l'Église abbatiale de saint-sever,...

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l'ÉGLISE ABBATIALE DE SAINT-SEVER (LANDES). La i r Jsente monographie est en très grande partie le résultat des études que nous avons faites sur place en 1895 (I), M. Pan! La- .fol!ye, architecte, et • moi. Avant d'exposer les résultats dc ces études, j'ai l'agréable devoir de z'connakre la part qui revient dans cette oeuvre à mon collaborateur (2) et de remercier les personnes qui nous ont aidés dans ce travail(). L'histoire de l'abbaye bénédictine de Saint-Sever et de son, église nous est connue surtout grttce à un tua nuscrit du xvllesiècle, conservé dans les archives de l'hêtel d e ville et publié en 1876 par MM. Pé- degeri, chanoine d'Aire, et Lugat, curé de ViUen eu v e_de_Marsan (i). Depuis cette époque, l'église a subi des restaurations; le caractère de la nef o été absoiumer,L einngé. - Je me suis aidé notamment des croqu is de M, Lafollye pour dessiner les deux coupes sur le transept. (') ?,l. Labourel , a,'chilecte, n bien y oupin nous communiquer ic plan qu'il avait relevé et nous autoriser à le reproduire. Les Saiuls-Séverjus, fiers bon droit Je icor abbatiale, nous ont fait ' in accueil ci nous ont prêté un concours Jouit nous leur gardons un souvenir reconnaissant. M. le D ' Sentex, suaire, dont les collec- tions ténuoipneuat d ' une sollicitude éclairée pour le passé de la ville, èL M. l'abbé Sarrauton, arclsip;éti'e, se sont mis à noire disposition avec la plus parfaite obli- geance. M. le I) ' Léon Dufour o fait passer sous nos yeux des documents gm- pluquies Juin réel inlés'êt, Nous n' aurons garde d'oublie, l'empressement avec lequel MM. Dupour flous ont fait bénéficier de leur expérience et de la connaissance qu'ils ont de leu,' vieille église. Enfin et surtout, M. (lu Sault, avocat, et J. de Laporterie nous ont pilotés avec une patience jamais lassée dans tous les recoins de l'édifice qu ' ils possèdent si parfaitement. A eux plus qu!à tout autre nous devons d ' avoir pu étudier ce monument t si inj u stement ignoré. ) !ilS(orjŒ raoao,fcri j S. Screri Ubri X, c,zct,'e D. Pet,', Daniele nu O S. R. coogreg. S, Mouri. Yicojulii ad AIu,rem, 1876,n vol, in-8'. Duisso M. Bm'uulails. Document r Il II II II I! III 111V 1H III II Dl 0000005603893 j QTffÈç!fi CHA

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l'ÉGLISE ABBATIALE

DE SAINT-SEVER

(LANDES).

La i rJsente monographie est en très grande partie le résultatdes études que nous avons faites sur place en 1895 (I), M. Pan! La-.fol!ye, architecte, et • moi. Avant d'exposer les résultats dc cesétudes, j'ai l'agréable devoir de z'connakre la part qui revient danscette oeuvre à mon collaborateur (2) et de remercier les personnes quinous ont aidés dans ce travail().

L'histoire de l'abbaye bénédictine de Saint-Sever et de son, églisenous est connue surtout grttce à un tua nuscrit du xvllesiècle, conservédans les archives de l'hêtel d e ville et publié en 1876 par MM. Pé-degeri, chanoine d'Aire, et Lugat, curé de ViUeneuve_de_Marsan (i).

Depuis cette époque, l'église a subi des restaurations; le caractère de la nefo été absoiumer,L einngé.-

Je me suis aidé notamment des croqu is de M, Lafollye pour dessiner lesdeux coupes sur le transept.(') ?,l. Labourel , a,'chilecte, n bien youpin nous communiquer ic plan qu'il avait

relevé et nous autoriser à le reproduire. Les Saiuls-Séverjus, fiers bon droitJe icor abbatiale, nous ont fait ' in accueil ci nous ont prêté un concours Jouit nousleur gardons un souvenir reconnaissant. M. le D ' Sentex, suaire, dont les collec-tions ténuoipneuat d 'une sollicitude éclairée pour le passé de la ville, èL M. l'abbéSarrauton, arclsip;éti'e, se sont mis à noire disposition avec la plus parfaite obli-geance. M. le I) ' Léon Dufour o fait passer sous nos yeux des documents gm-pluquies Juin réel inlés'êt, Nous n'aurons garde d'oublie, l'empressement avec lequelMM. Dupour flous ont fait bénéficier de leur expérience et de la connaissance qu'ilsont de leu,' vieille église. Enfin et surtout, M. (lu Sault, avocat, et J. de Laporterienous ont pilotés avec une patience jamais lassée dans tous les recoins de l'édificequ 'ils possèdent si parfaitement. A eux plus qu!à tout autre nous devons d 'avoir puétudier ce monumentt si inj ustement ignoré.

) !ilS(orjΠraoao,fcri j S. Screri Ubri X, c,zct,'e D. Pet,', Daniele nuO S. R. coogreg. S, Mouri. Yicojulii ad AIu,rem, 1876,n vol, in-8'.Duisso

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Il II II II I! III 111V 1H III II Dl

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- —). [35]

Dont Buisson, l'au leur (le cette monographie , écrivait eu 168 4U)

des moines continuèrent jusqu'à 1719 les notices relatives auxprieurs. Coite chronique nous Fournit principalement des rensei-gnements détaillés et précis sur les travaux de restauration effectuésdans l'église abbatiale au cours des deux derniers siècles.

L'abbaye fut ruinée au ville siècle ou vers le commencement duix'. Guillaume-Sanelie, duc de Gascogne, attaqué par les Norniands, vint au tombeau (le saint Sever et promit de se soumettreau bienheureux, lui et ses terres avec lui, s'il remportait la vic

-toire; s'engageant à remplacer l'humble, chapelle du monastère par

un édifice remarquableLUn incendie détruisit la construction de Guillaume-Sanclie, la-

quelle Fut relevée par Grégoire, abbé de 10281072. Gréguire

bètit une belle église() et la fit consacrer(4) '- L'abbatiale édifiée par Grégoire subit par la suite des temps desdésastres répétés elle souffrit sans doute du siège de 1295 et del'incendie qui consuma, en t 3Go, une grande partie de la ville,

du tremblement de terre de 1379 et, en 1h35, du sac de Saint-Sever par les troupes de Charles VII, qui détruisirent presque le

u vent t 51

Les lexies ne disent point dans quelle mesure l'église fut ai--teinte par ces événements successifs. Ils sont plus complets en cequi touche aux ravages causés par les guerres de religion. En 1569,un pa4i de Huguenots enleva la ville et se rua sur l'abbaye. Desreligieux furent massacrés, dont l'un avait été contraint de creusersa propre fosse (6), Les documents de l'époque nous montrent les au-te ls, le choeur, les orgues, les fonts baptismaux anéantis, le trésortmis au pillage les hérétiques avaient enlevé la clisse de saint Se-ver, en argent doré, qui pesait s o marcs et (lui était ornée depierres, 3 grands reliquaires, 2 custodes, 10 calices, t encensoir

(i) Avertis calcul, t. 1, p. q; t. il, p. Si.() Du .fluisso , op. cil., L I, p. 165-167; CoUic christiaua; MInCI, Ihsloire dut

I?éa,'n, p. niS; - cr. le texte de ta charte, CoUic cirri,tioiaa, aux Jngt,',,menta.

