sein de l’organisation. Il tient notamment

compte de l’appétence pour le risque définie par le management pour les

différentes activités ou branches de l’organisation.

Si ce système de management des risques n’existe pas, le responsable de l’audit

interne doit se baser sur sa propre analyse des risques après consultation de la

Direction Générale et du Comité d’audit (ou du Conseil.

La planification des missions s’appuie sur cette évaluation des risques documentée

et réalisée au moins une fois par an.

Cette analyse des risques est en phase avec l’univers d’audit de l’organisation,

incluant les activités externalisées, et avec les objectifs et les risques majeurs et

stratégiques de l’organisation.

Prise en compte des demandes des parties prenantes

Elle doit prendre en compte le point de vue de la Direction Générale et du Conseil

dans ce processus.

Analyse de la couverture des risques, des entités e t des systèmes

Le champ d’analyse des risques vise toutes les entités, tous les processus de

l’organisation, toutes ses opérations ainsi que tous ses systèmes d’information.

Le niveau de couverture des thèmes auditables ou objets d’audit, y compris les

thèmes informatiques, est démontré et approprié.

Les missions de conseil acceptées sont intégrées dans le plan d’audit annuel.

14- APPROBATION DU PLAN D’AUDIT

Le responsable de l'audit interne doit

Approbation par la Direction Générale et le Comité d’audit (ou le Conseil)

Le responsable de l'audit interne doit communiquer pour approbation son plan annuel

à la Direction Générale et au Comité d’audit (ou au Consei).

Page 101: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

101

communiquer à la Direction Générale et au Comité d’audit (ou au Conseil) son plan et ses besoins, pour examen et approbation (N 2020).

Le responsable de l'audit interne doit communiquer en outre tout changement

important du plan annuel susceptible d’intervenir en cours d’exercice à la Direction

Générale et au Comité d’audit (ou au Conseil).

Report et annulation de missions

Si des missions reportées présentent un niveau élevé de risques, le responsable de

l’audit interne obtient l’accord de la Direction Générale et du Comité d’audit (ou du

Conseil).

15- EXAMEN PRELIMINAIRE ET PLAN DE MISSION

A partir des objectifs de la mission, les auditeurs internes doivent concevoir et documenter un plan de mission sur la base d’un examen préliminaire (N 2200, 2201, 2210).

Etablissement d’un plan de mission

Le plan de mission précise :

les objectifs de la mission, définissant les réalisations attendues de la mission en

termes généraux ;

le champ d’intervention prévu,

la date et la durée,

les ressources estimées.

Dans le cadre de l’établissement du plan de mission, les auditeurs internes prennent

en compte les attentes de la Direction Générale.

Le plan de mission présente un résumé des résultats obtenus dans le cadre de

l’examen préliminaire, et notamment :

les problèmes importants et les raisons pour poursuivre une étude plus

approfondie ;

les points de contrôle potentiellement délicats, les manques ou les excès de

contrôles apparents ;

les approches particulières telles que les techniques d’audit assistées par

ordinateur.

Dans le cas d’une mission de conseil, l’accord du client donneur d’ordre doit être

établi sur le plan de mission, qui précise notamment les responsabilités de

chacun, les attentes du client donneur d’ordre, ainsi que la méthodologie à mettre

en œuvre pour atteindre les objectifs de la mission.

Réalisation d’un examen préliminaire

Les auditeurs internes collectent des informations de base sur l’activité à auditer et

conduisent un examen préliminaire sur pièces et sur place, préalablement à la

phase de vérification et d’évaluation.

Cet examen préliminaire permet d’établir l’approche d’audit de la mission, et d’affecter

les ressources de l’audit interne aux domaines où elles peuvent être utilisées le

plus efficacement.

Dans le cadre de cet examen préliminaire, les auditeurs internes doivent prendre en

compte :

les objectifs de l'activité soumise à l'audit et la manière dont elle est maîtrisée par

Page 102: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

102

le dispositif de contrôle interne existant ;

les risques significatifs relatifs à ces objectifs, y compris de fraude ;

la pertinence et l'efficacité des processus de management des risques et de

contrôle de l'activité, en référence à un cadre ou modèle de contrôle

approprié ;

les opportunités d'améliorer de manière significative les processus de

management des risques et de contrôle de l'activité.

Évaluation préliminaire des risques

Les auditeurs internes doivent procéder à une évaluation préliminaire des risques, y

compris informatiques, relatifs à l’activité auditée.

Cette évaluation préliminaire des risques permet d’identifier les problématiques

significatives de l’activité qu’il convient de considérer comme objectifs d’audit

prioritaires.

