lenfant nest pas un adulte en miniature : comment sintègre la physiologie de lenfant et son...
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L’enfant n’est pas un adulte en miniature :
comment s’intègre la physiologie de l’enfant et son développement dans les
études cliniques.
Dr B KassaïService de Pharmacologie Clinique
Centre d’investigation CliniqueEPICIME (Epidémiologie, Investigation Clinique,
Information médicale, Mère-Enfant) HCL [email protected]
Plan Introduction Différences entre l’adulte et
l’enfant Utilisation hors AMM et hors
indication Conclusion
Introduction
Réaction de l’organisme Action du médicament
Bénéfice
Risque
Maladie Physiopathologie
Pharmacocinétique
Pharmacodynamie
Voie d’ administration
sublinguale
Élimination des substances
Les enfants ne sont pas de petits adultes!
Exemples : Elixir de Sulfanilamide Tetracycline Chloramphenicol Verapamil Desflurane
Médicaments et grossesse
Thalidomide (un seul comprimé)
Distilbène
Hormone de synthèse inventée en 1938, Commercialisée en 1946 aux Etats-Unis et prescrite en France à partir de 1948 pour prévenir les avortements spontanés et traiter les hémorragies gravidiques (relatives à la grossesse). 1953, une étude américaine conclut que ce médicament n'est pas plus efficace qu'un placebo pour éviter les fausses couches. 1971, d'autres études menées aux Etats-Unis mettent en cause le DES dans la recrudescence des cancers du vagin chez les jeunes filles dont les mères avaient pris du Distilbène pendant leur grossesse. Cette alerte, qui constitue une bombe à retardement pour l'enfant à naître, conduit la Food and Drug Administration américaine à interdire l'usage du DES pour ses indications obstétricales.
Distilbène En France, c'est l'indifférence. Le produit continue à être
prescrit aux femmes enceintes jusqu'en 1977, date à laquelle le Vidal mentionne enfin ses effets néfastes. En 1981, une troisième vague d'études américaines démontre que le risque de cancer dû au DES serait de 1 pour 1 000, mais que les femmes exposées à ce médicament pendant leur vie intra-utérine présentent un risque élevé d'accidents de la grossesse (fausses couches pendant les premier et deuxième trimestres, grossesses extra-utérines, accouchements prématurés). L'association de victimes DES France évalue à 160 000 le nombre d'enfants exposés dans le pays, dont 80 000 femmes, qui sont les plus vulnérables.
Distilbène
"il appartient à chacun des laboratoires de prouver que son produit n'était pas à l'origine du dommage"
Diethylstibestrol
La Cour de cassation a confirmé, jeudi 24 septembre, la responsabilité des laboratoires pharmaceutiques UCB Pharma et Novartis dans les maladies provoquées par le Distilbène, un médicament censé prévenir les fausses couches et distribué jusqu'en 1977 en France.
Excipients
Quatre accidents graves, dont trois d’évolution mortelle chez des nouveaux-nés hospitalisés en réanimation à la suite de l’administration en perfusion veineuse de ceftriaxone (Rocéphine°) dans une solution contenant des sels de calcium Explication : formation d’un précipité
cristallin
Différence enfant-adulte : Une population hétérogène
Prématurés Enfants nés à terme (0-27 J) Petits enfants (28J- 23M) Enfants (2-11 ans) Adolescents (12-18 ans)
Physiologique - Pharmacologique : Action de l’organisme sur le
médicament (PK) Absorption Distribution Métabolisme Elimination
Action du médicament sur l’organisme (PD)
Différence entre enfants et adultes
Physiologie
Tête : Plus large Système Nerveux : Barrière plus
perméable Cœur-Vaisseaux : Volume total de
sang réduit Poumon : Voies aériennes de
calibre réduit, besoin métabolique en O2 x 2
Physiologie
Activité enzymatique : 20% à 70% des adults
Extraction rénale : 30 à 40% adulte Peau : Perfusion sanguine plus
élevée
Ontogénie
Développement de l’individu depuis l’oeuf jusqu’à l’âge adulte
Différence entre enfants et adultes
Absorption : Surface de la peau Surface et perméabilité de l’intestin Diminution de la fonction
pancréatique (<1 an) Temps de transit plus important
Différence entre enfants et adultes Distribution
Nouveau-né = 80% d’eau, 1 à 2 ans = 55 à 60% (= adulte)
La distribution des substances hydrosolubles augmente
Tissus adipeux diminué Surdosage des substance lipophiles
Faible concentration et affinité des protéines plasmatiques (concentration du médicament au site récepteur)
Différence entre enfants et adultes
Métabolisme Maturation enzymatique, ontogénie
Glucuronoconjugaison Déficience enzymatique
Parfois protecteur (paracétamol) Clairance hépatique augmentée pour
certains médicaments (théophylline)
Métabolisme du paracétamol
sulfate PARACETAMOL glucuronide
Métabolite oxydée
Conjugué en glutathion
Foeutus et nouveau-né
Adulte sulfate PARACETAMOL glucuronide
Métabolite oxydée
Conjugué en glutathion
©Anders Rane, Febr 2004
Demi vie (heures) des médicaments
Nouveau-néAdultesCaféine 95 4Carbamazépine 8-28 21-36Diazépam 25-100 15-25Indomethacin 14-20 2-11Lidocaine 3 1-2Nortriptyline 56 18-22Pethidine 22 3-4Phenazone 30-40 2-4Phenylbutazone 21-3412-30Phenytoin 21 11-29Theophylline 24-36 3-9Tolbutamide 10-404.4-9
Différence entre enfants et adultes Élimination
Filtration glomérulaire et sécrétion tubulaire diminuée
Génétique? Sensibilité des récepteurs
La croissance le rapport bénéfice risque Corticoïdes Asthme
Croissance et corticoïdes, Asthme
Budesonide
N = 311
Placebo
N = 418
Hospitalisation 2.5 (nb/100 pers-an)
4.4(nb/100 pers-an)
Soins urgents pour asthme
12 (nb/100 pers-an)
22 (nb/100 pers-an)
Changement de taille (cm)
22.7 23.8*
Projection taille adulte
174.8
(173.2 ± 9.5¹)
174.8
(173.9 ± 10.5¹)
¹Etude de cohorte, 9.5 ans en moyenne, vs fraterie
La fertitlité, Survivants de cancer
Les enfants ne sont pas de petits adultes!