(') , Ut scrib,tur in membrane velere opus monasterli maxime subiimnvit.n(Du BuissoN, el). cit., L Il, p. 232.) -

() Ibid., LI, P. 165-166.(5) Jean de Canna travailla à le rétablir (Gaffa christiona).C') Du BuissoN , t. I, p. 3A .(') Ce trésor est évalué, en 1 5 7 1 , pa le syndic des religieux à plus de

100,000 Francs l,ouclais (l)'u Buissox , t. 1 . P. 344), volatil 1 o5,00 r, livres tournois.

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[36] — ri —

d'argent doré, le tout pesant 5o marcs, les ornements sacerdotaux,les cloches, dc. P)

Non contents d'avoir converti l'église en écurie 2), les Calvinistes,si l'on en croit du Buisson, voulurent la renverser t Les Hague-unis, voulant abbatfte l'église, en avoint sappé les piliers, mettantdes piècés de bois A taplaée des pierres, auxquelles ils mirent lefeu, pour faire tomber la voûte; niais les arcs-bontans, (lui sont pardehors, la soutinrent, et elle se fendit san g tomber; j'en ai yen lesfentes(). En i600, Jean de la Serre, qui percevait les fruits del'abbaye, aurait élevé les trois piliers cylindriques placés daàs lanef h droite en entrant@). -

Nous verrons plus loin que tout ce ré-cil, ne doit pas être pris àla lettre. De même, la voûte et les murs de l'abside et du chiirtombèrent peut-être plus tard; par suite de l'état d'abandon del'édifice; ce -serait une de ces aggravations que signale titi

de 1646 (s). Il est vrai qu'en juin t 5g , un visiteur convo-qua les religieux ait rparcè que lad. esglise et chappitre delad, abbaye sont tous en ruyne (6). Mais il reste, de 1583 environ,un curieux' état des réparations à effectuer. dans l'église W, et cetétat ne prévoit la reconstrutiou ni de l'abside et des voûtes duchoeur ni des piles placéés au Sud- Ouest de la nef. Voici au sur-plus, d'après ce document, les travaux à exécuter le dortoir, lecloître, le logis étaient à rele'er; de plus, il fallait refaire auchevet le pignon de pierre dont partie était à terre depuis lo1igtemps, réparer à l'extrémité opposée tes murailles qui étaient ger-cées et tombaient de jour en joui', consolider le clocher qui me-naçait ruine et où des pans de'murs étaient écroulé, restaurerl'escalier de pierre, acquérir un cimetière de façon à cesser les iuhurnations dans l'église , acheter divers ornements, construire unechapelle pour le service de la paroisse, enfin, t beaucoup d'autreschoses, comme on peut le voir à l'oeil,

Après les Protestants, Saint-Sever connut les abbés commenda-

(1) Procès-verbal de 1572, Du Bu'sso,, t. J. P. 354-355.t. ï. p. 33, 'iote r, et P. 3 75, note o.t. 1, p.33, note e. - Cf. p. J 72-J 73.

() Ibid., t. I, p. J72, note.M Ibid., t. I, p. 355, note.

Archives des Landes, H 17.') Ibid.

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taires. Le monastère soutint un long procès contre ces singuliersabbés, pour les contraindre à porter leur part des dépenses deres-tauration M.

En.mai 1,611, le Boi, considérant les inconvénients auxquelsdonnait lieu la saillie des contreforts, autorisa les religieux à r fairebâtir et édifier ez environs desd. piliers d'icelle églize tel nombrede petitesloges ou boutiques qu'il se trouvera nécessaire, pourvuqu'elles n'excèdent et n'outrepassent la hauteur des piliers d'icelleéglize (2) C'çst l'origine des échoppes qui couvrent le fianc.Nord del'église.

Le 13 décembre 1614 7 , le chapitre de Pabhae rjsolut d'em'pruntcrt2,000 livres tournois(' ) . Pierre Bésiat, prieur -de 1648 ài6514, répara la chapelle Notre-Dame, dans l'absidiole -la plus rap-prochée du mautie-autel au Sud, afin de pouvoir y célébrer les offices ()• L'un de ses successeurs, Antoine Arnaud, qui dirigea l'ab-baye de 1675 il 16 7 8 reconstruisit le sanctuaire et le fit voûtei5.Antoine Salauze, qui remplaça Antoine Arnaud de 1678 à 168&,posa la couverture, refit la voûte, du choeur, dont les débris céu-s-raientle sol, dota ledit choeur (le stalles, le sanctuairè d'un dal-lage et les fenètres de clôtures (5) La messe fut célébrée le jour dePâques 1681 au grand autel, qui était désert depuis j 56g, et l'of-fice fut de nouveau chanté dans le choeur le jour des Rameauxde 1683 (7)• Antoine Salauze bâtit, l'année suivante, la porte Ouest del'église ().• Dès lors, l'effort porta principalement sur les logis dumonastère dortor, de 1684 à 1693 (°); galerie Est du cloître en1693 (10); boulangerie voûtée, en s 6 9 4(11 ); réfectoire voûté, dortoirs,escalier qui les dessert, etc., de 17004 1o3 (I2) Toutefois, l'église

(') Voir notamment un arrêt du parlement de Bordeaux, condamnant l'abbe àparticiper à ces dépenses jusqu'à concurrence d'i,,i quart de son revenu (Archivesdes Landes, II 15):-

' Archives les Landes, H 23.-') Da Buissos, t. 11, p. ios.

() Ibid., t. 11, p. Io n-I o3. -

Ibid., t. Il, P. 105-106. -} Ibid., t. il, P. 106.

I') Ibid., t. II, p. Ss et 106.I') Ibid., t. Il, P . iu6.) Ibid., 1. Il, P . 108 et 'O).

(le) Ibid., t. 11, p. 109.I'') Ibid., t. H, p. iso.

Ibid., t. Il, p. iii.

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[38J — 7 —

n'élait. pas oubliée la chaire rut placée 0(1 1700 (fl; l'orgue, de17 t O à 1713 (2); le baldaqu in du maUre-autel, entre 1717 et1720 t'). Euflu, le 20 décembre 1775, le chapitre décida de traiteravec Ilayneri , ouvrier italien, poui recrépir et blanchir l'église etle monastère (a).

LE PLAN DE L'ÉGLISE.

L'église abbatiale de Saint-Sever est orientée de [Ouest à l'Est.L'axe dévie cependant de ne degrés environ vers le Sud.

Le plan (le l'édifice est remarquable. 14a nef s'étend entre deuxbas côtés, 'cL elle compte cinq travées jusqu'au transept exclusive-tient. Le' transept débordé de beaucoup l'alignement des rnui's ex-térieurs des collatéraux; 1 église, qui mesure, à la hauteur de lanef, g o mètres de largeur dans oeuvre, n'a pas moins de 39 mè-tres dans le transept.

L'abside et six absidioles s'ouvrent sur le transept. Chacuneest précédée d'un choeur d'autant plus profond qu'il se rapprochedavantage de l'axe de l'église. Si Fun mesure dans oeuvre la dis-tance entre le creux (Je ces absides et la l'ace Est du transept,on trouve respectivement pour l'absidiale extérieure, 3 m. 3od'enfoncement; pour l'absidiole voisine, jo in. Go; pour l'absi-diole la Plus rapprochée 'de l'abside, iS mètres; pour l'abside,27 lii. 70.