16- REFERENTIEL DE CONTRÔLE

Afin de pouvoir évaluer le dispositif de contrôle , les auditeurs internes doivent déterminer, en liaison avec le management audité, les critères de contrôle interne adéquats pour apprécier si les objectifs des opérations et processus ont été atteints

(N 2130, 2210).

Revue des processus opérationnels

Dans le cadre de l’examen préliminaire ou dans son prolongement, les auditeurs

internes déterminent dans quelle mesure des objectifs concernant les opérations

et les processus ont été définis et si ces objectifs sont conformes à ceux de

l'organisation.

Les auditeurs internes passent en revue ces opérations et ces processus afin de

déterminer dans quelle mesure les résultats suivent les objectifs définis et si ces

opérations et processus sont mis en œuvre ou réalisés comme prévu.

Recensement des référentiels et dispositifs de cont rôle applicables

Dans le cadre de l’examen préliminaire ou dans son prolongement, les auditeurs

internes doivent déterminer dans quelle mesure le management a défini des

critères de contrôle adéquats pour apprécier si les objectifs de ces opérations et

de ces processus ont été atteints.

Si ces critères de contrôle sont adéquats, les auditeurs internes doivent les utiliser

dans leur évaluation.

S'ils sont inadéquats, les auditeurs internes doivent travailler avec le management

pour élaborer des critères de contrôle appropriés.

Confirmation de l’examen préliminaire et de l’évalu ation préliminaire des

risques

Les auditeurs internes s’entretiennent avec le management audité des risques

afférents aux objectifs de l’activité, de la pertinence et de l’efficacité des

processus de management des risques et de contrôle de l’activité, et du dispositif

de contrôle interne.

17- OBJECTIFS D’AUDIT ET PROGRAMME DE

Objectifs et procédures d’audit

Les objectifs d’audit, assertions que l’auditeur doit vérifier, sont formalisés et un

Page 103: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

103

TRAVAIL

Les auditeurs internes doivent élaborer et documenter un programme de travail permettant d'atteindre les objectifs de la mission (N 2240).

programme de travail documenté fait référence aux procédures à appliquer pour

trouver, analyser, évaluer et documenter les informations lors de la mission.

Les procédures d’audit sont quantifiées afin de préciser les ressources nécessaires et

de d’orienter les ressources disponibles sur les objectifs d’audit critiques.

Approbation et suivi du programme de travail

Le programme de travail doit être approuvé avant le début des travaux par le

responsable de l’audit interne ou son délégué. Ses ajustements éventuels doivent

être approuvés rapidement.

18- CHAMP ET RESSOURCES DE LA MISSION

Les auditeurs internes doivent déterminer le champ et les ressources appropriées et suffisantes pour répondre aux objectifs de la mission (N 2220, 2230).

Périmètre de la mission

Le champ des missions doit couvrir les systèmes, les documents, le personnel et les

biens concernés, y compris ceux qui se trouvent sous le contrôle de tiers.

Adéquation de l’équipe

La composition des équipes s’appuie sur une évaluation de la nature et de la

complexité de chaque mission, des contraintes de temps et des ressources

disponibles

19- COMMUNICATION PREALABLE

Les auditeurs internes doivent informer le management opérationnel audité sur le déroulement de la mission

(N 2200).

Objectifs et programme de la mission

Les auditeurs internes informent le management sur le programme de la mission, ses

objectifs et son champ.

Dates et période

Les auditeurs internes informent le management sur les dates retenues et la durée

prévue de la mission.

Modalités et validation et diffusion des résultats

Les auditeurs internes informent le management sur les modalités de validation et de

diffusion des résultats de l’audit et leur suivi.

Page 104: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

104

20- TRAVAUX D’AUDIT

Les auditeurs internes doivent identifier, analyser, évaluer et documenter les informations nécessaires pour atteindre les objectifs de la mission

(N 2300, 2310, 2320, 2330).

Documentation des éléments factuels

Les auditeurs internes doivent fonder leurs conclusions et les résultats de leur mission

sur des analyses et évaluations appropriées permettant d’identifier les causes des

dysfonctionnements, et les risques associés.

Les auditeurs internes doivent documenter les informations pertinentes pour étayer

les conclusions et les résultats de la mission.

Piste d’audit et qualité des papiers de travail

Les papiers de travail sont clairs, indexés, classés, référencés au programme de

travail et aux documents supports.

Résultats et conclusions

Les papiers de travail contiennent les résultats des procédures d’audit et les

conclusions et recommandations qui en résultent.

