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LEO KUPPER de 1960 à 2013 AVENTURES SONORES ET MUSICALES

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II

COUPOLES SONORES • AUTOMATES SONORES • GENERATEUR AUTOMATIQUE DE MUSIQUE ELECTRONIQUE KINEPHONE • RECHERCHES PSYCHO-ACOUSTIQUES • MUVIS • RECHERCHES PHONEMIQUES ET VOCALES

COMPOSITION ( ANALOGIQUE, NUMERIQUE ET MIDI ) • THEORIE MUSICALE • ANALYSES

LEO KUPPER

de 1960 à 2013

AVENTURES SONORES ET MUSICALES

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de

19

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à 2

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27.9 605673

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 372 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,055 mm) = 22.46 ----------------------------------------------------------------------------

Aventures sonores et musicales (de 1960 à 2013) Tome 2 Leo kupper

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ANALYSE DU PARAMÈTRE SPATIAL,

DE LA FORME EN MUSIQUE ÉLECTRO-

ACOUSTIQUE, COMPOSITION ET

TECHNOLOGIE DANS LA MUSIQUE ÉLECTRO-

ACOUSTIQUE, RELATION ENTRE AUDITION

ET VISION, DES RELATIONS ENTRE LE

COMPOSITEUR-INTERPRÈTE ET L’AUDIENCE,

DIVERSITÉ ESTHÉTIQUE DANS LA MUSIQUE

ÉLECTRO-ACOUSTIQUE, DU SON SINUSOÏDAL

AU BRUIT BLANC ÉLECTRONIQUE, ÉPILOGUE.

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1

Analyse du paramètre spatial

Des mesures psycho-acoustiques

aux coupoles sonores

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La projection spatiale des œuvres composées se

réalise, tout d’abord, dans le studio, là où la

composition, peu à peu, progressivement, va s’élaborer

suivant un travail méthodique et précis. Si la projection

spatiale ne fonctionne pas réellement dans le studio de

composition, il est vain d’en attendre une projection

parfaite lors du concert (à moins d’une expérience

d’improvisation qui est encore, aujourd’hui, la majorité

des cas, avec ses hasards et ses erreurs de manipulations

des potentiomètres ou de la compréhension erronée de

la structure spatiale de l’œuvre composée).

Car la composition de la projection spatiale est une

chose aussi sérieuse que la composition des hauteurs

dans la musique traditionnelle. Si le public, auditeur

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concentré dans la salle, est mal placé pour percevoir les

formes spatiales composées, celles-ci sont confuses,

voire perdues, et le compositeur qui aura travaillé

pendant des semaines à composer des formes spatiales

précises et claires (et combien difficiles à parfaire !) aura

perdu son travail et son énergie (et c’est hélas ! souvent,

ce qui se passe aujourd’hui).

Comme peu de personnes, jusqu’à ce jour, savent

ce qu’est, exactement, une « composition spatiale », la

diffusion module les paramètres que l’on connaît : les

intensités, la hauteur, les timbres (par la modulation

des potentiomètres des différents canaux).

Il est tout de même étrange que depuis bientôt

40 ans, la stéréophonie, la projection musicale sur deux

canaux sonores (avec tous les gadgets électroniques

élaborés pour sa mise en valeur) ait pu contenter tout

le monde et, aujourd’hui encore, cette stéréophonie

continue à être l’apanage de toutes les musiques

écoutées (disques de cire, disques lasers, DVD, bandes

magnétiques analogiques et digitales, etc.). Il est

compréhensible que, pour la musique historique (du

moyen-âge à nos jours), la stéréophonie puisse suffire

(si l’on écoute un concert dans une grande salle, les

yeux fermés, l’information spatiale est minime et la

stéréophonie peut, en effet, rendre l’image d’un tel

concert). Ces 40 ans de stéréophonie mondiale ont

aussi été appliqués à la musique technologique (tape

music, musique électro-acoustique, acousmatique,

etc.), même si de fortes tendances se font sentir,

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aujourd’hui, pour se libérer de cette stéréo-dictature. Il