Le chevet se diaingue donc par son ampleur, aussi bien que parses dispositions particulières. Les sept choeurs parallèles ne sontPas tous et sur toute leur longueur séparés par des murs pleins;sur partie de sa longueur, te choeur principal communique pardeux larges arcades avec les choeurs des premières absidioles, etceux-ci s'ouvrent, au moyen de deux arcs portés par une cotonne,sur les choeurs des secondes absidioles. Il en résulte des effets deperspective qui donnent à toute cette portion de l'église un rarecachet de grandeur et de pittoresque.

Ce plan se retrouve presque identique à l'église de Cbàteauineil-

t') Du Birissos ,t. 1F, P. 110.(') Ibid., t. il, p. 1,6 et t 17.') Ibid., 1.11, p. ''9.t') Archives des Landes, 1F i eu, - Les I1aneri forent chargés, en j78,'

de badigeonner te chevet de Saini-Senrin de Bordeaux (Archives de la GirondeG

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nPlan le l'église de Saint-Sever.

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[gO] —.9—

tant (Cher) (U• Est-ce. i'i dire que le cônsliudteur de Saint-SeverJ'ait empi-unté au Berry? Je ne sais '. B serait aisé en tout castrouver dans le Sud-Ouest des plans moins développés s'inspirantde la même idée: à la Sauve ,par exemple, le chevet compte cinq ab-side et absidioles, et le choeur principal'cornmunique de chaqueCôté par une triple arcade avec les choeurs voisins. II ne faut pasoublier non plus que ce plan de la Sauve est fréquent chez les Clu-nisienst2).

LE ChEVET.

L'abside, qui a été refaite, offre un médiocre intérêt: Au fonddu choeur, les assises hautes et la voûte sont modernes; Ié piliersont été retaillés sur leur face antérieure; la cotonne engagée et ledosseret auquel cette colonne adhère ont été enlevés sur partie deleur luiuïeur; la saillie en est.portée dans chaque pile pnr n at-lnle d'un assez joli style, qui date du commencementmenceent du siècle,)i.Les arcades qui s'ouvrent, sdit du choeur principal, soit du transept,sur le choeur des premières absidioles sont plus hautes que cellesde la nef et en plein cintre; elles sont à ressaut. Les fenêtres,hautes et larges, montent jusqu'au-dessus de la corniche, et la partitsupérieure de leurs baies est percée à travers la voûte.

Il existe une différence notable entre la hauteur de la voûte del'abside, d'une part, et celle de k voûte du choeur, de l'autre. DuBuisson raconte que les voûtes étaient primitivement au même ni-veau et que rodSi l'abside plus basse aflnque la voix des chantres serépercutât mieux. Quoi qu'il en soit de cette explication, il y a entreles deux voûtes un lympan vertical. Les Bénédictins du xviir siècle•l'avaient garni de leur déVise PAX; les'débris des:raiides lettres

(O Bulletin archéologique du Comité des traceur historiques, 1890, p 3, etROUeT vit Keisnts,'Bistoire et- statistique monumentale du département du Cher,.1 Cfasc., F 1 • 111, fig.':s: M. Buihot de Kercers attribue l'église fle Chtteaumei!lantdia fin du xC et au commencement du Kit * siècle. (Op. eit.,•,p. ci

(5) Dans la seconde édition de son travail sur Les monuments religieux de l'ar-rondùsement de Bernay, r- 9 M. L. Régnier mentionne l'opinion des deux archéo-logues allemands, MM. G. Uehio et G. von Bezold, qui pensent que 'e plan del'a baye de Bernay (transept avec deux absidioles, choeur teiminé par une absideet flanqué de dent bas côtés avec absidioles) est .,d'origine clunisienne. Leplan deSain I- ver est le développement logique de celui de la Sauve et de Bernay.

La Choient, cc octobre 1854.

M. Brulails.

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- 1.0 - [AI]

ite pierre ont gardés au-dessus de la. voAte. Ctttà ornenièntationest assez nettement renduedans une vïi6 intérieure de l'abbatialejointe au numéro du journal Le Pèkrin du io Dovethbre 1838.

- On a, travaillé par là vert i8io; du moins, dette date figure surun écusson énorme qui décote lourdement lai clef de l'arc de Pab-Me:

I . PAVÈTt..

An

SANCTIJARIUM

MEUM

MDCCCX

• Les xciipeiles étaient smblalAes4eux ?deux. Voici les saillishnquels elles étaient dédiées, en suivant ]'ordre du Nord nu Sudsaint Jacques, saint Mathieu, saint Léon (c'était Fautel de la pa-i'oie),et, au Sud du hiaitre-autel, Notre-Darne, tous les Saints;le vocable de la dernière chapelle n'estpas connu, parce qu'elleétait détruite du temps de du Buisson qui nous Fournit ces renséignements (O Cette chapelles duS rétablie vers i 85h (Z•

L'absidiole visine plapée sous le patronage de tons les Saints,Il beaucoup souffert, de même que la chapelle de Saint-Maihii etle chœur de- la chapelle de Shint-Léon.

CHAPELLES VOISINES DU CHOEUR CENTRAL.

te chœut des deux absidioles les plus rapprochées de la mat- . 'tressé abside comprend deux travées: dans.la prein iè i e , à1Est , laparoi latérale oppos e a l'axe de I eglise esl tapissée par une arci-turc aveugle.. Dans la seconde, trve,le fût de marbre de la colonneïnôhostyle provient d'un édifice antique.

Chacune de ces deux travées, est voûtée d'une coupole dans la-qieIle la calotte esija continuation de la courbure des pendentifs.Cette forme, la Façon dont la voûte est assise sur les supports,tout indiqùé une refaçon moderne. L'absidiole est voûtée tu cul-de-four. ....

T. L Plans du monastère, ?i tu fin du volume,(') La Chalone, 22 octobre iE54.•

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142] — t! ---

AUTRES CHAPELLES, CbNTIGUiS Au* PnAcbENTE.

Dans ces deux chapelles, Tes voûtes sont d'arêtes, même sur l'ab-sidiole. Ouest tenté de croire d'abord que, sur ce point au moins,la voûte d'arêtes n éliS substituée à un cul-de-four; mais, dans lesabsides des extrémités, la voûte est pareille. En outre,il faut remar-quer, d'abord que les quatre absidiales ainsi couvertes sont préci-sément celles qui sontsurmontées d'un premier étage, ensuite que,sur les quatre, trois ont subsisté, plus ou moins défigurées, maissans avoir été démolies on peut s'en assurer en examinant soitles absidioles elles-mêmes, soit les chapelles de premier étage dontil va être question. Or, il paraît impossible que, dans des vaisseauxde dimensions à ce point restreintes, les voûtes aient été détruitesentièrement alors que les parois ne l'étaient pas. Ainsi donc, pourcroire que les absidioles ont été primitivement voûtées en cul-de-four, il faut admettre que ces voûtes ont été intentionnellement dé-posées et que le mur semi-circulaire qui les portait a été bûché.Cette hypothèse est rigoureusement admissible, mais elle n'est guèeprobable. Mieux vaut rappeler que, d'une façon générale, les con-structeurs du moyen ¼e recouraient volontiers à ce genre de :voû_tement dais les cas où a voûte devait porter un étage supérieurdans les cryptes, sous les tribunes, sous les porches.