21- DEBATS DES CONSTATS, DES CAUSES ET DES RECOMMANDATIONS

Les auditeurs internes débattent des conclusions et recommandations de la mission avec les responsables appropriés (N 2440).

Communication régulière

Ces débats s’effectuent en cours de mission, à l’occasion des constats de l’audit

interne, ainsi que lors des réunions de fin de mission.

Validation des conclusions

Les éléments significatifs de ces échanges avec les responsables audités sont

consignés et mettent en évidence la position et les actions envisagées par les

audités.

Implication des décideurs

Ces débats réunissent les personnes qui connaissent précisément les opérations

auditées et celles qui sont en mesure d’autoriser la mise en œuvre de mesures

correctives.

22- COMMUNICATION DES RESULTATS

Les auditeurs internes doivent communiquer les

Contenu de la communication finale

La communication doit inclure :

les objectifs de la mission ;

le champ de la mission ;

Page 105: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

105

résultats de la mission, en respectant des conditions de fond et de forme (N 2400, 2410, 2420).

les points forts relevés ;

ses résultats et conclusions ;

l’opinion globale des auditeurs internes ;

ses recommandations ;

l’évaluation des risques résiduels.

Analyse causale

Les recommandations sont ciblées sur les causes explicites des insuffisances

constatées, avec pour objectif de les supprimer.

Plans d’action

L’audit interne obtient de la part des audités les plans d'actions répondant aux

recommandations.

Qualité et délai de la communication

Les résultats de la mission sont communiqués rapidement par les auditeurs.

La communication finale doit être exacte, objective, claire, concise, constructive,

complète et émise en temps utile.

23- DIFFUSION DES RESULTATS

Le responsable de l'audit interne doit diffuser les résultats aux destinataires appropriés (N 2440).

Diffusion des résultats

Le responsable de l'audit interne communique les résultats définitifs d’une mission

d’assurance aux personnes à même d’assurer que ces résultats recevront

l'attention nécessaire.

Le responsable de l'audit interne ou son délégué revoient et approuvent le rapport

définitif avant qu’il ne soit émis, et décident à qui et de quelle manière il sera

diffusé.

Le responsable de l'audit interne communique les résultats définitifs des missions de

conseil à son client donneur d’ordre.

Au cours des missions de conseil, si des problèmes relatifs aux processus de

management des risques, de contrôle et de gouvernement d’entreprise sont

identifiés, ils sont communiqués à la Direction Générale et au Comité d’audit (ou

au Conseil).

Autorisation de diffusion

Le responsable de l’audit interne doit accomplir les tâches suivantes avant de diffuser

les résultats à des destinataires ne faisant pas partie de l’organisation :

évaluer les risques potentiels pour l’organisation ;

consulter la Direction Générale et/ou, selon les cas, un conseil juridique ;

maîtriser la diffusion en imposant des restrictions quant à l’utilisation des

résultats.

Restrictions d’utilisation

Lorsque les résultats de la mission sont communiqués à des destinataires ne faisant

pas partie de l’organisation, les documents communiqués doivent préciser les

Page 106: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

106

restrictions à observer en matière de diffusion et d’exploitation des résultats.

24- SURVEILLANCE DES ACTIONS DE PROGRES

Le responsable de l'audit interne doit mettre en place un processus de suivi des actions correctives (N 2500).

Processus de suivi

Le responsable de l'audit interne doit mettre en place et tenir à jour un processus

permettant de surveiller la suite donnée aux résultats communiqués au

management.

L’audit interne surveille la suite donnée aux résultats des missions de conseil

conformément à l’accord passé avec le client donneur d’ordre.

Validation des résultats observés

Ce processus permet de surveiller et de garantir que des mesures ont été

effectivement mises en œuvre par le management et que ces mesures ont bien

corrigé la cause des dysfonctionnements.

Les auditeurs internes apprécient si les actions entreprises par le management, en

réponse aux observations et recommandations, sont appropriées, réelles et

entreprises à temps.

Recommandations non mises en œuvre

Ce processus permet d’assurer que la Direction Générale a été informée et a accepté

le risque de ne pas engager d’actions correctives sur les observations figurant

dans les rapports.

Ce processus inclut une formalisation des raisons de non mise en œuvre des actions

de progrès.

25- COORDINATION D’AUDIT

Le responsable de l'audit interne partage les informations et coordonne les activités avec les autres prestataires internes et externes des services d’assurance et de conseil (N 2050).

Coordination interne

Le responsable de l'audit interne partage les informations et coordonne les activités

avec les autres prestataires internes de services d’assurance et de conseil

(notamment les directions des systèmes d’information, des risques, du contrôle

interne, de la conformité, de la qualité,...), de manière à assurer une couverture

efficiente des risques de l’organisation.