faut bien constater que le produit final du compositeur,

le moyen par lequel il contacte la majorité de ses

auditeurs, reste le disque stéréophonique. Si, donc,

pendant si longtemps, l’humanité entière, du Japon au

Pérou, a supporté la stéréophonie comme jeu spatial

mondial, c’est que le canal d’information suffisait pour

la diffusion de toutes les musiques (il a suffi

d’améliorer la chaîne de diffusion, du lecteur au laser

jusqu’aux haut-parleurs les plus sophistiqués, comme

les haut-parleurs électrostatiques, Martin-Logan, par

exemple, pour s’approcher d’un idéal imaginaire de la

réalité du concert, mais aussi de la réalité sonore des

instruments : entendre un vrai son de violon, un vrai

son de piano, etc., et avoir tous ces vrais sons chez soi

pour le prix d’une chaîne et de deux enceintes

acoustiques de qualité est, simplement, miraculeux !).

Mais en réalité, cette stéréo-culture primitive et

archaïque, cette culture sur deux notes (comme do-

mi, si l’angle de projection est assez ouvert) est la plus

simpliste des articulations, si n’existaient pas tous les

intervalles intermédiaires entre cette gauche et cette

droite par rapport à un centre. Pour que ces

intermédiaires soient nettement perçus, il faut des

conditions très sévères à l’écoute. Le studio de

composition, et, forcément plus tard, la salle de

projection doivent être autant que possible

« anéchoïques » au risque de graves confusions des

paramètres. L’espace (quelle que soit sa forme) doit

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être strictement mesuré si l’on veut dominer cet

espace et y inscrire des formes spatiales précises. Car

notre mental possède un bagage de formes spatiales

fort riche, avec ses articulations, ses formes, ses

équilibres, son sens linéaire « contrapuntique » ou

« harmonique », intuitivement acquis et largement

pratiqué dans l’écoute de la réalité journalière.

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Nombre de perceptions spatiales :

minimales = 48

maximales = 70

moyennes = 63

Avec un écartement des haut-parleurs de 120

degrés (triangle de 90 x 162 x183 cm) et des angles

isocèles de 30 ° et de 60 °, on obtient un champ spatial

large et précis. D’après nos tests sur les perceptions

spatiales minimales angulaires (recherche sur les

perceptions maximales des sensations spatiales

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possibles sur une sphère, réalisée en 1985), le nombre

des positions spatiales perçues possibles pour ces

angles et ces distances est (sur un plan horizontal, à la

hauteur des oreilles) :

Minimal = 48 perceptions

Moyenne = 63 perceptions

Maximal = 70 perceptions.

Ces perceptions, bien sûr, dépendent de la salle

d’écoute, du genre de sons, de la valeur des oreilles qui

les perçoivent. Dans ce schéma d’installation, il s’agit

de deux sources réelles (les deux haut-parleurs) et de

sources intermédiaires, des sources « virtuelles » ou

« fantômes » (résultant de la sommation des

dynamiques en provenance des sources réelles en

phase). Ces sources virtuelles sont moins justes et

précises que si l’on plaçait des haut-parleurs

microscopiques réels sur cette ligne d’écoute. Les

sources virtuelles sont plus floues que les sources

réelles. Avec deux sources réelles et une quarantaine de

sources virtuelles, nous obtenons un champ de

composition spatial horizontal de 120 degrés. Or, vous

l’aurez remarqué, avec Pro-tools (pour l’ordinateur

Mac), le « panning » (les possibilités de régler la

position du potentiomètre spatial sur deux plans :

gauche-centre-droite), a reçu des valeurs, d’une part de

100 à 0 (de gauche au centre) et de 0 à 100 (du centre à

droite), la valeur 100 indiquant la position des deux

sources réelles, et tous les autres points intermédiaires,

y compris le zéro, des sources « virtuelles », zéro étant

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le centre (sommation des deux canaux d’intensités

égales). Le total des sensations spatiales contrôlables est

de 200, alors que les sensations réellement perceptibles

sont de 48. De même, avec Studio Vision (autre

programme pour Mac), le « panning » possible est de

64 positions spatiales, de gauche au centre et de 64, du

centre à droite, soit un total de 128 positions spatiales

pour une perception réelle de 48 valeurs.