CHAPELLES S'OUVRANT SUR LES r.xtujçiHs DU TRANSEPT,

Ces chapelles n'offrent guère d'autre particularité que les voûtesd'arêtes qui viennent d'être mentionnées et qui couvrent l'absi-diole.

TRANSEPT.

Le carré du transept est voûté,comtne la nef et le choeur, d'unberceau plein cintre avec doubleaux à itsauls. Peut-être de toutela voûtede la nef, cette partie remonte-t-elle seule à la constructionde l'église on ne trouve que là une corniche ornée de billettes.

La haute arcade .paiflaquelle débouche de chaque côté le bras dutransept est en plein cintre au Nord, brisée au Sud.

Les bras du transept sont couverts d'un berceau brisé: Au mi-lieu de chacun d'eux, un doubleau est bandé sous ce berceau et re-

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[AS]

tombe, à chacune de ses extrémités, sur un fragment de cornicheplus saillant et soutenu par deux corbeaux;-

Église de Saint-Sever.Coupe sur le fra9sept Nord, paroi occidentale.

siti, lés bras dû lYan4i,1s divêtses chapelles,d'une part, lesbis côtés " de I iutre, débouchent par des arcs en plein cintre

Dans' l phfti Oiit, tilié Me!iê circulé, qui s'ouvre surle tWffièrfl palr uôè biiie giniiiê dont ies'deux àrcs en plein

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[Wi] —13—

cintre (') retombent sur une -cplonnette commune, puis par troisbaies plus petites et placées un peu plus bas.

Église de Saint-Sever.Coupe sur le transept Nord, paroi orientale.

4!) Cette baie géminée est plus grande au Sud qu'au Nord— Il existé une'baieanalogue dans chacun des murs occidentaux du transept â l'abbatiale bénédictineSaint-Hilaire de Poitiers. Le fait est bien connu. Ce que l'on sait moins, c'est !quecette baie s'ouvrait sur une galerie, comme il Saint-Sever Id dispositions de ces

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-14— [/i5]

'Àu':fondde chique bras, 'ûnétribhie'est établie suûnè'v6ietl'rê(es dé deux cémpart'imdnts; le 'support, dû côté

de la nef, estune colonne dont le f t' antiqué est de marbre. Sûr l'appui dé làtribune du Nord, une claire-voie de quatre arcades est posée. Laclaire-voie du Sud est récente. Le rez-de-chaussée de ce tribunessert de chœur aux absidioles placées aux extrémités du transept. Ledessus de ces mêmes tribunes donne accès aux chapelles de premierétage et, du côté du Nord, à un escalier d service(').

ror.

La voûte de la nef est en berceau plein cintre à doubleaux.Dans.ia nef, ta première paire d'arcades, à l'Est, est seule en

ricin iare; ces deux arcades sont pratiquées ù reprises. Les ar-cades suivantes sont également à reprises, mais brisées, et lesangles des ressauts sont abattus.

II existe deux fenêtres au Nord, une fenêtre et un oculus auSud.L'oculus est garni d!un remplage dessinant des arcs àrédentsace, ïtniplage existait du temps, de du Buisson, et il figure sur ledessin original ' que renferme le manuscrit de l'histoire du monas-tère. Les fenêtres sont à meneaux prismatiques sans chapiteaux.

L'oculus est dans la première travée vers l'Est; dans là travéesuivanfic i et au Sud également, le mur présente encore des corbeaux,desi.i'nés sans doute à porter l'orgue que fit construire Jean d'Aba-die, abbé en 15n69.

Les piliers sont de deux sortesles trois derniers piliers'ducôté du Sud, à l'Ouest, sont cylindriques; la portion du cylindre

baies sur la face Ouest le pouvenL clairement; on y voit lin arc de décharge,comme on en faisait sur lei parements intérieurs. La galerie existe encore ai, Nord;on , y trouve des portes inorées qui supposent, si je ne nie trompe, des communica-tions avec deux tribunes: l'une au-dessus du bas côté, la seconde ait fond du tran-sept, comme ô Saint-Sever.

(') Cet esea]ierconduit A l'angle Nord-Ouest formé par la rencontre du transeptet de la nef, et de là, en suivant le dessus lie !a voûte du bras du transept, auclocher. On voit que le chemin est assez indirect il eût été bien plus simple decontinuer l'escalier qui du rez-de-chaussée monte è la tribune du transept. Cen'est pas tout : la partie supérieure. 4e. L'esca!ier. du clocher est logée dans mietourelle découronnée; il devait s'élever aiilrefois plus liant dans l'angle du Iran-sb$Est-ce qu'ùn'e tour aurait existé su, le carré 'du ttnhsep't?

II Di Baisses;P. 367; Galba cJtristiâna....

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— 16 — [iii]

seret armé d'une colonne pareille. Paris la' nef, le dosseret et lacolonne ,portent les doubleaux à ressaut, qui sont à la fois moinslarges et moins saillants que les dosserets.

La tribune de l'orgue est sur une voôte d'arêtes. L'orgue lui-même, classé parmi les monuments historiques, est dû à dom Bedos,facteur d'orgues, bénédictin du siècle dernier, qui fit faire à sonart de remarquables progrès.

BAS côîs.

Les bas côtés ont conservé leurs dispositions primitives sur unseul point c'est dans la travée du bas câté méridional la plus rap-prochée du transept. La fenêtre qui éclaire cette travée de bas côtéest petite, amortie en plein cintre, largement ébrasée à l'intérieur,mais non à l'extérieur. La voûte est d'arêtes et bombée de façonsensible. La travée du collatéral Nord qui fait face à celle-là gardesa fenêtre romane, niais ses voûtes ont été refaites.

La seconde travée du Sud est voétée d'ogives, dont le profil serencontre là seulement c'est un prof! assez riche, qui présentesur son milieu un boudin à méplat('). Le support qui le long dumur délimite: cette travée de la suivante, offre, en plan, la formed'un octogone plongeant à peu près de moitié dans le mur. Tousles supports analogues se composent d'un dosseret muni l'une coIonue engagée. Deux d'entre eux, dans le bas côté Sud, ont étéremaniés leurs chapiteaux sont modernes.

Ces diverses travées sont, couvertes de croisées d'ogives', lesogives sont de simples bandeaux très saillants dont les angles sontabattus.

A l'exception des travées déjà signalées qui ont des fenêtres ro-manes et des deux travées Ouest du collatéral Nord, qui n'ont pasde fenêtre, parce qu'à ces deux travées sont accolés des bâtimentsclaustraux, chaque travée des bas côtés possède une fenêtre amortieen arc brisé et garnie de meneaux analogues à ceux qui se voientdans les baies de la nef.

(j) Ces ogives ont (té remplacées sur partie de leur développement par des ner-vures inroruje.

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[48] — 17 -

GALERIES, TRtMUES ET CHAPELLES DE PREMIER eTAGE.

L'une des particularités Tes plus curieuses de l'église abbatialede Saint-Sever consiste dans la présence de chapelles de premierétage, comme il en existe dans quelques églises normands(1), etdans la disposition des galeries qui les desservent. Il existait de.chaque côté deux de ces chapelles, savoir l'une au-dessus de lachapelle placée à l'extrémité (lu transept, et l'autre au-dessus dela chapelle contiguë. La première s'ouvrait de plain-pied, par unelarge arcade, sur la tribune qui occupe le bout des bras dola croixt2LDe cette chapelle on prend, en- se dirigeant vers l'axe de l'édifice,un couloir voôté qui conduit à un escalier; la petite voûte de ce,couloir est portée, ii l'Est, par un mur qui clôt de cc côté la secondqchapelle de premier étage. Une porte à linteau est percée à traversce mur, pour mettre en communication le couloir et la chapelle.