Coordination externe

Le responsable de l'audit interne assure régulièrement une coordination entre l’audit

interne et les commissaires aux comptes.

Une concertation entre l’audit interne et les commissaires aux comptes est mise en

place quant à leurs travaux respectifs. Des échanges d’informations existent

quant aux résultats de leurs travaux. Des réunions régulières sont organisées

avec les commissaires aux comptes pour échanger sur des sujets d’intérêt

mutuel.

Le responsable de l’audit interne communique à la Direction Générale et au Comité

d’audit (ou au Conseil) les conclusions concernant la coordination entre les

auditeurs internes et les commissaires aux comptes.

26- BILAN DE L’AUDIT INTERNE

Le responsable de

Contenu du bilan d’audit

Ces rapports portent sur les missions, pouvoirs et responsabilités de l’audit interne, et

notamment sur :

Page 107: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

107

l'audit interne doit rendre compte périodiquement à la Direction Générale et au Comité d’audit (ou au Conseil) des résultats obtenus (N 2060, 2600).

le degré de réalisation du plan d’audit ;

l’exposition à l’ensemble des risques significatifs (y compris des risques de

fraude) et les activités de contrôle correspondantes ;

des sujets relatifs au gouvernement d’entreprise ;

tout autre problème répondant à un besoin ou à une demande de la Direction

Générale ou du Conseil.

la surveillance des actions de progrès.

Approbation des risques par la Direction Générale

Lorsque le responsable de l'audit interne estime que la Direction Générale a accepté

un niveau de risque résiduel qui pourrait s’avérer inacceptable pour l'organisation,

il doit examiner la question avec elle.

Si aucune décision n’est prise concernant le risque résiduel, le responsable de l’audit

interne doit soumettre la question au Comité d’audit (ou au Conseil) aux fins de

résolution.

Page 108: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

108

LES EXIGENCES DE PILOTAGE ET DE CONTRÔLE

Exigence générale Exigence détaillée

27- SUPERVISION

Le service d’audit interne et les missions doivent faire l'objet d'une supervision appropriée (N 1311, 2340).

Direction du service d’audit interne

La surveillance continue fait partie intégrante de la supervision

quotidienne, de la revue et du suivi de l’activité d’audit

interne. La surveillance continue est intégrée dans les

procédures et les pratiques courantes de gestion du

service d’audit interne.

Supervision des missions

Les missions doivent faire l'objet d'une supervision appropriée

afin de garantir que les objectifs sont atteints, la qualité

assurée et le développement professionnel du personnel

effectué.

L’étendue de la supervision est fonction de la compétence et

de l’expérience des auditeurs internes, ainsi que de la

complexité de la mission.

Le responsable de l'audit interne a l’entière responsabilité de

la supervision des missions qui sont réalisées par ou pour

le compte du service d’audit interne. Il peut déléguer cette

responsabilité à d’autres membres du service d’audit

interne possédant l’expérience et la compétence

nécessaires pour réaliser cette supervision.

La preuve de la supervision doit être documentée et

conservée dans les papiers de travail.

Service d’audit interne central

Le service d’audit interne central coordonne les plans d’audit

des services d’audit interne décentralisés ou experts qui

lui sont rattachés, et échange ces informations avec les

autres services d’audit qui ne lui sont pas rattachés.

Le service d’audit interne central établit et déploie une

méthodologie d’audit commune.

Le service d’audit interne central consolide les rapports d’audit

des services d’audit interne décentralisés ou experts.

28- ACCES AUX DOSSIERS

Conservation des dossiers

Page 109: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

109

Le responsable de l'audit interne doit contrôler l'accès aux dossiers de la mission (N 2330)

Le responsable de l'audit interne doit arrêter des règles en

matière de conservation des dossiers de la mission et ce,

quelque soit le support d’archivage utilisé.

Communication des dossiers

Le responsable de l'audit interne doit obtenir l'accord de la

Direction Générale avant de communiquer ces dossiers à

des parties extérieures.

29- EVALUATIONS DU PROGRAMME QUALITE

Le responsable de l'audit interne doit élaborer et tenir à jour un programme d'assurance et d'amélioration qualité portant sur tous les aspects de l'audit interne (N 1300, 1310, 1311, 1312, 1320).

Programme qualité

Le responsable de l’audit interne doit élaborer et tenir à jour

un programme d'assurance et d'amélioration qualité.

Un processus permettant de surveiller et d'évaluer l'efficacité

globale de ce programme qualité est mis en oeuvre ; ce

processus comporte des évaluations tant internes

qu'externes.