On peut donc affirmer que les programmeurs qui

ont réalisé ces programmes ne connaissent pas les

réalités de la perception spatiale et ont choisi, tout

simplement, un maximum de valeurs (dont la majorité

reste imperceptible et inutilisable : imaginez un clavier,

par exemple, de 350 touches de hauteurs dont

seulement 88 répondent !). Cette projection sur deux

canaux réels est complexe (et démontre, en

préfiguration, pour le contrôle, à l’avenir, de la

spatialisation musicale, la subtilité de ce paramètre). En

supposant que les sources de diffusion soient très

précisément mesurées, que le studio soit, autant que

possible, anéchoïque, que les perceptions auriculaires de

l’oreille gauche et droite soient égales – car, souvent

l’oreille droite, pour les droitiers, est moins « précise »

que l’oreille gauche et les courbes auriculaires sont

presque toujours différentes pour les deux oreilles –, on

peut discuter de cette complexité et en faire une analyse.

La réalité de tous les jours nous oblige, par des

exercices, à nous entraîner, à percevoir la source au

plus vite, ou alors celle-ci devient un danger pour nous

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– dans la rue, par exemple –. Notre conscience est très

alternée, la nécessité de relégation des informations

obligeant l’oreille à parcourir le champ perceptif

comme un radar spatial et cela à grande vitesse (par

exemple sur deux haut-parleurs, la perception alterne,

de la gauche à la droite, ou l’inverse, à grande vitesse

par détecter les mouvements spatiaux). Étant donné le

grand nombre de paramètres qui interviennent dans

cette perception (les phases, les rythmes, les hauteurs,

les couleurs et les timbres, les intensités, les attaques,

les tenues et les chutes des sons, avec leur architecture

verticale « harmonique » et temporelle variable), ils se

créent des « illusions », des « erreurs de perceptions »,

des flottements et des incertitudes qui rendent la

perception spatiale très imbriquée, et cela, seulement

sur deux canaux (alors, imaginons la complexité sur

une coupole sonore de 102 audio-canaux, avec le jeu

des sources réelles et virtuelles intermédiaires).

Comme pour l’art de la composition avec des

hauteurs, il existe un art de composer avec des points

spatiaux.

La spatialisation en studio (sa composition) est un

art subtil. Avec un unique « intervalle spatial » de deux

haut-parleurs, composer des formes spatiales en regard

des confusions psychoacoustiques qui se créent exige

patience et concentration. Par exemple, la symétrie

spatiale est aisément perdue si l’un des sons a un « fade

in » plus bref que l’autre, car il sera le premier perçu. Il

sera profitable d’éviter les mouvements spatiaux

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parallèles, car ils sont moins perçus que les mouvements

contraires (des lois de composition déjà ordonnées pour

le contrepoint des hauteurs).

Un des principes majeurs de la perception spatiale

est le fait que l’homme est bâti d’une manière totalement

symétrique : deux yeux par rapport au nez central, deux

orifices nasaux, deux oreilles, deux mâchoires, deux

joues, deux épaules, deux bras, deux mains, deux

poumons, jusqu’à deux testicules symétriques au sexe

(masculin) et deux jambes fermement stabilisées par

deux pieds au sol. L’homme est une architecture

symétrique et la composition spatiale est obligée de tenir

compte de ces organes symétriques, car la conscience est

par ce fait symétrique et toute modulation spatiale sera

jugée en fonction de ces organes vitaux.

La spatialisation est un paramètre très subtil, avec

beaucoup d’impondérables. Sa composition prendra

autant de temps et exigera autant de travail que la

composition des autres paramètres. Son

épanouissement culturel futur sera de longue durée

avec des diversifications et des ramifications

multiples. Ce sera un ART À TROIS DIMENSIONS.

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La perception spatiale est complexe (à cause des

multiples paramètres sonores, visuels et corporels qui

la définissent). Pour mieux la comprendre, nous

pouvons considérer que la perception générale

provient d’un ensemble : physique, inconscient

(subconscient) et conscient. Ce sont ces trois entités,

avec leurs niveaux transitoires, qui causent les

perceptions « fantômes », les « illusions », les

« hallucinations », les « mirages » et donc, aussi, les

erreurs de perception par rapport à une réalité

physique mesurable. Nous nous trouverons, dans

cette analyse expérimentale, devant plusieurs seuils :

les seuils physiques (que nous ne pouvons pas

réellement connaître, en tant que percepteurs), les

seuils physiologiques (du domaine de la physiologie

organique) et les seuils de perceptions psychologiques

ou psychoacoustiques. Ce que nous avons mesuré ce

sont nos seuils de perception spatiale sur une sphère.