Les chapelles de premier étage ne sont pas le résultat d'une ad-jonction; l'appareil y est de la même période que dans les construc-tions inférieures. Elles ne sont pas ducs davantage à un remanie-ment qui aurait coupé en deux, dans le sens de la hauteur, leschapelles primitivement existantes. Trois faits le prouvent surabon-damment la présence de la tribune du transept en avant- desChapelles extrêmes; la présence du couloir en avant des chapellescontiguës aux précédentes; enfin, les dimensions et le niveau desFenêtres qui éclairent ces chapelles supérieures (s).

On arrivait de chaque côlé à ces chapelles et à ce couloir par latribune, et à la tribune elle-même soit par un escalier, soit par lecouloir pratiqué le long du mur occidental du transept -et qui tom-mumiique avec un passage réservé entre la voûte et le toit du bascôté. L'escalier est logé dans une demi-tourelle montant de fond àl'extérieur du mur Ouest du transept. Cette demi-tourelle, mieux

) A Saint-Étienne de Caen et dans l'église romane de Saint-Chien à Eo,inn(RePtucn-ltosrTrr. L'architecture normande, p. 78).

(') Au Nord, celte arcade n été bouchée par une cloison au Sud, la chapelle et-tém-ictare de premier étage et la partie attenante-du couloir voûté ont disparu.

('I Les fenêtres subsistent seulement dans lu chapelle qui est le plus au Nord.Dans les autres chapelles de premier étage, les fenéires sont récentes; l'uniquechapelle (le premier étage subsistant ai, côté Sud a élé refaite à l'époque mo-

t e.

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[50] —19—

conservée au Nord, ressemble du déhors à iffie absidiole. Quant aucouloir, il n'estpas sur toute sa largeur dans l'épaisseur du mur;il est en partie placé dans une sorte d'appen faisant saillie sur leparement extérieur et porté par un arc. Cet appent n été refait auMidi. Le couloir du Nord prenait jour au dehors par deux fenêtresassez étroites, dont l'un6surtout a un aspect roman.

On a installé dans ce couloir Nord des marches d'escalier; on wsurélevé, sur la ioàgucur correspondant à cet escalier la 'pelitevoûte du couloir'; on aénfin exhaussé, par un brusque ressaut, lesol de la travée conligué de la galerie de premier étage. Tous cesremaniements étaient motivés par la substitution, dans la travéeinférieure du bas côté, des ogives à la voûte d'arêtes. La flèche deces ogives est beaucoup plus développée'que celle des ares décritspar les arêtes primitives. C'est pourquoi, du côté Sud, le sol de lagalerie de premier étage n gardé son niveau ancien au-dessus dela première travée; qui n conservé ses voûtesd'aréles; il n'a étérelevé qu'à partir de la seconde travée.

Le passage au-dessus du collatéral est actuellement aussi largeque celui-ci. IL est abrité par un toit en appentis, porté du côté,opposé à la nef par un mur bas, percé dans chaque travée d'uneouverture carrée semblable à une meurtrière.

REVUE ExTnlKURE DE L'DIFLCK.

A l'extérieur, l'abside n'offre pas de sujet d'observation': il fautnoter cependint deux baies carrées, placées l'une au-dessusde I'aulreet dans l'axe de l'édifice. Les contreforts sont Surmontés d'tujd urne.

La première absidiole Nord a deux contreforts, larges par le bas,qui s'amincissent vers le milieu de la hauteur du min et sont sur-montés d'une colonne indépendante, b;itie de plusieurs tamboursdont certains formênt parpàing, et coiffée d'un chapiteau Lcchœurde cette première absidiole et la seconde ont été rhabillés et crépis;la troisième est à peu près intacte.

Le clocher est à l'extrémité du bras Nord du'transept. Les anglesen sont soutenus par des contreforts dont la section augmente versla base. C'est d'ailleurs une tour massive et sans ornement. Au-des-sous du clocher, laporte n gté l'objet d'une restauration récente.

Sur le flanc Ouest du transept Nord, il faut signaler un contre-fort qui prend un relief très considérable. Ce contrefort parait

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-20— [51J

avoir été ajouté après coup; . flest dans le plan verticaldu murdubas côté. Parmi lc contreforts de la nef, certains ont laissé destraces, des arrachements; on leur a substitué des arcs-boutants.

Le Premier contrefort e.chacin des deux bas côtés, là l'Est, estancien (; il gagne vers le bas,.à l'aide d'un ressaut en talus, à lafois en largeuret en paillie; on. l'a surélevé pour recevoir l'arc-bon-tant.

La façadea été remaniée à diverses reprises; en 168, le prieur,Antoine Salauze logea dans les voussures et entre les colonnes romanes du portail une fausse architecture classique (2 ) au-dessus,une fenêtre était obstruée par. l'encadrement Renaissance d'unehorloge; tout en haut, enfin, pue cloche .était placée dans une baieau sommet du fronton (3), Une première fois, dans le cours de cesiècle, la façade fut décorée d'une porte en placage qui, un jour,se détacha, écrasant divers es personnes.

La face Sud de légIise est masquée par les constructions dumo-nastère. On y peut observer néanmoins que la partie Ivisible dubas côté est ancienne, : à l'exception des contreforts, mais qu'elleparaît avoir souffert d'un. violent . incendie.

DE L'ÂXcIESNF. ORDONNANCE DE L'GLlSE.

II n'est pas lion de propos de se. demander comment l'équilibrede la maîtresse voûte était assuré à l'origine et comment était dé-coré l'espace compris entre cette voûte et la grande arcade.

1$ faut remarquer tout d'abord . que leniveau de la voûte n'a paschangé la corniche extérieure est actuellement un peu plus élevée()parce que -l'on a récemment interposé une charpente entre la voûteet le toit; mais la voûte était aussi haute. La distance était donc,considérable cuire la clef des grandes arcades et la naissance de lavoûte. Pour maintenir celte-pi, il fallait., semble-t-il d'abord, des.contreforts puissants; les arcs-boutants sont, de toute.évidence, lerésultat d'un remaniement.

( 1 ) Le fait est surtout certain pour te co0 lrefortSud. -O) Do Buissos, L 11, p. ,o6.13) Le souvenir de celte ordonnance est conservé par un dessin très fin dù baron

de Toutouzette, que M: le D' LéonDufour n bien voulu me communiquer.- .(') -Le niveau de l'ancienne -corhiche est donné patin) fragment qui subiste -sur

le: flanc Suidde-ie nef, à in rencontre de la nef et du transept.