Le programme d'assurance et d'amélioration qualité est conçu

de façon à évaluer :

la conformité de l’audit interne avec la définition de l’audit

interne et les Normes ;

le respect du Code de Déontologie par les auditeurs

internes ;

la contribution aux processus de gouvernement

d’entreprise, de management des risques, et de

contrôle interne ;

l’efficacité et l’efficience de l’activité d’audit interne et à

identifier toutes opportunités d’amélioration.

Évaluations internes

Les évaluations internes doivent comporter une surveillance

continue de la performance de l'audit interne, et des

revues périodiques, effectuées par auto-évaluation ou par

d'autres personnes de l'organisation possédant une

connaissance suffisante des pratiques d'audit interne et

des Normes.

Les évaluateurs internes disposent au moins de la

compréhension de l’ensemble des éléments du cadre de

référence international des pratiques professionnelles.

Évaluations externes

Des évaluations externes doivent être réalisées au moins tous

les cinq ans par un évaluateur ou une équipe qualifiés,

indépendants et extérieurs à l'organisation.

Page 110: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

110

Le responsable de l'audit interne doit s’entretenir avec le

Conseil au sujet du besoin d'augmenter la fréquence de

ces évaluations externes, et des qualifications de

l'évaluateur ou de l'équipe d'évaluation externes ainsi que

de leur indépendance y compris au regard de tout conflit

d'intérêt potentiel.

Communication relative au programme d’assurance et

d’amélioration qualité

Le responsable de l’audit interne doit communiquer les

résultats du programme d'assurance et d'amélioration

qualité à la Direction Générale ainsi qu’au Comité d’audit

(ou au Conseil).

30- CONFORMITES AUX NORMES

Lorsqu’une mission donnée n’a pas été conduite conformément aux Normes , la communication des résultats doit l’indiquer

(N 1321, 1322, 2430, 2431).

Communication de la conformité aux Normes

Le responsable de l’audit interne indique que l’activité d’audit

interne et les missions sont conduites conformément aux

Normes internationales pour la pratique professionnelle de

l'audit interne.

Il ne l’indique seulement si les résultats du programme

d'assurance et d'amélioration qualité l’ont démontré..

Communication de la non-conformité aux Normes

Quand la non-conformité de l’activité d’audit interne avec la

Définition de l’Audit Interne, le Code de Déontologie ou

encore les Normes a une incidence sur le champ

d'intervention ou sur le fonctionnement de l'audit interne,

le responsable de l’audit interne doit informer la Direction

Générale et le Comité d’audit (ou le Conseil) de cette non-

conformité et de ses conséquences.

Lorsqu'une mission donnée n'a pas été conduite

conformément au Code de Déontologie ou aux Normes, la

communication des résultats doit indiquer :

les principes ou les règles de conduite du Code de

Déontologie, ou les Normes avec lesquelles la

mission n’a pas été en conformité ;

la ou les raisons de la non-conformité ;

l'incidence de la non-conformité sur la mission et sur les

résultats communiqués.

Page 111: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

111

Table de matières

Remerciements ............................................................................................................................... 2

SOMMAIRE ..................................................................................................................................... 4

Liste des abréviations ...................................................................................................................... 5

Introduction ...................................................................................................................................... 6

Première partie : Les enjeux des certifications en audit interne........................................................... 8

Chapitre 1 : Les enjeux de la certification pour l’entreprise .............................................................. 9

Section A : Les motivations externes de la certification .............................................................. 13

I. La pression concurrentielle ............................................................................................ 13

II. Un enjeu commercial ...................................................................................................... 13

III. La recherche de la reconnaissance externe ................................................................ 14

IV. Une pression règlementaire ....................................................................................... 15

V. Un enjeu de valorisation boursière .................................................................................. 15

Section B: Les motivations internes de la certification ................................................................ 17

I. Améliorer ses dispositifs internes ................................................................................... 17

II. Gérer par la qualité ......................................................................................................... 17

III. Chercher à se comparer aux meilleures pratiques ....................................................... 17

IV. Améliorer son efficacité et son efficience ..................................................................... 18

V. Impliquer les équipes autour d’un projet commun ........................................................... 18

Chapitre 2 : Pourquoi l’audit interne cherche t-elle à se faire certifier ? .......................................... 20

Section A : De la conformité aux Normes à la reconnaissance externe ................................... 22

I. Exigence des Normes professionnelles de l’audit interne ................................................ 22

II. Véritable outil de management ........................................................................................ 24