Pour mieux comprendre la difficulté de mesure des

seuils, il convient de comprendre qu’il existe des

niveaux de conscience (de présence devant un signal

physique). Par exemple, pour une totale absence de

conscience, parce que la pensée mentale est

« ailleurs », le « radar perceptif » est dirigé dans un

autre sens que celui d’où provient le signal physique,

et cela a pour conséquence, soit de baisser les niveaux

d’intensités des signaux sonores, soit d’annuler

totalement ceux-ci (il y a absence consciente devant

un message physique réel : une source sonore dans

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l’espace). Il n’y a donc plus de perception consciente.

Cette concentration est fondamentale dans la

perception spatiale, car souvent celle-ci est

rapidement couverte par la conscience des timbres et

des hauteurs, mais elle reste le premier paramètre

inconsciemment perçu. Nous aurons donc un

ensemble de perceptions différenciées :

1. Les sources réelles (concordantes avec les sources

physiques),

2. Les sources « virtuelles » ou « fantômes »

(illusions provenant de la sommation des sources

physiques (– leurs spectres, les phases et leurs

intensités –),

3. Les sources « imaginaires » (qui, pratiquement,

n’ont que peu de relations avec les sources

physiques, mais ne pouvant, toutefois, pas survenir

sans celles-ci),

4. Quant aux sources « imaginées », elles relèvent de

la pure fantaisie et n’ont pas de réalité physique

extérieure.

Dans la perception spatiale, ces différents facteurs

s’entremêlent constamment. Par exemple, l’intensité

psychoacoustique d’une source spatiale perçue croît

« logarithmiquement » en fonction de la concentration

de la conscience sur cette source spatiale par rapport à

une autre. Un changement de « lieu spatial » est aussi

un changement de concentration. La détection

physique du « radar » est sans doute immédiate, mais

les détections inconscientes, puis conscientes

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dépendent de la concentration qui fait croître

l’intensité de la source en fonction de cette force de

concentration. Si l’attention sur un son spatial testé

croît, son intensité croît et aussi l’inverse. Ces troubles

engendrent dans la perception spatiale des sources qui

« bougent » alors qu’elles sont physiquement

immobiles, elles créent des inversions de perception

physique et des points « catastrophes » (comme la

« zone noire » pour l’œil) ou l’espace n’est plus perçu.

Dynamique et intensité, concentration et

attention, masquage et attraction, la complexité des

perceptions spatiales s’additionnent.

Il est quasi impossible de trouver deux haut-

parleurs « identiques » pour la raison qu’il faut que

leur réponse en fréquences, leurs niveaux, leurs

couleurs, leurs timbres, leurs grandeurs physiques

(plus un haut-parleur est petit, plus précis est le point

spatial de diffusion) doivent être strictement

identiques. Si, maintenant, ils sont identiques, alors se

présente la difficulté de la concentration sur deux

points (en réalité encore des surfaces) spatiaux

différents, se trouvant en des lieux différents, exigeant

donc une re-concentration sur un nouveau lieu

suivant que le mental écoute l’un ou l’autre, gagne ou

perd l’intensité perçue et, donc, change les paramètres

de la conscience. Si l’attention se détourne du point

spatial concentré, alors le niveau baisse d’autant plus

que l’attention s’en éloigne (un « rêve éveillé » réduit

l’intensité de la source spatiale à zéro). Un

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changement d’intensité représente automatiquement

un changement spectral et, donc aussi, spatial.

Nous aurons, en conséquence, dans la perception

spatiale, par rapport à des sources spatiales physiques

réelles, des zones perçues comme très précises,

précises, moins précises, mouvantes, floues, illusoires,

imaginaires, rêvées et « mortes » (la réverbération est

une sommation de multiples faisceaux angulaires

spatiaux et l’on peut imaginer la complexité des

perceptions). En fait, la réverbération est perçue

comme un tout et non pas comme une suite de

perceptions spatiales individuelles parce que notre

conscience est sublimée par la succession rapide des

ondes en provenance d’un somme importante (trop

complexe) de points spatiaux.