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t52]'- 21 -

On peut voir, au Nord éo*n%e au Sud, dans le passâge du-dessuss ba tètés,les asisus inférieures dé contreforts quihut quelqnes

centimètres peine de saillie. Cette saillie- a-t-elle été diminuéèpat' un doublage de l» squ appliqué sur 1M parements voisins?Le contrefort avait-il un relief plus prnÔncé, et les assises qui ensubsistent correspondent-elles au jambage intérieur d'un passagepratiqué à travers ce contrefort? Ou bien le constructeur s'en est-iltenu à des contreforts plats, comptant principalement, pour éviterla chute de l'édifice, sur l'épaisseutdes murs et sur la cohésion desuaçonneriés? Ccttedèûnièie explication parait être la vraic: sous la

torniche romane dont il subsisteuri fragment au Sud de là tef; ilreste un contrefort peu saillant; il en existe d'autres, également plais,sur les faces Est et Sud du transept méridional. Les contreforts quiont disparu étaient, sans doute, du modèle de ceux-1h. On en peutvoir des arrachements sur le parement extérieur de la nef au Nord.

Le problème relatif à la décoration des parois de la nef est plusembarrassant. Le. petit corbeau sculpté que l'on montre près dupilier Nôrd-Esi de la nef pour prouver qu'il y a eu jadis un tri-forium, n'indiqi* j*obabiement rien de pareil. Par contre, ensupposant qu'il y ait eu un triibrium, nia s'explique aisément queles traces apparentes oient disparu, si Pon admet que les murs dela nef oht été refaits entre les piliers, ainsi qu'il est permis , de lep&nsct. La constatation positive que l'on a cru faire et les consta-tations négatives quo fort â faites ne -comportent donc, ni les unesni tes huttes, de conclusion.

Restent le raisonnements «priori, qui sont très incertains: éviaetiffiient, en théorie, fin triforiuni a sa lace marquée dabs une

hèfaui élevée; mais, d'autre pan, les uiaîl.res d'oeuvre romans duSndOuesi n'en faisaiènt pSut ainsi diré point. Il est vrai que tettederniètè observation perd en partie sa vaieir dans une église qui

nin manifestement èmpnté plusieurs de ses dispositions à l'arehi't'ebt.urc d'autres contrées. Lexanien minutieux du passage circôlantnu4dssus des bas côtés fournit quelques indices qu'il-est bonrecueillir. Ce passage et abritépar' nu toit en appentis dônt lacharpente s'appuie, du côté extérieur, sur le mur goutterot, quiM surélevé au cours du xix siècle. Cette suréldation a été sub-stituée 4 un pan de bois, qui lui-même ne devait pas être ancien.Le passage n'est carrelé, au tord de-même quau Sud, que sur unepartie de salargeur. Il a dit y avoir une époque où il était de moitié

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plus étroit. Il est éclairé (l'en haut par des lucarnes: ce ptocédéest moderne. 'En somme, oh peut croire qu'un passage non voûtécontournait lanef et qu'ilétait éclairé par tin triforium..

On ne comprendrait d'ailleurs pas trop pourquoi l'architecte afait les grandes arcades plus basses dans la nef;que dans le choeur,s'il n'avait pas en vue de ménager un peu de p .lacb pour le ttir-forinm.- - -

Quoi qu'il en soit, atant.de.faiM uir.triforium:dkns l'élise deSaint-Sever, il sera prudent d'bpérer quelques sondages dans lapartie des murs de la nef (lui avoisine le transept s'il y n eu réel-lement un triforium, on doit en trouver lii des amorcest 1 t. Une pa-reille découverte aurait le double avantage de légitimer le rema-nicmnent coûteux quo l'on projette et de fournir des indications surla forme des baies à établir.

QUELQUES PARTICULAR1I5 DE CONSThUGifflN.

La construction de l'église de Saint-Sever présente quelques parti-cularités qui valent la peine d'être notées. On y voit plusieurs appa-reils très différents : les parties anciennes sont en moyen appareil,plutôt un peu fort, assez régulier, et qui montre des marques dtAcherons: croix grecques, losanges, espèces de Z quelquefois placéshorizontalement, outil de tailleur (le pierre, tête humaine grossie-renient dessinée, oiseau, • etc. (1), Les joints sont assez épais. On nesaurait d'ailleurs en tirer argument pour reculer outre mesure ladate. de ces maçonneries; l'usage des joints épais s'est conservélongtemps dans les pays où la pierre tendre et- poreuse absorbel'humidité et brille le mortier. Dans les parties romanes de Saint.

-Girons• d'Hagetnia, les ouvriers, voulant simuler des joints sur des.claveaux trop longs, les ont figurés larges et portant au milieu unepetite levée qui représente le bourrelet de mortier.

Les appareilleurs romans de Saint-Sever n'ont pas su tracer leivoussoirs. Du moins, sur les chapelles de premier étage du Nordet sur le couloir adjacent., l'appareil, régulier des murs fait place,:.

I') Depuis que ceci a été rédigé, des sondages ont été faits, et ils ont amenédans plusieurs travées la découverte de coldnnes engagées, qui avaient porté lesores d'un triforium.--

"M, ,J. de Laporterie doit publier prochainement un intkes,sant mémoire surces marques.:

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[5h] —23-

dans les voûtes, à un agrégat de , pierres choisies à peine dégFosies.De même, dans les escaliers du dôcher, le contraste est frappantentre le bel appareil des pieds-droits et le blocage des petites voûtes.

Le badigeon, qui Presque partout recouvre les voûtes, en dis-simule l'anatomie, il n'empêche cependant pas de faire, dans lavoûte de la travée du bas côté Sud contiguë au transept;; une ob-servation assez intéressante. Nous avons vu que cette voûte estd'arêtes et surhaussée à la clef; l'arc décrit par les a,êtes est plusdéveloppé que ic demi-cercle des arcs d'encadrement.. Or, les rangsdevoûssoirs des remplissages rencontrent arêtes et arcs à peu prèssous le même angle. Lors donc que les ouvriers eurent posé tousles rangs de voussoirs qui pouvaient trouver place sur les doubleauxet les formerets, il restait au centre un vide en forme de losange;ils le remplirent à l'aide de voussoirs conduits suivant, des losangesde plus en plus petits.

L'appareil des restaurations successives est irrégulier pour lesmurs; il parait, au contraire, plus soigné pour les voûtes.

L'emploi des colonnes antiques a donné lieu il hési-tations. Ces fûts étaient beaucoup plus minces que les piles ma-çonnées en usage à l'époque romane; ils étaient, de plus, tropcourts. Peut-être les raccourcit-6n encore en sciant l'astragale, cardans presque toutes ces colonnes l'astragale lient au chapiteau. Onracheta sur quelques points l'insuffisance (le hauteur eu surélevantles bases; ces hases, celles des piles cylindriques et les bases re-faites au cours de ce siècle sont presque les seules qui apparaissentau-dessus du sol actuel de l'église. L'une des bases de ces colonnesantiques, au-dessous de la tribune du transept Nord, est très dé-veloppée dans le sens de la hauteur; dans la gorge sont sculptésdes' animaux.

Il. convient d'ajouter enfin que l'édifice n été, dans l'exécution,très iiégligeiment construit. Les imperfections, les tûtonnements,les . chingements dans le diamètre des colonnes engagées ou dansle plan des parements pourraient faire croire à plus de reprises, àplus de remaniemejits qu'il n'y en en eut réalité.

L'ORNEMENTATION.