III. Amélioration du système de management de la qualité/satisfaction des parties prenantes ............................................................................................................................... 24

IV. Attentes de la direction générale et du comité d’audit ................................................. 25

V. Crédibilité du service d’audit interne ................................................................................ 26

VI. Capter les meilleures pratiques de la profession .......................................................... 26

VII. Outil de communication ............................................................................................... 27

Section B : Certification et gouvernance ..................................................................................... 28

I. Les enjeux de la gouvernance......................................................................................... 28

II. L’audit interne, instrument au service de la gouvernance ................................................ 29

a) La théorie de l’agence ................................................................................................. 30

b) La théorie des coûts de transaction ............................................................................. 31

III. Certification du SAI et gouvernance ......................................................................... 31

Conclusion de la première partie ................................................................................................... 32

Page 112: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

112

Deuxième Partie : la certification IFACI à la DAG de total ................................................................ 33

Chapitre 1 : Pourquoi choisir l’IFACI ? ........................................................................................... 34

Section A : Le rôle de l’IFACI en tant que certificateur ................................................................ 35

I. Présentation des Normes pour la pratique professionnelle de l’audit interne ................... 35

a) Les Normes de qualification......................................................................................... 36

b) Les Normes de fonctionnement ................................................................................... 36

c) Le référentiel de l’audit interne ..................................................................................... 36

II. Processus de la certification IFACI .................................................................................. 37

Section B : Pourquoi se faire certifier IFACI ? ......................................................................... 39

I. Le point de vue de la DAG .............................................................................................. 39

a) Se conformer aux normes ........................................................................................... 39

b) Benchmarker son service par rapport aux meilleures pratiques ................................... 40

c) Gagner en crédibilité en interne (auprès des audités et de la direction) ....................... 41

d) Rassurer les instances de gouvernance (comité d’audit notamment) .......................... 42

e) Amélioration des pratiques de travail ........................................................................... 42

II. Certification IFACI versus certification ISO 9001 ............................................................. 43

Chapitre 2 : Les processus attachés à la démarche de certification ............................................... 44

Section A : La mission d’auto-évaluation .................................................................................... 46

I. Objectif de la mission ...................................................................................................... 46

II. Champ et périmètre de la mission ................................................................................... 46

III. Démarche d’audit ........................................................................................................ 48

a) Les entretiens réalisés ................................................................................................. 48

b) Les tests sur les missions ............................................................................................ 49

IV. Résultats obtenus ........................................................................................................ 49

a) Les exigences de moyens ........................................................................................... 49

b) Les exigences de prestations ...................................................................................... 51

c) Les exigences de pilotage ........................................................................................... 51

V. Programme d’assurance et d’amélioration qualité (PAAQ) .............................................. 52

Section B : L’audit de certification ............................................................................................... 53

I. L’audit initial .................................................................................................................... 54

a) Présentation de la Direction d’Audit Interne (DAG) ...................................................... 54

b) Périmètre d’intervention ............................................................................................... 54

c) Approche retenue pour l’audit de renouvellement de certification ................................ 54

d) Les points forts de la DAG ........................................................................................... 55

e) Les Non-conformités ................................................................................................... 56

f) Opinions globale des auditeurs certificateurs ............................................................... 56

II. L’audit de suivi ................................................................................................................ 56

Page 113: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

113

Conclusion de la deuxième partie .................................................................................................. 58

Troisième partie: Résultats et analyses sur les apports de la certification ......................................... 59

Chapitre 1 : Les résultats de notre étude ....................................................................................... 60

Section A : le rôle de la certification dans la formalisation et la structuration de la démarche ..... 62

I. Les exigences de prestations .......................................................................................... 62

a) Formalisation du déroulement de la mission ................................................................ 63

b) Formalisation du programme de travail ........................................................................ 63

c) Programme de la mission-intégration de l’analyse des risques .................................... 64

d) Débat entre le management audité et l’auditeur interne, support de documentation .... 64

e) Communication des délais entre les résultats et la diffusion ........................................ 65

f) Plan d’audit basé sur les risques ................................................................................. 65

II. Les exigences de pilotage ............................................................................................... 66

a) Matérialisation de la supervision des missions ............................................................ 66

b) Programme d’assurance et d’amélioration continue /contrôle périodique .................... 66

III. Les exigences de moyens ........................................................................................... 68

a) Charte d’audit interne .................................................................................................. 68

b) Code de Déontologie- engagement formel .................................................................. 68

c) Règles et procédures-harmonisation des dossiers de travail ....................................... 68