En résumé : Immaturité enzymatique Passage cutané +++ Passage de la barrière hémato-
encéphalique Élimination rénale + faible Organisme en croissance
Volume de sang
Vol total (ml) Prélèvement (2 SEM)
Prématuré 120 3.6
A terme 144 9.6
Bébé < 3ans 320 36
Enfant <12 ans 1200 96
Volume de sang
Cole M et al. 2006
Est il possible de prédire à partir des connaissances physio-pharmacologiques ?
(source : Service de Neurologie, CHU de Grenoble)
scanner IRM
obstruction
O2Métabolisme énergétique
ATP
glutamate
Inversion du transporteurdu glutamate
Transportsioniques
Ke
CMRO2
Métabolites
de l ’ATP
Nai
Cai
oedème
nécrose
RécepteurNMDA
RécepteurAMPA-kainate
apoptose
R1
R2Ri
ADCw
DCE
inflammation
Rad Libres
reperfusion
O2
R1Métabolisme énergétique
NOS 1neurona
le
NOS 2astrocytai
re
NO
ATP
La pratique actuelle?
AMM disponibles : Les anti-infectieux, antalgiques
antipyrétiques, affections respiratoires et ORL
Pas d’AMM : Pathologies graves, rares
Utilisations hors AMM, en France
Chalumeau, Arch Disease in Child 2000, 83 (6);502-5
Indication Nb de prescription(2522)
Nb de médicaments hors indications(745)
Vaccination 385 63
Fièvre 328 19
Rhinopharyngite 259 106
Utilisation hors AMM, France
Chalumeau, Arch Disease in Child 2000, 83 (6);502-5
Nom Nb prescription hors AMM
Raison Recommandation prescription
Rifamycine (œil)
18 Age Non indiquée
Mucomyst 26 Indication Restreint au bronchiolite
Clamoxyl 10 Dose >30 mois 25-50 mg/kg
Hepatite B 27 Voie Sous cutanée non indiquée
Utilisation hors AMM, France
Nb de prescription
Hors AMM
Nouveau-né 116 70%
Bébé 1327 27%
Enfants 896 30%
Adolescent 84 35%
Total 2423 31%
Utilisation hors AMM, Europe
Conroy, BMJ 2000; 320: 79-82
Le poids des effets indésirables chez l’enfant
0%
10%20%30%40%
50%60%70%80%90%
100%
Analgesiques Anticonvulsivant Antibiotiques
Définitif
Probable
Possible
9,53% (intervalle de confiance (6,81 ; 12,21)) Impicciatore P et al.Br J Clin Pharmacol 2001;52(1):77-83.
Le poids des effets indésirables
Menniti-Ippolito, Lancet 2000, vol 355, 1613-14
05
101520253035404550
0-1 an >1-4 >4-7ans
>7-14ans
Nb EIM
Incidence/1000
Conséquence de prescription hors indication En ambulatoire:
Multiplie de risque de survenue d’un EIM par 4
En hospitalisation: 73 % des prescriptions associées à la
survenue d’un EIM grave impliquent des médicaments ne possédant pas d’AMM ou d’indication dont plus de 71 % sont hors indication pour l’âge du patient. La fréquence des EIM a été plus importante avec les prescriptions hors AMM (6% vs 3,9%).
Besoin d’information de haut niveau de preuve, essais cliniques
Effets bénéfiques Forme galénique adaptée La Cinétique Relation entre la Dose et l’effet
Effets indésirables Evaluation du rapport bénéfice risque
L’évaluation des médicaments chez l’enfant, domaines orphelins (Afssaps)
Besoins
Anticancéreux Étude sécurité à long termeInformation RCPFormulation adaptéeÉtude Pharmacocinétique < 1 an
HTA et Insuffisance Cardiaque
Formes orales de présentation adaptéeAbsence d’AAIIB Bloquants pour les tranches d’âge
Douleur Étude pharmacocinétique
Absence d’information de haut niveau de preuve, essais cliniques
Les EC : Maladies souvent rares Difficulté de recrutement Méconnaissance de l’éthique des essais
cliniques Problème des investigations invasives Nécessité de suivi à long terme Rôle des associations de parents Exemple de cancer
Conclusion
Besoin d’études précliniques et cliniques spécifique à la population pédiatrique
En attendant : Tenir comptes des particularités
biologiques Nécessité d’une surveillance accrue