L'église doit surtout son caractèke à la grandeur de ses vaisseaux,il de ses lignes. Les décorations en rplate peinture dont

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pai'lent les vieux textes(!) ont disparu, de même que'le.chœ'ur ricliement ouvragé. L'ornementation actuelle se résume en quelquesseuipLures..'. i" 4

L'église de Saint-Sever possède une collection 'de chapiteauxvraiment très intéressante. L'étude en est malheureusement difficile,vPorte que plusieurs corbeilles et presque tous les tailloirs ont étérefaits au cours de 'ce siècle :,-tel joli dessin acquis depuis peu patune de nos bibliothèques représente un chapiteau de Saint-Severqui date de cinquante ans peut-être'():

Quelques chapiteaux sont antiques: ainsi, les deux chapiteauxde la porte Nord et l'un de ceux de la seconde absidiole Nord.

Chapiteau dans le Iransept Nord.

Parmi les chipiteu du moyen A ge, certains ont des corbeillestrès hautes, dont le ùàlbè est sans vigueur. 'Plus fréquemment, aucontraire, la masse,. l'épannelage du chapiteau est. digne d'êtreétudié

de près; l'artisiè a. 'l'assouplii, le modeler en vue de sa

destination dans I arcaturb qui couionne ta galerie du transeptNord, le mut des chapate'aux cd tics long, comme les sommiersqu'ils avaient \ porter' Mus ces qualites de soupless1 sont parti-culièrement frappa dh 'les'cIiapiteiux placés sir les fûts an-tiques : l'exiguïté de ces colonnes, d'une part, et, de l'autre, la lar-

Dc Buisson, t. I, p. 865.I. de Laporterie n, sué iii 1an dl'6jfise,'noté ks'diapiteùux et les

tailloirs :qui saisi anciens et ceus qui ont • té refaits.

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geur et la forme des sommiers qu'elles devaient soutenir ont amenéà faire des chapiteaux très évasés et à ménager, sut' le pourtour dutailloir, dés saillies destinées à recevoir les retombées des divers

Église de Saint-Sever.Chapiteau de colonne sous la tribune du transept Nord.

arcs. Une nécessité pareille fait que, les chapiteaux de la tnsquéede Cordoue présentent une disposition quelque peu analogue.

Église de Saint-Sever.Chapiteau entre la première et la deuxième chapelle Sud.

Certains chapiteaux sont couverts de.feuilles grasses, qui n'étaientpetit-être qu'unescu!pture provisoire, destin6e à être fouillée et

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découpte par le ciseau. D'autres, plus nsmbreux, sont couverts defeuillages, de personnages, d'animaux, qui constituent unedéconation presque toujours riche, On se prend à sotiger, devant cesproductions étranges, aux miniatures fantastiques de l'Apocalypseprovenant de l'abbaye de Saint-Sever, que possède la Biblioth'equenationale et qui datent précisément de l'abbé Grégaire('), le con-structeur de notre église. Peut-être y aurait-il matière à d'utilesrapprochements entre la décoration du manuscrit et celle de 'Mi-

.E8Iise de Saint-Sever.Chapiteau du premier étage dans le transept Nord.

lice. Il ne serait pas sans intérét, pour -l'histoire générale de l'art,de constater que les tailleurs d'images et les miniaturistes ont eudes sources CO!nfllUlIes d'inspiration.

On doit mentionner expressément le chapiteau orné d'un Dieude Majesté, dans la galerie occidentale du transept Nord, etles deux chapiteaux, au Sud et aq Nord, en entrant dans l'église.Le chapiteau du Sud représente le martyrede saint Jean-Baptiste;il offre cette particularité que le sujet (les scènes est indiqué par

(1) L. ihLsLE, Milanges de paléographie é de bibliographie, P . 1

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[58] —27—

des légendes en relief sur l'astragale, malheureusement inutile. Agauche, sous la décollation du Précurseur

, f

HIC PAT[itur]

Au milieu, sous le festin

1%SS MVNERE MORTEM

A droite, sous la-remise du chef de saint Jean

IPSA I Q) DAT MATH BAPTISTE COLLA IHer]OS"

Certains mots soni, écrits sur deux lignes sriperposSes, reliées pardes jambages de Id ligne inférieure qui montent jusqu'à la lignesupérieure ou réciproquement... .

Les incolores dés basés et des corniches peuvent sejviF à daterles diverses portions du monument': les bases romanes dds pilierssont généralement enterrées, nous l'avons vu. Les hases cireulaireédes piles rondes de la nef, sont poséés sur un socle polygonaléga-lement mouluré, dont le frivSu hhisse sensihlement, d'une pile iil'autre, de l'Est vers l'Ouest..

Les corniches intérieurs sont à billettes dais le carré du tran-sept, à bandeau simplement chaqfreinè dans les bras du transeptet dans partie de la nef4 dans le reste de' la 'nef, la corniche es!composée d'un bandeau assez étroit et d'une gorge énergiquementcreusée, qui rejoint le mur par un lisiçi'en biseau; ce dernier pro-fil est d'aspect bien gothique. Enfin, 'sur un point du transept -la partie Sud-Est du bras Nord et dans le choeur, la cornicheest formée de moulures classiques.

Les billettes ont été employées volontiers par l'architecte romande Saint-Sever; il en a décoré les archivoltes, soit dans les arcadesposées sur l'appui de la tribune du transept Nord, soit dons lesbaies géminées pratiquées dans le mur Ouest de l'un et l'autre bras -

A l'extérieur du chevet, l'orneriientation comprend des corbeauxportant des corniches à billettes.

La porte Ouest ne présente pas de parties anciennes. Quant àla porte Nord, il y reste, dans le tympan, un bas-relief représentant.un Dieu de Majesté et des anges. On o, dans cette porte, remplacéles colonnes antiques de marbre que signale du Buisson (1) et dont

g o Du Bunssi» L. I, p. 368.

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les iabitan. ts[deSaint-Sever se rappellent avoir vu des fragments:les chapiteaux seuls ont été conservés:

DE L'ANCIEN ÀMNAGEMENT DE L'IGbISE.

L'abside servait de sacristie avant le XViI' siècle; l'autel, hautplacé, était en avant d'un mur de clôture qui fermait l'abside(').La porte de la sacristie était en fer (2); à côté, on avait pratiqué unesorte de niche où était le Saint-Sacrement(`); une autre nicheabritait les reliques().

Cette disposition ne devait pas remonter à la construction, del'église, car l'abside était, comme le choeur, qui servait de sanctuaire,pavée de mosaïque. Ce fait donne à penser que l'oit avait enlevél'abside à sa destination primitive pour y loger la sacristie.

La mosaïque dont il vient d'être parlé représente erpiusieurs grosoyseaux , Ivens, léopards et autres bestes (5) Dès le xvir siècle, elleétait en fort mauvais état et l'usage d'enterrer les fidèles dansl'église(') doit avoir contribué à la détériorer. La mosaïque existeencore sous le sol du chevet.

Vers le milieu du sanctuaire, une fosse était creusée, que l'oncombla en 1681 : c'était probablement, d'après du Buisson, rIelavoir ou la piscine de la. sacristie() " . Il courait sur cette piscinedes histoires étranges (1).

De nombreux autels étaient élevés dans les bas côtés et jusquedans les chapelles de premier étage '°L

Le choeur, détruit par les Protestants en i56 S, s'arrêtait auxpiliers qui délimitaient le transept à l'Est. Il étau, autant qu'on enpeut juger par les textes, décoré avec magnificence : les sculp-tures représentaient, sur un côté, des , personnages du NouveauTestament; sur l'autre, lespersonnages de l'Ancien Testament; sur

(i) Du Buissos, plan b la fin du tome I, et L. 1, p. 364-365.(') Ibid.; p. 168 cl 365.(') Ibid. '.() ibid., L I, p. 168.(') Ibid., t. J, p. 365.6) ibid., note C.(') 1533. Archives des Landes, II 17-');T., p. 363, note b.C') Ibid., p. 363.°)_J6id., t.). p. 171..