IV. Les évolutions de l’audit Groupe vues par le management de la DAG ......................... 69

a) Un réel apport de formalisme nécessaire à la traçabilité .............................................. 69

b) Sur le fond : une meilleure prise en compte du risque ................................................. 70

Section B : le rôle de la certification en termes d’apprentissage des équipes ............................. 72

I. Refonte des procédures au sein de la DAG .................................................................... 72

a) Mise à jour et rédaction des procédures. .................................................................... 72

b) Formalisation du PAAQ ............................................................................................... 73

II. Session d’informations suite à la mission d’auto-évaluation ............................................ 74

a) Séance d’informations vis-à-vis du management ......................................................... 74

b) Séance d’informations vis-à-vis des auditeurs ............................................................. 74

Chapitre 2: Synthèse et grille d’analyse ......................................................................................... 75

Section A : Des sentiments partagés .......................................................................................... 76

I. Perception de la certification par la DAG ......................................................................... 76

II. Points forts de la démarche de certification vus par la DAG ........................................... 77

a) Benchmark .................................................................................................................. 77

b) Assurance de la qualité de travail ................................................................................ 77

c) Accompagnement du service d’audit ........................................................................... 78

d) Côté triennal de la certification ..................................................................................... 78

III. Axes D’amélioration de la certification vus par la DAG ............................................... 78

Page 114: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

114

a) Moins de forme plus de fond........................................................................................ 78

b) Participation de tous les acteurs .................................................................................. 79

c) La question de l’indépendance posée .......................................................................... 79

IV. Perception de la certification par les parties prenantes de l’audit : point de vue de la DAG 80

a) Pour le COMEX et le comité d’audit ............................................................................. 80

b) Pour les audités ........................................................................................................... 80

Section B : Les apports de la certification ................................................................................... 82

I. Les apports de la certification pour la Direction ............................................................... 82

a) Certification et confort sur la qualité su SAI ................................................................. 82

b) Certification et crédibilité du SAI .................................................................................. 83

II. Les apports de la certification pour l’Audit Interne ........................................................... 83

a) Certification et amélioration des méthodes de travail ................................................... 83

b) Certification et diffusion des meilleures pratiques de la profession .............................. 84

c) Certification, aiguillon pour le SAI ................................................................................ 84

d) Certification et communication avec les parties prenantes ........................................... 84

e) Certification et mobilisation des équipes autour d’un projet commun ........................... 85

f) Certification et conformité aux Normes ........................................................................ 85

III. Les apports de la certification pour le management audité .......................................... 85

a) Certification et confort sur la conduite des missions d’audit ........................................ 85

b) Certification et crédibilité du SAI .................................................................................. 86

Conclusion de la troisième partie ................................................................................................... 87

Conclusion générale ...................................................................................................................... 90

Annexes ........................................................................................................................................... 92

Annexe 1 : Grille d’apports de la certification .............................................................................. 93

Annexe 2 : Guide d’entretien ...................................................................................................... 94

Annexe 3 : Statistiques sur les personnes interviewées ............................................................. 95

Annexe 4: Exemple de tableau de bord d’indicateurs de performance d’un SAI ........................ 96

Annexe 5 : RPAI 2009 ................................................................................................................ 99

Table de matières ........................................................................................................................ 111

Bibliographie ................................................................................................................................ 115

Page 115: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

115

Bibliographie

AL-Twaijry, A.A.M., Brierley, J.A. & Gwilliam, D.R. , «The development of internal audit in Saudi Arabia: an institutional theory perspective», Critical Perspective on Accounting, Vol. 14, No. 5, 2003, pp. 507-531.

Anderson, S.W., J.D. Daly, M.F. Johnson, «Why Firms Seek ISO 9000 Certification: Regulatory Compliance or Competitive Advantage? », Production and Operations Management, Vol. 8, No. 1, 1999, pp. 28-43

Bhatti I., Awan HM., «The role of quality Auditing in the continuous improvement of quality: lessons from Paskistani experience», International Journal of Auditing, No 8, 2004, pp.21-32.

Buttle F, «ISO 9000: marketing motivations and benefits», International Journal of Quality & Reliability Management, Vol. 14, No. 9, 1997, pp.936 – 947.

Boiral O., «ISO 9000: Outside The Iron Cage», Organization science, vol. 14, No. 6, 2003, pp. 720 à 737.

Boiral O., Roy M.J., «ISO 9000: Integration Rationales and Organizational Impacts», International journal of operations & production management, vol. 27, No. 2, 2007, pp. 226 à 247.

Bretin D., «L’audit interne de La Poste certifié ISO 9002”, Audit, No 147, 1999.