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Pour mesurer la délicatesse et la subtilité des

perceptions spatiales, des haut-parleurs de très petites

dimensions sont nécessaires (l’angle minimal de

perception entre deux sources sonores découvert sur

une sphère est de 1,7 degré, ce qui représente à peine

quelques centimètres sur une distance de deux

mètres). Un haut-parleur « normal » représente une

surface spatiale beaucoup trop grande et ne peut pas

servir comme instrument de mesure, ni de la sorte

devenir le voisin d’un premier, semblable.

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L’instrument de mesure est constitué par deux tout

petits haut-parleurs (Audax). Ceux-ci sont déplacés,

alternativement, en fonction des seuils minimaux

mesurés, sur les cercles de la sphère (diamètre = 2 m).

Le signal sonore, constamment le même, est envoyé sur

ces deux tout petits haut-parleurs, à partir d’un

générateur impulsionnel (0,2 Hz, 1mV) dans une salle,

petite, quasi anéchoïque.

La détection des sources se fait au hasard

(interrupteurs invisibles). L’auditeur doit détecter,

avec 100 ° de justesse, la seconde source, avant de

continuer avec la source suivante. On progresse ainsi

sur des lignes sphériques (avant-droite ; arrière-

droite ; haut-avant ; haut-arrière ; haut-à droite ; puis

un étage plus haut, à la moitié de la sphère, à 45 °, de

la même manière).

Mesure angulaire, sur une sphère,

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des seuils minimaux de perception spatiale.

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Nous obtenons deux figures principales. La

première mesure les points différentiels au niveau des

oreilles (étage zéro de la sphère). La seconde mesure

les points différentiels à l’étage 1 m 43 de la sphère (à

45 °), à la moitié de sa hauteur. Dans l’ordre, il s’agit

de valeurs angulaires minimales, puis maximales,

ensuite moyennes et enfin le nombre des perceptions

totales par quart de sphère.

Ces valeurs ont été mesurées, en juin-juillet 1985,

toutes suivant une pratique auditive assidue sur des

sources sonores réelles et avec une seule personne,

dans un lieu silencieux et sec.

Comme on peut le constater, sur la figure

suivante, la sensibilité spatiale n’est pas beaucoup plus

subtile à l’avant qu’à l’arrière et malgré de nettes

différences, il y a une moyenne égalitaire. L’intervalle

le plus petit est 1,7 degré, l’intervalle le plus large est

8,2 degrés et c’est justement devant, sur la ligne

montante. La moyenne des perceptions, pour les

diverses directions, est de 33 perceptions spatiales

pour chaque tranche plane de quart de sphère, et la

somme des perceptions sur les 12 quarts de cercles de

la sphère a une valeur totale de 407 perceptions.

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Perceptions angulaires différentielles

Sur les sept figures qui suivent, on trouvera les

résultats des recherches et des tests sur les valeurs

minimales de la perception spatiale sur la sphère.

Chaque ligne représente une perception angulaire

minimale, différentielle en fonction de la précédente

et de la suivante.

Deux autres tableaux, résument, par graphique,

l’ensemble des valeurs angulaires, sur les 7 quarts de

cercle de la sphère et permettent d’avoir une vision

claire de ces valeurs comparées à la ligne des 15 °.

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La ligne la plus fine des perceptions spatiales est

située sur le plan horizontal, à la hauteur des oreilles

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(avant-droite). Le minimum d’angle perçu est de 1,7 °,

le maximum 2,5 °, et la moyenne est de 1,9 °. C’est

étonnant que l’homme ait cette capacité innée d’être

aussi sensible à la perception angulaire. On

remarquera que la ligne des 15 ° (qui sera déterminée,

par nous, comme l’intervalle spatial tempéré) est fort

éloignée des lignes de perception moyenne. Sur les

quarts de cercle arrière-droite et arrière-vertical

(respectivement 6,2 ° et 4 ° de moyenne) les valeurs

chutent, leurs sensibilités étant moins raffinées, mais

leurs maximums, comme celle du quart-de-cercle

vertical-avant (8,2 °) reste étroits.