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la face Ouest, d'arbre de Jessé et la génération dont la benoiteVierge Marie fut extraite " . La clôture était à claire-voie(').

Quand les Bénédictins refirent le choeur, qui a été de nouveaurenversé depuis, ils empiétèrent un peu sur le carré du transept,afin de placer le j ubé(2).

CONCLUSIONS.

Dom du Buisson n daté les diverses parties de l'église de Saint-Sever, tant dans son texte que dans la vue qu'il n donnée du mo-nastère. H attribue au c siècle les extrémités des bras du transeptet les parties basses de la chapelle de tous les Saints; au xLt siècle,la partie de la nef qui touche au transept; au xve;Ie reste de l'édi-fice, sauf les réparations effectuées au xvii' (}•

En réalité, il ne parait pas que rien subsiste du x° siècle dansles constructions actuellement debout. A priori, on peut, attribuerà une date plus récente les extrémités des croisillons; il n'estpas vraisein Hable qu'une église du x° siècle ait eu un transept deho mètres d'envergure. Rien d'ailleurs n'autorise à penser que cesmaçonneries, non plus que celles de la chapelle de tous les Saints,avec ses contreforts à talus, soient antérieures à l'ensemble desabsidioles. Si, dans les chapelles de premier étage, des voûtes son[d'aspect grossier, c'est parce qu'elles ne sont pas faites de pierresd'appareil; mais ces voûtes posent sur des pieds-droits de moyenappareil avec marques de tâcherons, et la voûte n'est sûrement pasplus ancienne que les supports. Le reste des idées de du Buissonest, dans l'ensemble, très acceptable.

L'église fut sinon terminée, du moins commencée et en partieconstruite par l'abbé Grégoire (1028-1072), qui la fit consacrer.On sait que cette cérémonie ne suppose pas nécessairement-un édi-fice achevé; l'église de Saint-Sever fut probablement, comme tantd'autres, consacrée avant d'être finie. Peut-être l'incendie de laville en t 36o et le tremblement de terre de 137 2 occasionnèrent-ils des dégâts; aux réparations qui suivirent ces désastres on peut

(O Du Huissox, L 1, p. 17 s et 366.(') Ibid., t. 1, p. 172.

Ibid., t. 1, p. 166.

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at:rrhtier la voûte du bas côté Sud dont les ugi.'es présenlent tinprofil du xrr siicIe. L'oeuvre du xv0 siècle est beaucoup plus 1m—portante il est li croire qu'au cours de ce sièdk, par exemple enA 35 , q uand l'arillée française détruisit presque lé monastère (1),In nef fit en partieren' ersée., surtout dans l'angle Sud-Ouest. Onu u rai t alors élevé les trois piliers cylindriques de la nef, et peut-é tue le piler p01 ygona I eriga rré dans le tour du I sas côté Sud, refaitles voûtes des bas côtés j excepté dans les deux travées orientalesdu coi in lérai Sud, repris au niveau de la naissance des grandesarcades les murs du vaisseau central, depuis la façade jusqu'à lacroisée, en respectant les piles romanes(), et tout—né de nouvellesvoûtes sur ce vaisseau. il est à remarquer que, dans la nef, lesj1 rauides arcades saut d'un caractère bien gothique, de même queles loutres et, une grande pat tic de la corniche; tandis que, pain-attribuer -Irs piliers à la période rôrnane , - exception faite desplus rondes, - nous avons leur appareil, des traces do reprises ()et enfin 1e5 arrachements des contreforts, qui apparaissent çà etlà ait-dessus des bas côtés, au droit de ces piliers, sur les pare--nierits extérieurs. C'est an cours de ce remaniement que le 1 rfo-riutu Il A cette nième période il faudrait attribuer les arcs-boutanis ( 1) , qui sont, antérieurs à 1569.

Le xvrr siècle aurait construit l'abside, refait la voûte et lesparties hautes des murs du choeur, les coupoles en avant des pre-mières chapelles, et repris en sous-oeuvre les piliers ronds de lanef. On ne peut pas admettre en entier le récit de d'Abadie que

L'étude de l'édifice confirme les textes sur ce point. Dans la galerie Est dudoUve, il re,1e , sous 'es constructions du xvrr siècle, des vestiges du rv' 011 duxvÇ siècle. Je veux par-ter de partie des pieds-droits de la porte donnant accès à lasalie capitulaire.

') M. de Laporlerie. qrri n bien von],r faire pour moi une enqniête sur 'es dis-pasil ions Il L. iforiu ni i t les débris ont été découverts, m'a Sort que l'or, n'avaitlmrrvé que des colonnes errgagées dans les ]ri]eS romanes et pas rie support ai] mi-lier, de 1a luirgueuir, ries I rayées. Or, s'explique très lri"n que ces supports média, osoierrL disparu quand or] ii repris le mur et ref;rii les arcades, tandis (lire les colonnesengagées, qui adhéraient aux piles, ont srrhsisé.

Ces traces de reprises ont disparu pendant la restarrrauion ?) dont l iuglise até n'cerirtnent l'objet. -

() L'arc-boutant placé te plus al'Est sr,u -te Iras côté Sud est peut-étre p i tri ancienil por!e , la naissance de l'arc, une sorte de larmier. l'ent-êl,re a-t 7ii été fait, ais*r .' siède , avec la où le de la deux j ènie jm ir, ri, Iras rôtS.

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du Buisson e fait sien, concernant in ruine de ces supports eus 569 les Protesta uts auraient sapé les trois piliers, les étayantpar des boiseries auxquelles ils auraient nus le feu; la voûte auraitété soutenue par les arcs-boulants et se sciait simplement crevassée.Il est évidentévident que, si les piliers avaient été détruits, les ares-bon-tarits n'auraient pas tenu les murailles suspendues dans ic vide; mu-railles et voMe se seraient sûrement effondrées('). Ces piliers firentdonc au plus endommagés, et dès avant iSGg, ils devaient êtrecylindriques. Rien, dans leurs assises hautes surtout, n'annoncele xvir siècle. Eu outre, on leur donna la forme ronde quand onreconstruisit la muraille latérale, puisqu'ils conservent cette formejusqu'à la voûte; or, nous venons • de voir qu'on n'eut pas, aprèss 569, à refaire cette muraille. En somme, Il est vraisemblable queles piliers cylindriques ont été simplement restaurés en s Goo. ilsprésentent d'ailleurs, l ieu[- qui les considère avec un peu d'atcen-tiun , des indices de remaniements; antérieurement aux lavages(les Protestants, chacun de ces piliers était entouré, à la naissancedes grandes arcades, (l'un bandeau continu de moulures formantbague, dont il reste des vestiges et qui a été remplacé par une sériede corbelets.

Telle est vraisemblablement l'histoire de celte église abbatialede Saint-Sever, qui est, par la grandeur de son plan et par l'étran-geté de certaines de ses dispositions, l'une (les plus intéressantesdu Sud-Ouest.

(') Il tarit se rappeler que cette réfection ne figuré pas sur an élaL dressé VCN

15 8 3 , &gnalé Pl lis haut (page 5), et qiri j udiqiic les resL,rrra lions à effectuer àcelle époque.