Casadesus M., Karapetrovic S., «An Empirical Study of the Benefits and Costs of ISO 9001: 2000 Compared to ISO 9001/2/3: 1994»,Total quality management, vol. 16, No. 1, 2005, pp.105 à 120.

Casadesus M., Gimenez G., Heras I., « Benefits of ISO 9000 implementation in Spanish industry », European Businness Review, vol.13, No 6, 2001, pp.327-335.

Casetta A., « Audit de la démarche qualité d'un service d'audit interne : Sous l'aspect audit d'efficacité », 1995.

Page 116: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

116

Charreaux G., « Vers une théorie du gouvernement des entreprises », in G. Charreaux (Ed.), Le Gouvernement des entreprises », Economica, 1997, pp.1652.

Coase R.H. (1937), « The nature of the Firm », Economica, vol. 4, November, pp. 331-351 ou “La nature de la firme”, revue française d’Economie, vol. 2, n0 1, 1987, pp.133-163.

Corbett C.J., Montes-Sancho M.J., Kirsch D.A., «The Financial Impact of ISO 9000 Certification in the US: An Empirical Analysis», Management science, vol. 51, No.7, 2005, pp. 1046 à 1059.

Cadre de Référence International Des Pratiques Professionnelles de l’Audit Interne (CRIPP), Institut Français des Auditeurs et Contrôleurs Internes (IFACI), Avril 2009.

Docking D.S., Dowen R. (1999), «Market Interpretation of ISO 9000 Registration», the Journal of Financial Research, vol. 22, No. 2, pp. 147-60.

Ebondo Wa Mandzila E., « La gouvernance de l’entreprise : une approche par l’audit et le contrôle interne », L’Harmattan, 2006.

Fernandez-Gonzalez A.J., Prado J.C., «Measurement and Analysis of Customer Satisfaction: Company Practices in Spain and Portugal», International journal of productivity and performance management, vol. 56, No. 5/6, 2007, pp. 500 à 517.

Garotta J., « La Certification ISO 9001:2000 d'une direction d'audit interne : Spécificités et bonnes pratiques de la norme ISO 9001 en audit interne », 2007

Gotzamani KD., Tsiotras GD., « An empirical study of the ISO 9000 standards’ contribution towards total quality management », International Journal of Operations & Production Management, vol.21, No .10,2001, pp.1326-1342.

Gramling A. A., Maletta, M. J., Schneider A.; Church, B.K., «Role of the internal audit function in Corporate Governance: A Synthesis of the Extant Internal Auditing Literature and Directions for Future Research», The Journal of Accounting Literature, vol. 23, 2004, pp.194-244.

Page 117: LES APPORTS DE LA CERTIFICATION DANS UN … joies de la certification dans un service d’audit interne. ... Quel(s) élément(s) peuvent freiner le processus de certification et les

117

Jensen M.C., et Meckling W.H., « Theory of the Firm : Managerial behaviour agency costs and Ownership Structure”, in Journal of Financial Economics, Vol. 3, 1976, pp. 305-360.

Ji W., « Comment passer de la certification ISO 9001:2000 à la certification selon la norme professionnelle d'audit interne ou à l'inverse », 2006.

Kinsela D., « Assesssing Your Internal Audit function”, 2010, Accountancy Ireland, vol.42, No2, 2010,pp. 10-12.

Magd H., Curry A., « An empirical analysis of management attitudes towards ISO 9001:2000 in Egypt », The TQM Magazine, vol.15, No 6, 2003, pp. 381-390.

Mimoun A., « La Certification d'un service d'audit interne suivant le nouveau référentiel ISO 9001 : 2000 : Guide d'audit et mode opératoire », 2000.

Pierret, JL., «La certification ISO, un facteur de progrès pour l’audit interne», Audit, No. 168, 2004.

Pigé B., « qualité d’audit et gouvernement d’entreprise : le rôle et les limites de la concurrence sur le marché de l'audit », Comptabilité Contrôle Audit, Tome 6, vol. 2, 2000, pp. 133-151.

Ragothanan S., Korte L., « The ISO 9000 international quality registration: an empirical analysis of implications for business firms», International journal of applied quality management, vol.2, No. 1, 1999, pp.59-73.

Rolland S., « Un bilan de 20 ans de certification des systèmes de management de la qualité: les apports perçus de la certification ISO 9000 par les managers », No. 29, 2009, pp.31-51.

Schellinck T., Rosson P., « Standards and exporting: canadian companies and ISO 9000 », ASAC Conference, 2001.

Williamson O. E., « Markets and Hierarchies : Analysis and antitrust implications », The Free Press, New York, 1975.